La grande tâche sociale, qui est
posée à l'humanité après la
catastrophe de la guerre mondiale.
La décomposition des humains en deux
groupes : l’un représente une
pratique ancienne sans but, l’autre
poursuit un nouveau but sans
pratique. Le sous bilan de la
production industrielle par
opposition au sur bilan de la
production du sol. Attitude
conservatrice et progressive comme
conséquence de ce contraire.
Solution de cette opposition par la
réalisation de la tri-articulation.
La régulation du système de presse
dans une société tri-articulée. La
justification limitée du
parlementaire démocratique. La
collaboration entre les plus hauts
organes des trois domaines de vie.
Questions particulières en rapport à
la mise en œuvre de la
tri-articulation. La loi de la
cellule originelle de la vie de
l’économie. Par la tri-articulation
cessera le mélange des intérêts
économiques, juridiques et
spirituels. Qu'est-ce qu’on peut
espérer de la réalisation de la
tri-articulation. La libération de
la force de travail de son caractère
de marchandise comme l’exigence
principale du prolétariat. Ce qui
est nécessaire n’est pas seulement
la libération du travail physique,
mais aussi le travail spirituel.
Reconstruction de la vie de l’esprit
par la fondation d’un conseil de
culture.
|
|
Die große soziale Aufgabe, die der
Menschheit nach der
Weltkriegskatastrophe gestellt ist.
Die Aufspaltung der Menschen in zwei
Gruppen: die eine vertritt eine alte
Praxis ohne Ziel, die andere
verfolgt ein neues Ziel ohne Praxis.
Die Unterbilanz des
Industrieproduktion im Gegensatz zur
Überbilanz der Bodenproduktion.
Konservative und progressive
Gesinnung als Folge dieses
Gegensatzes. Lösung dieses
Gegensatzes durch die
Vervvirklichung der Dreigliederung.
Die Regelung des Pressewesens in
einer dreigegliederten Gesellschaft.
Die eingeschränkte Berechtigung des
demokratischen Parlamentarismus. Das
Zusammenwirken zwischen den obersten
Organen der drei Lebensgebiete.
Einzelfragen im Zusammenhang mit der
Verwirklichung der Dreigliederung.
Das Gesetz der Urzelle des
Wirtschaftslebens. Durch die
Dreigliederung wird die Vermischung
von wirtschaftlichen, rechtlichen
und geistigen Interessen aufhören.
Was man sich von einer
Verwirklichung der Dreigliederung
erhoffen kann. Die Befreiung der
Arbeitskraft von ihrem
Warencharakter als die
hauptsächliche Forderung des
Proletariats. Nötig ist nicht nur
die Befreiung der physischen,
sondern auch der geistigen Arbeit.
Neuaufbau des Geisteslebens durch
die Gründung eines Kulturrates.
|
Wilhelm von Blume : Chers
participants, au nom de la
Fédération pour la triarticulation
de l'organisme social, je vous
souhaite à nouveau la bienvenue
aujourd'hui. Nous avons prévu une
soirée au cours de laquelle nous
répondrons aux questions qui ont
été ou seront posées par
l'assemblée, et je demande tout
d'abord à Monsieur Steiner de
prendre la parole pour quelques
remarques introductives.
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01
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Wilhelm von Blume: Sehr
verehrte Anwesende, im Namen des
Bundes für Dreigliederung des
sozialen Organismus heiße ich Sie
auch heute wieder willkommen. Wir
haben für heute angesetzt einen
Abend, an dem Fragen beantwortet
werden sollen, die aus der Mitte
der Versammlung heraus gestellt
worden sind oder etwa noch
gestellt werden, und ich bitte
zunächst Herrn Dr. Steiner, das
Wort zu nehmen zu einigen
einleitenden Bemerkungen.
|
Rudolf Steiner : Mes très
chers présents, la soirée
d'aujourd'hui doit avant tout être
consacrée à répondre aux questions
qui ont été posées par le cher
cercle des auditeurs, dans le
prolongement de l'impulsion donnée
par l'idée de la triarticulation
sociale. Demain, j'aurai à traiter
l'une des principales objections
dans un exposé que nous tiendrons
ici, l'objection selon laquelle
l'impulsion donnée par l'organisme
social triarticulé n'est qu'une
idée sophistiquée, une idéologie
ou une utopie quelconque, et
j'essaierai de prouver demain
qu'il s'agit vraiment de
l'affaire/l'occasion la plus
pratique de notre époque.
Aujourd'hui, permettez-moi
seulement d'introduire en quelques
mots la réponse aux questions qui
constituent le contenu de l'ordre
du jour d'aujourd'hui.
|
02
|
Rudolf Steiner: Sehr
verehrte Anwesende, der heutige
Abend soll ja vor allen Dingen
gewidmet sein der Beantwortung der
Fragen, welche aus dem verehrten
Zuhörerkreis hervorgegangen sind
in Anknüpfung an den Impuls, der
mit der Idee der sozialen
Dreigliederung gegeben worden ist.
Morgen werde ich dann einen der
Haupteinwände zu behandeln haben
in einem hier zu haltenden
Vortrag, den Einwand, daß es sich
bei dem Impuls des dreigliedrigen
sozialen Organismus nur handle um
irgendeine ausgeklügelte Idee, um
irgendeine Ideologie oder Utopie,
und ich werde morgen zu beweisen
versuchen, daß es sich wirklich um
die praktischste Angelegenheit in
unserer Gegenwart handelt. Heute
gestatten Sie mir nur, daß ich mit
ein paar Worten die
Fragenbeantwortung, die den Inhalt
der heutigen Tagesordnung
ausmacht, einleite.
|
Au fond, mes très chers
présents, il n'a pas encore
beaucoup été remarqué que
l'impulsion donnée à l'organisme
social triarticulé est destinée à
attirer l'attention sur la tâche
la plus importante que les
conditions de développement ont
imposée à l'humanité à l'époque
récente. Ce n'est vraiment pas
faire preuve d'un pessimisme
excessif que d'affirmer
aujourd'hui que l'on n'a encore
que trop peu - vraiment trop peu -
conscience du grand sérieux de
l'époque, du grand sérieux des
exigences de l'époque dans les
cercles les plus larges. Nous
sommes vraiment confrontés à une
tâche qui est tout simplement
énorme. Car toute l'évolution de
l'humanité moderne a été telle que
cette tâche s'est posée une fois,
et elle a été posée à l'humanité à
partir des événements
significatifs de la catastrophe de
la guerre mondiale. Mais
l'importance tout à fait
extraordinaire de cette tâche
n'est absolument pas comprise
aujourd'hui dans les cercles les
plus larges, et l'on voudrait
croire que c'est à nouveau une
tâche de faire prendre pleinement
conscience de la gravité de cette
tâche aux humains du présent. La
tâche se manifeste d'abord dans
les phénomènes, dans les faits de
l'époque. C'est par rapport à ces
phénomènes, à ces faits de
l'époque, que les humains issus
des classes les plus diverses, des
milieux sociaux les plus variés et
des partis les plus divers
prennent position.
|
03
|
Es ist im Grunde
genommen, meine sehr verehrten
Anwesenden, noch wenig bemerkt
worden, daß mit dem Impuls zum
dreigliedrigen sozialen Organismus
hingewiesen werden soll auf die
allerbedeutsamste Aufgabe, welche
aus den Entwicklungsverhältnissen
heraus in der neueren Zeit dieser
Menschheit gestellt worden ist. Es
ist wahrhaftig nicht heraus aus
einem übertriebenen Pessimismus,
wenn man seine Anschauung heute
dahin ausspricht, daß noch
allzuwenig — wahrhaftig allzuwenig
— der große Ernst der Zeit, der
große Ernst der Zeitforderungen in
den weitesten Kreisen eingesehen
wird. Wir stehen eben wirklich vor
einer Aufgabe, welche schier
riesengroß ist. Denn die ganze
Entwicklung der neueren Menschheit
spitzte sich so zu, daß sich diese
Aufgabe einmal stellte, und sie
ist der Menschheit gestellt worden
aus den bedeutungsvollen
Ereignissen dieser
Weltkriegskatastrophe heraus.
Begriffen aber ist die ganz
außerordentliche Bedeutung dieser
Aufgabe heute in weitesten Kreisen
keineswegs, und man möchte
glauben, daß es selbst wiederum
eine Aufgabe ist, den Ernst dieser
Aufgabe den Menschen der Gegenwart
vollständig zum Bewußtsein zu
bringen. Die Aufgabe tritt ja
zunächst hervor in den
Erscheinungen, in den Tatsachen
der Zeit. Zu diesen Erscheinungen,
zu diesen Tatsachen der Zeit
nehmen die Menschen aus den
verschiedensten Klassen, aus den
verschiedensten
Gesellschaftskreisen und auch aus
den verschiedensten Parteien
heraus ihre Stellung.
|
De tout ce qui a résulté
de ces prises de position jusqu'à
aujourd'hui, il ressort en fait
une double chose, et c'est cette
double chose que je voudrais
caractériser dans ces quelques
mots d'introduction ; je
reviendrai demain sur tout ce qui
est plus détaillé. Je voudrais le
faire en guise d'introduction, car
il est souhaitable que la question
d'aujourd'hui porte davantage sur
des questions individuelles,
concrètes et pratiques. Mais
aujourd'hui, il est nécessaire
pour l'humain de regarder encore
et encore la grandeur et l'étendue
de la tâche, ne serait-ce que pour
éveiller en lui la responsabilité
face aux grandes questions de
notre temps.
|
04
|
Aus alle dem, was sich
aus solchen Stellungnahmen heraus
bis heute ergeben hat, tritt einem
eigentlich ein Zweifaches
entgegen, und dieses Zweifache
möchte ich in diesen paar
einleitenden Worten
charakterisieren; auf alles Nähere
will ich dann morgen weiter
eingehen. Ich möchte dies
einleitungsweise charakterisieren,
weil ja, wie es auch wünschenswert
ist, bei der heutigen
Fragestellung mehr einzelne,
konkrete, praktische Fragen zur
Besprechung kommen sollen. Aber es
ist heute für den Menschen einmal
notwendig, auf das Große,
Umfassende der Aufgabe immer
wieder und wiederum hinzuschauen,
schon darum, damit die
Verantwortlichkeit gegenüber den
großen Zeitfragen in den Menschen
aufgerüttelt werde.
|
J'ai dit que l'on pouvait
constater deux choses si l'on
prenait en considération les
prises de position des milieux les
plus divers sur cette grande
tâche. On peut dire qu'une
première sorte d'humains qui prend
position a avant tout intérêt à
rétablir d'une certaine manière -
sous une forme que l'on trouve
acceptable - ce qui a été détruit
par la catastrophe de la guerre
mondiale. Et l'autre sorte
d'humains, qui vient d'un tout
autre côté, a surtout intérêt à
tout faire différemment de ce qui
existait avant la catastrophe de
la guerre mondiale - en partie
dans le but que de telles horreurs
ne puissent plus s'abattre sur
l'humanité, en partie aussi parce
qu'ils ont le sentiment et la
conviction qu'il n'est pas
possible d'aller plus loin sur la
base de l'ancien ordre économique,
étatique et spirituel, et qu'il
faut s'attaquer très sérieusement
à une nouvelle construction. Si
nous voulons nommer une sorte
d'humains - vis-à-vis des
exigences tout à fait nouvelles -
plutôt les conservateurs, notre
regard est attiré vers tous les
cercles qui appartiennent plus ou
moins aux anciennes conceptions
sociales du monde, qui sont en
quelque sorte mêlées à ce que les
anciennes conceptions du monde ont
apporté à l'humanité, surtout
aussi en matière d'ordre
économique. De l'autre côté, nous
voyons les partis qui se
précipitent vers l'avant, qui se
composent notamment du
prolétariat, et là, nous voyons ce
qui prend position d'une toute
autre manière par rapport à la
grande tâche, et qui prend
position d'une fçon telle qu'une
sorte d'humain ne comprend plus
l'autre. Si l'on cherche les
raisons de cette incompréhension -
je ne veux aujourd'hui que les
esquisser -, si l'on cherche les
raisons de cette incompréhension,
on trouvera que, d'un côté, les
représentants de l'ancien, qui
souhaitent d'une manière ou d'une
autre continuer à être liés à cet
ancien, ont perdu au cours de
l'histoire moderne un véritable
objectif culturel et ont conservé
une ancienne pratique culturelle
dans laquelle ils ont continué à
travailler. Ces gens, très chers
présents, ont une pratique, mais
cette pratique n'est plus
imprégnée d'impulsions ciblées.
Cette pratique s'exprime toujours
par le fait que, lorsqu'on demande
à ces humains : "Comment
voulez-vous avancer maintenant que
les grandes tâches arrivent ? -,
ils répondent en quelque sorte par
ce qui n'est qu'une continuation
de l'ancien ; mais ils ne
répondent pas non plus par un
grand objectif quelconque ; ils ne
répondent au fond que par ce qui
leur est venu de la routine de la
pratique passée. Ils ont une
pratique sans but. De l'autre
côté, il y a le prolétariat. Il a
un objectif, un but, que l'on peut
exprimer de différentes manières,
mais c'est un but. Mais ce
prolétariat n'a pas de pratique ;
il lui manque toute possibilité
pratique de traduire dans la
réalité ce qu'il définit d'une
manière ou d'une autre comme ses
objectifs. Il y a donc d'un côté
une pratique ancestrale sans but,
et de l'autre un nouveau but sans
pratique. Le prolétariat a été
tenu à l'écart de la pratique, il
a seulement été appelé à la
machine, il a seulement été attelé
à l'usine et au capitalisme. C'est
de là qu'est né son objectif, en
ce sens qu'il s'attaque, je
dirais, à ce qu'il a connu, mais
il n'est jamais lié à la
direction, à la direction des
formes économiques elles-mêmes. Il
réclame aujourd'hui de nouvelles
formes de vie ; mais il ne sait
rien d'une pratique. D'où vient ce
fossé ?
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05
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Ein Zweifaches, sagte
ich, kann man bemerken, wenn man
die Stellungnahmen der
verschiedensten Kreise heute zu
dieser großen Aufgabe in Betracht
zieht. Man kann sagen: Die eine
Art der Menschen, die Stellung
nimmt, sie hat vor allen Dingen
ein Interesse daran, in einer
gewissen Weise dasjenige wieder
herzustellen in irgendeiner Form —
in einer Form, in der man es
annehmbar findet —, was durch die
bedeutsame Weltkriegskatastrophe
zerstört worden ist. Und die
andere Art von Menschen, von ganz
anderer Seite herkommend, sie hat
vor allen Dingen ein Interesse,
alles anders zu machen, als es vor
der Weltkriegskatastrophe war —
zum Teil dem Ziele nachgehend, daß
solch Furchtbares über die
Menschheit nicht mehr
hereinbrechen könne, zum Teil auch
aus der Empfindung und Überzeugung
heraus, daß auf Grundlage der
alten Wirtschafts-, Staatsund
Geistesordnung eben nicht
weiterzukommen ist, daß ein Neubau
ganz ernstlich in Angriff genommen
werden muß. Wenn wir die eine Art
von Menschen — gegenüber den ja
ganz neuen Forderungen — mehr die
konservativen Menschen nennen
wollen, so wird unser Blick
gelenkt auf alle diejenigen
Kreise, welche mehr oder weniger
den alten sozialen
Weltanschauungen angehören, die
irgendwie verquickt sind mit
demjenigen, was die alten
Weltanschauungen vor allen Dingen
auch an wirtschaftlichen Ordnungen
der Menschheit gebracht haben. Auf
der anderen Seite sehen wir die
vorwärtsstürmenden Parteien,
welche namentlich sich
zusammensetzen aus dem Proletariat
heraus, und da sehen wir
dasjenige, was in einer ganz
anderen Weise Stellung nimmt zu
der großen Aufgabe und was in
einer solchen Art Stellung nimmt,
daß die eine Art von Menschen die
andere nicht mehr versteht. Sucht
man nach den Gründen dieses
Nichtverstehens — ich will sie
heute nur skizzenhaft anführen —,
sucht man nach den Gründen dieses
Nichtverstehens, dann wird man
finden, daß auf der einen Seite
die Vertreter des Alten, die in
irgendeiner Weise mit diesem Alten
weiter zusammenhängen möchten, im
Laufe der neueren Geschichte
verloren haben ein eigentliches
Kulturziel und behalten haben eine
alte Kulturpraxis, in der sie
fortgearbeitet haben. Diese Leute,
sehr verehrte Anwesende, die haben
eine Praxis, aber diese Praxis ist
nicht mehr durchdrungen von
zielvollen Impulsen. Diese Praxis,
sie drückt sich immer darin
aus,daß, wenn man diese Menschen
fragt: Wie wollt Ihr eigentlich
jetzt,wo die großen Aufgaben
kommen, vorwärtsdringen? —, sie
irgend‑wie doch mit dem antworten,
was nur eine Fortsetzung des
Altenbedeutet; sie antworten aber
auch nicht mit irgendeinem
großenZiele; sie antworten im
Grunde genommen nur mit dem, was
sichihnen aus der Routine der
bisherigen Praxis ergeben hat. Sie
haben eine Praxis ohne ein Ziel.
Auf der anderen Seite steht das
Proletariat. Das hat ein Ziel, ein
Ziel, das man ja in der
verschiedensten Weise zum Ausdruck
bringen kann, aber es ist ein
Ziel. Aber dieses Proletariat hat
keine Praxis; diesem Proletariat
fehlt alle praktische Möglichkeit,
dasjenige, was es als seine Ziele
irgendwie definiert, in die
Wirklichkeit umzusetzen. So steht
auf der einen Seite
althergebrachte Praxis ohne Ziel,
auf der anderen Seite ein neues
Ziel ohne Praxis. Das Proletariat
ist ferngehalten worden von der
Praxis, nur hingerufen worden zur
Maschine, nur eingespannt worden
in die Fabrik und in den
Kapitalismus. Daraus ist ihm sein
Ziel erwachsen, indem es, ich
möchte sagen anstürmt gegen das,
was es erfahren hat, aber es ist
niemals verbunden mit der Leitung,
mit der Führung der
Wirtschaftsformen selber. Es
fordert heute neue Lebensformen;
es weiß aber nichts von einer
Praxis. Woher kommt diese Kluft?
|
Ce fossé vient justement
de ce que nous sommes placés
devant le plus grand problème des
temps modernes, et ce plus grand
problème des temps modernes a
justement surgi à l'époque qui a
porté l'industrialisme à son
apogée. Ce problème repose d'abord
caché dans le domaine économique,
mais il étend ses différentes
branches vers les autres formes de
vie. Ce problème est si important
que même un esprit aussi vif que
Walter Rathenau, par exemple, l'a
tout au plus un peu effleuré, mais
n'est pas parvenu à une quelconque
vision claire de ce problème
décisif du présent, de ce problème
dont nous sommes tous malades, de
ce problème qui exige
impérieusement sa solution.
L'impulsion donnée pour la
triarticulation de l'organisme
social voudrait au moins envisager
ce problème sans préjugés et de
manière vivante. Et si je dois
l'évoquer en quelques mots, en
quelque sorte comme introduction à
l'exposé de demain qui doit le
traiter sous ses formes
particulières, je dois dire que ce
problème a dû s'élever lentement
dans l'humanité, s'élever en
quelque sorte jusqu'à son plus
haut développement à l'époque de
l'industrialisme toujours plus
répandu et de la technique
moderne, et qu'il se dresse
aujourd'hui devant nous,
interrogatif et menaçant. Il
réside dans le fait que tout
industrialisme travaille avec un
passif dans l'économie de peuple -
c'est ainsi et pas autrement.
L'économie de peuple doit être
préparée en sachant que tout
industrialisme, dans la mesure où
il se développe de plus en plus
grâce à ses moyens de production,
travaille avec un bilan
négatif/sous-bilan vis-à-vis de ce
qui est l'économie de peuple de
l'humanité. Pour autant que
l'industrialisme travaille avec un
sous-bilan, ce qui manque dans
l'économie de peuple humaine doit
être remplacé d'un autre côté.
|
06
|
Diese Kluft kommt eben
davon, daß wir vor das größte
Problem der neueren Zeit gestellt
sind, und dieses größte Problem
der neueren Zeit, es ist
aufgegangen eben in dem Zeitalter,
das den Industrialismus zu seiner
höchsten Blüte gebracht hat. Es
liegt dieses Problem zunächst auf
wirtschaftlichem Gebiete
verborgen, es streckt aber nach
den anderen Lebensformen seine
verschiedenen Zweige aus. Dieses
Problem ist so bedeutsam, daß
selbst ein so scharfer Kopf wie
zum Beispiel Walter Rathenau
höchstens ein wenig daran getippt
hat, aber nicht zu irgendeiner
klaren Anschauung über dieses
einschneidende Problem der
Gegenwart kommt, über dieses
Problem, an dem wir alle kranken,
über dieses Problem, das
gebieterisch seine Lösung fordert.
Wenigstens ins Auge fassen möchte
vorurteilsfrei und lebensvoll der
Impuls für die Dreigliederung des
sozialen Organismus dieses
Problem. Und wenn ich es mit ein
paar Worten andeuten soll,
gewissermaßen als Einleitung zu
dem morgigen Vortrage, der es in
seinen speziellen Formen behandeln
soll, dann muß ich sagen: Dieses
Problem, es mußte heraufziehen
langsam in der Menschheit, mußte
sich gewissermaßen bis zu seiner
höchsten Entfaltung erheben in der
Zeit des sich immer mehr
ausbreitenden Industrialismus und
der modernen Technik und steht
heute fragend und drohend vor uns.
Es besteht darinnen, daß aller
Industrialismus in der
Volkswirtschaft mit einem Passivum
arbeitet — das ist so und nicht
anders. Die Volkswirtschaft muß
darauf eingestellt sein, das man
weiß: Aller Industrialismus,
insofern er sich durch seine
Produktionsmittel immer weiter und
weiter entwickelt, arbeitet
gegenüber dem, was Volkswirtschaft
der Menschheit ist, mit
Unterbilanz. Insofern der
Industrialismus mit Unterbilanz
arbeitet, muß in der menschlichen
Volkswirtschaft das Fehlende von
anderer Seite ersetzt werden.
|
C'est le grand problème
du présent que tout
l'industrialisme travaille avec un
sous-bilan et que la question ne
peut pas être posée par moi ou par
d'autres pour savoir si ce
sous-bilan est couvert, mais que
la vie est continuellement invitée
à couvrir le sous-bilan de
l'industrialisme. D'où est-il donc
couvert ? Il est couvert
uniquement par le sol, mes très
chers présents, uniquement par ce
que le sol produit. Dans
l'économie de peuple moderne, nous
nous tenons continuellement dans
ce processus d'alternance [entre
l'industrie et la production du
sol] - qui est recouvert par des
processus secondaires - dans la
mesure où le sous-bilan de
l'industrie doit être couvert par
le sur-bilan de la production du
sol au sens le plus large. Tout ce
qui se trouve à l'intérieur de la
vie moderne comme question de
salaire, comme question de
capital, comme question de prix,
provient uniquement du fait que
l'excédent doit passer de la
production du sol au sous-bilan de
l'industrie.
|
07
|
Das ist das große Problem
der Gegenwart, daß aller
Industrialismus mit Unterbilanz
arbeitet und daß die Frage nicht
von mir oder anderen gestellt
werden kann, ob diese Unterbilanz
gedeckt wird, sondern das Leben
ist fortwährend dazu aufgefordert,
die Unterbilanz des
Industrialismus zu decken. Woher
wird sie denn gedeckt? Allein vom
Boden wird sie gedeckt, meine sehr
verehrten Anwesenden, allein durch
dasjenige, was der Boden
hervorbringt. In der neueren
Volkswirtschaft stehen wir
fortwährend in diesem
Wechselprozeß [zwischen Industrie
und Bodenproduktion] drinnen — der
durch sekundäre Vorgänge überdeckt
wird —, indem die Unterbilanz der
Industrie durch die Überbilanz der
Bodenproduktion im weitesten Sinne
gedeckt werden muß. Alles
dasjenige, was als Lohnfrage, was
als Kapitalfrage, was als
Preisfrage innerhalb des modernen
Lebens drinnen ist, das ist
lediglich herrührend davon, daß
hinüberwandern muß von der
Bodenproduktion der Überschuß in
die Unterbilanz der Industrie.
|
Mais cela, mes très chers
présents, est attaché à quelque
chose d'autre. C'est attaché avec
ce que, d'un côté, tout ce qui,
dans l'humain, est pendant au sol,
tend vers un certain
conservatisme. Si le sol et ses
produits étaient les seuls à
exister, nous en serions plus ou
moins réduits, en ce qui concerne
la culture, à l'état primitif de
l'humanité. Le progrès de
l'humanité provient du fait que
l'industrie, avec sa large
division du travail, favorise ce
progrès. Mais l'industrie devient
ainsi en même temps le vecteur du
progrès dans les domaines les plus
divers, d'abord du libéralisme,
puis du socialisme. Ce qui est
exprimé dans l'opposition
significative, je dirais même
livresque/comptable, entre le sol
et les moyens industriels de
production se transpose donc dans
les mentalités humaines. Et comme
les mentalités humaines se
disputent entre elles dans la vie,
cette dispute est intimement liée
à ce qui se trouve en dessous :
les intérêts économiques opposés
du sol et des moyens de production
industriels. Mais ce problème
s'est encore aggravé d'une autre
manière à l'époque moderne. Non
seulement le libéralisme et le
socialisme s'opposent au
conservatisme dans les parlements
- en raison simplement des actifs
et des passifs de l'ensemble de
l'économie mondiale -, non
seulement l'élément conservateur
et progressiste s'est insinué dans
les représentations populaires de
l'humanité, mais les intérêts
économiques s'y sont insinués,
dans la mesure où, d'un côté, tout
ce qui est pendant au sol agit en
faveur de la stagnation et, de
l'autre, tout ce qui est pendant à
l'industrie agit en faveur du
progrès. Et c'est ainsi que l'on
en est arrivé à ce que, d'un côté,
le progrès de l'esprit humain et,
de l'autre, les intérêts
économiques de l'humain
s'entremêlent/sont jetés ensemble
comme des dés de manière chaotique
à l'époque moderne dans notre
ordre d'État unitaire.
|
08
|
Das aber, sehr verehrte
Anwesende, ist mit etwas anderem
verknüpft. Es ist damit verknüpft,
daß auf der einen Seite alles
dasjenige, was im Menschen mit dem
Boden zusammenhängt, hinneigt zu
einem gewissen Konservativismus.
Diese Sache läßt sich streng
beweisen, doch ich will sie heute
nur einleitungsweise andeuten.Wäre
nur der Boden mit seinen Produkten
vorhanden, so würdenwir mehr oder
weniger in bezug auf die Kultur in
Urzuständen derMenschheit
verbleiben müssen. Der Fortschritt
der Menschheitrührt her davon, daß
das Industrielle mit seiner
weitgehendenArbeitsteilung diesen
Fortschritt begünstigt. Damit aber
wird das Industrielle zu gleicher
Zeit auf den verschiedensten
Gebieten zum Träger des
Fortschritts, zuerst des
Liberalismus, dann des
Sozialismus. Es überträgt sich
also dasjenige, was ausgesprochen
ist in dem bedeutsamen, ich möchte
sagen buchmäßigen Gegensatz
zwischen Boden und industriellen
Produktionsmitteln, auf
menschliche Gesinnung. Und indem
menschliche Gesinnungen
miteinander streiten im Leben, ist
dieser Streit innig
zusammenhängend mit demjenigen,
was darunter ist: die
gegensätzlichen wirtschaftlichen
Interessen des Bodens und der
industriellen Produktionsmittel.
Aber noch auf eine andere Weise
hat in der neueren Zeit sich
dieses ganze Problem zugespitzt.
Nicht nur, daß in den Parlamenten
Liberales und Sozialistisches dem
Konservativen gegenübersitzt —
herrührend einfach aus den Aktiven
und Passiven der gesamten
Weltwirtschaft —, nicht nur, daß
sich in der neueren Zeit
hineingeschlichen hat das
konservative und progressistische
Element in die Volksvertretungen
der Menschheit, sondern es haben
sich hineingeschlichen die
wirtschaftlichen Interessen, indem
auf der einen Seite alles
dasjenige, was mit dem Boden
zusammenhängt, für das
Stehenbleibende wirkt, auf der
andern Seite alles dasjenige, was
mit der Industrie zusammenhängt,
für das Fortschreitende wirkt. Und
so ist man dazu gekommen, daß auf
der einen Seite des Menschen
Geistesfortschritt, auf der andern
Seite des Menschen
wirtschaftliche Interessen
chaotisch zusammengewürfelt sind
in der neueren Zeit in unserer
Einheitsstaatsordnung.
|
C'est le grand problème
qui se tient aujourd'hui devant
les humains, un problème énorme,
aimerais-je dire. Les gens de
gauche et de droite font des
doctorats sur ce problème. C'est
parce qu'il est si énorme que la
compréhension est si difficile.
Les humains d'un côté ne veulent
aujourd'hui s'en tenir qu'à ce qui
est le plus proche et ne veulent
appeler cela que pratique, alors
que l'époque nous impose la tâche
de trouver une solution à la
grande opposition comptable entre
les produits de la terre et les
produits industriels, dont
l'humanité se nourrit, se vêt et
satisfait d'autres besoins, dans
le développement récent de
l'humanité. Tout ce qui s'est
produit est finalement dû,
j'aimerais presque dire en mesure
de chiffres, au résultat comptable
mentionné. Mais on a vraiment
besoin de bonne volonté pour
s'engager dans la force
fondamentale de la vie vraiment
pratique, si l'on veut seulement
aussi voir la tâche. Nous sommes
aujourd'hui sur le terrain où nous
devons voir cette tâche, où ce qui
tourbillonne chaotiquement doit
être à nouveau dispersé de la
bonne manière. C'est la tâche que
veut se donner l'impulsion vers un
organisme social triarticulé qui,
de la bonne manière, veut faire
reposer un organisme social sain
sur ses trois jambes saines, le
spirituel, le juridique et
l'économique. Ce problème est né
tout simplement de ce qui se
trouve dans cette évolution
récente. Et même si les humains
trouvent contestables les
prochains résultats auxquels
l'impulsion pour l'organisme
social triarticulé est parvenue,
on ne s'approche pas du plus grand
problème qui nous est posé, on ne
s'approche pas de ce qui seul peut
nous sortir du chaos et de la
confusion qui nous menacent.
|
09
|
Das ist das große
Problem, das heute vor den
Menschen steht, riesengroß möchte
ich sagen. An diesem Problem
doktern herum die links- und die
rechtsstehenden Leute. Weil es so
riesengroß ist, deshalb ist auch
die Verständigung so schwer. Die
Menschen auf der einen Seite
wollen sich heute nur an das
Allernächste halten und nur das
praktisch nennen, während die Zeit
uns die Aufgabe stellt, den großen
buchmäßigen Gegensatz zwischen
Bodenprodukten und
Industrieprodukten, von denen
beiden die Menschheit sich nährt,
kleidet und andere Bedürfnisse
befriedigt, in der neueren
Menschheitsentwicklung zu
irgendeiner Lösung zu bringen.
Alles dasjenige, was aufgetreten
ist, das ist zuletzt, ich möchte
sagen fast zahlenmäßig
zurückzuführen auf das angeführte
buchmäßige Ergebnis. Aber man
braucht wirklich guten Willen,
sich auf die Grundkraft des
wirklich praktischen Lebens
einzulassen, wenn man die Aufgabe
auch nur sehen will. Wir sind
heute auf dem Boden, daß wir diese
Aufgabe sehen müssen, daß wieder
auseinandergetrieben werden muß in
der rechten Weise dasjenige, was
chaotisch durcheinanderwirbelt.
Diese Aufgabe will sich der Impuls
zum dreigliedrigen sozialen
Organismus stellen, der in der
richtigen Weise einen gesunden
sozialen Organismus auf seine
gesunden drei Beine stellen will,
auf das Geistige, das Rechtliche
und das Wirtschaftliche. Einfach
aus dem, was in dieser
Entwicklung der neueren Zeit
drinnenliegt, ist dieses Problem
entstanden. Und mögen die Menschen
meinetwillen die nächsten
Resultate, zu denen der Impuls für
den dreigliedrigen sozialen
Organismus gekommen ist, noch
anfechtbar finden, man kommt, ohne
nach diesen drei Lebensgebieten so
zu fragen, daß für ihre
sachgemäße Organisierung in der
Zukunft eine Form gesucht wird,
man kommt dem größten Problem, das
uns gestellt ist, nicht näher; man
kommt dem nicht näher, was allein
herausführen kann aus dem
drohenden Chaos und der drohenden
Wirrnis.
|
Je voulais seulement dire
cela en guise d'introduction pour
la simple raison que, d'un côté,
devrait être vu comment
l'impulsion vers l'organisme
social triarticulé se rattache
vraiment à ce qui est le plus
élevé, ce qui est posé à
l'humanité comme une grande tâche
de développement historique, et
que, de l'autre, la réponse à la
question pourra montrer combien on
peut dire dès aujourd'hui, à
partir d'une observation réelle de
la vie, sur ce qui peut résulter
en pratique dans les détails des
questions posées aujourd'hui.
|
10
|
Das wollte ich nur
einleitungsweise sagen aus dem
einfachen Grunde, weil auf der
einen Seite gesehen werden soll,
wie der Impuls zum dreigliedrigen
sozialen Organismus wirklich an
das Höchste anknüpft, was der
Menschheit als eine große
geschichtliche
Entwicklungsaufgabe gestellt ist,
und weil auf der anderen Seite die
Beantwortung der Frage wird zeigen
können, wie viel man heute schon
aus einer wirklichen
Lebensbeobachtung heraus über
dasjenige sagen kann, was sich im
einzelnen praktisch aus den heute
gestellten Fragen ergeben kann.
|
Je vais maintenant
commencer par répondre aux
questions qui m'ont été
transmises.
|
11
|
Ich werde nun zuerst in
die Beantwortung von Fragen
eintreten, die mir übergeben
worden sind.
|
Wilhelm von Blume : Nous
allons donc maintenant commencer à
répondre aux questions qui ont été
posées par écrit.
|
12
|
Wilhelm von Blume: Wir
treten also nunmehr an die
Beantwortung der zunächst
schriftlich gestellten Fragen
heran.
|
Rudolf Steiner : Chers
auditeurs, je vais essayer de
répondre aux questions qui m'ont
été transmises par écrit sous une
forme pas trop longue, pour la
simple raison que je pense que de
nombreuses questions seront
peut-être posées par la suite,
oralement ou par écrit, par
l'honorable auditoire.
|
13
|
Rudolf Seeiner: Sehr
verehrte Anwesende, ich werde
versuchen,die Fragen, die mir
schriftlich übergeben worden sind,
in einer ,-7 nicht allzu langen
Form zu beantworten, aus dem
einfachen Grunde, weil ich glaube,
daß vielleicht nachher auch noch
zahlreiche Fragen aus der
verehrten Zuhörerschaft mündlich
oder schriftlich gestellt werden
dürften.
|
La première série de
questions qui m'est soumise est
intitulée "La triarticulation". La
première question :
|
14
|
Das erste Fragebündel,
das mir vorliegt, trägt die
Überschrift «Zur Dreigliederung».
Die erste Frage:
|
De quelle manière les
personnes individuelles, les
associations et les entreprises
sont-ils soumis aux trois
organisations différentes ? Les
éditeurs de journaux, les
établissements de santé publique,
les théâtres et les entreprises
cinématographiques constituent des
cas limites.
|
15
|
In welcher Weise werden
Einzelpersonen, Assoziationen und
Betriebe den drei verschiedenen
Organisationen unterstellt?
Einzelne Grenzfälle sind
beispielsweise der
Zeitungsverleger, Anstalten der
öffentlichen Gesundheitspflege,
Theater und Kinounternehmungen.
|
Maintenant, mes très
chers présents, je veux surtout
mettre en avant le secteur de la
presse dans cette première
question. Car c'est précisément à
partir de quelque chose comme
l'industrie de la presse que l'on
pourra voir comment, d'un côté, la
triarticulation de l'organisme
social peut effectivement conduire
à une transformation complète des
conditions actuelles, mais de
manière organique, et comment, de
l'autre, il peut en résulter que
l'unité de la vie n'est pas du
tout perturbée. Au fond, il
apparaîtra aussi que ce que les
humains disent de
l'incompréhensible de l'organisme
social tripartite repose en fait
sur ceque l'on ne veut pas encore,
en raison des anciennes habitudes
de pensée, s'engager dans ce qui
est précisément nécessaire dans le
présent. Mais il faudra bien se
décider à aller vers ce qui est
nécessaire. Vous voyez, très chers
présents, que dans làctivité
professionnelle de la presse
convergent en fait les trois modes
d'activité de la vie humaine. Dans
l'industrie de la presse, nous
avons d'une part l'éditeur, celui
qui doit veiller à ce que le
journal soit imprimé, à ce qu'il
soit distribué de manière
appropriée et ainsi de suite -
c'est une tâche purement
économique. De l'autre côté, nous
avons ceux qui écrivent le
journal. Je crois qu'aujourd'hui,
beaucoup d'humains, en raison de
nos conditions étranges,
s'accoutument de l'avis que les
journaux devraient être écrits
autrement que ce qu'ils sont
souvent. Car, voyez-vous, quelque
chose de salutaire pour l'humanité
ne peut résulter de l'écriture
d'un journal que si ce qui est
écrit provient uniquement des
intérêts et des besoins de la vie
spirituelle de l'humanité et des
besoins qui résultent du fait que
la vie spirituelle s'intéresse
aussi aux différentes autres
branches de la vie. Le rédacteur
du journal et tout ce qui fait
partie du personnel de rédaction
appartiennent à la vie
spirituelle. Et comme on a affaire
de part et d'autre, aussi bien
dans la partie économique de
l'industrie de la presse que dans
la partie spirituelle de
l'industrie de la presse, à des
humains qui sont à leur tour en
relation en tant qu'humains, non
seulement avec leurs abonnés, mais
aussi avec l'ensemble du public,
on a affaire à des rapports qui
jouent d'humain à humain,
c'est-à-dire à des rapports de
droits. Ce dont il s'agit, mes
très chers présents, c'est qu'à
l'avenir, dans un secteur comme
celui de la presse, l'économique,
le juridique et le spirituel, le
culturel, ne s'imbriquent pas l'un
dans l'autre pour le plus grand
malheur de l'humanité, sinon nous
en arriverons à la culmination du
malheur, à des choses comme celles
que nous connaissons actuellement.
L'autre jour, une étrange annonce
a été publiée dans ce que l'on
appelle la presse. On y invite le
monde des grands industriels et
celui des capitalistes à s'unir
pour créer un nouveau journal. On
fait donc de la publicité pour un
nouveau journal, en particulier
auprès des capitalistes et des
grands industriels. La tâche de ce
journal doit être de lutter par
tous les moyens spirituels contre
la socialisation des moyens de
production. Ainsi, mes très chers
présents, l'intérêt des
capitalistes et des grands
industriels doit asservir tout ce
qui, en fait, devrait éclairer
l'humanité à partir du jugement
qui vient de l'impulsion du monde
spirituel. Ceux qui ont un peu
d'expérience dans la vie sauront
comment, dans l'industrie de la
presse en particulier, ces choses
se sont toujours imbriquées les
unes dans les autres à une époque
récente et se sont développées
d'une manière particulièrement
grotesque dans les conditions
actuelles.
|
16
|
Nun, sehr verehrte
Anwesende, ich will herausheben
aus dieser ersten Frage vor allen
Dingen das Zeitungsgewerbe. Denn
gerade an so etwas wie dem
Zeitungsgewerbe wird man ersehen
können, wie auf der einen Seite
tatsächlich die Dreigliederung des
sozialen Organismus zu einer
vollständigen Umgestaltung der
gegenwärtigen Verhältnisse führen
kann, aber in organischer Weise,
und wie auf der anderen Seite sich
daraus ergeben kann, daß die
Einheit des Lebens gar nicht
gestört wird. Im Grunde genommen
wird es sich dabei auch zeigen
können, daß dasjenige, was die
Menschen über das Unverständliche
des dreigeteilten sozialen
Organismus sagen, eigentlich
darauf beruht, daß man sich eben
aus den alten Denkgewohnheiten
heraus in der Gegenwart noch nicht
einlassen will auf das, was eben
notwendig ist. Aber man wird sich
entschließen müssen, zu diesem
Notwendigen sich zu bequemen. Sie
sehen, sehr verehrte Anwesende, im
Zeitungsgewerbe fließen im Grunde
genommen alle drei
Betätigungsweisen des menschlichen
Lebens zusammen. Im
Zeitungsgewerbe haben wir auf der
einen Seite den Verleger,
denjenigen, der dafür zu sorgen
hat, daß die Zeitung gedruckt
wird, daß sie in der
entsprechenden Weise vertrieben
wird und so weiter — das ist eine
rein wirtschaftliche Aufgabe. Auf
der anderen Seite haben wir
diejenigen, welche die Zeitung
schreiben. Ich glaube, daß heute
doch schon viele Menschen aus
unseren merkwürdigen Verhältnissen
heraus sich zu der Ansicht
bequemen, daß die Zeitungen anders
geschrieben werden sollten, als
sie vielfach geschrieben werden.
Denn, sehen Sie, irgend etwas der
Menschheit Heilsames kann ja bei
dem Zeitungsschreiben nur
herauskommen, wenn dasjenige, was
geschrieben wird, lediglich
hervorgeht aus den Interessen und
Bedürfnissen des geistigen Lebens
der Menschheit und aus den
Bedürfnissen, die sich dadurch
ergeben, daß das geistige Leben
auch die verschiedenen anderen
Lebenszweige anschaut. Der
Zeitungsschreiber und alles
dasjenige, was zum Redaktionstab
gehört, gehört dem geistigen Leben
an. Und da man es beiderseits,
sowohl im wirtschaftlichen Teile
des Zeitungsgewerbes wie im
geistigen Teile des
Zeitungsgewerbes, zu tun hat mit
Menschen, die ihrerseits wieder
als Menschen in Beziehungen
stehen, nicht etwa bloß zu ihren
Abonnenten, sondern auch zu der
ganzen breiten Öffentlichkeit, so
hat man es dabei zu tun mit
Verhältnissen, die von Mensch zu
Mensch spielen, das heißt mit
Rechtsverhältnissen. Dasjenige, um
was es sich handelt, sehr verehrte
Anwesende, das ist, daß gerade bei
einem solchen Gewerbe wie dem
Zeitungsgewerbe in der Zukunft
nicht ineinanderspielt zum Unheile
der Menschheit das eine in das
andere, das Wirtschaftliche, das
Rechtliche und das Geistige,
Kulturelle, sonst kommen wir am
Ende in der Kulmination des
Unheils zu solchen Dingen, wie wir
sie zum Beispiel in der Gegenwart
erfahren. Neulich ist eine
merkwürdige Annonce durch den
sogenannten Blätterwald gegangen.
Da wird aufgefordert, daß sich
insbesondere die Welt der
Großindustriellen und die Welt der
Kapitalisten zusammentun zu einer
neuen Zeitung. Es wird also
geworben für eine neue Zeitung
insbesondere bei Kapitalisten und
Großindustriellen. Die Aufgabe
dieser Zeitung soll sein, mit
allen geistigen Mitteln zu kämpfen
gegen die Sozialisierung der
Produktionsmittel. Also, sehr
verehrte Anwesende, das Interesse
von Kapitalisten und
Großindustriellen soll alles
dasjenige versklaven, was
eigentlich aus dem Urteil, das aus
dem Impulse der geistigen Welt
kommt, die Menschheit aufklären
sollte. Diejenigen, die etwas
Erfahrung haben im Leben, werden
wissen, wie gerade im
Zeitungsgewerbe diese Dinge in der
neueren Zeit immer ineinander
gegangen sind und sich unter den
Verhältnissen der Gegenwart in
einer ganz besonders grotesken
Weise ausgebildet haben.
|
À l'avenir, il faudra
s'efforcer de faire en sorte que
l'éditeur de journaux,
l'imprimeur, ne soit qu'un simple
économiste/gestionnaire et soit
soumis à l'administration de la
partie économique de l'organisme
social. Il fera partie de
l'organisme économique avec tous
les intérêts qu'il peut développer
au sein de son entreprise de
presse. Ce n'est pas le comité de
rédaction qui sera à l'intérieur
de l'organisme économique, mais le
comité de rédaction sera
entièrement soumis à l'autogestion
de la vie spirituelle - avec les
autres branches de la vie
spirituelle. Le comité de
rédaction formera une unité avec
tout ce qui est enseignement, art
ou autre, avec les autres branches
de la vie spirituelle. La manière
dont un éditeur de journal donné
pourra arriver à un rédacteur
donné dépendra du contrat qui
pourra être conclu entre l'éditeur
de journal et le rédacteur, le
rédacteur étant indépendant de
l'éditeur de journal pour toute sa
vie matérielle parce qu'il
appartient à l'autogestion de
l'organisme spirituel. Le
rédacteur n'aura qu'un seul
intérêt, celui de pouvoir exercer
sa profession. S'il n'avait pas
cet intérêt à exercer sa
profession, il n'aurait pas de
gagne-pain. Mais dès l'instant où
il parvient à conclure un contrat
avec une administration
quelconque, il ne recevra pas
l'indemnité pour cette profession
en fonction des intérêts de cette
administration, mais en fonction
des intérêts de la vie de l'esprit
qui s'autogère. S'il y a des
choses par lesquelles l'une ou
l'autre partie du journal viole le
droit, cette violation du droit
sera soumise aux lois de l'État de
droit. Pour une telle branche de
production, il faudra donc
s'efforcer à l'avenir de faire
jouer en elle les trois grandes
branches administratives de la vie
spirituelle, juridique et
économique. Dans les branches de
production les plus diverses
convergeront ces intérêts gérés
par les directions les plus
diverses. Et il résultera de la
coopération des humains que ces
intérêts - qui sinon, lorsqu'ils
se confondent, lorsqu'ils se
fondent en une pelote, ne font que
se gêner mutuellement - se
moraliseront, s'éthiciseront, se
soutiendront mutuellement. Celui
qui a vraiment le sens pratique se
dira qu'il n'y a aucun doute que
l'on peut vraiment procéder à une
telle division d'un métier
particulier. Et grâce à cette
structuration de l'ensemble de
l'organisme social, qui intervient
dans les rapports individuels,
nous avons alors l'assainissement
de la vie sociale dans son
ensemble. Seulement, aujourd'hui
encore, les gens n'ont pas
l'habitude de penser précisément à
ce qui conduit à un tel
assainissement. Ils n'y sont pas
non plus habitués parce qu'ils
doivent renoncer à certaines
choses qu'ils considèrent comme
presque indispensables en raison
de certaines anciennes habitudes
de vie. Aujourd'hui, on considère
comme indispensable que celui qui
assume le risque économique d'un
journal fasse également de celui
qui est employé par la rédaction
de ce journal son scribe. Il ne
pourra pas le faire à l'avenir. Il
en résultera une grande
indépendance de l'écrivain
vis-à-vis des intérêts économiques
de l'éditeur du journal dans
l'industrie de la presse, et c'est
tout de suite dans cette branche
qu'interviendra un assainissement
dont nous avons vraiment besoin et
dont nous devons admettre que nous
en avons besoin si nous voulons
répondre aux conditions de vie
d'un organisme social sain.
|
17
|
In der Zukunft muß
angestrebt werden, daß der
Zeitungsverleger, der Drucker,
ein bloßer Wirtschafter ist und
der Verwaltung des
wirtschaftlichen Teils des
sozialen Organismus untersteht. Er
wird mit alle dem, was er an
Interessen entwickeln kann
innerhalb seines Zeitungsgewerbes,
drinnenstehen in dem
wirtschaftlichen Organismus. Nicht
wird in dem wirtschaftlichen
Organismus drinnenstehen der
Redaktionsstab, sondern der
Redaktionsstab wird ganz und gar
der Selbstverwaltung des geistigen
Lebens — mit den anderen Zweigen
des geistigen Lebens —
unterliegen. Der Redaktionsstab
wird eine Einheit bilden mit alle
dem, was Unterrichts, Kunstwesen
oder dergleichen ist, was sonstige
Zweige des geistigen Lebens sind.
Wie ein bestimmter
Zeitungsverleger zu einem
bestimmten Redakteur wird kommen
können, hängt von dem Vertrag ab,
welcher abgeschlossen werden kann
zwischen dem Zeitungsverleger und
dem Redakteur, wobei der
Redakteur, weil er der
Selbstverwaltung des geistigen
Organismus zugehört, mit Bezug auf
sein ganzes materielles Leben
unabhängig ist von der
Zeitungsverlegerschaft. Der
Redakteur wird bloß ein Interesse
daran haben, überhaupt seinen
Beruf ausüben zu können. Ginge er
diesem Interesse nicht nach,
seinen Beruf auszuüben, so würde
er ja brotlos sein. Aber in dem
Augenblicke, wo es ihm gelingt,
einen Vertrag abzuschließen mit
irgendeiner Administration, wird
er nicht die Entschädigung für
diesen Beruf aus den Interessen
dieser Administration heraus
erhalten, sondern aus den
Interessen des sich
selbstverwaltenden Geisteslebens.
Wenn irgendwelche Dinge vorliegen,
durch die der eine oder andere
Teil der Zeitung das Recht
verletzt, wird diese
Rechtsverletzung den Gesetzen des
Rechtsstaates unterstehen. Für
einen solchen Produktionszweig
wird also in der Zukunft
anzustreben sein, daß in ihn
hineinspielen die drei großen
Verwaltungszweige des geistigen,
rechtlichen und wirtschaftlichen
Lebens. In den mannigfachsten
Produktionszweigen werden
zusammenfließen diejenigen
Interessen, die von den
verschiedensten Richtungen her
verwaltet werden. Und das wird
sich ergeben in dem Zusammenwirken
der Menschen, daß diese Interessen
— die sich sonst, wenn sie
konfundiert werden, wenn sie
zusammengeschmolzen werden in
einen Knäuel, nur gegenseitig
stören —, daß sich diese
Interessen gerade gegenseitig
moralisieren, ethisieren, stützen
werden. Derjenige, der wirklich
praktischen Sinn hat, der wird
sich sagen: Es unterliegt gar
keinem Zweifel, daß wirklich
praktisch eine solche Gliederung
eines einzelnen Gewerbes
vorgenommen werden kann. Und durch
diese Gliederung des ganzen
sozialen Organismus, die in die
einzelnen Verhältnisse
hineingreift, haben wir dann die
Gesundung des gesamten sozialen
Lebens. Nur ist es den Menschen
heute noch ungewohnt, gerade
dasjenige zu denken, was zu einer
solchen Gesundung führt. Es ist
ihnen auch aus dem Grunde
ungewohnt, weil sie von manchem
lassen müssen, was sie aus
gewissen alten
Lebensgepflogenheiten heraus für
fast unerläßlich halten. Für
unerläßlich betrachtet man heute,
daß derjenige, der das
wirtschaftliche Risiko für eine
Zeitung übernimmt, auch
denjenigen, der an der Zeitung im
Redaktionsstabe angestellt ist, zu
seinem Schreiber macht. Das wird
er in der Zukunft nicht tun
können. Daraus wird eine
großartige Unabhängigkeit des
Schreibenden gegenüber den
wirtschaftlichen Interessen des
Zeitungsverlegers im
Zeitungsgewerbe entstehen, und
gerade in diesem Zweige wird eine
Gesundung eintreten, die wir
wahrhaftig brauchen und von der
wir zugeben müssen, daß wir sie
brauchen, wenn wir auf die
Lebensbedingungen des gesunden
sozialen Organismus eingehen
wollen.
|
La deuxième question qui
m'est posée est la suivante :
|
18
|
Als zweite Frage ist mir
vorgelegt:
|
L'administration
communale sera-t-elle maintenue
avec ses entreprises qui rompent
avec la triarticulation dans le
domaine des trois organisations -
par exemple les écoles, les usines
à gaz, la justice ?
|
19
|
Wird die
Gemeindeverwaltung mit ihren die
Dreigliederung durchbrechenden
Betrieben auf dem Gebiete der drei
Organisationen -also
beispielsweise Schulen,
Gaswerken, Gerichtsbarkeit —
aufrechterhalten?
|
Maintenant, très chers
présents, il ne s'agit pas
aujourd'hui, dans la période de
transition - dans laquelle nous ne
sommes même pas encore entrés,
mais à laquelle nous aspirons
seulement - de parler de la taille
des différents domaines
spirituels, juridiques et
économiques, dont j'ai parlé dans
mon dernier exposé ici. En ce qui
concerne la structure extérieure
de la vie sociale, il n'y a pas
besoin de changer grand-chose en
cas de socialisation réelle de
l'ensemble de la vie humaine. Mais
ce que je viens d'exposer pour un
seul métier pourra tout aussi bien
être réalisé par un État ou un
empire que par une administration
communale. Les écoles, les usines
à gaz, les tribunaux auront leurs
différents côtés, en partie du
côté du droit, en partie du côté
de l'économie - dans le cas des
écoles, aussi du côté du spirituel
- et ce qui émane de ces trois
organisations et de leurs
administrations se répercutera sur
l'entreprise individuelle, qu'elle
soit spirituelle ou plus ou moins
purement matérielle, économique.
|
20
|
Nun, sehr verehrte
Anwesende, nicht darum handelt es
sich, daß heute, in der
Übergangszeit — in der wir ja noch
nicht einmal drinnen sind,
sondern die wir erst anstreben —,
schon über die Größe der einzelnen
Geistes-, Rechtsund
Wirtschaftsgebiete gesprochen
wird, von der ich im letzten
Vortrage hier gesprochen habe. In
bezug auf die äußere Struktur des
sozialen Lebens braucht sich bei
einer wirklichen Sozialisierung
des gesamten menschlichen Lebens
gar nicht besonders viel zu
ändern. Dasjenige aber, was ich
gerade ausgeführt habe für ein
einzelnes Gewerbe, das wird
ebensogut von irgendeinem Staate,
einem Reiche wie von einer
einzelnen Gemeindeverwaltung
durchgeführt werden können.
Schulen, Gaswerke,
Gerichtsbarkeit, sie werden ihre
verschiedenen Seiten haben zum
Teil nach der Rechtsseite, zum
Teil nach der Wirtschaftsseite hin
— bei den Schulen auch nach der
geistigen Seite hin —, und es wird
hereinspielen in den einzelnen
Betrieb, sei er geistig oder mehr
oder weniger bloß materiell,
wirtschaftlich, dasjenige, was von
den drei Organisationen und ihren
Verwaltungen ausgeht.
|
La troisième question :
|
21
|
Die dritte Frage:
|
Qui décide de
l'appartenance à l'un des trois
organismes ?
|
22
|
Wer entscheidet über die
jeweilige Zugehörigkeit zu einem
der drei Organismen?
|
Cette question, très
chers présents, découle en fait -
pardonnez-moi ce terme un peu dur
- d'un certain préjugé selon
lequel tout doit émaner d'une
autorité. Dans ce qui est visé
comme organisme social sain pour
l'avenir, l'appartenance résulte
en effet de la chose. Nous venons
de voir, en parlant de l'industrie
de la presse, comment cette
appartenance découle de la chose.
De cette appartenance découlera
une réponse beaucoup plus large
que ce que l'on pense aujourd'hui.
Et une question comme celle-ci -
on la reconnaîtra comme une
question qui découle en fait de
l'humeur d'obéissance à l'autorité
du présent, et non d'un fondement
vraiment objectif.
|
23
|
Diese Frage, sehr
verehrte Anwesende, geht
eigentlich — verzeihen Sie das
harte Wort — aus einem gewissen
Vorurteile hervor, daß alles von
einer Obrigkeit ausgehen muß. In
demjenigen, was als gesunder
sozialer Organismus für die
Zukunft angestrebt wird, ergibt
sich nämlich die Zugehörigkeit aus
der Sache heraus. Wir haben gerade
bei der Besprechung des
Zeitungsgewerbes gesehen, wie sich
aus der Sache heraus diese
Zugehörigkeit ergibt. Aus dieser
Zugehörigkeit heraus wird sich
eine viel umfassendere Antwort
geben, als man heute denkt. Und
eine solche Frage wie diese — man
wird sie erkennen als eine solche,
die eigentlich aus der
obrigkeitsgehorsamlichen Stimmung
der Gegenwart heraus fließt, und
nicht aus einem wirklich
sachlichen Untergrunde.
|
La quatrième question :
|
24
|
Die vierte Frage:
|
À côté ou au-dessus des
représentations spéciales des
trois membres, est-il encore pensé
à un parlement (pour les États ?
pour l'Empire ?) composé de leur
direction suprême ou à élire ?
|
25
|
Ist neben oder über den
Sondervertretungen der drei
Glieder noch ein — etwa aus deren
obersten Leitung bestehendes oder
ein zu wählendes — Parlament (für
die Einzelstaaten? für das Reich?)
gedacht?
|
Maintenant, mes très
chers présents, là doit tout
d'abord être retenu qu'évidemment,
- comme je l'ai expliqué dans mon
livre sur la question sociale - ce
qui est administration ou
représentation dans chacun des
trois membres de l'organisme
social doit être lié aux autres
d'une manière ou d'une autre et
qu'un échange mutuel doit avoir
lieu par les humains. Mais à cet
égard aussi, on pense souvent
aujourd'hui de manière trop
schématique. Par exemple, dans un
long document qui m'a été envoyé
ces jours-ci, il a été expliqué -
cela ne concerne pas cette
question - que la triarticulation
nécessitait en fait trois
parlements différents : un
parlement culturel, un parlement
étatique et un parlement
économique. Maintenant, j'ai
toutefois l'opinion que si trois
parlements et trois ministères
siégeaient côte à côte de manière
aussi schématique, il ne pourrait
en résulter qu'un seul résultat :
que les trois se sabotent
mutuellement. C'est précisément ce
qui résulte d'une véritable prise
de conscience des conditions
réelles, à savoir que le
parlementarisme - et seul un
parlementarisme démocratique est
un véritable parlementarisme -, ce
parlementarisme ne peut reposer
que sur ce qui peut être établi
entre l'humain et l'humain par le
fait que l'humain est simplement
un humain adulte et responsable.
Chacun doit pouvoir participer à
la vie parlementaire démocratique
s'il est un humain adulte et
responsable. Car c'est sur ce
qu'est un humain normal, sain,
adulte et responsable, sur ce
qu'il peut savoir, penser,
ressentir et vouloir, que peut se
fonder tout ce qui s'exprime dans
la vie de droit. Mais dans cette
vie de droit s'est mêlée la vie de
l'économie, qui ne repose donc pas
seulement sur les sentiments et
les pensées de l'humain adulte et
responsable, mais qui repose
premièrement sur l'expérience
économique, que l'on ne peut
acquérir que dans chaque domaine
concret, et deuxièmement sur les
bases réelles, je dirais sur le
crédit au sens le plus large - je
ne parle pas de crédit monétaire,
mais de crédit au sens le plus
large, qui est généré dans un
groupe humain par le fait que ce
groupe humain se trouve dans une
branche de production déterminée.
Parce que tout doit se développer
dans la vie économique à partir de
l'expérience réelle et de la base
administrative réelle de chaque
branche concrète, ce qui existe
dans la vie économique en termes
d'organisation ne peut se
développer que sur une telle base,
c'est-à-dire que seule une
administration à la mesure des
choses peut se développer dans la
vie de l'économie à partir de
l'expérience économique et des
faits et bases économiques. Là, il
n'y aura pas de représentation
parlementaire au sommet, mais une
structure d'associations, de
coalitions, de coopératives issues
des professions, de la
combinaison/du membrement ensemble
de la production et de la
consommation et ainsi de suite,
qui s'organiseront et pourront
s'administrer. Et cette structure
va également évoluer vers une
certaine pointe - j'aimerais dire
vers un conseil central. Mais cela
ne peut pas être la même structure
que celle qui s'exprime dans ce
qui doit être séparé de manière
autonome en tant que base
juridique/sol de droit. En
revanche, il est évident que ce
qui doit être réintroduit dans la
vie de l'économie en tant que
droit le sera correctement, parce
qu'il pourra naître sur le terrain
du droit de la communauté de tous
les humains devenus majeurs, sans
être contaminés par les intérêts
économiques.
|
26
|
Nun, verehrte Anwesende,
da muß zunächst festgehalten
werden,daß selbstverständlich —
das habe ich ja auch in meinem
Buche über die Soziale Frage
ausgeführt -dasjenige, was
Verwaltung oder Vertretung in den
einzelnen der drei Glieder des
sozialen Organismus ist, daß das
mit den anderen in irgendeiner
Weise zusammengehören muß und daß
ein gegenseitiger Austausch
stattfinden muß durch die
Menschen. Aber man denkt auch in
dieser Beziehung vielfach heute
schon viel zu schablonenmäßig. So
zum Beispiel ist — das steht nicht
in dieser Frage — in einem langen
Schriftstück, das mir in diesen
Tagen übersandt worden ist,
ausgeführt worden, daß die
Dreigliederung eigentlich
notwendig mache drei verschiedene
Parlamente: ein Kulturparlament,
ein Staatsparlament und ein
Wirtschaftsparlament. Nun, ich
habe allerdings die Meinung, daß,
wenn in solch schablonenhafter
Weise drei Parlamente mit drei
Ministerien nebeneinander säßen,
dann nur die eine Folge entstehen
könnte, daß sich alle drei
gegenseitig sabotieren. Das ist
gerade dasjenige, was sich ergibt
aus einer wirklichen Erkenntnis
der tatsächlichen Verhältnisse,
daß der Parlamentarismus — und nur
ein demokratischer
Parlamentarismus ist ein
wirklicher Parlamentarismus —, daß
dieser Parlamentarismus nur
beruhen kann auf demjenigen, was
zwischen Mensch und Mensch dadurch
festgesetzt werden kann, daß der
Mensch einfach ein erwachsener,
mündiger Mensch ist. Jeder muß
teilnehmen können an dem
demokratischen parlamentarischen
Leben, der ein erwachsener,
mündiger Mensch ist. Denn auf dem,
was ein normaler, gesunder,
erwachsener, mündiger Mensch ist,
auf dem, was er wissen, was er
denken, was er fühlen und was er
wollen kann, auf dem kann alles
dasjenige beruhen, was im
Rechtsleben zum Austrag kommt.
Aber in dieses Rechtsleben hat
sich hineingemischt das
Wirtschaftsleben, was also nicht
bloß beruht auf den Empfindungen
und Gedanken des erwachsenen,
mündigen Menschen, sondern was
beruht erstens aufwirtschaftlicher
Erfahrung, die man sich nur im
einzelnen konkreten Gebiete
erwerben kann, zweitens auf den
tatsächlichen Grundlagen, ich
möchte sagen auf dem Kredit im
umfassendsten Sinne —ich meine
nicht Geldkredit, sondern Kredit
im umfassendsten Sinne, der
dadurch in einer Menschengruppe
erzeugt wird, daß diese
Menschengruppe in einem bestimmten
Produktionszweige drinnensteht.
Weil sich da im Wirtschaftsleben
alles entwickeln muß aus
tatsächlicher Erfahrung und
tatsächlicher Verwaltungsgrundlage
des konkreten einzelnen Zweiges,
kann dasjenige, was im
Wirtschaftsleben an Organisation
vorhanden ist, auch nur auf einer
solchen Grundlage erwachsen, das
heißt, es kann im Wirtschaftsleben
nur eine sachgemäße Verwaltung aus
der wirtschaftlichen Erfahrung und
aus den wirtschaftlichen
Tatsachen, Grundlagen heraus sich
entwickeln. Da wird es keine
parlamentarische Vertretung an der
Spitze geben, sondern es wird eine
Struktur geben von Assoziationen,
Koalitionen, Genossenschaften aus
den Berufsständen, aus der
Zusammengliederung von Produktion
und Konsumtion und so weiter, die
sich organisieren, die sich
verwalten können. Und diese
Struktur wird auch zu einer
gewissen Spitze treiben — ich
möchte sagen zu einem Zentralrat
treiben. Das kann aber nicht
dieselbe Struktur sein, welche zum
Ausdruck kommt in dem, was als
Rechtsboden selbständig
abgegliedert werden muß. Dafür
wird natürlich gerade dasjenige,
was wieder hereinwirken soll in
das Wirtschaftsleben als Recht,
das wird gerade dadurch richtig
als Recht hereinwirken, daß es nun
reinlich, ohne verunreinigt zu
sein durch die wirtschaftlichen
Interessen, auf dem Rechtsboden
aus der Gemeinschaft aller mündig
gewordenen Menschen entstehen
kann.
|
Et justement aussi peu
que la vie de l'économie peut être
administrée de façon
parlementaire, pas plus la vie de
l'esprit peut être administrée de
cette manière, car à nouveau elle
doit développer, à partir de ses
conditions particulières, une
organisation fondée sur ses
propres lois qui sera tout à fait
différente de celle de la vie de
l'économie. Ce qui émerge au
sommet de la vie de l'esprit, avec
tout ce qui se trouve au milieu,
sur le terrain de droit, ce qui
est administré par le parlement et
les ministères, et avec ce qui
émerge comme une sorte de conseil
central dans la vie économique,
pourra ordonner les affaires
communes. Je sais que de
nombreuses personnes ne peuvent
pas s'imaginer une telle chose,
mais dans la pratique, ce sera
plus simple et surtout plus
fructueux que tout ce qui en tient
lieu aujourd'hui.
|
27
|
Und ebensowenig wie in
der schablonenhaften,
parlamentarischen Weise das
Wirtschaftsleben verwaltet werden
kann, ebensowenig kann auf diese
Weise verwaltet werden das
Geistesleben, das wiederum aus
seinen besonderen Verhältnissen
heraus eine auf seine eigenen
Gesetze sich gründende
Organisation entwickeln muß, die
ganz anders sein wird als
diejenige des Wirtschaftslebens.
Dasjenige, was da im Geistesleben
als die oberste Spitze sich
ergibt, das wird gemeinsam mit
alle dem, was in der Mitte steht,
auf dem Rechtsboden, was
parlamentarisch und ministeriell
verwaltet, und mit dem, was als
eine Art Zentralrat im
Wirtschaftsleben sich ergibt, die
gemeinsamen Angelegenheiten ordnen
können. Ich weiß, es sind sehr
viele Menschen, die sich so etwas
nicht vorstellen können; aber in
der Praxis wird es einfacher sein,
vor allen Dingen fruchtbarer sein
als all dasjenige, was heute an
dessen Stelle steht.
|
La deuxième série de
questions s'intitule "La vie
économique". Premièrement :
qu'advient-il des possessions
disponibles de patrimoine des
personnes aisées, en particulier
des biens fonciers agricoles et
urbains ? Cette question est
clairement exposée dans mon livre
sur la question sociale. Ce qui
nous a conduits aux différentes
crises de la vie économique et
maintenant à la grande crise - car
la catastrophe mondiale actuelle
en est une -, c'est la forme de la
vie économique moderne que j'ai
essayé de mettre en évidence dans
mon livre "Les points essentiels
de la question sociale". Dans ce
livre, il est répondu à la
question de savoir comment, à
l'avenir, il faudra considérer
[différemment] d'un côté les
moyens de production constitués
par la terre, et d'autre part les
moyens de production industriels.
Les moyens de production
industriels ne peuvent aspirer le
capital du corps économique que
jusqu'à ce qu'ils soient prêts ;
lorsqu'ils sont prêts, leur
aspiration du capital du corps
économique est aussi terminée. En
d'autres termes, les moyens de
production industriels ne peuvent
avoir un coût que tant que l'on
travaille sur eux jusqu'à leur
achèvement ; ensuite, ils doivent
passer dans le processus de
circulation des moyens de
production ; alors, ils doivent
absolument être ce qui est la
propriété commune. Mais la terre
qui n'est pas fabriquée, mais qui
est déjà là, ne peut jamais coûter
quoi que ce soit.
|
28
|
Das zweite Fragebündel
trägt die Überschrift «Zum
Wirtschaftsleben». Erstens: Was
geschieht mit dem vorhandenen
Vermögensbesitz der
Begüterten,insbesondere dem
landwirtschaftlichen und dem
städtischen Grundbesitz? Die Frage
ist klar ausgeführt in meinem
Buche über die Soziale Frage.
Dasjenige, was uns in die
einzelnen Krisen des
Wirtschaftslebens und nun in die
große Krise hineingeführt hat —
denn eine solche ist die
gegenwärtige Weltkatastrophe —,
das ist jene Gestalt des modernen
Wirtschaftslebens, die ich
herauszustellen versuchte in
meinem Buche «Die Kernpunkte der
Sozialen Frage». In diesem Buche
wird beantwortet, wie in der
Zukunft auf der einen Seite das
Produktionsmittel, das in Boden
besteht, und auf der anderen Seite
das industrielle Produktionsmittel
[anders angesehen werden müssen].
Die industriellen
Produktionsmittel dürfen nur
solange Kapital saugen aus dem
Wirtschaftskörper, bis sie fertig
sind; wenn sie fertig sind, dann
ist auch ihr Saugen des Kapitals
aus dem Wirtschaftskörper fertig.
Mit anderen Worten: Kosten können
industrielle Produktionsmittel nur
solange etwas, als an ihnen
gearbeitet wird bis zu ihrer
Fertigstellung; dann müssen sie
übergehen in den
Zirkulationsprozeß für
Produktionsmittel; dann müssen sie
durchaus dasjenige sein, was
Allgemeinbesitz ist. Der Boden
aber, der nicht fabriziert wird,
sondern schon da ist, der kann
überhaupt niemals etwas kosten.
|
Voyez-vous, mes très
chers présents, si l'on pense
sainement, cela se produit déjà
aujourd'hui dans une certaine
mesure, mais seulement dans les
cas particuliers où l'on pense
sainement en termes économiques.
En tant qu'école supérieure pour
la science de l'esprit à Dornach,
nous avons présenté un bâtiment
qui n'est pas encore terminé et
dont l'achèvement a été entravé
par la catastrophe de la guerre
mondiale. Nous l'avons bien
entendu construit en tenant compte
des conditions économiques
actuelles, mais cette construction
peut soulever la question :
lorsque nous serons tous morts,
lorsque nous ne serons plus là,
lorsque la construction sera
terminée, à qui appartiendra cette
construction, qui pourra la vendre
à quelqu'un d'autre ? - Cette
question se résout d'elle-même
pour notre construction. Elle
n'appartiendra à personne ; elle
appartient bien entendu à la
collectivité. Car elle a été
construite sur la base saine
qu'elle pourra un jour [dans
l'avenir] être transmise comme
bien commun de toute l'humanité à
celui qui pourra à son tour la
gérer. Il suffit d'avoir pensé une
fois à une telle chose dans la
pratique. Dans la forme économique
actuelle, on ne peut que s'en
approcher, mais on verra que ce
qui est écrit dans mon livre "Les
points essentiels de la question
sociale", à savoir que tout
rapport d'achat s'arrête à un
moyen de production lorsqu'il est
achevé, et que, sous d'autres
formes, ce moyen de production qui
ne peut plus être acheté passe à
l'administration de la société. Et
l'on verra qu'il y a là quelque
chose d'éminemment pratique.
|
29
|
Sehen Sie, sehr verehrte
Anwesende, wenn man gesund denkt,
ergibt sich das in einer gewissen
Weise heute schon, aber eben nur
in den einzelnen Fällen, wo man
gesund wirtschaftlich denkt. Wir
haben als Hochschule für
Geisteswissenschaft in Dornach
einen Bau aufgeführt, der noch
nicht fertig ist, der durch die
Weltkriegskatastrophe in seiner
Fertigstellung beeinträchtigt
worden ist. Wir haben ihn
selbstverständlich aus den
gegenwärtigen
WirtschaftsVerhältnissen heraus
gebaut, aber bei diesem Bau kann
die Frage aufgeworfen werden: Wenn
wir nun alle einmal tot sein
werden, wenn wir alle nicht mehr
dabei sein werden, wenn der Bau
fertig sein wird, wem wird dann
dieser Bau gehören, wer wird ihn
einem andern verkaufen können? —
Diese Frage beantwortet sich für
unseren Bau ganz von selber. Er
wird niemandem gehören; er gehört
selbstverständlich der
Allgemeinheit. Denn er ist aus der
gesunden Grundlage heraus gebaut,
daß er einmal [in der Zukunft] als
Gemeingut der ganzen Menschheit
wird übergehen können auf den, der
ihn wiederum verwalten kann. Man
muß nur einmal praktisch auf eine
solche Sache gekommen sein. Man
kann in der gegenwärtigen
Wirtschaftsform nur annähernd dazu
kommen, aber man wird sehen, daß
dasjenige, was in meinem Buche
«Die Kernpunkte der Sozialen
Frage» darüber steht, daß jedes
Kaufverhältnis aufhört bei einem
Produktionsmittel, wenn es
fertiggestellt ist, und daß eben
in anderen Formen dieses dann
nicht mehr käufliche
Produktionsmittel in die
Verwaltung der Gesellschaft
übergeht. Und man wird sehen, daß
darinnen etwas im eminentesten
Sinne Praktisches liegt.
|
La deuxième question :
|
30
|
Die zweite Frage:
|
Comment organiser le
petit artisan et le petit commerce
?
|
31
|
Wie ist der
Kleinhandwerker und das
Kleingewerbe zu organisieren?
|
Il ne doit pas être
organisé autrement que le grand
commerce et le grand artisanat,
pour la simple raison qu'il
résultera des lois mêmes de la vie
économique - des lois que j'ai
exposées l'autre jour dans mon
exposé - qu'un trop grand commerce
ou une trop grande entreprise nuit
à ceux qui se trouvent en dehors
d'elle, les affament, et qu'un
trop petit commerce ou une trop
petite entreprise nuit à ceux qui
se trouvent en son sein. La taille
s'imposera d'elle-même en fonction
des conditions économiques
futures.
|
32
|
Es ist nicht anders zu
organisieren als das Großgewerbe
und das Großhandwerk, aus dem
einfachen Grunde, weil sich aus
den Gesetzen des Wirtschaftslebens
selbst heraus ergeben wird — aus
den Gesetzen, die ich neulich im
Vortrag ausgeführt habe —, daß ein
zu großes Gewerbe oder zu ein
großer Betrieb diejenigen
schädigt, verhungern läßt, die
außer ihm stehen, und daß ein zu
kleines Gewerbe, ein zu kleiner
Betrieb diejenigen schädigt, die
in ihm stehen. Es wird sich die
Größe aus den zukünftigen
wirtschaftlichen Verhältnissen von
selbst anstreben lassen.
|
La troisième question :
|
33
|
Die dritte Frage:
|
Le commerce, en
particulier le commerce de gros
pour l'importation et
l'exportation, doit-il cesser ?
|
34
|
Soll der Handel,
insbesondere der Großhandel für
Import und Export, aufhören?
|
Ce serait bien sûr une
absurdité totale s'il devait
cesser.
|
35
|
Das wäre natürlich ein
völliges Unding, wenn er aufhören
würde.
|
Celui qui réfléchit
vraiment, avec un sens pratique, à
ce qui est exposé dans mon livre
"Les points essentiels de la
question sociale", verra que les
conditions réelles aux frontières
des domaines de l'économie, du
droit et de l'esprit ne seront
autres par aucun chemin. Pas une
fois l'initiative de l'individu
n'en devient une autre, qui donc
est nécessaire vis-à-vis de
l'extérieur. Ce qui est changé, ce
sont seulement les rapports
sociaux à l'intérieur. Seules des
choses qui n'ont absolument rien à
voir avec ce qui se passe aux
frontières seront modifiées, si ce
n'est qu'à ces frontières, ce qui
jusqu'à présent agissait de
manière si dérangeante et
s'exprimait dans les terribles
explosions de guerre,
s'harmonisera réciproquement.
|
36
|
Wer wirklich mit einem
praktischen Sinn sich durchdenkt
dasjenige, was in meinem Buche
«Die Kernpunkte der Sozialen
Frage» ausgeführt ist, der wird
sehen, daß die tatsächlichen
Verhältnisse an den Grenzen des
Wirtschafts-, des Rechts-, des
Geistesgebietes keineswegs andere
werden. Nicht einmal die
Initiative der einzelnen wird
dadurch eine andere, die ja
notwendig ist selbstverständlich
nach außen hin. Dasjenige, was
geändert wird, sind nur die
sozialen Verhältnisse im Innern.
Geändert werden überhaupt nur
Dinge, die gar nichts zu tun haben
mit demjenigen, was an den Grenzen
vorgeht, außer daß an diesen
Grenzen dasjenige, was bisher in
so störender Weise wirkte und in
den furchtbaren Kriegsexplosionen
sich auslebte, sich gegenseitig
harmonisieren wird.
|
Du fait que les rapports
économiques aux frontières ont un
effet équilibrant/compensatoire
sur les rapports de droits
internationaux et sur les rapports
spirituels internationaux - par
exemple aussi aux frontières
linguistiques -, c'est tout de
suite par cela que l'organisme
social triarticulé aura sa grande
importance dans les relations
internationales, comme je l'ai
expliqué dans mon livre.
Seulement, il ne sera plus
possible de mélanger de manière
bigarrée, à l'importation et à
l'exportation, ce qui se développe
d'un côté à partir de l'économique
et de l'autre à partir du
juridique ou du spirituel, dont
fait également partie le national.
L'aberration qu'est l'"économie
nationale" cessera toutefois
d'exister pour la simple raison
qu'au-delà des frontières, seules
les conditions économiques seront
déterminantes pour l'exportation
et l'importation, et qu'il n'y
aura plus la possibilité que de
tels conflits mondiaux soient
provoqués par l'enchevêtrement
d'intérêts économiques et
politiques. C'est dans un tel
enchevêtrement de questions
politiques, culturelles et
économiques tel qu'il est apparu
par exemple dans la question du
Sandjak ou des Dardanelles au
sud-est du continent européen ou
dans le problème du chemin de fer
de Bagdad, que réside une grande
partie de ce qui a conduit à la
catastrophe actuelle de la guerre
mondiale.
|
37
|
Dadurch, daß die
wirtschaftlichen Verhältnisse an
den Grenzen ausgleichend wirken
auf die internationalen
Rechtsverhältnisse und auf die
internationalen
Geistesverhältnisse — zum Beispiel
auch an den Sprachgrenzen —,
dadurch wird gerade der
dreigegliederte soziale Organismus
in internationaler Beziehung, wie
ich in meinem Buche ausgeführt
habe, seine große Bedeutung haben.
Da wird nur nicht mehr bei Import
und Export in bunter Weise sich
durcheinandermischen können
dasjenige, was auf der einen Seite
aus dem Wirtschaftlichen und auf
der anderen Seite aus dem
Rechtlichen oder aus dem
Geistigen, zu dem auch das
Nationale gehört, sich entwickelt.
Das Unding «nationale Wirtschaft»,
das wird allerdings aufhören, aus
dem einfachen Grunde, weil über
die Grenzen hin für Export und
Import lediglich wirtschaftliche
Verhältnisse maßgebend sein werden
und weil nicht mehr die
Möglichkeit bestehen wird, daß
solche Weltkonflikte hervorgerufen
werden durch das Ineinanderknäueln
von wirtschaftlichen und
politischen Interessen. In einer
solchen Durcheinanderknäuelung von
politischen, kulturellen,
wirtschaftlichen Fragen, wie sie
zum Beispiel bei der
Sandschak-Frage oder der
Dardanellen-Frage im Südosten des
europäischen Kontinents oder beim
Bagdadbahn-Problem aufgetaucht
ist, liegt ein großer Teil von
dem, was dann zu der gegenwärtigen
Weltkriegskatastrophe geführt hat.
|
La quatrième question :
|
38
|
Die vierte Frage:
|
L'économie en nature
remplace-t-elle la circulation
monétaire pour le "salaire" ?
|
39
|
Tritt für den «Lohn»
Naturalwirtschaft an die Stelle
des Geldverkehrs?
|
Que le concept du salaire
n'a plus de signification correcte
dans l'avenir, en ce qu'une sorte
de sociétalisation intervienne
entre le travailleur manuel et le
travailleur spirituel - j'ai
expliqué cela dans mon livre, et
je l'ai aussi souvent évoqué dans
des conférences. Il ne peut donc
naturellement pas être question
d'un retour à une simple économie
en nature. Mais l'argent - aussi
si l'Angleterre, l'État commercial
le plus important, s'en tient à la
monnaie d'or - aura tout d'abord
une autre signification, du moins
dans les échanges intérieurs. Ce
qui est aujourd'hui attaché à
l'argent - le fait qu'il soit une
marchandise - cela tombera. Ce qui
existera dans le système monétaire
ne sera qu'une sorte de
comptabilité ambulante sur les
échanges de marchandises des
humains appartenant à la zone
économique. On aura une sorte
d'avoir écrit dans ce que l'on a
comme support monétaire. Et une
déduction de ces avoirs aura lieu
lorsque l'on obtiendra quelque
chose dont on aura besoin. Le
système monétaire sera une sorte
de comptabilité, une comptabilité
changeante. L'argent, qui est
aujourd'hui une marchandise et
dont la contre-valeur, l'or, n'est
qu'une marchandise fictive, ne
sera plus une marchandise à
l'avenir.
|
40
|
Daß der Begriff des
Lohnes in der Zukunft keine rechte
Bedeutung mehr hat, indem eine Art
Vergesellschaftung eintreten wird
zwischen dem Handarbeiter und dem
geistigen Arbeiter — das habe ich
in meinem Buche ausgeführt, auch
in Vorträgen vielfach schon
angedeutet. Also von einer
Rückkehr zur bloßen
Naturalwirtschaft kann natürlich
nicht die Rede sein. Aber das Geld
wird — auch wenn der führende
Handelsstaat England an der
Goldwährung festhält — zunächst
wenigstens im Inlandsverkehr eine
andere Bedeutung erhalten. Es wird
dasjenige, was heute dem Gelde
anhaftet — daß es Ware ist —, das
wird wegfallen. Dasjenige, was im
Geldwesen vorliegen wird, wird nur
eine Art wandelnde Buchhaltung
sein über den Warenaustausch der
dem Wirtschaftsgebiet angehörenden
Menschen. Eine Art
aufgeschriebener Guthaben wird man
haben in dem, was man als
Geldunterlage hat. Und ein
Abstreichen dieser Guthaben wird
stattfinden, wenn man irgend etwas
erlangt, was man zu seinem Bedarf
braucht. Eine Art Buchführung,
wandelnder Buchführung wird das
Geldwesen sein. Das Geld, das
heute Ware ist und dessen
Gegenwert, das Gold, ja nur eine
Scheinware ist, das wird in
Zukunft nicht mehr Ware sein.
|
La cinquième question :
|
41
|
Die fünfte Frage:
|
Le travail obligatoire
est-il envisagé ?
|
42
|
Ist Arbeitszwang in
Aussicht genommen?
|
Maintenant, mes très
chers présents, qui pénètre dans
l'esprit de mon livre "Les points
essentiels de la question
sociale", verra que ce qui doit
vraiment apparaître à tout humain
un tant soit peu humain - je le
dis ici sans détour - comme la
chose la plus abominable, une
obligation de travailler imposée
par la bureaucratie, peut être
supprimée à l'avenir [dans un
organisme social triarticulé].
Naturellement, chacun est donc
obligé de travailler à partir des
conditions sociales, et on a
seulement le choix de mourir de
faim ou de travailler. Il ne peut
y avoir d'autre obligation de
travailler que celle qui résulte
de cette manière des conditions
[dans un ordre social], dans
lequel la liberté de l'être humain
est quand même une condition
fondamentale.
|
43
|
Nun, sehr verehrte
Anwesende, wer in den Geist meines
Buches «Die Kernpunkte der
Sozialen Frage» eindringt, der
wird sehen, daß dasjenige, was nun
wirklich jedem einigermaßen
menschlich denkenden Menschen —
das sage ich hier ganz unverblümt
— als das Scheußlichste erscheinen
muß, ein bürokratisch angeordneter
Arbeitszwang, daß der in der
Zukunft [in einem dreigegliederten
sozialen Organismus] wegfallen
kann. Natürlich ist ja jeder aus
den sozialen Verhältnissen heraus
gezwungen zu arbeiten, und man hat
nur die Wahl, entweder zu
verhungern oder zu arbeiten. Einen
anderen Arbeitszwang als den, der
sich auf diese Weise aus den
Verhältnissen ergibt, kann es
nicht geben [in einer sozialen
Ordnung], in der doch die Freiheit
des menschlichen Wesens eine
Grundbedingung ist.
|
La sixième question :
|
44
|
Die sechste Frage:
|
Est-il planifié d'abolir
tout droit d'héritage ?
|
45
|
Ist Abschaffung jedes
Erbrechtes geplant?
|
Le droit d'héritage, dans
la mesure où des parties de
celui-ci subsistent, pourra tout
au plus reposer sur le fait que,
dans une période de transition,
devra être compté n'importe
comment avec des rapports de piété
et du genre.
|
46
|
Das Erbrecht, insofern
Teile desselben bleiben, wird ja
höchstens darauf beruhen können,
daß in einer Übergangszeit
irgendwie gerechnet werden muß mit
Pietätsverhältnissen und
dergleichen.
|
Mais à l'avenir, on ne
pourra plus parler de droit
successoral [au sens du droit
successoral jusqu'à présent] pour
la simple raison que, d'un côte,
il ne sera plus possible de donner
une valeur à quelque chose qui ne
peut pas être vendu, qui ne peut
pas être acheté. De l'autre ôté,
on n'aura plus besoin du droit
d'héritage, parce que parmi les
institutions d'un organisme social
sain, les humains pourront
indemniser ceux qui leur
appartiennent pour leur avenir
d'une manière tout à fait
différente de ce qui se passe
aujourd'hui dans le cadre du droit
d'héritage purement matériel - je
l'ai exprimé dans mon livre.
|
47
|
Aber von einem Erbrecht
[im Sinne des bisherigen
Erbrechts] wird in der Zukunft
nicht mehr gesprochen werden
können aus dem einfachen Grunde,
weil auf der einen Seite es das
nicht mehr geben kann, daß irgend
etwas, was eigentlich nicht
verkauft werden kann, was nicht
käuflich ist, für einen noch einen
Wert hat. Auf der anderen Seite
wird man das Erbrecht nicht mehr
brauchen, weil unter den
Einrichtungen des gesunden
sozialen Organismus die Menschen
diejenigen, die zu ihnen gehören,
in einer ganz andern Weise werden
für ihre Zukunft abfinden können,
als es heute unter dem rein
materiellen Erbrecht geschieht —
ich habe das in meinem Buche
ausgesprochen.
|
La troisième série de
questions est intitulée : "Sur la
faisabilité pratique". - La
première question :
|
48
|
Das dritte Fragebündel
ist überschrieben: «Zur
praktischen Durchführbarkeit». —
Die erste Frage:
|
Ne crée-t-on pas, par le
hasard des talents personnels
(souvent non pas matériels, mais
individuels, comme l'habileté, le
talent oratoire et autres), une
classe supérieure qui risque
d'abuser du pouvoir qui lui est
confié, de se laisser corrompre et
de susciter l'envie et la jalousie
des classes inférieures ?
|
49
|
Wird nicht durch die
Zufälligkeit persönlicher Begabung
(oft nicht sachlichen Gehalts,
sondern individueller Fähigkeit
wie Gewandtheit, Rednergabe und
dergleichen) eine Oberschicht
geschaffen, bei welcher die Gefahr
des Mißbrauches der anvertrauten
Macht sowie der Korruption besteht
und welcher gegenüber Neid und
Mißgunst der Unterschicht bestehen
bleibt?
|
Maintenant, très chers
présents, celui qui ne veut pas de
cette organisation, si elle ne
correspond pas à l'état absolument
idéal, ne pourra jamais contribuer
à une organisation fructueuse de
l'organisme social. Le plus grand
ennemi de toutes les impulsions
sociales est celui qui veut en
quelque sorte fonder le bonheur de
l'humanité sur ces impulsions
sociales. Je voudrais utiliser une
comparaison. Voyez-vous, très
chers présents, prenons
l'organisme humain, supposons
qu'il s'agisse d'un organisme dit
sain. On ne le sent pas du tout,
et c'est justement parce qu'on ne
sent rien dans son organisme qu'il
est un organisme sain. La joie,
l'harmonie, la culture intérieure
de l'âme doivent d'abord naître
sur la base d'un tel organisme
sain. Vous ne pouvez pas exiger du
médecin qu'il vous donne, en plus
de la santé, la joie de l'âme ou
la culture intérieure de l'âme,
mais vous pouvez seulement exiger
de lui qu'il rende votre organisme
sain. C'est sur la base d'un
organisme sain que doit se
développer ce qui est la culture
intérieure de l'âme. Mais si
l'organisme est malade, l'âme
participe à la maladie, sa vie
intérieure dépend de cette
maladie. Il en va de même dans
l'organisme social. L'organisme
social malade rend les humains
malheureux ; l'organisme social
sain ne peut cependant pas encore
rendre les humains heureux, mais
c'est seulement lorsque
l'organisme social est sain que le
terrain est créé pour le bonheur
des humains, qui peut alors
survenir. C'est pourquoi
l'impulsion pour l'organisme
social triarticulé est de
rechercher les conditions de vie
d'un organisme social sain.
Évidemment, des corruptions ou
autres peuvent survenir - on ne
peut le nier -, mais ces
corruptions peuvent être
améliorées par des
contre-attaques, et la plus grande
chance de les améliorer, si elles
surviennent, réside dans la santé
de l'organisme social lui-même. Je
suis fermement convaincu que si
l'organisme social est en bonne
santé, les bavards professionnels
feront tout simplement fuir les
gens avec leurs talents
d'orateurs, ils n'auront pas
beaucoup de succès. Actuellement,
dans nos conditions sociales, ce
n'est pas encore le cas. En
particulier là où la vie
spirituelle doit s'épanouir, il
arrive parfois que les auditeurs
d'un bavard professionnel assis
sur une chaire s'enfuient, mais
ils doivent payer leurs frais de
scolarité et, dans certaines
circonstances, ils peuvent aussi
passer leurs examens. Et le
bavardage professionnel avec sa
corruption n'a en fait aucun effet
particulier sur la vie réelle
extérieure, sur les conditions de
vie de l'organisme social. Ces
choses disparaîtront naturellement
à l'avenir, lorsque l'humain devra
compter sur la confiance de ses
semblables dans la vie spirituelle
et que ce qu'il peut accomplir ne
reposera que sur cette confiance.
|
50
|
Nun, sehr verehrte
Anwesende, derjenige wird niemals
zu irgendeiner fruchtbaren
Gestaltung des sozialen Organismus
irgend etwas beitragen können, der
diese Gestaltung nicht haben will,
wenn sie nicht dem absolut idealen
Zustand entspricht. Der größte
Feind aller sozialen Impulse ist
der, wenn man durch diese sozialen
Impulse gewissermaßen das Glück
der Menschheit begründen will. Ich
möchte da einen Vergleich
gebrauchen. Sehen Sie, sehr
verehrte Anwesende, nehmen wir den
menschlichen Organismus, nehmen
wir an, er sei ein sogenannter
gesunder Organismus. Den spürt man
ja gar nicht, und gerade dadurch,
daß man in seinem Organismus
nichts spürt, ist er ein gesunder
Organismus. Freude, Harmonie,
innere Kultur der Seele muß sich
auf der Grundlage eines solchen
gesunden Organismus erst ergeben.
Sie können dem Arzte nicht
zumuten, daß er Ihnen außer
Gesundheit auch Seelenfreude oder
innere Seelenkultur gibt, sondern
sie können ihm nur zumuten, daß er
Ihren Organismus gesund macht. Auf
der Grundlage eines gesunden
Organismus muß sich dann
dasjenige, was innere Seelenkultur
ist, erst ergeben. Ist aber der
Organismus krank, dann nimmt die
Seele teil an der Krankheit, dann
ist ihr inneres Leben von dieser
Krankheit abhängig. So ist es auch
im sozialen Organismus. Der kranke
soziale Organismus macht die
Menschen unglücklich; der gesunde
soziale Organismus kann aber die
Menschen noch nicht glücklich
machen, sondern es ist erst der
Boden geschaffen für das Glück der
Menschen, das dann entstehen kann,
wenn der soziale Organismus gesund
ist. Daher ist der Impuls für den
dreigliedrigen sozialen Organismus
der, die Lebensbedingungen eines
gesunden sozialen Organismus zu
suchen. Selbstverständlich können
auch da Korruptionen oder
dergleichen entstehen — das kann
nicht in Abrede gestellt werden —,
allein solche Korruptionen werden
durch Gegenschläge wiederum
verbessert werden können, und die
größte Aussicht, sie zu
verbessern, wenn sie auftreten,
liegt eben in der Gesundheit des
sozialen Organismus selber. Ich
bin ganz fest davon überzeugt:
Wenn der soziale Organismus gesund
ist, dann werden die
Professionsschwätzer mit ihrer
Rednergabe einfach die Menschen
vertreiben, sie werden nicht viel
Zuspruch haben. Gegenwärtig ist
aus unseren sozialen Verhältnissen
heraus das ja noch nicht der Fall.
Insbesondere da, wo das geistige
Leben gedeihen soll, da tritt
manchmal das ein, daß bei
irgendeinem auf einem Lehrstuhl
sitzenden Professionsschwätzer die
Zuhörer zwar Reißaus nehmen, aber
ihre Kollegiengelder müssen sie
bezahlen und unter Umständen
können sie auch ihre Examina
ablegen. Und die
Professionsschwätzerei mit ihrer
Korruption hat auf das äußere
wirkliche Leben, auf die
Lebensbedingungen des sozialen
Organismus eigentlich keine
besondere Wirkung. Derlei Dinge
werden natürlich wegfallen in der
Zukunft, wenn der Mensch
angewiesen ist, im geistigen Leben
darauf zu bauen, daß er sich das
Vertrauen seiner Mitmenschen
erwerben muß und daß zum Beispiel
nur auf diesem Vertrauen seiner
Mitmenschen dasjenige beruht, was
er leisten kann.
|
La deuxième question, et
c'est la dernière qui m'a été
posée dans ce faisceau de
questions :
|
51
|
Die zweite Frage, und das
ist die letzte Frage, die mir in
diesem Fragebündel gestellt worden
ist:
|
Quels sont les éléments
qui permettent de penser que le
communisme, qui n'aspire pas à
l'égalité du prolétariat avec la
bourgeoisie, mais à la domination
du prolétariat, et qui considère
que la bourgeoisie ne renonce pas
volontairement à sa position
actuelle, renonce à son programme
de pouvoir en faveur de la
triarticulation et ne voit pas
dans une concession de la part des
possédants qu'un simple acompte ?
|
52
|
Welche Anhaltspunkte
bestehen dafür, daß der
Kommunismus, welcher nicht die
Gleichberechtigung des
Proletariats mit der Bourgeoisie,
sondern die Herrschaft des
Proletariats anstrebt und der
Ansicht ist, daß die Bourgeoisie
auf ihre derzeitige Stellung nicht
freiwillig verzichtet, auf sein
Machtprogramm zugunsten der
Dreigliederung verzichtet und in
einem Entgegenkommen der
Besitzenden nicht nur eine
Abschlagszahlung erblickt?
|
Il n'est pas possible de
répondre à cette question sans
plus à partir du façonnement de
l'organisme triarticulé, mais là
doit être dit que le fossé qui
s'est creusé entre le prolétariat
d'un côté et le non-prolétariat de
l'autre est essentiellement dû à
la faute des cercles dirigeants,
c'est-à-dire du non-prolétariat,
et que la prochaine tâche de ces
cercles dirigeants consisterait à
comprendre réellement les
revendications du prolétariat, à
pouvoir réellement y répondre ;
car le prolétariat aura besoin
avant tout de ce qui constitue la
force des travailleurs spirituels.
Il ne faut pas voir un danger dans
des revendications impossibles de
l'un ou l'autre côté, mais
uniquement dans le manque de bonne
volonté pour jeter un pont
quelconque par-dessus l'abîme.
|
53
|
Diese Frage ist nicht so
ohne weiteres aus der Gestaltung
des dreigliedrigen Organismus
heraus zu beantworten, sondern da
muß gesagt werden, daß die Kluft,
welche aufgerichtet worden ist
zwischen dem Proletariat
einerseits und dem
Nichtproletariat andererseits, im
wesentlichen aus der Schuld der
führenden Kreise, also des
Nichtproletariats, heraus
entstanden ist und daß die nächste
Aufgabe dieser führenden Kreise
darin bestehen würde, die
Forderungen des Proletariats
wirklich zu verstehen, wirklich
auf sie eingehen zu können; denn
das Proletariat wird brauchen vor
allen Dingen dasjenige, was die
Kraft der geistigen Arbeiter ist.
Nicht in irgendwelchen unmöglichen
Ansprüchen von der einen oder
andern Seite her sollte man eine
Gefahr erblicken, sondern allein
in dem mangelnden guten Willen,
über den Abgrund hinüber
irgendwelche Brücke zu schlagen.
|
Il y a encore quelques
autres questions écrites, par
exemple la question suivante :
|
54
|
Es liegen nun noch ein
paar andere schriftliche Fragen
vor, zum Beispiel die Frage:
|
Dans l'organisme social
triarticulé, la force de travail
humaine perdra son caractère de
marchandise. Il n'y aura plus de
salaire au sens où nous
l'entendons aujourd'hui. Les
ouvriers d'une entreprise
recevront une partie, à convenir
par contrat, du revenu total de
l'entreprise concernée, une autre
partie appartiendra aux employés
et au chef d'entreprise. Comment
veillera-t-on à ce qu'une sorte de
minimum vital soit assuré à
l'ouvrier, par exemple en cas de
faible rentabilité d'une
entreprise ?
|
55
|
Im dreigliedrigen
sozialen Organismus wird die
menschliche Arbeitskraft den
Charakter der Ware verlieren.
Einen Lohn in seitherigem Sinne
wird es nicht mehr geben. Den
Arbeitern eines Betriebes wird ein
vertraglich zu vereinbarender Teil
des Gesamtertrages des
betreffenden Betriebes zukommen,
ein anderer Teil wird den
Angestellten und dem
Betriebsleiter gehören. Auf welche
Weise wird nun dafür gesorgt sein,
daß dem Arbeiter eine Art
Existenzminimum gesichert bleibt,
zum Beispiel bei geringer
Ertragfähigkeit eines einzelnen
Betriebes?
|
Cette question est
traitée dans mon livre, et j'ai
ici seulement à remarquer que, si
les trois membres de l'organisme
social sain existent réellement,
la question est d'ordre
économique, et que la
socialisation de la vie économique
entraînera une grande question
pratique pour les administrations
qui seront actives au sein du
corps économique. Pour
l'essentiel, je dirais que cette
question se réduit à ceci : ce que
l'on appelle aujourd'hui le
minimum vital est encore toujours
pensé en fonction du rapport
salarial. Ce type de réflexion ne
peut pas avoir lieu de la même
manière dans la vie économique
indépendante. La question devra
être posée de manière pure et
simple à partir de la vie de
l'économie. La question se posera
alors en ces termes : l'humain, en
accomplissant une prestation
quelconque, en produisant quelque
chose, devra recevoir en échange
de cette prestation autant
d'autres prestations de l'humanité
qu'il lui en faudra pour
satisfaire ses besoins et ceux de
ceux qui lui appartiennent,
jusqu'à ce qu'il ait produit un
nouveau produit de même sorte. En
cela doit seulement venir en
compte tout ce que l'humain doit
fournir comme travail et du genre
pour sa famille. On trouvera alors
une certaine, je dirais, cellule
originelle de la vie de
l'économie. Et ce qui fera de
cette cellule originelle de la vie
de l'économique ce qui permettra
justement à l'humain de satisfaire
ses besoins jusqu'à ce qu'il
produise un nouveau produit de
même sorte, cela vaut pour toutes
les branches de la vie spirituelle
et matérielle. Cela devra être
organisé de telle sorte que les
associations, les coalitions, les
coopératives de la sorte de celles
que j'ai présentées tout à
l'heure, devront veiller à ce que
cette cellule originelle de la vie
économique puisse exister. Cela
signifie que chaque produit a, par
rapport à d'autres produits, une
valeur égale à celle des autres
produits dont on a besoin pour
satisfaire les besoins jusqu'à la
fabrication d'un nouveau produit
similaire. Si cette cellule
originelle de la vie de l'économie
n'existe pas encore aujourd'hui,
c'est précisément parce que le
travail, la marchandise et le
droit se rejoignent dans l'offre
et la demande du marché actuel, et
que ces trois domaines devront à
l'avenir être séparés dans
l'organisme social triparti et
sain.
|
56
|
Diese Frage ist in meinem
Buch behandelt, und ich habe hier
nur zu bemerken, daß die Frage im
eminentesten Sinne dann, wenn
wirklich die drei Glieder des
gesunden sozialen Organismus
bestehen, eine Wirtschaftsfrage
ist und daß durch die
Sozialisierung des
Wirtschaftslebens eine große
praktische Frage für diejenigen
Verwaltungen entstehen wird,
welche innerhalb des
Wirtschaftskörpers tätig sein
werden. Im wesentlichen, möchte
ich sagen, reduziert sich diese
Frage auf das folgende: Dasjenige,
was man heute ein Existenzminimum
nennt, das ist noch immer auf das
Lohnverhältnis hin gedacht. Diese
Art des Denkens, die wird beim
selbständigen Wirtschaftsleben
nicht in derselben Weise
stattfinden können. Da wird die
Frage reinlich aus dem
Wirtschaftsleben heraus gestellt
werden müssen. Diese Frage wird
sich dann so stellen, daß der
Mensch, indem er irgendeine
Leistung vollbringt, indem er
irgend etwas hervorbringt, für
diese Leistung so viel an anderen
Menschheitsleistungen durch
Austausch wird zu bekommen haben,
als er nötig hat, um seine
Bedürfnisse und die Bedürfnisse
derjenigen, die zu ihm gehören, zu
befriedigen, bis er ein neues,
gleichartiges Produkt
hervorgebracht hat. Dabei muß nur
in Anrechnung kommen all das, was
der Mensch für seine Familie an
Arbeit und dergleichen zu leisten
hat. Dann wird man eine gewisse,
ich möchte sagen Urzelle des
Wirtschaftslebens finden. Und
dasjenige, was diese Urzelle des
Wirtschaftslebens zu dem machen
wird, was eben den Menschen seine
Bedürfnisse wird befriedigen
lassen, bis er ein gleichartiges,
neues Produkt hervorbringt, das
gilt für alle Zweige des geistigen
und materiellen Lebens. Das wird
so zu ordnen sein, daß die
Assoziationen, die Koalitionen,
die Genossenschaften von der Art,
wie ich sie vorhin dargestellt
habe, zu sorgen haben werden, daß
diese Urzelle des
Wirtschaftslebens bestehen kann.
Das heißt, daß ein jegliches
Produkt im Vergleich mit anderen
Produkten denjenigen Wert hat, der
gleichkommt den anderen Produkten,
die man braucht zu Befriedigung
der Bedürfnisse bis zur
Herstellung eines neuen,
gleichartigen Produkts. Daß diese
Urzelle des Wirtschaftslebens
heute noch nicht besteht, das
beruht eben darauf, daß im Angebot
und Nachfrage des heutigen Marktes
zusammenfließen Arbeit, Ware und
Recht und daß diese drei Gebiete
in der Zukunft getrennt werden
müssen im dreigeteilten, gesunden
sozialen Organismus.
|
La question suivante a
encore été posée :
|
57
|
Dann ist noch folgende
Frage gestellt worden:
|
Comment M. Steiner
se pense-t-il l'amélioration de
l'avenir de l'état d'enseignant(e)
privé(e) et d'autres professions
similaires, dont les revenus
nécessaires à la vie dépendent
actuellement du nombre d'heures de
travail qu'ils effectuent
personnellement ? Comment
sera-t-il possible à l'avenir de
dépouiller leur force de travail
de son caractère de marchandise ?
|
58
|
Wie denkt sich Herr Dr.
Steiner die verbesserte Zukunft
des Standes der Privatlehrer und
-lehrerinnen sowie ähnlicher
Berufsarten, deren zum Leben
notwendige Einnahmen jetzt von der
Anzahl der von ihnen persönlich
geleisteten Arbeitsstunden
abhängig ist? Wie wird es möglich
werden, in Zukunft auch deren
Arbeitskraft des Charakters der
Ware zu entkleiden?
|
Maintenant, cela se fait
entièrement de soi, car chaque
enseignant qui est actif dans la
vie spirituelle, lorsqu'il ne sera
plus attelé dans la machine
étatique, sera en fait plus ou
moins libre, mais de manière
saine, comme toute activité
culturelle spirituelle dans
l'organisme triarticulé. Voilà ce
qui est à dire sur une telle
question. Simplement, de telles
personnes, comme celles dont il
est question ici, seront mises sur
un pied d'égalité avec celles qui
ont aujourd'hui des monopoles, du
fait que leur position dans le
domaine spirituel est mêlée aux
conditions purement étatiques.
|
59
|
Nun, das macht sich ganz
von selbst, denn jeder, der als
Lehrer im geistigen Leben tätig
ist, der wird, wenn er nicht mehr
eingespannt ist in die
Staatsmaschine, eigentlich mehr
oder weniger gestellt sein in
Freiheit, aber dann in gesunder
Weise, wie jede geistige
Kulturtätigkeit im
dreigegliederten Organismus. Das
ist dasjenige, was etwa über eine
solche Frage zu sagen ist. Einfach
werden solche Personen, wie sie
hier gemeint sind, gleichgestellt
sein denjenigen, die heute
Monopole haben, dadurch, daß sie
auf dem Gebiete des Geistigen
verquickt sind in ihrer Stellung
mit den rein staatlichen
Verhältnissen.
|
Je pense que je vais
maintenant interrompre la réponse
aux questions posées par écrit,
afin de ne pas entraver les
questions qui devraient émaner de
l'honorable auditoire. Les
questions auxquelles j'ai répondu
en premier lieu étaient déjà sur
ma table depuis un certain temps,
et je voulais y répondre
aujourd'hui, car je pense qu'elles
pourraient vraiment être
importantes pour un cercle plus
large. Si je ne peux pas répondre
aux questions aujourd'hui, je
pourrai le faire à une autre
occasion. Je pense donc qu'il
serait bon que nous laissions
venir à nous les questions qui
pourraient surgir du cercle des
auditeurs. Wilhelm von Blume : Je
prie donc les personnes présentes,
si elles ont encore des questions
à poser, de s'exprimer maintenant
et de les faire parvenir ici par
écrit, dans la mesure du possible.
Mais vous pouvez aussi poser des
questions oralement, mais nous
vous prions alors de venir ici et
de poser la question d'ici, afin
que nous puissions tous vous
entendre.
|
60
|
Ich glaube, ich werde nun
eine Unterbrechung in der
Beantwortung der schriftlich
gestellten Fragen eintreten
lassen, damit nicht etwa noch
Fragen, die aus dem verehrten
Zuhörerkreise herauskommen
sollten, beeinträchtigt werden.
Die Fragen, die ich zuerst
beantwortet habe, die lagen mir
schon seit längerer Zeit vor, und
ich wollte sie heute zunächst
beantworten, weil ich glaube, daß
sie wirklich für einen größeren
Kreis bedeutsam sein könnten.
Sollte heute die Beantwortung der
Fragen nicht zu Ende geführt
werden können, so kann das ja bei
anderer Gelegenheit geschehen. Ich
glaube also, es wird gut sein,
wenn wir die Fragen, die sich aus
dem Zuhörerkreise ergeben könnten,
jetzt vielleicht an uns
herankommen lassen.Wilhelm von
Blume: Ich bitte also die
verehrten Anwesenden, wenn etwa
Ihnen noch Fragen auf dem Herzen
liegen, sich jetzt zu äußern und
sie soweit irgend möglich
schriftlich hier heraufzugeben. Es
soll aber auch unbenommen sein,
mündlich Fragen zu stellen, nur
würden wir dann bitten,
hierherzukommen und die Frage von
hier zu stellen, damit wir Sie
alle vernehmen können.
|
Entre-temps, je peux
peut-être répondre d'un mot à la
question qui a été soulevée tout à
l'heure et que je voudrais ajouter
à ce qu'a dit M. Steiner,
parce que cette question m'est
parfois venue à l'esprit et que
j'ai donc bien compris qu'elle
avait été posée. Il s'agit de la
question de la position des
communes dans le futur organisme
triarticulé. Peut-être l'auteur de
la question souhaite-t-il en
savoir plus sur la situation
future des communes dans
l'organisme social triarticulé. La
question a été posée : qu'en
sera-t-il des écoles communales,
des usines à gaz, etc. Derrière
cette question se cache celle de
savoir ce qu'il adviendra de la
commune à l'avenir si, comme cela
ne fait aucun doute, l'usine à gaz
doit être intégrée dans
l'organisation globale de la vie
de l'économie en tant qu'événement
de la vie économique et ne peut
donc plus être considérée comme
une institution communale
particulière. L'auteur de la
question n'a pas mentionné un
autre point, qui est tout aussi
important, à savoir la question de
la fourniture de logements. Qui
sera chargé à l'avenir de la
construction de logements ? La
construction de logements est,
pour ainsi dire, un processus
économique, puisqu'il s'agit de
"production". Et il ne fait aucun
doute que la mise à disposition de
logements à des fins d'utilisation
doit également être considérée
comme une opération économique.
Cette question devra donc être
réglée à l'avenir par
l'organisation spéciale de la vie
de l'économie. On pourrait donc
penser que la commune perdrait
alors toutes les tâches qu'elle
avait jusqu'à présent, ou du moins
à peu près - et que deviendrait
donc la commune ? Et pourtant : la
commune reste, et la commune
continuera à jouer un rôle
extrêmement important à l'avenir,
tout comme l'État reste et aura
encore des tâches à accomplir à
l'avenir. Je pense que chacun
ressentira immédiatement que le
passage de l'usine à gaz d'une
administration purement communale
à une administration économique
particulière a aussi ses très,
très bons côtés, lorsqu'il se dira
que le prix du gaz demandé
aujourd'hui par la commune n'est
pas fixé en tenant compte du fait
que le plus grand nombre possible
de personnes peuvent avoir accès à
ce gaz à un prix correspondant aux
coûts de production, mais que
l'usine à gaz est une institution
communale acquérante et que
[l'excédent] permet d'alimenter
les finances communales. Il en va
de même pour les centrales
électriques, les tramways, etc.
Cela signifie donc que ces
établissements, qui doivent en
fait poursuivre des objectifs
économiques bien précis, doivent
également servir les objectifs
financiers de la commune, et ce
assez souvent de telle manière que
l'objectif réel de
l'approvisionnement des habitants
de la commune en ces biens
extrêmement importants est
fortement compromis. C'est donc
déjà un avantage si, à l'avenir,
la commune ne peut plus utiliser
de tels établissements à des fins
financières, mais si ceux-ci ne
sont plus utilisés qu'à des fins
purement économiques. Mais la
commune reste l'organisation
subordonnée à l'État de l'ensemble
du système juridique et
administratif, c'est-à-dire en
particulier de la police et de ce
que l'on appelle l'assistance
sociale - l'assistance sociale,
dans la mesure où elle se rapporte
à la préservation de la force des
individus. Ce sera la tâche de la
commune, et c'est là qu'elle a sa
mission la plus importante, comme
c'est déjà le cas aujourd'hui. En
fait, la commune n'en est arrivée
à faire de l'économie que parce
que personne d'autre ne s'est
occupé correctement de cette
tâche, et c'est une chance, je
pense, pour une vie communale
correcte, si à l'avenir la commune
ne s'occupe plus de l'aspect
purement économique. C'est une
chance si, à l'avenir,
l'administration communale n'est
plus organisée de manière à ce que
les intérêts égoïstes règnent en
maîtres, mais si elle est
organisée de telle sorte que
chaque individu puisse y faire
valoir ses droits.
|
61
|
Vielleicht darf ich
inzwischen die eine Frage, die
vorhin angeregt worden ist, noch
mit einem Worte beantworten, die
ich dem von Herrn Dr. Steiner
Gesagten hinzufügen möchte, weil
mir selbst nämlich diese Frage
gelegentlich aufgestiegen ist und
ich deswegen wohl begriff, daß sie
gestellt wurde. Es ist das die
Frage nach der Stellung der
Gemeinden in dem zukünftigen
dreigegliederten Organismus.
Vielleicht möchte der Fragesteller
noch Genaueres darüber wissen, wie
denn eigentlich bei der
Dreigliederung des sozialen
Organismus in Zukunft die Lage der
Gemeinden sein wird. Es ist da
gefragt worden: Was wird denn
eigentlich mit den Schulen der
Gemeinden, was wird mit den
Gaswerken und so weiter? Dahinter
steckt die Frage: Ja, was wird
denn aus der Gemeinde in Zukunft,
wenn nämlich, wie es ja wohl
zweifellos ist, das Gaswerk als
eine Veranstaltung des
Wirtschaftslebens hineingefügt
werden muß in die
Gesamtorganisation des
Wirtschaftslebens, also nicht
mehr als eine besondere
Gemeindeanstalt gelten kann? Etwas
anderes ist von dem Herrn
Fragesteller nicht erwähnt worden,
was aber zum mindesten ebenso
wichtig ist, das ist die Frage der
Beschaffung von Wohnungen. Wer
wird denn in Zukunft zu sorgen
haben für die Herstellung von
Wohnungen? Die Herstellung von
Wohnungen ist, um es einmal so
auszudrücken, ein wirtschaftlicher
Vorgang, da es sich um
«Produktion» handelt. Und daß die
Überlassung von Wohnungen zum
Gebrauch ebenfalls als ein
wirtschaftlicher Vorgang anzusehen
ist, darüber kann wohl kein
Zweifel sein. Diese Angelegenheit
wird dann in Zukunft erledigt
werden müssen durch die
Sonderorganisation des
Wirtschaftslebens. Man könnte
also meinen, die Gemeinde, die
verliert ja dann die Aufgaben alle
oder wenigstens ziemlich alle, die
sie bis heute gehabt hat — und was
wird denn eigentlich aus der
Gemeinde? Und dennoch: die
Gemeinde bleibt, und die Gemeinde
wird auch in Zukunft noch eine
außerordentlich wichtige Rolle
spielen, genauso wie der Staat ja
bleibt und auch in Zukunft noch
Aufgaben zu erledigen hat. Daß die
Überführung des Gaswerks aus der
reinen Geeindeverwaltung in eine
besondere Wirtschaftsverwaltung
doch auch ihre sehr, sehr guten
Seiten hat, ich glaube, das wird
jeder sofort empfinden, wenn er
sich sagt, daß der Preis des
Gases, der heute von der Gemeinde
gefordert wird, nicht etwa
festgesetzt wird mit Rücksicht
darauf, daß möglichst viele
Menschen dieses Gas zu dem Preise
haben können, der den Kosten der
Produktion entspricht, sondern daß
das Gaswerk eine erwerbende
Gemeindeanstalt ist und daß [durch
den Überschuß] die
Gemeindefinanzen bestritten
werden. Genauso ist es mit den
Elektrizitätswerken, der
Straßenbahn und so weiter. Das
heißt also, daß diese Anstalten,
die eigentlich ganz bestimmte
wirtschaftliche Zwecke verfolgen
sollen, auch finanziellen Zwecken
der Gemeinde dienen müssen, und
zwar häufig genug so, daß der
eigentliche Zweck der Versorgung
der Gemeindeangehörigen mit diesen
überaus wichtigen Gütern aufs
allerstärkste beeinträchtigt wird.
Also ein Vorteil ist es schon,
wenn die Gemeinde in Zukunft nicht
mehr solche Anstalten für ihre
finanziellen Zwecke benutzen kann,
sondern wenn diese nur noch zu
rein wirtschaftlichen Zwecken
verwendet werden. Aber die
Gemeinde bleibt die dem Staat
untergeordnete Organisation des
gesamten Rechts- und
Verwaltungswesens, das heißt
insbesondere des Polizeiwesens und
der sogenannten Wohlfahrtspflege
— der Wohlfahrtspflege, soweit
sie sich bezieht auf die
Erhaltung der Kraft der
einzelnen Menschen. Das wird die Aufgabe der
Gemeinde sein, und da hat sie ihre
allerwichtigste Aufgabe, wie heute
schon. Es ist die Gemeinde
eigentlich nur dazu gekommen zu
wirtschaften, weil kein anderer
sich dieser Aufgabe in richtiger
Weise annahm, und es ist ein
Glück, glaube ich, für ein
richtiges Gemeindeleben, wenn in
der Zukunft das rein
Wirtschaftliche nicht mehr von der
Gemeinde besorgt wird. Es ist ein
Glück, wenn in Zukunft die
Gemeindeverwaltung nicht mehr so
organisiert ist, daß die
egoistischen Interessen die
Herrschaft haben, sondern wenn sie
so organisiert wird, daß in der
Tat dort jeder einzelne zu seinem
Rechte kommen kann.
|
De l'autre côté, en ce
qui concerne la vie spirituelle,
ce qui vaut en général pour le
détachement de cette vie
spirituelle de l'influence de
l'État doit également s'appliquer
à la commune. Il est clair
qu'aujourd'hui, les communes ont
fait beaucoup de bien dans ce
domaine, mais les inconvénients de
l'intervention des intérêts
économiques - en particulier dans
le domaine de la culture - qui se
manifestent toujours à nouveau,
ces inconvénients sont
suffisamment perceptibles dans le
domaine de la vie communale. Mais
il reste quand même pour la
commune le très grand domaine
qu'elle avait déjà auparavant,
avant de prendre en charge
elle-même de tels établissements
communaux. La crainte que la
commune devienne complètement
superflue est donc tout aussi
injustifiée que l'autre crainte
selon laquelle l'État serait en
fait achevé par cette
triarticulation. Ce n'est pas le
cas.
|
62
|
Was auf der anderen Seite
das geistige Leben betrifft, so
wird auch das gegenüber der
Gemeinde gelten müssen, was
allgemein für die Loslösung dieses
geistigen Lebens vom Einflusse des
Staates gilt. Es ist klar, daß
heute die Gemeinden auf diesem
Gebiete sehr vieles Gute
geschaffen haben, aber die
Nachteile des Hineinregierens von
wirtschaftlichen Interessen —
insbesondere in das Kulturgebiet,
die sich immer wieder zeigen —,
diese Nachteile sind auf dem
Gebiete des Gemeindelebens
deutlich genug zu spüren. Aber
trotzdem bleibt für die Gemeinde
noch das ganz große Gebiet, das
sie auch schon früher gehabt hat,
ehe sie solche Gemeindeanstalten
in eigene Regie nahm. Also die
Befürchtung, daß die Gemeinde
vollständig überflüssig würde, ist
geradeso ungerechtfertigt, wie die
andere Befürchtung, daß der Staat
eigentlich erledigt wäre durch
diese Dreigliederung. So ist es
nicht.
|
Des questions
supplémentaires n'ont pas été
posées par l'assemblée jusqu'à
présent. Monsieur Dr Steiner va
continuer à répondre aux questions
posées par écrit.
|
63
|
Weitere Fragen sind aus
der Versammlung bis jetzt nicht
gestellt worden. Herr Dr. Steiner
wird in der Beantwortung der
schriftlich gestellten Fragen
fortfahren.
|
Rudolf Steiner : Il y a
encore la question :
|
64
|
Rudolf Steiner: Es liegt
weiter die Frage vor:
|
L'ordre économique
Steinerien devra se soumettre dans
ses grandes lignes à une politique
gouvernementale déterminée, par
exemple celle du principe des
nationalités, de l'ordre mondial
militariste ou pacifiste. Selon
ces principes directeurs, la
charge de l'économie (en dehors de
la charge actuelle des dettes de
guerre et des indemnités de
guerre) sera-t-elle différente ?
Une politique nationaliste, dans
l'ancien processus de pensée, ne
pèsera-t-elle pas à nouveau sur
l'économie avant toute autre chose
et ne sapera-t-elle pas le
bien-être général ?
|
65
|
Die Steinersche
Wirtschaftsordnung wird sich in
großen Zügen einer bestimmten
Regierungspolitik zu unterwerfen
haben, etwa der des
Nationalitätenprinzips, der
militaristischen oder
pazifistischen Weltordnung. Wird
nach diesen führenden Prinzipien
die Belastung der Wirtschaft
(abgesehen von der gegenwärtigen
durch Kriegsschulden und
Kriegsentschädigungen) eine andere
sein? Wird nicht zum Beispiel eine
im alten Denkvorgang
nationalistische Politik die
Wirtschaft wieder vor allem
anderen belasten und die
allgemeine Wohlfahrt untergraben?
|
Maintenant, mes très
chers présents, la question est
née d'une compréhension encore
incomplète de ce qui constitue
l'essence même de l'organisme
social triarticulé. Vous voyez,
les dommages de l'État unitaire
proviennent du fait que, disons,
des intérêts économiques
s'immiscent dans la vie de droit,
c'est-à-dire dans la politique au
sens le plus large, que les
agriculteurs, par exemple, forment
une fédération et s'affirment au
parlement de l'État en tant que
"fédération des agriculteurs" et y
exercent une influence sur la vie
de droit à partir de leurs
intérêts. Ou bien, d'un autre
côté, [il peut y avoir des
dommages si] une corporation qui
poursuit des intérêts purement
spirituels - disons, par exemple,
le "Centre" organisé par les
catholiques - s'installe à son
tour dans le parlement de l'État
et y transforme les intérêts de
droit en intérêts spirituels
transformés. Vous direz alors :
bon, à l'avenir, les trois membres
existeront séparément :
l'organisme spirituel, qui
s'autogère complètement à partir
des principes spirituels ;
l'organisme juridique, qui
constituera la continuation de
l'organisme étatique actuel, mais
qui n'aura pas en lui la vie
spirituelle et la vie économique,
mais seulement la vie de droit et
politique ; l'organisme
économique, le circuit de la vie
de l'économie. Mais, me
direz-vous, les trois domaines ont
quand même certaines choses,
certains intérêts en commun, et
ils sont pendant par l'humain
lui-même ; l'humain individuel se
trouve dans des entreprises
quelconques dans lesquelles
interviennent les trois domaines
administratifs autonomes. Vous
demanderez : oui, ne pourrait-on
pas, à l'avenir, faire valoir pour
le parlement du terrain de droit
un club quelconque ou quelque
chose de semblable, qui porterait
les intérêts économiques sur le
terrain de droit et ferait valoir
ses intérêts au parlement de
l'État, de la même manière que,
par exemple, dans l'État unitaire,
la fédération des agriculteurs
veut faire des droits à partir des
intérêts économiques, ou que le
centre veut faire des droits à
partir des intérêts religieux,
confessionnels, c'est-à-dire à
partir de la vie de l'esprit, en
formant des coalitions avec
d'autres partis ?
|
66
|
Nun, sehr verehrte
Anwesende, die Frage, sie ist
entstanden aus einer noch nicht
völligen Durchdringung desjenigen,
was eigentlich das Wesen des
dreigliedrigen sozialen Organismus
ist. Sehen Sie, die Schäden des
Einheitsstaates, sie entstehen ja
dadurch, daß sich, sagen wir in
das Rechtsleben, also im weitesten
Umfange in die Politik
hineinmischen wirtschaftliche
Interessen, daß zum Beispiel die
Landwirte einen Bund bilden und
als «Bund der Landwirte» sich im
Staatsparlament geltend machen und
dort aus ihren Interessen heraus
Einfluß auf das Rechtsleben
nehmen. Oder auf der anderen Seite
[können Schäden entstehen, wenn]
sich eine Korporation, die rein
geistige Interessen verfolgt --
sagen wir zum Beispiel das
katholisch organisierte «Zentrum»
— wiederum in das Staatsparlament
hineinsetzt und dort die
Rechtsinteressen, ich möchte sagen
zu umgestalteten geistigen
Interessen macht. Nun werden Sie
sagen: Gut, in Zukunft bestehen
getrennt voneinander die drei
Glieder: geistiger Organismus, der
sich vollständig selbstverwaltet
aus den geistigen Grundsätzen
heraus; rechtlicher Organismus,
der die Fortsetzung des
gegenwärtigen staatlichen
Organismus bilden wird, aber eben
nicht in sich das geistige Leben
und das wirtschaftliche Leben
haben wird, sondern nur das
Rechts- und politische Leben;
wirtschaftlicher Organismus, der
Kreislauf des Wirtschaftslebens.
Aber, werden Sie sagen, die drei
Gebiete haben doch gewisse Dinge,
gewisse Interessen miteinander
gemein, und sie hängen ja durch
den Menschen selbst zusammen; der
einzelne Mensch steht in
irgendwelchen Betrieben drinnen,
in die die drei selbständigen
Verwaltungsgebiete hineinspielen.
Sie werden fragen: Ja, könnte denn
nicht auch in der Zukunft für das
Parlament des Rechtsbodens
irgendein Klub oder dergleichen
sich geltend machen, der die
Wirtschaftsinteressen hereinträgt
auf den Rechtsboden und im
Staatsparlament geradeso seine
Interessen geltend macht, wie zum
Beispiel beim Einheitsstaat der
Bund der Landwirte aus
Wirtschaftsinteressen Rechte
machen will oder wie das Zentrum
aus religiösen, aus
konfessionellen Interessen, also
vom Geistesleben aus, Rechte
machen will durch Koalitionen mit
anderen Parteien?
|
Maintenant, mes très
chers présents, l'essence de
l'organisme social triarticulé,
qui est encore si peu comprise
aujourd'hui, consiste en ce que,
dans le domaine du sol économique,
on ne pourra prendre que des
mesures économiques, pas de
mesures de droit ni de mesures
ayant un rapport avec le
développement des facultés
humaines à gérer dans la vie de
l'esprit ; dans le domaine de la
vie de droit, on ne pourra
absolument que développer des
questions de droit.
|
67
|
Nun, sehr verehrte
Anwesende, das Wesen des
dreigliedrigen sozialen
Organismus, das heute noch so
wenig eingesehen wird, das besteht
darin, daß man auf dem Gebiete des
Wirtschaftsbodens nur
wirtschaftliche Maßnahmen wird
treffen können, keine
Rechtsmaßnahmen und keine
Maßnahmen, die mit der Entwicklung
der menschlichen Fähigkeiten etwas
zu tun haben, die im Geistesleben
zu verwalten sind; auf dem Boden
des Rechtslebens wird man
überhaupt nur Rechtsfragen zu
entwickeln haben.
|
Supposons donc qu'il se
trouve un club avec des intérêts
économiques dans le parlement du
terrain de droit, dans le
parlement de l'État, il ne
pourrait jamais prendre de mesures
qui aient une quelconque influence
sur la vie de l'économie, puisque
dans ce parlement, on ne discute
que de questions de droit qui se
rapportent à l'égalité de tous les
humains. Elles ne peuvent donc pas
non plus être pensées en fonction
de la vie de l'économie. La vie de
l'économie n'entre absolument pas
en ligne de compte dans le
parlement de droit. Il est
impossible à quiconque, même s'il
entre au Parlement de droit avec
autant d'intérêts économiques que
possible, d'y faire valoir ses
intérêts économiques, parce que
rien ne peut se faire sur le
terrain de la vie de droit qui ait
un caractère économique - cela ne
peut se faire que sur le terrain
de la vie de l'économie. C'est
tout de suite le sens que les
humains ne soient pas
articulés/membrés n'importe
comment en classes/états sociaux,
mais que - séparé des humains -
l'organisme social lui-même soit
articulé. Donc, ce qui est
maintenant l'État unitaire se
divise/éclate en trois domaines,
et on ne pourra pas faire valoir
les intérêts de l'autre domaine
dans chacun des trois domaines,
parce que la revendication ne peut
pas avoir d'effet dans ce domaine.
C'est tout de suite dans cette
conséquence que résidera à
l'avenir ce qui sera salutaire
pour l'organisme social ; c'est
aussi la raison pour laquelle cet
organisme social triparti est une
nécessité sociale.
|
68
|
Nehmen wir also an, es
würde sich ein Klub mit
wirtschaftlichen Interessen finden
in dem Parlament des Rechtsbodens,
in dem Staatsparlament, so würde
er niemals Maßnahmen treffen
können, die irgendwie auf das
Wirtschaftsleben einen Einfluß
haben, da in diesem Parlament
überhaupt nur Rechtsfragen zur
Verhandlung kommen, die sich auf
die Gleichheit aller Menschen
beziehen. Sie können also auch
nicht aus dem Wirtschaftsleben
heraus gedacht sein.
Wirtschaftsleben kommt überhaupt
nicht in Frage im Rechtsparlament.
Es ist jedem unmöglich, auch wenn
er mit noch so viel
wirtschaftlichen Interessen
hineinkommt ins Rechtsparlament,
dort drinnen die wirtschaftlichen
Interessen zur Geltung zu bringen,
weil auf dem Boden des
Rechtslebens nichts geschehen
kann, was wirtschaftlichen
Charakter hat — das kann nur auf
dem Boden des Wirtschaftslebens
geschehen. Das ist gerade der
Sinn, daß nicht irgendwie die
Menschen in Stände gegliedert
werden, sondern daß — von den
Menschen abgesondert — der soziale
Organismus selbst gegliedert wird.
Also dasjenige, was jetzt
Einheitsstaat ist, zerfällt in
drei Gebiete, und man wird auf
jedem der drei Gebiete die
Interessen des andern Gebietes gar
nicht geltend machen können, weil
die Geltendmachung keine Wirkung
haben kann auf diesem Gebiete.
Diese Konsequenz ist es gerade, in
der das in der Zukunft Heilsame
für den sozialen Organismus liegen
wird; sie ist auch der Grund,
warum dieser dreigeteilte soziale
Organismus eine soziale
Notwendigkeit ist.
|
Je crois que la plupart
de ceux qui se sont déjà
familiarisés aujourd'hui avec
l'impulsion de l'organisme
tripartite considèrent encore
beaucoup trop ce qu'il signifie
comme quelque chose de
sophistiqué, comme quelque chose
d'extérieur à la pratique, comme
quelque chose où quelqu'un a
réfléchi une fois de plus et s'est
dit : l'organisme unitaire a mal
tourné, alors faisons-le à trois.
- Il ne s'agit pas de cela, mais
de la reconnaissance de la vraie
vie, des vraies nécessités de la
vie, c'est ce qui donne comme
conséquence l'organisme social
triparti. Aujourd'hui, on entend
très souvent les gens dire : "Oui,
nous ne comprenons pas ce qu'il
veut vraiment. - On ne comprend
pas ce qui est réellement voulu.
Aujourd'hui, tant de gens disent
face à une telle impulsion : nous
ne comprenons pas. -
|
69
|
Ich glaube, die Mehrzahl
derjenigen, die sich heute schon
bekannt gemacht haben mit dem
Impuls des dreigeteilten
Organismus, betrachten das, was
mit ihm gemeint ist, noch viel zu
sehr als etwas Ausgeklügeltes, als
etwas außerhalb der Praxis
Stehendes, als etwas, wo wieder
einmal einer nachgedacht hat und
dabei ihm eingefallen ist: Mit dem
Einheitsorganismus ist es schlecht
gegangen, na, machen wir ihn zu
dreien. — Darum handelt es sich
nicht, sondern das Erkennen des
wirklichen Lebens, der wirklichen
Lebensnotwendigkeiten, das ist es,
was als Konsequenz den
dreigeteilten sozialen Organismus
ergibt. Man hört heute so sehr
häufig die Leute sagen: Ja, was
der eigentlich will, verstehen wir
nicht. — Man versteht nicht, was
eigentlich gewollt ist. Heute
sagen so viele Leute einem solchen
Impuls gegenüber: Das verstehen
wir nicht. —
|
D'où cela vient-il ? Vous
voyez, cela vient à nouveau de
quelque chose qui doit devenir
différent et meilleur grâce à
l'organisme triarticulé.
Aujourd'hui, quand les gens
doivent juger quelque chose, il
leur manque avant tout le lien
avec la vie. Si l'on parle
aujourd'hui à partir d'une
théorie, à partir de quelque chose
qui [peut être expliqué] par
quelques principes généraux, qui
sont finalement compréhensibles
pour tout humain normal lorsqu'il
est devenu majeur, [alors les gens
le comprennent]. Mais quand on
parle aujourd'hui de quelque chose
qui ne peut pas être compris de
cette manière, mais pour lequel le
véritable lien avec la vie est
nécessaire, où l'on doit faire
appel à l'expérience de la vie -
les gens viennent et disent qu'ils
ne comprennent pas. D'où cela
vient-il en fait ? Cela vient de
l'État unitaire que nous avons
depuis quatre siècles ; grâce à
cet État unitaire, les gens ont
été jetés dans une vie où ils se
trouvent dans un domaine
particulier de la vie et ont
acquis une certaine routine dans
ce domaine. Cette routine, ils
l'appellent leur pratique. Ils
savent ce qu'ils ont grâce à cette
routine. Par ailleurs, ils sont
éduqués par l'État depuis le plus
bas niveau scolaire. Ce qui entre
dans l'éducation, ce n'est pas ce
qui entrera dans l'éducation à
l'avenir, la vie réelle, mais ce
qui entre dans l'éducation, ce
sont les règlements, les lois et
ainsi de suite. La pensée humaine
est déjà imprégnée [depuis le plus
bas niveau scolaire] de l'abstrait
du règlement, de la loi, de sorte
que les gens n'ont aujourd'hui que
la routine d'une branche
particulière, qu'ils appliquent de
manière tout à fait mécanique.
Celui qui n'est pas d'accord avec
eux sur ce point en raison d'une
expérience de vie plus large, ils
le traitent d'idiot ou d'humain
peu pratique. Et à côté de cela,
ils ont la tête pleine
d'abstractions, parce qu'ils n'ont
été éduqués qu'à partir de
décrets, de lois, d'objectifs
d'enseignement et ainsi de suite,
qui ne sont pas tirés de la vie,
mais seulement de quelque mode
abstrait de pensée, qui n'a de
justification que sur le terrain
du droit, mais sur aucun autre
terrain de la vie. Elle est
justifiée sur le terrain du droit
parce que ce qui est justifié sur
le terrain du droit, c'est ce que
chaque humain normal, devenu
majeur, peut tirer de lui-même du
simple fait qu'il est majeur, et
revendiquer comme droit humain
vis-à-vis de tous les autres
humains. Mais ce qui doit être
intégré dans l'administration de
la vie de l'économie et dans le
développement de la vie de
l'esprit ne peut pas être filé à
partir de cela.
|
70
|
Woher rührt das? Sehen
Sie, das rührt wieder von etwas
her, was durch den
dreigegliederten Organismus anders
und eben besser werden soll. Heute
fehlt bei den Menschen, wenn sie
etwas beurteilen sollen, vor allen
Dingen der Zusammenhang mit dem
Leben. Wenn man heute aus einer
Theorie heraus spricht, aus irgend
etwas heraus spricht, was sich mit
ein paar allgemeinen Grundsätzen
[erklären läßt], die schließlich
für jeden normalen Menschen
begreiflich sind, wenn er mündig
geworden ist, [dann verstehen das
die Leute]. Wenn man aber heute
von so etwas spricht, was sich
nicht auf diese Art begreifen
läßt, sondern wozu der wahre
Zusammenhang mit dem Leben
notwendig ist, wo man appellieren
muß an die Lebenserfahrung — da
kommen die Leute und sagen, das
verstehen sie nicht. Woher rührt
das eigentlich? Das rührt her vom
Einheitsstaat, den wir seit vier
Jahrhunderten haben; durch diesen
Einheitsstaat sind die Menschen in
ein Leben hineingeworfen worden,
wo sie in einem besonderen
Lebensgebiete drinnenstehen und in
diesem sich eine gewisse Routine
erworben haben. Diese Routine, die
nennen sie ihre Praxis. Das wissen
sie, was sie durch diese Routine
haben. Im übrigen werden sie vom
Staate erzogen von der untersten
Schulstufe auf. Da spielt nicht
das in die Erziehung hinein, was
in der Zukunft in die Erziehung
hineinspielen wird, das wirkliche
Leben, sondern da spielen in die
Erziehung hinein Verordnungen,
Gesetze und so weiter. In das
menschliche Denken fließt schon
[von der untersten Schulstufe] ein
das Abstrakte der Verordnung, des
Gesetzes, so daß die Menschen
heute nur die Routine irgendeines
einzelnen Zweiges haben, die sie
ganz mechanisch handhaben. Wer mit
ihnen darüber nicht einverstanden
ist aus einer breiteren
Lebenserfahrung, den nennen sie
einen Trottel oder einen
unpraktischen Menschen. Und
daneben haben sie einen Kopf voll
Abstraktionen, weil sie nur
erzogen worden sind aus
Verordnungen, Gesetzen, Lehrzielen
und so weiter heraus, die nicht
aus dem Leben, sondern bloß aus
irgendwelcher abstrakten Denkweise
heraus entnommen sind, die einzig
und allein Berechtigung hat auf
dem Rechtsboden, aber auf keinem
anderen Lebensboden. Auf dem
Rechtsboden hat sie Berechtigung
aus dem Grunde, weil auf dem
Rechtsboden Berechtigung hat, was
jeder normale, mündig gewordene
Mensch einfach dadurch, daß er
mündig ist, aus sich herausspinnen
und als Menschenrecht gegenüber
allen anderen Menschen in Anspruch
nehmen kann. Aus dem aber kann
nicht herausgesponnen werden, was
in die Verwaltung des
Wirtschaftslebens, was in die
Entwicklung des Geisteslebens
einfließen muß.
|
C'est pourquoi, parce que
nous avons été privés de la
liberté de la vie de l'esprit, de
l'autonomie/l'être-placé-sur-soi
de la vie de l'esprit, nous avons
aujourd'hui ce phénomène étrange
que les humains ne peuvent
comprendre que ce qu'ils ont déjà
pensé depuis longtemps.
|
71
|
Daher, weil wir entbehrt
haben die Freiheit des
Geisteslebens, das
Auf-sich-selbst-Gestelltsein des
Geisteslebens, haben wir heute
jene sonderbare Erscheinung, daß
die Menschen nur dasjenige
begreifen können, was sie sich
schon seit langem gedacht haben.
|
J'ai récemment parlé dans
une ville voisine des mêmes
questions que celles dont je parle
maintenant. Après cela, quelqu'un
s'est inscrit à la discussion et a
présenté quelque chose dont on
pouvait déduire qu'il n'avait
retenu et même entendu de mes
explications que ce à quoi il
était habitué depuis des
décennies, même jusqu'à la
formation des phrases.
|
72
|
Ich habe neulich in einer
Nachbarstadt über dieselben Fragen
gesprochen, über die ich jetzt
auch hier spreche. Nachher hat
sich zur Diskussion jemand
gemeldet, welcher etwas
vorgebracht hat, aus dem man
ersehen konnte, daß er einfach von
meinen Ausführungen nur dasjenige
aufgenommen und sogar gehört hat,
woran er schon seit Jahrzehnten
gewohnt war, sogar bis auf die
Satzbildung.
|
Mais ce qui n'était pas
déjà dans sa boîte crânienne
depuis des décennies, l'humain ne
l'a même pas entendu, cela lui a
été tellement étranger qu'il ne
l'a même pas entendu, qu'il l'a
même nié dans la discussion. Cela
vient du fait que quelque chose
comme l'impulsion vers un
organisme social triarticulé ne
doit pas faire appel à ce qui nous
a été inculqué par des règlements
abstraits, des lois, des objectifs
pédagogiques, des cours et ainsi
de suite, mais doit faire appel à
ce que l'humain comprend de sa
propre vie. C'est pourquoi un tel
fossé s'est creusé aujourd'hui
lorsque l'on ne parle pas à partir
d'une pensée utopiste et
idéologique, mais justement à
partir de la vie. Plus on parle
aujourd'hui de manière pratique,
plus les humains nous traitent de
non-pratique, parce que les
humains n'ont pas de réelle
pratique de la vie, mais seulement
une routine de vie et des
abstractions dans la tête. C'est
aussi ce qui fait craindre qu'à
l'avenir, dans l'organisme social
triarticulé, il puisse y avoir
d'une manière ou d'une autre une
tyrannie d'un côté ou de l'autre.
Cela ne peut pas arriver, parce
que, comme je l'ai expliqué, une
telle tyrannie ne peut même pas
s'affirmer. On aurait beau
légiférer au sein du parlement de
droit, on ne toucherait rien dans
la vie de l'économie, parce que
même ce qui serait dangereux pour
les intérêts de la vie de
l'économie ne pourrait pas avoir
d'effet sur la vie de l'économie,
puisque celle-ci s'administre de
manière autonome.
|
73
|
Was aber nicht in seinem
Hirnkästchen schon drinnen war
seit Jahrzehnten, das hat der
Mensch nicht einmal gehört, das
ging so fremd an ihm vorbei, daß
er es nicht einmal gehört hat, daß
er es in der Diskussion überhaupt
abgeleugnet hat. Das kommt daher,
weil so etwas wie der Impuls zum
dreigegliederten sozialen
Organismus appellieren muß nicht
an das, was uns anerzogen ist
durch abstrakte Verordnungen,
Gesetze, Lehrziele, Lehrgänge und
so weiter, sondern appellieren muß
an das, was der Mensch aus dem
Leben selber heraus versteht.
Deshalb hat sich heute eine solche
Kluft aufgerichtet, wenn man nicht
aus utopistischem und
ideologischem Denken heraus redet,
sondern eben gerade aus dem Leben
heraus redet. Je praktischer man
heute redet, desto unpraktischer
nennen einen die Menschen, weil
die Menschen eine wirkliche
Lebenspraxis nicht haben, sondern
lediglich Lebensroutine und
Abstraktionen im Kopfe haben. Das
ist es auch, was zu der Furcht
führt, daß es in der Zukunft im
dreigegliederten sozialen
Organismus irgendwie zu einer
Tyrannei von der einen oder andern
Seite kommen könne. Die kann ja
gar nicht kommen, weil eine solche
Tyrannei, wie ich ausgeführt habe,
sich gar nicht einmal geltend
machen kann. Man würde, wenn man
noch so viel Gesetze gäbe in dem
Rechtsparlament, damit gar nichts
treffen im Wirtschaftsleben, weil
selbst das, was für die Interessen
des Wirtschaftslebens gefährlich
wäre, auf das Wirtschaftsleben
nicht wirken könnte, da es sich
selbständig verwaltet.
|
Une question
supplémentaire:
|
74
|
Eine weitere Frage:
|
De l'autre côté, comment
sont réglées les exigences de la
politique sociale, par exemple
l'aide aux invalides de guerre,
aux orphelins, aux faibles et
ainsi de suite ? En particulier,
dans quelle mesure ? Comment les
résultats de l'économie sont-ils
utilisés ? La politique sociale du
Dr Steiner ne peut-elle pas être
rendue illusoire par une
constellation correspondante du
gouvernement ? Même si les
principaux excès du capitalisme,
l'économie de rente, étaient
éliminés, la répartition des
charges ne peut-elle pas continuer
à être unilatérale ?
|
75
|
Wie werden andererseits
die Anforderungen der
Sozialpolitik, zum Beispiel
Unterstützung der Kriegsinvaliden,
Waisen, Schwachen und so weiter
geregelt? Insbesondere in welchem
Maßstabe? Wie werden die
Ergebnisse der Wirtschaft
verwendet? Kann nicht durch eine
entsprechende Konstellation der
Regierung die Sozialpolitik von
Dr. Steiner illusorisch gemacht
werden? Wenn auch die
Hauptauswüchse des Kapitalismus,
die Rentenwirtschaft, beseitigt
wären, kann nicht die Verteilung
der Lasten nach wie vor eine
einseitige sein?
|
La réponse à la dernière
partie de la question est déjà
donnée par ce que je viens de
dire. Mais j'ai expliqué plus en
détail dans mon livre "Die
Kernpunkte der Sozialen Frage"
(Les points essentiels de la
question sociale) qu'une vie de
l'économie vraiment placée sur
elle-même peut à plus forte raison
s'occuper des veuves et des
orphelins, etc. J'ai même déjà
indiqué tout à l'heure qu'il
fallait inclure dans la cellule
économique de base ce que chacun
doit apporter comme quote-part à
ce que les veuves et les
orphelins, et en général les
autres personnes incapables de
travailler - comme je l'ai
expliqué dans mon livre, aussi
pour les enfants pour lesquels je
revendique le droit d'éducation -
ont à recevoir. Le critère pour
cela sera simplement le niveau de
vie des personnes restantes. Comme
on a avec la cellule économique
originelle un critère pour le
niveau de vie d'une personne selon
la prospérité économique globale
existante, on a en même temps la
possibilité de créer un critère
pour la vie de ceux qui ne peuvent
vraiment pas travailler.
|
76
|
Der letzte Teil der Frage
ist ja schon mit dem beantwortet,
was ich eben gesagt habe. Daß aber
ein wirklich auf sich selbst
gestelltes Wirtschaftsleben erst
recht sorgen kann für Witwen und
Waisen und so weiter, das habe ich
in meinem Buche «Die Kernpunkte
der Sozialen Frage» des breiteren
ausgeführt. Ich habe es sogar
vorhin schon angedeutet, daß
eingerechnet werden muß in die
wirtschaftliche Urzelle
dasjenige, was ein jeder als Quote
beizusteuern hat zu dem, was
Witwen und Waisen, überhaupt
sonstige nicht arbeitsfähige
Menschen -- wie in meinem Buche
ausgeführt ist, auch für die
Kinder, für die ich das
Erziehungsrecht in Anspruch nehme
—, zu bekommen haben. Der Maßstab
dafür wird sich ergeben einfach
aus der Lebenshaltung der übrigen
Personen. Da man mit der
wirtschaftlichen Urzelle einen
Maßstab hat für die Lebenshaltung
einer Person nach dem bestehenden
wirtschaftlichen Gesamtwohlstande,
so ist damit zu gleicher Zeit auch
die Möglichkeit gegeben, einen
Maßstab zu schaffen für das Leben
derjenigen, die wirklich nicht
arbeiten können.
|
La question suivante :
|
77
|
Die nächste Frage:
|
Les dangers de l'ai si
nommé gouvernement bourgeois ne
pourraient-ils donc pas subsister
? Ceux-ci ne sont-ils pas encore
renforcés par le fait que, selon
la composition de la tendance
politique dirigeante, la
répartition des postes peut se
faire de telle sorte que, malgré
toutes les bonnes paroles, la
direction et l'occupation des
usines, des coopératives et ainsi
de suite se font par la voie dite
des "cousins" ? Dans une société
gouvernante arriérée, c'est-à-dire
au parlement, qui garantit
l'élimination de l'incapable, du
paresseux d'un poste de direction
ou d'une position indépendante ?
Une économie de clique ne
peut-elle pas détruire en peu de
temps les avantages du système
steinerien ?
|
78
|
Könnten also die Gefahren
der sogenannten
Bourgeois-Regierung nicht nach wie
vor bestehen bleiben? Werden diese
nicht noch bestärkt, daß je nach
Zusammensetzung der führenden
politischen Richtung die
Verteilung der Ämter so vor sich
gehen kann, daß trotz aller guten
Worte die Führung und die
Besetzung der Fabriken,
Genossenschaften und so weiter auf
dem sogenannten «Vetterles»-Weg
geschieht? Wer verbürgt bei einer
rückständigen regierenden
Gesellschaft, das heißt im
Parlament, die Entfernung des
Unfähigen, Faulen aus einer
leitenden oder selbständigen
Stellung? Kann nicht eine
Cliquenwirtschaft die Vorzüge des
Steinerschen Systems in kurzem
vernichten?
|
Au fond, la réponse à
cette question découle aussi de ce
que j'ai déjà dit. Car, très chers
présents, il ne s'agit vraiment
pas d'imaginer un quelconque état
idéal dans lequel il ne pourrait
plus arriver que l'un ou l'autre
dévore quelque chose, mais il
s'agit de trouver le meilleur état
possible adapté à une société
humaine concrète. Ce que l'on
appelle ici la voie "des cousins "
et autres, si vous réfléchissez
vraiment aux choses - mais en
pratique, en fonction de la
réalité - cela deviendrait tout à
fait impossible. Car, pensez
seulement que dans cet organisme
social triarticulé, la circulation
des moyens de production
s'effectue dans la plus large
mesure possible, qu'en outre la
collaboration des travailleurs
manuels avec les travailleurs
intellectuels repose sur un
contrat entièrement libre
concernant les prestations, que
donc, dans le cas d'un quelconque
népotisme, l'ensemble des
travailleurs, spirituels et
physiques, d'une entreprise
devrait être d'accord avec ce
népotisme. Les garanties créées
sont donc bien plus importantes
que partout ailleurs. Si l'on
réfléchit par exemple à tout ce
qui peut se produire en matière de
corruption et d'espionnage dans un
grand système économique
coopératif devenu tyrannique et
étatique, j'aimerais savoir
comment cela peut être comparé à
ce qui peut certes se produire ici
ou là dans l'organisme triarticulé
par une erreur de la nature
humaine, mais qui se corrigera
naturellement rapidement. La plus
grande garantie que les dommages
inhérents à la nature humaine ne
se propagent pas trop est
précisément offerte par la
vitalité qui existe dans
l'organisme social triarticulé,
parce que les trois membres de
l'organisme social se contrôlent
eux-mêmes à nouveau. Un organisme
unitaire, s'il est de surcroît
construit sur la seule vie
économique matérielle, porte en
lui les dangers qui sont
caractérisés par cette question ;
et c'est parce que l'on peut
prévoir ces dangers que la
question est née - à nouveau d'une
nécessité pratique : comment
peut-on éliminer d'un corps
économique unique la possibilité
que ces dommages surviennent ? En
retirant/sortant la vie juridique,
c'est-à-dire en créant une
correction pour ce qui peut
survenir comme injustice. Par quoi
élimine-t-on les dommages du
système de production économique
dans le domaine spirituel ? Par le
fait que le domaine spirituel
s'administre lui-même ; il doit
reposer sur la confiance en ses
semblables, et l'inefficace doit
renoncer à la vie spirituelle et
devenir travailleur manuel ou
autre. Tout cela résulte
précisément de la triarticulation
de l'organisme social, parce que
cette triarticulation donne en
même temps la possibilité de
corriger les dommages qui
surviennent dans l'un ou l'autre
domaine.
|
79
|
Im Grunde genommen geht
auch die Beantwortung dieser Frage
aus demjenigen hervor, was ich
schon gesagt habe. Denn, sehr
verehrte Anwesende, es handelt
sich wirklich nicht darum,
irgendeinen Idealzustand
auszudenken, in dem es nun gar
nicht mehr vorkommen kann, daß der
eine oder andere etwas ausfrißt,
sondern es handelt sich darum, den
irgendeiner konkreten menschlichen
Gesellschaft angepaßten
bestmöglichen Zustand
herauszufinden. Dasjenige, was
etwa hier der «Vetterles»-Weg und
dergleichen genannt wird, das
würde, wenn Sie nur die Dinge ganz
wirklich überdenken — aber
praktisch, der Wirklichkeit gemäß
überdenken —, ganz unmöglich.
Denn, denken Sie nur daran, daß in
diesem dreigliedrigen sozialen
Organismus die Zirkulation der
Produktionsmittel in weitestem
Umfange stattfindet, daß ferner
die Zusammenarbeit der
Handarbeiter mit den
Geistesarbeitern auf einem völlig
freien Vertrag über die Leistungen
beruht, daß also bei irgendeiner
Vetternwirtschaft die ganze
Arbeiterschaft, die geistige und
physische Arbeiterschaft eines
Betriebes einverstanden sein müßte
mit dieser Vetternwirtschaft. Da
sind also viel größere Garantien
geschaffen als irgendwo anders.
Wenn man überdenkt, was zum
Beispiel bei einem tyrannisch zum
Staatswesen gewordenen großen
wirtschaftlichen
Genossenschaftswesen alles an
Korruption, an Spitzeltum
entstehen kann, dann möchte ich
wissen, wie sich das vergleichen
läßt mit demjenigen, was im
dreigegliederten Organismus durch
einen Fehler der Menschennatur im
einzelnen gewiß da und dort
entstehen kann, sich
selbstverständlich aber bald
wieder korrigieren wird. Die
größte Gewähr, daß Schäden, die
nun einmal in der menschlichen
Natur liegen, nicht zu stark um
sich greifen, die wird gerade
durch jene Lebendigkeit geboten,
welche im dreigegliederten
sozialen Organismus stattfindet,
weil ja die drei Glieder des
sozialen Organismus selber sich
wiederum kontrollieren. Ein
Einheitsorganismus, wenn er noch
dazu auf das bloß materielle
Wirtschaftsleben gebaut ist, der
trägt gerade die Gefahren in sich,
die mit dieser Frage
charakterisiert sind; und weil man
diese Gefahren voraussehen kann,
ist — wiederum aus einer
praktischen Notwendigkeit heraus —
die Frage entstanden: Wie entfernt
man aus einem
Einheitswirtschaftskörper die
Möglichkeit, daß diese Schäden
entstehen? Dadurch, daß man das
Rechtsleben herausnimmt, also die
Korrektur schafft für dasjenige,
was als Unrecht entstehen kann.
Wodurch entfernt man die Schäden
des wirtschaftlichen
Produktionswesens auf geistigem
Gebiete? Dadurch, daß das geistige
Gebiet sich selbst verwaltet; es
muß auf dem Vertrauen zu den
Mitmenschen beruhen, und der
Untüchtige muß sich vom geistigen
Leben verabschieden und
Handarbeiter oder dergleichen
werden. Das alles ergibt sich
gerade aus der Dreigliederung des
sozialen Organismus, weil diese
Dreigliederung zu gleicher Zeit
die Möglichkeit der Korrektur für
Schäden gibt, die auf dem einen
oder anderen Gebiete entstehen.
|
Ici est encore posée une
question :
|
80
|
Hier ist noch eine Frage
gestellt:
|
Comment vous pensez-vous
l'autogestion du domaine spirituel
et par quelles organisations
sera-t-elle portée ?
|
81
|
Wie denken Sie sich die
Selbstverwaltung des geistigen
Gebiets und von welchen
Organisationen wird sie getragen
werden?
|
Maintenant, voyez-vous,
chers présents, il faudrait
beaucoup, beaucoup de temps pour
vous décrire en détail cette
autogestion complexe du domaine
spirituel. Je peux seulement
suggérer qu'au sein de
l'autogestion du domaine
spirituel, les administrateurs
seront uniquement les personnes
qui sont elles-mêmes actives dans
ce domaine spirituel. Dans le
domaine de l'enseignement, par
exemple, rien d'autre n'entrera
dans l'autogestion que ce que le
pédagogue doit exercer comme
influence sur le pédagogue. De
même, le choix des personnalités
pour certains postes ne se fera
pas sur la base d'examens, de
règlements et autres, mais sur la
base d'une connaissance réellement
pédagogique des capacités et ainsi
de suite, de sorte que la place
que j'occupe dans l'organisme
spirituel ne dépendra de rien
d'autre que - disons dans le
domaine particulier de l'école -
des seuls points de vue
pédagogiques, c'est-à-dire des
points de vue internes. Jamais un
autre corps, le corps économique
ou le corps d'État, ne pourra
aménager les écoles selon ses
besoins. Les écoles sont
uniquement aménagées en fonction
des besoins humains jusqu'à l'âge
de 15 ans et, à partir de cet âge,
en fonction des besoins de
l'organisme social, en fonction
des besoins de la vie de cet
organisme social. Mais cela
implique qu'en réalité, ce qui
relève de l'administration dépend
exactement des mêmes points de vue
que l'enseignement lui-même dans
les établissements d'enseignement.
À l'avenir, l'humain ne doit pas
être placé à un endroit par un
État et devoir ensuite suivre les
décrets de l'État, mais tout ce
qui s'active dans la vie
spirituelle n'est placé que dans
une administration qui est née du
point de vue de cette vie
spirituelle elle-même.
|
082
|
Nun, sehen Sie, sehr
verehrte Anwesende, im einzelnen
diese komplizierte
Selbstverwaltung des geistigen
Gebietes Ihnen jetzt zu
charakterisieren, das würde lange,
lange Zeit in Anspruch nehmen. Ich
kann nur andeuten, daß es sich
darum handeln wird, daß innerhalb
der Selbstverwaltung des geistigen
Gebietes als Verwaltende nur
stehen werden diejenigen Menschen,
die auch in diesem geistigen
Gebiete selbst tätig sind. Zum
Beispiel auf dem Gebiete des
Schulwesens wird also nichts
anderes in die Selbstverwaltung
einfließen als dasjenige, was der
Pädagoge über den Pädagogen
sachgemäß als Einfluß ausüben muß.
Auch die Auswahl der
Persönlichkeiten für bestimmte
Stellen wird nicht auf Examen,
Verordnungen und dergleichen,
sondern auf die wirklich
pädagogische Erkenntnis der
Fähigkeiten und so weiter gebaut
sein, so daß es von nichts anderem
abhängen wird, an welcher Stelle
ich im geistigen Organismus
stehe, als — sagen wir auf dem
speziellen Gebiet der Schule — von
pädagogischen Gesichtspunkten
allein, also von inneren
Gesichtspunkten. Niemals wird
irgendeine andere Körperschaft,
die Wirtschafts- oder
Staatskörperschaft, nach ihren
Bedürfnissen die Schulen
einrichten können. Die Schulen
werden lediglich eingerichtet nach
den menschlichen Bedürfnissen bis
zum 15. Jahre und vom 15. Jahre ab
nach den Bedürfnissen des sozialen
Organismus, nach den Bedürfnissen
des Lebens dieses sozialen
Organismus. Dazu gehört aber, daß
in der Tat dasjenige, was
Verwaltung ist, genau von
denselben Gesichtspunkten abhängt
wie in den Unterrichtsanstalten
der Unterricht selber. Es darf
nicht in der Zukunft der Mensch
von einem Staate an eine Stelle
gestellt werden und dann auch den
Verordnungen des Staates zu folgen
haben, sondern alles dasjenige,
was im geistigen Leben sich
betätigt, ist nur in eine
Verwaltung gestellt, die aus dem
Gesichtspunkte dieses geistigen
Lebens selbst heraus entstanden
ist.
|
La question se pose alors
:
|
83
|
Dann liegt die Frage vor:
|
Le Bund für
Dreigliederung a-t-il déjà
envisagé la création d'un conseil
culturel pour le domaine spirituel
? Si ce n'est pas le cas,
l'assemblée devrait en prendre
l'initiative.
|
84
|
Ist vom Bund für
Dreigliederung bereits die
Gründung eines Kulturrates für das
geistige Gebiet in Aussicht
genommen? Wenn nicht, dann sollte
von der Versammlung die Initiative
dazu ergriffen werden.
|
Maintenant, très chers
présents, il ne sert à rien
aujourd'hui de ne pas parler
ouvertement et honnêtement des
grandes tâches que nous impose le
présent. La vie de l'économie a
pris des formes qui ont amené le
prolétariat à défendre
énergiquement ses intérêts
économiques. Il est bien connu,
par les circonstances les plus
diverses, que le prolétariat est
aujourd'hui très malade du fait
qu'il a plus ou moins un but
théorique, mais pas de pratique.
Pourtant, ce qui vit dans le
prolétariat, c'est un certain
vouloir, c'est aussi le résultat
d'une formation politique bien
déterminée, qui a traversé des
décennies. C'est à partir de cette
volonté que l'on pourra former
aujourd'hui quelque chose comme un
conseil d'entreprise ou un corps
de conseils d'entreprise composés
de travailleurs spirituels et
physiques ensemble. Ce ne sera pas
facile, d'autant plus que si cela
n'est pas fait rapidement, il
pourrait être trop tard.
|
085
|
Nun, sehr verehrte
Anwesende, es nützt heute nichts,
wenn man nicht auf dem Gebiete der
großen Aufgaben, die uns die
Gegenwart auferlegt, ganz
unbedingt offen und ehrlich redet.
Das Wirtschaftsleben hat Formen
angenommen, durch die das
Proletariat zu einer energischen
Vertretung seiner wirtschaftlichen
Interessen gebracht worden ist. Es
ist ja durch die mannigfachsten
Umstände durchaus bekannt, daß
heute das Proletariat sehr krankt
an dem Umstande, daß es mehr oder
weniger ein theoretisches Ziel,
aber keine Praxis hat. Dennoch,
was da lebt im Proletariat, das
ist ein bestimmtes Wollen, das ist
auch das Ergebnis einer ganz
bestimmten politischen Schulung,
die durch Jahrzehnte
hindurchgegangen ist. Aus diesem
Wollen wird sich heute so etwas
formen lassen wie zum Beispiel ein
Betriebsrat oder eine
Betriebsräteschaft aus geistigen
und physischen Arbeitern zusammen.
Das wird nicht leicht sein,
namentlich da es, wenn es nicht
schnell geschieht, zu spät werden
könnte.
|
Mais, j'aimerais dire
qu'aujourd'hui, c'est un travail
qui se heurte à des obstacles
encore moins redoutables que la
création d'un conseil culturel,
car on y rencontre les [obstacles]
les plus divers. Par exemple, il y
a aujourd'hui des dirigeants de
parti qui croient qu'ils doivent
penser de manière socialiste, tout
à fait socialiste, qu'ils ne
doivent plus penser du tout dans
le sens de l'ancienne culture de
l'esprit des classes privilégiées,
et pourtant ils n'ont adopté rien
d'autre que cette culture de
l'esprit. Il n'y a rien d'autre
qui vit dans leur tête que la
dernière conséquence de cette
culture de l'esprit. Cette culture
de l'esprit des cercles
dirigeants, elle peut être
caractérisée par le fait qu'au
cours des quatre derniers siècles,
elle a débouché de plus en plus
sur un rapport entre la vie
spirituelle et la vie de
l'économie, de telle sorte que la
vie spirituelle n'est plus qu'une
conséquence de la vie de
l'économie, une sorte de
superstructure sur la vie de
l'économie. C'est à partir de
cette expérience des trois ou
quatre derniers siècles que le
prolétariat, ou plutôt la théorie
prolétarienne, s'est forgé la
vision que la vie de l'esprit en
général ne peut être que quelque
chose qui provient de la vie de
l'économie. Dès l'instant où l'on
ferait pratique que la vie de
l'esprit aurait seulement la
permission de provenir de la vie
de l'économie, dans cet instant,
on poserait la première pierre
d'une destruction totale de la vie
de l'esprit, d'une destruction
totale de la culture. La
bourgeoisie ne peut pas exiger
aujourd'hui que le prolétariat se
tienne à un autre point de vue que
celui d'attendre tout le salut de
la vie de l'économie — pour la
raison que la bourgeoisie
elle-même a tout amené au point de
vue que finalement tout spirituel
est n'importe comment dépend d'une
manière ou d'une autre de
l'économique.
|
086
|
Aber, ich möchte sagen,
es ist heute eine mit immer noch
weniger furchtbaren Hindernissen
kämpfende Arbeit als die Schaffung
eines Kulturrats, denn da tritt
einem das mannigfachste [an
Hindernissen] entgegen. Zum
Beispiel gibt es heute
Parteiführer, die glauben,
sozialistisch, ganz sozialistisch
zu denken, gar nicht mehr im Sinne
der alten Geisteskultur der
bevorzugten Klassen zu denken,
und dennoch haben sie nichts
anderes als diese Geisteskultur
übernommen. Es lebt in ihren
Köpfen nichts anderes als die
letzte Konsequenz dieser
Geisteskultur. Diese Geisteskultur
der leitenden, führenden Kreise,
sie kann dadurch charakterisiert
werden, daß sie innerhalb der
letzten vier Jahrhunderte immer
mehr und mehr eingemündet ist in
ein solches Verhältnis vom
geistigen Leben zum
Wirtschaftsleben, daß das geistige
Leben eigentlich nurmehr eine
Folge des Wirtschaftslebens, eine
Art Überbau über das
Wirtschaftsleben ist. Aus dieser
Erfahrung der letzten drei bis
vier Jahrhunderte hat sich nun das
Proletariat respektive die
proletarische Theorie die
Anschauung gebildet, daß das
Geistesleben überhaupt nur etwas
sein darf, was aus dem
Wirtschaftsleben hervorgeht. In
dem Augenblick, wo man das
praktisch machen würde, daß das
Geistesleben nur aus dem
Wirtschaftsleben hervorgehen
dürfe, in dem Augenblicke legt man
den Grundstein zu einer völligen
Vernichtung des Geisteslebens, zu
einer völligen Vernichtung der
Kultur. Das Bürgertum kann heute
nicht verlangen, daß das
Proletariat auf einem andern
Standpunkte steht, als alles Heil
vom Wirtschaftsleben zu erwarten
-- aus dem Grunde, weil das
Bürgertum selbst alles zu dem
Standpunkte gebracht hat, daß
schließlich alles Geistige
irgendwie vom Wirtschaftlichen
abhängig ist.
|
Le cours de l'évolution a
été tel que l'évolution historique
a d'abord permis de surmonter ces
dommages qui résultaient pour
l'humain de l'ordre aristocratique
au sein de la société humaine. Cet
ordre aristocratique a entraîné
des dommages de droit ; la
bourgeoisie a lutté pour obtenir
des droits par rapport à ce qui
était auparavant l'ordre
aristocratique. Ensuite, au cours
de l'évolution historique,
l'opposition entre la bourgeoisie
et le prolétariat, c'est-à-dire
entre les possédants et les
dépourvus de possession, est
apparue. La grande lutte entre la
bourgeoisie et le prolétariat
consiste à faire en sorte que la
force de travail ne soit plus une
marchandise. En l'état actuel des
choses, il s'agit pour le
prolétariat d'exiger énergiquement
- et ce n'est pas seulement une
revendication prolétarienne, mais
une revendication historique -
qu'à l'avenir la force de travail
physique ne soit plus une
marchandise. La bourgeoisie a
exigé le libéralisme parce qu'elle
ne voulait plus des anciennes
prérogatives aristocratiques,
parce qu'elle ne voulait plus
faire du droit une chose de
conquête et d'achat. Le
prolétariat exige l'émancipation
de la force de travail du
caractère marchand. Si nous ne
voulons pas laisser subsister
quelque chose qui ferait basculer
toute l'Europe centrale et
orientale dans l'état de barbarie,
nous devons aujourd'hui en
reconnaître une autre. Si le
prolétariat n'exigeait pas
aujourd'hui de collaborer avec
compréhension avec les
travailleurs spirituels, alors il
dépouillerait certes le travail
physique de son caractère
marchand, mais la conséquence en
serait qu'il en résulterait à
l'avenir une situation dans
laquelle toute force humaine
spirituelle deviendrait une
marchandise. Cet état ne doit pas
être atteint, ne doit pas être
provoqué. Il faut saisir le
sérieux de la tâche de telle sorte
qu'en même temps que le travail
physique, le travail spirituel,
véritablement spirituel, reçoive
son dû/droit. L'ancienne
aristocratie a provoqué l'absence
de droit de l'humain, l'ancienne
bourgeoisie a provoqué l'absence
de possession du prolétariat. Si
la conception purement
matérialiste-économique de la
question prolétarienne persistait,
il resterait la déshumanisation de
la vie de l'esprit. Nous nous
tenons devant ce danger si ceux
qui ont le cœur et le sens pour la
vie de l'esprit ne se mettent pas
sur le terrain de libérer cette
vie de l'esprit elle-même. Et
cette vie de l'esprit ne peut être
libérée que si nous prenons congé
de [la dépendance de la] vie de
l'esprit, que j'ai donc
caractérisée des manières les plus
différentes, et si nous provoquons
vraiment une nouvelle articulation
de la vie de l'esprit par un
conseil culturel sérieux. Mais la
doit être aujourd'hui parlé
honnêtement et ouvertement :
L'intérêt est malheureusement
encore trop peu présent sur ce
terrain. Reconnaître qu'il y a là
une question brûlante, c'est la
tâche la plus proche, la plus
brûlante. Un conseil de la culture
doit voir le jour.
|
87
|
Der Gang der Entwicklung
war ein solcher, daß zunächst
diejenigen Schäden durch die
geschichtliche Entwicklung
überwunden wurden, die sich für
den Menschen innerhalb der
menschlichen Gesellschaft ergeben
haben aus der aristokratischen
Ordnung heraus. Aus dieser
aristokratischen Ordnung heraus
haben sich ergeben Rechtsschäden;
das Bürgertum kämpfte um Rechte
gegenüber demjenigen, was früher
aristokratische Ordnung war. Dann
hat sich in der geschichtlichen
Entwicklung als weiteres ergeben
der Gegensatz zwischen Bürgertum
und Proletariat, das heißt
zwischen Besitzenden und
Besitzlosen. Der große Kampf
zwischen Bürgertum und Proletariat
geht dahin, die Arbeitskraft nicht
mehr eine Ware sein zu lassen. So
wie die Dinge heute liegen,
handelt es sich darum, daß das
Proletariat energisch verlangt —
und das ist nicht allein eine
proletarische Forderung, sondern
eine geschichtliche —, daß in der
Zukunft die physische Arbeitskraft
nicht mehr Ware sein dürfe. Das
Bürgertum hat den Liberalismus
verlangt, weil es die alten
aristokratischen Vorrechte nicht
mehr wollte, weil es das Recht
nicht mehr zu einer Eroberungs-
und Kaufsache machen wollte. Das
Proletariat verlangt die
Emanzipation der Arbeitskraft vom
Warencharakter. Wollen wir nicht
etwas übriglassen, was ganz
Mittel- und Osteuropa in den
Zustand der Barbarei bringen
würde, so müssen wir heute noch
ein weiteres einsehen. Würde sich
heute nicht die Forderung aus dem
Proletariat heraus ergeben, mit
den geistigen Arbeitern
verständnisvoll
zusammenzuarbeiten, dann würde das
Proletariat zwar die physische
Arbeit des Warencharakters
entkleiden, aber die Folge davon
wäre, daß in der Zukunft eintreten
würde ein Zustand, durch den alle
geistige Menschenkraft zur Ware
wird. Dieser Zustand darf nicht
erreicht werden, darf nicht
herbeigeführt werden. Es muß der
Ernst der Aufgabe so erfaßt
werden, daß mit der physischen
Arbeit zu gleicher Zeit auch der
geistigen, wirklich geistigen
Arbeit ihr Recht werde. Die alte
Aristokratie hat herbeigeführt die
Rechtlosigkeit des Menschen, das
alte Bürgertum hat herbeigeführt
die Besitzlosigkeit des
Proletariats. Wenn die bloß
materialistisch-wirtschaftliche
Auffassung der proletarischen
Frage bliebe, so würde
zurückbleiben die Entmenschtheit
des Geisteslebens. Vor dieser
Gefahr stehen wir, wenn nicht
diejenigen, welche Herz und Sinn
haben für das Geistesleben, sich
auf den Boden stellen, dieses
Geistesleben selbst zu befreien.
Und dieses Geistesleben kann nur
befreit werden, wenn wir von [der
Abhängigkeit des] Geisteslebens,
das ich ja in der verschiedensten
Weise charakterisiert habe,
Abschied nehmen und wirklich durch
einen ernsthaften Kulturrat eine
Neugliederung des Geisteslebens
herbeiführen. Da muß aber heute
ehrlich und offen gesprochen
werden: Das Interesse, das ist auf
diesem Boden leider noch viel zu
wenig da. Einzusehen, daß eine
brennende Frage hier vorliegt, das
ist die allernächste, die
brennendste Aufgabe. Ein Kulturrat
muß entstehen.
|
Les tentatives que nous
avons faites, notamment lors d'une
réunion hier, n'ont pas donné de
résultats très prometteurs, parce
que les humains n'ont pas encore
conscience de ce qui est en jeu
aujourd'hui si nous ne parvenons
pas à mettre le travail spirituel
sur ses propres pieds et à ne pas
le laisser être l'esclave de la
vie économique ou étatique. Il est
donc urgent d'éveiller les cœurs
et les esprits dans un avenir
proche, précisément pour un
conseil de la culture.
L'apolitisme/le non-politique de
nos humains centre européens, qui
s'est malheureusement manifesté de
manière si horrible au cours des
quatre ou cinq dernières années,
est ce qui devrait conduire à la
connaissance de soi, tout de suite
dans le domaine spirituel. C'est
ce qui devrait ouvrir l'œil
spirituel des humains sur la
manière dont notre vie de l'esprit
a été jusqu'à présent seulement
une vie de l'esprit d'une petite
clique, calculée pour se
développer sur le sol de larges
masses qui ne pouvaient pas
participer à cette vie de
l'esprit, et qu'il faut
aujourd'hui créer une vie de
l'esprit dans laquelle chaque
humain trouve une existence digne
de l'humain, non seulement sur le
plan physique, mais aussi sur le
plan spirituel et animique/d'âme.
Très chers présents, si l'on
regardait les dégâts causés par
cette vie de l'esprit au cours des
années qui se sont avérées être
les décennies de préparation à la
catastrophe mondiale actuelle, on
pouvait vraiment être saisi par
des soucis culturels.
|
88
|
Bei den Versuchen, die
wir gemacht haben, unter anderem
gestern in einer Sitzung, hat sich
nicht gerade sehr
Verheißungsvolles ergeben, weil
den Menschen noch nicht vor Augen
steht, was heute auf dem Spiele
steht, wenn wir nicht dazu kommen,
die geistige Arbeit auf ihre
eigenen Füße zu stellen und sie
nicht eine Sklavin des
Wirtschafts- oder Staatslebens
sein lassen. Es ist daher eine
dringende Notwendigkeit, daß in
der allernächsten Zeit Herz und
Sinn erregt werde gerade für einen
Kulturrat. Das Unpolitische
unserer mitteleuropäischen
Menschen, das sich ja leider in so
gräßlicher Weise in den letzten
vier bis fünf Jahren gezeigt hat,
das ist dasjenige, was zu
Selbsterkenntnis gerade auf dem
geistigen Gebiete führen müßte.
Das ist dasjenige, was den
Menschen das geistige, das
Seelenauge dafür auftun sollte,
wie unser Geistesleben bisher nur
ein Geistesleben einer kleinen
Clique war, darauf berechnet, daß
es sich auf dem Boden breiter
Massen entwickelte, die nicht
teilnehmen konnten an diesem
Geistesleben, und daß heute
geschaffen werden muß ein
Geistesleben, in dem jeder Mensch
nicht nur physisch, sondern auch
geistig und seelisch ein
menschenwürdiges Dasein findet.
Sehr verehrte Anwesende, wenn man
gerade in den Jahren, die sich als
die Jahrzehnte zur Vorbereitung
der gegenwärtigen Weltkatastrophe
erwiesen haben, in die Schäden
dieses Geisteslebens
hineinschaute, da konnte man
wahrhaftig von Kultursorgen
ergriffen werden.
|
On demanda alors :
|
89
|
Dann wurde gefragt:
|
Comment nos enfants
seront-ils éduqués au mieux ?
|
90
|
Wie werden unsere Kinder
am besten erzogen?
|
Dans le temps où l'on se
targuait de ne pas vouloir rendre
hommage à une quelconque autorité,
les enfants étaient éduqués de
telle sorte que la foi aveugle en
l'autorité était la chose la plus
importante, et que l'on ne pouvait
plus du tout juger du rapport
entre cette autorité et la vie. On
n'avait ni le cœur ni le sens pour
comprendre, par exemple, que ce
que l'humain assimile comme
habitudes de pensée dans les
dernières années de sa vie de
jeunesse, cela imprègne tout son
être humain, que cela constitue
tout son être humain.
|
91
|
In der Zeit, in der man
sich soviel zugute darauf tat, daß
man keiner Autorität huldigen
will, wurden die Kinder eben doch
so erzogen, daß der blindeste
Autoritätsglaube an das Bestehende
das Allermaßgebendste war, und den
Zusammenhang dieses Bestehenden
mit dem Leben, den konnte man
überhaupt gar nicht mehr
beurteilen. Man hatte nicht Herz
und Sinn dafür, daß zum Beispiel
dasjenige, was der Mensch in den
letzten Jugendjahren seines Lebens
in sich als Denkgewohnheiten
aufnimmt, daß das seinenganzen
Menschen durchdringt, seinen
ganzen Menschen ausmacht.Nehmen
wir da, insofern wir gerade den
geistig führenden
Ständenangehören, wirklich
Lebendiges für die Gegenwart auf?
|
Très chers participants,
il s'agit aujourd'hui de parler
ouvertement, honnêtement et avec
insistance de cette question. Une
grande partie de nos dirigeants
actuels s'imprègnent au lycée des
formes de pensée des Grecs et des
Romains, ils s'imprègnent de la
manière dont les Grecs et les
Romains pensaient à la vie, dont
les Grecs et les Romains se
partageaient la vie. Seuls ceux
qui pratiquaient la science,
l'art, la politique ou la gestion
de l'agriculture étaient dignes
d'être des humains libres. Les
autres étaient condamnés à n'être
que des humains non libres, des
hilotes ou des esclaves. La
manière dont les humains vivent
s'étend jusqu'à la structure de la
langue que nous acquérons dans
notre jeunesse, jusqu'à la
construction des phrases, et pas
seulement jusqu'à la forme des
mots/paroles. Dans les lycées, les
membres des cercles dirigeants
absorbent ce qui était viable pour
la vie des Grecs et des Romains,
et rien de ce qui est viable pour
notre vie actuelle. Celui qui dit
cela aujourd'hui - et il faut le
dire, parce que seule l'ouverture
la plus radicale peut conduire au
véritable salut - est bien sûr
encore considéré comme un fou par
un grand nombre de personnes ;
mais ce qui est encore considéré
comme fou aujourd'hui fait partie
de ce dont nous avons besoin pour
assainir l'organisme social. Nous
avons besoin d'humains qui pensent
comme la vie actuelle est, et non
comme la vie grecque et romaine
était. C'est là que commence très
fortement la question sociale dans
la vie spirituelle. Interjection :
Très juste !
|
92
|
Sehr verehrte Anwesende,
es gilt heute offen und ehrlich
und eindringlich über diese Frage
zu sprechen. Ein großer Teil
unserer führenden Leute der
Gegenwart nimmt im Gymnasium auf
die Gedankenformen der Griechen
und Römer, sie nimmt auf, wie die
Griechen und Römer über das Leben
gedacht haben, wie die Griechen
und Römer sich das Leben
eingeteilt haben. Da war nur
derjenige würdig, ein freier
Mensch zu sein, welcher
Wissenschaft, Kunst, Politik oder
die Leitung der Landwirtschaft
trieb. Die übrigen Menschen waren
dazu verurteilt, nicht-freie
Menschen zu sein, Heloten oder
Sklaven. Wie die Menschen leben,
das geht hinein bis in das Gefüge
der Sprache, die wir uns aneignen
in derJugend, bis in den Satzbau,
nicht allein bis in die Form des
Wortes.In den Gymnasien nehmen die
Angehörigen der leitenden, führen
den Kreise dasjenige auf, was für
das Leben der Griechen und Römer
lebensfähig war, und nichts von
dem, was für unser gegenwärtiges
Leben lebensfähig ist. Wer heute
das sagt — und es muß gesagt
werden, weil nur die radikalste
Offenheit zum wirklichen Heil
führen kann —, der gilt
selbstverständlich einer großen
Anzahl von Menschen heute noch als
ein Narr; aber dasjenige, was
heute noch als närrisch gilt, das
gehört zu dem, was wir brauchen zu
einer Gesundung des sozialen
Organismus. Wir brauchen Menschen,
die so denken, wie das
gegenwärtige Leben ist, nicht wie
das griechische und römische war.
Hier beginnt die soziale Frage im
geistigen Leben sehr stark.
Zwischenruf Sehr richtig!
|
Oh, cette vie spirituelle
a besoin d'une transformation
fondamentale, et il est très
difficile de trouver dès
aujourd'hui une oreille attentive
dans ce domaine parmi les humains.
Mais tant que cette oreille
attentive n'aura pas été trouvée,
il n'y aura pas de salut. Il n'y a
pas de solution unilatérale à la
question sociale, mais seulement
une solution triarticulée. À cela
appartient qu'on se place sur le
terrain d'une vie de l'esprit qui
naît réellement de la vie. La
bonne volonté en fait partie, pas
la mauvaise volonté inconsciente
des tresses.
|
93
|
Oh, dieses geistige
Leben, das bedarf einer
gründlichen Umwandlung, und es ist
sehr schwer, auf diesem Gebiete
heute schon bei den Menschen ein
geneigtes Ohr zu finden. Ehe aber
dieses geneigte Ohr nicht gefunden
ist, eher gibt es kein Heil. Es
gibt keine einseitige Lösung der
sozialen Frage, sondern allein
eine dreigliedrige. Es gehört
dazu, daß man sich auf den Boden
eines Geisteslebens stellt,
welches wirklich aus dem Leben
entsteht. Dazu gehört der gute
Wille, nicht der unbewußt böse
Wille der Zöpfe.
|
C'est pourquoi il est
urgent de créer dans ce domaine ce
que l'on peut appeler un conseil
culturel. Je ne peux que dire
qu'un conseil de la culture me
semble être une exigence de tout
premier ordre, car il doit
développer une activité qui nous
sauve de ce que le travail
spirituel prend un caractère de
marchandise dans la vie
extérieure.
|
94
|
Deshalb ist es dringend
notwendig, daß gerade auf diesem
Gebiete das entsteht, was man
einen Kulturrat nennen kann. Ich
kann nur sagen, ein Kulturrat
erscheint mir als eine Forderung
allerersten Ranges, denn der muß
eine Tätigkeit entwickeln, die uns
davor rettet, daß geistige Arbeit
im äußeren Leben Warencharakter
bekommt.
|
Il semble que cette
question soit apparentée à l'autre
qui a été posée :
|
95
|
Es ist, wie es scheint,
diese Frage verwandt mit der
anderen, die gestellt worden ist:
|
Si l'on peut s'attendre à
ce que la transformation de la vie
économique dans le sens d'une
sortie de l'État unitaire
s'accomplisse rapidement grâce à
l'organisation du corps de
conseils d'entreprise, comment la
vie spirituelle pourrait-elle
alors être rapidement placée sur
elle-même et sa reconstruction
attaquée ?
|
96
|
Wenn zu erwarten ist, daß
die Umwandlung der
Wirtschaftslebens im Sinne der
Herauslösung aus dem
Einheitsstaate durch die
Organisation der
Betriebsräteschaft sich rasch
vollziehen wird, wie könnte
alsdann das Geistesleben rasch
auf sich selbst gestellt werden
und dessen Neuaufbau in Angriff
genommen werden?
|
Justement par l'être
enclin à créer un conseil culturel
et d'étudier à l'intérieur de ce
conseil les exigences nécessaires
à la reconstruction de notre vie
de l'esprit. Voilà ce que j'ai à
dire en rapport à ces questions.
|
97
|
Eben durch die
Geneigtheit, einen Kulturrat zu
bilden und innerhalb dieses
Kulturrats die Erfordernisse zu
erforschen, die für den Neuaufbau
unseres Geisteslebens notwendig
sind. Das ist dasjenige, was ich
mit Bezug auf diese Fragen zu
sagen habe.
|
Vifs applaudissements et
battements de mains.
|
98
|
Lebhafter Beifall und
Händeklatschen.
|
Carl Unger : très chers
présents, nous avons reçu toute
une série d'autres questions
auxquelles nous répondrons, je
l'espère, dans une soirée
ultérieure.
|
99
|
Dr. Carl Unger: Sehr
verehrte Anwesende, es ist noch
eine ganze Reihe von weiteren
Fragen eingelaufen, die wir wohl —
und ich hoffe auf ihr
Einverständnis — zur Beantwortung
auf einen späteren Abend
verschieben werden.
|
Maintenant, il doit nous
tenir particulièrement à cœur de
laisser les dernières paroles de
l'honorable orateur nous pénétrer
le cœur. Tout de suite en ces
jours, il y a parmi nous un appel
qui porte en lui le caractère
momifié d'une vie de l'esprit
dégradée économiquement : la
question de la galvanisation et de
la conservation des lycées
humanistes au sens ancien du
terme. Nous avons entendu dire
dans quelle direction nous devions
regarder lorsque nous examinons
les graves conséquences de la vie
actuelle, et nous avons entendu
dire où nous devions attaquer à la
vie spirituelle. Et tout de suite
en ces jours-ci que nous avons
remarqué comment à l'impulsion
d'une nouvelle vie spirituelle et
artistique a été opposée la plus
grande philistrosité. Très chers
présents, nous devons laisser les
paroles que nous venons d'entendre
faire naître en nous de fortes
impulsions qui agissent en vue de
déclencher en nous des forces et
une volonté forte, voire
révolutionnaire, pour la vie
spirituelle, dans le sens de la
préparation de la fondation ou de
la formation d'un véritable
conseil culturel. Mais celui-ci ne
peut se fonder que sur la liberté,
sur la propre initiative des
personnalités individuelles qui, à
partir d'une situation quelconque
de la vie de l'esprit, sont prêtes
et capables de contribuer à une
véritable reconstruction de la vie
de l'esprit. Le but de mes paroles
est de déclencher cette initiative
personnelle et d'œuvrer à ce que
les personnes présentes fassent de
la publicité pour cette idée et
pour la triarticulation de
l'organisme social. Nous sommes
tout d'abord prêts à recevoir des
adresses - et ce soir encore - de
personnalités qui sont prêtes à
répondre à l'appel fort que notre
honorable orateur de ce soir nous
a adressé. Je vous prie de me
permettre de vous adresser cet
appel, et je voudrais justement
vous demander de laisser agir en
vous de la manière la plus forte
possible les impulsions pour la
reconstruction de la vie de
l'esprit et de les mettre en
valeur chez d'autres
personnalités.
Avec
cela, permettez-moi de clore
l'actuelle assemblée.
|
100
|
Nun muß uns aber
außerordentlich viel daran liegen,
gerade die letzten Worte des
verehrten Redners uns wirklich zu
Herzen dringen zu lassen. Gerade
jetzt in diesen Tagen geht wieder
herum unter uns eine
Aufforderung, die so recht den
Mumiencharakter des
abgewirtschafteten Geisteslebens
an sich trägt: die Frage nach der
Galvanisierung und Konservierung
der humanistischen Gymnasien im
alten Sinne. Wir haben gehört,
nach welcher Richtung wir zu
schauen haben, wenn wir auf die
schlimmen Folgen des gegenwärtigen
Lebens schauen, und wir haben
gehört, wo wir anzugreifen haben
bei dem Geistesleben. Und gerade
in diesen Tagen auch haben wir
bemerkt, wie dem Impulse eines
neuen geistigen, eines neuen
künstlerischen Lebens die größte
Philistrosität entgegengebracht
worden ist. Sehr verehrte
Anwesende, wir müssen aus den eben
gehörten Worten starke Impulse in
uns aufquellen lassen, die dahin
wirken, Kräfte und starken, auch
revolutionären Willen für das
Geistesleben in uns auszulösen in
der Richtung auf die Vorbereitung
zur Gründung oder Bildung eines
echten Kulturrats. Der kann sich
aber nur gründen auf die Freiheit,
auf die eigene Initiative der
einzelnen Persönlichkeiten, die
aus irgendeiner Lage des
Geisteslebens her bereit und
imstande sind, zu einem wirklichen
Neuaufbau des Geisteslebens
beizutragen. Diese eigene
Initiative auszulösen und dahin zu
wirken, daß unter den Anwesenden
geworben wird für diesen Gedanken
und für die Dreigliederung des
sozialen Organismus, das soll der
Zweck meiner jetzigen Worte sein.
Wir sind bereit, zunächst einmal
Adressen entgegenzunehmen — und
zwar am heutigen Abend noch — von
Persönlichkeiten, die bereit
sind, im Sinne des starken
Appells, den unser verehrter
Redner des Abends an uns gerichtet
hat. Ich bitte, mir zu erlauben,
mit dieser Aufforderung an Sie
heranzutreten, und ich möchte Sie
gerade bitten, in allerstärkster
Weise die Impulse für den
Neuaufbau des Geisteslebens in
sich wirken zu lassen und auch in
anderen Persönlichkeiten zur
Geltung zu bringen.
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DEUXIÈME SOIRÉE DE QUESTIONS - Stuttgart,
30 mai 1919,
Questions sur l'idée de la triarticulation
de l'organisme social II
La grande tâche sociale, qui est posée à
l'humanité après la catastrophe de la guerre
mondiale. La décomposition des humains en
deux groupes : l’un représente une pratique
ancienne sans but, l’autre poursuit un
nouveau but sans pratique. Le sous bilan de
la production industrielle par opposition au
sur bilan de la production du sol. Attitude
conservatrice et progressive comme
conséquence de ce contraire. Solution de
cette opposition par la réalisation de la
tri-articulation. La régulation du système
de presse dans une société tri-articulée. La
justification limitée du parlementaire
démocratique. La collaboration entre les
plus hauts organes des trois domaines de
vie. Questions particulières en rapport à la
mise en œuvre de la tri-articulation. La loi
de la cellule originelle de la vie de
l’économie. Par la tri-articulation cessera
le mélange des intérêts économiques,
juridiques et spirituels. Qu'est-ce qu’on
peut espérer de la réalisation de la
tri-articulation. La libération de la force
de travail de son caractère de marchandise
comme l’exigence principale du prolétariat.
Ce qui est nécessaire n’est pas seulement la
libération du travail physique, mais aussi
le travail spirituel. Reconstruction de la
vie de l’esprit par la fondation d’un
conseil de culture.
01
Wilhelm von Blume : Chers participants, au nom
de la Fédération pour la triarticulation de
l'organisme social, je vous souhaite à nouveau
la bienvenue aujourd'hui. Nous avons prévu une
soirée au cours de laquelle nous répondrons
aux questions qui ont été ou seront posées par
l'assemblée, et je demande tout d'abord à
Monsieur Steiner de prendre la parole pour
quelques remarques introductives.
02
Rudolf Steiner : Mes très chers présents, la
soirée d'aujourd'hui doit avant tout être
consacrée à répondre aux questions qui ont été
posées par le cher cercle des auditeurs, dans
le prolongement de l'impulsion donnée par
l'idée de la triarticulation sociale. Demain,
j'aurai à traiter l'une des principales
objections dans un exposé que nous tiendrons
ici, l'objection selon laquelle l'impulsion
donnée par l'organisme social triarticulé
n'est qu'une idée sophistiquée, une idéologie
ou une utopie quelconque, et j'essaierai de
prouver demain qu'il s'agit vraiment de
l'affaire/l'occasion la plus pratique de notre
époque. Aujourd'hui, permettez-moi seulement
d'introduire en quelques mots la réponse aux
questions qui constituent le contenu de
l'ordre du jour d'aujourd'hui.
03
Au fond, mes très chers présents, il n'a pas
encore beaucoup été remarqué que l'impulsion
donnée à l'organisme social triarticulé est
destinée à attirer l'attention sur la tâche la
plus importante que les conditions de
développement ont imposée à l'humanité à
l'époque récente. Ce n'est vraiment pas faire
preuve d'un pessimisme excessif que d'affirmer
aujourd'hui que l'on n'a encore que trop peu -
vraiment trop peu - conscience du grand
sérieux de l'époque, du grand sérieux des
exigences de l'époque dans les cercles les
plus larges. Nous sommes vraiment confrontés à
une tâche qui est tout simplement énorme. Car
toute l'évolution de l'humanité moderne a été
telle que cette tâche s'est posée une fois, et
elle a été posée à l'humanité à partir des
événements significatifs de la catastrophe de
la guerre mondiale. Mais l'importance tout à
fait extraordinaire de cette tâche n'est
absolument pas comprise aujourd'hui dans les
cercles les plus larges, et l'on voudrait
croire que c'est à nouveau une tâche de faire
prendre pleinement conscience de la gravité de
cette tâche aux humains du présent. La tâche
se manifeste d'abord dans les phénomènes, dans
les faits de l'époque. C'est par rapport à ces
phénomènes, à ces faits de l'époque, que les
humains issus des classes les plus diverses,
des milieux sociaux les plus variés et des
partis les plus divers prennent position.
04
De tout ce qui a résulté de ces prises de
position jusqu'à aujourd'hui, il ressort en
fait une double chose, et c'est cette double
chose que je voudrais caractériser dans ces
quelques mots d'introduction ; je reviendrai
demain sur tout ce qui est plus détaillé. Je
voudrais le faire en guise d'introduction, car
il est souhaitable que la question
d'aujourd'hui porte davantage sur des
questions individuelles, concrètes et
pratiques. Mais aujourd'hui, il est nécessaire
pour l'humain de regarder encore et encore la
grandeur et l'étendue de la tâche, ne
serait-ce que pour éveiller en lui la
responsabilité face aux grandes questions de
notre temps.
05
J'ai dit que l'on pouvait constater deux
choses si l'on prenait en considération les
prises de position des milieux les plus divers
sur cette grande tâche. On peut dire qu'une
première sorte d'humains qui prend position a
avant tout intérêt à rétablir d'une certaine
manière - sous une forme que l'on trouve
acceptable - ce qui a été détruit par la
catastrophe de la guerre mondiale. Et l'autre
sorte d'humains, qui vient d'un tout autre
côté, a surtout intérêt à tout faire
différemment de ce qui existait avant la
catastrophe de la guerre mondiale - en partie
dans le but que de telles horreurs ne puissent
plus s'abattre sur l'humanité, en partie aussi
parce qu'ils ont le sentiment et la conviction
qu'il n'est pas possible d'aller plus loin sur
la base de l'ancien ordre économique, étatique
et spirituel, et qu'il faut s'attaquer très
sérieusement à une nouvelle construction. Si
nous voulons nommer une sorte d'humains -
vis-à-vis des exigences tout à fait nouvelles
- plutôt les conservateurs, notre regard est
attiré vers tous les cercles qui appartiennent
plus ou moins aux anciennes conceptions
sociales du monde, qui sont en quelque sorte
mêlées à ce que les anciennes conceptions du
monde ont apporté à l'humanité, surtout aussi
en matière d'ordre économique. De l'autre
côté, nous voyons les partis qui se
précipitent vers l'avant, qui se composent
notamment du prolétariat, et là, nous voyons
ce qui prend position d'une toute autre
manière par rapport à la grande tâche, et qui
prend position d'une fçon telle qu'une sorte
d'humain ne comprend plus l'autre. Si l'on
cherche les raisons de cette incompréhension -
je ne veux aujourd'hui que les esquisser -, si
l'on cherche les raisons de cette
incompréhension, on trouvera que, d'un côté,
les représentants de l'ancien, qui souhaitent
d'une manière ou d'une autre continuer à être
liés à cet ancien, ont perdu au cours de
l'histoire moderne un véritable objectif
culturel et ont conservé une ancienne pratique
culturelle dans laquelle ils ont continué à
travailler. Ces gens, très chers présents, ont
une pratique, mais cette pratique n'est plus
imprégnée d'impulsions ciblées. Cette pratique
s'exprime toujours par le fait que, lorsqu'on
demande à ces humains : "Comment voulez-vous
avancer maintenant que les grandes tâches
arrivent ? -, ils répondent en quelque sorte
par ce qui n'est qu'une continuation de
l'ancien ; mais ils ne répondent pas non plus
par un grand objectif quelconque ; ils ne
répondent au fond que par ce qui leur est venu
de la routine de la pratique passée. Ils ont
une pratique sans but. De l'autre côté, il y a
le prolétariat. Il a un objectif, un but, que
l'on peut exprimer de différentes manières,
mais c'est un but. Mais ce prolétariat n'a pas
de pratique ; il lui manque toute possibilité
pratique de traduire dans la réalité ce qu'il
définit d'une manière ou d'une autre comme ses
objectifs. Il y a donc d'un côté une pratique
ancestrale sans but, et de l'autre un nouveau
but sans pratique. Le prolétariat a été tenu à
l'écart de la pratique, il a seulement été
appelé à la machine, il a seulement été attelé
à l'usine et au capitalisme. C'est de là
qu'est né son objectif, en ce sens qu'il
s'attaque, je dirais, à ce qu'il a connu, mais
il n'est jamais lié à la direction, à la
direction des formes économiques elles-mêmes.
Il réclame aujourd'hui de nouvelles formes de
vie ; mais il ne sait rien d'une pratique.
D'où vient ce fossé ?
06
Ce fossé vient justement de ce que nous sommes
placés devant le plus grand problème des temps
modernes, et ce plus grand problème des temps
modernes a justement surgi à l'époque qui a
porté l'industrialisme à son apogée. Ce
problème repose d'abord caché dans le domaine
économique, mais il étend ses différentes
branches vers les autres formes de vie. Ce
problème est si important que même un esprit
aussi vif que Walter Rathenau, par exemple,
l'a tout au plus un peu effleuré, mais n'est
pas parvenu à une quelconque vision claire de
ce problème décisif du présent, de ce problème
dont nous sommes tous malades, de ce problème
qui exige impérieusement sa solution.
L'impulsion donnée pour la triarticulation de
l'organisme social voudrait au moins envisager
ce problème sans préjugés et de manière
vivante. Et si je dois l'évoquer en quelques
mots, en quelque sorte comme introduction à
l'exposé de demain qui doit le traiter sous
ses formes particulières, je dois dire que ce
problème a dû s'élever lentement dans
l'humanité, s'élever en quelque sorte jusqu'à
son plus haut développement à l'époque de
l'industrialisme toujours plus répandu et de
la technique moderne, et qu'il se dresse
aujourd'hui devant nous, interrogatif et
menaçant. Il réside dans le fait que tout
industrialisme travaille avec un passif dans
l'économie de peuple - c'est ainsi et pas
autrement. L'économie de peuple doit être
préparée en sachant que tout industrialisme,
dans la mesure où il se développe de plus en
plus grâce à ses moyens de production,
travaille avec un bilan négatif/sous-bilan
vis-à-vis de ce qui est l'économie de peuple
de l'humanité. Pour autant que
l'industrialisme travaille avec un sous-bilan,
ce qui manque dans l'économie de peuple
humaine doit être remplacé d'un autre côté.
07
C'est le grand problème du présent que tout
l'industrialisme travaille avec un sous-bilan
et que la question ne peut pas être posée par
moi ou par d'autres pour savoir si ce
sous-bilan est couvert, mais que la vie est
continuellement invitée à couvrir le
sous-bilan de l'industrialisme. D'où est-il
donc couvert ? Il est couvert uniquement par
le sol, mes très chers présents, uniquement
par ce que le sol produit. Dans l'économie de
peuple moderne, nous nous tenons
continuellement dans ce processus d'alternance
[entre l'industrie et la production du sol] -
qui est recouvert par des processus
secondaires - dans la mesure où le sous-bilan
de l'industrie doit être couvert par le
sur-bilan de la production du sol au sens le
plus large. Tout ce qui se trouve à
l'intérieur de la vie moderne comme question
de salaire, comme question de capital, comme
question de prix, provient uniquement du fait
que l'excédent doit passer de la production du
sol au sous-bilan de l'industrie.
08
Mais cela, mes très chers présents, est
attaché à quelque chose d'autre. C'est attaché
avec ce que, d'un côté, tout ce qui, dans
l'humain, est pendant au sol, tend vers un
certain conservatisme. Si le sol et ses
produits étaient les seuls à exister, nous en
serions plus ou moins réduits, en ce qui
concerne la culture, à l'état primitif de
l'humanité. Le progrès de l'humanité provient
du fait que l'industrie, avec sa large
division du travail, favorise ce progrès. Mais
l'industrie devient ainsi en même temps le
vecteur du progrès dans les domaines les plus
divers, d'abord du libéralisme, puis du
socialisme. Ce qui est exprimé dans
l'opposition significative, je dirais même
livresque/comptable, entre le sol et les
moyens industriels de production se transpose
donc dans les mentalités humaines. Et comme
les mentalités humaines se disputent entre
elles dans la vie, cette dispute est
intimement liée à ce qui se trouve en dessous
: les intérêts économiques opposés du sol et
des moyens de production industriels. Mais ce
problème s'est encore aggravé d'une autre
manière à l'époque moderne. Non seulement le
libéralisme et le socialisme s'opposent au
conservatisme dans les parlements - en raison
simplement des actifs et des passifs de
l'ensemble de l'économie mondiale -, non
seulement l'élément conservateur et
progressiste s'est insinué dans les
représentations populaires de l'humanité, mais
les intérêts économiques s'y sont insinués,
dans la mesure où, d'un côté, tout ce qui est
pendant au sol agit en faveur de la stagnation
et, de l'autre, tout ce qui est pendant à
l'industrie agit en faveur du progrès. Et
c'est ainsi que l'on en est arrivé à ce que,
d'un côté, le progrès de l'esprit humain et,
de l'autre, les intérêts économiques de
l'humain s'entremêlent/sont jetés ensemble
comme des dés de manière chaotique à l'époque
moderne dans notre ordre d'État unitaire.
09
C'est le grand problème qui se tient
aujourd'hui devant les humains, un problème
énorme, aimerais-je dire. Les gens de gauche
et de droite font des doctorats sur ce
problème. C'est parce qu'il est si énorme que
la compréhension est si difficile. Les humains
d'un côté ne veulent aujourd'hui s'en tenir
qu'à ce qui est le plus proche et ne veulent
appeler cela que pratique, alors que l'époque
nous impose la tâche de trouver une solution à
la grande opposition comptable entre les
produits de la terre et les produits
industriels, dont l'humanité se nourrit, se
vêt et satisfait d'autres besoins, dans le
développement récent de l'humanité. Tout ce
qui s'est produit est finalement dû,
j'aimerais presque dire en mesure de chiffres,
au résultat comptable mentionné. Mais on a
vraiment besoin de bonne volonté pour
s'engager dans la force fondamentale de la vie
vraiment pratique, si l'on veut seulement
aussi voir la tâche. Nous sommes aujourd'hui
sur le terrain où nous devons voir cette
tâche, où ce qui tourbillonne chaotiquement
doit être à nouveau dispersé de la bonne
manière. C'est la tâche que veut se donner
l'impulsion vers un organisme social
triarticulé qui, de la bonne manière, veut
faire reposer un organisme social sain sur ses
trois jambes saines, le spirituel, le
juridique et l'économique. Ce problème est né
tout simplement de ce qui se trouve dans cette
évolution récente. Et même si les humains
trouvent contestables les prochains résultats
auxquels l'impulsion pour l'organisme social
triarticulé est parvenue, on ne s'approche pas
du plus grand problème qui nous est posé, on
ne s'approche pas de ce qui seul peut nous
sortir du chaos et de la confusion qui nous
menacent.
10
Je voulais seulement dire cela en guise
d'introduction pour la simple raison que, d'un
côté, devrait être vu comment l'impulsion vers
l'organisme social triarticulé se rattache
vraiment à ce qui est le plus élevé, ce qui
est posé à l'humanité comme une grande tâche
de développement historique, et que, de
l'autre, la réponse à la question pourra
montrer combien on peut dire dès aujourd'hui,
à partir d'une observation réelle de la vie,
sur ce qui peut résulter en pratique dans les
détails des questions posées aujourd'hui.
11
Je vais maintenant commencer par répondre aux
questions qui m'ont été transmises.
12
Wilhelm von Blume : Nous allons donc
maintenant commencer à répondre aux questions
qui ont été posées par écrit.
13
Rudolf Steiner : Chers auditeurs, je vais
essayer de répondre aux questions qui m'ont
été transmises par écrit sous une forme pas
trop longue, pour la simple raison que je
pense que de nombreuses questions seront
peut-être posées par la suite, oralement ou
par écrit, par l'honorable auditoire.
14
La première série de questions qui m'est
soumise est intitulée "La triarticulation". La
première question :
15
De quelle manière les personnes individuelles,
les associations et les entreprises sont-ils
soumis aux trois organisations différentes ?
Les éditeurs de journaux, les établissements
de santé publique, les théâtres et les
entreprises cinématographiques constituent des
cas limites.
16
Maintenant, mes très chers présents, je veux
surtout mettre en avant le secteur de la
presse dans cette première question. Car c'est
précisément à partir de quelque chose comme
l'industrie de la presse que l'on pourra voir
comment, d'un côté, la triarticulation de
l'organisme social peut effectivement conduire
à une transformation complète des conditions
actuelles, mais de manière organique, et
comment, de l'autre, il peut en résulter que
l'unité de la vie n'est pas du tout perturbée.
Au fond, il apparaîtra aussi que ce que les
humains disent de l'incompréhensible de
l'organisme social tripartite repose en fait
sur ceque l'on ne veut pas encore, en raison
des anciennes habitudes de pensée, s'engager
dans ce qui est précisément nécessaire dans le
présent. Mais il faudra bien se décider à
aller vers ce qui est nécessaire. Vous voyez,
très chers présents, que dans làctivité
professionnelle de la presse convergent en
fait les trois modes d'activité de la vie
humaine. Dans l'industrie de la presse, nous
avons d'une part l'éditeur, celui qui doit
veiller à ce que le journal soit imprimé, à ce
qu'il soit distribué de manière appropriée et
ainsi de suite - c'est une tâche purement
économique. De l'autre côté, nous avons ceux
qui écrivent le journal. Je crois
qu'aujourd'hui, beaucoup d'humains, en raison
de nos conditions étranges, s'accoutument de
l'avis que les journaux devraient être écrits
autrement que ce qu'ils sont souvent. Car,
voyez-vous, quelque chose de salutaire pour
l'humanité ne peut résulter de l'écriture d'un
journal que si ce qui est écrit provient
uniquement des intérêts et des besoins de la
vie spirituelle de l'humanité et des besoins
qui résultent du fait que la vie spirituelle
s'intéresse aussi aux différentes autres
branches de la vie. Le rédacteur du journal et
tout ce qui fait partie du personnel de
rédaction appartiennent à la vie spirituelle.
Et comme on a affaire de part et d'autre,
aussi bien dans la partie économique de
l'industrie de la presse que dans la partie
spirituelle de l'industrie de la presse, à des
humains qui sont à leur tour en relation en
tant qu'humains, non seulement avec leurs
abonnés, mais aussi avec l'ensemble du public,
on a affaire à des rapports qui jouent
d'humain à humain, c'est-à-dire à des rapports
de droits. Ce dont il s'agit, mes très chers
présents, c'est qu'à l'avenir, dans un secteur
comme celui de la presse, l'économique, le
juridique et le spirituel, le culturel, ne
s'imbriquent pas l'un dans l'autre pour le
plus grand malheur de l'humanité, sinon nous
en arriverons à la culmination du malheur, à
des choses comme celles que nous connaissons
actuellement. L'autre jour, une étrange
annonce a été publiée dans ce que l'on appelle
la presse. On y invite le monde des grands
industriels et celui des capitalistes à s'unir
pour créer un nouveau journal. On fait donc de
la publicité pour un nouveau journal, en
particulier auprès des capitalistes et des
grands industriels. La tâche de ce journal
doit être de lutter par tous les moyens
spirituels contre la socialisation des moyens
de production. Ainsi, mes très chers présents,
l'intérêt des capitalistes et des grands
industriels doit asservir tout ce qui, en
fait, devrait éclairer l'humanité à partir du
jugement qui vient de l'impulsion du monde
spirituel. Ceux qui ont un peu d'expérience
dans la vie sauront comment, dans l'industrie
de la presse en particulier, ces choses se
sont toujours imbriquées les unes dans les
autres à une époque récente et se sont
développées d'une manière particulièrement
grotesque dans les conditions actuelles.
17
À l'avenir, il faudra s'efforcer de faire en
sorte que l'éditeur de journaux, l'imprimeur,
ne soit qu'un simple économiste/gestionnaire
et soit soumis à l'administration de la partie
économique de l'organisme social. Il fera
partie de l'organisme économique avec tous les
intérêts qu'il peut développer au sein de son
entreprise de presse. Ce n'est pas le comité
de rédaction qui sera à l'intérieur de
l'organisme économique, mais le comité de
rédaction sera entièrement soumis à
l'autogestion de la vie spirituelle - avec les
autres branches de la vie spirituelle. Le
comité de rédaction formera une unité avec
tout ce qui est enseignement, art ou autre,
avec les autres branches de la vie
spirituelle. La manière dont un éditeur de
journal donné pourra arriver à un rédacteur
donné dépendra du contrat qui pourra être
conclu entre l'éditeur de journal et le
rédacteur, le rédacteur étant indépendant de
l'éditeur de journal pour toute sa vie
matérielle parce qu'il appartient à
l'autogestion de l'organisme spirituel. Le
rédacteur n'aura qu'un seul intérêt, celui de
pouvoir exercer sa profession. S'il n'avait
pas cet intérêt à exercer sa profession, il
n'aurait pas de gagne-pain. Mais dès l'instant
où il parvient à conclure un contrat avec une
administration quelconque, il ne recevra pas
l'indemnité pour cette profession en fonction
des intérêts de cette administration, mais en
fonction des intérêts de la vie de l'esprit
qui s'autogère. S'il y a des choses par
lesquelles l'une ou l'autre partie du journal
viole le droit, cette violation du droit sera
soumise aux lois de l'État de droit. Pour une
telle branche de production, il faudra donc
s'efforcer à l'avenir de faire jouer en elle
les trois grandes branches administratives de
la vie spirituelle, juridique et économique.
Dans les branches de production les plus
diverses convergeront ces intérêts gérés par
les directions les plus diverses. Et il
résultera de la coopération des humains que
ces intérêts - qui sinon, lorsqu'ils se
confondent, lorsqu'ils se fondent en une
pelote, ne font que se gêner mutuellement - se
moraliseront, s'éthiciseront, se soutiendront
mutuellement. Celui qui a vraiment le sens
pratique se dira qu'il n'y a aucun doute que
l'on peut vraiment procéder à une telle
division d'un métier particulier. Et grâce à
cette structuration de l'ensemble de
l'organisme social, qui intervient dans les
rapports individuels, nous avons alors
l'assainissement de la vie sociale dans son
ensemble. Seulement, aujourd'hui encore, les
gens n'ont pas l'habitude de penser
précisément à ce qui conduit à un tel
assainissement. Ils n'y sont pas non plus
habitués parce qu'ils doivent renoncer à
certaines choses qu'ils considèrent comme
presque indispensables en raison de certaines
anciennes habitudes de vie. Aujourd'hui, on
considère comme indispensable que celui qui
assume le risque économique d'un journal fasse
également de celui qui est employé par la
rédaction de ce journal son scribe. Il ne
pourra pas le faire à l'avenir. Il en
résultera une grande indépendance de
l'écrivain vis-à-vis des intérêts économiques
de l'éditeur du journal dans l'industrie de la
presse, et c'est tout de suite dans cette
branche qu'interviendra un assainissement dont
nous avons vraiment besoin et dont nous devons
admettre que nous en avons besoin si nous
voulons répondre aux conditions de vie d'un
organisme social sain.
18
La deuxième question qui m'est posée est la
suivante :
19
L'administration communale sera-t-elle
maintenue avec ses entreprises qui rompent
avec la triarticulation dans le domaine des
trois organisations - par exemple les écoles,
les usines à gaz, la justice ?
20
Maintenant, très chers présents, il ne s'agit
pas aujourd'hui, dans la période de transition
- dans laquelle nous ne sommes même pas encore
entrés, mais à laquelle nous aspirons
seulement - de parler de la taille des
différents domaines spirituels, juridiques et
économiques, dont j'ai parlé dans mon dernier
exposé ici. En ce qui concerne la structure
extérieure de la vie sociale, il n'y a pas
besoin de changer grand-chose en cas de
socialisation réelle de l'ensemble de la vie
humaine. Mais ce que je viens d'exposer pour
un seul métier pourra tout aussi bien être
réalisé par un État ou un empire que par une
administration communale. Les écoles, les
usines à gaz, les tribunaux auront leurs
différents côtés, en partie du côté du droit,
en partie du côté de l'économie - dans le cas
des écoles, aussi du côté du spirituel - et ce
qui émane de ces trois organisations et de
leurs administrations se répercutera sur
l'entreprise individuelle, qu'elle soit
spirituelle ou plus ou moins purement
matérielle, économique.
21
La troisième question :
22
Qui décide de l'appartenance à l'un des trois
organismes ?
23
Cette question, très chers présents, découle
en fait - pardonnez-moi ce terme un peu dur -
d'un certain préjugé selon lequel tout doit
émaner d'une autorité. Dans ce qui est visé
comme organisme social sain pour l'avenir,
l'appartenance résulte en effet de la chose.
Nous venons de voir, en parlant de l'industrie
de la presse, comment cette appartenance
découle de la chose. De cette appartenance
découlera une réponse beaucoup plus large que
ce que l'on pense aujourd'hui. Et une question
comme celle-ci - on la reconnaîtra comme une
question qui découle en fait de l'humeur
d'obéissance à l'autorité du présent, et non
d'un fondement vraiment objectif.
24
La quatrième question :
25
À côté ou au-dessus des représentations
spéciales des trois membres, est-il encore
pensé à un parlement (pour les États ? pour
l'Empire ?) composé de leur direction suprême
ou à élire ?
26
Maintenant, mes très chers présents, là doit
tout d'abord être retenu qu'évidemment, -
comme je l'ai expliqué dans mon livre sur la
question sociale - ce qui est administration
ou représentation dans chacun des trois
membres de l'organisme social doit être lié
aux autres d'une manière ou d'une autre et
qu'un échange mutuel doit avoir lieu par les
humains. Mais à cet égard aussi, on pense
souvent aujourd'hui de manière trop
schématique. Par exemple, dans un long
document qui m'a été envoyé ces jours-ci, il a
été expliqué - cela ne concerne pas cette
question - que la triarticulation nécessitait
en fait trois parlements différents : un
parlement culturel, un parlement étatique et
un parlement économique. Maintenant, j'ai
toutefois l'opinion que si trois parlements et
trois ministères siégeaient côte à côte de
manière aussi schématique, il ne pourrait en
résulter qu'un seul résultat : que les trois
se sabotent mutuellement. C'est précisément ce
qui résulte d'une véritable prise de
conscience des conditions réelles, à savoir
que le parlementarisme - et seul un
parlementarisme démocratique est un véritable
parlementarisme -, ce parlementarisme ne peut
reposer que sur ce qui peut être établi entre
l'humain et l'humain par le fait que l'humain
est simplement un humain adulte et
responsable. Chacun doit pouvoir participer à
la vie parlementaire démocratique s'il est un
humain adulte et responsable. Car c'est sur ce
qu'est un humain normal, sain, adulte et
responsable, sur ce qu'il peut savoir, penser,
ressentir et vouloir, que peut se fonder tout
ce qui s'exprime dans la vie de droit. Mais
dans cette vie de droit s'est mêlée la vie de
l'économie, qui ne repose donc pas seulement
sur les sentiments et les pensées de l'humain
adulte et responsable, mais qui repose
premièrement sur l'expérience économique, que
l'on ne peut acquérir que dans chaque domaine
concret, et deuxièmement sur les bases
réelles, je dirais sur le crédit au sens le
plus large - je ne parle pas de crédit
monétaire, mais de crédit au sens le plus
large, qui est généré dans un groupe humain
par le fait que ce groupe humain se trouve
dans une branche de production déterminée.
Parce que tout doit se développer dans la vie
économique à partir de l'expérience réelle et
de la base administrative réelle de chaque
branche concrète, ce qui existe dans la vie
économique en termes d'organisation ne peut se
développer que sur une telle base,
c'est-à-dire que seule une administration à la
mesure des choses peut se développer dans la
vie de l'économie à partir de l'expérience
économique et des faits et bases économiques.
Là, il n'y aura pas de représentation
parlementaire au sommet, mais une structure
d'associations, de coalitions, de coopératives
issues des professions, de la combinaison/du
membrement ensemble de la production et de la
consommation et ainsi de suite, qui
s'organiseront et pourront s'administrer. Et
cette structure va également évoluer vers une
certaine pointe - j'aimerais dire vers un
conseil central. Mais cela ne peut pas être la
même structure que celle qui s'exprime dans ce
qui doit être séparé de manière autonome en
tant que base juridique/sol de droit. En
revanche, il est évident que ce qui doit être
réintroduit dans la vie de l'économie en tant
que droit le sera correctement, parce qu'il
pourra naître sur le terrain du droit de la
communauté de tous les humains devenus
majeurs, sans être contaminés par les intérêts
économiques.
27
Et justement aussi peu que la vie de
l'économie peut être administrée de façon
parlementaire, pas plus la vie de l'esprit
peut être administrée de cette manière, car à
nouveau elle doit développer, à partir de ses
conditions particulières, une organisation
fondée sur ses propres lois qui sera tout à
fait différente de celle de la vie de
l'économie. Ce qui émerge au sommet de la vie
de l'esprit, avec tout ce qui se trouve au
milieu, sur le terrain de droit, ce qui est
administré par le parlement et les ministères,
et avec ce qui émerge comme une sorte de
conseil central dans la vie économique, pourra
ordonner les affaires communes. Je sais que de
nombreuses personnes ne peuvent pas s'imaginer
une telle chose, mais dans la pratique, ce
sera plus simple et surtout plus fructueux que
tout ce qui en tient lieu aujourd'hui.
28
La deuxième série de questions s'intitule "La
vie économique". Premièrement : qu'advient-il
des possessions disponibles de patrimoine des
personnes aisées, en particulier des biens
fonciers agricoles et urbains ? Cette question
est clairement exposée dans mon livre sur la
question sociale. Ce qui nous a conduits aux
différentes crises de la vie économique et
maintenant à la grande crise - car la
catastrophe mondiale actuelle en est une -,
c'est la forme de la vie économique moderne
que j'ai essayé de mettre en évidence dans mon
livre "Les points essentiels de la question
sociale". Dans ce livre, il est répondu à la
question de savoir comment, à l'avenir, il
faudra considérer [différemment] d'un côté les
moyens de production constitués par la terre,
et d'autre part les moyens de production
industriels. Les moyens de production
industriels ne peuvent aspirer le capital du
corps économique que jusqu'à ce qu'ils soient
prêts ; lorsqu'ils sont prêts, leur aspiration
du capital du corps économique est aussi
terminée. En d'autres termes, les moyens de
production industriels ne peuvent avoir un
coût que tant que l'on travaille sur eux
jusqu'à leur achèvement ; ensuite, ils doivent
passer dans le processus de circulation des
moyens de production ; alors, ils doivent
absolument être ce qui est la propriété
commune. Mais la terre qui n'est pas
fabriquée, mais qui est déjà là, ne peut
jamais coûter quoi que ce soit.
29
Voyez-vous, mes très chers présents, si l'on
pense sainement, cela se produit déjà
aujourd'hui dans une certaine mesure, mais
seulement dans les cas particuliers où l'on
pense sainement en termes économiques. En tant
qu'école supérieure pour la science de
l'esprit à Dornach, nous avons présenté un
bâtiment qui n'est pas encore terminé et dont
l'achèvement a été entravé par la catastrophe
de la guerre mondiale. Nous l'avons bien
entendu construit en tenant compte des
conditions économiques actuelles, mais cette
construction peut soulever la question :
lorsque nous serons tous morts, lorsque nous
ne serons plus là, lorsque la construction
sera terminée, à qui appartiendra cette
construction, qui pourra la vendre à quelqu'un
d'autre ? - Cette question se résout
d'elle-même pour notre construction. Elle
n'appartiendra à personne ; elle appartient
bien entendu à la collectivité. Car elle a été
construite sur la base saine qu'elle pourra un
jour [dans l'avenir] être transmise comme bien
commun de toute l'humanité à celui qui pourra
à son tour la gérer. Il suffit d'avoir pensé
une fois à une telle chose dans la pratique.
Dans la forme économique actuelle, on ne peut
que s'en approcher, mais on verra que ce qui
est écrit dans mon livre "Les points
essentiels de la question sociale", à savoir
que tout rapport d'achat s'arrête à un moyen
de production lorsqu'il est achevé, et que,
sous d'autres formes, ce moyen de production
qui ne peut plus être acheté passe à
l'administration de la société. Et l'on verra
qu'il y a là quelque chose d'éminemment
pratique.
30
La deuxième question :
31
Comment organiser le petit artisan et le petit
commerce ?
32
Il ne doit pas être organisé autrement que le
grand commerce et le grand artisanat, pour la
simple raison qu'il résultera des lois mêmes
de la vie économique - des lois que j'ai
exposées l'autre jour dans mon exposé - qu'un
trop grand commerce ou une trop grande
entreprise nuit à ceux qui se trouvent en
dehors d'elle, les affament, et qu'un trop
petit commerce ou une trop petite entreprise
nuit à ceux qui se trouvent en son sein. La
taille s'imposera d'elle-même en fonction des
conditions économiques futures.
33
La troisième question :
34
Le commerce, en particulier le commerce de
gros pour l'importation et l'exportation,
doit-il cesser ?
35
Ce serait bien sûr une absurdité totale s'il
devait cesser.
36
Celui qui réfléchit vraiment, avec un sens
pratique, à ce qui est exposé dans mon livre
"Les points essentiels de la question
sociale", verra que les conditions réelles aux
frontières des domaines de l'économie, du
droit et de l'esprit ne seront autres par
aucun chemin. Pas une fois l'initiative de
l'individu n'en devient une autre, qui donc
est nécessaire vis-à-vis de l'extérieur. Ce
qui est changé, ce sont seulement les rapports
sociaux à l'intérieur. Seules des choses qui
n'ont absolument rien à voir avec ce qui se
passe aux frontières seront modifiées, si ce
n'est qu'à ces frontières, ce qui jusqu'à
présent agissait de manière si dérangeante et
s'exprimait dans les terribles explosions de
guerre, s'harmonisera réciproquement.
37
Du fait que les rapports économiques aux
frontières ont un effet
équilibrant/compensatoire sur les rapports de
droits internationaux et sur les rapports
spirituels internationaux - par exemple aussi
aux frontières linguistiques -, c'est tout de
suite par cela que l'organisme social
triarticulé aura sa grande importance dans les
relations internationales, comme je l'ai
expliqué dans mon livre. Seulement, il ne sera
plus possible de mélanger de manière bigarrée,
à l'importation et à l'exportation, ce qui se
développe d'un côté à partir de l'économique
et de l'autre à partir du juridique ou du
spirituel, dont fait également partie le
national. L'aberration qu'est l'"économie
nationale" cessera toutefois d'exister pour la
simple raison qu'au-delà des frontières,
seules les conditions économiques seront
déterminantes pour l'exportation et
l'importation, et qu'il n'y aura plus la
possibilité que de tels conflits mondiaux
soient provoqués par l'enchevêtrement
d'intérêts économiques et politiques. C'est
dans un tel enchevêtrement de questions
politiques, culturelles et économiques tel
qu'il est apparu par exemple dans la question
du Sandjak ou des Dardanelles au sud-est du
continent européen ou dans le problème du
chemin de fer de Bagdad, que réside une grande
partie de ce qui a conduit à la catastrophe
actuelle de la guerre mondiale.
38
La quatrième question :
39
L'économie en nature remplace-t-elle la
circulation monétaire pour le "salaire" ?
40
Que le concept du salaire n'a plus de
signification correcte dans l'avenir, en ce
qu'une sorte de sociétalisation intervienne
entre le travailleur manuel et le travailleur
spirituel - j'ai expliqué cela dans mon livre,
et je l'ai aussi souvent évoqué dans des
conférences. Il ne peut donc naturellement pas
être question d'un retour à une simple
économie en nature. Mais l'argent - aussi si
l'Angleterre, l'État commercial le plus
important, s'en tient à la monnaie d'or - aura
tout d'abord une autre signification, du moins
dans les échanges intérieurs. Ce qui est
aujourd'hui attaché à l'argent - le fait qu'il
soit une marchandise - cela tombera. Ce qui
existera dans le système monétaire ne sera
qu'une sorte de comptabilité ambulante sur les
échanges de marchandises des humains
appartenant à la zone économique. On aura une
sorte d'avoir écrit dans ce que l'on a comme
support monétaire. Et une déduction de ces
avoirs aura lieu lorsque l'on obtiendra
quelque chose dont on aura besoin. Le système
monétaire sera une sorte de comptabilité, une
comptabilité changeante. L'argent, qui est
aujourd'hui une marchandise et dont la
contre-valeur, l'or, n'est qu'une marchandise
fictive, ne sera plus une marchandise à
l'avenir.
41
La cinquième question :
42
Le travail obligatoire est-il envisagé ?
43
Maintenant, mes très chers présents, qui
pénètre dans l'esprit de mon livre "Les points
essentiels de la question sociale", verra que
ce qui doit vraiment apparaître à tout humain
un tant soit peu humain - je le dis ici sans
détour - comme la chose la plus abominable,
une obligation de travailler imposée par la
bureaucratie, peut être supprimée à l'avenir
[dans un organisme social triarticulé].
Naturellement, chacun est donc obligé de
travailler à partir des conditions sociales,
et on a seulement le choix de mourir de faim
ou de travailler. Il ne peut y avoir d'autre
obligation de travailler que celle qui résulte
de cette manière des conditions [dans un ordre
social], dans lequel la liberté de l'être
humain est quand même une condition
fondamentale.
44
La sixième question :
45
Est-il planifié d'abolir tout droit d'héritage
?
46
Le droit d'héritage, dans la mesure où des
parties de celui-ci subsistent, pourra tout au
plus reposer sur le fait que, dans une période
de transition, devra être compté n'importe
comment avec des rapports de piété et du
genre.
47
Mais à l'avenir, on ne pourra plus parler de
droit successoral [au sens du droit
successoral jusqu'à présent] pour la simple
raison que, d'un côte, il ne sera plus
possible de donner une valeur à quelque chose
qui ne peut pas être vendu, qui ne peut pas
être acheté. De l'autre ôté, on n'aura plus
besoin du droit d'héritage, parce que parmi
les institutions d'un organisme social sain,
les humains pourront indemniser ceux qui leur
appartiennent pour leur avenir d'une manière
tout à fait différente de ce qui se passe
aujourd'hui dans le cadre du droit d'héritage
purement matériel - je l'ai exprimé dans mon
livre.
48
La troisième série de questions est intitulée
: "Sur la faisabilité pratique". - La première
question :
49
Ne crée-t-on pas, par le hasard des talents
personnels (souvent non pas matériels, mais
individuels, comme l'habileté, le talent
oratoire et autres), une classe supérieure qui
risque d'abuser du pouvoir qui lui est confié,
de se laisser corrompre et de susciter l'envie
et la jalousie des classes inférieures ?
50
Maintenant, très chers présents, celui qui ne
veut pas de cette organisation, si elle ne
correspond pas à l'état absolument idéal, ne
pourra jamais contribuer à une organisation
fructueuse de l'organisme social. Le plus
grand ennemi de toutes les impulsions sociales
est celui qui veut en quelque sorte fonder le
bonheur de l'humanité sur ces impulsions
sociales. Je voudrais utiliser une
comparaison. Voyez-vous, très chers présents,
prenons l'organisme humain, supposons qu'il
s'agisse d'un organisme dit sain. On ne le
sent pas du tout, et c'est justement parce
qu'on ne sent rien dans son organisme qu'il
est un organisme sain. La joie, l'harmonie, la
culture intérieure de l'âme doivent d'abord
naître sur la base d'un tel organisme sain.
Vous ne pouvez pas exiger du médecin qu'il
vous donne, en plus de la santé, la joie de
l'âme ou la culture intérieure de l'âme, mais
vous pouvez seulement exiger de lui qu'il
rende votre organisme sain. C'est sur la base
d'un organisme sain que doit se développer ce
qui est la culture intérieure de l'âme. Mais
si l'organisme est malade, l'âme participe à
la maladie, sa vie intérieure dépend de cette
maladie. Il en va de même dans l'organisme
social. L'organisme social malade rend les
humains malheureux ; l'organisme social sain
ne peut cependant pas encore rendre les
humains heureux, mais c'est seulement lorsque
l'organisme social est sain que le terrain est
créé pour le bonheur des humains, qui peut
alors survenir. C'est pourquoi l'impulsion
pour l'organisme social triarticulé est de
rechercher les conditions de vie d'un
organisme social sain. Évidemment, des
corruptions ou autres peuvent survenir - on ne
peut le nier -, mais ces corruptions peuvent
être améliorées par des contre-attaques, et la
plus grande chance de les améliorer, si elles
surviennent, réside dans la santé de
l'organisme social lui-même. Je suis fermement
convaincu que si l'organisme social est en
bonne santé, les bavards professionnels feront
tout simplement fuir les gens avec leurs
talents d'orateurs, ils n'auront pas beaucoup
de succès. Actuellement, dans nos conditions
sociales, ce n'est pas encore le cas. En
particulier là où la vie spirituelle doit
s'épanouir, il arrive parfois que les
auditeurs d'un bavard professionnel assis sur
une chaire s'enfuient, mais ils doivent payer
leurs frais de scolarité et, dans certaines
circonstances, ils peuvent aussi passer leurs
examens. Et le bavardage professionnel avec sa
corruption n'a en fait aucun effet particulier
sur la vie réelle extérieure, sur les
conditions de vie de l'organisme social. Ces
choses disparaîtront naturellement à l'avenir,
lorsque l'humain devra compter sur la
confiance de ses semblables dans la vie
spirituelle et que ce qu'il peut accomplir ne
reposera que sur cette confiance.
51
La deuxième question, et c'est la dernière qui
m'a été posée dans ce faisceau de questions :
52
Quels sont les éléments qui permettent de
penser que le communisme, qui n'aspire pas à
l'égalité du prolétariat avec la bourgeoisie,
mais à la domination du prolétariat, et qui
considère que la bourgeoisie ne renonce pas
volontairement à sa position actuelle, renonce
à son programme de pouvoir en faveur de la
triarticulation et ne voit pas dans une
concession de la part des possédants qu'un
simple acompte ?
53
Il n'est pas possible de répondre à cette
question sans plus à partir du façonnement de
l'organisme triarticulé, mais là doit être dit
que le fossé qui s'est creusé entre le
prolétariat d'un côté et le non-prolétariat de
l'autre est essentiellement dû à la faute des
cercles dirigeants, c'est-à-dire du
non-prolétariat, et que la prochaine tâche de
ces cercles dirigeants consisterait à
comprendre réellement les revendications du
prolétariat, à pouvoir réellement y répondre ;
car le prolétariat aura besoin avant tout de
ce qui constitue la force des travailleurs
spirituels. Il ne faut pas voir un danger dans
des revendications impossibles de l'un ou
l'autre côté, mais uniquement dans le manque
de bonne volonté pour jeter un pont quelconque
par-dessus l'abîme.
54
Il y a encore quelques autres questions
écrites, par exemple la question suivante :
55
Dans l'organisme social triarticulé, la force
de travail humaine perdra son caractère de
marchandise. Il n'y aura plus de salaire au
sens où nous l'entendons aujourd'hui. Les
ouvriers d'une entreprise recevront une
partie, à convenir par contrat, du revenu
total de l'entreprise concernée, une autre
partie appartiendra aux employés et au chef
d'entreprise. Comment veillera-t-on à ce
qu'une sorte de minimum vital soit assuré à
l'ouvrier, par exemple en cas de faible
rentabilité d'une entreprise ?
56
Cette question est traitée dans mon livre, et
j'ai ici seulement à remarquer que, si les
trois membres de l'organisme social sain
existent réellement, la question est d'ordre
économique, et que la socialisation de la vie
économique entraînera une grande question
pratique pour les administrations qui seront
actives au sein du corps économique. Pour
l'essentiel, je dirais que cette question se
réduit à ceci : ce que l'on appelle
aujourd'hui le minimum vital est encore
toujours pensé en fonction du rapport
salarial. Ce type de réflexion ne peut pas
avoir lieu de la même manière dans la vie
économique indépendante. La question devra
être posée de manière pure et simple à partir
de la vie de l'économie. La question se posera
alors en ces termes : l'humain, en
accomplissant une prestation quelconque, en
produisant quelque chose, devra recevoir en
échange de cette prestation autant d'autres
prestations de l'humanité qu'il lui en faudra
pour satisfaire ses besoins et ceux de ceux
qui lui appartiennent, jusqu'à ce qu'il ait
produit un nouveau produit de même sorte. En
cela doit seulement venir en compte tout ce
que l'humain doit fournir comme travail et du
genre pour sa famille. On trouvera alors une
certaine, je dirais, cellule originelle de la
vie de l'économie. Et ce qui fera de cette
cellule originelle de la vie de l'économique
ce qui permettra justement à l'humain de
satisfaire ses besoins jusqu'à ce qu'il
produise un nouveau produit de même sorte,
cela vaut pour toutes les branches de la vie
spirituelle et matérielle. Cela devra être
organisé de telle sorte que les associations,
les coalitions, les coopératives de la sorte
de celles que j'ai présentées tout à l'heure,
devront veiller à ce que cette cellule
originelle de la vie économique puisse
exister. Cela signifie que chaque produit a,
par rapport à d'autres produits, une valeur
égale à celle des autres produits dont on a
besoin pour satisfaire les besoins jusqu'à la
fabrication d'un nouveau produit similaire. Si
cette cellule originelle de la vie de
l'économie n'existe pas encore aujourd'hui,
c'est précisément parce que le travail, la
marchandise et le droit se rejoignent dans
l'offre et la demande du marché actuel, et que
ces trois domaines devront à l'avenir être
séparés dans l'organisme social triparti et
sain.
57
La question suivante a encore été posée :
58
Comment M. Steiner se pense-t-il
l'amélioration de l'avenir de l'état
d'enseignant(e) privé(e) et d'autres
professions similaires, dont les revenus
nécessaires à la vie dépendent actuellement du
nombre d'heures de travail qu'ils effectuent
personnellement ? Comment sera-t-il possible à
l'avenir de dépouiller leur force de travail
de son caractère de marchandise ?
59
Maintenant, cela se fait entièrement de soi,
car chaque enseignant qui est actif dans la
vie spirituelle, lorsqu'il ne sera plus attelé
dans la machine étatique, sera en fait plus ou
moins libre, mais de manière saine, comme
toute activité culturelle spirituelle dans
l'organisme triarticulé. Voilà ce qui est à
dire sur une telle question. Simplement, de
telles personnes, comme celles dont il est
question ici, seront mises sur un pied
d'égalité avec celles qui ont aujourd'hui des
monopoles, du fait que leur position dans le
domaine spirituel est mêlée aux conditions
purement étatiques.
60
Je pense que je vais maintenant interrompre la
réponse aux questions posées par écrit, afin
de ne pas entraver les questions qui devraient
émaner de l'honorable auditoire. Les questions
auxquelles j'ai répondu en premier lieu
étaient déjà sur ma table depuis un certain
temps, et je voulais y répondre aujourd'hui,
car je pense qu'elles pourraient vraiment être
importantes pour un cercle plus large. Si je
ne peux pas répondre aux questions
aujourd'hui, je pourrai le faire à une autre
occasion. Je pense donc qu'il serait bon que
nous laissions venir à nous les questions qui
pourraient surgir du cercle des auditeurs.
Wilhelm von Blume : Je prie donc les personnes
présentes, si elles ont encore des questions à
poser, de s'exprimer maintenant et de les
faire parvenir ici par écrit, dans la mesure
du possible. Mais vous pouvez aussi poser des
questions oralement, mais nous vous prions
alors de venir ici et de poser la question
d'ici, afin que nous puissions tous vous
entendre.
61
Entre-temps, je peux peut-être répondre d'un
mot à la question qui a été soulevée tout à
l'heure et que je voudrais ajouter à ce qu'a
dit M. Steiner, parce que cette question
m'est parfois venue à l'esprit et que j'ai
donc bien compris qu'elle avait été posée. Il
s'agit de la question de la position des
communes dans le futur organisme triarticulé.
Peut-être l'auteur de la question
souhaite-t-il en savoir plus sur la situation
future des communes dans l'organisme social
triarticulé. La question a été posée : qu'en
sera-t-il des écoles communales, des usines à
gaz, etc. Derrière cette question se cache
celle de savoir ce qu'il adviendra de la
commune à l'avenir si, comme cela ne fait
aucun doute, l'usine à gaz doit être intégrée
dans l'organisation globale de la vie de
l'économie en tant qu'événement de la vie
économique et ne peut donc plus être
considérée comme une institution communale
particulière. L'auteur de la question n'a pas
mentionné un autre point, qui est tout aussi
important, à savoir la question de la
fourniture de logements. Qui sera chargé à
l'avenir de la construction de logements ? La
construction de logements est, pour ainsi
dire, un processus économique, puisqu'il
s'agit de "production". Et il ne fait aucun
doute que la mise à disposition de logements à
des fins d'utilisation doit également être
considérée comme une opération économique.
Cette question devra donc être réglée à
l'avenir par l'organisation spéciale de la vie
de l'économie. On pourrait donc penser que la
commune perdrait alors toutes les tâches
qu'elle avait jusqu'à présent, ou du moins à
peu près - et que deviendrait donc la commune
? Et pourtant : la commune reste, et la
commune continuera à jouer un rôle extrêmement
important à l'avenir, tout comme l'État reste
et aura encore des tâches à accomplir à
l'avenir. Je pense que chacun ressentira
immédiatement que le passage de l'usine à gaz
d'une administration purement communale à une
administration économique particulière a aussi
ses très, très bons côtés, lorsqu'il se dira
que le prix du gaz demandé aujourd'hui par la
commune n'est pas fixé en tenant compte du
fait que le plus grand nombre possible de
personnes peuvent avoir accès à ce gaz à un
prix correspondant aux coûts de production,
mais que l'usine à gaz est une institution
communale acquérante et que [l'excédent]
permet d'alimenter les finances communales. Il
en va de même pour les centrales électriques,
les tramways, etc. Cela signifie donc que ces
établissements, qui doivent en fait poursuivre
des objectifs économiques bien précis, doivent
également servir les objectifs financiers de
la commune, et ce assez souvent de telle
manière que l'objectif réel de
l'approvisionnement des habitants de la
commune en ces biens extrêmement importants
est fortement compromis. C'est donc déjà un
avantage si, à l'avenir, la commune ne peut
plus utiliser de tels établissements à des
fins financières, mais si ceux-ci ne sont plus
utilisés qu'à des fins purement économiques.
Mais la commune reste l'organisation
subordonnée à l'État de l'ensemble du système
juridique et administratif, c'est-à-dire en
particulier de la police et de ce que l'on
appelle l'assistance sociale - l'assistance
sociale, dans la mesure où elle se rapporte à
la préservation de la force des individus. Ce
sera la tâche de la commune, et c'est là
qu'elle a sa mission la plus importante, comme
c'est déjà le cas aujourd'hui. En fait, la
commune n'en est arrivée à faire de l'économie
que parce que personne d'autre ne s'est occupé
correctement de cette tâche, et c'est une
chance, je pense, pour une vie communale
correcte, si à l'avenir la commune ne s'occupe
plus de l'aspect purement économique. C'est
une chance si, à l'avenir, l'administration
communale n'est plus organisée de manière à ce
que les intérêts égoïstes règnent en maîtres,
mais si elle est organisée de telle sorte que
chaque individu puisse y faire valoir ses
droits.
62
De l'autre côté, en ce qui concerne la vie
spirituelle, ce qui vaut en général pour le
détachement de cette vie spirituelle de
l'influence de l'État doit également
s'appliquer à la commune. Il est clair
qu'aujourd'hui, les communes ont fait beaucoup
de bien dans ce domaine, mais les
inconvénients de l'intervention des intérêts
économiques - en particulier dans le domaine
de la culture - qui se manifestent toujours à
nouveau, ces inconvénients sont suffisamment
perceptibles dans le domaine de la vie
communale. Mais il reste quand même pour la
commune le très grand domaine qu'elle avait
déjà auparavant, avant de prendre en charge
elle-même de tels établissements communaux. La
crainte que la commune devienne complètement
superflue est donc tout aussi injustifiée que
l'autre crainte selon laquelle l'État serait
en fait achevé par cette triarticulation. Ce
n'est pas le cas.
63
Des questions supplémentaires n'ont pas été
posées par l'assemblée jusqu'à présent.
Monsieur Dr Steiner va continuer à répondre
aux questions posées par écrit.
64
Rudolf Steiner : Il y a encore la question :
65
L'ordre économique Steinerien devra se
soumettre dans ses grandes lignes à une
politique gouvernementale déterminée, par
exemple celle du principe des nationalités, de
l'ordre mondial militariste ou pacifiste.
Selon ces principes directeurs, la charge de
l'économie (en dehors de la charge actuelle
des dettes de guerre et des indemnités de
guerre) sera-t-elle différente ? Une politique
nationaliste, dans l'ancien processus de
pensée, ne pèsera-t-elle pas à nouveau sur
l'économie avant toute autre chose et ne
sapera-t-elle pas le bien-être général ?
66
Maintenant, mes très chers présents, la
question est née d'une compréhension encore
incomplète de ce qui constitue l'essence même
de l'organisme social triarticulé. Vous voyez,
les dommages de l'État unitaire proviennent du
fait que, disons, des intérêts économiques
s'immiscent dans la vie de droit, c'est-à-dire
dans la politique au sens le plus large, que
les agriculteurs, par exemple, forment une
fédération et s'affirment au parlement de
l'État en tant que "fédération des
agriculteurs" et y exercent une influence sur
la vie de droit à partir de leurs intérêts. Ou
bien, d'un autre côté, [il peut y avoir des
dommages si] une corporation qui poursuit des
intérêts purement spirituels - disons, par
exemple, le "Centre" organisé par les
catholiques - s'installe à son tour dans le
parlement de l'État et y transforme les
intérêts de droit en intérêts spirituels
transformés. Vous direz alors : bon, à
l'avenir, les trois membres existeront
séparément : l'organisme spirituel, qui
s'autogère complètement à partir des principes
spirituels ; l'organisme juridique, qui
constituera la continuation de l'organisme
étatique actuel, mais qui n'aura pas en lui la
vie spirituelle et la vie économique, mais
seulement la vie de droit et politique ;
l'organisme économique, le circuit de la vie
de l'économie. Mais, me direz-vous, les trois
domaines ont quand même certaines choses,
certains intérêts en commun, et ils sont
pendant par l'humain lui-même ; l'humain
individuel se trouve dans des entreprises
quelconques dans lesquelles interviennent les
trois domaines administratifs autonomes. Vous
demanderez : oui, ne pourrait-on pas, à
l'avenir, faire valoir pour le parlement du
terrain de droit un club quelconque ou quelque
chose de semblable, qui porterait les intérêts
économiques sur le terrain de droit et ferait
valoir ses intérêts au parlement de l'État, de
la même manière que, par exemple, dans l'État
unitaire, la fédération des agriculteurs veut
faire des droits à partir des intérêts
économiques, ou que le centre veut faire des
droits à partir des intérêts religieux,
confessionnels, c'est-à-dire à partir de la
vie de l'esprit, en formant des coalitions
avec d'autres partis ?
67
Maintenant, mes très chers présents, l'essence
de l'organisme social triarticulé, qui est
encore si peu comprise aujourd'hui, consiste
en ce que, dans le domaine du sol économique,
on ne pourra prendre que des mesures
économiques, pas de mesures de droit ni de
mesures ayant un rapport avec le développement
des facultés humaines à gérer dans la vie de
l'esprit ; dans le domaine de la vie de droit,
on ne pourra absolument que développer des
questions de droit.
68
Supposons donc qu'il se trouve un club avec
des intérêts économiques dans le parlement du
terrain de droit, dans le parlement de l'État,
il ne pourrait jamais prendre de mesures qui
aient une quelconque influence sur la vie de
l'économie, puisque dans ce parlement, on ne
discute que de questions de droit qui se
rapportent à l'égalité de tous les humains.
Elles ne peuvent donc pas non plus être
pensées en fonction de la vie de l'économie.
La vie de l'économie n'entre absolument pas en
ligne de compte dans le parlement de droit. Il
est impossible à quiconque, même s'il entre au
Parlement de droit avec autant d'intérêts
économiques que possible, d'y faire valoir ses
intérêts économiques, parce que rien ne peut
se faire sur le terrain de la vie de droit qui
ait un caractère économique - cela ne peut se
faire que sur le terrain de la vie de
l'économie. C'est tout de suite le sens que
les humains ne soient pas articulés/membrés
n'importe comment en classes/états sociaux,
mais que - séparé des humains - l'organisme
social lui-même soit articulé. Donc, ce qui
est maintenant l'État unitaire se
divise/éclate en trois domaines, et on ne
pourra pas faire valoir les intérêts de
l'autre domaine dans chacun des trois
domaines, parce que la revendication ne peut
pas avoir d'effet dans ce domaine. C'est tout
de suite dans cette conséquence que résidera à
l'avenir ce qui sera salutaire pour
l'organisme social ; c'est aussi la raison
pour laquelle cet organisme social triparti
est une nécessité sociale.
69
Je crois que la plupart de ceux qui se sont
déjà familiarisés aujourd'hui avec l'impulsion
de l'organisme tripartite considèrent encore
beaucoup trop ce qu'il signifie comme quelque
chose de sophistiqué, comme quelque chose
d'extérieur à la pratique, comme quelque chose
où quelqu'un a réfléchi une fois de plus et
s'est dit : l'organisme unitaire a mal tourné,
alors faisons-le à trois. - Il ne s'agit pas
de cela, mais de la reconnaissance de la vraie
vie, des vraies nécessités de la vie, c'est ce
qui donne comme conséquence l'organisme social
triparti. Aujourd'hui, on entend très souvent
les gens dire : "Oui, nous ne comprenons pas
ce qu'il veut vraiment. - On ne comprend pas
ce qui est réellement voulu. Aujourd'hui, tant
de gens disent face à une telle impulsion :
nous ne comprenons pas. -
70
D'où cela vient-il ? Vous voyez, cela vient à
nouveau de quelque chose qui doit devenir
différent et meilleur grâce à l'organisme
triarticulé. Aujourd'hui, quand les gens
doivent juger quelque chose, il leur manque
avant tout le lien avec la vie. Si l'on parle
aujourd'hui à partir d'une théorie, à partir
de quelque chose qui [peut être expliqué] par
quelques principes généraux, qui sont
finalement compréhensibles pour tout humain
normal lorsqu'il est devenu majeur, [alors les
gens le comprennent]. Mais quand on parle
aujourd'hui de quelque chose qui ne peut pas
être compris de cette manière, mais pour
lequel le véritable lien avec la vie est
nécessaire, où l'on doit faire appel à
l'expérience de la vie - les gens viennent et
disent qu'ils ne comprennent pas. D'où cela
vient-il en fait ? Cela vient de l'État
unitaire que nous avons depuis quatre siècles
; grâce à cet État unitaire, les gens ont été
jetés dans une vie où ils se trouvent dans un
domaine particulier de la vie et ont acquis
une certaine routine dans ce domaine. Cette
routine, ils l'appellent leur pratique. Ils
savent ce qu'ils ont grâce à cette routine.
Par ailleurs, ils sont éduqués par l'État
depuis le plus bas niveau scolaire. Ce qui
entre dans l'éducation, ce n'est pas ce qui
entrera dans l'éducation à l'avenir, la vie
réelle, mais ce qui entre dans l'éducation, ce
sont les règlements, les lois et ainsi de
suite. La pensée humaine est déjà imprégnée
[depuis le plus bas niveau scolaire] de
l'abstrait du règlement, de la loi, de sorte
que les gens n'ont aujourd'hui que la routine
d'une branche particulière, qu'ils appliquent
de manière tout à fait mécanique. Celui qui
n'est pas d'accord avec eux sur ce point en
raison d'une expérience de vie plus large, ils
le traitent d'idiot ou d'humain peu pratique.
Et à côté de cela, ils ont la tête pleine
d'abstractions, parce qu'ils n'ont été éduqués
qu'à partir de décrets, de lois, d'objectifs
d'enseignement et ainsi de suite, qui ne sont
pas tirés de la vie, mais seulement de quelque
mode abstrait de pensée, qui n'a de
justification que sur le terrain du droit,
mais sur aucun autre terrain de la vie. Elle
est justifiée sur le terrain du droit parce
que ce qui est justifié sur le terrain du
droit, c'est ce que chaque humain normal,
devenu majeur, peut tirer de lui-même du
simple fait qu'il est majeur, et revendiquer
comme droit humain vis-à-vis de tous les
autres humains. Mais ce qui doit être intégré
dans l'administration de la vie de l'économie
et dans le développement de la vie de l'esprit
ne peut pas être filé à partir de cela.
71
C'est pourquoi, parce que nous avons été
privés de la liberté de la vie de l'esprit, de
l'autonomie/l'être-placé-sur-soi de la vie de
l'esprit, nous avons aujourd'hui ce phénomène
étrange que les humains ne peuvent comprendre
que ce qu'ils ont déjà pensé depuis longtemps.
72
J'ai récemment parlé dans une ville voisine
des mêmes questions que celles dont je parle
maintenant. Après cela, quelqu'un s'est
inscrit à la discussion et a présenté quelque
chose dont on pouvait déduire qu'il n'avait
retenu et même entendu de mes explications que
ce à quoi il était habitué depuis des
décennies, même jusqu'à la formation des
phrases.
73
Mais ce qui n'était pas déjà dans sa boîte
crânienne depuis des décennies, l'humain ne
l'a même pas entendu, cela lui a été tellement
étranger qu'il ne l'a même pas entendu, qu'il
l'a même nié dans la discussion. Cela vient du
fait que quelque chose comme l'impulsion vers
un organisme social triarticulé ne doit pas
faire appel à ce qui nous a été inculqué par
des règlements abstraits, des lois, des
objectifs pédagogiques, des cours et ainsi de
suite, mais doit faire appel à ce que l'humain
comprend de sa propre vie. C'est pourquoi un
tel fossé s'est creusé aujourd'hui lorsque
l'on ne parle pas à partir d'une pensée
utopiste et idéologique, mais justement à
partir de la vie. Plus on parle aujourd'hui de
manière pratique, plus les humains nous
traitent de non-pratique, parce que les
humains n'ont pas de réelle pratique de la
vie, mais seulement une routine de vie et des
abstractions dans la tête. C'est aussi ce qui
fait craindre qu'à l'avenir, dans l'organisme
social triarticulé, il puisse y avoir d'une
manière ou d'une autre une tyrannie d'un côté
ou de l'autre. Cela ne peut pas arriver, parce
que, comme je l'ai expliqué, une telle
tyrannie ne peut même pas s'affirmer. On
aurait beau légiférer au sein du parlement de
droit, on ne toucherait rien dans la vie de
l'économie, parce que même ce qui serait
dangereux pour les intérêts de la vie de
l'économie ne pourrait pas avoir d'effet sur
la vie de l'économie, puisque celle-ci
s'administre de manière autonome.
74
Une question supplémentaire:
75
De l'autre côté, comment sont réglées les
exigences de la politique sociale, par exemple
l'aide aux invalides de guerre, aux orphelins,
aux faibles et ainsi de suite ? En
particulier, dans quelle mesure ? Comment les
résultats de l'économie sont-ils utilisés ? La
politique sociale du Dr Steiner ne peut-elle
pas être rendue illusoire par une
constellation correspondante du gouvernement ?
Même si les principaux excès du capitalisme,
l'économie de rente, étaient éliminés, la
répartition des charges ne peut-elle pas
continuer à être unilatérale ?
76
La réponse à la dernière partie de la question
est déjà donnée par ce que je viens de dire.
Mais j'ai expliqué plus en détail dans mon
livre "Die Kernpunkte der Sozialen Frage" (Les
points essentiels de la question sociale)
qu'une vie de l'économie vraiment placée sur
elle-même peut à plus forte raison s'occuper
des veuves et des orphelins, etc. J'ai même
déjà indiqué tout à l'heure qu'il fallait
inclure dans la cellule économique de base ce
que chacun doit apporter comme quote-part à ce
que les veuves et les orphelins, et en général
les autres personnes incapables de travailler
- comme je l'ai expliqué dans mon livre, aussi
pour les enfants pour lesquels je revendique
le droit d'éducation - ont à recevoir. Le
critère pour cela sera simplement le niveau de
vie des personnes restantes. Comme on a avec
la cellule économique originelle un critère
pour le niveau de vie d'une personne selon la
prospérité économique globale existante, on a
en même temps la possibilité de créer un
critère pour la vie de ceux qui ne peuvent
vraiment pas travailler.
77
La question suivante :
78
Les dangers de l'ai si nommé gouvernement
bourgeois ne pourraient-ils donc pas subsister
? Ceux-ci ne sont-ils pas encore renforcés par
le fait que, selon la composition de la
tendance politique dirigeante, la répartition
des postes peut se faire de telle sorte que,
malgré toutes les bonnes paroles, la direction
et l'occupation des usines, des coopératives
et ainsi de suite se font par la voie dite des
"cousins" ? Dans une société gouvernante
arriérée, c'est-à-dire au parlement, qui
garantit l'élimination de l'incapable, du
paresseux d'un poste de direction ou d'une
position indépendante ? Une économie de clique
ne peut-elle pas détruire en peu de temps les
avantages du système steinerien ?
79
Au fond, la réponse à cette question découle
aussi de ce que j'ai déjà dit. Car, très chers
présents, il ne s'agit vraiment pas d'imaginer
un quelconque état idéal dans lequel il ne
pourrait plus arriver que l'un ou l'autre
dévore quelque chose, mais il s'agit de
trouver le meilleur état possible adapté à une
société humaine concrète. Ce que l'on appelle
ici la voie "des cousins " et autres, si vous
réfléchissez vraiment aux choses - mais en
pratique, en fonction de la réalité - cela
deviendrait tout à fait impossible. Car,
pensez seulement que dans cet organisme social
triarticulé, la circulation des moyens de
production s'effectue dans la plus large
mesure possible, qu'en outre la collaboration
des travailleurs manuels avec les travailleurs
intellectuels repose sur un contrat
entièrement libre concernant les prestations,
que donc, dans le cas d'un quelconque
népotisme, l'ensemble des travailleurs,
spirituels et physiques, d'une entreprise
devrait être d'accord avec ce népotisme. Les
garanties créées sont donc bien plus
importantes que partout ailleurs. Si l'on
réfléchit par exemple à tout ce qui peut se
produire en matière de corruption et
d'espionnage dans un grand système économique
coopératif devenu tyrannique et étatique,
j'aimerais savoir comment cela peut être
comparé à ce qui peut certes se produire ici
ou là dans l'organisme triarticulé par une
erreur de la nature humaine, mais qui se
corrigera naturellement rapidement. La plus
grande garantie que les dommages inhérents à
la nature humaine ne se propagent pas trop est
précisément offerte par la vitalité qui existe
dans l'organisme social triarticulé, parce que
les trois membres de l'organisme social se
contrôlent eux-mêmes à nouveau. Un organisme
unitaire, s'il est de surcroît construit sur
la seule vie économique matérielle, porte en
lui les dangers qui sont caractérisés par
cette question ; et c'est parce que l'on peut
prévoir ces dangers que la question est née -
à nouveau d'une nécessité pratique : comment
peut-on éliminer d'un corps économique unique
la possibilité que ces dommages surviennent ?
En retirant/sortant la vie juridique,
c'est-à-dire en créant une correction pour ce
qui peut survenir comme injustice. Par quoi
élimine-t-on les dommages du système de
production économique dans le domaine
spirituel ? Par le fait que le domaine
spirituel s'administre lui-même ; il doit
reposer sur la confiance en ses semblables, et
l'inefficace doit renoncer à la vie
spirituelle et devenir travailleur manuel ou
autre. Tout cela résulte précisément de la
triarticulation de l'organisme social, parce
que cette triarticulation donne en même temps
la possibilité de corriger les dommages qui
surviennent dans l'un ou l'autre domaine.
80
Ici est encore posée une question :
81
Comment vous pensez-vous l'autogestion du
domaine spirituel et par quelles organisations
sera-t-elle portée ?
082
Maintenant, voyez-vous, chers présents, il
faudrait beaucoup, beaucoup de temps pour vous
décrire en détail cette autogestion complexe
du domaine spirituel. Je peux seulement
suggérer qu'au sein de l'autogestion du
domaine spirituel, les administrateurs seront
uniquement les personnes qui sont elles-mêmes
actives dans ce domaine spirituel. Dans le
domaine de l'enseignement, par exemple, rien
d'autre n'entrera dans l'autogestion que ce
que le pédagogue doit exercer comme influence
sur le pédagogue. De même, le choix des
personnalités pour certains postes ne se fera
pas sur la base d'examens, de règlements et
autres, mais sur la base d'une connaissance
réellement pédagogique des capacités et ainsi
de suite, de sorte que la place que j'occupe
dans l'organisme spirituel ne dépendra de rien
d'autre que - disons dans le domaine
particulier de l'école - des seuls points de
vue pédagogiques, c'est-à-dire des points de
vue internes. Jamais un autre corps, le corps
économique ou le corps d'État, ne pourra
aménager les écoles selon ses besoins. Les
écoles sont uniquement aménagées en fonction
des besoins humains jusqu'à l'âge de 15 ans
et, à partir de cet âge, en fonction des
besoins de l'organisme social, en fonction des
besoins de la vie de cet organisme social.
Mais cela implique qu'en réalité, ce qui
relève de l'administration dépend exactement
des mêmes points de vue que l'enseignement
lui-même dans les établissements
d'enseignement. À l'avenir, l'humain ne doit
pas être placé à un endroit par un État et
devoir ensuite suivre les décrets de l'État,
mais tout ce qui s'active dans la vie
spirituelle n'est placé que dans une
administration qui est née du point de vue de
cette vie spirituelle elle-même.
83
La question se pose alors :
84
Le Bund für Dreigliederung a-t-il déjà
envisagé la création d'un conseil culturel
pour le domaine spirituel ? Si ce n'est pas le
cas, l'assemblée devrait en prendre
l'initiative.
085
Maintenant, très chers présents, il ne sert à
rien aujourd'hui de ne pas parler ouvertement
et honnêtement des grandes tâches que nous
impose le présent. La vie de l'économie a pris
des formes qui ont amené le prolétariat à
défendre énergiquement ses intérêts
économiques. Il est bien connu, par les
circonstances les plus diverses, que le
prolétariat est aujourd'hui très malade du
fait qu'il a plus ou moins un but théorique,
mais pas de pratique. Pourtant, ce qui vit
dans le prolétariat, c'est un certain vouloir,
c'est aussi le résultat d'une formation
politique bien déterminée, qui a traversé des
décennies. C'est à partir de cette volonté que
l'on pourra former aujourd'hui quelque chose
comme un conseil d'entreprise ou un corps de
conseils d'entreprise composés de travailleurs
spirituels et physiques ensemble. Ce ne sera
pas facile, d'autant plus que si cela n'est
pas fait rapidement, il pourrait être trop
tard.
086
Mais, j'aimerais dire qu'aujourd'hui, c'est un
travail qui se heurte à des obstacles encore
moins redoutables que la création d'un conseil
culturel, car on y rencontre les [obstacles]
les plus divers. Par exemple, il y a
aujourd'hui des dirigeants de parti qui
croient qu'ils doivent penser de manière
socialiste, tout à fait socialiste, qu'ils ne
doivent plus penser du tout dans le sens de
l'ancienne culture de l'esprit des classes
privilégiées, et pourtant ils n'ont adopté
rien d'autre que cette culture de l'esprit. Il
n'y a rien d'autre qui vit dans leur tête que
la dernière conséquence de cette culture de
l'esprit. Cette culture de l'esprit des
cercles dirigeants, elle peut être
caractérisée par le fait qu'au cours des
quatre derniers siècles, elle a débouché de
plus en plus sur un rapport entre la vie
spirituelle et la vie de l'économie, de telle
sorte que la vie spirituelle n'est plus qu'une
conséquence de la vie de l'économie, une sorte
de superstructure sur la vie de l'économie.
C'est à partir de cette expérience des trois
ou quatre derniers siècles que le prolétariat,
ou plutôt la théorie prolétarienne, s'est
forgé la vision que la vie de l'esprit en
général ne peut être que quelque chose qui
provient de la vie de l'économie. Dès
l'instant où l'on ferait pratique que la vie
de l'esprit aurait seulement la permission de
provenir de la vie de l'économie, dans cet
instant, on poserait la première pierre d'une
destruction totale de la vie de l'esprit,
d'une destruction totale de la culture. La
bourgeoisie ne peut pas exiger aujourd'hui que
le prolétariat se tienne à un autre point de
vue que celui d'attendre tout le salut de la
vie de l'économie — pour la raison que la
bourgeoisie elle-même a tout amené au point de
vue que finalement tout spirituel est
n'importe comment dépend d'une manière ou
d'une autre de l'économique.
87
Le cours de l'évolution a été tel que
l'évolution historique a d'abord permis de
surmonter ces dommages qui résultaient pour
l'humain de l'ordre aristocratique au sein de
la société humaine. Cet ordre aristocratique a
entraîné des dommages de droit ; la
bourgeoisie a lutté pour obtenir des droits
par rapport à ce qui était auparavant l'ordre
aristocratique. Ensuite, au cours de
l'évolution historique, l'opposition entre la
bourgeoisie et le prolétariat, c'est-à-dire
entre les possédants et les dépourvus de
possession, est apparue. La grande lutte entre
la bourgeoisie et le prolétariat consiste à
faire en sorte que la force de travail ne soit
plus une marchandise. En l'état actuel des
choses, il s'agit pour le prolétariat d'exiger
énergiquement - et ce n'est pas seulement une
revendication prolétarienne, mais une
revendication historique - qu'à l'avenir la
force de travail physique ne soit plus une
marchandise. La bourgeoisie a exigé le
libéralisme parce qu'elle ne voulait plus des
anciennes prérogatives aristocratiques, parce
qu'elle ne voulait plus faire du droit une
chose de conquête et d'achat. Le prolétariat
exige l'émancipation de la force de travail du
caractère marchand. Si nous ne voulons pas
laisser subsister quelque chose qui ferait
basculer toute l'Europe centrale et orientale
dans l'état de barbarie, nous devons
aujourd'hui en reconnaître une autre. Si le
prolétariat n'exigeait pas aujourd'hui de
collaborer avec compréhension avec les
travailleurs spirituels, alors il
dépouillerait certes le travail physique de
son caractère marchand, mais la conséquence en
serait qu'il en résulterait à l'avenir une
situation dans laquelle toute force humaine
spirituelle deviendrait une marchandise. Cet
état ne doit pas être atteint, ne doit pas
être provoqué. Il faut saisir le sérieux de la
tâche de telle sorte qu'en même temps que le
travail physique, le travail spirituel,
véritablement spirituel, reçoive son dû/droit.
L'ancienne aristocratie a provoqué l'absence
de droit de l'humain, l'ancienne bourgeoisie a
provoqué l'absence de possession du
prolétariat. Si la conception purement
matérialiste-économique de la question
prolétarienne persistait, il resterait la
déshumanisation de la vie de l'esprit. Nous
nous tenons devant ce danger si ceux qui ont
le cœur et le sens pour la vie de l'esprit ne
se mettent pas sur le terrain de libérer cette
vie de l'esprit elle-même. Et cette vie de
l'esprit ne peut être libérée que si nous
prenons congé de [la dépendance de la] vie de
l'esprit, que j'ai donc caractérisée des
manières les plus différentes, et si nous
provoquons vraiment une nouvelle articulation
de la vie de l'esprit par un conseil culturel
sérieux. Mais la doit être aujourd'hui parlé
honnêtement et ouvertement : L'intérêt est
malheureusement encore trop peu présent sur ce
terrain. Reconnaître qu'il y a là une question
brûlante, c'est la tâche la plus proche, la
plus brûlante. Un conseil de la culture doit
voir le jour.
88
Les tentatives que nous avons faites,
notamment lors d'une réunion hier, n'ont pas
donné de résultats très prometteurs, parce que
les humains n'ont pas encore conscience de ce
qui est en jeu aujourd'hui si nous ne
parvenons pas à mettre le travail spirituel
sur ses propres pieds et à ne pas le laisser
être l'esclave de la vie économique ou
étatique. Il est donc urgent d'éveiller les
cœurs et les esprits dans un avenir proche,
précisément pour un conseil de la culture.
L'apolitisme/le non-politique de nos humains
centre européens, qui s'est malheureusement
manifesté de manière si horrible au cours des
quatre ou cinq dernières années, est ce qui
devrait conduire à la connaissance de soi,
tout de suite dans le domaine spirituel. C'est
ce qui devrait ouvrir l'œil spirituel des
humains sur la manière dont notre vie de
l'esprit a été jusqu'à présent seulement une
vie de l'esprit d'une petite clique, calculée
pour se développer sur le sol de larges masses
qui ne pouvaient pas participer à cette vie de
l'esprit, et qu'il faut aujourd'hui créer une
vie de l'esprit dans laquelle chaque humain
trouve une existence digne de l'humain, non
seulement sur le plan physique, mais aussi sur
le plan spirituel et animique/d'âme. Très
chers présents, si l'on regardait les dégâts
causés par cette vie de l'esprit au cours des
années qui se sont avérées être les décennies
de préparation à la catastrophe mondiale
actuelle, on pouvait vraiment être saisi par
des soucis culturels.
89
On demanda alors :
90
Comment nos enfants seront-ils éduqués au
mieux ?
91
Dans le temps où l'on se targuait de ne pas
vouloir rendre hommage à une quelconque
autorité, les enfants étaient éduqués de telle
sorte que la foi aveugle en l'autorité était
la chose la plus importante, et que l'on ne
pouvait plus du tout juger du rapport entre
cette autorité et la vie. On n'avait ni le
cœur ni le sens pour comprendre, par exemple,
que ce que l'humain assimile comme habitudes
de pensée dans les dernières années de sa vie
de jeunesse, cela imprègne tout son être
humain, que cela constitue tout son être
humain.
92
Très chers participants, il s'agit aujourd'hui
de parler ouvertement, honnêtement et avec
insistance de cette question. Une grande
partie de nos dirigeants actuels s'imprègnent
au lycée des formes de pensée des Grecs et des
Romains, ils s'imprègnent de la manière dont
les Grecs et les Romains pensaient à la vie,
dont les Grecs et les Romains se partageaient
la vie. Seuls ceux qui pratiquaient la
science, l'art, la politique ou la gestion de
l'agriculture étaient dignes d'être des
humains libres. Les autres étaient condamnés à
n'être que des humains non libres, des hilotes
ou des esclaves. La manière dont les humains
vivent s'étend jusqu'à la structure de la
langue que nous acquérons dans notre jeunesse,
jusqu'à la construction des phrases, et pas
seulement jusqu'à la forme des mots/paroles.
Dans les lycées, les membres des cercles
dirigeants absorbent ce qui était viable pour
la vie des Grecs et des Romains, et rien de ce
qui est viable pour notre vie actuelle. Celui
qui dit cela aujourd'hui - et il faut le dire,
parce que seule l'ouverture la plus radicale
peut conduire au véritable salut - est bien
sûr encore considéré comme un fou par un grand
nombre de personnes ; mais ce qui est encore
considéré comme fou aujourd'hui fait partie de
ce dont nous avons besoin pour assainir
l'organisme social. Nous avons besoin
d'humains qui pensent comme la vie actuelle
est, et non comme la vie grecque et romaine
était. C'est là que commence très fortement la
question sociale dans la vie spirituelle.
Interjection : Très juste !
93
Oh, cette vie spirituelle a besoin d'une
transformation fondamentale, et il est très
difficile de trouver dès aujourd'hui une
oreille attentive dans ce domaine parmi les
humains. Mais tant que cette oreille attentive
n'aura pas été trouvée, il n'y aura pas de
salut. Il n'y a pas de solution unilatérale à
la question sociale, mais seulement une
solution triarticulée. À cela appartient qu'on
se place sur le terrain d'une vie de l'esprit
qui naît réellement de la vie. La bonne
volonté en fait partie, pas la mauvaise
volonté inconsciente des tresses.
94
C'est pourquoi il est urgent de créer dans ce
domaine ce que l'on peut appeler un conseil
culturel. Je ne peux que dire qu'un conseil de
la culture me semble être une exigence de tout
premier ordre, car il doit développer une
activité qui nous sauve de ce que le travail
spirituel prend un caractère de marchandise
dans la vie extérieure.
95
Il semble que cette question soit apparentée à
l'autre qui a été posée :
96
Si l'on peut s'attendre à ce que la
transformation de la vie économique dans le
sens d'une sortie de l'État unitaire
s'accomplisse rapidement grâce à
l'organisation du corps de conseils
d'entreprise, comment la vie spirituelle
pourrait-elle alors être rapidement placée sur
elle-même et sa reconstruction attaquée ?
97
Justement par l'être enclin à créer un conseil
culturel et d'étudier à l'intérieur de ce
conseil les exigences nécessaires à la
reconstruction de notre vie de l'esprit. Voilà
ce que j'ai à dire en rapport à ces questions.
98
Vifs applaudissements et battements de mains.
99
Carl Unger : très chers présents, nous avons
reçu toute une série d'autres questions
auxquelles nous répondrons, je l'espère, dans
une soirée ultérieure.
100
Maintenant, il doit nous tenir
particulièrement à cœur de laisser les
dernières paroles de l'honorable orateur nous
pénétrer le cœur. Tout de suite en ces jours,
il y a parmi nous un appel qui porte en lui le
caractère momifié d'une vie de l'esprit
dégradée économiquement : la question de
la galvanisation et de la conservation des
lycées humanistes au sens ancien du terme.
Nous avons entendu dire dans quelle direction
nous devions regarder lorsque nous examinons
les graves conséquences de la vie actuelle, et
nous avons entendu dire où nous devions
attaquer à la vie spirituelle. Et tout de
suite en ces jours-ci que nous avons remarqué
comment à l'impulsion d'une nouvelle vie
spirituelle et artistique a été opposée la
plus grande philistrosité. Très chers
présents, nous devons laisser les paroles que
nous venons d'entendre faire naître en nous de
fortes impulsions qui agissent en vue de
déclencher en nous des forces et une volonté
forte, voire révolutionnaire, pour la vie
spirituelle, dans le sens de la préparation de
la fondation ou de la formation d'un véritable
conseil culturel. Mais celui-ci ne peut se
fonder que sur la liberté, sur la propre
initiative des personnalités individuelles
qui, à partir d'une situation quelconque de la
vie de l'esprit, sont prêtes et capables de
contribuer à une véritable reconstruction de
la vie de l'esprit. Le but de mes paroles est
de déclencher cette initiative personnelle et
d'œuvrer à ce que les personnes présentes
fassent de la publicité pour cette idée et
pour la triarticulation de l'organisme social.
Nous sommes tout d'abord prêts à recevoir des
adresses - et ce soir encore - de
personnalités qui sont prêtes à répondre à
l'appel fort que notre honorable orateur de ce
soir nous a adressé. Je vous prie de me
permettre de vous adresser cet appel, et je
voudrais justement vous demander de laisser
agir en vous de la manière la plus forte
possible les impulsions pour la reconstruction
de la vie de l'esprit et de les mettre en
valeur chez d'autres personnalités.
Avec cela, permettez-moi de clore l'actuelle
assemblée.
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