Dans les différentes considérations
que nous avons faites ici ces derniers
temps, il a été parlé des nécessités
du temps. L'humain doit aujourd'hui
s'accommoder à accueillir l'impact qui
veut entrer dans le monde physique.
Nous avons vu comment, de la manière
la plus intense, il existe dans la vie
européenne, depuis une soixantaine
d'années, une lutte qui a commencé
dans le dernier tiers du XIXe siècle
et qui contient les causes de toutes
les confusions de ces derniers temps.
J'ai attiré votre attention sur le
fait que l'on prend encore trop à la
légère ce qui se passe, dans la mesure
où l'on ne veut pas admettre que la
vieille Europe n'a eu qu'une existence
fictive au XXe siècle, qu'elle est
brisée et ne peut pas être recollée.
Cette crise peut être comparée à une
crise telle que celle de l'ancien
Empire romain, lorsque le
christianisme s'est peu à peu
introduit dans cet Empire romain et a
balayé tout ce qui existait. Quelque
chose de tout à fait nouveau s'est
développé. Pour celui qui a un aperçu
de la vie, il s'avère sur toute la
largeur que tout ce qui s'était
construit depuis le premier siècle
chrétien a été détruit.
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01
|
In den verschiedenen
Betrachtungen, die wir in der letzten
Zeit hier angestellt haben, war die
Rede von den Notwendigkeiten der Zeit.
Der Mensch muß sich heute bequemen,
den Einschlag, der in die physische
Welt herein will, aufzunehmen. Wir
haben gesehen, wie in der
intensivsten Weise im europäischen
Leben seit etwa sechzig Jahren ein
Kampf besteht, der im letzten Drittel
des 19. Jahrhunderts begann und der
die Ursachen enthält für alle
Verwirrungen dieser letzten Zeiten.
Ich habe Sie hingewiesen auf die
Tatsache, daß noch immer das, was
geschieht, zu leicht genommen wird
insofern, als man sich nicht einlassen
will darauf, daß das alte Europa im
20. Jahrhundert nur ein Scheindasein
geführt hat, zerbrochen ist und nicht
zusammengeleimt werden kann. Diese
Krisis läßt sich vergleichen mit einer
Krisis, wie sie war beim alten
Römischen Reiche, als allmählich in
dieses Römische Reich das Christentum
hereinbrach und alles Bestehende
wegfegte. Etwas ganz Neues hat sich
entwickelt. Wer einen Einblick in das
Leben hat, dem wird sich auf der
ganzen Breite ergeben, daß alles
zertrümmert ist, was sich aufgebaut
hat seit dem ersten christlichen
Jahrhunderte.
|
Regardons maintenant ce qui s'est
construit. Le mystère du Golgotha
était là. Mais le mystère du Golgotha
et sa compréhension sont deux choses
différentes. Prenons une comparaison
pour nous en rendre compte. Supposez
que vous regardiez un humain qui a
ceci ou cela dans son âme ou dans son
impulsion à agir. Si un enfant regarde
un tel humain, il se forme un jugement
; mais c'est une vue d'enfant.
Ensuite, un humain qui a appris
quelque chose, qui est adulte, pourra
aussi se faire une vue sur cet humain
; ce sera une vue plus mûre. Mais non
chacun qui a une vue mûre ne pourra
avoir aussi une connaissance ou une
reconnaissance suffisante de l'humain
concerné, si celui-ci est quelque peu
un humain de génie. Pour cela, il
serait nécessaire qu'un humain de
génie ait formé sa vue sur cet humain.
|
02
|
Wollen wir nun einmal
hinschauen auf das, was sich aufgebaut
hat. Das Mysterium von Golgatha war
da. Aber das Mysterium von Golgatha
und sein Verstehen sind zweierlei
Dinge. Machen wir uns das klar an
einem Vergleich. Nehmen Sie an, Sie
blicken hin auf einen Menschen, der
dieses oder jenes zu seinem
Seeleninhalt hat oder zu seinem
Tatenimpuls. Betrachtet ein Kind solch
einen Menschen, so bildet es sich ein
Urteil; dieses ist aber eine kindliche
Ansicht. Es wird sich alsdann ein
Mensch, der etwas gelernt hat, der
erwachsen ist, auch eine Ansicht über
diesen Menschen bilden können; das
wird eine reifere Ansicht sein. Aber
nicht jeder, der eine reife Ansicht
hat, wird auch eine genügende Kenntnis
oder Erkenntnis von dem betreffenden
Menschen haben können, wenn der
betreffende Mensch etwa ein
genialischer Mensch ist. Dazu wäre
dann notwendig, daß wiederum ein
genialer Mensch seine Ansicht sich
gebildet hätte über diesen Menschen.
|
Nous avons donc dans ce cas un état
de fait : un humain peut être-là, et
il peut y avoir différentes
compréhensions de cet état de fait. -
Il en est ainsi, au cours des temps,
de l'événement qui a amené le
christianisme dans le monde. Cet
événement en tant que tel a été là une
fois, il se tient au point de départ
de notre civilisation moderne. La
compréhension qui a été accordée
jusqu'à présent à ce christianisme
s'enracine essentiellement dans les
façons de voir, dans les idées, dans
les concepts que les humains ont pu
avoir à partir des soubassements de
l'âme qui ont remplacé les
soubassements de l'âme de l'ancien
Empire romain. Pour confirmer cela,
vous avez seulement besoin de jeter
quelque peu un coup d'œil sur la
défunte Autriche qui, à l'exception de
quelques personnalités
exceptionnelles, avait une culture -
et pas seulement une culture
spirituelle, mais une culture dans
toute la largeur de la vie - qui
remontait en fait aux premiers siècles
chrétiens.
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03
|
Wir haben also einen
Tatbestand in diesem Falle: Ein Mensch
kann da sein, und es können
verschiedene Verständnisse dieses
Tatbestandes da sein. — So ist es im
Zeitenlaufe mit dem Ereignis, welches
das Christentum in die Welt gebracht
hat. Dieses Ereignis als solches war
einmal da, es steht am Ausgangspunkte
unserer neuzeitlichen Zivilisation.
Das Verständnis, das bis jetzt diesem
Christentum entgegengebracht wurde,
das wurzelt im wesentlichen in den
Anschauungen, in den Ideen, in den
Begriffen, die die Menschen haben
konnten aus jenen Seelenuntergründen,
die an Stelle der Seelenuntergründe
des alten Römischen Reiches getreten
waren. Sie brauchen, um das zu
erhärten, nur etwa hinzublicken auf
das untergegangene Österreich, das im
wesentlichen, mit Ausnahme einzelner
hervorragender Persönlichkeiten, eine
Kultur hatte — und zwar nicht nur eine
geistige, sondern eine Kultur in der
ganzen Breite des Lebens —, die im
Grunde genommen ihrem Wesen nach
zurückging auf die ersten christlichen
Jahrhunderte.
|
C'est là que commencent les germes
de la décadence. Les gens ne voulaient
pas le croire ; mais tous ceux qui
étaient au courant des circonstances
pouvaient le voir. Et il en était de
même dans le reste de l'Europe.
L'Europe a été construite sur des
idées très anciennes, dans une
spiritualité ancienne. Et c'est à
partir de ces représentations que le
mystère du Golgotha a été compris.
Mais ces représentations sont
aujourd'hui usées. Elles ne suffisent
plus à transmettre à l'humain
contemporain une compréhension de
l'événement du Golgotha. L'humain,
dans son penchant conservateur, veut
rester avec les anciennes idées. Mais
dans les profondeurs de l'âme
s'enracinent les exigences d'une
nouvelle organisation de l'Europe et
de l'ensemble du monde civilisé. C'est
la grande lutte que l'on constate
depuis une soixantaine d'années au
fond de la culture européenne. Quelque
chose veut se former, mais les
représentations conservées des humains
le repoussent. Lorsqu'un courant
fluvial se bloque quelque part, il
finit par se transformer en rapide. Ce
rapide est arrivé dans la culture
européenne. Ce sont les années de
terreur qui se sont abattues, qui ne
sont en aucun cas déjà terminées, qui
n'en sont en fait qu'à leurs débuts.
Ce qui est nécessaire aujourd'hui,
c'est de fonder une nouvelle
conception de la vie sur des bases
spirituelles. Ceux qui s'opposent
aujourd'hui à une telle conception de
la vie sont semblables à ceux qui se
sont opposés au christianisme lorsque
celui-ci s'est répandu du sud au nord.
La vague de l'évolution passe sur de
tels humains.
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04
|
Da beginnen die Keime
des Verfalls. Die Leute wollten das
nicht glauben; aber jeder, der mit den
Verhältnissen bekannt war, konnte das
sehen. Und so war es auch im übrigen
Europa. Europa ist aufgebaut gewesen
auf ganz alten Vorstellungen, in einer
alten Geistigkeit also. Und aus diesen
Vorstellungen heraus wurde auch das
Mysterium von Golgatha begriffen. Aber
diese Vorstellungen sind nunmehr
abgebraucht. Sie reichen nicht mehr
hin, um dem gegenwärtigen Menschen ein
Verständnis des Ereignisses von
Golgatha zu vermitteln. Der Mensch
möchte seinem konservativen Hang nach
bei den alten Vorstellungen bleiben.
In den Untergründen des Seelischen
aber wurzeln durchaus die Forderungen
nach einer Neugestaltung Europas und
der ganzen zivilisierten Welt
überhaupt. Das ist der große Kampf,
der etwa seit sechzig Jahren auf dem
Grunde der europäischen Kultur zu
bemerken ist. Es will sich etwas
gestalten, aber die konservierten
Vorstellungen der Menschen drängen es
zurück. Wenn sich irgendwo eine
Flußströmung staut, so kommt zuletzt
eine Stromschnelle. Diese
Stromschnelle ist in der europäischen
Kultur gekommen. Es sind die
Schreckensjahre, die hereingebrochen
sind, die keineswegs schon zu Ende
sind, die eigentlich im Grunde
genommen erst in ihren Anfängen
stehen. Was heute notwendig ist, das
ist, aus geistigen Grundlagen heraus
eine neue Lebensauffassung zu
begründen. Diejenigen, die sich heute
gegen eine solche Lebensauffassung
stellen, die gleichen denjenigen, die
sich, als das Christentum vom Süden
nach Norden sich ausbreitete, gegen
dieses Christentum gestellt. haben. Es
geht die Welle der Entwickelung über
solche Menschen hinweg.
|
Mais de tels humains peuvent
provoquer beaucoup de malheur, et il y
aura encore beaucoup de malheur à
cause de tels humains. Prenons une
fois les rapports dans le concret.
Celui qui regarde comment s'est formé
ce que l'on pouvait voir avant 1914 et
aussi, dans un certain sens, pendant
les dernières années, lorsque la
catastrophe a commencé, verra que sur
la carte de l'Europe, il y avait
justement certaines frontières d'état
ainsi nommées. Vous pouvez suivre
l'histoire pour savoir pourquoi ces
frontières d'état se sont formées au
cours des siècles. Mais, tout de
suite, vous gagnerez, grâce à une
véritable observation historique sans
préjugés que ces États, à commencer
par la grande Russie jusqu'aux plus
petites structures, sont nés sous
l'influence de la compréhension du
Christ, c'est-à-dire de la
compréhension du Christ telle qu'elle
a pris place en Europe à l'époque de
l'ainsi nommée migration des peuples,
à l'époque de la décadence de l'Empire
romain. En 1914, pour donner une date,
ces relations, qui s'exprimaient par
ces "traits" délimitant les États sur
la carte d'Europe, étaient déjà toutes
contre nature. Il n'y avait plus rien
de vrai dans ces frontières. Il n'y
avait rien qui tienne intérieurement.
Et ceux qui croient aujourd'hui que
quelque chose peut être maintenu par
ce qui n'était plus vrai en 1914 font
fausse route. Aussi ce qui s'est formé
ou veut se former ou veut se former
sur la base de ces rapports n'est de
loin pas tenable.
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05
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Aber solche Menschen
können viel Unheil stiften, und es
wird noch reichlich Unheil gestiftet
werden durch solche Menschen. Nehmen
wir einmal die Verhältnisse im
Konkreten. Wer ins Auge faßt, wie
dasjenige entstanden ist, was man
ansehen konnte vor dem Jahre 1914 und
auch in gewissem Sinne noch während
der letzten Jahre, als die Katastrophe
begann, der wird sehen, daß es auf der
Landkarte Europas eben bestimmte
sogenannte Staatsgrenzen gab. Warum
sich diese Staatsgrenzen im Laufe der
Jahrhunderte so herausgebildet haben,
das können Sie durch die Geschichte
verfolgen. Aber Sie werden gerade aus
einer wirklichen, vorurteilslosen
Geschichtsbetrachtung die Einsicht
gewinnen, daß diese Staaten, von dem
großen Rußland angefangen bis zu den
kleinsten Gebilden, entstanden sind
unter dem Einfluß des
Christus-Verständnisses, das heißt
des Christus-Verständnisses, wie es
Platz gegriffen hat in Europa zur Zeit
der sogenannten Völkerwanderung, zur
Zeit der Dekadenz des Römischen
Reiches. 1914, um eine Jahreszahl
anzugeben, waren diese Verhältnisse,
die sich ausdrückten in diesen
«Strichen», die Staaten abgrenzten auf
der Landkarte Europas, alle schon
unnatürlich. Es war nichts Wahres mehr
in diesen Grenzen. Es war nichts da,
was innerlich Halt hatte. Und wer
heute glaubt, es könne von dem, was
1914 nicht mehr wahr gewesen ist,
irgend etwas zusammengehalten werden,
der ist eben durchaus auf einen
Holzweg gekommen. Auch dasjenige, was
sich auf der Grundlage dieser
Verhältnisse gebildet hat oder bilden
will, ist fernerhin nicht haltbar.
|
Qu'est-ce que les gens d'Europe et
leurs alliés américains, veulent-ils
faire maintenant du monde civilisé ?
Considérons cela seulement une fois
sans préjuger ce que les humains
d'Europe avec l'annexe américaine
veulent faire actuellement du monde
civilisé. Ils veulent faire ce qui
aurait peut-être pu naître dans les
premiers siècles après Jésus-Christ,
dans les migrations des peuples, à
partir des représentations que les
Goths, les Vandales, les Lombards, les
Hérules, les Chérusques et ainsi de
suite, ont eues, que les Romains ont
eues avant d'être saisis par le
christianisme. Cela n'a pas vu le
jour, bien qu'à l'époque, les humains
ne s'arcboutaient pas une fois aussi
consciemment au cours des événements
qu'ils le font aujourd'hui. Mais
supposons une fois hypothétiquement
qu'à l'époque, on n'aurait pas voulu
laisser le christianisme se répandre,
mais qu'on ait voulu une Europe collée
ensemble des représentations des
Ostrogoths et des Wisigoths, des
Vandales, des Lombards et ainsi de
suite, avec les restes de l'ancien
être romain - une chose impossible,
tout simplement ! Une Europe possible
n'a vu le jour que parce qu'un impact
spirituel est venu sur cette Europe.
Et cet impact spirituel vint par le
christianisme. Sans cet impact
spirituel, qui a justement tout fait
autre, rien ne serait devenu de
l'Europe pour les siècles allants du
4e et 5e siècle jusqu'au 20e.
Pensez-vous une fois l'Europe sans
l'impact du christianisme dans les
siècles écoulés : vous ne pourriez pas
la penser. Pensez-vous seulement une
fois ce qui est resté de ce que les
Goths, les Hérules, les Lombards et
ainsi de suite ont représenté en
Europe. Vous devez vous dire :
l'impact du christianisme est venu -
tout devint autre.
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06
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Was wollen denn die
Leute in Europa mit ihrem
amerikanischen Anhang jetzt aus der
zivilisierten Welt eigentlich machen ?
Fassen wir das einmal ganz unbefangen
ins Auge, was die Menschen Europas mit
dem amerikanischen Anhang gegenwärtig
aus der zivilisierten Welt machen
wollen. Sie wollen dasjenige machen,
was in den ersten nachchristlichen
Jahrhunderten, in den
Völkerwanderungen ja vielleicht hätte
entstehen können aus den
Vorstellungen, welche die Goten, die
Vandalen, die Langobarden, Heruler,
Cherusker und so weiter gehabt haben,
welche die Römer gehabt haben, bevor
sie vom Christentum ergriffen wurden.
Es ist das nicht entstanden, obgleich
dazumal die Menschen sich mit ihrem
Bewußtsein noch nicht einmal so stark
dem Gang der Ereignisse
entgegenstemmten, wie sie es heute
tun. Aber nehmen wir einmal
hypothetisch an, man hätte dazumal
das Christentum sich nicht ausbreiten
lassen wollen, sondern man hätte haben
wollen ein Europa, zusammengeleimt
aus den Vorstellungen der Ostgoten und
Westgoten, der Vandalen, der
Langobarden und so weiter mit den
Resten des alten römischen Wesens —
ein Unmögliches einfach ! Ein
mögliches Europa ergab sich nur
dadurch, daß ein geistiger Einschlag
in dieses Europa kam. Und dieser
geistige Einschlag, der kam durch das
Christentum. Ohne diesen geistigen
Einschlag, der eben alles anders
gemacht hat, wäre nichts aus Europa
geworden für die Jahrhunderte vom 4.,
5. bis zum 20. Jahrhundert. Denken
Sie sich einmal Europa ohne den
Einschlag des Christentums in den
verflossenen Jahrhunderten: Sie
könnten es sich nicht denken. Denken
Sie sich nur einmal, was alles
übriggeblieben ist von dem, was die
Goten, die Heruler, die Langobarden
und so weiter in Europa vertreten
haben. Sie müssen sich sagen: Der
Einschlag des Chrstentums kam — alles
wurde anders.
|
Si les Lombards avaient alors rejeté
toute nouvelle impulsion avec autant
de force que le font aujourd'hui, par
exemple, les Tchécoslovaques, les
Polonais ou les Français, alors ce que
j'ai supposé de manière hypothétique,
l'impossible, serait justement arrivé.
Et comme les Lombards se seraient
comportés s'ils avaient dit que nous
ne voulions pas de christianisme, que
nous voulions rester lombards, ainsi
se comportent aujourd'hui les
Tchécoslovaques, les Magyars ou les
Français, les Anglais et ainsi de
suite. Ils ne veulent pas d'un nouvel
impact spirituel.
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07
|
Wenn dazumal die
Langobarden ebenso stark
zurückgewiesen hätten jeden neuen
Impuls, wie ihn heute zurückweisen zum
Beispiel, sagen wir, die
Tschechoslowaken oder die Polen oder
die Franzosen, dann wäre das, was ich
hypothetisch vorausgesetzt habe, das
Unmögliche eben geschehen. Und so, wie
sich die Langobarden verhalten hätten,
wenn sie gesagt hätten, wir wollen
kein Christentum, wir wollen
langobardisch bleiben, so verhalten
sich heute die Tschechoslowaken, die
Magyaren oder Franzosen, die
Engländer und so weiter. Sie wollen
nicht einen neuen geistigen Einschlag
haben.
|
Mais l'Europe est au point zéro sans
nouvel impact. Rien ne naît. Il naît
ainsi justement aussi peu quelque
chose de l'Europe, que serait né d'une
Europe gothique, lombarde ou vandale à
l'époque où le christianisme était mûr
à faire son impact dans la
civilisation européenne. Cette pensée
est telle qu'elle effraie le plus
grand nombre d'humains du présent. Il
les surprend peut-être, si je dis
qu'ils ont peur, car ils croient que
c'est pour telle ou telle raison
vitale, logique ou autre qu'ils
résistent à cette pensée. Ce n'est pas
le cas. Pourquoi ils résistent est une
peur subconsciente. Quand on a une
peur subconsciente, on ne comprend pas
les choses. On éprouve des raisons
logiques, on invente toutes sortes
d'observations que l'on croit avoir
faites pour réfuter cette pensée,
tandis qu'en fait on en a peur. Mais
l'humain ne s'avoue donc pas sa peur !
Mais le temps est un si grand qu'il
est nécessaire de tout de suite
regarder absolument dans ces
conditions. Et il est nécessaire de
prononcer aujourd'hui des paroles qui
sonnent certainement encore comme un
paradoxe pour une grande partie des
humains. Le christianisme, lorsqu'il
s'est d'abord répandu, a aussi sonné
paradoxal aux humains. Vous devriez
seulement vous représenter comment
cela a sonné lorsque les propagateurs
du christianisme - disons par exemple
en Alsace, en Suisse - sont arrivés,
où l'on vénérait encore les images de
Wodan, du dieu Saxnot et ainsi de
suite, c'était quelque chose de
paradoxal. Aujourd'hui, c'est
paradoxal pour les humains qu'on leur
parle de ce dont la science de
l'esprit d'orientation
anthroposophique doit parler comme
d'un nouvel impact et, en même temps,
d'une nouvelle compréhension du
christianisme. Seulement, aujourd'hui,
tout doit devenir conscient, tout doit
être plus voulu que ce que les humains
étaient capables de vouloir à
l'époque. Avant toute chose, une chose
doit être comprise aujourd'hui par
l'humanité dans toute son acuité. Nous
avons ce qu'on appelle une vie
scientifique, une vie intellectuelle.
Je vous ai décrit un élément de cette
vie intellectuelle dans le dernier
exposé de dimanche ; je vous ai
indiqué le caractère que cette vie
intellectuelle a reçu par la
population anglophone. Ne croyez pas
que cette vie intellectuelle laisse
n'importe comment influencer la vie
quotidienne. Ce que nos enfants
apprennent à l'école, dès l'âge de six
ans, forme les âmes, forme l'humain
tout entier, et les humains se
promènent aujourd'hui tels qu'ils sont
formés par notre système scolaire, qui
est à nouveau fortement influencé dans
ses degrés inférieurs, surtout
aujourd'hui à l'époque de la diffusion
de la presse, beaucoup plus qu'on ne
le pense, très fortement influencé par
ce que l'on appelle la science dans
les couches supérieures de la vie
intellectuelle. La science a eu ses
grands succès extérieurs. Elle est
parvenue jusqu'au téléphone et à la
navigation aérienne, elle est parvenue
à la télégraphie sans fil. C'est dans
tout ce domaine qu'elle a fait de
grandes conquêtes. Mais j'ai déjà
attiré votre attention à plusieurs
reprises sur une particularité de
cette science, une particularité de
toute notre connaissance. Cette
particularité réside dans le fait que
l'on peut tout comprendre. On peut
comprendre les machines, on peut
comprendre les minéraux, on peut
comprendre les plantes, on peut
comprendre l'animal, mais on ne peut
surtout pas comprendre l'humain à
travers ce que notre science nous
offre. Le fait que l'on dérive
directement l'humain de l'animalité,
que l'on dise qu'il n'est qu'un stade
supérieur de l'évolution de
l'animalité, ne provient que du fait
que l'on ne sait rien de l'humain. Ce
n'est pas parce que l'humain descend
réellement de l'animal, mais parce que
l'on ne sait rien de l'humain
véritable, mais justement ne peut que
révéler la représentation que l'on a,
on laisse l'humain descendre/faire
souche du règne animal. C'est donc
seulement un préjugé de l'époque, qui
n'a pas de science pour juger sur
l'humain. C'est pourquoi, même à
l'heure actuelle, nous ne sommes pas
en état d'acquérir une véritable
connaissance de l'humain à partir de
notre formation du temps. Par
connaissance de l'humain, on ne peut
pas entendre ce bric-à-brac de toutes
sortes de représentations que l'humain
se fait aujourd'hui de lui-même. Une
véritable connaissance de l'humain ne
pouvait naître que de la connaissance
de ce qu'est l'humain véritable,
l'humain authentique.
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08
|
Aber Europa ist auf dem
Nullpunkt ohne einen neuen Einschlag.
Es entsteht nichts. Es entsteht
ebensowenig etwas aus Europa, wie aus
einem Goten-, Langobarden-,
Vandalen-Europa etwas entstanden wäre
zu der Zeit, als das Christentum reif
war, seinen Einschlag zu machen in die
europäische Zivilisation. Dieser
Gedanke ist ein solcher, vor dem sich
die weitaus größte Anzahl von Menschen
der Gegenwart fürchten. Es überrascht
Sie vielleicht, wenn ich sage, sie
fürchten sich, denn Sie glauben, das
sei aus diesen oder jenen
Lebensgründen oder logischen oder
sonstigen Gründen, daß sie diesem
Gedanken widerstreben. Das ist nicht
der Fall. Warum sie widerstreben, ist
unterbewußte Furcht. Wenn man
unterbewußte Furcht hat, so versteht
man die Dinge nicht. Man erfindet
logische Gründe, man erfindet allerlei
Beobachtungen, die man gemacht zu
haben glaubt, um diesen Gedanken zu
widerlegen, während man sich
eigentlich vor ihm fürchtet. Aber die
Furcht gesteht sich der Mensch ja
nicht! Die Zeit ist aber eine so
große, daß es nötig ist, gerade in
diese Verhältnisse unbedingt
hineinzuschauen. Und es ist nötig,
heute Worte auszusprechen, die gewiß
einem großen Teil der Menschen noch
paradox klingen. Das Christentum hat,
als es sich zuerst ausbreitete, den
Menschen auch paradox geklungen. Sie
sollten sich nur vorstellen, wie es
geklungen hat, als die Verbreiter des
Christentums — sagen wir zum Beispiel
im Elsaß, in der Schweiz — gekommen
sind, wo man noch verehrt hat die
Bildnisse des Wodan, des Gottes Saxnot
und so weiter, es war etwas Paradoxes.
Heute ist es für die Menschen
paradox, wenn man ihnen von dem
spricht, wovon die anthroposophisch
orientierte Geisteswissenschaft als
von einem neuen Einschlag und zu
gleicher Zeit von einem neuen
Verständnis des Christentums sprechen
muß. Nur muß heute alles bewußt
werden, nur muß heute alles gewollter
sein, als in der damaligen Zeit die
Menschen zu wollen fähig waren. Vor
allen Dingen muß eines in aller
Schärfe heute von der Menschheit
begriffen werden. Wir haben ein
sogenanntes wissenschaftliches, ein
intellektuelles Leben. Ein Glied
dieses intellektuellen Lebens habe ich
Ihnen im letzten Sonntagsvortrage
charakterisiert; ich habe Ihnen den
Charakter angegeben, den dieses
intellektuelle Leben durch die
englisch sprechende Bevölkerung
erhalten hat. Glauben Sie nicht, daß
dieses intellektuelle Leben irgendwie
unbeeinflußt läßt die Alltäglichkeit.
Was unsere Kinder in der Schule
lernen, bereits von ihrem sechsten
Jahre an, das formt die Seelen, das
formt den ganzen Menschen, und die
Menschen gehen heute so herum, wie sie
zugeformt werden von unserem
Schulwesen, das in seinen unteren
Stufen wieder stark beeinflußt ist,
besonders heute in der Zeit der
Verbreitung des Zeitungswesens, viel
mehr, als man denkt, ganz ungeheuer
beeinflußt ist von dem, was in den
Oberschichten des intellektuellen
Lebens die sogenannte Wissenschaft
ist. Die Wissenschaft, die hatte ihre
äußeren großen Erfolge. Sie hatte es
bis zum Telefon und bis zur
Luftschiffahrt gebracht, sie hat es
bis zur drahtlosen Telegrafie
gebracht. Auf diesem ganzen Gebiete
hat sie ihre großen Errungenschaften.
Aber ich habe Sie wiederholt nun schon
aufmerksam gemacht auf eine
Eigentümlichkeit dieser Wissenschaft,
eine Eigentümlichkeit unserer ganzen
Erkenntnis. Diese Eigentümlichkeit
besteht darin, daß man alles begreifen
kann. Man kann Maschinen begreifen,
man kann Mineralien begreifen, man
kann Pflanzen begreifen, das Tier
begreifen, aber man kann am
allerwenigsten durch dasjenige, was
unsere Wissenschaft darbietet, den
Menschen begreifen. Daß man geradewegs
den Menschen ableitet von der
Tierheit, daß man sagt, er sei nur
eine höhere Entwickelungsstufe der
Tierheit, das rührt ja nur davon her,
daß man eben über den Menschen nichts
weiß. Nicht weil der Mensch wirklich
vom Tiere abstammt, sondern weil man
über den wahren Menschen nichts weiß,
sondern eben nur die Vorstellung
offenbaren kann, die man hat, läßt man
den Menschen aus dem Tierreich
stammen. Es ist ja nur ein Vorurteil
der Zeit, die keine Wissenschaft hat,
um über den Menschen zu urteilen.
Daher sind wir auch in der Gegenwart
nicht imstande, aus unserer
Zeitenbildung heraus eine wirkliche
Menschenkenntnis zu erwerben. Mit
Menschenkenntnis kann nicht gemeint
sein jenes Sammelsurium von allerlei
Vorstellungen, die sich heute der
Mensch von sich selbst macht. Eine
wirkliche Menschenkenntnis konnte nur
hervorgehen aus der Erkenntnis
desjenigen, woraus der wahre Mensch,
der echte Mensch aufgebaut ist.
|
Quand aussi nous étudions tout ce
que nous avons sur la Terre,
l'étudions avec les moyens de la
science actuelle, nous pouvons
construire des machines, nous pouvons
concevoir des mécanismes, mais nous ne
pouvons jamais comprendre l'humain
avec cela. C'est justement à cela que
sert la science de l'esprit
anthroposophique, à rendre l'humain
compréhensible à partir de conditions
extraterrestres. Les humains le
sentent, mais ils n'admettent pas,
dans leurs représentations actuelles,
que l'humain doive être compris
aujourd'hui à partir de conditions
extraterrestres, suprasensibles. Et
c'est pourquoi il n'y a pas de science
pour cet humain. Depuis des siècles,
le monde se trompe sur ce fait d'une
manière étrange.
|
09
|
Wenn wir auch alles,
was wir auf der Erde haben, studieren,
studieren mit den Mitteln der heutigen
Wissenschaft, so können wir Maschinen
damit bauen, können Mechanismen damit
gestalten, aber wir können niemals den
Menschen damit begreifen. Dazu ist
eben anthroposophische
Geisteswissenschaft da, den Menschen
aus außerirdischen Verhältnissen
begreiflich zu machen. Das fühlen die
Menschen, aber sie geben in ihren
heutigen Vorstellungen nicht zu, daß
der Mensch heute begriffen werden
müsse aus außerirdischen, aus
übersinnlichen Verhältnissen. Und so
ist für diesen Menschen keine
Wissenschaft da. Jahrhunderte schon
täuscht sich die Welt über diese
Tatsache in einer merkwürdigen Weise.
|
Je voudrais vous montrer une fois à
un exemple - on pourrait en citer
beaucoup - comment on se trompe sur ce
fait de par les siècles. Lorsqu'il a
été commencé avec ce que vous avez
sous les yeux depuis des années en
tant que science de l'esprit
d'orientation anthroposophique,
certaines personnes qui se sont
approchées de ce que je viens de
donner sur le terrain de cette science
de l'esprit d'orientation
anthroposophique ont dit : "Nous
préférons nous plonger dans la
mystique de Maître Eckhart, dans la
mystique de Jean Tauler. Là, tout est
beaucoup plus simple ; on peut dire si
joliment et si confortablement : je me
plonge dans mon intériorité, je saisis
l'humain supérieur en moi, mon moi
supérieur a saisi l'humain divin en
moi. - Mais ce n'est rien d'autre
qu'un égoïsme raffiné, rien d'autre
qu'un repli sur la personnalité
égoïste, une fuite de toute
l'humanité, une tromperie intérieure
de soi-même. Lorsqu'au XIVe et au XVe
siècle, l'incapacité des humains à
comprendre l'humain a commencé, il
était clair que de tels esprits
devaient apparaître, comme Jean Tauler
et Maître Eckhart, qui indiquaient
l'intériorité humaine pour chercher
l'humain. Mais aujourd'hui, cette
époque est révolue. Aujourd'hui, cet
approfondissement et cette plongée
dans l'intériorité ne servent plus à
rien. Aujourd'hui, il s'agit de
comprendre vraiment une parole du
Christ - c'est l'exemple auquel je
pense -, cette unique parole du
Christ, qui est l'une des plus
importantes, des plus significatives,
qui dit : "Quand deux ou trois sont
unis en mon nom, alors je suis parmi
eux". Cela signifie que si un seul est
seul, le Christ n'est pas là. On ne
peut pas trouver le Christ sans se
sentir uni à toute l'humanité. Il faut
chercher le Christ aujourd'hui à
travers le chemin que suit toute
l'humanité. Cela signifie que la
satisfaction intérieure nous éloigne
justement de l'impulsion du Christ.
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10
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Ich will Ihnen einmal
an einem Beispiel — es könnten deren
viele angeführt werden — zeigen, wie
man sich durch die Jahrhunderte über
diese Tatsache hinwegtäuscht. Als
begonnen wurde mit dem, was hier nun
seit Jahren schon ausgebildet vor
Ihnen liegt als anthroposophisch
orientierte Geisteswissenschaft, da
haben manche Menschen, die dem, was
gerade zum Beispiel von mir auf dem
Boden dieser anthroposophisch
orientierten Geisteswissenschaft
gegeben wurde, nahegekommen sind,
gesagt: Wir vertiefen uns lieber in
die Mystik des Meister Eckhart, in die
Mystik des Johannes Tauler. Da ist ja
alles viel einfacher; da kann man so
hübsch wohlbehaglich sagen: Ich
versenke mich in mein Inneres, ich
erfasse den höheren Menschen in mir,
mein höheres Ich hat den göttlichen
Menschen in mir erfaßt. — Aber das ist
ja doch nichts anderes als ein
raffinierter Egoismus, nichts anderes
als ein Zurückziehen auf die
egoistische Persönlichkeit, ein
Hinweglaufen von der ganzen
Menschheit, ein innerliches
Sich-selbst-Betrügen. Als im 14., 15.
Jahrhundert die Unfähigkeit der
Menschen begann, den Menschen zu
begreifen, da war es klar, daß solche
Geister auftreten mußten, wie Johannes
Tauler und der Meister Eckhart, die
auf das menschliche Innere hinwiesen,
um den Menschen zu suchen. Aber heute
ist diese Zeit vorüber. Heute taugt
dieses Vertiefen und Versenken in das
Innere nicht mehr. Heute handelt es
sich darum, ein Christus-Wort nun
wirklich richtig zu verstehen — das
ist das Beispiel, das ich meine —,
dieses eine Christus-Wort, das eines
der wichtigsten, der bedeutsamsten
ist, das heißt: «Wenn zwei oder drei
in meinem Namen vereinigt sind, dann
bin ich mitten unter euch.» Das heißt,
wenn einer allein ist, dann ist der
Christus nicht da. Den Christus kann
man nicht finden, ohne sich verbunden
zu fühlen mit der ganzen Menschheit.
Den Christus muß man heute suchen
durch den Weg, den die ganze
Menschheit geht. Das heißt, das
innerliche Sich-Befriedigen führt von
dem Christus-Impuls gerade ab.
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C'est le malheur, en particulier de
la théologie protestante du XIXe
siècle, que l'impulsion soit apparue
d'avoir une simple expérience
intérieure individuelle et égoïste du
Christ. Il y a une tête couronnée
européenne, l'une de celles qui sont
encore couronnées, qui a toujours
répondu lorsqu'il s'agissait d'aborder
la connaissance spirituelle
contemporaine : j'ai mon expérience
personnelle du Christ ! - Cette tête
couronnée s'est ainsi satisfaite. Mais
beaucoup disent la même chose. Mais
c'est justement le malheur de l'époque
actuelle, que les humains ne veuillent
pas s'intéresser à ce qui est
impersonnel humain. On apprend en
effet d'abord à se connaître soi-même
quand on connaît l'humain en tant que
tel. Mais on ne peut pas connaître
l'humain en tant que tel sans chercher
son origine dans des conditions
extraterrestres.
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11
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Das ist das Unglück
besonders der protestantischen
Theologie des 19. Jahrhunderts, daß
der Impuls aufgetreten ist, ein bloßes
individuell-egoistisches inneres
Christus-Erlebnis zu haben. Es gibt
ein europäisches gekröntes Haupt,
eines derjenigen, die noch gekrönt
sind, das erwiderte immer, wenn es
sich darum handelte, zeitgemäßes
geistiges Erkennen anzufassen: Ich
habe mein persönliches
Christus-Erlebnis ! — Dieses gekrönte
Haupt hat sich damit befriedigt. Aber
ähnliches sagen ja viele. Das aber ist
eben das Unglück der Gegenwart, daß
die Menschen nicht haben wollen das
allgemeine Interesse für das
unpersönliche Menschliche. Man lernt
nämlich sich selbst erst kennen, wenn
man den Menschen als solchen kennt.
Den Menschen als solchen kann man aber
nicht kennenlernen, ohne seinen
Ursprung in außerirdischen
Verhältnissen zu suchen.
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Pensez à la manière dont on cherche
dans des conditions extraterrestres
l'origine de ce qui est aujourd'hui
l'humain, dans le sens de ma "Science
secrète dans ses grandes lignes".
Cette "science secrète" n'est pas
sympathique aux humains pour une autre
raison que parce qu'elle rejette toute
connaissance confuse de l'humanité et
que l'humain en tant que tel est
déduit de l'ensemble de l'univers,
notamment de l'univers extraterrestre.
Or, c'est précisément nécessaire à
notre époque. L'époque actuelle doit
se décider à ajouter à toutes les
sources de connaissance que l'on aime
aujourd'hui les autres sources de
connaissance, les sources
spirituelles.
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12
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Denken Sie, wie in
außerirdischen Verhältnissen der
Ursprung desjenigen, was heute Mensch
ist, gesucht wird im Sinne meiner
«Geheimwissenschaft im Umriß». Diese
«Geheimwissenschaft» ist den Menschen
so unsympathisch aus keinem andern
Grunde, als weil alle konfuse
Menschheitskenntnis abgewiesen ist und
der Mensch als solcher hergeleitet
wird aus dem ganzen Weitenall,
namentlich aus dem außerirdischen
Weitenall. Das aber ist gerade in der
heutigen Zeit notwendig. Die heutige
Zeit muß sich dazu entschließen, zu
alledem, was man als Erkenntnisquellen
heute liebt, die andern, die geistigen
Erkenntnisquellen hinzuzufügen.
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C'est là que repose, appelez cela
culpabilité, appelez cela ignorance -
on peut utiliser l'un ou l'autre mot,
il ne s'agit pas de mots - ce qui doit
être caractérisé comme émanant de nos
universités scientifiques, de ces
humains qui donnent le ton lorsqu'on
parle de ce que l'humain peut savoir
et de ce qu'il ne peut pas savoir. De
ce qui sort de nos universités
européennes et américaines d'ainsi
nommée sagesse humaine, mais aussi de
sagesse sociale, de sagesse technique
et ainsi de suite, cela considère le
monde à l'exclusion de tous ces
facteurs qui incluent quand même
l'humain bien évidemment. Celui qui
cherche aujourd'hui un accès à une
quelque position dirigeante, quand
aussi seulement une position
d'humanité dirigeante inférieure, il
n'a pas du tout l'occasion d'apprendre
à connaître quoi que ce soit qui le
rend capable d'obtenir de la
connaissance de l'humain. Et sans
connaissance de l'humain, il n'y a pas
de vie sociale, sans connaissance de
l'humain, il n'y a pas non plus de
renouveau du christianisme. On peut
aujourd'hui devenir théologien sans
avoir la moindre idée de ce que
signifie le mystère du Golgotha, car
la plupart des théologiens n'ont
aujourd'hui aucune idée de qui est le
Christ. On peut aujourd'hui devenir
juriste sans avoir la moindre idée de
ce qu'est réellement l'être humain. On
peut aujourd'hui devenir médecin sans
avoir la moindre idée de la manière
dont l'être humain est construit à
partir du cosmos, sans avoir la
moindre idée de la relation entre le
corps sain et le corps malade. On peut
aujourd'hui devenir technicien sans
avoir la moindre idée de l'influence
de la construction d'une machine
quelconque sur l'ensemble de
l'évolution terrestre, et on peut
aujourd'hui être un inventeur génial
de téléphones sans avoir la moindre
idée de ce que ce téléphone signifie
pour l'ensemble de l'évolution
terrestre. Les humains manquent de
perspective sur le cours de
l'évolution humaine. Et chaque être
humain a ainsi besoin de se former un
petit cercle et dans ce petit cercle
d'acquérir une routine dans ce petit
cercle, d'appliquer cette routine dans
le sens de son égoïsme, afin de se
distinguer/mettre en avant sans
prendre de recul sur comment manière
s'insère ce qui là, comme partie de
l'ensemble du monde, se place dans cet
ensemble du monde. Si l'on
construisait des maisons dans le monde
avec la même méthode que celle
utilisée aujourd'hui pour fonder des
existences, celles-ci s'écrouleraient
aussitôt. Si l'on formait des briques
avec la même méthode que celle avec
laquelle nous formons aujourd'hui nos
théologiens, nos juristes, nos
médecins, nos philologues et ainsi de
suite, et notamment les philosophes,
et si l'on construisait des maisons
avec ces briques, ces maisons ne
pourraient pas être là une semaine
dans l'ensemble du monde. Dans les
grandes circonstances, les humains ne
remarquent pas l'effondrement. Tout
s'écroule continuellement depuis le
dernier tiers du XIXe siècle. Les
humains n'en savent rien ; ils parlent
au contraire du grand essor, et
certains parlent encore de
reconstruire un nouveau monde avec les
mêmes briques qui sont depuis
longtemps devenues inutilisables. On
ne peut pas construire un nouveau
monde autrement que par l'apport d'un
nouvel impact spirituel dans
l'ensemble du monde civilisé. On peut
coller quelque chose, mais on ne peut
pas construire sans cet impact
spirituel.
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13
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Hier liegt, nennen Sie
es Schuld, nennen Sie es Unwissenheit
— es mag ja das eine oder das andere
Wort angewendet werden, auf Worte
kommt es nicht an —, was
charakterisiert werden muß als
ausgehend von unseren
wissenschaftlichen Hochschulen, von
jenen Menschen, die den Ton angeben,
wenn die Rede ist von dem, was der
Mensch wissen kann und was er nicht
wissen kann. Von dem, was von unseren
europäischen und amerikanischen
Hochschulen ausgeht an sogenannter
Menschenweisheit, aber auch an
sozialer Weisheit, an technischer
Weisheit und so weiter, das betrachtet
die Welt mit Ausschluß aller
derjenigen Faktoren, die doch den
Menschen ganz selbstverständlich in
sich schließen. Wer heute den Zugang
sucht zu irgendeiner führenden, wenn
auch nur einer niedrigen führenden
Menschheitsstellung, der hat gar nicht
Gelegenheit, irgend etwas
kennenzulernen, das ihn befähigte,
Menschenkenntnis zu erhalten. Und
ohne Menschenkenntnis gibt es kein
soziales Leben, ohne Menschenkenntnis
gibt es auch keine Erneuerung des
Christentums. Man kann heute Theologe
werden, ohne eine Ahnung zu haben, was
das Mysterium von Golgatha bedeutet,
denn die meisten Theologen haben
heute keine Ahnung, wer Christus ist.
Man kann heute Jurist werden, ohne
eine Ahnung davon zu haben, was
eigentlich das Menschen‑ wesen ist.
Man kann heute Mediziner werden, ohne
eine Ahnung von dem zu haben, wie
dieses Menschenwesen aus dem Kosmos
heraus gebaut ist, ohne eine Ahnung
davon zu haben, wie der gesunde und
der kranke Leib sich zueinander
verhalten. Man kann heute Techniker
werden, ohne eine Ahnung davon zu
haben,welchen Einfluß der Bau
irgendeiner Maschine auf den ganzen
Gang der Erdenentwickelung hat, und
man kann heute ein genialer Erfinder
eines Telefons sein, ohne eine Ahnung
davon zu haben, was das Telefon für
die ganze Erdenentwickelung bedeutet.
Den Menschen fehlt der Ausblick auf
den Gang der menschlichen
Entwickelung. Und jeder Mensch hat so
das Bedürfnis, sich einen kleinen
Kreis zu bilden und in diesem kleinen
Kreis eine Routine zu erwerben, diese
Routine anzuwenden im Sinne seines
Egoismus, daß er sich hervortue, ohne
Rücksicht darauf zu nehmen, wie sich
hineinstellt dasjenige, was er da als
einen Teil dem Weltenganzen einfügt,
in dieses Weltenganze. Wenn man mit
derselben Methode, mit der man heute
Existenzen gründet, in der Welt Häuser
bauen würde, so würden diese gleich
einstürzen. Wenn man nach derselben
Methode, nach der wir heute unsere
Theologen, unsere Juristen, Mediziner,
Philologen und so weiter und
namentlich die Philosophen ausbilden,
Ziegelsteine formen und mit diesen
Ziegelsteinen Häuser bauen würde, so
würden diese Häuser keine Woche da
sein können im Weltenganzen. In den
großen Verhältnissen bemerken die
Menschen das Einstürzen nicht. Es
stürzt ja fortwährend ein seit dem
letzten Drittel des 19. Jahrhunderts.
Die Menschen wissen nichts davon; sie
reden im Gegenteil von dem großen
Aufschwunge, und manche reden noch
davon, daß man mit denselben
Ziegelsteinen, die längst unbrauchbar
geworden waren, wieder eine neue Welt
aufbauen soll. Man kann nicht eine
neue Welt aufbauen anders, als daß von
Grund auf ein neuer geistiger
Einschlag in die ganze zivilisierte
Welt kommt. Man kann etwas leimen,
aber nicht bauen ohne diesen geistigen
Einschlag.
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Il y a des humains - des humains
bien intentionnés - qui ont une peur
bleue/inguérissable d'une telle
intensité du savoir, d'une telle
intensité de connaissance, telle
qu'elle est recherchée par la science
de l'esprit. Ils ont peur pour une
certaine raison - je ne vous raconte
pas des choses imaginaires, seulement
des choses qui correspondent à des
faits -, ils se disent : comme ce sera
quand même ennuyeux quand on saura
tout de l'humain, ce que la science de
l'esprit prétend savoir ; alors on ne
pourra plus espérer que l'avenir
apporte de nouvelles connaissances,
alors on ne pourra même pas savoir que
la connaissance aide à avancer. Quelle
horrible vision de l'avenir,
pensent-ils encore, quand tout est
déjà su !
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14
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Es gibt Menschen —
gutmeinende Menschen —, die haben vor
einer solchen Intensität des Wissens,
vor einer solchen Intensität der
Erkenntnis, wie sie angestrebt wird
durch Geisteswissenschaft, eine
heillose Angst. Sie haben Angst aus
einem gewissen Grunde — ich erzähle
Ihnen nicht irgendwie Ausgedachtes,
nur die Dinge, die Tatsachen
entsprechen —, sie sagen sich: Wie
wird es doch langweilig sein, wenn man
alles wissen wird von dem Menschen,
was Geisteswissenschaft zu wissen
vorgibt; dann kann man ja nicht mehr
hoffen, daß die Zukunft neues Wissen
bringt, dann kann man ja gar nicht
wissen, daß das Wissen weiterhilft.
Schrecklicher Anblick der Zukunft,
meinen sie noch, wenn schon alles
gewußt wird !
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Je ne veux pas dire que c'est une
information commode pour ceux qui sont
trop paresseux pour aborder la
connaissance, mais je voudrais attirer
l'attention sur le fait que c'est à
partir du moment où l'humain est perçu
comme il peut l'être par la science de
l'esprit que commence véritablement la
possibilité de penser à la
construction sociale. On ne peut pas
fonder la construction sociale
autrement qu'en ayant d'abord amené la
connaissance de l'humain à l'état pur.
Pour s'en rendre compte, il suffit de
se dire ceci. Prenez tout ce qui
conduit à nos communautés jusqu'à
présent - les humains ne le doivent
pas du tout à leurs lumières ; ils ne
le doivent pas aux représentations
qu'ils ont pleinement intégrées dans
leur conscience, ils le doivent aux
forces spirituelles qui
transparaissent à travers le sang, qui
ont germé à partir des anciens
rapports de sang, des
affinités/parentés de sang.
Aujourd'hui encore, nous avons quelque
chose qui se présente dans notre monde
comme un vestige de cette ancienne
consanguinité, qui nous donne le
principe national, qui se manifeste en
lui. La raison pour laquelle l'un se
dit anglais, l'autre français, l'autre
polonais, provient de tout ce qui,
depuis toujours, a donné naissance aux
relations entre les humains qui sont
fondées sur la consanguinité. Cette
consanguinité s'est justifiée au cours
des millénaires de l'évolution de
l'humanité, car c'est par cette
consanguinité que s'est élevé dans
l'humanité ce qui a rassemblé les
humains, ce qui a fondé les
communautés humaines. Et les humains,
au cours de l'évolution terrestre,
comme vous pouvez vous en convaincre
en lisant ma "Science secrète",
n'étaient absolument pas uniformes.
Comme vous le savez, les âmes humaines
étaient venues sur terre des endroits
les plus divers, elles ne se sont
vraiment pas aimées, elles n'ont
appris à s'aimer que parce qu'elles
étaient nées en tant qu'âmes dans des
corps apparentés par le sang. Dans des
conférences précédentes, j'ai montré à
plusieurs reprises comment les
bienfaits de cette consanguinité, de
cette communauté de sang, ont été
combattus par les puissances opposées
aux humains, par les puissances
lucifériennes-ahrimaniennes. C'était
dans les temps anciens. Les humains
avaient alors besoin de fonder des
communautés humaines à partir de la
consanguinité. Croire aujourd'hui
qu'il suffit de traduire l'ancien
principe de consanguinité dans le
langage abstrait et que l'on peut
dire, en habillant l'abstraction de
"quatorze points" : à chaque individu,
même au plus petit des peuples, son
droit à l'autodétermination ! - il
faut être Woodrow Wilson, dans son
détachement du monde, dans son
abstraction, pour pouvoir faire une
chose pareille. Aujourd'hui, il faut
se rendre à l'évidence : c'est du
passé. Les liens du sang ont autrefois
fondé les communautés humaines.
Aujourd'hui, les puissances
ahrimaniennes et lucifériennes
opposées à l'humanité sont déterminées
par autre chose ; aujourd'hui, les
humains doivent être séduits par les
liens du sang. De même que le Christ
n'est pas venu dans le monde pour
abolir la loi, mais pour l'intégrer en
lui, de même la consanguinité ne doit
pas être supprimée du monde ; au
contraire, il faut d'abord mettre la
consanguinité sur les bons rails. Mais
alors que dans les temps anciens, les
entités ahrimaniennes et lucifériennes
se sont élevées dans le cœur des
humains contre la consanguinité et ont
voulu diviser les humains en individus
égoïstes contre la consanguinité, il
s'agit aujourd'hui de séduire les
humains par les puissances
ahrimaniennes et lucifériennes. Alors
qu'aujourd'hui, le temps est mûr pour
comprendre que tout être humain qui a
réellement un corps, une âme et un
esprit et qui se tient devant nous,
descend du monde spirituel, descend du
monde spirituel de telle sorte qu'il a
vécu une vie préterrestre. Il cherche
lui-même le sang par lequel il veut
s'incarner sur terre. Et un sentiment
doit naître peu à peu pour cette
communauté spirituelle. Dans les temps
préchrétiens, la réincarnation était
présente en tant que sentiment, car
elle n'était une connaissance qu'avant
l'an 1860, avant le christianisme ;
après l'an 1860, elle n'était qu'un
sentiment instinctif dans toute
l'Égypte, à l'époque préasiatique et
romaine. Mais maintenant, le temps
vient où la conception de l'humain en
tant qu'être spirituel évoluant entre
la mort et une nouvelle naissance
devient un sentiment vivant, une
intuition vivante, où l'on doit vivre
dans la représentation de la
signification supraterrestre des âmes
humaines. Car sans cette
représentation, la culture de la terre
est tuée. On ne pourra pas développer
une activité pratique dans l'avenir
sans pouvoir lever les yeux vers la
signification spirituelle du fait que
chaque être humain est un être
spirituel. Et il faudra ajouter, aussi
paradoxal que cela puisse encore
paraître à l'humain d'aujourd'hui -
paradoxal moins en théorie, car je ne
veux pas théoriser, mais paralléliser,
d'après le sentiment, que c'est
cependant quad même ainsi -, que l'on
devra apprendre à ne pas seulement se
dire : nous nous réjouissons en tant
que parents qu'un enfant nous soit né,
nous nous réjouissons de cet
accroissement de notre famille parce
que cet enfant nous est né - mais il
faudra dire : Non, nous ne sommes que
l'instrument pour qu'une individualité
spirituelle, qui attend de poursuivre
son existence sur terre, trouve à
travers nous l'occasion de le faire !
- Parmi les choses désuètes, il faudra
compter par exemple la conception
aristocratique du géniteur, la
conception aristocratique de la simple
perpétuation de la famille par le
sang, et l'intuition, le sentiment
devra s'étendre à l'humanité entière.
Les aristocrates ont encore
aujourd'hui le sentiment qu'il est
avant tout de leur devoir de perpétuer
leur lignée, afin que l'humain
physique ait des descendants portant
le même nom. Le sentiment devra
s'inverser en ce sens que l'on devra
avoir ces successeurs au service de
l'humanité entière, afin que certaines
individualités qui veulent descendre
dans le monde puissent poursuivre leur
existence ici sur cette Terre. Les
anciens sentiments de l'aristocratie,
de l'aristocratie familiale, font
irruption dans notre époque actuelle.
À cela doit s'opposer le sentiment de
cette connaissance générale de
l'humain ; alors nous pourrons aussi
comprendre le Christ d'une nouvelle
manière. Car il n'est pas apparu sur
Terre par amour de l'égoïsme familial,
mais par amour de l'humanité tout
entière. Il n'est pas non plus apparu
sur la terre à cause d'une quelconque
nationalité, mais à cause de
l'humanité tout entière. Il n'est pas
apparu pour que ceux qui se disent les
vainqueurs puissent établir des
États-nations, mais pour que
l'universellement humain soit cultivé
sur la Terre à travers le cadre du
national.
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15
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Ich will nicht sagen,
daß dies eine bequeme Auskunft für
diejenigen ist, die zu faul sind, an
die Erkenntnis heranzugehen, aber
darauf möchte ich aufmerksam machen,
daß in dem Augenblick, wo der Mensch
so durchschaut wird, wie er
durchschaut werden kann durch
Geisteswissenschaft, erst richtig die
Möglichkeit beginnt, an sozialen
Aufbau zu denken. Man kann nicht
anders sozialen Aufbau begründen, als
daß man erst die Menschenerkenntnis
gewissermaßen ins reine gebracht hat.
Um sich das klarzumachen, muß man nur
folgendes sich sagen. Nehmen Sie alles
dasjenige, was in unsere bisherigen
Gemeinschaften führt — die Menschen
verdanken es keineswegs ihrer
Aufklärung; sie verdanken es nicht den
Vorstellungen, die sie voll in ihr
Bewußtsein aufgenommen haben, sie
verdanken es denjenigen geistigen
Kräften, die durch das Blut
hindurchscheinend sind, welche
ersprossen sind aus den alten
Bluts-zusammenhängen,
Blutsverwandtschaften. Wir haben da
gerade heute noch immer etwas, was
sich hereinstellt in unsere Welt als
ein Überbleibsel jener alten
Blutsverwandtschaft, was uns das
nationale Prinzip gibt, was in ihm zum
Vorschein kommt. Weswegen sich der
eine einen Engländer, der andere einen
Franzosen, der andere einen Polen
nennt, das rührt her von alledem,
wovon von jeher hergerührt haben
diejenigen Zusammenhänge unter den
Menschen, die auf Blutsverwandtschaft
gebaut sind. Diese Blutsverwandtschaft
hatte durch die Jahrtausende der
Menschheitsentwickelung ihre gute
Berechtigung, denn durch diese
Blutsverwandtschaft stieg dasjenige
herauf in die Menschheit, was die
Menschen zusammenbrachte, was
Menschheitsgemeinschaften begründete.
Und die Menschen waren im Ausgange der
Erdenentwickelung, wie Sie sich aus
meiner «Geheimwissenschaft» überzeugen
können, durchaus nicht so einheitlich.
Die Menschenseelen waren von den
verschiedensten Orten, wie Sie
wissen, auf die Erde gekommen, haben
sich wahrhaftig nicht geliebt, lernten
sich lieben nur dadurch, daß sie als
Seelen hineingeboren wurden in
blutsverwandte Leiber. Ich habe in
früheren Vorträgen wiederholt gezeigt,
wie das Wohltätige dieser
Blutsverwandtschaft,
Blutsgemeinschaft von den den Menschen
gegnerischen Mächten bekämpft worden
ist, von den luziferisch-ahrimanischen
Mächten. Das war in alten Zeiten. Da
waren gerade die Menschen darauf
angewiesen, Menschengemeinschaften aus
der Blutsverwandtschaft heraus
begründen zu lassen. Heute zu glauben,
daß man nur zu übersetzen braucht das
alte Blutsverwandtschaftsprinzip in
die abstrakte Sprache und daß man
sagen kann, indem man die Abstraktheit
in «Vierzehn Punkte» kleidet: Jedem
einzelnen, auch dem kleinsten Volke
sein Selbstbestimmungsrecht ! — man
muß Woodrow Wilson in seiner
Weltfremdheit, in seiner Abstraktheit
sein, wenn man so etwas tun kann.
Heute muß man einsehen: Das war
einmal. Blutsverwandtschaften
begründeten einmal menschliche
Gemeinschaften. Heute ist bei den der
Menschheit gegnerischen ahrimanischen
und luziferischen Mächten anderes
bestimmend, heute sollen die Menschen
verführt werden durch die
Blutsverwandtschaft. Geradesowenig
wie der Christus in die Welt gekommen
ist, um das Gesetz abzuschaffen,
sondern in sich aufzunehmen,
ebensowenig soll die
Blutsverwandtschaft aus der Welt
geschafft werden, im Gegenteil muß man
die Blutsverwandtschaft erst in die
richtigen Wege leiten. Aber während in
alten Zeiten in Menschenherzen die
ahrimanischen und luziferischen
Wesenheiten gegen die
Blutsverwandtschaft aufgetreten sind
und die Menschen in egoistische
Individuen zerspalten wollten gegen
die Blutsverwandtschaft, handelt es
sich heute darum, daß die Menschen
durch ahrimanische und luziferische
Mächte verführt werden sollen, nur auf
die Blutsverwandtschaft aufzubauen,
während heute die Zeit reif ist,
einzusehen, jeder Mensch, der wirklich
Leib, Seele und Geist hat und vor uns
dasteht, der kommt aus der geistigen
Welt herunter, der kommt aus der
geistigen Welt so herunter, daß er ein
vorirdisches Leben durchgemacht hat.
Er sucht sich selber das Blut, durch
das er auf der Erde sich verkörpern
will. Und ein Gefühl muß nach und nach
entstehen für diese geistige
Gemeinschaft. In vorchristlichen
Zeiten ist die Reinkarnation als
Gefühl vorhanden gewesen, denn eine
Erkenntnis war sie nur vor dem Jahre
1860 vor dem Christentum; nach dem
Jahre 1860 war sie im ganzen Ägypten,
in vorderasiatischen, römischen Zeiten
nur ein instinktives Gefühl. Jetzt
aber kommt die Zeit, wo die
Anschauung von dem Menschen als einem
geistigen Wesen, das eine
Entwickelung durchmacht zwischen dem
Tode und einer neuen Geburt, ein
lebendiges Gefühl, eine lebendige
Empfindung wird, wo man in der
Vorstellung leben muß von der
überirdischen Bedeutung der
Menschenseelen. Denn ohne diese
Vorstellung wird die Kultur der Erde
ertötet. Man wird nicht eine
praktische Tätigkeit entfalten können
in der Zukunft, ohne daß man
aufblicken kann zu der geistigen
Bedeutung der Tatsache, daß jeder
Mensch ein geistiges Wesen ist. Und
man wird hinzufügen müssen, so paradox
das dem heutigen Menschen noch
erscheint — paradox weniger der
Theorie nach, denn ich will nicht
theoretisieren, aber parallelisieren,
dem Gefühle nach, es ist aber doch so
—, daß man wird lernen müssen, nicht
nur sich zu sagen: Wir freuen uns als
Eltern, daß uns ein Kind geboren wird,
wir freuen uns über diesen Zuwachs
unserer Familie, weil uns dieses Kind
geboren wird —, sondern man wird sagen
müssen: Nein, wir sind bloß das
Werkzeug dafür, daß eine geistige
Individualität, die wartet, auf der
Erde ihr Dasein fortzusetzen, durch
uns Gelegenheit dazu findet ! — Zu den
antiquierten Dingen wird gehören
müssen zum Beispiel die
Aristokratenvorstellung vom
Stammhalter, die
Aristokratenvorstellung von der bloßen
Blutsfortsetzung der Familie, und
ausdehnen wird sich müssen die
Empfindung, das Gefühl auf die ganze
Menschheit. Aristokraten haben heute
noch die Gesinnung, es sei vor allen
Dingen ihre Aufgabe, ihr Geschlecht
fortzusetzen, so daß der physische
Mensch Nachkommen hat mit demselben
Namen. Die Empfindung wird sich
umkehren müssen dahingehend, daß man
diese Nachfolger wird haben müssen im
Dienste der ganzen Menschheit, damit
gewisse Individualitäten, die herunter
wollen auf die Welt, hier auf dieser
Erde ihr Dasein fortsetzen können. Die
alten Empfindungen ragen im
Aristokratentum, im
Familienaristokratentum in unsere
jetzige Zeit herein. Dem muß sich
entgegenstellen die Empfindung jener
allgemeinen Menschenkenntnis; dann
werden wir auch den Christus neu
begreifen können. Denn er ist nicht um
des Familienegoismus willen auf der
Erde erschienen, sondern um der
ganzen Menschheit willen. Er ist auch
nicht um irgendeiner Nationalität
willen auf der Erde erschienen,
sondern um der ganzen Menschheit
willen. Er ist nicht erschienen, damit
diejenigen, die sich die Sieger
nennen, die Nationalstaaten aufrichten
können, sondern daß das
Allgemeinmenschliche durch den Rahmen
des Nationalen auf der Erde gepflegt
werde.
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Ces choses se trouvent à la base de
ce qui se passe maintenant. Et elles
sont telles qu'au fond, ce que l'on
veut aujourd'hui avec l'existence
terrestre est combattu par ce que la
plus grande partie des humains dit
encore aujourd'hui, ce que la plus
grande partie des humains veut encore
aujourd'hui. Mais les humains, s'ils
continuent à vouloir ainsi, ne feront
que justifier des choses qui se
conduisent elles-mêmes ad absurdum,
qui se conduisent elles-mêmes à
l'impossibilité. Soit on admettra
cela, soit on devra patauger encore
longtemps dans le chaos européen. Le
meilleur moyen de continuer à patauger
dans ce chaos européen est de créer
des États-nations.
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16
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Auf dem Grunde
desjenigen, was jetzt vorgeht, liegen
diese Dinge. Und sie liegen so, daß im
Grunde genommen das, was heute mit dem
Erdendasein gewollt wird, bekämpft
wird von dem, was der größte Teil der
Menschen heute noch sagt, was der
größte Teil der Menschen heute noch
will. Aber die Menschen werden, wenn
sie so weiter wollen, nur Dinge
begründen, die sich selbst ad absurdum
führen, die sich selbst in die
Unmöglichkeit führen. Entweder wird
man dieses einsehen, oder man wird
noch lange im europäischen Chaos
drinnen waten müssen. Es ist das beste
Mittel, weiter zu waten in diesem
europäischen Chaos, wenn man
Nationalstaaten gründet.
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C'est tout de suite pour cette
raison que nous avons dû parler de la
grande responsabilité de ceux à qui,
dans un avenir proche, reviendra
extérieurement la domination du monde.
Cette responsabilité est là. La
population anglophone a cette terrible
responsabilité devant le monde de ne
pas continuer à rejeter le spirituel,
de ne pas continuer à être baconienne
ou newtonienne, mais d'accueillir
l'esprit en sa nouvelle forme. Placez
aujourd'hui devant votre âme l'image
de Newton, qui donne forme à cette
vision astronomique du monde dont
parle à juste titre Herman Grimm : Si
l'on se représente les choses dans le
sens de cette conception astronomique
du monde, à savoir que la Terre et le
système planétaire du Soleil sont nés
d'une brume, d'un mince brouillard,
qui s'est transformée et transformée,
que de ce tourbillon sont nés des
animaux, des humains, des plantes, et
qu'un jour le tout retombera dans le
soleil, un os de charogne autour
duquel un chien affamé fait des
cercles est un morceau plus
appétissant que cette conception du
monde ; et les temps futurs auront
bien du mal à comprendre la folie
historico-culturelle du système de
Newton, du système de Kant et Laplace,
que l'on enseigne aujourd'hui à
l'école. C'est-à-dire que l'on se
demandera : comment une époque entière
a-t-elle pu être aussi folle pour
prôner cette façon de voir ? -
Aujourd'hui encore, cela vaut comme
une folie de se venir du côté de
Goethe contre Newton, si l'on
s'intéresse aux représentations de
Goethe sur les phénomènes physiques.
Mais tout ce qui se trouve dans les
tâches de l'époque est vraiment lié à
ces choses. Quelques rares personnes
commencent aujourd'hui à voir ces
liens, et j'ai été agréablement
surpris, dans un certain sens, lorsque
dans le dernier numéro de notre revue
"Die Dreigliederung", il a été
expliqué comment ce qui est écrit dans
mon livre "Die Kernpunkte der sozialen
Frage" (Les points essentiels de la
question sociale) sur la connaissance
sociale du monde, signifie la même
chose que ce que le goethéanisme
signifiait autrefois pour la science
de la nature. Mais de même que les
gens se sont détournés de Goethe parce
qu'il devait contredire la science de
la nature de l'époque, de même les
gens se détournent aujourd'hui de la
triarticulation. Pourquoi ? Elle
s'oppose à l'habitude, comme le
goethéanisme autrefois, de sorte
qu'ils s'opposent également à ce
trimembrement.
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17
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Mit aus diesem Grunde
mußten wir gerade denjenigen
gegenüber, denen in der nächsten Zeit
äußerlich die Weltherrschaft zufällt,
reden von der großen
Verantwortlichkeit. Diese
Verantwortlichkeit ist da. Die
englisch sprechende Bevölkerung hat
diese furchtbare Verantwortung vor
der Welt, nicht weiterhin das Geistige
zurückzuweisen, nicht weiterhin
Baconisch oder Newtonisch zu sein,
sondern den Geist aufzunehmen in
seiner neuen Form. Setzen Sie heute
das Bild vor Ihre Seele, Newton,
ausgestaltend jene astronomische
Weltanschauung, von der Herman Grimm
mit Recht sagt: So wie man sich das
vorstellt im Sinne dieser
astronomischen Weltvorstellung, daß
die Erde und das Planetensystem der
Sonne aus einem Dunst, einem dünnen
Nebel hervorgegangen ist, das sich
umgewandelt und umgewandelt hat, daß
dann aus diesem Wirbel auch Tiere,
Menschen, Pflanzen erstanden sind und
daß eines Tages wiederum das Ganze in
die Sonne zurückfallen wird, ist ein
Aasknochen, um den ein hungriger Hund
seine Kreise zieht, ein
appetitlicheres Stück als diese
Weltanschauung; und es werden einmal
künftige Zeiten viel Mühe haben, den
kulturhistorischen Wahnsinn des
Newtonschen, des Kant-Laplaceschen
Systems zu begreifen, den man heute in
der Schule lehrt. Das heißt, man wird
sich fragen: Wie konnte einmal ein
ganzes Zeitalter so wahnsinnig sein,
diese Anschauung zu preisen ? — Heute
gilt es noch als ein Wahnsinn, wenn
man auf seiten Goethes gegen Newton
steht, wenn man sich mit Goetheschen
Vorstellungen über physikalische
Erscheinungen beschäftigt. Aber mit
diesen Dingen hängt ja wirklich alles,
was in den Aufgaben der Zeit liegt,
zusammen. Es beginnen einige wenige
Menschen, diese Zusammenhänge heute
einzusehen, und es hat mich in einem
gewissen Sinne angenehm überrascht,
als in der letzten Nummer unserer
Zeitschrift «Die Dreigliederung»
ausgeführt worden ist, wie dasjenige,
was in meinem Buche «Die Kernpunkte
der sozialen Frage» steht über die
soziale Erkenntnis der Welt, dasselbe
bedeutet, was der Goetheanismus
einstmals für die Naturwissenschaft
bedeutet hat. Aber wie sich von Goethe
die Leute abgewendet haben, weil er
der Naturwissenschaft der damaligen
Zeit widersprechen mußte, wenden sich
eben die Leute heute von der
Dreigliederung ab. Warum ? Sie
widerspricht dem Gewohnten, wie einst
der Goetheanismus, so daß sie dieser
Dreigliederung eben auch
widersprechen.
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Ces éléments peuvent donc vous
inciter à vous poser la question :
mais que devrait faire l'individu ? -
Tout d'abord, il s'agit de la position
à la chose, sur la discussion claire
et objective. Il s'agit de ce qu'on
commence à développer un intérêt qui
va profondément dans les affaires de
l'humanité entière. On peut jeter un
regard en arrière sur ce que l'on a
vécu au cours des quatre ou cinq
dernières années, et jamais on n'a eu
autant l'occasion de faire toujours de
nouveau et à nouveau la connaissance
d'une certaine sorte d'omniscients/de
tout sachants dans le monde, car au
fond, chaque humain était en fait un
omniscient. Là, les Allemands sont
venus, ils ont bien exactement su qui
a en fait hautement la responsabilité
de la guerre et qu'ils étaient en fait
très innocents ; là, les Français sont
venus, ils savaient très exactement
comment tout est ; là, les Italiens
ont au moins encore avoué le "sacro
egoismo". - Les gens ont toujours su
très exactement de quoi il s'agissait.
Ils ont tous eu leurs visions, ils ont
eu leurs pensées, leurs idées. C'est
confortable de gagner ces idées sans
documents. On est français par le
sang, on est polonais par le sang, on
est tchécoslovaque par son sang, et on
a par là une certaine vision de la
vie, de la manière dont elle doit se
façonner en Europe. On ne doit rien du
tout faire d'autre que ceci ou cela,
de ressentir en soi, et on juge, on
juge comme les jugements se présentent
à nous. C'est justement le grand
malheur de notre époque, que les
humains, sans vraiment faire
d'efforts, sans s'intéresser aux
affaires de l'humanité, jugent
aujourd'hui à partir de leur
subconscient, considèrent telle ou
telle chose comme juste, telle ou
telle autre comme indispensable. Mais
le temps n'est plus venu où l'on peut,
à partir de l'inconscient, considérer
telle ou telle chose comme
indispensable. Le temps est venu où
l'on ne peut juger que sur la base des
faits, où l'on doit s'efforcer de se
faire une idée de la nécessité du
temps et de ce que le temps exige de
nous. Aujourd'hui, on a le cœur serré
quand on rencontre des gens qui ne
s'intéressent qu'à eux-mêmes. Car
c'est là le grand malheur de notre
époque, alors que la seule rédemption
de l'époque pourrait consister en ce
que, après les horreurs de ces
dernières années, les humains se
disent : nous devons nous intéresser
aux affaires de toute l'humanité, nous
ne devons pas nous arrêter à ce qui se
passe directement avec nous, seulement
dans le cercle de notre peuple.
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18
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Diese Dinge können Sie
ja anregen zu der Frage: Was soll aber
dann der einzelne tun ? — Zunächst
kommt es ja auf die Einstellung zu der
Sache an, auf die klare, sachliche
Auseinandersetzung. Es kommt darauf
an, daß man wirklich ein tiefgehendes
Interesse für die Angelegenheiten der
ganzen Menschheit zu entwickeln
beginnt. Man kann zurückblicken auf
dasjenige, was man in den letzten vier
bis fünf Jahren erlebt hat, und nie
hat man reichlicher Gelegenheit
gehabt, eine gewisse Sorte von
Alleswissern in der Welt immer wieder
und wieder kennenzulernen, denn es war
eigentlich im Grunde jeder Mensch ein
Alleswisser. Da sind die Deutschen
gekommen, die haben ganz genau gewußt,
wer die Kriegsschuld hat und daß sie
eigentlich höchst unschuldig sind; da
sind die Franzosen gekommen, die haben
ganz genau gewußt, wie alles ist; da
haben die Italiener wenigstens noch
gestanden den «sacro egoismo». — Die
Leute haben immer ganz genau gewußt,
um was es sich handelt. Sie haben alle
ihre Anschauungen gehabt, sie haben
ihre Gedanken, ihre Ideen gehabt. Es
ist ja bequem, ohne Unterlagen diese
Ideen zu gewinnen. Man ist durch sein
Blut Franzose, man ist durch sein Blut
Pole, man ist durch sein Blut
Tschechoslowake, und man hat dadurch
eine bestimmte Anschauung über das
Leben, wie es sich gestalten muß in
Europa. Man braucht gar nichts anderes
als dieses oder jenes zu tun, in sich
zu fühlen, und man urteilt, urteilt
so, wie einem die Urteile
entgegentreten. Das ist eben das große
Unglück unserer Zeit, daß die
Menschen, ohne sich nun wirklich
anzustrengen, ohne Interesse zu
gewinnen für die Angelegenheiten der
Menschheit, aus Unterbewußtem heraus
heute urteilen, das oder jenes für
richtig halten, das oder jenes für
unerläßlich halten. Aber die Zeit ist
nicht mehr da, wo man aus dem
Unbewußten heraus das oder jenes für
unerläßlich halten kann. Die Zeit ist
gekommen, wo nur aus dem Sachlichen
heraus geurteilt werden darf, wo man
sich einmal anstrengen muß, sich
wirklich einen Überblick zu
verschaffen über die Notwendigkeit der
Zeit und über dasjenige, was die Zeit
von einem fordert. Es schnürt einem
heute das Herz zusammen, wenn man
Menschen begegnet, die sich nur für
sich selbst interessieren. Denn das
ist das große Unglück unserer Zeit,
während die einzige Erlösung der Zeit
darin bestehen könnte, daß nun,
nachdem das Schreckliche vor sich
gegangen ist in den letzten Jahren,
die Menschen sich sagen würden: Wir
müssen uns für die Angelegenheiten der
ganzen Menschheit interessieren, wir
dürfen nicht bei dem stehenbleiben,
was unmittelbar mit uns nur im
Umkreise unseres Volkes sich
vollzieht.
|
Ces choses viennent immédiatement
comme un sentiment de la science de
l'esprit, et je les dis aujourd'hui
pour préparer quelques pensées
finales. Vous voyez ici cet édifice,
qui maintenant est une fois le
représentant de notre science de
l'esprit anthroposophique. On peut
avoir des sentiments pour l'un ou
l'autre aspect de cette construction,
on aura raison. Mais seul celui qui
voit dans chacune des lignes quelque
chose qui est exigé par les nécessités
les plus urgentes de notre époque, qui
voit que l'édifice doit être là parce
que notre époque exige telle ou telle
chose, parce que telle ou telle chose
doit être ressentie dans telles ou
telles colonnes, dans telles ou telles
rangées de fenêtres ; parce qu'il est
aujourd'hui nécessaire à l'humanité de
prendre cet édifice, ce qu'il veut
être, dans toute la configuration de
l'époque. Et celui qui, en même temps,
ressent, ressent une fois tout ce
nouveau style, reconnaîtra que ce
style n'a rien à voir avec quelque
chose de spécialisé pour ceci ou cela,
mais qu'il n'a à voir qu'avec ce qu'il
y a de plus
généralement/universellement humain.
Il n'y a rien dans toute cette
construction à laquelle l'Américain
comme l'Anglais comme l'Allemand comme
le Russe comme le Japonais comme le
Chinois ne puissent dire oui, car elle
n'est pas conçue à partir de la
sensibilité d'un individu. Je ne
pourrai pas être placé comme un humain
immodeste, du moins par ceux qui me
connaissent, si je dis : je ne connais
rien moi-même qui soit actuellement
fait de cette manière et qui soit
aussi indépendant de la volonté
différenciée des humains et qui se
fonde dans la connaissance et la
compréhension la plus universelle de
l'humain que cet édifice.
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19
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Diese Dinge kommen als
eine Empfindung unmittelbar aus der
Geisteswissenschaft, und ich sage sie
heute, um einzelne Schlußgedanken
vorzubereiten. Sie sehen hier diesen
Bau, der nun einmal der Repräsentant
unserer anthroposophischen
Geisteswissenschaft ist. Man kann
Empfindungen haben für das eine oder
andere in diesem Bau, man wird Recht
haben. Aber die richtige Empfindung
diesem Bau gegenüber hat nur
derjenige, der in jeder einzelnen
Linie etwas sieht, was gefordert ist
von den dringendsten Notwendigkeiten
unserer Zeit, der sieht, daß der Bau
dastehen muß, weil unsere Zeit dieses
oder jenes fordert, weil das und jenes
empfunden werden muß an diesen oder
jenen Säulen, an diesen oder jenen
Fensterreihen; weil es heute der
Menschheit notwendig ist, diesen Bau,
das, was er sein will, zu nehmen aus
der ganzen Konfiguration der Zeit
heraus. Und wer zu gleicher Zeit
empfindet, einmal durchfühlt diesen
ganzen neuen Stil, der wird erkennen,
daß dieser Stil platterdings nichts zu
tun hat mit irgend etwas, was für dies
oder jenes spezialisiert ist, sondern
daß er nur mit allgemein
Menschlichstem zu tun hat. Es ist an
diesem ganzen Bau nichts, zu dem nicht
der Amerikaner wie der Engländer wie
der Deutsche wie der Russe wie der
Japaner wie der Chinese Ja sagen
können, denn er ist nicht aus der
Empfindung eines einzelnen heraus
gestaltet. Ich werde nicht, wenigstens
nicht von dem, der mich kennt, als
unbescheidener Mensch hingestellt
werden können, wenn ich sage: Ich
kenne selbst nichts, was gegenwärtig
von dieser Art gemacht wird, das
ebenso unabhängig wäre von
differenziertem Menschenwollen und
aufgehen würde in allgemeinste
Menschenkenntnis und
Menschenverständnis wie dieser Bau.
|
Mais cela doit être pris en compte
si les choses qui veulent provenir de
nos motifs en rapport à l'avenir de
l'humain doivent servir au salut et
non au malheur de cet avenir de
l'humain.
|
20
|
Das aber muß
aufgenommen werden, wenn die Dinge,
die aus unseren Motiven hervorgehen
wollen in bezug auf die
Menschenzukunft, dieser
Menschenzukunft zum Heile und nicht
zum Unheile dienen sollen.
|
Français
seulement
DIXIÈME CONFÉRENCE, Dornach, le
6 février 1920
01
Dans les différentes considérations que nous
avons faites ici ces derniers temps, il a été
parlé des nécessités du temps. L'humain doit
aujourd'hui s'accommoder à accueillir l'impact
qui veut entrer dans le monde physique. Nous
avons vu comment, de la manière la plus
intense, il existe dans la vie européenne,
depuis une soixantaine d'années, une lutte qui
a commencé dans le dernier tiers du XIXe
siècle et qui contient les causes de toutes
les confusions de ces derniers temps. J'ai
attiré votre attention sur le fait que l'on
prend encore trop à la légère ce qui se passe,
dans la mesure où l'on ne veut pas admettre
que la vieille Europe n'a eu qu'une existence
fictive au XXe siècle, qu'elle est brisée et
ne peut pas être recollée. Cette crise peut
être comparée à une crise telle que celle de
l'ancien Empire romain, lorsque le
christianisme s'est peu à peu introduit dans
cet Empire romain et a balayé tout ce qui
existait. Quelque chose de tout à fait nouveau
s'est développé. Pour celui qui a un aperçu de
la vie, il s'avère sur toute la largeur que
tout ce qui s'était construit depuis le
premier siècle chrétien a été détruit.
02
Regardons maintenant ce qui s'est construit.
Le mystère du Golgotha était là. Mais le
mystère du Golgotha et sa compréhension sont
deux choses différentes. Prenons une
comparaison pour nous en rendre compte.
Supposez que vous regardiez un humain qui a
ceci ou cela dans son âme ou dans son
impulsion à agir. Si un enfant regarde un tel
humain, il se forme un jugement ; mais c'est
une vue d'enfant. Ensuite, un humain qui a
appris quelque chose, qui est adulte, pourra
aussi se faire une vue sur cet humain ; ce
sera une vue plus mûre. Mais non chacun qui a
une vue mûre ne pourra avoir aussi une
connaissance ou une reconnaissance suffisante
de l'humain concerné, si celui-ci est quelque
peu un humain de génie. Pour cela, il serait
nécessaire qu'un humain de génie ait formé sa
vue sur cet humain.
03
Nous avons donc dans ce cas un état de fait :
un humain peut être-là, et il peut y avoir
différentes compréhensions de cet état de
fait. - Il en est ainsi, au cours des temps,
de l'événement qui a amené le christianisme
dans le monde. Cet événement en tant que tel a
été là une fois, il se tient au point de
départ de notre civilisation moderne. La
compréhension qui a été accordée jusqu'à
présent à ce christianisme s'enracine
essentiellement dans les façons de voir, dans
les idées, dans les concepts que les humains
ont pu avoir à partir des soubassements de
l'âme qui ont remplacé les soubassements de
l'âme de l'ancien Empire romain. Pour
confirmer cela, vous avez seulement besoin de
jeter quelque peu un coup d'œil sur la défunte
Autriche qui, à l'exception de quelques
personnalités exceptionnelles, avait une
culture - et pas seulement une culture
spirituelle, mais une culture dans toute la
largeur de la vie - qui remontait en fait aux
premiers siècles chrétiens.
04
C'est là que commencent les germes de la
décadence. Les gens ne voulaient pas le croire
; mais tous ceux qui étaient au courant des
circonstances pouvaient le voir. Et il en
était de même dans le reste de l'Europe.
L'Europe a été construite sur des idées très
anciennes, dans une spiritualité ancienne. Et
c'est à partir de ces représentations que le
mystère du Golgotha a été compris. Mais ces
représentations sont aujourd'hui usées. Elles
ne suffisent plus à transmettre à l'humain
contemporain une compréhension de l'événement
du Golgotha. L'humain, dans son penchant
conservateur, veut rester avec les anciennes
idées. Mais dans les profondeurs de l'âme
s'enracinent les exigences d'une nouvelle
organisation de l'Europe et de l'ensemble du
monde civilisé. C'est la grande lutte que l'on
constate depuis une soixantaine d'années au
fond de la culture européenne. Quelque chose
veut se former, mais les représentations
conservées des humains le repoussent.
Lorsqu'un courant fluvial se bloque quelque
part, il finit par se transformer en rapide.
Ce rapide est arrivé dans la culture
européenne. Ce sont les années de terreur qui
se sont abattues, qui ne sont en aucun cas
déjà terminées, qui n'en sont en fait qu'à
leurs débuts. Ce qui est nécessaire
aujourd'hui, c'est de fonder une nouvelle
conception de la vie sur des bases
spirituelles. Ceux qui s'opposent aujourd'hui
à une telle conception de la vie sont
semblables à ceux qui se sont opposés au
christianisme lorsque celui-ci s'est répandu
du sud au nord. La vague de l'évolution passe
sur de tels humains.
05
Mais de tels humains peuvent provoquer
beaucoup de malheur, et il y aura encore
beaucoup de malheur à cause de tels humains.
Prenons une fois les rapports dans le concret.
Celui qui regarde comment s'est formé ce que
l'on pouvait voir avant 1914 et aussi, dans un
certain sens, pendant les dernières années,
lorsque la catastrophe a commencé, verra que
sur la carte de l'Europe, il y avait justement
certaines frontières d'état ainsi nommées.
Vous pouvez suivre l'histoire pour savoir
pourquoi ces frontières d'état se sont formées
au cours des siècles. Mais, tout de suite,
vous gagnerez, grâce à une véritable
observation historique sans préjugés que ces
États, à commencer par la grande Russie
jusqu'aux plus petites structures, sont nés
sous l'influence de la compréhension du
Christ, c'est-à-dire de la compréhension du
Christ telle qu'elle a pris place en Europe à
l'époque de l'ainsi nommée migration des
peuples, à l'époque de la décadence de
l'Empire romain. En 1914, pour donner une
date, ces relations, qui s'exprimaient par ces
"traits" délimitant les États sur la carte
d'Europe, étaient déjà toutes contre nature.
Il n'y avait plus rien de vrai dans ces
frontières. Il n'y avait rien qui tienne
intérieurement. Et ceux qui croient
aujourd'hui que quelque chose peut être
maintenu par ce qui n'était plus vrai en 1914
font fausse route. Aussi ce qui s'est formé ou
veut se former ou veut se former sur la base
de ces rapports n'est de loin pas tenable.
06
Qu'est-ce que les gens d'Europe et leurs
alliés américains, veulent-ils faire
maintenant du monde civilisé ? Considérons
cela seulement une fois sans préjuger ce que
les humains d'Europe avec l'annexe américaine
veulent faire actuellement du monde civilisé.
Ils veulent faire ce qui aurait peut-être pu
naître dans les premiers siècles après
Jésus-Christ, dans les migrations des peuples,
à partir des représentations que les Goths,
les Vandales, les Lombards, les Hérules, les
Chérusques et ainsi de suite, ont eues, que
les Romains ont eues avant d'être saisis par
le christianisme. Cela n'a pas vu le jour,
bien qu'à l'époque, les humains ne
s'arcboutaient pas une fois aussi consciemment
au cours des événements qu'ils le font
aujourd'hui. Mais supposons une fois
hypothétiquement qu'à l'époque, on n'aurait
pas voulu laisser le christianisme se
répandre, mais qu'on ait voulu une Europe
collée ensemble des représentations des
Ostrogoths et des Wisigoths, des Vandales, des
Lombards et ainsi de suite, avec les restes de
l'ancien être romain - une chose impossible,
tout simplement ! Une Europe possible n'a vu
le jour que parce qu'un impact spirituel est
venu sur cette Europe. Et cet impact spirituel
vint par le christianisme. Sans cet impact
spirituel, qui a justement tout fait autre,
rien ne serait devenu de l'Europe pour les
siècles allants du 4e et 5e siècle jusqu'au
20e. Pensez-vous une fois l'Europe sans
l'impact du christianisme dans les siècles
écoulés : vous ne pourriez pas la penser.
Pensez-vous seulement une fois ce qui est
resté de ce que les Goths, les Hérules, les
Lombards et ainsi de suite ont représenté en
Europe. Vous devez vous dire : l'impact du
christianisme est venu - tout devint autre.
07
Si les Lombards avaient alors rejeté toute
nouvelle impulsion avec autant de force que le
font aujourd'hui, par exemple, les
Tchécoslovaques, les Polonais ou les Français,
alors ce que j'ai supposé de manière
hypothétique, l'impossible, serait justement
arrivé. Et comme les Lombards se seraient
comportés s'ils avaient dit que nous ne
voulions pas de christianisme, que nous
voulions rester lombards, ainsi se comportent
aujourd'hui les Tchécoslovaques, les Magyars
ou les Français, les Anglais et ainsi de
suite. Ils ne veulent pas d'un nouvel impact
spirituel.
08
Mais l'Europe est au point zéro sans nouvel
impact. Rien ne naît. Il naît ainsi justement
aussi peu quelque chose de l'Europe, que
serait né d'une Europe gothique, lombarde ou
vandale à l'époque où le christianisme était
mûr à faire son impact dans la civilisation
européenne. Cette pensée est telle qu'elle
effraie le plus grand nombre d'humains du
présent. Il les surprend peut-être, si je dis
qu'ils ont peur, car ils croient que c'est
pour telle ou telle raison vitale, logique ou
autre qu'ils résistent à cette pensée. Ce
n'est pas le cas. Pourquoi ils résistent est
une peur subconsciente. Quand on a une peur
subconsciente, on ne comprend pas les choses.
On éprouve des raisons logiques, on invente
toutes sortes d'observations que l'on croit
avoir faites pour réfuter cette pensée, tandis
qu'en fait on en a peur. Mais l'humain ne
s'avoue donc pas sa peur ! Mais le temps est
un si grand qu'il est nécessaire de tout de
suite regarder absolument dans ces conditions.
Et il est nécessaire de prononcer aujourd'hui
des paroles qui sonnent certainement encore
comme un paradoxe pour une grande partie des
humains. Le christianisme, lorsqu'il s'est
d'abord répandu, a aussi sonné paradoxal aux
humains. Vous devriez seulement vous
représenter comment cela a sonné lorsque les
propagateurs du christianisme - disons par
exemple en Alsace, en Suisse - sont arrivés,
où l'on vénérait encore les images de Wodan,
du dieu Saxnot et ainsi de suite, c'était
quelque chose de paradoxal. Aujourd'hui, c'est
paradoxal pour les humains qu'on leur parle de
ce dont la science de l'esprit d'orientation
anthroposophique doit parler comme d'un nouvel
impact et, en même temps, d'une nouvelle
compréhension du christianisme. Seulement,
aujourd'hui, tout doit devenir conscient, tout
doit être plus voulu que ce que les humains
étaient capables de vouloir à l'époque. Avant
toute chose, une chose doit être comprise
aujourd'hui par l'humanité dans toute son
acuité. Nous avons ce qu'on appelle une vie
scientifique, une vie intellectuelle. Je vous
ai décrit un élément de cette vie
intellectuelle dans le dernier exposé de
dimanche ; je vous ai indiqué le caractère que
cette vie intellectuelle a reçu par la
population anglophone. Ne croyez pas que cette
vie intellectuelle laisse n'importe comment
influencer la vie quotidienne. Ce que nos
enfants apprennent à l'école, dès l'âge de six
ans, forme les âmes, forme l'humain tout
entier, et les humains se promènent
aujourd'hui tels qu'ils sont formés par notre
système scolaire, qui est à nouveau fortement
influencé dans ses degrés inférieurs, surtout
aujourd'hui à l'époque de la diffusion de la
presse, beaucoup plus qu'on ne le pense, très
fortement influencé par ce que l'on appelle la
science dans les couches supérieures de la vie
intellectuelle. La science a eu ses grands
succès extérieurs. Elle est parvenue jusqu'au
téléphone et à la navigation aérienne, elle
est parvenue à la télégraphie sans fil. C'est
dans tout ce domaine qu'elle a fait de grandes
conquêtes. Mais j'ai déjà attiré votre
attention à plusieurs reprises sur une
particularité de cette science, une
particularité de toute notre connaissance.
Cette particularité réside dans le fait que
l'on peut tout comprendre. On peut comprendre
les machines, on peut comprendre les minéraux,
on peut comprendre les plantes, on peut
comprendre l'animal, mais on ne peut surtout
pas comprendre l'humain à travers ce que notre
science nous offre. Le fait que l'on dérive
directement l'humain de l'animalité, que l'on
dise qu'il n'est qu'un stade supérieur de
l'évolution de l'animalité, ne provient que du
fait que l'on ne sait rien de l'humain. Ce
n'est pas parce que l'humain descend
réellement de l'animal, mais parce que l'on ne
sait rien de l'humain véritable, mais
justement ne peut que révéler la
représentation que l'on a, on laisse l'humain
descendre/faire souche du règne animal. C'est
donc seulement un préjugé de l'époque, qui n'a
pas de science pour juger sur l'humain. C'est
pourquoi, même à l'heure actuelle, nous ne
sommes pas en état d'acquérir une véritable
connaissance de l'humain à partir de notre
formation du temps. Par connaissance de
l'humain, on ne peut pas entendre ce
bric-à-brac de toutes sortes de
représentations que l'humain se fait
aujourd'hui de lui-même. Une véritable
connaissance de l'humain ne pouvait naître que
de la connaissance de ce qu'est l'humain
véritable, l'humain authentique.
09
Quand aussi nous étudions tout ce que nous
avons sur la Terre, l'étudions avec les moyens
de la science actuelle, nous pouvons
construire des machines, nous pouvons
concevoir des mécanismes, mais nous ne pouvons
jamais comprendre l'humain avec cela. C'est
justement à cela que sert la science de
l'esprit anthroposophique, à rendre l'humain
compréhensible à partir de conditions
extraterrestres. Les humains le sentent, mais
ils n'admettent pas, dans leurs
représentations actuelles, que l'humain doive
être compris aujourd'hui à partir de
conditions extraterrestres, suprasensibles. Et
c'est pourquoi il n'y a pas de science pour
cet humain. Depuis des siècles, le monde se
trompe sur ce fait d'une manière étrange.
10
Je voudrais vous montrer une fois à un exemple
- on pourrait en citer beaucoup - comment on
se trompe sur ce fait de par les siècles.
Lorsqu'il a été commencé avec ce que vous avez
sous les yeux depuis des années en tant que
science de l'esprit d'orientation
anthroposophique, certaines personnes qui se
sont approchées de ce que je viens de donner
sur le terrain de cette science de l'esprit
d'orientation anthroposophique ont dit : "Nous
préférons nous plonger dans la mystique de
Maître Eckhart, dans la mystique de Jean
Tauler. Là, tout est beaucoup plus simple ; on
peut dire si joliment et si confortablement :
je me plonge dans mon intériorité, je saisis
l'humain supérieur en moi, mon moi supérieur a
saisi l'humain divin en moi. - Mais ce n'est
rien d'autre qu'un égoïsme raffiné, rien
d'autre qu'un repli sur la personnalité
égoïste, une fuite de toute l'humanité, une
tromperie intérieure de soi-même. Lorsqu'au
XIVe et au XVe siècle, l'incapacité des
humains à comprendre l'humain a commencé, il
était clair que de tels esprits devaient
apparaître, comme Jean Tauler et Maître
Eckhart, qui indiquaient l'intériorité humaine
pour chercher l'humain. Mais aujourd'hui,
cette époque est révolue. Aujourd'hui, cet
approfondissement et cette plongée dans
l'intériorité ne servent plus à rien.
Aujourd'hui, il s'agit de comprendre vraiment
une parole du Christ - c'est l'exemple auquel
je pense -, cette unique parole du Christ, qui
est l'une des plus importantes, des plus
significatives, qui dit : "Quand deux ou trois
sont unis en mon nom, alors je suis parmi
eux". Cela signifie que si un seul est seul,
le Christ n'est pas là. On ne peut pas trouver
le Christ sans se sentir uni à toute
l'humanité. Il faut chercher le Christ
aujourd'hui à travers le chemin que suit toute
l'humanité. Cela signifie que la satisfaction
intérieure nous éloigne justement de
l'impulsion du Christ.
11
C'est le malheur, en particulier de la
théologie protestante du XIXe siècle, que
l'impulsion soit apparue d'avoir une simple
expérience intérieure individuelle et égoïste
du Christ. Il y a une tête couronnée
européenne, l'une de celles qui sont encore
couronnées, qui a toujours répondu lorsqu'il
s'agissait d'aborder la connaissance
spirituelle contemporaine : j'ai mon
expérience personnelle du Christ ! - Cette
tête couronnée s'est ainsi satisfaite. Mais
beaucoup disent la même chose. Mais c'est
justement le malheur de l'époque actuelle, que
les humains ne veuillent pas s'intéresser à ce
qui est impersonnel humain. On apprend en
effet d'abord à se connaître soi-même quand on
connaît l'humain en tant que tel. Mais on ne
peut pas connaître l'humain en tant que tel
sans chercher son origine dans des conditions
extraterrestres.
12
Pensez à la manière dont on cherche dans des
conditions extraterrestres l'origine de ce qui
est aujourd'hui l'humain, dans le sens de ma
"Science secrète dans ses grandes lignes".
Cette "science secrète" n'est pas sympathique
aux humains pour une autre raison que parce
qu'elle rejette toute connaissance confuse de
l'humanité et que l'humain en tant que tel est
déduit de l'ensemble de l'univers, notamment
de l'univers extraterrestre. Or, c'est
précisément nécessaire à notre époque.
L'époque actuelle doit se décider à ajouter à
toutes les sources de connaissance que l'on
aime aujourd'hui les autres sources de
connaissance, les sources spirituelles.
13
C'est là que repose, appelez cela culpabilité,
appelez cela ignorance - on peut utiliser l'un
ou l'autre mot, il ne s'agit pas de mots - ce
qui doit être caractérisé comme émanant de nos
universités scientifiques, de ces humains qui
donnent le ton lorsqu'on parle de ce que
l'humain peut savoir et de ce qu'il ne peut
pas savoir. De ce qui sort de nos universités
européennes et américaines d'ainsi nommée
sagesse humaine, mais aussi de sagesse
sociale, de sagesse technique et ainsi de
suite, cela considère le monde à l'exclusion
de tous ces facteurs qui incluent quand même
l'humain bien évidemment. Celui qui cherche
aujourd'hui un accès à une quelque position
dirigeante, quand aussi seulement une position
d'humanité dirigeante inférieure, il n'a pas
du tout l'occasion d'apprendre à connaître
quoi que ce soit qui le rend capable d'obtenir
de la connaissance de l'humain. Et sans
connaissance de l'humain, il n'y a pas de vie
sociale, sans connaissance de l'humain, il n'y
a pas non plus de renouveau du christianisme.
On peut aujourd'hui devenir théologien sans
avoir la moindre idée de ce que signifie le
mystère du Golgotha, car la plupart des
théologiens n'ont aujourd'hui aucune idée de
qui est le Christ. On peut aujourd'hui devenir
juriste sans avoir la moindre idée de ce
qu'est réellement l'être humain. On peut
aujourd'hui devenir médecin sans avoir la
moindre idée de la manière dont l'être humain
est construit à partir du cosmos, sans avoir
la moindre idée de la relation entre le corps
sain et le corps malade. On peut aujourd'hui
devenir technicien sans avoir la moindre idée
de l'influence de la construction d'une
machine quelconque sur l'ensemble de
l'évolution terrestre, et on peut aujourd'hui
être un inventeur génial de téléphones sans
avoir la moindre idée de ce que ce téléphone
signifie pour l'ensemble de l'évolution
terrestre. Les humains manquent de perspective
sur le cours de l'évolution humaine. Et chaque
être humain a ainsi besoin de se former un
petit cercle et dans ce petit cercle
d'acquérir une routine dans ce petit cercle,
d'appliquer cette routine dans le sens de son
égoïsme, afin de se distinguer/mettre en avant
sans prendre de recul sur comment manière
s'insère ce qui là, comme partie de l'ensemble
du monde, se place dans cet ensemble du monde.
Si l'on construisait des maisons dans le monde
avec la même méthode que celle utilisée
aujourd'hui pour fonder des existences,
celles-ci s'écrouleraient aussitôt. Si l'on
formait des briques avec la même méthode que
celle avec laquelle nous formons aujourd'hui
nos théologiens, nos juristes, nos médecins,
nos philologues et ainsi de suite, et
notamment les philosophes, et si l'on
construisait des maisons avec ces briques, ces
maisons ne pourraient pas être là une semaine
dans l'ensemble du monde. Dans les grandes
circonstances, les humains ne remarquent pas
l'effondrement. Tout s'écroule continuellement
depuis le dernier tiers du XIXe siècle. Les
humains n'en savent rien ; ils parlent au
contraire du grand essor, et certains parlent
encore de reconstruire un nouveau monde avec
les mêmes briques qui sont depuis longtemps
devenues inutilisables. On ne peut pas
construire un nouveau monde autrement que par
l'apport d'un nouvel impact spirituel dans
l'ensemble du monde civilisé. On peut coller
quelque chose, mais on ne peut pas construire
sans cet impact spirituel.
14
Il y a des humains - des humains bien
intentionnés - qui ont une peur
bleue/inguérissable d'une telle intensité du
savoir, d'une telle intensité de connaissance,
telle qu'elle est recherchée par la science de
l'esprit. Ils ont peur pour une certaine
raison - je ne vous raconte pas des choses
imaginaires, seulement des choses qui
correspondent à des faits -, ils se disent :
comme ce sera quand même ennuyeux quand on
saura tout de l'humain, ce que la science de
l'esprit prétend savoir ; alors on ne pourra
plus espérer que l'avenir apporte de nouvelles
connaissances, alors on ne pourra même pas
savoir que la connaissance aide à avancer.
Quelle horrible vision de l'avenir,
pensent-ils encore, quand tout est déjà su !
15
Je ne veux pas dire que c'est une information
commode pour ceux qui sont trop paresseux pour
aborder la connaissance, mais je voudrais
attirer l'attention sur le fait que c'est à
partir du moment où l'humain est perçu comme
il peut l'être par la science de l'esprit que
commence véritablement la possibilité de
penser à la construction sociale. On ne peut
pas fonder la construction sociale autrement
qu'en ayant d'abord amené la connaissance de
l'humain à l'état pur. Pour s'en rendre
compte, il suffit de se dire ceci. Prenez tout
ce qui conduit à nos communautés jusqu'à
présent - les humains ne le doivent pas du
tout à leurs lumières ; ils ne le doivent pas
aux représentations qu'ils ont pleinement
intégrées dans leur conscience, ils le doivent
aux forces spirituelles qui transparaissent à
travers le sang, qui ont germé à partir des
anciens rapports de sang, des
affinités/parentés de sang. Aujourd'hui
encore, nous avons quelque chose qui se
présente dans notre monde comme un vestige de
cette ancienne consanguinité, qui nous donne
le principe national, qui se manifeste en lui.
La raison pour laquelle l'un se dit anglais,
l'autre français, l'autre polonais, provient
de tout ce qui, depuis toujours, a donné
naissance aux relations entre les humains qui
sont fondées sur la consanguinité. Cette
consanguinité s'est justifiée au cours des
millénaires de l'évolution de l'humanité, car
c'est par cette consanguinité que s'est élevé
dans l'humanité ce qui a rassemblé les
humains, ce qui a fondé les communautés
humaines. Et les humains, au cours de
l'évolution terrestre, comme vous pouvez vous
en convaincre en lisant ma "Science secrète",
n'étaient absolument pas uniformes. Comme vous
le savez, les âmes humaines étaient venues sur
terre des endroits les plus divers, elles ne
se sont vraiment pas aimées, elles n'ont
appris à s'aimer que parce qu'elles étaient
nées en tant qu'âmes dans des corps apparentés
par le sang. Dans des conférences précédentes,
j'ai montré à plusieurs reprises comment les
bienfaits de cette consanguinité, de cette
communauté de sang, ont été combattus par les
puissances opposées aux humains, par les
puissances lucifériennes-ahrimaniennes.
C'était dans les temps anciens. Les humains
avaient alors besoin de fonder des communautés
humaines à partir de la consanguinité. Croire
aujourd'hui qu'il suffit de traduire l'ancien
principe de consanguinité dans le langage
abstrait et que l'on peut dire, en habillant
l'abstraction de "quatorze points" : à chaque
individu, même au plus petit des peuples, son
droit à l'autodétermination ! - il faut être
Woodrow Wilson, dans son détachement du monde,
dans son abstraction, pour pouvoir faire une
chose pareille. Aujourd'hui, il faut se rendre
à l'évidence : c'est du passé. Les liens du
sang ont autrefois fondé les communautés
humaines. Aujourd'hui, les puissances
ahrimaniennes et lucifériennes opposées à
l'humanité sont déterminées par autre chose ;
aujourd'hui, les humains doivent être séduits
par les liens du sang. De même que le Christ
n'est pas venu dans le monde pour abolir la
loi, mais pour l'intégrer en lui, de même la
consanguinité ne doit pas être supprimée du
monde ; au contraire, il faut d'abord mettre
la consanguinité sur les bons rails. Mais
alors que dans les temps anciens, les entités
ahrimaniennes et lucifériennes se sont élevées
dans le cœur des humains contre la
consanguinité et ont voulu diviser les humains
en individus égoïstes contre la consanguinité,
il s'agit aujourd'hui de séduire les humains
par les puissances ahrimaniennes et
lucifériennes. Alors qu'aujourd'hui, le temps
est mûr pour comprendre que tout être humain
qui a réellement un corps, une âme et un
esprit et qui se tient devant nous, descend du
monde spirituel, descend du monde spirituel de
telle sorte qu'il a vécu une vie préterrestre.
Il cherche lui-même le sang par lequel il veut
s'incarner sur terre. Et un sentiment doit
naître peu à peu pour cette communauté
spirituelle. Dans les temps préchrétiens, la
réincarnation était présente en tant que
sentiment, car elle n'était une connaissance
qu'avant l'an 1860, avant le christianisme ;
après l'an 1860, elle n'était qu'un sentiment
instinctif dans toute l'Égypte, à l'époque
préasiatique et romaine. Mais maintenant, le
temps vient où la conception de l'humain en
tant qu'être spirituel évoluant entre la mort
et une nouvelle naissance devient un sentiment
vivant, une intuition vivante, où l'on doit
vivre dans la représentation de la
signification supraterrestre des âmes
humaines. Car sans cette représentation, la
culture de la terre est tuée. On ne pourra pas
développer une activité pratique dans l'avenir
sans pouvoir lever les yeux vers la
signification spirituelle du fait que chaque
être humain est un être spirituel. Et il
faudra ajouter, aussi paradoxal que cela
puisse encore paraître à l'humain
d'aujourd'hui - paradoxal moins en théorie,
car je ne veux pas théoriser, mais
paralléliser, d'après le sentiment, que c'est
cependant quad même ainsi -, que l'on devra
apprendre à ne pas seulement se dire :
nous nous réjouissons en tant que parents
qu'un enfant nous soit né, nous nous
réjouissons de cet accroissement de notre
famille parce que cet enfant nous est né -
mais il faudra dire : Non, nous ne sommes que
l'instrument pour qu'une individualité
spirituelle, qui attend de poursuivre son
existence sur terre, trouve à travers nous
l'occasion de le faire ! - Parmi les choses
désuètes, il faudra compter par exemple la
conception aristocratique du géniteur, la
conception aristocratique de la simple
perpétuation de la famille par le sang, et
l'intuition, le sentiment devra s'étendre à
l'humanité entière. Les aristocrates ont
encore aujourd'hui le sentiment qu'il est
avant tout de leur devoir de perpétuer leur
lignée, afin que l'humain physique ait des
descendants portant le même nom. Le sentiment
devra s'inverser en ce sens que l'on devra
avoir ces successeurs au service de l'humanité
entière, afin que certaines individualités qui
veulent descendre dans le monde puissent
poursuivre leur existence ici sur cette Terre.
Les anciens sentiments de l'aristocratie, de
l'aristocratie familiale, font irruption dans
notre époque actuelle. À cela doit s'opposer
le sentiment de cette connaissance générale de
l'humain ; alors nous pourrons aussi
comprendre le Christ d'une nouvelle manière.
Car il n'est pas apparu sur Terre par amour de
l'égoïsme familial, mais par amour de
l'humanité tout entière. Il n'est pas non plus
apparu sur la terre à cause d'une quelconque
nationalité, mais à cause de l'humanité tout
entière. Il n'est pas apparu pour que ceux qui
se disent les vainqueurs puissent établir des
États-nations, mais pour que l'universellement
humain soit cultivé sur la Terre à travers le
cadre du national.
16
Ces choses se trouvent à la base de ce qui se
passe maintenant. Et elles sont telles qu'au
fond, ce que l'on veut aujourd'hui avec
l'existence terrestre est combattu par ce que
la plus grande partie des humains dit encore
aujourd'hui, ce que la plus grande partie des
humains veut encore aujourd'hui. Mais les
humains, s'ils continuent à vouloir ainsi, ne
feront que justifier des choses qui se
conduisent elles-mêmes ad absurdum, qui se
conduisent elles-mêmes à l'impossibilité. Soit
on admettra cela, soit on devra patauger
encore longtemps dans le chaos européen. Le
meilleur moyen de continuer à patauger dans ce
chaos européen est de créer des États-nations.
17
C'est tout de suite pour cette raison que nous
avons dû parler de la grande responsabilité de
ceux à qui, dans un avenir proche, reviendra
extérieurement la domination du monde. Cette
responsabilité est là. La population
anglophone a cette terrible responsabilité
devant le monde de ne pas continuer à rejeter
le spirituel, de ne pas continuer à être
baconienne ou newtonienne, mais d'accueillir
l'esprit en sa nouvelle forme. Placez
aujourd'hui devant votre âme l'image de
Newton, qui donne forme à cette vision
astronomique du monde dont parle à juste titre
Herman Grimm : Si l'on se représente les
choses dans le sens de cette conception
astronomique du monde, à savoir que la Terre
et le système planétaire du Soleil sont nés
d'une brume, d'un mince brouillard, qui s'est
transformée et transformée, que de ce
tourbillon sont nés des animaux, des humains,
des plantes, et qu'un jour le tout retombera
dans le soleil, un os de charogne autour
duquel un chien affamé fait des cercles est un
morceau plus appétissant que cette conception
du monde ; et les temps futurs auront bien du
mal à comprendre la folie historico-culturelle
du système de Newton, du système de Kant et
Laplace, que l'on enseigne aujourd'hui à
l'école. C'est-à-dire que l'on se demandera :
comment une époque entière a-t-elle pu être
aussi folle pour prôner cette façon de voir ?
- Aujourd'hui encore, cela vaut comme une
folie de se venir du côté de Goethe contre
Newton, si l'on s'intéresse aux
représentations de Goethe sur les phénomènes
physiques. Mais tout ce qui se trouve dans les
tâches de l'époque est vraiment lié à ces
choses. Quelques rares personnes commencent
aujourd'hui à voir ces liens, et j'ai été
agréablement surpris, dans un certain sens,
lorsque dans le dernier numéro de notre revue
"Die Dreigliederung", il a été expliqué
comment ce qui est écrit dans mon livre "Die
Kernpunkte der sozialen Frage" (Les points
essentiels de la question sociale) sur la
connaissance sociale du monde, signifie la
même chose que ce que le goethéanisme
signifiait autrefois pour la science de la
nature. Mais de même que les gens se sont
détournés de Goethe parce qu'il devait
contredire la science de la nature de
l'époque, de même les gens se détournent
aujourd'hui de la triarticulation. Pourquoi ?
Elle s'oppose à l'habitude, comme le
goethéanisme autrefois, de sorte qu'ils
s'opposent également à ce trimembrement.
18
Ces éléments peuvent donc vous inciter à vous
poser la question : mais que devrait faire
l'individu ? - Tout d'abord, il s'agit de la
position à la chose, sur la discussion claire
et objective. Il s'agit de ce qu'on commence à
développer un intérêt qui va profondément dans
les affaires de l'humanité entière. On peut
jeter un regard en arrière sur ce que l'on a
vécu au cours des quatre ou cinq dernières
années, et jamais on n'a eu autant l'occasion
de faire toujours de nouveau et à nouveau la
connaissance d'une certaine sorte
d'omniscients/de tout sachants dans le monde,
car au fond, chaque humain était en fait un
omniscient. Là, les Allemands sont venus, ils
ont bien exactement su qui a en fait hautement
la responsabilité de la guerre et qu'ils
étaient en fait très innocents ; là, les
Français sont venus, ils savaient très
exactement comment tout est ; là, les Italiens
ont au moins encore avoué le "sacro egoismo".
- Les gens ont toujours su très exactement de
quoi il s'agissait. Ils ont tous eu leurs
visions, ils ont eu leurs pensées, leurs
idées. C'est confortable de gagner ces idées
sans documents. On est français par le sang,
on est polonais par le sang, on est
tchécoslovaque par son sang, et on a par là
une certaine vision de la vie, de la manière
dont elle doit se façonner en Europe. On ne
doit rien du tout faire d'autre que ceci ou
cela, de ressentir en soi, et on juge, on juge
comme les jugements se présentent à nous.
C'est justement le grand malheur de notre
époque, que les humains, sans vraiment faire
d'efforts, sans s'intéresser aux affaires de
l'humanité, jugent aujourd'hui à partir de
leur subconscient, considèrent telle ou telle
chose comme juste, telle ou telle autre comme
indispensable. Mais le temps n'est plus venu
où l'on peut, à partir de l'inconscient,
considérer telle ou telle chose comme
indispensable. Le temps est venu où l'on ne
peut juger que sur la base des faits, où l'on
doit s'efforcer de se faire une idée de la
nécessité du temps et de ce que le temps exige
de nous. Aujourd'hui, on a le cœur serré quand
on rencontre des gens qui ne s'intéressent
qu'à eux-mêmes. Car c'est là le grand malheur
de notre époque, alors que la seule rédemption
de l'époque pourrait consister en ce que,
après les horreurs de ces dernières années,
les humains se disent : nous devons nous
intéresser aux affaires de toute l'humanité,
nous ne devons pas nous arrêter à ce qui se
passe directement avec nous, seulement dans le
cercle de notre peuple.
19
Ces choses viennent immédiatement comme un
sentiment de la science de l'esprit, et je les
dis aujourd'hui pour préparer quelques pensées
finales. Vous voyez ici cet édifice, qui
maintenant est une fois le représentant de
notre science de l'esprit anthroposophique. On
peut avoir des sentiments pour l'un ou l'autre
aspect de cette construction, on aura raison.
Mais seul celui qui voit dans chacune des
lignes quelque chose qui est exigé par les
nécessités les plus urgentes de notre époque,
qui voit que l'édifice doit être là parce que
notre époque exige telle ou telle chose, parce
que telle ou telle chose doit être ressentie
dans telles ou telles colonnes, dans telles ou
telles rangées de fenêtres ; parce qu'il est
aujourd'hui nécessaire à l'humanité de prendre
cet édifice, ce qu'il veut être, dans toute la
configuration de l'époque. Et celui qui, en
même temps, ressent, ressent une fois tout ce
nouveau style, reconnaîtra que ce style n'a
rien à voir avec quelque chose de spécialisé
pour ceci ou cela, mais qu'il n'a à voir
qu'avec ce qu'il y a de plus
généralement/universellement humain. Il n'y a
rien dans toute cette construction à laquelle
l'Américain comme l'Anglais comme l'Allemand
comme le Russe comme le Japonais comme le
Chinois ne puissent dire oui, car elle n'est
pas conçue à partir de la sensibilité d'un
individu. Je ne pourrai pas être placé comme
un humain immodeste, du moins par ceux qui me
connaissent, si je dis : je ne connais rien
moi-même qui soit actuellement fait de cette
manière et qui soit aussi indépendant de la
volonté différenciée des humains et qui se
fonde dans la connaissance et la compréhension
la plus universelle de l'humain que cet
édifice.
20
Mais cela doit être pris en compte si les
choses qui veulent provenir de nos motifs en
rapport à l'avenir de l'humain doivent servir
au salut et non au malheur de cet avenir de
l'humain.
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