Ce que j'ai exposé hier ici est
apparemment quelque chose de très
éloigné. Pourtant, celui qui veut
vraiment se faire des représentations
sur ce qui est spirituellement et
socialement nécessaire à notre époque
doit aussi se familiariser avec de
telles représentations. Notre pensée
et nos sentiments, notre être humain
tout entier, doivent être imprégnés de
sentiments qui proviennent de telles
représentations. Je veux brièvement
résumer ce qui a constitué hier, en
quelque sorte, la tonalité principale
des débats. C'est ce que nous
connaissions déjà de manière plus
abstraite sous d'autres aspects, à
savoir que l'humain a essentiellement
une double organisation ; nous
pourrions aussi dire une triple
organisation, mais nous voulons moins
encore tenir compte aujourd'hui du
troisième membre, celui du milieu.
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01
|
Was ich gestern hier vorgetragen
habe, ist scheinbar etwas sehr
Entlegenes. Dennoch, wer sich
wirklich Vorstellungen machen will
über das in unserer Zeit geistig und
sozial Notwendige, der muß sich auch
bekanntmachen mit solchen
Vorstellungen. Es muß unser Denken und
Empfinden, unser ganzes Menschenwesen
durchdrungen werden von Gefühlen, die
aus solchen Vorstellungen herrühren.
Ich will kurz zusammenfassend das
noch einmal sagen, was gewissermaßen
gestern den Hauptklang der
Auseinandersetzungen bildete. Es ist
dasjenige, was uns ja von andern
Gesichtspunkten aus mehr abstrakt
schon bekannt war, daß der Mensch im
wesentlichen eine zweifache
Organisation hat; wir könnten auch
sagen eine dreifache, aber wir wollen
das dritte, das mittlere Glied heute
weniger noch berücksichtigen.
|
Tout d'abord, il y a son
organisation principale, son
organisation nerveuse et sensorielle,
et alors l'organisation du reste de
l'humain. Pour les pensées actuelles
pressant à la commodité, une telle
chose est difficile à envisager parce
que les humains aimeraient
actuellement savoir tout joliment,
presque spatialement, réparti. Quand
on parle de l'organisation
principale/tête et de l'organisation
du reste de l'humain, alors les gens
se représentent de préférence : la
tête jusqu'au cou et ensuite le reste
de l'humain. Ainsi les choses ne sont
naturellement pas pensées, mais il
s'agit de ce que, en une certaine
relation à nouveau tout l'humain soit
tête, seulement l'être principal,
l'être de la tête, vient plus
clairement à l'expression à la tête.
Et l'humain entier est aussi un humain
du tronc et des membres, seulement
l'être tronc et membres se fait
justement plus clairement jour au
tronc et aux membres. Les sens sont
dans une certaine mesure répartis sur
tout l'humain ; mais aussi loin qu'ils
sont répartis sur tout l'humain, nous
les comptons à l'organisation de tête,
parce que ces sens qui sont localisés
dans la tête sont les sens les plus
avancés.
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02
|
Zunächst liegt vor seine
Hauptesorganisation, seine
Nerven-Sinnesorganisation, und dann
liegt vor die Organisation des übrigen
Menschen. Für die nach Bequemlichkeit
drängenden Gedanken der Gegenwart ist
eine solche Sache deshalb schwer
einzusehen, weil die Menschen heute
alles hübsch, fast räumlich, abgeteilt
wissen möchten. Wenn man spricht von
Hauptesorganisation und von der
Organisation des übrigen Menschen,
dann stellen sich die Leute am
liebsten vor: das Haupt bis hier zum
Hals und dann der übrige Mensch. So
sind die Dinge natürlich nicht
gemeint, sondern es handelt sich
darum, daß in einer gewissen
Beziehung wiederum der ganze Mensch
Haupt ist, nur kommt das Hauptsein,
das Kopfsein, am Kopfe am deutlichsten
zum Ausdrucke. Und der ganze Mensch
ist auch Rumpf- und Gliedmaßenmensch,
nur kommt das Rumpf- und
Gliedmaßensein eben am Rumpf und an
den Gliedmaßen am deutlichsten zum
Vorschein. Die Sinne sind
gewissermaßen über den ganzen Menschen
verteilt; aber insofern sie über den
ganzen Menschen verteilt sind, rechnen
wir sie zur Hauptesorganisation, weil
diejenigen Sinne, die im Haupte
lokalisiert sind, die am weitesten
fortgeschrittenen Sinne sind.
|
Vous comprendrez par ces allusions
comment j'entends réellement le
membrement de l'humain que j'ai
mentionné. Maintenant, nous avons vu
que non seulement existe une nécessité
de ce membrement provenant de forces
et de processus internes dans
l'humain, mais qu'en fait l'humain est
en ordonné d'une autre manière au
cosmos en tant qu'humain de la tête et
d'une autre manière au cosmos en tant
qu'humain du tronc et des membres.
Notre tête est dans une certaine
mesure ce qu'il y a de plus avancé ;
mais en fait - et ce n'est pas
seulement la connaissance occulte qui
le montre, mais aussi l'embryologie
réellement considérée de manière
raisonnable - notre organisation de la
tête n'appartient pas à la sphère
terrestre et solaire, mais à la sphère
lunaire. Les forces qui sont
intérieurement actives dans notre
organisation de tête, ce sont des
forces lunaires. Et dans le reste de
notre organisation, ce sont les forces
terrestres et solaires qui sont
actives.
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03
|
Sie werden aus diesen Andeutungen
verstehen, wie ich die angeführte
Gliederung des Menschen eigentlich
meine. Nun aber haben wir gesehen, daß
nicht nur eine aus inneren Kräften und
Vorgängen im Menschen herkommende
Notwendigkeit zu dieser Gliederung
vorliegt, sondern daß tatsächlich der
Mensch in einer andern Weise dem
Kosmos eingeordnet ist als
Kopfesmensch und in einer andern Weise
dem Kosmos eingegliedert ist als
Rumpf- und Gliedmaßenmensch. Unser
Haupt ist gewissermaßen das am
weitesten Fortgeschrittene; aber es
gehört eigentlich — und das zeigt
nicht nur die okkulte Erkenntnis,
sondern das zeigt auch die wirklich
vernünftig betrachtete Embryologie —
unsere Hauptes-organisation nicht der
irdischen und Sonnensphäre an, sondern
der Mondensphäre. Die Kräfte, die in
unserer Hauptesorganisation innerlich
tätig sind, das sind Mondenkräfte. Und
in unserer übrigen Organisation sind
die Erden- und Sonnenkräfte tätig.
|
Toute l'évolution terrestre de
l'humanité est liée à cette entité de
l'humain. Et maintenant, le moment est
venu dans lequel doit être envisagé
comment un pas est à faire en avant,
qui dépend de comment nous venons en
situation de transposer en activité
notre organisation d'humanité. Dans
l'évolution humaine terrestre, existe
donc tout d'abord ce qui s'est joué
dans la vie humaine d'esprit et d'âme,
disons jusqu'au mystère du Golgotha.
C'est la grande incision dans toute
l'évolution humaine sur terre. Et si
l'on excepte de tout ce qui s'est
développé jusqu'au mystère du
Golgotha, l'évolution hébraïque,
judaïque ancienne, on peut dire que ce
qui s'est développé jusqu'à ce
moment-là porte un caractère tout à
fait homogène.
|
04
|
Mit dieser Wesenheit des Menschen
hängt die ganze Erdenentwickelung der
Menschheit zusammen. Und jetzt ist ein
Zeitpunkt gekommen, in dem eingesehen
werden muß, wie ein Schritt nach
vorwärts zu tun ist, der davon
abhängt, wie wir in die Lage kommen,
unsere Menscheitsorganisation in
Tätigkeit zu versetzen. In der
menschlichen Erdenentwickelung liegt
ja zunächst vor allem dasjenige, was
sich abgespielt hat im menschlichen
Geistes- und Seelenleben, sagen wir
bis zu dem Mysterium von Golgatha. Das
ist der große Einschnitt in die ganze
menschliche Erdenentwickelung. Und
wenn man von alledem ausnimmt, was
sich bis zum Mysterium von Golgatha
entwickelt hat, die althebräische, die
altjüdische Entwickelung, so kann man
sagen: Das jenige, was sich bis dahin
entwickelt hat, trägt, einen durchaus
einheitlichen Charakter.
|
L'ancienne culture païenne, qui
s'inspire des mystères de l'Antiquité
de différentes manières, comme je l'ai
décrit dans ma "Science secrète en
esquisse", porte en une certaine
relation un caractère unitaire. Quel
est ce caractère unitaire ? Ce
caractère unitaire consiste dans ce
qu'il existe une sagesse originelle de
l'humanité, qu'une révélation
originelle a effectivement eu lieu de
par toute la terre. Cette révélation
originelle, pourquoi a-t-elle pu avoir
lieu ? Elle a pu avoir lieu parce que,
dans les temps anciens de l'évolution
terrestre, le chef humain, la tête
humaine, si je puis dire, n'était pas
encore aussi avancée qu'elle l'est à
notre époque ou qu'elle l'était déjà à
l'époque du mystère du Golgotha. Elle
était encore vivante, dans le sens où
je vous l'ai expliqué hier. Elle était
encore remplie de la possibilité
d'avoir des rêves qui n'étaient pas
liés à ce que seule l'expérience
terrestre et l'expérience de la terre
donnent. Elle était en situation de
rappeler de nouveau sur le devant ce
que l'humain avait vécu dans d'anciens
vécus de rêve - donc avec une
conscience dégradée au crépusculaire
vis-à-vis de la nôtre - à l'époque de
l'ancienne lune.
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05
|
Die alte heidnische Kultur, die in
der verschiedensten Weise, wie ich es
geschildert habe in meiner
«Geheimwissenschaft im Umriß», von den
Mysterien des Altertums ausgeht, trägt
in einer gewissen Beziehung einen
einheitlichen Charakter. Welches ist
dieser einheitliche Charakter ? Dieser
einheitliche Charakter besteht darin,
daß eine Urweisheit der Menschheit
vorliegt, daß tatsächlich eine
Uroffenbarung über die ganze Erde hin
stattgefunden hat. Diese
Uroffenbarung, warum konnte sie denn
stattfinden ? Sie konnte stattfinden
aus dem Grunde, weil in den alten
Zeiten der Erdenentwickelung das
menschliche Haupt, der menschliche
Kopf, wenn ich so sagen darf, noch
nicht so weit vorgeschritten war, wie
er es in unserer Zeit ist oder wie er
es auch zur Zeit des Mysteriums von
Golgatha schon war. Er war in dem
Sinne, wie ich Ihnen das gestern
auseinandergesetzt habe, noch
lebendig. Er war noch erfüllt von der
Möglichkeit, Träume zu haben, die
nicht mit dem zusammenhingen, was
allein die Erdenerfahrung und das
Erdenerlebnis gibt. Er war in der
Lage, in sich wieder hervorzurufen,
was der Mensch in alten
Traumerlebnissen — also bei einem
herabgedämmerten Bewußtsein gegenüber
dem unsrigen — zur alten Mondenzeit
hatte.
|
Tout cela a été utilisé par les
révélateurs des temps anciens pour
guider en quelque sorte l'humanité
vers le point de l'évolution où elle
devait se trouver lors de l'irruption
du mystère du Golgotha. Ce qui a été
révélé là et qui a pu être reçu par
l'humanité à travers l'organisation
qui vient de vous être décrite était
tel que, par rapport à ce que
l'humanité d'aujourd'hui connaît, il y
avait dans les temps primitifs un
vaste bien de sagesse qui ne cessait
de diminuer/décroitre. Aujourd'hui,
nous ne serions pas satisfaits avec ce
bien de sagesse, car il n'avait
souvent pour contenu que d'anciennes
représentations ataviques de rêves de
clairvoyance. Aujourd'hui, nous
voulons avoir des représentations
correctes, claires, mais nous ne
sommes pas encore très avancés dans
ces idées claires, lumineuses.
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06
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Das alles wurde benützt von den
Offenbarern der alten Zeiten, um die
Menschheit gewissermaßen hinzuleiten
zu dem Punkte der Entwickelung, an
dem sie sein sollte beim Einbruche des
Mysteriums von Golgatha. Das, was da
geoffenbart wurde und von der
Menschheit durch die Ihnen eben
charakterisierte Organisation hat
empfangen werden können, das war so,
daß gegenüber dem, was die heutige
Menschheit weiß, ein umfassendes
Weisheits gut in Urzeiten da war, das
immer mehr und mehr abnahm. Wir würden
heute nicht zufrieden sein mit diesem
Weisheitsgut, denn es war vielfach
eben nur so, daß es zum Inhalt hatte
alte atavistische
Hellseher-Traumvorstellungen. Wir
wollen heute richtige, klare
Vorstellungen haben, aber wir sind in
diesen lichten, klaren Vorstellungen
eben noch nicht sehr weit.
|
Une sagesse ancienne était déversée
sur l'humanité. De cette sagesse a
beaucoup été dit sur les êtres qui
dominent la nature, sur les forces qui
dominent la nature, mais très peu sur
l'humain même. L'humain n'était donc
pas encore parvenu à sa conscience
terrestre. Il était en quelque sorte
encore tout à fait guidé par tutelle
de puissances plus hautes. Il pouvait
devenir sage, mais la conscience de
soi, cela ne brillait pas encore.
L'adage apollinien : "Connais-toi
toi-même" est placé dans l'humanité
comme une aspiration/nostalgie, comme
quelque chose qui a été appelé dans
l'avenir par les esprits dirigeants de
la Grèce. Une sagesse était là qui
traitait de la nature, toutefois aussi
de la nature du cosmos. L'ancienne
révélation hébraïque a été placée dans
cette vie de l'humanité. Si vous vous
poussez devant l'âme l'ancienne
révélation hébraïque, elle a une
certaine particularité. Elle se
distingue totalement des révélations
de sagesse païenne qui se sont
répandues autour d'elle. Elle
dédaignait en quelque sorte de
contenir en elle les sagesses
relatives à la nature et à l'univers.
Au fond, elle ne contenait qu'une
seule chose sur la nature et l'univers
: Dieu les a créés avec l'humain, et
l'humain a à servir Dieu dans le
monde. Toute la révélation hébraïque
ancienne est placée sur le but de
montrer à l'humain comment il pourrait
servir son Dieu Yahvé. A quoi est
alors appelé dans cette révélation
hébraïque ancienne ? - Ce à quoi il
n'est pas appelé, c'est ce qu'a
l'ancienne révélation païenne :
l'organisation principale/de tête, qui
pouvait encore évoquer en
elle/provoquer des souvenirs de
l'ancien temps lunaire. Dans la
révélation hébraïque, on ne pouvait
pas y faire appel. Il devait être fait
appel au reste de l'organisation de
l'humain. Mais souvenez-vous de ce que
j'ai dit hier : cette organisation
restante de l'humain peut tout de
suite comprendre et recevoir, parce
qu'elle est de puissance solaire, ce
qui vient de la lune. Ce qui vient de
la lune, c'est ce qui, à l'extrême,
conduit aux illusions, à ce qui peut
se révéler à l'intérieur de l'humain.
Mais c'est le contenu de la révélation
hébraïque ancienne. Il n'est tout
d'abord traité que de l'humain.
L'humain est au point central de cette
révélation hébraïque ancienne.
|
07
|
Eine alte Weisheit war über die
Menschheit hin ergossen. Aus dieser
Weisheit wurde vieles gesagt über die
Wesen, die die Natur beherrschen, über
die Kräfte, die die Natur beherrschen,
aber sehr wenig von dem Menschen
selbst. Der Mensch war ja noch nicht
zu seinem irdischen Bewußtsein
gekommen. Er war gewissermaßen noch
ganz geleitet am Gängelbande höherer
Mächte. Er konnte weise werden, aber
das Selbstbewußtsein, das leuchtete
noch nicht auf. Der apollinische
Spruch: «Erkenne dich selbst» ist wie
eine Sehnsucht in die Menschheit
hineingestellt, wie etwas, was von
den führenden Geistern Griechenlands
in die Zukunft hineingerufen worden
ist. Eine Weisheit war da, welche von
der Natur, allerdings auch von der
Natur des Kosmos handelte. In dieses
Leben der Menschheit wurde
hineingestellt die alte hebräische
Offenbarung. Wenn Sie sich die alte
hebräische Offenbarung vor die Seele
rücken, so hat sie eine gewisse
Eigentümlichkeit. Sie unterscheidet
sich ganz und gar von den heidnischen
Weisheitsoffenbarungen, die um sie
herum sich ausbreiteten. Sie
verschmähte es gewissermaßen, die
Weisheiten über die Natur und das
Weltenall in sich zu enthalten. Sie
enthielt im Grunde genommen über die
Natur und das Weltenall nur das eine:
Gott hat sie erschaffen mit dem
Menschen, und der Mensch hat in der
Welt dem Gotte zu dienen. Die ganze
althebräische Offenbarung ist auf das
Ziel hin abgestellt, dem Menschen zu
zeigen, wie er seinem Jahve-Gotte
dienen könne. An was wird denn in
dieser althebräischen Offenbarung
appelliert ? — Dasjenige, woran nicht
appelliert wird, das hat die alte
heidnische Offenbarung: die
Hauptesorganisation, die noch in sich
hervorrufen konnte Erinnerungen an die
alte Mondenzeit. An die konnte bei der
hebräischen Offenbarung nicht
appelliert werden. Es mußte an die
übrige Organisation des Menschen
appelliert werden. Aber erinnern Sie
sich, was ich gestern gesagt habe:
Diese übrige Organisation des
Menschen kann gerade verstehen und
aufnehmen, weil sie sonnenhaft ist,
das, was vom Monde kommt. Was vom
Monde kommt, ist dasjenige, was im
Extrem zu den Illusionen führt, zu dem
führt, was im Innern des Menschen sich
offenbaren kann. Das aber ist der
Inhalt der althebräischen Offenbarung.
Es ist zunächst ganz vom Menschen nur
gehandelt. Der Mensch steht in dieser
althebräischen Offenbarung ganz im
Mittelpunkt.
|
Mais à l'époque précédant le mystère
du Golgotha, on n'était pas encore
parvenu à l'autoappréhension, à la
connaissance de soi de l'humain. Il
fallait chercher un chemin qui était
en fait un détour. Et ce chemin
passait par la caractéristique du
peuple judaïque. C'est pourquoi la
religion juive n'est tout d'abord pas
une religion de l'humanité. Elle ne
s'adresse pas à l'humain individuel,
mais à l'ensemble du peuple hébreu.
C'est une religion de peuple. Elle
parle de l'humain, mais seulement sur
le détour par le peuple.
|
08
|
Aber man war in der Zeit vor dem
Mysterium von Golgatha noch nicht
durchgedrungen zur Selbsterfassung,
zur Selbsterkenntnis des Menschen. Man
mußte einen Weg suchen, der eigentlich
ein Umweg war. Und der ging über das
jüdische Volkstum. Daher ist die
jüdische Religion zunächst nicht eine
Menschheitsreligion. Sie wendet sich
nicht an den einzelnen Menschen,
sondern an das ganze hebräische Volk.
Sie ist eine Volksreligion. Sie redet
von dem Menschen, aber nur auf dem
Umwege durch das Volk.
|
Ces deux choses étaient là lorsque
le mystère du Golgotha est intervenu
dans l'évolution terrestre : la
sagesse universelle du paganisme
ancien qui s'évanouissait et la
conscience de l'humanité sous forme de
conscience de peuple. C'est là-dedans
que fut placé le mystère du Golgotha.
On pouvait seulement le comprendre
avec ce qui était là. On doit
distinguer le fait du mystère des
moyens de le comprendre, de le
ressentir. Les païens pouvaient
seulement le comprendre avec les
restes de leur sagesse universelle.
Les Juifs pouvaient seulement le
comprendre avec ce qui était révélé.
Et c'est ainsi que cela fut d'abord
compris. Le reste de l'ancienne
sagesse s'est manifesté dans la
conception gnostique de l'événement du
Golgotha. Ce qui était dû à la
révélation juive devint de plus en
plus le contenu de la compréhension
catholique, de la compréhension
catholique romaine du mystère du
Golgotha. Et pour saisir absolument
quelque chose du mystère du Golgotha,
il fallait faire un détour par ces
deux courants des mondes/universels.
|
09
|
Diese zwei Dinge waren da, als das
Mysterium von Golgatha in die
Erdenentwickelung eingriff:
Verglimmende altheidnische
Weltenweisheit und
Menschheitsbewußtsein in Form von
Volksbewußtsein. Da hinein wurde
gestellt das Mysterium von Golgatha.
Man konnte es nur begreifen mit dem,
was da war. Man muß unterscheiden die
Tatsache des Mysteriums von den
Mitteln, es aufzufassen, es zu
empfinden. Die Heiden konnten es nur
begreifen mit den Resten ihrer
Weltenweisheit. Die Juden konnten es
nur begreifen mit dem, was geoffenbart
war. Und so wurde es auch zunächst
begriffen. Der Rest der alten Weisheit
zeigte sich in der gnostischen
Auffassung des Ereignisses von
Golgatha. Dasjenige, was der jüdischen
Offenbarung zu verdanken war, das
wurde immer mehr und mehr der Inhalt
des katholischen Erfassens, des
römisch-katholischen Erfassens des
Mysteriums von Golgatha. Und es mußte
nun, um überhaupt etwas vom Mysterium
von Golgatha zu erfassen, der Umweg
gemacht werden durch diese zwei
Weltenströmungen.
|
En cela se montra toutefois ce qui
suit. L'ancienne sagesse païenne,
parce qu'elle était en train de
s'éteindre, parce que son origine
était lointaine, perdait de plus en
plus la capacité d'être comprise par
les humains. Les humains sont devenus
bien trop à l'aise/confortables pour
continuer à propager/transplanter la
sagesse qui se présentait sous forme
gnostique à travers le mystère du
Golgotha. Il ne restait que de très
minces restes de l'ancienne
compréhension païenne du monde. C'est
l'un des courants.
|
10
|
Dabei zeigte sich allerdings
folgendes. Der alten heidnischen
Weisheit ging, weil sie eine
verglimmende war, weil ihr Ursprung
weit zurücklag, immer mehr und mehr
die Fähigkeit verloren, von den
Menschen begriffen zu werden. Die
Menschen wurden viel zu bequem, die in
gnostischer Form auftretende Weisheit
über das Mysterium von Golgatha weiter
fortzupflanzen. Nur ganz dünne Reste
des alten heidnischen Weltbegreifens
blieben zurück. Das ist die eine
Strömung.
|
La prédication juive était plus
fraîche, plus intense. Mais elle
n'avait aucune sagesse du monde. Elle
parlait seulement de l'humain et de
commandements à l'humain. Elle plaçait
l'humain au centre de sa vision du
monde. Elle s'est propagée dans les
églises d'Occident. Les derniers
restes de la sagesse païenne, dont on
ne reconnaissait plus l'origine, sont
restés comme des concepts pour ce qui
est maintenant l'expérience
scientifique. C'est avec les derniers
restes de l'ancienne sagesse païenne
que Galilée, Giordano Bruno et
Copernic ont compris ce qu'il en était
des nouvelles expériences du monde. Il
n'est pas étonnant que cela devienne
peu à peu quelque chose de très
insatisfaisant. On n'avait en effet su
qu'appliquer les derniers restes
abstraits de la sagesse païenne
ancienne à ce que l'on obtenait par
les nouveaux moyens de la science de
la nature.
Et de ce que l'on savait de l'humain
par la révélation juive, on ne
trouvait pas de pont vers cette
sagesse. Et c'est ainsi que cela s'est
poursuivi, et c'est ainsi que cela a
vécu jusqu'à nos jours. Nous avons
d'une part une science qui ne
travaille qu'avec les tout derniers
restes de l'ancienne sagesse païenne
et qui ne trouve pas par elle-même les
moyens de comprendre l'humain, qui a
donc culminé au XIXe siècle en
renonçant à la compréhension de
l'humain proprement dit et en ne
comprenant que ce qui résulte en
apparence si l'on considère l'humain
comme la dernière conséquence de la
série animale. Ne pas comprendre
l'humain, mais comprendre l'animal le
plus élevé et l'appeler l'humain,
voilà ce qui devint l'idéal de cette
science travaillant avec les derniers
fragments du paganisme.
|
11
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Frischer, intensiver war die
jüdische Verkündigung. Aber sie hatte
keine Weltenweisheit. Sie sprach nur
vom Menschen und von Geboten an den
Menschen. Sie stellte ganz den
Menschen in den Mittelpunkt der
Weltanschauung. Sie pflanzte sich fort
in den Kirchen des Abendlandes. Die
letzten Reste der heidnischen
Weisheit, deren Ursprung man nicht
mehr erkannte, blieben zurück als
Begriffe für dasjenige, was nun
naturwissenschaftliche Erfahrung ist.
Mit den letzten Resten alter heid‑
nischer Weisheit begriffen Galilei,
Giordano Bruno, Kopernikus das‑
jenige, was an neuen Weltenerfahrungen
vorliegt. Kein Wunder, daß dies
allmählich etwas sehr Unbefriedigendes
werden mußte. Man hatte ja nur die
letzten abstrakten Reste der
altheidnischen Weisheit anzu‑ wenden
gewußt auf dasjenige, was man durch
die neuen Mittel der Naturwissenschaft
bekam. Und von dem, was man über den
Menschen wußte aus der jüdischen
Offenbarung, fand sich keine Brücke
hinüber zu dieser Weisheit. Und so
ging das fort, und so lebte es sich
fort bis in unsere Tage herein. Wir
haben auf der einen Seite eine
Wissenschaft, die nur mit den
allerletzten Brockenresten der alten
heidnischen Weis‑ heit arbeitet und
die von sich aus keine Mittel findet,
den Menschen zu begreifen, die deshalb
im 19. Jahrhundert darin gipfelte, auf
das Begreifen des eigentlichen
Menschen zu verzichten und nur das zu
begreifen, was sich scheinbar ergibt,
wenn man den Menschen als die letzte
Konsequenz der tierischen Reihe
ansieht. Nicht den Menschen
begreifen, sondern das höchste Tier
begreifen und das den Menschen nennen,
das wurde das Ideal dieser mit den
letzten Brocken des Heidnischen
arbeitenden Wissenschaft.
|
Ce qui s'est rattaché à la
révélation juive a peu à peu perdu les
possibilités de dire quoi que ce soit
sur la nature à partir de ce qu'elle
avait à dire sur l'humain. Essayez
donc de passer en revue la théologie
telle qu'elle s'est développée, pour
voir s'il s'y trouve quelque chose qui
pourrait aujourd'hui donner une
explication satisfaisante pour la
conscience du temps, ne serait-ce que
des processus naturels les plus
simples. Certes, des considérations
morales peuvent être rattachées aux
processus naturels à partir de cette
tradition. Mais la conscience
contemporaine ne se satisfait pas de
la considération morale selon laquelle
Dieu aurait fait venir un tremblement
de terre de Messine pour punir les
humains, et la théologie est devenue
peu à peu incapable de jeter un pont
entre ce que les dieux font et ce qui
se produit et éclate dans la nature.
Elle est donc à bien des égards un
phrasé, tandis que notre science de la
nature a devant elle, de manière
grandiose, matériau sur matériau, qui
renferme des mystères infinis, mais ne
sait rien en faire, parce qu'il lui
manque les concepts pour relier les
choses entre elles. C'est sous l'effet
de cette dichotomie que s'est
développée toute la conscience
moderne, que s'est développé quelque
chose comme l'agnosticisme, par
exemple, pour lequel la
caractéristique d'un esprit éclairé
est de pouvoir se dire : L'humain est
incapable de savoir quoi que ce soit
sur l'essence des choses. Il n'est
tout simplement pas organisé pour
savoir quelque chose sur l'essence des
choses.
|
12
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Dasjenige, was sich anschloß an die
jüdische Offenbarung, das verlor
allmählich die Möglichkeiten, von dem
aus, was es über den Menschen zu sagen
hatte, irgend etwas über die Natur zu
sagen. Versuchen Sie einmal die
Theologie, wie sie sich entwickelt
hat, durchzunehmen, ob darin irgend
etwas sich findet, was heute eine für
das Zeitbewußtsein befriedigende
Erklärung auch nur der einfachsten
Naturvorgänge geben könnte. Gewiß,
moralische Betrachtungen können
angeknüpft werden aus dieser Tradition
heraus an die Naturvorgänge. Aber mit
der moralischen Betrachtung, daß Gott
ein Erdbeben von Messina habe kommen
lassen, um die Menschen zu bestrafen,
ist das heutige Zeitbewußtsein nicht
zufrieden, und die Brücke
herüberzuschlagen von dem, was die
Götter arbeiten, bis zu dem, was in
der Natur sich ereignet und
ausbricht, ist die Theologie
allmählich unfähig geworden. Sie ist
daher in vieler Beziehung Phrase,
während unsere Naturwissenschaft in
grandioser Weise Material über
Material vor sich hat, das unendliche
Geheimnisse einschließt, aber nichts
damit anzufangen weiß, weil ihr die
Begriffe fehlen, um die Dinge
miteinander zu verbinden. Unter diesem
Zwiespalt entwickelte sich das ganze
neuere Bewußtsein, entwickelte sich so
etwas wie zum Beispiel der
Agnostizismus, dem es das Kennzeichen
eines erleuchteten Geistes wurde, wenn
er sich sagen konnte: Der Mensch ist
außerstande, über das Wesen der Dinge
etwas zu wissen. Er ist einfach nicht
darauf hinorganisiert, über das Wesen
der Dinge etwas zu wissen.
|
Ce qui est profondément présent dans
l'être humain sous forme de nostalgie
doit lutter contre une telle vision.
Cela lutte dans ce que l'humain veut
savoir sur le monde, cela lutte dans
l'ordre social extérieur. Et il faudra
bien comprendre comment il faut
avancer, parce que, sur certains
points, nous en sommes encore à des
époques bien plus anciennes avec nos
représentations et nos idées.
Qu'est-ce que la révélation juive a
produit de son côté ? Le plus
caractéristique de ce qu'elle a
produit, c'est la politique nationale
juive. Cette politique nationale
juive, après avoir exercé son
influence sur la romanité, a poursuivi
son chemin jusqu'à l'époque la plus
récente. Et les peuples les plus
importants de notre époque,
qu'aspirent-ils à faire dans le
domaine politique ? - Faire de la
politique nationale ! Mais cela, c'est
de la politique hébraïque ancienne.
Nous n'avons pas encore atteint le
christianisme en ce qui concerne notre
vie publique. Nous en sommes encore à
l'Ancien Testament. Et le présent a
pour tâche de s'avancer jusqu'au
christianisme dans le domaine de la
vie publique. Il n'y parviendra pas si
il n'est pas soutenu de l'autre côté
par la progression scientifique vers
le christianisme. Mais pour cela, il
est nécessaire d'apprendre à connaître
réellement l'humain.
|
13
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Gegen eine solche Anschauung muß
dasjenige, was in den Menschen tief
als Sehnsucht vorhanden ist,
ankämpfen. Es kämpft an in dem, was
der Mensch wissen will über die Welt,
es kämpft an in der äußeren sozialen
Ordnung. Und einsehen wird man müssen,
wie weitergekommen werden muß, weil
wir in gewissen Dingen mit unseren
Vorstellungen, mit unseren Ideen noch
in weitaus alten Zeiten stehen. Was
hat denn die jüdische Offenbarung aus
sich hervorgetrieben ? Das
Kennzeichnendste von dem, was sie
hervorgetrieben hat, das ist die
nationaljüdische Politik. Diese
nationaljüdische Politik, nachdem sie
ihren Einfluß ausgeübt hat auf das
Romanentum, hat ihren Weg genommen bis
in die neueste Zeit herein. Und die
beträchtlichsten Völker der Gegenwart,
was streben sie denn an auf dem
politischen Felde ? — Nationale
Politik zu treiben ! Das aber ist
althebräische Politik. Wir sind mit
Bezug auf unser öffentliches Leben
noch nicht bis zum Christentum
vorgedrungen. Wir stehen noch im
Alten Testamente. Und die Gegenwart
hat die Aufgabe, im Gebiete des
öffentlichen Lebens bis zum
Christentum vorzudringen. Sie wird
nicht vordringen, wenn sie nicht auf
der andern Seite unterstützt wird
durch das wissenschaftliche Vordringen
zum Christentum. Dazu ist aber
notwendig, daß man den Menschen
wirklich kennenlernt.
|
Prenez ma "Science secrète" ; il y
est beaucoup question de l'évolution
cosmique, de l'évolution de Saturne,
du Soleil, de la Lune, de la Terre et
ainsi de suite, de sorte que les
humains qui sont aujourd'hui les plus
"intelligents" sont soit effrayés,
soit amenés à sourire ou à s'irriter.
Si vous regardez de plus près ce qui
est écrit dans ma "science secrète",
vous trouverez : Ce qui est donné là
comme connaissance du monde est en
même temps connaissance de l'humain.
Car en fait, dans toute la
connaissance du monde, l'humain est
partout présent. Ce que l'être humain
a conçu à l'époque de Saturne, ce
qu'il a ensuite développé, la manière
dont les autres êtres se sont
intégrés, tout cela est considéré.
Vous ne pouvez pas du tout distinguer
la connaissance du monde de la
connaissance de l'humain.
|
14
|
Nehmen Sie — der Art der Betrachtung
nach — meine «Geheimwissenschaft»; da
wird viel über kosmische Entwickelung
gesprochen, über Saturn-, Sonnen-,
Mond-, Erdenentwickelung und so
weiter, daß denjenigen Menschen, die
heute die «ganz gescheiten» sind,
entweder angst und bange wird oder sie
zu einem Lächeln oder zum Ärger
veranlaßt werden. Wenn Sie genauer
ansehen, was da in meiner
«Geheimwissenschaft» steht, so werden
Sie finden: Was da als Welterkenntnis
gegeben ist, das ist zugleich
Menschenerkenntnis. Denn eigentlich
ist in der ganzen Welterkenntnis
überall der Mensch drinnen. Was vom
Menschen zur Saturnzeit veranlagt,
dann weiter ausgebildet worden ist,
wie die andern Wesen sich angegliedert
haben, das ist betrachtet. Sie können
da gar nicht Welterkenntnis und
Menschenerkenntnis auseinanderhalten.
|
Or, à l'heure actuelle, c'est une
exigence chrétienne à partir du
domaine de la connaissance. Justement,
c'est ainsi une exigence chrétienne à
partir du domaine social que nous
apprenions à faire abstraction de tous
les autres pendants humains et à ne
viser que l'humain lui-même. Du point
de vue du phrasé, on fantasme depuis
longtemps sur ces choses, du point de
vue de la réalité, encore peu. Car du
point de vue de la réalité, il existe
encore, comme forces écrasantes dans
la vie politique du monde, les
contextes nationaux dans lesquels
l'humain est en grande partie
complètement immergé aujourd'hui. Ce
qui doit remplacer ces pendants
nationaux, c'est un rapport construit
sur le sentiment de ce qu'est
l'humain, d'humain à humain, de par
toute la terre civilisée. Mais pour
fonder un tel rapport, il faut une
certaine force intérieure de l'esprit,
une certaine force intérieure de l'âme
humaine. Et si nous nous demandons si
l'humain est devenu plus fort de l'âme
au cours de ce 19e siècle soi-disant
béni ? - où que l'on puisse regarder,
si l'on est sincère et honnête, on
trouve partout que l'humain n'est pas
devenu plus fort, mais plus faible, en
ce qui concerne l'intensité des
concepts et des idéaux. Ceux qui me
connaissent sauront comment quelque
chose de tel est pensé.
|
15
|
Das ist aber in der Gegenwart vom
Wissensgebiete aus eine christliche
Forderung. Ebenso ist es vom sozialen
Gebiete aus eine christliche
Forderung, daß wir von allen andern
menschlichen Zusammenhängen absehen
lernen und abzielen lernen lediglich
auf den Menschen selbst. Vom
Standpunkt der Phrase wird über diese
Dinge schon seit langem phantasiert,
vom Standpunkt der Wirklichkeit aus
noch wenig. Denn vom Standpunkt der
Wirklichkeit aus existieren noch immer
als überwältigende Kräfte im
politischen Leben der Welt die
nationalen Zusammenhänge, in denen der
Mensch zum großen Teil heute
vollständig untergeht. Dasjenige, was
an die Stelle dieser nationalen
Zusammenhänge treten muß, ist ein
Verhältnis, gebaut auf die Empfindung
dessen, was der Mensch ist, von Mensch
zu Mensch über die ganze zivilisierte
Erde hin. Aber um ein solches
Verhältnis zu begründen, dazu gehört
eine gewisse innere Kraft des Geistes,
eine gewisse innere Kraft der
menschlichen Seele. Und wenn wir uns
fragen: Ist denn der Mensch eigentlich
in dem sogenannten gesegneten 19.
Jahrhundert seelisch stärker geworden
? — so findet man, wo immer man
herumzusehen vermag, wenn man
aufrichtig und ehrlich ist, überall:
in bezug auf die Intensität der
Begriffe und Ideale ist der Mensch
nicht stärker, sondern schwächer
geworden. Diejenigen, die mich
kennen, werden wissen, wie so etwas
gemeint ist.
|
Je me permets de faire ici une
remarque personnelle. Il y a
maintenant plusieurs décennies,
j'étais à Vienne en train de discuter
avec un homme qui s'est depuis fait un
grand nom en tant qu'historien. Nous
parlions de l'évolution allemande. Cet
homme avait une vision abstraite des
choses, qu'il exprimait alors ainsi :
eh bien, cette évolution allemande,
elle est là et elle se poursuit de la
même manière qu'elle est là. - J'ai
dit : c'est une abstraction, ce n'est
pas quelque chose qui est tiré de la
réalité. C'est un peu comme si
quelqu'un disait : voici une plante,
elle a déjà donné des fruits,
maintenant de nouvelles fleurs vont
apparaître, puis de nouveaux fruits,
puis de nouvelles fleurs, et cela
continue de croître ainsi. - Lorsque
la plante a atteint la formation de
fleurs et de fruits, on ne peut pas
dire : cela continue comme cela. - Il
est vrai que la graine issue de la
fleur peut donner naissance à quelque
chose de nouveau, à une nouvelle
plante ; mais il ne faut pas
s'imaginer que l'ancienne plante
ressort de la fleur sous une nouvelle
forme et que cela se poursuive comme
c'était le cas auparavant. J'ai dit :
ce qui est la substance, l'essence de
l'être allemand a atteint son
épanouissement et son fruit à l'époque
de Goethe, de Schiller, de Herder, de
Hegel. C'est un point culminant. Cela
ne peut pas être simplement poursuivi.
Depuis lors, nous sommes en décadence,
depuis lors, nous sommes dans un
mouvement descendant. - J'ai exprimé
ces idées à l'époque. J'ai trouvé peu
de compréhension, comme vous pouvez
l'imaginer, car nous étions déjà
entrés dans l'époque où de telles
idées étaient trop intenses pour
pouvoir saisir l'âme humaine, et je
devais penser à la manière dont les
choses étaient encore très différentes
jusqu'au milieu du XIXe siècle. Il y
avait par exemple, au sein de
l'évolution allemande, un homme qui a
écrit une histoire de la littérature,
Gervinus. On peut avoir beaucoup de
choses contre lui ; il y a dans toute
l'écriture de cette histoire de la
littérature un immense radicalisme.
Elle se termine en effet avec la mort
de Goethe, et elle conteste aux
générations suivantes le droit de
continuer à faire de la poésie dans
l'ancien style, comme si de nouvelles
fleurs sortaient des feuilles de la
plante. A l'époque, on était encore
assez radical pour dire : avec Goethe,
c'est fini ; si vous voulez continuer
à vous développer, vous devez chercher
de nouvelles approches ! - Gervinus ne
pouvait pas les donner ; mais il a
fermé l'ancien, il a fait un trait en
dessous.
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16
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Ich darf hier eine persönliche
Bemerkung einschalten. Es ist jetzt
Jahrzehnte her, da war ich in Wien in
einem Gespräche mit einem Mann, der
seither sich als Historiker einen
großen Namen gemacht hat. Wir sprachen
über die deutsche Entwickelung. Der
Mann war der abstrakten Anschauung,
die er damals so äußerte: Nun ja,
diese deutsche Entwickelung, die ist
da und die geht halt in der Art
weiter, wie sie da ist. — Ich sagte:
Das ist eine Abstraktion, das ist
nicht etwas, was aus der Wirklichkeit
heraus geholt ist. Das kommt mir etwa
so vor, wie wenn jemand sagt: Hier ist
eine Pflanze, sie hat schon Frucht
getrieben, nun werden wieder neue
Blüten kommen, dann wieder Früchte,
dann wieder Blüten, und das wächst so
immer weiter. — Wenn bei der Pflanze
die Blüten- und Fruchtbildung erreicht
ist, kann man nicht sagen: Das geht so
weiter, wie es da ist. — Es kann ja
allerdings aus dem Samen, der von der
Blüte entstand, etwas Neues, eine neue
Pflanze entstehen; aber man darf sich
nicht vorstellen, daß aus der Blüte
die alte Pflanze in einer neuen
Gestalt wieder heraustritt und das
sich so fortsetzt, wie es da war. Ich
sagte: Dasjenige, was die Substanz,
die Essenz des deutschen Wesens ist,
hat seine Blüte und Frucht erreicht
zur Goethe-, Schiller-, Herder-,
Hegel-Zeit. Das ist ein Höhepunkt. Das
kann nicht einfach fortgesetzt werden.
Seither stehen wir in der Dekadenz,
seither sind wir in absteigender
Bewegung. — Ich äußerte damals diese
Ideen. Verständnis, wie Sie sich
denken können, fand ich wenig; denn
man war schon eingetreten in die Zeit,
wo solche Ideen zu intensiv waren, als
daß sie die menschliche Seele hätten
ergreifen können, und ich mußte
denken, wie es ganz anders war noch
bis zur Mitte des 19. Jahrhunderts. Da
gab es zum Beispiel innerhalb der
deutschen Entwickelung einen Mann, der
eine Literaturgeschichte geschrieben
hat, Gervinus. Man kann viel gegen ihn
haben; in dem ganzen Schreiben dieser
Literaturgeschichte liegt ein
ungeheurer Radikalismus. Sie schließt
nämlich mit dem Tode Goethes ab, und
sie bestreitet den nachfolgenden
Geschlechtern, im alten Stil immer
weiter und weiter zu dichten, so, wie
wenn neue Blüten herauswüchsen aus den
Blättern der Pflanze. Damals war man
noch radikal genug, zu sagen: Mit
Goethe ist es aus; wollt ihr weiter
euch entwickeln, so müßt ihr nach
neuen Ansätzen suchen ! — Die konnte
Gervinus nicht geben; aber er schloß
das Alte ab, er machte einen Strich
darunter.
|
Certes, depuis cette époque, a été
écrit/poétisé maintes belles choses
dans la langue allemande, mais c'est
de l'épigonisme. Il n'y coule pas
l'essence qui coule dans Herder,
Goethe, Schiller, pas l'essence
philosophique, l'essence de
Hegel-Schelling, l'essence de Fichte.
Le seul et unique fait est que
Hamerling, au point de sa maturité, a
apporté un ton nouveau dans son
"Homunculus", qui est cependant devenu
une satire.
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17
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Gewiß, es ist ja seit jener Zeit
manches Schöne auch gedichtet worden
in der deutschen Sprache, aber es ist
Epigonentum. Es fließt darin nicht die
Essenz, die in Herder, Goethe,
Schiller fließt, nicht die
philosophische Essenz, die
Hegel-Schelling-Essenz, die
Fichte-Essenz. Einzig und allein, daß
Hamerling im Punkte seiner Reife einen
neuen Ton hineingebracht hat in seinem
«Homunculus», der aber eine Satire
geworden ist.
|
Les exigences étaient déjà à
l'époque à la porte pour saisir une
nouveauté, développer un sens réel
pour une nouvelle approche de toute la
nouvelle civilisation. Cet appel à une
nouvelle approche devrait être lancé
aujourd'hui dans le monde entier. Car
c'est seulement à partir de là que
l'on peut espérer un certain salut
pour l'évolution future de l'humanité.
Tout ce qui ne se rattache pas à
l'intuition de l'humain individuel
devrait être anéanti. Vous pouvez en
voir un signe extérieur dans la
manière dont les anciennes conceptions
sont aujourd'hui remises en avant de
manière convulsive. Pour pouvoir dire
quelque chose dans le présent, on fait
appel à de vieilles idées. Chez l'un
des esprits les plus éminents d'Europe
centrale, on trouve un point de vue
issu de cette conscience décadente du
temps, qui montre ce à quoi l'humanité
ne peut pas se tenir aujourd'hui. Cet
homme pose la question : comment
pouvons-nous à nouveau parvenir à une
vie morale ? - Il se rend compte qu'au
cours des cinq dernières années,
l'usure de l'ancienne morale s'est
manifestée, le mensonge a triomphé à
travers tous les peuples. L'ancienne
politique hébraïque de Yahvé s'est
tellement emparée de tous les peuples
que l'on voudrait croire qu'il y avait
alors un judaïsme en Palestine, et que
tous les peuples voudraient maintenant
mener chacun pour soi une politique
comme celle que les Juifs ont menée en
Palestine. Ils voudraient tous devenir
ainsi, ils voudraient tous mener une
politique mondiale en excluant les
acquis du christianisme. Le contenu
fait défaut. C'est pourquoi on a
recours à des choses qui n'ont en fait
aucun contenu. Au lieu de chercher de
nouvelles sources de moralité à partir
de conceptions spirituelles, nouvelles
et fécondes, on se demande : Où se
trouvent les sources d'une nouvelle
moralité ? - Et donne la réponse
suivante : le pouvoir est un moyen
indispensable pour créer le bien.
C'est pourquoi, si on ne le possède
pas déjà, on doit aspirer au pouvoir
nécessaire pour réaliser le bien en
question. - On veut avoir un bien dans
le monde et on donne le beau conseil :
cherche le pouvoir pour réaliser le
bien. - La deuxième raison de la
nouvelle éthique est la suivante :
avec le pouvoir que l'on possède, on
peut réaliser le bien. C'est pourquoi
il faut partout utiliser le pouvoir
pour réaliser le bien.
|
18
|
Die Forderungen standen schon
dazumal vor der Türe, ein Neues zu
ergreifen, wirklichen Sinn zu
entwickeln für einen neuen Ansatz der
ganzen neuen Zivilisation. Dieser Ruf
nach einem neuen Ansatz, der sollte
heute durch die ganze Welt gehen. Denn
nur von da aus ist einiges Heil für
die zukünftige Entwickelung der
Menschheit zu erhoffen. Ausgelöscht
müßte werden alles dasjenige, was
nicht anknüpft an die Empfindung des
einzelnen Menschen. Ein äußeres
Zeichen dafür können Sie daraus
ersehen, wie krampfhaft alte
Vorstellungen heute wieder
hervorgezogen werden. Um doch etwas
zu sagen in der Gegenwart, werden alte
Vorstellungen hervorgezogen. Bei einem
der gegenwärtig führenden Geister
Mitteleuropas findet man eine so recht
aus diesem dekadenten Zeitbewußtsein
heraus gesprochene Anschauung, die
zeigt, woran sich die Menschheit heute
nicht halten kann. Dieser Mann frägt:
Wie kommen wir denn wiederum zu einem
sittlichen Leben ? — Er sieht ein, in
den letzten fünf Jahren hat sich die
Abgebrauchtheit der alten Moral
gezeigt, die Lüge hat ihren Siegeszug
durch alle Völker gehalten. Die
althebräische Jahve-Politik hat so
sehr alle Völker ergriffen, daß man
glauben möchte, damals in Palästina
gab es ein Judentum, und jetzt möchten
alle Völker für sich jeweilen eine
solche Politik treiben, wie die Juden
sie in Palästina getrieben haben. Sie
möchten alle so werden, sie möchten
alle mit Ausschluß der
Errungenschaften des Christentums
Weltpolitik treiben. Der Inhalt fehlt.
Daher greift man zu Dingen, die
eigentlich keinen Inhalt haben. Statt
nach neuen Quellen der Sittlichkeit
aus geistigen, neuen, fruchtbaren
Anschauungen heraus zu suchen, frägt
man: Wo liegen die Quellen einer neuen
Sittlichkeit ? — und gibt folgende
Antwort: Die Macht ist ein
unentbehrliches Mittel, um das Gute zu
schaffen. Darum soll man, falls man
sie nicht schon besitzt, nach
derjenigen Macht streben, die für das
jeweilig zu verwirklichende Gute
erforderlich ist. — Man möchte ein
Gutes haben in der Welt und gibt den
schönen Rat: Suche dir die Macht, um
das Gute zu verwirklichen. — Als
zweiter Grund der neuen Ethik
figuriert: Mit der Macht, die man hat,
kann man das Gute schaffen. Darum soll
man auch die Macht überall zur
Verwirklichung des Guten verwenden.
|
Mais il faut d'abord avoir le bien,
il faut d'abord reconnaître le bien !
Parler ainsi est le contraire de ce
qui doit se répandre dans la nouvelle
civilisation humaine par la science de
l'esprit dont il est question ici. Car
il ne s'agit pas de fonder quoi que ce
soit sur le pouvoir. On ne peut fonder
quelque chose sur le pouvoir que si
l'on regroupe des groupes humains.
Quand l'humain doit faire face à
l'humain, on ne peut rien fonder sur
le pouvoir, mais uniquement sur ce qui
se développe en l'humain, de sorte que
l'humain ait une valeur. L'humain doit
acquérir une valeur qui lui permette
d'accomplir des prestations pour
l'humain, et il doit en même temps
développer une réceptivité qui lui
permette de reconnaître cette valeur
humaine.
|
19
|
Aber man muß doch das Gute erst
haben, man muß doch das Gute erst
erkennen ! So zu sprechen ist das
Gegenteil von dem, was sich durch die
hier gemeinte Geisteswissenschaft in
der neueren Menschheitszivilisation
verbreiten muß. Denn da handelt es
sich nicht darum, irgend etwas auf
Macht zu begründen. Auf Macht kann man
nur etwas begründen, wenn man
Menschengruppen zusammenfaßt. Wenn
Mensch dem Menschen gegenüberstehen
soll, kann man nichts auf Macht
gründen, sondern nur auf dasjenige,
was sich im Menschen entwickelt, so
daß der Mensch einen Wert hat. Der
Mensch hat sich zu erarbeiten einen
Wert, durch den er Leistungen
vollbringt für den Menschen, und er
hat zu gleicher Zeit zu entwickeln
eine Empfänglichkeit, solchen
Menschenwert anzuerkennen.
|
C'est la seule base possible pour
toute moralité future : développer la
valeur humaine et la capacité de
reconnaître la valeur humaine. En
d'autres termes, cela signifie que
toute moralité doit être fondée sur
une véritable confiance ! - C'est
parce que l'on n'a pas voulu aller
jusqu'à de telles conceptions que l'on
n'a pas pu comprendre les exigences
morales contenues dans ma "Philosophie
de la liberté". Là est fondée une
ainsi nommée morale individualiste et
est construit sur ce que si être
développé en chaque humain ce qui peut
être développé, on n'a pas besoin de
la législation, mais on peut alors
attendre ce que les humains feront
dans leurs échanges mutuels. Et j'ai
dû dire à l'époque à certains humains
: "Regarde une fois, quand nous
marchons dans la rue, l'un dans un
sens, l'autre dans l'autre, avons-nous
besoin d'une législation pour nous
éviter mutuellement ? Que l'un aille à
gauche, l'autre à droite, on le fait
en fonction des exigences de
l'existence/l'être-là, que l'on
comprend par la raison synthétique. -
C'est ainsi que l'on agit moralement,
lorsque toutes les choses qui se
trouvent dans l'être humain se
développent réellement. Sans cela, il
n'y a aucune morale de l'avenir.
|
20
|
Das ist die einzige mögliche
Grundlage für jegliche Sittlichkeit
der Zukunft: Menschenwert entwickeln
und die Fähigkeit, Menschenwert
anzuerkennen. Dies mit andern Worten
ausgedrückt, bedeutet: Alle
Sittlichkeit muß auf wirkliches
Vertrauen aufgebaut werden ! — Weil
man nicht vordringen wollte zu solchen
Anschauungen, konnte man jene
Moralforderungen nicht begreifen, die
in meiner «Philosophie der Freiheit»
enthalten sind. Da wird begründet eine
sogenannte individualistische Moral
und es wird darauf gebaut, daß man,
wenn in jedem einzelnen Menschen
dasjenige entwickelt wird, was
entwickelt werden kann, nicht die
Gesetzgebungen braucht, sondern dann
warten kann, was die Menschen tun
werden in ihrem gegenseitigen Verkehr.
Und ich mußte dazumal manchem Menschen
sagen: Sieh einmal, wenn wir auf der
Straße gehen, der eine hin, der andere
her, brauchen wir da eine
Gesetzgebung, daß wir einander
ausweichen ? Daß der eine links geht,
der andere rechts geht, das tut man
aus den Anforderungen des Daseins
heraus, die man vernünftigerweise
einsieht. — So handelt man sittlich,
wenn alle die Dinge, die im
Menschenwesen liegen, wirklich zur
Entwickelung kommen. Ohne das gibt es
keine Moral der Zukunft.
|
Mais c'est la seule morale qui sera
vraiment construite sur une chrétienté
nouvellement saisie. Elle doit être
construite sur cela : Tout ce que vous
avez fait à un autre qu'humain, c'est
à moi que vous l'avez fait. - Le
Christ est venu dans l'humanité afin
que chaque humain particulier
reconnaisse l'autre homme selon sa
valeur. Et si les humains se traitent
ainsi les uns les autres dans le
monde, alors la base de ce qui est une
nouvelle moralité est donnée. Mais
alors seulement, de notre point de vue
actuel, le mystère du Golgotha sera à
nouveau compris. Ce mystère du
Golgotha est un fait. Il doit être
compris par chaque âge du monde sous
une nouvelle forme. Ce ne sont pas les
enseignements qui sont là qui sont
déterminants ; ils doivent changer
d'âge en âge. Ce qui est déterminant,
c'est que le mystère du Golgotha a eu
lieu une fois. Pour les confessions
contemporaines, il s'avère de plus en
plus que le mystère du Golgotha leur
devient de plus en plus indifférent.
Elles ne tiennent pas à ce qu'il soit
compris à partir de la conscience du
temps ; elles tiennent seulement à ce
que leurs enseignements se propagent.
Mais ces enseignements seront
incapables de comprendre le mystère du
Golgotha. Et c'est ainsi que nous
avons déjà aujourd'hui une sorte de
théologie qui ne parle plus du tout du
Christ, mais seulement de l'humain
Jésus de Nazareth, de "l'homme simple"
qui a marché en Palestine, une sorte
de Socrate. Et on ne peut alors pas
comprendre pourquoi ceux qui parlent
de ce Christ parlent de lui comme du
centre de l'évolution de l'humanité.
Les questions qui se posent à l'époque
actuelle sont déjà si sérieuses. Et
c'est précisément cette gravité qui
devra être reconnue. Mais il faudra
travailler en harmonie avec le domaine
scientifique d'une part, et avec le
domaine social d'autre part. Les
choses se rejoignent en effet. Je
crois qu'aujourd'hui,
l'universitaire/l'académicien de
formation orthodoxe trouvera étrange
qu'on lui impose, par exemple, que la
botanique devienne "chrétienne". Mais
elle doit devenir chrétienne,
c'est-à-dire que l'esprit qui s'est
emparé de l'humanité par le biais de
l'âme doit également agir jusqu'à la
botanique. Et des humains à mentalité
socialiste, mais seulement un peu,
seulement quelques parties de cette
masse à mentalité socialiste parlent
du fait que la mentalité chrétienne -
on dit alors volontiers mentalité
chrétienne primitive - doit prendre
place dans le comportement mutuel des
humains. Malgré cela, on n'attache pas
une importance particulière à
l'imprégnation des idées sociales par
le principe chrétien.
|
21
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Dies ist aber die einzige Moral, die
wirklich auf eine neuerfaßte
Christlichkeit aufgebaut sein wird.
Darauf muß sie aufgebaut sein: Alles,
das ihr irgendeinem als dem Menschen
tut, das habt ihr mir getan. — Der
Christus ist in die Menschheit
gekommen, auf daß jeder einzelne
Mensch den andern Menschen seinem
Werte nach erkennt. Und wenn die
Menschen einander so behandeln in der
Welt, dann ist die Grundlage für
dasjenige gegeben, was eine neue
Sittlichkeit ist. Dann ist aber auch
erst von unserem gegenwärtigen
Gesichtspunkt aus das Mysterium von
Golgatha neu begriffen. Dieses
Mysterium von Golgatha ist eine
Tatsache. Begriffen werden muß es von
jedem Weltenzeitalter in einer neuen
Form. Nicht die Lehren, die da sind,
sind das Maßgebende; die müssen sich
von Zeitalter zu Zeitalter ändern. Das
Maßgebende ist, daß einmal das
Mysterium von Golgatha geschehen ist.
Für die Bekenntnisse der Gegenwart
stellt es sich immer mehr und mehr
heraus, daß ihnen das Mysterium von
Golgatha immer gleichgültiger und
gleichgültiger wird. Sie legen keinen
Wert darauf, daß es aus dem
Zeitbewußtsein heraus begriffen werde;
sie legen nur den einen Wert darauf,
daß ihre Lehren sich fortpflanzen.
Aber diese Lehren werden unfähig sein,
das Mysterium von Golgatha zu
begreifen. Und so haben wir heute
schon eine Abart der Theologie, welche
von dem Christus gar nicht mehr
spricht, sondern nur von dem Menschen
Jesus von Nazareth, dem «schlichten
Mann», der in Palästina gewandelt hat,
so eine Art Sokrates. Und man kann
dann nicht begreifen, warum eigentlich
diejenigen, die von diesem Christus
reden, von ihm reden als vom
Mittelpunkt der
Menschheitsentwickelung. So ernst
liegen schon die Fragen, die dem
heutigen Zeitalter auferlegt sind. Und
gerade dieser Ernst wird eingesehen
werden müssen. Aber es wird im
Einklang gearbeitet werden müssen auf
der einen Seite mit dem
wissenschaftlichen Gebiete, auf der
andern Seite mit dem sozialen Gebiete.
Die Dinge laufen ja doch durchaus
ineinander. Ich glaube, daß es heute
den orthodox ausgebildeten Akademiker
sonderbar anmuten wird, wenn man ihm
zum Beispiel die Zumutung stellt, die
Botanik müsse «christlich» werden.
Aber sie muß christlich werden, das
heißt, der Geist, der durch das Gemüt
die Menschheit ergriffen hat, muß
auch bis in die Botanik hinein wirken.
Und ein wenig reden ja sozialistisch
gesinnte Menschen, aber nur wenig, nur
einzelne Teile dieser sozialistisch
gesinnten Masse, davon, daß
christliche Gesinnung — urchristliche
Gesinnung sagt man dann wohl — Platz
greifen müsse im gegenseitigen
Sich-Verhalten der Menschen. Einen
besonderen Wert legt man trotzdem
nicht darauf, die sozialen Ideen mit
dem christlichen Prinzip zu
durchdringen.
|
Il est toutefois aussi disponible
une troisième variété, mais il s'agit
d'apprendre à trouver le Christ dans
le monde d'un côté, et d'apprendre à
allumer en nous les facultés de
comprendre ce Christ de l'autre côté.
Ce qui doit agir ensemble, à grande
échelle comme dans la vie sociale,
c'est le développement d'une certaine
valeur humaine et le développement de
la capacité à reconnaître avec
confiance cette valeur humaine et à se
comporter réellement en conséquence
dans les relations d'humain à humain !
|
22
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Es ist ja allerdings auch eine
dritte Abart vorhanden; aber es
handelt sich darum, daß wir lernen,
auf der einen Seite in der Welt den
Christus zu finden, daß wir lernen,
auf der andern Seite in uns die
Fähigkeiten zu entzünden, diesen
Christus zu verstehen. Was
zusammenwirken muß im Großen wie im
Einzelnen im sozialen Leben, ist
Entwickelung eines gewissen
Menschenwertes und Entwickelung der
Fähigkeit, diesen Menschenwert
vertrauensvoll zu erkennen und sich
danach im Verhältnis von Mensch zu
Mensch auch wirklich zu verhalten !
|
Au XIXe siècle, quand on comprenait
le moins comment un nouvel esprit
voulait entrer pour comprendre à
nouveau le mystère du Golgotha, on
parlait de christianisme pratique
parce qu'on était devenu aussi peu
pratique que possible en ce qui
concerne le christianisme. Maintenant
que les événements de ces dernières
années ont passé dans l'évolution de
l'humanité, il serait nécessaire que
le plus grand nombre possible d'êtres
humains se ressaisisse et comprenne
comment une nouvelle révélation de
l'Esprit veut effectivement entrer
dans l'évolution de l'humanité et
comment elle doit être saisie par les
humains. Tant que nous tiendrons toute
notre vie spirituelle en gage auprès
des puissances extérieures, des
puissances étatiques ou de tout autre
type de puissance dans le monde, il
n'y aura aucune possibilité pour cette
vie spirituelle d'accueillir
réellement ce qui veut entrer dans
l'humanité en tant que révélation
spirituelle. Pour cela, il est
nécessaire que la vie spirituelle soit
vraiment, comme l'exige notre idée de
trimembrement, placée sur ses propres
pieds, qu'elle se développe à partir
de ses propres impulsions. C'est à
partir de ces impulsions propres que
la science s'imprégnera de méthodes
spirituelles, et c'est à partir des
méthodes spirituelles que l'on
développera pour la science que
s'allumera la force d'imprégner
moralement la vie sociale de ce qu'est
l'esprit. Dans l'action sociale, dans
la vie sociale des humains, nous
devons apprendre à réaliser, à
actualiser l'esprit. Mais pour cela,
il est nécessaire de dépasser ce que
nous devons appeler aujourd'hui des
mots creux/des cosses de mots. Nous
vivons en effet une vie spirituelle
faite de mots creux, de phrasés. On
peut aujourd'hui faire l'expérience de
quelqu'un qui dit de belles choses qui
peuvent nous plaire dans leur contenu
; si on s'approche de lui, on trouve
son âme vide de contenu spirituel.
Pourquoi ? - Parce qu'aujourd'hui, on
peut glaner des phrasés partout. On
n'a pas besoin aujourd'hui d'être lié
à ce qui circule dans la vie humaine
en termes de mots vides. Il n'y a pas
d'autre moyen de trouver à nouveau la
liaison avec l'esprit que de chercher
d'abord le guide, afin que l'âme
humaine puisse vraiment parvenir
d'elle-même à l'esprit, le guide qui
ne se laisse pas trouver autrement
qu'en le cherchant dans la conviction,
l'humain peut seulement devenir ce
qu'il doit devenir aujourd'hui dans le
monde s'il ne s'en tient pas
simplement à ce qu'il a hérité, aux
forces du sang, mais s'il développe en
lui quelque chose qui va au-delà de ce
qui est simplement hérité, au-delà de
ce qu'il peut simplement recevoir du
monde extérieur. Aujourd'hui, nous
naissons dans un monde avec des
dispositions déterminées ; ces
dispositions nous sont développées à
l'école, mais de telle sorte que
seules les traditions héritées du
passé servent de moteur à ce
développement. Nous devons arriver à
savoir qu'en chaque être humain se
trouve un germe caché, qui n'est pas
là par la simple hérédité ni par ce
qui se cache aujourd'hui comme
impulsions dans l'éducation. Nous
devons croire que chaque être humain
recèle aujourd'hui quelque chose qui
ne peut être éveillé que par les
forces spirituelles et par la
conviction de l'existence de ces
forces. Seule la conscience de Yahvé
peut être vécue à partir de ce qui est
éduqué et vécu aujourd'hui. La
conscience du Christ ne peut être
éveillée que si l'on croit non
seulement à l'évolution de l'humain,
mais aussi à la transformation de
l'humain, si l'on croit que l'humain
devient quelque chose qui n'est pas
prédisposé en lui parce qu'il a hérité
un corps de ses ancêtres, mais qui
siège en lui parce qu'il a traversé
des vies terrestres antérieures dans
des cours antérieurs humains des
mondes. À l'époque, le principe de
l'hérédité prédominait toutefois et
surplombait dans l'entité humaine ce
qui venait des vies terrestres
antérieures répétées. Aujourd'hui, les
qualités héréditaires sont devenues
faibles, et les qualités de l'être
humain qui proviennent des
incarnations précédentes non pas avec
le sang, mais avec l'âme, deviennent
de plus en plus fortes.
|
23
|
Als man im 19. Jahrhundert am
wenigsten begriff, wie da herein
wollte ein neuer Geist, um das
Mysterium von Golgatha neu zu
begreifen, da sprach man von
praktischem Christentum, weil man in
bezug auf das Christentum so
unpraktisch wie möglich geworden war.
Jetzt, nachdem die Ereignisse der
letzten Jahre in der
Menschheitsentwickelung
vorübergezogen sind, wäre es
allerdings notwendig, daß möglichst
viele Menschen sich aufraffen,
einzusehen, wie in der Tat eine neue
Geistoffenbarung in die
Menschheitsentwickelung herein will
und wie sie erfaßt werden muß von den
Menschen. Solange wir unser ganzes
geistiges Leben an die äußeren Mächte
verpfändet halten, an Staatsmächte,
oder wie man sie sonst hat in der
Welt, so lange wird für dieses
Geistesleben keine Möglichkeit
bestehen, das, was herein will an
spiritueller Offenbarung in die
Menschheit, wirklich aufzunehmen. Dazu
ist notwendig, daß das Geistesleben
wirklich, wie es in unserer
Dreigliederungsidee gefordert wird,
auf eigene Füße gestellt werde, daß es
sich aus seinen eigenen Impulsen
heraus entwickelt. Aus diesen eigenen
Impulsen heraus wird die Wissenschaft
mit geistigen Methoden durchtränkt
werden, und an den geistigen Methoden,
die man für die Wissenschaft
entwickelt, wird sich die Kraft
entzünden, auch das soziale Leben
moralisch zu durchdringen mit dem, was
Geist ist. Wir müssen im sozialen
Wirken, im sozialen Leben der Menschen
lernen, Geistiges zu realisieren, zu
aktualisieren. Dazu aber ist es
notwendig, hinauszukommen über
dasjenige, was wir heute Worthülsen
nennen müssen. Wir leben ja ein
Geistesleben in Worthülsen, in
Phrasen. Man kann heute die Erfahrung
machen, daß jemand schöne Dinge sagt,
die einem dem Inhalt nach gefallen
können; wenn man ihm näherrückt,
findet man seine Seele leer von
geistigem Inhalt. Warum ? — Weil man
ja heute überall die Phrasen
zusammenklauben kann. Man braucht ja
heute nicht verbunden zu sein mit dem,
was herumschwirrt an Worthülsen im
menschlichen Leben. Es gibt keinen
andern Weg, um wiederum die
Verbindung mit dem Geiste zu finden,
als zunächst den Führer zu suchen,
damit die Menschenseele wirklich von
sich aus zum Geiste hingelangen kann,
den Führer, der sich aber nicht anders
finden läßt als dadurch, daß man ihn
sucht in der Überzeugung, der Mensch
könne das, was er heute werden soll,
in der Welt nur dadurch werden, daß er
nicht bloß bei dem bleibt, was in ihm
vorhanden ist an Vererbtem, an
Blutskräften, sondern dadurch, daß er
etwas in sich entwickelt, das
hinausgeht über das bloß Vererbte,
über das bloß aus der äußeren Welt
Aufzunehmende. Wir werden heute in
eine Welt hereingeboren mit bestimmten
Anlagen; diese Anlagen werden uns in
der Schule entwickelt, aber so, daß
als Antrieb bei dieser Entwickelung
nur die Traditionen figurieren, die
überkommen sind. Wir müssen dahin
kommen, zu wissen, daß in jedem
Menschen ein verborgener Keim steckt,
der nicht da ist durch die bloße
Vererbung, auch nicht da ist durch
das, was heute an Antrieben in der
Erziehung drinnensteckt. Wir müssen
den Glauben haben, in jedem Menschen
liege heute etwas darinnen, das nur
durch Geisteskräfte und durch die
Überzeugung von dem Dasein der
Geisteskräfte aus ihm heraus erweckt
werden könne. Aus dem, wonach heute
erzogen und gelebt wird, kann bloß das
Jahve-Bewußtsein erlebt werden. Das
Christus-Bewußtsein kann nur erweckt
werden, wenn man nicht nur den Glauen
hat an die Entwickelung des Menschen,
sondern an die Umwandlung des
Menschen, wenn man den Glauben daran
hat, daß aus dem Menschen etwas wird,
was nicht in ihm veranlagt ist
dadurch, daß er einen Leib geerbt hat
von seinen Vorfahren, sondern was in
ihm sitzt dadurch, daß er frühere
Erdenleben durchgemacht hat in
früheren menschlichen Weltenläufen.
Damals prädominierte allerdings das
Vererbungsprinzip und überglänzte in
der menschlichen Wesenheit das, was
aus den wiederholten vorigen
Erdenleben herüberkam. Jetzt sind die
vererbten Eigenschaften schwach
geworden, und diejenigen
Eigenschaften im Menschen werden
immer stärker, welche aus den früheren
Inkarnationen nicht mit dem Blute,
sondern mit der Seele herüberkommen.
|
Cela peut être repris dans la
conscience. Et si cela vit dans la
conscience d'un humain, celui-ci
rencontre l'autre humain avec des
sentiments tout à fait différents de
ceux que les humains ont généralement
aujourd'hui.
|
24
|
Das kann ins Bewußtsein übernommen
werden. Und wenn es im Bewußtsein lebt
des einen Menschen, so begegnet dieser
dem andern Menschen mit ganz andern
Empfindungen, als sie die Menschen
gemeiniglich heute haben.
|
Ainsi, même s'il s'agit d'un thème
vraiment vaste, je vous ai exposé,
peut-être de manière balbutiante,
quelque chose de ce qui doit
intervenir avec une nécessité
primordiale dans notre évolution
humaine. Lorsque cette exigence surgit
dans la vie, elle se heurte encore
aujourd'hui aux préjugés les plus
lourds qui existent dans la vie. Elle
est combattue. Et j'ai dû vous parler
ces derniers temps de maintes luttes
contre ce qui est précisément visé par
la vision du monde d'orientation
anthroposophique dont il est question
ici. Aujourd'hui, je voudrais encore
citer deux choses dans ce sens. Je
vous ai lu l'autre jour la lettre de
notre ami le Dr Stein, qui montrait de
manière rafraîchissante comment il
fallait s'opposer à un homme d'Église
dont l'assistant, lorsqu'on voulait
lui prouver, à partir de passages
bibliques, que quelque chose sonnait
anthroposophique, allait jusqu'à
avouer : "Alors, le Christ se trompe -
selon lui ! Ce n'est donc pas lui,
l'homme d'Église, qui se trompe, mais
le Christ ! — Lorsque je suis arrivé à
Stuttgart, on m'a fait savoir que dans
nos cercles, toutes sortes de
jugements avaient été enregistrés sur
le fait qu'il était tout de même
choquant de s'opposer de cette manière
à un vieux monsieur qui avait même lu
des écrits de moi. Il faut tout de
même tenir compte de premièrement -
deuxièmement - troisièmement... C'est
malheureusement encore très répandu
dans nos rangs, que précisément
lorsqu'il s'agit de développer le
sérieux sur un point quelconque, on
est poignardé dans le dos par les
personnes qui voudraient de préférence
maintenir notre mouvement sur un point
de vue sectaire. C'est une chose que
je dois mentionner.
|
25
|
Damit habe ich Ihnen, wenn auch,
weil es sich um ein wirklich
weitgehendes Thema handelt, in einer
vielleicht stammelnden Weise etwas von
dem dargelegt, was mit Urnotwendigkeit
hereinziehen muß in unsere
menschheitliche Entwickelung. Wenn
diese Forderung im Leben auftritt, so
stößt sie heute noch an an die
allerschwersten Vorurteile, die im
Leben vorhanden sind. Sie wird
bekämpft. Und ich habe Ihnen von
manchem Bekämpfen dessen, was gerade
mit der hier gemeinten
anthroposophisch orientierten
Weltanschauung angestrebt wird, in der
letzten Zeit erzählen müssen. Ich
möchte heute nur noch zweierlei
anführen in dieser Richtung. Ich habe
Ihnen neulich einmal den Brief unseres
Freundes Dr. Stein vorgelesen, der in
herzerfrischender Weise zeigte, wie da
einem Kirchenmann entgegengetreten
werden mußte, dessen Helfer, als ihm
aus Bibelstellen etwas
anthroposophisch Klingendes
nachgewiesen werden sollte, sich sogar
aufschwang zu dem Bekenntnis: Dann
irrt eben Christus —, nach seiner
Ansicht ! Also nicht er, der
Kirchenmann irrt, sondern Christus !
-- Als ich nach Stuttgart gekommen
bin, wurde mir mitgeteilt, daß aus
unseren Kreisen heraus allerlei
Urteile registriert worden sind
darüber, wie es doch scharf sei, einem
alten Herrn, der ja sogar Schriften
von mir gelesen hat, in einer solchen
Weise entgegenzutreten. Man müsse doch
Rücksicht nehmen auf erstens —
zweitens — drittens ... Das ist leider
auch in unseren Reihen noch vielfach
verbreitet, daß einem gerade dann,
wenn es sich darum handelt, an
irgendeinem Punkte Ernst zu
entwickeln, von denjenigen Menschen,
die unsere Bewegung am liebsten auf
dem sektiererischen Gesichtspunkte
erhalten möchten, in den Rücken
gefallen wird. Das ist das eine, was
ich erwähnen muß.
|
L'autre est que je dois déjà vous
faire connaître l'accusation qui a été
lancée dans la presse allemande, dont
les sources troubles - je le mentionne
expressément ici - me sont très bien
connues, et dont le contenu est assez
indifférent ; car chez les gens qui
répandent de telles choses, il ne
s'agit pas d'éveiller la foi dans les
choses qu'ils répandent, mais
absolument de seulement fabriquer un
quelque chose qui puisse rabaisser une
personnalité ou un courant d'opinion
gênant. Ainsi, malgré la salle peu
éclairée, je vais lire ces omissions
"non éclairées" qui circulent
actuellement dans une partie de la
presse :
|
26
|
Das andere ist, daß ich Sie schon
bekanntmachen muß mit dem Anwurf, der
jetzt durch die deutsche Presse
gegangen ist, dessen trübe Quellen —
das erwähne ich ausdrücklich hier —
mir sehr gut bekannt sind, und bei dem
es ziemlich gleichgültig ist, was
darinnensteht; denn bei den Leuten,
die so etwas verbreiten, handelt es
sich nicht darum, den Glauben an diese
Dinge, die sie verbreiten, zu
erwecken, sondern überhaupt nur
irgend etwas zu fabrizieren, was eine
unbequeme Persönlichkeit oder
Zeitströmung herabsetzen kann. So will
ich trotz des ja nicht sehr
erleuchteten Saales diese
«unerleuchteten» Auslassungen, die
jetzt durch einen Teil der Presse
gehen, vorlesen:
|
Le théosophe Steiner, longue
main de l'Entente". - Le
(journal) <Mannheimer
Generalanzeiger> (indicateur
général de Mannheim) reçoit un rapport
de Berlin : Le théosophe Dr Rudolf
Steiner, qui influence un groupe
d'adeptes de plusieurs millions
d'hommes et de femmes" - je remarque
expressément : cette phrase, pour
celui qui regarde d'une manière ou
d'une autre dans la luxueuse pièce du
présent, sera extraordinairement
probante, et on verra, dans le temps
qui vient, où de telles attaques se
renforceront considérablement,
pourquoi de telles attaques sont
dites, entre d'autres choses
mensongères -, "a fondé au printemps
1919 à Stuttgart le Bund für
Dreigliederung des sozialen
Organismus/la Fédération pour le
trimembrement de l'organisme social,
qui ne devait être à l'origine qu'une
communauté religieuse communiste, mais
qui est ensuite tombée en contact
politique avec les bolcheviks et les
communistes, et qui exerce maintenant
une agitation politique bizarre et
contrariante/dégueulasse. La
<B.Z.> apprend ce qui suit de
Dresde : Il ressort de nouvelles
fiables", - je vous prie de tenir
compte du ton - "que la Fédération
pour la triarticulation établit les
noms de tous les officiers
prétendument actifs dans le sens
réactionnaire et rassemble contre eux,
sur la base de témoignages, du
matériel sur des actes contraires au
droit international, qui doit ensuite
être envoyé à l'Entente en vue de
livraison/d'extradition. La véracité
de telles accusations est tout à fait
indifférente à M. Steiner et à
ses camarades, et le passage d'une
lettre où il est dit : les accusations
de vol sont à proscrire, car la
fausseté est plus facile à prouver. De
même, on ne doit pas porter
d'accusations trop incroyables, comme
des mutilations d'enfants".
|
27
|
«Der Theosoph Steiner als
Handlanger der Entente. — Dem
<Mannheimer Generalanzeiger>
wird aus Berlin berichtet: Theosoph
Dr. Rudolf Steiner, der eine
Anhängerschaft von mehreren Millionen
Männern und Frauen beeinflußt» — ich
bemerke ausdrücklich: dieser Satz, der
wird für den, der irgendwie
hineinschaut in das Gemache der
Gegenwart, außerordentlich beweisend
sein, und man wird in der Zeit, die da
kommt, in der sich solche Angriffe
wesentlich verstärken werden, sehen,
warum solche Angriffe gesagt werden,
neben andern erlogenen Dingen —, «hat
im Frühjahr 1919 in Stuttgart den Bund
für Dreigliederung des sozialen
Organismus begründet, der ursprünglich
nur eine religiös-kommunistische
Gemeinschaft sein sollte, dann aber in
politische Berührung mit den
Bolschewisten und Kommunisten geraten
ist und jetzt eine seltsame und
widerwärtige politische Agitation
ausübt. Die <B. Z.> erfährt aus
Dresden das Folgende: Aus
zuverlässigen Nachrichten geht
einwandfrei hervor», — ich bitte, den
Ton zu berücksichtigen — «daß der Bund
für Dreigliederung die Namen aller
angeblich im reaktionären Sinne
tätigen Offiziere feststellt und gegen
diese Material über
völkerrechtswidrige Handlungen an der
Hand von Zeugenaus‑ sagen sammelt, das
dann der Entente zwecks Auslieferung
zugestellt werden soll. Die
Richtigkeit derartiger Beschuldigungen
ist Herrn Stei‑ ner und Genossen
vollkommen gleichgültig, und daß sie
sogar vor bewußt falschen Angaben
nicht zurückschrecken, beweist die
Stelle eines Briefes, in dem es heißt:
Beschuldigungen von Diebstählen sind
zu unterlassen, da die Unwahrheit hier
leichter nachzuweisen ist. Ebenso darf
man keine allzu unglaublichen
Beschuldigungen wie Verstümme‑ lungen
von Kindern, erheben.»
|
Maintenant, que chaque phrase,
chaque mot - pardonnez-moi d'employer
cette expression dans ce contexte -
soit un mensonge "fabriqué/inventé de
toutes pièces", c'est donc entièrement
évident. Mais ces choses sont
fabriquées dans le présent. Elles
prouvent que l'on prend suffisamment
au sérieux ce qui vient du courant
d'esprit qui est représenté ici pour
considérer ces moyens malveillants
comme nécessaires. Vous pouvez être
convaincus que l'on ne bombarde pas
les petits mouvements sectaires,
c'est-à-dire ceux qui sont censés être
de petits mouvements en nombre, avec
de telles choses. On aimerait
seulement souhaiter- je l'ai aussi
exprimé dans l'article que j'ai envoyé
avant-hier pour notre deuxième
prochain numéro de "Triarticulation" -
que le nombre de gens naïfs qui
croient encore toujours que le fait de
réfuter de telles choses aiderait
quelque peu les gens qui travaillent
aujourd'hui à partir des sources
troubles dont il est question ici,
diminue de plus en plus. Ils ne
s'intéressent que très peu aux
réfutations, car pour eux, il ne
s'agit pas de toucher à la vérité,
mais de lutter par tous les moyens
contre tout ce qui doit s'introduire
dans l'humanité comme un nouvel
esprit.
|
28
|
Nun, daß jeder Satz, jedes Wort —
verzeihen Sie, wenn ich in diesem
Zusammenhange den Ausdruch gebrauche —
eine «erstunkene» Lüge ist, das ist ja
ganz selbstverständlich. Aber diese
Dinge werden in der Gegenwart
fabriziert. Sie beweisen, daß man
dasjenige, was von der Geistesströmung
kommt, die hier vertreten wird, genug
ernst nimmt, um diese bösartigen
Mittel überhaupt für notwendig zu
halten. Sie können überzeugt sein:
kleine sektiererische Bewegungen, das
heißt solche, die in der Anzahl kleine
Bewegungen sein sollen, die
bombardiert man nicht mit derlei
Dingen. Wünschen möchte man nur — ich
habe das auch in dem vorgestern
abgesendeten Artikel für unsere
zweitnächste «Dreigliederungs»-Nummer
ausgesprochen —, daß die Zahl der
naiven Leute immer geringer und
geringer würde, die noch immer
glauben, daß es, wenn man solche Dinge
widerlegt, den Leuten etwas hülfe, die
heute aus den trüben Quellen heraus,
um die es sich hier handelt, arbeiten.
Die interessieren Widerlegungen
außerordentlich wenig; denn ihnen geht
es nicht darum, die Wahrheit irgendwie
auch nur zu berühren, sondern sie
kämpfen gegen alles dasjenige, was als
ein neuer Geist in die Menschheit
einziehen soll, mit jedem Mittel.
|
Ils suivent les forces dont ils sont
obsédés/possédés.
|
29
|
Sie folgen den Kräften, von denen
sie besessen sind.
|
J'ai dû vous présenter cet exemple
pour que, peu à peu, un sentiment de
gravité soit éveillé chez tous ceux
qui se sentent sincèrement attirés par
ce qui est présenté ici comme une
science de l'esprit d'orientation
anthroposophique. On aimerait vraiment
trouver des mots que notre langue
actuelle usée n'a guère, pour éveiller
ce sérieux dans les âmes. Car il est
nécessaire ! Mais les âmes sont
souvent comme paralysées. Ce qui doit
nécessairement pénétrer en elles ne le
fait plus, si l'on ne veut pas que le
temps conduise à la décadence
complète. On ne peut pas continuer à
fonctionner de la même manière. On ne
devrait plus non plus appeler "idéaux"
ce que l'on prend dans les anciens
courants. On devrait déjà être de plus
en plus conscient qu'une
reconstruction complète est nécessaire
dans l'évolution de l'humanité.
|
30
|
Ich mußte Ihnen auch dieses Beispiel
vorführen aus dem Grunde, damit nach
und nach doch ein Gefühl von dem
Ernste hervorgerufen werde, der
eigentlich walten sollte bei all
denjenigen, die sich irgendwie
ernsthaftig zugeneigt finden zu dem,
was hier als anthroposophisch
orientierte Geisteswissenschaft
angegeben wird. Man möchte ja
wirklich Worte finden, wie sie unsere
heutige abgebrauchte Sprache kaum hat,
um diesen Ernst in den Seelen zu
erwecken. Denn notwendig ist er ! Aber
die Seelen sind oftmals wie gelähmt.
In sie dringt nicht mehr dasjenige
ein, was notwendig in sie dringen muß,
wenn die Zeit nicht in die
vollständige Dekadenz hineinführen
soll. Man kann nicht in der alten
Weise fortwirtschaften. Man sollte
auch nicht mehr «Ideale» nennen, was
man aus den alten Strömungen heraus
nimmt. Man sollte sich schon immer
mehr und mehr bewußt werden, daß ein
völliger Neubau in der
Menschheitsentwickelung notwendig ist.
|
Français
seulement
TROISIÈME
CONFERENCE, Dornach, 11 janvier 1920
Le savoir humain par la connaissance du
monde, une exigence chrétienne de notre
temps
01
Ce que j'ai exposé hier ici est apparemment
quelque chose de très éloigné. Pourtant, celui
qui veut vraiment se faire des représentations
sur ce qui est spirituellement et socialement
nécessaire à notre époque doit aussi se
familiariser avec de telles représentations.
Notre pensée et nos sentiments, notre être
humain tout entier, doivent être imprégnés de
sentiments qui proviennent de telles
représentations. Je veux brièvement résumer ce
qui a constitué hier, en quelque sorte, la
tonalité principale des débats. C'est ce que
nous connaissions déjà de manière plus
abstraite sous d'autres aspects, à savoir que
l'humain a essentiellement une double
organisation ; nous pourrions aussi dire une
triple organisation, mais nous voulons moins
encore tenir compte aujourd'hui du troisième
membre, celui du milieu.
02
Tout d'abord, il y a son organisation
principale, son organisation nerveuse et
sensorielle, et alors l'organisation du reste
de l'humain. Pour les pensées actuelles
pressant à la commodité, une telle chose est
difficile à envisager parce que les humains
aimeraient actuellement savoir tout joliment,
presque spatialement, réparti. Quand on parle
de l'organisation principale/tête et de
l'organisation du reste de l'humain, alors les
gens se représentent de préférence : la tête
jusqu'au cou et ensuite le reste de l'humain.
Ainsi les choses ne sont naturellement pas
pensées, mais il s'agit de ce que, en une
certaine relation à nouveau tout l'humain soit
tête, seulement l'être principal, l'être de la
tête, vient plus clairement à l'expression à
la tête. Et l'humain entier est aussi un
humain du tronc et des membres, seulement
l'être tronc et membres se fait justement plus
clairement jour au tronc et aux membres. Les
sens sont dans une certaine mesure répartis
sur tout l'humain ; mais aussi loin qu'ils
sont répartis sur tout l'humain, nous les
comptons à l'organisation de tête, parce que
ces sens qui sont localisés dans la tête sont
les sens les plus avancés.
03
Vous comprendrez par ces allusions comment
j'entends réellement le membrement de l'humain
que j'ai mentionné. Maintenant, nous avons vu
que non seulement existe une nécessité de ce
membrement provenant de forces et de processus
internes dans l'humain, mais qu'en fait
l'humain est en ordonné d'une autre manière au
cosmos en tant qu'humain de la tête et d'une
autre manière au cosmos en tant qu'humain du
tronc et des membres. Notre tête est dans une
certaine mesure ce qu'il y a de plus avancé ;
mais en fait - et ce n'est pas seulement la
connaissance occulte qui le montre, mais aussi
l'embryologie réellement considérée de manière
raisonnable - notre organisation de la tête
n'appartient pas à la sphère terrestre et
solaire, mais à la sphère lunaire. Les forces
qui sont intérieurement actives dans notre
organisation de tête, ce sont des forces
lunaires. Et dans le reste de notre
organisation, ce sont les forces terrestres et
solaires qui sont actives.
04
Toute l'évolution terrestre de l'humanité est
liée à cette entité de l'humain. Et
maintenant, le moment est venu dans lequel
doit être envisagé comment un pas est à faire
en avant, qui dépend de comment nous venons en
situation de transposer en activité notre
organisation d'humanité. Dans l'évolution
humaine terrestre, existe donc tout d'abord ce
qui s'est joué dans la vie humaine d'esprit et
d'âme, disons jusqu'au mystère du Golgotha.
C'est la grande incision dans toute
l'évolution humaine sur terre. Et si l'on
excepte de tout ce qui s'est développé
jusqu'au mystère du Golgotha, l'évolution
hébraïque, judaïque ancienne, on peut dire que
ce qui s'est développé jusqu'à ce moment-là
porte un caractère tout à fait homogène.
05
L'ancienne culture païenne, qui s'inspire des
mystères de l'Antiquité de différentes
manières, comme je l'ai décrit dans ma
"Science secrète en esquisse", porte en une
certaine relation un caractère unitaire. Quel
est ce caractère unitaire ? Ce caractère
unitaire consiste dans ce qu'il existe une
sagesse originelle de l'humanité, qu'une
révélation originelle a effectivement eu lieu
de par toute la terre. Cette révélation
originelle, pourquoi a-t-elle pu avoir lieu ?
Elle a pu avoir lieu parce que, dans les temps
anciens de l'évolution terrestre, le chef
humain, la tête humaine, si je puis dire,
n'était pas encore aussi avancée qu'elle l'est
à notre époque ou qu'elle l'était déjà à
l'époque du mystère du Golgotha. Elle était
encore vivante, dans le sens où je vous l'ai
expliqué hier. Elle était encore remplie de la
possibilité d'avoir des rêves qui n'étaient
pas liés à ce que seule l'expérience terrestre
et l'expérience de la terre donnent. Elle
était en situation de rappeler de nouveau sur
le devant ce que l'humain avait vécu dans
d'anciens vécus de rêve - donc avec une
conscience dégradée au crépusculaire vis-à-vis
de la nôtre - à l'époque de l'ancienne lune.
06
Tout cela a été utilisé par les révélateurs
des temps anciens pour guider en quelque sorte
l'humanité vers le point de l'évolution où
elle devait se trouver lors de l'irruption du
mystère du Golgotha. Ce qui a été révélé là et
qui a pu être reçu par l'humanité à travers
l'organisation qui vient de vous être décrite
était tel que, par rapport à ce que l'humanité
d'aujourd'hui connaît, il y avait dans les
temps primitifs un vaste bien de sagesse qui
ne cessait de diminuer/décroitre. Aujourd'hui,
nous ne serions pas satisfaits avec ce bien de
sagesse, car il n'avait souvent pour contenu
que d'anciennes représentations ataviques de
rêves de clairvoyance. Aujourd'hui, nous
voulons avoir des représentations correctes,
claires, mais nous ne sommes pas encore très
avancés dans ces idées claires, lumineuses.
07
Une sagesse ancienne était déversée sur
l'humanité. De cette sagesse a beaucoup été
dit sur les êtres qui dominent la nature, sur
les forces qui dominent la nature, mais très
peu sur l'humain même. L'humain n'était donc
pas encore parvenu à sa conscience terrestre.
Il était en quelque sorte encore tout à fait
guidé par tutelle de puissances plus hautes.
Il pouvait devenir sage, mais la conscience de
soi, cela ne brillait pas encore. L'adage
apollinien : "Connais-toi toi-même" est placé
dans l'humanité comme une
aspiration/nostalgie, comme quelque chose qui
a été appelé dans l'avenir par les esprits
dirigeants de la Grèce. Une sagesse était là
qui traitait de la nature, toutefois aussi de
la nature du cosmos. L'ancienne révélation
hébraïque a été placée dans cette vie de
l'humanité. Si vous vous poussez devant l'âme
l'ancienne révélation hébraïque, elle a une
certaine particularité. Elle se distingue
totalement des révélations de sagesse païenne
qui se sont répandues autour d'elle. Elle
dédaignait en quelque sorte de contenir en
elle les sagesses relatives à la nature et à
l'univers. Au fond, elle ne contenait qu'une
seule chose sur la nature et l'univers : Dieu
les a créés avec l'humain, et l'humain a à
servir Dieu dans le monde. Toute la révélation
hébraïque ancienne est placée sur le but de
montrer à l'humain comment il pourrait servir
son Dieu Yahvé. A quoi est alors appelé dans
cette révélation hébraïque ancienne ? - Ce à
quoi il n'est pas appelé, c'est ce qu'a
l'ancienne révélation païenne : l'organisation
principale/de tête, qui pouvait encore évoquer
en elle/provoquer des souvenirs de l'ancien
temps lunaire. Dans la révélation hébraïque,
on ne pouvait pas y faire appel. Il devait
être fait appel au reste de l'organisation de
l'humain. Mais souvenez-vous de ce que j'ai
dit hier : cette organisation restante de
l'humain peut tout de suite comprendre et
recevoir, parce qu'elle est de puissance
solaire, ce qui vient de la lune. Ce qui vient
de la lune, c'est ce qui, à l'extrême, conduit
aux illusions, à ce qui peut se révéler à
l'intérieur de l'humain. Mais c'est le contenu
de la révélation hébraïque ancienne. Il n'est
tout d'abord traité que de l'humain. L'humain
est au point central de cette révélation
hébraïque ancienne.
08
Mais à l'époque précédant le mystère du
Golgotha, on n'était pas encore parvenu à
l'autoappréhension, à la connaissance de soi
de l'humain. Il fallait chercher un chemin qui
était en fait un détour. Et ce chemin passait
par la caractéristique du peuple judaïque.
C'est pourquoi la religion juive n'est tout
d'abord pas une religion de l'humanité. Elle
ne s'adresse pas à l'humain individuel, mais à
l'ensemble du peuple hébreu. C'est une
religion de peuple. Elle parle de l'humain,
mais seulement sur le détour par le peuple.
09
Ces deux choses étaient là lorsque le mystère
du Golgotha est intervenu dans l'évolution
terrestre : la sagesse universelle du
paganisme ancien qui s'évanouissait et la
conscience de l'humanité sous forme de
conscience de peuple. C'est là-dedans que fut
placé le mystère du Golgotha. On pouvait
seulement le comprendre avec ce qui était là.
On doit distinguer le fait du mystère des
moyens de le comprendre, de le ressentir. Les
païens pouvaient seulement le comprendre avec
les restes de leur sagesse universelle. Les
Juifs pouvaient seulement le comprendre avec
ce qui était révélé. Et c'est ainsi que cela
fut d'abord compris. Le reste de l'ancienne
sagesse s'est manifesté dans la conception
gnostique de l'événement du Golgotha. Ce qui
était dû à la révélation juive devint de plus
en plus le contenu de la compréhension
catholique, de la compréhension catholique
romaine du mystère du Golgotha. Et pour saisir
absolument quelque chose du mystère du
Golgotha, il fallait faire un détour par ces
deux courants des mondes/universels.
10
En cela se montra toutefois ce qui suit.
L'ancienne sagesse païenne, parce qu'elle
était en train de s'éteindre, parce que son
origine était lointaine, perdait de plus en
plus la capacité d'être comprise par les
humains. Les humains sont devenus bien trop à
l'aise/confortables pour continuer à
propager/transplanter la sagesse qui se
présentait sous forme gnostique à travers le
mystère du Golgotha. Il ne restait que de très
minces restes de l'ancienne compréhension
païenne du monde. C'est l'un des courants.
11
La prédication juive était plus fraîche, plus
intense. Mais elle n'avait aucune sagesse du
monde. Elle parlait seulement de l'humain et
de commandements à l'humain. Elle plaçait
l'humain au centre de sa vision du monde. Elle
s'est propagée dans les églises d'Occident.
Les derniers restes de la sagesse païenne,
dont on ne reconnaissait plus l'origine, sont
restés comme des concepts pour ce qui est
maintenant l'expérience scientifique. C'est
avec les derniers restes de l'ancienne sagesse
païenne que Galilée, Giordano Bruno et
Copernic ont compris ce qu'il en était des
nouvelles expériences du monde. Il n'est pas
étonnant que cela devienne peu à peu quelque
chose de très insatisfaisant. On n'avait en
effet su qu'appliquer les derniers restes
abstraits de la sagesse païenne ancienne à ce
que l'on obtenait par les nouveaux moyens de
la science de la nature.
Et de ce que l'on savait de l'humain par la
révélation juive, on ne trouvait pas de pont
vers cette sagesse. Et c'est ainsi que cela
s'est poursuivi, et c'est ainsi que cela a
vécu jusqu'à nos jours. Nous avons d'une part
une science qui ne travaille qu'avec les tout
derniers restes de l'ancienne sagesse païenne
et qui ne trouve pas par elle-même les moyens
de comprendre l'humain, qui a donc culminé au
XIXe siècle en renonçant à la compréhension de
l'humain proprement dit et en ne comprenant
que ce qui résulte en apparence si l'on
considère l'humain comme la dernière
conséquence de la série animale. Ne pas
comprendre l'humain, mais comprendre l'animal
le plus élevé et l'appeler l'humain, voilà ce
qui devint l'idéal de cette science
travaillant avec les derniers fragments du
paganisme.
12
Ce qui s'est rattaché à la révélation juive a
peu à peu perdu les possibilités de dire quoi
que ce soit sur la nature à partir de ce
qu'elle avait à dire sur l'humain. Essayez
donc de passer en revue la théologie telle
qu'elle s'est développée, pour voir s'il s'y
trouve quelque chose qui pourrait aujourd'hui
donner une explication satisfaisante pour la
conscience du temps, ne serait-ce que des
processus naturels les plus simples. Certes,
des considérations morales peuvent être
rattachées aux processus naturels à partir de
cette tradition. Mais la conscience
contemporaine ne se satisfait pas de la
considération morale selon laquelle Dieu
aurait fait venir un tremblement de terre de
Messine pour punir les humains, et la
théologie est devenue peu à peu incapable de
jeter un pont entre ce que les dieux font et
ce qui se produit et éclate dans la nature.
Elle est donc à bien des égards un phrasé,
tandis que notre science de la nature a devant
elle, de manière grandiose, matériau sur
matériau, qui renferme des mystères infinis,
mais ne sait rien en faire, parce qu'il lui
manque les concepts pour relier les choses
entre elles. C'est sous l'effet de cette
dichotomie que s'est développée toute la
conscience moderne, que s'est développé
quelque chose comme l'agnosticisme, par
exemple, pour lequel la caractéristique d'un
esprit éclairé est de pouvoir se dire :
L'humain est incapable de savoir quoi que ce
soit sur l'essence des choses. Il n'est tout
simplement pas organisé pour savoir quelque
chose sur l'essence des choses.
13
Ce qui est profondément présent dans l'être
humain sous forme de nostalgie doit lutter
contre une telle vision. Cela lutte dans ce
que l'humain veut savoir sur le monde, cela
lutte dans l'ordre social extérieur. Et il
faudra bien comprendre comment il faut
avancer, parce que, sur certains points, nous
en sommes encore à des époques bien plus
anciennes avec nos représentations et nos
idées. Qu'est-ce que la révélation juive a
produit de son côté ? Le plus caractéristique
de ce qu'elle a produit, c'est la politique
nationale juive. Cette politique nationale
juive, après avoir exercé son influence sur la
romanité, a poursuivi son chemin jusqu'à
l'époque la plus récente. Et les peuples les
plus importants de notre époque,
qu'aspirent-ils à faire dans le domaine
politique ? - Faire de la politique nationale
! Mais cela, c'est de la politique hébraïque
ancienne. Nous n'avons pas encore atteint le
christianisme en ce qui concerne notre vie
publique. Nous en sommes encore à l'Ancien
Testament. Et le présent a pour tâche de
s'avancer jusqu'au christianisme dans le
domaine de la vie publique. Il n'y parviendra
pas si il n'est pas soutenu de l'autre côté
par la progression scientifique vers le
christianisme. Mais pour cela, il est
nécessaire d'apprendre à connaître réellement
l'humain.
14
Prenez ma "Science secrète" ; il y est
beaucoup question de l'évolution cosmique, de
l'évolution de Saturne, du Soleil, de la Lune,
de la Terre et ainsi de suite, de sorte que
les humains qui sont aujourd'hui les plus
"intelligents" sont soit effrayés, soit amenés
à sourire ou à s'irriter. Si vous regardez de
plus près ce qui est écrit dans ma "science
secrète", vous trouverez : Ce qui est donné là
comme connaissance du monde est en même temps
connaissance de l'humain. Car en fait, dans
toute la connaissance du monde, l'humain est
partout présent. Ce que l'être humain a conçu
à l'époque de Saturne, ce qu'il a ensuite
développé, la manière dont les autres êtres se
sont intégrés, tout cela est considéré. Vous
ne pouvez pas du tout distinguer la
connaissance du monde de la connaissance de
l'humain.
15
Or, à l'heure actuelle, c'est une exigence
chrétienne à partir du domaine de la
connaissance. Justement, c'est ainsi une
exigence chrétienne à partir du domaine social
que nous apprenions à faire abstraction de
tous les autres pendants humains et à ne viser
que l'humain lui-même. Du point de vue du
phrasé, on fantasme depuis longtemps sur ces
choses, du point de vue de la réalité, encore
peu. Car du point de vue de la réalité, il
existe encore, comme forces écrasantes dans la
vie politique du monde, les contextes
nationaux dans lesquels l'humain est en grande
partie complètement immergé aujourd'hui. Ce
qui doit remplacer ces pendants nationaux,
c'est un rapport construit sur le sentiment de
ce qu'est l'humain, d'humain à humain, de par
toute la terre civilisée. Mais pour fonder un
tel rapport, il faut une certaine force
intérieure de l'esprit, une certaine force
intérieure de l'âme humaine. Et si nous nous
demandons si l'humain est devenu plus fort de
l'âme au cours de ce 19e siècle soi-disant
béni ? - où que l'on puisse regarder, si l'on
est sincère et honnête, on trouve partout que
l'humain n'est pas devenu plus fort, mais plus
faible, en ce qui concerne l'intensité des
concepts et des idéaux. Ceux qui me
connaissent sauront comment quelque chose de
tel est pensé.
16
Je me permets de faire ici une remarque
personnelle. Il y a maintenant plusieurs
décennies, j'étais à Vienne en train de
discuter avec un homme qui s'est depuis fait
un grand nom en tant qu'historien. Nous
parlions de l'évolution allemande. Cet homme
avait une vision abstraite des choses, qu'il
exprimait alors ainsi : eh bien, cette
évolution allemande, elle est là et elle se
poursuit de la même manière qu'elle est là. -
J'ai dit : c'est une abstraction, ce n'est pas
quelque chose qui est tiré de la réalité.
C'est un peu comme si quelqu'un disait : voici
une plante, elle a déjà donné des fruits,
maintenant de nouvelles fleurs vont
apparaître, puis de nouveaux fruits, puis de
nouvelles fleurs, et cela continue de croître
ainsi. - Lorsque la plante a atteint la
formation de fleurs et de fruits, on ne peut
pas dire : cela continue comme cela. - Il est
vrai que la graine issue de la fleur peut
donner naissance à quelque chose de nouveau, à
une nouvelle plante ; mais il ne faut pas
s'imaginer que l'ancienne plante ressort de la
fleur sous une nouvelle forme et que cela se
poursuive comme c'était le cas auparavant.
J'ai dit : ce qui est la substance, l'essence
de l'être allemand a atteint son
épanouissement et son fruit à l'époque de
Goethe, de Schiller, de Herder, de Hegel.
C'est un point culminant. Cela ne peut pas
être simplement poursuivi. Depuis lors, nous
sommes en décadence, depuis lors, nous sommes
dans un mouvement descendant. - J'ai exprimé
ces idées à l'époque. J'ai trouvé peu de
compréhension, comme vous pouvez l'imaginer,
car nous étions déjà entrés dans l'époque où
de telles idées étaient trop intenses pour
pouvoir saisir l'âme humaine, et je devais
penser à la manière dont les choses étaient
encore très différentes jusqu'au milieu du
XIXe siècle. Il y avait par exemple, au sein
de l'évolution allemande, un homme qui a écrit
une histoire de la littérature, Gervinus. On
peut avoir beaucoup de choses contre lui ; il
y a dans toute l'écriture de cette histoire de
la littérature un immense radicalisme. Elle se
termine en effet avec la mort de Goethe, et
elle conteste aux générations suivantes le
droit de continuer à faire de la poésie dans
l'ancien style, comme si de nouvelles fleurs
sortaient des feuilles de la plante. A
l'époque, on était encore assez radical pour
dire : avec Goethe, c'est fini ; si vous
voulez continuer à vous développer, vous devez
chercher de nouvelles approches ! - Gervinus
ne pouvait pas les donner ; mais il a fermé
l'ancien, il a fait un trait en dessous.
17
Certes, depuis cette époque, a été
écrit/poétisé maintes belles choses dans la
langue allemande, mais c'est de l'épigonisme.
Il n'y coule pas l'essence qui coule dans
Herder, Goethe, Schiller, pas l'essence
philosophique, l'essence de Hegel-Schelling,
l'essence de Fichte. Le seul et unique fait
est que Hamerling, au point de sa maturité, a
apporté un ton nouveau dans son "Homunculus",
qui est cependant devenu une satire.
18
Les exigences étaient déjà à l'époque à la
porte pour saisir une nouveauté, développer un
sens réel pour une nouvelle approche de toute
la nouvelle civilisation. Cet appel à une
nouvelle approche devrait être lancé
aujourd'hui dans le monde entier. Car c'est
seulement à partir de là que l'on peut espérer
un certain salut pour l'évolution future de
l'humanité. Tout ce qui ne se rattache pas à
l'intuition de l'humain individuel devrait
être anéanti. Vous pouvez en voir un signe
extérieur dans la manière dont les anciennes
conceptions sont aujourd'hui remises en avant
de manière convulsive. Pour pouvoir dire
quelque chose dans le présent, on fait appel à
de vieilles idées. Chez l'un des esprits les
plus éminents d'Europe centrale, on trouve un
point de vue issu de cette conscience
décadente du temps, qui montre ce à quoi
l'humanité ne peut pas se tenir aujourd'hui.
Cet homme pose la question : comment
pouvons-nous à nouveau parvenir à une vie
morale ? - Il se rend compte qu'au cours des
cinq dernières années, l'usure de l'ancienne
morale s'est manifestée, le mensonge a
triomphé à travers tous les peuples.
L'ancienne politique hébraïque de Yahvé s'est
tellement emparée de tous les peuples que l'on
voudrait croire qu'il y avait alors un
judaïsme en Palestine, et que tous les peuples
voudraient maintenant mener chacun pour soi
une politique comme celle que les Juifs ont
menée en Palestine. Ils voudraient tous
devenir ainsi, ils voudraient tous mener une
politique mondiale en excluant les acquis du
christianisme. Le contenu fait défaut. C'est
pourquoi on a recours à des choses qui n'ont
en fait aucun contenu. Au lieu de chercher de
nouvelles sources de moralité à partir de
conceptions spirituelles, nouvelles et
fécondes, on se demande : Où se trouvent les
sources d'une nouvelle moralité ? - Et donne
la réponse suivante : le pouvoir est un moyen
indispensable pour créer le bien. C'est
pourquoi, si on ne le possède pas déjà, on
doit aspirer au pouvoir nécessaire pour
réaliser le bien en question. - On veut avoir
un bien dans le monde et on donne le beau
conseil : cherche le pouvoir pour réaliser le
bien. - La deuxième raison de la nouvelle
éthique est la suivante : avec le pouvoir que
l'on possède, on peut réaliser le bien. C'est
pourquoi il faut partout utiliser le pouvoir
pour réaliser le bien.
19
Mais il faut d'abord avoir le bien, il faut
d'abord reconnaître le bien ! Parler ainsi est
le contraire de ce qui doit se répandre dans
la nouvelle civilisation humaine par la
science de l'esprit dont il est question ici.
Car il ne s'agit pas de fonder quoi que ce
soit sur le pouvoir. On ne peut fonder quelque
chose sur le pouvoir que si l'on regroupe des
groupes humains. Quand l'humain doit faire
face à l'humain, on ne peut rien fonder sur le
pouvoir, mais uniquement sur ce qui se
développe en l'humain, de sorte que l'humain
ait une valeur. L'humain doit acquérir une
valeur qui lui permette d'accomplir des
prestations pour l'humain, et il doit en même
temps développer une réceptivité qui lui
permette de reconnaître cette valeur humaine.
20
C'est la seule base possible pour toute
moralité future : développer la valeur humaine
et la capacité de reconnaître la valeur
humaine. En d'autres termes, cela signifie que
toute moralité doit être fondée sur une
véritable confiance ! - C'est parce que l'on
n'a pas voulu aller jusqu'à de telles
conceptions que l'on n'a pas pu comprendre les
exigences morales contenues dans ma
"Philosophie de la liberté". Là est fondée une
ainsi nommée morale individualiste et est
construit sur ce que si être développé en
chaque humain ce qui peut être développé, on
n'a pas besoin de la législation, mais on peut
alors attendre ce que les humains feront dans
leurs échanges mutuels. Et j'ai dû dire à
l'époque à certains humains : "Regarde une
fois, quand nous marchons dans la rue, l'un
dans un sens, l'autre dans l'autre, avons-nous
besoin d'une législation pour nous éviter
mutuellement ? Que l'un aille à gauche,
l'autre à droite, on le fait en fonction des
exigences de l'existence/l'être-là, que l'on
comprend par la raison synthétique. - C'est
ainsi que l'on agit moralement, lorsque toutes
les choses qui se trouvent dans l'être humain
se développent réellement. Sans cela, il n'y a
aucune morale de l'avenir.
21
Mais c'est la seule morale qui sera vraiment
construite sur une chrétienté nouvellement
saisie. Elle doit être construite sur cela :
Tout ce que vous avez fait à un autre
qu'humain, c'est à moi que vous l'avez fait. -
Le Christ est venu dans l'humanité afin que
chaque humain particulier reconnaisse l'autre
homme selon sa valeur. Et si les humains se
traitent ainsi les uns les autres dans le
monde, alors la base de ce qui est une
nouvelle moralité est donnée. Mais alors
seulement, de notre point de vue actuel, le
mystère du Golgotha sera à nouveau compris. Ce
mystère du Golgotha est un fait. Il doit être
compris par chaque âge du monde sous une
nouvelle forme. Ce ne sont pas les
enseignements qui sont là qui sont
déterminants ; ils doivent changer d'âge en
âge. Ce qui est déterminant, c'est que le
mystère du Golgotha a eu lieu une fois. Pour
les confessions contemporaines, il s'avère de
plus en plus que le mystère du Golgotha leur
devient de plus en plus indifférent. Elles ne
tiennent pas à ce qu'il soit compris à partir
de la conscience du temps ; elles tiennent
seulement à ce que leurs enseignements se
propagent. Mais ces enseignements seront
incapables de comprendre le mystère du
Golgotha. Et c'est ainsi que nous avons déjà
aujourd'hui une sorte de théologie qui ne
parle plus du tout du Christ, mais seulement
de l'humain Jésus de Nazareth, de "l'homme
simple" qui a marché en Palestine, une sorte
de Socrate. Et on ne peut alors pas comprendre
pourquoi ceux qui parlent de ce Christ parlent
de lui comme du centre de l'évolution de
l'humanité. Les questions qui se posent à
l'époque actuelle sont déjà si sérieuses. Et
c'est précisément cette gravité qui devra être
reconnue. Mais il faudra travailler en
harmonie avec le domaine scientifique d'une
part, et avec le domaine social d'autre part.
Les choses se rejoignent en effet. Je crois
qu'aujourd'hui, l'universitaire/l'académicien
de formation orthodoxe trouvera étrange qu'on
lui impose, par exemple, que la botanique
devienne "chrétienne". Mais elle doit devenir
chrétienne, c'est-à-dire que l'esprit qui
s'est emparé de l'humanité par le biais de
l'âme doit également agir jusqu'à la
botanique. Et des humains à mentalité
socialiste, mais seulement un peu, seulement
quelques parties de cette masse à mentalité
socialiste parlent du fait que la mentalité
chrétienne - on dit alors volontiers mentalité
chrétienne primitive - doit prendre place dans
le comportement mutuel des humains. Malgré
cela, on n'attache pas une importance
particulière à l'imprégnation des idées
sociales par le principe chrétien.
22
Il est toutefois aussi disponible une
troisième variété, mais il s'agit d'apprendre
à trouver le Christ dans le monde d'un côté,
et d'apprendre à allumer en nous les facultés
de comprendre ce Christ de l'autre côté. Ce
qui doit agir ensemble, à grande échelle comme
dans la vie sociale, c'est le développement
d'une certaine valeur humaine et le
développement de la capacité à reconnaître
avec confiance cette valeur humaine et à se
comporter réellement en conséquence dans les
relations d'humain à humain !
23
Au XIXe siècle, quand on comprenait le moins
comment un nouvel esprit voulait entrer pour
comprendre à nouveau le mystère du Golgotha,
on parlait de christianisme pratique parce
qu'on était devenu aussi peu pratique que
possible en ce qui concerne le christianisme.
Maintenant que les événements de ces dernières
années ont passé dans l'évolution de
l'humanité, il serait nécessaire que le plus
grand nombre possible d'êtres humains se
ressaisisse et comprenne comment une nouvelle
révélation de l'Esprit veut effectivement
entrer dans l'évolution de l'humanité et
comment elle doit être saisie par les humains.
Tant que nous tiendrons toute notre vie
spirituelle en gage auprès des puissances
extérieures, des puissances étatiques ou de
tout autre type de puissance dans le monde, il
n'y aura aucune possibilité pour cette vie
spirituelle d'accueillir réellement ce qui
veut entrer dans l'humanité en tant que
révélation spirituelle. Pour cela, il est
nécessaire que la vie spirituelle soit
vraiment, comme l'exige notre idée de
trimembrement, placée sur ses propres pieds,
qu'elle se développe à partir de ses propres
impulsions. C'est à partir de ces impulsions
propres que la science s'imprégnera de
méthodes spirituelles, et c'est à partir des
méthodes spirituelles que l'on développera
pour la science que s'allumera la force
d'imprégner moralement la vie sociale de ce
qu'est l'esprit. Dans l'action sociale, dans
la vie sociale des humains, nous devons
apprendre à réaliser, à actualiser l'esprit.
Mais pour cela, il est nécessaire de dépasser
ce que nous devons appeler aujourd'hui des
mots creux/des cosses de mots. Nous vivons en
effet une vie spirituelle faite de mots creux,
de phrasés. On peut aujourd'hui faire
l'expérience de quelqu'un qui dit de belles
choses qui peuvent nous plaire dans leur
contenu ; si on s'approche de lui, on trouve
son âme vide de contenu spirituel. Pourquoi ?
- Parce qu'aujourd'hui, on peut glaner des
phrasés partout. On n'a pas besoin aujourd'hui
d'être lié à ce qui circule dans la vie
humaine en termes de mots vides. Il n'y a pas
d'autre moyen de trouver à nouveau la liaison
avec l'esprit que de chercher d'abord le
guide, afin que l'âme humaine puisse vraiment
parvenir d'elle-même à l'esprit, le guide qui
ne se laisse pas trouver autrement qu'en le
cherchant dans la conviction, l'humain peut
seulement devenir ce qu'il doit devenir
aujourd'hui dans le monde s'il ne s'en tient
pas simplement à ce qu'il a hérité, aux forces
du sang, mais s'il développe en lui quelque
chose qui va au-delà de ce qui est simplement
hérité, au-delà de ce qu'il peut simplement
recevoir du monde extérieur. Aujourd'hui, nous
naissons dans un monde avec des dispositions
déterminées ; ces dispositions nous sont
développées à l'école, mais de telle sorte que
seules les traditions héritées du passé
servent de moteur à ce développement. Nous
devons arriver à savoir qu'en chaque être
humain se trouve un germe caché, qui n'est pas
là par la simple hérédité ni par ce qui se
cache aujourd'hui comme impulsions dans
l'éducation. Nous devons croire que chaque
être humain recèle aujourd'hui quelque chose
qui ne peut être éveillé que par les forces
spirituelles et par la conviction de
l'existence de ces forces. Seule la conscience
de Yahvé peut être vécue à partir de ce qui
est éduqué et vécu aujourd'hui. La conscience
du Christ ne peut être éveillée que si l'on
croit non seulement à l'évolution de l'humain,
mais aussi à la transformation de l'humain, si
l'on croit que l'humain devient quelque chose
qui n'est pas prédisposé en lui parce qu'il a
hérité un corps de ses ancêtres, mais qui
siège en lui parce qu'il a traversé des vies
terrestres antérieures dans des cours
antérieurs humains des mondes. À l'époque, le
principe de l'hérédité prédominait toutefois
et surplombait dans l'entité humaine ce qui
venait des vies terrestres antérieures
répétées. Aujourd'hui, les qualités
héréditaires sont devenues faibles, et les
qualités de l'être humain qui proviennent des
incarnations précédentes non pas avec le sang,
mais avec l'âme, deviennent de plus en plus
fortes.
24
Cela peut être repris dans la conscience. Et
si cela vit dans la conscience d'un humain,
celui-ci rencontre l'autre humain avec des
sentiments tout à fait différents de ceux que
les humains ont généralement aujourd'hui.
25
Ainsi, même s'il s'agit d'un thème vraiment
vaste, je vous ai exposé, peut-être de manière
balbutiante, quelque chose de ce qui doit
intervenir avec une nécessité primordiale dans
notre évolution humaine. Lorsque cette
exigence surgit dans la vie, elle se heurte
encore aujourd'hui aux préjugés les plus
lourds qui existent dans la vie. Elle est
combattue. Et j'ai dû vous parler ces derniers
temps de maintes luttes contre ce qui est
précisément visé par la vision du monde
d'orientation anthroposophique dont il est
question ici. Aujourd'hui, je voudrais encore
citer deux choses dans ce sens. Je vous ai lu
l'autre jour la lettre de notre ami le Dr
Stein, qui montrait de manière rafraîchissante
comment il fallait s'opposer à un homme
d'Église dont l'assistant, lorsqu'on voulait
lui prouver, à partir de passages bibliques,
que quelque chose sonnait anthroposophique,
allait jusqu'à avouer : "Alors, le Christ se
trompe - selon lui ! Ce n'est donc pas lui,
l'homme d'Église, qui se trompe, mais le
Christ ! — Lorsque je suis arrivé à Stuttgart,
on m'a fait savoir que dans nos cercles,
toutes sortes de jugements avaient été
enregistrés sur le fait qu'il était tout de
même choquant de s'opposer de cette manière à
un vieux monsieur qui avait même lu des écrits
de moi. Il faut tout de même tenir compte de
premièrement - deuxièmement - troisièmement...
C'est malheureusement encore très répandu dans
nos rangs, que précisément lorsqu'il s'agit de
développer le sérieux sur un point quelconque,
on est poignardé dans le dos par les personnes
qui voudraient de préférence maintenir notre
mouvement sur un point de vue sectaire. C'est
une chose que je dois mentionner.
26
L'autre est que je dois déjà vous faire
connaître l'accusation qui a été lancée dans
la presse allemande, dont les sources troubles
- je le mentionne expressément ici - me sont
très bien connues, et dont le contenu est
assez indifférent ; car chez les gens qui
répandent de telles choses, il ne s'agit pas
d'éveiller la foi dans les choses qu'ils
répandent, mais absolument de seulement
fabriquer un quelque chose qui puisse
rabaisser une personnalité ou un courant
d'opinion gênant. Ainsi, malgré la salle peu
éclairée, je vais lire ces omissions "non
éclairées" qui circulent actuellement dans une
partie de la presse :
27
Le théosophe Steiner, longue main de
l'Entente". - Le (journal) <Mannheimer
Generalanzeiger> (indicateur général de
Mannheim) reçoit un rapport de Berlin : Le
théosophe Dr Rudolf Steiner, qui influence un
groupe d'adeptes de plusieurs millions
d'hommes et de femmes" - je remarque
expressément : cette phrase, pour celui qui
regarde d'une manière ou d'une autre dans la
luxueuse pièce du présent, sera
extraordinairement probante, et on verra, dans
le temps qui vient, où de telles attaques se
renforceront considérablement, pourquoi de
telles attaques sont dites, entre d'autres
choses mensongères -, "a fondé au printemps
1919 à Stuttgart le Bund für Dreigliederung
des sozialen Organismus/la Fédération pour le
trimembrement de l'organisme social, qui ne
devait être à l'origine qu'une communauté
religieuse communiste, mais qui est ensuite
tombée en contact politique avec les
bolcheviks et les communistes, et qui exerce
maintenant une agitation politique bizarre et
contrariante/dégueulasse. La <B.Z.>
apprend ce qui suit de Dresde : Il ressort de
nouvelles fiables", - je vous prie de tenir
compte du ton - "que la Fédération pour la
triarticulation établit les noms de tous les
officiers prétendument actifs dans le sens
réactionnaire et rassemble contre eux, sur la
base de témoignages, du matériel sur des actes
contraires au droit international, qui doit
ensuite être envoyé à l'Entente en vue de
livraison/d'extradition. La véracité de telles
accusations est tout à fait indifférente à
M. Steiner et à ses camarades, et le
passage d'une lettre où il est dit : les
accusations de vol sont à proscrire, car la
fausseté est plus facile à prouver. De même,
on ne doit pas porter d'accusations trop
incroyables, comme des mutilations d'enfants".
28
Maintenant, que chaque phrase, chaque mot -
pardonnez-moi d'employer cette expression dans
ce contexte - soit un mensonge
"fabriqué/inventé de toutes pièces", c'est
donc entièrement évident. Mais ces choses sont
fabriquées dans le présent. Elles prouvent que
l'on prend suffisamment au sérieux ce qui
vient du courant d'esprit qui est représenté
ici pour considérer ces moyens malveillants
comme nécessaires. Vous pouvez être convaincus
que l'on ne bombarde pas les petits mouvements
sectaires, c'est-à-dire ceux qui sont censés
être de petits mouvements en nombre, avec de
telles choses. On aimerait seulement
souhaiter- je l'ai aussi exprimé dans
l'article que j'ai envoyé avant-hier pour
notre deuxième prochain numéro de
"Triarticulation" - que le nombre de gens
naïfs qui croient encore toujours que le fait
de réfuter de telles choses aiderait quelque
peu les gens qui travaillent aujourd'hui à
partir des sources troubles dont il est
question ici, diminue de plus en plus. Ils ne
s'intéressent que très peu aux réfutations,
car pour eux, il ne s'agit pas de toucher à la
vérité, mais de lutter par tous les moyens
contre tout ce qui doit s'introduire dans
l'humanité comme un nouvel esprit.
29
Ils suivent les forces dont ils sont
obsédés/possédés.
30
J'ai dû vous présenter cet exemple pour que,
peu à peu, un sentiment de gravité soit
éveillé chez tous ceux qui se sentent
sincèrement attirés par ce qui est présenté
ici comme une science de l'esprit
d'orientation anthroposophique. On aimerait
vraiment trouver des mots que notre langue
actuelle usée n'a guère, pour éveiller ce
sérieux dans les âmes. Car il est nécessaire !
Mais les âmes sont souvent comme paralysées.
Ce qui doit nécessairement pénétrer en elles
ne le fait plus, si l'on ne veut pas que le
temps conduise à la décadence complète. On ne
peut pas continuer à fonctionner de la même
manière. On ne devrait plus non plus appeler
"idéaux" ce que l'on prend dans les anciens
courants. On devrait déjà être de plus en plus
conscient qu'une reconstruction complète est
nécessaire dans l'évolution de l'humanité.
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