Roman Boos : chers
participants, nous allons traiter ce
soir la question de la manière dont le
jugement est formé dans l'organisme
social triarticulé. M. Dr Steiner fera
l'exposé introductif. Je vous demande
dès à présent de participer activement
au débat, et en particulier à ceux qui
ont quelque chose à dire sur les
problèmes qui seront présentés
aujourd'hui, de prendre la parole. Je
prie maintenant le Dr Steiner de
commencer son exposé.
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01
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Roman Boos: Sehr verehrte
Anwesende, es soll heute Abend
behandelt werden die Frage über die
Art, wie das Urteil gebildet wird in
dem dreigegliederten sozialen
Organismus. Herr Dr. Steiner wird den
einleitenden Vortrag halten. Ich
möchte Sie schon jetzt bitten, dann an
der Aussprache rege teilzunehmen, und
besonders diejenigen, die zu den
Problemen, die heute vorgebracht
werden, etwas zu sagen haben, daß die
sich dann zu Worte melden. Ich bitte
nun Herrn Dr. Steiner, seinen Vortrag
zu beginnen.
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Rudolf Steiner : Mes très
chers présents ! J'aimerais introduire
la discussion de ce soir par quelques
remarques sur la façon et la manière
dont un jugement social, sur lequel
doit se construire quand même un
nouvel ordre social, peut venir en
l'état. Je remarque d'emblée qu'il ne
sera pas facile de parler tout de
suite de cet objet d'une manière
populaire. On devrait envisager
l'impossibilité de parler de cet objet
de manière populaire, des faits, dans
lesquels nous vivons maintenant déjà
une fois.
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02
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Rudolf Steiner: Meine sehr
verehrten Anwesenden! Ich möchte die
Diskussion des heutigen Abends
einleiten durch einige Bemerkungen
über die Art und Weise, wie ein
soziales Urteil, auf welches sich eine
neue soziale Ordnung doch aufbauen
muß, zustandekommen kann. Ich bemerke
von vornherein, daß es nicht leicht
sein wird, in einer populären Weise
gerade über diesen Gegenstand zu
sprechen. Man sollte die
Unmöglichkeit, über diesen Gegenstand
in populärer Weise zu sprechen, aus
den Tatsachen, innerhalb welchen wir
nun schon einmal leben, eigentlich
einsehen.
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Voyez-vous, notre époque est, au
fond, à bien des égards, tout à fait
opposée à ce que l'humain se forme un
jugement social sain. Il est donc
exact qu'est beaucoup parlé
aujourd'hui sur l'humain en tant
qu'être social, sur des rapports
sociaux et des exigences sociales
absolument. Seulement ce discours sur
les exigences sociales n'est pas tout
de suite porté par une compréhension
profonde de ce qu'est en fait l'être
social. Il n'y a donc pas lieu de s'en
étonner, par ce qu'en fait d'abord
dans le présent est le début de cette
période où l'humanité doit devenir
mûre pour se former un jugement
social. Dans un certain sens,
l'humanité n'a pas eu besoin jusqu'à
présent de se former un jugement
social. Pourquoi ? L'humain a bien sûr
toujours vécu dedans des conditions
sociales quelconques, mais il n'a pas
- jusqu'à présent - organisé ces
conditions sociales à partir de sa
conscience sociale, à partir d'une
véritable compréhension. Il les a
maintenues en ordre, si j'ai la
permission de dire, par une sorte
d'activité instinctive. Jusqu'à la
forme de l'État actuel, qui n'a au
fond pas plus de trois ou quatre
siècles en Europe, les humains ont
plutôt formé des rapports à partir de
leurs instincts, et cela n'en est pas
venu à prévoir la disposition des
humains à partir de leur jugement, de
leur réflexion, de leur compréhension.
C'est à partir de cette compréhension,
à partir d'un jugement vraiment clair,
que la triarticulation de l'organisme
social veut s'attaquer à la question
sociale. Ce faisant, elle fait au fond
quelque chose qui est jusqu'à présent
tout à fait inhabituel pour l'humain
et qui est même extrêmement
inconfortable pour la plus grande
partie des humains actuels.
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03
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Sehen Sie, unsere Zeit ist im Grunde
genommen in vielem ganz dagegen, daß
sich der Mensch ein gesundes soziales
Urteil bildet. Es ist ja richtig, daß
viel heute gesprochen wird über den
Menschen als soziales Wesen, über
soziale Verhältnisse und soziale
Forderun gen überhaupt. Allein, dieses
Reden über soziale Forderungen ist
nicht gerade von einem tiefen
Verständnis dessen getragen, was
soziales Wesen eigentlich ist. Man
braucht sich deshalb darüber nicht zu
wundern, weil eigentlich erst in der
Gegenwart der Anfang jener Zeit ist,
in der die Menschheit reif werden
soll, sich ein soziales Urteil zu
bilden. Die Menschheit hat es ja in
einem gewissen Sinn nicht nötig gehabt
bis jetzt, sich ein soziales Urteil zu
bilden. Warum? Der Mensch lebte
natürlich immer in irgendwelchen
sozialen Verhältnissen drinnen, aber
er hat im Grunde genommen nicht — bis
jetzt nicht — diese sozialen
Verhältnisse aus seinem sozialen
Bewußtsein heraus, aus einem
wirklichen Verständnis heraus
geordnet. Er hat sie, wenn ich so
sagen darf, geordnet erhalten durch
eine Art Instinkttätigkeit. Die
Menschen haben bis zu der Form des
gegenwärtigen Staates, der ja für
Europa im Grunde genommen nicht älter
ist als drei bis vier Jahrhunderte,
mehr aus ihren Instinkten heraus
Zusammenhänge gebildet, und es ist
eigentlich nicht dazu gekommen, aus
dem Urteil, aus der Überlegung, aus
dem Verständnis heraus die Gruppierung
der Menschen vorzunehmen. Aus diesem
Verständnis heraus, aus einem wirklich
klaren Urteil heraus will die
Dreigliederung des sozialen Organismus
die soziale Frage in Angriff nehmen.
Damit tut sie im Grunde genommen
etwas, was dem Menschen bis jetzt ganz
ungewohnt ist und was weitaus der
größten Anzahl der gegenwärtigen
Menschen sogar höchst unbequem ist.
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Mais à quoi cela en est-il purement
arrivé ? Les anciens groupements
sociaux et l'actuel groupement d'États
se sont formées à partir des instincts
des humains, et ce groupement, qui est
encore mêlée à toutes sortes
d'instincts nationaux, ce groupement
les humains d'aujourd'hui l'acceptent
simplement. Ils grandissent dedans ce
groupement. Instinctivement, ils
grandissent dedans ce groupement et
évitent d'y réfléchir - ou du moins,
ils évitent d'y réfléchir jusqu'à un
certain degré. On réfléchit tout au
plus à la mesure dans laquelle on veut
avoir son mot à dire dans les affaires
de l'État, mais le cadre de l'État, on
l'accepte. On l'accepte, même dans
l'aile la plus radicale des
socialistes ; même Lénine et Trotsky
acceptent l'État, l'État qui est
assemblé de tout le possible, mais à
mesure d'instinct, et auquel le vieux
tsarisme a finalement travaillé. Ils
l'acceptent et se demandent tout au
plus comment ils doivent organiser ce
qui leur est souhaitable à l'intérieur
de cet État. Ils ne se demandent pas
si on doit laisser cet État tel qu'il
est ou s'il faut procéder à une autre
structuration/articulation/un autre
membrement qui est sorti de la
compréhension. Mais, voyez-vous, c'est
tout de suite cette question - comment
l'instinctif de l'ancienne vie sociale
peut-il être transformé en une vie
sociale née de l'âme humaine ? -C'est
donc la question principale qui repose
à la base de l'impulsion de la
triarticulation de l'organisme social.
Cette question ne peut pas être
résolue autrement que par l'émergence
d'une connaissance plus approfondie de
l'humain, plus approfondie que cette
connaissance de l'humain qui était là
au cours des derniers siècles et qui
est là dans le présent.
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04
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Wozu ist es denn eigentlich bloß
gekommen? Aus den Instinkten der
Menschen haben sich die früheren
sozialen Verbände und der gegenwärtige
Staatsverband heraus gebildet, und
diesen Verband, der verquickt ist mit
allerlei nationalen Instinkten noch,
diesen Verband nehmen die Menschen der
Gegenwart einfach hin. Sie wachsen in
diesen Verband hinein. Instinktiv
wachsen sie in diesen Verband hinein
und vermeiden es, darüber nachzudenken
— oder wenigstens vermeiden sie es bis
zu einem gewissen Grad, darüber
nachzudenken. Man denkt höchstens
darüber nach, wie weit man in den
Angelegenheiten des Staates mitreden
will, aber den Rahmen des Staates, den
nimmt man hin. Man nimmt ihn hin,
selbst beim radikalsten Flügel der
Sozialisten; auch Lenin und Trotzki
nehmen den Staat hin, den Staat, der
zusammengebaut ist aus allem
möglichen, aber instinktmäßig, an dem
zuletzt der alte Zarismus gearbeitet
hat. Sie nehmen ihn hin und fragen
sich höchstens, wie sie innerhalb
dieses Staates dasjenige ausgestalten
sollen, was ihnen wünschenswert ist.
Zu fragen, ob man diesen Staat so
lassen soll oder ob man eine andere
Gliederung vornehmen soll, die aus dem
Verständnis herausgeholt ist, dazu
kommt es nicht. Aber sehen Sie, gerade
diese Frage: Wie kann umgewandelt
werden das Instinktive des alten
sozialen Lebens in ein aus der
menschlichen Seele herausgeborenes
soziales Leben? —, das ist ja die
Hauptfrage, die dem Impuls der
Dreigliederung des sozialen Organismus
zugrundeliegt. Diese Frage, sie kann
gar nicht anders gelöst werden, als
daß auftaucht eine gründlichere
Erkenntnis des Menschen, gründlicher
als diejenige Erkenntnis des Menschen,
die da war in den letzten
Jahrhunderten und die da ist in der
Gegenwart.
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On peut dire, tout de suite de la
question : comment l'humain devrait-il
parvenir à un jugement sur comment il
devrait vivre avec les autres humains
? -, tout de suite de cette question
qu'est née l'impulsion pour la
triarticulation de l'organisme social.
Elle est née d'une observation
correcte de ce que l'humain doit
exiger dans le présent. Mais la
plupart des humains n'aimeraient pas
s'engager avec sérieux n'importe
comment sur les exigences du présent.
Ils aimeraient prendre ce qui est déjà
et tout au plus apporté ici ou là des
améliorations plus ou moins radicales.
Un exemple : on pourrait probablement,
disons, parler plus facilement avec un
Anglais de tout ce qui est possible
que de la triarticulation de
l'organisme social, s'il considère
comme une évidence, comme c'est le cas
la plupart du temps, que l'État
unitaire d'Angleterre est un idéal
auquel on n'a pas la permission de
secouer en tant que tel. Partout où
l'on touche, on remarque justement ce
préjugé. Mais ce n'est rien d'autre
que le surplomb de vieux instincts de
l'humanité en ce qui concerne la
cohabitation sociale, et nous devons
en sortir. Nous devons parvenir à une
cohabitation consciente. C'est très
inconfortable pour les humains du
présent, car ils ne veulent en fait
pas arriver à un jugement à partir
d'une activité intérieure, à partir
d'une activation intérieure. Au fond,
comme je l'ai déjà dit, ils aimeraient
certes avoir leur mot à dire sur ce
qui est déjà là, mais ils n'aimeraient
pas vraiment réfléchir énergiquement à
la manière de redresser ce qui est là
et qui, à travers les dernières
catastrophes, a conduit à l'absurde.
Cette nouveauté absolue de la
triarticulation, ils ne veulent au
fond pas l'envisager. On ne veut
justement en fait pas se laisser aller
à former un jugement social.
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05
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Man kann sagen, gerade aus der
Frage: Wie soll der Mensch zu einem
Urteil kommen darüber, wie er mit
anderen Menschen zusammenleben soll?
—, gerade aus dieser Frage ist der
Impuls für die Dreigliederung des
sozialen Organismus entstanden. Er ist
entstanden aus einer richtigen
Beobachtung desjenigen, was der Mensch
in der Gegenwart fordern muß. Aber die
meisten Menschen möchten nicht im
Ernste irgendwie auf die Forderungen
der Gegenwart eingehen. Sie möchten
dasjenige, was ist, mitnehmen und nur
höchstens da oder dort mehr oder
weniger radikale Verbesserungen
vornehmen. Ein Beispiel: Man könnte
wahrscheinlich, sagen wir, mit einem
Engländer über alles mögliche leichter
reden als über die Dreigliederung des
sozialen Organismus, wenn er, wie es
ja zumeist der Fall ist, es als eine
Selbstverständlichkeit betrachtet, daß
der Einheitsstaat England ein Ideal
ist, an dem als solchem nicht
gerüttelt werden darf. Überall, wo man
antippt, merkt man gerade dieses
Vorurteil. Aber das ist nichts anderes
als das Hereinragen der alten
Menschheitsinstinkte in bezug auf das
soziale Zusammenleben, und über die
müssen wir hinauskommen. Zu einem
bewußten Zusammenleben müssen wir
kommen. Das ist den Menschen der
Gegenwart höchst unbequem, denn sie
wollen eigentlich nicht aus einer
inneren Aktivität heraus, nicht aus
einer inneren Betätigung heraus zu
einem Urteil kommen. Sie möchten im
Grunde genommen, wie ich schon sagte,
zwar mitreden bei dem, was schon da
ist, aber sie möchten nicht wirklich
durchgreifend denken, wie das, was da
ist und was ja durch die letzten
Katastrophen ins Absurde hineingeführt
hat, wie das zurechtzubringen ist.
Dieses absolut Neue der
Dreigliederung, das will man
eigentlich im Grunde genommen nicht
einsehen. Man will sich eben
eigentlich nicht herbeilassen dazu,
ein soziales Urteil zu bilden.
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Vous voyez, la question "Comment un
jugement social vient-il en état ? -,
se divise aussitôt en trois questions
distinctes, si l'on va à son corps de
la manière correcte spirituellement
scientifiquement. Et là-dessus
reposent en fait les sources dont
découle la triarticulation de
l'organisme social, à savoir que cette
question : comment se forme-t-on un
jugement social ? - se divise aussitôt
en trois questions distinctes. Il est
impossible d'arriver à un jugement
dans la vie de l'esprit sociétale,
dans la vie de l'esprit sociale, de la
même façon que dans la vie de droit ou
d'État ou dans la vie économique. Un
article est paru récemment dans le
"Berliner Tageblatt" : "La scolastique
politique". Un monsieur très
intelligent - les journalistes sont
habituellement intelligents - se fait
drôle sur quand est ambitionné dans la
vie publique actuelle de séparer le
politique de l'économique. Il se
rendrait évidemment aussi drôle et
appellerait cela une division
scolastique des cheveux, si l'on
voulait séparer la vie publique en
trois membres, le membre spirituel, le
membre de droit ou d'état et le membre
économique, car il a une raison très
particulière, une raison qui est
infiniment plus facile à comprendre
pour l'humain contemporain ; il dit :
oui, dans la vie réelle, la vie
économique n'est nulle part séparée de
la vie politique et de la vie
spirituelle ; elles se fondent partout
l'une dans l'autre, c'est donc
scolastique si on les sépare.
Maintenant, mes très chers présents,
je pense que quelqu'un pourrait aussi
dire qu'il ne faut pas ressentir
séparément la tête, le tronc et les
membres de l'humain, car ils vont
ensemble dans la vie réelle. Certes,
les trois membres de l'organisme
social vont ensemble, mais on ne s'en
sort pas si on confond l'un avec
l'autre - pas plus que la nature ne
s'en sortirait si elle faisait pousser
un pied ou une main sur les épaules
[de l'humain] au lieu d'une tête, si
elle donnait donc à la tête la forme
d'une main. C'est déjà une
caractéristique particulière de ces
gens intelligents de l'époque actuelle
que d'avoir eu le plus de chance avec
le plus stupide de nos jours, parce
que le plus stupide apparaît
aujourd'hui comme le plus intelligent
du point de vue de l'intelligence de
la grande masse.
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06
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Sehen Sie, die Frage: Wie kommt ein
soziales Urteil zustande? —, zerfällt
ja sogleich, wenn man ihr in der
richtigen Weise
geisteswissenschaftlich zu Leibe geht,
in drei gesonderte Fragen. Und darauf
beruhen eigentlich die Quellen, aus
denen die Dreigliederung des sozialen
Organismus fließt, daß diese Frage:
Wie bildet man sich ein soziales
Urteil? — sogleich in drei gesonderte
Fragen sich spaltet. Es ist unmöglich,
auf dieselbe Art im gemeinschaftlichen
Geistesleben, im sozialen
Geistesleben, zu einem Urteil zu
kommen wie im Rechts- oder Staatsleben
oder im wirtschaftlichen Leben. Es ist
neulich im «Berliner Tageblatt» ein
Aufsatz erschienen: «Politische
Scholastik». Da macht sich ein ganz
gescheiter Herr — die Journalisten
sind ja gewöhnlich gescheit —, er
macht sich darüber lustig, wenn in der
Gegenwart im öffentlichen Leben
angestrebt wird, das Politische von
dem Wirtschaftlichen zu trennen. Er
würde sich selbstverständlich auch
lustig machen und es eine
scholastische Haarspalterei nennen,
wenn man das öffentliche Leben in die
drei Glieder, das geistige Glied, das
Rechts- oder Staatsglied und das
wirtschaftliche Glied trennen wollte,
denn er hat einen ganz besonderen
Grund, einen Grund, der dem Menschen
der Gegenwart so unendlich leicht
einleuchtet; er sagt: Ja, im
wirklichen Leben ist doch das
wirtschaftliche vom politischen und
vom geistigen Leben nirgends getrennt;
die fließen doch überall ineinander,
also ist es scholastisch, wenn man sie
trennt. Nun, meine verehrten
Anwesenden, ich denke, es könnte einer
auch sagen, man solle den Kopf und den
Rumpf und die Gliedmaßen des Menschen
nicht getrennt empfinden, denn sie
gehören im wirklichen Leben zusammen.
Gewiß, die drei Glieder des sozialen
Organismus gehören auch zusammen, aber
man kommt nicht zurecht, wenn man das
eine mit dem anderen verwechselt —
geradesowenig, wie die Natur
zurechtkommen würde, wenn sie auf den
Schultern [des Menschen] einen Fuß
oder eine Hand wachsen lassen würde
statt eines Kopfes, wenn sie also den
Kopf in Handform gestalten würde. Es
ist schon einmal ein besonderes
Kennzeichen dieser gescheiten Leute
der Gegenwart, daß sie mit dem
Allerdümmsten das größte Glück bei
unseren Zeitgenommen haben, weil das
Allerdümmste heute als das
verstandesmäßig Gescheiteste der
großen Menge erscheint.
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Ce qui importe, c'est qu'au moment
où l'humanité doit entrer dans la vie
publique, non plus instinctivement,
mais plus consciemment qu'auparavant,
toute la manière dont l'humain se
tient dans la vie culturelle
spirituelle, comment elle se tient
dans la vie de droit et d'état,
comment elle se tient dans la vie de
l'économie, est autre. Elle est tout
de suite autre comme est autre la
circulation sanguine dans la tête,
dans les pieds ou dans les jambes, et
est autre dans le cœur - et pourtant
les trois œuvrent tout de suite de la
manière correcte ensemble, quand elles
sont organisées
séparées/particularisées de la manière
correcte.
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07
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Dasjenige, worauf es ankommt, ist,
daß in dem Augenblick, wo die
Menschheit nicht mehr instinktiv,
sondern bewußter als früher eintreten
soll in das öffentliche Leben, die
ganze Art, wie der Mensch steht im
geistigen Kulturleben drinnen, wie er
steht im Rechts- und Staatsleben, wie
er steht im Wirtschaftsleben, anders
ist. Es ist geradeso anders, wie
anders ist die Blutzirkulation im
Kopfe, in den Füßen oder in den Beinen
und anders ist im Herzen — und dennoch
wirken die drei gerade in der
richtigen Weise zusammen, wenn sie in
der richtigen Weise gesondert
organisiert sind.
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Et nous aussi, en tant qu'humains,
nous devons former notre jugement
social de différentes manières dans le
domaine de la vie de l'esprit, dans le
domaine de la vie de droit ou d'état
et dans le domaine de la vie
économique. Mais là on doit trouver
les chemins de comment on parvient à
un jugement vraiment sain dans les
trois domaines. En général, ce chemin
- au fond, ce sont trois chemins - est
vraiment bien fortement encombré par
les préjugés du temps. Là doivent
d'abord être écartés du chemin de
nombreux obstacles.
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08
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Und auch wir müssen als Menschen in
verschiedener Weise unser soziales
Urteil bilden auf dem Gebiete des
Geisteslebens, auf dem Gebiete des
Rechts- oder Staatslebens und auf dem
Gebiete des wirtschaftlichen Lebens.
Aber da muß man die Wege finden, wie
man zu einem wirklich gesunden Urteil
auf den drei Gebieten kommt. Es ist im
allgemeinen dieser Weg — im Grunde
genommen sind es drei Wege Wege -
wirklich recht stark durch die
Vorurteile der Zeit verlegt. Da müssen
erst viele Hindernisse aus dem Wege
geräumt werden.
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Pour parvenir à un jugement social
sain dans la vie spirituelle, on doit
être clair à soi que l'humain actuel
est tout à fait inapte à ne serait-ce
que se poser la question : Que
signifie donc social dans la vie
spirituelle ? Que signifie vie commune
humaine en relation spirituelle ? Nous
n'avons encore aucune science de
l'humain qui, je n'aimerais même pas
dire une fois, réponde à de telles
questions, mais j'aimerais seulement
dire qui incite à de telles questions.
Cette connaissance de l'humain doit
d'abord être créée par la science de
l'esprit et être popularisée dans
l'humanité. Il faut soulever la
question de manière ordonnée et
synthétiquement raisonnable : Quelle
est donc pour différence [si je fais
face à un être humain ou] si j'ai
seulement la nature en face de moi en
tant qu'observateur solitaire de la
nature, donc de me procurer des
connaissances sur cette nature en me
plaçant directement en tant qu'humain
en face de la nature en tant
qu'observateur ? - J'entre dans un
certain rapport de réciprocité avec la
nature ; je laisse la nature faire des
impressions sur moi ;
j'assimile/élabore ces impressions, je
me forme intérieurement des
représentations sur ces impressions,
en entrant dans un rapport de
réciprocité avec la nature ; j'absorbe
quelque chose de l'extérieur, je
l'assimile intérieurement. C'est au
fond, le fait le plus simple. Vu de
l'extérieur, il en va de même lorsque
j'écoute un humain, c'est-à-dire
lorsque j'entre en relation
spirituelle avec lui, lorsque je
trouve dans ses paroles le sens qu'il
y met. Les paroles de l'humain font
alors une impression sur moi ; je les
transforme à nouveau intérieurement en
représentations. J'entre en
interaction avec d'autres humains. On
pourrait croire que si j'interagis
avec la nature ou si j'interagis avec
d'autres humains, c'est au fond la
même chose. Ce n'est justement pas le
cas. Celui qui prétend que c'est une
seule et même chose n'a même pas
orienté son regard sur cette chose de
la bonne manière. Il faut déjà prêter
un peu attention à ces choses.
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09
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Um zu einem gesunden sozialen Urteil
zu kommen im geistigen Leben, muß man
sich klar sein darüber, daß der
heutige Mensch ganz und gar ungeeignet
ist, sich die Frage auch nur
vorzulegen:§ Was bedeutet denn
Soziales im geistigen Leben? Was
bedeutet menschliches Zusammenleben in
geistiger Beziehung? Wir haben noch
keine Menschenkunde, die, ich möchte
gar nicht einmal sagen, Antwort gibt
auf solche Fragen, sondern ich möchte
nur sagen, die anregt zu solchen
Fragen. Diese Menschenkunde muß durch
die Geisteswissenschaft erst
geschaffen werden und in der
Menschheit populär gemacht werden. Man
muß ordentlich und vernünftig die
Frage aufwerfen: Was ist es denn für
ein Unterschied, [ob ich einem
Menschen gegenüberstehe oder] ob ich
als einsamer Naturbetrachter nur die
Natur mir gegenüber habe, also mir
Erkenntnisse von dieser Natur so
verschaffe, indem ich als Mensch
direkt mich der Natur als Beobachter
gegenüberstelle? — Ich trete in ein
gewisses Wechselverhältnis zur Natur;
ich lasse die Natur Eindrücke auf mich
machen; ich verarbeite diese
Eindrücke, bilde mir innerlich
Vorstellungen über diese Eindrücke,
indem ich in ein Wechselverhältnis zur
Natur trete; ich nehme etwas auf von
außen, verarbeite es innerlich. Das
ist im Grunde genommen die einfache
Tatsache. Äußerlich angesehen sieht es
ebenso aus, wenn ich einem Menschen
zuhöre, also zu ihm in eine geistige
Beziehung trete, in seinen Worten den
Sinn finde, den er in sie hineinlegt.
Da machen die Worte des Menschen auf
mich einen Eindruck; ich verarbeite
sie wieder innerlich zu Vorstellungen.
Ich trete in Wechselwirkung zu anderen
Menschen. Man könnte glauben: Ob ich
nun zur Natur in Wechselwirkung trete
oder ob ich zu anderen Menschen in
Wechselwirkung trete, das ist im
Grunde genommen einerlei. Das ist es
eben nicht. Derjenige, der behauptet,
das sei einerlei, der hat ja nicht
einmal den Blick auf diese Sache in
der richtigen Weise gelenkt. Man muß
schon auf diese Dinge auch etwas
Aufmerksamkeit wenden.
|
Vous voyez, j'aimerais maintenant
citer un exemple concret. Il y a dans
la vie spirituelle allemande un fait
sans lequel cette vie spirituelle
allemande ne serait pas pensable.
Lorsque l'on décrit la vie de l'esprit
d'une certaine région, on décrit
généralement - selon l'occasion - soit
les conditions économiques de l'époque
où cette vie spirituelle s'est
développée, soit quelques grandes
personnalités qui ont fécondé cette
vie spirituelle grâce à leurs
prestations de génie. Mais je pense
maintenant un fait qui est d'une tout
autre nature et sans lequel on ne peut
pas penser la nature particulière de
la vie spirituelle allemande au XIXe
siècle. Il s'agit, j'aimerais dire,
d'un phénomène originel de
cohabitation spirituelle sociale :
c'est le rapport intime de dix ans
entre Goethe et Schiller. On ne peut
pas dire que Goethe a donné quelque
chose à Schiller ou que Schiller a
donné quelque chose à Goethe et qu'ils
ont travaillé ensemble. Cela ne
correspond pas au fait auquel je
pense, c'est autre chose. Schiller est
devenu grâce à Goethe quelque chose
qu'il n'aurait jamais pu devenir seul.
Goethe est devenu grâce à Schiller ce
qu'il ne serait jamais devenu seul. Et
si l'on a seulement Goethe, et si l'on
a seulement Schiller, et que l'on
pense à leur effet sur le peuple
allemand - il n'en ressort pas ce qui
est devenu en réalité. Car si l'on a
seulement Goethe, si l'on a seulement
Schiller, et si l'on pense aux effets
qui émanent des deux, il n'y a pas
encore ce qui est devenu, mais il naît
de la confluence des deux une
troisième chose, tout à fait
invisible, mais dont l'effet est
extrêmement puissant (il est dessiné
au tableau). Vous voyez, c'est un
phénomène originel d'interaction
sociale dans le domaine spirituel.
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10
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Sehen Sie, ich möchte nun ein
konkretes Beispiel anführen. Es gibt
im deutschen Geistesleben eine
Tatsache, ohne die dieses deutsche
Geistesleben gar nicht denkbar ist.
Wenn man das Geistesleben eines
gewissen Gebietes schildert, dann
schildert man gewöhnlich — je nachdem
man nun gerade eine Veranlassung hat
—, man schildert entweder die
wirtschaftlichen Verhältnisse der
Zeit, wo sich dieses Geistesleben
herausentwickelt hat, oder man
schildert einzelne große
Persönlichkeiten, die aus ihren
genialen Leistungen heraus dieses
Geistesleben befruchtet haben. Aber
ich meine jetzt eine Tatsache, die
ganz anderer Natur ist und ohne die
die besondere Art des deutschen
Geisteslebens im 19. Jahrhundert gar
nicht zu denken ist. Das ist, ich
möchte sagen ein Urphänomen sozialen
geistigen Zusammenlebens: es ist das
zehnjährige, intime Verhältnis von
Goethe und Schiller. Man kann nicht
sagen, Goethe habe Schiller etwas
gegeben oder Schiller habe Goethe
etwas gegeben und sie hätten
zusammengewirkt. Damit trifft man
nicht die Tatsache, die ich meine,
sondern es ist etwas anderes. Schiller
ist durch Goethe etwas geworden, was
er allein niemals geworden wäre.
Goethe ist durch Schiller etwas
geworden, was er allein niemals
geworden wäre. Und hat man bloß den
Goethe, und hat man bloß den Schiller
und denkt sich ihre Wirkung auf das
deutsche Volk — es kommt nicht das
heraus, was in Wirklichkeit geworden
ist. Denn hat man bloß Goethe, hat man
bloß Schiller, und bedenkt man die
Wirkungen, die aus beiden ausströmen,
so gibt es noch nicht das, was
geworden ist, sondern es entsteht aus
dem Zusammenfluß der beiden ein
Drittes, ganz Unsichtbares, das aber
von ungeheuer starker Wirkung ist (Es
wird an die Tafel gezeichnet). Sehen
Sie, das ist ein Urphänomen sozialen
Zusammenwirkens auf geistigem Gebiete.
|
Car qu'est-ce qui repose en fait là
à la base ? La science grossière
d'aujourd'hui n'étudie pas ce genre de
choses, parce que la science
d'aujourd'hui ne se presse absolument
pas jusqu'à l'humain. La science de
l'esprit étudiera de telles choses et
apportera en premier par cela de la
lumière dans la vie en commun sociale
spirituelle des humains. Ceux d'entre
vous qui ont entendu parler de la
science de l'esprit savent ce que je
ne veux maintenant qu'évoquer
brièvement. La science de l'esprit
montre que l'évolution de l'humain est
un fait réel et effectif. Elle montre
qu'un humain, en se développant,
devient de plus en plus mûr, produit
toujours d'autres choses des
profondeurs de son être. Et quand la
vie sociale réprime cette production,
c'est que cette vie sociale est
justement fausse et qu'elle doit être
amenée sur d'autres voies.
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11
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Was liegt denn da eigentlich
zugrunde? Solche Dinge studiert die
heutige, grobe Wissenschaft nicht,
weil die heutige Wissenschaft
überhaupt nicht bis zum Menschen
herandringt. Geisteswissenschaft wird
solche Dinge studieren und dadurch
erst Licht bringen auch in das soziale
geistige Zusammenleben der Menschen.
Diejenigen von Ihnen, welche etwas
von Geisteswissenschaft gehört haben,
wissen dasjenige, was ich jetzt nur
kurz andeuten will.
Geisteswissenschaft zeigt, daß die
Entwicklung des Menschen eine
wirkliche, reale Tatsache ist. Sie
zeigt, daß ein Mensch, indem er sich
entwickelt, immer reifer und reifer
wird, immer anderes und anderes aus
den Tiefen seines Wesens hervorbringt.
Und wenn das soziale Leben dieses
Hervorbringen unterdrückt, so ist
dieses soziale Leben eben falsch und
muß in andere Bahnen gebracht werden.
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Maintenant, Goethe et Schiller
étaient tous deux des individualités,
des personnalités socialement
heureuses/comblées au sens le plus
élevé du terme. Quand est donc arrivé
le moment où l'on peut dire que c'est
Schiller qui a le mieux compris
Goethe, que c'est Goethe qui a le
mieux compris Schiller? Ils ont pu le
mieux s'entretenir ensemble, le mieux
échanger leurs idées et réaliser
quelque chose de commun, justement cet
invisible, qui s'est ensuite propagé
et qui est l'un des faits les plus
importants de la vie intellectuelle
allemande. Je me suis beaucoup efforcé
de faire ressortir l'année de la
cohabitation la plus intime des deux,
là où les idées de l'un ont pénétré,
je dirais, le plus profondément dans
les idées de l'autre. Je trouve que
c'est autour de l'année 1795 ou 1796
(c'est écrit au tableau). En 1796, il
y a vraiment quelque chose de très
particulier dans cette collaboration
entre Goethe et Schiller.
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12
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Nun, Goethe und Schiller waren beide
sozial im höchsten Sinne beglückte
Individualitäten, Persönlichkeiten.
Wann ist denn dasjenige eingetreten,
von dem man sagen kann, Schiller habe
Goethe am besten verstanden, Goethe
habe Schiller am besten verstanden?w
Sie haben sich am besten miteinander
unterhalten können, am besten
miteinander ihre Ideen austauschen
können und etwas Gemeinsames, eben
dieses Unsichtbare, zustandegebracht,
was dann wiederum fortgewirkt hat und
was eine der bedeutendsten Tatsachen
im deutschen Geistesleben ist. Ich
habe mich viel bemüht, das Jahr des
intimsten Zusammenlebens der beiden,
da, wo die Ideen des einen, ich möchte
sagen am gründlichsten in die Ideen
des anderen eingedrungen sind,
herauszubringen. Ich finde, es ist so
um das Jahr 1795 oder 1796 (Es wird an
die Tafel geschrieben). 1796, da ist
wirklich in diesem Zusammenwirken von
Goethe und Schiller etwas ganz
Besonderes da.
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Si l'on cherche pourquoi c'est
justement Schiller qui a le mieux
compris Goethe cette année-là, et
pourquoi c'est justement cette
année-là que Goethe a pu le mieux se
faire comprendre de Schiller, on
arrive à cette conclusion. N'est-ce
pas, Schiller est né en 1759 ; il
avait donc trente-sept ans en 1796.
Goethe avait dix ans de plus ; il
avait donc quarante-sept ans. La
science de l'esprit nous montre
maintenant qu'il y a différents nœuds
de vie dans la vie humaine ; on n'en
tient généralement pas compte
aujourd'hui : le changement de dents -
l'humain devient quelque chose de
différent en passant le cap du
changement de dents, aussi en relation
psychospirituelle -, la maturité
sexuelle, les transitions ultérieures
- elles sont moins remarquables, mais
elles sont tout de même là à la 28e
année, à nouveau à la 35e et à la 42e
année. Si l'on peut vraiment observer
cette vie humaine intérieure, on sait
que le début de la quarantaine, je
dirais en moyenne la quarante-deuxième
année, lorsque l'humain se développe
intérieurement, lorsqu'il passe par
une vie spirituelle intérieure, cette
quarante-deuxième année est quelque
chose de très particulier. Entre la
35e année et la 42e année, ce que l'on
peut appeler l'âme de conscience
arrive à maturité chez l'humain. Et
elle est devenue tout à fait mûre,
cette âme de conscience qui juge,
cette âme consciente qui sort
entièrement du Je pour entrer en un
rapport au monde - cette âme de
conscience devient alors mûre.
Schiller, à 37 ans, avait cinq ans de
moins que 42, Goethe, à 47 ans, avait
cinq ans de plus que 42. Goethe avait
dépassé la 42e année autant que
Schiller était en dessous.
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13
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Wenn man nun nachforscht, warum just
Schiller in diesem Jahr Goethe am
besten verstanden hat und warum Goethe
sich am besten hat verstehen lassen
können von Schiller just in diesem
Jahre, so kommt man darauf. Nicht
wahr, Schiller ist 1759 geboren; er
war also im Jahre 1796
siebenunddreißig Jahre alt. Goethe war
zehn Jahre älter; er war also
siebenundvierzig Jahre alt. Nun zeigt
uns die Geisteswissenschaft, daß es
verschiedene Lebensknotenpunkte im
menschlichen Leben gibt; sie werden
heute gewöhnlich nicht berücksichtigt:
der Zahnwechsel — der Mensch wird
etwas anderes, indem er den
Zahnwechsel übersteht, auch in
geistigseelischer Beziehung —, die
Geschlechtsreife, spätere Übergänge —
sie sind weniger bemerklich, aber sie
sind doch da im 28. Jahre, wiederum im
35. und im 42. Jahr. Wenn man wirklich
dieses innere menschliche Leben
beobachten kann, so weiß man, daß der
Anfang der 40er Jahre, ich möchte
sagen im Durchschnitt das 42. Jahr,
wenn der Mensch sich innerlich
entwickelt, wenn er innerlich ein
Geistesleben durchmacht, dieses 42.
Jahr etwas ganz Besonderes ist.
Zwischen dem 35. Jahr und dem 42. Jahr
wird das reif im Menschen, was man die
Bewußtseinsseele nennen kann. Und sie
ist ganz reif geworden, diese
urteilende Bewußtseinsseele, diese
bewußte Seele, die ganz aus dem Ich
heraus zur Welt in ein Verhältnis
tritt — diese Bewußtseinsseele wird da
reif. Schiller mit 37 Jahren war fünf
Jahre jünger als 42, Goethe mit 47
Jahren war fünf Jahre älter als 42.
Goethe hatte das 42. Jahr ebensoweit
überschritten wie Schiller darunter
war.
|
Schiller se trouvait juste à
l'intérieur de l'évolution de l'âme de
conscience, Goethe était au-delà ; ils
étaient à égale distance de celle-ci.
Qu'est-ce que cela signifie ? Cela
signifie vraiment, en ce qui concerne
l'âme, une opposition similaire - je
sais que de telles comparaisons sont
osées, mais notre langage est aussi
grossier, et on ne peut donc utiliser
des comparaisons osées que si l'on a
des faits importants et fondamentaux à
citer -, cela signifie pour le
spirituel-âme une opposition similaire
à celle du masculin et du féminin pour
le physique-sexuel. En ce qui concerne
le développement physique, les
sexualités sont justement d'un
développement inégal. Par politesse
envers les dames, et pour ne pas
rendre ces messieurs orgueilleux, je
ne veux pas dire quelle sexualité est
un développement ultérieur, quelle
sexualité est un développement
antérieur, mais elles sont d'un
développement temporel différent. Ce
n'est pas l'humain tout entier, la
tête n'y participe pas, donc ceux dont
la sexualité doit être pensée à un
stade de développement antérieur ne
doivent pas se sentir offensés. Mais
il n'en va pas de même en ce qui
concerne l'âme/est d'âme ; là, ce qui
est antérieur peut rejoindre ce qui
est postérieur, et il se produit alors
une fécondation tout à fait
particulière. C'est alors que se
produit quelque chose qui ne peut
naître qu'à travers ces différentes
natures à différentes époques. C'est
bien sûr un cas particulier ; dans la
vie sociale commune, l'interaction
d'âme à âme se forme d'une façon
particulière. Toujours quand des
humains agissent les uns sur les
autres apparaît quelque chose qui ne
peut jamais naître de la simple
interaction entre l'humain et la
nature considérée. Vous voyez, on
reçoit un certain concept de ce que
cela signifie en fait, de laisser agir
sur soi ce qui ne sort pas de la
nature, mais d'un autre être humain.
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14
|
Schiller stand in der Entwicklung
der Bewußtseinsseele eben darinnen,
Goethe war darüber hinaus; sie waren
in gleichem Abstand davon. Was
bedeutet denn das? Das bedeutet in
bezug auf das Seelische wirklich einen
ähnlichen Gegensatz — ich weiß, solche
Vergleiche sind gewagt, aber unsere
Sprache ist ja auch grob, und man kann
deshalb nur gewagte Vergleiche
gebrauchen, wenn man wichtige,
fundamentale Tatsachen anzuführen hat
—, das bedeutet für das
Seelisch-Geistige einen ähnlichen
Gegensatz wie das Männliche und
Weibliche für das
Physisch-Geschlechtliche. In bezug auf
die physische Entwicklung sind eben
die Sexualitäten von ungleicher
Entwicklung. Ich will jetzt aus
Höflichkeit gegen die Damen, und um
die Herren nicht hochmütig zu machen,
nicht sagen, welche Sexualität eben
eine spätere Entwicklung ist, welche
Sexualität eine frühere Entwicklung
ist, aber sie sind von einer
verschiedenen zeitlichen Entwicklung.
Es ist ja nicht der ganze Mensch, der
Kopf nimmt nicht teil daran, also
brauchen sich diejenigen ja nicht
gekränkt zu fühlen, deren Sexualität
in einer früheren Entwicklungsstufe
gedacht werden muß. Aber so ist es
nicht in bezug auf das Seelische; da
kann das Frühere mit dem Späteren
zusammenkommen, dann entsteht eine
ganz besondere Befruchtung. Dann
entsteht etwas, was eben nur durch
diese verschiedene Artung zu
verschiedenen Zeiten entstehen kann.
Das ist natürlich ein besonderer Fall;
da wird im sozialen Zusammenleben das
Wechselspiel von Seele zu Seele in
einer besonderen Art gebildet. Immer,
wenn Menschen aufeinander wirken,
entsteht etwas, was niemals durch die
bloße Wechselwirkung von Mensch und
der betrachteten Natur entstehen kann.
Sie sehen, man bekommt einen gewissen
Begriff, was das eigentlich heißt,
dasjenige auf sich wirken zu lassen,
was nicht von der Natur, sondern was
von einem anderen Menschen ausgeht.
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C'est devenu un problème tout
particulier pour moi lorsque je me
suis plongé dans Nietzsche, par
exemple. Nietzsche avait quelque chose
que possèdent déjà un grand nombre
d'humains qui ont une formation
similaire à celle de Nietzsche ; il
l'avait justement seulement dans un
sens particulièrement radical. Il a
par exemple observé les philosophes,
les anciens philosophes grecs, il a
observé Schopenhauer, il a observé
Eduard von Hartmann et ainsi de suite.
On peut dire que Nietzsche ne s'est
jamais intéressé au contenu de la
philosophie. Ce contenu de la
philosophie, ce contenu de la vision
du monde, il s'en moque éperdument ;
mais ce qui l'intéressait, c'était
l'humain. Ce que Thalès a justement
pensé comme contenu de sa vision du
monde lui est indifférent, mais
comment cet humain Thalès vit jusqu'à
ses concepts, cela l'intéresse. C'est
ce qui l'intéresse chez Héraclite, ce
n'est pas le contenu de la philosophie
d'Héraclite qui l'intéresse. C'est
précisément ce qui vient de l'humain
qui agit sur lui, et c'est ainsi que
Nietzsche se révèle être un personnage
particulièrement moderne. Mais cela
deviendra la constitution générale de
la vie psychique humaine. Aujourd'hui,
les humains se disputent encore
souvent à propos d'opinions. Ils
devront un jour cesser de se disputer
à propos des opinions, pour la simple
raison que chacun doit avoir sa propre
opinion. C'est comme si on avait un
arbre et qu'on le photographiait sous
différents angles, c'est toujours le
même arbre, mais les photographies
sont très différentes ; chacun peut
donc avoir sa propre opinion, cela
dépend seulement du point de vue qu'il
adopte. S'il est raisonnable au sens
actuel du terme, il ne discute plus du
tout des opinions, mais il trouve tout
au plus certaines opinions saines et
d'autres malades. Il ne discute plus
des opinions. Ce serait comme si
quelqu'un regardait différentes
photographies et disait ensuite :
"Oui, elles sont très différentes,
celles-ci sont justes et celles-là
sont fausses". - Tout au plus peut-on
s'intéresser à la manière dont
quelqu'un parvient à son opinion :
qu'elle soit particulièrement
spirituelle ou insensée, qu'elle soit
basse et ne porte pas de fruits ou
qu'elle soit haute et bénéfique pour
l'humanité - cela peut nous
intéresser.
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15
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Mir war das ein ganz besonderes
Problem geworden, als ich mich zum
Beispiel in Nietzsche vertiefte.
Nietzsche hatte etwas, was jetzt schon
eine ganze Anzahl von Menschen haben,
die eine ähnliche Vorbildung haben,
wie Nietzsche sie hatte; er hatte es
eben nur in einem ganz besonders
radikalen Sinn. Er hat zum Beispiel
Philosophen betrachtet, die alten
griechischen Philosophen, er hat
Schopenhauer betrachtet, er hat Eduard
von Hartmann betrachtet und so weiter.
Man kann sagen, Nietzsche
interessierte eigentlich niemals der
Inhalt einer Philosophie. Dieser
Inhalt der Philosophie, dieser Inhalt
der Weltanschauung, der ist ihm
eigentlich höchst gleichgültig; aber
ihn interessierte der Mensch. Was der
Thales gerade gedacht hat als Inhalt
seiner Weltanschauung, das ist ihm
gleichgültig, aber wie dieser Mensch
Thales zu seinen Begriffen sich
heranlebt, das interessiert ihn. Das
interessiert ihn bei Heraklit, nicht
der Inhalt der Philosophie des
Heraklit interessiert ihn. Gerade das,
was vom Menschen kommt, das wirkt auf
ihn, und dadurch zeigt sich Nietzsche
als ein besonders moderner Charakter.
Das wird aber allgemeine Konstitution
des menschlichen Seelenlebens werden.
Heute streiten sich die Menschen noch
vielfach über Meinungen. Sie werden
einmal aufhören müssen, über Meinungen
zu streiten, aus dem einfachen Grunde,
weil jeder seine eigene Meinung haben
muß. Geradeso, wie wenn man einen Baum
hat und den von verschiedenen Seiten
fotografiert, so ist es immer noch
derselbe Baum, aber die Fotografien
sehen ganz verschieden aus; so kann
jeder seine eigene Meinung haben, je
nachdem — es kommt nur auf den
Standpunkt an, auf den er sich stellt.
Wenn er vernünftig ist im heutigen
Sinne, so streitet er sich gar nicht
mehr über Meinungen, sondern er findet
höchstens manche Meinungen gesund und
manche krank. Er streitet nicht mehr
über Meinungen. Es wäre ebenso, wie
wenn einer verschiedene Fotografien
ansieht und dann sagte: Ja, die sind
ja ganz verschieden, diese sind
richtig, und diese sind falsch. — Es
kann einen höchstens interessieren,
wie einer zu seiner Meinung kommt: ob
das nun besonders geistreich oder
töricht ist, ob es niedrig ist und
nichts fruchtet oder ob es hoch ist
und für die Menschheit förderlich ist
— das kann einen interessieren.
|
Aujourd'hui, il s'agit vraiment
d'éclairer le regard sur la manière
dont l'humain se situe par rapport à
l'humain dans la coexistence sociale
spirituelle, sur la manière dont
l'humain doit donner quelque chose à
l'humain. Cela se manifeste tout
particulièrement lorsque l'on voit ce
que l'humain, en tant qu'enfant en
pleine croissance, doit recevoir de
l'autre humain, qui est sa
personnalité d'enseignant. Il y a là
des forces tout à fait différentes de
celles qui sont en jeu entre Goethe et
Schiller, même si elles ne sont pas
placées aussi haut, mais des forces
plus complexes sont en jeu. Ce que je
suis en train de développer ici donne
la possibilité de trouver le moyen de
s'élever à un jugement vraiment social
dans le domaine de la vie de l'esprit.
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16
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Es handelt sich heute darum,
wirklich den Blick hell zu machen, wie
Mensch zu Mensch steht im geistigen
sozialen Zusammenleben, wie der Mensch
dem Menschen etwas zu geben hat. Es
tritt einem das ja ganz besonders dann
entgegen, wenn man sieht, was der
Mensch als aufwachsendes Kind
empfangen muß von dem anderen
Menschen, der seine
Lehrerpersönlichkeit ist. Da sind noch
ganz andere Kräfte im Spiel als
zwischen Goethe und Schiller, wenn sie
auch nicht in eine so hohe Lage
hinaufversetzt sind, aber es sind
kompliziertere Kräfte dabei im Spiel.
Das, was ich jetzt hier entwickle, das
gibt eine Möglichkeit, den Weg
aufzufinden, wie man sich auf dem
Gebiete des Geisteslebens zu einem
wirklich sozialen Urteil aufschwingen
kann.
|
Vous voyez, j'ai déjà dit que je ne
pouvais pas parler de manière
particulièrement populaire
aujourd'hui, parce que si je veux
discuter de ces questions, je dois
partir du point de vue d'une science
de l'humain encore inconnue
aujourd'hui, du moins dans d'autres
cercles. Dans mon livre
"Von Seelenrätseln" (Des mystères
de l'âme), j'ai attiré l'attention sur
le fait que l'humain est un être
triarticulé : il est un humain de tête
ou un humain des sens nerveux, humain
rythmique, humain métabolique.
L'humain des sens nerveux comprend
tout ce que sont les sens et tout ce
que sont les organes de la tête.
L'humain rythmique, l'humain du tronc,
pourrait-on aussi dire, englobe ce qui
est rythmique dans l'humain, ce qui
est mouvement cardiaque, mouvement
pulmonaire et ainsi de suite. Le
troisième, l'humain métabolique,
englobe tout le reste.
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17
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Sehen Sie, ich sagte schon, ich kann
heute, gerade heute, nicht besonders
populär sprechen, weil ich ja, wenn
ich diese Fragen erörtern will, vom
Standpunkte einer heute noch
unbekannten Menschenkunde, wenigstens
in weiteren Kreisen noch unbekannten
Menschenkunde, ausgehen muß. Ich habe
in meinem Buche
«Von Seelenrätseln» darauf
aufmerksam gemacht, wie der Mensch ein
dreigliedriges Wesen ist: er ist
Kopfmensch oder Nervensinnes mensch,
rhythmischer Mensch,
Stoffwechselmensch. Der
Nerven-sinnesmensch umfaßt alles
dasjenige, was die Sinne sind und was
die Organe des Hauptes sind. Der
rhythmische Mensch, der Rumpfmensch
könnte man auch sagen, umfaßt
dasjenige, was rhythmisch ist im
Menschen, was Herzbewegung,
Lungenbewegung ist und so weiter. Der
dritte, der Stoffwechselmensch, umfaßt
alles übrige.
|
Ces trois membres existent dans la
nature humaine ; dans un certain sens,
ils sont fondamentalement différents
les uns des autres, mais on vient
difficilement à leurs véritables
différences. On peut souligner ce qui
suit en ce qui concerne l'humain
rythmique. - Vous entendrez encore
parler de l'aspect rythmique de
l'humain ce soir, lorsque le Dr Boos
parlera de la formation du jugement
social dans la vie de droit ou d'état,
ce qui constituera la deuxième partie
de l'introduction. Dr Boos parlera de
ce qui lui est particulièrement
proche, de la formation du jugement
social dans le deuxième membre de
l'organisme social, dans la vie de
droit et d'état. - Mais j'aimerais
maintenant souligner ce qui suit : Ce
qu'est l'activité rythmique dans
l'humain nous apparaît de manière
particulièrement forte lorsque nous
saisissons comment l'humain inspire
l'air extérieur, le transforme en lui,
comment il inspire l'oxygène et expire
le gaz carbonique. Inspiration -
expiration, inspiration - expiration :
c'est d'abord l'un des rythmes actifs
dans l'humain. C'est un processus
relativement facile à comprendre :
inspiration - expiration = activité
rythmique.
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18
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Diese drei Glieder bestehen in der
menschlichen Natur; sie sind in einem
gewissen Sinne voneinander
grundverschieden, aber man kommt
schwer auf ihre eigentlichen
Verschiedenheiten. Man kann da beim
rhythmischen Menschen das folgende
hervorheben. — Von dem Rhythmischen im
Menschen werden Sie später noch
allerlei hören am heutigen Abend, wenn
Dr. Boos sprechen wird über die
Bildung des sozialen Urteils im
Rechts- oder Staatsleben, was dann den
zweiten Teil der Einleitung ausmachen
wird. Dr. Boos wird über dasjenige,
was ihm besonders naheliegt, über die
Bildung des sozialen Urteils im
zweiten Gliede des sozialen
Organismus, im Rechts- und
Staatsleben, sprechen. — Jetzt möchte
ich aber das folgende hervorheben:
Dasjenige, was rhythmische Tätigkeit
im Menschen ist, das tritt uns ja ganz
besonders stark entgegen, wenn wir
auffassen, wie der Mensch die äußere
Luft einatmet, sie in sich
verarbeitet, wie er Sauerstoff
einatmet und Kohlensäure ausatmet.
Einatmung — Ausatmung, Einatmung —
Ausatmung: das ist zunächst einer der
Rhythmen, die im Menschen tätig sind.
Es ist ein verhältnismäßig leicht zu
begreifender Vorgang: Einatmen —
Ausatmen = rhythmische Tätigkeit.
|
On ne parvient peut-être aux deux
autres activités que si l'on part de
cette activité rythmique. Dans un
certain sens, l'humain tout entier est
prédisposé à l'activité rythmique.
Mais avec la science ordinaire, on ne
reconnaît pas du tout l'activité des
sens nerveux, l'activité tête
proprement dite. On ne peut pas la
comparer à l'activité pulmonaire et
cardiaque, à l'activité rythmique. Je
ne peux que mentionner quelque chose
qui peut sembler paradoxal à ceux qui
connaissent moins bien la science de
l'esprit, avec l'anthroposophie, mais
qui sera confirmé par une véritable
science. À l'avenir, ce que je dis
maintenant apparaîtra dans le monde
comme un fait scientifique tout à fait
exact, lorsque l'on aura compris les
rapports nécessaires. Lors de
l'inspiration et de l'expiration, la
est d'abord disponible un certain
équilibre. Cet équilibre qui est
disponible là, on pourrait le
représenter cet équilibre par une
image, comme un pendule qui va et
vient. Il monte aussi haut d'un côté
que de l'autre. Il oscille d'avant en
arrière. Il y a donc aussi un
équilibre entre l'inspiration et
l'expiration, l'inspiration et
l'expiration, et ainsi de suite.
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19
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Zu den anderen beiden Tätigkeiten
kommt man vielleicht nur, wenn man
ausgeht von dieser rhythmischen
Tätigkeit. In gewissem Sinne ist
eigentlich der ganze Mensch zur
rhythmischen Tätigkeit veranlagt. Aber
man erkennt mit der gewöhnlichen
Wissenschaft die
Nervensinnestätigkeit, die eigentliche
Hauptestätigkeit, ja gar nicht. Man
kann sie nicht vergleichen mit der
Lungen- und Herztätigkeit, mit der
rhythmischen Tätigkeit. Ich kann nur
etwas anführen, was denjenigen, die
mit Geisteswissenschaft, mit
Anthroposophie weniger bekannt sind,
vielleicht paradox erscheint, was aber
von einer wirklichen Wissenschaft
erhärtet werden wird. Zukünftig wird
das, was ich jetzt sage, als eine ganz
exakte wissenschaftliche Tatsache in
der Welt dastehen, wenn man die
notwendigen Verhältnisse durchschauen
wird. Bei Ein- und Ausatmung, da ist
ein gewisses Gleichgewicht zunächst
vorhanden. Dieses Gleichgewicht, das
da vorhanden ist, das könnte man
bildhaft darstellen wie ein Pendel,
das hin- und hergeht. Es geht auf der
einen Seite ebenso hoch hinauf wie auf
der anderen Seite. Es schwingt hin und
her. So ist auch ein Gleichgewicht
vorhanden zwischen Einatmung und
Ausatmung, Einatmen und Ausatmen und
so weiter.
|
Si l'humain ne vivait pas
spirituellement-animiquement avec
d'autres humains, si l'humain était
seul et ne pouvait qu'observer la
nature, donc pouvait seulement entrer
en un rapport de réciprocité avec la
nature, regarder la nature et la
transformer intérieurement en
représentations, alors il se passerait
quelque chose de très particulier avec
l'humain. Comme je l'ai dit, cela
semble aujourd'hui extrêmement
paradoxal pour l'humain, mais c'est
pourtant le cas : sa tête deviendrait
notamment trop légère. En ce que nous
observons la nature, est donc
disponible une activité. Nous ne
faisons pas rien en observant la
nature ; tout est en nous dans une
certaine activité. Cette activité est
en quelque sorte une activité qui
aspire la tête de l'humain - pas tout
l'organisme, mais la tête de l'humain.
Et cette activité d'aspiration doit
être compensée, sinon notre tête
deviendrait trop légère ; nous nous
évanouirions. Elle est compensée par
le fait que la tête dans une certaine
mesure devenue trop légère subit à
nouveau un métabolisme, sang -
alimentation, et tout cela se dirige
vers la tête. Et c'est ainsi que nous
avons en ce que nous observons la
nature : constamment un devenir trop
léger de la tête et à nouveau un
devenir lourd, parce que l'activité
digestive remonte vers la tête.
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20
|
Wenn nun der Mensch nicht mit
anderen Menschen geistig-seelisch
zusammenleben würde, wenn der Mensch
einsam wäre und nur die Natur
beobachten könnte, also nur in ein
Wechselverhältnis zur Natur treten
könnte, die Natur anschauen und sie
innerlich zu Vorstellungen
verarbeiten könnte, dann würde etwas
ganz Besonderes mit dem Menschen
geschehen. Wie gesagt, heute erscheint
das den Menschen höchst paradox, aber
es ist doch so: es würde nämlich sein
Kopf zu leicht werden. Indem wir die
Natur beobachten, ist ja eine
Tätigkeit vorhanden. Wir tun nicht
nichts, indem wir die Natur
beobachten; da ist alles in uns in
einer gewissen Tätigkeit. Diese
Tätigkeit, die ist gewissermaßen eine
am Menschenhaupte saugende Tätigkeit
— nicht am ganzen Organismus, aber am
Menschenhaupt saugende Tätigkeit. Und
diese saugende Tätigkeit muß
ausgeglichen werden, sonst würde unser
Kopf zu leicht werden; wir würden
ohnmächtig werden. Sie wird dadurch
ausgeglichen, daß gewissermaßen der zu
leicht gewordene Kopf wiederum einen
Stoffwechsel durchmacht, Blut —
Ernährung, und das alles schießt zum
Kopfe hin. Und so haben wir, indem wir
die Natur beobachten, fortwährend ein
Zuleichtwerden des Kopfes und ein
wiederum Schwerwerden dadurch, daß die
Verdauungstätigkeit in den Kopf
hinaufgeht.
Tafel 3
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Tableau 3 Cet équilibre doit avoir
lieu. C'est une activité rythmique
supérieure. Mais cette activité
deviendrait extrêmement unilatérale si
l'humain ne faisait face qu'à la
nature. En effet, l'humain deviendrait
trop léger dans sa tête s'il ne se
trouvait qu'à l'extérieur face à la
nature ; il n'enverrait pas de
l'intérieur suffisamment d'activité
métabolique compensatrice vers le haut
de la tête. Il le fait suffisamment
lorsqu'il entre en rapport avec ses
semblables.
|
21
|
Dieser Ausgleich muß stattfinden. Es
ist eine höhere rhythmische
Tätigkeit. Aber diese Tätigkeit würde
höchst einseitig werden, wenn der
Mensch nur der Natur gegenüberstünde.
Der Mensch würde in der Tat zu leicht
werden in seinem Kopfe, wenn er nur
außen der Natur gegenüberstünde; er
würde nicht von innen genügend
ausgleichende Stoffwechseltätigkeit in
den Kopf hinauf-senden. Das tut er in
ausreichendem Maße, wenn er mit seinen
Mitmenschen in ein Verhältnis tritt.
|
C'est de là, voyez-vous, que ça
vient que vous ressentez un certain
plaisir quand vous entrer dans un
rapport avec vos semblables, en
échange de pensées ou d'idées, ou à
recevoir leur enseignement ou autre
chose de ce genre. Ce n'est pas la
même chose de marcher dans la nature
froide ou d'être en face d'un humain
qui vous exprime ses idées. Lorsque
l'on se trouve en face d'un humain qui
exprime ses idées - il suffit de
s'observer soigneusement -, on éprouve
un certain bien-être. Et celui qui
peut analyser ce sentiment de
bien-être trouve une similitude entre
ce sentiment de bien-être et le
sentiment qu'il a lorsqu'il digère.
C'est une grande similitude, sauf que
l'une des sensations va vers
l'estomac, l'autre va vers la tête.
Vous voyez, c'est tout de suite le
propre du matérialisme : ces processus
matériels subtils dans le corps humain
restent fermés au matérialisme. Les
humains ne remarquent pas, à cause de
la science grossière d'aujourd'hui,
qu'une activité digestive cachée se
déroule vers la tête, précisément
parce qu'on est assis en face d'un
humain avec lequel on parle, avec
lequel on échange des idées. C'est
pourquoi ils ne peuvent pas non plus
répondre aux questions sociales, aux
questions relatives au contexte
humain, même si elles sont tout à fait
triviales.
|
22
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Daher, sehen Sie, kommt es, daß Sie
ein gewisses Wohlgefallen fühlen, wenn
Sie mit Ihren Mitmenschen in ein
Verhältnis treten, in Gedanken- oder
Ideenaustausch treten oder wenn sie
belehrt werden von ihnen oder
dergleichen. Es ist etwas anderes, ob
man durch die kalte Natur geht oder ob
man einem Menschen gegenübersteht, der
einem seine Ideen äußert. Wenn man
einem Menschen gegenübersteht, der
einem seine Ideen äußert — man soll
das nur einmal in sorgfältiger
Selbstbeobachtung sich vorlegen —,
dann hat man ein gewisses Wohlgefühl.
Und der, der dieses Wohlgefühl
analysieren kann, der findet eine
Ähnlichkeit zwischen diesem Wohlgefühl
und dem Gefühl, das er hat, wenn er
verdaut. Es ist eine große
Ähnlichkeit, nur geht das eine Gefühl
nach dem Magen hin, das andere geht
nach dem Kopf hinauf. Sehen Sie, das
ist gerade das Eigentümliche des
Materialismus: Diese feinen
materiellen Vorgänge im Menschenleibe
bleiben dem Materialismus
verschlossen. Daß da eine verborgene
Verdauungstätigkeit nach dem Kopfe
gerade dadurch stattfindet, daß man
einem Menschen gegenübersitzt, mit dem
man redet, mit dem man Ideen
austauscht, das merken die Menschen
durch die heutige grobe Wissenschaft
nicht. Daher können sie auch soziale
Fragen, Fragen des
Menschenzusammenhanges, selbst wenn
sie ganz trivial sind, nicht
beantworten.
|
Pour le scientifique de l'esprit,
l'anthroposophe, il est tout à fait
clair pourquoi les sœurs de café
aiment tant s'asseoir ensemble. Ce
s'asseoir ensemble n'a pas lieu
purement parce qu'elles aiment le
café, mais il a lieu parce qu'elles se
digèrent elles-mêmes. La digestion se
fait par la tête, et elles ressentent
cela comme une sensation de bien-être.
Et en s'asseyant ainsi, sœur de café à
côté de sœur de café, ou bien, je ne
peux pas dire frère de café, mais
frère de skat à côté de frère de skat
lors du pot du crépuscule et ainsi de
suite, la même chose se produit
naturellement entre hommes. Je ne veux
offenser personne, mais en s'asseyant
ainsi, oui, les gens ressentent cette
activité digestive qui va vers la
tête, et cela signifie un certain
bien-être. Ce qui se passe là est
vraiment nécessaire à la vie humaine.
C'est vraiment nécessaire, sauf qu'on
peut l'utiliser pour une activité plus
élevée que celle qui consiste à
prendre un verre au crépuscule ou à
boire un café. De même que le sang ne
doit pas s'arrêter dans l'humain, de
même ce qui se passe dans la tête ne
doit pas s'arrêter. Un rythme atrophié
s'installerait dans le système nerveux
sensoriel si nous n'étions pas en
relation spirituelle avec les gens du
dehors de la bonne manière. Notre
véritable humanité, le fait que nous
devenions véritablement des humains,
dépend du fait que nous entrions dans
un rapport synthétiquement raisonnable
avec les autres humains.
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23
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Dem Geisteswissenschaftler, dem
Anthroposophen, ist es ganz klar,
warum die Kaffeeschwestern so
furchtbar gern sich zusammensetzen.
Dieses Sich-Zusammensetzen geschieht
nicht bloß deshalb, weil ihnen der
Kaffee schmeckt, sondern dieses
Sich-Zusammensetzen geschieht aus dem
Grunde, weil sie dann sich selber
verdauen. Es geht die Verdauung nach
dem Kopfe, und das fühlen sie als
Wohlgefühl. Und indem so
Kaffeeschwester neben Kaffeeschwester
sitzt oder auch, ich kann nicht sagen
Kaffeebruder, aber Skatbruder neben
Skatbruder beim Dämmerschoppen und so
weiter sitzt, da findet natürlich
dasselbe unter Männern statt. Ich will
niemanden beleidigen, aber indem die
Leute sich so zusammensetzen, ja, da
fühlen sie diese nach dem Haupte
gehende Verdauungstätigkeit, und das
bedeutet ein gewisses Wohlgefühl. Das,
was da geschieht, das ist für das
Menschenleben wirklich notwendig. Das
ist wirklich notwendig, nur kann man
es zu höherer Betätigung verwenden als
gerade just zum Dämmerschoppen- und
zum Kaffeeschwesterntum. Geradeso, wie
das Blut nicht stillstehen darf im
Menschen, so darf dasjenige, was da im
Haupte sich abspielt, nicht
stillstehen. Es würde ein verkümmerter
Rhythmus eintreten im
Nervensinnessystem, wenn wir nicht in
der richtigen Weise mit den Menschen
draußen in geistigem Zusammenhange
stünden. Unser richtiges Menschentum,
daß wir richtig Menschen werden, das
hängt davon ab, daß wir mit den
anderen Menschen in einen vernünftigen
Zusammenhang kommen.
|
Et ainsi, on ne peut former un
jugement social que si l'on remarque
ce qui est nécessaire à l'humain -
aussi nécessaire que sa naissance.
Lorsque l'on remarque que l'humain
doit entrer en relation spirituelle
avec d'autres humains, alors seulement
on peut former un jugement social
correct sur la manière dont le membre
spirituel de l'organisme social doit
être organisé. Car on sait alors que
cette vie sociale commune repose sur
le fait que l'humain doit entrer dans
un rapport individuel correct avec
l'humain, qu'une vie étatique
abstraite ne doit pas intervenir, que
rien ne doit être organisé d'en haut,
mais que tout dépend du fait que ce
qui est originel dans l'humain puisse
s'approcher de ce qui est originel
dans l'autre humain, qu'il y ait donc
une liberté réelle, authentique, une
liberté directe d'individu à individu,
que ce soit dans la vie sociale
commune du maître avec ses élèves ou
dans la vie sociale commune en
général. Les êtres humains dépérissent
lorsque les règlements scolaires ou
les ordonnances sur la cohabitation
spirituelle rendent impossible que ce
qui se trouve dans un être humain se
répercute de manière fécondante sur ce
qui se trouve dans un autre être
humain. Un véritable jugement social
dans le domaine de la vie spirituelle
ne peut se former que si ce qui élève
l'humain au-dessus de lui-même, ce qui
est plus en l'humain que dans l'autre
humain, peut agir sur l'autre humain
et si, à son tour, ce qui est plus en
l'autre humain qu'en lui-même peut
agir en retour sur lui. On ne comprend
la nécessité d'une liberté de la vie
spirituelle que si l'on voit comment
cette coexistence humaine ne peut se
façonner sur le plan spirituel et
psychique que si ce qui entre dans
l'être-là avec nous par la naissance
et qui se développe grâce à nos
dispositions peut agir librement sur
l'autre humain. C'est pourquoi le
membre spirituel de l'organisme social
doit aussi seulement être géré à
l'intérieur de lui-même. Celui qui est
actif dans la vie spirituelle doit en
même temps avoir en main
l'administration de la vie
spirituelle. Donc : autogestion à
l'intérieur de ce domaine spirituel.
Vous voyez, c'est là que l'on a la
particularité de cette vie de
l'esprit, qui résulte d'une véritable
science humaine.
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24
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Und so kann man sich erst ein
soziales Urteil bilden, wenn man
merkt, was für den Menschen notwendig
ist — ebenso notwendig ist, wie daß er
geboren wird. Wenn man merkt, daß der
Mensch mit anderen Menschen in einen
geistig-seelischen Zusammenhang kommen
muß, dann erst kann man sich ein
richtiges soziales Urteil bilden über
die Art und Weise, wie das geistige
Glied des sozialen Organismus
gestaltet werden muß. Denn dann weiß
man, daß dieses soziale Zusammenleben
ja darauf beruht, daß in einen
richtigen individuellen Zusammenhang
Mensch mit Mensch kommen muß, daß da
nicht eingreifen darf irgendein
abstraktes Staatsleben, daß da nichts
von oben organisiert werden darf,
sondern daß alles davon abhängt, daß
das Ursprüngliche im Menschen an das
Ursprüngliche im anderen Menschen
herantreten kann, daß also wirkliche,
echte Freiheit, unmittelbare Freiheit
von Individuum zu Individuum da sei,
sei es im sozialen Zusammenleben des
Lehrers mit seinen Schülern, sei es im
sozialen Zusammenleben überhaupt. Die
Menschen verkümmern, wenn
Schulverordnungen oder Verordnungen
über das geistige Zusammenleben
unmöglich machen, daß das, was in dem
einen Menschen ist, befruchtend
hinüberwirkt auf das, was in dem
anderen Menschen ist. Ein wirkliches
soziales Urteil auf dem Gebiete des
geistigen Lebens kann sich nur dann
bilden, wenn das, was den Menschen
über sich selbst erhebt, was im
Menschen mehr ist als im andern
Menschen, wenn das auf den anderen
Menschen wirken kann und wenn das
wiederum, was im andern Menschen mehr
ist als in ihm selber, auf ihn
zurückwirken kann. Man begreift nur
die Notwendigkeit einer Freiheit des
Geisteslebens, wenn man einsieht, wie
dieses menschliche Zusammenleben sich
in geistig-seelischer Beziehung nur
gestalten kann, wenn das, was durch
die Geburt mit uns ins Dasein tritt
und was sich durch unsere Anlagen
entwickelt, in freier Weise auf den
anderen Menschen wirken kann. Daher
muß das geistige Glied des sozialen
Organismus auch nur innerhalb seiner
selbst verwaltet werden. Derjenige,
der tätig ist im geistigen Leben, muß
zu gleicher Zeit die Verwaltung des
geistigen Lebens in der Hand haben.
Also: Selbstverwaltung innerhalb
dieses geistigen Gebietes. Sehen Sie,
da hat man das ganz Besondere dieses
Geisteslebens, was aus einer
wirklichen Menschenkunde heraus sich
ergibt.
|
La vie de droit, vous l'entendrez
ensuite décrite plus précisément par
le Dr Boos, sous les mêmes aspects. La
vie de droit se déroule ainsi :
Lorsque l'humanité, par les exigences
de l'époque actuelle, se dirige de
plus en plus vers un état
démocratique, de sorte que l'humain
devenu majeur se trouve en face d'un
autre humain devenu majeur, on n'a pas
encore affaire à ce qui agit d'un
humain sur un autre humain, comme je
l'ai décrit pour la vie de l'esprit,
où l'activité digestive s'élève dans
la tête. Dans la vie de droit, où
l'humain complet se trouve en face de
l'humain complet, il ne se produit pas
dans les humains de tels changements
que dans la vie spirituelle, mais
seulement des interactions entre
l'humain et l'humain ; dans la vie de
l'esprit, l'effet s'écoule de telle
sorte que quelque chose de nouveau
naît dans l'autre humain. Dans la vie
de droit, c'est précisément sur le
milieu de l'être humain que l'on agit,
sur ce qui se trouve à l'intérieur de
la rythmique proprement dite. Vous le
comprendrez des explications
ultérieures.
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25
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Das Rechtsleben, das werden Sie dann
von Dr. Boos genauer beschrieben hören
von denselben Gesichtspunkten aus. Das
Rechtsleben verläuft so: Wenn die
Menschheit durch die Forderungen der
Gegenwart immer mehr und mehr
zusteuert zu einem demokratischen
Staate, so daß gegenübersteht der
mündig gewordene Mensch dem anderen
mündig gewordenen Menschen, da hat man
es noch nicht zu tun mit dem, was in
einer solchen Weise hinüberwirkt von
dem einen Menschen auf den anderen
Menschen, wie ich das für das
Geistesleben geschildert habe, wo die
Verdauungstätigkeit in den Kopf
hinaufschießt. Im Rechtsleben, wo
Vollmensch dem Vollmenschen
gegenübersteht, geschehen in den
Menschen keine solchen Veränderungen
wie im Geistesleben, sondern es
geschehen nur Wechselwirkungen
zwischen Mensch und Mensch; im
Geistesleben aber fließt die Wirkung
so hinüber, daß in dem anderen
Menschen etwas Neues entsteht. Im
Rechtsleben ist es so, daß gerade auf
das Mittlere des Menschen gewirkt
wird, auf dasjenige, was im
eigentlichen Rhythmischen
drinnensteht. Sie werden das aus den
späteren Auseinandersetzungen
begreifen.
|
Je veux maintenant, en laissant de
côté ce milieu, passer à la vie de
l'économie, au troisième membre de
l'organisme social. Aujourd'hui, on ne
saisit pas non plus cette vie de
l'économie de manière à ce qu'un
véritable jugement social puisse se
former à partir de cette saisie. Que
peut-on donc en fait seulement vie de
l'économie ? Voyez-vous, on peut
délimiter nettement la vie de
l'économie quand on la pense à
l'intérieur de l'organisme social.
N'est-ce pas, prenons une espèce
animale quelconque ? On ne peut pas
dire qu'elle vit dans une communauté
sociale qui est de sorte humaine, car
l'espèce animale trouve ce qu'elle
désire dans la nature elle-même. Elle
prend dans la nature extérieure ce
dont elle a besoin pour continuer à
vivre ; ce qui se trouve d'abord à
l'extérieur dans la nature passe dans
l'animal, l'animal l'assimile et le
restitue - à nouveau une sorte
d'interaction. Vous voyez : nous avons
là quelque chose qui est, je dirais,
organisé dans la nature. Une telle
espèce animale ne fait en quelque
sorte que prolonger la vie de la
nature en elle-même. Il n'y a pas de
changement dans la nature. L'animal
prend pour sa nourriture ce qui est
dans la nature - ainsi, que c'est dans
la nature tout d'abord. Nous pouvons
trouver là un contraste complet, et ce
contraste existe chez les animaux de
zoo, qui reçoivent toute leur
nourriture par l'intermédiaire des
humains, où c'est donc la raison
synthétique humaine qui fournit la
nourriture aux animaux, où
l'organisation humaine juge d'abord ce
que les animaux reçoivent alors. Les
animaux sont ainsi complètement
arrachés à la nature. Les animaux
domestiques sont aussi complètement
arrachés à la nature ; ils sont dans
une certaine mesure modifiés ainsi
qu'ils n'absorbent pas purement des
substances alimentaires naturelles,
mais que la nourriture préparée par la
raison synthétique humaine est greffée
en eux. Les animaux domestiques
deviennent un moyen d'expression de ce
qui est en quelque sorte
traité/élaboré spirituellement, mais
ils n'y font rien eux-mêmes. Les
animaux sont donc soit tels qu'ils
intègrent tel quel dans leur propre
activité ce qui se trouve dans la
nature, soit, lorsque les humains leur
fournissent quelque chose, ils ne
peuvent rien y contribuer ; ils ne
travaillent pas à la préparation de ce
qui leur est fourni là.
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26
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Ich will jetzt, indem ich dieses
Mittlere auslasse, übergehen auf das
Wirtschaftsleben, auf das dritte Glied
des sozialen Organismus. Dieses
Wirtschaftsleben erfaßt man ja
eigentlich heute auch nicht so, daß
aus diesem Erfassen ein wirkliches
soziales Urteil sich bilden kann. Was
kann man denn eigentlich nur
Wirtschaftsleben nennen? Sehen Sie,
man kann das Wirtschaftsleben scharf
abgrenzen, wenn man es im sozialen
Organismus drinnen denkt. Nicht wahr,
nehmen wir irgendeine Tiergattung. Man
kann nicht sagen, daß sie in einer
sozialen Gemeinschaft lebt, die
menschlicher Art ist, denn die
Tiergattung findet dasjenige, was sie
begehrt, in der Natur selber. Sie
nimmt das, was sie braucht, um
weiterzuleben, von der äußeren Natur
auf; was zunächst draußen in der Natur
ist, geht in das Tier über, das Tier
verarbeitet es, gibt es wieder ab —
wiederum eine Art Wechselwirkung. Sie
sehen: Da haben wir etwas, was, ich
möchte sagen, in die Natur
hineinorganisiert ist. Solch eine
Tiergattung setzt gewissermaßen das
Leben der Natur nur in sich selber
fort. Da wird nicht irgend etwas in
der Natur verändert. Das Tier nimmt
das zu seiner Nahrung auf, was in der
Natur ist — so, "wie es in der Natur
ist zunächst. Wir können da einen
vollständigen Gegensatz finden, und
dieser Gegensatz ist bei den Zootieren
vorhanden, die alles, was sie an
Nahrung bekommen, durch die Menschen
zugeführt bekommen, wo also
menschliche Vernunft dem Tiere die
Nahrung zuführt, wo die menschliche
Organisation das erst beurteilt, was
dann die Tiere bekommen. Dadurch
werden die Tiere eigentlich ganz
herausgerissen aus der Natur. Die
Haustiere sind ja auch ganz
herausgerissen aus der Natur; sie sind
gewissermaßen so verändert, daß sie in
ihr Inneres nicht nur bloß natürliche
Nahrungsstoffe aufnehmen, sondern daß
durch die menschliche Vernunft
zubereitete Nahrung in sie
hineingepfropft wird. Die Haustiere
werden ein Ausdrucksmittel
desjenigen, was gewissermaßen geistig
verarbeitet ist, aber sie tun selber
nichts daran. Die Tiere sind also
entweder so, daß sie das, was in der
Natur ist, in ihre eigene Tätigkeit
unverändert aufnehmen, oder, wenn die
Menschen ihnen etwas zuführen, so
können sie nichts dazu beitragen; sie
arbeiten nicht mit an der Zubereitung
desjenigen, was ihnen da zugeführt
wird.
|
Au milieu de ces deux extrêmes se
trouve l'activité économique humaine,
pour autant qu'elle vit dans
l'organisme social, tout au plus alors
pas lorsque l'humain se trouve au
niveau inférieur d'un peuple de
chasseurs, lorsqu'il prend encore ce
qui est dans la nature sans le
modifier, s'il le savoure cru, ce
qu'il ne fait déjà plus aujourd'hui.
Mais dès l'instant où la culture
humaine commence à ce niveau, l'humain
s'alimente de quelque chose qu'il
prépare déjà lui-même, où il modifie
la nature. L'animal ne fait pas cela,
et s'il est domestique, on lui apporte
quelque chose d'étranger. C'est en
fait une activité économique : ce que
l'humain fait en communion avec la
nature en s'apportant la nature
modifiée. On peut dire que toute
activité économique de l'humain se
situe en fait entre ces deux extrêmes
: entre ce que l'animal, qui n'est pas
encore un être social, prend tel quel
dans la nature, et ce que prend
l'animal domestique, qui est
maintenant entièrement nourri à
l'étable, uniquement par ce que les
humains lui préparent. Et lorsque
l'humain travaille, il se trouve, avec
son activité économique, entre son
intérieur et la nature. Et cette vie
de l'économie que nous connaissons
dans l'organisme social : elle n'est
en fait qu'un résumé systématique de
ce que les individus font justement
dans la direction que j'ai
caractérisée.
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27
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Mitten drinnen zwischen diesen zwei
Extremen steht die menschliche
wirtschaftliche Tätigkeit, insofern
sie im sozialen Organismus lebt,
höchstens dann nicht, wenn der Mensch
auf der niederen Stufe eines
Jägervolkes ist, wenn er dasjenige,
was in der Natur ist, noch unverändert
nimmt, falls er es roh genießt, was er
heute eigentlich schon nicht mehr tut.
Aber in dem Augenblicke, wo
menschliche Kultur in dieser Beziehung
anfängt, führt sich der Mensch etwas
zu, was er schon selber zubereitet, wo
er die Natur verändert. Das tut das
Tier nicht, und wenn es Haustier ist,
wird ihm etwas Fremdes zugeführt. Das
ist eigentlich wirtschaftliche
Tätigkeit: das, was da der Mensch in
Gemeinschaft mit der Natur vollführt,
indem er sich die veränderte Natur
zuführt. Man kann sagen, alle
wirtschaftliche Tätigkeit des Menschen
liegt eigentlich zwischen diesen zwei
Extremen: zwischen dem, was das Tier,
das noch kein soziales Wesen ist,
unverändert aus der Natur nimmt, und
dem, was das Haustier aufnimmt, das
nun ganz und gar im Stall gefüttert
wird, nur durch das, was die Menschen
ihm zubereiten. Und wenn der Mensch
arbeitet, ist er mit seiner
wirtschaftlichen Tätigkeit zwischen
seinem Inneren und der Natur drinnen.
Und dieses Wirtschaftsleben, das wir
im sozialen Organismus kennen: es ist
eigentlich nur eine systematische
Zusammenfassung desjenigen, was die
einzelnen Menschen eben nach der
Richtung tun, die ich charakterisiert
habe.
|
Comparons, dans le domaine social,
la vie économique avec la vie
spirituelle que nous venons de
caractériser. La vie spirituelle
repose sur le fait que l'individu a en
quelque sorte trop. Ce que les humains
possèdent spirituellement, ils le
donnent généralement très volontiers ;
ils sont généreux et le cèdent
volontiers aux autres. En ce qui
concerne les possessions matérielles,
les humains ne sont pas généreux dans
le même sens ; ils préfèrent garder
les possessions matérielles pour eux.
Mais ce qu'ils possèdent
spirituellement, ils le donnent
volontiers, c'est là qu'ils sont
généreux. Mais cela repose sur une
bonne loi universelle. L'humain peut
justement aller au-delà de lui-même
dans les relations spirituelles ; et
de la manière dont je viens de le
décrire, il est bénéfique pour l'autre
que l'humain lui donne quelque chose,
même s'il ne reçoit rien de l'autre.
En d'autres termes, en entrant dans la
vie sociale par la relation
spirituelle, l'humain a, je dirais,
trop de jugements, trop de
représentations dans son for intérieur
; il est poussé à donner, il doit se
communiquer aux autres.
|
28
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Vergleichen wir einmal in sozialer
Beziehung das wirtschaftliche Leben
mit dem geistigen Leben, das wir ja
gerade charakterisiert haben. Das
geistige Leben beruht darauf, daß der
einzelne Mensch gewissermaßen zuviel
hat. Dasjenige, was die Menschen
geistig besitzen, geben sie ja zumeist
sehr gern ab; da sind sie freigebig,
und sie überliefern das gern den
anderen. Gegenüber demjenigen, was
materieller Besitz ist, da sind die
Menschen nicht im gleichen Sinne
freigebig; den materiellen Besitz
behalten sie lieber für sich selbst.
Aber das, was sie geistig besitzen,
das geben sie ganz gern ab, da sind
sie freigebig. Das beruht aber auf
einem guten Weltgesetz. Der Mensch
kann eben über sich hinausgehen in
geistiger Beziehung; und in der Weise,
wie ich es eben geschildert habe, ist
es dem anderen förderlich, wenn der
Mensch ihm etwas gibt, auch wenn er
wiederum von dem anderen nichts
entgegennimmt. Das heißt, indem der
Mensch in geistiger Beziehung in das
soziale Leben eintritt, hat er, ich
möchte sagen, in seinem Innern zuviel
an Urteil, zuviel an Vorstellungen; es
drängt ihn abzugeben, er muß sich den
anderen mitteilen.
|
Dans la vie de l'économie, c'est
exactement l'inverse. Mais on n'y
parvient que si l'on part de
l'expérience et non d'une quelconque
science théorisante. Dans la vie de
l'économie, on ne peut en effet pas
arriver à un jugement de la même
manière que dans la vie de l'esprit -
c'est-à-dire d'humain à humain -, mais
dans la vie de l'économie, on ne peut
arriver à un jugement que si l'on se
trouve, en tant qu'humain individuel
ou en tant qu'humain placé dans une
association quelconque, en face d'une
autre association. C'est pourquoi
l'impulsion pour la triarticulation de
l'organisme social exige/promeut
l'association : les humains doivent
s'associer selon leurs branches
professionnelles ou selon les
producteurs, les consommateurs et
ainsi de suite. Dans la vie
économique, l'association se tiendra
vis-à-vis de l'association. Comparons
cela à l'individu qui, pour ma part, a
beaucoup d'esprit dans la tête ; il
peut communiquer cet esprit à beaucoup
d'humains. L'un l'accepte mieux,
l'autre moins bien, mais il peut
communiquer cet esprit qu'il a à
beaucoup d'humains. Il est donc
possible que l'humain transmette à de
nombreux humains ce qu'il possède
comme esprit. Dans la vie économique,
c'est exactement l'inverse.
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29
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Im Wirtschaftsleben ist es genau
umgekehrt. Aber man kommt darauf nur,
wenn man eben von Erfahrungen ausgeht,
nicht von irgendeiner
theoretisierenden Wissenschaft. Im
Wirtschaftsleben kann man nämlich
nicht auf dieselbe Weise wie im
Geistesleben — also von Mensch zu
Mensch — zu einem Urteil kommen,
sondern im Wirtschaftsleben kann man
nur zu einem Urteil kommen, wenn man
als einzelner Mensch oder auch als in
irgendeine Assoziation
hineingestellter Mensch wiederum einer
anderen Assoziation gegenübersteht.
Deshalb fordert der Impuls für die
Dreigliederung des sozialen Organismus
das Assoziative: Die Menschen müssen
sich nach ihren Berufszweigen oder
nach Produzenten, Konsumenten und so
weiter assoziieren. Es wird im
Wirtschaftsleben Assoziation der
Assoziation gegenüberstehen.
Vergleichen wir das mit dem einzelnen
Menschen, der meinetwillen viel Geist
im Kopfe hat; diesen Geist kann er
vielen Menschen mitteilen. Der eine
nimmt's besser, der andere schlechter
auf, aber er kann diesen Geist, den er
hat, vielen Menschen mitteilen. Da ist
die Möglichkeit also vorhanden, daß
der Mensch dasjenige, was er an Geist
besitzt, an viele Menschen abgibt. Im
Wirtschaftsleben ist das genau
umgekehrt.
|
Au début, nous n'avons absolument
rien en tête de la vie de l'économie.
Ce que j'ai déjà dit hier à certains
d'entre vous est tout à fait vrai : si
l'on veut juger de ce qui est juste ou
faux, sain ou malsain dans la vie de
l'économie, et si l'on veut seulement
le déduire de l'intérieur, alors on
ressemble à cet humain de Jean Paul
qui se réveille au milieu de la nuit
dans une chambre obscure et qui
réfléchit à l'heure qu'il est, et qui
veut donc découvrir l'heure qu'il est
dans cette chambre obscure où il ne
voit rien et n'entend rien. On ne peut
pas savoir quelle heure il est en
réfléchissant. On ne peut pas non plus
arriver à un jugement économique par
la réflexion ou par le développement
intérieur. On ne peut même pas arriver
à un jugement économique lorsqu'on
négocie avec un autre humain. Goethe
et Schiller ont bien pu échanger entre
eux ce qui est spirituel et psychique.
Deux personnes ne peuvent pas parvenir
à un jugement économique. On ne peut
parvenir à un jugement économique que
si l'on se trouve face à un groupe
d'humains qui ont fait des
expériences, chacun dans son domaine,
et si l'on prend ensuite comme
jugement ce qu'ils ont obtenu en tant
qu'association, en tant que groupe. De
la même manière qu'il faut regarder
l'heure quand on veut savoir quelle
heure il est, il faut, pour parvenir à
un jugement économique, prendre en
compte les expériences, les
expériences consignées d'une
association. Et on peut entendre de
très belles choses sur ce qu'est le
devoir d'un humain envers un autre
humain, sur ce qu'est le droit d'un
humain envers un autre humain
lorsqu'il est en face d'un autre
humain ; mais on ne peut pas arriver à
un jugement économique si un humain
est simplement en face d'un autre
humain, mais on ne peut arriver à un
jugement économique que si l'on
comprend ce qui est consigné comme
expérience économique dans les
associations, dans les groupes
d'humains, dans les échanges
économiques réciproques. Il doit y
avoir là tout de suite le contraire de
la manière dont on vit ensemble
socialement sur le plan spirituel et
psychique. Dans le domaine spirituel
et psychique, l'individu doit
transmettre aux autres ce qu'il
développe en son for intérieur. Dans
le domaine économique, l'individu doit
recevoir ce que sont les expériences
de l'association. Si je veux me former
un jugement économique, je ne peux le
faire que si j'ai demandé aux
associations quelles expériences elles
ont faites avec tel ou tel article
dans la production, dans les échanges
réciproques, etc. Et c'est de cela que
dépendra la formation d'un jugement
social dans le domaine économique, à
savoir que de telles associations
constituent précisément le corps
économique de l'organisme social
triarticulé et que chaque individu
appartient à de telles associations.
Pour parvenir à un jugement économique
à partir duquel on peut à nouveau
agir, il faut disposer des expériences
économiques des associations. Ce que
nous devons apprendre sur le plan
scientifique, sur le plan de la
connaissance, nous devons l'obtenir
dans la vie de l'esprit libre, à
travers les expériences individuelles.
Ce qui doit nous inciter à la volonté
économique, l'individu doit
l'apprendre en recevant les
expériences des associations. Ce n'est
que par l'association de personnes
exerçant une activité économique que
nous pouvons nous-mêmes parvenir à un
vouloir économique.
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30
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Vom Wirtschaftsleben haben wir
zunächst überhaupt nichts im Kopfe.
Dasjenige, was ich zu einigen von
Ihnen schon gestern gesagt habe, das
ist durchaus wahr: Wenn man urteilen
will über das, was im Wirtschaftsleben
richtig oder unrichtig ist, gesund
oder ungesund ist, und wenn man das
nur herausspinnen will aus dem
Inneren, dann gleicht man eben jenem
Jean Paulschen Menschen, der mitten in
der Nacht im finstern Zimmer aufwacht
und nachdenkt, wieviel Uhr es ist, der
also herauskriegen will im finsteren
Zimmer, wo er nichts sieht und nichts
hört, wieviel Uhr es ist. Man kann
nicht durch Nachdenken herauskriegen,
wieviel Uhr es ist. Man kann
ebensowenig durch Nachdenken oder
durch innere Entwicklung zu einem
wirtschaftlichen Urteil kommen. Man
kann nicht einmal zu einem
wirtschaftlichen Urteil kommen, wenn
man mit einem anderen Menschen
verhandelt. Goethe und Schiller haben
gut dasjenige, was Geistig-Seelisches
ist, miteinander austauschen können.
Zwei Menschen miteinander können nicht
zu einem wirtschaftlichen Urteil
kommen. Zu einem wirtschaftlichen
Urteile kann man nur kommen, wenn man
einer Gruppe von Menschen
gegenübersteht, die Erfahrungen
gemacht haben, jeder auf seinem
Gebiete, und wenn man das dann als
Urteil aufnimmt, was sie als
Assoziation, als Gruppe,
herausgekriegt haben. Geradeso, wie
man auf die Uhr schauen muß, wenn man
wissen will, wieviel Uhr es ist, muß
man, um zu einem wirtschaftlichen
Urteil zu kommen, die Erfahrungen, die
niedergelegten Erfahrungen einer
Assoziation, aufnehmen. Und man kann
sehr schöne Dinge über dasjenige
hören, was die Pflicht des einen
Menschen gegenüber dem anderen
Menschen ist, was das Recht des einen
Menschen gegenüber dem anderen
Menschen ist, wenn er dem anderen
gegenübersteht; aber man kann nicht zu
einem wirtschaftlichen Urteil kommen,
wenn bloß ein Mensch dem anderen
gegenübersteht, sondern man kann nur
zu einem wirtschaftlichen Urteil
kommen, wenn man das auffaßt, was in
Assoziationen, in Menschengruppen, im
gegenseitigen wirtschaftlichen Verkehr
als wirtschaftliche Erfahrung
niedergelegt ist. Da muß das gerade
Gegenteil von dem vorhanden sein, wie
man sozial geistig-seelisch
zusammenlebt. Im Geistig-Seelischen
muß der einzelne Mensch das, was er in
seinem Innern entwickelt, an die
Menschen abgeben. Im Wirtschaftlichen
muß der einzelne Mensch das, was die
Erfahrungen der Assoziation sind,
aufnehmen. Wenn ich mir ein
wirtschaftliches Urteil bilden will,
kann ich mir das nur bilden, wenn ich
bei Assoziationen angefragt habe, was
sie mit diesem oder jenem Artikel in
der Produktion, im gegenseitigen
Verkehr und so weiter für Erfahrungen
gemacht haben. Und darauf wird es
ankommen bei der Bildung eines
sozialen Urteils auf wirtschaftlichem
Gebiete, daß solche Assoziationen
gerade den Wirtschaftskörper des
dreigliedrigen sozialen Organismus
ausmachen und daß jeder einzelne
solchen Assoziationen angehört. Um zu
einem wirtschaftlichen Urteil zu
kommen, aus dem heraus man wiederum
handeln kann, müssen die
wirtschaftlichen Erfahrungen der
Assoziationen vorliegen. Was wir
Wissenschaftliches, Erkenntnismäßiges
erfahren sollen, das müssen wir im
freien Geistesleben durch die
einzelnen individuellen Erfahrungen
bekommen. Was uns anregen soll zum
wirtschaftlichen Wollen, das muß der
einzelne erfahren, indem er von
Assoziationen die Erfahrungen
überliefert bekommt. Nur durch
Zusammenschluß von Menschen, die in
wirtschaftlicher Tätigkeit sind,
können wir selber zu einem
wirtschaftlichen Wollen kommen.
|
La formation du jugement est
radicalement différente dans le
domaine spirituel et dans le domaine
économique. Et une vie de l'économie
ne peut se développer de manière
prospère à côté d'une vie de l'esprit
si les deux domaines reçoivent des
ordonnances d'une seule et même
instance, mais seulement si la vie de
l'esprit est placée de telle sorte que
l'individualité particulière puisse y
transmettre tout à fait librement ce
qu'elle possède à une autre. Et la vie
économique peut seulement prospérer si
les associations sont telles que les
branches économiques apparentées entre
elles par la production ou la
consommation sont réunies de manière
associative et que c'est ainsi que
naît le jugement économique, qui est à
nouveau à la base de la volonté
économique. Sinon, on en fait un
méli-mélo et on obtient ce que sont
les idées réactionnaires, libérales ou
sociales des temps modernes, où l'on
ne voit jamais à quel point les
activités de l'humain sont
radicalement différentes les unes des
autres dans le domaine spirituel,
économique et, au milieu, dans le
domaine juridique ou étatique.
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31
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Radikal voneinander verschieden ist
die Bildung des Urteiles im
geistig-seelischen Gebiete und im
wirtschaftlichen Gebiete. Und
gedeihlich entwickeln kann sich ein
Wirtschaftsleben neben einem
Geistesleben nicht, wenn die beiden
Gebiete Verordnungen von einer und
derselben Stelle kriegen, sondern nur,
wenn das Geistesleben so gestellt
ist, daß die einzelne Individualität
darinnen völlig frei dasjenige, was
sie hat, einer anderen überliefern
kann. Und das wirtschaftliche Leben
kann nur gedeihen, wenn die
Assoziationen so sind, daß die
miteinander durch Produktion oder
Komsumtion verwandten
Wirtschaftszweige assoziativ
zusammengeschlossen sind und dadurch
das wirtschaftliche Urteil, welches
wieder dem wirtschaftlichen Wollen
zugrundeliegt, entsteht. Sonst macht
man daraus ein Kuddelmuddel, und man
bekommt dann dasjenige heraus, was so
die reaktionären oder liberalen oder
auch sozialen Ideen der neueren Zeit
sind, wo man nie einsieht, wie radikal
voneinander verschieden die
Betätigungen des Menschen sind auf
geistigem, auf wirtschaftlichem und,
in der Mitte drinnen, auf rechtlichem
oder staatlichem Gebiet.
|
Au fond, s'il est si difficile
aujourd'hui pour l'humain de parvenir
à un jugement sain dans ce domaine,
c'est parce que les confessions de foi
traditionnelles l'ont déjà empêché de
voir la véritable articulation de
l'humain en corps, âme et esprit.
L'humain devrait seulement être une
dualité, un corps et une âme. Tout est
ainsi confondu. Ce n'est que lorsqu'on
aura divisé l'humain en esprit, âme et
corps, ce n'est que lorsqu'on saura
comment l'esprit est ce que nous
apportons à l'existence par la
naissance, comment l'esprit est ce qui
amène en nous les dispositions à se
développer, que nous devons justement
apporter dans le social, que nous
aurons une idée de la manière dont
cette partie spirituelle de
l'organisme social doit avoir une
existence séparée. Si nous savons
comment de l'âme, qui est intimement
liée à notre vie rythmique, jaillit
tout ce qui constitue la vie commune
des humains dans les cercles de
devoir, dans les cercles de travail,
dans les cercles d'amour, alors on
comprend ce qui doit exister dans
l'État démocratique comme organisation
de droit de l'organisme triarticulé.
Et si l'on envisage comment l'humain
ne peut vraiment pas parvenir à un
jugement économique, et donc à une
action économique, sans être intégré
dans un tissu d'associations dans
l'organisme social triarticulé, si
l'on comprend cela, alors on en vient
vraiment à comprendre comment seul ce
qui est un type particulier de
formation de jugement dans le domaine
économique peut conduire à une aide
dans l'avenir.
|
32
|
Im Grunde genommen ist es dem
Menschen heute so schwer, zu einem
gesunden Urteil auf diesem Gebiete zu
kommen, weil er nun schon einmal durch
die traditionellen
Glaubensbekenntnisse davon abgebracht
worden ist, die wirkliche Gliederung
des Menschen in Leib, Seele und Geist
zu sehen. Der Mensch soll nur eine
Zweiheit sein, nur Leib und Seele.
Dadurch ist alles
durcheinandergeworfen. Erst wenn man
den Menschen gliedert in Geist, Seele
und Leib, erst wenn man weiß, wie der
Geist dasjenige ist, was wir uns durch
die Geburt ins Dasein bringen, wie der
Geist dasjenige ist, was in uns die
Anlagen zur Entwicklung bringt, die
wir eben ins Soziale hineinbringen
müssen, dann werden wir einen Begriff
bekommen, wie dieser geistige Teil des
sozialen Organismus ein gesondertes
Dasein haben muß. Wenn wir wissen,
wie aus der Seele, die innig
zusammenhängt mit unserem rhythmischen
Leben, alles dasjenige quillt, was
Zusammenleben der Menschen in
Pflichtenkreisen, in Arbeitskreisen,
in Liebeskreisen ist, dann sieht man
das ein, was im demokratischen Staate
als Rechtsorganisation des
dreigliedrigen Organismus da sein muß.
Und wenn man einsieht, wie der Mensch
wirklich nicht zu einem
wirtschaftlichen Urteil und daher auch
nicht zu einem wirtschaftlichen Tun
kommen kann, ohne eingegliedert zu
sein in ein Gewebe von Assoziationen
im dreigliedrigen sozialen
Organismus, wenn man das einsieht,
dann kommt man dazu, nun auch wirklich
zu durchschauen, wie nur dasjenige,
was eine besondere Art der
Urteilsbildung ist auf
wirtschaftlichem Gebiete, zur Hilfe in
der Zukunft führen kann.
|
La tâche du présent est déjà
d'acquérir une véritable connaissance
de l'humain et, à partir de cette
connaissance réelle de l'humain, de
parvenir à la compréhension de ce qui
aspire aujourd'hui à une véritable
compréhension. La manière dont
l'humain juge dans la vie sociale est
tout à fait différente dans le domaine
spirituel que dans le juridique, et
elle est à son tour tout à fait
différente dans le domaine économique.
C'est pourquoi, si l'on veut que ces
trois contextes sociaux de nature très
différente se développent sainement à
l'avenir, ils doivent être gérés
séparément et agir ensemble. De même
que dans un organisme individuel, là
où doit se former la tête, il ne peut
se former une autre forme que celle de
la tête, de même qu'il ne peut se
former ni main, ni pied, ni cœur, ni
foie, de même l'organisme spirituel ne
doit pas être aussi systématisé que
l'organisme économique ou l'organisme
juridique, par exemple. Mais c'est
précisément lorsqu'ils sont
correctement organisés en un lieu
approprié qu'ils agissent ensemble
pour former un tout, comme la main et
le pied, le tronc et la tête de
l'humain agissent ensemble pour former
un tout. L'unité juste résulte
précisément du fait que chacun est
organisé correctement selon sa
façon/sorte.
|
33
|
Es ist schon einmal die Aufgabe der
Gegenwart, daß man eine wirkliche
Menschenkunde erlangt und von dieser
wirklichen Menschenkunde aus dann zum
Verständnis desjenigen sich
durchringt, was heute nach einer
wirklichen Verständigung hinstrebt. Es
ist ganz anders, wie der Mensch im
sozialen Leben urteilt auf geistigem
Gebiet als auf rechtlichem, und es ist
wiederum ganz anders als auf
wirtschaftlichem Gebiet. Daher müssen,
wenn diese drei ganz verschieden
gestalteten sozialen Zusammenhänge in
gesunder Weise sich in die Zukunft
hinein entwickeln sollen, sie auch
gesondert verwaltet werden und dann
zusammenwirken. Geradeso, wie im
einzelnen Organismus nicht da, wo der
Kopf entstehen soll, eine andere Form
als die Kopfesform gebildet werden
kann, wie da nicht Hand oder Fuß oder
Herz oder Leber entstehen kann, so
darf der geistige Organismus nicht so
systematisiert sein wie etwa der
wirtschaftliche Organismus oder der
rechtliche Organismus. Aber gerade
wenn sie richtig organisiert sind an
einem richtigen Orte, wirken sie
zusammen zu einem Ganzen, wie Hand und
Fuß und Rumpf und Kopf des Menschen zu
einem Ganzen zusammenwirken. Die
richtige Einheit entsteht eben gerade
dadurch, daß jedes nach seiner Art
richtig organisiert ist.
|
Vous en voyez, mes très chers
présents, que ce n'est vraiment pas
une idée frivole qui est présentée à
l'humanité avec la triarticulation de
l'organisme social, mais que cette
idée est tirée d'une véritable
science. Cette science doit d'abord
être combattue contre le chaos
scientifique qui règne aujourd'hui.
Mais ce n'est pas seulement un mur,
j'aimerais dire, c'est un épais mur de
préjugés, à travers lequel il faut
d'abord se battre, se battre d'abord
avec ce qui doit être à la base de la
science de l'humain, et ensuite avec
ce qui ressort de cette véritable
science de l'humain comme une
impulsion vers une véritable
reconstruction sociale. On peut dire
que le cœur saigne quand on regarde
aujourd'hui le chaos de la méfiance
sociale qui règne partout et la
somnolence sociale. Et il faut se dire
qu'il n'est pas possible que chacun
fasse aujourd'hui une réorganisation
sociale à partir de ce que l'humanité
européenne a reçu comme préjugé depuis
trois ou quatre siècles d'une science
erronée. C'est une chose terrible que
de parler d'ordre social à partir
d'une science qui ne peut jamais
fonder un jugement social, parce
qu'elle ne connaît pas l'humain. Cette
science, mes très chers présents, ne
considère pas l'humain en tant
qu'humain, mais elle le considère
seulement comme le membre le plus
élevé de la série animale. Elle ne
demande pas : "Qu'est-ce que l'humain
? Que sont les animaux ? -- Elle dit
seulement : si les animaux se
développent au plus haut, c'est
justement l'humain. - On ne se demande
pas ce qu'est l'humain, mais les
animaux sont là, et à la série
animale, on ajoute l'humain en
dernier, sans dire sur l'humain
lui-même autre chose que ce que l'on
dit sur l'être animal. Une telle
science ne créera jamais une nouvelle
construction sociale.
|
34
|
Sie sehen daraus, meine sehr
verehrten Anwesenden, daß es
wahrhaftig keine leichtsinnige Idee
ist, die mit der Dreigliederung des
sozialen Organismus vor die Menschheit
hingestellt ist, sondern diese Idee
ist herausgeholt aus einer wirklichen
Wissenschaft. Diese Wissenschaft muß
allerdings selbst erst durchgekämpft
werden gegen all jenes
wissenschaftliche Chaos, welches heute
das herrschende ist. Aber es ist, ich
möchte sagen, nicht nur eine Wand, es
ist ein dicker Wall von Vorurteilen,
durch die man sich erst durchkämpfen
muß, durchkämpfen muß zunächst mit
dem, was als Wissenschaft vom Menschen
zugrundeliegen muß, und dann mit dem,
was aus dieser wahren Wissenschaft des
Menschen hervorgeht als ein Impuls zu
einem wirklichen sozialen Neuaufbau.
Man kann sagen: Es blutet einem das
Herz, wenn man heute in dieses Chaos
von sozialem Miß-urteil, das überall
herrschend ist, und auf die soziale
Schläfrigkeit hinblickt. Und man muß
sich sagen: Es ist ja nicht möglich,
daß jeder aus dem, was seit drei bis
vier Jahrhunderten diese europäische
Menschheit von einer irregehenden
Wissenschaft als Vorurteil
aufgenommen hat, von dem aus nun
heute eine soziale Neuordnung zu
machen. Es ist etwas Furchtbares, wenn
geredet wird von einer sozialen
Ordnung von einer Wissenschaft aus,
die niemals ein soziales Urteil
begründen kann, weil sie den Menschen
nicht kennt. Jene Wissenschaft, meine
sehr verehrten Anwesenden, betrachtet
den Menschen nicht als Menschen,
sondern sie betrachtet ihn nur als das
höchste Glied in der Tierreihe. Sie
fragt nicht: Was ist der Mensch? —,
sondern: Was sind die Tiere? -- Sie
sagt nur: Wenn sich die Tiere am
höchsten entwickeln, ist das eben der
Mensch. — Da fragt man nicht, was der
Mensch ist, sondern die Tiere sind da,
und an die Tierreihe, da stückelt man
den Menschen als letztes an, ohne daß
man über den Menschen selber etwas
anderes sagt, als was man über das
Tierwesen sagt. Eine solche
Wissenschaft wird niemals einen
sozialen Neuaufbau schaffen.
|
C'est ce qui nous remplit d'une
telle douleur que les humains
d'aujourd'hui ne sont pas assez
radicaux pour se dire : nous devons
d'abord exiger une vraie connaissance,
une vraie science - mais qu'ils sont
aujourd'hui plus croyants par rapport
à l'autorité scientifique extérieure
que ne l'ont jamais été les
catholiques d'autrefois par rapport à
l'autorité papale. À l'époque,
certains au moins se sont encore
rebellés contre cette autorité
pontificale. Mais aujourd'hui, tout se
réfugie sous l'autorité scientifique,
même des socialistes aussi radicaux
que Lunatcharski ; au moment où il
s'agit de défendre la vieille science
contre un renouvellement de la
science, il se glisse sous l'autorité
scientifique, parce qu'il ne peut même
pas se penser que la science elle-même
a besoin d'une transformation si nous
voulons progresser. Ces choses doivent
être considérées avec le plus grand
sérieux, et elles doivent être dites.
Et même si les humains se rassemblent
dans autant de clubs sociaux et de
communautés libérales que possible,
dans autant de communautés de
construction que possible, dans autant
d'associations de femmes et de clubs
de femmes que possible, il n'en
sortira jamais rien si l'on n'aborde
pas la chose de manière radicale, si
l'on ne part pas de ce qui permet
d'arriver à un véritable jugement
social : et ce n'est qu'une
connaissance sociale de l'humain qui
peut donner ce que la science actuelle
ne peut pas donner. Et seule une
véritable science de l'esprit peut
donner un renouvellement de la
science.
|
35
|
Das ist dasjenige, was einen mit
solchem Schmerz erfüllt, daß die
Menschen heute nicht radikal genug
sind, sich zu sagen: Wir müssen erst
eine wirkliche Erkenntnis, eine
wirkliche Wissenschaft fordern —,
sondern daß sie heute gläubiger sind
in bezug auf die äußere
wissenschaftliche Autorität, als
jemals in früheren Zeiten die
Katholiken waren gegenüber der
päpstlichen Autorität. Damals haben
sich doch wenigstens manche noch
aufgelehnt gegen diese päpstliche
Autorität. Heute aber taucht alles
unter unter die wissenschaftliche
Autorität, selbst so radikale
Sozialisten wie Lunatscharski; in dem
Augenblick, wo es darauf ankommt, die
alte Wissenschaft zu verteidigen gegen
eine Erneuerung der Wissenschaft, da
kriecht er unter unter die
wissenschaftliche Autorität, weil er
sich gar nicht denken kann, daß die
Wissenschaft selber einer Umwandlung
bedarf, wenn wir weiterkommen wollen.
Diese Dinge müssen durchaus ernst
betrachtet werden, und sie müssen
gesagt werden. Und wenn sich die
Menschen zusammentun in noch so vielen
sozialen Klubs und in noch so vielen
liberalen Gemeinschaften, in noch so
vielen Aufbaugemeinschaften und in
noch so vielen Frauenzusammenrottungen
und Frauenklubs — es wird nie etwas
herauskommen, wenn man die Sache nicht
radikal anfaßt, wenn man nicht ausgeht
von demjenigen, was einen zu einem
wirklichen sozialen Urteil kommen
läßt: Und das ist nur eine soziale
Menschenerkenntnis, die das geben
kann, was die heutige Wissenschaft
nicht geben kann. Und eine Erneuerung
der Wissenschaft geben, das kann nur
eine wirkliche Geisteswissenschaft.
|
Voilà ce que je voulais dire en
introduction de cette soirée. Je
demande maintenant au Dr Boos de
parler de la deuxième partie de
l'organisme social, de la vie
juridique.
|
36
|
Das ist das, was ich zur Einleitung
des heutigen Abends sagen wollte. Ich
bitte nun Herrn Dr. Boos, über den
zweiten Teil des sozialen Organismus,
über das Rechtsleben zu sprechen.
|
Roman Boos parlera de "La
formation du jugement dans le membre
de droit de l'organisme social".
Cette intervention sera suivie d'une
discussion.
|
37
|
Roman Boos spricht über «Die
Urteilsbildung im Rechtsglied des
sozialen Organismus». Anschließend
findet eine Diskussion statt.
|
Roman Boos : Peut-être que
quelqu'un a encore une question à
poser, peut-être que quelqu'un veut
encore ajouter quelque chose ? - Cela
ne semble pas être le cas. Je ne sais
pas si l'on pourrait encore demander à
M. Steiner de conclure. Il est
très tard, et je ne sais pas s'il y a
d'autres questions à traiter par
M. Steiner.
|
38
|
Roman Boos: Vielleicht hat
jemand noch eine Frage zu stellen,
vielleicht möchte irgend jemand noch
etwas anfügen? — Das scheint nicht der
Fall zu sein. Ich weiß nicht, ob Herr
Dr. Steiner noch um ein Schlußwort
gebeten werden könnte. Es ist ja sehr
spät, und ich weiß nicht, ob sonst
noch Fragen da sind, die von Herrn Dr.
Steiner zu behandeln wären.
|
Rudolf Steiner : Compte tenu
de la fin de la journée, j'aimerais
juste ajouter quelques mots, parce
qu'il est d'usage de conclure une
discussion. Ces deux choses de ce
soir, l'exigence d'une réorganisation
sociale d'une part, et d'autre part la
nécessité d'aller aux sources de la
science de l'esprit, parce que c'est
là seulement que l'on peut puiser les
forces pour répondre aux exigences du
jour, ces deux choses doivent toujours
être soulignées à nouveau dans toute
leur gravité, précisément à partir de
ce point. Cela a souvent été dit, mais
on ne peut pas le répéter trop
souvent.
|
39
|
Rudolf Steiner: Die Späte
des Tages berücksichtigend, möchte ich
nur noch ein paar Worte anfügen, weil
nun schon einmal bei einer Diskussion
ein Schlußwort üblich ist. Diese zwei
Dinge des heutigen Abends, die
Forderung nach einer sozialen
Neugestaltung auf der einen Seite und
auf der anderen Seite die
Notwendigkeit, zu den Quellen der
Geisteswissenschaft vorzudringen, weil
nur da die Kräfte zu holen sind, um
den Forderungen des Tages gerecht zu
werden, diese zwei Dinge müssen ja
immer wiederum in ihrem vollen Ernste
gerade von dieser Stelle aus betont
werden. Das ist oft gesagt worden,
aber es kann nicht zu oft gesagt
werden.
|
J'ai commencé à dire aujourd'hui que
les humains ont grandi instinctivement
dans l'ordre social actuel, et qu'en
fait les matérialistes voudraient y
rester. Ils ne veulent pas tenir
compte du fait qu'aujourd'hui, le
temps est venu de passer à l'activité
du jugement, c'est-à-dire à la
conscience, et de créer un nouveau
monde social à partir de la
conscience. Mais nous devons parvenir
à cette conscience si nous ne voulons
pas simplement poursuivre la politique
catastrophique de ces dernières
années, qui a pris place de manière si
terrible et qui se poursuit maintenant
au sein de la vie civilisationnelle
européenne et de son annexe. J'ai déjà
attiré ici l'attention sur le fait
qu'un esprit génial d'un côté, mais
malade de l'autre, comme Oswald
Spengler, en arrive à prouver
sérieusement et scientifiquement que
l'Occident, au début du troisième
millénaire, doit être arrivé à la
barbarie, à la décadence complète et
achevée. On éprouve précisément la
douleur dont j'ai parlé aujourd'hui à
la fin de mon introduction, quand on
voit combien il est extraordinairement
difficile de faire pénétrer dans les
esprits actuels le sentiment de la
gravité des temps, et combien il est
encore plus difficile d'y faire
pénétrer le sentiment de la nécessité
d'accomplir une véritable
transformation avec la connaissance du
présent.
|
40
|
Ich habe heute damit begonnen zu
sagen, daß die Menschen instinktiv
hineingewachsen sind in die
gegenwärtigen sozialen Ordnungen,
ragen, un eigentlich
möchtendieMaterialisten ins e.inkti v
auch darinnen bleiben. Sie möchten
nicht berücksichtigen, daß heute die
Zeit gekommen ist, zur Aktivität des
Urteils, das heißt zur Bewußtheit,
überzugehen und aus der Bewußtheit
heraus auch eine neue soziale Welt zu
schaffen. Zu dieser Bewußtheit müssen
wir aber vordringen, wenn wir nicht
einfach die katastropdalc Politik der
letzten Jahre fortsetzen wollen, die
Platz gegriffen hat in so furchtbarer
Art und die sich nun fortsetzt
innerhalb des europäischen
zivilisatorischen Lebens und seines
Anhanges. Ich habe ja auch hier schon
darauf aufmerksam gemacht, wie ein auf
der einen Seite immerhin genialer, auf
der anderen Seite kranker Geist wie
Oswald Spengler darauf kommt,
ernstlich wissenschaftlich zu
beweisen, daß das Abendland im Beginne
des dritten Jahrtausends bei der
Barbarei, dem vollständigen,
vollendeten Niedergang angekommen
sein müsse. Man bekommt eben jenen
Schmerz, von dem ich heute am Schluß
meiner einleitenden Worte sprach, wenn
man sieht, wie außerordentlich schwer
es ist, in die gegenwärtigen Gemüter
die Empfindung hineinzubringen von dem
Ernste der Zeit, und wie noch viel
schwerer es ist, hineinzubringen die
Empfindung von der Notwendigkeit, eine
wirkliche Umwandlung mit dem Wissen
der Gegenwart zu vollziehen.
|
Mes très chers présents, ne dites
pas que cette connaissance du présent
se trouve uniquement chez quelques
savants ou dans certaines conceptions
contemporaines des humains. Non, ce
savoir est partout, mais les humains
ne se l'avouent pas. Cela ne dépend
pas du fait que l'on défende telle ou
telle hypothèse, telle ou telle
théorie scientifique, mais cela dépend
du fait que l'on se déplace avec toute
sa vie de représentation et de
sensation dans une certaine direction
qui, finalement, aboutit à cette vie
scientifique du présent qui appauvrit
l'humain et le vide de sa substance.
Certes, il se peut que certains ne
s'occupent pas du fait qu'il est dans
la conséquence de la science actuelle
que la terre soit sorti d'un
brouillard mondial et qu'elle arrive à
un état final de chaleur quelconque,
dans lequel toute vie est détruite.
Peut-être même certains diront-ils :
"C'est peut-être vrai, je ne m'en
soucie pas". - Mais, mes très chers
présents, il ne s'agit pas de cela.
Ouvrez aujourd'hui n'importe quelle
chimie, n'importe quelle physiologie,
n'importe quelle zoologie ou n'importe
quelle anthropologie, lisez-y cinq
lignes et prenez ces cinq lignes - il
y a quelque chose dans ce sens. Peu
importe que vous ouvriez ceci ou cela
et que vous adoptiez ceci ou cela,
vous êtes dans la direction qui mène à
ces conceptions. Il est évidemment
commode aujourd'hui, lorsqu'on veut
savoir quelque chose sur ceci ou cela,
de recourir aux choses courantes et de
ne pas penser que même ces choses ont
besoin d'une transformation profonde.
Aujourd'hui, il est facile, si l'on
veut en savoir plus sur la malachite,
de se rendre au dictionnaire de
conversation, de prendre le volume
contenant "M", d'ouvrir "malachite" et
de lire ce qui y est écrit. Si l'on
accepte ce qui y est écrit sans le
vérifier, indépendamment de ce que
l'on pense par ailleurs, et si l'on ne
se rend pas compte que l'on vit
aujourd'hui dans une période de
transformation sérieuse, alors on
s'endort, on n'est pas attentif à ce
qui est nécessaire à l'époque
actuelle. Aujourd'hui, il ne s'agit
pas seulement de prendre conscience de
la gravité de la situation à n'importe
quel moment, lorsque l'on réfléchit
aux derniers problèmes de la vision du
monde, mais aujourd'hui, il s'agit
d'être conscient chaque minute de la
journée qu'il est de notre devoir de
collaborer à la transformation, car
nous vivons à une époque très
sérieuse. Et c'est justement ces
jours-ci que nous vivons à nouveau la
tragédie que les problèmes les plus
importants se déroulent, peut-être
encore plus importants que pendant les
années de guerre extérieure, et que
les humains s'efforcent de dormir le
plus possible, de ne même pas
participer avec leur conscience à ce
qui se déroule réellement.
|
41
|
Meine sehr verehrten Anwesenden,
sagen Sie nicht, dieses Wissen der
Gegenwart sei nur bei ein paar
Gelehrten oder bei irgendwelchen
Gegenwartsanschauungen der Menschen.
Nein, dieses Wissen ist überall, nur
gestehen es die Menschen sich nicht.
Es kommt ja nicht darauf an, ob man
nun diese oder jene Hypothese, diese
oder jene wissenschaftliche Theorie
vertritt, sondern es kommt darauf an,
ob man mit seinem ganzen Vorstellungs-
und Empfindungsleben in einer gewissen
Richtung sich bewegt, die zuletzt doch
hinausläuft auf dieses den Menschen
verarmende, den Menschen ausleerende
wissenschaftliche Leben der Gegenwart.
Gewiß, es mag sich mancher nicht
beschäftigen damit, daß es in der
Konsequenz der gegenwärtigen
Wissenschaft liegt, die Erde sei
ausgegangen von einem Weltennebel und
würde in irgendeinen Wärme-Endzustand
kommen, in welchem alles Leben
vernichtet wird. Vielleicht gibt es
sogar manche, die sagen: Das mag sein
wie auch immer, darum kümmere ich mich
nicht. — Aber, meine sehr verehrten
Anwesenden, darauf kommt es nicht an.
Schlagen Sie heute irgendeine Chemie,
irgendeine Physiologie, irgendeine
Zoologie oder irgendeine
Anthropologie auf, lesen Sie darin
fünf Zeilen und nehmen Sie diese fünf
Zeilen — es steht etwas in der
Richtung drinnen. Gleichgültig, ob Sie
dies oder das aufschlagen und dies
oder das übernehmen, Sie sind in der
Richtung drinnen, die zu diesen
Anschauungen führt. Es ist ja
selbstverständlich heute bequem, wenn
man über dies oder jenes etwas wissen
will, zu den gebräuchlichen Dingen zu
greifen und nicht daran zu denken, daß
selbst so etwas einer gründlichen
Umwandlung bedarf. Es ist heute
bequem, wenn man über den Malachit
etwas erfahren will, ans
Konversationslexikon zu gehen, den
Band mit «M» herauszunehmen,
«Malachit» aufzuschlagen und
nachzulesen, was da drinnensteht.
Nimmt man es ungeprüft hin, was da
drinnensteht, gleichgültig, was man
sonst dabei denkt, und wird man sich
nicht bewußt, daß man heute in einer
ernsten Zeit der Umwandlung lebt, dann
schläft man, dann ist man nicht
bedacht für dasjenige, was der
heutigen Zeit notwendig ist. Heute
handelt es sich darum, daß man nicht
bloß zu irgendwelchen Zeiten, wenn man
über die letzten
Weltanschauungsprobleme nachdenkt,
sich des Ernstes bewußt wird, sondern
heute handelt es sich darum, daß man
in jeder Minute des Tages sich bewußt
ist, daß es Pflicht ist, an der
Umwandlung mitzuarbeiten, denn wir
leben in einer durch und durch ernsten
Zeit. Und gerade in diesen Tagen
erleben wir wiederum das Tragische,
daß die wichtigsten Probleme sich
abspielen, vielleicht noch wichtigere
als während der äußeren Kriegsjahre,
und daß die Menschen sich bemühen,
soviel als möglich zu schlafen, nicht
einmal mit ihrem Bewußtsein
teilzunehmen an demjenigen, was sich
eigentlich vollzieht.
|
Accepter l'anthroposophie en tant
que profession de foi ne signifie pas
défendre ceci ou cela de manière
purement théorique, parler de corps
éthérique et de corps astral, de
réincarnation et de karma. Accepter
l'anthroposophie, c'est être lié dans
ses sentiments, dans tout son être
humain, à ce qui s'accomplit
maintenant dans la journée et
maintenant dans la grande époque comme
l'impulsion d'une transformation
importante. Et si l'on observe
aujourd'hui le sommeil des humains, on
a le cœur qui saigne. Car aujourd'hui,
c'est l'éveil qui compte. Et je
voudrais toujours dire, et je voudrais
conclure chaque discussion par ceci :
qu'on essaie d'atteindre les sources
d'une connaissance spirituelle ; car
avec l'eau qui vient de ces sources,
on s'asperge d'une véritable source de
conscience. Cette connaissance touche
tellement la propre personnalité que
l'on remonte, dirais-je, des
profondeurs les plus profondes de
l'être terrestre jusqu'à l'intérieur
de l'humain : réveille-toi et
accomplis tes tâches face aux grandes
exigences de l'époque.
|
42
|
Anthroposophie als ein Bekenntnis
annehmen heißt nicht, das oder jenes
bloß theoretisch zu vertreten, von
Ätherleib und Astralleib, von
Reinkarnation und Karma zu sprechen.
Anthroposophie annehmen heißt, in
seinen Empfindungen, mit seinem ganzen
Menschen verbunden zu sein mit
demjenigen, was sich jetzt im Tag und
jetzt in der großen Zeitepoche als der
Impuls einer bedeutsamen Umwandlung
vollzieht. Und sieht man heute hinein
in das Schlafen der Menschen, dann
blutet einem eben das Herz. Denn heute
kommt es auf das Wachen an. Und immer
wiederum möchte ich sagen, und jede
Auseinandersetzung möchte ich damit
schließen:§ Man versuche, zu den
Quellen eines geistigen Erkennens
vorzudringen; denn mit dem Wasser, das
aus diesen Quellen kommt, bespritzt
man sich aus einem wirklichen
Bewußtseinsquell. Dieses Erkennen
berührt die eigene Persönlichkeit so,
daß man, möchte ich sagen, aus den
tiefsten Tiefen des Erdenwesens herauf
es in das menschliche Innere
hineinnimmt: Wache auf, und erfülle
deine Aufgaben gegenüber den großen
Forderungen der Zeit.
|
Roman Boos : Nous allons
encore annoncer ce qui sera discuté
ici aujourd'hui, dans huit jours.
C'est la fin de l'événement
d'aujourd'hui.
|
43
|
Roman Boos: Es wird noch
bekanntgegeben werden, was heute in
acht Tagen hier besprochen werden
wird. Damit ist die heutige
Veranstaltung zu Ende.
|
Français
seulement
QUATRIÈME SOIRÉE DE DISCUSSION, Dornach, 16
août 1920
La formation d'un jugement social
01
Roman Boos : chers participants, nous allons
traiter ce soir la question de la manière dont
le jugement est formé dans l'organisme social
triarticulé. M. Dr Steiner fera l'exposé
introductif. Je vous demande dès à présent de
participer activement au débat, et en
particulier à ceux qui ont quelque chose à
dire sur les problèmes qui seront présentés
aujourd'hui, de prendre la parole. Je prie
maintenant le Dr Steiner de commencer son
exposé.
02
Rudolf Steiner : Mes très chers présents !
J'aimerais introduire la discussion de ce soir
par quelques remarques sur la façon et la
manière dont un jugement social, sur lequel
doit se construire quand même un nouvel ordre
social, peut venir en l'état. Je remarque
d'emblée qu'il ne sera pas facile de parler
tout de suite de cet objet d'une manière
populaire. On devrait envisager
l'impossibilité de parler de cet objet de
manière populaire, des faits, dans lesquels
nous vivons maintenant déjà une fois.
03
Voyez-vous, notre époque est, au fond, à bien
des égards, tout à fait opposée à ce que
l'humain se forme un jugement social sain. Il
est donc exact qu'est beaucoup parlé
aujourd'hui sur l'humain en tant qu'être
social, sur des rapports sociaux et des
exigences sociales absolument. Seulement ce
discours sur les exigences sociales n'est pas
tout de suite porté par une compréhension
profonde de ce qu'est en fait l'être social.
Il n'y a donc pas lieu de s'en étonner, par ce
qu'en fait d'abord dans le présent est le
début de cette période où l'humanité doit
devenir mûre pour se former un jugement
social. Dans un certain sens, l'humanité n'a
pas eu besoin jusqu'à présent de se former un
jugement social. Pourquoi ? L'humain a bien
sûr toujours vécu dedans des conditions
sociales quelconques, mais il n'a pas -
jusqu'à présent - organisé ces conditions
sociales à partir de sa conscience sociale, à
partir d'une véritable compréhension. Il les a
maintenues en ordre, si j'ai la permission de
dire, par une sorte d'activité instinctive.
Jusqu'à la forme de l'État actuel, qui n'a au
fond pas plus de trois ou quatre siècles en
Europe, les humains ont plutôt formé des
rapports à partir de leurs instincts, et cela
n'en est pas venu à prévoir la disposition des
humains à partir de leur jugement, de leur
réflexion, de leur compréhension. C'est à
partir de cette compréhension, à partir d'un
jugement vraiment clair, que la
triarticulation de l'organisme social veut
s'attaquer à la question sociale. Ce faisant,
elle fait au fond quelque chose qui est
jusqu'à présent tout à fait inhabituel pour
l'humain et qui est même extrêmement
inconfortable pour la plus grande partie des
humains actuels.
04
Mais à quoi cela en est-il purement arrivé ?
Les anciens groupements sociaux et l'actuel
groupement d'États se sont formées à partir
des instincts des humains, et ce groupement,
qui est encore mêlée à toutes sortes
d'instincts nationaux, ce groupement les
humains d'aujourd'hui l'acceptent simplement.
Ils grandissent dedans ce groupement.
Instinctivement, ils grandissent dedans ce
groupement et évitent d'y réfléchir - ou du
moins, ils évitent d'y réfléchir jusqu'à un
certain degré. On réfléchit tout au plus à la
mesure dans laquelle on veut avoir son mot à
dire dans les affaires de l'État, mais le
cadre de l'État, on l'accepte. On l'accepte,
même dans l'aile la plus radicale des
socialistes ; même Lénine et Trotsky acceptent
l'État, l'État qui est assemblé de tout le
possible, mais à mesure d'instinct, et auquel
le vieux tsarisme a finalement travaillé. Ils
l'acceptent et se demandent tout au plus
comment ils doivent organiser ce qui leur est
souhaitable à l'intérieur de cet État. Ils ne
se demandent pas si on doit laisser cet État
tel qu'il est ou s'il faut procéder à une
autre structuration/articulation/un autre
membrement qui est sorti de la compréhension.
Mais, voyez-vous, c'est tout de suite cette
question - comment l'instinctif de l'ancienne
vie sociale peut-il être transformé en une vie
sociale née de l'âme humaine ? -C'est donc la
question principale qui repose à la base de
l'impulsion de la triarticulation de
l'organisme social. Cette question ne peut pas
être résolue autrement que par l'émergence
d'une connaissance plus approfondie de
l'humain, plus approfondie que cette
connaissance de l'humain qui était là au cours
des derniers siècles et qui est là dans le
présent.
05
On peut dire, tout de suite de la question :
comment l'humain devrait-il parvenir à un
jugement sur comment il devrait vivre avec les
autres humains ? -, tout de suite de cette
question qu'est née l'impulsion pour la
triarticulation de l'organisme social. Elle
est née d'une observation correcte de ce que
l'humain doit exiger dans le présent. Mais la
plupart des humains n'aimeraient pas s'engager
avec sérieux n'importe comment sur les
exigences du présent. Ils aimeraient prendre
ce qui est déjà et tout au plus apporté ici ou
là des améliorations plus ou moins radicales.
Un exemple : on pourrait probablement, disons,
parler plus facilement avec un Anglais de tout
ce qui est possible que de la triarticulation
de l'organisme social, s'il considère comme
une évidence, comme c'est le cas la plupart du
temps, que l'État unitaire d'Angleterre est un
idéal auquel on n'a pas la permission de
secouer en tant que tel. Partout où l'on
touche, on remarque justement ce préjugé. Mais
ce n'est rien d'autre que le surplomb de vieux
instincts de l'humanité en ce qui concerne la
cohabitation sociale, et nous devons en
sortir. Nous devons parvenir à une
cohabitation consciente. C'est très
inconfortable pour les humains du présent, car
ils ne veulent en fait pas arriver à un
jugement à partir d'une activité intérieure, à
partir d'une activation intérieure. Au fond,
comme je l'ai déjà dit, ils aimeraient certes
avoir leur mot à dire sur ce qui est déjà là,
mais ils n'aimeraient pas vraiment réfléchir
énergiquement à la manière de redresser ce qui
est là et qui, à travers les dernières
catastrophes, a conduit à l'absurde. Cette
nouveauté absolue de la triarticulation, ils
ne veulent au fond pas l'envisager. On ne veut
justement en fait pas se laisser aller à
former un jugement social.
06
Vous voyez, la question "Comment un jugement
social vient-il en état ? -, se divise
aussitôt en trois questions distinctes, si
l'on va à son corps de la manière correcte
spirituellement scientifiquement. Et là-dessus
reposent en fait les sources dont découle la
triarticulation de l'organisme social, à
savoir que cette question : comment se
forme-t-on un jugement social ? - se divise
aussitôt en trois questions distinctes. Il est
impossible d'arriver à un jugement dans la vie
de l'esprit sociétale, dans la vie de l'esprit
sociale, de la même façon que dans la vie de
droit ou d'État ou dans la vie économique. Un
article est paru récemment dans le "Berliner
Tageblatt" : "La scolastique politique". Un
monsieur très intelligent - les journalistes
sont habituellement intelligents - se fait
drôle sur quand est ambitionné dans la vie
publique actuelle de séparer le politique de
l'économique. Il se rendrait évidemment aussi
drôle et appellerait cela une division
scolastique des cheveux, si l'on voulait
séparer la vie publique en trois membres, le
membre spirituel, le membre de droit ou d'état
et le membre économique, car il a une raison
très particulière, une raison qui est
infiniment plus facile à comprendre pour
l'humain contemporain ; il dit : oui, dans la
vie réelle, la vie économique n'est nulle part
séparée de la vie politique et de la vie
spirituelle ; elles se fondent partout l'une
dans l'autre, c'est donc scolastique si on les
sépare. Maintenant, mes très chers présents,
je pense que quelqu'un pourrait aussi dire
qu'il ne faut pas ressentir séparément la
tête, le tronc et les membres de l'humain, car
ils vont ensemble dans la vie réelle. Certes,
les trois membres de l'organisme social vont
ensemble, mais on ne s'en sort pas si on
confond l'un avec l'autre - pas plus que la
nature ne s'en sortirait si elle faisait
pousser un pied ou une main sur les épaules
[de l'humain] au lieu d'une tête, si elle
donnait donc à la tête la forme d'une main.
C'est déjà une caractéristique particulière de
ces gens intelligents de l'époque actuelle que
d'avoir eu le plus de chance avec le plus
stupide de nos jours, parce que le plus
stupide apparaît aujourd'hui comme le plus
intelligent du point de vue de l'intelligence
de la grande masse.
07
Ce qui importe, c'est qu'au moment où
l'humanité doit entrer dans la vie publique,
non plus instinctivement, mais plus
consciemment qu'auparavant, toute la manière
dont l'humain se tient dans la vie culturelle
spirituelle, comment elle se tient dans la vie
de droit et d'état, comment elle se tient dans
la vie de l'économie, est autre. Elle est tout
de suite autre comme est autre la circulation
sanguine dans la tête, dans les pieds ou dans
les jambes, et est autre dans le cœur - et
pourtant les trois œuvrent tout de suite de la
manière correcte ensemble, quand elles sont
organisées séparées/particularisées de la
manière correcte.
08
Et nous aussi, en tant qu'humains, nous devons
former notre jugement social de différentes
manières dans le domaine de la vie de
l'esprit, dans le domaine de la vie de droit
ou d'état et dans le domaine de la vie
économique. Mais là on doit trouver les
chemins de comment on parvient à un jugement
vraiment sain dans les trois domaines. En
général, ce chemin - au fond, ce sont trois
chemins - est vraiment bien fortement encombré
par les préjugés du temps. Là doivent d'abord
être écartés du chemin de nombreux obstacles.
09
Pour parvenir à un jugement social sain dans
la vie spirituelle, on doit être clair à soi
que l'humain actuel est tout à fait inapte à
ne serait-ce que se poser la question : Que
signifie donc social dans la vie spirituelle ?
Que signifie vie commune humaine en relation
spirituelle ? Nous n'avons encore aucune
science de l'humain qui, je n'aimerais même
pas dire une fois, réponde à de telles
questions, mais j'aimerais seulement dire qui
incite à de telles questions. Cette
connaissance de l'humain doit d'abord être
créée par la science de l'esprit et être
popularisée dans l'humanité. Il faut soulever
la question de manière ordonnée et
synthétiquement raisonnable : Quelle est donc
pour différence [si je fais face à un être
humain ou] si j'ai seulement la nature en face
de moi en tant qu'observateur solitaire de la
nature, donc de me procurer des connaissances
sur cette nature en me plaçant directement en
tant qu'humain en face de la nature en tant
qu'observateur ? - J'entre dans un certain
rapport de réciprocité avec la nature ; je
laisse la nature faire des impressions sur moi
; j'assimile/élabore ces impressions, je me
forme intérieurement des représentations sur
ces impressions, en entrant dans un rapport de
réciprocité avec la nature ; j'absorbe quelque
chose de l'extérieur, je l'assimile
intérieurement. C'est au fond, le fait le plus
simple. Vu de l'extérieur, il en va de même
lorsque j'écoute un humain, c'est-à-dire
lorsque j'entre en relation spirituelle avec
lui, lorsque je trouve dans ses paroles le
sens qu'il y met. Les paroles de l'humain font
alors une impression sur moi ; je les
transforme à nouveau intérieurement en
représentations. J'entre en interaction avec
d'autres humains. On pourrait croire que si
j'interagis avec la nature ou si j'interagis
avec d'autres humains, c'est au fond la même
chose. Ce n'est justement pas le cas. Celui
qui prétend que c'est une seule et même chose
n'a même pas orienté son regard sur cette
chose de la bonne manière. Il faut déjà prêter
un peu attention à ces choses.
10
Vous voyez, j'aimerais maintenant citer un
exemple concret. Il y a dans la vie
spirituelle allemande un fait sans lequel
cette vie spirituelle allemande ne serait pas
pensable. Lorsque l'on décrit la vie de
l'esprit d'une certaine région, on décrit
généralement - selon l'occasion - soit les
conditions économiques de l'époque où cette
vie spirituelle s'est développée, soit
quelques grandes personnalités qui ont fécondé
cette vie spirituelle grâce à leurs
prestations de génie. Mais je pense maintenant
un fait qui est d'une tout autre nature et
sans lequel on ne peut pas penser la nature
particulière de la vie spirituelle allemande
au XIXe siècle. Il s'agit, j'aimerais dire,
d'un phénomène originel de cohabitation
spirituelle sociale : c'est le rapport intime
de dix ans entre Goethe et Schiller. On ne
peut pas dire que Goethe a donné quelque chose
à Schiller ou que Schiller a donné quelque
chose à Goethe et qu'ils ont travaillé
ensemble. Cela ne correspond pas au fait
auquel je pense, c'est autre chose. Schiller
est devenu grâce à Goethe quelque chose qu'il
n'aurait jamais pu devenir seul. Goethe est
devenu grâce à Schiller ce qu'il ne serait
jamais devenu seul. Et si l'on a seulement
Goethe, et si l'on a seulement Schiller, et
que l'on pense à leur effet sur le peuple
allemand - il n'en ressort pas ce qui est
devenu en réalité. Car si l'on a seulement
Goethe, si l'on a seulement Schiller, et si
l'on pense aux effets qui émanent des deux, il
n'y a pas encore ce qui est devenu, mais il
naît de la confluence des deux une troisième
chose, tout à fait invisible, mais dont
l'effet est extrêmement puissant (il est
dessiné au tableau). Vous voyez, c'est un
phénomène originel d'interaction sociale dans
le domaine spirituel.
11
Car qu'est-ce qui repose en fait là à la base
? La science grossière d'aujourd'hui n'étudie
pas ce genre de choses, parce que la science
d'aujourd'hui ne se presse absolument pas
jusqu'à l'humain. La science de l'esprit
étudiera de telles choses et apportera en
premier par cela de la lumière dans la vie en
commun sociale spirituelle des humains. Ceux
d'entre vous qui ont entendu parler de la
science de l'esprit savent ce que je ne veux
maintenant qu'évoquer brièvement. La science
de l'esprit montre que l'évolution de l'humain
est un fait réel et effectif. Elle montre
qu'un humain, en se développant, devient de
plus en plus mûr, produit toujours d'autres
choses des profondeurs de son être. Et quand
la vie sociale réprime cette production, c'est
que cette vie sociale est justement fausse et
qu'elle doit être amenée sur d'autres voies.
12
Maintenant, Goethe et Schiller étaient tous
deux des individualités, des personnalités
socialement heureuses/comblées au sens le plus
élevé du terme. Quand est donc arrivé le
moment où l'on peut dire que c'est Schiller
qui a le mieux compris Goethe, que c'est
Goethe qui a le mieux compris Schiller? Ils
ont pu le mieux s'entretenir ensemble, le
mieux échanger leurs idées et réaliser quelque
chose de commun, justement cet invisible, qui
s'est ensuite propagé et qui est l'un des
faits les plus importants de la vie
intellectuelle allemande. Je me suis beaucoup
efforcé de faire ressortir l'année de la
cohabitation la plus intime des deux, là où
les idées de l'un ont pénétré, je dirais, le
plus profondément dans les idées de l'autre.
Je trouve que c'est autour de l'année 1795 ou
1796 (c'est écrit au tableau). En 1796, il y a
vraiment quelque chose de très particulier
dans cette collaboration entre Goethe et
Schiller.
13
Si l'on cherche pourquoi c'est justement
Schiller qui a le mieux compris Goethe cette
année-là, et pourquoi c'est justement cette
année-là que Goethe a pu le mieux se faire
comprendre de Schiller, on arrive à cette
conclusion. N'est-ce pas, Schiller est né en
1759 ; il avait donc trente-sept ans en 1796.
Goethe avait dix ans de plus ; il avait donc
quarante-sept ans. La science de l'esprit nous
montre maintenant qu'il y a différents nœuds
de vie dans la vie humaine ; on n'en tient
généralement pas compte aujourd'hui : le
changement de dents - l'humain devient quelque
chose de différent en passant le cap du
changement de dents, aussi en relation
psychospirituelle -, la maturité sexuelle, les
transitions ultérieures - elles sont moins
remarquables, mais elles sont tout de même là
à la 28e année, à nouveau à la 35e et à la 42e
année. Si l'on peut vraiment observer cette
vie humaine intérieure, on sait que le début
de la quarantaine, je dirais en moyenne la
quarante-deuxième année, lorsque l'humain se
développe intérieurement, lorsqu'il passe par
une vie spirituelle intérieure, cette
quarante-deuxième année est quelque chose de
très particulier. Entre la 35e année et la 42e
année, ce que l'on peut appeler l'âme de
conscience arrive à maturité chez l'humain. Et
elle est devenue tout à fait mûre, cette âme
de conscience qui juge, cette âme consciente
qui sort entièrement du Je pour entrer en un
rapport au monde - cette âme de conscience
devient alors mûre. Schiller, à 37 ans, avait
cinq ans de moins que 42, Goethe, à 47 ans,
avait cinq ans de plus que 42. Goethe avait
dépassé la 42e année autant que Schiller était
en dessous.
14
Schiller se trouvait juste à l'intérieur de
l'évolution de l'âme de conscience, Goethe
était au-delà ; ils étaient à égale distance
de celle-ci. Qu'est-ce que cela signifie ?
Cela signifie vraiment, en ce qui concerne
l'âme, une opposition similaire - je sais que
de telles comparaisons sont osées, mais notre
langage est aussi grossier, et on ne peut donc
utiliser des comparaisons osées que si l'on a
des faits importants et fondamentaux à citer
-, cela signifie pour le spirituel-âme une
opposition similaire à celle du masculin et du
féminin pour le physique-sexuel. En ce qui
concerne le développement physique, les
sexualités sont justement d'un développement
inégal. Par politesse envers les dames, et
pour ne pas rendre ces messieurs orgueilleux,
je ne veux pas dire quelle sexualité est un
développement ultérieur, quelle sexualité est
un développement antérieur, mais elles sont
d'un développement temporel différent. Ce
n'est pas l'humain tout entier, la tête n'y
participe pas, donc ceux dont la sexualité
doit être pensée à un stade de développement
antérieur ne doivent pas se sentir offensés.
Mais il n'en va pas de même en ce qui concerne
l'âme/est d'âme ; là, ce qui est antérieur
peut rejoindre ce qui est postérieur, et il se
produit alors une fécondation tout à fait
particulière. C'est alors que se produit
quelque chose qui ne peut naître qu'à travers
ces différentes natures à différentes époques.
C'est bien sûr un cas particulier ; dans la
vie sociale commune, l'interaction d'âme à âme
se forme d'une façon particulière. Toujours
quand des humains agissent les uns sur les
autres apparaît quelque chose qui ne peut
jamais naître de la simple interaction entre
l'humain et la nature considérée. Vous voyez,
on reçoit un certain concept de ce que cela
signifie en fait, de laisser agir sur soi ce
qui ne sort pas de la nature, mais d'un autre
être humain.
15
C'est devenu un problème tout particulier pour
moi lorsque je me suis plongé dans Nietzsche,
par exemple. Nietzsche avait quelque chose que
possèdent déjà un grand nombre d'humains qui
ont une formation similaire à celle de
Nietzsche ; il l'avait justement seulement
dans un sens particulièrement radical. Il a
par exemple observé les philosophes, les
anciens philosophes grecs, il a observé
Schopenhauer, il a observé Eduard von Hartmann
et ainsi de suite. On peut dire que Nietzsche
ne s'est jamais intéressé au contenu de la
philosophie. Ce contenu de la philosophie, ce
contenu de la vision du monde, il s'en moque
éperdument ; mais ce qui l'intéressait,
c'était l'humain. Ce que Thalès a justement
pensé comme contenu de sa vision du monde lui
est indifférent, mais comment cet humain
Thalès vit jusqu'à ses concepts, cela
l'intéresse. C'est ce qui l'intéresse chez
Héraclite, ce n'est pas le contenu de la
philosophie d'Héraclite qui l'intéresse. C'est
précisément ce qui vient de l'humain qui agit
sur lui, et c'est ainsi que Nietzsche se
révèle être un personnage particulièrement
moderne. Mais cela deviendra la constitution
générale de la vie psychique humaine.
Aujourd'hui, les humains se disputent encore
souvent à propos d'opinions. Ils devront un
jour cesser de se disputer à propos des
opinions, pour la simple raison que chacun
doit avoir sa propre opinion. C'est comme si
on avait un arbre et qu'on le photographiait
sous différents angles, c'est toujours le même
arbre, mais les photographies sont très
différentes ; chacun peut donc avoir sa propre
opinion, cela dépend seulement du point de vue
qu'il adopte. S'il est raisonnable au sens
actuel du terme, il ne discute plus du tout
des opinions, mais il trouve tout au plus
certaines opinions saines et d'autres malades.
Il ne discute plus des opinions. Ce serait
comme si quelqu'un regardait différentes
photographies et disait ensuite : "Oui, elles
sont très différentes, celles-ci sont justes
et celles-là sont fausses". - Tout au plus
peut-on s'intéresser à la manière dont
quelqu'un parvient à son opinion : qu'elle
soit particulièrement spirituelle ou insensée,
qu'elle soit basse et ne porte pas de fruits
ou qu'elle soit haute et bénéfique pour
l'humanité - cela peut nous intéresser.
16
Aujourd'hui, il s'agit vraiment d'éclairer le
regard sur la manière dont l'humain se situe
par rapport à l'humain dans la coexistence
sociale spirituelle, sur la manière dont
l'humain doit donner quelque chose à l'humain.
Cela se manifeste tout particulièrement
lorsque l'on voit ce que l'humain, en tant
qu'enfant en pleine croissance, doit recevoir
de l'autre humain, qui est sa personnalité
d'enseignant. Il y a là des forces tout à fait
différentes de celles qui sont en jeu entre
Goethe et Schiller, même si elles ne sont pas
placées aussi haut, mais des forces plus
complexes sont en jeu. Ce que je suis en train
de développer ici donne la possibilité de
trouver le moyen de s'élever à un jugement
vraiment social dans le domaine de la vie de
l'esprit.
17
Vous voyez, j'ai déjà dit que je ne pouvais
pas parler de manière particulièrement
populaire aujourd'hui, parce que si je veux
discuter de ces questions, je dois partir du
point de vue d'une science de l'humain encore
inconnue aujourd'hui, du moins dans d'autres
cercles. Dans mon livre
"Von Seelenrätseln" (Des mystères de
l'âme), j'ai attiré l'attention sur le fait
que l'humain est un être triarticulé : il est
un humain de tête ou un humain des sens
nerveux, humain rythmique, humain métabolique.
L'humain des sens nerveux comprend tout ce que
sont les sens et tout ce que sont les organes
de la tête. L'humain rythmique, l'humain du
tronc, pourrait-on aussi dire, englobe ce qui
est rythmique dans l'humain, ce qui est
mouvement cardiaque, mouvement pulmonaire et
ainsi de suite. Le troisième, l'humain
métabolique, englobe tout le reste.
18
Ces trois membres existent dans la nature
humaine ; dans un certain sens, ils sont
fondamentalement différents les uns des
autres, mais on vient difficilement à leurs
véritables différences. On peut souligner ce
qui suit en ce qui concerne l'humain
rythmique. - Vous entendrez encore parler de
l'aspect rythmique de l'humain ce soir,
lorsque le Dr Boos parlera de la formation du
jugement social dans la vie de droit ou
d'état, ce qui constituera la deuxième partie
de l'introduction. Dr Boos parlera de ce qui
lui est particulièrement proche, de la
formation du jugement social dans le deuxième
membre de l'organisme social, dans la vie de
droit et d'état. - Mais j'aimerais maintenant
souligner ce qui suit : Ce qu'est l'activité
rythmique dans l'humain nous apparaît de
manière particulièrement forte lorsque nous
saisissons comment l'humain inspire l'air
extérieur, le transforme en lui, comment il
inspire l'oxygène et expire le gaz carbonique.
Inspiration - expiration, inspiration -
expiration : c'est d'abord l'un des rythmes
actifs dans l'humain. C'est un processus
relativement facile à comprendre : inspiration
- expiration = activité rythmique.
19
On ne parvient peut-être aux deux autres
activités que si l'on part de cette activité
rythmique. Dans un certain sens, l'humain tout
entier est prédisposé à l'activité rythmique.
Mais avec la science ordinaire, on ne
reconnaît pas du tout l'activité des sens
nerveux, l'activité tête proprement dite. On
ne peut pas la comparer à l'activité
pulmonaire et cardiaque, à l'activité
rythmique. Je ne peux que mentionner quelque
chose qui peut sembler paradoxal à ceux qui
connaissent moins bien la science de l'esprit,
avec l'anthroposophie, mais qui sera confirmé
par une véritable science. À l'avenir, ce que
je dis maintenant apparaîtra dans le monde
comme un fait scientifique tout à fait exact,
lorsque l'on aura compris les rapports
nécessaires. Lors de l'inspiration et de
l'expiration, la est d'abord disponible un
certain équilibre. Cet équilibre qui est
disponible là, on pourrait le représenter cet
équilibre par une image, comme un pendule qui
va et vient. Il monte aussi haut d'un côté que
de l'autre. Il oscille d'avant en arrière. Il
y a donc aussi un équilibre entre
l'inspiration et l'expiration, l'inspiration
et l'expiration, et ainsi de suite.
20
Si l'humain ne vivait pas
spirituellement-animiquement avec d'autres
humains, si l'humain était seul et ne pouvait
qu'observer la nature, donc pouvait seulement
entrer en un rapport de réciprocité avec la
nature, regarder la nature et la transformer
intérieurement en représentations, alors il se
passerait quelque chose de très particulier
avec l'humain. Comme je l'ai dit, cela semble
aujourd'hui extrêmement paradoxal pour
l'humain, mais c'est pourtant le cas : sa tête
deviendrait notamment trop légère. En ce que
nous observons la nature, est donc disponible
une activité. Nous ne faisons pas rien en
observant la nature ; tout est en nous dans
une certaine activité. Cette activité est en
quelque sorte une activité qui aspire la tête
de l'humain - pas tout l'organisme, mais la
tête de l'humain. Et cette activité
d'aspiration doit être compensée, sinon notre
tête deviendrait trop légère ; nous nous
évanouirions. Elle est compensée par le fait
que la tête dans une certaine mesure devenue
trop légère subit à nouveau un métabolisme,
sang - alimentation, et tout cela se dirige
vers la tête. Et c'est ainsi que nous avons en
ce que nous observons la nature : constamment
un devenir trop léger de la tête et à nouveau
un devenir lourd, parce que l'activité
digestive remonte vers la tête.
21
Tableau 3 Cet équilibre doit avoir lieu. C'est
une activité rythmique supérieure. Mais cette
activité deviendrait extrêmement unilatérale
si l'humain ne faisait face qu'à la nature. En
effet, l'humain deviendrait trop léger dans sa
tête s'il ne se trouvait qu'à l'extérieur face
à la nature ; il n'enverrait pas de
l'intérieur suffisamment d'activité
métabolique compensatrice vers le haut de la
tête. Il le fait suffisamment lorsqu'il entre
en rapport avec ses semblables.
22
C'est de là, voyez-vous, que ça vient que vous
ressentez un certain plaisir quand vous entrer
dans un rapport avec vos semblables, en
échange de pensées ou d'idées, ou à recevoir
leur enseignement ou autre chose de ce genre.
Ce n'est pas la même chose de marcher dans la
nature froide ou d'être en face d'un humain
qui vous exprime ses idées. Lorsque l'on se
trouve en face d'un humain qui exprime ses
idées - il suffit de s'observer soigneusement
-, on éprouve un certain bien-être. Et celui
qui peut analyser ce sentiment de bien-être
trouve une similitude entre ce sentiment de
bien-être et le sentiment qu'il a lorsqu'il
digère. C'est une grande similitude, sauf que
l'une des sensations va vers l'estomac,
l'autre va vers la tête. Vous voyez, c'est
tout de suite le propre du matérialisme : ces
processus matériels subtils dans le corps
humain restent fermés au matérialisme. Les
humains ne remarquent pas, à cause de la
science grossière d'aujourd'hui, qu'une
activité digestive cachée se déroule vers la
tête, précisément parce qu'on est assis en
face d'un humain avec lequel on parle, avec
lequel on échange des idées. C'est pourquoi
ils ne peuvent pas non plus répondre aux
questions sociales, aux questions relatives au
contexte humain, même si elles sont tout à
fait triviales.
23
Pour le scientifique de l'esprit,
l'anthroposophe, il est tout à fait clair
pourquoi les sœurs de café aiment tant
s'asseoir ensemble. Ce s'asseoir ensemble n'a
pas lieu purement parce qu'elles aiment le
café, mais il a lieu parce qu'elles se
digèrent elles-mêmes. La digestion se fait par
la tête, et elles ressentent cela comme une
sensation de bien-être. Et en s'asseyant
ainsi, sœur de café à côté de sœur de café, ou
bien, je ne peux pas dire frère de café, mais
frère de skat à côté de frère de skat lors du
pot du crépuscule et ainsi de suite, la même
chose se produit naturellement entre hommes.
Je ne veux offenser personne, mais en
s'asseyant ainsi, oui, les gens ressentent
cette activité digestive qui va vers la tête,
et cela signifie un certain bien-être. Ce qui
se passe là est vraiment nécessaire à la vie
humaine. C'est vraiment nécessaire, sauf qu'on
peut l'utiliser pour une activité plus élevée
que celle qui consiste à prendre un verre au
crépuscule ou à boire un café. De même que le
sang ne doit pas s'arrêter dans l'humain, de
même ce qui se passe dans la tête ne doit pas
s'arrêter. Un rythme atrophié s'installerait
dans le système nerveux sensoriel si nous
n'étions pas en relation spirituelle avec les
gens du dehors de la bonne manière. Notre
véritable humanité, le fait que nous devenions
véritablement des humains, dépend du fait que
nous entrions dans un rapport synthétiquement
raisonnable avec les autres humains.
24
Et ainsi, on ne peut former un jugement social
que si l'on remarque ce qui est nécessaire à
l'humain - aussi nécessaire que sa naissance.
Lorsque l'on remarque que l'humain doit entrer
en relation spirituelle avec d'autres humains,
alors seulement on peut former un jugement
social correct sur la manière dont le membre
spirituel de l'organisme social doit être
organisé. Car on sait alors que cette vie
sociale commune repose sur le fait que
l'humain doit entrer dans un rapport
individuel correct avec l'humain, qu'une vie
étatique abstraite ne doit pas intervenir, que
rien ne doit être organisé d'en haut, mais que
tout dépend du fait que ce qui est originel
dans l'humain puisse s'approcher de ce qui est
originel dans l'autre humain, qu'il y ait donc
une liberté réelle, authentique, une liberté
directe d'individu à individu, que ce soit
dans la vie sociale commune du maître avec ses
élèves ou dans la vie sociale commune en
général. Les êtres humains dépérissent lorsque
les règlements scolaires ou les ordonnances
sur la cohabitation spirituelle rendent
impossible que ce qui se trouve dans un être
humain se répercute de manière fécondante sur
ce qui se trouve dans un autre être humain. Un
véritable jugement social dans le domaine de
la vie spirituelle ne peut se former que si ce
qui élève l'humain au-dessus de lui-même, ce
qui est plus en l'humain que dans l'autre
humain, peut agir sur l'autre humain et si, à
son tour, ce qui est plus en l'autre humain
qu'en lui-même peut agir en retour sur lui. On
ne comprend la nécessité d'une liberté de la
vie spirituelle que si l'on voit comment cette
coexistence humaine ne peut se façonner sur le
plan spirituel et psychique que si ce qui
entre dans l'être-là avec nous par la
naissance et qui se développe grâce à nos
dispositions peut agir librement sur l'autre
humain. C'est pourquoi le membre spirituel de
l'organisme social doit aussi seulement être
géré à l'intérieur de lui-même. Celui qui est
actif dans la vie spirituelle doit en même
temps avoir en main l'administration de la vie
spirituelle. Donc : autogestion à l'intérieur
de ce domaine spirituel. Vous voyez, c'est là
que l'on a la particularité de cette vie de
l'esprit, qui résulte d'une véritable science
humaine.
25
La vie de droit, vous l'entendrez ensuite
décrite plus précisément par le Dr Boos, sous
les mêmes aspects. La vie de droit se déroule
ainsi : Lorsque l'humanité, par les exigences
de l'époque actuelle, se dirige de plus en
plus vers un état démocratique, de sorte que
l'humain devenu majeur se trouve en face d'un
autre humain devenu majeur, on n'a pas encore
affaire à ce qui agit d'un humain sur un autre
humain, comme je l'ai décrit pour la vie de
l'esprit, où l'activité digestive s'élève dans
la tête. Dans la vie de droit, où l'humain
complet se trouve en face de l'humain complet,
il ne se produit pas dans les humains de tels
changements que dans la vie spirituelle, mais
seulement des interactions entre l'humain et
l'humain ; dans la vie de l'esprit, l'effet
s'écoule de telle sorte que quelque chose de
nouveau naît dans l'autre humain. Dans la vie
de droit, c'est précisément sur le milieu de
l'être humain que l'on agit, sur ce qui se
trouve à l'intérieur de la rythmique
proprement dite. Vous le comprendrez des
explications ultérieures.
26
Je veux maintenant, en laissant de côté ce
milieu, passer à la vie de l'économie, au
troisième membre de l'organisme social.
Aujourd'hui, on ne saisit pas non plus cette
vie de l'économie de manière à ce qu'un
véritable jugement social puisse se former à
partir de cette saisie. Que peut-on donc en
fait seulement vie de l'économie ? Voyez-vous,
on peut délimiter nettement la vie de
l'économie quand on la pense à l'intérieur de
l'organisme social. N'est-ce pas, prenons une
espèce animale quelconque ? On ne peut pas
dire qu'elle vit dans une communauté sociale
qui est de sorte humaine, car l'espèce animale
trouve ce qu'elle désire dans la nature
elle-même. Elle prend dans la nature
extérieure ce dont elle a besoin pour
continuer à vivre ; ce qui se trouve d'abord à
l'extérieur dans la nature passe dans
l'animal, l'animal l'assimile et le restitue -
à nouveau une sorte d'interaction. Vous voyez
: nous avons là quelque chose qui est, je
dirais, organisé dans la nature. Une telle
espèce animale ne fait en quelque sorte que
prolonger la vie de la nature en elle-même. Il
n'y a pas de changement dans la nature.
L'animal prend pour sa nourriture ce qui est
dans la nature - ainsi, que c'est dans la
nature tout d'abord. Nous pouvons trouver là
un contraste complet, et ce contraste existe
chez les animaux de zoo, qui reçoivent toute
leur nourriture par l'intermédiaire des
humains, où c'est donc la raison synthétique
humaine qui fournit la nourriture aux animaux,
où l'organisation humaine juge d'abord ce que
les animaux reçoivent alors. Les animaux sont
ainsi complètement arrachés à la nature. Les
animaux domestiques sont aussi complètement
arrachés à la nature ; ils sont dans une
certaine mesure modifiés ainsi qu'ils
n'absorbent pas purement des substances
alimentaires naturelles, mais que la
nourriture préparée par la raison synthétique
humaine est greffée en eux. Les animaux
domestiques deviennent un moyen d'expression
de ce qui est en quelque sorte traité/élaboré
spirituellement, mais ils n'y font rien
eux-mêmes. Les animaux sont donc soit tels
qu'ils intègrent tel quel dans leur propre
activité ce qui se trouve dans la nature,
soit, lorsque les humains leur fournissent
quelque chose, ils ne peuvent rien y
contribuer ; ils ne travaillent pas à la
préparation de ce qui leur est fourni là.
27
Au milieu de ces deux extrêmes se trouve
l'activité économique humaine, pour autant
qu'elle vit dans l'organisme social, tout au
plus alors pas lorsque l'humain se trouve au
niveau inférieur d'un peuple de chasseurs,
lorsqu'il prend encore ce qui est dans la
nature sans le modifier, s'il le savoure cru,
ce qu'il ne fait déjà plus aujourd'hui. Mais
dès l'instant où la culture humaine commence à
ce niveau, l'humain s'alimente de quelque
chose qu'il prépare déjà lui-même, où il
modifie la nature. L'animal ne fait pas cela,
et s'il est domestique, on lui apporte quelque
chose d'étranger. C'est en fait une activité
économique : ce que l'humain fait en communion
avec la nature en s'apportant la nature
modifiée. On peut dire que toute activité
économique de l'humain se situe en fait entre
ces deux extrêmes : entre ce que l'animal, qui
n'est pas encore un être social, prend tel
quel dans la nature, et ce que prend l'animal
domestique, qui est maintenant entièrement
nourri à l'étable, uniquement par ce que les
humains lui préparent. Et lorsque l'humain
travaille, il se trouve, avec son activité
économique, entre son intérieur et la nature.
Et cette vie de l'économie que nous
connaissons dans l'organisme social : elle
n'est en fait qu'un résumé systématique de ce
que les individus font justement dans la
direction que j'ai caractérisée.
28
Comparons, dans le domaine social, la vie
économique avec la vie spirituelle que nous
venons de caractériser. La vie spirituelle
repose sur le fait que l'individu a en quelque
sorte trop. Ce que les humains possèdent
spirituellement, ils le donnent généralement
très volontiers ; ils sont généreux et le
cèdent volontiers aux autres. En ce qui
concerne les possessions matérielles, les
humains ne sont pas généreux dans le même sens
; ils préfèrent garder les possessions
matérielles pour eux. Mais ce qu'ils possèdent
spirituellement, ils le donnent volontiers,
c'est là qu'ils sont généreux. Mais cela
repose sur une bonne loi universelle. L'humain
peut justement aller au-delà de lui-même dans
les relations spirituelles ; et de la manière
dont je viens de le décrire, il est bénéfique
pour l'autre que l'humain lui donne quelque
chose, même s'il ne reçoit rien de l'autre. En
d'autres termes, en entrant dans la vie
sociale par la relation spirituelle, l'humain
a, je dirais, trop de jugements, trop de
représentations dans son for intérieur ; il
est poussé à donner, il doit se communiquer
aux autres.
29
Dans la vie de l'économie, c'est exactement
l'inverse. Mais on n'y parvient que si l'on
part de l'expérience et non d'une quelconque
science théorisante. Dans la vie de
l'économie, on ne peut en effet pas arriver à
un jugement de la même manière que dans la vie
de l'esprit - c'est-à-dire d'humain à humain
-, mais dans la vie de l'économie, on ne peut
arriver à un jugement que si l'on se trouve,
en tant qu'humain individuel ou en tant
qu'humain placé dans une association
quelconque, en face d'une autre association.
C'est pourquoi l'impulsion pour la
triarticulation de l'organisme social
exige/promeut l'association : les humains
doivent s'associer selon leurs branches
professionnelles ou selon les producteurs, les
consommateurs et ainsi de suite. Dans la vie
économique, l'association se tiendra vis-à-vis
de l'association. Comparons cela à l'individu
qui, pour ma part, a beaucoup d'esprit dans la
tête ; il peut communiquer cet esprit à
beaucoup d'humains. L'un l'accepte mieux,
l'autre moins bien, mais il peut communiquer
cet esprit qu'il a à beaucoup d'humains. Il
est donc possible que l'humain transmette à de
nombreux humains ce qu'il possède comme
esprit. Dans la vie économique, c'est
exactement l'inverse.
30
Au début, nous n'avons absolument rien en tête
de la vie de l'économie. Ce que j'ai déjà dit
hier à certains d'entre vous est tout à fait
vrai : si l'on veut juger de ce qui est juste
ou faux, sain ou malsain dans la vie de
l'économie, et si l'on veut seulement le
déduire de l'intérieur, alors on ressemble à
cet humain de Jean Paul qui se réveille au
milieu de la nuit dans une chambre obscure et
qui réfléchit à l'heure qu'il est, et qui veut
donc découvrir l'heure qu'il est dans cette
chambre obscure où il ne voit rien et n'entend
rien. On ne peut pas savoir quelle heure il
est en réfléchissant. On ne peut pas non plus
arriver à un jugement économique par la
réflexion ou par le développement intérieur.
On ne peut même pas arriver à un jugement
économique lorsqu'on négocie avec un autre
humain. Goethe et Schiller ont bien pu
échanger entre eux ce qui est spirituel et
psychique. Deux personnes ne peuvent pas
parvenir à un jugement économique. On ne peut
parvenir à un jugement économique que si l'on
se trouve face à un groupe d'humains qui ont
fait des expériences, chacun dans son domaine,
et si l'on prend ensuite comme jugement ce
qu'ils ont obtenu en tant qu'association, en
tant que groupe. De la même manière qu'il faut
regarder l'heure quand on veut savoir quelle
heure il est, il faut, pour parvenir à un
jugement économique, prendre en compte les
expériences, les expériences consignées d'une
association. Et on peut entendre de très
belles choses sur ce qu'est le devoir d'un
humain envers un autre humain, sur ce qu'est
le droit d'un humain envers un autre humain
lorsqu'il est en face d'un autre humain ; mais
on ne peut pas arriver à un jugement
économique si un humain est simplement en face
d'un autre humain, mais on ne peut arriver à
un jugement économique que si l'on comprend ce
qui est consigné comme expérience économique
dans les associations, dans les groupes
d'humains, dans les échanges économiques
réciproques. Il doit y avoir là tout de suite
le contraire de la manière dont on vit
ensemble socialement sur le plan spirituel et
psychique. Dans le domaine spirituel et
psychique, l'individu doit transmettre aux
autres ce qu'il développe en son for
intérieur. Dans le domaine économique,
l'individu doit recevoir ce que sont les
expériences de l'association. Si je veux me
former un jugement économique, je ne peux le
faire que si j'ai demandé aux associations
quelles expériences elles ont faites avec tel
ou tel article dans la production, dans les
échanges réciproques, etc. Et c'est de cela
que dépendra la formation d'un jugement social
dans le domaine économique, à savoir que de
telles associations constituent précisément le
corps économique de l'organisme social
triarticulé et que chaque individu appartient
à de telles associations. Pour parvenir à un
jugement économique à partir duquel on peut à
nouveau agir, il faut disposer des expériences
économiques des associations. Ce que nous
devons apprendre sur le plan scientifique, sur
le plan de la connaissance, nous devons
l'obtenir dans la vie de l'esprit libre, à
travers les expériences individuelles. Ce qui
doit nous inciter à la volonté économique,
l'individu doit l'apprendre en recevant les
expériences des associations. Ce n'est que par
l'association de personnes exerçant une
activité économique que nous pouvons
nous-mêmes parvenir à un vouloir économique.
31
La formation du jugement est radicalement
différente dans le domaine spirituel et dans
le domaine économique. Et une vie de
l'économie ne peut se développer de manière
prospère à côté d'une vie de l'esprit si les
deux domaines reçoivent des ordonnances d'une
seule et même instance, mais seulement si la
vie de l'esprit est placée de telle sorte que
l'individualité particulière puisse y
transmettre tout à fait librement ce qu'elle
possède à une autre. Et la vie économique peut
seulement prospérer si les associations sont
telles que les branches économiques
apparentées entre elles par la production ou
la consommation sont réunies de manière
associative et que c'est ainsi que naît le
jugement économique, qui est à nouveau à la
base de la volonté économique. Sinon, on en
fait un méli-mélo et on obtient ce que sont
les idées réactionnaires, libérales ou
sociales des temps modernes, où l'on ne voit
jamais à quel point les activités de l'humain
sont radicalement différentes les unes des
autres dans le domaine spirituel, économique
et, au milieu, dans le domaine juridique ou
étatique.
32
Au fond, s'il est si difficile aujourd'hui
pour l'humain de parvenir à un jugement sain
dans ce domaine, c'est parce que les
confessions de foi traditionnelles l'ont déjà
empêché de voir la véritable articulation de
l'humain en corps, âme et esprit. L'humain
devrait seulement être une dualité, un corps
et une âme. Tout est ainsi confondu. Ce n'est
que lorsqu'on aura divisé l'humain en esprit,
âme et corps, ce n'est que lorsqu'on saura
comment l'esprit est ce que nous apportons à
l'existence par la naissance, comment l'esprit
est ce qui amène en nous les dispositions à se
développer, que nous devons justement apporter
dans le social, que nous aurons une idée de la
manière dont cette partie spirituelle de
l'organisme social doit avoir une existence
séparée. Si nous savons comment de l'âme, qui
est intimement liée à notre vie rythmique,
jaillit tout ce qui constitue la vie commune
des humains dans les cercles de devoir, dans
les cercles de travail, dans les cercles
d'amour, alors on comprend ce qui doit exister
dans l'État démocratique comme organisation de
droit de l'organisme triarticulé. Et si l'on
envisage comment l'humain ne peut vraiment pas
parvenir à un jugement économique, et donc à
une action économique, sans être intégré dans
un tissu d'associations dans l'organisme
social triarticulé, si l'on comprend cela,
alors on en vient vraiment à comprendre
comment seul ce qui est un type particulier de
formation de jugement dans le domaine
économique peut conduire à une aide dans
l'avenir.
33
La tâche du présent est déjà d'acquérir une
véritable connaissance de l'humain et, à
partir de cette connaissance réelle de
l'humain, de parvenir à la compréhension de ce
qui aspire aujourd'hui à une véritable
compréhension. La manière dont l'humain juge
dans la vie sociale est tout à fait différente
dans le domaine spirituel que dans le
juridique, et elle est à son tour tout à fait
différente dans le domaine économique. C'est
pourquoi, si l'on veut que ces trois contextes
sociaux de nature très différente se
développent sainement à l'avenir, ils doivent
être gérés séparément et agir ensemble. De
même que dans un organisme individuel, là où
doit se former la tête, il ne peut se former
une autre forme que celle de la tête, de même
qu'il ne peut se former ni main, ni pied, ni
cœur, ni foie, de même l'organisme spirituel
ne doit pas être aussi systématisé que
l'organisme économique ou l'organisme
juridique, par exemple. Mais c'est précisément
lorsqu'ils sont correctement organisés en un
lieu approprié qu'ils agissent ensemble pour
former un tout, comme la main et le pied, le
tronc et la tête de l'humain agissent ensemble
pour former un tout. L'unité juste résulte
précisément du fait que chacun est organisé
correctement selon sa façon/sorte.
34
Vous en voyez, mes très chers présents, que ce
n'est vraiment pas une idée frivole qui est
présentée à l'humanité avec la triarticulation
de l'organisme social, mais que cette idée est
tirée d'une véritable science. Cette science
doit d'abord être combattue contre le chaos
scientifique qui règne aujourd'hui. Mais ce
n'est pas seulement un mur, j'aimerais dire,
c'est un épais mur de préjugés, à travers
lequel il faut d'abord se battre, se battre
d'abord avec ce qui doit être à la base de la
science de l'humain, et ensuite avec ce qui
ressort de cette véritable science de l'humain
comme une impulsion vers une véritable
reconstruction sociale. On peut dire que le
cœur saigne quand on regarde aujourd'hui le
chaos de la méfiance sociale qui règne partout
et la somnolence sociale. Et il faut se dire
qu'il n'est pas possible que chacun fasse
aujourd'hui une réorganisation sociale à
partir de ce que l'humanité européenne a reçu
comme préjugé depuis trois ou quatre siècles
d'une science erronée. C'est une chose
terrible que de parler d'ordre social à partir
d'une science qui ne peut jamais fonder un
jugement social, parce qu'elle ne connaît pas
l'humain. Cette science, mes très chers
présents, ne considère pas l'humain en tant
qu'humain, mais elle le considère seulement
comme le membre le plus élevé de la série
animale. Elle ne demande pas : "Qu'est-ce que
l'humain ? Que sont les animaux ? -- Elle dit
seulement : si les animaux se développent au
plus haut, c'est justement l'humain. - On ne
se demande pas ce qu'est l'humain, mais les
animaux sont là, et à la série animale, on
ajoute l'humain en dernier, sans dire sur
l'humain lui-même autre chose que ce que l'on
dit sur l'être animal. Une telle science ne
créera jamais une nouvelle construction
sociale.
35
C'est ce qui nous remplit d'une telle douleur
que les humains d'aujourd'hui ne sont pas
assez radicaux pour se dire : nous devons
d'abord exiger une vraie connaissance, une
vraie science - mais qu'ils sont aujourd'hui
plus croyants par rapport à l'autorité
scientifique extérieure que ne l'ont jamais
été les catholiques d'autrefois par rapport à
l'autorité papale. À l'époque, certains au
moins se sont encore rebellés contre cette
autorité pontificale. Mais aujourd'hui, tout
se réfugie sous l'autorité scientifique, même
des socialistes aussi radicaux que
Lunatcharski ; au moment où il s'agit de
défendre la vieille science contre un
renouvellement de la science, il se glisse
sous l'autorité scientifique, parce qu'il ne
peut même pas se penser que la science
elle-même a besoin d'une transformation si
nous voulons progresser. Ces choses doivent
être considérées avec le plus grand sérieux,
et elles doivent être dites. Et même si les
humains se rassemblent dans autant de clubs
sociaux et de communautés libérales que
possible, dans autant de communautés de
construction que possible, dans autant
d'associations de femmes et de clubs de femmes
que possible, il n'en sortira jamais rien si
l'on n'aborde pas la chose de manière
radicale, si l'on ne part pas de ce qui permet
d'arriver à un véritable jugement social : et
ce n'est qu'une connaissance sociale de
l'humain qui peut donner ce que la science
actuelle ne peut pas donner. Et seule une
véritable science de l'esprit peut donner un
renouvellement de la science.
36
Voilà ce que je voulais dire en introduction
de cette soirée. Je demande maintenant au Dr
Boos de parler de la deuxième partie de
l'organisme social, de la vie juridique.
37
Roman Boos parlera de "La formation du
jugement dans le membre de droit de
l'organisme social". Cette intervention sera
suivie d'une discussion.
38
Roman Boos : Peut-être que quelqu'un a encore
une question à poser, peut-être que quelqu'un
veut encore ajouter quelque chose ? - Cela ne
semble pas être le cas. Je ne sais pas si l'on
pourrait encore demander à M. Steiner de
conclure. Il est très tard, et je ne sais pas
s'il y a d'autres questions à traiter par
M. Steiner.
39
Rudolf Steiner : Compte tenu de la fin de la
journée, j'aimerais juste ajouter quelques
mots, parce qu'il est d'usage de conclure une
discussion. Ces deux choses de ce soir,
l'exigence d'une réorganisation sociale d'une
part, et d'autre part la nécessité d'aller aux
sources de la science de l'esprit, parce que
c'est là seulement que l'on peut puiser les
forces pour répondre aux exigences du jour,
ces deux choses doivent toujours être
soulignées à nouveau dans toute leur gravité,
précisément à partir de ce point. Cela a
souvent été dit, mais on ne peut pas le
répéter trop souvent.
40
J'ai commencé à dire aujourd'hui que les
humains ont grandi instinctivement dans
l'ordre social actuel, et qu'en fait les
matérialistes voudraient y rester. Ils ne
veulent pas tenir compte du fait
qu'aujourd'hui, le temps est venu de passer à
l'activité du jugement, c'est-à-dire à la
conscience, et de créer un nouveau monde
social à partir de la conscience. Mais nous
devons parvenir à cette conscience si nous ne
voulons pas simplement poursuivre la politique
catastrophique de ces dernières années, qui a
pris place de manière si terrible et qui se
poursuit maintenant au sein de la vie
civilisationnelle européenne et de son annexe.
J'ai déjà attiré ici l'attention sur le fait
qu'un esprit génial d'un côté, mais malade de
l'autre, comme Oswald Spengler, en arrive à
prouver sérieusement et scientifiquement que
l'Occident, au début du troisième millénaire,
doit être arrivé à la barbarie, à la décadence
complète et achevée. On éprouve précisément la
douleur dont j'ai parlé aujourd'hui à la fin
de mon introduction, quand on voit combien il
est extraordinairement difficile de faire
pénétrer dans les esprits actuels le sentiment
de la gravité des temps, et combien il est
encore plus difficile d'y faire pénétrer le
sentiment de la nécessité d'accomplir une
véritable transformation avec la connaissance
du présent.
41
Mes très chers présents, ne dites pas que
cette connaissance du présent se trouve
uniquement chez quelques savants ou dans
certaines conceptions contemporaines des
humains. Non, ce savoir est partout, mais les
humains ne se l'avouent pas. Cela ne dépend
pas du fait que l'on défende telle ou telle
hypothèse, telle ou telle théorie
scientifique, mais cela dépend du fait que
l'on se déplace avec toute sa vie de
représentation et de sensation dans une
certaine direction qui, finalement, aboutit à
cette vie scientifique du présent qui
appauvrit l'humain et le vide de sa substance.
Certes, il se peut que certains ne s'occupent
pas du fait qu'il est dans la conséquence de
la science actuelle que la terre soit sorti
d'un brouillard mondial et qu'elle arrive à un
état final de chaleur quelconque, dans lequel
toute vie est détruite. Peut-être même
certains diront-ils : "C'est peut-être vrai,
je ne m'en soucie pas". - Mais, mes très chers
présents, il ne s'agit pas de cela. Ouvrez
aujourd'hui n'importe quelle chimie, n'importe
quelle physiologie, n'importe quelle zoologie
ou n'importe quelle anthropologie, lisez-y
cinq lignes et prenez ces cinq lignes - il y a
quelque chose dans ce sens. Peu importe que
vous ouvriez ceci ou cela et que vous adoptiez
ceci ou cela, vous êtes dans la direction qui
mène à ces conceptions. Il est évidemment
commode aujourd'hui, lorsqu'on veut savoir
quelque chose sur ceci ou cela, de recourir
aux choses courantes et de ne pas penser que
même ces choses ont besoin d'une
transformation profonde. Aujourd'hui, il est
facile, si l'on veut en savoir plus sur la
malachite, de se rendre au dictionnaire de
conversation, de prendre le volume contenant
"M", d'ouvrir "malachite" et de lire ce qui y
est écrit. Si l'on accepte ce qui y est écrit
sans le vérifier, indépendamment de ce que
l'on pense par ailleurs, et si l'on ne se rend
pas compte que l'on vit aujourd'hui dans une
période de transformation sérieuse, alors on
s'endort, on n'est pas attentif à ce qui est
nécessaire à l'époque actuelle. Aujourd'hui,
il ne s'agit pas seulement de prendre
conscience de la gravité de la situation à
n'importe quel moment, lorsque l'on réfléchit
aux derniers problèmes de la vision du monde,
mais aujourd'hui, il s'agit d'être conscient
chaque minute de la journée qu'il est de notre
devoir de collaborer à la transformation, car
nous vivons à une époque très sérieuse. Et
c'est justement ces jours-ci que nous vivons à
nouveau la tragédie que les problèmes les plus
importants se déroulent, peut-être encore plus
importants que pendant les années de guerre
extérieure, et que les humains s'efforcent de
dormir le plus possible, de ne même pas
participer avec leur conscience à ce qui se
déroule réellement.
42
Accepter l'anthroposophie en tant que
profession de foi ne signifie pas défendre
ceci ou cela de manière purement théorique,
parler de corps éthérique et de corps astral,
de réincarnation et de karma. Accepter
l'anthroposophie, c'est être lié dans ses
sentiments, dans tout son être humain, à ce
qui s'accomplit maintenant dans la journée et
maintenant dans la grande époque comme
l'impulsion d'une transformation importante.
Et si l'on observe aujourd'hui le sommeil des
humains, on a le cœur qui saigne. Car
aujourd'hui, c'est l'éveil qui compte. Et je
voudrais toujours dire, et je voudrais
conclure chaque discussion par ceci : qu'on
essaie d'atteindre les sources d'une
connaissance spirituelle ; car avec l'eau qui
vient de ces sources, on s'asperge d'une
véritable source de conscience. Cette
connaissance touche tellement la propre
personnalité que l'on remonte, dirais-je, des
profondeurs les plus profondes de l'être
terrestre jusqu'à l'intérieur de l'humain :
réveille-toi et accomplis tes tâches face aux
grandes exigences de l'époque.
43
Roman Boos : Nous allons encore annoncer ce
qui sera discuté ici aujourd'hui, dans huit
jours. C'est la fin de l'événement
d'aujourd'hui.
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