L’idée
de la tri-articulation traverse l’ensemble de
l’œuvre de Steiner. Elle sera
aussi
appliquée par lui à la question sociale. Il n’y a
donc pas de question
sociale
générale, mais trois différentes. La question
économique, la question
étatique
(vie de droit) et la question culturelle (vie de
l’esprit) se tiennent
chacune
pour elle-même. Si est répondu à la question
économique, cela ne
signifie
encore rien pour la question étatique ou
culturelle'.
«
On voit à partir d’ici que la
«
question sociale
»
s’articule en trois
questions
particulières. Par la première sera à indiquer sur
la forme
saine
de la vie de l’esprit dans l’organisme social; par
la seconde, sera a
regarder
le rapport de travail dans sa correcte
en-articulation/insertion
dans
la vie de la communauté, et comme troisième pourra
se donner
comment
la vie de l’économie devrait oeuvrer dans cette vie
2.»
Mais
Steiner n’a pas fait la distinction entre nation
économique,
état-nation
et
nation
de
culture.
Ces trois mots ne peuvent être trouvés chez lui.
Cela a aussi
sa
bonne raison. Il lui en va d’une autonomisation de
l’économie, de l’état et
de
la culture dans toutes les sociétés, d’une
tri-articulation sociale. Chacun
de
ces domaines devrait se gérer/s’administrer
lui-même, résoudre ses propres
problèmes
lui-même.
Chacun a sa propre logique et devrait aussi la
suivre dans
le
futur. Steiner veut donc rendre attentif sur la
différence entre l’économie,
l’état
et la culture. Il fait alors peu de sens de parler
partout de nation.
J’ai fait cette distinction malgré cela. Je
continuerai aussi à l’utiliser pour
périphraser
les déclarations de Steiner. J’ai deux raisons à
cela. Cela rend
premièrement
possible de jeter un pont vers d’autres recherches
sur le nationalisme.
Si
l’économie, l’état et la culture sont placés sur
leurs propres
pieds,
cela n’exclut pas, deuxièmement, chaque
nationalisme. L’état, peut
1.
[40]Steiner (23), p.26-45 (04 1919).
2.
[41]Steiner (23), p.45 (04 1919).
par
exemple continuer à pratiquer son nationalisme. Il
peut former une unité
politique
différente
qui se différencie d’autres unités politiques. Ce
qu’il ne
peut
plus, c’est tirer à soi les unités culturelles et
économiques. Mais il peut
dessiner
ses
limites politiques propre. Mais, il ne peut pas
forcer que les limites
économiques
et
culturelles s’y tiennent. Elles peuvent toujours
tirer un
«
trait
à
travers la frontière
».
«
Le plus remarquable ( ... ) est que les faits
économiques ont récemment
pris
des formes qui ne se tiennent plus en accord aux
limitations des état.
3
[
... ] Les États devront laisser l’établissement des
relations économiques
aux
personnes
ou groupes de personnes participant à l’économie. Si
par là
les
relations
spirituelles de culture ne devraient pas arriver en
dépendance
sans
reste des intérêts de l’économie, ainsi ces
relations doivent déployer
leur
vie internationale à partir de leurs propres
conditions préalables
4.
[...
] Cela ne sera pas autrement possible que quand les
domaines dans
lesquels
la vie commune de l’esprit règne, donnent des
frontières/limites
sont
relativement
indépendants des limites de domaine qui apparaissent
des
conditions
préalables de la vie de l’économie
5.
»
Le
nationalisme dans le sens d’une tendance à la
communauté totale n’est donc
plus
là. Ce qui reste au plus sont des nationalismes
partiels. Le chemin vers
le
nationalisme
total leur est coupé. Qui veut encore parler de d’état-nation,
par
exemple,
doit tenir compte de ce fait. Un tel
état-nation-
est
et restera un
état-nation.
Il ne n’aspire plus à devenir nation totale. Il en
va de même de la
nation-économique
et
de la nation de
culture.
Dans
le déroulement supplémentaire de ce travail,
j’appellerai ces nationalismes
partiels
de purs nationalismes. Les purs nationalismes sont
plus faciles à
explorer
que les formes mixtes du nationalisme. Ils portent
en effet leur cause
en
eux-mêmes.
Une nation purement culturelle, par exemple, a
exclusivement
des
causes culturelles. Elle ne peut plus être le
résultat, la conséquence d’un
quelque
état-nation
ou nation-économique. Mais comment elle se
comporte à
3.
[42]Steiner
(24), p.22 (07 1919).
4.
[43]Steiner
(24), p.23 (07 1919).
5.
[44]Steiner
(24), p.24-25 (07 1919). Sur la nécessité de
séparer les frontières culturelles
des
frontières d’État, qui n’est pas explicitement
mentionné ici : Steiner (162), pp. 45-46 (24 05
1915) et Steiner (185a), pp. 100-103 (16 11 1918)
(les deux dans l’exemple allemand) ;
Steiner
(23),
p.117-118 (04 1919) (sur l’exemple
austro-hongrois); aussi Steiner (185a),
p.219-220
(24 11 1918) (en prenant l’exemple des élections
judiciaires au-delà des frontières
de
l’État).
d’autres
nations de culture se tient encore ouvert (voir
point 4.2). L’expression nation
purement culturelle signifie seulement qu’une
telle nation ne contient rien
d’autre
que de la culture. Rien n’est
dit avec cela, si cette culture restera pure
d’influences
culturelles étrangères. La plupart des chercheurs
sur le nationalisme
considèrent
cette autonomisation de la culture, de l’état
et de l’économie comme
utopique. Ils remarquent déjà ce que le
nationalisme actuel est comme
enchevêtrement.
Mais
il ne leur vient pas à l’esprit
de chercher des chemins
pour
le démêler. De quelques avantages présumés d’un
tel enchevêtrement, ils
préfèrent
conclure à la nécessité de ce nationalisme6.
Un triste égarement de
la
science, qui se vengera à l’humanité.
Comme
scientifiques, ils veulent avant tout savoir ce en
quoi consiste ce méli-mélo
national.
Mais ici Deutsch est aller assez fondamentalement
à l’œuvre. Dans
son analyse du nationalisme, il arrive déjà en
1953 sur 14 facteurs. Ses
étudiants l’ont
amené jusqu’à
75 facteurs
7.
Mais se demande aussi si des cher-cheurs
actuels peuvent absolument découvrir encore des
facteurs que Deutsch
n’a
pas encore connus
8.
Mais se demande aussi ce que cette science du
désar-roi/de la
confusion apporte de plus qu’une
justification du nationalisme. Mais
qu’adviendra
de l’économie
quand elle est laissée à elle-même? Se
dissout-elle
elle-même
comme
une nation, comme dans le marxisme? Comment s’admi-nistrent
des nations
purement culturelles
et des nations
purement étatiques?
Continuent-elles
à se tenir dans des frontières comme chez Renan et
Meinecke ?
Ou
se dissolvent-elles peut-être en tant que nations
?
Quel
avenir ont les nationalismes, qui survivent tout d’abord
à une introduction
de
la tri-articulation sociale? Ce que Rudolf Steiner
dit à ce sujet est l’un
des
aspects
les plus intéressants de sa science sociale.
4.1 De la
pure nation économique
par les conseils
d’entreprise
à l’économie
mondiale
Steiner a tenu un cycle de
conférences complet sur « l’économie nationale »9 .
Les
auditeurs se sont bientôt demandés ce que le titre
devait être en fait.Qui
veut savoir comment une économie nationale
fonctionne et échange avec
d’autres
économies nationales s’en
va/repart en effet sans rien. Le thème est
seulement
comment une économie mondiale peut fonctionner
10.
6.
[45]
A ces sympathisants du nationalisme je compte
Deutsch, Gellner et Senghaas.
7.
[46]Weiser
(1994), p.129.
8.
[47]Senghaas
(1992) le conteste à Gellner, Anderson et
Hobsbawm.
9.
[48]Steiner
(340), (07 à 08 1922).
«
Le domaine de l’économique mondiale
ne se limite pas à d’autres
choses,
et
cela rend nécessaire qu’on
examine encore de plus exactement certains
processus
économiques qui se distinguent maintenant
indépendamment
des
limites dans la zone économique fermée. Aujourd’hui,
le problème
cardinal
pour la science de l’économie
est de dissoudre la zone économique
fermée,
en de gigantesque zones économiques".
»
Une
économie globale ne peut plus se débarrasser de sa
surproduction par
l’exportation.
Si elle veut éviter les crises de vente, la
production et la consommation
doivent
se couvrir
12.
Steiner n’aurait
guère pu rendre plus clair comment il apprécie le
nationalisme
économique.
Pour
lui, les nations
économiques pures
tendent elles-mêmes à
l’économie
mondiale. Des désignations telles que
«
made in germany
»
ne font
bientôt
plus aucun sens. Cette branche du nationalisme est
donc vouée à la
mort.
Ici Steiner et Marx concordent dans leur
pronostic.
Mais
ce sera différent lorsque les unités économiques
se laissent nationaliser.
Elles
deviennent alors des
«
états commerciaux fermés
»
centralisés
13
. Ici
repose
une ironie du marxisme. Il se croit porté par la
tendance à l’économie mondiale.
Mais par ses nationalisations 14,
il se place pleinement en travers.
Comme
il est économiquement inférieur, sa révolution
mondiale reste limitée
à
une partie du monde. Après un certain temps, ses
états commerciaux sont
tellement
en retard qu’ils
offrent d’excellents
marchés de vente. Le reste du
monde
peut continuer à s’exporter
là sainement pendant un certain temps
sans
avoir à penser selon l’économie
mondiale.
Le
marxisme veut donc abolir le contraste entre les
nations opprimantes et
opprimées 15 ,
mais ne peut que l’approfondir 16.
Steiner se promet déjà plus
de l’
anarcho-syndicalisme, qui veut gérer/administrer l’économie
directement et
non pas par l’état
17.
Le
mouvement
économique des conseils (printemps
1919)
lui est une confirmation de cette orientation de
pensée. Elle montre
qu’avec
le mouvement politique des conseils (automne
1918), l’économie ne
peut
être aidée. Dans les conseils économiques, il voit
la possibilité d’une mise
en
réseaux mondiale. Les conseils d’entreprise
apparus spontanément devront
être
complétés dans ce but par des conseils commerciaux
et de consommation
18.
Il
faut travailler sur un équilibre de la production
et de la consommation
19.
Les
conseils
économiques devraient donc se mettre au diapason
de l’économie
mondiale
dès le départ.
17.
[49]Steiner (340), p.162-163 (03 08
1922) et Steiner (341), p.71-73 (04 08 1922).
18.
[50]Steiner (340), p.163 (03 08
1922).
19.
[51]Steiner (340), p.155-169 (03 08
1922).
20.
(NDT : en référence au livre de
Fichte : L’État commercial fermé)
21.
[52] Comme note 11, p.45.
22.
[53] Comme note 11, p.43.
23.
[54]Steiner (185a), p.168-169 (22 11
1918).
4.2 De la
pure nation de culture par l’individualité
à
la culture mondiale
Encore
plus étonnant est comment Steiner apprécie les
nations purement
culturelles.
Si
elles sont laissées à elles-mêmes, alors elles se
développent à une
culture
mondiale.
«Les
organisations spirituelles des domaine de
pays/secteurs de territoire
particuliers
pourront entrer en des relations les uns avec les
autres, qui se
donneront
seulement de la vie de l’esprit commune de
l’humanité. Dans
cette
relation ne règne aussi aucune distinction entre les
prestations de la
science
internationale entièrement publique et celles
d’autres domaines
spirituels.
Un
domaine spirituel représente aussi le langage propre
à
un
peuple, et tout ce qui se donne immédiatement en
rapport avec la
langue.
La conscience de peuple appartient à ce domaine
(mise en avant
de
Steiner)
»
20.
»
Pour
un penseur monolithique comme Marx, l’économie
mondiale conduit
entièrement
d’elle-même à une
«
littérature mondiale
».
«
À la place des anciennes autosuffisances et
isolements de l’autonomie
locale
et nationale, se présente un échange aux multiples
côtés , une
dépendance
aux multiples côtés des nations les uns avec les
autres. Et,comme
dans la production matérielle, ainsi aussi dans la
spirituelle.
Les
productions
spirituelles des nations particulières deviennent
bien
commun.
L’unilatéralité
et la limitation nationale devient de plus en
plus
impossible,
et des nombreuses littératures nationales et
locales, se
forme
une littérature mondiale.
21
»
24.
[55]Steiner (331), p.265-268 (17 07
1919) et Steiner (334), p.171-172 (19 03 1920).
25.
[56]Steiner (331), p.135-146 (14 06
1919).
26.
[57]Steiner (331), p.80-82 (22 05
1919).
27.
[58]Steiner (23), p.112-113 (04
1919).
Mais
ici Steiner parle de nations de culture, qui ne
sont pas pendantes de
n’importe
quelles nations économiques, mais suivent leur
propre chemin. Elle
ne
se laissent pas expliquer par l’économie, mais
seulement par elles-mêmes
22.
Au
point de départ de l’économie mondiale se tient le
réseautage. Par contre,
le
chemin des nations de
culture
vers la culture mondiale passe par l’individualisation.
Ce n’est pas seulement l’humain particulier, mais
les nations
de
culture
elles-mêmes qui devraient devenir plus
individuelles. Comment les
deux
se distinguent et se laissent quand même
conciliées pourra seulement être
discutée
plus tard (voir point 7.3).
Chaque
humain devrait suivre son chemin culturel
particulier, se développer à
sa
façon. Qui est repu de nationalisme de
culture
peut seulement le saluer. Il
se
demande seulement comment une culture mondiale
devrait émerger ainsi
de
tant d’obstination. Steiner l’explique par ce
qu’il y a seulement un monde
spirituel.
Qui
s’augmente à son propre esprit trouve à ce commun
spirituel. Le
plus
individuel
est en même temps le plus général.
«
La différence entre moi et mes semblables ne repose
absolument pas
dans
ce que nous vivons dans deux mondes de l’esprit
entièrement
différents,
mais
de ce qu’il reçoit d’autres intuitions du monde des
idées
qui
nous est commun que moi. Il veut vivre jusqu’au bout
ses intuitions,
moi
les miennes. Quand nous deux créons vraiment à
partir des idées et
ne
suivons pas d’impulsions extérieures (physiques ou
spirituelles), ainsi
nous
pouvons seulement nous rencontrer dans la même
aspiration, dans
les
mêmes intentions (mises en évidence de Steiner)
23.
»
Chaque
nation de
culture
aussi devrait fournir sa contribution spécifique à
la
culture
mondiale. Cette culture mondiale n’a pas la
permission de se réduire à
ce qui est déjà aujourd’hui
le dénominateur commun de toutes les nations
de
culture et des êtres humains particuliers
24.
Si elle le fait, ainsi en sort une
culture
mondiale au plus triviale.
21.
[59]
Comme note 11, p.30.
22.
[60]Steiner
(24), p.23-25 (07 1919).
23.
[61]Steiner
(4), p.166 (1894) ; plus loin Steiner (73),
p.108-109 (07 11 1917) (l’individu
en
tant qu’état intermédiaire) ; aussi se référant à
l’individuel des peuples : Steiner (54),
p.430-451
(29
03 1906) et Steiner (20), pp. 10-19 (1916).
24.
[62]Steiner
(31), p.417-420 (1901).
«
Chaque peuple, chaque époque, oui, au fond chaque
individu a sa propre25 moralité» . [ ...
] Ce qui est particulier dans chaque être humain,
cela
doit
en sortir et devenir une partie constitutive du
processus d’évolution. Si
on voit à partir de ce particulier que chacun a pour
soi, alors en
reste
seulement
un
«
général
»
entièrement banal, qui ne peut aussi pas
amener l’humanité
plus loin pour un laps de temps. Quelques règles
pratiques
pour
les échanges mutuels, c’est
tout ce qui peut sortir comme
«
commun à tous les bons humains
».
Mais la vie éthique de l’être humain
ne commence au vrai sens du mot que là où les lois
fondées sur
l’utilité
cessent. Et cette vie peut seulement venir du point
central de la
personnalité
et
ne sera jamais le résultat de doctrines implantées.
Il n’y a
pas d’éthique
universellement humaine.
26
».
Une
nation de
culture
peut être dissoute en premier lorsqu’elle
a apporté du
nouveau
au monde, et est devenue ce nouveau bien commun.
La distinction
dans
les nations de
culture
devrait donc être surmontée, mais ainsi qu’elle n’a pas
été en vain. Cela fait en premier sens lorsque la
culture mondiale a été
enrichie
par elle.
À
ma connaissance, Steiner voit ces conditions
remplies seulement dans la
nation
juive de
culture.
En soi, elle s’élèverait
dans le monde de culture, donc
tout d’abord
dans les nations de culture qu’elle
a déjà enrichies. Ce qui l’en empêche
est l’antisémitisme
27.
Cette
évaluation elle-même maints adversaires de Steiner
la tienne pour anti-sémite.
Je la vois plutôt comme une invitation à
travailler ainsi sur sa propre
culture
nationale
afin qu’elle
remplisse bientôt cette condition. Et Steiner me
semble
avoir agi d’après
cela.
25.
[63]Steiner
(31), p.165 (1892).
26.
[64]Steiner
(31), p.170-171 (1892).
27.
[65]Steiner
(31), p.409 (1901). Pour des critiques
supplémentaires de l’antisémitisme p.196-201
(il y a aussi la critique du sionisme d’État)
+ 221-231 + 276-281 + 360-367 +
378-420
+ 640 (1897-1901), Steiner (185), p.136- 137
(1918) et Steiner (353), p.201-205 (08
05
1924) (il y a aussi la critique de l’état
sioniste et de l’endogamie).
Aussi la figure de
Simon
dans les drames mystérieux: Steiner (14), Vol.1,
p.211-241 (1911).
4.3 Du pur
état-nation par la démocratie au droit
du
monde/mondial
Des
purs états-nation
Steiner attend qu’ils
tendront au conservatisme28.
Cela
sonne
assez désagréable. Quel est le coût total d’une
tri-articulation sociale,
si
cela ne rend pas une fois les États
plus progressistes? La question est déjà
justifiée.
Mais
elle ne semble rien avoir à faire avec le
nationalisme.
La
chose se présente différemment quand devient clair
ce qui devrait être
conservé.
A cela appartiennent entre autre les frontières d’état.
Le conserva-tisme
signifie ici pas seulement la défense du propre
territoire, mais aussi la
renonciation
à la conquête de territoires étrangers. Il
deviendra alors com-préhensible
pourquoi
Steiner a loué Wilhelm II pour son conservatisme
en
1888.
Dans son discours inaugural, il avait proclamé qu’il
ne voulait mener
aucune
guerre d’agression,
mais exclusivement des défensives. Cette retenue
était
à peine à attendre d’un
militaire enthousiaste
29.
Inversement, la social-démocratie
allemande s’est
montrée plus conservatrice que prévu depuis le
déclenchement
de
la guerre
30.
Ce qu’il
veut dire plus précisément, Steiner
ne l’explique
pas en 1917. On peut y voir une référence aux paix
de château.
La
lutte de classe a été reportée pour soutenir une
prétendue guerre défen-sive. D’un
parti de travailleurs orienté sur l’international,
on l’aurait
à peine
attendu.
Une
tri-articulation sociale contribue donc à la
stabilisation des frontières
d’état.
La distinction en différents
états-nation
devrait être préservée. Cela
signifie-t-il
que
le nationalisme d’Etat,
contrairement aux nations
économiques
et
aux nations de
culture,
ne tend pas à l’auto-dissolution?
Un
temps durant, j’ai
été convaincu de cela. Il me semblait qu’avec l’Etat, aucun
internationalisme pouvait être fait mais seulement
du nationalisme.
Mais
Steiner le voit autrement.
Une
chose sont les frontières d’état, l’autre
est la cohérence en contenu, respec-tivement
la proximité entre les législations respectives.
Et ici Steiner part de
ce
que l’introduction d’une
tri-articulation sociale conduirait à un
rapproche-ment.
Cela repose en que son
pur état-nation n’est
pas seulement conservateur,
28.
[66]Steiner
(24), p.350+370-372 (07 1917).
29.
[67]Steiner
(31), p.130-134 (1888), plus tard il devient déjà
plus critique.
30.
[68]Steiner
(24), p.350 (07 1917).
mais
aussi encore démocratique. Après le déclenchement
de la révolution de
novembre,
Steiner parle même en rapport à l’état seulement
encore de celui-là
(comme)
un idéal. Il se promet, de tels purs états, des
statuts internationaux
de
droit qui vont au-delà de ce que la société des
Nations – et en fait aussi les
actuelles
Nations
Unies –—
pourraient
respectivement fournir
31.
4.4 La
totalité du monde à travers une
tri-articulation
sociale
Selon
Steiner des nations de
pures culture,
des
états-nations
et des nations
économiques
trouvent d’eux-mêmes leur propre chemin pour
sortir du nationalisme.
Mais
cette universalité ne se laisse transférée de
l’une sur l’autre.
C’est
en particulier une illusion de croire que la
tendance progressant de
l’économie
actuelle à l’économie mondiale s’exerce
automatiquement sur les
états,
et encore bien moins les cultures. Tout au
contraire. Une telle nation
de
culture,
tombée sous pression étrangère, réagit alors au
mieux avec un
isolationnisme
qui, avant tout, lui est dommageable. La même
chose vaut pour
l’
état-nations.
C’est
tout de suite cette évolution qui menace
actuellement en Europe. Il
est
tenté de parvenir à une politique commune
par-dessus une unification
économique.
Ce qui menace alors, c’est la rechute dans
l’extrémisme national.
Cela
est d’autant plus irrationnel, alors que
cultures et états peuvent s’accorder
d’eux-mêmes.
Ici, l’humanité est gaspillée et transformée
en son contraire.
Qu’est
donc une nation pour Steiner ? Il utilise
le concept positivement seulement
dans le sens de culture. Par son refus de
l’assimiler à l’État, il pose les
bases
pour une différenciation qui donne aux
deux – tout comme à l’économie
-
la possibilité de grandir au-delà de leur
nationalisme respectif.
.
31.
[69] Steiner (332a), p.194-198, (30 10 1919)
|
Die Idee der Dreigliederung zieht sich durch das
ganze Werk Steiners. Sie wird von ihm auch auf die soziale Frage
angewendet. Es gibt demnach keine allgemeine, sondern drei unterschiedliche
soziale Fragen. Wirtschaftliche Frage, staatliche Frage (Rechtsleben) und
kulturelle Frage (Geistesleben) stehen jede für sich. Wird die wirtschaftliche Frage
beantwortet, so heißt dies noch nichts für die staatliche und die kulturelle
Frage 1.
"Man sieht [... ] hieraus, daß die
"soziale Frage" sich in drei besondere Fragen gliedert. Durch die erste wird auf
die gesunde Gestalt des Geisteslebens im sozialen Organismus zu deuten
sein; durch die zweite wird das Arbeitsverhältnis in seiner rechten
Eingliederung in das Gemeinschaftsleben zu betrachten sein; und als drittes
wird sich ergeben können, wie das Wirtschaftsleben in diesem Leben
wirken soll 2."
Die Unterscheidung zwischen Wirtschaftsnation, Staatsnation und Kulturnation hat Steiner aber nicht gemacht. Diese drei
Worte sind bei ihm nicht zu finden. Es hat auch seinen guten Grund. Ihm geht
es um eine Verselbständigung von Wirtschaft, Staat und Kultur in allen
Gesellschaften, um eine soziale Dreigliederung. Jedes dieser Gebiete soll
sich selbst verwalten, seine Probleme selbst lösen. Es hat jedes seine eigene
Logik und soll ihr in Zukunft auch folgen. Steiner will also auf den
Unterschied von Wirtschaft, Staat und Kultur aufmerksam machen. Es macht dann wenig
Sinn, überall von Nation zu reden.
Diese Unterscheidung habe ich trotzdem
gemacht. Ich werde sie auch weiter benutzen, um die Aussagen Steiners
umzuschreiben. Dazu habe ich zwei Gründe. Es macht es erstens möglich, eine
Brücke zur sonstigen Nationalismus-Forschung zu schlagen. Werden Wirtschaft,
Staat und Kultur auf die eigenen Füße gestellt, so schließt es zweitens
nicht jeden Nationalismus aus. Der Staat
1.
[40]Steiner (23), S.26-45 (04 1919).
2.
[41]Steiner (23), S.45 (04 1919).
zum Beispiel kann seinen Nationalismus
weiter treiben. Er kann eine politische Einheit bilden, die sich von anderen
politischen Einheiten unterscheidet. Was er nicht mehr kann, ist, die kulturelle
und wirtschaftliche Einheit nach sich ziehen. Er kann seine politischen Grenzen
ziehen. Er kann aber nicht erzwingen, daß sich die wirtschaftlichen und
kulturellen Grenzen daran halten. Sie können ihm jederzeit einen "Strich durch die
Grenze" ziehen.
"Am auffälligsten ( .... ) ist, daß die
wirtschaftlichen Tatsachen in der neuesten Zeit Gestalten angenommen haben,
die mit den Staatenabgrenzungen nicht mehr im Einklange stehen. 3 [ ... ] Die Staaten werden die Herstellung der Wirtschaftsbeziehungen den
an der Wirtschaft beteiligten Personen oder Personengruppen
überlassen müssen. Sollen dadurch nicht die geistigen Kulturbeziehungen in
restlose Abhängigkeit kommen von den Wirtschaftsinteressen, so müssen
diese Beziehungen aus ihren eigenen Voraussetzungen heraus ihr
internationales Leben entfalten 4. [... ] Das wird nicht anders möglich sein,
als wenn sich die Gebiete, in denen gemeinsames Geistesleben herrscht,
Grenzen geben, die relativ unabhängig sind von den Gebietsgrenzen,
die aus den Voraussetzungen des Wirtschaftslebens entstehen 5."
Nationalismus im Sinne von Tendenz zur
totalen Gemeinschaft gibt es also nicht mehr. Was höchstens übrigbleibt, sind
Teilnationalismen. Der Weg zum Totalnationalismus ist ihnen abgeschnitten. Wer
noch zum Beispiel von Staatsnation sprechen will, muß diese Tatsache
berücksichtigen. Eine solche Staatsnation ist und bleibt Staatsnation. Sie strebt nicht mehr dazu,
Totalnation zu werden. Dasselbe gilt für die Wirtschaftsnation und die Kulturnation.
Diese Teilnationalismen werde ich im
weiteren Verlauf dieser Arbeit reine Nationalismen nennen. Reine Nationalismen sind leichter zu erforschen
als Mischformen des Nationalismus. Sie tragen
nämlich ihre Ursache in sich selbst. Eine rein kulturelle Nation zum Beispiel hat ausschließlich
kulturelle Ursachen. Sie kann nicht mehr das Ergebnis, die
Folge irgendwelcher Staatsnation oder
3.
[42]Steiner (24), S.22 (07 1919).
4.
[43]Steiner (24), S.23 (07 1919).
5.
[44]Steiner (24), S.24-25 (07 1919). Zur
Notwendigkeit einer Verselbständigung der Kulturgrenzen von den Staatsgrenzen, die
hier nicht ausdrücklich erwähnt wird : Steiner (162), S.45-46 (24 05 1915) und Steiner (185a), S.100-103 (16 11 1918) (beide am
deutschen Beispiel) ; Steiner (23), S.117-118 (04 1919) (am
österreich-ungarischen Beispiel) ; ferner Steiner (185a), S.219-220 (24 11 1918) (am
Beispiel der Richterwahl über Staatsgrenzen hinweg).
Wirtschaftsnation sein. Wie sie sich zu anderen kulturellen Nationen verhält, steht aber noch offen (siehe Punkt 4.2).
Der Ausdruck rein kulturelle Nation meint nur, daß eine solche Nation nichts
anderes enthält als Kultur. Darüber ob diese Kultur rein von fremden
kulturellen Einflüssen bleiben wird, ist damit nichts gesagt. Die meisten
Nationalismus-Forscher halten diese Verselbständigung von Kultur, Staat und Wirtschaft für
utopisch. Sie merken schon, was für ein Mischmasch der heutige
Nationalismus ist. Ihnen fällt es aber nicht ein, Wege zu seiner Entmischung zu suchen.
Von einigen angeblichen Vorteilen solcher Mischung schliessen sie lieber auf
die Notwendigkeit dieses Nationalismus 6 Ein trauriger Irrweg der Wissenschaft,
der sich an die Menschheit rächen wird. Als Wissenschaftler wollen
sie vor allem wissen, woraus dieses nationale Allerlei besteht. Hier ist aber
Deutsch ziemlich gründlich zu Werke gegangen. In seiner Analyse des
Nationalismus kommt er schon 1953 auf 14 Faktoren. Seine Schüler haben es bis auf
75 Faktoren gebracht 7. Es fragt sich, ob heutige Forscher überhaupt noch
Faktoren entdecken können, die Deutsch nicht schon gekannt hat 8. Es fragt sich aber auch, was diese
Wissenschaft der Verwirrung mehr bringt als eine
Rechtfertigung des Nationalismus. Was wird aber aus der Wirtschaft, wenn sie sich
selbst überlassen ist ? Löst sie sich als Nation selbst auf, wie beim Marxismus? Wie
verhalten sich rein kulturelle Nationen und rein staatliche Nationen? Halten sie sich weiter in
Grenzen wie bei Renan und Meinecke ? Oder lösen sie
sich vielleicht als Nationen auf?
Welche Zukunft haben die Nationalismen,
die eine Einführung der sozialen Dreigliederung zunächst überleben? Was
Rudolf Steiner dazu sagt, gehört zu den interessantesten Aspekte seiner
Sozialwissenschaft.
4.1 Von der reinen Wirtschaftsnation über die Betriebsräte zur Weltwirtschaft
Über "Nationalökonomie" hat Steiner einen
ganzen Vortragszyklus gehalten 9. Die Zuhörer haben sich bald gefragt, was
der Titel eigentlich soll. Wer wissen will, wie eine nationale Wirtschaft
funktioniert und mit anderen nationalen Wirtschaften tauscht, geht nämlich
leer aus. Thema ist allein, wie eine Weltwirtschaft funktionieren kann 10.
6.
[45] Zu diesen Sympathisanten des
Nationalismus rechne ich Deutsch, Gellner und Senghaas.
7.
[46]Weiser (1994), S.129.
8.
[47]Senghaas (1992) spricht es Gellner,
Anderson und Hobsbawm ab.
9.
[48]Steiner (340), (07 bis 08 1922).
"Das Weltwirtschaftsgebiet grenzt an
nichts anderes an, und das macht notwendig, daß man noch genauer auf
gewisse wirtschaftliche Vorgänge hinschaut, die sich unabhängig von den
Grenzen innerhalb des geschlossenen Wirtschaftsgebietes nun
herausstellen. Es ist heute das Kardinalproblem für die
Wirtschaftswissenschaft das des geschlossenen Wirtschaftsgebietes,
Riesenwirtschaftsgebietes, zu lösen "."
Eine globale Wirtschaft kann ihre
Überproduktion nicht mehr durch Export loswerden. Will sie Absatzkrisen
vermeiden, so müssen sich Produktion und Konsum decken 12.
Steiner hätte kaum deutlicher machen
können, wie er den Wirtschaftsnationalismus einschätzt. Für ihn tendieren reine Wirtschaftsnationen von selbst zur Weltwirtschaft. Bezeichnungen wie made in
germany machen bald keinen Sinn mehr. Dieser Zweig des Nationalismus ist
also dem Tod geweiht. Hier stimmen Steiner und Marx in ihrer Prognose
überein.
Anders wird es aber, wenn sich die
wirtschaftlichen Einheiten verstaatlichen lassen. Sie werden dann zu
zentralistischen "Geschlossenen Handelstaaten." Hier liegt eine Ironie des Marxismus. Er
glaubt sich von der Tendenz zur Weltwirtschaft getragen. Durch seine
Verstaatlichungen 13, stellt er sich ihr aber völlig quer. Da er wirtschaftlich
unterlegen ist, bleibt seine Weltrevolution auf einen Teil der Welt beschränkt. Nach
einiger Zeit sind seine Handelstaaten so rückständig, daß sie ausgezeichnete
Absatzmärkte bieten. Der Rest der Welt kann sich noch eine Zeit lang
dorthin gesund exportieren, ohne weltwirtschaftlich denken zu müssen.
Der Marxismus will also den Gegensatz
zwischen unterdrückenden und unterdrückten Nationen aufheben 14, kann ihn aber nur vertiefen15. Steiner verspricht sich schon mehr vom
Anarcho-Syndikalismus, der die Wirtschaft direkt und nicht vom Staat aus verwalten
will 16.
Die wirtschaftliche Rätebewegung (Frühjahr 1919) ist ihm eine
Bestätigung dieser Denkrichtung. Sie zeigt, daß mit der politischen Rätebewegung
(Herbst 1918) der Wirtschaft nicht zu helfen ist. In den Wirtschaftsräten sieht
er die Möglichkeit einer weltweiten Vernetzung. Die spontan entstandenen
Betriebsräte müssen zu diesem Zweck um Handels- und Konsumräte ergänzt werden 17. Es soll auf einen Ausgleich von Produktion und Konsumtion
hingearbeitet werden 18. Die Wirtschaftsräte sollen sich also von vornherein auf
Weltwirtschaft einstellen.
10.
[49]Steiner (340), S.162-163 (03 08 1922)
und Steiner (341), S.71-73 (04 08 1922).
11.
[50]Steiner (340), S.163 (03 08 1922).
12.
[51]Steiner (340), S.155-169 (03 08 1922).
13.
[52]Wie Fußnote 11, S.45.
14.
[53] Wie Fußnote 11, S.43.
15.
[54]Steiner (185a), S.168-169 (22 11
1918).
16.
[55]Steiner (331), S.265-268 (17 07 1919)
und Steiner (334), S.171-172 (19 03 1920).
4.2 Von der reinen Kulturnation über die
Individualität zur Weltkultur
Schon erstaunlicher ist, wie Steiner rein kulturelle Nationen einschätzt. Werden sie sich selbst überlassen, dann
entwickeln sie sich zur Weltkultur.
"Die geistigen Organisationen der
einzelnen Landesgebiete werden zueinander in Beziehungen treten können, die
nur aus dem gemeinsamen Geistesleben der Menschheit selbst sich
ergeben. [... ] In dieser Beziehung herrscht auch kein Unterschied
zwischen den Leistungen der ganz offenbar internationalen Wissenschaft und
denjenigen anderer geistiger Gebiete. Ein geistiges Gebiet stellt
ja auch die einem Volke eigene Sprache dar und alles, was sich in
unmittelbaren Zusammenhange mit der Sprache ergibt. Das Volksbewußtsein
selbst gehört in dieses Gebiet (Hervorhebung von Steiner) 19."
Für einen monolitischen Denker wie Marx
führt die Weltwirtschaft ganz von selbst zu einer "Weltliteratur".
"An die Stelle der alten lokalen und
nationalen Selbstgenügsamkeit und Abgeschlossenheit tritt ein allseitiger
Verkehr, eine allseitige Abhängigkeit der Nationen voneinander. Und wie in
der materiellen, so auch in der geistigen Produktion. Die geistigen
Erzeugnisse der einzelnen Nationen werden Gemeingut. Die nationale
Einseitigkeit und Beschränktheit wird mehr und mehr unmöglich, und aus den
vielen nationalen und lokalen Literaturen bildet sich eine Weltliteratur20."
17.
[56]Steiner (331), S.135-146 (14 06 1919).
18.
[57]Steiner (331), S.80-82 (22 05 1919).
19.
[58]Steiner (23), S.112-113 (04 1919).
Hier spricht aber Steiner von Kulturnationen, die nicht im Schlepptau
irgendwelcher Wirtschaftsnationen hängen, sondern ihrem eigenen Weg
folgen. Sie lassen sich nicht durch die Wirtschaft,
sondern nur durch sich selbst erklären 21.
Am Ausgangpunkt der Weltwirtschaft steht
die Vernetzung. Der Weg der Kulturnationen zur Weltkultur geht dagegen über
die Individualisierung. Nicht nur der Einzelmensch, sondern die Kulturnationen selbst sollen individueller werden. Wie beides sich unterscheiden und
doch vereinbaren läßt, kann erst später besprochen werden (siehe Punkt
7.3).
Jeder Mensch soll seinen eigenen
kulturellen Weg gehen, sich auf seine eigene Art entwickeln. Wer den Kulturnationalismus satt hat, kann es nur
begrüßen. Er fragt sich nur, wie aus so viel Eigensinn
eine Weltkultur entstehen soll. Steiner erklärt es dadurch, daß es nur eine
geistige Welt gibt. Wer sich zum eigenen Geist steigert, findet zu diesem
gemeinsamen Geistigen. Das Individuellste ist zugleich das Allgemeinste.
"Der Unterschied zwischen mir und meinem
Mitmenschen liegt durchaus nicht darin, daß wir in zwei ganz
verschiedenen Geisteswelten leben, sondern daß er aus der uns gemeinsamen
Ideenwelt andere Intuitionen empfängt als ich. Er will seine
Intuitionen ausleben, ich die meinigen. Wenn wir beide wirklich aus der Idee
schöpfen und keinen äußeren (physischen oder geistigen) Antrieben folgen,
so können wir uns nur in dem gleichen Streben, in denselben Intentionen
begegnen (Hervorhebungen von Steiner) 22."
Auch jede Kulturnation soll ihren spezifischen Beitrag zur
Weltkultur leisten. Diese Weltkultur darf sich nicht auf das
reduzieren, was schon heute gemeinsamer Nenner aller Kulturnationen und Einzelmenschen ist 23. Macht sie es, so kommt eine höchst triviale Weltkultur
heraus.
20.
[59] Wie Fußnote 11, S.30.
21.
[60]Steiner (24), S.23-25 (07 1919).
22.
[61]Steiner (4), S.166 (1894) ; ferner Steiner (73), S.108-109 (07 11 1917) (das Individuelle als Zwischenzustand ) ; auch
bezogen auf das Individuelle der Völker : Steiner (54), S.430-451 (29 03 1906) und Steiner (20), S.10-19 (1916).
23.
[62]Steiner (31), S.417-420 (1901).
"Jedes Volk, jedes Zeitalter, ja im Grunde
jedes Individuum hat seine eigene Sittlichkeit 24. [... ] Was in jedem Menschen Besonderes
steckt, das muß aus ihm heraustreten und ein
Bestandteil des Entwicklungsprozesses werden. Sieht man von diesem
Besonderen ab, das jeder für sich hat, dann bleibt nur ein ganz banales
"Allgemeines" zurück, das die Menschheit auch nicht um eine Spanne
weiterbringen kann. Ein paar Zweckmäßigkeitsregeln für den
gegenseitigen Verkehr, das ist alles, was da als "allen guten Menschen
Gemeinsames" herauskommen kann. Das im eigentlichen Sinne ethische Leben
des Menschen fängt aber da erst an, wo diese auf Nützlichkeit
begründeten Gesetze aufhören. Und dieses Leben kann nur aus dem
Mittelpunkte der Persönlichkeit stammen und wird nie das Ergebnis
eingepflanzter Lehrsätze sein. Eine allgemein-menschliche Ethik gibt es nicht 25."
Eine Kulturnation darf sich erst auflösen, wenn sie
der Welt Neues gebracht hat, und dieses Neue Allgemeingut geworden
ist. Die Unterscheidung in Kulturnationen soll also überwunden werden, aber
so, daß sie nicht umsonst gewesen ist. Sie macht erst Sinn, wenn die
Weltkultur dadurch bereichert worden ist.
Meines Wissens sieht Steiner diese
Bedingungen nur bei der jüdischen Kulturnation erfüllt. Von sich aus würde sie in
die Weltkultur aufgehen, also zunächst in die Kulturnationen, die sie schon bereichert hat.
Was sie davon abhält, ist der Antisemitismus 26.
Diese Einschätzung selbst halten manche Gegner
Steiners für antisemitisch. Ich sehe es eher als Aufforderung, so an
der eigenen nationalen Kultur zu arbeiten, daß sie bald auch diese
Bedingung erfüllt. Und danach scheint mir Steiner gehandelt zu haben.
24.
[63]Steiner (31), S.165 (1892).
25.
[64]Steiner (31), S.170-171 (1892).
26.
[65]Steiner (31), S.409 (1901). Zur
weiteren Kritik des Antisemitismus S.196-201 (dort auch Kritik des Staatszionismus)
+221-231+276-281+360-367+378-420+640 (1897 bis 1901), Steiner (185), S.136-137 (1918) und Steiner (353), S.201-205 (08 05 1924) (dort auch Kritik des Staatszionismus und Endogamie). Ferner die Gestalt des Simons in den Mysteriendramen : Steiner (14), Bd. 1, S.211-241 (1911).
4.3 Von der reinen Staatsnation über
die Demokratie zum Weltrecht
Von reinen Staatsnationen erwartet Steiner, daß sie zum
Konservatismus neigen werden 27. Es klingt ziemlich ernüchternd. Was soll
der ganze Aufwand einer sozialen Dreigliederung, wenn es die
Staaten nicht einmal progressiver macht ? Die Frage ist schon berechtigt. Mit dem
Nationalismus scheint sie aber nichts zu tun zu haben.
Die Sache stellt sich anders dar, wenn
klar wird, was konserviert werden soll. Dazu gehören unter anderem die
Staatsgrenzen. Konservatismus heißt hier nicht nur Verteidigung des eigenen
Territoriums, sondern auch Verzicht auf die Eroberung fremder Territorien. Es wird
dann verständlich, warum Steiner 1888 Wilhelm II. für seinen Konservatismus
lobt. In seiner Antrittsrede hatte dieser verkündet, keine Angriffs- sondern
ausschließlich Verteidigungskriege führen zu wollen. Von einem begeisterten Militär
ist eine solche Zurückhaltung kaum zu erwarten gewesen 28. Umgekehrt hat sich die deutsche
Sozialdemokratie seit Kriegsausbruch konservativer gezeigt als
erwartet 29. Was er genauer damit meint, führt Steiner 1917 nicht aus. Man
kann darin einen Hinweis auf den Burgfrieden sehen. Der Klassenkampf ist
aufgeschoben worden, um einen vermeintlichen Verteidigungskrieg zu
unterstützen. Von einer international orientierten Arbeiterpartei haben es die
Außenstehenden kaum erwartet.
Eine soziale Dreigliederung trägt also zur
Stabilisierung der Staatsgrenzen bei. Die Unterscheidung in verschiedenen Staatsnationen soll erhalten bleiben. Heißt es, daß der Staatsnationalismus im Gegensatz zu den Wirtschaftsnationen und Kulturnationen nicht zur Selbstauflösung neigt ?
Eine Zeit lang bin ich davon überzeugt
gewesen. Mir schien, daß mit dem Staat kein Internationalismus, sondern nur
Nationalismus zu machen sei. Steiner sieht es aber anders.
Das eine sind die Staatsgrenzen, das
andere ist die inhaltliche Übereinstimmung, beziehungsweise Nähe zwischen den
jeweiligen Gesetzgebungen. Und hier geht Steiner davon aus, daß die
Einführung einer sozialen Dreigliederung zu einer Annäherung führen würde.
Dies liegt daran, daß seine reine
27.
[66]Steiner
(24),
S.350+370-372 (07 1917).
28.
[67]Steiner
(31),
S.130-134 (1888), plus tard il devient déjà plus
critique.
29.
[68]Steiner
(24),
S.350 (07 1917).
Staatsnation nicht nur konservativ, sondern auch
noch demokratisch ist. Nach dem Ausbruch der Novemberrevolution
spricht Steiner sogar bezüglich des Staates nur noch von diesem einem Ideal.
Von solchen reinen Staaten verspricht er sich internationale Rechtssatzungen,
die über das hinausgehen, was der damalige Völkerbund –— und eigentlich auch die heutigen Vereinten
Nationen – leisten könnte beziehungsweise leisten
können 30.
4.4 Totalität der Welt durch eine
soziale Dreigliederung
Laut Steiner finden also reine Kulturnationen, Staatsnationen und Wirtschaftsnationen von selbst ihren eigenen Weg aus
dem Nationalismus heraus. Diese Universalität läßt sich aber nicht
von der einen auf die andere übertragen.
Es ist insbesondere eine Illusion zu
glauben, daß die fortgeschrittene Tendenz der heutigen Wirtschaft zur Weltwirtschaft
sich automatisch auf die Staaten, geschweige denn auf die Kulturen auswirkt.
Ganz im Gegenteil. Eine solche unter fremdem Druck geratene Kulturnation reagiert dann bestenfalls mit einem Isolationismus, der vor allem ihr
selbst schadet. Dasselbe gilt für die Staatsnation.
Gerade diese Entwicklung droht heute in
Europa. Es wird versucht über eine wirtschaftliche Einigung zu einer
gemeinsamen Politik zu kommen. Was dann droht, ist der Rückfall in den
nationalen Extremismus. Dies ist um so widersinniger, als Kulturen und Staaten
sich von selbst ganz gut einigen könnten. Hier wird Menschlichkeit
verschwendet und in ihr Gegenteil gekehrt. Was ist also für Steiner eine Nation?
Positiv nutzt er den Begriff nur im Sinne von Kultur. Durch seine Ablehnung, sie mit
dem Staat gleichzusetzen, legt er die Grundlage für eine Differenzierung,
die ihnen beiden — sowie der Wirtschaft - die Möglichkeit gibt, über ihren
jeweiligen Nationalismus hinauszuwachsen. .
30.
[69] Steiner (332a), S.194-198, (30 10 1919)
|