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Œuvres complètes de Rudolf Steiner - GA334

DE L'ÉTAT UNITAIRE À L’ORGANISME SOCIAL TRI-ARTICULÉ.




LES FORCES SPIRITUELLES DANS L'ART DE L'ÉDUCATION ET DANS LA VIE POPULAIRE -
Deuxième conférence,
Zurich, 18 mars 1920
DIE GEISTIGEN KRÄFTE IN DER ERZIEHUNGSKUNST UND IM VOLKSLEBEN -
Zweiter Vortrag,
Zürich, 18. März 1920

 


 

Les références Rudolf Steiner Œuvres complètes ga 334  107-135 1983  18/03/1920



Original





Traducteur: FG v.01 - 28/10/2022 Editeur: SITE

Hier, je me suis permis d'expliquer comment trois puissances destructrices agissent dans les phénomènes de déclin de notre temps : la domination mondiale de la phrase, la domination mondiale de la convention, la domination mondiale de la routine. Et j'ai déjà essayé hier d'indiquer comment le discours rempli de pensées, la pensée imprégnée de substance spirituelle, qui peut s'exprimer par le langage dans la vie sociale des humains, devrait à nouveau remplacer la phrase. Et j'ai essayé d'indiquer dans ce contexte comment la convention doit être remplacée, précisément par la revitalisation de la vie de l'esprit, par ce qui peut naître de l'interaction vivante des humains majeurs vivant ensemble au sens démocratique. Et j'ai essayé d'indiquer comment la pratique de la vie, imprégnée de spiritualité, devait remplacer la pure routine, la routine dépourvue d'esprit.

01

Gestern erlaubte ich mir auszuführen, wie in den Niedergangser­scheinungen unserer Zeit drei zerstörende Mächte wirken: die Weltherrschaft der Phrase, die Weltherrschaft der Konvention, die Weltherrschaft der Routine. Und ich versuchte gestern schon anzu­deuten, wie treten müsse an die Stelle der Phrase wiederum die gedankenerfüllte Rede, der von geistiger Substanz durchdrungene Gedanke, der sich durch die Sprache ausleben kann im sozialen Leben der Menschen. Und ich versuchte damit im Zusammenhang anzudeuten, wie an die Stelle der Konvention treten müsse gerade durch die Wiederbelebung des Geisteslebens dasjenige, was auch aus der lebendigen Wechselwirkung der im demokratischen Sinne miteinander lebenden mündigen Menschen allein entstehen kann. Und anzudeuten versuchte ich, wie an die Stelle der bloßen Routine, der geistlosen Routine, treten müsse die durchgeistigte Lebens­praxis.

Si l'on caractérise d'abord toutes ces choses de l'extérieur, elles semblent en fait ne toucher que des faits superficiels de notre vie actuelle. Mais en réalité, elles poussent précisément vers ce qui, d'un côté, s'enracine dans l'intimité la plus profonde de l'être humain, et qui, de l'autre, s'exprime dans les faits sociaux les plus significatifs, les plus envahissants et les plus déterminants pour la vie.

02

Wenn man zunächst alle diese Dinge nur von außen her charakte­risiert, so scheinen sie eigentlich auch Oberflächentatsachen unseres gegenwärtigen Lebens nur zu berühren. In Wahrheit aber drängen sie hin gerade zu demjenigen, was auf der einen Seite im Allerin­timsten der Menschenwesenheit wurzelt, was auf der anderen Seite aber auch wiederum sich auslebt in den bedeutsamsten, eingrei­fendsten und für das Leben maßgebenden sozialen Tatsachen.

Hier déjà, j'ai indiqué comment il fallait rechercher dans un symptôme déterminé l'une des causes fondamentales de notre civilisation actuelle, traversée par tant de forces destructrices. J'ai attiré l'attention sur le fait que depuis trois ou quatre siècles, c'est essentiellement la connaissance de science de la nature qui constitue la base de notre vision du monde, de cette vision du monde qui veut fonder la nouveauté. Ce qui existe par ailleurs dans notre vie sociale, ce sont les impulsions traditionnelles à la vision du monde. Ce qui est nouveau, ce qui motive vraiment les humains depuis trois ou quatre siècles, c'est la question suivante : de quelle manière une vision du monde peut-elle s'écouler à partir des bases de science de la nature de la connaissance humaine ? Il n'est pas étonnant que sous l'impulsion de fonder ainsi une vision du monde, les forces de la vie psychique humaine qui se sont développées sont précisément celles qui sont aptes à donner vie à une telle vision du monde. Un type de pensée et un type de volonté très particuliers se sont développés au cours des derniers siècles et ont atteint un certain point culminant de leur activité à l'heure actuelle. La recherche sur la nature souligne toujours et encore qu'il est important pour elle, pour sa méthode consciencieuse, d'explorer le monde des faits, de sorte que rien n'entre dans ce qui est établi sur les faits eux-mêmes, que rien n'entre dans ce qui vient de l'humain, de la personnalité humaine elle-même. C'est en vain que des esprits comme Goethe, qui ont compris à quelle partialité devait conduire une simple connaissance de la nature, une connaissance de la nature séparée de l'humain, ont attiré l'attention sur le fait que la connaissance réelle, utilisable pour une vision globale du monde, ne devait pas être séparée de l'humain, sur le fait que même le fait physique extérieur devait être considéré en relation avec l'humain qui se trouve dans le monde. D'un autre côté, on peut tout de même dire que cette approche séparée de l'humain a de nouveau célébré ses grands triomphes en amenant le monde de la technique à ce qu'il est aujourd'hui. Mais tout cela n'a pu voir le jour que sous l'influence d'un certain type de pensée, une pensée qui s'abandonne soit à ce que la nature offre d'elle-même à l'observation, soit à ce que nous pouvons représenter par l'expérimentation. Comprendre le langage des faits eux-mêmes, c'est l'idéal de cette pensée.

03

Nun habe ich schon gestern angedeutet, wie man an einem bestimmten Symptom aufsuchen müsse eine der Grundursachen unserer gegenwärtigen, von so vielen Zerstörungskräften durch­setzten Zivilisation. Ich habe darauf aufmerksam gemacht, daß seit drei bis vier Jahrhunderten es im wesentlichen die naturwissen­schaftliche Erkenntnis ist, welche die Grundlage unserer Weltan­schauung abgibt, derjenigen Weltanschauung, die Neues begründen will. Was sonst in unserem sozialen Leben vorhanden ist, es sind die traditionellen Impulse zur Weltanschauung. Was neu fruchtet, was die Menschen wirklich bewegt seit drei bis vier Jahrhunderten, das ist die Frage: In welcher Art kann aus den naturwissenschaftlichen Grundlagen des menschlichen Erkennens eine Weltanschauung fließen? Kein Wunder, daß unter dem Drang, auf diese Weise eine Weltanschauung zu begründen, gerade diejenigen Kräfte des menschlichen Seelenlebens sich ausgebildet haben, die geeignet sind, eine solche Weltanschauung ins Leben zu rufen. Eine ganz bestimmte Art des Denkens und eine ganz bestimmte Art des Wollens hat sich in diesen letzten Jahrhunderten herausgebildet und ist in unserer Gegenwart bis zu einem gewissen Höhepunkt des Wirkens gekommen. Die Naturforschung betont ja immer wieder und wiederum, daß es für sie, für ihre gewissenhafte Methode darauf ankomme, die Welt der Tatsachen zu erforschen, so daß nichts einfließe in dasjenige, was ausgemacht wird über die Tatsachen selbst, daß da nichts einfließe von dem, was aus dem Menschen, aus der menschlichen Persönlichkeit selbst kommt. Vergeblich haben solche Geister wie Goethe, die einsahen, zu welcher Einseitigkeit bloßes Naturerkennen, vom Menschen abgesondertes Naturer­kennen führen müsse, aufmerksam darauf gemacht, wie wirkliches, zu einer umfassenden Weltanschauung brauchbares Erkennen nicht abgesondert werden dürfe vom Menschen, wie selbst die äußere physikalische Tatsache im Zusammenhange mit dem in der Welt stehenden Menschen betrachtet werden müsse. Allein auf der ande­ren Seite kann man doch sagen, daß diese vom Menschen abgeson­derte Betrachtungsweise wiederum ihre großen Triumphe gefeiert hat dadurch, daß sie die Welt der Technik zu dem gebracht hat, was diese eben heute ist. Das alles aber konnte nur unter dem Einflusse einer gewissen Art des Denkens entstehen; jenes Denkens, das sich hingibt entweder dem, was die Natur durch sich selbst der Beobach­tung darbietet, oder demjenigen, was wir im Experimente darstellen können. Die Sprache der Tatsachen selber zu verstehen, es ist das Ideal dieses Denkens.

Celui qui, en plus de la science de l'esprit, a aussi eu affaire à la science de la nature de manière consciencieuse et méthodique, sait ce qu'est la volonté humaine, ce qui nous pousse à accomplir notre tâche extérieurement dans la vie, à entrer en contact et en relation avec d'autres humains, en d'autres termes, à nous placer dans l'être social. Oui, les grands triomphes de la science de la nature et de la technique n'ont été possibles que parce que l'humain a appris à penser de telle sorte que cette pensée soit aussi peu influencée que possible par sa volonté. On peut dire qu'une sorte d'habitude de pensée s'est développée sous l'influence de ce fait au cours des trois ou quatre derniers siècles.

04

In dieses Denken fließt wenig von dem hinein — derjenige, der gerade neben Geisteswissenschaft auch mit Naturwissenschaft in gewissenhafter Weise, in methodischer Weise zu tun gehabt hat, der weiß es, was menschlicher Wille ist, von dem, was uns impulsiert, indem wir äußerlich im Leben unsere Aufgabe vollziehen, indem wir mit anderen Menschen in Berührung und in Beziehung treten, indem wir mit anderen Worten ins soziale Wesen uns hineinstellen. Ja, die großen Triumphe der Naturwissenschaft und der Technik sind nur möglich geworden dadurch, daß gewissermaßen der Mensch denken gelernt hat in der Weise, daß dieses Denken so wenig wie möglich von seinem Wollen beeinflußt ist. Eine Art von Denkgewohnheit, kann man schon sagen, ist unter dem Einflusse dieser Tatsache im Laufe der letzten drei bis vier Jahrhunderte entstanden.

Or, avec une telle pensée, on peut reconnaître de grandes choses dans le domaine du monde minéral, du monde végétal encore, déjà moins dans le monde animal, et - comme je l'ai déjà indiqué hier - on ne peut rien reconnaître du tout en ce qui concerne la véritable nature de l'humain. Et le fait que l'on n'ait pas formé d'autre pensée à côté de cette pensée, je dirais, dépourvue de volonté, s'explique d'une certaine manière par la crainte de tout ce qui entre dans notre pensée lorsque l'humain, de lui-même, de sa volonté, donne à cette pensée sa structure, son organisation. Le fantastique, l'arbitraire peuvent ainsi s'introduire dans la pensée par le biais de la volonté humaine. Et l'on ne cesse de souligner à quel point les visions du monde de certains philosophes, qui ont pourtant introduit le vouloir humain dans leur pensée, sont fantastiques, en comparaison avec les résultats sûrs auxquels sont parvenus les naturalistes, qui ont laissé parle seul ce que leur disait la nature elle-même ou l'expérience.

05

Nun kann man mit einem solchen Denken Großartiges erkennen auf dem Gebiete der mineralischen Welt, der pflanzlichen Welt noch, weniger schon der tierischen Welt und — wie ich gestern schon angedeutet habe — gar nichts erkennen mit Bezug auf das wahre Wesen des Menschen. Und daß man neben diesem, ich möchte sagen, willensentblößten Denken kein anderes Denken ausgebildet hat, das hat seinen Grund in einer gewissen Weise in der Furcht vor alle dem, was in unser Denken hineinkommt, wenn der Mensch von sich aus, von seinem Willen, diesem Denken seine Struktur, seine Organisation gibt. Phantastik, Willkürlichkeit kann auf diesem Wege durch das menschliche Wollen in das Denken hineinkommen. Und immer wieder und wiederum wird darauf hingewiesen, wie phantastisch die Weltanschauungen gewisser Philosophen sich aus­nehmen, die allerdings menschliches Wollen in ihr Denken hineinge­legt haben, gegenüber den sicheren Ergebnissen, zu denen Naturfor­scher gekommen sind, die ganz allein sprechen ließen dasjenige, was die Natur ihnen selbst oder das Experiment sagte.

On n'a justement pas su qu'il était possible d'imprégner la pensée humaine de volonté de telle sorte que, dans cette pensée bien entraînée et portée par la volonté, tout arbitraire disparaisse, comme il disparaît par rapport à la pensée qui ne s'occupe que de faits extérieurs ou d'expériences. Pour trouver une telle pensée imprégnée de volonté, il faut cependant des exercices intérieurs de l'âme accomplis avec énergie, soin et patience. Pour cela, il faut que l'humain qui veut devenir un chercheur de l'esprit, qui veut vraiment pénétrer dans le monde spirituel, d'où seul peut jaillir la connaissance de l'humain, que l'humain se réserve toujours et encore, pendant de longues périodes et avec une méthodologie intérieure de l'âme, des pensées sur lesquelles il ne développe rien d'autre qu'un vouloir intérieur, qu'il développe sur ces pensées un vouloir tel qu'on ne le développe normalement que dans le monde extérieur. Dans le monde extérieur, on aime, on hait, on prend telle ou telle activité, on rejette telle ou telle activité. Dans le monde extérieur, on a affaire à quelque chose sur lequel on peut simplement avoir des opinions. On a affaire à ce qui contient des crises en soi. Ce que l'on reconnaît par sa volonté dans le monde extérieur, ou ce contre quoi on se bat, il faut le porter dans le monde de ses pensées si l'on veut devenir un chercheur d'esprit, et l'on remarquera peu à peu que ces pensées deviennent vraiment des puissances portées par la volonté, imprégnées de légalité/légité intérieure. Vous devez seulement accepter ce que je viens de dire dans une apparente abstraction, de telle sorte que le travail qui est ainsi caractérisé, le travail intérieur de l'âme, est un travail qui prend beaucoup de temps, qui n'est vraiment pas moins méthodique, même s'il est effectué sur le champ spirituel, que tout ce que nous faisons avec les instruments de précision les plus exacts pour nos expériences de chimie ou de physique. De même que le chimiste ou le physicien réalise ses expériences avec précision, de même le chercheur d'esprit réalise ce qui est la pesée d'une pensée par rapport à une autre, l'effet d'une pensée sur l'autre. Il en arrive ainsi à ce que la pensée abstraite, qui s'est justement formée sous l'influence de la recherche scientifique au cours des trois ou quatre derniers siècles, s'élève à une pensée intérieurement vivante, à une pensée qui est plus une vision d'images de type spirituel que la pensée abstraite habituelle. C'est l'un des aspects qui doit être formé à la véritable connaissance de l'humain, parce qu'il est impossible d'utiliser cette pensée abstraite pour cette connaissance de l'humain, qui doit être une connaissance de l'esprit, une vision de l'esprit qui célèbre ses grands triomphes dans la science de la nature. Mais cette pensée, qui est parfaitement à sa place dans la science de la nature, cette pensée a certains résultats, je dirais même impossibles, en particulier dans la vie sociale au sens le plus large. Plus notre pensée devient abstraite, plus elle devient autoritaire/ayant raison chez l'individu. Certes, on devient très critique, on devient consciencieux, on devient méthodique en appliquant la pensée qui a été cultivée au cours des trois ou quatre derniers siècles. Mais on devient tout de même autoritaire en ce qui concerne son intégration sociale dans l'humanité entière ou dans une partie de l'humanité. Il suffit de faire une recherche et on verra si l'on s'en tient à la pensée qui a fait la grandeur de la science de la nature : On s'habitue à avoir toujours raison - et l'autre a aussi raison ! Et les humains, ce serait l'extrême, ne pourraient au fond plus rien se communiquer.

06

Man hat eben nicht gewußt, daß es möglich ist, das Denken des Menschen mit dem Willen so zu durchdringen, daß bei diesem wohlgeschulten, willengetragenen Denken ebenso jede Willkür verschwindet, wie sie verschwindet gegenüber jenem Denken, das sich nur mit äußeren Tatsachen oder mit Experimenten befaßt. Um ein solches Denken, das vom Willen durchdrungen ist, aufzufinden, dazu gehören allerdings mit Energie, Sorgfalt und Geduld vollbrachte innerliche Seelenübungen. Dazu gehört, daß der Mensch, der ein Geistesforscher werden will, der wirklich eindringen will in die geistige Welt, aus der allein heraus Erkenntnis des Menschen erfließen kann, daß der Mensch sich immer wieder und wiederum durch lange Zeiten und mit innerlicher Seelenmethodik Gedanken vorhält, an denen er nichts anderes entwickelt, als innerliches Wollen, daß er an diesen Gedanken ein solches Wollen entwickelt, wie man es sonst nur in der äußeren Welt entwickelt. In der äußeren Welt liebt man, haßt man, man nimmt diese oder jene Tätigkeit auf, weist diese oder jene Tätigkeit ab. Man hat es in der äußeren Welt zu tun mit etwas, worüber man bloß Ansichten haben kann. Man hat es mit dem zu tun, was Krisen in sich enthält. Dasjenige, was man da in der äußeren Welt durch seinen Willen erkennt, oder wovon man bekämpft wird, das muß man hineintragen, wenn man Geistesfor­scher werden will, in die Welt seiner Gedanken, und man wird nach und nach bemerken, daß diese Gedanken wirklich willengetragene Mächte werden, von innerer Gesetzmäßigkeit durchtränkt. Sie müssen nur das, was ich jetzt eben in scheinbarer Abstraktheit gesagt habe, so hinnehmen, daß die Arbeit, die damit charakterisiert wird, die innere Seelenarbeit, eine solche ist, die lange Zeit in Anspruch nimmt, die wahrhaftig nicht weniger methodisch, wenn auch auf geistigem Felde, durchgeführt wird, als alles dasjenige, was wir mit den exaktesten Präzisionsinstrumenten für unsere chemi­schen oder physikalischen Experimente durchführen. Wie der Che­miker oder der Physiker exakt seine Experimente durchführt, so führt der Geistesforscher dasjenige durch, was Abwägen des einen Gedankens an dem anderen ist, Wirkung des einen Gedankens auf den anderen. Er kommt dadurch dazu, daß das abstrakte Denken, das gerade unter dem Einfluß des naturwissenschaftlichen For­schens im Laufe der drei bis vier letzten Jahrhunderte sich herausge­bildet hat, zu einem innerlich lebendigen Denken aufsteigt, zu einem Denken, das mehr ein Bildanschauen geistiger Art ist als das gewöhnliche abstrakte Denken. Das ist die eine Seite, die ausgebil­det werden muß zu wirklicher Menschenerkenntnis, weil es unmög­lich ist, jenes abstrakte Denken zu gebrauchen für diese Menschenerkenntnis, die eine Geist-Erkenntnis sein muß, eine Geistan­schauung, das in der Naturwissenschaft seine großen Triumphe feiert. Allein dieses Denken, das in der Naturwissenschaft voll am Platze ist, dieses Denken hat insbesondere im sozialen Leben im weitesten Sinne gewisse, ich möchte sagen, unmögliche Ergebnisse. Je abstrakter unser Denken wird, desto rechthaberischer im einzel­nen Menschen wird es. Gewiß, man wird sehr kritisch, man wird gewissenhaft, man wird methodisch, wenn man das in den letzten drei bis vier Jahrhunderten großgezogene Denken anwendet. Aber man wird doch in bezug auf seine soziale Eingliederung in die ganze Menschheit oder in einen Teil der Menschheit rechthaberisch. Man forsche nur einmal nach und man wird sehen, wenn man sich an das Denken hält, das die Naturwissenschaft groß gemacht hat: Man gewöhnt sich daran, immer recht zu haben — und der andere hat auch recht! Und die Menschen, das würde das Extrem sein, könnten sich im Grunde genommen eigentlich gar nichts mehr mitteilen.

Ne vivons-nous pas au milieu de cette situation ? Celui qui a traversé une expérience de vie riche en épreuves et qui a lutté pendant des décennies avec les problèmes, celui qui est obligé, à partir de l'éducation actuelle de l'humanité, de présenter ces problèmes dans les formes usuelles praticables des concepts spirituels scientifiques, ne trouve-t-il pas partout les gens les plus jeunes qui viennent dire, avec leur expérience d'une décennie et demie tout au plus : voilà mon point de vue, voilà ce que je pense, voilà ce que j'oppose aux riches expériences de la vie. Et finalement, abstraitement parlant, on ne peut même pas donner tort à ces débutants de la vie, qui peuvent tout aussi bien penser logiquement que les vieillards expérimentés de la vie, car ce qui constitue le nerf de notre connaissance scientifique actuelle n'est pas fondamentalement lié aux développements humains, c'est quelque chose que l'on atteint, dans lequel on se trouve, et que l'on obtient finalement quand on a atteint un certain degré de maturité. On peut donc dire que cette pensée abstraite, cet intellectualisme, qui a maintenant atteint un haut degré de perfection, donne à chacun quelque chose qu'il voudrait communiquer à tout autre, mais que l'autre sait déjà par lui-même. On aimerait communiquer dans la vie sociale. On ne peut pas se communiquer parce que l'autre n'est pas enclin à recevoir la communication, mais tout au plus à lui opposer son point de vue.

07

Leben wir nicht mitten in diesem Zustande? Findet nicht heute derjenige, der durch eine prüfungsreiche Lebenserfahrung gegangen ist und durch Jahrzehnte gerungen hat mit den Problemen, der genötigt ist, aus der heutigen Menschheitserziehung heraus diese Probleme in den gangbaren gebräuchlichen Formen der geisteswis­senschaftlichen Begriffe darzustellen, findet er nicht überall die jüngsten Leute, die kommen und sagen mit ihrer anderthalb Jahr­zehnte höchstens dauernden Erfahrung: Das ist mein Standpunkt, das denke ich, das setze ich entgegen den reichen Lebenserfahrun­gen. Und schließlich, abstrakt genommen, kann man diesen Lebens­anfängern, die ebensogut logisch denken können wie die lebenser­fahrenen Greise, man kann ihnen nicht einmal unrecht geben, denn dasjenige, was den Nerv ausmacht unseres gegenwärtigen wissen­schaftlichen Erkennens, das ist im Grunde nicht gebunden an menschliche Entwickelungen, das ist etwas, was man erreicht, wohinein man sich findet, und was man schließlich, wenn man einen gewissen Grad von Erwachsenheit erreicht hat, eben erlangt. Und so kann man sagen: Dieses abstrakte Denken, dieser intellektua­lismu.s, der es ieute zu einem hohen Grade an Vollkommenheit gebracht hat, der gibt jedem etwas, was er eigentlich jedem anderen mitteilen möchte, aber was der andere schon von sich selber aus weiß. Man möchte sich mitteilen im sozialen Leben. Man kann sich nicht mitteilen, weil der andere nicht geneigt ist, die Mitteilung zu empfangen, sondern höchstens ihr seinen Standpunkt entgegenzu­stemmen.

Ce que la science de la nature fait de grand est inapplicable dans la vie sociale, parce que l'humain donne par là quelque chose, veut donner quelque chose qu'aucun autre ne veut vraiment recevoir, parce qu'il croit déjà l'avoir. Celui qui réfléchit correctement à ce qui est la véritable direction fondamentale de toute notre vie psychique actuelle, verra une grande partie des forces de destruction qui existent aujourd'hui dans notre vie sociale, ce qui sépare les humains au lieu de les réunir, il devra le voir en partie dans ce que je viens de caractériser comme une particularité et une conséquence sociale de la pensée abstraite, précisément adaptée à la science de la nature.

08

Was die Naturwissenschaft groß macht, das ist unanwendbar im sozialen Leben, denn der Mensch gibt dadurch etwas, möchte etwas geben, was kein anderer eigentlich empfangen will, weil er es schon zu haben glaubt. Wer nur richtig durchdenkt dasjenige, was die wirkliche Grundrichtung unseres ganzen heutigen Seelenlebens ist, der wird vieles von dem, was heute in unserem sozialen Leben an Zerstörungskräften vorhanden ist, was die Menschen auseinander-. treibt, statt sie zusammenzuführen, er wird es zum Teil in dem sehen müssen, was ich jetzt als eine Eigentümlichkeit und soziale Konsequenz des abstrakten, gerade für die Naturwissenschaft taug­lichen Denkens charakterisiert habe.

La science de l'esprit conduira au-delà de cette pensée, parce qu'elle cultive ce qui reste inconscient dans la pensée actuelle, parce qu'elle pousse le vouloir - c'est justement ce qui reste inconscient - dans cette pensée, parce qu'elle développe la pensée volontaire. Et c'est à partir de la pensée volontaire que peut s'effectuer une véritable connaissance de l'être humain. Mais ce n'est qu'un élément.

09

Über dieses Denken hinaus wird Geisteswissenschaft führen, weil sie kultiviert dasjenige, was unbewußt bleibt in dem heute gebräuchlichen Denken, weil sie das Wollen -- das ist es eben, was unbewußt bleibt — in dieses Denken hineindrängt, weil sie willentli­ches Denken entwickelt. Und aus dem willentlichen Denken heraus kann wirkliche Menschenkenntnis erfolgen. Aber das ist nur das eine Element.

L'autre chose est que c'est précisément sous l'influence de ce mode de pensée, tel qu'il est apparu dans la vision scientifique du monde, que l'humain en est venu à opposer la pensée dépouillée de volonté à la volonté dépouillée de pensée. Au fond, l'humain d'aujourd'hui est constitué de cette dualité, de cet élément de l'âme que l'on ne peut pas désigner autrement que par la pensée dénuée de volonté, et de l'autre élément de l'âme que l'on doit désigner par le vouloir dénué de pensée. La connaissance en science de l'esprit, de même qu'elle essaie de faire entrer la volonté dans la pensée, cherche à amener l'humain qui veut devenir un chercheur en science de l'esprit à faire face à ses propres actes, aux résultats de sa volonté, avec une telle objectivité que l'on ne se trouve normalement que face à des faits extérieurs. L'humain doit devenir, lorsqu'il s'engage sur le chemin de l'étude de l'esprit, un observateur fidèle de ce qu'il fait lui-même, de ce qu'il veut lui-même. D'une certaine manière, il doit d'abord se distinguer idéalement et marcher à côté de lui-même, comme dans quelque chose de plus élevé que lui. Et ce Supérieur à côté de lui-même doit observer l'humain dans tout ce qu'il fait, comme on ne l'observe habituellement que lorsqu'on observe les faits extérieurs de la nature ou l'expérience. Car c'est alors que l'on apprend à développer des pensées sur ce qui, au cours des trois ou quatre derniers siècles, est le plus souvent dominé et impulsé par les émotions les plus personnelles, en particulier dans certains cercles radicaux extrêmes. On apprend à reconnaître dans les pensées ce que l'on ne voit pas du tout autrement, dont les pensées restent sinon complètement dans l'inconscient.

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Das andere ist, daß gerade unter dem Einfluß dieser Denkweise, wie sie in der naturwissenschaftlichen Weltanschauung hervorge­treten ist, der Mensch auch dazu gekommen ist, gegenüberzustellen dem willensentblößten Denken das gedankenentblößte Wollen. Aus dieser Zweiheit besteht im Grunde genommen der heutige Mensch, aus jenem Seelenelemente, das man nicht anders bezeich­nen kann, als willensentblößtes Denken, und aus dem anderen Seelenelemente, das man bezeichnen muß als gedankenentblößtes Wollen. Geisteswissenschaftliche Erkenntnis, sie sucht ebenso, wie sie den Willen hineinzuschieben versucht in das Denken, den Menschen, der ein Geistesforscher werden will, dazu zu bringen, seinen eigenen Handlungen, seinen eigenen Willensergebnissen mit einer solchen Objektivität gegenüberzustehen, wie man sonst nur gegenübersteht äußeren Tatsachen. Der Mensch muß werden, wenn er sich auf den Weg des Geistesforschens begibt, ein treuer Beobach­ter dessen, was er selber tut, was er selber will. Gewissermaßen muß er sich ideell zunächst herausheben und muß wie in einem Höheren von sich selbst neben sich einhergehen. Und dieses Höhere neben sich selbst muß den Menschen so beobachten in allem, was er tut, wie man sonst nur beobachtet, wenn man äußere Naturtatsachen oder das Experiment beobachtet. Denn dann lernt man an etwas Gedanken entwickeln, was gerade in den letzten drei bis vier Jahrhunderten am allermeisten, besonders bei gewissen radikalen extremen Kreisen, nur beherrscht und impulsiert wird von den persönlichsten Emotionen. Man lernt erkennen dasjenige in Gedan­ken, worauf man sonst eigentlich gar nicht sieht, dessen Gedanken sonst völlig im Unbewußten bleiben.

Et c'est pourquoi, parce que l'être humain se décompose en ces deux éléments, nous voyons aujourd'hui, d'un côté, la connaissance abstraite de science de la nature, qui ne concerne que l'extra-humain, et les impulsions sociales qui n'agissent que comme des instincts personnels. Nous voyons comment la science de la nature s'est élevée à certaines hauteurs, comment on veut maintenant, par exemple à l'Est - et cela ne s'arrêtera pas à l'Est -, malheureusement, tirer de l'éducation que l'on a tirée de cette pensée scientifique des principes pour la coexistence sociale des humains, mais comment il s'avère à l'Est que l'on ne peut rien faire d'autre avec la politique sociale de science de la nature que d'organiser les instincts humains les plus sauvages, organiser de telle sorte que l'organisation doit conduire l'humanité dans le déclin.

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Und deshalb, weil der Mensch in diese beiden Elemente zerfällt, sehen wir auch heute auseinandergerissen auf der einen Seite die abstrakt naturwissenschaftliche Erkenntnis, die nur auf das Außer­menschliche geht, und die sozialen Impulse bloß als persönliche Instinkte wirksam. Wir sehen, wie die Naturwissenschaft auf gewis­se Höhen gestiegen ist, wie man aus der Erziehung, die man aus diesem naturwissenschaftlichen Denken gewonnen hat, jetzt zum Beispiel im Osten — und es wird nicht beim Osten verbleiben, leider Grundsätze daraus gewinnen will für das soziale Zusammenleben der Menschen, wie sich aber in diesem Osten zeigt, daß man mit naturwissenschaftlicher Sozialpolitik nichts anderes kann, als wüste­ste menschliche Instinkte organisieren, organisieren so, daß die Organisation die Menschheit in den Untergang hineintreiben muß.

Ces choses sont pendantes à ce qui est devenu grand au cours des derniers siècles, et il faut les considérer dans ce contexte. Ce n'est que lorsqu'on cultivera la volonté dans la pensée, comme je l'ai indiqué, puis la pensée dans le vouloir - vous pouvez trouver la description exacte dans mes livres "Comment acquiert-on des connaissances des mondes supérieurs" et dans la deuxième partie de ma "Science secrète", et dans des livres similaires -, ce n'est que lorsqu'on fondera une telle science de l'esprit de cette manière, qui peut pénétrer dans l'essence réelle de l'humain, qu'une telle science ne sera pas impuissante face à la personnalité humaine tout entière. Oui, notre science actuelle est impuissante face à la personnalité humaine tout entière, car la pensée dans laquelle la volonté n'entre pas en jeu est une simple occupation de la tête humaine, c'est un intellectualisme qui n'a aucune force de communication pour la vie. La connaissance spirituelle telle qu'elle se forme peu à peu en une vision du monde à partir des bases que je n'ai pu qu'esquisser maintenant, la science de l'esprit est quelque chose qui ne s'empare pas seulement des pensées humaines, de l'intellect humain, mais de la personnalité humaine tout entière. Parce qu'elle est issue de la volonté, de la pensée portée par la volonté, elle place cette pensée humaine dans la communauté sociale, et parce qu'elle porte la pensée dans le vouloir, elle peut aussi stimuler en l'humain des pensées qui engendrent une véritable pratique de la vie, pas simplement une routine, mais une pratique de la vie qui ne peut justement reposer que sur des idées, sur un vouloir porté par l'esprit.

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Diese Dinge hängen zusammen mit dem, was in den letzten Jahrhunderten groß geworden ist, und man muß sie in diesem Zusammenhange betrachten. Erst dann, wenn man den Willen kultiviert im Denken, wie ich es angedeutet habe, dann das Denken im Wollen kultiviert — die genaue Beschreibung können Sie in meinen Büchern «Wie erlangt man Erkenntnisse der höheren Welten?» und im zweiten Teile meiner «Geheimwissenschaft», und in ähnlichen Büchern finden —, erst dann, wenn man eine solche Geisteswissenschaft auf diese Art begründet, die in das wirkliche Wesen des Menschen eindringen kann, wird eine solche Wissen­schaft nicht machtlos gegenüberstehen der ganzen menschlichen Persönlichkeit. Ja, unsere gegenwärtige Wissenschaft, sie steht der ganzen menschlichen Persönlichkeit machtlos gegenüber, denn das­jenige Denken, in das nicht der Wille hineinpulsiert, es ist eine Beschäftigung bloß des menschlichen Kopfes, es ist Intellektua­lismus, der keine mitteilende Kraft für das Leben hat. Geistige Erkenntnis, wie sie nach und nach zu einer Weltanschauung sich formt aus solchen Grundlagen heraus, wie ich sie jetzt nur andeuten konnte, Geisteswissenschaft ist etwas, was' nicht nur die menschli­chen Gedanken, den menschlichen Intellekt, sondern was die ganze menschliche Persönlichkeit ergreift. Weil sie aus dem Willen hervor­gegangen ist, aus dem willengetragenen Denken, stellt sie dieses menschliche Denken hinein in die soziale Gemeinschaft, und weil sie den Gedanken hineinträgt in das Wollen, kann sie auch Gedan­ken im Menschen anregen, welche wahrhaftige Lebenspraxis her­vorbringen, nicht bloß Routine, sondern Lebenspraxis, die eben nur beruhen kann auf Ideen, auf geistgetragenem Wollen.

Nous avons surtout besoin aujourd'hui d'une telle vision du monde spirituelle scientifique sur le terrain de cette vie de l'esprit, qui est la plus importante pour le public, nous en avons besoin sur le terrain de l'art de l'éducation. Et c'est tout de suite dans l'art de l'éducation que l'on peut explorer la vérité intérieure de ce que je viens de caractériser comme les principes d'une science de l'esprit. Dans l'école Waldorf déjà mentionnée, qui a été créée sous l'égide de notre ami Monsieur Molt à Stuttgart, on a essayé de fonder la pédagogie en tant qu'art de l'éducation sur la base de la science de l'esprit. Cette école Waldorf ne veut pas être une école de vision du monde. Ces humains qui disent qu'elle veut être une école dans laquelle la science de l'esprit d'orientation anthroposophique est transmise dès l'enfance à la place des anciennes visions du monde disent la non-vérité. Ce n'est pas de cela qu'il s'agit dans cette école, mais plutôt du fait que ce que l'on entend ici par science de l'esprit peut justement saisir la volonté de l'humain, imprégner son action, et que ce qui, dans d'autres visions du monde, ne reste qu'une pensée, une idée, peut être saisi méthodiquement dans la vision du monde de la science de l'esprit orientée anthroposophiquement. C'est pourquoi, dans le cas de l'école Waldorf de Stuttgart, il ne s'agit pas de ce que l'on veut transmettre aux enfants en termes de contenu, mais il s'agit de faire en sorte que notre science de l'esprit devienne une méthode, qu'elle devienne le fondement de l'enseignement, de l'éducation, de l'action et de la volonté du maître.

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Solche geisteswissenschaftliche Weltanschauung, wir brauchen sie heute vor allen Dingen auf dem Boden desjenigen Geisteslebens, das für die Öffentlichkeit das Allerwichtigste ist, wir brauchen sie auf dem Boden der Erziehungskunst. Und gerade in der Erzie­hungskunst kann man die innere Wahrheit desjenigen erforschen, was ich als Prinzipien einer Geisteswissenschaft eben charakterisiert habe. In der schon erwähnten «Waldorfschule», die unter der Ägide unseres Freundes, des Herrn Molt in Stuttgart errichtet worden ist, fi ist versucht worden, auf geisteswissenschaftlicher Grundlage Päd­agogik als Erziehungskunst zu begründen. Diese Waldorfschule will nicht eine Weltanschauungsschule sein. Diejenigen Menschen sagen die Unwahrheit, welche sagen, sie will eine Schule sein, in die anstelle alter Weltanschauungen anthroposophisch orientierte Gei­steswissenschaft schon in das Kind hineingetragen wird. Darum handelt es sich gerade bei dieser Schule nicht, sondern darum handelt es sich, daß das, was als Geisteswissenschaft hier gemeint ist, eben den Willen des Menschen erfassen kann, sein Handeln durch­dringen kann und daß dasjenige, was in anderen Weltanschauungen nur Gedanke, Idee bleibt, bei der anthroposophisch orientierten geisteswissenschaftlichen Weltanschauung methodisch gefaßt wer­den kann. Daher handelt es sich bei der Waldorfschule in Stuttgart nicht darum, was man inhaltlich an die Kinder heranbringen will, sondern es handelt sich darum, daß unsere Geisteswissenschaft in ihr Methode wird, wird dasjenige, was die Grundlage abgibt zu der Verrichtung im Lehren, im Erziehen, zum Handeln, zum Wollen des Lehrers.

Mais pour cela, il appartient toutefois que cette pédagogie, cet art de l'éducation soit construit sur une véritable connaissance de l'humain. Une véritable connaissance de l'humain se donne seulement des méthodes que j'ai décrites aujourd'hui. On y apprend à reconnaître comment, à partir du spirituel intérieur, on peut avant tout distinguer certaines époques dans l'humain en devenir. Ces époques sont ce que l'on ignore aujourd'hui superficiellement dans l'être humain, même dans la science qui se veut très exacte. On voit certains processus chez l'enfant lorsque, vers la septième année, il change de dents. Mais celui qui regarde plus profondément dans la nature humaine voit aussi comment, pendant cette période de changement de dents, il se produit chez l'enfant une métamorphose complète de toute sa vie psychique/de l'âme. Alors que dans la première période, de la naissance à la septième année, tout ce que fait l'enfant, tout ce pour quoi il se sent enclin et capable, provient du principe de l'imitation, de l'imitation, d'une empathie avec tout ce que fait l'entourage, avec la poussée dentaire, vers la septième année, commence chez l'enfant l'époque où ses capacités intérieures le prédisposent à l'autorité. Jusqu'à l'âge de sept ans, l'enfant, comme s'il s'agissait d'une vie élémentaire évidente, fera lui-même, dans les mouvements de ses mains et dans la formation de son langage, ce que font les adultes de son entourage. Il se mêlera entièrement à ce qui émane même des impondérables des pensées et des représentations de son entourage. Dès la septième année, l'enfant a besoin, dans son entourage, de celui dont il peut croire qu'il sait, dans un certain sens, ce qui est juste ; il a besoin d'autorité. On a beau s'insurger aujourd'hui contre l'autorité, il faut tenir compte du fait que depuis l'âge de sept ans jusqu'à l'âge de la maturité sexuelle, l'autorité est quelque chose sous l'influence duquel l'humain doit se trouver s'il veut se développer sainement. Car une deuxième période de l'enfance humaine est celle qui va de la poussée des dents à la maturité sexuelle, jusqu'à quatorze ans environ. Approximativement, dis-je ; ce n'est pas un jeu de chiffres qui entre en ligne de compte, mais ce sont les étapes importantes, les changements des métamorphoses de la vie qui entrent en ligne de compte. Vers la quatorzième année, l'humain atteint la maturité sexuelle. C'est là qu'intervient une transformation complète de sa vie psychique/de l'âme, c'est là qu'intervient ce qui le rend intérieurement capable de juger de façon autonome, de s'opposer au monde avec ce qui naît en lui comme jugement, tandis que de la septième à la quatorzième année, il s'épanouit lorsqu'il peut avoir à côté de lui l'autorité vers laquelle il regarde.

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Dazu gehört aber allerdings, daß diese Pädagogik, diese Erzie­hungskunst gebaut werde auf wirkliche Menschenkenntnis. Wirkli­che Menschenkenntnis ergibt sich nur mit den Methoden, die ich heute andeutend charakterisiert habe. Da lernt man erkennen, wie aus dem inneren Seelisch-Geistigen heraus vor allen Dingen gewisse Epochen sich unterscheiden lassen in dem werdenden Menschen. Diese Epochen, sie sind dasjenige in der menschlichen Wesenheit, worüber man heute oftmals selbst in der Wissenschaft, die sich sehr exakt dünkt, oberflächlich hinweggeht. Man sieht ja in dem Kinde gewisse Vorgänge, wenn um das siebente Jahr herum der Zahn­wechsel eintritt. Aber derjenige, der tiefer hineinschaut in die menschliche Natur, der sieht auch, wie in dieser Zeit des Zahnwech­sels im Kinde eine vollständige Metamorphose des ganzen Seelenle­bens vor sich geht. Während in der ersten Zeit, von der Geburt bis zum siebenten Jahre, alles, was das Kind treibt, wozu das Kind sich geneigt, befähigt fühlt, herausstammt aus dem Prinzip der Imita­tion, der Nachahmung, aus einem Sich-Hineinfühlen in alles dasje­nige, was die Umgebung tut, beginnt mit dem Zahnwechsel unge­fähr gegen das siebente Jahr beim Kinde die Epoche, wo es durch seine inneren Fähigkeiten auf Autorität hin angelegt ist. Wie durch das selbstverständliche elementarische Leben wird das Kind bis zum siebenten Jahr hin selbst in seinen Handbewegungen, in der Formung seiner Sprache dasjenige tun, was die Erwachsenen seiner Umgebung tun. Es wird sich ganz hineinverweben in dasjenige, was ausströmt selbst von den Imponderabilien der Gedanken- und Vorstellungsrichtungen der Umgebung. Vom siebenten Jahr an braucht das Kind in seiner Umgebung den, von dem es glauben kann: der weiß in gewissem Sinne das Richtige; es braucht die Autorität. Man mag heute noch so sehr gegen Autorität wettern, man sollte berücksichtigen, daß Autorität vom siebenten Jahr an ungefähr bis zu dem Jahre, wo die Geschlechtsreife eintritt, etwas ist, unter dessen Einfluß der Mensch stehen muß, wenn er sich gesund entwickeln will. Denn eine zweite Epoche in der mensch­lichen Kindheit ist diese vom Zahnwechsel bis zu der Geschlechts­reife, bis zum vierzehnten Jahre ungefähr. Ungefähr, sage ich; hier ist nicht irgendein Zahlenspiel in Frage kommend, sondern es sind die wichtigen Abschnitte, die Umänderungen der Lebensmetamor­phosen sind es, die in Frage kommen. Mit diesem vierzehnten Jahre ungefähr wird der Mensch geschlechtsreif. Da tritt eine vollständige Umwandlung seines Seelenlebens ein, da tritt dasjenige ein, was ihn innerlich befähigt, selbständig zu urteilen, der Welt sich entgegenzu­stellen mit dem, was als Urteil in seinem Inneren entsteht, während er vom siebenten bis vierzehnten Jahr recht gedeiht, wenn er neben sich die Autorität haben kann, zu der er aufschaut.

Or, c'est justement pendant les années qui vont de la poussée dentaire à la maturité sexuelle que l'on doit s'occuper de l'enfant en matière d'enseignement et d'éducation pendant ce que l'on appelle l'école primaire. Mais même pendant cette période, on peut encore distinguer certaines époques, sous-époques. L'instinct d'imitation qui émane de l'être le plus intime de l'humain jusqu'à l'âge de sept ans s'étend encore, en s'affaiblissant, mais en se manifestant clairement, au-delà de la septième année jusqu'à la neuvième année. Et celui qui, par la science de l'esprit, s'approprie un sens vivant de la manière dont se manifeste chez chaque enfant cette interaction de la capacité d'imitation, du besoin d'autorité dans tout apprentissage et vis-à-vis de toute éducation, pourra voir dans chaque enfant, même s'il a la plus grande classe devant lui, un problème d'éducation propre. Car un tel humain, en tant qu'éducateur et enseignant, ne pourra pas s'adonner à une quelconque pédagogie normative, à une pédagogie qui, à son tour, pose des principes abstraits, par exemple à partir de l'intellectualisme : c'est ainsi qu'il faut éduquer, ou c'est ainsi qu'il faut éduquer -- non, celui qui est devenu enseignant par la science de l'esprit voit dans l'enfant en devenir quelque chose que l'artiste voit dans chaque individu qu'il crée : toujours une nouveauté et une nouveauté. Il n'y a pas de principes pédagogiques abstraits, il y a une découverte vivante de l'enfant, une création à partir de l'enfant lui-même, une résolution de l'énigme de ce qui est caché dans l'enfant, de ce qui veut sortir par la corporalité en tant que spirituel-âme. Car c'est le propre de la connaissance de l'esprit, qui doit être appliquée avant tout dans l'art de l'éducation, que cette connaissance de l'esprit ramène l'humain à la vitalité immédiate. Ce n'est pas le cas de l'intellectualisme, de la connaissance abstraite. Si j'ai compris quelque chose de manière abstraite, eh bien, je l'ai compris, je le transporte ensuite dans la vie. Je me souviens tout au plus de ce que j'ai déjà appris. Il n'en va pas de même pour la connaissance de l'esprit. Celui qui n'a fait que quelques pas dans cette connaissance de l'esprit sait que cette connaissance de l'esprit ne donne rien dont on puisse simplement se souvenir. De même, la connaissance de l'esprit ne donne rien dont on puisse simplement se souvenir, tout comme ce que j'ai mangé et bu aujourd'hui peut me donner quelque chose dont je puisse simplement me souvenir demain et les jours suivants ; on n'est pas satisfait en tant qu'être humain si l'on ne doit se souvenir que de ce que l'on a mangé il y a quatre semaines. Mais on est satisfait, en tant qu'être humain qui a assimilé une connaissance abstraite, si l'on se souvient de ce que l'on a appris ou acquis il y a quatre semaines. Il n'en va pas de même avec la connaissance de l'esprit. La connaissance de l'esprit s'entrelace avec l'être humain, elle descend, est digérée et doit toujours être ravivée, elle entre ainsi dans les phénomènes de la vie.

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Nun sind es gerade die Jahre vom Zahnwechsel bis zu der Geschlechtsreife, in denen man das Kind zu betreuen hat in Unter­richt und Erziehung während seiner sogenannten Volksschulzeit. Aber auch in dieser Zeit kann man noch gewisse Epochen, Unter­epochen unterscheiden. Dasjenige, was als Nachahmungstrieb aus der innersten Wesenheit des Menschen heraus bis zum siebenten Jahre waltet, es erstreckt sich noch in seiner Abschwächung, aber deutlich sich offenbarend, über das siebente Jahre hinaus bis ins neunte Lebensjahr hinein. Und derjenige, der sich aneignet durch Geisteswissenschaft einen lebendigen Sinn, wie in jedem einzelnen Kinde zum Vorschein kommt dieses Zusammenspielen von Nachah­mungsfähigkeit, von Autoritätsbedürfnis in allem Lernen und ge­genüber aller Erziehung, der wird in jedem Kinde, selbst wenn er die größte Klasse vor sich hat, ein eigenes Erziehungsproblem sehen können. Denn ein solcher Mensch als Erzieher und Lehrer wird nicht hingegeben sein können irgendeiner Normpädagogik, nicht einer Pädagogik, die wiederum abstrakte Grundsätze etwa aufstellt aus dem Intellektualismus heraus : so muß man erziehen, oder so muß man erziehen -- nein, derjenige, der durch Geisteswissenschaft zum Lehrer geworden ist, der sieht in dem werdenden Kinde etwas, was der Künstler in jedem einzelnen, das er schafft, sieht: immer wieder ein Neues und ein Neues. Da gibt es nicht abstrakte pädago­gische Grundsätze, da gibt es ein lebendiges Sich-Hineinfinden in das Kind, ein Herausschaffen aus dem Kinde selbst, ein Rätsellösen desjenigen, was im Kinde verborgen ist, was durch die Leiblichkeit als ein Geistig-Seelisches heraus will. Denn das ist das Eigentümli­che beim Geist-Erkennen, das vor allen Dingen in der Erziehungs­kunst zur Anwendung kommen muß, daß dieses Geist-Erkennen den Menschen zurückführt zur unmittelbaren Lebendigkeit. Das ist beim Intellektualismus, beim abstrakten Erkennen nicht der Fall. Wenn ich abstrakt irgend etwas aufgefaßt habe, nun, da habe ich es aufgefaßt, da trage ich es dann weiter ins Leben fort. Da erinnere ich mich höchstens an dasjenige, was ich schon gelernt habe. So ist es bei der Geist-Erkenntnis nicht. Derjenige, der nur einige Schritte in dieser Geist-Erkenntnis gemacht hat, der weiß, daß diese Geist-Er­kenntnis nichts gibt, woran man sich bloß erinnern kann. Ebensowe­nig gibt Geist-Erkenntnis etwas, woran man sich bloß erinnern kann, wie dasjenige, was ich heute gegessen und getrunken habe, mir etwas geben kann, woran ich mich morgen und die folgenden Tage bloß erinnern kann; man ist nicht zufrieden als Mensch, wenn man sich nur erinnern soll an dasjenige, was man gegessen hat vor vier Wochen. Aber man ist zufrieden als Mensch, der eine abstrakte Erkenntnis aufgenommen hat, wenn man sich an das erinnert, was man vor vier Wochen gelernt hat oder sich angeeignet hat. Mit Geist-Erkenntnis ist es nicht so. Geist-Erkenntnis verwebt sich dem menschlichen Wesen, geht hinunter, wird verdaut und muß immer neu belebt werden, geht so hinein in die Erscheinungen des Lebens.

Si quelqu'un était un grand chercheur d'esprit dans sa quarantième année et qu'il ne continuait pas à entretenir un contact vivant avec ce qui est à connaître, il mourrait de faim par rapport au contenu psycho-spirituel, comme mourrait de faim celui qui cesserait de manger à l'âge de quarante ans. La connaissance abstraite telle que la science de la nature l'a rendue grande, peut se contenter de phénomènes. Elle est terminée une fois pour toutes. La connaissance spirituelle met l'être humain en pendant vivant avec son environnement, elle doit sans cesse être renouvelée si elle ne veut pas mourir, elle devient semblable dans la vie à ce que sont, dans un domaine inférieur, le manger et le boire.

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Wenn irgend jemand ein großer Geistesforscher wäre in seinem vierzigsten Lebensjahre und er würde nicht fortpflegen immerfort den lebendigen Umgang mit dem, was zu erkennen ist, er würde gegenüber dem seelisch-geistigen Inhalt so verhungern, wie jemand verhungern würde, der mit seinem vierzigsten Jahre zu essen aufhör­te. Abstrakte Erkenntnis, wie sie die Naturwissenschaft groß ge­macht hat, die kann zufrieden sein mit Erscheinungen. Die ist einmal abgeschlossen. Geist-Erkenntnis bringt den Menschen in lebendigen Zusammenhang mit seiner Umgebung, muß immerfort erneuert werden, wenn sie nicht absterben soll, wird im Leben ähnlich, wie auf einem niedrigeren Gebiete Essen und Trinken.

En disant cela, le monde devrait reconnaître à quel point cette connaissance de l'esprit est radicalement différente de celle que l'on croit aujourd'hui être la seule possible. Mais représentez-vous que cette connaissance de l'esprit imprègne tout ce que l'éducateur et l'enseignant veulent faire, qu'elle imprègne ses actes, ses pensées lorsqu'il entre dans la salle de classe, comme le fer vivifie notre sang - imaginez un état d'esprit qui vient d'une connaissance de l'esprit et qui sait que vous devez vous occuper de chaque individu en particulier, que vous ne pouvez rien retenir, que vous devez faire face à chaque enfant comme à une nouvelle énigme - cela donne en premier une véritable pédagogie, une pédagogie vivante. Aujourd'hui, on parle beaucoup d'éduquer l'individualité. On donne aussi toutes sortes de beaux principes abstraits à ce sujet - on n'obtiendra rien de cette manière. On n'obtiendra quelque chose pour notre époque exigeante en matière de vie que si l'on fonde une pédagogie en tant qu'art. Cette pédagogie en tant qu'art, qui regarde à l'intérieur de l'humain à tout moment, oublie la science de la connaissance, comme l'artiste se débarrasse de toute esthétique et de tout lorsqu'il veut créer positivement. À quoi "nous servent tous les principes sur la beauté si nous voulons façonner l'argile ! Celui qui sait ce qu'est la création artistique me donne raison. À quoi servent toutes les règles pédagogiques si nous devons commencer à déchiffrer et à développer ce qui se trouve dans l'âme et l'esprit de l'enfant ? Il s'agit ici de devenir des artistes en tant que pédagogues. Nous pouvons le devenir si la science de l'esprit pénètre dans notre civilisation en tant qu'élément vivant.

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Indem man so etwas ausspricht, sollte die Welt erkennen, wie radikal verschieden diese Geist-Erkenntnis von derjenigen ist, von der man heute glaubt, daß sie die einzig mögliche ist. Aber stellen Sie sich vor, diese Geist-Erkenntnis durchdringend alles dasjenige, was der Erzieher und der Unterrichter tun will, so durchdringend, seine Handlungen, seine Gedanken, wenn er das Schulzimmer betritt, wie das Eisen unser Blut belebt — stellen Sie sich vor eine Gesinnung, die aus einer Geist-Erkenntnis kommt und die weiß: du mußt jedes einzelne Individuum besonders anfassen, du kannst dir nichts mer­ken, du mußt jedem Kinde als einem neuen Rätsel gegenüberstehen — das gibt erst eine wirkliche Pädagogik, eine lebensvolle Pädagogik. Man redet heute viel davon, man soll die Individualität erziehen. Man gibt auch allerlei schöne abstrakte Grundsätze darüber — dadurch wird man nichts erreichen. Erreichen für unsere Leben fordernde Zeit wird man nur dadurch etwas, daß man eine Pädago­gik als Kunst begründet. Diese Pädagogik als Kunst, die hinein­schaut jederzeit aufs neue in den Menschen, sie vergißt die Erkennt­niswissenschaft, wie der Künstler alle Ästhetik und alles wegwirft, wenn er positiv schaffen will. Was "nützen uns alle Grundsätze über das Schöne, wenn wir den Ton formen wollen! Derjenige, der weiß, was künstlerisch Schaffen ist, der gibt mir recht darin. Was nützen uns alle pädagogischen Regeln, wenn wir dasjenige, was als See­lisch-Geistiges im Kinde ist, zu enträtseln beginnen und entwickeln sollen? Da handelt es sich darum, daß wir als Pädagogen zu Künstlern werden. Das können wir werden, wenn in unsere Zivilisa­tion Geisteswissenschaft als ein lebendiger Bestandteil eindringt.

Mais nous verrons alors aussi comment, à l'âge où le sens de l'imitation et le sens de l'autorité s'équilibrent entre sept et neuf ans, nous devons former la volonté, comment nous ne devons pas accorder trop d'importance à l'intellect de l'enfant. Nous ne devons surtout pas transmettre à l'enfant, de manière non artistique, ce qui est fixé par la convention humaine. Nous ne devons pas amener à l'enfant, comme une convention, ce qui parle simplement à l'intellect. C'est aussi la forme des lettres, c'est aussi l'écriture, la lecture. Tout cela, tel que nous l'avons aujourd'hui, car nous ne sommes plus à l'époque de l'ancienne écriture pictographique, repose sur une convention humaine. Nous devons nous en débarrasser. C'est pourquoi, à l'école Waldorf, on essaie de faire naître la lecture et l'écriture - d'abord l'écriture - à partir de l'artistique. On essaie d'abord de dessiner, voire de peindre, des formes à partir desquelles on peut ensuite construire les formes des lettres ; donc d'abord l'artistique, puis l'intellectuel. Mais pour que ce que la nature de l'enfant désire vraiment à cette époque puisse germer de la bonne manière, tout doit être conçu en fonction de cet enseignement artistique. Et maintenant que nous donnons notre enseignement à l'école Waldorf depuis quelques mois seulement, nous voyons comment il est vraiment possible de travailler à partir de l'artistique, comment il est possible, surtout dans le domaine de la musique, du chant, de l'eurythmie, de l'art des sons animés - car c'est encore l'eurythmie pour l'enfant -, comment il est possible de donner à l'enfant quelque chose que sa nature exige, que sa nature veut, mais qui en même temps rend le sens artistique flexible, le sens artistique enclin à recevoir le monde entier de manière artistique. Alors, à l'approche de la neuvième année, lorsque l'humain peut établir son rapport entre le moi et le monde extérieur, on peut se diriger expérimentalement vers ce qui est une description de la nature, on peut alors faire naître la science à partir de l'artistique.

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Dann werden wir aber auch sehen, wie wir in der Zeit, wo zwischen dem siebenten und neunten Jahre der Nachahmungssinn mit dem Autoritätssinn sich die Waage hält, wie wir da gerade den Willen ausbilden müssen, wie wir da nicht auf den Intellekt des Kindes zu große Bedeutung legen dürfen. Da dürfen wir vor allen Dingen nicht unkünstlerisch an das Kind heranbringen, was durch mensch­liche Konvention festgelegt ist. Wir dürfen nicht dasjenige,. was bloß zum Intellekt spricht, als Konvention an das Kind heranbringen. Das sind auch die Buchstabenformen, das ist auch Schreiben, Lesen. All das beruht, so wie wir es heute haben, denn wir sind nicht mehr in der Zeit der alten Bilderschrift, auf menschlicher Konvention. Wir müssen davon loskommen. Daher wird in der Waldorfschule versucht, Lesen und Schreiben — zunächst Schreiben — aus dem Künstlerischen hervorzurufen. Es wird versucht, zuerst solche Formen zu zeichnen, ja auch zu malen, aus denen sich dann aufbauen lassen die Buchstabenformen; also erst das Künstlerische, daraus dann das Intellektualistische. Damit aber dasjenige, was eigentlich die Kindesnatur begehrt in diesem Zeitalter, in der richti­gen Weise aufsprossen kann, muß alles auf diesen künstlerischen Unterricht angelegt sein. Und jetzt, wo wir erst einige Monate in der Waldorfschule unseren Unterricht geben, jetzt sehen wir, wie wirk­lich aus dem Künstlerischen sich heraus arbeiten läßt, wie es mög­lich ist, vor allen Dingen im Musikalischen, im Gesanglichen, im Eurythmischen, in beseelter Tonkunst — denn das ist für das Kind noch die Eurythmie —, wie es möglich ist, in alledem dem Kinde etwas zu geben, das seine Natur fordert, das seine Natur will, das aber zu gleicher Zeit den künstlerischen Sinn biegsam macht, den künstlerischen Sinn geneigt macht, die ganze Welt in künstlerischer Weise entgegenzunehmen. Dann kann man, wenn das neunte Jahr herankommt, wo der Mensch sein Verhältnis setzen kann zwischen dem Ich und der Außenwelt, dann kann man experimentell zusteu­ern auf dasjenige, was Naturbeschreibung ist, dann kann man Wissenschaft hervorrufen aus dem Künstlerischen.

Toutefois, il faut toujours tenir compte du fait - aussi étrange, aussi trivial que cela puisse paraître, il faut le dire - que l'humain est l'humain. L'aménagement de ce que l'on appelle l'emploi du temps, tel que nous l'avons souvent aujourd'hui, ne tient pas compte du fait que l'humain est un être humain. Il n'y a rien de plus antipédagogique que d'enseigner à l'enfant trois quarts d'heure de ceci, puis trois quarts d'heure de quelque chose de totalement opposé. Trois quarts d'heure de religion, trois quarts d'heure de calcul, trois quarts d'heure d'écriture et ainsi de suite. A l'école Waldorf, nous cherchons à tout faire ressortir des lois qui s'expriment dans l'âme et l'esprit de l'enfant. Il est cependant nécessaire de pratiquer quelque chose, par exemple le calcul, pendant trois, quatre, cinq ou six semaines, uniquement et exclusivement, sans horaire, et ce n'est que lorsque l'on a assimilé un certain volume de travail que l'on passe à autre chose. Cela devient une concentration de l'enseignement. A la fin de l'année scolaire, on peut alors résumer tout ce qui entre en ligne de compte par des révisions. Mais l'emploi du temps est en fait l'ennemi de tout véritable art éducatif.

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Allerdings muß da darauf Rücksicht genommen werden immer -­so sonderbar, so trivial es klingt, es muß gesagt werden —, daß der Mensch Mensch ist. Nicht Rücksicht darauf, daß der Mensch Mensch ist, nimmt die Einrichtung, wie wir sie heute vielfach haben, des sogenannten Stundenplanes. Nichts Unpädagogischeres gibt es, als dem Kinde beizubringen Dreiviertelstunden das, nachher gleich Dreiviertelstunden etwas ganz Entgegengesetztes. Dreiviertel­stunden Religion, Dreiviertelstunden Rechnen, Dreiviertelstunden Schreiben und so weiter. Wir suchen in der Waldorfschule alles hervorzuholen aus den Gesetzen, die im Seelisch-Geistigen des Kindes sich selber aussprechen. Da ist allerdings nötig, daß man irgend etwas, zum Beispiel Rechnen, durch drei, vier, fünf bis sechs Wochen einzig und allein treibt, ohne Stundenplan, und erst wenn man ein bestimmtes Pensum aufgearbeitet hat, geht man zu etwas anderem über. Das wird Konzentration des Unterrichtes. Es kann dann am Ende des Schuljahres durch Wiederholungen alles, was in Betracht kommt, zusammengefaßt werden. Aber der Stundenplan, der ist eigentlich der Feind jeder wirklichen Erziehungskunst.

Et c'est ainsi que l'on parvient non seulement à obtenir quelque chose en ce qui concerne la direction éducative et pédagogique de l'enfant, mais aussi à déduire les nécessités du plan d'études à partir du développement de l'enfant lui-même. Lorsque j'ai donné aux enseignants de l'école Waldorf le cours pédagogique qui les a préparés à leur tâche, j'ai surtout veillé à élaborer un programme d'enseignement qui soit en fait le simple résultat de ce que l'enfant exige de la sixième, septième à la huitième, neuvième année, de la neuvième à la douzième année, de la douzième année à la maturité sexuelle. Si l'on a le sens et la compréhension de l'être humain par la science de l'esprit, on peut lire d'année en année ce qui doit être fait à partir de ce que la nature humaine développe de manière élémentaire, et on peut le lire avec un sens pédagogique profond, en entrant dans la salle de classe, à partir de ce que nous disent les visages des enfants assis devant nous. C'est ainsi que l'on tente - je ne peux que vous en donner une esquisse, je ne peux évidemment pas décrire ces choses dans tous les détails - d'apporter une vie directe par la science de l'esprit dans l'un des domaines sociaux les plus importants, l'art de l'éducation.

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Und auf diese Weise gelangt man dazu, nicht nur in bezug auf die erzieherische und unterrichtende Führung des Kindes etwas zu erringen, sondern man gelangt dazu, aus der Entwickelung des Kindes selber die Notwendigkeiten des Lehrplanes abzulesen. Als ich für die Lehrer der Waldorfschule den pädagogischen Kursus abgehalten habe, der sie vorbereitet hat zu ihrer Aufgabe, da war ich vor allen Dingen darauf bedacht, einen Lehrplan auszuarbeiten, der eigentlich das bloße Ergebnis desjenigen ist, was das Kind verlangt vom sechsten, siebenten bis zum achten, neunten Jahre, vom neun­ten Jahre bis zum zwölften Jahre, vom zwölften Jahre bis zur Geschlechtsreife. Ablesen aus dem, was elementar die Menschen­natur entwickelt, dasjenige, was getan werden soll, man kann es, wenn man Sinn und Verständnis für das Menschenwesen durch Geisteswissenschaft hat, von Jahr zu Jahr, und man kann es, wenn man das Schulzimmer betritt, mit tiefem pädagogischen Sinn able­sen dem, was einem die Gesichter der Kinder sagen, die vor einem sitzen. So wird versucht — ich kann es Ihnen nur skizzieren, kann selbstverständlich nicht diese Dinge bis in alle Einzelheiten schil­dern —, durch Geisteswissenschaft unmittelbares Leben hineinzubringen in eines der wichtigsten sozialen Gebiete, in die Erziehungskunst.

Toutes les abstractions, tout ce qui fait la grandeur de la technique, ne sont pas fructueuses lorsqu'il s'agit de rassembler les humains. Le véritable art de l'éducation doit chercher ses sources dans la science de l'esprit. Elle ne pourra le faire que si, dans le sens de la triarticulation de l'organisme social, la vie spirituelle est libérée de la vie étatique, libérée de la vie économique. En fait, ce n'est que grâce au fait que la loi scolaire du Wurtemberg comporte encore un trou dans lequel on pouvait se glisser, qu'il a été possible d'y faire entrer l'école Waldorf en tant qu'école libre, dans laquelle on peut vraiment procéder selon des principes pédagogiques et artistiques. Pour accepter la science de l'esprit, il n'est pas nécessaire de devenir chercheur en sciences de l'esprit. De même que l'on peut accepter l'astronomie moderne ou la chimie moderne sans avoir besoin de devenir astronome ou chimiste, de même que l'on n'a besoin que du bon sens, de même n'a-t-on besoin que du bon sens, si seulement on ne se laisse pas influencer par des préjugés, pour accueillir ce que le chercheur en sciences spirituelles fait remonter à la surface des profondeurs de l'âme. Mais si l'on s'imprègne de ce qui est reconnu à partir de pensées portées par la volonté, à partir d'un vouloir porté par la pensée, alors on obtient aussi l'enthousiasme nécessaire pour la vie, qui manque à l'humanité endormie d'aujourd'hui et qui doit venir si l'on veut que les choses s'améliorent.

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Alle Abstraktionen, alles dasjenige, was die Technik groß macht, das ist nicht fruchtbar da, wo es sich darum handelt, die Menschen zusammenzubringen. Wirkliche Erziehungskunst, sie wird ihre Quellen suchen müssen in der Geisteswissenschaft. Sie wird es nur können, wenn im Sinne der Dreigliederung des sozialen Organis­mus das geistige Leben befreit ist vom staatlichen, befreit ist vom wirtschaftlichen Leben. Eigentlich nur dadurch, daß das Württem­bergische Schulgesetz noch ein Loch hat, in das man hineinschlüp­fen konnte, war es möglich, die Waldorfschule in dieses Loch hineinzubringen als eine freie Schule, in der wirklich verfahren werden kann nach pädagogisch-künstlerischen Prinzipien. Um die Geisteswissenschaft anzunehmen, braucht man nicht Geistesfor­scher zu werden. So wie man die moderne Astronomie oder die moderne Chemie annehmen kann und man nicht Astronom oder Chemiker zu werden braucht, wie man dazu nur den gesunden Menschenverstand nötig hat, so hat man auch nur den gesunden Menschenverstand nötig, wenn man sich nur nicht von Vorurteilen beeinflussen läßt, um dasjenige aufzunehmen, was der geisteswis­senschaftliche Forscher aus den Tiefen der Seele an die Oberfläche fördert. Aber wenn man sich durchdringt mit dem, was aus willen-getragenen Gedanken, aus gedankengetragenem Wollen heraus erkannt wird, dann bekommt man auch die nötige Lebensbegei­sterung, die der heutigen schlafenden Menschheit fehlt und die kommen muß, wenn es besser werden soll.

Tant qu'un nombre suffisamment important de personnes n'exigera pas énergiquement ce qui est nécessaire à une nouvelle construction, celle-ci ne sortira pas d'elle-même d'un coin quelconque. L'évolution actuelle de l'humanité est prédisposée à exiger les grands objectifs de la vie à partir de la volonté, de la volonté consciente. Nous avons mené assez longtemps cette politique qui regarde toujours avec diplomatie ce qui se trouve là [lacune] et après laquelle on dit : cela finira par s'arranger. Aujourd'hui, les gens voient la situation se dégrader de jour en jour ; chaque jour, ils croient que ce qui vient de se produire va rester. On n'a pas le moindre sens pour le fait que dans le déclin doit être reconnue la force du relèvement. Et ainsi, comme dans l'art de l'éducation, il faudra aussi chercher dans la vie populaire les forces qui peuvent conduire à une nouvelle construction. Là aussi, il ne peut s'agir que des forces qui viennent de l'esprit, de la connaissance de l'esprit, de la contemplation de l'esprit. Comme les deux éléments de l'âme auxquels j'ai fait allusion s'opposent aujourd'hui dans notre vie sociale, dans notre vie populaire ! La pensée abstraite, que tout humain possède en fait - il est tout à fait indifférent que l'on soit sorti de l'atelier du cordonnier, que l'on soit le fils du cordonnier ou [lacune], si l'on est arrivé à un certain niveau de pensée. Cette pensée, elle est indépendante de la personnalité, c'est à partir de cette pensée que l'on a son point de vue. Mais tous ces points de vue ne sont en fait pas nécessaires, car chaque être humain a en fait le droit d'avoir son propre point de vue, et il pourrait en fait parcourir le monde avec ce point de vue comme un solitaire. On n'a pas besoin de vivre ensemble si chacun a "son point de vue", si personne n'a rien à dire à l'autre.

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Bevor nicht von einer genügend großen Anzahl von Menschen energisch verlangt wird dasjenige, was notwendig ist zu einem Neuaufbau, wird es nicht aus irgendwelcher Ecke von selbst heraus kommen. Die heutige Menschheitsentwickelung ist dazu veranlagt, aus dem Wollen, aus dem bewußten Wollen heraus die großen Lebensziele zu fordern. jene Politik haben wir lange genug getrie­ben, die immer diplomatisch hinschaut auf dasjenige, was dort [Lücke] und nach der man sagt: es wird sich schon wieder geben. Heute sehen die Menschen, wie es täglich schlechter wird; jeden Tag von neuem glauben sie, es bleibe bei dem, was gerade eingetreten ist. Man hat nicht den geringsten Sinn dafür, daß erkannt werden muß im Niedergange die Kraft des Aufganges. Und so wird man, wie in der Erziehungskunst, auch im Volksleben suchen müssen selbst diejenigen Kräfte, die zum Neuaufbau führen können. Es können auch da nur jene Kräfte sein, welche da kommen aus dem Geiste, aus der Erkenntnis des Geistes, aus dem Anschauen des Geistes. Wie stehen sich doch jene zwei Seelenelemente in unserem sozialen Leben, in unserem Volksleben heute gegenüber, auf die ich hinge­deutet habe! Das abstrakte Denken, das eigentlich jeder Mensch hat — es ist ja ganz gleichgültig, ob man herausgewachsen ist aus der Schusterwerkstätte, der Sohn des Schusters ist oder [Lücke], wenn man es bis zu einer Stufe des Denkens gebracht hat. Dieses Denken, es ist unabhängig vom Persönlichen, von diesem Denken aus hat man seinen Standpunkt. Aber diese Standpunkte sind ja alle eigent­lich nicht notwendig, denn jeder Mensch hat eigentlich das Recht für seinen eigenen Standpunkt, und er könnte eigentlich mit diesem Standpunkt als ein Einsamer durch die Welt ziehen. Man braucht gar nicht miteinander zu leben, wenn jeder «seinen Standpunkt» hat, wenn keiner dem anderen etwas zu sagen hat.

Mais c'est le propre de la connaissance de l'esprit que de s'affranchir complètement de ces "points de vue", de cette position sur des points de vue, pour devenir en fait quelque chose qui rend les humains réceptifs à la vie, à une véritable école. Celui qui se familiarise avec la science de l'esprit dans le sens où nous l'entendons ici en tant que science d'orientation anthroposophique, telle qu'elle est représentée par l'édifice de Dornach, pour lui, chaque personne qu'il rencontre dans la vie devient un problème intéressant. L'enfant lui-même, c'est justement important pour l'art de l'éducation ; l'enfant devient un problème intéressant. Et de même que dans la vie physique on ressent la faim par rapport à la nature extérieure, de même qu'on doit s'unir à la nature extérieure, de même on ressent, en tant que spécialiste de la science de l'esprit, le besoin de se confronter toujours et encore à ce que les autres humains pensent, à ce que les autres humains pensent, ressentent et veulent. La science de l'esprit nous met en contact avec les humains dans le sens le plus large du terme.

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Das aber ist das Eigentümliche bei der Geist-Erkenntnis, daß sie von diesen «Standpunkten», von diesem Stehen auf Standpunkten ganz loskommt, daß sie eigentlich wird etwas, was Menschen empfänglich macht für das Leben, für eine wahre Schule. Derjenige, der sich mit Geisteswissenschaft in dem Sinne, wie sie hier als anthroposophisch orientierte gemeint ist, wie sie durch den Dorna­cher Bau repräsentiert wird, bekannt macht, für den wird jeder einzelne Mensch, dem er im Leben begegnet, ein interessantes Problem. Das Kind selbst, das ist ja wichtig gerade für die Erzie­hungskunst; das Kind wird ein interessantes Problem. Und so wie man im physischen Leben Hunger fühlt gegenüber der äußeren Natur, wie man sich verbinden muß mit der äußeren Natur, so fühlt man als Geisteswissenschafter das Bedürfnis, sich immer und immer mit dem auseinanderzusetzen, was andere Menschen meinen, was andere Menschen denken, empfinden und wollen. Geisteswissenschaft bringt uns im weitesten Umfange mit den Menschen zu­sammen.

Aujourd'hui, le chercheur en sciences humaines peut dire avant tout que lorsqu'il lit d'autres visions du monde, il les laisse agir sur lui différemment des autres humains. Il s'interroge moins sur ce qui est erreur ou vérité, car c'est le plus souvent son propre point de vue qui en décide, et c'est sur ce point de vue je me suis donc tout de suite exprimé. Mais, quelle que soit l'erreur présumée produite par tel ou tel en pensant ou en agissant, ce que l'être humain nous présente est le complément de notre propre être lorsque nous nous imprégnons de la science de l'esprit. De même que le naturaliste a besoin de se confronter à l'expérimentation, le chercheur de l'esprit a besoin de se confronter à tout ce qui est humain. S'il fonde une vision du monde, celle-ci devient une impulsion sociale, parce qu'elle ne sépare pas les humains, parce qu'elle les rassemble ; parce qu'elle introduit à son tour la vie individuelle dans ce qui n'est sinon qu'un point de vue abstrait que chacun peut avoir vis-à-vis de tous. Le chercheur d'esprit se trouve face au petit enfant qui ne sait peut-être que balbutier, qui ne sait peut-être même pas balbutier, qui peut lui révéler des secrets à partir de regards élémentaires à travers son œil encore tout enfantin. Il reçoit des révélations de tout ce qui est humain. Ainsi, ce que la science de l'esprit a à dire, si on l'intègre une fois dans la vie humaine, devient une impulsion pour la vie sociale des humains. De même que la connaissance scientifique a extrait du langage humain le contenu de la pensée, de même qu'elle a créé la phrase, de même la science de l'esprit introduira dans notre langage une substantialité spirituelle vivante, et notre langage, par le fait que la science de l'esprit conduit l'humain à l'humain, deviendra le principal moyen d'amélioration sociale pour les temps à venir.

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Heute kann der Geisteswissenschafter vor allen Dingen sagen: wenn er andere Weltanschauungen liest, oh, er läßt sie anders auf sich wirken als andere Menschen. Er fragt weniger nach dem, was Irrtum oder Wahrheit ist, denn das ist ja zumeist nur der eigene Standpunkt, der darüber entscheidet, und über diesen Standpunkt habe ich mich ja gerade ausgesprochen. Aber wie groß auch der vermeintliche Irrtum sein mag, der von dem oder jenem hervorge­bracht wird denkend oder handelnd, dasjenige, was der Mensch uns darlebt, es ist die Ergänzung unseres eigenen Wesens, wenn wir uns von Geisteswissenschaft durchdringen. So wie der Naturforscher das Bedürfnis hat, sich mit dem Experiment auseinanderzusetzen, so hat der Geistesforscher das Bedürfnis, sich mit allem Menschli­chen auseinanderzusetzen. Begründet er eine Weltanschauung, so wird sie zu einem sozialen Impuls, weil sie die Menschen nicht auseinanderbringt, weil sie die Menschen zusammenführt; weil sie wiederum individuelles Leben hineinbringt in dasjenige, was sonst nur abstrakter Standpunkt ist, den jeder jedem gegenüber haben kann. Der Geistesforscher, er tritt dem kleinen Kinde gegenüber, das vielleicht nur lallen kann, vielleicht nicht einmal lallen kann, das aus elementaren Blicken heraus ihm Geheimnisse durch das noch ganz kindliche Auge enthüllen kann. Er empfängt Offenbarungen von allem Menschlichen. Dadurch wird dasjenige, was Geisteswis­senschaft zu sagen hat, wenn man es nur einmal aufnehmen wird in das menschliche Leben, zum Impuls für soziales Zusammensein der Menschen. So wie die naturwissenschaftliche Erkenntnis herausge­holt hat aus der menschlichen Sprache den Gedankeninhalt, so wie sie die Phrase geschaffen hat, so wird Geisteswissenschaft in unsere Sprache hineingeheimnissen lebendige geistige Substantialität, und unsere Sprache wird dadurch, daß Geisteswissenschaft den Men­schen zum Menschen führt, zu dem wichtigsten sozialen Besse­rungsmittel für die kommende Zeit werden.

Et c'est tout de suite parce que la connaissance est devenue si abstraite d'un côté, que la volonté est devenue dépendante des simples émotions, des simples instincts personnels, comme je l'ai aussi expliqué aujourd'hui. Du fait que la science de l'esprit crée ses contenus à partir de la volonté portée par la pensée, ce qu'elle peut donner à l'humain est la base d'intérêts plus vastes que ceux que peuvent donner le simple sentiment personnel, le simple égoïsme personnel. En conclusion, qu'est-ce qui est devenu l'impactant dans la vie sociale au cours des trois ou quatre derniers siècles ? L'impactant est devenu l'égoïsme. Si l'on ne peut pas s'élever par la connaissance [lacune] vers l'humain, si l'humain ne peut pas nous pénétrer, alors nous ne pouvons faire valoir que l'égoïsme dans la vie sociale. Mais dès l'instant où nous avons la vie de l'esprit dans son indépendance, et que nous pouvons ainsi fonder cette indépendance dans l'art de l'éducation que j'ai esquissée aujourd'hui, et dès l'instant où nous imprégnons notre volonté d'idées, nous pouvons trouver le chemin de l'humain à l'humain dans notre vie économique, nous pouvons former des associations à partir des états de professions, nous pouvons former des associations à partir de la réunion de consommateurs et de producteurs, nous pouvons former une structure économique dans l'organisme social qui est précisément construite sur ce qu'un humain peut apprendre d'un autre, sur ce qu'un humain peut expérimenter d'un autre. La routine de la vie se transforme ainsi en pratique de la vie. Plus on observe la vie humaine de l'intérieur, plus on regarde la vie humaine elle-même, plus la nécessité de la triarticulation de l'organisme social s'impose de toutes parts. Et de même que d'un côté la vie de l'économie est fécondée par un vouloir imprégné d'idées, et de l'autre la vie de l'esprit [lacune], de même ce qui se passe entre les humains - à notre époque, cela ne se passe en fait que sous forme de convention, et ce à tel point, que l'on veut aussi la convention sous la forme de la Société des Nations entre les peuples -, devient un élément vivant dans la vie de droit étatique, qui doit se tenir en face des autres membres indépendants, de la vie de l'esprit indépendante, de la vie de l'économie indépendante, en tant que membre indépendant de l'organisme social triarticulé. Mais vous voyez en même temps, tout de suite à partir de l'exemple de l'art de l'éducation, comment la science de l'esprit, comment cette science de l'esprit doit être la base sur laquelle doit être édifiée la structure de l'organisme social triarticulé, intervient dans la vie populaire, dans la vie sociale. Oh, à quoi est-on arrivé à notre époque sous l'influence des deux éléments d'âme que nous venons de décrire ? D'un côté, nous avons, la pensée abstraite qui dépasse, j'aimerais dire, toute individualité humaine, et qui est la même chez tous les humains qui sont parvenus à la capacité de cette pensée intellectuelle logiquement abstraite. Parce que c'est la même chose, il est nécessaire que ce que l'humain ne peut pas acquérir en tant qu'humain abstrait, ce qu'il veut acquérir dans la communauté sociale, s'appuie sur le sous-humain, sur les simples instincts, sur les instincts égoïstes. Et c'est ainsi que nous voyons, comme à l'époque du darwinisme, où l'on a remarqué dans le règne animal la lutte pour l'existence, même si elle n'était que limitée, comment les naturalistes ont voulu devenir des politiciens sociaux, des scientifiques sociaux, et ont maintenant voulu établir la lutte pour l'existence comme une évidence dans la vie humaine. Oui, il est même vrai que la lutte pour l'existence ferait rage dans la vie humaine si seuls les instincts de l'égoïsme pouvaient être actifs dans la vie sociale. Et [cette lutte pour l'existence], Lénine et Trotsky veulent aussi la mener ; ils ne feront qu'organiser l'égoïsme. Cela, tous ceux qui peuvent voir la vie humaine aujourd'hui le savent. Tout le reste ne sera qu'un masque. Nous voyons déjà aujourd'hui la fausseté interne du léninisme, qui promet aux gens des montagnes d'or, un temps de travail court, et qui en est déjà arrivé à établir un temps de travail de douze heures, parce que cela s'avère être une nécessité dans le cadre du mécanisme que l'on veut introduire.

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Und gerade dadurch, daß die Erkenntnis auf der einen Seite so abstrakt geworden ist, ist der Wille abhängig geworden von den bloßen Emotionen, von den bloßen persönlichen Instinkten, wie ich heute auch ausgeführt habe. Dadurch, daß Geisteswissenschaft herausschafft ihre Inhalte aus dem gedankengetragenen Willen, dadurch ist das, was sie dem Menschen geben kann, die Grundlage für weitergehende Interessen, als sie das bloß persönliche Fühlen, der bloß persönliche Egoismus geben kann. Was ist denn zum Schluß in den letzten drei bis vier Jahrhunderten im sozialen Leben das Ausschlaggebende geworden? Das Ausschlaggebende ist der Egoismus geworden. Wenn man sich nicht erheben kann durch die Erkenntnis, [Lücke] zu dem Menschlichen, wenn das Menschliche uns nicht durchdringen kann, dann können wir im sozialen Leben nur den Egoismus geltend machen. In dem Augenblicke aber, wo wir das Geistesleben in seiner Selbständigkeit haben, und dadurch jene Selbständigkeit begründen können in der Erziehungskunst, die ich heute skizziert habe, und in dem Augenblick, wo wir unser Wollen von Ideen durchdringen, können wir in unserem Wirt­schaftsleben den Weg finden von Mensch zu Mensch, können aus den Berufsständen, können aus dem Zusammenfügen von Konsu­menten und Produzenten Assoziationen bilden, können bilden eine Wirtschaftsstruktur im sozialen Organismus, die aufgebaut ist gera­de auf demjenigen, was ein Mensch vom anderen lernen kann, was ein Mensch vom anderen erfahren kann. Lebensroutine wird sich verwandeln dadurch in Lebenspraxis. Je innerlicher man betrachtet das Menschenleben, je mehr man auf das Menschenleben selbst hinsieht, desto mehr drängt sich aus jeder Ecke die Notwendigkeit der Dreigliederung des sozialen Organismus heraus. Und wie auf der einen Seite das Wirtschaftsleben befruchtet wird durch ein von Ideen durchdrungenem Wollen, auf der anderen Seite das Geistes­leben [Lücke], so wird dasjenige, was zwischen Mensch zu Mensch sich abspielt — in der heutigen Zeit spielt es sich eigentlich nur als Konvention ab, und zwar so sehr, daß man Konvention auch will in Form des Völkerbundes zwischen den Völkern —, zum lebendigen Elemente im staatlichen Rechtsleben, das als ein selbständiges Glied im dreigliedrigen sozialen Organismus den anderen selbständigen Gliedern, dem selbständigen Geistesleben, dem selbständigen Wirtschaftsleben gegenüberstehen soll. Aber Sie sehen zugleich gerade an dem Beispiel der Erziehungskunst, wie in das Volksleben, in das soziale Leben hereingreift die Geisteswissenschaft, wie diese Geisteswissenschaft es sein muß, auf deren Grundlagen auf­gebaut werden muß die Struktur des dreigliedrigen sozialen Orga­nismus. Oh, zu was allem ist man gekommen in der neuesten Zeit unter dem Einflusse der zwei geschilderten Seelenelemente! Da haben wir auf der einen Seite das, ich möchte sagen, über alle menschliche Individualität hinausgreifende abstrakte Denken, das gleich ist bei allen Menschen, die es zu der Fähigkeit dieses logisch abstrakten intellektualistischen Denkens gebracht haben. Weil das gleich ist, deshalb ist auch notwendig, daß dasjenige, was der Mensch doch nicht als abstrakter Mensch erlangen kann, was er erwerben will in der sozialen Gemeinschaft, daß sich das auf das Untermenschliche, auf die bloßen Instinkte, auf die egoistischen Instinkte aufbaut. Und so sehen wir, wie in der Zeit des Darwi­nismus, wo man bemerkt hat im Tierreiche den allerdings auch da nur eingeschränkt geltenden Kampf ums Dasein, wie es gekommen ist, daß Naturforscher Sozialpolitiker, Sozialwissenschafter werden wollten, und nun auch im Menschenleben den Kampf ums Dasein statuieren wollten als das Selbstverständliche. Ja, es ist sogar wahr, daß der Kampf ums Dasein im Menschenleben wüten würde, wenn nur die Instinkte des Egoismus im sozialen Leben tätig sein könn­ten. Und [diesen Kampf ums Dasein wollen] auch Lenin und Trotzki statuieren; sie werden nur den Egoismus organisieren. Das weiß jeder, der das Menschenleben heute durchschauen kann. Alles übrige wird eine Maske sein. Wir sehen schon heute die innere Unwahrheit des Leninismus, der den Leuten goldene Berge ver­spricht, kurze Arbeitszeit, und jetzt bereits dabei angekommen ist, zwölfstündige Arbeitszeit zu statuieren, weil sich das als eine Notwendigkeit herausstellt innerhalb des Mechanismus, den man da einführen will.

Mais dans la vie humaine, ce qui est présent en lui en tant que pensée abstraite, ce qui est identique chez tous les humains, ne pourra jamais dire oui à cette lutte pour l'existence, il sera toujours insatisfait de cette lutte pour l'existence, il aspirera toujours à l'harmonie, au dépassement de la lutte pour l'existence. Mais si nous ne parvenons pas à insuffler une véritable spiritualité dans l'intellectualisme abstrait, le monde de l'abstraction sera trop faible pour faire sortir l'égoïsme de la vie sociale. Et d'un autre côté, l'égoïsme restera brutal si on n'y verse pas ce que seules la connaissance de l'esprit, la vision de l'esprit peuvent apporter à l'humain. Ce qui se présente aujourd'hui de manière dualiste chez l'humain, d'un côté l'intellectualisme abstrait, de l'autre le simple fonctionnement des instincts, ne peut trouver son équilibre que si les deux peuvent être imprégnés par l'esprit. Si les pensées sont spiritualisées, elles s'approchent de l'humain individuel et font de cet humain individuel celui qui ne veut pas seulement avoir raison, qui ne peut pas seulement donner ce que les autres ne veulent pas, mais qui doit sans cesse se confronter aux autres humains, qui doit sans cesse mener avec les autres humains le langage de la pensée, en quelque sorte, au lieu du langage des phrases. Mais celui-ci ne peut être mené qu'à partir d'une vie spirituelle qui n'est pas seulement construite sur le souvenir, mais qui, comme la faim et la soif, est construite sur le renouvellement quotidien, sur la métamorphose de la vie, qui doit sans cesse se renouveler, quand bien même elle serait déjà parvenue au plus haut niveau. Cela ne peut se produire que si les instincts sont pénétrés par les pensées qui naissent de la manière que j'ai décrite aujourd'hui. Alors, l'humain pourra vouloir, dans le cadre de ses associations économiques, ce qui dépasse l'humain individuel. Alors, la vie de l'économie pourra être spirituelle. Il est vrai qu'aujourd'hui, quand on regarde le monde, quand on regarde la vie réelle, la nécessité de ce que l'on peut exiger comme triarticulation de l'organisme social se fait sentir. Ce n'est pas une utopie. Seuls les humains qui n'ont pas le sens de la réalité, qui sont eux-mêmes des utopistes, et qui déclarent donc utopique tout ce qui ne va pas dans leurs utopies, qualifient la triarticulation d'utopie.

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Aber niemals wird im Menschenleben das, was in ihm als abstrak­tes Denken vorhanden ist, was bei allen Menschen gleich ist, ja sagen können zu diesem Kampf ums Dasein, das wird immer unzufrieden sein mit diesem Kampf ums Dasein, das wird immer nach Harmonie, nach Überwindung des Kampfes ums Dasein hinstreben. Wenn wir aber nicht dazu gelangen, hineinzugießen wirkliche Geistigkeit in den abstrakten Intellektualismus, so wird die Welt der Abstraktion zu schwach sein, um aus dem sozialen Leben den Egoismus herauszubringen. Und auf der anderen Seite wird der Egoismus brutal bleiben, wenn in ihn nicht hineingegossen wird dasjenige, was nur Geist-Erkenntnis, Geistesschau über den Menschen bringen kann. Dasjenige, was im Menschen heute duali­stisch auftritt, auf der einen Seite der abstrakte Intellektualismus, auf der anderen Seite das bloße Walten der Instinkte, es kann nur seinen Ausgleich finden dadurch, daß beides durchdrungen werden kann vom Geiste. Werden die Gedanken vergeistigt, dann werden sie an den individuellen Menschen herangebracht und machen diesen individuellen Menschen zu dem, der nicht nur recht haben will, der nicht nur dasjenige geben kann, was die anderen nicht wollen, sondern der sich mit den anderen Menschen fortwährend auseinandersetzen muß, fortwährend mit den anderen Menschen gewissermaßen anstelle der Phrasensprache die Gedankensprache führen muß. Die wird aber nur geführt aus einem Geistesleben heraus, das nicht bloß auf die Erinnerung gebaut ist, sondern das wie Hunger und Durst auf die tägliche Erneuerung, auf die Metamor­phose des Lebens gebaut ist, das immerfort sich erneuern muß, wenn es auch bis zum Höchsten schon gediehen wäre. Das kann nur geschehen, wenn die Instinkte durchdrungen werden von denjeni­gen Gedanken, die auf die Art entstehen, wie ich das heute geschil­dert habe. Dann wird der Mensch innerhalb seiner wirtschaftlichen Assoziationen dasjenige wollen können, was über den einzelnen Menschen hinausgeht. Dann wird das Wirtschaftsleben durchgei­stigt sein können. Es ist schon so, wo man die Welt auch anfaßt heute, wo man hineinschaut ins wirklichkeitsgemäße Leben, da ergibt sich die Notwendigkeit zu dem, was man als Dreigliederung des sozialen Organismus fordern kann. Das ist nicht eine Utopie. Als Utopie bezeichnen die Dreigliederung nur diejenigen Men­schen, die keinen Wirklichkeitssinn haben, die selber Utopisten sind, und die daher alles dasjenige, was ihnen in ihre Utopien nicht hineinpaßt, zur Utopie erklären.

Ce qui est présenté au monde comme l'impulsion de la triarticulation de l'organisme social est tiré de la vie pleine. Mais cela montre aussi que cette vie pleine exige aujourd'hui une imprégnation de ce qui peut être saisi de manière vivante dans la vision de l'esprit. Cette vision de l'esprit est nécessaire à l'humain. Et tant que l'on n'aura pas reconnu que l'humain n'est pas un simple être naturel, on ne pourra pas parvenir à une solution des problèmes sociaux si pressants aujourd'hui. Il y a des années, lorsque le matérialisme théorique était à son apogée, les gens qui pouvaient déjà voir que ce matérialisme théorique devait aussi conduire au matérialisme pratique se sont emportés contre ce matérialisme. Mais on ne peut pas s'empêcher de dire qu'en fin de compte, les humains qui sont devenus des matérialistes théoriques, comme Haeckel et d'autres, n'étaient pas aussi des humains intelligents. On se trouve alors face à un phénomène singulier : des esprits vraiment brillants sont devenus matérialistes. Pourquoi ? Ils sont devenus matérialistes parce que la pensée qui s'est développée au cours des trois ou quatre derniers siècles en tant que pensée abstraite - cela devient clair pour les chercheurs en sciences de l'esprit - doit être expliquée de manière matérialiste. Cette pensée qui fait la grandeur de la science de la nature est liée à l'outil du cerveau, à l'outil du corps humain. La pensée s'arrête à/avec la mort. Seul si nous insufflons la volonté dans nos opérations de pensée, si nous ne nous laissons pas seulement guider par l'observation de la nature et l'expérimentation, si nous insufflons dans la pensée ce qui s'élève de la volonté, alors il en résulte quelque chose qui peut devenir libre du corps, qui est vraiment psycho-spirituel. Le matérialisme avait raison pour la pensée qui s'est développée au cours des trois ou quatre derniers siècles et qui a atteint son apogée à l'époque actuelle. Il faut expliquer cela de manière matérialiste. C'est pourquoi les humains les plus intelligents sont devenus matérialistes dans la deuxième moitié du XIXe siècle, parce qu'ils se sont finalement retrouvés face à la grande énigme suivante : qu'en est-il de la pensée ordinaire qui atteint une telle hauteur précisément dans la science de la nature ? Cela doit être expliqué de manière matérialiste. Le matérialisme, à sa manière, a pleinement raison, et personne ne peut être spiritualiste, au sens de la science de l'esprit orientée anthroposophiquement, s'il ne sait pas que le matérialisme a raison dans son domaine limité. Celui qui pose la question : Soit le matérialisme, soit le spiritualisme ? - il fait fausse route. Car le matérialisme a son domaine, et il faut bien comprendre que si l'humain veut sauver le spirituel, il doit aussi aller au-delà de la pensée dont il est si fier aujourd'hui. De même, un véritable ordre social souhaitable ne pourra jamais voir le jour si l'humain ne veut fonder ces ordres sociaux qu'à partir des émotions égoïstes ordinaires, car celles-ci ne peuvent fonder que la lutte pour l'existence, et non un rêve social à la Lénine. L'humain peut seulement fonder un véritable ordre social s'il déverse dans cette vie sociale le spirituel-d'âme tel qu'il est décrit aujourd'hui et tel qu'il est stimulé en lui par cette vision du monde qui vient de la vision de l'esprit. L'humain pourra alors reconnaître et réaliser par la vie ce que Goethe avait planant devant lui lorsqu'il a posé son regard sur l'essence de l'humain et s'est demandé : "comment l'humain se tient-il en fait à la nature ? - Goethe se disait : "Si nous considérons tout cela, depuis les merveilleuses étoiles au-dessus de nous jusqu'à tout ce qui se présente comme nature autour de nous dans les différents règnes, nous devons regarder l'humain, face à cette nature, comment il absorbe cette nature en lui, comment il la transforme, comment il la fait naître en lui comme quelque chose de nouveau, créant une nature supérieure par l'humain dans l'humain, une nature supérieure qui est spirituelle-âme, psychique-spirituelle. C'est ce qu'exprime si bien Goethe en disant :

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Dasjenige, was der Welt entgegengehalten wird als der Impuls der Dreigliederung des sozialen Organismus, es ist aus dem vollen Leben herausgegriffen. Es zeigt aber auch, daß dieses volle Leben heute fordert eine Durchdringung mit dem, was lebendig in Geistes­schau ergriffen werden kann. Diese Geistesschau ist dem Menschen notwendig. Und ehe man nicht erkannt, daß der Mensch nicht ein bloßes Naturwesen ist, ehedem wird man nicht zu einer Lösung der heute so drängenden sozialen Probleme kommen können. Vor Jahren, als der theoretische Materialismus in seiner Blüte stand, da haben sich die Leute ereifert, die schon durchschauen konnten, daß dieser theoretische Materialismus auch zum praktischen Materia­lismus führen müsse, sie haben sich ereifert gegen diesen Materia­lismus. Aber man kann doch nicht umhin zu sagen, daß schließlich die Menschen, die theoretische Materialisten geworden sind, wie Haeckel und ähnliche, nicht auch gescheite Menschen gewesen sind. Man steht da der eigentümlichen Erscheinung gegenüber, daß wahrhaft helle Köpfe Materialisten geworden sind. Warum? Sie sind Materialisten geworden, weil das Denken, das sich im Laufe der letzten drei bis vier Jahrhunderte als das abstrakte Denken entwik­kelt hat — gerade für den Geistesforscher wird das klar —, materiali­stisch erklärt werden muß. Dasjenige Denken, das die Naturwissen­schaft groß macht, das ist an das Werkzeug des Gehirns, an das Werkzeug des menschlichen Leibes gebunden. Das Denken hört mit dem Tode auf. Allein wenn wir den Willen hineingießen in unsere Gedankenoperationen, wenn wir uns nicht nur leiten lassen von Naturbeobachtung und Experiment, wenn wir das Denken durchgießen mit demjenigen, was aus dem Willen aufsteigt, dann ergibt sich etwas, was leibfrei werden kann, was wirklich seelisch-geistig ist. Der Materialismus hatte recht für dasjenige Denken, das gerade in den letzten drei bis vier Jahrhunderten groß geworden und auf seinen Höhepunkt gekommen ist in die Gegenwart herein. Das muß man materialistisch erklären. Daher sind die gescheitesten Menschen in der zweiten Hälfte des 19. Jahrhunderts Materialisten geworden, weil ihnen schließlich nur vorlag das große Rätsel: Wie ist es mit dem gewöhnlichen Denken, das gerade in der Naturwis­senschaft zu solcher Höhe kommt? Das muß materialistisch erklärt werden. Der Materialismus auf seine Art ist in vollem Recht, und keiner kann im Sinne anthroposophisch orientierter Geisteswissen­schaft Spiritualist sein, der nicht weiß, daß der Materialismus auf seinem eingeschränkten Gebiete sein Recht hat. Wer nun die Frage stellt: Entweder Materialismus oder Spiritualismus? — der ist auf dem Holzwege. Denn der Materialismus hat sein Gebiet, und man muß sich klar darüber sein, daß der Mensch, will er das Seelisch-Gei­stige retten, auch über das Denken hinauskommen muß, auf das er heute so stolz ist. Und ebenso wird niemals eine wirkliche soziale wünschenswerte Ordnung eintreten können, wenn der Mensch nur aus den gewöhnlichen egoistischen Emotionen heraus diese sozialen Ordnungen begründen will, denn die können nur den Kampf ums Dasein begründen, nicht einen Leninschen sozialen Traum. Eine wirkliche soziale Ordnung kann der Mensch nur begründen, wenn er das Geistig-Seelische, wie es heute geschildert ist, und wie es angeregt in ihm wird durch jene Weltanschauung, die aus der Geistesschau kommt, in dieses soziale Leben hineingießt. Dann wird der Mensch erkennen und durch das Leben bewahrheiten können, was Goethe vorschwebte, als er seinen Blick richtete auf das Wesen des Menschen und sich fragte: Wie steht eigentlich der Mensch zur Natur? — Goethe sagte sich: Wenn wir alles das überblicken, von den wunderbaren Sternen obën bis zu all dem, was sich in den verschiedenen Reichen darbietet als Natur um uns herum, müssen wir den Menschen anschauen, gegenüberstehend dieser Natur, wie er diese Natur in sich aufnimmt, wie er sie umformt, wie er sie als etwas Neues in sich schaffend erstehen läßt, eine höhere Natur durch den Menschen im Menschen schaffend, eine höhere Natur, die geist-seelisch, seelisch-geistig ist. Das drückt Goethe so schön aus, indem er sagt:

"En ce que l'humain est placé au sommet de la nature, ainsi il se considère de nouveau comme une nature entière, qui a à nouveau à produire un sommet en elle-même. Pour cela, il s'élève en s'imprégnant de toutes les perfections et vertus, en appelant le choix, l'ordre, l'harmonie et la signification, et en s'élevant enfin jusqu'à la production de l'œuvre d'art, qui occupe une place brillante à côté de ses autres actes et œuvres". Et comme le complément de cette pensée est l'autre, qui se trouve dans le livre sur Winckelmann, où l'on trouve aussi celle qui vient d'être mentionnée, lorsque Goethe dit : "Quand la saine nature de l'humain agit/œuvre comme un tout, s'il se sent dans le monde comme dans un grand, beau, digne et précieux ensemble, si le confort harmonieux lui accordait un pur et libre ravissement ; alors l'univers, s'il pouvait se sentir lui-même, pousserait des cris de joie comme s'il était arrivé à son but et admirerait le sommet de son propre devenir et de son essence. Car à quoi sert toute la dépense de soleils, de planètes et de lunes, d'étoiles et de voies lactées, de comètes et de taches nébuleuses, de mondes devenus et en devenir, si ce n'est, pour finir, qu'un humain heureux se réjouit inconsciemment de son existence/être-là ?"

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«Indem der Mensch auf den Gipfel der Natur gestellt ist, so sieht er sich wieder als eine ganze Natur an, die in sich abermals einen Gipfel hervorzubringen hat. Dazu steigert er sich, indem er sich mit allen Vollkommenheiten und Tugenden durchdringt, Wahl, Ord­nung, Harmonie und Bedeutung aufruft, und sich endlich bis zur Produktion des Kunstwerkes erhebt, das neben seinen übrigen Taten und Werken einen glänzenden Platz einnimmt.» Und wie die Ergänzung zu diesem Gedanken ist der andere, der in dem Buche über Winckelmann steht, in dem auch der eben genannte zu finden ist, wenn Goethe sagt: «Wenn die gesunde Natur des Menschen als ein Ganzes wirkt, wenn er sich in der Welt als in einem großen, schönen, würdigen und werten Ganzen fühlt, wenn das harmoni­sche Behagen ihm ein reines freies Entzücken gewährt; dann würde das Weltall, wenn es sich selbst empfinden könnte, als an sein Ziel gelangt aufjauchzen und den Gipfel des eigenen Werdens und Wesens bewundern. Denn wozu dient all der Aufwand von Sonnen und Planeten und Monden, von Sternen und Milchstraßen, von Kometen und Nebelflecken, von gewordenen und werdenden Wel­ten, wenn sich nicht zuletzt ein glücklicher Mensch unbewußt seines Daseins erfreut?»

C'est à partir d'une telle mentalité, qui conduit l'humain à travers la nature, par la nature, vers lui-même, vers le psycho-spirituel, c'est à partir d'un tel état d'esprit que peut naître ce qui devrait construire notre vie sociale. Mais elle ne naîtra que si l'humain, par sa volonté, dirige son regard vers ce que l'exploration de la vie de l'esprit elle-même peut lui donner.

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Aus solcher Gesinnung heraus, die den Menschen durch die Natur, über die Natur zu sich selbst, zum Seelisch-Geistigen führt, aus solcher Gesinnung heraus kann nur dasjenige entstehen, was unser soziales Leben aufbauen soll. Aber es wird nur entstehen, wenn der Mensch durch seinen Willen seine Blicke hinlenkt auf dasjenige, was ihm die Erforschung des Geisteslebens selber geben kann.

C'est pourquoi il doit être dit : ce n'est pas dans les institutions extérieures et dans leur transformation que nous devons voir ce qui peut nous conduire plus loin. Quelle que soit la manière dont nous transformons les institutions extérieures, cela ne conduira pas à une nouvelle construction. Cela ne peut se faire que si l'humain va chercher en lui-même ce qui en lui tend actuellement à la destruction. Car tout ce qui est extérieur dans la vie de l'humain est fait par l'humain lui-même, par l'essence la plus intime de l'humain. Ce n'est qu'en réapprenant, en repensant que nous pouvons avancer. Il n'y aura pas d'amélioration plus tôt que lorsqu'un nombre suffisamment important d'êtres humains auront le courage de repenser, de réapprendre. Et finalement, ce qui pourra un jour venir à nouveau sur l'humanité en tant que forces constructives devra provenir du courage de s'élever vers l'esprit réel, afin que celui-ci puisse, comme je l'ai déjà dit hier à la fin, éliminer peu à peu, mais efficacement, le non-esprit.

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Daher muß gesagt werden: Nicht in äußeren Institutionen und in ihrer Umgestaltung sollen wir dasjenige sehen, was uns weiterfüh­ren kann. Wie wir auch äußere Institutionen umgestalten mögen, es wird doch zu keinem Neuaufbau führen. Zu einem solchen kann nur führen, wenn der Mensch dasjenige, was in ihm gegenwärtig zur Zerstörung neigt, in Ceinem eigenen Inneren selber aufsucht. Denn alles Äußere, was im Leben des Menschen entsteht, wird von dem Menschen selbst, von dem innersten Wesen des Menschen gemacht. Nur durch Umlernen, nur durch Umdenken können wir vorwärts­kommen. 'naher kann es nicht früher besser werden, als bis eine genügend große Anzahl von Menschen den Mut aufbringt zum Umdenken, zum Umlernen. Und schließlich wird dasjenige, was einstmals wiederum als aufbauende Kräfte über die Menschheit kommen kann, hervorgehen müssen aus dem Mute zur Erhebung zum wirklichen Geiste, damit dieser, wie ich schon gestern am Schlusse sagte, nach und nach, aber wirksam den Ungeist beseitigen könne.

[Un débat s'ensuit].

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[Es folgt eine Aussprache.]

Mot de la fin

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Schlußwort

Mes très chers présents. Je n'ai aucun point d'appui particulier dans les propos de M. B. pour dire quelque chose d'important dans cette conclusion, car il a donné l'exemple de la manière dont on juge, à partir de la pensée abstraite de notre époque, ce que l'on aimerait dire à partir de la pensée féconde de l'esprit. C'est pourquoi je voudrais dire quelques mots à l'intention des auditeurs qui auraient pu mal comprendre ce que j'ai dit sur le programme/plan scolaire.

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Meine sehr verehrten Anwesenden! Ich habe eigentlich keinen besonderen Anhaltspunkt aus den Ausführungen des Herrn B. heraus, um irgend etwas Erhebliches in diesem Schlußwort zu sagen, denn er hat ,das Beispiel erbracht, wie man aus dem abstrakten Denken der Gegenwart heraus dasjenige beurteilt, was eben aus dem geistbefruchteten Denken heraus gern gesagt sein möchte. Und daher möchte ich für diejenigen der verehrten Zuhörer, welche etwa auch, aber vielleicht doch berechtigt, mißverstanden haben könnten dasjenige, was ich über den Lehrplan gesagt habe, einige Worte hier anbringen.

Ce que j'ai dit sur le plan scolaire, c'est qu'il devrait viser la concentration. Je n'ai pas dit qu'il ne devait pas y avoir d'alternance. Mis à part le fait que l'on pourrait se demander si cette alternance doit être créée après trois à cinq semaines pour le calcul, ou si c'est mieux ou pas, c'est une question purement didactique qui ne peut pas être traitée de manière agitatrice, mais uniquement de manière objective. Mais à part cela, il faut travailler sur la concentration dans l'enseignement, c'est-à-dire qu'il faut traiter une certaine charge de travail de telle sorte que l'emploi du temps ne nous gêne pas, qu'on puisse vraiment travailler pendant trois à six semaines, aussi longtemps qu'il le faut, sans être interrompu par autre chose. Il va de soi que l'on tient pleinement compte de l'entité de l'enfant. Pour que vous ne vous mépreniez pas, j'aimerais vous expliquer comment cela se passe dans n'importe quelle classe de l'école Waldorf. Prenons la cinquième classe de l'école primaire. Je pourrais tout aussi bien citer la première. Les cours commencent quelques minutes après huit heures du matin. Pendant les deux premières heures, on travaille justement à cette concentration dans ce qui, dans les matières scolaires habituelles, est déconcentré par l'emploi du temps, réparti sur une courte durée sans aucune concentration. Ainsi, pendant ces deux premières heures, jusqu'à quelques minutes après dix heures, on travaille de manière concentrée sur ce que l'on considère habituellement comme le contenu des matières scolaires. Ainsi, pendant ce temps, disons un nombre suffisamment important de semaines, on travaille le calcul, puis à nouveau l'étude des langues pendant un certain nombre de semaines, et ainsi de suite. Ensuite vient ce qui rend possible une concentration en la pratiquant d'une certaine manière ; chez nous, on enseigne les langues étrangères dès les plus petits enfants, le français et l'anglais, de sorte que les premières classes reçoivent déjà un enseignement en langue étrangère. Et c'est très impressionnant de voir ces petits bouts de chou arriver à leurs cours et de constater qu'ils ont effectivement fait des progrès avec une grande joie en quelques semaines dans l'enseignement des langues étrangères. On travaille vraiment avec eux sur l'utilisation de la langue. Pour la première classe, c'est déjà le cas pendant cinq à six semaines ; on y travaille le français jusqu'à onze heures, l'anglais jusqu'à midi. Ensuite, les enfants rentrent chez eux. Et certains après-midi - les enfants ont suffisamment de temps libre, cela fait aussi partie de l'alternance, qu'ils sortent à nouveau - certains après-midi, quand ils reviennent, ils ont du chant, de la musique et de l'eurythmie, de la gymnastique pourvue d'âme, de l'art du mouvement pourvu d'âme. Dans cet art du mouvement pourvu d'âme, les enfants n'ont pas purement une gymnastique physiologique, qui est aussi pratiquée, mais un mouvement transspiritualisé. Ils ont pour ainsi dire un langage muet donné dans l'eurythmie. Les enfants s'y trouvent extraordinairement bien. Et lorsqu'il y a souvent des représentations d'eurythmie lors de journées où les enfants sont convoqués pour des fêtes particulières, les enfants s'y pressent et on voit comment tout cela vit. On ne peut donc pas dire qu'il n'y a pas de variété ou que l'on ne tient pas compte de ce qui correspond à la nature de l'enfant. Mais si l'on dit maintenant : si les enfants s'ennuient trop, il faut trouver autre chose - oui, mes très chers présents, c'est tout de suite la tâche de ne jamais laisser les enfants s'ennuyer ! Les enfants se fâchent tout au plus une fois parce que quelque chose les pique, mais par ennui - il faut y veiller - ils ne veulent jamais que l'enseignement s'arrête d'une manière ou d'une autre. Et j'ai déjà pu me rendre compte, dans ce court laps de temps, puisque j'ai fréquenté l'école deux fois pendant une longue période et que j'ai toujours l'enseignement entre les mains, de la vie qui est ainsi réellement apportée à l'ensemble de l'enseignement.

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Was ich über den Lehrplan gesagt habe, das ist das, daß er auf Konzentration hinarbeiten sollte. Ich habe nicht gesagt, daß keine Abwechslung da sein sollte. Abgesehen davon, daß man ja streiten könnte, ob diese Abwechslung nach drei bis fünf Wochen geschaf­fen werden soll für das Rechnen, oder ob das besser ist oder das, das ist eine rein didaktische Frage, die sich nicht agitatorisch behandeln läßt, sondern nur sachlich. Aber abgesehen davon: man hat auf Konzentration im Unterricht zu arbeiten, daß man also ein gewisses Pensum so aufzuarbeiten hat, daß einen der Stundenplan dabei nicht geniert, daß man wirklich drei bis sechs Wochen, so lange es notwendig ist, ein Pensum durcharbeitet, ohne durch etwas anderes unterbrochen zu sein. Selbstverständlich wird dabei der Wesenheit des Kindes voll Rechnung getragen. Damit Sie mich nicht mißverstehen, möchte ich Ihnen ausführen, wie es etwa in irgendeiner Klasse der Waldorfschule zugeht. Nehmen wir die fünfte Volks­schulklasse. Ich könnte ebensogut die erste anführen. Da beginnt der Unterricht einige Minuten nach acht Uhr morgens. Da wird zunächst in den ersten zwei Stunden eben auf diese Konzentration in dem hingewirkt, was sonst in den gewöhnlichen Schulgegen­ständen durch den Stundenplan dekonzentriert, ohne alle Konzen­tration verteilt wird auf kurze Zeit. So daß also in diesen zwei ersten Stunden bis etwa ein paar Minuten nach zehn Uhr in konzentrierter Weise auf das hingearbeitet wird, was man sonst als Inhalt der Schulgegenstände anschaut. So daß also in dieser Zeit, sagen wir, durch eine genügend große Anzahl von Wochen, Rechnen getrieben wird, dann wieder Sprachlehre durch eine Anzahl von Wochen und so weiter. Dann kommt anschließend dasjenige, was eine Konzen­tration dadurch möglich macht, daß man es in einer gewissen Weise treibt; schon bei den kleinsten Kindern wird bei uns fremdsprach­licher Unterricht getrieben, französischer und englischer Unter­richt, so daß schon die ersten Klassen fremdsprachlichen Unterricht bekommen. Und es übt einen großen Eindruck aus, wenn man die kleinen Sputze kommen sieht in ihre Stunden und sieht, wie sie tatsächlich mit einer großen Freude Fortschritte in den wenigen Wochen schon gemacht haben im fremdsprachlichen Unterricht. Da wird mit ihnen tatsächlich auf das Gebrauchen der Sprache hin gearbeitet. Also fünf bis sechs Wochen ist es bei der ersten Klasse schon so der Fall; da wird dann bis elf Uhr Französisch, bis zwölf Uhr Englisch getrieben. Dann gehen die Kinder nach Hause. Und an einigen Nachmittagen — die Kinder haben genug frei, das gehört auch zur Abwechslung, daß sie nun wieder hinauskommen —, an einigen Nachmittagen, wenn sie nun wieder kommen, haben sie Gesang, Musik und Eurythmie, beseeltes Turnen, beseelte Bewe­gungskunst. In dieser beseelten Bewegungskunst haben die Kinder nicht bloß physiologisches Turnen, das auch getrieben wird, son­dern durchgeistigte Bewegung. Sie haben gleichsam eine stumme Sprache in der Eurythmie gegeben. In das finden sich die Kinder außerordentlich gut hinein. Und wenn öfter einmal an solchen Tagen, wo die Kinder zu besonderen Festlichkeiten zusammenge­rufen werden, dann Eurythmieaufführungen sind, dann drängen sich die Kinder dazu, dann sieht man, wie das alles lebt. So daß also davon gar keine Rede sein kann, daß keine Abwechslung sei oder keine Rücksicht auf dasjenige, was der Natur des Kindes entspricht, genommen werde. Wenn nun aber gesagt wird: Wenn es den Kindern zu langweilig wird, muß etwas anderes kommen — ja, meine sehr verehrten Anwesenden, das ist gerade die Aufgabe, daß es niemals den Kindern zu langweilig wird! Die Kinder werden höch­stens einmal ungezogen, weil sie irgend etwas sticht, aber aus Langweiligkeit — dafür muß Sorge getragen werden — wollen sie niemals, daß der Unterricht irgendwie aufhöre. Und ich konnte mich schon in dieser kurzen Zeit, da ich ja zweimal durch längere Zeit die Schule besucht habe und den Unterricht eigentlich immer in meiner Hand habe, ich konnte mich überzeugen, wie auf diese Weise tatsächlich Leben in den ganzen Unterricht hineingebracht wird.

Mes très chers présents, si l'on ne veut pas fonder par le bavardage, mais par l'action, ce qui est un droit égal pour tous, il ne faut vraiment pas s'énerver de manière bavarde sur la différence entre les entrepreneurs et les ouvriers, qui existe encore aujourd'hui malgré tout le bavardage ; elle est simplement là comme un fait, et quand on parle aujourd'hui, on ne peut vraiment pas effacer cette différence pour le moment. Dans l'école Waldorf, l'enfant du prolétariat est assis à côté de l'enfant de l'entrepreneur. Les enfants sont éduqués dans une unité complète, et l'égalité des droits pour tous est fondée en acte ! Alors qu'avec tout le bavardage et l'agitation : il ne faut pas qu'il y ait des "entrepreneurs" et des "ouvriers", on n'arrivera à rien, mais ils doivent avoir les mêmes droits. Bref, ce n'est pas en bavardant que l'on résoudra la question, mais uniquement en créant des objectifs et, surtout, en envisageant une véritable solution à la question sociale. Ce n'est pas en bavardant avec des phrases d'agitation chaque fois qu'il s'agit de passer à l'action que l'on fera un seul pas vers l'amélioration ! C'est ce qui importe aujourd'hui de faire la différence entre l'action et le bavardage.

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Meine sehr verehrten Anwesenden, wenn man nicht durch Schwätzen, sondern durch die Tat dasjenige begründen will, was gleiches Recht für alle ist, so muß man sich wirklich nicht in geschwätziger Weise über den Unterschied zwischen Unternehmer und Arbeitern aufregen, der da heute trotz allen Geschwätzes doch noch vorhanden ist; er ist einfach als eine Tatsache da, und wenn man heute redet, so kann man nun wahrhaftig diesen Unterschied vorläufig nicht hinweg-wischen. Es handelt sich darum bei der Waldorfschule, daß in der Tat das Proletarierkind sitzt neben dem Unternehmerkind. Die Kinder werden in vollständiger Einheit erzogen, und da wird durch die Tat gleiches Recht für alle begrün­det! Während mit allem Geschwätz und allem agitatorischen Her­umreden: es müssen nicht «Unternehmer» und «Arbeiter» da sein, man noch nichts erreichen wird, sondern sie müssen gleiches Recht haben. Kurz, mit Schwätzen läßt sich die Frage nicht lösen, einzig und allein dadurch, daß man Ziele schafft, und vor allen Dingen die wirkliche Lösung der sozialen Frage ins Auge faßt. Dadurch, daß man immer dann, wenn es sich um die Tat handelt, hineinschwätzt mit agitatorischen Phrasen, dadurch kann doch nicht ein einziger Schritt zur Besserung jemals gemacht werden! Das ist es, worauf es heute ankommt, zu unterscheiden zwischen Tat und Schwätzen.

Si l'on ne fait pas cette différence entre les bavards et ceux qui veulent faire quelque chose, on n'arrivera pas à une branche verte, mais les bavards parleront à mort carrément tout ordre social. De nos jours, il n'est pas possible d'obtenir quoi que ce soit avec de beaux bavardages, même si ce bavardage part d'une justification de l'égalité. L'égalité des droits doit être fondée, et parler purement d'égalité de droit ne mène à rien.

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Wenn man diesen Unterschied nicht machen wird zwischen den Schwätzern und denjenigen, die etwas tun wollen, wird man nicht auf einen grünen Zweig kommen, sondern es werden die Schwätzer alle soziale Ordnung geradezu totreden. Mit schönem Geschwätz ist in unserer heutigen Zeit nichts zu erreichen, wenn dieses Geschwätz noch so sehr von Gleichberechtigung ausgeht. Gleichberechtigtheit muß begründet werden, von Gleichberechtigtheit bloß zu schwätzen, damit ist gar nichts erreicht.

Une autre question, mes très chers présents : Ne faut-il pas aujourd'hui créer les conditions matérielles préalables pour les personnes économiquement opprimées afin de leur offrir la possibilité d'absorber du spirituel ? J'ai tout de suite écrit un article dans le dernier ou l'avant-dernier numéro de la revue "Dreigliederung des sozialen Organismus (Tri articulation de l'organisme social)", qui paraît à Stuttgart :

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Eine andere Frage, meine sehr verehrten Anwesenden: Muß heute dem wirtschaftlich Bedrückten nicht die materielle Vorbedingung geschaffen sein, damit ihm die Möglichkeit geboten wird, Geistiges aufzunehmen? Ich habe gerade in der letzten oder in der vorletzten Nummer der Zeitschrift für «Dreigliederung des sozialen Organismus», die in Stuttgart erscheint, einen Artikel geschrieben:

"Les idées et le pain" - pour opposer au préjugé courant le pays selon lequel, lorsque du côté des rassasiés et ceux qui peuvent encore se rassasier aujourd'hui est toujours de nouveau et de nouveau indiqué sur : Il n'y a rien d'autre à faire pour résoudre la question sociale que de faire travailler les gens. C'est facile à dire ! Il s'agit de faire en sorte que les gens voient un but, un sens à leur travail ! Mais d'un autre côté, rien n'est fait non plus si l'on dit toujours de l'autre côté : il faut d'abord donner du pain aux gens, ensuite ils s'élèveront spirituellement, ou alors on peut faire en sorte qu'ils s'élèvent spirituellement. C'est le travail spirituel qui permet d'obtenir du pain. Il faut organiser, il faut, d'une certaine manière, donner une structure quelconque, une structure sociale, à ce qui est travaillé, sinon le pain ne peut pas être produit. Si une terrible vague de famine s'étend aujourd'hui sur l'Europe centrale, cette vague de famine - même si la situation n'était évidemment pas bonne auparavant, nous ne voulons pas en discuter maintenant - n'est pas venue du fait que le pain s'est soudainement retiré de l'humain, mais du fait que les humains sont entrés dans un ordre social par la catastrophe de la guerre, au sein duquel aucun pain n'est produit, au sein duquel aucune idée n'agit pour faire travailler le pain. Les idées qui ont été adorées jusqu'en 1914 par les gens qui étaient les leaders ont été rendues absurdes par les cinq ou six dernières années, elles ont été rejetées. Nous avons besoin de nouvelles idées ! Et si l'on ne se décide pas à dire : nous avons besoin d'idées nouvelles - c'est par ces idées nouvelles que l'ordre social sera organisé, que le pain nécessaire sera créé ; si l'on ne se décide pas à le faire, nous ne parviendrons pas de manière salutaire à un développement ultérieur dans l'avenir.

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«Ideen und Brot» —, um entgegenzutreten dem landläufigen Vorurteil, daß, wenn von seiten der Gesättigten und auch heute noch Sich-sättigen-Könnenden immer wieder und wieder darauf hingewiesen wird: Es braucht ja nichts anderes getan zu werden, um die soziale Frage zu lösen, als daß die Leute arbeiten. Das ist leicht gesagt! Es handelt sich darum, daß die Leute ein Ziel sehen, einen Sinn in ihrer Arbeit! Aber auf der anderen Seite ist auch nichts damit getan, wenn immer gesagt wird von der anderen Seite: Erst muß den Leuten Brot geschaffen werden, dann werden sie geistig hochkom‑ men, oder dann kann man dafür sorgen, daß sie geistig hochkom‑ men. Geistige Arbeit ist es ja, welche dazu führt, daß das Brot erarbeitet werde. Man muß organisieren, man muß in einer gewissen Weise dasjenige, was gearbeitet wird, in irgendeine Struktur bringen, in eine soziale, sonst kann das Brot nicht entstehen. Wenn jetzt über Mitteleuropa eine furchtbare Hungersnotwelle sich ausbreitet, so ist ja diese Hungersnotwelle — wenn es auch vorher selbstverständlich nicht gut war, darüber wollen wir uns jetzt nicht unteralten — nicht gekommen dadurch, daß plötzlich das Brot sich entzogen hat dem Menschen, sondern daß die Menschen in eine soziale Ordnung hineingekommen sind durch die Kriegskata­strophe, innerhalb welcher kein Brot erarbeitet wird, innerhalb welcher keine Ideen wirken, die das Brot erarbeiten lassen. Die Ideen, die bis 1914 von den Leuten angebetet worden sind, die die Führenden waren, die sind ad absurdum geführt durch die letzten fünf bis sechs Jahre, die sind abgetan. Wir brauchen neue Ideen! Und wenn man sich nicht entschließt, sich zu sagen: Wir brauchen neue Ideen —, durch diese neuen Ideen wird die soziale Ordnung organisiert, dadurch wird das nötige Brot geschaffen; wenn man sich nicht entschließt dazu, dann kommen wir doch in keiner heilsamen Weise zur Weiterentwickelung in die Zukunft hinein.

Il est très étrange de constater, j'aimerais dire, dans certains cas, que les gens ne veulent pas admettre comment se situe et se déroule la vérité. L'un des plus radicaux était certainement le prince Krapotkin jusqu'en 1914. Lorsqu'il est reparti en Russie, on a entendu peu de temps après : oui, si nous recevons seulement du pain de l'Occident, les choses iront mieux ! - Et à côté de cela, on entendait dire qu'il écrivait une "éthique". Vous voyez, c'est ce qui nous a ruinés, le fait que les gens aient d'un côté la vie matérielle, de l'autre une vie spirituelle abstraite, et que rien de cette vie spirituelle abstraite n'intervienne dans la vie réellement matérielle. L'esprit ne se manifeste pas par le fait qu'on l'adore, l'esprit se manifeste par le fait qu'il devient capable de dominer et d'organiser aussi la matière. C'est précisément ce qui est grave, que nos confessions en soient arrivées à vouloir simplement donner à l'humain un beau contenu lorsqu'il a cessé de travailler, ou tout au plus une directive sur la première page blanche du grand livre, où il est écrit : "Avec Dieu" - même si ce qui est traité là en débit et en crédit ne justifie absolument pas toujours qu'il soit écrit : "Avec Dieu" ! Mais c'est là que se manifestent les phénomènes de déclin de notre époque, que nous avons perdu le pouvoir de trouver la transition vers la vie matérielle par le biais de ce à quoi nous adhérons spirituellement, que c'est précisément l'attitude qui prévaut et qui dit : "Ah oui, ne pas lier la vie matérielle à l'esprit ! L'esprit est quelque chose de tout à fait sublime, il faut le garder libre de la vie matérielle ! - Non, l'esprit n'est pas là pour qu'on le tienne à l'écart de la vie matérielle, pour qu'en sortant de l'usine, il ne soit qu'une sensation du dimanche après-midi, aussi noble soit-elle, mais l'esprit est là pour qu'on le fasse entrer par la porte de l'usine, pour que les machines fonctionnent selon l'esprit, pour que les ouvriers soient organisés selon l'esprit. L'esprit est là pour cela, pour qu'il pénètre la vie matérielle ! Et nous avons péri parce que ce n'est pas le cas, parce que nous avons une vie spirituelle abstraite à côté d'une vie matérielle sans esprit, dominée par de simples routiniers. Les choses ne s'amélioreront pas avant que l'esprit ne devienne si puissant qu'il puisse dominer la matière. Ce n'est pas à l'esprit étranger à la matière, étranger au monde, que la science de l'esprit veut conduire, mais à l'esprit qui peut dominer les humains, que l'on ne trouve pas seulement lorsqu'on est heureux de pouvoir sortir de l'usine, mais que l'on apporte joyeusement dans l'usine, afin que chaque geste individuel se fasse à la lumière de cette vie de l'esprit.

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Es ist sehr merkwürdig, wie sich, ich möchte sagen, im einzelnen Falle zeigt, daß die Menschen sich nicht eingestehen wollen, wie eigentlich die Wahrheit liegt und läuft. Einer der Radikalsten war gewiß bis zum Jahr 1914 der Fürst Krapotkin. Als er wieder nach Rußland gegangen war, da hörte man bald danach: Ja, wenn wir nur von dem Westen Brot bekommen, dann wird es schon besser gehen! — Und daneben hörte man, daß er eine «Ethik» schreibt. Sehen Sie, das ist dasjenige, was uns zugrunde gerichtet hat, daß die Leute auf der einen Seite das materielle Leben haben, auf der anderen Seite ein abstraktes Geistesleben, und daß von dem abstrakten Geistesleben nichts hereinspielt in das wirklich materielle Leben. Der Geist zeigt sich nicht dadurch, daß man ihn anbetet, der Geist zeigt sich dadurch, daß er fähig wird, auch die Materie zu beherrschen und zu organisieren. Das ist gerade das Schlimme, daß unsere Bekenntnisse es dahin gebracht haben, dem Menschen einen schönen Inhalt bloß geben zu wollen, wenn er aufgehört hat zu arbeiten, oder höchstens eine Direktive auf der ersten weißen Seite des Hauptbuches, wo steht: «Mit Gott» — wenn auch das, was da in Soll und Haben verarbeitet wird, durchaus nicht immer rechtfertigt, daß da steht: «Mit Gott»! Aber darinnen zeigen sich die Niedergangserschei­nungen unserer Zeit, daß wir die Macht verloren haben, über das, wozu wir uns geistig bekennen, den Übergang zu finden zum materiellen Leben, daß geradezu die Gesinnung herrschend wird, die da sagt: Ach ja nicht verknüpfen das materielle Leben mit dem Geist! Der Geist ist etwas ganz Erhabenes, den muß man frei halten vom materiellen Leben! — Nein, nicht dazu ist der Geist da, daß man ihn freihält vom materiellen Leben, daß man ihn, wenn man aus der Fabrik herausgeht, ihn als Sonntag-Nachmittag-Sensation nur haben kann, wenn auch noch so edler Art, sondern dazu ist der Geist da, daß man ihn durch das Tor der Fabrik hineinträgt, daß die Maschinen nach dem Geiste gehen, daß die Arbeiter nach dem Geiste organisiert sind. Dazu ist der Geist da, daß er das materielle Leben durchdringe! Und daran sind wir zugrunde gegangen, daß das nicht der Fall ist, daß wir ein abstraktes Geistesleben neben einem geistlosen, von bloßen Routiniers beherrschten materiellen Leben haben. Eher wird es nicht besser, bis der Geist so mächtig wird, daß er die Materie beherrschen kann. Nicht der der Materie fremde, weltenfremde Geist ist es, zu dem Geisteswissenschaft führen will, sondern der Geist, der die Menschen beherrschen kann, den man nicht nur findet, wenn man froh ist, daß man aus der Fabrik hinausgehen kann, sondern den man froh und freudig in die Fabrik hineinträgt, damit jeder einzelne Handgriff im Lichte dieses Geistes­lebens geschehe.

Ceux qui veulent l'esprit dans le sens où nous l'entendons ici ne veulent vraiment pas un esprit non pratique, ils veulent l'esprit qui n'a vraiment pas seulement quelque chose à dire dans le monde, qui n'a pas seulement quelque chose à dire qui puisse nous réjouir aux heures libres, mais un esprit qui, en dominant la matière, organise la vie peut se lier intimement à la vie. C'est de cet esprit, ou de son acceptation que dépendra notre volonté, si nous le renions, de naviguer de plus en plus profondément dans le malheur ou non. C'est entre ce "ou bien ou bien" qu'il faut choisir aujourd'hui. Plus il y aura d'humains qui décideront de s'engager dans cet esprit actif, mieux ce sera pour l'avenir de l'humanité.

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Diejenigen, die in dem Sinne, wie es hier gemeint ist, den Geist wollen, die wollen wahrhaftig nicht einen unpraktischen Geist, die wollen den Geist, der in der Welt wirklich nicht nur etwas zu schwatzen hat, nicht nur etwas zu sagen hat, was einen in freien Stunden erfreuen kann, sondern einen Geist, der dadurch, daß er die Materie beherrscht, das Leben durchorganisiert, mit dem Leben sich innig verbinden kann. Von diesem Geiste beziehungsweise von seiner Annahme wird es abhängen, ob wir, wenn wir ihn verleug­nen, immer tiefer und tiefer in das Unglück hineinsegeln wollen oder nicht. Zwischen diesem «Entweder-Oder» muß man heute entscheiden. Je mehr Menschen entscheiden werden dahin, daß sie sich zu diesem tätigen Geist aufraffen, desto besser wird es für die Zukunft der Menschheit sein.

C'est ce que je voulais encore ajouter à mes paroles d'aujourd'hui.

41

Das ist dasjenige, was ich zu meinen heutigen Worten noch hinzufügen wollte.

 

Français seulement


LES FORCES SPIRITUELLES DANS L'ART DE L'ÉDUCATION ET DANS LA VIE POPULAIRE
-
Deuxième conférence, Zurich, 18 mars 1920

De la pensée scientifique dénudée de volonté à la pensée vivante parcourue d’âme. Le dépassement de la volonté dénudée de penser par volonté portée par l’esprit. La science de l’esprit orientée anthroposophiquement comme base méthodologique de l'art de l'éducation. Époques dans le développement de l'enfant. La signification de l’artistique pour l'éducation. Pensées sur la formation de plan d'enseignement et d’heure de cours. L'extension de notre propre être par la science de l’esprit pour le dépassement de la pensée abstraite. Nécessité et sens des réalités d’un organisme social tri-articulé.
Mots de conclusion après une discussion
01
Hier, je me suis permis d'expliquer comment trois puissances destructrices agissent dans les phénomènes de déclin de notre temps : la domination mondiale de la phrase, la domination mondiale de la convention, la domination mondiale de la routine. Et j'ai déjà essayé hier d'indiquer comment le discours rempli de pensées, la pensée imprégnée de substance spirituelle, qui peut s'exprimer par le langage dans la vie sociale des humains, devrait à nouveau remplacer la phrase. Et j'ai essayé d'indiquer dans ce contexte comment la convention doit être remplacée, précisément par la revitalisation de la vie de l'esprit, par ce qui peut naître de l'interaction vivante des humains majeurs vivant ensemble au sens démocratique. Et j'ai essayé d'indiquer comment la pratique de la vie, imprégnée de spiritualité, devait remplacer la pure routine, la routine dépourvue d'esprit.
02
Si l'on caractérise d'abord toutes ces choses de l'extérieur, elles semblent en fait ne toucher que des faits superficiels de notre vie actuelle. Mais en réalité, elles poussent précisément vers ce qui, d'un côté, s'enracine dans l'intimité la plus profonde de l'être humain, et qui, de l'autre, s'exprime dans les faits sociaux les plus significatifs, les plus envahissants et les plus déterminants pour la vie.
03
Hier déjà, j'ai indiqué comment il fallait rechercher dans un symptôme déterminé l'une des causes fondamentales de notre civilisation actuelle, traversée par tant de forces destructrices. J'ai attiré l'attention sur le fait que depuis trois ou quatre siècles, c'est essentiellement la connaissance de science de la nature qui constitue la base de notre vision du monde, de cette vision du monde qui veut fonder la nouveauté. Ce qui existe par ailleurs dans notre vie sociale, ce sont les impulsions traditionnelles à la vision du monde. Ce qui est nouveau, ce qui motive vraiment les humains depuis trois ou quatre siècles, c'est la question suivante : de quelle manière une vision du monde peut-elle s'écouler à partir des bases de science de la nature de la connaissance humaine ? Il n'est pas étonnant que sous l'impulsion de fonder ainsi une vision du monde, les forces de la vie psychique humaine qui se sont développées sont précisément celles qui sont aptes à donner vie à une telle vision du monde. Un type de pensée et un type de volonté très particuliers se sont développés au cours des derniers siècles et ont atteint un certain point culminant de leur activité à l'heure actuelle. La recherche sur la nature souligne toujours et encore qu'il est important pour elle, pour sa méthode consciencieuse, d'explorer le monde des faits, de sorte que rien n'entre dans ce qui est établi sur les faits eux-mêmes, que rien n'entre dans ce qui vient de l'humain, de la personnalité humaine elle-même. C'est en vain que des esprits comme Goethe, qui ont compris à quelle partialité devait conduire une simple connaissance de la nature, une connaissance de la nature séparée de l'humain, ont attiré l'attention sur le fait que la connaissance réelle, utilisable pour une vision globale du monde, ne devait pas être séparée de l'humain, sur le fait que même le fait physique extérieur devait être considéré en relation avec l'humain qui se trouve dans le monde. D'un autre côté, on peut tout de même dire que cette approche séparée de l'humain a de nouveau célébré ses grands triomphes en amenant le monde de la technique à ce qu'il est aujourd'hui. Mais tout cela n'a pu voir le jour que sous l'influence d'un certain type de pensée, une pensée qui s'abandonne soit à ce que la nature offre d'elle-même à l'observation, soit à ce que nous pouvons représenter par l'expérimentation. Comprendre le langage des faits eux-mêmes, c'est l'idéal de cette pensée.
04
Celui qui, en plus de la science de l'esprit, a aussi eu affaire à la science de la nature de manière consciencieuse et méthodique, sait ce qu'est la volonté humaine, ce qui nous pousse à accomplir notre tâche extérieurement dans la vie, à entrer en contact et en relation avec d'autres humains, en d'autres termes, à nous placer dans l'être social. Oui, les grands triomphes de la science de la nature et de la technique n'ont été possibles que parce que l'humain a appris à penser de telle sorte que cette pensée soit aussi peu influencée que possible par sa volonté. On peut dire qu'une sorte d'habitude de pensée s'est développée sous l'influence de ce fait au cours des trois ou quatre derniers siècles.
05
Or, avec une telle pensée, on peut reconnaître de grandes choses dans le domaine du monde minéral, du monde végétal encore, déjà moins dans le monde animal, et - comme je l'ai déjà indiqué hier - on ne peut rien reconnaître du tout en ce qui concerne la véritable nature de l'humain. Et le fait que l'on n'ait pas formé d'autre pensée à côté de cette pensée, je dirais, dépourvue de volonté, s'explique d'une certaine manière par la crainte de tout ce qui entre dans notre pensée lorsque l'humain, de lui-même, de sa volonté, donne à cette pensée sa structure, son organisation. Le fantastique, l'arbitraire peuvent ainsi s'introduire dans la pensée par le biais de la volonté humaine. Et l'on ne cesse de souligner à quel point les visions du monde de certains philosophes, qui ont pourtant introduit le vouloir humain dans leur pensée, sont fantastiques, en comparaison avec les résultats sûrs auxquels sont parvenus les naturalistes, qui ont laissé parle seul ce que leur disait la nature elle-même ou l'expérience.
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On n'a justement pas su qu'il était possible d'imprégner la pensée humaine de volonté de telle sorte que, dans cette pensée bien entraînée et portée par la volonté, tout arbitraire disparaisse, comme il disparaît par rapport à la pensée qui ne s'occupe que de faits extérieurs ou d'expériences. Pour trouver une telle pensée imprégnée de volonté, il faut cependant des exercices intérieurs de l'âme accomplis avec énergie, soin et patience. Pour cela, il faut que l'humain qui veut devenir un chercheur de l'esprit, qui veut vraiment pénétrer dans le monde spirituel, d'où seul peut jaillir la connaissance de l'humain, que l'humain se réserve toujours et encore, pendant de longues périodes et avec une méthodologie intérieure de l'âme, des pensées sur lesquelles il ne développe rien d'autre qu'un vouloir intérieur, qu'il développe sur ces pensées un vouloir tel qu'on ne le développe normalement que dans le monde extérieur. Dans le monde extérieur, on aime, on hait, on prend telle ou telle activité, on rejette telle ou telle activité. Dans le monde extérieur, on a affaire à quelque chose sur lequel on peut simplement avoir des opinions. On a affaire à ce qui contient des crises en soi. Ce que l'on reconnaît par sa volonté dans le monde extérieur, ou ce contre quoi on se bat, il faut le porter dans le monde de ses pensées si l'on veut devenir un chercheur d'esprit, et l'on remarquera peu à peu que ces pensées deviennent vraiment des puissances portées par la volonté, imprégnées de légalité/légité intérieure. Vous devez seulement accepter ce que je viens de dire dans une apparente abstraction, de telle sorte que le travail qui est ainsi caractérisé, le travail intérieur de l'âme, est un travail qui prend beaucoup de temps, qui n'est vraiment pas moins méthodique, même s'il est effectué sur le champ spirituel, que tout ce que nous faisons avec les instruments de précision les plus exacts pour nos expériences de chimie ou de physique. De même que le chimiste ou le physicien réalise ses expériences avec précision, de même le chercheur d'esprit réalise ce qui est la pesée d'une pensée par rapport à une autre, l'effet d'une pensée sur l'autre. Il en arrive ainsi à ce que la pensée abstraite, qui s'est justement formée sous l'influence de la recherche scientifique au cours des trois ou quatre derniers siècles, s'élève à une pensée intérieurement vivante, à une pensée qui est plus une vision d'images de type spirituel que la pensée abstraite habituelle. C'est l'un des aspects qui doit être formé à la véritable connaissance de l'humain, parce qu'il est impossible d'utiliser cette pensée abstraite pour cette connaissance de l'humain, qui doit être une connaissance de l'esprit, une vision de l'esprit qui célèbre ses grands triomphes dans la science de la nature. Mais cette pensée, qui est parfaitement à sa place dans la science de la nature, cette pensée a certains résultats, je dirais même impossibles, en particulier dans la vie sociale au sens le plus large. Plus notre pensée devient abstraite, plus elle devient autoritaire/ayant raison chez l'individu. Certes, on devient très critique, on devient consciencieux, on devient méthodique en appliquant la pensée qui a été cultivée au cours des trois ou quatre derniers siècles. Mais on devient tout de même autoritaire en ce qui concerne son intégration sociale dans l'humanité entière ou dans une partie de l'humanité. Il suffit de faire une recherche et on verra si l'on s'en tient à la pensée qui a fait la grandeur de la science de la nature : On s'habitue à avoir toujours raison - et l'autre a aussi raison ! Et les humains, ce serait l'extrême, ne pourraient au fond plus rien se communiquer.
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Ne vivons-nous pas au milieu de cette situation ? Celui qui a traversé une expérience de vie riche en épreuves et qui a lutté pendant des décennies avec les problèmes, celui qui est obligé, à partir de l'éducation actuelle de l'humanité, de présenter ces problèmes dans les formes usuelles praticables des concepts spirituels scientifiques, ne trouve-t-il pas partout les gens les plus jeunes qui viennent dire, avec leur expérience d'une décennie et demie tout au plus : voilà mon point de vue, voilà ce que je pense, voilà ce que j'oppose aux riches expériences de la vie. Et finalement, abstraitement parlant, on ne peut même pas donner tort à ces débutants de la vie, qui peuvent tout aussi bien penser logiquement que les vieillards expérimentés de la vie, car ce qui constitue le nerf de notre connaissance scientifique actuelle n'est pas fondamentalement lié aux développements humains, c'est quelque chose que l'on atteint, dans lequel on se trouve, et que l'on obtient finalement quand on a atteint un certain degré de maturité. On peut donc dire que cette pensée abstraite, cet intellectualisme, qui a maintenant atteint un haut degré de perfection, donne à chacun quelque chose qu'il voudrait communiquer à tout autre, mais que l'autre sait déjà par lui-même. On aimerait communiquer dans la vie sociale. On ne peut pas se communiquer parce que l'autre n'est pas enclin à recevoir la communication, mais tout au plus à lui opposer son point de vue.
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Ce que la science de la nature fait de grand est inapplicable dans la vie sociale, parce que l'humain donne par là quelque chose, veut donner quelque chose qu'aucun autre ne veut vraiment recevoir, parce qu'il croit déjà l'avoir. Celui qui réfléchit correctement à ce qui est la véritable direction fondamentale de toute notre vie psychique actuelle, verra une grande partie des forces de destruction qui existent aujourd'hui dans notre vie sociale, ce qui sépare les humains au lieu de les réunir, il devra le voir en partie dans ce que je viens de caractériser comme une particularité et une conséquence sociale de la pensée abstraite, précisément adaptée à la science de la nature.
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La science de l'esprit conduira au-delà de cette pensée, parce qu'elle cultive ce qui reste inconscient dans la pensée actuelle, parce qu'elle pousse le vouloir - c'est justement ce qui reste inconscient - dans cette pensée, parce qu'elle développe la pensée volontaire. Et c'est à partir de la pensée volontaire que peut s'effectuer une véritable connaissance de l'être humain. Mais ce n'est qu'un élément.
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L'autre chose est que c'est précisément sous l'influence de ce mode de pensée, tel qu'il est apparu dans la vision scientifique du monde, que l'humain en est venu à opposer la pensée dépouillée de volonté à la volonté dépouillée de pensée. Au fond, l'humain d'aujourd'hui est constitué de cette dualité, de cet élément de l'âme que l'on ne peut pas désigner autrement que par la pensée dénuée de volonté, et de l'autre élément de l'âme que l'on doit désigner par le vouloir dénué de pensée. La connaissance en science de l'esprit, de même qu'elle essaie de faire entrer la volonté dans la pensée, cherche à amener l'humain qui veut devenir un chercheur en science de l'esprit à faire face à ses propres actes, aux résultats de sa volonté, avec une telle objectivité que l'on ne se trouve normalement que face à des faits extérieurs. L'humain doit devenir, lorsqu'il s'engage sur le chemin de l'étude de l'esprit, un observateur fidèle de ce qu'il fait lui-même, de ce qu'il veut lui-même. D'une certaine manière, il doit d'abord se distinguer idéalement et marcher à côté de lui-même, comme dans quelque chose de plus élevé que lui. Et ce Supérieur à côté de lui-même doit observer l'humain dans tout ce qu'il fait, comme on ne l'observe habituellement que lorsqu'on observe les faits extérieurs de la nature ou l'expérience. Car c'est alors que l'on apprend à développer des pensées sur ce qui, au cours des trois ou quatre derniers siècles, est le plus souvent dominé et impulsé par les émotions les plus personnelles, en particulier dans certains cercles radicaux extrêmes. On apprend à reconnaître dans les pensées ce que l'on ne voit pas du tout autrement, dont les pensées restent sinon complètement dans l'inconscient.
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Et c'est pourquoi, parce que l'être humain se décompose en ces deux éléments, nous voyons aujourd'hui, d'un côté, la connaissance abstraite de science de la nature, qui ne concerne que l'extra-humain, et les impulsions sociales qui n'agissent que comme des instincts personnels. Nous voyons comment la science de la nature s'est élevée à certaines hauteurs, comment on veut maintenant, par exemple à l'Est - et cela ne s'arrêtera pas à l'Est -, malheureusement, tirer de l'éducation que l'on a tirée de cette pensée scientifique des principes pour la coexistence sociale des humains, mais comment il s'avère à l'Est que l'on ne peut rien faire d'autre avec la politique sociale de science de la nature que d'organiser les instincts humains les plus sauvages, organiser de telle sorte que l'organisation doit conduire l'humanité dans le déclin.
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Ces choses sont pendantes à ce qui est devenu grand au cours des derniers siècles, et il faut les considérer dans ce contexte. Ce n'est que lorsqu'on cultivera la volonté dans la pensée, comme je l'ai indiqué, puis la pensée dans le vouloir - vous pouvez trouver la description exacte dans mes livres "Comment acquiert-on des connaissances des mondes supérieurs" et dans la deuxième partie de ma "Science secrète", et dans des livres similaires -, ce n'est que lorsqu'on fondera une telle science de l'esprit de cette manière, qui peut pénétrer dans l'essence réelle de l'humain, qu'une telle science ne sera pas impuissante face à la personnalité humaine tout entière. Oui, notre science actuelle est impuissante face à la personnalité humaine tout entière, car la pensée dans laquelle la volonté n'entre pas en jeu est une simple occupation de la tête humaine, c'est un intellectualisme qui n'a aucune force de communication pour la vie. La connaissance spirituelle telle qu'elle se forme peu à peu en une vision du monde à partir des bases que je n'ai pu qu'esquisser maintenant, la science de l'esprit est quelque chose qui ne s'empare pas seulement des pensées humaines, de l'intellect humain, mais de la personnalité humaine tout entière. Parce qu'elle est issue de la volonté, de la pensée portée par la volonté, elle place cette pensée humaine dans la communauté sociale, et parce qu'elle porte la pensée dans le vouloir, elle peut aussi stimuler en l'humain des pensées qui engendrent une véritable pratique de la vie, pas simplement une routine, mais une pratique de la vie qui ne peut justement reposer que sur des idées, sur un vouloir porté par l'esprit.
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Nous avons surtout besoin aujourd'hui d'une telle vision du monde spirituelle scientifique sur le terrain de cette vie de l'esprit, qui est la plus importante pour le public, nous en avons besoin sur le terrain de l'art de l'éducation. Et c'est tout de suite dans l'art de l'éducation que l'on peut explorer la vérité intérieure de ce que je viens de caractériser comme les principes d'une science de l'esprit. Dans l'école Waldorf déjà mentionnée, qui a été créée sous l'égide de notre ami Monsieur Molt à Stuttgart, on a essayé de fonder la pédagogie en tant qu'art de l'éducation sur la base de la science de l'esprit. Cette école Waldorf ne veut pas être une école de vision du monde. Ces humains qui disent qu'elle veut être une école dans laquelle la science de l'esprit d'orientation anthroposophique est transmise dès l'enfance à la place des anciennes visions du monde disent la non-vérité. Ce n'est pas de cela qu'il s'agit dans cette école, mais plutôt du fait que ce que l'on entend ici par science de l'esprit peut justement saisir la volonté de l'humain, imprégner son action, et que ce qui, dans d'autres visions du monde, ne reste qu'une pensée, une idée, peut être saisi méthodiquement dans la vision du monde de la science de l'esprit orientée anthroposophiquement. C'est pourquoi, dans le cas de l'école Waldorf de Stuttgart, il ne s'agit pas de ce que l'on veut transmettre aux enfants en termes de contenu, mais il s'agit de faire en sorte que notre science de l'esprit devienne une méthode, qu'elle devienne le fondement de l'enseignement, de l'éducation, de l'action et de la volonté du maître.
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Mais pour cela, il appartient toutefois que cette pédagogie, cet art de l'éducation soit construit sur une véritable connaissance de l'humain. Une véritable connaissance de l'humain se donne seulement des méthodes que j'ai décrites aujourd'hui. On y apprend à reconnaître comment, à partir du spirituel intérieur, on peut avant tout distinguer certaines époques dans l'humain en devenir. Ces époques sont ce que l'on ignore aujourd'hui superficiellement dans l'être humain, même dans la science qui se veut très exacte. On voit certains processus chez l'enfant lorsque, vers la septième année, il change de dents. Mais celui qui regarde plus profondément dans la nature humaine voit aussi comment, pendant cette période de changement de dents, il se produit chez l'enfant une métamorphose complète de toute sa vie psychique/de l'âme. Alors que dans la première période, de la naissance à la septième année, tout ce que fait l'enfant, tout ce pour quoi il se sent enclin et capable, provient du principe de l'imitation, de l'imitation, d'une empathie avec tout ce que fait l'entourage, avec la poussée dentaire, vers la septième année, commence chez l'enfant l'époque où ses capacités intérieures le prédisposent à l'autorité. Jusqu'à l'âge de sept ans, l'enfant, comme s'il s'agissait d'une vie élémentaire évidente, fera lui-même, dans les mouvements de ses mains et dans la formation de son langage, ce que font les adultes de son entourage. Il se mêlera entièrement à ce qui émane même des impondérables des pensées et des représentations de son entourage. Dès la septième année, l'enfant a besoin, dans son entourage, de celui dont il peut croire qu'il sait, dans un certain sens, ce qui est juste ; il a besoin d'autorité. On a beau s'insurger aujourd'hui contre l'autorité, il faut tenir compte du fait que depuis l'âge de sept ans jusqu'à l'âge de la maturité sexuelle, l'autorité est quelque chose sous l'influence duquel l'humain doit se trouver s'il veut se développer sainement. Car une deuxième période de l'enfance humaine est celle qui va de la poussée des dents à la maturité sexuelle, jusqu'à quatorze ans environ. Approximativement, dis-je ; ce n'est pas un jeu de chiffres qui entre en ligne de compte, mais ce sont les étapes importantes, les changements des métamorphoses de la vie qui entrent en ligne de compte. Vers la quatorzième année, l'humain atteint la maturité sexuelle. C'est là qu'intervient une transformation complète de sa vie psychique/de l'âme, c'est là qu'intervient ce qui le rend intérieurement capable de juger de façon autonome, de s'opposer au monde avec ce qui naît en lui comme jugement, tandis que de la septième à la quatorzième année, il s'épanouit lorsqu'il peut avoir à côté de lui l'autorité vers laquelle il regarde.
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Or, c'est justement pendant les années qui vont de la poussée dentaire à la maturité sexuelle que l'on doit s'occuper de l'enfant en matière d'enseignement et d'éducation pendant ce que l'on appelle l'école primaire. Mais même pendant cette période, on peut encore distinguer certaines époques, sous-époques. L'instinct d'imitation qui émane de l'être le plus intime de l'humain jusqu'à l'âge de sept ans s'étend encore, en s'affaiblissant, mais en se manifestant clairement, au-delà de la septième année jusqu'à la neuvième année. Et celui qui, par la science de l'esprit, s'approprie un sens vivant de la manière dont se manifeste chez chaque enfant cette interaction de la capacité d'imitation, du besoin d'autorité dans tout apprentissage et vis-à-vis de toute éducation, pourra voir dans chaque enfant, même s'il a la plus grande classe devant lui, un problème d'éducation propre. Car un tel humain, en tant qu'éducateur et enseignant, ne pourra pas s'adonner à une quelconque pédagogie normative, à une pédagogie qui, à son tour, pose des principes abstraits, par exemple à partir de l'intellectualisme : c'est ainsi qu'il faut éduquer, ou c'est ainsi qu'il faut éduquer -- non, celui qui est devenu enseignant par la science de l'esprit voit dans l'enfant en devenir quelque chose que l'artiste voit dans chaque individu qu'il crée : toujours une nouveauté et une nouveauté. Il n'y a pas de principes pédagogiques abstraits, il y a une découverte vivante de l'enfant, une création à partir de l'enfant lui-même, une résolution de l'énigme de ce qui est caché dans l'enfant, de ce qui veut sortir par la corporalité en tant que spirituel-âme. Car c'est le propre de la connaissance de l'esprit, qui doit être appliquée avant tout dans l'art de l'éducation, que cette connaissance de l'esprit ramène l'humain à la vitalité immédiate. Ce n'est pas le cas de l'intellectualisme, de la connaissance abstraite. Si j'ai compris quelque chose de manière abstraite, eh bien, je l'ai compris, je le transporte ensuite dans la vie. Je me souviens tout au plus de ce que j'ai déjà appris. Il n'en va pas de même pour la connaissance de l'esprit. Celui qui n'a fait que quelques pas dans cette connaissance de l'esprit sait que cette connaissance de l'esprit ne donne rien dont on puisse simplement se souvenir. De même, la connaissance de l'esprit ne donne rien dont on puisse simplement se souvenir, tout comme ce que j'ai mangé et bu aujourd'hui peut me donner quelque chose dont je puisse simplement me souvenir demain et les jours suivants ; on n'est pas satisfait en tant qu'être humain si l'on ne doit se souvenir que de ce que l'on a mangé il y a quatre semaines. Mais on est satisfait, en tant qu'être humain qui a assimilé une connaissance abstraite, si l'on se souvient de ce que l'on a appris ou acquis il y a quatre semaines. Il n'en va pas de même avec la connaissance de l'esprit. La connaissance de l'esprit s'entrelace avec l'être humain, elle descend, est digérée et doit toujours être ravivée, elle entre ainsi dans les phénomènes de la vie.
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Si quelqu'un était un grand chercheur d'esprit dans sa quarantième année et qu'il ne continuait pas à entretenir un contact vivant avec ce qui est à connaître, il mourrait de faim par rapport au contenu psycho-spirituel, comme mourrait de faim celui qui cesserait de manger à l'âge de quarante ans. La connaissance abstraite telle que la science de la nature l'a rendue grande, peut se contenter de phénomènes. Elle est terminée une fois pour toutes. La connaissance spirituelle met l'être humain en pendant vivant avec son environnement, elle doit sans cesse être renouvelée si elle ne veut pas mourir, elle devient semblable dans la vie à ce que sont, dans un domaine inférieur, le manger et le boire.
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En disant cela, le monde devrait reconnaître à quel point cette connaissance de l'esprit est radicalement différente de celle que l'on croit aujourd'hui être la seule possible. Mais représentez-vous que cette connaissance de l'esprit imprègne tout ce que l'éducateur et l'enseignant veulent faire, qu'elle imprègne ses actes, ses pensées lorsqu'il entre dans la salle de classe, comme le fer vivifie notre sang - imaginez un état d'esprit qui vient d'une connaissance de l'esprit et qui sait que vous devez vous occuper de chaque individu en particulier, que vous ne pouvez rien retenir, que vous devez faire face à chaque enfant comme à une nouvelle énigme - cela donne en premier une véritable pédagogie, une pédagogie vivante. Aujourd'hui, on parle beaucoup d'éduquer l'individualité. On donne aussi toutes sortes de beaux principes abstraits à ce sujet - on n'obtiendra rien de cette manière. On n'obtiendra quelque chose pour notre époque exigeante en matière de vie que si l'on fonde une pédagogie en tant qu'art. Cette pédagogie en tant qu'art, qui regarde à l'intérieur de l'humain à tout moment, oublie la science de la connaissance, comme l'artiste se débarrasse de toute esthétique et de tout lorsqu'il veut créer positivement. À quoi "nous servent tous les principes sur la beauté si nous voulons façonner l'argile ! Celui qui sait ce qu'est la création artistique me donne raison. À quoi servent toutes les règles pédagogiques si nous devons commencer à déchiffrer et à développer ce qui se trouve dans l'âme et l'esprit de l'enfant ? Il s'agit ici de devenir des artistes en tant que pédagogues. Nous pouvons le devenir si la science de l'esprit pénètre dans notre civilisation en tant qu'élément vivant.
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Mais nous verrons alors aussi comment, à l'âge où le sens de l'imitation et le sens de l'autorité s'équilibrent entre sept et neuf ans, nous devons former la volonté, comment nous ne devons pas accorder trop d'importance à l'intellect de l'enfant. Nous ne devons surtout pas transmettre à l'enfant, de manière non artistique, ce qui est fixé par la convention humaine. Nous ne devons pas amener à l'enfant, comme une convention, ce qui parle simplement à l'intellect. C'est aussi la forme des lettres, c'est aussi l'écriture, la lecture. Tout cela, tel que nous l'avons aujourd'hui, car nous ne sommes plus à l'époque de l'ancienne écriture pictographique, repose sur une convention humaine. Nous devons nous en débarrasser. C'est pourquoi, à l'école Waldorf, on essaie de faire naître la lecture et l'écriture - d'abord l'écriture - à partir de l'artistique. On essaie d'abord de dessiner, voire de peindre, des formes à partir desquelles on peut ensuite construire les formes des lettres ; donc d'abord l'artistique, puis l'intellectuel. Mais pour que ce que la nature de l'enfant désire vraiment à cette époque puisse germer de la bonne manière, tout doit être conçu en fonction de cet enseignement artistique. Et maintenant que nous donnons notre enseignement à l'école Waldorf depuis quelques mois seulement, nous voyons comment il est vraiment possible de travailler à partir de l'artistique, comment il est possible, surtout dans le domaine de la musique, du chant, de l'eurythmie, de l'art des sons animés - car c'est encore l'eurythmie pour l'enfant -, comment il est possible de donner à l'enfant quelque chose que sa nature exige, que sa nature veut, mais qui en même temps rend le sens artistique flexible, le sens artistique enclin à recevoir le monde entier de manière artistique. Alors, à l'approche de la neuvième année, lorsque l'humain peut établir son rapport entre le moi et le monde extérieur, on peut se diriger expérimentalement vers ce qui est une description de la nature, on peut alors faire naître la science à partir de l'artistique.
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Toutefois, il faut toujours tenir compte du fait - aussi étrange, aussi trivial que cela puisse paraître, il faut le dire - que l'humain est l'humain. L'aménagement de ce que l'on appelle l'emploi du temps, tel que nous l'avons souvent aujourd'hui, ne tient pas compte du fait que l'humain est un être humain. Il n'y a rien de plus antipédagogique que d'enseigner à l'enfant trois quarts d'heure de ceci, puis trois quarts d'heure de quelque chose de totalement opposé. Trois quarts d'heure de religion, trois quarts d'heure de calcul, trois quarts d'heure d'écriture et ainsi de suite. A l'école Waldorf, nous cherchons à tout faire ressortir des lois qui s'expriment dans l'âme et l'esprit de l'enfant. Il est cependant nécessaire de pratiquer quelque chose, par exemple le calcul, pendant trois, quatre, cinq ou six semaines, uniquement et exclusivement, sans horaire, et ce n'est que lorsque l'on a assimilé un certain volume de travail que l'on passe à autre chose. Cela devient une concentration de l'enseignement. A la fin de l'année scolaire, on peut alors résumer tout ce qui entre en ligne de compte par des révisions. Mais l'emploi du temps est en fait l'ennemi de tout véritable art éducatif.
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Et c'est ainsi que l'on parvient non seulement à obtenir quelque chose en ce qui concerne la direction éducative et pédagogique de l'enfant, mais aussi à déduire les nécessités du plan d'études à partir du développement de l'enfant lui-même. Lorsque j'ai donné aux enseignants de l'école Waldorf le cours pédagogique qui les a préparés à leur tâche, j'ai surtout veillé à élaborer un programme d'enseignement qui soit en fait le simple résultat de ce que l'enfant exige de la sixième, septième à la huitième, neuvième année, de la neuvième à la douzième année, de la douzième année à la maturité sexuelle. Si l'on a le sens et la compréhension de l'être humain par la science de l'esprit, on peut lire d'année en année ce qui doit être fait à partir de ce que la nature humaine développe de manière élémentaire, et on peut le lire avec un sens pédagogique profond, en entrant dans la salle de classe, à partir de ce que nous disent les visages des enfants assis devant nous. C'est ainsi que l'on tente - je ne peux que vous en donner une esquisse, je ne peux évidemment pas décrire ces choses dans tous les détails - d'apporter une vie directe par la science de l'esprit dans l'un des domaines sociaux les plus importants, l'art de l'éducation.
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Toutes les abstractions, tout ce qui fait la grandeur de la technique, ne sont pas fructueuses lorsqu'il s'agit de rassembler les humains. Le véritable art de l'éducation doit chercher ses sources dans la science de l'esprit. Elle ne pourra le faire que si, dans le sens de la triarticulation de l'organisme social, la vie spirituelle est libérée de la vie étatique, libérée de la vie économique. En fait, ce n'est que grâce au fait que la loi scolaire du Wurtemberg comporte encore un trou dans lequel on pouvait se glisser, qu'il a été possible d'y faire entrer l'école Waldorf en tant qu'école libre, dans laquelle on peut vraiment procéder selon des principes pédagogiques et artistiques. Pour accepter la science de l'esprit, il n'est pas nécessaire de devenir chercheur en sciences de l'esprit. De même que l'on peut accepter l'astronomie moderne ou la chimie moderne sans avoir besoin de devenir astronome ou chimiste, de même que l'on n'a besoin que du bon sens, de même n'a-t-on besoin que du bon sens, si seulement on ne se laisse pas influencer par des préjugés, pour accueillir ce que le chercheur en sciences spirituelles fait remonter à la surface des profondeurs de l'âme. Mais si l'on s'imprègne de ce qui est reconnu à partir de pensées portées par la volonté, à partir d'un vouloir porté par la pensée, alors on obtient aussi l'enthousiasme nécessaire pour la vie, qui manque à l'humanité endormie d'aujourd'hui et qui doit venir si l'on veut que les choses s'améliorent.
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Tant qu'un nombre suffisamment important de personnes n'exigera pas énergiquement ce qui est nécessaire à une nouvelle construction, celle-ci ne sortira pas d'elle-même d'un coin quelconque. L'évolution actuelle de l'humanité est prédisposée à exiger les grands objectifs de la vie à partir de la volonté, de la volonté consciente. Nous avons mené assez longtemps cette politique qui regarde toujours avec diplomatie ce qui se trouve là [lacune] et après laquelle on dit : cela finira par s'arranger. Aujourd'hui, les gens voient la situation se dégrader de jour en jour ; chaque jour, ils croient que ce qui vient de se produire va rester. On n'a pas le moindre sens pour le fait que dans le déclin doit être reconnue la force du relèvement. Et ainsi, comme dans l'art de l'éducation, il faudra aussi chercher dans la vie populaire les forces qui peuvent conduire à une nouvelle construction. Là aussi, il ne peut s'agir que des forces qui viennent de l'esprit, de la connaissance de l'esprit, de la contemplation de l'esprit. Comme les deux éléments de l'âme auxquels j'ai fait allusion s'opposent aujourd'hui dans notre vie sociale, dans notre vie populaire ! La pensée abstraite, que tout humain possède en fait - il est tout à fait indifférent que l'on soit sorti de l'atelier du cordonnier, que l'on soit le fils du cordonnier ou [lacune], si l'on est arrivé à un certain niveau de pensée. Cette pensée, elle est indépendante de la personnalité, c'est à partir de cette pensée que l'on a son point de vue. Mais tous ces points de vue ne sont en fait pas nécessaires, car chaque être humain a en fait le droit d'avoir son propre point de vue, et il pourrait en fait parcourir le monde avec ce point de vue comme un solitaire. On n'a pas besoin de vivre ensemble si chacun a "son point de vue", si personne n'a rien à dire à l'autre.
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Mais c'est le propre de la connaissance de l'esprit que de s'affranchir complètement de ces "points de vue", de cette position sur des points de vue, pour devenir en fait quelque chose qui rend les humains réceptifs à la vie, à une véritable école. Celui qui se familiarise avec la science de l'esprit dans le sens où nous l'entendons ici en tant que science d'orientation anthroposophique, telle qu'elle est représentée par l'édifice de Dornach, pour lui, chaque personne qu'il rencontre dans la vie devient un problème intéressant. L'enfant lui-même, c'est justement important pour l'art de l'éducation ; l'enfant devient un problème intéressant. Et de même que dans la vie physique on ressent la faim par rapport à la nature extérieure, de même qu'on doit s'unir à la nature extérieure, de même on ressent, en tant que spécialiste de la science de l'esprit, le besoin de se confronter toujours et encore à ce que les autres humains pensent, à ce que les autres humains pensent, ressentent et veulent. La science de l'esprit nous met en contact avec les humains dans le sens le plus large du terme.
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Aujourd'hui, le chercheur en sciences humaines peut dire avant tout que lorsqu'il lit d'autres visions du monde, il les laisse agir sur lui différemment des autres humains. Il s'interroge moins sur ce qui est erreur ou vérité, car c'est le plus souvent son propre point de vue qui en décide, et c'est sur ce point de vue je me suis donc tout de suite exprimé. Mais, quelle que soit l'erreur présumée produite par tel ou tel en pensant ou en agissant, ce que l'être humain nous présente est le complément de notre propre être lorsque nous nous imprégnons de la science de l'esprit. De même que le naturaliste a besoin de se confronter à l'expérimentation, le chercheur de l'esprit a besoin de se confronter à tout ce qui est humain. S'il fonde une vision du monde, celle-ci devient une impulsion sociale, parce qu'elle ne sépare pas les humains, parce qu'elle les rassemble ; parce qu'elle introduit à son tour la vie individuelle dans ce qui n'est sinon qu'un point de vue abstrait que chacun peut avoir vis-à-vis de tous. Le chercheur d'esprit se trouve face au petit enfant qui ne sait peut-être que balbutier, qui ne sait peut-être même pas balbutier, qui peut lui révéler des secrets à partir de regards élémentaires à travers son œil encore tout enfantin. Il reçoit des révélations de tout ce qui est humain. Ainsi, ce que la science de l'esprit a à dire, si on l'intègre une fois dans la vie humaine, devient une impulsion pour la vie sociale des humains. De même que la connaissance scientifique a extrait du langage humain le contenu de la pensée, de même qu'elle a créé la phrase, de même la science de l'esprit introduira dans notre langage une substantialité spirituelle vivante, et notre langage, par le fait que la science de l'esprit conduit l'humain à l'humain, deviendra le principal moyen d'amélioration sociale pour les temps à venir.
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Et c'est tout de suite parce que la connaissance est devenue si abstraite d'un côté, que la volonté est devenue dépendante des simples émotions, des simples instincts personnels, comme je l'ai aussi expliqué aujourd'hui. Du fait que la science de l'esprit crée ses contenus à partir de la volonté portée par la pensée, ce qu'elle peut donner à l'humain est la base d'intérêts plus vastes que ceux que peuvent donner le simple sentiment personnel, le simple égoïsme personnel. En conclusion, qu'est-ce qui est devenu l'impactant dans la vie sociale au cours des trois ou quatre derniers siècles ? L'impactant est devenu l'égoïsme. Si l'on ne peut pas s'élever par la connaissance [lacune] vers l'humain, si l'humain ne peut pas nous pénétrer, alors nous ne pouvons faire valoir que l'égoïsme dans la vie sociale. Mais dès l'instant où nous avons la vie de l'esprit dans son indépendance, et que nous pouvons ainsi fonder cette indépendance dans l'art de l'éducation que j'ai esquissée aujourd'hui, et dès l'instant où nous imprégnons notre volonté d'idées, nous pouvons trouver le chemin de l'humain à l'humain dans notre vie économique, nous pouvons former des associations à partir des états de professions, nous pouvons former des associations à partir de la réunion de consommateurs et de producteurs, nous pouvons former une structure économique dans l'organisme social qui est précisément construite sur ce qu'un humain peut apprendre d'un autre, sur ce qu'un humain peut expérimenter d'un autre. La routine de la vie se transforme ainsi en pratique de la vie. Plus on observe la vie humaine de l'intérieur, plus on regarde la vie humaine elle-même, plus la nécessité de la triarticulation de l'organisme social s'impose de toutes parts. Et de même que d'un côté la vie de l'économie est fécondée par un vouloir imprégné d'idées, et de l'autre la vie de l'esprit [lacune], de même ce qui se passe entre les humains - à notre époque, cela ne se passe en fait que sous forme de convention, et ce à tel point, que l'on veut aussi la convention sous la forme de la Société des Nations entre les peuples -, devient un élément vivant dans la vie de droit étatique, qui doit se tenir en face des autres membres indépendants, de la vie de l'esprit indépendante, de la vie de l'économie indépendante, en tant que membre indépendant de l'organisme social triarticulé. Mais vous voyez en même temps, tout de suite à partir de l'exemple de l'art de l'éducation, comment la science de l'esprit, comment cette science de l'esprit doit être la base sur laquelle doit être édifiée la structure de l'organisme social triarticulé, intervient dans la vie populaire, dans la vie sociale. Oh, à quoi est-on arrivé à notre époque sous l'influence des deux éléments d'âme que nous venons de décrire ? D'un côté, nous avons, la pensée abstraite qui dépasse, j'aimerais dire, toute individualité humaine, et qui est la même chez tous les humains qui sont parvenus à la capacité de cette pensée intellectuelle logiquement abstraite. Parce que c'est la même chose, il est nécessaire que ce que l'humain ne peut pas acquérir en tant qu'humain abstrait, ce qu'il veut acquérir dans la communauté sociale, s'appuie sur le sous-humain, sur les simples instincts, sur les instincts égoïstes. Et c'est ainsi que nous voyons, comme à l'époque du darwinisme, où l'on a remarqué dans le règne animal la lutte pour l'existence, même si elle n'était que limitée, comment les naturalistes ont voulu devenir des politiciens sociaux, des scientifiques sociaux, et ont maintenant voulu établir la lutte pour l'existence comme une évidence dans la vie humaine. Oui, il est même vrai que la lutte pour l'existence ferait rage dans la vie humaine si seuls les instincts de l'égoïsme pouvaient être actifs dans la vie sociale. Et [cette lutte pour l'existence], Lénine et Trotsky veulent aussi la mener ; ils ne feront qu'organiser l'égoïsme. Cela, tous ceux qui peuvent voir la vie humaine aujourd'hui le savent. Tout le reste ne sera qu'un masque. Nous voyons déjà aujourd'hui la fausseté interne du léninisme, qui promet aux gens des montagnes d'or, un temps de travail court, et qui en est déjà arrivé à établir un temps de travail de douze heures, parce que cela s'avère être une nécessité dans le cadre du mécanisme que l'on veut introduire.
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Mais dans la vie humaine, ce qui est présent en lui en tant que pensée abstraite, ce qui est identique chez tous les humains, ne pourra jamais dire oui à cette lutte pour l'existence, il sera toujours insatisfait de cette lutte pour l'existence, il aspirera toujours à l'harmonie, au dépassement de la lutte pour l'existence. Mais si nous ne parvenons pas à insuffler une véritable spiritualité dans l'intellectualisme abstrait, le monde de l'abstraction sera trop faible pour faire sortir l'égoïsme de la vie sociale. Et d'un autre côté, l'égoïsme restera brutal si on n'y verse pas ce que seules la connaissance de l'esprit, la vision de l'esprit peuvent apporter à l'humain. Ce qui se présente aujourd'hui de manière dualiste chez l'humain, d'un côté l'intellectualisme abstrait, de l'autre le simple fonctionnement des instincts, ne peut trouver son équilibre que si les deux peuvent être imprégnés par l'esprit. Si les pensées sont spiritualisées, elles s'approchent de l'humain individuel et font de cet humain individuel celui qui ne veut pas seulement avoir raison, qui ne peut pas seulement donner ce que les autres ne veulent pas, mais qui doit sans cesse se confronter aux autres humains, qui doit sans cesse mener avec les autres humains le langage de la pensée, en quelque sorte, au lieu du langage des phrases. Mais celui-ci ne peut être mené qu'à partir d'une vie spirituelle qui n'est pas seulement construite sur le souvenir, mais qui, comme la faim et la soif, est construite sur le renouvellement quotidien, sur la métamorphose de la vie, qui doit sans cesse se renouveler, quand bien même elle serait déjà parvenue au plus haut niveau. Cela ne peut se produire que si les instincts sont pénétrés par les pensées qui naissent de la manière que j'ai décrite aujourd'hui. Alors, l'humain pourra vouloir, dans le cadre de ses associations économiques, ce qui dépasse l'humain individuel. Alors, la vie de l'économie pourra être spirituelle. Il est vrai qu'aujourd'hui, quand on regarde le monde, quand on regarde la vie réelle, la nécessité de ce que l'on peut exiger comme triarticulation de l'organisme social se fait sentir. Ce n'est pas une utopie. Seuls les humains qui n'ont pas le sens de la réalité, qui sont eux-mêmes des utopistes, et qui déclarent donc utopique tout ce qui ne va pas dans leurs utopies, qualifient la triarticulation d'utopie.
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Ce qui est présenté au monde comme l'impulsion de la triarticulation de l'organisme social est tiré de la vie pleine. Mais cela montre aussi que cette vie pleine exige aujourd'hui une imprégnation de ce qui peut être saisi de manière vivante dans la vision de l'esprit. Cette vision de l'esprit est nécessaire à l'humain. Et tant que l'on n'aura pas reconnu que l'humain n'est pas un simple être naturel, on ne pourra pas parvenir à une solution des problèmes sociaux si pressants aujourd'hui. Il y a des années, lorsque le matérialisme théorique était à son apogée, les gens qui pouvaient déjà voir que ce matérialisme théorique devait aussi conduire au matérialisme pratique se sont emportés contre ce matérialisme. Mais on ne peut pas s'empêcher de dire qu'en fin de compte, les humains qui sont devenus des matérialistes théoriques, comme Haeckel et d'autres, n'étaient pas aussi des humains intelligents. On se trouve alors face à un phénomène singulier : des esprits vraiment brillants sont devenus matérialistes. Pourquoi ? Ils sont devenus matérialistes parce que la pensée qui s'est développée au cours des trois ou quatre derniers siècles en tant que pensée abstraite - cela devient clair pour les chercheurs en sciences de l'esprit - doit être expliquée de manière matérialiste. Cette pensée qui fait la grandeur de la science de la nature est liée à l'outil du cerveau, à l'outil du corps humain. La pensée s'arrête à/avec la mort. Seul si nous insufflons la volonté dans nos opérations de pensée, si nous ne nous laissons pas seulement guider par l'observation de la nature et l'expérimentation, si nous insufflons dans la pensée ce qui s'élève de la volonté, alors il en résulte quelque chose qui peut devenir libre du corps, qui est vraiment psycho-spirituel. Le matérialisme avait raison pour la pensée qui s'est développée au cours des trois ou quatre derniers siècles et qui a atteint son apogée à l'époque actuelle. Il faut expliquer cela de manière matérialiste. C'est pourquoi les humains les plus intelligents sont devenus matérialistes dans la deuxième moitié du XIXe siècle, parce qu'ils se sont finalement retrouvés face à la grande énigme suivante : qu'en est-il de la pensée ordinaire qui atteint une telle hauteur précisément dans la science de la nature ? Cela doit être expliqué de manière matérialiste. Le matérialisme, à sa manière, a pleinement raison, et personne ne peut être spiritualiste, au sens de la science de l'esprit orientée anthroposophiquement, s'il ne sait pas que le matérialisme a raison dans son domaine limité. Celui qui pose la question : Soit le matérialisme, soit le spiritualisme ? - il fait fausse route. Car le matérialisme a son domaine, et il faut bien comprendre que si l'humain veut sauver le spirituel, il doit aussi aller au-delà de la pensée dont il est si fier aujourd'hui. De même, un véritable ordre social souhaitable ne pourra jamais voir le jour si l'humain ne veut fonder ces ordres sociaux qu'à partir des émotions égoïstes ordinaires, car celles-ci ne peuvent fonder que la lutte pour l'existence, et non un rêve social à la Lénine. L'humain peut seulement fonder un véritable ordre social s'il déverse dans cette vie sociale le spirituel-d'âme tel qu'il est décrit aujourd'hui et tel qu'il est stimulé en lui par cette vision du monde qui vient de la vision de l'esprit. L'humain pourra alors reconnaître et réaliser par la vie ce que Goethe avait planant devant lui lorsqu'il a posé son regard sur l'essence de l'humain et s'est demandé : "comment l'humain se tient-il en fait à la nature ? - Goethe se disait : "Si nous considérons tout cela, depuis les merveilleuses étoiles au-dessus de nous jusqu'à tout ce qui se présente comme nature autour de nous dans les différents règnes, nous devons regarder l'humain, face à cette nature, comment il absorbe cette nature en lui, comment il la transforme, comment il la fait naître en lui comme quelque chose de nouveau, créant une nature supérieure par l'humain dans l'humain, une nature supérieure qui est spirituelle-âme, psychique-spirituelle. C'est ce qu'exprime si bien Goethe en disant :
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"En ce que l'humain est placé au sommet de la nature, ainsi il se considère de nouveau comme une nature entière, qui a à nouveau à produire un sommet en elle-même. Pour cela, il s'élève en s'imprégnant de toutes les perfections et vertus, en appelant le choix, l'ordre, l'harmonie et la signification, et en s'élevant enfin jusqu'à la production de l'œuvre d'art, qui occupe une place brillante à côté de ses autres actes et œuvres". Et comme le complément de cette pensée est l'autre, qui se trouve dans le livre sur Winckelmann, où l'on trouve aussi celle qui vient d'être mentionnée, lorsque Goethe dit : "Quand la saine nature de l'humain agit/œuvre comme un tout, s'il se sent dans le monde comme dans un grand, beau, digne et précieux ensemble, si le confort harmonieux lui accordait un pur et libre ravissement ; alors l'univers, s'il pouvait se sentir lui-même, pousserait des cris de joie comme s'il était arrivé à son but et admirerait le sommet de son propre devenir et de son essence. Car à quoi sert toute la dépense de soleils, de planètes et de lunes, d'étoiles et de voies lactées, de comètes et de taches nébuleuses, de mondes devenus et en devenir, si ce n'est, pour finir, qu'un humain heureux se réjouit inconsciemment de son existence/être-là ?"
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C'est à partir d'une telle mentalité, qui conduit l'humain à travers la nature, par la nature, vers lui-même, vers le psycho-spirituel, c'est à partir d'un tel état d'esprit que peut naître ce qui devrait construire notre vie sociale. Mais elle ne naîtra que si l'humain, par sa volonté, dirige son regard vers ce que l'exploration de la vie de l'esprit elle-même peut lui donner.
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C'est pourquoi il doit être dit : ce n'est pas dans les institutions extérieures et dans leur transformation que nous devons voir ce qui peut nous conduire plus loin. Quelle que soit la manière dont nous transformons les institutions extérieures, cela ne conduira pas à une nouvelle construction. Cela ne peut se faire que si l'humain va chercher en lui-même ce qui en lui tend actuellement à la destruction. Car tout ce qui est extérieur dans la vie de l'humain est fait par l'humain lui-même, par l'essence la plus intime de l'humain. Ce n'est qu'en réapprenant, en repensant que nous pouvons avancer. Il n'y aura pas d'amélioration plus tôt que lorsqu'un nombre suffisamment important d'êtres humains auront le courage de repenser, de réapprendre. Et finalement, ce qui pourra un jour venir à nouveau sur l'humanité en tant que forces constructives devra provenir du courage de s'élever vers l'esprit réel, afin que celui-ci puisse, comme je l'ai déjà dit hier à la fin, éliminer peu à peu, mais efficacement, le non-esprit.
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[Un débat s'ensuit].
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Mot de la fin
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Mes très chers présents. Je n'ai aucun point d'appui particulier dans les propos de M. B. pour dire quelque chose d'important dans cette conclusion, car il a donné l'exemple de la manière dont on juge, à partir de la pensée abstraite de notre époque, ce que l'on aimerait dire à partir de la pensée féconde de l'esprit. C'est pourquoi je voudrais dire quelques mots à l'intention des auditeurs qui auraient pu mal comprendre ce que j'ai dit sur le programme/plan scolaire.
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Ce que j'ai dit sur le plan scolaire, c'est qu'il devrait viser la concentration. Je n'ai pas dit qu'il ne devait pas y avoir d'alternance. Mis à part le fait que l'on pourrait se demander si cette alternance doit être créée après trois à cinq semaines pour le calcul, ou si c'est mieux ou pas, c'est une question purement didactique qui ne peut pas être traitée de manière agitatrice, mais uniquement de manière objective. Mais à part cela, il faut travailler sur la concentration dans l'enseignement, c'est-à-dire qu'il faut traiter une certaine charge de travail de telle sorte que l'emploi du temps ne nous gêne pas, qu'on puisse vraiment travailler pendant trois à six semaines, aussi longtemps qu'il le faut, sans être interrompu par autre chose. Il va de soi que l'on tient pleinement compte de l'entité de l'enfant. Pour que vous ne vous mépreniez pas, j'aimerais vous expliquer comment cela se passe dans n'importe quelle classe de l'école Waldorf. Prenons la cinquième classe de l'école primaire. Je pourrais tout aussi bien citer la première. Les cours commencent quelques minutes après huit heures du matin. Pendant les deux premières heures, on travaille justement à cette concentration dans ce qui, dans les matières scolaires habituelles, est déconcentré par l'emploi du temps, réparti sur une courte durée sans aucune concentration. Ainsi, pendant ces deux premières heures, jusqu'à quelques minutes après dix heures, on travaille de manière concentrée sur ce que l'on considère habituellement comme le contenu des matières scolaires. Ainsi, pendant ce temps, disons un nombre suffisamment important de semaines, on travaille le calcul, puis à nouveau l'étude des langues pendant un certain nombre de semaines, et ainsi de suite. Ensuite vient ce qui rend possible une concentration en la pratiquant d'une certaine manière ; chez nous, on enseigne les langues étrangères dès les plus petits enfants, le français et l'anglais, de sorte que les premières classes reçoivent déjà un enseignement en langue étrangère. Et c'est très impressionnant de voir ces petits bouts de chou arriver à leurs cours et de constater qu'ils ont effectivement fait des progrès avec une grande joie en quelques semaines dans l'enseignement des langues étrangères. On travaille vraiment avec eux sur l'utilisation de la langue. Pour la première classe, c'est déjà le cas pendant cinq à six semaines ; on y travaille le français jusqu'à onze heures, l'anglais jusqu'à midi. Ensuite, les enfants rentrent chez eux. Et certains après-midi - les enfants ont suffisamment de temps libre, cela fait aussi partie de l'alternance, qu'ils sortent à nouveau - certains après-midi, quand ils reviennent, ils ont du chant, de la musique et de l'eurythmie, de la gymnastique pourvue d'âme, de l'art du mouvement pourvu d'âme. Dans cet art du mouvement pourvu d'âme, les enfants n'ont pas purement une gymnastique physiologique, qui est aussi pratiquée, mais un mouvement transspiritualisé. Ils ont pour ainsi dire un langage muet donné dans l'eurythmie. Les enfants s'y trouvent extraordinairement bien. Et lorsqu'il y a souvent des représentations d'eurythmie lors de journées où les enfants sont convoqués pour des fêtes particulières, les enfants s'y pressent et on voit comment tout cela vit. On ne peut donc pas dire qu'il n'y a pas de variété ou que l'on ne tient pas compte de ce qui correspond à la nature de l'enfant. Mais si l'on dit maintenant : si les enfants s'ennuient trop, il faut trouver autre chose - oui, mes très chers présents, c'est tout de suite la tâche de ne jamais laisser les enfants s'ennuyer ! Les enfants se fâchent tout au plus une fois parce que quelque chose les pique, mais par ennui - il faut y veiller - ils ne veulent jamais que l'enseignement s'arrête d'une manière ou d'une autre. Et j'ai déjà pu me rendre compte, dans ce court laps de temps, puisque j'ai fréquenté l'école deux fois pendant une longue période et que j'ai toujours l'enseignement entre les mains, de la vie qui est ainsi réellement apportée à l'ensemble de l'enseignement.
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Mes très chers présents, si l'on ne veut pas fonder par le bavardage, mais par l'action, ce qui est un droit égal pour tous, il ne faut vraiment pas s'énerver de manière bavarde sur la différence entre les entrepreneurs et les ouvriers, qui existe encore aujourd'hui malgré tout le bavardage ; elle est simplement là comme un fait, et quand on parle aujourd'hui, on ne peut vraiment pas effacer cette différence pour le moment. Dans l'école Waldorf, l'enfant du prolétariat est assis à côté de l'enfant de l'entrepreneur. Les enfants sont éduqués dans une unité complète, et l'égalité des droits pour tous est fondée en acte ! Alors qu'avec tout le bavardage et l'agitation : il ne faut pas qu'il y ait des "entrepreneurs" et des "ouvriers", on n'arrivera à rien, mais ils doivent avoir les mêmes droits. Bref, ce n'est pas en bavardant que l'on résoudra la question, mais uniquement en créant des objectifs et, surtout, en envisageant une véritable solution à la question sociale. Ce n'est pas en bavardant avec des phrases d'agitation chaque fois qu'il s'agit de passer à l'action que l'on fera un seul pas vers l'amélioration ! C'est ce qui importe aujourd'hui de faire la différence entre l'action et le bavardage.
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Si l'on ne fait pas cette différence entre les bavards et ceux qui veulent faire quelque chose, on n'arrivera pas à une branche verte, mais les bavards parleront à mort carrément tout ordre social. De nos jours, il n'est pas possible d'obtenir quoi que ce soit avec de beaux bavardages, même si ce bavardage part d'une justification de l'égalité. L'égalité des droits doit être fondée, et parler purement d'égalité de droit ne mène à rien.
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Une autre question, mes très chers présents : Ne faut-il pas aujourd'hui créer les conditions matérielles préalables pour les personnes économiquement opprimées afin de leur offrir la possibilité d'absorber du spirituel ? J'ai tout de suite écrit un article dans le dernier ou l'avant-dernier numéro de la revue "Dreigliederung des sozialen Organismus (Tri articulation de l'organisme social)", qui paraît à Stuttgart :
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"Les idées et le pain" - pour opposer au préjugé courant le pays selon lequel, lorsque du côté des rassasiés et ceux qui peuvent encore se rassasier aujourd'hui est toujours de nouveau et de nouveau indiqué sur : Il n'y a rien d'autre à faire pour résoudre la question sociale que de faire travailler les gens. C'est facile à dire ! Il s'agit de faire en sorte que les gens voient un but, un sens à leur travail ! Mais d'un autre côté, rien n'est fait non plus si l'on dit toujours de l'autre côté : il faut d'abord donner du pain aux gens, ensuite ils s'élèveront spirituellement, ou alors on peut faire en sorte qu'ils s'élèvent spirituellement. C'est le travail spirituel qui permet d'obtenir du pain. Il faut organiser, il faut, d'une certaine manière, donner une structure quelconque, une structure sociale, à ce qui est travaillé, sinon le pain ne peut pas être produit. Si une terrible vague de famine s'étend aujourd'hui sur l'Europe centrale, cette vague de famine - même si la situation n'était évidemment pas bonne auparavant, nous ne voulons pas en discuter maintenant - n'est pas venue du fait que le pain s'est soudainement retiré de l'humain, mais du fait que les humains sont entrés dans un ordre social par la catastrophe de la guerre, au sein duquel aucun pain n'est produit, au sein duquel aucune idée n'agit pour faire travailler le pain. Les idées qui ont été adorées jusqu'en 1914 par les gens qui étaient les leaders ont été rendues absurdes par les cinq ou six dernières années, elles ont été rejetées. Nous avons besoin de nouvelles idées ! Et si l'on ne se décide pas à dire : nous avons besoin d'idées nouvelles - c'est par ces idées nouvelles que l'ordre social sera organisé, que le pain nécessaire sera créé ; si l'on ne se décide pas à le faire, nous ne parviendrons pas de manière salutaire à un développement ultérieur dans l'avenir.
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Il est très étrange de constater, j'aimerais dire, dans certains cas, que les gens ne veulent pas admettre comment se situe et se déroule la vérité. L'un des plus radicaux était certainement le prince Krapotkin jusqu'en 1914. Lorsqu'il est reparti en Russie, on a entendu peu de temps après : oui, si nous recevons seulement du pain de l'Occident, les choses iront mieux ! - Et à côté de cela, on entendait dire qu'il écrivait une "éthique". Vous voyez, c'est ce qui nous a ruinés, le fait que les gens aient d'un côté la vie matérielle, de l'autre une vie spirituelle abstraite, et que rien de cette vie spirituelle abstraite n'intervienne dans la vie réellement matérielle. L'esprit ne se manifeste pas par le fait qu'on l'adore, l'esprit se manifeste par le fait qu'il devient capable de dominer et d'organiser aussi la matière. C'est précisément ce qui est grave, que nos confessions en soient arrivées à vouloir simplement donner à l'humain un beau contenu lorsqu'il a cessé de travailler, ou tout au plus une directive sur la première page blanche du grand livre, où il est écrit : "Avec Dieu" - même si ce qui est traité là en débit et en crédit ne justifie absolument pas toujours qu'il soit écrit : "Avec Dieu" ! Mais c'est là que se manifestent les phénomènes de déclin de notre époque, que nous avons perdu le pouvoir de trouver la transition vers la vie matérielle par le biais de ce à quoi nous adhérons spirituellement, que c'est précisément l'attitude qui prévaut et qui dit : "Ah oui, ne pas lier la vie matérielle à l'esprit ! L'esprit est quelque chose de tout à fait sublime, il faut le garder libre de la vie matérielle ! - Non, l'esprit n'est pas là pour qu'on le tienne à l'écart de la vie matérielle, pour qu'en sortant de l'usine, il ne soit qu'une sensation du dimanche après-midi, aussi noble soit-elle, mais l'esprit est là pour qu'on le fasse entrer par la porte de l'usine, pour que les machines fonctionnent selon l'esprit, pour que les ouvriers soient organisés selon l'esprit. L'esprit est là pour cela, pour qu'il pénètre la vie matérielle ! Et nous avons péri parce que ce n'est pas le cas, parce que nous avons une vie spirituelle abstraite à côté d'une vie matérielle sans esprit, dominée par de simples routiniers. Les choses ne s'amélioreront pas avant que l'esprit ne devienne si puissant qu'il puisse dominer la matière. Ce n'est pas à l'esprit étranger à la matière, étranger au monde, que la science de l'esprit veut conduire, mais à l'esprit qui peut dominer les humains, que l'on ne trouve pas seulement lorsqu'on est heureux de pouvoir sortir de l'usine, mais que l'on apporte joyeusement dans l'usine, afin que chaque geste individuel se fasse à la lumière de cette vie de l'esprit.
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Ceux qui veulent l'esprit dans le sens où nous l'entendons ici ne veulent vraiment pas un esprit non pratique, ils veulent l'esprit qui n'a vraiment pas seulement quelque chose à dire dans le monde, qui n'a pas seulement quelque chose à dire qui puisse nous réjouir aux heures libres, mais un esprit qui, en dominant la matière, organise la vie peut se lier intimement à la vie. C'est de cet esprit, ou de son acceptation que dépendra notre volonté, si nous le renions, de naviguer de plus en plus profondément dans le malheur ou non. C'est entre ce "ou bien ou bien" qu'il faut choisir aujourd'hui. Plus il y aura d'humains qui décideront de s'engager dans cet esprit actif, mieux ce sera pour l'avenir de l'humanité.
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C'est ce que je voulais encore ajouter à mes paroles d'aujourd'hui.