Collection:
GA337b - Œuvres
complètes de Rudolf Steiner - IDÉES
SOCIALES, RÉALITÉ SOCIALE, PRATIQUE
SOCIALE
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DEUXIÈME SOIRÉE DE QUESTIONS
à l'occasion du premier cours
universitaire anthroposophique.
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Dornach, le 12 octobre 1920 -
QUESTIONS SUR LA VIE DE
L'ÉCONOMIE II.
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ZWEITER
FRAGEABEND anläßlich des
ersten anthroposophischen
Hochschulkurses. -
Dornach, 12. Oktober 1920 -
FRAGEN ZUM WIRTSCHAFTSLEBEN
II.
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Les
références Rudolf Steiner Œuvres
complètes ga 337b 222-249 1999
12/10/1920 |
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Traducteur:
FG v.01 - 2022 |
Editeur: SITE |
Intervention pratique
dans la vie de l’économie comme
exigence. La différence entre la
production agricole et industrielle.
Contradictions au sein des aspirations
prolétariennes. La falsification de la
cellule économique primordiale par
l'introduction du capitalisme dans
l'agriculture. La nécessité d'une
association entre exploitations
agricoles avec des entreprises
industrielles. L'idée du Jour qui
vient et de Futurum. Ce qui se tient
en face de la formation
d'associations. L'exemple des éditions
philosophiques-anthroposophiques. La
disparition de la concurrence par la
formation d'associations. L'émergence
dans la vie publique. Sur le succès du
journal de la tri-articulation.
Pourquoi une technique d'agitation
personnelle est indispensable. Amour
de l’humain comme le principe le plus
intérieur de l’action
anthroposophique. La solution des
questions de détail par réalisation de
la tri-articulation sociale. Cela
dépend du faire. La réalisation
d’objectifs idéels n’est pas possible
sans argent. La nécessité d'un
mouvement d'écoles international.
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Praktisches Eingreifen
ins Wirtschaftsleben als Erfordernis.
Der Unterschied zwischen
landwirtschaftlicher und industrieller
Produktion. Widersprüche innerhalb der
proletarischen Bestrebungen. Die
Fälschung der wirtschaftlichen Urzelle
durch die Einführung des Kapitalismus
in der Landwirtschaft. Die
Notwendigkeit einer Assoziation von
Landwirtschafts- mit
Industriebetrieben. Die Idee des
Kommenden Tages und der Futurum. Was
der Bildung von Assoziationen
entgegensteht. Das Beispiel des
Philosophisch-Anthroposophischen
Verlags. Das Verschwinden der
Konkurrenz durch die Bildung von
Assoziationen. Das Heraustreten in die
Öffentlichkeit. Über den Erfolg der
Dreigliederungszeitung. Warum eine
Technik der persönlichen Agitation
unverzichtbar ist. Menschenliebe als
das innerste Prinzip
anthroposophischen Wirkens. Die Lösung
von Detailfragen durch Verwirklichung
der sozialen Dreigliederung. Es kommt
aufs Tun an. Die Verwirklichung
ideeller Ziele ist nicht ohne Geld
möglich. Die Notwendigkeit einer
internationalen Schulbewegung.
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Roman Boos : Il faut
annoncer que l'exposé d'aujourd'hui
sera suivi d'une discussion et qu'il
sera nécessaire, après cet exposé,
d'avoir encore une discussion en
cercle restreint sur des questions
économiques concrètes.
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01
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Roman
Boos: Es ist mitzuteilen, daß dem
heutigen Vortrag eine Diskussion
folgen wird, und weiter wird es
notwendig sein, nach diesem Vortrag
im engsten Kreise noch eine
Besprechung zu haben über konkrete
wirtschaftliche Fragen.
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Rudolf Steiner : Mes très
chers présents ! Il a déjà été dit
avant-hier que ces deux conférences
ou discussions, dimanche et
aujourd'hui, ont lieu
essentiellement à la demande de
certains cercles et qu'il s'agira
essentiellement de dire quelques
mots en rapport avec certaines
questions et certains souhaits qui
ont été exprimés. C'est pourquoi,
après avoir donné quelques
indications préliminaires dimanche,
j'aborderai aujourd'hui très
concrètement les questions et les
souhaits qui ont été exprimés. Il
s'agit tout d'abord et avant tout du
fait que le problème de
l'association dans la vie économique
semble donner du fil à retordre à de
nombreuses personnes. Je voudrais
tout d'abord en parler de manière
générale.
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02
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Rudolf
Steiner: Meine sehr verehrten
Anwesenden! Es ist ja bereits
gesagt worden vorgestern, daß diese
beiden Vorträge oder Besprechungen,
Sonntag und heute, im wesentlichen
auf Wunsch einzelner Kreise
erfolgen und daß es sich im
wesentlichen darum handeln wird,
einiges zu sagen in Anknüpfung an
bestimmte Fragen und Wünsche, die
geäußert worden sind. Ich werde
daher heute, nachdem ich am Sonntag
einiges Präliminarische angegeben
habe, ganz konkret auf diejenigen
Fragen und Wünsche eingehen, welche
vorgebracht worden sind. Da handelt
es sich zunächst vor allen Dingen
darum, daß ja das Problem des
Assoziationswesens im
Wirtschaftsleben vielen Köpfen etwas
Kopfzerbrechen zu machen scheint.
Ich möchte zunächst im allgemeinen
etwas darüber sagen.
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Voyez-vous, mes très chers
présents, quand on pense en termes
pratiques, il s'agit toujours
d'envisager les conditions les plus
proches et d'extraire le point
d'attaque de son action de ces
conditions les plus proches.
Considérez seulement combien il est
en fait peu fructueux d'élaborer
aujourd'hui, face aux situations
auxquelles nous sommes justement
confrontés, toutes sortes de belles
images théoriques sur telle ou telle
association et sur tout ce qui doit
se passer et s'abstenir dans de
telles associations. Après avoir
longuement discuté de ces choses et
élaboré toutes sortes de belles
utopies, on peut rentrer
tranquillement chez soi et croire
que l'on a fait beaucoup pour
résoudre la question sociale ; mais
en réalité, on n'a pas fait
grand-chose. Il s'agit d'intervenir
d'abord sur ce qui existe
directement. Nous sommes en effet
confrontés à des conditions
concrètes de la vie économique, et
nous devons nous demander : quelles
sont les choses les plus nécessaires
à faire ? - Et ensuite, nous devons
essayer de créer la possibilité
d'intervenir dans ces choses les
plus importantes. Il sera alors
beaucoup plus facile d'aller de
l'avant - ce qui, en raison des
circonstances, devra vraiment être
très rapide si nous ne voulons pas
arriver trop tard - que si nous
concoctons toutes sortes de choses
de manière utopiste ou posons des
questions qui ne sont pas moins
utopistes. Il est vrai que nous
devons, dans une certaine mesure,
comprendre de quels fondements
proviennent les grands dommages
actuels. Et alors, en ayant une
certaine vue d'ensemble de l'origine
de ces dommages, nous serons
peut-être plus enclins à nous
enthousiasmer pour ce qui est le
plus proche du nécessaire que pour
toutes sortes de phrases utopistes.
Et c'est là que je peux me
raccrocher à l'une des questions qui
revient d'ailleurs à plusieurs
reprises parmi les 39 questions -
c'est la question :
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03
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Sehen
Sie, meine sehr verehrten
Anwesenden, wenn man praktisch
denkt, dann handelt es sich ja immer
darum, die allernächsten
Verhältnisse ins Auge zu fassen und
den Angriffspunkt seines Handelns
aus diesen allernächsten
Verhältnissen heraus zu nehmen.
Bedenken Sie nur einmal, wie wenig
fruchtbar es eigentlich ist, wenn
Sie sich heute gegenüber den
Situationen, denen wir eben
gegenüberstehen, alle möglichen
schönen, theoretischen Bilder
ausgestalten über diese und jene
Assoziation und über alles
dasjenige, was etwa in solchen
Assoziationen geschehen soll und
unterlassen werden soll. Man kann
ja, wenn man lange über solche Dinge
diskutiert hat und allerlei schöne,
utopische Dinge herausgestaltet hat,
man kann ja dann getrost nach Hause
gehen und glauben, man habe viel
getan zur Lösung der Sozialen Frage;
aber man hat eigentlich dadurch
nicht viel getan. Es handelt sich
darum, daß man wirklich zunächst
eingreift in dasjenige, was
unmittelbar da ist. Wir stehen ja
konkreten Verhältnissen des
Wirtschaftslebens gegenüber, und wir
müssen uns fragen: Welches sind die
notwendigsten Dinge, die zu tun
sind? — Und dann müssen wir
versuchen, die Möglichkeit
herbeizuführen, in diese
allerwichtigsten Dinge einzugreifen.
Dann wird es mit dem Vorwärtsgehen —
das ja durch die Verhältnisse
bedingt wirklich ein sehr rasches
wird sein müssen, wenn es nicht zu
spät werden soll —, dann wird es mit
dem Vorwärtsgehen viel besser sein,
als wenn wir in utopistischer Weise
allerlei Dinge aushecken oder
Fragen, die nicht minder utopistisch
sind, aufstellen. Allerdings, wir
müssen bis zu einem gewissen Grade
auch einsehen, aus welchen
Untergründen heraus die großen
Schäden der Gegenwart kommen. Und
dann werden wir aus einem gewissen
Überblick über die Entstehung dieser
Schäden vielleicht eher die
Begeisterung aufbringen für
dasjenige, was das nächstnotwendige
ist, als durch allerlei utopistische
Phrasen. Und da bin ich nun dabei,
an eine der Fragen sogleich
anknüpfen zu können, die übrigens
unter den 39 Fragen wiederholt
vorkommt — es ist die Frage:
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Comment ce que nous
appelons l'impulsion de la
triarticulation peut-elle être
transmise non seulement à la
population rurale, mais aussi à
l'agriculture en tant que telle,
dans le sens de la triarticulation
de l'organisme social ?
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04
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Wie
ist dasjenige, was wir den Impuls
der Dreigliederung nennen, nicht nur
hineinzutragen in die
Landbevölkerung, sondern wie ist
speziell über das
Landwirtschaftliche als solches im
Sinne der Dreigliederung des
sozialen Organismus zu denken?
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Eh bien, personne ne pourra
s'en sortir avec cette pensée s'il
ne comprend pas la différence
radicale dans tout le mode de
production, dans tous les pendants
économiques entre l'agriculture et
l'entreprise industrielle. Il est
nécessaire de comprendre cela parce
qu'avant la catastrophe de la guerre
mondiale, nous étions plongés dans
une pensée tout à fait matérialiste,
tout à fait capitaliste - il
s'agissait pour ainsi dire d'une
pensée et d'une action capitalistes
internationales - et
parce que c'est précisément en
continuant dans la direction
conditionnée par le capitalisme et
que le capitalisme poursuivra, que
doit se manifester une divergence
toujours plus grande entre
l'exploitation agricole et
l'exploitation industrielle.
L'agriculture, de par sa nature
même, est dans l'impossibilité de
participer jusqu'au bout à l'ordre
économique capitaliste. Ne vous
méprenez pas, je ne prétends pas
que si la pensée capitaliste se
généralisait, l'agriculture ne
participerait pas à la pensée
capitaliste ; nous avons vu à quel
point l'agriculture a participé à
la pensée et à l'action
capitalistes. Mais elle serait
détruite dans son essence et ne
pourrait plus intervenir de
manière appropriée dans l'ensemble
de l'activité économique. Ce
qui, dans la vie de l'économie, est
le plus apte non seulement à se
développer de manière capitaliste,
mais aussi à conduire au
surcapitalisme - permettez-moi
d'employer ce mot, on le comprendra
déjà dans le présent -, c'est-à-dire
à adopter une indifférence totale à
l'égard de la méthode de travail,
voire du produit du travail, et à se
préoccuper uniquement d'acquérir
quelque chose : c'est déjà
l'industrie ; l'industrie porte en
elle de tout autres forces actives
que l'agriculture. Seuls ceux qui
ont vraiment observé pendant un
certain temps comment il est tout à
fait impossible dans l'agriculture
de passer à la grande entreprise
capitaliste comme c'est le cas dans
l'industrie le comprennent. Si
l'agriculture doit effectivement
intervenir correctement dans
l'ensemble de la vie de l'économie,
il est nécessaire - en raison de ce
qui doit se passer dans
l'agriculture - qu'il existe un
certain lien entre l'humain et
l'ensemble de la production, la
façon de la production, c'est-à-dire
tout ce qui doit être produit dans
l'agriculture. Et une grande partie
de ce avec quoi on doit produire
exige, si l'on veut produire de
manière vraiment rationnelle,
l'intérêt le plus intense de ceux
qui sont employés dans
l'agriculture. Il est donc tout à
fait impossible qu'au sein même de
l'agriculture apparaisse quelque
chose comme cette absurdité - c'est
une absurdité que je vais décrire -
cette absurdité qui vous a toujours
été opposée, par exemple, lorsque
vous avez eu à discuter avec le
prolétariat au cours des dernières
décennies. Vous voyez, l'absurdité
dont je parle, c'est la suivante.
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05
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Nun,
es wird keiner zurechtkommen mit
diesem Denken, der nicht den
radikalen Unterschied in der ganzen
Produktionsweise, in allen
Wirtschaftszusammenhängen zwischen
der Landwirtschaft und dem
Industriebetrieb durchschaut. Es ist
notwendig, daß man das durchschaut
aus dem Grunde, weil wir ja, bevor
die Weltkriegskatastrophe
hereingebrochen ist, in einem ganz
materialistischen, ganz
kapitalistischen Denken
drinnensteckten — es war sozusagen
internationales kapitalistisches
Denken und Handeln — und weil gerade
ein Fortgehen in der Richtung, die
durch den Kapitalismus bedingt ist
und die der Kapitalismus
weiterverfolgen wird, weil gerade
darin ein immer weitergehendes
Auseinandergehen des
Landwirtschafts- und des
Industriebetriebes sich
herausstellen muß. Die
Landwirtschaft ist, ihrer ganzen
Artung nach, durch das, was sie ist,
in die Unmöglichkeit versetzt, die
kapitalistische Wirtschaftsordnung
bis zum letzten mitzumachen.
Mißverstehen Sie mich nicht, ich
behaupte damit nicht, daß die
Landwirtschaft, wenn
kapitalistisches Denken allgemein
würde, nicht auch das
kapitalistische Denken mitmachen
würde; wir haben ja gesehen, in
welch hohem Grade die Landwirtschaft
das kapitalistische Denken und
Handeln mitgemacht hat. Aber sie
würde ihrem Wesen nach
zugrundegerichtet, und sie würde
nicht mehr in der entsprechenden
Weise eingreifen können in den
ganzen Wirtschaftsbetrieb.
Dasjenige, was im Wirtschaftsleben
in eminentester Weise geeignet ist,
nicht nur kapitalistisch sich zu
entwickeln, sondern was dazu neigt,
geradezu zum Überkapitalismus zu
führen — gestatten Sie, daß ich
dieses Wort gebrauche, man wird es
in der Gegenwart schon verstehen —,
das heißt also, eine völlige
Gleichgültigkeit gegenüber der
Arbeitsweise, sogar dem
Arbeitsprodukt gegenüber anzunehmen,
und dem es bloß darauf ankommt,
etwas zu erwerben: das ist eben
schon die Industrie; die Industrie
trägt ganz andere Wirkenskräfte in
sich als die Landwirtschaft. Das
sieht nur derjenige ein, der eine
zeitlang nun wirklich sich angesehen
hat, wie in der Landwirtschaft es
ganz unmöglich ist, so zum
kapitalistischen Großbetrieb
überzugehen, wie das in der
Industrie der Fall ist. Wenn die
Landwirtschaft tatsächlich richtig
eingreifen soll in das gesamte
Wirtschaftsleben, dann ist — bedingt
einfach durch dasjenige, was in der
Landwirtschaft zu geschehen hat —,
dann ist nun einmal notwendig ein
gewisser Zusammenhang zwischen dem
Menschen und der ganzen Produktion,
der Artung der Produktion, also all
demjenigen, was in der
Landwirtschaft produziert werden
soll. Und ein großer Teil
desjenigen, womit man produzieren
muß, erfordert, wenn richtig
rationell produziert werden soll,
das intensivste Interesse
derjenigen, die in der
Landwirtschaft beschäftigt sind. Da
ist es ganz unmöglich, daß innerhalb
der Landwirtschaft selbst so etwas
auftaucht wie jene Absurdität — es
ist eine Absurdität, die ich gleich
schildern werde —, jene Absurdität,
die zum Beispiel einem immer
entgegengehalten wurde, wenn man mit
dem Proletariat zu diskutieren hatte
in den letzten Jahrzehnten. Sehen
Sie, die Absurdität, die ich meine,
das ist die folgende.
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Je l'ai déjà raconté à
plusieurs reprises : j'ai enseigné
pendant des années dans une école de
formation ouvrière. Cela m'a permis
de rencontrer les gens du
prolétariat, j'ai eu l'occasion de
discuter beaucoup avec eux, de
connaître tout ce qu'il y a comme
forces psychiques actives. Mais
certaines choses, produites par
toute l'évolution récente, vivaient
simplement comme une absurdité au
sein même des aspirations
prolétariennes. Supposons que les
députés prolétariens aient
généralement rejeté le budget de
l'armée. Mais au moment où l'on a
reproché aux prolétaires dans la
discussion : oui, vous êtes contre
le budget de l'armée, mais vous vous
faites embaucher chez les fabricants
de canons ou vous vous faites
embaucher comme ouvriers ; vous
fabriquez tout de même avec le même
état d'esprit que n'importe où
ailleurs -, alors ils ne
comprenaient pas, car cela ne les
concernait pas. La qualité de ce
qu'ils fabriquaient ne les
concernait pas ; seul le montant du
salaire les intéressait. Et c'est
ainsi qu'est née cette absurdité :
d'un côté, ils fabriquaient des
canons, ils ne faisaient jamais
grève quelque part à cause de la
qualité de ce qu'ils produisaient,
mais tout au plus à cause du salaire
ou de quelque chose d'autre, et de
l'autre côté, ils combattaient le
budget de l'armée dans une direction
abstraite du parti. La lutte contre
le budget de l'armée aurait
naturellement dû conduire - comme on
admet par ailleurs les lois du
triangle - à ne pas fabriquer de
canons. Et si on l'avait fait, par
exemple au début du siècle, on
aurait pu éviter bien des choses qui
se sont produites à partir de 1914.
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06
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Ich
habe ja schon öfter erzählt: Ich war
Jahre hindurch Lehrer an einer
Arbeiterbildungsschule. Das hat mich
zusammengeführt mit den Leuten des
Proletariats, ich hatte Gelegenheit,
mit ihnen viel zu diskutieren, auch
durchaus alles kennenzulernen, was
da an seelisch wirksamen Kräften
vorhanden ist. Aber gewisse Dinge
lebten, hervorgebracht durch die
ganze Entwicklung der neueren Zeit,
einfach als eine Absurdität gerade
innerhalb der proletarischen
Bestrebungen. Nehmen Sie einmal an,
daß ja die Abgeordneten der
Proletarier in der Regel das
Heeresbudget abgelehnt haben. Aber
in dem Augenblicke, wo man nun den
Proletariern in der Diskussion
vorgehalten hat: Ja, ihr seid gegen
das Heeresbudget, aber ihr laßt euch
doch bei den Kanonenfabrikanten
anstellen oder einstellen als
Arbeiter; ihr fabriziert doch ganz
mit derselben Seelenverfassung wie
irgendwo anders —, da verstanden sie
das nicht, denn das ging sie nichts
an. Die Qualität desjenigen, was sie
fabrizierten, ging sie nichts an; es
interessierte sie nur die Lohnhöhe.
Und so entstand die Absurdität, daß
sie auf der einen Seite Kanonen
fabrizierten, daß sie niemals
irgendwo streikten wegen der
Qualität des zu Erzeugenden, sondern
höchstens wegen des Lohnes oder
wegen irgendwas anderem, aber auf
der anderen Seite aus einer
abstrakten Parteirichtung heraus
doch das Heeresbudget bekämpften.
Die Bekämpfung des Heeresbudgets
hätte natürlich — wie man sonst die
Gesetze des Dreiecks zugibt —
notwendig dazu führen müssen, keine
Kanonen zu fabrizieren. Und wenn man
das durchgeführt hätte zum Beispiel
im Beginn des Jahrhunderts, wäre
manches zu vermeiden gewesen, was
dann vom Jahre 1914 an eingetreten
war.
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Que ce soient des
capitalistes ou des prolétaires qui
participent à une production
quelconque, là vous avez une absolue
indifférence à la qualité de ce à
quoi on travaille, et c'est de cela
que dépend tout le façonnement de
l'industrie. Cela n'est pas possible
ainsi dans l'agriculture ; cela
n'irait tout simplement pas dans
l'agriculture si l'indifférence à
l'égard de ce qui est travaillé
intervenait de cette manière. Et là
où cette indifférence s'est
installée, là où l'agriculture a
été, je dirais, contaminée par la
manière de penser industrielle, elle
s'atrophie. Elle s'atrophie de
manière qu'elle s'intègre peu à peu
de manière fausse dans l'ensemble de
la vie de l'économie.
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07
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Da
haben Sie, ganz gleichgültig, ob es
Kapitalisten oder Proletarier sind,
die an irgendeiner Produktion sich
beteiligen, da haben sie die
absolute Gleichgültigkeit gegenüber
dem Qualitativen dessen, woran man
arbeitet; davon hängt aber die ganze
Gestaltung der Industrie ab. Das ist
in der Landwirtschaft so nicht
möglich; das würde in der
Landwirtschaft einfach nicht gehen,
wenn in dieser Weise
Gleichgültigkeit gegenüber
demjenigen eintreten würde, was
gearbeitet wird. Und da, wo diese
Gleichgültigkeit eingetreten ist, wo
die Landwirtschaft, ich möchte sagen
angesteckt worden ist von der
industriellen Denkweise, da
verkümmert sie eben. Sie verkümmert
in der Weise, daß sie sich falsch
hineinstellt allmählich in das ganze
Wirtschaftsleben.
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Que se passe-t-il donc là
en fait ? Voici ce qui se passe en
fait avec ce que j'ai appelé la
cellule originelle de la vie de
l'économie : comme il y a d'un côté
l'agriculture et de l'autre
l'industrie, et comme l'agriculture,
de par son essence/être, s'oppose
continuellement à la capitalisation,
alors que l'industrie tend à la
surcapitalisation, il se produit une
falsification complète, une
falsification réelle de la cellule
économique originelle. Mais comme
les produits doivent être échangés -
car il va de soi que les ouvriers de
l'industrie doivent manger et que
les ouvriers agricoles doivent
s'habiller ou être d'une manière ou
d'une autre des consommateurs de
l'industrie -, comme les produits
doivent être échangés, une
contrefaçon se produit radicalement
dans l'échange des produits
agricoles et des produits
industriels. Cette cellule
économique originelle consiste
simplement en ce que, dans une vie
économique saine, chacun doit
recevoir pour un produit qu'il a
fabriqué - si l'on tient compte de
tout le reste, de ce qu'il doit
recevoir, de ce que sont en quelque
sorte les dépenses et ainsi de suite
-, doit recevoir autant qu'il lui
est nécessaire pour satisfaire ses
besoins jusqu'à la fabrication d'un
produit identique. Je l'ai souvent
indiqué en disant trivialement : une
paire de bottes doit avoir autant de
valeur que tous les autres produits
- qu'il s'agisse de produits
physiques ou spirituels - dont le
cordonnier a besoin, dont il a
besoin en général, jusqu'à ce qu'il
ait fabriqué une nouvelle paire de
bottes. Une vie de l'économie qui ne
détermine pas le prix des bottes par
une quelconque opération de calcul,
mais qui tend à ce que ce prix sorte
de lui-même, une telle vie
économique est saine. Et alors, si
la vie de l'économie est vraiment
saine par ses associations, ses
regroupements tels que je les ai
caractérisés avant-hier, alors
l'argent peut aussi s'insérer entre
eux, on n'a alors pas besoin
d'autres moyens d'échange, alors
l'argent peut naturellement
s'insérer, car l'argent devient
alors tout seul le représentant
correct entre les différents
produits. Mais comme, à l'époque
moderne, d'un côté, l'agriculture,
de par son être intérieur même,
s'opposait de plus en plus à la
capitalisation - elle était donc
capitalisée, mais elle s'y opposait,
c'était justement ce qui la
corrompait - et que, de l'autre
côté, l'industrie tendait vers le
surcapitalisme, il n'a jamais été
possible qu'un produit agricole se
présente, en termes de prix, de
telle sorte qu'il corresponde à un
produit industriel, de la manière
dont je viens de caractériser la
cellule économique originelle. Bien
plus, il s'est avéré de plus en plus
souvent que le prix du produit
industriel était différent de ce
qu'il aurait dû être. Ce niveau de
prix du produit industriel a rendu
l'argent, qui a alors acquis son
indépendance, trop bon marché, ce
qui a perturbé tout le rapport entre
ce qui devait être transmis de
l'agriculture à l'ouvrier industriel
et de l'ouvrier industriel à
l'agriculture.
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08
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Was
geschieht denn da eigentlich? Da
geschieht eigentlich mit dem, was
ich genannt habe die Urzelle des
Wirtschaftslebens, das folgende:
Indem auf der einen Seite die
Landwirtschaft steht, auf der
anderen Seite die Industrie steht
und indem die Landwirtschaft ihrem
Wesen nach sich fortwährend sträubt
gegen die Kapitalisierung, die
Industrie dagegen zur
Überkapitalisierung strebt, da
geschieht eine völlige Fälschung,
eine reale Fälschung der
wirtschaftlichen Urzelle. Weil nun
aber doch die Produkte ausgetauscht
werden müssen — denn
selbstverständlich müssen die
Industriearbeiter essen und die
landwirtschaftlichen Arbeiter müssen
sich kleiden oder müssen sonst
irgendwie Konsumenten der Industrie
sein —, weil also die Produkte
ausgetauscht werden müssen, entsteht
ganz radikal in dem Austausch der
landwirtschaftlichen Produkte und
der Industrieprodukte eine
Fälschung. Diese wirtschaftliche
Urzelle, die besteht einfach darin,
daß in einem gesunden
Wirtschaftsleben jeder für ein von
ihm hergestelltes Produkt so viel
erhalten muß — wenn man alles übrige
einrechnet, was er zu erhalten hat,
was gewissermaßen die Auslagen sind
und so weiter —, so viel erhalten
muß, wie er nötig hat zur
Befriedigung seiner Bedürfnisse bis
zur Herstellung eines gleichen
Produktes. Ich habe es oftmals
dadurch angedeutet, daß ich trivial
sagte: Es muß ein paar Stiefel so
viel Wert haben, wie alle anderen
Produkte — seien es physische oder
geistige Produkte —, die der
Schuster nötig hat, die er überhaupt
braucht, bis er wieder ein neues
Paar Stiefel hergestellt hat. Ein
Wirtschaftsleben, welches nicht
durch irgendeine Rechenoperation
etwa den Preis der Stiefel
feststellt, sondern das dahin
tendiert, daß dieser Preis von
selbst herauskommt, ein solches
Wirtschaftsleben ist gesund. Und
dann, wenn das Wirtschaftsleben
durch seine Assoziationen, durch
seine Zusammenschließungen, wie ich
sie vorgestern charakterisiert habe,
wirklich gesund ist, dann kann sich
auch das Geld einschieben
dazwischen, dann braucht man keine
anderen Tauschmittel, dann kann sich
selbstverständlich das Geld
einschieben, denn das Geld wird dann
ganz von selbst der richtige
Repräsentant zwischen den einzelnen
Produkten. Aber indem in der neueren
Zeit auf der einen Seite die
Landwirtschaft durch ihr inneres
Wesen immer mehr und mehr sich
sträubte gegen die Kapitalisierung —
sie wurde ja kapitalisiert, aber sie
sträubte sich dagegen, das war eben
gerade das Korrumpierende — und auf
der anderen Seite die Industrie in
den Überkapitalismus hineinstrebte,
wurde es gar nie möglich, daß
irgendein Produkt der Landwirtschaft
sich so gestaltete seiner Preislage
nach, daß es einem Industrieprodukt
entsprochen hätte in der Weise, wie
ich eben die wirtschaftliche Urzelle
charakterisiert habe. Vielmehr
stellte sich immer mehr heraus, daß
beim Industrieprodukt eine andere
Preislage herauskam, als hätte
herauskommen sollen. Durch diese
Preislage des Industrieproduktes
wurde das Geld, das nun eine
Selbständigkeit erhielt, zu billig,
wodurch das ganze Verhältnis gestört
wurde zwischen dem, was von der
Landwirtschaft an den
Industriearbeiter und wiederum vom
Industriearbeiter in die
Landwirtschaft herüberkommen sollte.
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C'est pourquoi la première
chose à faire est de mettre l'accent
sur les associations qui se forment
précisément à partir de
l'agriculture avec différentes
branches de l'industrie. Certes, le
premier principe, je dirais le plus
abstrait, est que les associations
consistent en la réunion des
différentes branches. Mais ces
associations auront l'effet le plus
favorable si elles se forment entre
l'agriculture et l'industrie, et si
elles se forment de telle sorte que
l'on travaille vraiment à
l'établissement d'un niveau de prix
correspondant grâce à la création de
telles associations. Mais
maintenant, vous ne pouvez tout
d'abord pas faire grand-chose dans
des associations qui devraient
naturellement être créées d'abord -
cela s'établirait rapidement. Si les
associations pouvaient être créées
de telle sorte que les entreprises
industrielles soient regroupées avec
les entreprises agricoles, et si la
chose était faite de telle sorte
qu'elles puissent s'approvisionner
mutuellement, alors on verrait tout
de suite certaines choses -
j'indiquerai tout de suite après les
conditions dans lesquelles les
associations pourraient être créées.
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09
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Daher
ist das erste, daß hintendiert werde
auf Assoziationen, die sich bilden
gerade aus der Landwirtschaft heraus
mit verschiedenen Zweigen der
Industrie. Gewiß, daß ist der erste,
ich möchte sagen abstrakteste
Grundsatz, daß die Assoziationen in
der Zusammengliederung der
verschiedenen Branchen bestehen.
Diese Assoziationen werden aber am
allergünstigsten wirken, wenn sie
sich bilden zwischen der
Landwirtschaft und der Industrie,
und zwar so sich bilden, daß nun
wirklich dadurch, daß solche
Assoziationen zustandekommen,
hingearbeitet wird nach einer
entsprechenden Preislage. Nun können
Sie aber in Assoziationen, die
natürlich erst geschaffen werden
müßten, zunächst nicht viel tun —
dies würde sich gleich
herausstellen. Wenn Assoziationen so
geschaffen werden könnten, daß
Industriebetriebe zusammengegliedert
würden mit Landwirtschaftsbetrieben,
und wenn die Sache so gescheit
gemacht würde, daß diese sich
gegenseitig versorgen könnten, dann
würde sich sogleich einiges
herausstellen — ich werde gleich
nachher die Bedingungen anführen,
unter denen das geschehen kann;
einiges kann natürlich sofort
gemacht werden.
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Mais qu'est-ce qui tout
d'abord nécessaire pour cela ? Oui,
mes très chers présents, pour cela
il est d'abord nécessaire que l'on
soit en situation de fonder une
telle chose de manière vraiment
synthétiquement rationnelle et
conforme au sens.
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10
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Aber
was ist dazu zuerst notwendig? Ja,
meine sehr verehrten Anwesenden,
dazu ist zuerst notwendig, daß man
überhaupt in der Lage sei, so etwas
wirklich vernunft- und sinngemäß zu
begründen.
|
Prenez une fois un exemple
concret. Le "Kommende Tag (Jour qui
vient)" a été fondé à Stuttgart. Le
Jour qui vient part naturellement,
d'après son idée, de ce qui devrait
être donné par les principes, par
les impulsions de la
triarticulation. Il aurait donc -
tout comme le "Futurum" ici - pour
tâche première d'instaurer le
principe associatif entre
l'agriculture et l'industrie, et ce
jusqu'à ce que, par l'association
des bénéficiaires réciproques,
puisse réellement [être prise de
l'influence] sur la situation des
prix, en ce sens que ceux qui sont
consommateurs dans un domaine
deviennent producteurs dans l'autre.
De cette manière, il serait déjà
possible de faire beaucoup en
relativement peu de temps pour
établir un prix vraiment correct.
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11
|
Nehmen
Sie einmal ein konkretes Beispiel.
In Stuttgart ist «Der Kommende Tag»
gegründet worden. Der Kommende Tag
geht natürlich seiner Idee nach aus
von dem, was durch die Prinzipien,
durch die Impulse der Dreigliederung
gegeben werden soll. Er würde also —
ebenso wie das «Futurum» hier, — er
würde in erster Linie die Aufgabe
haben, das assoziative Prinzip
zwischen der Landwirtschaft und der
Industrie herbeizuführen, und zwar
bis zu dem Grade herbeizuführen, daß
durch die Assoziation der
gegenseitigen Bezieher wirklich auf
die Preislage [Einfluß genommen
wird], indem die einen, die
Konsumenten sind von den einen
Gebieten, Produzenten werden auf den
anderen Gebieten. Es würde sich auf
diese Weise schon in verhältnismäßig
kurzer Zeit sehr viel leisten lassen
in der Herstellung eines wirklich
richtigen Preises.
|
Mais prenez le Jour qui
vient à Stuttgart : il est tout à
fait impossible d'agir
synthétiquement raisonnablement dès
maintenant, pour la simple raison
que vous ne pouvez pas acquérir tous
les biens de manière indépendante,
parce qu'ils se heurtent partout à
la législation corrompue de l'État.
Nulle part on n'est en mesure de
produire ce qui est économiquement
nécessaire, parce que partout
l'impulsion de l'État s'y oppose.
C'est pourquoi la première chose à
faire est de comprendre qu'il faut
d'abord créer des associations
fortes, aussi populaires que
possible, et qui puissent, dans les
cercles les plus larges, empêcher
radicalement l'intervention de
l'État dans tous les domaines de la
vie de l'économie. Avant toute
chose, toute action économique doit
pouvoir s'appuyer sur des
considérations purement économiques.
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12
|
Aber
nehmen Sie den Kommenden Tag in
Stuttgart: Es ist ganz unmöglich,
jetzt schon vernünftig zu wirken,
aus dem einfachen Grunde, weil Sie
ja nicht in unabhängiger Weise alle
Güter erwerben können, weil sie
überall mit der heutigen
korrumpierten Staatsgesetzgebung
zusammenstoßen. Nirgends ist man in
der Lage, überhaupt dasjenige
herzustellen, was wirtschaftlich
notwendig ist, weil überall der
Staatsimpuls dagegen ist. Daher ist
das erste, daß man begreift, daß
zunächst starke Assoziationen
entstehen müssen, die so populär
sind, wie es nur möglich ist, und
die in den weitesten Kreisen das
Eingreifen des Staates auf allen
Gebieten des Wirtschaftslebens
durchgreifend verhindern können. Vor
allen Dingen muß jede
wirtschaftliche Aktion aus bloß
wirtschaftlichen Erwägungen heraus
erfolgen können.
|
Or,
l'esprit d'État est si fortement
ancré dans notre humanité actuelle
que les gens ne remarquent même
pas qu'au fond, ils tendent
partout vers l'État. J'ai
caractérisé cela à plusieurs
reprises depuis des décennies en
disant que le plus grand désir de
l'humain moderne est en fait de
traverser le monde avec un soldat
de police à sa droite et un
médecin à sa gauche. - C'est en
fait l'idéal de l'humain moderne,
que l'État mette les deux à sa
disposition. Se débrouiller seul,
ce n'est pas l'idéal de l'humain
moderne. Mais c'est avant tout
nécessaire : nous devons pouvoir
nous passer du policier et du
médecin que l'État met à notre
disposition. Et tant que nous
n'aurons pas intégré cet état
d'esprit, nous ne ferons pas un
pas de plus.
|
13
|
Nun
steckt so stark in unserer
gegenwärtigen Menschheit das
Staatsdenken, daß die Leute es gar
nicht bemerken, wie sie im Grunde
genommen überall nach dem Staate
hintendieren. Ich habe das
wiederholt seit Jahrzehnten dadurch
charakterisiert, daß ich sagte: Die
größte Sehnsucht des modernen
Menschen besteht eigentlich
darinnen, nur so durch die Welt zu
gehen, daß er auf der rechten Seite
einen Polizeisoldaten und auf der
linken Seite einen Arzt hat. — Das
ist eigentlich das Ideal des
modernen Menschen, daß ihm der Staat
beide zur Verfügung stellt. Sich auf
seine eigenen Füße zu stellen, das
ist eben nicht das Ideal des
modernen Menschen. Das aber ist vor
allen Dingen notwendig: Wir müssen
den Polizeisoldaten und den Arzt,
die uns vom Staate beigestellt
werden, entbehren können. Und ehe
wir nicht diese Gesinnung in uns
aufnehmen, eher kommen wir keinen
Schritt weiter.
|
Or, toutes les institutions
sont là qui nous empêchent avant
tout d'approcher les personnes
susceptibles de former de telles
associations.
|
14
|
Nun
sind aber alle diejenigen
Institutionen da, welche uns vor
allen Dingen gar nicht an die
Menschen herankommen lassen, die in
Betracht kommen für eine solche
Bildung von Assoziationen.
|
Prenez l'un des derniers
grands produits du capitalisme,
prenez celui à partir duquel se sont
formés les obstacles les plus forts
à notre mouvement de triarticulation
- outre la somnolence et la
corruption du grand bourgeoisisme :
c'est le mouvement syndical des
prolétaires. Ce mouvement syndical
des prolétaires, mes très chers
présents les présents, est le
dernier produit déterminant du
capitalisme, car des humains s'y
associent par pur principe, par pure
impulsion du capitalisme, même si
c'est prétendument pour combattre le
capitalisme. Les gens s'associent
sans tenir compte d'une quelconque
organisation concrète de la vie de
l'économie ; ils se regroupent en
branches, union des métallurgistes,
union des typographes et ainsi de
suite, uniquement pour créer des
communautés tarifaires et des luttes
salariales. Que font donc de telles
unions ? Elles jouent le rôle de
l'État dans le domaine économique.
Elles introduisent complètement le
principe de l'État dans le secteur
économique. De même que les
coopératives de production - les
associations formées par les
producteurs entre eux - s'opposent
au principe d'association, de même
ces syndicats s'opposent au principe
d'association. Et celui qui voudrait
vraiment étudier sans préjugés le
développement des révolutions
actuelles si stériles, si stériles,
si corrompues, devrait regarder un
peu dans la vie syndicale et dans
son rapport avec le capitalisme. Je
ne parle pas seulement des allures
capitalistes qui se sont déjà
immiscées dans la vie syndicale,
mais je parle de toute l'imbrication
du principe syndical dans le
capitalisme.
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15
|
Nehmen
Sie eines der letzten großen
Produkte des Kapitalismus, nehmen
Sie dasjenige, aus dem heraus
zunächst die stärksten Hindernisse
für unsere Dreigliederungsbewegung —
außer der Verschlafenheit und der
Korruption des Großbourgeoistums —
sich gebildet haben: das ist die
gewerkschaftliche Bewegung der
Proletarier. Diese gewerkschaftliche
Bewegung der Proletarier, meine sehr
verehrten Anwesenden, die ist das
letzte maßgebende Produkt des
Kapitalismus, denn da schließen sich
Menschen zusammen rein aus dem
Prinzip, rein aus den Impulsen des
Kapitalismus heraus, wenn es auch
angeblich die Bekämpfung des
Kapitalismus ist. Es schließen sich
Menschen zusammen ohne Rücksicht auf
irgendwelche konkrete Gestaltung des
Wirtschaftslebens; sie tun sich zu
Branchen zusammen,
Metallarbeiterverband,
Buchdruckerverband und so weiter,
lediglich um Tarifgemeinschaften und
Lohnkämpfe herbeizuführen. Was tun
denn solche Verbände? Sie spielen
Staat auf dem Wirtschaftsgebiete.
Sie bringen das Staatsprinzip in das
Wirtschaftsgebiet vollständig
hinein. Ebenso wie die
Produktionsgenossenschaften — die
Verbände, die gebildet werden von
den Pro- vv duzenten untereinander —
entgegenstehen dem
Assoziationsprinzip, so stehen
entgegen dem Assoziationsprinzip
diese Gewerkschaften. Und wer
wirklich unbefangen die Entwicklung
der so sterilen, so unfruchtbaren,
so korrupten Revolutionen der
Gegenwart studieren wollte, der
müßte ein wenig hineinschauen in das
Gewerkschaftsleben und in seinen
Zusammenhang mit dem Kapitalismus.
Ich meine damit nicht bloß die
kapitalistischen Allüren, die in das
Gewerkschaftsleben auch schon
hineingezogen sind, sondern ich
meine das ganze Verwachsensein des
Gewerkschaftsprinzipes mit dem
Kapitalismus.
|
Vous voyez, c'est là que
j'en viens à ce qui est certainement
nécessaire dans un certain sens. Je
vous l'ai expliqué avant-hier : les
associations, elles vont de branche
en branche, elles vont du
consommateur au producteur. C'est
ainsi que se forment les liens entre
les différentes branches, car celui
qui est consommateur de quelque
chose est en même temps producteur ;
cela s'imbrique déjà. Tout ce qui
compte, c'est que l'on commence à
s'associer. Comme je l'ai déjà
mentionné avant-hier, le meilleur
moyen de commencer est de réunir les
consommateurs et les producteurs
dans les domaines les plus divers et
de commencer ensuite, comme nous
l'avons vu aujourd'hui, à former des
associations, surtout avec ce qui
est proche de l'agriculture et qui
est purement industriel. Je ne parle
pas d'une industrie qui extrait
elle-même ses matières premières,
elle est plus proche de
l'agriculture que l'industrie qui
est déjà un parasite complet et qui
ne travaille qu'avec des produits
industriels, des produits semi-finis
et ainsi de suite. On peut entrer
dans la pratique. Si on le veut et
si on a suffisamment d'initiative,
on peut déjà se lancer dans la
création de ces associations. Mais
avant tout, nous devons comprendre
que le principe associatif est le
véritable principe économique, car
le principe associatif travaille sur
les prix et est indépendant de
l'extérieur dans la détermination
des prix. Si les associations
s'étendent seulement sur un
territoire suffisamment grand et sur
les domaines économiques apparentés,
sur les domaines liés à une branche
économique quelconque, on peut déjà
faire beaucoup. Vous voyez, ce qui
bloque les choses, c'est toujours le
fait que si l'on commence
aujourd'hui à former une vie
associative, on se heurte
immédiatement dans le monde
extérieur à la mauvaise volonté des
humains à l'égard des formations
associatives ; on peut le remarquer
dans les domaines les plus divers.
Seulemeng les gens ne remarquent pas
sur quoi reposent les choses. C'est
pourquoi vous me permettrez de
revenir sur un exemple que nous
avons déjà pratiqué nous-mêmes.
C'est toutefois un exemple où l'on
doit dans une certaine mesure
travailler économiquement avec des
produits spirituels, mais on ne nous
a pas laissé travailler dans
d'autres domaines.
|
16
|
Sehen
Sie, da komme ich auf dasjenige, was
nun gewiß in einem gewissen Sinne
auch notwendig ist. Ich habe Ihnen
vorgestern charakterisiert: Die
Assoziationen, sie gehen von Branche
zu Branche, sie gehen vom
Konsumenten zum Produzenten hinüber.
Dadurch entstehen nämlich schon die
Verbindungen zwischen den einzelnen
Branchen, denn es ist immer
derjenige, der Konsument ist von
irgend etwas, zu gleicher Zeit auch
Produzent; das geht schon
ineinander. Es kommt nur darauf an,
daß man überhaupt mit dem
Assoziieren anfängt. Anfangen kann
man, das habe ich schon vorgestern
erwähnt, zunächst allerdings am
besten, indem man Konsumenten und
Produzenten zusammenführt auf den
verschiedensten Gebieten und dann
beginnt, wie wir heute gesehen
haben, Assoziationen zu bilden vor
allen Dingen zusammen mit dem, was
der Landwirtschaft nahesteht und was
reine Industrie ist. Ich meine damit
nicht eine Industrie, die selber
noch ihre Rohstoffe gewinnt, die
steht der Landwirtschaft näher als
die Industrie, die schon ein ganzer
Parasit ist und nur mit lauter
Industrieprodukten und
Halbfabrikaten und so weiter
arbeitet. Man kann da ganz ins
Praktische hineinkommen. Wenn man
nur will und wenn man genügend
Initiative hat, kann man auf Bildung
dieser Assoziationen schon losgehen.
Aber vor allen Dingen haben wir
nötig, daß wir einsehen, daß das
assoziative Prinzip das eigentlich
wirtschaftliche Prinzip ist, denn
das assoziative Prinzip arbeitet auf
die Preise hin und ist in der
Preisbestimmung unabhängig von
außen. Wenn die Assoziationen nur
über ein genügend großes Territorium
und über die verwandten
Wirtschaftsgebiete, über die mit
irgendeinem wirtschaftlichen Zweige
zusammenhängenden Gebiete sich
ausdehnen, da kann man schon sehr
viel leisten. Sehen Sie, wodurch die
Sache stockt, das ist immer nur das,
daß man, wenn man heute anfängt mit
der Bildung eines assoziativen
Lebens, ja sogleich in der Außenwelt
an den Unwillen der Menschen über
assoziative Bildungen stößt; man
kann das auf den verschiedensten
Gebieten bemerken. Nur bemerken die
Leute nicht, worauf eigentlich die
Sachen beruhen. Deshalb gestatten
Sie mir, daß ich noch einmal auf ein
Beispiel zurückkomme, das wir schon
selbst praktiziert haben. Es ist
allerdings ein Beispiel, wo man
gewissermaßen mit geistigen
Produkten wirtschaftlich zu arbeiten
hat, aber auf anderen Gebieten ließ
man uns eben nicht arbeiten.
|
Maintenant, vous voyez,
c'est la particularité de notre
maison d'édition philosophique et
anthroposophique, je l'ai déjà
mentionné, qui travaille tout à fait
en accord avec le principe
associatif - du moins dans un
premier temps, elle doit
naturellement se raccorder par la
suite à de nombreuses imprimeries et
ainsi de suite, et elle entre à son
tour dans d'autres domaines
économiques ; c'est pourquoi il est
difficile d'obtenir quelque chose de
percutant, mais elle peut être
considérée comme un exemple. Il
suffisait que ce qui y est réalisé
s'étende à d'autres branches, il
suffisait que le principe associatif
s'étende davantage. Et là, il s'agit
d'abord de rassembler les personnes
intéressées, par exemple si
quelqu'un se mettait à rassembler
mille personnes - je veux indiquer
un nombre précis - qui se déclarent
prêtes à acheter leur pain chez un
boulanger donné. C'est ainsi que
dans la Société anthroposophique -
qui n'a bien sûr pas été fondée
uniquement dans ce but, mais tout a
aussi son côté économique -, c'est
ainsi que dans la Société
anthroposophique se sont retrouvés
les gens qui étaient les
consommateurs de ces livres, et
c'est ainsi que nous n'avons jamais
eu à produire dans un but de
concurrence, mais que nous n'avons
produit que les livres dont nous
savions très bien qu'ils seraient
vendus. Nous n'avons donc pas
employé inutilement des imprimeurs,
des papetiers et ainsi de suite,
mais nous n'avons employé que le
nombre d'ouvriers nécessaire à la
production de la quantité de livres
dont nous savions qu'elle serait
consommée. Nous n'avons donc pas
jeté inutilement des marchandises
sur le marché. C'est ainsi qu'une
rationalité économique est
réellement fondée à l'intérieur de
la limite de la production et de la
vente de livres, car le travail
inutile a été évité. J'ai déjà
attiré l'attention sur ce point :
sinon, on imprime des tirages, on
les jette sur le marché, puis ils
reviennent - tant de travail de
production de papier inutile est
fourni, tant de typographes inutiles
sont employés, et ainsi de suite.
|
17
|
Nun,
sehen Sie, das ist die Besonderheit
unseres
Philosophischen-Anthroposophischen
Verlags, ich habe das schon erwähnt,
der durchaus im Einklange mit dem
assoziativen Prinzip arbeitet —
zunächst wenigstens, er muß ja nach
hinten natürlich sich anschließen
vielfach an Druckereien und so
weiter und kommt da wiederum hinein
in andere Wirtschaftsgebiete;
dadurch ist es schwer,
Durchgreifendes zu erreichen, aber
er kann als ein Musterbeispiel
dastehen. Es brauchte sich ja das,
was in ihm ausgeführt wird, nur
weiter auszudehnen über andere
Branchen, es brauchte das
assoziative Prinzip nur weiter
ausgedehnt zu werden. Und da handelt
es sich darum, zunächst die
Interessenten zu sammeln, so zum
Beispiel, wenn irgend jemand sich
daran machen und tausend Leute
zusammensammeln würde — ich will
eine bestimmte Zahl angeben —, die
sich bereit erklären würden, bei
irgendeinem bestimmten Bäcker ihr
Brot zu kaufen. So fanden sich in
der Anthroposophischen Gesellschaft
— die ja natürlich nicht bloß zu
diesem Zweck begründet war, aber
alles hat auch seine wirtschaftliche
Seite —, so fanden sich in der
Anthroposophischen Gesellschaft die
Leute zusammen, die die Konsumenten
waren en für diese Bücher, und so
hatten wir niemals auf Konkurrenz
hin zu produzieren, sondern wir
produzierten nur diejenigen Bücher,
von denen wir ganz genau wußten, daß
sie verkauft wurden. Wir
beschäftigten also nicht unnütz
Drucker und Papiermacher und so
weiter, sondern wir beschäftigten
nur so viel Arbeiter, als nötig
waren für die Herstellung der
Büchermenge, von der wir wußten, daß
sie verbraucht wird. Also es wurden
nicht unnötig Waren auf den Markt
hinausgeworfen. Dadurch ist
innerhalb der Grenze des
Büchererzeugens und Bücherverkaufens
ein Wirtschaftlich-Rationelles
wirklich begründet, denn es ist
unnötige Arbeit eben vermieden. Ich
habe schon darauf aufmerksam
gemacht: Sonst druckt man Auflagen,
wirft sie auf den Markt hinaus, und
dann kommen sie wiederum zurück —
soviel unnötige
Papierproduktionsarbeit wird
geleistet, soundso viel unnötige
Setzer werden beschäftigt und so
weiter.
|
C'est le fait qu'il y ait
tant de travail inutile qui
détériore notre vie économique,
parce qu'il n'y a pas le sens d'une
collaboration rationnelle par le
biais d'associations, de sorte que
la production sait effectivement où
elle vend ses produits.
|
18
|
Daß
soviel an unnötiger Arbeit geleistet
wird, das ist dasjenige, was unser
Wirtschaftsleben zugrunderichtet,
weil eben nicht der Sinn dafür
vorhanden ist, rationell durch
Assoziationen zusammenzuarbeiten, so
daß die Produktion tatsächlich weiß,
wo sie ihre Produkte absetzt.
|
Eh bien, vous savez,
qu'est-ce qui disparaît alors ? Vous
devez y réfléchir : ce qui
disparaît, c'est la concurrence. Si
l'on peut déterminer le prix de
cette manière, si l'on peut vraiment
déterminer le prix par le chemin de
la mise ensemble des branches, alors
la concurrence s'arrête notamment.
Il est seulement nécessaire de
soutenir d'une certaine manière
cette cessation de la concurrence.
Et on peut la soutenir [en ce que
les différentes branches se mettent
ensemble en associations].
|
19
|
Nun,
wissen Sie, was verschwindet dann?
Sie müssen das durchdenken: Was
verschwindet, das ist die
Konkurrenz. Wenn man in dieser Weise
den Preis bestimmen kann, wenn man
wirklich auf dem Wege der
Zusammenschließung der Branchen den
Preis bestimmen kann, da hört die
Konkurrenz nämlich auf. Es ist nur
nötig, dieses Aufhören der
Konkurrenz in einer gewissen Weise
zu unterstützen. Und man kann es
dadurch unterstützen, [daß sich die
verschiedenen Branchen zu
Assoziationen zusammenschließen].
|
Toutefois il y a toujours
eu aussi un besoin disponible que
les gens d'une même branche se
mettent ensemble ; mais cette mise
ensemble des gens d'une même branche
perd effectivement sa valeur
économique, parce qu'on n'a plus
besoin d'être en concurrence sur le
marché libre, on n'a plus besoin de
casser les prix et tout ça. Mais les
associations qui se fondent
essentiellement d'une branche à
l'autre seront alors traversées par
ces regroupements que nous pourrions
à nouveau appeler des coopératives.
Mais celles-ci n'auront plus besoin
d'avoir aucune signification
économique proprement dite, elles
tomberont plus hors de la vie
économique. Si ceux qui fabriquent
un même produit s'associent, ce sera
très bien, mais ce sera une bonne
occasion si plus des intérêts
spirituels se déploient là, si les
gens qui travaillent à partir de
directions de pensée communes
apprennent à se connaître, s'ils ont
un certain pendant moral. Celui qui
pense réellement peut voir à quelle
vitesse on pourrait faire en sorte
que les unions d'une même branche
soient déchargées du souci de la
fixation des prix, en laissant
simplement les associations des
branches non semblables fixer les
prix. Ce serait par là la meilleure
façon de laisser se créer un pont
vers l'organisation spirituelle de
l'organisme social triarticulée -
si, je dirais, la morale
s'introduisait/emménageait dans les
unions de marchandises identiques.
Mais des liaisons telles, qu'elles
sont nées purement de l'ordre
économique capitaliste, comme les
syndicats, doivent avant tout
disparaître le plus rapidement
possible.
|
20
|
Allerdings
war ja auch schon immer ein
Bedürfnis dazu vorhanden, daß sich
die Leute gleicher Branchen
zusammenschließen; aber dieses
Zusammenschließen der Leute gleicher
Branche, das verliert tatsächlich
seinen wirtschaftlichen Wert, weil
man dadurch, daß man nicht zu
konkurrieren braucht auf dem freien
Markt, es nicht mehr nötig hat, den
Preis zu unterbieten und
dergleichen. Dann werden allerdings
durchzogen sein die Assoziationen,
die sich im wesentlichen von Branche
zu Branche begründen, die werden
durchzogen sein von jenen
Vereinigungen, die wir dann wieder
Genossenschaften nennen könnten.
Diese brauchen aber keine eigentlich
wirtschaftliche Bedeutung mehr zu
haben, diese werden mehr
herausfallen aus dem eigentlich
wirtschaftlichen Leben. Wenn sich
diejenigen, die ein gleiches Produkt
fabrizieren, verbinden, so wird das
ganz gut sein, aber es wird eine
gute Gelegenheit sein, wenn sich
mehr geistige Interessen da
entfalten, wenn da vorzugsweise die
Leute, die aus gemeinsamen
Denkrichtungen heraus arbeiten,
sich kennenlernen, wenn die einen
gewissen moralischen Zusammenhang
haben. Derjenige, der real denkt,
der kann sehen, wie schnell sich das
machen ließe, daß man die Verbände
der gleichen Branche entlasten würde
von der Sorge für die
Preisbestimmung, indem die Preise
lediglich bestimmt würden von den
Verbänden der ungleichen Branchen.
Es würde dadurch — indem, ich möchte
sagen, das Moralische einziehen
würde in die Verbände gleicher Waren
—, es würde dadurch am besten die
Brücke hinüber zu der geistigen
Organisation des dreigliedrigen
sozialen Organismus sich schaffen
lassen. Solche Verbindungen aber,
die rein aus der kapitalistischen
Wirtschaftsordnung heraus entstanden
sind wie die Gewerkschaften, die
müssen vor allen Dingen so schnell
als möglich verschwinden.
|
L'autre jour, un humain qui
a à faire avec la vie de l'économie
m'a demandé ce qui devait en fait se
passer maintenant, car il serait
vraiment très difficile de penser à
son terme quoi que ce soit pour
oéuvrer n'importe comment dans un
sens avantageux dans la vie de
l'économie qui décline à une vitesse
vertigineuse. J'ai dit : "Oui, si
l'on continue à agir de la sorte
avec les services de l'État
concernés, qui sont encore
déterminants pour la vie économique
- et qui le sont d'autant plus
aujourd'hui -, si l'on continue à
agir de la sorte, on va très
certainement vers la ruine. - Car
qu'est-ce qui serait nécessaire
aujourd'hui ? Il faudrait que ceux
qui, d'une manière ou d'une autre,
devraient s'extraire peu à peu de la
citoyenneté d'état pour devenir des
porteurs d'associations économiques,
s'occupent moins de la direction que
l'on a pu constater par exemple dans
le Wurtemberg, où il y avait un
ministère socialiste. Oui, justement
à l'époque où nous étions
particulièrement actifs, ces gens
ont parfois promis vouloir venir.
Ils ne sont pas venus. Pourquoi ?
Oui, ils se laissaient toujours
excuser, parce qu'ils avaient des
réunions de cabinet. On ne pouvait
que leur dire : si vous vous
réunissez, vous pouvez y faire ce
que vous voulez, vous n'aiderez pas
la vie sociale. - Les ministres et
tous ceux qui occupaient les postes
inférieurs, à partir des ministres,
n'auraient pas eu leur place dans
les cabinets, mais partout dans les
assemblées populaires, afin de
trouver les masses de cette manière
et de travailler entre elles ; ceux
qui avaient quelque chose à
enseigner et à accomplir auraient eu
leur place chaque soir parmi les
ouvriers. On aurait ainsi pu gagner
les gens, et les syndicats auraient
peu à peu disparu d'une manière
raisonnable. Et ils doivent
disparaître, car ce n'est que par la
disparition des syndicats, qui sont
des associations purement ouvrières,
que l'association pourra avoir lieu,
et il est tout à fait indifférent
que l'on s'oriente aujourd'hui vers
le syndicat ou vers l'association
des employés ou même vers
l'association capitaliste d'une
branche déterminée - ils
appartiennent tous les uns aux
autres, ils vont dans des
d'associations. Ce dont il s'agit
c'est que nous agissions avant tout
à la mise de côté de ce qui divise
les gens.
|
21
|
Ich
wurde neulich von einem Menschen,
der es mit dem Wirtschaftsleben zu
tun hat, gefragt, was eigentlich
jetzt geschehen solle, denn es sei
wirklich sehr schwer, irgend etwas
noch auszudenken, um irgendwie
hineinzuwirken im günstigen Sinne in
das rasend schnell untergehende
Wirtschaftsleben. Ich sagte: Ja,
wenn man so weitermacht bei den
entsprechenden Staatsstellen, die ja
noch immer maßgebend sind für das
Wirtschaftsleben — und heute gerade
erst recht maßgebend sind —, wenn
man so weitermacht, dann geht das
schon ganz sicher weiter in den Ruin
hinein. — Denn was wäre heute
notwendig? Das wäre notwendig, daß
sich diejenigen, die aus der
Staatsbürgerlichkeit irgendwie
allmählich sich herausarbeiten
sollten zu Trägern der
wirtschaftlichen Assoziationen, daß
die sich weniger beschäftigen würden
in der Richtung, die man zum
Beispiel in Württemberg merken
konnte, wo ein sozialistisches
Ministerium war. Ja, gerade in der
Zeit, während wir besonders regsam
waren, haben ja diese Leute manchmal
versprochen, sie wollten kommen. Sie
sind nicht gekommen. Warum? ja, sie
ließen sich immer entschuldigen,
denn sie hatten Kabinettssitzungen.
Da konnte man diesen Leuten nur
immer sagen: Wenn ihr euch
zusammensetzt, da könnt ihr
dadrinnen brauen, was ihr wollt; dem
sozialen Leben werdet ihr jedenfalls
nicht aufhelfen. — Auch Minister
und alle diejenigen, die nun die
unteren Stellen hatten, von den
Ministern abwärts, die hätten
dazumal nicht in die Kabinette
hineingehört, sondern überall
hinein in die Volksversammlungen, um
die Massen auf diese Weise zu finden
und zwischen ihnen zu arbeiten;
diejenigen, die irgend etwas zu
unterrichten und zu leisten hatten,
die hätten jeden Abend unter die
Arbeiter gehört. Dadurch hätte man
können die Leute gewinnen, daß
allmählich auf eine vernünftige
Weise verschwunden wären die
Gewerkschaften. Und sie müssen
verschwinden, denn nur dadurch, daß
die Gewerkschaften verschwinden,
die reine Arbeiterverbände sind,
wird die Assoziation stattfinden
können, und es ist ganz
gleichgültig, ob einer heute nach
der Richtung der Gewerkschaft
hintendiert oder der
Angestelltenvereinigung oder gar der
kapitalistischen Vereinigung einer
bestimmten Branche — die gehören
alle zueinander, die gehören in
Assoziationen hinein. Das ist
dasjenige, auf was es ankommt, daß
wir vor allen Dingen wirken zur
Beseitigung desjenigen, was die
Menschen auseinanderreißt.
|
Vous voyez, c'est le plus
grand dommage que nous ayons
aujourd'hui. Il est tout à fait
impossible aujourd'hui de transposer
dans le reste du monde ce qui est
synthétiquement raisonnable, tout de
suite dans la vie de l'économie. Je
vous ai dit à propos du Jour qui
vient qu'il se heurte à chaque pas
aux lois de l'État, qui ne lui
permettent pas de faire ce qu'il
devrait faire. Et voyez-vous, la
maison d'édition philosophique et
anthroposophique, comment
pouvait-elle agir de manière
synthétiquement raisonnable ? C'est
ainsi qu'elle a pu agir de manière
bienfaisante, en n'employant pas
d'ouvriers inutiles, de compositeurs
inutiles et ainsi de suite, c'est
ainsi qu'elle a pu agir en faisant
un pied de nez à toute l'institution
du reste de l'organisation des
libraires - pardonnez-moi si je
m'exprime de manière un peu triviale
-, en faisant un pied de nez à tous
ces gens qui se comportent comme un
État, en ne se préoccupant pas de
cela, mais en se préoccupant
uniquement de l'association entre la
production et la consommation de
livres. Tous ceux qui, avec une
grande force, exigeaient sans cesse
que la maison d'édition
philosophique et anthroposophique
devienne différente, n'y ont bien
sûr pas pensé. Certes, nous sommes
aujourd'hui confrontés à quelque
chose de tout à fait différent de
l'époque où l'on pouvait travailler
ainsi avec les Éditions
philosophiques et anthroposophiques.
L'action doit être plus large. Mais
il n'est pas possible de concevoir
directement les Éditions
philosophiques et anthroposophiques,
avec leur production et leur
prospérité, de la même manière que
ce qui débouche à nouveau sur
l'économie de marché ordinaire et
stupide de la fabrication et de la
diffusion des livres ; si l'on fonde
une maison d'édition ordinaire, il
ne peut pas en être autrement. Parce
que les choses doivent d'abord
devenir différentes, on ne peut pas
du tout faire entrer ce qui est
poursuivi de manière raisonnable
dans l'usage économique habituel
d'aujourd'hui.
|
22
|
Sehen
Sie, das ist der größte Schaden, den
wir heute haben. Man kann ja heute
ganz unmöglich irgendwie dasjenige,
was vernünftig ist gerade im
Wirtschaftsleben, hineinstellen in
die übrige Welt. Vom Kommenden Tag
sagte ich Ihnen, daß er ja auf
Schritt und Tritt einfach anstößt an
die Staatsgesetze; die lassen ihn ja
das nicht machen, was er machen
soll. Und sehen Sie, der
Philosophisch-Anthroposophische
Verlag, wodurch konnte er denn in
vernünftiger Weise wirken? Dadurch
konnte er wirken in wohltätiger
Weise, daß er keine unnötigen
Arbeiter beschäftigte, keine
unnötigen Setzer beschäftigte und so
weiter, dadurch konnte er wirken,
daß er der ganzen Einrichtung der
übrigen Buchhändlerorganisation —
verzeihen Sie, wenn ich mich ein
bißchen trivial ausdrücke — eine
Nase drehte, all diesen Leuten, die
sich als Staat aufspielen, eine Nase
drehte, sich nicht kümmerte um das,
sondern sich nur kümmerte um die
Assoziation zwischen der
Bücherproduktion und der
Bücherkonsumtion. Das bedachten
natürlich alle diejenigen nicht, die
mit einer großen Kraft immerfort
forderten, daß der
Philosophisch-Anthroposophische
Verlag anders werden sollte. Gewiß,
heute stehen wir vor etwas ganz
anderem als zu der Zeit, wo so
gearbeitet werden konnte mit dem
Philosophisch-Anthroposophischen
Verlag. Es muß breiter gewirkt
werden. Aber es ist nicht möglich,
den Philosophisch-Anthroposophischen
Verlag mit seiner Produktion und mit
seinem Gedeihen unmittelbar so zu
gestalten, wie etwas gestaltet wird,
was nun doch wiederum in die
gewöhnliche, blödsinnige
Marktwirtschaft der
Bücherfabrikation und des
Bücherverbreitens [hineinmündet];
wenn man einen gewöhnlichen Verlag
begründet, so kann es gar nicht
anders sein. Weil es sich darum
handelt, daß ja die Dinge erst
anders werden müssen, kann man das,
was auf vernünftige Weise verfolgt
wird, gar nicht hineinstellen in die
heutige gewöhnliche wirtschaftliche
Usance.
|
Qu'est-ce que tout cela
nous apprend ? Qu'il est nécessaire
que nous formions avant tout des
associations visant à faire
comprendre au monde, dans la mesure
du possible, que le travail inutile
doit être combattu, que le rapport
entre consommateurs et producteurs
doit être établi de manière
rationnelle.
|
23
|
Was
lehrt uns das alles? Daß es
notwendig ist, daß wir vor allen
Dingen Assoziationen nach der
Richtung hin bilden, die abzielen,
der Welt so viel als möglich
klarzumachen, daß unnötige Arbeit
bekämpft werden muß, daß in
rationeller Weise das Verhältnis
hergestellt werden muß zwischen
Konsumenten und Produzenten.
|
Dès l'instant où l'on a
besoin de sortir aujourd'hui d'un
cercle fermé pour aller vers le
public, une grande difficulté surgit
immédiatement. Par exemple : Nous
devions - c'était une évidence -,
nous devions fonder notre journal
"Dreigliederung des sozialen
Organismus". Oui, que pourrait être
ce journal s'il pouvait s'appuyer
sur le fait qu'il agit
économiquement de la même manière
que les livres de la maison
d'édition philosophique et
anthroposophique, c'est-à-dire qu'il
n'y aurait rien d'inutile à produire
! Pour cela, il faut bien sûr le
nombre d'abonnés correspondant,
juste le petit détail du nombre
d'abonnés correspondant. Mais en
l'état actuel des choses, nous tous
qui travaillons pour le journal de
la triarticulation, avons fourni un
travail inutile, par exemple dans
notre production spirituelle. La
diffusion que le journal a
aujourd'hui n'est pas suffisante
pour ne pas considérer d'une
certaine manière ce travail comme
une perte sèche. Et je pourrais vous
en parler dans les domaines les plus
divers.
|
24
|
In
dem Augenblicke, wo man es nötig
hat, heute aus einem abgeschlossenen
Kreise herauszutreten in die
Öffentlichkeit, da stellt sich
gleich die große Schwierigkeit ein.
Zum Beispiel: Wir mußten — es war
eine Selbstverständlichkeit —, wir
mußten unsere Zeitung
«Dreigliederung des sozialen
Organismus» begründen. Ja, was
könnte diese Zeitung sein, wenn sie
auf dem Boden stehen könnte,` daß
sie wirtschaftlich so wirkt, so
vertrieben wird wie die Bücher des
Philosophisch-Anthroposophischen
Verlags, das heißt, daß nichts
Unnötiges produziert werden müßte!
Dazu gehört natürlich die
entsprechende Abonnentenzahl, nur
die Kleinigkeit der entsprechenden
Abonnentenzahl. So aber, wie die
Sache jetzt steht, so haben wir
alle, die wir arbeiten für die
Dreigliederungszeitung, unnötige
Arbeit geleistet, zum Beispiel in
unserer geistigen Produktion. Die
Verbreitung, die die Zeitung heute
hat, die reicht nicht hin, um in
irgendeiner Weise diese Arbeit nicht
als eine hinausgeworfene zu
betrachten. Und so könnte ich es
Ihnen auf den verschiedensten
Gebieten darstellen.
|
De quoi avons-nous donc
besoin en premier lieu ? Et c'est là
que j'en viens à une autre catégorie
de questions qui reviennent sans
cesse : de quoi avons-nous donc
besoin en tout premier lieu ? -
Avant tout, nous avons besoin que le
mouvement pour la triarticulation de
l'organisme social devienne lui-même
fort et vigoureux, et qu'il
parvienne avant tout à comprendre ce
qui est nécessaire. Voyez-vous, mes
très chers présents, c'est vraiment
dû aux circonstances de l'époque et
à l'essence même de la chose, et ce
n'est pas un hasard, ce n'est pas
une bizarrerie de ma part ou de la
part de quelques autres, que ce
mouvement en faveur de la
triarticulation ait émergé de la
Société anthroposophique. S'il
s'était développé correctement, je
pourrais aussi dire que si la
Société anthroposophique avait été
la chose correcte à partir de
laquelle le mouvement de
triarticulation s'est développé,
alors il serait déjà devenu
aujourd'hui autre chose que ce qu'il
est. Maintenant, ce qui n'a pas été
fait peut être rattrapé. Mais il
faut souligner que l'on doit d'abord
reconnaître que c'est précisément à
partir des fondements
anthroposophiques que l'on aurait pu
agir de la manière correcte dans la
triarticulation. Il aurait été
nécessaire, avant tout, que l'on
comprenne comment, pour des
principes aussi radicaux - qui sont
pratiques dans le sens le plus
éminent, comme ceux décrits dans mes
"points essentiels" - l'engagement
humain est nécessaire, un engagement
humain correct. C'est ce que l'on
aurait pu apprendre sur le terrain
du mouvement anthroposophique.
Certes, les gens vous en ont voulu
si, par exemple, on n'a administré
tel ou tel cycle qu'à un certain
nombre de personnes préparées, mais
c'était pour de bonnes raisons. Et
si l'on ne disait pas
continuellement, par une sotte
vanité, qu'il peut recevoir un
cycle, qu'il ne peut pas recevoir un
cycle et ainsi de suite, si toutes
ces choses n'étaient pas confondues
par une sotte vanité, mais si elles
étaient comprises intérieurement,
alors on arriverait déjà à ce qui
est correct. Mais alors, on aurait
aussi vu au bon moment, là où c'est
nécessaire, tout ce que l'encre
d'imprimerie peut et ne peut pas
faire. Il serait bon que le journal
des trois organisations ait
aujourd'hui, ma foi, ses 40 000
abonnés. Mais comment pourrait-il
les obtenir ? Il ne pourrait les
obtenir que s'il était aidé non pas
par l'encre d'imprimerie, mais par
un engagement personnel, un
véritable engagement personnel pour
la cause selon les exigences de la
situation. Mais c'est ce qui a été
le moins compris.
|
25
|
Was
haben wir daher zuallererst nötig?
Und da komme ich zu einer anderen
Fragenklasse, die auch immer
wiederum auftritt: Was haben wir
daher zuallererst nötig? — Vor allen
Dingen haben wir nötig, daß die
Bewegung für Dreigliederung des
sozialen Organismus selber stark und
kräftig wird und wirkt und daß sie
vor allen Dingen zum Verständnis
kommt, was nötig ist. Sehen Sie,
meine sehr verehrten Anwesenden, es
ist ja wirklich durch die
Zeitverhältnisse und durch die
innere Wesenheit der Sache bedingt,
und es ist nicht ein Zufall, nicht
irgendeine Schrulle von mir oder von
ein paar anderen, daß diese
Dreigliederungsbewegung aus der
Anthroposophischen Gesellschaft
herausgewachsen ist. Wäre sie
richtig herausgewachsen, ich könnte
auch sagen, wäre die
Anthroposophische Gesellschaft das
Richtige gewesen, aus dem die
Dreigliederungsbewegung
herausgewachsen ist, dann wäre sie
heute schon zu etwas anderem
geworden, als sie es ist. Nun, was
nicht geschehen ist, kann ja
nachgeholt werden. Aber betont muß
es werden, daß man zuerst erkennen
muß, daß gerade aus den
anthroposophischen Untergründen
heraus in der richtigen Weise hätte
gewirkt werden können in der
Dreigliederung. Da wäre es vor allen
Dingen notwendig gewesen, daß man
eingesehen hätte, wie für so
durchgreifende Prinzipien — die in
so eminentestem Sinne praktisch
sind, wie die in meinen
«Kernpunkten» geschilderten — das
menschliche Eintreten notwendig ist,
ein richtiges menschliches
Eintreten. So etwas hätte man lernen
können auf dem Boden der
anthroposophischen Bewegung. Gewiß,
die Leute haben es einem
übelgenommen, wenn zum Beispiel nur
für eine bestimmte Anzahl
vorbereiteter Leute diese oder jene
Zyklen verabreicht worden sind, aber
das hatte seine guten Gründe. Und
wenn man nicht aus einer albernen
Eitelkeit fortwährend sagen würde,
der darf einen Zyklus kriegen, der
darf einen Zyklus nicht kriegen und
so weiter, wenn nicht alle diese
Dinge in alberner Eitelkeit
verwechselt würden, sondern wenn sie
innerlich verstanden würden, dann
würde man schon auf das Rechte
kommen. Dann würde man aber auch im
rechten Zeitpunkte, wo es nötig ist,
gesehen haben, wieviel die
Druckerschwärze kann und nicht kann.
Es wäre gut, wenn die
Dreigliederungszeitung heute
meinetwillen ihre 40 000 Abonnenten
hätte. Aber wie könnte sie die nur
kriegen? Sie könnte sie nur kriegen,
wenn ihr zu Hilfe käme nicht das,
was die Druckerschwärze ist, sondern
wenn ihr zu Hilfe käme das
persönliche Eintreten, das wirkliche
persönliche Eintreten für die Sache
nach dem Erfordernis der Situation.
Aber das ist dasjenige, was am
allerwenigsten verstanden worden
ist.
|
Vous voyez, je dois toucher
là un point, mais aujourd'hui ces
points doivent être touchés parce
qu'ils sont des questions vitales de
la triarticulation ; j'ai par
exemple tenu une conférence devant
les ouvriers des usines Daimler à
Stuttgart. Eh bien, mes très chers
présents, il s'agissait de parler
devant un groupe bien précis
d'humains qui, d'une certaine
manière, avaient des pensées bien
précises et un langage bien précis
dans leur réflexion sur les rapports
sociaux. Cette conférence était
destinée à ces ouvriers et à des
ouvriers similaires. Il aurait fallu
que l'on voie cela, que l'on
comprenne cela et que l'on fasse en
sorte de parler aux humains à partir
de leurs conditions. Au lieu de
cela, les humains aspirent
aujourd'hui à ce que quelque chose
qui ne doit être dit que devant
certaines personnes et d'une
certaine manière - bien entendu pas
pour dire ceci à l'un et cela à
l'autre, mais pour être compris par
les humains - soit imprimé le plus
rapidement possible, soit confié à
l'encre d'imprimerie. Et ensuite,
cet imprimé est remis à de tout
autres personnes, qui se mettent en
colère parce qu'elles ne le
comprennent pas. C'est quelque chose
que l'on n'a pas pu apprendre du
mouvement anthroposophique, mais on
a fait le contraire. On aurait dû
apprendre à reconnaître la
situation, à œuvrer à partir de
l'humain. C'est pourquoi il aurait
s'agit - et il continuera à s'agir
si l'on veut aller de l'avant et non
pas revenir en arrière - qu'il se
trouve le plus grand nombre possible
d'humains pour accepter le fait que
le temps est révolu où l'on défend
en général son point de vue tel
qu'on se l'est forgé en fonction de
sa propre conscience de classe, de
son propre statut, de sa propre
conscience d'universitaire ou de
professeur de lycée ou de n'importe
quoi d'autre, que l'on défende ce
point de vue, quel que soit le
public devant lequel on parle.
N'est-ce pas, on défend cette
opinion, que l'on soit appelé dans
une assemblée de prolétaires avec
son exposé élaboré page par page et
que l'on pose maintenant l'exposé
sur un pupitre aussi haut que
possible et qu'on le lise ou le
récite page par page, selon qu'on le
sait par cœur, ou que l'on soit
appelé dans une assemblée de
pasteurs protestants et qu'on y
tienne le même discours. C'est ainsi
que l'on détruit notre vie sociale.
Cela ne nous permet pas d'avancer.
Nous ne voulons pas apprendre la
langue des humains à qui nous
parlons. Or, il s'agit tout de suite
d'apprendre la langue des gens à qui
nous parlons. Et cela aurait pu être
appris dans la Société
anthroposophique, où cela a toujours
été cultivé, où il s'agissait
vraiment d'atteindre précisément ce
qui pouvait être atteint à ce
moment-là.
|
26
|
Sehen
Sie, da muß ich einen Punkt
berühren, aber heute müssen diese
Punkte berührt werden, weil sie
Lebensfragen der Dreigliederung
sind; ich habe zum Beispiel den
Vortrag gehalten vor den Arbeitern
der Daimler-Werke in Stuttgart. Nun,
meine sehr verehrten Anwesenden, da
handelte es sich darum, vor einer
ganz bestimmten Gruppe von Menschen
zu sprechen, die gewissermaßen in
ihrem Denken über die sozialen
Verhältnisse eben ihre ganz
bestimmten Gedanken hatten und ihre
ganz bestimmte Sprache führten.
Dieser Vortrag war für diese
Arbeiter und etwa ähnliche Arbeiter
gehalten. Es hätte sich nun die
Notwendigkeit ergeben, daß man das
gesehen hätte, verstanden hätte und
daß man es eben so gemacht hätte,
daß man aus den Verhältnissen heraus
zu den Menschen gesprochen hätte.
Stattdessen streben heute die
Menschen an, daß etwas, was nur vor
bestimmten Menschen in einer
bestimmten Weise gesagt werden muß —
selbstverständlich nicht, um dem
einen dies zu sagen und dem anderen
jenes, sondern um von den Menschen
verstanden zu werden —, möglichst
schnell gedruckt werde, der
Druckerschwärze anvertraut werde.
Und dann wird dieses Gedruckte ganz
anderen übergeben, die nun wütend
werden, weil sie es nicht verstehen.
Das ist etwas, was man aus der
anthroposophischen Bewegung nicht
hat lernen können, sondern man hat
das Gegenteil davon getan. Lernen
hätte man müssen, die Situation zu
erkennen, aus dem Menschlichem zu
wirken. Daher hätte es sich darum
gehandelt — und es wird sich weiter
darum handeln, wenn es vorwärts- und
nicht zurückgehen soll —, daß
möglichst viele Menschen sich
gefunden hätten, die eingegangen
wären darauf, daß die Zeit vorbei
ist, in der man im allgemeinen seine
Ansicht so vertritt, wie man sie
sich gebildet hat nach seinem
eigenen, sei es Klassenbewußtsein,
sei es Standesbewußtsein, sei es
Universitätsbewußtsein oder
Gymnasiallehrer-Bewußtsein oder was
immer, daß man diese Ansicht
vertritt, gleichgültig, vor welchem
Publikum man spricht. Nicht wahr,
diese Ansicht vertritt man,
gleichgültig, ob man mit seinem
Seite für Seite ausgearbeiteten
Vortrage in eine
Proletarierversammlung berufen wird
und nun auf ein möglichst hohes
Rednerpult den Vortrag drauflegt und
ihn Seite für Seite abliest oder
aufsagt, je nachdem man ihn
auswendig kann, oder ob man in eine
Versammlung von evangelischen
Pfarrern gerufen wird und dort
dasselbe redet. Dadurch richtet man
unser soziales Leben zugrunde.
Dadurch kommen wir nicht vorwärts.
Wir wollen nicht die Sprache der
Menschen lernen, zu denen wir reden.
Darauf aber kommt es gerade an, daß
wir die Sprache der Menschen lernen,
zu denen wir reden. Und das hätte
sich lernen lassen in der
Anthroposophischen Gesellschaft, wo
das immer gepflegt worden ist, wo es
sich wirklich darum handelte, gerade
dasjenige zu erreichen, was eben in
dem Moment erreicht werden konnte.
|
Parfois, c'était grotesque,
de sorte qu'on ne pouvait pas aller
plus loin dans ce qui avait été
accompli. Il m'est arrivé par
exemple - je dis ce qui suit pour
illustrer mon propos. J'ai été
appelé pour donner une conférence
anthroposophique dans une
association spirite berlinoise. Bien
sûr, je n'ai pas parlé de spiritisme
aux gens, mais d'anthroposophie. Ils
l'ont écouté. Ils l'ont
naturellement écouté à leur manière.
Je n'ai pas parlé aux gens comme je
l'aurais fait à des naturalistes,
parce qu'ils ne m'auraient guère
compris, moi, les spirites qui
avaient de grands verres de bière
devant eux. Que s'est-il passé
ensuite ? La conférence a tellement
plu aux gens - je vais vous raconter
un fait - qu'ils m'ont ensuite élu
président. Quelques théosophes m'ont
accompagné et ils ont pris peur, car
je ne pouvais pas devenir président
de l'association des spirites. Que
va-t-il se passer maintenant ?
m'ont-ils demandé. Je n'irai plus,
ai-je répondu. La présidence s'est
donc arrêtée d'elle-même. Mais on
pouvait aussi parler à ces gens, et
ils en ont tiré quelque chose, même
si ce n'était pas grand-chose au
début.
|
27
|
Manchmal
war das grotesk, so daß man nicht
weitergehen konnte in dem
Erreichten. Mir ist zum Beispiel —
ich sage das zur Illustration —
einmal folgendes passiert. Ich wurde
gerufen, um einen anthroposophischen
Vortrag zu halten in einem Berliner
Spiritistenverein. Nun, ich habe
natürlich den Leuten nicht von
Spiritismus geredet, sondern von
Anthroposophie. Sie haben sich das
angehört. Sie haben es sich
natürlich in ihrer Art angehört. Ich
habe zu den Leuten nicht so geredet,
wie ich zu Naturforschern geredet
hätte, denn da hätten sie mich, die
Spiritisten, die große Biergläser
vor sich hatten, wenig verstanden.
Was ist dann geschehen? Der Vortrag
hat den Leuten — ich erzähle Ihnen
eine Tatsache — so gut gefallen, daß
sie mich hinterher zum Präsidenten
gewählt haben. Es sind dazumal
einige Theosophen mit mir gegangen,
die waren dabei und die haben
heillose Angst bekommen, denn ich
könne doch nicht der Präsident des
Spiritisten-Vereins werden. Was soll
nun geschehen? fragten sie mich. Ich
werde nicht mehr hingehen, erwiderte
ich. Dadurch hat sich die
Präsidentschaft von selber
aufgehoben. Aber reden konnte man
auch zu diesen Leuten, und sie haben
doch etwas davon gehabt, wenn es
auch zunächst nur wenig war.
|
Il s'agit donc d'amener le
réel à partir des situations, si
nous voulons aujourd'hui gagner les
gens aux choses économiques, à la
coopération économique. Et nous
n'avancerons pas si de telles choses
ne peuvent pas être réalisées. Il
faut se pencher sur des questions
comme celles qui ont été soulevées
hier lors d'une petite assemblée, où
un monsieur très impliqué dans la
vie économique a dit :
|
28
|
Also
es handelt sich darum, aus den
Situationen heraus das Reale zu
bringen, wenn wir heute die Leute
gewinnen wollen für wirtschaftliche
Dinge, wirtschaftliches
Zusammenarbeiten. Und so kommen wir
nicht weiter, wenn nicht solche
Dinge realisiert werden können. Man
muß hinsehen auf solche Fragen, wie
sie in einer kleineren Versammlung
gestern angeregt worden sind, wo ein
Herr, der ganz gründlich im
Wirtschaftsleben drinnensteht,
sagte:
|
Oui, la triarticulation est
vraiment la seule solution pour
sortir des calamités, mais elle doit
être comprise. - Pour la faire
comprendre, nous avons avant tout
besoin de la technique de
l'agitation personnelle.
|
29
|
Ja,
die Dreigliederung ist ja wirklich
so, daß sie den einzigen Ausweg
zeigt aus den Kalamitäten heraus,
aber sie muß zum Verständnis
gebracht werden. — Wir brauchen, um
sie zum Verständnis zu bringen, vor
allen Dingen die Technik der
persönlichen Agitation.
|
Nous pouvons et devons
naturellement disposer de journaux
tels que "Triarticulation de
l'organisme social", qui doit être
transformée le plus rapidement
possible en quotidien.
|
30
|
Wir
können und müssen dann
selbstverständlich auch solche
Zeitungen wie die «Dreigliederung
des sozialen Organismus» haben, die
möglichst bald in eine Tageszeitung
verwandelt werden muß.
|
Nous devons l'avoir, mais
il ne signifie rien d'autre qu'une
quantité de travail gaspillé, à
moins qu'il n'y ait derrière lui une
action personnelle énergique - mais
une action personnelle consciente
qui ose vraiment dire que l'on veut
autre chose à l'avenir que le soldat
de police et le médecin estampillé
par l'État, afin de ne pas être volé
ou malade. On peut faire en sorte de
ne pas être volé ou malade autrement
que de cette manière. Il s'agit donc
avant tout, dans le cas d'une
dissolution des syndicats, de mettre
en place quelque chose pour réunir
les chefs d'entreprise et les
travailleurs manuels, car, n'est-ce
pas, les travailleurs manuels sont
d'un côté dans leurs syndicats et de
l'autre côté, les chefs d'entreprise
sont dans leurs associations, et ils
parlent une langue différente, ils
ne se comprennent pas. On n'imagine
pas à quel point la langue est
différente.
|
31
|
Wir
müssen sie haben, aber sie bedeutet
nichts anderes als wiederum soundso
viel Menge verschwendeter Arbeit,
wenn nicht dahintersteht das
tatkräftige persönliche Wirken —
aber ein solches bewußtes
persönliches Wirken, das nun
wirklich sich getraut, auch einmal
zu sagen, daß man in der Zukunft
etwas anderes will als den
Polizeisoldaten und den staatlich
abgestempelten Arzt, damit man weder
bestohlen noch krank wird. Man kann
schon auch auf andere Weise dafür
sorgen, daß man weder bestohlen noch
krank wird, als auf diese Weise.
Also es handelt sich vor allem
darum, daß gerade bei so etwas wie
bei einer Auflösung der
Gewerkschaften etwas herbeigeführt
werden muß für eine Zusammenführung
der Leiter von Unternehmen und der
Handarbeitenden, denn, nicht wahr,
die Handarbeitenden sind auf der
einen Seite in ihren Gewerkschaften
und auf der anderen Seite sind die
Leitenden in ihren Vereinen, und die
sprechen eine verschiedene Sprache,
verstehen sich nicht. Man glaubt gar
nicht, wie verschieden die Sprache
ist.
|
Je peux vous assurer que
celui qui n'étudie pas avec une
volonté sincère le langage du
prolétaire ne fait que susciter des
préjugés à son encontre lorsqu'il
parle aujourd'hui en tant que
bourgeois devant des prolétaires,
même avec des expressions radicales.
Au contraire, il aggrave la
situation s'il n'a pas la volonté
sincère de s'intéresser réellement à
l'état d'âme, à ce qui se trouve
justement dans l'âme de la
population prolétarienne actuelle.
Ce ne sont pas les discours radicaux
qui font la différence, mais le fait
d'être au cœur de la question.
|
32
|
Ich
kann Ihnen die Versicherung geben,
derjenige, der nicht mit ehrlichem
Willen die Sprache des Proletariers
studiert, der ruft nur Vorurteile
gegen sich hervor, wenn er — sei es
auch mit noch so radikalen
Redensarten — als Bourgeois heute
vor Proletariern spricht. Im
Gegenteil, er macht die Sache
schlechter, wenn er keinen ehrlichen
Willen hat, wirklich auf den
Seelenzustand, auf dasjenige, was
eben in der Seele der heutigen
proletarischen Bevölkerung ist,
einzugehen. Die radikalen
Redensarten machen es nicht aus,
sondern das Drinnenstehen in der
Sache macht es aus.
|
Et cela m'amène à un autre
type de questions. On me demande par
exemple :
|
33
|
Und
damit komme ich auf eine andere
Sorte von Fragen. Da werde ich zum
Beispiel gefragt:
|
Qui donc entre en ligne de
compte lorsque l'on veut propager la
triarticulation de l'organisme
social ? Les propriétaires ne
peuvent pas entrer en ligne de
compte, car ils n'ont pas d'autres
aspirations que de conserver leurs
biens sans être dérangés.
|
34
|
Wer
kommt denn nun eigentlich in
Betracht, wenn die Dreigliederung
des sozialen Organismus propagiert
werden soll? Die Besitzenden können
nicht in Betracht kommen, denn sie
haben ja keine anderen Bestrebungen,
als ihren Besitz ungestört zu
erhalten.
|
Ils ne pensent pas non plus
à adopter d'autres pensées que
celles qui leur ont permis
d'acquérir leurs biens. De plus, ils
ignorent tous les événements
importants du présent, ils n'en
savent rien. Ils savent tout au plus
que les Polonais ont à nouveau le
dessus ; auparavant, ils faisaient
leurs plans quand les Russes avaient
le dessus, et ainsi de suite. Les
chers bourgeois d'Europe occidentale
et centrale ne remarquent pas non
plus que ce qui se lève à l'Est
n'est pas vaincu par une quelconque
victoire de la Pologne. Et si ce qui
vit à l'Est ne peut pas être
combattu à partir des impulsions qui
se trouvent dans la direction de la
triarticulation, cela passe à
nouveau dans une autre tête ; même
si cela est vaincu et tué sous une
forme, cela se lève à nouveau sous
une autre forme nouvelle. La
question est donc posée à juste
titre dans un certain sens ; il est
vrai que les possédants n'entrent
guère en ligne de compte et que le
prolétariat, les prolétaires, comme
on l'a vu, ne veulent tout d'abord
rien savoir. Mais, mes très chers
présents, nous n'avons pas besoin de
soulever cette question, il nous
suffit d'essayer de faire ce qui est
correct dans la direction que je
viens d'indiquer et de connaître
réellement ce qui existe, de ne pas
passer à côté du présent en
somnolant. Que savent en général les
bourgeois de ce qui se passe dans
les syndicats ? Ils n'en savent rien
du tout.
|
35
|
Sie
denken auch nicht daran, andere
Gedanken anzunehmen als diejenigen,
durch die sie ihren Besitz gewonnen
haben. Sie verschlafen außerdem noch
alle die wichtigen Ereignisse der
Gegenwart, sie wissen nichts davon.
Sie wissen höchstens, daß jetzt
wieder einmal die Polen die Oberhand
haben; früher machten sie ihre
Pläne, als die Russen die Oberhand
hatten und so weiter. Daß dasjenige,
was da im Osten aufgeht, nicht
besiegt ist mit irgendeinem
Polensieg, davon merken wiederum die
lieben Bourgeois West- und
Mitteleuropas nichts. Und wenn
dasjenige, was da lebt im Osten,
nicht von jenen Impulsen aus
bekämpft werden kann, die in der
Dreigliederungsrichtung liegen, geht
das wiederum hinein in einen anderen
Kopf; wenn es auch in der einen Form
besiegt und totgeschlagen wird, so
geht es in einer anderen, neuen Form
wiederum auf. Also die Frage ist
schon in einem gewissen Sinne mit
Recht gestellt; es ist richtig, die
Besitzenden kommen kaum in Betracht,
und das Proletariat, die Proletarier
wollen ja auch, wie es sich gezeigt
hat, zunächst nichts davon wissen.
Aber, meine sehr verehrten
Anwesenden, diese Frage brauchen wir
gar nicht so aufzuwerfen, sondern
wir brauchen nur zu versuchen, in
der Richtung, die ich eben angegeben
habe, das Rechte zu tun und wirklich
das kennenzulernen, was da ist,
nicht schläfrig vorbeizugehen an der
Gegenwart. Was wissen die Bourgeois
in der Regel davon, was in den
Gewerkschaften vor sich geht? Sie
wissen gar nichts davon.
|
Oui, le phénomène le plus
courant aujourd'hui est celui-ci :
|
36
|
Ja,
die gewöhnlichste Erscheinung des
heutigen Tages ist diese:
|
en tant que bourgeois, on
passe dans la rue à côté d'un
ouvrier, et en fait, on passe à côté
de lui de telle sorte qu'on n'a
aucune idée du rapport que l'on a
avec lui. Il s'agit d'avoir fait
notre devoir dans le sens du
progrès, comme je viens de
l'indiquer - alors on trouve déjà
l'essentiel. Et il s'agit justement
qu'aujourd'hui, où nous pouvons déjà
développer les aspirations
concrètes, nous donnions vie au
principe associatif tel que je l'ai
caractérisé avant-hier, là où nous
le pouvons seulement, et que là où
nous le pouvons déjà aujourd'hui,
nous fassions tout pour dissoudre la
vie syndicale et créer des unions
associatives entre les dirigeants
des entreprises et les travailleurs,
les salariés. Si nous pouvons
travailler à la dissolution de la
vie syndicale, nous pouvons faire
beaucoup d'autres choses. Nous
pouvons avant tout renforcer de
notre côté ce qu'est la Fédération
pour la triarticulation de
l'organisme social. Par "nous",
j'entends bien sûr tous ceux qui
sont assis ici, sans distinction, et
pas seulement les membres de la
Société anthroposophique - parmi
eux, il y en a qui disent encore
aujourd'hui que la vie politique
doit être éloignée du véritable
anthroposophe, qu'il ne peut
s'occuper de la vie politique que si
sa profession le rend nécessaire. -
Cela arrive aussi, de tels égoïstes
existent, et ils se nomment malgré
tout anthroposophes, ils croient
justement développer une vie
particulièrement ésotérique en se
rassemblant de manière sectaire avec
un petit nombre de personnes et en
satisfaisant leur désir d'âme par
l'imprégnation de toutes sortes de
mystiques. (Applaudissements) Mes
très chers présents, ce n'est rien
d'autre qu'un manque d'amour
organisé en secte ; c'est un
discours en bloc sur l'amour de
l'humain, alors que cela est tout de
suite issu de l'amour de l'humain,
c'est-à-dire du principe le plus
intime de l'activité
anthroposophique. Ce qui doit
s'exprimer dans le Bund für
Dreigliederung, c'est ce dont il
s'agit, et comprendre ces choses
aujourd'hui est infiniment important
et plus important que d'élucubrer
toutes les questions de détail. Car,
mes très chers présents, de telles
questions, qui seront des questions
concrètes, se poseront après-demain
d'une manière tout à fait différente
de celle dont nous pouvons rêver,
lorsque nous aurons aidé demain une
institution quelconque à se mettre
en place et à contribuer réellement
à l'émancipation de la vie de
l'économie par rapport à la vie de
l'État ; c'est alors seulement que
les tâches apparaîtront.
|
37
|
man
geht als Bourgeois auf der Straße an
einem Arbeiter vorbei, und
eigentlich geht man an ihm so
vorbei, daß man keine Ahnung davon
hat, in welchem Zusammenhange man
mit ihm steht. Es handelt sich
darum, daß wir unsere Pflicht nach
der Richtung des Fortschrittes getan
haben, so wie ich das jetzt
angedeutet habe — dann findet sich
schon das Wesentliche. Und es
handelt sich ja gerade darum, daß
wir heute, wo wir schon die
konkreten Bestrebungen entwickeln
können, das assoziative Prinzip so,
wie ich es vorgestern
charakterisiert habe, da, wo wir nur
können, in das Leben rufen und daß
wir da, wo wir es heute schon
können, alles dazu tun, um das
gewerkschaftliche Leben aufzulösen
und assoziative Verbände zu schaffen
zwischen den Unternehmenleitenden
und den Arbeitenden, den
Arbeitnehmern. Wenn wir hinarbeiten
können nach der Auflösung des
Gewerkschaftslebens, so können wir
manches andere tun. Vor allem können
wir dasjenige, was der Bund für
Dreigliederung des sozialen
Organismus ist, von uns aus stärken.
Ich meine natürlich mit «uns» jetzt
unterschiedslos alle diejenigen, die
hier sitzen, nicht etwa bloß die
Mitglieder der Anthroposophischen
Gesellschaft — unter denen sind ja
solche, die heute noch immer sagen:
Dem wirklichen Anthroposophen muß
das politische Leben ferneliegen,
der kann sich nur mit dem politische
Leben befassen, wenn sein Beruf das
notwendig macht. — Das kommt auch
vor, solche Egoisten gibt es, und
die nennen sich trotzdem
Anthroposophen, die glauben, gerade
ein besonders esoterisches Leben zu
entwickeln, indem sie sektenmäßig
sich zusammensetzen mit einer
kleinen Anzahl von Menschen und ihre
Seelenwollust befriedigen im
Durchdringen mit allerlei Mystik.
(Beifall) Meine sehr verehrten
Anwesenden, das ist nichts anderes
als die sektenrnäßig organisierte
Lieblosigkeit; das ist bloß Reden
von Menschenliebe, während jenes
gerade aus der Menschenliebe, das
heißt aus dem innersten Prinzip
anthroposophischen Wirkens
hervorgegangen ist. Was sich im Bund
für Dreigliederung ausdrücken soll,
das ist dasjenige, worauf es
ankommt, und diese Dinge heute zu
verstehen, ist unendlich wichtig und
wichtiger, als alle Detailfragen
auszubrüten. Denn, meine sehr
verehrten Anwesenden, solche Fragen,
die konkrete Fragen sein werden, die
werden sich übermorgen in einer
ganz anderen Weise noch ergeben, als
wir uns träumen lassen, wenn wir
morgen irgendeiner Einrichtung auf
die Beine geholfen haben, die nun
wirklich zur Emanzipation des
Wirtschaftslebens vom Staatsleben
etwas Reales beiträgt; dann erst
entstehen nämlich die Aufgaben.
|
Nous n'avons pas du tout
besoin de poser les questions à
partir des conceptions actuelles,
par exemple comment les personnes de
l'organisation spirituelle vont
s'occuper du transfert du capital.
Qu'il se soit passé quelque chose
lors de la naissance de la
triarticulation, qu'il se soit passé
quelque chose d'énergique, et vous
verrez quelle sera l'importance
d'une telle chose, comme la question
que l'on peut poser aujourd'hui.
Aujourd'hui, bien sûr, si vous
considérez l'organisme spirituel,
c'est-à-dire la somme des
établissements scolaires inférieurs
et supérieurs, et que vous posez des
questions sur des points
particuliers, vous posez des
questions sur une institution
corrompue par l'État. Vous devez
attendre que l'émancipation de la
vie spirituelle soit là pour savoir
quelles questions pourront être
posées. Les choses seront alors très
différentes de ce qu'elles sont
aujourd'hui. Il en va de même dans
la vie de l'économie. Les questions
qu'il est nécessaire de poser ne se
posent qu'à ce moment-là. C'est
pourquoi il n'est pas très fructueux
de parler aujourd'hui, d'une manière
ou d'une autre, d'associations et
ainsi de suite, et il n'en résulte
pas grand-chose si l'on veut se
faire une idée de la manière dont
une association doit réellement
s'articuler avec une autre. Laissez
seulement se développer les
associations économiques au sein
desquelles on doit travailler sans
l'aide de l'État, je veux dire aussi
sans l'aide de l'État aussi dans le
spirituel, car c'est alors que se
poseront les bonnes questions, car
on doit alors travailler seul, on
doit alors penser de manière
économique pour que les choses
puissent fonctionner. Et cela sera
de la plus grande signification pour
le progrès économique.
|
38
|
Wir
haben gar nicht nötig, aus den
heutigen Auffassungen heraus die
Fragen zu stellen, zum Beispiel, wie
die Personen aus der geistigen
Organisation die Überleitung des
Kapitals besorgen werden. Lassen
sie nur einmal etwas geschehen sein
zur Entstehung der Dreigliederung,
lassen Sie nur einmal Tatkräftiges
entstanden sein, dann werden Sie
sehen, was für eine Bedeutung so
etwas haben wird, wie das, was man
heute als Frage stellen kann. Heute
stellen Sie ja natürlich, wenn Sie
den geistigen Organismus, das heißt
die Summe der niederen und höheren
Schulanstalten betrachten und in
bezug auf einzelnes Fragen stellen,
dann stellen Sie die Fragen in bezug
auf eine staatskorrupte Einrichtung.
Sie müssen erst warten, welche
Fragen gestellt werden können, wenn
die Emanzipation des Geisteslebens
da ist. Da werden sich die Dinge
ganz anders herausstellen als heute.
Und so ist es auch im
Wirtschaftsleben. Die Fragen, die
da notwendig sind zu stellen, die
ergeben sich erst. Daher ist es von
keiner großen Fruchtbarkeit, heute
irgendwie im allgemeinen zu reden
von Assoziationen und so weiter, und
es kommt nicht viel dabei heraus,
wenn man sich eine Vorstellung
machen will, wie eine Assoziation
wirklich sich an die andere
angliedern muß. Lassen Sie nur
einmal diejenigen wirtschaftlichen
Assoziationen entstehen, innerhalb
welcher man dann ohne Staatshilfe,
ich meine auch im Geistigen ohne
Staatshilfe arbeiten muß, denn dann
werden sich die richtigen Fragen
ergeben, denn dann muß man auf sich
selbst gestellt arbeiten, dann muß
man wirtschaftlich denken, damit die
Dinge überhaupt gehen können. Und
das wird von allergrößter Bedeutung
für den wirtschaftlichen Fortschritt
sein.
|
Pensez seulement à ce qui
serait arrivé si ces choses avaient
été comprises à un moment important
de la vie économique moderne ; à
l'époque où les transports se sont
développés, où les chemins de fer se
sont développés de plus en plus, les
humains modernes se sont déclarés
économiquement impuissants et ont
remis les chemins de fer à l'État.
Si les chemins de fer avaient été
gérés par le corps économique, ils
seraient devenus autre chose que ce
qu'ils sont devenus sous les
intérêts de l'État, dans la mesure
où ils ont été en grande partie
soumis à ses intérêts fiscaux. Les
choses les plus importantes pour la
vie économique ont été négligées ;
il ne faut pas continuer à les
négliger ; les questions concrètes
se poseront alors. Les humains ont
oublié de penser en termes
économiques, parce qu'ils ont cru
que si quelque chose manquait
quelque part dans la vie de
l'économie, il suffisait d'élire les
députés correspondants, que les
députés le présenteraient ensuite au
Parlement et que les ministres
feraient une loi - on peut toujours
faire des lois, il ne s'agit jamais
de cela ; mais il s'agit d'humains.
Mais ils se plaindront si l'État ne
les prend pas en charge - en
apparence naturellement, bien sûr.
|
39
|
Denken
Sie nur, was herausgekommen wäre,
wenn diese Dinge verstanden worden
wären in einem wichtigen Momente des
neuzeitlichen Wirtschaftslebens; in
dem Zeitpunkte, wo das Verkehrswesen
dadurch gewachsen ist, daß das
Eisenbahnwesen immer mehr und mehr
wuchs, da haben sich die modernen
Menschen als wirtschaftsimpotent
erklärt, haben das Eisenbahnwesen
dem Staat übergeben. Wäre aus dem
Wirtschaftskörper heraus das
Eisenbahnwesen verwaltet worden — es
wäre etwas anderes geworden, als es
geworden ist unter den Interessen
des Staates, indem es zum größten
Teil unter seine Fiskalinteressen
gekommen ist. Die wichtigsten Dinge
für das Wirtschaftsleben sind
versäumt worden; sie dürfen nicht
weiter versäumt werden; die
konkreten Fragen ergeben sich dann
schon. Die Menschen haben verlernt,
wirtschaftlich zu denken, weil sie
ja geglaubt haben, wenn irgendwo was
fehlt im Wirtschaftsleben, na, dann
wählt man die entsprechenden
Abgeordneten, die Abgeordnete
bringen es dann im Parlament vor und
die Minister machen ein Gesetz —
Gesetze kann man immer machen, darum
handelt es sich niemals; aber um
Menschen handelt es sich. Die werden
aber reklamieren, wenn ihnen die
Sache nicht vom Staate — scheinbar
natürlich nur — abgenommen wird.
|
C'est de tels - j'aimerais
dire, regards rétrospectifs sur le
progrès que provient t tout ce qui
vit dans la question suivante :
|
40
|
Aus
solchen — ich möchte sagen —
rückwärts gerichteten
Fortschrittsblicken geht auch alles
dasjenige hervor, was in der
folgenden Frage lebt:
|
Si la vie de l'esprit
devient libre, l'Église catholique
n'occupera-t-elle pas une position
particulièrement favorable ?
N'est-il pas préférable de la
dompter par l'État ?
|
41
|
Wenn
das Geistesleben frei wird, wird
dann nicht die katholische Kirche
eine besonders günstige Stellung
einnehmen? Ist es nicht besser, wenn
man die staatlich zähmt?
|
Jusqu'à présent, les plus
grands dommages sont venus de
l'autre côté, de la faveur accordée
par l'État à l'Église catholique.
Bref, ces choses se présentent tout
à fait différemment si l'on se
trouve vraiment à l'intérieur de ce
qui est mis en place par l'organisme
social triarticulé, vers lequel nous
devons d'abord travailler, afin de
ne pas faire le troisième pas avant
le premier.
|
42
|
Bisher
hat man ja doch die größten Schäden
von der anderen Seite her vernommen,
von der Begünstigung der
katholischen Kirche durch den Staat.
Kurz und gut, diese Dinge, die
nehmen sich ganz anders aus, wenn
man wirklich drinnensteht in dem,
was herbeigeführt wird durch den
dreigliedrigen sozialen Organismus,
auf den wir zunächst hinzuarbeiten
haben, damit wir nicht den dritten
Schritt vor dem ersten machen.
|
Il y a aussi des questions
qui surgissent, qui sont bien sûr
très intéressantes, parce qu'elles
sont évidentes, mais, mes très chers
présents, elles sont différentes de
ce que l'on pense par rapport à
l'impulsion de la triarticulation.
Quelqu'un demande par exemple
comment, dans un organisme social
triarticulé, l'anthroposophie
parviendrait à réunir l'argent pour
le Goetheanum, parce qu'il pense
qu'il n'y aurait pas de capitaux à
disposition. Eh bien, mes très chers
présents, je suis tout à fait
rassuré à ce sujet, car dès
l'instant où nous aurons une vie de
l'esprit libre, il en ira tout
autrement pour l'anthroposophie,
simplement en raison de l'essence de
cette libre vie de l'esprit, et l'on
pourra alors renoncer à ce principe
de mendicité dont nous sommes
malheureusement tributaires
aujourd'hui et auquel nous devons
faire appel avec la plus grande
fermeté. Mais dans le cadre d'une
vie de l'esprit vraiment libre,
c'est-à-dire saine, je ne serais pas
du tout inquiet de la construction
d'un Goetheanum.
|
43
|
Es
tauchen nun auch solche Fragen auf,
die sehr interessant sind
selbstverständlich, weil sie ja
naheliegen, aber, meine sehr
verehrten Anwesenden, sie nehmen
sich doch gegenüber dem Impuls der
Dreigliederung wieder anders aus,
als man denkt. So fragt jemand zum
Beispiel, wie im dreigliedrigen
sozialen Organismus die
Anthroposophie das Geld für das
Goetheanum zustandekriegen würde,
weil er glaubt, daß nicht Kapitalien
zur Verfügung stehen würden. Nun,
meine sehr verehrten Anwesenden, ich
bin darüber ganz beruhigt, denn in
dem Augenblicke, wo wir ein freies
Geistesleben haben, da wird es
überhaupt mit der Anthroposophie
einfach durch die Wesenheit dieses
freien Geisteslebens ganz anders
stehen und da kann man auf jenes
Bettelprinzip verzichten, auf das
wir heute leider angewiesen sind und
an das wir mit aller Schärfe
appellieren müssen. Aber innerhalb
eines wirklich freien, das heißt
gesunden Geisteslebens wäre ich um
den Aufbau eines Goetheanums
durchaus nicht irgendwie besorgt.
|
De même, je n'ai jamais été
préoccupé par une question qui
revient sans cesse, c'est celle-ci :
|
44
|
Ebenso
wenig hat mir jemals Kopfzerbrechen
gemacht eine Frage, die immer wieder
und wiederum auftaucht, das ist
diese:
|
Si l'organisme social
triarticulé était là, y aurait-il
dans l'organisation spirituelle
aussi des humains qui décideraient
de la bonne manière : voilà un
artiste génial, ses tableaux doivent
être diffusés et vendus ?
|
45
|
Wenn
nun der dreigliedrige soziale
Organismus da sein würde, würde in
der geistigen Organisation es auch
Menschen geben, die in der richtigen
Weise entscheiden, das ist ein
genialer Künstler, dessen Bilder
müssen verbreitet und verkauft
werden?
|
Si l'organisme social
triarticulé était là - je ne peux
que dire qu'on créer d'abord quelque
chose qui le mette sur pied. Mais
les gens se pensent : s'il est là -
il y a tant d'artistes qui, selon
eux, sont si terriblement
talentueux, si terriblement doués,
si terriblement géniaux -, n'y
aura-t-il pas un grand danger que le
nombre de génies méconnus augmente
de plus en plus ? Comme je l'ai dit,
cette question ne m'a jamais
préoccupé, car la libre vie de
l'esprit sera la meilleure base pour
la mise en valeur de ces talents. Et
surtout, vous devez seulement penser
que dans l'organisme social
triarticulé, aucun travail inutile
n'est fourni. En effet, les humains
ne réfléchissent même pas au temps
libre que nous obtiendrons s'il n'y
a plus de travail inutile ; en
comparaison, le temps abondamment
inoccupé de nos rentiers et de nos
non-travailleurs est une petite
chose ; seulement, chez eux, il
s'étend à toute la vie. Mais pour ce
qui, au fond, ne peut de toute façon
pas prospérer s'il est payé, on
trouverait justement dans
l'organisme social triarticulé
suffisamment de temps pour le
développer. Vous pouvez prendre ce
que je dis maintenant comme une
abstraction, mais je ne peux que
dire qu'il faut d'abord essayer
d'aider l'organisme social
triarticulé à se mettre sur pied et
que l'on verra alors que l'art
pourra s'y développer de manière
tout à fait appropriée, selon les
capacités des humains.
|
46
|
Wenn
nun der dreigliedrige soziale
Organismus da sein würde — ich kann
immer nur sagen, man schaffe zuerst
irgend etwas, was ihn auf die Beine
bringt. Aber die Leute denken sich:
Wenn er nun da sein würde — es gibt
doch so viele Künstler, die sind
nach ihrer Ansicht so furchtbar
talentiert, so furchtbar begabt, so
schrecklich genial —, wird nicht die
große Gefahr vorliegen, daß die Zahl
der verkannten Genies immer mehr und
mehr zunimmt? Wie gesagt, diese
Sache hat mir eigentlich niemals
Kopfzerbrechen gemacht, denn das
freie Geistesleben wird die
allerbeste Grundlage sein für das
Zur-Geltung-Bringen dieser Talente.
Und vor allen Dingen, Sie müssen nur
bedenken, daß im dreigliedrigen
sozialen Organismus keine unnötige
Arbeit geleistet wird. Die Menschen
überlegen sich nämlich gar nicht,
was wir an freier Zeit bekommen,
wenn keine unnötige Arbeit mehr
geleistet wird; demgegenüber ist die
reichlich unbesetzte Zeit unserer
Rentiers und unserer Nichtstuer eine
Kleinigkeit; nur dehnt sie sich bei
diesen auf das ganze Leben aus. Aber
für das, was im Grunde genommen
ohnedies nicht gedeihen kann, wenn
es bezahlt wird, für das würde sich
gerade in dem dreigliedrigen
sozialen Organismus reichlich Zeit
finden, es zu entwickeln. Sie können
das meinetwillen als eine
Abstraktion nehmen, was ich jetzt
sage, aber ich kann nur sagen, man
versuche zuerst dem
dreigegliederten sozialen
Organismus auf die Beine zu helfen
und man wird dann schon sehen, daß
sich darinnen auch die Kunst nach
den Fähigkeiten der Menschen wird
entwickeln können in der ganz
entsprechenden Weise.
|
J'ai dû, mes très chers
présents, répartir les questions par
catégories, car il n'est finalement
pas possible de répondre à toutes
les questions en détail. Certaines
choses n'intéressent vraiment les
gens que parce qu'ils ne peuvent pas
s'imaginer que certaines choses se
présentent tout autrement, par
exemple dans une vie de l'esprit
libre. C'est ainsi que l'on se
demande si l'on doit laisser la vie
cinématographique, avec toutes ses
manifestations immorales, se
développer librement dans
l'organisme social triarticulé, ou
si l'État ne doit pas intervenir
pour que les gens ne voient pas des
films aussi immoraux. Celui qui pose
cette question ne connaît pas une
certaine loi sociale profonde.
Chaque fois que vous pensez pouvoir
combattre quelque chose, par exemple
l'immoralité des cinémas, par le
pouvoir de l'État, vous ne tenez pas
compte du fait qu'en abolissant
ainsi les films immoraux - si tant
est que les gens aient l'instinct de
regarder de tels films - vous
détournez ces instincts vers un
autre domaine, peut-être plus
néfaste. Et l'appel à une
législation contre l'art immoral -
même s'il s'agit de pièces de cinéma
- n'exprime rien d'autre que
l'impuissance de la vie de l'esprit
à se rendre maître de ces choses.
Dans la vie de l'esprit libre, la
vie spirituelle aura un tel pouvoir
que les humains n'iront
effectivement pas au cinéma par
conviction. Il va de soi que l'on
n'aura alors pas besoin d'interdire
par l'État les films immoraux, parce
que les gens les trouveront trop
stupides. Mais avec ce que nous
diffusons aujourd'hui dans le monde
en tant que science, nous ne
soignons évidemment pas ces
instincts qui fuient les cinémas
immoraux.
|
47
|
Ich
mußte, verehrte Anwesende, die
Fragen mehr nach Kategorien
einteilen, denn schließlich ist es
nicht möglich, alle 39 Fragen ganz
im einzelnen zu beantworten. Manches
interessiert ja wirklich die
Menschen nur, weil sie im Grunde
genommen sich gar nicht denken
können, daß gewisse Dinge ganz
anders sich ausnehmen, zum Beispiel
in einem freien Geistesleben. So
wird auch gefragt, ob man denn
durchaus das Kinoleben mit allen
seinen unsittlichen Ausbrüchen nun
frei gedeihen lassen solle im
dreigliedrigen sozialen Organismus
oder ob nicht da doch der Staat
eingreifen müsse, damit die Menschen
nicht gar so unsittliche Kinostücke
zu sehen bekommen. Wer so fragt, der
kennt nämlich nicht ein gewisses
tiefsoziales Gesetz. Jedesmal, wenn
Sie glauben, irgend etwas, sagen
wir die Unsittlichkeit der Kinos,
durch Staatsmacht bekämpfen zu
können, so berücksichtigen Sie
nicht, daß Sie durch solch eine
Abschaffung d er unsittlichen
Kinostücke — falls überhaupt die In-
stinkte der Menschen vorhanden sind,
solche Stücke sich anzuschauen —,
diese Instinkte auf ein anderes
Gebiet, vielleicht ein
schädlicheres, ableiten. Und der Ruf
nach einer Gesetzgebung gegen
unsittliche Kunst — und seien es
selbst Kinostücke —, der drückt
nichts anderes aus als die Ohnmacht
des Geistesleben, Herr zu werden
über diese Dinge. Im freien
Geistesleben wird das Geistesleben
eine solche Macht haben, daß
tatsächlich die Menschen aus
Überzeugung nicht in das Kino
hineingehen werden. Dann wird man es
auch selbstverständlich nicht nötig
haben, unsittliche Kinostücke
staatlich zu verbieten, weil die den
Leuten zu dumm sein werden. Aber mit
dem, was wir heute als Wissenschaft
in die Welt hinaustragen, mit dem
pflegen wir natürlich nicht jene
Instinkte, die vor den unsittlichen
Kinos Reißaus nehmen.
|
Vous trouveriez bien des
réponses à vos questions si vous
vous penchiez plus précisément sur
la littérature de la triarticulation
de l'organisme social. J'ai essayé
d'en extraire au moins les questions
les plus importantes. Je n'en
mentionnerai plus qu'une seule, la
vingt-huitième :
|
48
|
Manche
Frage würden Sie ja reichlich von
selbst beantwortet finden, wenn Sie
genauer auf die Literatur der
Dreigliederung des sozialen
Organismus eingehen würden. Ich habe
versucht, wenigstens die
wichtigsten Fragen herauszugreifen.
Ich will nur noch eine einzige, die
achtundzwanzigste, erwähnen:
|
s'il ne serait pas possible
de contribuer à la popularisation de
l'anthroposophie et de la
triarticulation de l'organisme
social en n'utilisant pas des
expressions qui ne sont pas
comprises dans les cercles les plus
larges.
|
49
|
Ob
es nicht möglich wäre, zur
Popularisierung sowohl der
Anthroposophie wie auch der
Dreigliederung des sozialen
Organismus dadurch etwas
beizutragen, daß wir nicht Ausdrücke
gebrauchen, die nicht verstanden
werden in breitesten Kreisen.
|
Je ne peux rien dire
d'autre : on le fait autant qu'on le
peut, et on verra qu'on le peut à un
haut degré. Mais je crois que vous
devez plutôt prendre ce qui se
trouve aujourd'hui dans la tendance
générale d'une telle discussion, et
moins les détails ; et cette
tendance va dans le sens d'attirer
l'attention sur le fait que cette
impulsion de triarticulation est
justement une impulsion tout à fait
pratique. C'est pourquoi nous ne
devons pas bavarder et discuter de
ce que sera tel ou tel aspect de
l'organisme social triarticulé, mais
nous devons avant tout comprendre
cette triarticulation de l'organisme
social et répandre réellement la
compréhension, la faire pénétrer
dans tout, car nous avons besoin de
personnes qui la comprennent. Et
ensuite, quand nous aurons ces
personnes, nous n'aurons plus qu'à
les appeler pour les détails. Mais
nous devons d'abord les avoir. Nous
devons d'abord gagner une diffusion
saine - mais le plus vite possible,
sinon il sera trop tard.
|
50
|
Ich
kann nichts anderes sagen als: Man
tue es, soviel man es kann, und man
wird sehen, daß man es in einem
hohen Grade kann. Aber ich glaube,
Sie müssen mehr das nehmen, was
heute in der ganzen Tendenz einer
solchen Auseinandersetzung liegt,
weniger die Einzelheiten; und diese
Tendenz geht dahin, darauf
aufmerksam zu machen, daß ja eben
dieser Dreigliederungsimpuls ein
durchaus praktischer ist. Und wir
sollen daher nicht herumplaudern und
herumdiskutieren, wie es im
einzelnen mit dem oder jenem in dem
dreigegliederten sozialen
Organismus ausschauen wird, sondern
wir sollen vor allen Dingen
verstehen diese Dreigliederung des
sozialen Organismus und das
Verständnis wirklich verbreiten, in
alles hineintragen, denn wir
brauchen eben Menschen, die
Verständnis haben dafür. Und dann,
wenn wir diese Menschen haben, dann
brauchen wir sie ja nur aufzurufen
für die Einzelheiten. Aber wir
müssen sie zuerst haben. Wir müssen
zuerst eine gesunde Verbreitung
gewinnen — aber so schnell wie
möglich, sonst wird es zu spät.
|
Eh bien, c'est ce que je
dois dire depuis longtemps, car il y
a plus d'un an, j'ai essayé de
rédiger un appel "Au peuple allemand
et au monde de la culture". Il a
certainement été compris, comme en
témoigne le nombre vraiment
important de signatures. Mais ceux
qui travaillent à sa réalisation
restent peu nombreux. L'"Appel"
aurait dû être plus connu, et les
"points essentiels" auraient dû être
connus d'une tout autre manière, et
précisément par l'action d'humain à
humain. On ne fait pas un mouvement,
comme nous devrions l'avoir
aujourd'hui, en envoyant simplement
des écrits, en envoyant simplement
des prospectus, des principes ; on
le fait d'une tout autre manière.
L'alliance pour la triarticulation
de l'organisme social doit prendre
vie en elle ; elle doit avant tout
être un contexte d'humains. Il est
tout à fait indifférent que nous
envoyions ceci ou cela, s'il s'agit
simplement d'envoyer. Il faut avant
tout veiller à ce qu'aucun principe
bureaucratique ou autre ne s'immisce
au sein de la Fédération pour la
triarticulation. Il est nécessaire
de diffuser notre littérature et nos
journaux, mais il faut en même temps
travailler de manière humaine. Il
faut susciter la compréhension pour
que nous arrivions dès que possible
à transformer le journal
"Dreigliederung des sozialen
Organismus" en un quotidien. Mais ce
qui est avant tout nécessaire, c'est
que l'on reconnaisse que nos
institutions doivent prospérer.
|
51
|
Nun,
das ist dasjenige, was ich seit
langer Zeit sagen muß, denn vor mehr
als einem Jahr habe ich versucht,
einen Aufruf zu verfassen «An das
deutsche Volk und an die
Kulturwelt». Er ist gewiß verstanden
worden, das zeigt seine wirklich
große Anzahl von Unterschriften.
Aber diejenigen, die für seine
Verwirklichung arbeiten, sie bleiben
eine kleine Zahl. Der «Aufruf» hätte
mehr bekanntwerden müssen, und die
«Kernpunkte» hätten noch ganz
anders, und zwar gerade im Wirken
von Mensch zu Mensch, bekanntwerden
müssen. Man macht nicht eine
Bewegung, wie wir sie heute haben
müßten, mit bloßem Verschicken von
Schriften, durch bloßes Verschicken
von Prospekten, von Grundsätzen; man
macht sie auf eine ganz andere
Weise. Der Bund für Dreigliederung
des sozialen Organismus muß Leben in
sich bekommen; er muß vor allen
Dingen ein Zusammenhang von Menschen
sein. Es ist ganz gleichgültig, ob
wir dieses oder jenes verschicken,
wenn es sich um das bloße
Verschicken handelt. Es muß vor
allen Dingen darauf geachtet werden,
daß innerhalb des Bundes für
Dreigliederung ja nicht einreiße
irgendein Prinzip des Bürokratischen
und dergleichen. Es ist notwendig,
unsere Literatur und unsere
Zeitungen zu verbreiten, aber es muß
zu gleicher Zeit menschlich
gearbeitet werden. Es muß
Verständnis dafür erweckt werden,
daß wir dahin kommen, sobald wie
möglich die Zeitung «Dreigliederung
des sozialen Organismus» in eine
Tageszeitung zu verwandeln. Was aber
vor allen Dingen notwendig ist, ist
das, daß man einsehe, daß unsere
Institutionen gedeihen müssen.
|
Mes très chers présents, si
nous continuons à nous enfoncer dans
les difficultés dans lesquelles nous
nous trouvons aujourd'hui, si nous
ne savons pas comment poursuivre
l'école Waldorf, comment fonder de
telles écoles et comment mener à
bien ce Goetheanum, si l'on ne fait
pas preuve de ce que les gens
pourraient vraiment apporter en
termes de compréhension de ces
choses de tous côtés, alors bien
sûr, cela ne pourra pas continuer.
Nous avons besoin de compréhension,
mais pas d'une compréhension qui ne
voit que l'idéalisme, qui admire les
idées et met les mains dans les
poches, parce que les idées sont
trop grandes, trop spirituelles,
pour que l'on veuille laisser le
sale argent sale s'en emparer.
L'argent, on le garde dans sa poche,
et les idées, on les admire, mais
les idées, elles sont trop pures, on
ne les souille pas en donnant du
sale argent pour elles. Je parle de
ce que j'ai dit au sens figuré, mais
il s'agit ici d'apprendre à penser
de manière pratique et à passer à
l'action.
|
52
|
Meine
sehr verehrten Anwesenden, wenn es
so fortgehen würde, daß wir
fortwährend in den Schwierigkeiten
drinnenstecken, in denen wir heute
drinnenstecken, wo wir eigentlich
nicht wissen, wie wir die
Waldorfschule weiterführen sollen,
wie wir weiter sol che Schulen
begründen sollen und wie wir dieses
Goetheanum eigentlich zu Ende führen
sollen, wenn nicht das Platz greifen
wird, was die e Menschen nun
wirklich aufbringen könnten an Ver-
Menschen ständnis für solche Dinge
nach allen Seiten hin — dann wird es
natürlich nicht weitergehen.
Verständnis brauchen wir, aber nicht
ein solches Verständnis, das nur den
Idealismus sieht, daß die Ideen
bewundert und die Hände fest auf die
Taschen legt, weil die Ideen zu groß
sind, zu geistig sind, als daß man
das schmierige Geld an sie
heranlassen will. Das Geld, das
behält man in der Tasche, und die
Ideen, die bewundert man, aber die
Ideen, die sind zu rein, die
verunreinigt man nicht dadurch, daß
man das schmierige Geld für sie
hingibt. Ich meine dasjenige, was
ich gesagt habe, bildlich, aber hier
handelt es sich darum, daß wir
lernen, praktisch zu denken, und daß
wir dann es auch bis zu praktischen
Taten bringen.
|
J'ai dit, lors de la
fondation de l'école Waldorf :
|
53
|
Ich
habe gesagt, als die Waldorfschule
begründet worden ist:
|
L'école Waldorf est belle,
mais le fait que nous ayons fondé
l'école Waldorf n'est pas encore
suffisant dans ce domaine. Nous
avons tout au plus fait un tout
premier pas, et même seulement le
début d'un premier pas. Nous
n'aurons vraiment fondé l'école
Waldorf que lorsque nous aurons posé
les fondations de dix nouvelles
écoles Waldorf au cours du prochain
trimestre. Ce n'est qu'alors que
l'école Waldorf aura un sens. - Par
rapport à la situation sociale
actuelle de l'Europe, il n'y a aucun
sens à fonder une seule école
Waldorf avec quatre ou cinq cents
enfants, ou même mille ma foi. Cela
n'a de sens que si la fondation
d'écoles Waldorf est suivie, que si
cela est suivi partout - cela n'a de
sens que si cela naît d'un bon
esprit pratique. Si ceux qui
s'enthousiasment pour les idées de
l'école Waldorf ne comprennent même
pas que cela implique de faire de la
propagande contre la dépendance de
l'école vis-à-vis de l'État, de
s'engager de toutes leurs forces
pour que l'État se détache de cette
école, s'ils n'ont pas le courage
d'aspirer au détachement de l'école
vis-à-vis de l'État, alors tout le
mouvement des écoles Waldorf ne sert
à rien/est pour le chat, car il n'a
de sens que s'il se développe dans
une vie de l'esprit libre.
|
54
|
Schön,
die Waldorfschule ist schön; aber
damit, daß wir die Waldorfschule
begründet haben, ist noch nicht
genug getan auf diesem Gebiete. Es
ist höchstens ein allererster Anfang
gemacht, sogar nur der Anfang eines
Anfangs. Die Waldorfschule haben wir
erst wirklich begründet, wenn wir im
nächsten Vierteljahr zu zehn neuen
solchen Waldorfschulen den Grund
gelegt haben. Dann hat erst die
Waldorfschule einen Sinn. — Es hat
einfach gegenüber der jetzigen
sozialen Lage Europas keinen Sinn,
eine einzige Waldorfschule mit vier-
oder fünfhundert oder meinetwillen
auch tausend Kindern zu begründen.
Nur wenn die Gründung von
Waldorfschulen Nachfolge findet,
wenn solches überall Nachfolge
findet, hat das einen Sinn — nur das
hat einen Sinn, was aus der
richtigen praktischen Gesinnung
heraus ersprießt. Wenn diejenigen,
die schwärmen für die Ideen der
Waldorfschule, nicht einmal soviel
Verständnis entwickeln, daß ja dazu
gehört, Propaganda zu machen gegen
die Abhängigkeit der Schule vom
Staat, mit allen Kräften dafür
einzutreten, daß der Staat diese
Schule loslöst, wenn Sie nicht auch
den Mut dazu bekommen, die Loslösung
der Schule vom Staat anzustreben,
dann ist die ganze
Waldorfschul-Bewegung für die Katz,
denn sie hat nur einen Sinn, wenn
sie hineinwächst in ein freies
Geistesleben.
|
En plus de tout cela, nous
avons besoin de ce que j'appellerais
un effort international pour tout
système scolaire, mais un effort
international qui ne se contente pas
de parcourir le monde et de diffuser
partout des principes sur la manière
dont les écoles doivent être créées
- cela se fera déjà si, avant toute
chose, les fonds pour de telles
écoles sont réunis. Ce dont nous
avons besoin, c'est d'une
association (Verein) mondiale des
écoles dans tous les pays de la
civilisation, afin que la plus
grande somme de moyens soit réunie
le plus rapidement possible. Il sera
alors possible de créer, sur la base
de ces moyens, ce qui est le début
d'une vie libre de l'esprit. C'est
pourquoi, vous qui allez quelque
part dans le monde, essayez d'agir
pour que l'on n'agisse pas seulement
par toutes sortes d'aspirations
idéalistes, mais que l'on agisse par
une telle compréhension de la
liberté de la vie de l'esprit, pour
que l'on trouve vraiment de l'argent
à grande échelle pour la création
d'écoles et d'universités libres
dans le monde. Il faut que l'engrais
de l'ancienne culture donne
naissance à ce qui sera la fleur
spirituelle de l'avenir. De même que
dans les champs, de l'engrais,
pousse ce que les humains doivent
ensuite consommer, de même il faut
rassembler ce qui est mûr pour
devenir de l'engrais à partir de
l'ancienne culture, afin que de cet
engrais puissent un jour germer les
fruits de l'esprit, les fruits de
l'État et les fruits de l'économie
de l'avenir.
|
55
|
Zu
alledem brauchen wir das, was ich
nennen möchte ein internationales
Streben für jegliches Schulwesen,
aber ein internationales Streben,
das nicht etwa bloß jetzt in der
Welt herumgeht und überall
Grundsätze verbreitet, wie Schulen
eingerichtet werden sollen — das
wird schon geschehen, wenn vor allen
Dingen die Gelder beschafft werden
für solche Schulen. Was wir
brauchen, ist ein Weltschulverein in
allen Ländern der Zivilisation, daß
so schnell wie möglich die größte
Summe von Mitteln herbeigeschafft
werde. Dann wird es möglich sein,
auf Grundlage dieser Mittel
dasjenige zu schaffen, was der
Anfang ist eines freien
Geisteslebens. Daher versuchen Sie,
die Sie irgendwo hinkommen in der
Welt, zu wirken dafür, daß nicht
bloß durch allerlei idealistische
Bestrebungen gewirkt wird, sondern
daß gewirkt werde durch ein solches
Verständnis für die Freiheit des
Geisteslebens, daß wirklich im
weitesten Umfange für die Errichtung
freier Schulen und Hochschulen in
der Welt Geld beschafft werde. Es
muß aus dem Dünger der alten Kultur
dasjenige herauswachsen, was
Geistesblüte der Zukunft sein wird.
Wie auf den Feldern das aus dem
Dünger herauswächst, was dann die
Menschen verzehren müssen, so muß
aus demjenigen, was reif ist, aus
der alten Kultur heraus zu Dünger zu
werden, das muß gesammelt werden,
damit einmal aus diesem Dünger die
Geistesfrüchte, die Staatsfrüchte
und die Wirtschaftsfrüchte der
Zukunft ersprießen können.
|
Français
seulement
DEUXIÈME SOIRÉE DE QUESTIONS à l'occasion
du premier cours universitaire anthroposophique.
- Dornach, le 12 octobre 1920 -
QUESTIONS SUR LA VIE ÉCONOMIQUE II.
Intervention pratique dans la
vie de l’économie comme exigence. La
différence entre la production agricole et
industrielle. Contradictions au sein des
aspirations prolétariennes. La falsification
de la cellule économique primordiale par
l'introduction du capitalisme dans
l'agriculture. La nécessité d'une association
entre exploitations agricoles avec des
entreprises industrielles. L'idée du Jour qui
vient et de Futurum. Ce qui se tient en face
de la formation d'associations. L'exemple des
éditions philosophiques-anthroposophiques. La
disparition de la concurrence par la formation
d'associations. L'émergence dans la vie
publique. Sur le succès du journal de la
tri-articulation. Pourquoi une technique
d'agitation personnelle est
indispensable.
Amour de l’humain comme le principe le plus
intérieur de l’action anthroposophique. La
solution des questions de détail par
réalisation de
la tri-articulation sociale. Cela dépend du
faire. La réalisation d’objectifs idéels n’est
pas possible sans argent. La nécessité d'un
mouvement d'écoles international.
01
Roman Boos : Il faut annoncer que l'exposé
d'aujourd'hui sera suivi d'une discussion et
qu'il sera nécessaire, après cet exposé, d'avoir
encore une discussion en cercle restreint sur
des questions économiques concrètes.
02
Rudolf Steiner : Mes très chers présents ! Il a
déjà été dit avant-hier que ces deux conférences
ou discussions, dimanche et aujourd'hui, ont
lieu essentiellement à la demande de certains
cercles et qu'il s'agira essentiellement de dire
quelques mots en rapport avec certaines
questions et certains souhaits qui ont été
exprimés. C'est pourquoi, après avoir donné
quelques indications préliminaires dimanche,
j'aborderai aujourd'hui très concrètement les
questions et les souhaits qui ont été exprimés.
Il s'agit tout d'abord et avant tout du fait que
le problème de l'association dans la vie
économique semble donner du fil à retordre à de
nombreuses personnes. Je voudrais tout d'abord
en parler de manière générale.
03
Voyez-vous, mes très chers présents, quand on
pense en termes pratiques, il s'agit toujours
d'envisager les conditions les plus proches et
d'extraire le point d'attaque de son action de
ces conditions les plus proches. Considérez
seulement combien il est en fait peu fructueux
d'élaborer aujourd'hui, face aux situations
auxquelles nous sommes justement confrontés,
toutes sortes de belles images théoriques sur
telle ou telle association et sur tout ce qui
doit se passer et s'abstenir dans de telles
associations. Après avoir longuement discuté de
ces choses et élaboré toutes sortes de belles
utopies, on peut rentrer tranquillement chez soi
et croire que l'on a fait beaucoup pour résoudre
la question sociale ; mais en réalité, on n'a
pas fait grand-chose. Il s'agit d'intervenir
d'abord sur ce qui existe directement. Nous
sommes en effet confrontés à des conditions
concrètes de la vie économique, et nous devons
nous demander : quelles sont les choses les plus
nécessaires à faire ? - Et ensuite, nous devons
essayer de créer la possibilité d'intervenir
dans ces choses les plus importantes. Il sera
alors beaucoup plus facile d'aller de l'avant -
ce qui, en raison des circonstances, devra
vraiment être très rapide si nous ne voulons pas
arriver trop tard - que si nous concoctons
toutes sortes de choses de manière utopiste ou
posons des questions qui ne sont pas moins
utopistes. Il est vrai que nous devons, dans une
certaine mesure, comprendre de quels fondements
proviennent les grands dommages actuels. Et
alors, en ayant une certaine vue d'ensemble de
l'origine de ces dommages, nous serons peut-être
plus enclins à nous enthousiasmer pour ce qui
est le plus proche du nécessaire que pour toutes
sortes de phrases utopistes. Et c'est là que je
peux me raccrocher à l'une des questions qui
revient d'ailleurs à plusieurs reprises parmi
les 39 questions - c'est la question :
04
Comment ce que nous appelons l'impulsion de la
triarticulation peut-elle être transmise non
seulement à la population rurale, mais aussi à
l'agriculture en tant que telle, dans le sens de
la triarticulation de l'organisme social ?
05
Eh bien, personne ne pourra s'en sortir avec
cette pensée s'il ne comprend pas la différence
radicale dans tout le mode de production, dans
tous les pendants économiques entre
l'agriculture et l'entreprise industrielle. Il
est nécessaire de comprendre cela parce qu'avant
la catastrophe de la guerre mondiale, nous
étions plongés dans une pensée tout à fait
matérialiste, tout à fait capitaliste - il
s'agissait pour ainsi dire d'une pensée et d'une
action capitalistes internationales - et parce
que c'est précisément en continuant dans la
direction conditionnée par le capitalisme et que
le capitalisme poursuivra, que doit se
manifester une divergence toujours plus grande
entre l'exploitation agricole et l'exploitation
industrielle. L'agriculture, de par sa nature
même, est dans l'impossibilité de participer
jusqu'au bout à l'ordre économique capitaliste.
Ne vous méprenez pas, je ne prétends pas que si
la pensée capitaliste se généralisait,
l'agriculture ne participerait pas à la pensée
capitaliste ; nous avons vu à quel point
l'agriculture a participé à la pensée et à
l'action capitalistes. Mais elle serait détruite
dans son essence et ne pourrait plus intervenir
de manière appropriée dans l'ensemble de
l'activité économique. Ce qui, dans la vie de
l'économie, est le plus apte non seulement à se
développer de manière capitaliste, mais aussi à
conduire au surcapitalisme - permettez-moi
d'employer ce mot, on le comprendra déjà dans le
présent -, c'est-à-dire à adopter une
indifférence totale à l'égard de la méthode de
travail, voire du produit du travail, et à se
préoccuper uniquement d'acquérir quelque chose :
c'est déjà l'industrie ; l'industrie porte en
elle de tout autres forces actives que
l'agriculture. Seuls ceux qui ont vraiment
observé pendant un certain temps comment il est
tout à fait impossible dans l'agriculture de
passer à la grande entreprise capitaliste comme
c'est le cas dans l'industrie le comprennent. Si
l'agriculture doit effectivement intervenir
correctement dans l'ensemble de la vie de
l'économie, il est nécessaire - en raison de ce
qui doit se passer dans l'agriculture - qu'il
existe un certain lien entre l'humain et
l'ensemble de la production, la façon de la
production, c'est-à-dire tout ce qui doit être
produit dans l'agriculture. Et une grande partie
de ce avec quoi on doit produire exige, si l'on
veut produire de manière vraiment rationnelle,
l'intérêt le plus intense de ceux qui sont
employés dans l'agriculture. Il est donc tout à
fait impossible qu'au sein même de l'agriculture
apparaisse quelque chose comme cette absurdité -
c'est une absurdité que je vais décrire - cette
absurdité qui vous a toujours été opposée, par
exemple, lorsque vous avez eu à discuter avec le
prolétariat au cours des dernières décennies.
Vous voyez, l'absurdité dont je parle, c'est la
suivante.
06
Je l'ai déjà raconté à plusieurs reprises : j'ai
enseigné pendant des années dans une école de
formation ouvrière. Cela m'a permis de
rencontrer les gens du prolétariat, j'ai eu
l'occasion de discuter beaucoup avec eux, de
connaître tout ce qu'il y a comme forces
psychiques actives. Mais certaines choses,
produites par toute l'évolution récente,
vivaient simplement comme une absurdité au sein
même des aspirations prolétariennes. Supposons
que les députés prolétariens aient généralement
rejeté le budget de l'armée. Mais au moment où
l'on a reproché aux prolétaires dans la
discussion : oui, vous êtes contre le budget de
l'armée, mais vous vous faites embaucher chez
les fabricants de canons ou vous vous faites
embaucher comme ouvriers ; vous fabriquez tout
de même avec le même état d'esprit que n'importe
où ailleurs -, alors ils ne comprenaient pas,
car cela ne les concernait pas. La qualité de ce
qu'ils fabriquaient ne les concernait pas ; seul
le montant du salaire les intéressait. Et c'est
ainsi qu'est née cette absurdité : d'un côté,
ils fabriquaient des canons, ils ne faisaient
jamais grève quelque part à cause de la qualité
de ce qu'ils produisaient, mais tout au plus à
cause du salaire ou de quelque chose d'autre, et
de l'autre côté, ils combattaient le budget de
l'armée dans une direction abstraite du parti.
La lutte contre le budget de l'armée aurait
naturellement dû conduire - comme on admet par
ailleurs les lois du triangle - à ne pas
fabriquer de canons. Et si on l'avait fait, par
exemple au début du siècle, on aurait pu éviter
bien des choses qui se sont produites à partir
de 1914.
07
Que ce soient des capitalistes ou des
prolétaires qui participent à une production
quelconque, là vous avez une absolue
indifférence à la qualité de ce à quoi on
travaille, et c'est de cela que dépend tout le
façonnement de l'industrie. Cela n'est pas
possible ainsi dans l'agriculture ; cela n'irait
tout simplement pas dans l'agriculture si
l'indifférence à l'égard de ce qui est travaillé
intervenait de cette manière. Et là où cette
indifférence s'est installée, là où
l'agriculture a été, je dirais, contaminée par
la manière de penser industrielle, elle
s'atrophie. Elle s'atrophie de manière qu'elle
s'intègre peu à peu de manière fausse dans
l'ensemble de la vie de l'économie.
08
Que se passe-t-il donc là en fait ? Voici ce qui
se passe en fait avec ce que j'ai appelé la
cellule originelle de la vie de l'économie :
comme il y a d'un côté l'agriculture et de
l'autre l'industrie, et comme l'agriculture, de
par son essence/être, s'oppose continuellement à
la capitalisation, alors que l'industrie tend à
la surcapitalisation, il se produit une
falsification complète, une falsification réelle
de la cellule économique originelle. Mais comme
les produits doivent être échangés - car il va
de soi que les ouvriers de l'industrie doivent
manger et que les ouvriers agricoles doivent
s'habiller ou être d'une manière ou d'une autre
des consommateurs de l'industrie -, comme les
produits doivent être échangés, une contrefaçon
se produit radicalement dans l'échange des
produits agricoles et des produits industriels.
Cette cellule économique originelle consiste
simplement en ce que, dans une vie économique
saine, chacun doit recevoir pour un produit
qu'il a fabriqué - si l'on tient compte de tout
le reste, de ce qu'il doit recevoir, de ce que
sont en quelque sorte les dépenses et ainsi de
suite -, doit recevoir autant qu'il lui est
nécessaire pour satisfaire ses besoins jusqu'à
la fabrication d'un produit identique. Je l'ai
souvent indiqué en disant trivialement : une
paire de bottes doit avoir autant de valeur que
tous les autres produits - qu'il s'agisse de
produits physiques ou spirituels - dont le
cordonnier a besoin, dont il a besoin en
général, jusqu'à ce qu'il ait fabriqué une
nouvelle paire de bottes. Une vie de l'économie
qui ne détermine pas le prix des bottes par une
quelconque opération de calcul, mais qui tend à
ce que ce prix sorte de lui-même, une telle vie
économique est saine. Et alors, si la vie de
l'économie est vraiment saine par ses
associations, ses regroupements tels que je les
ai caractérisés avant-hier, alors l'argent peut
aussi s'insérer entre eux, on n'a alors pas
besoin d'autres moyens d'échange, alors l'argent
peut naturellement s'insérer, car l'argent
devient alors tout seul le représentant correct
entre les différents produits. Mais comme, à
l'époque moderne, d'un côté, l'agriculture, de
par son être intérieur même, s'opposait de plus
en plus à la capitalisation - elle était donc
capitalisée, mais elle s'y opposait, c'était
justement ce qui la corrompait - et que, de
l'autre côté, l'industrie tendait vers le
surcapitalisme, il n'a jamais été possible qu'un
produit agricole se présente, en termes de prix,
de telle sorte qu'il corresponde à un produit
industriel, de la manière dont je viens de
caractériser la cellule économique originelle.
Bien plus, il s'est avéré de plus en plus
souvent que le prix du produit industriel était
différent de ce qu'il aurait dû être. Ce niveau
de prix du produit industriel a rendu l'argent,
qui a alors acquis son indépendance, trop bon
marché, ce qui a perturbé tout le rapport entre
ce qui devait être transmis de l'agriculture à
l'ouvrier industriel et de l'ouvrier industriel
à l'agriculture.
09
C'est pourquoi la première chose à faire est de
mettre l'accent sur les associations qui se
forment précisément à partir de l'agriculture
avec différentes branches de l'industrie.
Certes, le premier principe, je dirais le plus
abstrait, est que les associations consistent en
la réunion des différentes branches. Mais ces
associations auront l'effet le plus favorable si
elles se forment entre l'agriculture et
l'industrie, et si elles se forment de telle
sorte que l'on travaille vraiment à
l'établissement d'un niveau de prix
correspondant grâce à la création de telles
associations. Mais maintenant, vous ne pouvez
tout d'abord pas faire grand-chose dans des
associations qui devraient naturellement être
créées d'abord - cela s'établirait rapidement.
Si les associations pouvaient être créées de
telle sorte que les entreprises industrielles
soient regroupées avec les entreprises
agricoles, et si la chose était faite de telle
sorte qu'elles puissent s'approvisionner
mutuellement, alors on verrait tout de suite
certaines choses - j'indiquerai tout de suite
après les conditions dans lesquelles les
associations pourraient être créées.
10
Mais qu'est-ce qui tout d'abord nécessaire pour
cela ? Oui, mes très chers présents, pour cela
il est d'abord nécessaire que l'on soit en
situation de fonder une telle chose de manière
vraiment synthétiquement rationnelle et conforme
au sens.
11
Prenez une fois un exemple concret. Le "Kommende
Tag (Jour qui vient)" a été fondé à Stuttgart.
Le Jour qui vient part naturellement, d'après
son idée, de ce qui devrait être donné par les
principes, par les impulsions de la
triarticulation. Il aurait donc - tout comme le
"Futurum" ici - pour tâche première d'instaurer
le principe associatif entre l'agriculture et
l'industrie, et ce jusqu'à ce que, par
l'association des bénéficiaires réciproques,
puisse réellement [être prise de l'influence]
sur la situation des prix, en ce sens que ceux
qui sont consommateurs dans un domaine
deviennent producteurs dans l'autre. De cette
manière, il serait déjà possible de faire
beaucoup en relativement peu de temps pour
établir un prix vraiment correct.
12
Mais prenez le Jour qui vient à Stuttgart : il
est tout à fait impossible d'agir
synthétiquement raisonnablement dès maintenant,
pour la simple raison que vous ne pouvez pas
acquérir tous les biens de manière indépendante,
parce qu'ils se heurtent partout à la
législation corrompue de l'État. Nulle part on
n'est en mesure de produire ce qui est
économiquement nécessaire, parce que partout
l'impulsion de l'État s'y oppose. C'est pourquoi
la première chose à faire est de comprendre
qu'il faut d'abord créer des associations
fortes, aussi populaires que possible, et qui
puissent, dans les cercles les plus larges,
empêcher radicalement l'intervention de l'État
dans tous les domaines de la vie de l'économie.
Avant toute chose, toute action économique doit
pouvoir s'appuyer sur des considérations
purement économiques.
13
Or, l'esprit d'État est si fortement ancré dans
notre humanité actuelle que les gens ne
remarquent même pas qu'au fond, ils tendent
partout vers l'État. J'ai caractérisé cela à
plusieurs reprises depuis des décennies en
disant que le plus grand désir de l'humain
moderne est en fait de traverser le monde avec
un soldat de police à sa droite et un médecin à
sa gauche. - C'est en fait l'idéal de l'humain
moderne, que l'État mette les deux à sa
disposition. Se débrouiller seul, ce n'est pas
l'idéal de l'humain moderne. Mais c'est avant
tout nécessaire : nous devons pouvoir nous
passer du policier et du médecin que l'État met
à notre disposition. Et tant que nous n'aurons
pas intégré cet état d'esprit, nous ne ferons
pas un pas de plus.
14
Or, toutes les institutions sont là qui nous
empêchent avant tout d'approcher les personnes
susceptibles de former de telles associations.
15
Prenez l'un des derniers grands produits du
capitalisme, prenez celui à partir duquel se
sont formés les obstacles les plus forts à notre
mouvement de triarticulation - outre la
somnolence et la corruption du grand
bourgeoisisme : c'est le mouvement syndical des
prolétaires. Ce mouvement syndical des
prolétaires, mes très chers présents les
présents, est le dernier produit déterminant du
capitalisme, car des humains s'y associent par
pur principe, par pure impulsion du capitalisme,
même si c'est prétendument pour combattre le
capitalisme. Les gens s'associent sans tenir
compte d'une quelconque organisation concrète de
la vie de l'économie ; ils se regroupent en
branches, union des métallurgistes, union des
typographes et ainsi de suite, uniquement pour
créer des communautés tarifaires et des luttes
salariales. Que font donc de telles unions ?
Elles jouent le rôle de l'État dans le domaine
économique. Elles introduisent complètement le
principe de l'État dans le secteur économique.
De même que les coopératives de production - les
associations formées par les producteurs entre
eux - s'opposent au principe d'association, de
même ces syndicats s'opposent au principe
d'association. Et celui qui voudrait vraiment
étudier sans préjugés le développement des
révolutions actuelles si stériles, si stériles,
si corrompues, devrait regarder un peu dans la
vie syndicale et dans son rapport avec le
capitalisme. Je ne parle pas seulement des
allures capitalistes qui se sont déjà immiscées
dans la vie syndicale, mais je parle de toute
l'imbrication du principe syndical dans le
capitalisme.
16
Vous voyez, c'est là que j'en viens à ce qui est
certainement nécessaire dans un certain sens. Je
vous l'ai expliqué avant-hier : les
associations, elles vont de branche en branche,
elles vont du consommateur au producteur. C'est
ainsi que se forment les liens entre les
différentes branches, car celui qui est
consommateur de quelque chose est en même temps
producteur ; cela s'imbrique déjà. Tout ce qui
compte, c'est que l'on commence à s'associer.
Comme je l'ai déjà mentionné avant-hier, le
meilleur moyen de commencer est de réunir les
consommateurs et les producteurs dans les
domaines les plus divers et de commencer
ensuite, comme nous l'avons vu aujourd'hui, à
former des associations, surtout avec ce qui est
proche de l'agriculture et qui est purement
industriel. Je ne parle pas d'une industrie qui
extrait elle-même ses matières premières, elle
est plus proche de l'agriculture que l'industrie
qui est déjà un parasite complet et qui ne
travaille qu'avec des produits industriels, des
produits semi-finis et ainsi de suite. On peut
entrer dans la pratique. Si on le veut et si on
a suffisamment d'initiative, on peut déjà se
lancer dans la création de ces associations.
Mais avant tout, nous devons comprendre que le
principe associatif est le véritable principe
économique, car le principe associatif travaille
sur les prix et est indépendant de l'extérieur
dans la détermination des prix. Si les
associations s'étendent seulement sur un
territoire suffisamment grand et sur les
domaines économiques apparentés, sur les
domaines liés à une branche économique
quelconque, on peut déjà faire beaucoup. Vous
voyez, ce qui bloque les choses, c'est toujours
le fait que si l'on commence aujourd'hui à
former une vie associative, on se heurte
immédiatement dans le monde extérieur à la
mauvaise volonté des humains à l'égard des
formations associatives ; on peut le remarquer
dans les domaines les plus divers. Seulemeng les
gens ne remarquent pas sur quoi reposent les
choses. C'est pourquoi vous me permettrez de
revenir sur un exemple que nous avons déjà
pratiqué nous-mêmes. C'est toutefois un exemple
où l'on doit dans une certaine mesure travailler
économiquement avec des produits spirituels,
mais on ne nous a pas laissé travailler dans
d'autres domaines.
17
Maintenant, vous voyez, c'est la particularité
de notre maison d'édition philosophique et
anthroposophique, je l'ai déjà mentionné, qui
travaille tout à fait en accord avec le principe
associatif - du moins dans un premier temps,
elle doit naturellement se raccorder par la
suite à de nombreuses imprimeries et ainsi de
suite, et elle entre à son tour dans d'autres
domaines économiques ; c'est pourquoi il est
difficile d'obtenir quelque chose de percutant,
mais elle peut être considérée comme un exemple.
Il suffisait que ce qui y est réalisé s'étende à
d'autres branches, il suffisait que le principe
associatif s'étende davantage. Et là, il s'agit
d'abord de rassembler les personnes intéressées,
par exemple si quelqu'un se mettait à rassembler
mille personnes - je veux indiquer un nombre
précis - qui se déclarent prêtes à acheter leur
pain chez un boulanger donné. C'est ainsi que
dans la Société anthroposophique - qui n'a bien
sûr pas été fondée uniquement dans ce but, mais
tout a aussi son côté économique -, c'est ainsi
que dans la Société anthroposophique se sont
retrouvés les gens qui étaient les consommateurs
de ces livres, et c'est ainsi que nous n'avons
jamais eu à produire dans un but de concurrence,
mais que nous n'avons produit que les livres
dont nous savions très bien qu'ils seraient
vendus. Nous n'avons donc pas employé
inutilement des imprimeurs, des papetiers et
ainsi de suite, mais nous n'avons employé que le
nombre d'ouvriers nécessaire à la production de
la quantité de livres dont nous savions qu'elle
serait consommée. Nous n'avons donc pas jeté
inutilement des marchandises sur le marché.
C'est ainsi qu'une rationalité économique est
réellement fondée à l'intérieur de la limite de
la production et de la vente de livres, car le
travail inutile a été évité. J'ai déjà attiré
l'attention sur ce point : sinon, on imprime des
tirages, on les jette sur le marché, puis ils
reviennent - tant de travail de production de
papier inutile est fourni, tant de typographes
inutiles sont employés, et ainsi de suite.
18
C'est le fait qu'il y ait tant de travail
inutile qui détériore notre vie économique,
parce qu'il n'y a pas le sens d'une
collaboration rationnelle par le biais
d'associations, de sorte que la production sait
effectivement où elle vend ses produits.
19
Eh bien, vous savez, qu'est-ce qui disparaît
alors ? Vous devez y réfléchir : ce qui
disparaît, c'est la concurrence. Si l'on peut
déterminer le prix de cette manière, si l'on
peut vraiment déterminer le prix par le chemin
de la mise ensemble des branches, alors la
concurrence s'arrête notamment. Il est seulement
nécessaire de soutenir d'une certaine manière
cette cessation de la concurrence. Et on peut la
soutenir [en ce que les différentes branches se
mettent ensemble en associations].
20
Toutefois il y a toujours eu aussi un besoin
disponible que les gens d'une même branche se
mettent ensemble ; mais cette mise ensemble des
gens d'une même branche perd effectivement sa
valeur économique, parce qu'on n'a plus besoin
d'être en concurrence sur le marché libre, on
n'a plus besoin de casser les prix et tout ça.
Mais les associations qui se fondent
essentiellement d'une branche à l'autre seront
alors traversées par ces regroupements que nous
pourrions à nouveau appeler des coopératives.
Mais celles-ci n'auront plus besoin d'avoir
aucune signification économique proprement dite,
elles tomberont plus hors de la vie économique.
Si ceux qui fabriquent un même produit
s'associent, ce sera très bien, mais ce sera une
bonne occasion si plus des intérêts spirituels
se déploient là, si les gens qui travaillent à
partir de directions de pensée communes
apprennent à se connaître, s'ils ont un certain
pendant moral. Celui qui pense réellement peut
voir à quelle vitesse on pourrait faire en sorte
que les unions d'une même branche soient
déchargées du souci de la fixation des prix, en
laissant simplement les associations des
branches non semblables fixer les prix. Ce
serait par là la meilleure façon de laisser se
créer un pont vers l'organisation spirituelle de
l'organisme social triarticulée - si, je dirais,
la morale s'introduisait/emménageait dans les
unions de marchandises identiques. Mais des
liaisons telles, qu'elles sont nées purement de
l'ordre économique capitaliste, comme les
syndicats, doivent avant tout disparaître le
plus rapidement possible.
21
L'autre jour, un humain qui a à faire avec la
vie de l'économie m'a demandé ce qui devait en
fait se passer maintenant, car il serait
vraiment très difficile de penser à son terme
quoi que ce soit pour oéuvrer n'importe comment
dans un sens avantageux dans la vie de
l'économie qui décline à une vitesse
vertigineuse. J'ai dit : "Oui, si l'on continue
à agir de la sorte avec les services de l'État
concernés, qui sont encore déterminants pour la
vie économique - et qui le sont d'autant plus
aujourd'hui -, si l'on continue à agir de la
sorte, on va très certainement vers la ruine. -
Car qu'est-ce qui serait nécessaire aujourd'hui
? Il faudrait que ceux qui, d'une manière ou
d'une autre, devraient s'extraire peu à peu de
la citoyenneté d'état pour devenir des porteurs
d'associations économiques, s'occupent moins de
la direction que l'on a pu constater par exemple
dans le Wurtemberg, où il y avait un ministère
socialiste. Oui, justement à l'époque où nous
étions particulièrement actifs, ces gens ont
parfois promis vouloir venir. Ils ne sont pas
venus. Pourquoi ? Oui, ils se laissaient
toujours excuser, parce qu'ils avaient des
réunions de cabinet. On ne pouvait que leur dire
: si vous vous réunissez, vous pouvez y faire ce
que vous voulez, vous n'aiderez pas la vie
sociale. - Les ministres et tous ceux qui
occupaient les postes inférieurs, à partir des
ministres, n'auraient pas eu leur place dans les
cabinets, mais partout dans les assemblées
populaires, afin de trouver les masses de cette
manière et de travailler entre elles ; ceux qui
avaient quelque chose à enseigner et à accomplir
auraient eu leur place chaque soir parmi les
ouvriers. On aurait ainsi pu gagner les gens, et
les syndicats auraient peu à peu disparu d'une
manière raisonnable. Et ils doivent disparaître,
car ce n'est que par la disparition des
syndicats, qui sont des associations purement
ouvrières, que l'association pourra avoir lieu,
et il est tout à fait indifférent que l'on
s'oriente aujourd'hui vers le syndicat ou vers
l'association des employés ou même vers
l'association capitaliste d'une branche
déterminée - ils appartiennent tous les uns aux
autres, ils vont dans des d'associations. Ce
dont il s'agit c'est que nous agissions avant
tout à la mise de côté de ce qui divise les
gens.
22
Vous voyez, c'est le plus grand dommage que nous
ayons aujourd'hui. Il est tout à fait impossible
aujourd'hui de transposer dans le reste du monde
ce qui est synthétiquement raisonnable, tout de
suite dans la vie de l'économie. Je vous ai dit
à propos du Jour qui vient qu'il se heurte à
chaque pas aux lois de l'État, qui ne lui
permettent pas de faire ce qu'il devrait faire.
Et voyez-vous, la maison d'édition philosophique
et anthroposophique, comment pouvait-elle agir
de manière synthétiquement raisonnable ? C'est
ainsi qu'elle a pu agir de manière bienfaisante,
en n'employant pas d'ouvriers inutiles, de
compositeurs inutiles et ainsi de suite, c'est
ainsi qu'elle a pu agir en faisant un pied de
nez à toute l'institution du reste de
l'organisation des libraires - pardonnez-moi si
je m'exprime de manière un peu triviale -, en
faisant un pied de nez à tous ces gens qui se
comportent comme un État, en ne se préoccupant
pas de cela, mais en se préoccupant uniquement
de l'association entre la production et la
consommation de livres. Tous ceux qui, avec une
grande force, exigeaient sans cesse que la
maison d'édition philosophique et
anthroposophique devienne différente, n'y ont
bien sûr pas pensé. Certes, nous sommes
aujourd'hui confrontés à quelque chose de tout à
fait différent de l'époque où l'on pouvait
travailler ainsi avec les Éditions
philosophiques et anthroposophiques. L'action
doit être plus large. Mais il n'est pas possible
de concevoir directement les Éditions
philosophiques et anthroposophiques, avec leur
production et leur prospérité, de la même
manière que ce qui débouche à nouveau sur
l'économie de marché ordinaire et stupide de la
fabrication et de la diffusion des livres ; si
l'on fonde une maison d'édition ordinaire, il ne
peut pas en être autrement. Parce que les choses
doivent d'abord devenir différentes, on ne peut
pas du tout faire entrer ce qui est poursuivi de
manière raisonnable dans l'usage économique
habituel d'aujourd'hui.
23
Qu'est-ce que tout cela nous apprend ? Qu'il est
nécessaire que nous formions avant tout des
associations visant à faire comprendre au monde,
dans la mesure du possible, que le travail
inutile doit être combattu, que le rapport entre
consommateurs et producteurs doit être établi de
manière rationnelle.
24
Dès l'instant où l'on a besoin de sortir
aujourd'hui d'un cercle fermé pour aller vers le
public, une grande difficulté surgit
immédiatement. Par exemple : Nous devions -
c'était une évidence -, nous devions fonder
notre journal "Dreigliederung des sozialen
Organismus". Oui, que pourrait être ce journal
s'il pouvait s'appuyer sur le fait qu'il agit
économiquement de la même manière que les livres
de la maison d'édition philosophique et
anthroposophique, c'est-à-dire qu'il n'y aurait
rien d'inutile à produire ! Pour cela, il faut
bien sûr le nombre d'abonnés correspondant,
juste le petit détail du nombre d'abonnés
correspondant. Mais en l'état actuel des choses,
nous tous qui travaillons pour le journal de la
triarticulation, avons fourni un travail
inutile, par exemple dans notre production
spirituelle. La diffusion que le journal a
aujourd'hui n'est pas suffisante pour ne pas
considérer d'une certaine manière ce travail
comme une perte sèche. Et je pourrais vous en
parler dans les domaines les plus divers.
25
De quoi avons-nous donc besoin en premier lieu ?
Et c'est là que j'en viens à une autre catégorie
de questions qui reviennent sans cesse : de quoi
avons-nous donc besoin en tout premier lieu ? -
Avant tout, nous avons besoin que le mouvement
pour la triarticulation de l'organisme social
devienne lui-même fort et vigoureux, et qu'il
parvienne avant tout à comprendre ce qui est
nécessaire. Voyez-vous, mes très chers présents,
c'est vraiment dû aux circonstances de l'époque
et à l'essence même de la chose, et ce n'est pas
un hasard, ce n'est pas une bizarrerie de ma
part ou de la part de quelques autres, que ce
mouvement en faveur de la triarticulation ait
émergé de la Société anthroposophique. S'il
s'était développé correctement, je pourrais
aussi dire que si la Société anthroposophique
avait été la chose correcte à partir de laquelle
le mouvement de triarticulation s'est développé,
alors il serait déjà devenu aujourd'hui autre
chose que ce qu'il est. Maintenant, ce qui n'a
pas été fait peut être rattrapé. Mais il faut
souligner que l'on doit d'abord reconnaître que
c'est précisément à partir des fondements
anthroposophiques que l'on aurait pu agir de la
manière correcte dans la triarticulation. Il
aurait été nécessaire, avant tout, que l'on
comprenne comment, pour des principes aussi
radicaux - qui sont pratiques dans le sens le
plus éminent, comme ceux décrits dans mes
"points essentiels" - l'engagement humain est
nécessaire, un engagement humain correct. C'est
ce que l'on aurait pu apprendre sur le terrain
du mouvement anthroposophique. Certes, les gens
vous en ont voulu si, par exemple, on n'a
administré tel ou tel cycle qu'à un certain
nombre de personnes préparées, mais c'était pour
de bonnes raisons. Et si l'on ne disait pas
continuellement, par une sotte vanité, qu'il
peut recevoir un cycle, qu'il ne peut pas
recevoir un cycle et ainsi de suite, si toutes
ces choses n'étaient pas confondues par une
sotte vanité, mais si elles étaient comprises
intérieurement, alors on arriverait déjà à ce
qui est correct. Mais alors, on aurait aussi vu
au bon moment, là où c'est nécessaire, tout ce
que l'encre d'imprimerie peut et ne peut pas
faire. Il serait bon que le journal des trois
organisations ait aujourd'hui, ma foi, ses 40
000 abonnés. Mais comment pourrait-il les
obtenir ? Il ne pourrait les obtenir que s'il
était aidé non pas par l'encre d'imprimerie,
mais par un engagement personnel, un véritable
engagement personnel pour la cause selon les
exigences de la situation. Mais c'est ce qui a
été le moins compris.
26
Vous voyez, je dois toucher là un point, mais
aujourd'hui ces points doivent être touchés
parce qu'ils sont des questions vitales de la
triarticulation ; j'ai par exemple tenu une
conférence devant les ouvriers des usines
Daimler à Stuttgart. Eh bien, mes très chers
présents, il s'agissait de parler devant un
groupe bien précis d'humains qui, d'une certaine
manière, avaient des pensées bien précises et un
langage bien précis dans leur réflexion sur les
rapports sociaux. Cette conférence était
destinée à ces ouvriers et à des ouvriers
similaires. Il aurait fallu que l'on voie cela,
que l'on comprenne cela et que l'on fasse en
sorte de parler aux humains à partir de leurs
conditions. Au lieu de cela, les humains
aspirent aujourd'hui à ce que quelque chose qui
ne doit être dit que devant certaines personnes
et d'une certaine manière - bien entendu pas
pour dire ceci à l'un et cela à l'autre, mais
pour être compris par les humains - soit imprimé
le plus rapidement possible, soit confié à
l'encre d'imprimerie. Et ensuite, cet imprimé
est remis à de tout autres personnes, qui se
mettent en colère parce qu'elles ne le
comprennent pas. C'est quelque chose que l'on
n'a pas pu apprendre du mouvement
anthroposophique, mais on a fait le contraire.
On aurait dû apprendre à reconnaître la
situation, à œuvrer à partir de l'humain. C'est
pourquoi il aurait s'agit - et il continuera à
s'agir si l'on veut aller de l'avant et non pas
revenir en arrière - qu'il se trouve le plus
grand nombre possible d'humains pour accepter le
fait que le temps est révolu où l'on défend en
général son point de vue tel qu'on se l'est
forgé en fonction de sa propre conscience de
classe, de son propre statut, de sa propre
conscience d'universitaire ou de professeur de
lycée ou de n'importe quoi d'autre, que l'on
défende ce point de vue, quel que soit le public
devant lequel on parle. N'est-ce pas, on défend
cette opinion, que l'on soit appelé dans une
assemblée de prolétaires avec son exposé élaboré
page par page et que l'on pose maintenant
l'exposé sur un pupitre aussi haut que possible
et qu'on le lise ou le récite page par page,
selon qu'on le sait par cœur, ou que l'on soit
appelé dans une assemblée de pasteurs
protestants et qu'on y tienne le même discours.
C'est ainsi que l'on détruit notre vie sociale.
Cela ne nous permet pas d'avancer. Nous ne
voulons pas apprendre la langue des humains à
qui nous parlons. Or, il s'agit tout de suite
d'apprendre la langue des gens à qui nous
parlons. Et cela aurait pu être appris dans la
Société anthroposophique, où cela a toujours été
cultivé, où il s'agissait vraiment d'atteindre
précisément ce qui pouvait être atteint à ce
moment-là.
27
Parfois, c'était grotesque, de sorte qu'on ne
pouvait pas aller plus loin dans ce qui avait
été accompli. Il m'est arrivé par exemple - je
dis ce qui suit pour illustrer mon propos. J'ai
été appelé pour donner une conférence
anthroposophique dans une association spirite
berlinoise. Bien sûr, je n'ai pas parlé de
spiritisme aux gens, mais d'anthroposophie. Ils
l'ont écouté. Ils l'ont naturellement écouté à
leur manière. Je n'ai pas parlé aux gens comme
je l'aurais fait à des naturalistes, parce
qu'ils ne m'auraient guère compris, moi, les
spirites qui avaient de grands verres de bière
devant eux. Que s'est-il passé ensuite ? La
conférence a tellement plu aux gens - je vais
vous raconter un fait - qu'ils m'ont ensuite élu
président. Quelques théosophes m'ont accompagné
et ils ont pris peur, car je ne pouvais pas
devenir président de l'association des spirites.
Que va-t-il se passer maintenant ? m'ont-ils
demandé. Je n'irai plus, ai-je répondu. La
présidence s'est donc arrêtée d'elle-même. Mais
on pouvait aussi parler à ces gens, et ils en
ont tiré quelque chose, même si ce n'était pas
grand-chose au début.
28
Il s'agit donc d'amener le réel à partir des
situations, si nous voulons aujourd'hui gagner
les gens aux choses économiques, à la
coopération économique. Et nous n'avancerons pas
si de telles choses ne peuvent pas être
réalisées. Il faut se pencher sur des questions
comme celles qui ont été soulevées hier lors
d'une petite assemblée, où un monsieur très
impliqué dans la vie économique a dit :
29
Oui, la triarticulation est vraiment la seule
solution pour sortir des calamités, mais elle
doit être comprise. - Pour la faire comprendre,
nous avons avant tout besoin de la technique de
l'agitation personnelle.
30
Nous pouvons et devons naturellement disposer de
journaux tels que "Triarticulation de
l'organisme social", qui doit être transformée
le plus rapidement possible en quotidien.
31
Nous devons l'avoir, mais il ne signifie rien
d'autre qu'une quantité de travail gaspillé, à
moins qu'il n'y ait derrière lui une action
personnelle énergique - mais une action
personnelle consciente qui ose vraiment dire que
l'on veut autre chose à l'avenir que le soldat
de police et le médecin estampillé par l'État,
afin de ne pas être volé ou malade. On peut
faire en sorte de ne pas être volé ou malade
autrement que de cette manière. Il s'agit donc
avant tout, dans le cas d'une dissolution des
syndicats, de mettre en place quelque chose pour
réunir les chefs d'entreprise et les
travailleurs manuels, car, n'est-ce pas, les
travailleurs manuels sont d'un côté dans leurs
syndicats et de l'autre côté, les chefs
d'entreprise sont dans leurs associations, et
ils parlent une langue différente, ils ne se
comprennent pas. On n'imagine pas à quel point
la langue est différente.
32
Je peux vous assurer que celui qui n'étudie pas
avec une volonté sincère le langage du
prolétaire ne fait que susciter des préjugés à
son encontre lorsqu'il parle aujourd'hui en tant
que bourgeois devant des prolétaires, même avec
des expressions radicales. Au contraire, il
aggrave la situation s'il n'a pas la volonté
sincère de s'intéresser réellement à l'état
d'âme, à ce qui se trouve justement dans l'âme
de la population prolétarienne actuelle. Ce ne
sont pas les discours radicaux qui font la
différence, mais le fait d'être au cœur de la
question.
33
Et cela m'amène à un autre type de questions. On
me demande par exemple :
34
Qui donc entre en ligne de compte lorsque l'on
veut propager la triarticulation de l'organisme
social ? Les propriétaires ne peuvent pas entrer
en ligne de compte, car ils n'ont pas d'autres
aspirations que de conserver leurs biens sans
être dérangés.
35
Ils ne pensent pas non plus à adopter d'autres
pensées que celles qui leur ont permis
d'acquérir leurs biens. De plus, ils ignorent
tous les événements importants du présent, ils
n'en savent rien. Ils savent tout au plus que
les Polonais ont à nouveau le dessus ;
auparavant, ils faisaient leurs plans quand les
Russes avaient le dessus, et ainsi de suite. Les
chers bourgeois d'Europe occidentale et centrale
ne remarquent pas non plus que ce qui se lève à
l'Est n'est pas vaincu par une quelconque
victoire de la Pologne. Et si ce qui vit à l'Est
ne peut pas être combattu à partir des
impulsions qui se trouvent dans la direction de
la triarticulation, cela passe à nouveau dans
une autre tête ; même si cela est vaincu et tué
sous une forme, cela se lève à nouveau sous une
autre forme nouvelle. La question est donc posée
à juste titre dans un certain sens ; il est vrai
que les possédants n'entrent guère en ligne de
compte et que le prolétariat, les prolétaires,
comme on l'a vu, ne veulent tout d'abord rien
savoir. Mais, mes très chers présents, nous
n'avons pas besoin de soulever cette question,
il nous suffit d'essayer de faire ce qui est
correct dans la direction que je viens
d'indiquer et de connaître réellement ce qui
existe, de ne pas passer à côté du présent en
somnolant. Que savent en général les bourgeois
de ce qui se passe dans les syndicats ? Ils n'en
savent rien du tout.
36
Oui, le phénomène le plus courant aujourd'hui
est celui-ci :
37
en tant que bourgeois, on passe dans la rue à
côté d'un ouvrier, et en fait, on passe à côté
de lui de telle sorte qu'on n'a aucune idée du
rapport que l'on a avec lui. Il s'agit d'avoir
fait notre devoir dans le sens du progrès, comme
je viens de l'indiquer - alors on trouve déjà
l'essentiel. Et il s'agit justement
qu'aujourd'hui, où nous pouvons déjà développer
les aspirations concrètes, nous donnions vie au
principe associatif tel que je l'ai caractérisé
avant-hier, là où nous le pouvons seulement, et
que là où nous le pouvons déjà aujourd'hui, nous
fassions tout pour dissoudre la vie syndicale et
créer des unions associatives entre les
dirigeants des entreprises et les travailleurs,
les salariés. Si nous pouvons travailler à la
dissolution de la vie syndicale, nous pouvons
faire beaucoup d'autres choses. Nous pouvons
avant tout renforcer de notre côté ce qu'est la
Fédération pour la triarticulation de
l'organisme social. Par "nous", j'entends bien
sûr tous ceux qui sont assis ici, sans
distinction, et pas seulement les membres de la
Société anthroposophique - parmi eux, il y en a
qui disent encore aujourd'hui que la vie
politique doit être éloignée du véritable
anthroposophe, qu'il ne peut s'occuper de la vie
politique que si sa profession le rend
nécessaire. - Cela arrive aussi, de tels
égoïstes existent, et ils se nomment malgré tout
anthroposophes, ils croient justement développer
une vie particulièrement ésotérique en se
rassemblant de manière sectaire avec un petit
nombre de personnes et en satisfaisant leur
désir d'âme par l'imprégnation de toutes sortes
de mystiques. (Applaudissements) Mes très chers
présents, ce n'est rien d'autre qu'un manque
d'amour organisé en secte ; c'est un discours en
bloc sur l'amour de l'humain, alors que cela est
tout de suite issu de l'amour de l'humain,
c'est-à-dire du principe le plus intime de
l'activité anthroposophique. Ce qui doit
s'exprimer dans le Bund für Dreigliederung,
c'est ce dont il s'agit, et comprendre ces
choses aujourd'hui est infiniment important et
plus important que d'élucubrer toutes les
questions de détail. Car, mes très chers
présents, de telles questions, qui seront des
questions concrètes, se poseront après-demain
d'une manière tout à fait différente de celle
dont nous pouvons rêver, lorsque nous aurons
aidé demain une institution quelconque à se
mettre en place et à contribuer réellement à
l'émancipation de la vie de l'économie par
rapport à la vie de l'État ; c'est alors
seulement que les tâches apparaîtront.
38
Nous n'avons pas du tout besoin de poser les
questions à partir des conceptions actuelles,
par exemple comment les personnes de
l'organisation spirituelle vont s'occuper du
transfert du capital. Qu'il se soit passé
quelque chose lors de la naissance de la
triarticulation, qu'il se soit passé quelque
chose d'énergique, et vous verrez quelle sera
l'importance d'une telle chose, comme la
question que l'on peut poser aujourd'hui.
Aujourd'hui, bien sûr, si vous considérez
l'organisme spirituel, c'est-à-dire la somme des
établissements scolaires inférieurs et
supérieurs, et que vous posez des questions sur
des points particuliers, vous posez des
questions sur une institution corrompue par
l'État. Vous devez attendre que l'émancipation
de la vie spirituelle soit là pour savoir
quelles questions pourront être posées. Les
choses seront alors très différentes de ce
qu'elles sont aujourd'hui. Il en va de même dans
la vie de l'économie. Les questions qu'il est
nécessaire de poser ne se posent qu'à ce
moment-là. C'est pourquoi il n'est pas très
fructueux de parler aujourd'hui, d'une manière
ou d'une autre, d'associations et ainsi de
suite, et il n'en résulte pas grand-chose si
l'on veut se faire une idée de la manière dont
une association doit réellement s'articuler avec
une autre. Laissez seulement se développer les
associations économiques au sein desquelles on
doit travailler sans l'aide de l'État, je veux
dire aussi sans l'aide de l'État aussi dans le
spirituel, car c'est alors que se poseront les
bonnes questions, car on doit alors travailler
seul, on doit alors penser de manière économique
pour que les choses puissent fonctionner. Et
cela sera de la plus grande signification pour
le progrès économique.
39
Pensez seulement à ce qui serait arrivé si ces
choses avaient été comprises à un moment
important de la vie économique moderne ; à
l'époque où les transports se sont développés,
où les chemins de fer se sont développés de plus
en plus, les humains modernes se sont déclarés
économiquement impuissants et ont remis les
chemins de fer à l'État. Si les chemins de fer
avaient été gérés par le corps économique, ils
seraient devenus autre chose que ce qu'ils sont
devenus sous les intérêts de l'État, dans la
mesure où ils ont été en grande partie soumis à
ses intérêts fiscaux. Les choses les plus
importantes pour la vie économique ont été
négligées ; il ne faut pas continuer à les
négliger ; les questions concrètes se poseront
alors. Les humains ont oublié de penser en
termes économiques, parce qu'ils ont cru que si
quelque chose manquait quelque part dans la vie
de l'économie, il suffisait d'élire les députés
correspondants, que les députés le
présenteraient ensuite au Parlement et que les
ministres feraient une loi - on peut toujours
faire des lois, il ne s'agit jamais de cela ;
mais il s'agit d'humains. Mais ils se plaindront
si l'État ne les prend pas en charge - en
apparence naturellement, bien sûr.
40
C'est de tels - j'aimerais dire, regards
rétrospectifs sur le progrès que provient t tout
ce qui vit dans la question suivante :
41
Si la vie de l'esprit devient libre, l'Église
catholique n'occupera-t-elle pas une position
particulièrement favorable ? N'est-il pas
préférable de la dompter par l'État ?
42
Jusqu'à présent, les plus grands dommages sont
venus de l'autre côté, de la faveur accordée par
l'État à l'Église catholique. Bref, ces choses
se présentent tout à fait différemment si l'on
se trouve vraiment à l'intérieur de ce qui est
mis en place par l'organisme social triarticulé,
vers lequel nous devons d'abord travailler, afin
de ne pas faire le troisième pas avant le
premier.
43
Il y a aussi des questions qui surgissent, qui
sont bien sûr très intéressantes, parce qu'elles
sont évidentes, mais, mes très chers présents,
elles sont différentes de ce que l'on pense par
rapport à l'impulsion de la triarticulation.
Quelqu'un demande par exemple comment, dans un
organisme social triarticulé, l'anthroposophie
parviendrait à réunir l'argent pour le
Goetheanum, parce qu'il pense qu'il n'y aurait
pas de capitaux à disposition. Eh bien, mes très
chers présents, je suis tout à fait rassuré à ce
sujet, car dès l'instant où nous aurons une vie
de l'esprit libre, il en ira tout autrement pour
l'anthroposophie, simplement en raison de
l'essence de cette libre vie de l'esprit, et
l'on pourra alors renoncer à ce principe de
mendicité dont nous sommes malheureusement
tributaires aujourd'hui et auquel nous devons
faire appel avec la plus grande fermeté. Mais
dans le cadre d'une vie de l'esprit vraiment
libre, c'est-à-dire saine, je ne serais pas du
tout inquiet de la construction d'un Goetheanum.
44
De même, je n'ai jamais été préoccupé par une
question qui revient sans cesse, c'est celle-ci
:
45
Si l'organisme social triarticulé était là, y
aurait-il dans l'organisation spirituelle aussi
des humains qui décideraient de la bonne manière
: voilà un artiste génial, ses tableaux doivent
être diffusés et vendus ?
46
Si l'organisme social triarticulé était là - je
ne peux que dire qu'on créer d'abord quelque
chose qui le mette sur pied. Mais les gens se
pensent : s'il est là - il y a tant d'artistes
qui, selon eux, sont si terriblement talentueux,
si terriblement doués, si terriblement géniaux
-, n'y aura-t-il pas un grand danger que le
nombre de génies méconnus augmente de plus en
plus ? Comme je l'ai dit, cette question ne m'a
jamais préoccupé, car la libre vie de l'esprit
sera la meilleure base pour la mise en valeur de
ces talents. Et surtout, vous devez seulement
penser que dans l'organisme social triarticulé,
aucun travail inutile n'est fourni. En effet,
les humains ne réfléchissent même pas au temps
libre que nous obtiendrons s'il n'y a plus de
travail inutile ; en comparaison, le temps
abondamment inoccupé de nos rentiers et de nos
non-travailleurs est une petite chose ;
seulement, chez eux, il s'étend à toute la vie.
Mais pour ce qui, au fond, ne peut de toute
façon pas prospérer s'il est payé, on trouverait
justement dans l'organisme social triarticulé
suffisamment de temps pour le développer. Vous
pouvez prendre ce que je dis maintenant comme
une abstraction, mais je ne peux que dire qu'il
faut d'abord essayer d'aider l'organisme social
triarticulé à se mettre sur pied et que l'on
verra alors que l'art pourra s'y développer de
manière tout à fait appropriée, selon les
capacités des humains.
47
J'ai dû, mes très chers présents, répartir les
questions par catégories, car il n'est
finalement pas possible de répondre à toutes les
questions en détail. Certaines choses
n'intéressent vraiment les gens que parce qu'ils
ne peuvent pas s'imaginer que certaines choses
se présentent tout autrement, par exemple dans
une vie de l'esprit libre. C'est ainsi que l'on
se demande si l'on doit laisser la vie
cinématographique, avec toutes ses
manifestations immorales, se développer
librement dans l'organisme social triarticulé,
ou si l'État ne doit pas intervenir pour que les
gens ne voient pas des films aussi immoraux.
Celui qui pose cette question ne connaît pas une
certaine loi sociale profonde. Chaque fois que
vous pensez pouvoir combattre quelque chose, par
exemple l'immoralité des cinémas, par le pouvoir
de l'État, vous ne tenez pas compte du fait
qu'en abolissant ainsi les films immoraux - si
tant est que les gens aient l'instinct de
regarder de tels films - vous détournez ces
instincts vers un autre domaine, peut-être plus
néfaste. Et l'appel à une législation contre
l'art immoral - même s'il s'agit de pièces de
cinéma - n'exprime rien d'autre que
l'impuissance de la vie de l'esprit à se rendre
maître de ces choses. Dans la vie de l'esprit
libre, la vie spirituelle aura un tel pouvoir
que les humains n'iront effectivement pas au
cinéma par conviction. Il va de soi que l'on
n'aura alors pas besoin d'interdire par l'État
les films immoraux, parce que les gens les
trouveront trop stupides. Mais avec ce que nous
diffusons aujourd'hui dans le monde en tant que
science, nous ne soignons évidemment pas ces
instincts qui fuient les cinémas immoraux.
48
Vous trouveriez bien des réponses à vos
questions si vous vous penchiez plus précisément
sur la littérature de la triarticulation de
l'organisme social. J'ai essayé d'en extraire au
moins les questions les plus importantes. Je
n'en mentionnerai plus qu'une seule, la
vingt-huitième :
49
s'il ne serait pas possible de contribuer à la
popularisation de l'anthroposophie et de la
triarticulation de l'organisme social en
n'utilisant pas des expressions qui ne sont pas
comprises dans les cercles les plus larges.
50
Je ne peux rien dire d'autre : on le fait autant
qu'on le peut, et on verra qu'on le peut à un
haut degré. Mais je crois que vous devez plutôt
prendre ce qui se trouve aujourd'hui dans la
tendance générale d'une telle discussion, et
moins les détails ; et cette tendance va dans le
sens d'attirer l'attention sur le fait que cette
impulsion de triarticulation est justement une
impulsion tout à fait pratique. C'est pourquoi
nous ne devons pas bavarder et discuter de ce
que sera tel ou tel aspect de l'organisme social
triarticulé, mais nous devons avant tout
comprendre cette triarticulation de l'organisme
social et répandre réellement la compréhension,
la faire pénétrer dans tout, car nous avons
besoin de personnes qui la comprennent. Et
ensuite, quand nous aurons ces personnes, nous
n'aurons plus qu'à les appeler pour les détails.
Mais nous devons d'abord les avoir. Nous devons
d'abord gagner une diffusion saine - mais le
plus vite possible, sinon il sera trop tard.
51
Eh bien, c'est ce que je dois dire depuis
longtemps, car il y a plus d'un an, j'ai essayé
de rédiger un appel "Au peuple allemand et au
monde de la culture". Il a certainement été
compris, comme en témoigne le nombre vraiment
important de signatures. Mais ceux qui
travaillent à sa réalisation restent peu
nombreux. L'"Appel" aurait dû être plus connu,
et les "points essentiels" auraient dû être
connus d'une tout autre manière, et précisément
par l'action d'humain à humain. On ne fait pas
un mouvement, comme nous devrions l'avoir
aujourd'hui, en envoyant simplement des écrits,
en envoyant simplement des prospectus, des
principes ; on le fait d'une tout autre manière.
L'alliance pour la triarticulation de
l'organisme social doit prendre vie en elle ;
elle doit avant tout être un contexte d'humains.
Il est tout à fait indifférent que nous
envoyions ceci ou cela, s'il s'agit simplement
d'envoyer. Il faut avant tout veiller à ce
qu'aucun principe bureaucratique ou autre ne
s'immisce au sein de la Fédération pour la
triarticulation. Il est nécessaire de diffuser
notre littérature et nos journaux, mais il faut
en même temps travailler de manière humaine. Il
faut susciter la compréhension pour que nous
arrivions dès que possible à transformer le
journal "Dreigliederung des sozialen Organismus"
en un quotidien. Mais ce qui est avant tout
nécessaire, c'est que l'on reconnaisse que nos
institutions doivent prospérer.
52
Mes très chers présents, si nous continuons à
nous enfoncer dans les difficultés dans
lesquelles nous nous trouvons aujourd'hui, si
nous ne savons pas comment poursuivre l'école
Waldorf, comment fonder de telles écoles et
comment mener à bien ce Goetheanum, si l'on ne
fait pas preuve de ce que les gens pourraient
vraiment apporter en termes de compréhension de
ces choses de tous côtés, alors bien sûr, cela
ne pourra pas continuer. Nous avons besoin de
compréhension, mais pas d'une compréhension qui
ne voit que l'idéalisme, qui admire les idées et
met les mains dans les poches, parce que les
idées sont trop grandes, trop spirituelles, pour
que l'on veuille laisser le sale argent sale
s'en emparer. L'argent, on le garde dans sa
poche, et les idées, on les admire, mais les
idées, elles sont trop pures, on ne les souille
pas en donnant du sale argent pour elles. Je
parle de ce que j'ai dit au sens figuré, mais il
s'agit ici d'apprendre à penser de manière
pratique et à passer à l'action.
53
J'ai dit, lors de la fondation de l'école
Waldorf :
54
L'école Waldorf est belle, mais le fait que nous
ayons fondé l'école Waldorf n'est pas encore
suffisant dans ce domaine. Nous avons tout au
plus fait un tout premier pas, et même seulement
le début d'un premier pas. Nous n'aurons
vraiment fondé l'école Waldorf que lorsque nous
aurons posé les fondations de dix nouvelles
écoles Waldorf au cours du prochain trimestre.
Ce n'est qu'alors que l'école Waldorf aura un
sens. - Par rapport à la situation sociale
actuelle de l'Europe, il n'y a aucun sens à
fonder une seule école Waldorf avec quatre ou
cinq cents enfants, ou même mille ma foi. Cela
n'a de sens que si la fondation d'écoles Waldorf
est suivie, que si cela est suivi partout - cela
n'a de sens que si cela naît d'un bon esprit
pratique. Si ceux qui s'enthousiasment pour les
idées de l'école Waldorf ne comprennent même pas
que cela implique de faire de la propagande
contre la dépendance de l'école vis-à-vis de
l'État, de s'engager de toutes leurs forces pour
que l'État se détache de cette école, s'ils
n'ont pas le courage d'aspirer au détachement de
l'école vis-à-vis de l'État, alors tout le
mouvement des écoles Waldorf ne sert à rien/est
pour le chat, car il n'a de sens que s'il se
développe dans une vie de l'esprit libre.
55
En plus de tout cela, nous avons besoin de ce
que j'appellerais un effort international pour
tout système scolaire, mais un effort
international qui ne se contente pas de
parcourir le monde et de diffuser partout des
principes sur la manière dont les écoles doivent
être créées - cela se fera déjà si, avant toute
chose, les fonds pour de telles écoles sont
réunis. Ce dont nous avons besoin, c'est d'une
association (Verein) mondiale des écoles dans
tous les pays de la civilisation, afin que la
plus grande somme de moyens soit réunie le plus
rapidement possible. Il sera alors possible de
créer, sur la base de ces moyens, ce qui est le
début d'une vie libre de l'esprit. C'est
pourquoi, vous qui allez quelque part dans le
monde, essayez d'agir pour que l'on n'agisse pas
seulement par toutes sortes d'aspirations
idéalistes, mais que l'on agisse par une telle
compréhension de la liberté de la vie de
l'esprit, pour que l'on trouve vraiment de
l'argent à grande échelle pour la création
d'écoles et d'universités libres dans le monde.
Il faut que l'engrais de l'ancienne culture
donne naissance à ce qui sera la fleur
spirituelle de l'avenir. De même que dans les
champs, de l'engrais, pousse ce que les humains
doivent ensuite consommer, de même il faut
rassembler ce qui est mûr pour devenir de
l'engrais à partir de l'ancienne culture, afin
que de cet engrais puissent un jour germer les
fruits de l'esprit, les fruits de l'État et les
fruits de l'économie de l'avenir.
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