Mes
très chers présents ! À votre
souhait, j'ai la permission
aujourd’hui de vous exposer
quelque chose sur l'impulsion
sociale qui, sous le nom de
triarticulation de l'organisme
social, veut venir face au monde -
veut venir d'abord à partir d'ici.
Et elle a tout de suite la
permission d'être portée dans le
monde d'ici pour la raison que c'est
ici que la science de l'esprit
devrait être pratiquée et qu'en
fait, les cercles les plus larges
pourraient comprendre aujourd’hui
qu'un assainissement des conditions
générales du monde peut seulement
venir quand même d'un
approfondissement spirituel.
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01
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Meine
sehr verehrten Anwesenden! Auf Ihren
Wunsch
darf ich Ihnen heute einiges
auseinandersetzen über den sozialen
Impuls, der unter dem Namen der
Dreigliederung des sozialen
Organismus der Welt gegenübertreten
will — gegenübertreten will zunächst
von hier aus. Und er darf gerade von
hier aus in die Welt
getragen werden aus dem Grunde, weil
hier Geisteswissenschaft getrieben
werden soll und eigentlich heute
schon weiteste Kreise begreifen
könnten, daß eine Gesundung der
allgemeinen Weltenverhältnisse doch
nur durch eine geistige Vertiefung
kommen kann.
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Après
ce bref exposé, la visite de
l'édifice nous attend encore, et
vous comprendrez donc que je veuille
être bref et que je ne puisse que
vous indiquer de manière
aphoristique l'essentiel de la
pensée de triarticulation
aujourd’hui.
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02
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Es
erwartet uns nach diesem kurzen
Vortrage noch die Besichtigung des
Baues, und Sie werden daher
begreifen, daß ich mich kurz fassen
will, und Sie nur aphoristisch auf
das Wesentlichste des
Dreigliederungsgedankens heute
hinweisen kann.
|
Cette
pensée de triarticulation n'est pas
tout à fait
nouvelle, mais elle est née d'une
observation de plusieurs décennies
des conditions européennes,
notamment de l'Europe centrale, et
notamment de l'observation des
conditions qui ont conduit à la
catastrophe terrible de ces cinq ou
six dernières années.
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03
|
Dieser
Dreigliederungsgedanke ist nicht
etwa ganz neu, sondern er ist entsprungen
aus einer jahrzehntelangen
Beobachtung der europäischen,
namentlich der mitteleuropäischen
Verhältnisse und namentlich aus der
Beobachtung derjenigen Verhältnisse,
welche zu der Schreckenskatastrophe
der letzten fünf bis sechs Jahre
geführt haben.
|
Pour
celui qui vous parle aujourd’hui,
ces conditions, dont une grande
partie du monde souffre terriblement
aujourd’hui, n'étaient pas une
surprise. C'était au printemps de
l'année 1914, lorsque j'ai tenu à
Vienne - précisément à Vienne, vous
savez que la conflagration mondiale
est partie
de Vienne - une série de conférences
devant un cercle restreint. Au cours
de ces conférences, j'ai dû dire,
simplement par obligation,
j'aimerais dire, vis-à-vis du temps,
qu'il ne fallait pas se rassurer en
louant sans cesse en toutes sortes
de mots la
grandeur de l'évolution du présent,
mais qu'il fallait regarder ce qui
se préparait. Et je devais dire à
l'époque --- c'était au début du
printemps de l'année 1914, de
nombreuses semaines avant le début
de la guerre mondiale : celui qui
observe les conditions
sociales de l'Europe avec un certain
regard de connaisseur ne peut que
comparer certains phénomènes,
notamment dans notre vie économique,
à une sorte de maladie sociale
cancéreuse qui devait se déclarer de
manière terrible dans les plus brefs
délais.
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04
|
Für
denjenigen, der heute zu Ihnen
spricht, kamen
diese Verhältnisse, unter denen ein
großer Teil der Welt heute furchtbar
leidet, nicht überraschend. Es war
im Frühling des Jahres 1914, da
hielt ich vor einem kleineren Kreise
in Wien — gerade in Wien, Sie wissen
ja, der Weltbrand ist von Wien
ausgegangen!
— eine Reihe von Vorträgen.
Innerhalb dieser Vorträge mußte ich
sagen, einfach unter der
Verpflichtung, möchte ich sagen,
gegenüber der Zeit heraus, daß man
sich nicht soll beruhigen dabei,
immerfort nur die Großartigkeit der
Entwickelung der Gegenwart
in allen möglichen Worten zu
preisen, sondern daß man hinschauen
soll auf dasjenige, was sich
vorbereite. Und ich mußte dazumal
sagen --- also es war im Früh‑
frühling des Jahres 1914, viele
Wochen vor dem Ausbruche des
Weltkrieges!: Wer die sozialen Verhältnisse
Europas mit einem gewissen
Kennerblick überschaut, der kann
gewisse Erscheinungen, namentlich in
unserem Wirtschaftsleben, nur
vergleichen mit einer Art sozialer
Krebskrankheit, die in kürzester
Zeit zu einem furchtbaren Ausbruch
kommen müsse.
|
Voyez-vous,
quelqu'un qui a tenu de tels propos
au printemps 1914 a été considéré
comme
un idéaliste rêveur qui nourrit des
vues pessimistes. Et ceux qui se
considéraient à l'époque comme des
"praticiens" disaient que la
situation politique générale se
détendait, que les meilleures
relations existaient entre les
gouvernements européens, etc.
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05
|
Sehen
Sie, jemanden, der im Frühling des
Jahres 1914 so etwas gesagt hat, den
hat man als einen verträumten
Idealisten angesehen,
der pessimistische Ansichten hegt.
Und diejenigen, die sich dazumal
«Praktiker» gedünkt haben, die haben
gesprochen davon, daß die allgemeine
politische Lage sich entspanne, daß
die besten Beziehungen zwischen den
Regierungen Europas seien und so
weiter.
|
Aujourd’hui,
on peut faire remarquer que ce n'est
pas l'idéaliste cette fois-là qui
s'est trompé dans sa prédiction,
mais les
dix à douze millions d'humains qui
ont été tués depuis lors par
l'incendie mondial et les trois fois
plus qui ont été estropiées au sein
du monde civilisé, qui fournissent
la preuve suffisante que
l'"idéaliste" de l'époque pouvait
tenir de tels propos.
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06
|
Heute
darf wohl darauf hingewiesen werden,
daß nicht der Idealist dazumal
Unrecht gehabt hat mit seiner
Vorhersage, sondern die zehn bis
zwölf Millionen Menschen,
die seither durch den Weltbrand
getötet worden sind, und die dreimal
soviel, die zu Krüppeln geschlagen
sind innerhalb der zivilisierten
Welt, die liefern wohl den
hinlänglichen Beweis dafür, daß der
«Idealist» dazumal solche Worte
sprechen durfte.
|
La
position qu'occupaient alors les
gens qui s'efforçaient d'être
pratiques est, d'une certaine
manière, à nouveau rappelée
aujourd’hui. Car aujourd’hui encore,
on ne croit guère celui qui dit que
nous
ne sommes pas du tout à la fin du
déclin européen, mais que nous
continuerons à descendre de plus en
plus bas sur le plan incliné, si un
nombre suffisamment important
d'humains ne prend pas conscience de
la manière dont il faut contrer ce
déclin général.
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07
|
Man
wird an die Stellung, die dazumal
die Leute, die sich praktisch
dünkten, einnahmen, auch heute in
einer gewissen Weise wiederum
erinnert. Denn auch heute wird
demjenigen kaum voll geglaubt, der
davon spricht, daß wir keineswegs am
Ende des europäischen
Niederganges sind, sondern daß wir
immer weiter und weiter hinunter uns
bewegen werden auf der schiefen
Ebene, wenn nicht in einer genügend
großen Anzahl von Menschen die
Erkenntnis aufdämmert, wie diesem
allgemeinen Niedergange
entgegenzusteuern sei.
|
Aujourd’hui
encore, certains diront que l'on
parle de manière pessimiste
lorsqu'on fait un tel pronostic. On
ne parle pas de manière pessimiste,
on parle seulement à partir d'une
connaissance des circonstances.
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08
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Auch
heute wird mancher sagen, man rede
pessimistisch, wenn man eine solche
Prognose stellt. Man redet nicht
pessimistisch, man redet nur aus
einer Erkenntnis der Verhältnisse
heraus.
|
Et
de la même manière que l'on peut
aujourd’hui, en quelque sorte
renforcé par la science de l'esprit,
jeter un regard plus profond sur les
circonstances, on a pu le faire
depuis des décennies. On a pu
observer avec soin comment les
relations entre les différents États
d'Europe devenaient de plus en plus
contradictoires,
comment les mesures prises n'étaient
absolument pas suffisantes pour
maîtriser ce qui s'accumulait
partout comme matière inflammable.
Et il fallait prévoir ce qui allait
arriver : les années de terreur que
nous avons maintenant apparemment
derrière nous.
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09
|
Und
so wie man heute, gewissermaßen
durch Geisteswissenschaft
gestärkt, einen tieferen Blick in
die Verhältnisse tun kann, so konnte
man es seit Jahrzehnten. Man konnte
sorgfältig beobachten, wie sich die
einzelnen Staatenverhältnisse
untereinander in Europa immer mehr
und mehr zu gegensätzlichen
entwickelten, wie
dasjenige, was als Maßnahme
getroffen worden ist, durchaus nicht
hinlänglich war, um das, was sich
überall als Zündstoff anhäufte, zu
bewältigen. Und man mußte
voraussehen dasjenige, was kommt:
die Schreckensjahre, die wir nun
scheinbar hinter uns haben.
|
Mais
aujourd’hui, on a la permission de
dire qu'avant ces années terribles,
il n'y avait pas, si je puis
m'exprimer ainsi, aucune oreille
pour entendre ces choses.
Il a fallu qu'une grande partie de
l'Europe connaisse la terrible
détresse qui est la sienne
aujourd’hui. On devait donc se dire
à l'époque qu'il n'y avait pas
d'oreilles pour entendre, et on doit
encore attendre aujourd’hui pour
savoir si l'on sera vraiment
entendu. Pourtant, malgré la
détresse, malgré les terribles
leçons que nous ont apportées ces
dernières années, on ne peut pas
dire que l'idée de la
triarticulation, qui est née d'une
observation minutieuse des
circonstances, soit déjà accueillie
aujourd’hui
de manière adéquate. Je voudrais
donc vous parler dès le début de la
raison pour laquelle on s'oppose
tant à cette idée de
triarticulation/trimembrement,
pourquoi on la considère comme une
sorte d'utopie, comme une sorte de
structure de fantaisie.
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10
|
Heute
darf aber gesagt werden, daß eben
vor diesen furchtbaren Jahren keine,
wenn ich mich so ausdrücken darf,
keine Ohren da
waren, um diese Dinge zu hören. Es
mußte erst über einen großen Teil
Europas die furchtbare Not kommen,
die jetzt da ist. So mußte man sich
sagen dazumal, es waren nicht Ohren
da um zu hören, und man muß auch
heute noch warten damit, ob man
wirklich gehört
werde. Dennoch, trotz der Not, trotz
der furchtbaren Lehre, die uns die
letzten Jahre gebracht haben, kann
man nicht sagen, daß gerade die Idee
der Dreigliederung, die aus einer
sorgfältigen Beobachtung der
Verhältnisse hervorgegangen ist, in
entsprechender
Weise heute schon aufgenommen werde.
Und da möchte ich Ihnen denn gleich
im Anfange von dem Grund sprechen,
warum man sich so sehr gegen diese
Idee von der Dreigliederung stemmt,
warum man sie für eine Art Utopie,
für eine Art Phantasiegebilde hält.
|
Vous
voyez, cela vient du fait que des
conditions d'une nature aussi
enchevêtrée, des conditions qui ont
répandu à ce point la dévastation,
le chaos, n'avaient encore jamais
existé dans toute l'évolution
de l'humanité ! L'humanité a
traversé beaucoup de choses ; à
certaines époques, beaucoup de
choses sont tombées sur l'Europe.
Les conditions telles qu'elles
existent aujourd’hui n'étaient
vraiment pas encore présentes à
l'époque de l'évolution historique.
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11
|
Sehen
Sie, das kommt davon her, weil
Verhältnisse so verwickelter Art,
Verhältnisse, die die Verheerung,
das Chaos so ausgebreitet hatten,
eigentlich noch niemals da waren
in der ganzen
Menschheitsentwickelung! Die
Menschheit hat viel durchgemacht; zu
bestimmten Zeiten ist auch über
Europa viel niedergegangen.
Verhältnisse, wie sie jetzt sind,
waren in der Zeit der
geschichtlichen Entwickelung
wirklich noch nicht da.
|
Les
circonstances ont fait qu'autrefois,
de petits groupes de l'humanité ont
été touchés par des phénomènes de
déclin. Même lorsque le grand Empire
romain alla vers son déclin, cela
fut en rapport à toute la Terre un
petit territoire. aujourd’hui,
l'enchevêtrement des conditions que
nous
avons en fait étendues à toute la
terre civilisée rend plus visibles
les signes de déclin. Il n'est donc
pas étonnant qu'il soit nécessaire
de faire fructifier aujourd’hui non
pas une petite idée sur la manière
dont on peut améliorer tel ou tel
domaine limité,
mais une idée globale, une idée qui
intervienne vraiment aussi
profondément que la confusion est
profonde. Une telle idée aimerait la
triarticulation de l'organisme
social. Outre le fait qu'elle est
née de l'observation des conditions
réelles, elle
est également née de la
considération des moments
historiques dans lesquels se trouve
l'humanité à l'heure actuelle. Et
c'est aussi parce qu'elle compte en
fait sur l'ensemble de l'humanité
civilisée du présent, cette idée de
triarticulation, que l'on se montre
si hostile à son égard. On la
considère comme une utopie, on la
considère comme quelque chose
d'imaginé. Mais elle est ce qu'il y
a de plus réel, ou du moins elle
veut être ce qu'il y a de plus réel,
qui doit se placer dans les
conditions actuelles.
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12
|
Es
haben es die Umstände mit sich
gebracht, daß früher kleine Gruppen
der Menschheit ergriffen worden sind
von Niedergangserscheinungen. Selbst
als das
große Römische Reich seinem Nieder‑
gange entgegenging, da war das im
Verhältnis zu der ganze Erde ein
kleines Gebiet. Heute werden durch
die Verquickung der Verhältnisse,
die wir eigentlich über die ganze
zivilisierte Erde ausgebreitet
haben, die Niedergangserscheinungen
sichtbarer. Kein Wunder, dass daher
es auch notwendig ist, nun nicht
eine kleine Idee wie man auf dem
oder jenem beschrankten Gebiet, das
oder jenes verbessern kann, heute
fruchtbar machen kann, sondern daß
eine umfassende Idee nötig ist,
eine Idee, die wirklich auch so tief
eingreift, wie die Verwirrung tief
ist. Eine solche Idee möchte die
Dreigliederung des sozialen
Organismus sein. Außer dem, daß sie
hervorgegangen ist aus der
Beobachtung der wirklichen
Verhältnisse, ist sie auch hervorgegangen
aus der Betrachtung der
geschichtlichen Zeitpunkte, in
denen sich die Menschheit in der
Gegenwart befindet. Und auch
deshalb, weil sie eigentlich mit der
ganzen zivilisierten Menschheit der
Gegenwart rechnet, diese
Dreigliederungsidee, deshalb
kommt man ihr so ablehnend entgegen.
Man hält sie für eine Utopie, man
hält sie für irgend etwas, was
ausgedacht ist. Sie ist aber das
Wirklichste, oder will wenigstens
sein das Wirklichste, das sich in
die gegenwärtigen Verhältnisse
hereinzustellen hat.
|
En
effet, lorsque nous examinons
l'évolution
des conditions spirituelles,
étatiques et économiques dans le
présent, nous devons la rattacher à
la même évolution des trois ou
quatre derniers siècles. Ce qui est
plus ancien a un tout autre
caractère. Les trois ou quatre
derniers siècles, et notamment
le XIXe siècle et jusqu'à nos jours,
ont placé l'humanité dans un état de
développement très particulier. Dans
des parties isolées, on ne le
remarque pas encore. C'est à juste
titre que l'on a parlé ici de la
santé du peuple suisse. Il faut
compter sur elle
pour l'avenir. Mais il est également
nécessaire, pour que cette santé
perdure, que l'on ne se fasse pas
d'illusions en pensant qu'une petite
région pourrait rester isolée par
rapport à tout ce qui s'effondre
actuellement. Cela ne peut pas être
le cas.
|
13
|
Wenn
wir nämlich die Entwickelung der
geistigen, der staatlichen, der
wirtschaftlichen Verhältnisse in der
Gegenwart überblicken,
so müssen wir sie anschließen an
dieselbe Entwickelung der letzten
drei bis vier Jahrhunderte. Was
weiter zurückliegt, das hat einen
ganz anderen Charakter. Die letzten
drei bis vier Jahrhunderte, und
namentlich das 19. Jahrhundert und
bis in unsere
Tage herein, haben die Menschheit in
einen ganz besonderen
Entwickelungszustand
hineingebracht. In einzelnen Teilen
bemerkt man das noch nicht. Mit
vollem Recht ist hier von der
Gesundheit des Schweizer Volkes
gesprochen worden. Auf sie muß für
die
Zukunft gerechnet werden. Aber es
ist dazu auch notwendig, damit diese
Gesundheit bleibe, daß man sich
keinen Illusionen hingibt, daß etwa
gegenüber all dem jetzt
Zusammenbrechenden ein kleines
Gebiet jetzt isoliert bleiben
könnte. Dieses kann nicht sein.
|
Vous
voyez, il y a aujourd’hui en Europe
centrale et du Sud-Est de grandes
régions dont vous savez à quel point
elles souffrent
de la baisse de la devise. Cette
baisse de la devise, l'économiste la
perçoit, j'aimerais dire, comme un
phénomène important par rapport aux
petits phénomènes qui ont toujours
existé auparavant. On savait que
lorsque la devise baisse dans un
domaine
quelconque, l'importation dans le
domaine en question est quelque peu
sapée ; l'exportation en est
d'autant plus favorisée. Cette loi
ne peut plus être appliquée aux
ravages de la situation économique
qui s'est produite en Europe
centrale et orientale.
|
14
|
Sehen
Sie, es gibt heute in Mittel- und
Südosteuropa große Gebiete, von
denen Sie wissen, wie sehr sie unter
dem Herabkommen der Valuta leiden.
Dieses
Herabkommen der Valuta, dem
Volkswirtschafter tritt es entgegen,
ich möchte sagen, als eine große
Erscheinung gegenüber kleinen
Erscheinungen, die es früher auch
immer gegeben hat. Man wußte, wenn
die Valuta auf irgendeinem Gebiete
fällt, dann wird dadurch
die Einfuhr in das betreffende
Gebiet etwas untergraben; die
Ausfuhr wird dadurch um so mehr
gefördert. Dieses Gesetz, es läßt
sich nicht mehr anwenden auf die
Verheerungen der
Wirtschaftsverhältnisse, die in
Mittel- und Ost- europa eingetreten
sind.
|
Mais
jusqu'à présent, on n'a pu que
constater les inconvénients de la
baisse de la devise dans certaines
régions ! Il ne vous faudra pas
longtemps pour comprendre l'ampleur
des inconvénients de la hausse de la
devise dans un pays !
Ils viendront, et il ne faudra pas
longtemps pour que les pays où la
devise baisse et où les conditions
économiques régressent ne soient pas
les seuls à s'inquiéter, les pays où
la valeur monte penseront à leur
devise élevée avec des sentiments
terribles.
|
15
|
Aber
bis jetzt hat sich bloß gezeigt,
welches die Nachteile des Sinkens
der Valuta in gewissen Gebieten
sind! Sie werden nicht sehr lange
dazu brauchen, um einzusehen, wie
groß die Nachteile des Steigens der
Valuta in einem Lande sind! Die
werden kommen, und es
wird gar nicht so lange dauern, dann
werden die Länder mit sinkender
Valuta, wo die
Wirtschaftsverhältnisse zurückgehen,
nicht allein stehen in ihrer Sorge,
es werden die Länder mit steigender
Valuta mit furchtbaren Gefühlen an
ihre hohe Valuta denken.
|
Ces
choses montrent seulement à celui
qui sait regarder dans les
circonstances comment, du fait
qu'aujourd’hui le territoire
économique de la Terre forme tout de
même une unité, malgré toutes les
divisions
des États, la prospérité et le
malheur d'une petite région de la
Terre dépendent de la prospérité et
du malheur de toute la Terre. C'est
pourquoi, aujourd’hui encore, on ne
peut penser aux rapports sociaux que
dans un sens tout à fait
international.
|
16
|
Diese
Dinge, die zeigen dem, der in die
Verhältnisse hineinschauen kann,
nur, wie dadurch, daß heute im
Grunde das Wirtschaftsgebiet der
Erde doch eine
Einheit bildet, trotz aller
Staatengliederungen, wie das Wohl
und Wehe eines kleinen Gebietes der
Erde von dem Wohl und Wehe der
ganzen Erde abhängt. Daher kann auch
heute nur über die sozialen
Verhältnisse in ganz
internationalem Sinne gedacht
werden.
|
Si
l'on passe en revue ce qui nous a
amenés à la situation actuelle, on
doit dire que nous voyons jusqu'où
nous sommes allés - aujourd’hui, on
ne le voit pas encore -, mais on
pourrait dire que l'on pourrait le
voir dans
la malformation de l'Europe de
l'Est, dans la malformation de la
Russie. Il faut dire que de telles
choses sont profondément
significatives, comme nous le lisons
maintenant par exemple - je veux
mentionner un petit détail, mais il
est profondément significatif
- comme nous le lisons maintenant en
Russie. Vous avez pu lire que
Trotsky a demandé aux gens de ne pas
fêter le 1er mai, mais de
travailler le 1er mai. Je vous
en prie, là-bas, en Russie, l'idéal
des socialistes doit être réalisé à
grande échelle -
un paradis a été promis aux gens. Ce
que le prolétariat a désigné pendant
des décennies comme son signe de
ralliement - la fête du 1er mai
- est quelque chose qui doit être
supprimé. Ce n'est qu'une expression
pour tout ce qui doit être aboli !
On a longtemps
parlé des méfaits du militarisme, et
certainement à juste titre. En
Russie, le travail est actuellement
militarisé. En Russie, on dit
actuellement que c'est une absurdité
que l'humain puisse disposer de sa
propre personne sur cette terre. Il
ne peut y
avoir de liberté de disposer de sa
propre personne. - Cela montre bien
les fruits dans le cas extrême où
l'évolution des trois ou quatre
derniers siècles l'a mené. Il faut
regarder ces choses. Il faut être
conscient que cet État - je ne parle
pas maintenant
de l'État particulier, mais de
l'État en général - qui s'est
développé à partir de conditions
tout à fait différentes au cours de
ces trois ou quatre derniers siècles
s'est surchargé de choses que l'État
en tant que tel ne peut pas gérer.
Car pourquoi ?
|
17
|
Überblickt
man dasjenige, was uns eigentlich in
die heutige Lage hineingebracht hat,
so muß man sagen:
Wir sehen, wie weit wir es gebracht
haben — heute sieht man es noch
nicht —, aber man könnte eigentlich
sagen, man könnte es sehen an der
Mißbildung des europäischen Ostens,
an der Mißbildung von Rußland. Man
muß schon sagen: Solche Dinge sind
tief bezeichnend,
wie wir sie jetzt zum Beispiel — ich
will eine Kleinigkeit erwähnen, aber
sie ist tief bezeichnend —, wie wir
sie jetzt aus Rußland lesen. Sie
konnten lesen, daß Trotzki die Leute
aufgefordert hat, den 1. Mai nicht
zu feiern, sondern am 1. Mai zu arbeiten.
Ich bitte Sie, da drüben in Rußland
soll das Ideal der Sozialisten in
großem Maßstab verwirklicht werden
— ein Paradies wurde den Leuten
versprochen. Dasjenige, was das
Proletariat durch Jahrzehnte
hindurch als sein
Manifestationszeichen bezeichnet
hat — die Maifeier —, das ist etwas,
was da abgeschafft werden muß. Es
ist nur ein Ausdruck für dasjenige,
was da alles abgeschafft werden muß!
Man hat lange Zeit gesprochen von
dem Schlimmen des Militarismus,
gewiß mit Recht davon gesprochen. In
Rußland
wird gegenwärtig die Arbeit
militarisiert. In Rußland wird
gegenwärtig gesagt, es sei ein
Unsinn, daß der Mensch hier auf
dieser Erde über seine eigene Person
verfügen solle. Eine Freiheit des
Verfügens über seine eigene Person
könne es nicht geben. — Das
zeigt so recht die Früchte in dem
extremen Falle, zu dem es die
Entwickelung der letzten drei bis
vier Jahrhunderte gebracht hat. Auf
diese Dinge muß man hinschauen. Man
muß sich klar darüber sein, daß
dieser Staat — ich meine jetzt nicht
den einzelnen Staat,
sondern den Staat überhaupt —, der
sich aus ganz andersartigen
Verhältnissen eben im Laufe dieser
letzten drei bis vier Jahrhunderte
entwickelt hat, daß dieser sich
überladen hat mit Dingen, die der
Staat als solcher nicht besorgen
kann. Denn warum?
|
Voyez-vous,
pour considérer de telles choses de
manière vraiment
sobre et claire, sans fantasme, nous
devons déjà nous élever à l'idée que
la vie entière de l'humanité est
quelque chose de semblable à la vie
de l'humain individuel. Nous ne
pouvons pas décrire la vie de
l'humain individuel en disant
toujours : "Eh
bien, quand l'humain a quarante ans,
il est à quarante ans dans le monde
l'effet de la cause qui était là à
trente-neuf ans, ceux qui sont à
trente-neuf ans sont l'effet de
trente-huit ans, et ainsi de suite.
On ne peut pas dire cela, mais il
s'agit d'une
évolution interne conforme à des
lois dans l'humain. Par une loi
interne, l'humain a ses deuxièmes
dents vers la septième année. Il
passe par d'autres stades de
développement au cours des années
suivantes. Une certaine impulsion
vit à l'intérieur de l'humain,
qui le rend mûr pour quelque chose à
un certain moment. Il en va de même
pour toute l'humanité. Ce qui s'est
produit dans l'ensemble de
l'humanité au cours des trois ou
quatre derniers siècles est une
chose à laquelle l'humanité ne peut
pas échapper.
|
18
|
Sehen
Sie, wir müssen, um solche Dinge
wirklich nüchtern und klar, ohne
Phantastik, zu betrachten, uns schon
zu dem
Gedanken aufschwingen, daß das ganze
Leben der Menschheit etwas
Ähnliches ist wie das Leben des
einzelnen Menschen. Wir können nicht
das Leben des einzelnen Menschen so
beschreiben, daß wir immer sagen:
Nun, wenn der Mensch vierzig Jahre
alt ist, so ist
er mit vierzig Jahren in der Welt
die Wirkung der Ursache, die mit dem
neununddreißigsten Jahre da war, die
im neununddreißigsten Jahre sind die
Wirkung von dem achtunddreißigsten
Jahre und so weiter. Das kann man
nicht sagen, sondern es ist eine
innere
gesetzmäßige Entwickelung im
Menschen. Der Mensch bekommt durch
eine innere Gesetzmäßigkeit um das
siebente Jahr herum die zweiten
Zähne. Er macht andere
Entwickelungsstadien durch in
späteren Jahren. Es lebt im Inneren
des Menschen ein gewisser Impuls, der
ihn in einer gewissen Zeit für etwas
reif macht. So ist es auch mit der
ganzen Menschheit. Dasjenige, was in
der ganzen Menschheit heraufgekommen
ist im Laufe der letzten drei bis
vier Jahrhunderte, das ist etwas,
dem die Menschheit nicht entgehen
kann.
|
Au
sein de l'humanité, on ne pouvait
pas faire autrement que d'appeler
à la démocratie. Quels que soient
les idéaux que l'on a présentés dans
la vie sociale extérieure, l'idéal
de la démocratie est celui qui a le
plus saisi l'humanité contemporaine,
et qui doit la saisir. Il faut que
ce qui est État devienne
démocratique, devienne
démocratique au sens le plus large
du terme. C'est précisément ce que
l'on devrait ressentir en Suisse, où
l'on dispose de l'ancienne
démocratie, mais où l'on percevra
aussi peu à peu la nécessité de
décharger cette démocratie de
certains domaines.
|
19
|
Man
konnte gar nicht anders innerhalb
der Menschheit, als den Ruf ertönen
lassen nach Demokratie.
Was man auch für Ideale hingestellt
hat, im äußeren sozialen Leben, das
Ideal der Demokratie, das ist
dasjenige, das am allermeisten die
Menschheit der Gegenwart ergriffen
hat, und auch ergreifen muß. Es muß
dasjenige, was Staat ist,
demokratisch werden,
demokratisch werden im weitesten
Umfange. Gerade in der Schweiz
sollte man so etwas empfinden, wo
man ja die alte Demokratie hat, aber
wo man auch wahrnehmen wird nach und
nach die Notwendigkeit, diese
Demokratie von gewissen Gebieten zu
entlasten.
|
Que
signifie donc démocratie ? La
démocratie, c'est la possibilité
pour les humains de décider
eux-mêmes, par référendum ou par
représentation, de ce qui est une
affaire commune à tous, de ce qui
est une affaire de vie pour tout
humain devenu
majeur. C'est finalement l'idéal de
la démocratie, l'égalité entre les
humains en ce qui concerne les
décisions, maintenant tout ce qui
est égal/pareil pour les humains
devenus majeurs - c'est ce à quoi
aspirait l'État. Mais à quoi
aspirait l'État, qui s'est
justement développé au cours de
l'histoire et qui est issu de
conditions tout à fait différentes ?
Deux domaines ne peuvent jamais être
décidés démocratiquement dans la vie
humaine : l'un est celui de la vie
de l'esprit et l'autre celui de la
vie de l'économie.
Celui qui veut honnêtement la
démocratie doit justement être clair
sur ce point : si l'on veut une
démocratie complète, il faut séparer
la vie intellectuelle d'un côté, et
la vie économique de l'autre, du
domaine de l'État purement
démocratique.
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20
|
Was
heißt denn Demokratie? Demokratie
heißt: die Möglichkeit, daß die
Menschen in bezug auf dasjenige, was
für alle gleiche Angelegenheiten
sind, was für jeden mündig
gewordenen Menschen Angelegenheit
des Lebens ist, daß darüber die
Menschen, sei es durch Referendum,
sei es durch Vertretung, selber
entscheiden. Das ist zuletzt das
Ideal der Demokratie, das gleiche
unter den Menschen in bezug auf die
Entscheidungen jetzt alles
desjenigen, was von mündig
gewordenen Menschen gleich ist —
nach diesem strebte der Staat. Aber
was strebte der Staat, der sich eben
im Laufe der Geschichte entwickelt
hat, der aus ganz
anderen Verhältnissen hervorgegangen
ist, bloß an? Zwei Gebiete können
niemals im Menschenleben
demokratisch entschieden werden: das
eine Gebiet ist dasjenige des
Geisteslebens und das andere Gebiet
ist dasjenige des Wirtschaftslebens.
Gerade, wer es ehrlich
meint mit der Demokratie, der muß
sich klar darüber sein: Wenn volle
Demokratie werden soll, dann muß aus
dem Gebiete des bloß demokratischen
Staates ausgesondert werden auf der
einen Seite das Geistesleben, auf
der anderen Seite das
Wirtschaftsleben.
|
Celui
qui peut observer dans ce domaine
peut voir, à partir d'exemples
évidents, combien il est impossible
de faire entrer la vie de l'esprit
en tant que telle dans le domaine
politique démocratique.
Je ne veux pas parler des conditions
locales, ce n'est pas mon rôle ;
mais il n'est pas du tout possible
d'envisager ces conditions d'un
petit point de vue aujourd’hui, mais
il faut avoir une vue d'ensemble du
monde entier, du moins du monde
civilisé.
|
21
|
Wer
beobachten kann auf diesem Gebiete,
der kann an naheliegenden
Beispielen einsehen, wie unmöglich
es ist, in das demokratisch
politische Gebiet das Geistesleben
als solches hineinzutragen. Ich will
nicht von
den hiesigen Verhältnissen sprechen,
das kommt mir nicht zu; aber es geht
ja gar nicht, diese Verhältnisse nur
von einem kleinen Gesichtspunkte
heute ins Auge zu fassen, sondern
man muß die ganze Welt überblicken,
die ganze zivilisierte Welt
wenigstens.
|
Mais
regardez l'ancien Reichstag
allemand, qui a apparemment existé
jusqu'en 1914 et au-delà, et vous
aurez l'exemple de la façon dont
l'État - qu'il soit plus ou moins
démocratique, cela n'a pas
d'importance dans ce cas - s'est
surchargé d'affaires
purement spirituelles. Parmi les
partis du Reichstag allemand, vous
avez eu un très grand parti, le
Zentrum (le Centre). Il joue
actuellement un rôle dans cette
métamorphose de l'ancien Reichstag,
que l'on appelle l'Assemblée
nationale, le centre. Ce centre n'avait
pas d'autres intérêts que les
affaires religieuses, c'est-à-dire
spirituelles. Si une question
économique ou politique entrait en
ligne de compte, elle était tranchée
par un compromis quelconque que le
centre concluait avec d'autres
partis. Mais il va
de soi que ce centre n'a jamais eu
d'autre intérêt que de promouvoir
ses propres intérêts spirituels.
Bref, si l'on pousse le raisonnement
jusqu'au bout, il s'avère que ce qui
n'est qu'une affaire spirituelle n'a
pas sa place dans le parlement
politique.
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22
|
Sehen
Sie sich aber den ehemaligen, bis
zum Jahre 1914 und darüber hinaus
scheinbar bestandenen deutschen
Reichstag an, so haben
Sie so recht das Beispiel, wie sich
der Staat — ob er nun mehr oder
weniger demokratisch ist, darauf
kommt es nicht an in diesem Falle —
überladen hat mit rein geistigen
Angelegenheiten. Sie haben unter den
Parteien des deutschen Reichstags
eine sehr große
Partei gehabt, das sogenannte
Zentrum. Es spielt gegenwärtig
wiederum in jener Metamorphose des
alten Reichstags, die man
Nationalversammlung nennt, eine
Rolle, das Zentrum. Dieses Zentrum
hat keine anderen Interessen gehabt,
als lediglich religiöse,
das heißt geistige Angelegenheiten.
Kam irgendeine wirtschaftliche, kam
eine politische Frage in Betracht,
so wurde sie entschieden durch
irgendeinen Kompromiß, den man von
dem Zentrum aus mit anderen Parteien
schloß. Aber es ist ganz
selbstverständlich,
daß dieses Zentrum immer nur das
Interesse hatte, seine eigenen
geistigen Interessen zu fördern.
Kurz, führt man den Gedankengang zu
Ende, so zeigt es sich, daß
dasjenige, was nur geistige
Angelegenheit ist, nicht
hineingehört in das politische
Parlament.
|
Prenez
la vie de l'économie. Voyez
l'Autriche, c'est
le pays qui montre si bien,
j'aimerais dire qu'il est un cas
d'école de ce qui s'est développé
dans les circonstances récentes, de
ce que les pays doivent justement
périr. Seulement, l'Autriche est le
cas d'école de ce qui est en train
de disparaître !
|
23
|
Nehmen
Sie das Wirtschaftsleben. Sehen Sie,
Österreich, das ist
ja das Land, das so recht zeigt, ich
möchte sagen, das ein Schulbeispiel
für das ist, was sich entwickelt hat
unter den neueren Verhältnissen,
dafür, daß eben die Länder
zugrundegehen müssen. Nur,
Österreich ist das Schulbeispiel
für Zugrundegehendes!
|
Celui
qui, comme moi, a passé trente ans
de sa vie en Autriche et a pu voir
l'évolution du dernier tiers du XIXe
siècle, a pu voir apparaître toutes
les conditions qui s'y sont
développées, a pu voir apparaître
toutes les nouvelles conditions
sociales. C'est alors que l'on a
pensé à créer un parlement en
Autriche. Mais comment a-t-on fait
ce parlement ? On a créé quatre
curies : la curie des villes, la
curie des Länder, des communes, la
curie des grands propriétaires
fonciers - toutes des curies
économiques, des associations
économiques ont été créées et élues
au parlement politique. Elles
décidaient alors de leur point de
vue économique de ce qui devait être
le droit public. Voilà l'autre
exemple ! Dans le Reichstag
allemand, vous avez l'exemple
d'un parti qui aspire à des choses
purement spirituelles et qui se
révèle être un perturbateur dans un
parlement purement économique. En
Autriche, vous avez construit un
parlement sur des curies purement
économiques, et quiconque a pu
observer les conditions
sait que ce parlement n'a jamais été
en mesure de maîtriser ce qui aurait
été nécessaire, par exemple, en
Autriche : régler les conditions
spirituelles, dans la mesure où
elles se sont manifestées dans les
conditions temporelles des
nationalités.
|
24
|
Derjenige,
der, wie ich selber, dreißig Jahre
seines Lebens in Österreich
zugebracht hat, und sehen konnte die
Entwickelung im letzten Drittel des
19. Jahrhunderts, der konnte alle
die Verhältnisse heraufkommen sehen,
die sich dort entwickelt haben,
konnte sehen alle die neueren
sozialen Zustände eintreten. Da
dachte man auch
in Österreich ein Parlament zu
machen. Aber wie machte man dieses
Parlament? Man machte vier Kurien:
die Kurie der Städte, die Kurie der
Länder, der Gemeinden, die Kurie der
Großgrundbesitzer — lauter
Wirtschaftskurien,
Wirtschaftsassoziationen wurden gemacht,
und in das politische Parlament
hineingewählt. Die entschieden dann
von ihrem wirtschaftlichen
Gesichtspunkte aus über dasjenige,
was öffentliches Recht sein sollte.
Da haben Sie das andere Beispiel! An
dem deutschen Reichstag haben Sie
das Beispiel,
wie sich eine rein Geistiges
erstrebende Partei als ein
Störenfried entpuppt im rein
wirtschaftlichen Parlament. In
Österreich haben Sie ein Parlament
aufgebaut auf reinen
wirtschaftlichen Kurien, und wer
beobachten konnte die Verhältnisse,
der weiß, daß
dieses Parlament niemals imstande
war, dasjenige zu bewältigen, was
zum Beispiel gerade in Österreich
notwendig gewesen wäre: die
geistigen Verhältnisse, insoferne
sie sich kundgegeben haben in den
weltlichen Verhältnissen der
Nationalitäten, zu regeln.
|
En
Autriche, on pouvait encore voir
autre chose. L'État n'y était qu'un
territoire
politique. Il y avait treize langues
officielles. Ces treize langues
officielles, on ne pouvait pas les
concilier ; on ne pouvait pas les
concilier sous l'impression que les
gens avec les différentes langues
avaient les intérêts spirituels les
plus divers
en Autriche. On a essayé de
préserver/obtenir certaines choses
par des voies privées. Oh, j'ai
souvent assisté, vous savez, à la
vente aux enchères américaine de ces
longs fils de paille contenus dans
les cigares de Virginie, au profit
des associations scolaires
! C'est ainsi que les associations
scolaires ont été créées pour faire
quelque chose, à partir des intérêts
spirituels eux-mêmes, que l'État en
tant que tel ne pouvait pas faire.
Mais on était trop obnubilé par
l'idée d'un État unique pour que de
telles
justifications/fondations privées
puissent avoir un impact plus
important et plus large. Et ainsi,
je pourrais vous parler jusqu'à
demain matin tôt de l'impossibilité
de maintenir ensemble certaines
choses que l'État moderne veut
maintenir ensemble.
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25
|
In
Österreich konnte man noch etwas
anderes sehen.
Da war der Staat nur politisches
Gebiet. Dreizehn offizielle Sprachen
waren da. Diese dreizehn offiziellen
Sprachen, man konnte sie nicht unter
einen Hut bringen; man konnte sie
unter dem Eindrucke nicht unter
einen Hut bringen, denn die Leute
mit den verschiedenen
Sprachen hatten in Österreich die
verschiedensten geistigen
Interessen. Man hat versucht, auf
privatem Wege manches zu erhalten.
Oh, ich war oft dabei, wie man,
wissen Sie, solche langen
Strohfäden, die in den sogenannten
Virginia-Zigarren stecken,
wie man die amerikanisch versteigert
hat zugunsten der Schulvereine!
Damit wurden die Schulvereine
gegründet, um aus den geistigen
Interessen selber heraus etwas zu
tun, was der Staat als solcher nicht
tun konnte. Aber man war zu sehr
versessen in die
Einheitsstaat-Idee, als daß solche
privaten Begründungen eine größere,
breitere Wirkung erzielen konnten.
Und so könnte ich Ihnen bis morgen
früh erzählen von der Unmöglichkeit,
gewisse Dinge zusammenzuhalten, die
der moderne Staat zusammenhalten
will.
|
Les
États médians d'Europe et la Russie
ont appris à leurs dépens que cet
État unitaire ne peut pas exister
tel qu'il a existé jusqu'à présent.
Ceux qui ne sont pas encore
concernés par ce destin croient
encore aujourd’hui qu'il peut
être évité. Il ne pourra pas être
évité si l'on ne saisit pas au
juridique l'idée de comment à partir
de la volonté humaine on pourrait
remédier à ces contextes. C'est là
que l'idée de triarticulation veut
vraiment intervenir, à partir d'une
observation
approfondie et de la considération
des conditions/rapports historiques.
Elle dit : les humains doivent
devenir de plus en plus honnêtes
dans leur aspiration à la
démocratie. Mais alors, le principe
démocratique doit se limiter au
simple principe de l'État,
dans lequel chaque humain doit
décider de la même manière de tout
ce qui concerne tous les humains
devenus majeurs. Comme je l'ai dit,
soit par référendum, soit par
représentation. Mais alors, il faut
séparer de cette structure étatique,
de ce qui doit être
administré de manière strictement
parlementaire, l'ensemble de la vie
spirituelle d'un côté. Toute cette
vie spirituelle est donc de plus en
plus passée sous le contrôle de
l'État au cours des derniers
siècles, et aujourd’hui encore, la
plupart des gens
considèrent comme un grand avantage
de l'idée moderne de l'État
d'absorber/aspirer la vie de
l'esprit, notamment l'enseignement.
Là, on lutte encore beaucoup contre
les préjugés les plus terribles.
Mais on ne voit pas les
rapports/pendants dans le monde.
|
26
|
Die
Mittelstaaten
Europas und Rußland, sie haben am
eigenen Leib erfahren müssen, daß
dieser Einheitsstaat nicht bestehen
kann so, wie er bisher bestanden
hat. Diejenigen, die noch nicht von
diesem Schicksal betroffen sind, die
glauben heute noch, es läßt sich abwenden.
Es wird sich nicht abwenden lassen,
wenn man nicht zum Rechtlichen die
Idee faßt, wie aus dem menschlichen
Willen heraus den Zuständen
abgeholfen werden könne. Da ist es
doch, wo wirklich aus reichlicher
Beobachtung heraus und aus der
Erwägung der geschichtlichen
Verhältnisse heraus, die Idee der
Dreigliederung einsetzen will. Sie
sagt: Immer ehrlicher und ehrlicher
müssen die Menschen im Streben nach
Demokratie werden. Dann aber muß das
demokratische Prinzip sich
beschränken auf das bloße Staatsprinzip,
in dem jeder Mensch über alles, was
alle mündig gewordenen Menschen
angeht, in gleicher Weise zu
entscheiden hat. Wie gesagt,
entweder durch Referendum oder durch
Vertretung. Dann aber muß
ausgesondert werden von diesem
Staatsgebilde, von dem, was streng
parlamentarisch zu verwalten ist,
muß ausgegliedert werden auf der
einen Seite das gesamte geistige
Leben. Dieses gesamte geistige
Leben, es ist ja immer mehr und mehr
in den letzten Jahrhunderten in die
Macht des Staates gekommen, und noch
heute betrachten
die meisten Menschen das als einen
großen Vorzug der modernen
Staatsidee, das Geistesleben,
namentlich das Schulwesen,
aufzusaugen. Da kämpft man noch sehr
gegen die furchtbarsten Vorurteile.
Aber man sieht eben in der Welt die
Zusammenhänge nicht.
|
Mais
si vous vous demandez d'où vient le
fait que nous sommes aujourd’hui
confrontés non seulement à la lutte
des classes, mais aussi à
l'approbation de la lutte des
classes ? Que nous soyons confrontés
à un manque de compréhension
entre les humains ? Le fait qu'en
Russie, quelques centaines de
milliers de personnes règnent
aujourd’hui de manière tyrannique
sur des millions d'autres et
prétendent être démocratiques, d'où
tout cela vient-il ? Cela s'est
préparé lentement. Il suffit
de penser à un seul mot - j'ai
attiré l'attention sur ce point dans
mon livre "Les points essentiels de
la question sociale dans les
nécessités de la vie contemporaine"
- pour comprendre pourquoi, à partir
de l'erreur, une grande partie de
l'humanité aujourd’hui,
la partie de l'humanité qui contient
le prolétariat, se lève et croit :
C'est seulement à partir de ce que
vous connaissez à l'envi que vous
pouvez provoquer une quelconque
transformation des conditions. Le
seul mot qu'il faille citer, c'est
celui
que l'on a pu entendre dans toutes
les manifestations
sociales-démocrates depuis des
décennies : c'est le mot
"idéologie". Et ce mot idéologie,
mes très chers présents, renvoie à
tout le cours que la vision
matérialiste du monde a pris à
l'époque moderne.
|
27
|
Wenn
Sie sich
aber fragen: Woher ist es denn
eigentlich gekommen, daß wir heute
nicht nur vor lauter Klassenkämpfen,
sondern vor dem Gutheißen der
Klassenkämpfe stehen? Daß wir stehen
vor jeglichem Mangel an Verständnis
der Menschen untereinander? Daß wir
es erleben,
daß in Rußland ein paar
Hunderttausende von Menschen heute
tyrannisch herrschen über Millionen
von Menschen und vorgeben,
demokratisch zu sein, woher ist denn
das alles gekommen? Es hat sich
langsam vorbereitet. Man braucht an
ein einziges Wort zu denken
— ich habe darauf aufmerksam gemacht
in meinem Buche «Die Kernpunkte der
sozialen Frage in den
Lebensnotwendigkeiten der
Gegenwart» —, um einzusehen, warum
aus dem Irrtum heraus ein großer
Teil der Menschheit heute, derjenige
Teil der Menschheit, der das
Proletariat enthält, aufsteht und
glaubt: Nur aus dem heraus, was
Ihnen ja sattsam bekannt ist,
irgendeine Umgestaltung der
Verhältnisse bewirken zu können. Das
einzige Wort, das man zu nennen
braucht, das ist dasjenige, was man
hören konnte in allen, allen
sozialdemokratischen Veranstaltungen
durch Jahrzehnte: es ist das Wort
«Ideologie». Und dieses Wort
Ideologie, meine sehr verehrten
Anwesenden, das weist hin auf den
ganzen Gang, den die
materialistische Weltanschauung in
der neueren Zeit genommen hat.
|
On
aimerait penser ce que l'on veut des
conditions antérieures de
l'humanité, nous ne voulons
certainement pas rétablir les
conditions antérieures, nous voulons
aller de l'avant et non revenir en
arrière ; mais
il faut quand même dire : regardez
l'humain préhistorique ! Il savait
que dans son âme vit quelque chose
qui a un lien direct avec le
spirituel qui parcourt le monde.
Enfin, que sait l'humain depuis le
milieu du XVe siècle de ces rapports
entre son intérieur
et un spirituel dans le monde ? Le
soleil, leur dit-on, est une boule
de gaz incandescent. Que savent les
humains aujourd’hui des étoiles, du
soleil ? Demande-t-on à nos savants
: D'où est partie l'évolution de la
Terre ? - ils répondent : "C'était autrefois
une nébuleuse ; le soleil et les
planètes s'y sont étranglés au cours
de milliers d'années. C'est de
là-dedans aussi que les humains
résultent, envisagez-le ! J'ai déjà
souvent fait référence à la
description d'Herman Grimm, qui
disait : "Les humains
de demain auront beaucoup de mal à
comprendre la folie qui se dégage de
cette idée de Kant-Laplace selon
laquelle la Terre serait issue de la
nébuleuse originelle. - Mais
aujourd’hui, on considère cela comme
une grande évolution et une grande
science.
|
28
|
Man
mag über die früheren Verhältnisse
der Menschheit denken wie man will,
wir wollen ganz gewiß nicht die
früheren Verhältnisse wieder
heraufführen, wollen vorwärts und
nicht zurück; aber man muß doch
sagen:
Man schaue sich den Menschen der
Vorzeit an! Er wußte, daß in seiner
Seele etwas lebt, das eine
unmittelbare Verbindung hat mit dem
Geistigen, das die Welt durchzieht.
Was weiß schließlich der Mensch seit
der Mitte des 15. Jahrhunderts von
diesen Zusammenhängen
seines Inneren mit einem Geistigen
in der Welt! Die Sonne, sagt man
ihnen, das ist ein glühender
Gasball. Was wissen die Menschen
heute über die Sterne, über die
Sonne! Fragt man unsere Gelehrten:
Wovon ist die Erdenentwickelung
ausgegangen? — da
wird gesagt: Das war einstmals ein
Dunstnebel; da haben sich Sonne und
Planeten abgeschnürt im Laufe von
Tausenden von Jahren. Darein haben
sich ja auch die Menschen ergeben,
das einzusehen! Ich habe schon öfter
hingewiesen auf die Schilderung von
Herman
Grimm, der sagte: Künftige Menschen
werden große Mühe haben, den
Wahnsinn zu begreifen, der in dieser
Kant-Laplaceschen Idee von dem
Herkommen der Erde aus dem Urnebel
spricht. — Aber heute betrachtet man
das als eine große Entwickelung und
Wissenschaft.
|
Ce
qui a été cultivé là a alors expulsé
les courants les plus divers,
et ces courants se sont infiltrés
dans le prolétariat. Et au fond, ce
qui est défendu aujourd’hui en
Russie par Trotsky et Lénine n'est
que la dernière conséquence de ce
que nos savants ont enseigné dans
les universités sous le nom de
matérialisme.
|
29
|
Dasjenige,
was da gepflegt worden ist, das hat
dann die mannigfaltigsten
Strömungen aus sich herausgetrieben,
und diese Strömungen,
die sind eingeflossen in das
Proletariat. Und im Grunde genommen
ist dasjenige, was heute in Rußland
von Trotzki und Lenin vertreten
wird, nur die letzte Konsequenz
desjenigen, was unsere Gelehrten an
den Universitäten als Materialismus
gelehrt haben.
|
Il
y avait ici, en Suisse, un humain
qui avait beaucoup
polémiqué, déjà dans les années 70,
mais qui avait compris ce qui se
préparait. On ne l'aimait pas parce
qu'il jouait beaucoup au poker,
Johannes Scherr. Mais à côté de
certaines polémiques, il a aussi vu
des choses importantes. Dans les
années soixante-dix,
il avait déjà dit : "Si l'on regarde
l'évolution économique, si l'on
regarde la vie spirituelle telle
qu'elle a dû se dégrader de plus en
plus, on en arrivera finalement à ce
que l'Europe doive se dire : "Je
n'ai pas le choix : non-sens, tu as
gagné !
|
30
|
Hier
in der Schweiz war ein Mann,
der viel gepoltert hat, schon in den
siebziger Jahren, der aber
durchschaut hat, was sich naht. Man
hatte ihn nicht gern, weil er viel
gepokert hat, Johannes Scherr. Aber
neben manchem Poltern hat er auch
Wichtiges gesehen. Und er hat in den
siebziger Jahren
bereits gesagt: Wenn man hinschaute
auf die wirtschaftliche
Entwickelung, wenn man hinschaute
auf das geistige Leben, wie es immer
mehr und mehr herunterkommen mußte,
so wird man zuletzt dahin kommen,
daß Europa sich sagen muß: Unsinn,
du hast gesiegt!
|
Au
cours des cinq ou six dernières
années, on a pu dire, et on peut
encore le dire aujourd’hui :
non-sens, tu as vaincu !
L'idéologie, qu'est-ce que
ça veut dire ? Cela ne signifie rien
d'autre que cela : toute vie
spirituelle n'est finalement qu'une
fumée qui s'élève de la simple vie
économique. Les conditions
économiques sont la seule réalité,
c'est ce que prêche le marxisme sur
tous les tons. Et ce
qui résulte des conditions
économiques est ce que l'humain
porte en lui comme contenu de son
âme. Le droit, les mœurs, la
religion, la science, l'art : tout
est idéologie. C'est la semence qui
a levée : L'idéologie, l'incrédulité
dans la vie spirituelle.
|
31
|
In
den letzten fünf bis sechs Jahren
konnte man es und bis heute kann man
es noch immer sagen: Unsinn, du hast
gesiegt! Ideologie, was heißt es
denn? Das heißt nichts
anderes als: Alles geistige Leben
ist schließlich nur ein Rauch, der
aufsteigt aus dem bloßen
wirtschaftlichen Leben. Die
wirtschaftlichen Verhältnisse sind
die einzige Realität, so predigt der
Marxismus in allen Tonarten. Und
dasjenige, was sich aus
den wirtschaftlichen Verhältnissen
ergibt, ist dasjenige, was der
Mensch als seinen Seeleninhalt in
sich trägt. Recht, Sitte, Religion,
Wissenschaft, Kunst: alles
Ideologie. Das ist die Saat, die
aufgegangen ist: Ideologie, Unglaube
an das geistige Leben.
|
D'où
vient cette incrédulité ? Cette
incrédulité vient de l'imbrication
de la vie spirituelle avec la vie de
l'État au cours des derniers
siècles. Car la vie spirituelle, mes
très chers présents, peut seulement
prospérer si elle
est toute seule sur son propre
terrain. Pensez - je veux seulement
prendre l'enseignement, car c'est le
domaine le plus important de la vie
spirituelle publique -, le système
scolaire est organisé ainsi que ceux
qui enseignent, ceux qui éduquent,
sont en
même temps les administrateurs du
système l'enseignement et de
l'éducation. Pensez que l'enseignant
de la classe la plus basse n'a à
obéir à personne d'autre qu'à
nouveau quelqu'un à qui il n'obéit
pas, mais dont il suit à nouveau son
conseil, qui se tient
lui-même de nouveau dans le système
d'enseignement et d'éducation.
Quelqu'un qui est suffisamment
déchargé pour pouvoir administrer en
même temps le système d'enseignement
et l'éducation, de sorte que
personne ne parle de quelque
département politique dans
la vie spirituelle elle-même, que la
vie spirituelle elle-même se tienne
sur ses propres pieds. Vous pouvez
lire cela dans mon livre. J'ai
essayé de rendre la chose aussi
claire que possible, en montrant que
seule une telle vie spirituelle,
placée sur
elle-même, peut nous libérer de tous
les effets néfastes qui nous ont
plongés dans le malheur. Mais seule
une telle vie, puisée immédiatement
à partir du spirituel, peut, au
fond, engendrer à nouveau la foi en
l'esprit, à nouveau le pendant avec
l'esprit.
|
32
|
Woher
kommt dieser Unglaube? Dieser
Unglaube, er kommt von der
Verquickung des geistigen Lebens mit
dem Staatsleben in den letzten
Jahrhunderten. Denn das geistige
Leben, meine sehr verehrten
Anwesenden, kann nur gedeihen, wenn
es ganz allein auf seinen
eigenen Boden gestellt ist. Denken
Sie sich — ich will nur das
Schulwesen herausgreifen, denn es
ist das wichtigste Gebiet des
öffentlichen Geisteslebens —, das
Schulwesen ist so geordnet, daß
diejenigen, die lehren, diejenigen,
die erziehen, zu gleicher
Zeit die Verwalter des Lehr- und
Erziehungswesens sind. Denken Sie
sich, daß der Lehrer der untersten
Schulklasse niemandem anderen zu
gehorchen hat, als wiederum
jemandem, dem er nicht gehorcht,
sondern dessen Rat er wiederum
befolgt, der selber wieder im
Unterrichts- und Erziehungswesen
drinnensteht. Jemand, der so weit
entlastet wird, daß er zu gleicher
Zeit verwalten kann das Unterrichts-
und Erziehungswesen, so daß niemand
hineinspricht von irgendeinem
politischen Departement in das
geistige Leben selbst,
daß das geistige Leben selber auf
seinen eigenen Füßen steht. Sie
können das in meinem Buche
nachlesen. Ich habe versucht, die
Sache so anschaulich wie möglich zu
machen, daß nur ein solches, auf
sich selbst gestelltes Geistesleben
uns von all den schädlichen
Wirkungen befreien kann, die uns in
das Unglück gestürzt haben. Aber nur
ein solches auch, das unmittelbar
aus dem Geistigen heraus geschöpft
wird, kann im Grunde wiederum den
Glauben an den Geist, den
Zusammenhang mit dem Geist wiederum
erzeugen.
|
J'aimerais
être illustratif. Nous avons fondé
l'école Waldorf à Stuttgart, parce
que là, la loi scolaire laisse
encore une petite lacune. Cette
école Waldorf
est une véritable école unique, car
les enfants des ouvriers de l'usine
Waldorf Astoria côtoient les enfants
des fabricants et ainsi de suite ;
c'est une véritable école unique,
une école primaire complète jusqu'à
la quatorzième ou quinzième année.
|
33
|
Ich
möchte anschaulich werden. Wir haben
in Stuttgart, weil dort noch ein
Schulgesetz, ich möchte sagen, eine
kleine Lücke läßt, die Waldorfschule
gegründet. Diese Waldorfschule ist
eine wirkliche Einheitsschule, denn
es
sind die Kinder der Arbeiter der
WaldorfAstoria-Fabrik neben den
Kindern der Fabrikanten und so
weiter alle nebeneinander; es ist
eine wirkliche Einheitsschule, eine
vollständige Volksschule, bis ins
vierzehnte, fünfzehnte Jahr hinein,
herausgekommen.
|
J'ai
donné un cours pédagogique
aux enseignants que j'ai moi-même
choisis, afin de les préparer à
cette école où l'on ne doit
enseigner que d'après la
connaissance de l'humain, d'après
l'observation de ce qui veut sortir
de l'humain ; où l'on ne doit pas
enseigner selon des préjugés
quelconques, selon lesquels il faut
être comme ceci ou comme cela, mais
d'après l'observation de ce qui
entre dans le monde par l'humain, ce
qui doit en être enseigné. J'ai
expliqué dans les revues les plus
diverses, et aussi ici, comment les
méthodes ont
été mises en place dans l'école
Waldorf. Mais ce que je veux vous
dire maintenant, c'est ceci : Il
n'est pas vrai que si l'on considère
un tel cursus comme la manière
d'enseigner et d'éduquer, alors on
s'oriente vers ce que donne la
connaissance de l'humain,
vers ce que donne la véritable
science de l'esprit. Mais dans le
système scolaire actuel, il y a
encore autre chose. Il y a aussi ce
que les pédagogues croient être la
bonne chose pour l'éducation de
l'enfant. Mais ensuite, il y a eu de
plus en plus d'autres
choses. J'ai dû y jeter un coup
d'œil, précisément parce que je
devais procéder de manière très
pratique lorsque j'ai fondé l'école
Waldorf en ce qui concerne son
contenu spirituel. Il y a des
dispositions issues de la vie
politique : Première classe
: ceci et cela doivent être étudiés,
ceci et cela sont les objectifs de
l'enseignement. Deuxième classe :
ceci et cela doivent être étudiés,
c'est l'objectif de l'enseignement.
- Vous voyez, cela vient de la vie
politique ! N'est-il pas évident que
cela n'a
pas sa place, que celui qui ne
regarde pas, qui ne comprend rien à
l'enseignement et à l'éducation,
doit donner les prescriptions ? Les
prescriptions ne doivent être
données que par celui qui est
pédagogue et qui ne doit pas être
appelé comme expert au
ministère, mais qui doit se tenir à
l'intérieur de l'éducation et de
l'enseignement vivants. La vie
spirituelle doit être placée sur son
propre terrain, y compris dans tous
les domaines de l'enseignement.
Alors, l'esprit s'emparera à son
tour des humains.
|
34
|
Ich
habe für die Lehrer, die ich selber
ausgewählt habe, einen pädagogischen
Kursus gehalten, um so die Lehrer
für diese Schule vorzubereiten, wo
nur gelehrt werden soll nach
Menschenkenntnis, nach der
Anschauung desjenigen, was aus dem
Menschen herauswill; wo nicht nach
irgendwelchen Vorurteilen gelehrt
werden soll, es
müsse so und so sein, sondern aus
dem Beobachten desjenigen, was durch
den Menschen hereinkommt in die
Welt, was daraus gelehrt werden
soll. Ich habe darüber in den
verschiedensten Zeitschriften, auch
hier darüber berichtet, wie die
Methoden in der Waldorfschule
eingerichtet worden sind. Dasjenige
aber, was ich Ihnen jetzt erwähnen
will, ist dieses: Nicht wahr, wenn
man einen solchen Lehrgang hält für
die Art und Weise, wie unterrichtet
und erzogen werden soll, dann
richtet man sich nach dem, was die
Menschenkenntnis,
was die wirkliche
Geisteswissenschaft ergibt. Aber im
heutigen Schulwesen gibt es noch
etwas anderes. Da gibt es auch
dasjenige, was die Pädagogen
glauben, daß es das richtige ist für
die Erziehung des Kindes. Dann aber
ist immer mehr und mehr
etwas anderes gekommen. Ich mußte es
mir anschauen, gerade weil ich ganz
praktisch vorgehen mußte, als ich
die Waldorfschule mit Bezug auf
ihren geistigen Inhalt begründete.
Da sind aus dem politischen Leben
herauskommend die Verfügungen: Erste
Klasse: das
und das muß durchgenommen werden,
das und das ist das Lehrziel. Zweite
Klasse: Das und das muß
durchgenommen werden, das ist das
Lehrziel. — Sehen Sie, das kommt vom
politischen Leben herüber! Ist es
nicht mit Händen zu greifen, daß das
nicht hineingehört,
daß der, der nicht hineinschaut, der
nichts vom Lehren und Erziehen
versteht, daß der die Vorschriften
geben muß? Die Vorschriften muß
lediglich der geben, der Pädagoge
ist, und der soll auch nicht
hinübergerufen werden, als Experte
in das Ministerium,
sondern der soll im lebendigen
Erziehen und Unterrichten
drinnenstehen. Das geistige Leben
muß aus sich selbst heraus auch auf
allen Gebieten des Schulwesens, auf
seinen eigenen Boden gestellt
werden. Dann wird der Geist wiederum
die Menschen ergreifen.
|
De
sorte que l'on doit dire : L'État
réalise honnêtement la
démocratie en se déchargeant de la
vie de l'esprit, qui est entièrement
basée sur la connaissance et la
compétence, dans laquelle on ne peut
vraiment pas prendre de décision à
la majorité, mais seulement en
fonction de ce que l'on sait. Il
s'agit ici de
décider uniquement sur la base de
l'expertise et de la compétence, et
de prendre les décisions dans le
cadre de l'administration propre du
système scolaire. C'est l'un des
domaines qui doit être séparé de
l'étatique. L'autre domaine est
l'économique. Voyez-vous,
d'où vient donc tout ce qui pousse
aujourd’hui le monde à s'enfoncer de
plus en plus dans une crise
économique générale ? D'où viennent
donc ces choses, comme celles que
certaines personnes ont très bien pu
remarquer en Europe par exemple en
1907 ?
Mais cela s'est passé à l'époque,
sinon sans douleur, du moins sans
grandes catastrophes pour l'économie
mondiale, je voudrais dire seulement
avec faire mal à quelques-uns.
Ensuite, tout le monde s'est à
nouveau réjoui des grands progrès
économiques et de
la "façon dont nous sommes allés si
loin" dans les temps modernes. On
n'a pas remarqué comment des
phénomènes tout à fait
caractéristiques montrent ce qui se
développe maintenant peu à peu en
une crise mondiale générale. Ces
phénomènes caractéristiques...
|
35
|
So
daß man sagen muß: Der Staat
verwirklicht ehrlich die
Demokratie, indem er sich
entlastet von dem Geistesleben, das
ganz auf Sachkenntnis und
Fachtüchtigkeit gestellt ist, in dem
man ja wahrhaftig nicht durch
Majoritäten entscheiden kann,
sondern nur nach dem, was man weiß.
Da handelt es sich darum, daß
wirklich nur das Fachliche
und das Sachliche entscheidet, daß
die Entscheidungen kommen aus der
Eigenverwaltung des Schulwesens. Das
ist das eine Gebiet, das
ausgeschieden werden muß aus dem
Staatlichen. Das andere Gebiet ist
das wirtschaftliche. Sehen Sie,
woher kommt denn all dasjenige,
was heute die Welt immer mehr und
mehr hineintreibt in eine allgemeine
Wirtschaftskrise? Woher kommen denn
solche Dinge, wie sie zum Beispiel
1907 in Europa von einzelnen Leuten
sehr gut bemerkt werden konnten?
Aber es ging dazumal, wenn auch nicht
ohne Schmerzen, so doch noch ohne
größere Katastrophen für die
Weltwirtschaft vorüber, ich möchte
sagen, nur mit dem Wehtun von
einigem vorüber. Dann war wiederum
ein Gejubel bei allen vorhanden über
die großen wirtschaftlichen
Fortschritte und «wie wir
es so herrlich weit gebracht» haben
in der neueren Zeit. Man hat nicht
bemerkt, wie sich an ganz
charakteristischen Erscheinungen
dasjenige zeigt, was sich jetzt
allmählich zur allgemeinen
Weltkrisis entwickelt. Diese
charakteristischen Erscheinungen ...
|
Toutes
ces choses se sont produites
partout, à petite et à grande
échelle. Elles sont essentiellement
dues au fait que, depuis le début du
XIXe siècle, l'argent est devenu peu
à peu le régent de toute la vie
économique. L'argent comme régent de
toute la vie économique ; qu'est-ce
que cela signifie
? Voyez s'il s'agit de blé - car
vous devez regarder sur la valeur de
l'argent -, il coûte tant et tant de
francs. Si vous achetez des
costumes, si vous regardez purement
sur la valeur monétaire : Francs.
Bref, l'argent ne se spécifie pas,
il ne s'oriente
pas vers/d'après la concrétude de la
vie de l'économie. C'est quelque
chose qui se tient là dans la vie
extra-réelle, comme les concepts
abstraits dans la vie de l'esprit,
avec lesquels on n'attire aussi plus
aucun chien derrière le four en
réalité.
Seulement que les concepts abstraits
et fantastiques ne causent pas
autant de mal que cette abstraction
généralisée de l'argent. On peut
justement souligner comment, au
cours du XIXe siècle, le prêteur
d'argent est peu à peu devenu le
véritable moteur de
notre vie de l'économie. Alors
qu'auparavant, c'était purement
l'humain gestionnaire économique
dont il s'agissait. Peu à peu, les
États ont eu la possibilité de
s'impliquer dans l'économie, de
sorte qu'ils sont devenus eux-mêmes
des acteurs économiques.
|
36
|
Alle
diese Dinge haben sich im kleinen
und im großen überall abgespielt.
Sie sind im wesentlichen darauf zurückzuführen,
daß seit dem Beginn des 19.
Jahrhunderts allmählich das Geld
eigentlich der Regent geworden ist
über das gesamte Wirtschaftsleben.
Das Geld als Regent über das gesamte
Wirtschaftsleben; was bedeutet denn
das? Sehen Sie, ob es sich um Weizen
handelt
— denn Sie müssen auf den Geldwert
sehen —, er kostet so und so viel
Franken. Wenn Sie Röcke kaufen, wenn
Sie bloß auf den Geldwert sehen:
Franken. Kurz, das Geld, das
spezifiziert sich nicht, das richtet
sich nicht nach der Konkretheit des
Wirtschaftslebens.
Das ist etwas, was so dasteht im
außerwirklichen Leben, wie die
abstrakten Begriffe im
Geistesleben, mit denen man auch
keinen Hund hinter dem Ofen
hervorlockt in Wirklichkeit. Nur,
daß die abstrakten, phantastischen
Begriffe nicht so viel Unheil
anrichten, wie diese
verallgemeinerte Abstraktheit des
Geldes. Man kann gerade darauf
hinweisen, wie im Laufe des 19.
Jahrhunderts der Geldleiher
allmählich zum eigentlich treibenden
Motor in unserem Wirtschaftsleben
geworden ist. Während vorher bloß der
wirtschaftliche, ökonomische Mensch
derjenige war, auf den es
angekommen ist. Es ist allmählich
auch die Möglichkeit entstanden, daß
sich die Staaten in das
Wirtschaftliche hineingestellt
haben, so daß die Staaten selber
Wirtschaftende geworden sind.
|
Si
l'on examine une fois sans préjugés
les causes de la guerre, on
constatera qu'elles sont venues, et
devaient venir, de conditions
purement économiques, parce que des
conditions
telles que celles que j'ai
mentionnées se sont développées. Là
encore, une étude minutieuse fournit
des informations sur ce dont il
s'agit : il faut revenir à une
rencontre entre l'humain et la
production économique elle-même.
L'humain doit à nouveau être
amené à se rapprocher de ce qu'il
produit. L'humain doit à nouveau
s'unir au blé, au seigle et à tout
ce qu'il produit, et il doit
transformer la vie économique en
fonction de ce qu'il produit. Et les
humains n'ont pas la permission de
forcer à multiplier
purement cet argent. Sans que l'on
pense à ces choses, on ne peut pas
avancer. Un assainissement de la vie
de l'économie est seulement possible
si l'humain est à nouveau conduit
ensemble avec l'économie, s'il
travaille à partir du besoin de
l'économie.
|
37
|
Wenn
man einmal unbefangen die
Kriegsursachen untersuchen wird,
wird man feststellen: durch rein
wirtschaftliche Verhältnisse sind
die gekommen, und mußten kommen,
weil sich solche Verhältnisse, wie
ich sie angeführt habe,
herausgebildet haben. Da
wiederum liefert ein sorgfältiges
Studium Aufschlüsse über dasjenige,
um was es sich handelt: daß man
zurückkommen muß zu einem
Zusammenkommen des Menschen mit dem
wirtschaftlich Produzieren selber.
Der Mensch muß wiederum herangeführt
werden an dasjenige,
was er produziert. Der Mensch muß
wiederum zusammenwachsen mit Weizen
und mit Roggen und mit dem allem,
was er sonst hervorbringt, und er
muß das Wirtschaftsleben wandeln
nach dem, was er hervorbringt. Und
die Menschen dürfen es nicht
erzwingen, dieses
Geld rein zu vermehren. Ohne daß man
an diese Dinge denkt, kommt man
nicht weiter. Eine Gesundung des
Wirtschaftslebens ist nur möglich,
wenn der Mensch wieder mit der
Wirtschaft zusammengeführt wird, aus
dem Bedürfnis der Wirtschaft heraus
arbeitet.
|
Mais
cela peut seulement venir quand on
n'organise pas de l'État, mais si on
laisse
les humains qui se tiennent dans les
secteurs économiques concernés venir
à des associations, quand l'on
construit des économies d'intérêt
uniquement sur la connaissance de
chose et la connaissance de
matière/métier dans la vie
économique. Deux choses sont
nécessaires : premièrement, que l'on
puisse produire ce que l'on veut
produire et deuxièmement, que l'on
ait la confiance des humains. Mais
cela, on ne peut avoir que si l'on
se tient dans la branche économique
concernée et que l'on a grandi avec
elle.
|
38
|
Das
aber kann nur kommen, wenn man nicht
vom Staate aus organisiert,
sondern wenn man die Menschen, die
in den entsprechenden
Wirtschaftszweigen drinnen stehen,
zu Assoziationen kommen läßt, wenn
man Interessenwirtschaft lediglich
baut auf Sachkenntnis und
Fachkenntnis und Fachtüchtigkeit im
Wirtschaftsleben. Zweierlei
ist notwendig: erstens, daß man
dasjenige kann, was man produzieren
will, und zweitens, daß man das
Vertrauen der Menschen hat. Das aber
kann man nur haben, wenn man in dem
entsprechenden Wirtschaftszweig
drinnensteht und mit ihm
zusammengewachsen ist.
|
Mais
c'est par
cela que naissent/se donnent les
métiers particuliers, par cela
naissent les légités de la
production et de la consommation.
Par contre, les manières économiques
particulières peuvent seulement être
amenées dans un rapport déterminé
les unes aux autres en
ce que les associations
particulières travaillent autonomes,
aucun État et aucune autorité ne
parle dedans/interviennent. Ainsi
que notamment la vie de l'esprit
séparée/isolée de la vie de l'état
doit être placée sur ses propres
pieds, ainsi la vie de l'économie
de même cas. La vie de l'esprit peut
uniquement et seulement prospérer
quand l'humain individuel qui a les
facultés peut déployer ces facultés
pour le meilleur de ses
semblables/sa cohumanité. La vie de
l'esprit agit/œuvre le plus
idéalement et le
plus socialement alors quand
l'individualité particulière, qui
est douée, peut œuvrer au service de
ses semblables/cohumains. La vie de
l'économie œuvre au mieux là quand
ceux qui produisent dans un domaine
quelconque ou lorsque les cercles de
consommateurs
se lient entre eux de telle sorte
qu'est là une confiance réelle, non
dépendante de l'argent, simplement
par l'existence des associations et
liens/communications, lorsque le
système de crédit en est un réel et
non un purement fictif, comme
c'était le cas
pendant la période écoulée, et quand
l'on sait que l'on peut soutenir une
branche de production quelconque,
parce que cette branche de
production comprend les gens que
l'on a appris à connaître et qui ont
grandi ensemble avec leur branche de
production.
|
39
|
Dadurch
aber ergeben sich die einzelnen
Berufe, dadurch ergeben sich die
Gesetzmäßigkeiten der Produktion und
Konsumtion. Dagegen können die
einzelnen
Wirtschaftsweisen nur dadurch in ein
bestimmtes Verhältnis zueinander
gebracht werden, indem die einzelnen
Assoziationen selbständig arbeiten,
kein Staat und keine Obrigkeit
hineinredet. So wie namentlich das
Geistesleben vom Staatsleben
abgesondert auf
seine eigenen Füße gestellt werden
muß, so das Wirtschaftsleben
ebenfalls. Das Geistesleben kann
einzig und allein gedeihen, wenn der
einzelne Mensch, der die Fähigkeiten
hat, diese Fähigkeiten auch zum
Besten seiner Mitmenschheit
entfalten kann. Das Geistesleben
wirkt am idealsten und am sozialsten
dann, wenn die einzelne
Individualität, die begabt ist,
wirken kann im Dienste ihrer
Mitmenschen. Das Wirtschaftsleben
wirkt am besten da, wenn diejenigen,
die auf irgendeinem Gebiete
produzieren, oder wenn die
Konsumentenkreise so sich
miteinander verbinden, daß einfach
durch das Bestehen der Assoziationen
und Verbindungen ein reales, nicht
vom Gelde abhängiges Vertrauen da
ist, wenn das Kreditwesen ein
reales, nicht ein bloß fingiertes
ist, wie es in der abgelaufenen
Periode der Fall war, und wenn man
weiß, daß man irgendeinen
Produktionszweig unterstützen kann,
weil in diesem Produktionszweige die
Leute drinnenstehen, die man nun
kennengelernt hat, und die
zusammengewachsen sind mit ihrem
Produktionszweig.
|
C'est
certainement encore le cas dans les
petites conditions ; ce n'est pas le
cas dans les grandes conditions qui
ont amené la véritable ruine. Vous
voyez, je n'ai pu qu'esquisser ce
dont il s'agit
chez la triarticulation. Je n'ai pu
que vous montrer que dans une
certaine mesure l'évolution de
l'humanité en est arrivée au point
où ce dont on a chargé l'État en
tant que structure unitaire veut
être séparé en trois domaines
autonomes : la vie de
l'esprit qui s'administre de manière
autonome, la vie étatique de sorte
démocratique qui s'administre de
manière autonome et qui sera en
particulier la vie de droit, et la
vie de l'économie se plaçant
autonome sur ses propres pieds et
qui constitue à nouveau
un domaine séparé. C'est là
l'essentiel : lire ce vers quoi le
monde civilisé devrait tendre
aujourd’hui, et veut en fait tendre,
sauf que les humains n'en ont pas
encore pris conscience, et que les
humains veulent s'accrocher aux
anciennes conditions.
|
40
|
Das
ist gewiß in kleinen Verhältnissen
noch der Fall; in den großen
Verhältnissen, die den eigentlichen
Verderb herbeigeführt haben, ist es
nicht der Fall. Sehen Sie, ich
konnte Ihnen nur skizzieren, um was
es sich bei der Dreigliederung
handelt. Ich konnte Ihnen
nur zeigen, daß gewissermaßen die
Menschheitsentwickelung bis zu dem
Punkt gekommen ist, in dem
dasjenige, was man dem Staate als
ein Einheitsgebilde aufgeladen hat,
getrennt sein will in drei
selbständige Gebiete: in das sich
selbständig verwaltende
Geistesleben, in das selbständig
sich verwaltende Staatsleben
demokratischer Art, das im
besonderen das Rechtsleben sein
wird, und in das selbständig sich
auf eigene Füße stellende
Wirtschaftsleben, das wiederum ein
gesondertes Gebiet darstellt. Allein
das
ist das Wesentliche: Ablesen an
dem, wohin die zivilisierte Welt
heute streben sollte, und eigentlich
auch streben will, nur daß es den
Menschen noch nicht zum Bewußtsein
gekommen ist, und daß die Menschen
festhalten wollen an den alten
Verhältnissen.
|
Vous
voyez, c'est très étrange, comment
on peut voir tout de suite
dans le social-démocratisme tel
qu'il se développe aujourd’hui, le
principe le plus conservateur. Car
que veut donc ce social-démocratisme
? Il veut faire de l'État une seule
grande coopérative, par laquelle il
pourrait tout militariser. C'est ce
que
l'on pourrait dire aujourd’hui en
regardant la Russie, où tout est
militarisé. On parle déjà de la
militarisation du travail dans le
contexte russe, parce que la
social-démocratie de tendance
marxiste dit justement : l'État est
là. Nous le chargeons de tout,
de l'éducation et de la vie de
l'économie, et nous le chargeons de
tout. - Voilà ce qui est malsain !
Tout de suite la pensée socialiste
pose la dernière conséquence la plus
malsaine de ce qui s'est développé
vers le haut au cours des derniers
siècles.
|
41
|
Sehen
Sie, es ist sehr merkwürdig, wie man
gerade am Sozialdemokratismus
sehen kann, so wie er sich heute
entwickelt, das konservativste
Prinzip. Denn, was will denn dieser
Sozialdemokratismus ? Er will den
Staat zu einer einzigen großen
Genossenschaft machen, durch die er
alles militarisieren könnte. So
könnte man heute
sagen, wenn man auf Rußland sieht,
wo alles militarisiert wird. Vom
Militarisieren der Arbeit spricht
man ja schon aus russischen
Verhältnissen heraus, weil gerade
die Sozialdemokratie marxistischer
Färbung sagt: Der Staat ist da. Dem
laden wir nun alles
auf, die Erziehung und das
Wirtschaftsleben und alles laden wir
ihm auf. — Das ist das Ungesunde!
Gerade der sozialistische Gedanke
stellt die letzte, ungesundeste
Konsequenz desjenigen dar, was sich
in den letzten Jahrhunderten
heraufentwickelt hat.
|
Ce
qui est sain, c'est d'envisager que
ce dont l'État a été chargé, ce
qu'il ne peut pas
décider à partir de son caractère
démocratique, doit être séparé de
lui et placé sur ses propres jambes,
la vie de l'esprit et la vie de
l'économie. On peut naturellement
comprendre que de très nombreux
humains ne peuvent aujourd’hui
entrer en matière sur
de telles idées, car l'humain
d'aujourd’hui a appris à considérer
l'État comme ce qui agit le mieux
grâce à une certaine
toute-puissance. En fait, on ne
pense pas sérieusement à l'idée
démocratique quand on veut tout
imposer à l'État. On ne pense
sérieusement
à l'idée démocratique que si l'on
veut voir traité démocratiquement ce
qui peut être traité de manière
égale entre tous les humains
majeurs. S'il s'agit de l'humain
individu, des ses facultés qu'il
apporte dans ce monde par sa
naissance d'autres mondes,
alors il s'agit d'organiser ce
monde, ce monde spirituel, aussi à
partir de ces facultés. Dans la vie
économique, il ne s'agit pas
d'étendre sur tout une organisation
abstraite, ce que l'économie
monétaire est par sa propre entité,
mais que puisse être gérer
à partir de la vie économique
concrète. Mais, à partir de la vie
économique concrète peuvent
seulement se former des associations
qui s'unissent et qui, par leurs
rapports mutuels, atteignent
réellement ce qui peut être un
rapport sain entre ceux qui
consomment et ceux qui produisent.
Certes, une telle pensée, qui répond
en quelque sorte à tout ce qui
pousse aujourd’hui au déclin et qui
reconnaît que le déclin ne peut pas
être arrêté autrement qu'en
cherchant à fond une nouvelle
formation, une telle pensée
ne peut pas être comprise
immédiatement. On voit bien qu'elle
ne peut pas être comprise tout de
suite. Car les humains sont en fait
organisés pour toujours se penser :
oui, ça va mal maintenant, mais ça
va de nouveau s'améliorer. Ils
pensent que l'amélioration
viendra de quelque part. C'est ce
qu'on a fait par exemple en
Allemagne pendant la guerre. Chaque
fois que les choses allaient mal, on
attendait que l'amélioration vienne
de quelque part. Elle n'est pas
venue ! De même, aujourd’hui, on ne
devrait
pas attendre que, de quelque part,
on ne sait pas d'où, les conditions
s'améliorent à nouveau ! Non,
l'humanité est aujourd’hui -
l'apparition de la démocratie en
témoigne -, l'humanité est
aujourd’hui appelée, dans une
certaine mesure, à se comporter avec
maturité. Mais on n'est mûr que
lorsqu'on n'attend pas de quelque
chose d'indéterminé qu'il y ait une
amélioration, mais lorsqu'on se dit
que l'amélioration ne peut venir que
de sa propre volonté, d'une volonté
lucide qui voit clair dans les
effets. [Manque]
Si quand même seulement un pour cent
de l'humanité civilisée
d'aujourd’hui pouvait se résoudre à
reconnaître clairement le danger
pour l'ensemble du monde civilisé et
voir, voir, combien les conditions
aspirent à la triarticulation ! Mais
la triarticulation
est partout foulée aux pieds. Si
seulement un pour cent des humains
comprenait les choses dans une
certaine mesure, les choses
s'amélioreraient. Car l'amélioration
ne peut venir que des humains ! Le
pire pour l'humanité a toujours été
le fatalisme.
|
42
|
Das
Gesunde ist, einzusehen, daß
dasjenige, was dem Staate aufgeladen
worden ist, was er aus seinem
Demokratischen heraus nicht
entscheiden kann, von ihm losgetrennt
und auf eigene Beine gestellt werden
muß, das Geistesleben und das
Wirtschaftsleben. Man kann ja
natürlich begreifen, daß sehr viele
Menschen heute auf solche Ideen
nicht eingehen können, denn es ist
dem heutigen Menschen einmal
anerzogen, den Staat
als dasjenige zu betrachten, was am
besten durch eine gewisse Allmacht
wirkt. Man meint es eigentlich doch
nicht ernsthaft mit dem
demokratischen Gedanken, wenn man
dem Staate alles aufhalsen will. Man
meint es mit dem demokratischen
Gedanken nur dann ernsthaft,
wenn man dasjenige demokratisch
behandelt sehen will, was gleich
behandelt werden kann unter allen
mündigen Menschen. Wenn es auf den
einzelnen Menschen ankommt, auf
seine Fähigkeiten, die er durch
seine Geburt aus anderen Welten in
diese Welt hereinträgt,
dann handelt es sich darum daß diese
Welt, diese geistige Welt, auch aus
diesen Fähigkeiten heraus
organisiert werden muß. Beim
wirtschaftlichen Leben handelt es
sich darum, daß man nicht über alles
eine abstrakte Organisation spannt,
was die Geldwirtschaft
durch ihre eigene Wesenheit ist,
sondern daß aus dem konkreten
Wirtschaftsleben heraus
gewirtschaftet werden könne. Aus dem
konkreten Wirtschaftsleben heraus
können sich aber nur Assoziationen
bilden, die sich zusammenschließen,
und die durch ihr
gegenseitiges Verhältnis wirklich
das erreichen, was ein gesundes
Verhältnis zwischen Konsumierenden
und Produzierenden sein kann. Gewiß,
ein solcher Gedanke, der
gewissermaßen auf alles dasjenige
eingeht, was heute nach dem
Niedergange hindrängt, und der
einsieht, daß der Niedergang nicht
anders aufgehalten werden kann, als
indem man gründlich nach einer
Neubildung sucht, ein solcher
Gedanke kann nicht gleich verstanden
werden. Man sieht ein, daß er nicht
gleich verstanden werden kann. Denn
die Menschen
sind doch eigentlich daraufhin
organisiert, immer sich zu denken:
Ja, jetzt geht es schlecht, aber es
wird schon wieder besser werden. Aus
irgendeinem Winkel heraus, so meinen
sie, wird die Besserung kommen. So
hat man es auch gemacht zum Beispiel
in
Deutschland während des Krieges.
Immer, wenn es schlecht gegangen
ist, hat man gewartet, daß aus
irgendeinem Winkel heraus die
Besserung kommen werde. Sie ist
nicht gekommen! So sollte man auch
heute nicht warten, daß von
irgendwoher, man weiß nicht woher,
zunächst schon wiederum die
Verhältnisse besser werden! Nein,
die Menschheit ist heute — das
bezeugt gerade das Auftreten der
Demokratie —, die Menschheit ist
heute in einem gewissen Grade dazu
aufgerufen, sich reif zu benehmen.
Reif ist man aber nur dann,
wenn man nicht von irgend etwas
Unbestimmtem erwartet, es wird die
Besserung kommen, sondern wenn man
sich sagt: Die Besserung kann nur
von dem eigenen Willen kommen, von
einem einsichtigen Willen, der die
Wirkung durchschaut. [Lücke] Wenn
doch nur ein
Prozent der heutigen zivilisierten
Menschheit sich durchringen könnte
zu einer klaren Erkenntnis der
Gefahr für die ganze zivilisierte
Welt, und sehen könnte, sehen
könnte, wie nötig die Zustände nach
Dreigliederung streben! Aber die
Dreigliederung wird überall
mit Füßen getreten. Wenn nur ein
Prozent der Menschen bis zu einem
gewissen Grade die Dinge einsehen
würde, so würde es besser werden.
Denn nur durch die Menschen kann die
Besserung kommen! Das Schlimmste war
für die Menschheit immer der
Fatalismus.
|
Mais
le pire du pire aujourd’hui, c'est
justement ce fatalisme ! L'autre
jour, vous avez pu lire ici, dans
un journal qui paraît à Bâle, une
lettre d'un Allemand qui dit : "En
Allemagne, nous devons accepter de
passer par le bolchevisme. Ensuite,
lorsque nous aurons traversé le
bolchevisme, le meilleur viendra -
on ne sait pas d'où ! - Le meilleur
viendra.
|
43
|
Aber
das Allerschlimmste heute ist eben
dieser Fatalismus! Neulich konnten
Sie hier in einem Blatte, das in
Basel erscheint,
einen Brief eines Deutschen lesen,
der da sagt: Wir müssen es in
Deutschland nun einmal hinnehmen,
durch den Bolschewismus
durchzugehen. Dann, wenn wir durch
den Bolschewismus durchgegangen
sind, dann wird — man weiß nicht
woher! — das Bessere kommen.
|
C'est
le fatalisme le plus terrible. C'est
la conséquence du fait qu'au fond,
on ne comprend pas encore
aujourd’hui l'essence la plus
profonde du christianisme.
Le Christ est venu dans le monde
pour tous les humains. Il n'est pas
venu dans le monde purement pour un
peuple dont il est issu ; il n'a pas
combattu uniquement pour le dieu
unique du peuple, car il a enseigné
que ce n'est pas ce dieu unique
du peuple, mais celui qui est le
Dieu de tous les humains, qui est le
plus important. Au cours des cinq ou
six dernières années, les humains ne
se sont-ils pas retournés vers
l'ancien Jéhovah, n'ont-ils pas
lutté partout pour les dieux de
peuple en leur attribuant
le nom de Christ ? Était-ce du
Christ réel, destiné à tous les
humains, qu'ils parlaient ? - Non,
ce n'était pas du Christ, qui
appartient à tous les humains, qu'il
était question ; c'était des dieux
de peuple individuels ! Et c'est en
ce sens que
l'on parle aujourd’hui comme hier
des différents peuples comme de ceux
qui incarnent en eux leurs idéaux
distincts. Il faut à nouveau
comprendre le christianisme comme un
christianisme général, mais pas
seulement avec des mots, mais avec
des idées mûres.
|
44
|
Das
ist der furchtbarste Fatalismus. Das
ist die Folge davon, daß man im
Grunde genommen das tiefste Wesen
des Christentums heute noch nicht
versteht.
Der Christus ist für alle Menschen
in die Welt gekommen. Er ist in die
Welt gekommen nicht bloß für das
eine Volk, aus dem er hervorging;
nicht bloß für den einen Volksgott
kämpfte er, denn er hat gelehrt:
Nicht dieser eine Volksgott, sondern
dasjenige,
was der Gott ist für alle Menschen,
das ist es, worauf es ankommt. Haben
nicht in den letzten fünf bis sechs
Jahren die Menschen zu dem alten
Jehova wieder zurückgeschaut, haben
sie nicht überall für die
Volksgötter gekämpft, indem sie
diese Volksgötter
mit dem Christus-Namen belegt
hatten? War es der wirkliche, allen
Menschen zukommende Christus, von
dem sie gesprochen haben? — Nein, es
war nicht der allen Menschen
zukommende Christus, von dem
gesprochen wurde; es waren die
einzelnen Volksgötter! Und man
spricht ja von den einzelnen Völkern
in diesem Sinne heute wie damals als
denjenigen, die in sich verkörpern
ihre gesonderten Ideale. Man muß das
Christentum wiederum als ein
allgemeines verstehen; aber nicht
bloß mit Worten, sondern mit reifen
Ideen.
|
Voyez-vous,
en n'exposant aujourd’hui
que quelques réflexions sommaires en
si peu de temps, mais en parlant
encore et encore aux gens sur la
triarticulation, j'ai vu apparaître
là des gens qui sont aujourd’hui de
"bons chrétiens", c'est-à-dire
qu'ils se sont présentés avec des
phrases. Ils
ont parlé de tout le possible, mais
on devait aujourd’hui quand même le
dire que le christianisme devait
être accompli, que le Christ devait
devenir réel. - Je ne pouvais que
répliquer : Il y a un commandement :
tu ne prononceras pas en vain le nom
de ton
Dieu, le nom de ton Seigneur. -
Est-on pour autant un mauvais
chrétien parce qu'on ne porte pas
toujours le nom du Christ sur la
langue ? Le Christ ne voulait pas
toujours être appelé simplement par
le nom "Seigneur ! Seigneur !" -
mais il voulait apporter
parmi les humains un état d'esprit
qui, ainsi développé, prend des
formes concrètes, qui ne se réfèrent
pas toujours simplement à son nom,
mais qui, dans son esprit,
engendrent des conditions sociales
qui englobent tous les humains de la
même manière.
|
45
|
Sehen
Sie, indem ich so heute nur ein paar
skizzenhafte Gedanken angab in
dieser kurzen Zeit, aber indem ich
immer wieder und wiederum zu den
Leuten gesprochen habe über
Dreigliederung, da traten auch
solche Menschen auf, die heute «gute
Christen»
sind, das heißt mit Phrasen sind sie
aufgetreten. Sie redeten von allem
möglichen; aber man sollte es heute
doch sagen, meinten sie, daß das
Christentum erfüllt, der Christus
wirklich werden soll. — Ich konnte
nur erwiedern: Es gibt ein Gebot: Du
sollst
den Namen deines Gottes, den Namen
deines Herrn nicht eitel
aussprechen. — Ist man deshalb ein
schlechter Christ, weil man nicht
immer den Christusnamen auf der
Zunge führt? Der Christus wollte
nicht immer bloß angeredet sein mit
dem Namen «Herr! Herr!»
— sondern er wollte eine Gesinnung
unter die Menschen bringen, die, so
ausgestaltet, konkrete Formen
annimmt, die nicht immer sich bloß
auf seinen Namen berufen, sondern
die in seinem Sinn soziale Zustände
herbeiführen, die alle Menschen
gleich umfassen.
|
Il
se peut qu'en apparence, il ne soit
pas question de christianisme dans
la triarticulation, mais cette
triarticulation de l'organisme
social est pensée dans le sens du
christianisme authentique, vrai,
pratique. Et on reconnaîtra quand
même une fois de plus
- c'est ma conviction profonde, mes
très chers présents - que les
idéalistes qui parlent aujourd’hui
de triarticulation sont les
véritables vrais praticiens. Et les
autres, ceux qui disent : "Ah, des
élucubrations ! — Ce sont ceux qui
parlent ainsi aujourd’hui,
eh bien, par exemple comme le
ministre des Affaires étrangères du
Reichstag allemand et de la
délégation autrichienne, ont parlé
presque dans les mêmes termes au
mois de juin 1914. Ces deux humains
pratiques ont dit à peu près la même
chose à Berlin
et à Vienne : nos relations d'amitié
et de voisinage avec Petersbourg
sont les meilleures qui soient. La
situation politique s'est détendue ;
nous allons vers une situation
pacifique en Europe - en mai, juin
1914 ! Des négociations sont en
cours avec l'Angleterre,
selon les praticiens de Berlin, qui
aboutiront prochainement à des
résultats satisfaisants. - Ces
résultats satisfaisants sont arrivés
en août 1914 ! C'est ainsi que les
"praticiens" ont parlé, c'est ainsi
que les praticiens ont prévu les
choses.
|
46
|
Es
mag mit
äußeren Worten scheinbar nicht vom
Christentum die Rede sein in der
Dreigliederung, aber diese
Dreigliederung des sozialen
Organismus ist im Sinne des echten,
wahren, praktischen Christentums
gedacht. Und man wird doch noch
einmal einsehen — das ist meine
tiefe Überzeugung, meine sehr
verehrten Anwesenden —, daß die
Idealisten, die heute von
Dreigliederung sprechen, die
eigentlichen wahren Praktiker sind.
Und die anderen, die sagen: Ach,
Schwärmereien! — das sind
diejenigen, die heute so sprechen,
na, wie
zum Beispiel fast gleichlautend der
Außenminister des deutschen
Reichstags und der österreichischen
Delegation im Monat Juni 1914
gesprochen haben. Diese beiden
praktischen Herren, die haben etwa
das Folgende, fast Gleichlautende in
Berlin und Wien gesagt:
Unsere freundnachbarlichen
Beziehungen zu Petersburg sind die
allerbesten, die es gibt. In der
politischen Lage ist eine
Entspannung eingetreten; wir gehen
friedlichen Zuständen in Europa
entgegen — im Mai, Juni 1914! Mit
England schweben Unterhandlungen,
so sagte man in Berlin von den
Praktikern aus, die demnächst zu
befriedigenden Resultaten führen
werden. — Die befriedigenden
Resultate kamen dann im August 1914!
So haben die «Praktiker» gesprochen,
so haben die Praktiker die Dinge
vorausgesehen.
|
Il
faudrait y penser, mes très chers
présents, si l'on voyait aujourd’hui
dans une telle proposition, telle
que cette triarticulation de
l'organisme social, un pur idéalisme
de quelques exaltés, alors qu'il
faudrait y voir ce qu'il y a de plus
pratique, de plus conforme à la
réalité, et qui veut s'inscrire dans
notre époque !
|
47
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Man
sollte das bedenken, meine sehr
verehrten Anwesenden, wenn man heute
in einem solchen Vorschlage, wie sie
diese Dreigliederung des sozialen
Organismus ist, einen bloßen
Idealismus einiger Schwärmer sieht,
während man darinnen sehen sollte
das Allerpraktischeste, das am
allermeisten mit der Wirklichkeit
Rechnende, das sich in unsere Zeit
hineinstellen will!
|
Je
vous remercie, mes très chers
présents, d'avoir bien voulu écouter
ce que j'avais à présenter. Je ne
peux que demander votre
indulgence, car dans le peu de temps
dont je disposais, je n'ai bien sûr
pu présenter devant vous que
quelques pures pensées, sans les
preuves nécessaires, que vous pouvez
cependant trouver dans les livres et
les revues correspondants, que l'on
peut également
se procurer ici en Suisse, et que
vous pouvez également trouver dans
l'"Avenir social", qui est édité par
le Dr Boos. Je n'ai pu vous
présenter que quelques idées
directrices ; et j'espère seulement
que ces idées directrices pourront
peut-être susciter
en vous le sentiment qu'il ne s'agit
pas, en tout cas dans cette
impulsion de la triarticulation de
l'organisme social, d'une idée jetée
au hasard, mais que cette
triarticulation de l'organisme
social est tirée des besoins les
plus profonds de l'humanité
actuelle, mais qu'elle peut en même
temps vraiment sortir l'humanité
actuelle de ses besoins, qu'elle
veut la faire sortir du chaos et du
déclin pour une véritable
construction nouvelle, à laquelle
tant d'humains aspirent aujourd’hui,
et à juste titre.
|
48
|
Ich
danke Ihnen, meine sehr verehrten
Anwesenden, daß Sie anhören wollten,
was ich vorzubringen hatte. Ich kann
nur um Ihre Nachsicht bitten, da ich
in der kurzen Zeit, die mir zur
Verfügung stand, selbstverständlich
nur einige reine Gedanken ohne die
nötigen Beweise vor Sie hinstellen
konnte, die Sie aber in den
entsprechenden Büchern und
Zeitschriften, die auch hier in der
Schweiz zu haben sind, und
die Sie auch in der «Sozialen
Zukunft» finden können, die von Dr.
Boos herausgegeben wird. Ich konnte
Ihnen nur einige Leitgedanken
hinstellen; und ich hoffe nur, daß
diese Leitgedanken in Ihnen
vielleicht doch die Empfindung
hervorrufen können, daß es sich
jedenfalls in diesem Impuls von der
Dreigliederung des sozialen
Organismus nicht um einen zufällig
hingeworfenen Ideeneinfall handelt,
sondern daß diese Dreigliederung des
sozialen Organismus herausgegriffen
ist aus den tiefsten Nöten der
heutigen Menschheit,
die aber zu gleicher Zeit die
heutige Menschheit aus ihren Nöten
wirklich herausführen kann, aus dem
Chaos und dem Niedergang
herausführen will zu einem
wirklichen Neubau, nach dem sich
heute so viele Menschen, und zwar
mit Recht, doch sehnen.
|
[Mot
de la fin de l'organisateur].
|
49
|
[Schlußwort
des Veranstalters.]
|
Français
seulement
DISCOURS DEVANT
L'ASSOCIATION SUISSE DES CITOYENS D’ÉTAT
- Dornach, le 18 avril 1920
01
Mes très chers présents ! À votre souhait,
j'ai la permission aujourd’hui de vous exposer
quelque chose sur l'impulsion sociale qui,
sous le nom de triarticulation de l'organisme
social, veut venir face au monde - veut venir
d'abord à partir d'ici. Et elle a tout de
suite la permission d'être portée dans le
monde d'ici pour la raison que c'est ici que
la science de l'esprit devrait être pratiquée
et qu'en fait, les cercles les plus larges
pourraient comprendre aujourd’hui qu'un
assainissement des conditions générales du
monde peut seulement venir quand même d'un
approfondissement spirituel.
02 Après ce bref exposé, la
visite de l'édifice nous attend encore, et
vous comprendrez donc que je veuille être bref
et que je ne puisse que vous indiquer de
manière aphoristique l'essentiel de la pensée
de triarticulation aujourd’hui.
03 Cette pensée de
triarticulation n'est pas tout à fait
nouvelle, mais elle est née d'une observation
de plusieurs décennies des conditions
européennes, notamment de l'Europe centrale,
et notamment de l'observation des conditions
qui ont conduit à la catastrophe terrible de
ces cinq ou six dernières années.
04 Pour celui qui vous parle
aujourd’hui, ces conditions, dont une grande
partie du monde souffre terriblement
aujourd’hui, n'étaient pas une surprise.
C'était au printemps de l'année 1914, lorsque
j'ai tenu à Vienne - précisément à Vienne,
vous savez que la conflagration mondiale est
partie de Vienne - une série de conférences
devant un cercle restreint. Au cours de ces
conférences, j'ai dû dire, simplement par
obligation, j'aimerais dire, vis-à-vis du
temps, qu'il ne fallait pas se rassurer en
louant sans cesse en toutes sortes de mots la
grandeur de l'évolution du présent, mais qu'il
fallait regarder ce qui se préparait. Et je
devais dire à l'époque --- c'était au début du
printemps de l'année 1914, de nombreuses
semaines avant le début de la guerre mondiale
: celui qui observe les conditions sociales de
l'Europe avec un certain regard de connaisseur
ne peut que comparer certains phénomènes,
notamment dans notre vie économique, à une
sorte de maladie sociale cancéreuse qui devait
se déclarer de manière terrible dans les plus
brefs délais.
05 Voyez-vous, quelqu'un qui
a tenu de tels propos au printemps 1914 a été
considéré comme un idéaliste rêveur qui
nourrit des vues pessimistes. Et ceux qui se
considéraient à l'époque comme des
"praticiens" disaient que la situation
politique générale se détendait, que les
meilleures relations existaient entre les
gouvernements européens, etc.
06 Aujourd’hui, on peut
faire remarquer que ce n'est pas l'idéaliste
cette fois-là qui s'est trompé dans sa
prédiction, mais les dix à douze millions
d'humains qui ont été tués depuis lors par
l'incendie mondial et les trois fois plus qui
ont été estropiées au sein du monde civilisé,
qui fournissent la preuve suffisante que
l'"idéaliste" de l'époque pouvait tenir de
tels propos.
07 La position qu'occupaient
alors les gens qui s'efforçaient d'être
pratiques est, d'une certaine manière, à
nouveau rappelée aujourd’hui. Car aujourd’hui
encore, on ne croit guère celui qui dit que
nous ne sommes pas du tout à la fin du déclin
européen, mais que nous continuerons à
descendre de plus en plus bas sur le plan
incliné, si un nombre suffisamment important
d'humains ne prend pas conscience de la
manière dont il faut contrer ce déclin
général.
08 Aujourd’hui encore,
certains diront que l'on parle de manière
pessimiste lorsqu'on fait un tel pronostic. On
ne parle pas de manière pessimiste, on parle
seulement à partir d'une connaissance des
circonstances.
09 Et de la même manière que
l'on peut aujourd’hui, en quelque sorte
renforcé par la science de l'esprit, jeter un
regard plus profond sur les circonstances, on
a pu le faire depuis des décennies. On a pu
observer avec soin comment les relations entre
les différents États d'Europe devenaient de
plus en plus contradictoires, comment les
mesures prises n'étaient absolument pas
suffisantes pour maîtriser ce qui s'accumulait
partout comme matière inflammable. Et il
fallait prévoir ce qui allait arriver : les
années de terreur que nous avons maintenant
apparemment derrière nous.
10 Mais aujourd’hui, on a la
permission de dire qu'avant ces années
terribles, il n'y avait pas, si je puis
m'exprimer ainsi, aucune oreille pour entendre
ces choses. Il a fallu qu'une grande partie de
l'Europe connaisse la terrible détresse qui
est la sienne aujourd’hui. On devait donc se
dire à l'époque qu'il n'y avait pas d'oreilles
pour entendre, et on doit encore attendre
aujourd’hui pour savoir si l'on sera vraiment
entendu. Pourtant, malgré la détresse, malgré
les terribles leçons que nous ont apportées
ces dernières années, on ne peut pas dire que
l'idée de la triarticulation, qui est née
d'une observation minutieuse des
circonstances, soit déjà accueillie
aujourd’hui de manière adéquate. Je voudrais
donc vous parler dès le début de la raison
pour laquelle on s'oppose tant à cette idée de
triarticulation/trimembrement, pourquoi on la
considère comme une sorte d'utopie, comme une
sorte de structure de fantaisie.
11 Vous voyez, cela vient du
fait que des conditions d'une nature aussi
enchevêtrée, des conditions qui ont répandu à
ce point la dévastation, le chaos, n'avaient
encore jamais existé dans toute l'évolution de
l'humanité ! L'humanité a traversé beaucoup de
choses ; à certaines époques, beaucoup de
choses sont tombées sur l'Europe. Les
conditions telles qu'elles existent
aujourd’hui n'étaient vraiment pas encore
présentes à l'époque de l'évolution
historique.
12 Les circonstances ont
fait qu'autrefois, de petits groupes de
l'humanité ont été touchés par des phénomènes
de déclin. Même lorsque le grand Empire romain
alla vers son déclin, cela fut en rapport à
toute la Terre un petit territoire.
aujourd’hui, l'enchevêtrement des conditions
que nous avons en fait étendues à toute la
terre civilisée rend plus visibles les signes
de déclin. Il n'est donc pas étonnant qu'il
soit nécessaire de faire fructifier
aujourd’hui non pas une petite idée sur la
manière dont on peut améliorer tel ou tel
domaine limité, mais une idée globale, une
idée qui intervienne vraiment aussi
profondément que la confusion est profonde.
Une telle idée aimerait la triarticulation de
l'organisme social. Outre le fait qu'elle est
née de l'observation des conditions réelles,
elle est également née de la considération des
moments historiques dans lesquels se trouve
l'humanité à l'heure actuelle. Et c'est aussi
parce qu'elle compte en fait sur l'ensemble de
l'humanité civilisée du présent, cette idée de
triarticulation, que l'on se montre si hostile
à son égard. On la considère comme une utopie,
on la considère comme quelque chose d'imaginé.
Mais elle est ce qu'il y a de plus réel, ou du
moins elle veut être ce qu'il y a de plus
réel, qui doit se placer dans les conditions
actuelles.
13 En effet, lorsque nous
examinons l'évolution des conditions
spirituelles, étatiques et économiques dans le
présent, nous devons la rattacher à la même
évolution des trois ou quatre derniers
siècles. Ce qui est plus ancien a un tout
autre caractère. Les trois ou quatre derniers
siècles, et notamment le XIXe siècle et
jusqu'à nos jours, ont placé l'humanité dans
un état de développement très particulier.
Dans des parties isolées, on ne le remarque
pas encore. C'est à juste titre que l'on a
parlé ici de la santé du peuple suisse. Il
faut compter sur elle pour l'avenir. Mais il
est également nécessaire, pour que cette santé
perdure, que l'on ne se fasse pas d'illusions
en pensant qu'une petite région pourrait
rester isolée par rapport à tout ce qui
s'effondre actuellement. Cela ne peut pas être
le cas.
14 Vous voyez, il y a
aujourd’hui en Europe centrale et du Sud-Est
de grandes régions dont vous savez à quel
point elles souffrent de la baisse de la
devise. Cette baisse de la devise,
l'économiste la perçoit, j'aimerais dire,
comme un phénomène important par rapport aux
petits phénomènes qui ont toujours existé
auparavant. On savait que lorsque la devise
baisse dans un domaine quelconque,
l'importation dans le domaine en question est
quelque peu sapée ; l'exportation en est
d'autant plus favorisée. Cette loi ne peut
plus être appliquée aux ravages de la
situation économique qui s'est produite en
Europe centrale et orientale.
15 Mais jusqu'à présent, on
n'a pu que constater les inconvénients de la
baisse de la devise dans certaines régions !
Il ne vous faudra pas longtemps pour
comprendre l'ampleur des inconvénients de la
hausse de la devise dans un pays ! Ils
viendront, et il ne faudra pas longtemps pour
que les pays où la devise baisse et où les
conditions économiques régressent ne soient
pas les seuls à s'inquiéter, les pays où la
valeur monte penseront à leur devise élevée
avec des sentiments terribles.
16 Ces choses montrent
seulement à celui qui sait regarder dans les
circonstances comment, du fait qu'aujourd’hui
le territoire économique de la Terre forme
tout de même une unité, malgré toutes les
divisions des États, la prospérité et le
malheur d'une petite région de la Terre
dépendent de la prospérité et du malheur de
toute la Terre. C'est pourquoi, aujourd’hui
encore, on ne peut penser aux rapports sociaux
que dans un sens tout à fait international.
17 Si l'on passe en revue ce
qui nous a amenés à la situation actuelle, on
doit dire que nous voyons jusqu'où nous sommes
allés - aujourd’hui, on ne le voit pas encore
-, mais on pourrait dire que l'on pourrait le
voir dans la malformation de l'Europe de
l'Est, dans la malformation de la Russie. Il
faut dire que de telles choses sont
profondément significatives, comme nous le
lisons maintenant par exemple - je veux
mentionner un petit détail, mais il est
profondément significatif - comme nous le
lisons maintenant en Russie. Vous avez pu lire
que Trotsky a demandé aux gens de ne pas fêter
le 1er mai, mais de travailler le
1er mai. Je vous en prie, là-bas, en
Russie, l'idéal des socialistes doit être
réalisé à grande échelle - un paradis a été
promis aux gens. Ce que le prolétariat a
désigné pendant des décennies comme son signe
de ralliement - la fête du 1er mai - est
quelque chose qui doit être supprimé. Ce n'est
qu'une expression pour tout ce qui doit être
aboli ! On a longtemps parlé des méfaits du
militarisme, et certainement à juste titre. En
Russie, le travail est actuellement
militarisé. En Russie, on dit actuellement que
c'est une absurdité que l'humain puisse
disposer de sa propre personne sur cette
terre. Il ne peut y avoir de liberté de
disposer de sa propre personne. - Cela montre
bien les fruits dans le cas extrême où
l'évolution des trois ou quatre derniers
siècles l'a mené. Il faut regarder ces choses.
Il faut être conscient que cet État - je ne
parle pas maintenant de l'État particulier,
mais de l'État en général - qui s'est
développé à partir de conditions tout à fait
différentes au cours de ces trois ou quatre
derniers siècles s'est surchargé de choses que
l'État en tant que tel ne peut pas gérer. Car
pourquoi ?
18 Voyez-vous, pour
considérer de telles choses de manière
vraiment sobre et claire, sans fantasme, nous
devons déjà nous élever à l'idée que la vie
entière de l'humanité est quelque chose de
semblable à la vie de l'humain individuel.
Nous ne pouvons pas décrire la vie de l'humain
individuel en disant toujours : "Eh bien,
quand l'humain a quarante ans, il est à
quarante ans dans le monde l'effet de la cause
qui était là à trente-neuf ans, ceux qui sont
à trente-neuf ans sont l'effet de trente-huit
ans, et ainsi de suite. On ne peut pas dire
cela, mais il s'agit d'une évolution interne
conforme à des lois dans l'humain. Par une loi
interne, l'humain a ses deuxièmes dents vers
la septième année. Il passe par d'autres
stades de développement au cours des années
suivantes. Une certaine impulsion vit à
l'intérieur de l'humain, qui le rend mûr pour
quelque chose à un certain moment. Il en va de
même pour toute l'humanité. Ce qui s'est
produit dans l'ensemble de l'humanité au cours
des trois ou quatre derniers siècles est une
chose à laquelle l'humanité ne peut pas
échapper.
19 Au sein de l'humanité, on
ne pouvait pas faire autrement que d'appeler à
la démocratie. Quels que soient les idéaux que
l'on a présentés dans la vie sociale
extérieure, l'idéal de la démocratie est celui
qui a le plus saisi l'humanité contemporaine,
et qui doit la saisir. Il faut que ce qui est
État devienne démocratique, devienne
démocratique au sens le plus large du terme.
C'est précisément ce que l'on devrait
ressentir en Suisse, où l'on dispose de
l'ancienne démocratie, mais où l'on percevra
aussi peu à peu la nécessité de décharger
cette démocratie de certains domaines.
20 Que signifie donc
démocratie ? La démocratie, c'est la
possibilité pour les humains de décider
eux-mêmes, par référendum ou par
représentation, de ce qui est une affaire
commune à tous, de ce qui est une affaire de
vie pour tout humain devenu majeur. C'est
finalement l'idéal de la démocratie, l'égalité
entre les humains en ce qui concerne les
décisions, maintenant tout ce qui est
égal/pareil pour les humains devenus majeurs -
c'est ce à quoi aspirait l'État. Mais à quoi
aspirait l'État, qui s'est justement développé
au cours de l'histoire et qui est issu de
conditions tout à fait différentes ? Deux
domaines ne peuvent jamais être décidés
démocratiquement dans la vie humaine : l'un
est celui de la vie de l'esprit et l'autre
celui de la vie de l'économie. Celui qui veut
honnêtement la démocratie doit justement être
clair sur ce point : si l'on veut une
démocratie complète, il faut séparer la vie
intellectuelle d'un côté, et la vie économique
de l'autre, du domaine de l'État purement
démocratique.
21 Celui qui peut observer
dans ce domaine peut voir, à partir d'exemples
évidents, combien il est impossible de faire
entrer la vie de l'esprit en tant que telle
dans le domaine politique démocratique. Je ne
veux pas parler des conditions locales, ce
n'est pas mon rôle ; mais il n'est pas du tout
possible d'envisager ces conditions d'un petit
point de vue aujourd’hui, mais il faut avoir
une vue d'ensemble du monde entier, du moins
du monde civilisé.
22 Mais regardez l'ancien
Reichstag allemand, qui a apparemment existé
jusqu'en 1914 et au-delà, et vous aurez
l'exemple de la façon dont l'État - qu'il soit
plus ou moins démocratique, cela n'a pas
d'importance dans ce cas - s'est surchargé
d'affaires purement spirituelles. Parmi les
partis du Reichstag allemand, vous avez eu un
très grand parti, le Zentrum (le Centre). Il
joue actuellement un rôle dans cette
métamorphose de l'ancien Reichstag, que l'on
appelle l'Assemblée nationale, le centre. Ce
centre n'avait pas d'autres intérêts que les
affaires religieuses, c'est-à-dire
spirituelles. Si une question économique ou
politique entrait en ligne de compte, elle
était tranchée par un compromis quelconque que
le centre concluait avec d'autres partis. Mais
il va de soi que ce centre n'a jamais eu
d'autre intérêt que de promouvoir ses propres
intérêts spirituels. Bref, si l'on pousse le
raisonnement jusqu'au bout, il s'avère que ce
qui n'est qu'une affaire spirituelle n'a pas
sa place dans le parlement politique.
23 Prenez la vie de
l'économie. Voyez l'Autriche, c'est le pays
qui montre si bien, j'aimerais dire qu'il est
un cas d'école de ce qui s'est développé dans
les circonstances récentes, de ce que les pays
doivent justement périr. Seulement, l'Autriche
est le cas d'école de ce qui est en train de
disparaître !
24 Celui qui, comme moi, a
passé trente ans de sa vie en Autriche et a pu
voir l'évolution du dernier tiers du XIXe
siècle, a pu voir apparaître toutes les
conditions qui s'y sont développées, a pu voir
apparaître toutes les nouvelles conditions
sociales. C'est alors que l'on a pensé à créer
un parlement en Autriche. Mais comment a-t-on
fait ce parlement ? On a créé quatre curies :
la curie des villes, la curie des Länder, des
communes, la curie des grands propriétaires
fonciers - toutes des curies économiques, des
associations économiques ont été créées et
élues au parlement politique. Elles décidaient
alors de leur point de vue économique de ce
qui devait être le droit public. Voilà l'autre
exemple ! Dans le Reichstag allemand, vous
avez l'exemple d'un parti qui aspire à des
choses purement spirituelles et qui se révèle
être un perturbateur dans un parlement
purement économique. En Autriche, vous avez
construit un parlement sur des curies purement
économiques, et quiconque a pu observer les
conditions sait que ce parlement n'a jamais
été en mesure de maîtriser ce qui aurait été
nécessaire, par exemple, en Autriche : régler
les conditions spirituelles, dans la mesure où
elles se sont manifestées dans les conditions
temporelles des nationalités.
25 En Autriche, on pouvait
encore voir autre chose. L'État n'y était
qu'un territoire politique. Il y avait treize
langues officielles. Ces treize langues
officielles, on ne pouvait pas les concilier ;
on ne pouvait pas les concilier sous
l'impression que les gens avec les différentes
langues avaient les intérêts spirituels les
plus divers en Autriche. On a essayé de
préserver/obtenir certaines choses par des
voies privées. Oh, j'ai souvent assisté, vous
savez, à la vente aux enchères américaine de
ces longs fils de paille contenus dans les
cigares de Virginie, au profit des
associations scolaires ! C'est ainsi que les
associations scolaires ont été créées pour
faire quelque chose, à partir des intérêts
spirituels eux-mêmes, que l'État en tant que
tel ne pouvait pas faire. Mais on était trop
obnubilé par l'idée d'un État unique pour que
de telles justifications/fondations privées
puissent avoir un impact plus important et
plus large. Et ainsi, je pourrais vous parler
jusqu'à demain matin tôt de l'impossibilité de
maintenir ensemble certaines choses que l'État
moderne veut maintenir ensemble.
26 Les États médians
d'Europe et la Russie ont appris à leurs
dépens que cet État unitaire ne peut pas
exister tel qu'il a existé jusqu'à présent.
Ceux qui ne sont pas encore concernés par ce
destin croient encore aujourd’hui qu'il peut
être évité. Il ne pourra pas être évité si
l'on ne saisit pas au juridique l'idée de
comment à partir de la volonté humaine on
pourrait remédier à ces contextes. C'est là
que l'idée de triarticulation veut vraiment
intervenir, à partir d'une observation
approfondie et de la considération des
conditions/rapports historiques. Elle dit :
les humains doivent devenir de plus en plus
honnêtes dans leur aspiration à la démocratie.
Mais alors, le principe démocratique doit se
limiter au simple principe de l'État, dans
lequel chaque humain doit décider de la même
manière de tout ce qui concerne tous les
humains devenus majeurs. Comme je l'ai dit,
soit par référendum, soit par représentation.
Mais alors, il faut séparer de cette structure
étatique, de ce qui doit être administré de
manière strictement parlementaire, l'ensemble
de la vie spirituelle d'un côté. Toute cette
vie spirituelle est donc de plus en plus
passée sous le contrôle de l'État au cours des
derniers siècles, et aujourd’hui encore, la
plupart des gens considèrent comme un grand
avantage de l'idée moderne de l'État
d'absorber/aspirer la vie de l'esprit,
notamment l'enseignement. Là, on lutte encore
beaucoup contre les préjugés les plus
terribles. Mais on ne voit pas les
rapports/pendants dans le monde.
27 Mais si vous vous
demandez d'où vient le fait que nous sommes
aujourd’hui confrontés non seulement à la
lutte des classes, mais aussi à l'approbation
de la lutte des classes ? Que nous soyons
confrontés à un manque de compréhension entre
les humains ? Le fait qu'en Russie, quelques
centaines de milliers de personnes règnent
aujourd’hui de manière tyrannique sur des
millions d'autres et prétendent être
démocratiques, d'où tout cela vient-il ? Cela
s'est préparé lentement. Il suffit de penser à
un seul mot - j'ai attiré l'attention sur ce
point dans mon livre "Les points essentiels de
la question sociale dans les nécessités de la
vie contemporaine" - pour comprendre pourquoi,
à partir de l'erreur, une grande partie de
l'humanité aujourd’hui, la partie de
l'humanité qui contient le prolétariat, se
lève et croit : C'est seulement à partir de ce
que vous connaissez à l'envi que vous pouvez
provoquer une quelconque transformation des
conditions. Le seul mot qu'il faille citer,
c'est celui que l'on a pu entendre dans toutes
les manifestations sociales-démocrates depuis
des décennies : c'est le mot "idéologie". Et
ce mot idéologie, mes très chers présents,
renvoie à tout le cours que la vision
matérialiste du monde a pris à l'époque
moderne.
28 On aimerait penser ce que
l'on veut des conditions antérieures de
l'humanité, nous ne voulons certainement pas
rétablir les conditions antérieures, nous
voulons aller de l'avant et non revenir en
arrière ; mais il faut quand même dire :
regardez l'humain préhistorique ! Il savait
que dans son âme vit quelque chose qui a un
lien direct avec le spirituel qui parcourt le
monde. Enfin, que sait l'humain depuis le
milieu du XVe siècle de ces rapports entre son
intérieur et un spirituel dans le monde ? Le
soleil, leur dit-on, est une boule de gaz
incandescent. Que savent les humains
aujourd’hui des étoiles, du soleil ?
Demande-t-on à nos savants : D'où est partie
l'évolution de la Terre ? - ils répondent :
"C'était autrefois une nébuleuse ; le soleil
et les planètes s'y sont étranglés au cours de
milliers d'années. C'est de là-dedans aussi
que les humains résultent, envisagez-le ! J'ai
déjà souvent fait référence à la description
d'Herman Grimm, qui disait : "Les humains de
demain auront beaucoup de mal à comprendre la
folie qui se dégage de cette idée de
Kant-Laplace selon laquelle la Terre serait
issue de la nébuleuse originelle. - Mais
aujourd’hui, on considère cela comme une
grande évolution et une grande science.
29 Ce qui a été cultivé là a
alors expulsé les courants les plus divers, et
ces courants se sont infiltrés dans le
prolétariat. Et au fond, ce qui est défendu
aujourd’hui en Russie par Trotsky et Lénine
n'est que la dernière conséquence de ce que
nos savants ont enseigné dans les universités
sous le nom de matérialisme.
30 Il y avait ici, en
Suisse, un humain qui avait beaucoup
polémiqué, déjà dans les années 70, mais qui
avait compris ce qui se préparait. On ne
l'aimait pas parce qu'il jouait beaucoup au
poker, Johannes Scherr. Mais à côté de
certaines polémiques, il a aussi vu des choses
importantes. Dans les années soixante-dix, il
avait déjà dit : "Si l'on regarde l'évolution
économique, si l'on regarde la vie spirituelle
telle qu'elle a dû se dégrader de plus en
plus, on en arrivera finalement à ce que
l'Europe doive se dire : "Je n'ai pas le choix
: non-sens, tu as gagné !
31 Au cours des cinq ou six
dernières années, on a pu dire, et on peut
encore le dire aujourd’hui : non-sens, tu as
vaincu ! L'idéologie, qu'est-ce que ça veut
dire ? Cela ne signifie rien d'autre que cela
: toute vie spirituelle n'est finalement
qu'une fumée qui s'élève de la simple vie
économique. Les conditions économiques sont la
seule réalité, c'est ce que prêche le marxisme
sur tous les tons. Et ce qui résulte des
conditions économiques est ce que l'humain
porte en lui comme contenu de son âme. Le
droit, les mœurs, la religion, la science,
l'art : tout est idéologie. C'est la semence
qui a levée : L'idéologie, l'incrédulité dans
la vie spirituelle.
32 D'où vient cette
incrédulité ? Cette incrédulité vient de
l'imbrication de la vie spirituelle avec la
vie de l'État au cours des derniers siècles.
Car la vie spirituelle, mes très chers
présents, peut seulement prospérer si elle est
toute seule sur son propre terrain. Pensez -
je veux seulement prendre l'enseignement, car
c'est le domaine le plus important de la vie
spirituelle publique -, le système scolaire
est organisé ainsi que ceux qui enseignent,
ceux qui éduquent, sont en même temps les
administrateurs du système l'enseignement et
de l'éducation. Pensez que l'enseignant de la
classe la plus basse n'a à obéir à personne
d'autre qu'à nouveau quelqu'un à qui il
n'obéit pas, mais dont il suit à nouveau son
conseil, qui se tient lui-même de nouveau dans
le système d'enseignement et d'éducation.
Quelqu'un qui est suffisamment déchargé pour
pouvoir administrer en même temps le système
d'enseignement et l'éducation, de sorte que
personne ne parle de quelque département
politique dans la vie spirituelle elle-même,
que la vie spirituelle elle-même se tienne sur
ses propres pieds. Vous pouvez lire cela dans
mon livre. J'ai essayé de rendre la chose
aussi claire que possible, en montrant que
seule une telle vie spirituelle, placée sur
elle-même, peut nous libérer de tous les
effets néfastes qui nous ont plongés dans le
malheur. Mais seule une telle vie, puisée
immédiatement à partir du spirituel, peut, au
fond, engendrer à nouveau la foi en l'esprit,
à nouveau le pendant avec l'esprit.
33 J'aimerais être
illustratif. Nous avons fondé l'école Waldorf
à Stuttgart, parce que là, la loi scolaire
laisse encore une petite lacune. Cette école
Waldorf est une véritable école unique, car
les enfants des ouvriers de l'usine Waldorf
Astoria côtoient les enfants des fabricants et
ainsi de suite ; c'est une véritable école
unique, une école primaire complète jusqu'à la
quatorzième ou quinzième année.
34 J'ai donné un cours
pédagogique aux enseignants que j'ai moi-même
choisis, afin de les préparer à cette école où
l'on ne doit enseigner que d'après la
connaissance de l'humain, d'après
l'observation de ce qui veut sortir de
l'humain ; où l'on ne doit pas enseigner selon
des préjugés quelconques, selon lesquels il
faut être comme ceci ou comme cela, mais
d'après l'observation de ce qui entre dans le
monde par l'humain, ce qui doit en être
enseigné. J'ai expliqué dans les revues les
plus diverses, et aussi ici, comment les
méthodes ont été mises en place dans l'école
Waldorf. Mais ce que je veux vous dire
maintenant, c'est ceci : Il n'est pas vrai que
si l'on considère un tel cursus comme la
manière d'enseigner et d'éduquer, alors on
s'oriente vers ce que donne la connaissance de
l'humain, vers ce que donne la véritable
science de l'esprit. Mais dans le système
scolaire actuel, il y a encore autre chose. Il
y a aussi ce que les pédagogues croient être
la bonne chose pour l'éducation de l'enfant.
Mais ensuite, il y a eu de plus en plus
d'autres choses. J'ai dû y jeter un coup
d'œil, précisément parce que je devais
procéder de manière très pratique lorsque j'ai
fondé l'école Waldorf en ce qui concerne son
contenu spirituel. Il y a des dispositions
issues de la vie politique : Première classe :
ceci et cela doivent être étudiés, ceci et
cela sont les objectifs de l'enseignement.
Deuxième classe : ceci et cela doivent être
étudiés, c'est l'objectif de l'enseignement. -
Vous voyez, cela vient de la vie politique !
N'est-il pas évident que cela n'a pas sa
place, que celui qui ne regarde pas, qui ne
comprend rien à l'enseignement et à
l'éducation, doit donner les prescriptions ?
Les prescriptions ne doivent être données que
par celui qui est pédagogue et qui ne doit pas
être appelé comme expert au ministère, mais
qui doit se tenir à l'intérieur de l'éducation
et de l'enseignement vivants. La vie
spirituelle doit être placée sur son propre
terrain, y compris dans tous les domaines de
l'enseignement. Alors, l'esprit s'emparera à
son tour des humains.
35 De sorte que l'on doit
dire : L'État réalise honnêtement la
démocratie en se déchargeant de la vie de
l'esprit, qui est entièrement basée sur la
connaissance et la compétence, dans laquelle
on ne peut vraiment pas prendre de décision à
la majorité, mais seulement en fonction de ce
que l'on sait. Il s'agit ici de décider
uniquement sur la base de l'expertise et de la
compétence, et de prendre les décisions dans
le cadre de l'administration propre du système
scolaire. C'est l'un des domaines qui doit
être séparé de l'étatique. L'autre domaine est
l'économique. Voyez-vous, d'où vient donc tout
ce qui pousse aujourd’hui le monde à
s'enfoncer de plus en plus dans une crise
économique générale ? D'où viennent donc ces
choses, comme celles que certaines personnes
ont très bien pu remarquer en Europe par
exemple en 1907 ? Mais cela s'est passé à
l'époque, sinon sans douleur, du moins sans
grandes catastrophes pour l'économie mondiale,
je voudrais dire seulement avec faire mal à
quelques-uns. Ensuite, tout le monde s'est à
nouveau réjoui des grands progrès économiques
et de la "façon dont nous sommes allés si
loin" dans les temps modernes. On n'a pas
remarqué comment des phénomènes tout à fait
caractéristiques montrent ce qui se développe
maintenant peu à peu en une crise mondiale
générale. Ces phénomènes caractéristiques...
36 Toutes ces choses se sont
produites partout, à petite et à grande
échelle. Elles sont essentiellement dues au
fait que, depuis le début du XIXe siècle,
l'argent est devenu peu à peu le régent de
toute la vie économique. L'argent comme régent
de toute la vie économique ; qu'est-ce que
cela signifie ? Voyez s'il s'agit de blé - car
vous devez regarder sur la valeur de l'argent
-, il coûte tant et tant de francs. Si vous
achetez des costumes, si vous regardez
purement sur la valeur monétaire : Francs.
Bref, l'argent ne se spécifie pas, il ne
s'oriente pas vers/d'après la concrétude de la
vie de l'économie. C'est quelque chose qui se
tient là dans la vie extra-réelle, comme les
concepts abstraits dans la vie de l'esprit,
avec lesquels on n'attire aussi plus aucun
chien derrière le four en réalité. Seulement
que les concepts abstraits et fantastiques ne
causent pas autant de mal que cette
abstraction généralisée de l'argent. On peut
justement souligner comment, au cours du XIXe
siècle, le prêteur d'argent est peu à peu
devenu le véritable moteur de notre vie de
l'économie. Alors qu'auparavant, c'était
purement l'humain gestionnaire économique dont
il s'agissait. Peu à peu, les États ont eu la
possibilité de s'impliquer dans l'économie, de
sorte qu'ils sont devenus eux-mêmes des
acteurs économiques.
37 Si l'on examine une fois
sans préjugés les causes de la guerre, on
constatera qu'elles sont venues, et devaient
venir, de conditions purement économiques,
parce que des conditions telles que celles que
j'ai mentionnées se sont développées. Là
encore, une étude minutieuse fournit des
informations sur ce dont il s'agit : il faut
revenir à une rencontre entre l'humain et la
production économique elle-même. L'humain doit
à nouveau être amené à se rapprocher de ce
qu'il produit. L'humain doit à nouveau s'unir
au blé, au seigle et à tout ce qu'il produit,
et il doit transformer la vie économique en
fonction de ce qu'il produit. Et les humains
n'ont pas la permission de forcer à multiplier
purement cet argent. Sans que l'on pense à ces
choses, on ne peut pas avancer. Un
assainissement de la vie de l'économie est
seulement possible si l'humain est à nouveau
conduit ensemble avec l'économie, s'il
travaille à partir du besoin de l'économie.
38 Mais cela peut seulement
venir quand on n'organise pas de l'État, mais
si on laisse les humains qui se tiennent dans
les secteurs économiques concernés venir à des
associations, quand l'on construit des
économies d'intérêt uniquement sur la
connaissance de chose et la connaissance de
matière/métier dans la vie économique. Deux
choses sont nécessaires : premièrement, que
l'on puisse produire ce que l'on veut produire
et deuxièmement, que l'on ait la confiance des
humains. Mais cela, on ne peut avoir que si
l'on se tient dans la branche économique
concernée et que l'on a grandi avec elle.
39 Mais c'est par cela que
naissent/se donnent les métiers particuliers,
par cela naissent les légités de la production
et de la consommation. Par contre, les
manières économiques particulières peuvent
seulement être amenées dans un rapport
déterminé les unes aux autres en ce que les
associations particulières travaillent
autonomes, aucun État et aucune autorité ne
parle dedans/interviennent. Ainsi que
notamment la vie de l'esprit séparée/isolée de
la vie de l'état doit être placée sur ses
propres pieds, ainsi la vie de l'économie de
même cas. La vie de l'esprit peut uniquement
et seulement prospérer quand l'humain
individuel qui a les facultés peut déployer
ces facultés pour le meilleur de ses
semblables/sa cohumanité. La vie de l'esprit
agit/œuvre le plus idéalement et le plus
socialement alors quand l'individualité
particulière, qui est douée, peut œuvrer au
service de ses semblables/cohumains. La vie de
l'économie œuvre au mieux là quand ceux qui
produisent dans un domaine quelconque ou
lorsque les cercles de consommateurs se lient
entre eux de telle sorte qu'est là une
confiance réelle, non dépendante de l'argent,
simplement par l'existence des associations et
liens/communications, lorsque le système de
crédit en est un réel et non un purement
fictif, comme c'était le cas pendant la
période écoulée, et quand l'on sait que l'on
peut soutenir une branche de production
quelconque, parce que cette branche de
production comprend les gens que l'on a appris
à connaître et qui ont grandi ensemble avec
leur branche de production.
40 C'est certainement encore
le cas dans les petites conditions ; ce n'est
pas le cas dans les grandes conditions qui ont
amené la véritable ruine. Vous voyez, je n'ai
pu qu'esquisser ce dont il s'agit chez la
triarticulation. Je n'ai pu que vous montrer
que dans une certaine mesure l'évolution de
l'humanité en est arrivée au point où ce dont
on a chargé l'État en tant que structure
unitaire veut être séparé en trois domaines
autonomes : la vie de l'esprit qui
s'administre de manière autonome, la vie
étatique de sorte démocratique qui
s'administre de manière autonome et qui sera
en particulier la vie de droit, et la vie de
l'économie se plaçant autonome sur ses propres
pieds et qui constitue à nouveau un domaine
séparé. C'est là l'essentiel : lire ce vers
quoi le monde civilisé devrait tendre
aujourd’hui, et veut en fait tendre, sauf que
les humains n'en ont pas encore pris
conscience, et que les humains veulent
s'accrocher aux anciennes conditions.
41 Vous voyez, c'est très
étrange, comment on peut voir tout de suite
dans le social-démocratisme tel qu'il se
développe aujourd’hui, le principe le plus
conservateur. Car que veut donc ce
social-démocratisme ? Il veut faire de l'État
une seule grande coopérative, par laquelle il
pourrait tout militariser. C'est ce que l'on
pourrait dire aujourd’hui en regardant la
Russie, où tout est militarisé. On parle déjà
de la militarisation du travail dans le
contexte russe, parce que la social-démocratie
de tendance marxiste dit justement : l'État
est là. Nous le chargeons de tout, de
l'éducation et de la vie de l'économie, et
nous le chargeons de tout. - Voilà ce qui est
malsain ! Tout de suite la pensée socialiste
pose la dernière conséquence la plus malsaine
de ce qui s'est développé vers le haut au
cours des derniers siècles.
42 Ce qui est sain, c'est
d'envisager que ce dont l'État a été chargé,
ce qu'il ne peut pas décider à partir de son
caractère démocratique, doit être séparé de
lui et placé sur ses propres jambes, la vie de
l'esprit et la vie de l'économie. On peut
naturellement comprendre que de très nombreux
humains ne peuvent aujourd’hui entrer en
matière sur de telles idées, car l'humain
d'aujourd’hui a appris à considérer l'État
comme ce qui agit le mieux grâce à une
certaine toute-puissance. En fait, on ne pense
pas sérieusement à l'idée démocratique quand
on veut tout imposer à l'État. On ne pense
sérieusement à l'idée démocratique que si l'on
veut voir traité démocratiquement ce qui peut
être traité de manière égale entre tous les
humains majeurs. S'il s'agit de l'humain
individu, des ses facultés qu'il apporte dans
ce monde par sa naissance d'autres mondes,
alors il s'agit d'organiser ce monde, ce monde
spirituel, aussi à partir de ces facultés.
Dans la vie économique, il ne s'agit pas
d'étendre sur tout une organisation abstraite,
ce que l'économie monétaire est par sa propre
entité, mais que puisse être gérer à partir de
la vie économique concrète. Mais, à partir de
la vie économique concrète peuvent seulement
se former des associations qui s'unissent et
qui, par leurs rapports mutuels, atteignent
réellement ce qui peut être un rapport sain
entre ceux qui consomment et ceux qui
produisent. Certes, une telle pensée, qui
répond en quelque sorte à tout ce qui pousse
aujourd’hui au déclin et qui reconnaît que le
déclin ne peut pas être arrêté autrement qu'en
cherchant à fond une nouvelle formation, une
telle pensée ne peut pas être comprise
immédiatement. On voit bien qu'elle ne peut
pas être comprise tout de suite. Car les
humains sont en fait organisés pour toujours
se penser : oui, ça va mal maintenant, mais ça
va de nouveau s'améliorer. Ils pensent que
l'amélioration viendra de quelque part. C'est
ce qu'on a fait par exemple en Allemagne
pendant la guerre. Chaque fois que les choses
allaient mal, on attendait que l'amélioration
vienne de quelque part. Elle n'est pas venue !
De même, aujourd’hui, on ne devrait pas
attendre que, de quelque part, on ne sait pas
d'où, les conditions s'améliorent à nouveau !
Non, l'humanité est aujourd’hui - l'apparition
de la démocratie en témoigne -, l'humanité est
aujourd’hui appelée, dans une certaine mesure,
à se comporter avec maturité. Mais on n'est
mûr que lorsqu'on n'attend pas de quelque
chose d'indéterminé qu'il y ait une
amélioration, mais lorsqu'on se dit que
l'amélioration ne peut venir que de sa propre
volonté, d'une volonté lucide qui voit clair
dans les effets. [Manque] Si quand même
seulement un pour cent de l'humanité civilisée
d'aujourd’hui pouvait se résoudre à
reconnaître clairement le danger pour
l'ensemble du monde civilisé et voir, voir,
combien les conditions aspirent à la
triarticulation ! Mais la triarticulation est
partout foulée aux pieds. Si seulement un pour
cent des humains comprenait les choses dans
une certaine mesure, les choses
s'amélioreraient. Car l'amélioration ne peut
venir que des humains ! Le pire pour
l'humanité a toujours été le fatalisme.
43 Mais le pire du pire
aujourd’hui, c'est justement ce fatalisme !
L'autre jour, vous avez pu lire ici, dans un
journal qui paraît à Bâle, une lettre d'un
Allemand qui dit : "En Allemagne, nous devons
accepter de passer par le bolchevisme.
Ensuite, lorsque nous aurons traversé le
bolchevisme, le meilleur viendra - on ne sait
pas d'où ! - Le meilleur viendra.
44 C'est le fatalisme le
plus terrible. C'est la conséquence du fait
qu'au fond, on ne comprend pas encore
aujourd’hui l'essence la plus profonde du
christianisme. Le Christ est venu dans le
monde pour tous les humains. Il n'est pas venu
dans le monde purement pour un peuple dont il
est issu ; il n'a pas combattu uniquement pour
le dieu unique du peuple, car il a enseigné
que ce n'est pas ce dieu unique du peuple,
mais celui qui est le Dieu de tous les
humains, qui est le plus important. Au cours
des cinq ou six dernières années, les humains
ne se sont-ils pas retournés vers l'ancien
Jéhovah, n'ont-ils pas lutté partout pour les
dieux de peuple en leur attribuant le nom de
Christ ? Était-ce du Christ réel, destiné à
tous les humains, qu'ils parlaient ? - Non, ce
n'était pas du Christ, qui appartient à tous
les humains, qu'il était question ; c'était
des dieux de peuple individuels ! Et c'est en
ce sens que l'on parle aujourd’hui comme hier
des différents peuples comme de ceux qui
incarnent en eux leurs idéaux distincts. Il
faut à nouveau comprendre le christianisme
comme un christianisme général, mais pas
seulement avec des mots, mais avec des idées
mûres.
45 Voyez-vous, en n'exposant
aujourd’hui que quelques réflexions sommaires
en si peu de temps, mais en parlant encore et
encore aux gens sur la triarticulation, j'ai
vu apparaître là des gens qui sont aujourd’hui
de "bons chrétiens", c'est-à-dire qu'ils se
sont présentés avec des phrases. Ils ont parlé
de tout le possible, mais on devait
aujourd’hui quand même le dire que le
christianisme devait être accompli, que le
Christ devait devenir réel. - Je ne pouvais
que répliquer : Il y a un commandement : tu ne
prononceras pas en vain le nom de ton Dieu, le
nom de ton Seigneur. - Est-on pour autant un
mauvais chrétien parce qu'on ne porte pas
toujours le nom du Christ sur la langue ? Le
Christ ne voulait pas toujours être appelé
simplement par le nom "Seigneur ! Seigneur !"
- mais il voulait apporter parmi les humains
un état d'esprit qui, ainsi développé, prend
des formes concrètes, qui ne se réfèrent pas
toujours simplement à son nom, mais qui, dans
son esprit, engendrent des conditions sociales
qui englobent tous les humains de la même
manière.
46 Il se peut qu'en
apparence, il ne soit pas question de
christianisme dans la triarticulation, mais
cette triarticulation de l'organisme social
est pensée dans le sens du christianisme
authentique, vrai, pratique. Et on reconnaîtra
quand même une fois de plus - c'est ma
conviction profonde, mes très chers présents -
que les idéalistes qui parlent aujourd’hui de
triarticulation sont les véritables vrais
praticiens. Et les autres, ceux qui disent :
"Ah, des élucubrations ! — Ce sont ceux qui
parlent ainsi aujourd’hui, eh bien, par
exemple comme le ministre des Affaires
étrangères du Reichstag allemand et de la
délégation autrichienne, ont parlé presque
dans les mêmes termes au mois de juin 1914.
Ces deux humains pratiques ont dit à peu près
la même chose à Berlin et à Vienne : nos
relations d'amitié et de voisinage avec
Petersbourg sont les meilleures qui soient. La
situation politique s'est détendue ; nous
allons vers une situation pacifique en Europe
- en mai, juin 1914 ! Des négociations sont en
cours avec l'Angleterre, selon les praticiens
de Berlin, qui aboutiront prochainement à des
résultats satisfaisants. - Ces résultats
satisfaisants sont arrivés en août 1914 !
C'est ainsi que les "praticiens" ont parlé,
c'est ainsi que les praticiens ont prévu les
choses.
47 Il faudrait y penser, mes
très chers présents, si l'on voyait
aujourd’hui dans une telle proposition, telle
que cette triarticulation de l'organisme
social, un pur idéalisme de quelques exaltés,
alors qu'il faudrait y voir ce qu'il y a de
plus pratique, de plus conforme à la réalité,
et qui veut s'inscrire dans notre époque !
48 Je vous remercie, mes
très chers présents, d'avoir bien voulu
écouter ce que j'avais à présenter. Je ne peux
que demander votre indulgence, car dans le peu
de temps dont je disposais, je n'ai bien sûr
pu présenter devant vous que quelques pures
pensées, sans les preuves nécessaires, que
vous pouvez cependant trouver dans les livres
et les revues correspondants, que l'on peut
également se procurer ici en Suisse, et que
vous pouvez également trouver dans l'"Avenir
social", qui est édité par le Dr Boos. Je n'ai
pu vous présenter que quelques idées
directrices ; et j'espère seulement que ces
idées directrices pourront peut-être susciter
en vous le sentiment qu'il ne s'agit pas, en
tout cas dans cette impulsion de la
triarticulation de l'organisme social, d'une
idée jetée au hasard, mais que cette
triarticulation de l'organisme social est
tirée des besoins les plus profonds de
l'humanité actuelle, mais qu'elle peut en même
temps vraiment sortir l'humanité actuelle de
ses besoins, qu'elle veut la faire sortir du
chaos et du déclin pour une véritable
construction nouvelle, à laquelle tant
d'humains aspirent aujourd’hui, et à juste
titre.
49 [Mot de la fin de
l'organisateur].
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