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Collection: : F001 Jean Jaurès



Sujet: Destin intérieur, destin historique

 

Les références : 19 Novembre 1916 Berlin - 172 07





Traducteur: Henriette Bideau Editeur: CENTRE 1983 PARIS

 07010 - Voyez-vous, de ces choses que je vous ai expliquées, les deux courants dont l'un repose sur l'hérédité, l'autre sur la libération, ces circonstances, il faut les considérer à fond si l'on veut se former un jugement d'ensemble sur la vie de notre temps, car elles s'imposent à nous. Ce n'est pas là seulement ce que j'affirme, mais bien ce que l'on peut dire en puisant à la réalité présente, et ce que les hommes qui participent pleinement à la vie, au lieu de la voir d'un oeil atone et endormi, sentent aussi vraiment depuis longtemps, et savent jusqu'à un certain degré. Je vous ai déjà indiqué en quoi consiste le caractère singulier de notre époque. Beaucoup d'hommes sont tout à fait sensibles aux choses qui font leur apparition dans la vie, mais ils n'ont pas la possibilité — rappelez-vous ce que je vous ai exposé sur Jaurès — de s'élever jusqu'à une compréhension des vies terrestres successives et du karma, pas plus du karma individuel que du karma du monde, et c'est pourquoi ils ne peuvent pas comprendre en profondeur ce qu'ils perçoivent pourtant. En de nombreux points de l'évolution des temps modernes, nous trouvons des hommes qui avaient un œil ouvert sur les faits, bien qu'ils n'aient jamais pu progresser assez pour expliquer la chose du point de vue des vies terrestres successives, bien qu'eux-mêmes, parce qu'ils ne pouvaient admettre l'idée des vies successives, aient beaucoup contribué à rendre possible ce qu'ils critiquaient si fortement. C'est précisément ce qu'ont de singulier les hommes d'aujourd'hui, et même ceux qui voient le plus clair ; ils critiquent ce qui existe, mais ils travaillent eux-mêmes à son élaboration, non sans en juger à bon escient. C'est ainsi qu'interviennent dans la vie des impulsions inconscientes.

(...)

07023 - Il peut exister en Europe des gens qui, parce qu'ils ne veulent penser qu'à court terme, se représentent le déclenchement de la présente guerre — je ne dis pas que cela est faux et qu'il n'y a rien de juste là-dedans — en rapport avec l'assassinat de l'héritier du trône, l'archiduc François-Ferdinand ; ils peuvent ainsi expliquer certains événements qui remontent jusqu'à cet assassinat, accompli en 1914. Mais il peut aussi y avoir des gens qui soulignent que dans un journal occidental de janvier 1913, on lisait que dans un avenir proche l'archiduc François-Ferdinand serait assassiné pour le salut de l'humanité. On peut remonter jusqu'à l'assassinat effectif ; on peut aussi remonter jusqu'à ce que disait un journal occidental en janvier 1913, à savoir qu'il serait assassiné. On peut aussi remonter jusqu'à l'assassinat de Jaurès le soir du dernier jour de la paix, assassinat qui, comme je l'ai récemment indiqué, n'a probablement jamais été entièrement tiré au clair. Mais on peut aussi remonter plus loin en mentionnant le même journal dont je parle maintenant, qui à une distance dans le temps à peu près semblable, donc déjà en l'année 1913, contenait cette phrase : Si les circonstances en Europe devaient aboutir à une guerre, Jaurès sera le premier à trouver la mort. — On peut ouvrir un certain almanach, de contenu occulte pour ainsi dire, qui était vendu 40 francs, un almanach de l'année 1913, donc imprimé déjà en 1912, et lire ces phrases : En Autriche, celui qui régnera n'est pas celui auquel on pense, mais un homme jeune dont on ne croit pas encore qu'il succédera au vieil empereur. — Voilà ce qui donc fut imprimé en 1912 pour figurer dans un almanach, de contenu dit occulte, de l'année 1913. Et la même remarque fut répétée dans le même almanach, mais de 1914 — donc imprimé en 1913, parce que manifestement l'attentat avait échoué en 1913. Pour toutes les choses de cette nature, quand on les regardera avec plus de lucidité, le lien sera dévoilé entre ce qui se passe dans la réalité extérieure et ce qui est cuisiné dans l'ombre. Plus d'un reconnaîtra quels fils dans la vie publique rejoignent telle ou telle confrérie, plus d'un aussi reconnaîtra combien il est insensé de la part d'autres confréries de proclamer que l'on doit absolument garder le silence sur certaines vérités mystériales. Ces gens peuvent être très innocents, parce que ce sont des enfants, bien qu'ils soient peut-être d'anciens membres de telle ou telle association franc-maçonne par exemple, qui veut aussi avoir des sources occultes ; pourtant, ils cultivent l'ombre et les ténèbres qui règnent parmi les hommes.

 

Sehen Sie, solche Dinge, wie ich sie Ihnen da auseinandergesetzt habe als die zwei Strömungen, wovon die eine auf der Vererbung, die andere auf der Erlösung fußt, solche Verhältnisse muß man gründlich betrachten, wenn man überhaupt ein Urteil haben will über das Leben der Gegenwart, denn sie drängen sich auf. Das ist nicht bloß meine Be­hauptung, daß sich diese Dinge aufdrängen, sondern das ist etwas, was aus der Realität der Gegenwart heraus gesagt werden darf und was Menschen, welche nicht stumpf und schläfrig, sondern mit vollem An­teil dem Leben gegenüberstehen, auch wirklich schon seit langer Zeit fühlen und bis zu einem gewissen Grade auch wissen. Ich habe Sie ja schon darauf hingewiesen, worinnen das Eigentümliche unserer Zeit besteht. Es gibt viele Menschen in unserer Zeit, die haben durchaus ein Empfinden für die Dinge, die heraufziehen im Leben, aber sie haben nicht die Möglichkeit — erinnern Sie sich, was ich ausgeführt habe in bezug auf Jaurès —, sich aufzuschwingen bis zu einem Verständnis der wiederholten Erdenleben und des Karmas, weder des einzelnen indivi­duellen Karmas noch des Weltenkarmas, und können daher nicht das durchschauen, was sie wohl wahrnehmen. Aber an zahlreichen Stellen der neueren Entwickelung finden wir Menschen, die ein offenes Auge hatten für die Dinge, die da geschehen, trotzdem sie sich dann niemals dazu entwickeln konnten, die Sache vom Standpunkt der wiederholten Erdenleben zu erklären, trotzdem sie selber sogar, weil sie das nicht taten, die wiederholten Erdenleben anzunehmen, viel dazu beitrugen, die Dinge herbeizuführen, die sie scharf kritisierten. Das ist gerade das Eigentümliche der heutigen Menschen, und sogar der Klarsehendsten; sie kritisieren das, was heute da ist, aber sie arbeiten selbst an dem Zu­standekommen dessen, was sie dann abkritisieren, was sie in der rich‑ tigen Weise beurteilen. So spielen unbewußte Impulse in das mensch­liche Leben herein.
(...)
Es kann Menschen geben in diesem Europa, die, da sie ja heute alle kurz denken wollen, den Ausbruch des gegenwärtigen Krieges zusam­menhängend denken — ich sage nicht, daß das falsch ist, ich sage nicht, daß darinnen nicht Richtigkeit ist—mit der Ermordung des Erzherzog-Thronfolgers, des Franz Ferdinand; sie können daraus gewisse Ereig­nisse erklären, die sie zurückführen bis zu jener im Juni 1914 erfolgten Ermordung. Aber es kann auch Menschen geben, welche betonen, daß in einer westlichen Zeitung vom Januar 1913 gestanden hat, daß in der nächsten Zeit zum Heile der europäischen Menschheit der Erzherzog Franz Ferdinand ermordet werden solle. Ich meine, man kann zurück­gehen bis zu der wirklichen Ermordung; man kann aber auch zurück­gehen bis zu dem, was in einer westlichen Zeitung im Januar 1913 bereits stand: daß er ermordet werden wird. Man kann auch zurück­gehen bis zu der, wie ich neulich andeutete, wahrscheinlich niemals vollständig enthüllten Ermordung von Jaurès am Abend des letzten Tages der Friedenszeit. Man kann aber auch so weit zurückgehen, daß man hinweist auf dieselbe Zeitung, die ich jetzt gemeint habe, die fast eben so weit zurückliegend, also schon im Jahre 1913, den Satz enthielt: Wenn die Verhältnisse in Europa zu einem Krieg führen sollten, so wird Jaurès der erste sein, der seinen Tod findet. — Man kann einen gewissen, sozusagen okkultistischen Almanach aufschlagen, der für vierzig Fran­ken verkauft wurde, und man kann in dem Almanach, der auf das Jahr 1913 bestimmt war, der also schon 1912 gedruckt worden ist, die Sätze lesen: In Österreich werde nicht der regieren, von dem man glaubt, daß er regieren werde, sondern ein junger Mann, von dem man jetzt noch nicht glaubt, daß er nach dem alten Kaiser regieren werde. — Das wurde in einem sogenannten okkultistischen Almanach gedruckt für 1913, also schon im Herbst 1912 gedruckt. Und wiederum, aus demselbenAlmanach für 1914, also schon gedruckt 1913, wurde dieselbe Bemer­kung wiederholt, weil offenbar für 1913 das Attentat mißglückt war. Für alle solche Dinge wird einmal, wenn man die Dinge heller ansehen wird, der Zusammenhang aufgedeckt werden, der da besteht zwischen dem, was in der äußeren Wirklichkeit geschieht und zwischen dem­jenigen, was in verborgenen, trüben Quellen ausgekocht wird. Es wird mancher erkennen, welche Fäden aus dem öffentlichen Leben hinein­laufen in diese oder jene Verbrüderung, und es wird auch mancher er­kennen, wie töricht es ist von anderen Verbrüderungen, wenn die heute noch immer davon deklamieren, daß man über gewisse Mysterienwahr­heiten durchaus schweigen müsse. Solche Leute können recht unschul­dig sein, weil sie Kinder sind, trotzdem sie vielleicht alte Mitglieder sind von diesem oder jenem Freimaurerbund zum Beispiel, der auch okkulte Quellen haben will; dennoch fördern sie die Dunkelheit und Finsternis, die unter den Menschen herrscht.