Collection
ga
192:
Traitement
en science de l’esprit de questions
sociales et pédagogiques.
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TREIZIÈME CONFÉRENCE
Stuttgart, le 13 juillet 1919
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DREIZEHNTER
VORTRAG
Stuttgart, 13. Juli 1919
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Les
références Rudolf Steiner Œuvres
complètes ga 192 275-298 (1991)
13/07/1919 |
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Traducteur:
FG v.01-24/10/2021 |
Éditeur: SITE |
Connaissance
de soi sur le plan politique (?) :
l’influence du changement de statut du
parler en rapport au penser (français et
anglais)
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Il y a huit jours aujourd'hui,
j'ai démarré ici une sorte de réflexion devant
vous, qui s'est ensuite achevée par des
paroles semblables, comme aussi celles de la
dernière conférence publique de vendredi à
maison Siegle. J'ai rendu attentif sur ce que
l'humanité du présent est placée devant deux
possibilités, dont on doit déjà dire, que
l’une peut seulement conduire au déclin de la
civilisation actuelle de l’Europe, que l'autre
est la seule issue hors de la décadence. Je
voudrais maintenant vous montrer comment de
telles déclarations ne sont en aucun cas de
pures affirmations ; elles ne le sont donc pas
déjà pour la raison qu'elles peuvent être
extraites de la vision spirituelle réelle et
de l'aperçu qui en résulte sur les conditions
du développement actuel de l'humanité. Mais
même pour ceux qui ne veulent pas s'engager
sur cette vision spirituelle, il y a beaucoup,
beaucoup de possibilités de voir ce qui a été
vu confirmé/renforcé par les faits extérieurs
de la vie présente. Quelques faits parmi
l'abondance qui pourraient être cités
devraient maintenant l'être aussi aujourd'hui.
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01
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Heute vor acht
Tagen habe ich hier vor Ihnen eine Art
Betrachtung angestellt, die dann in ähnliche
Worte ausgeklungen hat, wie auch der letzte
öffentliche Vortrag im Siegle-Haus am Freitag.
Ich habe darauf aufmerksam gemacht, wie die
Menschheit der Gegenwart vor zwei
Möglichkeiten gestellt ist, von denen man
schon sagen muß, daß die eine unbedingt in den
Niedergang der gegenwärtigen Zivilisation
Europas hineinführen muß, daß die andere der
einzige Rettungsweg aus dem Verfall ist. Nun
möchte ich Ihnen zeigen, wie solche Aussagen
durchaus nicht bloße Behauptungen sind; das
sind sie ja schon aus dem Grunde nicht, weil
sie herausgeholt werden können aus dem
wirklichen geistigen Schauen und der sich
dadurch ergebenden Erkenntnis in die
Verhältnisse der gegenwärtigen
Menschheitsentwickelung. Aber auch für
denjenigen, der sich nicht einlassen will auf
diese geistige Schauung, gibt es viele, viele
Möglichkeiten, das Geschaute auch durch die
äußeren Tatsachen des gegenwärtigen Lebens
bekräftigt zu sehen. Einzelne wenige Tatsachen
aus der Fülle, die angeführt werden könnten,
sollen nun auch heute angeführt werden.
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A Münster en Westphalie, une
petite brochure a été publiée sous le titre
« Christianisme et Socialisme » par
Johann Plenge qui, de son point de vue, a
publié beaucoup de choses dans le passé pour
nous aider à comprendre les courants actuels
des temps. Ce petit écrit contient une
conférence de Plenge, qu'il a donnée après les
impressions qu'il avait reçues de deux autres
conférences. Max Scheler, un philosophe actuel
qui est en fait déjà bien connu, avait
d'ailleurs abordé la question lors d'une
double conférence à Münster les 8 et 9 avril
de cette année : Qu'est-ce que le socialisme
chrétien ? Et Johann Plenge immédiatement
après, le 11 avril, dans la conférence finale
de son proséminaire socio-scientifique/de
science sociale de l'Académie de Münster,
donna la réponse de son point de vue à ces
conférences sur « Christianisme et
Socialisme » de Scheler. C’est
intéressant ce que Plenge raconte sur la
courte préhistoire qui s’est jouée entre ces
deux conférences. Scheler, qui appartient sans
doute aux penseurs les plus pertinents/sagaces
du présent, avait donné sa double conférence
sur le christianisme et le socialisme les 8 et
9 avril, et déjà le deuxième jour suivant
Plenge prodiguait sa réponse. De
l’entre-temps/du temps intermédiaire, Plenge
nous dit qu'une conversation personnelle a eu
lieu entre lui et Scheler, au cours de
laquelle ils se sont mis d'accord sur diverses
questions, comme le dit Plenge. Or, si l'on
suit vraiment ce que Plenge a dit en réponse
aux remarques de Scheler, on n'a pas
l'impression que ces deux messieurs, qui sont
en quelque sorte les représentants de la
pensée actuelle, soient parvenus à un accord,
mais on a le sentiment évident que ces deux
messieurs ont eu un dialogue de sourds dans
leurs fondements, à tel point que ce dialogue
de sourds est presque caractéristique pour
certains phénomènes d’âme et sociaux dans le
présent. C'est caractéristique parce que ce
que j'ai souvent décrit ici se passe le plus
possible aujourd'hui : que les gens
d'aujourd'hui ont des instincts antisociaux si
forts, que même s'ils ont la meilleure volonté
de communiquer les uns avec les autres, ils se
parlent en fait toujours en se ratant. Parler
se ratant, et penser se ratant, c’est si fort
dans le présent que l'on peut avoir des
conversations de la sorte qui suivent.
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02
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Es ist in Münster
in Westfalen ein kleines Büchelchen
erschienen, das den Titel trägt «Christentum
und Sozialismus» von Johann Plenge, der von
seinem Gesichtspunkte aus ja auch früher schon
manches zum Verständnis der gegenwärtigen
Zeitenströmungen veröffentlicht hat. Dieses
Schriftchen enthält einen Vortrag Plenges, den
er gehalten hat nach den Eindrücken, die er
von zwei anderen Vorträgen empfangen hatte.
Der ja eigentlich schon recht bekannte
Philosoph der Gegenwart Max Scheler hatte
nämlich am 8. und 9. April dieses Jahres in
Münster in einem Doppelvortrag über die Frage
gesprochen: Was ist christlicher Sozialismus?
Und Johann Plenge hat unmittelbar darauf, am
11. April, in der Schluß Vorlesung seines
sozialwissenschaftlichen Proseminars der
Akademie Münster die Antwort von seinem
Standpunkte aus auf diese Vorträge über
«Christentum und Sozialismus» von Scheler
gegeben. Es ist interessant, was Plenge
erzählt über die kurze Vorgeschichte, die sich
zwischen diesen beiden Vorträgen abgespielt
hat. Scheler, der ganz zweifellos zu den
scharfsinnigsten Denkern der Gegenwart gehört,
hatte am 8. und 9. April seinen Doppelvortrag
über Christentum und Sozialismus gehalten, und
schon am zweitnächsten Tage hat Plenge seine
Antwort erteilt. Von der Zwischenzeit erzählt
Plenge, daß eine persönliche Unterredung
zwischen ihm und Scheler stattgefunden habe,
in der sie sich über verschiedene Fragen
geeinigt haben, wie Plenge sagt. Nun, verfolgt
man aber wirklieh dasjenige, was dann Plenge
auf die Ausführungen Schelers gesagt hat, dann
hat man nicht den Eindruck, daß sich diese
beiden Herren, die in gewisser Weise
Repräsentanten des gegenwärtigen Denkens sind,
verständigt haben, sondern man hat das
deutliche Gefühl, daß diese beiden Herren in
ihren Untergründen gründlich aneinander
vorbeigeredet haben, so vorbeigeredet haben,
daß dieses Vorbeireden geradezu
charakteristisch ist für gewisse seelische,
soziale Erscheinungen in der Gegenwart.
Charakteristisch ist es aus dem Grunde, weil
heute ja in umfassendstem Maße stattfindet,
was ich öfter hier charakterisiert habe: daß
die Menschen der Gegenwart eben durchaus so
starke antisoziale Triebe haben, daß, selbst
wenn sie den besten Willen haben, sich
miteinander zu verständigen, sie doch
eigentlich immer aneinander vorbeireden.
Vorbeireden und Vorbeidenken, das ist in der
Gegenwart so stark, daß man Unterredungen der
folgenden Art haben kann.
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Quelqu'un vient à vous, vous
lui développez certaines façons de voir,
disons, sur la pédagogie ou quelque chose de
semblable, qui découlent des exigences
spirituelles-scientifiques d'orientation
anthroposophique. Ces façons de voir sont
telles qu'elles se différencient maintenant
des façons de voir qui courent le pays
aujourd'hui et qui sont aussi considérées
comme extrêmement bonnes. La personne
concernée écoute alors souvent et dit en
conclusion : Oui, je suis tout à fait
d'accord. J’ai aussi pensé la même chose
depuis longtemps, et je vois cela comme
correct. - Mais il a dit exactement le
contraire de ce qui a été exprimé, simplement
pour la raison que nous avons maintenant
atteint un stade de développement humain où on
peut dire les mêmes phrases et expressions, et
elles signifient dans la bouche de l’un, le
contraire de ce qu'elles signifient dans la
bouche de l'autre. D'une certaine manière,
nous nous sommes éloignés du contenu intérieur
de la langue - c’est un phénomène social
caractéristique du présent - et nous nous
sommes tellement éloignés du contenu de la
langue que nous pouvons dire une chose et son
contraire, l'autre, avec les mêmes mots et les
mêmes phrases. Face à un tel phénomène du
temps, il ne peut s'agir de détourner le
regard parce que c’est commode, mais il peut
seulement s'agir tout de suite d’orienter le
regard là-dessus et de se demander : qu'est-ce
qui provient en fait d'un tel phénomène ? Je
voudrais maintenant citer cet exemple
caractéristique de Scheler-Plenge, parce que
d'une part nous avons devant nous en Scheler
un humain qui s'efforce d'obtenir un système
de pensée qui devrait donner le socialisme du
présent, le socialisme tel qu'il se le pense ;
tel qu'il se le pense à partir d'un
christianisme teinté catholiquement, qui chez
lui, chez Scheler, provient d'un enthousiasme
vraiment intérieur, qui provient de la
direction émotionnelle vraiment intérieure
d'un christianisme catholicisant qui se
ressaisit jusqu'à la volonté. De ce
christianisme catholicisant, il lutte contre
le capitalisme contemporain, notamment contre
l'esprit capitaliste, et il se promet
seulement de la diffusion de sa manière
catholico-chrétienne de sentir la possibilité
que l'humanité contemporaine soit imprégnée à
partir de l'intérieur, à partir du cœur, par
une attitude sociale, et qu'alors de cette
attitude sociale procède aussi un ordre social
de la vie. Scheler se tient donc sur un
terrain sur lequel seul peut s'épanouir ce que
l'humain développe à partir d'un certain
savoir intérieur, une connaissance éprouvante.
Il défend son socialisme chrétien pour le
présent de ce point de vue.
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03
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Jemand kommt zu
einem, man entwickelt ihm gewisse
Anschauungen, sagen wir, über Pädagogik oder
ähnliches, die aus den anthroposophisch
orientierten geisteswissenschaftlichen
Forderungen herrühren. Diese Anschauungen, sie
sind so, daß sie sich nun tatsächlich
unterscheiden von den Anschauungen, die heute
die landläufigen sind, die heute auch als
außerordentlich gute angesprochen werden. Der
Betreffende hört dann oftmals zu und sagt zum
Schlüsse: Ja, ich bin ja vollkommen
einverstanden. Dasselbe habe ich seit langer
Zeit auch schon gedacht, das sehe ich als das
Richtige an. - Aber er hat genau das Gegenteil
von dem gesagt, was ausgesprochen worden ist,
einfach aus dem Grunde, weil wir heute in
einer Entwickelungsphase der Menschheit
angelangt sind, wo man dieselben Sätze und
Satzfügungen sagen kann, und sie bedeuten aus
dem Munde des einen das Gegenteil von dem, was
sie aus dem Munde des anderen bedeuten. Wir
haben uns in einer gewissen Weise von dem
inneren Gehalt der Sprache -das ist eine
charakteristische soziale Erscheinung der
Gegenwart -, wir haben uns von dem Inhalt der
Sprache so weit entfernt, daß wir mit
denselben Worten und Satzfügungen das eine und
auch das Gegenteil, das andere, aussagen
können. Gegenüber einer solchen
Zeiterscheinung kann es sich nicht darum
handeln, den Blick davon abzuwenden, weil das
bequem ist, sondern es kann sich nur darum
handeln, den Blick gerade darauf hinzurichten
und sich zu fragen: Was geht eigentlich aus
einer solchen Erscheinung hervor? Nun möchte
ich dieses charakteristische Beispiel
Scheler-Plenge anführen, weil wir da auf der
einen Seite in Scheler einen Menschen vor uns
haben, der nach einem Gedankensystem strebt,
welches der Gegenwart Sozialismus geben soll,
Sozialismus, wie er sich ihn denkt; wie er
sich ihn denkt aus einem katholisch gefärbten
Christentum heraus, das bei ihm, bei Scheler,
aus einer wirklich inneren Begeisterung
hervorgeht, das aus der wirklich inneren, bis
zum Willen sich aufraffenden Gefühlsrichtung
eines katholisierenden Christentums
hervorgeht. Aus diesem katholisierenden
Christentum heraus bekämpft er den
gegenwärtigen Kapitalismus, namentlich den
kapitalistischen Geist, und er verspricht sich
nur von der Ausbreitung seiner
katholisch-christlichen Empfindungsweise die
Möglichkeit, daß die gegenwärtige Menschheit
von innen heraus, vom Herzen heraus mit
sozialer Gesinnung durchdrungen werde, und daß
dann von dieser sozialen Gesinnung auch eine
soziale Lebensordnung ausgeht. Also Scheler
steht auf einem Boden, auf dem ganz und gar
nur dasjenige gedeiht, was der Mensch aus
einem gewissen inneren Wissen, einem
empfindenden Wissen heraus entwickelt. Von
diesem Gesichtspunkte aus verficht er seinen
christlichen Sozialismus für die Gegenwart.
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Johann Plenge adopte un point
de vue complètement différent. Il ne part pas
de ce qui, dans une certaine mesure, s'élève à
l'intérieur en tant que connaissance sociale,
mais Plenge veut partir de ce qui est
disponible dans la vie en société. Il veut
partir des phénomènes qui se font connaître
dans l'existence sociale/l’être-là social. Il
veut donc observer comment l’humain se
comporte à l’humain, comment des groupes
d’humains s'unissent sociétalement, et ainsi
de suite. Ainsi, contrairement à une sorte de
science de la volonté de Max Scheler, il
représente une certaine science de la société,
une sorte de science sociale. Et du point de
vue de cette science sociale, il essaie
maintenant, de son côté, de caractériser ces
institutions dont il doit se penser qu'elles
vont apporter un certain ordre social dans
notre vie d’humains. Or, comme je l'ai déjà
dit, ces deux messieurs se sont complètement
ratés, et Plenge a même encore la croyance -
Scheler ne l'aura probablement pas, je ne le
sais pas - qu'ils se sont compris à un certain
degré. Ils ne se sont justement pas compris du
tout. Et cela vient simplement de ce
qu'aujourd'hui, dans les cercles les plus
larges, il manque l'élément par lequel les
humains peuvent vraiment communiquer entre eux
intérieurement. Et cet élément n'est pas un
autre que celui que l'on fait valoir ici comme
la compréhension du monde spirituel lui-même,
qui peut agir harmonisant pour les différentes
orientations de penser et de sentir du temps
présent, aussi pour les orientations de la
volonté, et dont des esprits comme Scheler et
Plenge veulent encore aujourd'hui se tenir
absolument à l'écart. Un phénomène tel que
celui qui se produit dans le dialogue entre
Plenge et Scheler imprègne toute notre vie
humaine contemporaine.
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04
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Johann Plenge
steht auf einem ganz anderen Standpunkte. Er
geht nicht aus von dem, was gewissermaßen im
Innern aufsteigt als eine soziale Erkenntnis,
sondern Plenge will ausgehen von dem, was im
Gesellschaftsleben vorhanden ist. Er will
ausgehen von den Erscheinungen, die im
sozialen Dasein sich kundgeben. Er will also
beobachten, wie sich Mensch zu Mensch verhält,
wie sich Menschengruppen gesellschaftlich
zusammenschließen und so weiter. Er vertritt
also im Gegensatz zu einer Art Willens
Wissenschaft des Max Scheler eine gewisse
Gesellschaftswissenschaft, eine Art
Sozialwissenschaft. Und er versucht, vom
Standpunkte dieser Sozialwissenschaft aus nun
seinerseits diejenigen Einrichtungen zu
charakterisieren, von denen er sich denken
muß, daß sie eine gewisse soziale Ordnung in
unserem Menschenleben hervorbringen werden.
Nun haben diese beiden Herren vollständig, wie
ich Ihnen schon sagte, aneinander
vorbeigeredet, und Plenge hat sogar noch den
Glauben - Scheler wird ihn wahrscheinlich
nicht haben, das weiß ich nicht -, daß sie
sich bis zu einem gewissen Grade verstanden
haben. Sie haben sich eben gar nicht
verstanden. Und das rührt einfach davon her,
daß heute in weitesten Kreisen das Element
fehlt, durch das sich die Menschen innerlich
wirklich verständigen können. Und dieses
Element ist eben kein anderes als dasjenige,
das hier geltend gemacht wird als das
Verständnis der geistigen Welt selber, welches
harmonisierend wirken kann für die
verschiedenen Denk- und Gefühlsrichtungen der
heutigen Zeit, auch für die Willensrichtungen,
und von welchem sich heute Geister wie Scheler
und Plenge noch durchaus fernhalten wollen.
Solch eine Erscheinung wie die, welche in dem
Zwiegespräch zwischen Plenge und Scheler
auftritt, sie durchsetzt unser ganzes
gegenwärtiges Menschheitsleben.
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Nous avons ici tout d'abord
intérêt à considérer cette aboutissement, tout
de suite pour l'Europe centrale. Et ici, je
vous prie de vous rappeler comment j'ai
développé ici, la dernière fois, dimanche
dernier, que nous avons un Goetheanisme à
l’intérieur de la culture centre européenne de
l’esprit, que nous avons aussi ce que j'ai
récemment caractérisé pour vous, de manière
quelque peu paradoxale pour le temps actuel,
comme le règne de Hegel. N'est-ce pas,
l'hégélianisme, la vision du monde de Hegel, a
quelque chose de hautement étrange
historiquement. C'est, comme elle se tient là
par Hegel, l'idéalisme le plus pur, la saisie
du monde à partir de la raison synthétique,
c'est-à-dire à partir de l’esprit le plus
dilué, mais néanmoins à partir de l'esprit.
Maintenant ce qui est particulier, c'est que
Hegel a en premier eu un grand nombre
d'élèves, et ces élèves étaient regroupés de
la droite la plus extrême, du réactionnisme
jusqu’à la gauche radicale la plus extrême, et
étaient aussi regroupés ainsi en relation
politique et religieuse. Parmi ces étudiants,
était la lutte la plus vivante. Et vous savez,
la parole a été inventée/imprimée que Hegel
lui-même, avant sa mort, a dit en vue de ses
étudiants et de ceux qui voulaient ou devaient
devenir étudiants : « Un seul m'a compris
et il m'a mal compris/mécompris. »
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05
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Nun haben wir hier
zunächst ein Interesse daran, diese
Durchsetzung gerade für Mitteleuropa zu
betrachten. Und da bitte ich Sie, sich daran
zu erinnern, wie ich das letztemal hier, am
letzten Sonntag, entwickelt habe, daß wir
innerhalb der mitteleuropäischen Geisteskultur
einen Goetheanismus haben, daß wir auch
dasjenige haben, was ich Ihnen charakterisiert
habe letzthin, in einer für die heutige Zeit
etwas paradoxen Art, als das Hegeltum. Nicht
wahr, das Hegeltum, die Weltanschauung Hegels,
sie hat ja auch geschichtlich etwas höchst
Merkwürdiges. Sie ist, so wie sie von Hegel
dasteht, der reinste Idealismus, die
Welterfassung aus der Vernunft, das heißt zwar
aus dem verdünntesten, aber doch aus dem
Geiste heraus. Nun ist das Eigentümliche, daß
erstens Hegel eine große Anzahl von Schülern
gehabt hat, und diese Schüler waren gruppiert
von der äußersten Rechten, vom Reaktionismus
bis zur äußersten radikalsten Linken, auch in
politischer und religiöser Beziehung so
gruppiert. Unter diesen Schülern war der
lebendigste Streit. Und Sie wissen, man hat ja
das Wort geprägt, daß Hegel selber vor seinem
Tode gesagt haben soll angesichts seiner
Schüler und derer, die es haben werden wollen
oder werden sollen: «Nur einer hat mich
verstanden, und der hat mich mißverstanden. »
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Mais maintenant, quelque chose
d'autre est arrivé. Parmi les
disciples/étudiants de ce Hegel était aussi
Karl Marx, le fondateur de la vision
socialiste actuelle du monde dans une de ses
formes. Sous l'influence de l'hégélianisme, ce
Karl Marx est devenu le matérialiste le plus
complet, même en rapport à la vision/façon de
voir historique. Se développant normalement à
partir du règne de Hegel, Karl Marx est devenu
un anti-Hegel. Le règne de Hegel a, quand on
veut parler dans sa propre langue,
complètement changé en son contraire.
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06
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Nun ist aber noch
etwas anderes gekommen. Unter den Schülern
dieses Hegel war auch Karl Marx, der Begründer
der gegenwärtigen sozialistischen
Weltanschauung in einer ihrer Ausgestaltungen.
Dieser Karl Marx ist unter dem Einfluß des
Hegeltums völligster Materialist geworden,
sogar mit Bezug auf die geschichtliche
Anschauungsweise. Ganz normal aus dem Hegeltum
sich herausentwickelnd ist Karl Marx zum
Anti-Hegel geworden. Das Hegeltum hat
vollständig, wenn man in seiner eigenen
Sprache sprechen will, in sein Gegenteil
umgeschlagen.
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Oui, d'où vient une telle chose
? Une telle chose vient du fait qu'une telle
manière de voir, telle que Hegel l'a formée de
l'intérieur de lui-même, et qui est la
spiritualité la plus purifiée, la plus diluée
sous la forme de la raison synthétique humaine
logique, peut seulement rester saine dans le
développement historique si elle se développe
dans une seule individualité personnelle. Déjà
l'élève ne peut plus développer une
spiritualité saine, et dans la troisième
génération une telle façon de voir devient
déjà un élément complètement malsain quand on
ne jure que par lui dogmatiquement. C'est
pourquoi je vous ai dit la dernière fois qu'il
y a une exigence grotesque en rapport à de
telles choses, qu'on devrait, par exemple, se
plonger dans l'hégélianisme, mais seulement
apprendre de lui, comme aussi du Goetheanisme,
pour féconder son propre esprit, pour entrer
soi-même dans cet élément de pensée et de
contemplation, et alors on doit
quitter/délaisser le chemin et se former
davantage sur le même chemin.
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07
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Ja, woher rührt
denn so etwas? So etwas rührt davon her, daß
eine solche Anschauungsweise, wie sie Hegel
herausgestaltet hat aus seinem Innern, und die
die geläutertste, verdünnteste Geistigkeit in
Form der logischen Menschenvernunft ist, daß
so etwas überhaupt nur in der geschichtlichen
Entwickelung gesund bleiben kann, wenn es sich
in einer einzelnen persönlichen Individualität
entwickelt. Schon der Schüler kann nicht mehr
eine gesunde Geistigkeit entwickeln, und in
der dritten Generation wird eine solche
Anschauung bereits zum völlig ungesunden
Element, wenn man dogmatisch darauf schwört.
Deshalb habe ich Ihnen das letztemal gesagt,
daß in bezug auf solche Dinge die groteske
Forderung auftritt, daß man zum Beispiel sich
vertiefen soll in das Hegeltum, aber nur davon
lernen soll, wie auch von dem Goetheanismus,
seinen eigenen Geist zu befruchten, selber in
dieses Element des Denkens und Anschauens
hineinzukommen, und dann muß man den Weg
verlassen und sich weiterbilden auf demselben
Wege.
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Quiconque jure aujourd'hui par
Goethe, jure par Hegel, et pense en cela qu'il
adopte simplement leurs dogmes, se fait du
tort à lui-même et à d’autres. Celui qui veut
vraiment être un Goethéen aujourd'hui, n’a pas
la permission de jurer par Goethe
dogmatiquement, mais doit continuer à former
ce qui est disponible dans une disposition
chez Goethe. Et c'est encore plus le cas pour
le règne de Hegel. Dans le règne de Hegel se
montre ce qui existe réellement là. Ce règne
de Hegel dans le développement allemand
l’évolution allemande est un phénomène
hautement, hautement caractéristique. Là
repose quelque chose qui est une
caractéristique de la pensée logique
absolument. Personne ne peut en fait
comprendre ce qu'est la pensée logique pour
l’humain qui ne comprend pas quelque chose de
la science de l’esprit. Car c'est cette
science de l’esprit lui montre qu'il y a aussi
encore un autre humain, un suprasensible, pas
seulement l'humain qui vient à nous comme
corporéité sensorielle. Ces deux choses,
l'humain suprasensible et l'humain sensoriel,
se confondent en un unique chaos sauvage pour
la vue/façon de voir de l'humanité, car ce que
ce que l'anatomie et la physiologie actuelles
ont transmis sur l'humain est un chaos
sauvage. Mais si l'on apprend à séparer
l'humain suprasensible, dont j'ai aussi parlé
deux fois récemment dans la conférence
publique, de l'humain sensoriel, alors on
apprend à connaître l'étrange fait paradoxal -
des faits spirituels sont le plus souvent
paradoxaux pour la vue/façon de voir
sensorielle - qu'il n'y aurait absolument pas
de pensée logique pour le développement de
l'humanité si les humains ne naissaient pas
dans le corps physique et ne s'y développaient
pas. Pour la logique, tout de suite
lorsqu'elle est développée au plus haut
niveau, le corps sensoriel est l'instrument
correspondant. A cause de cela, qui développe
une connaissance suprasensible, qui se vit
vraiment dans la connaissance suprasensible,
il doit faire l'expérience que c'est
extrêmement difficile d’habiller absolument
cette connaissance suprasensible en mots, mais
si il veut saisir cette connaissance
suprasensible avec la logique ordinaire,
c'est-à-dire avec ce qui est lié uniquement à
l'instrument du corps physique extérieur,
qu’alors cette connaissance suprasensible sera
tuée. Alors c’est fini avec cette connaissance
suprasensible. La connaissance
suprasensorielle meurt sur le terrain de la
logique. Elle doit être amenée en
miroir-reflet/reflet-miroir pour notre vie
d’humain, comme ça a été chez Hegel. Mais
alors on n’a pas la permission de vivre dans
ce reflet-miroir, sinon on est
aussitôt/bientôt hors de l'esprit. C’est
pourquoi, ce n'est pas ainsi que Hegel ait
amené la pensée allemande au plus haut niveau
de développement spirituel/de l’évolution
spirituelle, mais que dans ce spirituel que
Hegel offre, est contenu le plus dépourvu
d’esprit, qu'il n'y a plus aucun esprit dans
le règne d’Hégel. Cela signifie : le corps
physique saisit la spiritualité en Hegel et
l'exprime/la presse en dehors en même temps.
Le plus haut logicien, ce Hegel ; la plus
haute philosophie dépourvue d’esprit, cela par
la pensée produite par le plus haut effort de
l'esprit ! Il n'est pas étonnant que cela se
transforme/tourne en matérialisme conscient,
en marxisme, et qu'ainsi cela devienne une
véritable phase de développement/d'évolution
au XIXe siècle.
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08
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Wer heute auf
Goethe schwört, auf Hegel schwört, und dabei
das so meint, daß er einfach deren Dogmen
übernimmt, der schadet sich und anderen. Wer
heute wirklich Goetheaner sein will, darf
nicht auf Goethe dogmatisch schwören, sondern
er muß weiterbilden dasjenige, was in einer
Anlage bei Goethe vorhanden ist. Und in noch
stärkerem Maße ist das beim Hegeltum der Fall.
Beim Hegeltum zeigt sich, was da eigentlich
vorliegt. Dieses Hegeltum in der deutschen
Entwickelung ist eine höchst, höchst
charakteristische Erscheinung. Da liegt
nämlich etwas vor, was ein Charakteristikon
des logischen Denkens überhaupt ist. Niemand
kann eigentlich verstehen, was das logische
Denken für den Menschen ist, der nicht etwas
von der Geisteswissenschaft versteht. Denn
diese Geisteswissenschaft zeigt ihm erst, daß
es auch noch einen anderen, einen
übersinnlichen Menschen gibt, nicht nur den
Menschen, der als die sinnliche Leiblichkeit
uns entgegentritt. Diese beiden Dinge, der
übersinnliche und der sinnliche Mensch, sie
verschwimmen für die Anschauung der Menschheit
in ein einziges wüstes Chaos, denn das, was
die gegenwärtige Anatomie und Physiologie
überliefert über den Menschen, ist ein wüstes
Chaos. Lernt man aber sachgemäß trennen den
übersinnlichen Menschen, von dem ich neulich
auch im öffentlichen Vortrag zweimal
gesprochen habe, von dem sinnlichen Menschen,
dann lernt man die sonderbare paradoxe
Tatsache kennen - geistige Tatsachen sind
zumeist für die sinnliche Anschauung paradox
-, daß es ein logisches Denken für die
Menschheitsentwickelung überhaupt nicht geben
würde, wenn die Menschen nicht in den
physischen Leib hineingeboren würden und dort
sich entwickelten. Für die Logik, gerade wenn
sie auf der höchsten Stufe entwickelt ist, ist
der sinnliche Leib das entsprechende
Instrument. Wer daher übersinnliche Erkenntnis
entwickelt, wer wirklich sich hineinlebt in
die übersinnliche Erkenntnis, der muß schon
die Erfahrung machen, daß es außerordentlich
schwierig ist, nun überhaupt diese
übersinnlichen Erkenntnisse in Worte zu
kleiden, daß aber, wenn er diese
übersinnlichen Erkenntnisse mit der
gewöhnlichen Logik auffassen will, das heißt
mit dem, was nur an das Instrument des äußeren
physischen Leibes gebunden ist, daß ihm dann
diese übersinnliche Erkenntnis ertötet wird.
Dann ist es aus mit dieser übersinnlichen
Erkenntnis. Auf dem Boden der Logik erstirbt
die übersinnliche Erkenntnis. Sie muß für
unser Menschenleben gebracht werden zu einem
Spiegelabglanz, wie es bei Hegel war. Aber
dann darf man in diesem Spiegelabglanz nicht
drinnen leben, sonst ist man gleich aus dem
Geiste heraus. Daher ist es nicht so, daß
Hegel das deutsche Denken zur höchsten
Geistesentwickelung gebracht hat, sondern daß
in diesem Geistigen, das Hegel bietet, das
Geistloseste enthalten ist, daß gar kein Geist
mehr im Hegeltum drinnen ist. Das heißt: der
physische Leib erfaßt in Hegel die Geistigkeit
und preßt sie zu gleicher Zeit aus. Höchster
Logiker, dieser Hegel; geistloseste
Philosophie, dieses durch höchste Anstrengung
des Geistes hervorgebrachte Denken! Kein
Wunder, daß es umschlägt in den bewußten
Materialismus, in Marxismus, und daß es so zu
einer tatsächlichen Entwickelungsphase im
neunzehnten Jahrhundert wird.
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Voyez-vous, les choses reposent
ainsi sérieusement dans le présent. Et on ne
comprend pas ce qui vit en fait comme
substance dans notre présent, quand on ne peut
pas s'impliquer dans/envisager de telles
choses. L'humanité actuelle est donc ainsi
qu'elle aimerait tellement croire à quelque
chose, qu'elle est si incroyablement heureuse
quand elle peut placer quelque chose devant
elle, ou entendre quelque chose, sur laquelle
elle peut ensuite jurer comme parole de
Maître. Et quand elle jure là-dessus, c'est ce
qui fait le plus mal, car l'exigence la plus
importante du temps présent est que l'humain
doit développer sa libre spiritualité. Et à
l’instant où il pèche contre la liberté de son
jugement, il se rend malade en même temps.
Dans le temps présent, l'humain ne peut pas du
tout autrement, c'est un fait historique, il
ne peut autrement quand il veut
atteindre/venir sur la hauteur humaine, que se
rendre libre intérieurement. C'est plus qu'une
vision quand on dit ceci : qu’on se pense le
contenu de la philosophie de Hegel comme une
sorte de schéma d’esprit, comme une sorte de
corps éthérique entrant dans le monde,
travaillant dans sa substantialité purement
logique. Qu'on se pense cet esprit
fantomatique qui balaie le monde, on aurait
alors le modèle de ce qui s'est physiquement
produit ces quatre ou cinq dernières années
comme la catastrophe mondiale européenne. Ce
qui a été efficace dans ce qui est d’âme comme
un plus élevé/haut dans le règne d’Hegel, cela
se comporte dans la vie physique comme cette
horreur de la catastrophe de la guerre
mondiale dans les quatre ou cinq dernières
années. On doit déjà avoir le courage de
regarder vers ces pendants spirituels, sinon
on ne comprendra absolument rien aux
événements dans le présent. Les humains du
présent aimeraient se le rendre confortable
d’arriver à la spiritualité. Mais ils en sont
empêchés par les exigences de l'époque même.
Lorsque nous rassemblons/collectionnons
aujourd'hui des expériences de science de la
nature et le déployons à la plus haute
logique, ainsi nous expulsons complètement
l'esprit de l’humain. C'est ce que fait
Plenge, naturellement seulement jusqu’à un
certain degré. Il développe une pensée
purement ahrimanienne, comme nous l'appelons
dans notre science de l’esprit, et il place
cela devant le monde.
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09
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Sehen Sie, so
ernst liegen die Dinge in der Gegenwart. Und
nicht versteht man, was eigentlich als
Substanz in dieser unserer Gegenwart lebt,
wenn man sich nicht auf solche Dinge einlassen
kann. Die gegenwärtige Menschheit ist ja so,
daß sie so sehr an etwas glauben möchte, daß
sie so ungeheuer froh ist, wenn sie etwas vor
sich hinstellen kann, oder etwas hören kann,
worauf sie dann als auf das Meisterwort
schwören kann. Und wenn sie darauf schwört, so
schadet das am allermeisten, denn die
wichtigste Forderung der Gegenwart ist diese,
daß der Mensch seine freie Geistigkeit
entwickeln muß. Und in dem Augenblick, wo er
sündigt gegen die Freiheit seines Urteils,
macht er sich zu gleicher Zeit krank. In der
Gegenwart kann der Mensch gar nicht anders, es
ist das ein historisches Faktum, er kann nicht
anders, wenn er auf die menschliche Höhe
kommen will, als sich innerlich freimachen. Es
ist mehr als eine Vision, wenn man folgendes
sagt: Man denke sich den Inhalt der Hegelschen
Philosophie als eine Art Geistesschema, als
eine Art Ätherleib in die Welt eintretend,
arbeitend in ihrer rein logischen
Substantialität. Denkt man sich dieses
Geistgespenst über die Welt hinfegend, dann
würde man das Vorbild haben für das, was
physisch aufgetreten ist in den letzten vier
bis fünf Jahren als die europäische
Weltkatastrophe. Was im Seelischen wirksam war
als ein Höchstes in dem Hegeltum, das nimmt
sich im physischen Leben aus als dieses
Schrecknis der Weltkriegskatastrophe in den
letzten vier bis fünf Jahren. Man muß schon
den Mut haben, in diese geistigen
Zusammenhänge hineinzuschauen, sonst wird man
in der Gegenwart überhaupt nichts verstehen
von den Ereignissen. Die Menschen der
Gegenwart möchten es sich so bequem machen,
zur Geistigkeit zu kommen. Daran sind sie aber
gehindert durch die Forderungen der Zeit
selber. Wenn wir heute naturwissenschaftliche
Erfahrungen sammeln und sie zur höchsten Logik
entfalten, so treiben wir aus dem Menschen
gründlich den Geist aus. Das tut Plenge,
natürlich nur bis zu einem gewissen Grade. Er
entwickelt ein rein ahrimanisches Denken, wie
wir es in unserer Geisteswissenschaft nennen,
und das stellt er vor die Welt hin.
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L'inverse est disponible
lorsque les humains veulent développer quelque
chose à partir de l'intérieur, comme l'a fait,
au contraire de Hegel, son étrange frère
jumeau philosophe Schopenhauer. Lorsque les
humains veulent développer quelque chose à
partir de l'intérieur, de l'élément de sorte
volontaire, alors l'inverse se
présente/s’introduit. Puis cela s’introduit
que toujours de nouveau et de nouveau, non pas
pour soi, mais pour leurs
disciples/étudiants/écoliers, pour ceux qui y
adhèrent dogmatiquement, les gens veulent
pousser dans la simple croyance en la
révélation, où on dit : La représentation ne
peut absolument plus rien
réaliser/atteindre/obtenir ; on doit arriver à
la vérité à partir d'un tout autre
soubassement. On entre par cela dans un
certain élément de foi, comme ce n'est pas
humain, mais tout au plus
Königsbergien-Kantien, et comme cela est
apparu/survenu dans une certaine mesure chez
Schopenhauer. Mais jamais l'esprit
originel/original a la tendance à
tomber/succomber dans les dégâts/dommages,
mais tout d’abord ceux qui suivent, notamment
la troisième génération. C'est ainsi une loi
du monde. Et le schopenhauerianisme est
familier de la croyance en la révélation
devenant tant aimé en notre temps. La pure
acceptation d'une révélation, telle qu'elle
est particulièrement développée dans l'Église
catholique du présent, aussi loin qu’elle est
catholique orthodoxe, et telle qu'elle a
atteint son point culminant dans la
déclaration du dogme de l'infaillibilité :
c'est l'élément opposé. C'est dans cet élément
que la spiritualité qui monte de l'intérieur
se noie. Tout comme la logique tue
l'intérieur, la pure croyance en la révélation
noie ce qui monte de l'intérieur et veut
saisir le monde extérieur de manière
englobante. Nous voyons cela aujourd'hui comme
un phénomène particulièrement caractéristique.
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10
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Das Umgekehrte
liegt vor, wenn die Menschen etwas von innen
heraus entwickeln wollen, wie es im Gegensatze
zu Hegel sein sonderbarer philosophischer
Zwillingsbruder Schopenhauer gemacht hat. Wenn
die Menschen etwas aus dem Innern entwickeln
wollen, aus dem willensartigen Element, dann
tritt das Umgekehrte ein. Dann tritt das ein,
daß sie immer wieder und wieder, nicht für
sich, aber für ihre Schüler, für diejenigen,
die ihnen dogmatisch anhängen, die Leute in
den bloßen Offenbarungsglauben hineindrängen
wollen, wo man sagt: Die Vorstellung kann
überhaupt nichts mehr erreichen, man muß aus
einem ganz andern Untergrunde heraus zur
Wahrheit kommen. Dadurch kommt man in ein
bestimmtes Glaubenselement hinein, wie es
nicht menschlich, sondern höchstens
Königsbergisch-Kantisch ist, und wie es in
besonderem Maße bei Schopenhauer aufgetreten
ist. Aber niemals hat der originale Geist die
Neigung, in die Schäden zu verfallen, sondern
erst diejenigen, die nachfolgen, namentlich
die dritte Generation. Das ist so ein
Weltgesetz. Und Schopenhauerianismus ist
verwandt mit dem ja in unserer Zeit so beliebt
werdenden Offenbarungsglauben. Das bloße
Hinnehmen einer Offenbarung, wie es besonders
ausgebildet ist in der katholischen Kirche der
Gegenwart, insofern sie rechtgläubig
katholisch ist, und wie es seine Kulmination
erreicht hat in der Erklärung des
Infallibilitätsdogmas: das ist das
gegenteilige Element. In diesem Element
ertrinkt die von innen aufsteigende
Geistigkeit. Wie durch die Logik ertötet wird
das Innere, so wird ersäuft durch den bloßen
Offenbarungsglauben dasjenige, was von innen
aufsteigt und die Außenwelt umspannend
ergreifen will. Das sehen wir heute als eine
besonders charakteristische Erscheinung.
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Et dans ces courants, nous
vivons à l'intérieur. Ces courants imposent
inconsciemment tout ce qui est exigé des côtés
gauche et droit aujourd'hui. Que savent alors
les humains qui louent ou insultent telle ou
telle vision de la vie aujourd'hui, que
savent-ils des forces qui sont fichées à
l'intérieur de ces visions de la vie ? Ils ne
savent rien d’elles. Les gens de la droite la
plus extrême n'ont aucun pressentiment de ce
par quoi, fiché dans leurs impulsions de
sentiment, ils sont conservateurs et
réactionnaires. Les radicaux, même les
bolcheviks les plus radicaux, n'ont aucun
pressentiment de ce qui est fiché dans leurs
instincts, et comment, par leur logique, ils
tuent depuis longtemps ce qu'ils veulent faire
apparaître dans la vie extérieure. La vie
inconsciente est très forte dans l'humanité
d'aujourd'hui, et à partir d’elle se
développent les choses qui sont en fait les
efficaces/actives et qui devraient devenir les
vives dans la conscience parce qu’on
illumine/radiographie spirituellement sa
connaissance avec ce qui peut être pris du
suprasensible. D’autre manière, ce qui œuvre
dans le présent ne pourra être illuminé.
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11
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Und in diesen
Strömungen leben wir drinnen. Diese Strömungen
durchsetzen unbewußt alles dasjenige, was von
der linken und rechten Seite heute gefordert
wird. Was wissen denn die Menschen, die heute
loben oder beschimpfen diese oder jene
Lebensanschauung, was wissen sie von den
Kräften, die in diesen Lebensanschauungen
drinnen stecken? Nichts wissen sie davon. Die
Leute von der äußersten Rechten haben keine
Ahnung von dem, was in ihren
Empfindungsimpulsen steckt, durch die sie
konservativ und reaktionär sind. Die
Radikalen, auch die radikalsten Bolschewisten,
haben keine Ahnung, was in ihren Instinkten
steckt, und wie sie durch ihre Logik längst
ertöten das, was sie im äußeren Leben zum
Vorschein bringen wollen. Das unbewußte Leben
ist heute sehr stark in der Menschheit, und
aus ihm heraus entwickeln sich diejenigen
Dinge, die eigentlich die wirksamen sind und
die rege werden sollen im Bewußtsein dadurch,
daß man sein Wissen geistig durchleuchtet mit
dem, was aus dem Übersinnlichen genommen
werden kann. Auf andere Weise kann das, was in
der Gegenwart wirkt, nicht mehr durchleuchtet
werden.
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Or il y a trois courants dans
le présent, dans le présent immédiat, mais ils
ne sont aussi que comme les vagues portées
dans les hauteurs de ce qui bouillonne dans
les soubassements, et que je pouvais seulement
vous caractériser avec quelques traits en ce
que je partis de Max Scheler et Johann Plenge
et vous montrais ce que la pensée logique, qui
au XIXe siècle a été poussée/propulsée vers
les plus hauts sommets, et ce que la croyance
en la révélation, qui dans le dogme de
l'infaillibilité a été poussée vers les plus
hauts sommets, signifient pour les
soubassements de l'âme humaine.
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12
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Nun sind in der
Gegenwart, in der unmittelbaren Gegenwart,
drei Strömungen da, die aber auch nur mehr wie
die in die Höhe getragenen Wogen sind dessen,
was da in den Untergründen brodelt, und was
ich Ihnen mit einigen Strichen nur
charakterisieren konnte, indem ich ausging von
Max Scheler und Johann Plenge und Ihnen
zeigte, was logisches Denken, das im
neunzehnten Jahrhundert auf die höchste Höhe
getrieben wurde, und was der
Offenbarungsglaube, der in dem
Infalli-bilitätsdogma auf die höchste Höhe
getrieben wurde, was diese für die
menschlichen Seelenuntergründe bedeuten.
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Trois choses remontent à la
surface de ce qui bouillonne et tourbillonne
en bas dans les âmes humaines et ce qui est
très englobant, mais absolument pas ainsi que
cela montre déjà l'entité intérieure réelle
pour l'humain actuel.
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13
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Aus dem, was da
unten in den menschlichen Seelen brodelt und
wirbelt und was sehr umfassend ist, aus dem
dringt dreierlei an die Oberfläche, aber
durchaus nicht so, daß es die eigentlich
innere Wesenheit für den heutigen Menschen
schon zeigt.
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Premièrement - il ne faut pas
se faire d'illusions - : Ce qui se répand sur
le monde, se répand consciemment, c'est la
domination mondiale anglo-américaine, qui
étend ses ailes sur la civilisation actuelle.
Regardez tous les phénomènes particuliers
pendant les années de guerre et dans les
traités dits de paix d'aujourd'hui. C'est ce
qu'on appelle la « paix », parce que
souvent aujourd'hui on veut dire par ses mots
ce qu'on devrait en fait signifier par les
mots opposés. Tout ce qui s'est passé de cette
manière se manifeste comme un phénomène unique
issu de l'une des grandes vagues
contemporaines de la propagation de la
domination anglo-américaine, la voie
anglo-américaine de la domination mondiale.
C'est une chose. Cela se montre dans sa
propagation, ce sera avisé et astucieux, par
la puissance de son âme de groupe, de
rencontrer maintes choses qui s'opposent à
elle.
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14
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Erstens - man gebe
sich nur keinen Illusionen hin -: Dasjenige,
was sich über die Welt ausbreitet, bewußt
ausbreitet, das ist die anglo-amerikanische
Weltherrschaft, die ihre Fittiche ausstreckt
über die gegenwärtige Zivilisation. Betrachten
Sie alle einzelnen Erscheinungen während der
Kriegs jähre und in den heutigen, sogenannten
Friedensabschlüssen. Man nennt das «Frieden»,
weil man eben oftmals heute mit seinen Worten
dasjenige meint, was man eigentlich mit den
gegenteiligen Worten bezeichnen sollte. Alles
das, was sich so abgespielt hat, zeigt sich
als einzelne Erscheinung heraus aus einer der
großen Gegenwartswellen der Ausbreitung der
anglo-amerikanischen Herrschaft, des
anglo-amerikanischen Weges zur Weltherrschaft.
Das ist das eine. Das zeigt sich in seiner
Ausbreitung, das wird klug und schlau sein,
durch seine Gruppenseelenhaftigkeit, um
mancherlei zu begegnen, das sich ihm
entgegenstellt.
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Le deuxième élément, qui émerge
sous une forme tout à fait abstraite, de sorte
que dans cette forme abstraite il est
impossible de montrer qu’à partir des
représentations et des impulsions de volonté
dans lesquelles la chose apparaît aujourd'hui,
quelque chose de synthétiquement raisonnable
peut devenir. C'est l’aspiration à la dite
Société des Nations. Cette aspiration à une
dite Société des Nations, telle qu'elle
s'élève en particulier dans la tête de Woodrow
Wilson, c’est, telle que ça paraît aujourd'hui
devant les humains, encore une totale
impossibilité, parce que c’est une des pires
abstractions, parce qu'ainsi, que c’est pensé
là, ça n’a aucun soubassement dans la vie
humaine réelle. Mais que ce soit là, qu'on en
parle, cela montre qu'à partir de cette vie
humaine on aspire néanmoins à quelque chose
d'international, dont on ne parle justement
qu’en le ratant - comme on parle de tout
aujourd'hui en le ratant - en développant la
théorie d'une Société des Nations.
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15
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Das zweite
Element, das tritt in einer ganz abstrakten
Form hervor, so daß es in dieser abstrakten
Form unmöglich ist zu zeigen, daß aus den
Vorstellungen und aus den Willensimpulsen
heraus, in denen das Ding heute auftritt,
etwas Vernünftiges werden kann. Das ist das
Streben nach einem sogenannten Völkerbund.
Dieses Streben nach einem sogenannten
Völkerbund, wie es insbesondere auch in dem
Kopfe des Woodrow Wilson aufsteigt, das ist
so, wie es heute vor die Menschen hintritt,
noch eine völlige Unmöglichkeit, weil es eine
der ärgsten Abstraktionen ist, weil es so, wie
es da gedacht wird, keinen Untergrund hat in
dem wirklichen menschlichen Leben. Aber daß es
da ist, daß es besprochen wird, das zeigt, daß
man sich dennoch aus diesem menschlichen Leben
heraus nach etwas Internationalem sehnt, an
dem man eben nur vorbeiredet - wie man heute
an allem vorbeiredet -, indem man die Theorie
eines Völkerbundes entwickelt.
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Le troisième élément est
l'effort social/l’aspiration sociale dans le
présent. Ce sont les impulsions socialistes,
ces impulsions sociales, dont on peut dire
qu'elles proviennent de soubassements
justifiés, subconscients d'une grande partie
de l'humanité civilisée contemporaine, mais
qui s'affirment/se font valoir comme des
instincts complètement chaotiques. Car ce qui
se déploie maintenant dans toute l'Europe
jusque dans l’est le plus éloigné par
l’aspiration socialiste, c'est que l’on dit :
je veux ceci, je veux cela ; j’érige ceci ou
cela comme idéal - mais nul ne sait ce qu'on
veut réellement faire ou de quoi on parle
réellement. Que nulle part on sait amener les
choses dans une certaine façon de penser, dans
un certain contenu de pensée et de sentiment.
Oui, ce contenu de la pensée et du sentiment,
on le déteste même aujourd'hui. Ceci est
particulièrement caractéristique dans un
article d'un certain Seeger, qui se trouve
dans le premier numéro de la
« Tribune » qui est publié ici à
proximité. Là, la tri-articulation est rejetée
au nom du prolétariat et le socialisme
réclamé. Oui, si l'on donnait à ce monsieur la
tâche de dire ce qu'il se représente
maintenant sous socialisme, il ne pourrait
naturellement rien dire qui a vraiment un
contenu. L'absence la plus absolue de contenu
est montrée en parlant ainsi. Mais cela
provient de ce qu’on ne parvient absolument
plus à un contenu de pensée, qu’on a seulement
encore des sentiments et des sensations
instinctives. Et il est, finalement,
entièrement égal si ce monsieur appelle le
socialisme, ce qu'il ressent et sent, ou s'il
lui donnait un autre nom, par exemple,
l'européanisme ou le négativisme et du genre ;
il parlerait dans le même sens en contenu. On
pourrait toujours se penser la même chose avec
ce qu'il exprime, cela ne veut rien dire.
Beaucoup de gens d'aujourd'hui ne sont pas
encore attentif à cela, pas encore attentif
pour leur malheur.
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16
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Das dritte Element
ist das soziale Streben in der Gegenwart. Es
sind die sozialistischen Impulse, diese
sozialen Impulse, von denen man sagen kann,
daß sie aus berechtigten, unterbewußten
Untergründen eines großen Teiles der
gegenwärtigen zivilisierten Menschheit
hervorgehen, daß sie sich aber als völlig
chaotische Instinkte geltend machen. Denn was
heute durch das sozialistische Streben über
ganz Europa bis zum fernsten Osten hinüber
sich ausdehnt, das ist, daß man sagt: Ich will
dies, ich will das; ich stelle dies oder jenes
als Ideal auf -, daß man aber nirgends weiß,
was man eigentlich machen will und wovon man
eigentlich redet. Daß man nirgends weiß, die
Dinge in eine bestimmte Denkweise, in einen
bestimmten Denk- und Empfindungsinhalt zu
bringen. Ja, diesen Denk- und
Empfindungsinhalt, den haßt man sogar heute.
Das ist besonders charakteristisch in einem
Artikel eines gewissen Seeger, der in der
ersten Nummer der ja hier in der Nähe
erscheinenden «Tribüne» steht. Da wird die
Dreigliederung namens des Proletariats
abgewiesen und der Sozialismus gefordert. Ja,
würde man dem Herrn die Aufgabe stellen, zu
sagen, was er sich nun unter Sozialismus
vorstellt, so würde er natürlich gar nichts
sagen können, was einen wirklichen Inhalt hat.
Die absoluteste Inhaltlosigkeit wird gezeigt,
indem man so redet. Aber das rührt davon her,
daß man überhaupt nicht mehr zu einem
Gedankeninhalt kommt, daß man nur noch
instinktive Empfindungen und Gefühle hat. Und
es ist schließlich ganz gleichgültig, ob
dieser Herr das, was er fühlt und empfindet,
Sozialismus nennt, oder ob er ihm einen
anderen Namen geben würde, zum Beispiel
Europäanismus oder Negativismus und
dergleichen; er würde im gleichen Sinn
inhaltsvoll sprechen. Man würde sich immer
dasselbe denken können bei dem, was er
ausspricht, das heißt nichts. Darauf sind
viele Menschen der Gegenwart heute noch nicht
aufmerksam, zu ihrem Unglück noch nicht
aufmerksam.
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Ce sont les trois courants qui
émergent du chaos confus des âmes du présent :
la domination anglo-américaine du monde,
l'aspiration à une telle internationalité
comme elle s'exprime dans l’aspiration à une
Société des Nations, et le socialisme. Mais
avec ce type de pensée que l’on applique
aujourd'hui très souvent, on n’arrivera jamais
derrière ce qui est réellement fiché derrière
ces courants. Pour cela, une toute, toute
autre sorte de pensée, sera nécessaire, cette
pensée qui n'a pas la logique ordinaire du
corps, mais dont la logique naît aussitôt, en
ce que cette pensée jaillit pétillante de la
connaissance suprasensible, selon les méthodes
qui, contrairement aux méthodes scientifiques
actuelles, mais malgré tout dans leur sens,
doivent être trouvées
spirituelles-scientifiques-anthroposophiques.
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17
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Das sind die drei
Strömungen, die auftauchen aus dem wirren
Seelenchaos der Gegenwart: anglo-amerikanische
Weltherrschaft, Sehnsucht nach einer solchen
Internationalität, wie sie sich in dem Streben
nach einem Völkerbund ausdrückt, und
Sozialismus. Aber mit demjenigen Denken, das
man heute vielfach anwendet, wird man niemals
hinter das kommen, was eigentlich hinter
diesen Strömungen steckt. Dazu wird ein ganz,
ganz anderes Denken notwendig sein, dasjenige
Denken, das nicht die gewöhnliche Leibes-Logik
hat, sondern dessen Logik zugleich geboren
wird, indem dieses Denken aus der
übersinnlichen Erkenntnis hervorsprudelt, nach
den Methoden, die entgegen den gegenwärtigen
wissenschaftlichen Methoden, aber trotzdem in
ihrem Sinne,
geisteswissenschaftlich-anthroposophisch
gefunden werden müssen.
|
Maintenant, ce que je dis ainsi
se manifeste à des phénomènes
caractéristiques. Vous savez que nos propres
observations, lorsqu'elles deviennent
historiques, suivent une méthode très
spécifique, que j'ai souvent appelée ici
devant vous la méthode symptomatisante.
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18
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Nun tritt
dasjenige, was ich so sage, an
charakteristischen Erscheinungen hervor. Sie
wissen, unsere eigenen Betrachtungen, wenn sie
geschichtlich werden, befolgen eine ganz
bestimmte Methode, die ich oftmals hier vor
Ihnen die symptomatisierende Methode genannt
habe.
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On veut (re)connaître ce qui
vit dans l'histoire à travers les symptômes.
Non pas, comme on la considère habituellement
dans le présent, en considérant simplement ce
qui suit comme découlant de façon causale du
passé de façon mécaniste, mais en considérant
le développement de l'histoire comme un
courant continu d'où, cependant, en tout
point, des phénomènes émergent des profondeurs
spirituelles. Ainsi, ce qui monte, qui se
manifeste dans des phénomènes extérieurs, ne
peut être saisi comme causal, mais comme une
révélation pour des processus profondément
intérieurs. Et une grande partie de ce qui se
passe dans le présent doit être reconnue aux
représentations observables comme un symptôme
du profond intérieur.
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19
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Man will
dasjenige, was in der Geschichte lebt, durch
Symptome erkennen. Nicht wie die Geschichte in
der Gegenwart gewöhnlich betrachtet wird, daß
man einfach das Folgende als kausal
hervorgehend aus dem Früheren mechanistisch
betrachtet, sondern indem man die
Geschichtsentwickelung als einen fortgehenden
Strom betrachtet, aus dem aber an jeder Stelle
aus geistigen Tiefen die Erscheinungen
hervorkommen. Auf diese Weise kann das, was da
aufsteigt, was sich in den äußeren
Erscheinungen zeigt, nicht als kausal
aufgefaßt werden, sondern als Offenbarung für
tief innerliche Vorgänge. Und vieles, was in
der Gegenwart geschieht, muß so an den
anschaubaren Vorstellungen als Symptom für
Tief innerliches erkannt werden.
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Dans ces jours, un symptôme
important peut se présenter. Vous tous avez
volontiers tous réfléchi, d'un quelque point
de vue , à quelque chose qui , dans un premier
temps en particulier, a fait irruption de
manière dévastatrice dans notre vie centre
européenne, sur ce document de paix de
Versailles. Sur ce document de paix de
Versailles, comme vous le savez les humains se
sont naturellement fait les plus différentes
pensées. Mais une pensée, que vous pouvez
aussi déjà trouver dans les journaux, a été
moins prise en considération, et pour ceux qui
veulent creuser plus profondément, c'est une
pensée qui pointe vers quelque chose
d'extraordinairement caractéristique. C'est
que cet instrument de paix de Versailles, qui
devrait à avoir un impact profond sur la
civilisation moderne, n’est absolument pas
compréhensible, que quand on va honnêtement à
l’ouvrage et essaye de comprendre ce qui est
réellement voulu par les différents points, on
ne peut pas en sortir une compréhension à la
mesure de la réalité. On ne peut pas
comprendre la chose, on ne peut arriver
derrière ce qui est réellement voulu avec cet
instrument de paix. Tout de suite quand on
essaie de sortir des différentes formulations,
ce qui est pensé exactement : cela ne va pas.
Il n'est donc pas étonnant qu'un Français, le
professeur Aulard, dans le "Pays", parle sur
cet instrument de paix de la manière suivante.
C'est donc un Français que nous voulons citer.
Il dit : « C'est en fait mon devoir comme
écrivain de l'histoire, journaliste et citoyen
de l’état de lire le traité de paix et de me
faire une opinion sur celui-ci. Mais jusqu'à
présent, je n'ai pas pu le faire, et je dois
avouer que je n'ai pas été en état de lire
tout le traité de paix jusqu'au bout ».
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20
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Da kann Ihnen in
diesen Tagen ein bedeutsames Symptom
entgegentreten. Sie alle werden wohl von
irgendeinem Standpunkte aus nachgedacht haben
über etwas, was insbesondere zunächst
verheerend in unser mitteleuropäisches Leben
hereingebrochen ist, über das Ver-sailler
Friedensdokument, Über dieses Versailler
Friedensdokument haben sich, wie Sie ja
wissen, natürlich die Menschen die
allerverschiedensten Gedanken gemacht. Aber
ein Gedanke, den Sie jetzt auch schon in den
Zeitungen finden können, ist dabei weniger
berücksichtigt worden, und für den, der tiefer
schürfen will, ist das ein Gedanke, der auf
etwas außerordentlich Charakteristisches
hinweist. Das ist der, daß dieses Versailler
Friedensinstrument, das tief in die moderne
Zivilisation einschlagen soll, überhaupt nicht
verständlich ist, daß, wenn man ehrlich zu
Werke geht und versucht zu verstehen, was
eigentlich mit den einzelnen Punkten gewollt
ist, man kein wirklichkeitsgemäßes Verständnis
herausholen kann. Man kann das Ding nicht
verstehen, man kann nicht dahinter kommen, was
eigentlich mit diesem Friedensinstrument
gewollt ist. Gerade wenn man versucht,
herauszubekommen aus den verschiedensten
Formulierungen, was genau gemeint ist: es geht
nicht. Daher kein Wunder, daß ein Franzose,
Professor Aulard, im «Pays» sich in der
folgenden Weise über dieses Friedensinstrument
ausspricht. Also ein Franzose ist es, den wir
dabei zitieren wollen. Er sagt: «Es ist
eigentlich meine Pflicht als
Geschichtsschreiber, Journalist und
Staatsbürger, den Friedensvertrag zu lesen und
darüber mir eine Meinung zu bilden. Bis jetzt
ist es mir aber nicht gelungen, und ich muß
gestehen, daß ich nicht imstande war, den
ganzen Friedensvertrag bis zu Ende
durchzulesen.»
|
Et c'est un homme honnête. Les
autres ont lu le traité et pensent le
comprendre. Mais Aulard, en tant que
journaliste et citoyen, se sent obligé de
comprendre le traité, il lit chaque phrase
toujours de nouveau et n'est jusqu’à
maintenant pas encore parvenu à la fin, parce
qu’il s'avoue honnêtement qu'il ne peut pas
comprendre la chose.
|
21
|
Und das ist ein
ehrlicher Mann. Die anderen lesen den Vertrag
durch und glauben, ihn zu verstehen. Aulard
fühlt sich aber als Journalist und
Staatsbürger verpflichtet, den Vertrag zu
verstehen, er liest jeden Satz immer wieder
und ist bis jetzt nicht zu Ende gekommen, weil
er sich ehrlich gesteht, er kann das Ding
nicht verstehen.
|
Puis il poursuit en disant :
« Dans ma profession, j'ai étudié de
nombreux documents diplomatiques lourds et
sombres ; mais le Traité de paix de Versailles
est un travail de titan/travail cassant la
tête, comme je n'en connais aucun autre de
cette sorte. On croirait qu'il n'a pas été
conçu en français ; aucune trace de clarté et
d'ordre français dans les pensées, de sorte
qu'on croit avoir affaire à une traduction. Je
ne veux pas parler du fourbi de mots
anglo-saxons. Mais le traité est un fourbi de
mots et un tas d'articles. J'ai trouvé
l'explication de ce fait dans le dernier
article du traité de paix. Le français n'est
donc plus la langue internationale de la
diplomatie. Nous avons perdu ce privilège. On
nous l’a pris. Tous les grand traités/contrats
de l’histoire récente ont été rédigés dans
les/des termes français. »
|
22
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Dann sagt er
weiter: «In meinem Berufe habe ich viele
schwerfällige, dunkle diplomatische Urkunden
studiert; der Friedensvertrag von Versailles
ist aber eine kopfzerbrechende Arbeit, wie ich
keine andere in dieser Art kenne. Man würde
meinen, er sei nicht französisch ausgedacht
worden; keine Spur von französischer Klarheit
und Ordnung in den Gedanken, so daß man
glaubt, man habe es mit einer Übersetzung zu
tun. Ich will nicht von angelsächsischem
Wortkram sprechen. Der Vertrag aber ist ein
Wortkram und ein Wust von Artikeln. Die
Erklärung dieser Tatsache fand ich im letzten
Artikel des Friedensvertrages. Französisch ist
also nicht mehr die diplomatische
internationale Sprache. Dieses Vorrecht haben
wir verloren. Man hat es uns genommen. Alle
großen Verträge der neueren Geschichte sind im
französischen Wortlaut verfaßt worden.»
|
Maintenant on doit dire :
Ce n'est pas un hasard si la langue française
est devenue la langue des diplomates,
c'est-à-dire cette langue dans laquelle peut
être fixé ce qui a été convenu sur une base
diplomatique. Elle l'est devenue parce que,
comme la langue d'un élément moderne en déclin
de culture, elle a une grande
concision/précision/prégnance. Ce traité est
anglais, pensé en mots et phrases anglais, et
il fait cette impression à ceux qui sont
habitués à penser avec une vieille clarté, et
il doit faire cette impression. C’est correct
quand on dit que la langue anglaise n'a
absolument pas la précision nécessaire pour
exprimer ce qui devrait être exprimé là. Mais
c'est la caractéristique de la langue
anglaise, c'est-à-dire de cette langue que
parlent les peuples qui abordent maintenant la
domination du monde. Cette langue des peuples
qui abordent maintenant la domination du
monde, elle a une fois la particularité, que
tout ce qui devrait être embrassé
spirituellement du regard, on ne peut
l’exprimer immédiatement ainsi que cela se
donne si l'on prend seulement la langue telle
qu'elle est là aujourd'hui. Cette langue
anglaise n'a pas la possibilité de s'exprimer
ainsi que ce qui est exprimé se recouvre
complètement avec le spirituel. Ainsi on doit
pouvoir regarder quelque chose comme ça sans
devenir émotionnel, sans qu’on le transforme
en une haine de l'Angleterre. On doit pouvoir
considérer quelque chose comme ça comme un
fait de science de la nature ; c'est justement
ainsi. Avec une petite étude "sine ira", on
doit déjà regarder ce qui s'avère être la
caractéristique de la future langue mondiale.
Mais cette caractéristique du futur langage
universel est quelque chose
d'extraordinairement salutaire pour
l'humanité. D'une certaine manière, il ne peut
y avoir rien de mieux pour l'humanité moderne
que le fait que dans l'élément du peuple qui
prend la domination du monde se forme un
langage qui ne peut pas correspondre à
l'esprit.
|
23
|
Nun muß man sagen:
Nicht umsonst ist die französische Sprache die
Diplomatensprache geworden, das heißt
diejenige Sprache, in der fixiert werden kann,
was auf diplomatischer Grundlage abgemacht
ist. Sie ist es dadurch geworden, daß sie als
die Sprache eines niedergehenden modernen
Kulturelementes eine große Prägnanz hat.
Dieser Vertrag ist englisch, in englischen
Worten und Sätzen gedacht, und er macht auf
den, der gewohnt ist, mit alter Klarheit zu
denken, diesen Eindruck, und er muß diesen
Eindruck machen. Es ist richtig, wenn man
sagt, die englische Sprache hat überhaupt
nicht die Genauigkeit, das auszudrücken, was
da ausgedrückt werden soll. Das aber ist das
Charakteristische der englischen Sprache, das
heißt derjenigen Sprache, die die Völker
reden, welche jetzt die Weltherrschaft
antreten. Diese Sprache der Völker, welche
jetzt die Weltherrschaft antreten, sie hat
einmal das Eigentümliche, daß man in ihr alles
dasjenige, was geistig überschaut werden soll,
nicht unmittelbar so ausdrücken kann, wie es
sich ergibt, wenn man die Sprache nur so
nimmt, wie sie heute da ist. Diese englische
Sprache hat nicht die Möglichkeit, sich so
auszusprechen, daß sich das Ausgesprochene mit
dem Geiste völlig deckt. So etwas muß man
betrachten können, ohne emotionell dabei zu
werden, ohne daß man es etwa in einen
England-Haß umwandelt. Man muß so etwas
betrachten können wie eine
naturwissenschaftliche Tatsache; das ist eben
so. Mit einigem Studium «sine ira» muß man
schon das betrachten, was sich da herausstellt
als das Charakteristikon der zukünftigen
Weltensprache. Nun ist aber dieses für die
zukünftige Weltensprache Charakteristische
etwas für die Menschheit außerordentlich
Heilsames. Es kann gewissermaßen für die
moderne Menschheit nichts Besseres geben, als
daß sich innerhalb desjenigen Volkselementes,
das äie Weltherrschaft antritt, eine Sprache
ausbildet, die nicht mit dem Geiste sich
decken kann.
|
Considérez ce fait en pendant
avec un autre, que j'ai déjà mentionné à
divers endroits, mais aussi ici. J'ai souvent
dit : parmi les écrivains de l'époque passée -
je ne pouvais même pas les imaginer dans le
présent -, parmi les écrivains du XIXe siècle
vivant, qui me sont les plus chers par leur
style, par la façon dont ils ont façonné leurs
pensées, appartient Herman Grimm*. Herman
Grimm imprime ce qui lui est venu comme façons
de voir en de telles pensées que j'ai toujours
été extrêmement heureux de m'attarder avec ces
pensées. Néanmoins, lorsque j'ai parlé une
fois avec Herman Grimm et que j'ai voulu
contrer sa vision de la vie avec très peu de
choses de ma vision de la vie, il m'a
seulement répondu : Laissons cela, cher
docteur, nous ne pouvons pas nous comprendre
là-dedans ! - Il était aussi impossible de
dire à Herman Grimm quoi que ce soit sur la
façon dont je regardais les choses du monde.
Il ne pouvait pas s'empêcher d'effacer d'un
geste de la main la façon dont je regardais
les choses. Mais si vous voulez savoir comment
au XIXe siècle une certaine classe sociale
d'Europe centrale pensait à ces choses, on
doit quand-même aller voir Herman Grimm, qui
du côté de sa mère venait de Berne,
c'est-à-dire qu'il n’avait pas seulement du
sang sud-allemand mais aussi suisse en lui,
qui avait pour oncle Jakob Grimm, pour père
Wilhelm Grimm et pour femme Gisela von Arnim,
la fille de Bettina Brentano, qui était donc
bien fiché au milieu d'une certaine vision
sociétale du XIXe siècle. Aujourd'hui, quand
je lis Herman Grimm, j'ai l'impression de lire
un livre d'il y a des siècles. Ce sont des
documents du XIXe siècle, et c'est ce dont il
s'agit pour Herman Grimm. Et il a été très
intéressant pour moi - comme je l'ai souvent
dit - que lorsque je regardais l'histoire et
que je lisais les réflexions littéraires de
Woodrow Wilson, je trouvais parfois dans
Woodrow Wilson ce que je croyais être des
échos littéraux de Herman Grimm. Pourtant, ils
ne sont pas écrits d'après, car Woodrow Wilson
ne comprendrait même rien s'il lisait
Herman Grimm. Mais qui aun sens pour quelque
chose comme ça, il remarque quelque chose de
très particulier chez Wilson. Il remarque chez
Wilson que cet homme parle comme si quelque
chose se deroulait en fait phonographiquement,
comme si la conscience n'était pas tout à fait
là lors de son parler, et comme si un démon
régnant dans le subconscient faisait
bouillonner tout cela, la personnalité réelle
de Woodrow Wilson étant éliminée, qui
s'habille alors mécaniquement de mots et de
phrases. On croit parler avec Ahriman
lui-même, qui règne dans les soubasements de
l'âme de Woodrow Wilson, en lisant Woodrow
Wilson. - Herman Grimm est là, à chaque
phrase, il y a toujours toute la personnalité
à l'intérieur ; Woodrow Wilson a complètement
disparu, il y a un démon dans les
soubassements de l'âme humaine, qui parle par
la bouche humaine. Celui qui ne le sait pas,
ne comprend pas les pendants les plus
importants et essentiels pour la vision
actuelle du monde.
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24
|
Betrachten Sie
diese Tatsache mit einer anderen im
Zusammenhang, die ich an verschiedenen Orten,
aber auch hier schon erwähnt habe. Ich habe
oftmals gesagt: Zu denjenigen Schriftstellern
der vergangenen Epoche - in der Gegenwart
könnte ich mir sie gar nicht mehr denken -, zu
den Schriftstellern des sich auslebenden
neunzehnten Jahrhunderts, die mir am
allerliebsten sind durch ihren Stil, durch
ihre Gedankenprägung, gehört Herman Grimm*
Herman Grimm prägt dasjenige, was ihm als
Anschauung aufgegangen ist, in solche
Gedanken, daß ich außerordentlich gern immer
bei diesen Gedanken verweilt habe. Dennoch,
als ich einmal mit Herman Grimm sprach und
seiner Lebensauffassung nur ganz weniges von
meiner Lebensauffassung entgegensetzen wollte,
da gab er mir nur zur Antwort: Lassen wir das,
lieber Doktor, darin können wir uns doch nicht
verstehen! - Es war auch unmöglich, Herman
Grimm irgend etwas zu sagen von dem, wie ich
die Dinge der Welt ansah. Das konnte er
einfach nicht anders, als mit einer
Handbewegung von sieh wegwischen. Doch will
man wissen, wie im neunzehnten Jahrhundert aus
einer gewisse mitteleuropäischen
Gesellschaftsschichte heraus gedacht wurde
über diese Dinge, so muß man doch zu Herman
Grimm gehen, der mütterlicherseits von Bern
her stammt, also nicht nur süddeutsches,
sondern schweizerisches Blut in sich hatte,
der zum Oheim Jakob Grimm, zum Vater Wilhelm
Grimm hatte, und der zur Frau hatte die
Tochter der Bettina Brentano, Gisela von
Arnim, der also ganz drinnen steckte in einer
gewissen gesellschaftlichen Anschauung des
neunzehnten Jahrhunderts. Heute, wenn ich
Herman Grimm lese, kommt es mir so vor, als
wenn ich aus einer lange Jahrhunderte
zurückliegenden Vorzeit lesen würde. Das sind
Dokumente des neunzehnten Jahrhunderts, was
bei Herman Grimm auftritt. Und es ist für mich
sehr interessant gewesen - so sagte ich ja
oftmals -, daß, als ich die Geschichte
betrachtete und die Literaturbetrachtungen
Woodrow Wilsons las, daß ich bei Woodrow
Wilson manchmal für mich wörtlich klingende
Anklänge an Herman Grimm fand. Dennoch sind
sie durchaus nicht abgeschrieben, denn Woodrow
Wilson würde vielleicht gar nicht einmal etwas
verstehen, wenn er Herman Grimm lesen würde.
Aber wer Sinn hat für so etwas, der merkt bei
Wilson etwas höchst Eigentümliches. Er merkt
bei Wilson, daß dieser Mann so redet, wie wenn
eigentlich etwas phonographisch abliefe, wie
wenn das Bewußtsein nicht ganz dabei wäre bei
seinem Reden, und wie wenn ein im
Unterbewußten waltender Dämon das alles, mit
Ausschaltung der eigentlichen Persönlichkeit
des Woodrow Wilson, heraufsprudeln würde, was
sich dann wie mechanisch in die Worte und
Satzfügungen kleidet. Man glaubt, mit Ahriman
selber zu reden, der in den Untergründen der
Woodrow Wilsonschen Seele waltet, wenn man
Woodrow Wilson liest. - Herman Grimm ist
dabei, bei jeder einzelnen Satzprägung, da
liegt immer die ganze Persönlichkeit drinnen;
Woodrow Wilson ist ganz weg, da redet ein
Dämon in den Untergründen der menschlichen
Seele, durch menschlichen Mund. Wer das nicht
weiß, der versteht die für die gegenwärtige
Weltbetrachtung wichtigsten und wesentlichsten
Zusammenhänge gar nicht.
|
Mais qu'est-ce qui s'exprime
dans tout cela ? Dans tout cela, une des
choses les plus importantes est exprimée. Dans
la langue anglo-américaine, le lien de l'âme
humaine avec les éléments du langage ne vit
plus comme autrefois. Le langage s'est séparé
de l'humain, il devient abstrait en tant que
langage. Quand on entend parler anglais,
certaines tournures de phrases, surtout la fin
des phrases, semblent toujours être comme un
arbre qui s'est fané dans les cimes et les
branches les plus extérieures. Le langage
laisse dépérir l’être intérieur pénétré
avec ce qui est d'âme. Par cela est suscité
l'élément opposé, le pôle opposé de la vie de
l'âme : la nécessité de s’accorder au-delà du
langage/de la langue.
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25
|
Was drückt sich
aber in dem allem aus? In dem allem drückt
sich ein Allerwichtigstes aus. In der
anglo-amerikanischen Sprache lebt nicht mehr
jenes Verbundensein der menschlichen Seele mit
dem Sprachelemente, wie es in älteren Zeiten
vorhanden war. Die Sprache hat sich ja vom
Menschen abgesondert, sie wird als Sprache
abstrakt. Wenn man Englisch sprechen hört, so
kommen einem immer gewisse Wendungen,
namentlich Satzenden so vor, wie wenn man
einen Baum vor sich hat, der in den äußersten
Wipfeln und Ausläufern der Zweige verdorrt
ist. Die Sprache läßt absterben das innere
Durchdrungensein mit dem Seelischen. Dadurch
wird das entgegengesetzte Element, der
entgegengesetzte Pol des Seelenlebens
hervorgerufen: die Notwendigkeit, sich zu
verständigen über die Sprache hinweg.
|
Vous voyez, c'est extrêmement
important. On ne pourra pas s’entendre en
anglais à l'avenir si on ne développe pas en
même temps une compréhension immédiate,
élémentaire, sensible de personne à personne,
qui ne vit pas du tout dans la langue, et qui
ne donne alors qu'ensuite sa vie à la langue.
Mais cela ne signifie rien de moins que
l'homme suprasensible, le premier homme
suprasensible doit entrer dans
l'existence/l’être-là historique de
l'humanité. Jusqu'à présent, les gens ont
parlé seulement à partir de leurs corps
physiques. Ce qu'ils ont amenés en l’état
comme langage/langue à partir de leurs corps
physiques, cela meurt/dépérit avec la langue
anglaise. Elle sera bien sûr là, mais elle
deviendra de plus en plus une incessante
sonnerie abstraite. Et les humains doivent
entrer en relations sociales à travers leur
corps éthérique de sorte que, pendant qu’ils
parlent, ils amènent en l’état une
compréhension de pensée à pensée, une lecture
réelle des pensées et non une lecture
superstitieuse des pensées. La lecture des
pensées, c'est une exigence sur les prochains
siècles. Communiquer immédiatement de pensée
en pensée, et être conscient que le langage
sera seulement toujours plus quelque chose,
par quoi on rend l’autre attentif qu'il
devrait faire attention aux/à ses propres
pensées. Lorsque la langue est encore pleine
d'âme, ainsi je peux sous circonstances sonner
la cloche, n'est-ce pas, quand tout bourdonne
dans le hall ici, où on s’entretient plein
d’esprit et que tout résonne l’un dans
l’autre, alors ça deviendra calme. J'ai
annoncé que je veux maintenant parler, alors
on comprend à travers ce que je parle. Ainsi
sera le parler à l'avenir. Il devra toutefois
accompagner le développement des pensées, mais
ce sera une sonnerie continue de l'autre, et
la compréhension d’humain à humain devra
provenir d'un élément d'âme beaucoup plus
profond. Cela devrait être forcé par le
développement/l’évolution de l'humanité, parce
que le langage en tant que tel sera
débarrassée d’âme chez les peuples dominants
d’avenir, chez les peuples anglo-américains,
et la nécessité se présentera de
confronter/placer en vis-à-vis le
démon/Dämonium dans l'intérieur l’humain
individuel au Dämonium dans l'autre humain.
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26
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Sehen Sie, das ist
das ungeheuer Wichtige. Man wird sich in der
Zukunft englisch nicht verständigen können,
wenn man nicht zu gleicher Zeit ein gar nicht
in der Sprache lebendes, unmittelbar
elementarisches, empfindendes Verstehen von
Mensch zu Mensch entwickelt, das dann erst der
Sprache ihr Leben gibt. Das heißt aber nichts
Geringeres, als daß der übersinnliche Mensch,
der erste übersinnliche Mensch in das
geschichtliche Dasein der Menschheit eintreten
muß. Bisher haben die Menschen nur gesprochen
aus ihren physischen Leibern heraus. Das, was
sie als Sprache zustandegebracht hat aus ihren
physischen Leibern heraus, das stirbt mit der
englischen Sprache ab. Sie wird natürlich da
sein, aber sie wird immer mehr und mehr ein
abstraktes Geklingel werden. Und die Menschen
müssen durch ihre Ätherleiber sozial in
Beziehung treten, so daß, während sie
sprechen, sie ein Verständnis von Gedanke zu
Gedanke, ein wirkliches, nicht ein
abergläubisches Gedankenlesen zustande
bringen. Gedankenlesen, das ist eine Forderung
über die nächsten Jahrhunderte hinüber. Sich
unmittelbar verständigen von Gedanke zu
Gedanke und bewußt sein, daß die Sprache nur
immer mehr und mehr etwas sein wird, wodurch
man den anderen aufmerksam macht, daß er auf
die eigenen Gedanken achtgeben soll. Wenn die
Sprache noch vollseelisch ist, so kann ich
unter Umständen, wenn im Saale hier alles
surrt, wo man sich geistreich unterhält und
alles durcheinandertönt, ich kann klingeln,
nicht wahr, dann wird es still werden. Ich
habe angekündigt, daß ich jetzt reden will,
dann versteht man dadurch dasjenige, was ich
rede. So wird in der Zukunft das Sprechen
selber sein. Es wird allerdings begleiten
müssen die Gedankenentwickelung, aber es wird
ein fortwährendes Anklingeln des andern sein,
und das Verständnis von Mensch zu Mensch, das
wird aus einem viel tieferen Seelenelement
hervorgehen müssen. Das soll von der
Menschheitsentwickelung erzwungen werden
dadurch, daß bei den herrschenden
Zukunftsvölkern, bei den anglo-amerikanischen
Völkern, die Sprache als solche entseelt wird,
und die Notwendigkeit auftritt, das Dämonium
im Innern des einzelnen Menschen dem Dämonium
im anderen Menschen gegenüberzustellen.
|
Là, toutefois, l'humain -
pardonnez la dure expression - fera face à
l'humain beaucoup plus nu qu'aujourd'hui. On
peut mentir dans le langage, aux pensées on
remarquera quand elle son mensongères. Mais
dans la période de transition, on ne remarque
pas leur caractère séduisant et illusoire.
C'est donc aussi la raison pour laquelle les
quatorze points de Woodrow Wilson ont tant
ensorcelé/envoûté le monde. Et maintenant vous
comprendrez qu'il faut prendre quelque chose
comme le traité de paix peu clair comme un
symptôme mondial de notre époque. Il est très
caractéristique que ce traité de paix
ambigu/non clair apparaisse en un temps dans
lequel les humains devraient se détourner du
langage, des règles, de la grammaire, qui
proviennent purement du corps physique, pour
la compréhension immédiate des pensées. Dans
la même mesure où les humains auront de la
compréhension pour le règne de l'esprit
d’humain à humain, les différentes langues de
la terre ne seront plus un obstacle à
l’alliance fraternelle/l'aller ensemble
fraternel. Et dans la même mesure, une union
de nations deviendra possible pour la première
fois. Et dans la même mesure où aux actuelles
relations purement animales - elles ont
presque atteint le plus haut niveau, ces
relations animales des humains -
s'introduisent les relations spirituelles, le
socialisme sera possible pour la première
fois. Le socialisme dans les conditions
sociales préalables actuelles, qui sont
antisociales, est dépend de la capacité des
humains à absorber de la spiritualité, de
l'âme, à se comprendre par dessus le langage.
Autrement, il est impossible d'atteindre un
vrai socialisme. On peut y aspirer, on peut en
parler, mais on en parle dans de pures et
incessante sonneries/carillons de mots. Et on
entend toujours des carillons de mots sur le
marché de la vie politique aujourd'hui. C'est
toujours comme ça : Chaque fois qu’on entend
un politicien, quelle que soit son
affiliation/ombrage politique, on entend ses
paroles, que nous pourrions à peu près laisser
dérouler nous-même, on entend de vieux
programmes de parti, familiers depuis
longtemps, on n'a pas du tout besoin
d’écouter, mais de son intérieur surgit un
fantôme épouvantable, une figure noire, qui
est complètement creuse et vide
intérieurement, et qui veut être comblée ;
remplie de ce qui peut provenir de la
transformation des instincts antisociaux par
le développement/l’évolution de la vie
sociale, mais qui dans l'avenir doit s’écouler
d'esprit à esprit, tandis que le langage, tout
de suite dans le passé, a été à bien des
égards ce qui a fait en premier des humains
des êtres sociaux. Les liens patriarcaux, et
autres pendants sociaux sinon, provinrent de
la langue et de ce que la langue a amené en
l’état comme pendant des humains. Maintenant
que le langage s'éteint/se meurt/dépérit, une
spiritualité intérieure doit prendre la place
de ce qui était la substance du langage. C'est
la condition d’un véritable progrès.
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27
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Da wird allerdings
der Mensch-verzeihen Sie den harten Ausdruck
-viel nackter dem Menschen gegenüberstehen als
heute. In der Sprache kann man lügen, den
Gedanken wird man anmerken, wenn sie erlogen
sind. Aber in der Übergangsepoche merkt man
ihnen ihren verführerischen, illusorischen
Charakter nicht an. Das ist ja auch der Grund,
warum die vierzehn Punkte des Woodrow Wilson
die Welt so betört haben. Und jetzt werden Sie
verstehen, so etwas wie den unklaren
Friedensvertrag als ein Weltsymptom unserer
Zeit aufzufassen. Es ist sehr
charakteristisch, daß dieser unklare
Friedensvertrag in einer Zeit auftritt, in der
die Menschen sich von der bloß aus dem
physischen Leibe hervorgehenden Sprache, ihren
Fügungen, ihrer Grammatik, zum unmittelbaren
Gedankenverständnis wenden sollen. In
demselben Maße, in dem die Menschen
Verständnis haben werden für das Walten des
Geistes von Mensch zu Mensch, werden aber auch
die verschiedenen Sprachen der Erde kein
Hindernis mehr sein für das brüderliche
Zusammengehen. Und in demselben Maße wird erst
ein Völkerbund möglich werden. Und in
demselben Maße, in dem zu den heutigen, bloß
animalischen Beziehungen - sie sind ja fast
aufs Höchste gekommen diese animalischen
Beziehungen der Menschen - hinzutreten die
geistigen, wird erst Sozialismus möglich sein.
Sozialismus unter den heutigen sozialen
Voraussetzungen, die antisozial sind, ist
davon abhängig, daß die Menschen Geistigkeit,
Seelisches in sich aufnehmen, einander
verstehen können über die Sprache hin. Anders
ist es unmöglich, zu einem wirklichen
Sozialismus zu kommen. Man kann ihn anstreben,
man kann von ihm reden, aber man redet in
bloßem Wortgeklingel von ihm. Und
Wortgeklingel hört man ja heute auf dem Markte
des politischen Lebens immer. Immer ist es so:
wenn man heute einen Politiker irgendeiner
Parteischattierung hört, dann hört man seine
Worte, die man ja ungefähr selber ablaufen
lassen könnte, man hört alte Parteiprogramme,
längst bekannte, man braucht gar nicht
zuzuhören, es erhebt sich aber aus seinem
Innern heraus ein schauderhaftes Gespenst,
eine schwarze Gestalt, die innerlich ganz hohl
und leer ist, und die erfüllt sein will;
erfüllt mit dem, was aus der Verwandlung der
antisozialen Triebe hervorgehen kann durch die
Entwickelung des sozialen Lebens, das aber in
der Zukunft von Geist zu Geist abfließen muß,
während die Sprache gerade in der
Vergangenheit in vieler Beziehung dasjenige
war, was die Menschen erst zu sozialen Wesen
gemacht hat. Aus der Sprache und aus dem, was
durch die Sprache als Zusammenhang der
Menschen zustandegebracht worden ist, gingen
die patriarchalischen und sonstigen sozialen
Zusammenhange hervor. Jetzt, wo die Sprache
abstirbt, muß eine innere Geistigkeit an die
Stelle desjenigen treten, was die Substanz der
Sprache war. Das ist die Bedingung eines
wirklichen Fortschrittes.
|
Mais des gens comme Max Scheler
et Johann Plenge, par exemple, ne veulent pas
en arriver là. Plenge a également fait partie
de ceux qui ont reçu notre appel « Au
peuple allemand et au monde de la
culture », qui ne l'ont pas signé avec la
motivation qu'il leur plaisait beaucoup, mais
qu'ils le trouvaient trop peu clair et ne
pouvaient donc pas y mettre leur nom. Je
comprends cela parfaitement, car toute
l'organisation de l'esprit d'un homme tel que
Plenge est ainsi qu'il peut s'en tenir
seulement aux mots et à la structure des mots,
et que par la sorte particulière des mots et
de la structure des mots ne pressant pas qu'un
nouvel esprit y est fiché. C’est pourquoi, il
ne perçoit rien du tout de ce qui devrait en
fait être dit par cet appel. Parce que,
naturellement, les mots ne peuvent pas être
placé/mis ainsi et les phrases non formées
comme l'humanité est habituée à travers la
peste actuelle de journaux et la peste
scientifique, ainsi ces mots formés et ces
phrases formées semblent alors étranges aux
gens. Et outre le fait qu'ils ne trouvent pas
l'esprit, ils trouvent encore le langage peu
clair. Je comprends parfaitement les deux, car
il y a d’abord quelque chose à surmonter - que
je voulais caractériser par la conférence
d'aujourd'hui - si ce qui doit être dit dans
une nouvelle langue devait vraiment être
compris.
|
28
|
Aber an solche
Dinge wollen sich die Leute, wie zum Beispiel
Max Scheler und Johann Plenge, durchaus nicht
heranmachen. Plenge gehörte auch zu
denjenigen, die unseren Aufruf «An das
deutsche Volk und an die Kulturwelt» empfangen
haben, die ihn nicht unterschrieben haben
unter der Motivierung, daß ihnen ja dieser
Aufruf ganz gut gefalle, daß sie ihn aber zu
unklar finden, und deshalb ihren Namen nicht
darunter setzen können. Ich begreife das
vollständig, denn die ganze
Geistesorganisation eines solchen Mannes wie
Plenge ist so, daß er sich nur an die Worte
und an das Wortgefüge halten kann, daß er
durch die besondere Art der Worte und des
Wortgefüges nicht ahnt, daß ein neuer Geist
dahintersteckt. Daher nimmt er gar nichts von
dem wahr, was eigentlich durch diesen Aufruf
gesagt werden soll. Weil man ja natürlich die
Worte nicht so setzen kann und die Sätze nicht
so formen kann, wie es die Menschheit gewöhnt
ist durch die heutige Zeitungspest und durch
die wissenschaftliche Pest, so kommen den
Leuten dann diese geformten Worte und
geformten Satzfügungen absonderlich vor. Und
sie finden außer dem, daß sie den Geist nicht
finden, auch noch die Sprache unklar. Ich
begreife beides vollständig, denn es ist erst
etwas zu überwinden - was ich durch den
heutigen Vortrag charakterisieren wollte -,
wenn das wirklich verstanden werden soll, was
gewissermaßen in einer neuen Sprache gesagt
werden soll.
|
C'est quelque chose qui devrait
absolument pénétrer la culture, la culture
d’esprit de l'humanité aujourd'hui, également
dans d'autres domaines.
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29
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Das ist etwas, was
überhaupt heute in die Kultur, in die
Geisteskultur der Menschheit hineindringen
soll, auch auf anderen Gebieten.
|
Lorsque vous venez une fois à
Dornach pour visiter notre bâtiment, qui doit
englober notre Université
spirituelle-scientifique, vous constaterez
alors que tout est traité différemment de la
façon dont l'art a traité les choses jusqu'à
présent. Vous trouverez que les murs eux-mêmes
sont déjà traités différemment. Que signifie
un mur au fond dans tout l'art antérieur, dans
toute l'architecture ? Un mur signifie une
clôture. On était à l'intérieur de quelque
chose qui était fermé par les murs, et cela
devait aussi être exprimé par les motifs
artistiques, par les formes artistiques. On
devait se sentir à l'intérieur de quelque
chose. A Dornach, cette tradition millénaire
est en train d'être rompue. Les murs ne sont
pas - naturellement, cela doit être pris
artistiquement - ainsi que l'on se sente
enfermé, mais tout est formé de telle manière,
tout est formé artistiquement de telle manière
que le mur devient spirituellement d’âme
transparent, que l'on a le sentiment à
l'intérieur : il cesse d'être ce mur. À chaque
tournant, l'âme est mise dans une telle
ambiance qu'elle sent d’âme les murs
transparents. Ceci est conduit au physique
dans les fenêtres. Pour les fenêtres, j'ai
conçu le principe de la gravure sur verre,
c'est-à-dire que les vitres unicolores sont
traitées de telle sorte qu'elles sont grattées
avec un crayon à diamant, et elles ne sont
alors plus qu'une œuvre d'art lorsque le
soleil extérieur brille à travers, lorsque la
connexion se fait par le monde extérieur.
C’est en premier l'éclat du soleil qui fait
une œuvre d'art du verre rayé. Mais c'est
aussi ainsi que l'artistique est maintenu dans
la formation : Des murs qui se détruisent, que
l'on n'est pas assis à l'intérieur comme dans
une pièce fermée, mais comme si l'on se tenait
comme un microcosme en contact direct avec le
macrocosme, comme si l'on était en contact
intime avec l'univers entier. - Cela doit être
recherché dans tous les domaines de
l'existence/l’être-là. Que l'on parle
abstraitement de ce que le monde sensoriel
devrait être une Maja ne s'applique plus au/ne
le fait plus pour le futur. Le monde
sensoriel, quand on nie son existence/être-là,
se rendra premier bien remarquable dans son
existence/être-là. Mais si l'on surmonte
artistiquement cette existence, par la forme
artistique elle-même, alors sera atteint par
la volonté ce qui sinon doit être atteint par
la contemplation, par la pensée, par
l'abstraction.
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30
|
Wenn Sie mal nach
Dornach zu unserem Bau kommen, der umfassen
soll unsere geisteswissenschaftliche
Hochschule, dann werden Sie alles anders
behandelt finden, als die bisherige Kunst die
Dinge behandelt hat. Schon die Wände selber
finden Sie dort anders behandelt. Was bedeutet
eine Wand im Grunde in aller bisherigen Kunst,
in aller Architektur? Eine Wand bedeutet einen
Abschluß. Man war in etwas drinnen, was durch
die Wände abgeschlossen ist, und das mußte
auch durch die künstlerischen Motive, durch
die künstlerischen Formen zum Ausdruck kommen.
Man mußte sich in etwas drinnen fühlen. In
Dornach wird mit dieser Tradition, die eine
tausendjährige ist, gebrochen. Die Wände sind
- natürlich, künstlerisch muß das genommen
werden - nicht so, daß man sich abgeschlossen
fühlt, sondern es ist alles so geformt, alles
künstlerisch so gebildet, daß die Wand
geistigseelisch durchsichtig wird, daß man
innerlich die Empfindung hat: sie hört auf zu
sein, diese Wand. Durch jede Windung wird die
Seele in eine solche Stimmung versetzt, daß
sie die Wände seelisch durchsichtig empfindet.
Das ist bis zum Physischen in den Fenstern
getrieben. Für die Fenster habe ich das
Prinzip ersonnen, Glasradierungen zu machen,
das heißt einfarbige Glasscheiben werden so
behandelt, daß sie ausgekratzt werden mit dem
Diamantstift, und sie sind dann erst ein
Kunstwerk, wenn die äußere Sonne durchscheint,
wenn Verbindung geschaffen ist durch die
äußere Welt. Erst das Durchglänzen der Sonne
macht das Ausgekratzte zum Kunstwerk. So ist
aber auch das Künstlerische in der Formung
gehalten: Wände, die sich vernichten, daß man
drinnen sitzt nicht wie in einem geschlossenen
Räume, sondern wie wenn man als Mikrokosmos
mit dem Makrokosmos in unmittelbarer
Verbindung stände, wie wenn man mit dem ganzen
Weltall in einer innigen Verbindung stände. -
Das muß gesucht werden auf allen Gebieten des
Daseins. Daß man abstrakt davon spricht, daß
die sinnliche Welt eine Maja sein soll, das
tut es für die Zukunft nicht mehr. Die
sinnliche Welt, wenn man ihr Dasein ableugnet,
wird sich erst in ihrem Dasein recht
bemerklich machen. Aber wenn man künstlerisch
überwindet dieses Dasein, durch die
künstlerische Form selber, dann wird durch den
Willen erreicht, was sonst durch die
Anschauung, durch das Denken, durch die
Abstraktion erreicht werden soll.
|
Cela vient à nouveau à l'aide
de ce que le langage devrait devenir quelque
chose qui devient en fait transparent
spirituellement, ce sur quoi on n'écoute plus,
mais à travers quoi on écoute pour entendre
directement les pensées. La langue doit
d'abord se tarir/dessécher, comme elle le fait
comme langue anglaise, pour devenir
trans-audible, afin que l'on écoute/entende
directement sur les pensées, afin que se
produise/apparaisse cette connexion d'âme à
âme, qui consiste en une sorte de lecture des
pensées. Les Anglais ne pourront pas faire
cela. La culture anglaise ne pourra pas le
faire, la culture dont est issue, malgré sa
grandeur, Shakespeare ou Newton ou Darwin.
Elle ne peut pas le mener seule à bout. Cela
ne peut se faire que si la culture d'Europe
centrale réfléchit sur son meilleur élément et
contribue à ce ressentir spirituel d’humain à
humain dans la culture mondiale. Nous devons
apprendre à rompre fondamentalement avec ce
que nous avons formé comme une profanation et
un déni de notre soi au cours des dernières
décennies. Nous devons à nouveau apprendre à
rattacher à la grandeur d'un JLessing, d'un
Schiller, d'un Goethe, et ainsi de suite, et
comprendre à apprendre à nommer l’ "Allemand"
que nous avons complètement oublié au cours
des dernières décennies, dont nous nous sommes
complètement rendu étranger. Nous pourrons
alors apporter notre part au développement/à
l’évolution de la culture mondiale. Et nous
devons avant tout apprendre à ne pas être des
rêveurs et à ne pas nous adonner à des
illusions, mais à regarder la réalité comme
elle est justement. C'est ce qui est le plus
pressement nécessaire aujourd'hui. Nous devons
apprendre à regarder les gens de plus
près/plus exactement sur les doigts et à les
juger d'un certain point de vue spirituel.
Nous devons avoir le courage de dire que
lorsque deux personnes de ce genre se font
face sur des affaires contemporaines, comme un
Scheler et un Plenge, alors l'un parle, le
Scheler, luciferiquement à partir des choses,
des impulsions qu'il se laisse
stimuler/féconder par un christianisme
catholicisant. Là Ahriman parle avec Lucifer,
là ne parle pas l’humain entre les deux. Cet
humain entre les deux doit d'abord être trouvé
à nouveau. Mais nous devons avoir le courage
de regarder l'humain de cette façon plus
précise/ainsi sur les doigts. Les gens se
croisent aujourd'hui sans vraiment apprendre à
se connaître. Ils se regardent les uns les
autres d'au-dessus et forment des jugements
des autres qui sont confortables pour eux ;
ils ne forment pas ce jugement qui est
vraiment vrai.
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31
|
Das kommt dann
wiederum zu Hilfe dem, daß die Sprache etwas
werden soll, was eigentlich geistig
durchsichtig wird, worauf man nicht mehr
hinhört, sondern durch das man durchhört, um
die Gedanken direkt zu hören. Die Sprache muß
erst vertrocknen, wie sie es als englische
Sprache tut, um durchhörbar zu werden, damit
man auf die Gedanken direkt hört, damit jene
Verbindung von Seele zu Seele auftritt, die in
einer Art von Gedankenlesen besteht. Das
werden die Engländer nicht machen können. Das
wird die englische Kultur nicht machen können,
die Kultur, aus der hervorgegangen ist, trotz
seiner Größe, Shakespeare oder Newton oder
Darwin. Die kann das allein nicht
fertigbringen. Das kann nur fertiggebracht
werden, wenn die mitteleuropäische Kultur sich
auf ihr besseres Element besinnt und in der
Weltkultur mitwirkt zu diesem geistigen
Empfinden von Mensch zu Mensch. Wir müssen
gründlich brechen lernen mit dem, was wir als
eine Schändung und Verleugnung unseres
Selbstes in den letzten Jahrzehnten
ausgebildet haben. Wir müssen wiederum
anknüpfen lernen an die Größe eines JLessing,
Schiller, Goethe und so weiter und verstehen
lernen, das «Deutsch» zu nennen, was wir in
den letzten Jahrzehnten völlig vergessen
haben, dem wir uns völlig entfremdet haben.
Dann werden wir unseren Anteil zu der
Entwickelung der Weltkultur beitragen können.
Und wir müssen vor allen Dingen lernen, nicht
Träumer zu sein und uns nicht Illusionen
hinzugeben, sondern die Wirklichkeit
anzuschauen, wie sie eben ist. Das ist
dasjenige, was heute am dringendsten notwendig
ist. Wir müssen lernen, den Leuten genauer auf
die Finger zu schauen, und sie von einem
gewissen geistigen Standpunkte aus zu
beurteilen. Wir müssen den Mut haben zu sagen:
Wenn über die Angelegenheiten der Gegenwart
zwei solche Menschen einander gegenüberstehen
wie Scheler und Plenge, dann redet der eine,
also der Scheler, luziferisch aus den Dingen
heraus, aus Impulsen, die er sich befruchten
läßt durch ein katholisierendes Christentum.
Da redet Ahriman mit Luzifer, da redet nicht
der Mensch dazwischen. Dieser Mensch
dazwischen muß erst wiederum gefunden werden.
Aber wir müssen den Mut haben, den Menschen so
auf die Finger zu schauen. Die Menschen gehen
ja heute aneinander vorbei, ohne daß sie sich
wirklich kennenlernen. Sie schauen sich
obenhin an und bilden sich Urteile von
anderen, die ihnen eben bequem sind; sie
bilden sich nicht dasjenige Urteil, das
wirklich wahr ist.
|
Voilà, mes chers amis, ce qui
est lié à mon propos : nous devons cesser de
nous adonner à des illusions. Nous devons
développer le courage à la vérité d'une
manière qui est encore inouïe pour beaucoup
d’humains de nos jours.
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32
|
Das ist es, meine
lieben Freunde, was damit zusammenhängt, daß
ich sage: Wir müssen aufhören, uns Illusionen
hinzugeben. Wir müssen den Mut zur Wahrheit in
einer Weise entwickeln, die für viele Menschen
der Gegenwart noch unerhört ist.
|
Avec ce vouloir nous devons
nous tenir entre l’ouest et l’est, et nous
devons aussi avoir le courage de juger les
choses à l'Est de telle sorte que nous nous
disions : ce qui a souvent été mentionné ici
comme l'élément de peuple, qui repose à l'est
comme un germe, qui veut se développer dans le
futur, cela est actuellement couvert par un
élément anti-russe, on pourrait même dire
anti-humain. Car dans ce qui se développe en
Russie, se développe la conséquence extrême de
la pensée logique qui tue l’humain et
l'esprit, qui ne peut plus rien produire de
productif, qui ne peut qu'exploiter l’ancien.
Cela ressemble vraiment à une immense
tragédie, une tragédie amère, quand on regarde
ce qui a émergé dans l'Est russe dans la
deuxième moitié du XIXe siècle et ce qui a
atteint son apogée dans l'esprit
extraordinaire, pour la Russie, de Soloviev, -
même si cela n'est pas très compréhensible
pour l'ouest. Dans Soloviev, tout ce qui a un
avenir prometteur en Russie est, pour ainsi
dire, résumé philosophiquement. On s’est donc
peu occupé avec Soloviev en Europe centrale.
Un professeur d’université de philosophie, qui
est une grande célébrité, est arrivé un jour à
la conclusion qu'il y avait un Soloviev et que
c'étaient aussi des pensées du présent dont il
devrait s'occuper. Mais il n'avait pas la
volonté intérieure de s'occuper lui-même de
cette question, alors il a dit à un de ses
étudiants : Vous voulez devenir docteur,
faites-moi une thèse de doctorat sur le
Solovjow, alors je pourrai m'instruire sur ce
Solovjow en même temps que vous. -Dans les
temps récents, c'était devenu plus ou moins la
méthode par laquelle les professeurs
d'université se sont acquis l'inconnu dans la
production spirituelle. Le professeur
d'université dont je vous parle n'est pas
seulement un professeur d'université, mais une
célèbre grandeur philosophique du présent
immédiatement passé.
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33
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Mit diesem Wollen
müssen wir drinnenstehen zwischen West und
Ost, und wir müssen auch den Mut haben, die
Dinge im Osten so zu beurteilen, daß wir uns
sagen: Das, was hier oftmals erwähnt worden
ist als dasjenige Volkselement, das im Osten
wie ein Keim liegt, der in die Zukunft hinein
sich entwickeln will, das wird gegenwärtig
übertönt von einem anti-russischen, man könnte
sogar sagen, antimenschlichen Element. Denn in
dem, was sich in Rußland entwickelt,
entwickelt sich die äußerste Konsequenz des
menschen- und geisttötenden logischen Denkens,
das nichts mehr produktiv hervorbringen kann,
das nur Raubbau treiben kann mit dem Alten. Es
erscheint wirklich wie eine gewaltige Tragik,
wie eine bittere Tragik, wenn man überschaut,
was im russischen Osten in der Kultur in der
zweiten Hälfte des neunzehnten Jahrhunderts
hervortrat und was seine höchste Höhe
erreichte in dem außerordentlichen Geist -
wenn er auch für den Westen wenig verständlich
ist -, in dem für Rußland außerordentlichen
Geist Solowjow. In Solowjow wird gewissermaßen
alles das, was in Rußland zukunftträchtig ist,
philosophisch zusammengefaßt. Man hat ja in
Mitteleuropa wenig sich mit Solowjow befaßt.
Ein Universitätsprofessor der Philosophie, der
eine große Berühmtheit hat, kam eines Tages
darauf, daß es einen Solowjow gibt und daß das
auch Gedanken der Gegenwart sind, mit denen er
sich befassen sollte. Aber da hatte er nicht
den inneren Antrieb, sich selbst mit der Sache
direkt zu befassen, da sagte er einem seiner
Schüler: Sie wollen Doktor werden, machen Sie
mir eine Doktor-Dissertation über Solowjow,
dann werde ich zu gleicher Zeit mit Ihnen mich
unterrichten können über diesen Solowjow. -Das
war überhaupt in der letzten Zeit mehr oder
weniger die Methode geworden, durch die
Universitätsprofessoren sich das ihnen
Unbekannte in der geistigen Produktion
angeeignet haben. Der Universitätsprofessor,
von dem ich Ihnen spreche, ist nicht nur ein
Universitätsprofessor, sondern eine berühmte
philosophische Größe der unmittelbar
abgelaufenen Gegenwart.
|
Il est fiché quelque chose dans
cet est qui ira au-delà du/par-dessus le
léninisme destructeur. Mais pour cela, il est
nécessaire que l'on apprenne aussi à
comprendre le troisième élément, la véritable
aspiration sociale du présent sous sa forme
spiritualisée, que l'on apprenne à l'imprégner
d'une véritable science de l’esprit. Alors, le
phénomène tragique-amer qui se présente en
Soloviev vous viendra à la conscience. On se
dira alors : d'un côté, un Soloviev, se
développant à partir de cet Est européen,
plein de germes de l'esprit nouvellement
formés et fécondants, qui peuvent germer à
l'Est, qui ici en Europe centrale ne peuvent
pas tout à fait nous être compréhensibles ; et
alors, balayant ce phénomène, la catastrophe
de la guerre mondiale, transportant, dans un
wagon scellé/plombé même, transportant à
travers l'Allemagne vers l'Est, le bourreau de
la vie de l’esprit, Lénine. Et la grande
déception en Europe centrale chez beaucoup qui
pensent que les choses n’ont pas besoin d’être
prises tant au sérieux !
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34
|
Es steckt in
diesem Osten etwas, was sich wiederum
hinausarbeiten wird über den zerstörenden
Leninismus hin. Aber dazu ist notwendig, daß
man auch das dritte Element, das wirkliche
soziale Streben der Gegenwart in seiner
vergeistigten Gestalt verstehen lernt, daß man
es durchdringen lernt mit wirklicher
Geisteswissenschaft. Dann wird einem die
tragisch-bittere Erscheinung, die in Solowjow
auftritt, zum Bewußtsein kommen. Dann wird man
sich sagen: Auf der einen Seite ein Solowjow,
heraus sich entwickelnd aus diesem
europäischen Osten, voll neubildender,
befruchtender Geisteskeime, die im Osten
aufgehen können, die uns hier in Mitteleuropa
nur nicht ganz verständlich sein können; und
dann, hinwegfegend über diese Erscheinung, die
Weltkriegskatastrophe, hintragend, im
plombierten Wagen sogar, durch Deutschland
hintragend nach dem Osten den Henker des
Geisteslebens, Lenin. Und die große Täuschung
in Mitteleuropa bei vielen, daß die Dinge
nicht so ernst genommen zu werden brauchen!
|
Les élèves de Soloviev ont
émergés comme des comètes, lorque la
révolution russe pris son début. Ils
souhaitaient un renouveau de la vie terne,
morne, paralysée de l’esprit, sur laquelle
était tiré comme la nuit de l'âme elle-même,
comme la mort spirituelle, le meurtre de l'âme
avec toutes ses circonstances. Et les gens
qui, semble-t-il, étaient de vrais disciples
de Solovyov voulaient une libération :
Kartachov, Samarin. Ils voulaient allumer un
mouvement spirituel en Russie dès les premiers
rayons étincelants de la révolution. A la
place de cela est venu ce qui apparaît
maintenant comme une éradication sauvage de
tout esprit chez Lénine, ce fossoyeur de toute
vie de l’esprit, où tout est nié, qui, dans la
grande figure de Soloviev, a été placé devant
l'humanité de l'est. Et c'est autour de ce
phénomène central que les masses
prolétariennes, séduites par ceux auxquels
elles adhèrent comme dirigeants. Un phénomène
infiniment triste qui ne perd sa tristesse que
lorsqu'un testament est convoqué pour voir la
vérité dans les faits confus du présent. Une
volonté intérieure qui ne veut pas purement se
plaindre de ce qui se présente dans le présent
confus, mais qui veut aussi voir la vérité et
reconnaître ce qui se passe dans les
revendications légitimes du prolétariat de par
l'ensemble du monde civilisé. Mais dans le
présent, si nous voulons le voir clairement et
non de façon illusoire, nous devons être
capables de distinguer entre ce qui est
profondément justifié, mais qui émerge
inconsciemment des larges masses du
prolétariat comme les graines du futur, qui ne
sont pas encore nées dans la pensée, et ce qui
est instinctif, parce que c'est le dernier
vestige pourri d'une culture en déclin. C'est
ce qui s’ébouillante/s'évapore très souvent
des têtes des dirigeants du prolétariat
d'aujourd'hui. Notre époque a pour destin que
les plus florissants soient placés à côté des
plus étourdis. C'est le destin de ces temps où
un montant veut s'affirmer aux côtés d'un
descendant/déclinant. Alors le déclinant
apparaît souvent sous la forme de l'ascendant,
dans le masque de l'ascendant. Alors il faut
regarder attentivement. Alors, chez Lénine, il
faut voir l'ancien tsar qui apparaît sous un
autre masque, la même façon de penser que chez
l'ancien tsar, mais avec d'autres mots, morts,
inutiles pour ce qu'ils expriment. La
métamorphose du tsarisme en léninisme doit
être vue dans l'Est russe d'aujourd'hui. Il
faut reconnaître que ce qui apparaît à
l'extérieur peut être intérieurement le
contraire de ce qui apparaît à l'extérieur. Il
est si difficile de voir à travers les
circonstances du présent. Ce qui se passe,
c'est comme si une personne s'approchait de
moi avec un visage souriant, des yeux banals
et charmants, avec un visage qui voudraient me
captiver, et je serais obligé de lui dire :
Malgré ton masque, malgré tes yeux pétillants,
ton sourire aimant, tu es un diable !
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35
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Wie Kometen
tauchten auf die Solowjow-Schüler, als die
russische Revolution ihren Anfang nahm. Eine
Erneuerung wünschten sie des dumpfen,
dämmerhaften, gelähmten Geisteslebens, über
das hingezogen war wie die Seelennacht selber,
wie der geistige Tod, die Ertötung der Seele
mit all ihren Verhältnissen. Und eine
Befreiung wollten die Leute, die, wie es
scheint, richtige Schüler waren des Solowjow:
Kartachow, Samarin. Sie wollten aus den ersten
funkelnden Strahlen der Revolution eine
geistige Bewegung in Rußland entfachen. An die
Stelle trat dasjenige, was jetzt wie ein
wüstes Austilgen alles Geistes erscheint in
Lenin, diesem Totengräber alles geistigen
Lebens, wo alles verleugnet wird, was in der
großen Gestalt des Solowjow vor die Menschheit
des Ostens sich hingestellt hat. Und um diese
Zentralerscheinung rundherum die
proletarischen Volksmassen, verführt durch
diejenigen, denen sie anhängen als ihren
Führern. Eine unendlich traurige Erscheinung,
die ihre Traurigkeit nur dann verliert, wenn
ein Wollen sich aufrafft, die Wahrheit zu
schauen in den verwirrenden Tatsachen der
Gegenwart. Ein innerliches Wollen, das nicht
bloß schimpfen will über das, was in der
verirrenden Gegenwart auftritt, sondern das
auch die Wahrheit sehen will und erkennen
will, was in den berechtigten proletarischen
Forderungen über die ganze zivilisierte Welt
hin auftritt. Aber man muß in der Gegenwart,
wenn man sie klar und nicht illusionistisch
sehen will, auseinanderhalten können, was tief
berechtigt, aber unbewußt, aus den breiten
Massen des Proletariats hervortritt als dem
Gedanken nach noch ungeborene Zukunftskeime,
und dasjenige, was Instinkt ist, weil es der
letzte verfaulende Rest ist einer
niedergehenden Kultur. Das ist es, was aus den
Köpfen der Führer des Proletariats heute sehr
häufig an die Oberfläche dunstet. Unsere Zeit
hat einmal das Schicksal, daß Blühendstes
neben Verstunkenstes sich hinstellt. Das ist
das Schicksal derjenigen Zeiten, in denen ein
Aufsteigendes sich neben einem Niedergehenden
geltend machen will. Dann tritt das
Niedergehende oftmals in der Form des
Aufsteigenden, in der Maske des Aufsteigenden
auf. Dann muß genau hingeschaut werden. Dann
muß in Lenin gesehen werden der frühere Zar,
der in einer anderen Maske auftritt, dieselbe
Denkweise, die im früheren Zaren war, nur mit
den anderen, toten, für das, was sie
ausdrücken, unbrauchbaren Worten. Es muß die
Metamorphose des Zarentums in den Leninismus
hinein im russischen Osten der Gegenwart
geschaut werden. Es muß anerkannt werden, daß
dasjenige, was äußerlich auftritt, innerlich
das Gegenteil dieses äußerlich Auftretenden
sein kann. So schwierig sind die Verhältnisse
der Gegenwart zu durchschauen. Das, was
geschieht, ist so, wie wenn mir ein Mensch
entgegentreten würde mit lächelndem Angesicht,
mit banal lieblich tuenden Augen, mit Mienen,
die mich berücken wollten, und ich wäre
genötigt, ihm zu sagen: Trotz deiner Maske,
trotz deiner funkelnden Augen, deines
liebevollen Lächelns, bist du ein Teufel!
|
Cela sera exigé par les humains
du présent : rechercher la vérité sous les
circonstances/rapports les plus difficiles.
Mais cela témoigne que le temps présent a
rendu nécessaire de déposer tous les conforts
de la pensée et du ressentir et de se laisser
devenir aigre, d’avancer à la vérité. Devra
être balayé tout ce qui s'exprime aujourd'hui
dans les mots : Confession enfantine, simple
acceptation naïve de la Bible, cela te conduit
à la béatitude. -Ce n'est aucune béatitude à
laquelle cela conduit, c'est seulement se
livrer à l'égoïsme le plus désespéré de l'âme.
Tout ce qui jaillit aujourd'hui de cette
attitude/mentalité doit être considéré, doit
être regardé. Et si, au lieu d'une pénétration
courageuse et réelle dans ce qui est
nécessaire de nos jours, une saisie vieux jeu
de relations de la science de l’esprit
d'orientation anthroposophique à l'organisme
social tri-articulé apparaît, alors on n’a pas
la permission de se réjouir, car cette saisie
vieux jeu est apparemment extérieurement
beurrée et bienveillante, alors on n’a pas la
permission de croire qu'on ne pourrait pas la
rejeter. Mais on doit appeler le vieux jeu,
vieux jeu et doit savoir qu'aujourd'hui ce
vieux jeu est la chose destructrice, que ce
vieux jeu est ce qui produit le bolchevisme
qu'elle veut rejeter. La guérison peut
seulement consister dans l'entrée virile et
non vieux jeu dans la stricte science de
l’esprit. C'est ce qui doit se poser sur notre
âme aujourd'hui, ce qui doit devenir un
élément, un ferment de notre vie de l’âme. Si
elle ne peut pas, alors l'humanité ne
progressera pas. Si l'on décide de continuer
dans les anciennes voies de penser et de
ressentir, on décide le déclin. C’est
confortable de l'intérieur, mais cela
deviendra très inconfortable de l'extérieur.
Ou bien, au moyen d'une forte force
intérieure, on peut se ressaisir pour saisir
l'esprit, et alors ce qui doit mourir sera
saisi par l'esprit, et l'esprit le
transformera en une nouvelle civilisation
européenne, comme il appelle tout ce qui meurt
à une nouvelle vie. L'esprit créera une
nouvelle vie, et nous aurons à nouveau ce qui
est un flux/courant ascendant de l'humain dans
une vie de l’esprit.
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36
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Das wird von den
Menschen der Gegenwart gefordert: die Wahrheit
aufzusuchen unter den schwierigsten
Verhältnissen. Das aber bezeugt, daß diese
Gegenwart es notwendig hat, alle
Bequemlichkeiten des Denkens und Empfindens
abzulegen und es sich sauer werden zu lassen,
zur Wahrheit vorzudringen. Weggefegt werden
muß alles dasjenige, was heute sich ausdrückt
in den Worten: Kindliches Bekenntnis, bloßes
naives Hinnehmen der Bibel, das führt dich zur
Seligkeit. -Das ist keine Seligkeit, zu der
das führt, das ist nur, dem wüstesten Egoismus
der Seele frönen. Alles, was heute aus dieser
Gesinnung herausquillt, muß beachtet, muß
angeschaut werden. Und wenn statt eines
mutigen wirklichen Eindringens in das, was der
heutigen Zeit notwendig ist, tantenhaftes
Auffassen von Beziehungen der anthroposophisch
orientierten Geisteswissenschaft zu dem
dreigliederigen sozialen Organismus auftritt,
dann darf man nicht froh sein, weil dieses
tantenhafte Auffassen scheinbar äußerlich
butterig und wohlwollend ist, dann darf man
nicht glauben, daß man es nicht abweisen
könnte. Sondern man muß das Tantenhafte
tantenhaft nennen und muß wissen, daß heute
dieses Tantenhafte das Zerstörende ist, daß
dieses Tantenhafte dasjenige ist, was den
Bolschewismus, den es abweisen will, erzeugt.
Die Heilung kann nur bestehen in dem
mannhaften, un-tantigen Eintreten in strenge
Geisteswissenschaft. Das ist es, was heute
sich auf unsere Seele legen muß, was ein
Element, ein Ferment unseres Seelenlebens
werden muß. Vermag es das nicht, dann kommt
die Menschheit nicht vorwärts. Wenn man
beschließt, in den alten Gedanken- und
Empfindungsbahnen weiterzufahren, beschließt
man den Niedergang. Bequem ist es von innen,
höchst unbequem von außen wird es werden. Oder
aber man rafft sich auf durch starke innere
Kraft zur Erfassung des Geistes, dann wird
das, was absterben soll, vom Geiste erfaßt
werden, und der Geist wird es umwandeln in
eine neue europäische Zivilisation, wie er
alles, was abstirbt, zu neuem Leben aufruft.
Der Geist wird ein neues Leben erzeugen, und
wir werden wiederum haben dasjenige, was eine
aufsteigende Strömung des Menschen in ein
Geistesleben ist.
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Connaissance
de soi sur le plan politique (?) : l’influence du
changement de statut du parler en rapport au
penser (français et anglais)
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Il y a huit jours aujourd'hui, j'ai
démarré ici une sorte de réflexion devant vous, qui
s'est ensuite achevée par des paroles semblables,
comme aussi celles de la dernière conférence
publique de vendredi à maison Siegle. J'ai rendu
attentif sur ce que l'humanité du présent est placée
devant deux possibilités, dont on doit déjà dire,
que l’une peut seulement conduire au déclin de la
civilisation actuelle de l’Europe, que l'autre est
la seule issue hors de la décadence. Je voudrais
maintenant vous montrer comment de telles
déclarations ne sont en aucun cas de pures
affirmations ; elles ne le sont donc pas déjà pour
la raison qu'elles peuvent être extraites de la
vision spirituelle réelle et de l'aperçu qui en
résulte sur les conditions du développement actuel
de l'humanité. Mais même pour ceux qui ne veulent
pas s'engager sur cette vision spirituelle, il y a
beaucoup, beaucoup de possibilités de voir ce qui a
été vu confirmé/renforcé par les faits extérieurs de
la vie présente. Quelques faits parmi l'abondance
qui pourraient être cités devraient maintenant
l'être aussi aujourd'hui.
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01
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A Münster en Westphalie, une petite
brochure a été publiée sous le titre
« Christianisme et Socialisme » par Johann
Plenge qui, de son point de vue, a publié beaucoup
de choses dans le passé pour nous aider à comprendre
les courants actuels des temps. Ce petit écrit
contient une conférence de Plenge, qu'il a donnée
après les impressions qu'il avait reçues de deux
autres conférences. Max Scheler, un philosophe
actuel qui est en fait déjà bien connu, avait
d'ailleurs abordé la question lors d'une double
conférence à Münster les 8 et 9 avril de cette année
: Qu'est-ce que le socialisme chrétien ? Et Johann
Plenge immédiatement après, le 11 avril, dans la
conférence finale de son proséminaire
socio-scientifique/de science sociale de l'Académie
de Münster, donna la réponse de son point de vue à
ces conférences sur « Christianisme et
Socialisme » de Scheler. C’est intéressant ce
que Plenge raconte sur la courte préhistoire qui
s’est jouée entre ces deux conférences. Scheler, qui
appartient sans doute aux penseurs les plus
pertinents/sagaces du présent, avait donné sa double
conférence sur le christianisme et le socialisme les
8 et 9 avril, et déjà le deuxième jour suivant
Plenge prodiguait sa réponse. De l’entre-temps/du
temps intermédiaire, Plenge nous dit qu'une
conversation personnelle a eu lieu entre lui et
Scheler, au cours de laquelle ils se sont mis
d'accord sur diverses questions, comme le dit
Plenge. Or, si l'on suit vraiment ce que Plenge a
dit en réponse aux remarques de Scheler, on n'a pas
l'impression que ces deux messieurs, qui sont en
quelque sorte les représentants de la pensée
actuelle, soient parvenus à un accord, mais on a le
sentiment évident que ces deux messieurs ont eu un
dialogue de sourds dans leurs fondements, à tel
point que ce dialogue de sourds est presque
caractéristique pour certains phénomènes d’âme et
sociaux dans le présent. C'est caractéristique parce
que ce que j'ai souvent décrit ici se passe le plus
possible aujourd'hui : que les gens d'aujourd'hui
ont des instincts antisociaux si forts, que même
s'ils ont la meilleure volonté de communiquer les
uns avec les autres, ils se parlent en fait toujours
en se ratant. Parler se ratant, et penser se ratant,
c’est si fort dans le présent que l'on peut avoir
des conversations de la sorte qui suivent.
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02
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Quelqu'un vient à vous, vous lui
développez certaines façons de voir, disons, sur la
pédagogie ou quelque chose de semblable, qui
découlent des exigences spirituelles-scientifiques
d'orientation anthroposophique. Ces façons de voir
sont telles qu'elles se différencient maintenant des
façons de voir qui courent le pays aujourd'hui et
qui sont aussi considérées comme extrêmement bonnes.
La personne concernée écoute alors souvent et dit en
conclusion : Oui, je suis tout à fait d'accord.
J’ai aussi pensé la même chose depuis longtemps, et
je vois cela comme correct. - Mais il a dit
exactement le contraire de ce qui a été exprimé,
simplement pour la raison que nous avons maintenant
atteint un stade de développement humain où on peut
dire les mêmes phrases et expressions, et elles
signifient dans la bouche de l’un, le contraire de
ce qu'elles signifient dans la bouche de l'autre.
D'une certaine manière, nous nous sommes éloignés du
contenu intérieur de la langue - c’est un phénomène
social caractéristique du présent - et nous nous
sommes tellement éloignés du contenu de la langue
que nous pouvons dire une chose et son contraire,
l'autre, avec les mêmes mots et les mêmes phrases.
Face à un tel phénomène du temps, il ne peut s'agir
de détourner le regard parce que c’est commode, mais
il peut seulement s'agir tout de suite d’orienter le
regard là-dessus et de se demander : qu'est-ce qui
provient en fait d'un tel phénomène ? Je voudrais
maintenant citer cet exemple caractéristique de
Scheler-Plenge, parce que d'une part nous avons
devant nous en Scheler un humain qui s'efforce
d'obtenir un système de pensée qui devrait donner le
socialisme du présent, le socialisme tel qu'il se le
pense ; tel qu'il se le pense à partir d'un
christianisme teinté catholiquement, qui chez lui,
chez Scheler, provient d'un enthousiasme vraiment
intérieur, qui provient de la direction émotionnelle
vraiment intérieure d'un christianisme catholicisant
qui se ressaisit jusqu'à la volonté. De ce
christianisme catholicisant, il lutte contre le
capitalisme contemporain, notamment contre l'esprit
capitaliste, et il se promet seulement de la
diffusion de sa manière catholico-chrétienne de
sentir la possibilité que l'humanité contemporaine
soit imprégnée à partir de l'intérieur, à partir du
cœur, par une attitude sociale, et qu'alors de cette
attitude sociale procède aussi un ordre social de la
vie. Scheler se tient donc sur un terrain sur lequel
seul peut s'épanouir ce que l'humain développe à
partir d'un certain savoir intérieur, une
connaissance éprouvante. Il défend son socialisme
chrétien pour le présent de ce point de vue.
|
03
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Johann Plenge adopte un point de vue
complètement différent. Il ne part pas de ce qui,
dans une certaine mesure, s'élève à l'intérieur en
tant que connaissance sociale, mais Plenge veut
partir de ce qui est disponible dans la vie en
société. Il veut partir des phénomènes qui se font
connaître dans l'existence sociale/l’être-là social.
Il veut donc observer comment l’humain se comporte à
l’humain, comment des groupes d’humains s'unissent
sociétalement, et ainsi de suite. Ainsi,
contrairement à une sorte de science de la volonté
de Max Scheler, il représente une certaine science
de la société, une sorte de science sociale. Et du
point de vue de cette science sociale, il essaie
maintenant, de son côté, de caractériser ces
institutions dont il doit se penser qu'elles vont
apporter un certain ordre social dans notre vie
d’humains. Or, comme je l'ai déjà dit, ces deux
messieurs se sont complètement ratés, et Plenge a
même encore la croyance - Scheler ne l'aura
probablement pas, je ne le sais pas - qu'ils se sont
compris à un certain degré. Ils ne se sont justement
pas compris du tout. Et cela vient simplement de ce
qu'aujourd'hui, dans les cercles les plus larges, il
manque l'élément par lequel les humains peuvent
vraiment communiquer entre eux intérieurement. Et
cet élément n'est pas un autre que celui que l'on
fait valoir ici comme la compréhension du monde
spirituel lui-même, qui peut agir harmonisant pour
les différentes orientations de penser et de sentir
du temps présent, aussi pour les orientations de la
volonté, et dont des esprits comme Scheler et Plenge
veulent encore aujourd'hui se tenir absolument à
l'écart. Un phénomène tel que celui qui se produit
dans le dialogue entre Plenge et Scheler imprègne
toute notre vie humaine contemporaine.
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04
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Nous avons ici tout d'abord intérêt à
considérer cette aboutissement, tout de suite pour
l'Europe centrale. Et ici, je vous prie de vous
rappeler comment j'ai développé ici, la dernière
fois, dimanche dernier, que nous avons un
Goetheanisme à l’intérieur de la culture centre
européenne de l’esprit, que nous avons aussi ce que
j'ai récemment caractérisé pour vous, de manière
quelque peu paradoxale pour le temps actuel, comme
le règne de Hegel. N'est-ce pas, l'hégélianisme, la
vision du monde de Hegel, a quelque chose de
hautement étrange historiquement. C'est, comme elle
se tient là par Hegel, l'idéalisme le plus pur, la
saisie du monde à partir de la raison synthétique,
c'est-à-dire à partir de l’esprit le plus dilué,
mais néanmoins à partir de l'esprit. Maintenant ce
qui est particulier, c'est que Hegel a en premier eu
un grand nombre d'élèves, et ces élèves étaient
regroupés de la droite la plus extrême, du
réactionnisme jusqu’à la gauche radicale la plus
extrême, et étaient aussi regroupés ainsi en
relation politique et religieuse. Parmi ces
étudiants, était la lutte la plus vivante. Et vous
savez, la parole a été inventée/imprimée que Hegel
lui-même, avant sa mort, a dit en vue de ses
étudiants et de ceux qui voulaient ou devaient
devenir étudiants : « Un seul m'a compris et il
m'a mal compris/mécompris. »
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05
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Mais maintenant, quelque chose
d'autre est arrivé. Parmi les disciples/étudiants de
ce Hegel était aussi Karl Marx, le fondateur de la
vision socialiste actuelle du monde dans une de ses
formes. Sous l'influence de l'hégélianisme, ce Karl
Marx est devenu le matérialiste le plus complet,
même en rapport à la vision/façon de voir
historique. Se développant normalement à partir du
règne de Hegel, Karl Marx est devenu un anti-Hegel.
Le règne de Hegel a, quand on veut parler dans sa
propre langue, complètement changé en son contraire.
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06
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Oui, d'où vient une telle chose ? Une
telle chose vient du fait qu'une telle manière de
voir, telle que Hegel l'a formée de l'intérieur de
lui-même, et qui est la spiritualité la plus
purifiée, la plus diluée sous la forme de la raison
synthétique humaine logique, peut seulement rester
saine dans le développement historique si elle se
développe dans une seule individualité personnelle.
Déjà l'élève ne peut plus développer une
spiritualité saine, et dans la troisième génération
une telle façon de voir devient déjà un élément
complètement malsain quand on ne jure que par lui
dogmatiquement. C'est pourquoi je vous ai dit la
dernière fois qu'il y a une exigence grotesque en
rapport à de telles choses, qu'on devrait, par
exemple, se plonger dans l'hégélianisme, mais
seulement apprendre de lui, comme aussi du
Goetheanisme, pour féconder son propre esprit, pour
entrer soi-même dans cet élément de pensée et de
contemplation, et alors on doit quitter/délaisser le
chemin et se former davantage sur le même chemin.
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07
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Quiconque jure aujourd'hui par
Goethe, jure par Hegel, et pense en cela qu'il
adopte simplement leurs dogmes, se fait du tort à
lui-même et à d’autres. Celui qui veut vraiment être
un Goethéen aujourd'hui, n’a pas la permission de
jurer par Goethe dogmatiquement, mais doit continuer
à former ce qui est disponible dans une disposition
chez Goethe. Et c'est encore plus le cas pour le
règne de Hegel. Dans le règne de Hegel se montre ce
qui existe réellement là. Ce règne de Hegel dans le
développement allemand l’évolution allemande est un
phénomène hautement, hautement caractéristique. Là
repose quelque chose qui est une caractéristique de
la pensée logique absolument. Personne ne peut en
fait comprendre ce qu'est la pensée logique pour
l’humain qui ne comprend pas quelque chose de la
science de l’esprit. Car c'est cette science de
l’esprit lui montre qu'il y a aussi encore un autre
humain, un suprasensible, pas seulement l'humain qui
vient à nous comme corporéité sensorielle. Ces deux
choses, l'humain suprasensible et l'humain
sensoriel, se confondent en un unique chaos sauvage
pour la vue/façon de voir de l'humanité, car ce que
ce que l'anatomie et la physiologie actuelles ont
transmis sur l'humain est un chaos sauvage. Mais si
l'on apprend à séparer l'humain suprasensible, dont
j'ai aussi parlé deux fois récemment dans la
conférence publique, de l'humain sensoriel, alors on
apprend à connaître l'étrange fait paradoxal - des
faits spirituels sont le plus souvent paradoxaux
pour la vue/façon de voir sensorielle - qu'il n'y
aurait absolument pas de pensée logique pour le
développement de l'humanité si les humains ne
naissaient pas dans le corps physique et ne s'y
développaient pas. Pour la logique, tout de suite
lorsqu'elle est développée au plus haut niveau, le
corps sensoriel est l'instrument correspondant. A
cause de cela, qui développe une connaissance
suprasensible, qui se vit vraiment dans la
connaissance suprasensible, il doit faire
l'expérience que c'est extrêmement difficile
d’habiller absolument cette connaissance
suprasensible en mots, mais si il veut saisir cette
connaissance suprasensible avec la logique
ordinaire, c'est-à-dire avec ce qui est lié
uniquement à l'instrument du corps physique
extérieur, qu’alors cette connaissance suprasensible
sera tuée. Alors c’est fini avec cette connaissance
suprasensible. La connaissance suprasensorielle
meurt sur le terrain de la logique. Elle doit être
amenée en miroir-reflet/reflet-miroir pour notre vie
d’humain, comme ça a été chez Hegel. Mais alors on
n’a pas la permission de vivre dans ce
reflet-miroir, sinon on est aussitôt/bientôt hors de
l'esprit. C’est pourquoi, ce n'est pas ainsi que
Hegel ait amené la pensée allemande au plus haut
niveau de développement spirituel/de l’évolution
spirituelle, mais que dans ce spirituel que Hegel
offre, est contenu le plus dépourvu d’esprit, qu'il
n'y a plus aucun esprit dans le règne d’Hégel. Cela
signifie : le corps physique saisit la spiritualité
en Hegel et l'exprime/la presse en dehors en même
temps. Le plus haut logicien, ce Hegel ; la plus
haute philosophie dépourvue d’esprit, cela par la
pensée produite par le plus haut effort de l'esprit
! Il n'est pas étonnant que cela se
transforme/tourne en matérialisme conscient, en
marxisme, et qu'ainsi cela devienne une véritable
phase de développement/d'évolution au XIXe siècle.
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08
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Voyez-vous, les choses reposent ainsi
sérieusement dans le présent. Et on ne comprend pas
ce qui vit en fait comme substance dans notre
présent, quand on ne peut pas s'impliquer
dans/envisager de telles choses. L'humanité actuelle
est donc ainsi qu'elle aimerait tellement croire à
quelque chose, qu'elle est si incroyablement
heureuse quand elle peut placer quelque chose devant
elle, ou entendre quelque chose, sur laquelle elle
peut ensuite jurer comme parole de Maître. Et quand
elle jure là-dessus, c'est ce qui fait le plus mal,
car l'exigence la plus importante du temps présent
est que l'humain doit développer sa libre
spiritualité. Et à l’instant où il pèche contre la
liberté de son jugement, il se rend malade en même
temps. Dans le temps présent, l'humain ne peut pas
du tout autrement, c'est un fait historique, il ne
peut autrement quand il veut atteindre/venir sur la
hauteur humaine, que se rendre libre intérieurement.
C'est plus qu'une vision quand on dit ceci : qu’on
se pense le contenu de la philosophie de Hegel comme
une sorte de schéma d’esprit, comme une sorte de
corps éthérique entrant dans le monde, travaillant
dans sa substantialité purement logique. Qu'on se
pense cet esprit fantomatique qui balaie le monde,
on aurait alors le modèle de ce qui s'est
physiquement produit ces quatre ou cinq dernières
années comme la catastrophe mondiale européenne. Ce
qui a été efficace dans ce qui est d’âme comme un
plus élevé/haut dans le règne d’Hegel, cela se
comporte dans la vie physique comme cette horreur de
la catastrophe de la guerre mondiale dans les quatre
ou cinq dernières années. On doit déjà avoir le
courage de regarder vers ces pendants spirituels,
sinon on ne comprendra absolument rien aux
événements dans le présent. Les humains du présent
aimeraient se le rendre confortable d’arriver à la
spiritualité. Mais ils en sont empêchés par les
exigences de l'époque même. Lorsque nous
rassemblons/collectionnons aujourd'hui des
expériences de science de la nature et le déployons
à la plus haute logique, ainsi nous expulsons
complètement l'esprit de l’humain. C'est ce que fait
Plenge, naturellement seulement jusqu’à un certain
degré. Il développe une pensée purement
ahrimanienne, comme nous l'appelons dans notre
science de l’esprit, et il place cela devant le
monde.
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09
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L'inverse est disponible lorsque les
humains veulent développer quelque chose à partir de
l'intérieur, comme l'a fait, au contraire de Hegel,
son étrange frère jumeau philosophe Schopenhauer.
Lorsque les humains veulent développer quelque chose
à partir de l'intérieur, de l'élément de sorte
volontaire, alors l'inverse se présente/s’introduit.
Puis cela s’introduit que toujours de nouveau et de
nouveau, non pas pour soi, mais pour leurs
disciples/étudiants/écoliers, pour ceux qui y
adhèrent dogmatiquement, les gens veulent pousser
dans la simple croyance en la révélation, où on dit
: La représentation ne peut absolument plus rien
réaliser/atteindre/obtenir ; on doit arriver à la
vérité à partir d'un tout autre soubassement. On
entre par cela dans un certain élément de foi, comme
ce n'est pas humain, mais tout au plus
Königsbergien-Kantien, et comme cela est
apparu/survenu dans une certaine mesure chez
Schopenhauer. Mais jamais l'esprit originel/original
a la tendance à tomber/succomber dans les
dégâts/dommages, mais tout d’abord ceux qui suivent,
notamment la troisième génération. C'est ainsi une
loi du monde. Et le schopenhauerianisme est familier
de la croyance en la révélation devenant tant aimé
en notre temps. La pure acceptation d'une
révélation, telle qu'elle est particulièrement
développée dans l'Église catholique du présent,
aussi loin qu’elle est catholique orthodoxe, et
telle qu'elle a atteint son point culminant dans la
déclaration du dogme de l'infaillibilité : c'est
l'élément opposé. C'est dans cet élément que la
spiritualité qui monte de l'intérieur se noie. Tout
comme la logique tue l'intérieur, la pure croyance
en la révélation noie ce qui monte de l'intérieur et
veut saisir le monde extérieur de manière
englobante. Nous voyons cela aujourd'hui comme un
phénomène particulièrement caractéristique.
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10
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Et dans ces courants, nous vivons à
l'intérieur. Ces courants imposent inconsciemment
tout ce qui est exigé des côtés gauche et droit
aujourd'hui. Que savent alors les humains qui louent
ou insultent telle ou telle vision de la vie
aujourd'hui, que savent-ils des forces qui sont
fichées à l'intérieur de ces visions de la vie ? Ils
ne savent rien d’elles. Les gens de la droite la
plus extrême n'ont aucun pressentiment de ce par
quoi, fiché dans leurs impulsions de sentiment, ils
sont conservateurs et réactionnaires. Les radicaux,
même les bolcheviks les plus radicaux, n'ont aucun
pressentiment de ce qui est fiché dans leurs
instincts, et comment, par leur logique, ils tuent
depuis longtemps ce qu'ils veulent faire apparaître
dans la vie extérieure. La vie inconsciente est très
forte dans l'humanité d'aujourd'hui, et à partir
d’elle se développent les choses qui sont en fait
les efficaces/actives et qui devraient devenir les
vives dans la conscience parce qu’on
illumine/radiographie spirituellement sa
connaissance avec ce qui peut être pris du
suprasensible. D’autre manière, ce qui œuvre dans le
présent ne pourra être illuminé.
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11
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Or il y a trois courants dans le
présent, dans le présent immédiat, mais ils ne sont
aussi que comme les vagues portées dans les hauteurs
de ce qui bouillonne dans les soubassements, et que
je pouvais seulement vous caractériser avec quelques
traits en ce que je partis de Max Scheler et Johann
Plenge et vous montrais ce que la pensée logique,
qui au XIXe siècle a été poussée/propulsée vers les
plus hauts sommets, et ce que la croyance en la
révélation, qui dans le dogme de l'infaillibilité a
été poussée vers les plus hauts sommets, signifient
pour les soubassements de l'âme humaine.
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12
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Trois choses remontent à la surface
de ce qui bouillonne et tourbillonne en bas dans les
âmes humaines et ce qui est très englobant, mais
absolument pas ainsi que cela montre déjà l'entité
intérieure réelle pour l'humain actuel.
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13
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Premièrement - il ne faut pas se
faire d'illusions - : Ce qui se répand sur le monde,
se répand consciemment, c'est la domination mondiale
anglo-américaine, qui étend ses ailes sur la
civilisation actuelle. Regardez tous les phénomènes
particuliers pendant les années de guerre et dans
les traités dits de paix d'aujourd'hui. C'est ce
qu'on appelle la « paix », parce que
souvent aujourd'hui on veut dire par ses mots ce
qu'on devrait en fait signifier par les mots
opposés. Tout ce qui s'est passé de cette manière se
manifeste comme un phénomène unique issu de l'une
des grandes vagues contemporaines de la propagation
de la domination anglo-américaine, la voie
anglo-américaine de la domination mondiale. C'est
une chose. Cela se montre dans sa propagation, ce
sera avisé et astucieux, par la puissance de son âme
de groupe, de rencontrer maintes choses qui
s'opposent à elle.
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Le deuxième élément, qui émerge sous
une forme tout à fait abstraite, de sorte que dans
cette forme abstraite il est impossible de montrer
qu’à partir des représentations et des impulsions de
volonté dans lesquelles la chose apparaît
aujourd'hui, quelque chose de synthétiquement
raisonnable peut devenir. C'est l’aspiration à la
dite Société des Nations. Cette aspiration à une
dite Société des Nations, telle qu'elle s'élève en
particulier dans la tête de Woodrow Wilson, c’est,
telle que ça paraît aujourd'hui devant les humains,
encore une totale impossibilité, parce que c’est une
des pires abstractions, parce qu'ainsi, que c’est
pensé là, ça n’a aucun soubassement dans la vie
humaine réelle. Mais que ce soit là, qu'on en parle,
cela montre qu'à partir de cette vie humaine on
aspire néanmoins à quelque chose d'international,
dont on ne parle justement qu’en le ratant - comme
on parle de tout aujourd'hui en le ratant - en
développant la théorie d'une Société des Nations.
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15
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Le troisième élément est l'effort
social/l’aspiration sociale dans le présent. Ce sont
les impulsions socialistes, ces impulsions sociales,
dont on peut dire qu'elles proviennent de
soubassements justifiés, subconscients d'une grande
partie de l'humanité civilisée contemporaine, mais
qui s'affirment/se font valoir comme des instincts
complètement chaotiques. Car ce qui se déploie
maintenant dans toute l'Europe jusque dans l’est le
plus éloigné par l’aspiration socialiste, c'est que
l’on dit : je veux ceci, je veux cela ; j’érige ceci
ou cela comme idéal - mais nul ne sait ce qu'on veut
réellement faire ou de quoi on parle réellement. Que
nulle part on sait amener les choses dans une
certaine façon de penser, dans un certain contenu de
pensée et de sentiment. Oui, ce contenu de la pensée
et du sentiment, on le déteste même aujourd'hui.
Ceci est particulièrement caractéristique dans un
article d'un certain Seeger, qui se trouve dans le
premier numéro de la « Tribune » qui est
publié ici à proximité. Là, la tri-articulation est
rejetée au nom du prolétariat et le socialisme
réclamé. Oui, si l'on donnait à ce monsieur la tâche
de dire ce qu'il se représente maintenant sous
socialisme, il ne pourrait naturellement rien dire
qui a vraiment un contenu. L'absence la plus absolue
de contenu est montrée en parlant ainsi. Mais cela
provient de ce qu’on ne parvient absolument plus à
un contenu de pensée, qu’on a seulement encore des
sentiments et des sensations instinctives. Et il
est, finalement, entièrement égal si ce monsieur
appelle le socialisme, ce qu'il ressent et sent, ou
s'il lui donnait un autre nom, par exemple,
l'européanisme ou le négativisme et du genre ; il
parlerait dans le même sens en contenu. On pourrait
toujours se penser la même chose avec ce qu'il
exprime, cela ne veut rien dire. Beaucoup de gens
d'aujourd'hui ne sont pas encore attentif à cela,
pas encore attentif pour leur malheur.
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16
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Ce sont les trois courants qui
émergent du chaos confus des âmes du présent : la
domination anglo-américaine du monde, l'aspiration à
une telle internationalité comme elle s'exprime dans
l’aspiration à une Société des Nations, et le
socialisme. Mais avec ce type de pensée que l’on
applique aujourd'hui très souvent, on n’arrivera
jamais derrière ce qui est réellement fiché derrière
ces courants. Pour cela, une toute, toute autre
sorte de pensée, sera nécessaire, cette pensée qui
n'a pas la logique ordinaire du corps, mais dont la
logique naît aussitôt, en ce que cette pensée
jaillit pétillante de la connaissance suprasensible,
selon les méthodes qui, contrairement aux méthodes
scientifiques actuelles, mais malgré tout dans leur
sens, doivent être trouvées
spirituelles-scientifiques-anthroposophiques.
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17
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Maintenant, ce que je dis ainsi se
manifeste à des phénomènes caractéristiques. Vous
savez que nos propres observations, lorsqu'elles
deviennent historiques, suivent une méthode très
spécifique, que j'ai souvent appelée ici devant vous
la méthode symptomatisante.
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18
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On veut (re)connaître ce qui vit dans
l'histoire à travers les symptômes. Non pas, comme
on la considère habituellement dans le présent, en
considérant simplement ce qui suit comme découlant
de façon causale du passé de façon mécaniste, mais
en considérant le développement de l'histoire comme
un courant continu d'où, cependant, en tout point,
des phénomènes émergent des profondeurs
spirituelles. Ainsi, ce qui monte, qui se manifeste
dans des phénomènes extérieurs, ne peut être saisi
comme causal, mais comme une révélation pour des
processus profondément intérieurs. Et une grande
partie de ce qui se passe dans le présent doit être
reconnue aux représentations observables comme un
symptôme du profond intérieur.
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19
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Dans ces jours, un symptôme important
peut se présenter. Vous tous avez volontiers tous
réfléchi, d'un quelque point de vue , à quelque
chose qui , dans un premier temps en particulier, a
fait irruption de manière dévastatrice dans notre
vie centre européenne, sur ce document de paix de
Versailles. Sur ce document de paix de Versailles,
comme vous le savez les humains se sont
naturellement fait les plus différentes pensées.
Mais une pensée, que vous pouvez aussi déjà trouver
dans les journaux, a été moins prise en
considération, et pour ceux qui veulent creuser plus
profondément, c'est une pensée qui pointe vers
quelque chose d'extraordinairement caractéristique.
C'est que cet instrument de paix de Versailles, qui
devrait à avoir un impact profond sur la
civilisation moderne, n’est absolument pas
compréhensible, que quand on va honnêtement à
l’ouvrage et essaye de comprendre ce qui est
réellement voulu par les différents points, on ne
peut pas en sortir une compréhension à la mesure de
la réalité. On ne peut pas comprendre la chose, on
ne peut arriver derrière ce qui est réellement voulu
avec cet instrument de paix. Tout de suite quand on
essaie de sortir des différentes formulations, ce
qui est pensé exactement : cela ne va pas. Il n'est
donc pas étonnant qu'un Français, le professeur
Aulard, dans le "Pays", parle sur cet instrument de
paix de la manière suivante. C'est donc un Français
que nous voulons citer. Il dit : « C'est en
fait mon devoir comme écrivain de l'histoire,
journaliste et citoyen de l’état de lire le traité
de paix et de me faire une opinion sur celui-ci.
Mais jusqu'à présent, je n'ai pas pu le faire, et je
dois avouer que je n'ai pas été en état de lire tout
le traité de paix jusqu'au bout ».
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20
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Et c'est un homme honnête. Les autres
ont lu le traité et pensent le comprendre. Mais
Aulard, en tant que journaliste et citoyen, se sent
obligé de comprendre le traité, il lit chaque phrase
toujours de nouveau et n'est jusqu’à maintenant pas
encore parvenu à la fin, parce qu’il s'avoue
honnêtement qu'il ne peut pas comprendre la chose.
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21
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Puis il poursuit en disant :
« Dans ma profession, j'ai étudié de nombreux
documents diplomatiques lourds et sombres ; mais le
Traité de paix de Versailles est un travail de
titan/travail cassant la tête, comme je n'en connais
aucun autre de cette sorte. On croirait qu'il n'a
pas été conçu en français ; aucune trace de clarté
et d'ordre français dans les pensées, de sorte qu'on
croit avoir affaire à une traduction. Je ne veux pas
parler du fourbi de mots anglo-saxons. Mais le
traité est un fourbi de mots et un tas d'articles.
J'ai trouvé l'explication de ce fait dans le dernier
article du traité de paix. Le français n'est donc
plus la langue internationale de la diplomatie. Nous
avons perdu ce privilège. On nous l’a pris. Tous les
grand traités/contrats de l’histoire récente ont été
rédigés dans les/des termes français. »
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22
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Maintenant on doit dire : Ce
n'est pas un hasard si la langue française est
devenue la langue des diplomates, c'est-à-dire cette
langue dans laquelle peut être fixé ce qui a été
convenu sur une base diplomatique. Elle l'est
devenue parce que, comme la langue d'un élément
moderne en déclin de culture, elle a une grande
concision/précision/prégnance. Ce traité est
anglais, pensé en mots et phrases anglais, et il
fait cette impression à ceux qui sont habitués à
penser avec une vieille clarté, et il doit faire
cette impression. C’est correct quand on dit que la
langue anglaise n'a absolument pas la précision
nécessaire pour exprimer ce qui devrait être exprimé
là. Mais c'est la caractéristique de la langue
anglaise, c'est-à-dire de cette langue que parlent
les peuples qui abordent maintenant la domination du
monde. Cette langue des peuples qui abordent
maintenant la domination du monde, elle a une fois
la particularité, que tout ce qui devrait être
embrassé spirituellement du regard, on ne peut
l’exprimer immédiatement ainsi que cela se donne si
l'on prend seulement la langue telle qu'elle est là
aujourd'hui. Cette langue anglaise n'a pas la
possibilité de s'exprimer ainsi que ce qui est
exprimé se recouvre complètement avec le spirituel.
Ainsi on doit pouvoir regarder quelque chose comme
ça sans devenir émotionnel, sans qu’on le transforme
en une haine de l'Angleterre. On doit pouvoir
considérer quelque chose comme ça comme un fait de
science de la nature ; c'est justement ainsi. Avec
une petite étude "sine ira", on doit déjà regarder
ce qui s'avère être la caractéristique de la future
langue mondiale. Mais cette caractéristique du futur
langage universel est quelque chose
d'extraordinairement salutaire pour l'humanité.
D'une certaine manière, il ne peut y avoir rien de
mieux pour l'humanité moderne que le fait que dans
l'élément du peuple qui prend la domination du monde
se forme un langage qui ne peut pas correspondre à
l'esprit.
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23
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Considérez ce fait en pendant avec un
autre, que j'ai déjà mentionné à divers endroits,
mais aussi ici. J'ai souvent dit : parmi les
écrivains de l'époque passée - je ne pouvais même
pas les imaginer dans le présent -, parmi les
écrivains du XIXe siècle vivant, qui me sont les
plus chers par leur style, par la façon dont ils ont
façonné leurs pensées, appartient Herman Grimm*.
Herman Grimm imprime ce qui lui est venu comme
façons de voir en de telles pensées que j'ai
toujours été extrêmement heureux de m'attarder avec
ces pensées. Néanmoins, lorsque j'ai parlé une fois
avec Herman Grimm et que j'ai voulu contrer sa
vision de la vie avec très peu de choses de ma
vision de la vie, il m'a seulement répondu :
Laissons cela, cher docteur, nous ne pouvons pas
nous comprendre là-dedans ! - Il était aussi
impossible de dire à Herman Grimm quoi que ce soit
sur la façon dont je regardais les choses du monde.
Il ne pouvait pas s'empêcher d'effacer d'un geste de
la main la façon dont je regardais les choses. Mais
si vous voulez savoir comment au XIXe siècle une
certaine classe sociale d'Europe centrale pensait à
ces choses, on doit quand-même aller voir Herman
Grimm, qui du côté de sa mère venait de Berne,
c'est-à-dire qu'il n’avait pas seulement du sang
sud-allemand mais aussi suisse en lui, qui avait
pour oncle Jakob Grimm, pour père Wilhelm Grimm et
pour femme Gisela von Arnim, la fille de Bettina
Brentano, qui était donc bien fiché au milieu d'une
certaine vision sociétale du XIXe siècle.
Aujourd'hui, quand je lis Herman Grimm, j'ai
l'impression de lire un livre d'il y a des siècles.
Ce sont des documents du XIXe siècle, et c'est ce
dont il s'agit pour Herman Grimm. Et il a été très
intéressant pour moi - comme je l'ai souvent dit -
que lorsque je regardais l'histoire et que je lisais
les réflexions littéraires de Woodrow Wilson, je
trouvais parfois dans Woodrow Wilson ce que je
croyais être des échos littéraux de Herman Grimm.
Pourtant, ils ne sont pas écrits d'après, car
Woodrow Wilson ne comprendrait même rien s'il
lisait Herman Grimm. Mais qui aun sens pour quelque
chose comme ça, il remarque quelque chose de très
particulier chez Wilson. Il remarque chez Wilson que
cet homme parle comme si quelque chose se deroulait
en fait phonographiquement, comme si la conscience
n'était pas tout à fait là lors de son parler, et
comme si un démon régnant dans le subconscient
faisait bouillonner tout cela, la personnalité
réelle de Woodrow Wilson étant éliminée, qui
s'habille alors mécaniquement de mots et de phrases.
On croit parler avec Ahriman lui-même, qui règne
dans les soubasements de l'âme de Woodrow Wilson, en
lisant Woodrow Wilson. - Herman Grimm est là, à
chaque phrase, il y a toujours toute la personnalité
à l'intérieur ; Woodrow Wilson a complètement
disparu, il y a un démon dans les soubassements de
l'âme humaine, qui parle par la bouche humaine.
Celui qui ne le sait pas, ne comprend pas les
pendants les plus importants et essentiels pour la
vision actuelle du monde.
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24
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Mais qu'est-ce qui s'exprime dans
tout cela ? Dans tout cela, une des choses les plus
importantes est exprimée. Dans la langue
anglo-américaine, le lien de l'âme humaine avec les
éléments du langage ne vit plus comme autrefois. Le
langage s'est séparé de l'humain, il devient
abstrait en tant que langage. Quand on entend parler
anglais, certaines tournures de phrases, surtout la
fin des phrases, semblent toujours être comme un
arbre qui s'est fané dans les cimes et les branches
les plus extérieures. Le langage laisse dépérir
l’être intérieur pénétré avec ce qui est
d'âme. Par cela est suscité l'élément opposé, le
pôle opposé de la vie de l'âme : la nécessité de
s’accorder au-delà du langage/de la langue.
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25
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Vous voyez, c'est extrêmement
important. On ne pourra pas s’entendre en anglais à
l'avenir si on ne développe pas en même temps une
compréhension immédiate, élémentaire, sensible de
personne à personne, qui ne vit pas du tout dans la
langue, et qui ne donne alors qu'ensuite sa vie à la
langue. Mais cela ne signifie rien de moins que
l'homme suprasensible, le premier homme
suprasensible doit entrer dans l'existence/l’être-là
historique de l'humanité. Jusqu'à présent, les gens
ont parlé seulement à partir de leurs corps
physiques. Ce qu'ils ont amenés en l’état comme
langage/langue à partir de leurs corps physiques,
cela meurt/dépérit avec la langue anglaise. Elle
sera bien sûr là, mais elle deviendra de plus en
plus une incessante sonnerie abstraite. Et les
humains doivent entrer en relations sociales à
travers leur corps éthérique de sorte que, pendant
qu’ils parlent, ils amènent en l’état une
compréhension de pensée à pensée, une lecture réelle
des pensées et non une lecture superstitieuse des
pensées. La lecture des pensées, c'est une exigence
sur les prochains siècles. Communiquer immédiatement
de pensée en pensée, et être conscient que le
langage sera seulement toujours plus quelque chose,
par quoi on rend l’autre attentif qu'il devrait
faire attention aux/à ses propres pensées. Lorsque
la langue est encore pleine d'âme, ainsi je peux
sous circonstances sonner la cloche, n'est-ce pas,
quand tout bourdonne dans le hall ici, où on
s’entretient plein d’esprit et que tout résonne l’un
dans l’autre, alors ça deviendra calme. J'ai annoncé
que je veux maintenant parler, alors on comprend à
travers ce que je parle. Ainsi sera le parler à
l'avenir. Il devra toutefois accompagner le
développement des pensées, mais ce sera une sonnerie
continue de l'autre, et la compréhension d’humain à
humain devra provenir d'un élément d'âme beaucoup
plus profond. Cela devrait être forcé par le
développement/l’évolution de l'humanité, parce que
le langage en tant que tel sera débarrassée d’âme
chez les peuples dominants d’avenir, chez les
peuples anglo-américains, et la nécessité se
présentera de confronter/placer en vis-à-vis le
démon/Dämonium dans l'intérieur l’humain individuel
au Dämonium dans l'autre humain.
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26
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Là, toutefois, l'humain - pardonnez
la dure expression - fera face à l'humain beaucoup
plus nu qu'aujourd'hui. On peut mentir dans le
langage, aux pensées on remarquera quand elle son
mensongères. Mais dans la période de transition, on
ne remarque pas leur caractère séduisant et
illusoire. C'est donc aussi la raison pour laquelle
les quatorze points de Woodrow Wilson ont tant
ensorcelé/envoûté le monde. Et maintenant vous
comprendrez qu'il faut prendre quelque chose comme
le traité de paix peu clair comme un symptôme
mondial de notre époque. Il est très caractéristique
que ce traité de paix ambigu/non clair apparaisse en
un temps dans lequel les humains devraient se
détourner du langage, des règles, de la grammaire,
qui proviennent purement du corps physique, pour la
compréhension immédiate des pensées. Dans la même
mesure où les humains auront de la compréhension
pour le règne de l'esprit d’humain à humain, les
différentes langues de la terre ne seront plus un
obstacle à l’alliance fraternelle/l'aller ensemble
fraternel. Et dans la même mesure, une union de
nations deviendra possible pour la première fois. Et
dans la même mesure où aux actuelles relations
purement animales - elles ont presque atteint le
plus haut niveau, ces relations animales des humains
- s'introduisent les relations spirituelles, le
socialisme sera possible pour la première fois. Le
socialisme dans les conditions sociales préalables
actuelles, qui sont antisociales, est dépend de la
capacité des humains à absorber de la spiritualité,
de l'âme, à se comprendre par dessus le langage.
Autrement, il est impossible d'atteindre un vrai
socialisme. On peut y aspirer, on peut en parler,
mais on en parle dans de pures et incessante
sonneries/carillons de mots. Et on entend toujours
des carillons de mots sur le marché de la vie
politique aujourd'hui. C'est toujours comme ça :
Chaque fois qu’on entend un politicien, quelle que
soit son affiliation/ombrage politique, on entend
ses paroles, que nous pourrions à peu près laisser
dérouler nous-même, on entend de vieux programmes de
parti, familiers depuis longtemps, on n'a pas du
tout besoin d’écouter, mais de son intérieur surgit
un fantôme épouvantable, une figure noire, qui est
complètement creuse et vide intérieurement, et qui
veut être comblée ; remplie de ce qui peut provenir
de la transformation des instincts antisociaux par
le développement/l’évolution de la vie sociale, mais
qui dans l'avenir doit s’écouler d'esprit à esprit,
tandis que le langage, tout de suite dans le passé,
a été à bien des égards ce qui a fait en premier des
humains des êtres sociaux. Les liens patriarcaux, et
autres pendants sociaux sinon, provinrent de la
langue et de ce que la langue a amené en l’état
comme pendant des humains. Maintenant que le langage
s'éteint/se meurt/dépérit, une spiritualité
intérieure doit prendre la place de ce qui était la
substance du langage. C'est la condition d’un
véritable progrès.
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Mais des gens comme Max Scheler et
Johann Plenge, par exemple, ne veulent pas en
arriver là. Plenge a également fait partie de ceux
qui ont reçu notre appel « Au peuple allemand
et au monde de la culture », qui ne l'ont pas
signé avec la motivation qu'il leur plaisait
beaucoup, mais qu'ils le trouvaient trop peu clair
et ne pouvaient donc pas y mettre leur nom. Je
comprends cela parfaitement, car toute
l'organisation de l'esprit d'un homme tel que Plenge
est ainsi qu'il peut s'en tenir seulement aux mots
et à la structure des mots, et que par la sorte
particulière des mots et de la structure des mots ne
pressant pas qu'un nouvel esprit y est fiché. C’est
pourquoi, il ne perçoit rien du tout de ce qui
devrait en fait être dit par cet appel. Parce que,
naturellement, les mots ne peuvent pas être
placé/mis ainsi et les phrases non formées comme
l'humanité est habituée à travers la peste actuelle
de journaux et la peste scientifique, ainsi ces mots
formés et ces phrases formées semblent alors
étranges aux gens. Et outre le fait qu'ils ne
trouvent pas l'esprit, ils trouvent encore le
langage peu clair. Je comprends parfaitement les
deux, car il y a d’abord quelque chose à surmonter -
que je voulais caractériser par la conférence
d'aujourd'hui - si ce qui doit être dit dans une
nouvelle langue devait vraiment être compris.
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C'est quelque chose qui devrait
absolument pénétrer la culture, la culture d’esprit
de l'humanité aujourd'hui, également dans d'autres
domaines.
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Lorsque vous venez une fois à Dornach
pour visiter notre bâtiment, qui doit englober notre
Université spirituelle-scientifique, vous
constaterez alors que tout est traité différemment
de la façon dont l'art a traité les choses jusqu'à
présent. Vous trouverez que les murs eux-mêmes sont
déjà traités différemment. Que signifie un mur au
fond dans tout l'art antérieur, dans toute
l'architecture ? Un mur signifie une clôture. On
était à l'intérieur de quelque chose qui était fermé
par les murs, et cela devait aussi être exprimé par
les motifs artistiques, par les formes artistiques.
On devait se sentir à l'intérieur de quelque chose.
A Dornach, cette tradition millénaire est en train
d'être rompue. Les murs ne sont pas - naturellement,
cela doit être pris artistiquement - ainsi que l'on
se sente enfermé, mais tout est formé de telle
manière, tout est formé artistiquement de telle
manière que le mur devient spirituellement d’âme
transparent, que l'on a le sentiment à l'intérieur :
il cesse d'être ce mur. À chaque tournant, l'âme est
mise dans une telle ambiance qu'elle sent d’âme les
murs transparents. Ceci est conduit au physique dans
les fenêtres. Pour les fenêtres, j'ai conçu le
principe de la gravure sur verre, c'est-à-dire que
les vitres unicolores sont traitées de telle sorte
qu'elles sont grattées avec un crayon à diamant, et
elles ne sont alors plus qu'une œuvre d'art lorsque
le soleil extérieur brille à travers, lorsque la
connexion se fait par le monde extérieur. C’est en
premier l'éclat du soleil qui fait une œuvre d'art
du verre rayé. Mais c'est aussi ainsi que
l'artistique est maintenu dans la formation : Des
murs qui se détruisent, que l'on n'est pas assis à
l'intérieur comme dans une pièce fermée, mais comme
si l'on se tenait comme un microcosme en contact
direct avec le macrocosme, comme si l'on était en
contact intime avec l'univers entier. - Cela doit
être recherché dans tous les domaines de
l'existence/l’être-là. Que l'on parle abstraitement
de ce que le monde sensoriel devrait être une Maja
ne s'applique plus au/ne le fait plus pour le futur.
Le monde sensoriel, quand on nie son
existence/être-là, se rendra premier bien
remarquable dans son existence/être-là. Mais si l'on
surmonte artistiquement cette existence, par la
forme artistique elle-même, alors sera atteint par
la volonté ce qui sinon doit être atteint par la
contemplation, par la pensée, par l'abstraction.
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Cela vient à nouveau à l'aide de ce
que le langage devrait devenir quelque chose qui
devient en fait transparent spirituellement, ce sur
quoi on n'écoute plus, mais à travers quoi on écoute
pour entendre directement les pensées. La langue
doit d'abord se tarir/dessécher, comme elle le fait
comme langue anglaise, pour devenir trans-audible,
afin que l'on écoute/entende directement sur les
pensées, afin que se produise/apparaisse cette
connexion d'âme à âme, qui consiste en une sorte de
lecture des pensées. Les Anglais ne pourront pas
faire cela. La culture anglaise ne pourra pas le
faire, la culture dont est issue, malgré sa
grandeur, Shakespeare ou Newton ou Darwin. Elle ne
peut pas le mener seule à bout. Cela ne peut se
faire que si la culture d'Europe centrale réfléchit
sur son meilleur élément et contribue à ce ressentir
spirituel d’humain à humain dans la culture
mondiale. Nous devons apprendre à rompre
fondamentalement avec ce que nous avons formé comme
une profanation et un déni de notre soi au cours des
dernières décennies. Nous devons à nouveau apprendre
à rattacher à la grandeur d'un JLessing, d'un
Schiller, d'un Goethe, et ainsi de suite, et
comprendre à apprendre à nommer l’ "Allemand" que
nous avons complètement oublié au cours des
dernières décennies, dont nous nous sommes
complètement rendu étranger. Nous pourrons alors
apporter notre part au développement/à l’évolution
de la culture mondiale. Et nous devons avant tout
apprendre à ne pas être des rêveurs et à ne pas nous
adonner à des illusions, mais à regarder la réalité
comme elle est justement. C'est ce qui est le plus
pressement nécessaire aujourd'hui. Nous devons
apprendre à regarder les gens de plus près/plus
exactement sur les doigts et à les juger d'un
certain point de vue spirituel. Nous devons avoir le
courage de dire que lorsque deux personnes de ce
genre se font face sur des affaires contemporaines,
comme un Scheler et un Plenge, alors l'un parle, le
Scheler, luciferiquement à partir des choses, des
impulsions qu'il se laisse stimuler/féconder par un
christianisme catholicisant. Là Ahriman parle avec
Lucifer, là ne parle pas l’humain entre les deux.
Cet humain entre les deux doit d'abord être trouvé à
nouveau. Mais nous devons avoir le courage de
regarder l'humain de cette façon plus précise/ainsi
sur les doigts. Les gens se croisent aujourd'hui
sans vraiment apprendre à se connaître. Ils se
regardent les uns les autres d'au-dessus et forment
des jugements des autres qui sont confortables pour
eux ; ils ne forment pas ce jugement qui est
vraiment vrai.
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Voilà, mes chers amis, ce qui est lié
à mon propos : nous devons cesser de nous adonner à
des illusions. Nous devons développer le courage à
la vérité d'une manière qui est encore inouïe pour
beaucoup d’humains de nos jours.
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Avec ce vouloir nous devons nous
tenir entre l’ouest et l’est, et nous devons aussi
avoir le courage de juger les choses à l'Est de
telle sorte que nous nous disions : ce qui a souvent
été mentionné ici comme l'élément de peuple, qui
repose à l'est comme un germe, qui veut se
développer dans le futur, cela est actuellement
couvert par un élément anti-russe, on pourrait même
dire anti-humain. Car dans ce qui se développe en
Russie, se développe la conséquence extrême de la
pensée logique qui tue l’humain et l'esprit, qui ne
peut plus rien produire de productif, qui ne peut
qu'exploiter l’ancien. Cela ressemble vraiment à une
immense tragédie, une tragédie amère, quand on
regarde ce qui a émergé dans l'Est russe dans la
deuxième moitié du XIXe siècle et ce qui a atteint
son apogée dans l'esprit extraordinaire, pour la
Russie, de Soloviev, - même si cela n'est pas très
compréhensible pour l'ouest. Dans Soloviev, tout ce
qui a un avenir prometteur en Russie est, pour ainsi
dire, résumé philosophiquement. On s’est donc peu
occupé avec Soloviev en Europe centrale. Un
professeur d’université de philosophie, qui est une
grande célébrité, est arrivé un jour à la conclusion
qu'il y avait un Soloviev et que c'étaient aussi des
pensées du présent dont il devrait s'occuper. Mais
il n'avait pas la volonté intérieure de s'occuper
lui-même de cette question, alors il a dit à un de
ses étudiants : Vous voulez devenir docteur,
faites-moi une thèse de doctorat sur le Solovjow,
alors je pourrai m'instruire sur ce Solovjow en même
temps que vous. -Dans les temps récents, c'était
devenu plus ou moins la méthode par laquelle les
professeurs d'université se sont acquis l'inconnu
dans la production spirituelle. Le professeur
d'université dont je vous parle n'est pas seulement
un professeur d'université, mais une célèbre
grandeur philosophique du présent immédiatement
passé.
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Il est fiché quelque chose dans cet
est qui ira au-delà du/par-dessus le léninisme
destructeur. Mais pour cela, il est nécessaire que
l'on apprenne aussi à comprendre le troisième
élément, la véritable aspiration sociale du présent
sous sa forme spiritualisée, que l'on apprenne à
l'imprégner d'une véritable science de l’esprit.
Alors, le phénomène tragique-amer qui se présente en
Soloviev vous viendra à la conscience. On se dira
alors : d'un côté, un Soloviev, se développant à
partir de cet Est européen, plein de germes de
l'esprit nouvellement formés et fécondants, qui
peuvent germer à l'Est, qui ici en Europe centrale
ne peuvent pas tout à fait nous être compréhensibles
; et alors, balayant ce phénomène, la catastrophe de
la guerre mondiale, transportant, dans un wagon
scellé/plombé même, transportant à travers
l'Allemagne vers l'Est, le bourreau de la vie de
l’esprit, Lénine. Et la grande déception en Europe
centrale chez beaucoup qui pensent que les choses
n’ont pas besoin d’être prises tant au sérieux !
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Les élèves de Soloviev ont émergés
comme des comètes, lorque la révolution russe pris
son début. Ils souhaitaient un renouveau de la vie
terne, morne, paralysée de l’esprit, sur laquelle
était tiré comme la nuit de l'âme elle-même, comme
la mort spirituelle, le meurtre de l'âme avec toutes
ses circonstances. Et les gens qui, semble-t-il,
étaient de vrais disciples de Solovyov voulaient une
libération : Kartachov, Samarin. Ils voulaient
allumer un mouvement spirituel en Russie dès les
premiers rayons étincelants de la révolution. A la
place de cela est venu ce qui apparaît maintenant
comme une éradication sauvage de tout esprit chez
Lénine, ce fossoyeur de toute vie de l’esprit, où
tout est nié, qui, dans la grande figure de
Soloviev, a été placé devant l'humanité de l'est. Et
c'est autour de ce phénomène central que les masses
prolétariennes, séduites par ceux auxquels elles
adhèrent comme dirigeants. Un phénomène infiniment
triste qui ne perd sa tristesse que lorsqu'un
testament est convoqué pour voir la vérité dans les
faits confus du présent. Une volonté intérieure qui
ne veut pas purement se plaindre de ce qui se
présente dans le présent confus, mais qui veut aussi
voir la vérité et reconnaître ce qui se passe dans
les revendications légitimes du prolétariat de par
l'ensemble du monde civilisé. Mais dans le présent,
si nous voulons le voir clairement et non de façon
illusoire, nous devons être capables de distinguer
entre ce qui est profondément justifié, mais qui
émerge inconsciemment des larges masses du
prolétariat comme les graines du futur, qui ne sont
pas encore nées dans la pensée, et ce qui est
instinctif, parce que c'est le dernier vestige
pourri d'une culture en déclin. C'est ce qui
s’ébouillante/s'évapore très souvent des têtes des
dirigeants du prolétariat d'aujourd'hui. Notre
époque a pour destin que les plus florissants soient
placés à côté des plus étourdis. C'est le destin de
ces temps où un montant veut s'affirmer aux côtés
d'un descendant/déclinant. Alors le déclinant
apparaît souvent sous la forme de l'ascendant, dans
le masque de l'ascendant. Alors il faut regarder
attentivement. Alors, chez Lénine, il faut voir
l'ancien tsar qui apparaît sous un autre masque, la
même façon de penser que chez l'ancien tsar, mais
avec d'autres mots, morts, inutiles pour ce qu'ils
expriment. La métamorphose du tsarisme en léninisme
doit être vue dans l'Est russe d'aujourd'hui. Il
faut reconnaître que ce qui apparaît à l'extérieur
peut être intérieurement le contraire de ce qui
apparaît à l'extérieur. Il est si difficile de voir
à travers les circonstances du présent. Ce qui se
passe, c'est comme si une personne s'approchait de
moi avec un visage souriant, des yeux banals et
charmants, avec un visage qui voudraient me
captiver, et je serais obligé de lui dire : Malgré
ton masque, malgré tes yeux pétillants, ton sourire
aimant, tu es un diable !
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Cela sera exigé par les humains du
présent : rechercher la vérité sous les
circonstances/rapports les plus difficiles. Mais
cela témoigne que le temps présent a rendu
nécessaire de déposer tous les conforts de la pensée
et du ressentir et de se laisser devenir aigre,
d’avancer à la vérité. Devra être balayé tout ce qui
s'exprime aujourd'hui dans les mots : Confession
enfantine, simple acceptation naïve de la Bible,
cela te conduit à la béatitude. -Ce n'est aucune
béatitude à laquelle cela conduit, c'est seulement
se livrer à l'égoïsme le plus désespéré de l'âme.
Tout ce qui jaillit aujourd'hui de cette
attitude/mentalité doit être considéré, doit être
regardé. Et si, au lieu d'une pénétration courageuse
et réelle dans ce qui est nécessaire de nos jours,
une saisie vieux jeu de relations de la science de
l’esprit d'orientation anthroposophique à
l'organisme social tri-articulé apparaît, alors on
n’a pas la permission de se réjouir, car cette
saisie vieux jeu est apparemment extérieurement
beurrée et bienveillante, alors on n’a pas la
permission de croire qu'on ne pourrait pas la
rejeter. Mais on doit appeler le vieux jeu, vieux
jeu et doit savoir qu'aujourd'hui ce vieux jeu est
la chose destructrice, que ce vieux jeu est ce qui
produit le bolchevisme qu'elle veut rejeter. La
guérison peut seulement consister dans l'entrée
virile et non vieux jeu dans la stricte science de
l’esprit. C'est ce qui doit se poser sur notre âme
aujourd'hui, ce qui doit devenir un élément, un
ferment de notre vie de l’âme. Si elle ne peut pas,
alors l'humanité ne progressera pas. Si l'on décide
de continuer dans les anciennes voies de penser et
de ressentir, on décide le déclin. C’est confortable
de l'intérieur, mais cela deviendra très
inconfortable de l'extérieur. Ou bien, au moyen
d'une forte force intérieure, on peut se ressaisir
pour saisir l'esprit, et alors ce qui doit mourir
sera saisi par l'esprit, et l'esprit le transformera
en une nouvelle civilisation européenne, comme il
appelle tout ce qui meurt à une nouvelle vie.
L'esprit créera une nouvelle vie, et nous aurons à
nouveau ce qui est un flux/courant ascendant de
l'humain dans une vie de l’esprit.
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