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GA196 - Œuvres complètes de Rudolf Steiner - CHANGEMENTS SPIRITUELS ET SOCIAUX DANS L'ÉVOLUTION HUMAINE




SEIZIÈME CONFÉRENCE,
Dornach, 20 février 1920

Le développement historique de l'impérialisme, première conférence
SECHZEHNTER VORTRAG,
Dornach, 20. Februar 1920

Die geschichtliche Entwicklung des Imperialismus, erster Vortrag

 


 

Les références Rudolf Steiner Œuvres complètes ga 196 244-259  1992  20/02/1920



Original





Traducteur: FG v. 01 - 03/09/2022 Editeur: SITE

Mon exposé d'aujourd'hui sera épisodique, une parenthèse dans nos réflexions, car je voudrais que nos amis anglais, qui vont bientôt retourner dans leur pays, puissent en tirer le plus de choses possible. C'est pourquoi j'organise ces exposés de telle sorte que l'un ou l'autre puisse servir de support à l'efficacité nécessaire. Et c'est là que je voudrais développer aujourd'hui, et d'abord historiquement, pas tellement en ce qui concerne le présent - cela pourra peut-être alors se passer demain -, j'aimerais vous développer spirituellement scientifiquement historiquement, quelques choses sur l'impérialisme. L'impérialisme est un phénomène dont on a parlé plusieurs fois ces derniers temps, et on en parle de telle manière que ceux qui en parlent ont une conscience plus ou moins claire de son lien avec l'ensemble des phénomènes sociaux actuels. Mais lorsqu'on discute de telles choses aujourd'hui, on ne tient pas compte de ce que nous vivons dans le cours historique de l'humanité, que nous nous trouvons dans une époque de développement historique bien déterminée et que l'on ne peut comprendre cette époque de développement de l'humanité que si l'on sait d'où viennent les phénomènes qui nous entourent aujourd'hui, dans lesquels nous vivons aujourd'hui. Au fond, on voit d'abord apparaître ce qui est aujourd'hui un impérialisme efficace, qui sera efficace à l'avenir, dont le porteur sera la population anglo-américaine et qui est, au fond, très récent dans sa dénomination ; cet impérialisme se présente comme un impérialisme économique. Mais l'essentiel, c'est que dans tout ce qui est dit sur les choses liées à cet impérialisme économique, au fond, rien n'est vrai, tout est faux, tout plane, j'aimerais dire, en l'air et, planant en l'air, conduit plus ou moins consciemment à la fausseté/non-véracité. Mais pour envisager comment, en notre temps, les réalités sont tout autres que ce qui est dit de ces réalités,

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Mein Vortrag wird heute episodisch sein, eine Einschiebung in unsere Betrachtungen, denn ich möchte, daß unsere englischen Freunde, die ja nun bald wiederum in ihr Land zurückgehen, von hier aus möglichst viel hinübernehmen können. Deshalb richte ich diese Vorträge so ein, daß das eine oder das andere zur Stütze der Wirksamkeit, die not­wendig ist, dienen kann. Und da möchte ich heute, und zwar zunächst geschichtlich, nicht so sehr auf die Gegenwart bezüglich — das kann viel­leicht dann morgen geschehen —, ich möchte geschichtlich, geisteswissen­schaftlich-geschichtlich einiges Ihnen entwickeln über Imperialismus. Der Imperialismus ist ja eine in der letzten Zeit mehrfach besprochene Erscheinung, und er wird so besprochen, daß bei denjenigen, die über ihn sprechen, ein mehr oder weniger deutliches Bewußtsein vorhanden ist von seinem Zusammenhange mit den gesamten sozialen Erscheinun­gen der Gegenwart. Aber wenn man solche Dinge heute bespricht, so berücksichtigt man nicht,dazu ist notwendig, einen tieferen Blick in den geschichtlichen Hergang dieser Dinge zu tun. wenigstens nicht genügend, daß wir ja im geschichtlichen Hergang der Menschheit leben, daß wir in einer ganz be­stimmten geschichtlichen Entwickelungsepoche stehen und daß man diese Entwickelungsepoche der Menschheit nur verstehen kann, wenn man weiß, woher die Erscheinungen kommen, die uns heute umgeben, in denen wir heute drinnen leben. Im Grunde genommen zeigt sich zu­nächst dasjenige, was heute wirksamer, in die Zukunft hinein wirksamer Imperialismus ist, dessen Träger die anglo-amerikanische Bevölkerung sein wird und der im Grunde genommen der Benennung nach sehr neue­ren Datums ist; dieser Imperialismus zeigt sich als Wirtschaftsimperia­lismus. Aber das Wesentliche ist, daß in all dem, was über die Dinge gesprochen wird, die mit diesem wirtschaftlichen Imperialismus zusam­menhängen, im Grunde genommen gar nichts wahr ist, sondern alles unwahr ist, alles, ich möchte sagen, in der Luft schwebt und, schwebend in der Luft, mehr oder weniger bewußt zur Unwahrhaftigkeit führt. Aber um das einzusehen, wie in unserer Zeit die Wirklichkeiten ganz andere sind als dasjenige, was von diesen Wirklichkeiten gesagt wird,

Je n'ai besoin de mentionner qu'une seule chose vis-à-vis des faits actuels pour caractériser dans une certaine mesure la capacité de jugement de l'opinion publique contemporaine. Nous avons vu que Woodrow Wilson a été glorifié dans les régions les plus diverses d'Europe et finalement même en Allemagne. Nos amis suisses savent très bien que, pendant la glorification de Woodrow Wilson, je me suis toujours prononcé, ici en Suisse, de la manière la plus sévère contre Woodrow Wilson, car ce que Woodrow Wilson est aujourd'hui, il l'était bien entendu déjà à l'époque où il était glorifié par le monde entier. Aujourd'hui, on annonce déjà - je ne veux pas dire par là que c'est la vérité la plus profonde - qu'en Amérique, on pense à déclarer Woodrow Wilson inapte au gouvernement, qu'on doute de sa capacité de jugement. Le jugement public, tel qu'il circule aujourd'hui dans le monde, est donc tout de suite suffisamment caractérisé par de telles choses, notamment dans ses valeurs.

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Ich brauche ja gegenüber den heutigen Tatsachen nur das eine zu er­wähnen, um einigermaßen die Urteilsfähigkeit der öffentlichen Gegen­wart zu charakterisieren. Wir haben ja erlebt, daß zunächst in den ver­schiedensten Gegenden Europas und zuletzt sogar in Deutschland selber Woodrow Wilson glorifiziert worden ist. Unsere Schweizer Freunde wissen ganz gut, daß während der Glorifizierung von Woodrow Wilson ich auch hier in der Schweiz in schärfster Weise mich immer gegen Woodrow Wilson ausgesprochen habe, denn dasjenige, was Woodrow Wilson heute ist, war er selbstverständlich auch schon in derjenigen Zeit, in der er von der ganzen Welt glorifiziert worden ist. Heute meldet man bereits — womit ich nicht sagen will, daß das die allertiefste Wahrheit wiederum ist —, daß man in Amerika daran denke, Woodrow Wilson für unfähig für die Regierung zu erklären, daß man an seiner Urteilsfähigkeit zweifle. Das öffentliche Urteil, wie es heute durch die Welt schwirrt, ist ja gerade durch solche Dinge genügend charakterisiert, namentlich in seinen Werten charakterisiert.

Et on a seulement besoin de se souvenir d'un deuxième fait. Au cours des quatre ou cinq dernières années, il a beaucoup été parlé de toutes sortes de belles choses : l'autodétermination des peuples, et ainsi de suite. - Toutes ces choses n'étaient pas vraies, car ce qui se cachait derrière était tout autre chose, il s'agissait évidemment de questions de pouvoir. Et pour celui qui veut comprendre, il s'agit de remonter aux réalités à partir de ce qui est dit, pensé et jugé. Et ainsi doit en particulier lorsqu'un mot tel qu'impérialisme - "Imperial Federation" est le mot officiel depuis le début du 20e siècle en Angleterre -, lorsqu'il est parle sur de telles choses, ainsi doit être tenu compte que nous avons en ces choses les dérivés les plus extérieurs, des produits tardifs de l'évolution, et que ceux-ci remontent à des temps lointains et ne trouvent leur explication que dans ce qu'une véritable considération historique peut offrir.

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Und man braucht sich nur an eine zweite Tatsache zu erinnern. In den letzten vier bis fünf Jahren ist außerordentlich viel über allerlei schö­ne Dinge gesprochen worden: Selbstbestimmung der Völker und so wei­ter. — Alle diese Dinge waren nicht wahr; denn dasjenige, was dahinter war, das war etwas ganz anderes, das waren selbstverständlich Machtfra­gen. Und wer verstehen will, bei dem handelt es sich darum, daß er von dem, was gesagt, gedacht und geurteilt wird, auf die Wirklichkeiten zu­rückgeht. Und so muß insbesondere, wenn ein solches Wort wie Im­perialismus — «Imperial Federation» ist das offizielle Wort seit dem Beginn des 20. Jahrhunderts in England —, wenn über solche Dinge ge­sprochen wird, so muß berücksichtigt werden, daß wir in diesen Dingen die äußersten Ableitungen haben, Spätprodukte der Entwickelung, und daß diese zurückführen in weit vergangene Zeiten und ihre Erklä­rung erst finden durch dasjenige, was eine wirkliche Geschichtsbetrach­tung bieten kann.

Nous ne voulons pas remonter aussi loin que l'on pourrait remonter spirituellement historiquement de l'humanité, mais nous voulons au moins remonter jusqu'à quelques millénaires avant le compte du temps chrétien. Là, nous trouvons d'abord des empires impérialistes en Asie, et une variante de tels empires impérialistes en Égypte. L'Empire perse, bien connu dans l'histoire, mais surtout l'empire assyrien, est quelque peu caractéristique de l'impulsion orientale. Or, on ne s'en sort pas si l'on suit cette première phase de l'impérialisme uniquement dans les derniers stades historiques de l'empire assyrien, parce que l'on ne comprend tout simplement pas ce qui règne comme impulsion dans l'empire assyrien sans pouvoir remonter à des états orientaux antérieurs. Même en Chine, dont toute l'organisation remonte à des temps très anciens, très lointains, certaines choses ont tellement changé que l'on ne peut plus reconnaître dans cette organisation, qui existait encore il y a peu de temps, le véritable caractère d'un impérialisme oriental, tel qu'il a existé dans l'empire d'Orient. Mais on peut encore voir, à partir des conditions connues historiquement, ce qui repose réellement à la base.

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Wir wollen nicht so weit zurückgehen, als man geistesgeschichtlich in der Entwickelung der Menschheit zurückgehen könnte; aber wir wollen wenigstens zurückgehen bis einige Jahrtausende vor der christlichen Zeitrechnung. Da finden wir zunächst imperialistische Reiche in Asien, eine Abart solcher imperialistischer Reiche in Ägypten. Ganz charakteristisch für den orientalischen Impuls ist etwa das geschichtlich bekannte persische Reich, aber insbesondere das assyrische Reich. Nun kommt man nicht zurecht, wenn man diese erste Phase des Imperialismus nur in den letzten, geschichtlich geschilderten Stadien des assyrischen Reiches verfolgt, weil man einfach dasjenige, was als Antriebe im assyrischen Reich herrscht, nicht versteht, ohne daß man zurückgehen kann auf frühere orientalische Zustände. Selbst in China, dessen ganze Organisation in sehr vergangene, weit vergangene Zeiten zurückreicht, hat sich manches so geändert, daß man in dieser bis vor kurzer Zeit be‑ stehenden Organisation nicht mehr den eigentlichen Charakter eines orientalischen Imperialismus, wie er entsprechend dem orientalischen Reiche durchaus bestanden hat, erkennen kann. Man kann aber von den Verhältnissen, die geschichtlich bekannt sind, noch durchschauen auf dasjenige, was eigentlich zugrunde liegt.

Or, on ne comprend pas tout l'impérialisme oriental, l'impérialisme ancien, si l'on ne sait pas quelle relation était supposée exister dans la conscience publique entre la population d'une région quelconque, disons d'un empire, et ce que nous appellerions aujourd'hui le souverain de cet empire ou les dirigeants de cet empire. Car évidemment nos mots comme souverain, roi ou autre n'expriment plus ce qui était ressenti autrefois par le souverain/régnant ou les dirigeants/les régnants. On peut difficilement aujourd'hui se faire une représentation de l'ensemble du monde de ressenti qui régnait dans les impérialismes orientaux trois ou quatre millénaires avant l'ère chrétienne, parce qu'il est difficile aujourd'hui de tenir compte de la manière dont l'humain de cette époque se représentait l'essence du monde spirituel par rapport au monde physique.

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Nun versteht man den ganzen orientalischen, den alten Imperialismus nicht, wenn man nicht weiß, welche Beziehung angenommen war im öffentlichen Bewußtsein von der Bevölkerung irgendeines Gebietes, sagen wir eines Reiches, zu dem, was wir heute den Herrscher dieses Reiches oder die Herrschenden dieses Reiches nennen würden. Denn selbstverständlich drücken unsere Worte wie Herrscher oder König oder dergleichen nicht mehr dasjenige aus, was dazumal von dem Herrscher oder den Herrschenden empfunden worden ist. Man kann sich von der ganzen Empfindungswelt, welche drei bis vier Jahrtausende vor der christlichen Zeitrechnung in den orientalischen Imperialismen geherrscht hat, heute nur mehr schwer eine Vorstellung machen, weil man heute schwer berücksichtigt, wie sich der Mensch dieser alten Zeit gedacht hat das Wesen der geistigen Welt im Verhältnis zur physischen Welt.

Aujourd'hui, la plupart des humains, s'ils pensent absolument à un monde spirituel, pensent que ce monde spirituel se trouve quelque part, loin, dans un au-delà ou quelque chose de ce genre. Et quand est parlé du monde spirituel, comme toutefois il faudra d'ailleurs à nouveau en parler à l'avenir, comme d'un monde existant parmi nous au même titre que le monde des sens, alors tout ce qui a conduit par exemple à la conscience protestante se dresse à l'époque moderne. En effet, l'essentiel dans les temps anciens était que l'on n'a absolument pas fait une différence entre le monde physique et le monde spirituel.

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Heute denken die meisten Menschen, wenn sie überhaupt über eine geistige Welt denken, diese geistige Welt irgendwo fern in einem Jenseits oder dergleichen. Und wenn von der geistigen Welt gesprochen wird, wie allerdings in der Zukunft wieder wird gesprochen werden müssen als einer ebenso unter uns daseienden wie die Sinneswels, dann stemmt sich alles dasjenige in der neueren Zeit auf, was zum Beispiel zum pro­testantischen Bewußtsein geführt hat. Es war nämlich das Wesentliche in älteren Zeiten, daß man überhaupt einen Unterschied zwischen der physischen Welt und der geistigen Welt nicht gemacht hat.

C'est si fortement vrai que si l'on dit les choses qui se rapportent à ces temps anciens, l'humain d'aujourd'hui peut à peine se représenter quelque chose de correct, tant le monde de représentation des anciens était différent du monde de représentation des humains plus récents. Ce qui était là physiquement, des humains dominants, une caste régnante, des humains asservis, des humains dominés, c'était la réalité, ce n'était pas quelque chose qu'on appelait une réalité physique, mais c'était la réalité, c'était à la fois la réalité physique et la réalité spirituelle. Et le souverain des empires orientaux, qu'était-il donc ? Le souverain/régnant des empires orientaux était le dieu. Et dans le vaste périmètre de la population, il n'y avait pas un dieu au-delà des nuages dans les temps anciens - je parle toujours des temps anciens -, il n'y avait pas pour les gens un chœur d'esprits qui entouraient à nouveau le dieu suprême, c'étaient déjà des conceptions plus tardives dans le cours de l'histoire terrestre, mais ce que nous appellerions aujourd'hui des ministres ou des courtisans, quelque peu méprisables ou même bientôt respectables, c'étaient des entités de nature divine. Car on se rendait compte que, grâce à l'entraînement aux mystères par lequel ces humains étaient passés, ils étaient devenus quelque chose de plus élevé que les humains ordinaires. On les regardait comme la conscience protestante regarde son Dieu ou comme certains cercles déjà plus libéraux regardent leurs anges invisibles et autres. Car pour ces populations de l'Orient ancien, il n'y avait pas d'anges extra-invisibles ou de Dieu extra-invisible dans le domaine suprasensible. Tout ce qui était spirituel vivait dans l'humain. Dans l'humain ordinaire vivait une âme humaine. Dans ce que nous appellerions aujourd'hui un souverain/régnant vivait une âme divine, un dieu.

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Das ist so stark wahr, daß, wenn man die Dinge sagt, die sich auf jene älteren Zeiten beziehen, sich der heutige Mensch kaum mehr etwas Ordentliches dabei vorstellen kann, so verschieden war die Vorstel­lungswelt der alten Menschen von der Vorstellungswelt der neueren Menschen. Dasjenige, was physisch da war, herrschende Menschen, eine herrschende Kaste, versklavte Menschen, beherrschte Menschen, das war die Wirklichkeit, das war nicht etwas, was man eine physische Wirk­lichkeit nannte, sondern das war die Wirklichkeit, das war zu gleicher Zeit die physische und die geistige Wirklichkeit. Und der Herrscher der orientalischen Reiche, was war denn der ? Der Herrscher der orien­talischen Reiche war der Gott. Und in dem weiten Umkreis der Be­völkerung gab es nicht einen Gott jenseits der Wolken in älteren Zeiten — ich spreche immer von älteren Zeiten —, es gab nicht für die Leute einen Chor von Geistern, die nun wiederum den höchsten Gott um­gaben, das waren schon im irdischen Verlauf spätere Anschauungen, sondern dasjenige, was wir heute Minister oder Hofschranzen nennen würden, etwas despektierlich oder bald sogar respektierlich, das waren Wesenheiten göttlicher Natur. Denn man war sich klar darüber, daß durch die Mysterienschulung, durch die diese Menschen durchgegangen waren, sie etwas Höheres als gewöhnliche Menschen geworden waren. Man sah zu ihnen auf, so wie das protestantische Bewußtsein zu seinem Gotte oder wie gewisse schon mehr liberale Kreise zu ihren unsicht­baren Engeln und dergleichen aufsehen. Denn extra unsichtbare Engel oder einen extra im Übersinnlichen unsichtbaren Gott hat es für diese Bevölkerungen des alten Orients nicht gegeben. Alles, was geistig war, lebte im Menschen. Im gewöhnlichen Menschen lebte eine menschliche Seele. In demjenigen, was wir heute einen Herrscher nennen würden, lebte eine göttliche Seele, ein Gott.

Aujourd'hui, on ne se fait plus aucune idée de ces représentations d'un royaume de Dieu réel étant là et qui est en même temps un royaume physique. Que, disons, le roi ait eu un réel pouvoir divin et une dignité divine vaut évidemment aujourd'hui pour absurde, mais c'était autrefois une réalité dans les impérialismes orientaux. On ne parlait pas de quelque chose qui est purement saisissable dans l'esprit en tant que tel.

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Von diesen Vorstellungen eines daseienden wirklichen Gottesreiches, das zu gleicher Zeit physisches Reich ist, macht man sich heute keine Vorstellung mehr. Daß, sagen wir, der König wirkliche göttliche Gewalt und göttliche Würde hatte, das gilt selbstverständlich heute als absurd, war aber einmal in orientalischen Imperalismen Wirklichkeit. Von etwas, was bloß im Geiste als solchem zu fassen ist, davon sprach man da zunächst nicht.

J'ai dit qu'il y avait une variante dans l'égyptianisme, car on y trouve vraiment une transition vers une époque ultérieure. Si nous remontons donc aux formes les plus anciennes de l'impérialisme, cet impérialisme s'écrit à partir de la cause que le roi, le souverain, qui est Dieu, le Dieu réellement apparu physiquement sur la terre, le fils du ciel réellement apparu physiquement sur la terre, est même le père du ciel. C'est tellement paradoxal pour l'humain contemporain que cela semble à peine croyable, mais c'est ainsi. Mais c'est de là que découle ce que l'on peut encore observer dans les documents assyriens, dans la manière dont les conquêtes impérialistes sont justifiées : Elles sont tout simplement faites. Le droit à de telles conquêtes découlait du fait que l'on devait étendre le royaume de Dieu de plus en plus loin. Si l'on avait conquis un territoire quelconque et que les conquis étaient donc devenus des sujets, ils devaient alors vénérer celui qui était le conquérant comme leur dieu. A l'époque, on ne pensait pas du tout à la propagation de conceptions religieuses du monde. Pourquoi en aurait-on eu besoin ? Si l'individu qui appartenait au territoire conquis reconnaissait extérieurement l'autre, qui était le conquérant, s'il le suivait, alors tout allait bien, car il pouvait croire ce qu'il voulait. La foi - c'était l'opinion personnelle -, on n'y touchait pas du tout, surtout dans les temps anciens. On ne s'en préoccupait pas du tout.

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Eine Abart, sagte ich, war im Ägyptertum vorhanden, denn da findet sich wirklich ein Übergang zu einer späteren Zeit. Wenn wir also zu­rückgehen zu den ältesten Formen des Imperialismus, so schreibt sich dieser Imperialismus von der Ursache her, daß der König, der Herr­scher, der Gott ist, der wirklich physisch auf der Erde erschienene Gott, der wirklich physisch auf der Erde erschienene Sohn des Himmels, so­gar Vater des Himmels ist. Es ist so paradox für den Menschen der Gegenwart, daß es kaum glaublich erscheint, aber es ist so. Davon aber leitete sich her, was man noch in assyrischen Urkunden beobachten kann in der Art und Weise, wie imperialistische Eroberungen gerecht­fertigt werden: Sie werden einfach gemacht. Das Recht zu solchen Eroberungen leitete sich daraus her, daß man das Gottesreich immer weiter und weiter auszudehnen hatte. Hatte man irgendein Gebiet erobert und waren also die Eroberten Untertanen geworden, dann mußten sie denjenigen, der der Eroberer war, als ihren Gott verehren. An eine Ausbreitung von religiösen Weltanschauungen dachte man in jener alten Zeit durchaus nicht. Wozu hätte man denn das nötig gehabt ? Es war ja alles in der physischen Welt verwirklicht gedacht.Wenn der Betreffende, der zu dem eroberten Gebiete gehörte, den andern, der der Eroberer war, äußerlich anerkannte, wenn er ihm folgte, dann war ja alles in Ordnung, denn glauben konnte er, was er wollte. Den Glauben — das war die persönliche Meinung —, den tastete man gerade in alten Zeiten ganz und gar nicht an. Darum kümmerte man sich gar nicht.

Ce fut la première forme sous laquelle l'impérialisme a émergé. La deuxième forme était celle où le dominant, celui qui devait assumer un rôle de dominant, de dirigeant, n'était pas Dieu lui-même, mais l'envoyé de Dieu ou l'inspiré de Dieu, celui qui est imprégné du divin. Dans les premiers impérialismes, on avait affaire à des réalités. C'est l'essentiel. Première phase des impérialismes : on avait affaire à des réalités.

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Das war die erste Form, in der der Imperialismus aufgetaucht ist. Die zweite Form war diejenige, wo der Herrschende, derjenige, der eine herrschende, eine führende Rolle einnehmen sollte, nun nicht der Gott selber war, wohl aber der von Gott Gesandte oder der von Gott In­spirierte, der von dem Göttlichen Durchdrungene. In den ersten Imperialismen hatte man es mit Wirklichkeiten zu tun. Das ist das Wesent­liche. Erste Phase der Imperialismen: Man hatte es mit den Wirklich­keiten zu tun.

Lorsqu'un dirigeant oriental des temps anciens apparaissait au milieu de son peuple, il était vêtu de ses ornements parce qu'en tant que dieu, il avait le droit de revêtir de tels vêtements. C'étaient les vêtements d'un dieu. C'est l'apparence d'un dieu. Cela ne signifiait rien d'autre que, parmi les dieux, c'était la mode de la façon dont le souverain apparaissait. Et ceux qui étaient ses paladins n'étaient pas des fonctionnaires ou quoi que ce soit d'autre, mais des êtres supérieurs qui l'entouraient et qui faisaient ce qu'ils faisaient en vertu de leur qualité d'êtres supérieurs.

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Wenn nun solch ein orientalischer Herrscher der Urzeiten unter sei­nem Volke erschien, erschien er in seinem Ornate, weil er als Gott berech­tigt war, solche Kleider anzuziehen. Das waren die Kleider eines Gottes. So sah ein Gott aus. Das bedeutete weiter nichts, als daß unter Göttern dieses Mode war, wie der Herrscher erschien. Und diejenigen, die seine Paladine waren, die waren nicht etwa irgendwie Beamtete oder so etwas, sondern sie waren höhere Wesen, die ihn umgaben und die kraft ihrer Eigenschaft als höhere Wesen dasjenige taten, was sie taten.

Puis vint le temps où, comme je l'ai dit, on présenta le souverain et ceux qui étaient ses paladins comme des envoyés de Dieu, des personnes imprégnées de divinité, des mandataires. Cela transparaît encore très fortement chez Denys l'Aréopagite. Lisez ses écrits, comment il décrit toute la hiérarchie des diacres, des archidiacres, des évêques, des archevêques, donc toute la hiérarchie de l'Église. Comment la représente-t-il ? Denys l'Aréopagite présente l'ensemble de la manière suivante : dans cette hiérarchie ecclésiastique terrestre, on a une image de ce qu'est le Dieu suprasensible avec ses forces primitives, ses archanges et ses anges. De sorte que l'on a déjà en haut la hiérarchie céleste et en bas son image, la hiérarchie séculière. C'est là que les gens de la hiérarchie séculière, les diacres, les archidiacres, revêtent leurs vêtements ou accomplissent leurs actes, parce que ce sont des signes, parce que ce sont des symboles. Dans la première phase, on a affaire à des réalités, dans la deuxième phase, on a affaire à des signes, à des symboles. Bien sûr, cela aussi a été plus ou moins oublié. Car dans la conscience générale de l'humanité, on ne retient plus guère aujourd'hui, même dans la population catholique, que les diacres, les curés, les doyens, les évêques, les archevêques sont les représentants, les suppléants des hiérarchies célestes. Mais c'est justement seulement tombé dans l'oubli.

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Dann kam die Zeit, wo man eben, wie gesagt, den Herrscher und auch diejenigen, die seine Paladine waren, als Gottgesandte vorstellte, als von dem Göttlichen Durchdrungene, als Beauftragte. Das leuchtet sehr stark noch durch bei Dionysios, dem Areopagiten. Lesen Sie seine Schriften, wie er beschreibt die ganze Hierarchie von den Diakonen, Archidiakonen, Bischöfen, Erzbischöfen, also hinauf die ganze Hier­archie der Kirche. Wie stellt er diese dar ? Dionysios der Areopagite stellt das Ganze so dar, daß in dieser irdischen kirchlichen Hierarchie man ein Abbild hat desjenigen, was übersinnlich der Gott mit seinen Urkräften, Erzengeln, Engeln ist. So daß man also da schon hat oben die himmlische Hierarchie und unten ihr Abbild, die weltliche Hierarchie. Da ziehen also die Leute der weltlichen Hierarchie, die Diakone, Archidiakone, ihre Gewänder an, oder sie verrichten ihre Handlungen, weil das Zeichen, weil das Symbole sind. In der ersten Phase hat man es mit Wirklichkeiten zu tun, in der zweiten Phase hat man es mit Zeichen, mit Symbolen zu tun. Auch das ist natürlich mehr oder weniger vergessen worden. Denn im allgemeinen Menschheitsbewußtsein wird das heute nur noch wenig festgehalten, auch in der katholischen Bevölkerung, daß die Diakone, die Pfarrer, die Dechanten, die Bischöfe, die Erzbischöfe die Repräsentanten, die Stellvertreter für die himmlischen Hierarchien sind. Aber es ist eben nur in Vergessenheit geraten.

Or, avec cette progression de l'impérialisme, une division, j'aimerais dire un véritable clivage, est apparu. D'un côté, ce qui avait dedans le leadership, la domination, scintillait plus vers l'envoyé de Dieu, vers la prêtrise, où les prêtres sont des rois ; de l'autre côté, ça scintillait plus vers le temporel, mais toujours par la grâce de Dieu, toujours en tant que fonctionnaires de Dieu, destinés à cela. Au fond, ce ne sont que deux variétés. Et nous avons ensuite les deux variantes dans l'évolution historique : les communautés ecclésiales et les communautés impériales.

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Nun trat mit diesem Fortschreiten des Imperialismus ein eine Spal­tung, möchte ich sagen, eine richtige Spaltung. Auf der einen Seite schim­merte dasjenige, was die Führerschaft, die Herrschaft innehatte, mehr nach dem Gottgesandten hin, nach der Priesterschaft, wo die Priester Könige sind; auf der andern Seite schimmerte es mehr nach dem Welt­lichen hin, aber immer noch von Gottes Gnaden, immer als von Gott dazu Beamtete, dazu Bestimmte. Im Grunde genommen sind das nur zwei Abarten. Und wir haben dann die beiden Abarten in der geschicht­lichen Entwickelung: die Kirchengemeinschaften und die Reichsgemein­schaften.

Une telle chose n'aurait pas été concevable dans la première période des impérialismes, où tout ce qui était physique était réalité. Mais dans la deuxième phase des impérialismes, les choses se sont séparées. L'un était alors plus séculier, mais tout de même un envoyé de Dieu, l'autre était plus ecclésiastique, également un envoyé de Dieu. Cela remonte au Moyen-Âge ; et j'aimerais dire que, dans un phénomène historique caractéristique, cette vie dans le royaume extérieur, dans la réalité extérieure des rois envoyés par Dieu, des paladins envoyés par Dieu et ainsi de suite, a été maintenue jusqu'en 1806, mais déjà à l'époque avec une existence d'ombre. Extérieurement, il y avait l'Église romaine et son expansion ; c'était plus coloré par le sacerdoce. Mais ce qui a été retenu tout au long du Moyen-Âge, ce qui a strictement retenu le caractère de l'envoyé de Dieu ici sur la terre physique, c'est ce que l'on appelle le "Saint Empire romain de la nation allemande", qui n'a disparu qu'en 1806. C'est ainsi que s'appelait ce qui existait en Europe centrale comme une sorte d'empire : Saint Empire romain de la nation allemande. Dans le mot "saint", vous avez encore un soupçon de ce qui était divin sur la terre dans les temps anciens ; "romain" signifie l'origine, d'où il est venu ; "nation allemande" est ce sur quoi il a été plaqué, le déjà plus séculier, sur lequel c'était plaqué.

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So etwas wäre in der ersten Zeit der Imperialismen, wo alles Phy­sische Wirklichkeit war, nicht denkbar gewesen. Aber in der zweiten Phase der Imperialismen trennte sich das. Da war der eine mehr welt­lich, aber immerhin ein Gottgesandter, der andere war mehr kirchlich, auch ein Gottgesandter. Das geht bis ins Mittelalter; und, ich möchte sagen, in einer charakteristischen historischen Erscheinung ist eigentlich bis zum Jahre 1806, nur damals schon mit einem Schattendasein, fest­gehalten worden dieses Im-äußeren-Reiche-, In-der-äußeren-Wirk­lichkeit-Leben der gottgesandten Könige, gottgesandten Paladine und so weiter. Äußerlich war ja da die römische Kirche mit ihrer Aus­breitung; das war mehr nach dem Priesterlichen gefärbt. Aber was das ganze Mittelalter hindurch festgehalten worden ist, was das ganze Mittelalter hindurch streng den Charakter des Gottgesandten hier auf der physischen Erde festgehalten hat, das ist das, wie gesagt, erst im Jahre 1806 verschwundene sogenannte «Heilige Römische Reich Deut­scher Nation». So hat ja das geheißen, was da in Mitteleuropa als eine Art Reich existiert hat: Heiliges Römisches Reich Deutscher Nation. In dem «Heiligen» haben Sie noch einen Anflug von dem, was da Göttliches in alten Zeiten auf der Erde war; «Römisch» bedeutet den Ursprung, wo es hergekommen war; «Deutscher Nation» ist das, wor­auf es gestülpt war, das mehr schon Weltliche, worauf es gestülpt war.

Et ainsi, dans la deuxième phase des impérialismes, nous n'avons plus seulement l'impérialisme oint par l'Église, mais nous avons la confusion entre l'oint divin et l'oint séculier dans l'Empire. Cela commence déjà avec l'ancien Empire romain à l'époque préchrétienne et se poursuit jusqu'à la fin du Moyen-Âge. Le Saint Empire romain germanique a toujours eu un double caractère, en tant qu'impérialisme. Pensez seulement qu'il remonte tout de même à Charlemagne. Mais Charlemagne est couronné à Rome par le pape. Ainsi, même extérieurement, la dignité royale est transformée en symbole, de sorte que ce qui existe ici sur la terre physique n'est plus une réalité. Les humains du Moyen-Âge n'ont pas vénéré Charlemagne, Otton Ier, comme des dieux, comme c'était le cas dans les temps anciens, mais ils ont vu en eux des humains envoyés par Dieu. Et cela devait encore être affirmé. Bien sûr, cela vivait de moins en moins dans les consciences. Mais même si c'est extériorisé, cela avait encore, dans le signe, dans le symbolum, au moins une réalité symbolique, une réalité de signe. Ces empereurs du Saint Empire romain germanique allaient à Rome pour se faire coiffer de la couronne par le pape. C'est ainsi que le Hongrois Istwan Ier est fait roi de Hongrie par le pape en l'an 1000. L'onction et donc le pouvoir sont conférés à ce qui règne dans le monde par ce qui est religieux ou spirituel.

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Und so haben wir in der zweiten Phase der Imperialismen nicht mehr bloß den gesalbten Imperialismus der Kirche, sondern wir haben das Durcheinanderziehen des göttlichen und weltlichen Gesalbten in dem Reiche. Das beginnt schon mit dem alten Römischen Reiche in der vor­christlichen Zeit, geht bis in die Spätzeiten des Mittelalters hinein. Das hat immer einen Doppelcharakter, was da als Imperialismen entstanden ist, das Heilige Römische Reich Deutscher Nation. Denken Sie nur ein­mal, daß es ja doch zum Schlusse zurückführt auf Karl den Großen. Aber Karl dem Großen wird in Rom die Krone aufgesetzt von dem Papste. Also auch äußerlich wird die Königswürde zum Symbolum ge‑ macht, so daß dasjenige, was hier auf der physischen Erde da ist, nicht mehr Wirklichkeit ist. Die Menschen des Mittelalters haben Karl den Großen, Otto I., nicht als Götter verehrt, wie das in uralten Zeiten der Fall war, aber sie haben in ihnen gesehen gottgesandte Menschen. Und das mußte noch immer bekräftigt werden. Natürlich immer weniger und weniger stark lebte das im Bewußtsein. Aber wenn es auch ver­äußerlicht ist, es hatte eben im Zeichen, im Symbolum noch wenigstens eine symbolische, eine Zeichenwirklichkeit. Diese Kaiser des Heiligen Römischen Reiches Deutscher Nation gingen nach Rom, um sich dort vom Papste die Krone aufsetzen zu lassen. So wird auch der ungarische Istwan I. im Jahre 1000 von dem Papste zum König von Ungarn ge­macht. Es wird dem, was in der Welt herrscht, von dem, was geistlich oder geistig ist, die Salbung und damit die Gewalt verliehen.

Mais ce qui entre par là dans la conscience des humains a pour effet que les humains ont cru qu'ils avaient le droit d'inclure les autres humains dans cet empire, qui a été oint par les dieux eux-mêmes à travers les humains, c'est pourquoi Dante lui-même est d'avis que celui qui est empereur du Saint Empire romain germanique est au fond autorisé à dominer le monde entier. C'est en cela que la formule de l'impérialisme est tout de suite chez Dante.

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Das aber, was dadurch ins Bewußtsein der Menschen hineinkommt, das bewirkt wiederum, daß die Menschen geglaubt haben, es liege eine Berechtigung vor, die andern Menschen in dieses Reich, das ja von den Göttern selbst durch Menschen gesalbt ist, einzubeziehen, daher selbst Dante der Ansicht ist, daß derjenige, der Kaiser des Heiligen Römischen Reiches Deutscher Nation ist, im Grunde genommen berechtigt ist, die ganze Welt zu beherrschen. Darinnen ist gerade bei Dante die Formel des Imperialismus.

Dans les légendes et les traditions, dans lesquelles se cristallisent dans la conscience des humains des événements historiques, s'expriment en général des choses qui doivent être considérées sous les angles les plus divers, et pas seulement d'un seul point de vue. On peut dire qu'au XIe et au XIIe siècle, il y avait encore en Europe une conscience très forte, mais pas très claire, seulement une conscience sensible, mais très forte, du fait qu'à une époque très ancienne, en Orient, des humains avaient vécu sur la Terre, sur la Terre physique, et qu'ils étaient eux-mêmes des dieux. On ne pensait pas que c'était une superstition, oh non, mais on se disait : maintenant, seuls ces dieux ne peuvent plus vivre sur la Terre, parce que la Terre est devenue si mauvaise. Ce qui faisait des humains des dieux s'est perdu, le "Saint Graal" s'est perdu, et maintenant, au Moyen-Âge, on ne peut l'obtenir que de la manière dont Perceval l'obtient : on cherche le moyen de trouver le dieu à l'intérieur, alors qu'avant le dieu était une réalité dans le royaume. Maintenant, le royaume n'est qu'une somme de symboles, de signes, et il faut trouver le dieu à partir des symboles, à partir des signes.

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In den Sagen und Überlieferungen, in denen sich in dem Bewußtsein der Menschen historische Hergänge kristallisieren, drücken sich in der Regel Dinge aus, die von den verschiedensten Gesichtspunkten, nicht bloß von einem Gesichtspunkt aus betrachtet werden dürfen. Man kann sagen: Im 11., 12. Jahrhundert war durchaus in Europa noch ein starkes Bewußtsein, aber nicht mehr klar, nur ein Empfindungsbewußtsein, aber das stark vorhanden, daß einmal in recht alten Zeiten da im Oriente drüben Menschen auf der Erde, auf der physischen Erde gelebt haben, die selber Götter waren. Man dachte nicht etwa, daß das ein Aberglaube war, o nein, sondern man dachte sich: Jetzt können nur solche Götter nicht mehr auf der Erde leben, weil die Erde so schlecht geworden ist. Das ist verlorengegangen, was Menschen zu Göttern ge­macht hat, der «Heilige Gral» ist verlorengegangen, und jetzt, im Mittel­alter, kann er nur erlangt werden auf die Weise, wie ihn Parzival er‑ langt: Man sucht den Weg, im Innern den Gott zu finden, während früher der Gott eine Wirklichkeit im Reiche war. Jetzt ist das Reich nur eine Summe von Symbolen, von Zeichen, und man muß aus den Sym­bolen, aus den Zeichen heraus den Gott finden.

De toutes les choses qui ont existé, il reste alors des vestiges. La réalité s'émousse. Des restes demeurent, des restes de toutes sortes. Alors qu'en règle générale, tant que les choses sont des réalités, elles sont univoques dans le monde, elles deviennent ensuite ambiguës. Et c'est ainsi que la diversité est née en Europe de l'ancienne univocité. Tant que le Saint Empire romain germanique avait une signification dans la conscience des humains, le représentant de ce Saint Empire romain germanique était en quelque sorte aussi puissant, capable de maîtriser les différents symboles angéliques qui étaient les princes territoriaux, car on avait encore conscience qu'il avait justement le droit de le faire. Mais son droit reposait plus ou moins sur quelque chose d'idéel. Cela perdait peu à peu de son importance. Il ne restait donc plus que les princes territoriaux. Et nous avons en quelque sorte, dans le Saint Empire romain germanique, quelque chose qui, peu à peu, expulse sa véritable substance intérieure, et il ne reste que l'extérieur. On perd la conscience que les humains terrestres sont envoyés par Dieu. Et l'expression du fait que l'on ne peut plus penser que des humains terrestres sont envoyés par Dieu, c'est justement le protestantisme. Le protestantisme est la protestation contre la signification réelle des humains terrestres envoyés par Dieu.

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Von all den Dingen, die einmal existiert haben, bleiben dann Über­reste vorhanden. Die Wirklichkeit stumpft sich ab. Überreste bleiben vorhanden, Überreste der mannigfaltigsten Art. Während in der Regel, solange die Dinge Wirklichkeiten sind, sie in der Welt eindeutig sind, werden sie nachher vieldeutig. Und so ist Mannigfaltiges in Europa entstanden aus der alten Eindeutigkeit heraus. Solange im Bewußtsein der Menschen das Heilige Römische Reich Deutscher Nation eine Be­deutung hatte, so lange war gewissermaßen der Repräsentant dieses Heiligen Römischen Reiches Deutscher Nation auch mächtig, fähig, die einzelnen Engelsymbole, die die Territorialfürsten waren, zu bändigen; denn man hatte noch ein Bewußtsein, daß er eben ein Recht dazu hatte. Aber sein Recht beruhte mehr oder weniger auf etwas Ideellem. Das verlor nach und nach seine Bedeutung. Dadurch blieben dann die Terri­torialfürsten übrig. Und wir haben gewissermaßen in dem Heiligen Römischen Reiche Deutscher Nation etwas, was nach und nach seine eigentliche innere Substanz auspreßt, und es bleibt nur das Äußere übrig. Es geht das Bewußtsein verloren, daß irdische Menschen gott­gesandt sind. Und der Ausdruck dafür, daß man nicht mehr denken kann, irdische Menschen seien gottgesandt, ist eben der Protestantismus. Der Protestantismus ist der Protest gegen die reale Bedeutung der gott­gesandten irdischen Menschen.

Si le principe du protestantisme s'était imposé de manière conséquente, aucune tête couronnée ou courtisée n'aurait jamais pu se nommer à nouveau "par la grâce de Dieu". Mais les choses sont toujours restées à l'état de restes. Jusqu'en 1918, les restes sont restés, puis ces restes ont disparu. Ces restes, qui avaient déjà perdu toute signification à l'intérieur, étaient encore là en tant que manifestations extérieures. Ces princes territoriaux allemands étaient encore là en tant qu'apparition extérieure ; ils n'avaient de signification que dans ces temps anciens, où ils étaient les symboles d'un royaume céleste inspirant.

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Wäre das Prinzip des Protestantismus konsequent ganz durchgedrun­gen, so hätte kein gekröntes oder gefürstetes Haupt sich jemals wieder­um «von Gottes Gnaden» nennen können. Aber die Dinge blieben immer als Reste. Bis 1918 sind ja die Reste geblieben, dann sind diese Reste verschwunden. Diese Reste, die schon innerlich alle Bedeutung verloren hatten, sie waren als äußerliche Erscheinungen noch da. Diese deutschen Territorialfürsten waren als äußere Erscheinung noch da; eine Bedeutung hatten sie nur in jenen alten Zeiten, wo sie Symbole waren für ein inspirierendes Himmelsreich.

C'est ainsi que se conservent encore d'autres vestiges, dont on ne se rend même pas compte comment ils se conservent en tant que vestiges. Il n'y a pas si longtemps, un évêque d'Europe centrale - peut-être était-il aussi un archevêque - a publié une lettre pastorale. Dans cette lettre pastorale, il était dit que le prêtre catholique est plus puissant que Jésus-Christ, pour la simple raison que lorsque le prêtre catholique effectue la transsubstantiation à l'autel, le Christ Jésus doit être présent dans le sanctissime, dans l'hostie. Il faut que la transsubstantiation s'accomplisse réellement par le pouvoir du prêtre. C'est-à-dire que l'acte que le prêtre accomplit oblige le Christ Jésus à être présent sur l'autel. Ainsi, le plus puissant n'est pas le Christ Jésus, mais le plus puissant est celui qui accomplit la transsubstantiation sur l'autel !

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So erhalten sich noch andere Reste, bei denen man sich gar nicht be‑ wußt wird, wie sie sich als Reste erhalten. Es ist gar nicht so weit zurück, da erschien von einem mitteleuropäischen Bischof — vielleicht war es auch ein Erzbischof — ein Hirtenbrief. In diesem Hirtenbrief wurde ungefähr ausgeführt, daß der katholische Priester mächtiger ist als Jesus Christus, aus dem einfachen Grunde, weil ja, wenn der katholische Priester am Altar die Transsubstantiation vollzieht, der Christus Jesus in dem Sanktissimum, in der Hostie anwesend werden muß. Es muß die Transsubstantiation durch die Gewalt des Priesters wirklich sich vollziehen. Das heißt, die Handlung, die der Priester vollzieht, zwingt den Christus Jesus, auf dem Altar gegenwärtig zu sein. Also ist der Mächtigere nicht der Christus Jesus, sondern der Mächtigere ist der­jenige, der auf dem Altare die Transsubstantiation vollzieht !

Si nous voulons comprendre une telle chose, qui, comme je l'ai dit, est apparue il y a quelques années encore dans une lettre pastorale, nous devons remonter non pas au temps des seconds impérialismes, mais au temps des premiers impérialismes, comme d'ailleurs l'Église catholique et ses institutions ont conservé de nombreux éléments des premiers impérialismes. Il y a encore là un reste de cette conscience que ceux qui gouvernent sur la terre sont les dieux, tandis que le Christ Jésus n'est que le Fils de Dieu. Il va de soi que ce qui est écrit dans une telle lettre pastorale est une impossibilité pour une conscience protestante, tout comme il est impossible pour un humain d'aujourd'hui de croire qu'il y a des millénaires, les humains ont vu le dieu dans le souverain. Mais tout cela, ce sont de véritables facteurs historiques, ce sont des faits réels, des faits qui ont joué un rôle dans le devenir historique, dans la réalité historique, et dont les restes existent encore aujourd'hui.

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Wenn wir eine solche Sache verstehen wollen, die, wie gesagt, noch vor wenigen Jahren in einem Hirtenbrief erschienen ist, so müssen wir nicht in die Zeiten der zweiten Imperialismen, sondern in die Zeiten der ersten Imperialismen zurückgehen, wie überhaupt in der katho­lischen Kirche und ihren Einrichtungen sich Mannigfaltiges von den ersten Imperialismen erhalten hat. Darinnen liegt noch ein Rest jenes Bewußtseins, daß diejenigen, die regieren auf der Erde, die Götter sind, während der Christus Jesus der Gottessohn nur ist. Es ist dasjenige, was in einem solchen Hirtenbrief steht, selbstverständlich für ein prote­stantisches Bewußtsein eine solche Unmöglichkeit, wie es für einen heutigen Menschen schließlich ja auch eine Unmöglichkeit ist, zu glau­ben, daß vor Jahrtausenden die Menschen in dem Herrscher den Gott gesehen haben. Aber das alles sind eben wirkliche historische Faktoren, sind wirkliche Tatsachen, Tatsachen, die im geschichtlichen Werden, in der geschichtlichen Wirklichkeit eine Rolle gespielt haben und deren Reste bis heute eben vorhanden sind.

Et c'est ainsi que des réalités antérieures interviennent fortement dans les phénomènes ultérieurs. Non pas que la vision reste toujours la même, mais les usages qui découlent de ces visions sont restés les mêmes. Regardez comment le mahométisme s'est répandu. Certes, Mahomet n'a pas dit lui-même : "Mahomet est votre dieu", comme cela devait être dit il y a des millénaires par un souverain sacerdotal oriental. Il s'est contenté de dire, ce qui était déjà plus à la mode à l'époque, qu'il y a un Dieu et que Mahomet est son prophète. - Donc pour la conscience des humains, il a déjà accepté la mission de Dieu, la deuxième phase de l'impérialisme. Mais pour la manière dont le mahométisme s'est répandu, la première phase est encore valable. Car les mahométans n'ont jamais été aussi intolérants envers les autres croyants que ceux qui accordent de l'importance à la confession. Les mahométans se sont contentés de conquérir les autres et d'en faire des sujets, exactement comme dans les temps anciens, où la confession n'avait pas d'importance non plus, parce qu'après tout, ce que l'on croyait n'avait aucune importance si l'on reconnaissait seulement le dieu. La manière dont le mahométisme s'est répandu est l'usage de la première phase de l'impérialisme.

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Und so spielen in spätere Erscheinungen frühere Wirklichkeiten in starkem Maße hinein. Nicht daß immer die Anschauung dieselbe bleibt; aber die Usancen, die aus diesen Anschauungen hervorgehen, die blie­ben dieselben. Schauen Sie sich an, wie der Mohammedanismus sich aus­gebreitet hat. Gewiß, Mohammed hat nicht selber gesagt: Mohammed ist euer Gott —, wie es gesagt werden mußte vor Jahrtausenden von einem orientalischen Priesterherrscher. Er hat sich beschränkt darauf, was schon damals mehr zeitgemäß war, zu sagen: Da ist ein Gott, und Mohammed ist sein Prophet. — Also für das Bewußtsein der Menschen hat er schon angenommen die Gottgesandtschaft, die zweite Phase des Imperialismus. Für die Art und Weise, wie der Mohammedanismus ausgebreitet worden ist, gilt aber noch die erste Phase. Denn niemals sind Mohammedaner in derselben Weise unduldsam gegen Anders­gläubige gewesen wie diejenigen, die auf das Bekenntnis etwas geben. Die Mohammedaner sind zufrieden gewesen, die andern zu erobern und zu Untertanen zu machen, geradeso wie in alten Zeiten, wo es auch nicht auf das Bekenntnis ankam, weil es ja schließlich gleichgültig war, was man glaubte, wenn man nur den Gott anerkannte. Die Art und Weise der Verbreitung des Mohammedanismus, die ist die Usance der ersten Phase des Imperialismus.

Et quelque chose de la première phase de l'impérialisme - fortement teinté par la deuxième - a été conservé dans le despotisme russe, dans le tsarisme. Dans toute la manière dont le tsar a été pensé par ceux qui le reconnaissaient, il y a au moins dans l'état d'esprit quelque chose qui remonte à la première phase de l'impérialisme. C'est pourquoi, en Russie, il importait si peu que ce qui était dans la conscience de la population russe elle-même et ce qui émanait du tsarisme se rejoignent, car la domination du tsarisme reposait en fait sur l'élément germanique et mongol, et non sur l'élément de la paysannerie russe proprement dite. C'est ainsi que sont restés les vestiges des temps anciens. On peut également voir, sur des périodes plus courtes, comment les restes des époques précédentes sont restés.

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Und etwas hat sich noch erhalten von der ersten Phase des Imperialis­mus — stark gefärbt durch die zweite — in der russischen Despotie, in dem Zarismus. Da ist durchaus in der ganzen Art und Weise, wie über den Zaren gedacht worden ist von denjenigen, die ihn anerkannten, da ist wenigstens in der Stimmung des Gemütes etwas, was bis in die erste Phase des Imperialismus zurückgeht. Daher kam es in Rußland so wenig darauf an, daß zusammenwuchs dasjenige, was im Bewußtsein der russischen Bevölkerung selber war, mit demjenigen, was vom Zaris­mus ausging; denn eigentlich beruhte die Herrschaft des Zarismus auf dem germanischen und auf dem mongolischen Elemente, nicht auf dem Elemente des eigentlich russischen Bauerntums. So blieben die Reste aus früheren Zeiten. Auch in kürzeren Zeiträumen kann man sehen, wie die Reste aus früheren Zeiten blieben.

Maintenant, la troisième forme d'impérialisme. Elle n'est formulée que depuis le 20e siècle, depuis que Chamberlain et ses collaborateurs ont créé le concept de "fédération impériale" ; mais les causes remontent plus loin, jusqu'à la deuxième moitié du 17e siècle. C'est à la fin du XVIIe siècle que s'est produit en Angleterre ce grand bouleversement par lequel la royauté, ce qui était autrefois Dieu, puis l'Oint, est devenu pour toutes les régions occidentales où se trouve une population anglo-américaine, une simple existence de l'ombre, une simple décoration, on ne peut pas dire, mais quelque chose de simplement toléré, alors qu'en fait, depuis le XVIIe siècle, ce qui est voulu publiquement se transmet à toute la population, certes d'abord par couches de classes, mais à toute la population.

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Nun die dritte Form des Imperialismus. Formuliert wird sie ja erst seit dem 20. Jahrhundert, seit etwa Chamberlain und seine Leute den Be­griff «Imperial Federation» geprägt haben; aber es führen die Ursachen weiter zurück, bis in die zweite Hälfte des 17. Jahrhunderts, wo in England jene große Umwälzung vor sich gegangen ist, durch die eigent­lich für alle westlichen Gebiete, in denen anglo-amerikanische Bevölke­rung ist, das Königtum, dasjenige, was früher Gott, dann Gesalbter war, zum bloßen Schattendasein, zur bloßen, man kann nicht sagen, Dekoration, sondern zu etwas bloß Geduldetem wurde, während tat‑ sächlich seit dem 17. Jahrhunderte auf die ganze Bevölkerung, gewiß zunächst klassenweise geschichtet, aber auf die ganze Bevölkerung über­geht dasjenige, was öffentlich gewollt wird.

Or, la population anglo-américaine pose d'autres conditions préalables à cette, disons, volonté populaire, au système électoral issu du peuple, que par exemple la population française, la population romane, et en général la population latine. La population latine, en particulier la population française, a certes connu la révolution au XVIIIe siècle ; mais sous l'influence de ce que je vous ai décrit il y a quelques heures, le peuple français est aujourd'hui, en tant que peuple, plus royal que tout autre. On n'est pas royal uniquement parce qu'il y a un roi à la tête. Certes, un humain ne peut pas bien se promener si on lui a coupé la tête ; mais le peuple français est royal, impérialiste, sans avoir de roi. Ce qui compte, c'est l'état d'âme. Ce sentiment compact d'être un, toute cette conscience populaire, c'est en fait un reste très réel de la conscience de Louis XIV.

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Nun bringt die anglo-amerikanische Bevölkerung andere Vorbedin­gungen diesem, sagen wir, Volkswillen, dem Wahlsystem aus dem Volke entgegen, als zum Beispiel die französische, die romanische Bevölke­rung, überhaupt die lateinische Bevölkerung. Die lateinische Bevölke­rung, insbesondere die französische, hat gewiß die Revolution durchge­macht im 18. Jahrhundert; aber unter dem Einfluß desjenigen, was ich Ihnen vor einigen Stunden hier charakterisiert habe, ist eigentlich das französische Volk heute als Volk königlicher als irgendein anderes. Kö­niglich ist man ja nicht nur dadurch, daß ein König an der Spitze ist. Gewiß, ein Mensch kann nicht gut herumlaufen, wenn man ihm den Kopf abgeschlagen hat; aber das französische Volk ist königlich, imperia­listisch, ohne daß es einen König hat. Es kommt auf die Seelenverfassung an. Dieses kompakte Sich-als-Eins-Fühlen, dieses ganze Volksbewußtsein, das ist eigentlich durchaus ein sehr realer Rest des Ludwig XIV.-Bewußtseins.

Mais la population anglophone a posé d'autres conditions préalables à ce qu'on pourrait appeler la volonté du peuple. Et c'est là que s'est développée peu à peu la troisième forme d'impérialisme, qui n'a été formulée que par Chamberlain et d'autres, et qui est devenue l'émanation de ce qui est sorti des humains élus des parlements. Mais nous voulons aujourd'hui l'examiner du point de vue de l'âme, ce troisième impérialisme.

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Aber andere Vorbedingungen brachte die englisch sprechende Bevöl­kerung dem entgegen, was man Volkswillen nennen könnte. Und da wurde nach und nach wirklich dasjenige, was öffentlich als Urteil geltend gemacht wurde, wurde wirklich der Ausfluß desjenigen, was aus den gewählten Menschen der Parlamente hervorging, da entwickelte sich die dritte Form des Imperialismus, die dann erst formuliert wurde zum Beispiel durch Chamberlain und andere. Aber wir wollen ihn heute seelisch betrachten, diesen dritten Imperialismus.

Le premier impérialisme avait des réalités : un humain était le dieu pour la conscience des autres humains. Ses paladins étaient des dieux qui l'entouraient, des sous-dieux. Deuxième forme d'impérialisme : ce qui était sur la Terre était un signe, un symbole. Le dieu n'agissait qu'à l'intérieur des humains. Troisième forme d'impérialisme : ce qui émane d'abord des âmes ici sur Terre se dépouille aussi de son caractère de symbole, de signe. De même qu'il est passé de la réalité au signe, au symbole, de même il passe du signe, du symbole à la phrase/au phrasé. Tableau 16

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Der erste Imperialismus hatte Wirklichkeiten: Ein Mensch war der Gott für das Bewußtsein der andern Menschen. Seine Paladine waren Götter, die um ihn herum waren, Untergötter. Zweite Form des Impe­rialismus: Das, was auf der Erde war, war Zeichen, Symbol. Der Gott wirkte nur herein in die Menschen. Dritte Form des Imperialismus: Das­jenige, was hier auf der Erde zunächst von den Seelen ausgeht, ent­kleidet sich auch des Charakters des Symboles, des Zeichens. Wie es von der Wirklichkeit zum Zeichen, zum Symbol gekommen ist, so kommt es vom Zeichen, vom Symbol zur Phrase. Tafel 16

Ceci est présenté sans aucune excitation de l'âme tranquille, donc sine ira, mais de manière purement objective le fait, à partir de la nécessité du devenir terrestre. Depuis le XVIIe siècle, ce qui se passe dans la vie publique de la population anglo-américaine, ce dont on parle, ce que l'on fabrique dans les livres de lois, c'est vraiment la volonté du peuple, certes, stratifiée par classes - nous en viendrons peut-être à la caractérisation demain ou après-demain - mais c'est de la phrase, il n'y a même pas entre ce qui est dit et la réalité un rapport tel qu'entre le symbolum et la réalité. C'est ainsi que cela se passe ; selon l'âme, cela se passe ainsi : des réalités aux symboles et ensuite à la phrase, à ce qui est une parole pressée, vidée de son contenu. Et ce qui se passe sous la parole pressée et vidée, ce sont d'abord les réalités. Personne ne s'imagine qu'elles sont divines, du moins pas là où elles ont leur origine.

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Das ist ohne irgendwelche Gemütserregung, also sine ira, sondern rein objektiv die Tatsache dargestellt, aus der Notwendigkeit des irdi­schen Werdens heraus. Seit dem 17. Jahrhundert ist wirklich dasjenige, was im öffentlichen Leben der anglo-amerikanischen Bevölkerung vor­geht, wovon gesprochen wird, was man in den Gesetzbüchern fabriziert, Volkswille, gewiß, klassenweise geschichtet — zur Charakteristik dessen kommen wir vielleicht morgen oder übermorgen — aber es ist Phrase, es ist nicht einmal zwischen dem, was gesprochen wird, und der Wirk­lichkeit eine solche Beziehung wie zwischen dem Symbolum und der Wirklichkeit. So daß dies der Gang ist; seelisch geht das so vor sich: von Wirklichkeiten zu Symbolen und dann zur Phrase, zu dem, was ausgequetschtes, ausgeleertes Wort ist. Und dasjenige, was unter dem ausgequetschten, ausgeleerten Wort vor sich geht, das sind erst die Wirklichkeiten. Von denen stellt sich kein Mensch vor, daß sie göttlich sind, wenigstens nicht da, wo sie ihren Ursprung haben.

Car imaginons un instant le fondement de cet impérialisme qui a pour élément dominant la phrase : dans les premiers impérialismes les rois, dans les seconds impérialismes les oints, maintenant la phrase. Il va de soi que les décisions majoritaires ne deviennent rien de réel, mais une phrase dominante. Et les réalités flottent en dessous et ne sont absolument pas considérées comme quelque chose de divin. Car prenons une base importante pour ce qui s'est déroulé comme réalités : la colonisation. La colonisation joue un rôle important dans la formation de ce troisième impérialisme. Pour le système de colonisation, l'extension de l'empire sur les colonies, la "Fédération impériale" est la forme, le type particulier de regroupement. Mais comment ces colonies se rattachent-elles initialement à l'empire ? Pensez aux cas réels : des aventuriers dont on ne peut pas vraiment se servir dans l'Empire, qui sont un peu en haillons, partent ensuite dans les colonies, s'enrichissent, utilisent ensuite leur richesse dans leur patrie, mais ne sont pas pour autant des gens respectés, ce sont toujours des aventuriers, des bohémiens. C'est ainsi que se constitue l'empire colonial. C'est la réalité qui existe sous le phrasé. Mais il reste des vestiges. De même qu'il reste des symboles et des phrases comme restes des réalités originelles, ou des couronnes princières symboliques ou des tsarismes, de même il reste des entreprises d'aventuriers des colons un peu mal famés considérés, les réalités qu'on a maintenant. N'est-ce pas, l'un s'est, disons, "approprié" cela ; le fils, oui, il n'est déjà plus si mal famé, il sent déjà meilleur. Le petit-fils, lui, sent encore meilleur, et puis, n'est-ce pas, vient un temps où tout sent déjà bon. C'est alors que la phrase peut s'emparer de ce qui commence déjà à sentir très bon. La phrase s'identifie alors à la vraie réalité. C'est là que l'État déploie ses ailes, c'est là que l'État devient le protecteur, et c'est là que tout se fait honnêtement.

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Denn denken wir uns einmal die Grundlage jenes Imperialismus, der zu seinem herrschenden Elemente die Phrase hat: in den ersten Impe­rialismen die Könige, in den zweiten Imperialismen die Gesalbten, jetzt die Phrase. Aus den Majoritätsbeschlüssen wird selbstverständlich nichts Wirkliches, sondern eine herrschende Phrase. Und die Wirklichkeiten schweben darunter und werden durchaus nicht als etwas Göttliches an­gesehen. Denn nehmen wir eine wichtige Grundlage für dasjenige, was da als Wirklichkeiten sich abspielte: die Kolonisation. Die Kolonisation spielt eine große Rolle bei der Bildung dieses dritten Imperialismus. Für das Kolonisationssystem, das Ausbreiten des Imperiums über die Kolo­nien, ist ja zuletzt die «Imperial Federation» die Form, die besondere Art der Zusammenfassung. Aber wie gliedern sich ursprünglich diese Kolonien an an das Imperium ? Denken Sie an die realen Fälle zurück: Abenteurer, die man im Imperium nicht recht brauchen kann, die ein bißchen zerlumpt sind, die ziehen dann in die Kolonien, werden reich, verwenden dann ihren Reichtum in der Heimat, sind aber dadurch zunächst durchaus nicht etwa angesehene Leute, sind Abenteurer weiter­hin, Bohemiens. So wird das Kolonialreich zusammengebracht. Das ist die unter der Phrase bestehende Wirklichkeit. Aber es bleiben Reste. Wie von den ursprünglichen Wirklichkeiten Symbole und Phrasen als Reste bleiben, oder symbolische Fürstenkronen oder Zarismen, so blei­ben von den Abenteurerunternehmungen der etwas übel berüchtigten Kolonisten die Wirklichkeiten übrig, die Wirklichkeiten, die man nun hat. Nicht wahr, der eine hat sich das, sagen wir, «angeeignet»; der Sohn, ja der ist schon nicht mehr so übel berüchtigt, der riecht schon besser. Der Enkel gar riecht noch besser, und dann, nicht wahr, dann kommt eine Zeit, wo alles schon gut riecht. Da kann sich die Phrase bemäch­tigen dessen, was jetzt schon anfängt, ganz gut zu riechen. Da iden­tifiziert sich dann die Phrase mit der wahren Wirklichkeit. Da breitet der Staat seine Fittiche aus, da wird der Staat der Protektor, und da wird alles ehrlich gemacht.

Il est nécessaire de prendre les choses par - on ne peut peut-être pas dire leur vrai nom, car les noms désignent très rarement les réalités - mais leur vrai bout. C'est nécessaire, car ce n'est qu'ainsi que l'on parvient à comprendre les tâches que l'époque actuelle impose aux humains et les responsabilités que l'époque actuelle impose aux humains. Ce n'est qu'ainsi que l'on pourra comprendre quelle est la fable convenue de ce que l'on appelle l'histoire, c'est-à-dire l'histoire transmise dans les écoles et les universités. Cette histoire n'appelle vraiment pas les choses par leur nom correct, au contraire, elle fait en sorte que de proche en proche les noms valent pour le non correct.

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Es ist nötig, die Dinge — beim wirklichen Namen kann man viel­leicht nicht sagen, weil die Namen sehr selten die Wirklichkeiten be­zeichnen —, aber beim wirklichen Zipfel anzupacken. Das ist schon nötig, denn nur dadurch kommt man dahin, zu begreifen, welche Aufgaben die heutige Zeit den Menschen stellt und welche Verantwortlichkeit die heutige Zeit den Menschen auferlegt. Nur dadurch kommt man auch dahin, einzusehen, welche Fable convenue die sogenannte Geschichte eigentlich ist, das heißt die Geschichte, die in den Schulen und Univer­sitäten tradiert wird. Diese Geschichte nennt die Dinge wirklich nicht bei dem rechten Namen, im Gegenteil, sie bewirkt, daß nach und nach die Namen für das Unrechte gelten.

C'est quelque chose de très grave, n'est-ce pas, ce que je viens de décrire. Mais vous voyez, il s'agit maintenant d'orienter justement un peu ses sentiments, ses émotions vers les responsabilités. Considérons maintenant l'autre côté. Considérons un ancien empire. Celui-ci était réel, terrestre et réel dans la représentation ; le prêtre-roi était issu des mystères. Le second n'était plus terrestrement réel, mais le second était symbolique. Il y a loin entre ce que, dans l'ancien empire oriental, les dirigeants et leurs paladins portaient comme ornements divins et ce que l'on mettait ensuite sur le dos des gens comme "aigle rouge ou noir" de troisième, deuxième ou première qualité. Mais c'est pourtant là l'évolution historique. On est passé de la réalité au néant pour ce qui n'était finalement même pas un signe, mais au fond seulement l'expression pour une phrase. N'est-ce pas, finalement, même dans les apparences, le système général du phrasé, qui s'est répandu de l'Occident au reste du monde, a pénétré dans les affaires publiques. J'ai même rencontré des conseillers de cour titulaires ! Les conseillers de la Cour n'avaient déjà pas grand-chose à conseiller - en tout cas, ils n'avaient pas grand-chose à conseiller -, mais les conseillers titulaires ! Ce n'était qu'une phrase qui a été collée sur un humain. Et pourtant, tout remonte à ces anciens usages dont j'ai parlé.

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Es ist etwas sehr Schlimmes, nicht wahr, was ich jetzt geschildert habe. Aber sehen Sie, nun handelt es sich darum, eben gerade ein wenig seine Empfindungen, seine Gefühle auf die Verantwortlichkeiten zu lenken. Betrachten wir jetzt die andere Seite. Sehen wir uns einmal an so ein altes Imperium. Das war wirklich, irdisch-wirklich in der Vor­stellung; der Priesterkönig ging aus den Mysterien hervor. Das zweite war nicht mehr irdisch-wirklich, sondern das zweite war Symbolum. Es ist ein weiter Weg von dem, was sich in dem alten orientalischen Reiche die Herrschenden und ihre Paladine als ein Göttergeschmeide umhängten, und demjenigen, was als «roter oder schwarzer Adler» dritter, zweiter, erster Güte den Leuten dann angehängt wird. Aber dennoch ist das die geschichtliche Entwickelung. Es ist von der Wirk­lichkeit zu dem Nichts geworden dasjenige, was zuletzt nicht einmal ein Zeichen war, sondern im Grunde genommen nur der Ausdruck für eine Phrase. Nicht wahr, schließlich ist sogar in Äußerlichkeiten das allgemeine Phrasensystem, das ja vom Westen sich über die übrige Welt ausgebreitet hat, eingedrungen in die öffentlichen Angelegenheiten. Ich habe sogar Titularhofräte kennengelernt ! Nun haben schon die Hofräte außerordentlich wenig zu raten gehabt — jedenfalls wenig zu raten ge­wußt —, aber die Titularhofräte ! Das war eben nur Phrase, die einem Menschen angehängt worden ist Und dennoch, alles geht zurück auf jene alten Usancen, von denen ich gesprochen habe.

Dans la première phase dont j'ai parlé, nous avons pensé ce qui était extérieurement le royaume physique, le terrestre-réel, comme étant entièrement spirituel ; dans la deuxième phase, nous l'avons seulement imprégné de substance spirituelle. Et la troisième phase doit sortir de ce que je viens de vous décrire, du royaume de la phrase et de la réalité dont nous venons de parler. La troisième, celle qui doit se réaliser ici sur Terre, c'est le royaume de l'esprit.

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In der ersten Phase, von der ich sprach, haben wir dasjenige, was äußerlich physisches Reich war, das Irdisch-Wirkliche, ganz als geistig gedacht, in der zweiten Phase nur durchdrungen von geistiger Substanz. Und die dritte Phase muß herauswachsen aus dem, was ich Ihnen jetzt geschildert habe, aus dem Reich der Phrase und derjenigen Wirklichkeit, von der wir eben gesprochen haben. Das dritte, das muß hier auf der Erde verwirklichen das Geistesreich.

Alors que dans la première phase, la réalité physique était conçue comme spirituelle, dans l'avenir, la réalité physique ne doit pas être conçue comme spirituelle, mais le spirituel doit être présent ici dans le monde physique. Cela signifie qu'à côté de la réalité physique doit vivre la réalité spirituelle. L'humain doit se promener ici, au sein de la réalité physique, et reconnaître une réalité spirituelle, il doit parler de quelque chose de réel, de suprasensible, d'invisible, mais qui est là, qui doit être fondé parmi nous.

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Während in der ersten Phase die physische Wirklichkeit als geistig gedacht war, darf in der Zukunft die physische Wirklichkeit nicht als geistig gedacht sein, dafür aber muß das Geistige hier in der physischen Welt anwesend sein. Das heißt, es muß neben der physischen Wirklich­keit leben die geistige Wirklichkeit. Der Mensch muß hier herumgehen, innerhalb der physischen Wirklichkeit, und eine geistige Wirklichkeit anerkennen, muß sprechen als von etwas Wirklichem, Übersinnlichem, Unsichtbarem, was aber da ist, was begründet werden muß unter uns.

J'ai parlé de quelque chose de très grave, de la phrase. Mais si le monde extérieur n'était pas devenu si phrasé, il n'y aurait pas de place pour l'intrusion d'un royaume spirituel. C'est précisément parce que tout ce qui est ancien n'est finalement plus qu'une phrase que se crée l'espace vide dans lequel doit pénétrer le royaume de l'esprit. C'est précisément en Occident, dans le monde anglo-américain, que l'humanité se dirige vers une situation où l'on continuera à parler, disons, dans les idiomes usuels, de toutes sortes de choses qui sont venues de temps immémoriaux. Comme je l'ai dit, cela va rouler comme une balle roule. Dans les mots, cela va rouler. Vous trouverez d'innombrables formules, en particulier en Occident, qui ont perdu toute signification, mais qui sont utilisées. Mais ce n'est pas seulement dans ces formules, mais dans tout ce que l'on désigne par des mots anciens, que vit ce qui est en fait une phrase, dans laquelle il n'y a pas de réalité, d'où la réalité est extirpée. Il y a alors de la place pour que le spirituel, quelque chose qui ne correspond à rien d'ancien, prenne place. L'ancien devait d'abord devenir une phrase ; il faut rejeter tout ce qui continue à se heurter au langage, et il faut y introduire quelque chose de complètement nouveau, qui ne peut se répandre que comme monde spirituel.

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Ich habe von etwas sehr Schlimmem gesprochen, von der Phrase. Aber wenn die äußere Welt nicht so phrasig geworden wäre, wäre ja kein Platz für das Eindringen eines Geistesreiches. Gerade dadurch, daß schließlich alles Alte nurmehr Phrase ist, dadurch entsteht der leere Raum, in den das Geistesreich eindringen soll. Gerade im Westen, in der anglo-amerikanischen Welt, da steuert die Menschheit dahin, daß man viel noch fortsprechen wird, sagen wir, in den gebräuchlichen Idio­men, von allerlei Dingen, die von altersher gekommen sind. Wie gesagt, das wird so fortrollen wie eine Kugel fortrollt. In den Worten wird das fortrollen. Unzählige Formeln finden Sie insbesondere im Westen, die jede Bedeutung verloren haben, die aber gebraucht werden. Aber nicht nur in diesen Formeln, sondern in all dem, was man mit alten Worten bezeichnet, lebt dasjenige, was eigentlich Phrase ist, worinnen keine Wirklichkeit ist, woraus die Wirklichkeit herausgepreßt ist. Da ist dann Platz, daß das Geistige, etwas, was mit nichts Altem übereinstimmt, Platz greife. Das Alte mußte zuerst zur Phrase werden; abgeworfen werden muß alles dasjenige, was so fortkollert mit der Sprache, und hinein muß etwas vollständig Neues, das nur als geistige Welt sich ausbreiten kann.

Alors seulement, il pourra y avoir un royaume de Christ sur la Terre (ndt depuis un moment est question de royaume, selon l'usage français pour le contexte, mais le mot allemand "Reich" vaut aussi bien pour empire que pour royaume). Car dans ce royaume, il doit y avoir une réalité : "Mon royaume n'est pas de ce monde". Dans le royaume de ce monde, dans lequel s'est d'abord étendu le royaume du Christ, il y avait encore beaucoup de choses de ce monde qui n'étaient pas devenues des phrases. Mais dans le monde occidental, tout ce qui vient des temps anciens sera prédestiné à devenir une phrase. Oui, en Occident, dans le monde anglo-américain, tout ce qui est tradition humaine deviendra une phrase. C'est pour cela qu'il est de notre responsabilité de mettre dans le récipient vide un esprit dont on puisse dire qu'il n'existe pas : ce royaume n'est pas de ce monde ! - C'est la grande responsabilité.

35

Dann erst kann es ein Christus-Reich geben auf der Erde. Denn in diesem Reiche muß eine Wirklichkeit sein: «Mein Reich ist nicht von dieser Welt.» In dem Reiche von dieser Welt, in dem zunächst sich ausbreitete das Christus-Reich, da war noch sehr viel von dieser Welt vorhanden, was nicht zur Phrase geworden war. Aber in der westlichen Welt wird alles dasjenige, was von alten Zeiten stammt, dazu vorherbestimmt sein, zur Phrase zu werden. Ja im Westen, in der anglo-amerikanischen Welt, wird alles, was menschliche Überlieferung ist, Phrase werden. Dafür ist die Verantwortlichkeit da, in das leergewordene Gefäß einen Geist hineinzusetzen, von dem gesagt werden kann: Dies Reich ist nicht von dieser Welt! — Das ist die große Verantwortlichkeit.

Ce qui compte, ce n'est pas la manière dont une chose est née, mais ce que l'on fait ensuite avec ce qui est ainsi né. Et c'est ainsi que se présente le contexte.

36

Es kommt nicht darauf an, wie etwas entstanden ist, sondern was man weiter mit dem so Entstandenen tut. Und so sind die Zusammenhänge.

Nous aurons à parler demain de la manière dont ces liens peuvent se réaliser, car sous la surface, dans les pays occidentaux, les sociétés secrètes sont très efficaces, et elles poussent traditionnellement la deuxième phase de l'impérialisme dans la troisième. Car dans la population anglo-américaine, vous avez mélangé deux impérialismes, l'impérialisme économique d'un Chamberlain et l'impérialisme symbolique des sociétés secrètes, qui est très efficace, mais qui est absolument tenu secret devant la grande population.

37

Nun werden wir morgen davon zu sprechen haben, wie diese Zu‑ sammenhänge sich des weiteren realisieren können, da ja unter der Oberfläche gerade in westlichen Ländern sehr wirksam die Geheim‑ gesellschaften sind, die nun traditionell die zweite Phase des Imperialismus in die dritte hineinschieben. Denn in der anglo-amerikanischen Bevölkerung haben Sie zwei Imperialismen durcheinandergeschoben, den wirtschaftlichen eines Chamberlain und den symbolischen Imperialismus der Geheimgesellschaften, der sehr wirksam hineingeschoben ist, der aber durchaus geheimgehalten wird vor der großen Bevölkerung.

 

Français seulement


SEIZIÈME CONFÉRENCE, Dornach, le 20 février 1920

Le développement historique de l'impérialisme, première conférence

01
Mon exposé d'aujourd'hui sera épisodique, une parenthèse dans nos réflexions, car je voudrais que nos amis anglais, qui vont bientôt retourner dans leur pays, puissent en tirer le plus de choses possible. C'est pourquoi j'organise ces exposés de telle sorte que l'un ou l'autre puisse servir de support à l'efficacité nécessaire. Et c'est là que je voudrais développer aujourd'hui, et d'abord historiquement, pas tellement en ce qui concerne le présent - cela pourra peut-être alors se passer demain -, j'aimerais vous développer spirituellement scientifiquement historiquement, quelques choses sur l'impérialisme. L'impérialisme est un phénomène dont on a parlé plusieurs fois ces derniers temps, et on en parle de telle manière que ceux qui en parlent ont une conscience plus ou moins claire de son lien avec l'ensemble des phénomènes sociaux actuels. Mais lorsqu'on discute de telles choses aujourd'hui, on ne tient pas compte de ce que nous vivons dans le cours historique de l'humanité, que nous nous trouvons dans une époque de développement historique bien déterminée et que l'on ne peut comprendre cette époque de développement de l'humanité que si l'on sait d'où viennent les phénomènes qui nous entourent aujourd'hui, dans lesquels nous vivons aujourd'hui. Au fond, on voit d'abord apparaître ce qui est aujourd'hui un impérialisme efficace, qui sera efficace à l'avenir, dont le porteur sera la population anglo-américaine et qui est, au fond, très récent dans sa dénomination ; cet impérialisme se présente comme un impérialisme économique. Mais l'essentiel, c'est que dans tout ce qui est dit sur les choses liées à cet impérialisme économique, au fond, rien n'est vrai, tout est faux, tout plane, j'aimerais dire, en l'air et, planant en l'air, conduit plus ou moins consciemment à la fausseté/non-véracité. Mais pour envisager comment, en notre temps, les réalités sont tout autres que ce qui est dit de ces réalités,
02
Je n'ai besoin de mentionner qu'une seule chose vis-à-vis des faits actuels pour caractériser dans une certaine mesure la capacité de jugement de l'opinion publique contemporaine. Nous avons vu que Woodrow Wilson a été glorifié dans les régions les plus diverses d'Europe et finalement même en Allemagne. Nos amis suisses savent très bien que, pendant la glorification de Woodrow Wilson, je me suis toujours prononcé, ici en Suisse, de la manière la plus sévère contre Woodrow Wilson, car ce que Woodrow Wilson est aujourd'hui, il l'était bien entendu déjà à l'époque où il était glorifié par le monde entier. Aujourd'hui, on annonce déjà - je ne veux pas dire par là que c'est la vérité la plus profonde - qu'en Amérique, on pense à déclarer Woodrow Wilson inapte au gouvernement, qu'on doute de sa capacité de jugement. Le jugement public, tel qu'il circule aujourd'hui dans le monde, est donc tout de suite suffisamment caractérisé par de telles choses, notamment dans ses valeurs.
03
Et on a seulement besoin de se souvenir d'un deuxième fait. Au cours des quatre ou cinq dernières années, il a beaucoup été parlé de toutes sortes de belles choses : l'autodétermination des peuples, et ainsi de suite. - Toutes ces choses n'étaient pas vraies, car ce qui se cachait derrière était tout autre chose, il s'agissait évidemment de questions de pouvoir. Et pour celui qui veut comprendre, il s'agit de remonter aux réalités à partir de ce qui est dit, pensé et jugé. Et ainsi doit en particulier lorsqu'un mot tel qu'impérialisme - "Imperial Federation" est le mot officiel depuis le début du 20e siècle en Angleterre -, lorsqu'il est parle sur de telles choses, ainsi doit être tenu compte que nous avons en ces choses les dérivés les plus extérieurs, des produits tardifs de l'évolution, et que ceux-ci remontent à des temps lointains et ne trouvent leur explication que dans ce qu'une véritable considération historique peut offrir.
04
Nous ne voulons pas remonter aussi loin que l'on pourrait remonter spirituellement historiquement de l'humanité, mais nous voulons au moins remonter jusqu'à quelques millénaires avant le compte du temps chrétien. Là, nous trouvons d'abord des empires impérialistes en Asie, et une variante de tels empires impérialistes en Égypte. L'Empire perse, bien connu dans l'histoire, mais surtout l'empire assyrien, est quelque peu caractéristique de l'impulsion orientale. Or, on ne s'en sort pas si l'on suit cette première phase de l'impérialisme uniquement dans les derniers stades historiques de l'empire assyrien, parce que l'on ne comprend tout simplement pas ce qui règne comme impulsion dans l'empire assyrien sans pouvoir remonter à des états orientaux antérieurs. Même en Chine, dont toute l'organisation remonte à des temps très anciens, très lointains, certaines choses ont tellement changé que l'on ne peut plus reconnaître dans cette organisation, qui existait encore il y a peu de temps, le véritable caractère d'un impérialisme oriental, tel qu'il a existé dans l'empire d'Orient. Mais on peut encore voir, à partir des conditions connues historiquement, ce qui repose réellement à la base.
05
Or, on ne comprend pas tout l'impérialisme oriental, l'impérialisme ancien, si l'on ne sait pas quelle relation était supposée exister dans la conscience publique entre la population d'une région quelconque, disons d'un empire, et ce que nous appellerions aujourd'hui le souverain de cet empire ou les dirigeants de cet empire. Car évidemment nos mots comme souverain, roi ou autre n'expriment plus ce qui était ressenti autrefois par le souverain/régnant ou les dirigeants/les régnants. On peut difficilement aujourd'hui se faire une représentation de l'ensemble du monde de ressenti qui régnait dans les impérialismes orientaux trois ou quatre millénaires avant l'ère chrétienne, parce qu'il est difficile aujourd'hui de tenir compte de la manière dont l'humain de cette époque se représentait l'essence du monde spirituel par rapport au monde physique.
06
Aujourd'hui, la plupart des humains, s'ils pensent absolument à un monde spirituel, pensent que ce monde spirituel se trouve quelque part, loin, dans un au-delà ou quelque chose de ce genre. Et quand est parlé du monde spirituel, comme toutefois il faudra d'ailleurs à nouveau en parler à l'avenir, comme d'un monde existant parmi nous au même titre que le monde des sens, alors tout ce qui a conduit par exemple à la conscience protestante se dresse à l'époque moderne. En effet, l'essentiel dans les temps anciens était que l'on n'a absolument pas fait une différence entre le monde physique et le monde spirituel.
07
C'est si fortement vrai que si l'on dit les choses qui se rapportent à ces temps anciens, l'humain d'aujourd'hui peut à peine se représenter quelque chose de correct, tant le monde de représentation des anciens était différent du monde de représentation des humains plus récents. Ce qui était là physiquement, des humains dominants, une caste régnante, des humains asservis, des humains dominés, c'était la réalité, ce n'était pas quelque chose qu'on appelait une réalité physique, mais c'était la réalité, c'était à la fois la réalité physique et la réalité spirituelle. Et le souverain des empires orientaux, qu'était-il donc ? Le souverain/régnant des empires orientaux était le dieu. Et dans le vaste périmètre de la population, il n'y avait pas un dieu au-delà des nuages dans les temps anciens - je parle toujours des temps anciens -, il n'y avait pas pour les gens un chœur d'esprits qui entouraient à nouveau le dieu suprême, c'étaient déjà des conceptions plus tardives dans le cours de l'histoire terrestre, mais ce que nous appellerions aujourd'hui des ministres ou des courtisans, quelque peu méprisables ou même bientôt respectables, c'étaient des entités de nature divine. Car on se rendait compte que, grâce à l'entraînement aux mystères par lequel ces humains étaient passés, ils étaient devenus quelque chose de plus élevé que les humains ordinaires. On les regardait comme la conscience protestante regarde son Dieu ou comme certains cercles déjà plus libéraux regardent leurs anges invisibles et autres. Car pour ces populations de l'Orient ancien, il n'y avait pas d'anges extra-invisibles ou de Dieu extra-invisible dans le domaine suprasensible. Tout ce qui était spirituel vivait dans l'humain. Dans l'humain ordinaire vivait une âme humaine. Dans ce que nous appellerions aujourd'hui un souverain/régnant vivait une âme divine, un dieu.
08
Aujourd'hui, on ne se fait plus aucune idée de ces représentations d'un royaume de Dieu réel étant là et qui est en même temps un royaume physique. Que, disons, le roi ait eu un réel pouvoir divin et une dignité divine vaut évidemment aujourd'hui pour absurde, mais c'était autrefois une réalité dans les impérialismes orientaux. On ne parlait pas de quelque chose qui est purement saisissable dans l'esprit en tant que tel.
09
J'ai dit qu'il y avait une variante dans l'égyptianisme, car on y trouve vraiment une transition vers une époque ultérieure. Si nous remontons donc aux formes les plus anciennes de l'impérialisme, cet impérialisme s'écrit à partir de la cause que le roi, le souverain, qui est Dieu, le Dieu réellement apparu physiquement sur la terre, le fils du ciel réellement apparu physiquement sur la terre, est même le père du ciel. C'est tellement paradoxal pour l'humain contemporain que cela semble à peine croyable, mais c'est ainsi. Mais c'est de là que découle ce que l'on peut encore observer dans les documents assyriens, dans la manière dont les conquêtes impérialistes sont justifiées : Elles sont tout simplement faites. Le droit à de telles conquêtes découlait du fait que l'on devait étendre le royaume de Dieu de plus en plus loin. Si l'on avait conquis un territoire quelconque et que les conquis étaient donc devenus des sujets, ils devaient alors vénérer celui qui était le conquérant comme leur dieu. A l'époque, on ne pensait pas du tout à la propagation de conceptions religieuses du monde. Pourquoi en aurait-on eu besoin ? Si l'individu qui appartenait au territoire conquis reconnaissait extérieurement l'autre, qui était le conquérant, s'il le suivait, alors tout allait bien, car il pouvait croire ce qu'il voulait. La foi - c'était l'opinion personnelle -, on n'y touchait pas du tout, surtout dans les temps anciens. On ne s'en préoccupait pas du tout.
10
Ce fut la première forme sous laquelle l'impérialisme a émergé. La deuxième forme était celle où le dominant, celui qui devait assumer un rôle de dominant, de dirigeant, n'était pas Dieu lui-même, mais l'envoyé de Dieu ou l'inspiré de Dieu, celui qui est imprégné du divin. Dans les premiers impérialismes, on avait affaire à des réalités. C'est l'essentiel. Première phase des impérialismes : on avait affaire à des réalités.
11
Lorsqu'un dirigeant oriental des temps anciens apparaissait au milieu de son peuple, il était vêtu de ses ornements parce qu'en tant que dieu, il avait le droit de revêtir de tels vêtements. C'étaient les vêtements d'un dieu. C'est l'apparence d'un dieu. Cela ne signifiait rien d'autre que, parmi les dieux, c'était la mode de la façon dont le souverain apparaissait. Et ceux qui étaient ses paladins n'étaient pas des fonctionnaires ou quoi que ce soit d'autre, mais des êtres supérieurs qui l'entouraient et qui faisaient ce qu'ils faisaient en vertu de leur qualité d'êtres supérieurs.
12
Puis vint le temps où, comme je l'ai dit, on présenta le souverain et ceux qui étaient ses paladins comme des envoyés de Dieu, des personnes imprégnées de divinité, des mandataires. Cela transparaît encore très fortement chez Denys l'Aréopagite. Lisez ses écrits, comment il décrit toute la hiérarchie des diacres, des archidiacres, des évêques, des archevêques, donc toute la hiérarchie de l'Église. Comment la représente-t-il ? Denys l'Aréopagite présente l'ensemble de la manière suivante : dans cette hiérarchie ecclésiastique terrestre, on a une image de ce qu'est le Dieu suprasensible avec ses forces primitives, ses archanges et ses anges. De sorte que l'on a déjà en haut la hiérarchie céleste et en bas son image, la hiérarchie séculière. C'est là que les gens de la hiérarchie séculière, les diacres, les archidiacres, revêtent leurs vêtements ou accomplissent leurs actes, parce que ce sont des signes, parce que ce sont des symboles. Dans la première phase, on a affaire à des réalités, dans la deuxième phase, on a affaire à des signes, à des symboles. Bien sûr, cela aussi a été plus ou moins oublié. Car dans la conscience générale de l'humanité, on ne retient plus guère aujourd'hui, même dans la population catholique, que les diacres, les curés, les doyens, les évêques, les archevêques sont les représentants, les suppléants des hiérarchies célestes. Mais c'est justement seulement tombé dans l'oubli.
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Or, avec cette progression de l'impérialisme, une division, j'aimerais dire un véritable clivage, est apparu. D'un côté, ce qui avait dedans le leadership, la domination, scintillait plus vers l'envoyé de Dieu, vers la prêtrise, où les prêtres sont des rois ; de l'autre côté, ça scintillait plus vers le temporel, mais toujours par la grâce de Dieu, toujours en tant que fonctionnaires de Dieu, destinés à cela. Au fond, ce ne sont que deux variétés. Et nous avons ensuite les deux variantes dans l'évolution historique : les communautés ecclésiales et les communautés impériales.
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Une telle chose n'aurait pas été concevable dans la première période des impérialismes, où tout ce qui était physique était réalité. Mais dans la deuxième phase des impérialismes, les choses se sont séparées. L'un était alors plus séculier, mais tout de même un envoyé de Dieu, l'autre était plus ecclésiastique, également un envoyé de Dieu. Cela remonte au Moyen-Âge ; et j'aimerais dire que, dans un phénomène historique caractéristique, cette vie dans le royaume extérieur, dans la réalité extérieure des rois envoyés par Dieu, des paladins envoyés par Dieu et ainsi de suite, a été maintenue jusqu'en 1806, mais déjà à l'époque avec une existence d'ombre. Extérieurement, il y avait l'Église romaine et son expansion ; c'était plus coloré par le sacerdoce. Mais ce qui a été retenu tout au long du Moyen-Âge, ce qui a strictement retenu le caractère de l'envoyé de Dieu ici sur la terre physique, c'est ce que l'on appelle le "Saint Empire romain de la nation allemande", qui n'a disparu qu'en 1806. C'est ainsi que s'appelait ce qui existait en Europe centrale comme une sorte d'empire : Saint Empire romain de la nation allemande. Dans le mot "saint", vous avez encore un soupçon de ce qui était divin sur la terre dans les temps anciens ; "romain" signifie l'origine, d'où il est venu ; "nation allemande" est ce sur quoi il a été plaqué, le déjà plus séculier, sur lequel c'était plaqué.
15
Et ainsi, dans la deuxième phase des impérialismes, nous n'avons plus seulement l'impérialisme oint par l'Église, mais nous avons la confusion entre l'oint divin et l'oint séculier dans l'Empire. Cela commence déjà avec l'ancien Empire romain à l'époque préchrétienne et se poursuit jusqu'à la fin du Moyen-Âge. Le Saint Empire romain germanique a toujours eu un double caractère, en tant qu'impérialisme. Pensez seulement qu'il remonte tout de même à Charlemagne. Mais Charlemagne est couronné à Rome par le pape. Ainsi, même extérieurement, la dignité royale est transformée en symbole, de sorte que ce qui existe ici sur la terre physique n'est plus une réalité. Les humains du Moyen-Âge n'ont pas vénéré Charlemagne, Otton Ier, comme des dieux, comme c'était le cas dans les temps anciens, mais ils ont vu en eux des humains envoyés par Dieu. Et cela devait encore être affirmé. Bien sûr, cela vivait de moins en moins dans les consciences. Mais même si c'est extériorisé, cela avait encore, dans le signe, dans le symbolum, au moins une réalité symbolique, une réalité de signe. Ces empereurs du Saint Empire romain germanique allaient à Rome pour se faire coiffer de la couronne par le pape. C'est ainsi que le Hongrois Istwan Ier est fait roi de Hongrie par le pape en l'an 1000. L'onction et donc le pouvoir sont conférés à ce qui règne dans le monde par ce qui est religieux ou spirituel.
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Mais ce qui entre par là dans la conscience des humains a pour effet que les humains ont cru qu'ils avaient le droit d'inclure les autres humains dans cet empire, qui a été oint par les dieux eux-mêmes à travers les humains, c'est pourquoi Dante lui-même est d'avis que celui qui est empereur du Saint Empire romain germanique est au fond autorisé à dominer le monde entier. C'est en cela que la formule de l'impérialisme est tout de suite chez Dante.
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Dans les légendes et les traditions, dans lesquelles se cristallisent dans la conscience des humains des événements historiques, s'expriment en général des choses qui doivent être considérées sous les angles les plus divers, et pas seulement d'un seul point de vue. On peut dire qu'au XIe et au XIIe siècle, il y avait encore en Europe une conscience très forte, mais pas très claire, seulement une conscience sensible, mais très forte, du fait qu'à une époque très ancienne, en Orient, des humains avaient vécu sur la Terre, sur la Terre physique, et qu'ils étaient eux-mêmes des dieux. On ne pensait pas que c'était une superstition, oh non, mais on se disait : maintenant, seuls ces dieux ne peuvent plus vivre sur la Terre, parce que la Terre est devenue si mauvaise. Ce qui faisait des humains des dieux s'est perdu, le "Saint Graal" s'est perdu, et maintenant, au Moyen-Âge, on ne peut l'obtenir que de la manière dont Perceval l'obtient : on cherche le moyen de trouver le dieu à l'intérieur, alors qu'avant le dieu était une réalité dans le royaume. Maintenant, le royaume n'est qu'une somme de symboles, de signes, et il faut trouver le dieu à partir des symboles, à partir des signes.
18
De toutes les choses qui ont existé, il reste alors des vestiges. La réalité s'émousse. Des restes demeurent, des restes de toutes sortes. Alors qu'en règle générale, tant que les choses sont des réalités, elles sont univoques dans le monde, elles deviennent ensuite ambiguës. Et c'est ainsi que la diversité est née en Europe de l'ancienne univocité. Tant que le Saint Empire romain germanique avait une signification dans la conscience des humains, le représentant de ce Saint Empire romain germanique était en quelque sorte aussi puissant, capable de maîtriser les différents symboles angéliques qui étaient les princes territoriaux, car on avait encore conscience qu'il avait justement le droit de le faire. Mais son droit reposait plus ou moins sur quelque chose d'idéel. Cela perdait peu à peu de son importance. Il ne restait donc plus que les princes territoriaux. Et nous avons en quelque sorte, dans le Saint Empire romain germanique, quelque chose qui, peu à peu, expulse sa véritable substance intérieure, et il ne reste que l'extérieur. On perd la conscience que les humains terrestres sont envoyés par Dieu. Et l'expression du fait que l'on ne peut plus penser que des humains terrestres sont envoyés par Dieu, c'est justement le protestantisme. Le protestantisme est la protestation contre la signification réelle des humains terrestres envoyés par Dieu.
19
Si le principe du protestantisme s'était imposé de manière conséquente, aucune tête couronnée ou courtisée n'aurait jamais pu se nommer à nouveau "par la grâce de Dieu". Mais les choses sont toujours restées à l'état de restes. Jusqu'en 1918, les restes sont restés, puis ces restes ont disparu. Ces restes, qui avaient déjà perdu toute signification à l'intérieur, étaient encore là en tant que manifestations extérieures. Ces princes territoriaux allemands étaient encore là en tant qu'apparition extérieure ; ils n'avaient de signification que dans ces temps anciens, où ils étaient les symboles d'un royaume céleste inspirant.
20
C'est ainsi que se conservent encore d'autres vestiges, dont on ne se rend même pas compte comment ils se conservent en tant que vestiges. Il n'y a pas si longtemps, un évêque d'Europe centrale - peut-être était-il aussi un archevêque - a publié une lettre pastorale. Dans cette lettre pastorale, il était dit que le prêtre catholique est plus puissant que Jésus-Christ, pour la simple raison que lorsque le prêtre catholique effectue la transsubstantiation à l'autel, le Christ Jésus doit être présent dans le sanctissime, dans l'hostie. Il faut que la transsubstantiation s'accomplisse réellement par le pouvoir du prêtre. C'est-à-dire que l'acte que le prêtre accomplit oblige le Christ Jésus à être présent sur l'autel. Ainsi, le plus puissant n'est pas le Christ Jésus, mais le plus puissant est celui qui accomplit la transsubstantiation sur l'autel !
21
Si nous voulons comprendre une telle chose, qui, comme je l'ai dit, est apparue il y a quelques années encore dans une lettre pastorale, nous devons remonter non pas au temps des seconds impérialismes, mais au temps des premiers impérialismes, comme d'ailleurs l'Église catholique et ses institutions ont conservé de nombreux éléments des premiers impérialismes. Il y a encore là un reste de cette conscience que ceux qui gouvernent sur la terre sont les dieux, tandis que le Christ Jésus n'est que le Fils de Dieu. Il va de soi que ce qui est écrit dans une telle lettre pastorale est une impossibilité pour une conscience protestante, tout comme il est impossible pour un humain d'aujourd'hui de croire qu'il y a des millénaires, les humains ont vu le dieu dans le souverain. Mais tout cela, ce sont de véritables facteurs historiques, ce sont des faits réels, des faits qui ont joué un rôle dans le devenir historique, dans la réalité historique, et dont les restes existent encore aujourd'hui.
22
Et c'est ainsi que des réalités antérieures interviennent fortement dans les phénomènes ultérieurs. Non pas que la vision reste toujours la même, mais les usages qui découlent de ces visions sont restés les mêmes. Regardez comment le mahométisme s'est répandu. Certes, Mahomet n'a pas dit lui-même : "Mahomet est votre dieu", comme cela devait être dit il y a des millénaires par un souverain sacerdotal oriental. Il s'est contenté de dire, ce qui était déjà plus à la mode à l'époque, qu'il y a un Dieu et que Mahomet est son prophète. - Donc pour la conscience des humains, il a déjà accepté la mission de Dieu, la deuxième phase de l'impérialisme. Mais pour la manière dont le mahométisme s'est répandu, la première phase est encore valable. Car les mahométans n'ont jamais été aussi intolérants envers les autres croyants que ceux qui accordent de l'importance à la confession. Les mahométans se sont contentés de conquérir les autres et d'en faire des sujets, exactement comme dans les temps anciens, où la confession n'avait pas d'importance non plus, parce qu'après tout, ce que l'on croyait n'avait aucune importance si l'on reconnaissait seulement le dieu. La manière dont le mahométisme s'est répandu est l'usage de la première phase de l'impérialisme.
23
Et quelque chose de la première phase de l'impérialisme - fortement teinté par la deuxième - a été conservé dans le despotisme russe, dans le tsarisme. Dans toute la manière dont le tsar a été pensé par ceux qui le reconnaissaient, il y a au moins dans l'état d'esprit quelque chose qui remonte à la première phase de l'impérialisme. C'est pourquoi, en Russie, il importait si peu que ce qui était dans la conscience de la population russe elle-même et ce qui émanait du tsarisme se rejoignent, car la domination du tsarisme reposait en fait sur l'élément germanique et mongol, et non sur l'élément de la paysannerie russe proprement dite. C'est ainsi que sont restés les vestiges des temps anciens. On peut également voir, sur des périodes plus courtes, comment les restes des époques précédentes sont restés.
24
Maintenant, la troisième forme d'impérialisme. Elle n'est formulée que depuis le 20e siècle, depuis que Chamberlain et ses collaborateurs ont créé le concept de "fédération impériale" ; mais les causes remontent plus loin, jusqu'à la deuxième moitié du 17e siècle. C'est à la fin du XVIIe siècle que s'est produit en Angleterre ce grand bouleversement par lequel la royauté, ce qui était autrefois Dieu, puis l'Oint, est devenu pour toutes les régions occidentales où se trouve une population anglo-américaine, une simple existence de l'ombre, une simple décoration, on ne peut pas dire, mais quelque chose de simplement toléré, alors qu'en fait, depuis le XVIIe siècle, ce qui est voulu publiquement se transmet à toute la population, certes d'abord par couches de classes, mais à toute la population.
25
Or, la population anglo-américaine pose d'autres conditions préalables à cette, disons, volonté populaire, au système électoral issu du peuple, que par exemple la population française, la population romane, et en général la population latine. La population latine, en particulier la population française, a certes connu la révolution au XVIIIe siècle ; mais sous l'influence de ce que je vous ai décrit il y a quelques heures, le peuple français est aujourd'hui, en tant que peuple, plus royal que tout autre. On n'est pas royal uniquement parce qu'il y a un roi à la tête. Certes, un humain ne peut pas bien se promener si on lui a coupé la tête ; mais le peuple français est royal, impérialiste, sans avoir de roi. Ce qui compte, c'est l'état d'âme. Ce sentiment compact d'être un, toute cette conscience populaire, c'est en fait un reste très réel de la conscience de Louis XIV.
26
Mais la population anglophone a posé d'autres conditions préalables à ce qu'on pourrait appeler la volonté du peuple. Et c'est là que s'est développée peu à peu la troisième forme d'impérialisme, qui n'a été formulée que par Chamberlain et d'autres, et qui est devenue l'émanation de ce qui est sorti des humains élus des parlements. Mais nous voulons aujourd'hui l'examiner du point de vue de l'âme, ce troisième impérialisme.
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Le premier impérialisme avait des réalités : un humain était le dieu pour la conscience des autres humains. Ses paladins étaient des dieux qui l'entouraient, des sous-dieux. Deuxième forme d'impérialisme : ce qui était sur la Terre était un signe, un symbole. Le dieu n'agissait qu'à l'intérieur des humains. Troisième forme d'impérialisme : ce qui émane d'abord des âmes ici sur Terre se dépouille aussi de son caractère de symbole, de signe. De même qu'il est passé de la réalité au signe, au symbole, de même il passe du signe, du symbole à la phrase/au phrasé. Tableau 16
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Ceci est présenté sans aucune excitation de l'âme tranquille, donc sine ira, mais de manière purement objective le fait, à partir de la nécessité du devenir terrestre. Depuis le XVIIe siècle, ce qui se passe dans la vie publique de la population anglo-américaine, ce dont on parle, ce que l'on fabrique dans les livres de lois, c'est vraiment la volonté du peuple, certes, stratifiée par classes - nous en viendrons peut-être à la caractérisation demain ou après-demain - mais c'est de la phrase, il n'y a même pas entre ce qui est dit et la réalité un rapport tel qu'entre le symbolum et la réalité. C'est ainsi que cela se passe ; selon l'âme, cela se passe ainsi : des réalités aux symboles et ensuite à la phrase, à ce qui est une parole pressée, vidée de son contenu. Et ce qui se passe sous la parole pressée et vidée, ce sont d'abord les réalités. Personne ne s'imagine qu'elles sont divines, du moins pas là où elles ont leur origine.
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Car imaginons un instant le fondement de cet impérialisme qui a pour élément dominant la phrase : dans les premiers impérialismes les rois, dans les seconds impérialismes les oints, maintenant la phrase. Il va de soi que les décisions majoritaires ne deviennent rien de réel, mais une phrase dominante. Et les réalités flottent en dessous et ne sont absolument pas considérées comme quelque chose de divin. Car prenons une base importante pour ce qui s'est déroulé comme réalités : la colonisation. La colonisation joue un rôle important dans la formation de ce troisième impérialisme. Pour le système de colonisation, l'extension de l'empire sur les colonies, la "Fédération impériale" est la forme, le type particulier de regroupement. Mais comment ces colonies se rattachent-elles initialement à l'empire ? Pensez aux cas réels : des aventuriers dont on ne peut pas vraiment se servir dans l'Empire, qui sont un peu en haillons, partent ensuite dans les colonies, s'enrichissent, utilisent ensuite leur richesse dans leur patrie, mais ne sont pas pour autant des gens respectés, ce sont toujours des aventuriers, des bohémiens. C'est ainsi que se constitue l'empire colonial. C'est la réalité qui existe sous le phrasé. Mais il reste des vestiges. De même qu'il reste des symboles et des phrases comme restes des réalités originelles, ou des couronnes princières symboliques ou des tsarismes, de même il reste des entreprises d'aventuriers des colons un peu mal famés considérés, les réalités qu'on a maintenant. N'est-ce pas, l'un s'est, disons, "approprié" cela ; le fils, oui, il n'est déjà plus si mal famé, il sent déjà meilleur. Le petit-fils, lui, sent encore meilleur, et puis, n'est-ce pas, vient un temps où tout sent déjà bon. C'est alors que la phrase peut s'emparer de ce qui commence déjà à sentir très bon. La phrase s'identifie alors à la vraie réalité. C'est là que l'État déploie ses ailes, c'est là que l'État devient le protecteur, et c'est là que tout se fait honnêtement.
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Il est nécessaire de prendre les choses par - on ne peut peut-être pas dire leur vrai nom, car les noms désignent très rarement les réalités - mais leur vrai bout. C'est nécessaire, car ce n'est qu'ainsi que l'on parvient à comprendre les tâches que l'époque actuelle impose aux humains et les responsabilités que l'époque actuelle impose aux humains. Ce n'est qu'ainsi que l'on pourra comprendre quelle est la fable convenue de ce que l'on appelle l'histoire, c'est-à-dire l'histoire transmise dans les écoles et les universités. Cette histoire n'appelle vraiment pas les choses par leur nom correct, au contraire, elle fait en sorte que de proche en proche les noms valent pour le non correct.
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C'est quelque chose de très grave, n'est-ce pas, ce que je viens de décrire. Mais vous voyez, il s'agit maintenant d'orienter justement un peu ses sentiments, ses émotions vers les responsabilités. Considérons maintenant l'autre côté. Considérons un ancien empire. Celui-ci était réel, terrestre et réel dans la représentation ; le prêtre-roi était issu des mystères. Le second n'était plus terrestrement réel, mais le second était symbolique. Il y a loin entre ce que, dans l'ancien empire oriental, les dirigeants et leurs paladins portaient comme ornements divins et ce que l'on mettait ensuite sur le dos des gens comme "aigle rouge ou noir" de troisième, deuxième ou première qualité. Mais c'est pourtant là l'évolution historique. On est passé de la réalité au néant pour ce qui n'était finalement même pas un signe, mais au fond seulement l'expression pour une phrase. N'est-ce pas, finalement, même dans les apparences, le système général du phrasé, qui s'est répandu de l'Occident au reste du monde, a pénétré dans les affaires publiques. J'ai même rencontré des conseillers de cour titulaires ! Les conseillers de la Cour n'avaient déjà pas grand-chose à conseiller - en tout cas, ils n'avaient pas grand-chose à conseiller -, mais les conseillers titulaires ! Ce n'était qu'une phrase qui a été collée sur un humain. Et pourtant, tout remonte à ces anciens usages dont j'ai parlé.
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Dans la première phase dont j'ai parlé, nous avons pensé ce qui était extérieurement le royaume physique, le terrestre-réel, comme étant entièrement spirituel ; dans la deuxième phase, nous l'avons seulement imprégné de substance spirituelle. Et la troisième phase doit sortir de ce que je viens de vous décrire, du royaume de la phrase et de la réalité dont nous venons de parler. La troisième, celle qui doit se réaliser ici sur Terre, c'est le royaume de l'esprit.
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Alors que dans la première phase, la réalité physique était conçue comme spirituelle, dans l'avenir, la réalité physique ne doit pas être conçue comme spirituelle, mais le spirituel doit être présent ici dans le monde physique. Cela signifie qu'à côté de la réalité physique doit vivre la réalité spirituelle. L'humain doit se promener ici, au sein de la réalité physique, et reconnaître une réalité spirituelle, il doit parler de quelque chose de réel, de suprasensible, d'invisible, mais qui est là, qui doit être fondé parmi nous.
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J'ai parlé de quelque chose de très grave, de la phrase. Mais si le monde extérieur n'était pas devenu si phrasé, il n'y aurait pas de place pour l'intrusion d'un royaume spirituel. C'est précisément parce que tout ce qui est ancien n'est finalement plus qu'une phrase que se crée l'espace vide dans lequel doit pénétrer le royaume de l'esprit. C'est précisément en Occident, dans le monde anglo-américain, que l'humanité se dirige vers une situation où l'on continuera à parler, disons, dans les idiomes usuels, de toutes sortes de choses qui sont venues de temps immémoriaux. Comme je l'ai dit, cela va rouler comme une balle roule. Dans les mots, cela va rouler. Vous trouverez d'innombrables formules, en particulier en Occident, qui ont perdu toute signification, mais qui sont utilisées. Mais ce n'est pas seulement dans ces formules, mais dans tout ce que l'on désigne par des mots anciens, que vit ce qui est en fait une phrase, dans laquelle il n'y a pas de réalité, d'où la réalité est extirpée. Il y a alors de la place pour que le spirituel, quelque chose qui ne correspond à rien d'ancien, prenne place. L'ancien devait d'abord devenir une phrase ; il faut rejeter tout ce qui continue à se heurter au langage, et il faut y introduire quelque chose de complètement nouveau, qui ne peut se répandre que comme monde spirituel.
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Alors seulement, il pourra y avoir un royaume de Christ sur la Terre (ndt depuis un moment est question de royaume, selon l'usage français pour le contexte, mais le mot allemand "Reich" vaut aussi bien pour empire que pour royaume). Car dans ce royaume, il doit y avoir une réalité : "Mon royaume n'est pas de ce monde". Dans le royaume de ce monde, dans lequel s'est d'abord étendu le royaume du Christ, il y avait encore beaucoup de choses de ce monde qui n'étaient pas devenues des phrases. Mais dans le monde occidental, tout ce qui vient des temps anciens sera prédestiné à devenir une phrase. Oui, en Occident, dans le monde anglo-américain, tout ce qui est tradition humaine deviendra une phrase. C'est pour cela qu'il est de notre responsabilité de mettre dans le récipient vide un esprit dont on puisse dire qu'il n'existe pas : ce royaume n'est pas de ce monde ! - C'est la grande responsabilité.
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Ce qui compte, ce n'est pas la manière dont une chose est née, mais ce que l'on fait ensuite avec ce qui est ainsi né. Et c'est ainsi que se présente le contexte.
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Nous aurons à parler demain de la manière dont ces liens peuvent se réaliser, car sous la surface, dans les pays occidentaux, les sociétés secrètes sont très efficaces, et elles poussent traditionnellement la deuxième phase de l'impérialisme dans la troisième. Car dans la population anglo-américaine, vous avez mélangé deux impérialismes, l'impérialisme économique d'un Chamberlain et l'impérialisme symbolique des sociétés secrètes, qui est très efficace, mais qui est absolument tenu secret devant la grande population.