DIX-HUITIÈME
CONFÉRENCE
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ACHTZEHNTER
VORTRAG
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Dornach,
le 22 février 1920
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Dornach,
22. Februar 1920
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Si
vous parcourez encore une fois en
pensée les considérations que nous
avons faites hier et avant-hier,
vous verrez : à l'essence/l'être
de l'impérialisme appartient que
dans une communauté qui représente
l'impérialisme, quelque chose, qui
était auparavant une sorte de
tâche, une tâche explicable, même
si pas toujours une tache
justifiée, se poursuit avec un
certain automatisme, aimerais-je
dire. Dans les phénomènes
historiques de l'évolution de
l'humanité, il arrive que des
choses qui étaient justifiées ou
explicables, qui avaient des
causes, soient maintenues par une
certaine inertie, et qu'elles
perdent ensuite leur motivation.
Si une communauté a besoin de se
défendre pendant un certain temps,
c'est certainement quelque chose
de justifié. Pour cette défense,
on crée alors des professions, une
profession policière, une
profession militaire. Mais lorsque
le danger contre lequel on doit se
défendre n'existe plus, la
profession en question est là ; il
faut continuer à avoir les humains
correspondants. Ils veulent
continuer à agir dans le sens de
leur profession, et il se forme
alors quelque chose qui n'a plus
de causes explicables dans les
conditions réelles. Il se peut
même qu'à partir de ce qui était
là pour la défense, quelque chose
se forme qui a alors un caractère
agressif. Et
il en est ainsi avec tous les
impérialismes, en dehors de
l'impérialisme originel du
premier stade de l'humanité,
dont je vous ai parlé
avant-hier, qui donc peut
dériver du début, parce que,
dans la conscience des humains y
appartenant, le dominant/règnant
est Dieu, peut déployer
sa légitimité/justification, la
domination, aussi loin que
possible. Chez
tous les impérialismes suivants,
repose
donc au fond qu'une motivation
interne à étendre de la
domination ne peut être là.
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01
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Wenn
Sie die Betrachtungen, die wir
gestern und vorgestern angestellt
haben, noch einmal in Gedanken
durchlaufen, dann werden Sie
sehen: Zum Wesen des Imperialismus
gehört, daß sich in einer
Gemeinschaft, die den
Imperialismus vertritt, etwas, was
vorher eine Art Aufgabe war, eine
erklärliche, wenn auch nicht immer
berechtigte Aufgabe, mit einem
gewissen Automatismus, möchte ich
sagen, fortsetzt. Es ist bei
geschichtlichen Erscheinungen in
der Entwickelung der Menschheit
so, daß einfach aus einer gewissen
Trägheit heraus Dinge festgehalten
werden, die einmal eine
Berechtigung gehabt haben oder
erklärlich waren, Ursachen gehabt
haben, und die dann diese Antriebe
eingebüßt haben. Wenn ein
Gemeinwesen eine Zeitlang nötig
hat, sich zu verteidigen, so ist
das gewiß etwas Berechtigtes. Zu
dieser Verteidigung werden dann
Berufe geschaffen, ein
polizeilicher, ein militärischer
Beruf. Wenn dann aber die Gefahr
nicht mehr vorhanden ist, gegen
die man sich verteidigen soll,
dann ist der betreffende
Berufsstand da; man muß die
entsprechenden Menschen weiter
haben. Die wollen im Sinne ihres
Berufes weiter wirken, und es
bildet sich dann etwas heraus, was
nicht mehr erklärliche Ursachen in
den realen Verhältnissen hat. Es
bildet sich dann vielleicht sogar
aus dem, was zur Verteidigung da
war, etwas heraus, was dann einen
aggressiven Charakter hat. Und so
ist es eigentlich mit allen
Imperialismen, außer dem
ursprünglichen Imperialismus des
ersten Menschheitsstadiums, von
dem ich Ihnen vorgestern
gesprochen habe, der ja von
vornherein dadurch, daß im
Bewußtsein der zugehörigen
Menschen der Herrschende der Gott
ist, seine Berechtigung, die
Herrschaft so weit auszudehnen als
möglich, ableiten kann. Bei allen
folgenden Imperialismen liegt ja
im Grunde genommen schon das vor,
daß ein innerer Antrieb,
Herrschaft auszubreiten, nicht da
sein kann.
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Car
considérons encore une fois, d'un
point de vue très précis, ce qui
existe dans l'évolution historique
de l'humanité. Là nous trouvons
qu'aux époques les plus anciennes,
que nous ne pouvons plus suivre
historiquement dans leur
intégralité, mais dans lesquelles
les faits que l'on peut suivre
historiquement se reflètent
encore, la volonté de celui qui
est considéré comme une entité
divine est le facteur de pouvoir
indiscutable. Dans de tels
impérialismes, il n'y a au fond
rien à discuter dans la vie
publique ; mais cette
impossibilité de discuter doit
justement se fonder sur le fait
qu'en effet, dans le dirigeant,
c'est un dieu à forme humaine qui
marche sur la Terre. Il y a là, si
je puis dire, un terrain sûr et
solide pour l'ordre des affaires
publiques et sociales.
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02
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Denn
betrachten wir noch einmal von
ganz bestimmten Gesichtspunkten
aus dasjenige, was eigentlich in
der geschichtlichen Entwickelung
der Menschheit vorliegt. Da finden
wir, daß den ältesten Zeiten, die
wir geschichtlich nicht mehr ganz
verfolgen können, aber in die noch
zurückleuchten diejenigen
Tatsachen, die geschichtlich zu
verfolgen sind, daß da der Wille
desjenigen, der als göttliche
Wesenheit angesehen wird, der
indiskutable Machtfaktor ist. Es
gibt im öffentlichen Leben in
solchen Imperialismen im Grunde
genommen nichts zu diskutieren;
aber diese Unmöglichkeit, zu
diskutieren, muß sich eben darauf
gründen, daß in der Tat in dem
Herrschenden ein Gott in
Menschengestalt auf der Erde
wandelt. Da ist, wenn ich so sagen
darf, für die Ordnung der
öffentlichen, sozialen
Angelegenheiten ein sicherer, ein
fester Boden da.
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Peu
à peu, ce qui est ainsi solide,
fondé sur un réel, sur une volonté
divine et humaine, passe au
deuxième stade. Au deuxième stade,
ce que l'on peut observer ici dans
la vie physique, que ce soit les
personnes, les insignes des
personnes, les actes des personnes
qui gouvernent ou qui dominent,
tout cela est un symbolum, un
signe. Alors qu'au premier stade
de l'impérialisme, l'esprit est
directement conçu comme existant
dans le monde physique, au
deuxième stade, ce qui est
physiquement présent est conçu
comme un reflet, une image, un
symbole de ce qui n'est pas
présent dans le monde physique,
mais qui ne se figure dans le
monde physique qu'à travers les
personnes, les actes et autres.
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03
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Nun,
allmählich geht dasjenige, was so
als ein Festes, auf ein Reales,
auf einen göttlich-menschlichen
Willen Begründetes ist, in das
zweite Stadium über. Im zweiten
Stadium ist dasjenige, was hier im
physischen Leben beobachtet
werden kann, seien es Personen,
seien es die Insignien von
Personen, seien es die Taten der
regierenden oder herrschenden
Personen, das alles ist Symbolum,
ist Zeichen. Während also im
ersten Stadium des Imperialismus
hier in der physischen Welt
unmittelbar der Geist als
daseiend gedacht wird, wird im
zweiten Stadium dasjenige, was
physisch da ist, als ein Abglanz,
als ein Bild, als ein Symbolum
desjenigen gedacht, was nicht in
der physischen Welt da ist,
sondern was sich eben nur durch
die Personen, durch die Taten,
durch anderes in der physischen
Welt verbildlicht.
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De
telles périodes où joue ce
deuxième stade sont celles dans
lesquelles la discussion prend un
sens jusque dans le monde des
pensées humaines, dans la mesure
où les affaires publiques sont
concernées. Dans le premier stade
de l'impérialisme, ne peut aussi
pas être parlé de ce que nous
appelons aujourd'hui droit. On ne
peut pas non plus parler d'une
quelconque institution étatique.
On ne peut parler que des
manifestations de la violence
divine par des humains physiques.
Il peut seulement être parlé de
l'action de la volonté concrète et
réelle des humains physiques dans
les affaires sociales. La question
de savoir si cette volonté est
justifiée ou non n'a alors aucun
sens. Elle est là, tout
simplement. Elle doit être
respectée. Discuter de la question
de savoir si le dieu sous forme
humaine doit faire ou ne pas faire
ce qu'il fait n'a aucun sens. Cela
n'existait pas non plus dans les
temps les plus anciens, où l'on
trouvait vraiment les conditions
que je vous ai décrites pour ces
temps les plus anciens. Mais si
l'on ne doit voir dans les
conditions physiques que l'image
du monde spirituel, si l'on parle
de ce que saint Augustin appelle
encore l'État de Dieu,
c'est-à-dire l'État qui se trouve
ici sur la Terre, mais qui est une
image des faits célestes, des
personnalités célestes, alors l'un
peut avoir l'opinion que ce qui se
passe par la personnalité
représentant le divin est juste,
que c'est une image réelle ;
l'autre peut le contester et dire
: ce n'est pas une image réelle. -
C'est là que naît la possibilité
de discussion. L'humain
d'aujourd'hui croit, parce qu'il
est habitué à tout critiquer, à
discuter de tout, que la critique
et la discussion ont toujours
existé dans l'évolution de
l'humanité. Ce n'est pas vrai.
Discuter et critiquer n'est qu'une
caractéristique du deuxième stade
que je vous ai décrit. C'est là
que commence la possibilité de
juger en son for intérieur,
c'est-à-dire d'ajouter un prédicat
à un sujet. Dans les formes
d'expression les plus anciennes de
l'humain, ce jugement personnel
n'existait pas du tout en ce qui
concerne les affaires publiques.
Ce n'est qu'au deuxième stade que
tout ce que nous appelons
aujourd'hui parlement, par
exemple, peut se préparer
lentement ; car le parlement n'a
de sens que si l'on peut discuter
d'affaires publiques. Ainsi, même
les formes les plus primitives de
discussion publique ne sont qu'une
caractéristique du deuxième stade.
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04
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Solche
Zeiten, in denen dieses zweite
Stadium spielt, sind diejenigen,
in denen eigentlich erst einen
Sinn bekommt bis in die
menschliche Gedankenwelt hinein,
soweit öffentliche Angelegenheiten
betroffen werden, das
Diskutieren. In dem ersten Stadium
des Imperialismus kann von dem,
was wir heute Recht nennen,
eigentlich noch gar nicht
gesprochen werden. Es kann auch
nicht gesprochen werden von
irgendwelchen staatlichen
Einrichtungen. Es kann nur
gesprochen werden von den
Erscheinungen der göttlichen
Gewalt durch physische Menschen.
Es kann nur davon gesprochen
werden, daß in den sozialen
Angelegenheiten der konkrete reale
Wille der physischen Menschen
wirkt. Da hat die Frage, ob dieser
Wille berechtigt ist oder nicht,
gar keinen Sinn. Er ist eben da.
Er muß befolgt werden. Darüber zu
diskutieren, ob der Gott in
Menschengestalt das tun soll oder
nicht tun soll, was er tut, ist
sinnlos. Das gab es auch in jenen
ältesten Zeiten gar nicht, in
denen wirklich die Zu‑ stände
vorhanden waren, die ich Ihnen für
diese ältesten Zeiten geschildert
habe. Aber wenn man in den
physischen Verhältnissen nur das
Bild der geistigen Welt zu sehen
hat, wenn man von dem redet, was
noch der heilige Augustinus als
den Gottesstaat, das heißt den
Staat, der auf der Erde hier
liegt, der aber ein Abbild ist der
himmlischen Tatsachen, der
himmlischen Persönlichkeiten,
bezeichnet, dann kann der eine die
Ansicht haben, das, was durch die
das Göttliche abbildende
Persönlichkeit geschieht, das ist
richtig, das ist ein wirkliches
Abbild; der andere kann
dawiderstreiten und kann sagen: Es
ist nicht ein wirkliches Abbild. —
Da entsteht erst die Möglichkeit
der Diskussion. Der heutige Mensch
glaubt, weil er gewohnt ist, alles
zu kritisieren, über alles zu
diskutieren, Kritisieren und
Diskutieren sei in der
Menschheitsentwickelung immer
vorhanden gewesen. Das ist nicht
wahr. Das Diskutieren und
Kritisieren ist erst ein
Kennzeichen des zweiten Stadiums,
das ich Ihnen geschildert habe. Da
beginnt auch erst die Möglichkeit,
im eigenen Inneren zu urteilen,
das heißt, ein Prädikat zu einem
Subjekte hinzuzufügen. In den
ältesten Ausdrucksformen der
Menschen gab es dieses persönliche
Urteil überhaupt nicht in bezug
auf öffentliche Angelegenheiten.
Im zweiten Stadium kann sich erst
langsam alles dasjenige
vorbereiten, was wir zum Beispiel
heute Parlament nennen; denn das
Parlament hat nur einen Sinn, wenn
diskutiert werden kann über
öffentliche Angelegenheiten. So
daß also selbst die primitivsten
Formen des öffentlichen
Diskutierens erst ein
Charakteristikon des zweiten
Stadiums sind.
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Nous
vivons aujourd'hui, dans la mesure
où la forme caractéristique des
pays occidentaux se répand plus ou
moins dans le monde, au troisième
stade, ce troisième stade que je
vous ai décrit comme le stade de
la phrase, dans la mesure où la
vie de l'âme entre en ligne de
compte.
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05
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Wir
leben heute, insoferne die gerade
für westliche Länder
charakteristische Form mehr oder
weniger sich über die Welt
ausbreitet, im dritten Stadium, in
jenem dritten Stadium, das ich
Ihnen, insofern das Seelenleben in
Betracht kommt, als das Stadium
der Phrase bezeichnete.
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Ce
stade de la phrase, tel que je
vous l'ai caractérisé hier, est
précisément celui où la substance
intérieure a disparu de la
discussion et où, par conséquent,
chacun peut avoir raison ou du
moins croire qu'il peut avoir
raison, où l'on ne peut pas non
plus lui prouver qu'il a tort,
parce qu'au fond, tout peut être
affirmé dans le monde de la
phrase. Mais les stades antérieurs
se maintiennent toujours dans les
stades suivants. C'est ainsi que
naissent au fond toujours les
impulsions internes aux
impérialismes. Les humains
n'observent les choses que de
manière très superficielle.
Lorsque l'ancien empereur allemand
écrivait, comme expression de ses
sentiments, dans un livre que l'on
ouvrait pour l'inscrire : "La
volonté du roi est la loi la plus
sublime", comme il l'a fait,
qu'est-ce que cela signifie ? Cela
signifie qu'il s'exprime à
l'époque de la phrase de telle
sorte que l'expression n'a de
signification que pour le premier
stade. Au premier stade, il était
effectivement vrai que la volonté
du souverain était la loi suprême.
Le concept de droit, qui implique
toujours la discussion, qui a
toujours l'avocat/advocatoire à sa
suite, est essentiellement une
caractéristique du deuxième stade,
et il ne peut être compris dans sa
réalité qu'à partir du deuxième
stade. Celui qui a suivi les
nombreuses discussions sur
l'origine et le caractère du droit
a déjà pu déduire de ces
discussions qu'il y a quelque
chose de chatoyant dans les
concepts juridiques en tant que
tels, parce qu'on a justement
affaire à l'ère symbolique, où le
spirituel scintille, miroite,
brille à travers le matériel, de
sorte que si l'on n'a devant soi
que le signe extérieur, qui peut
aussi être présent dans les mots,
dans les usages juridiques, on
peut alors discuter du droit, et
que, de manière générale, on peut
aussi discuter des droits dans la
vie publique de manière
advocatoire.
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06
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Dieses
Stadium der Phrase, wie ich es
Ihnen gestern charakterisiert
habe, ist eben dasjenige, wo auch
aus der Diskussion heraus
verschwunden ist die innerliche
Substanz und wo daher jeder recht
haben kann oder wenigstens glaubt,
recht haben zu können, wo man ihm
auch nicht beweisen kann, daß er
unrecht hat, weil im Grunde
genommen innerhalb der Welt der
Phrase alles behauptet werden
kann. Immer aber erhalten sich
frühere Stadien in die nächsten
Stadien hinein. Dadurch entstehen
im Grunde genommen immer erst die
inneren Impulse zu den
Imperialismen. Die Menschen
beobachten die Dinge nur sehr
oberflächlich. Wenn der frühere
deutsche Kaiser als den Ausdruck
seiner Gesinnung in ein Buch, das
man auflegte zum Einschreiben,
hineinschrieb: Des Königs Wille
ist erhabenstes Gesetz — wie er es
getan hat, was bedeutet das ? Das
bedeutet: Er drückt sich im
Zeitalter der Phrase so aus, daß
der Ausdruck nur eine Bedeutung
für das erste Stadium hat. Im
ersten Stadium war es tatsächlich
so, daß der Wille des Herrschers
oberstes Gesetz war. Der
Rechtsbegriff, der immer die
Diskussion einschließt, der immer
das Advokatorische im Gefolge hat,
der ist wesentlich ein
Charakteristikon des zweiten
Stadiums, und er kann nur in
seiner Realität aus dem zweiten
Stadium heraus begriffen werden.
Wer verfolgt hat, wieviel über
Ursprung und Charakter des Rechtes
diskutiert worden ist, der hat
schon aus diesen Diskussionen
entnehmen können, daß in den
Rechtsbegriffen als solchen etwas
Schillerndes ist, weil man es eben
mit dem symbolischen Zeitalter zu
tun hat, wo das Geistige durch das
Materielle hindurchschillert,
schimmert, scheint, so daß, wenn
man nur das äußere Zeichen, das
auch im Worte, in den
Rechtsusancen vorliegen kann, vor
sich hat, dann über das Rechte
gestritten werden kann, daß
überhaupt auch im öffentlichen
Leben über Rechte advokatorisch
diskutiert werden kann.
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Mais
à l'époque de la phrase, on perd
complètement la compréhension de
la nécessité, pour fixer le
concept de droit en général, de
faire régner dans les rapports
sociaux la conception suivante :
le royaume spirituel brille dans
le royaume physique. Et c'est
alors que l'on fait des
définitions du droit, comme je
vous l'ai montré hier avec
l'exemple de Woodrow Wilson. Je
veux aujourd'hui vous lire mot
pour mot une définition que
Woodrow Wilson a donnée du droit,
et vous verrez que cette
définition se caractérise par le
fait qu'elle ne contient que des
phrases. Je l'ai déjà évoqué hier,
je voudrais le faire aujourd'hui
de manière très précise. Il dit :
"Le droit est la volonté de l'État
en ce qui concerne la
performance/représentation
civile/citoyenne de ceux qui sont
sous son autorité". Donc, l'État
déploie une volonté ! Il faut
s'imaginer que quelqu'un qui est
par ailleurs très fortement dans
l'idéalisme abstrait, pour ne pas
dire dans le matérialisme - car
c'est presque la même chose,
l'idéalisme abstrait et le
matérialisme -, peut parler de
cela : le droit est la volonté de
l'État. - L'État doit donc avoir
une volonté. Il faut être
abandonné de tout esprit de vision
concrète pour être tenté de dire
ou d'écrire une telle chose. C'est
ce que contient l'ouvrage dont je
vous ai déjà parlé hier, le code
de phraséologie : "L'État,
éléments de politique historique
et pratique" de Woodrow Wilson.
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07
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Im
Zeitalter der Phrase verliert man
aber völlig das Verständnis dafür,
wie zur Fixierung überhaupt des
Rechtsbegriffes es notwendig ist,
daß in den sozialen Verhältnissen
die Anschauung herrsche: Es
scheint herein das geistige Reich
in das physische Reich. Und dann
macht man eben solche Definitionen
des Rechtes, wie ich sie Ihnen
gestern vorgeführt habe durch das
Beispiel des Woodrow Wilson. Ich
will Ihnen heute eine Definition
wörtlich vorlesen, die Woodrow
Wilson gegeben hat vom Rechte, und
Sie werden sehen, daß sich diese
Definition dadurch auszeichnet,
daß sie lauter Phrasenhaftes
enthält. Ich habe es schon gestern
angeführt, ich möchte das heute
noch ganz genau anführen. Er sagt:
«Das Recht ist der Wille des
Staates in bezug auf die
bürgerliche Aufführung derjenigen,
die unter seiner Autorität
stehen.» Also, der Staat entfaltet
einen Willen ! Man soll sich
vorstellen, daß jemand, der sonst
sehr stark im abstrakten
Idealismus, um nicht zu sagen, im
Materialismus — denn das ist ja
fast dasselbe, abstrakter
Idealismus und Materialismus —,
drinnensteht, daß der davon
spricht: Das Recht ist der Wille
des Staates. — Der Staat also soll
einen Willen haben. Man muß von
allen Geistern konkreter
Anschauung verlassen sein, wenn
man überhaupt nur in Versuchung
fällt, dergleichen zu sagen oder
hinzuschreiben. Es ist dieses
eben enthalten in jenem Werke, von
dem ich Ihnen schon gestern
gesprochen habe, in dem Kodex der
Phraseologie: «Der Staat, Elemente
historischer und praktischer
Politik» von Woodrow Wilson.
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Mais
il y a aussi d'autres choses
intéressantes dedans. Je voudrais
juste attirer votre attention sur
un passage de la parenthèse, où
Woodrow Wilson parle dans ce livre
de l'Empire allemand, après avoir
développé comment les efforts pour
fonder cet Empire allemand se sont
faits petit à petit, jusqu'à ce
qu'il s'arrondisse en 1870/71.
C'est ce qu'il décrit en
conclusion avec les phrases
suivantes : "La guerre
franco-allemande de 1870/71
apporta la dernière impulsion à la
réalisation d'une complète unité
nationale. Les brillants succès de
la Prusse dans cette lutte, menée
dans l'intérêt du patriotisme
allemand contre l'insolence
française, mirent fin à la froide
réserve des États du centre
vis-à-vis de leur grand voisin du
nord ; ils s'unirent au reste de
l'Allemagne, et l'Empire allemand
fut fondé au château royal de
Versailles le 18 janvier
1871".
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08
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Es
stehen allerdings auch andere
interessante Sachen darinnen. Auf
eine Stelle möchte ich nur in
Parenthese einmal Ihre
Aufmerksamkeit lenken, da, wo
Woodrow Wilson in diesem Buche
über das Deutsche Reich spricht,
nachdem er entwickelt hat, wie die
Bestrebungen zur Begründung dieses
Deutschen Reiches nach und nach
gekommen sind, bis es zuletzt
1870/71 einer gewissen Rundung
zustrebte. Das schildert er
abschließend mit folgenden Sätzen:
«Den letzten Antrieb zur
Erreichung vollständiger
nationaler Einigkeit brachte der
Deutsch-Französische Krieg von
1870/71. Die glänzenden Erfolge
Preußens in diesem Kampfe, der im
Interesse des deutschen
Patriotismus gegen französische
Unverschämtheit geführt wurde,
machte der kühlen Zurückhaltung
der Mittelstaaten ihrem großen
Nachbarn im Norden gegenüber ein
Ende; sie vereinigten sich mit dem
übrigen Deutschland, und das
Deutsche Reich wurde im
Königsschloß zu Versailles am 18.
Januar 1871 begründet.»
|
C'est
toutefois le même homme qui a
écrit cela et qui, quelque temps
plus tard, s'est uni à Versailles
avec ceux qui, par leur
"insolence", ont donné l'occasion
de fonder l'Empire allemand.
Beaucoup de choses dans le
jugement public actuel proviennent
du fait que l'humanité est si
terriblement superficielle et ne
se soucie pas des choses. Si l'on
se décide à juger sur des bases
objectives, les choses se
présentent toujours différemment
de ce qu'elles sont aujourd'hui
dans le jugement public et sont
répétées par des milliers et des
milliers d'humains. Cela n'aurait
pas fait de mal, lorsque Woodrow
Wilson est arrivé à Paris dans un
train glorieux, fêté de toutes
parts, de lui opposer une fois
cette déclaration. C'est ce sur
quoi il faut insister, vraiment
pour des raisons internes, afin
que les faits, c'est-à-dire la
vérité, soient réellement mis en
évidence.
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09
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Das
hat allerdings derselbe Mann
geschrieben, der dann einige Zeit
danach in Versailles sich
vereinigt hat mit denjenigen, die
dazumal in ihrer «Unverschämtheit»
die Veranlassung dazu gegeben
haben, daß das Deutsche Reich
begründet worden ist. Vieles im
heutigen öffentlichen Urteil
rührt eben davon her, daß die
Menschheit so entsetzlich
oberflächlich ist und sich um die
Dinge nicht kümmert. Wenn man sich
entschließt, aus sachlichen
Untergründen heraus zu urteilen,
dann nehmen sich die Dinge immer
anders aus, als sie heute im
öffentlichen Urteil so
hinschwimmen und von Tausenden und
aber Tausenden von Menschen
nachgesprochen werden. Es hätte
gar nichts geschadet, damals, als
Woodrow Wilson im gloriosen Zug in
Paris angekommen ist, gefeiert von
allen Seiten, ihm einmal diesen
Ausspruch entgegenzuhalten. Das
ist dasjenige, worauf gedrungen
werden muß, wirklich aus inneren
Gründen, daß auf die Tatsachen,
das heißt zugleich auf die
Wahrheit, wirklich hingewiesen
werde.
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Donc,
au deuxième stade, nous avons
affaire à ce qui conduit à la
discussion, ce qui rend en fait
possible le concept de droit
public. Au troisième stade, nous
avons affaire, comme nous l'avons
vu, à la réalité essentielle
qu'est la vie économique. Et nous
avons montré hier comment, au
cours de l'évolution historique,
cette ère de la phrase est
absolument nécessaire pour que la
phrase, qui ne contient plus rien,
ouvre les yeux des humains sur la
réalité de la vie économique et
sur la nécessité de répandre
réellement le spirituel, le
nouveau spirituel, dans le monde.
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10
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Also
im zweiten Stadium haben wir es zu
tun mit dem, was zur Diskussion
führt, was eigentlich erst den
öffentlichen Rechtsbegriff möglich
macht. Im dritten Stadium haben
wir es zu tun, wie wir gesehen
haben, als wesentliche Realität
mit dem wirtschaftlichen Leben.
Und wir haben gestern gezeigt, wie
im Lauf der historischen
Entwickelung dieses Zeitalter der
Phrase durchaus notwendig ist,
damit die Phrase, die nichts mehr
enthält, den Menschen die Augen
darüber öffnet, wie sie als in
einer Realität nur im
wirtschaftlichen Leben stehen und
wie sie nötig haben, das Geistige,
das neue Geistige nun wirklich in
der Welt zu verbreiten.
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Les
humains se font d'abord seulement
une représentation très vague de
ce nouveau spirituel. Et il est
donc compréhensible que ce nouveau
spirituel soit encore aujourd'hui
l'objet des malentendus les plus
aigus. Car ce nouveau spirituel
doit s'affirmer jusque dans les
profondeurs de la vie humaine. Et
autant la substance et le contenu
des sociétés secrètes dont j'ai
parlé hier ne font que conserver
traditionnellement l'ancien,
autant la devise extérieure d'être
"frères", c'est-à-dire de ne pas
faire pénétrer dans les loges les
stratifications de classes
extérieures et de ne rien donner
aux confessions subjectives
individuelles, est quelque chose
qui, dans un certain sens - si
quelque chose d'autre, que je vais
caractériser, vient s'y ajouter -
préparera l'avenir de la bonne
manière.
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11
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Von
diesem neuen Geistigen machen sich
die Menschen zunächst nur eine
sehr spärliche Vorstellung. Und
begreiflich ist es daher, daß
gerade dieses neue Geistige mit
den schärfsten Mißverständnissen
heute noch belegt wird. Denn bis
in die Untergründe des
menschlichen Lebens hinein muß
sich dieses neue Geistige geltend
machen. Und so sehr der Substanz
nach, dem Inhalte nach jene
Geheimgesellschaften, von denen
ich gestern gesprochen habe, auch
nur traditionell bewahren das
Alte, so sehr ist die äußere
Devise, «Brüder» zu sein, das
heißt, die äußeren
Klassenschichtungen nicht
hineinzutragen in die Logen und
auf die einzelnen subjektiven
Bekenntnisse nichts zu geben, doch
etwas, was in gewissem Sinne —
wenn etwas anderes noch, das ich
gleich charakterisieren will,
hinzukommt — die Zukunft in der
richtigen Weise vorbereiten wird.
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Nous
disons aujourd'hui - je vous
demande d'y prêter une attention
toute particulière -, prenons
quelque chose de tout à fait
banal, d'ordinaire : l'arbre est
vert. - C'est une expression qui
appartient tout à fait au deuxième
stade de l'évolution humaine :
l'arbre est vert. - Peut-être me
comprendrez-vous mieux si je vous
demande de vous imaginer que l'on
doit peindre ce que l'on exprime
par le jugement : l'arbre est
vert. On ne peut pas le peindre !
On ne peut pas peindre : L'arbre
est vert. - On aura une surface
blanche ou autre, on y mettra de
la couleur verte, mais on ne
peindra rien de l'arbre ! Et si
l'on peint quelque chose de
l'arbre en dehors de ce qui est
encore vert, ce sera quelque chose
qui ne dérangera que l'objectif.
On veut peindre : L'arbre est vert
-, alors on peint quelque chose
qui est en fait un mort. La
manière dont nous assemblons le
sujet et le prédicat dans notre
langue n'est au fond utilisable
que pour notre vision du monde de
ce qui est mort, de ce qui n'est
pas vivant. Parce que nous n'avons
encore aucune idée de la manière
dont tout est vivant dans le monde
et de la manière dont nous devons
nous exprimer par rapport au fait
que tout vit et tisse, nous
formons des jugements tels que :
L'arbre est vert - ce qui
présuppose en fait qu'il existe un
rapport entre quelque chose et la
couleur verte, alors que la
couleur verte elle-même est le
créateur, avec la force qui agit
et vit. La transformation de la
pensée et des sentiments humains
devra s'opérer jusqu'au plus
profond de la vie de l'âme - cela
prendra toutefois beaucoup de
temps - et cette transformation se
répercutera sur les rapports
sociaux extérieurs, sur les
relations des humains entre eux.
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12
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Wir
sagen heute — ich bitte Sie, auf
das ganz besonders zu achten —,
nehmen wir etwas ganz Banales,
Gewöhnliches: Der Baum ist grün. —
Das ist eine Redewendung, die
durchaus dem zweiten Stadium
menschlicher Entwickelung
angehört: Der Baum ist grün. —
Vielleicht werden Sie mich am
besten verstehen, wenn ich Sie
bitte, sich vorzustellen, man soll
dasjenige, was man ausdrückt durch
das Urteil: Der Baum ist grün —,
man soll das malen. Man kann es
nicht malen ! Man kann nicht
malen: Der Baum ist grün. — Man
wird irgendeine weiße oder
sonstige Fläche haben, wird da
grüne Farbe auftragen, aber vom
Baume malt man doch nichts ! Und
wenn man vom Baume etwas malt erst
außer dem, was da noch grün ist,
so wird das etwas sein, was nur
das Objektive stört. Will man
malen: Der Baum ist grün —, so
malt man eben etwas, was
eigentlich ein Totes ist. Die Art
und Weise, wie wir Subjekt und
Prädikat in unserer Sprache
zusammenfügen, die ist im Grunde
genommen nur brauchbar für unsere
Weltanschauung des Toten, des
Unlebendigen. Weil wir noch keine
Vorstellung davon haben, wie alles
in der Welt lebendig ist und wie
wir uns auszudrücken haben
gegenüber dem, daß alles lebt und
webt, bilden wir solche Urteile
wie: Der Baum ist grün —, was
eigentlich voraussetzt, daß ein
Verhältnis besteht zwischen irgend
etwas und der grünen Farbe,
während die grüne Farbe selbst das
Schöpferische ist, mit die Kraft
ist, die da wirkt und lebt. Bis in
das Innerste des Seelenlebens
hinein wird — das wird allerdings
eine lange Zeit in Anspruch nehmen
— die Umwandelung des menschlichen
Denkens und Empfindens vor sich
gehen müssen, und diese
Umwandelung wird sich übertragen
auf die äußerlichen sozialen
Verhältnisse, auf die Beziehungen
der Menschen untereinander.
|
En
rapport à tout cela, nous nous
tenons actuellement en premier
absolument au début. Mais on doit
envisager quels sont les chemins
qui mènent à la lumière en cette
relation. Je disais : il repose
quelque chose de significatif
lorsque des humains s'unissent
entre eux, de sorte que la
confession subjective ne joue
aucun rôle parmi eux. - Et
poursuivez une fois ce point de
vue - mais faites-le vraiment une
fois dans vos pensées - la façon
et la manière dont tout de suite
est décrit dans l'anthroposophie.
Il n'est pas du tout décrit ainsi
que des définitions que des
jugements ordinaires soient
donnés. Il est essayé - on doit
naturellement calculer avec ce que
les humains ne l'acceptent pas
encore du tout comme seule chose -
mais c'est essayé essentiellement
de donner des images, de présenter
les choses sous les angles les
plus divers, et c'est à peu près
la chose la plus insensée que de
vouloir fixer/placarder quelque
chose qui est vraiment pensé dans
le sens de la science de l'esprit
sur le pur jugement du oui ou du
non. C'est certes ce que les
humains du présent veulent
toujours encore, mais on ne le
peut pas.
|
13
|
Mit
Bezug auf alles das stehen wir
heute erst durchaus im Anfange.
Aber man muß einsehen, welches die
Wege sind, die in dieser Beziehung
zum Lichte führen. Ich sagte:
Darinnen liegt etwas Bedeutsames,
wenn sich Menschen untereinander
vereinigen, so daß unter ihnen das
subjektive Bekenntnis keine Rolle
spielt. — Und verfolgen Sie einmal
von diesem Gesichtspunkte aus —
aber tun Sie es wirklich einmal in
Ihren Gedanken — die Art und
Weise, wie gerade in der
Anthroposophie geschildert wird.
Es wird da gar nicht so
geschildert, daß Definitionen, daß
gewöhnliche Urteile gegeben
werden. Es wird versucht — man muß
natürlich damit rechnen, daß die
Menschen das als einziges noch gar
nicht aufnehmen —, aber es wird im
wesentlichen versucht, Bilder zu
geben, die Dinge gerade von den
verschiedensten Seiten
darzustellen, und es ist so
ziemlich das Unsinnigste, wenn man
etwas, was wirklich im
geisteswissenschaftlichen Sinne
gemeint ist, auf das bloße Urteil
des Ja oder Nein hin festnageln
will. Das wollen ja gewiß die
Menschen in der Gegenwart noch
immer, aber das kann man nicht.
|
Il
arrive donc toujours de nouveau et
à nouveau, parce que nous
grandissons à partir du deuxième
stade et que nous grandissons dans
le troisième, que l'on nous
demande d'une manière ou d'une
autre : qu'est-ce qui est bon pour
moi, qui aie maintenant à lutter
avec telle ou telle difficulté
dans la vie ? - On donne un
conseil quelconque. Aha, dit la
personne concernée, donc dans
telle ou telle situation de la
vie, il faut faire ceci ou cela. -
C'est généralisé ! Mais la chose
n'a qu'une signification très
limitée, car les jugements qui
sont portés depuis le monde
spirituel n'ont toujours qu'une
signification individuelle, ils ne
sont applicables qu'à un cas
particulier. Cette manière de
généraliser, à laquelle nous
sommes habitués depuis le deuxième
stade de l'évolution humaine, ne
doit pas du tout se poursuivre
dans l'avenir. Les humains sont
aujourd'hui tellement habitués à
prolonger les choses du passé dans
l'avenir. On peut se déshabituer
de ce qui vit dans les âmes de
manière pernicieuse en regardant
les choses dans toute leur clarté.
|
14
|
Es
kommt ja immer wieder und wiederum
vor, weil wir aus dem zweiten
Stadium herauswachsen, in das
dritte Stadium hineinwachsen, daß
man irgendwie gefragt wird: Was
ist gut für mich, der ich jetzt
mit diesen oder jenen
Schwierigkeiten im Leben zu
kämpfen habe ? — Man gibt
irgendeinen Rat. Aha, sagt der
Betreffende, also in dieser oder
jener Lage des Lebens muß man dies
oder jenes machen. — Es wird
generalisiert ! Aber die Sache
hat nur eine sehr eingeschränkte
Bedeutung, denn Urteile, die aus
der geistigen Welt heraus gefällt
werden, die haben immer nur eine
individuelle Bedeutung, sind immer
nur für den einzelnen Fall
anwendbar. Diese Art zu
generalisieren, die wir gewohnt
worden sind aus dem zweiten
Stadium der menschlichen
Entwickelung heraus, die darf sich
gar nicht in die Zukunft hinein
fortsetzen. Die Menschen sind
heute nur so sehr gewöhnt daran,
die Dinge der Vergangenheit in
die Zukunft hinein fortzusetzen.
Abgewöhnen kann man sich, was da
in den Seelen verderblich lebt,
dadurch, daß man die Dinge eben in
ihrer vollen Klarheit überschaut.
|
Je
vous ai fait remarquer hier qu'en
fait l'Église catholique renvoie
en beaucoup de relation au premier
stade. Elle contient en quelque
sorte quelque chose comme une
apparence ou une ombre du premier
stade de l'évolution de
l'humanité, une apparence ou une
ombre qui s'est parfois fortement
condensée en une sorte
d'impérialisme d'âme, par exemple
comme au XIe siècle, lorsque les
moines de Cluny régnaient
effectivement beaucoup plus sur
l'Europe qu'on ne le pense. C'est
d'eux qu'est issu le pape Grégoire
VII, le pape puissant et
impérialiste. Le fait que, selon
la dogmatique catholique romaine,
le prêtre doive se sentir plus
important que le Christ, parce
qu'il peut forcer le Christ à être
présent sur l'autel, prouve
clairement que l'institution de
l'Église catholique est
essentiellement le simulacre et
l'ombre de ce qui a été le premier
stade de l'évolution humaine dans
l'impérialisme originel le plus
ancien.
|
15
|
Ich
habe Sie gestern darauf
hingewiesen, daß eigentlich die
katholische Kirche in vieler
Beziehung zurückweist auf das
erste Stadium. Sie enthält
gewissermaßen etwas wie einen
Schein oder Schatten des ersten
Stadiums der
Menschheitsentwickelung, einen
Schein oder Schatten, der sich
zuweilen sehr stark zu einer Art
seelischen Imperialismus
verdichtet hat, wie zum Beispiel
im 11. Jahrhundert, als die Mönche
von Cluny tatsächlich viel mehr
über Europa herrschten, als man
denkt. Aus ihnen ging dann der
Papst Gregor VII. hervor, der
mächtige, imperialistische Papst.
Dadurch, daß eigentlich, vermöge
der römisch-katholischen
Dogmatik, sich der Priester als
mehr fühlen muß als der Christus,
weil er den Christus zwingen kann,
auf dem Altar anwesend zu sein,
dadurch ist deutlich bezeugt, daß
die Institution der katholischen
Kirche im wesentlichen das Schein-
und Schattenbild ist desjenigen,
was als erstes Stadium der
Menschheitsentwickelung in dem
urältesten Imperialismus da war.
|
Vous
savez maintenant qu'une grande
hostilité existe dans les régions
occidentales entre l'Église
catholique et toutes les sociétés
qui ont pour instrument la
franc-maçonnerie, une certaine
sorte de franc-maçonnerie au
moins. Maintenant, cela conduirait
donc très loin, et je ne peux plus
le faire dans cet exposé, de
montrer en détail comment cette
hostilité s'est peu à peu accrue
de plus en plus dans les temps
récents. Mais sur une chose peut
être indiqué, c'est qu'il y a déjà
une chose qui vit très fort dans
ces sociétés secrètes, c'est
l'opinion selon laquelle l'Église
catholique n'est que l'ombre de
l'impérialisme du premier stade
qui a disparu. Pour ces sociétés
secrètes, c'est justement la
doctrine de base, à savoir que
l'Église catholique est l'ombre,
le résidu du premier stade de
l'impérialisme. Le Saint Empire
romain de la nation allemande a
encore utilisé ce cadre,
Charlemagne et les Ottoniens se
sont fait couronner par le pape,
ils ont utilisé l'impérialisme de
l'âme comme onguent pour
l'impérialisme du monde extérieur.
On a pris ce qui existait, ce qui
était resté des temps anciens, et
on y a versé ce qui était nouveau.
Ainsi, dans le cadre des premiers
impérialismes, on a versé les
impérialismes du deuxième stade.
|
16
|
Nun
wissen Sie, daß eine große
Feindschaft zwischen der
katholischen Kirche und allen den
Gesellschaften, die die
Freimaurerei, eine gewisse Sorte
wenigstens von Freimaurerei, zu
ihrem Werkzeuge haben, in
westlichen Gegenden besteht. Nun
würde es ja sehr weit führen, und
ich kann dies in diesem Vortrage
nicht mehr tun, in den
Einzelheiten zu zeigen, wie sich
diese Feindschaft nach und nach in
der neueren Zeit immer mehr und
mehr vergrößert hat. Aber auf das
eine kann hingewiesen werden, daß
in diesen Geheimgesellschaften
schon eines sehr stark lebt, die
Ansicht nämlich, daß die
katholische Kirche nur das
Schattenbild des eigentlich
untergegangenen Imperialismus des
ersten Stadiums ist. Das ist für
diese Geheimgesellschaften eben
doch Grundlehre, daß die
katholische Kirche das
Schattenbild, der stehengebliebene
Rest des ersten Stadiums des
Imperialismus ist. Das Heilige
Römische Reich Deutscher Nation
hat noch diesen Rahmen benützt,
Karl der Große und die Ottonen
haben sich von dem Papst krönen
lassen, haben den Imperialismus
des Seelischen als Salbungsmittel
für den Imperialismus der äußeren
Welt benützt. Man nahm das, was da
war, was aus alten Zeiten
geblieben war, und da hinein goß
man dasjenige, was das Neue war.
So daß man in den Rahmen der
ersten Imperialismen die
Imperialismen des zweiten Stadiums
hineingegossen hat.
|
Nous
sommes maintenant parvenus au
troisième stade, qui se manifeste
en particulier dans les régions
occidentales, l'impérialisme
économique. Cet impérialisme
économique a en arrière-plan,
comme je l'ai dit, un monde
spirituel de sociétés secrètes qui
se rassasie de symbolisme a
puissance de phrasé. Mais si l'on
remarque clairement que la
constitution extérieure, la
constitution sociale de l'Église
n'est que l'ombre de quelque chose
qui existait autrefois et qui n'a
plus de signification aujourd'hui,
on n'en prend pas conscience en ce
qui concerne le deuxième stade, et
c'est là que réside encore la
grande illusion dans laquelle se
trouvent notamment les hommes
d'État des États occidentaux. Il
est tout de même significatif que
Woodrow Wilson puisse parler de la
"volonté de l'État". Il ne
parlerait plus de la volonté de
l'Église, mais il parle de la
volonté de l'État comme d'une
évidence.
|
17
|
Nun
sind wir beim dritten Stadium
angelangt, das sich insbesondere
in westlichen Gegenden zeigt, beim
Wirtschaftsimperialismus. Dieser
Wirtschaftsimperialismus, der hat
in seinem Hintergrunde, wie
gesagt, eine geistige Welt der
Geheimgesellschaften, die mit
phrasenhafter Symbolik sich
sättigt. Aber wenn nun klar das
bemerkt wird, daß die äußere
Konstitution, die soziale
Konstitution der Kirche nur ein
Schattenbild von etwas ist, was
früher da war und jetzt keine
Bedeutung mehr hat, so wird das in
bezug auf das zweite Stadium eben
nicht durchschaut, und darinnen
besteht noch die große Illusion,
in der namentlich die Staatsleute
der Weststaaten stehen. Es ist ja
immerhin bezeichnend, daß Woodrow
Wilson von dem «Willen des
Staates» sprechen kann. Er würde
nicht mehr sprechen von dem Willen
der Kirche, aber er spricht von
dem Willen des Staates als etwas
Selbstverständlichem.
|
Or,
l'État, en tant que détenteur du
droit, pris comme une totalité,
comme un tout, n'a eu l'importance
qu'on lui attribue qu'au deuxième
stade de l'évolution de
l'humanité. Alors que dans les
temps les plus anciens, l'Église
était tout, ou plutôt ce dont
l'Église est devenue tout, dans le
deuxième stade, c'était tout ce
dont l'État est devenu.
|
18
|
Nun
hat der Staat als der Träger des
Rechtes, indem er als eine
Totalität genommen wird, als eine
Ganzheit genommen wird, nur im
zwei‑ ten Stadium der
Menschheitsentwickelung die
Bedeutung, die ihm bei‑ gelegt
wird, gehabt. Während in den
ältesten Zeiten die Kirche alles
war, beziehungsweise das, woraus
die Kirche geworden ist, alles
war, war in dem zweiten Stadium
das alles, woraus der Staat
geworden ist.
|
Pour
l'Église, on remarque la chose, en
particulier dans les sociétés
secrètes ; pour l'État, on ne le
remarque pas, on ne veut pas le
remarquer. Pour l'instant, on
verse dans l'État ce qui était
nouveau, comme on le faisait dans
l'Église au Moyen Âge ; on verse
dans l'État ce qui s'est uni sous
un certain concept de liberté.
Tout l'impérialisme économique de
la Grande-Bretagne a été versé
dans l'État. Et ceux qui sont
élevés bravement en
Grande-Bretagne voient dans l'État
quelque chose qui va de
soi/d'évident, quelque chose à
quoi ils peuvent très bien
attribuer une quelconque volonté.
|
19
|
Für
die Kirche bemerkt man die Sache,
insbesondere in den
Geheimgesellschaften; für den
Staat bemerkt man es nicht, will
es nicht bemerken. In den Staat
wird vorläufig so hineingegossen,
wie im Mittelalter in die Kirche
hineingegossen wurde dasjenige,
was neu war; in den Staat wird
hineingegossen dasjenige, was sich
etwa vereinigt hat unter einem
gewissen Freiheitsbegriff. In den
Staat wurde hineingegossen der
ganze wirtschaftliche
Imperialismus Großbritanniens. Und
diejenigen, die brav aufgezogen
werden in Großbritannien, sehen in
dem Staat etwas
Selbstverständliches, etwas, dem
sie ganz gut irgendeinen Willen
zuschreiben können.
|
Mais
il faut justement comprendre que
ce type de concept d'État doit
suivre le même chemin que le
concept d'Église. On doit
reconnaître : quand on maintient
pour l'ensemble de l'organisme
social ce concept d'État, qui est
une pure institution de droit, et
que l'on fait entrer tout le reste
dans cette institution juridique,
alors on propage des ombres, comme
on a déjà propagé/transplanté une
ombre dans l'Église - maintenant
déjà de manière consciente pour
les sociétés secrètes. Mais de
cela est encore disponible peu de
conscience. Car pensez quand même
seulement une fois qu'ainsi
presque tout ce qui passionne les
humains aujourd'hui dans les
affaires publiques est pressé dans
le concept d'État. Là sont des
humains qui sont nationalistes,
chauvins et ainsi de suite, tout
ce qu'on appelle nation, national,
chauvinisme, tout cela est
incorporé dans le cadre de l'État
! On y injecte le nationalisme et
on construit le concept
d'État-nation. Ou bien on a
certaines idées, disons, sur le
socialisme, le socialisme radical
ma foi : on prend le cadre de
l'État ! Au lieu d'y faire entrer
le nationalisme, on y fait entrer
le socialisme. Mais on n'a aucun
concept de ce que cela doit
seulement encore devenir une image
ombre, comme la constitution de
l'Église est devenue une image
ombre.
|
20
|
Das
aber muß eben gerade durchschaut
werden, daß diese Art des
Staatsbegriffes denselben Weg
nehmen muß, den der Kirchenbegriff
genommen hat. Man muß erkennen:
Wenn man für die Gesamtheit des
sozialen Organismus diesen
Staatsbegriff beibehält, der eine
bloße Rechtsinstitution ist, und
alles andere in diese
Rechtsinstitution hineinpreßt,
dann pflanzt man eben Schatten so
fort, wie man in der Kirche —
jetzt schon bewußterweise für die
Geheimgesellschaften — einen
Schatten fortgepflanzt hat. Aber
davon ist noch wenig Bewußtsein
vorhanden. Denn denken Sie doch
nur einmal, daß so ziemlich alles,
was heute die Menschen begeistert
in öffentlichen Angelegenheiten,
in den Staatsbegriff
hineingepreßt wird. Da sind
Menschen, die sind Nationalisten,
Chauvinisten und so weiter, alles
was man nennt Nation, national,
Chauvinismus, das wird dem Rahmen
Staat einverleibt ! Da preßt man
hinein den Nationalismus und
konstruiert den Begriff
Nationalstaat. Oder man hat
gewisse Anschauungen über, sagen
wir, Sozialismus, meinetwillen
ganz radikalen Sozialismus: Man
nimmt den Rahmen des Staates !
Statt daß man den Nationalismus
hineinpreßt, preßt man nun eben
den Sozialismus hinein. Aber davon
hat man keinen Begriff, daß das
nur noch ein Schattengebilde
werden muß, wie die Konstitution
der Kirche ein Schattenbegriff
geworden ist.
|
Dans
certains cercles protestants, on a
reçu le concept que l'Église n'est
qu'une institution extérieure, que
l'essence du religieux doit
s'enraciner dans le cœur de
l'humain. Ce stade de l'évolution
humaine n'est pas encore arrivé
pour le concept d'État, sinon on
ne voudrait pas faire entrer
toutes sortes de nationalismes
dans les délimitations
européennes, les délimitations
d'État, provoquées par les
derniers événements guerriers.
Toutes ces choses ne tiennent pas
compte d'une chose. Elles ne
tiennent pas compte du fait que ce
qui se déroule dans l'évolution
historique de l'humanité est la
vie et non un mécanisme. Et à la
vie appartient qu'elle apparaisse
et disparaisse. Mais à la
conception impérialiste appartient
quelque chose d'autre.
Ilappartient à cela qu'on ne se
fait aucune pensée sur l'avenir.
Cela appartient à la conception
des affaires publiques des humains
du présent, qu'ils ne se fassent
pas de pensées vivantes sur
l'avenir, mais des pensées mortes.
Ils pensent : aujourd'hui, nous
mettons en place quelque chose,
c'est bien, cela doit rester
éternel. C'est ainsi que pense le
mouvement féministe, c'est ainsi
que pense le socialisme, c'est
ainsi que pense le nationalisme :
nous fondons quelque chose, cela
commence avec nous ; on nous a
attendus jusqu'à ce que nous
soyons devenus si intelligents.
Mais maintenant que nous avons
trouvé ce qu'il y a de plus
intelligent pour l'éternité, cela
va durer pour l'éternité. - C'est
un peu comme si j'avais élevé un
garçon jusqu'à ses dix-huit ans et
que je me disais : maintenant que
je l'ai bien élevé, il restera
comme il est. - Mais il va
vieillir, et il va aussi mourir,
et il en va de même pour tout ce
qui naît dans l'évolution humaine.
|
21
|
Man
hat in einzelnen protestantischen
Kreisen den Begriff bekommen, daß
die Kirche nur eine äußerliche
Institution ist, daß das Wesen des
Religiösen im Herzen des Menschen
wurzeln muß. Dieses Stadium der
menschlichen Entwickelung ist für
den Staatsbegriff noch gar nicht
da, sonst würde man nicht alle
möglichen Nationalismen in die
durch die letzten kriegerischen
Ereignisse bewirkten europäischen
Abgrenzungen, Staatsabgrenzungen
hineinpressen wollen. Alle diese
Dinge rechnen mit einem nicht. Sie
rechnen nicht mit der Tatsache,
daß dasjenige, was in der
geschichtlichen Entwickelung der
Menschheit sich vollzieht, Leben
ist und nicht Mechanismus. Und zum
Leben gehört, daß es entsteht und
vergeht. Zur imperialistischen
Auffassung gehört aber etwas
anderes. Es gehört dazu, daß man
sich über die Zukunft keine
Gedanken macht. Das gehört
überhaupt zu der Auffassung der
öffentlichen Angelegenheiten der
Menschen der Gegenwart, daß sie
sich über die Zukunft nicht
lebendige Gedanken machen,
sondern tote Gedanken. Sie denken:
Heute richten wir irgend etwas
ein, das ist dann gut, das muß
dann ewig bleiben. So denkt die
Frauenbewegung, so denkt der
Sozialismus, so denkt der
Nationalismus: Wir begründen
irgend etwas, das fängt an mit
uns; man hat auf uns gewartet, bis
wir so gescheit geworden sind.
Aber jetzt haben wir für alle
Ewigkeit das Gescheiteste
herausgefunden, das wird nun in
alle Ewigkeiten bestehen. — Der
Gedanke ist ungefähr so, als wenn
ich mir einen Jungen herangezogen
habe bis zu seinem achtzehnten
Jahr und sage: Jetzt habe ich ihn
ordentlich aufgezogen, jetzt
bleibt er so, wie er ist. — Er
wird aber älter werden, und er
wird auch sterben, und so ist es
mit allem, was in der menschlichen
Entwickelung entsteht.
|
J'en
viens maintenant à ce que j'ai
mentionné tout à l'heure, à ce qui
doit s'ajouter au principe
d'indifférence à l'égard de la
confession subjective ou de
l'amour fraternel humain. Ce qui
doit s'y ajouter, c'est la vision
vivante qui, pour cette vie
terrestre, compte aussi avec la
mort, qui devient consciente à soi
: Nous faisons dans le présent des
institutions qui doivent
nécessairement disparaître, parce
qu'elles portent déjà en elles le
principe de la mort, qui ne
veulent pas du tout avoir une
existence éternelle, qui ne
pensent même pas à être quelque
chose de durable/restant.
|
22
|
Jetzt
komme ich zu dem, was ich vorhin
erwähnt habe, was hinzukommen muß
zu dem Prinzip der
Gleichgültigkeit gegenüber dem
subjektiven Bekenntnis oder der
menschlichen Bruderliebe. Was
hinzukommen muß, ist die
lebendige Anschauung, die für
dieses Erdenleben auch mit dem Tod
rechnet, die sich bewußt wird: Wir
machen in der Gegenwart
Institutionen, die
notwendigerweise auch untergehen
müssen, weil sie schon das
Todesprinzip in sich tragen, die
gar nicht wollen einen ewigen
Bestand haben, die gar nicht daran
denken, etwas Bleibendes zu sein.
|
Mais
par quoi une telle chose peut-elle
être réalisée ? Oui, sous
l'influence du mode de pensée du
deuxième stade, cela ne se
réalisera jamais. Mais lorsque le
sentiment de honte dont j'ai parlé
hier apparaîtra, lorsque l'on
réalisera : Nous vivons dans le
royaume de la phrase, sous lequel
brille la pure vie de l'économie,
le simple impérialisme économique
-, alors on appellera après
l'esprit qui règne de manière
invisible, mais dans la réalité.
On appellera après une telle
connaissance du spirituel, qui
parle du spirituel comme d'un
royaume invisible, comme d'un
royaume qui n'est pas de ce monde,
dans lequel l'impulsion du Christ
peut donc réellement prendre
place. On appellera à la
connaissance d'un tel royaume.
|
23
|
Wodurch
kann denn aber so etwas realisiert
werden ? Ja, unter dem Einfluß der
Denkweise aus dem zweiten Stadium
wird das niemals realisiert
werden. Aber wenn jenes
Schamgefühl eintreten wird, von
dem ich gestern gesprochen habe,
wenn man erkennen wird: Wir leben
im Reich der Phrase, unter dem das
bloße Wirtschaftsleben, der bloße
wirtschaftliche Imperialismus
glimmt —, dann wird man rufen nach
dem Geiste, der unsichtbar, aber
in der Wirklichkeit waltet. Man
wird rufen nach einer solchen
Erkenntnis des Geistigen, die vom
Geistigen als einem unsichtbaren
Reiche spricht, als einem Reiche,
das nicht von dieser Welt ist, in
dem daher wirklich der
Christus-Impuls Platz greifen
kann. Man wird rufen nach der
Erkenntnis von einem solchen
Reiche.
|
Cela
peut seulement être quand l'ordre
social est trimembré/triarticulé :
la vie économique sera gérée pour
soi, la vie juridique n'est plus
le concept absolu et global de
l'État, mais justement est État
seulement tout ce qui est
réellement/vraiment
soumis/subordonné au droit, et la
vie de l'esprit est réellement
libre, c'est-à-dire qu'elle peut
se façonner ici dans la réalité
comme une véritable vie de
l'esprit. L'esprit peut seulement
régner parmi les humains si
l'esprit ne dépend de rien d'autre
que de lui-même et si toutes les
institutions qui ont pour mission
de cultiver l'esprit ne dépendent
de rien d'autre qu'elles-mêmes.
|
24
|
Das
kann nur sein, wenn die soziale
Ordnung dreigegliedert ist: das
wirtschaftliche Leben für sich
verwaltet wird, das rechtliche
Leben nicht mehr der absolute,
alles umfassende Staatsbegriff
ist, sondern eben Staat ist nur
alles dasjenige, was wirklich dem
Rechte unterworfen ist, und das
Geistesleben wirklich frei ist,
das heißt, sich hier in der
Wirklichkeit als ein wirkliches
Geistesleben ausgestalten kann.
Geist kann unter den Menschen nur
walten, wenn der Geist von nichts
anderem als von sich selber
abhängig ist und wenn alle
Institutionen, die den Geist zu
pflegen haben, von nichts anderem
als von sich selber abhängig sind.
|
Qu'avons-nous
alors, lorsque nous avons cet
organisme trimembré, l'organisme
social ? Nous avons alors une vie
économique. Elle est très
certainement de la sorte de
l'impérialisme originel. Tout est
là qui règne en elle, aussi à
l'intérieur de la vie de la terre
physique. Dans cet organisme
membre économique, les forces
administratives doivent vraiment
être retirées de la vie économique
elle-même. Je ne crois au moins
pas que n'importe qui serait de
l'opinion, si cet organisme
économique est organisé comme je
l'ai décrit dans mes "points
essentiels", qu'un quelconque
élément suprasensible intervienne
dans la vie économique immédiate.
Lorsque nous mangeons, lorsque
nous préparons à manger, lorsque
nous préparons des vêtements, tout
cela est une réalité ;
l'esthétique aimerait être
symbole, mais le vêtement est
réalité.
|
25
|
Was
haben wir dann, wenn wir diesen
dreigegliederten Organismus haben,
den sozialen Organismus haben ?
Dann haben wir ein
wirtschaftliches Leben. Das ist
ganz gewiß so geartet, wie der
ursprüngliche Imperialismus
geartet war. Es ist alles, was in
ihm waltet, auch innerhalb des
Lebens der physischen Erde da. In
diesem wirtschaftlichen
Gliedorganismus müssen wirklich
die verwaltenden Kräfte aus dem
Wirtschaftsleben selbst
herausgenommen werden. Ich glaube
wenigstens nicht, daß dann irgend
jemand der Meinung sein werde,
wenn dieser wirtschaftliche
Organismus so organisiert ist, wie
es in meinen «Kernpunkten»
geschildert ist, daß irgendein
Übersinnliches in das
unmittelbare Wirtschaftsleben
hereingreift. Wenn wir essen, wenn
wir Essen zubereiten, wenn wir
Kleider zubereiten, so ist alles
Wirklichkeit; die Ästhetik daran
mag Symbol sein, aber das Kleid
ist Wirklichkeit.
|
Si
nous considérons alors le deuxième
membre de l'organisme social, nous
n'avons toutefois pas pour
l'avenir une symbolique telle que
celle du deuxième stade de
l'évolution de l'humanité, où
l'État, le droit incarné, était
une totalité, mais nous avons dans
tout ce qui vient au jour chez un
humain un décalque de ce qui vit
chez l'autre humain. Nous avons
reconstruit nouvelle la symbolique
à partir de l'époque actuelle. Ce
que fait l'un des humains sera
toujours un signe pour toute la
sorte de constitution de droit
social qui s'édifie.
|
26
|
Wenn
wir dann das zweite Glied des
sozialen Organismus uns ansehen,
so haben wir allerdings für die
Zukunft nicht eine solche
Symbolik, wie die war des zweiten
Stadiums der
Menschheitsentwickelung, wo der
Staat, das verkörperte Recht, eine
Totalität war, aber wir haben in
all dem, was in dem einen Menschen
zutage tritt, eine Abbildung
desjenigen, was in dem andern
Menschen lebt. Wir haben aus der
gegenwärtigen Zeit heraus die
Symbolik neu aufgebaut. Was der
eine Mensch tut, wird immer ein
Zeichen sein für die ganze Art der
sozialen Rechtskonstitution, die
sich aufbaut.
|
Et
la troisième ne sera pas un signe
ni une phrase, mais une réalité
spirituelle. L'esprit aura la
possibilité de vivre réellement
parmi les humains.
|
27
|
Und
das dritte wird nicht Zeichen und
nicht Phrase sein, sondern es wird
geistige Wirklichkeit sein. Der
Geist wird die Möglichkeit haben,
unter den Menschen wirklich zu
leben.
|
Ainsi,
l'ordre social intérieur ne pourra
être établi que si l'on passe
réellement à la véracité
intérieure. Mais cela sera
particulièrement difficile à
l'époque de la phrase. Car à
l'époque de la phrase, les humains
s'habituent certes à une certaine
sagesse raffinée, mais cette
sagesse raffinée n'est en fait
rien d'autre qu'un jeu avec les
représentants verbaux d'anciens
concepts. Pensez seulement à
l'exemple caractéristique de
l'impérialisme de la phrase selon
laquelle il serait bon que le roi
ou la reine d'Angleterre reçoive
également le titre d'"empereur des
Indes". Cela n'a absolument rien
changé. On peut bien sûr trouver
les plus belles raisons pour ce
titre d'"impératrice des Indes" ou
d'"empereur des Indes". Mais
imaginez que cela n'ait pas été
fait - rien n'aurait été différent
! L'empereur d'Autriche, qui fait
maintenant partie des chassés,
portait jusqu'à son éviction, en
plus de ses nombreux autres
titres, un titre tout à fait
étrange. Il y avait - que sais-je
- François-Joseph Ier, empereur
d'Autriche, roi apostolique de
Hongrie, roi de Bohème, de
Dalmatie, de Croatie, de Slovénie,
de Galicie, de Lodomérie,
d'Illyrie et ainsi de suite. Parmi
ces nombreux titres figurait aussi
celui de "roi de Jérusalem" !
L'empereur autrichien portait -
jusqu'à ce qu'il ne soit plus
empereur - le titre de roi de
Jérusalem. Cela datait encore des
croisades. Il n'y a pas de plus
belle façon de prouver le rôle du
non-dit. Et ce non-dit joue
finalement un rôle beaucoup plus
important que vous ne le pensez.
|
28
|
So
wird die innere soziale Ordnung
erst aufgebaut werden können, wenn
man wirklich übergeht zur inneren
Wahrhaftigkeit. Das aber wird im
Zeitalter der Phrase ganz
besonders schwer. Denn im
Zeitalter der Phrase gewöhnen sich
die Menschen zwar eine gewisse
raffinierte Gescheitheit an, aber
diese raffinierte Gescheitheit ist
eigentlich im wesentlichen nichts
anderes als ein Spiel mit den
Wortrepräsentanten alter Begriffe.
Denken Sie doch nur einmal an das
charakteristische Beispiel,
plötzlich tauchte es aus
Phrasenimperialismus heraus auf,
daß es gut wäre, wenn der König
oder die Königin von England auch
den Titel «Kaiser von Indien»
erhielte. Es hat sich absolut
nichts geändert. Man kann
selbstverständlich die schönsten
Gründe finden für diese Betitelung
«Kaiserin von Indien» oder «Kaiser
von Indien». Aber denken Sie sich,
das wäre nicht gemacht worden — es
wäre gar nichts anders verlaufen!
Der Kaiser von Österreich, der ja
jetzt auch zu den Davongejagten
gehört, der trug bis zu seiner
Davonjagung neben seinen andern
vielen Titeln einen ganz
merkwürdigen Titel. Da war — was
weiß ich — Franz Joseph I. Kaiser
von Österreich, apostolischer
König von Ungarn, König von
Böhmen, Dalmatien, Kroatien,
Slowenien, Galizien, Lodomerien,
Illyrien und so weiter. Unter
diesen vielen Titeln stand auch
«König von Jerusalem» ! Der
österreichische Kaiser führte —
bis er nicht mehr Kaiser war — den
Titel König von Jerusalem. Das war
noch von den Kreuzzügen her. Man
kann doch auf keine schönere Art
beweisen, welche Rolle das
Nichtssagende spielt. Und dieses
Nichtssagende spielt schließlich
eine viel größere Rolle, als Sie
eigentlich meinen.
|
Il
s'agit donc de s'élever vraiment à
cette connaissance du phrasé dans
le présent. Et cela est rendu plus
difficile par le fait que celui
qui vit dans la phrase ne fait
qu'agiter dans son cerveau les
représentants verbaux de vieux
concepts et croit penser. Mais on
ne peut vraiment revenir à la
pensée que si l'on imprègne la vie
intérieure de l'âme de substance,
et celle-ci ne peut venir que de
la connaissance du monde
spirituel, de la vie spirituelle.
Ce n'est qu'en s'imprégnant de la
vie spirituelle que l'humain peut
à nouveau devenir un humain à part
entière, après être devenu un
boyau de phrases, un boyau de
phrases vidé de son contenu, qui
se contente de mots creux/cosse de
mots.
|
29
|
Also
es handelt sich darum, daß man
wirklich aufsteigt zu dieser
Erkenntnis des Phrasenhaften in
der Gegenwart. Und das ist dadurch
erschwert, daß eben derjenige, der
in der Phrase lebt, bloß die
Wortrepräsentanten alter Begriffe
in seinem Gehirn herumkollert und
glaubt zu denken. Aber man kann
nur wirklich zum Denken wieder
kommen, wenn man das innere
Seelenleben mit Substanz
durchdringt, und die kann nur aus
der Erkenntnis der geistigen Welt,
dem spirituellen Leben kommen. Nur
durch dieses Sichdurchdringen mit
dem spirituellen Leben kann der
Mensch wiederum ein
vollinhaltlicher Mensch werden,
nachdem er ein Phrasendarm, ein
Phrasengedärme geworden ist, das
ausgeleert ist, das sich mit
Worthülsen zufrieden gibt.
|
De
ce que j'ai déjà évoqué hier
l'appel au spirituel naîtra comme
un sentiment de honte. Et la
possibilité que le spirituel se
propage ne viendra pas autrement
que par le fait que la vie
spirituelle se développe de
manière autonome. Sinon, il faut
toujours travailler dans de petits
trous, comme nous avons dû le
faire pour l'école Waldorf, parce
que la loi scolaire du Wurtemberg
comportait encore ce trou qui
permettait d'aménager une école
Waldorf uniquement selon des lois
spirituelles, selon des principes
spirituels, ce qui ne serait
possible pratiquement dans aucun
autre endroit du monde. Mais on ne
peut vraiment mettre en place ce
qui est lié à la vie spirituelle
qu'à partir de l'esprit, si les
deux autres membres de l'organisme
social n'interviennent pas, si les
choses ne sont vraiment tirées que
du spirituel.
|
30
|
Aus
diesem, was ich gestern schon
andeutete als ein Schamgefühl,
wird der Ruf nach dem Geistigen
entstehen. Und die Möglichkeit,
daß Geistiges sich verbreite, wird
nicht anders kommen als dadurch,
daß das geistige Leben selbständig
sich entwickelt. Sonst muß man
immer in kleine Löchelchen
hineinarbeiten, wie wir es bei der
Waldorfschule machen mußten, weil
das württembergische Schulgesetz
eben noch dieses eine Loch gehabt
hat, daß es möglich war, eine
Waldorfschule einzurichten bloß
nach geistigen Gesetzen, nach
geistigen Prinzipien, das fast auf
keinem andern Fleck der Erde jetzt
möglich wäre. Aber man kann ja
dasjenige, was mit dem
Geistesleben zusammenhängt, nur
wirklich aus dem Geiste
einrichten, wenn die andern beiden
Glieder des sozialen Organismus
nicht hineinsprechen, wenn
wirklich nur aus dem Geistigen
heraus die Dinge geholt werden.
|
Pour
l'instant, la tendance de l'époque
va tout à fait à l'encontre de
cela. Mais cette tendance de
l'époque ne s'attend jamais à ce
qu'avec chaque nouvelle
génération, une nouvelle vie
spirituelle apparaisse de plus en
plus sur la terre. Peu importe que
l'on établisse aujourd'hui un État
absolutiste ou une république des
conseils : Si l'on continuait avec
de telles institutions sans
prendre conscience que tout ce qui
naît est soumis à la vie et doit
se transformer continuellement,
doit aussi passer par la mort,
doit subir de nouvelles formes,
des métamorphoses, alors on ne
préparerait rien d'autre que le
fait que la génération suivante
devienne chaque fois
révolutionnaire, car on
n'incorporerait dans l'organisme
social que pour le présent, ce que
l'on considère comme bon pour le
présent. Aux principes qui, dans
les régions occidentales, sont
encore très enfouis dans la
phrase, doit s'ajouter celui de
considérer l'organisme social
comme un être vivant. On ne le
considère comme vivant que si l'on
voit à travers sa trimembrité.
C'est pourquoi il est de la forte,
de la terrible, de l'intense
responsabilité de ceux qui, grâce
aux avantages économiques,
étendent aujourd'hui un
impérialisme sur presque tout le
monde, de prendre conscience que
dans cet impérialisme doit être
versé le soin d'une vraie vie de
l'esprit. Il faut ressentir comme
une moquerie le fait qu'un empire
économique soit fondé sur le monde
entier dans les îles britanniques
et que, si l'on veut une
spiritualité mystique
particulièrement profonde, on
aille chez ceux que l'on a conquis
économiquement, que l'on exploite
économiquement, et que l'on prenne
cette spiritualité chez eux. On a
l'obligation de faire couler de
soi-même de la substance
spirituelle dans la forme
extérieure de l'organisme social.
|
31
|
Vorläufig
geht die Tendenz des Zeitalters
ganz dawider. Aber diese Tendenz
des Zeitalters wird niemals damit
rechnen, daß tatsächlich mit jeder
neuen Generation immer mehr und
mehr auf der Erde ein neues
Geistesleben erscheinen wird. Ganz
gleichgültig, ob man heute einen
absolutistischen Staat oder eine
Räterepublik errichtet: Würde man
mit solchen Einrichtungen
fortfahren ohne das Bewußtsein,
daß alles, was entsteht, dem Leben
unterworfen ist und sich
fortwährend umwandeln muß, auch
durch Tode gehen muß, neue
Gestalten, Metamorphosen
durchmachen muß, dann würde man
nichts anderes vorbereiten, als
daß jedesmal die nächste
Generation revolutionär wird, denn
man würde ja nur für die
Gegenwart, das, was man für die
Gegenwart gut hält, dem sozialen
Organismus einverleiben. Zu den
Grundsätzen, welche in westlichen
Gegenden noch sehr in die Phrase
hineingeheimnißt sind, muß der
kommen, den sozialen Organismus
als ein Lebendiges anzusehen. Man
sieht ihn als ein Lebendiges nur
an, wenn man ihn in seiner
Dreigliedrigkeit durchschaut.
Daher liegt es gerade in der
starken, in der furchtbaren, in
der intensiven Verantwortlichkeit
derjenigen, die durch die
wirtschaftliche Begünstigung heute
einen Imperialismus nahezu über
die ganze Welt ausdehnen, sich
bewußt zu werden, daß in diesen
Imperialismus hineingegossen
werden muß die Pflege eines wahren
Geisteslebens. Als Hohn muß es
empfunden werden, daß auf den
Britischen Inseln ein
Wirtschaftsreich über die ganze
Welt gegründet wird und daß man
dann, wenn man besonders tief
mystische Geistigkeit will, zu
denjenigen geht, die man
wirtschaftlich erobert hat, die
man wirtschaftlich ausbeutet, und
diese Geistigkeit von ihnen nimmt.
Man hat die Verpflichtung, von
sich aus geistige Substanz in die
äußere Gestalt des sozialen
Organismus hineinfließen zu
lassen.
|
C'est
la conscience que je pense que nos
amis britanniques devraient
prendre d'ici, la conscience qu'en
ce grand moment de l'histoire
mondiale, tous ceux qui
appartiennent à des organismes
mondiaux où l'on parle la langue
anglaise ont la responsabilité
d'apporter une véritable
spiritualité dans l'empire
économique extérieur. Car il n'y a
qu'un seul choix possible : soit
l'effort reste dans le simple
empire économique, et alors la
chute certaine de la civilisation
terrestre est la conséquence
nécessaire - soit l'esprit est
insufflé dans cet empire
économique, et alors on atteint ce
qui était en fait visé par
l'évolution terrestre. Je voudrais
dire : chaque matin, on devrait se
le rappeler très sérieusement, et
toutes les actions individuelles
devraient être organisées dans le
sens de cette impulsion. L'heure
mondiale sonne très sérieusement
dans le présent. De manière
terrible, cette heure mondiale
sonne sérieusement. Nous sommes en
quelque sorte arrivés à l'apogée
de la phraséologie. Au moment où
la phrase est vidée de tout son
contenu, qui est entré autrefois
dans les humains d'une autre
manière et qui n'a aucune
signification pour aujourd'hui,
nous devons accueillir ce qui peut
à son tour apporter un véritable
contenu substantiel dans notre vie
d'âme et sociale. Nous devons être
conscients qu'aujourd'hui, chacun
doit décider pour lui-même de ce
choix et que chacun doit
participer à cette décision avec
les forces les plus profondes de
son âme. Sinon, on ne vit en fait
pas les affaires de l'humanité.
|
32
|
Das
ist das Bewußtsein, von dem ich
glaube, daß es unsere britischen
Freunde von hier aus mitnehmen
müßten, das Bewußtsein, daß jetzt
in diesem welthistorischen großen
Augenblicke bei all denen, die
hinzugehören zu Weltorganismen,
in denen die englische Sprache
gesprochen wird, die
Verantwortlichkeit vorhanden ist,
in das äußere Wirtschaftsimperium
wirkliche Spiritualität
hineinzubringen. Denn es gibt da
nur ein Entweder-Oder: Entweder es
bleibt das Bestreben im bloßen
Wirtschaftsimperium, dann ist der
sichere Untergang der irdischen
Zivilisation die notwendige Folge
— oder es wird Geist in dieses
Wirtschaftsimperium
hineingegossen, dann wird
dasjenige erreicht, was mit der
Erdenentwickelung eigentlich
beabsichtigt war. Ich möchte
sagen: Jeden Morgen sollte man
sich das in ganz ernsthaftiger
Weise vorhalten, und alle
einzelnen Handlungen sollte man im
Sinne dieses Impulses einrichten.
Die Weltenstunde schlägt durchaus
ernst in der Gegenwart. In
furchtbarer Weise schlägt diese
Weltenstunde ernst. Wir sind
gewissermaßen im Höhepunkt der
Phrasenhaftigkeit angelangt. Wir
müssen in dem Zeitpunkt, in dem
aus der Phrase ausgequetscht ist
aller Inhalt, der einmal in die
Menschen in anderer Art
hereingekommen ist und der für
heute keine Bedeutung hat,
aufnehmen dasjenige, was in unser
seelisches und soziales Leben
wiederum wirklichen substantiellen
Inhalt hineinbringen kann. Wir
müssen uns klar darüber sein, daß
dieses Entweder-Oder eigentlich
jeder heute für sich selbst zu
entscheiden hat und daß jeder mit
seinen innersten Seelenkräften an
dieser Entscheidung teilnehmen
muß. Sonst lebt man eigentlich
nicht die Angelegenheiten der
Menschheit mit.
|
Mais
la nostalgie de l'illusion est
particulièrement grande
aujourd'hui, à l'ère de la phrase.
On aimerait tellement se voiler la
face sur le sérieux de la vie. On
ne veut pas regarder la vérité qui
règne dans notre évolution. Sinon,
comment l'humanité se serait-elle
laissée berner par le wilsonisme
si elle avait vraiment le désir le
plus profond de s'éclairer par la
vérité ? Cela doit venir. La
nostalgie de la vérité doit naître
chez les humains. Il faut avant
tout que grandisse chez les
humains la nostalgie de la
libération de la vie de l'esprit
et la reconnaissance que personne
n'a le droit de se dire chrétien
s'il ne comprend pas l'affirmation
: "Mon royaume n'est pas de ce
monde".
|
33
|
Aber
die Sehnsucht nach der Illusion
ist insbesondere heute im
Zeitalter der Phrase eine
ungeheuer große. Man möchte so
gerne sich über den Ernst des
Lebens hinwegtäuschen. Man möchte
nicht hinschauen auf die Wahrheit,
die waltet in unserer
Entwickelung. Wie hätte sich die
Menschheit sonst täuschen lassen
von dem Wilsonianismus, wenn sie
wirklich das innigste Bestreben
hätte, sich durch die Wahrheit
aufzuklären ? Das muß kommen. Es
muß in den Menschen erwachsen die
Sehnsucht nach der Wahrheit. Vor
allen Dingen muß in den Menschen
wachsen die Sehnsucht nach der
Befreiung des Geisteslebens und
die Erkenntnis, daß keiner ein
Recht hat, sich Christ zu nennen,
der nicht den Ausspruch begreift:
«Mein Reich ist nicht von dieser
Welt.»
|
Cela
signifie que le royaume du Christ
doit devenir un royaume invisible,
un véritable royaume invisible, un
royaume dont on parle comme de
choses invisibles. Ce n'est que
lorsque la science de l'esprit
sera à l'œuvre que l'on parlera de
ce royaume. Ce n'est pas une
église extérieure, ce n'est pas un
État extérieur qui peut réaliser
ce royaume, ce n'est pas un empire
économique. Seule la volonté de
l'humain individuel, qui vit là
dans la vie de l'esprit libérée,
peut réaliser ce royaume.
|
34
|
Das
heißt, das Reich des Christus muß
werden ein unsichtbares Reich, ein
wirkliches unsichtbares Reich, ein
Reich, von dem man spricht als von
unsichtbaren Dingen. Nur wenn die
Geisteswissenschaft waltet, wird
man von diesem Reiche sprechen.
Nicht eine äußere Kirche, nicht
ein äußerer Staat kann dieses
Reich verwirklichen, nicht ein
Wirtschaftsimperium.
Verwirklichen kann dieses Reich
allein der Wille des einzelnen
Menschen, der da lebt in dem
befreiten Geistesleben.
|
On
peut difficilement croire
aujourd'hui que dans ces régions
où vivent des humains qui sont
écrasés, on puisse faire beaucoup
pour cette libération de la vie de
l'esprit. C'est pourquoi ce doit
tout de suite être fait dans ces
régions qui ne font pas partie
aujourd'hui de celles qui ont été
piétinées politiquement,
économiquement et, bien sûr,
bientôt aussi spirituellement.
Avant toute chose, il faut que
l'on prenne conscience que nous ne
sommes vraiment pas arrivés au
jour où nous disons : "Jusqu'ici,
nous sommes allés vers le bas,
nous irons de nouveau vers le haut
! - Non, si les humains ne font
pas quelque chose en ce sens à
partir de l'Esprit, cela n'ira pas
vers le haut, mais toujours vers
le bas. L'humanité ne vit pas
aujourd'hui de quelque chose
qu'elle produit - car la
production doit d'abord être
renouvelée sous l'impulsion de
l'esprit -, l'humanité vit
aujourd'hui de réserves,
d'anciennes réserves, et celles-ci
seront épuisées. Et il est puéril
et naïf de croire qu'un jour ou
l'autre, on sera arrivé au point
le plus bas, et qu'alors les
choses iront mieux, même si on
baisse les bras/pose les mains
dans le tablier. Ce n'est pas
ainsi. Et on aimerait en
particulier qu'une telle parole,
comme celle qui vient d'être
prononcée, allume vraiment
quelques feux dans les âmes qui se
comptent au mouvement
anthroposophique. On aimerait que
l'esprit qui hantait si fortement
chez ceux qui sont peut-être venus
à ce mouvement anthroposophique
soit vaincu par l'esprit qui est
pensé ici. Certes, c'est donc
ainsi que l'individu, lorsqu'il
vient à un tel mouvement, veut
souvent quelque chose pour
lui-même, pour son âme. Çà, il
peut donc aussi avoir, mais
seulement afin qu'alors il puisse
placer son âme au service du tout.
Il devrait progresser, certes,
pour lui-même, mais pour que
l'humanité progresse à travers
lui. On ne se le répétera jamais
assez. On devrait ajouter cela à
l'autre chose dont j'ai dit qu'on
devrait se la rappeler chaque
matin.
|
35
|
Man
kann heute schwerlich glauben, daß
in denjenigen Gegenden, in denen
Menschen leben, die zertreten
sind, viel getan werden kann für
diese Befreiung des Geisteslebens.
Daher muß es gerade in denjenigen
Gegenden getan werden, die heute
nicht zu den politisch,
wirtschaftlich und
selbstverständlich auch bald
geistig getretenen gehören. Vor
allen Dingen muß die Erkenntnis
durchdringen, daß wir wirklich
nicht an dem Tage angelangt sind,
wo wir sagen: Es ist bisher
abwärts gegangen, es wird wieder
aufwärts gehen ! — Nein, wenn die
Menschen nicht aus dem Geiste
heraus etwas dazu tun werden, wird
es nicht aufwärts gehen, sondern
immer weiter abwärts. Die
Menschheit lebt heute nicht von
irgend etwas, was sie produziert —
denn produziert muß erst wiederum
werden unter dem Impulse des
Geistes --, die Menschheit lebt
heute von Reserven, von alten
Reserven, und die werden
aufgebraucht werden. Und es ist
kindisch und naiv, zu glauben, daß
man an irgendeinem Tage beim
tiefsten Punkt angekommen ist, und
dann wird es schon wieder besser
gehen, auch wenn man die Hände in
den Schoß legt. So ist es nicht.
Und man möchte insbesondere, daß
ein solches Wort, wie das eben
gesprochene, wirklich einiges
Feuer entzünde in den Seelen, die
sich hinzurechnen zur
anthroposophischen Bewegung. Man
möchte, daß der Geist, der so
stark spukte gerade bei
denjenigen, die vielleicht zu
dieser anthroposophischen Bewegung
gekommen sind, besiegt werde durch
den Geist, der hier gemeint wird.
Gewiß ist es ja so, daß der
einzelne oftmals, wenn er zu einer
solchen Bewegung kommt, für sich
selbst etwas haben will, für seine
Seele. Das kann er ja auch haben,
aber nur, damit er dann seine
Seele in den Dienst des Ganzen
stellen kann. Er soll
weiterkommen, gewiß, für sich,
aber damit die Menschheit durch
ihn weiterkomme. Das kann man sich
wiederum nicht oft genug sagen.
Das sollte man hinzufügen zu dem
andern, wovon ich gesagt habe, daß
man sich es eigentlich an jedem
Morgen vorhalten solle.
|
Si
l'on avait pris tout à fait au
sérieux l'impulsion intime de ce
mouvement, nous devrions être plus
avancés aujourd'hui. Mais dans de
nombreux cas, ce qui est fait dans
nos cercles n'est pas une
promotion de l'avenir, mais
souvent un obstacle. Nous devrions
beaucoup réfléchir à ce sujet.
C'est très important. Et surtout,
nous ne devons absolument pas
croire qu'aujourd'hui les forces
adverses les plus virulentes ne se
dressent pas de tous côtés face à
ce qui est précisément recherché
pour le salut de l'humanité.
|
36
|
Wenn
man ganz ernst genommen hätte den
innersten Impuls dieser Bewegung,
wir müßten ja heute weiter sein.
Aber vielfach ist dasjenige, was
in unseren Kreisen getan wird,
nicht eine Zukunftsförderung,
sondern oftmals nur Hindernis.
Darüber sollten wir viel mit uns
selbst zu Rate gehen. Das ist sehr
wichtig. Und vor allen Dingen
sollen wir durchaus nicht glauben,
daß heute nicht die schärfsten
gegnerischen Mächte von allen
Seiten sich auftun gegenüber
demjenigen, was gerade zum Heil
der Menschheit angestrebt wird.
|
Je
vous ai déjà parlé de ce qui se
fait dans le monde pour contrer ce
mouvement, et de l'hostilité que
l'on met sur le chemin de ce
mouvement. Je me sens justement
obligé de vous faire connaître ces
choses, afin que vous voyiez que
l'on ne doit pas se dire un jour
qu'il y a un problème : nous avons
à nouveau réfuté ceci ou cela. -
Nous n'avons rien réfuté, parce
que ce qui compte chez ces
opposants, ce n'est pas du tout
qu'ils veuillent défendre la
vérité d'une manière ou d'une
autre, mais qu'ils s'occupent le
moins possible de l'affaire, mais
qu'ils recourent à la calomnie de
tous les côtés possibles.
|
37
|
Ich
habe Sie ja hier auf mancherlei
hingewiesen von dem, was getan
wird in der Welt, um dieser
Bewegung zu begegnen, was an
Feindseligkeiten dieser Bewegung
in den Weg gelegt wird. Ich fühle
mich eben verpflichtet, Sie auch
mit diesen Dingen bekanntzumachen,
damit Sie sehen, daß man
eigentlich an keinem Tage sich
sagen soll: Da haben wir wiederum
das oder jenes widerlegt. — Nichts
haben wir widerlegt, weil es bei
diesen Gegnerschaften gar nicht
darauf ankommt, daß sie die
Wahrheit irgendwie vertreten
wollen, sondern daß sie sich
überhaupt mit der Sache möglichst
wenig zu schaffen machen, aber aus
allen möglichen Ecken heraus zu
Verleumdungen greifen.
|
J'aimerais
lire un passage d'une lettre qui
est arrivée ces jours-ci à
Stuttgart en provenance de
Kristiania. J'aimerais lire
seulement un passage : "Un de nos
amis anthroposophes travaille en
effet dans une ainsi nommée
université populaire à Kristiania
avec un certain Schirmer. Ce
Monsieur Schirmer est, dans un
certain sens, un enseignant très
compétent, mais il est en outre un
raciste fanatique et un antisémite
conspirateur. Lors d'une assemblée
populaire, où trois d'entre nous
ont fait des exposés sur la
triarticulation, il s'est élevé
contre nous, ou plutôt contre les
<points essentiels> du Dr
Steiner, bien que sans succès
particulier. Ce type a une
certaine influence dans les
milieux enseignants, et il
travaille en fait de lui-même dans
le sens de la triarticulation à
l'école, dans la mesure où il
représente la liberté et
l'objectivité vivante vis-à-vis de
l'enfant, et quand même il
travaille contre la
triarticulation et le Dr Steiner,
pour la simple raison qu'il
nourrit un soupçon que le Dr
Steiner est un juif. Ce n'est sans
doute pas si grave. Nous devons
sans doute nous attendre à une
plus grande et plus grande
résistance et la surmonter. Mais
maintenant, il a reçu la
confirmation de ses soupçons : Il
s'est adressé à une
<autorité>, à savoir le
rédacteur de la revue politique
anthropologique mensuelle,
Berlin-Steglitz. Celle-ci, une
revue purement antisémite lui a
écrit que le Dr Steiner est un
juif de la plus pure eau. Il est
lié aux sionistes, en fait, il est
lié à eux. Et le rédacteur ajoute
qu'ils, les antisémites, ont
depuis longtemps porté leur
attention sur vous. Monsieur
Schirmer poursuit en disant qu'une
persécution pure et simple des
Juifs est en cours actuellement en
Allemagne, et que tous les Juifs
qui sont maintenant sur la liste
noire des antisémites doivent tout
simplement être abattus, ou, comme
on dit, "mis hors d'état de
nuire", et ainsi de suite.
|
38
|
Ich
möchte eine Stelle aus einem
Briefe vorlesen, der dieser Tage
eingetroffen ist in Stuttgart von
Kristiania aus. Nur eine Stelle
möchte ich vorlesen: «Einer
unserer anthroposophischen Freunde
arbeitet nämlich an einer
sogenannten Volkshochschule zu
Kristiania mit einem gewissen
Schirmer gemeinsam. Dieser Herr
Schirmer ist in gewissem Sinn ein
sehr tüchtiger Lehrer, aber ist
daneben ein fanatischer
Rassemensch und ein verschworener
Antisemit. Bei einer
Volksversammlung, wo drei von uns
Vorträge gehalten haben über die
Dreigliederung, ist er gegen uns
aufgetreten, oder vielmehr gegen
die <Kernpunkte> Dr.
Steiners, obwohl ohne besonderen
Erfolg. Der Kerl hat einen
gewissen Einfluß in Lehrerkreisen,
und er arbeitet von sich aus
eigentlich im Sinne der
Dreigliederung in der Schule,
insofern er die Freiheit und die
lebendige Sachlichkeit dem Kinde
gegenüber vertritt, und doch
arbeitet er gegen die
Dreigliederung und Dr. Steiner,
aus dem einfachen Grunde, weil er
einen Verdacht hegt, daß Dr.
Steiner ein Jude ist. Das ist wohl
nicht so schlimm. Wir müssen wohl
mehr und größeren Widerstand
erwarten und überwinden. Aber
jetzt hat er seinen Verdacht
bestätigt erhalten: Er hat sich an
eine <Autorität> gewendet,
nämlich an den Redakteur der
politisch anthropologischen
Monatsschrift, Berlin-Steglitz.
Diese, eine rein antisemitische
Zeitschrift, schrieb ihm, Dr.
Steiner ist Jude reinsten Wassers.
Er ist mit den Zionisten
verbunden, eigentlich an sie
geknüpft. Und der Redakteur fügt
hinzu, daß sie, die Antisemiten,
schon lange ihre Aufmerksamkeit
auf Sie gerichtet haben. Herr
Schirmer erzählt weiter, daß eine
reine Judenverfolgung jetzt im
Anfange in Deutschland ist, und
daß alle Juden, die jetzt auf der
schwarzen Liste stehen der
Antisemiten, einfach
niedergeschossen werden sollen,
oder wie es heißt, unschädlich
gemacht werden sollen» und so
weiter.
|
Vous
voyez, il ne s'agit ici
naturellement pas de quelque chose
d'antisémite d'une quelconque
manière ; c'est donc seulement une
apparence/extériorité. Dans de
tels contextes, on choisit des
slogans qui permettent d'avoir le
plus d'impact possible sur ceux
qui entendent ces slogans. Mais
avec de telles choses, on attire
justement l'attention sur ce que
la plupart des gens ne veulent pas
voir dans le présent, sur ce
qu'ils veulent de plus en plus
ignorer. La situation actuelle est
bien plus grave que vous ne voulez
le croire, et il s'agit de ne pas
méconnaître la gravité de
l'époque, mais de se rendre compte
que nous sommes au début de ce
genre de choses, qui vont à
l'encontre de tout ce qui est
voulu dans le sens du progrès de
l'humanité, que nous n'en sommes
qu'au début et que l'on ne devrait
jamais, sans violer sa
responsabilité, détourner
l'attention de tout ce qui s'ouvre
à partir de l'époque actuelle
comme un mal radical au sein de
l'humanité, qui se réalise comme
un mal radical au sein de
l'humanité. Le pire qui puisse
arriver aujourd'hui, c'est
d'écouter en quelque sorte de
simples slogans et phrases, de
croire que ce que donne la
sonorité des mots anciens, que
cela s'enracine encore aujourd'hui
d'une certaine manière dans des
réalités humaines, si l'on ne fait
pas émerger une nouvelle réalité
des sources mêmes du spirituel.
|
39
|
Sie
sehen, es handelt sich hier
natürlich nicht um etwas in
irgendeiner Weise Antisemitisches;
das ist ja nur ganz eine
Äußerlichkeit. Man wählt in
solchen Zusammenhängen
Schlagworte, mit denen man
möglichst viel ausrichten kann
bei denjenigen, die auf
Schlagworte irgendwie hören. Aber
mit solchen Dingen wird eben
hingewiesen auf dasjenige, was
die meisten Menschen in der
Gegenwart nicht sehen wollen,
worüber sie sich immer mehr und
mehr hinwegtäuschen wollen. Es ist
heute durchaus viel ernster, als
Sie denken wollen eigentlich, und
es handelt sich darum, daß man
diesen Ernst der Zeit nicht
verkennt, sondern daß man sich
klar darüber ist, daß wir uns in
bezug auf solche Dinge, die ja
entgegenwirken allem, was im Sinne
des Menschheitsfortschrittes
gewollt wird, erst im Anfange
befinden und daß man eigentlich
niemals, ohne seine
Verantwortlichkeit zu verletzen,
das Augenmerk ablenken sollte von
all dem, was sich geradezu auftut
von der jetzigen Zeit ab als ein
radikal Böses innerhalb der
Menschheit, was sich verwirklicht
als ein radikal Böses innerhalb
der Menschheit. Das Schlimmste,
das heute passieren kann, ist, auf
bloße Schlagworte und Phrasen
irgendwie hinzuhören, zu glauben,
daß dasjenige, was der Wortklang
alter Begriffe gibt, daß das heute
noch irgendwie wurzelt in
menschlichen Realitäten, wenn man
nicht eine neue Realität aus den
Quellen des Geistigen selbst
hervorholt.
|
Voilà,
mes chers amis, une partie de ce
que je voulais encore vous dire
aujourd'hui, dire d'abord à vous
tous, mais en particulier à ceux
dont nous nous sommes réjouis de
la visite ici, dire en particulier
à nos amis anglais, afin qu'ils
puissent, à partir d'une certaine
prise de conscience, lorsqu'ils
retourneront maintenant là où cela
sera si important, ajuster leur
comportement. Vous aurez vu
qu'ici, on ne parle pas pour faire
plaisir à quelqu'un ou pour faire
du mal à quelqu'un. On ne parle
pas ici pour flatter qui que ce
soit. Ici, on ne parle que pour
dire la vérité. J'ai aussi appris
à connaître des théosophes :
lorsqu'ils s'adressaient aux
membres d'une nation qui leur
était étrangère, ils commençaient
à parler de l'honneur qu'ils se
faisaient de pouvoir répandre la
doctrine de la vie spirituelle au
sein de la grande nation qui a
accumulé tant de gloire. Ce n'est
pas à partir de tels fondements
que pouvait-vous être parlé ici.
Mais je pense que vous êtes venus
ici pour entendre la vérité, et je
pense vous avoir servi au mieux en
essayant vraiment de vous dire la
vérité sans fard. Vous aurez saisi
de ces régions ici qu'il n'est pas
facile de dire la vérité
aujourd'hui, car la vérité suscite
aujourd'hui plus que jamais
l'opposition. N'ayez pas peur de
l'adversité, car c'est aujourd'hui
la même chose : avoir des
adversaires et dire la vérité. Ces
choses doivent être comprises. Et
nous nous comprendrons toujours au
mieux si, dans les profondeurs de
cette compréhension mutuelle, nous
voulons aussi entendre la vérité
sans fard.
|
40
|
Das,
meine lieben Freunde, war etwas
von dem, was ich Ihnen heute noch
sagen wollte, sagen wollte erstens
für Sie alle, aber insbesondere
für diejenigen, über deren Besuch
wir uns hier herzlich gefreut
haben, insbesondere sagen wollte
unseren englischen Freunden, damit
sie aus einer gewissen Erkenntnis
heraus, wenn sie jetzt
zurückgehen, dort, wo es so
wichtig sein wird, ihr Verhalten
einrichten. Sie werden gesehen
haben, hier wird nicht gesprochen
jemandem zuliebe oder jemandem
zuleide. Zu schmeicheln irgend
jemandem, wird hier nicht
gesprochen. Hier wird lediglich
gesprochen, um die Wahrheit zu
sagen. Ich habe auch Theosophen
kennengelernt: Wenn sie sich
gerichtet haben an die
Angehörigen einer ihnen fremden
Nation, dann haben sie angefangen
davon zu reden, wie sie es sich
zur Ehre anrechnen, innerhalb der
großen Nation, die so viel Glorie
auf sich gesammelt hat, nun auch
die Lehre vom geistigen Leben
verbreiten zu können. Aus solchen
Untergründen heraus konnte hier
nicht zu Ihnen gesprochen werden.
Aber ich denke, Sie sind
hierhergekommen, um die Wahrheit
zu hören, und ich glaube, Ihnen am
besten dadurch gedient zu haben,
daß ich Ihnen wirklich versucht
habe, ungeschminkt die Wahrheit zu
sagen. Sie werden aus diesen
Gegenden hier erfahren haben, daß
die Wahrheit zu sagen heute keine
bequeme Sache ist, denn die
Wahrheit ruft heute mehr als
jemals Gegnerschaft hervor.
Scheuen Sie sich nicht vor
Gegnerschaften, denn es ist heute
ein und dasselbe: Gegner zu haben
und die Wahrheit zu sagen. Diese
Dinge müssen durchschaut werden.
Und wir werden uns immer dann am
allerbesten verstehen, wenn wir in
den Untergründen dieses
gegenseitigen Verständnisses auch
das haben, ungeschminkt die
Wahrheit hören zu wollen.
|
C'est
ce que j'ai voulu exprimer
aujourd'hui en général et en
particulier aussi aux amis
anglais, alors que je parle devant
vous pour la dernière fois avant
mon voyage en Allemagne.
|
41
|
Das
ist dasjenige, was ich heute, wo
ich zum letztenmal vor meiner
Reise nach Deutschland vor Ihnen
spreche, noch im allgemeinen und
insbesondere auch zu den
englischen Freunden habe
aussprechen wollen.
|
Français
seulement
DIX-HUITIÈME CONFÉRENCE, Dornach, le
22 février 1920
Le développement
historique de l'impérialisme, troisième
conférence
01
Si vous parcourez encore une fois en pensée
les considérations que nous avons faites hier
et avant-hier, vous verrez : à
l'essence/l'être de l'impérialisme appartient
que dans une communauté qui représente
l'impérialisme, quelque chose, qui était
auparavant une sorte de tâche, une tâche
explicable, même si pas toujours une tache
justifiée, se poursuit avec un certain
automatisme, aimerais-je dire. Dans les
phénomènes historiques de l'évolution de
l'humanité, il arrive que des choses qui
étaient justifiées ou explicables, qui avaient
des causes, soient maintenues par une certaine
inertie, et qu'elles perdent ensuite leur
motivation. Si une communauté a besoin de se
défendre pendant un certain temps, c'est
certainement quelque chose de justifié. Pour
cette défense, on crée alors des professions,
une profession policière, une profession
militaire. Mais lorsque le danger contre
lequel on doit se défendre n'existe plus, la
profession en question est là ; il faut
continuer à avoir les humains correspondants.
Ils veulent continuer à agir dans le sens de
leur profession, et il se forme alors quelque
chose qui n'a plus de causes explicables dans
les conditions réelles. Il se peut même qu'à
partir de ce qui était là pour la défense,
quelque chose se forme qui a alors un
caractère agressif. Et il en est ainsi avec
tous les impérialismes, en dehors de
l'impérialisme originel du premier stade de
l'humanité, dont je vous ai parlé avant-hier,
qui donc peut dériver du début, parce que,
dans la conscience des humains y appartenant,
le dominant/règnant est Dieu, peut déployer sa
légitimité/justification, la domination, aussi
loin que possible. Chez tous les impérialismes
suivants, repose donc au fond qu'une
motivation interne à étendre de la domination
ne peut être là.
02
Car considérons encore une fois, d'un point de
vue très précis, ce qui existe dans
l'évolution historique de l'humanité. Là nous
trouvons qu'aux époques les plus anciennes,
que nous ne pouvons plus suivre historiquement
dans leur intégralité, mais dans lesquelles
les faits que l'on peut suivre historiquement
se reflètent encore, la volonté de celui qui
est considéré comme une entité divine est le
facteur de pouvoir indiscutable. Dans de tels
impérialismes, il n'y a au fond rien à
discuter dans la vie publique ; mais cette
impossibilité de discuter doit justement se
fonder sur le fait qu'en effet, dans le
dirigeant, c'est un dieu à forme humaine qui
marche sur la Terre. Il y a là, si je puis
dire, un terrain sûr et solide pour l'ordre
des affaires publiques et sociales.
03
Peu à peu, ce qui est ainsi solide, fondé sur
un réel, sur une volonté divine et humaine,
passe au deuxième stade. Au deuxième stade, ce
que l'on peut observer ici dans la vie
physique, que ce soit les personnes, les
insignes des personnes, les actes des
personnes qui gouvernent ou qui dominent, tout
cela est un symbolum, un signe. Alors qu'au
premier stade de l'impérialisme, l'esprit est
directement conçu comme existant dans le monde
physique, au deuxième stade, ce qui est
physiquement présent est conçu comme un
reflet, une image, un symbole de ce qui n'est
pas présent dans le monde physique, mais qui
ne se figure dans le monde physique qu'à
travers les personnes, les actes et autres.
04
De telles périodes où joue ce deuxième stade
sont celles dans lesquelles la discussion
prend un sens jusque dans le monde des pensées
humaines, dans la mesure où les affaires
publiques sont concernées. Dans le premier
stade de l'impérialisme, ne peut aussi pas
être parlé de ce que nous appelons aujourd'hui
droit. On ne peut pas non plus parler d'une
quelconque institution étatique. On ne peut
parler que des manifestations de la violence
divine par des humains physiques. Il peut
seulement être parlé de l'action de la volonté
concrète et réelle des humains physiques dans
les affaires sociales. La question de savoir
si cette volonté est justifiée ou non n'a
alors aucun sens. Elle est là, tout
simplement. Elle doit être respectée. Discuter
de la question de savoir si le dieu sous forme
humaine doit faire ou ne pas faire ce qu'il
fait n'a aucun sens. Cela n'existait pas non
plus dans les temps les plus anciens, où l'on
trouvait vraiment les conditions que je vous
ai décrites pour ces temps les plus anciens.
Mais si l'on ne doit voir dans les conditions
physiques que l'image du monde spirituel, si
l'on parle de ce que saint Augustin appelle
encore l'État de Dieu, c'est-à-dire l'État qui
se trouve ici sur la Terre, mais qui est une
image des faits célestes, des personnalités
célestes, alors l'un peut avoir l'opinion que
ce qui se passe par la personnalité
représentant le divin est juste, que c'est une
image réelle ; l'autre peut le contester et
dire : ce n'est pas une image réelle. - C'est
là que naît la possibilité de discussion.
L'humain d'aujourd'hui croit, parce qu'il est
habitué à tout critiquer, à discuter de tout,
que la critique et la discussion ont toujours
existé dans l'évolution de l'humanité. Ce
n'est pas vrai. Discuter et critiquer n'est
qu'une caractéristique du deuxième stade que
je vous ai décrit. C'est là que commence la
possibilité de juger en son for intérieur,
c'est-à-dire d'ajouter un prédicat à un sujet.
Dans les formes d'expression les plus
anciennes de l'humain, ce jugement personnel
n'existait pas du tout en ce qui concerne les
affaires publiques. Ce n'est qu'au deuxième
stade que tout ce que nous appelons
aujourd'hui parlement, par exemple, peut se
préparer lentement ; car le parlement n'a de
sens que si l'on peut discuter d'affaires
publiques. Ainsi, même les formes les plus
primitives de discussion publique ne sont
qu'une caractéristique du deuxième stade.
05
Nous vivons aujourd'hui, dans la mesure où la
forme caractéristique des pays occidentaux se
répand plus ou moins dans le monde, au
troisième stade, ce troisième stade que je
vous ai décrit comme le stade de la phrase,
dans la mesure où la vie de l'âme entre en
ligne de compte.
06
Ce stade de la phrase, tel que je vous l'ai
caractérisé hier, est précisément celui où la
substance intérieure a disparu de la
discussion et où, par conséquent, chacun peut
avoir raison ou du moins croire qu'il peut
avoir raison, où l'on ne peut pas non plus lui
prouver qu'il a tort, parce qu'au fond, tout
peut être affirmé dans le monde de la phrase.
Mais les stades antérieurs se maintiennent
toujours dans les stades suivants. C'est ainsi
que naissent au fond toujours les impulsions
internes aux impérialismes. Les humains
n'observent les choses que de manière très
superficielle. Lorsque l'ancien empereur
allemand écrivait, comme expression de ses
sentiments, dans un livre que l'on ouvrait
pour l'inscrire : "La volonté du roi est la
loi la plus sublime", comme il l'a fait,
qu'est-ce que cela signifie ? Cela signifie
qu'il s'exprime à l'époque de la phrase de
telle sorte que l'expression n'a de
signification que pour le premier stade. Au
premier stade, il était effectivement vrai que
la volonté du souverain était la loi suprême.
Le concept de droit, qui implique toujours la
discussion, qui a toujours
l'avocat/advocatoire à sa suite, est
essentiellement une caractéristique du
deuxième stade, et il ne peut être compris
dans sa réalité qu'à partir du deuxième stade.
Celui qui a suivi les nombreuses discussions
sur l'origine et le caractère du droit a déjà
pu déduire de ces discussions qu'il y a
quelque chose de chatoyant dans les concepts
juridiques en tant que tels, parce qu'on a
justement affaire à l'ère symbolique, où le
spirituel scintille, miroite, brille à travers
le matériel, de sorte que si l'on n'a devant
soi que le signe extérieur, qui peut aussi
être présent dans les mots, dans les usages
juridiques, on peut alors discuter du droit,
et que, de manière générale, on peut aussi
discuter des droits dans la vie publique de
manière advocatoire.
07
Mais à l'époque de la phrase, on perd
complètement la compréhension de la nécessité,
pour fixer le concept de droit en général, de
faire régner dans les rapports sociaux la
conception suivante : le royaume spirituel
brille dans le royaume physique. Et c'est
alors que l'on fait des définitions du droit,
comme je vous l'ai montré hier avec l'exemple
de Woodrow Wilson. Je veux aujourd'hui vous
lire mot pour mot une définition que Woodrow
Wilson a donnée du droit, et vous verrez que
cette définition se caractérise par le fait
qu'elle ne contient que des phrases. Je l'ai
déjà évoqué hier, je voudrais le faire
aujourd'hui de manière très précise. Il dit :
"Le droit est la volonté de l'État en ce qui
concerne la performance/représentation
civile/citoyenne de ceux qui sont sous son
autorité". Donc, l'État déploie une volonté !
Il faut s'imaginer que quelqu'un qui est par
ailleurs très fortement dans l'idéalisme
abstrait, pour ne pas dire dans le
matérialisme - car c'est presque la même
chose, l'idéalisme abstrait et le matérialisme
-, peut parler de cela : le droit est la
volonté de l'État. - L'État doit donc avoir
une volonté. Il faut être abandonné de tout
esprit de vision concrète pour être tenté de
dire ou d'écrire une telle chose. C'est ce que
contient l'ouvrage dont je vous ai déjà parlé
hier, le code de phraséologie : "L'État,
éléments de politique historique et pratique"
de Woodrow Wilson.
08
Mais il y a aussi d'autres choses
intéressantes dedans. Je voudrais juste
attirer votre attention sur un passage de la
parenthèse, où Woodrow Wilson parle dans ce
livre de l'Empire allemand, après avoir
développé comment les efforts pour fonder cet
Empire allemand se sont faits petit à petit,
jusqu'à ce qu'il s'arrondisse en 1870/71.
C'est ce qu'il décrit en conclusion avec les
phrases suivantes : "La guerre
franco-allemande de 1870/71 apporta la
dernière impulsion à la réalisation d'une
complète unité nationale. Les brillants succès
de la Prusse dans cette lutte, menée dans
l'intérêt du patriotisme allemand contre
l'insolence française, mirent fin à la froide
réserve des États du centre vis-à-vis de leur
grand voisin du nord ; ils s'unirent au reste
de l'Allemagne, et l'Empire allemand fut fondé
au château royal de Versailles le
18 janvier 1871".
09
C'est toutefois le même homme qui a écrit cela
et qui, quelque temps plus tard, s'est uni à
Versailles avec ceux qui, par leur
"insolence", ont donné l'occasion de fonder
l'Empire allemand. Beaucoup de choses dans le
jugement public actuel proviennent du fait que
l'humanité est si terriblement superficielle
et ne se soucie pas des choses. Si l'on se
décide à juger sur des bases objectives, les
choses se présentent toujours différemment de
ce qu'elles sont aujourd'hui dans le jugement
public et sont répétées par des milliers et
des milliers d'humains. Cela n'aurait pas fait
de mal, lorsque Woodrow Wilson est arrivé à
Paris dans un train glorieux, fêté de toutes
parts, de lui opposer une fois cette
déclaration. C'est ce sur quoi il faut
insister, vraiment pour des raisons internes,
afin que les faits, c'est-à-dire la vérité,
soient réellement mis en évidence.
10
Donc, au deuxième stade, nous avons affaire à
ce qui conduit à la discussion, ce qui rend en
fait possible le concept de droit public. Au
troisième stade, nous avons affaire, comme
nous l'avons vu, à la réalité essentielle
qu'est la vie économique. Et nous avons montré
hier comment, au cours de l'évolution
historique, cette ère de la phrase est
absolument nécessaire pour que la phrase, qui
ne contient plus rien, ouvre les yeux des
humains sur la réalité de la vie économique et
sur la nécessité de répandre réellement le
spirituel, le nouveau spirituel, dans le
monde.
11
Les humains se font d'abord seulement une
représentation très vague de ce nouveau
spirituel. Et il est donc compréhensible que
ce nouveau spirituel soit encore aujourd'hui
l'objet des malentendus les plus aigus. Car ce
nouveau spirituel doit s'affirmer jusque dans
les profondeurs de la vie humaine. Et autant
la substance et le contenu des sociétés
secrètes dont j'ai parlé hier ne font que
conserver traditionnellement l'ancien, autant
la devise extérieure d'être "frères",
c'est-à-dire de ne pas faire pénétrer dans les
loges les stratifications de classes
extérieures et de ne rien donner aux
confessions subjectives individuelles, est
quelque chose qui, dans un certain sens - si
quelque chose d'autre, que je vais
caractériser, vient s'y ajouter - préparera
l'avenir de la bonne manière.
12
Nous disons aujourd'hui - je vous demande d'y
prêter une attention toute particulière -,
prenons quelque chose de tout à fait banal,
d'ordinaire : l'arbre est vert. - C'est une
expression qui appartient tout à fait au
deuxième stade de l'évolution humaine :
l'arbre est vert. - Peut-être me
comprendrez-vous mieux si je vous demande de
vous imaginer que l'on doit peindre ce que
l'on exprime par le jugement : l'arbre est
vert. On ne peut pas le peindre ! On ne peut
pas peindre : L'arbre est vert. - On aura une
surface blanche ou autre, on y mettra de la
couleur verte, mais on ne peindra rien de
l'arbre ! Et si l'on peint quelque chose de
l'arbre en dehors de ce qui est encore vert,
ce sera quelque chose qui ne dérangera que
l'objectif. On veut peindre : L'arbre est vert
-, alors on peint quelque chose qui est en
fait un mort. La manière dont nous assemblons
le sujet et le prédicat dans notre langue
n'est au fond utilisable que pour notre vision
du monde de ce qui est mort, de ce qui n'est
pas vivant. Parce que nous n'avons encore
aucune idée de la manière dont tout est vivant
dans le monde et de la manière dont nous
devons nous exprimer par rapport au fait que
tout vit et tisse, nous formons des jugements
tels que : L'arbre est vert - ce qui
présuppose en fait qu'il existe un rapport
entre quelque chose et la couleur verte, alors
que la couleur verte elle-même est le
créateur, avec la force qui agit et vit. La
transformation de la pensée et des sentiments
humains devra s'opérer jusqu'au plus profond
de la vie de l'âme - cela prendra toutefois
beaucoup de temps - et cette transformation se
répercutera sur les rapports sociaux
extérieurs, sur les relations des humains
entre eux.
13
En rapport à tout cela, nous nous tenons
actuellement en premier absolument au début.
Mais on doit envisager quels sont les chemins
qui mènent à la lumière en cette relation. Je
disais : il repose quelque chose de
significatif lorsque des humains s'unissent
entre eux, de sorte que la confession
subjective ne joue aucun rôle parmi eux. - Et
poursuivez une fois ce point de vue - mais
faites-le vraiment une fois dans vos pensées -
la façon et la manière dont tout de suite est
décrit dans l'anthroposophie. Il n'est pas du
tout décrit ainsi que des définitions que des
jugements ordinaires soient donnés. Il est
essayé - on doit naturellement calculer avec
ce que les humains ne l'acceptent pas encore
du tout comme seule chose - mais c'est essayé
essentiellement de donner des images, de
présenter les choses sous les angles les plus
divers, et c'est à peu près la chose la plus
insensée que de vouloir fixer/placarder
quelque chose qui est vraiment pensé dans le
sens de la science de l'esprit sur le pur
jugement du oui ou du non. C'est certes ce que
les humains du présent veulent toujours
encore, mais on ne le peut pas.
14
Il arrive donc toujours de nouveau et à
nouveau, parce que nous grandissons à partir
du deuxième stade et que nous grandissons dans
le troisième, que l'on nous demande d'une
manière ou d'une autre : qu'est-ce qui est bon
pour moi, qui aie maintenant à lutter avec
telle ou telle difficulté dans la vie ? - On
donne un conseil quelconque. Aha, dit la
personne concernée, donc dans telle ou telle
situation de la vie, il faut faire ceci ou
cela. - C'est généralisé ! Mais la chose n'a
qu'une signification très limitée, car les
jugements qui sont portés depuis le monde
spirituel n'ont toujours qu'une signification
individuelle, ils ne sont applicables qu'à un
cas particulier. Cette manière de généraliser,
à laquelle nous sommes habitués depuis le
deuxième stade de l'évolution humaine, ne doit
pas du tout se poursuivre dans l'avenir. Les
humains sont aujourd'hui tellement habitués à
prolonger les choses du passé dans l'avenir.
On peut se déshabituer de ce qui vit dans les
âmes de manière pernicieuse en regardant les
choses dans toute leur clarté.
15
Je vous ai fait remarquer hier qu'en fait
l'Église catholique renvoie en beaucoup de
relation au premier stade. Elle contient en
quelque sorte quelque chose comme une
apparence ou une ombre du premier stade de
l'évolution de l'humanité, une apparence ou
une ombre qui s'est parfois fortement
condensée en une sorte d'impérialisme d'âme,
par exemple comme au XIe siècle, lorsque les
moines de Cluny régnaient effectivement
beaucoup plus sur l'Europe qu'on ne le pense.
C'est d'eux qu'est issu le pape Grégoire VII,
le pape puissant et impérialiste. Le fait que,
selon la dogmatique catholique romaine, le
prêtre doive se sentir plus important que le
Christ, parce qu'il peut forcer le Christ à
être présent sur l'autel, prouve clairement
que l'institution de l'Église catholique est
essentiellement le simulacre et l'ombre de ce
qui a été le premier stade de l'évolution
humaine dans l'impérialisme originel le plus
ancien.
16
Vous savez maintenant qu'une grande hostilité
existe dans les régions occidentales entre
l'Église catholique et toutes les sociétés qui
ont pour instrument la franc-maçonnerie, une
certaine sorte de franc-maçonnerie au moins.
Maintenant, cela conduirait donc très loin, et
je ne peux plus le faire dans cet exposé, de
montrer en détail comment cette hostilité
s'est peu à peu accrue de plus en plus dans
les temps récents. Mais sur une chose peut
être indiqué, c'est qu'il y a déjà une chose
qui vit très fort dans ces sociétés secrètes,
c'est l'opinion selon laquelle l'Église
catholique n'est que l'ombre de l'impérialisme
du premier stade qui a disparu. Pour ces
sociétés secrètes, c'est justement la doctrine
de base, à savoir que l'Église catholique est
l'ombre, le résidu du premier stade de
l'impérialisme. Le Saint Empire romain de la
nation allemande a encore utilisé ce cadre,
Charlemagne et les Ottoniens se sont fait
couronner par le pape, ils ont utilisé
l'impérialisme de l'âme comme onguent pour
l'impérialisme du monde extérieur. On a pris
ce qui existait, ce qui était resté des temps
anciens, et on y a versé ce qui était nouveau.
Ainsi, dans le cadre des premiers
impérialismes, on a versé les impérialismes du
deuxième stade.
17
Nous sommes maintenant parvenus au troisième
stade, qui se manifeste en particulier dans
les régions occidentales, l'impérialisme
économique. Cet impérialisme économique a en
arrière-plan, comme je l'ai dit, un monde
spirituel de sociétés secrètes qui se rassasie
de symbolisme a puissance de phrasé. Mais si
l'on remarque clairement que la constitution
extérieure, la constitution sociale de
l'Église n'est que l'ombre de quelque chose
qui existait autrefois et qui n'a plus de
signification aujourd'hui, on n'en prend pas
conscience en ce qui concerne le deuxième
stade, et c'est là que réside encore la grande
illusion dans laquelle se trouvent notamment
les hommes d'État des États occidentaux. Il
est tout de même significatif que Woodrow
Wilson puisse parler de la "volonté de
l'État". Il ne parlerait plus de la volonté de
l'Église, mais il parle de la volonté de
l'État comme d'une évidence.
18
Or, l'État, en tant que détenteur du droit,
pris comme une totalité, comme un tout, n'a eu
l'importance qu'on lui attribue qu'au deuxième
stade de l'évolution de l'humanité. Alors que
dans les temps les plus anciens, l'Église
était tout, ou plutôt ce dont l'Église est
devenue tout, dans le deuxième stade, c'était
tout ce dont l'État est devenu.
19
Pour l'Église, on remarque la chose, en
particulier dans les sociétés secrètes ; pour
l'État, on ne le remarque pas, on ne veut pas
le remarquer. Pour l'instant, on verse dans
l'État ce qui était nouveau, comme on le
faisait dans l'Église au Moyen Âge ; on verse
dans l'État ce qui s'est uni sous un certain
concept de liberté. Tout l'impérialisme
économique de la Grande-Bretagne a été versé
dans l'État. Et ceux qui sont élevés bravement
en Grande-Bretagne voient dans l'État quelque
chose qui va de soi/d'évident, quelque chose à
quoi ils peuvent très bien attribuer une
quelconque volonté.
20
Mais il faut justement comprendre que ce type
de concept d'État doit suivre le même chemin
que le concept d'Église. On doit reconnaître :
quand on maintient pour l'ensemble de
l'organisme social ce concept d'État, qui est
une pure institution de droit, et que l'on
fait entrer tout le reste dans cette
institution juridique, alors on propage des
ombres, comme on a déjà propagé/transplanté
une ombre dans l'Église - maintenant déjà de
manière consciente pour les sociétés secrètes.
Mais de cela est encore disponible peu de
conscience. Car pensez quand même seulement
une fois qu'ainsi presque tout ce qui
passionne les humains aujourd'hui dans les
affaires publiques est pressé dans le concept
d'État. Là sont des humains qui sont
nationalistes, chauvins et ainsi de suite,
tout ce qu'on appelle nation, national,
chauvinisme, tout cela est incorporé dans le
cadre de l'État ! On y injecte le nationalisme
et on construit le concept d'État-nation. Ou
bien on a certaines idées, disons, sur le
socialisme, le socialisme radical ma foi : on
prend le cadre de l'État ! Au lieu d'y faire
entrer le nationalisme, on y fait entrer le
socialisme. Mais on n'a aucun concept de ce
que cela doit seulement encore devenir une
image ombre, comme la constitution de l'Église
est devenue une image ombre.
21
Dans certains cercles protestants, on a reçu
le concept que l'Église n'est qu'une
institution extérieure, que l'essence du
religieux doit s'enraciner dans le cœur de
l'humain. Ce stade de l'évolution humaine
n'est pas encore arrivé pour le concept
d'État, sinon on ne voudrait pas faire entrer
toutes sortes de nationalismes dans les
délimitations européennes, les délimitations
d'État, provoquées par les derniers événements
guerriers. Toutes ces choses ne tiennent pas
compte d'une chose. Elles ne tiennent pas
compte du fait que ce qui se déroule dans
l'évolution historique de l'humanité est la
vie et non un mécanisme. Et à la vie
appartient qu'elle apparaisse et disparaisse.
Mais à la conception impérialiste appartient
quelque chose d'autre. Ilappartient à cela
qu'on ne se fait aucune pensée sur l'avenir.
Cela appartient à la conception des affaires
publiques des humains du présent, qu'ils ne se
fassent pas de pensées vivantes sur l'avenir,
mais des pensées mortes. Ils pensent :
aujourd'hui, nous mettons en place quelque
chose, c'est bien, cela doit rester éternel.
C'est ainsi que pense le mouvement féministe,
c'est ainsi que pense le socialisme, c'est
ainsi que pense le nationalisme : nous fondons
quelque chose, cela commence avec nous ; on
nous a attendus jusqu'à ce que nous soyons
devenus si intelligents. Mais maintenant que
nous avons trouvé ce qu'il y a de plus
intelligent pour l'éternité, cela va durer
pour l'éternité. - C'est un peu comme si
j'avais élevé un garçon jusqu'à ses dix-huit
ans et que je me disais : maintenant que je
l'ai bien élevé, il restera comme il est. -
Mais il va vieillir, et il va aussi mourir, et
il en va de même pour tout ce qui naît dans
l'évolution humaine.
22
J'en viens maintenant à ce que j'ai mentionné
tout à l'heure, à ce qui doit s'ajouter au
principe d'indifférence à l'égard de la
confession subjective ou de l'amour fraternel
humain. Ce qui doit s'y ajouter, c'est la
vision vivante qui, pour cette vie terrestre,
compte aussi avec la mort, qui devient
consciente à soi : Nous faisons dans le
présent des institutions qui doivent
nécessairement disparaître, parce qu'elles
portent déjà en elles le principe de la mort,
qui ne veulent pas du tout avoir une existence
éternelle, qui ne pensent même pas à être
quelque chose de durable/restant.
23
Mais par quoi une telle chose peut-elle être
réalisée ? Oui, sous l'influence du mode de
pensée du deuxième stade, cela ne se réalisera
jamais. Mais lorsque le sentiment de honte
dont j'ai parlé hier apparaîtra, lorsque l'on
réalisera : Nous vivons dans le royaume de la
phrase, sous lequel brille la pure vie de
l'économie, le simple impérialisme économique
-, alors on appellera après l'esprit qui règne
de manière invisible, mais dans la réalité. On
appellera après une telle connaissance du
spirituel, qui parle du spirituel comme d'un
royaume invisible, comme d'un royaume qui
n'est pas de ce monde, dans lequel l'impulsion
du Christ peut donc réellement prendre place.
On appellera à la connaissance d'un tel
royaume.
24
Cela peut seulement être quand l'ordre social
est trimembré/triarticulé : la vie économique
sera gérée pour soi, la vie juridique n'est
plus le concept absolu et global de l'État,
mais justement est État seulement tout ce qui
est réellement/vraiment soumis/subordonné au
droit, et la vie de l'esprit est réellement
libre, c'est-à-dire qu'elle peut se façonner
ici dans la réalité comme une véritable vie de
l'esprit. L'esprit peut seulement régner parmi
les humains si l'esprit ne dépend de rien
d'autre que de lui-même et si toutes les
institutions qui ont pour mission de cultiver
l'esprit ne dépendent de rien d'autre
qu'elles-mêmes.
25
Qu'avons-nous alors, lorsque nous avons cet
organisme trimembré, l'organisme social ? Nous
avons alors une vie économique. Elle est très
certainement de la sorte de l'impérialisme
originel. Tout est là qui règne en elle, aussi
à l'intérieur de la vie de la terre physique.
Dans cet organisme membre économique, les
forces administratives doivent vraiment être
retirées de la vie économique elle-même. Je ne
crois au moins pas que n'importe qui serait de
l'opinion, si cet organisme économique est
organisé comme je l'ai décrit dans mes "points
essentiels", qu'un quelconque élément
suprasensible intervienne dans la vie
économique immédiate. Lorsque nous mangeons,
lorsque nous préparons à manger, lorsque nous
préparons des vêtements, tout cela est une
réalité ; l'esthétique aimerait être symbole,
mais le vêtement est réalité.
26
Si nous considérons alors le deuxième membre
de l'organisme social, nous n'avons toutefois
pas pour l'avenir une symbolique telle que
celle du deuxième stade de l'évolution de
l'humanité, où l'État, le droit incarné, était
une totalité, mais nous avons dans tout ce qui
vient au jour chez un humain un décalque de ce
qui vit chez l'autre humain. Nous avons
reconstruit nouvelle la symbolique à partir de
l'époque actuelle. Ce que fait l'un des
humains sera toujours un signe pour toute la
sorte de constitution de droit social qui
s'édifie.
27
Et la troisième ne sera pas un signe ni une
phrase, mais une réalité spirituelle. L'esprit
aura la possibilité de vivre réellement parmi
les humains.
28
Ainsi, l'ordre social intérieur ne pourra être
établi que si l'on passe réellement à la
véracité intérieure. Mais cela sera
particulièrement difficile à l'époque de la
phrase. Car à l'époque de la phrase, les
humains s'habituent certes à une certaine
sagesse raffinée, mais cette sagesse raffinée
n'est en fait rien d'autre qu'un jeu avec les
représentants verbaux d'anciens concepts.
Pensez seulement à l'exemple caractéristique
de l'impérialisme de la phrase selon laquelle
il serait bon que le roi ou la reine
d'Angleterre reçoive également le titre
d'"empereur des Indes". Cela n'a absolument
rien changé. On peut bien sûr trouver les plus
belles raisons pour ce titre d'"impératrice
des Indes" ou d'"empereur des Indes". Mais
imaginez que cela n'ait pas été fait - rien
n'aurait été différent ! L'empereur
d'Autriche, qui fait maintenant partie des
chassés, portait jusqu'à son éviction, en plus
de ses nombreux autres titres, un titre tout à
fait étrange. Il y avait - que sais-je -
François-Joseph Ier, empereur d'Autriche, roi
apostolique de Hongrie, roi de Bohème, de
Dalmatie, de Croatie, de Slovénie, de Galicie,
de Lodomérie, d'Illyrie et ainsi de suite.
Parmi ces nombreux titres figurait aussi celui
de "roi de Jérusalem" ! L'empereur autrichien
portait - jusqu'à ce qu'il ne soit plus
empereur - le titre de roi de Jérusalem. Cela
datait encore des croisades. Il n'y a pas de
plus belle façon de prouver le rôle du
non-dit. Et ce non-dit joue finalement un rôle
beaucoup plus important que vous ne le pensez.
29
Il s'agit donc de s'élever vraiment à cette
connaissance du phrasé dans le présent. Et
cela est rendu plus difficile par le fait que
celui qui vit dans la phrase ne fait qu'agiter
dans son cerveau les représentants verbaux de
vieux concepts et croit penser. Mais on ne
peut vraiment revenir à la pensée que si l'on
imprègne la vie intérieure de l'âme de
substance, et celle-ci ne peut venir que de la
connaissance du monde spirituel, de la vie
spirituelle. Ce n'est qu'en s'imprégnant de la
vie spirituelle que l'humain peut à nouveau
devenir un humain à part entière, après être
devenu un boyau de phrases, un boyau de
phrases vidé de son contenu, qui se contente
de mots creux/cosse de mots.
30
De ce que j'ai déjà évoqué hier l'appel au
spirituel naîtra comme un sentiment de honte.
Et la possibilité que le spirituel se propage
ne viendra pas autrement que par le fait que
la vie spirituelle se développe de manière
autonome. Sinon, il faut toujours travailler
dans de petits trous, comme nous avons dû le
faire pour l'école Waldorf, parce que la loi
scolaire du Wurtemberg comportait encore ce
trou qui permettait d'aménager une école
Waldorf uniquement selon des lois
spirituelles, selon des principes spirituels,
ce qui ne serait possible pratiquement dans
aucun autre endroit du monde. Mais on ne peut
vraiment mettre en place ce qui est lié à la
vie spirituelle qu'à partir de l'esprit, si
les deux autres membres de l'organisme social
n'interviennent pas, si les choses ne sont
vraiment tirées que du spirituel.
31
Pour l'instant, la tendance de l'époque va
tout à fait à l'encontre de cela. Mais cette
tendance de l'époque ne s'attend jamais à ce
qu'avec chaque nouvelle génération, une
nouvelle vie spirituelle apparaisse de plus en
plus sur la terre. Peu importe que l'on
établisse aujourd'hui un État absolutiste ou
une république des conseils : Si l'on
continuait avec de telles institutions sans
prendre conscience que tout ce qui naît est
soumis à la vie et doit se transformer
continuellement, doit aussi passer par la
mort, doit subir de nouvelles formes, des
métamorphoses, alors on ne préparerait rien
d'autre que le fait que la génération suivante
devienne chaque fois révolutionnaire, car on
n'incorporerait dans l'organisme social que
pour le présent, ce que l'on considère comme
bon pour le présent. Aux principes qui, dans
les régions occidentales, sont encore très
enfouis dans la phrase, doit s'ajouter celui
de considérer l'organisme social comme un être
vivant. On ne le considère comme vivant que si
l'on voit à travers sa trimembrité. C'est
pourquoi il est de la forte, de la terrible,
de l'intense responsabilité de ceux qui, grâce
aux avantages économiques, étendent
aujourd'hui un impérialisme sur presque tout
le monde, de prendre conscience que dans cet
impérialisme doit être versé le soin d'une
vraie vie de l'esprit. Il faut ressentir comme
une moquerie le fait qu'un empire économique
soit fondé sur le monde entier dans les îles
britanniques et que, si l'on veut une
spiritualité mystique particulièrement
profonde, on aille chez ceux que l'on a
conquis économiquement, que l'on exploite
économiquement, et que l'on prenne cette
spiritualité chez eux. On a l'obligation de
faire couler de soi-même de la substance
spirituelle dans la forme extérieure de
l'organisme social.
32
C'est la conscience que je pense que nos amis
britanniques devraient prendre d'ici, la
conscience qu'en ce grand moment de l'histoire
mondiale, tous ceux qui appartiennent à des
organismes mondiaux où l'on parle la langue
anglaise ont la responsabilité d'apporter une
véritable spiritualité dans l'empire
économique extérieur. Car il n'y a qu'un seul
choix possible : soit l'effort reste dans le
simple empire économique, et alors la chute
certaine de la civilisation terrestre est la
conséquence nécessaire - soit l'esprit est
insufflé dans cet empire économique, et alors
on atteint ce qui était en fait visé par
l'évolution terrestre. Je voudrais dire :
chaque matin, on devrait se le rappeler très
sérieusement, et toutes les actions
individuelles devraient être organisées dans
le sens de cette impulsion. L'heure mondiale
sonne très sérieusement dans le présent. De
manière terrible, cette heure mondiale sonne
sérieusement. Nous sommes en quelque sorte
arrivés à l'apogée de la phraséologie. Au
moment où la phrase est vidée de tout son
contenu, qui est entré autrefois dans les
humains d'une autre manière et qui n'a aucune
signification pour aujourd'hui, nous devons
accueillir ce qui peut à son tour apporter un
véritable contenu substantiel dans notre vie
d'âme et sociale. Nous devons être conscients
qu'aujourd'hui, chacun doit décider pour
lui-même de ce choix et que chacun doit
participer à cette décision avec les forces
les plus profondes de son âme. Sinon, on ne
vit en fait pas les affaires de l'humanité.
33
Mais la nostalgie de l'illusion est
particulièrement grande aujourd'hui, à l'ère
de la phrase. On aimerait tellement se voiler
la face sur le sérieux de la vie. On ne veut
pas regarder la vérité qui règne dans notre
évolution. Sinon, comment l'humanité se
serait-elle laissée berner par le wilsonisme
si elle avait vraiment le désir le plus
profond de s'éclairer par la vérité ? Cela
doit venir. La nostalgie de la vérité doit
naître chez les humains. Il faut avant tout
que grandisse chez les humains la nostalgie de
la libération de la vie de l'esprit et la
reconnaissance que personne n'a le droit de se
dire chrétien s'il ne comprend pas
l'affirmation : "Mon royaume n'est pas de ce
monde".
34
Cela signifie que le royaume du Christ doit
devenir un royaume invisible, un véritable
royaume invisible, un royaume dont on parle
comme de choses invisibles. Ce n'est que
lorsque la science de l'esprit sera à l'œuvre
que l'on parlera de ce royaume. Ce n'est pas
une église extérieure, ce n'est pas un État
extérieur qui peut réaliser ce royaume, ce
n'est pas un empire économique. Seule la
volonté de l'humain individuel, qui vit là
dans la vie de l'esprit libérée, peut réaliser
ce royaume.
35
On peut difficilement croire aujourd'hui que
dans ces régions où vivent des humains qui
sont écrasés, on puisse faire beaucoup pour
cette libération de la vie de l'esprit. C'est
pourquoi ce doit tout de suite être fait dans
ces régions qui ne font pas partie aujourd'hui
de celles qui ont été piétinées politiquement,
économiquement et, bien sûr, bientôt aussi
spirituellement. Avant toute chose, il faut
que l'on prenne conscience que nous ne sommes
vraiment pas arrivés au jour où nous disons :
"Jusqu'ici, nous sommes allés vers le bas,
nous irons de nouveau vers le haut ! - Non, si
les humains ne font pas quelque chose en ce
sens à partir de l'Esprit, cela n'ira pas vers
le haut, mais toujours vers le bas. L'humanité
ne vit pas aujourd'hui de quelque chose
qu'elle produit - car la production doit
d'abord être renouvelée sous l'impulsion de
l'esprit -, l'humanité vit aujourd'hui de
réserves, d'anciennes réserves, et celles-ci
seront épuisées. Et il est puéril et naïf de
croire qu'un jour ou l'autre, on sera arrivé
au point le plus bas, et qu'alors les choses
iront mieux, même si on baisse les bras/pose
les mains dans le tablier. Ce n'est pas ainsi.
Et on aimerait en particulier qu'une telle
parole, comme celle qui vient d'être
prononcée, allume vraiment quelques feux dans
les âmes qui se comptent au mouvement
anthroposophique. On aimerait que l'esprit qui
hantait si fortement chez ceux qui sont
peut-être venus à ce mouvement
anthroposophique soit vaincu par l'esprit qui
est pensé ici. Certes, c'est donc ainsi que
l'individu, lorsqu'il vient à un tel
mouvement, veut souvent quelque chose pour
lui-même, pour son âme. Çà, il peut donc aussi
avoir, mais seulement afin qu'alors il puisse
placer son âme au service du tout. Il devrait
progresser, certes, pour lui-même, mais pour
que l'humanité progresse à travers lui. On ne
se le répétera jamais assez. On devrait
ajouter cela à l'autre chose dont j'ai dit
qu'on devrait se la rappeler chaque matin.
36
Si l'on avait pris tout à fait au sérieux
l'impulsion intime de ce mouvement, nous
devrions être plus avancés aujourd'hui. Mais
dans de nombreux cas, ce qui est fait dans nos
cercles n'est pas une promotion de l'avenir,
mais souvent un obstacle. Nous devrions
beaucoup réfléchir à ce sujet. C'est très
important. Et surtout, nous ne devons
absolument pas croire qu'aujourd'hui les
forces adverses les plus virulentes ne se
dressent pas de tous côtés face à ce qui est
précisément recherché pour le salut de
l'humanité.
37
Je vous ai déjà parlé de ce qui se fait dans
le monde pour contrer ce mouvement, et de
l'hostilité que l'on met sur le chemin de ce
mouvement. Je me sens justement obligé de vous
faire connaître ces choses, afin que vous
voyiez que l'on ne doit pas se dire un jour
qu'il y a un problème : nous avons à nouveau
réfuté ceci ou cela. - Nous n'avons rien
réfuté, parce que ce qui compte chez ces
opposants, ce n'est pas du tout qu'ils
veuillent défendre la vérité d'une manière ou
d'une autre, mais qu'ils s'occupent le moins
possible de l'affaire, mais qu'ils recourent à
la calomnie de tous les côtés possibles.
38
J'aimerais lire un passage d'une lettre qui
est arrivée ces jours-ci à Stuttgart en
provenance de Kristiania. J'aimerais lire
seulement un passage : "Un de nos amis
anthroposophes travaille en effet dans une
ainsi nommée université populaire à Kristiania
avec un certain Schirmer. Ce Monsieur Schirmer
est, dans un certain sens, un enseignant très
compétent, mais il est en outre un raciste
fanatique et un antisémite conspirateur. Lors
d'une assemblée populaire, où trois d'entre
nous ont fait des exposés sur la
triarticulation, il s'est élevé contre nous,
ou plutôt contre les <points essentiels>
du Dr Steiner, bien que sans succès
particulier. Ce type a une certaine influence
dans les milieux enseignants, et il travaille
en fait de lui-même dans le sens de la
triarticulation à l'école, dans la mesure où
il représente la liberté et l'objectivité
vivante vis-à-vis de l'enfant, et quand même
il travaille contre la triarticulation et le
Dr Steiner, pour la simple raison qu'il
nourrit un soupçon que le Dr Steiner est un
juif. Ce n'est sans doute pas si grave. Nous
devons sans doute nous attendre à une plus
grande et plus grande résistance et la
surmonter. Mais maintenant, il a reçu la
confirmation de ses soupçons : Il s'est
adressé à une <autorité>, à savoir le
rédacteur de la revue politique
anthropologique mensuelle, Berlin-Steglitz.
Celle-ci, une revue purement antisémite lui a
écrit que le Dr Steiner est un juif de la plus
pure eau. Il est lié aux sionistes, en fait,
il est lié à eux. Et le rédacteur ajoute
qu'ils, les antisémites, ont depuis longtemps
porté leur attention sur vous. Monsieur
Schirmer poursuit en disant qu'une persécution
pure et simple des Juifs est en cours
actuellement en Allemagne, et que tous les
Juifs qui sont maintenant sur la liste noire
des antisémites doivent tout simplement être
abattus, ou, comme on dit, "mis hors d'état de
nuire", et ainsi de suite.
39
Vous voyez, il ne s'agit ici naturellement pas
de quelque chose d'antisémite d'une quelconque
manière ; c'est donc seulement une
apparence/extériorité. Dans de tels contextes,
on choisit des slogans qui permettent d'avoir
le plus d'impact possible sur ceux qui
entendent ces slogans. Mais avec de telles
choses, on attire justement l'attention sur ce
que la plupart des gens ne veulent pas voir
dans le présent, sur ce qu'ils veulent de plus
en plus ignorer. La situation actuelle est
bien plus grave que vous ne voulez le croire,
et il s'agit de ne pas méconnaître la gravité
de l'époque, mais de se rendre compte que nous
sommes au début de ce genre de choses, qui
vont à l'encontre de tout ce qui est voulu
dans le sens du progrès de l'humanité, que
nous n'en sommes qu'au début et que l'on ne
devrait jamais, sans violer sa responsabilité,
détourner l'attention de tout ce qui s'ouvre à
partir de l'époque actuelle comme un mal
radical au sein de l'humanité, qui se réalise
comme un mal radical au sein de l'humanité. Le
pire qui puisse arriver aujourd'hui, c'est
d'écouter en quelque sorte de simples slogans
et phrases, de croire que ce que donne la
sonorité des mots anciens, que cela s'enracine
encore aujourd'hui d'une certaine manière dans
des réalités humaines, si l'on ne fait pas
émerger une nouvelle réalité des sources mêmes
du spirituel.
40
Voilà, mes chers amis, une partie de ce que je
voulais encore vous dire aujourd'hui, dire
d'abord à vous tous, mais en particulier à
ceux dont nous nous sommes réjouis de la
visite ici, dire en particulier à nos amis
anglais, afin qu'ils puissent, à partir d'une
certaine prise de conscience, lorsqu'ils
retourneront maintenant là où cela sera si
important, ajuster leur comportement. Vous
aurez vu qu'ici, on ne parle pas pour faire
plaisir à quelqu'un ou pour faire du mal à
quelqu'un. On ne parle pas ici pour flatter
qui que ce soit. Ici, on ne parle que pour
dire la vérité. J'ai aussi appris à connaître
des théosophes : lorsqu'ils s'adressaient aux
membres d'une nation qui leur était étrangère,
ils commençaient à parler de l'honneur qu'ils
se faisaient de pouvoir répandre la doctrine
de la vie spirituelle au sein de la grande
nation qui a accumulé tant de gloire. Ce n'est
pas à partir de tels fondements que
pouvait-vous être parlé ici. Mais je pense que
vous êtes venus ici pour entendre la vérité,
et je pense vous avoir servi au mieux en
essayant vraiment de vous dire la vérité sans
fard. Vous aurez saisi de ces régions ici
qu'il n'est pas facile de dire la vérité
aujourd'hui, car la vérité suscite aujourd'hui
plus que jamais l'opposition. N'ayez pas peur
de l'adversité, car c'est aujourd'hui la même
chose : avoir des adversaires et dire la
vérité. Ces choses doivent être comprises. Et
nous nous comprendrons toujours au mieux si,
dans les profondeurs de cette compréhension
mutuelle, nous voulons aussi entendre la
vérité sans fard.
41
C'est ce que j'ai voulu exprimer aujourd'hui
en général et en particulier aussi aux amis
anglais, alors que je parle devant vous pour
la dernière fois avant mon voyage en
Allemagne.
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