Collection:
GA337b - Œuvres
complètes de Rudolf Steiner - IDÉES
SOCIALES, RÉALITÉ SOCIALE, PRATIQUE
SOCIALE
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DEUXIÈME SOIRÉE DE DISCUSSION. -
Dornach, 19 juillet 1920. -
COMMENT LA RÉALISATION DE
L'IDÉE DE LA TRIARTICULATION
EST-ELLE POSSIBLE ?
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ZWEITER
DISKUSSIONSABEND. -
Dornach 19. Juli 1920. -
WIE IST DIE VERWIRKLICHUNG
DER DREIGLIEDERUNGSIDEE
MÖGLICH?
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Les
références Rudolf Steiner Œuvres
complètes ga 337b 028-042 1999
19/07/1920 |
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Traducteur:
FG - v.01 - 2022 |
Editeur: SITE |
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Le gaspillage de la force humaine
de travail par la non-économie
actuelle. La libération de la vie de
l’esprit de l'État comme une
condition préalable à une véritable
économie. Pourquoi parler d'un «
principe monarchique » est abstrait
dans les conditions de vie
d'aujourd'hui. À propos des
tentatives pendant la guerre de
gagner des politiciens allemands
pour une réal-politique au sens de
la tri-articulation. Comment
maintenant doit être œuvré pour
l’idée de tri-articulation. Ce qui
fait la vie associative. Le moyen de
production dans l'organisme social
tri-articulé. La nécessité d'une
pensée à la mesure de la réalité.
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Die Verschwendung von menschlicher
Arbeitskraft durch die heutige
Unökonomie. Die Befreiung des
Geisteslebens vom Staate als
Voraussetzung für eine wirkliche
Ökonomie. Warum das Reden von einem
«monarchischen Prinzip» in den
heutigen Lebensverhältnissen abstrakt
ist. Über die Versuche während des
Krieges, deutsche Politiker für eine
Realpolitik im Sinne der
Dreigliederung zu gewinnen. Wie jetzt
für die Dreigliederungs-Idee gewirkt
werden muß. Was das assoziative Leben
ausmacht. Das Produktionsmittel im
dreigliedrigen sozialen Organismus.
Die Notwendigkeit eines
wirklichkeitsgemäßen Denkens.
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Emil Leinhas introduit la
réunion. Ensuite, différents
orateurs, dont Emil Grosheintz,
prennent la parole. À la fin,
Rudolf Steiner répond à
quelques-unes des questions
posées.
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01
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Emil
Leinhas leitet die Versammlung
ein. Anschließend melden sich
verschiedene Redner, unter anderm
Emil Grosheintz, zu Wort. Am
Schluß beantwortet Rudolf Steiner
einige der gestellten Fragen.
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Rudolf Steiner : Il y a
donc un certain nombre de
questions qui ont été posées. Nous
pourrons poursuivre la discussion
plus tard. Je peux faire
quelques-unes des questions qui
ont été posées ici et je voudrais
d'abord revenir sur la dernière,
celle qui a été exprimée par le Dr
Grosheintz.
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02
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Rudolf
Steiner: Es sind also eine Anzahl
von Fragen gestellt worden. Wir
können ja die Diskussion nachher
fortsetzen. Ich kann einiges von
dem vornehmen, was hier an Fragen
gestellt worden ist und möchte
zunächst auf das letzte, das von
Dr. Grosheintz Geäußerte
zurückkommen.
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Il est compréhensible
qu'au cours des dernières
décennies, les différentes idées
sociales aient toujours cherché à
déterminer la quantité de travail
que l'humanité devrait fournir
[globalement] si elle voulait s'en
sortir avec cette quantité de
travail. Bien sûr, le travail
serait le mieux exploité
économiquement si l'on ne
fournissait que la quantité de
travail nécessaire pour ce que
l'humanité veut consommer. Et il
est tout à fait compréhensible que
l'on ne puisse faire que des
estimations sur ces choses. Mais
dans les différents cercles où
l'on s'est efforcé d'élucider
cette question - ce n'est pas
particulièrement facile -, on a pu
se faire une idée de la quantité
excessive de travail manuel,
c'est-à-dire de simple force de
travail humaine, qui est gaspillée
à l'heure actuelle.
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03
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Es
ist ja begreiflich, daß gerade in
den letzten Jahrzehnten aus den
verschiedenen sozialen Ideen
heraus immer wieder das Bestreben
auftauchte dahinterzukommen, wie
groß eigentlich die von der
Menschheit [gesamthaft]
aufzubringende Arbeitsmenge sein
müsse, wenn die Menschheit eben
bei dieser Arbeitsmenge fortkommen
soll. Natürlich würde die Arbeit
dann am besten ökonomisch
ausgenützt werden, wenn nur soviel
Arbeit geleistet würde als
notwendig ist für das, was die
Menschheit konsumieren will. Und
es ist ja sehr begreiflich, daß
man über diese Dinge nur
schätzungsweise Angaben machen
kann. Aber in verschiedenen
Kreisen, in denen man sich bemüht
hat, hinter diese Frage zu kommen
— es ist eben nicht besonders
leicht —, hat man sich doch
Vorstellungen machen können, um
wieviel zuviel Handarbeit, das
heißt einfache Arbeitskraft des
Menschen, in der Gegenwart
verschleudert wird.
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On ne peut naturellement
pas le savoir aussi exactement
quand on s'occupe de cette
question non pas en dilettante,
mais à la mesure des choses, mais
nous pouvons au moins dire ce qui
suit pour une partie de la force
de travail humaine, pour le
travail corporel. Si l'on peut
supposer que chacun effectue un
travail corporel d'après ses
capacités corporelles, alors il
serait nécessaire que chaque
humain à l'intérieur du monde
civilisé - les "sauvages" ne sont
pas pris en compte - travaille
environ 2 1/2 à 3 heures par jour.
Cela signifie donc que si chaque
humain travaillait corporellement
environ 2 h 30 à 3
heures par jour, la force de
travail nécessaire à l'humanité
serait fournie. Évidemment, il
s'agit là d'une indication qui
n'est en fait qu'un principe
approximatif, car dans la
pratique, il s'avère naturellement
nécessaire que l'un travaille plus
physiquement, l'autre moins, par
exemple que l'un, qui doit fournir
un travail spirituel particulier,
ne soit peut-être pas chargé avec
du travail corporel ; un autre
devra alors fournir plus. Mais si
vous considérez par contre ce qui
est fourni aujourd'hui en travail
corporel, on peut dire que la plus
grande partie de l'humanité doit
travailler aussi longtemps qu'il
en résulte beaucoup plus de force
de travail que ce qui devrait être
fourni, probablement - c'est à
nouveau une indication
approximative - cinq à six fois
plus de travail corporel. Vous
voyez donc combien de force de
travail humaine est en fait
gaspillée aujourd'hui en raison du
manque d'économie/de la
non-économie qui existe. Beaucoup
plus que l'on croit est gaspillé.
C'est ce qui résulterait
aujourd'hui de la [réalisation de
la] triarticulation de l'organisme
social et que ceux qui n'ont pas
de sens pratique veulent ainsi si
peu envisager.
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04
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So
genau kann man es natürlich nicht
wissen, wenn man sich mit dieser
Frage nicht dilettantisch, sondern
sachgemäß beschäftigt, aber wir
können wenigstens für einen Teil
der menschlichen Arbeitskraft, für
die körperliche Arbeit, das
folgende sagen. Wenn man annehmen
kann, daß jedermann nach seinen
körperlichen Fähigkeiten
körperliche Arbeit verrichten
würde, dann würde nötig sein, daß
jeder Mensch innerhalb der
zivilisierten Welt — die «Wilden»
sind dabei nicht berücksichtigt —
täglich etwa 2 1/2 bis 3 Stunden
arbeitet. Das heißt also, wenn
jeder Mensch täglich etwa 2 '12
bis 3 Stunden körperlich arbeitet,
so würde die für die Menschheit
notwendige Arbeitskraft
aufgebracht werden.
Selbstverständlich ist das eine
Angabe, die eigentlich nur wie ein
approximatives Prinzip
richtunggebend ist, denn in der
Praxis stellt sich natürlich die
Notwendigkeit heraus, daß der eine
mehr, der andere weniger
körperlich arbeitet, zum Beispiel
daß der eine, der besondere
geistige Arbeit zu leisten hat,
vielleicht nicht belastet wird mit
körperlicher Arbeit; dann wird ein
anderer mehr aufbringen müssen.
Aber wenn Sie dagegen nun
dasjenige ansetzen, was heute an
körperlicher Arbeit geleistet
wird, so kann man doch sagen, daß
der weitaus größte Teil der
Menschheit solange arbeiten muß,
daß eben viel mehr herauskommt an
aufgewendeter Arbeitskraft, als
eigentlich aufgewendet werden
müßte, wahrscheinlich — das ist
wiederum eine approximative Angabe
—, das Fünf- bis Sechsfache an
körperlicher Arbeit. So sehen Sie,
wieviel menschliche Arbeitskraft
heute eigentlich verschwendet wird
durch die Unökonomie, die besteht.
Viel mehr als man glaubt, wird
verschwendet. Das ist dasjenige,
was heute herauskommen würde durch
die [Verwirklichung der]
Dreigliederung des sozialen
Organismus und was diejenigen so
wenig einsehen wollen, die eben
keinen praktischen Sinn haben.
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Combien peu les humains
ont de sens pratique actuellement
se montre à chaque pas, en
particulier dans les jugements
portés à l'encontre de l'impulsion
de la triarticulation de
l'organisme social. Ce qui
justement ne veut absolument pas
être compris, c'est
qu'actuellement qu'il s'agit de
développer de nouvelles forces de
l'esprit vis-à-vis de ce qui
périclite; et c'est pourquoi,
parce que ce n'est pas compris,
ces forces spirituelles doivent
aujourd'hui, j'aimerais dire, se
frayer un chemin à travers les
fissures de l'ordre social, si
elles veulent absolument venir à
validité. Car aucun soin de
l'esprit ne peut naître de ce
qu'un État peut ordonner et
organiser. C'est une illusion
totale de croire que de
l'administration de l'État puisse
provenir un quelconque soin de
l'esprit. En ce qui concerne la
vie de l'esprit, tous les décrets
de l'État sont en partie une
recherche de reconnaissance, en
partie une tromperie de l'esprit,
et ce qui est alors réellement
accompli sur le plan spirituel
l'est justement en dépit de ces
décrets. Cela signifie, en gros,
que s'il y a encore aujourd'hui
des enfants qui apprennent quelque
chose, ils n'apprennent pas parce
que l'État est là, mais malgré la
présence de l'État, parce qu'il
peut encore se passer beaucoup de
choses à l'école en violation des
lois scolaires. Et ce qui est fait
dans l'esprit des lois scolaires
n'amène pas les forces
spirituelles à se développer, mais
empêche le développement
spirituel. [Par contre, dans une
libre vie de l'esprit], les forces
des humains seraient d'abord mises
à nu, avant toute chose par ce que
les humains qui seraient formés
dans une telle libre vie de
l'esprit et qui seraient ensuite
placés dans la vie de droit et de
l'économie, auraient alors
vraiment une vue d'ensemble dans
les différents domaines de la vie,
qu'ils pourraient se comporter de
manière économique et qu'ils
pourraient ordonner ce qui ne peut
pas être ordonné aujourd'hui.
Aujourd'hui, on peut effectivement
désespérer quand on voit comment
les affaires sont organisées.
Celui qui est capable de réfléchir
un peu et qui est obligé de suivre
la manière dont les affaires sont
organisées voit tout de suite que
dans ces cas-là, on gaspille dix
fois plus d'énergie parce qu'il
n'y a nulle part assez de volonté
pour rassembler les forces de
manière économique, pour relier
les forces de manière économique,
mais parce qu'on s'approche des
choses de la manière la plus large
possible. Il s'agit avant tout de
reconnaître réellement, par la vie
associative, les humains qui vont
ensemble - on doit les reconnaître
en premier lorsqu'on veut mettre
en place la vie économique. C'est
tout de suite par la
triarticulation de l'organisme
social que cette économie sera
possible et que le gaspillage des
forces cessera peu à peu.
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05
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Wie
wenig die Menschen heute
praktischen Sinn haben, das zeigt
sich auf Schritt und Tritt,
insbesondere in den Beurteilungen,
die dem Impuls der Dreigliederung
des sozialen Organismus
entgegengebracht werden. Was eben
durchaus nicht begriffen werden
will, das ist, daß heute gegenüber
dem Zugrundegehenden es gilt, neue
Geisteskräfte zu entwickeln; und
deshalb, weil es nicht begriffen
wird, müssen sich diese geistigen
Kräfte heute, ich möchte sagen
durch die Spalten der
gesellschaftlichen Ordnung
durchdrükken, wenn sie übernaupt
zur Geltung kommen wollen. Denn
aus dem, was ein Staat anordnen
und organisieren kann, kann
überhaupt keine Geistespflege
hervorgehen. Es ist eine völlige
Illusion, wenn man glaubt, daß
durch Staatsverwaltung irgendeine
Geistespflege hervorgehen könne.
Alle Staatsverordnungen sind in
bezug auf das Geistesleben zum
Teil Geltungssucht, zum Teil
Gschaftlhuberei, und dasjenige,
was dann wirklich geistig
geleistet wird, wird eben
geleistet trotz dieser
Verordnungen. Das heißt, grob
gesprochen, wenn es heute noch
Kinder gibt, die was lernen, so
lernen sie nicht, weil der Staat
da ist, sondern trotzdem der Staat
da ist, weil noch immer eine ganze
Menge in der Schule geschehen kann
gegen die Schulgesetze. Und das,
was im Sinne der Schulgesetze
geschieht, das bringt die
geistigen Kräfte nicht zur
Entwicklung, sondern das
verhindert die geistige
Entwicklung. [In einem freien
Geistesleben dagegen], da würden
erst die Kräfte der Menschen
bloßgelegt, vor allen Dingen
dadurch, daß die Menschen, die in
einem solchen freien Geistesleben
herangebildet und dann ins Rechts-
und Wirtschaftsleben
hineingestellt werden, daß diese
Menschen dann wirklich in den
einzelnen Gebieten des Lebens
Überblicke hätten, daß sie sich
ökonomisch verhalten könnten und
daß sie anordnen könnten
dasjenige, was heute nicht
angeordnet werden kann. Heute kann
man ja tatsächlich verzweifeln,
wenn man meinetwillen sieht, wie
Geschäfte eingerichtet werden.
Derjenige, der nur ein bißchen
denken kann und genötigt ist,
einmal die Art und Weise zu
verfolgen, wie Geschäfte
eingerichtet werden, der sieht ja
sogleich, daß in diesen Fällen
eigentlich die zehnfache Kraft
verschwendet wird, weil nirgends
genügend Wille vorhanden ist, die
Kräfte ökonomisch
zusammenzuziehen, die Kräfte
ökonomisch zu verbinden, sondern
weil man sich so breit als möglich
an die Dinge heranmacht. Es
handelt sich vor allen Dingen
darum, durch das assoziative Leben
die Menschen, die zusammengehen,
wirklich zu erkennen — man muß sie
erst erkennen, wenn man das
wirtschaftliche Leben einrichten
will. Gerade durch die
Dreigliederung des sozialen
Organismus wird erst diese
Ökonomie möglich, und es wird die
Verschwendung der Kräfte
allmählich aufhören.
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Maintes questions - tout
de suite celles qui m'ont été
posées ici - montrent à quel point
il est difficile pour les humains
de se retrouver complètement dans
une manière de penser conforme à
la réalité, telle qu'elle est à la
base de l'impulsion de la
triarticulation de l'organisme
social. Voyez-vous, les humains
sont aujourd'hui comme s'ils
n'avaient pas les pieds sur terre,
mais comme s'ils planaient sans
cesse au-dessus de la réalité et
levaient la tête pour en ressentir
le moins possible. L'Indien
Rabindranath Tagore a utilisé une
image très mignonne pour l'humain
culturel d'Europe occidentale
d'aujourd'hui, en le comparant à
une girafe dont la tête s'étend
loin au-dessus de son corps et se
détache du reste de la réalité de
l'humain. Et c'est ainsi que l'on
ne peut absolument pas s'imaginer
comment cette impulsion de la
triarticulation de l'organisme
social est issue d'une pratique de
vie réelle et comment il ne peut
jamais être question de faire des
bêtises simplement théoriques dans
ces domaines.
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06
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Es
zeigen manche Fragen — gerade
diejenigen, die mir hier übergeben
worden sind —, wie schwer es doch
eigentlich den Menschen wird, sich
ganz in eine wirklichkeitsgemäße
Denkweise hineinzufinden, wie sie
zugrundeliegt dem Impuls der
Dreigliederung des sozialen
Organismus. Sehen Sie, die
Menschen sind ja heute eigentlich
so, wie wenn sie gar nicht mit
ihren Füßen auf dem Boden stehen
würden, sondern wie wenn sie
immerfort über der Wirklichkeit
schweben und die Köpfe
hinaufrecken würden, damit sie
möglichst wenig von der
Wirklichkeit verspüren. Der Inder
Rabindranath Tagore hat ein ganz
niedliches Bild gebraucht für den
heutigen westeuropäischen
Kulturmenschen, indem er ihn
verglich mit einer Giraffe, deren
Kopf sich weit über ihren Körper
streckt und sich loslöst von der
übrigen Wirklichkeit des Menschen.
Und so kommt es, daß man sich gar
nicht vorstellen kann, wie aus
einer wirklichen Lebenspraxis
dieser Impuls der Dreigliederung
des sozialen Organismus genommen
ist und wie es niemals darauf
ankommen kann, irgendwelche bloß
theoretische Dummheiten zu machen
auf diesen Gebieten.
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C'est ce que j'aimerais
dire en préambule, lorsque je vous
lirai la question suivante :
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07
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Das
möchte ich vorausschicken, wenn
ich Ihnen nun die folgende Frage
vorlese:
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Pourrait-on concevoir, au
sein de l'organisme social
triarticulé, une forme qui serait
apte à accueillir en son sein, en
tant que contenu, les sentiments
de la partie des humains qui, de
par leur nature, accordent
volontairement leur soumission et
leur confiance à un principe
monarchique ?
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08
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Ließe
sich innerhalb des
dreigegliederten sozialen
Organismus eine Form denken, die
geeignet wäre, als Inhalt in sich
aufzunehmen die Gefühle des Teiles
der Menschen, die aus ihrer Natur
heraus einem monarchischen Prinzip
freiwillig Unterordnung und
Vertrauen entgegenbringen?
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Les idées de la
triarticulation de l'organisme
social n'ont-elles pas été
proposées pour la première fois à
l'ancien régime ?
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09
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Wurden
nicht die Gedanken der
Dreigliederung des sozialen
Organismus erstmalig dem alten
Regime angeboten?
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Maintenant, je devrais
faire une conférence si je devais
répondre conformément à cette
question. Je veux seulement
suggérer quelques éléments :
"Pourrait-on concevoir, à
l'intérieur de l'organisme social
triarticulé, une forme qui serait
apte à recevoir en son sein, comme
contenu, les sentiments de la
partie des humains qui, de par
leur nature, accordent
volontairement leur soumission et
leur confiance à un principe
monarchique ?" J'aimerais savoir
quelle part du contenu de cette
phrase est prise dans une pensée
vraie, conforme à la réalité ! Si
l'on veut se placer sur
l'impulsion de la triarticulation
de l'organisme social, il faut
justement penser de manière
pratique, c'est-à-dire
conformément à la réalité. Il faut
bien sûr prendre quelque chose de
concret. Prenons l'ancien Empire
allemand. Prenons les dernières
décennies de cet ancien Empire
allemand, ces humains qui, "par
sentiment ou par nature, accordent
volontairement leur soumission et
leur confiance à un principe
monarchique". Là, j'aimerais vous
demander : où en a-t-on trouvé ?
Certes, ceux qui, dans la
chambrette supérieure de leur
intellect, se sont laissés aller à
quelques illusions à ce sujet, il
y en a donc eu. Mais prenez
maintenant le "principe
monarchique" de l'ancien Empire
allemand : qui a donc gouverné là
? Guillaume II, quelque peu ? Il
n'a vraiment pas pu gouverner,
mais il s'agissait d'une certaine
caste militaire qui a maintenu la
fiction que ce Guillaume II
signifiait quelque chose - il
n'était qu'un personnage avec des
allures de théâtre et de comédie,
qui jouait toutes sortes de choses
au monde. C'était une sorte de jeu
théâtral, entretenu par une caste
militaire qui n'agissait pas tout
de suite par simple "nature" et
par "soumission et confiance
volontaires", mais par tout autre
chose, par toutes sortes de
vieilles habitudes, de commodités,
par l'idée qu'il devait en être
ainsi - une idée qui n'avait
cependant pas de racines très
profondes dans la poitrine
humaine. C'est ainsi que se
trouvait cet ensemble, et il était
plus tenu que réellement gouverné.
C'est ce qui s'est passé dans la
dernière semaine de juillet 1914.
Dans mes "points essentiels", je
n'ai fait que l'évoquer en disant
que tout était arrivé à l'état
zéro. Mais c'est tout à fait
justifié par les faits. Ensuite, à
ce qui tenait cette comédie à
partir des castes militaires s'est
ajouté, au cours des dernières
décennies, ce qui était encore
bien plus répugnant, à savoir les
grands industriels et les grands
règnes commerçants, ce qui s'est
donc additionné et qui a maintenu
ce principe monarchique, tout à
fait intérieurement, à partir
d'impulsions mensongères.
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10
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Nun,
ich müßte ja einen Vortrag halten,
wenn ich die Frage entsprechend
beantworten sollte. Ich will nur
einiges andeuten: «Ließe sich
innerhalb des dreigegliederten
sozialen Organismus eine Form
denken, die geeignet wäre, als
Inhalt in sich aufzunehmen die
Gefühle des Teiles der Menschen,
die aus ihrer Natur heraus einem
monarchischen Prinzip freiwillig
Unterordnung und Vertrauen
entgegenbringen?» Ich möchte
wissen, wieviel von dem Inhalt
dieses Satzes aus einem wahren,
wirklichkeitsgemäßen Denken
genommen ist! Wenn man sich auf
den Impuls der Dreigliederung des
sozialen Organismus stellen will,
so muß man eben praktisch, das
heißt wirklichkeitsgemäß denken.
Nun muß man natürlich etwas
Konkretes nehmen. Nehmen wir das
ehemalige Deutsche Reich. Nehmen
wir die letzten Jahrzehnte dieses
ehemaligen Deutschen Reiches,
dieser Menschen, die «aus ihrem
Gefühl heraus oder aus ihrer Natur
heraus einem monarchischen Prinzip
freiwillig Unterordnung und
Vertrauen entgegenbringen». Da
möchte ich Sie fragen: Wo hat's
denn die gegeben? Gewiß, solche,
die sich in dem Oberstübchen ihres
Intellekts einigen Illusionen in
dieser Beziehung hingegeben
haben, die hat es ja gegeben. Aber
nehmen Sie nun das «monarchische
Prinzip» des ehemaligen Deutschen
Reiches: Wer hat denn da regiert?
Etwa Wilhelm II.? Der hat
wahrhaftig nicht regieren können,
sondern es hat sich gehandelt
darum, daß eine gewisse
Militärkaste da war, welche die
Fiktion aufrechterhalten hat, daß
dieser Wilhelm II. etwas bedeute —
er war ja nur ein Figurant mit
Theater- und Komödienallüren, der
allerlei Zeug der Welt
komödienhaft vormachte. Es war
eine Art Theaterspiel,
aurechterhalten durch eine
Militärkaste, die nun nicht gerade
aus bloßer «Natur» und aus
«freiwilligem Unterordnen und
Vertrauen» heraus, sondern aus
ganz etwas anderem heraus
handelte, aus allen möglichen
alten Gewohnheiten,
Bequemlichkeiten, aus der
Anschauung, daß es eben so sein
muß — eine Anschauung, die aber
nicht sehr tief in der
Menschenbrust wurzelte. So lag
dieses Ganze, und es wurde mehr
gehalten, als daß es wirklich
regierte. Das hat sich ja gezeigt
in der letzten Juliwoche 1914. Ich
habe das in meinen «Kernpunkten»
eben nur so angedeutet, daß ich
sagte: es war da alles in die
Nullität gekommen. Es ist aber
durchaus tief aus den Tatsachen
heraus begründet. Dann kam zu dem,
was aus den Militärkasten heraus
dieses Komödienspiel
zusammenhielt, in den letzten
Jahrzehnten das noch viel
Widerlichere des
Großindustriellen- und des
Großhändlertums, was sich also
summierte und was so durchaus
innerlich aus verlogenen Impulsen
heraus ja dieses monarchische
Prinzip aufrechterhielt.
|
Prenons à nouveau un
moment concret particulier, qui
nous permet de voir ce qu'est en
réalité le "principe monarchique",
abstraction faite des mensonges
conventionnels qui maintiennent
une telle chose sur la base des
préjugés des humains. Un certain
jour de l'année 1917 - vous le
savez tous - Theobald von Bethmann
Hollweg a été destitué de son
poste de chancelier allemand. Si
l'on suit cette destitution dans
les moindres détails, on découvre
qui a destitué cet humain - cet
humain qui, bien sûr, avait joué
un rôle presque monarchique dans
cette malheureuse Allemagne bien
avant et bien après. Qui a donc
élagué Theobald von Bethmann ?
Vous voyez, c'était le gros
Erzberger - et non Guillaume II,
qui n'a pas joué le moindre rôle
dans cette affaire. Peu d'humains
savent ce qui s'est passé à
l'époque, ce qu'a fait le gros
Erzberger, comment il a
effectivement exercé le pouvoir
monarchique ces jours-là, parce
que très peu d'humains se
préoccupent de ce qui se passe
réellement, mais se laissent
convaincre de tout le possible.
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11
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Nun
nehmen wir wiederum einen
einzelnen konkreten Moment heraus,
an dem man ersehen kann, was
eigentlich in Wirklichkeit —
abgesehen von den konventionellen
Lügen, die aus dem Vorurteil der
Menschen heraus so etwas
aufrechterhalten — das
«monarchische Prinzip» heißt. An
einem bestimmten Tage des Jahres
1917 — Sie wissen es alle — wurde
Theobald von Bethmann Hollweg
abgesägt als deutscher
Reichskanzler. Wenn man dieses
Absägen bis in die Einzelheiten
verfolgt, dann findet man, wer
diesen Mann abgesägt hat — diesen
Mann, der natürlich ziemlich lange
vorher und ziemlich lange nachher
auch noch eine fast monarchische
Rolle in diesem unglückseligen
Deutschland spielte. Wer hat denn
nun eigentlich Theobald von
Bethmann abgesägt? Sehen Sie, das
war der dicke Erzberger — und
nicht Wilhelm II., der hat dabei
nicht die allergeringste Rolle
gespielt. Das, was damals
vorgegangen ist, was eigentlich
der dicke Erzberger getrieben hat,
wie der tatsächlich die
monarchische Gewalt gerade in
diesen Tagen ausgeübt hat, das
wissen die allerwenigsten
Menschen, weil die allerwenigsten
Menschen sich kümmern um das, was
wirklich vorgeht, sondern sich
alles mögliche vorduseln lassen.
|
Si l'on réfléchit donc à
quelque chose comme le "principe
monarchique", il faut d'abord en
venir aux faits concrets, il faut
ensuite être clair sur ce en quoi
consiste la réalité, qu'il
s'agisse ou non de monarchisme.
Croyez-vous que dans l'Angleterre
d'aujourd'hui règne cette
personnalité qui, sur les images
que nous voyons, ne donne vraiment
pas l'impression d'être très
intelligente et qui, dans les
décrets gouvernementaux, est
toujours nommée de la manière
suivante : "Gouvernement de Sa
Majesté britannique" ? Non,
regardez aujourd'hui comment toute
l'Angleterre marche derrière Lloyd
George et comment il exerce
réellement le pouvoir monarchique.
Regardez, s'il vous plaît, comment
les choses sont dans les
soi-disant républiques, regardez
comment les choses sont en réalité
tout à fait différentes de ce que
les gens croient d'après les
modèles de mots, d'après les
caricatures de concepts. Mais
c'est à cela qu'il faut
s'attendre, si la vérité doit
remplacer le mensonge, que l'on
pose aussi les questions à partir
de la base/du terrain.
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12
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Wenn
man also über so etwas nachdenkt
wie das «monarchische Prinzip»,
dann muß man ja erst auf die
konkreten Tatsachen kommen, dann
muß man sich klar sein darüber,
worinnen die Wirklichkeit
besteht, ob es nun Monarchismus
ist oder nicht. Glauben Sie, daß
im heutigen England jene
Persönlichkeit herrscht, die auf
den Bildern, die wir zu sehen
bekommen, wahrhaftig nicht einen
sehr intelligenten Eindruck macht
und die in den
Regierungsverfügugen immer so
genannt ist, daß es heißt: «Seiner
Britischen Majestät Regierung»?
Nein, schauen Sie sich heute an,
wie ganz England hinter Lloyd
George einherläuft und tatsächlich
er die monarchische Gewalt
ausübt. Sehen Sie bitte an, wie in
den sogenannten Republiken die
Dinge sind, sehen Sie sich an, wie
in Wirklichkeit die Dinge ganz
anders sind, als sie nach
Wortschablonen, nach
Begriffskarikaturen von den
Menschen geglaubt werden. Darauf
aber kommt es an, daß, wenn einmal
Wahrheit an die Stelle der Lüge
gesetzt werden soll, man auch die
Fragen vom Boden der aus stellen
|
Mais il semble bien que
le point central de cette question
se trouve dans les dernières
lignes : "Les idées de la
triarticulation ont-elles été
proposées pour la première fois à
l'ancien régime ?" Oui - à qui
auraient-elles dû être proposées ?
Elles devaient être proposées à
ceux qui pouvaient faire quelque
chose. Ce qui en aurait résulté -
c'est une autre affaire. Il
s'agissait en effet de chercher
partout des gens qui pouvaient se
baser sur l'impulsion de la
triarticulation dans ce qu'ils
réalisaient comme choses réelles.
Oui, à quoi cela aurait-il servi,
par exemple, lorsque la paix de
Brest-Litovsk était en vue, de
crier dans le monde entier à
l'époque : principe abstrait ! À
quoi cela aurait-il servi ? Cela
n'aurait même pas été possible. Il
aurait fallu que les actes réels
de la paix de Brest-Litovsk
intègrent cette idée de
triarticulation ; il aurait fallu
que cette paix soit conclue de
telle sorte qu'elle le soit sous
l'influence de cette impulsion.
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13
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Aber
es scheint ja, als ob der
Schwerpunkt dieser Frage in den
letzten Zeilen liegen würde:
«Wurden die Gedanken der
Dreigliederung erstmalig dem
alten Regime angeboten?» Ja — wem
hätten sie denn angeboten werden
sollen? Sie mußten doch denjenigen
angeboten werden, welche irgend
etwas machen konnten. Was dann
herausgekommen wäre — das ist eine
andere Sache. Es handelte sich ja
darum, überhaupt von überallher
Leute zu suchen, welche bei dem,
was sie als reale Dinge ausführen,
den Impuls der Dreigliederung
zugrundelegen konnten. Ja, was
hätte es denn genützt, als zum
Beispiel der Friede von
Brest-Litowsk in Aussicht war,
irgendwie in die Welt
hinauszuschreien in der damaligen
Zeit: abstraktes Prinzip! Was
hätte es denn genützt; es wäre ja
nicht einmal gegangen. Es hätte
sich darum gehandelt, daß in die
realen Taten des Friedens von
Brest-Litowsk diese
Dreigliederungsidee
hineingeflossen wäre; es hätte
sich darum gehandelt, daß man
diesen Frieden so geschlossen
hätte, daß er unter dem Einfluß
dieses Impulses geschlossen worden
wäre.
|
Mes très chers présents,
c'est peu après la paix de
Brest-Litowsk que je suis arrivé à
Berlin et que j'ai parlé à un
humain qui était, à bien des
égards, le bras droit de
Ludendorff. À l'époque, ceux qui
pouvaient savoir quelque chose
comme ça étaient déjà au courant
des ravages que devait causer tout
le traité de paix de
Brest-Litovsk. En outre, il était
clair qu'une grande offensive de
printemps allait être lancée au
printemps.
|
14
|
Meine
sehr verehrten Anwesenden, es war
kurz nach dem Frieden von
Brest-Litowsk, da kam ich nach
Berlin und sprach einen Herrn, der
in vieler Beziehung Ludendorffs
rechte Hand war. Dazumal war
denjenigen, die so etwas wissen
konnten, schon klar, welche
Verheerungen anrichten mußte der
ganze Friedensschluß von
Brest-Litowsk. Außerdem war klar,
daß im Frühling eine große
Frühjahrsoffensive losgehen werde.
|
Et je me suis rendu à
Berlin via Karlsruhe. C'était en
janvier. On savait très bien à
l'époque que si l'ancienne
Allemagne se déchirait, le prince
Max de Bade deviendrait
chancelier. Au cours de ce voyage,
j'ai parlé au prince Max de Baden,
dès janvier, de la triarticulation
de l'organisme social, parce qu'il
s'agissait bien entendu d'agir
dans les faits concrets et réels
immédiats, ce qui est la force des
impulsions de l'organisme social
triarticulé. Avant la conclusion
de la paix de Brest-Litovsk, bien
avant, quand il y avait vraiment
encore suffisamment de temps, j'ai
présenté à
M. von Kühlmann toutes
les idées de la triarticulation de
l'organisme social de telle sorte
que j'ai fait remarquer que c'est
d'Amérique que viennent les idées
folles de la Société des Nations,
les quatorze points fous qui sont
absolument abstraits et qui
conduiront le monde à la nullité,
et que la seule chose qui pourrait
vraiment être faite du côté
européen serait d'opposer à cela
ce grand programme mondial de la
triarticulation de l'organisme
social.
|
15
|
Und
ich reiste nach Berlin über
Karlsruhe. Es war im Januar. Man
wußte dazumal ganz gut, daß wenn
es im ehemaligen Deutschland zum
Krache käme, würde der Prinz Max
von Baden Reichskanzler werden.
Ich sprach auf dieser Reise auch
mit dem Prinzen Max von Baden
schon im Januar über die
Dreigliederung des sozialen
Organismus, weil es sich darum
gehandelt hätte, daß
selbstverständlich in die
unmittelbar konkreten, reellen
Tatsachen hinein gewirkt hätte,
was die Kraft der Impulse des
dreigliedrigen sozialen Organismus
ist. Vor dem Friedensschluß von
BrestLitowsk, längere Zeit vorher,
als wahrhaftig noch genügend Zeit
war, trug ich die ganzen Ideen von
der Dreigliederung des sozialen
Organismus Herrn von Kühlmann so
vor, daß ich bemerklich machte:
Von Amerika herüber kommen die
verrückten Völkerbundsideen, die
verrückten Vierzehn Punkte, die
absolut abstrakt sind, die die
Welt in Nullität führen werden,
und das Einzige, was wirklich von
europäischer Seite getan werden
könnte, wäre, dem entgegenzusetzen
dieses große Weltprogramm von der
Dreigliederung des sozialen
Organismus.
|
J'aurais voulu voir,
Mesdames et Messieurs, ce que cela
aurait signifié à l'époque si
quelqu'un d'une position
d'autorité avait eu le courage
d'opposer au programme zéro de
l'Occident un véritable programme
de fond, un programme de politique
réelle, comme le sont les
impulsions de la triarticulation
de l'organisme social ! Et même si
maintes personnes à qui j'ai
présenté le sujet m'ont dit : eh
bien, écrivez une brochure ou un
livre à ce sujet ! -, [j'ai dû
répondre] en vérité, ce qui
compte, ce n'est pas que les
choses soient publiées, mais
comment elles entrent dans le
monde des faits, c'est cela dont
il s'agit.
|
16
|
Ich
möchte gesehen haben, meine sehr
verehrten Anwesenden, was es
dazumal bedeutet hätte, wenn von
autoritativer Stelle aus jemand
den Mut gehabt hätte, dem
Nullprogramm des Westens
entgegenzusetzen ein wirkliches
inhaltsvolles, ein realpolitisches
Programm, wie es die Impulse der
Dreigliederung des sozialen
Organismus sind! Und wenn manche
Leute mir auch sagten, denen ich
die Sache vortrug: Nun, schreiben
Sie darüber eine Broschüre oder
ein Buch! —, [so mußte ich darauf
antworten] Wahrhaftig, darauf
kommt es nicht an, daß die Dinge
veröffentlicht werden, sondern wie
sie in die Welt der Tatsachen
eintreten, darauf kommt es an.
|
Eh bien, la conversation
que j'ai eue avec Monsieur
von Kühlmann - on peut encore
en prouver le contenu aujourd'hui,
car le monsieur qui était avec moi
est encore en vie, Dieu merci, et
le sera encore longtemps,
espérons-le. La conversation s'est
terminée lorsque Monsieur
von Kühlmann m'a dit à sa
manière : Je suis donc une âme
limitée. - Monsieur
von Kühlmann voulait bien sûr
dire qu'il avait d'autres hommes
d'État autour de lui et qu'il
était limité dans ses résolutions
; mais je pensais en mon âme à une
autre interprétation de cette
expression.
|
17
|
Nun,
das Gespräch, das ich mit Herrn
von Kühlmann führte — das kann ja
heute noch bewiesen werden,
welches der Inhalt war, denn der
Herr, der mit mir war, lebt ja
Gottseidank noch und wird
hoffentlich noch lange leben. Das
Gespräch tönte aus darin, daß mir
Herr von Kühlmann sagte auf seine
Weise: Ich bin halt eine
beschränkte Seele. - Herr von
Kühlmann meinte
selbstverständlich, daß er auch
noch andere Staatsmänner um sich
hat und daß er in seinen
Entschließungen beschränkt ist;
ich aber dachte in meiner Seele an
eine andere Auslegung dieses
Ausspruches.
|
Je suis donc venu à
Berlin au printemps, j'ai parlé
avec un monsieur qui, comme je
l'ai dit, était très proche de
Ludendorff, et j'ai voulu rendre
clair à quel point il était
absurde d'entreprendre cette
offensive de printemps, dont il
parlait alors évidemment comme on
pouvait le faire. J'ai dit : bien
entendu, on ne peut et on ne doit
pas intervenir dans la stratégie
si l'on n'est pas soi-même
militaire, mais je me base sur
toutes les conditions qui
n'interviennent pas du tout dans
la stratégie. Je suppose que
Ludendorff obtient tout ce qu'il
se représente, ou alors, si tout
ce que Ludendorff se représente
n'est pas atteint, s'il
n'atteint/n'obtient pas tout cela,
l'effet de la malheureuse guerre
est quand même tout à fait le
même. - On pouvait alors
clairement montrer que l'effet
devrait être tout à fait le même ;
et c'est d'ailleurs ce qui s'est
passé par la suite ; c'est
d'ailleurs ce qui se passe
maintenant. C'est alors que le
monsieur, dont je craignais sans
cesse qu'il ne revienne sur sa
chaise d'où il s'était levé, m'a
dit, tellement il était nerveux :
"Que voulez-vous ? Le Kühlmann
avait la triarticulation dans sa
serviette, et c'est avec elle
qu'il est allé à Brest-Litovsk.
Nos politiciens ne sont rien du
tout, nos politiques sont des
nuls. Nous, les militaires,
n'avons aucune autre obligation
que de nous battre, de nous
battre. Nous, nous ne connaissons
rien d'autre !
|
18
|
Nun,
ich kam also im Frühjahr nach
Berlin, sprach dann mit einem
Herrn, der, wie gesagt, Ludendorff
sehr nahestand, und wollte
klarmachen, was für ein Unding es
ist, jene Frühlingsoffensive zu
unternehmen, von der er dazumal
selbstverständlich so sprach, wie
man sprechen durfte. Ich sagte:
Selbstverständlich kann und darf
man ins Strategische nicht
eingreifen, wenn man selber nicht
Militär ist, aber ich gehe aus von
all den Voraussetzungen, die gar
nicht in die Strategie
hineinspielen. Ich nehme an,
Ludendorff erreiche alles, was er
sich nur zu erreichen vorstellen
kann, oder aber, wenn das alles
nicht erreicht wird, was
Ludendorff sich vorstellt, wenn
er das nicht erreicht, dann ist
der Effekt des unglückseligen
Krieges doch ganz derselbe. — Man
konnte dazumal klar zeigen, daß
der Effekt ganz derselbe sein
müßte; und das ist ja später auch
so geworden; es ist ja jetzt auch
so. Da sagte mir der Herr, wobei
ich fortwährend Angst hatte, daß
er überhaupt auf seinen Stuhl
wieder zurückkäme, von dem er
aufgesprungen war, so nervös war
er: Was wollen Sie? Der Kühlmann
hatte die Dreigliederung in der
Tasche, und mit ihr in der Tasche
ist er nach Brest-Litowsk
gefahren. Unsere Politiker sind
gar nichts, unsere Politiker sind
Nullen. Wir Militärs haben gar
keine andere Vepflichtung, als zu
kämpfen, zu kämpfen. Wir, wir
kennen nichts anderes!
|
Vous voyez, les choses
ont vraiment été proposées en
premier lieu à l'ancien régime -
il ne s'agit pas de lancer des
idées dans le vide, mais de
chercher vraiment les voies par
lesquelles elles peuvent se
réaliser, les idées. Puis, mes
très chers présents, est venu le
temps où seulement des domaines du
monde se tenaient à ma
disposition, dans lesquelles il
est devenu peu à peu une question
assez peu pratique de se demander
comment on devrait se comporter
vis-à-vis des monarques et ce que
l'on pourrait y faire en ce qui
concerne la triarticulation -
d'autres domaines ne se tiennent
donc pas à ma disposition dans un
premier temps ; on ne me laisse
pas encore entrer dans la
pseudo-monarchie anglaise, dans
l'hyper-monarchie américaine et
dans la républicaine-monarchie
française, et ainsi de suite.
Celui qui se tient sur le terrain
de la réalité ne discutera
vraiment pas plus avant de la
question très peu pratique de
savoir comment se comporter
vis-à-vis du principe monarchique,
car ce principe monarchique ne
pourra pas dominer d'une manière
ou d'une autre, il sera assis dans
des coins tout à fait
impénétrables et ne rendra
certainement pas nécessaire une
discussion sérieuse dans un avenir
proche - au contraire,
aujourd'hui, ce sont des choses
tout à fait différentes qui
doivent être discutées.
|
19
|
Sie
sehen, die Dinge sind dazumal
wirklich dem alten Regime zuerst
angeboten worden — es handelt sich
ja nicht darum, ins Blaue hinein
Ideen in die Welt zu setzen,
sondern wirklich die Wege zu
suchen, auf denen sie sich
realisieren können, die Ideen.
Dann, meine sehr verehrten
Anwesenden, kam die Zeit, in der
mir ja nur Gebiete der Welt zur
Verfügung standen, in der es nach
und nach eine recht unpraktische
Frage geworden ist zu fragen, wie
man sich Monarchen gegenüber
verhalten sollte und was man da
tun könnte in bezug auf die
Dreigliederung — andere Gebiete
stehen mir ja zunächst nicht zur
Verfügung; ich werde ja noch nicht
in das pseudo-monarchische England
gelassen, in das
hyper-monarchische Amerika und in
das durch und durch
republikanisch-monarchische
Frankreich gelassen und so weiter.
Derjenige, der auf dem Boden der
Realität steht, der wird die
höchst unpraktische Frage, wie man
sich dem monarchischen Prinzip
gegenüber verhalten sollte, ja
wahrhaftig nicht weiter erörtern,
denn dieses monarchische Prinzip
wird ja nun nicht irgendwie
dominieren können, es wird in ganz
undurchschaubaren Ecken sitzen und
wird ganz gewiß eine ernsthafte
Diskussion in der nächsten Zeit
nicht nötig machen — im Gegenteil,
heute sind ganz andere Dinge
diskussionsnotwendig.
|
Et je vous demande
seulement, mes très chers
présents, de lire dans le journal
Dreigliederung mon article sur
"Schattenputschsche/putsch de
l'ombre", dans lequel j'ai essayé
de montrer combien il était
inutile que les partisans de la
gauche s'insurgent contre toute la
comédie de Kapp. Car finalement,
en l'état actuel des choses, la
gauche ne valait pas mieux que la
droite, et peu importait de quel
côté l'absurde était commis.
Maintenant, il s'agit de chercher
la réalité uniquement dans le fait
de faire entrer la triarticulation
dans le plus grand nombre possible
de têtes qui pourront ensuite
porter l'idée de la
triarticulation. C'est la seule
réalité. On a peut-être besoin de
beaucoup de temps pour cela, si la
nécessité ne raccourcit pas ce
temps. Mais on devra consacrer
plus de soin à faire entrer cette
idée de triarticulation dans les
têtes capables. Le fait que du
côté allemand, même à Spa, les
leaders sont toujours ceux à qui
l'on a attribué des qualités de
leader et dans l'esprit desquels
l'idée de la triarticulation
n'entre certainement pas, prouve
qu'elle n'a pas encore beaucoup
pénétré dans les têtes
dirigeantes. Vous voyez donc qu'il
ne s'agit vraiment pas de
gaspiller ses pensées à poser des
questions aussi irréelles, mais
qu'il s'agit vraiment de
travailler dans le sens de l'idée
de la triarticulation, afin que
cette idée de la triarticulation
pénètre dans le plus grand nombre
possible de têtes. Il ne s'agit
pas aujourd'hui de réfléchir à la
manière dont les humains se
soumettent volontairement non pas
à un monarque, mais à un principe
monarchique, de lui accorder leur
confiance, etc. Il est en effet
tout à fait inutile de se livrer à
des pensées aussi irréelles quand
on a vraiment affaire à quelque
chose qui veut travailler
entièrement à partir de la
réalité.
|
20
|
Und
ich bitte Sie nur, meine sehr
verehrten Anwesenden, in der
Dreigliederungszeitung meinen
Aufsatz zu lesen über
«Schattenputsche», wo ich zu
zeigen versuchte, wie unnötig das
Echauffieren war der mehr links
stehenden Seiten gegen die ganze
Kapp-Komödie. Denn schließlich,
so wie die Dinge dazumal standen,
war die Linke nicht besser als die
Rechte, und es war schon ganz
egal, von welcher Seite heraus das
Absurde gemacht wurde. Jetzt
handelt es sich darum, die
Realität einzig und allein
darinnen zu suchen, die
Dreigliederung in möglichst viele
Köpfe hineinzubringen, die dann
die Dreigliederungsidee tragen
können. Das ist die einzige
Realität. Man braucht dazu
vielleicht sehr lange Zeit, wenn
die Not nicht diese Zeit verkürzt.
Man wird aber mehr Sorgfalt darauf
verwenden müssen, in die fähigen
Köpfe diese Dreigliederungsidee
hereinzubringen. Daß sie jetzt
noch nicht sehr in die führenden
Köpfe hineingekommen ist, das
bezeugt zum Beispiel die Tatsache,
daß von deutscher Seite auch in
Spa noch immer diejenigen als
Führer figurieren, denen auch
früher Führereigenschaften
beigelegt worden sind und in
deren Köpfe ja die
Dreigliederungsidee ganz gewiß
nicht hineingeht. Also Sie sehen,
es handelt sich wirklich nicht
darum, daß man jetzt die Gedanken
dazu verschwendet, solche
irreellen Fragen zu stellen,
sondern es handelt sich wirklich
darum, zu arbeiten im Sinne der
Dreigliederungsidee, damit diese
Dreigliederungsidee in möglichst
viele Köpfe hineingeht. Es handelt
sich heute nicht darum, daß
darüber nachgedacht wird, wie die
Menschen sich freiwillig nicht
einmal einem Monarchen, sondern
einem monarchischen Prinzip inzip
unterordnen, ihm Vertrauen
entgegenbringen und so weiter; ob
nun darüber nachgedacht wird oder
nicht, das scheint mir höchst
gleichgültig zu sein. Es ist ja
völlig unnötig, sich solch
irreellen Gedanken hinzugeben,
wenn man es wirklich zu tun hat
mit etwas, das ganz aus der
Realität heraus arbeiten will.
|
Je n'aborderai que très
brièvement les autres questions,
car cela a sans doute déjà pris
trop de temps avec cette
conclusion :
|
21
|
Die
anderen Fragen werde ich nur noch
ganz kurz berühren, da das
zweifellos schon zu lange gedauert
hat mit diesem Schlußwort:
|
Sera-t-il possible dans
les associations d'être sans
recherche de l'esprit ? Peut-on
savoir si quelqu'un va développer
une invention après des années ou
s'il n'est qu'un bricoleur ?
|
22
|
Wird
es in Assoziationen möglich sein,
ohne Geistesforschung zu sein? Ist
zu erkennen, ob jemand nach Jahren
eine Erfindung ausbauen wird oder
ob er nur ein Pfuscher ist?
|
Maintenant, voyez-vous,
ces questions ne reposent pas sur
une vision correcte de ce que
seront les associations. Certes,
les difficultés inhérentes à la
nature humaine seront toujours là.
La pure croyance selon laquelle on
peut construire des paradis
terrestres est erronée. Certaines
difficultés seront bien entendu
toujours présentes. Mais la
décision de savoir si une
invention est prometteuse ou non
doit être prise par l'individu,
aujourd'hui comme à l'avenir.
Seulement, aujourd'hui, l'individu
ne peut compter que sur lui-même
ou sur une quelconque tradition.
Alors que lorsqu'il y a des
associations, il est justement en
pendant avec tous ceux qui sont
associés et se rattachent/se
membrent/s'articulent à son
jugement ce qui peut sortir des
humains qui se tiennent en lien
avec lui dans les associations. Le
jugement qui est à porter sur de
telles choses est donc
essentiellement soutenu et porté
par le fait que les humains se
tiennent dans des associations.
|
23
|
Nun,
sehen Sie, es liegt diesen Fragen
kein richtiges Hinschauen auf
dasjenige zugrunde, was die
Assoziationen sein werden. Gewiß,
die Schwierigkeiten, die in der
menschlichen Natur liegen, die
werden ja immer da sein. Der pure
Glaube, daß man irdische Paradiese
errichten kann, ist irrig.
Gewisse Schwierigkeiten werden
selbstverständlich immer da sein.
Aber entschieden werden, ob
irgendwie eine Erfindung
aussichtsvoll ist oder nicht — das
muß ja heute ebenso wie in Zukunft
vom einzelnen Menschen geschehen.
Nur ist heute der einzelne Mensch
auf sich selber angewiesen, oder
er ist angewiesen auf irgendwelche
Traditionen. Während er, wenn
Assoziationen vorhanden sind,
eben in Zusammenhang steht mit
alle dem, was assoziiert ist und
sich an sein Urteil angliedert
dasjenige, was aus den in den
Assoziationen mit ihm in
Verbindung stehenden Menschen
herauskommen kann. Es wird also
das Urteil, das zu fällen ist über
solche Sachen, ja wesentlich
unterstützt und getragen dadurch,
daß die Menschen in Assoziationen
drinnenstehen.
|
Ces derniers temps, j'ai
souvent montré, à l'aide d'un
exemple, comment on peut être
aujourd'hui un humain très
intelligent sans porter de
jugement sur la solidité de telle
ou telle chose. J'ai alors donné
l'exemple de personnes, dans tous
les parlements possibles, formées
à la pratique, qui, dès le milieu
du XIXe siècle, ont défendu la
monnaie-or en affirmant, raisons à
l'appui, que la monnaie-or
conduirait au libre-échange et
donc à une configuration du
commerce qu'ils se sont représenté
particulièrement favorable pour
les rapports d'humanité
internationaux. C'est le contraire
qui s'est produit : la monnaie-or
a justement conduit partout au
système de protection douanière.
J'ai dit, je ne prétends pas que
les humains qui ont prédit que la
monnaie-or conduirait au
libre-échange étaient tous
stupides, mais elle a tout de même
conduit partout à la protection
douanière. C'étaient pour la
plupart des humains très, très
intelligents. Lisez les discours
parlementaires qui ont été
prononcés en grand nombre dans les
différents parlements au sujet de
la monnaie-or, et vous verrez que
des choses très intelligentes ont
été dites au sujet de la
monnaie-or. Mais tous les rouages
de la vie économique publique
étaient individualisés, et
l'individu n'était pas du tout en
mesure d'avoir une vision
d'ensemble. Il avait beau être
très intelligent, il n'était pas
en mesure d'acquérir sa propre
expérience.
|
24
|
Ich
habe in der letzten Zeit öfter an
einem Beispiel gezeigt, wie man
heute ein ganz gescheiter Mensch
sein kann, ohne zu einem Urteil
über die Tragkraft von diesem oder
jenem zu kommen. Ich habe dann das
Beispiel angeführt, daß es Leute
gegeben hat in allen möglichen
Parlamenten, an der Praxis
Gebildete, die von der Mitte des
19. Jahrhunderts an eingetreten
sind für die Goldwährung, indem
sie behauptet und es mit Gründen
belegt haben, daß die Goldwährung
zum Freihandel führen werde und
damit zu einer solchen
Konfiguration des Handels, die sie
sich als besonders günstig für die
internationalen
Menschheitsverhältnisse
vorgestellt haben. Das Gegenteil
ist davon eingetreten: Die
Goldwährung hat gerade überall zu
dem Schutzzollsystem geführt. Ich
habe gesagt, ich behaupte damit
nicht, daß die Menschen alle dumm
waren, die nun vorausgesagt haben,
daß die Goldwährung zum Freihandel
führen werde, trotzdem sie dann
eben überall zum Schutzzoll
geführt hat. Es waren zum größten
Teil sehr, sehr gescheite
Menschen. Lesen Sie die
Parlamentsreden durch, die in
großer Zahl in den verschiedensten
Parlamenten gehalten worden sind
über die Goldwährung, dann werden
Sie sehen, daß da sehr gescheite
Dinge aufgefahren wurden über die
Goldwährung. Aber das ganze
Getriebe im öffentlichen
Wirtschaftsleben war
individualisiert, und der Einzelne
war gar nicht in der Lage, größere
Zusammenhänge zu überschauen. Er
konnte noch so gescheit sein, er
war nicht in der Lage, eigene
Erfahrung zu sammeln.
|
Cette expérience, elle
peut justement venir seulement
parce que l'on se trouve à
l'intérieur de tout le tissage des
associations, que l'on sait qui
sait quelque chose sur ceci, qui
sait quelque chose sur cela, oui,
qui sait quelque chose en tant
qu'individualité - pas seulement
parce que la personne concernée a
été nommée d'un endroit
quelconque, mais parce que l'on a
eu affaire à elle dans un nombre
infini de cas dans le tissage des
associations. Ce reliant de ce
tissu associatif, c'est quelque
chose qui doit venir de la
confiance. Et on peut dire ainsi
qu'il n'y a absolument pas
d'alternative dans la vie.
|
25
|
Diese
Erfahrung, die kann eben nur
dadurch kommen, daß man im ganzen
Gewebe der Assoziationen
drinnensteht, daß man weiß, wer
über das, wer über jenes etwas
weiß, ja, wer überhaupt etwas weiß
als Individualität —, nicht bloß
deshalb, weil der Betreffende von
irgendeiner Stelle aus ernannt
worden ist, sondern weil man in
soundso vielen Fällen im
Assoziationsgewebe drinnen mit ihm
zu tun gehabt hat. Dieses
Verbindende dieses
Assoziationsgewebes, das ist
etwas, was aus dem Vertrauen
kommen muß. Und so kann man sagen:
Ein Entweder-Oder gibt es
überhaupt im Leben nicht.
|
Mais ce qui rend
aujourd'hui difficile à l'humain
de reconnaître si quelque chose
qui est inventé sera fructueux
dans la vie humaine, cela
disparaîtra en grande partie dans
la vie associative. On doit penser
les choses en grand. Il est
vraiment désolant d'entendre
quelqu'un vous dire dans la forme
suivante : "maintenant, je suis
d'accord ; tout doit devenir
nouveau, tout doit prendre
d'autres formes, et tu indiques
comment ces autres formes
devraient devenir. Mais dis-moi
désormais à quoi ressemblera mon
magasin de bric-à-brac lorsque ces
nouvelles formes apparaîtront. -
Oui, mes très chers présents, il
pourrait être bien nécessaire de
lui dire qu'un tel magasin
n'existerait plus du tout sous
cette forme. Bien sûr, il serait
alors très mécontent de la
réponse. Dans le cas de la
triarticulation, il s'agit partout
de quelque chose qui peut être
entrepris immédiatement chaque
jour et qui progressera aussi vite
que les personnes capables de le
faire seront là. Cela pourrait
aller très vite.
|
26
|
Aber
dasjenige, was heute dem Menschen
schwermacht zu erkennen, ob irgend
etwas, was erfunden wird,
fruchtbar wird im menschlichen
Leben, das wird ja zum großen Teil
im assoziativen Leben wegfallen.
Man muß die Dinge im Großen
denken. Es ist wirklich trostlos,
wenn einem jemand etwa in der
folgenden Form sagt: Nun ja, ich
bin einverstanden; alles muß neu
werden, alles muß andere Formen
annehmen, und du gibst an, wie
diese anderen Formen werden
sollen. Aber sage mir nunmehr, wie
wird denn dann mein Kramladen
ausschauen, wenn diese
Neugestaltungen eintreten. — Ja,
meine sehr verehrten Anwesenden,
es könnte vielleicht notwendig
sein, ihm zu sagen, daß ein
solcher Kramladen dann überhaupt
nicht mehr in dieser Form bestehen
würde. Dann wäre er natürlich
wirklich mit der Antwort recht
unzufrieden. Bei der
Dreigliederung handelt es sich
überall um etwas, was unrnittelbar
jeden Tag in Angriff genommen
werden kann und was so schnell
vorwärtskommen wird, als eben die
dazu fähigen Menschen da sein
werden., Das könnte sehr schnell
gehen.
|
Seulement, si l'on veut
s'y atteler concrètement, on ne
peut pas se demander :
|
27
|
Nur,
wenn man es praktisch in Angriff
nehmen will, kann man nicht
fragen:
|
Où un appareil
commence-t-il à être un moyen de
production, par exemple une
machine à coudre ? N'est-elle un
moyen de production que lorsque je
ne l'utilise plus seulement pour
mon propre usage, et n'ai-je plus
la permission de l'utiliser comme
quelque chose pour moi ?
|
28
|
Wo
fängt ein Gerät an
Produktionsmittel zu sein, zum
Beispiel eine Nähmaschine? Ist
sie ein Produktionsmittel erst,
wenn ich sie nicht mehr bloß zum
eigenen Gebrauch benütze, und darf
ich sie dann nicht mehr als etwas
für mich gebrauchen?
|
Oui, mes très chers
présents, on ne peut vraiment pas,
lorsqu'il s'agit de questions
aussi importantes que dans le
présent prendre la réponse dans un
cercle très restreint ; c'est
impossible. Je vous garantis que
lorsque la triarticulation de
l'organisme social sera exécutée,
vous aurez déjà aussi un rapport
satisfaisant à votre machine à
coudre. Car d'habitude, on ne
pense pas du tout que la machine à
coudre et d'autres choses
semblables, par exemple les
peignes à cheveux ou autres,
peuvent aussi être des moyens de
production, car un moyen de
production est tout ce qui me
permet d'exercer ma profession. On
ne peut donc pas limiter ainsi la
notion de moyen de production. Ce
dont il s'agit, c'est qu'il ne
faut pas penser de manière aussi
étroite. Pensez donc qu'il y a ici
une église, ici la deuxième église
- je choisis un exemple qui est
courant dans le catholicisme.
Supposons qu'ici vive le curé N
(il est dessiné au tableau). Ce
curé lit une messe par jour, ses
vêpres le dimanche et ainsi de
suite ; c'est là qu'il revêt ses
vêtements de messe. Ces vêtements
qu'il met comme chasubles
appartiennent tous à l'église. Si
le curé N. est transféré, par
exemple en se déplaçant de
l'église A à l'église B, il
n'emporte rien de ses chasubles ;
tout reste à l'église A. Et là,
dans l'église B, il revêt à
nouveau les chasubles qui
appartiennent à cette église - si
on peut parler d'"appartenance",
mais vous savez ce que je veux
dire par là.
|
29
|
Ja,
meine sehr verehrten Anwesenden,
man kann, wenn es sich um so große
Fragen wie in der Gegenwart
handelt, wirklich nicht die
Antwort aus einem ganz
beschränkten Kreise nehmen; das
ist unmöglich. Ich garantiere
Ihnen, Sie werden schon, wenn die
Dreigliederung des sozialen
Organismus durchgeführt ist, auch
ein Verhältnis zu ihrer
Nähmaschine haben, das
befriedigend ist. Denn man bedenkt
gewöhnlich gar nicht, daß die
Nähmaschine und ähnliches,
meinetwillen auch zum Beispiel
Haarkämme oder dergleichen, ja
auch Produktionsmittel sein
können, denn Produktionsmittel ist
ja alles dasjenige, was mich
instandsetzt, meinen Beruf
auszuführen. Also, man kann nicht
den Begriff Produktionsmittel so
einschränken. Dasjenige, um was es
sich handelt, das ist, daß man
überhaupt nicht so eng denken
soll. Denken Sie doch einmal, hier
ist eine Kirche, hier ist die
zweite Kirche — ich wähle ein
Beispiel, das im Katholizismus
üblich ist. Nehmen wir an, hier
lebe der Pfarrer N (Es wird an die
Tafel gezeichnet). Dieser Pfarrer
liest täglich eine Messe, sonntags
seine Vesper und so weiter; da
zieht er sich seine Meßgewänder
an. Diese Gewänder, die er da als
Meßgewänder anzieht, die gehören
alle der Kirche. Wenn jetzt der
Pfarrer N. versetzt wird, etwa
indem er sich verbessert von der
Kirche A zu der Kirche B, dann
nimmt er nichts von den
Meßgewändern mit; das bleibt alles
bei der Kirche A. Und dort, in der
Kirche B, zieht er wieder die
Meßgewänder an, die dieser Kirche
gehören — wenn man da von
«gehören» sprechen kann, aber Sie
wissen ja, was ich damit meine.
|
Tableau 1 Avec les
chasubles, vous avez un tout autre
rapport aux choses liées à la
profession que celui que vous avez
avec une machine à coudre ou à
écrire que vous emportez avec vous
lorsque vous vous déplacez d'un
endroit à un autre. Je ne veux pas
dire qu'il faudrait à l'avenir
introduire pour la machine à
coudre le même ordre que pour les
chasubles. Vous voyez, il y a
différentes manières d'obtenir ce
dont on a besoin pour accomplir
son travail. Il ne faut donc
vraiment pas penser de manière
étroite lorsqu'il s'agit
aujourd'hui des grands contenus du
monde. Il ne faut pas, parce qu'on
se préoccupe de sa machine à
coudre, mettre en désordre toute
sa pensée sur la triarticulation
de l'organisme social.
|
30
|
Tafel
1 Bei den Meßgewändern haben Sie
gleich ein ganz anderes
Verhältnis zu den Dingen
vorliegen, die mit dem Berufe
zusammenhängen, als Sie es haben
bei einer Näh- oder
Schreibmaschine, die Sie
mitnehmen, wenn Sie von einem Ort
zum anderen wandern. Ich will
nicht sagen, daß nun etwa für die
Nähmaschine dieselbe Ordnung in
der Zukunft eingeführt werden
sollte, die für Meßgewänder gilt.
Sie sehen, es gibt verschiedene
Möglichkeiten, zu dem zu gelangen,
was man braucht, um seine Arbeit
auszuführen. Also man sollte
wirklich nicht eng denken, wenn es
sich heute um die großen
Welteninhalte handelt. Man sollte
nicht wegen der Sorge um seine
Nähmaschine sein ganzes Denken
über die Dreigliederung des
sozialen Organismus in Verwirrung
bringen.
|
La troisième question est
encore plus curieuse :
|
31
|
Noch
kurioser ist die dritte Frage:
|
Que se passe-t-il si l'un
d'eux ne veut pas démissionner,
s'il ne peut plus gérer lui-même
les moyens de production ? Ou,
s'il ne veut pas démissionner, le
forcera-t-on ? Qui pourra voir
clair dans son jeu et lui
apprendre qu'il devrait partir ?
|
32
|
Was
geschieht, wenn einer nicht
zurücktreten will, wenn er die
Produktionsmittel nicht mehr
selber verwalten kann? Oder, wenn
er nicht zurücktreten will, wird
man ihn zwingen? Wer wird es so
durchschauen können und ihm
beibringen können, daß er gehen
soll?
|
Maintenant, n'est-ce pas,
ce sont des questions si
terriblement abstraites qu'elles
ne se posent même pas pour celui
qui suit le cours des événements
dans la réalité de la
triarticulation, il y a en effet
d'innombrables moyens pour obliger
quelqu'un à prendre du recul. Et
puis, il suffit de penser qu'avec
la triarticulation de l'organisme
social - c'est là l'essentiel -
c'est tout le rapport de l'humain
à la société qui change. On se
dit, n'est-ce pas : comment cela
va-t-il se passer, que l'un
d'entre eux nomme maintenant son
successeur ?
|
33
|
Nun,
nicht wahr, das sind ja so
furchtbar abstrakte Fragen, daß
sie sich fürs den gar nicht
ergeben, der den Gang der
Ereignisse in der Wirklichkeit der
Dreigliederung gibt es ja
unzählige Mittel, um so jemanden
zum Zurücktreten zu zwingen. Und
außerdem, man muß nur bedenken,
daß sich ja mit der Dreigliederung
des sozialen Organismus - das ist
das Wesentliche dabei - das ganze
Verhältnis des Menschen zur
Gesellschaft ändert. Man denkt,
nicht wahr: Wie wird das überhaupt
vor sich gehen, daß einer nun
seinen Nachfolger ernennt?
|
On ne devrait quand même
pas se poser ainsi de telles
questions, arrachées à la réalité.
On doit poser de telles questions
entièrement dans le concret, à
partir de l'expérience des faits.
Disons une fois que quelqu'un
devient incapable, incapable par
débilité, et qu'il se retrouve par
débilité dans la situation de ne
plus pouvoir diriger une
entreprise quelconque. Dans la
plupart des cas, celui qui voit la
débilité s'approcher et qui ne
peut plus s'en sortir, embauche
quelqu'un pour l'aider. De ce
rapport viendra déjà la
succession. Si ce que je viens de
décrire n'est pas là, alors dans
la vie concrète, des rapports tout
à fait différents, mais toujours
très précis, se mettront en
place/façonneront.
|
34
|
Man
sollte sich solche aus der
Wirklichkeit herausgerissene
Fragen doch nicht so stellen. Man
muß solche Fragen ganz im
Konkreten stellen, aus dem Erleben
der Tatsachen. Sagen wir einmal,
einer wird unfähig, aus
Schwachsinn unfähig, und er kommt
aus Schwachsinn in die Lage,
irgendeinen Betrieb nicht mehr
leiten zu können. Nun, in den
meisten Fällen wird, wer den
Schwachsinn herankommen sieht und
sich nicht mehr zurechtfindet,
sich irgend jemanden anstellen,
der ihm hilft. Dann wird aus
diesem Verhältnis die Nachfolge
schon hervorgehen. Wenn das nicht
so da ist, was ich jetzt
beschrieben habe, dann werden im
konkreten Leben ganz andere, aber
immer ganz bestimmte Verhältnisse
sich gestalten.
|
Ainsi, si quelqu'un ne
veut pas partir, la vie lui
montrera qu'il le doit. Car celui
qui n'est pas capable ne trouvera
plus personne qui voudra
travailler avec lui, et il ne
pourra plus diriger son entreprise
de manière fructueuse.
|
36
|
Also,
wenn einer nicht gehen will, so
wird ihm das Leben zeigen, daß er
muß. Denn derjenige, der nicht
fähig ist, wird eben niemanden
mehr finden, der mit ihm wird
arbeiten wollen, und er wird dann
seinen Betrieb nicht mehr
fruchtbar leiten können.
|
Donc les choses se
présentent donc dans la vie réelle
tout autrement qu'une question
théorique. Et c'est tout de suite
pour cela qu'il s'agit aborder les
choses avec une pensée conforme à
la réalité, qui se transpose dans
la vie réelle, pratique.
|
37
|
Also
die Dinge nehmen sich im realen
Leben ganz anders aus als eine
theoretische Frage. Und darum
handelt es sich gerade, daß man an
die Dinge herangeht mit einem
wirklichkeitsgemäßen Denken, das
sich hineinversetzt in das
wirkliche, praktische Leben.
|
Aujourd'hui, quand vous
entendez parler de n'importe
quelle chose dans une assemblée
socialiste, on parle partout de
tout et de rien, parce qu'on ne se
trouve nulle part dans la réalité.
Comment le prolétariat, que l'on a
laissé grandir de cette manière,
sans s'en occuper, que l'on a mis
devant la machine, qui n'a pas
appris à connaître la vie réelle,
les rapports réels, comment le
prolétariat pourrait-il avoir de
la compréhension pour autre chose
que pour des théories totalement
étrangères au monde ? Mais c'est
justement à cause de ces théories
étrangères au monde que le monde
s'est écroulé et qu'aucune
nouvelle construction n'a vu le
jour. Il s'agit de parvenir par
tous les moyens possibles à
pointer vers la réalité et à tout
saisir à partir de la réalité.
C'est de cela dont il s'agit.
|
38
|
Wenn
Sie heute in einer sozialistischen
Versammlung über irgend solche
Dinge reden hören, so wird überall
von allem Möglichen und
Unmöglichen geredet, weil man
nirgends in der Wirklichkeit
steht. Wie sollte auch das
Proletariat, das man in dieser
Weise hat heranwachsen lassen,
ohne sich um es zu kümmern, das
man an die Maschine gestellt hat,
das das wirkliche Leben, die
wirklichen Zusammenhänge nicht
kennengelernt hat, wie sollte das
Proletariat für etwas anderes
Verständnis haben, als für ganz
weltfremde Theorien? Aber darum
handelt es sich, daß durch solche
weltfremden Theorien eben die Welt
zugrundegegangen ist und kein
Neuaufbau entsteht. Darum handelt
es sich, daß man mit allen
möglichen Mitteln dazu kommt, auf
die Wirklichkeit hinzudeuten und
alles aus der Wirklichkeit zu
erfassen. Das ist es, worauf es
ankommt.
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Français
seulement
DEUXIÈME SOIRÉE DE DISCUSSION. - Dornach,
19 juillet 1920. -
COMMENT LA RÉALISATION DE L'IDÉE DE LA
TRIARTICULATION EST-ELLE POSSIBLE ?
Le gaspillage de la force humaine de travail
par la non-économie actuelle. La libération de
la vie de l’esprit de l'État comme une
condition préalable à une véritable économie.
Pourquoi parler d'un « principe
monarchique » est abstrait dans les
conditions de vie d'aujourd'hui. À propos des
tentatives pendant la guerre de gagner des
politiciens allemands pour une réal-politique
au sens de la tri-articulation. Comment
maintenant doit être œuvré pour l’idée de
tri-articulation. Ce qui fait la vie
associative. Le moyen de production dans
l'organisme social tri-articulé. La nécessité
d'une pensée à la mesure de la réalité.
01
Emil Leinhas introduit la réunion. Ensuite,
différents orateurs, dont Emil Grosheintz,
prennent la parole. À la fin, Rudolf Steiner
répond à quelques-unes des questions posées.
02
Rudolf Steiner : Il y a donc un certain nombre
de questions qui ont été posées. Nous pourrons
poursuivre la discussion plus tard. Je peux
faire quelques-unes des questions qui ont été
posées ici et je voudrais d'abord revenir sur la
dernière, celle qui a été exprimée par le Dr
Grosheintz.
03
Il est compréhensible qu'au cours des dernières
décennies, les différentes idées sociales aient
toujours cherché à déterminer la quantité de
travail que l'humanité devrait fournir
[globalement] si elle voulait s'en sortir avec
cette quantité de travail. Bien sûr, le travail
serait le mieux exploité économiquement si l'on
ne fournissait que la quantité de travail
nécessaire pour ce que l'humanité veut
consommer. Et il est tout à fait compréhensible
que l'on ne puisse faire que des estimations sur
ces choses. Mais dans les différents cercles où
l'on s'est efforcé d'élucider cette question -
ce n'est pas particulièrement facile -, on a pu
se faire une idée de la quantité excessive de
travail manuel, c'est-à-dire de simple force de
travail humaine, qui est gaspillée à l'heure
actuelle.
04
On ne peut naturellement pas le savoir aussi
exactement quand on s'occupe de cette question
non pas en dilettante, mais à la mesure des
choses, mais nous pouvons au moins dire ce qui
suit pour une partie de la force de travail
humaine, pour le travail corporel. Si l'on peut
supposer que chacun effectue un travail corporel
d'après ses capacités corporelles, alors il
serait nécessaire que chaque humain à
l'intérieur du monde civilisé - les "sauvages"
ne sont pas pris en compte - travaille environ 2
1/2 à 3 heures par jour. Cela signifie donc que
si chaque humain travaillait corporellement
environ 2 h 30 à 3 heures par jour, la
force de travail nécessaire à l'humanité serait
fournie. Évidemment, il s'agit là d'une
indication qui n'est en fait qu'un principe
approximatif, car dans la pratique, il s'avère
naturellement nécessaire que l'un travaille plus
physiquement, l'autre moins, par exemple que
l'un, qui doit fournir un travail spirituel
particulier, ne soit peut-être pas chargé avec
du travail corporel ; un autre devra alors
fournir plus. Mais si vous considérez par contre
ce qui est fourni aujourd'hui en travail
corporel, on peut dire que la plus grande partie
de l'humanité doit travailler aussi longtemps
qu'il en résulte beaucoup plus de force de
travail que ce qui devrait être fourni,
probablement - c'est à nouveau une indication
approximative - cinq à six fois plus de travail
corporel. Vous voyez donc combien de force de
travail humaine est en fait gaspillée
aujourd'hui en raison du manque d'économie/de la
non-économie qui existe. Beaucoup plus que l'on
croit est gaspillé. C'est ce qui résulterait
aujourd'hui de la [réalisation de la]
triarticulation de l'organisme social et que
ceux qui n'ont pas de sens pratique veulent
ainsi si peu envisager.
05
Combien peu les humains ont de sens pratique
actuellement se montre à chaque pas, en
particulier dans les jugements portés à
l'encontre de l'impulsion de la triarticulation
de l'organisme social. Ce qui justement ne veut
absolument pas être compris, c'est
qu'actuellement qu'il s'agit de développer de
nouvelles forces de l'esprit vis-à-vis de ce qui
périclite; et c'est pourquoi, parce que ce n'est
pas compris, ces forces spirituelles doivent
aujourd'hui, j'aimerais dire, se frayer un
chemin à travers les fissures de l'ordre social,
si elles veulent absolument venir à validité.
Car aucun soin de l'esprit ne peut naître de ce
qu'un État peut ordonner et organiser. C'est une
illusion totale de croire que de
l'administration de l'État puisse provenir un
quelconque soin de l'esprit. En ce qui concerne
la vie de l'esprit, tous les décrets de l'État
sont en partie une recherche de reconnaissance,
en partie une tromperie de l'esprit, et ce qui
est alors réellement accompli sur le plan
spirituel l'est justement en dépit de ces
décrets. Cela signifie, en gros, que s'il y a
encore aujourd'hui des enfants qui apprennent
quelque chose, ils n'apprennent pas parce que
l'État est là, mais malgré la présence de
l'État, parce qu'il peut encore se passer
beaucoup de choses à l'école en violation des
lois scolaires. Et ce qui est fait dans l'esprit
des lois scolaires n'amène pas les forces
spirituelles à se développer, mais empêche le
développement spirituel. [Par contre, dans une
libre vie de l'esprit], les forces des humains
seraient d'abord mises à nu, avant toute chose
par ce que les humains qui seraient formés dans
une telle libre vie de l'esprit et qui seraient
ensuite placés dans la vie de droit et de
l'économie, auraient alors vraiment une vue
d'ensemble dans les différents domaines de la
vie, qu'ils pourraient se comporter de manière
économique et qu'ils pourraient ordonner ce qui
ne peut pas être ordonné aujourd'hui.
Aujourd'hui, on peut effectivement désespérer
quand on voit comment les affaires sont
organisées. Celui qui est capable de réfléchir
un peu et qui est obligé de suivre la manière
dont les affaires sont organisées voit tout de
suite que dans ces cas-là, on gaspille dix fois
plus d'énergie parce qu'il n'y a nulle part
assez de volonté pour rassembler les forces de
manière économique, pour relier les forces de
manière économique, mais parce qu'on s'approche
des choses de la manière la plus large possible.
Il s'agit avant tout de reconnaître réellement,
par la vie associative, les humains qui vont
ensemble - on doit les reconnaître en premier
lorsqu'on veut mettre en place la vie
économique. C'est tout de suite par la
triarticulation de l'organisme social que cette
économie sera possible et que le gaspillage des
forces cessera peu à peu.
06
Maintes questions - tout de suite celles qui
m'ont été posées ici - montrent à quel point il
est difficile pour les humains de se retrouver
complètement dans une manière de penser conforme
à la réalité, telle qu'elle est à la base de
l'impulsion de la triarticulation de l'organisme
social. Voyez-vous, les humains sont aujourd'hui
comme s'ils n'avaient pas les pieds sur terre,
mais comme s'ils planaient sans cesse au-dessus
de la réalité et levaient la tête pour en
ressentir le moins possible. L'Indien
Rabindranath Tagore a utilisé une image très
mignonne pour l'humain culturel d'Europe
occidentale d'aujourd'hui, en le comparant à une
girafe dont la tête s'étend loin au-dessus de
son corps et se détache du reste de la réalité
de l'humain. Et c'est ainsi que l'on ne peut
absolument pas s'imaginer comment cette
impulsion de la triarticulation de l'organisme
social est issue d'une pratique de vie réelle et
comment il ne peut jamais être question de faire
des bêtises simplement théoriques dans ces
domaines.
07
C'est ce que j'aimerais dire en préambule,
lorsque je vous lirai la question suivante :
08
Pourrait-on concevoir, au sein de l'organisme
social triarticulé, une forme qui serait apte à
accueillir en son sein, en tant que contenu, les
sentiments de la partie des humains qui, de par
leur nature, accordent volontairement leur
soumission et leur confiance à un principe
monarchique ?
09
Les idées de la triarticulation de l'organisme
social n'ont-elles pas été proposées pour la
première fois à l'ancien régime ?
10
Maintenant, je devrais faire une conférence si
je devais répondre conformément à cette
question. Je veux seulement suggérer quelques
éléments : "Pourrait-on concevoir, à l'intérieur
de l'organisme social triarticulé, une forme qui
serait apte à recevoir en son sein, comme
contenu, les sentiments de la partie des humains
qui, de par leur nature, accordent
volontairement leur soumission et leur confiance
à un principe monarchique ?" J'aimerais savoir
quelle part du contenu de cette phrase est prise
dans une pensée vraie, conforme à la réalité !
Si l'on veut se placer sur l'impulsion de la
triarticulation de l'organisme social, il faut
justement penser de manière pratique,
c'est-à-dire conformément à la réalité. Il faut
bien sûr prendre quelque chose de concret.
Prenons l'ancien Empire allemand. Prenons les
dernières décennies de cet ancien Empire
allemand, ces humains qui, "par sentiment ou par
nature, accordent volontairement leur soumission
et leur confiance à un principe monarchique".
Là, j'aimerais vous demander : où en a-t-on
trouvé ? Certes, ceux qui, dans la chambrette
supérieure de leur intellect, se sont laissés
aller à quelques illusions à ce sujet, il y en a
donc eu. Mais prenez maintenant le "principe
monarchique" de l'ancien Empire allemand : qui a
donc gouverné là ? Guillaume II, quelque peu ?
Il n'a vraiment pas pu gouverner, mais il
s'agissait d'une certaine caste militaire qui a
maintenu la fiction que ce Guillaume II
signifiait quelque chose - il n'était qu'un
personnage avec des allures de théâtre et de
comédie, qui jouait toutes sortes de choses au
monde. C'était une sorte de jeu théâtral,
entretenu par une caste militaire qui n'agissait
pas tout de suite par simple "nature" et par
"soumission et confiance volontaires", mais par
tout autre chose, par toutes sortes de vieilles
habitudes, de commodités, par l'idée qu'il
devait en être ainsi - une idée qui n'avait
cependant pas de racines très profondes dans la
poitrine humaine. C'est ainsi que se trouvait
cet ensemble, et il était plus tenu que
réellement gouverné. C'est ce qui s'est passé
dans la dernière semaine de juillet 1914. Dans
mes "points essentiels", je n'ai fait que
l'évoquer en disant que tout était arrivé à
l'état zéro. Mais c'est tout à fait justifié par
les faits. Ensuite, à ce qui tenait cette
comédie à partir des castes militaires s'est
ajouté, au cours des dernières décennies, ce qui
était encore bien plus répugnant, à savoir les
grands industriels et les grands règnes
commerçants, ce qui s'est donc additionné et qui
a maintenu ce principe monarchique, tout à fait
intérieurement, à partir d'impulsions
mensongères.
11
Prenons à nouveau un moment concret particulier,
qui nous permet de voir ce qu'est en réalité le
"principe monarchique", abstraction faite des
mensonges conventionnels qui maintiennent une
telle chose sur la base des préjugés des
humains. Un certain jour de l'année 1917 - vous
le savez tous - Theobald von Bethmann Hollweg a
été destitué de son poste de chancelier
allemand. Si l'on suit cette destitution dans
les moindres détails, on découvre qui a destitué
cet humain - cet humain qui, bien sûr, avait
joué un rôle presque monarchique dans cette
malheureuse Allemagne bien avant et bien après.
Qui a donc élagué Theobald von Bethmann ? Vous
voyez, c'était le gros Erzberger - et non
Guillaume II, qui n'a pas joué le moindre rôle
dans cette affaire. Peu d'humains savent ce qui
s'est passé à l'époque, ce qu'a fait le gros
Erzberger, comment il a effectivement exercé le
pouvoir monarchique ces jours-là, parce que très
peu d'humains se préoccupent de ce qui se passe
réellement, mais se laissent convaincre de tout
le possible.
12
Si l'on réfléchit donc à quelque chose comme le
"principe monarchique", il faut d'abord en venir
aux faits concrets, il faut ensuite être clair
sur ce en quoi consiste la réalité, qu'il
s'agisse ou non de monarchisme. Croyez-vous que
dans l'Angleterre d'aujourd'hui règne cette
personnalité qui, sur les images que nous
voyons, ne donne vraiment pas l'impression
d'être très intelligente et qui, dans les
décrets gouvernementaux, est toujours nommée de
la manière suivante : "Gouvernement de Sa
Majesté britannique" ? Non, regardez aujourd'hui
comment toute l'Angleterre marche derrière Lloyd
George et comment il exerce réellement le
pouvoir monarchique. Regardez, s'il vous plaît,
comment les choses sont dans les soi-disant
républiques, regardez comment les choses sont en
réalité tout à fait différentes de ce que les
gens croient d'après les modèles de mots,
d'après les caricatures de concepts. Mais c'est
à cela qu'il faut s'attendre, si la vérité doit
remplacer le mensonge, que l'on pose aussi les
questions à partir de la base/du terrain.
13
Mais il semble bien que le point central de
cette question se trouve dans les dernières
lignes : "Les idées de la triarticulation
ont-elles été proposées pour la première fois à
l'ancien régime ?" Oui - à qui auraient-elles dû
être proposées ? Elles devaient être proposées à
ceux qui pouvaient faire quelque chose. Ce qui
en aurait résulté - c'est une autre affaire. Il
s'agissait en effet de chercher partout des gens
qui pouvaient se baser sur l'impulsion de la
triarticulation dans ce qu'ils réalisaient comme
choses réelles. Oui, à quoi cela aurait-il
servi, par exemple, lorsque la paix de
Brest-Litovsk était en vue, de crier dans le
monde entier à l'époque : principe abstrait ! À
quoi cela aurait-il servi ? Cela n'aurait même
pas été possible. Il aurait fallu que les actes
réels de la paix de Brest-Litovsk intègrent
cette idée de triarticulation ; il aurait fallu
que cette paix soit conclue de telle sorte
qu'elle le soit sous l'influence de cette
impulsion.
14
Mes très chers présents, c'est peu après la paix
de Brest-Litowsk que je suis arrivé à Berlin et
que j'ai parlé à un humain qui était, à bien des
égards, le bras droit de Ludendorff. À l'époque,
ceux qui pouvaient savoir quelque chose comme ça
étaient déjà au courant des ravages que devait
causer tout le traité de paix de Brest-Litovsk.
En outre, il était clair qu'une grande offensive
de printemps allait être lancée au printemps.
15
Et je me suis rendu à Berlin via Karlsruhe.
C'était en janvier. On savait très bien à
l'époque que si l'ancienne Allemagne se
déchirait, le prince Max de Bade deviendrait
chancelier. Au cours de ce voyage, j'ai parlé au
prince Max de Baden, dès janvier, de la
triarticulation de l'organisme social, parce
qu'il s'agissait bien entendu d'agir dans les
faits concrets et réels immédiats, ce qui est la
force des impulsions de l'organisme social
triarticulé. Avant la conclusion de la paix de
Brest-Litovsk, bien avant, quand il y avait
vraiment encore suffisamment de temps, j'ai
présenté à M. von Kühlmann toutes les
idées de la triarticulation de l'organisme
social de telle sorte que j'ai fait remarquer
que c'est d'Amérique que viennent les idées
folles de la Société des Nations, les quatorze
points fous qui sont absolument abstraits et qui
conduiront le monde à la nullité, et que la
seule chose qui pourrait vraiment être faite du
côté européen serait d'opposer à cela ce grand
programme mondial de la triarticulation de
l'organisme social.
16
J'aurais voulu voir, Mesdames et Messieurs, ce
que cela aurait signifié à l'époque si quelqu'un
d'une position d'autorité avait eu le courage
d'opposer au programme zéro de l'Occident un
véritable programme de fond, un programme de
politique réelle, comme le sont les impulsions
de la triarticulation de l'organisme social ! Et
même si maintes personnes à qui j'ai présenté le
sujet m'ont dit : eh bien, écrivez une brochure
ou un livre à ce sujet ! -, [j'ai dû répondre]
en vérité, ce qui compte, ce n'est pas que les
choses soient publiées, mais comment elles
entrent dans le monde des faits, c'est cela dont
il s'agit.
17
Eh bien, la conversation que j'ai eue avec
Monsieur von Kühlmann - on peut encore en
prouver le contenu aujourd'hui, car le monsieur
qui était avec moi est encore en vie, Dieu
merci, et le sera encore longtemps, espérons-le.
La conversation s'est terminée lorsque Monsieur
von Kühlmann m'a dit à sa manière : Je suis
donc une âme limitée. - Monsieur
von Kühlmann voulait bien sûr dire qu'il
avait d'autres hommes d'État autour de lui et
qu'il était limité dans ses résolutions ; mais
je pensais en mon âme à une autre interprétation
de cette expression.
18
Je suis donc venu à Berlin au printemps, j'ai
parlé avec un monsieur qui, comme je l'ai dit,
était très proche de Ludendorff, et j'ai voulu
rendre clair à quel point il était absurde
d'entreprendre cette offensive de printemps,
dont il parlait alors évidemment comme on
pouvait le faire. J'ai dit : bien entendu, on ne
peut et on ne doit pas intervenir dans la
stratégie si l'on n'est pas soi-même militaire,
mais je me base sur toutes les conditions qui
n'interviennent pas du tout dans la stratégie.
Je suppose que Ludendorff obtient tout ce qu'il
se représente, ou alors, si tout ce que
Ludendorff se représente n'est pas atteint, s'il
n'atteint/n'obtient pas tout cela, l'effet de la
malheureuse guerre est quand même tout à fait le
même. - On pouvait alors clairement montrer que
l'effet devrait être tout à fait le même ; et
c'est d'ailleurs ce qui s'est passé par la suite
; c'est d'ailleurs ce qui se passe maintenant.
C'est alors que le monsieur, dont je craignais
sans cesse qu'il ne revienne sur sa chaise d'où
il s'était levé, m'a dit, tellement il était
nerveux : "Que voulez-vous ? Le Kühlmann avait
la triarticulation dans sa serviette, et c'est
avec elle qu'il est allé à Brest-Litovsk. Nos
politiciens ne sont rien du tout, nos politiques
sont des nuls. Nous, les militaires, n'avons
aucune autre obligation que de nous battre, de
nous battre. Nous, nous ne connaissons rien
d'autre !
19
Vous voyez, les choses ont vraiment été
proposées en premier lieu à l'ancien régime - il
ne s'agit pas de lancer des idées dans le vide,
mais de chercher vraiment les voies par
lesquelles elles peuvent se réaliser, les idées.
Puis, mes très chers présents, est venu le temps
où seulement des domaines du monde se tenaient à
ma disposition, dans lesquelles il est devenu
peu à peu une question assez peu pratique de se
demander comment on devrait se comporter
vis-à-vis des monarques et ce que l'on pourrait
y faire en ce qui concerne la triarticulation -
d'autres domaines ne se tiennent donc pas à ma
disposition dans un premier temps ; on ne me
laisse pas encore entrer dans la
pseudo-monarchie anglaise, dans
l'hyper-monarchie américaine et dans la
républicaine-monarchie française, et ainsi de
suite. Celui qui se tient sur le terrain de la
réalité ne discutera vraiment pas plus avant de
la question très peu pratique de savoir comment
se comporter vis-à-vis du principe monarchique,
car ce principe monarchique ne pourra pas
dominer d'une manière ou d'une autre, il sera
assis dans des coins tout à fait impénétrables
et ne rendra certainement pas nécessaire une
discussion sérieuse dans un avenir proche - au
contraire, aujourd'hui, ce sont des choses tout
à fait différentes qui doivent être discutées.
20
Et je vous demande seulement, mes très chers
présents, de lire dans le journal Dreigliederung
mon article sur "Schattenputschsche/putsch de
l'ombre", dans lequel j'ai essayé de montrer
combien il était inutile que les partisans de la
gauche s'insurgent contre toute la comédie de
Kapp. Car finalement, en l'état actuel des
choses, la gauche ne valait pas mieux que la
droite, et peu importait de quel côté l'absurde
était commis. Maintenant, il s'agit de chercher
la réalité uniquement dans le fait de faire
entrer la triarticulation dans le plus grand
nombre possible de têtes qui pourront ensuite
porter l'idée de la triarticulation. C'est la
seule réalité. On a peut-être besoin de beaucoup
de temps pour cela, si la nécessité ne
raccourcit pas ce temps. Mais on devra consacrer
plus de soin à faire entrer cette idée de
triarticulation dans les têtes capables. Le fait
que du côté allemand, même à Spa, les leaders
sont toujours ceux à qui l'on a attribué des
qualités de leader et dans l'esprit desquels
l'idée de la triarticulation n'entre
certainement pas, prouve qu'elle n'a pas encore
beaucoup pénétré dans les têtes dirigeantes.
Vous voyez donc qu'il ne s'agit vraiment pas de
gaspiller ses pensées à poser des questions
aussi irréelles, mais qu'il s'agit vraiment de
travailler dans le sens de l'idée de la
triarticulation, afin que cette idée de la
triarticulation pénètre dans le plus grand
nombre possible de têtes. Il ne s'agit pas
aujourd'hui de réfléchir à la manière dont les
humains se soumettent volontairement non pas à
un monarque, mais à un principe monarchique, de
lui accorder leur confiance, etc. Il est en
effet tout à fait inutile de se livrer à des
pensées aussi irréelles quand on a vraiment
affaire à quelque chose qui veut travailler
entièrement à partir de la réalité.
21
Je n'aborderai que très brièvement les autres
questions, car cela a sans doute déjà pris trop
de temps avec cette conclusion :
22
Sera-t-il possible dans les associations d'être
sans recherche de l'esprit ? Peut-on savoir si
quelqu'un va développer une invention après des
années ou s'il n'est qu'un bricoleur ?
23
Maintenant, voyez-vous, ces questions ne
reposent pas sur une vision correcte de ce que
seront les associations. Certes, les difficultés
inhérentes à la nature humaine seront toujours
là. La pure croyance selon laquelle on peut
construire des paradis terrestres est erronée.
Certaines difficultés seront bien entendu
toujours présentes. Mais la décision de savoir
si une invention est prometteuse ou non doit
être prise par l'individu, aujourd'hui comme à
l'avenir. Seulement, aujourd'hui, l'individu ne
peut compter que sur lui-même ou sur une
quelconque tradition. Alors que lorsqu'il y a
des associations, il est justement en pendant
avec tous ceux qui sont associés et se
rattachent/se membrent/s'articulent à son
jugement ce qui peut sortir des humains qui se
tiennent en lien avec lui dans les associations.
Le jugement qui est à porter sur de telles
choses est donc essentiellement soutenu et porté
par le fait que les humains se tiennent dans des
associations.
24
Ces derniers temps, j'ai souvent montré, à
l'aide d'un exemple, comment on peut être
aujourd'hui un humain très intelligent sans
porter de jugement sur la solidité de telle ou
telle chose. J'ai alors donné l'exemple de
personnes, dans tous les parlements possibles,
formées à la pratique, qui, dès le milieu du
XIXe siècle, ont défendu la monnaie-or en
affirmant, raisons à l'appui, que la monnaie-or
conduirait au libre-échange et donc à une
configuration du commerce qu'ils se sont
représenté particulièrement favorable pour les
rapports d'humanité internationaux. C'est le
contraire qui s'est produit : la monnaie-or a
justement conduit partout au système de
protection douanière. J'ai dit, je ne prétends
pas que les humains qui ont prédit que la
monnaie-or conduirait au libre-échange étaient
tous stupides, mais elle a tout de même conduit
partout à la protection douanière. C'étaient
pour la plupart des humains très, très
intelligents. Lisez les discours parlementaires
qui ont été prononcés en grand nombre dans les
différents parlements au sujet de la monnaie-or,
et vous verrez que des choses très intelligentes
ont été dites au sujet de la monnaie-or. Mais
tous les rouages de la vie économique publique
étaient individualisés, et l'individu n'était
pas du tout en mesure d'avoir une vision
d'ensemble. Il avait beau être très intelligent,
il n'était pas en mesure d'acquérir sa propre
expérience.
25
Cette expérience, elle peut justement venir
seulement parce que l'on se trouve à l'intérieur
de tout le tissage des associations, que l'on
sait qui sait quelque chose sur ceci, qui sait
quelque chose sur cela, oui, qui sait quelque
chose en tant qu'individualité - pas seulement
parce que la personne concernée a été nommée
d'un endroit quelconque, mais parce que l'on a
eu affaire à elle dans un nombre infini de cas
dans le tissage des associations. Ce reliant de
ce tissu associatif, c'est quelque chose qui
doit venir de la confiance. Et on peut dire
ainsi qu'il n'y a absolument pas d'alternative
dans la vie.
26
Mais ce qui rend aujourd'hui difficile à
l'humain de reconnaître si quelque chose qui est
inventé sera fructueux dans la vie humaine, cela
disparaîtra en grande partie dans la vie
associative. On doit penser les choses en grand.
Il est vraiment désolant d'entendre quelqu'un
vous dire dans la forme suivante : "maintenant,
je suis d'accord ; tout doit devenir nouveau,
tout doit prendre d'autres formes, et tu
indiques comment ces autres formes devraient
devenir. Mais dis-moi désormais à quoi
ressemblera mon magasin de bric-à-brac lorsque
ces nouvelles formes apparaîtront. - Oui, mes
très chers présents, il pourrait être bien
nécessaire de lui dire qu'un tel magasin
n'existerait plus du tout sous cette forme. Bien
sûr, il serait alors très mécontent de la
réponse. Dans le cas de la triarticulation, il
s'agit partout de quelque chose qui peut être
entrepris immédiatement chaque jour et qui
progressera aussi vite que les personnes
capables de le faire seront là. Cela pourrait
aller très vite.
27
Seulement, si l'on veut s'y atteler
concrètement, on ne peut pas se demander :
28
Où un appareil commence-t-il à être un moyen de
production, par exemple une machine à coudre ?
N'est-elle un moyen de production que lorsque je
ne l'utilise plus seulement pour mon propre
usage, et n'ai-je plus la permission de
l'utiliser comme quelque chose pour moi ?
29
Oui, mes très chers présents, on ne peut
vraiment pas, lorsqu'il s'agit de questions
aussi importantes que dans le présent prendre la
réponse dans un cercle très restreint ; c'est
impossible. Je vous garantis que lorsque la
triarticulation de l'organisme social sera
exécutée, vous aurez déjà aussi un rapport
satisfaisant à votre machine à coudre. Car
d'habitude, on ne pense pas du tout que la
machine à coudre et d'autres choses semblables,
par exemple les peignes à cheveux ou autres,
peuvent aussi être des moyens de production, car
un moyen de production est tout ce qui me permet
d'exercer ma profession. On ne peut donc pas
limiter ainsi la notion de moyen de production.
Ce dont il s'agit, c'est qu'il ne faut pas
penser de manière aussi étroite. Pensez donc
qu'il y a ici une église, ici la deuxième église
- je choisis un exemple qui est courant dans le
catholicisme. Supposons qu'ici vive le curé N
(il est dessiné au tableau). Ce curé lit une
messe par jour, ses vêpres le dimanche et ainsi
de suite ; c'est là qu'il revêt ses vêtements de
messe. Ces vêtements qu'il met comme chasubles
appartiennent tous à l'église. Si le curé N. est
transféré, par exemple en se déplaçant de
l'église A à l'église B, il n'emporte rien de
ses chasubles ; tout reste à l'église A. Et là,
dans l'église B, il revêt à nouveau les
chasubles qui appartiennent à cette église - si
on peut parler d'"appartenance", mais vous savez
ce que je veux dire par là.
30
Tableau 1 Avec les chasubles, vous avez un tout
autre rapport aux choses liées à la profession
que celui que vous avez avec une machine à
coudre ou à écrire que vous emportez avec vous
lorsque vous vous déplacez d'un endroit à un
autre. Je ne veux pas dire qu'il faudrait à
l'avenir introduire pour la machine à coudre le
même ordre que pour les chasubles. Vous voyez,
il y a différentes manières d'obtenir ce dont on
a besoin pour accomplir son travail. Il ne faut
donc vraiment pas penser de manière étroite
lorsqu'il s'agit aujourd'hui des grands contenus
du monde. Il ne faut pas, parce qu'on se
préoccupe de sa machine à coudre, mettre en
désordre toute sa pensée sur la triarticulation
de l'organisme social.
31
La troisième question est encore plus curieuse :
32
Que se passe-t-il si l'un d'eux ne veut pas
démissionner, s'il ne peut plus gérer lui-même
les moyens de production ? Ou, s'il ne veut pas
démissionner, le forcera-t-on ? Qui pourra voir
clair dans son jeu et lui apprendre qu'il
devrait partir ?
33
Maintenant, n'est-ce pas, ce sont des questions
si terriblement abstraites qu'elles ne se posent
même pas pour celui qui suit le cours des
événements dans la réalité de la
triarticulation, il y a en effet d'innombrables
moyens pour obliger quelqu'un à prendre du
recul. Et puis, il suffit de penser qu'avec la
triarticulation de l'organisme social - c'est là
l'essentiel - c'est tout le rapport de l'humain
à la société qui change. On se dit, n'est-ce pas
: comment cela va-t-il se passer, que l'un
d'entre eux nomme maintenant son successeur ?
34
On ne devrait quand même pas se poser ainsi de
telles questions, arrachées à la réalité. On
doit poser de telles questions entièrement dans
le concret, à partir de l'expérience des faits.
Disons une fois que quelqu'un devient incapable,
incapable par débilité, et qu'il se retrouve par
débilité dans la situation de ne plus pouvoir
diriger une entreprise quelconque. Dans la
plupart des cas, celui qui voit la débilité
s'approcher et qui ne peut plus s'en sortir,
embauche quelqu'un pour l'aider. De ce rapport
viendra déjà la succession. Si ce que je viens
de décrire n'est pas là, alors dans la vie
concrète, des rapports tout à fait différents,
mais toujours très précis, se mettront en
place/façonneront.
36
Ainsi, si quelqu'un ne veut pas partir, la vie
lui montrera qu'il le doit. Car celui qui n'est
pas capable ne trouvera plus personne qui voudra
travailler avec lui, et il ne pourra plus
diriger son entreprise de manière fructueuse.
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Donc les choses se présentent donc dans la vie
réelle tout autrement qu'une question théorique.
Et c'est tout de suite pour cela qu'il s'agit
aborder les choses avec une pensée conforme à la
réalité, qui se transpose dans la vie réelle,
pratique.
38
Aujourd'hui, quand vous entendez parler de
n'importe quelle chose dans une assemblée
socialiste, on parle partout de tout et de rien,
parce qu'on ne se trouve nulle part dans la
réalité. Comment le prolétariat, que l'on a
laissé grandir de cette manière, sans s'en
occuper, que l'on a mis devant la machine, qui
n'a pas appris à connaître la vie réelle, les
rapports réels, comment le prolétariat
pourrait-il avoir de la compréhension pour autre
chose que pour des théories totalement
étrangères au monde ? Mais c'est justement à
cause de ces théories étrangères au monde que le
monde s'est écroulé et qu'aucune nouvelle
construction n'a vu le jour. Il s'agit de
parvenir par tous les moyens possibles à pointer
vers la réalité et à tout saisir à partir de la
réalité. C'est de cela dont il s'agit.
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