Il est impossible que l'humain, à
partir du présent et pour l'avenir,
parvienne à une véritable connaissance
de soi, à une sensation de soi, y
compris de son essence, sans entrer en
relation avec la science de
l'initiation, pour la raison que, dans
tout ce que l'humain peut expérimenter
ici-bas sans tenir compte de la
science de l'initiation, ne se
trouvent pas les forces à partir
desquelles l'être humain est
réellement formé. Pour vous faire une
idée de ce que je veux dire par là,
vous devez seulement penser à
certaines choses qui vous sont
familières dans nos réflexions
anthroposophiques. Vous devez vous
rappeler que l'humain, outre le fait
qu'il traverse ici sa vie entre la
naissance et la mort, traverse
toujours à nouveau sa vie entre la
mort et une nouvelle naissance. De
même que nous vivons ici des
expériences à travers les instruments
de notre être corporel, de même nous
vivons des expériences entre la mort
et une nouvelle naissance, et ces
expériences ne sont absolument pas
sans importance pour ce que nous
faisons ici, pendant que nous passons
notre existence terrestre dans le
corps physique. Mais ces expériences
ne sont pas non plus sans importance
pour ce qui se passe sur la Terre. Car
seule une partie, et même la plus
petite partie, de ce qui se passe ici
sur Terre provient de ceux qui vivent
dans le corps physique. Les morts
agissent en effet continuellement dans
notre monde physique. Et les forces
dont l'humain ne veut même pas parler
aujourd'hui, à l'époque matérialiste,
sont pourtant bien là. Non seulement
des forces émanant du monde spirituel
et provenant des êtres des hiérarchies
supérieures sont présentes ici dans le
monde physique et configurent et
pénètrent notre environnement
physique, mais des forces émanant des
humains morts sont également
imprégnées dans ce qui nous entoure et
nous saisit. De sorte qu'il n'est
possible de faire l'expérience
complète de la vie humaine que si l'on
regarde au-delà de ce que l'expérience
sensorielle et l'expérience historique
peuvent donner ici sur Terre. Ce qui
est présent dans de telles forces est
finalement aussi uniquement ce qui
rend compréhensible l'humain entier,
le cours entier de l'évolution humaine
sur la Terre. Il y aura une année dans
l'évolution physique terrestre, cette
année sera, disons, environ l'année
5700 et quelques, au cours de cette
année, ou autour de cette année,
l'humain, s'il accomplit son évolution
correcte sur la Terre, ne pénetrera
plus sur la Terre de manière à
s'incarner dans des corps qui
descendent de parents physiques. J'ai
dit plus d'une fois que les femmes
deviendront stériles à cette époque.
Les enfants humains ne naîtront plus
de la manière actuelle, si l'évolution
sur la Terre se déroule normalement.
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01
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Es ist unmöglich, daß der Mensch von
der Gegenwart ab in die Zukunft hinein
zu einer wirklichen Selbsterkenntnis,
zu einem Selbstgefühl auch von seinem
Wesen komme, ohne daß er in Beziehung
tritt zur Wissenschaft der
Initiation, aus dem Grunde, weil in
allem, was der Mensch hier in dieser
Welt erfahren kann, ohne daß er
Rücksicht nimmt auf die Wissenschaft
der Initiation, die Kräfte nicht
darinstecken, aus denen heraus das
menschliche Wesen wirklich geformt
ist. Sie müssen nur, um sich eine
entsprechende Vorstellung von dem zu
machen, was ich damit eigentlich sagen
will, an manches denken, was Ihnen ja
geläufig ist aus unseren
anthroposophischen Betrachtungen. Sie
müssen daran denken, daß der Mensch
außer dem, daß er hier sein Leben
zwischen der Geburt und dem Tode
durchmacht, immer wiederum Leben
durchmacht zwischen dem Tode und
einer neuen Geburt. Geradeso wie wir
hier die Erlebnisse haben durch die
Werkzeuge unseres leiblichen Wesens,
so haben wir die Erlebnisse zwischen
dem Tode und einer neuen Geburt, und
diese Erlebnisse sind durchaus nicht
ohne Bedeutung für das, was wir hier
tun, während wir im physischen Leibe
unser irdisches Dasein verbringen.
Diese Erlebnisse sind aber auch nicht
ohne Bedeutung für dasjenige, was
überhaupt auf der Erde geschieht. Denn
nur ein Teil, und zwar ziemlich der
geringere Teil desjenigen, was hier
auf der Erde geschieht, rührt von den
im physischen Leibe Lebenden her. Die
Toten wirken ja fortwährend herein in
unsere physische Welt. Und die Kräfte,
von denen der Mensch heute im
materialistischen Zeitalter gar nicht
sprechen will, sind doch da. Es sind
fortwährend aus der geistigen Welt
nicht nur von den Wesen der höheren
Hierarchien ausgehende Kräfte hier in
der physischen Welt vorhanden, welche
unsere physische Umgebung
konfigurieren, durchdringen, sondern
es sind auch Kräfte hinein imprägniert
in das, was uns umgibt, was uns
ergreift, die von den toten Menschen
ausgehen. So daß über das
Menschenleben ein Vollständiges ja nur
erfahren werden kann, wenn man über
das hinausblickt, was die
Sinneserfahrung und auch die
historische Erfahrung hier auf der
Erdegeben kann. Das, was vorhanden ist
an solchen Kräften, ist aber
schließlich auch einzig und allein
das, was überhaupt den ganzen
Menschen, den ganzen Gang der
menschlichen Entwickelung über die
Erde hin verständlich macht. Es wird
ein Jahr kommen in der physischen
Erdenentwickelung, dieses Jahr wird,
sagen wir, ungefähr das Jahr 5700 und
einiges sein, in diesem Jahre, oder um
dieses Jahr herum, wird der Mensch,
wenn er seine richtige Entwickelung
über die Erde hin vollzieht, nicht
mehr die Erde so betreten, daß er sich
verkörpert in Leibern, die von
physischen Eltern abstammen. Ich habe
öfters gesagt, die Frauen werden in
diesem Zeitalter unfruchtbar. Die
Menschenkinder werden dann nicht mehr
in der heutigen Weise geboren, wenn
die Entwickelung über die Erde hin
normal verläuft.
|
Il ne faut pas se laisser aller à
des malentendus sur un tel fait. Il
pourrait par exemple se produire ce
qui suit : Les forces ahrimaniennes,
qui deviennent très fortes sous
l'influence des impulsions humaines
actuelles, pourraient inverser
l'évolution terrestre ; elles
pourraient, dans un certain sens,
pervertir l'évolution terrestre. Cela
permettrait - pas du tout pour le bien
de l'humain - de maintenir l'humanité
dans la même vie physique au-delà de
ces années du sixième millénaire. Elle
ne ferait que mourir très fortement,
mais elle pourrait être maintenue dans
cette vie physique. C'est l'une des
tentatives des forces ahrimaniennes
d'enchaîner l'humanité à la Terre plus
longtemps, afin de la détourner de son
évolution normale. Mais si l'humanité
saisit vraiment ce qui se trouve dans
ses meilleures possibilités
d'évolution, alors, tout simplement,
au sixième millénaire, cette humanité
entrera dans une relation avec la
terre qui sera telle, pendant deux
millénaires et demi encore, que
l'humain aura certes encore un rapport
avec la Terre, mais un rapport qui ne
s'exprimera plus par la naissance
d'enfants physiques. L'humain, dans
une certaine mesure en tant qu'être
esprit-âme - pour l'exprimer de
manière concrète, je veux dire : dans
les nuages, dans la pluie, dans les
éclairs et le tonnerre, grondera dans
les affaires terrestres. Il vibrera en
quelque sorte à travers les phénomènes
naturels ; et à une époque encore plus
tardive, le rapport avec les choses
terrestres deviendra encore plus
spirituel.
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02
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Über eine solche Tatsache darf man
sich keinen Mißverständnissen
hingeben. Es könnte zum Beispiel auch
folgendes eintreten: Es könnten die
ahrimanischen Mächte, welche unter dem
Einfluß der gegenwärtigen
Menschenimpulse sehr stark werden, die
Erdenentwickelung verkehren; sie
könnten die Erdenentwickelung in
gewissem Sinne pervers machen. Dadurch
würde — gar nicht zum Menschenheile —
über diese Jahre im 6. Jahrtausend
hinaus die Menschheit in demselben
physischen Leben erhalten werden
können. Sie würde nur sehr stark
vertieren; aber sie würde in diesem
physischen Leben erhalten werden
können. Das ist eine der Bestrebungen
der ahrimanischen Mächte, die
Menschheit länger an die Erde zu
fesseln, um sie dadurch von ihrer
Normalentwickelung abzubringen. Aber
wenn die Menschheit wirklich das
ergreift, was in ihren besten
Entwickelungsmöglichkeiten liegt, so
kommt einfach im 6. Jahrtausend diese
Menschheit zum Irdischen in eine
Beziehung, die für weitere
zweieinhalb Jahrtausende so ist, daß
der Mensch zwar noch mit der Erde ein
Verhältnis haben wird, aber ein
Verhältnis, das sich nicht mehr darin
ausdrückt, daß physische Kinder
geboren werden. Der Mensch wird
gewissermaßen als Geist-Seelenwesen —
um es anschaulich auszudrücken, will
ich sagen: in den Wolken, im Regen, in
Blitz und Donner rumoren in den
irdischen Angelegenheiten. Er wird
gewissermaßen die Naturerscheinungen
durchvibrieren; und in einer noch
späteren Zeit wird das Verhältnis zum
Irdischen noch geistiger werden.
|
De toutes ces choses peut seulement
être raconté aujourd'hui que si l'on a
un concept de ce qui se passe entre la
mort et une nouvelle naissance. Bien
qu'il n'y ait pas d'égalité totale
entre la façon et la manière dont
l'humain se tient aujourd'hui en
relation avec les conditions
terrestres entre la mort et une
nouvelle naissance et la façon dont il
sera alors en relation avec ces
conditions lorsqu'il ne s'incarnera
plus physiquement, il y a néanmoins
une similitude. D'une certaine
manière, si nous parvenons à donner à
l'évolution terrestre son sens réel,
nous entrerons alors durablement dans
un rapport avec les affaires
terrestres tel que celui que nous
entretenons actuellement lorsque nous
vivons entre la mort et une nouvelle
naissance. La vie actuelle entre la
mort et une nouvelle naissance est
seulement un peu plus, je dirais,
spirituelle qu'elle ne le sera lorsque
l'humain sera durablement dans ces
conditions/rapports.
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03
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Von allen diesen Dingen kann heute
nur erzählt werden, wenn maneinen
Begriff hat von dem, was geschieht
zwischen dem Tode und einer neuen
Geburt. Obzwar nicht eine vollständige
Gleichheit herrscht zwischen der Art
und Weise, wie der Mensch heute
zwischen dem Tode und einer neuen
Geburt zu den irdischen Verhältnissen
in Beziehung steht, und der Art, wie
er dann, wenn er sich gar nicht mehr
physisch verkörpern wird, dazu in
Beziehung stehen wird, so ist doch
eine Ähnlichkeit vorhanden. Wir
werden gewissermaßen, wenn wir
verstehen, der Erdenentwickelung ihren
wirklichen Sinn zu geben, dann dauernd
in ein solches Verhältnis zu den
irdischen Angelegenheiten kommen, wie
wir jetzt dazu bloß stehen, wenn wir
zwischen dem Tod und einer neuen
Geburt leben. Es ist das jetzige Leben
zwischen dem Tod und einer neuen
Geburt nur etwas, ich möchte sagen,
geistiger, als es dann sein wird, wenn
der Mensch dauernd in diesen
Verhältnissen sein wird.
|
Mais on ne peut pas encore s'élever
à la compréhension de ces choses sans
la science de l'initiation. La plupart
des humains croient encore aujourd'hui
que l'essentiel de l'acquisition de la
science de l'initiation consiste en ce
qu'on accumule toutes sortes
d'expériences spirituelles, mais pas
sur le chemin qui nous est réservé une
fois dans le corps physique.
Aujourd'hui, on estime même que les
expériences acquises par la voie
spirite sont supérieures à ce que l'on
peut comprendre par le bon sens/la
saine raison analytique humaine. Cela
vient uniquement de ce qu'aujourd'hui,
on n'utilise pas du tout ce bon sens
d'une manière saine. Tout ce qui est
exploré et peut être communiqué par un
initié peut être compris, si l'on s'en
donne la peine, par le bon sens
ordinaire, utilisé vraiment à bon
escient. L'initié a lui aussi pour
tâche de traduire dans le langage du
bon sens ce qu'il peut découvrir dans
le monde spirituel. Il dépend beaucoup
plus de la justesse de cette
traduction dans le langage du bon sens
que des expériences faites dans le
monde spirituel. Bien sûr, on ne peut
rien traduire dans la saine raison
analytique humaine si on ne fait pas
ces expériences. Mais les expériences
non traitées, qui sont simplement
acquises sans que l'on utilise le bon
sens pour les interpréter, sont en
fait sans valeur et n'ont pas vraiment
de signification pour la vie humaine.
Même si l'on pouvait acquérir autant
d'expériences suprasensorielles que
l'on veut et si les humains
dédaignaient d'utiliser le bon sens de
manière appropriée, ces expériences ne
seraient d'aucune utilité pour
l'humanité à l'avenir. Au contraire,
ces expériences nuiraient
considérablement à l'humanité. Car une
expérience suprasensorielle n'est
utilisable que si elle est traduite
dans le langage du bon sens. Et le
véritable mal de notre époque ne
réside pas dans le fait que les
humains n'ont pas d'expériences
suprasensorielles. Les humains
pourraient avoir suffisamment
d'expériences suprasensorielles s'ils
le voulaient ; elles sont là. Mais on
n'utilise pas le bon sens pour y
accéder. Ce qui manque aujourd'hui,
c'est justement l'application de la
saine raison analytique humaine.
|
04
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Aber man kann zum Verständnis dieser
Dinge noch lange nicht aufsteigen
ohne die Wissenschaft der Initiation.
Die meisten Menschen glauben heute
noch immer, das Wesentliche im
Aneignen der Wissenschaft der
Initiation bestehe darin, daß man
allerlei geistige Erfahrungen
sammelt, aber nicht auf dem Wege, der
uns einmal beschieden ist im
physischen Leibe. Man schätzt heute
selbst die Erfahrungen, die auf
spiritistischem Wege gewonnen werden,
höher als das, was mit dem gesunden
Menschenverstand eingesehen werden
kann. Das rührt nur davon her, daß man
diesen gesunden Menschenverstand eben
heute gar nicht in einer irgendwie
gesunden Weise verwendet. Alles, was
durch einen Initiierten erkundet wird
und mitgeteilt werden kann, ist, wenn
man sich nur die nötige Mühe gibt,
durch den gewöhnlichen, wirklich
richtig gebrauchten gesunden
Menschenverstand einzusehen. Auch der
Initiierte hat die Aufgabe, vor allen
Dingen das, was er erkunden kann aus
der geistigen Welt, in die Sprache des
gesunden Menschenverstandes zu
übersetzen. Es hängt viel mehr davon
ab, daß diese Übersetzung in die
Sprache des gesunden
Menschenverstandes richtig ist, als
davon, daß man Erfahrungen in der
geistigen Welt macht. Natürlich kann
man nichts in den gesunden
Menschenverstand übertragen, wenn man
nicht diese Erfahrungen macht. Aber
die unverarbeiteten Erfahrungen, die
einfach gewonnen werden, ohne daß man
den gesunden Menschenverstand zum
Interpreten benützt, sind eigentlich
wertlos, haben eigentlichnicht die
richtige Bedeutung für das
Menschenleben. Wenn noch so viele
übersinnliche Erfahrungen gewonnen
werden könnten und die Menschen es
verschmähen würden, den gesunden
Menschenverstand in richtiger Weise
anzuwenden, so würden diese
Erfahrungen für die Zukunft gar nichts
der Menschheit nützen. Im Gegenteil,
diese Erfahrungen würden der
Menschheit erheblich schaden. Denn
brauchbar ist eine übersinnliche
Erfahrung erst dann, wenn sie
umgesetzt ist in die Sprache des
gesunden Menschenverstandes. Und das
eigentliche Übel unserer Zeit liegt
nicht darin, daß die Menschen nicht
übersinnliche Erfahrungen haben.
Übersinnliche Erfahrungen könnten die
Menschen genug haben, wenn sie sie
haben wollten; die sind da. Man wendet
nur den gesunden Menschenverstand
nicht an, um zu ihnen zu kommen. Was
heute fehlt, das ist gerade die
Anwendung des gesunden
Menschenverstandes.
|
Il n'est donc naturellement pas
commode de devoir dire cela à une
époque et à une génération qui
s'imaginent justement beaucoup de
choses sur le maniement de ce bon
sens. Mais ce qui est le plus mal en
point à l'heure actuelle, ce n'est pas
l'expérience suprasensorielle ; ce qui
est le plus mal en point à l'heure
actuelle, c'est la logique saine,
c'est la pensée vraiment saine, c'est
aussi et surtout la force de la
véracité. Dès l'instant où la fausseté
s'impose, les expériences
suprasensibles s'amenuisent, les
humains ne parviennent pas à les
comprendre. C'est ce que les humains
veulent toujours ne pas croire. Il en
est quand même ainsi. La première
exigence pour absolument s'en sortir
avec le monde suprasensible est de
faire preuve de la plus grande
véracité en ce qui concerne les
expériences sensorielles. Celui qui ne
fait pas preuve de rigueur dans ses
expériences sensorielles ne peut
jamais parvenir à une compréhension
correcte du monde suprasensible. On a
beau entendre beaucoup de choses sur
le monde suprasensible, cela reste du
vent si l'on ne fait pas preuve de la
plus grande conscience dans la
formulation de ce qui se passe ici
dans le monde physique. Mais celui qui
observe l'humanité d'aujourd'hui,
comment elle se comporte avec la
vérité tombant sous les sen, arrivera
naturellement à l'image la plus
trouble. Car en fait, pour la plupart
des humains aujourd'hui, il ne s'agit
pas du tout de formuler quelque chose
qu'ils ont vécu de telle sorte que la
formulation soit une image reflet de
ce qu'ils ont vécu, mais il s'agit
pour les humains de formuler les
choses comme ils veulent qu'elles
soient, comme cela leur convient, et
les humains ne savent même pas quelles
sont les impulsions qui les poussent à
s'écarter dans un sens ou dans l'autre
d'une formulation fidèle de ce qu'ils
ont vécu physiquement. Si nous faisons
abstraction des petites choses, nous
n'avons besoin aujourd'hui que de
regarder toutes les impulsions qui
proviennent des contextes humains
ordinaires, à partir desquels les
humains veulent trafiquer ceci ou cela
par rapport à la vérité. En outre, il
nous suffit de constater
qu'aujourd'hui, la plupart des gens ne
disent pas du tout la vérité sur
certaines choses parce qu'ils sont
engagés d'une manière ou d'une autre
au niveau national ou du genre. Celui
qui est engagé nationalement dans une
direction ou dans l'autre ne peut
absolument pas penser ou dire la
vérité sur certaines choses dans le
sens où elle doit être saisie
aujourd'hui. C'est pourquoi on ne dit
presque pas la vérité sur les
événements des quatre ou cinq
dernières années, parce que les gens
en parlent partout à partir de tel ou
tel point d'intérêt national. Il est
nécessaire de comprendre que de telles
choses dépendent de l'infini, si l'on
veut s'approcher du monde
suprasensible. À une époque où tout
cela est possible, comme je vous l'ai
décrit hier à la fin, pensez-vous
qu'il repose beaucoup d'accès ouverts
à la vérité ? Ce n'est pas le cas/Ils
ne font pas cela. Car ces humains qui
s'enfoncent dans de tels marécages de
la fausseté, comme nous avons pu le
constater hier, répandent une brume et
un brouillard qui ne laissent jamais
passer ce qui doit être compris comme
une vérité suprasensible par le bon
sens humain. De même, les humains ne
veulent pas envisager en vérité, en
réalité, qu'un rapport droit entre
humain et humain est nécessaire si les
vérités suprasensibles doivent
intervenir de manière adéquate dans la
vie sociale. On ne peut pas, d'un
côté, "trafiquer/friser/arranger" la
vérité et, de l'autre, vouloir
comprendre les affaires
suprasensibles.
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05
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Es ist ja natürlich nicht bequem,
das einem Zeitalter und Geschlecht
sagen zu müssen, das sich gerade
besonders viel einbildet auf die
Handhabung dieses gesunden
Menschenverstandes. Aber, womit es am
schlechtesten bestellt ist in der
Gegenwart, das ist nicht etwa die
übersinnliche Erfahrung; womit es am
schlechtesten in der Gegenwart
bestellt ist, das ist die gesunde
Logik, das ist wirklich gesundes
Denken, das ist vor allen Dingen auch
die Kraft der Wahrhaftigkeit. In dem
Augenblick, wo Unwahrhaftigkeit sich
geltend macht, schmelzen die
übersinnlichen Erfahrungen ab, da
kommen die Menschen nicht zu einem
Verständnis der übersinnlichen
Erfahrungen. Das wollen die Menschen
nur immer nicht glauben. Es ist aber
doch so. Die erste Anforderung, um
überhaupt mit der übersinnlichen Welt
zurechtzukommen, ist die, daß man die
peinlichste Wahrhaftigkeit mit Bezug
auf die sinnlichen Erfahrungen
anwendet. Wer es mit den sinnlichen
Erfahrungen nicht genau nimmt, der
kann nie zur richtigen Erfassung der
übersinnlichen Welt kommen. Man kann
noch so viel hören über die
übersinnliche Welt, es bleibt leeres
Wortgeschelle, wenn nicht vorhanden
ist die peinlichste
Gewissenhaftigkeit im Formulieren
dessen, was hier in der physischen
Welt vor sich geht. Wer aber die
Menschheit heute beobachtet, wie sie
umgeht mit der sinnenfälligen
Wahrheit, der wird natürlich zu dem
allertrübsten Bilde kommen. Denn
eigentlich handelt es sich den meisten
Menschen heute gar nicht darum, irgend
etwas, was sie erlebt haben, so zu
formulieren,daß die Formulierung ein
Abbild desjenigen ist, was sie erlebt
haben, sondern es handelt sich für die
Menschen darum, die Dinge so zu
formulieren, wie sie sie haben
wollen, wie es ihnen bequem ist, und
die Menschen wissen gar nicht, wie die
Impulse vorhanden sind, um nach der
einen oder nach der andern Richtung
hin abzuirren von einer getreulichen
Formulierung des physisch Erlebten.
Wenn wir von Kleinem absehen, brauchen
wir heute nur auf alle die Impulse zu
sehen, welche aus den gewöhnlichen
menschlichen Zusammenhängen kommen,
aus denen die Menschen dies oder jenes
in bezug auf die Wahrheit frisieren
möchten. Ferner brauchen wir nur
darauf hinzusehen, daß heute über
gewisse Dinge die meisten Menschen
überhaupt nicht das Wahre sagen, weil
sie irgendwie national oder
dergleichen engagiert sind. Wer
national engagiert ist nach der einen
oder nach der andern Richtung, kann
über gewisse Dinge überhaupt nicht die
Wahrheit denken oder sagen in dem
Sinne, wie sie heute aufzufassen ist.
Daher wird über die Ereignisse der
letzten vier bis fünf Jahre fast gar
nicht die Wahrheit gesagt, weil die
Leute überall sie von diesem oder
jenem Punkt des nationalen Interesses
aus sprechen. Daß von solchen Dingen
Unendliches abhängt, wenn man sich der
übersinnlichen Welt nähern will, das
einzusehen ist notwendig. In einem
Zeitalter, in dem solches möglich ist,
wie ich Ihnen gestern am Schlusse
charakterisiert habe — glauben Sie,
daß da viele Zugänge zur Wahrheit
offenliegen ? Das tun sie nicht. Denn
diejenigen Menschen, die in solchen
Sümpfen von Unwahrheit drinnenstecken,
wie wir sie gestern konstatieren
konnten, die verbreiten Dunst und
Nebel, der niemals das durchläßt, was
als übersinnliche Wahrheit vom
gesunden Menschenverstand begriffen
werden soll. Ebensowenig wollen die
Menschen in Wahrheit, in Wirklichkeit
einsehen, daß ein gerades Verhältnis
zwischen Mensch und Mensch notwendig
ist, wenn die übersinnlichen
Wahrheiten in entsprechender Weise ins
soziale Leben eingreifen sollen. Man
kann nicht auf der einen Seite die
Wahrheit «frisieren» und auf der
andern Seite übersinnliche
Angelegenheiten verstehen wollen.
|
Lorsque l'on formule ces choses,
elles semblent presque évidentes, mais
elles le sont en réalité si peu que
chacun devrait aujourd'hui les répéter
continuellement devant soi. Car ce
n'est qu'ainsi que l'on peut atteindre
progressivement ce qui est nécessaire
sur ce champ. On doit seulement
considérer que ce que j'ai dit ici ces
jours-ci à propos du principe
principal de la vie en commun sociale
doit être pris au sérieux : ce doit
être fondé sur la confiance, dans le
sens où je l'ai caractérisé ici. En
beaucoup de relations, cette confiance
sera aussi nécessaire à l'avenir en
rapport à ce qu'en fait ceux qui sont
en mesure de parler de la science de
l'initiation soient traités de telle
sorte que l'on examine vraiment leurs
déclarations uniquement avec le bon
sens/la saine raison analytique
humaine, et non avec la sympathie ou
l'antipathie et autres choses de ce
genre, ni à travers le miroir de l'un
ou l'autre sentiment personnel. Il
devrait toujours de nouveau et à
nouveau être absolument clair que
cette Société anthroposophique devrait
devenir un véritable porteur des
vérités suprasensibles dans le monde.
Elle pourrait ainsi accomplir quelque
chose d'extraordinairement nécessaire
et d'extraordinairement important pour
l'évolution de l'humanité.
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06
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Wenn man diese Dinge ausspricht, so
erscheinen sie fast
selbstverständlich, aber sie sind
tatsächlich so wenig
selbstverständlich, daß sie heute
eigentlich fortwährend jeder vor sich
selbst wiederholen sollte. Denn nur
dadurch ist allmählich das zu
erreichen, was auf diesem Felde zu
erreichen notwendig ist. Man muß nur
bedenken, daß völlig ernst zu nehmen
ist, was ich in diesen Tagen hier
sagte über das Hauptprinzip des
sozialen Zusammenlebens: Es muß auf
Vertrauen begründet sein in dem Sinne,
wie ich das hier charakterisiert habe.
In vieler Beziehung wird dieses
Vertrauen auch in der Zukunft
notwendig sein mit Bezug auf die
Erkenntniswege, mit Bezug darauf, daß
tatsächlich diejenigen, die in der
Lage sind, etwas zu sprechen über die
Wissenschaft der Initiation, so
behandelt werden, daß man wirklich
ihre Aussagen nur mit dem gesunden
Menschenverstand prüft, nicht mit
Sympathie und Antipathie und
dergleichen, auch nicht durch den
Spiegel des einen oder des andern
persönlichen Gefühles. Immer wieder
und wiederum sollte es durchaus klar
sein, daß diese Anthroposophische
Gesellschaft ein wahrhaftiger Träger
der übersinnlichen Wahrheiten in die
Welt werden sollte. Dadurch könnte sie
außerordentlich Notwendiges und
außerordentlich Bedeutungsvolles
wirken für die
Menschheitsentwickelung.
|
Mais maintenant devrait étre
considéré que la collecte
d'expériences dans les mondes
suprasensibles est absolument une
affaire très sérieuse. Il y a quelque
temps, je vous ai raconté comment un
ami de notre chose, peu de temps avant
sa mort suite à des blessures de
guerre, a écrit des lignes dans
lesquelles il parle, face à la mort,
de la façon dont l'air devient
granite, devient dur. J'avais alors
attiré l'attention sur le fait qu'il
s'agissait d'une expérience tout à
fait vraie. Car si vous prenez
seulement les choses les plus
élémentaires qui entrent en ligne de
compte lors du franchissement du seuil
du monde spirituel, vous pouvez
mesurer toute la gravité de la chose.
Lorsque nous sommes ici dans notre vie
diurne - ou, ma foi, dans notre vie
nocturne, alors là est donc de la
lumière électrique -, le soleil, la
lumière du soleil illumine les choses
autour de nous. Les choses nous sont
visibles grâce à la lumière du soleil.
Les autres sens perçoivent de la même
manière les choses qui nous entourent.
À l'instant où le seuil est franchi,
l'humain, si je me limite à l'exemple
de la lumière du soleil, doit devenir
un avec la lumière dans son être
intérieur. Il ne peut pas voir les
choses à travers la lumière, parce
qu'il doit ramper dans la lumière. On
ne peut voir les choses à l'aide de la
lumière qu'aussi longtemps que la
lumière est à l'extérieur. Si l'on se
déplace avec la lumière, on ne peut
plus voir les choses que la lumière
éclaire. Mais ce n'est que lorsque
l'on se déplace dans la lumière avec
l'être de son âme que l'on remarque
que notre pensée est en fait une unité
avec la lumière qui tisse dans le
monde.
|
07
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Nun muß aber bedacht werden, daß
Erfahrungen sammeln in übersinnlichen
Welten durchaus eine offenbar ernste
Angelegenheit ist. Ich habe Ihnen vor
einiger Zeit hier davon gesprochen,
wie ein Freund unserer Sache kurz vor
seinem Tode, der infolge
Kriegsverwundung eingetreten ist,
Zeilen niedergeschrieben hat, in denen
er im Angesichte des Todes davon
spricht, wie die Luft graniten wird,
hart wird. Ich habe damals darauf
aufmerksam gemacht, wie das eine
durchaus wahre Erfahrung ist. Denn
nehmen Sie nur die allerelementarsten
Dinge, die in Betracht kommen beim
Übertritt über die Schwelle der
geistigen Welt, so können Sie den
ganzen Ernst der Sache daran ermessen.
Wenn wir hier in unserem Tagesleben
sind — oder meinetwillen auch in
unserem Nachtleben, denn da ist ja
elektrisches Licht —, so bescheint die
Sonne, das Sonnenlicht die Dinge um
uns herum. Die Dinge sind uns durch
das Sonnenlicht sichtbar. Die andern
Sinne nehmen auf ähnliche Weise die
Dinge um uns herum wahr. In dem
Augenblick, in welchem die Schwelle
überschritten wird, da muß der Mensch,
wenn ich mich auf das Beispiel des
Sonnenlichtes beschränke, in seinem
inneren Wesen eins werden mit dem
Lichte. Er kann nicht durch das Licht
die Dinge sehen, weil er ja in das
Licht hineinkriechen muß. Man kann nur
so lange die Dinge mit Hilfe des
Lichtes sehen, als das Licht außerhalb
ist. Wenn man mitdem Lichte sich
selbst bewegt, kann man nicht mehr die
Dinge sehen, die das Licht bescheint.
Nun merkt man aber erst dann, wenn man
mit seinem Seelenwesen also im Lichte
sich bewegt, daß eigentlich unser
Denken eine Einheit ist mit dem in der
Welt webenden Lichte.
|
Ce n'est dabord correct que pour la
vie physique que nous ayons une pensée
attachée à notre corps. Dès l'instant
où nous quittons ce corps, nous
n'avons auune pensée arrondie, mais ce
qui est pensée s'entrelace/se tisse
avec la lumière, vit dans la lumière
et est un avec la lumière. Mais à
l'instant où la lumière absorbe ainsi
notre pensée, la possibilité d'avoir
un moi de manière aussi confortable
que l'humain a ce moi entre la
naissance et la mort cesse. Il ne fait
donc rien du tout pour cela. Son corps
est conçu de telle sorte que son être
se reflète à travers ce corps, et il
appelle ce reflet son Je. C'est un
vrai reflet du vrai Je, mais c'est
justement un reflet ; c'est une pure
image. C'est une image-pensée, une
pensée-image. Et cela s'écoule dans la
lumière au moment où le seuil est
franchi. Si l'on ne trouvait pas
maintenant un autre appui pour le moi,
on n'aurait pas de moi du tout. Car ce
Je que l'on a ici entre la naissance
et la mort, on l'a préparé à travers
le corps. On le perd au moment où l'on
quitte le corps, et on ne peut alors
faire l'expérience d'un Je qu'en
devenant un avec ce que l'on peut
appeler la force de la planète,
notamment avec les différentes
variations de la gravité de la
planète. Il faut alors effectivement
ne faire qu'un avec la planète, avec
la Terre, de telle sorte que l'on se
sente comme un membre de la Terre,
comme le doigt se sent comme un membre
de notre organisme. On trouve alors
avec la Terre la possibilité d'avoir à
nouveau un Je. Et l'on remarque alors
que, de même que l'on se sert
maintenant de la pensée dans le corps
physique, on peut ensuite se servir de
la lumière. On devrait donc dire du
point de vue de l'initiation : On vit
avec la pesanteur terrestre et on
s'occupe du monde de manière
lumineuse/s'éclairant avec le monde. -
Ce serait le même fait pour
l'expérience au-delà du seuil que si
l'on disait ici : on vit dans son
corps et on pense aux choses. - Dans
la vie entre la naissance et la mort,
on dit : on vit dans le corps et on
s'occupe des choses en pensant. - Dès
que l'on quitte le corps, on doit dire
: on vit avec la pesanteur ou avec ses
variations, l'électricité, le
magnétisme de la Terre, et on s'occupe
de façon lumineuse/éclairant, en ce
qu'on vit dans la lumière, des/avec
les choses du monde.
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08
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Es ist ja zunächst nur für das
physische Leben richtig, daß wir ein
Denken haben, das an unseren Leib
gebunden ist. In dem Augenblick, wo
wir diesen Leib verlassen, haben wir
kein abgerundetes Denken, sondern das,
was Denken ist, verwebt sich mit dem
Lichte, lebt im Lichte und ist eins
mit dem Lichte. In dem Augenblick
aber, wo so das Licht unser Denken
aufnimmt, hört die Möglichkeit auf,
auf so bequeme Weise ein Ich zu haben,
wie der Mensch dieses Ich zwischen der
Geburt und dem Tode hat. Er tut ja gar
nichts dazu. Sein Leib ist so
eingerichtet, daß sich sein Wesen
durch diesen Leib spiegelt, und dieses
Spiegelbild nennt er sein Ich. Es ist
ein richtiges Spiegelbild des wahren
Ich, aber es ist eben ein Spiegelbild;
es ist ein bloßes Bild. Es ist ein
Bild-Gedanke, ein Gedanken-Bild. Und
das fließt in dem Momente, in welchem
die Schwelle überschritten wird, in
das Licht aus. Würde man jetzt nicht
einen andern Halt für das Ich finden,
so würde man überhaupt kein Ich haben.
Denn dieses Ich, das man hier zwischen
Geburt und Tod hat, hat man durch den
Leib zupräpariert. Man verliert es in
dem Augenblicke, in welchem man den
Leib verläßt, und man kann dann nur
ein Ich dadurch erleben, daß man eins
wird mit dem, was man nennen kann die
Kräfte des Planeten, namentlich mit
den verschiedenen Variationen der
Schwerkraft des Planeten. Man muß dann
tatsächlich so eins werden mit dem
Planeten, mit der Erde, daß man sich
so als ein Glied der Erde empfindet,
wie sich der Finger als ein Glied
unseres Organismus empfindet. Dann
findet man mit der Erde zusammen die
Möglichkeit, wiederum ein Ich zu
haben. Und dann merkt man, daß so, wie
man sich jetzt des Denkens bedient im
physischen Leib, man sich so nachher
des Lichtes bedienen kann. So daß man
sagen müßte vom Gesichtspunkte der
Initiation aus: Man lebt mit der
Erdenschwere und beschäftigt sich
leuchtend mit der Welt. — Das wäre
dieselbe Tatsache für das Erleben
jenseits der Schwelle, wie wenn man
hier sagt: Man lebt in seinem Leibe
und denkt über die Dinge. — Im Leben
zwischen Geburt und Tod sagt man: Man
lebt im Leibe und beschäftigt sich
denkend mit Dingen. — Sobald man den
Leib verläßt, muß man sagen: Man lebt
mit der Schwerkraft oder mit ihren
Variationen, Elektrizität, Magnetismus
der Erde, und beschäftigt sich
leuchtend, indem man im Lichte lebt,
mit den Dingen der Welt.
|
Mais alors, quand on exprime ce que
l'on illumine de cette manière, comme
on imagine/invente les choses dans la
vie, alors c'est tout à fait
saisissable et compréhensible pour le
bon sens. Et même l'initié n'a rien à
gagner de ses expériences
suprasensorielles s'il ne développe
pas correctement sa saine raison
analytique humaine. Quand quelqu'un
pense aujourd'hui - s'il vous plaît,
considérez ce que je vais dire comme
quelque chose de vraiment très sérieux
- de telle sorte qu'il satisfasse le
mieux possible aux exigences posées
aujourd'hui aux humains lors de nos
examens scolaires, s'il acquiert de
telles habitudes de pensée qu'il
puisse passer des examens de la
manière la plus satisfaisante possible
pour le professorat actuel, son bon
sens est tellement tordu que, même si
des millions d'expériences du monde
suprasensible lui étaient présentées
sur un plateau, il ne les verrait pas
plus que vous ne pouvez voir
physiquement dans une pièce sombre ce
qui s'y trouve. Car par ce qui rend
les humains aptes à l'ère
matérialiste, ils s'obscurcissent
l'espace dans lequel les mondes
suprasensibles se présentent à eux.
Les humains sont aujourd'hui habitués
à penser comme seulement peut être
pensé en la mesure des fonctions du
corps. On habitue les humains à cela
dès leur jeunesse. Mais le bon sens
n'est pas ce qui se développe sur la
base du corps. La saine raison
analytique humaine est ce qui se
développe dans la libre spiritualité.
Mais la libre spiritualité est
aujourd'hui retirée aux humains dès
nos écoles les plus basses. Les moyens
d'enseignement sont déjà tels qu'ils
empêchent les humains de développer
une spiritualité vraiment libre. À
quoi cela servirait-il si ces vérités
temporelles importantes étaient
simplement dissimulées aux humains ?
Les humains ne comprendraient pas
pourquoi on tient tant à mettre en
place quelque chose comme l'école
Waldorf de Stuttgart. Mais grâce à
cette école Waldorf de Stuttgart, la
possibilité doit être offerte, au
moins dans un premier temps, à une
partie des enfants des humains de
sortir de la bizarrerie de l'époque et
d'acquérir réellement la possibilité
de se mouvoir dans un élément de
pensée libre. Tant que les choses ne
seront pas considérées sous l'angle de
ce sérieux, nous n'avancerons pas.
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09
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Dann aber, wenn man das ausspricht,
was man auf diese Weise erleuchtet,
so wie man sonst im Leben die Dinge
erdenkt, dann ist es durchaus erfaßbar
und begreiflich für den gesunden
Menschenverstand. Und auch der
Initiierte hat gar nichts von seinen
übersinnlichen Erfahrungen, wenn er
nicht den gesunden Menschenverstand
richtig entwickelt. Wenn heute einer
so denkt -- bitte betrachten Sie das,
was ich jetzt sage, als etwas wirklich
sehr Ernstes —, daß er möglichst gut
jene Anforderungen zufriedenstellt,
die heute bei unseren Schulprüfungen
gestellt werden an die Menschen, wenn
er sich solche Denkgewohnheiten
aneignet, daß er dem heutigen
Professorentum in der befriedigendsten
Weise Prüfungen ablegen kann, dann ist
sein gesunder Menschenverstand so
verschroben, daß er, wenn auch
Millionen von Erfahrungen der
übersinnlichen Welt ihm auf dem
Präsentierteller gereicht würden, er
sie ebensowenig sehen würde, wie Sie
in einem finsteren Zimmer physisch
das sehen können, was in diesem
finsteren Zimmer sich befindet. Denn
durch dasjenige, was die Menschen für
das materialistische Zeitalter heute
tauglich macht, verfinstern sie sich
den Raum, in dem ihnen entgegentreten
die übersinnlichen Welten. Die
Menschen werden heute gewöhnt, so zu
denken, wie nur in Gemäßheit der
Funktionen des Leibes gedacht werden
kann. Das wird den Menschen von Jugend
auf eingewöhnt. Aber der gesunde
Menschenverstand ist nicht das, was
sich auf der Grundlage des Leibes
entwickelt. Der gesunde
Menschenverstand ist das, was sich
entwickelt in freier Geistigkeit. Aber
die freie Geistigkeit wird den
Menschen heute schon in unseren
niedersten Schulen aberzogen. Schon
die Lehrmittel sind so, daß die
Menschen verhindert werden, eine
wirklich freie Geistigkeit zu
entwickeln. Was würde es nützen, wenn
diese wichtigen Zeitwahrheiten einfach
vor den Menschen verhüllt werden? Die
Menschen würden ja doch nicht
einsehen, warum man es sich so
angelegen sein läßt, so etwas wirklich
ins Werk zu setzen wie die Stuttgarter
Waldorfschule. Aber durch diese
Stuttgarter Waldorfschule soll
wenigstens zunächst einem Teil von
Menschenkindern die Möglichkeit
geboten werden, aus der
Verschrobenheit des Zeitalters
herauszukommen und wirklich die
Möglichkeit zu gewinnen, im freien
Denkelemente sich zu bewegen. Ehe
nicht die Dinge von dem Gesichtspunkt
dieses Ernstes aus betrachtet werden,
kommen wir ja nicht vorwärts.
|
La tendance est aujourd'hui encore
beaucoup trop générale, elle consiste
quelque peu en ce qui suit. Les gens
aimeraient l'anthroposophie ou quelque
chose de similaire, parce qu'ils sont
fatigués de la forme ordinaire de
l'ancien. Ils aimeraient donc quelque
chose de nouveau. Mais ce nouveau doit
éventuellement être "encollé" d'une
manière ou d'une autre à tous les
vieux préjugés de l'humanité. J'ai
appris à connaitre beaucoup de gens -
car il n'est pas du tout déplacé de ne
pas se faire d'illusions sur ces
choses - qui ont perçu que la science
de l'esprit d'orientation
anthroposophique veut répandre quelque
chose de juste sur le christianisme,
sur le mystère du Golgotha. Mais il y
avait parmi eux des humains pour qui
cela était quelque chose de correct
uniquement parce que cela les rendait
moins choquants dans l'Église, et qui
ont donc trouvé la science de l'esprit
anthroposophique plus opportune qu'une
autre science de l'esprit de quelque
nature que ce soit, qui se situe
différemment du christianisme. En ce
qui la concerne, il ne s'agit
toutefois que de la vérité ; mais pour
les humains qui l'ont acceptée, il ne
s'agissait pas toujours de la vérité,
mais souvent seulement de
l'opportunité. Il est bien sûr
inconfortable aujourd'hui de devoir
avouer comment les représentants des
Églises confessionnelles prennent
extérieurement la vérité, et
finalement leur profession de foi
encore plus. Cela déteint aussi sur
les non-croyants. Ce phénomène
historico-culturel doit absolument
être pris en compte.
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10
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Die Tendenz ist heute noch viel zu
allgemein, die etwa in dem Folgenden
besteht. Die Leute möchten
Anthroposophie oder so etwas
Ähnliches, weil sie der gewöhnlichen
Form des Alten überdrüssig sind. So
möchten sie etwas Neues haben. Aber
dieses Neue soll womöglich nach
irgendeiner Richtung hin doch wiederum
«eingeschleimt» werden in alle alten
Menschheitsvorurteile. Ich habe viele
Leute kennengelernt — es ist nämlich
gar nicht unangebracht, sich über
diese Dinge gar keiner Täuschung
hinzugeben —, die haben wahrgenommen,
daß anthroposophisch orientierte
Geisteswissenschaft etwas Richtiges
über das Christentum, über das
Mysterium von Golgatha verbreiten
will. Aber es gab darunter solche
Menschen, denen das nur aus dem Grunde
recht war, weil sie dadurch wiederum
weniger anstößig wurden in der Kirche,
die deshalb die anthroposophische
Geisteswissenschaft opportuner
gefunden haben als eine andere
irgendwie geartete
Geisteswissenschaft, die zum
Christentum anders steht. Bei ihr
handelt es sich allerdings nur um die
Wahrheit; aber den Menschen, die das
hingenommen haben, hat es sich nicht
immer um die Wahrheit gehandelt,
sondern oft nur um die Opportunität.
Es ist ja natürlich in der Gegenwart
unbequem, sich gestehen zu müssen,
wie die Vertreter der
Bekenntniskirchen es äußerlich mit
der Wahrheit nehmen und schließlich
ihre Bekennerschaft erst recht. Das
färbt auch ab auf die Ungläubigen.
Diese kulturhistorische Erscheinung
muß durchaus ins Auge gefaßt werden.
|
On doit par exemple, quand on veut
s'approcher des mondes suprasensibles
de la manière correcte, avoir de
l'intérêt pour toutes les choses, mais
de la curiosité pour rien. Mais il est
si agréable pour les humains de
confondre leur curiosité avec
l'intérêt. Il faut en effet s'habituer
à apprendre non seulement à penser
différemment, mais aussi à ressentir
différemment toutes les choses. Enfin,
si la science de l'esprit
d'orientation anthroposophique reçoit
un manteau qui lui permet de figurer
dans l'atmosphère de la discussion de
café ou de ce qui, à notre époque,
ressemble à la discussion de café,
alors ce n'est pas pour promouvoir
cette science de l'esprit
d'orientation anthroposophique, afin
qu'elle puisse vraiment remplir sa
tâche. Car cette tâche est tout à fait
sérieuse.
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11
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Man muß zum Beispiel, wenn man sich
in der richtigen Weise den
übersinnlichen Welten nähern will,
Interesse für alle Dinge haben, aber
für nichts Neugierde. Den Menschen ist
es aber so angenehm, ihre Neugierde
mit dem Interesse zu verwechseln. Man
muß sich in der Tat angewöhnen, über
alle Dinge nicht nur anders denken zu
lernen, sondern anders fühlen zu
lernen. Wenn schließlich
anthroposophisch orientierte
Geisteswissenschaft ein Mäntelchen
bekommt, durch das sie in der
Gesinnungsatmosphäre der
Kaffeeklatsche figurieren kann
oderdessen, was in unserer Zeit
ähnlich ist den Kaffeeklatschen, dann
ist das nicht zur Förderung dieser
anthroposophisch orientierten
Geisteswissenschaft, so daß diese
ihre Aufgabe wirklich erfüllen kann.
Denn diese Aufgabe ist eine durchaus
ernste.
|
Les oppositions qui se font valoir
de nos jours de manière si sordide
proviennent uniquement du fait que
l'on remarque qu'il ne s'agit pas ici
d'une secte, d'une "meilleure société
familiale" que beaucoup de gens
voudraient avoir, mais qu'il s'agit
ici de quelque chose qui veut vraiment
s'élever vers les impulsions dont
l'époque a nécessairement besoin. Mais
qu'est-ce qui intéresse la plupart des
humains aujourd'hui dans les
impulsions dont l'époque a besoin ? -
S'ils peuvent seulement ressentir la
volupté d'avoir aussi quelque chose
d'une nouvelle religion ! - Cet
égoïsme psychique/d'âme, qui pousse
beaucoup de gens vers la science de
l'esprit d'orientation
anthroposophique, doit être surmonté.
Si l'on veut aujourd'hui concevoir
correctement cette science de l'esprit
d'orientation anthroposophique, il
faut avoir un intérêt réel pour les
grandes affaires de l'humanité. Il
faut s'intéresser aux grandes affaires
de l'humanité. Elles apparaissent
certainement dans les affaires
apparemment les plus petites de la
vie, ces grandes affaires et ces
pendants de la vie de l'humanité. Mais
il y a une direction vers laquelle
toute la structure des sensations de
notre être humain doit se modifier si
nous voulons orienter le bon sens
humain de telle sorte qu'il aille,
j'aimerais dire, le courant correct de
la science de l'esprit. J'aimerais
seulement dire encore une fois ceci :
toute la structure de notre vie de
l'âme doit se modifier dans une
certaine direction, si notre bon sens
doit s'orienter de telle sorte qu'il
marche dans le courant qui doit venir
sur l'humanité par la science de
l'esprit d'orientation
anthroposophique. Car comment
sommes-nous tout d'abord orientés par
la culture humaine qui s'est évaporée
dans le matérialisme ?
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12
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Die Gegnerschaften, die in der
heutigen Zeit sich in einer so
schmierigen Weise geltend machen, die
rühren lediglich davon her, daß man
merkt: Hier handelt es sich nicht um
eine Sekte, um so eine «bessere
Familiengesellschaft», die viele Leute
haben möchten, sondern hier handelt
es sich darum, daß etwas wirklich sich
erheben will zu den Impulsen, die die
Zeit notwendigerweise braucht. Aber
was interessieren die meisten Menschen
heute die Impulse, die die Zeit
braucht ? — Wenn sie nur die Wollust
empfinden können, auch irgend etwas
von einer neuen Religion zu haben ! —
Dieser seelische Egoismus, der sehr
viele zur anthroposophisch
orientierten Geisteswissenschaft
treibt, muß überwunden werden. Man
muß, wenn man heute richtig diese
anthroposophisch orientierte
Geisteswissenschaft auffassen will,
ein tatsächliches Interesse für die
großen Angelegenheiten der Menschheit
haben. Es müssen einen die großen
Angelegenheiten der Menschheit
interessieren. Sie treten durchaus auf
in den scheinbar kleinsten
Angelegenheiten des Lebens, diese
großen Angelegenheiten und
Zusammenhänge des Menschheitslebens.
Aber nach einer Richtung hin muß das
ganze Empfindungsgefüge unseres
Menschenwesens sich ändern, wenn wir
den gesunden Menschenverstand so
orientieren wollen, daß er, ich möchte
sagen, in der richtigen Strömung der
Geisteswissenschaft läuft. Ich möchte
nur das noch einmal sagen: Es muß das
ganze Gefüge unseres Seelenlebens sich
nach einer bestimmten Richtung hin
ändern, wenn unser gesunder
Menschenverstand sich so orientieren
soll, daß er in der Strömung läuft,
welche über die Menschheit durch
anthroposophisch orientierte
Geisteswissenschaft kommen soll. Denn
wie sind wir hier durch diejenige
Menschheitskultur, die in den
Materialismus hineingedampft ist,
zunächst orientiert ?
|
Nous sommes orientés de telle sorte
que nous nous sentons comme des êtres
humains corporels. Nous sommes là,
avec nos os, nos muscles, nos nerfs.
Nous nous sentons des êtres humains
corporels. Et de la manière dont notre
corps fonctionne, il nous renvoie,
comme un miroir, notre Je,
schématiquement déssiné :
|
13
|
Wir sind so orientiert, daß wir uns
fühlen als leibliche Menschen. Da
stehen wir nun mit unseren Knochen,
mit unseren Muskeln, mit unseren
Nerven. Wir fühlen uns als leibliche
Menschen. Und so, wie unser Leib
funktioniert, macht er es wie ein
Spiegel, daß er uns unser Ich
entgegenwirft, schematisch
gezeichnet:
|
Oui, vous voyez, votre véritable
être, il est quelque part dans des
régions spirituelles. Là est votre
corps. Ce corps devient un miroir et
vous renvoie de soi-même l'image-Je
(voir dessin). Le Je est là, mais
l'image -Je vous est renvoyée par le
corps. Vous savez de cette image-Je
lorsque vous regardez là [sur le
corps], lorsque vous regardez avec
l'humain, dont la plupart des humains
du présent ne savent rien, mais dans
lequel ils vivent. C'est ainsi que le
corps vous reflète votre Je, et
justement ainsi les pensées et
sentiments et impulsions de la
volonté. Cela est reflèté. Et derrière
cette image-Je, la est alors le corps
(voir dessin), et l'humain appelle ces
images qui lui sont reflétées là, son
âme, et derrière l'âme, il voit le
corps. C'est sur lui qu'il s'appuie.
Mais cette image : là en dessous est
le corps ; là en émerge le moi --
cette image doit se changer
entièrement. C'est une image ressentie
entièrement passif, que l'on ressent
seulement ainsi parce que le corps est
derrière elle. On doit apprendre à
ressentir autrement. On doit apprendre
à se ressentir : là tu es dans un
monde spirituel ; là ne sont pas les
plantes, les minéraux, les animaux, là
sont les angéloi et les archangéloi et
les autres êtres des hiérarchies, dans
ceux-là on vit. Et par cela que un cet
imprégné, on irradie le Je (voir
dessin p. 100).
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14
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Ja, sehen Sie, Ihr wahres Wesen, das
ist ja irgendwo in geistigen
Regionen. Da ist Ihr Leib. Dieser
Leib wird zum Spiegel und wirft Ihnen
von sich aus das Ich--Bild zurück
(siehe Zeichnung). Das Ich ist da,
aber das Ich-Bild wird Ihnen
zurückgeworfen vom Leib. Sie wissen
von diesem Ich-Bild, wenn Sie dahin
[auf den Leib] blicken, mit dem
Menschen hinblicken, von dem die
meisten Menschen der Gegenwart nichts
wissen, in dem sie aber leben. So wird
Ihnen vom Leibe Ihr Ich
zurückgespiegelt und ebenso die
Gedanken und Gefühle und
Willensimpulse. Das wird
zurückgespiegelt. Und hinter diesem
Ich-Bild, da ist dann der Leib (siehe
Zeichnung), und der Mensch nennt diese
Bilder, die ihm da entgegengespiegelt
werden, seine Seele, und hinter der
Seele erblickt er den Leib. Auf den
stützt er sich. Aber dieses Bild: Da
drunter ist der Leib; da taucht das
Ich heraus -- dieses Bild muß sich
ganz ändern. Das ist ein ganz passiv
empfundenes Bild, das man nur dadurch
so empfindet, daß der Leib hinter ihm
ist. Man muß anders empfinden lernen.
Man muß sich empfinden lernen: Da bist
du in einer geistigen Welt; da sind
Tafel 5 nicht die Pflanzen, die
Mineralien, die Tiere, da sind Angeloi
und Archangeloi und Archai und die
andern Wesen der Hierarchien, in denen
lebt man drinnen. Und dadurch, daß
einen diese durchimprägnieren, strahlt
man das Ich aus (siehe Zeichnung S.
100).
|
Ce Je, on l'irradie depuis le monde
spirituel. On doit apprendre à
ressentir ce moi, il faut apprendre à
ressentir que l'on a en soi ce Je
derrière lequel se tiennent justement
ainsi les hiérarchies, tout comme
derrière ce Je, qui est seulement une
image, se tient le corps, qui est
composé des trois règnes de la nature.
On doit passer de la passivité de
l'expérience/du vécu à la pleine
activité. On doit apprendre à
ressentir : c'est à partir du monde
spirituel que tu fait ton véritable
Je. - Alors on apprend aussi à
ressentir : Ton image-miroir-Je t'est
faite à partir du corps appartenant à
l'être physique.
|
15
|
Dieses Ich strahlt man aus der
geistigen Welt hin. Dieses Ich muß man
fühlen lernen, man muß fühlen lernen,
daß man jenes Ich in sich hat, hinter
dem die Hierarchien ebenso stehen, wie
hinter diesem Ich, das nur ein Bild
ist, der Leib steht, der aus den drei
Naturreichen zusammengesetzt ist. Man
muß aus der Passivität des Erlebens in
die völlige Aktivität übergehen. Man
muß fühlen lernen: Du machst aus der
geistigen Welt heraus dein wirkliches
Ich. — Dann lernt man auch fühlen: Dir
wird dein Ich-Spiegelbild gemacht aus
dem dem physischen Seinangehörigen
Leibe heraus.
|
C'est un renversement de la
perception intérieure, et c'est dans
ce renversement de la perception
intérieure qu'il faut se vivre. C'est
cela qui est important, pas collecter
de données. Elles se donnent
richementsi l'on a d'abord vécu le
renversement du ressenti. Alors,
lorsque l'on pense ainsi actif,
viennent ces pensées qui peuvent aussi
féconder la pensée sociale. Si on
laisse seulement refèter le Je ,
viennent toujours seules ces choses
sociales en consideration, qui ainsi,
comme je l'ai dit hier, naissent de
l'inversion/transbordement du langage.
D'abord lorsque l'on veut être actif
dans son Je, alors on conçoit aussi
des pensées libres.
|
16
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Das ist eine Umkehrung des
innerlichen Erfühlens, und in diese
Umkehrung des innerlichen Erfühlens
muß man sich einleben. Das ist das
Wichtige, nicht Daten sammeln. Die
ergeben sich reichlich, wenn man nur
zunächst die Umkehrung des Erfühlens
erlebt hat. Dann, wenn man so aktiv
denkt, kommen diejenigen Gedanken, die
auch das soziale Denken befruchten
können. Wenn man nur das Ich spiegeln
läßt, kommen immer nur diejenigen
sozialen Dinge in Betracht, die so,
wie ich gestern gesagt habe, durch
Umlagerung der Sprache entstehen. Erst
wenn man aktiv sein will in seinem
Ich, dann faßt man auch freie
Gedanken.
|
Cette pensée libre était encore
présente chez les humains dans les
siècles précédents/plus précoces, qui
ne reposent pas si loin derrière nous,
mais à partir d'anciennes dispositions
ataviques de l'âme. Les humains ont
simplement considéré, par instinct,
comme un idéal de s'élever vers cette
pensée libre. Nous devons le faire à
l'avenir de manière consciente. Nous
en avons une preuve extérieure. Il
suffit de regarder les diplômes de
doctorat dans les universités d'Europe
centrale. Les gens ne sont
généralement pas simplement diplômés,
mais deviennent "docteurs" et "maîtres
des sept arts libéraux", arithmétique,
dialectique, rhétorique et ainsi de
suite. Cela n'a plus aucun sens
aujourd'hui, car les sept arts
libéraux n'existent plus nulle part
dans la vie universitaire. C'est un
vestige, un héritage des temps
anciens, où la vie universitaire
visait la libération de la pensée, la
saisie d'une vie de l'âme qui puisse
vraiment s'élever à une pensée libre.
On ne comprend plus du tout ce que
sont les arts libres. Ils sont déjà
appelés "arts" parce qu'ils ont été
menés dans une sphère située au-delà
de la simple vie sensorielle, tout
comme on développe la vie imaginaire
artistique librement et indépendamment
de la sensorialité. Ce qui figure
encore sur ces diplômes universitaires
a existé autrefois, tout comme il y a
eu beaucoup de choses qui existent
encore aujourd'hui dans les formules
de la vie universitaire. Ce "Magister
artium liberalium" est une chose très
caractéristique.
|
17
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Dieses freie Denken ist in früheren
Jahrhunderten, die gar nicht soweit
hinter uns liegen, allerdings aus
atavistischen alten Seelenanlagen
heraus, noch in den Menschen gewesen.
Die Menschen haben es nur eben aus
Instinkt heraus als ein Ideal
betrachtet, zu diesem freien Denken
aufzusteigen. Wir müssen es in der
Zukunft auf bewußte Weise tun. Dafür
gibt es einen äußeren Beweis. Nehmen
Sie sich nur einmal von den
mitteleuropäischen Universitäten die
Doktordiplome vor. Die Leute werden
gewöhnlich nicht bloß zu Doktoren
promoviert, sondern sie werden
promoviert zu «Doktoren» und
«Magistern der sieben freien Künste»,
Arithmetik, Dialektik, Rhetorik und so
weiter. Das hat heute gar keinen Sinn
mehr, denn nirgends gibt es im
Universitätsleben heute noch die
sieben freien Künste. Das ist ein
Überbleibsel, eine Erbschaft aus alten
Zeiten, wo durch das Universitätsleben
angestrebt wurde die Befreiung des
Denkens, das Ergreifen eines
Seelenlebens, das zu wirklich freiem
Denken sich erheben kann. Man versteht
gar nicht mehr, was freie Künste sind.
Sie heißen schon deshalb «Künste»,
weil sie in einer jenseits des bloßen
Sinneslebens liegenden Sphäre
getrieben wurden, so wie man das
künstlerische Phantasieleben frei und
unabhängig von der Sinnlichkeit
entwickelt. Das, was da noch auf
diesen Universitätsdiplomen
figuriert, das hat es einmal gegeben,
wie es überhaupt vieles gegeben hat,
was heute noch in den Formeln des
Universitätslebens existiert. Dieser
«Magister artium liberalium» ist ein
sehr charakteristisches Ding.
|
Et vous devez donc être conscients
qu'il faut à nouveau conquérir cette
saisie de soi dans la vivacité. Mais
c'est inconfortable, car aujourd'hui
les gens aimeraient aller non avec
leurs jambes, mais avec des béquilles.
C'est toutefois ce que les gens
considèrent aujourd'hui comme un idéal
; ils aimeraient que la réalité
sensible extérieure leur apporte
partout ce qu'ils devraient penser.
Les humains trouvent inconfortable que
ce qui doit être réellement pensé
doive être vécu dans la libre
spiritualité, parce que cela exige
vraiment un arrachement au confort de
la vie, un arrachement à tout ce qui
comme soutien, béquille, nous conduit
par la vie de l'âme. Et si l'on parle
une fois du point de vue d'une pensée
qui n'a vraiment rien à voir avec le
monde des sens, mais qui crée tout à
fait librement à partir des
intuitions, alors les humains ne
comprennent pas ça. C'est pourquoi ma
"philosophie de la liberté" n'a pas
été comprise, parce qu'elle ne peut
être comprise que par un humain qui
veut vraiment développer des pensées
libres, qui est vraiment, d'une
nouvelle manière, un "maître des arts
libres/libéraux".
|
18
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Und so müssen Sie sich darüber klar
sein, daß wieder errungen werden muß
dieses Sich-Erfassen in Lebendigkeit.
Aber es ist unbequem, denn die Leute
möchten heute nicht mit ihren Beinen,
sondern auf Krücken gehen. Das ist
allerdings das, was die Leute heute
als ein Ideal betrachten; sie möchten,
daß ihnen überall von der äußeren
sinnlichen Wirklichkeit das
entgegengetragen wird, was sie denken
sollen. Daß das, was eigentlich
gedacht werden soll, in freier
Geistigkeit erlebt werden muß, das
finden die Menschen unbequem, weil es
wirklich ein Losreißen aus der
Bequemlichkeit des Lebens erfordert,
ein Losreißen von alledem, was als
Stütze, als Krücke uns durch das
Seelenleben führt. Und wenn einmal vom
Gesichtspunkte eines Denkens aus
gesprochen wird, das wirklich gar
nichts mit der Sinneswelt zu tun hat,
sondern das ganz frei aus Intuitionen
heraus schöpft, dann verstehen das die
Menschen nicht. Deshalb wurde meine
«Philosophie der Freiheit» nicht
verstanden, weil sie nur begriffen
werden kann von einem Menschen, der
nun freie Gedanken wirklich entwickeln
will, der wirklich in einer neuen Art
ein «Magister der freien Künste» ist.
|
Ce sont des choses qui doivent être
comprises aujourd'hui avec le
sentiment correct et le sérieux
correct. J'aimerais dire en
particulier à nos amis anglais, qui ne
sont assis ici que pour une courte
durée, qu'il est nécessaire de
considérer cet emblème de notre
édifice, qui a été érigé sur cette
colline, comme un emblème extérieur
des signes ainsi caractérisés de notre
époque. C'est là que doit se trouver
cet édifice, afin que l'on puisse dire
au monde par son intermédiaire : Vous
pouvez penser de l'ancienne manière,
comme vous en avez pris l'habitude
depuis quatre siècles dans vos
sciences, vous orienterez ainsi
l'humanité à sa destruction. Vous
aimeriez chercher des socialismes à
l'aide de béquilles de la manière la
plus confortable, vous ne ferez que
constater ce qui inclus déjà la mort
en soi. Ce qui est nécessaire
aujourd'hui, c'est de trouver une
pensée aussi libre pour la vie de
l'âme que le sont les formes à partir
desquelles on a essayé de façonner cet
édifice en tant que formes
architecturales, plastiques ou
picturales. Que cela soit dit en un
point de la terre, que cela soit dit
non seulement par des mots, mais aussi
par des formes, c'est de cela qu'il
s'agit ici ! Et on devrait sentir
qu'ici, à travers ces formes, quelque
chose d'autre doit être dit que ce que
l'on peut entendre aujourd'hui dans le
monde, mais que ce qui est dit ici
appartient en premier lieu à ce qui
est éminemment nécessaire à
l'évolution de l'humanité sur le plan
de la connaissance et sur le plan
social en ce qui concerne toutes les
sciences et toutes les branches de la
vie sociale.
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19
|
Das sind die Dinge, die heute
verstanden werden müssen mit dem
richtigen Gefühle und mit dem
richtigen Ernste. Insbesondere möchte
ich zu den englischen Freunden, die
jetzt nur auf kurze Zeit hier sitzen,
sagen: Es ist notwendig, dieses
Wahrzeichen unseres Baues, das hier
aufdiesem Hügel aufgeführt worden ist,
eben als ein äußeres Wahrzeichen
aufzufassen für die so
gekennzeichneten Zeichen unserer Zeit.
Da soll dieser Bau stehen, damit durch
ihn in der Welt gesagt werden kann:
Ihr möget denken in der alten Weise,
wie ihr es seit vier Jahrhunderten
gewohnt worden seid in euren
Wissenschaften, ihr werdet damit die
Menschheit zugrunde richten. Ihr mögt
in der bequemen Weise durch Krücken
nach Sozialismen suchen, ihr werdet
damit nur dasjenige gewahren, was
schon den Tod in sich schließt.
Notwendig ist heute, ein so freies
Denken für das Seelenleben zu finden,
wie die Formen frei sind, aus denen
als architektonische oder plastische
oder malerische Formen versucht worden
ist, diesen Bau herauszugestalten. Daß
an einem Punkt der Erde dies gesagt
werde, gesagt werde nicht bloß durch
Worte, gesagt werde auch durch Formen,
darum handelt es sich hier ! Und
fühlen sollte man es, daß hier durch
diese Formen etwas anderes gesagt
werden soll, als sonst heute in der
Welt gehört werden kann, daß aber
dieses hier Gesagte in erster Linie zu
dem gehört, was für die
Fortentwickelung der Menschheit in
erkenntnismäßiger und in sozialer
Beziehung in bezug auf alle
Wissenschaften und alle Zweige des
sozialen Lebens eminent notwendig ist.
|
Maintenant, j'aimerais dire ceci -
bien sûr aussi aux autres, mais en
premier lieu maintenant à nos amis
anglais - : voyez, il est possible que
l'intérêt qui était là quand on a
commencé à construire ici s'essouffle,
que cet intérêt ne soit pas présent de
manière adéquate dans l'avenir, dans
un avenir très proche. Que se
passerait-il alors ? Cette
construction resterait inachevée, car
elle nécessite encore de grands
sacrifices. Sans grands sacrifices,
elle ne peut être achevée. Cette
construction resterait inachevée, elle
serait réduite à l'état de torse. Il
se pourrait bien que cette
construction doive rester comme un
torse. Qu'elle ne reste pas un torse
dépendra de la bonne compréhension de
la volonté à laquelle cette
construction doit servir, et que j'ai
voulu exprimer de différentes manières
dans ces considérations devant vous.
|
20
|
Nun möchte ich — selbstverständlich
auch zu den andern, aber in erster
Linie jetzt zu unseren englischen
Freunden — das Folgende sagen: Sehen
Sie, es ist die Möglichkeit vorhanden,
daß jenes Interesse, welches da war,
als man an den Bau hier ging, daß
dieses Interesse erlahmt, daß dieses
Interesse in der Zukunft, in der
allernächsten Zukunft nicht in der
entsprechenden Weise da ist. Was würde
dann geschehen ? Dieser Bau würde
unvollendet bleiben, denn dieser Bau
braucht noch große Opfer. Ohne große
Opfer ist er nicht zu Ende zu führen.
Dieser Bau würde unvollendet bleiben,
dieser Bau würde dastehen als ein
Torso. Das könnte durchaus sein, daß
dieser Bau dastehen bleiben müßte als
ein Torso. Daß er nicht ein Torso
bleibt, das wird davon abhängen, daß
man das richtige Verständnis dem
Wollen entgegenbringt, dem dieser Bau
dienen soll, das ich in der
verschiedensten Weise gerade in diesen
Betrachtungen hier vor Ihnen wollte
zum Ausdrucke bringen.
|
Ne le considérez pas comme une
déviation de l'idéalisme ou de la
spiritualité losqu'est dit qu'il est
nécessaire que cette construction soit
également réalisée avec des moyens
financiers extérieurs et d'attirer
l'attention sur le fait que ces moyens
financiers extérieurs doivent
justement être disponibles. Certes,
vous pouvez dire que c'est du
matérialisme, que la vraie
spiritualité consiste à ne pas se
préoccuper du matériel. Mais si vous
retournez maintenant en Angleterre,
par exemple, ce serait un point de vue
erroné si vous arriviez là-bas et ne
parliez que de cela en ce moment,
alors que tant de choses dépendent,
premièrement, de l'achèvement de cette
construction, mais qu'il y a tant de
chances qu'elle reste un torse, ce
serait complètement faux si vous
disiez : Oui, il est tout de même
important de promouvoir le spirituel !
- Non, il ne s'agit pas, dans
l'idéalisme et la spiritualité, de
faire preuve d'avarice en ce qui
concerne les sacrifices matériels.
L'avarice en matière de sacrifices
matériels n'est pas encore un signe de
spiritualité. Et même si on n'admet
pas vraiment ce que je vise
maintenant, beaucoup de gens l'ont un
peu en arrière-plan : Parce que c'est
une chose spirituelle, on n'a pas
besoin de faire des sacrifices
matériels pour elle ! On peut donc se
permettre d'admirer la spiritualité,
de la vénérer, d'y adhérer, mais en
fermant bien les poches. - Ce n'est
pas en fermant hermétiquement nos
poches que nous ferons fonctionner
notre spiritualité ! Au contraire,
nous montrerons que nous comprenons
vraiment ce qui doit se passer ici, si
nous manifestons notre idéalisme et
notre spiritualité en ne disant pas :
nous pouvons bien être spirituels et
idéalistes si nos poches sont bien
fermées, mais si nous les ouvrons. Car
beaucoup de choses dépendent
effectivement des poches ouvertes : le
matériel est vraiment, n'est-ce pas,
l'insignifiant. Considérons donc qu'il
n'est pas si important de laisser la
poche ouverte. Considérons-le avec
l'insignifiance nécessaire, et la
chose se fera. Mais nous avons besoin
d'un peu de force pour cela, car bien
sûr, nous devons aller vers les gens
et les inciter à faire des sacrifices.
Ils ne le veulent pas tout de suite.
Il ne suffit pas non plus d'enseigner
la chose aux gens de la manière dont
ils la comprennent déjà. On nous
demande souvent maintenant : nous
devrions, pour telle ou telle personne
qui ouvrira peut-être alors ses poches
- je ne pense pas qu'elle les ouvrira
beaucoup, mais elle ouvrira peut-être
ses poches -, nous devrions si
possible, oui, comme on fait les
fuseaux de colle quand les oiseaux
doivent s'y accrocher, on devrait si
possible, pour que les gens
comprennent que nous devons faire ceci
ou cela. - Mais il s'agit justement
d'amener aux gens une nouvelle
compréhension et de les enflammer pour
qu'ils ouvrent leurs poches, ce qui
nécessite une très forte inflammation
chez beaucoup de gens ! Il s'agit de
leur faire ouvrir les poches pour
quelque chose de nouveau qu'ils ne
comprennent pas encore, et qu'ils
devraient ouvrir vraiment u e fois les
poches pour le spirituel.
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21
|
Betrachten Sie es nicht als ein
Abirren vom Idealismus oder von der
Spiritualität, wenn gesagt wird, es
ist notwendig, daß dieser Bau auchmit
äußeren Geldmitteln gebaut wird, und
wenn darauf aufmerksam gemacht wird,
daß diese äußeren Geldmittel eben
vorhanden sein müssen. Gewiß, Sie
können sagen, das ist Materialismus,
die richtige Spiritualität besteht
darinnen, daß man sich um das
Materielle nicht kümmert. Aber wenn
Sie zum Beispiel jetzt nach England
zurückgehen, würde es ein falscher
Standpunkt sein, wenn Sie dort
ankommen würden und nur davon reden
würden im gegenwärtigen Augenblicke,
wo so viel davon abhängt, erstens, daß
dieser Bau vollendet werde, wo aber so
sehr die Möglichkeit vorliegt, daß er
Torso bleiben könnte, es würde völlig
falsch sein, wenn Sie sagen würden:
Ja, es kommt ja doch darauf an, daß
man das Geistige fördert ! — Nein, es
kommt bei dem Idealismus und bei der
Spiritualität nicht etwa noch darauf
an, daß man dann Geiz entfaltet in
bezug auf materielle Opfer. Geizigkeit
in bezug auf materielle Opfer ist noch
kein Zeichen von Spiritualität. Und
wenn man auch nicht so recht zugesteht
dasjenige, worauf ich jetzt ziele — so
ein bißchen im Hintergrund haben es
viele Menschen: Weil das eine
spirituelle Sache ist, so braucht man
für sie nicht materielle Opfer zu
bringen ! Da kann man sich schon
gönnen, die Spiritualität zu
bewundern, zu verehren, ihr
anzuhängen, aber die Taschen fest
verschließen. — Es geht eben nicht,
daß wir unsere Spiritualität dadurch
betätigen, daß wir die Taschen fest
verschließen! Wir werden im Gegenteil
zeigen, daß wir wirklich Verständnis
haben für dasjenige, was hier
geschehen soll, wenn wir unseren
Idealismus und unsere Spiritualität
dadurch bekunden, daß wir nicht
sagen: Wir können gut spirituell und
idealistisch sein bei fest
verschlossenen Taschen—, sondern wenn
wir diese Taschen öffnen. Denn von den
offenen Taschen hängt tatsächlich
vieles ab: Das Materielle ist ja doch
wirklich, nicht wahr, dabei das
Unbedeutende. Also betrachten wir es
nicht ganz so bedeutend, sagen wir,
die Tasche zuzulassen. Betrachten wir
es mit der nötigen Unbedeutendheit,
dann wird sich die Sache finden. Aber
wir brauchen dazu ein wenig Kraft,
denn natürlich, wir müssen zu den
Leuten gehen und müssen sie
veranlassen, daß sie Opferwilligkeit
entfalten. Das wollen sie nicht
sogleich. Es ist auch nicht damit
getan, daß wir den Leuten die Sache
beibringen in der Art, wie sie sie
schon verstehen. Man stellt an uns
jetzt vielfach die Anforderungen: wir
sollten für diese oder jene Leute, die
vielleicht dann ihre Taschen aufmachen
— ich glaube zwar nicht, daß sie sie
sehr stark aufmachen würden , aber die
dann vielleicht ihre Taschen
aufmachen, wir sollten möglichst, ja,
so wie man die Leimspindeln macht,
wenn die Vögel sich daran fangen
sollen, man sollte möglichst, damit
die Leute verstehen, wir sollen dies
und das. — Aber darum handelt es sich
gerade, daß wir den Leuten ein neues
Verständnis beibringen sollen und daß
sie für das entflammt werden sollen,
daß sie die Taschen aufmachen nämlich,
was ein sehr starkes Entflammen bei
vielen Menschen notwendig macht ! Es
handelt sich darum, daß sie für etwas
Neues, das sie noch nicht verstehen,
die Taschen aufmachen sollen, und daß
sie wirklich auch einmal für das
Geistige die Taschen aufmachen sollen.
|
Vous voyez, je parle apparemment
aussi matériellement. Mais, mes chers
amis, cela fait des années que je n'ai
pas dit ce que je dis aujourd'hui, et
je peux vous donner l'assurance que le
fait de ne rien dire a généralement
beaucoup moins aidé que je ne voudrais
espérer que le fait de le dire aide
maintenant. J'aurais volontiers
renoncé à dire de telles choses si le
fait de ne rien dire avait aidé ! Et
c'est ce qui compte, que l'on aide. Et
c'est très nécessaire aujourd'hui, mes
chers amis. Mais ne croyez pas que je
veuille dire par là : allez maintenant
en Angleterre et dites seulement aux
gens qu'ils veulent de l'argent à
Dornach ; ce n'est pas du tout ce que
je veux dire, mais il s'agit déjà de
ce que l'argent est tout à fait égal
et sans valeur s'il n'est pas utilisé
au service de ce qu'il y a de plus
spirituel, s'il n'est pas utilisé de
telle sorte que ce qui est voulu ici
spirituellement vibre à travers le
monde. Si ce n'était pas le cas, si ce
n'était pas possible que ce soit
précisément l'esprit qui doit être
incarné ici qui vibre à travers le
monde, alors nous n'aurions pas besoin
de la construction, alors
aimerait-elle rester un torse !
|
22
|
Sehen Sie, ich rede scheinbar auch
materiell. Aber, meine lieben Freunde,
nicht gesagt habe ich dasjenige, was
ich heute sage, schon jahrelang, und
ich kann Ihnen die Versicherung geben:
das Nichtsagen hat meistens viel
weniger geholfen, als ich hoffen
möchte, daß jetzt einmal das Sagen
hilft. Ich würde ja gerne einmal das
Sagen unterlassen von solchen Dingen,
wenn das Nichtsagen geholfen hätte !
Und darauf kommt es doch an, daß
geholfen werde. Und es ist heute sehr
nötig, meine lieben Freunde. Glauben
Sie aber nicht, daß ich etwa damit
behaupten will: Gehen Sie jetzt nach
England, und sagen Sie bloß den
Leuten, die in Dornach wollen zunächst
Geld; das meine ich gar nicht, sondern
es handelt sich schon darum, daß das
Geld ganz gleichgültig und wertlos
ist, wenn es nicht verwendet wird im
Dienste des Allerspirituellsten, wenn
es nicht verwendet wird dahingehend,
daß gerade dasjenige, was hier
spirituell gewollt wird, durch die
Welt vibriert. Wenn das nicht wäre,
wenn das nicht sein könnte, daß gerade
der Geist, der hier verkörpert sein
soll, durch die Welt vibriert, dann
brauchen wir den Bau nicht, dann mag
er Torso bleiben!
|
Donc, d'un côté, servir avec un
dévouement total le spirituel qui est
voulu ici, mais, de l'autre côté,
rendre possible que ce spirituel
puisse aussi être dans le monde. Je
peux vous donner l'assurance : Je ne
vous aurais pas adressé cet appel
aujourd'hui s'il n'était pas
nécessaire. Ayez au moins assez
confiance en moi pour croire que j'ai
décidé de lancer cet appel par une
certaine nécessité, parce que je
reconnais qu'il est nécessaire qu'en
traversant la Manche, vous ne vous
contentiez pas de penser : Nous
diffusons maintenant les enseignements
spirituels, du reste ceux qui se
tiennent à Dornach aimeraient voir
comment ils obtiennent de terminer
leur construction , car ce n'est après
tout que quelque chose de matériel -
il me serait donc agréable de pouvoir
parler ainsi, mais ce n'est pas
possible aujourd'hui, car il est
urgent, je dois le dire encore une
fois de manière très sèche et
réaliste, il est urgent, mes chers
amis, pardonnez-moi de le dire très
sèchement, que nous recevions dans un
proche avenir beaucoup, beaucoup
d'argent pour tout ce qui doit être
fait, beaucoup. Je ne dis pas cela par
cupidité, mais parce que seul le fait
de dire clairement ce que je viens de
dire nous évitera de laisser ce qui
est en train d'être entrepris à l'état
de torse. Je voudrais donc m'adresser
en particulier à mes amis anglais pour
leur dire que, lorsque vous reviendrez
sur l'île verte, vous n'oublierez pas
d'agir auprès de vos amis et ainsi de
suite dans le sens, qui me met un peu
mal à l'aise, que je viens d'indiquer
d'un certain ton. C'est très, très
nécessaire.
|
23
|
Also auf der einen Seite mit ganzer
Hingabe gerade dem Spirituellen
dienen, das hier gewollt wird, auf der
andern Seite aber eben möglich machen,
daß dieses Spirituelle auch in der
Welt sein kann. Ich kann Ihnen die
Versicherung geben: Ich würde diesen
Appell heute nicht an Sie gerichtet
haben, wenn er nicht notwendig wäre.
Haben Sie wenigstens so viel
Vertrauen zu mir, daß Sie glauben, daß
ich mich entschlossen habe zu diesem
Appell aus einer gewissen
Notwendigkeit heraus,weil ich einsehe,
daß es notwendig ist, daß Sie, indem
Sie über den Kanal fahren, nicht nur
denken: Wir verbreiten jetzt die
spirituellen Lehren, im übrigen mögen
die in Dornach sehen, wie sie ihren
Bau fertig kriegen, denn das ist ja
doch nur etwas Materielles —, es wäre
mir ja angenehm, wenn ich so sprechen
könnte, aber es geht heute nicht, denn
es ist dringend notwendig, ich muß
schon noch einmal ganz trocken
realistisch das sagen, es ist dringend
notwendig, meine lieben Freunde,
verzeihen Sie, daß ich es ganz trocken
ausspreche, daß wir in der nächsten
Zeit für alles das, was zu geschehen
hat, viel, viel Geld erhalten, recht
viel. Das sage ich jetzt wahrhaftig
nicht aus Geldgier, sondern ich sage
es aus dem Grunde, weil nur das
deutliche Aussprechen desjenigen, was
ich eben jetzt deutlich aussprechen
mußte, uns verhindern wird, dasjenige,
was hier begonnen wird, einen Torso
sein zu lassen. Also insbesondere
möchte ich mich an die englischen
Freunde richten, daß Sie, wenn Sie
nach der grünen Insel wieder
hinüberkommen, nicht vergessen, bei
Ihren Freunden und so weiter, auch in
derjenigen, mir etwas unbehaglichen
Richtung zu wirken, die ich jetzt in
einem bestimmten Ton angeschlagen
habe. Es ist sehr, sehr notwendig.
|
Vendredi prochain, à sept heures,
nous aurons la prochaine conférence. -
J'aimerais seulement encore ajouter,
j'ai cependant aussi parlé en passant
pour ceux qui ne traverseront pas la
Manche prochainement.
|
24
|
Nächsten Freitag um sieben Uhr
werden wir den nächsten Vortrag haben.
— Ich möchte nur noch hinzufügen, ich
habe aber auch nebenbei für
diejenigen gesprochen, die nicht in
nächster Zeit über den Kanal fahren.
|
Français
seulement
SIXIÈME CONFÉRENCE
Dornach, le 18 janvier 1920
01
Il est impossible que l'humain, à partir du
présent et pour l'avenir, parvienne à une
véritable connaissance de soi, à une sensation
de soi, y compris de son essence, sans entrer
en relation avec la science de l'initiation,
pour la raison que, dans tout ce que l'humain
peut expérimenter ici-bas sans tenir compte de
la science de l'initiation, ne se trouvent pas
les forces à partir desquelles l'être humain
est réellement formé. Pour vous faire une idée
de ce que je veux dire par là, vous devez
seulement penser à certaines choses qui vous
sont familières dans nos réflexions
anthroposophiques. Vous devez vous rappeler
que l'humain, outre le fait qu'il traverse ici
sa vie entre la naissance et la mort, traverse
toujours à nouveau sa vie entre la mort et une
nouvelle naissance. De même que nous vivons
ici des expériences à travers les instruments
de notre être corporel, de même nous vivons
des expériences entre la mort et une nouvelle
naissance, et ces expériences ne sont
absolument pas sans importance pour ce que
nous faisons ici, pendant que nous passons
notre existence terrestre dans le corps
physique. Mais ces expériences ne sont pas non
plus sans importance pour ce qui se passe sur
la Terre. Car seule une partie, et même la
plus petite partie, de ce qui se passe ici sur
Terre provient de ceux qui vivent dans le
corps physique. Les morts agissent en effet
continuellement dans notre monde physique. Et
les forces dont l'humain ne veut même pas
parler aujourd'hui, à l'époque matérialiste,
sont pourtant bien là. Non seulement des
forces émanant du monde spirituel et provenant
des êtres des hiérarchies supérieures sont
présentes ici dans le monde physique et
configurent et pénètrent notre environnement
physique, mais des forces émanant des humains
morts sont également imprégnées dans ce qui
nous entoure et nous saisit. De sorte qu'il
n'est possible de faire l'expérience complète
de la vie humaine que si l'on regarde au-delà
de ce que l'expérience sensorielle et
l'expérience historique peuvent donner ici sur
Terre. Ce qui est présent dans de telles
forces est finalement aussi uniquement ce qui
rend compréhensible l'humain entier, le cours
entier de l'évolution humaine sur la Terre. Il
y aura une année dans l'évolution physique
terrestre, cette année sera, disons, environ
l'année 5700 et quelques, au cours de cette
année, ou autour de cette année, l'humain,
s'il accomplit son évolution correcte sur la
Terre, ne pénetrera plus sur la Terre de
manière à s'incarner dans des corps qui
descendent de parents physiques. J'ai dit plus
d'une fois que les femmes deviendront stériles
à cette époque. Les enfants humains ne
naîtront plus de la manière actuelle, si
l'évolution sur la Terre se déroule
normalement.
02
Il ne faut pas se laisser aller à des
malentendus sur un tel fait. Il pourrait par
exemple se produire ce qui suit : Les forces
ahrimaniennes, qui deviennent très fortes sous
l'influence des impulsions humaines actuelles,
pourraient inverser l'évolution terrestre ;
elles pourraient, dans un certain sens,
pervertir l'évolution terrestre. Cela
permettrait - pas du tout pour le bien de
l'humain - de maintenir l'humanité dans la
même vie physique au-delà de ces années du
sixième millénaire. Elle ne ferait que mourir
très fortement, mais elle pourrait être
maintenue dans cette vie physique. C'est l'une
des tentatives des forces ahrimaniennes
d'enchaîner l'humanité à la Terre plus
longtemps, afin de la détourner de son
évolution normale. Mais si l'humanité saisit
vraiment ce qui se trouve dans ses meilleures
possibilités d'évolution, alors, tout
simplement, au sixième millénaire, cette
humanité entrera dans une relation avec la
terre qui sera telle, pendant deux millénaires
et demi encore, que l'humain aura certes
encore un rapport avec la Terre, mais un
rapport qui ne s'exprimera plus par la
naissance d'enfants physiques. L'humain, dans
une certaine mesure en tant qu'être esprit-âme
- pour l'exprimer de manière concrète, je veux
dire : dans les nuages, dans la pluie, dans
les éclairs et le tonnerre, grondera dans les
affaires terrestres. Il vibrera en quelque
sorte à travers les phénomènes naturels ; et à
une époque encore plus tardive, le rapport
avec les choses terrestres deviendra encore
plus spirituel.
03
De toutes ces choses peut seulement être
raconté aujourd'hui que si l'on a un concept
de ce qui se passe entre la mort et une
nouvelle naissance. Bien qu'il n'y ait pas
d'égalité totale entre la façon et la manière
dont l'humain se tient aujourd'hui en relation
avec les conditions terrestres entre la mort
et une nouvelle naissance et la façon dont il
sera alors en relation avec ces conditions
lorsqu'il ne s'incarnera plus physiquement, il
y a néanmoins une similitude. D'une certaine
manière, si nous parvenons à donner à
l'évolution terrestre son sens réel, nous
entrerons alors durablement dans un rapport
avec les affaires terrestres tel que celui que
nous entretenons actuellement lorsque nous
vivons entre la mort et une nouvelle
naissance. La vie actuelle entre la mort et
une nouvelle naissance est seulement un peu
plus, je dirais, spirituelle qu'elle ne le
sera lorsque l'humain sera durablement dans
ces conditions/rapports.
04
Mais on ne peut pas encore s'élever à la
compréhension de ces choses sans la science de
l'initiation. La plupart des humains croient
encore aujourd'hui que l'essentiel de
l'acquisition de la science de l'initiation
consiste en ce qu'on accumule toutes sortes
d'expériences spirituelles, mais pas sur le
chemin qui nous est réservé une fois dans le
corps physique. Aujourd'hui, on estime même
que les expériences acquises par la voie
spirite sont supérieures à ce que l'on peut
comprendre par le bon sens/la saine raison
analytique humaine. Cela vient uniquement de
ce qu'aujourd'hui, on n'utilise pas du tout ce
bon sens d'une manière saine. Tout ce qui est
exploré et peut être communiqué par un initié
peut être compris, si l'on s'en donne la
peine, par le bon sens ordinaire, utilisé
vraiment à bon escient. L'initié a lui aussi
pour tâche de traduire dans le langage du bon
sens ce qu'il peut découvrir dans le monde
spirituel. Il dépend beaucoup plus de la
justesse de cette traduction dans le langage
du bon sens que des expériences faites dans le
monde spirituel. Bien sûr, on ne peut rien
traduire dans la saine raison analytique
humaine si on ne fait pas ces expériences.
Mais les expériences non traitées, qui sont
simplement acquises sans que l'on utilise le
bon sens pour les interpréter, sont en fait
sans valeur et n'ont pas vraiment de
signification pour la vie humaine. Même si
l'on pouvait acquérir autant d'expériences
suprasensorielles que l'on veut et si les
humains dédaignaient d'utiliser le bon sens de
manière appropriée, ces expériences ne
seraient d'aucune utilité pour l'humanité à
l'avenir. Au contraire, ces expériences
nuiraient considérablement à l'humanité. Car
une expérience suprasensorielle n'est
utilisable que si elle est traduite dans le
langage du bon sens. Et le véritable mal de
notre époque ne réside pas dans le fait que
les humains n'ont pas d'expériences
suprasensorielles. Les humains pourraient
avoir suffisamment d'expériences
suprasensorielles s'ils le voulaient ; elles
sont là. Mais on n'utilise pas le bon sens
pour y accéder. Ce qui manque aujourd'hui,
c'est justement l'application de la saine
raison analytique humaine.
05
Il n'est donc naturellement pas commode de
devoir dire cela à une époque et à une
génération qui s'imaginent justement beaucoup
de choses sur le maniement de ce bon sens.
Mais ce qui est le plus mal en point à l'heure
actuelle, ce n'est pas l'expérience
suprasensorielle ; ce qui est le plus mal en
point à l'heure actuelle, c'est la logique
saine, c'est la pensée vraiment saine, c'est
aussi et surtout la force de la véracité. Dès
l'instant où la fausseté s'impose, les
expériences suprasensibles s'amenuisent, les
humains ne parviennent pas à les comprendre.
C'est ce que les humains veulent toujours ne
pas croire. Il en est quand même ainsi. La
première exigence pour absolument s'en sortir
avec le monde suprasensible est de faire
preuve de la plus grande véracité en ce qui
concerne les expériences sensorielles. Celui
qui ne fait pas preuve de rigueur dans ses
expériences sensorielles ne peut jamais
parvenir à une compréhension correcte du monde
suprasensible. On a beau entendre beaucoup de
choses sur le monde suprasensible, cela reste
du vent si l'on ne fait pas preuve de la plus
grande conscience dans la formulation de ce
qui se passe ici dans le monde physique. Mais
celui qui observe l'humanité d'aujourd'hui,
comment elle se comporte avec la vérité
tombant sous les sen, arrivera naturellement à
l'image la plus trouble. Car en fait, pour la
plupart des humains aujourd'hui, il ne s'agit
pas du tout de formuler quelque chose qu'ils
ont vécu de telle sorte que la formulation
soit une image reflet de ce qu'ils ont vécu,
mais il s'agit pour les humains de formuler
les choses comme ils veulent qu'elles soient,
comme cela leur convient, et les humains ne
savent même pas quelles sont les impulsions
qui les poussent à s'écarter dans un sens ou
dans l'autre d'une formulation fidèle de ce
qu'ils ont vécu physiquement. Si nous faisons
abstraction des petites choses, nous n'avons
besoin aujourd'hui que de regarder toutes les
impulsions qui proviennent des contextes
humains ordinaires, à partir desquels les
humains veulent trafiquer ceci ou cela par
rapport à la vérité. En outre, il nous suffit
de constater qu'aujourd'hui, la plupart des
gens ne disent pas du tout la vérité sur
certaines choses parce qu'ils sont engagés
d'une manière ou d'une autre au niveau
national ou du genre. Celui qui est engagé
nationalement dans une direction ou dans
l'autre ne peut absolument pas penser ou dire
la vérité sur certaines choses dans le sens où
elle doit être saisie aujourd'hui. C'est
pourquoi on ne dit presque pas la vérité sur
les événements des quatre ou cinq dernières
années, parce que les gens en parlent partout
à partir de tel ou tel point d'intérêt
national. Il est nécessaire de comprendre que
de telles choses dépendent de l'infini, si
l'on veut s'approcher du monde suprasensible.
À une époque où tout cela est possible, comme
je vous l'ai décrit hier à la fin, pensez-vous
qu'il repose beaucoup d'accès ouverts à la
vérité ? Ce n'est pas le cas/Ils ne font pas
cela. Car ces humains qui s'enfoncent dans de
tels marécages de la fausseté, comme nous
avons pu le constater hier, répandent une
brume et un brouillard qui ne laissent jamais
passer ce qui doit être compris comme une
vérité suprasensible par le bon sens humain.
De même, les humains ne veulent pas envisager
en vérité, en réalité, qu'un rapport droit
entre humain et humain est nécessaire si les
vérités suprasensibles doivent intervenir de
manière adéquate dans la vie sociale. On ne
peut pas, d'un côté,
"trafiquer/friser/arranger" la vérité et, de
l'autre, vouloir comprendre les affaires
suprasensibles.
06
Lorsque l'on formule ces choses, elles
semblent presque évidentes, mais elles le sont
en réalité si peu que chacun devrait
aujourd'hui les répéter continuellement devant
soi. Car ce n'est qu'ainsi que l'on peut
atteindre progressivement ce qui est
nécessaire sur ce champ. On doit seulement
considérer que ce que j'ai dit ici ces
jours-ci à propos du principe principal de la
vie en commun sociale doit être pris au
sérieux : ce doit être fondé sur la confiance,
dans le sens où je l'ai caractérisé ici. En
beaucoup de relations, cette confiance sera
aussi nécessaire à l'avenir en rapport à ce
qu'en fait ceux qui sont en mesure de
parler de la science de l'initiation soient
traités de telle sorte que l'on examine
vraiment leurs déclarations uniquement avec le
bon sens/la saine raison analytique humaine,
et non avec la sympathie ou l'antipathie et
autres choses de ce genre, ni à travers le
miroir de l'un ou l'autre sentiment personnel.
Il devrait toujours de nouveau et à nouveau
être absolument clair que cette Société
anthroposophique devrait devenir un véritable
porteur des vérités suprasensibles dans le
monde. Elle pourrait ainsi accomplir quelque
chose d'extraordinairement nécessaire et
d'extraordinairement important pour
l'évolution de l'humanité.
07
Mais maintenant devrait étre considéré que la
collecte d'expériences dans les mondes
suprasensibles est absolument une affaire très
sérieuse. Il y a quelque temps, je vous ai
raconté comment un ami de notre chose, peu de
temps avant sa mort suite à des blessures de
guerre, a écrit des lignes dans lesquelles il
parle, face à la mort, de la façon dont l'air
devient granite, devient dur. J'avais alors
attiré l'attention sur le fait qu'il
s'agissait d'une expérience tout à fait vraie.
Car si vous prenez seulement les choses les
plus élémentaires qui entrent en ligne de
compte lors du franchissement du seuil du
monde spirituel, vous pouvez mesurer toute la
gravité de la chose. Lorsque nous sommes ici
dans notre vie diurne - ou, ma foi, dans notre
vie nocturne, alors là est donc de la lumière
électrique -, le soleil, la lumière du soleil
illumine les choses autour de nous. Les choses
nous sont visibles grâce à la lumière du
soleil. Les autres sens perçoivent de la même
manière les choses qui nous entourent. À
l'instant où le seuil est franchi,
l'humain, si je me limite à l'exemple de la
lumière du soleil, doit devenir un avec la
lumière dans son être intérieur. Il ne peut
pas voir les choses à travers la lumière,
parce qu'il doit ramper dans la lumière. On ne
peut voir les choses à l'aide de la lumière
qu'aussi longtemps que la lumière est à
l'extérieur. Si l'on se déplace avec la
lumière, on ne peut plus voir les choses que
la lumière éclaire. Mais ce n'est que lorsque
l'on se déplace dans la lumière avec l'être de
son âme que l'on remarque que notre pensée est
en fait une unité avec la lumière qui tisse
dans le monde.
08
Ce n'est dabord correct que pour la vie
physique que nous ayons une pensée attachée à
notre corps. Dès l'instant où nous quittons ce
corps, nous n'avons auune pensée arrondie,
mais ce qui est pensée s'entrelace/se tisse
avec la lumière, vit dans la lumière et est un
avec la lumière. Mais à l'instant où la
lumière absorbe ainsi notre pensée, la
possibilité d'avoir un moi de manière aussi
confortable que l'humain a ce moi entre la
naissance et la mort cesse. Il ne fait donc
rien du tout pour cela. Son corps est conçu de
telle sorte que son être se reflète à travers
ce corps, et il appelle ce reflet son Je.
C'est un vrai reflet du vrai Je, mais c'est
justement un reflet ; c'est une pure image.
C'est une image-pensée, une pensée-image. Et
cela s'écoule dans la lumière au moment où le
seuil est franchi. Si l'on ne trouvait pas
maintenant un autre appui pour le moi, on
n'aurait pas de moi du tout. Car ce Je que
l'on a ici entre la naissance et la mort, on
l'a préparé à travers le corps. On le perd au
moment où l'on quitte le corps, et on ne peut
alors faire l'expérience d'un Je qu'en
devenant un avec ce que l'on peut appeler la
force de la planète, notamment avec les
différentes variations de la gravité de la
planète. Il faut alors effectivement ne faire
qu'un avec la planète, avec la Terre, de telle
sorte que l'on se sente comme un membre de la
Terre, comme le doigt se sent comme un membre
de notre organisme. On trouve alors avec la
Terre la possibilité d'avoir à nouveau un Je.
Et l'on remarque alors que, de même que l'on
se sert maintenant de la pensée dans le corps
physique, on peut ensuite se servir de la
lumière. On devrait donc dire du point de vue
de l'initiation : On vit avec la pesanteur
terrestre et on s'occupe du monde de manière
lumineuse/s'éclairant avec le monde. - Ce
serait le même fait pour l'expérience au-delà
du seuil que si l'on disait ici : on vit dans
son corps et on pense aux choses. - Dans la
vie entre la naissance et la mort, on dit : on
vit dans le corps et on s'occupe des choses en
pensant. - Dès que l'on quitte le corps, on
doit dire : on vit avec la pesanteur ou avec
ses variations, l'électricité, le magnétisme
de la Terre, et on s'occupe de façon
lumineuse/éclairant, en ce qu'on vit dans la
lumière, des/avec les choses du monde.
09
Mais alors, quand on exprime ce que l'on
illumine de cette manière, comme on
imagine/invente les choses dans la vie, alors
c'est tout à fait saisissable et
compréhensible pour le bon sens. Et même
l'initié n'a rien à gagner de ses expériences
suprasensorielles s'il ne développe pas
correctement sa saine raison analytique
humaine. Quand quelqu'un pense aujourd'hui -
s'il vous plaît, considérez ce que je vais
dire comme quelque chose de vraiment très
sérieux - de telle sorte qu'il satisfasse le
mieux possible aux exigences posées
aujourd'hui aux humains lors de nos examens
scolaires, s'il acquiert de telles habitudes
de pensée qu'il puisse passer des examens de
la manière la plus satisfaisante possible pour
le professorat actuel, son bon sens est
tellement tordu que, même si des millions
d'expériences du monde suprasensible lui
étaient présentées sur un plateau, il ne les
verrait pas plus que vous ne pouvez voir
physiquement dans une pièce sombre ce qui s'y
trouve. Car par ce qui rend les humains aptes
à l'ère matérialiste, ils s'obscurcissent
l'espace dans lequel les mondes suprasensibles
se présentent à eux. Les humains sont
aujourd'hui habitués à penser comme seulement
peut être pensé en la mesure des fonctions du
corps. On habitue les humains à cela dès leur
jeunesse. Mais le bon sens n'est pas ce qui se
développe sur la base du corps. La saine
raison analytique humaine est ce qui se
développe dans la libre spiritualité. Mais la
libre spiritualité est aujourd'hui retirée aux
humains dès nos écoles les plus basses. Les
moyens d'enseignement sont déjà tels qu'ils
empêchent les humains de développer une
spiritualité vraiment libre. À quoi cela
servirait-il si ces vérités temporelles
importantes étaient simplement dissimulées aux
humains ? Les humains ne comprendraient pas
pourquoi on tient tant à mettre en place
quelque chose comme l'école Waldorf de
Stuttgart. Mais grâce à cette école Waldorf de
Stuttgart, la possibilité doit être offerte,
au moins dans un premier temps, à une partie
des enfants des humains de sortir de la
bizarrerie de l'époque et d'acquérir
réellement la possibilité de se mouvoir dans
un élément de pensée libre. Tant que les
choses ne seront pas considérées sous l'angle
de ce sérieux, nous n'avancerons pas.
10
La tendance est aujourd'hui encore beaucoup
trop générale, elle consiste quelque peu en ce
qui suit. Les gens aimeraient l'anthroposophie
ou quelque chose de similaire, parce qu'ils
sont fatigués de la forme ordinaire de
l'ancien. Ils aimeraient donc quelque chose de
nouveau. Mais ce nouveau doit éventuellement
être "encollé" d'une manière ou d'une autre à
tous les vieux préjugés de l'humanité. J'ai
appris à connaitre beaucoup de gens - car il
n'est pas du tout déplacé de ne pas se faire
d'illusions sur ces choses - qui ont perçu que
la science de l'esprit d'orientation
anthroposophique veut répandre quelque chose
de juste sur le christianisme, sur le mystère
du Golgotha. Mais il y avait parmi eux des
humains pour qui cela était quelque chose de
correct uniquement parce que cela les rendait
moins choquants dans l'Église, et qui ont donc
trouvé la science de l'esprit anthroposophique
plus opportune qu'une autre science de
l'esprit de quelque nature que ce soit, qui se
situe différemment du christianisme. En ce qui
la concerne, il ne s'agit toutefois que de la
vérité ; mais pour les humains qui l'ont
acceptée, il ne s'agissait pas toujours de la
vérité, mais souvent seulement de
l'opportunité. Il est bien sûr inconfortable
aujourd'hui de devoir avouer comment les
représentants des Églises confessionnelles
prennent extérieurement la vérité, et
finalement leur profession de foi encore plus.
Cela déteint aussi sur les non-croyants. Ce
phénomène historico-culturel doit absolument
être pris en compte.
11
On doit par exemple, quand on veut s'approcher
des mondes suprasensibles de la manière
correcte, avoir de l'intérêt pour toutes les
choses, mais de la curiosité pour rien. Mais
il est si agréable pour les humains de
confondre leur curiosité avec l'intérêt. Il
faut en effet s'habituer à apprendre non
seulement à penser différemment, mais aussi à
ressentir différemment toutes les choses.
Enfin, si la science de l'esprit d'orientation
anthroposophique reçoit un manteau qui lui
permet de figurer dans l'atmosphère de la
discussion de café ou de ce qui, à notre
époque, ressemble à la discussion de café,
alors ce n'est pas pour promouvoir cette
science de l'esprit d'orientation
anthroposophique, afin qu'elle puisse vraiment
remplir sa tâche. Car cette tâche est tout à
fait sérieuse.
12
Les oppositions qui se font valoir de nos
jours de manière si sordide proviennent
uniquement du fait que l'on remarque qu'il ne
s'agit pas ici d'une secte, d'une "meilleure
société familiale" que beaucoup de gens
voudraient avoir, mais qu'il s'agit ici de
quelque chose qui veut vraiment s'élever vers
les impulsions dont l'époque a nécessairement
besoin. Mais qu'est-ce qui intéresse la
plupart des humains aujourd'hui dans les
impulsions dont l'époque a besoin ? - S'ils
peuvent seulement ressentir la volupté d'avoir
aussi quelque chose d'une nouvelle religion !
- Cet égoïsme psychique/d'âme, qui pousse
beaucoup de gens vers la science de l'esprit
d'orientation anthroposophique, doit être
surmonté. Si l'on veut aujourd'hui concevoir
correctement cette science de l'esprit
d'orientation anthroposophique, il faut avoir
un intérêt réel pour les grandes affaires de
l'humanité. Il faut s'intéresser aux grandes
affaires de l'humanité. Elles apparaissent
certainement dans les affaires apparemment les
plus petites de la vie, ces grandes affaires
et ces pendants de la vie de l'humanité. Mais
il y a une direction vers laquelle toute la
structure des sensations de notre être humain
doit se modifier si nous voulons orienter le
bon sens humain de telle sorte qu'il aille,
j'aimerais dire, le courant correct de la
science de l'esprit. J'aimerais seulement dire
encore une fois ceci : toute la structure de
notre vie de l'âme doit se modifier dans une
certaine direction, si notre bon sens doit
s'orienter de telle sorte qu'il marche dans le
courant qui doit venir sur l'humanité par la
science de l'esprit d'orientation
anthroposophique. Car comment sommes-nous tout
d'abord orientés par la culture humaine qui
s'est évaporée dans le matérialisme ?
13
Nous sommes orientés de telle sorte que nous
nous sentons comme des êtres humains
corporels. Nous sommes là, avec nos os, nos
muscles, nos nerfs. Nous nous sentons des
êtres humains corporels. Et de la manière dont
notre corps fonctionne, il nous renvoie, comme
un miroir, notre Je, schématiquement déssiné :
14
Oui, vous voyez, votre véritable être, il est
quelque part dans des régions spirituelles. Là
est votre corps. Ce corps devient un miroir et
vous renvoie de soi-même l'image-Je (voir
dessin). Le Je est là, mais l'image -Je vous
est renvoyée par le corps. Vous savez de cette
image-Je lorsque vous regardez là [sur le
corps], lorsque vous regardez avec l'humain,
dont la plupart des humains du présent ne
savent rien, mais dans lequel ils vivent.
C'est ainsi que le corps vous reflète votre
Je, et justement ainsi les pensées et
sentiments et impulsions de la volonté. Cela
est reflèté. Et derrière cette image-Je, la
est alors le corps (voir dessin), et l'humain
appelle ces images qui lui sont reflétées là,
son âme, et derrière l'âme, il voit le corps.
C'est sur lui qu'il s'appuie. Mais cette image
: là en dessous est le corps ; là en émerge le
moi -- cette image doit se changer
entièrement. C'est une image ressentie
entièrement passif, que l'on ressent seulement
ainsi parce que le corps est derrière elle. On
doit apprendre à ressentir autrement. On doit
apprendre à se ressentir : là tu es dans un
monde spirituel ; là ne sont pas les plantes,
les minéraux, les animaux, là sont les angéloi
et les archangéloi et les autres êtres des
hiérarchies, dans ceux-là on vit. Et par cela
que un cet imprégné, on irradie le Je (voir
dessin p. 100).
15
Ce Je, on l'irradie depuis le monde spirituel.
On doit apprendre à ressentir ce moi, il faut
apprendre à ressentir que l'on a en soi ce Je
derrière lequel se tiennent justement ainsi
les hiérarchies, tout comme derrière ce Je,
qui est seulement une image, se tient le
corps, qui est composé des trois règnes de la
nature. On doit passer de la passivité de
l'expérience/du vécu à la pleine activité. On
doit apprendre à ressentir : c'est à partir du
monde spirituel que tu fait ton véritable Je.
- Alors on apprend aussi à ressentir : Ton
image-miroir-Je t'est faite à partir du corps
appartenant à l'être physique.
16
C'est un renversement de la perception
intérieure, et c'est dans ce renversement de
la perception intérieure qu'il faut se vivre.
C'est cela qui est important, pas collecter de
données. Elles se donnent richementsi l'on a
d'abord vécu le renversement du ressenti.
Alors, lorsque l'on pense ainsi actif,
viennent ces pensées qui peuvent aussi
féconder la pensée sociale. Si on laisse
seulement refèter le Je , viennent toujours
seules ces choses sociales en consideration,
qui ainsi, comme je l'ai dit hier, naissent de
l'inversion/transbordement du langage. D'abord
lorsque l'on veut être actif dans son Je,
alors on conçoit aussi des pensées libres.
17
Cette pensée libre était encore présente chez
les humains dans les siècles précédents/plus
précoces, qui ne reposent pas si loin derrière
nous, mais à partir d'anciennes dispositions
ataviques de l'âme. Les humains ont simplement
considéré, par instinct, comme un idéal de
s'élever vers cette pensée libre. Nous devons
le faire à l'avenir de manière consciente.
Nous en avons une preuve extérieure. Il suffit
de regarder les diplômes de doctorat dans les
universités d'Europe centrale. Les gens ne
sont généralement pas simplement diplômés,
mais deviennent "docteurs" et "maîtres des
sept arts libéraux", arithmétique,
dialectique, rhétorique et ainsi de suite.
Cela n'a plus aucun sens aujourd'hui, car les
sept arts libéraux n'existent plus nulle part
dans la vie universitaire. C'est un vestige,
un héritage des temps anciens, où la vie
universitaire visait la libération de la
pensée, la saisie d'une vie de l'âme qui
puisse vraiment s'élever à une pensée libre.
On ne comprend plus du tout ce que sont les
arts libres. Ils sont déjà appelés "arts"
parce qu'ils ont été menés dans une sphère
située au-delà de la simple vie sensorielle,
tout comme on développe la vie imaginaire
artistique librement et indépendamment de la
sensorialité. Ce qui figure encore sur ces
diplômes universitaires a existé autrefois,
tout comme il y a eu beaucoup de choses qui
existent encore aujourd'hui dans les formules
de la vie universitaire. Ce "Magister artium
liberalium" est une chose très
caractéristique.
18
Et vous devez donc être conscients qu'il faut
à nouveau conquérir cette saisie de soi dans
la vivacité. Mais c'est inconfortable, car
aujourd'hui les gens aimeraient aller non avec
leurs jambes, mais avec des béquilles. C'est
toutefois ce que les gens considèrent
aujourd'hui comme un idéal ; ils aimeraient
que la réalité sensible extérieure leur
apporte partout ce qu'ils devraient penser.
Les humains trouvent inconfortable que ce qui
doit être réellement pensé doive être vécu
dans la libre spiritualité, parce que cela
exige vraiment un arrachement au confort de la
vie, un arrachement à tout ce qui comme
soutien, béquille, nous conduit par la vie de
l'âme. Et si l'on parle une fois du point de
vue d'une pensée qui n'a vraiment rien à voir
avec le monde des sens, mais qui crée tout à
fait librement à partir des intuitions, alors
les humains ne comprennent pas ça. C'est
pourquoi ma "philosophie de la liberté" n'a
pas été comprise, parce qu'elle ne peut être
comprise que par un humain qui veut vraiment
développer des pensées libres, qui est
vraiment, d'une nouvelle manière, un "maître
des arts libres/libéraux".
19
Ce sont des choses qui doivent être comprises
aujourd'hui avec le sentiment correct et le
sérieux correct. J'aimerais dire en
particulier à nos amis anglais, qui ne sont
assis ici que pour une courte durée, qu'il est
nécessaire de considérer cet emblème de notre
édifice, qui a été érigé sur cette colline,
comme un emblème extérieur des signes ainsi
caractérisés de notre époque. C'est là que
doit se trouver cet édifice, afin que l'on
puisse dire au monde par son intermédiaire :
Vous pouvez penser de l'ancienne manière,
comme vous en avez pris l'habitude depuis
quatre siècles dans vos sciences, vous
orienterez ainsi l'humanité à sa destruction.
Vous aimeriez chercher des socialismes à
l'aide de béquilles de la manière la plus
confortable, vous ne ferez que constater ce
qui inclus déjà la mort en soi. Ce qui est
nécessaire aujourd'hui, c'est de trouver une
pensée aussi libre pour la vie de l'âme que le
sont les formes à partir desquelles on a
essayé de façonner cet édifice en tant que
formes architecturales, plastiques ou
picturales. Que cela soit dit en un point de
la terre, que cela soit dit non seulement par
des mots, mais aussi par des formes, c'est de
cela qu'il s'agit ici ! Et on devrait sentir
qu'ici, à travers ces formes, quelque chose
d'autre doit être dit que ce que l'on peut
entendre aujourd'hui dans le monde, mais que
ce qui est dit ici appartient en premier lieu
à ce qui est éminemment nécessaire à
l'évolution de l'humanité sur le plan de la
connaissance et sur le plan social en ce qui
concerne toutes les sciences et toutes les
branches de la vie sociale.
20
Maintenant, j'aimerais dire ceci - bien sûr
aussi aux autres, mais en premier lieu
maintenant à nos amis anglais - : voyez, il
est possible que l'intérêt qui était là quand
on a commencé à construire ici s'essouffle,
que cet intérêt ne soit pas présent de manière
adéquate dans l'avenir, dans un avenir très
proche. Que se passerait-il alors ? Cette
construction resterait inachevée, car elle
nécessite encore de grands sacrifices. Sans
grands sacrifices, elle ne peut être achevée.
Cette construction resterait inachevée, elle
serait réduite à l'état de torse. Il se
pourrait bien que cette construction doive
rester comme un torse. Qu'elle ne reste pas un
torse dépendra de la bonne compréhension de la
volonté à laquelle cette construction doit
servir, et que j'ai voulu exprimer de
différentes manières dans ces considérations
devant vous.
21
Ne le considérez pas comme une déviation de
l'idéalisme ou de la spiritualité losqu'est
dit qu'il est nécessaire que cette
construction soit également réalisée avec des
moyens financiers extérieurs et d'attirer
l'attention sur le fait que ces moyens
financiers extérieurs doivent justement être
disponibles. Certes, vous pouvez dire que
c'est du matérialisme, que la vraie
spiritualité consiste à ne pas se préoccuper
du matériel. Mais si vous retournez maintenant
en Angleterre, par exemple, ce serait un point
de vue erroné si vous arriviez là-bas et ne
parliez que de cela en ce moment, alors que
tant de choses dépendent, premièrement, de
l'achèvement de cette construction, mais qu'il
y a tant de chances qu'elle reste un torse, ce
serait complètement faux si vous disiez : Oui,
il est tout de même important de promouvoir le
spirituel ! - Non, il ne s'agit pas, dans
l'idéalisme et la spiritualité, de faire
preuve d'avarice en ce qui concerne les
sacrifices matériels. L'avarice en matière de
sacrifices matériels n'est pas encore un signe
de spiritualité. Et même si on n'admet pas
vraiment ce que je vise maintenant, beaucoup
de gens l'ont un peu en arrière-plan : Parce
que c'est une chose spirituelle, on n'a pas
besoin de faire des sacrifices matériels pour
elle ! On peut donc se permettre d'admirer la
spiritualité, de la vénérer, d'y adhérer, mais
en fermant bien les poches. - Ce n'est pas en
fermant hermétiquement nos poches que nous
ferons fonctionner notre spiritualité ! Au
contraire, nous montrerons que nous comprenons
vraiment ce qui doit se passer ici, si nous
manifestons notre idéalisme et notre
spiritualité en ne disant pas : nous pouvons
bien être spirituels et idéalistes si nos
poches sont bien fermées, mais si nous les
ouvrons. Car beaucoup de choses dépendent
effectivement des poches ouvertes : le
matériel est vraiment, n'est-ce pas,
l'insignifiant. Considérons donc qu'il n'est
pas si important de laisser la poche ouverte.
Considérons-le avec l'insignifiance
nécessaire, et la chose se fera. Mais nous
avons besoin d'un peu de force pour cela, car
bien sûr, nous devons aller vers les gens et
les inciter à faire des sacrifices. Ils ne le
veulent pas tout de suite. Il ne suffit pas
non plus d'enseigner la chose aux gens de la
manière dont ils la comprennent déjà. On nous
demande souvent maintenant : nous devrions,
pour telle ou telle personne qui ouvrira
peut-être alors ses poches - je ne pense pas
qu'elle les ouvrira beaucoup, mais elle
ouvrira peut-être ses poches -, nous devrions
si possible, oui, comme on fait les fuseaux de
colle quand les oiseaux doivent s'y accrocher,
on devrait si possible, pour que les gens
comprennent que nous devons faire ceci ou
cela. - Mais il s'agit justement d'amener aux
gens une nouvelle compréhension et de les
enflammer pour qu'ils ouvrent leurs poches, ce
qui nécessite une très forte inflammation chez
beaucoup de gens ! Il s'agit de leur faire
ouvrir les poches pour quelque chose de
nouveau qu'ils ne comprennent pas encore, et
qu'ils devraient ouvrir vraiment u e fois les
poches pour le spirituel.
22
Vous voyez, je parle apparemment aussi
matériellement. Mais, mes chers amis, cela
fait des années que je n'ai pas dit ce que je
dis aujourd'hui, et je peux vous donner
l'assurance que le fait de ne rien dire a
généralement beaucoup moins aidé que je ne
voudrais espérer que le fait de le dire aide
maintenant. J'aurais volontiers renoncé à dire
de telles choses si le fait de ne rien dire
avait aidé ! Et c'est ce qui compte, que l'on
aide. Et c'est très nécessaire aujourd'hui,
mes chers amis. Mais ne croyez pas que je
veuille dire par là : allez maintenant en
Angleterre et dites seulement aux gens qu'ils
veulent de l'argent à Dornach ; ce n'est pas
du tout ce que je veux dire, mais il s'agit
déjà de ce que l'argent est tout à fait égal
et sans valeur s'il n'est pas utilisé au
service de ce qu'il y a de plus spirituel,
s'il n'est pas utilisé de telle sorte que ce
qui est voulu ici spirituellement vibre à
travers le monde. Si ce n'était pas le cas, si
ce n'était pas possible que ce soit
précisément l'esprit qui doit être incarné ici
qui vibre à travers le monde, alors nous
n'aurions pas besoin de la construction, alors
aimerait-elle rester un torse !
23
Donc, d'un côté, servir avec un dévouement
total le spirituel qui est voulu ici, mais, de
l'autre côté, rendre possible que ce spirituel
puisse aussi être dans le monde. Je peux vous
donner l'assurance : Je ne vous aurais pas
adressé cet appel aujourd'hui s'il n'était pas
nécessaire. Ayez au moins assez confiance en
moi pour croire que j'ai décidé de lancer cet
appel par une certaine nécessité, parce que je
reconnais qu'il est nécessaire qu'en
traversant la Manche, vous ne vous contentiez
pas de penser : Nous diffusons maintenant les
enseignements spirituels, du reste ceux qui se
tiennent à Dornach aimeraient voir
comment ils obtiennent de terminer leur
construction , car ce n'est après tout que
quelque chose de matériel - il me serait donc
agréable de pouvoir parler ainsi, mais ce
n'est pas possible aujourd'hui, car il est
urgent, je dois le dire encore une fois de
manière très sèche et réaliste, il est urgent,
mes chers amis, pardonnez-moi de le dire très
sèchement, que nous recevions dans un proche
avenir beaucoup, beaucoup d'argent pour tout
ce qui doit être fait, beaucoup. Je ne dis pas
cela par cupidité, mais parce que seul le fait
de dire clairement ce que je viens de dire
nous évitera de laisser ce qui est en train
d'être entrepris à l'état de torse. Je
voudrais donc m'adresser en particulier à mes
amis anglais pour leur dire que, lorsque vous
reviendrez sur l'île verte, vous n'oublierez
pas d'agir auprès de vos amis et ainsi de
suite dans le sens, qui me met un peu mal à
l'aise, que je viens d'indiquer d'un certain
ton. C'est très, très nécessaire.
24
Vendredi prochain, à sept heures, nous aurons
la prochaine conférence. - J'aimerais
seulement encore ajouter, j'ai cependant
aussi parlé en passant pour ceux qui ne
traverseront pas la Manche prochainement.
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