Les mots d'introduction à la première
conférence du 20 mars 1920 sont
reproduits ci-dessous. Ils traitent
d'événements contemporains pour
lesquels les lecteurs d'aujourd'hui
devraient consulter des livres
d'histoire : Au début du mois de
mars 1920, le Kapp-Putsch avait
eu lieu à Berlin, une tentative de
conservateurs de droite de tirer de
nouveau à soi le pouvoir qui, en
Allemagne, avait été transférée à une
coalition de gauche à la suite de
l'issue malheureuse de la Première
Guerre mondiale et de la révolution
dite de novembre. Le coup d’État, qui
a poussé le gouvernement du Reich, à
orientation sociale-démocrate, à
quitter temporairement Berlin pour
s'installer à Dresde, a échoué après
quelques jours et est resté un épisode
de l'après-guerre qui, en Allemagne,
était riche en troubles. Rudolf
Steiner a cherché à opposer des forces
de guérison au chaos par le mouvement
pour la tri-articulation de
l'organisme social. Il est également
fait référence à la fondation de la
société anonyme "Der Kommende Tag AG"
(Le jour qui vient) à Stuttgart, pour
lequel l'acte notarié de fondation
avait eu lieu à Stuttgart le
13 mars 1920. Les "réflexions des
dernières semaines avant mon voyage à
Stuttgart" mentionnées par Rudolf
Steiner sont maintenant résumées dans
le volume "Geistige und soziale
Wandlungen in der
Menschheitsgeschichte"
(Transformations spirituelles et
sociales dans l'histoire de
l'humanité), GA Bibl. n° 196.
[...]
La conférence a été précédée par les
mots d'introduction suivants :
Mes chers amis ! Ce soir, après
mon voyage à Stuttgart, je voudrais
vous souhaiter la bienvenue ici pour
continuer, pour ainsi dire, ce qui s'y
est passé d'une certaine façon à
Stuttgart. Mais je voudrais tout
d'abord dire en quelques mots que
cette fois à Stuttgart, il a été au
moins possible d'introduire une sorte
de fondement pratique, qui devrait
être appelé à intervenir dans la vie
économique du point de vue de la façon
de voir spirituelle-scientifique.
Peut-être parviendrons-nous à apporter
quelque chose à ce qui devrait si
nécessairement se passer dans le
présent. La chose la plus importante
dans le temps présent est toutefois
que tout d'abord les idées d'une façon
de voir le monde
spirituelle-scientifique et les idées
sur ce qui émerge comme conséquence
sociale de cette façon de voir le
monde spirituelle-scientifique
prennent leur place dans un nombre
suffisamment grand d'humains. Les âmes
d'un nombre suffisamment important
d'humains doivent accueillir et
prétendre à ces idées et s'efforcer de
les transformer en volontés ayant
force de faits. C'est le plus
important, c'est l'essentiel, car ce
n'est que lorsqu'il y aura un nombre
suffisant d'humains ainsi préparés que
pourra se passer quelque chose de
nécessaire pour l'humanité. Mais il
pourra peut-être quand même être
contribué quelque chose à cette
nécessité parce qu'à ces modèles
pourra être montré comment on doit
essayer d'intervenir dans la vie
pratique si l'on veut rendre justice
aux exigences
spirituelles-scientifiques. Et ainsi
nous avons donc tenté de fonder à
Stuttgart une centrale de façon
semblable au commercial-bancaire,
laquelle devrait organiser une série
d'entreprises économiques qui
devraient être dirigées ainsi que leur
travail repose dans le sens de notre
conception du monde, mais aussi que
leur intervention dans la structure
sociale du présent se passe dans le
sens de cette conception du monde.
Peut-être serait-il possible de créer
ainsi des modèles qui pourraient, dans
une certaine mesure, être encore plus
convaincants que la parole, à qui,
malheureusement, dans l'état actuel
des choses, ne semble être accordé
qu'un cours très lent, un cours
statique disproportionné par rapport
aux nécessités de la vie. L'école
Waldorf fait du bon travail et a un
effet particulièrement encourageant.
Mais tout cela est vraiment beaucoup
trop peu, et vous pouvez voir que
c'est trop peu si vous le comparez
avec ce qui vous vient de ce qui est
souvent déformé, mais dans la
distorsion néanmoins très révélatrice
des nouvelles de l'ancienne Allemagne.
Après tout, ce qui est le plus
affligeant, c'est quelque chose qui se
remarque très, très fortement sous la
surface des phénomènes. Il n'y a
aucune raison, mes chers amis, de dire
avec une certaine satisfaction que le
gouvernement formé à Berlin a dû
démissionner après quelques jours.
Qu'aujourd'hui en Allemagne, dans
l'ancienne Allemagne, qu'un
gouvernement soit à la barre pendant
trois jours ou aussi longtemps que
celui qui s'est rapidement enfui de
Berlin à Stuttgart en passant par
Dresde, c'est tout à fait indifférent.
Il ne s'agit pas de durées.
L'essentiel, c'est qu'aucun de ces
gouvernements ne peut vraiment
gouverner, que ne peut absolument pas
être gouverné, que, dans une certaine
mesure, la volonté humaine, aussi loin
qu'elle devrait intervenir dans les
affaires publiques, ne semble pas être
appelée à quelque chose de fructueux
et soit au mieux capable d'ajouter de
nouvelles forces destructives aux
anciennes. Des événements tels que
ceux qui se déroulent aujourd'hui dans
l'ancienne Allemagne ne montrent
justement rien d'autre que les humains
qui seront toujours encore jetés à la
surface, t bien égal que ce soit par
un coup d’État ou par une sorte
d'élection ou du genre, sont toujours
de la même sorte, de la sorte de ceux
qui étaient en partie responsables des
terribles événements des années
passées. Et le cours extérieur des
événements n'a que peu d'importance
par rapport à ce qui se cache derrière
ces événements.
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Im folgenden
werden die Einleitungsworte zum
ersten Vortrag am 20. März 1920
wiedergegeben. Darin kommen
Zeitereignisse zur Sprache, für
welche heutige Leser
Geschichtsbücher zu Rate ziehen
müssten: In Berlin hatte sich
nämlich Anfang März 1920 der sog.
Kapp-Putsch abgespielt, ein Versuch
von Rechtskonservativer Seite, die
Macht in Deutschland, die durch den
unglücklichen Ausgang des ersten
Weltkriegs und die sog.
Novemberrevolution an eine linke
Koalition übergegangen war, wieder
an sich zu reißen. Der Putsch,
welcher die sozialdemokratisch
orientierte Reichsregierung
veranlaßte, Berlin vorübergehend zu
verlassen und nach Dresden
auszuweichen, scheiterte nach
wenigen Tagen und blieb eine Episode
in der an Unruhen reichen
Nachkriegszeit in Deutschland.
Rudolf Steiner suchte dem Chaos
durch die Bewegung für die
Dreigliederung des sozialen
Organismus heilende Kräfte
entgegenzustellen. Es wird im
weiteren Bezug genommen auf die
Gründung der Aktiengesellschaft «Der
Kommende Tag AG» in Stuttgart, für
die der notarielle Gründungsakt am
13. März 1920 in Stuttgart
stattgefunden hatte. Die von Rudolf
Steiner erwähnten «Betrach-tungen in
den letzten Wochen, bevor ich nach
Stuttgart gereist bin», sind jetzt
zusammengefaßt im Band «Geistige und
soziale Wandlungen in der
Menschheitsgeschichte», GA Bibl.-Nr.
196.
[...]
Dem Vortrag gingen folgende
einleitende Worte voraus:
Meine lieben Freunde! Ich begrüße
Sie am heutigen Abend nach meiner
Stuttgarter Reise, um wiederum hier
gewissermaßen dasjenige
fortzusetzen, was dort in Stuttgart
in einer gewissen Art geschehen ist.
Zunächst aber möchte ich nur mit ein
paar Worten einleitend bemerken, daß
es diesmal in Stuttgart doch
gelungen ist, wenigstens zunächst
einzuleiten eine Art praktische
Gründung, welche berufen sein soll,
vom Gesichtspunkte
geisteswissenschaftlicher
Weltanschauung auch ins
wirtschaftliche Leben einzugreifen.
Es wird vielleicht gelingen, einiges
beitragen zu können gerade dadurch
zu dem, was in der Gegenwart so
notwendig geschehen soll. Das
Wichtigste in der Gegenwart ist ja
allerdings, daß zunächst die Ideen
geisteswissenschaftlicher
Weltanschauung und die Ideen
darüber, was aus dieser
geisteswissenschaftlichen
Weltanschauung als soziale
Konsequenz hervorgeht, in einer
genügend großen Anzahl von Menschen
Platz greift. Die Seelen einer
genügend großen Anzahl von Menschen
müssen diese Ideen aufnehmen und
trachten, sie zu tatkräftigem Wollen
umzugestalten. Das ist das
Wichtigste, das ist das
Wesentlichste, denn erst wenn eine
genügend große Anzahl so
vorbereiteter Menschen da sein wird,
wird etwas geschehen können von dem,
was notwendig für die Menschheit
ist. Aber es wird vielleicht doch
einiges dadurch beigetragen werden
können zu diesem Notwendigen, daß an
Vorbildern gezeigt werden kann, wie
man ins praktische Leben
einzugreifen versuchen muß, wenn man
geisteswissenschaftlichen
Forderungen gerecht werden will.Und
so haben wir denn versucht, in
Stuttgart eine Zentrale zu begründen
geschäftlich-bankähnlicher Art,
welche eine Reihe von
wirtschaftlichen Unternehmungen
organisieren soll, die so geleitet
sein sollen, daß ihre Arbeit im
Sinne unserer Weltanschauung liegt,
aber auch, daß ihr Eingreifen in die
soziale Struktur der Gegenwart im
Sinne dieser Weltanschauung
geschehe.
Vielleicht könnte
es doch sein, daß dadurch Vorbilder
geschaffen würden, die in einem
gewissen höheren Grade noch
überzeugender wirken können als das
Wort, dem ja, wie es scheint, leider
in der Gegenwart nur so ein
langsamer Lauf, ein zu den
Notwendigkeiten in solchem
Mißverhältnis stehender Lauf gegönnt
zu sein scheint. Die Waldorfschule
macht ihren erfreulichen Gang, und
sie ganz besonders wirkt etwas
anfeuernd. Aber all das ist
wahrhaftig viel zu wenig, und Sie
können sehen, daß es zu wenig ist,
wenn Sie es vergleichen mit dem, was
Ihnen an zwar vielfach entstellten,
aber in der Entstellung dennoch
vielsagen-den Nachrichten aus dem
früheren Deutschland kommt.
Dasjenige, was das Betrübendste ist,
ist ja schließlich etwas, was unter
der Oberfläche der Erscheinungen
sehr, sehr stark bemerkbar ist. Es
ist kein Grund vorhanden, meine
lieben Freunde, etwa mit einer
gewissen Befriedigung zu sagen; Die
in Berlin entstandene Regierung hat
nach ein paar Tagen abdanken müssen.
Das ist ganz einerlei, ob heute in
Deutschland, im ehemaligen
Deutschland eine Regierung drei
Tageslängen am Ruder ist oder so
lange wie diejenige, die aus Berlin
schnell über Dresden nach Stuttgart
geflohen ist; das ist ganz
gleich-gültig. Auf Zeiten kommt es
dabei nicht an. Das Wesentliche ist,
daß keine dieser Regierungen
wirklich regieren kann, daß
überhaupt nicht regiert werden kann,
daß gewissermaßen der menschliche
Wille, insofern er in die
öffentlichen Angelegenheiten
eingreifen soll, zu etwas
Fruchtbarem nicht berufen zu sein
scheint und höchstens zu den alten
Zerstörungskräften neue hinzuzufügen
in der Lage ist. Solche Vorgänge wie
diejenigen, die im ehemaligen
Deutschland heute geschehen, zeigen
eben nichts anderes an, als daß die
Menschen, die noch immer an die
Oberfläche geworfen werden,
gleichgültig ob durch einen Putsch
oder durch irgendeine Wahl und
dergleichen, noch immer von der Art
sind, von der Art derjenigen, die
die Schreckensereignisse der letzten
Jahre mitverschuldet haben. Und der
äußere Gang der Ereignisse ist von
einer nur geringen Bedeutung
gegenüber dem, was hinter diesen
Ereignissen steht.
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