Hier,
je me suis efforcé de montrer
comment, avec l'émergence d'une
vision du monde entièrement
influencée par les fondements de
science de la nature, les valeurs
morales humaines ne peuvent plus
être amenées en rapport, dans la
conscience des humains, avec ce
qui se tient de cette façon/sorte
devant l'âme humaine comme une
image du monde. Et il a été
indiqué comment cette
détermination de la valeur morale
de l'homme devait à nouveau être
trouvée à partir des sources de la
connaissance spirituelle
scientifique. Hier, j'ai en
quelque sorte cherché à montrer
comment l'humanité pouvait à
nouveau parvenir à une pleine
conscience de sa dignité morale
par l'accueil de la science de
l'esprit.
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01
|
Es war gestern meine
Bemühung, zu zeigen, wie mit dem
Heraufkommen einer
Weltanschauung, die ganz
beeinflußt ist von
naturwissenschaftlicher
Grundlegung, die sittlichen
Menschenwerte allmählich nicht
mehr in Verbindung gebracht werden
können im Bewußtsein der Menschen
mit dem, was in dieser Art als ein
Weltbild vor der menschlichen
Seele steht. Und es wurde darauf
hingewiesen, wie aus den Quellen
geisteswissenschaftlicher
Erkenntnis diese Festlegung des
sittlichen Menschenwertes wiederum
gefunden werden müsse. Da war
gewissermaßen mein Bestreben
gestern, zu zeigen, wie die
Menschheit durch Aufnahme der
Geisteswissenschaft zu einem
vollen Bewußtsein ihrer sittlichen
Würde wiederum kommen könne.
|
On
peut tenter d'accomplir la même
tâche d'un autre point de vue en
examinant spirituellement
scientifiquement les entités des
peuples qui habitent actuellement
la Terre, examine ce qui, dans ces
peuples, collabore de forces
spirituelles et morales, afin de
pouvoir répondre à la question :
jusqu'où les humains d'aujourd'hui
peuvent-ils, à partir des
différentes forces populaires,
aspirer à ce que l'on peut appeler
une guérison sociale basée sur une
guérison éthique, morale ?
|
02
|
Man kann dieselbe Aufgabe
von einer anderen Seite zu
bewältigen suchen dadurch, daß man
geisteswissenschaftlich untersucht
die Wesenheiten der heute die Erde
bewohnenden Völker, dasjenige
untersucht, was in diesen Völkern
zusammenwirkt an geistigen und
sittlichen Kräften, um sich die
Frage beantworten zu können:
Inwiefern können die Menschen der
Gegenwart aus den verschiedenen
Volkskräften heraus nach dem
hinstreben, was man eine soziale
Gesundung auf Grundlage einer
ethischen, einer sittlichen
Gesundung nennen kann?
|
En
tant qu'humanité, nous avons vécu
le fait que les pendants matériels
extérieurs, notamment les pendants
économiques, se sont peu à peu
étendus à presque toute la Terre
habitée. La Terre n'est jamais
devenue un territoire économique.
Et les humains ont été contraints,
en fonction des connaissances
qu'ils avaient, de s'aménager
d'une certaine manière ce
territoire économique de la Terre
: amener en rapport les anciennes
formations/structures d'États et
organismes de peuple, issus de
conditions tout à fait
différentes, de telle sorte qu'ils
puissent se membrer ensemble, bien
et mal, dans ce territoire
économique commun, ce à quoi la
civilisation récente de l'humanité
à justement amené.
|
03
|
Wir haben es als
Menschheit erlebt, daß die äußeren
materiellen, namentlich die
wirtschaftlichen Zusammenhänge,
sich nach und nach fast über die
ganze bewohnte Erde hin erstreckt
haben. Nie Erde ist ein
Wirtschaftsgebiet geworden. Und
die Menschen waren gezwungen, nach
den Erkenntnissen, die sie gehabt
haben, sich dieses
Wirtschaftsgebiet der Erde in
einer gewissen Weise einzurichten:
Die alten, aus ganz anderen
Voraussetzungen heraus gegebenen
Staatengebilde und Volksorganismen
so zueinander in ein Verhältnis zu
bringen, daß sie sich
zusammengliedern könnten schlecht
und recht zu diesem gemeinsamen
Wirtschaftsgebiet, wozu es eben
die neuere Zivilisation der
Menschheit gebracht hat.
|
L'évolution
des cinq ou six dernières années
montre que cette intégration/ce
membrement/cette articulation n'a
pas été possible, mais aussi
l'évolution dans laquelle nous
nous trouvons encore : c'est ce
que montre le déclin de notre vie
publique. Que l'on pense à tout ce
qui a été dit sur la nouvelle
civilisation au début du XXe
siècle, sur la rapidité avec
laquelle les humains se sont
occupés de leurs affaires au-delà
des frontières nationales et
étatiques, sur la rapidité inouïe,
jamais imaginée auparavant, du
télégraphe, du téléphone et ainsi
de suite, sur la façon dont toutes
les frontières qui semblaient
autrefois infranchissables
semblaient avoir été surmontées.
Et voilà que tout cela était si
peu fondé que nous nous trouvons
aujourd'hui devant des frontières
nationales aussi nettement fermées
qu'elles ne l'étaient pas il y a
longtemps, qu'elles ne l'avaient
plus été depuis longtemps. Et ce
qui est le plus important, c'est
que ce qui était ressenti comme
naturel il y a quelques siècles,
peut-être encore jusqu'au XIXe
siècle, la fermeture des
frontières nationales et
étatiques, nous ne pouvons le
considérer aujourd'hui que comme
quelque chose de pervers pour les
peuples, pour l'humanité, comme
quelque chose qui ne peut avoir
aucun fondement dans les
conditions réelles de l'évolution
humaine. Et la question doit se
poser : qu'est-ce qui a fait que
l'humanité a entamé une si
terrible marche arrière ?
|
04
|
Daß dieses
Zusammengliedern nicht möglich
geworden ist, zeigt die
Entwickelung der letzten fünf bis
sechs Jahre; das zeigt aber auch
diejenige Entwickelung, in der wir
noch drinnenstehen: das zeigt der
Niedergang unseres öffentlichen
Lebens. Man denke an all das, was
an Lobsprüchen der neueren
Zivilisation im Beginne des 20.
Jahrhunderts vorgebracht worden
ist, dahingehend, wie mit
Windeseile die Menschen
gewissermaßen über Landes- und
Staaten-grenzen hin ihre
Angelegenheiten besorgten, wie mit
ungeheurer, früher nie geahnter
Schnelligkeit Telegraph, Telephon
und so weiter wirkten, wie alle
früher als unübersteiglich
scheinenden Grenzen überwunden zu
sein schienen. Und siehe da, so
wenig fundiert war alles das, daß
wir heute vor Landesgrenzen
stehen, so scharf abgeschlossen,
wie sie vor langer Zeit nicht
waren, seit langer Zeit nicht mehr
abgeschlossen waren. Und was die
Hauptsache ist, dasjenige, was vor
wenigen Jahrhunderten, vielleicht
noch bis ins 19. Jahrhundert
herein als natürlich empfunden
worden ist, die Abschließung der
Landes- und Staatengrenzen, heute
können wir es nur wie etwas
Völkisch-Perverses,
Menschheits-Perverses ansehen, wie
etwas, das keine Begründung haben
kann in den wirklichen
Verhältnissen der
Menschheitsentwickelung. Und die
Frage muß entstehen: Was hat
dieses bewirkt, daß die Menschheit
einen so furchtbaren Zug nach
rückwärts angetreten hat?
|
On
en trouvera très bientôt la
raison, du moins extérieurement,
si l'on se demande si la vie
psycho-spirituelle de l'humanité a
suivi le même chemin que tout ce
qui s'est développé sur le plan
matériel sur l'ensemble du globe ?
Nous avons étendu la même sorte de
circulation ferroviaire dans tout
le monde civilisé et aussi dans le
monde non civilisé ; nous avons su
porter partout les autres moyens
de transport, et même porter
partout la sorte de transport. On
n'a pas su porter partout une
véritable compréhension mutuelle
de l'humanité et du monde. Nous
avons dans une certaine mesure
vécu le corps économique et
matériel d'une culture terrestre
unifiée, et nous ne sommes pas
parvenus à une dotation d'âme, à
une spiritualisation de ce corps
matériel et économique d'une
culture terrestre unifiée. Ce qui
s'est formé sur la Terre comme une
unité économique et matérielle est
resté dépourvu d'âme. Là, doit
donc se poser la question :
comment parvient-on à l'âme de
l'humanité terrestre qui aspire à
la communauté ? On n'y parviendra
pas autrement qu'en se décidant à
regarder l'essence/l'entité réelle
des peuples qui habitent
aujourd'hui la Terre.
|
05
|
Man wird sehr bald,
wenigstens äußerlich darauf
kommen, was der Grund ist, wenn
man sich fragt: Ist mit alledem,
was in materieller Beziehung sich
gestaltet hat über den ganzen
Erdball hin, auch das
seelisch-geistige Leben der
Menschheit gleichen Schritt
gegangen? Wir haben die gleiche
Art des Eisenbahnverkehrs über die
ganze zivilisierte Welt
ausgebreitet und auch über die
unzivilisierte Welt; wir haben
verstanden, die anderen
Verkehrsmittel überallhin zu
tragen, sogar die Art des Verkehrs
überallhin zu tragen. Man hat
nicht verstanden, hinzutragen
überall ein gegenseitiges
wirkliches Menschheits- und
Weltenverständnis. Wir haben
gewissermaßen den
wirtschaftlich-materiellen Körper
einer einheitlichen Erdenkultur
erlebt, und wir haben es nicht
gebracht zu einer Beseelung, zu
einer Durchgeistigung dieses
materiell-wirtschaftlichen
Körpers einer einheitlichen
Erdenkultur. Seelenlos ist
dasjenige geblieben, was sich als
ein wirtschaftlich-materiell
Einheitliches über die Erde hin
gestaltet hat. Da muß denn gefragt
werden: Wie kommt man zur Seele
der nach Gemeinsamkeit
hinstrebenden Erdenmenschheit? Man
wird nicht anders dahin kommen,
als wenn man sich dazu
entschließt, hinzusehen auf die
wirkliche Wesenheit der die Erde
heute bewohnenden Völker.
|
Maintenant,
évidemment, on ne peut pas, dans
un bref exposé, entrer dans tous
les détails des différents peuples
; mais il est possible peut-être,
à partir de certaines
particularités typiques,
d'esquisser une image de la façon
dont les humains vivent sur la
Terre selon leur essence, selon
l'essence de leur âme. Et là, on a
la permission de dire que si l'on
observe l'humanité terrestre avec
le regard que la science de
l'esprit tire à elle, on voit dans
les régions orientales un type
d'humain qui a conservé jusqu'à
aujourd'hui une ancienne culture -
certes en déclin à l'époque
moderne - un type d'humain qui
avait des ancêtres dans les temps
anciens, d'une culture et d'une
civilisation immensément élevées,
mais très différentes des nôtres.
Nous pouvons voir différents
peuples se différencier de ce type
oriental. Nous ne pourrons pas
entrer dans les détails de cette
différenciation, mais nous
pourrons caractériser le type
d'une certaine manière.
|
06
|
Nun, selbstverständlich,
man kann nicht in einem kurzen
Vortrage auf alle Einzelheiten
verschiedener Völker eingehen;
aber das ist vielleicht möglich,
daß aus gewissen typischen
Eigentümlichkeiten heraus ein Bild
entworfen werde, wie die Menschen
über die Erde hin ihrer Wesenheit
nach, ihrer Seelenwesenheit nach
leben. Und da darf man sagen: Wenn
man mit dem Blick, den die
Geisteswissenschaft heranerzieht,
die Erdenmenschheit ansieht, dann
sieht man in orientalischen
Gegenden einen Menschentypus,
welcher eine alte Kultur —
allerdings in der neueren Zeit im
Niedergang befindliche — bis heute
bewahrt, einen Menschentypus, der
in alten Zeiten Vorfahren hatte,
von einer ungeheuer hohen Kultur
und Zivilisation, allerdings einer
solchen, die sehr verschieden von
der unsrigen ist. Verschiedene
Völker können wir sich
herausdifferenzieren sehen aus
diesem orientalischen Typus. Auf
diese Differenzierung wird nicht
eingegangen werden können; aber
der Typus wird in einer gewissen
Weise charakterisiert werden
können.
|
Ensuite,
nous voyons un deuxième type
d'humain. Je voudrais l'appeler le
type humain moyen, celui qui a
notamment constitué le fondement
de la culture européenne, de la
culture d'Europe centrale, qui
remonte au peuple grec, et qui,
d'une certaine manière, a trouvé
son prolongement à l'heure
actuelle dans les peuples d'Europe
centrale.
|
07
|
Dann sehen wir einen
zweiten Menschentypus. Ich möchte
ihn den mittleren Menschentypus
nennen, denjenigen, der namentlich
den Grundstock der europäischen
Kultur, der mitteleuropäischen
Kultur gebildet hat, der
zurückgeht bis zum Griechenvolk,
und der in einer gewissen
Beziehung seine Fortsetzung
gefunden hat in der Gegenwart in
den mitteleuropäischen Völkern.
|
Et
nous voyons un troisième type
d'humain, le type des peuples
occidentaux, qui a ensuite trouvé
sa forme la plus radicale dans les
peuples américains.
|
08
|
Und wir sehen einen
dritten Menschentypus, den Typus
der Westvölker, der dann seine
radikalste Ausgestaltung in den
amerikanischen Völkern gefunden
hat.
|
C'est
à partir de ces trois types que
l'on peut essayer de trouver une
compréhension des entités des
peuples de la Terre.
|
09
|
Von diesen drei Typen aus
wird man versuchen können, ein
Verständnis der Völkerwesenheiten
der Erde zu finden.
|
Regardons
vers l'Orient. Aujourd'hui, à
partir de la civilisation
orientale, s'affirment des choses
comme Rabindranath Tagore, dont
les paroles résonnent pour nous de
manière si particulière, en partie
si proches parce qu'elles touchent
aux aspects les plus intimes de
notre âme, en partie si étrangères
parce qu'elles sont prononcées à
partir de soubassements tout à
fait différents de ceux qui
peuvent être prononcés à partir de
la culture de l'Europe centrale et
occidentale. On reçoit, j'aimerais
dire, un humble respect pour cette
civilisation orientale si l'on se
plonge dans ce qu'elle a produit
pour l'Oriental avec sa pleine
essence humaine. Il suffit de
prendre des choses isolées, les
Vedas, ce qui a produit la culture
indienne dans la vision du monde
du Vedanta ; on peut se plonger
dans ce qu'a produit la Perse ; on
peut se plonger dans ce qu'a
produit le monde
babylonien-assyrien, on peut dire
partout : certes, celui qui, à
l'époque moderne, observe ces
choses avec le mode de
connaissance scientifique le plus
récent, les observera de telle
manière que son cœur ne s'ouvrira
peut-être pas, mais qu'il ne fera
que déchiffrer toutes sortes de
choses étranges et étrangères dans
le sanskrit, dans les écritures
sacrées. Mais celui qui s'approche
de ces cultures orientales avec un
cœur plein et un esprit libre,
sain et ouvert, découvrira à quel
point il est merveilleux qu'elles
renvoient à une époque primitive
de l'humanité, où la manière dont
l'humain se positionnait par
rapport au monde était différente
de ce qu'elle est devenue
aujourd'hui chez nous et chez les
peuples occidentaux. Mais cette
manière instinctive, cette manière
intuitive de se placer face au
monde, cette rêverie sur le monde,
si nous la comprenons bien, donne
des aperçus profonds, immensément
profonds de l'être cosmique de
l'humain, des aperçus que nous
n'avons pas encore atteints
aujourd'hui, malgré tous nos
efforts scientifiques et autres,
dans le monde central et
occidental.
|
10
|
Sehen wir hinüber nach
dem Oriente. Heute macht sich aus
der orientalischen Zivilisation
heraus solches geltend, wie
Rabindranath Tagore, dessen Worte
uns so eigentümlich klingen, zum
Teil so verwandt, weil sie
innerste Seiten unserer Seele
berühren, zum Teil so fremd, weil
sie aus ganz anderen Unterlagen
wiederum herausgesprochen sind,
als dasjenige gesprochen werden
kann, was aus mittel- und
westeuropäischer Kultur gesprochen
werden muß. Man bekommt vor dieser
orientalischen Zivilisation, ich
möchte sagen, einen demütigen
Respekt, wenn man sich vertieft in
das, was sie hervorgebracht hat
für den Orientalen mit seiner
vollen Menschenwesenheit. Man
braucht nur Einzelnes vorzunehmen,
die Veden, dasjenige, was in der
Vedanta-Weltanschauung die
indische Kultur hervorgebracht
hat; man kann sich vertiefen in
dasjenige, was das Persertum
hervorgebracht hat; man kann sich
vertiefen in dasjenige, was die
babylonisch-assyrische Welt
hervorgebracht hat, überall darf
man sagen: Gewiß, derjenige, der
in der neueren Zeit mit der
neueren wissenschaftlichen
Erkenntnisart diese Dinge
betrachtet, wird sie so
betrachten, daß ihm vielleicht
nicht das Herz aufgeht, sondern
daß er nur allerlei seltsame,
fremdartige Dinge entziffert aus
dem Sanskrit, aus den heiligen
Schriften. Derjenige aber, der mit
vollem Herzen und mit gesundem,
offenem freiem Sinn sich diesen
orientalischen Kulturen nähert,
der wird finden, wie wunderbar es
ist, daß sie zurückweisen in eine
Urzeit der Menschheit, wo
allerdings die ganze Art des
Menschen, sich zur Welt zu
stellen, eine andere war, als sie
heute bei uns und bei den
Westvölkern geworden ist. Aber
diese instinktive Art, diese
intuitive Art, sich zur Welt zu
stellen, dieses Träumen über die
Welt, wenn wir es recht verstehen,
gibt tiefe, ungeheuer tiefe
Einblicke in das Weltenwesen des
Menschen, Einblicke, zu denen wir
trotz aller unserer
wissenschaftlichen und sonstigen
Bemühungen eben heute in der
mittleren und westlichen Welt noch
nicht gekommen sind.
|
Si
nous demandons : sur quoi reposent
de telles choses ? - je dois vous
renvoyer à quelque chose que j'ai
déjà mentionné ici, je dois vous
renvoyer, pour obtenir une ligne
directrice à travers l'essence des
peuples de la terre, à ce que j'ai
affirmé dans mon livre "Von
Seelenrätsel" (Des énigmes de
l'âme) concernant la triple
essence de l'humain.
|
11
|
Wenn wir fragen: Worauf
beruhen solche Dinge? — muß ich
Sie auf etwas verweisen, was ich
hier schon erwähnt habe, da muß
ich Sie verweisen, um überhaupt
eine Leitlinie zu gewinnen durch
die Wesenheit der Erdenvölker
hindurch, auf dasjenige, was ich
in meinem Buche «Von
Seelenrätseln» geltend gemacht
habe über die dreifache Wesenheit
des Menschen.
|
J'ai
déjà mentionné ici que ce que j'ai
affirmé au sujet du trimembrement
de l'humain individuel repose sur
trente ans d'études et que cet
humain individuel se compose
effectivement de trois membres
organisés différemment les uns des
autres : ce que l'on peut appeler
l'humain nerveux et sensoriel, ce
que l'on peut appeler l'humain
rythmique et ce que l'on peut
appeler l'humain métabolique.
|
12
|
Ich habe hier schon
einmal erwähnt, wie es bei mir auf
einem dreißigjährigen Studium
beruht, was ich da geltend gemacht
habe über die Dreigliederung des
einzelnen Menschen, wie dieser
einzelne Mensch tatsächlich aus
drei voneinander verschieden
organisierten Gliedern besteht:
dem, was man nennen kann den
NervenSinnesmenschen, dem, was
man nennen kann den rhythmischen
Menschen und dem, was man nennen
kann den Stoffwechselmenschen.
|
Ces
trois éléments de la nature
humaine ne sont pas si différents
les uns des autres que l'on puisse
dire : C'est là que je mets une
limite, c'est là que l'humain
nerveux-sensoriel s'arrête, c'est
là que l'humain rythmique
commence. Ces trois membres sont
imbriqués les uns dans les autres.
Mais ils doivent être distingués
l'un de l'autre pour celui qui
veut les distinguer, car le
psychique renvoie lui aussi à cet
humain trimembré. Tout ce qui
s'accomplit en nous dans nos
perceptions sensorielles et dans
nos représentations renvoie à
l'humain nerveux-sensoriel comme à
son instrument. Tout ce qui se
rapporte à notre ressenti, tout ce
qui est vécu dans notre ressenti,
renvoie à l'humain rythmique. Et
c'est une grande erreur - sur
laquelle on viendra encore lorsque
notre science abstraite de la
nature sera devenue saine - de
croire que la vie émotionnelle et
affective de l'humain est
directement liée au système
nerveux. Elle n'est
qu'indirectement liée au système
nerveux. De même que la vie de la
pensée est directement liée au
système nerveux, de même la vie de
l'âme tranquille et des sentiments
sont directement liés à la
respiration, au rythme cardiaque,
bref, à l'humain rythmique ; et au
système nerveux uniquement par le
fait que nous percevons le rythme
et donc le monde des sensations.
Purement les représentations, les
perceptions de nos sensations,
sont transmises par le système
nerveux. Les sensations
elles-mêmes sont directement
pendantes à l'humain rythmique. Et
ainsi, les impulsions de la
volonté, la volonté, sont
immédiatement pendantes à l'humain
métabolique. Et à nouveau, les
pensées de la volonté, les pensées
de nos impulsions de volonté, ce
sont elles qui sont liées au
système nerveux, et non la volonté
elle-même, qui est directement
liée au système métabolique. Je ne
peux que l'introduire ici
maintenant.
|
13
|
Diese drei Glieder der
menschlichen Natur sind nicht etwa
so voneinander verschieden, daß
man sagen kann: Da mache ich eine
Grenze, da hört der
Nerven-Sinnesmensch auf, da fängt
der rhythmische Mensch an. Diese
drei Glieder sind ineinander
verwoben. Aber sie sind für den,
der sie unterscheiden will,
voneinander zu unterscheiden; denn
auch das Seelische weist zurück
auf diesen dreigliedrigen
Menschen. Alles dasjenige, was in
unseren Sinneswahrnehmungen und
in unserem Vorstellen sich in uns
vollzieht, weist auf den
Nerven-Sinnesmenschen als auf sein
Werkzeug hin. Alles dasjenige, was
sich auf unser Fühlen bezieht, was
in unserem Fühlen erlebt wird,
weist zurück auf den rhythmischen
Menschen. Und es ist ein großer
Irrtum — auf den man noch kommen
wird, wenn unsere abstrakte
Naturwissenschaft gesunden wird —,
zu glauben, daß des Menschen
Gefühls- und Gemütsleben mit dem
Nervensystem direkt zusammenhängt.
Es hängt nur indirekt mit dem
Nervensystem zusammen. So wie das
Gedankenleben mit dem Nervensystem
unmittelbar zusammenhängt, so
hängt das Gemüts-, das
Gefühlsleben unmittelbar mit
Atmung, mit Herzrhythmus, kurz,
mit dem rhythmischen Menschen
zusammen; und mit dem Nervensystem
nur dadurch, daß wir den Rhythmus
und damit die Gefühlswelt
wahrnehmen. Bloß die
Vorstellungen, die Wahrnehmungen
von unseren Gefühlen, die werden
durch das Nervensystem
vermittelt. Die Gefühle selbst
hängen unmittelbar mit dem
rhythmischen Menschen zusammen.
Und so hängen unmittelbar mit dem
Stoffwechselmenschen zusammen die
Willensimpulse, das Wollen. Und
wiederum die Gedanken vom Willen,
die Gedanken von unseren
Willensimpulsen, sie sind es, die
mit dem Nervensystem
zusammenhängen, nicht der Wille
selbst, der unmittelbar mit dem
Stoffwechselsystem zusammenhängt.
Das kann ich jetzt hier nur
anführen.
|
Une
chose que je peux considérer
aujourd'hui comme un bien de vie
scientifique sécure, bien que
toute la science extérieure y
résiste encore aujourd'hui - elle
devra l'accepter, contrainte par
les faits eux-mêmes -, c'est que
ce qui apparaît ainsi chez
l'humain individuel comme les
trois membres de son être n'est
pas réparti de la même manière
entre les humains, dans la mesure
où ils appartiennent aux
différents peuples, que nous ne
voulons considérer aujourd'hui que
selon leurs types. Car ce qui est
étrange, c'est que si nous
regardons vers ces peuples
orientaux, notamment vers cette
organisation/formation des peuples
orientaux dans les temps anciens,
lorsqu'ils ont développé leur
merveilleuse culture, nous
trouvons que ces peuples
orientaux, précisément à l'époque
où ils ont développé la culture la
plus spirituelle, étaient tout à
fait organisés autour du
métabolisme. C'est ce qui
prédominait chez les peuples
orientaux : le métabolisme qui
agissait en eux. L'activité
rythmique et notamment l'activité
nerveuse et sensorielle étaient
reléguées derrière le métabolisme.
|
14
|
Etwas, was ich heute als
ein gesichertes wissenschaftliches
Lebensgut betrachten darf,
trotzdem die ganze äußere
Wissenschaft heute noch dem
widerstrebt — sie wird, durch die
Tatsachen selber gezwungen, dieses
annehmen müssen —, ist, daß
dasjenige, was so beim einzelnen
Menschen als drei Glieder seiner
Wesenheit erscheint, nicht in der
gleichen Art verteilt ist auf die
Menschen, insofern sie den
einzelnen Völkern angehören, die
wir heute eben nur nach ihren
Typen betrachten wollen. Denn das
merkwürdige ist, gerade wenn wir
hinüberschauen nach diesen
orientalischen Völkern, namentlich
nach jener Gestaltung der
orientalischen Völker in alten
Zeiten, in denen sie ihre
wunderbare Kultur entwickelt
haben, da finden wir, daß diese
orientalischen Völker merkwürdig
gerade in der Zeit, in der sie die
geistigste Kultur entwickelt
haben, ganz und gar hinorganisiert
waren auf den Stoffwechsel. Das
war das vorherrschende bei den
orientalischen Urvölkern: der in
ihnen wirkende Stoffwechsel.
Zurück traten hinter den
Stoffwechsel die rhythmische
Tätigkeit und namentlich die
Nerven-Sinnestätigkeit.
|
Le
chercheur spirituel scientifique
est surpris lorsqu'il remonte à la
préhistoire orientale et qu'il
trouve la culture du Vedanta et du
Veda, étrangement haute en sens et
raffinée, et tout ce qui est issu
de la sagesse orientale et de la
conception orientale du monde, il
est surpris de constater que cela
est précisément lié à un
raffinement particulier du
métabolisme et à un recul des
autres membres de la nature
humaine.
|
15
|
Es überrascht den
geisteswissenschaftlichen
Forscher, wenn er zurückgeht in
die orientalische Urzeit und die
merkwürdig hochsinnige, feine
Vedanta- und Vedenkultur findet
und alles dasjenige, was sonst aus
orientalischer Weisheit und
orientalischer Weltauffassung
hervorgegangen ist, es überrascht
ihn, daß das gerade zusammenhängt
mit einer besonderen Verfeinerung
des Stoffwechsels und mit einem
Zurücktreten der anderen Glieder
der Menschennatur.
|
On
doit dire que c'est tout de suite
par ce raffinement du métabolisme
que l'Oriental a atteint ce que je
pense ici comme sa culture
raffinée, sa culture hautement
sensée. De même que la plante est
enfoncée dans le sol par ses
racines, qu'elle absorbe
immédiatement les sucs du sol en
toute originellité, qu'elle attire
par ses fleurs ce qui se trouve
dans son environnement, que tout
son métabolisme est en pendant
avec son environnement naturel,
avec tout ce qu'il reflète comme
un miroir, de même en est-il de
l'être oriental de l'humain en ces
temps de culture asiatique
primitive. L'humain ne se contente
pas d'absorber les substances de
son environnement comme nous le
faisons maintenant, il n'aspire
pas l'air ambiant aussi
inconsciemment que nous, il
absorbe tout ce qui provoque en
lui le métabolisme avec une force
élémentaire originelle. Là, il vit
dans ce qu'il absorbe dans le
métabolisme. Et l'on peut dire que
ce qui vit ensuite en l'humain à
partir du métabolisme, ce qui
devient en lui sensation, ce qui
devient en lui pensée, est tout
simplement une expression
naturelle de son être à partir du
rapport métabolique avec son
environnement, tout comme la fleur
et le fruit de l'arbre que l'on
voit sur l'arbre reflètent
directement le rapport avec
l'environnement ; l'arbre reflète
dans sa fleur, dans son fruit, ce
qui vit dans son environnement du
point de vue du climat, des
matières, des substances. L'humain
d'Orient a toutefois poussé à une
haute floraison et à une haute
fructification ce qu'il a absorbé
de l'extérieur. Mais ce qui
apparaît maintenant dans la
culture orientale primitive plus
ancienne nous apparaît comme si
c'était né de la nature elle-même,
comme si la nature elle-même avait
fleuri dans le savoir et le sens
de l'humain, et que l'humain
n'aurait dû devenir que l'organe
de passage pour ce que la nature
elle-même voulait produire comme
représentation sage et sensée du
monde.
|
16
|
Man muß sagen, gerade
durch diese Verfeinerung des
Stoffwechsels erreichte aber der
Orientale das, was ich hier als
seine feine, als seine hochsinnige
Kultur meine. So wie die Pflanze
mit ihren Wurzeln im Boden
eingesenkt ist, unmittelbar in
aller Ursprünglichkeit die
Bodensäfte in sich einzieht, wie
sie mit ihren Blüten anzieht
dasjenige, was in ihrer Umgebung
ist, wie sie mit ihrem ganzen
Stoffwechsel zusammenhängt mit
ihrer natürlichen Umgebung, mit
dem allem, was sie wie spiegelnd
widergibt, so ist es mit der
orientalischen Wesenheit des
Menschen in jenen Zeiten der
asiatischen Urkultur. Da nimmt der
Mensch nicht bloß so, wie jetzt
bei uns, die Stoffe der Umgebung
auf, da saugt er nicht so unbewußt
wie wir, die umgebende Luft ein,
da nimmt er alles dasjenige, was
in ihm den Stoffwechsel bewirkt,
mit ursprünglicher, elementarer
Kraft auf. Da lebt er in dem, was
er im Stoffwechsel in sich
aufnimmt. Und man kann sagen:
Dasjenige, was im Menschen dann
weiter lebt aus dem Stoffwechsel
heraus, was in ihm Empfindung, was
in ihm Gedanke wird, das ist
geradeso ein natürlicher Ausdruck
seines Wesens aus dem
Stoffwechsel-Verhältnis heraus mit
seiner Umgebung, wie die Baumblüte
und die Baumfrucht, die man am
Baume sieht, die unmittelbar
widerspiegeln das Verhältnis zur
Umgebung; der Baum spiegelt in
seiner Blüte, in seiner Frucht
dasjenige, was in seiner Umgebung
klimatisch, den Stoffen, den
Substanzen nach lebt. Der Mensch
des Orients hat allerdings zu
hoher Blüte und hoher Frucht
dasjenige getrieben, was er von
außen aufnahm. Aber dasjenige, was
nun auftritt in der älteren
orientalischen Urkultur,
erscheint uns so, wie wenn es von
der Natur selbst geboren wäre, wie
wenn da in Menschenwissen und
Menschensinnigkeit die Natur
selber ihre Blüte getrieben hätte,
und der Mensch nur das
Durchgangsorgan für dasjenige
hätte werden sollen, was die Natur
selber herstellen will an weisem,
an sinnigem Vorstellen über die
Welt.
|
C'est
la particularité de cette culture
orientale primitive que de fournir
formellement la preuve que si la
nature peut parler elle-même, si
elle peut se faire un organe dans
l'humain, alors elle parle avec la
plus grande spiritualité. Et cette
culture orientale primitive est
devenue la plus haute spiritualité
précisément parce qu'elle n'est
que ce dont la nature elle-même
parle à travers l'humain. Cette
culture orientale primitive a fait
remonter jusqu'aux fleurs la
sagesse qui peut être poussée par
la nature elle-même, elle a fait
remonter jusqu'aux fleurs la
sagesse qui peut être poussée par
la nature elle-même, elle l'a fait
remonter jusqu'à une nouvelle
entité sensorielle. La nature se
révèle dans une vision
suprasensible. La nature ne se
révèle pas - cela est directement
prouvé par là - par une vision
matérialiste, par une disposition
matérialiste ; la nature se révèle
par une vision spirituelle, par
une disposition spirituelle. La
nature ne parle pas de matière
lorsqu'elle exprime son essence
par l'intermédiaire de l'humain,
la nature parle d'esprit lorsque
l'humain ne lui oppose pas sa
propre conception de la pure
matière grossière.
|
17
|
Das ist das eigentümliche
dieser orientalischen Urkultur,
daß sie förmlich den Beweis
lie1fert: wenn die Natur selber
sprechen darf, wennwenn sie sich
im Menschen ein ein Organ machen
darf, dann spricht sie in höchster
Geistigkeit. Und diese
orientalische Urkultur ist höch-
ste Geistigkeit gerade deshalb
geworden, weil sie nur durch den
Menschen durchgehend dasjenige
ist, was die Natur selber spricht.
Diese orientalische Urkultur, sie
hob hinauf bis zu den Blüten jene
Weisheit, die von der Natur selber
getrieben werden kann, sie hob sie
hinauf bis zu den Blüten jene
Weisheit, die von der Natur selber
getrieben werden kann, sie hob sie
hinauf zu einer neuen
Sinneswesenheit. Die Natur
offenbart sich in übersinnlicher
Anschauung. Die Natur offenbart
sich nicht — das wird unmittelbar
dadurch bewiesen — durch
materialistische Anschauung,
durch materialistische Gesinnung;
die Natur offenbart sich durch
geistige Anschauung, durch
geistige Gesinnung. Die Natur
spricht nicht von Materie, wenn
sie ihr Wesen durch den Menschen
ausspricht, die Natur spricht von
Geist, wenn ihr der Mensch nur
nicht entgegenhält aus sich heraus
die Anschauung von der bloßen
groben Materie.
|
Tel
est le merveilleux enseignement
qui émane de l'ancienne culture
orientale primitive. Elle vivait
autrefois en Orient. En Orient,
elle a également introduit la
théocratie dans la vie extérieure.
Les humains, qui étaient les
enfants de la nature cultivés par
la nature elle-même, et non les
élèves de la nature, qui
développaient leur sagesse comme
les arbres leurs fruits, ces
humains, en parlant du monde, ne
parlaient que du divin, du
surhumain. Ils parlaient de ce qui
est suprasensible. Ils ont
également utilisé cette conception
du suprasensible dans la vie
sociale : ils ont fondé leurs
théocraties. C'est dans ce type
d'humain qu'est apparu, dans la
culture primitive d'Asie, ce que
nous pouvons appeler la conception
du divin par les humains. La
conception du divin comme
spirituel est un héritage de ces
temps anciens orientaux.
|
18
|
Das ist die wunderbare
Lehre, welche aus der alten
orientalischen Urkultur
herauftönt. Sie lebte einstmals im
Oriente. Sie wirkte im Oriente
auch in das äußere Leben hinein
die Theokratie. Die Menschen,
welche die von der Natur selber
gepflegten Kinder der Natur waren,
nicht die Schüler der Natur,
welche ihre Weisheit entwickelten
wie die Bäume ihre Früchte, diese
Menschen sprachen, indem sie
sprachen von der Welt, nur vom
Göttlichen, vom Übermenschlichen.
Sie sprachen von dem, was
übersinnlich ist. Sie verwendeten
auch in das soziale Leben hinein
diese Anschauung des
Übersinnlichen: sie gründeten ihre
Theokratien. Es ist dasjenige in
diesem Menschentypus
herausgekommen in der Urkultur
Asiens, was wir nennen können die
Anschauung des Göttlichen durch
die Menschen. Es ist die
Anschauung des Göttlichen als
eines Geistigen eine Erbschaft
dieser alten orientalischen
Zeiten.
|
Le
christianisme repose sur un fait.
Celui qui ne voit pas l'origine du
christianisme dans le fait du
Golgotha ne comprend pas
correctement le christianisme.
Mais il en va autrement des
conceptions de ce christianisme,
de ce qui nous permet de
comprendre le christianisme. Les
visions/façon de voir qui nous
permettent de comprendre le
christianisme si nous ne regardons
que l'aspect historique, sans
nouvel approfondissement spirituel
scientifique, sont celles qui
proviennent d'héritages orientaux.
Car c'est là que l'on s'est élevé
vers le surhumain, que l'on
parvient en haut au
suprasensible-spirituel. C'est
pourquoi, au fond, même le
christianisme est parti tiré de
l'Orient vers les régions
centrales de la Terre et vers les
régions occidentales.
|
19
|
Das Christentum beruht
auf einer Tatsache. Derjenige, der
den Ursprung des Christentums
nicht in der Tatsache von Golgatha
sieht, versteht das Christentum
nicht richtig. Etwas anderes ist
es aber mit den Anschauungen über
dieses Christentum, mit dem,
wodurch wir das Christentum
verstehen. Diejenigen
Anschauungen, die es uns
ermöglichen, das Christentum zu
verstehen, wenn wir nur auf das
Historische sehen, ohne neue
geisteswissenschaftliche
Vertiefung, sind die aus
orientalischen Erbschaften. Denn
da gelangte man hinauf zu dem
Übermenschlichen, da gelangte man
hinauf zu dem
Übersinnlich-Geistigen. Daher ist
im Grunde genommen selbst das
Christentum nach den mittleren
Gegenden der Erde und nach den
Westgegenden der Erde vom Oriente
ausgezogen.
|
L'humain
peut toujours considérer comme un
idéal le membre qui se situe en
quelque sorte au-dessus de celui
qui lui a été implanté par la
nature de manière élémentaire.
L'Oriental a implanté le membre
qui est apparemment le plus bas de
la nature humaine, mais qui,
lorsqu'il est intégré dans le
contexte naturel élémentaire et
vierge, conduit à la plus haute
hauteur spirituelle ; l'Oriental a
intégré le système métabolique
comme son élémentaire. Le système
supérieur est le système
rythmique. C'est dans ce système
qu'il cherche son idéal. Il
cherche à s'élever de ce que la
nature lui donne vers ce qu'il
peut conquérir lui-même par une
activité humaine consciente. C'est
pourquoi, chez le type de peuple
oriental, chez ceux qui aspirent à
un idéal, on aspire à l'humain
rythmique. Et nous voyons comment
ceux qui, comme une fleur de la
nature, ont apporté dans la
culture humaine les Védas, la
sagesse du Vedanta, la vision la
plus merveilleuse de la nature,
considèrent comme leur idéal une
manière particulière de s'élever
consciemment dans les mondes
spirituels par l'humain rythmique.
Inconsciemment, ils s'élèvent vers
la spiritualité dont je viens de
parler. Avec la conscience, ils
s'élèvent à un idéal, celui de
s'élever par l'humain rythmique.
Cela consiste à régler la
respiration d'une certaine
manière, à pratiquer la
philosophie du yoga, la pratique
du yoga, à entraîner et à former
d'une certaine manière ce qui se
trouve dans l'humain rythmique.
L'humain rythmique doit devenir
pour eux l'idéal. Ce qui est, je
dirais, un cran au-dessus de
l'humain métabolique devient
l'idéal de ces humains.
|
20
|
Als ein Ideal betrachten
kann der Mensch immer dasjenige
Glied, welches gewissermaßen über
dem liegt, das ihm elementar von
der Natur eingepflanzt ist. Der
Orientale hat eingepflanzt
dasjenige Glied, das scheinbar das
niedrigste der Menschennatur ist,
das aber, wenn es eingegliedert
ist in den
jungfräulich-elementaren
Naturzusammenhang, in die höchste
geistige Höhe hinaufführt, der
Orientale hat eingegliedert das
Stoffwechselsystem als sein
Elementares. Das darüber liegende
ist das rhythmische System. In dem
sucht er daher sein Ideal. Er
sucht sich aufzuschwingen aus dem,
was ihm die Natur gibt, zu dem,
was er sich selbst in bewußter
menschlicher Tätigkeit erobern
kann. Daher wird angestrebt bei
dem orientalischen Volkstypus,
bei denjenigen, die nach einem
Ideal hin streben, das Hinstreben
nach dem rhythmischen Menschen.
Und wir sehen, wie diejenigen, die
wie eine Naturblüte die Veden, die
Vedantaweisheit, die wunderbarste
Naturanschauung heraufgebracht
haben in die menschliche Kultur,
wie diese als ihr Ideal betrachten
eine besondere Art und Weise,
durch den rhythmischen Menschen in
geistige Welten sich zu erheben
mit Bewußtsein. Unbewußt erheben
sie sich zu derjenigen
Geistigkeit, von der ich eben
jetzt gesprochen habe. Mit
Bewußtsein erheben sie es zu einem
Ideal, durch den rhythmischen
Menschen sich zu erheben. Das ist:
das Atmen in einer Weise zu
regeln, Jogaphilosophie,
Jogapraktik zu üben, dasjenige,
was im rhythmischen Menschen ist,
in einer bestimmten Art zu
trainieren, zu schulen. Aus dem
rhythmischen Menschen soll ihnen
werden das Ideal. Dasjenige, was,
ich möchte sagen, eine Stufe über
dem Stoffwechselmenschen liegt,
das wird diesen Menschen zum
Ideal.
|
Et
c'est ainsi que nous voyons
comment un corps de prêtres, un
corps d'enseignants, ou en fait
une humanité qui est les deux à la
fois, se cristallise à partir du
type de peuple oriental, qui voit
dans cet entraînement Joga l'idéal
d'organiser spécialement l'humain
rythmique, afin d'atteindre
quelque chose de plus élevé que ce
que l'on obtient par les forces
élémentaires implantées.
|
21
|
Und so sehen wir, wie
eine Priesterschaft, eine
Lehrerschaft oder eigentlich 'eine
Menschheit, die beides zugleich
ist, sich aus dem orientalischen
Volkstypus herauskristallisiert
welche in dieser Joga-trainierung
das Ideal sieht, den rhythmischen
Menschen besonders zu
organisieren, um etwas Höheres zu
erlangen als dasjenige, was man
durch die elementar eingepflanzten
Kräfte erreicht.
|
Si
nous regardons maintenant dans
tout ce que nous pouvons voir et
trouver dans cette culture
orientale primitive comme là du
spirituel jaillit une merveilleuse
plénitude concrète - car cette
spiritualité est pleine de
contenu, même si on la trouve
fantastique en Occident - nous
devons dire que ce que ces humains
n'ont jamais pu acquérir, eux qui
étaient si grands dans le domaine
évoqué et qui ont cherché leur
idéal dans l'entraînement de
l'humain rythmique, ce qui manque
la, c'est une certaine vie dans le
droit, une certaine
articulation/un certain membrement
dans une communauté juridique.
Penser cela d'une manière ou d'une
autre dans la culture qui a
produit les Vedas, le Vedanta, qui
a produit les autres formations
spirituelles orientales -
impossible ! On a beau méconnaître
ce que l'on trouve de ce genre en
y introduisant des notions
occidentales, un jugement
impartial doit dire : c'est là que
vit la vie spirituelle. La vie
juridique, la vie économique,
c'est instinctif ; ça reste
instinctif. Cela s'élève de la
base dans laquelle existe la vie
économique, dans laquelle existe
la vie juridique ou étatique, de
laquelle s'élève à la conscience
la plus élevée la vie spirituelle.
Et au fond, les humains
occidentaux vivent en grande
partie de l'héritage de
l'orientalisme dans la vie
spirituelle.
|
22
|
Wenn wir nun in all das,
wovor wir stehen können gegenüber
dieser orientalischen Urkultur,
hineinschauen und finden, wie da
aus dem Geistigen eine wunderbare
konkrete Fülle herausquillt - denn
voll Inhalt, mag man ihn auch im
Abendlande als phantastisch
empfinden, voll Inhalt ist diese
Geistigkeit -, müssen wir sagen:
Was diese Menschen sich niemals
erwerben konnten, die so groß
waren in dem angedeuteten Gebiete
und in der Trainierung des
rhythmischen Menschen ihr Ideal
gesucht haben, was dort fehlt, das
ist ein gewisses Leben im Rechte,
eine gewisse Gliederung in eine
Rechtsgemeinschaft. Das irgendwie
hineinzudenken in die Kultur, die
die Veden, die Vedanta
hervorgebracht hat, die die
anderen orientalischen geistigen
Gebilde hervorgebracht hat -
unmöglich! Man mag dasjenige, was
sich von der Art findet, noch so
sehr verkennen, indem man
abendländische Begriffe
hineinträgt, ein unbefangenes
Urteil muß sagen: Da lebt
geistiges Leben. Das rechtliche,
das wirtschaftliche Leben, das ist
instinktiv; das bleibt instinktiv.
Es erhebt sich aus der Grundlage,
in der das wirtschaftliche, in der
das rechtliche oder staatliche
Leben besteht, aus der hebt sich
heraus zum höchsten Bewußtsein das
geistige Leben. Und im Grunde
genommen leben die abendländischen
Menschen durchaus zu ihrem größten
Teil von den Erbschaften des
Orientalismus im geistigen Leben.
|
Nous
avons même vu comment, dans une
certaine direction que l'on
appelle théosophique, avec
laquelle la mauvaise volonté ou
l'incompréhension confond souvent
notre mouvement, comment, à
travers cette direction
théosophique, les humains
cherchent à nouveau, je dirais, à
partir d'une pleine décadence, à
porter une nouvelle spiritualité
de l'Orient vers l'Occident,
toujours ce mouvement de porter le
spirituel de l'Orient vers
l'Occident. Aujourd'hui, cela
signifie une décadence extrême/la
plus extérieure. À l'époque où
l'Orient pouvait apporter au
christianisme l'approfondissement
spirituel nécessaire, cela était
une évidence.
|
23
|
Haben wir ja sogar
gesehen, wie in einer gewissen
Richtung, die man die
theosophische nennt, mit der böser
Wille oder Unverstand unsere
Bewegung oftmals verwechselt, wie
da durch diese theosophische
Richtung nun, ich möchte sagen,
zuletzt aus voller Dekadenz
heraus die Menschen wiederum
suchen eine neue Geistigkeit aus
dem Oriente nach dem Westen
herüber zu tragen, immer dieser
Zug, das Geistige vom Oriente nach
dem Westen herüber zu tragen.
Heute bedeutet er eine äußerste
Dekadenz. Zur Zeit, als der Orient
dem Christentum die nötige
geistige Vertiefung geben konnte,
war das eine
Selbstverständlichkeit.
|
Il
en va autrement si nous
considérons le type de peuple qui
apparaît, j'aimerais dire, le plus
sympathique dans la Grèce antique,
mais qui alors a fait absolument
l'expérience de sa poursuite en
Europe centrale. C'est là que nous
avons développé l'autre membre de
la nature humaine, dans une
certaine mesure avec une nécessité
élémentaire. Les humains ne savent
généralement pas ce qui est
présent en eux comme une entité
évidente. Les humains d'Europe
centrale ne savent pas qu'il y a
en eux, comme chose principale par
rapport à laquelle les autres
membres de l'être humain
s'effacent, qu'il y a en eux,
comme chose principale, l'humain
rythmique. Toutes les vertus et
tous les vices de l'humain
d'Europe centrale et de ceux qui
sont contaminés par lui reposent
sur cette prédominance du système
rythmique.
|
24
|
Anderes bietet sich
unserem Blicke, wenn wir
denjenigen Volkstypus betrachten,
der, ich möchte sagen, am
sympathischsten erscheint im
alten Griechenvolke, der dann
seine Fortsetzung aber überhaupt
in Mitteleuropa erfahren hat. Da
haben wir das andere Glied der
Menschennatur gewissermaßen mit
elementarer Notwendigkeit
entwickelt. Das wissen ja
gewöhnlich die Menschen nicht, was
als selbstverständliche Wesenheit
in ihnen vorhanden ist. Das wissen
die Menschen Mitteleuropas nicht,
daß in ihnen als Hauptsache
vorhanden ist, gegenüber welcher
die anderen Glieder der
Menschenwesenheit zurücktreten,
daß in ihnen als Hauptsache
vorhanden ist der rhythmische
Mensch. Alle Tugenden und alle
Laster des mitteleuropäischen
Menschen und derjenigen, die von
ihm angesteckt sind, beruhen auf
diesem Vorherrschen des
rhythmischen Systems.
|
Le
système rythmique est pendant
d'âme ensemble avec ce qu'est le
sentir humain. C'est dans le
sentiment humain que sont décidées
tout ce que sont es les vertus du
courage, les passions du courage
et ainsi de suite. Tout ce que
Tacite décrit des anciens
Germains, par exemple, est au fond
une telle âme fondée sur l'humain
rythmique, tout comme la sagesse
orientale et le sens oriental sont
fondés sur le métabolisme. Et ce
qui fait du Grec une telle entité
humaine unifiée, ce que nous
admirons tant chez le Grec si nous
le comprenons vraiment, cette
égalité, repose finalement sur une
égalité de l'inspiration, de
l'expiration et de tous les autres
rythmes, totalement adaptée à la
nature humaine. La régularité
grecque est finalement une
conséquence du système rythmique
humain harmonieux.
|
25
|
Das rhythmische System
hängt seelisch mit dem zusammen,
was das menschliche Fühlen ist. Im
menschlichen Fühlen ist alles
dasjenige beschlossen, was die
Tugenden des Starkmuts, was die
Leidenschaften des Mutes sind und
so weiter. All das, was zum
Beispiel Tacitus von den alten
Germanen schildert, ist im Grunde
genommen ein solches Seelisches,
das begründet ist auf dem
rhythmischen Menschen, geradeso
wie orientalische Weisheit und
orientalische Sinnigkeit auf dem
Stoffwechsel begründet ist. Und
dasjenige, was den Griechen zu
einer solchen einheitlichen
Menschenwesenheit macht, was wir
am Griechen so bewundern, wenn wir
ihn wirklich verstehen, dieses
Gleichmaß, es beruht zuletzt auf
einem der menschlichen Natur
völlig angepaßten Gleichmaß des
Einatmens, des Ausatmens und aller
anderen Rhythmen. Griechisches
Ebenmaß ist zum Schlusse eine
Folge menschlichen ebenmäßigen
rhythmischen Systems.
|
Ce
que nous voyons poindre dans l'art
grec, ce qui se présente à nous
comme la sculpture/plastique
grecque, n'est pas une imitation
du modèle. Ce que le Grec façonne
est formé ainsi qu'il sentait en
lui comme un second humain,
l'humain rythmiquement harmonieux
en activité et qu'il le façonnait.
Ou lorsqu'il se dissolvait, le
représente ainsi que le Laocoon
dans le groupe connu. Tout ce qui
est apparu au Grec comme une forme
humaine plastique repose sur son
se-sentir-en-soi à partir de
l'harmonie du système rythmique.
|
26
|
Dasjenige, was wir
aufdämmern sehen in der
griechischen Kunst, was uns als
griechische Plastik entgegentritt,
ist nichts dem Modell
Nachgeahmtes. Das, was der Grieche
formt, ist so gebildet, daß er in
sich selber, wie einen zweiten
Menschen, den
rhythmisch-ebenmäßigen Menschen in
Tätigkeit fühlte und den
ausgestaltete. Oder wenn er sich
auflöste, ihn so darstellt, wie
den Laokoon in der bekannten
Gruppe. All das, was dem Griechen
als plastische Menschengestalt
aufgegangen ist, beruht auf seinem
Sich-in-sich-Fühlen aus dem
Ebenmaß des rhythmischen Systems
heraus.
|
Et
si nous regardons par exemple vers
les tragédies grecques - on
pourrait regarder sur tout le
possible qui est l'expression de
l'essence grecque -; les passions
doivent se développer à travers la
tragédie, la peur et la pitié. Et
à nouveau, cette même tragédie,
qui suscite la peur et la pitié,
doit calmer cette passion,
l'apaiser. C'est la catharsis.
C'est ce que le Grec recherchait
comme autorégulation, comme ce qui
est rythmique dans le drame, comme
une image/un reflet de son propre
être. Et nous entendons Aristote
dire que la vraie vertu consiste à
ne pas aller vers l'un ou l'autre
extrême, ni vers le trop spirituel
ou le trop matériel, ni vers le
trop haut ou le trop bas, mais à
garder la position médiane. Tout
ce que le Grec vit comme par
lui-même, c'est l'humain
harmonieux, qui est harmonieux par
son rythme de vie.
|
27
|
Und wenn wir zum Beispiel
hinsehen auf die griechischen
Tragödien — man könnte auf alles
mögliche sehen, was Ausdruck
griechischen Wesens ist —:
Leidenschaften sollen sich
entwickeln durch die Tragödie,
Furcht und Mitleid. Und wiederum
soll durch dieselbe Tragödie, die
Furcht und Mitleid erregt, diese
Leidenschaft beruhigt werden,
abreagiert werden. Das ist die
Katharsis. Das ist dasjenige, was
der Grieche als die
Selbstregulierung, als das
rhythmische in der Dramatik
suchte, wie als Abbild seines
eigenen Wesens. Und Aristoteles
hören wir sagen, daß die wirkliche
Tugend darinnen besteht, daß man
nicht nach dem einen und nicht
nach dem anderen Extrem, nicht
nach dem zu Geistigen oder zu
Materiellen, nicht nach dem zu
Hoch oder zu Niedrig geht, sondern
daß man die Mittellage einhält.
Alles dasjenige, was der Grieche
wie von selbst darlebt, das ist
der ebenmäßige Mensch, der durch
seinen Lebensrhytmus ebenmäßig
ist.
|
Et
nous voyons ce jeu du système
rythmique jusque dans le
prolongement du règne grec, dans
le goethéanisme, dans ce qui a été
un nouvel essor de la vie
spirituelle en Europe centrale,
nous voyons en particulier dans la
figure de Goethe ce jeu du système
rythmique.
|
28
|
Und wir sehen bis herein
in die Fortsetzung des
Griechentums, im Goetheanismus, in
demjenigen, was als ein neuerer
Aufschwung geistigen Lebens in
Mitteleuropa stattgefunden hat,
wir sehen insbesondere in der
Gestalt Goethes dieses Spiel des
rhythmischen Systems.
|
Tout
de suite ainsi que l'Oriental, en
laissant parler en lui le système
métabolique de la nature, posait
en quelque sorte devant lui la
plus haute spiritualité, de même
le système rythmique, qui provoque
chez l'humain la véritable mesure
de l'harmonie, posait l'humain
lui-même devant lui. Et on ne peut
pas s'imaginer une plus belle
expression de ce besoin de
présenter l'humain dans son
harmonie, à partir de sa rythmique
de vie, que le livre de Goethe sur
Winckelmann, où Goethe a niche
tout ce qu'il avait à dire sur
l'humain harmonieux. Dans ce
livre, on trouve les belles
expressions comme : lorsque la
nature est parvenue à son sommet
dans l'humain, et que l'humain
rassemble tout ce qui est dans son
environnement, ordre, harmonie,
mesure et signification, il se
sent à nouveau en lui-même comme
une nature entière et s'élève à la
création de l'œuvre d'art. Ou
encore : si, dans l'humain, la
nature est parvenue à son sommet,
si elle pouvait se comprendre
elle-même, elle pousserait des
cris de joie et admirerait ce
sommet de son devenir et de son
essence.
|
29
|
Geradeso wie der
Orientale dadurch, daß die Natur
in ihm das Stoffwechselsystem
sprechen ließ, gewissermaßen vor
sich die höchste Geistigkeit
hinstellte, so stellte das
rhythmische System, das in dem
Menschen das eigentliche Ebenmaß
bewirkt, den Menschen selber vor
sich hin. Und man kann sich nicht
eigentlich einen schöneren
Ausdruck vorstellen für dieses
Bedürfnis, den Menschen in seinem
Ebenmaß aus seiner Lebensrhythmik
vor sich hinzustellen, als das
Buch Goethes über Winckelmann, wo
Goethe alles mögliche, was er über
den ebenmäßigen Menschen zu sagen
hat, in dieses Buch
hineingeheimnißt. In diesem Buche
finden sich die schönen Ausdrücke,
wie: Wenn die Natur an ihrem
Gipfel im Menschen gelangt ist,
und der Mensch alles dasjenige,
was in seiner Umgebung ist,
Ordnung, Harmonie, Maß und
Bedeutung zusammennimmt, so fühlt
er sich wieder in sich selber als
eine ganze Natur und erhebt sich
zur Schöpfung des Kunstwerkes.
Oder: Wenn im Menschen die Natur
auf ihren Gipfel gelangt ist, so
würde sie, wenn sie sich selbst
verstehen könnten, aufjauchzen und
diesen Gipfel ihres Werdens und
Wesens bewundern.
|
Et
l'on peut dire que lorsque des
mots aussi mûrs, des mots si doux
de maturité culturelle, sont
prononcés, ils sont l'expression
de tout l'être qui se trouve là, à
la base, de manière
völkisch/populaire.
|
30
|
Und man kann sagen, wenn
solch reife Worte, Worte, die so
völlig süß vor Kulturreife sind,
gesprochen werden, dann sind sie
der Ausdruck für das ganze Wesen,
das da völkisch zugrunde liegt.
|
Et
lorsque Schiller écrivit cette
lettre à Goethe au début des
années quatre-vingt-dix : j'ai
longtemps vu la marche de votre
être. Vous prenez toute la nature
ensemble pour construire l'humain
à partir de ses différents
éléments. Vous construisez
l'humain à partir d'une intuition.
Vous n'auriez pu le faire que si
vous étiez né grec, ou au moins
italien. — Cette description de
l'humain à partir des profondeurs
de la nature humaine, cette mise
de l'humain devant l'humain, comme
l'Oriental met le divin devant le
monde, comme la nature elle-même,
en quelque sorte, met son essence
devant le monde - cette mise de
l'humain devant l'humain, c'est
l'essentiel de l'humain de type
méditerranéen. Pour lui, ce qui
est le plus proche devient
l'idéal.
|
31
|
Und wenn Schiller jenen
Brief im Anfange der neunziger
Jahre an Goethe schrieb: Ich habe
lange dem Gang Ihres Wesens
zugesehen. Sie nehmen die ganze
Natur zusammen, um aus ihren
einzelnen Bestandteilen den
Menschen aufzubauen. Aus einer
Intuition heraus konstruieren Sie
den Menschen. Das hätten Sie
eigentlich vollkommen nur tun
können, wenn Sie als ein Grieche,
oder wenigstens als ein Italiener
geboren wären. -- Diese
Schilderung des Menschen aus den
Tiefen der Menschennatur heraus,
dieses Hinstellen des Menschen vor
den Menschen, so wie der Orientale
das Göttliche vor die Welt
hinstellt, gewissermaßen die Natur
selbst ihr Wesentliches vor die
Welt hinstellt — dieses Hinstellen
des Menschen vor den Menschen, das
ist das Wesentliche des
mittelländischen Typus Mensch.
Für ihn wird nun das
Nächstdarüberstehende das Ideal.
|
Ce
qu'est l'humain nerveux et
sensoriel devient pour lui
l'idéal. C'est pourquoi, de la
même manière que l'Oriental fait
valoir inconsciemment sa
spiritualité à partir de son
métabolisme, nous voyons
s'affirmer à partir du rythme ce
qui est une culture évidente. En
revanche, nous voyons apparaître
comme idéal le travail vers
l'idée, le travail vers
l'idéalisme. Et l'idéalisme de la
pensée de Platon et d'Aristote
germe déjà dans le monde grec.
|
32
|
Dasjenige, was der
Nerven-Sinnesmensch ist, das wird
für ihn das Ideal. Daher sehen wir
aus diesen Mittelländern heraus
mit einer gewissen Unbewußtheit,
geradeso wie der Orientale seine
Geistigkeit aus seinem
Stoffwechsel heraus unbewußt
geltend macht, so sehen wir aus
dem Rhythmus heraus dasjenige, was
selbstverständliche Kultur ist,
sich geltend machen. Dafür aber
sehen wir als das Ideal auftreten
das Hinarbeiten zur Idee, das
Hinarbeiten zum Idealismus. Und
aufkeimt im Griechentum schon
dasjenige, was der Idealismus der
Gedanken ist in Plato und
Aristoteles.
|
À
nouveau, c'est dans l'idéalisme
allemand des conceptions du monde
que l'idéal de la spiritualité
émerge de l'humain nerveux et
sensoriel, exactement comme
l'idéal du yoga est né en Orient.
Et là, nous voyons comment ce qui
est organisation économique reste
encore instinctif, reste vraiment
instinctif, mais comment une
deuxième chose apparaît, qui était
encore instinctive dans l'Orient
et qui entre maintenant dans la
conscience : c'est la réflexion,
la méditation sur la nature
juridique/de droit de la vie
commune sociale humaine.
|
33
|
Wiederum ersteht das in
dem deutschen Idealismus der
Weltanschauungen: in dem ganzen
mitteleuropäischen Idealismus der
Weltanschauungen ersteht das Ideal
der Geistigkeit aus dem
Nerven-Sinnesmenschen heraus,
gerade so wie das Jogaideal im
Oriente entsteht. Und da sehen
wir, wie noch immer instinktiv
bleibt, wirklich instinktiv bleibt
dasjenige, was wirtschaftliche
Organisation ist, wie aber ein
Zweites auftritt, was im
Morgenlande noch instinktiv war,
was jetzt in die Bewußtheit
eintritt: das ist das Nachdenken,
das Nachsinnen über die
Rechtsnatur des menschlichen
sozialen Zusammenlebens.
|
Et
c'est ainsi que nous voyons la
nature de droit de la vie commune
sociale se développer tout de
suite dans les régions
moyennes/médianes à partir du type
des peuples centraux. Les peuples
orientaux ont développé une
spiritualité dans les temps
anciens. Elle s'est ensuite
dégradée. Et même lorsque nous
entendons Rabindranath Tagore
parler aujourd'hui, c'est comme le
son d'une époque lointaine et
révolue : c'est beau, c'est bien,
mais nous ne pouvons pas croire
que cela soit encore là. Et ce
n'est vraiment pas là non plus.
C'est, j'aimerais dire, une
abstraction confortable/d'âme
tranquille. Il nous parle
profondément, mais elle ne parle
pas vraiment d'une réalité
présente. Comme cette spiritualité
est aussi entrée en décadence en
Orient, l'humanité conserve en
quelque sorte un héritage de la
culture orientale primitive dans
sa tendance à la vie spirituelle.
|
34
|
Und so sehen wir die
Rechtsnatur des sozialen
Zusammenlebens gerade in den
mittleren Gegenden aus dem Typus
der mittleren Völker heraus sich
entwickeln. Die orientalischen
Völker haben in alten Zeiten eine
Geistigkeit entwickelt. Sie ist
dann heruntergekommen. Und
selbst, wenn wir heute
Rabindranath Tagore sprechen
hören, so ist es wie der Klang aus
ferner, vergangener Zeit: Schön,
fein, aber wir können nicht
glauben, daß das noch da ist. Und
es ist auch wirklich nicht da. Es
ist, ich möchte sagen, gemütliche
Verabstrahierung. Es ist tief zu
uns sprechend, aber es spricht
nicht eigentlich von einer
gegenwärtigen Wirklichkeit. Indem
im Oriente auch diese Geistigkeit
in die Dekadenz gekommen ist,
bewahrt die Menschheit
gewissermaßen auf die Hinneigung
zum geistigen Leben eine
Erbschaft der orientalischen
Urkultur.
|
En
plus de cela, il y a ce que
l'humain a à dire sur l'humain, ce
que l'humain a aussi à regarder
sur l'humain. Et cela est venu de
la population médiane. L'humain se
trouve alors face à lui-même. En
Orient, l'humain se tient devant
le surhumain, et c'est du monde du
surhumain que jaillissent les
idées morales.
|
35
|
Dazu ist gekommen
dasjenige, was der Mensch über den
Menschen zu sagen hat, was der
Mensch über den Menschen auch
anzuschauen hat. Und das ist
gekommen durch die mittlere
Bevölkerung. Da steht der Mensch
vor sich selber. Im Oriente steht
der Mensch vor dem Übermenschen,
und aus der Welt des
Übermenschlichen heraus quellen
die sittlichen Ideen.
|
Rabindranath
Tagore a souligné à maintes
reprises, et encore aujourd'hui,
que la culture de l'Orient est
avant tout construite sur la
moralité, sur toutes les qualités
morales, alors qu'il reproche à la
culture occidentale et à la
culture américaine d'être
construites sur le mécanisme, sur
le mécanisme technique, sur le
mécanisme politique de l'État,
d'être vidées des idées morales.
Et il se trouve qu'en Orient, une
foule d'idées morales jaillit de
la vision du monde spirituel telle
que nous l'avons décrite. Et au
fond, nous vivons encore
aujourd'hui de ces idées morales.
Car le matérialisme de l'Occident,
comme l'exposé d'hier l'a
suffisamment montré, n'a pas
produit d'idées morales en tant
que telles. Les idées morales sont
un vieil héritage, car elles ne
jaillissent dans l'âme humaine que
lorsque celle-ci a un pendant avec
le monde spirituel.
|
36
|
Es ist gerade immer
wieder und wiederum von
Rabindranath Tagore auch heute
betont, daß die Kultur des Orients
vor allem auf Sittlichkeit gebaut
ist, auf alle die sittlichen
Qualitäten, während er der
abendländischen und der
amerikanischen Kultur vorwirft,
daß sie auf Mechanismus, auf
technischem Mechanismus, auf
politischem Staatsmechanismus
gebaut ist, daß sie entleert ist
der sittlichen Ideen. Und es ist
so, daß im Oriente aus der
Anschauung — die auf die Art, wie
wir sie geschildert haben, über
die geistige Welt entsteht — eine
Fülle von sittlichen Ideen
herausquillt. Und im Grunde
genommen leben wir heute
eigentlich noch immer von diesen
sittlichen Ideen. Denn der
Materialismus des Abendlandes hat,
das ist wohl aus dem gestrigen
Vortrage zur Genüge
hervorgegangen, keine sittlichen
Ideen als solche erzeugt. Die
sittlichen Ideen sind eine alte
Erbschaft, denn sie quillen in
diese Menschen‑ seele nur hinein,
wenn diese Menschenseele den
Zusammenhang mit der geistigen
Welt hat.
|
Dans
la culture du Moyen-Orient :
l'humain se trouve face à lui-même
; il reçoit en héritage les idées
morales. Les idées de droit
apparaissent, la réglementation
des rapports humains de telle
sorte que l'humain individuel
s'oppose à l'humain individuel
dans la cohabitation sociale. On
aimerait dire que c'est parce que
l'humain arrive à sa propre
essence qu'il en vient à se
demander : comment puis-je suivre
ce qui est une idée morale ? Un
besoin apparaît chez l'humain que
l'Oriental n'avait pas, qu'il
n'avait justement pas à l'époque
où sa culture d'esprit, sa culture
spirituelle s'infiltrait le plus
purement dans son être. Au sein de
toute cette culture orientale,
plus nous remontons dans le temps,
plus le mot et l'essence de la
liberté n'ont aucune
signification. L'humain est un
membre de l'ordre du monde ; il
est intégré dans l'ordre du monde.
La liberté est quelque chose qui,
au fond, n'a pas de sens. On ne
peut pas en parler. Car les
commandements de la vie morale,
qui sont liés à la contemplation
du divin-spirituel, agissent de
telle manière sur l'humain, en ce
qu'il les contemple à partir de sa
spiritualité, qu'ils sont
naturellement réalisés par lui. Il
ne ressent aucun rapport humain
avec eux. De même qu'il doit
manger, il sent qu'il doit obéir
aux commandements si seulement il
les reconnaît.
|
37
|
In der mittelländischen
Kultur: der Mensch steht vor sich
selber; er bekommt als eine
Erbschaft die sittlichen Ideen.
Rechtsideen treten auf, Regelung
des menschlichen Verhältnisses so,
daß der einzelne Mensch dem
einzelnen Menschen im sozialen
Zusammenleben entgegensteht. Man
möchte sagen: Dadurch, daß der
Mensch auf seine eigene Wesenheit
kommt, kommt er dazu, zu fragen:
Wie befolge ich dasjenige, was
sittliche Idee ist? Ein Bedürfnis
tritt im Menschen auf, das der
Orientale nicht hatte, gerade
damals nicht hatte, als seine
geistige, seine spirituelle Kultur
am reinsten einfloß in seine
Wesenheit. Innerhalb dieser ganzen
Kultur des Orientes, gerade je
weiter wir zurückgehen in ältere
Zeiten, hat das Wort und die
Wesenheit der Freiheit keine
Bedeutung. Der Mensch ist ein
Glied der Weltenordnung; er ist
eingegliedert in die
Weltenordnung. Freiheit ist
etwas, was im Grunde genommen
keinen Sinn hat. Man kann nicht
davon sprechen. Denn die Gebote
des sittlichen Lebens, die
verknüpft sind mit der Anschauung
des Göttlich-Geistigen, wirken so
auf den Menschen, indem er sie
anschaut aus seiner Geistigkeit
heraus, daß sie selbstverständlich
von ihm verwirklicht werden. Er
fühlt kein menschliches Verhältnis
zu ihnen. Ebenso wie er essen muß,
so fühlt er, daß er die Gebote
befolgen muß, wenn er sie nur
erkennt.
|
Ce
qui jaillit de la sagesse
originelle orientale, si
évidemment lié au monde spirituel
- mais qui ne jaillit plus dans la
culture orientale en déclin -,
devient une question au moment de
l'évolution historique mondiale,
lorsque l'humain se trouve face à
l'humain, lorsque la culture du
Moyen-Orient fait son apparition.
Et cela devient une question tout
à fait particulière lorsque la
culture, la véritable direction
culturelle des peuples occidentaux
apparaît. C'est le troisième type.
|
38
|
Das, was so wie
selbstverständlich verbunden mit
der geistigen Welt in der
orientalischen Urweisheit quillt —
allerdings in der orientalischen
Niedergangskultur nicht mehr
quillt —, das wird eine Frage in
dem Augenblicke
weltgeschichtlicher Entwickelung,
wo der Mensch dem Menschen
gegenübersteht, wo die
mittelländische Kultur eintritt.
Und das wird ganz besonders eine
Frage dann, wenn die Kultur, die
eigentliche Kulturrichtung der
Westvölker auftritt. Das ist der
dritte Typus.
|
De
même que l'Oriental était à
l'origine prédisposé au
métabolisme, le Médian à l'humain
rythmique, de même l'humain
occidental est prédisposé à
l'humain nerveux et sensoriel. Et
celui qui peut suivre ce qui s'est
développé de plus élevé en matière
de civilisation spirituelle et
matérielle, intérieure et
extérieure, en Europe occidentale
et en Amérique - à l'exception des
peuples romans qui ont suivi un
tout autre chemin, qui ont hérité
des anciens peuples latins, qui ne
représentent pas dans cette pureté
ce qu'est l'Europe occidentale, ce
qu'est l'Occident en général -, si
nous regardons l'autre population
occidentale, c'est la population
chez laquelle prédomine l'humain
nerveux-sensoriel : Cet humain
sensoriel nerveux, qui a produit
le type capable de tout comprendre
à l'aide de concepts, de
représentations, d'idées, qui va
en particulier vers l'abstrait,
qui va vers ce qui ne place pas
l'humain devant l'humain comme
chez l'humain d'Europe centrale,
qui ne place pas le surhumain
devant l'humain comme chez
l'Oriental, mais qui place la
nature devant l'humain.
|
39
|
Geradeso wie der
Orientale ursprünglich veranlagt
war f ur den Stoffwechsel, der
Mittelländer für den rhythmischen
Menschen, so ist der Westmensch
veranlagt für den
Nerven-Sinnesmenschen. Und wer
verfolgen kann auch das I— öchste,
was sich entwickelt hat an
geistiger und an materieller, an
innerer und an äußerer
Zivilisation im Westen Europas
und in Amerika — abgesehen von den
romanischen Völkern, die einen
ganz anderen Weg gegangen sind,
die Erbschaften übernommen haben
von den alten lateinischen
Völkern, die nicht in dieser
Reinheit das darstellen, was
Westeuropäisches, was
Westländisches überhaupt ist —,
wenn wir auf die andere
westländische Bevölkerung sehen,
so ist das diejenige Bevölkerung,
bei der vorherrscht der
Nerven-Sinnesmensch: Dieser
Nerven-Sinnesmensch, der da
hervorgebracht hat den Typus, mit
Begriffen, mit Vorstellungen, mit
Ideen verständig alles zu
überschauen, der insbesondere auf
das Abstrakte geht, der auf
dasjenige geht, was nun nicht den
Menschen vor den Menschen stellt
wie beim mitteleuropäischen
Menschen, was nicht stellt den
Übermenschen vor den Menschen wie
beim Orientalen, sondern
was die Natur vor den Menschen
stellt.
|
C'est
cela qui est particulier : si l'on
remonte avec l'organisation
naturelle jusqu'à l'humain nerveux
et sensoriel, alors la nature
extérieure se place devant
l'humain. Que l'on se pense
seulement quelle absurdité ce
serait pour l'Oriental de demander
s'il dépendrait n'importe comment
seulement matériellement de
l'animalité. Il envisage tout de
suite parce qu'il est l'humain
métabolique immédiatement le monde
spirituel, le monde suprasensible.
L'humain occidental n'a pas cette
vision du monde spirituel. Il a la
réflexion sur le monde spirituel,
il a l'abstraction. Pour lui, ce
qui se présente devant lui, même
si c'est l'humain lui-même,
devient la nature extra-humaine.
Pour Goethe, se tient l'humain
contre l'humain, et il veut
comprendre l'humain. Schiller dit
: c'est vous qui voulez construire
l'humain entier à partir de tous
les détails de la nature. - Mais
c'est l'humain que Goethe veut
construire ; et au fond, il veut
seulement comprendre la nature
pour finalement apercevoir
l'humain partout dans la nature.
|
40
|
Das ist das
Eigentümliche: rückt man hinauf
mit der natürlichen Organisation
bis zum Nerven-Sinnesmenschen,
dann steht die äußere Natur vor
dem Menschen. Man denke sich nur,
welche Absurdität es wäre für den
Orientalen, zu fragen, ob er
irgendwie nur zusammenhinge
materialistisch mit der Tierheit.
Er schaut, gerade weil er der
Stoffwechselmensch ist, die
geistige Welt, die übersinnliche
Welt unmittelbar an. Der
Westmensch hat diese Anschauung
der geistigen Welt nicht. Er hat
das Nachdenken über die geistige
Welt, er hat die Abstraktion. Für
ihn wird dasjenige, was sich vor
ihn hinstellt, auch wenn es der
Mensch selber ist, für ihn wird
das die außermenschliche Natur.
Für Goethe steht Mensch gegen
Mensch, und er will den Menschen
begreifen. Schiller sagt: Sie sind
es, der aus allen Einzelheiten der
Natur den ganzen Menschen aufbauen
will. — Aber der Mensch ist es,
den Goethe aufbauen will; und im
Grunde genommen will er die Natur
nur begreifen, um zuletzt den
Menschen in der Natur überall zu
erblicken.
|
Parmi
les Occidentaux, parmi les humains
neurosensoriels, naît le
darwinisme dans cette forme qu'a
vécue le XIXe siècle. Là l'humain
n'est pas ce qui se tient là en
premier lieu ; là, l'idée de
l'humain s'estompe dans une
certaine mesure, là, on ne sait
plus rien de l'humain en tant que
tel, là, l'humain devient l'animal
le plus élevé. Là, la série
animale sera alors étudiée, là
tout ce qui de forces jouent dans
cette série animale. Ce n'est pas
l'humain qui est compris, mais
l'animal le plus élevé. Et
l'humain ne vaut que comme
l'animal le plus élevé. L'humain
s'efface. Mais en revanche, le
sens le plus prononcé pour la
connaissance de la nature, pour
cet approfondissement merveilleux
dans les détails de tout ce qui
est conception de l'évolution, par
exemple dans le darwinisme.
|
41
|
Unter den Westmenschen,
unter den Nerven-Sinnesmenschen
entsteht der Darwinismus in
derjenigen Form, wie ihn das 19.
Jahrhundert erlebt hat. Da ist der
Mensch nicht dasjenige, was in
erster Linie dasteht; da dämmert
gewissermaßen die Idee des
Menschen ab, da weiß man nichts
mehr von dem Menschen als solchem,
da wird der Mensch das
höchststehende Tier. Da wird die
Tierreihe studiert, da wird alles
das an Kräften studiert, was in
dieser Tierreihe spielt. Nicht der
Mensch wird begriffen, sondern das
höchste Tier wird begriffen. Und
der Mensch gilt nur als das
höchste Tier. Das Menschliche
tritt zurück. Dafür aber der
ausgesprochenste Sinn für
Naturerkenntnis, dafür jene
wunderbare Vertiefung in die
Einzelheiten alles desjenigen,
was Entwickelungsanschauung ist
zum Beispiel im Darwinismus.
|
Jamais,
évidemment, une vision orientale
n'aurait pu donner naissance, même
de loin, à quelque chose comme
l'origine des espèces de Darwin.
Jamais non plus Goethe aurait pu
écrire quelque chose comme ça. Ce
qu'il a écrit, j'ai toujours
essayé de le démontrer, est d'une
tout autre nature. Ce n'est pas du
darwinisme au sens où on
l'entendra plus tard, c'est
quelque chose qui s'en distingue.
|
42
|
Niemals
selbstverständlich hätte aus
orientalischer Anschauungsweise
auch nur annähernd so etwas
hervorgehen können wie Darwins
Entstehung der Arten. Niemals auch
hätte Goethe so etwas verfassen
können. Was er verfaßt hat, ich
habe es immer wieder darzustellen
versucht: es ist ganz anders
geartet. Es ist nicht Darwinismus
im späteren Sinne, es ist etwas,
was sich davon unterscheidet.
|
Mais
du fait que ce type d'humain
occidental est un humain nerveux
et sensoriel, il en résulte,
j'aimerais dire, dans une
évolution rétrograde, l'idéal de
la connaissance de la nature,
l'idéal de la connaissance
matérielle, l'intégration/le vivre
dedans dans la matière.
|
43
|
Dadurch aber, daß dieser
westliche Menschentypus der
NervenSinnesmensch ist, dadurch
entsteht, ich möchte sagen, in
rückläufiger Entwickelung nun das
Ideal der Naturerkenntnis, das
Ideal der materiellen Erkenntnis,
das Einleben in das Materielle.
|
Et
au fond, c'est la manière de
penser du monde occidental qui a
pénétré en Europe centrale et
orientale depuis longtemps. Car ce
qui s'est développé au fond de
l'Europe centrale elle-même est la
continuation du règne grec. Ce qui
a grandi en Russie à partir de sa
propre nature russe est même la
continuation de l'ancien
orientalisme ; mais ce qui est
devenu de plus en plus la culture
moderne du XIXe siècle, c'est ce
qui est issu de l'humain nerveux
et sensoriel de l'Occident.
|
44
|
Und im Grunde genommen
ist es die Denkweise der
westlichen Welt, welche eingezogen
ist in Mittel- und Osteuropa seit
langen Zeiten. Denn dasjenige, was
auf dem Grunde von Mitteleuropa
selber erwachsen ist, das ist
Fortsetzung des Griechentums. Was
in Rußland aus eigenem russischem
Wesen erwachsen ist, das ist sogar
in Fortsetzung des alten
Orientalismus; dasjenige aber, was
moderne Kultur des 19.
Jahrhunderts immer mehr und mehr
geworden ist, das ist dasjenige,
was aus dem Nerven-Sinnesmenschen
des Westens ist.
|
C'est
ainsi qu'il faut voir les trois
types d'humains à partir desquels
les peuples se différencient à
nouveau. On doit ainsi se rendre
compte comment la spiritualité la
plus élevée était instinctivement
présente dans l'humanité primitive
orientale ; comment la conception
confortable de l'humain était
présente dans la Grèce antique et
n'a montré qu'un écho à la fin du
XVIIIe et au début du XIXe siècle
dans la culture d'Europe centrale,
qui s'est révélée dans le
goethéanisme, et comment nous
sommes sous l'influence de la
culture nerveuse et sensorielle,
comment nous devons penser à
partir de celle-ci. En tant que
telle, elle ne produit certes
immédiatement pas d'idéaux moraux.
N'a-t-elle pas pour autant aucune
valeur morale ? Hier, je vous ai
montré des échantillons de la
vision morale du monde d'humains
pensant de manière naturaliste, à
partir desquels on pourrait croire
que ce nouveau naturalisme
n'aurait toutefois aucune valeur
morale. Ce n'est pas le cas.
Certes, il n'a aucun contenu
moral. Son contenu moral est un
vieil héritage et doit être un
vieil héritage. Mais il a une
valeur morale. Quelle valeur
morale a-t-il ? Il a la valeur
morale que l'humain se forme une
image de la nature comme image du
monde qui justement ne lui donne
aucune d'idées morales. En
s'immergeant dans son
environnement, l'Oriental a reçu
les idées morales avec son image
de la nature. Et de même qu'il
suivait la nature en tant
qu'humain de la nature, il
suivait, en tant qu'humain moral,
le monde moral et le monde
spirituel.
|
45
|
So muß man die drei
Menschentypen, aus denen sich
wiederum die Völker
herausdifferenzieren, anschauen.
So muß man gewahr werden, wie
allerdings die geistigste
Geistigkeit instinktiv in der
orientalischen Urmenschheit
vorhanden war; wie das gemütvolle
Auffassen des Menschen im
Griechentum vorhanden war und nur
noch einen Nachklang gezeigt hat
am Ende des 18. und am Anfange des
19. Jahrhunderts in der
mitteleuropäischen Kultur, die im
Goetheanismus zutage getreten ist,
und wie wir stehen unter dem
Einflusse der Nerven-Sinneskultur,
wie wir aus dieser heraus denken
müssen. Sie bringt als solche ganz
gewiß unmittelbar keine sittlichen
Ideale hervor. Hat sie deshalb
keinen sittlichen Wert? Ich habe
gestern von sittlicher
Weltanschauung naturalistisch
denkender Menschen Ihnen Proben
vorgeführt, aus denen heraus man
glauben könnte, daß dieser neuere
Naturalismus allerdings gar keinen
sittlichen Wert hätte. Das ist
nicht der Fall. Gewiß, er hat
keinen sittlichen Inhalt. Sein
sittlicher Inhalt ist alte
Erbschaft und muß alte Erbschaft
sein. Aber er hat einen sittlichen
Wert. Welchen sittlichen Wert hat
er? Er hat den sittlichen Wert,
daß der Mensch ein Naturbild als
Weltbild sich bildet, das eben
gerade ihm keine sittlichen Ideen
gibt. Indem der Orientale sich
vertiefte in seine Umwelt, bekam
er die sittlichen Ideen mit seinem
Naturbild mit. Und so, wie er der
Natur folgte als Naturmensch,
folgte er als sittlicher Mensch
der sittlichen und der geistigen
Welt.
|
L'humain
médiéval/des pays du milieu place
l'humain devant lui-même. Il a
reçu l'image de l'humain en
regardant dans le monde. Mais en
même temps, j'aimerais dire que
l'idée morale s'est abstraite.
Elle devait s'affirmer comme un
héritage. Mais l'humain ressentait
encore le caractère réchauffant de
cette idée morale. Et, pour
l'essentiel, une grande partie de
la vie religieuse de l'époque où
les peuples des pays centraux
donnaient le ton, c'était ce
sentiment chaleureux de l'ordre
moral du monde. L'humain ne se
sent abandonné, seul face à ses
sentiments moraux, que lorsqu'il a
autour de lui l'image d'une nature
sans morale. L'humain regarde
alors vers le monde dans lequel il
se trouve en tant qu'être naturel,
auquel il appartient en tant
qu'être naturel. Il ne lui donne
rien de moral. S'il veut la
moralité, il doit la produire à
partir de la source de son être le
plus intime. Il est là, face au
monde qui ne lui donne aucune
directive. Il doit chercher la
directive. La liberté n'a pas de
sens dans la culture spirituelle
orientale primitive. La liberté
prend son sens du naturalisme. Ce
matérialisme, qui provient de
l'humain nerveux et sensoriel des
peuples occidentaux, a une
signification morale. Cette
culture exige de l'humain qu'il
prenne conscience de sa liberté,
qu'il fasse naître sa moralité de
lui-même. Si l'on en restait au
pur naturalisme - c'était déjà le
résultat des considérations d'hier
ici -, on piétinerait la moralité
comme ces personnalités dont j'ai
cité les propos hier. Mais si l'on
n'avait pas traversé ce contexte
dangereux de l'évolution humaine,
où la moralité est en question, où
la moralité est donnée à la
liberté de la décision humaine -
l'humanité ne pourrait pas se
développer vers la liberté ! C'est
le sens de l'évolution de
l'humanité, depuis la culture
spirituelle primitive jusqu'à la
culture matérielle de l'Occident,
qui est particulièrement adaptée à
la vie économique, qui a porté à
la surface une éthique utilitaire,
mais qui doit donner aux humains
la conscience de la liberté par
rapport à l'impulsion morale
proprement dite.
|
46
|
Der mittelländische
Mensch stellt den Menschen vor
sich selber hin. Er bekam das Bild
des Menschen, indem er in die Welt
hineinblickte. Aber damit
zugleich, möchte ich sagen,
verabstrahierte sich die
sittliche Idee. Sie mußte als eine
Erbschaft sich geltend machen.
Aber der Mensch fühlte noch das
Erwärmende dieser sittlichen Idee.
Und im wesentlichen war vieles vom
religiösen Leben derjenigen Zeit,
in welcher die mittelländischen
Völker tonangebend waren, dieses
warme Fühlen der sittlichen
Weltenordnung. Verlassen, einsam
gegenüber seinen sittlichen
Empfindungen fühlt sich der Mensch
erst, indem er allerdings um sich
das sittenfreie Naturbild hat. Da
sieht der Mensch hinaus in die
Welt, in der er als Naturwesen
steht, der er angehört als
Naturwesen. Sie gibt ihm nichts
Sittliches. Will er Sittliches, so
muß er es aus dem Quell seines
innersten Wesens hervorbringen. Er
steht da vor der Welt, die ihm
keine Direktive gibt. Er muß die
Direktive suchen. Freiheit hat
keinen Sinn in der orientalischen
spirituellen Urkultur. Freiheit
bekommt ihren Sinn aus dem
Naturalismus heraus. Sittliche
Bedeutung hat dieser
Materialismus, der hervorgeht aus
dem Nerven‑ Sinnesmenschen der
westlichen Völker. Diese Kultur
verlangt vom Menschen, sich seiner
Freiheit bewußt zu werden, sein
Sittliches aus sich heraus zu
gebären. Würde man beim bloßen
Naturalismus bleiben — das war
schon das Ergebnis der gestrigen
Betrachtungen hier —, so würde man
so wie diejenigen
Persönlichkeiten, deren Aussprüche
ich gestern angeführt habe,
Sittlichkeit in Grund und Boden
treten. Würde man aber nicht durch
diesen gefährlichen Zustand der
Menschenentwickelung durchgegangen
sein, wo Sittlichkeit in Frage
steht, wo Sittlichkeit in die
Freiheit des menschlichen
Entschlusses gegeben wird — die
Menschheit könnte sich nicht zur
Freiheit entwickeln! Das ist der
Sinn der Menschheitsentwikkelung,
von einer spirituellen Urkultur
bis zu der materiellen Kultur des
Westens, die insbesondere für das
Wirtschaftsleben veranlagt ist,
die eine Utilitätsethik im Grunde
genommen an die Oberfläche
gebracht hat, die aber den
Menschen in bezug auf den
eigentlichen sittlichen Impuls das
Bewußtsein der Freiheit geben muß.
|
Nous
obtenons une base pour la
considération des différenciations
des peuples si nous partons de ces
trois types d'humains. Mais nous
n'obtiendrons jamais une
caractéristique de l'humanité
complète, dont nous avons besoin
aujourd'hui pour l'humain, si nous
prenons ce qui ressort de ces
unilatéralités.
|
47
|
Wir bekommen eine
Grundlage für die Betrachtung der
Differenzierungen der Völker,
wenn wir von diesen drei
Menschentypen ausgehen. Aber wir
erlangen nimmermehr eine
Charakteristik der vollen
Menschheit, die wir heute brauchen
für den Menschen, wenn wir
dasjenige nehmen, was aus diesen
Einseitigkeiten hervorgeht.
|
Ce
que l'on peut tout de suite
apprendre d'une telle observation,
c'est que si l'humain tire de
n'importe quelle culture locale,
aussi grande soit-elle, ce qu'il a
en lui, c'est unilatéral. La
merveilleuse culture primitive -
une unilatéralité, la culture
occidentale avec son matérialisme
- une unilatéralité.
|
48
|
Lernen kann man gerade
aus einer solchen Betrachtung, daß
dann, wenn der Mensch aus
irgendeiner Lokalkultur, und wäre
das Lokal noch so groß,
herausgestaltet dasjenige, was in
ihm veranlagt ist, so ist es eine
Einseitigkeit. Die wunderbare
Urkultur — eine Einseitigkeit, die
Westkultur mit ihrem Materialismus
— eine Einseitigkeit.
|
Tout
cela donne une représentation de
l'unilatéralité de ce qui vit dans
les différents peuples. C'est
pourquoi l'humain moderne, qui
comprend maintenant qu'une culture
uniforme, pas seulement matérielle
et économique, mais aussi de
l'âme, doit croître sur toute la
Terre, doit développer des idées
spirituelles et morales à partir
d'autres fondements que les
peuples. L'humanité est
prédisposée à cela, car dans ses
différents peuples, elle apporte
les talents unilatéraux. Mais
l'humain individuel doit grandir
au-delà de l'ethnique/du
populaire. Il ne s'élève au-dessus
du populaire que s'il ne fonde
pas, à partir d'un peuple
quelconque, autre chose que ce qui
appartient à ce peuple, mais s'il
est capable, à partir de ce
peuple, de former le règne humain
général.
|
49
|
Das alles gibt eine
Vorstellung, wie einseitig
dasjenige ist, was in den
einzelnen Völkern lebt. Daher muß
der moderne Mensch, der nun
einsieht, daß über die ganze Erde
hin eine gleichmäßige, nicht nur
materiell-wirtschaftliche, sondern
Seelenkultur wachsen muß, der muß
aus anderen Untergründen heraus
als dem Völkischen
geistig-sittliche Ideen
entwickeln. Die Menschheit ist
dazu veranlagt, denn in ihren
verschiedenen Völkern bringt sie
die einseitigen Begabungen. Aber
über das Völkische muß der
Einzelmensch hinauswachsen. Er
wächst nur hinaus über das
Völkische, wenn er nicht aus
irgendeinem Volkstum anderes
begründet, als was zu diesem
seinem Volkstum gehört, sondern
wenn er aus diesem Volkstum heraus
das allgemeine Menschentum zu
gestalten vermag.
|
Pour
le fondement éthique de la vision
du monde, j'ai essayé de le faire
dans mon livre paru pour la
première fois au début des années
quatre-vingt-dix, dans ma
"Philosophie de la liberté". J'ai
essayé d'y montrer aux humains le
chemin vers la liberté et en même
temps vers la moralité, de sorte
que l'on ne peut rien trouver dans
ce livre qui soit uniquement né
d'une orientation unilatérale et
völkisch/populaire. Tout y est
pensé de telle sorte que
l'Oriental puisse le penser comme
l'Occidental et comme l'humain des
pays médians. Il n'y a absolument
rien d'une différenciation de
peuples là-dedans.
|
50
|
Für die ethische
Grundlegung der Weltanschauung
habe ich das versucht in meinem
Buche, das Anfang der neunziger
Jahre zum ersten Male erschienen
ist, in meiner «Philosophie der
Freiheit». Da ist versucht worden,
den Menschen den Weg zu Freiheit
und zugleich zur Sittlichkeit zu
zeigen, so daß in diesem Buche
aber auch gar nichts gefunden
werden kann, was nur aus einer
einseitigen, völkischen Richtung
heraus geboren wäre. Da ist alles
so gedacht, daß es der Orientale
so denken kann wie der Westmensch
und wie der mittelländische
Mensch. Da ist überhaupt von einer
Volksdifferenzierung nichts
darin.
|
Il
y a là, comme une note évidente
tout au long du livre que l'humain
n'est pas encore un être humain à
part entière lorsqu'il se sent
appartenir à une différenciation
humaine, à une nation, à un
peuple, qu'il n'est un être humain
à part entière que lorsqu'il se
développe hors de cette
différenciation. Certes, l'humain
est russe, l'humain est anglais,
l'humain est français ; mais le
Français, le Russe, l'Anglais
n'est pas un humain en tant que
tel, l'humain doit sortir de son
ethnie/règne de peuple. C'est ce
que montre justement une véritable
observation compréhensive de ce
règne de peuple.
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51
|
Da ist wie eine
selbstverständliche Note durch das
ganze Buch durchgehend, daß der
Mensch noch nicht Vollmensch ist,
wenn er sich als Angehöriger einer
menschlichen Differenzierung
fühlt, einer Nation, eines Volkes
fühlt, daß er Vollmensch ist erst,
wenn er herauswächst aus dieser
Differenzierung. Gewiß, der Mensch
ist Russe, der Mensch ist
Engländer, der Mensch ist
Franzose; aber der Franzose, der
Russe, der Engländer ist als
solcher nicht Mensch, sondern der
Mensch muß aus seinem Volkstum
herauswachsen. Das zeigt gerade
ein wirkliches verständnisvolles
Betrachten dieses Volkstums.
|
Mais
alors, on en vient à construire la
moralité sur l'individualité
humaine. Et si on la fonde sur
l'individualité humaine, on
découvre alors sur quoi doit
reposer la moralité dans la vie
sociale commune : dans la vie
sociale, la moralité doit reposer
sur la confiance que l'individu
peut avoir en l'individu. Cette
confiance doit pouvoir exister.
C'est là que doit agir
l'éducation, cette éducation qui
seule peut nous apporter une
amélioration de nos conditions
sociales.
|
52
|
Dann aber kommt man dazu,
die Sittlichkeit auf die
menschliche Individualität zu
bauen. Und baut man sie auf die
menschliche Individualität, dann
kommt man darauf, worauf im
sozialen Zusammenleben die
Sittlichkeit beruhen muß: Die
Sittlichkeit muß im sozialen
Zusammenleben beruhen auf dem
Vertrauen, das der einzelne Mensch
zum einzelnen Menschen haben kann.
Dieses Vertrauen muß da sein
können. Dahin muß die Erziehung
wirken, jene Erziehung, welche uns
allein eine Besserung unserer
sozialen Verhältnisse bringen
kann.
|
Dans
certains cercles, on mentionne
toujours et encore que seule la
contrainte, que seul le pouvoir,
que seule l'organisation peut être
ce qui met de l'ordre dans
l'organisme social humain. Non,
jamais l'organisation ne fera
l'ordre ; mais l'organisme social
ne peut prospérer que dans la
mesure où un humain peut avoir
confiance en d'autres humains,
dans la mesure où la moralité
s'ancre dans l'individualité
humaine.
|
53
|
Man erwähnt in gewissen
Kreisen immer wieder und wiederum,
daß nur der Zwang, daß nur die
Macht, nur die Organisation
dasjenige sein könne, was
innerhalb des menschlichen
sozialen Organismus Ordnung macht.
Nein, nimmermehr wird die
Organisation Ordnung machen;
sondern der soziale Organismus
kann nur gedeihen, insoweit als
ein Mensch zu anderen Menschen
Vertrauen haben kann, als die
Sittlichkeit in der menschlichen
Individualität verankert wird.
|
On
a appelé "individualisme éthique"
ce que j'ai essayé de fonder dans
ma "Philosophie de la liberté",
"individualisme éthique", parce
qu'en fait, ce qui se présente
comme éthique, comme idée morale,
doit se présenter à partir de
l'individualité de chaque humain.
|
54
|
«Ethischer
Individualismus» wurde genannt
dasjenige, was ich in meiner
«Philosophie der Freiheit» zu
begründen versuchte, «Ethischer
Individualismus» aus dem Grunde,
weil in der Tat dasjenige, was als
Ethik, was als sittliche Idee
auftritt, aus der Individualität
des einzelnen Menschen heraus
auftreten muß.
|
Mais
voici ce qui est important. Je
vous ai lu hier un passage d'une
personnalité qui correspondit avec
le matérialiste Moleschott. Il y
est dit que les impulsions morales
sont en chaque humain, et à cause
de cela, autres en chaque humain.
- Vous voyez, c'est du
matérialisme. La véritable vue est
l'exacte opposée. C'est vrai : le
fondement éthique est dans chaque
individu humain. Mais, au sens le
plus élevé, se présente à nous le
merveilleux qu'elle est la même
dans chaque individu humain ; ce
n'est pas une égalité
prédéterminée n'importe comment,
ce n'est pas une égalité
organisée, mais c'est une égalité
donnée qui apparaît parmi les
humains. Et nous nous présentons
toujours à nouveau devant chaque
humain pour fonder ensemble, plein
de confiance, des impulsions
morales.
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55
|
Aber nun kommt das
Bedeutsame. Ich habe Ihnen gestern
eine Stelle vorgelesen von einer
Persönlichkeit, die mit dem
Materialisten Moleschott
korrespondierte. Da wird gesagt:
Die sittlichen Impulse sind in
jedem Menschen, deshalb in jedem
Menschen anders. — Sehen Sie, das
ist Materialismus. Die wirkliche
Einsicht ist die genau
entgegengesetzte. Wahr ist es: die
ethische Grundlegung ist in jedem
menschlichen Individuum. Aber im
höchsten Sinne tritt uns das
wunderbar entgegen, daß sie in
jedem menschlichen Individuum
dieselbe ist; nicht eine irgendwie
vorherbestimmte Gleichheit, nicht
eine organisierte Gleichheit,
sondern eine gegebene Gleichheit
ist es, die unter den Menschen
auftritt. Und immer wieder von
neuem treten wir vor jeden
Menschen hin, um mit jedem
Menschen zusammen vertrauensvoll
sittliche Impulse zu begründen.
|
C'est ce qui fait de
l'individualisme éthique, s'il est
correctement saisi, s'il est
compris comme le véritable acte de
la liberté humaine, en même temps
une éthique universelle, et qui
nous laisse espérer que nous y
parviendrons en tant qu'humains
moraux, qu'aussi peu que, lorsque
nous nous rencontrerons dans la
rue, nous trouverons correct, que
l'un passe devant l'autre en le
bousculant, Si la conscience
humaine dont je vous ai parlé hier
et avant-hier s'empare des humains
à partir de fondements spirituels
scientifiques, elle engendrera
chez les humains un tel sentiment,
une telle pensée, que ce qui vit
moralement entre eux deviendra
aussi évident que le fait de ne
pas se bousculer en se croisant.
Si nous vivons ainsi les uns à
côté des autres en tant qu'êtres
humains, nous pouvons comprendre
les êtres humains que nous
rencontrons, quelle que soit leur
situation dans la vie ; nous
pouvons faire naître la moralité à
partir de la nature humaine
elle-même. Cela montre comment, en
partant des temps primitifs
spirituels et orientaux, vers le
sentiment humain au milieu de la
terre, vers l'abstraction humaine,
vers la compréhension humaine du
monde, vers la compréhension aussi
bien du monde que de la nature,
c'est le chemin pour amener enfin
l'humain à saisir réellement la
liberté.
|
56
|
Das ist dasjenige, was
den ethischen Individualismus,
wenn er richtig erfaßt wird, wenn
er begriffen wird als der wahre
Akt der menschlichen Freiheit, zu
gleicher Zeit zur universellen
Ethik macht, und was uns hoffen
läßt, daß wir dahin kommen als
sittliche Menschen, daß wir
ebensowenig, wie, wenn wir
einander auf der Straße begegnen,
es richtig finden, daß der eine
den anderen, indem er an ihm
vorbeigeht, anrempelt - man weicht
sich selbstverständlich aus -, so
wird, wenn jenes
Menschenbewußtsein, von dem ich
Ihnen gestern und vorgestern
gesprochen habe, aus
geisteswissenschaftlichen
Untergründen die Menschen
ergreift, so wird sie solches
Empfinden, solches Denken in den
Menschen erzeugen, daß dasjenige,
was sittlich unter ihnen lebt, so
selbstverständlich wird,wie das,
daß man sich nicht anrempelt
gegenseitig, wenn man aneinander
vorbeigeht. Wir können, wenn wir
so als Menschen nebeneinander
leben, daß wir den Menschen,
begegnend in welcher Lage immer im
Leben, verstehen werden; wir
können Sittlichkeit aus der
Menschennatur selbst heraus
bringen. Das zeigt, wie, ausgehend
von geistig-orientalischen
Urzeiten, zum Menschenfühlen in
der Erdenmitte, zur menschlichen
Abstrahierung, zum menschlichen
Verstehen der Welt, zum Verstehen
sowohl der Welt als der Natur, wie
das der Weg ist, um endlich den
Menschen wirklich zum Erfassen der
Freiheit zu bringen.
|
Mais
seulement s'il trouve de nouveau
la moralité à partir des
fondements spirituels
scientifiques. En Orient, elle
était donnée par le contenu des
idées morales, qui agissent
cependant encore à travers
l'humain comme par une nécessité
naturelle. Le contenu de la
moralité a été rejeté hors de
cette nécessité naturelle.
L'humain se trouvait dans une
certaine mesure moralement nu
devant la nature, moralement pur
devant la nature. Il devrait à
nouveau enfanter la moralité en
lui-même, dans son individualité.
Il la fera naître seulement de
nouveau s'il peut la faire naître
à partir de la spiritualité
retrouvée de son être le plus
intime. C'est ce que veut la
science de l'esprit, la
connaissance de l'esprit : donner
naissance à un vouloir moral qui
puisse réellement provoquer notre
ascension sociale. La science de
l'esprit veut cela parce qu'elle
croit devoir reconnaître que
l'humanité du présent et
l'humanité du prochain avenir ont
particulièrement besoin de cela,
que la guérison sociale ne peut
résulter que de la guérison
spirituelle.
|
57
|
Aber nur dann, wenn er
aus geisteswissenschaftlichen
Untergründen heraus die
Sittlichkeit wieder findet. Im
Oriente war sie gegeben durch den
Inhalt der sittlichen Ideen, die
aber noch wie mit einer
Naturnotwendigkeit durch den
Menschen hindurch wirken. Aus
dieser Naturnotwendigkeit wurde
herausgeworfen der Inhalt des
Sittlichen. Der Mensch stand
gewissermaßen sittlich nackt vor
der Natur, sittlich bloß vor der
Natur. Er soll in sich, in seiner
Individualität, die Sittlichkeit
wieder gebären. Er wird sie nur
wieder gebären, wenn er sie aus
dem wiedergefundenen Geistigen
seines innersten Wesens heraus
gebären kann. Das ist dasjenige,
was Geisteswissenschaft,
Geisteserkenntnis will: ein
sittliches Wollen zu gebären, das
wirklich unseren sozialen Aufstieg
bewirken kann. Geisteswissenschaft
möchte das, weil sie glaubt,
einsehen zu müssen, daß der
Menschheit der Gegenwart und
Menschheit der nächsten Zukunft
insbesondere das notwendig sei,
daß soziale Gesundung nur
hervorgehen könne aus geistiger
Gesundung.
|
Vous avez beaucoup entendu, dans les
remarques d'hier et d'avant-hier,
combien les attaques contre cette
science de l'esprit qui se font valoir
sont souvent honteuses. Je pourrais
encore vous en parler, mais je ne le
veux pas en cet instant. Mais
j'aimerais dire aujourd'hui, en guise
de conclusion, combien aussi les
attaques se font sentir, si elles
étaient elles-mêmes en mesure de
détruire les efforts qui sont faits
aujourd'hui dans le domaine de la
science de l'esprit, pour cet instant
de l'histoire mondiale : la science de
l'esprit devrait à nouveau naître de
neuf ! Car son espoir n'est pas fondé
sur le vouloir subjectif d'un individu
ou de quelques-uns, ou encore d'une
secte, non, son espoir est fondé sur
le fait que l'humanité a besoin de
cette science de l'esprit et de tout
ce qui y est lié de façon vitale, en
rapport avec ses affaires les plus
importantes et les plus spirituelles
du présent et du prochain avenir. Il
est compté dans les espoirs de la
science de l'esprit pour que cette
science de l'esprit prospère, parce
que l'humanité a besoin d'elle, ce que
l'humanité exige, comme elle exige un
renouvellement de la vie de l'esprit.
Cela peut peut-être être piétiné pour
l'instant par la malveillance, par
l'incompréhension. Mais pour la durée,
cela ne peut pas être surmonté. Car ce
dont l'humanité aura besoin, elle
l'obtiendra, même si ses adversaires
sont aussi abominables, aussi
malveillants ou comprennent mal qu'ils
puissent l'être, ce qui doit arriver
pour le bien de l'humanité arrivera,
parce que cela doit être fait pour des
raisons intérieures,
spirituelles-divines.
|
58
|
Sie haben in den
gestrigen und vorgestrigen
Bemerkungen viel davon gehört, wie
schmählich oftmals die Angriffe
sind, die sich gegen diese
Geisteswissenschaft heute geltend
machen. Ich könnte Ihnen davon
noch vieles erzählen, doch will
ich es nicht in diesem Augenblicke
tun. Aber sagen möchte ich dies
heute zum Schlusse: wie auch die
Angriffe sich geltend machen, wenn
sie selbst in der Lage wären,
diejenigen Bestrebungen, die heute
auf geisteswissenschaftlichem
Gebiete gemacht werden, für diesen
weltgeschichtlichen Augenblick zu
zerstören: Geisteswissenschaft
müßte doch wiederum von neuem
entstehen! Denn ihre Hoffnung ist
nicht begründet auf ein
subjektives Wollen eines einzelnen
oder einiger weniger oder auch
einer Sekte, nein, ihre Hoffnung
ist begründet darauf, daß die
Menschheit mit Bezug auf ihre
seelischsten, wichtigsten
Angelegenheiten der Gegenwart und
nächsten Zukunft diese
Geisteswissenschaft und alles, was
lebensvoll mit ihr zusammenhängt,
braucht. Darauf wird gerechnet in
den Hoffnungen der
Geisteswissenschaft, daß diese
Geisteswissenschaft gedeihen wird,
weil die Menschheit sie braucht,
was die Menschheit so verlangt,
wie sie eine Erneuerung des
Geisteslebens verlangt. Das kann
vielleicht für den Augenblick
durch Böswilligkeiten, durch
Unverstand niedergetreten werden.
Für die Dauer aber kann es nicht
überwunden werden. Denn was die
Menschheit brauchen wird, das wird
ihr werden, mögen die Gegner noch
so greulich, noch so böswillig
oder mißverstehend sein, es wird
dasjenige, was zum Besten der
Menschheit geschehen soll,
geschehen, weil es aus inneren,
aus geistig-göttlichen Gründen
heraus geschehen muß.
|
Français
seulement
LES FORCES SPIRITUELLES ET MORALES DES
PEUPLES CONTEMPORAINS À LA LUMIÈRE DE LA
SCIENCE DE L'ESPRIT (ANTHROPOSOPHIE) -
Troisième conférence, Bâle, 6 mai
1920 [p. 273]
Le rapport des peuples habitants la terre
aujourd'hui les uns aux autres en ce qui
concerne leur développement spirituel-
psychique et matériel. La caractérisation de
trois types d’humains dans l’évolution de
l’humanité en lien avec les trois membres de
l’entité de l’humain. La conception du monde
orientale et son rapport avec le système du
métabolisme. L’humain rythmique comme idéal
du type de peuple oriental. La suprématie du
système rythmique dans le type humain grec.
La poursuite de l'hellénisme dans le
goethéanisme. L’humain neurosensoriel comme
idéal du type humain des pays du centre. Le
type humain des pays de l’ouest et sa
relation au système nerveux sensoriel,
Connaissance de la nature et connaissance
matérielle comme idéal du type humain de
l'ouest. L'abstraction d'idées morales et la
donation de sens à la liberté à partir du
naturalisme. La nécessité de l'excroissance
de l’humain de leur nationalité. L'essence
de l'individualisme éthique.
01
Hier, je me suis efforcé de montrer comment,
avec l'émergence d'une vision du monde
entièrement influencée par les fondements de
science de la nature, les valeurs morales
humaines ne peuvent plus être amenées en
rapport, dans la conscience des humains, avec
ce qui se tient de cette façon/sorte devant
l'âme humaine comme une image du monde. Et il
a été indiqué comment cette détermination de
la valeur morale de l'homme devait à nouveau
être trouvée à partir des sources de la
connaissance spirituelle scientifique. Hier,
j'ai en quelque sorte cherché à montrer
comment l'humanité pouvait à nouveau parvenir
à une pleine conscience de sa dignité morale
par l'accueil de la science de l'esprit.
02
On peut tenter d'accomplir la même tâche d'un
autre point de vue en examinant
spirituellement scientifiquement les entités
des peuples qui habitent actuellement la
Terre, examine ce qui, dans ces peuples,
collabore de forces spirituelles et morales,
afin de pouvoir répondre à la question :
jusqu'où les humains d'aujourd'hui
peuvent-ils, à partir des différentes forces
populaires, aspirer à ce que l'on peut appeler
une guérison sociale basée sur une guérison
éthique, morale ?
03
En tant qu'humanité, nous avons vécu le fait
que les pendants matériels extérieurs,
notamment les pendants économiques, se sont
peu à peu étendus à presque toute la Terre
habitée. La Terre n'est jamais devenue un
territoire économique. Et les humains ont été
contraints, en fonction des connaissances
qu'ils avaient, de s'aménager d'une certaine
manière ce territoire économique de la Terre :
amener en rapport les anciennes
formations/structures d'États et organismes de
peuple, issus de conditions tout à fait
différentes, de telle sorte qu'ils puissent se
membrer ensemble, bien et mal, dans ce
territoire économique commun, ce à quoi la
civilisation récente de l'humanité à justement
amené.
04
L'évolution des cinq ou six dernières années
montre que cette intégration/ce
membrement/cette articulation n'a pas été
possible, mais aussi l'évolution dans laquelle
nous nous trouvons encore : c'est ce que
montre le déclin de notre vie publique. Que
l'on pense à tout ce qui a été dit sur la
nouvelle civilisation au début du XXe siècle,
sur la rapidité avec laquelle les humains se
sont occupés de leurs affaires au-delà des
frontières nationales et étatiques, sur la
rapidité inouïe, jamais imaginée auparavant,
du télégraphe, du téléphone et ainsi de suite,
sur la façon dont toutes les frontières qui
semblaient autrefois infranchissables
semblaient avoir été surmontées. Et voilà que
tout cela était si peu fondé que nous nous
trouvons aujourd'hui devant des frontières
nationales aussi nettement fermées qu'elles ne
l'étaient pas il y a longtemps, qu'elles ne
l'avaient plus été depuis longtemps. Et ce qui
est le plus important, c'est que ce qui était
ressenti comme naturel il y a quelques
siècles, peut-être encore jusqu'au XIXe
siècle, la fermeture des frontières nationales
et étatiques, nous ne pouvons le considérer
aujourd'hui que comme quelque chose de pervers
pour les peuples, pour l'humanité, comme
quelque chose qui ne peut avoir aucun
fondement dans les conditions réelles de
l'évolution humaine. Et la question doit se
poser : qu'est-ce qui a fait que l'humanité a
entamé une si terrible marche arrière ?
05
On en trouvera très bientôt la raison, du
moins extérieurement, si l'on se demande si la
vie psycho-spirituelle de l'humanité a suivi
le même chemin que tout ce qui s'est développé
sur le plan matériel sur l'ensemble du globe ?
Nous avons étendu la même sorte de circulation
ferroviaire dans tout le monde civilisé et
aussi dans le monde non civilisé ; nous avons
su porter partout les autres moyens de
transport, et même porter partout la sorte de
transport. On n'a pas su porter partout une
véritable compréhension mutuelle de l'humanité
et du monde. Nous avons dans une certaine
mesure vécu le corps économique et matériel
d'une culture terrestre unifiée, et nous ne
sommes pas parvenus à une dotation d'âme, à
une spiritualisation de ce corps matériel et
économique d'une culture terrestre unifiée. Ce
qui s'est formé sur la Terre comme une unité
économique et matérielle est resté dépourvu
d'âme. Là, doit donc se poser la question :
comment parvient-on à l'âme de l'humanité
terrestre qui aspire à la communauté ? On n'y
parviendra pas autrement qu'en se décidant à
regarder l'essence/l'entité réelle des peuples
qui habitent aujourd'hui la Terre.
06
Maintenant, évidemment, on ne peut pas, dans
un bref exposé, entrer dans tous les détails
des différents peuples ; mais il est possible
peut-être, à partir de certaines
particularités typiques, d'esquisser une image
de la façon dont les humains vivent sur la
Terre selon leur essence, selon l'essence de
leur âme. Et là, on a la permission de dire
que si l'on observe l'humanité terrestre avec
le regard que la science de l'esprit tire à
elle, on voit dans les régions orientales un
type d'humain qui a conservé jusqu'à
aujourd'hui une ancienne culture - certes en
déclin à l'époque moderne - un type d'humain
qui avait des ancêtres dans les temps anciens,
d'une culture et d'une civilisation
immensément élevées, mais très différentes des
nôtres. Nous pouvons voir différents peuples
se différencier de ce type oriental. Nous ne
pourrons pas entrer dans les détails de cette
différenciation, mais nous pourrons
caractériser le type d'une certaine manière.
07
Ensuite, nous voyons un deuxième type
d'humain. Je voudrais l'appeler le type humain
moyen, celui qui a notamment constitué le
fondement de la culture européenne, de la
culture d'Europe centrale, qui remonte au
peuple grec, et qui, d'une certaine manière, a
trouvé son prolongement à l'heure actuelle
dans les peuples d'Europe centrale.
08
Et nous voyons un troisième type d'humain, le
type des peuples occidentaux, qui a ensuite
trouvé sa forme la plus radicale dans les
peuples américains.
09
C'est à partir de ces trois types que l'on
peut essayer de trouver une compréhension des
entités des peuples de la Terre.
10
Regardons vers l'Orient. Aujourd'hui, à partir
de la civilisation orientale, s'affirment des
choses comme Rabindranath Tagore, dont les
paroles résonnent pour nous de manière si
particulière, en partie si proches parce
qu'elles touchent aux aspects les plus intimes
de notre âme, en partie si étrangères parce
qu'elles sont prononcées à partir de
soubassements tout à fait différents de ceux
qui peuvent être prononcés à partir de la
culture de l'Europe centrale et occidentale.
On reçoit, j'aimerais dire, un humble respect
pour cette civilisation orientale si l'on se
plonge dans ce qu'elle a produit pour
l'Oriental avec sa pleine essence humaine. Il
suffit de prendre des choses isolées, les
Vedas, ce qui a produit la culture indienne
dans la vision du monde du Vedanta ; on peut
se plonger dans ce qu'a produit la Perse ; on
peut se plonger dans ce qu'a produit le monde
babylonien-assyrien, on peut dire partout :
certes, celui qui, à l'époque moderne, observe
ces choses avec le mode de connaissance
scientifique le plus récent, les observera de
telle manière que son cœur ne s'ouvrira
peut-être pas, mais qu'il ne fera que
déchiffrer toutes sortes de choses étranges et
étrangères dans le sanskrit, dans les
écritures sacrées. Mais celui qui s'approche
de ces cultures orientales avec un cœur plein
et un esprit libre, sain et ouvert, découvrira
à quel point il est merveilleux qu'elles
renvoient à une époque primitive de
l'humanité, où la manière dont l'humain se
positionnait par rapport au monde était
différente de ce qu'elle est devenue
aujourd'hui chez nous et chez les peuples
occidentaux. Mais cette manière instinctive,
cette manière intuitive de se placer face au
monde, cette rêverie sur le monde, si nous la
comprenons bien, donne des aperçus profonds,
immensément profonds de l'être cosmique de
l'humain, des aperçus que nous n'avons pas
encore atteints aujourd'hui, malgré tous nos
efforts scientifiques et autres, dans le monde
central et occidental.
11
Si nous demandons : sur quoi reposent de
telles choses ? - je dois vous renvoyer à
quelque chose que j'ai déjà mentionné ici, je
dois vous renvoyer, pour obtenir une ligne
directrice à travers l'essence des peuples de
la terre, à ce que j'ai affirmé dans mon livre
"Von Seelenrätsel" (Des énigmes de l'âme)
concernant la triple essence de l'humain.
12
J'ai déjà mentionné ici que ce que j'ai
affirmé au sujet du trimembrement de l'humain
individuel repose sur trente ans d'études et
que cet humain individuel se compose
effectivement de trois membres organisés
différemment les uns des autres : ce que l'on
peut appeler l'humain nerveux et sensoriel, ce
que l'on peut appeler l'humain rythmique et ce
que l'on peut appeler l'humain métabolique.
13
Ces trois éléments de la nature humaine ne
sont pas si différents les uns des autres que
l'on puisse dire : C'est là que je mets une
limite, c'est là que l'humain
nerveux-sensoriel s'arrête, c'est là que
l'humain rythmique commence. Ces trois membres
sont imbriqués les uns dans les autres. Mais
ils doivent être distingués l'un de l'autre
pour celui qui veut les distinguer, car le
psychique renvoie lui aussi à cet humain
trimembré. Tout ce qui s'accomplit en nous
dans nos perceptions sensorielles et dans nos
représentations renvoie à l'humain
nerveux-sensoriel comme à son instrument. Tout
ce qui se rapporte à notre ressenti, tout ce
qui est vécu dans notre ressenti, renvoie à
l'humain rythmique. Et c'est une grande erreur
- sur laquelle on viendra encore lorsque notre
science abstraite de la nature sera devenue
saine - de croire que la vie émotionnelle et
affective de l'humain est directement liée au
système nerveux. Elle n'est qu'indirectement
liée au système nerveux. De même que la vie de
la pensée est directement liée au système
nerveux, de même la vie de l'âme tranquille et
des sentiments sont directement liés à la
respiration, au rythme cardiaque, bref, à
l'humain rythmique ; et au système nerveux
uniquement par le fait que nous percevons le
rythme et donc le monde des sensations.
Purement les représentations, les perceptions
de nos sensations, sont transmises par le
système nerveux. Les sensations elles-mêmes
sont directement pendantes à l'humain
rythmique. Et ainsi, les impulsions de la
volonté, la volonté, sont immédiatement
pendantes à l'humain métabolique. Et à
nouveau, les pensées de la volonté, les
pensées de nos impulsions de volonté, ce sont
elles qui sont liées au système nerveux, et
non la volonté elle-même, qui est directement
liée au système métabolique. Je ne peux que
l'introduire ici maintenant.
14
Une chose que je peux considérer aujourd'hui
comme un bien de vie scientifique sécure, bien
que toute la science extérieure y résiste
encore aujourd'hui - elle devra l'accepter,
contrainte par les faits eux-mêmes -, c'est
que ce qui apparaît ainsi chez l'humain
individuel comme les trois membres de son être
n'est pas réparti de la même manière entre les
humains, dans la mesure où ils appartiennent
aux différents peuples, que nous ne voulons
considérer aujourd'hui que selon leurs types.
Car ce qui est étrange, c'est que si nous
regardons vers ces peuples orientaux,
notamment vers cette organisation/formation
des peuples orientaux dans les temps anciens,
lorsqu'ils ont développé leur merveilleuse
culture, nous trouvons que ces peuples
orientaux, précisément à l'époque où ils ont
développé la culture la plus spirituelle,
étaient tout à fait organisés autour du
métabolisme. C'est ce qui prédominait chez les
peuples orientaux : le métabolisme qui
agissait en eux. L'activité rythmique et
notamment l'activité nerveuse et sensorielle
étaient reléguées derrière le métabolisme.
15
Le chercheur spirituel scientifique est
surpris lorsqu'il remonte à la préhistoire
orientale et qu'il trouve la culture du
Vedanta et du Veda, étrangement haute en sens
et raffinée, et tout ce qui est issu de la
sagesse orientale et de la conception
orientale du monde, il est surpris de
constater que cela est précisément lié à un
raffinement particulier du métabolisme et à un
recul des autres membres de la nature humaine.
16
On doit dire que c'est tout de suite par ce
raffinement du métabolisme que l'Oriental a
atteint ce que je pense ici comme sa culture
raffinée, sa culture hautement sensée. De même
que la plante est enfoncée dans le sol par ses
racines, qu'elle absorbe immédiatement les
sucs du sol en toute originellité, qu'elle
attire par ses fleurs ce qui se trouve dans
son environnement, que tout son métabolisme
est en pendant avec son environnement naturel,
avec tout ce qu'il reflète comme un miroir, de
même en est-il de l'être oriental de l'humain
en ces temps de culture asiatique primitive.
L'humain ne se contente pas d'absorber les
substances de son environnement comme nous le
faisons maintenant, il n'aspire pas l'air
ambiant aussi inconsciemment que nous, il
absorbe tout ce qui provoque en lui le
métabolisme avec une force élémentaire
originelle. Là, il vit dans ce qu'il absorbe
dans le métabolisme. Et l'on peut dire que ce
qui vit ensuite en l'humain à partir du
métabolisme, ce qui devient en lui sensation,
ce qui devient en lui pensée, est tout
simplement une expression naturelle de son
être à partir du rapport métabolique avec son
environnement, tout comme la fleur et le fruit
de l'arbre que l'on voit sur l'arbre reflètent
directement le rapport avec l'environnement ;
l'arbre reflète dans sa fleur, dans son fruit,
ce qui vit dans son environnement du point de
vue du climat, des matières, des substances.
L'humain d'Orient a toutefois poussé à une
haute floraison et à une haute fructification
ce qu'il a absorbé de l'extérieur. Mais ce qui
apparaît maintenant dans la culture orientale
primitive plus ancienne nous apparaît comme si
c'était né de la nature elle-même, comme si la
nature elle-même avait fleuri dans le savoir
et le sens de l'humain, et que l'humain
n'aurait dû devenir que l'organe de passage
pour ce que la nature elle-même voulait
produire comme représentation sage et sensée
du monde.
17
C'est la particularité de cette culture
orientale primitive que de fournir
formellement la preuve que si la nature peut
parler elle-même, si elle peut se faire un
organe dans l'humain, alors elle parle avec la
plus grande spiritualité. Et cette culture
orientale primitive est devenue la plus haute
spiritualité précisément parce qu'elle n'est
que ce dont la nature elle-même parle à
travers l'humain. Cette culture orientale
primitive a fait remonter jusqu'aux fleurs la
sagesse qui peut être poussée par la nature
elle-même, elle a fait remonter jusqu'aux
fleurs la sagesse qui peut être poussée par la
nature elle-même, elle l'a fait remonter
jusqu'à une nouvelle entité sensorielle. La
nature se révèle dans une vision
suprasensible. La nature ne se révèle pas -
cela est directement prouvé par là - par une
vision matérialiste, par une disposition
matérialiste ; la nature se révèle par une
vision spirituelle, par une disposition
spirituelle. La nature ne parle pas de matière
lorsqu'elle exprime son essence par
l'intermédiaire de l'humain, la nature parle
d'esprit lorsque l'humain ne lui oppose pas sa
propre conception de la pure matière
grossière.
18
Tel est le merveilleux enseignement qui émane
de l'ancienne culture orientale primitive.
Elle vivait autrefois en Orient. En Orient,
elle a également introduit la théocratie dans
la vie extérieure. Les humains, qui étaient
les enfants de la nature cultivés par la
nature elle-même, et non les élèves de la
nature, qui développaient leur sagesse comme
les arbres leurs fruits, ces humains, en
parlant du monde, ne parlaient que du divin,
du surhumain. Ils parlaient de ce qui est
suprasensible. Ils ont également utilisé cette
conception du suprasensible dans la vie
sociale : ils ont fondé leurs théocraties.
C'est dans ce type d'humain qu'est apparu,
dans la culture primitive d'Asie, ce que nous
pouvons appeler la conception du divin par les
humains. La conception du divin comme
spirituel est un héritage de ces temps anciens
orientaux.
19
Le christianisme repose sur un fait. Celui qui
ne voit pas l'origine du christianisme dans le
fait du Golgotha ne comprend pas correctement
le christianisme. Mais il en va autrement des
conceptions de ce christianisme, de ce qui
nous permet de comprendre le christianisme.
Les visions/façon de voir qui nous permettent
de comprendre le christianisme si nous ne
regardons que l'aspect historique, sans nouvel
approfondissement spirituel scientifique, sont
celles qui proviennent d'héritages orientaux.
Car c'est là que l'on s'est élevé vers le
surhumain, que l'on parvient en haut au
suprasensible-spirituel. C'est pourquoi, au
fond, même le christianisme est parti tiré de
l'Orient vers les régions centrales de la
Terre et vers les régions occidentales.
20
L'humain peut toujours considérer comme un
idéal le membre qui se situe en quelque sorte
au-dessus de celui qui lui a été implanté par
la nature de manière élémentaire. L'Oriental a
implanté le membre qui est apparemment le plus
bas de la nature humaine, mais qui, lorsqu'il
est intégré dans le contexte naturel
élémentaire et vierge, conduit à la plus haute
hauteur spirituelle ; l'Oriental a intégré le
système métabolique comme son élémentaire. Le
système supérieur est le système rythmique.
C'est dans ce système qu'il cherche son idéal.
Il cherche à s'élever de ce que la nature lui
donne vers ce qu'il peut conquérir lui-même
par une activité humaine consciente. C'est
pourquoi, chez le type de peuple oriental,
chez ceux qui aspirent à un idéal, on aspire à
l'humain rythmique. Et nous voyons comment
ceux qui, comme une fleur de la nature, ont
apporté dans la culture humaine les Védas, la
sagesse du Vedanta, la vision la plus
merveilleuse de la nature, considèrent comme
leur idéal une manière particulière de
s'élever consciemment dans les mondes
spirituels par l'humain rythmique.
Inconsciemment, ils s'élèvent vers la
spiritualité dont je viens de parler. Avec la
conscience, ils s'élèvent à un idéal, celui de
s'élever par l'humain rythmique. Cela consiste
à régler la respiration d'une certaine
manière, à pratiquer la philosophie du yoga,
la pratique du yoga, à entraîner et à former
d'une certaine manière ce qui se trouve dans
l'humain rythmique. L'humain rythmique doit
devenir pour eux l'idéal. Ce qui est, je
dirais, un cran au-dessus de l'humain
métabolique devient l'idéal de ces humains.
21
Et c'est ainsi que nous voyons comment un
corps de prêtres, un corps d'enseignants, ou
en fait une humanité qui est les deux à la
fois, se cristallise à partir du type de
peuple oriental, qui voit dans cet
entraînement Joga l'idéal d'organiser
spécialement l'humain rythmique, afin
d'atteindre quelque chose de plus élevé que ce
que l'on obtient par les forces élémentaires
implantées.
22
Si nous regardons maintenant dans tout ce que
nous pouvons voir et trouver dans cette
culture orientale primitive comme là du
spirituel jaillit une merveilleuse plénitude
concrète - car cette spiritualité est pleine
de contenu, même si on la trouve fantastique
en Occident - nous devons dire que ce que ces
humains n'ont jamais pu acquérir, eux qui
étaient si grands dans le domaine évoqué et
qui ont cherché leur idéal dans l'entraînement
de l'humain rythmique, ce qui manque la, c'est
une certaine vie dans le droit, une certaine
articulation/un certain membrement dans une
communauté juridique. Penser cela d'une
manière ou d'une autre dans la culture qui a
produit les Vedas, le Vedanta, qui a produit
les autres formations spirituelles orientales
- impossible ! On a beau méconnaître ce que
l'on trouve de ce genre en y introduisant des
notions occidentales, un jugement impartial
doit dire : c'est là que vit la vie
spirituelle. La vie juridique, la vie
économique, c'est instinctif ; ça reste
instinctif. Cela s'élève de la base dans
laquelle existe la vie économique, dans
laquelle existe la vie juridique ou étatique,
de laquelle s'élève à la conscience la plus
élevée la vie spirituelle. Et au fond, les
humains occidentaux vivent en grande partie de
l'héritage de l'orientalisme dans la vie
spirituelle.
23
Nous avons même vu comment, dans une certaine
direction que l'on appelle théosophique, avec
laquelle la mauvaise volonté ou
l'incompréhension confond souvent notre
mouvement, comment, à travers cette direction
théosophique, les humains cherchent à nouveau,
je dirais, à partir d'une pleine décadence, à
porter une nouvelle spiritualité de l'Orient
vers l'Occident, toujours ce mouvement de
porter le spirituel de l'Orient vers
l'Occident. Aujourd'hui, cela signifie une
décadence extrême/la plus extérieure. À
l'époque où l'Orient pouvait apporter au
christianisme l'approfondissement spirituel
nécessaire, cela était une évidence.
24
Il en va autrement si nous considérons le type
de peuple qui apparaît, j'aimerais dire, le
plus sympathique dans la Grèce antique, mais
qui alors a fait absolument l'expérience de sa
poursuite en Europe centrale. C'est là que
nous avons développé l'autre membre de la
nature humaine, dans une certaine mesure avec
une nécessité élémentaire. Les humains ne
savent généralement pas ce qui est présent en
eux comme une entité évidente. Les humains
d'Europe centrale ne savent pas qu'il y a en
eux, comme chose principale par rapport à
laquelle les autres membres de l'être humain
s'effacent, qu'il y a en eux, comme chose
principale, l'humain rythmique. Toutes les
vertus et tous les vices de l'humain d'Europe
centrale et de ceux qui sont contaminés par
lui reposent sur cette prédominance du système
rythmique.
25
Le système rythmique est pendant d'âme
ensemble avec ce qu'est le sentir humain.
C'est dans le sentiment humain que sont
décidées tout ce que sont es les vertus du
courage, les passions du courage et ainsi de
suite. Tout ce que Tacite décrit des anciens
Germains, par exemple, est au fond une telle
âme fondée sur l'humain rythmique, tout comme
la sagesse orientale et le sens oriental sont
fondés sur le métabolisme. Et ce qui fait du
Grec une telle entité humaine unifiée, ce que
nous admirons tant chez le Grec si nous le
comprenons vraiment, cette égalité, repose
finalement sur une égalité de l'inspiration,
de l'expiration et de tous les autres rythmes,
totalement adaptée à la nature humaine. La
régularité grecque est finalement une
conséquence du système rythmique humain
harmonieux.
26
Ce que nous voyons poindre dans l'art grec, ce
qui se présente à nous comme la
sculpture/plastique grecque, n'est pas une
imitation du modèle. Ce que le Grec façonne
est formé ainsi qu'il sentait en lui comme un
second humain, l'humain rythmiquement
harmonieux en activité et qu'il le façonnait.
Ou lorsqu'il se dissolvait, le représente
ainsi que le Laocoon dans le groupe connu.
Tout ce qui est apparu au Grec comme une forme
humaine plastique repose sur son
se-sentir-en-soi à partir de l'harmonie du
système rythmique.
27
Et si nous regardons par exemple vers les
tragédies grecques - on pourrait regarder sur
tout le possible qui est l'expression de
l'essence grecque -; les passions doivent se
développer à travers la tragédie, la peur et
la pitié. Et à nouveau, cette même tragédie,
qui suscite la peur et la pitié, doit calmer
cette passion, l'apaiser. C'est la catharsis.
C'est ce que le Grec recherchait comme
autorégulation, comme ce qui est rythmique
dans le drame, comme une image/un reflet de
son propre être. Et nous entendons Aristote
dire que la vraie vertu consiste à ne pas
aller vers l'un ou l'autre extrême, ni vers le
trop spirituel ou le trop matériel, ni vers le
trop haut ou le trop bas, mais à garder la
position médiane. Tout ce que le Grec vit
comme par lui-même, c'est l'humain harmonieux,
qui est harmonieux par son rythme de vie.
28
Et nous voyons ce jeu du système rythmique
jusque dans le prolongement du règne grec,
dans le goethéanisme, dans ce qui a été un
nouvel essor de la vie spirituelle en Europe
centrale, nous voyons en particulier dans la
figure de Goethe ce jeu du système rythmique.
29
Tout de suite ainsi que l'Oriental, en
laissant parler en lui le système métabolique
de la nature, posait en quelque sorte devant
lui la plus haute spiritualité, de même le
système rythmique, qui provoque chez l'humain
la véritable mesure de l'harmonie, posait
l'humain lui-même devant lui. Et on ne peut
pas s'imaginer une plus belle expression de ce
besoin de présenter l'humain dans son
harmonie, à partir de sa rythmique de vie, que
le livre de Goethe sur Winckelmann, où Goethe
a niche tout ce qu'il avait à dire sur
l'humain harmonieux. Dans ce livre, on trouve
les belles expressions comme : lorsque la
nature est parvenue à son sommet dans
l'humain, et que l'humain rassemble tout ce
qui est dans son environnement, ordre,
harmonie, mesure et signification, il se sent
à nouveau en lui-même comme une nature entière
et s'élève à la création de l'œuvre d'art. Ou
encore : si, dans l'humain, la nature est
parvenue à son sommet, si elle pouvait se
comprendre elle-même, elle pousserait des cris
de joie et admirerait ce sommet de son devenir
et de son essence.
30
Et l'on peut dire que lorsque des mots aussi
mûrs, des mots si doux de maturité culturelle,
sont prononcés, ils sont l'expression de tout
l'être qui se trouve là, à la base, de manière
völkisch/populaire.
31
Et lorsque Schiller écrivit cette lettre à
Goethe au début des années quatre-vingt-dix :
j'ai longtemps vu la marche de votre être.
Vous prenez toute la nature ensemble pour
construire l'humain à partir de ses différents
éléments. Vous construisez l'humain à partir
d'une intuition. Vous n'auriez pu le faire que
si vous étiez né grec, ou au moins italien. —
Cette description de l'humain à partir des
profondeurs de la nature humaine, cette mise
de l'humain devant l'humain, comme l'Oriental
met le divin devant le monde, comme la nature
elle-même, en quelque sorte, met son essence
devant le monde - cette mise de l'humain
devant l'humain, c'est l'essentiel de l'humain
de type méditerranéen. Pour lui, ce qui est le
plus proche devient l'idéal.
32
Ce qu'est l'humain nerveux et sensoriel
devient pour lui l'idéal. C'est pourquoi, de
la même manière que l'Oriental fait valoir
inconsciemment sa spiritualité à partir de son
métabolisme, nous voyons s'affirmer à partir
du rythme ce qui est une culture évidente. En
revanche, nous voyons apparaître comme idéal
le travail vers l'idée, le travail vers
l'idéalisme. Et l'idéalisme de la pensée de
Platon et d'Aristote germe déjà dans le monde
grec.
33
À nouveau, c'est dans l'idéalisme allemand des
conceptions du monde que l'idéal de la
spiritualité émerge de l'humain nerveux et
sensoriel, exactement comme l'idéal du yoga
est né en Orient. Et là, nous voyons comment
ce qui est organisation économique reste
encore instinctif, reste vraiment instinctif,
mais comment une deuxième chose apparaît, qui
était encore instinctive dans l'Orient et qui
entre maintenant dans la conscience : c'est la
réflexion, la méditation sur la nature
juridique/de droit de la vie commune sociale
humaine.
34
Et c'est ainsi que nous voyons la nature de
droit de la vie commune sociale se développer
tout de suite dans les régions
moyennes/médianes à partir du type des peuples
centraux. Les peuples orientaux ont développé
une spiritualité dans les temps anciens. Elle
s'est ensuite dégradée. Et même lorsque nous
entendons Rabindranath Tagore parler
aujourd'hui, c'est comme le son d'une époque
lointaine et révolue : c'est beau, c'est bien,
mais nous ne pouvons pas croire que cela soit
encore là. Et ce n'est vraiment pas là non
plus. C'est, j'aimerais dire, une abstraction
confortable/d'âme tranquille. Il nous parle
profondément, mais elle ne parle pas vraiment
d'une réalité présente. Comme cette
spiritualité est aussi entrée en décadence en
Orient, l'humanité conserve en quelque sorte
un héritage de la culture orientale primitive
dans sa tendance à la vie spirituelle.
35
En plus de cela, il y a ce que l'humain a à
dire sur l'humain, ce que l'humain a aussi à
regarder sur l'humain. Et cela est venu de la
population médiane. L'humain se trouve alors
face à lui-même. En Orient, l'humain se tient
devant le surhumain, et c'est du monde du
surhumain que jaillissent les idées morales.
36
Rabindranath Tagore a souligné à maintes
reprises, et encore aujourd'hui, que la
culture de l'Orient est avant tout construite
sur la moralité, sur toutes les qualités
morales, alors qu'il reproche à la culture
occidentale et à la culture américaine d'être
construites sur le mécanisme, sur le mécanisme
technique, sur le mécanisme politique de
l'État, d'être vidées des idées morales. Et il
se trouve qu'en Orient, une foule d'idées
morales jaillit de la vision du monde
spirituel telle que nous l'avons décrite. Et
au fond, nous vivons encore aujourd'hui de ces
idées morales. Car le matérialisme de
l'Occident, comme l'exposé d'hier l'a
suffisamment montré, n'a pas produit d'idées
morales en tant que telles. Les idées morales
sont un vieil héritage, car elles ne
jaillissent dans l'âme humaine que lorsque
celle-ci a un pendant avec le monde spirituel.
37
Dans la culture du Moyen-Orient : l'humain se
trouve face à lui-même ; il reçoit en héritage
les idées morales. Les idées de droit
apparaissent, la réglementation des rapports
humains de telle sorte que l'humain individuel
s'oppose à l'humain individuel dans la
cohabitation sociale. On aimerait dire que
c'est parce que l'humain arrive à sa propre
essence qu'il en vient à se demander : comment
puis-je suivre ce qui est une idée morale ? Un
besoin apparaît chez l'humain que l'Oriental
n'avait pas, qu'il n'avait justement pas à
l'époque où sa culture d'esprit, sa culture
spirituelle s'infiltrait le plus purement dans
son être. Au sein de toute cette culture
orientale, plus nous remontons dans le temps,
plus le mot et l'essence de la liberté n'ont
aucune signification. L'humain est un membre
de l'ordre du monde ; il est intégré dans
l'ordre du monde. La liberté est quelque chose
qui, au fond, n'a pas de sens. On ne peut pas
en parler. Car les commandements de la vie
morale, qui sont liés à la contemplation du
divin-spirituel, agissent de telle manière sur
l'humain, en ce qu'il les contemple à partir
de sa spiritualité, qu'ils sont naturellement
réalisés par lui. Il ne ressent aucun rapport
humain avec eux. De même qu'il doit manger, il
sent qu'il doit obéir aux commandements si
seulement il les reconnaît.
38
Ce qui jaillit de la sagesse originelle
orientale, si évidemment lié au monde
spirituel - mais qui ne jaillit plus dans la
culture orientale en déclin -, devient une
question au moment de l'évolution historique
mondiale, lorsque l'humain se trouve face à
l'humain, lorsque la culture du Moyen-Orient
fait son apparition. Et cela devient une
question tout à fait particulière lorsque la
culture, la véritable direction culturelle des
peuples occidentaux apparaît. C'est le
troisième type.
39
De même que l'Oriental était à l'origine
prédisposé au métabolisme, le Médian à
l'humain rythmique, de même l'humain
occidental est prédisposé à l'humain nerveux
et sensoriel. Et celui qui peut suivre ce qui
s'est développé de plus élevé en matière de
civilisation spirituelle et matérielle,
intérieure et extérieure, en Europe
occidentale et en Amérique - à l'exception des
peuples romans qui ont suivi un tout autre
chemin, qui ont hérité des anciens peuples
latins, qui ne représentent pas dans cette
pureté ce qu'est l'Europe occidentale, ce
qu'est l'Occident en général -, si nous
regardons l'autre population occidentale,
c'est la population chez laquelle prédomine
l'humain nerveux-sensoriel : Cet humain
sensoriel nerveux, qui a produit le type
capable de tout comprendre à l'aide de
concepts, de représentations, d'idées, qui va
en particulier vers l'abstrait, qui va vers ce
qui ne place pas l'humain devant l'humain
comme chez l'humain d'Europe centrale, qui ne
place pas le surhumain devant l'humain comme
chez l'Oriental, mais qui place la nature
devant l'humain.
40
C'est cela qui est particulier : si l'on
remonte avec l'organisation naturelle jusqu'à
l'humain nerveux et sensoriel, alors la nature
extérieure se place devant l'humain. Que l'on
se pense seulement quelle absurdité ce serait
pour l'Oriental de demander s'il dépendrait
n'importe comment seulement matériellement de
l'animalité. Il envisage tout de suite parce
qu'il est l'humain métabolique immédiatement
le monde spirituel, le monde suprasensible.
L'humain occidental n'a pas cette vision du
monde spirituel. Il a la réflexion sur le
monde spirituel, il a l'abstraction. Pour lui,
ce qui se présente devant lui, même si c'est
l'humain lui-même, devient la nature
extra-humaine. Pour Goethe, se tient l'humain
contre l'humain, et il veut comprendre
l'humain. Schiller dit : c'est vous qui voulez
construire l'humain entier à partir de tous
les détails de la nature. - Mais c'est
l'humain que Goethe veut construire ; et au
fond, il veut seulement comprendre la nature
pour finalement apercevoir l'humain partout
dans la nature.
41
Parmi les Occidentaux, parmi les humains
neurosensoriels, naît le darwinisme dans cette
forme qu'a vécue le XIXe siècle. Là l'humain
n'est pas ce qui se tient là en premier lieu ;
là, l'idée de l'humain s'estompe dans une
certaine mesure, là, on ne sait plus rien de
l'humain en tant que tel, là, l'humain devient
l'animal le plus élevé. Là, la série animale
sera alors étudiée, là tout ce qui de forces
jouent dans cette série animale. Ce n'est pas
l'humain qui est compris, mais l'animal le
plus élevé. Et l'humain ne vaut que comme
l'animal le plus élevé. L'humain s'efface.
Mais en revanche, le sens le plus prononcé
pour la connaissance de la nature, pour cet
approfondissement merveilleux dans les détails
de tout ce qui est conception de l'évolution,
par exemple dans le darwinisme.
42
Jamais, évidemment, une vision orientale
n'aurait pu donner naissance, même de loin, à
quelque chose comme l'origine des espèces de
Darwin. Jamais non plus Goethe aurait pu
écrire quelque chose comme ça. Ce qu'il a
écrit, j'ai toujours essayé de le démontrer,
est d'une tout autre nature. Ce n'est pas du
darwinisme au sens où on l'entendra plus tard,
c'est quelque chose qui s'en distingue.
43
Mais du fait que ce type d'humain occidental
est un humain nerveux et sensoriel, il en
résulte, j'aimerais dire, dans une évolution
rétrograde, l'idéal de la connaissance de la
nature, l'idéal de la connaissance matérielle,
l'intégration/le vivre dedans dans la matière.
44
Et au fond, c'est la manière de penser du
monde occidental qui a pénétré en Europe
centrale et orientale depuis longtemps. Car ce
qui s'est développé au fond de l'Europe
centrale elle-même est la continuation du
règne grec. Ce qui a grandi en Russie à partir
de sa propre nature russe est même la
continuation de l'ancien orientalisme ; mais
ce qui est devenu de plus en plus la culture
moderne du XIXe siècle, c'est ce qui est issu
de l'humain nerveux et sensoriel de
l'Occident.
45
C'est ainsi qu'il faut voir les trois types
d'humains à partir desquels les peuples se
différencient à nouveau. On doit ainsi se
rendre compte comment la spiritualité la plus
élevée était instinctivement présente dans
l'humanité primitive orientale ; comment la
conception confortable de l'humain était
présente dans la Grèce antique et n'a montré
qu'un écho à la fin du XVIIIe et au début du
XIXe siècle dans la culture d'Europe centrale,
qui s'est révélée dans le goethéanisme, et
comment nous sommes sous l'influence de la
culture nerveuse et sensorielle, comment nous
devons penser à partir de celle-ci. En tant
que telle, elle ne produit certes
immédiatement pas d'idéaux moraux. N'a-t-elle
pas pour autant aucune valeur morale ? Hier,
je vous ai montré des échantillons de la
vision morale du monde d'humains pensant de
manière naturaliste, à partir desquels on
pourrait croire que ce nouveau naturalisme
n'aurait toutefois aucune valeur morale. Ce
n'est pas le cas. Certes, il n'a aucun contenu
moral. Son contenu moral est un vieil héritage
et doit être un vieil héritage. Mais il a une
valeur morale. Quelle valeur morale a-t-il ?
Il a la valeur morale que l'humain se forme
une image de la nature comme image du monde
qui justement ne lui donne aucune d'idées
morales. En s'immergeant dans son
environnement, l'Oriental a reçu les idées
morales avec son image de la nature. Et de
même qu'il suivait la nature en tant qu'humain
de la nature, il suivait, en tant qu'humain
moral, le monde moral et le monde spirituel.
46
L'humain médiéval/des pays du milieu place
l'humain devant lui-même. Il a reçu l'image de
l'humain en regardant dans le monde. Mais en
même temps, j'aimerais dire que l'idée morale
s'est abstraite. Elle devait s'affirmer comme
un héritage. Mais l'humain ressentait encore
le caractère réchauffant de cette idée morale.
Et, pour l'essentiel, une grande partie de la
vie religieuse de l'époque où les peuples des
pays centraux donnaient le ton, c'était ce
sentiment chaleureux de l'ordre moral du
monde. L'humain ne se sent abandonné, seul
face à ses sentiments moraux, que lorsqu'il a
autour de lui l'image d'une nature sans
morale. L'humain regarde alors vers le monde
dans lequel il se trouve en tant qu'être
naturel, auquel il appartient en tant qu'être
naturel. Il ne lui donne rien de moral. S'il
veut la moralité, il doit la produire à partir
de la source de son être le plus intime. Il
est là, face au monde qui ne lui donne aucune
directive. Il doit chercher la directive. La
liberté n'a pas de sens dans la culture
spirituelle orientale primitive. La liberté
prend son sens du naturalisme. Ce
matérialisme, qui provient de l'humain nerveux
et sensoriel des peuples occidentaux, a une
signification morale. Cette culture exige de
l'humain qu'il prenne conscience de sa
liberté, qu'il fasse naître sa moralité de
lui-même. Si l'on en restait au pur
naturalisme - c'était déjà le résultat des
considérations d'hier ici -, on piétinerait la
moralité comme ces personnalités dont j'ai
cité les propos hier. Mais si l'on n'avait pas
traversé ce contexte dangereux de l'évolution
humaine, où la moralité est en question, où la
moralité est donnée à la liberté de la
décision humaine - l'humanité ne pourrait pas
se développer vers la liberté ! C'est le sens
de l'évolution de l'humanité, depuis la
culture spirituelle primitive jusqu'à la
culture matérielle de l'Occident, qui est
particulièrement adaptée à la vie économique,
qui a porté à la surface une éthique
utilitaire, mais qui doit donner aux humains
la conscience de la liberté par rapport à
l'impulsion morale proprement dite.
47
Nous obtenons une base pour la considération
des différenciations des peuples si nous
partons de ces trois types d'humains. Mais
nous n'obtiendrons jamais une caractéristique
de l'humanité complète, dont nous avons besoin
aujourd'hui pour l'humain, si nous prenons ce
qui ressort de ces unilatéralités.
48
Ce que l'on peut tout de suite apprendre d'une
telle observation, c'est que si l'humain tire
de n'importe quelle culture locale, aussi
grande soit-elle, ce qu'il a en lui, c'est
unilatéral. La merveilleuse culture primitive
- une unilatéralité, la culture occidentale
avec son matérialisme - une unilatéralité.
49
Tout cela donne une représentation de
l'unilatéralité de ce qui vit dans les
différents peuples. C'est pourquoi l'humain
moderne, qui comprend maintenant qu'une
culture uniforme, pas seulement matérielle et
économique, mais aussi de l'âme, doit croître
sur toute la Terre, doit développer des idées
spirituelles et morales à partir d'autres
fondements que les peuples. L'humanité est
prédisposée à cela, car dans ses différents
peuples, elle apporte les talents unilatéraux.
Mais l'humain individuel doit grandir au-delà
de l'ethnique/du populaire. Il ne s'élève
au-dessus du populaire que s'il ne fonde pas,
à partir d'un peuple quelconque, autre chose
que ce qui appartient à ce peuple, mais s'il
est capable, à partir de ce peuple, de former
le règne humain général.
50
Pour le fondement éthique de la vision du
monde, j'ai essayé de le faire dans mon livre
paru pour la première fois au début des années
quatre-vingt-dix, dans ma "Philosophie de la
liberté". J'ai essayé d'y montrer aux humains
le chemin vers la liberté et en même temps
vers la moralité, de sorte que l'on ne peut
rien trouver dans ce livre qui soit uniquement
né d'une orientation unilatérale et
völkisch/populaire. Tout y est pensé de telle
sorte que l'Oriental puisse le penser comme
l'Occidental et comme l'humain des pays
médians. Il n'y a absolument rien d'une
différenciation de peuples là-dedans.
51
Il y a là, comme une note évidente tout au
long du livre que l'humain n'est pas encore un
être humain à part entière lorsqu'il se sent
appartenir à une différenciation humaine, à
une nation, à un peuple, qu'il n'est un être
humain à part entière que lorsqu'il se
développe hors de cette différenciation.
Certes, l'humain est russe, l'humain est
anglais, l'humain est français ; mais le
Français, le Russe, l'Anglais n'est pas un
humain en tant que tel, l'humain doit sortir
de son ethnie/règne de peuple. C'est ce que
montre justement une véritable observation
compréhensive de ce règne de peuple.
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Mais alors, on en vient à construire la
moralité sur l'individualité humaine. Et si on
la fonde sur l'individualité humaine, on
découvre alors sur quoi doit reposer la
moralité dans la vie sociale commune : dans la
vie sociale, la moralité doit reposer sur la
confiance que l'individu peut avoir en
l'individu. Cette confiance doit pouvoir
exister. C'est là que doit agir l'éducation,
cette éducation qui seule peut nous apporter
une amélioration de nos conditions sociales.
53
Dans certains cercles, on mentionne toujours
et encore que seule la contrainte, que seul le
pouvoir, que seule l'organisation peut être ce
qui met de l'ordre dans l'organisme social
humain. Non, jamais l'organisation ne fera
l'ordre ; mais l'organisme social ne peut
prospérer que dans la mesure où un humain peut
avoir confiance en d'autres humains, dans la
mesure où la moralité s'ancre dans
l'individualité humaine.
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On a appelé "individualisme éthique" ce que
j'ai essayé de fonder dans ma "Philosophie de
la liberté", "individualisme éthique", parce
qu'en fait, ce qui se présente comme éthique,
comme idée morale, doit se présenter à partir
de l'individualité de chaque humain.
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Mais voici ce qui est important. Je vous ai lu
hier un passage d'une personnalité qui
correspondit avec le matérialiste Moleschott.
Il y est dit que les impulsions morales sont
en chaque humain, et à cause de cela, autres
en chaque humain. - Vous voyez, c'est du
matérialisme. La véritable vue est l'exacte
opposée. C'est vrai : le fondement éthique est
dans chaque individu humain. Mais, au sens le
plus élevé, se présente à nous le merveilleux
qu'elle est la même dans chaque individu
humain ; ce n'est pas une égalité
prédéterminée n'importe comment, ce n'est pas
une égalité organisée, mais c'est une égalité
donnée qui apparaît parmi les humains. Et nous
nous présentons toujours à nouveau devant
chaque humain pour fonder ensemble, plein de
confiance, des impulsions morales.
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C'est ce qui fait de l'individualisme éthique,
s'il est correctement saisi, s'il est compris
comme le véritable acte de la liberté humaine,
en même temps une éthique universelle, et qui
nous laisse espérer que nous y parviendrons en
tant qu'humains moraux, qu'aussi peu que,
lorsque nous nous rencontrerons dans la rue,
nous trouverons correct, que l'un passe devant
l'autre en le bousculant, Si la conscience
humaine dont je vous ai parlé hier et
avant-hier s'empare des humains à partir de
fondements spirituels scientifiques, elle
engendrera chez les humains un tel sentiment,
une telle pensée, que ce qui vit moralement
entre eux deviendra aussi évident que le fait
de ne pas se bousculer en se croisant. Si nous
vivons ainsi les uns à côté des autres en tant
qu'êtres humains, nous pouvons comprendre les
êtres humains que nous rencontrons, quelle que
soit leur situation dans la vie ; nous pouvons
faire naître la moralité à partir de la nature
humaine elle-même. Cela montre comment, en
partant des temps primitifs spirituels et
orientaux, vers le sentiment humain au milieu
de la terre, vers l'abstraction humaine, vers
la compréhension humaine du monde, vers la
compréhension aussi bien du monde que de la
nature, c'est le chemin pour amener enfin
l'humain à saisir réellement la liberté.
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Mais seulement s'il trouve de nouveau la
moralité à partir des fondements spirituels
scientifiques. En Orient, elle était donnée
par le contenu des idées morales, qui agissent
cependant encore à travers l'humain comme par
une nécessité naturelle. Le contenu de la
moralité a été rejeté hors de cette nécessité
naturelle. L'humain se trouvait dans une
certaine mesure moralement nu devant la
nature, moralement pur devant la nature. Il
devrait à nouveau enfanter la moralité en
lui-même, dans son individualité. Il la fera
naître seulement de nouveau s'il peut la faire
naître à partir de la spiritualité retrouvée
de son être le plus intime. C'est ce que veut
la science de l'esprit, la connaissance de
l'esprit : donner naissance à un vouloir moral
qui puisse réellement provoquer notre
ascension sociale. La science de l'esprit veut
cela parce qu'elle croit devoir reconnaître
que l'humanité du présent et l'humanité du
prochain avenir ont particulièrement besoin de
cela, que la guérison sociale ne peut résulter
que de la guérison spirituelle.
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Vous avez beaucoup entendu, dans les remarques
d'hier et d'avant-hier, combien les attaques
contre cette science de l'esprit qui se font
valoir sont souvent honteuses. Je pourrais
encore vous en parler, mais je ne le veux pas
en cet instant. Mais j'aimerais dire
aujourd'hui, en guise de conclusion, combien
aussi les attaques se font sentir, si elles
étaient elles-mêmes en mesure de détruire les
efforts qui sont faits aujourd'hui dans le
domaine de la science de l'esprit, pour cet
instant de l'histoire mondiale : la science de
l'esprit devrait à nouveau naître de neuf !
Car son espoir n'est pas fondé sur le vouloir
subjectif d'un individu ou de quelques-uns, ou
encore d'une secte, non, son espoir est fondé
sur le fait que l'humanité a besoin de cette
science de l'esprit et de tout ce qui y est
lié de façon vitale, en rapport avec ses
affaires les plus importantes et les plus
spirituelles du présent et du prochain avenir.
Il est compté dans les espoirs de la science
de l'esprit pour que cette science de l'esprit
prospère, parce que l'humanité a besoin
d'elle, ce que l'humanité exige, comme elle
exige un renouvellement de la vie de l'esprit.
Cela peut peut-être être piétiné pour
l'instant par la malveillance, par
l'incompréhension. Mais pour la durée, cela ne
peut pas être surmonté. Car ce dont l'humanité
aura besoin, elle l'obtiendra, même si ses
adversaires sont aussi abominables, aussi
malveillants ou comprennent mal qu'ils
puissent l'être, ce qui doit arriver pour le
bien de l'humanité arrivera, parce que cela
doit être fait pour des raisons intérieures,
spirituelles-divines.
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