triarticulation

Institut pour une triarticulation sociale
(contenu spécifique au site français)
Conditions d'utilisation.

Accueil

 

Deutsch English Dutch Skandinavisk Français Italiano Español Português (Brasileiro) Russisch
Recherche
 contact   BLOG  impressum 
Collection:

GA337b - Œuvres complètes de Rudolf Steiner - IDÉES SOCIALES, RÉALITÉ SOCIALE, PRATIQUE SOCIALE




DEUXIÈME SOIRÉE DE DISCUSSION. -
Dornach, 19 juillet 1920. -
COMMENT LA RÉALISATION DE L'IDÉE DE LA TRIARTICULATION EST-ELLE POSSIBLE ?
ZWEITER DISKUSSIONSABEND. -
Dornach 19. Juli 1920. -
WIE IST DIE VERWIRKLICHUNG DER DREIGLIEDERUNGSIDEE MÖGLICH?

 


 

Les références Rudolf Steiner Œuvres complètes ga 337b  028-042 1999 19/07/1920



Original





Traducteur: FG - v.01 - 2022 Editeur: SITE




Le gaspillage de la force humaine de travail par la non-économie actuelle. La libération de la vie de l’esprit de l'État comme une condition préalable à une véritable économie. Pourquoi parler d'un « principe monarchique » est abstrait dans les conditions de vie d'aujourd'hui. À propos des tentatives pendant la guerre de gagner des politiciens allemands pour une réal-politique au sens de la tri-articulation. Comment maintenant doit être œuvré pour l’idée de tri-articulation. Ce qui fait la vie associative. Le moyen de production dans l'organisme social tri-articulé. La nécessité d'une pensée à la mesure de la réalité.



Die Verschwendung von menschlicher Arbeitskraft durch die heutige Unökonomie. Die Befreiung des Geisteslebens vom Staate als Voraussetzung für eine wirkliche Ökonomie. Warum das Reden von einem «monarchischen Prinzip» in den heutigen Lebensverhältnissen abstrakt ist. Über die Versuche während des Krieges, deutsche Politiker für eine Realpolitik im Sinne der Dreigliederung zu gewinnen. Wie jetzt für die Dreigliederungs-Idee gewirkt werden muß. Was das assoziative Leben ausmacht. Das Produktionsmittel im dreigliedrigen sozialen Organismus. Die Notwendigkeit eines wirklichkeitsgemäßen Denkens.

Emil Leinhas introduit la réunion. Ensuite, différents orateurs, dont Emil Grosheintz, prennent la parole. À la fin, Rudolf Steiner répond à quelques-unes des questions posées.

01

Emil Leinhas leitet die Versammlung ein. Anschließend melden sich ver­schiedene Redner, unter anderm Emil Grosheintz, zu Wort. Am Schluß beantwortet Rudolf Steiner einige der gestellten Fragen.

Rudolf Steiner : Il y a donc un certain nombre de questions qui ont été posées. Nous pourrons poursuivre la discussion plus tard. Je peux faire quelques-unes des questions qui ont été posées ici et je voudrais d'abord revenir sur la dernière, celle qui a été exprimée par le Dr Grosheintz.

02

Rudolf Steiner: Es sind also eine Anzahl von Fragen gestellt worden. Wir können ja die Diskussion nachher fortsetzen. Ich kann einiges von dem vornehmen, was hier an Fragen gestellt worden ist und möchte zunächst auf das letzte, das von Dr. Grosheintz Geäußerte zurückkommen.

Il est compréhensible qu'au cours des dernières décennies, les différentes idées sociales aient toujours cherché à déterminer la quantité de travail que l'humanité devrait fournir [globalement] si elle voulait s'en sortir avec cette quantité de travail. Bien sûr, le travail serait le mieux exploité économiquement si l'on ne fournissait que la quantité de travail nécessaire pour ce que l'humanité veut consommer. Et il est tout à fait compréhensible que l'on ne puisse faire que des estimations sur ces choses. Mais dans les différents cercles où l'on s'est efforcé d'élucider cette question - ce n'est pas particulièrement facile -, on a pu se faire une idée de la quantité excessive de travail manuel, c'est-à-dire de simple force de travail humaine, qui est gaspillée à l'heure actuelle.

03

Es ist ja begreiflich, daß gerade in den letzten Jahrzehnten aus den verschiedenen sozialen Ideen heraus immer wieder das Bestreben auftauchte dahinterzukommen, wie groß eigentlich die von der Menschheit [gesamthaft] aufzubringende Arbeitsmenge sein müsse, wenn die Menschheit eben bei dieser Arbeitsmenge fortkommen soll. Natürlich würde die Arbeit dann am besten ökonomisch ausgenützt werden, wenn nur soviel Arbeit geleistet würde als notwendig ist für das, was die Menschheit konsumieren will. Und es ist ja sehr begreiflich, daß man über diese Dinge nur schätzungsweise Angaben machen kann. Aber in verschiedenen Kreisen, in denen man sich bemüht hat, hinter diese Frage zu kommen — es ist eben nicht besonders leicht —, hat man sich doch Vorstellungen machen können, um wieviel zuviel Handarbeit, das heißt einfache Arbeitskraft des Menschen, in der Gegenwart verschleudert wird.

On ne peut naturellement pas le savoir aussi exactement quand on s'occupe de cette question non pas en dilettante, mais à la mesure des choses, mais nous pouvons au moins dire ce qui suit pour une partie de la force de travail humaine, pour le travail corporel. Si l'on peut supposer que chacun effectue un travail corporel d'après ses capacités corporelles, alors il serait nécessaire que chaque humain à l'intérieur du monde civilisé - les "sauvages" ne sont pas pris en compte - travaille environ 2 1/2 à 3 heures par jour. Cela signifie donc que si chaque humain travaillait corporellement environ 2 h 30 à 3 heures par jour, la force de travail nécessaire à l'humanité serait fournie. Évidemment, il s'agit là d'une indication qui n'est en fait qu'un principe approximatif, car dans la pratique, il s'avère naturellement nécessaire que l'un travaille plus physiquement, l'autre moins, par exemple que l'un, qui doit fournir un travail spirituel particulier, ne soit peut-être pas chargé avec du travail corporel ; un autre devra alors fournir plus. Mais si vous considérez par contre ce qui est fourni aujourd'hui en travail corporel, on peut dire que la plus grande partie de l'humanité doit travailler aussi longtemps qu'il en résulte beaucoup plus de force de travail que ce qui devrait être fourni, probablement - c'est à nouveau une indication approximative - cinq à six fois plus de travail corporel. Vous voyez donc combien de force de travail humaine est en fait gaspillée aujourd'hui en raison du manque d'économie/de la non-économie qui existe. Beaucoup plus que l'on croit est gaspillé. C'est ce qui résulterait aujourd'hui de la [réalisation de la] triarticulation de l'organisme social et que ceux qui n'ont pas de sens pratique veulent ainsi si peu envisager.

04

So genau kann man es natürlich nicht wissen, wenn man sich mit dieser Frage nicht dilettantisch, sondern sachgemäß beschäftigt, aber wir können wenigstens für einen Teil der menschlichen Arbeitskraft, für die körperliche Arbeit, das folgende sagen. Wenn man annehmen kann, daß jedermann nach seinen körperlichen Fähigkeiten körperliche Arbeit verrichten würde, dann würde nötig sein, daß jeder Mensch innerhalb der zivilisierten Welt — die «Wilden» sind dabei nicht berücksichtigt — täglich etwa 2 1/2 bis 3 Stunden arbeitet. Das heißt also, wenn jeder Mensch täglich etwa 2 '12 bis 3 Stunden körperlich arbeitet, so würde die für die Menschheit notwendige Arbeitskraft aufgebracht werden. Selbst­verständlich ist das eine Angabe, die eigentlich nur wie ein appro­ximatives Prinzip richtunggebend ist, denn in der Praxis stellt sich natürlich die Notwendigkeit heraus, daß der eine mehr, der andere weniger körperlich arbeitet, zum Beispiel daß der eine, der beson­dere geistige Arbeit zu leisten hat, vielleicht nicht belastet wird mit körperlicher Arbeit; dann wird ein anderer mehr aufbringen müs­sen. Aber wenn Sie dagegen nun dasjenige ansetzen, was heute an körperlicher Arbeit geleistet wird, so kann man doch sagen, daß der weitaus größte Teil der Menschheit solange arbeiten muß, daß eben viel mehr herauskommt an aufgewendeter Arbeitskraft, als eigentlich aufgewendet werden müßte, wahrscheinlich — das ist wiederum eine approximative Angabe —, das Fünf- bis Sechsfache an körperlicher Arbeit. So sehen Sie, wieviel menschliche Arbeits­kraft heute eigentlich verschwendet wird durch die Unökonomie, die besteht. Viel mehr als man glaubt, wird verschwendet. Das ist dasjenige, was heute herauskommen würde durch die [Verwirk­lichung der] Dreigliederung des sozialen Organismus und was diejenigen so wenig einsehen wollen, die eben keinen praktischen Sinn haben.

Combien peu les humains ont de sens pratique actuellement se montre à chaque pas, en particulier dans les jugements portés à l'encontre de l'impulsion de la triarticulation de l'organisme social. Ce qui justement ne veut absolument pas être compris, c'est qu'actuellement qu'il s'agit de développer de nouvelles forces de l'esprit vis-à-vis de ce qui périclite; et c'est pourquoi, parce que ce n'est pas compris, ces forces spirituelles doivent aujourd'hui, j'aimerais dire, se frayer un chemin à travers les fissures de l'ordre social, si elles veulent absolument venir à validité. Car aucun soin de l'esprit ne peut naître de ce qu'un État peut ordonner et organiser. C'est une illusion totale de croire que de l'administration de l'État puisse provenir un quelconque soin de l'esprit. En ce qui concerne la vie de l'esprit, tous les décrets de l'État sont en partie une recherche de reconnaissance, en partie une tromperie de l'esprit, et ce qui est alors réellement accompli sur le plan spirituel l'est justement en dépit de ces décrets. Cela signifie, en gros, que s'il y a encore aujourd'hui des enfants qui apprennent quelque chose, ils n'apprennent pas parce que l'État est là, mais malgré la présence de l'État, parce qu'il peut encore se passer beaucoup de choses à l'école en violation des lois scolaires. Et ce qui est fait dans l'esprit des lois scolaires n'amène pas les forces spirituelles à se développer, mais empêche le développement spirituel. [Par contre, dans une libre vie de l'esprit], les forces des humains seraient d'abord mises à nu, avant toute chose par ce que les humains qui seraient formés dans une telle libre vie de l'esprit et qui seraient ensuite placés dans la vie de droit et de l'économie, auraient alors vraiment une vue d'ensemble dans les différents domaines de la vie, qu'ils pourraient se comporter de manière économique et qu'ils pourraient ordonner ce qui ne peut pas être ordonné aujourd'hui. Aujourd'hui, on peut effectivement désespérer quand on voit comment les affaires sont organisées. Celui qui est capable de réfléchir un peu et qui est obligé de suivre la manière dont les affaires sont organisées voit tout de suite que dans ces cas-là, on gaspille dix fois plus d'énergie parce qu'il n'y a nulle part assez de volonté pour rassembler les forces de manière économique, pour relier les forces de manière économique, mais parce qu'on s'approche des choses de la manière la plus large possible. Il s'agit avant tout de reconnaître réellement, par la vie associative, les humains qui vont ensemble - on doit les reconnaître en premier lorsqu'on veut mettre en place la vie économique. C'est tout de suite par la triarticulation de l'organisme social que cette économie sera possible et que le gaspillage des forces cessera peu à peu.

05

Wie wenig die Menschen heute praktischen Sinn haben, das zeigt sich auf Schritt und Tritt, insbesondere in den Beurteilungen, die dem Impuls der Dreigliederung des sozialen Organismus ent­gegengebracht werden. Was eben durchaus nicht begriffen werden will, das ist, daß heute gegenüber dem Zugrundegehenden es gilt, neue Geisteskräfte zu entwickeln; und deshalb, weil es nicht begrif­fen wird, müssen sich diese geistigen Kräfte heute, ich möchte sagen durch die Spalten der gesellschaftlichen Ordnung durchdrük­ken, wenn sie übernaupt zur Geltung kommen wollen. Denn aus dem, was ein Staat anordnen und organisieren kann, kann über­haupt keine Geistespflege hervorgehen. Es ist eine völlige Illusion, wenn man glaubt, daß durch Staatsverwaltung irgendeine Geistespflege hervorgehen könne. Alle Staatsverordnungen sind in bezug auf das Geistesleben zum Teil Geltungssucht, zum Teil Gschaftlhuberei, und dasjenige, was dann wirklich geistig geleistet wird, wird eben geleistet trotz dieser Verordnungen. Das heißt, grob gesprochen, wenn es heute noch Kinder gibt, die was lernen, so lernen sie nicht, weil der Staat da ist, sondern trotzdem der Staat da ist, weil noch immer eine ganze Menge in der Schule geschehen kann gegen die Schulgesetze. Und das, was im Sinne der Schulgesetze geschieht, das bringt die geistigen Kräfte nicht zur Entwicklung, sondern das verhindert die geistige Entwicklung. [In einem freien Geistesleben dagegen], da würden erst die Kräfte der Menschen bloßgelegt, vor allen Dingen dadurch, daß die Menschen, die in einem solchen freien Geistesleben herangebildet und dann ins Rechts- und Wirtschaftsleben hineingestellt werden, daß diese Menschen dann wirklich in den einzelnen Gebieten des Lebens Überblicke hätten, daß sie sich ökonomisch verhalten könnten und daß sie anordnen könnten dasjenige, was heute nicht angeordnet werden kann. Heute kann man ja tatsächlich verzweifeln, wenn man meinetwillen sieht, wie Geschäfte eingerichtet werden. Derjenige, der nur ein bißchen denken kann und genötigt ist, einmal die Art und Weise zu verfolgen, wie Geschäfte eingerichtet werden, der sieht ja sogleich, daß in diesen Fällen eigentlich die zehnfache Kraft verschwendet wird, weil nirgends genügend Wille vorhanden ist, die Kräfte ökonomisch zusammenzuziehen, die Kräfte ökonomisch zu verbinden, sondern weil man sich so breit als möglich an die Dinge heranmacht. Es handelt sich vor allen Dingen darum, durch das assoziative Leben die Menschen, die zusammengehen, wirklich zu erkennen — man muß sie erst erkennen, wenn man das wirtschaftliche Leben einrichten will. Gerade durch die Dreigliederung des sozialen Organismus wird erst diese Ökonomie möglich, und es wird die Verschwendung der Kräfte allmählich aufhören.

Maintes questions - tout de suite celles qui m'ont été posées ici - montrent à quel point il est difficile pour les humains de se retrouver complètement dans une manière de penser conforme à la réalité, telle qu'elle est à la base de l'impulsion de la triarticulation de l'organisme social. Voyez-vous, les humains sont aujourd'hui comme s'ils n'avaient pas les pieds sur terre, mais comme s'ils planaient sans cesse au-dessus de la réalité et levaient la tête pour en ressentir le moins possible. L'Indien Rabindranath Tagore a utilisé une image très mignonne pour l'humain culturel d'Europe occidentale d'aujourd'hui, en le comparant à une girafe dont la tête s'étend loin au-dessus de son corps et se détache du reste de la réalité de l'humain. Et c'est ainsi que l'on ne peut absolument pas s'imaginer comment cette impulsion de la triarticulation de l'organisme social est issue d'une pratique de vie réelle et comment il ne peut jamais être question de faire des bêtises simplement théoriques dans ces domaines.

06

Es zeigen manche Fragen — gerade diejenigen, die mir hier übergeben worden sind —, wie schwer es doch eigentlich den Menschen wird, sich ganz in eine wirklichkeitsgemäße Denkweise hineinzufinden, wie sie zugrundeliegt dem Impuls der Dreigliederung des sozialen Organismus. Sehen Sie, die Menschen sind ja heute eigentlich so, wie wenn sie gar nicht mit ihren Füßen auf dem Boden stehen würden, sondern wie wenn sie immerfort über der Wirklichkeit schweben und die Köpfe hinaufrecken würden, damit sie möglichst wenig von der Wirklichkeit verspüren. Der Inder Rabindranath Tagore hat ein ganz niedliches Bild gebraucht für den heutigen westeuropäischen Kulturmenschen, indem er ihn verglich mit einer Giraffe, deren Kopf sich weit über ihren Körper streckt und sich loslöst von der übrigen Wirklichkeit des Menschen. Und so kommt es, daß man sich gar nicht vorstellen kann, wie aus einer wirklichen Lebenspraxis dieser Impuls der Dreigliederung des sozialen Organismus genommen ist und wie es niemals darauf ankommen kann, irgendwelche bloß theoretische Dummheiten zu machen auf diesen Gebieten.

C'est ce que j'aimerais dire en préambule, lorsque je vous lirai la question suivante :

07

Das möchte ich vorausschicken, wenn ich Ihnen nun die folgende Frage vorlese:

Pourrait-on concevoir, au sein de l'organisme social triarticulé, une forme qui serait apte à accueillir en son sein, en tant que contenu, les sentiments de la partie des humains qui, de par leur nature, accordent volontairement leur soumission et leur confiance à un principe monarchique ?

08

Ließe sich innerhalb des dreigegliederten sozialen Organismus eine Form denken, die geeignet wäre, als Inhalt in sich aufzunehmen die Gefühle des Teiles der Menschen, die aus ihrer Natur heraus einem monarchischen Prinzip freiwillig Unterordnung und Vertrauen entgegenbringen?

Les idées de la triarticulation de l'organisme social n'ont-elles pas été proposées pour la première fois à l'ancien régime ?

09

Wurden nicht die Gedanken der Dreigliederung des sozialen Organis­mus erstmalig dem alten Regime angeboten?

Maintenant, je devrais faire une conférence si je devais répondre conformément à cette question. Je veux seulement suggérer quelques éléments : "Pourrait-on concevoir, à l'intérieur de l'organisme social triarticulé, une forme qui serait apte à recevoir en son sein, comme contenu, les sentiments de la partie des humains qui, de par leur nature, accordent volontairement leur soumission et leur confiance à un principe monarchique ?" J'aimerais savoir quelle part du contenu de cette phrase est prise dans une pensée vraie, conforme à la réalité ! Si l'on veut se placer sur l'impulsion de la triarticulation de l'organisme social, il faut justement penser de manière pratique, c'est-à-dire conformément à la réalité. Il faut bien sûr prendre quelque chose de concret. Prenons l'ancien Empire allemand. Prenons les dernières décennies de cet ancien Empire allemand, ces humains qui, "par sentiment ou par nature, accordent volontairement leur soumission et leur confiance à un principe monarchique". Là, j'aimerais vous demander : où en a-t-on trouvé ? Certes, ceux qui, dans la chambrette supérieure de leur intellect, se sont laissés aller à quelques illusions à ce sujet, il y en a donc eu. Mais prenez maintenant le "principe monarchique" de l'ancien Empire allemand : qui a donc gouverné là ? Guillaume II, quelque peu ? Il n'a vraiment pas pu gouverner, mais il s'agissait d'une certaine caste militaire qui a maintenu la fiction que ce Guillaume II signifiait quelque chose - il n'était qu'un personnage avec des allures de théâtre et de comédie, qui jouait toutes sortes de choses au monde. C'était une sorte de jeu théâtral, entretenu par une caste militaire qui n'agissait pas tout de suite par simple "nature" et par "soumission et confiance volontaires", mais par tout autre chose, par toutes sortes de vieilles habitudes, de commodités, par l'idée qu'il devait en être ainsi - une idée qui n'avait cependant pas de racines très profondes dans la poitrine humaine. C'est ainsi que se trouvait cet ensemble, et il était plus tenu que réellement gouverné. C'est ce qui s'est passé dans la dernière semaine de juillet 1914. Dans mes "points essentiels", je n'ai fait que l'évoquer en disant que tout était arrivé à l'état zéro. Mais c'est tout à fait justifié par les faits. Ensuite, à ce qui tenait cette comédie à partir des castes militaires s'est ajouté, au cours des dernières décennies, ce qui était encore bien plus répugnant, à savoir les grands industriels et les grands règnes commerçants, ce qui s'est donc additionné et qui a maintenu ce principe monarchique, tout à fait intérieurement, à partir d'impulsions mensongères.

10

Nun, ich müßte ja einen Vortrag halten, wenn ich die Frage entsprechend beantworten sollte. Ich will nur einiges andeuten: «Ließe sich innerhalb des dreigegliederten sozialen Organismus eine Form denken, die geeignet wäre, als Inhalt in sich aufzunehmen die Gefühle des Teiles der Menschen, die aus ihrer Natur heraus einem monarchischen Prinzip freiwillig Unterordnung und Vertrauen entgegenbringen?» Ich möchte wissen, wieviel von dem Inhalt dieses Satzes aus einem wahren, wirklichkeitsgemäßen Denken genommen ist! Wenn man sich auf den Impuls der Dreigliederung des sozialen Organismus stellen will, so muß man eben praktisch, das heißt wirklichkeitsgemäß denken. Nun muß man natürlich etwas Konkretes nehmen. Nehmen wir das ehemalige Deutsche Reich. Nehmen wir die letzten Jahrzehnte dieses ehemaligen Deut­schen Reiches, dieser Menschen, die «aus ihrem Gefühl heraus oder aus ihrer Natur heraus einem monarchischen Prinzip freiwillig Unterordnung und Vertrauen entgegenbringen». Da möchte ich Sie fragen: Wo hat's denn die gegeben? Gewiß, solche, die sich in dem Oberstübchen ihres Intellekts einigen Illusionen in dieser Bezie­hung hingegeben haben, die hat es ja gegeben. Aber nehmen Sie nun das «monarchische Prinzip» des ehemaligen Deutschen Rei­ches: Wer hat denn da regiert? Etwa Wilhelm II.? Der hat wahrhaf­tig nicht regieren können, sondern es hat sich gehandelt darum, daß eine gewisse Militärkaste da war, welche die Fiktion aufrechterhal­ten hat, daß dieser Wilhelm II. etwas bedeute — er war ja nur ein Figurant mit Theater- und Komödienallüren, der allerlei Zeug der Welt komödienhaft vormachte. Es war eine Art Theaterspiel, aurechterhalten durch eine Militärkaste, die nun nicht gerade aus blo­ßer «Natur» und aus «freiwilligem Unterordnen und Vertrauen» heraus, sondern aus ganz etwas anderem heraus handelte, aus allen möglichen alten Gewohnheiten, Bequemlichkeiten, aus der An­schauung, daß es eben so sein muß — eine Anschauung, die aber nicht sehr tief in der Menschenbrust wurzelte. So lag dieses Ganze, und es wurde mehr gehalten, als daß es wirklich regierte. Das hat sich ja gezeigt in der letzten Juliwoche 1914. Ich habe das in mei­nen «Kernpunkten» eben nur so angedeutet, daß ich sagte: es war da alles in die Nullität gekommen. Es ist aber durchaus tief aus den Tatsachen heraus begründet. Dann kam zu dem, was aus den Militärkasten heraus dieses Komödienspiel zusammenhielt, in den letzten Jahrzehnten das noch viel Widerlichere des Großindustriel­len- und des Großhändlertums, was sich also summierte und was so durchaus innerlich aus verlogenen Impulsen heraus ja dieses monarchische Prinzip aufrechterhielt.

Prenons à nouveau un moment concret particulier, qui nous permet de voir ce qu'est en réalité le "principe monarchique", abstraction faite des mensonges conventionnels qui maintiennent une telle chose sur la base des préjugés des humains. Un certain jour de l'année 1917 - vous le savez tous - Theobald von Bethmann Hollweg a été destitué de son poste de chancelier allemand. Si l'on suit cette destitution dans les moindres détails, on découvre qui a destitué cet humain - cet humain qui, bien sûr, avait joué un rôle presque monarchique dans cette malheureuse Allemagne bien avant et bien après. Qui a donc élagué Theobald von Bethmann ? Vous voyez, c'était le gros Erzberger - et non Guillaume II, qui n'a pas joué le moindre rôle dans cette affaire. Peu d'humains savent ce qui s'est passé à l'époque, ce qu'a fait le gros Erzberger, comment il a effectivement exercé le pouvoir monarchique ces jours-là, parce que très peu d'humains se préoccupent de ce qui se passe réellement, mais se laissent convaincre de tout le possible.

11

Nun nehmen wir wiederum einen einzelnen konkreten Moment heraus, an dem man ersehen kann, was eigentlich in Wirklichkeit — abgesehen von den konventionellen Lügen, die aus dem Vorurteil der Menschen heraus so etwas aufrechterhalten — das «monarchische Prinzip» heißt. An einem bestimmten Tage des Jahres 1917 — Sie wissen es alle — wurde Theobald von Bethmann Hollweg abge­sägt als deutscher Reichskanzler. Wenn man dieses Absägen bis in die Einzelheiten verfolgt, dann findet man, wer diesen Mann abge­sägt hat — diesen Mann, der natürlich ziemlich lange vorher und ziemlich lange nachher auch noch eine fast monarchische Rolle in diesem unglückseligen Deutschland spielte. Wer hat denn nun eigentlich Theobald von Bethmann abgesägt? Sehen Sie, das war der dicke Erzberger — und nicht Wilhelm II., der hat dabei nicht die allergeringste Rolle gespielt. Das, was damals vorgegangen ist, was eigentlich der dicke Erzberger getrieben hat, wie der tatsächlich die monarchische Gewalt gerade in diesen Tagen ausgeübt hat, das wissen die allerwenigsten Menschen, weil die allerwenigsten Men­schen sich kümmern um das, was wirklich vorgeht, sondern sich alles mögliche vorduseln lassen.

Si l'on réfléchit donc à quelque chose comme le "principe monarchique", il faut d'abord en venir aux faits concrets, il faut ensuite être clair sur ce en quoi consiste la réalité, qu'il s'agisse ou non de monarchisme. Croyez-vous que dans l'Angleterre d'aujourd'hui règne cette personnalité qui, sur les images que nous voyons, ne donne vraiment pas l'impression d'être très intelligente et qui, dans les décrets gouvernementaux, est toujours nommée de la manière suivante : "Gouvernement de Sa Majesté britannique" ? Non, regardez aujourd'hui comment toute l'Angleterre marche derrière Lloyd George et comment il exerce réellement le pouvoir monarchique. Regardez, s'il vous plaît, comment les choses sont dans les soi-disant républiques, regardez comment les choses sont en réalité tout à fait différentes de ce que les gens croient d'après les modèles de mots, d'après les caricatures de concepts. Mais c'est à cela qu'il faut s'attendre, si la vérité doit remplacer le mensonge, que l'on pose aussi les questions à partir de la base/du terrain.

12

Wenn man also über so etwas nachdenkt wie das «monarchische Prinzip», dann muß man ja erst auf die konkreten Tatsachen kom­men, dann muß man sich klar sein darüber, worinnen die Wirklich­keit besteht, ob es nun Monarchismus ist oder nicht. Glauben Sie, daß im heutigen England jene Persönlichkeit herrscht, die auf den Bildern, die wir zu sehen bekommen, wahrhaftig nicht einen sehr intelligenten Eindruck macht und die in den Regierungsverfügugen immer so genannt ist, daß es heißt: «Seiner Britischen Majestät Regierung»? Nein, schauen Sie sich heute an, wie ganz England hinter Lloyd George einherläuft und tatsächlich er die monarchi­sche Gewalt ausübt. Sehen Sie bitte an, wie in den sogenannten Republiken die Dinge sind, sehen Sie sich an, wie in Wirklichkeit die Dinge ganz anders sind, als sie nach Wortschablonen, nach Begriffskarikaturen von den Menschen geglaubt werden. Darauf aber kommt es an, daß, wenn einmal Wahrheit an die Stelle der Lüge gesetzt werden soll, man auch die Fragen vom Boden der aus stellen

Mais il semble bien que le point central de cette question se trouve dans les dernières lignes : "Les idées de la triarticulation ont-elles été proposées pour la première fois à l'ancien régime ?" Oui - à qui auraient-elles dû être proposées ? Elles devaient être proposées à ceux qui pouvaient faire quelque chose. Ce qui en aurait résulté - c'est une autre affaire. Il s'agissait en effet de chercher partout des gens qui pouvaient se baser sur l'impulsion de la triarticulation dans ce qu'ils réalisaient comme choses réelles. Oui, à quoi cela aurait-il servi, par exemple, lorsque la paix de Brest-Litovsk était en vue, de crier dans le monde entier à l'époque : principe abstrait ! À quoi cela aurait-il servi ? Cela n'aurait même pas été possible. Il aurait fallu que les actes réels de la paix de Brest-Litovsk intègrent cette idée de triarticulation ; il aurait fallu que cette paix soit conclue de telle sorte qu'elle le soit sous l'influence de cette impulsion.

13

Aber es scheint ja, als ob der Schwerpunkt dieser Frage in den letzten Zeilen liegen würde: «Wurden die Gedanken der Dreiglie­derung erstmalig dem alten Regime angeboten?» Ja — wem hätten sie denn angeboten werden sollen? Sie mußten doch denjenigen angeboten werden, welche irgend etwas machen konnten. Was dann herausgekommen wäre — das ist eine andere Sache. Es handel­te sich ja darum, überhaupt von überallher Leute zu suchen, welche bei dem, was sie als reale Dinge ausführen, den Impuls der Drei­gliederung zugrundelegen konnten. Ja, was hätte es denn genützt, als zum Beispiel der Friede von Brest-Litowsk in Aussicht war, irgendwie in die Welt hinauszuschreien in der damaligen Zeit: ab­straktes Prinzip! Was hätte es denn genützt; es wäre ja nicht einmal gegangen. Es hätte sich darum gehandelt, daß in die realen Taten des Friedens von Brest-Litowsk diese Dreigliederungsidee hinein­geflossen wäre; es hätte sich darum gehandelt, daß man diesen Frieden so geschlossen hätte, daß er unter dem Einfluß dieses Impulses geschlossen worden wäre.

Mes très chers présents, c'est peu après la paix de Brest-Litowsk que je suis arrivé à Berlin et que j'ai parlé à un humain qui était, à bien des égards, le bras droit de Ludendorff. À l'époque, ceux qui pouvaient savoir quelque chose comme ça étaient déjà au courant des ravages que devait causer tout le traité de paix de Brest-Litovsk. En outre, il était clair qu'une grande offensive de printemps allait être lancée au printemps.

14

Meine sehr verehrten Anwesenden, es war kurz nach dem Frie­den von Brest-Litowsk, da kam ich nach Berlin und sprach einen Herrn, der in vieler Beziehung Ludendorffs rechte Hand war. Dazumal war denjenigen, die so etwas wissen konnten, schon klar, welche Verheerungen anrichten mußte der ganze Friedensschluß von Brest-Litowsk. Außerdem war klar, daß im Frühling eine große Frühjahrsoffensive losgehen werde.

Et je me suis rendu à Berlin via Karlsruhe. C'était en janvier. On savait très bien à l'époque que si l'ancienne Allemagne se déchirait, le prince Max de Bade deviendrait chancelier. Au cours de ce voyage, j'ai parlé au prince Max de Baden, dès janvier, de la triarticulation de l'organisme social, parce qu'il s'agissait bien entendu d'agir dans les faits concrets et réels immédiats, ce qui est la force des impulsions de l'organisme social triarticulé. Avant la conclusion de la paix de Brest-Litovsk, bien avant, quand il y avait vraiment encore suffisamment de temps, j'ai présenté à M. von Kühlmann toutes les idées de la triarticulation de l'organisme social de telle sorte que j'ai fait remarquer que c'est d'Amérique que viennent les idées folles de la Société des Nations, les quatorze points fous qui sont absolument abstraits et qui conduiront le monde à la nullité, et que la seule chose qui pourrait vraiment être faite du côté européen serait d'opposer à cela ce grand programme mondial de la triarticulation de l'organisme social.

15

Und ich reiste nach Berlin über Karlsruhe. Es war im Januar. Man wußte dazumal ganz gut, daß wenn es im ehemaligen Deutschland zum Krache käme, würde der Prinz Max von Baden Reichskanzler werden. Ich sprach auf dieser Reise auch mit dem Prinzen Max von Baden schon im Januar über die Dreigliederung des sozialen Organismus, weil es sich darum gehandelt hätte, daß selbstverständlich in die unmittelbar konkreten, reellen Tatsachen hinein gewirkt hätte, was die Kraft der Impulse des dreigliedrigen sozialen Organismus ist. Vor dem Friedensschluß von BrestLitowsk, längere Zeit vorher, als wahrhaftig noch genügend Zeit war, trug ich die ganzen Ideen von der Dreigliederung des sozialen Organismus Herrn von Kühlmann so vor, daß ich bemerklich machte: Von Amerika herüber kommen die verrückten Völkerbundsideen, die verrückten Vierzehn Punkte, die absolut abstrakt sind, die die Welt in Nullität führen werden, und das Einzige, was wirklich von europäischer Seite getan werden könnte, wäre, dem entgegenzusetzen dieses große Weltprogramm von der Dreigliederung des sozialen Organismus.

J'aurais voulu voir, Mesdames et Messieurs, ce que cela aurait signifié à l'époque si quelqu'un d'une position d'autorité avait eu le courage d'opposer au programme zéro de l'Occident un véritable programme de fond, un programme de politique réelle, comme le sont les impulsions de la triarticulation de l'organisme social ! Et même si maintes personnes à qui j'ai présenté le sujet m'ont dit : eh bien, écrivez une brochure ou un livre à ce sujet ! -, [j'ai dû répondre] en vérité, ce qui compte, ce n'est pas que les choses soient publiées, mais comment elles entrent dans le monde des faits, c'est cela dont il s'agit.

16

Ich möchte gesehen haben, meine sehr verehrten Anwesenden, was es dazumal bedeutet hätte, wenn von autoritativer Stelle aus jemand den Mut gehabt hätte, dem Nullprogramm des Westens entgegenzusetzen ein wirkliches inhaltsvolles, ein realpolitisches Programm, wie es die Impulse der Dreigliederung des sozialen Organismus sind! Und wenn manche Leute mir auch sagten, denen ich die Sache vortrug: Nun, schreiben Sie darüber eine Broschüre oder ein Buch! —, [so mußte ich darauf antworten] Wahrhaftig, darauf kommt es nicht an, daß die Dinge veröffentlicht werden, sondern wie sie in die Welt der Tatsachen eintreten, darauf kommt es an.

Eh bien, la conversation que j'ai eue avec Monsieur von Kühlmann - on peut encore en prouver le contenu aujourd'hui, car le monsieur qui était avec moi est encore en vie, Dieu merci, et le sera encore longtemps, espérons-le. La conversation s'est terminée lorsque Monsieur von Kühlmann m'a dit à sa manière : Je suis donc une âme limitée. - Monsieur von Kühlmann voulait bien sûr dire qu'il avait d'autres hommes d'État autour de lui et qu'il était limité dans ses résolutions ; mais je pensais en mon âme à une autre interprétation de cette expression.

17

Nun, das Gespräch, das ich mit Herrn von Kühlmann führte — das kann ja heute noch bewiesen werden, welches der Inhalt war, denn der Herr, der mit mir war, lebt ja Gottseidank noch und wird hoffentlich noch lange leben. Das Gespräch tönte aus darin, daß mir Herr von Kühlmann sagte auf seine Weise: Ich bin halt eine beschränkte Seele. - Herr von Kühlmann meinte selbstverständlich, daß er auch noch andere Staatsmänner um sich hat und daß er in seinen Entschließungen beschränkt ist; ich aber dachte in meiner Seele an eine andere Auslegung dieses Ausspruches.

Je suis donc venu à Berlin au printemps, j'ai parlé avec un monsieur qui, comme je l'ai dit, était très proche de Ludendorff, et j'ai voulu rendre clair à quel point il était absurde d'entreprendre cette offensive de printemps, dont il parlait alors évidemment comme on pouvait le faire. J'ai dit : bien entendu, on ne peut et on ne doit pas intervenir dans la stratégie si l'on n'est pas soi-même militaire, mais je me base sur toutes les conditions qui n'interviennent pas du tout dans la stratégie. Je suppose que Ludendorff obtient tout ce qu'il se représente, ou alors, si tout ce que Ludendorff se représente n'est pas atteint, s'il n'atteint/n'obtient pas tout cela, l'effet de la malheureuse guerre est quand même tout à fait le même. - On pouvait alors clairement montrer que l'effet devrait être tout à fait le même ; et c'est d'ailleurs ce qui s'est passé par la suite ; c'est d'ailleurs ce qui se passe maintenant. C'est alors que le monsieur, dont je craignais sans cesse qu'il ne revienne sur sa chaise d'où il s'était levé, m'a dit, tellement il était nerveux : "Que voulez-vous ? Le Kühlmann avait la triarticulation dans sa serviette, et c'est avec elle qu'il est allé à Brest-Litovsk. Nos politiciens ne sont rien du tout, nos politiques sont des nuls. Nous, les militaires, n'avons aucune autre obligation que de nous battre, de nous battre. Nous, nous ne connaissons rien d'autre !

18

Nun, ich kam also im Frühjahr nach Berlin, sprach dann mit einem Herrn, der, wie gesagt, Ludendorff sehr nahestand, und wollte klarmachen, was für ein Unding es ist, jene Frühlingsoffen­sive zu unternehmen, von der er dazumal selbstverständlich so sprach, wie man sprechen durfte. Ich sagte: Selbstverständlich kann und darf man ins Strategische nicht eingreifen, wenn man selber nicht Militär ist, aber ich gehe aus von all den Voraussetzungen, die gar nicht in die Strategie hineinspielen. Ich nehme an, Ludendorff erreiche alles, was er sich nur zu erreichen vorstellen kann, oder aber, wenn das alles nicht erreicht wird, was Ludendorff sich vor­stellt, wenn er das nicht erreicht, dann ist der Effekt des unglück­seligen Krieges doch ganz derselbe. — Man konnte dazumal klar zeigen, daß der Effekt ganz derselbe sein müßte; und das ist ja später auch so geworden; es ist ja jetzt auch so. Da sagte mir der Herr, wobei ich fortwährend Angst hatte, daß er überhaupt auf seinen Stuhl wieder zurückkäme, von dem er aufgesprungen war, so nervös war er: Was wollen Sie? Der Kühlmann hatte die Drei­gliederung in der Tasche, und mit ihr in der Tasche ist er nach Brest-Litowsk gefahren. Unsere Politiker sind gar nichts, unsere Politiker sind Nullen. Wir Militärs haben gar keine andere Vepflichtung, als zu kämpfen, zu kämpfen. Wir, wir kennen nichts anderes!

Vous voyez, les choses ont vraiment été proposées en premier lieu à l'ancien régime - il ne s'agit pas de lancer des idées dans le vide, mais de chercher vraiment les voies par lesquelles elles peuvent se réaliser, les idées. Puis, mes très chers présents, est venu le temps où seulement des domaines du monde se tenaient à ma disposition, dans lesquelles il est devenu peu à peu une question assez peu pratique de se demander comment on devrait se comporter vis-à-vis des monarques et ce que l'on pourrait y faire en ce qui concerne la triarticulation - d'autres domaines ne se tiennent donc pas à ma disposition dans un premier temps ; on ne me laisse pas encore entrer dans la pseudo-monarchie anglaise, dans l'hyper-monarchie américaine et dans la républicaine-monarchie française, et ainsi de suite. Celui qui se tient sur le terrain de la réalité ne discutera vraiment pas plus avant de la question très peu pratique de savoir comment se comporter vis-à-vis du principe monarchique, car ce principe monarchique ne pourra pas dominer d'une manière ou d'une autre, il sera assis dans des coins tout à fait impénétrables et ne rendra certainement pas nécessaire une discussion sérieuse dans un avenir proche - au contraire, aujourd'hui, ce sont des choses tout à fait différentes qui doivent être discutées.

19

Sie sehen, die Dinge sind dazumal wirklich dem alten Regime zuerst angeboten worden — es handelt sich ja nicht darum, ins Blaue hinein Ideen in die Welt zu setzen, sondern wirklich die Wege zu suchen, auf denen sie sich realisieren können, die Ideen. Dann, meine sehr verehrten Anwesenden, kam die Zeit, in der mir ja nur Gebiete der Welt zur Verfügung standen, in der es nach und nach eine recht unpraktische Frage geworden ist zu fragen, wie man sich Monarchen gegenüber verhalten sollte und was man da tun könnte in bezug auf die Dreigliederung — andere Gebiete ste­hen mir ja zunächst nicht zur Verfügung; ich werde ja noch nicht in das pseudo-monarchische England gelassen, in das hyper-mon­archische Amerika und in das durch und durch republikanisch-monarchische Frankreich gelassen und so weiter. Derjenige, der auf dem Boden der Realität steht, der wird die höchst unpraktische Frage, wie man sich dem monarchischen Prinzip gegenüber verhalten sollte, ja wahrhaftig nicht weiter erörtern, denn dieses mon­archische Prinzip wird ja nun nicht irgendwie dominieren können, es wird in ganz undurchschaubaren Ecken sitzen und wird ganz gewiß eine ernsthafte Diskussion in der nächsten Zeit nicht nötig machen — im Gegenteil, heute sind ganz andere Dinge diskussions­notwendig.

Et je vous demande seulement, mes très chers présents, de lire dans le journal Dreigliederung mon article sur "Schattenputschsche/putsch de l'ombre", dans lequel j'ai essayé de montrer combien il était inutile que les partisans de la gauche s'insurgent contre toute la comédie de Kapp. Car finalement, en l'état actuel des choses, la gauche ne valait pas mieux que la droite, et peu importait de quel côté l'absurde était commis. Maintenant, il s'agit de chercher la réalité uniquement dans le fait de faire entrer la triarticulation dans le plus grand nombre possible de têtes qui pourront ensuite porter l'idée de la triarticulation. C'est la seule réalité. On a peut-être besoin de beaucoup de temps pour cela, si la nécessité ne raccourcit pas ce temps. Mais on devra consacrer plus de soin à faire entrer cette idée de triarticulation dans les têtes capables. Le fait que du côté allemand, même à Spa, les leaders sont toujours ceux à qui l'on a attribué des qualités de leader et dans l'esprit desquels l'idée de la triarticulation n'entre certainement pas, prouve qu'elle n'a pas encore beaucoup pénétré dans les têtes dirigeantes. Vous voyez donc qu'il ne s'agit vraiment pas de gaspiller ses pensées à poser des questions aussi irréelles, mais qu'il s'agit vraiment de travailler dans le sens de l'idée de la triarticulation, afin que cette idée de la triarticulation pénètre dans le plus grand nombre possible de têtes. Il ne s'agit pas aujourd'hui de réfléchir à la manière dont les humains se soumettent volontairement non pas à un monarque, mais à un principe monarchique, de lui accorder leur confiance, etc. Il est en effet tout à fait inutile de se livrer à des pensées aussi irréelles quand on a vraiment affaire à quelque chose qui veut travailler entièrement à partir de la réalité.

20

Und ich bitte Sie nur, meine sehr verehrten Anwesenden, in der Dreigliederungszeitung meinen Aufsatz zu lesen über «Schatten­putsche», wo ich zu zeigen versuchte, wie unnötig das Echauffieren war der mehr links stehenden Seiten gegen die ganze Kapp-Komö­die. Denn schließlich, so wie die Dinge dazumal standen, war die Linke nicht besser als die Rechte, und es war schon ganz egal, von welcher Seite heraus das Absurde gemacht wurde. Jetzt handelt es sich darum, die Realität einzig und allein darinnen zu suchen, die Dreigliederung in möglichst viele Köpfe hineinzubringen, die dann die Dreigliederungsidee tragen können. Das ist die einzige Realität. Man braucht dazu vielleicht sehr lange Zeit, wenn die Not nicht diese Zeit verkürzt. Man wird aber mehr Sorgfalt darauf verwen­den müssen, in die fähigen Köpfe diese Dreigliederungsidee herein­zubringen. Daß sie jetzt noch nicht sehr in die führenden Köpfe hineingekommen ist, das bezeugt zum Beispiel die Tatsache, daß von deutscher Seite auch in Spa noch immer diejenigen als Führer figurieren, denen auch früher Führereigenschaften beigelegt wor­den sind und in deren Köpfe ja die Dreigliederungsidee ganz gewiß nicht hineingeht. Also Sie sehen, es handelt sich wirklich nicht darum, daß man jetzt die Gedanken dazu verschwendet, solche irreellen Fragen zu stellen, sondern es handelt sich wirklich darum, zu arbeiten im Sinne der Dreigliederungsidee, damit diese Dreiglie­derungsidee in möglichst viele Köpfe hineingeht. Es handelt sich heute nicht darum, daß darüber nachgedacht wird, wie die Men­schen sich freiwillig nicht einmal einem Monarchen, sondern einem monarchischen Prinzip inzip unterordnen, ihm Vertrauen entgegenbrin­gen und so weiter; ob nun darüber nachgedacht wird oder nicht, das scheint mir höchst gleichgültig zu sein. Es ist ja völlig unnötig, sich solch irreellen Gedanken hinzugeben, wenn man es wirklich zu tun hat mit etwas, das ganz aus der Realität heraus arbeiten will.

Je n'aborderai que très brièvement les autres questions, car cela a sans doute déjà pris trop de temps avec cette conclusion :

21

Die anderen Fragen werde ich nur noch ganz kurz berühren, da das zweifellos schon zu lange gedauert hat mit diesem Schlußwort:

Sera-t-il possible dans les associations d'être sans recherche de l'esprit ? Peut-on savoir si quelqu'un va développer une invention après des années ou s'il n'est qu'un bricoleur ?

22

Wird es in Assoziationen möglich sein, ohne Geistesforschung zu sein? Ist zu erkennen, ob jemand nach Jahren eine Erfindung ausbauen wird oder ob er nur ein Pfuscher ist?

Maintenant, voyez-vous, ces questions ne reposent pas sur une vision correcte de ce que seront les associations. Certes, les difficultés inhérentes à la nature humaine seront toujours là. La pure croyance selon laquelle on peut construire des paradis terrestres est erronée. Certaines difficultés seront bien entendu toujours présentes. Mais la décision de savoir si une invention est prometteuse ou non doit être prise par l'individu, aujourd'hui comme à l'avenir. Seulement, aujourd'hui, l'individu ne peut compter que sur lui-même ou sur une quelconque tradition. Alors que lorsqu'il y a des associations, il est justement en pendant avec tous ceux qui sont associés et se rattachent/se membrent/s'articulent à son jugement ce qui peut sortir des humains qui se tiennent en lien avec lui dans les associations. Le jugement qui est à porter sur de telles choses est donc essentiellement soutenu et porté par le fait que les humains se tiennent dans des associations.

23

Nun, sehen Sie, es liegt diesen Fragen kein richtiges Hinschauen auf dasjenige zugrunde, was die Assoziationen sein werden. Gewiß, die Schwierigkeiten, die in der menschlichen Natur liegen, die werden ja immer da sein. Der pure Glaube, daß man irdische Paradiese errich­ten kann, ist irrig. Gewisse Schwierigkeiten werden selbstverständ­lich immer da sein. Aber entschieden werden, ob irgendwie eine Er­findung aussichtsvoll ist oder nicht — das muß ja heute ebenso wie in Zukunft vom einzelnen Menschen geschehen. Nur ist heute der ein­zelne Mensch auf sich selber angewiesen, oder er ist angewiesen auf irgendwelche Traditionen. Während er, wenn Assoziationen vor­handen sind, eben in Zusammenhang steht mit alle dem, was assozi­iert ist und sich an sein Urteil angliedert dasjenige, was aus den in den Assoziationen mit ihm in Verbindung stehenden Menschen heraus­kommen kann. Es wird also das Urteil, das zu fällen ist über solche Sachen, ja wesentlich unterstützt und getragen dadurch, daß die Menschen in Assoziationen drinnenstehen.

Ces derniers temps, j'ai souvent montré, à l'aide d'un exemple, comment on peut être aujourd'hui un humain très intelligent sans porter de jugement sur la solidité de telle ou telle chose. J'ai alors donné l'exemple de personnes, dans tous les parlements possibles, formées à la pratique, qui, dès le milieu du XIXe siècle, ont défendu la monnaie-or en affirmant, raisons à l'appui, que la monnaie-or conduirait au libre-échange et donc à une configuration du commerce qu'ils se sont représenté particulièrement favorable pour les rapports d'humanité internationaux. C'est le contraire qui s'est produit : la monnaie-or a justement conduit partout au système de protection douanière. J'ai dit, je ne prétends pas que les humains qui ont prédit que la monnaie-or conduirait au libre-échange étaient tous stupides, mais elle a tout de même conduit partout à la protection douanière. C'étaient pour la plupart des humains très, très intelligents. Lisez les discours parlementaires qui ont été prononcés en grand nombre dans les différents parlements au sujet de la monnaie-or, et vous verrez que des choses très intelligentes ont été dites au sujet de la monnaie-or. Mais tous les rouages de la vie économique publique étaient individualisés, et l'individu n'était pas du tout en mesure d'avoir une vision d'ensemble. Il avait beau être très intelligent, il n'était pas en mesure d'acquérir sa propre expérience.

24

Ich habe in der letzten Zeit öfter an einem Beispiel gezeigt, wie man heute ein ganz gescheiter Mensch sein kann, ohne zu einem Urteil über die Tragkraft von diesem oder jenem zu kommen. Ich habe dann das Beispiel angeführt, daß es Leute gegeben hat in allen möglichen Parlamenten, an der Praxis Gebildete, die von der Mitte des 19. Jahrhunderts an eingetreten sind für die Goldwährung, in­dem sie behauptet und es mit Gründen belegt haben, daß die Gold­währung zum Freihandel führen werde und damit zu einer solchen Konfiguration des Handels, die sie sich als besonders günstig für die internationalen Menschheitsverhältnisse vorgestellt haben. Das Gegenteil ist davon eingetreten: Die Goldwährung hat gerade über­all zu dem Schutzzollsystem geführt. Ich habe gesagt, ich behaupte damit nicht, daß die Menschen alle dumm waren, die nun vorausgesagt haben, daß die Goldwährung zum Freihandel führen werde, trotzdem sie dann eben überall zum Schutzzoll geführt hat. Es waren zum größten Teil sehr, sehr gescheite Menschen. Lesen Sie die Parlamentsreden durch, die in großer Zahl in den verschiedensten Parlamenten gehalten worden sind über die Goldwährung, dann werden Sie sehen, daß da sehr gescheite Dinge aufgefahren wurden über die Goldwährung. Aber das ganze Getriebe im öffentlichen Wirtschaftsleben war individualisiert, und der Einzelne war gar nicht in der Lage, größere Zusammenhänge zu überschauen. Er konnte noch so gescheit sein, er war nicht in der Lage, eigene Erfahrung zu sammeln.

Cette expérience, elle peut justement venir seulement parce que l'on se trouve à l'intérieur de tout le tissage des associations, que l'on sait qui sait quelque chose sur ceci, qui sait quelque chose sur cela, oui, qui sait quelque chose en tant qu'individualité - pas seulement parce que la personne concernée a été nommée d'un endroit quelconque, mais parce que l'on a eu affaire à elle dans un nombre infini de cas dans le tissage des associations. Ce reliant de ce tissu associatif, c'est quelque chose qui doit venir de la confiance. Et on peut dire ainsi qu'il n'y a absolument pas d'alternative dans la vie.

25

Diese Erfahrung, die kann eben nur dadurch kommen, daß man im ganzen Gewebe der Assoziationen drinnensteht, daß man weiß, wer über das, wer über jenes etwas weiß, ja, wer überhaupt etwas weiß als Individualität —, nicht bloß deshalb, weil der Betreffende von irgendeiner Stelle aus ernannt worden ist, sondern weil man in soundso vielen Fällen im Assoziationsgewebe drinnen mit ihm zu tun gehabt hat. Dieses Verbindende dieses Assoziationsgewebes, das ist etwas, was aus dem Vertrauen kommen muß. Und so kann man sagen: Ein Entweder-Oder gibt es überhaupt im Leben nicht.

Mais ce qui rend aujourd'hui difficile à l'humain de reconnaître si quelque chose qui est inventé sera fructueux dans la vie humaine, cela disparaîtra en grande partie dans la vie associative. On doit penser les choses en grand. Il est vraiment désolant d'entendre quelqu'un vous dire dans la forme suivante : "maintenant, je suis d'accord ; tout doit devenir nouveau, tout doit prendre d'autres formes, et tu indiques comment ces autres formes devraient devenir. Mais dis-moi désormais à quoi ressemblera mon magasin de bric-à-brac lorsque ces nouvelles formes apparaîtront. - Oui, mes très chers présents, il pourrait être bien nécessaire de lui dire qu'un tel magasin n'existerait plus du tout sous cette forme. Bien sûr, il serait alors très mécontent de la réponse. Dans le cas de la triarticulation, il s'agit partout de quelque chose qui peut être entrepris immédiatement chaque jour et qui progressera aussi vite que les personnes capables de le faire seront là. Cela pourrait aller très vite.

26

Aber dasjenige, was heute dem Menschen schwermacht zu erkennen, ob irgend etwas, was erfunden wird, fruchtbar wird im menschlichen Leben, das wird ja zum großen Teil im assoziativen Leben wegfallen. Man muß die Dinge im Großen denken. Es ist wirklich trostlos, wenn einem jemand etwa in der folgenden Form sagt: Nun ja, ich bin einverstanden; alles muß neu werden, alles muß andere Formen annehmen, und du gibst an, wie diese anderen Formen werden sollen. Aber sage mir nunmehr, wie wird denn dann mein Kramladen ausschauen, wenn diese Neugestaltungen eintreten. — Ja, meine sehr verehrten Anwesenden, es könnte vielleicht notwendig sein, ihm zu sagen, daß ein solcher Kramladen dann überhaupt nicht mehr in dieser Form bestehen würde. Dann wäre er natürlich wirklich mit der Antwort recht unzufrieden. Bei der Dreigliederung handelt es sich überall um etwas, was unrnittelbar jeden Tag in Angriff genommen werden kann und was so schnell vorwärtskommen wird, als eben die dazu fähigen Menschen da sein werden., Das könnte sehr schnell gehen.

Seulement, si l'on veut s'y atteler concrètement, on ne peut pas se demander :

27

Nur, wenn man es praktisch in Angriff nehmen will, kann man nicht fragen:

Où un appareil commence-t-il à être un moyen de production, par exemple une machine à coudre ? N'est-elle un moyen de production que lorsque je ne l'utilise plus seulement pour mon propre usage, et n'ai-je plus la permission de l'utiliser comme quelque chose pour moi ?

28

Wo fängt ein Gerät an Produktionsmittel zu sein, zum Beispiel eine Näh­maschine? Ist sie ein Produktionsmittel erst, wenn ich sie nicht mehr bloß zum eigenen Gebrauch benütze, und darf ich sie dann nicht mehr als etwas für mich gebrauchen?

Oui, mes très chers présents, on ne peut vraiment pas, lorsqu'il s'agit de questions aussi importantes que dans le présent prendre la réponse dans un cercle très restreint ; c'est impossible. Je vous garantis que lorsque la triarticulation de l'organisme social sera exécutée, vous aurez déjà aussi un rapport satisfaisant à votre machine à coudre. Car d'habitude, on ne pense pas du tout que la machine à coudre et d'autres choses semblables, par exemple les peignes à cheveux ou autres, peuvent aussi être des moyens de production, car un moyen de production est tout ce qui me permet d'exercer ma profession. On ne peut donc pas limiter ainsi la notion de moyen de production. Ce dont il s'agit, c'est qu'il ne faut pas penser de manière aussi étroite. Pensez donc qu'il y a ici une église, ici la deuxième église - je choisis un exemple qui est courant dans le catholicisme. Supposons qu'ici vive le curé N (il est dessiné au tableau). Ce curé lit une messe par jour, ses vêpres le dimanche et ainsi de suite ; c'est là qu'il revêt ses vêtements de messe. Ces vêtements qu'il met comme chasubles appartiennent tous à l'église. Si le curé N. est transféré, par exemple en se déplaçant de l'église A à l'église B, il n'emporte rien de ses chasubles ; tout reste à l'église A. Et là, dans l'église B, il revêt à nouveau les chasubles qui appartiennent à cette église - si on peut parler d'"appartenance", mais vous savez ce que je veux dire par là.

29

Ja, meine sehr verehrten Anwesenden, man kann, wenn es sich um so große Fragen wie in der Gegenwart handelt, wirklich nicht die Antwort aus einem ganz beschränkten Kreise nehmen; das ist unmöglich. Ich garantiere Ihnen, Sie werden schon, wenn die Dreigliederung des sozialen Organismus durchgeführt ist, auch ein Verhältnis zu ihrer Nähmaschine haben, das befriedigend ist. Denn man bedenkt gewöhnlich gar nicht, daß die Nähmaschine und ähnliches, meinetwillen auch zum Beispiel Haarkämme oder dergleichen, ja auch Produktionsmittel sein können, denn Produktionsmittel ist ja alles dasjenige, was mich instandsetzt, meinen Beruf auszuführen. Also, man kann nicht den Begriff Produktionsmittel so einschränken. Dasjenige, um was es sich handelt, das ist, daß man überhaupt nicht so eng denken soll. Denken Sie doch einmal, hier ist eine Kirche, hier ist die zweite Kirche — ich wähle ein Beispiel, das im Katholizismus üblich ist. Nehmen wir an, hier lebe der Pfarrer N (Es wird an die Tafel gezeichnet). Dieser Pfarrer liest täglich eine Messe, sonntags seine Vesper und so weiter; da zieht er sich seine Meßgewänder an. Diese Gewänder, die er da als Meßgewänder anzieht, die gehören alle der Kirche. Wenn jetzt der Pfarrer N. versetzt wird, etwa indem er sich verbessert von der Kirche A zu der Kirche B, dann nimmt er nichts von den Meßgewändern mit; das bleibt alles bei der Kirche A. Und dort, in der Kirche B, zieht er wieder die Meßgewänder an, die dieser Kirche gehören — wenn man da von «gehören» sprechen kann, aber Sie wissen ja, was ich damit meine.

Tableau 1 Avec les chasubles, vous avez un tout autre rapport aux choses liées à la profession que celui que vous avez avec une machine à coudre ou à écrire que vous emportez avec vous lorsque vous vous déplacez d'un endroit à un autre. Je ne veux pas dire qu'il faudrait à l'avenir introduire pour la machine à coudre le même ordre que pour les chasubles. Vous voyez, il y a différentes manières d'obtenir ce dont on a besoin pour accomplir son travail. Il ne faut donc vraiment pas penser de manière étroite lorsqu'il s'agit aujourd'hui des grands contenus du monde. Il ne faut pas, parce qu'on se préoccupe de sa machine à coudre, mettre en désordre toute sa pensée sur la triarticulation de l'organisme social.

30

Tafel 1 Bei den Meßgewändern haben Sie gleich ein ganz anderes Verhält­nis zu den Dingen vorliegen, die mit dem Berufe zusammenhängen, als Sie es haben bei einer Näh- oder Schreibmaschine, die Sie mit­nehmen, wenn Sie von einem Ort zum anderen wandern. Ich will nicht sagen, daß nun etwa für die Nähmaschine dieselbe Ordnung in der Zukunft eingeführt werden sollte, die für Meßgewänder gilt. Sie sehen, es gibt verschiedene Möglichkeiten, zu dem zu gelangen, was man braucht, um seine Arbeit auszuführen. Also man sollte wirklich nicht eng denken, wenn es sich heute um die großen Welteninhalte handelt. Man sollte nicht wegen der Sorge um seine Nähmaschine sein ganzes Denken über die Dreigliederung des sozialen Organismus in Verwirrung bringen.

La troisième question est encore plus curieuse :

31

Noch kurioser ist die dritte Frage:

Que se passe-t-il si l'un d'eux ne veut pas démissionner, s'il ne peut plus gérer lui-même les moyens de production ? Ou, s'il ne veut pas démissionner, le forcera-t-on ? Qui pourra voir clair dans son jeu et lui apprendre qu'il devrait partir ?

32

Was geschieht, wenn einer nicht zurücktreten will, wenn er die Produk­tionsmittel nicht mehr selber verwalten kann? Oder, wenn er nicht zurück­treten will, wird man ihn zwingen? Wer wird es so durchschauen können und ihm beibringen können, daß er gehen soll?

Maintenant, n'est-ce pas, ce sont des questions si terriblement abstraites qu'elles ne se posent même pas pour celui qui suit le cours des événements dans la réalité de la triarticulation, il y a en effet d'innombrables moyens pour obliger quelqu'un à prendre du recul. Et puis, il suffit de penser qu'avec la triarticulation de l'organisme social - c'est là l'essentiel - c'est tout le rapport de l'humain à la société qui change. On se dit, n'est-ce pas : comment cela va-t-il se passer, que l'un d'entre eux nomme maintenant son successeur ?

33

Nun, nicht wahr, das sind ja so furchtbar abstrakte Fragen, daß sie sich fürs den gar nicht ergeben, der den Gang der Ereignisse in der Wirklichkeit der Dreigliederung gibt es ja unzählige Mittel, um so jemanden zum Zurücktreten zu zwingen. Und außerdem, man muß nur bedenken, daß sich ja mit der Dreigliederung des sozialen Organismus - das ist das Wesentliche dabei - das ganze Verhältnis des Menschen zur Gesellschaft ändert. Man denkt, nicht wahr: Wie wird das überhaupt vor sich gehen, daß einer nun seinen Nachfolger ernennt?


On ne devrait quand même pas se poser ainsi de telles questions, arrachées à la réalité. On doit poser de telles questions entièrement dans le concret, à partir de l'expérience des faits. Disons une fois que quelqu'un devient incapable, incapable par débilité, et qu'il se retrouve par débilité dans la situation de ne plus pouvoir diriger une entreprise quelconque. Dans la plupart des cas, celui qui voit la débilité s'approcher et qui ne peut plus s'en sortir, embauche quelqu'un pour l'aider. De ce rapport viendra déjà la succession. Si ce que je viens de décrire n'est pas là, alors dans la vie concrète, des rapports tout à fait différents, mais toujours très précis, se mettront en place/façonneront.

34

Man sollte sich solche aus der Wirklichkeit herausgerissene Fragen doch nicht so stellen. Man muß solche Fragen ganz im Konkreten stellen, aus dem Erleben der Tatsachen. Sagen wir einmal, einer wird unfähig, aus Schwachsinn unfähig, und er kommt aus Schwachsinn in die Lage, irgendeinen Betrieb nicht mehr leiten zu können. Nun, in den meisten Fällen wird, wer den Schwachsinn herankommen sieht und sich nicht mehr zurechtfindet, sich irgend jemanden anstellen, der ihm hilft. Dann wird aus diesem Verhältnis die Nachfolge schon hervorgehen. Wenn das nicht so da ist, was ich jetzt beschrieben habe, dann werden im konkreten Leben ganz andere, aber immer ganz bestimmte Verhältnisse sich gestalten.

Ainsi, si quelqu'un ne veut pas partir, la vie lui montrera qu'il le doit. Car celui qui n'est pas capable ne trouvera plus personne qui voudra travailler avec lui, et il ne pourra plus diriger son entreprise de manière fructueuse.

36

Also, wenn einer nicht gehen will, so wird ihm das Leben zeigen, daß er muß. Denn derjenige, der nicht fähig ist, wird eben niemanden mehr finden, der mit ihm wird arbeiten wollen, und er wird dann seinen Betrieb nicht mehr fruchtbar leiten können.

Donc les choses se présentent donc dans la vie réelle tout autrement qu'une question théorique. Et c'est tout de suite pour cela qu'il s'agit aborder les choses avec une pensée conforme à la réalité, qui se transpose dans la vie réelle, pratique.

37

Also die Dinge nehmen sich im realen Leben ganz anders aus als eine theoretische Frage. Und darum handelt es sich gerade, daß man an die Dinge herangeht mit einem wirklichkeitsgemäßen Denken, das sich hineinversetzt in das wirkliche, praktische Leben.

Aujourd'hui, quand vous entendez parler de n'importe quelle chose dans une assemblée socialiste, on parle partout de tout et de rien, parce qu'on ne se trouve nulle part dans la réalité. Comment le prolétariat, que l'on a laissé grandir de cette manière, sans s'en occuper, que l'on a mis devant la machine, qui n'a pas appris à connaître la vie réelle, les rapports réels, comment le prolétariat pourrait-il avoir de la compréhension pour autre chose que pour des théories totalement étrangères au monde ? Mais c'est justement à cause de ces théories étrangères au monde que le monde s'est écroulé et qu'aucune nouvelle construction n'a vu le jour. Il s'agit de parvenir par tous les moyens possibles à pointer vers la réalité et à tout saisir à partir de la réalité. C'est de cela dont il s'agit.

38

Wenn Sie heute in einer sozialistischen Versammlung über irgend solche Dinge reden hören, so wird überall von allem Möglichen und Unmöglichen geredet, weil man nirgends in der Wirklichkeit steht. Wie sollte auch das Proletariat, das man in dieser Weise hat heranwachsen lassen, ohne sich um es zu kümmern, das man an die Maschine gestellt hat, das das wirkliche Leben, die wirklichen Zusammenhänge nicht kennengelernt hat, wie sollte das Proletariat für etwas anderes Verständnis haben, als für ganz weltfremde Theorien? Aber darum handelt es sich, daß durch solche weltfremden Theorien eben die Welt zugrundegegangen ist und kein Neuaufbau entsteht. Darum handelt es sich, daß man mit allen möglichen Mitteln dazu kommt, auf die Wirklichkeit hinzudeuten und alles aus der Wirklichkeit zu erfassen. Das ist es, worauf es ankommt.




 

Français seulement


DEUXIÈME SOIRÉE DE DISCUSSION. - Dornach, 19 juillet 1920. -
COMMENT LA RÉALISATION DE L'IDÉE DE LA TRIARTICULATION EST-ELLE POSSIBLE ?


Le gaspillage de la force humaine de travail par la non-économie actuelle. La libération de la vie de l’esprit de l'État comme une condition préalable à une véritable économie. Pourquoi parler d'un « principe monarchique » est abstrait dans les conditions de vie d'aujourd'hui. À propos des tentatives pendant la guerre de gagner des politiciens allemands pour une réal-politique au sens de la tri-articulation. Comment maintenant doit être œuvré pour l’idée de tri-articulation. Ce qui fait la vie associative. Le moyen de production dans l'organisme social tri-articulé. La nécessité d'une pensée à la mesure de la réalité.

01
Emil Leinhas introduit la réunion. Ensuite, différents orateurs, dont Emil Grosheintz, prennent la parole. À la fin, Rudolf Steiner répond à quelques-unes des questions posées.
02
Rudolf Steiner : Il y a donc un certain nombre de questions qui ont été posées. Nous pourrons poursuivre la discussion plus tard. Je peux faire quelques-unes des questions qui ont été posées ici et je voudrais d'abord revenir sur la dernière, celle qui a été exprimée par le Dr Grosheintz.
03
Il est compréhensible qu'au cours des dernières décennies, les différentes idées sociales aient toujours cherché à déterminer la quantité de travail que l'humanité devrait fournir [globalement] si elle voulait s'en sortir avec cette quantité de travail. Bien sûr, le travail serait le mieux exploité économiquement si l'on ne fournissait que la quantité de travail nécessaire pour ce que l'humanité veut consommer. Et il est tout à fait compréhensible que l'on ne puisse faire que des estimations sur ces choses. Mais dans les différents cercles où l'on s'est efforcé d'élucider cette question - ce n'est pas particulièrement facile -, on a pu se faire une idée de la quantité excessive de travail manuel, c'est-à-dire de simple force de travail humaine, qui est gaspillée à l'heure actuelle.
04
On ne peut naturellement pas le savoir aussi exactement quand on s'occupe de cette question non pas en dilettante, mais à la mesure des choses, mais nous pouvons au moins dire ce qui suit pour une partie de la force de travail humaine, pour le travail corporel. Si l'on peut supposer que chacun effectue un travail corporel d'après ses capacités corporelles, alors il serait nécessaire que chaque humain à l'intérieur du monde civilisé - les "sauvages" ne sont pas pris en compte - travaille environ 2 1/2 à 3 heures par jour. Cela signifie donc que si chaque humain travaillait corporellement environ 2 h 30 à 3 heures par jour, la force de travail nécessaire à l'humanité serait fournie. Évidemment, il s'agit là d'une indication qui n'est en fait qu'un principe approximatif, car dans la pratique, il s'avère naturellement nécessaire que l'un travaille plus physiquement, l'autre moins, par exemple que l'un, qui doit fournir un travail spirituel particulier, ne soit peut-être pas chargé avec du travail corporel ; un autre devra alors fournir plus. Mais si vous considérez par contre ce qui est fourni aujourd'hui en travail corporel, on peut dire que la plus grande partie de l'humanité doit travailler aussi longtemps qu'il en résulte beaucoup plus de force de travail que ce qui devrait être fourni, probablement - c'est à nouveau une indication approximative - cinq à six fois plus de travail corporel. Vous voyez donc combien de force de travail humaine est en fait gaspillée aujourd'hui en raison du manque d'économie/de la non-économie qui existe. Beaucoup plus que l'on croit est gaspillé. C'est ce qui résulterait aujourd'hui de la [réalisation de la] triarticulation de l'organisme social et que ceux qui n'ont pas de sens pratique veulent ainsi si peu envisager.
05
Combien peu les humains ont de sens pratique actuellement se montre à chaque pas, en particulier dans les jugements portés à l'encontre de l'impulsion de la triarticulation de l'organisme social. Ce qui justement ne veut absolument pas être compris, c'est qu'actuellement qu'il s'agit de développer de nouvelles forces de l'esprit vis-à-vis de ce qui périclite; et c'est pourquoi, parce que ce n'est pas compris, ces forces spirituelles doivent aujourd'hui, j'aimerais dire, se frayer un chemin à travers les fissures de l'ordre social, si elles veulent absolument venir à validité. Car aucun soin de l'esprit ne peut naître de ce qu'un État peut ordonner et organiser. C'est une illusion totale de croire que de l'administration de l'État puisse provenir un quelconque soin de l'esprit. En ce qui concerne la vie de l'esprit, tous les décrets de l'État sont en partie une recherche de reconnaissance, en partie une tromperie de l'esprit, et ce qui est alors réellement accompli sur le plan spirituel l'est justement en dépit de ces décrets. Cela signifie, en gros, que s'il y a encore aujourd'hui des enfants qui apprennent quelque chose, ils n'apprennent pas parce que l'État est là, mais malgré la présence de l'État, parce qu'il peut encore se passer beaucoup de choses à l'école en violation des lois scolaires. Et ce qui est fait dans l'esprit des lois scolaires n'amène pas les forces spirituelles à se développer, mais empêche le développement spirituel. [Par contre, dans une libre vie de l'esprit], les forces des humains seraient d'abord mises à nu, avant toute chose par ce que les humains qui seraient formés dans une telle libre vie de l'esprit et qui seraient ensuite placés dans la vie de droit et de l'économie, auraient alors vraiment une vue d'ensemble dans les différents domaines de la vie, qu'ils pourraient se comporter de manière économique et qu'ils pourraient ordonner ce qui ne peut pas être ordonné aujourd'hui. Aujourd'hui, on peut effectivement désespérer quand on voit comment les affaires sont organisées. Celui qui est capable de réfléchir un peu et qui est obligé de suivre la manière dont les affaires sont organisées voit tout de suite que dans ces cas-là, on gaspille dix fois plus d'énergie parce qu'il n'y a nulle part assez de volonté pour rassembler les forces de manière économique, pour relier les forces de manière économique, mais parce qu'on s'approche des choses de la manière la plus large possible. Il s'agit avant tout de reconnaître réellement, par la vie associative, les humains qui vont ensemble - on doit les reconnaître en premier lorsqu'on veut mettre en place la vie économique. C'est tout de suite par la triarticulation de l'organisme social que cette économie sera possible et que le gaspillage des forces cessera peu à peu.
06
Maintes questions - tout de suite celles qui m'ont été posées ici - montrent à quel point il est difficile pour les humains de se retrouver complètement dans une manière de penser conforme à la réalité, telle qu'elle est à la base de l'impulsion de la triarticulation de l'organisme social. Voyez-vous, les humains sont aujourd'hui comme s'ils n'avaient pas les pieds sur terre, mais comme s'ils planaient sans cesse au-dessus de la réalité et levaient la tête pour en ressentir le moins possible. L'Indien Rabindranath Tagore a utilisé une image très mignonne pour l'humain culturel d'Europe occidentale d'aujourd'hui, en le comparant à une girafe dont la tête s'étend loin au-dessus de son corps et se détache du reste de la réalité de l'humain. Et c'est ainsi que l'on ne peut absolument pas s'imaginer comment cette impulsion de la triarticulation de l'organisme social est issue d'une pratique de vie réelle et comment il ne peut jamais être question de faire des bêtises simplement théoriques dans ces domaines.
07
C'est ce que j'aimerais dire en préambule, lorsque je vous lirai la question suivante :
08
Pourrait-on concevoir, au sein de l'organisme social triarticulé, une forme qui serait apte à accueillir en son sein, en tant que contenu, les sentiments de la partie des humains qui, de par leur nature, accordent volontairement leur soumission et leur confiance à un principe monarchique ?
09
Les idées de la triarticulation de l'organisme social n'ont-elles pas été proposées pour la première fois à l'ancien régime ?
10
Maintenant, je devrais faire une conférence si je devais répondre conformément à cette question. Je veux seulement suggérer quelques éléments : "Pourrait-on concevoir, à l'intérieur de l'organisme social triarticulé, une forme qui serait apte à recevoir en son sein, comme contenu, les sentiments de la partie des humains qui, de par leur nature, accordent volontairement leur soumission et leur confiance à un principe monarchique ?" J'aimerais savoir quelle part du contenu de cette phrase est prise dans une pensée vraie, conforme à la réalité ! Si l'on veut se placer sur l'impulsion de la triarticulation de l'organisme social, il faut justement penser de manière pratique, c'est-à-dire conformément à la réalité. Il faut bien sûr prendre quelque chose de concret. Prenons l'ancien Empire allemand. Prenons les dernières décennies de cet ancien Empire allemand, ces humains qui, "par sentiment ou par nature, accordent volontairement leur soumission et leur confiance à un principe monarchique". Là, j'aimerais vous demander : où en a-t-on trouvé ? Certes, ceux qui, dans la chambrette supérieure de leur intellect, se sont laissés aller à quelques illusions à ce sujet, il y en a donc eu. Mais prenez maintenant le "principe monarchique" de l'ancien Empire allemand : qui a donc gouverné là ? Guillaume II, quelque peu ? Il n'a vraiment pas pu gouverner, mais il s'agissait d'une certaine caste militaire qui a maintenu la fiction que ce Guillaume II signifiait quelque chose - il n'était qu'un personnage avec des allures de théâtre et de comédie, qui jouait toutes sortes de choses au monde. C'était une sorte de jeu théâtral, entretenu par une caste militaire qui n'agissait pas tout de suite par simple "nature" et par "soumission et confiance volontaires", mais par tout autre chose, par toutes sortes de vieilles habitudes, de commodités, par l'idée qu'il devait en être ainsi - une idée qui n'avait cependant pas de racines très profondes dans la poitrine humaine. C'est ainsi que se trouvait cet ensemble, et il était plus tenu que réellement gouverné. C'est ce qui s'est passé dans la dernière semaine de juillet 1914. Dans mes "points essentiels", je n'ai fait que l'évoquer en disant que tout était arrivé à l'état zéro. Mais c'est tout à fait justifié par les faits. Ensuite, à ce qui tenait cette comédie à partir des castes militaires s'est ajouté, au cours des dernières décennies, ce qui était encore bien plus répugnant, à savoir les grands industriels et les grands règnes commerçants, ce qui s'est donc additionné et qui a maintenu ce principe monarchique, tout à fait intérieurement, à partir d'impulsions mensongères.
11
Prenons à nouveau un moment concret particulier, qui nous permet de voir ce qu'est en réalité le "principe monarchique", abstraction faite des mensonges conventionnels qui maintiennent une telle chose sur la base des préjugés des humains. Un certain jour de l'année 1917 - vous le savez tous - Theobald von Bethmann Hollweg a été destitué de son poste de chancelier allemand. Si l'on suit cette destitution dans les moindres détails, on découvre qui a destitué cet humain - cet humain qui, bien sûr, avait joué un rôle presque monarchique dans cette malheureuse Allemagne bien avant et bien après. Qui a donc élagué Theobald von Bethmann ? Vous voyez, c'était le gros Erzberger - et non Guillaume II, qui n'a pas joué le moindre rôle dans cette affaire. Peu d'humains savent ce qui s'est passé à l'époque, ce qu'a fait le gros Erzberger, comment il a effectivement exercé le pouvoir monarchique ces jours-là, parce que très peu d'humains se préoccupent de ce qui se passe réellement, mais se laissent convaincre de tout le possible.
12
Si l'on réfléchit donc à quelque chose comme le "principe monarchique", il faut d'abord en venir aux faits concrets, il faut ensuite être clair sur ce en quoi consiste la réalité, qu'il s'agisse ou non de monarchisme. Croyez-vous que dans l'Angleterre d'aujourd'hui règne cette personnalité qui, sur les images que nous voyons, ne donne vraiment pas l'impression d'être très intelligente et qui, dans les décrets gouvernementaux, est toujours nommée de la manière suivante : "Gouvernement de Sa Majesté britannique" ? Non, regardez aujourd'hui comment toute l'Angleterre marche derrière Lloyd George et comment il exerce réellement le pouvoir monarchique. Regardez, s'il vous plaît, comment les choses sont dans les soi-disant républiques, regardez comment les choses sont en réalité tout à fait différentes de ce que les gens croient d'après les modèles de mots, d'après les caricatures de concepts. Mais c'est à cela qu'il faut s'attendre, si la vérité doit remplacer le mensonge, que l'on pose aussi les questions à partir de la base/du terrain.
13
Mais il semble bien que le point central de cette question se trouve dans les dernières lignes : "Les idées de la triarticulation ont-elles été proposées pour la première fois à l'ancien régime ?" Oui - à qui auraient-elles dû être proposées ? Elles devaient être proposées à ceux qui pouvaient faire quelque chose. Ce qui en aurait résulté - c'est une autre affaire. Il s'agissait en effet de chercher partout des gens qui pouvaient se baser sur l'impulsion de la triarticulation dans ce qu'ils réalisaient comme choses réelles. Oui, à quoi cela aurait-il servi, par exemple, lorsque la paix de Brest-Litovsk était en vue, de crier dans le monde entier à l'époque : principe abstrait ! À quoi cela aurait-il servi ? Cela n'aurait même pas été possible. Il aurait fallu que les actes réels de la paix de Brest-Litovsk intègrent cette idée de triarticulation ; il aurait fallu que cette paix soit conclue de telle sorte qu'elle le soit sous l'influence de cette impulsion.
14
Mes très chers présents, c'est peu après la paix de Brest-Litowsk que je suis arrivé à Berlin et que j'ai parlé à un humain qui était, à bien des égards, le bras droit de Ludendorff. À l'époque, ceux qui pouvaient savoir quelque chose comme ça étaient déjà au courant des ravages que devait causer tout le traité de paix de Brest-Litovsk. En outre, il était clair qu'une grande offensive de printemps allait être lancée au printemps.
15
Et je me suis rendu à Berlin via Karlsruhe. C'était en janvier. On savait très bien à l'époque que si l'ancienne Allemagne se déchirait, le prince Max de Bade deviendrait chancelier. Au cours de ce voyage, j'ai parlé au prince Max de Baden, dès janvier, de la triarticulation de l'organisme social, parce qu'il s'agissait bien entendu d'agir dans les faits concrets et réels immédiats, ce qui est la force des impulsions de l'organisme social triarticulé. Avant la conclusion de la paix de Brest-Litovsk, bien avant, quand il y avait vraiment encore suffisamment de temps, j'ai présenté à M. von Kühlmann toutes les idées de la triarticulation de l'organisme social de telle sorte que j'ai fait remarquer que c'est d'Amérique que viennent les idées folles de la Société des Nations, les quatorze points fous qui sont absolument abstraits et qui conduiront le monde à la nullité, et que la seule chose qui pourrait vraiment être faite du côté européen serait d'opposer à cela ce grand programme mondial de la triarticulation de l'organisme social.
16
J'aurais voulu voir, Mesdames et Messieurs, ce que cela aurait signifié à l'époque si quelqu'un d'une position d'autorité avait eu le courage d'opposer au programme zéro de l'Occident un véritable programme de fond, un programme de politique réelle, comme le sont les impulsions de la triarticulation de l'organisme social ! Et même si maintes personnes à qui j'ai présenté le sujet m'ont dit : eh bien, écrivez une brochure ou un livre à ce sujet ! -, [j'ai dû répondre] en vérité, ce qui compte, ce n'est pas que les choses soient publiées, mais comment elles entrent dans le monde des faits, c'est cela dont il s'agit.
17
Eh bien, la conversation que j'ai eue avec Monsieur von Kühlmann - on peut encore en prouver le contenu aujourd'hui, car le monsieur qui était avec moi est encore en vie, Dieu merci, et le sera encore longtemps, espérons-le. La conversation s'est terminée lorsque Monsieur von Kühlmann m'a dit à sa manière : Je suis donc une âme limitée. - Monsieur von Kühlmann voulait bien sûr dire qu'il avait d'autres hommes d'État autour de lui et qu'il était limité dans ses résolutions ; mais je pensais en mon âme à une autre interprétation de cette expression.
18
Je suis donc venu à Berlin au printemps, j'ai parlé avec un monsieur qui, comme je l'ai dit, était très proche de Ludendorff, et j'ai voulu rendre clair à quel point il était absurde d'entreprendre cette offensive de printemps, dont il parlait alors évidemment comme on pouvait le faire. J'ai dit : bien entendu, on ne peut et on ne doit pas intervenir dans la stratégie si l'on n'est pas soi-même militaire, mais je me base sur toutes les conditions qui n'interviennent pas du tout dans la stratégie. Je suppose que Ludendorff obtient tout ce qu'il se représente, ou alors, si tout ce que Ludendorff se représente n'est pas atteint, s'il n'atteint/n'obtient pas tout cela, l'effet de la malheureuse guerre est quand même tout à fait le même. - On pouvait alors clairement montrer que l'effet devrait être tout à fait le même ; et c'est d'ailleurs ce qui s'est passé par la suite ; c'est d'ailleurs ce qui se passe maintenant. C'est alors que le monsieur, dont je craignais sans cesse qu'il ne revienne sur sa chaise d'où il s'était levé, m'a dit, tellement il était nerveux : "Que voulez-vous ? Le Kühlmann avait la triarticulation dans sa serviette, et c'est avec elle qu'il est allé à Brest-Litovsk. Nos politiciens ne sont rien du tout, nos politiques sont des nuls. Nous, les militaires, n'avons aucune autre obligation que de nous battre, de nous battre. Nous, nous ne connaissons rien d'autre !
19
Vous voyez, les choses ont vraiment été proposées en premier lieu à l'ancien régime - il ne s'agit pas de lancer des idées dans le vide, mais de chercher vraiment les voies par lesquelles elles peuvent se réaliser, les idées. Puis, mes très chers présents, est venu le temps où seulement des domaines du monde se tenaient à ma disposition, dans lesquelles il est devenu peu à peu une question assez peu pratique de se demander comment on devrait se comporter vis-à-vis des monarques et ce que l'on pourrait y faire en ce qui concerne la triarticulation - d'autres domaines ne se tiennent donc pas à ma disposition dans un premier temps ; on ne me laisse pas encore entrer dans la pseudo-monarchie anglaise, dans l'hyper-monarchie américaine et dans la républicaine-monarchie française, et ainsi de suite. Celui qui se tient sur le terrain de la réalité ne discutera vraiment pas plus avant de la question très peu pratique de savoir comment se comporter vis-à-vis du principe monarchique, car ce principe monarchique ne pourra pas dominer d'une manière ou d'une autre, il sera assis dans des coins tout à fait impénétrables et ne rendra certainement pas nécessaire une discussion sérieuse dans un avenir proche - au contraire, aujourd'hui, ce sont des choses tout à fait différentes qui doivent être discutées.
20
Et je vous demande seulement, mes très chers présents, de lire dans le journal Dreigliederung mon article sur "Schattenputschsche/putsch de l'ombre", dans lequel j'ai essayé de montrer combien il était inutile que les partisans de la gauche s'insurgent contre toute la comédie de Kapp. Car finalement, en l'état actuel des choses, la gauche ne valait pas mieux que la droite, et peu importait de quel côté l'absurde était commis. Maintenant, il s'agit de chercher la réalité uniquement dans le fait de faire entrer la triarticulation dans le plus grand nombre possible de têtes qui pourront ensuite porter l'idée de la triarticulation. C'est la seule réalité. On a peut-être besoin de beaucoup de temps pour cela, si la nécessité ne raccourcit pas ce temps. Mais on devra consacrer plus de soin à faire entrer cette idée de triarticulation dans les têtes capables. Le fait que du côté allemand, même à Spa, les leaders sont toujours ceux à qui l'on a attribué des qualités de leader et dans l'esprit desquels l'idée de la triarticulation n'entre certainement pas, prouve qu'elle n'a pas encore beaucoup pénétré dans les têtes dirigeantes. Vous voyez donc qu'il ne s'agit vraiment pas de gaspiller ses pensées à poser des questions aussi irréelles, mais qu'il s'agit vraiment de travailler dans le sens de l'idée de la triarticulation, afin que cette idée de la triarticulation pénètre dans le plus grand nombre possible de têtes. Il ne s'agit pas aujourd'hui de réfléchir à la manière dont les humains se soumettent volontairement non pas à un monarque, mais à un principe monarchique, de lui accorder leur confiance, etc. Il est en effet tout à fait inutile de se livrer à des pensées aussi irréelles quand on a vraiment affaire à quelque chose qui veut travailler entièrement à partir de la réalité.
21
Je n'aborderai que très brièvement les autres questions, car cela a sans doute déjà pris trop de temps avec cette conclusion :
22
Sera-t-il possible dans les associations d'être sans recherche de l'esprit ? Peut-on savoir si quelqu'un va développer une invention après des années ou s'il n'est qu'un bricoleur ?
23
Maintenant, voyez-vous, ces questions ne reposent pas sur une vision correcte de ce que seront les associations. Certes, les difficultés inhérentes à la nature humaine seront toujours là. La pure croyance selon laquelle on peut construire des paradis terrestres est erronée. Certaines difficultés seront bien entendu toujours présentes. Mais la décision de savoir si une invention est prometteuse ou non doit être prise par l'individu, aujourd'hui comme à l'avenir. Seulement, aujourd'hui, l'individu ne peut compter que sur lui-même ou sur une quelconque tradition. Alors que lorsqu'il y a des associations, il est justement en pendant avec tous ceux qui sont associés et se rattachent/se membrent/s'articulent à son jugement ce qui peut sortir des humains qui se tiennent en lien avec lui dans les associations. Le jugement qui est à porter sur de telles choses est donc essentiellement soutenu et porté par le fait que les humains se tiennent dans des associations.
24
Ces derniers temps, j'ai souvent montré, à l'aide d'un exemple, comment on peut être aujourd'hui un humain très intelligent sans porter de jugement sur la solidité de telle ou telle chose. J'ai alors donné l'exemple de personnes, dans tous les parlements possibles, formées à la pratique, qui, dès le milieu du XIXe siècle, ont défendu la monnaie-or en affirmant, raisons à l'appui, que la monnaie-or conduirait au libre-échange et donc à une configuration du commerce qu'ils se sont représenté particulièrement favorable pour les rapports d'humanité internationaux. C'est le contraire qui s'est produit : la monnaie-or a justement conduit partout au système de protection douanière. J'ai dit, je ne prétends pas que les humains qui ont prédit que la monnaie-or conduirait au libre-échange étaient tous stupides, mais elle a tout de même conduit partout à la protection douanière. C'étaient pour la plupart des humains très, très intelligents. Lisez les discours parlementaires qui ont été prononcés en grand nombre dans les différents parlements au sujet de la monnaie-or, et vous verrez que des choses très intelligentes ont été dites au sujet de la monnaie-or. Mais tous les rouages de la vie économique publique étaient individualisés, et l'individu n'était pas du tout en mesure d'avoir une vision d'ensemble. Il avait beau être très intelligent, il n'était pas en mesure d'acquérir sa propre expérience.
25
Cette expérience, elle peut justement venir seulement parce que l'on se trouve à l'intérieur de tout le tissage des associations, que l'on sait qui sait quelque chose sur ceci, qui sait quelque chose sur cela, oui, qui sait quelque chose en tant qu'individualité - pas seulement parce que la personne concernée a été nommée d'un endroit quelconque, mais parce que l'on a eu affaire à elle dans un nombre infini de cas dans le tissage des associations. Ce reliant de ce tissu associatif, c'est quelque chose qui doit venir de la confiance. Et on peut dire ainsi qu'il n'y a absolument pas d'alternative dans la vie.
26
Mais ce qui rend aujourd'hui difficile à l'humain de reconnaître si quelque chose qui est inventé sera fructueux dans la vie humaine, cela disparaîtra en grande partie dans la vie associative. On doit penser les choses en grand. Il est vraiment désolant d'entendre quelqu'un vous dire dans la forme suivante : "maintenant, je suis d'accord ; tout doit devenir nouveau, tout doit prendre d'autres formes, et tu indiques comment ces autres formes devraient devenir. Mais dis-moi désormais à quoi ressemblera mon magasin de bric-à-brac lorsque ces nouvelles formes apparaîtront. - Oui, mes très chers présents, il pourrait être bien nécessaire de lui dire qu'un tel magasin n'existerait plus du tout sous cette forme. Bien sûr, il serait alors très mécontent de la réponse. Dans le cas de la triarticulation, il s'agit partout de quelque chose qui peut être entrepris immédiatement chaque jour et qui progressera aussi vite que les personnes capables de le faire seront là. Cela pourrait aller très vite.
27
Seulement, si l'on veut s'y atteler concrètement, on ne peut pas se demander :
28
Où un appareil commence-t-il à être un moyen de production, par exemple une machine à coudre ? N'est-elle un moyen de production que lorsque je ne l'utilise plus seulement pour mon propre usage, et n'ai-je plus la permission de l'utiliser comme quelque chose pour moi ?
29
Oui, mes très chers présents, on ne peut vraiment pas, lorsqu'il s'agit de questions aussi importantes que dans le présent prendre la réponse dans un cercle très restreint ; c'est impossible. Je vous garantis que lorsque la triarticulation de l'organisme social sera exécutée, vous aurez déjà aussi un rapport satisfaisant à votre machine à coudre. Car d'habitude, on ne pense pas du tout que la machine à coudre et d'autres choses semblables, par exemple les peignes à cheveux ou autres, peuvent aussi être des moyens de production, car un moyen de production est tout ce qui me permet d'exercer ma profession. On ne peut donc pas limiter ainsi la notion de moyen de production. Ce dont il s'agit, c'est qu'il ne faut pas penser de manière aussi étroite. Pensez donc qu'il y a ici une église, ici la deuxième église - je choisis un exemple qui est courant dans le catholicisme. Supposons qu'ici vive le curé N (il est dessiné au tableau). Ce curé lit une messe par jour, ses vêpres le dimanche et ainsi de suite ; c'est là qu'il revêt ses vêtements de messe. Ces vêtements qu'il met comme chasubles appartiennent tous à l'église. Si le curé N. est transféré, par exemple en se déplaçant de l'église A à l'église B, il n'emporte rien de ses chasubles ; tout reste à l'église A. Et là, dans l'église B, il revêt à nouveau les chasubles qui appartiennent à cette église - si on peut parler d'"appartenance", mais vous savez ce que je veux dire par là.
30
Tableau 1 Avec les chasubles, vous avez un tout autre rapport aux choses liées à la profession que celui que vous avez avec une machine à coudre ou à écrire que vous emportez avec vous lorsque vous vous déplacez d'un endroit à un autre. Je ne veux pas dire qu'il faudrait à l'avenir introduire pour la machine à coudre le même ordre que pour les chasubles. Vous voyez, il y a différentes manières d'obtenir ce dont on a besoin pour accomplir son travail. Il ne faut donc vraiment pas penser de manière étroite lorsqu'il s'agit aujourd'hui des grands contenus du monde. Il ne faut pas, parce qu'on se préoccupe de sa machine à coudre, mettre en désordre toute sa pensée sur la triarticulation de l'organisme social.
31
La troisième question est encore plus curieuse :
32
Que se passe-t-il si l'un d'eux ne veut pas démissionner, s'il ne peut plus gérer lui-même les moyens de production ? Ou, s'il ne veut pas démissionner, le forcera-t-on ? Qui pourra voir clair dans son jeu et lui apprendre qu'il devrait partir ?
33
Maintenant, n'est-ce pas, ce sont des questions si terriblement abstraites qu'elles ne se posent même pas pour celui qui suit le cours des événements dans la réalité de la triarticulation, il y a en effet d'innombrables moyens pour obliger quelqu'un à prendre du recul. Et puis, il suffit de penser qu'avec la triarticulation de l'organisme social - c'est là l'essentiel - c'est tout le rapport de l'humain à la société qui change. On se dit, n'est-ce pas : comment cela va-t-il se passer, que l'un d'entre eux nomme maintenant son successeur ?
34
On ne devrait quand même pas se poser ainsi de telles questions, arrachées à la réalité. On doit poser de telles questions entièrement dans le concret, à partir de l'expérience des faits. Disons une fois que quelqu'un devient incapable, incapable par débilité, et qu'il se retrouve par débilité dans la situation de ne plus pouvoir diriger une entreprise quelconque. Dans la plupart des cas, celui qui voit la débilité s'approcher et qui ne peut plus s'en sortir, embauche quelqu'un pour l'aider. De ce rapport viendra déjà la succession. Si ce que je viens de décrire n'est pas là, alors dans la vie concrète, des rapports tout à fait différents, mais toujours très précis, se mettront en place/façonneront.
36
Ainsi, si quelqu'un ne veut pas partir, la vie lui montrera qu'il le doit. Car celui qui n'est pas capable ne trouvera plus personne qui voudra travailler avec lui, et il ne pourra plus diriger son entreprise de manière fructueuse.
37
Donc les choses se présentent donc dans la vie réelle tout autrement qu'une question théorique. Et c'est tout de suite pour cela qu'il s'agit aborder les choses avec une pensée conforme à la réalité, qui se transpose dans la vie réelle, pratique.
38
Aujourd'hui, quand vous entendez parler de n'importe quelle chose dans une assemblée socialiste, on parle partout de tout et de rien, parce qu'on ne se trouve nulle part dans la réalité. Comment le prolétariat, que l'on a laissé grandir de cette manière, sans s'en occuper, que l'on a mis devant la machine, qui n'a pas appris à connaître la vie réelle, les rapports réels, comment le prolétariat pourrait-il avoir de la compréhension pour autre chose que pour des théories totalement étrangères au monde ? Mais c'est justement à cause de ces théories étrangères au monde que le monde s'est écroulé et qu'aucune nouvelle construction n'a vu le jour. Il s'agit de parvenir par tous les moyens possibles à pointer vers la réalité et à tout saisir à partir de la réalité. C'est de cela dont il s'agit.