triarticulation

Institut pour une triarticulation sociale
(contenu spécifique au site français)
Conditions d'utilisation.

Accueil

 

Deutsch English Dutch Skandinavisk Français Italiano Español Português (Brasileiro) Russisch
Recherche
 contact   BLOG  impressum 

Agriculture et industrie

 Nouvel ordre du droit du sol
comme exigence sociale du présent

 

précédent

DE CONFÉRENCES EN 1917 ET 1918

 

Le 31 juillet 1917, Rudolf Steiner parla à Berlin de "Vergessene Töne im Geistesleben" (Les sons oubliés dans la vie de l’esprit) (première conférence dans le cycle « Le Karma du Materialisme »). A partir d'une vue approfondie de l'engrenage irréaliste et infertile des politiciens internationaux, en particulier allemands - qui n'ont pas amenées en l’état une fin à la guerre mondiale de plus en plus insensée - il a dit :

 

... Le salut de notre temps peut seulement venir par cela que, tout de suite en référence à tout ce qui devrait féconder la vie sociale, la vie de droit, la vie de l'Etat - qu'en rapport à tout cela, interviennent des pensées telles qu’elle se tiennent en un pendant vivant avec le monde spirituel. Mais peu d’humains veulent encore croire cela aujourd'hui ... On remarque, quand on parle de l'esprit aujourd'hui aux humains, qu'ils se défendent ... Les humains ne veulent pas avouer qu'ils pensent du mort, pensent de l’Ahrimanien. Et à cause de cela, ils ne le laissent pas venir jusqu’aux pensées... La peur est ce qui retient aujourd'hui les humains de se dresser/hisser de la pure réflexion à la pensée productive, qui seule peut être là si elle est inspirée – aimerait-elle aussi être inconsciemment inspirée - des mondes spirituels. Nous voyons donc qu'à notre époque, derrière toute misère restante, vit encore une toute autre chose : rien de moindre vit à notre époque - et voudra vivre toujours plus, partant de certains cercles - que la lutte contre l'esprit......

... nous pourrions mentionner beaucoup de choses dans le présent qui, dans la différenciation des rapports sociaux particulier, nous rendrait attentif sur quelles impulsions vivent en fait dans le présent, dans lequel nous nous tenons au beau milieu. Je veux tout d'abord mentionner deux impulsions de notre époque :

L'une des impulsions est celle qui vit chez des humains tels, qu’ils sont principalement pendant à fonds et sols/au foncier. Nous n'avons qu'à aller à l'Est, ainsi nous trouvons comment là-bas les humains sont de plus en plus pendants aux fonds et sols. Si nous allons plus à l'Ouest, nous trouvons plus ces rapports développés- l'Européen central a donc tout de suite traverser un développement/une évolution rapide dans cette direction au cours des dernières décennies, de l’être dépendant du sol à l'émancipation du sol -, nous entrons toujours de plus en plus dans les rapports de l'émancipation du sol. Les paysans vivent ensemble avec le sol, les citadins s'émancipent du sol. Les ruraux deviennent des agriculteurs, les citadins deviennent des industriels. Agriculteur - industriel a pris un tout autre sens au cours de notre décennie que dans des temps plus reculés. - Oui, c'est déjà difficile de s'occuper de telles choses parce qu'on les rend absolues. Mais ce n'est pas cela qui est pensé, mais c'est une caractéristique des choses qui est pensée. Vous voyez : les deux courants sont dans l’évolution de l'humanité, et nous nous tenons tous au milieu de celle-ci. Car, que nous fassions ceci ou cela, d'un côté ou de l'autre, nous sommes pendant ensemble à l'un de ces courants de l'humanité. Les deux courants dans l’évolution de l'humanité - certainement, en eux-mêmes ils sont bons. Mais sous l'influence des impulsions, telles que nous les avons dans le présent, ils dégénèrent. L'agraire/l’agrarien dégénère de ne pas vouloir monter à l'esprit, rester sous l'esprit, grandir avec ce qui n'est pas encore esprit, ne pas laisser l'esprit se déployer. L'humain industriel dégénère vers l'autre côté ; il perd la connexion/le pendant avec la base naturelle de l'esprit ; il se vit dans la pure abstraction, dans le pur concept abstrait, dans le concept dilué. De nos jours, l'agraire est en danger d'étouffer, parce que le monde dans lequel il se vit a trop peu d'esprit. L'industriel est dans l'autre danger : il vit dans une certaine mesure comme - si je peux utiliser la comparaison physique - comme quelqu'un qui vit dans de l'air trop dilué – ainsi il vit dans un esprit dilué, dans un esprit abstrait, dans des concepts qui ne sont plus reliés à une quelque réalité.

 

(Pour une meilleure compréhension de ce qui suit, veuillez vous référer aux remarques de la page 154.)

Ce sont tout de suite les côtés d’ombre de notre temps : d'un côté l'être agricole/agrarien, de l'autre côté l'être industriel. Par conséquent, nous voyons que l'agraire d'aujourd'hui devient très facilement le haineux de l'esprit. Parce qu'on ne peut s'arrêter sans participer à l’évolution, on fuit l'esprit, on reste dans la nature, on descend sous la nature. On entre alors en relation avec ces démons qui font vraiment de soi/de vous un détesteur de l'esprit, on entre en relation avec les démons ahrimaniens et on développe ensuite des concepts de vision du monde/façon de voir le monde qui sont complètement imprégnés/parcouru par la démonologie ahrimannienne. - Si l'on se développe en tant qu'être humain complètement absorbé par la vie industrielle, dans l'abstraction des concepts qui alors suit, ainsi on arrive à une sorte de - mais maintenant pas dans le sens de Nietzsche – surhumanité ; c'est-à-dire, on entre dans le monde luciférien 1). Ahriman vous remet aux forces de Lucifer, et on abreuve sa force avec des émotions lucifériennes, ses concepts avec des émotions lucifériennes. Les concepts agraires deviennent très facilement quelque chose de brutal ; les concepts industriels deviennent très facilement quelque chose d'abstraitement fonceur. Ce sont des phénomènes bien réels et concrets de notre temps.

Toutes ces choses sont sérieuses, et elles nous montrent que nous pouvons en fait seulement comprendre le présent quand nous prenons comme aide des concepts de la science de l’esprit. Les humains doivent vivre ensemble ; mais ils peuvent seulement vivre ensemble s'ils poncent/abrasent leurs unilatéralités, s'ils trouvent un lien/un pendant/un contexte. Certes, il doit y avoir aussi bien des agriculteurs que des industriels. Mais parce qu'à l'époque où les Evangiles ont été écrits, cela était prévu que les gens se différencieraient, l'Evangile de Luc était plus écrit en rapports aux agriculteurs ; l'Evangile de Matthieu plus en rapports aux industriels. Mais nous ne devrions pas laisser purement œuvrer sur nous l’Évangile de Luc et pas purement l’Évangile de Matthieu, mais nous devrions tous les laisser œuvrer sur nous. Les « gens intelligents » – ce en quoi je mets « intelligents » entre guillemets - trouvent des contradictions entre les évangiles parce qu'ils ne font pas attention aux points de vue sous lesquels les évangiles sont écrits : que par exemple, l'écrivain de l'évangile de Luc a écrit en sentant dans son âme ce qui se vit tout de suite dans la vie agricole, que l'écrivain de l'évangile de Mathieu a écrit,

 

1) Pour les commentaires sur les références numérotées, voir la fin de la partie de texte.

[13]

en ressentant dans son âme ce qui se vit dans les âmes appartenant à la vie industrielle. Que les choses se contredisent dans la réalité, mais se complètent dans leurs contradictions, et que nous devons rechercher la complémentarité, c’est de cela dont-il s’agit. Mais cette recherche de complémentarité mutuelle n'est pas possible si l'on reste dans l'unilatéralité. L'homme devient très vite semblable à ce qui l'entoure, dans quoi il vit, quand il ne cherche pas à se relier à ce qui vit dans aucun individu, et c'est le spirituel commun qui imprègne tout, mais qui peut seulement être trouvé réellement aujourd'hui dans la science de l’esprit. Non seulement ce que HARTMANN a dit une fois comme un très bel aperçu est vrai : « Quand on arrive dans une région alpine et qu'on regarde le bœuf et l'agriculteur à côté de lui - une si grande différence n'est pas dans la physionomie » - cela est radicalement exprimé et très blessant ; mais on sait ce qui devait être dit avec cela. De l'autre côté, parce que de nos jours les humains fuient tellement l'esprit, il y a une parenté intime entre la configuration de l'âme des humains particuliers et ce dans quoi ces humains vivent. Quiconque regarde la vie sait très exactement comment les concepts d'un agrarien sont gagnés de sa fréquentation avec la surface du sol et le travail du sol, et les concepts d'industriels sont gagnés de la fréquentation avec le travail industriel ; et comment l'agraire/l’agrarien ou l'industriel pense sur la politique ou la religion : les concepts sont agraires ou industriels. les concepts des humains qui aujourd'hui sont si terriblement dépendants de l'environnement physique extérieur devront être dissous, en ce que la science de l'esprit peut répandre parmi l'humanité....

 

Dans la quatrième des conférences que Mme Marie Steiner a publiées sous le titre « La chute des esprits des ténèbres », Rudolf Steiner a exposé le 26 octobre 1917 :

... L'humain était relié à tout le cosmos, y compris la terre, avant l'acte luciférien ; il s’est lié à la terre par ce que les traits/particularités héréditaires - les péchés héréditaires, comme on dit bibliquement, les particularités héréditaires, comme on dit selon la science de la nature – ont été implantés en lui. Par cela l'humain est devenu un membre de la terre. Comme vous pouvez le voir, Lucifer et Ahriman sont les serviteurs des puissances qui avancent/progressistes.

Maintenant, l’évolution se poursuit. Nous vivons dans le temps où l'humain vit sur terre, lié/connecté à la terre. Les esprits lucifériens-ahrimaniens, esprits des ténèbres, ont été poussés du ciel sur la terre : l'homme doit donc être à nouveau libéré de la terre, arraché de la terre, en ce qu’une partie de son être sera à nouveau ramenée dans le monde spirituel. Une conscience doit se développer dans l'humanité que nous ne sommes pas de cette terre, et cette conscience doit devenir de plus en plus forte. A l'avenir, l'humain devra marcher sur la terre en se disant : Certes, je m'engage dans un corps physique avec ma naissance, mais c'est une étape/un stade de passage ; je reste en fait dans le monde spirituel ; je suis conscient que seule une partie de mon être est liée à la terre, qu’avec tout mon être je ne quitte pas le/ne sort pas du monde dans lequel je suis entre mort et nouvelle naissance. Ce sentiment d'unité avec le /d’appartenance au monde spirituel doit se développer.

 

Dans les siècles passés, cela ne faisait que jeter en avant une fausse ombre en ce qu’on ne voulait pas comprendre la vie physique et pratiqué une fausse ascèse, [14] cru qu’on pouvait atteindre cela par toutes sortes de mesures de mortification du corps physique. Mais cela devra être compris, que l'homme ne sera pas rendu attentif par une telle fausse ascèse, mais par la connexion/la liaison avec le spirituel, le substanciel-essentiel : en réalité cet humain n'est pas un pur être terrestre, mais un être qui appartient à tout le cosmos. La science physique a seulement atteint des préparations à cela. Pensez à quel point l'humain était dépendant de la terre sur laquelle il a grandi jusque dans le XVe siècle, jusqu'à l’expiration de la période gréco-latine, combien l'humain se développait en pendant avec le sol. C'était une bonne chose, mais cela n’a pas la permission de rester la chose principale.

 

 

Oui, la conscience spirituelle doit être arrachée de la terre, tout comme la science physique a arraché l’humain de la terre seulement dans le physique, dans le copernicanisme. La terre est devenue un petit corps dans l'espace du monde, mais tout d’abord dans le pur spatial. Déjà, par le copernicanisme, l’humain a, dans une certaine mesure, été transféré, quoique de manière encore assez abstraite, dehors dans la sphère cosmique. Cela devrait continuer. Mais on ne doit pas transféré cela à la vie physique de fausse manière. Le physique va déjà son cours. Prenez l'Amérique... Vous savez, une nouvelle population y est venue ces derniers temps, qui est entièrement composée d'Européens. A quiconque observe plus finement cette population se montre que la vie physique ne se libère pas de l'être liée au sol physique de la Terre : les Américains, qui sont en fait des Européens, mais qui sont transplantés en Amérique - même si cela n'a pas encore progressé très loin, il est vrai - acquièrent progressivement des qualités rappelant les anciens/vieux Indiens : les bras prennent une longueur différente de celle qu'ils avaient en Europe par ce que l’humain a été transplanté vers l’Amérique ; l’humain physique s'adapte déjà au sol. Cela va même jusqu'à ce qu'il y ait une différence considérable dans la formation physique entre les Américains de l’ouest et de l’est. C'est : s'adapter au sol. Extérieurement-physiquement, l'Européen s'indianise lui-même en Amérique. Si l'âme suit maintenant ce processus physique, comme c'était le cas dans les temps passés, alors - seulement en termes/en phrases européennes - une renaissance de la culture indienne viendrait. C'est parlé un peu paradoxal, mais c'est quand même ainsi. L'humanité ne peut justement pas être liée à l'avenir à ce qui la relie au sol de la Terre ; l'âme doit devenir libre. Alors l'humain peut assumer/adopter les qualités physiques de son sol de par la terre ; alors le corps des Européens, quand il vient en Amérique, peut s'indianiser ; mais l'humain s'arrache au physique terrestre et devient un citoyen des mondes spirituels. Et dans les mondes spirituels, il n'y a pas de races ni de nations, mais d'autres pendants ...

 

Après les vaines tentatives de 1917 pour gagner les porteurs des politiques allemandes et autrichiennes à faire des propositions de paix raisonnables sur la base des saines nécessités européenne de la vie et des possibilités d’évolution (voir là-dessus « Rudolf Steiner pendant la guerre mondiale », publié par le Dr. Roman Boos, Dornach 1933), Rudolf Steiner se mit au travail le jour de l'Armistice, le 9 novembre 1918, qui emporta ces porteurs incapables, en donnant à ses conférences, qui éclairèrent en profondeur l'histoire contemporaine, un tournant conditionné par le fait que la nouvelle situation de l'époque exigeait une manière de penser et une conceptualisation qui permettrait de « parler un langage commun » avec le mouvement prolétarien croissant et les forces nouvelles et élémentaires de la création qui s'y trouvaient entravées par des concepts marxistes insuffisants, afin « de succiter une continuité de la vie de l’économie ». Dans une telle intention, le 10 novembre 1918, il met l'accent sur les « trois principaux types de valeurs d’économie de peuple » : le gain de l'entrepreneur, la rente et le salaire. (Voir le cycle : « Sous bassement d’évolution histoirique pour la formation d'un jugement social », 2e conférence – ga185a). On devait être clair à ce sujet, a-t-il dit :

(traduction française de Jean-Marie Jenni, sur version probablement établie ultérieurement aux sources de l’auteur, non revue et pouvant aussi comporter des choix de mots ou de petits ajouts explicatifs sans compréhension suffisante du sujet)

029 - Il faut être au clair que si le bénéfice de l'entreprise est combattu dans son essence, la rente le sera tout autant. Or c'est précisément la rente qui a conduit aux excroissances les plus scandaleuses, et l'instinct de masse ne va pas se contenter de combattre le bénéfice de l'entreprise mais également et évidemment la rente. Il est parfaitement clair que seul peut comprendre cela celui qui comprend également la fonction économique de la rente. Et là il s'agit, pour autant que l'on sache parler le langage du prolétariat, de porter pour le moins ce point à la discussion — Quant à la rente il s'agit de comprendre que le monde sans la rente ne pourrait pas du tout vivre. En effet, c'est d'elle que dépend la vie de l'esprit, de l'éducation, de l'enseignement et autres, de même que l'entretien des gens incapables de travailler, des malades et des vieux etc. Dès que l'on parlerait de manière adéquate de ces choses, il s'agirait évidemment d'entrer pour le moins dans une discussion féconde dans le cas où l'on ignorerait que la rente véritablement justifiée ne peut être dirigée que dans ces directions dont j’ai justement parlé.

 Comme il ressortira des textes ultérieurs, ces mots sur la rente contiennent quelque chose comme un indicateur de chemin pour entrelacer deux problèmes apparemment lointains : le problème de la rente foncière (comme expression économique de la productivité de la terre qui est fondée dans la création) avec le problème de la base économique de l'existence de toute vie humaine pour l’instant improductive, spécialement la vie spirituelle et culturelle, qui est placée libre à rendre aussi productive que possible les capacités humaines pour la maîtrise des tâches futures. Comment le sol de plantation de la nourriture humaine et le sol de plantation des capacités et des compétences humaines peuvent-ils être mis en relation avec les contextes globaux de l'économie de peuple pour créer le lien sain nécessaire ? - C'est là le problème réel qui devra être avancé dans la lutte agitatrice contre la "rente" si la discussion devait devenir fructueuse.

  Le 17 novembre (dans le même cycle, 5ème conférence) Rudolf Steiner a développé les pensées de base qui devraient entrer en discussion fructueuse avec la théorie de la plus-value de KARL MARX :

(traduction française de Jean-Marie Jenni, sur version probablement établie ultérieurement aux sources de l’auteur, non revue et pouvant aussi comporter des choix de mots ou de petits ajouts explicatifs sans compréhension suffisante du sujet)

L'esprit prolétaire moderne a produit diverses boutures, lesquelles parfois aussi s'opposent. Une telle bouture, mais d'une tout autre couleur, pardonnez l’expression, me vint en vis-à-vis dans les années 1890 à Berlin en une personne, du nom d'Adolf Damaschke, que j'ai rencontrée, dans la réforme foncière. Adolf Damaschke avait des adeptes qui étaient en même temps de nos membres, les membres de la Société théosophique. Dans leur groupe sur la réforme foncière ils eurent un jour besoin de me voir confronté dans une discussion avec Damaschke. Après que celui-ci eut exposé ses vues, je répondis ceci : Voici comment les choses se présentent ; ce que vous avez exposé va certainement tricoter les êtres humains, car cela a été présenté avec une certaine limpidité économique — je n'ai pas dit limpidité du vide, mais je l'ai pensé — c'est quelque chose qui

a Adolf Damaschke, 1865-1935, réformateur foncier allemand.

[149] semble parfois évident sur la voie que j'ai évoquée hier. Vous ne voulez à vrai dire pas mettre en commun les moyens de production comme le voudrait la social-démocratie mais le sol, le sol sur lequel s'élèvent les maisons ; vous aimeriez en quelque sorte le mettre en commun, étatiser ou établir une propriété commune sur tout le sol et vous espérez ainsi résoudre la question sociale. Tout ce que vous avez évoqué est partiellement juste. Mais vous commettez une erreur capitale qui vous a évidemment échappé puisque vous en êtes restés à une vision théorique, mais le tout achoppe sur une erreur. Ce que vous dites n'est pas juste, mais pourrait l'être à une condition. Si l'on pouvait par exemple dans une ville séparer deux maisons contiguës pour en placer une troisième entre-deux, c'est-à-dire, si le sol était élastique et qu'on puisse l'étirer et placer une troisième maison entre les deux premières, si le sol était élastique, alors votre démonstration serait juste.

Mais comme la terre occupe une certaine surface non extensible, comme elle ne grandit pas, toute la théorie de la réforme foncière est fausse.

Il s'agit, sur ce point, de l'objection la plus importante. Je ne peux que l'esquisser. Damaschke m'a dit alors qu'il n'avait jamais pensé à cela mais qu'il allait y réfléchir profondément maintenant. Je n'ai plus rien entendu de lui depuis, je ne sais jusqu'à quelle profondeur il a réfléchi à cette question. Il n'en laisse rien paraître dans ses écrits ultérieurs. Il a continué à bricoler comme avant, selon la vieille idée de la réforme foncière. Les gens n'arrêtaient pas de dire : oui, l'idée de la social-démocratie ne fonctionne pas, mais la réforme foncière est certainement [150] quelque chose que l'on doit pouvoir mettre en œuvre.

C'est donc l'un des pôles qu'il faut étudier plus largement car la social-démocratie met le sol au compte des moyens de production. Or il ne le pourrait que s'il était élastique. Les moyens de production que l'on peut considérer comme tels dans le marxisme sont élastiques, ce qu'on ne veut pas prendre en compte avec le sol, car ils sont extensibles à volonté selon la demande. Vous pouvez par exemple produire une machine de plus si la demande se fait sentir et si vous voulez produire davantage de machines vous pouvez engager davantage d'ouvriers, là l'élasticité est présente. Dès qu'on applique au sol cette même pensée, car c'est de pensée qu'il s'agit ici, on échoue car on achoppe sur l'inélasticité du sol.

 C'est le premier point qu'il faut traiter. Le second, là où la pensée sociale marxiste doit nécessairement échouer, est le suivant. Cette pensée est formée totalement à partir du processus de production économique et ne peut considérer les moyens de production, qu'elle veut gérer en communauté, que comme des produits réels et comme des moyens de production pour la manufacture. C'est ainsi que l'esprit, qui occupe une position extraordinairement importante, se trouve exclu de tout le processus de développement, il est également exclu du processus social de l'humanité. Car l'esprit a comme propriété de ne presque rien exiger pour sa production, sinon une plume. On ne peut même pas dire que le papier soit un moyen de production puisqu'il s'en va circuler. Dans l'optique marxiste, le moyen de production de l'esprit n'est en fait que la plume. Cela étant, il [151] faut nécessairement, si le marxisme doit se réaliser, que toute l'impulsion qui prend sa source dans l'esprit, qui alors serait d'ailleurs paralysée, soit exclue, que tout le processus spirituel soit exclu de la vie économique par la pensée marxiste. C'est là le second pôle.

La pensée marxiste échoue sur ces deux pôles. Entre les deux elle se cramponne. Entre les deux sa dialectique est acérée de manière imparable, aux deux pôles elle échoue. Mais cet échec est radical. D'une part la théorie de la plus-value échoue devant l'inélasticité du sol. Et cet échec devant la non extensibilité du sol est bien plus radical qu'on ne le pense. Car la population résidant sur un territoire donné ne conserve pas ses droits économiques ; le sol reste ce qu'il est, même lorsque la population augmente, par exemple. Il s'ensuit dans l'échelle des valeurs une modification que la seule pensée marxiste ne peut pas prendre en compte. En outre, on ne peut pas prendre en compte, par la pensée marxiste, tout ce qui peut grandir, se multiplier ou diminuer, en dehors du processus économique. C'est étrange, ces deux choses se situent aux extrémités du processus économique : l'une, c'est ce que vous avez dans le cerveau et qu'on appelle « la matière grise », et l'autre c'est le sol que vous avez sous vos pieds. À ce qui se trouve entre ces deux pôles peut s'appliquer la pensée marxiste, l'idée des moyens de production. Mais le sol dépend du climat, de la météo et de toutes sortes d'autres facteurs, comme son extension ; et nous avons vu qu'il est inélastique. Voilà l'un des pôles.

 Je ne peux que faire allusion à ces questions ; ce sont des résultats. S'il fallait que je démontre dans le [152] détail pourquoi le marxisme doit nécessairement échouer à cause des ses erreurs commises aux deux pôles de l'activité humaine, il me faudrait parler longtemps encore. Ce serait possible, mais cela nous conduirait ici trop loin. Mais on peut le prouver. Or le plus grand danger de l'expérimentation économique actuelle réside dans le fait qu'on ne prend pas en compte ces deux pôles. Le danger est de ne faire valoir que les représentations issues de la dialectique marxiste industrielle et de ne compter qu'avec des concepts industriels, qu'avec des concepts qui laissent complètement sur les bas côtés, à droite et à gauche, d'une part le sol et d'autre part ce sur quoi ne peut pas régner non plus la libre disposition : les talents, les idées. Songez à tout ce qui dépend de cela (du sol, des talents et des idées) Le processus économique s'arrête dès lors que vous n'introduisez pas correctement le sol dans la structure sociale et dès lors que vous n'introduisez pas correctement dans la structure sociale les capacités inventives, au sens le plus large, de l'être humain. Tout s'arrête. Il ne peut y avoir qu'un pillage momentané de ce qui existe déjà. On peut exercer le pillage des valeurs déjà existantes de l'économie générale. Si l'on n'exerce et si l'on ne développe pas une pensée réelle, ce que je nomme toujours une pensée adéquate à la réalité, un jour, l'arrêt interviendra sans coup férir dans ce qui existe déjà. Tout s'arrêtera un jour, si l'on s'adonne à des illusions et si l'on ne considère de nouveau que le milieu en négligeant totalement les extrémités, c'est-à-dire si l'on ne regarde pas la totalité [de l'activité humaine].

[153]

Cela montre qu'il faut avant tout apporter de la clarté. Je peux vous assurer qu'il est plus difficile de comprendre la place et la fonction qu'occupent dans le processus économique le sol et l'activité de l'esprit, que ce que le marxisme expose joliment avec tant de pénétration. Là, tout reste à faire. Allez donc demander aux gens s'ils ont encore un quelconque intérêt pour ces choses ! Or il n'y aura aucun salut à l'avenir sans que l'on porte résolument intérêt à ces choses. Et l'on ne peut les étudier que si l'on adopte les principes de la science de l'esprit.


suivant

Landwirtschaft und Industrie

Neuordnung des Bodenrechtes
als soziale Forderung der Gegenwart


AUS VORTRÄGEN IM JAHRE 1917 UND 1918

 

Am 31. Juli 1917 sprach Rudolf Steiner in Berlin über „Vergessene Töne im Geistesleben" (erster Vortrag im Zyklus „Das Karma des Materialismus"). Aus einem tiefen Einblick in das wirklichkeitsferne, unfruchtbare Getriebe der internationalen, besonders der deutschen Politiker — die eine Beendigung des immer sinnloser werdenden Weltkrieges nicht zustandebrachten — sagte er:

 

... Das Heil unserer Zeit kann nur dadurch entstehen, daß gerade mit Bezug auf alles, was befruchten soll das soziale Leben, das Rechtsleben, das Staatsleben, — daß mit Bezug auf das alles solche Gedanken eingreifen, die in lebendigem Zusammenhang mit der geistigen Welt stehen. Das aber wollen heute noch wenig Menschen glauben ... Man merkt, wenn man den Menschen heute vom Geist spricht, daß sie sich wehren ... Die Menschen wollen sich nicht gestehen, daß sie Totes denken, Ahrimanisches denken. Und daher lassen sie es nicht bis zu dem Gedanken kommen ... Furcht ist es, was die Menschen heute davon abhält, sich vom bloßen Nachdenken zum produktiven Denken zu erheben, was allein da sein kann, wenn es inspiriert ist — mag es auch unbewußt inspiriert sein — von den geistigen Welten aus. Daher sehen wir, daß in unserer Zeit hinter allem übrigen Elend noch ein ganz anderes lebt: nichts Geringeres lebt in unserer Zeit — und wird immer mehr leben wollen, von gewissen Kreisen ausgehend — als der Kampf gegen den Geist....

... wir könnten vieles anführen in der Gegenwart, was in der Differenzierung der einzelnen sozialen Verhältnisse uns aufmerksam machen würde, was für Impulse in der Gegenwart eigentlich leben, in was wir mitten darinnen stehen. Ich will zunächst zwei Impulse unserer Zeit erwähnen:

Der eine Impuls ist der, welcher lebt in solchen Menschen, die hauptsächlich zusammenhängen mit dem Grund und Boden. Wir brauchen ja nur nach dem Osten zu gehen, so finden wir, wie die Menschen da immer mehr und mehr mit dem Grund und Boden zusammenhängen. Gehen wir mehr nach dem Westen, so finden wir mehr jene Verhältnisse entwickelt — der Mitteleuropäer hat ja gerade in dieser Richtung in den letzten Jahrzehnten eine rasend schnelle Entwikkelung durchgemacht vom Hängen am Boden zum Emanzipieren vom Boden —, wir kommen immer mehr und mehr in die Verhältnisse hinein des Emanzipierens vom Boden. Die Landmenschen leben mit dem Boden zusammen, die Städter emanzipieren sich vom Boden. Die Landmenschen werden Agrarier, die Stadtmenschen werden Industrielle. Agrarier — Industrielle hat eine ganz andere Bedeutung bekommen in unserem Jahrzehnt als in früheren Zeiten. — Ja, es ist schon schwer, wenn man solche Dinge auseinandersetzt, weil man sie verabsolutiert. Das ist aber nicht gemeint, sondern gemeint ist eine Charakteristik der Dinge. Sehen Sie: beide Strömungen sind in der Menschheitsentwicklung, und wir alle stehen da mitten darinnen. Denn ob wir dieses oder jenes treiben, — nach der einen oder anderen Seite hängen wir mit einer von diesen Menschheitsströmungen zusammen. Beide Strömungen in der Menschheitsentwicklung, — gewiß, an sich sind sie gute. Aber unter dem Einfluß der Impulse, wie wir sie in der Gegenwart haben, arten sie aus. Der Agrarier artet dazu aus, nicht bis zum Geiste herauf zu wollen, unter dem Geiste drunter zu bleiben, mit dem zu verwachsen, was noch nicht Geist ist, den Geist nicht zur Entfaltung kommen zu lassen. Der Industriemensch artet nach der anderen Seite aus; er verliert den Zusammenhang mit der Naturgrundlage des Geistes; er lebt sich hinein in die bloße Abstraktion, in den bloßen abstrakten Begriff, in den verdünnten Begriff. Der Agrarier ist in unserer Zeit in Gefahr, zu ersticken, weil die Welt, in die er sich einlebt, zu wenig Geist hat. Der Industrielle ist in der anderen Gefahr: er lebt gewissermaßen wie — wenn ich den physischen Vergleich gebrauchen darf — wie jemand, der in zu verdünnter Luft lebt, — so lebt er in verdünntem Geist, in abstrahiertem Geist, in Begriffen, die gar nicht mehr zusammenhängen mit irgend einer Wirklichkeit.

(Zum besseren Verständnis der folgenden Darstellungen sei auf die Bemerkungen auf Seite 154 verwiesen.)

Das sind die Schattenseiten gerade in unserer Zeit: auf der einen Seite des agrarischen Wesens, auf der anderen Seite des Industriewesens. Daher sehen wir, daß der Agrarier heute sehr leicht zum Hasser des Geistes wird. Weil man ja nicht stehenbleiben kann, ohne die Entwicklung mitzumachen, flieht man den Geist, bleibt in der Natur drinnen, geht unter die Natur hinunter. Man kommt dann mit denjenigen Dämonen in Beziehung, welche einen zum Hasser des Geistes wirklich machen, man kommt mit den ahrimanischen Dämonen in Beziehung und entwickelt dann Weltanschauungsbegriffe, die ganz von ahrimanischer Dämonologie durchzogen sind. — Entwickelt man sich als ein Mensch, der ganz aufgeht im industriellen Leben, in der Abstraktheit der Begriffe, die dann folgt, so kommt man zu einer Art von — aber jetzt nicht im Nietzsche'schen Sinne — von Übermenschentum; das heißt, man kommt in die luziferische Welt hinein 1). Ahriman übergibt einen den luziferischen Gewalten, und man durchtränkt seine Kraft mit luziferischen Emotionen, seine Begriffe mit luziferischen Emotionen. Die agrarischen Begriffe bekommen sehr leicht etwas Brutales; die industriellen Begriffe bekommen sehr leicht etwas abstrakt Draufgängerisches. Das sind ganz reale, konkrete Erscheinungen unserer Zeit.

 

Alle diese Dinge sind ernst, und sie zeigen uns, daß man eigentlich die Gegenwart nur verstehen kann, wenn man aus der Geisteswissenschaft kommende Begriffe zu Hilfe nimmt. Die Menschen müssen miteinander leben; aber sie können nur miteinander leben, wenn sie ihre Einseitigkeiten aneinander abschleifen, wenn sie einen Zusammenhang finden. Gewiß, es muß ebenso Agrarier wie Industrielle geben. Aber weil in der Zeit, in der die Evangelien geschrieben sind, dies vorausgesehen worden ist, daß sich die Menschen differenzieren werden, ist in bezug auf die Agrarier mehr das Lukas-Evangelium geschrieben worden; mit Bezug auf die Industriellen ist mehr das Matthäus-Evangelium geschrieben worden. Aber wir sollen nicht bloß das Lukas-Evangelium und nicht bloß das Matthäus-Evangelium, sondern wir sollen sie alle auf uns wirken lassen. Gescheite Leute — wobei ich „gescheit" in Gänsefüßchen setze — „gescheite Leute" finden Widersprüche zwischen den Evangelien, weil sie nicht darauf achten, unter welchen Gesichtspunkten die Evangelien geschrieben sind: daß zum Beispiel der Schreiber des Lukas-Evangeliums geschrieben hat, indem er in seiner Seele fühlte, was gerade im agrarischen Leben sich auslebt, daß der Schreiber des Matthäus-Evangeliums geschrieben hat,

1) Bemerkungen zu numerierten Hinweisen siehe am Ende des Textteiles.

[13] indem er in seiner Seele fühlte, was gerade in den dem industriellen Leben angehörigen Seelen sich auslebt. Daß sich die Dinge in der Wirklichkeit widersprechen, aber in ihren Widersprüchen sich ergänzen, und daß wir nach Ergänzung suchen müssen, das ist es, worauf es ankommt. Aber dieses Suchen nach gegenseitiger Ergänzung ist nicht möglich, wenn man in der Einseitigkeit drinnen bleibt. Der Mensch wird sehr bald ähnlich demjenigen, was ihn umgibt, in dem er drinnen lebt, wenn er sich nicht zu verbinden sucht mit dem, was in keinem einzelnen lebt, und das ist das gemeinschaftliche Geistige, das alle durchdringt, das aber nur wirklich in der Geisteswissenschaft heute gefunden werden kann. Nicht nur, daß es wahr ist, was HARTMANN einmal als ein sehr nettes Aperçu gesagt hat: „Wenn man in eine Alpengegend kommt und schaut den Ochsen an und daneben den Bauern, — ein so großer Unterschied ist nicht in der Physiognomie!" — das ist radikal ausgedrückt und ist sehr verletzend; aber man weiß, was damit gesagt werden sollte. Auf der anderen Seite tritt dadurch, daß in unserer Zeit die Menschen den Geist so sehr fliehen, eine innige Verwandtschaft ein zwischen der Seelenkonfiguration der einzelnen Menschen und demjenigen, in dem jene Menschen drinnen leben. Wer das Leben betrachtet, der weiß ganz genau, wie die Begriffe eines Agrariers aus seinem Umgang mit der Bodenfläche und der Bodenarbeit gewonnen sind, und die Begriffe des Industriellen aus dem Umgang mit der industriellen Arbeit entstanden sind; und wie der Agrarier oder Industrielle über Politik oder Religion denkt: die Begriffe sind agrarische oder industrielle. Aufgelöst werden müssen die Begriffe der Menschen, die heute so furchtbar abhängig sind von der äußeren physischen Umgebung, in dem, was die Geisteswissenschaft unter die Menschheit ausströmen kann...

Im vierten der Vorträge, die Frau Marie Steiner unter dem Titel „Der Sturz der Geister der Finsternis" herausgegeben hat, führte Rudolf Steiner am 26. Oktober 1917 aus:

... Der Mensch war verbunden mit dem ganzen Kosmos einschließlich der Erde v o r der luziferischen Tat; er hat sich verbunden mit der Erde dadurch, daß ihm die Vererbungseigenschaften — die Erbsünden, wie man biblisch spricht, die Vererbungseigenschaften, wie man naturwissenschaftlich spricht — eingepflanzt worden sind. Dadurch ist der Mensch zu einem Gliede der Erde geworden. Sie sehen, Luzifer und Ahriman sind die Diener der fortschreitenden Mächte.

Nun geht die Entwicklung weiter. Wir leben in der Zeit, in welcher der Mensch auf der Erde lebt, verbunden mit der Erde. Luziferisch-ahrimanische Geister, Geister der Finsternis, sind vom Himmel auf die Erde gestoßen worden: dadurch muß der Mensch wiederum b e f r e i t werden von der Erde, losgerissen von der Erde, indem ein Teil seines Wesens wiederum zurückgebracht wird in die geistige Welt. Ein Bewußtsein muß sich in der Menschheit entwickeln, daß w i r nicht von  dieser Erde sind, und immer stärker und stärker muß dieses Bewußtsein werden. In der Zukunft muß der Mensch über die Erde schreiten, indem er sich sagt: Gewiß, ich ziehe ein mit meiner Geburt in einen physischen Leib, aber das ist ein Durchgangsstadium; ich bleibe eigentlich in der geistigen Welt; ich bin mir bewußt, daß nur ein Teil meines Wesens an die Erde gebunden ist, daß ich mit meinem ganzen Wesen nicht heraustrete aus der Welt, in der ich zwischen Tod und neuer Geburt bin. Dieses Zusammengehörigkeitsgefühl mit der geistigen Welt, das muß sich entwickeln.

In früheren Jahrhunderten hat das nur einen falschen Schatten vorausgeworfen, indem man das physische Leben nicht verstehen wollte und eine falsche Askese

[14]

getrieben hat, geglaubt hat, durch allerlei Abtötungsmaßregeln des physischen Leibes könnte man das erlangen. Das muß aber verstanden werden, daß der Mensch nicht durch solche falsche Askese, sondern durch das Verbinden mit Geistigem, Substanziell-Wesenhaftem gewahr wird: es ist in Wirklichkeit dieser Mensch kein bloßes Erdenwesen, sondern ein Wesen, das dem ganzen Kosmos angehört. Die physische Wissenschaft hat nur Vorbereitungen dazu getroffen. Denken Sie sich, wie abhängig der Mensch gerade bis ins 15. Jahrhundert herein, bis zum Ablauf der griechisch-lateinischen Zeit, von dem Boden war, auf dem er gewachsen ist, wie sehr sich der Mensch im Zusammenhang mit dem Boden entwickelte. Das war gut, — das darf aber nicht die Hauptsache bleiben.

Ja, das seelische Bewußtsein muß losgerissen werden von der Erde, wie die physische Wissenschaft nur im Physischen, im Kopernikanismus, den Menschen losgerissen hat von der Erde. Die Erde ist ein kleiner Körper im Weltenraum geworden; aber zunächst ist das bloß räumlich. Schon durch den Kopernikanismus ist der Mensch gewissermaßen, wenn auch noch ganz abstrakt, in die kosmische Sphäre hinaus versetzt worden. Das muß weitergehen. Man soll das aber nicht in falscher Weise auf das physische Leben übertragen. Das Physische geht schon seinen Gang. Nehmen Sie Amerika ... Sie wissen, da ist eine neue Bevölkerung gekommen in der neueren Zeit, die ganz von Europäern gebildet ist. Wer diese Bevölkerung feiner beobachtet, dem zeigt sich, daß das physische Leben sich nicht freimacht von dem Gebundensein an den physischen Erdboden: die Amerikaner, die eigentlich Europäer sind, aber nach Amerika verpflanzt sind — wenn das auch heute noch nicht sehr weit fortgeschritten ist, so ist es doch wahr — sie bekommen allmählich Eigenschaften, die an die alten Indianer erinnern: die Arme bekommen eine andere Länge als sie in Europa hatten, dadurch daß der Mensch nach Amerika verpflanzt ist; der physische Mensch paßt sich dem Boden schon an. Das geht sogar soweit, daß ein beträchtlicher Unterschied ist in der physischen Gestaltung zwischen den West- und den Ostamerikanern. Das ist: sich dem Boden anpassen. Äußerlich-physisch indianisiert sich der Europäer in Amerika. Wenn die Seele nun mitgeht mit diesem physischen Prozeß, wie das in früheren Zeiten der Fall war, dann würde — nur in europäischer Phrase — ein Wiederaufleben der Indianerkultur kommen. Das ist etwas paradox gesprochen, aber es ist doch so. Die Menschheit kann eben in der Zukunft nicht gebunden sein an dasjenige, was sie mit dem Erdboden verbindet; frei werden muß die Seele. Dann kann der Mensch über die Erde hin die physischen Eigenschaften seines Bodens annehmen; dann kann der Körper  der Europäer, wenn er nach Amerika kommt, verindianisieren; aber der Mensch  reißt sich los von dem Physisch-Irdischen und wird ein Bürger der geistigen Welten. Und in den geistigen Welten gibt es nicht Rassen und nicht Nationen, sondern andere Zusammenhänge ...

Nach den vergeblichen Versuchen, von 1917 an die verantwortlichen Träger der deutschen und der österreichischen Politik zu vernünftigen Friedensvorschlägen auf der Grundlage der gesunden europäischen Lebensnotwendigkeiten und Entwidclungsmöglidikeiten zu gewinnen (s. darüber „Rudolf Steiner während des Weltkrieges", herausgegeben von Dr. Roman Boos, Dornach 1933), begann Rudolf Steiner am Tag des Waffenstillstandes, dem 9. November 1918, der diese unfähigen Träger hinwegfegte, damit, seinen die Zeitgeschichte umfassend beleuchtenden Vorträgen die Wendung zu geben, die dadurch bedingt war, daß die veränderte Zeitlage nach einer Denkweise und Begriffsbildung rief, die es ermöglichen sollten, mit der emporbredhenden proletarischen Bewegung und den darin durch unzulängliche marxistische Begriffe gefesselten neuen und elementaren Gestaltungskräften „eine gemeinsame Sprache zu sprechen", um so „eine Kontinuität des Wirtschaftslebens hervorzurufen". In solcher Absicht hob er am 10. November 1918 die „drei hauptsächlichen Typen von volkswirtschaftlichen Werten" hervor: Unternehmergewinn, Rente und Lohn. (Siehe Zyklus: „Entwicklungsgeschichtliche Unterlagen zur Bildung eines sozialen Urteiles", 2. Vortrag.) Man müsse sich darüber klar sein, sagte er:

... daß nicht nur der Unternehmergewinn, sondern auch die Rente wesentlich angefochten werden wird. Nun hat ja gerade die Rente selbstverständlich zu den ärgsten Auswüchsen geführt. Und aus den Masseninstinkten heraus wird nicht nur der Unternehmergewinn, sondern auch die Rente selbstverständlich bekriegt werden. Nun ist es ganz klar, daß nur derjenige in diese Dinge hineinsehen kann, der die Funktionen der Rente überschaut. Und da handelt es sich darum, daß es leicht ist, wenn man die Sprache des Proletariats heute handhabt, es wenigstens bis zur Diskussion ..., zu einer gewissen Art von Vertrag zu bringen ... Bei der Rente handelt es sich darum, daß die Welt ohne Rente gar nicht leben kann. Denn von der Rente im weitesten Sinne müssen das ganze geistige Leben, Erziehung und Unterricht und ... außerdem die nicht arbeitsfähigen und kranken, die alten Menschen ... erhalten werden. ...Man muß sich klar darüber sein, daß es unmöglich ist, in eine fruchtbare Diskussion zu kommen, wenn man nicht weiß, daß das wirklich Berechtigte der Rente nur darinnen bestehen kann, daß sie in diese Richtungen geleitet wird, von denen ich eben gesprochen habe... .

 
Wie sich aus späteren Texten zeigen wird, enthalten diese Worte über die Rente etwas wie einen Wegweiser zu der Verflechtung zweier scheinbar weit von einander abliegender Probleme: des Problems der G r und r en t e (als wirtschaftlicher Ausdruck der in der Schöpfung gründenden Produktivität des Bodens) mit dem Problem der wirtschaftlichen Existenzgrundlage alles für den jeweiligen Augenblick unproduktiven Menschenlebens, speziell des geistig-kulturellen Lebens, dem anheimgegeben ist, die menschlichen Fähigkeiten für die Bewältigung der z u k ü n f t i g e n Aufgaben so produktiv als möglich zu machen. Wie können durch die Gesamtzusammenhänge der Volkswirtschaft der Pflanzboden der menschlichen Nahrungsmittel und der Pflanzboden der menschlichen Fähigkeiten und Tüchtigkeiten in die notwendige gesunde Verbindung gebracht werden? — das ist das reale Problem, das in den agitatorischen Kampf gegen die „Rente" hineingerückt werden muß, wenn die Diskussion fruchtbar werden soll.

 Am 17. November (im gleichen Zyklus, 5. Vortrag) entwickelte Rudolf Steiner die Grundgedanken, die mit der Mehrwerttheorie von CARL MARX in fruchtbare Diskussion treten sollen:

Es gibt die verschiedensten Ableger — wenn sie auch manchmal Gegner sind — der modernen proletarischen Gesinnung. So ein Ableger von einer ganz anderen Couleur — verzeihen Sie den Ausdruck — trat mir in den Neunziger Jahren in der Person des Adolf DAMASCHKE 2), in der Bodenreform, entgegen. Dieser Adolf DAMASCHKE hatte Anhänger; und eine Anzahl von Anhängern war zu gleicher Zeit Anhänger von uns. Diese hatten das Bedürfnis, daß ich einmal mit DAMASCHKE in eine Art Diskussion vor ihnen kam. Und DAMASCHKE sollte nun vortragen, was er über das eine oder andere dachte. — Ich habe dann, nachdem DAMASCHKE seine Ansichten vorgebracht hatte, gesagt: Was Sie ausführten, wird ganz gewiß die Menschen bestricken. Denn es ist mit einer gewissen volkswirtschaftlichen Klarheit vorgebracht; es leuchtet ein. Sie wollen zwar nicht die industriellen Produktionsmittel, wie die Sozialdemokratie, wollen aber den Boden, und zwar auch den Boden, auf dem Häuser stehen, also den gesamten Boden, gewissermaßen kommunistisch verstaatlichen, — Gemeinsamkeit im Bodenbesitz hervorrufen, um dadurch eine Lösung der sozialen Frage herbeizuführen. Es ist alles teilweise richtig, was Sie entwickelt haben; nur an einem Kapitalfehler — der Ihnen natürlich entgehen muß, wenn Sie bloß theoretisch, nicht wirklichkeitsgemäß verfahren —, an einem Fehler leidet das Ganze. Es i s t nicht richtig, was Sie sagen; aber es wäre unter einer gewissen Voraussetzung richtig: Könnte man zum Beispiel, wenn in einer Stadt zwei Häuser aneinander grenzen und ein drittes Haus gebaut werden soll, da, wo die zwei Häuser aneinander grenzen, den Boden elastisch ausdehnen, so daß das eine Haus dasteht, das andere Haus da, und dazwischen würde man für das dritte Haus Platz schaffen, -- wäre der Boden elastisch, dann wäre alles richtig!

 

 

Da aber die Erde eine bestimmte Quadratfläche hat und nicht elastisch ist, nicht wächst, so ist die ganze Bodenreformtheorie in Wahrheit falsch.

Das ist von dieser Seite her der allergewichtigste Einwand. Ich kann ihn nur skizzenhaft andeuten. DAMASCHKE hat mir dazumal gesagt: das sei ihm noch nie aufgefallen; aber er werde tief nachdenken über die Sache. Ich- habe nichts weiter gehört; ich weiß nicht, wie tief er nachgedacht hat; in seinen folgenden Schriften war nichts davon zu bemerken; er hat fortgewurstelt in der alten Weise und hat alle seine Bodenreformideen doch in dieser Richtung weitergeführt... .



Die Sozialdemokratie betrachtet auch den Grund und Boden als Produktionsmittel. Das wäre er nur, wenn er elastisch wäre. Diejenigen Produktionsmittel, die man in elastischer Weise wirklich so betrachten kann, wie sie im Marxismus betrachtet werden, das sind die Produktionsmittel, die man im Bedarfsfall erzeug  e n , also hervorrufen kann. Sie können, wenn Sie Maschinen brauchen, sie herstellen, um das oder jenes zu erzeugen; und wenn Sie nicht mehr Maschinen erzeugen wollen, so können Sie mehr Arbeiter hinstellen. Da ist Elastizität vorhanden. In dem Augenblick, wo man dieselbe Denkweise — und auf die Denkweise kommt es an — auf den Grund und Boden anwendet, scheitert man an der Unelastizität des Bodens

 Das ist das eine, wo man einsetzen muß. Das andere ist, daß notwendigerweise das sozialistisch-marxistische Denken daran scheitern muß, daß es die Produktionsmittel, die es kommunistisch verwalten will im wirtschaftlichen Prozeß, nur so denkt, wie sie als Produktionsmittel für die Handarbeit sind. Dadurch wird ausgeschaltet die unendlich wichtige Stellung, welche das Geistige im ganzen Entwicklungsprozeß, auch im sozialen Prozeß der Menschheit hat. Denn das Geistige hat die Eigentümlichkeit, ein Minimum von Produktionsmitteln zu haben. Eigentliches Produktionsmittel zum Beispiel für mich, im marxistischen Sinne, ist ja nur die Feder. Man kann nicht einmal sagen, daß das Papier Produktionsmittel ist; denn das ist Zirkulationsobjekt. Dadurch aber muß notwendigerweise der ganze Impuls, der vom Geistigen ausgehen muß, und der lahmgelegt würde, wenn marxistisch die Welt sozial angeordnet würde, — dieser geistige Impuls muß durch das marxistische Denken ausgeschaltet werden. Das ist der andere Pol.

 

 

An zwei Polen scheitert die marxistische Denkweise. In der Mitte sitzt sie fest ...

Sie scheitert an der Unelastizität des Bodens, — viel stärker als man denkt. Denn die gesamte Bevölkerungsstatistik kommt auf einem begrenzten Territorium volkswirtschaftlich nicht zu ihrem Recht, weil der Boden derselbe bleibt, auch wenn zum Beispiel eine Bevölkerungsvermehrung eintritt. Dadurch werden Veränderungen in der Wertskala hervorgerufen, die nicht in Rechnung gezogen werden können bei bloßem marxistischem Denken ...

 

 

 

Merkwürdig, die beiden Dinge stehen an den äußersten Enden des volkswirtschaftlichen Prozesses: dasjenige, was Ihnen als Grütze — verzeihen Sie — im Kopfe sitzt, und dasjenige, was als Boden daliegt. Was dazwischen ist, das unterliegt eigentlich den industriellen Begriffen, wie sie das marxistische Denken hat. Aber der Ertrag des Bodens, der hängt eben von der Witterung, von allen möglichen Dingen ab; der hängt ab von seiner Ausdehnung, — wie gesagt, er ist nicht elastisch ...

 







Und das ist das Gefährlichste in dem gegenwärtigen sozialen wirtschaftlichen Experimente, daß mit diesen beiden Polen nicht gerechnet wird; daß alles — was daraus hervorgeht — bloß den industriell gedachten marxistisch-dialektischen Gedankenbildern entspricht; daß alles nur mit industriellen Begriffen gedacht ist, also mit dem, was unberücksichtigt läßt—linksundrechts—Grund und Boden und dasjenige, worüber ebensowenig Willkür herrschen kann: Begabungen,  Einfälle.

Bedenken Sie, was alles davon abhängt: Der volkswirtschaftliche Prozeß steht still, wenn Sie nicht den Boden in die richtige soziale Struktur hinein bringen, wenn Sie nicht das, was menschliche Erfindungsgabe im weitesten Sinne ist, in die richtige soziale Struktur hineinbringen. Alles steht still. Es kann nur über eine gewisse Zeit hinaus Raubbau getrieben werden an dem, was schon da ist, was schon vorhandene wirtschaftliche Werte sind. Allein eines Tages wird der Stillstand kommen über das, was schon da ist, wenn man nicht wirklich, real denkt, wenn man nicht entfaltet, was ich immer wirklichkeitsgemäßes Denken nenne. wenn man nicht wirklichkeitsgemäß denkt, sondern nur illusorisch denkt, also nicht allein das, was in der Mitte steht, das Tote, das volle Tote, nur ins Auge faßt, sondern auch das Lebendige.

 

Daraus aber sehen Sie, daß es vor allen Dingen notwendig ist, Aufklärung zu s c h a f f e n. Und ich kann Ihnen die Versicherung geben: die Funktion von Grund und Boden, die Funktion der geistigen Betätigung im volkswirtschaftlichen Prozeß ist schwieriger zu verstehen als dasjenige, was der Marxismus an industriellen Begriffen hineingetragen hat. Aber für dies andere ist alles noch zu tun... .

Wie heute nur Brücken gebaut werden können, wenn man Mathematik studiert hat, so können nur soziale Strukturen begriffen werden, wenn man die elementaren Begriffe aus der Geisteswissenschaft heraus bildet ...

[18]