Je
vous ai parlé de l'origine
historique de ce que l'on peut
appeler aujourd'hui l'impérialisme,
et vous avez déjà remarqué, d'après
ce que j'ai dit hier, que ce qui
importe essentiellement dans ces
considérations sur l'impérialisme,
c'est de voir comment des phénomènes
actuels, qui étaient autrefois des
facteurs tout à fait réels dans la
vie sociale, ne sont plus
maintenant, dans leur réalité, que
des vestiges des temps anciens. Dans
les temps anciens, les institutions
et les coutumes en question avaient
une signification réelle. Elles
étaient des réalités dans une
certaine mesure. La réalité a cessé.
Elle a évolué à travers le stade du
symbole et est finalement devenue
une pure phrase.
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01
|
Ich
habe zu Ihnen gesprochen über das
geschichtliche Herkommen desjenigen,
was man heute Imperialismus nennen
kann, und Sie haben schon bemerkt
aus dem, was ich gestern gesagt
habe, daß es bei diesen
Betrachtungen über Imperialismus im
wesentlichen darauf ankommt, zu
sehen, wie Erscheinungen der
Gegenwart, welche im sozialen Leben
einstmals durchaus reale Faktoren
waren, ihrer Wirklichkeit nach jetzt
nur noch Überbleibsel aus alten
Zeiten sind. In alten Zeiten hatten
die betreffenden Einrichtungen, die
betreffenden Gepflogenheiten ihre
reale Bedeutung. Sie waren
gewissermaßen Realitäten. Die
Realität hat aufgehört. Sie hat sich
durch das Stadium des Symbols
hindurchentwickelt und ist zuletzt
zur bloßen Phrase geworden.
|
Nous
vivons absolument à l'époque de la
phrase. Il s'agit seulement de
comprendre comment la phrase a
besoin d'un certain terrain pour
croître et comment la phrase est,
d'un autre côté, une préparation
pour quelque chose qui doit venir
dans l'évolution de l'humanité. Si
l'ancienne réalité ne se
transformait pas en phrase,
c'est-à-dire en quelque chose qui
est comme une illusion existante,
alors quelque chose de tout à fait
nouveau ne pourrait pas s'affirmer
comme réalité. Le nouveau ne
pourrait pas venir si, par exemple,
le dieu visible, perceptible par les
sens, sous forme humaine, faisait
encore son apparition à notre
époque, comme c'était encore le cas
dans l'ancien Empire romain ; car
les empereurs romains, même si cela
n'était plus aussi pleinement
ressenti que cela l'était en Orient,
étaient néanmoins des dieux selon
leurs prétentions. Néron était au
moins supposé, hypothétiquement,
être un vrai dieu sous forme
humaine. Ces choses ont perdu leur
signification réelle au fil du
temps. Elles sont passées par le
stade du signe, de l'emblème, puis
sont devenues de simples phrases.
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02
|
Wir
leben überhaupt in dem Zeitalter der
Phrase. Nur handelt es sich darum,
daß man einsieht, wie auch die
Phrase einen gewissen Boden
notwendig hat, auf dem sie wächst,
und wie die Phrase auf der andern
Seite vorbereitend ist für etwas,
was in der Menschheitsentwickelung
kommen muß. Würde alte Realität sich
nicht verwandeln in Phrase, das
heißt in etwas, was wie ein
existierendes Illusionäres ist, so
würde sich nicht etwas ganz Neues
als Realität geltend machen können.
Neues könnte nicht kommen, würde zum
Beispiel in unsere Zeit noch
hereinragen der sichtbare, sinnlich
wahrnehmbare Gott in
Menschengestalt, wie das noch als
letzter Ausläufer im alten Römischen
Reiche vorhanden war; denn die
römischen Kaiser waren, wenn das
auch nicht mehr so voll empfunden
wurde, wie es empfunden worden ist
im Oriente drüben, sie waren dennoch
ihren Prätentionen nach Götter. Nero
war wenigstens der Annahme, der
Hypothese nach ein wirklicher Gott
in Menschengestalt. Diese Dinge
haben im Laufe der Zeit ihre reale
Bedeutung verloren. Sie sind durch
das Stadium des Zeichens, des
Sinnbildes gegangen und sind dann
geworden zur bloßen Phrase.
|
Or,
plus les choses deviennent des
phrases, plus le terrain se prépare
pour une nouvelle réalité,
c'est-à-dire pour une vie
spirituelle qui n'est pas tirée du
monde sensible, mais du monde
suprasensible, pour une vie de
l'esprit qui ne veut pas trouver les
entités divines-spirituelles sous
forme humaine, mais qui veut les
trouver en tant qu'entités réelles
et effectives parmi les humains
visibles sur la terre. Il faut
d'abord que le phrasé soit là, mais
il faut ensuite le reconnaître.
C'est alors qu'il devient possible
qu'une nouvelle vie spirituelle se
développe réellement. Il faut donc,
si l'on veut comprendre le présent à
partir de ces conditions, disons,
désagréables, pouvoir fixer son
attention sur la naissance d'une
nouvelle vie spirituelle avec une
illusion totale de ce qui était la
réalité dans l'évolution de
l'humanité.
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03
|
Nun
handelt es sich darum, daß, je mehr
die Dinge zur Phrase werden, desto
mehr sich der Boden vorbereitet für
eine neue Wirklichkeit, das heißt
für ein Geistesleben, das nun nicht
aus der sinnlichen Welt, sondern aus
der übersinnlichen Welt geholt wird,
für ein Geistesleben, das die
göttlich-geistigen Wesenheiten nicht
in Menschengestalt finden will,
sondern sie finden will als reale,
wirkliche Wesenheiten unter den
sichtbaren Menschen auf der Erde.
Erst muß das Phrasenhafte da sein,
muß dann aber auch erkannt werden.
Dann wird es möglich, daß ein neues
geistiges Leben sich wirklich
entwickelt. Man muß also geradezu,
wenn man die Gegenwart verstehen
will aus solchen, sagen wir,
unangenehmen Voraussetzungen
heraus, sein Augenmerk richten
können auf die Geburt eines neuen
geistigen Lebens mit völligem
Illusionärwerden dessen, was in der
Entwickelung der Menschheit Realität
war.
|
Il
est seulement trop naturel que les
humains veuillent s'accrocher aux
anciennes réalités, même si elles
sont déjà devenues des phrases, car
le fait de voir que les choses sont
devenues des phrases provoque une
certaine insécurité dans l'esprit
humain. On croit, lorsqu'on doit
s'avouer que les anciennes choses
sont devenues des phrases, que l'on
n'a plus de sol sûr sous les pieds.
On aime se tromper, parce qu'à
l'instant où l'on accepte la
tromperie comme une tromperie, on
croit justement flotter dans les
airs. On ne cessera de croire qu'on
flotte dans les airs que lorsqu'on
pourra vraiment ressentir la
solidité de la nouvelle vie de
l'esprit. Et nous vivons précisément
à l'époque où nous devons devenir
des participants à la phrase qui
s'éteint et des participants à la
vie spirituelle qui s'élève. Cela
sera possible en particulier grâce
au fait que tous les anglophones
devront de plus en plus se rendre
compte que ce qu'ils ont
traditionnellement conservé des
époques précédentes et dont ils
parlent encore n'est qu'une phrase
et que la vie économique telle que
je vous l'ai décrite hier, est une
réalité unique et authentique qui se
trouve sous la phrase.
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04
|
Es
ist nur zu natürlich, daß die
Menschen an den alten Realitäten
festhalten wollen, auch wenn sie
schon zur Phrase geworden sind; denn
durchschauen, daß die Dinge zur
Phrase geworden sind, das bewirkt in
den Menschengemütern eine gewisse
Unsicherheit. Man glaubt, wenn man
sich gestehen muß, daß die alten
Dinge zur Phrase geworden sind, daß
man nicht mehr einen sicheren Boden
unter den Füßen habe. Man liebt es,
sich zu täuschen, weil man in dem
Augenblicke, wo man die Täuschung
als Täuschung hinnimmt, eben glaubt,
in der Luft zu schweben. Man wird
nur dann nicht mehr glauben, in der
Luft zu schweben, wenn man die
Festigkeit des neuen Geisteslebens
wirklich erfühlen kann. Und wir
leben eben in dem Zeitalter, in dem
wir Teilnehmer werden müssen an der
untergehenden Phrase und Teilnehmer
werden müssen an dem aufsteigenden
Geistesleben. Das wird insbesondere
dadurch möglich werden, daß bei
allen englisch sprechenden Menschen
sich immer mehr und mehr
herausstellen muß, wie dasjenige,
was sie sich bewahrt haben
traditionell aus früheren Zeiten und
wovon sie noch reden, wie das
durchaus Phrase ist und wie eine
Realität unter dieser Phrase das
wirtschaftliche Leben ist, wie ich
es Ihnen gestern geschildert habe
als einzige, wahrhaftige Realität,
die unter der Phrase ist.
|
Mais
il y a un moment qui va se produire,
un moment qui est d'une importance
toute particulière. Au moment où
l'on sentira que l'on a affaire à
cette vie économique qui devient
"décente/convenable" à la troisième
ou quatrième génération, comme je
l'ai décrit hier, et sinon à une
phrase, on sentira le néant de
l'humain qui se tient simplement -
comme une réalité - dans la vie
physique. Cette prise de conscience
doit s'éveiller/trouver son aube en
particulier chez les peuples
occidentaux. Il faut que vienne le
moment où l'âme admettra que nous ne
pouvons plus nous accrocher à tout
ce que nous disons. La réalité parmi
nous est ce que nous acquérons et
préparons pour l'estomac et la
digestion des humains. Tant que l'on
n'aura pas percé à jour la phrase
dans son caractère de phrase, tant
que l'on ne saura pas que l'économie
est la seule réalité, on n'arrivera
pas à l'aveu nécessaire. Mais si
l'on parvient à l'aveu nécessaire,
alors la nature humaine ne peut plus
faire autrement que de se dire :
pour être humains, nous avons besoin
d'une réalité spirituelle en plus de
la réalité physique de la pure
économie.
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05
|
Aber
ein Moment wird da eintreten, ein
Moment, der von ganz besonderer
Wichtigkeit ist. In dem Augenblicke,
wo man empfinden wird, daß man es zu
tun hat mit jenem wirtschaftlichen
Leben, das ja in der dritten,
vierten Generation «anständig» wird,
wie ich gestern geschildert habe,
und sonst mit Phrase, in diesem
Augenblick wird man empfinden die
Nichtigkeit des Menschen, der bloß —
als in einer Realität — im
physischen Leben drinnensteht. Diese
Erkenntnis muß insbesondere den
westlichen Völkern aufdämmern. Es
muß der Moment kommen, wo das
Eingeständnis in der Seele Platz
greift: An all dem, was wir reden,
können wir nicht mehr festhalten.
Die Realität unter uns ist
dasjenige, was wir für den Magen und
die Verdauung der Menschen erwerben
und zubereiten. Solange man die
Phrase noch nicht in ihrem
Phrasencharakter durchschaut hat,
solange man noch nicht weiß, daß die
Wirtschaft die einzige Wirklichkeit
ist, so lange wird man nicht zu dem
notwendigen Geständnis kommen. Kommt
man aber zu dem notwendigen
Geständnis, dann kann die
menschliche Natur nicht mehr anders,
als sich sagen: Um Mensch zu sein,
brauchen wir eine geistige
Wirklichkeit zu der physischen
Wirklichkeit des bloßen
Wirtschaftens hinzu.
|
Ce
moment de connaissance doit émerger.
Sans ce moment de connaissance,
l'évolution de l'humanité n'avance
pas. C'est précisément pour la même
raison que nous allons vers une
nouvelle vie de l'esprit que nous
devons actuellement nous plonger
dans l'élément de la phrase.
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06
|
Dieser
Moment der Erkenntnis muß
aufdämmern. Ohne diesen Moment der
Erkenntnis kommt die
Menschheitsentwickelung nicht
weiter. Gerade aus demselben Grunde,
aus dem wir einem neuen Geistesleben
entgegengehen, müssen wir in der
Gegenwart in das Element der Phrase
untertauchen.
|
Or,
la plus forte aptitude, le plus fort
talent pour cette connaissance est
donné dans les peuples occidentaux.
Chez les peuples occidentaux, toutes
les conditions sont réunies pour
qu'une telle connaissance émerge
réellement, alors que les autres
peuples d'Europe, par exemple, ont
peu de chances de voir émerger chez
eux une telle connaissance avec
l'intensité nécessaire. Car il y
règne souvent d'autres conditions
qui empêchent que les illusions
soient perçues aussi profondément,
aussi radicalement qu'elles peuvent
l'être, notamment dans la population
anglophone. Il suffit de considérer
les conditions historiques.
|
07
|
Nun
ist allerdings die stärkste
Begabung, das stärkste Talent für
diese Erkenntnis in den westlichen
Völkern gegeben. In den westlichen
Völkern sind alle Vorbedingungen
gegeben, daß eine solche Erkenntnis
wirklich aufdämmert, während zum
Beispiel die andern Völker Europas
wenig Anlage haben, daß unter ihnen
eine solche Erkenntnis in der
nötigen Intensität aufdämmert. Denn
da herrschen vielfach andere
Verhältnisse, welche verhindern,
daß die Illusionen so gründlich, so
radikal durchschaut werden, wie sie
namentlich in der englisch
sprechenden Bevölkerung durchschaut
werden können. Sie brauchen ja auch
nur wiederum historische
Verhältnisse ins Auge zu fassen.
|
Pensez
que les différentes tribus/souches
d'origine germanique vivant en
Europe centrale étaient unies depuis
l'époque des successeurs de
Charlemagne, depuis les Saxons,
depuis les souverains des Staufer,
en tant que Saint Empire romain de
la nation allemande, comme je l'ai
déjà dit. Ce Saint Empire romain de
la nation allemande était en fait un
réseau entier de symboles. Tout
était dans le caractère du signe, du
symbolum. Pour tout ce à quoi on
était confronté, il fallait passer
du signe, du symbolum, à une réalité
quelconque. Mais cette pénétration
par le signe, par le symbolum, ne
permettait pas d'atteindre une
pleine réalité spirituelle. Les
églises l'ont empêché. On en
arrivait dans une certaine mesure à
un pur flotter et à nager dans une
réalité spirituelle. C'est pourquoi
tout ce que le Moyen-Âge avait à
dire sur une réalité spirituelle et
tout ce que la succession des
confessions de foi européennes a à
dire sur une telle réalité
spirituelle a le caractère de ce qui
est à moitié compris, de ce qui ne
peut pas être entièrement saisi.
Elle a le caractère de la lumière
qui pénétrait dans les églises
médiévales à travers des vitres
colorées. On reculait lorsque l'on
passait des symboles au spirituel,
on reculait devant une saisie claire
et nette. On préférait au contraire
caractériser la chose de telle sorte
qu'elle apparaisse comme une
semi-inconnue que ne peut être
pénétrée par la connaissance.
|
08
|
Denken
Sie sich einmal, daß die
verschiedenen in Mitteleuropa
lebenden Stämme germanischen
Ursprungs vereinigt waren seit der
Zeit der Nachfolger Karls des
Großen, seit den sächsischen, seit
den staufischen Herrschern als
Heiliges Römisches Reich Deutscher
Nation, wie ich schon gesagt habe.
Dieses Heilige Römische Reich
Deutscher Nation war im Grunde
genommen ein ganzes Netz von lauter
Symbolen. Es war alles in dem
Charakter des Zeichens, des
Symbolums. Man hatte bei allem
nötig, dem man gegenüberstand,
zurückzugehen vom Zeichen, vom
Symbolum zu einer irgendwie
gearteten Wirklichkeit. Man kam mit
diesem Durchdringen durch das
Zeichen, durch das Symbolum aber
nicht zu einer vollen geistigen
Wirklichkeit. Das verhinderten die
Kirchen. Man kam gewissermaßen zu
einem bloßen Schweben und Schwimmen
in einer geistigen Wirklichkeit.
Daher hat alles dasjenige, was das
Mittelalter über eine geistige
Wirklichkeit zu sagen hatte und was
die Nachfolgeschaft der europäischen
Bekenntnisse über eine solche
geistige Wirklichkeit zu sagen hat,
den Charakter des Halbbegriffenen,
des Nicht-ganz-zu-Begreifenden. Es
hat den Charakter des Lichtscheines,
der durch bunte Fensterscheiben in
die mittelalterlichen Kirchen fiel.
Man schreckte zurück, wenn man von
den Symbolen zum Geistigen kam, man
schreckte zurück vor einer klaren,
scharfen Erfassung. Man wollte im
Gegenteil lieber die Sache so
charakterisieren, daß sie dastand
als ein halb Unbekanntes, das von
der Erkenntnis nicht durchdrungen
werden kann.
|
Et
il en a été de même pour les
conditions sociales extérieures.
Celui qui étudie vraiment, avec un
sens intérieur, l'histoire de ce
Saint Empire romain de la nation
allemande - et l'histoire suisse est
intimement liée au fond à cette
histoire du Saint Empire romain de
la nation allemande -, trouvera que
les ambiguïtés se succèdent d'âge en
âge. Des ambiguïtés à travers
lesquelles on essaie d'assimiler sa
propre organisation sociale, de
vivre en elle, de la comprendre,
jusqu'à ce que l'on s'aperçoive en
1806 - même les Habsbourg s'en
rendaient compte à l'époque - que
l'ensemble du Saint Empire romain
germanique n'avait plus de sens. Et
l'empereur François Ier,
particulièrement doué - c'est-à-dire
négativement doué -, déposa alors la
couronne impériale allemande, après
s'être créé deux ans auparavant un
substitut personnel ou, comme on
l'appelle dans ce cas, un substitut
maison, dans la couronne impériale
autrichienne. Les choses perdaient
la possibilité d'exister, car on ne
pouvait finalement plus trouver de
sens derrière ce symbole. Et il ne
restait plus rien d'autre pour ces
humains en Europe centrale qu'une
aspiration, une volonté qui allait
vers tout ce qui était possible,
mais qui n'avait que peu de sens
concret en elle.
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09
|
Und
so ist es ja auch eigentlich mit den
äußeren sozialen Verhältnissen
gewesen. Wer mit innerem Sinn
wirklich studiert die Geschichte
dieses Heiligen Römischen Reiches
Deutscher Nation — und die
schweizerische Geschichte ist ja im
Grunde genommen innig mit dieser
Geschichte des Heiligen Römischen
Reiches Deutscher Nation verbunden
—, der wird finden, daß Unklarheiten
über Unklarheiten von Zeitalter zu
Zeitalter sich fortpflanzen.
Unklarheiten, durch die man die
eigene soziale Organisation
aufzunehmen, in ihr zu leben, sie zu
begreifen versucht, bis man dann
1806 merkte — selbst die Habsburger
merkten es damals —, daß das ganze
Heilige Römische Reich Deutscher
Nation keinen Sinn mehr habe. Und
der ja besonders begabte — das heißt
negativ begabte — Kaiser Franz I.
legte die deutsche Kaiserkrone
dazumal nieder, nachdem er sich in
der österreichischen Kaiserkrone
zwei Jahre vorher einen persönlichen
oder, wie man es in diesem Falle
nennt, Haus-Ersatz geschaffen hatte.
Es verloren die Sachen die
Möglichkeit zu bestehen, weil man
schließlich hinter diesem Symbolum
keinen Sinn mehr finden konnte. Und
es blieb für diese Menschen in
Mitteleuropa nichts anderes zurück
als ein Streben, ein Wollen, welches
nach allem Möglichen ging, aber
wenig konkreten Sinn in sich barg.
|
D'où
la fondation de l'Empire en 1870/71,
avec sa contradiction interne. Un
empire allemand a été créé, mais à
partir d'aucune situation réelle. On
a inventé ce titre. En France, si
quelque chose de similaire avait
réussi, on aurait peut-être à
nouveau compris l'"Empereur", du
moins à moitié, parce qu'il y avait
encore un peu de substance dans le
peuple ; mais au sein de l'être
allemand, il y avait un nom qui
aurait supposé que l'on avait du
talent pour les simples noms qui ne
signifient rien ; que l'on avait du
talent d'un côté pour soigner la
phrase, et de l'autre pour une
réalité sous-jacente de la vie
économique ou quelque chose de ce
genre, qui n'avait d'abord rien à
voir avec elle. Mais ce talent
n'existait pas en Europe centrale.
Et pour comprendre ce qui s'est
développé dans cette Europe
centrale, il faut être conscient du
fait qu'on ne doit pas étudier
l'histoire en termes abstraits, mais
en termes de réalités ! On peut
soulever une question avec
l'objectif de la réalité : qu'est-ce
qui s'est réellement développé sous
l'empire allemand de 1871 à 1914 ? -
Ce qui était là, ce que les gens
voyaient à l'extérieur, n'était
qu'une illusion. Quelle était la
réalité ? Oui, vous voyez, dans les
phénomènes historiques, une chose
quelconque apparaît (en rouge) ;
sous sa surface, elle contient une
autre chose (en bleu). Lorsque la
première chose disparaît comme une
illusion, la seconde apparaît dans
sa réalité dans la suite.
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10
|
Daher
die Reichsbegründung von 1870/71 mit
dem inneren Widerspruch. Ein
deutsches Kaisertum wurde
geschaffen, aber aus keinen realen
Verhältnissen heraus. Man erfand
diesen Titel. In Frankreich hätte
man vielleicht, wenn irgend etwas
Ähnliches gelungen wäre, den
«Empereur» wiederum verstanden, halb
verstanden wenigstens, weil da noch
etwas Substanz im Volke vorhanden
war; aber innerhalb des deutschen
Wesens war ein Name da, der
vorausgesetzt hätte, daß man Talent
gehabt hätte für bloße Namen, die
nichts bedeuten; daß man Talent
gehabt hätte auf der einen Seite,
die Phrase zu pflegen, und auf der
andern Seite eine darunterstehende,
mit ihr zunächst nichts zu tun
habende Realität eines
Wirtschaftslebens oder so etwas
dergleichen. Aber dieses Talent gab
es in Mitteleuropa nicht. Und um zu
verstehen, was sich in diesem
Mitteleuropa entwickelte, muß man
sich klar sein darüber, daß man
eigentlich Geschichte nicht
studieren soll in abstrakten
Begriffen, sondern in Realitäten !
Man kann eine Frage mit der
Zielsetzung der Realität aufwerfen:
Was ist es denn eigentlich, was
unter dem deutschen Kaisertum von
1871 bis 1914 sich entwickelt hat ?
— Dasjenige, was da war, was die
Leute außen gesehen haben, war ja
nur eine Illusion. Was war die
Wirklichkeit ? Ja, sehen Sie, bei
geschichtlichen Erscheinungen ist es
so, daß irgendeine Sache auftritt
(rot); unter ihrer Oberfläche
enthält sie eine andere Sache
(blau). Wenn die erste Sache als
Illusion verschwindet, dann
erscheint die zweite in ihrer
Wirklichkeit in der Fortsetzung.
|
Il
ne faut pas analyser, mais pointer
du doigt la réalité, le concret. Ce
qui s'est développé sous l'empire
allemand de 1871 à 1914 n'est pas
apparu à l'époque où il a expiré,
car c'était l'illusion ; la réalité
vient après, c'est ce qui se
développe depuis novembre 1918 ; ce
sont les dirigeants actuels. Le
caractère fondamental de l'ère
wilhelminienne est Noske. Le
caractère fondamental de ce qui
s'est développé depuis des décennies
n'est apparu que lorsque les
dirigeants actuels sont apparus.
L'ex-empereur allemand est défini
par les soi-disant dirigeants
révolutionnaires actuels. Les
conditions qui vivaient alors sous
la surface dans les décennies
précédentes, où l'on se laissait
aller à l'illusion, ce sont les
conditions qui sont maintenant là
dans la réalité.
|
11
|
Man
soll nicht analysieren, sondern man
muß auf die Realität hinweisen, auf
das Konkrete. Was unter dem
deutschen Kaisertum von 1871 bis
1914 sich entwickelt hat, das zeigte
sich nicht damals, als es ablief,
denn das war die Illusion; die
Wirklichkeit kommt hinterher, sie
ist dasjenige, was sich seit dem
November 1918 entwickelt; das sind
die gegenwärtigen Machthaber. Der
Grundcharakter des wilhelminischen
Zeitalters ist Noske. Der
Grundcharakter desjenigen, was sich
da entwickelte seit Jahrzehnten, das
kam erst heraus, als die
gegenwärtigen Machthaber auftraten.
Definiert wird der deutsche Exkaiser
durch die sogenannten revolutionären
Machthaber der Gegenwart. Die
Zustände, die damals unter der
Oberfläche lebten in den Jahrzehnten
vorher, in denen man sich den
Illusionen hingab, das sind die
Zustände, die jetzt in der
Wirklichkeit da sind.
|
Et
c'est ainsi que vous pouvez en
réalité étudier l'histoire, en
recherchant l'involution dans
l'évolution, en recherchant ce qui
se développe sous la surface.
Comment s'appelle en réalité ce qui
était le tsarisme russe au XIXe
siècle ? Ce qui était le tsarisme
russe s'appelle aujourd'hui, alors
qu'il est apparu dans sa vérité,
Lénine et Trotsky, le bolchevisme.
C'est la vérité concrète de ce qui
n'était alors qu'une illusion. Le
tsarisme n'est que le mensonge qui
flotte à la surface ; mais ce que ce
tsarisme a réellement cultivé est
apparu dans sa véritable réalité dès
qu'il a été lui-même balayé. Lénine
n'est rien d'autre que le tsar ;
après qu'on l'a dépouillé de sa
peau, il est resté ce qui était sa
réalité, et cela s'appelle
aujourd'hui Lénine ou Trotsky. Et si
vous continuez à dépouiller des gens
comme Caprivi, Hohenlohe ou Bethmann
Hollweg, il reste Noske, Scheidemann
et ainsi de suite. Ce sont les
vraies figures ; les autres
n'étaient que des illusions placées
dessus.
|
12
|
Und
so können Sie in Wirklichkeit
Geschichte studieren, indem Sie in
der Evolution die Involution
aufsuchen, indem Sie dasjenige
aufsuchen, was sich unter der
Oberfläche entwickelt. Wie heißt
denn dasjenige in Wirklichkeit, was
im 19. Jahrhundert russischer
Zarismus war? Dasjenige, was
russischer Zarismus war, das heißt
heute, wo es in seiner Wahrheit
erschienen ist, Lenin und Trotzkij,
Bolschewismus. Das ist die konkrete
Wahrheit desjenigen, was damals bloß
eine Illusion war. Der Zarismus ist
bloß die an der Oberfläche
schwimmende Lüge; dasjenige, was
aber dieser Zarismus wirklich
gepflegt hat, erschien, sobald er
selbst weggefegt war, in seiner
wahren Wirklichkeit. Lenin ist
nichts anderes als erst der Zar;
nachdem man ihm die Haut abgezogen
hatte, da blieb dasjenige, was seine
Wirklichkeit war, übrig, und das
heißt heute Lenin oder Trotzkij. Und
wenn Sie, dieses Bild fortsetzend,
Leuten wie Caprivi oder Hohenlohe
oder Bethmann Hollweg die Häute
abziehen, so bleiben übrig Noske,
Scheidemann und so weiter. Das sind
die wirklichen Gestalten; die andern
waren bloß daraufgestülpte
Illusionen.
|
Il
s'agit d'illustrer un phénomène dans
l'histoire non pas par des concepts
et des idées abstraites, mais par ce
qui devient réel dans l'histoire.
Dans l'histoire, la définition d'une
chose sera toujours un autre fait,
et non un concept abstrait. Il
s'agit donc d'étudier des réalités.
Et il s'agit notamment de porter son
attention sur ce que sont les
réalités, car nous vivons
aujourd'hui à l'époque où les
réalités doivent être percées à
jour, où les réalités doivent être
entièrement dévoilées.
|
13
|
Es
handelt sich darum, daß man in der
Geschichte nicht durch abstrakte
Begriffe und Ideen eine Erscheinung
illustriert, sondern durch
dasjenige, was in der Geschichte
wirklich wird. Es wird immer in der
Geschichte die Definition einer
Sache eine andere Tatsache sein,
nicht ein abstrakter Begriff. So
handelt es sich darum, Realitäten zu
studieren. Und so handelt es sich
namentlich darum, sein Augenmerk
darauf zu richten, welches die
Realitäten sind; denn heute leben
wir in dem Zeitalter, wo Realitäten
durchschaut werden müssen, wo
Realitäten restlos enthüllt werden
müssen.
|
Ce
phénomène se manifeste tout
particulièrement lorsque vous
étudiez la constitution, le contenu
de ces sociétés secrètes qui ont un
grand pouvoir au sein de la
population anglophone, un pouvoir
que l'on ne soupçonne pas dans le
grand public. Ce sont des sociétés
qui s'associent selon des règles
extérieures extraordinairement
sympathiques, des sociétés qui ont
acquis un pouvoir de plus en plus
grand précisément au cours de la
cinquième période post-atlantique.
|
14
|
Diese
Erscheinung zeigt sich ganz
besonders, wenn Sie studieren die
Konstitution, den Inhalt derjenigen
Geheimgesellschaften, welche eine
große Macht innerhalb der englisch
sprechenden Bevölkerung haben, eine
Macht, welche man im breiten
Publikum nicht ahnt. Das sind
Gesellschaften, welche sich unter
außerordentlich sympathischen
äußeren Regeln zusammentun,
Gesellschaften, welche gerade im
fünften nachatlantischen Zeitraum
eine immer größere und größere Macht
erlangt haben.
|
Si
vous vous reportez à l'année 1720,
vous trouverez en Angleterre
quelques adeptes de ces communautés.
Les adeptes ne sont en général que
les instruments, les personnes qui
poussent se trouvent derrière ; mais
les adeptes n'étaient que
quelques-uns à l'époque. Si nous
regardons les statistiques
aujourd'hui, nous avons 488 loges à
Londres, 1354 loges dans toute la
Grande-Bretagne, 486 loges dans les
colonies et à l'étranger en tant que
loges anglaises, et ce que l'on
appelle le Royal Arch Cap,
c'est-à-dire ce qui garde déjà un
peu secrets les usages extérieurs de
la franc-maçonnerie, 836 dans le
monde entier.
|
15
|
Wenn
Sie in das Jahr 1720 zurückblicken,
so haben Sie in England ein paar
Anhänger solcher Gemeinschaften.
Anhänger sind in der Regel bloß die
Werkzeuge, die eigentlich
schiebenden Menschen stehen
dahinter; aber auch Anhänger waren
dazumal nur ein paar. Sehen wir
heute die Statistik nach, so haben
wir an freimaurerischen
Gesellschaften, also solchen
Gesellschaften, die ein gutes
Instrument in den Händen der Tafel
17 Geheimgesellschaften sind, in
London 488 Logen, in ganz
Großbritannien 1354 Logen, in den
Kolonien und im Ausland als
englische Logen 486; und daran
angeschlossen das sogenannte Royal
Arch Cap, also dasjenige, was schon
die äußeren Usancen der Freimaurerei
etwas geheimhält, 836 in der ganzen
Welt.
|
Il
s'agit maintenant d'envisager
d'abord le contenu substantiel de ce
qui existe à l'intérieur de ces
loges, comme un instrument pour les
puissances qui poussent. Et ensuite,
il s'agit de rechercher les raisons
pour lesquelles ces pouvoirs ont eu
une importance extraordinaire
jusqu'à aujourd'hui. Le contenu
substantiel remonte à des temps très
reculés. Et ceux qui soulignent
encore et encore que le contenu de
la maçonnerie remonte à des temps
lointains n'ont pas tout à fait
tort, même si les choses, telles
qu'elles sont présentées, sont
souvent nébuleuses, peut-être même
vertigineuses. Mais le fait de
remonter à des époques lointaines
repose tout de même sur un certain
fond de vérité. Elle remonte même à
des passés si lointains que nous
pouvons dire qu'ils sont réels : ces
passés sont ceux de l'ancien, du
premier stade de l'impérialisme,
selon lequel le dieu sous forme
humaine se promenait parmi les
humains. C'est alors que ce qui est
dit aujourd'hui dans ces loges, mais
surtout ce qui est montré, avait un
sens. Ensuite, c'est devenu un
symbole. Le sens a disparu depuis
longtemps. On peut dire qu'au sein
des loges qui existent aujourd'hui,
il n'y a presque rien de la
connaissance, du contenu de ce qui
est fait ou dit. Mais le symbolisme
est resté. Le symbolisme s'est
maintenant propagé jusqu'au stade de
la phrase, de sorte que nous avons,
notamment dans les régions
anglophones et dans celles qui en
dépendent, deux couches de ferments
culturels qui se côtoient : la
phrase extérieure, tout à fait
exotérique, qui domine la vie
publique, et, dans les sociétés
secrètes, le symbolisme qui n'est
conservé que traditionnellement,
dont on ne cherche pas du tout à
remonter jusqu'à sa véritable
origine, mais qui est conservée en
tant que symbolisme. Ainsi, le
symbolum devient une phrase sous
forme symbolique, ou un symbole qui
devient également une phrase, mais
qui se présente sous d'autres
formes. Vous avez donc la phrase
exotérique extérieure de la vie
publique, qui s'exprime dans le
langage humain ordinaire, qui fait
son œuvre dans les parlements par
exemple, et puis vous avez dans les
sociétés secrètes l'activité avec le
symbolisme, auquel en règle générale
même ceux à qui ce symbolisme est
transmis ne comprennent rien. C'est
donc quelque chose de phrasé sous
forme de symbole. Il est important
qu'à côté de la phrase extérieure
purement littérale, nous ayons la
phrase culturelle, la phrase
cérémonielle. Car cette phrase
cérémonielle renferme tout de même
un élément spirituel. Et dans les
sociétés secrètes qui ont de
véritables formes cérémonielles,
c'est-à-dire des formes qui
remontent à des usages réels, il
peut arriver que des personnes
particulièrement douées parviennent,
grâce à leur karma, à comprendre le
sens réel de ces symboles. Parfois,
même un poulet aveugle trouve un
grain. Il peut donc arriver que des
personnes particulièrement douées
découvrent le sens des cérémonies ;
elles sont alors retirées des
sociétés secrètes concernées. Mais
on veille à ce qu'elles ne puissent
plus nuire à ces sociétés secrètes.
Car ce qui est particulièrement
important pour ces sociétés
secrètes, c'est le pouvoir, et non
pas le discernement. Il s'agit en
effet de conserver les secrets sous
une forme traditionnelle. Et sous
cette forme traditionnelle, elles
ont un certain pouvoir. Pourquoi ?
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16
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Nun
handelt es sich darum, erstens den
substantiellen Gehalt desjenigen,
was innerhalb dieser Logen
existiert, ins Auge zu fassen als
ein Instrument für die eigentlich
schiebenden Mächte. Und dann handelt
es sich darum, die Gründe
aufzusuchen, warum diese Mächte
eigentlich bis heute eine
außerordentlich große Bedeutung
gehabt haben. Der eigentlich
substantielle Gehalt, der geht in
Zeiten fernster Vergangenheit
zurück. Und diejenigen, die immer
wieder und wieder betonen, daß der
Inhalt der Maurerei in Zeiten ferner
Vergangenheit zurückgeht, die haben
so ganz Unrecht nicht, wenn auch die
Dinge, so wie sie dargestellt
werden, oftmals nebulos, vielleicht
sogar schwindelhaft sind. Aber das
Zurückgehen in Zeiten ferner
Vergangenheit beruht doch auf einem
gewissen wahren Hintergrund. Es geht
sogar in so ferne Vergangenheiten
zurück, daß wir sagen können: Diese
Vergangenheiten sind diejenigen des
alten, ersten Stadiums des
Imperialismus, wonach der Gott in
Menschengestalt unter Menschen
herumwandelte. Da hat dasjenige, was
in diesen Logen heute gesprochen
wird, namentlich aber was gezeigt
wird, einen Sinn gehabt. Dann ist es
zum Symbolum geworden. Der Sinn ist
längst dahin. Man kann sagen,
innerhalb derjenigen Logen, die
heute existieren, ist von einem
Wissen, vom Inhalte desjenigen, was
getan oder gesagt wird, kaum irgend
etwas vorhanden. Aber geblieben ist
die Symbolik. Die Symbolik hat sich
nun auch in das Stadium der Phrase
herein fortgepflanzt, so daß wir
namentlich in englisch sprechenden
Gegenden und denjenigen Gegenden,
die von ihnen abhängig sind, zwei
Schichten von Kulturfermenten
nebeneinander haben: die äußere,
ganz exoterische, das öffentliche
Leben beherrschende Phrase und in
den Geheimgesellschaften das
Symbolum, das nur traditionell
bewahrt wird, von dem gar nicht
angestrebt wird, es bis zu seinem
wirklichen Urgrund zurückzuführen,
das aber als Symbolum bewahrt wird.
Dadurch wird das Symbolum zur
Phrase in symbolischer Gestalt, oder
zum Symbol, das auch Phrase wird,
aber das in anderen Gestalten
auftritt. Sie haben also die äußere
exoterische Phrase des öffentlichen
Lebens, die in der gewöhnlichen
Menschensprache sich ausdrückt, die
in den Parlamenten zum Beispiel ihr
Wesen treibt, und dann haben Sie in
den Geheimgesellschaften das
Treiben mit der Symbolik, von der in
der Regel auch diejenigen nichts
verstehen, denen diese Symbolik
überliefert wird. Es ist also etwas
Phrasenhaftes in Symbolgestalt. Das
ist wichtig, daß wir neben der
äußeren rein wörtlichen Phrase die
kulturelle Phrase haben, die
zeremonielle Phrase. Denn diese
zeremonielle Phrase birgt immerhin
ein geistiges Element in sich. Und
in Geheimgesellschaften, welche
echte zeremonielle Formen haben, das
heißt solche, die auf wirkliche
Usancen zurückgehen, kann es
vorkommen, daß durch ihr Karma
besonders begabte Leute hinter den
wirklichen Sinn dieser Symbole
einmal kommen. Manchmal findet ja
auch ein blindes Hühnchen ein Korn.
Also es kann durchaus vorkommen, daß
besonders begabte Leute hinter den
Sinn der Zeremonien kommen; dann
werden sie aus den betreffenden
Geheimgesellschaften entfernt. Aber
man sorgt dafür, daß sie diesen
Geheimgesellschaften nicht mehr
schädlich werden können. Denn
dasjenige, was besonders wichtig ist
für diese Geheimgesellschaften, ist
die Macht, und nicht die Einsicht.
Es handelt sich durchaus ja darum,
die Geheimnisse in traditioneller
Form zu bewahren. Und in dieser
traditionellen Form haben sie eine
gewisse Macht. Warum ?
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Je
vous ai en quelque sorte décrit le
contenu substantiel. Mais ce contenu
substantiel est lié aux personnes
qui se rassemblent dans ces sociétés
secrètes. Pensez au nombre de
personnes qui appartiennent à ces
différentes loges du monde. Ces
gens, en entrant dans les loges,
sont confrontés au cérémonial tel
que je viens de vous le décrire.
Mais ils sont gagnés à la cause des
loges sous certains aspects. Et l'un
des points de vue les plus
importants sous lesquels ils ont été
gagnés à l'origine pour les loges --
même si de divers côtés on pèche
contre ces points de vue de la
manière la plus variée, surtout
aujourd'hui, mais cela n'a pas
d'importance pour l'efficacité de
ces loges -, l'un des points de vue
les plus importants sous lesquels
les humains se sont rassemblés dans
ces loges, est celui de
l'indiscutabilité absolue des
confessions religieuses. Certes, il
y a des péchés contre cela. Il y a
aujourd'hui dans le monde des loges
maçonniques qui, disons, n'acceptent
pas les Juifs. Bien sûr, cela existe
; mais elles ne comprennent rien au
principe de base. Le principe de
base est d'accueillir en son sein
des humains de toutes confessions.
C'est donc l'un des principes
fondamentaux de ne rien accorder au
contenu de ce que l'on croit.
L'autre principe est de ne rien
donner, au sein des loges, aux
différences extérieures de classe ou
autres. Les humains qui se trouvent
dans les bonnes loges sont tous
frères entre eux, que l'un soit un
seigneur ou l'autre un ouvrier, sauf
que l'on pèche aussi contre cela.
Dans la plupart des loges, on
n'admet pas d'ouvriers, mais
seulement des seigneurs et ceux qui
leur sont dociles. Mais cela n'a
rien à voir avec le principe en tant
que tel. Ceux qui sont à l'intérieur
sont tout à fait unis sous la devise
: tous sont frères. - Il n'y a que
les grades, mais ils n'ont rien à
voir avec la stratification
extérieure, avec la stratification
sociale des humains. Les humains
sont ainsi rassemblés selon des
points de vue qui n'ont rien à voir
avec l'ordre social extérieur, car
dans notre ordre social extérieur,
nous avons tout à fait stratifié les
humains, premièrement selon leurs
confessions, qui jouent encore un
rôle - les confessions ne jouent
aucun rôle dans les vraies loges -,
deuxièmement, on ne pourra pas
affirmer que les humains sont frères
dans l'ordre social extérieur. Ils
ne sont pas frères. Dans les loges,
ceux du moins qui sont à l'intérieur
sont frères.
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17
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Ich
habe Ihnen jetzt gewissermaßen den
substantiellen Inhalt geschildert.
Aber dieser substantielle Inhalt,
der ist ja an die Menschen gebunden,
die in diesen Geheimgesellschaften
zusammengerottet werden. Denken
Sie, wie viele Leute zu diesen
verschiedenen Logen der Welt
gehören. Diese Leute sind nun, indem
sie in die Logen eintreten,
gegenübergestellt dem Zeremoniellen,
das so geartet ist, wie ich es Ihnen
eben charakterisiert habe. Aber sie
sind unter gewissen Gesichtspunkten
für die Logen gewonnen. Und einer
der wichtigsten Gesichtspunkte,
unter denen sie für die Logen
ursprünglich gewonnen sind -- wenn
auch von verschiedenen Seiten gegen
diese Gesichtspunkte besonders heute
in der mannigfaltigsten Weise
gesündigt wird, darauf kommt es aber
für die Wirksamkeit dieser Logen
nicht an —, einer der wichtigsten
Gesichtspunkte, unter dem die
Menschen in diesen Logen
zusammengerottet sind, ist der der
absoluten Indiskutabilität der
religiösen Bekenntnisse. Gewiß, es
wird dagegen gesündigt. Es gibt
heute in der Welt Freimaurerlogen,
die, sagen wir, keine Juden
aufnehmen. Selbstverständlich, das
gibt es; aber die verstehen eben
nichts von dem Grundprinzip. Das
Grundprinzip ist, Menschen aller
Bekenntnisse in sich zu fassen. Das
ist einer der Hauptgrundsätze also,
auf den Inhalt desjenigen, was
einer glaubt, nichts zu geben. Das
andere ist, innerhalb der Logen
nichts zu geben auf die äußeren
Klassen- und sonstigen
Unterschiede. Die Menschen, die
innerhalb der richtigen Logen sind,
sind alle untereinander Brüder,
gleichgültig ob einer ein Lord oder
der andere ein Arbeiter ist, nur,
daß auch dagegen wieder gesündigt
wird. Es werden in den meisten
Logen keine Arbeiter aufgenommen,
sondern nur Lords und diejenigen,
die ihnen gefügig sind. Aber das hat
mit dem Prinzip als solchem nichts
zu tun. Diejenigen, die drinnen
sind, die sind eben durchaus
vereinigt unter der Devise: Alle
sind Brüder. — Es gibt ja nur die
Grade; die haben aber nichts zu tun
mit der äußeren Schichtung, mit der
sozialen Schichtung der Menschen.
Dadurch sind die Menschen
zusammengerottet unter
Gesichtspunkten, die mit der äußeren
sozialen Ordnung nichts zu tun
haben, denn in unserer äußeren
sozialen Ordnung haben wir durchaus
die Menschen geschichtet erstens
nach ihren Bekenntnissen, die da
noch eine Rolle spielen —
Bekenntnisse spielen in den
wirklichen Logen keine Rolle —,
zweitens wird man nicht behaupten
können, daß die Menschen in der
äußeren sozialen Ordnung Brüder
sind. Sie sind nicht Brüder. In den
Logen, diejenigen wenigstens, die
drinnen sind, sind Brüder.
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Mais
de telles choses, elles ont une
certaine signification réelle. Il
n'est pas indifférent de savoir sous
quel angle on regroupe les gens en
communautés. Si l'on réunit des
humains en une communauté sous une
même profession de foi, il s'agit
dans la vie réelle d'une communauté
qui, dans certaines circonstances,
ne dépend que du pouvoir extérieur,
du pouvoir mort. Si l'on regroupe
des personnes en considérant que la
confession de foi est indifférente,
on obtient une communauté dotée d'un
pouvoir spirituel particulièrement
fort. C'est pourquoi l'Église
catholique a toujours dû soutenir
son pouvoir par des moyens
politiques, parce qu'elle veut
rassembler les humains, du moins
approximativement, sous une certaine
confession de foi unique. Elle a
toujours été d'autant plus puissante
que les gens se souciaient moins de
la confession de foi, que la
hiérarchie, que Rome se souciait
moins de la confession de foi. Car
dans la vie extérieure, dans les
ordres sociaux physiques, faire de
la confession de foi ce qui fait
autorité, c'est rendre impuissant.
Seule une communauté qui ne tient
pas compte de la confession de foi
en tant que telle peut se montrer
puissante.
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18
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Aber
solche Dinge, die haben eine gewisse
reale Bedeutung. Es ist nicht
gleichgültig, unter welchen
Gesichtspunkten man Menschen zu
Gemeinschaften zusammenfaßt. Wenn
man Menschen unter einem gleichen
Bekenntnisse zu einer Gemeinschaft
zusammenfaßt, so ist das im realen
Leben eine Gemeinschaft, die unter
Umständen nur angewiesen ist auf die
äußere Macht, auf die tote Macht.
Wenn man Menschen zusammenfaßt
unter dem Gesichtspunkte, daß das
Glaubensbekenntnis gleichgültig ist,
dann wird daraus eine Gemeinschaft
mit einer besonders starken
geistigen Macht. Daher hat die
katholische Kirche immer müssen ihre
Macht unterstützen durch politische
Machtmittel, weil sie die Menschen,
wenigstens annähernd, zusammenfassen
will unter einem gewissen
einheitlichen Bekenntnis. Sie ist
immer um so mächtiger gewesen, je
weniger es den Leuten auf das
Bekenntnis ankam, je weniger es der
Hierarchie, je weniger es Rom auf
das Bekenntnis ankam. Denn im
äußeren Leben, in den physischen
sozialen Ordnungen das Bekenntnis
als das Maßgebende machen heißt
machtlos machen. Machtvoll kann nur
eine Gemeinschaft auftreten, die
nichts auf das Bekenntnis als
solches gibt.
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Ceci
est d'une importance toute
particulière à l'époque de la
phrase. Car à côté de la phrase
publique se place en quelque sorte
la phrase ésotérique, celle du
cérémonial, celle du culte. Et c'est
à partir de ces fondements que la
confusion sociale de l'époque
actuelle s'est en réalité
développée. On peut citer des
témoignages très étranges de la
puissance du phrasé de l'époque.
Vous savez que jusqu'au milieu du
XIXe siècle, un parti libéral, les
Whigs, et un parti conservateur, les
Tories, s'affrontaient au parlement
anglais. Les Whigs et les Tories
s'affrontaient. Mais quelles étaient
ces dénominations ? Dans la première
moitié du XIXe siècle, ces
appellations étaient en fait tout à
fait sérieuses. Les libéraux étaient
appelés Whigs, et il n'y avait même
pas besoin d'en être gêné ; les
autres étaient appelés Tories, et il
n'y avait pas non plus besoin d'en
être gêné. Mais quand ces noms sont
apparus à l'aube du Parlement
anglais, qu'étaient donc ces deux
noms ? Le nom de Whigs, c'était une
insulte. C'est apparu comme un nom
de guerre. Lorsqu'une ligue
écossaise s'est formée contre la
mesure anglaise réprouvée en Écosse,
à savoir une certaine discipline
ecclésiastique, des gens écossais se
sont rassemblés et on les a ensuite
appelés Whigs en Angleterre. La
phrase est donc allée si loin que
l'on a obtenu une désignation
officielle en transformant un nom
injurieux en désignation officielle.
Imaginez comment tout cela se
déroule au-dessus de la réalité. La
réalité, c'est que les membres de
cette confédération écossaise en
Angleterre étaient appelés Whigs.
Ensuite, ce sont les très vénérables
libéraux qui n'ont pas été traités
de whigs, mais qui ont été définis.
Et les Tories - c'était un nom qui
venait d'Irlande. C'est ainsi que
l'on appelait les partisans du
papisme au 17e et 18e siècle. Puis
ce nom, qui était un nom d'insulte
pour les papistes irlandais, était
devenu le nom public des
conservateurs anglais. Tout cela
s'est déroulé dans le royaume des
noms, dans le royaume des
appellations, dans le royaume de la
phrase. La réalité n'avait rien à
voir avec cela. C'est un exemple qui
est, je dirais, tiré de la surface.
Mais pour ce phénomène, vous pouvez
trouver partout les mêmes
manifestations, d'abord dans le
monde anglophone, mais ensuite dans
tout le reste du monde, dans la
mesure où il a été et est encore
infecté par ce phénomène.
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19
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Dieses
ist von einer ganz besonderen
Wichtigkeit im Zeitalter der Phrase.
Denn neben die öffentliche Phrase
stellt sich gewissermaßen die
esoterische Phrase, die des
Zeremoniells, die des Kultus hin.
Und aus diesen Untergründen heraus
hat sich eigentlich die soziale
Wirrnis der Gegenwart in Wahrheit
ergeben. Man kann sehr merkwürdige
Zeugnisse anführen für die
Phrasenhaftigkeit des Zeitalters.
Sie wissen, bis in die Mitte des 19.
Jahrhunderts herein standen sich im
englischen Parlamente gegenüber
eine liberale Partei, die Whigs, und
eine konservative Partei, die
Tories. Whigs und Tories standen
sich gegenüber. Was waren denn das
eigentlich für Benennungen ? In der
ersten Hälfte des 19. Jahrhunderts
waren diese Benennungen im Grunde
genommen ganz ernsthaftig gemeint.
Die Liberalen nannte man Whigs, und
man brauchte sich nicht einmal zu
genieren dabei; die andern nannte
man Tories, man brauchte sich auch
nicht zu genieren dabei. Aber als
diese Benennungen aufgekommen waren
im Morgenrot des englischen
Parlaments, was waren denn diese
zwei Namen ? Der Name Whigs, er war
ein Schimpfname. Er kam als
Schimpfname auf. Als sich ein
schottischer Bund bildete gegen die
in Schottland verpönte englische
Maßregel einer gewissen
Kirchendisziplin, da rotteten sich
schottische Leute zusammen, die man
dann in England Whigs schimpfte.
Also so weit ging die Phrase, daß
man eine offizielle Benennung
dadurch gewann, daß man einen
Schimpfnamen umwandelte zu der
offiziellen Benennung. Denken Sie
sich, wie sich das alles abspielt
über der Realität. Die Realität
bestand darinnen, daß man die
Mitglieder dieses schottischen
Bundes in England Whigs nannte. Dann
waren es die ganz ehrwürdigen
Liberalen, die Whigs nicht
geschimpft, sondern definiert
wurden. Und die Tories — das war ein
Name, der aus Irland gekommen war.
So nannte man dort im 17., 18.
Jahrhundert die Anhänger des
Papismus. Dann war dieser Name, der
ein Schimpfname für die irischen
Papisten war, der öffentliche Name
für die englischen Konservativen
geworden. Das alles spielte sich ab
im Reiche der Namen, im Reiche der
Benennungen, im Reiche der Phrase.
Die Wirklichkeit hatte damit gar
nichts zu tun. Das ist ein Beispiel,
das, ich möchte sagen, von der
Oberfläche geholt ist. Aber für
diese Erscheinung können Sie,
zunächst in der englisch sprechenden
Welt, dann aber in der ganzen
übrigen Welt, insofern sie
angesteckt davon war und ist,
überall die gleichen Erscheinungen
finden.
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Mais
qu'est-ce donc que cela signifie que
tant d'êtres humains s'unissent sous
des aspects tout à fait louables,
comme les êtres humains qui sont
réunis dans les loges ? Il n'est pas
du tout important qu'un petit nombre
d'existences douteuses se trouvent
également dans les loges. Ce qui
compte, c'est le principe. Cela a
une grande importance que des gens
se réunissent sous les aspects les
plus efficaces, et qu'ils se
réunissent dans le cérémonial
phrasé, dans le culte phrasé, qui
donne à son tour la cohésion de ces
gens à partir de fondements
spirituels réels.
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Aber
was ist denn das, daß sich so viele
Menschen zusammentun unter
Gesichtspunkten, die durchaus
löblich sind, wie die Menschen, die
in den Logen zusammengetan sind ? Es
kommt ja dabei gar nicht darauf an,
daß eine geringe Zahl von recht
zweifelhaften Existenzen auch in den
Logen sind. Es kommt dabei auf das
Prinzip an. Das hat eine große
Bedeutung, daß sich da unter den
wirksamsten Gesichtspunkten Menschen
zusammenfinden, und sich
zusammenfinden in dem phrasenhaften
Zeremoniell, in dem phrasenhaften
Kultus, der nun seinerseits wiederum
den Zusammenhalt dieser Menschen
gibt aus realen geistigen
Untergründen heraus.
|
Il
est vrai que si quelqu'un est,
disons, un ministre puissant et
qu'il a besoin d'un sous-secrétaire
d'État, il préfère bien sûr pouvoir
nommer son frère maçon plutôt que de
devoir nommer n'importe qui d'autre.
C'est même justifié, car il le
connaît mieux, il peut mieux
travailler avec lui. C'est même de
manière justifiée que l'on pousse à
un regroupement qui n'est même pas
défavorable aux conditions dans
lesquelles il est placé, mais qui
doit cesser d'agir de cette manière.
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21
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Es
ist ja doch so, daß wenn irgend
jemand, sagen wir, ein mächtiger
Minister ist und einen
Unterstaatssekretär braucht, es ihm
selbstverständlich lieber ist, wenn
er seinen Bruder Maurer ernennen
kann, als wenn er einen beliebigen
andern zu ernennen hat. Es ist sogar
berechtigt, denn den kennt er
besser, mit dem kann er besser
arbeiten. Es wird sogar in
berechtigter Weise eine
Zusammenrottung getrieben, die
einmal für die Verhältnisse, in die
sie hineingestellt ist, nicht einmal
ungünstig ist, die aber aufhören
muß, in dieser Weise zu wirken.
|
Mais
qu'est-ce qui se passe réellement ?
Il est tout de même étrange qu'à
l'époque de la phrase qui règne dans
la vie publique, à cette époque de
la phrase, apparaisse un courant
spirituel, une communauté
spirituelle avec des principes
résolument efficaces ! Cette
communauté spirituelle se tient très
secrète, non pas tant dans son
existence que dans son impulsion
intérieure réelle. Pourquoi est-ce
ainsi ? Parce que nous vivons à
l'époque de la phrase et que la
phrase permet de falsifier les
réalités. Car qu'est-ce qui se forme
réellement ? Qu'est-ce qui est déjà
là, au fond ? La vie économique,
d'abord placée sur elle-même, avec
laquelle la phrase n'est plus en
accord ; la vie de l'esprit, qui est
propulsée sous terre, et la vie de
droit, qui s'avance justement en
tant que phrase dans la toge, à peu
près avec la même signification pour
le monde extérieur en tant que
jurisprudence, comme le juge anglais
est assis dans l'ornement du juge.
De même que cet ornement de juge se
rapporte à ce qui est la réalité, de
même la jurisprudence se rapporte à
ce qui est la réalité sous-jacente.
Un trimembrement au royaume de la
phrase, une triarticulation dans la
non-vérité, mais la preuve pour la
nécessité de la triarticulation.
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22
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Aber
was ist es denn eigentlich, was da
auftritt ? Es ist doch merkwürdig,
daß gerade im Zeitalter der Phrase,
die im öffentlichen Leben herrscht,
daß in diesem Zeitalter der Phrase
auftritt eine geistige Strömung,
eine geistige Gemeinschaft mit
entschieden wirksamen Prinzipien!
Diese geistige Gemeinschaft hält
sich recht sehr geheim, nicht so
sehr ihrem Bestande nach, sondern
ihrem eigentlichen inneren Impuls
nach. Warum ist denn das eigentlich
? Weil wir im Zeitalter der Phrase
leben und die Phrase es gestattet,
Wirklichkeiten zu fälschen. Denn was
bildet sich denn da eigentlich
heraus ? Was ist denn im Grunde
genommen schon da ? Das zunächst
auf sich gestellte wirtschaftliche
Leben, mit dem die Phrase nicht mehr
stimmt; das Geistesleben, das
unterirdisch getrieben wird, und das
Rechtsleben, das eben als Phrase in
der Toga einherschreitet, ungefähr
mit derselben Bedeutung für die
äußere Welt als Jurisprudenz, wie
der englische Richter im
Richterornat dasitzt. So wie dieses
Richterornat sich verhält zu dem,
was da Wirklichkeit ist, so verhält
sich die Jurisprudenz zu dem, was
die dahinterstehende Wirklichkeit
ist. Eine Dreigliederung im Reich
der Phrase, eine Dreigliederung in
der Unwahrheit, aber der Beweis für
die Notwendigkeit der
Dreigliederung.
|
Vous
voyez, vouloir la triarticulation,
c'est au fond mettre la vérité à la
place du mensonge, des phrases, mais
la vérité comme réalité, alors qu'à
l'heure actuelle, nous sommes entrés
dans une époque où la réalité n'est
pas la vérité, mais où la réalité
est la phrase et tout ce qui dépend
de la phrase. On peut toutefois
pratiquer le phrasé aussi bien dans
le monde spirituel que dans le monde
du droit, dans le monde de l'État ;
ce n'est que dans le monde
économique que ça ne se laisse pas
bien faire. Car c'est là qu'entre en
ligne de compte, dans les grandes
lignes, ce qui m'a toujours été
objecté lors de diverses conférences
publiques - les choses se déroulent
toujours de la même manière. Après
avoir expliqué comment l'humain, en
suivant ce qui a été dit dans mon
livre "Comment acquiert-on des
connaissances des mondes supérieurs
?", parvient à développer
intérieurement une vision du monde
spirituel, de la réalité
spirituelle, tous les trois exposés,
quelqu'un se lève dans la discussion
et dit : "Oui, mais comment peut-on
savoir que ce que l'on voit
intérieurement est une réalité ? Il
y a quand même l'autosuggestion.
Tout ce monde spirituel pourrait
bien être seulement une
autosuggestion ! Il existe même une
suggestion selon laquelle, lorsque
l'on pense à une limonade, on a un
goût de limonade dans la bouche ; on
se suggère alors à soi-même un goût
de limonade. On n'a pas de limonade,
mais on pense simplement à la
limonade, et on l'a comme goût. -
J'ai toujours dit à ce sujet : ce
qui compte, c'est de se tenir dans
la pleine réalité. Certes, on peut
se suggérer le goût de la limonade,
mais on ne peut pas se suggérer
l'apaisement de la soif de cette
manière, par la pensée. La soif
n'est pas étanchée. - Il suffit donc
d'aller assez loin pour que les
choses deviennent réelles. On peut
avoir des phrases dans le royaume de
la spiritualité, on peut même avoir
des phrases dans le royaume du
droit, de l'État, mais on ne peut
pas bien avoir des phrases dans la
vie économique, parce qu'on ne peut
pas les manger ou du moins on ne
peut pas s'en rassasier.
|
23
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Sie
sehen, die Dreigliederung wollen
heißt im Grunde genommen an die
Stelle der Lüge, der Phrasen die
Wahrheit setzen, aber die Wahrheit
als Wirklichkeit, während in der
Gegenwart die Epoche angebrochen
ist, wo Wirklichkeit nicht die
Wahrheit ist, sondern wo
Wirklichkeit die Phrase ist und
alles dasjenige, was von der Phrase
abhängt. Man kann ja allerdings die
Phrase treiben sowohl in der
geistigen Welt wie auch in der
Rechtswelt, in der Staatswelt; nur
in der wirtschaftlichen Welt läßt es
sich nicht gut machen. Denn da kommt
doch das im Großen in Betracht, was
mir bei mannigfaltigen öffentlichen
Vorträgen immer wieder — die Dinge
spielen sich ja immer wiederholt ab
— eingewendet worden ist. Nachdem
ich auseinandergesetzt habe, wie der
Mensch durch die Verfolgung
desjenigen, was in meinem Buche «Wie
erlangt man Erkenntnisse der höheren
Welten ?» gesagt worden ist, dazu
kommt, innerlich eine Anschauung der
geistigen Welt, der geistigen
Realität zu entwickeln, da steht
nach jedem dritten Vortrag einer auf
in der Diskussion und sagt: Ja,
aber wie kann man wissen, daß, was
man innerlich schaut, eine Realität
ist ? Es gibt doch Autosuggestion.
Diese ganze geistige Welt könnte ja
nur eine Autosuggestion sein! Es
gibt doch sogar die Suggestion, daß
man, wenn man bloß an Limonade
denkt, einen Limonadegeschmack im
Munde hat; da suggeriert man sich
selber den Limonadegeschmack. Man
hat gar keine Limonade da, aber man
denkt bloß an Limonade, und man hat
es als Geschmack. — Darauf sagte ich
immer: Es kommt eben an auf das
Stehen in der vollen Wirklichkeit.
Gewiß, man kann sich den
Limonadegeschmack suggerieren, aber
man kann sich nicht die Stillung des
Durstes auf diese Weise durch
Gedanken suggerieren. Die Stillung
des Durstes bleibt aus. — Wenn man
also nur weit genug geht, dann führt
die Sache schon zur Realität. Man
kann Phrasen im Reich der
Geistigkeit, man kann Phrasen sogar
noch im Reiche des Rechtlichen, des
Staatlichen haben, aber man kann
Phrasen nicht gut im
wirtschaftlichen Leben haben, weil
man sie nicht essen kann oder
wenigstens nicht satt wird davon.
|
Et
c'est ainsi qu'à l'époque de la
phrase, la réalité économique est
restée en arrière des réalités,
précisément aux endroits les plus
caractéristiques. Et au moment - je
dois le dire encore une fois - où
l'on reconnaîtra que l'illusion est
une illusion, que la phrase est une
phrase, le grand sentiment de honte
apparaîtra : nous, les humains, nous
vivons de telle sorte que nous avons
une raison synthétique, mais nous ne
faisons rien d'autre avec cette
raison synthétique que de nous
occuper des documents économiques de
la vie physique, que les animaux
réalisent même sans raison
synthétique. Si nous, les humains,
ne pouvons rien faire d'autre avec
notre raison synthétique que de nous
occuper de la vie économique, de la
nourriture et de tout ce qui est lié
à l'existence physique, alors nous
prostituons donc la raison
synthétique, alors nous avons besoin
de notre raison pour nous occuper de
quelque chose que l'animal fait très
bien sans le luxe de la raison
synthétique. À l'instant où cette
connaissance de soi intervient,
c'est-à-dire où la phrase est
absolument perçue comme une phrase,
à ce moment-là survient le grand
sentiment de honte, et alors le
revirement. C'est alors
qu'interviendra la perspective de la
nécessité du renouvellement du monde
spirituel.
|
24
|
Und
so ist tatsächlich im Zeitalter der
Phrase von den Realitäten die
wirtschaftliche Realität gerade an
den charakteristischesten Stellen
zurückgeblieben. Und in dem
Augenblicke — das muß ich noch
einmal sagen —, in dem man erkennen
wird, daß die Illusion eine Illusion
ist, daß die Phrase eine Phrase ist,
wird das große Schamgefühl
auftauchen: Wir Menschen leben ja
so, daß wir eine Vernunft haben,
aber wir machen mit dieser Vernunft
nichts anderes, als daß wir die
wirtschaftlichen Unterlagen des
physischen Lebens besorgen, welches
die Tiere sogar ohne Vernunft
zustande bringen. Wenn wir Menschen
durch unsere Vernunft nichts anderes
zustande bringen, als das
wirtschaftliche Leben zu besorgen,
Nahrung und alles dasjenige, was mit
dem physischen Dasein
zusammenhängt, dann prostituieren
wir ja die Vernunft, dann brauchen
wir unsere Vernunft, um etwas zu
besorgen, was das Tier ganz gut ohne
den Luxus der Vernunft besorgt. In
dem Augenblicke, wo diese
Selbsterkenntnis eintritt, das
heißt, wo die Phrase als Phrase
durchschaut wird, in diesem
Augenblick wird das große
Schamgefühl eintreten, und dann der
Umschlag. Dann wird eintreten die
Einsicht in die Notwendigkeit der
Erneuerung der geistigen Welt.
|
Mais
cela doit être réellement préparé de
manière adéquate par le fait qu'un
nombre suffisamment important
d'êtres humains voient clair dans
les circonstances actuelles. Car à
quoi cela sert-il que les humains se
fassent des illusions sur ce qui est
réel ? À quoi cela sert-il de croire
en Lloyd George si l'on peut voir
que tout ce qui sort de sa bouche
n'est nécessairement que des phrases
? À quoi cela sert-il que le monde
ait adoré Wilson, si l'on peut voir
que toute la politique de Wilson
n'était qu'une politique de phrases
? À quoi cela sert-il de réfléchir
aux conditions européennes
d'aujourd'hui à partir de principes
qui ont été hérités des temps
anciens pendant des siècles et qui
ne peuvent plus être des forces pour
les conditions actuelles ?
|
25
|
Das
muß aber in entsprechender Weise
wirklich vorbereitet werden dadurch,
daß eine genügend große Anzahl von
Menschen die Verhältnisse der
Gegenwart durchschaut. Denn was
hilft es denn eigentlich, wenn die
Menschen sich heute über dasjenige,
was real ist, etwas vormachen ? Was
hilft es denn, an Lloyd George zu
glauben, wenn man durchschauen kann,
daß alles dasjenige, was aus seinem
Munde kommt, notwendig bloß Phrase
ist ? Was hilft es denn, daß die
Welt den Wilson angebetet hat, wenn
man durchschauen kann, daß die ganze
Wilsonsche Politik eine
Phrasenpolitik war ? Was hilft es
denn, über europäische Verhältnisse
heute nachzudenken aus denjenigen
Prinzipien heraus, welche durch
Jahrhunderte hindurch von alten
Zeiten ererbte Prinzipien waren und
für die heutigen Verhältnisse keine
Kräfte mehr sein können ?
|
On
devrait aussi voir des symboles dans
les phénomènes historiques. Il faut
être conscient du fait que des
choses étranges s'expriment déjà
dans les apparences. Les Habsbourg -
ils sont issus de l'Alsace, ont
traversé la Suisse et se sont
déplacés vers l'est, toujours plus à
l'est. Ils sont arrivés au point le
plus oriental lorsqu'ils sont
devenus rois apostoliques de
Hongrie. Mais dans cette marche de
l'ouest vers l'est, il y a une
particularité : les réalités
occidentales s'évanouissent à l'Est.
|
26
|
Symbole
sollte man auch in den
geschichtlichen Erscheinungen sehen.
Man sollte sich klar sein darüber,
daß sich schon in den äußeren
Erscheinungen merkwürdige Dinge
ausdrücken. Die Habsburger — aus dem
Elsaß sind sie hervorgegangen, durch
die Schweiz sind sie nach Osten
gerückt, immer weiter nach Osten. Am
Östlichsten sind sie angekommen,
als sie apostolische Könige von
Ungarn geworden sind. Aber bei
diesem Gang vom Westen nach dem
Osten, da liegt das Eigentümliche
vor, daß die westlichen Realitäten
im Osten hinschwinden.
|
Les
Hohenzollern n'ont pas parcouru un
si long chemin, seulement de
Nuremberg à Berlin, mais aussi de
l'ouest à l'est. Ces signes
historiques sont aussi des symboles
réels qu'il faut bien prendre en
considération. Et il faut prendre en
compte ce qui est aujourd'hui la
réalité sous la phrase. C'est
pourquoi il est impossible
aujourd'hui que quelqu'un puisse
encore gagner une réalité de ce qui
vit dans le jugement public. Celui
qui a aujourd'hui le sens des
réalités arrive à des choses très
étranges. On essaie d'examiner ce
qui apparaît dans la vie publique,
ce qui est imité et copié partout
dans le monde, les Whigs et les
Tories. On cherche leur origine -
ils étaient des noms d'insulte - et
on a eu besoin de les prendre au
sérieux, parce qu'on n'aurait pas pu
trouver des noms sérieux pour les
réalités qui étaient là. C'est ce
qui se passe aujourd'hui avec
beaucoup de choses ; avec énormément
de choses. Dans la vie publique,
nous essayons aujourd'hui
d'envelopper les mots dans une
certaine obscurité mystique, et nous
ne le remarquons pas. Nous ne
remarquons pas que nous vivons à
l'ère de la phrase.
|
27
|
Die
Hohenzollern haben keinen so weiten
Weg gebraucht, bloß von Nürnberg bis
Berlin, aber auch vom Westen nach
Osten. Diese historischen Zeichen
sind eben auch reale Symbole, die
man wohl ins Auge fassen muß. Und
ins Auge gefaßt muß werden, was
heute unter der Phrase Realität ist.
Deshalb kann auch unmöglich heute
jemand aus dem, was im öffentlichen
Urteile lebt, eine Realität noch
herausgewinnen. Wer heute einen
Sinn für Wirklichkeiten hat, der
kommt eben auf sehr merkwürdige
Dinge. Man versucht dasjenige, was
im öffentlichen Leben auftritt, was
überall in der Welt Nachahmung,
Nacheiferung findet, die Whigs und
die Tories, zu prüfen. Man sucht
ihren Ursprung —Schimpfnamen waren
sie, und man hat nötig gehabt, sie
ernsthaftig zu nehmen, weil man für
diejenigen Realitäten, die da waren,
ernsthafte Namen nicht gut hätte
finden können. So geht es uns heute
mit sehr vielem; mit ungeheuer
vielem geht es uns heute so. Wir
versuchen heute im öffentlichen
Leben, Worte gar sehr in ein
gewisses mystisches Dunkel zu
hüllen, und wir merken es nicht. Wir
merken nicht, wie wir im Zeitalter
der Phrase leben.
|
Je
connais par exemple un codex très
intéressant de phrases toutes
faites. Si l'on ouvre ce codex, on y
trouve des phrases d'un genre tout à
fait étrange, par exemple comme :
qu'est-ce que le droit ? - Le droit
est la volonté d'un peuple - et
ainsi de suite. Oui, mes chers amis
: le droit est la volonté d'un
peuple... ! Un peuple - pour les
humains d'aujourd'hui, ce n'est
qu'une somme d'individus. Mais cette
somme doit maintenant avoir une
volonté ! Toutes les explications
données dans ce codex de phrases
sont de cette nature. On a le
sentiment que quelqu'un s'est offert
le grand luxe de traduire tout ce
qui existe actuellement dans la vie
publique dans le langage des phrases
et de le publier sous forme de
codex. Et savez-vous comment
s'appelle ce code de phrases ?
"L'État", et son auteur est Woodrow
Wilson. Et ce code de phrases a été
publié dans les années
quatre-vingt-dix du siècle dernier.
Dans les années quatre-vingt-dix du
siècle dernier, Woodrow Wilson n'a
pas voulu se payer le luxe de
rassembler toutes les phrases
publiques - mais il a réussi à le
faire. Ce que les gens pensent et
disent dans leur puissance de
phrases n'a pas grand-chose à voir
avec ce qui se passe réellement.
Selon son opinion, Woodrow Wilson a
publié la somme de la sagesse
actuelle de l'état, en réalité un
codex de phrases toutes faites. Il y
a quelques années, un Allemand a été
tellement piqué par l'avoine des
phrases qu'il a traduit ce gros
livre en allemand. Il a traduit ce
livre en allemand, de sorte qu'il
est également disponible en
allemand. Je suppose qu'il sera
traduit dans d'autres langues du
monde, mais je ne le sais pas.
|
28
|
Ich
kenne zum Beispiel einen sehr
interessanten Kodex von lauter
zusammengestellten Phrasen. Wenn man
diesen Kodex aufschlägt, so findet
man Sätze ganz merkwürdiger Art, wie
zum Beispiel: Was ist das Recht? —
Das Recht ist der Wille eines
Volkes, — und so geht es weiter. Ja,
meine lieben Freunde: Das Recht ist
der Wille eines Volkes ... ! Volk —
für die Menschen der Gegenwart ist
das nur eine Summe von einzelnen
Menschen. Aber diese Summe soll nun
einen Willen haben ! Von solcher Art
sind nun alle die Erklärungen, die
in diesem Kodex der Phrasen gegeben
werden. Man hat das Gefühl, daß da
einmal jemand sich den großen Luxus
gegönnt hat, alles dasjenige, was
gegenwärtig existiert im
öffentlichen Leben, in die Sprache
der Phrase zu übersetzen und das als
einen Kodex herauszugeben. Und
wissen Sie, wie dieser Kodex der
Phrasen heißt ? «Der Staat», und
sein Verfasser ist Woodrow Wilson.
Und erschienen ist dieser Kodex der
Phrasen in den neunziger Jahren des
vorigen Jahrhunderts. In den
neunziger Jahren des vorigen
Jahrhunderts hat Woodrow Wilson sich
nun nicht den Luxus machen wollen,
die sämtlichen öffentlichen Phrasen
zusammenzustellen — aber als
Tatsache ist das gelungen. So wenig
hat dasjenige, was die Leute in
ihrer Phrasenhaftigkeit denken und
sagen, noch zu tun mit dem, was
wirklich entsteht. Nach seiner
Meinung hat Woodrow Wilson
herausgegeben die Summe der heutigen
Staatsweisheit, in Wirklichkeit
einen Kodex von lauter Phrasen. Vor
einigen Jahren hat einen Deutschen
so sehr der Hafer der Phrase
gestochen, daß er nun dieses dicke
Buch ins. Deutsche übersetzt hat, so
daß dieses Buch auch im Deutschen
vorliegt. Ich setze voraus, daß es
noch in andere Weltsprachen
übersetzt sein wird, ich weiß es
aber nicht.
|
Si
nous ne voyons pas clair dans ces
choses, si nous n'envisageons pas
partout les réalités, nous ne
pouvons pas avancer aujourd'hui. On
n'avance pas aujourd'hui avec de
petites pensées. Il est nécessaire
d'inciter l'esprit à de grandes
pensées. Nous continuerons à en
parler demain.
|
29
|
Ohne
diese Dinge zu durchschauen, ohne in
diesen Dingen überall die
Wirklichkeiten ins Auge zu fassen,
kommen wir heute nicht weiter. Mit
kleinen Gedanken kommt man heute
nicht weiter. Es ist nötig, das
Gemüt anzuspornen zu großen
Gedanken. Davon wollen wir dann
morgen weiter reden.
|
Français
seulement
DIX-SEPTIÈME CONFÉRENCE, Dornach, le
21 février 1920
Le développement
historique de l'impérialisme, deuxième
conférence
01
Je vous ai parlé de l'origine historique de ce
que l'on peut appeler aujourd'hui
l'impérialisme, et vous avez déjà remarqué,
d'après ce que j'ai dit hier, que ce qui
importe essentiellement dans ces
considérations sur l'impérialisme, c'est de
voir comment des phénomènes actuels, qui
étaient autrefois des facteurs tout à fait
réels dans la vie sociale, ne sont plus
maintenant, dans leur réalité, que des
vestiges des temps anciens. Dans les temps
anciens, les institutions et les coutumes en
question avaient une signification réelle.
Elles étaient des réalités dans une certaine
mesure. La réalité a cessé. Elle a évolué à
travers le stade du symbole et est finalement
devenue une pure phrase.
02
Nous vivons absolument à l'époque de la
phrase. Il s'agit seulement de comprendre
comment la phrase a besoin d'un certain
terrain pour croître et comment la phrase est,
d'un autre côté, une préparation pour quelque
chose qui doit venir dans l'évolution de
l'humanité. Si l'ancienne réalité ne se
transformait pas en phrase, c'est-à-dire en
quelque chose qui est comme une illusion
existante, alors quelque chose de tout à fait
nouveau ne pourrait pas s'affirmer comme
réalité. Le nouveau ne pourrait pas venir si,
par exemple, le dieu visible, perceptible par
les sens, sous forme humaine, faisait encore
son apparition à notre époque, comme c'était
encore le cas dans l'ancien Empire romain ;
car les empereurs romains, même si cela
n'était plus aussi pleinement ressenti que
cela l'était en Orient, étaient néanmoins des
dieux selon leurs prétentions. Néron était au
moins supposé, hypothétiquement, être un vrai
dieu sous forme humaine. Ces choses ont perdu
leur signification réelle au fil du temps.
Elles sont passées par le stade du signe, de
l'emblème, puis sont devenues de simples
phrases.
03
Or, plus les choses deviennent des phrases,
plus le terrain se prépare pour une nouvelle
réalité, c'est-à-dire pour une vie spirituelle
qui n'est pas tirée du monde sensible, mais du
monde suprasensible, pour une vie de l'esprit
qui ne veut pas trouver les entités
divines-spirituelles sous forme humaine, mais
qui veut les trouver en tant qu'entités
réelles et effectives parmi les humains
visibles sur la terre. Il faut d'abord que le
phrasé soit là, mais il faut ensuite le
reconnaître. C'est alors qu'il devient
possible qu'une nouvelle vie spirituelle se
développe réellement. Il faut donc, si l'on
veut comprendre le présent à partir de ces
conditions, disons, désagréables, pouvoir
fixer son attention sur la naissance d'une
nouvelle vie spirituelle avec une illusion
totale de ce qui était la réalité dans
l'évolution de l'humanité.
04
Il est seulement trop naturel que les humains
veuillent s'accrocher aux anciennes réalités,
même si elles sont déjà devenues des phrases,
car le fait de voir que les choses sont
devenues des phrases provoque une certaine
insécurité dans l'esprit humain. On croit,
lorsqu'on doit s'avouer que les anciennes
choses sont devenues des phrases, que l'on n'a
plus de sol sûr sous les pieds. On aime se
tromper, parce qu'à l'instant où l'on accepte
la tromperie comme une tromperie, on croit
justement flotter dans les airs. On ne cessera
de croire qu'on flotte dans les airs que
lorsqu'on pourra vraiment ressentir la
solidité de la nouvelle vie de l'esprit. Et
nous vivons précisément à l'époque où nous
devons devenir des participants à la phrase
qui s'éteint et des participants à la vie
spirituelle qui s'élève. Cela sera possible en
particulier grâce au fait que tous les
anglophones devront de plus en plus se rendre
compte que ce qu'ils ont traditionnellement
conservé des époques précédentes et dont ils
parlent encore n'est qu'une phrase et que la
vie économique telle que je vous l'ai décrite
hier, est une réalité unique et authentique
qui se trouve sous la phrase.
05
Mais il y a un moment qui va se produire, un
moment qui est d'une importance toute
particulière. Au moment où l'on sentira que
l'on a affaire à cette vie économique qui
devient "décente/convenable" à la troisième ou
quatrième génération, comme je l'ai décrit
hier, et sinon à une phrase, on sentira le
néant de l'humain qui se tient simplement -
comme une réalité - dans la vie physique.
Cette prise de conscience doit
s'éveiller/trouver son aube en particulier
chez les peuples occidentaux. Il faut que
vienne le moment où l'âme admettra que nous ne
pouvons plus nous accrocher à tout ce que nous
disons. La réalité parmi nous est ce que nous
acquérons et préparons pour l'estomac et la
digestion des humains. Tant que l'on n'aura
pas percé à jour la phrase dans son caractère
de phrase, tant que l'on ne saura pas que
l'économie est la seule réalité, on n'arrivera
pas à l'aveu nécessaire. Mais si l'on parvient
à l'aveu nécessaire, alors la nature humaine
ne peut plus faire autrement que de se dire :
pour être humains, nous avons besoin d'une
réalité spirituelle en plus de la réalité
physique de la pure économie.
06
Ce moment de connaissance doit émerger. Sans
ce moment de connaissance, l'évolution de
l'humanité n'avance pas. C'est précisément
pour la même raison que nous allons vers une
nouvelle vie de l'esprit que nous devons
actuellement nous plonger dans l'élément de la
phrase.
07
Or, la plus forte aptitude, le plus fort
talent pour cette connaissance est donné dans
les peuples occidentaux. Chez les peuples
occidentaux, toutes les conditions sont
réunies pour qu'une telle connaissance émerge
réellement, alors que les autres peuples
d'Europe, par exemple, ont peu de chances de
voir émerger chez eux une telle connaissance
avec l'intensité nécessaire. Car il y règne
souvent d'autres conditions qui empêchent que
les illusions soient perçues aussi
profondément, aussi radicalement qu'elles
peuvent l'être, notamment dans la population
anglophone. Il suffit de considérer les
conditions historiques.
08
Pensez que les différentes tribus/souches
d'origine germanique vivant en Europe centrale
étaient unies depuis l'époque des successeurs
de Charlemagne, depuis les Saxons, depuis les
souverains des Staufer, en tant que Saint
Empire romain de la nation allemande, comme je
l'ai déjà dit. Ce Saint Empire romain de la
nation allemande était en fait un réseau
entier de symboles. Tout était dans le
caractère du signe, du symbolum. Pour tout ce
à quoi on était confronté, il fallait passer
du signe, du symbolum, à une réalité
quelconque. Mais cette pénétration par le
signe, par le symbolum, ne permettait pas
d'atteindre une pleine réalité spirituelle.
Les églises l'ont empêché. On en arrivait dans
une certaine mesure à un pur flotter et à
nager dans une réalité spirituelle. C'est
pourquoi tout ce que le Moyen-Âge avait à dire
sur une réalité spirituelle et tout ce que la
succession des confessions de foi européennes
a à dire sur une telle réalité spirituelle a
le caractère de ce qui est à moitié compris,
de ce qui ne peut pas être entièrement saisi.
Elle a le caractère de la lumière qui
pénétrait dans les églises médiévales à
travers des vitres colorées. On reculait
lorsque l'on passait des symboles au
spirituel, on reculait devant une saisie
claire et nette. On préférait au contraire
caractériser la chose de telle sorte qu'elle
apparaisse comme une semi-inconnue que ne peut
être pénétrée par la connaissance.
09
Et il en a été de même pour les conditions
sociales extérieures. Celui qui étudie
vraiment, avec un sens intérieur, l'histoire
de ce Saint Empire romain de la nation
allemande - et l'histoire suisse est
intimement liée au fond à cette histoire du
Saint Empire romain de la nation allemande -,
trouvera que les ambiguïtés se succèdent d'âge
en âge. Des ambiguïtés à travers lesquelles on
essaie d'assimiler sa propre organisation
sociale, de vivre en elle, de la comprendre,
jusqu'à ce que l'on s'aperçoive en 1806 - même
les Habsbourg s'en rendaient compte à l'époque
- que l'ensemble du Saint Empire romain
germanique n'avait plus de sens. Et l'empereur
François Ier, particulièrement doué -
c'est-à-dire négativement doué -, déposa alors
la couronne impériale allemande, après s'être
créé deux ans auparavant un substitut
personnel ou, comme on l'appelle dans ce cas,
un substitut maison, dans la couronne
impériale autrichienne. Les choses perdaient
la possibilité d'exister, car on ne pouvait
finalement plus trouver de sens derrière ce
symbole. Et il ne restait plus rien d'autre
pour ces humains en Europe centrale qu'une
aspiration, une volonté qui allait vers tout
ce qui était possible, mais qui n'avait que
peu de sens concret en elle.
10
D'où la fondation de l'Empire en 1870/71, avec
sa contradiction interne. Un empire allemand a
été créé, mais à partir d'aucune situation
réelle. On a inventé ce titre. En France, si
quelque chose de similaire avait réussi, on
aurait peut-être à nouveau compris
l'"Empereur", du moins à moitié, parce qu'il y
avait encore un peu de substance dans le
peuple ; mais au sein de l'être allemand, il y
avait un nom qui aurait supposé que l'on avait
du talent pour les simples noms qui ne
signifient rien ; que l'on avait du talent
d'un côté pour soigner la phrase, et de
l'autre pour une réalité sous-jacente de la
vie économique ou quelque chose de ce genre,
qui n'avait d'abord rien à voir avec elle.
Mais ce talent n'existait pas en Europe
centrale. Et pour comprendre ce qui s'est
développé dans cette Europe centrale, il faut
être conscient du fait qu'on ne doit pas
étudier l'histoire en termes abstraits, mais
en termes de réalités ! On peut soulever une
question avec l'objectif de la réalité :
qu'est-ce qui s'est réellement développé sous
l'empire allemand de 1871 à 1914 ? - Ce qui
était là, ce que les gens voyaient à
l'extérieur, n'était qu'une illusion. Quelle
était la réalité ? Oui, vous voyez, dans les
phénomènes historiques, une chose quelconque
apparaît (en rouge) ; sous sa surface, elle
contient une autre chose (en bleu). Lorsque la
première chose disparaît comme une illusion,
la seconde apparaît dans sa réalité dans la
suite.
11
Il ne faut pas analyser, mais pointer du doigt
la réalité, le concret. Ce qui s'est développé
sous l'empire allemand de 1871 à 1914 n'est
pas apparu à l'époque où il a expiré, car
c'était l'illusion ; la réalité vient après,
c'est ce qui se développe depuis novembre 1918
; ce sont les dirigeants actuels. Le caractère
fondamental de l'ère wilhelminienne est Noske.
Le caractère fondamental de ce qui s'est
développé depuis des décennies n'est apparu
que lorsque les dirigeants actuels sont
apparus. L'ex-empereur allemand est défini par
les soi-disant dirigeants révolutionnaires
actuels. Les conditions qui vivaient alors
sous la surface dans les décennies
précédentes, où l'on se laissait aller à
l'illusion, ce sont les conditions qui sont
maintenant là dans la réalité.
12
Et c'est ainsi que vous pouvez en réalité
étudier l'histoire, en recherchant
l'involution dans l'évolution, en recherchant
ce qui se développe sous la surface. Comment
s'appelle en réalité ce qui était le tsarisme
russe au XIXe siècle ? Ce qui était le
tsarisme russe s'appelle aujourd'hui, alors
qu'il est apparu dans sa vérité, Lénine et
Trotsky, le bolchevisme. C'est la vérité
concrète de ce qui n'était alors qu'une
illusion. Le tsarisme n'est que le mensonge
qui flotte à la surface ; mais ce que ce
tsarisme a réellement cultivé est apparu dans
sa véritable réalité dès qu'il a été lui-même
balayé. Lénine n'est rien d'autre que le tsar
; après qu'on l'a dépouillé de sa peau, il est
resté ce qui était sa réalité, et cela
s'appelle aujourd'hui Lénine ou Trotsky. Et si
vous continuez à dépouiller des gens comme
Caprivi, Hohenlohe ou Bethmann Hollweg, il
reste Noske, Scheidemann et ainsi de suite. Ce
sont les vraies figures ; les autres n'étaient
que des illusions placées dessus.
13
Il s'agit d'illustrer un phénomène dans
l'histoire non pas par des concepts et des
idées abstraites, mais par ce qui devient réel
dans l'histoire. Dans l'histoire, la
définition d'une chose sera toujours un autre
fait, et non un concept abstrait. Il s'agit
donc d'étudier des réalités. Et il s'agit
notamment de porter son attention sur ce que
sont les réalités, car nous vivons aujourd'hui
à l'époque où les réalités doivent être
percées à jour, où les réalités doivent être
entièrement dévoilées.
14
Ce phénomène se manifeste tout
particulièrement lorsque vous étudiez la
constitution, le contenu de ces sociétés
secrètes qui ont un grand pouvoir au sein de
la population anglophone, un pouvoir que l'on
ne soupçonne pas dans le grand public. Ce sont
des sociétés qui s'associent selon des règles
extérieures extraordinairement sympathiques,
des sociétés qui ont acquis un pouvoir de plus
en plus grand précisément au cours de la
cinquième période post-atlantique.
15
Si vous vous reportez à l'année 1720, vous
trouverez en Angleterre quelques adeptes de
ces communautés. Les adeptes ne sont en
général que les instruments, les personnes qui
poussent se trouvent derrière ; mais les
adeptes n'étaient que quelques-uns à l'époque.
Si nous regardons les statistiques
aujourd'hui, nous avons 488 loges à Londres,
1354 loges dans toute la Grande-Bretagne, 486
loges dans les colonies et à l'étranger en
tant que loges anglaises, et ce que l'on
appelle le Royal Arch Cap, c'est-à-dire ce qui
garde déjà un peu secrets les usages
extérieurs de la franc-maçonnerie, 836 dans le
monde entier.
16
Il s'agit maintenant d'envisager d'abord le
contenu substantiel de ce qui existe à
l'intérieur de ces loges, comme un instrument
pour les puissances qui poussent. Et ensuite,
il s'agit de rechercher les raisons pour
lesquelles ces pouvoirs ont eu une importance
extraordinaire jusqu'à aujourd'hui. Le contenu
substantiel remonte à des temps très reculés.
Et ceux qui soulignent encore et encore que le
contenu de la maçonnerie remonte à des temps
lointains n'ont pas tout à fait tort, même si
les choses, telles qu'elles sont présentées,
sont souvent nébuleuses, peut-être même
vertigineuses. Mais le fait de remonter à des
époques lointaines repose tout de même sur un
certain fond de vérité. Elle remonte même à
des passés si lointains que nous pouvons dire
qu'ils sont réels : ces passés sont ceux de
l'ancien, du premier stade de l'impérialisme,
selon lequel le dieu sous forme humaine se
promenait parmi les humains. C'est alors que
ce qui est dit aujourd'hui dans ces loges,
mais surtout ce qui est montré, avait un sens.
Ensuite, c'est devenu un symbole. Le sens a
disparu depuis longtemps. On peut dire qu'au
sein des loges qui existent aujourd'hui, il
n'y a presque rien de la connaissance, du
contenu de ce qui est fait ou dit. Mais le
symbolisme est resté. Le symbolisme s'est
maintenant propagé jusqu'au stade de la
phrase, de sorte que nous avons, notamment
dans les régions anglophones et dans celles
qui en dépendent, deux couches de ferments
culturels qui se côtoient : la phrase
extérieure, tout à fait exotérique, qui domine
la vie publique, et, dans les sociétés
secrètes, le symbolisme qui n'est conservé que
traditionnellement, dont on ne cherche pas du
tout à remonter jusqu'à sa véritable origine,
mais qui est conservée en tant que symbolisme.
Ainsi, le symbolum devient une phrase sous
forme symbolique, ou un symbole qui devient
également une phrase, mais qui se présente
sous d'autres formes. Vous avez donc la phrase
exotérique extérieure de la vie publique, qui
s'exprime dans le langage humain ordinaire,
qui fait son œuvre dans les parlements par
exemple, et puis vous avez dans les sociétés
secrètes l'activité avec le symbolisme, auquel
en règle générale même ceux à qui ce
symbolisme est transmis ne comprennent rien.
C'est donc quelque chose de phrasé sous forme
de symbole. Il est important qu'à côté de la
phrase extérieure purement littérale, nous
ayons la phrase culturelle, la phrase
cérémonielle. Car cette phrase cérémonielle
renferme tout de même un élément spirituel. Et
dans les sociétés secrètes qui ont de
véritables formes cérémonielles, c'est-à-dire
des formes qui remontent à des usages réels,
il peut arriver que des personnes
particulièrement douées parviennent, grâce à
leur karma, à comprendre le sens réel de ces
symboles. Parfois, même un poulet aveugle
trouve un grain. Il peut donc arriver que des
personnes particulièrement douées découvrent
le sens des cérémonies ; elles sont alors
retirées des sociétés secrètes concernées.
Mais on veille à ce qu'elles ne puissent plus
nuire à ces sociétés secrètes. Car ce qui est
particulièrement important pour ces sociétés
secrètes, c'est le pouvoir, et non pas le
discernement. Il s'agit en effet de conserver
les secrets sous une forme traditionnelle. Et
sous cette forme traditionnelle, elles ont un
certain pouvoir. Pourquoi ?
17
Je vous ai en quelque sorte décrit le contenu
substantiel. Mais ce contenu substantiel est
lié aux personnes qui se rassemblent dans ces
sociétés secrètes. Pensez au nombre de
personnes qui appartiennent à ces différentes
loges du monde. Ces gens, en entrant dans les
loges, sont confrontés au cérémonial tel que
je viens de vous le décrire. Mais ils sont
gagnés à la cause des loges sous certains
aspects. Et l'un des points de vue les plus
importants sous lesquels ils ont été gagnés à
l'origine pour les loges -- même si de divers
côtés on pèche contre ces points de vue de la
manière la plus variée, surtout aujourd'hui,
mais cela n'a pas d'importance pour
l'efficacité de ces loges -, l'un des points
de vue les plus importants sous lesquels les
humains se sont rassemblés dans ces loges, est
celui de l'indiscutabilité absolue des
confessions religieuses. Certes, il y a des
péchés contre cela. Il y a aujourd'hui dans le
monde des loges maçonniques qui, disons,
n'acceptent pas les Juifs. Bien sûr, cela
existe ; mais elles ne comprennent rien au
principe de base. Le principe de base est
d'accueillir en son sein des humains de toutes
confessions. C'est donc l'un des principes
fondamentaux de ne rien accorder au contenu de
ce que l'on croit. L'autre principe est de ne
rien donner, au sein des loges, aux
différences extérieures de classe ou autres.
Les humains qui se trouvent dans les bonnes
loges sont tous frères entre eux, que l'un
soit un seigneur ou l'autre un ouvrier, sauf
que l'on pèche aussi contre cela. Dans la
plupart des loges, on n'admet pas d'ouvriers,
mais seulement des seigneurs et ceux qui leur
sont dociles. Mais cela n'a rien à voir avec
le principe en tant que tel. Ceux qui sont à
l'intérieur sont tout à fait unis sous la
devise : tous sont frères. - Il n'y a que les
grades, mais ils n'ont rien à voir avec la
stratification extérieure, avec la
stratification sociale des humains. Les
humains sont ainsi rassemblés selon des points
de vue qui n'ont rien à voir avec l'ordre
social extérieur, car dans notre ordre social
extérieur, nous avons tout à fait stratifié
les humains, premièrement selon leurs
confessions, qui jouent encore un rôle - les
confessions ne jouent aucun rôle dans les
vraies loges -, deuxièmement, on ne pourra pas
affirmer que les humains sont frères dans
l'ordre social extérieur. Ils ne sont pas
frères. Dans les loges, ceux du moins qui sont
à l'intérieur sont frères.
18
Mais de telles choses, elles ont une certaine
signification réelle. Il n'est pas indifférent
de savoir sous quel angle on regroupe les gens
en communautés. Si l'on réunit des humains en
une communauté sous une même profession de
foi, il s'agit dans la vie réelle d'une
communauté qui, dans certaines circonstances,
ne dépend que du pouvoir extérieur, du pouvoir
mort. Si l'on regroupe des personnes en
considérant que la confession de foi est
indifférente, on obtient une communauté dotée
d'un pouvoir spirituel particulièrement fort.
C'est pourquoi l'Église catholique a toujours
dû soutenir son pouvoir par des moyens
politiques, parce qu'elle veut rassembler les
humains, du moins approximativement, sous une
certaine confession de foi unique. Elle a
toujours été d'autant plus puissante que les
gens se souciaient moins de la confession de
foi, que la hiérarchie, que Rome se souciait
moins de la confession de foi. Car dans la vie
extérieure, dans les ordres sociaux physiques,
faire de la confession de foi ce qui fait
autorité, c'est rendre impuissant. Seule une
communauté qui ne tient pas compte de la
confession de foi en tant que telle peut se
montrer puissante.
19
Ceci est d'une importance toute particulière à
l'époque de la phrase. Car à côté de la phrase
publique se place en quelque sorte la phrase
ésotérique, celle du cérémonial, celle du
culte. Et c'est à partir de ces fondements que
la confusion sociale de l'époque actuelle
s'est en réalité développée. On peut citer des
témoignages très étranges de la puissance du
phrasé de l'époque. Vous savez que jusqu'au
milieu du XIXe siècle, un parti libéral, les
Whigs, et un parti conservateur, les Tories,
s'affrontaient au parlement anglais. Les Whigs
et les Tories s'affrontaient. Mais quelles
étaient ces dénominations ? Dans la première
moitié du XIXe siècle, ces appellations
étaient en fait tout à fait sérieuses. Les
libéraux étaient appelés Whigs, et il n'y
avait même pas besoin d'en être gêné ; les
autres étaient appelés Tories, et il n'y avait
pas non plus besoin d'en être gêné. Mais quand
ces noms sont apparus à l'aube du Parlement
anglais, qu'étaient donc ces deux noms ? Le
nom de Whigs, c'était une insulte. C'est
apparu comme un nom de guerre. Lorsqu'une
ligue écossaise s'est formée contre la mesure
anglaise réprouvée en Écosse, à savoir une
certaine discipline ecclésiastique, des gens
écossais se sont rassemblés et on les a
ensuite appelés Whigs en Angleterre. La phrase
est donc allée si loin que l'on a obtenu une
désignation officielle en transformant un nom
injurieux en désignation officielle. Imaginez
comment tout cela se déroule au-dessus de la
réalité. La réalité, c'est que les membres de
cette confédération écossaise en Angleterre
étaient appelés Whigs. Ensuite, ce sont les
très vénérables libéraux qui n'ont pas été
traités de whigs, mais qui ont été définis. Et
les Tories - c'était un nom qui venait
d'Irlande. C'est ainsi que l'on appelait les
partisans du papisme au 17e et 18e siècle.
Puis ce nom, qui était un nom d'insulte pour
les papistes irlandais, était devenu le nom
public des conservateurs anglais. Tout cela
s'est déroulé dans le royaume des noms, dans
le royaume des appellations, dans le royaume
de la phrase. La réalité n'avait rien à voir
avec cela. C'est un exemple qui est, je
dirais, tiré de la surface. Mais pour ce
phénomène, vous pouvez trouver partout les
mêmes manifestations, d'abord dans le monde
anglophone, mais ensuite dans tout le reste du
monde, dans la mesure où il a été et est
encore infecté par ce phénomène.
20
Mais qu'est-ce donc que cela signifie que tant
d'êtres humains s'unissent sous des aspects
tout à fait louables, comme les êtres humains
qui sont réunis dans les loges ? Il n'est pas
du tout important qu'un petit nombre
d'existences douteuses se trouvent également
dans les loges. Ce qui compte, c'est le
principe. Cela a une grande importance que des
gens se réunissent sous les aspects les plus
efficaces, et qu'ils se réunissent dans le
cérémonial phrasé, dans le culte phrasé, qui
donne à son tour la cohésion de ces gens à
partir de fondements spirituels réels.
21
Il est vrai que si quelqu'un est, disons, un
ministre puissant et qu'il a besoin d'un
sous-secrétaire d'État, il préfère bien sûr
pouvoir nommer son frère maçon plutôt que de
devoir nommer n'importe qui d'autre. C'est
même justifié, car il le connaît mieux, il
peut mieux travailler avec lui. C'est même de
manière justifiée que l'on pousse à un
regroupement qui n'est même pas défavorable
aux conditions dans lesquelles il est placé,
mais qui doit cesser d'agir de cette manière.
22
Mais qu'est-ce qui se passe réellement ? Il
est tout de même étrange qu'à l'époque de la
phrase qui règne dans la vie publique, à cette
époque de la phrase, apparaisse un courant
spirituel, une communauté spirituelle avec des
principes résolument efficaces ! Cette
communauté spirituelle se tient très secrète,
non pas tant dans son existence que dans son
impulsion intérieure réelle. Pourquoi est-ce
ainsi ? Parce que nous vivons à l'époque de la
phrase et que la phrase permet de falsifier
les réalités. Car qu'est-ce qui se forme
réellement ? Qu'est-ce qui est déjà là, au
fond ? La vie économique, d'abord placée sur
elle-même, avec laquelle la phrase n'est plus
en accord ; la vie de l'esprit, qui est
propulsée sous terre, et la vie de droit, qui
s'avance justement en tant que phrase dans la
toge, à peu près avec la même signification
pour le monde extérieur en tant que
jurisprudence, comme le juge anglais est assis
dans l'ornement du juge. De même que cet
ornement de juge se rapporte à ce qui est la
réalité, de même la jurisprudence se rapporte
à ce qui est la réalité sous-jacente. Un
trimembrement au royaume de la phrase, une
triarticulation dans la non-vérité, mais la
preuve pour la nécessité de la
triarticulation.
23
Vous voyez, vouloir la triarticulation, c'est
au fond mettre la vérité à la place du
mensonge, des phrases, mais la vérité comme
réalité, alors qu'à l'heure actuelle, nous
sommes entrés dans une époque où la réalité
n'est pas la vérité, mais où la réalité est la
phrase et tout ce qui dépend de la phrase. On
peut toutefois pratiquer le phrasé aussi bien
dans le monde spirituel que dans le monde du
droit, dans le monde de l'État ; ce n'est que
dans le monde économique que ça ne se laisse
pas bien faire. Car c'est là qu'entre en ligne
de compte, dans les grandes lignes, ce qui m'a
toujours été objecté lors de diverses
conférences publiques - les choses se
déroulent toujours de la même manière. Après
avoir expliqué comment l'humain, en suivant ce
qui a été dit dans mon livre "Comment
acquiert-on des connaissances des mondes
supérieurs ?", parvient à développer
intérieurement une vision du monde spirituel,
de la réalité spirituelle, tous les trois
exposés, quelqu'un se lève dans la discussion
et dit : "Oui, mais comment peut-on savoir que
ce que l'on voit intérieurement est une
réalité ? Il y a quand même l'autosuggestion.
Tout ce monde spirituel pourrait bien être
seulement une autosuggestion ! Il existe même
une suggestion selon laquelle, lorsque l'on
pense à une limonade, on a un goût de limonade
dans la bouche ; on se suggère alors à
soi-même un goût de limonade. On n'a pas de
limonade, mais on pense simplement à la
limonade, et on l'a comme goût. - J'ai
toujours dit à ce sujet : ce qui compte, c'est
de se tenir dans la pleine réalité. Certes, on
peut se suggérer le goût de la limonade, mais
on ne peut pas se suggérer l'apaisement de la
soif de cette manière, par la pensée. La soif
n'est pas étanchée. - Il suffit donc d'aller
assez loin pour que les choses deviennent
réelles. On peut avoir des phrases dans le
royaume de la spiritualité, on peut même avoir
des phrases dans le royaume du droit, de
l'État, mais on ne peut pas bien avoir des
phrases dans la vie économique, parce qu'on ne
peut pas les manger ou du moins on ne peut pas
s'en rassasier.
24
Et c'est ainsi qu'à l'époque de la phrase, la
réalité économique est restée en arrière des
réalités, précisément aux endroits les plus
caractéristiques. Et au moment - je dois le
dire encore une fois - où l'on reconnaîtra que
l'illusion est une illusion, que la phrase est
une phrase, le grand sentiment de honte
apparaîtra : nous, les humains, nous vivons de
telle sorte que nous avons une raison
synthétique, mais nous ne faisons rien d'autre
avec cette raison synthétique que de nous
occuper des documents économiques de la vie
physique, que les animaux réalisent même sans
raison synthétique. Si nous, les humains, ne
pouvons rien faire d'autre avec notre raison
synthétique que de nous occuper de la vie
économique, de la nourriture et de tout ce qui
est lié à l'existence physique, alors nous
prostituons donc la raison synthétique, alors
nous avons besoin de notre raison pour nous
occuper de quelque chose que l'animal fait
très bien sans le luxe de la raison
synthétique. À l'instant où cette connaissance
de soi intervient, c'est-à-dire où la phrase
est absolument perçue comme une phrase, à ce
moment-là survient le grand sentiment de
honte, et alors le revirement. C'est alors
qu'interviendra la perspective de la nécessité
du renouvellement du monde spirituel.
25
Mais cela doit être réellement préparé de
manière adéquate par le fait qu'un nombre
suffisamment important d'êtres humains voient
clair dans les circonstances actuelles. Car à
quoi cela sert-il que les humains se fassent
des illusions sur ce qui est réel ? À quoi
cela sert-il de croire en Lloyd George si l'on
peut voir que tout ce qui sort de sa bouche
n'est nécessairement que des phrases ? À quoi
cela sert-il que le monde ait adoré Wilson, si
l'on peut voir que toute la politique de
Wilson n'était qu'une politique de phrases ? À
quoi cela sert-il de réfléchir aux conditions
européennes d'aujourd'hui à partir de
principes qui ont été hérités des temps
anciens pendant des siècles et qui ne peuvent
plus être des forces pour les conditions
actuelles ?
26
On devrait aussi voir des symboles dans les
phénomènes historiques. Il faut être conscient
du fait que des choses étranges s'expriment
déjà dans les apparences. Les Habsbourg - ils
sont issus de l'Alsace, ont traversé la Suisse
et se sont déplacés vers l'est, toujours plus
à l'est. Ils sont arrivés au point le plus
oriental lorsqu'ils sont devenus rois
apostoliques de Hongrie. Mais dans cette
marche de l'ouest vers l'est, il y a une
particularité : les réalités occidentales
s'évanouissent à l'Est.
27
Les Hohenzollern n'ont pas parcouru un si long
chemin, seulement de Nuremberg à Berlin, mais
aussi de l'ouest à l'est. Ces signes
historiques sont aussi des symboles réels
qu'il faut bien prendre en considération. Et
il faut prendre en compte ce qui est
aujourd'hui la réalité sous la phrase. C'est
pourquoi il est impossible aujourd'hui que
quelqu'un puisse encore gagner une réalité de
ce qui vit dans le jugement public. Celui qui
a aujourd'hui le sens des réalités arrive à
des choses très étranges. On essaie d'examiner
ce qui apparaît dans la vie publique, ce qui
est imité et copié partout dans le monde, les
Whigs et les Tories. On cherche leur origine -
ils étaient des noms d'insulte - et on a eu
besoin de les prendre au sérieux, parce qu'on
n'aurait pas pu trouver des noms sérieux pour
les réalités qui étaient là. C'est ce qui se
passe aujourd'hui avec beaucoup de choses ;
avec énormément de choses. Dans la vie
publique, nous essayons aujourd'hui
d'envelopper les mots dans une certaine
obscurité mystique, et nous ne le remarquons
pas. Nous ne remarquons pas que nous vivons à
l'ère de la phrase.
28
Je connais par exemple un codex très
intéressant de phrases toutes faites. Si l'on
ouvre ce codex, on y trouve des phrases d'un
genre tout à fait étrange, par exemple comme :
qu'est-ce que le droit ? - Le droit est la
volonté d'un peuple - et ainsi de suite. Oui,
mes chers amis : le droit est la volonté d'un
peuple... ! Un peuple - pour les humains
d'aujourd'hui, ce n'est qu'une somme
d'individus. Mais cette somme doit maintenant
avoir une volonté ! Toutes les explications
données dans ce codex de phrases sont de cette
nature. On a le sentiment que quelqu'un s'est
offert le grand luxe de traduire tout ce qui
existe actuellement dans la vie publique dans
le langage des phrases et de le publier sous
forme de codex. Et savez-vous comment
s'appelle ce code de phrases ? "L'État", et
son auteur est Woodrow Wilson. Et ce code de
phrases a été publié dans les années
quatre-vingt-dix du siècle dernier. Dans les
années quatre-vingt-dix du siècle dernier,
Woodrow Wilson n'a pas voulu se payer le luxe
de rassembler toutes les phrases publiques -
mais il a réussi à le faire. Ce que les gens
pensent et disent dans leur puissance de
phrases n'a pas grand-chose à voir avec ce qui
se passe réellement. Selon son opinion,
Woodrow Wilson a publié la somme de la sagesse
actuelle de l'état, en réalité un codex de
phrases toutes faites. Il y a quelques années,
un Allemand a été tellement piqué par l'avoine
des phrases qu'il a traduit ce gros livre en
allemand. Il a traduit ce livre en allemand,
de sorte qu'il est également disponible en
allemand. Je suppose qu'il sera traduit dans
d'autres langues du monde, mais je ne le sais
pas.
29
Si nous ne voyons pas clair dans ces choses,
si nous n'envisageons pas partout les
réalités, nous ne pouvons pas avancer
aujourd'hui. On n'avance pas aujourd'hui avec
de petites pensées. Il est nécessaire
d'inciter l'esprit à de grandes pensées. Nous
continuerons à en parler demain.
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