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GA337b - Œuvres complètes de Rudolf Steiner - IDÉES SOCIALES, RÉALITÉ SOCIALE, PRATIQUE SOCIALE




DISPUTATION DU SOIR à l'occasion du deuxième cours universitaire anthroposophique. - Dornach, 8. avril 1921 -
SCIENCE SOCIALE ET PRATIQUE SOCIALE.
ABENDDISPUTATION anläßlich des zweiten anthroposophischen Hochschulkurses. - Dornach, 8. April 1921 -
SOZIALWISSENSCHAFT UND SOZIALE PRAXIS.

 


 

Les références Rudolf Steiner Œuvres complètes ga 337b 250-264  1999 08/04/1921



Original





Traducteur: FG v.01 - 2022 Editeur: SITE

 




Sur la proposition de Josef van Leer pour la mise en place immédiate d'une « association mondiale d'écoles ». Le sort de « l’Union » internationale pour le soin de la science de l’esprit de Rudolf Steiner établie avant la guerre. Comme la chose avec l’« association mondiale d'écoles » devrait être abordé avec une chance de succès. La fondation d'une vie de l'esprit libre comme une condition préalable indispensable. L’étrange compréhension des faits du monsieur von Gleich comme un exemple du contexte de la vie de l’esprit d'aujourd'hui. Idéalisme réel ne se sent pas au-dessus du financier.


Zum Vorschlag von Josef van Leer für die sofortige Gründung eines «Weltschulvereins». Das Schicksal des vor dem Kriege gegründeten internationalen «Bundes» zur Pflege der Geisteswissenschaft Rudolf Steiners. Wie die Sache mit dem «Weltschulverein» mit Aussicht auf Erfolg anzugehen ist. Die Begründung eines freien Geisteslebens als unverzichtbare Voraussetzung. Das merkwürdige Tatsachenverständnis des Herrn von Gleich als Beispiel für den Zustand des heutigen Geisteslebens. Wirklicher Idealismus fühlt sich nicht erhaben über das Finanzielle.


Roman Boos : La soirée de ce soir doit servir à renforcer la conscience des participants et à clarifier l'idée de ce que l'on peut attendre comme effets concrets de ce qui est voulu au Goetheanum dans un avenir proche ou lointain. La tâche doit être telle que le cours doit apporter quelque chose aux participants, afin que chacun ait la possibilité de dire ou de savoir où il peut aider, où il peut participer activement à la collaboration.

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Roman Boos: Es soll der heutige Abend dazu dienen, in den Anwesenden das Bewußtsein davon zu stärken und die Vorstellung zu klären, was an konkreten Auswirkungen von dem im Goetheanum Gewollten in näherer oder fernerer Zeit zu erwarten ist. Die Aufgabe soll so sein, daß der Kurs den Teilnehmern etwas mitgeben soll, damit jeder die Möglichkeit hat zu sagen oder zu wissen, wo er mithelfen kann, wo er aktiv an der Mitarbeit sich beteiligen kann.

Ce qui est tout d'abord en débat, c'est l'idée que dans un avenir proche, la vie spirituelle doit être détachée avec la plus grande intensité de l'enchevêtrement des pouvoirs étatiques. Les États politiques, à l'Ouest comme à l'Est, ne sont même plus en situation de conserver économiquement les droits de surveillance des écoles qu'ils ont usurpés. Il faut construire des écoles dans les régions qui ne sont pas impliquées dans l'effondrement économique et qui veulent sortir de l'effondrement spirituel. L'idée d'une association mondiale des écoles/association scolaire mondiale sur une base internationale a été exprimée et diffusée il y a quelques semaines en Hollande lors d'un grand nombre d'assemblées. C'est pourquoi des amis hollandais ont annoncé aujourd'hui qu'ils communiqueraient encore quelques informations sur cette association scolaire mondiale. Et de ce côté aussi, j'aimerais montrer que l'on peut espérer que les personnes réunies ici donneront corps à l'impulsion de l'Association mondiale pour l'éducation.

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Was zuallererst in Debatte steht, ist die Idee, daß in der allernächsten Zeit mit der größten Intensität losgelöst werden muß das geistige Leben aus der Verstrickung in die staatlichen Gewalten. Die politischen Staaten sind, im Westen wie im Osten, nicht einmal mehr in der Lage, die von ihnen usurpierten Schulbeaufsichtigungsrechte ökonomisch zu erhalten. Schulen sind zu errichten über die Gebiete hin, die nicht in den ökonomischen Zusammenbruch hineinbezogen wurden und aus dem geistigen Zusammen­bruch herauskommen wollen. Die Idee des Weltschulvereins auf internatio­naler Basis ist ja vor einigen Wochen in Holland in einer großen Anzahl von Versammlungen ausgesprochen und hinausgetragen worden. Und so ist heute von holländischen Freunden in Aussicht gestellt worden, über diesen Weltschulverein noch einiges mitzuteilen. Und auch nach dieser Seite hin möchte ich aufzeigen, daß von den hier Versammelten gehofft werden kann, dem Impuls des Weltschulvereins Verwirklichung zu geben.

Les entreprises fondées sous les noms de Futurum AG et Der Kommende Tag AG ont également été conçues pour s'étendre vers des horizons provisoirement illimités. Ce qui s'est développé, par exemple, sous la forme d'un groupe Stinnes, s'est associé aux pires existences ; si un tel monstre obtenait des crédits internationaux, ce serait au détriment d'un développement sain. Il est donc nécessaire de prendre pied dans la vie économique, d'appeler à la vie soi-même des associations économiques qui soient à la hauteur de l'internationalité ; il est nécessaire de chercher soi-même la voie dans les réunions internationales. Pour dire quelque chose d'important au niveau international, il faudra parler de Futurum et du Jour qui vient, par-delà les fossés créés par les contextes de devises.

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Auch die unter Futurum AG und Der Kommende Tag AG gegründeten Unternehmungen wurden darauf angelegt, in vorläufig unbegrenzte Weiten hinauszuwachsen. Was zum Beispiel als ein Stinnes-Konzern heraufwuchs, hat sich verbunden mit den übelsten Existenzen; wenn ein solches Unge­heuer internationale Kredite bekommen würde, wäre es zum Schaden einer gesunden Entwicklung. Es ist deshalb nötig, im wirtschaftlichen Leben Fuß zu fassen, selber wirtschaftliche Assoziationen ins Leben zu rufen, die ge­recht werden der Internationalität; es ist nötig, in internationalen Bespre­chungen selber den Weg suchen. Um etwas international Bedeutsames zu sagen, wird über die Klüfte hinweg, die durch die Valutazustände geschaf­fen worden sind, vom Futurum und vom Kommenden Tag gesprochen werden müssen.

On se fait en effet rabrouer de tous les côtés. Et c'est donc une nécessité absolue pour la poursuite du travail en Suisse et au-delà de la Suisse que nous ayons la possibilité de faire paraître ici, au Goetheanum, une revue régulière, au moins un hebdomadaire, dans laquelle il ne serait pas nécessaire de polémiquer et de discuter continuellement - cela sera toutefois parfois nécessaire -, mais dans laquelle on pourrait continuellement faire des allusions sommaires à ce dont il s'agit réellement ici, et dans laquelle l'idée internationale d'une association mondiale d'écoles ou d'une association mondiale d'économie devrait toujours être exprimée. D'une certaine manière, ici en Suisse, on a encore un sol sous nos pieds dont on peut parler de manière plus claire et plus impressionnante qu'ailleurs. Sinon, le Goetheanum devrait rester muet s'il ne pouvait pas se faire connaître de cette manière. En fait, peu de gens sont venus à ce cours. Le Goetheanum lui-même, en tant qu'œuvre d'art, en tant que bâtiment, en tant que réalité physique, n'est pas encore traversé/parcouru avec suffisamment d'intensité. Il est déjà nécessaire de faire connaître ce qui doit être accompli pour le monde entier à partir du Goetheanum.

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Man wird ja von allen Seiten angepöbelt. Und da ist es ein unbedingtes Erfordernis für die Fortführung der Arbeit in der Schweiz und über die Schweiz hinaus, daß wir die Möglichkeit bekommen, hier vom Goetheanum aus regelmäßig eine Zeitschrift, zum mindesten eine Wochenschrift, erscheinen zu lassen, in der nun nicht fortwährend polemisiert und disku­tiert werden müßte — es wird allerdings manchmal notwendig sein —, aber in der fortwährend hinausgestellt werden könnten skizzenweise Andeutun­gen, worum es sich hier eigentlich handelt, und in der gerade die interna­tionale Idee eines Weltschulvereins oder einer Weltwirtschaftsvereinigung immer wieder ausgesprochen werden müßte. In gewisser Weise hat man eben hier in der Schweiz doch noch einen Boden unter sich, von dem man in deutlicherer und eindrucksvollerer Weise reden kann als anderswo. Das Goetheanum müßte sonst stumm bleiben, wenn es sich nicht auf diese Weise bekanntmachen kann. An diesen Kurs sind doch eigentlich recht wenig Menschen gekommen. Es ist das Goetheanum selber als Kunstwerk, als Bau, als physische Realität, die dasteht, noch nicht in genügender Inten­sität durchströmt. Es wird schon notwendig, auch dasjenige hinauszutra­gen, was geleistet werden soll für die ganze Welt vom Goetheanum aus.

Tous ceux qui ont la possibilité de nous aider à trouver la base économique pour un tel journal sont cordialement invités à le faire. Nous devons compter 50'000 francs pour une année ; nous ne pouvons pas commencer avant. C'est pourquoi nous ne pouvons pas commencer avant, parce que sinon, dans quelque temps, nous devrions à nouveau arrêter l'affaire dans certaines circonstances. S'il y a parmi vous quelqu'un qui pourrait aider à ce que le journal puisse paraître, il rendrait un service qui, dans les circonstances actuelles, ne pourrait guère être rendu d'une autre manière.

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Alle, die die Möglichkeit haben, uns dazu zu verhelfen, die ökonomi­sche Grundlage zu finden für eine solche Zeitung, werden herzlich dazu aufgefordert. Wir müssen 50'000 Franken für ein Jahr rechnen; vorher können wir nicht beginnen. Wir können deshalb nicht vorher beginnen, weil wir sonst in einiger Zeit die Sache wieder unter Umständen einstellen müßten. Wenn jemand unter Ihnen ist, der dazu verhelfen könnte, daß die Zeitung erscheinen kann, der würde sich so verdient machen, wie es in den gegenwärtigen Umständen kaum in anderer Weise möglich sein könnte.

Elisabeth Vreede : Je voudrais encore dire quelques mots sur l'"Association mondiale des écoles". Il s'agit en fait plus d'un appel que d'une fondation concrète. Les premiers pas dans la direction de la fondation d'une association mondiale pour l'école ont été faits en Hollande, afin d'obtenir une réponse du monde à ce qui devrait se passer maintenant, c'est-à-dire : libérer la vie de l'esprit, en particulier le système d'enseignement, le rendre autonome. On a exprimé l'espoir particulier de pouvoir le faire en Hollande. Le 27 février, le Dr Steiner a tenu à La Haye une conférence passionnante sur les "questions d'éducation, d'enseignement et de vie pratique du point de vue de la science de l'esprit anthroposophique" et a attiré l'attention sur la nécessité d'une vie spirituelle libre et d'un détachement de l'école du pouvoir de l'État - sous les applaudissements nourris du public. Ensuite, notre membre, Monsieur de Haan, a lancé un appel aux personnes présentes. Il s'en est suivi beaucoup de choses ; des noms de bonne réputation se sont intéressés à travailler pour des écoles libres. Des représentants de Suisse, d'Allemagne et d'Angleterre se sont déclarés convaincus de la nécessité d'une association mondiale des écoles et ont promis d'œuvrer en faveur de cette cause dans leur pays. Un événement similaire s'est déroulé le lendemain à Amsterdam. Mais à l'époque, l'Association scolaire mondiale n'avait pas encore été fondée, car une telle fondation n'a de valeur que si elle naît pour ainsi dire d'elle-même. Mais il ne faut pas en conclure qu'il ne doit rien se passer, mais qu'un travail intensif est nécessaire pour qu'une fondation concrète puisse avoir lieu.

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Elisabeth Vreede: Ich möchte noch einiges sagen über den «Weltschulverein». Es handelt sich eigentlich mehr um einen Appell als bereits um eine konkrete Gründung. Die ersten Schritte in der Richtung einer Gründung eines Weltschulvereins sind ja in Holland getan worden, um eine Antwort aus der Welt heraus zu bekommen auf dasjenige, was jetzt zu geschehen hätte, und das ist: das Geistesleben, insbesondere das Unterrichtswesen, zu befreien, auf sich selbst zu stellen. Es ist die besondere Hoffnung ausge­sprochen worden, dies in Holland tun zu können. Am 27. Februar hat Dr. Steiner in Den Haag einen hinreißenden Vortrag gehalten über «Erzie­hungs-, Unterrichts- und praktische Lebensfragen vom Gesichtspunkte anthroposophischer Geisteswissenschaft» und aufmerksam gemacht auf die Notwendigkeit eines freien Geisteslebens und einer Loslassung der Schule von der Staatsgewalt — unter starkem Beifall des Publikums. Anschließend hat unser Mitglied, Herr de Haan, einen Appell an die Anwesenden gerich­tet. Darauf ist manches geschehen; Namen von gutem Klang haben sich dafür interessiert, für freie Schulen zu wirken. Vertreter aus der Schweiz, aus Deutschland und England äußerten sich überzeugt von der Notwen­digkeit eines Weltschulvereins und versprachen, in ihrem Lande für die Sache zu wirken. Ein ähnliches spielte sich am nächsten Tag in Amsterdam ab. Damals wurde aber der Weltschulverein noch nicht begründet, denn eine solche Gründung hat nur einen Wert, wenn sie sozusagen aus sich selber heraus entsteht. Aber daraus darf man nicht den Schluß ziehen, daß nichts geschehen soll, sondern es ist intensivste Arbeit nötig, damit eine konkrete Gründung sich vollziehen kann.

La première chose dont on s'occupe maintenant, c'est de s'adresser à tous les gens cultivés avec une sorte de prospectus - ils sont en principe intéressés par une vie de l'esprit libre - ; le Dr Steiner a donné les directives à ce sujet. Il s'agit d'adresser un appel à tous les éduqués pour qu'ils s'unissent à nous afin de procurer à notre mouvement le terreau et l'air vital dont il a absolument besoin pour continuer à prospérer. Comme toute l'affaire a commencé depuis la Hollande, je voudrais attirer l'attention sur l'adresse de Monsieur de Haan, Utrecht ; il est prêt à donner des renseignements. Les événements des années passées ont montré suffisamment l'importance, la signification, mais aussi la quantité de travail nécessaire pour entreprendre une telle chose. Il s'agit donc de lancer un appel qui doit trouver un écho, pour ainsi dire, dans l'ensemble du monde cultivé.

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Das erste, womit man sich jetzt beschäftigt, ist, mit einer Art Prospekt an alle Gebildeten heranzugehen — die sind ja grundsätzlich an einem freien Geistesleben interessiert —; Dr. Steiner hat dazu die Richtlinien gegeben. Es soll ein Appell an alle Gebildeten gerichtet werden, sich zusammenzu­schließen mit uns, um unserer Bewegung dasjenige zu verschaffen an Nähr­boden, an Lebensluft, die sie unbedingt braucht, damit sie weiter gedeihen kann. Da die ganze Sache nun von Holland aus angefangen hat, möchte ich auf die Adresse des Herrn de Haan, Utrecht, aufmerksam machen; er ist bereit, Auskunft zu geben. Aus den Ereignissen der vergangenen Jahre ist genügend hervorgegangen, um zu zeigen, wie wichtig, wie bedeutsam es ist, aber auch, wie viel Arbeit nötig sein wird, wenn so etwas unternommen werden soll. Es soll also ein Appell gerichtet werden, der sozusagen in der ganzen gebildeten Welt ein Echo finden soll.

(Applaudissements) Josef van Leer : Mes très chers présents, il y a quelques semaines, on a parlé pour la première fois à La Haye et à Amsterdam de l'Association mondiale des écoles. Mais cela n'aboutit à rien si l'on ne passe pas immédiatement à l'action. Nous avions certes environ 150 noms à La Haye ce soir-là, mais on ne fait rien avec de simples noms. Les amis hollandais ont certes de la bonne volonté, mais ils sont trop faibles.

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(Beifall) Josef van Leer: Meine sehr verehrten Anwesenden, vor einigen Wochen wurde im Haag und in Amsterdam zum erstenmal über den Weltschulver­ein gesprochen. Es kommt aber nichts dabei heraus, wenn nicht gleich zur Tat geschritten wird. Wir hatten zwar im Haag an dem Abend etwa 150 Namen; mit bloßen Namen tut man aber nichts. Die Freunde in Holland haben zwar den guten Willen, aber sie sind zu schwach.

Il y a un peu moins de dix ans, des réunions similaires ont eu lieu à Berlin, lorsque le baron von Walleen a parlé de ses expériences lors de tournées de conférences en Scandinavie et en Angleterre et a dit qu'il était si difficile de représenter les idées du Dr Steiner là-bas ; ce qui est aujourd'hui la Société anthroposophique est parti de ces réunions.

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Vor etwas weniger als zehn Jahren waren in Berlin ähnliche Bespre­chungen, als Baron von Walleen über seine Erfahrungen auf Vortragsreisen in Skandinavien und in England sprach und sagte, es sei so schwierig, die Ideen von Dr. Steiner dort zu vertreten; was heute Anthroposophische Gesellschaft ist, ist von diesen Besprechungen ausgegangen.

Si vous parlez aujourd'hui en Angleterre de vie de l'esprit libre, tout le monde vous dira : nous n'en avons pas besoin, nous en avons une. - C'est bien sûr une abstraction, mais c'est ainsi ; dans la mesure où les gens en Angleterre appartiennent à la bourgeoisie, ils peuvent éduquer leurs enfants comme ils le veulent, ils n'ont pas besoin de professeurs diplômés. Si l'on doit propager l'association mondiale des écoles en Angleterre, on a affaire à quelque chose de tout à fait différent qu'en Allemagne, en Hollande ou en Suisse. Je pense que la Scandinavie, la Hollande, l'Angleterre - même si elle n'est pas neutre, mais cela n'a pas d'importance -, tous les pays qui ne font pas partie des États médians/centraux, devraient s'unir. En Hollande, on a reçu beaucoup d'assurance, mais les 25 noms qui sonnent n'aident pas beaucoup. Le Dr Steiner a tenu environ 10 conférences en Hollande ; mais parmi les milliers de personnes présentes : pas trois voix qui s'engagent vraiment dans la pratique, et il sera difficile de n'obtenir que ces trois voix.

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Wenn Sie heute in England sprechen über freies Geistesleben, wird jeder sagen: Wir brauchen keines, wir haben eines. — Das ist natürlich eine Ab­straktion, aber so ist es; soweit die Leute in England der Bourgeoisie an­gehören, können sie ihre Kinder erziehen, wie sie wollen, sie brauchen keine diplomierten Lehrer. Wenn man den Weltschulverein in England zu propagieren hat, so hat man es da mit etwas ganz anderem zu tun als in Deutschland oder in Holland oder in der Schweiz. Ich glaube, Skandina­vien, Holland, England — wenn es auch nicht neutral ist, aber es spielt keine Rolle —, all die Länder, die nicht zu den Mittelstaaten gehören, sollten sich zusammenschließen. In Holland hat man reichlich Zuversicht bekommen, aber die 25 klingenden Namen helfen nicht viel. Dr. Steiner hat in Holland ungefähr 10 Vorträge gehalten; aber unter all diesen Tausenden, die da waren: keine drei Stimmen, die sich dafür wirklich praktisch einsetzen, und es wird schwer sein, nur diese drei zu kriegen.

La question a été posée : comment faire de la propagande ? Pour chaque pays, il est nécessaire de travailler différemment. Nos amis de Stuttgart sont les mieux placés pour savoir ce qu'il faut faire, car ils sont au travail. Je voudrais donc proposer que nous, les gens des différents pays - Amérique, Angleterre, France, Suisse, Italie -, que nous soyons environ 25 à nous réunir et à dire ce soir encore : voilà comment nous faisons ! Je voudrais le proposer tout de suite. Qui, parmi tous les pays représentés ici, est prêt à participer ? Commençons par l'Amérique : M. Monges ? M. Wheeler d'Angleterre ? Mlle Wilson d'Angleterre ? La Norvège, la Suède : Mme Ljungquist ? Danemark : M. Hohlenberg ? Finlande : M. Donner ? De Russie ? De Hollande : M. Ledebour, M. Zagwijn, M. Deventer ? De France : Mademoiselle Rihouët ? D'Italie : Mademoiselle Schwarz ? De Tchécoslovaquie et de Pologne ? Je voudrais donc proposer que les différentes personnes se réunissent et réfléchissent à ce qui est le mieux pour leurs pays, comment il faut faire, à quelles personnes il faut s'adresser, à quelles personnes on peut donner quel matériel. Il est possible que la représentation d'un pays donné ne soit pas en mesure de faire ce qu'il faut, mais alors on pourra peut-être trouver quelque chose de mieux ensemble.

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Die Frage wurde gestellt: Wie propagieren wir? — Für jedes Land ist es nötig, anders zu arbeiten. Unsere Freunde in Stuttgart wissen am besten, was zu tun ist, weil sie in der Arbeit stehen. Ich möchte deshalb vorschla­gen, daß wir Leute aus den verschiedenen Ländern — Amerika, England, Frankreich, Schweiz, Italien —, daß wir etwa 25 Menschen uns zusammen­setzen und heute Abend noch sagen: so und so machen wir es! Ich möchte das gleich jetzt auf der Stelle vorschlagen. Wer aus all den Ländern, die hier vertreten sind, ist bereit mitzumachen? Fangen wir an bei Amerika: Mr. Monges? Mr. Wheeler aus England? Miss Wilson aus England? Norwegen, Schweden: Frau Ljungquist? Dänemark: Herr Hohlenberg? Finnland: Herr Donner? Russland? Aus Holland: Herr Ledebour, Herr Zagwijn, Herr Deventer? Aus Frankreich: Mademoiselle Rihouët? Italien: Fräulein Schwarz? Tschechoslowakei und Polen? Ich möchte also vorschlagen, daß die verschiedenen Menschen sich zusammensetzen und überlegen, was für ihre Länder das Richtige ist, wie man es machen muß, an welche Menschen man herantreten muß, welchen Menschen man welches Material geben kann. Es ist möglich, daß die Vertretung eines bestimmten Landes nicht in der Lage ist, das Richtige zu treffen, aber dann wird man vielleicht zusam­men etwas Besseres herausfinden können.

J'aimerais demander si ce que j'ai suggéré serait le bon point de départ.

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Ich möchte zur Diskussion stellen, ob das, was ich angeregt habe, der richtige Ausgangspunkt wäre.

Roman Boos : Il pourrait être très utile de parler encore ce soir en petits cercles pour chaque region. Mais je voudrais seulement demander très sincèrement que l'on ne considère pas l'élection de personnalités comme on le fait pour les parlements ou d'autres associations : comme un mandat de travailler comme une commission. Il ne faut pas repousser au soir ce qui doit être fait ensuite : faire avancer dans chaque groupe l'idée de l'association scolaire mondiale en tant que telle. Il faut essayer de voir comment on peut dire dans les autres pays ce que l'on a à dire de son côté.

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Roman Boos: Es könnte ja sehr wertvoll sein, heute Abend dann noch zu sprechen in kleineren Kreisen für jedes Gebiet. Aber ich möchte nur recht herzlich bitten, daß die Sache bei der Wahl von Persönlichkeiten nicht so zu betrachten ist wie bei den Parlamenten oder bei sonstigen Vereinen: als Auftrag, wie eine Kommission zu arbeiten. Es soll nicht auf den Abend abgeschoben werden, was nachher gearbeitet werden soll: in jeder einzel­nen Gruppe die Idee des Weltschulvereins als solche vorwärtszutragen. Man muß eben probieren, wie in den anderen Staaten sich das aussprechen läßt, was von der eigenen Seite aus zu sagen ist.

Johannes Hohlenberg : J'aimerais vous parler du travail au Danemark concernant l'Association scolaire mondiale. Du point de vue du résultat, ce n'est pas grand-chose, malheureusement, mais cela peut peut-être servir d'expérience à d'autres. Lors du dernier cours d'automne, l'accent a été mis sur le fait que tous ceux qui retournent dans leur pays doivent parler au plus grand nombre de personnes possible et répandre l'idée de l'Association scolaire mondiale. Tous ceux qui étaient là ont probablement fait ce qui était en leur pouvoir.

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Johannes Hohlenberg: Ich möchte über die Arbeit in Dänemark in bezug auf den Weltschulverein berichten. Vom Ergebnis her betrachtet ist es zwar nicht sehr viel, leider, aber es kann vielleicht anderen als Erfahrung dienen. Im letzten Herbstkursus wurde besonders stark betont, daß jeder, der in sein Land zurückgeht, mit möglichst vielen Menschen reden und die Idee vom Weltschulverein verbreiten solle. Alle, die hier waren, haben wohl das getan, was in ihren Kräften lag.

Maintenant, parlons de mon expérience personnelle : j'ai donné plusieurs conférences à Copenhague, mais le moment était malheureusement très mal choisi, car il y a quelques années, l'État a repris aux communautés presque toutes les écoles. C'est un fait nouveau, vieux de deux ou trois ans, qui n'est pas encore complètement appliqué partout. Le corps enseignant est globalement satisfait parce que sa situation économique, financière, s'est beaucoup améliorée et qu'en tant que fonctionnaire d'État, on a la perspective d'une pension. Le corps enseignant est donc très réticent à tout changement de cette situation. Mais d'un autre côté, les parents sont très insatisfaits du système scolaire qui existe aujourd'hui au Danemark ; les parents seraient prêts à essayer quelque chose de nouveau. Mais la principale difficulté est d'ordre financier. Il ne faut pas oublier que les écoles publiques sont entièrement gratuites ; l'enseignement, le matériel, les livres sont gratuits.

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Nun, zu meinen persönlichen Erfahrungen: Ich habe in Kopenhagen verschiedene Vorträge gehalten, aber der Zeitpunkt war leider sehr schlecht, da vor einigen Jahren der Staat von den Gemeinschaften fast alle Schulen übernommen hat. Das ist eine neue Tatsache, zwei, drei Jahre alt, noch nicht überall vollständig durchgeführt. Die Lehrerschaft ist im ganzen zufrieden, weil ihre ökonomische, finanzielle Lage sehr viel besser gewor­den ist und man als Staatsbeamte Aussicht auf eine Pension hat. Die Leh­rerschaft ist deshalb sehr abgeneigt, irgendwelche Veränderungen vorzu­nehmen an diesen Verhältnissen. Aber auf der anderen Seite ist sehr große Unzufriedenheit der Eltern mit dem Schulsystem, das heute in Dänemark besteht; die Eltern wären bereit, etwas Neues zu versuchen. Die hauptsäch­liche Schwierigkeit ist aber finanzieller Art. Man darf nicht vergessen: die Staatsschulen, die sind ganz gratis; Schulunterricht, Material, Bücher sind gratis.

La seule voie possible pour la création d'écoles indépendantes de l'État serait celle de Stuttgart, à savoir une grande entreprise industrielle qui prendrait tout en main. Au Danemark, c'est surtout une question financière, tout simplement ! Si l'on pouvait trouver un moyen de créer de telles écoles, qui ne coûteraient pas plus cher que les écoles publiques, alors les enfants viendraient résolument et les parents seraient très satisfaits. J'ai rassemblé une liste de noms - leur nombre ne dépasse peut-être pas 200, ce n'est pas encore grand-chose - et je suis convaincue que si l'on fait vraiment de la propagande, on peut aussi trouver une vraie compréhension.

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Der einzig mögliche Weg für die Begründung von staatlich unabhängi­gen Schulen wäre der wie in Stuttgart, nämlich ein großer Fabrikbetrieb, der das alles in die Hand nimmt. In Dänemark ist es eben hauptsächlich eine finanzielle Frage, ganz einfach! Wenn man einen Weg finden könnte für die Errichtung von solchen Schulen, die nicht teurer würden als die öffentlichen, dann würden ganz entschieden die Kinder kommen und die Eltern sehr zufrieden sein. Ich habe eine Liste von Namen gesammelt — ihre Zahl überschreitet vielleicht kaum 200, das ist ja noch nichts —, und ich bin überzeugt, daß, wenn man wirklich Propaganda macht, man auch wirk­liches Verständnis finden kann.

Elisabeth Vreede : Il faut faire ce qui est juste. Comme l'a expliqué le Dr Steiner en Hollande, il ne s'agit pas en premier lieu de fonder des écoles isolées qui peuvent exister de manière accessoire, qui ne peuvent que s'arroger le droit d'exister ; il s'agit de quelque chose de beaucoup plus grand : mettre réellement en œuvre la libre vie de l'esprit ! Nous avons aujourd'hui une vie de l'esprit qui a avant tout besoin d'air frais et qui, sans cet air frais, s'étiole. C'est à partir de ce sentiment que l'exigence doit se former dans l'opinion publique : la vie de l'esprit doit être libérée ! Il ne s'agit évidemment pas de dire qu'il ne faut pas fonder des écoles particulières, comme l'école Waldorf ; mais on ne devrait pas seulement apporter ici et là une école ou un institut, car ils n'ont tous qu'une existence misérable sur le plan juridique, ils ont en fait toujours une épée suspendue au-dessus de leur tête, qu'ils soient autorisés ou non ; de telles écoles, qui ne peuvent exister que par la grâce de l'État, ne devraient pas être édifiées.

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Elisabeth Vreede: Man muß das Richtige tun. Es handelt sich, wie Dr. Steiner in Holland ausgeführt hat, nicht in erster Linie darum, nun einzelne Schulen zu begründen, die wieder so nebenbei bestehen können, die sich ihr Recht zu bestehen nur erschleichen können; es handelt sich um etwas viel Größeres: das freie Geistesleben auch wirklich durchzuführen! Wir haben ja heute ein Geistesleben, das vor allen Dingen frische Luft braucht und das ohne diese frische Luft verkümmert. Aus dieser Stimmung heraus muß in der Öffentlichkeit sich die Forderung bilden: Das Geistesleben muß befreit werden! Es soll damit selbstverständlich nicht gesagt werden, daß nicht einzelne Schulen zu begründen sind, so wie die Waldorfschule; aber man soll nicht nur hie und da eine Schule oder ein Institut hineinbringen, denn die haben alle nur ein kümmerliches Dasein in rechtlicher Beziehung, sie haben eigentlich immer ein Schwert über ihrem Haupte hängen, ob sie nun er­laubt sind oder nicht; nicht solche Schulen, die nur auf Staates Gnaden bestehen können, sollten errichtet werden.

Notre Goetheanum est aussi une école, une université libre. Il faudrait en premier lieu créer la possibilité d'une association scolaire mondiale qui se sentirait suffisamment puissante pour soutenir ou maintenir en vie des institutions telles que l'école Waldorf et le Goetheanum. Il est nécessaire qu'il y ait déjà quelque chose de concret à ce sujet. Il existe aussi des associations d'enseignants, des associations d'artistes ; pour eux, ce serait un objectif positif d'agir pour que nous ayons besoin d'une libre vie de l'esprit. L'objectif doit être plus ambitieux que la simple construction d'écoles particulières ; tout doit être appréhendé à plus grande échelle, afin que l'on puisse voir le contexte plus large.

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Unser Goetheanum ist auch eine Schule, eine freie Hochschule. Die Möglichkeit wäre in erster Linie zu schaffen, daß ein Weltschulverein da wäre, der das Bedürfnis mächtig genug fühlen würde, solche Einrichtungen wie die Waldorfschule und das Goetheanum zu unterstützen oder am Le­ben zu erhalten. Es ist notwendig, daß ein Konkretes dazu schon da ist. Es gibt ja auch Lehrervereinigungen, Künstlerassoziationen; für die wäre es ein positives Ziel, dahin zu wirken, daß wir ein freies Geistesleben brau­chen. Das Ziel muß größer gesteckt werden, als bloß einzelne Schulen zu errichten; alles muß in größerem Stil erfaßt werden, so daß man den größeren Zusammenhang auch sieht.

Nous avons entendu dire qu'au Danemark, les enseignants sont très satisfaits parce qu'ils sont devenus des "enseignants d'État", parce qu'ils sont mieux payés. Ce n'est pas au corps enseignant en général que nous pouvons nous adresser ; ceux qui sont au cœur de la question sont souvent les plus desséchés et n'ont pas une grande vision. Cette opinion publique et ce sentiment doivent naître à une échelle plus grande que celle du corps enseignant, qu'ils ne peuvent l'être. Alors, les différences nationales n'auront pas le poids qu'elles auraient autrement, car cela agirait comme un lien unificateur. Les points de vue doivent être pris à grande échelle, de sorte que l'on englobe tout ce que l'on peut vivre en tant qu'être humain dans notre vie de l'esprit, et que l'on élève tout cela sur un autre plan ; sinon, nous resterons quand même trop coincés dans le détail.

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Wir haben gehört, daß in Dänemark die Lehrer sehr zufrieden sind, weil sie «Staatslehrer» geworden sind, weil sie besser bezahlt sind. Nicht an die Lehrerschaft im allgemeinen können wir uns wenden; diejenigen, die in der Sache drinnenstehen, sind oft am meisten vertrocknet und haben nicht den großen Ausblick. Aus einem größeren Umfang heraus, als es die Lehrerschaft ist, als sie es sein kann, muß diese öffentliche Meinung und Stim­mung entstehen. Dann werden auch die nationalen Differenzierungen nicht so in Gewicht fallen, wie es sonst sein würde, denn das würde als ein einigendes Band wirken. Die Gesichtspunkte müssen aus dem Großen ge­nommen werden, so daß man all das umfaßt, was man als Mensch in un­serem Geistesleben erleben kann, und es heraufhebt auf einen anderen Plan; sonst bleiben wir doch zu sehr im Einzelnen stecken.

Roman Boos : Il serait bon que l'on prenne encore position dans la discussion sur l'affirmation récemment défendue selon laquelle une vie de l'esprit libre peut se développer pleinement en Suisse. Je donne d'abord la parole à Mademoiselle Rihouët.

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Roman Boos: Es wäre gut, wenn man in der Diskussion noch zu der kürzlich vertretenen Behauptung, daß in der Schweiz sich ein freies Geistesleben voll entwickeln könne, Stellung nehmen würde. Zuerst hat Mademoiselle Rihouët das Wort.

Simone Rihouët : Je voudrais juste exprimer un souhait pour la France que ce but international s'exprime pleinement ici au Goetheanum et que le national ne l'emporte pas à nouveau sur l'international. Il est frappant de voir que nous avons en France, en ce qui concerne l'école, tout à fait la même situation qu'en Allemagne. Mais les enseignants suisses, par exemple, qui ressentent si peu la contrainte de l'État, ne sont pas dans la même situation que les enseignants en France et en Allemagne, où la tendance de l'État est si forte qu'il existe déjà dans le corps enseignant un grand besoin de libération, d'indépendance dans leur profession. En France, c'est surtout du côté des étudiants que viendra la compréhension des impulsions d'esprit libre qui ont été données ici. Et donc, en ce qui concerne la France - je ne peux pas parler pour l'Allemagne - je voudrais exprimer le souhait que de la France émane un corps d'étudiants qui pourrait créer avec ses collègues des autres pays une alliance, une alliance de fraternité.

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Simone Rihouët: Ich möchte nur einen Wunsch für Frankreich ausdrük­ken, daß hier im Goetheanum dieser internationale Zweck ganz zum Aus­druck komme und nicht wieder das Nationale über das Internationale sie­ge. Es ist auffallend zu sehen, daß wir in Frankreich, was die Schule betrifft, ganz dieselbe Lage haben wie in Deutschland. Aber zum Beispiel die Schweizer Lehrer, die so wenig den Zwang vom Staat fühlen, die sind durch die Verhältnisse in ihren Konföderationen nicht in der gleichen Lage wie die Lehrer in Frankreich und in Deutschland, wo die Tendenz des Staates so stark ist, daß jetzt schon in der Lehrerschaft ein großes Bedürfnis nach Befreiung, nach Selbständigkeit in ihrem Beruf besteht. In Frankreich wird es besonders die Studentenschaft sein, aus der das Verständnis für die freien Geistesimpulse, die hier gegeben worden sind, kommt. Und so möchte ich, was Frankreich betrifft -- für Deutschland kann ich nicht spre­chen —, so möchte ich aussprechen den Wunsch, daß aus Frankreich eine Studentenschaft herausströme, die mit ihren Kollegen aus den anderen Ländern einen Bund schaffen könnte, einen Bund der Brüderlichkeit.

Roman Boos : Ces paroles venues de France nous sont d'autant plus chaleureusement accueillies qu'une fraternisation d'une certaine intensité s'est déjà produite sur le côté adverse. À peu près au même moment où l'on écrivait en Allemagne que Rudolf Steiner et les anthroposophes avaient "trahi la patrie", une affirmation similaire circulait dans les journaux français, à savoir que dans les cercles du Dr Steiner, on travaillait à une guerre de revanche qui durerait trois ans. Et face à cette "Société des Nations" du clan adverse, il sera nécessaire qu'une association d'humains appartenant aux différents peuples se forme ici et puisse agir à partir du Goetheanum.

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Roman Boos: Diese Worte aus Frankreich sind uns umso herzlicher will­kommen, als sich ja auf der gegnerischen Seite schon eine in einer gewissen Weise intensive Verbrüderung ergeben hat. Ungefähr zu gleicher Zeit, als in Deutschland geschrieben wurde vom «Vaterlandsverrat» durch Rudolf Steiner und die Anthroposophen, ging durch die französischen Zeitungen eine ähnliche Behauptung, nämlich daß in den Kreisen von Dr. Steiner hingearbeitet werde auf einen Revanchekrieg, der drei Jahre lang dauern würde. Und gegenüber diesem «Völkerbund» der gegnerischen Sippschaft wird es schon notwendig sein, daß sich eine Vereinigung von Menschen, die den verschiedenen Völkern angehören, hier bildet und vom Goetheanum aus hinauswirken kann.

Un étudiant allemand parle de la sensation de vie des jeunes humains dans les universités et de la possibilité de les gagner à la chose anthroposophique.

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Ein deutscher Student erzählt vom Lebensgefühl junger Menschen an den Hochschulen und der Möglichkeit, sie für die anthroposophische Sache zu gewinnen.

Fritz Wullschleger : En tant que Suisse, j'aimerais simplement parler en quelques mots. Chez nous, il est vrai qu'en tant qu'enseignant, on peut exercer une assez grande liberté, par exemple sur le gouvernement, le cantonal au moins ; mais on peut aussi exercer une assez grande influence sur les autorités. Si vous voulez introduire des changements dans votre école, vous pouvez le demander, et la plupart du temps, on vous donnera satisfaction.

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Fritz Wullschleger: Ich möchte als Schweizer einfach mit ganz kurzen Worten sprechen. Es ist ja bei uns tatsächlich so, daß man als Lehrer selber eine ziemlich große Freiheit ausüben kann, zum Beispiel auf die Regierung, die kantonale wenigstens; aber auch auf die Behörden kann man einen ziemlich großen Einfluß ausüben. Wenn Sie in Ihrer Schule Änderungen einführen wollen, dann können Sie das verlangen, und es wird dem mei­stens entsprochen werden.

Maintenant, je crois que ces cours universitaires font une énorme impression sur nous. Et sous cette forte impression, nous pouvons essayer de nous adresser tout d'abord à nos collègues lors des conférences et ainsi de suite, et essayer d'éveiller une compréhension pour la fécondation de l'école, de faire au moins le début d'un façonnement libre de la vie de l'esprit. J'ai entendu les conférences de Monsieur Steiner au printemps à Bâle et - je parle en tant qu'enseignant - j'ai eu jusqu'à présent l'impression qu'il était de notre devoir de transformer autant que possible notre enseignement de la manière exigée par l'anthroposophie. Cela veut-il dire que nous devons transférer toutes nos forces dans nos écoles ? Non, nous devons consacrer notre temps, nos forces et notre travail à l'extérieur. Nous devons essayer d'informer les Suisses, peut-être par des conférences ; nous devons essayer de gagner le journal des enseignants suisses et surtout le journal des enseignants cantonaux. Cela pourrait peut-être être un début pour faire bouger les choses dans cette direction.

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Nun, ich glaube, diese Hochschulkurse machen einen gewaltigen Ein­druck in uns lebendig. Und unter diesem gewaltigen Eindruck können wir nun eben versuchen, zunächst einmal an unsere Kollegen in Konferenzen und so weiter heranzutreten und versuchen, ein Verständnis für die Be­fruchtung der Schule zu erwecken, wenigstens den Anfang damit zu ma­chen, das Geistesleben frei zu gestalten. Ich habe im Frühjahr in Basel die Vorträge von Herrn Dr. Steiner gehört und — ich spreche als Lehrer — da habe ich bis jetzt den Eindruck gehabt, daß es unsere Aufgabe ist, unseren Unterricht möglichst umzugestalten in der Weise, wie es die Anthroposo­phie verlangt. Heißt das nun, daß wir also unsere gesamten Arbeitskräfte in unsere Schulen hineinverlegen sollen? Nein, wir sollen unserer Zeit und Kraft und Arbeit gerade auch nach aussen richten. Wir müssen versuchen, die Schweizer zu informieren, vielleicht mit Vorträgen; wir müssen versu­chen, die Schweizer Lehrerzeitung und vor allem die Kantonslehrer-Zei­tung zu gewinnen. Das könnte vielleicht ein Anfang sein, in dieser Rich­tung etwas zu bewirken.

Roman Boos : Nous remercions M. Wullschleger pour son intervention, et je me permettrai juste d'ajouter quelques mots à ce qui a été dit. Ces dernières années, les journaux d'enseignants en Suisse ont reproduit divers articles et rapports de nos cercles, ainsi que les excellents essais du cahier d'éducation. Mais par la suite, le travail n'a pas été très intensif ; les enseignants suisses ne sont pas nombreux à participer à ces cours. Imaginez un instant que l'invitation mentionne "Direction cantonale de l'éducation" - ne pensez-vous pas que la salle aurait été pleine ? Ce sont les petits critères qui permettent de voir si la vie de l'esprit du corps enseignant est vraiment librement déployée chez nous en Suisse.

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Roman Boos: Wir danken Herrn Wullschleger für seine Ausführungen, und ich möchte mir gestatten, nur einige Worte an das Gesagte anzufügen. Die Lehrerzeitungen in der Schweiz haben ja in den letzten Jahren ver­schiedene Artikel und Berichte aus unseren Kreisen, auch die vorzüglichen Aufsätze im Erziehungsheft nachgedruckt. Aber in der Folge war die Ar­beit nicht sehr intensiv; von den Schweizer Lehrern sind in diesen Kursen hier nicht viele anwesend. Denken Sie sich einmal, es würde da in der Einladung darunterstehen: «Kantonale Erziehungsdirektion» — meinen Sie dann nicht, der Saal hier wäre voll geworden? Das sind so die kleinen Kriterien, woran man sieht, ob das Geistesleben in der Lehrerschaft bei uns in der Schweiz wirklich frei entfaltet ist.

Il y a un an et demi, les enseignants de Bâle-Ville ont une fois été invités par la direction cantonale de l'éducation, et les conférences sur les questions d'éducation ont été accueillies avec enthousiasme ; un certain nombre d'enseignants se sont exprimés avec beaucoup d'enthousiasme. Par la suite, un cours a été mis en place par le Goetheanum - et non par la direction de l'éducation -, mais il y avait déjà beaucoup moins de monde que lors de ce cours organisé sur invitation de la direction de l'éducation. Et ce qui est sorti de ces cours aujourd'hui n'est pour ainsi dire rien. Certains enseignants ont peut-être retiré quelque chose de très grand et de précieux de ce cours, mais sur le plan social, il ne s'est pratiquement rien passé. Pourquoi ? Parce que rien ne peut arriver ! Parce que les gens sont partout liés par l'État. Comme le dit un camarade de classe : nous pouvons gagner n'importe quel terrain, mais pas le terrain de l'État. Cela se manifeste plus ou moins clairement en Suisse aussi ; car si ce n'était pas le cas ici aussi, nous progresserions plus intensivement. Il y a longtemps, il y a eu une conférence à Saint-Gall ; un enseignant suisse est venu dire : "Chez nous, en Suisse, c'est tout à fait différent ; nous n'avons pas cette servilité envers les autorités. Nous n'avons pas été habitués aux censures et aux ordonnances des autorités, et ainsi de suite. - Et quand on a dû lui faire remarquer que ce n'était pas tout à fait vrai, l'humain a répondu : "Oui, il y a une grande différence, car nous l'avons fait de notre plein gré ! Friedrich Husemann parle du système de formation médicale en Allemagne.

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Vor 1 1/2 Jahren etwa, da wurden einmal eingeladen von der kantonalen Erziehungsdirektion die Lehrer von Basel-Stadt, und die Vorträge über Erziehungsfragen wurden geradezu begeistert aufgenommen; eine Reihe Schulleute haben sich sehr begeistert darüber ausgesprochen. Im Anschluß daran wurde vom Goetheanum aus ein Kurs — nicht von der Erziehungs­direktion aus — ein Kurs eingerichtet, aber da waren schon erheblich weni­ger Leute dabei, als bei jenem auf Einladung der Erziehungsdirektion ver­anstalteten Kurs. Und das, was heute aus diesen Kursen herausgewachsen ist, ist sozusagen nichts. Einzelne Lehrer mögen ja sehr Großes und Wert­volles aus dem Kurs mitgenommen haben; aber in sozialer Beziehung ist so gut wie nichts geschehen. Warum? Weil nichts geschehen kann! Weil die Menschen überall durch den Staat gebunden sind. Wie der Kommilitone sagt: jeden Boden können wir gewinnen, aber nicht den Staatsboden. Das zeigt sich mehr oder weniger deutlich auch in der Schweiz; denn wenn es hier nicht auch der Fall wäre, so würden wir intensiver vorwärtskommen Vor längerer Zeit war einmal ein Vortrag in St. Gallen; da kam denn auch ein solcher Schweizer Lehrer, der sagte: Bei uns in der Schweiz ist es ganz anders; wir haben nicht diese Untertänigkeit gegenüber den Behörden. Wir sind nicht an die Zensuren und behördlichen Verordnungen gewöhnt wor­den und so weiter. — Und als man ihn darauf aufmerksam machen mußte, daß dies doch nicht ganz stimme, da meinte der Mann: Ja, da ist ein großer Unterschied, wir haben es nämlich freiwillig getan! Friedrich Husemann spricht über das ärztliche Bildungswesen in Deutschland.

Roman Boos : Afin de donner à tout le mouvement spirituel la base économique nécessaire, les deux sociétés anonymes de Dornach et de Stuttgart, la "Futurum AG" et la "Der Kommende Tag AG", ont été fondées. J'avais l'intention d'en dire plus ce soir sur ces deux entreprises et de donner l'occasion de poser des questions. Mais je pense qu'il est trop tard pour en parler.

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Roman Boos: Um der ganzen geistigen Bewegung die nötige ökonomi­sche Unterlage zu geben, sind die beiden Aktiengesellschaften in Dornach und in Stuttgart, die «Futurum AG» und die «Der Kommende Tag AG», gegründet worden. Es lag die Absicht vor, heute Abend auch über diese beiden Unternehmen noch weiteres auszuführen und Gelegenheit zur Fra­gestellung zu geben. Aber ich denke, es wird nun wohl zu spät sein, um noch darauf einzugehen.

Les prospectus de Futurum sont disponibles en allemand, en français et en anglais, de sorte que vous avez tous la possibilité de soutenir les choses en souscrivant des actions, comme cela a été évoqué. Vous pouvez également vous adresser à Futurum A.G., à Monsieur Ith, qui pourra vous donner personnellement toutes les informations nécessaires. À l'heure actuelle, il est absolument nécessaire que nous soutenions ces entreprises économiques avec toutes les forces dont nous disposons pour les faire avancer.

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Prospekte von Futurum liegen in deutscher, französischer und engli­scher Sprache auf, so daß Sie alle die Möglichkeit haben, durch Zeichnung von Aktien die Dinge in der Weise zu unterstützen, wie es angedeutet worden ist. Man kann auch in der Futurum A. G., bei Herrn Ith, vorspre­chen, der einem noch persönlich alle nötigen Aufschlüsse geben kann. Es ist eben in der heutigen Zeit durchaus notwendig, daß wir diese Wirt­schaftsunternehmungen mit allen Kräften, die uns zur Verfügung stehen, unterstützen, um sie vorwärtszubringen.

Le temps est déjà très avancé, de sorte qu'il n'y a plus beaucoup à débattre sur les autres questions qui restent en suspens. Peut-être quelqu'un a-t-il encore quelque chose d'important à apporter ? Je voudrais maintenant donner la parole à Monsieur Steiner pour la conclusion.

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Die Zeit ist schon sehr vorgeschritten, so daß auch über die anderen Fragen, die etwa noch ausstehen, nicht mehr sehr viel debattiert werden kann. Vielleicht hat noch jemand etwas Wesentliches beizutragen? Ich möchte nun Herrn Dr. Steiner das Wort für die Schlußbetrachtung erteilen.

Rudolf Steiner : Je n'aimerais pas vous retenir plus longtemps, mais seulement faire quelques remarques, tout d'abord en relation avec ce que notre ami van Leer a proposé ici, ce qui est ou sera certainement digne d'être reconnu, si cela conduit au but promis. Je voudrais seulement faire remarquer que ce serait une base inquiétante si l'affaire était construite sur le même fondement que le "Bund/la

Fédération/l'Union" auquel [M. van Leer] a fait référence. En effet, à l'époque, on travaillait avec un certain zèle de la manière dont M. van Leer l'a esquissé aujourd'hui : On s'est réuni en petits comités, on a discuté de toutes sortes de choses, de ce qu'il fallait faire et ainsi de suite - mais ensuite, une phrase a été prononcée par Monsieur van Leer, qui est bien sûr une petite erreur au départ, mais qui, si elle perdurait, pourrait engendrer une grande erreur. Il a en effet été dit que la Société anthroposophique était née de ce travail, qui a été effectué cette nuit-là avec tant d'agitation. - Non, il ne peut pas être question de cela : rien n'est sorti de cette nuit-là et de la fondation de l'Union ! C'est de ce destin que j'aimerais savoir préservé le "travail incessant de cette nuit" [aujourd'hui]. On a certes beaucoup parlé de ce qu'il fallait faire, mais il n'en est rien sorti. Et l'erreur qui pourrait survenir provient de ce que l'on pourrait penser qu'il faut maintenant faire quelque chose dans le sens de ce qui a été indiqué par cette "union". Ce qui a été fait à l'époque, c'est que ceux qui étaient déjà dans notre travail anthroposophique, qui étaient donc déjà avec nous, ont fondé - tout à fait à part de cette fondation de l'union - la Société anthroposophique, qui s'est ensuite développée, tandis que l'"union" est passée peu à peu d'un doux sommeil à, disons, la mort sociale.

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Rudolf Steiner: Ich möchte Sie nicht mehr lange aufhalten, sondern nur ein paar Bemerkungen machen, zunächst in Anknüpfung an dasjenige, was unser Freund van Leer hier vorgeschlagen hat, was gewiß recht anerkennenswert ist beziehungsweise sein wird, wenn es zu dem versprochenen Ziele führen wird. Ich möchte nur bemerken, daß es eine bedenkliche Grundlage wäre, wenn die Sache auf demselben Untergrunde aufgebaut würde wie der «Bund», auf den [von Herrn van Leer] hingewiesen worden ist. Dazumal ist nämlich allerdings mit einem gewissen Eifer so gearbeitet worden, wie Herr van Leer es ungefähr heute skizziert hat: Man hat sich in kleinen Komitees zusammengesetzt, hat alles mögliche beraten, was man tun soll und so weiter — aber dann fiel ein Satz bei Herrn van Leer, der selbstverständlich zunächst ein kleiner Irrtum ist, der aber, wenn er fortwirken würde, einen großen Irrtum hervorbringen könnte. Es wurde nämlich gesagt, aus dieser Arbeit, die dazumal in jener Nacht so rastlos verübt worden ist, sei dann die Anthroposophische Gesellschaft hervorgegangen. — Nein, davon kann gar nicht die Rede sein: aus jener Nacht und aus jener Bundesbegründung ist nämlich gar nichts hervorgegangen! Vor diesem Schicksal möchte ich die [heute] beabsichtigte «rastlose Arbeit die­ser Nacht» doch bewahrt wissen. Es wurde zwar dazumal viel geredet, was zu tun sei, aber geworden ist gar nichts daraus. Und der Irrtum, der entstehen könnte, beruht darauf, daß, man meinen könnte, es müsse nun etwas getan werden in der Richtung wie das, auf was mit jenem «Bunde» hingedeutet wurde. Das, was dazumal getan worden ist, war, daß diejenigen, die in unserer anthroposophischen Arbeit schon drinnengestanden haben, die also schon bei uns waren, daß die — ganz abgesondert von dieser Bundesgründung — die Anthroposophische Gesellschaft gegründet haben, die sich dann weiterentwickelt hat, während der «Bund» aus einem sanften Schlaf allmählich in den sozialen Tod, sagen wir, übergegangen ist.

Donc, ce serait une petite erreur ! Et ce doit déjà absolument être souligné, afin que les erreurs de ce comité de nuit ne soient pas répétées par sa deuxième édition. C'est une chose.

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Also, es wäre ein kleiner Irrtum! Und es muß dies schon durchaus hervorgehoben werden, damit nicht die Fehler jenes Nachtkomitees durch seine zweite Auflage etwa wiederholt werden. Das ist das eine.

L'autre chose que j'aimerais indiquer et que Mlle Vreede a dite, c'est que ce que l'on devrait viser avec l'association mondiale des écoles devrait vraiment reposer sur une large base et être abordé dès le départ avec un certain courage et une vision globale. Notre ami van Leer a souligné à juste titre que ce qui doit être représenté en ce qui concerne la vie libre de l'esprit en pendant avec la triarticulation de l'organisme social doit être traité de la manière la plus diverse dans les domaines les plus divers. Mais il faut que cela se fasse de manière à ce que le mode de traitement des territoires concernés soit adapté à la réalité de ces territoires. Moi-même, je ferai toujours remarquer que pour l'Angleterre, par exemple, il sera nécessaire de présenter les choses d'une manière qui corresponde précisément aux conditions de civilisation anglaises. Seulement on n’a pas la permission de perdre de vue que l'on doit voir en profondeur ce qui est imaginaire et ce qui est réel par rapport aux grandes questions de l'humanité à l'heure actuelle. On n'a donc pas la permission de défendre la chose en faisant croire que la vie intellectuelle anglaise est plus libre que l'autre. Et vous verrez, si vous passez vraiment en revue les "points essentiels", qu'on y attache moins d'importance à l'aspect négatif - la libération de la vie de l'esprit de l'État -, qu'on y attache beaucoup moins d'importance qu'à la fondation d'une libre vie de l'esprit absolument. Et là, il restera toujours un bon mot : que cela dépend de l'humain, que cela dépend vraiment de quelles bases spirituelles l'humain est issu, quelles bases spirituelles sont créées pour sa formation. Il ne s'agit pas tant de souligner l'aspect négatif que l'aspect positif. Et je n'ai qu'à dire ceci : si la vie de l'esprit était formellement libérée de la contrainte de l'État et que tout restait par ailleurs comme avant, la libération de l'État ne pourrait pas servir à grand-chose.

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Das andere, worauf ich hinweisen möchte und was Fräulein Vreede ja gesagt hat, ist, daß das, was etwa angestrebt werden sollte mit dem Weltschulverein, nun wirklich auf eine breite Basis gestellt und schon mit einem gewissen Mute und mit einem umfassenden Blick von vornherein in Angriff genommen werden müßte. Es ist ganz richtig von unserem Freund van Leer hervorgehoben worden, daß dasjenige, was in bezug auf freies Geistesleben im Zusammenhange mit der Dreigliederung des sozialen Organismus zu vertreten ist, daß das für die verschiedensten Gebiete in verschiedenster Weise behandelt werden muß. Allein, das muß dann auch wirklich so geschehen, daß die Behandlungsweise für die betreffenden Territorien wirklichkeitsgemäß passe auf diese Territorien. Ich selber werde immer darauf hinweisen, daß zum Beispiel für England es notwendig sein wird, die Dinge in der Art vorzutragen, die eben gerade auf die englischen Zivilisationsverhältnisse paßt. Allein, man darf nicht übersehen, daß man gründlich durchschauen muß, was Einbildung ist gegenüber den großen Menschheitsfragen in der Gegenwart und was Wirklichkeit ist. Man darf also nicht etwa die Sache so vertreten, daß man den Glauben hervorruft, daß das englische Geistesleben freier ist als das andere. Und Sie werden sehen, wenn Sie wirklich die «Kernpunkte» durchgehen, daß da ja weniger Wert auf das negative Moment — Befreiung des Geisteslebens vom Staate —, daß viel weniger darauf Wert gelegt wird als auf die Begründung eines freien Geisteslebens überhaupt. Und da wird es immer ein gutes Wort bleiben: daß es auf den Menschen ankommt, daß es wirklich darauf ankommt, aus welchen geistigen Grundlagen der Mensch hervorgeht, welche geistigen Grundlagen zu seiner Bildung geschaffen werden. Nicht so sehr handelt es sich darum, daß man das negative Moment betont, sondern das positive ist zu betonen. Und ich brauche ja nur das zu sagen: Wenn formal das Geistesleben befreit würde von dem staatlichen Zwange und alles bliebe sonst im übrigen beim alten, so würde die Befreiung vom Staate nicht sonderlich viel nützen können.

Il s'agit que l'esprit positif, tel qu'il voulait être représenté ici cette semaine, tel qu'on a essayé de le représenter, que cet esprit libre soit introduit internationalement dans la vie de l'esprit. Et alors, les choses se donneront comme elles devraient se donner. Dans le cas de l'école Waldorf, par exemple, il ne s'agit pas seulement d'une école vraiment libre, qui n'a même pas de directeur, mais d'un collège d'enseignants qui constitue une communauté vraiment représentative. Il ne s'agit pas que toutes les mesures soient prises de telle sorte que "rien d'autre" ne parle que ce qui ressort du collège des enseignants lui-même, que l'on ait donc vraiment ici "une communauté d'esprit indépendante", mais il s'agit aussi de l'absence dans tous les pays de cette vie de l'esprit dont il a été question ici toute la semaine.

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Es handelt sich darum, daß positiver Geist, so wie er hier in dieser Woche vertreten sein wollte, wie versucht wurde, ihn zu vertreten, daß dieser freie Geist in das Geistesleben international hineingebracht werde. Und dann werden sich die Dinge ergeben, wie sie sich ergeben sollen. Es handelt sich wirklich zum Beispiel bei der Waldorfschule nicht allein darum, daß sie eine wirklich freie Schule ist, daß sie nicht einmal einen Direktor hat, sondern daß das Lehrerkollegium eine wirklich repräsentative Gemeinschaft ist. Es handelt sich nicht darum, daß alle Maßnahmen so getroffen werden, daß «nichts anderes» spricht als dasjenige, was aus dem Lehrerkollegium selber hervorgeht, daß man also hier wirklich «eine unabhängige Geistesgemeinschaft» hat, sondern es handelt sich auch darum, daß in allen Ländern dasjenige Geistesleben fehlt, von dem hier die ganze Woche gesprochen worden ist.

Et si l'on entend n'importe où part souligner "qu'ici au pays, la vie de l'esprit est libre" - je ne pense maintenant pas à la Suisse, mais je parle de l'Angleterre -, ainsi c'est justement l'autre question. Et c'est de ce positif qu’il s'agit avant tout. Cela doit alors être mis en avant : il y aura ça naturellement seulement si l'on essaie effectivement d'aborder les conditions/rapports concrets dans les différents pays et territoires.

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Und wenn man irgendwo betonen hört, «daß ja das Geistesleben hierzulande frei ist» — ich meine jetzt nicht die Schweiz, ich spreche von England —, so ist das eben die andere Frage. Und dieses Positive vor allen Dingen ist es, auf das es ankommt. Da muß dann hervorgehoben werden: Das wird es natürlich nur geben, wenn man versucht, tatsächlich auf die konkreten Verhältnisse in den einzelnen Ländern und Territorien einzugehen.

Mais il faut avoir le cœur et le sens pour ce que la non libre vie de l'esprit a finalement fait en notre époque. J'aimerais vous lire une phrase, non pas pour revenir sur ce qui a été dit hier, mais pour vous montrer quels fleurons de la pensée humaine, tant en relation intellectuelle que morale que conviviale/d'âme tranquille, notre actuelle vie de l'esprit met au jour. Je n'aimerais pas vous retenir trop longtemps et je ne veux pas reparler du point de vue à partir duquel il a été question hier ici de combattre méchamment l'anthroposophie et la triarticulation ; mais j'aimerais quand même vous lire une phrase de cette brochure dont il a fallu parler hier ici. Monsieur le général von Gleich écrit à mon sujet : "A presque quarante ans, au tournant du siècle, qui constitue également un tournant dans le monde suprasensible de l'anthroposophie, Monsieur Steiner a été progressivement amené à la théosophie par les conférences de Winter sur le mysticisme". Vous pouvez maintenant demander qui est ce "Monsieur Winter" que Monsieur von Gleich cite ici comme étant celui par les conférences duquel j'ai été "converti" à l'anthroposophie à Berlin. On ne peut que formuler l'hypothèse suivante : Il y a dans la préface de ces conférences que j'ai données à Berlin durant l'hiver 1900/1901 une phrase dans laquelle je dis : "Ce que j'expose dans cet écrit constituait auparavant le contenu de conférences que j'ai données durant l'hiver passé à la bibliothèque théosophique de Berlin". Cet "hiver", au cours duquel j'ai donné mes conférences, est devenu ce "Monsieur Hiver" qui m'a converti à la théosophie en 1901/1902. Vous voyez, je ne veux pas utiliser l'expression qui s'applique à la constitution intellectualiste d'un humain qui est maintenant appelé à diriger les adversaires du mouvement anthroposophique, je ne veux pas utiliser cette expression ; mais vous pourrez bien l'utiliser suffisamment. C'est à de telles floraisons de l'activité humaine de l'esprit que conduit [aujourd'hui] la vie de l'esprit par laquelle on pouvait passer à l'époque actuelle, jusqu'au stade où l'on pouvait devenir major général.

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Aber man muß Herz und Sinn haben für das, was das unfreie Geistesleben zuletzt in unserer Zeit gemacht hat. Nicht etwa, um auf das, was gestern hier vorgebracht worden ist, einzugehen, son­dern um zu zeigen, welche Blüten menschlicher Denkungsart sowohl in intellektueller wie in moralischer wie in gemütlicher Bezie­hung unser gegenwärtiges Geistesleben zutagefördert, möchte ich Ihnen einen Satz vorlesen. Ich möchte Sie nicht lange aufhalten und nicht von dem Standpunkt, von dem aus gestern hier eine böse Bekämpfung der Anthroposophie und der Dreigliederung ausein­andergesetzt worden ist, will ich wieder sprechen; aber ich möchte doch aus jener Broschüre, über die gestern hier gesprochen werden mußte, einen Satz vorlesen. Herr General von Gleich schreibt über mich: «Als fast Vierzigjähriger wurde Herr Steiner um die Jahr­hundertwende, die auch in der übersinnlichen Welt der Anthropo­sophie einen Einschnitt bildet, durch Winters Vorträge über Mystik allmählich zur Theosophie hinübergeführt.» Nun können Sie fragen, wer dieser «Herr Winter» ist, den hier der Herr von Gleich anführt als denjenigen, durch dessen Vorträge ich in Berlin zur Anthroposophie «bekehrt» worden sei. Man kann nur folgende Hypothese aufstellen: Es gibt in der Vorrede zu jenen Vorträgen, die ich in Berlin im Winter 1900/1901 gehalten habe, einen Satz, worinnen ich sage: «Was ich in dieser Schrift darstelle, bildete vor­her den Inhalt von Vorträgen, die ich im verflossenen Winter in der Theosophischen Bibliothek zu Berlin gehalten habe.» Aus diesem «Winter», in dem ich meine Vorträge gehalten habe, wurde jener «Herr Winter», welcher im Jahre 1901/1902 mich zur Theosophie bekehrt habe. Sehen Sie, ich will nicht den Ausdruck gebrauchen, der anwendbar ist auf die intellektualistische Verfassung eines Menschen, der jetzt damit zur Führerschaft der Gegner der anthro­posophischen Bewegung berufen ist, ich will den Ausdruck nicht gebrauchen; aber Sie werden ihn ja wohl hinlänglich gebrauchen können. Zu solchen Blüten menschlicher Geistestätigkeit führt [heute] das Geistesleben, durch das man hindurchgehen konnte in der Gegenwart bis zu jener Stufe, wo man ein Generalmajor werden konnte.

On doit donc déjà saisit la chose de l'œil à partir d'une profondeur un peu plus grande. Ce n'est qu'alors que l'on recevra un cœur et un sens pour ce qui est nécessaire. Et ce n'est que parce que justement la vie de l'esprit doit être abordée avant tout par le système d'enseignement qu'il serait souhaitable que cette association mondiale des écoles puisse être fondée, qui ne serait pas si difficile à fonder si la volonté pour elle est disponible. Mais il ne doit pas s'agir d'un plus petit ou d'un plus grand comité, mais elle doit être fondée de manière à ce que ses membres soient incommensurables. Ce n'est qu'alors qu'elle aura une valeur. Elle n'a pas la permission - je ne veux donner aucun bon conseil à ce sujet, car j'ai suffisamment dit ce que j'avais à dire à ce sujet -, elle ne doit évidemment pas imposer de sacrifices particuliers à un individu.

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Also man muß schon die Sache aus einer etwas größeren Tiefe heraus ins Auge fassen. Dann wird man erst ein Herz und einen Sinn bekommen für dasjenige, was notwendig ist. Und nur weil eben das Geistesleben vor allen Dingen vom Schulwesen aus in Angriff genommen werden muß, deshalb wäre es so wünschenswert, daß dieser Weltschulverein begründet werden könnte, der gar nicht so schwer zu begründen wäre, wenn der Wille für ihn vorhanden ist. Er muß aber nicht ein kleineres oder größeres Komitee sein, sondern er muß so begründet werden, daß seine Mitgliederschaft unübersehbar ist. Erst dann hat er einen Wert. Er darf — ich will dazu keine Ratschläge geben, denn das, was ich darüber zu sagen habe, habe ich hinlänglich gesagt —, er darf selbstverständlich einem einzelnen überhaupt gar keine besonderen Opfer auferlegen.

Elle doit être là pour créer l'ambiance nécessaire à ce qui est si urgent aujourd'hui. - C'est quelque chose que je devais encore rattacher à ce qui est apparu aujourd'hui.

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Er muß da sein, um Stimmung zu machen für dasjenige, wofür heute Stimmung so dringend notwendig ist! — Das ist etwas von dem, was ich noch anknüpfen mußte an dasjenige, was heute zutagegetreten ist.

Pour finir, je dois dire quelque chose que je préférerais ne pas dire, mais que je dois quand même dire, parce que sinon, on n'en a pas parlé ce soir et il sera peut-être trop tard pour les prochains jours, parce que les douleurs du départ se feront probablement déjà sentir. Je dois moi-même indiquer sur cette chose. Il s'agit de ce qu'il va de soi que l'on agisse pour tout ce dont on a parlé aujourd'hui. Mais cette action n'a de sens que si nous pouvons maintenir le Goetheanum tel qu'il est ici, et avant tout le mener à bien.

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Zum Schluß muß ich etwas sagen, was ich lieber nicht sagen würde, was ich aber eben doch sagen muß, da es sonst heute Abend gar nicht berührt worden ist und es vielleicht für die nächsten Tage, weil da ja schon wahrscheinlich Abreiseschmerzen kommen, vielleicht zu spät sein könnte. Ich muß schon selber auf die Sache hinweisen. Es handelt sich darum, daß es ja eine volle Selbstverständlichkeit ist, daß für alles, wovon heute gesprochen worden ist, gewirkt werde. Allein dieses Wirken hat nur einen Sinn, wenn wir das Goetheanum, wie es hier steht, erhalten können und vor allen Dingen zu Ende führen können.

Même si tout va bien avec "Futurum AG" et le "Jour à venir", ils ne seront pas très certainement, et encore longtemps, un soutien économique pour le Goetheanum. Et le plus grand souci -- malgré tous les autres soucis qui pèsent sur moi aujourd'hui, permettez-moi de m'exprimer personnellement - le plus grand souci, c'est que dans un avenir pas trop lointain, il se pourrait que nous n'ayons plus d'apports économiques pour ce Goetheanum. C'est pourquoi il est avant tout nécessaire d'insister sur le fait que chacun doit œuvrer, que chacun qui peut contribuer de quelque manière que ce soit à l'achèvement de cette construction doit le faire ! C'est ce qui est avant tout nécessaire : que nous soyons mis en mesure, grâce aux amis de notre chose, de préserver ce Goetheanum, de pouvoir avant tout achever sa construction. Et c'est, comme je l'ai dit, ma grande préoccupation. Je dois le dire ici, car après tout, à quoi cela servirait-il si nous pouvions faire toute la propagande possible et que nous devions peut-être fermer ce Goetheanum dans trois mois à partir d'aujourd'hui ? Cela fait aussi partie des préoccupations sociales qui, à mon avis, sont déjà liées à la vie sociale générale du moment. Et je devais insister sur cette préoccupation parce qu'il ne faut vraiment pas oublier les faits qui la sous-tendent ; c'est la seule façon de renforcer le mouvement qui émane de ce Goetheanum.

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Nun, wenn es noch so gut geht mit «Futurum AG» und noch so gut geht mit dem «Kommenden Tag» — irgendwelche ökonomische Stützen für dieses Goetheanum werden diese noch lange nicht sein, ganz gewiß nicht sein. Und die größte Sorge -- trotz allen anderen Sorgen, die heute auf mir lasten, gestatten Sie, daß ich einmal persönlich spreche —, die größte Sorge ist diese: daß in nicht gar zu ferner Zeit es der Fall sein könnte, daß wir keine ökonomischen Zuflüsse für dieses Goetheanum haben könnten. Und deshalb ist es vor allen Dingen auch notwendig zu betonen, daß ein jeglicher dafür wirke, daß ein jeglicher, der irgend etwas beitragen kann dazu, daß dieser Bau seine Vollendung finden kann, das tun möge! Das ist es, was vor allen Dingen notwendig ist: daß wir durch die Freunde unserer Sache in die Lage versetzt werden, dieses Goetheanum erhalten zu können, dieses Goetheanum vor allen Dingen zu Ende bauen zu können. Und das ist, wie gesagt, meine große Sorge. Ich muß es hier aussprechen, denn schließlich, was würde es helfen, wenn wir noch so viel Propaganda machen könnten und wir dieses Goetheanum vielleicht von heute ab in drei Monaten zusperren müßten? Das gehört auch zu den sozialen Sorgen, die schon meiner Meinung nach zusammenhängen mit dem allgemeinen sozialen Leben der Gegenwart. Und diese Sorge mußte ich betonen, weil wirklich die ihr zugrundeliegenden Tatsachen nicht vergessen werden sollten; nur das macht es möglich, die Bewegung, die von diesem Goetheanum ausgeht, zu kräftigen.

Nous voyons bien sur quelles bases intellectuelles se battent ceux qui prennent position contre nous en ce moment. Ce sera un début. Il faut être vigilant, très vigilant, car ces gens sont des gens habiles. Ils savent s'organiser. Ce qui s'est passé à Stuttgart est un début, est prévu comme un début. Et ce n'est qu'à ce moment-là que l'on se dressera contre eux, si l'on fait preuve d'un tel idéalisme - je voudrais le dire à nouveau cette fois-ci - qui ne dit pas : "Oh, les idéaux sont si terriblement élevés, ils sont si sublimes, et ma poche est quelque chose de si petit, je n'y mets pas les mains, s'il s'agit d'idéaux sublimes. - Il faut donc le dire : seul l'idéalisme est le vrai, celui qui met aussi la main à la poche pour les idéaux !

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Wir sehen ja, aus welchen intellektuellen Grundlagen heraus diejenigen kämpfen, die gerade jetzt gegen uns ihre Posten beziehen. Das wird ein Anfang sein. Man muß wachsam sein, sehr wachsam sein, denn diese Leute sind geschickte Leute. Die wissen sich zu organisieren. Was in Stuttgart geschehen ist, ist ein Anfang, ist als ein Anfang beabsichtigt. Und nur dann wird man gegen sie aufkommen, wenn man einen solchen Idealismus entfacht — ich möchte es auch diesmal wiederum sagen —, der nicht sagt: Oh, die Ideale sind so furchtbar hoch, sie sind so erhaben, und meine Tasche ist etwas so Geringes, da greife ich nicht hinein, wenn es sich um die erhabenen Ideale handelt. — Da muß es doch gesagt werden: Der Idealismus erst ist der wahre, der auch einmal für die Ideale in die Taschen greift!

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DISPUTATION DU SOIR à l'occasion du deuxième cours universitaire anthroposophique. - Dornach, 8. avril 1921 - SCIENCE SOCIALE ET PRATIQUE SOCIALE.

Sur la proposition de Josef van Leer pour la mise en place immédiate d'une « association mondiale d'écoles ». Le sort de « l’Union » internationale pour le soin de la science de l’esprit de Rudolf Steiner établie avant la guerre. Comme la chose avec l’« association mondiale d'écoles » devrait être abordé avec une chance de succès. La fondation d'une vie de l'esprit libre comme une condition préalable indispensable. L’étrange compréhension des faits du monsieur von Gleich comme un exemple du contexte de la vie de l’esprit d'aujourd'hui. Idéalisme réel ne se sent pas au-dessus du financier.


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Roman Boos : La soirée de ce soir doit servir à renforcer la conscience des participants et à clarifier l'idée de ce que l'on peut attendre comme effets concrets de ce qui est voulu au Goetheanum dans un avenir proche ou lointain. La tâche doit être telle que le cours doit apporter quelque chose aux participants, afin que chacun ait la possibilité de dire ou de savoir où il peut aider, où il peut participer activement à la collaboration.
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Ce qui est tout d'abord en débat, c'est l'idée que dans un avenir proche, la vie spirituelle doit être détachée avec la plus grande intensité de l'enchevêtrement des pouvoirs étatiques. Les États politiques, à l'Ouest comme à l'Est, ne sont même plus en situation de conserver économiquement les droits de surveillance des écoles qu'ils ont usurpés. Il faut construire des écoles dans les régions qui ne sont pas impliquées dans l'effondrement économique et qui veulent sortir de l'effondrement spirituel. L'idée d'une association mondiale des écoles/association scolaire mondiale sur une base internationale a été exprimée et diffusée il y a quelques semaines en Hollande lors d'un grand nombre d'assemblées. C'est pourquoi des amis hollandais ont annoncé aujourd'hui qu'ils communiqueraient encore quelques informations sur cette association scolaire mondiale. Et de ce côté aussi, j'aimerais montrer que l'on peut espérer que les personnes réunies ici donneront corps à l'impulsion de l'Association mondiale pour l'éducation.
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Les entreprises fondées sous les noms de Futurum AG et Der Kommende Tag AG ont également été conçues pour s'étendre vers des horizons provisoirement illimités. Ce qui s'est développé, par exemple, sous la forme d'un groupe Stinnes, s'est associé aux pires existences ; si un tel monstre obtenait des crédits internationaux, ce serait au détriment d'un développement sain. Il est donc nécessaire de prendre pied dans la vie économique, d'appeler à la vie soi-même des associations économiques qui soient à la hauteur de l'internationalité ; il est nécessaire de chercher soi-même la voie dans les réunions internationales. Pour dire quelque chose d'important au niveau international, il faudra parler de Futurum et du Jour qui vient, par-delà les fossés créés par les contextes de devises.
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On se fait en effet rabrouer de tous les côtés. Et c'est donc une nécessité absolue pour la poursuite du travail en Suisse et au-delà de la Suisse que nous ayons la possibilité de faire paraître ici, au Goetheanum, une revue régulière, au moins un hebdomadaire, dans laquelle il ne serait pas nécessaire de polémiquer et de discuter continuellement - cela sera toutefois parfois nécessaire -, mais dans laquelle on pourrait continuellement faire des allusions sommaires à ce dont il s'agit réellement ici, et dans laquelle l'idée internationale d'une association mondiale d'écoles ou d'une association mondiale d'économie devrait toujours être exprimée. D'une certaine manière, ici en Suisse, on a encore un sol sous nos pieds dont on peut parler de manière plus claire et plus impressionnante qu'ailleurs. Sinon, le Goetheanum devrait rester muet s'il ne pouvait pas se faire connaître de cette manière. En fait, peu de gens sont venus à ce cours. Le Goetheanum lui-même, en tant qu'œuvre d'art, en tant que bâtiment, en tant que réalité physique, n'est pas encore traversé/parcouru avec suffisamment d'intensité. Il est déjà nécessaire de faire connaître ce qui doit être accompli pour le monde entier à partir du Goetheanum.
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Tous ceux qui ont la possibilité de nous aider à trouver la base économique pour un tel journal sont cordialement invités à le faire. Nous devons compter 50'000 francs pour une année ; nous ne pouvons pas commencer avant. C'est pourquoi nous ne pouvons pas commencer avant, parce que sinon, dans quelque temps, nous devrions à nouveau arrêter l'affaire dans certaines circonstances. S'il y a parmi vous quelqu'un qui pourrait aider à ce que le journal puisse paraître, il rendrait un service qui, dans les circonstances actuelles, ne pourrait guère être rendu d'une autre manière.
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Elisabeth Vreede : Je voudrais encore dire quelques mots sur l'"Association mondiale des écoles". Il s'agit en fait plus d'un appel que d'une fondation concrète. Les premiers pas dans la direction de la fondation d'une association mondiale pour l'école ont été faits en Hollande, afin d'obtenir une réponse du monde à ce qui devrait se passer maintenant, c'est-à-dire : libérer la vie de l'esprit, en particulier le système d'enseignement, le rendre autonome. On a exprimé l'espoir particulier de pouvoir le faire en Hollande. Le 27 février, le Dr Steiner a tenu à La Haye une conférence passionnante sur les "questions d'éducation, d'enseignement et de vie pratique du point de vue de la science de l'esprit anthroposophique" et a attiré l'attention sur la nécessité d'une vie spirituelle libre et d'un détachement de l'école du pouvoir de l'État - sous les applaudissements nourris du public. Ensuite, notre membre, Monsieur de Haan, a lancé un appel aux personnes présentes. Il s'en est suivi beaucoup de choses ; des noms de bonne réputation se sont intéressés à travailler pour des écoles libres. Des représentants de Suisse, d'Allemagne et d'Angleterre se sont déclarés convaincus de la nécessité d'une association mondiale des écoles et ont promis d'œuvrer en faveur de cette cause dans leur pays. Un événement similaire s'est déroulé le lendemain à Amsterdam. Mais à l'époque, l'Association scolaire mondiale n'avait pas encore été fondée, car une telle fondation n'a de valeur que si elle naît pour ainsi dire d'elle-même. Mais il ne faut pas en conclure qu'il ne doit rien se passer, mais qu'un travail intensif est nécessaire pour qu'une fondation concrète puisse avoir lieu.
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La première chose dont on s'occupe maintenant, c'est de s'adresser à tous les gens cultivés avec une sorte de prospectus - ils sont en principe intéressés par une vie de l'esprit libre - ; le Dr Steiner a donné les directives à ce sujet. Il s'agit d'adresser un appel à tous les éduqués pour qu'ils s'unissent à nous afin de procurer à notre mouvement le terreau et l'air vital dont il a absolument besoin pour continuer à prospérer. Comme toute l'affaire a commencé depuis la Hollande, je voudrais attirer l'attention sur l'adresse de Monsieur de Haan, Utrecht ; il est prêt à donner des renseignements. Les événements des années passées ont montré suffisamment l'importance, la signification, mais aussi la quantité de travail nécessaire pour entreprendre une telle chose. Il s'agit donc de lancer un appel qui doit trouver un écho, pour ainsi dire, dans l'ensemble du monde cultivé.
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(Applaudissements) Josef van Leer : Mes très chers présents, il y a quelques semaines, on a parlé pour la première fois à La Haye et à Amsterdam de l'Association mondiale des écoles. Mais cela n'aboutit à rien si l'on ne passe pas immédiatement à l'action. Nous avions certes environ 150 noms à La Haye ce soir-là, mais on ne fait rien avec de simples noms. Les amis hollandais ont certes de la bonne volonté, mais ils sont trop faibles.
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Il y a un peu moins de dix ans, des réunions similaires ont eu lieu à Berlin, lorsque le baron von Walleen a parlé de ses expériences lors de tournées de conférences en Scandinavie et en Angleterre et a dit qu'il était si difficile de représenter les idées du Dr Steiner là-bas ; ce qui est aujourd'hui la Société anthroposophique est parti de ces réunions.
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Si vous parlez aujourd'hui en Angleterre de vie de l'esprit libre, tout le monde vous dira : nous n'en avons pas besoin, nous en avons une. - C'est bien sûr une abstraction, mais c'est ainsi ; dans la mesure où les gens en Angleterre appartiennent à la bourgeoisie, ils peuvent éduquer leurs enfants comme ils le veulent, ils n'ont pas besoin de professeurs diplômés. Si l'on doit propager l'association mondiale des écoles en Angleterre, on a affaire à quelque chose de tout à fait différent qu'en Allemagne, en Hollande ou en Suisse. Je pense que la Scandinavie, la Hollande, l'Angleterre - même si elle n'est pas neutre, mais cela n'a pas d'importance -, tous les pays qui ne font pas partie des États médians/centraux, devraient s'unir. En Hollande, on a reçu beaucoup d'assurance, mais les 25 noms qui sonnent n'aident pas beaucoup. Le Dr Steiner a tenu environ 10 conférences en Hollande ; mais parmi les milliers de personnes présentes : pas trois voix qui s'engagent vraiment dans la pratique, et il sera difficile de n'obtenir que ces trois voix.
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La question a été posée : comment faire de la propagande ? Pour chaque pays, il est nécessaire de travailler différemment. Nos amis de Stuttgart sont les mieux placés pour savoir ce qu'il faut faire, car ils sont au travail. Je voudrais donc proposer que nous, les gens des différents pays - Amérique, Angleterre, France, Suisse, Italie -, que nous soyons environ 25 à nous réunir et à dire ce soir encore : voilà comment nous faisons ! Je voudrais le proposer tout de suite. Qui, parmi tous les pays représentés ici, est prêt à participer ? Commençons par l'Amérique : M. Monges ? M. Wheeler d'Angleterre ? Mlle Wilson d'Angleterre ? La Norvège, la Suède : Mme Ljungquist ? Danemark : M. Hohlenberg ? Finlande : M. Donner ? De Russie ? De Hollande : M. Ledebour, M. Zagwijn, M. Deventer ? De France : Mademoiselle Rihouët ? D'Italie : Mademoiselle Schwarz ? De Tchécoslovaquie et de Pologne ? Je voudrais donc proposer que les différentes personnes se réunissent et réfléchissent à ce qui est le mieux pour leurs pays, comment il faut faire, à quelles personnes il faut s'adresser, à quelles personnes on peut donner quel matériel. Il est possible que la représentation d'un pays donné ne soit pas en mesure de faire ce qu'il faut, mais alors on pourra peut-être trouver quelque chose de mieux ensemble.
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J'aimerais demander si ce que j'ai suggéré serait le bon point de départ.
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Roman Boos : Il pourrait être très utile de parler encore ce soir en petits cercles pour chaque region. Mais je voudrais seulement demander très sincèrement que l'on ne considère pas l'élection de personnalités comme on le fait pour les parlements ou d'autres associations : comme un mandat de travailler comme une commission. Il ne faut pas repousser au soir ce qui doit être fait ensuite : faire avancer dans chaque groupe l'idée de l'association scolaire mondiale en tant que telle. Il faut essayer de voir comment on peut dire dans les autres pays ce que l'on a à dire de son côté.
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Johannes Hohlenberg : J'aimerais vous parler du travail au Danemark concernant l'Association scolaire mondiale. Du point de vue du résultat, ce n'est pas grand-chose, malheureusement, mais cela peut peut-être servir d'expérience à d'autres. Lors du dernier cours d'automne, l'accent a été mis sur le fait que tous ceux qui retournent dans leur pays doivent parler au plus grand nombre de personnes possible et répandre l'idée de l'Association scolaire mondiale. Tous ceux qui étaient là ont probablement fait ce qui était en leur pouvoir.
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Maintenant, parlons de mon expérience personnelle : j'ai donné plusieurs conférences à Copenhague, mais le moment était malheureusement très mal choisi, car il y a quelques années, l'État a repris aux communautés presque toutes les écoles. C'est un fait nouveau, vieux de deux ou trois ans, qui n'est pas encore complètement appliqué partout. Le corps enseignant est globalement satisfait parce que sa situation économique, financière, s'est beaucoup améliorée et qu'en tant que fonctionnaire d'État, on a la perspective d'une pension. Le corps enseignant est donc très réticent à tout changement de cette situation. Mais d'un autre côté, les parents sont très insatisfaits du système scolaire qui existe aujourd'hui au Danemark ; les parents seraient prêts à essayer quelque chose de nouveau. Mais la principale difficulté est d'ordre financier. Il ne faut pas oublier que les écoles publiques sont entièrement gratuites ; l'enseignement, le matériel, les livres sont gratuits.
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La seule voie possible pour la création d'écoles indépendantes de l'État serait celle de Stuttgart, à savoir une grande entreprise industrielle qui prendrait tout en main. Au Danemark, c'est surtout une question financière, tout simplement ! Si l'on pouvait trouver un moyen de créer de telles écoles, qui ne coûteraient pas plus cher que les écoles publiques, alors les enfants viendraient résolument et les parents seraient très satisfaits. J'ai rassemblé une liste de noms - leur nombre ne dépasse peut-être pas 200, ce n'est pas encore grand-chose - et je suis convaincue que si l'on fait vraiment de la propagande, on peut aussi trouver une vraie compréhension.
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Elisabeth Vreede : Il faut faire ce qui est juste. Comme l'a expliqué le Dr Steiner en Hollande, il ne s'agit pas en premier lieu de fonder des écoles isolées qui peuvent exister de manière accessoire, qui ne peuvent que s'arroger le droit d'exister ; il s'agit de quelque chose de beaucoup plus grand : mettre réellement en œuvre la libre vie de l'esprit ! Nous avons aujourd'hui une vie de l'esprit qui a avant tout besoin d'air frais et qui, sans cet air frais, s'étiole. C'est à partir de ce sentiment que l'exigence doit se former dans l'opinion publique : la vie de l'esprit doit être libérée ! Il ne s'agit évidemment pas de dire qu'il ne faut pas fonder des écoles particulières, comme l'école Waldorf ; mais on ne devrait pas seulement apporter ici et là une école ou un institut, car ils n'ont tous qu'une existence misérable sur le plan juridique, ils ont en fait toujours une épée suspendue au-dessus de leur tête, qu'ils soient autorisés ou non ; de telles écoles, qui ne peuvent exister que par la grâce de l'État, ne devraient pas être édifiées.
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Notre Goetheanum est aussi une école, une université libre. Il faudrait en premier lieu créer la possibilité d'une association scolaire mondiale qui se sentirait suffisamment puissante pour soutenir ou maintenir en vie des institutions telles que l'école Waldorf et le Goetheanum. Il est nécessaire qu'il y ait déjà quelque chose de concret à ce sujet. Il existe aussi des associations d'enseignants, des associations d'artistes ; pour eux, ce serait un objectif positif d'agir pour que nous ayons besoin d'une libre vie de l'esprit. L'objectif doit être plus ambitieux que la simple construction d'écoles particulières ; tout doit être appréhendé à plus grande échelle, afin que l'on puisse voir le contexte plus large.
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Nous avons entendu dire qu'au Danemark, les enseignants sont très satisfaits parce qu'ils sont devenus des "enseignants d'État", parce qu'ils sont mieux payés. Ce n'est pas au corps enseignant en général que nous pouvons nous adresser ; ceux qui sont au cœur de la question sont souvent les plus desséchés et n'ont pas une grande vision. Cette opinion publique et ce sentiment doivent naître à une échelle plus grande que celle du corps enseignant, qu'ils ne peuvent l'être. Alors, les différences nationales n'auront pas le poids qu'elles auraient autrement, car cela agirait comme un lien unificateur. Les points de vue doivent être pris à grande échelle, de sorte que l'on englobe tout ce que l'on peut vivre en tant qu'être humain dans notre vie de l'esprit, et que l'on élève tout cela sur un autre plan ; sinon, nous resterons quand même trop coincés dans le détail.
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Roman Boos : Il serait bon que l'on prenne encore position dans la discussion sur l'affirmation récemment défendue selon laquelle une vie de l'esprit libre peut se développer pleinement en Suisse. Je donne d'abord la parole à Mademoiselle Rihouët.
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Simone Rihouët : Je voudrais juste exprimer un souhait pour la France que ce but international s'exprime pleinement ici au Goetheanum et que le national ne l'emporte pas à nouveau sur l'international. Il est frappant de voir que nous avons en France, en ce qui concerne l'école, tout à fait la même situation qu'en Allemagne. Mais les enseignants suisses, par exemple, qui ressentent si peu la contrainte de l'État, ne sont pas dans la même situation que les enseignants en France et en Allemagne, où la tendance de l'État est si forte qu'il existe déjà dans le corps enseignant un grand besoin de libération, d'indépendance dans leur profession. En France, c'est surtout du côté des étudiants que viendra la compréhension des impulsions d'esprit libre qui ont été données ici. Et donc, en ce qui concerne la France - je ne peux pas parler pour l'Allemagne - je voudrais exprimer le souhait que de la France émane un corps d'étudiants qui pourrait créer avec ses collègues des autres pays une alliance, une alliance de fraternité.
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Roman Boos : Ces paroles venues de France nous sont d'autant plus chaleureusement accueillies qu'une fraternisation d'une certaine intensité s'est déjà produite sur le côté adverse. À peu près au même moment où l'on écrivait en Allemagne que Rudolf Steiner et les anthroposophes avaient "trahi la patrie", une affirmation similaire circulait dans les journaux français, à savoir que dans les cercles du Dr Steiner, on travaillait à une guerre de revanche qui durerait trois ans. Et face à cette "Société des Nations" du clan adverse, il sera nécessaire qu'une association d'humains appartenant aux différents peuples se forme ici et puisse agir à partir du Goetheanum.
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Un étudiant allemand parle de la sensation de vie des jeunes humains dans les universités et de la possibilité de les gagner à la chose anthroposophique.
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Fritz Wullschleger : En tant que Suisse, j'aimerais simplement parler en quelques mots. Chez nous, il est vrai qu'en tant qu'enseignant, on peut exercer une assez grande liberté, par exemple sur le gouvernement, le cantonal au moins ; mais on peut aussi exercer une assez grande influence sur les autorités. Si vous voulez introduire des changements dans votre école, vous pouvez le demander, et la plupart du temps, on vous donnera satisfaction.
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Maintenant, je crois que ces cours universitaires font une énorme impression sur nous. Et sous cette forte impression, nous pouvons essayer de nous adresser tout d'abord à nos collègues lors des conférences et ainsi de suite, et essayer d'éveiller une compréhension pour la fécondation de l'école, de faire au moins le début d'un façonnement libre de la vie de l'esprit. J'ai entendu les conférences de Monsieur Steiner au printemps à Bâle et - je parle en tant qu'enseignant - j'ai eu jusqu'à présent l'impression qu'il était de notre devoir de transformer autant que possible notre enseignement de la manière exigée par l'anthroposophie. Cela veut-il dire que nous devons transférer toutes nos forces dans nos écoles ? Non, nous devons consacrer notre temps, nos forces et notre travail à l'extérieur. Nous devons essayer d'informer les Suisses, peut-être par des conférences ; nous devons essayer de gagner le journal des enseignants suisses et surtout le journal des enseignants cantonaux. Cela pourrait peut-être être un début pour faire bouger les choses dans cette direction.
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Roman Boos : Nous remercions M. Wullschleger pour son intervention, et je me permettrai juste d'ajouter quelques mots à ce qui a été dit. Ces dernières années, les journaux d'enseignants en Suisse ont reproduit divers articles et rapports de nos cercles, ainsi que les excellents essais du cahier d'éducation. Mais par la suite, le travail n'a pas été très intensif ; les enseignants suisses ne sont pas nombreux à participer à ces cours. Imaginez un instant que l'invitation mentionne "Direction cantonale de l'éducation" - ne pensez-vous pas que la salle aurait été pleine ? Ce sont les petits critères qui permettent de voir si la vie de l'esprit du corps enseignant est vraiment librement déployée chez nous en Suisse.
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Il y a un an et demi, les enseignants de Bâle-Ville ont une fois été invités par la direction cantonale de l'éducation, et les conférences sur les questions d'éducation ont été accueillies avec enthousiasme ; un certain nombre d'enseignants se sont exprimés avec beaucoup d'enthousiasme. Par la suite, un cours a été mis en place par le Goetheanum - et non par la direction de l'éducation -, mais il y avait déjà beaucoup moins de monde que lors de ce cours organisé sur invitation de la direction de l'éducation. Et ce qui est sorti de ces cours aujourd'hui n'est pour ainsi dire rien. Certains enseignants ont peut-être retiré quelque chose de très grand et de précieux de ce cours, mais sur le plan social, il ne s'est pratiquement rien passé. Pourquoi ? Parce que rien ne peut arriver ! Parce que les gens sont partout liés par l'État. Comme le dit un camarade de classe : nous pouvons gagner n'importe quel terrain, mais pas le terrain de l'État. Cela se manifeste plus ou moins clairement en Suisse aussi ; car si ce n'était pas le cas ici aussi, nous progresserions plus intensivement. Il y a longtemps, il y a eu une conférence à Saint-Gall ; un enseignant suisse est venu dire : "Chez nous, en Suisse, c'est tout à fait différent ; nous n'avons pas cette servilité envers les autorités. Nous n'avons pas été habitués aux censures et aux ordonnances des autorités, et ainsi de suite. - Et quand on a dû lui faire remarquer que ce n'était pas tout à fait vrai, l'humain a répondu : "Oui, il y a une grande différence, car nous l'avons fait de notre plein gré ! Friedrich Husemann parle du système de formation médicale en Allemagne.
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Roman Boos : Afin de donner à tout le mouvement spirituel la base économique nécessaire, les deux sociétés anonymes de Dornach et de Stuttgart, la "Futurum AG" et la "Der Kommende Tag AG", ont été fondées. J'avais l'intention d'en dire plus ce soir sur ces deux entreprises et de donner l'occasion de poser des questions. Mais je pense qu'il est trop tard pour en parler.
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Les prospectus de Futurum sont disponibles en allemand, en français et en anglais, de sorte que vous avez tous la possibilité de soutenir les choses en souscrivant des actions, comme cela a été évoqué. Vous pouvez également vous adresser à Futurum A.G., à Monsieur Ith, qui pourra vous donner personnellement toutes les informations nécessaires. À l'heure actuelle, il est absolument nécessaire que nous soutenions ces entreprises économiques avec toutes les forces dont nous disposons pour les faire avancer.
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Le temps est déjà très avancé, de sorte qu'il n'y a plus beaucoup à débattre sur les autres questions qui restent en suspens. Peut-être quelqu'un a-t-il encore quelque chose d'important à apporter ? Je voudrais maintenant donner la parole à Monsieur Steiner pour la conclusion.
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Rudolf Steiner : Je n'aimerais pas vous retenir plus longtemps, mais seulement faire quelques remarques, tout d'abord en relation avec ce que notre ami van Leer a proposé ici, ce qui est ou sera certainement digne d'être reconnu, si cela conduit au but promis. Je voudrais seulement faire remarquer que ce serait une base inquiétante si l'affaire était construite sur le même fondement que le "Bund/la
Fédération/l'Union" auquel [M. van Leer] a fait référence. En effet, à l'époque, on travaillait avec un certain zèle de la manière dont M. van Leer l'a esquissé aujourd'hui : On s'est réuni en petits comités, on a discuté de toutes sortes de choses, de ce qu'il fallait faire et ainsi de suite - mais ensuite, une phrase a été prononcée par Monsieur van Leer, qui est bien sûr une petite erreur au départ, mais qui, si elle perdurait, pourrait engendrer une grande erreur. Il a en effet été dit que la Société anthroposophique était née de ce travail, qui a été effectué cette nuit-là avec tant d'agitation. - Non, il ne peut pas être question de cela : rien n'est sorti de cette nuit-là et de la fondation de l'Union ! C'est de ce destin que j'aimerais savoir préservé le "travail incessant de cette nuit" [aujourd'hui]. On a certes beaucoup parlé de ce qu'il fallait faire, mais il n'en est rien sorti. Et l'erreur qui pourrait survenir provient de ce que l'on pourrait penser qu'il faut maintenant faire quelque chose dans le sens de ce qui a été indiqué par cette "union". Ce qui a été fait à l'époque, c'est que ceux qui étaient déjà dans notre travail anthroposophique, qui étaient donc déjà avec nous, ont fondé - tout à fait à part de cette fondation de l'union - la Société anthroposophique, qui s'est ensuite développée, tandis que l'"union" est passée peu à peu d'un doux sommeil à, disons, la mort sociale.
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Donc, ce serait une petite erreur ! Et ce doit déjà absolument être souligné, afin que les erreurs de ce comité de nuit ne soient pas répétées par sa deuxième édition. C'est une chose.
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L'autre chose que j'aimerais indiquer et que Mlle Vreede a dite, c'est que ce que l'on devrait viser avec l'association mondiale des écoles devrait vraiment reposer sur une large base et être abordé dès le départ avec un certain courage et une vision globale. Notre ami van Leer a souligné à juste titre que ce qui doit être représenté en ce qui concerne la vie libre de l'esprit en pendant avec la triarticulation de l'organisme social doit être traité de la manière la plus diverse dans les domaines les plus divers. Mais il faut que cela se fasse de manière à ce que le mode de traitement des territoires concernés soit adapté à la réalité de ces territoires. Moi-même, je ferai toujours remarquer que pour l'Angleterre, par exemple, il sera nécessaire de présenter les choses d'une manière qui corresponde précisément aux conditions de civilisation anglaises. Seulement on n’a pas la permission de perdre de vue que l'on doit voir en profondeur ce qui est imaginaire et ce qui est réel par rapport aux grandes questions de l'humanité à l'heure actuelle. On n'a donc pas la permission de défendre la chose en faisant croire que la vie intellectuelle anglaise est plus libre que l'autre. Et vous verrez, si vous passez vraiment en revue les "points essentiels", qu'on y attache moins d'importance à l'aspect négatif - la libération de la vie de l'esprit de l'État -, qu'on y attache beaucoup moins d'importance qu'à la fondation d'une libre vie de l'esprit absolument. Et là, il restera toujours un bon mot : que cela dépend de l'humain, que cela dépend vraiment de quelles bases spirituelles l'humain est issu, quelles bases spirituelles sont créées pour sa formation. Il ne s'agit pas tant de souligner l'aspect négatif que l'aspect positif. Et je n'ai qu'à dire ceci : si la vie de l'esprit était formellement libérée de la contrainte de l'État et que tout restait par ailleurs comme avant, la libération de l'État ne pourrait pas servir à grand-chose.
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Il s'agit que l'esprit positif, tel qu'il voulait être représenté ici cette semaine, tel qu'on a essayé de le représenter, que cet esprit libre soit introduit internationalement dans la vie de l'esprit. Et alors, les choses se donneront comme elles devraient se donner. Dans le cas de l'école Waldorf, par exemple, il ne s'agit pas seulement d'une école vraiment libre, qui n'a même pas de directeur, mais d'un collège d'enseignants qui constitue une communauté vraiment représentative. Il ne s'agit pas que toutes les mesures soient prises de telle sorte que "rien d'autre" ne parle que ce qui ressort du collège des enseignants lui-même, que l'on ait donc vraiment ici "une communauté d'esprit indépendante", mais il s'agit aussi de l'absence dans tous les pays de cette vie de l'esprit dont il a été question ici toute la semaine.
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Et si l'on entend n'importe où part souligner "qu'ici au pays, la vie de l'esprit est libre" - je ne pense maintenant pas à la Suisse, mais je parle de l'Angleterre -, ainsi c'est justement l'autre question. Et c'est de ce positif qu’il s'agit avant tout. Cela doit alors être mis en avant : il y aura ça naturellement seulement si l'on essaie effectivement d'aborder les conditions/rapports concrets dans les différents pays et territoires.
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Mais il faut avoir le cœur et le sens pour ce que la non libre vie de l'esprit a finalement fait en notre époque. J'aimerais vous lire une phrase, non pas pour revenir sur ce qui a été dit hier, mais pour vous montrer quels fleurons de la pensée humaine, tant en relation intellectuelle que morale que conviviale/d'âme tranquille, notre actuelle vie de l'esprit met au jour. Je n'aimerais pas vous retenir trop longtemps et je ne veux pas reparler du point de vue à partir duquel il a été question hier ici de combattre méchamment l'anthroposophie et la triarticulation ; mais j'aimerais quand même vous lire une phrase de cette brochure dont il a fallu parler hier ici. Monsieur le général von Gleich écrit à mon sujet : "A presque quarante ans, au tournant du siècle, qui constitue également un tournant dans le monde suprasensible de l'anthroposophie, Monsieur Steiner a été progressivement amené à la théosophie par les conférences de Winter sur le mysticisme". Vous pouvez maintenant demander qui est ce "Monsieur Winter" que Monsieur von Gleich cite ici comme étant celui par les conférences duquel j'ai été "converti" à l'anthroposophie à Berlin. On ne peut que formuler l'hypothèse suivante : Il y a dans la préface de ces conférences que j'ai données à Berlin durant l'hiver 1900/1901 une phrase dans laquelle je dis : "Ce que j'expose dans cet écrit constituait auparavant le contenu de conférences que j'ai données durant l'hiver passé à la bibliothèque théosophique de Berlin". Cet "hiver", au cours duquel j'ai donné mes conférences, est devenu ce "Monsieur Hiver" qui m'a converti à la théosophie en 1901/1902. Vous voyez, je ne veux pas utiliser l'expression qui s'applique à la constitution intellectualiste d'un humain qui est maintenant appelé à diriger les adversaires du mouvement anthroposophique, je ne veux pas utiliser cette expression ; mais vous pourrez bien l'utiliser suffisamment. C'est à de telles floraisons de l'activité humaine de l'esprit que conduit [aujourd'hui] la vie de l'esprit par laquelle on pouvait passer à l'époque actuelle, jusqu'au stade où l'on pouvait devenir major général.
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On doit donc déjà saisit la chose de l'œil à partir d'une profondeur un peu plus grande. Ce n'est qu'alors que l'on recevra un cœur et un sens pour ce qui est nécessaire. Et ce n'est que parce que justement la vie de l'esprit doit être abordée avant tout par le système d'enseignement qu'il serait souhaitable que cette association mondiale des écoles puisse être fondée, qui ne serait pas si difficile à fonder si la volonté pour elle est disponible. Mais il ne doit pas s'agir d'un plus petit ou d'un plus grand comité, mais elle doit être fondée de manière à ce que ses membres soient incommensurables. Ce n'est qu'alors qu'elle aura une valeur. Elle n'a pas la permission - je ne veux donner aucun bon conseil à ce sujet, car j'ai suffisamment dit ce que j'avais à dire à ce sujet -, elle ne doit évidemment pas imposer de sacrifices particuliers à un individu.
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Elle doit être là pour créer l'ambiance nécessaire à ce qui est si urgent aujourd'hui. - C'est quelque chose que je devais encore rattacher à ce qui est apparu aujourd'hui.
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Pour finir, je dois dire quelque chose que je préférerais ne pas dire, mais que je dois quand même dire, parce que sinon, on n'en a pas parlé ce soir et il sera peut-être trop tard pour les prochains jours, parce que les douleurs du départ se feront probablement déjà sentir. Je dois moi-même indiquer sur cette chose. Il s'agit de ce qu'il va de soi que l'on agisse pour tout ce dont on a parlé aujourd'hui. Mais cette action n'a de sens que si nous pouvons maintenir le Goetheanum tel qu'il est ici, et avant tout le mener à bien.
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Même si tout va bien avec "Futurum AG" et le "Jour à venir", ils ne seront pas très certainement, et encore longtemps, un soutien économique pour le Goetheanum. Et le plus grand souci -- malgré tous les autres soucis qui pèsent sur moi aujourd'hui, permettez-moi de m'exprimer personnellement - le plus grand souci, c'est que dans un avenir pas trop lointain, il se pourrait que nous n'ayons plus d'apports économiques pour ce Goetheanum. C'est pourquoi il est avant tout nécessaire d'insister sur le fait que chacun doit œuvrer, que chacun qui peut contribuer de quelque manière que ce soit à l'achèvement de cette construction doit le faire ! C'est ce qui est avant tout nécessaire : que nous soyons mis en mesure, grâce aux amis de notre chose, de préserver ce Goetheanum, de pouvoir avant tout achever sa construction. Et c'est, comme je l'ai dit, ma grande préoccupation. Je dois le dire ici, car après tout, à quoi cela servirait-il si nous pouvions faire toute la propagande possible et que nous devions peut-être fermer ce Goetheanum dans trois mois à partir d'aujourd'hui ? Cela fait aussi partie des préoccupations sociales qui, à mon avis, sont déjà liées à la vie sociale générale du moment. Et je devais insister sur cette préoccupation parce qu'il ne faut vraiment pas oublier les faits qui la sous-tendent ; c'est la seule façon de renforcer le mouvement qui émane de ce Goetheanum.
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Nous voyons bien sur quelles bases intellectuelles se battent ceux qui prennent position contre nous en ce moment. Ce sera un début. Il faut être vigilant, très vigilant, car ces gens sont des gens habiles. Ils savent s'organiser. Ce qui s'est passé à Stuttgart est un début, est prévu comme un début. Et ce n'est qu'à ce moment-là que l'on se dressera contre eux, si l'on fait preuve d'un tel idéalisme - je voudrais le dire à nouveau cette fois-ci - qui ne dit pas : "Oh, les idéaux sont si terriblement élevés, ils sont si sublimes, et ma poche est quelque chose de si petit, je n'y mets pas les mains, s'il s'agit d'idéaux sublimes. - Il faut donc le dire : seul l'idéalisme est le vrai, celui qui met aussi la main à la poche pour les idéaux !