Collection:
GA337b - Œuvres
complètes de Rudolf Steiner - IDÉES
SOCIALES, RÉALITÉ SOCIALE, PRATIQUE
SOCIALE
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SEPTIÈME SOIRÉE DE DISCUSSION -
Dornach, 6 septembre 1920 -
MALADIE SOCIALE ET SOCIALISME.
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SIEBENTER
DISKUSSIONSABEND -
Dornach, 6. September 1920 -
SOZIALE ERKRANKUNG UND
SOZIALISMUS.
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Les
références Rudolf Steiner Œuvres 06
complètes ga 337b 110-123 1999
06/09/1920 |
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Traducteur:
FG v.04 - 2022 |
Editeur: SITE |
Un article diffamatoire dans « Le
phare ». Le mensonge de la
triarticulation volée. Comment la
catastrophe de la guerre mondiale est
en rapport avec la nostalgie latente
des humains après le pouvoir. La
montée de la propension à la violence
et la brutalité dans la vie publique.
Le chemin vers une guérison sociale.
La triple différenciation de
l'humanité sur la terre. La différence
entre observation anthroposophique et
purement anthropologique. Les tâches
particulières des petits peuples par
rapport aux grands peuples. La tâche
cosmopolite du peuple suisse. Le
parler d'une mission nationale doit
cesser. Des points de vue humains
d’ensemble sont nécessaires.
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Ein verleumderischer Artikel im
«Leuchtturm». Die Lüge von der
gestohlenen Dreigliederung. Wie die
Weltkriegskatastrophe mit der latenten
Sehnsucht der Menschen nach Gewalt
zusammenhängt. Das Zunehmen der
Gewaltbereitschaft und der Brutalität
in der Öffentlichkeit. Der Weg zu
einer sozialen Gesundung. Die
dreifache Differenzierung der
Menschheit über die Erde. Der
Unterschied zwischen
anthroposophischer und rein
anthropologischer Betrachtung. Die
besonderen Aufgaben kleiner Völker im
Vergleich zu den großen Völkern. Die
kosmopolitische Aufgabe des Schweizer
Volkes. Das Reden von einer nationalen
Mission muß aufhören. Nötig sind
gesamtmenschliche Gesichtspunkte.
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Paul Baumann introduit la
soirée de discussion par un exposé
de "Soziale Erkrankung und
Sozialismus" (Maladie sociale et
socialisme). À la suite de cette
conférence, Rudolf Steiner
explique :
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01
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Paul
Baumann leitet den
Diskussionsabend durch einen
Vortrag von «Soziale Erkrankung
und Sozialismus» ein. Im Anschluß
an diesen Vortrag führt Rudolf
Steiner aus:
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Rudolf Steiner : Ce n'est
qu'un tableau d'ambiance qui
devrait être créé, mais aussi en
même temps quelque chose qui vous
montre jusqu'où va déjà l'impudeur
en ce qui concerne la lutte contre
tout ce qui émane de moi, et
comment cette impudeur se
transforme déjà en feuilles
baveuses telles que les Lorcher
Nachrichten. C'est la feuille qui
paraît à Lorch, dans le
Wurtemberg, "Der Leuchtturm (le
phare)", dans laquelle est paru un
article intitulé :
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02
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Rudolf
Steiner: Es ist nur ein
Stimmungsbild, das geschaffen
werden soll, aber auch zugleich
etwas, woraus Sie sehen, wie weit
bereits die Schamlosigkeit geht in
bezug auf die Bekämpfung alles
desjenigen, was von mir ausgeht,
und wie diese Schamlosigkeit
bereits in solche
Schmierageblätter wie die Lorcher
Nachrichten übergeht. Es ist das
in Lorch, in Württemberg,
erscheinende Blatt, «Der
Leuchtturm», in dem ein Artikel
erschienen ist, der heißt:
|
La triarticulation
volée". Si une telle feuille ne se
dévoilait dans son impudeur que
par un tel article, elle se
caractériserait par là même comme
une feuille honteuse. Je mentionne
cela afin que certaines choses qui
ont été dites à plusieurs
reprises, notamment en relation
avec nos adeptes, trouvent leur
éclairage, car nombre de nos
anthroposophes sont abonnés à ce
"phare" qui, entre autres, "mène
le combat contre le Dr Steiner et
la théosophie". Lors d'une
conférence à Stuttgart, j'ai dû
décrire publiquement l'éditeur de
ce journal, qui s'appelle en
réalité Rohm, comme un "cochon",
dans une sorte de comparaison.
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03
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«Die
gestohlene Dreigliederung». Würde
ein solches Blatt durch nichts
anderes als durch einen solchen
Artikel sich in seiner
Schamlosigkeit enthüllen, so würde
es sich gerade dadurch als ein
schamloses Schmierblatt
charakterisieren. Ich erwähne das,
damit einiges von dem, was öfters
gesagt worden ist, auch gerade in
Anknüpfung an unsere
Anhängerschaft, seine Beleuchtung
findet, denn dieser «Leuchtturm»,
der neben anderem «den Kampf gegen
Dr. Steiner und die Theosophie
führt», ist von zahlreichen
unserer Anthroposophen abonniert.
Den Herausgeber dieses Blattes,
der in Wirklichkeit Rohm heißt,
habe ich öffentlich in einem
Vortrag in Stuttgart in einer Art
Vergleich als ein «Schwein»
bezeichnen müssen.
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J'aimerais souligner cela
expressément ici, mais il n'y a
pas d'autres moyens à disposition
aujourd'hui que ceux de ce genre
pour lutter contre ce qui est
aujourd'hui inventé pour les pires
raisons mensongères.
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04
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Ich
möchte das hier ausdrücklich
hervorheben, aber es stehen einem
heute gegen das, was aus den
übelsten Lügegründen heraus heute
zusammengelogen wird, eben keine
anderen Mittel zur Verfügung als
Mittel dieser Art.
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Et ce Rohm écrit dans le
"Leuchtturm" du 1er juin 1920
sous le titre "Die gestohlen
Dreigliederung" (la
triarticulation volée) :
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05
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Und
dieser Rohm schreibt im
«Leuchtturm» vom 1. Juni 1920
unter dem Stichwort «Die
gestohlene Dreigliederung»:
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avec une petite brochure
(Le livret a pour titre : "3:5,
5:8 = 21:34. Le secret pour
pouvoir effacer les charges de la
faute dans un avenir prévisible")
destinée au public et publiée à
compte d'auteur. La femme a
quelque chose à dire. Le petit
livre traite idéalement de la
divine proportion du nombre d'or
et en déduit une triarticulation
morphologique dont l'effet
pratique serait la possibilité
d'effacer les dettes de guerre du
peuple allemand dans un avenir
prévisible. Les quelques feuillets
de cet ouvrage contiennent une
quantité surprenante d'idées ; on
a l'impression que cette femme a
sorti les meilleurs morceaux de
son savoir et les a présentés sous
forme d'extraits pour être
entendue, pour apporter la preuve
qu'elle a le droit d'être
entendue.
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06
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mit
einer kleinen Broschüre (Das
Büchlein hat den Titel: «3:5, 5:8
= 21:34. Das Geheimnis, die
Schuldenlasten in absehbarer Zeit
tilgen zu können») an die
Öffentlichkeit, die in ihrem
Selbstverlag erschienen ist. Die
Frau hat etwas zu sagen. Das
Büchlein behandelt ideell die
göttliche Proportion des Goldenen
Schnittes und leitet aus demselben
eine morphologische
Dreigliederung ab, deren
praktische Auswirkung die
Möglichkeit der Tilgung der
Kriegsschulden des deutschen
Volkes in absehbarer Zeit sein
soll. Auf den wenigen Blättern
dieser Schrift ist eine
überraschende Fülle von Gedanken
untergebracht; man hat den
Eindruck: die Frau hat die besten
Stükke ihres Wissens hervorgeholt
und in Extraktform dargeboten, um
gehört zu werden, um den Beweis zu
liefern, daß sie das Recht hat,
gehört zu werden.
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Le petit livre que j'ai
reçu il y a huit jours par
l'intermédiaire de M. Uehli
donne l'impression d'une bêtise
absolue - une bêtise absolue ! Et
si la "triarticulation" peut être
volée en volant le chiffre
"trois", la triarticulation peut
naturellement être volée de
nombreuses fois. Une sorte de
triarticulation se trouve
toutefois aussi dans ce petit
livre, et elle s'appelle : État,
royaume culturel, Église. C'est
ainsi que s'appelle la
triarticulation, et l'affaire du
nombre d'or revient à dire - vous
savez que le nombre d'or consiste
en ce que le tout se rapporte au
grand comme le grand se rapporte
au petit - que l'État, en tant que
tout, doit se rapporter au grand,
au royaume culturel, comme le
royaume culturel se rapporte à
l'Église. Nous avons donc à
nouveau l'État unitaire dans cette
"triarticulation" tout à fait
stupide.
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07
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Das
Schriftchen, das ich vor acht
Tagen durch Herrn Uehli überreicht
bekommen habe, macht durchaus den
Eindruck eines absoluten Blödsinns
— eines absoluten Blödsinns! Und
wenn «Dreigliederung» dadurch
gestohlen werden kann, daß man die
Zahl «Drei» stiehlt, so kann
Dreigliederung natürlich vielfach
gestohlen werden. Eine Art von
Dreigliederung ist allerdings auch
in jenem Büchelchen, und sie
heißt: Staat, Kulturreich, Kirche.
So heißt dort die Dreigliederung,
und die Sache mit dem Goldenen
Schnitt läuft darauf hinaus — Sie
wissen, der Goldene Schnitt
besteht darin, daß sich das Ganze
zum Großen verhält wie das Große
zum Kleinen —, daß also der Staat
als das Ganze zum Großen, zum
Kulturreich, sich so zu verhalten
hat wie das Kulturreich zur
Kirche. Wir haben also wiederum
den Einheitsstaat drinnen in
dieser ganz blödsinnigen
«Dreigliederung».
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Tableau 5
L'article du Phare
poursuit :
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08
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Tafel
5
Weiter
heißt es in dem
Leuchtturm-Artikel:
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Voici ce que nous
apprenons : Il existe un Ordre
international pour l'éthique et de
culture, fondé par Alfred Knapp,
un fils de pasteur allemand, et
présidé aujourd'hui par le
professeur August Forel.
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09
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Wir
erfahren folgendes: Es besteht ein
internationaler Orden für Ethik
und Kultur, den Alfred Knapp, ein
deutscher Pfarrerssohn gründete
und dessen Vorsitz heute Professor
August Forel führt.
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- Ce Knapp-là, un
individu qui appartient à peu près
aux pires nuances de parti de
l'époque, qui se trouve, je crois,
à Zurich. Et plus loin :
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10
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— jener
Knapp, ein Individuum, das so
ziemlich den übelsten
Parteischattierungen der Gegenwart
angehört, der sich, wie ich
glaube, in Zürich aufhält. Und
weiter:
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Madame Metzdorff-Teschner
a travaillé au foyer munichois de
cet ordre à la révélation de la
"triarticulation morphologique"
selon la loi du nombre d'or. Avec
les résultats de ses recherches,
elle s'est adressée à différentes
instances qui lui semblaient aptes
à exploiter sa découverte au
profit du peuple allemand ; entre
autres au service de presse du
ministère de la guerre à Munich, à
l'auteur des "Princes sans
couronne", la Freybund Nienkamp,
et à - une "société
philanthropique" dont le siège
principal se trouve à Stuttgart et
qui s'est avérée être - la société
Steiner. Cette fameuse "société
philanthropique" reçut le
manuscrit de
Mme Metzdorff-Teschner en
prêt pour huit jours ; elle le
demanda ensuite pour au moins
quinze jours, "car le chef de la
société n'était pas toujours
présent" ; "la demande de nommer
ce chef fut refusée en demandant
instamment la confiance" ; au lieu
des quinze jours accordés, le
manuscrit fut gardé quatre
semaines. Et peu après, le chef
tenu secret de la "société
philanthropique" en question, à
savoir le Dr Rudolf Steiner de la
"société anthroposophique", se
présenta devant le public avec une
idée toute neuve, la
triarticulation de l'organisme
social.
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11
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Frau
Metzdorff-Teschner arbeitete im
Münchner Heim dieses Ordens an der
Enthüllung der «morphologischen
Dreigliederung» nach dem Gesetz
des Goldenen Schnitts. Mit den
Resultaten ihres Forschens trat
sie an verschiedene Stellen
heran, die ihr geeignet schienen,
ihre Entdeckung zum Nutzen des
deutschen Volkes zu verwerten;
unter anderem an das Presseamt
des Kriegsministeriums in München,
an den Verfasser der «Fürsten ohne
Krone», den Freybund Nienkamp, und
an — eine «philanthropische
Gesellschaft», deren Hauptsitz in
Stuttgart ist und die sich als die
— Steiner-Gesellschaft entpuppte.
Diese famose «philanthropische
Gesellschaft» erhielt das
Manuskript der Frau
Metzdorff-Teschner leihweise auf
acht Tage; erbat es sich dann auf
mindestens vierzehn Tage, «da das
Haupt der Gesellschaft nicht
immer anwesend sei»; «die
Forderung der Namensnennung dieses
Hauptes wurde mit der dringenden
Bitte um Vertrauen verneint»;
statt der zugestandenen vierzehn
Tage wurde das Manuskript vier
Wochen behalten. Und bald darauf
trat das geheimgehaltene Haupt der
fraglichen «philanthropischen
Gesellschaft», nämlich Dr. Rudolf
Steiner von der
«anthroposophischen
Gesellschaft», mit einer
nagelneuen Idee, der
Dreigliederung des sozialen
Organismus, vor die
Öffentlichkeit.
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Bref et bien : tout cela
est faux et mensonger, il n'y a
pas un mot de vrai là-dedans.
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12
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Kurz
und gut: das ist alles erstunken
und erlogen, kein wahres Wort ist
daran.
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Tout cela est un non-sens
absolu. Car il se peut qu'un
quelconque esprit de clan, qui est
peut-être lui-même membre de notre
société, se soit vu montrer ce
manuscrit stupide à Stuttgart ; en
tout cas, je ne l'ai jamais vu, je
ne m'en suis jamais occupé. Et ce
manuscrit à la noix aurait été
transmis par un quelconque esprit
de clan - c'est ce qu'écrit Madame
Metzdorff-Teschner - aurait été
transporté à Hambourg. Or, à
Hambourg, toutes sortes d'esprits
flottants ne sont pas tout à fait
étrangers à la Société
anthroposophique. Mais tout cela
ne me concerne pas, et c'est tout
à fait indifférent.
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13
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Es
ist alles absoluter Unsinn. Denn
es kann ja sein, daß irgendein
Schwarmgeist, der selbst
vielleicht Mitglied unserer
Gesellschaft ist, dazumal das
blödsinnige Manuskript in
Stuttgart gezeigt bekommen hat;
ich habe es jedenfalls nie
gesehen, habe mich auch niemals
darum gekümmert. Und es soll dann
dieses blödsinnige Manuskript
durch irgendeinen Schwarmgeist —
so schreibt Frau
Metzdorff-Teschner — nach Hamburg
befördert worden sein. Nun, in
Hamburg ist allerlei
Schwarmgeisterei auch der
Anthroposophischen Gesellschaft
nicht ganz fremd. Das geht mich
aber alles nichts an, und es ist
auch ganz gleichgültig.
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Jusqu'à présent, vous
avez donc entendu dire que la
triarticulation telle qu'elle est
cultivée ici, est censée provenir
de Madame Metzdorff-Teschner.
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14
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Bis
jetzt haben Sie also gehört, daß
die Dreigliederung, wie sie hier
gepflegt wird, von der Frau
Metzdorff-Teschner stammen soll.
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Le dernier paragraphe de
l'article du Phare dit encore ceci
:
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15
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Der
letzte Abschnitt im
Leuchtturm-Artikel sagt noch
folgendes:
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Mme Metzdorff-Teschner
accuse donc le Dr Steiner d'avoir
volé l'idée de la triarticulation
; son petit livre est un pamphlet
pour la priorité de l'idée de la
triarticulation, et ce qui est le
plus remarquable, c'est que
Mme Metzdorff-Teschner dit
dans le sens : "Le Dr Steiner n'a
pas seulement volé mon idée de
triarticulation, il ne l'a même
pas saisie correctement et l'a
bâclée, il a fait d'une idée
utilisable une idée inutilisable,
qui n'est pas apte à aider notre
peuple à sortir de sa détresse,
mais seulement à remplir son sac
et celui de sa société". Vous
voyez donc que l'idée grandiose et
géniale est ici réchauffée : il
m'a pris ma montre - mais il en a
eu une toute autre ensuite. Vous
voyez donc que c'est de cette
manière que l'on se bat
aujourd'hui. Il est bien sûr
nécessaire que nos amis des
cercles les plus larges sachent
avec quels moyens on se bat
aujourd'hui dans le monde. Il
n'est même pas intéressant que ce
soit précisément contre nous, mais
ce qui est intéressant, c'est de
voir dans quel bourbier de
mensonges nous sommes aujourd'hui
plongés dans le monde. Et vous
voyez à quel point il est
nécessaire de lutter très
sérieusement contre ce marécage de
mensonges. Pour l'instant, j'ai
seulement pu constater qu'il y a
toute une série de membres de la
Société anthroposophique de
Stuttgart qui, chaque fois que de
telles feuilles me jettent de la
boue, s'y abonnent ubuesquement.
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16
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Frau
Metzdorff-Teschner beschuldigt
also den Dr. Steiner des
Diebstahls der
Dreigliederungsidee; ihr Büchlein
ist eine Streitschrift für die
Priorität des
Dreigliederungsgedankens, und das
Beachtenswerteste dabei ist, daß
Frau Metzdorff-Teschner dem Sinne
nach sagt: «Nicht nur gestohlen
hat Dr. Steiner meine
Dreigliederungsidee, er hat sie
nicht einmal richtig erfaßt und
hat sie verpfuscht, er hat aus
einer brauchbaren Idee eine
unbrauchbare gemacht, die nicht
geeignet ist, unserem Volk aus
seiner Not zu helfen, sondern nur
seinen und seiner Gesellschaft
Beutel zu füllen.» Also Sie sehen,
hier wird die grandiose, geniale
Idee aufgewärmt: Der hat mir meine
Uhr genommen — aber er hat dann
eine ganz andere gehabt. Also Sie
sehen, in dieser Weise wird heute
gekämpft. Es ist natürlich schon
notwendig, daß unsere Freunde in
weitesten Kreisen wissen, mit
welchen Mitteln heute in der Welt
gekämpft wird. Es ist ja nicht
einmal so interessant, daß es
gerade gegen uns geht, sondern das
Interessante ist schließlich, in
welchem Sumpfe von Lügereien wir
heute in der Welt drinnenstecken.
Und Sie sehen, wie notwendig es
ist, daß gegen diesen Sumpf von
Lügereien wirklich ganz ernsthaft
gekämpft werde. Vorläufig habe ich
nur konstatieren können, daß es
eine ganze Reihe von Mitgliedern
der Anthroposophischen
Gesellschaft in Stuttgart gibt,
die jedesmal, wenn derartige
Blätter mich mit Dreck bewerfen,
sie allemal uibrav abonnieren.
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J'aimerais maintenant
passer à la réponse aux questions
qui ont encore été posées. Tout
d'abord, la question
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17
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Ich
möchte nun übergehen auf die
Beantwortung der Fragen, die noch
gestellt wurden. Zunächst die
Frage:
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On entend souvent dire du
côté socialiste que seule la
violence peut sauver l'humanité. -
Cela ne semble-t-il pas presque
exact ?
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18
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Man
hört von sozialistischer Seite
immer wieder: Nur Gewalt kann die
Menschheit retten. — Scheint es
nicht fast, daß das richtig ist?
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Mes très chers présents,
j'aimerais dire quelques mots sur
le point de la violence, du simple
déploiement de pouvoir. Il n'est
peut-être pas inutile de réfléchir
aujourd'hui à ce qui, dans
différents instincts humains, fait
appel à ce moyen de la violence
pour établir une situation digne
de l'humain. Car il est en fait
particulièrement intéressant de
suivre, du point de vue de la
psychologie sociale, cette
aspiration à résoudre des
questions importantes par la
violence. C'est notamment une
pensée fructueuse, qui n'est
malheureusement que trop peu
suivie, que de se demander d'où
viennent les pires phénomènes et
excès de notre présent immédiat ?
- Ces phénomènes ont vécu jusqu'à
notre époque catastrophique, mais
sous la surface, ils étaient des
passions latentes, ils étaient des
désirs de violence retenus. Ils
étaient contenus, et l'état
social, la condition sociale,
était quelque chose comme un
énorme mensonge. Ce mensonge qui
traversait tout le monde civilisé,
qui était retenu dans les
soubassements, ne pouvait plus
être retenu en 1914. Tout le
système de mensonges qui existait
sous une fine couche a alors
éclaté. Les humains endormis, je
veux dire les humains endormis
psychiquement, se sont accrochés à
cette couche supérieure ; ils
l'ont prise pour le monde, pour la
vie humaine, et ils n'ont pas cru
ceux qui parlaient de ce qui était
en fait caché sous cette couche.
Il en va de même aujourd'hui. Si
l'on parle aujourd'hui de quelque
chose dont il est nécessaire de
parler, alors les esprits menteurs
viennent décharger leurs pires,
leurs plus sales tissus de
mensonges sur ce qui voudrait se
présenter comme vérité dans le
monde. Mais cela ne sert à rien -
l'humanité qui veut participer
sérieusement à quelque chose qui
doit être créé pour assainir les
conditions sociales, doit regarder
les yeux ouverts ce qui apparaît
aujourd'hui à la surface.
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19
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Meine
sehr verehrten Anwesenden, über
den Punkt der Gewalt, der bloßen
Machtentfaltung, möchte ich ein
paar Worte sprechen. Es ist
vielleicht nicht ohne Bedeutung,
sich gerade heute auf dasjenige
zu besinnen, was aus verschiedenen
menschlichen Instinkten heraus an
dieses Mittel der Gewalt zur
Herstellung eines
menschenwürdigen Zustandes
appelliert. Denn es ist eigentlich
ganz besonders interessant,
sozialpsychologisch dieses Streben
nach Lösung wichtiger Fragen durch
die Gewalt zu verfolgen. Es ist
namentlich ein fruchtbarer
Gedanke, der leider nur viel zu
wenig verfolgt wird, sich zu
fragen: Woher kommen denn die
schlimmsten Erscheinungen und
Auswüchse gerade der unmittelbaren
Gegenwart? — Diese Erscheinungen
haben gelebt bis in unsere
katastrophale Zeit herein, aber
unter der Oberfläche, sie waren
latente Leidenschaften, sie waren
zurückgehaltene Sehnsuchten nach
Gewalt. Sie waren niedergehalten,
und der gesellschaftliche Zustand,
der soziale Zustand, war etwas wie
eine gewaltige Lüge. Diese Lüge,
die durch die ganze zivilisierte
Welt ging, die in den
Untergründen niedergehalten war,
die konnte nicht mehr
zurückgehalten werden im Jahre
1914. Es brach das ganze
Lügensystem, das unter einer
dünnen Schicht vorhanden war, da
hervor. Die schlafenden Menschen,
ich meine die seelisch schlafenden
Menschen, sie haben sich an diese
obere Schicht gehalten; sie haben
die für die Welt gehalten, für das
Menschenleben gehalten, und sie
haben denjenigen nicht geglaubt,
die von dem sprachen, was
eigentlich unter dieser Schicht
verborgen war. Es ist ja heute
auch wieder so. Wenn man heute von
irgend etwas redet, was notwendig
ist zu besprechen, dann kommen
die Lügengeister und entladen ihre
schlimmsten, schmutzigsten
Lügengewebe auf dasjenige ab, was
sich als Wahrheit in die Welt
hineinstellen möchte. Es nützt
aber nichts — die Menschheit, die
ernsthaftig teilnehmen will an
irgend etwas, was zur Gesundung
der sozialen Zustände geschaffen
werden soll, muß mit offenen Augen
hinsehen auf dasjenige, was sich
eigentlich heute an die Oberfläche
begibt.
|
Et là, je voudrais vous
donner un petit exemple récent qui
vous permettra de voir ce qui se
passe maintenant que les esprits
sont en quelque sorte libérés, que
les esprits font appel au pouvoir
là où ça va.
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20
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Und
da möchte ich Ihnen ein kleines
Beispiel aus der allerjüngsten
Zeit mitteilen, aus dem Sie sehen
können, was jetzt, wo die Geister
gewissermaßen losgelassen sind, wo
die Geister da, wo es geht, an die
Macht appellieren, was da
geschieht.
|
Rudolf Steiner lit un
article de journal qui montre
comment, sous le général Lüttwitz,
on agissait contre les concitoyens
allemands par des châtiments
corporels et d'autres mesures de
violence. On y raconte le cas d'un
humain qui, pour avoir emprunté un
chemin interdit peu de temps
auparavant, a été appelé, jeté à
terre, puis finalement arrêté et
battu. Lorsque les instances
supérieures ont été saisies pour
punir la soldatesque brutale, le
plaignant s'est vu répondre que
les soldats étaient autorisés à
agir de la sorte contre les
personnes qui s'opposaient à eux.
Cette réponse avait été signée par
le commandant lui-même.
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21
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Rudolf
Steiner verliest einen
Zeitungsartikel, aus dem
hervorgeht, wie unter General
Lüttwitz mit Prügelstrafen und
anderen Gewaltmaßregeln gegen die
deutschen Mitbürger vorgegangen
wurde. Es wird der Fall eines
Mannes erzählt, der wegen
Betretens eines kurz vorher
verbotenen Weges angerufen, zu
Boden geworfen, schließlich
verhaftet und verprügelt wurde.
Als zur Bestrafung der rohen
Soldateska die höheren Instanzen
angerufen wurden, bekam der Kläger
die Antwort, daß die Soldaten die
Erlaubnis hätten, gegen Personen,
die sich ihnen widersetzen würden,
so vorzugehen. Diese Antwort war
vorn Kommandeur selbst
unterschrieben worden.
|
Rudolf Steiner : Vous
voyez, mes très chers présents, la
civilisation moderne en est
arrivée là. Vous savez que la
Hongrie a introduit le châtiment
corporel, que la Pologne a
introduit le châtiment corporel.
Vous voyez donc que le châtiment
corporel se déplace d'est en
ouest. Et si l'humanité continue à
dormir et à se comporter comme
elle le fait actuellement, il ne
faudra pas s'étonner de tout ce
que nous pourrons encore vivre.
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22
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Rudolf
Steiner: Sehen Sie, meine
verehrten Anwesenden, so weit hat
es die moderne Zivilisation
gebracht. Sie wissen ja, daß in
Ungarn die Prügelstrafe eingeführt
worden ist, daß Polen die
Prügelstrafe eingeführt hat. Sie
sehen also, die Prügelstrafe
wandert von Osten nach Westen. Und
wenn die Menschheit so weiter
schläft und sich weiter so
verhält, wie sie sich gegenwärtig
verhält, dann wird eben nicht zu
verwundern sein, was wir alles
noch werden erleben können.
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Mais, mes très chers
présents, nous vivons aussi à une
époque où les discussions sont
très étranges. Je vais vous donner
un petit exemple de ce type de
discussion dans lequel nous vivons
aujourd'hui. Il s'agit de la
manière dont un publiciste
critique son gouvernement. Vous
vous souvenez peut-être de
l'époque où l'on faisait la
promotion du sommeil, où l'on
utilisait des expressions très
vives lorsqu'on attaquait le
gouvernement en tant qu'humain
d'opposition. Toutes les
oppositions n'ont pas attaqué le
gouvernement de manière aussi
polie que, par exemple, à
certaines époques, l'opposition
radicale autrichienne, lorsqu'ils
lançaient de violents reproches
contre le gouvernement, signait
ceux-ci "l'opposition toute fidèle
de Votre Majesté ". (Rires !) Mais
depuis quelques décennies, les
choses ont changé, et aujourd'hui,
à l'époque où de très nombreuses
personnes aspirent à la violence,
au pouvoir, on discute
publiquement de telle sorte que
l'on qualifie les gens qui siègent
au gouvernement de ces beaux noms
: Assassins, escrocs, trafiquants,
contrevenants.
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23
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Aber,
meine sehr verehrten Anwesenden,
wir leben auch in einer Zeit, die
sehr merkwürdige Diskussionen
führt. Ich werde Ihnen eine kleine
Probe von dieser Diskussionsart,
in der wir heute drinnenleben,
mitteilen. Es handelt sich darum,
wie ein Publizist seine Regierung
kritisiert. Sie wissen vielleicht
aus jenen Zeiten, die das Schlafen
großgezüchtet haben, wie man mit
scharfen Ausdrücken aufgefahren
ist, wenn man als Oppositionsmann
die Regierung angegriffen hat.
Nicht jede Opposition hat ja in so
höflicher Weise die Regierung
angegriffen wie zum Beispiel in
gewissen Zeiten die
österreichische radikale
Opposition, die, wenn sie heftige
Vorwürfe gegen die Regierung
schleuderte, diese unterzeichnete
mit der Unterschrift «Euer
Majestät allergetreueste
Opposition». (Heiterkeit!) Aber
seit einigen Jahrzehnten sind die
Dinge anders geworden, und heute,
in der Zeit, in der sich sehr
viele Menschen nach der Gewalt,
nach der Macht sehnen, diskutiert
man öffentlich so, daß man die
Leute, die in der Regierung
sitzen, mit den schönen Namen
bezeichnet: Mörder, Gauner,
Schieber, Rechtsbrecher.
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Une coupure de presse
concernant Gustav Noske,
Oberpräsident de Hanovre, est lue
par Rudolf Steiner.
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24
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Ein
Zeitungsausschnitt über Gustav
Noske, Oberpräsident von Hannover,
wird von Rudolf Steiner verlesen.
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Ce sont aujourd'hui les
mots d'opposition dont on affuble
le gouvernement dans les journaux
publics, et rien ne bouge pour que
ces gouvernants puissent faire
quelque chose contre cela. Faisons
donc connaissance avec le ton
employé aujourd'hui, lorsque les
gouvernants sont qualifiés
d'assassins, d'escrocs, de
fraudeurs, de contrevenants de
toutes sortes.
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25
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Das
sind heute die oppositionellen
Worte, mit denen man die Regierung
belegt in öffentlichen Blättern,
und nichts regt sich, daß jene
Regierenden irgendwie etwas
dagegen tun können. Also machen
wir uns bekannt mit dem Ton, der
heute angeschlagen wird, wenn die
Regierenden bezeichnet werden als
Mörder, Gauner, Schieber,
Rechtsbrecher aller Art.
|
Je pense que les faits
qui se produisent ici et là ne
contredisent pas ce qui a souvent
été dit ici par cette instance, à
savoir que nous allons vers le
déclin avec une assez forte
précipitation et qu'au fond, le
temps de dormir ne devrait pas
être là pour les âmes. Ce que les
instincts qui aspirent au pouvoir
sont capables d'accomplir - cela
s'exprime dans ces choses, et cela
s'exprime absolument par exemple
dans le cas non isolé de
Hesterberg, que j'ai lu tout à
l'heure. Et cela s'exprime aussi
dans bien d'autres choses, dans
des choses qui sont rapportées
aujourd'hui de toutes les parties
du monde "cultivé" - je mets le
mot "cultivé" entre des guillemets
-, de toutes les parties du monde
"cultivé". Et je demande : qui
oserait encore croire que quelque
chose pourrait être trop noir, qui
parle aujourd'hui de déclin, non
seulement de notre vie économique,
mais surtout de notre vie morale.
- Mais ces choses disent bien
comment l'action de telles forces
conduit à ces conditions malsaines
qui vous ont été si bien décrites
aujourd'hui par Monsieur Baumann.
Car ces conditions malsaines
s'expriment par exemple dans
quelque chose comme l'enquête qui
a été menée dans une école
primaire de Berlin, fréquentée par
650 enfants. Il en est ressorti
les situations suivantes : 161 de
ces 650 enfants n'ont ni
chaussures ni sandales ; 142
enfants n'ont pas de vêtements
chauds ; 305 enfants n'ont pas de
linge du tout ou seulement des
haillons ; 379 vivent dans des
appartements de 11h où aucune
pièce n'est chauffée ; 106
proviennent de familles qui n'ont
même pas l'argent nécessaire pour
acheter seulement les denrées
alimentaires rationnées. 341
enfants sur 650 n'ont jamais eu
une goutte de lait ; 118 sont
tuberculeux ; 48 sont en retard de
croissance suite à la
malnutrition. Sur les 650 enfants,
85 sont morts en un an à cause des
privations et de la malnutrition.
Vous avez là un afflux de ce qui
est l'esprit d'aujourd'hui, de ce
qui est la foi d'aujourd'hui, dans
les états de santé physique,
c'est-à-dire dans les états de
maladie physique. Il est donc
temps d'écouter lorsque quelqu'un
parle de la nécessité d'un
sentiment pour ce qui est sain,
pour ce qui a en soi le souffle
sain de la vie dans les domaines
physique, psychique et spirituel.
Et c'est ce qui importe, que nous
nous engagions vraiment dans ce
ressenti de la santé et que nous
ne poursuivions pas n'importe
quelle chose, comme le désir de
pouvoir, qui est vraiment là où
les humains qui portent
aujourd'hui les instincts malsains
en eux sont lâchés - qu'ils soient
lâchés en tant que voleurs et
bandits de grand chemin ou qu'ils
soient lâchés en tant que
fonctionnaires et ministres, qui
ont aussi soif de pouvoir à cause
de ces instincts. Et c'est de ces
instincts de pouvoir que sont nées
les situations malsaines. Il faut
justement reconnaître quelle est
la condition des humains
aujourd'hui et combien il est
nécessaire de ne pas appeler au
pouvoir et à d'autres choses de ce
genre, mais seulement aux
conditions dans lesquelles se
trouve un véritable sentiment de
guérison - à l'esprit.
|
26
|
Ich
meine, die Tatsachen, die da und
dort auftreten, sprechen nicht
gegen das, was hier von dieser
Stelle oftmals gesagt wurde,
nämlich: daß wir mit einer recht
starken Eile in den Niedergang
hineingehen und daß im Grunde
genommen die Zeit zum Schlafen für
die Seelen nicht da sein sollte.
Was die Instinkte, die nach Macht
sich sehnen, zuwegebringen — das
drückt sich in diesen Dingen aus,
und das drückt sich zum Beispiel
in dem durchaus nicht vereinzelten
Falle Hesterberg aus, den ich
vorhin verlesen habe. Und das
drückt sich auch in manchem
anderen aus, in Dingen, die heute
aus allen Teilen der «gebildeten»
Welt — «gebildet» setze ich in
Gänsefüßchen —, aus allen Teilen
der «gebildeten» Welt gemeldet
werden. Und ich frage: Wer wagt da
noch zu glauben, daß irgend etwas
zu schwarz gefärbt sein könnte,
was heute vom Niedergang spricht,
nicht nur unseres
wirtschaftlichen, sondern vor
allen Dingen unseres moralischen
Lebens. — Aber diese Dinge
sprechen es eben durchaus aus, wie
das Walten solcher Kräfte in jene
ungesunden Zustände hineinführt,
die Ihnen heute von Herrn Baumann
so trefflich geschildert worden
sind. Denn diese ungesunden
Zustände drücken sich zum Beispiel
in so etwas aus wie der Enquete,
die in einer Volksschule Berlins
angestellt worden ist, die von 650
Kindern besucht wird. Dabei haben
sich die folgenden Verhältnisse
ergeben: 161 von diesen 650
Kindern haben weder Schuhe noch
Sandalen; 142 Kinder haben keine
warmen Kleider; 305 Kinder haben
gar keine Wäsche oder nur Fetzen;
379 leben in 11h Wohnungen, wo
kein einziges Zimmer geheizt wird;
106 stammen aus Familien, die
nicht einmal das nötige Geld
haben, um nur die rationierten
Lebensmittel einzukaufen. 341 von
650 Kindern haben nie einen
Tropfen Milch gehabt; 118 sind
tuberkulös; 48 sind im Rückstand
infolge Unterernährung. Von den
650 Kindern sind im Laufe eines
Jahres 85 gestorben infolge von
Entbehrungen und von
Unterernährung. Da haben Sie das
Hineinströmen desjenigen, was
heutige Gesinnung ist, was
heutiger Glaube ist in die
physischen Gesundheitszustände,
das heißt in die physischen
Krankheitszustände. Da ist es
wohl an der Zeit hinzuhorchen,
wenn jemand davon spricht, daß ein
Gefühl notwendig ist für das
Gesunde, für dasjenige, was in
sich den gesunden Atem des Lebens
in physischer, in seelischer, in
geistiger Beziehung hat. Und
darauf kommt es an, daß wir uns
wirklich einlassen auf dieses
Erfühlen der Gesundheit und nicht
irgendwelchen Dingen nachjagen wie
der Sehnsucht nach Macht, die nun
wahrhaftig da, wo die Menschen,
die die ungesunden Instinkte heute
in ihrem Innern tragen,
losgelassen werden — gleichgültig,
ob sie losgelassen werden als
Diebe und Straßenräuber oder ob
sie losgelassen werden als Beamte
und Minister, die auch aus diesen
Instinkten heraus nach Macht
lechzen. Und aus diesen Instinkten
nach Macht sind die ungesunden
Zustände entstanden. Man muß eben
erkennen, wie die Verfassung der
Menschen heute ist und wie es
notwendig ist, nicht nach Macht
und dergleichen Dingen zu rufen,
sondern lediglich nach den
Voraussetzungen, in denen ein
wirkliches Gefühl für Gesundung
ist — nach dem Geiste.
|
Roman Boos et Paul
Baumann, entre autres, s'expriment
sur les explications de Rudolf
Steiner.
|
27
|
Zu
den Ausführungen von Rudolf
Steiner äußern sich unter andern
Roman Boos und Paul Baumann.
|
Quelle est la mission des
petits peuples intermédiaires
comme les Livoniens, les
Estoniens, les Lituaniens et ainsi
de suite ?
|
28
|
Was
ist die Mission der kleinen
Zwischenvölker wie Livländer,
Estländer, Litauer und so weiter?
|
Lorsque l'on parle
aujourd'hui des missions qui
concernent d'abord l'humanité, il
est en fait nécessaire de parler
de missions qui concernent
l'humanité entière. Car nous nous
trouvons directement au moment où
il est nécessaire de regarder
au-delà des frontières nationales
étroites, au-delà des frontières
des peuples, vers les grandes
tâches de l'humanité. Et lorsque
j'ai parlé des différentes
différenciations des humains sur
la terre civilisée et que j'ai dit
que l'Orient, que je pense parfois
jusqu'en Asie, était avant tout la
patrie de la vie de l'esprit -
cette vie de l'esprit qui, dans sa
pureté, s'est manifestée et
révélée dans les temps anciens de
l'évolution de l'humanité, qui est
ensuite entrée en décadence et qui
s'y trouve aujourd'hui, mais qui,
en tant qu'héritage, vit également
en Europe centrale et dans les
régions occidentales -, lorsque
j'ai dit que les régions d'Europe
centrale possédaient de préférence
les capacités populaires du droit
et de l'État depuis la Grèce
antique, lorsque j'ai dit que les
régions occidentales possédaient
de préférence les talents de la
pensée économique depuis le début
des temps modernes, je veux dire
par là que la nature de ces
peuples, qui se sont répandus dans
les régions concernées, les
prédispose particulièrement à
l'une ou à l'autre.
|
29
|
Wenn
man heute von den zunächst die
Menschheit betreffenden Aufgaben
spricht, so hat man eigentlich
notwendig zu sprechen 11 von
Aufgaben, die die ganze Menschheit
angehen. Denn wir stehen
unmittelbar in dem Zeitpunkt, wo
es notwendig ist, über die engen
Landesgrenzen, über die
Volksgrenzen hinwegzusehen auf die
großen Aufgaben der Menschheit.
Und wenn ich gesprochen habe von
den verschiedenen
Differenzierungen der Menschen
über die zivilisierte Erde hin
und gesagt habe, im Östlichen, was
ich aber bisweilen bis nach Asien
hinein meine, da sei vor allen
Dingen die Heimat des
Geisteslebens — jenes
Geisteslebens, das allerdings in
seiner Reinheit in alten Zeiten
der Menschheitsentwicklung da zum
Vorschein, zur Offenbarung
gekommen ist und das dann in die
Dekadenz gekommen ist und heute in
der Dekadenz drinnen ist, das aber
als Erbschaft eigentlich ebenso
lebt in Mitteleuropa und in den
westlichen Gegenden —, wenn ich
gesagt habe, in
mitteleuropäischen Gegenden seien
vorzugsweise die Volksfähigkeiten
des Juristischen, des Staatlichen
seit dem alten Griechentum
vorhanden —, wenn ich gesagt
habe, in westlichen Gegenden seien
seit dem Beginne der neuen Zeit
vorzugsweise die Talente des
wirtschaftlichen Denkens
vorhanden —, so meine ich damit,
daß aus der Natur dieser über die
betreffenden Gebiete hin
ausgebreiteten Völker herauskommt
die besondere Veranlagung für das
eine oder für das andere.
|
Mais aujourd'hui, nous
avons le devoir d'en appeler à la
science de l'esprit, qui fait
naître chez l'humain des capacités
plus universelles, des capacités
triples, d'en appeler à la science
de l'esprit pour ne pas continuer
à entretenir les choses dans cette
unilatéralité. Nous devons nous
rappeler aujourd'hui ce qui se
passe lorsque l'Oriental reste
unilatéral, nous devons nous
rappeler ce qui se passe lorsque
l'humain des pays du centre reste
unilatéral, et nous devons nous
rappeler ce qui se passe lorsque
l'humain des pays occidentaux
reste unilatéral. L'évolution ne
peut pas progresser si
l'unilatéralité persiste. C'est
pourquoi il ne faut pas se
demander quelle sera la tâche des
différents peuples à l'avenir. Ce
ne sont pas les peuples qui auront
des tâches - c'est l'humanité qui
en aura ! Ce n'est que pour mieux
comprendre ces tâches, ce n'est
que pour comprendre comment ces
tâches se sont préparées au cours
de l'histoire et comment ce qui
s'est manifesté ici ou là de
manière particulièrement forte
doit maintenant être réuni avec
d'autres capacités des humains, ce
n'est que pour comprendre comment
ce qui existe aujourd'hui doit
être façonné de manière plus
universelle à partir des
différences de l'évolution de
l'humanité, qu'il est nécessaire
de s'intéresser aux tâches
particulières des différents
peuples. Il est extrêmement
important de s'y engager, car
c'est précisément ce qui existe de
cette manière et qui doit être
surmonté qu'il faut connaître à
fond et avec précision.
|
30
|
Heute
aber haben wir die Aufgabe, zu
appellieren an die
Geisteswissenschaft, die ja dann
hervorruft aus dem Menschen die
universelleren Fähigkeiten, die
dreifachen Fähigkeiten, zu
appellieren an die
Geisteswissenschaft, um nicht
weiter die Dinge in dieser
Einseitigkeit zu pflegen. Wir
müssen uns heute erinnern, was
stattfindet, wenn der Orientale
einseitig bleibt, wir müssen uns
erinnern, was stattfindet, wenn
der Mensch der Mittelländer
einseitig bleibt, und wir müssen
uns erinnern, was stattfindet,
wenn der Mensch der Westländer
einseitig bleibt. Es kann eben die
Entwicklung nicht vorwärtsgehen,
wenn die Einseitigkeit
fortbesteht. Daher sollte
eigentlich nicht gefragt werden,
was für eine Aufgabe die einzelnen
Völker in der Zukunft haben. Nicht
die Völker werden Aufgaben haben —
die Menschheit wird Aufgaben
haben! Nur um diese Aufgaben
besser zu verstehen, nur um zu
verstehen, wie diese Aufgaben sich
vorbereitet haben im Laufe der
Geschichte und wie das, was da
oder dort besonders stark
aufgetreten ist, jetzt vereinigt
werden muß mit anderen Fähigkeiten
der Menschen, nur um zu verstehen,
wie das Heutige mehr universell
aus dem Differenzierten der
Menschheitsentwicklung
herausgestaltet werden soll, ist
es notwendig, sich einzulassen auf
die besonderen Aufgaben der
einzelnen Völker. Es ist im
höchsten Grade wichtig, sich
darauf einzulassen, denn gerade
dasjenige, was in dieser Weise da
ist und was überwunden werden muß,
das muß man gründlich und genau
kennenlernen.
|
Or, il est resté, je
dirais, des "éclats de peuple"
d'essence diverse entre les
peuples qui constituent en fait,
pour ainsi dire, l'essence
fondamentale de l'un des trois
territoires mondiaux.
|
31
|
Nun
sind eben geblieben, ich möchte
sagen «Volkssplitter» von
mannigfaltiger Wesenheit zwischen
denjenigen Völkern, die eigentlich
sozusagen die Grundwesenheit eines
der drei Weltterritorien
ausmachen.
|
Il n'est pas du tout
facile de parler de cette entité
fondamentale d'une manière
anthropologique ; seule
l'observation anthroposophique
fournit les catégories de manière
correcte.
|
32
|
Es
ist überhaupt nicht so ganz
leicht, in anthropologischer Weise
von dieser Grundwesenheit zu
sprechen; erst die
anthroposophische Betrachtung gibt
in richtiger Weise die Kategorien
her.
|
Ce n'est qu'avec
l'observation anthroposophique que
nous pouvons dire correctement :
ce qui se développe à l'Est a ces
capacités ; ce qui se développe à
l'Ouest a ces capacités ; ce qui
se développe au centre a ces
capacités. Si nous procédons de
manière anthropologique,
c'est-à-dire si nous regardons
plus du côté du sang, nous
arrivons tout de suite à des
questions qui ne sont pas du tout
pratiques, qui ne laissent pas
apparaître avec une clarté
particulière quelque chose de
pratique pour la vie. Si l'on
voulait par exemple remplacer
l'expression "l'Orient européen"
par "le peuple russe", on dirait
au fond quelque chose qui n'a
vraiment aucune signification
pratique dans la vie.
|
33
|
Erst
durch die anthroposophische
Betrachtung können wir richtig
sagen: Was sich im Osten
entwickelt, hat diese Fähigkeiten;
was sich im Westen entwickelt, hat
diese Fähigkeiten; was sich in der
Mitte entwickelt, hat diese
Fähigkeiten. Gehen wir
anthropologisch vor, das heißt
schauen wir mehr auf das
Blutsmäßige, dann kommen wir ja
sogleich in Fragen hinein, die
durchaus unpraktisch sind, die mit
keiner besonderen Deutlichkeit
irgend etwas Lebenspraktisches
erkennen lassen. Wenn man etwa den
Ausdruck «europäischer Osten»
ersetzen wollte dadurch, daß man
sagt «das russische Volk», so sagt
man ja im Grunde genommen gerade
etwas, was eigentlich wirklich gar
keine lebenspraktische Bedeutung
hat.
|
Il s'agit justement de
partir de catégories tout à fait
différentes de ces catégories
purement anthropologiques ou
ethnographiques.
|
34
|
Es
handelt sich eben darum, daß man
von ganz anderen Kategorien
ausgehen muß als von diesen rein
anthropologischen oder
ethnographischen Kategorien.
|
Les petits fragments de
peuple ont naturellement les
caractéristiques les plus
diverses, précisément en raison de
la manière dont ils sont nés.
Considérez un petit peuple comme
les Magyars, qui ont une sorte
d'essence raciale turienne, mais
qui ont traversé les épreuves les
plus diverses, qui se sont
rassemblés comme un triangle
géographique sur le Danube. Bien
sûr, si l'on voulait entrer en
matière sur la mission d'un tel
fragment de peuple, on pourrait
établir toutes sortes de belles
missions. Mais il faudrait à
nouveau partir d'un tout autre
point de vue si l'on voulait par
exemple parler des Bulgares, qui
sont d'une certaine manière
apparentés aux Magyars. Les
Bulgares ont subi une métamorphose
de slavisation ; du point de vue
du sang, ils sont apparentés aux
Magyars, mais du point de vue de
la langue et de l'ethnographie,
ils ne sont pas apparentés aux
Magyars, de sorte que l'élément
slave a été en quelque sorte
inculqué au sang turien, y compris
du point de vue de la langue. Nous
entrons alors naturellement dans
des domaines qui doivent être
considérés sous un tout autre
angle, lorsque nous abordons ces
éléments anthropologiques non
anthroposophiques.
|
35
|
Die
kleinen Volkssplitter nun, sie
haben natürlich die
mannigfaltigsten Anlagen gerade
aus der Art und Weise, wie sie
entstanden sind. Beachten Sie
einmal, sagen wir ein solches
kleines Volk, wie es die Magyaren
sind, die eine Art turanische
Rassenwesenheit haben, die aber
das Mannigfaltigste durchgemacht
haben, die wie ein geographisches
Dreieck an der Donau
zusammengeschoben sind. Natürlich
könnte man, wenn man eingehen
wollte auf die Mission eines
solchen Volkssplitters, alle
möglichen schönen Missionen
aufstellen. Aber man würde
wiederum von ganz anderen
Gesichtspunkten ausgehen müssen,
wenn man zum Beispiel von den in
einer gewissen Weise mit den
Magyaren verwandten Bulgaren
sprechen wollte. Die Bulgaren
haben eine
Slawisierungsmetamorphose
durchgemacht; dem Blute nach sind
sie verwandt den Magyaren, aber
der Sprache und Ethnographie nach
sind sie nicht verwandt mit den
Magyaren, so daß da gewissermaßen
das slawische Element seelisch
auch der Sprache nach eingeimpft
worden ist dem turanischen Blute.
Da kommen wir natürlich in
Gebiete, die von ganz anderen
Gesichtspunkten aus betrachtet
werden müssen, wenn wir auf diese
nicht-anthroposophischen,
anthropologischen Elemente
eingehen.
|
La seule chose qui
résulte d'une observation
anthroposophique correcte est à
peu près ceci : sans parler de
certaines choses qui n'ont pas été
provoquées par l'histoire et qui
sont plus vivantes chez ces
fragments de peuple que chez les
grands peuples, quelque chose d'un
élément international vit très
fortement dans ces fragments de
peuple, du moins dans leur
conception. Et on peut dire que si
ces peuples particuliers, ces
petits peuples - souvent ce sont
des peuples marginaux et autres -,
s'ils savaient se familiariser
avec les grandes tâches de
l'humanité, ils y parviendraient
très facilement. Ce serait par
exemple quelque chose
d'extraordinairement beau si les
Baltes acceptaient de développer
réellement certaines capacités qui
sont en eux, précisément en tant
que tâche internationale. Au lieu
de cela, ils ont souvent préféré
cultiver la réaction la plus
extrême chez eux. Et ils ont
heureusement réussi à ce que, par
exemple, à une époque relativement
récente, un parlement balte ait
encore proposé de rétablir
l'esclavage dans son intégralité.
Mais comme je l'ai dit, si ces
peuples marginaux formaient ces
talents, toutes les conditions
seraient réunies pour qu'ils
deviennent cosmopolites et se
débarrassent de tout chauvinisme.
Seulement, nous vivons aujourd'hui
à une époque où l'humain aime
terriblement s'embuer, où
l'humain, avec une grande
nostalgie, une nostalgie
inconsciente et malsaine, veut se
mettre dans une atmosphère
nébuleuse et où il aime se bercer
de toutes sortes d'illusions. On
parle alors de telle ou telle
mission que devrait avoir tel ou
tel petit peuple. Eh bien,
n'est-ce pas, il est tout à fait
possible, si l'on procède de
manière anthropologique, de
trouver bien des choses dans les
profondeurs de l'âme populaire.
Mais c'est justement chez les
petits peuples que ce talent
devrait s'exprimer : faire
converger les talents existants
pour un grand style cosmopolite
dont nous avons tant besoin.
|
36
|
Das
einzige, was sich
anthroposophischer Betrachtung in
richtiger Weise ergibt, ist etwa
dieses: Ganz abgesehen von
gewissen durch die Geschichte
nicht herbeigeführten Dingen, die
bei solchen Volkssplittern mehr
leben als bei den großen Völkern,
lebt in solchen Volkssplittern
sehr stark etwas von einem
internationalen Element,
wenigstens der Anlage nach. Und
das kann man schon sagen: Wenn
diese einzelnen Völker, diese
kleinen Völker — vielfach sind es
Randvölker und dergleichen —, wenn
die nun verstehen würden, sich
bekanntzumachen mit den großen
Aufgaben der Menschheit, so würden
sie das am allerleichtesten haben.
Zum Beispiel wäre es etwas
außerordentlich Schönes, wenn die
Balten sich darauf einlassen
würden, manche Fähigkeiten, die in
ihnen liegen, gerade als
internationale Aufgabe wirklich
zur Entfaltung zu bringen. Sie
haben stattdessen vielfach
vorgezogen, die äußerste Reaktion
bei sich zu kultivieren. Und sie
haben es ja glücklich dahin
gebracht, daß zum Beispiel in
verhältnismäßig neuerer Zeit in
einem baltischen Parlament noch
der Antrag gestellt worden ist,
die Sklaverei in vollem Umfange
wieder einzuführen. Aber wie
gesagt, gerade für ein
Kosmopolitisches, alles
Chauvinistische Abstreifende wären
bei diesen Randvölkern, wenn sie
nur diese Talente ausbilden
würden, alle Vorbedingungen
vorhanden. Nur leben wir heute in
einer Zeit, wo sich der Mensch
furchtbar gern umnebelt, wo sich
der Mensch mit einer großen
Sehnsucht, einer unbewußten,
ungesunden Sehnsucht in eine
nebulose Atmosphäre begeben möchte
und wo er sich allerlei Illusionen
vorzumachen beliebt. Da wird dann
von der oder jener Mission
gesprochen, die gerade nun dieses
oder jenes kleine Volk haben soll.
Nun, nicht wahr, es ist schon
durchaus möglich, daß man, wenn
man anthropologisch vorgeht, aus
den Untergründen der Volksseele da
manches findet. Aber es sollte
gerade bei den kleinen Völkern
dieses Talent zum Ausdruck kommen:
zusammenfließen zu lassen die
Begabungen, die vorhanden sind,
für einen großen kosmopolitischen
Stil, den wir so notwendig haben.
|
Je dois toujours penser -
peut-être puis-je le dire ici, je
l'ai souvent exprimé aux personnes
les plus diverses depuis le début
de la catastrophe de la guerre -,
je dois toujours penser à ce que
cela aurait signifié si une grande
tâche internationale et
cosmopolite avait été entreprise
par le peuple suisse dès 1914.
Cette prise en charge d'une tâche
aussi grande dans un pays
relativement petit aurait pu se
présenter dans l'évolution
spirituelle du monde à peu près
comme [un point central] autour
duquel tournent bien des choses,
de même qu'aujourd'hui les
monnaies européennes tournent
autour de la monnaie suisse. Mais
aujourd'hui, tout est comme
recouvert d'un brouillard, et les
gens ne s'intéressent pas aux
choses qui ont pourtant une valeur
réelle dès l'instant où l'être
humain s'y engage. Mais
malheureusement, il y a encore
aujourd'hui beaucoup trop
d'attitudes qui consistent à dire
: quelle est la mission que j'ai
parce que j'appartiens à tel ou
tel peuple, parce que je suis né à
Hambourg ou à Breslau ou à Berlin
ou à Vienne ou à Rome ? Quelle est
la mission qui m'a été confiée
précisément par celui-ci ? -
L'autre chose est plus importante
: quelles forces me donne le fait
d'être né ici ou là, quelles
forces cela me donne-t-il pour la
mission commune, internationale,
cosmopolite de toute l'humanité,
si nécessaire aujourd'hui ? Les
humains veulent justement se faire
des illusions et se poser des
questions du genre : "Quelle est
ma mission ? Quelle est ma mission
? - Alors ils attendent. Ils
attendent à peu près comme
l'humain qui a ouvert la bouche et
attendu que les colombes rôties
s'y engouffrent.
|
37
|
Ich
muß immer daran denken —
vielleicht darf ich das hier
sagen, es ist von mir öfter seit
dem Anfang der Kriegskatastrophe
ausgesprochen worden zu den
verschiedensten Menschen —, ich
muß immer denken, was es bedeutet
hätte, wenn eine große,
internationale, kosmopolitische
Aufgabe vom Schweizer Volk von
1914 an ergriffen worden wäre.
Dieses Ergreifen einer solchen
großen Aufgabe in einem
verhältnismäßig kleinen Lande, das
würde in der geistigen
Weltenentwicklung ungefähr so
darinnenstehen können wie [ein
Mittelpunkt], um den sich manches
dreht, so wie sich heute die
europäischen Valuten um die
Schweizer Valuta drehen. Aber
heute ist alles wie mit einem
Nebel bedeckt, und die Leute
lassen sich auf die Dinge nicht
ein, die durchaus realen Wert in
dem Augenblick haben, wo der
Mensch sich darauf einläßt. Aber
leider ist heute noch immer viel
zu sehr die Gesinnung vorhanden,
die da sagt: Welches ist die
Aufgabe, die ich habe, weil ich
diesem oder jenem Volke angehöre,
weil ich in Hamburg oder in
Breslau oder in Berlin oder in
Wien oder in Rom geboren bin?
Welche Mission ist mir gerade
durch dieses zuteil geworden? —
Wichtiger ist das andere: Welche
Kräfte gibt mir das, daß ich da
oder dort geboren bin, welche
Kräfte gibt mir das zu der heute
so notwendigen gemeinsamen,
internationalen, kosmopolitischen
Mission der ganzen Menschheit? Die
Menschen möchten sich eben gerade
etwas vormachen und sich so etwas
fragen wie: Was habe ich für eine
Mission? — Dann warten sie.
Ungefähr so warten sie, ja, wie
der Mann, der den Mund aufgemacht
und gewartet hat, daß ihm die
gebratenen Tauben hineinfliegen.
|
Mais il ne s'agit pas
aujourd'hui d'attendre notre
mission, nous devons être clairs :
nous nous trouvons à un point de
l'évolution de l'humanité où le
destin du monde doit naître de
l'humain, où doit cesser la
vieille rengaine de la mission de
ce qui ne naît pas directement de
manière élémentaire dans l'humain.
Nous nous trouvons à un point de
l'évolution de l'humanité où
l'humain est appelé à donner de
lui-même un contenu au destin. Si
nous ne commençons pas aujourd'hui
à abandonner ces discours passifs
sur ce qui nous est présenté comme
une mission, ou si nous ne cessons
pas de faire appel : Oui, mais il
faut quand même que les dieux nous
aident, ça ne peut pas se passer
comme ça, c'est quand même
injuste, il faut quand même que
les dieux nous aident -, si nous
ne renonçons pas à cela, alors
nous n'avancerons pas dans le
moment actuel de l'évolution de
l'humanité. Aujourd'hui, il s'agit
d'être clair sur le fait que nous
devons chercher les dieux par
l'intérieur de l'humain - je ne
dis pas à l'intérieur de l'humain,
mais par l'intérieur de l'humain -
et que les dieux comptent sur nous
pour être codéterminants dans le
destin.
|
38
|
Darum
handelt es sich aber heute nicht,
daß wir auf unsere Mission warten,
sondern klar müssen wir uns sein:
Wir stehen an einem Punkte der
Menschheitsentwicklung, wo das
Schicksal der Welt aus dem
Menschen heraus geboren werden
muß, wo aufhören muß die alte
Rederei von der Mission
desjenigen, was nicht unmittelbar
elementar im Menschen geboren
wird. Wir stehen an einem Punkt
der Menschheitsentwicklung, wo der
Mensch dazu berufen ist, aus sich
heraus dem Schicksal einen Inhalt
zu geben. Wenn wir nicht anfangen,
heute diese passiven Redereien
über dasjenige, was uns als
Mission vorliegt, aufzugeben, oder
wenn wir nicht aufgeben, immerfort
zu appellieren: Ja, aber es müssen
doch die Götter helfen, es kann
doch nicht so gehen, es ist doch
das oder jenes ungerecht, da
müssen doch die Götter helfen —,
wenn wir das nicht aufgeben, dann
kommen wir im gegenwärtigen
Entwicklungsmoment der Menschheit
nicht weiter. Heute handelt es
sich darum, daß wir uns klar sind,
daß wir die Götter durch das
Innere des Menschen — ich sage
nicht im Innern des Menschen,
sondern durch das Innere des
Menschen — zu suchen haben und daß
die Götter auf uns zählen,
mitschicksalsbestimmend zu sein.
|
Aujourd'hui, nous n'avons
pas à répondre aux questions à
partir de l'observation de telle
ou telle chose qui s'enracine ici
ou là, mais aujourd'hui nous
devons répondre aux questions du
point de vue de la volonté. Les
anciennes questions de
contemplation sont aujourd'hui des
questions de volonté. Si l'on
parvenait autrefois à la
contemplation en se plongeant dans
ce qui se présentait à la
réflexion, nous avons aujourd'hui
la tâche occulte d'accueillir dans
notre volonté cet esprit invisible
et suprasensible, afin que naisse
dans l'humanité ce qui dépasse
toutes les barrières
individuelles. Les structures
étatiques extérieures ont fait en
sorte qu'aujourd'hui déjà, on ne
peut guère dépasser les
frontières. Si nous continuons à
parler encore et encore : quelle
est la mission de telle ou telle
partie du peuple ? -, nous
érigeons de telles frontières dans
notre esprit et ne parvenons pas à
les dépasser pour saisir la
mission globale de l'humanité.
|
39
|
Heute
haben wir die Fragen nicht aus der
Beobachtung von dem oder jenem,
das da oder dort wurzelt, zu
beantworten, sondern heute haben
wir die Fragen vom Standpunkte des
Willens zu beantworten. Die
früheren Kontemplativfragen sind
heute Willensfragen. Ist man
früher zur Kontemplation gelangt,
indem man sich vertieft hat in
das, was dem Nachdenken sich
ergeben hat, so haben wir heute
okkult die Aufgabe: in unseren
Willen jenen unsichtbaren und
übersinnlichen Geist aufzunehmen,
damit dasjenige in der Menschheit
geboren werde, was über alle
einzelnen Schranken hinausgeht.
Die äußeren Staatsgebilde haben es
dahin gebracht, daß man heute
schon kaum die Grenzen
überschreiten kann. Wenn wir immer
und immer wiederum fortreden: Was
hat dieser oder jener Volksteil
für eine Aufgabe? —, dann
errichten wir in unserem Geiste
solche Grenzen und kommen nicht
über diese Grenzen hinweg zum
Ergreifen der Gesamtaufgabe der
Menschheit.
|
Au fond, même si c'est
terrible, c'est encore moins
important si ce sont les
frontières qui sont maintenant si
difficiles à franchir, les
frontières pour lesquelles on
s'est battu de manière si
sanglante dans l'espace extérieur.
C'est terrible, mais c'est pire
pour l'évolution de l'humanité, si
nous façonnons nos esprits de
telle sorte que nous nous
demandions : quelle est la mission
de cet éclat de peuple ? Quelle
est la mission de ce fragment de
peuple ? - Nous devons dépasser
les frontières. Nous devons les
effacer. Nous devons trouver ce
que nous avons en commun. Il
s'agit avant tout de nous placer
volontairement sur ce terrain de
l'humain commun. On peut alors
dire que c'est le cas : ceux qui
n'appartiennent pas à un grand
peuple s'en sortent mieux, car
s'ils se souviennent de leurs
forces les plus profondes, ils
pourront contribuer à
l'internationalisation et à la
cosmopolitisation de l'humanité.
|
40
|
Es
ist im Grunde genommen — trotzdem
es furchtbar ist — sogar weniger
bedeutsam, wenn hier die Grenzen
sind, die nun so schwer zu
überschreiten sind, die Grenzen,
um die so blutig gekämpft worden
ist in der äußeren Räumlichkeit.
Es ist furchtbar, aber es ist
schlimmer für die Entwicklung der
Menschheit, wenn wir uns unsere
Köpfe so gestalten, daß wir
fragen: Was hat dieser
Volkssplitter für eine Mission?
Was hat jener Volkssplitter für
eine Mission? — Wir müssen
hinauskommen über die Grenzen. Wir
müssen sie auslöschen. Wir müssen
das gemeinsame Menschliche finden.
Darum handelt es sich, daß wir uns
vor allen Dingen willentlich auf
diesen Boden des
Gemeinsam-Menschlichen stellen. Da
kann dann gesagt werden:
Diejenigen, die nicht einem großen
Volke angehören, die haben es
besser, denn wenn sie sich
besinnen auf die tiefsten Kräfte,
dann werden sie vieles beitragen
können zur Internationalisierung
und Kosmopolitisierung der
Menschheit.
|
C'est avant tout la tâche
de ceux que l'on peut appeler les
petits États, les États
périphériques ou autres.
|
41
|
Das
ist vor allen Dingen die Aufgabe
derjenigen, die man gewissermaßen
die kleinen Staaten oder
Randstaaten oder dergleichen
nennen kann.
|
Français
seulement
SEPTIÈME SOIRÉE DE DISCUSSION - Dornach,
6 septembre 1920 -
MALADIE SOCIALE ET SOCIALISME.
Un article diffamatoire dans « Le phare ». Le
mensonge de la triarticulation volée. Comment la
catastrophe de la guerre mondiale est en rapport
avec la nostalgie latente des humains après le
pouvoir. La montée de la propension à la
violence et la brutalité dans la vie publique.
Le chemin vers une guérison sociale. La triple
différenciation de l'humanité sur la terre. La
différence entre observation anthroposophique et
purement anthropologique. Les tâches
particulières des petits peuples par rapport aux
grands peuples. La tâche cosmopolite du peuple
suisse. Le parler d'une mission nationale doit
cesser. Des points de vue humains d’ensemble
sont nécessaires.
01
Paul Baumann introduit la soirée de discussion
par un exposé de "Soziale Erkrankung und
Sozialismus" (Maladie sociale et socialisme). À
la suite de cette conférence, Rudolf Steiner
explique :
02
Rudolf Steiner : Ce n'est qu'un tableau
d'ambiance qui devrait être créé, mais aussi en
même temps quelque chose qui vous montre
jusqu'où va déjà l'impudeur en ce qui concerne
la lutte contre tout ce qui émane de moi, et
comment cette impudeur se transforme déjà en
feuilles baveuses telles que les Lorcher
Nachrichten. C'est la feuille qui paraît à
Lorch, dans le Wurtemberg, "Der Leuchtturm (le
phare)", dans laquelle est paru un article
intitulé :
03
La triarticulation volée". Si une telle feuille
ne se dévoilait dans son impudeur que par un tel
article, elle se caractériserait par là même
comme une feuille honteuse. Je mentionne cela
afin que certaines choses qui ont été dites à
plusieurs reprises, notamment en relation avec
nos adeptes, trouvent leur éclairage, car nombre
de nos anthroposophes sont abonnés à ce "phare"
qui, entre autres, "mène le combat contre le Dr
Steiner et la théosophie". Lors d'une conférence
à Stuttgart, j'ai dû décrire publiquement
l'éditeur de ce journal, qui s'appelle en
réalité Rohm, comme un "cochon", dans une sorte
de comparaison.
04
J'aimerais souligner cela expressément ici, mais
il n'y a pas d'autres moyens à disposition
aujourd'hui que ceux de ce genre pour lutter
contre ce qui est aujourd'hui inventé pour les
pires raisons mensongères.
05
Et ce Rohm écrit dans le "Leuchtturm" du
1er juin 1920 sous le titre "Die gestohlen
Dreigliederung" (la triarticulation volée) :
06
avec une petite brochure (Le livret a pour titre
: "3:5, 5:8 = 21:34. Le secret pour pouvoir
effacer les charges de la faute dans un avenir
prévisible") destinée au public et publiée à
compte d'auteur. La femme a quelque chose à
dire. Le petit livre traite idéalement de la
divine proportion du nombre d'or et en déduit
une triarticulation morphologique dont l'effet
pratique serait la possibilité d'effacer les
dettes de guerre du peuple allemand dans un
avenir prévisible. Les quelques feuillets de cet
ouvrage contiennent une quantité surprenante
d'idées ; on a l'impression que cette femme a
sorti les meilleurs morceaux de son savoir et
les a présentés sous forme d'extraits pour être
entendue, pour apporter la preuve qu'elle a le
droit d'être entendue.
07
Le petit livre que j'ai reçu il y a huit jours
par l'intermédiaire de M. Uehli donne
l'impression d'une bêtise absolue - une bêtise
absolue ! Et si la "triarticulation" peut être
volée en volant le chiffre "trois", la
triarticulation peut naturellement être volée de
nombreuses fois. Une sorte de triarticulation se
trouve toutefois aussi dans ce petit livre, et
elle s'appelle : État, royaume culturel, Église.
C'est ainsi que s'appelle la triarticulation, et
l'affaire du nombre d'or revient à dire - vous
savez que le nombre d'or consiste en ce que le
tout se rapporte au grand comme le grand se
rapporte au petit - que l'État, en tant que
tout, doit se rapporter au grand, au royaume
culturel, comme le royaume culturel se rapporte
à l'Église. Nous avons donc à nouveau l'État
unitaire dans cette "triarticulation" tout à
fait stupide.
08
Tableau 5 L'article du Phare poursuit :
09
Voici ce que nous apprenons : Il existe un Ordre
international pour l'éthique et de culture,
fondé par Alfred Knapp, un fils de pasteur
allemand, et présidé aujourd'hui par le
professeur August Forel.
10
- Ce Knapp-là, un individu qui appartient à peu
près aux pires nuances de parti de l'époque, qui
se trouve, je crois, à Zurich. Et plus loin :
11
Madame Metzdorff-Teschner a travaillé au foyer
munichois de cet ordre à la révélation de la
"triarticulation morphologique" selon la loi du
nombre d'or. Avec les résultats de ses
recherches, elle s'est adressée à différentes
instances qui lui semblaient aptes à exploiter
sa découverte au profit du peuple allemand ;
entre autres au service de presse du ministère
de la guerre à Munich, à l'auteur des "Princes
sans couronne", la Freybund Nienkamp, et à - une
"société philanthropique" dont le siège
principal se trouve à Stuttgart et qui s'est
avérée être - la société Steiner. Cette fameuse
"société philanthropique" reçut le manuscrit de
Mme Metzdorff-Teschner en prêt pour huit
jours ; elle le demanda ensuite pour au moins
quinze jours, "car le chef de la société n'était
pas toujours présent" ; "la demande de nommer ce
chef fut refusée en demandant instamment la
confiance" ; au lieu des quinze jours accordés,
le manuscrit fut gardé quatre semaines. Et peu
après, le chef tenu secret de la "société
philanthropique" en question, à savoir le Dr
Rudolf Steiner de la "société anthroposophique",
se présenta devant le public avec une idée toute
neuve, la triarticulation de l'organisme social.
12
Bref et bien : tout cela est faux et mensonger,
il n'y a pas un mot de vrai là-dedans.
13
Tout cela est un non-sens absolu. Car il se peut
qu'un quelconque esprit de clan, qui est
peut-être lui-même membre de notre société, se
soit vu montrer ce manuscrit stupide à Stuttgart
; en tout cas, je ne l'ai jamais vu, je ne m'en
suis jamais occupé. Et ce manuscrit à la noix
aurait été transmis par un quelconque esprit de
clan - c'est ce qu'écrit Madame
Metzdorff-Teschner - aurait été transporté à
Hambourg. Or, à Hambourg, toutes sortes
d'esprits flottants ne sont pas tout à fait
étrangers à la Société anthroposophique. Mais
tout cela ne me concerne pas, et c'est tout à
fait indifférent.
14
Jusqu'à présent, vous avez donc entendu dire que
la triarticulation telle qu'elle est cultivée
ici, est censée provenir de Madame
Metzdorff-Teschner.
15
Le dernier paragraphe de l'article du Phare dit
encore ceci :
16
Mme Metzdorff-Teschner accuse donc le Dr
Steiner d'avoir volé l'idée de la
triarticulation ; son petit livre est un
pamphlet pour la priorité de l'idée de la
triarticulation, et ce qui est le plus
remarquable, c'est que
Mme Metzdorff-Teschner dit dans le sens :
"Le Dr Steiner n'a pas seulement volé mon idée
de triarticulation, il ne l'a même pas saisie
correctement et l'a bâclée, il a fait d'une idée
utilisable une idée inutilisable, qui n'est pas
apte à aider notre peuple à sortir de sa
détresse, mais seulement à remplir son sac et
celui de sa société". Vous voyez donc que l'idée
grandiose et géniale est ici réchauffée : il m'a
pris ma montre - mais il en a eu une toute autre
ensuite. Vous voyez donc que c'est de cette
manière que l'on se bat aujourd'hui. Il est bien
sûr nécessaire que nos amis des cercles les plus
larges sachent avec quels moyens on se bat
aujourd'hui dans le monde. Il n'est même pas
intéressant que ce soit précisément contre nous,
mais ce qui est intéressant, c'est de voir dans
quel bourbier de mensonges nous sommes
aujourd'hui plongés dans le monde. Et vous voyez
à quel point il est nécessaire de lutter très
sérieusement contre ce marécage de mensonges.
Pour l'instant, j'ai seulement pu constater
qu'il y a toute une série de membres de la
Société anthroposophique de Stuttgart qui,
chaque fois que de telles feuilles me jettent de
la boue, s'y abonnent ubuesquement.
17
J'aimerais maintenant passer à la réponse aux
questions qui ont encore été posées. Tout
d'abord, la question
18
On entend souvent dire du côté socialiste que
seule la violence peut sauver l'humanité. - Cela
ne semble-t-il pas presque exact ?
19
Mes très chers présents, j'aimerais dire
quelques mots sur le point de la violence, du
simple déploiement de pouvoir. Il n'est
peut-être pas inutile de réfléchir aujourd'hui à
ce qui, dans différents instincts humains, fait
appel à ce moyen de la violence pour établir une
situation digne de l'humain. Car il est en fait
particulièrement intéressant de suivre, du point
de vue de la psychologie sociale, cette
aspiration à résoudre des questions importantes
par la violence. C'est notamment une pensée
fructueuse, qui n'est malheureusement que trop
peu suivie, que de se demander d'où viennent les
pires phénomènes et excès de notre présent
immédiat ? - Ces phénomènes ont vécu jusqu'à
notre époque catastrophique, mais sous la
surface, ils étaient des passions latentes, ils
étaient des désirs de violence retenus. Ils
étaient contenus, et l'état social, la condition
sociale, était quelque chose comme un énorme
mensonge. Ce mensonge qui traversait tout le
monde civilisé, qui était retenu dans les
soubassements, ne pouvait plus être retenu en
1914. Tout le système de mensonges qui existait
sous une fine couche a alors éclaté. Les humains
endormis, je veux dire les humains endormis
psychiquement, se sont accrochés à cette couche
supérieure ; ils l'ont prise pour le monde, pour
la vie humaine, et ils n'ont pas cru ceux qui
parlaient de ce qui était en fait caché sous
cette couche. Il en va de même aujourd'hui. Si
l'on parle aujourd'hui de quelque chose dont il
est nécessaire de parler, alors les esprits
menteurs viennent décharger leurs pires, leurs
plus sales tissus de mensonges sur ce qui
voudrait se présenter comme vérité dans le
monde. Mais cela ne sert à rien - l'humanité qui
veut participer sérieusement à quelque chose qui
doit être créé pour assainir les conditions
sociales, doit regarder les yeux ouverts ce qui
apparaît aujourd'hui à la surface.
20
Et là, je voudrais vous donner un petit exemple
récent qui vous permettra de voir ce qui se
passe maintenant que les esprits sont en quelque
sorte libérés, que les esprits font appel au
pouvoir là où ça va.
21
Rudolf Steiner lit un article de journal qui
montre comment, sous le général Lüttwitz, on
agissait contre les concitoyens allemands par
des châtiments corporels et d'autres mesures de
violence. On y raconte le cas d'un humain qui,
pour avoir emprunté un chemin interdit peu de
temps auparavant, a été appelé, jeté à terre,
puis finalement arrêté et battu. Lorsque les
instances supérieures ont été saisies pour punir
la soldatesque brutale, le plaignant s'est vu
répondre que les soldats étaient autorisés à
agir de la sorte contre les personnes qui
s'opposaient à eux. Cette réponse avait été
signée par le commandant lui-même.
22
Rudolf Steiner : Vous voyez, mes très chers
présents, la civilisation moderne en est arrivée
là. Vous savez que la Hongrie a introduit le
châtiment corporel, que la Pologne a introduit
le châtiment corporel. Vous voyez donc que le
châtiment corporel se déplace d'est en ouest. Et
si l'humanité continue à dormir et à se
comporter comme elle le fait actuellement, il ne
faudra pas s'étonner de tout ce que nous
pourrons encore vivre.
23
Mais, mes très chers présents, nous vivons aussi
à une époque où les discussions sont très
étranges. Je vais vous donner un petit exemple
de ce type de discussion dans lequel nous vivons
aujourd'hui. Il s'agit de la manière dont un
publiciste critique son gouvernement. Vous vous
souvenez peut-être de l'époque où l'on faisait
la promotion du sommeil, où l'on utilisait des
expressions très vives lorsqu'on attaquait le
gouvernement en tant qu'humain d'opposition.
Toutes les oppositions n'ont pas attaqué le
gouvernement de manière aussi polie que, par
exemple, à certaines époques, l'opposition
radicale autrichienne, lorsqu'ils lançaient de
violents reproches contre le gouvernement,
signait ceux-ci "l'opposition toute fidèle de
Votre Majesté ". (Rires !) Mais depuis quelques
décennies, les choses ont changé, et
aujourd'hui, à l'époque où de très nombreuses
personnes aspirent à la violence, au pouvoir, on
discute publiquement de telle sorte que l'on
qualifie les gens qui siègent au gouvernement de
ces beaux noms : Assassins, escrocs,
trafiquants, contrevenants.
24
Une coupure de presse concernant Gustav Noske,
Oberpräsident de Hanovre, est lue par Rudolf
Steiner.
25
Ce sont aujourd'hui les mots d'opposition dont
on affuble le gouvernement dans les journaux
publics, et rien ne bouge pour que ces
gouvernants puissent faire quelque chose contre
cela. Faisons donc connaissance avec le ton
employé aujourd'hui, lorsque les gouvernants
sont qualifiés d'assassins, d'escrocs, de
fraudeurs, de contrevenants de toutes sortes.
26
Je pense que les faits qui se produisent ici et
là ne contredisent pas ce qui a souvent été dit
ici par cette instance, à savoir que nous allons
vers le déclin avec une assez forte
précipitation et qu'au fond, le temps de dormir
ne devrait pas être là pour les âmes. Ce que les
instincts qui aspirent au pouvoir sont capables
d'accomplir - cela s'exprime dans ces choses, et
cela s'exprime absolument par exemple dans le
cas non isolé de Hesterberg, que j'ai lu tout à
l'heure. Et cela s'exprime aussi dans bien
d'autres choses, dans des choses qui sont
rapportées aujourd'hui de toutes les parties du
monde "cultivé" - je mets le mot "cultivé" entre
des guillemets -, de toutes les parties du monde
"cultivé". Et je demande : qui oserait encore
croire que quelque chose pourrait être trop
noir, qui parle aujourd'hui de déclin, non
seulement de notre vie économique, mais surtout
de notre vie morale. - Mais ces choses disent
bien comment l'action de telles forces conduit à
ces conditions malsaines qui vous ont été si
bien décrites aujourd'hui par Monsieur Baumann.
Car ces conditions malsaines s'expriment par
exemple dans quelque chose comme l'enquête qui a
été menée dans une école primaire de Berlin,
fréquentée par 650 enfants. Il en est ressorti
les situations suivantes : 161 de ces 650
enfants n'ont ni chaussures ni sandales ; 142
enfants n'ont pas de vêtements chauds ; 305
enfants n'ont pas de linge du tout ou seulement
des haillons ; 379 vivent dans des appartements
de 11h où aucune pièce n'est chauffée ; 106
proviennent de familles qui n'ont même pas
l'argent nécessaire pour acheter seulement les
denrées alimentaires rationnées. 341 enfants sur
650 n'ont jamais eu une goutte de lait ; 118
sont tuberculeux ; 48 sont en retard de
croissance suite à la malnutrition. Sur les 650
enfants, 85 sont morts en un an à cause des
privations et de la malnutrition. Vous avez là
un afflux de ce qui est l'esprit d'aujourd'hui,
de ce qui est la foi d'aujourd'hui, dans les
états de santé physique, c'est-à-dire dans les
états de maladie physique. Il est donc temps
d'écouter lorsque quelqu'un parle de la
nécessité d'un sentiment pour ce qui est sain,
pour ce qui a en soi le souffle sain de la vie
dans les domaines physique, psychique et
spirituel. Et c'est ce qui importe, que nous
nous engagions vraiment dans ce ressenti de la
santé et que nous ne poursuivions pas n'importe
quelle chose, comme le désir de pouvoir, qui est
vraiment là où les humains qui portent
aujourd'hui les instincts malsains en eux sont
lâchés - qu'ils soient lâchés en tant que
voleurs et bandits de grand chemin ou qu'ils
soient lâchés en tant que fonctionnaires et
ministres, qui ont aussi soif de pouvoir à cause
de ces instincts. Et c'est de ces instincts de
pouvoir que sont nées les situations malsaines.
Il faut justement reconnaître quelle est la
condition des humains aujourd'hui et combien il
est nécessaire de ne pas appeler au pouvoir et à
d'autres choses de ce genre, mais seulement aux
conditions dans lesquelles se trouve un
véritable sentiment de guérison - à l'esprit.
27
Roman Boos et Paul Baumann, entre autres,
s'expriment sur les explications de Rudolf
Steiner.
28
Quelle est la mission des petits peuples
intermédiaires comme les Livoniens, les
Estoniens, les Lituaniens et ainsi de suite ?
29
Lorsque l'on parle aujourd'hui des missions qui
concernent d'abord l'humanité, il est en fait
nécessaire de parler de missions qui concernent
l'humanité entière. Car nous nous trouvons
directement au moment où il est nécessaire de
regarder au-delà des frontières nationales
étroites, au-delà des frontières des peuples,
vers les grandes tâches de l'humanité. Et
lorsque j'ai parlé des différentes
différenciations des humains sur la terre
civilisée et que j'ai dit que l'Orient, que je
pense parfois jusqu'en Asie, était avant tout la
patrie de la vie de l'esprit - cette vie de
l'esprit qui, dans sa pureté, s'est manifestée
et révélée dans les temps anciens de l'évolution
de l'humanité, qui est ensuite entrée en
décadence et qui s'y trouve aujourd'hui, mais
qui, en tant qu'héritage, vit également en
Europe centrale et dans les régions occidentales
-, lorsque j'ai dit que les régions d'Europe
centrale possédaient de préférence les capacités
populaires du droit et de l'État depuis la Grèce
antique, lorsque j'ai dit que les régions
occidentales possédaient de préférence les
talents de la pensée économique depuis le début
des temps modernes, je veux dire par là que la
nature de ces peuples, qui se sont répandus dans
les régions concernées, les prédispose
particulièrement à l'une ou à l'autre.
30
Mais aujourd'hui, nous avons le devoir d'en
appeler à la science de l'esprit, qui fait
naître chez l'humain des capacités plus
universelles, des capacités triples, d'en
appeler à la science de l'esprit pour ne pas
continuer à entretenir les choses dans cette
unilatéralité. Nous devons nous rappeler
aujourd'hui ce qui se passe lorsque l'Oriental
reste unilatéral, nous devons nous rappeler ce
qui se passe lorsque l'humain des pays du centre
reste unilatéral, et nous devons nous rappeler
ce qui se passe lorsque l'humain des pays
occidentaux reste unilatéral. L'évolution ne
peut pas progresser si l'unilatéralité persiste.
C'est pourquoi il ne faut pas se demander quelle
sera la tâche des différents peuples à l'avenir.
Ce ne sont pas les peuples qui auront des tâches
- c'est l'humanité qui en aura ! Ce n'est que
pour mieux comprendre ces tâches, ce n'est que
pour comprendre comment ces tâches se sont
préparées au cours de l'histoire et comment ce
qui s'est manifesté ici ou là de manière
particulièrement forte doit maintenant être
réuni avec d'autres capacités des humains, ce
n'est que pour comprendre comment ce qui existe
aujourd'hui doit être façonné de manière plus
universelle à partir des différences de
l'évolution de l'humanité, qu'il est nécessaire
de s'intéresser aux tâches particulières des
différents peuples. Il est extrêmement important
de s'y engager, car c'est précisément ce qui
existe de cette manière et qui doit être
surmonté qu'il faut connaître à fond et avec
précision.
31
Or, il est resté, je dirais, des "éclats de
peuple" d'essence diverse entre les peuples qui
constituent en fait, pour ainsi dire, l'essence
fondamentale de l'un des trois territoires
mondiaux.
32
Il n'est pas du tout facile de parler de cette
entité fondamentale d'une manière
anthropologique ; seule l'observation
anthroposophique fournit les catégories de
manière correcte.
33
Ce n'est qu'avec l'observation anthroposophique
que nous pouvons dire correctement : ce qui se
développe à l'Est a ces capacités ; ce qui se
développe à l'Ouest a ces capacités ; ce qui se
développe au centre a ces capacités. Si nous
procédons de manière anthropologique,
c'est-à-dire si nous regardons plus du côté du
sang, nous arrivons tout de suite à des
questions qui ne sont pas du tout pratiques, qui
ne laissent pas apparaître avec une clarté
particulière quelque chose de pratique pour la
vie. Si l'on voulait par exemple remplacer
l'expression "l'Orient européen" par "le peuple
russe", on dirait au fond quelque chose qui n'a
vraiment aucune signification pratique dans la
vie.
34
Il s'agit justement de partir de catégories tout
à fait différentes de ces catégories purement
anthropologiques ou ethnographiques.
35
Les petits fragments de peuple ont naturellement
les caractéristiques les plus diverses,
précisément en raison de la manière dont ils
sont nés. Considérez un petit peuple comme les
Magyars, qui ont une sorte d'essence raciale
turienne, mais qui ont traversé les épreuves les
plus diverses, qui se sont rassemblés comme un
triangle géographique sur le Danube. Bien sûr,
si l'on voulait entrer en matière sur la mission
d'un tel fragment de peuple, on pourrait établir
toutes sortes de belles missions. Mais il
faudrait à nouveau partir d'un tout autre point
de vue si l'on voulait par exemple parler des
Bulgares, qui sont d'une certaine manière
apparentés aux Magyars. Les Bulgares ont subi
une métamorphose de slavisation ; du point de
vue du sang, ils sont apparentés aux Magyars,
mais du point de vue de la langue et de
l'ethnographie, ils ne sont pas apparentés aux
Magyars, de sorte que l'élément slave a été en
quelque sorte inculqué au sang turien, y compris
du point de vue de la langue. Nous entrons alors
naturellement dans des domaines qui doivent être
considérés sous un tout autre angle, lorsque
nous abordons ces éléments anthropologiques non
anthroposophiques.
36
La seule chose qui résulte d'une observation
anthroposophique correcte est à peu près ceci :
sans parler de certaines choses qui n'ont pas
été provoquées par l'histoire et qui sont plus
vivantes chez ces fragments de peuple que chez
les grands peuples, quelque chose d'un élément
international vit très fortement dans ces
fragments de peuple, du moins dans leur
conception. Et on peut dire que si ces peuples
particuliers, ces petits peuples - souvent ce
sont des peuples marginaux et autres -, s'ils
savaient se familiariser avec les grandes tâches
de l'humanité, ils y parviendraient très
facilement. Ce serait par exemple quelque chose
d'extraordinairement beau si les Baltes
acceptaient de développer réellement certaines
capacités qui sont en eux, précisément en tant
que tâche internationale. Au lieu de cela, ils
ont souvent préféré cultiver la réaction la plus
extrême chez eux. Et ils ont heureusement réussi
à ce que, par exemple, à une époque relativement
récente, un parlement balte ait encore proposé
de rétablir l'esclavage dans son intégralité.
Mais comme je l'ai dit, si ces peuples marginaux
formaient ces talents, toutes les conditions
seraient réunies pour qu'ils deviennent
cosmopolites et se débarrassent de tout
chauvinisme. Seulement, nous vivons aujourd'hui
à une époque où l'humain aime terriblement
s'embuer, où l'humain, avec une grande
nostalgie, une nostalgie inconsciente et
malsaine, veut se mettre dans une atmosphère
nébuleuse et où il aime se bercer de toutes
sortes d'illusions. On parle alors de telle ou
telle mission que devrait avoir tel ou tel petit
peuple. Eh bien, n'est-ce pas, il est tout à
fait possible, si l'on procède de manière
anthropologique, de trouver bien des choses dans
les profondeurs de l'âme populaire. Mais c'est
justement chez les petits peuples que ce talent
devrait s'exprimer : faire converger les talents
existants pour un grand style cosmopolite dont
nous avons tant besoin.
37
Je dois toujours penser - peut-être puis-je le
dire ici, je l'ai souvent exprimé aux personnes
les plus diverses depuis le début de la
catastrophe de la guerre -, je dois toujours
penser à ce que cela aurait signifié si une
grande tâche internationale et cosmopolite avait
été entreprise par le peuple suisse dès 1914.
Cette prise en charge d'une tâche aussi grande
dans un pays relativement petit aurait pu se
présenter dans l'évolution spirituelle du monde
à peu près comme [un point central] autour
duquel tournent bien des choses, de même
qu'aujourd'hui les monnaies européennes tournent
autour de la monnaie suisse. Mais aujourd'hui,
tout est comme recouvert d'un brouillard, et les
gens ne s'intéressent pas aux choses qui ont
pourtant une valeur réelle dès l'instant où
l'être humain s'y engage. Mais malheureusement,
il y a encore aujourd'hui beaucoup trop
d'attitudes qui consistent à dire : quelle est
la mission que j'ai parce que j'appartiens à tel
ou tel peuple, parce que je suis né à Hambourg
ou à Breslau ou à Berlin ou à Vienne ou à Rome ?
Quelle est la mission qui m'a été confiée
précisément par celui-ci ? - L'autre chose est
plus importante : quelles forces me donne le
fait d'être né ici ou là, quelles forces cela me
donne-t-il pour la mission commune,
internationale, cosmopolite de toute l'humanité,
si nécessaire aujourd'hui ? Les humains veulent
justement se faire des illusions et se poser des
questions du genre : "Quelle est ma mission ?
Quelle est ma mission ? - Alors ils attendent.
Ils attendent à peu près comme l'humain qui a
ouvert la bouche et attendu que les colombes
rôties s'y engouffrent.
38
Mais il ne s'agit pas aujourd'hui d'attendre
notre mission, nous devons être clairs : nous
nous trouvons à un point de l'évolution de
l'humanité où le destin du monde doit naître de
l'humain, où doit cesser la vieille rengaine de
la mission de ce qui ne naît pas directement de
manière élémentaire dans l'humain. Nous nous
trouvons à un point de l'évolution de l'humanité
où l'humain est appelé à donner de lui-même un
contenu au destin. Si nous ne commençons pas
aujourd'hui à abandonner ces discours passifs
sur ce qui nous est présenté comme une mission,
ou si nous ne cessons pas de faire appel : Oui,
mais il faut quand même que les dieux nous
aident, ça ne peut pas se passer comme ça, c'est
quand même injuste, il faut quand même que les
dieux nous aident -, si nous ne renonçons pas à
cela, alors nous n'avancerons pas dans le moment
actuel de l'évolution de l'humanité.
Aujourd'hui, il s'agit d'être clair sur le fait
que nous devons chercher les dieux par
l'intérieur de l'humain - je ne dis pas à
l'intérieur de l'humain, mais par l'intérieur de
l'humain - et que les dieux comptent sur nous
pour être codéterminants dans le destin.
39
Aujourd'hui, nous n'avons pas à répondre aux
questions à partir de l'observation de telle ou
telle chose qui s'enracine ici ou là, mais
aujourd'hui nous devons répondre aux questions
du point de vue de la volonté. Les anciennes
questions de contemplation sont aujourd'hui des
questions de volonté. Si l'on parvenait
autrefois à la contemplation en se plongeant
dans ce qui se présentait à la réflexion, nous
avons aujourd'hui la tâche occulte d'accueillir
dans notre volonté cet esprit invisible et
suprasensible, afin que naisse dans l'humanité
ce qui dépasse toutes les barrières
individuelles. Les structures étatiques
extérieures ont fait en sorte qu'aujourd'hui
déjà, on ne peut guère dépasser les frontières.
Si nous continuons à parler encore et encore :
quelle est la mission de telle ou telle partie
du peuple ? -, nous érigeons de telles
frontières dans notre esprit et ne parvenons pas
à les dépasser pour saisir la mission globale de
l'humanité.
40
Au fond, même si c'est terrible, c'est encore
moins important si ce sont les frontières qui
sont maintenant si difficiles à franchir, les
frontières pour lesquelles on s'est battu de
manière si sanglante dans l'espace extérieur.
C'est terrible, mais c'est pire pour l'évolution
de l'humanité, si nous façonnons nos esprits de
telle sorte que nous nous demandions : quelle
est la mission de cet éclat de peuple ? Quelle
est la mission de ce fragment de peuple ? - Nous
devons dépasser les frontières. Nous devons les
effacer. Nous devons trouver ce que nous avons
en commun. Il s'agit avant tout de nous placer
volontairement sur ce terrain de l'humain
commun. On peut alors dire que c'est le cas :
ceux qui n'appartiennent pas à un grand peuple
s'en sortent mieux, car s'ils se souviennent de
leurs forces les plus profondes, ils pourront
contribuer à l'internationalisation et à la
cosmopolitisation de l'humanité.
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C'est avant tout la tâche de ceux que l'on peut
appeler les petits États, les États
périphériques ou autres.
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