Hier, j'ai essayé de vous décrire le
caractère du moment de l'évolution
humaine auquel nous sommes arrivés.
J'ai essayé de vous montrer comment,
au cours de l'évolution humaine,
l'humanité en est actuellement arrivée
à dépendre absolument de ce que nous
appelons la science de l'initiation.
Cela signifie qu'il devient
nécessaire, premièrement, que les
branches de la connaissance de la vie
culturelle humaine soient imprégnées
de cette science de l'initiation,
deuxièmement, mais aussi que la pensée
sociale et le sentiment social soient
imprégnés ces sentiments, sensations
qui pour l'âme humaine résultent de la
conscience : Il y a une révélation de
l'esprit, une révélation suprasensible
- on a seulement besoin de se tourner
vers elle.
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01
|
Ich habe gestern versucht, Ihnen den
Charakter des Zeitpunktes
menschlicher Entwickelung, an dem wir
angekommen sind, zu kennzeichnen. Ich
habe versucht, Ihnen zu zeigen, wie im
Fortgange der menschlichen
Entwickelung die Menschheit
gegenwärtig dabei angekommen ist,
unbedingt angewiesen zu sein auf
dasjenige, was wir nennen die
Wissenschaft der Initiation. Das
heißt, es wird notwendig, daß erstens
die Erkenntniszweige des menschlichen
Kulturlebens durchdrungen werden von
dieser Wissenschaft der Initiation,
zweitens aber auch, daß das soziale
Denken und das soziale Empfinden
durchdrungen werde von denjenigen
Gefühlen, Empfindungen, die für die
menschliche Seele aus dem Bewußtsein
heraus resultieren: Es gibt eine
Geistesoffenbarung, eine übersinnliche
Offenbarung — man braucht sich ihr nur
zuzuwenden.
|
On peut donc être convaincu que de
nombreuses personnes viennent et
disent : Oui, mais l'histoire a quand
même été consciencieusement étudiée,
et ce qui devrait résulter de la
science de l'esprit sur le caractère
de la période actuelle, telle qu'elle
s'est développée à partir des périodes
précédentes, l'histoire n'en parle
donc pas.
|
02
|
Man kann ja überzeugt sein, daß
zahlreiche Menschen kommen und sagen:
Ja, aber es ist doch gewissenhaft
Geschichte studiert worden, und was
sich da aus der Geisteswissenschaft
heraus ergeben soll über den Charakter
des gegenwärtigen Zeitraumes, so wie
sich dieser entwickelt hat aus den
vorhergehenden, davon spricht ja die
Geschichte nicht.
|
Oui, elle n'en parle pas, parce que
justement, non influencée par la
véritable connaissance de l'esprit,
elle ne s'interroge pas sur ses
véritables impulsions et forces. Pour
savoir ce qui parle à travers
l'histoire, il faut d'abord savoir
interroger l'histoire de la bonne
manière.
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03
|
Ja, sie spricht nicht davon, weil
sie eben, unbeeinflußt von wirklicher
Geist-Erkenntnis, nicht nach ihren
wirklichen Antrieben und Kräften
fragt. Um zu wissen, was durch die
Geschichte spricht, muß man erst die
Geschichte in der richtigen Weise zu
fragen verstehen.
|
Or, il se trouve que les trois
périodes post-atlantiques successives,
l'Indienne primitive, la Perse
originelle, l'Égypto-Chaldéenne sont
des périodes au cours desquelles
l'humanité est devenue de plus en plus
jeune, au sens où nous l'entendions
hier, c'est-à-dire qu'elle n'est pas
restée capable de se développer au
cours de la deuxième période, dans les
années où elle était encore capable de
se développer au cours de la première
période, et ainsi de suite. Pendant la
période gréco-latine, c'est-à-dire
celle qui a commencé au 8e siècle
avant Jésus-Christ et s'est terminée
au 15e siècle, les humains sont restés
capables de se développer jusqu'au
début des années de la trentaine.
Lorsque cette période s'est terminée
au 15e siècle, les humains étaient
clairement capables de se développer
jusqu'à plus de la vingt-huitième
année. Aujourd'hui, comme nous l'avons
souligné, la capacité d'évolution ne
s'étend que jusqu'à la vingt-septième
année, et elle va descendre de plus en
plus bas.
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04
|
Nun handelt es sich darum, daß die
drei aufeinanderfolgenden
nachatlantischen Zeiträume, der
urindische, der urpersische, der
ägyptischchaldäische, solche sind, in
denen gewissermaßen in dem gestern
gemeinten Sinne die Menschheit immer
jünger geworden ist, das heißt, daß
sie im zweiten Zeitraume nicht
entwickelungsfähig geblieben ist in
diejenigen Jahre hinein, in denen sie
im ersten Zeitraume noch
entwickelungsfähig war und so weiter.
Im griechisch-lateinischen Zeitraume,
also in demjenigen, der im B.
vorchristlichen Jahrhundert begonnen
und im 15. Jahrhundert geendet hat,
war es so, daß die Menschen
entwickelungsfähig geblieben sind bis
in den Beginn der Dreißigerjahre
hinein. Als im 15. Jahrhundert dieser
Zeitraum schloß, waren die Menschen
deutlich entwickelungsfähig bis über
das achtundzwanzigste Jahr hinaus.
Heute reicht die
Entwickelungsfähigkeit, wie wir ja
betont haben, nur bis zum
siebenundzwanzigsten Jahre und wird
immer mehr und mehr heruntersteigen.
|
Maintenant, l'humain peut entrer en
relation avec le monde spirituel en
premier à partir de la trentaine, du
simple fait de sa constitution
physique et corporelle. Ne vous
méprenez pas sur mes propos ! Il peut
naturellement, quand il se tourne vers
la science de l'esprit, y arriver plus
tôt aujourd'hui ; mais si l'humain
doit recevoir des forces spirituelles
de l'univers par sa propre évolution
liée au physique et au spirituel, cela
ne peut se faire que s'il reste
capable d'évoluer jusque dans les
années de la trentaine. Cela il ne le
fait pas. C'est pourquoi, à partir de
notre époque, il ne peut pas être
question que l'évolution de l'humanité
puisse progresser par des voies
naturelles. Elle peut seulement
progresser si l'humanité est fécondée
par la science de l'initiation.
|
05
|
Nun kann der Mensch, einfach durch
die physisch-leibliche Konstitution,
erst von den Dreißigerjahren an in
Beziehung zur geistigen Welt kommen.
Mißverstehen Sie mich nicht ! Er kann
natürlich, wenn er sich der
Geisteswissenschaft zuwendet, auch
heute schon früher dazu kommen; aber
wenn der Mensch durch seine eigene, an
das Physisch-Leibliche gebundene
Entwickelung geistige Kräfte aus dem
Weltenall hereinbekommen soll, so kann
das nur geschehen, wenn er
entwickelungsfähig bleibt bis in die
Dreißigerjahre hinein. Das tut er
nicht. Daher kann von unserem
Zeitpunkte an gar keine Rede davon
sein, daß auf natürlichem Wege die
Entwickelung der Menschheit
vorwärts-schreiten kann. Sie kann nur
vorwärtsschreiten, wenn die Menschheit
befruchtet wird von der Wissenschaft
der Initiation.
|
Maintenant, je vous ai déjà indiqué
dans l'un des exposés précédents qu'il
existe des initiés dans certaines
régions de la civilisation
occidentale, notamment dans les
régions anglo-américaines. Mais la
particularité de ces initiés est que,
de leur point de vue, ils n'ont en
fait en tête que de promouvoir comme
science de l'initiation ce qui peut
amener peu à peu la domination
anglo-américaine sur la Terre. Aussi
étrange que cela puisse paraître,
c'est ainsi. Et l'on peut dire que
chaque affirmation qui émane de ce
côté porte une empreinte qui laisse
entendre aux personnes averties qu'il
en est ainsi. Avant toute chose, les
différentes façons dont la science de
l'initiation est pratiquée dans les
régions occidentales font référence à
toutes ces choses.
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06
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Nun habe ich Ihnen schon in einem
der vorigen Vorträge angedeutet, daß
es ja in Gegenden der westlichen
Zivilisation, namentlich in
angloamerikanischen Gebieten,
Eingeweihte gibt. Aber das
Eigentümliche dieser Eingeweihten ist,
daß sie von ihrem Gesichtspunkte aus
im Sinn haben, eigentlich nur
dasjenige als Wissenschaft der
Initiation zu fördern, was die
britisch-amerikanische Weltherrschaft
allmählich über die Erde bringen kann.
So merkwürdig das klingt, es ist so.
Und man kann sagen: Jede einzelne
Behauptung, die von dieser Seite
ausgeht, trägt ein Gepräge, dem der
Kundige anhört, daß es so ist. Vor
allen Dingen weisen auf alle diese
Dinge hin die verschiedenen Arten, wie
in westlichen Gegenden die
Wissenschaft der Initiation gehandhabt
wird.
|
Vous l'avez vu : dans certaines
limites toutefois, on ne retient pas
ici certaines vérités initiatiques. Et
si vous parcourez ce qui a été
présenté devant vous au cours des
années, vous y trouverez, si vous
suivez vraiment les choses sans vous
endormir, toute une série de vérités
initiatiques importantes qui sont
susceptibles de faire dépasser la
crise actuelle non seulement à une
partie de l'humanité, mais à
l'humanité entière sur la Terre, et de
la conduire vers une véritable
évolution ultérieure. Mais vous
trouverez toujours, notamment parmi
les initiés occidentaux, des gens qui
réprouvent et condamnent le fait que
tant de choses, telles que celles qui
ont été communiquées ici, soient
aujourd'hui rendues publiques. Cela
est lié à une conception erronée de la
science de l'initiation. Pour vous
faire comprendre cette conception
erronée, je dois vous dire aujourd'hui
ce qui suit.
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07
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Sie haben ja gesehen: In gewissen,
allerdings in gewissen Grenzen wird
hier nicht zurückgehalten mit
bestimmten Initiationswahrheiten. Und
wenn Sie das durchblicken, was im
Laufe der Jahre vor Ihnen vorgetragen
worden ist, so werden Sie darin, wenn
Sie wirklich unschlafend die Dinge
verfolgen, eine ganze Reihe von
wichtigen Initiationswahrheiten
finden, welche geeignet sind, nicht
bloß einen Teil der Menschheit,
sondern über die Erde hin die ganze
Menschheit über die jetzige Krise
hinauszubringen und einer wirklichen
Weiterentwickelung entgegenzuführen.
Aber Sie werden namentlich unter den
westlichen Eingeweihten immer Leute
finden, welche verpönen, verurteilen,
daß so viel, wie hier mitgeteilt
worden ist, heute an die
Öffentlichkeit mitgeteilt wird. Das
hängt zusammen mit einer schiefen
Auffassung von der Wissenschaft der
Initiation. Um Ihnen diese schiefe
Auffassung begreiflich zu machen, muß
ich heute das Folgende vorausschicken.
|
La science de l'initiation s'adresse
absolument toujours à l'humain
individuel. Même si elle s'adresse à
une somme d'humains, elle s'adresse en
réalité à l'humain individuel. On ne
peut pas présenter la véritable
science de l'initiation comme on a agi
autrefois sur les humains. L'Église
catholique, par exemple, a transplanté
cette façon dans le présent, et
d'ailleurs pas seulement l'Église
catholique, mais aussi certaines
directions de parti qui se servent
aujourd'hui encore de la même méthode.
On a agi, si je puis m'exprimer ainsi,
en faisant appel à la psyché des
masses, en faisant appel à ce qui
inocule quelque chose à une communauté
humaine d'une certaine manière, je
dirais, hypnotisante. Vous savez qu'en
règle générale, si l'on utilise les
moyens appropriés, il est plus facile
d'enseigner des choses à une assemblée
qu'à chaque individu auquel on
voudrait s'adresser. Il y a quelque
chose de vrai dans une telle hypnose
de masse.
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08
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Die Wissenschaft der Initiation
wendet sich schlechterdings immer an
den einzelnen Menschen. Auch wenn sie
zu einer Summe von Menschen spricht,
so wendet sie sich in Wirklichkeit an
den einzelnen Menschen. Man kann nicht
die wahre Wissenschaft der Initiation
so vortragen, wie man in früheren
Zeiten auf die Menschen gewirkt hat.
Die katholische Kirche zum Beispiel
verpflanzte diese Art auch in die
Gegenwart herein, übrigens nicht bloß
die katholische Kirche, sondern auch
gewisse Parteirichtungen bedienen
sich heute noch derselben Methode. Man
hat ja so gewirkt, daß man, wenn ich
mich so ausdrücken darf, die
Massenpsyche zu Hilfe nimmt, daß man
appelliert an das, was .einer
Menschengemeinschaft in einer
gewissen, ich möchte sagen,
hypnotisierenden Weise etwas einimpft.
Sie wissen ja, daß man in der Regel,
wenn man nur die entsprechenden
Mittel anwendet, einer Versammlung
Dinge leichter beibringen kann als
jedem einzelnen, zu dem man sprechen
wollte. Es ist etwas Wahres an einer
solchen Massenhypnose.
|
Une vraie sagesse initiatique ne
peut pas se servir de ces moyens, qui
sont tout à fait efficaces. Elle doit
parler de telle sorte qu'elle
s'adresse à chaque être humain et
qu'elle fasse appel à la force de
conviction de chacun. La façon de
parler dont la science initiatique,
qui se trouve aujourd'hui à la hauteur
de l'évolution de l'humanité, doit se
servir, n'existait pas encore. C'est
pourquoi la manière dont on parle ici
et dans mes livres, par exemple, est
encore aujourd'hui une abomination
pour certaines personnes, parce que la
manière de parler respecte déjà
strictement la règle de ne faire appel
qu'à la force de conviction de chaque
individualité.
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09
|
Dieser Mittel, die durchaus wirksam
sind, kann sich eine wahre Weisheit
der Initiation nicht bedienen. Sie muß
so sprechen, daß sie zu jedem
einzelnen Menschen spricht und daß sie
an die Überzeugungskraft jedes
einzelnen Menschen appelliert. Die Art
zu sprechen, der sich die heute auf
der Höhe der Menschheitsentwickelung
stehende Initiationswissenschaft
bedienen muß, war bisher noch nicht
da. Daher ist die Art, wie zum
Beispiel hier und in meinen Büchern
gesprochen wird, manchen Menschen
heute noch ein Greuel, weil eben schon
durch die Art des Sprechens streng die
Regel eingehalten wird, nur an die
Überzeugungskraft der einzelnen
Individualität zu appellieren.
|
Ainsi est donné en même temps un
principe social important, auquel j'ai
déjà fait allusion dans un autre
contexte ces jours-ci et que vous
trouverez développé de manière
systématique et fondamentale dans mon
livre "La philosophie de la liberté".
Si l'on ne veut faire appel à
l'individu que par des impulsions
éthiques et morales, on ne peut pas
vouloir organiser à partir
d'abstractions générales, on ne peut
pas rassembler des groupes d'humains
comme des animaux de troupeau pour
leur donner une quelconque directive
commune, mais on ne peut alors que
s'adresser à l'individu et attendre
que, parce que chaque individu, dans
sa position, veut ce qui est juste
dans l'ensemble, ce qui est juste dans
l'ensemble s'accomplisse aussi.
Lorsque j'ai publié ma "Philosophie de
la liberté", un compte-rendu est paru
dans l'"Athenaeum", dans lequel il
était dit qu'une telle conception
conduisait à un anarchisme théorique.
Mais elle ne conduit à un anarchisme
que si l'on ne parvient pas à faire
des humains de véritables humains,
c'est-à-dire si les humains veulent
absolument être des sous-humains,
s'ils veulent absolument être tenus
ensemble sous des aspects tels que les
membres d'un groupe d'animaux sont
tenus ensemble. Les lions sont déjà
unis par leur forme de lion, les
hyènes aussi, les chiens aussi ; mais
l'évolution de l'humanité tend à ce
que les groupes d'humains ne soient
pas organisés à l'avenir comme des
troupeaux de moutons, que ce soit sous
des liens de sang ou sous des liens
idéaux, mais que ce qui naît de la
coopération entre les humains
provienne de la force des
individualités.
|
10
|
Damit ist zugleich ein wichtiges
soziales Prinzip gegeben, auf das ich
schon in anderem Zusammenhange in
diesen Tagen hingedeutet habe und das
Sie systematisch und prinzipiell
durchgeführt finden in meinem Buche
«Die Philosophie der Freiheit». Wenn
man nur mit ethischen, mit moralischen
Impulsen an den einzelnen appellieren
will, dann kann man nicht aus
allgemeinen Abstraktionen heraus
organisieren wollen, dann kann man
nicht Gruppen von Menschen wie
Herdentiere zusammenfassen, um ihnen
irgendeine gemeinsame Direktive zu
geben, sondern dann kann man sich
eben nur an den einzelnen wenden und
dann warten, daß, weil jeder einzelne
in seinem Stehen im Ganzen drinnen das
Richtige will, so auch im Ganzen sich
das Richtige vollziehen wird.Auf ein
anderes Prinzip als auf dieses Prinzip
des allgemeinen Menschenverhaltens
kann die Sozialmoral der Zukunft gar
nicht begründet werden. Als ich meine
«Philosophie der Freiheit»
veröffentlicht hatte, erschien zum
Beispiel im «Athenaeum» eine
Besprechung, in der gesagt wurde,
solch eine Anschauung führe in einen
theoretischen Anarchismus hinein. Sie
führt aber nur dann in einen
Anarchismus hinein, wenn es nicht
gelingen sollte, die Menschen zu
wirklichen Menschen zu machen, das
heißt, wenn die Menschen durchaus
Untermenschen sein wollen, wenn sie
durchaus unter solchen Gesichtspunkten
zusammengehalten sein wollen, wie die
Glieder einer Tiergruppe
zusammengehalten sind. Löwen sind
schon durch ihre Löwenform als Löwen
zusammengehalten, Hyänen auch, Hunde
auch; aber die Entwickelung der
Menschheit geht dahin, daß nicht
Menschengruppen, weder unter
Blutsorganisationsbanden noch auch
unter ideellen Organisationsbanden in
der Zukunft organisiert werden sollen
wie Hammelherden, sondern daß
tatsächlich das, was im Zusammenwirken
der Menschen entsteht, aus der Kraft
der Individualitäten heraus geschieht.
|
Il y a quelques jours, j'ai utilisé
ici une comparaison qui peut paraître
un peu grotesque, mais qui peut, je
crois, éclairer toute la question. Je
ne sais pas s'il n'y a pas des humains
qui ressentiraient comme quelque chose
de particulièrement rédempteur si l'on
trouvait partout des inscriptions :
Ordonnance de telle ou telle autorité
: celui qui marche ici dans la
direction en avant doit éviter l'autre
qui marche dans l'autre direction. -
Même dans les villes peuplées, les
gens s'entendent généralement dans la
rue, ils se croisent ; ils ne se
heurtent pas continuellement du fait
de leur raison synthétique, de
l'impulsion qu'ils ont en eux. C'est
vers cet idéal que l'humanité se
dirige. Qu'elle ne le comprenne pas,
c'est son malheur. Il est important de
porter en soi les directives de son
action, même dans les choses
importantes, afin que l'autre puisse
s'y fier, même sans qu'une loi
commune, qui fait des deux humains des
sous-humains, les dresse l'un à
l'autre, afin que l'autre se comporte
de telle sorte que l'un puisse exister
à côté de lui.
|
11
|
Ich habe vor einigen Tagen hier
einen Vergleich gebraucht, der etwas
grotesk klingen mag, der aber doch die
ganze Sache, wie ich glaube,
beleuchten kann. Ich weiß nicht, ob
es nicht auch Menschen gibt, welche es
als etwas besonders Erlösendes
empfinden würden, wenn man überall
Aufschriften fände: Verordnung dieser
und dieser Behörde: Derjenige, der
hier in der Richtung nach vorne geht,
muß dem andern ausweichen, der in der
andern Richtung geht. — Selbst in
bevölkerten Städten kommen ja die
Menschen in der Regel miteinander noch
aus auf der Straße, sie gehen
aneinander vorbei; aus ihrer Vernunft
heraus, aus dem, was sie als Impuls in
sich haben, stoßen sie sich nicht
fortwährend. Diesem Ideal steuert die
Menschheit zu. Daß sie das nicht
einsieht, das ist ihr Unglück. Es
kommt darauf an, auch in den wichtigen
Dingen die Direktiven seines Handelns
in sich selber zu tragen, so daß der
andere sich darauf verlassen kann,
auch ohne daß ein gemeinsames Gesetz,
das die beiden zu Untermenschen macht,
sie aufeinander dressiert, damit der
andere sich so verhält, daß der eine
neben ihm bestehen kann.
|
Ce travail vers l'individualité est
lié aux impulsions les plus
importantes de l'évolution de
l'humanité. On ne pourra jamais amener
les individualités humaines à cela si
on ne peut que leur transmettre ce qui
constitue la connaissance actuelle de
la nature ou ce qui constitue la
science sociale actuelle ou les motifs
sociaux actuels. L'humain ne parvient
à une individualité telle que celle
dont je viens de parler que si une
masse de pensées provenant de la
science de l'initiation est éveillée
en lui. Ce n'est que par sa relation
avec le suprasensible que l'humain est
rempli de telles pensées, qui font de
lui une individualité libre, mais qui
peut aussi agir dans l'ordre social
avec la plus grande liberté possible.
Tout dépend justement de l'ouverture
du cœur et du sens de l'humanité à ce
qui vient de la science de
l'initiation.
|
12
|
Dieses Arbeiten nach der
Individualität hin, das ist es, was
nun einmal verknüpft ist mit den
allerwichtigsten Impulsen der
Menschheitsentwickelung. Auf so etwas
wird man niemals menschliche
Individualitäten bringen können, wenn
man ihnen nur überliefern kann, was
etwa die gegenwärtige Naturerkenntnis
bildet oder was die gegenwärtige
Sozialwissenschaft oder die
gegenwärtigen Sozialmotive bildet. Zu
einer solchen Individualität, wie die
ist, von der ich eben gesprochen habe,
kommt der Mensch nur, wenn in ihm eine
Gedankenmasse erweckt wird, die aus
der Wissenschaft der Initiation
stammt. Nur durch seine Beziehung zum
Übersinnlichen wird der Mensch von
solchen Gedanken erfüllt, die ihn zu
einer freien Individualität machen,
die aber auch in der sozialen Ordnung
in möglichster Freiheit wirken kann.
Alles hängt eben daran, daß die
Menschheit Herz und Sinn öffnet für
das, was aus der Wissenschaft der
Initiation kommt.
|
La grande confiance doit devenir le
motif social le plus important de
l'avenir. Les gens doivent pouvoir
compter les uns sur les autres. Sinon,
les choses n'avancent pas. Ce que je
viens de vous dire apparaît à celui
qui prend l'humanité entière au
sérieux, s'il est suffisamment initié
aux choses suprasensibles, comme une
évidence, dans le sens où il doit dire
: "Il n'y a pas d'autre solution : ou
bien ceci se produit, ou bien
l'humanité va dans l'abîme. En
revanche, il n'y a pas de troisième
solution.
|
13
|
Das große Vertrauen, das muß das
wichtigste Sozialmotiv der Zukunft
werden. Die Menschen müssen
aufeinander bauen können. Anders gehen
die Dinge nicht vorwärts. Das, was ich
Ihnen jetzt gesagt habe, erscheint
dem, der es ernst meint mit der ganzen
Menschheit, wenn er nur genügend
eingeweiht ist in übersinnliche Dinge,
in dem Sinne als eine
Selbstverständlichkeit, daß er sagen
muß: Entweder geschieht dieses oder
die Menschheit geht in den Abgrund
hinein. Ein Drittes gibt es
demgegenüber nicht.
|
On peut donc dire que l'on ne peut
pas se représenter qu'un ordre social
soit fondé sur la confiance générale.
On ne peut que répondre à cela : très
bien, si vous ne pouvez pas vous le
représenter, alors vous devez vous le
représenter : L'humanité doit
s'enfoncer dans le marais. - Ces
choses sont sérieuses et doivent être
prises au sérieux en tant que telles.
|
14
|
Man kann ja sagen, man könne sich
nicht vorstellen, daß eine soziale
Ordnung auf allgemeines Vertrauen
begründet wird. Darauf kann man nur
antworten: Schön, wenn ihr euch das
nicht vorstellen könnt, dann müßt ihr
euch eben vorstellen: Die Menschheit
muß in den Sumpf hinein. — Diese
Dinge sind nun einmal ernst, und sie
müssen als solche ernst genommen
werden.
|
Dans une certaine abstraction, les
initiés des pays occidentaux le savent
aussi. Voici ce qu'ils disent : nous
avons la science de l'initiation
jusqu'à un certain point, nous
pourrions la publier. - Mais ils ne
publieraient qu'une science de
l'initiation qui conduise aux buts que
j'ai indiqués ; et nous nous trouvons
maintenant dans un domaine qui
s'applique aussi bien à la vraie
science de l'initiation qu'à la
science unilatérale. - Les initiés des
pays occidentaux peuvent donc dire :
nous avons la science de l'initiation
; nous pouvons la publier, mais c'est
de telle sorte qu'elle ne s'adresse
qu'à l'humain individuel. - C'est
alors que commence pour ces gens la
grande peur, la peur terrible. Ils
disent : "Oui, si nous ne parlons à
l'avenir qu'aux individus, alors nous
déclencherons les luttes de tous
contre tous, car alors les humains ne
seront pas organisés, alors est
construit sur la confiance générale,
alors les humains entreront dans la
lutte de tous contre tous. - Cette
peur se tient devant les gens. C'est
pourquoi ils veulent garder les
vérités initiatiques les plus
importantes, j'aimerais dire, dans la
chambre noire/sombre et laisser
l'humanité marcher vers l'avenir dans
une lumière apparente, mais endormie.
|
15
|
In einer gewissen Abstraktheit
wissen das auch die Eingeweihten der
westlichen Länder. Allein sie sagen
folgendes: Wir haben die Wissenschaft
der Initiation bis zu einem gewissen
Grade, wir könnten sie
veröffentlichen. — Sie würden
allerdings nur eine solche
Wissenschaft der Initiation
veröffentlichen, die zu den Zielen
führt, die ich angedeutet habe; auch
bewegen wir uns jetzt auf einem
Gebiete, das ebenso anwendbar ist auf
die wahre Wissenschaft der Initiation
wie auf die einseitige. — Die
Eingeweihten der westlichen Länder
können also sagen: Wir haben die
Wissenschaft der Initiation; wir
können sie veröffentlichen, aber das
ist so, daß sie nur an den einzelnen
Menschen sich richtet. — Jetzt
beginnt für diese Leute die große
Angst, die schreckliche Furcht. Sie
sagen: Ja, wenn wir also in der
Zukunft nur zu den einzelnen reden,
dann entfesseln wir Kämpfe aller gegen
alle, denn dann sind die Menschen
nicht organisiert, dann ist auf
allgemeines Vertrauen gebaut, dann
kommen die Menschen in den Kampf aller
gegen alle hinein. — Diese Angst steht
vor den Leuten. Daher wollen sie die
wichtigsten Initiationswahrheiten,
ich möchte sagen, in der Dunkelkammer
behalten und die Menschheit in einem
scheinbaren Lichte, aber schlafend,
der Zukunft entgegenwandeln lassen.
|
Ces choses sont donc absolument
actuelles depuis que le matérialisme a
atteint son apogée dans la
civilisation moderne au milieu du XIXe
siècle et que les gens ont dû se poser
la question : jusqu'où allons-nous
avec la science de l'initiation ? -
Jusqu'à présent, ils n'ont pas osé
communiquer à l'humanité une véritable
science de l'initiation au-delà de
certains cercles restreints.
|
16
|
Diese Dinge sind ja durchaus
aktuell, seitdem mit der Mitte des 19.
Jahrhunderts der Höhepunkt des
Materialismus in der modernen
Zivilisation erreicht worden ist und
seitdem sich die Leute eben fragen
mußten: Wie weit gehen wir mit der
Wissenschaft der Initiation ? — Sie
wagten es bisher nicht, eine wirkliche
Wissenschaft der Initiation über
gewisse kleinere Kreise hinausgehend
der Menschheit mitzuteilen.
|
Maintenant, une certaine éducation
que l'humanité a traversée n'a pas la
permission de s'interrompre, mais elle
est déjà en train de s'interrompre
aujourd'hui grâce à une théologie tout
à fait erronée. Vous pouvez suivre
cette éducation si vous n'étudiez pas
cette fable convenue que l'on appelle
habituellement "histoire", mais si
vous étudiez la véritable histoire.
Aujourd'hui, les humains ne savent en
fait pas du tout comment ce que l'on
désigne par certains mots a évolué au
fil du temps. Les gens parlent de
catholicisme, d'empire,
d'aristocratie, de bourgeoisie et
pensent que s'ils trouvent les mêmes
mots au 14e siècle, ils signifient à
peu près la même chose, peut-être
seulement avec une petite nuance
différente. Tant que l'on ne se rend
pas compte que ce que signifiaient au
XIVe siècle catholicisme, empire,
bourgeoisie, aristocratie n'a plus
rien de commun avec ce que nous
désignons aujourd'hui par ces mots, on
ne connaît pas l'histoire. On doit
être absolument clair à soi comment la
constitution de l'âme des humains a
fortement changé au cours de peu de
siècles.
|
17
|
Nun darf eine gewisse Erziehung, die
die Menschheit durchgemacht hat, nicht
abreißen, sie ist aber heute schon
dank einer ganz verfehlten Theologie
im Abreißen. Sie können diese
Erziehung verfolgen, wenn Sie nicht
jene Fable convenue studieren, die man
gewöhnlich «Geschichte» nennt,
sondern wenn Sie die wirkliche
Geschichte studieren. Die Menschen
wissen ja heute eigentlich gar nicht,
wie das, was man mit bestimmten Worten
bezeichnet, sich im Laufe der Zeit
geändert hat. Die Leute reden von
Katholizismus, von Kaisertum, von
Aristokratie, von Bürgertum und
glauben, wenn sie dieselben Worte im
14. Jahrhundert finden, so bedeuten
sie ungefähr dasselbe, vielleicht nur
mit einer kleinen Nuance etwas
anderes. Solange man nicht darüber
sich klar ist, daß das, was im 14.
Jahrhundert Katholizismus, Kaisertum,
Bürgertum, Aristokratie bedeutet hat,
gar nichts mehr mit dem gemein hat,
was wir heute mit diesen Worten
bezeichnen, so lange kennt man die
Geschichte nicht. Man muß sich
durchaus klar sein, wie die
Seelenverfassung der Menschen sich im
Laufe von wenigen Jahrhunderten
wirklich stark verändert hat.
|
Sur quoi reposait donc
essentiellement, jusqu'au XVe siècle,
et même plus loin encore dans ses
répercussions, ce qui, à partir de
l'éducation générale de l'humanité,
agissait dans la conscience des âmes
du monde civilisé ? Tout cela reposait
sur le fait que les humains étaient en
mesure, au cours de ces siècles,
d'accueillir du suprasensible dans
leur vie de représentation, non ainsi
dont çà devrait être accueilli
maintenant par la science de l'esprit,
mais comme ils pouvaient l'accueillir
à l'époque, justement d'après leurs
états de conscience encore ataviques.
Un fait fondamental remplissait les
âmes humaines. C'était le fait
fondamental qui se rattache au mystère
du Golgotha. On savait à l'époque que
l'entité du Christ était descendue des
hauteurs supraterrestres, qu'elle
s'était incarnée dans l'humain Jésus
de Nazareth, et qu'avec le mystère du
Golgotha s'était produit quelque chose
qui ne pouvait pas se produire selon
les lois ordinaires de la connaissance
de la nature. -- Dans les concepts et
les représentations que l'on se
faisait du mystère du Golgotha, on
avait de telles idées, de telles
représentations qui dépassaient la
sphère terrestre.
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18
|
Worauf beruhte denn im wesentlichen
bis ins 15. Jahrhundert, in seinen
Nachwirkungen sogar noch weitergehend,
das, was aus der allgemeinen
Menschheitserziehung heraus wirkte in
das Bewußtsein der Seelen der
zivilisierten Welt ? Das alles beruhte
darauf, daß die Menschen durch diese
Jahrhunderte in der Lage waren, in ihr
Vorstellungsleben Übersinnliches
aufzunehmen, nicht so, wie es jetzt
durch die Geisteswissenschaft
aufgenommen werden soll, aber wie sie
es damals eben nach ihren noch
atavistischen Bewußtseinszuständen
aufnehmen konnten. Ein Grundfaktum
erfüllte die Menschenseelen. Es war
das Grundfaktum, das sich anschließt
an das Mysterium von Golgatha. Man
wußte auf die damalige Art: Die
Christus-Wesenheit ist
heruntergekommen aus überirdischen
Höhen, ist verkörpert gewesen in dem
Menschen Jesus von Nazareth, und mit
dem Mysterium von Golgatha hat sich
etwas zugetragen, was sich nach
gewöhnlichen, von der Naturerkenntnis
auffindbaren Gesetzen nicht zutragen
kann. -- Man hatte in den Begriffen
und Vorstellungen, die man sich vom
Mysterium von Golgatha machte, solche
Ideen, solche Vorstellungen, die
hinausgingen über die irdische
Sphäre.
|
Avec de telles représentations, on
crée des formes de pensées tout à fait
différentes de celles que l'humain
moyen a aujourd'hui. Les pensées que
les humains se font aujourd'hui ne
vont pas du tout jusqu'à la vie du
suprasensible. Les pensées que les
humains se faisaient en se rattachant
au mystère du Golgotha, comme je viens
de le caractériser, étaient
susceptibles d'engendrer des formes de
pensées qui avaient une réalité dans
le suprasensible. C'est pourquoi on
peut aussi caractériser le moment
actuel en disant que l'humanité a peu
à peu perdu la capacité d'engendrer de
telles formes-pensées qui ont une
signification dans le suprasensible. -
C'est ainsi que l'on ne peut pas non
plus créer sur terre des ordres
sociaux qui fassent avancer la terre.
C'est pourquoi tout ce qui a été
apporté à l'humanité en termes d'idées
sociales depuis le XVIe siècle porte
le caractère que l'on peut décrire
comme suit : nous rencontrons des
institutions sociales selon les
formes-pensées qui sont les
formes-pensées des temps modernes. De
telles institutions sociales sont
toutes destinées à se briser,
c'est-à-dire qu'elles marchent pendant
un certain temps, puis elles se
brisent. Elles n'ont pas de force
interne de développement. - C'est même
le secret de l'évolution récente. Les
humains ont beau vouloir créer des
institutions sociales sur la base de
la formation extérieure du monde qui
s'est développée depuis le XVIe
siècle, toutes ces institutions
sociales portent en elles le germe de
la mort dès leur naissance, parce
qu'elles ne sont pas liées à des
formes-pensées qui ont une réalité
dans le suprasensible. Tant qu'il n'y
aura pas dans le présent des humains
qui reconnaissent cela, il ne sera pas
possible de parler d'un progrès social
avec ce présent. Il n'est pas
important que l'on dérive des idées
sociales de manière abstraite,
peut-être à partir d'un quelconque
tissu de pensées spirituelles. Cela
n'a aucune importance. Dans mes
"Points essentiels de la question
sociale", il n'y a pas d'abord un long
chapitre sur la science de l'esprit, à
partir duquel on déduirait ensuite des
lois sociales, mais on attire
l'attention sur ce qui doit se passer
à partir de la réalité elle-même. Il
ne s'agit pas de déduire la vie
sociale à partir d'un quelconque tissu
spirituel, mais d'être soi-même rempli
de telles pensées, qui s'enracinent
dans le suprasensible. Car c'est cette
plénitude qui fait que tout ce que
l'on pense a une réalité dans le
suprasensible.
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19
|
Mit solchen Vorstellungen schafft
man ganz andere Gedankenformen als mit
den Vorstellungen, die der
Durchschnittsmensch heute hat. Die
Gedanken, die sich die Menschen heute
machen, gehen gar nicht hinein bis in
das Leben des Übersinnlichen. Die
Gedanken, die sich die Menschen mit
einer solchen Anknüpfung an das
Mysterium von Golgatha machten, wie
ich es eben charakterisiert habe, die
waren geeignet, Gedankenformen
hervorzurufen, welche eine Realität
hatten im Übersinnlichen. Daher kann
man den gegenwärtigen Zeitpunkt auch
so charakterisieren, daß man sagt:
Die Menschheit hat allmählich die
Fähigkeit verloren, solche
Gedankenformen zu bilden, die im
Übersinnlichen eine Bedeutung haben.
— So kann man ja auf der Erde auch
keine sozialen Ordnungen schaffen, die
die Erde weiterbringen. Daher trägt
alles das, was ungefähr seit dem 16.
Jahrhundert an sozialen Ideen in die
Menschheit hineingebracht worden ist,
den Charakter, der sich etwa
folgendermaßen schildern läßt: Wir
treffen nach den Gedankenformen,
welche die Gedankenformen der Neuzeit
sind, soziale Einrichtungen. Solche
sozialen Einrichtungen sind alle zum
Zerbrechen da, das heißt, sie laufen
eine Zeitlang, dann zerbrechen sie.
Sie haben keine innere Kraft der
Fortentwickelung. — Das ist sogar das
Geheimnis der neueren Entwickelung.
Die Menschen mögen auf Grundlage
derjenigen äußeren Weltbildung, die
sich ergeben hat seit dem 16.
Jahrhundert, noch so willig soziale
Einrichtungen treffen, alle diese
sozialen Einrichtungen tragen den
Todeskeim schon im Entstehen in sich,
weil sie nicht mit Gedankenformen
verbunden sind, die im Übersinnlichen
eine Realität haben. Solange es in der
Gegenwart nicht Menschen gibt, welche
so etwas einsehen, ist mit dieser
Gegenwart überhaupt über einen
sozialen Fortschritt gar nicht zu
sprechen. Es kommt nicht darauf an,
daß man in abstrakter Art, vielleicht
aus irgendeinem spirituellen
Gedankengespinst soziale Ideen
ableitet. Darauf kommt es gar nicht
an. In meinen «Kernpunkten der
sozialen Frage» steht nicht etwa
zuerst ein längeres Kapitel über
Geisteswissenschaft, aus dem dann
soziale Gesetze deduziert werden,
sondern es wird aus der Wirklichkeit
selber heraus aufmerksam gemacht auf
das, was zu geschehen hat. Darauf
kommt es nicht an, daß man aus
irgendeinem spirituellen Gespinst das
soziale Leben heraus-deduziert,
sondern darauf, daß man selber erfüllt
ist von solchen Gedanken, die im
Übersinnlichen wurzeln. Denn dieses
Erfülltsein macht es aus, daß alles,
was man denkt, eine Realität im
Übersinnlichen hat.
|
Paradoxalement, mais en toute
vérité, on peut dire ceci : imaginez
qu'un humain, je veux dire un "homme
d'État" - un mot que l'on dit
actuellement entre guillemets -, dise
toutes sortes de choses intelligentes,
c'est-à-dire des choses que les
humains appellent aujourd'hui
intelligentes, mais qu'il n'ait jamais
noué de relation avec le monde
suprasensible. Ce qu'il dit, transposé
dans la réalité, portera en lui le
germe de la mort. - Un autre parle. Si
l'on ne sait pas qu'il s'occupe de
science spirituelle, on n'a pas besoin
de le remarquer dans son discours, il
parle seulement des choses d'une
manière un peu différente. Dans ce
qu'il dit par exemple sur les
questions sociales, on n'a pas besoin
de remarquer qu'il s'occupe de
sciences humaines, mais le fait qu'il
s'occupe de sciences humaines donne
une impulsion réelle à ses idées.
|
20
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Paradox, aber ganz wahr gesprochen,
kann man das Folgende sagen: Denken
Sie sich, ein Mensch, ich will sagen
ein «Staatsmann» — ein Wort, das man
gegenwärtig in Anführungszeichen sagt
—, redet allerlei gescheite Dinge, das
heißt solche Dinge, welche die
Menschen heute gescheit nennen, hat
aber niemals eine Beziehung geknüpft
zur übersinnlichen Welt. Das, was er
redet, in Wirklichkeit umgesetzt, wird
den Todeskeim in sich tragen. — Ein
anderer redet. Wenn man nicht weiß,
daß er sich mit Geisteswissenschaft
beschäftigt, braucht man es aus seiner
Rede auch gar nicht zu merken, er
redet nur in einer etwas andern Art
über die Dinge. Aus dem, was er zum
Beispiel über soziale Fragen sagt,
braucht man gar nicht zu merken, daß
er sich mit Geisteswissenschaft
beschäftigt, aber daß er sich mit
Geisteswissenschaft beschäftigt, das
gibt seinen Ideen den realen Impuls.
|
Il s'agit donc aujourd'hui de ne pas
se contenter d'une logique abstraite,
mais de parler de la réalité. Car
aujourd'hui, nous en sommes déjà à un
stade de l'évolution de l'humanité où,
disons, un journaliste peut écrire les
plus belles choses que les gens
admirent, parce qu'ils disent : "Oui,
quand je lis cela, c'est la science de
l'esprit la plus pure ! - Ce n'est pas
de cela qu'il s'agit ! Aujourd'hui, il
ne s'agit plus du tout des mots, mais
aujourd'hui, il s'agit du fond de
l'âme d'où proviennent ces choses, il
s'agit de ce que l'homme porte en lui
comme substance !
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21
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Also es handelt sich darum, daß man
heute nicht ausreicht mit einer
abstrakten Logik, sondern daß man
Wirklichkeit reden muß. Denn heute
stehen wir ja bereits in einem Stadium
der Menschheitsentwickelung, daß,
sagen wir, ein Journalist die
schönsten Dinge schreiben kann, die
die Leute bewundern, weil sie sagen:
Ja, wenn ich das lese, es ist ja die
reinste Geisteswissenschaft ! — Darum
handelt es sich eben nicht ! Heute
handelt es sich gar nicht mehr um die
Wortlaute, sondern heute handelt es
sich um den Grund der Seele, aus dem
so etwas kommt, es handelt sich um
dasjenige, was der Mensch als Substanz
in sich trägt !
|
Si je dois faire une comparaison
dans un tout autre domaine, ce sera
celle que j'ai déjà utilisée à
plusieurs reprises : Il y a
aujourd'hui des poètes qui composent
des poèmes avec une facilité
déconcertante, qui font de beaux vers
que l'on peut admirer. Mais c'est
également vrai : aujourd'hui, il y a
quatre-vingt-dix-neuf pour cent de
poésie en trop. - Mais il y en a
d'autres dont les vers ressemblent à
des bégaiements ; mais ces vers qui
sonnent comme des bégaiements peuvent
provenir d'un véritable fonds humain,
c'est-à-dire d'un fonds spirituel,
tandis que ceux que l'on admire, parce
que les langues sont tout simplement
arrivées à un point tel que chaque fou
peut aujourd'hui créer quelque chose
d'admirable à partir de la langue,
peuvent être des coquilles de mots
dépourvues de valeur.
|
22
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Wenn ich von einem ganz andern Feld
her den Vergleich ziehen soll, so soll
es der sein, den ich öfters schon
gebraucht habe: Es gibt heute Dichter,
die dichten ungemein leicht, machen
schöne Verse, die man bewundern kann.
Dennoch gilt auch das: Es wird heute
neunundneunzig Prozent zu viel
gedichtet. — Andere aber gibt es,
deren Verse sind wie ein Gestammel;
aber diese Verse, die wie ein
Gestammel klingen, können aus echtem
Menschheitsfond, das heißt Geistesfond
stammen, währenddem die, die man
bewundert, weil die Sprachen einfach
soweit sind, daß jeder Tor heute aus
der Sprache heraus etwas
Bewundernswertes schaffen kann,
wertloser Wortschall sein können.
|
Il est aujourd'hui tout à fait
nécessaire qu'on aille au-delà de la
pure formulation jusqu'au motif,
c'est-à-dire qu'on ne se tient ne pas
dans l'abstrait, qu'on ne pas lire la
formulation, mais se placer dans la
pleine vie et juge les phénomènes à
partir de la vie. Et c'est ainsi que
la science de l'esprit, telle qu'on
l'entend ici, doit avant tout avoir un
effet fécond sur les différentes
branches de la vie, sinon ce qui doit
arriver n'arrivera pas.
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23
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Es ist heute durchaus notwendig, daß
man über den bloßen Wortlaut zu dem
Motiv hingeht, das heißt, daß man sich
nicht im Abstrakten hält, daß man
nicht dem Wortlaut nach liest, sondern
daß man sich ins volle Leben
hineinstellt und aus dem Leben heraus
die Erscheinungen beurteilt. Und so
handelt es sich darum, daß
Geisteswissenschaft, wie sie hier
gemeint ist, vor allen Dingen
befruchtend wirken muß auf die
verschiedenen Lebenszweige, sonst wird
das nicht eintreten, was eintreten
muß.
|
Lorsque deux humains se parlent, ils
s'accordent par le langage. Mais le
langage était, à une époque
relativement récente, quelque chose de
très différent de ce qu'il est
aujourd'hui. Si l'on communique
aujourd'hui par le langage, on devient
en fait plus ou moins esclave du
langage. Autrefois, les humains
apprenaient beaucoup grâce au génie de
la langue, et ils ne pensaient pas
beaucoup eux-mêmes, ils laissaient la
langue penser pour eux. Cela n'a duré
que jusqu'à ce que survienne la
période que je vous ai décrite hier.
Aujourd'hui, l'humain avance seulement
s'il peut s'émanciper du langage avec
sa pensée et ses sentiments. Le
langage fonctionne aujourd'hui en
quelque sorte comme un mécanisme dans
lequel nous nous trouvons, et à notre
place, c'est Ahriman qui vit de plus
en plus dans l'évolution du langage.
Ahriman parle aujourd'hui quand les
humains parlent. Et les humains
doivent peu à peu s'habituer à se
comprendre à partir de tout autre
chose que de la simple formulation des
langues. Il faut être beaucoup plus
profondément dans la vie pour
comprendre l'autre humain aujourd'hui
qu'à l'époque où les ailes du langage
contenaient encore ce que les humains
avaient échangé entre eux.
Aujourd'hui, ces choses ne sont plus
contenues dans les ailes du langage.
Aujourd'hui, on peut être au fond un
humain totalement dépourvu de
connaissance réelle. Mais du fait que
la langue - toute langue civilisée
d'aujourd'hui - a peu à peu formé des
formes de phrases, des sentences,
voire des théories entières qui se
trouvent déjà dans la langue, il
suffit de modifier un peu ce qui se
trouve dans la langue pour avoir
quelque chose d'apparemment créé de
toutes pièces, alors qu'en réalité, on
n'a fait que mélanger un peu ce qui
était déjà là.
|
24
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Wenn zwei Menschen miteinander
reden, verständigen sie sich durch die
Sprache. Aber die Sprache war in
verhältnismäßig gar nicht weit
zurückliegender Zeit etwas ganz
anderes als heute. Wenn man sich heute
durch die Sprache verständigt, so wird
man eigentlich mehr oder we‑ niger ein
Sklave der Sprache. Die Menschen haben
früher durch den Sprachgenius viel
gelernt, und sie dachten eigentlich
nicht selbst sehr viel, sie ließen die
Sprache für sich denken. Das ging nur
so lange, bis der Zeitraum eintrat,
den ich Ihnen gestern charakterisiert
habe. Heute kommt der Mensch nur
weiter, wenn er sich mit seinem Denken
und Empfinden von der Sprache
emanzipieren kann. Die Sprache läuft
gewissermaßen heute wie ein
Mechanismus, in dem wir drinnenstehen,
und statt unserer lebt eigentlich
immer mehr und mehr der Ahriman in der
Sprachenentwickelung drinnen. Ahriman
redet eigentlich heute, wenn die
Menschen reden. Und die Menschen
müssen sich nach und nach gewöhnen,
aus ganz anderem heraus sich zu
verstehen als aus dem bloßen Wortlaut
der Sprachen. Man muß viel tiefer
drinnenstehen im Leben, um heute den
andern Menschen zu verstehen, als in
dem Zeitalter, wo auf den Flügeln der
Sprache noch das enthalten war, was
die Menschen miteinander ausgetauscht
hatten. Heute ist das auf den Flügeln
der Sprache nicht mehr enthalten.
Heute kann man im Grunde genommen ein
von wirklicher Erkenntnis ganz leerer
Mensch sein. Aber damit, daß die
Sprache — jede heutige zivilisierte
Sprache — allmählich Satzformen,
Sentenzen, ja ganze Theorien, die
schon in der Sprache liegen,
ausgebildet hat, braucht man nur das,
was in der Sprache liegt, ein bißchen
umzuändern, dann hat man etwas
scheinbar von sich aus Geschaffenes,
in Wirklichkeit hat man im Grunde
genommen nur ein wenig
durcheinandergewürfelt, was schon da
war.
|
Il se laisserait très facilement
faire l'expérience suivant
aujourd'hui, aussi grotesque que cela
puisse vous paraître. Prenez les
énonciations de professeurs biens
bourgeois, de professeurs de
philosophie, de professeurs de science
de la nature et du genre, qui penchent
un peu d'un côté ou d'un autre vers le
matérialisme, prenez ce que ces gens
ont dit au cours des dernières
décennies, dans la deuxième moitié du
XIXe siècle, ainsi se laisse très
facilement obtenir ce qui suit en
changeant un peu de pensée. Prenez, je
veux dire, n'importe quel élaborât
d'un assez brave philosophe, d'une
douzaine de braves philosophes de la
deuxième moitié du XIXe siècle, qui
s'est exprimée sur telle ou telle
chose sociale, vous pouvez maintenant
enlever certains mots caractéristiques
et les remplacer par d'autres, qui se
trouvent à nouveau dans une autre
phrase. Vous pouvez renverser un peu
les choses --- et il en résulte la
conception de la vie de Monsieur
Trotsky ! Pour être un Trotsky
aujourd'hui avec une vision de la vie,
il n'est pas nécessaire de savoir
penser soi-même, il suffit de laisser
le langage penser en soi de la manière
que je viens de décrire. Mais là,
parce que le langage s'est d'une
certaine manière émancipé d'eux, ce ne
sont pas les humains qui travaillent,
ce sont des puissances ahrimaniennes
qui travaillent dans la culture
humaine.
|
25
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Es ließe sich heute sehr leicht, so
grotesk es Ihnen klingen wird,
folgendes Experiment machen. Nehmen
Sie die Enunziationen gut
bourgeoiser, nur etwas nach der einen
oder nach der andern Seite hin zum
Materialismus geneigter Professoren,
Philosophieprofessoren,
Naturwissenschaftsprofessoren und
dergleichen, nehmen Sie das, was diese
Leute im Laufe der letzten Jahrzehnte,
in der zweiten Hälfte des 19.
Jahrhunderts gesagt haben, so läßt
sich sehr leicht durch ein klein
wenig Umdenken folgendes erreichen.
Nehmen Sie, ich will sagen, irgendein
Elaborat eines ziemlich braven
Philosophen, eines braven
Dutzendphilosophen von der zweiten
Hälfte des 19. Jahrhunderts, der sich
über diese oder jene sozialen Dinge
geäußert hat, da können Sie nun
gewisse Eigenschaftsworte wegnehmen
und durch andere ersetzen, die wieder
in einem andern Satz stehen. Sie
können die Dinge ein bißchen umwerfen
--- und es entsteht daraus die
Lebensanschauung des Herrn Trotzkij !
Man braucht, um heute mit einer
Lebensanschauung ein Trotzkij zu sein,
gar nicht selber denken zu können,
sondern nur die Sprache in sich denken
zu lassen in der Weise, wie ich es
eben geschildert habe. Aber da
arbeiten, weil die Sprache sich in
einer gewissen Weise von ihnen
emanzipiert hat, nicht die Menschen,
da arbeiten ahrimanische Mächte in
der Menschheitskultur.
|
Ce que je viens de vous dire, on
peut le vivre comme une expérience. Il
suffit d'avoir les yeux intérieurs de
l'âme ouverts à de telles choses. Pour
celui qui ne travaille pas avec des
mots, mais avec des pensées, le
langage est aujourd'hui un instrument
tout à fait effrayant. Il n'est en
effet pas facile d'écrire aujourd'hui
pour celui qui travaille avec des
pensées. Car si vous voulez écrire une
phrase, elle ne vous répondra pas
parce que tant de gens ont écrit des
phrases similaires. La phrase veut
toujours se former à partir de
l'ensemble de la psyché, mais vous
devez d'abord devenir son ennemi pour
former ce que vous avez dans l'âme de
manière vraiment conforme à la phrase.
Celui qui travaille aujourd'hui pour
le public et qui ne peut pas ressentir
cette hostilité du langage court
toujours le danger de s'abandonner à
la pensée du langage et d'élaborer de
beaux programmes à partir du langage.
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26
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Was ich Ihnen jetzt gesagt habe, das
kann man als Erlebnis haben. Man muß
nur die inneren Seelenaugen für solche
Dinge offen haben. Wer nicht mit
Worten, sondern mit Gedanken arbeitet,
für den ist die Sprache heute ein ganz
schauderhaftes Instrument. Es schreibt
sich heute für den, der mit Gedanken
arbeitet, in der Tat nicht leicht.
Denn wollen Sie einen Satz
hinschreiben, so pariert er Ihnen
nicht, weil soundso viele Leute
ähnliche Sätze geschrieben haben.
Immer wiederum will der Satz sich
formen aus der Gesamtpsyche heraus,
aber Sie müssen erst sein Feind
werden, um dasjenige, was Ihnen in der
Seele liegt, wirklich satzgemäß zu
formen. Wer heute für die
Öffentlichkeit wirkt und nicht diese
Feindseligkeit der Sprache empfinden
kann, der gerät immer in die Gefahr,
sich dem Denken der Sprache zu
überlassen und schöne Programme
auszusinnen aus der Sprache heraus.
|
La nécessité de faire valoir la
pensée doit commencer dès aujourd'hui
par la lutte contre la langue. Rien
n'est plus dangereux aujourd'hui que
de se laisser porter par le langage,
dans le sens où l'on exprime ceci et
cela. - Car en ayant une manière
stéréotypée de s'exprimer, en pouvant
dire : "C'est comme ça : On ne peut le
dire que de cette manière -, on
s'engage en fait dans le courant
habituel de la parole et on ne
travaille pas à partir de la pensée
initiale.
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27
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Die Notwendigkeit, den Gedanken
Geltung zu verschaffen, muß heute
schon beginnen im Kampfe mit der
Sprache. Nichts ist gefährlicher, als
wenn heute ein Mensch sich immer
tragen läßt von der Sprache, in dem
Sinne: So drückt man das aus, so
drückt man jenes aus. — Denn indem
eine stereotype Art des Ausdrückens da
ist, indem man sagen kann: Das kann
man nur so sagen —, begibt man sich
eigentlich in den gewohnten Strom des
Sprechens hinein und arbeitet nicht
aus dem ursprünglichen Gedanken
heraus.
|
Nos écoles sont terribles à cet
égard. Les maîtres d'école, qui
corrigent toute pensée apparemment
maladroite, mais au moins personnelle,
pour la rendre conventionnelle,
commettent de grands crimes à l'école.
On devrait justement rechercher chaque
phrase maladroite, mais
substantiellement individuelle, qu'un
garçon ou une fille quelconque écrit à
l'école. On devrait en discuter à
l'école et ne pas remplacer, avec
cette maudite encre rouge, ce qui sort
aujourd'hui des individualités
juvéniles par ce qui est
conventionnel. Car aujourd'hui, la
chose la plus importante est de
regarder ce qui sort des
individualités juvéniles. Peut-être
cela se révélera-t-il d'une manière
qui ne nous est pas toujours
confortable, que nous considérons
facilement comme défectueuse. Si l'on
voulait corriger les lettres de
jeunesse de Goethe avec l'œil d'un
professeur de lycée, il faudrait
corriger beaucoup de choses ! Le poète
autrichien Robert Hamerling a eu la
plus mauvaise note en "rédaction
allemande" lors de son examen à la
fonction d'enseignement ! Et il reste
quand même quelque chose de vrai dans
ce que Hebbel a écrit dans son
journal, je l'ai mentionné plusieurs
fois : il voulait écrire un drame avec
le motif qu'un professeur de lycée des
classes supérieures a devant lui un
élève qui est le Platon réincarné,
avec lequel il lit le Platon en classe
; le professeur de lycée trouve alors
que ce "Platon réincarné" ne comprend
pas le moins du monde le Platon ! Le
poète Friedrich Hebbel a noté ce motif
pour un drame qui n'a pas vu le jour.
Mais il y a du vrai là-dedans.
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28
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Schmilblick wirken unsere Schulen in
dieser Beziehung. Die Schulmeister,
die eigentlich jeden scheinbar
ungeschickten, aber wenigstens eigenen
Gedanken auf das Konventionelle hin
korrigieren, üben große Verbrechen in
der Schule aus. Man sollte geradezu
forschen nach jedem ungeschickten,
aber substantiell individuellen Satze,
den irgendein Bube oder irgendein
Mädchen in der Schule hinschreibt. Man
sollte daran in der Schule
Besprechungen knüpfen und sollte gar
nicht mit der verfluchten roten Tinte
das Konventionelle an die Stelle
desjenigen setzen, was aus den
jugendlichen Individualitäten heute
herauskommt. Denn heute ist es das
Allerwichtigste, darauf hinzuschauen,
was aus den jugendlichen
Individualitäten herauskommt.
Vielleicht wird es sich in einer Weise
enthüllen, wie es uns nicht immer
bequem ist, wie wir es leicht als
fehlerhaft ansehen. Wollte man die
Goetheschen Jugendbriefe mit dem Auge
eines Gymnasiallehrers korrigieren,
dann müßten viele Dinge korrigiert
werden ! Der österreichische Dichter
Robert Hamerling hat bei seiner
Lehramtsprüfung die schlechteste
Zensur im «deutschen Aufsatz» gehabt
! Und es bleibt ja doch etwas Wahres
an dem, was Hebbel sich in sein
Tagebuch geschrieben hat, ich habe es
öfters erwähnt: Er wollte ein Drama
schreiben mit dem Motiv, daß gerade
ein Gymnasiallehrer der höheren
Klassen einen Schüler vor sich hat,
der der wiederverkörperte Plato ist,
mit dem er den Plato liest in der
Klasse; da findet der Gymnasiallehrer,
daß dieser «wiederverkörperte Plato»
nicht das Allergeringste versteht vom
Plato ! Dieses Motiv hat sich der
Dichter Friedrich Hebbel für ein
Drama notiert, das dann nicht zur
Ausführung gekommen ist. Aber es ist
etwas Wahres daran.
|
Nous devons maintenant nous rendre
compte qu'à tout moment, séduits par
les forces lucifériennes et
ahrimaniennes qui subsistent, les
humains se sont opposés au progrès
normal de l'humanité. Aujourd'hui,
nous sommes confrontés à la nécessité
de chercher quelque chose de tout à
fait nouveau dans la vie spirituelle
pour sauver l'humanité. Il n'est pas
étonnant que les humains s'opposent de
la manière la plus violente qui soit,
en raison de toutes sortes de folies
logiques et d'immoralités. C'est
pourquoi, depuis longtemps déjà, j'ai
toujours dû parler pro domo, en
quelque sorte, en tant qu'appendice à
notre réflexion sur le temps.
|
29
|
Nun müssen wir uns ja darüber klar
sein, daß jederzeit, verführt durch
die zurückbleibenden luziferischen und
ahrimanischen Mächte, die Menschen
sich gegen den normalen Fortschritt
der Menschheit gesträubt haben. Heute
stehen wir vor der Notwendigkeit,
etwas ganz Neues aus dem geistigen
Leben heraus zur Rettung der
Menschheit suchen zu müssen. Kein
Wunder, daß sich die Menschen in der
heftigsten Weise aus allen möglichen
logischen Torheiten und Unmoralitäten
heraus sträuben. Und so mußte ich
schon seit langer Zeit immer als
Anhängsel an unsere Zeitbetrachtung
auch gewissermaßen pro domo reden.
|
Il y a environ huit jours, je vous
ai fait part ici de la manière
calomnieuse et méchante dont une
grande partie des journaux allemands
se font actuellement l'écho de choses
qui, d'après leur source, sont
connues, mais qui aimeraient se
retourner avec force contre ce qui
émane de la science de l'esprit
d'orientation anthroposophique et
contre ce qui y est lié sur le plan
social. C'est un exemple très direct,
je dirais, vécu "à la maison", de la
force avec laquelle les forces
adverses s'agitent. Mais il y a une
certaine raison pour laquelle je
voudrais aujourd'hui vous caractériser
cette affaire de manière plus précise.
À cet effet, je voudrais encore une
fois attirer l'attention sur ce qui
s'est passé. Il s'est passé que, tout
à coup, une série de journaux
allemands ont publié la calomnie
résumée dans les phrases suivantes.
J'ai déjà lu ces phrases. Mais nous
voulons nous les remémorer, car elles
valent vraiment la peine d'être citées
comme caractéristiques de certains
champignons culturels de notre époque
:
|
30
|
Ich habe Ihnen vor etwa acht Tagen
hier mitgeteilt, in welcher
verleumderischen, gemeinen Weise
gegenwärtig durch einen großen Teil
der deutschen Zeitungen Dinge gehen,
die ihrer Quelle nach ja bekannt sind,
aber die mit aller Wucht sich gerade
gegen das wenden möchten, was von
anthroposophisch orientierter
Geisteswissenschaft ausgeht und was an
Sozialem damit zusammenhängt. Es ist
so recht unmittelbar ein, ich möchte
sagen, «am Hause» selbst erlebtes
Beispiel, wie stark sich die
gegnerischen Mächte rührig machen.
Aber es gibt eine gewisse
Veranlassung, aus der heraus ich
Ihnen diese Sache heute etwas genauer
charakterisieren möchte. Zu diesem
Zwecke möchte ich noch einmal darauf
aufmerksam machen, was geschehen ist.
Es ist geschehen, daß plötzlich durch
eine Reihe deutscher Zeitungen die
Verleumdung ging, die in folgenden
Sätzen zusammengefaßt ist. Ich habe
diese Sätze ja vorgelesen. Wir wollen
sie uns aber noch einmal vor die Seele
führen, denn sie sind es eigentlich
wert als Charakteristikum für gewisse
Kulturpilze der Gegenwart:
|
"Rudolf Steiner comme dénonciateur
politique. Le célèbre charlatan
théosophique, le Dr Rudolf Steiner,
qui influence des millions d'humains
et de femmes, a fondé au printemps
1919 à Stuttgart une Fédération pour
la triarticulation de l'organisme
social, qui ne devait être à l'origine
qu'une communauté religieuse et
communiste, mais qui est ensuite
entrée en contact politique avec les
bolcheviques et les communistes et qui
exerce maintenant une agitation
politique très étrange et répugnante.
Voici ce que nous apprenons de Dresde
à ce sujet : il ressort de
renseignements authentiques", - je
vous prie de noter cette phrase "il
ressort de renseignements
authentiques" ! - "que la Fédération
pour le trimembrement établit les noms
de tous les officiers prétendument
actifs dans le sens réactionnaire et
rassemble contre eux, sur la base de
témoignages, du matériel sur des actes
contraires au droit international, qui
doit ensuite être envoyé à l'Entente
en vue d'extradition. La
véracité/l'exactitude de telles
accusations est totalement
indifférente à M. Steiner et à
ses camarades, et le passage d'une
lettre où il est dit : les accusations
de vol sont à proscrire, car la
fausseté est plus facile à prouver
dans ce cas. De même, il ne faut pas
porter des accusations trop
incroyables, comme des mutilations
d'enfants".
|
31
|
«Rudolf Steiner als politischer
Denunziant. Der bekannte
theosophische Scharlatan Dr. Rudolf
Steiner, der eine Anhängerschaft von
Millionen Männer und Frauen
beeinflußt, hat im Frühjahr 1919 in
Stuttgart einen Bund für
Dreigliederung des sozialen Organismus
gegründet, der ursprünglich nur eine
religiös-kommunistische Gemeinschaft
sein sollte, dann aber in politische
Berührung mit den Bolschewisten und
Kommunisten geraten ist und jetzt eine
sehr seltsame und widerwärtige
politische Agitation ausübt. Wir
erfahren darüber aus Dresden das
Folgende: Aus authentischen
Nachrichten geht einwandfrei hervor»,
— ich bitte, sich diesen Satz «aus
authentischen Nachrichten geht
einwandfrei hervor» zu notieren ! —
«daß der Bund für Dreigliederung die
Namen aller angeblich im reaktionären
Sinn tätigen Offiziere feststellt und
gegen diese Material über
völkerrechtswidrige Handlungen an Hand
von Zeugenaussagen sammelt, das dann
der Entente zwecks Auslieferung
zugestellt werden soll. Die
Richtigkeit derartiger
Beschuldigungen ist Herrn Steiner und
Genossen vollkommen gleichgültig, und
daß sie sogar vor bewußt falschen
Angaben nicht zurückschrecken,
beweist die Stelle eines Briefes, in
dem es heißt: Beschuldigungen von
Diebstählen sind zu unterlassen, da
die Unwahrheit hier leichter
nachzuweisen ist. Ebenso darf man
keine zu unglaublichen
Beschuldigungen, wie Verstümmelungen
von Kindern, erheben.»
|
Cette chose, la plus calomnieuse,
phrase après phrase, est bien sûr
relayée par toute une série de
journaux allemands ! On peut s'y
étonner des choses les plus diverses,
mais retenons tout de même un fait. Il
y est question de lettres qui auraient
été écrites et auxquelles on se réfère
comme à des documents authentiques.
Dans le numéro de "Dreigliederung" qui
n'est pas encore paru, j'ai
expressément indiqué que je connais
très bien les sources troubles d'où
proviennent de telles choses. Mais je
vais maintenant vous lire un joli
document qui vous montrera quelles
sont les bases authentiques pour les
personnes qui répandent de telles
choses dans le monde.
|
32
|
Nun geht natürlich diese Satz für
Satz erlogenste, verleumderischeste
Sache durch eine Reihe deutscher
Zeitungen ! Man kann darin über das
Verschiedenste erstaunt sein, aber
nehmen wir doch ein Faktum heraus. Da
ist die Rede von Briefen, die
geschrieben worden sein sollen und auf
die man sich beruft als auf
authentische Dokumente. Ich habe in
der Nummer der «Dreigliederung», die
noch nicht erschienen ist,
ausdrücklich darauf hingewiesen, daß
ich sehr wohl die trüben Quellen
kenne, aus denen solche Dinge stammen.
Nun will ich Ihnen aber ein niedliches
Dokument vorlesen, aus dem Sie sehen
werden, wie die authentischen
Grundlagen für diejenigen Menschen
sind, die solche Dinge in die Welt
streuen.
|
Après que tout ce flot de méchanceté
se soit écoulé, après que j'ai reçu de
divers autres côtés des confirmations
de ce que je savais déjà sur les
sources troubles, j'ai reçu la lettre
suivante d'un ami. Cette lettre ne
m'est parvenue que maintenant, mais
elle a été écrite - je vous prie d'en
tenir compte - avant la parution de
ces articles de journaux. Ce que
contient cette lettre a donc été
constaté avant la parution des
articles de presse. Je vous demande de
prendre en compte ce fait. Cette
lettre dit ceci :
|
33
|
Nachdem diese ganze Flut von
Gemeinheit abgelaufen war, nachdem ich
auch von verschiedenen andern Seiten
Bestätigungen dessen, was ich ohnedies
gewußt habe über die trüben Quellen,
erfahren hatte, bekam ich folgenden
Brief eines Freundes. Dieser Brief ist
mir erst jetzt zugekommen, aber er
ist geschrieben — ich bitte das zu
berücksichtigen —, bevor diese
Zeitungsartikel erschienen sind. Also
das, was dieser Brief enthält, ist
konstatiert worden, bevor die
Zeitungsartikel erschienen sind. Ich
bitte, dieses Faktum ins Auge zu
fassen. In diesem Brief steht:
|
"Un membre de longue date de notre
société anthroposophique, actuellement
encore officier actif, a eu
connaissance de deux lettres qui
circulent auprès des autorités et qui
font naturellement beaucoup de bruit.
Ces lettres portent l'inscription : An
IRD ou R in Berlin, elles sont donc
probablement adressées au même
service, mais il est impossible de
dire si elles ont été rédigées par le
même auteur, car il manque une
signature. Dans la première lettre, il
est question de l'Union Steiner et des
francs-maçons, et il est dit que dans
un avenir proche, l'Union Steiner
distribuera des tracts qui seront
rédigés comme s'ils venaient des
monarchistes, mais qui en réalité ont
pour but de ridiculiser le mouvement
monarchiste et antisémite. En d'autres
termes, l'Association Steiner
tenterait de combattre cette tendance
sous le couvert des monarchistes. Ces
tracts seraient déjà imprimés et une
signature fictive différente serait
prévue pour chaque district".
|
34
|
«Ein langjähriges Mitglied unserer
anthroposophischen Gesellschaft,
augenblicklich noch aktiver Offizier,
hat Einsicht von den zwei Briefen
bekommen, die bei den Behörden
kursieren und selbstverständlich viel
Aufsehen erregen. Diese Briefe tragen
die Aufschrift: An IRD oder R in
Berlin, sind also wohl an dieselbe
Stelle gerichtet, ob aber von
demselben Verfasser, läßt sich nicht
sagen, da eine Unterschrift fehlt. In
dem ersten Brief ist die Rede vom
Steinerbund und Freimaurer, und zwar
wird gesagt, in der nächsten Zeit
würden vom Steinerbund Flugblätter
verteilt werden, die so abgefaßt
wären, als ob sie von den Monarchisten
kämen, die aber in Wahrheit den Zweck
hätten, die monarchistische und die
antisemitische Bewegung lächerlich zu
machen. Also mit andern Worten: der
Steinerbund werde versuchen, unter dem
Deckmantel der Monarchisten diese
Richtung zu bekämpfen. Diese
Flugblätter seien schon gedruckt, und
für jeden Bezirk wäre eine andere
fingierte Unterschrift vorgesehen.»
|
Alors vous voyez, il y a des usines
à fabriquer des fausses lettres ! Ces
lettres circulent vraiment. Il
poursuit :
|
35
|
Also Sie sehen, da gibt es Fabriken
für Brieffälschungen ! Diese Briefe
zirkulieren wirklich. Weiter heißt es:
|
"Dans la deuxième lettre, la
proposition suivante est faite : comme
il y a encore dans l'armée beaucoup
d'officiers à tendance monarchiste, il
serait absolument nécessaire de les
mettre hors d'état de nuire, et cela
par les moyens honteux suivants. Il
faudrait chercher parmi les membres de
la troupe à laquelle l'officier en
question a appartenu pendant la
campagne des personnes qui seraient
chargées de témoigner sous serment du
plus grand nombre possible d'infamies
commises par les intéressés. Il est
précisé qu'il ne doit s'agir que de
délits crédibles, et non pas de viols
de femmes, d'infanticides ou d'actes
similaires. Ce registre de péchés
devait ensuite être transmis à
l'Entente par un certain Monsieur
Grelling" - c'est le seul nom
mentionné dans la lettre - "et
celle-ci exigerait alors l'extradition
immédiate des personnes concernées".
|
36
|
«Im zweiten Brief wird folgender
Vorschlag gemacht: Da noch immer viele
monarchistisch gesinnte Offiziere sich
im Heere befinden, wäre es unbedingt
erforderlich, diese unschädlich zu
machen, und zwar durch folgende
schamlose Mittel. Es sollte unter den
Angehörigen des Truppenteils, dem der
betreffende Offizier während des
Feldzuges angehört hat, nach Leuten
gesucht werden, die unter Eid
möglichst viele Schandtaten der
Betreffenden aussagen sollen. Dabei
wird noch näher gesagt, daß dies aber
nur glaubwürdige Vergehen sein müßten,
nicht etwa Frauenschändung, Kindsmord
und ähnliche Dinge. Dieses
Sündenregister sollte dann durch
einen Herrn Grelling» — das ist der
einzige Name, der in dem Brief genannt
wird — «an die Entente übermittelt
werden, und diese würde dann die
sofortige Auslieferung der
Betreffenden fordern.»
|
L'intéressé a lu les deux lettres de
ses propres yeux.
|
37
|
Beide Briefe hat der Betreffende mit
eigenen Augen gelesen.
|
Voici donc la lettre à laquelle se
réfère cette note de journal, la
lettre qui circule probablement en
d'innombrables exemplaires et qui
porte l'inscription : à tel et tel
endroit de Berlin ! Ce sont donc
d'abord les lettres qui sont
falsifiées, fabriquées, puis les
articles de journaux. C'est la méthode
de lutte !
|
38
|
Das ist also der Brief, auf den sich
diese Zeitungsnotiz beruft, der Brief,
der wahrscheinlich in unzähligen
Exemplaren zirkuliert und der die
Aufschrift trägt: An diese und diese
Stelle in Berlin ! Es werden also
zuerst die Briefe gefälscht,
fabriziert, dann werden
Zeitungsartikel gemacht. Das ist die
Methode, in der gekämpft wird !
|
J'aimerais savoir s'il y a d'autres
choses pour faire comprendre qu'il
faut se réveiller aujourd'hui ! - De
ce qui s'est passé ces dernières
années est né un terrain moral pour
l'humanité, qui a toutefois pris
racine dans les impossibilités qui ont
déjà précédé, et qui a fleuri de la
sorte.
|
39
|
Ich möchte wissen, ob noch andere
Dinge dazugehören, um es einmal
begreiflich zu machen, daß es heute
nötig ist, aufzuwachen ! — Aus dem,
was in den letzten Jahren geschehen
ist, ist ein moralischer Boden für die
Menschheit hervorgegangen, der
allerdings in den Unmöglichkeiten
wurzelte, die schon vorangegangen
sind, und der solche Blüten treibt.
|
Il ne s'agit pas aujourd'hui de
continuer à dormir, mais de savoir
dans quel bourbier nous nous trouvons.
Il se pourrait bien que, si l'on ne
parlait pas fermement de ces choses,
il se trouverait encore des gens dans
nos rangs pour dire, par exemple, que
l'on ne devrait pas plutôt écrire à
tous ces beaux messieurs qui
falsifient des lettres et qui
fabriquent ensuite des articles de
journaux avec ces fausses lettres,
afin de les faire changer d'avis ? -
Il s'agit vraiment aujourd'hui
d'ouvrir les yeux et de regarder
quelles sortes d'humains circulent
parmi nous, des humains envers
lesquelles on se salirait si on
s'engageait sérieusement avec eux. Ces
choses ne doivent pas être laissées en
sommeil, il faut le dire et le redire.
Il faut attirer l'attention sur le
contexte. Croyez-vous que l'on puisse
impunément, par exemple dans ces
feuilles jésuites qui contiennent les
informations mensongères dont je vous
ai déjà parlé, colporter pendant des
années la fable selon laquelle je
serais un prêtre fugitif, pour ensuite
simplement retirer une telle affaire
en disant : "C'est quelque chose que
l'on a entendu, mais qui n'a pas pu
être maintenu" ? - Croyez-vous qu'on
ait le droit de dire à un tel père
jésuite : "Tu as retiré ce que tu as
répandu" ? - Non, on doit lui dire :
tu as manqué à ton devoir de la
manière la plus irresponsable qui soit
en lançant une chose sans la vérifier,
et ton retrait ne signifie rien. -
Aujourd'hui, la morale doit être prise
au sérieux par les humains qui
comprennent encore quelque chose à la
morale. En parcourant le monde
civilisé, nous n'avons entendu presque
que des mensonges ces cinq dernières
années, et nous vivons encore sous les
séquelles du mensonge. Il est
nécessaire de prendre ces choses au
sérieux.
|
40
|
Es geht heute nicht an,
weiterzuschlafen, sondern zu wissen,
in welchem Sumpf wir drinnenstecken.
Es könnte ja leicht sein, wenn über
diese Dinge nicht scharf gesprochen
würde, daß sich auch in unseren Reihen
noch Leute fänden, die zum Beispiel
sagten: Soll man nicht doch lieber an
all die schönen Herren, die da Briefe
fälschen und hernach mit den
gefälschten Briefen Zeitungsartikel
fabrizieren, schreiben, um sie
umzustimmen ? — Es handelt sich heute
wirklich darum, die Augen aufzumachen
und hinzusehen, was für Menschen unter
uns herumgehen, Menschen, denen
gegenüber man sich beschmutzen würde,
wenn man sich im ernsthaften Sinne mit
ihnen einlassen würde. Diese Dinge
dürfen nicht einfach verschlafen
werden, das muß immer wieder und
wiederum gesagt werden. Es muß auf die
Zusammenhänge hingewiesen werden.
Glauben Sie, daß es ungestraft sein
kann, daß zum Beispiel in jenen
jesuitischen Blättern, in denen die
erlogenen Angaben stehen, von denen
ich Ihnen ja auch schon gesprochen
habe, jahrelang die Mär herumgetragen
worden ist, ich sei ein entlaufener
Priester, um dann einfach eine solche
Sache zurückzunehmen mit den Worten:
Das ist etwas, was man gehört hat,
«was sich aber nicht aufrechterhalten
ließ» ? — Glauben Sie, daß man ein
Recht hat, einem solchen Jesuitenpater
zu sagen: Du hast das zurückgenommen,
was du verbreitet hast ? — Nein, man
hat ihm zu sagen: Du hast in der
unverantwortlichsten Weise deine
Pflicht verletzt, indem du ungeprüft
eine Sache in die Welt gesetzt hast,
und deine Zurücknahme bedeutet gar
nichts. — Es muß heute mit Moral von
jenen Menschen, die noch von Moral
etwas verstehen, ernst gemacht
werden. Wir haben, durch die ganze
zivilisierte Welt gehend, in den
letzten fünf Jahren fast nur Erlogenes
vernommen, und wir leben noch immer
unter den Nachwirkungen der Lüge. Es
ist notwendig, diese Dinge ernsthaftig
ins Auge zu fassen.
|
Vous voyez bien transparent ici, à
un exemple, comment les choses
reposent. Si les choses ne sont pas
portées dans la maison par le karma de
telle sorte que l'individuel soit en
même temps tout à fait déterminant
pour l'universel, alors il se trouvera
encore toujours des gens qui voudront
consentir à des compromis, qui
traiteront par exemple encore des
calomniateurs comme un Ferrière comme
un être humain avec lequel on s'entend
sur l'égal et l'égal, alors qu'il fait
partie de la lie des humains en
écrivant sans conscience quelque chose
qu'il accepte sans le vérifier. Ces
choses ne sont plus permises
aujourd'hui pour l'humain qui veut se
tenir sur un terrain sain.
|
41
|
Sie sehen hier ganz durchsichtig an
einem Beispiel, wie die Dinge liegen.
Wenn die Dinge einem nicht so ins Haus
getragen werden durch das Karma, daß
das Individuelle zu gleicher Zeit ganz
ausschlaggebend ist für das
Allgemeine, dann werden sich noch
immer Leute finden, welche zu
Kompromissen stimmen möchten, die zum
Beispiel Verleumder wie einen
Ferrière noch immer wie einen Menschen
behandeln, mit dem man sich einläßt
auf gleich und gleich, während er zum
Abschaum der Menschen gehört, indem er
in gewissenloser Weise etwas
hinschreibt, was er ungeprüft
hinnimmt. Diese Dinge sind heute für
den Menschen, der auf einem gesunden
Boden stehen will, nicht mehr erlaubt.
|
Si je n'avais pas sous la main cet
exemple de la naissance d'une chose,
on ne me croirait pas si facilement
qu'il existe aujourd'hui des usines de
falsification de lettres, sur la base
desquelles "on" traite ensuite les
gens en public comme cela s'est passé
dans cet article de journal.
|
42
|
Wenn ich vielleicht nicht dieses
Beispiel vom Entstehen einer Sache
gerade zur Hand hätte, würde man mir
nicht so leicht glauben, daß heute
Fabriken für Brieffälschungen
bestehen, auf Grund deren «man» dann
die Leute so in der Öffentlichkeit
behandelt, wie das in diesem
Zeitungsartikel geschehen ist.
|
Mais c'est ce qui se passe
aujourd'hui, toujours et encore, et
une grande partie de ce que vous lisez
ne consiste en rien d'autre qu'en la
floraison de ce marécage moral, et il
fait tout simplement partie
aujourd'hui d'une conception saine,
sérieuse et honnête du monde de savoir
ces choses et de traiter ces choses en
conséquence. Aujourd'hui, les gens ne
sont pas autorisés à faire des
compromis avec des personnes qui
travaillent de cette manière avec la
calomnie. Car ce n'est pas ainsi que
l'on justifie le fait de dire : il
faut être bienveillant envers tous les
humains - l'amour envers tous les
humains ! - L'amour envers de tels
humains signifie un manque d'amour
extrême envers ceux qui sont
calomniés, qui sont déformés. Il
s'agit pourtant de savoir où l'on doit
mettre l'amour. Car aimer le crime ne
peut jamais conduire à la guérison de
l'humanité. Que de telles choses
dussent arriver, on pouvait le
prévoir. Mais on ne pouvait pas
seulement le prévoir par la manière
dont on a travaillé de certains côtés.
Il suffit d'ouvrir la littérature
jésuite qui a été publiée depuis la
condamnation des écrits
anthroposophiques par l'Église en
juillet 1919. Il vous suffit
d'examiner les humains qui y écrivent
et de vérifier quels sont leurs accès
à la vérité, et vous aurez
naturellement tout ce qui doit
finalement conduire à de tels
marécages. Je ne veux pas parler
aujourd'hui des sources tout à fait
troubles que je connais très bien et
dont la connaissance me permet de
savoir comment toutes ces choses sont
liées et comment elles ne sont qu'un
début.
|
43
|
Aber das geschieht heute ja immer
und immer, und ein großer Teil dessen,
was Sie lesen, besteht in nichts
anderem als in den Blüten dieses
moralischen Sumpfes, und es gehört
einfach heute zu einer gesunden, zu
einer ernsthaften und ehrlichen
Weltauffassung, diese Dinge zu wissen
und diese Dinge entsprechend zu
behandeln. Es ist heute den Menschen
nicht gestattet, Kompromisse zu
schließen mit Menschen, die in dieser
Weise mit der Verleumdung arbeiten.
Denn damit rechtfertigt man das nicht,
daß man sagt: Man muß gegen alle
Menschen wohlwollend sein — Liebe
gegen alle Menschen ! — Liebe gegen
solche Menschen bedeutet äußerste
Lieblosigkeit gegen die, die
verleumdet, die entstellt werden. Es
handelt sich doch darum, zu wissen,
wohin man mit der Liebe soll. Denn das
Verbrechen lieben, kann nimmermehr zur
Gesundung der Menschheit führen. Daß
solche Dinge kommen mußten, das konnte
man voraussehen. Aber man konnte es
nicht nur an dem voraussehen, wie
gearbeitet worden ist von gewissen
Seiten. Sie brauchen ja nur die
jesuitische Literatur aufzuschlagen,
die seit der kirchlichen Verurteilung
der anthroposophischen Schriften im
Juli 1919 losgelassen worden ist. Sie
brauchen nur die Menschen ins Auge zu
fassen, die da schreiben, und einmal
zu prüfen, was für Zugänge zur
Wahrheit diese Menschen haben, dann
haben Sie natürlich alles das, was
schließlich in solche Sümpfe
hineinführen muß. Ich will heute nicht
über die ganz trüben Quellen sprechen,
die mir sehr gut bekannt sind und
durch deren Bekanntschaft ich auch
weiß, wie alle diese Dinge
zusammenhängen und wie sie nur ein
Anfang sind.
|
J'aimerais seulement souhaiter que
le moins de gens possible soient assez
naïfs pour croire que l'on peut faire
quelque chose avec des réfutations.
Pour ces gens, il ne s'agit pas
d'affirmer telle ou telle chose, mais
seulement d'affirmer quelque chose de
juteux, par lequel ils rabaissent
l'autre. Ce qu'ils affirment, ces
gens-là s'en moquent complètement.
|
44
|
Wünschen möchte ich nur, daß
möglichst wenig Menschen so naiv sind,
zu glauben, man könnte mit
Widerlegungen da etwas ausrichten.
Jenen Leuten handelt es sich nicht
darum, dieses oder jenes zu
behaupten, sondern nur, etwas
Saftiges zu behaupten, wodurch sie den
andern herabsetzen. Was sie behaupten,
das ist diesen Leuten ganz
gleichgültig.
|
Mais il ne faut pas seulement tenir
compte du fait que nous avons
aujourd'hui parmi nous de nombreux
humains qui travaillent de cette
manière, mais il faut aussi tenir
compte du fait que depuis des
décennies déjà, nous avons dans le
grand public, par somnolence, une
large tolérance à l'égard de ces
agissements, une volonté de ne pas
regarder comment se fait l'opinion
publique aujourd'hui. Mais c'est la
partie la plus importante de ce qui
peut conduire à une amélioration. Tant
que des personnes du calibre du
jésuite Zimmermann ou du professeur
d'université Dessoir ne seront pas
traitées de manière adéquate, aucun
rétablissement ne pourra avoir lieu.
Les humains qui se trouvent en face
d'eux et qui ne leur prodiguent pas le
traitement adéquat sont encore plus
coupables que ces individus. Car ces
individus font des affaires avec ces
choses, même si c'est de manière aussi
sordide que le professeur Dessoir. Je
vous en ai parlé il y a quelque temps.
Mais il s'agit de se réveiller enfin.
Car d'un livre de Dessoir ou d'une
critique de Zimmermann, il y a un
chemin droit qui mène à ces marécages
que j'ai pu vous caractériser. Je ne
devais pas non plus l'évoquer
autrement que dans l'intention de
montrer les symptômes des forces qui
agissent à notre époque pour abattre
toute aspiration légitime pour
l'esprit. Et c'est ainsi que je
voudrais encore mentionner le fait que
l'on m'a récemment donné ici un
article qui était soi-disant destiné
au Brockhaussche Konversationslexikon,
pour lequel ce fameux Dessoir - chez
nous seulement fameux ! - devait
écrire les articles sur
l'anthroposophie ; au moment même où
il me faisait écrire ces articles par
un intermédiaire, il écrivait son
livre, ce livre de la honte. Mais
imaginez maintenant le cas où cet
article se trouverait ici, dans nos
propres archives ! On l'y trouverait
plus tard comme un article dont je
serais l'auteur. Quelqu'un pourrait
alors dire un jour : Oui, c'est bien
Steiner qui a recopié l'article dans
les archives à partir de l'article de
Dessoir dans le dictionnaire et l'a
revendiqué pour lui-même ! - Ce genre
de choses peut se produire quand on
n'est pas éveillé ! Les choses peuvent
d'abord être volées par des voleurs
littéraires, et ensuite elles peuvent
figurer quelque part de telle manière
que non pas celui qui les a faites,
mais celui qui les a volées est
considéré comme l'auteur, et que celui
qui est l'auteur est considéré comme
le voleur !
|
45
|
Aber nicht nur das ist zu
berücksichtigen, daß wir heute
zahlreiche solche Menschen unter uns
haben, die in dieser Weise arbeiten,
sondern auch das ist zu
berücksichtigen, daß wir schon seit
Jahrzehnten im großen Publikum aus
Schläfrigkeit entspringend eine
weitgehende Toleranz haben gegen
dieses Treiben, ein
Nicht-hinsehen-Wollen darauf, wie
eigentlich heute öffentliche Meinung
gemacht wird. Das aber ist der
wichtigste Teil dessen, was zur
Besserung führen kann. Solange nicht
Leute von dem Kaliber des Jesuiten
Zimmermann oder des
Universitätsprofessors Dessoir in der
entsprechenden Weise behandelt werden,
so lange kann keine Gesundung kommen.
Die Menschen, die ihnen
gegenüberstehen und ihnen nicht die
richtige Behandlung angedeihen lassen,
die sind schuldiger noch als diese
Individuen. Denn diese Individuen
betreiben bei diesen Dingen ihre
Geschäfte, wenn auch in so schmutziger
Weise wie der Professor Dessoir. Ich
habe Ihnen das vor einiger Zeit
charakterisiert. Aber es handelt sich
darum, daß nun endlich aufgewacht
werde. Denn von einem Dessoirschen
Buch oder einer Zimmermannschen Kritik
führt ein gerader Weg nach diesen
Sümpfen hin, die ich Ihnen
charakterisieren konnte. Ich mußte
dieses auch nicht anders als in der
Absicht anführen, die Symptome zu
zeigen für die Kräfte, die in unserer
Zeit wirksam sind, um jedes für den
Geist berechtigte Streben
niederzudrücken. Und so möchte ich
auch noch die Tatsache erwähnen, daß
mir neulich hier ein Artikel gegeben
worden ist, der angeblich bestimmt war
für das Brockhaussche
Konversationslexikon, für das jener
berüchtigte Dessoir — bei uns nur
berüchtigt ! — die Artikel schreiben
sollte über Anthroposophie; in
derselben Zeit, in der er durch einen
Mittelsmann sich diese Artikel von mir
schreiben ließ, schrieb er an seinem
Buche, diesem Schandbuche. Aber denken
Sie jetzt den Fall, daß dieser Artikel
etwa hier liegen würde in unserem
hiesigen Archiv ! Er würde später
einmal dort gefunden werden als ein
Artikel, der von mir herrühren soll.
Da würde also einmal jemand sagen
können: Ja, den Artikel im Archiv hat
doch Steiner abgeschrieben aus
Dessoirs Artikel im Lexikon und für
sich in Anspruch genommen ! — Derlei
Blüten können getrieben werden, wenn
man nicht wach ist ! Es können einem
erst die Dinge durch literarische
Diebe gestohlen werden, und dann
können sie in einer solchen Weise
figurieren irgendwo, daß nicht der,
der sie ge‑ macht hat, sondern der,
der sie gestohlen hat, als der Autor
gilt und der, welcher der Autor ist,
für den Dieb gilt !
|
La question morale doit être abordée
aujourd'hui sous différents angles ;
mais elle ne sera pas abordée de
manière fructueuse par quelqu'un qui
ne se trouve pas sur le terrain d'une
saine science spirituelle. C'est ce
que je voulais vous dire dans l'annexe
à l'exposé d'aujourd'hui, en me basant
sur l'histoire contemporaine.
|
46
|
Die moralische Frage muß heute von
mancherlei Seiten her in Angriff
genommen werden; aber sie wird von
niemandem in gedeihlicher Weise in
Angriff genommen werden, der nicht auf
dem Boden einer gesunden spirituellen
Wissenschaft steht. Das ist das, was
ich in dem Anhange zu dem heutigen
Vortrage aus der Gegenwartsgeschichte
heraus Ihnen doch auch mitteilen
wollte.
|
Français
seulement
CINQUIÈME CONFÉRENCE, Dornach, le
17 janvier 1920
De la science en
ce qui concerne l'initiation de présenter
des formes-pensées. À propos de
l'antagonisme contre l'anthroposophie
01
Hier, j'ai essayé de vous décrire le caractère
du moment de l'évolution humaine auquel nous
sommes arrivés. J'ai essayé de vous montrer
comment, au cours de l'évolution humaine,
l'humanité en est actuellement arrivée à
dépendre absolument de ce que nous appelons la
science de l'initiation. Cela signifie qu'il
devient nécessaire, premièrement, que les
branches de la connaissance de la vie
culturelle humaine soient imprégnées de cette
science de l'initiation, deuxièmement, mais
aussi que la pensée sociale et le sentiment
social soient imprégnés ces sentiments,
sensations qui pour l'âme humaine résultent de
la conscience : Il y a une révélation de
l'esprit, une révélation suprasensible - on a
seulement besoin de se tourner vers elle.
02
On peut donc être convaincu que de nombreuses
personnes viennent et disent : Oui, mais
l'histoire a quand même été consciencieusement
étudiée, et ce qui devrait résulter de la
science de l'esprit sur le caractère de la
période actuelle, telle qu'elle s'est
développée à partir des périodes précédentes,
l'histoire n'en parle donc pas.
03
Oui, elle n'en parle pas, parce que justement,
non influencée par la véritable connaissance
de l'esprit, elle ne s'interroge pas sur ses
véritables impulsions et forces. Pour savoir
ce qui parle à travers l'histoire, il faut
d'abord savoir interroger l'histoire de la
bonne manière.
04
Or, il se trouve que les trois périodes
post-atlantiques successives, l'Indienne
primitive, la Perse originelle,
l'Égypto-Chaldéenne sont des périodes au cours
desquelles l'humanité est devenue de plus en
plus jeune, au sens où nous l'entendions hier,
c'est-à-dire qu'elle n'est pas restée capable
de se développer au cours de la deuxième
période, dans les années où elle était encore
capable de se développer au cours de la
première période, et ainsi de suite. Pendant
la période gréco-latine, c'est-à-dire celle
qui a commencé au 8e siècle avant Jésus-Christ
et s'est terminée au 15e siècle, les humains
sont restés capables de se développer jusqu'au
début des années de la trentaine. Lorsque
cette période s'est terminée au 15e siècle,
les humains étaient clairement capables de se
développer jusqu'à plus de la vingt-huitième
année. Aujourd'hui, comme nous l'avons
souligné, la capacité d'évolution ne s'étend
que jusqu'à la vingt-septième année, et elle
va descendre de plus en plus bas.
05
Maintenant, l'humain peut entrer en relation
avec le monde spirituel en premier à partir de
la trentaine, du simple fait de sa
constitution physique et corporelle. Ne vous
méprenez pas sur mes propos ! Il peut
naturellement, quand il se tourne vers la
science de l'esprit, y arriver plus tôt
aujourd'hui ; mais si l'humain doit recevoir
des forces spirituelles de l'univers par sa
propre évolution liée au physique et au
spirituel, cela ne peut se faire que s'il
reste capable d'évoluer jusque dans les années
de la trentaine. Cela il ne le fait pas. C'est
pourquoi, à partir de notre époque, il ne peut
pas être question que l'évolution de
l'humanité puisse progresser par des voies
naturelles. Elle peut seulement progresser si
l'humanité est fécondée par la science de
l'initiation.
06
Maintenant, je vous ai déjà indiqué dans l'un
des exposés précédents qu'il existe des
initiés dans certaines régions de la
civilisation occidentale, notamment dans les
régions anglo-américaines. Mais la
particularité de ces initiés est que, de leur
point de vue, ils n'ont en fait en tête que de
promouvoir comme science de l'initiation ce
qui peut amener peu à peu la domination
anglo-américaine sur la Terre. Aussi étrange
que cela puisse paraître, c'est ainsi. Et l'on
peut dire que chaque affirmation qui émane de
ce côté porte une empreinte qui laisse
entendre aux personnes averties qu'il en est
ainsi. Avant toute chose, les différentes
façons dont la science de l'initiation est
pratiquée dans les régions occidentales font
référence à toutes ces choses.
07
Vous l'avez vu : dans certaines limites
toutefois, on ne retient pas ici certaines
vérités initiatiques. Et si vous parcourez ce
qui a été présenté devant vous au cours des
années, vous y trouverez, si vous suivez
vraiment les choses sans vous endormir, toute
une série de vérités initiatiques importantes
qui sont susceptibles de faire dépasser la
crise actuelle non seulement à une partie de
l'humanité, mais à l'humanité entière sur la
Terre, et de la conduire vers une véritable
évolution ultérieure. Mais vous trouverez
toujours, notamment parmi les initiés
occidentaux, des gens qui réprouvent et
condamnent le fait que tant de choses, telles
que celles qui ont été communiquées ici,
soient aujourd'hui rendues publiques. Cela est
lié à une conception erronée de la science de
l'initiation. Pour vous faire comprendre cette
conception erronée, je dois vous dire
aujourd'hui ce qui suit.
08
La science de l'initiation s'adresse
absolument toujours à l'humain individuel.
Même si elle s'adresse à une somme d'humains,
elle s'adresse en réalité à l'humain
individuel. On ne peut pas présenter la
véritable science de l'initiation comme on a
agi autrefois sur les humains. L'Église
catholique, par exemple, a transplanté cette
façon dans le présent, et d'ailleurs pas
seulement l'Église catholique, mais aussi
certaines directions de parti qui se servent
aujourd'hui encore de la même méthode. On a
agi, si je puis m'exprimer ainsi, en faisant
appel à la psyché des masses, en faisant appel
à ce qui inocule quelque chose à une
communauté humaine d'une certaine manière, je
dirais, hypnotisante. Vous savez qu'en règle
générale, si l'on utilise les moyens
appropriés, il est plus facile d'enseigner des
choses à une assemblée qu'à chaque individu
auquel on voudrait s'adresser. Il y a quelque
chose de vrai dans une telle hypnose de masse.
09
Une vraie sagesse initiatique ne peut pas se
servir de ces moyens, qui sont tout à fait
efficaces. Elle doit parler de telle sorte
qu'elle s'adresse à chaque être humain et
qu'elle fasse appel à la force de conviction
de chacun. La façon de parler dont la science
initiatique, qui se trouve aujourd'hui à la
hauteur de l'évolution de l'humanité, doit se
servir, n'existait pas encore. C'est pourquoi
la manière dont on parle ici et dans mes
livres, par exemple, est encore aujourd'hui
une abomination pour certaines personnes,
parce que la manière de parler respecte déjà
strictement la règle de ne faire appel qu'à la
force de conviction de chaque individualité.
10
Ainsi est donné en même temps un principe
social important, auquel j'ai déjà fait
allusion dans un autre contexte ces jours-ci
et que vous trouverez développé de manière
systématique et fondamentale dans mon livre
"La philosophie de la liberté". Si l'on ne
veut faire appel à l'individu que par des
impulsions éthiques et morales, on ne peut pas
vouloir organiser à partir d'abstractions
générales, on ne peut pas rassembler des
groupes d'humains comme des animaux de
troupeau pour leur donner une quelconque
directive commune, mais on ne peut alors que
s'adresser à l'individu et attendre que, parce
que chaque individu, dans sa position, veut ce
qui est juste dans l'ensemble, ce qui est
juste dans l'ensemble s'accomplisse aussi.
Lorsque j'ai publié ma "Philosophie de la
liberté", un compte-rendu est paru dans
l'"Athenaeum", dans lequel il était dit qu'une
telle conception conduisait à un anarchisme
théorique. Mais elle ne conduit à un
anarchisme que si l'on ne parvient pas à faire
des humains de véritables humains,
c'est-à-dire si les humains veulent absolument
être des sous-humains, s'ils veulent
absolument être tenus ensemble sous des
aspects tels que les membres d'un groupe
d'animaux sont tenus ensemble. Les lions sont
déjà unis par leur forme de lion, les hyènes
aussi, les chiens aussi ; mais l'évolution de
l'humanité tend à ce que les groupes d'humains
ne soient pas organisés à l'avenir comme des
troupeaux de moutons, que ce soit sous des
liens de sang ou sous des liens idéaux, mais
que ce qui naît de la coopération entre les
humains provienne de la force des
individualités.
11
Il y a quelques jours, j'ai utilisé ici une
comparaison qui peut paraître un peu
grotesque, mais qui peut, je crois, éclairer
toute la question. Je ne sais pas s'il n'y a
pas des humains qui ressentiraient comme
quelque chose de particulièrement rédempteur
si l'on trouvait partout des inscriptions :
Ordonnance de telle ou telle autorité : celui
qui marche ici dans la direction en avant doit
éviter l'autre qui marche dans l'autre
direction. - Même dans les villes peuplées,
les gens s'entendent généralement dans la rue,
ils se croisent ; ils ne se heurtent pas
continuellement du fait de leur raison
synthétique, de l'impulsion qu'ils ont en eux.
C'est vers cet idéal que l'humanité se dirige.
Qu'elle ne le comprenne pas, c'est son
malheur. Il est important de porter en soi les
directives de son action, même dans les choses
importantes, afin que l'autre puisse s'y fier,
même sans qu'une loi commune, qui fait des
deux humains des sous-humains, les dresse l'un
à l'autre, afin que l'autre se comporte de
telle sorte que l'un puisse exister à côté de
lui.
12
Ce travail vers l'individualité est lié aux
impulsions les plus importantes de l'évolution
de l'humanité. On ne pourra jamais amener les
individualités humaines à cela si on ne peut
que leur transmettre ce qui constitue la
connaissance actuelle de la nature ou ce qui
constitue la science sociale actuelle ou les
motifs sociaux actuels. L'humain ne parvient à
une individualité telle que celle dont je
viens de parler que si une masse de pensées
provenant de la science de l'initiation est
éveillée en lui. Ce n'est que par sa relation
avec le suprasensible que l'humain est rempli
de telles pensées, qui font de lui une
individualité libre, mais qui peut aussi agir
dans l'ordre social avec la plus grande
liberté possible. Tout dépend justement de
l'ouverture du cœur et du sens de l'humanité à
ce qui vient de la science de l'initiation.
13
La grande confiance doit devenir le motif
social le plus important de l'avenir. Les gens
doivent pouvoir compter les uns sur les
autres. Sinon, les choses n'avancent pas. Ce
que je viens de vous dire apparaît à celui qui
prend l'humanité entière au sérieux, s'il est
suffisamment initié aux choses suprasensibles,
comme une évidence, dans le sens où il doit
dire : "Il n'y a pas d'autre solution : ou
bien ceci se produit, ou bien l'humanité va
dans l'abîme. En revanche, il n'y a pas de
troisième solution.
14
On peut donc dire que l'on ne peut pas se
représenter qu'un ordre social soit fondé sur
la confiance générale. On ne peut que répondre
à cela : très bien, si vous ne pouvez pas vous
le représenter, alors vous devez vous le
représenter : L'humanité doit s'enfoncer dans
le marais. - Ces choses sont sérieuses et
doivent être prises au sérieux en tant que
telles.
15
Dans une certaine abstraction, les initiés des
pays occidentaux le savent aussi. Voici ce
qu'ils disent : nous avons la science de
l'initiation jusqu'à un certain point, nous
pourrions la publier. - Mais ils ne
publieraient qu'une science de l'initiation
qui conduise aux buts que j'ai indiqués ; et
nous nous trouvons maintenant dans un domaine
qui s'applique aussi bien à la vraie science
de l'initiation qu'à la science unilatérale. -
Les initiés des pays occidentaux peuvent donc
dire : nous avons la science de l'initiation ;
nous pouvons la publier, mais c'est de telle
sorte qu'elle ne s'adresse qu'à l'humain
individuel. - C'est alors que commence pour
ces gens la grande peur, la peur terrible. Ils
disent : "Oui, si nous ne parlons à l'avenir
qu'aux individus, alors nous déclencherons les
luttes de tous contre tous, car alors les
humains ne seront pas organisés, alors est
construit sur la confiance générale, alors les
humains entreront dans la lutte de tous contre
tous. - Cette peur se tient devant les gens.
C'est pourquoi ils veulent garder les vérités
initiatiques les plus importantes, j'aimerais
dire, dans la chambre noire/sombre et laisser
l'humanité marcher vers l'avenir dans une
lumière apparente, mais endormie.
16
Ces choses sont donc absolument actuelles
depuis que le matérialisme a atteint son
apogée dans la civilisation moderne au milieu
du XIXe siècle et que les gens ont dû se poser
la question : jusqu'où allons-nous avec la
science de l'initiation ? - Jusqu'à présent,
ils n'ont pas osé communiquer à l'humanité une
véritable science de l'initiation au-delà de
certains cercles restreints.
17
Maintenant, une certaine éducation que
l'humanité a traversée n'a pas la permission
de s'interrompre, mais elle est déjà en train
de s'interrompre aujourd'hui grâce à une
théologie tout à fait erronée. Vous pouvez
suivre cette éducation si vous n'étudiez pas
cette fable convenue que l'on appelle
habituellement "histoire", mais si vous
étudiez la véritable histoire. Aujourd'hui,
les humains ne savent en fait pas du tout
comment ce que l'on désigne par certains mots
a évolué au fil du temps. Les gens parlent de
catholicisme, d'empire, d'aristocratie, de
bourgeoisie et pensent que s'ils trouvent les
mêmes mots au 14e siècle, ils signifient à peu
près la même chose, peut-être seulement avec
une petite nuance différente. Tant que l'on ne
se rend pas compte que ce que signifiaient au
XIVe siècle catholicisme, empire, bourgeoisie,
aristocratie n'a plus rien de commun avec ce
que nous désignons aujourd'hui par ces mots,
on ne connaît pas l'histoire. On doit être
absolument clair à soi comment la constitution
de l'âme des humains a fortement changé au
cours de peu de siècles.
18
Sur quoi reposait donc essentiellement,
jusqu'au XVe siècle, et même plus loin encore
dans ses répercussions, ce qui, à partir de
l'éducation générale de l'humanité, agissait
dans la conscience des âmes du monde civilisé
? Tout cela reposait sur le fait que les
humains étaient en mesure, au cours de ces
siècles, d'accueillir du suprasensible dans
leur vie de représentation, non ainsi dont çà
devrait être accueilli maintenant par la
science de l'esprit, mais comme ils pouvaient
l'accueillir à l'époque, justement d'après
leurs états de conscience encore ataviques. Un
fait fondamental remplissait les âmes
humaines. C'était le fait fondamental qui se
rattache au mystère du Golgotha. On savait à
l'époque que l'entité du Christ était
descendue des hauteurs supraterrestres,
qu'elle s'était incarnée dans l'humain Jésus
de Nazareth, et qu'avec le mystère du Golgotha
s'était produit quelque chose qui ne pouvait
pas se produire selon les lois ordinaires de
la connaissance de la nature. -- Dans les
concepts et les représentations que l'on se
faisait du mystère du Golgotha, on avait de
telles idées, de telles représentations qui
dépassaient la sphère terrestre.
19
Avec de telles représentations, on crée des
formes de pensées tout à fait différentes de
celles que l'humain moyen a aujourd'hui. Les
pensées que les humains se font aujourd'hui ne
vont pas du tout jusqu'à la vie du
suprasensible. Les pensées que les humains se
faisaient en se rattachant au mystère du
Golgotha, comme je viens de le caractériser,
étaient susceptibles d'engendrer des formes de
pensées qui avaient une réalité dans le
suprasensible. C'est pourquoi on peut aussi
caractériser le moment actuel en disant que
l'humanité a peu à peu perdu la capacité
d'engendrer de telles formes-pensées qui ont
une signification dans le suprasensible. -
C'est ainsi que l'on ne peut pas non plus
créer sur terre des ordres sociaux qui fassent
avancer la terre. C'est pourquoi tout ce qui a
été apporté à l'humanité en termes d'idées
sociales depuis le XVIe siècle porte le
caractère que l'on peut décrire comme suit :
nous rencontrons des institutions sociales
selon les formes-pensées qui sont les
formes-pensées des temps modernes. De telles
institutions sociales sont toutes destinées à
se briser, c'est-à-dire qu'elles marchent
pendant un certain temps, puis elles se
brisent. Elles n'ont pas de force interne de
développement. - C'est même le secret de
l'évolution récente. Les humains ont beau
vouloir créer des institutions sociales sur la
base de la formation extérieure du monde qui
s'est développée depuis le XVIe siècle, toutes
ces institutions sociales portent en elles le
germe de la mort dès leur naissance, parce
qu'elles ne sont pas liées à des
formes-pensées qui ont une réalité dans le
suprasensible. Tant qu'il n'y aura pas dans le
présent des humains qui reconnaissent cela, il
ne sera pas possible de parler d'un progrès
social avec ce présent. Il n'est pas important
que l'on dérive des idées sociales de manière
abstraite, peut-être à partir d'un quelconque
tissu de pensées spirituelles. Cela n'a aucune
importance. Dans mes "Points essentiels de la
question sociale", il n'y a pas d'abord un
long chapitre sur la science de l'esprit, à
partir duquel on déduirait ensuite des lois
sociales, mais on attire l'attention sur ce
qui doit se passer à partir de la réalité
elle-même. Il ne s'agit pas de déduire la vie
sociale à partir d'un quelconque tissu
spirituel, mais d'être soi-même rempli de
telles pensées, qui s'enracinent dans le
suprasensible. Car c'est cette plénitude qui
fait que tout ce que l'on pense a une réalité
dans le suprasensible.
20
Paradoxalement, mais en toute vérité, on peut
dire ceci : imaginez qu'un humain, je veux
dire un "homme d'État" - un mot que l'on dit
actuellement entre guillemets -, dise toutes
sortes de choses intelligentes, c'est-à-dire
des choses que les humains appellent
aujourd'hui intelligentes, mais qu'il n'ait
jamais noué de relation avec le monde
suprasensible. Ce qu'il dit, transposé dans la
réalité, portera en lui le germe de la mort. -
Un autre parle. Si l'on ne sait pas qu'il
s'occupe de science spirituelle, on n'a pas
besoin de le remarquer dans son discours, il
parle seulement des choses d'une manière un
peu différente. Dans ce qu'il dit par exemple
sur les questions sociales, on n'a pas besoin
de remarquer qu'il s'occupe de sciences
humaines, mais le fait qu'il s'occupe de
sciences humaines donne une impulsion réelle à
ses idées.
21
Il s'agit donc aujourd'hui de ne pas se
contenter d'une logique abstraite, mais de
parler de la réalité. Car aujourd'hui, nous en
sommes déjà à un stade de l'évolution de
l'humanité où, disons, un journaliste peut
écrire les plus belles choses que les gens
admirent, parce qu'ils disent : "Oui, quand je
lis cela, c'est la science de l'esprit la plus
pure ! - Ce n'est pas de cela qu'il s'agit !
Aujourd'hui, il ne s'agit plus du tout des
mots, mais aujourd'hui, il s'agit du fond de
l'âme d'où proviennent ces choses, il s'agit
de ce que l'homme porte en lui comme substance
!
22
Si je dois faire une comparaison dans un tout
autre domaine, ce sera celle que j'ai déjà
utilisée à plusieurs reprises : Il y a
aujourd'hui des poètes qui composent des
poèmes avec une facilité déconcertante, qui
font de beaux vers que l'on peut admirer. Mais
c'est également vrai : aujourd'hui, il y a
quatre-vingt-dix-neuf pour cent de poésie en
trop. - Mais il y en a d'autres dont les vers
ressemblent à des bégaiements ; mais ces vers
qui sonnent comme des bégaiements peuvent
provenir d'un véritable fonds humain,
c'est-à-dire d'un fonds spirituel, tandis que
ceux que l'on admire, parce que les langues
sont tout simplement arrivées à un point tel
que chaque fou peut aujourd'hui créer quelque
chose d'admirable à partir de la langue,
peuvent être des coquilles de mots dépourvues
de valeur.
23
Il est aujourd'hui tout à fait nécessaire
qu'on aille au-delà de la pure formulation
jusqu'au motif, c'est-à-dire qu'on ne se tient
ne pas dans l'abstrait, qu'on ne pas lire la
formulation, mais se placer dans la pleine vie
et juge les phénomènes à partir de la vie. Et
c'est ainsi que la science de l'esprit, telle
qu'on l'entend ici, doit avant tout avoir un
effet fécond sur les différentes branches de
la vie, sinon ce qui doit arriver n'arrivera
pas.
24
Lorsque deux humains se parlent, ils
s'accordent par le langage. Mais le langage
était, à une époque relativement récente,
quelque chose de très différent de ce qu'il
est aujourd'hui. Si l'on communique
aujourd'hui par le langage, on devient en fait
plus ou moins esclave du langage. Autrefois,
les humains apprenaient beaucoup grâce au
génie de la langue, et ils ne pensaient pas
beaucoup eux-mêmes, ils laissaient la langue
penser pour eux. Cela n'a duré que jusqu'à ce
que survienne la période que je vous ai
décrite hier. Aujourd'hui, l'humain avance
seulement s'il peut s'émanciper du langage
avec sa pensée et ses sentiments. Le langage
fonctionne aujourd'hui en quelque sorte comme
un mécanisme dans lequel nous nous trouvons,
et à notre place, c'est Ahriman qui vit de
plus en plus dans l'évolution du langage.
Ahriman parle aujourd'hui quand les humains
parlent. Et les humains doivent peu à peu
s'habituer à se comprendre à partir de tout
autre chose que de la simple formulation des
langues. Il faut être beaucoup plus
profondément dans la vie pour comprendre
l'autre humain aujourd'hui qu'à l'époque où
les ailes du langage contenaient encore ce que
les humains avaient échangé entre eux.
Aujourd'hui, ces choses ne sont plus contenues
dans les ailes du langage. Aujourd'hui, on
peut être au fond un humain totalement
dépourvu de connaissance réelle. Mais du fait
que la langue - toute langue civilisée
d'aujourd'hui - a peu à peu formé des formes
de phrases, des sentences, voire des théories
entières qui se trouvent déjà dans la langue,
il suffit de modifier un peu ce qui se trouve
dans la langue pour avoir quelque chose
d'apparemment créé de toutes pièces, alors
qu'en réalité, on n'a fait que mélanger un peu
ce qui était déjà là.
25
Il se laisserait très facilement faire
l'expérience suivant aujourd'hui, aussi
grotesque que cela puisse vous paraître.
Prenez les énonciations de professeurs biens
bourgeois, de professeurs de philosophie, de
professeurs de science de la nature et du
genre, qui penchent un peu d'un côté ou d'un
autre vers le matérialisme, prenez ce que ces
gens ont dit au cours des dernières décennies,
dans la deuxième moitié du XIXe siècle, ainsi
se laisse très facilement obtenir ce qui suit
en changeant un peu de pensée. Prenez, je veux
dire, n'importe quel élaborât d'un assez brave
philosophe, d'une douzaine de braves
philosophes de la deuxième moitié du XIXe
siècle, qui s'est exprimée sur telle ou telle
chose sociale, vous pouvez maintenant enlever
certains mots caractéristiques et les
remplacer par d'autres, qui se trouvent à
nouveau dans une autre phrase. Vous pouvez
renverser un peu les choses --- et il en
résulte la conception de la vie de Monsieur
Trotsky ! Pour être un Trotsky aujourd'hui
avec une vision de la vie, il n'est pas
nécessaire de savoir penser soi-même, il
suffit de laisser le langage penser en soi de
la manière que je viens de décrire. Mais là,
parce que le langage s'est d'une certaine
manière émancipé d'eux, ce ne sont pas les
humains qui travaillent, ce sont des
puissances ahrimaniennes qui travaillent dans
la culture humaine.
26
Ce que je viens de vous dire, on peut le vivre
comme une expérience. Il suffit d'avoir les
yeux intérieurs de l'âme ouverts à de telles
choses. Pour celui qui ne travaille pas avec
des mots, mais avec des pensées, le langage
est aujourd'hui un instrument tout à fait
effrayant. Il n'est en effet pas facile
d'écrire aujourd'hui pour celui qui travaille
avec des pensées. Car si vous voulez écrire
une phrase, elle ne vous répondra pas parce
que tant de gens ont écrit des phrases
similaires. La phrase veut toujours se former
à partir de l'ensemble de la psyché, mais vous
devez d'abord devenir son ennemi pour former
ce que vous avez dans l'âme de manière
vraiment conforme à la phrase. Celui qui
travaille aujourd'hui pour le public et qui ne
peut pas ressentir cette hostilité du langage
court toujours le danger de s'abandonner à la
pensée du langage et d'élaborer de beaux
programmes à partir du langage.
27
La nécessité de faire valoir la pensée doit
commencer dès aujourd'hui par la lutte contre
la langue. Rien n'est plus dangereux
aujourd'hui que de se laisser porter par le
langage, dans le sens où l'on exprime ceci et
cela. - Car en ayant une manière stéréotypée
de s'exprimer, en pouvant dire : "C'est comme
ça : On ne peut le dire que de cette manière
-, on s'engage en fait dans le courant
habituel de la parole et on ne travaille pas à
partir de la pensée initiale.
28
Nos écoles sont terribles à cet égard. Les
maîtres d'école, qui corrigent toute pensée
apparemment maladroite, mais au moins
personnelle, pour la rendre conventionnelle,
commettent de grands crimes à l'école. On
devrait justement rechercher chaque phrase
maladroite, mais substantiellement
individuelle, qu'un garçon ou une fille
quelconque écrit à l'école. On devrait en
discuter à l'école et ne pas remplacer, avec
cette maudite encre rouge, ce qui sort
aujourd'hui des individualités juvéniles par
ce qui est conventionnel. Car aujourd'hui, la
chose la plus importante est de regarder ce
qui sort des individualités juvéniles.
Peut-être cela se révélera-t-il d'une manière
qui ne nous est pas toujours confortable, que
nous considérons facilement comme défectueuse.
Si l'on voulait corriger les lettres de
jeunesse de Goethe avec l'œil d'un professeur
de lycée, il faudrait corriger beaucoup de
choses ! Le poète autrichien Robert Hamerling
a eu la plus mauvaise note en "rédaction
allemande" lors de son examen à la fonction
d'enseignement ! Et il reste quand même
quelque chose de vrai dans ce que Hebbel a
écrit dans son journal, je l'ai mentionné
plusieurs fois : il voulait écrire un drame
avec le motif qu'un professeur de lycée des
classes supérieures a devant lui un élève qui
est le Platon réincarné, avec lequel il lit le
Platon en classe ; le professeur de lycée
trouve alors que ce "Platon réincarné" ne
comprend pas le moins du monde le Platon ! Le
poète Friedrich Hebbel a noté ce motif pour un
drame qui n'a pas vu le jour. Mais il y a du
vrai là-dedans.
29
Nous devons maintenant nous rendre compte qu'à
tout moment, séduits par les forces
lucifériennes et ahrimaniennes qui subsistent,
les humains se sont opposés au progrès normal
de l'humanité. Aujourd'hui, nous sommes
confrontés à la nécessité de chercher quelque
chose de tout à fait nouveau dans la vie
spirituelle pour sauver l'humanité. Il n'est
pas étonnant que les humains s'opposent de la
manière la plus violente qui soit, en raison
de toutes sortes de folies logiques et
d'immoralités. C'est pourquoi, depuis
longtemps déjà, j'ai toujours dû parler pro
domo, en quelque sorte, en tant qu'appendice à
notre réflexion sur le temps.
30
Il y a environ huit jours, je vous ai fait
part ici de la manière calomnieuse et méchante
dont une grande partie des journaux allemands
se font actuellement l'écho de choses qui,
d'après leur source, sont connues, mais qui
aimeraient se retourner avec force contre ce
qui émane de la science de l'esprit
d'orientation anthroposophique et contre ce
qui y est lié sur le plan social. C'est un
exemple très direct, je dirais, vécu "à la
maison", de la force avec laquelle les forces
adverses s'agitent. Mais il y a une certaine
raison pour laquelle je voudrais aujourd'hui
vous caractériser cette affaire de manière
plus précise. À cet effet, je voudrais encore
une fois attirer l'attention sur ce qui s'est
passé. Il s'est passé que, tout à coup, une
série de journaux allemands ont publié la
calomnie résumée dans les phrases suivantes.
J'ai déjà lu ces phrases. Mais nous voulons
nous les remémorer, car elles valent vraiment
la peine d'être citées comme caractéristiques
de certains champignons culturels de notre
époque :
31
"Rudolf Steiner comme dénonciateur politique.
Le célèbre charlatan théosophique, le Dr
Rudolf Steiner, qui influence des millions
d'humains et de femmes, a fondé au printemps
1919 à Stuttgart une Fédération pour la
triarticulation de l'organisme social, qui ne
devait être à l'origine qu'une communauté
religieuse et communiste, mais qui est ensuite
entrée en contact politique avec les
bolcheviques et les communistes et qui exerce
maintenant une agitation politique très
étrange et répugnante. Voici ce que nous
apprenons de Dresde à ce sujet : il ressort de
renseignements authentiques", - je vous prie
de noter cette phrase "il ressort de
renseignements authentiques" ! - "que la
Fédération pour le trimembrement établit les
noms de tous les officiers prétendument actifs
dans le sens réactionnaire et rassemble contre
eux, sur la base de témoignages, du matériel
sur des actes contraires au droit
international, qui doit ensuite être envoyé à
l'Entente en vue d'extradition. La
véracité/l'exactitude de telles accusations
est totalement indifférente à M. Steiner
et à ses camarades, et le passage d'une lettre
où il est dit : les accusations de vol sont à
proscrire, car la fausseté est plus facile à
prouver dans ce cas. De même, il ne faut pas
porter des accusations trop incroyables, comme
des mutilations d'enfants".
32
Cette chose, la plus calomnieuse, phrase après
phrase, est bien sûr relayée par toute une
série de journaux allemands ! On peut s'y
étonner des choses les plus diverses, mais
retenons tout de même un fait. Il y est
question de lettres qui auraient été écrites
et auxquelles on se réfère comme à des
documents authentiques. Dans le numéro de
"Dreigliederung" qui n'est pas encore paru,
j'ai expressément indiqué que je connais très
bien les sources troubles d'où proviennent de
telles choses. Mais je vais maintenant vous
lire un joli document qui vous montrera
quelles sont les bases authentiques pour les
personnes qui répandent de telles choses dans
le monde.
33
Après que tout ce flot de méchanceté se soit
écoulé, après que j'ai reçu de divers autres
côtés des confirmations de ce que je savais
déjà sur les sources troubles, j'ai reçu la
lettre suivante d'un ami. Cette lettre ne
m'est parvenue que maintenant, mais elle a été
écrite - je vous prie d'en tenir compte -
avant la parution de ces articles de journaux.
Ce que contient cette lettre a donc été
constaté avant la parution des articles de
presse. Je vous demande de prendre en compte
ce fait. Cette lettre dit ceci :
34
"Un membre de longue date de notre société
anthroposophique, actuellement encore officier
actif, a eu connaissance de deux lettres qui
circulent auprès des autorités et qui font
naturellement beaucoup de bruit. Ces lettres
portent l'inscription : An IRD ou R in Berlin,
elles sont donc probablement adressées au même
service, mais il est impossible de dire si
elles ont été rédigées par le même auteur, car
il manque une signature. Dans la première
lettre, il est question de l'Union Steiner et
des francs-maçons, et il est dit que dans un
avenir proche, l'Union Steiner distribuera des
tracts qui seront rédigés comme s'ils venaient
des monarchistes, mais qui en réalité ont pour
but de ridiculiser le mouvement monarchiste et
antisémite. En d'autres termes, l'Association
Steiner tenterait de combattre cette tendance
sous le couvert des monarchistes. Ces tracts
seraient déjà imprimés et une signature
fictive différente serait prévue pour chaque
district".
35
Alors vous voyez, il y a des usines à
fabriquer des fausses lettres ! Ces lettres
circulent vraiment. Il poursuit :
36
"Dans la deuxième lettre, la proposition
suivante est faite : comme il y a encore dans
l'armée beaucoup d'officiers à tendance
monarchiste, il serait absolument nécessaire
de les mettre hors d'état de nuire, et cela
par les moyens honteux suivants. Il faudrait
chercher parmi les membres de la troupe à
laquelle l'officier en question a appartenu
pendant la campagne des personnes qui seraient
chargées de témoigner sous serment du plus
grand nombre possible d'infamies commises par
les intéressés. Il est précisé qu'il ne doit
s'agir que de délits crédibles, et non pas de
viols de femmes, d'infanticides ou d'actes
similaires. Ce registre de péchés devait
ensuite être transmis à l'Entente par un
certain Monsieur Grelling" - c'est le seul nom
mentionné dans la lettre - "et celle-ci
exigerait alors l'extradition immédiate des
personnes concernées".
37
L'intéressé a lu les deux lettres de ses
propres yeux.
38
Voici donc la lettre à laquelle se réfère
cette note de journal, la lettre qui circule
probablement en d'innombrables exemplaires et
qui porte l'inscription : à tel et tel endroit
de Berlin ! Ce sont donc d'abord les lettres
qui sont falsifiées, fabriquées, puis les
articles de journaux. C'est la méthode de
lutte !
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J'aimerais savoir s'il y a d'autres choses
pour faire comprendre qu'il faut se réveiller
aujourd'hui ! - De ce qui s'est passé ces
dernières années est né un terrain moral pour
l'humanité, qui a toutefois pris racine dans
les impossibilités qui ont déjà précédé, et
qui a fleuri de la sorte.
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Il ne s'agit pas aujourd'hui de continuer à
dormir, mais de savoir dans quel bourbier nous
nous trouvons. Il se pourrait bien que, si
l'on ne parlait pas fermement de ces choses,
il se trouverait encore des gens dans nos
rangs pour dire, par exemple, que l'on ne
devrait pas plutôt écrire à tous ces beaux
messieurs qui falsifient des lettres et qui
fabriquent ensuite des articles de journaux
avec ces fausses lettres, afin de les faire
changer d'avis ? - Il s'agit vraiment
aujourd'hui d'ouvrir les yeux et de regarder
quelles sortes d'humains circulent parmi nous,
des humains envers lesquelles on se salirait
si on s'engageait sérieusement avec eux. Ces
choses ne doivent pas être laissées en
sommeil, il faut le dire et le redire. Il faut
attirer l'attention sur le contexte.
Croyez-vous que l'on puisse impunément, par
exemple dans ces feuilles jésuites qui
contiennent les informations mensongères dont
je vous ai déjà parlé, colporter pendant des
années la fable selon laquelle je serais un
prêtre fugitif, pour ensuite simplement
retirer une telle affaire en disant : "C'est
quelque chose que l'on a entendu, mais qui n'a
pas pu être maintenu" ? - Croyez-vous qu'on
ait le droit de dire à un tel père jésuite :
"Tu as retiré ce que tu as répandu" ? - Non,
on doit lui dire : tu as manqué à ton devoir
de la manière la plus irresponsable qui soit
en lançant une chose sans la vérifier, et ton
retrait ne signifie rien. - Aujourd'hui, la
morale doit être prise au sérieux par les
humains qui comprennent encore quelque chose à
la morale. En parcourant le monde civilisé,
nous n'avons entendu presque que des mensonges
ces cinq dernières années, et nous vivons
encore sous les séquelles du mensonge. Il est
nécessaire de prendre ces choses au sérieux.
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Vous voyez bien transparent ici, à un exemple,
comment les choses reposent. Si les choses ne
sont pas portées dans la maison par le karma
de telle sorte que l'individuel soit en même
temps tout à fait déterminant pour
l'universel, alors il se trouvera encore
toujours des gens qui voudront consentir à des
compromis, qui traiteront par exemple encore
des calomniateurs comme un Ferrière comme un
être humain avec lequel on s'entend sur l'égal
et l'égal, alors qu'il fait partie de la lie
des humains en écrivant sans conscience
quelque chose qu'il accepte sans le vérifier.
Ces choses ne sont plus permises aujourd'hui
pour l'humain qui veut se tenir sur un terrain
sain.
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Si je n'avais pas sous la main cet exemple de
la naissance d'une chose, on ne me croirait
pas si facilement qu'il existe aujourd'hui des
usines de falsification de lettres, sur la
base desquelles "on" traite ensuite les gens
en public comme cela s'est passé dans cet
article de journal.
43
Mais c'est ce qui se passe aujourd'hui,
toujours et encore, et une grande partie de ce
que vous lisez ne consiste en rien d'autre
qu'en la floraison de ce marécage moral, et il
fait tout simplement partie aujourd'hui d'une
conception saine, sérieuse et honnête du monde
de savoir ces choses et de traiter ces choses
en conséquence. Aujourd'hui, les gens ne sont
pas autorisés à faire des compromis avec des
personnes qui travaillent de cette manière
avec la calomnie. Car ce n'est pas ainsi que
l'on justifie le fait de dire : il faut être
bienveillant envers tous les humains - l'amour
envers tous les humains ! - L'amour envers de
tels humains signifie un manque d'amour
extrême envers ceux qui sont calomniés, qui
sont déformés. Il s'agit pourtant de savoir où
l'on doit mettre l'amour. Car aimer le crime
ne peut jamais conduire à la guérison de
l'humanité. Que de telles choses dussent
arriver, on pouvait le prévoir. Mais on ne
pouvait pas seulement le prévoir par la
manière dont on a travaillé de certains côtés.
Il suffit d'ouvrir la littérature jésuite qui
a été publiée depuis la condamnation des
écrits anthroposophiques par l'Église en
juillet 1919. Il vous suffit d'examiner les
humains qui y écrivent et de vérifier quels
sont leurs accès à la vérité, et vous aurez
naturellement tout ce qui doit finalement
conduire à de tels marécages. Je ne veux pas
parler aujourd'hui des sources tout à fait
troubles que je connais très bien et dont la
connaissance me permet de savoir comment
toutes ces choses sont liées et comment elles
ne sont qu'un début.
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J'aimerais seulement souhaiter que le moins de
gens possible soient assez naïfs pour croire
que l'on peut faire quelque chose avec des
réfutations. Pour ces gens, il ne s'agit pas
d'affirmer telle ou telle chose, mais
seulement d'affirmer quelque chose de juteux,
par lequel ils rabaissent l'autre. Ce qu'ils
affirment, ces gens-là s'en moquent
complètement.
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Mais il ne faut pas seulement tenir compte du
fait que nous avons aujourd'hui parmi nous de
nombreux humains qui travaillent de cette
manière, mais il faut aussi tenir compte du
fait que depuis des décennies déjà, nous avons
dans le grand public, par somnolence, une
large tolérance à l'égard de ces agissements,
une volonté de ne pas regarder comment se fait
l'opinion publique aujourd'hui. Mais c'est la
partie la plus importante de ce qui peut
conduire à une amélioration. Tant que des
personnes du calibre du jésuite Zimmermann ou
du professeur d'université Dessoir ne seront
pas traitées de manière adéquate, aucun
rétablissement ne pourra avoir lieu. Les
humains qui se trouvent en face d'eux et qui
ne leur prodiguent pas le traitement adéquat
sont encore plus coupables que ces individus.
Car ces individus font des affaires avec ces
choses, même si c'est de manière aussi sordide
que le professeur Dessoir. Je vous en ai parlé
il y a quelque temps. Mais il s'agit de se
réveiller enfin. Car d'un livre de Dessoir ou
d'une critique de Zimmermann, il y a un chemin
droit qui mène à ces marécages que j'ai pu
vous caractériser. Je ne devais pas non plus
l'évoquer autrement que dans l'intention de
montrer les symptômes des forces qui agissent
à notre époque pour abattre toute aspiration
légitime pour l'esprit. Et c'est ainsi que je
voudrais encore mentionner le fait que l'on
m'a récemment donné ici un article qui était
soi-disant destiné au Brockhaussche
Konversationslexikon, pour lequel ce fameux
Dessoir - chez nous seulement fameux ! -
devait écrire les articles sur
l'anthroposophie ; au moment même où il me
faisait écrire ces articles par un
intermédiaire, il écrivait son livre, ce livre
de la honte. Mais imaginez maintenant le cas
où cet article se trouverait ici, dans nos
propres archives ! On l'y trouverait plus tard
comme un article dont je serais l'auteur.
Quelqu'un pourrait alors dire un jour : Oui,
c'est bien Steiner qui a recopié l'article
dans les archives à partir de l'article de
Dessoir dans le dictionnaire et l'a revendiqué
pour lui-même ! - Ce genre de choses peut se
produire quand on n'est pas éveillé ! Les
choses peuvent d'abord être volées par des
voleurs littéraires, et ensuite elles peuvent
figurer quelque part de telle manière que non
pas celui qui les a faites, mais celui qui les
a volées est considéré comme l'auteur, et que
celui qui est l'auteur est considéré comme le
voleur !
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La question morale doit être abordée
aujourd'hui sous différents angles ; mais elle
ne sera pas abordée de manière fructueuse par
quelqu'un qui ne se trouve pas sur le terrain
d'une saine science spirituelle. C'est ce que
je voulais vous dire dans l'annexe à l'exposé
d'aujourd'hui, en me basant sur l'histoire
contemporaine.
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