Parler aujourd'hui, dans ce présent
qui est le nôtre, sur Pentecôte comme
c’est devenu habituel me semble, vu la
gravité du moment, un acte non
christique, bien que de tels actes non
christiques soient tout de suite
aujourd'hui à l'ordre du jour.
Finalement, tout ce qui est exposé ici
concernant le renouveau de notre
système d'éducation et d'enseignement
par ceux qui se réclament avec sérieux
de notre mouvement pour la
tri-articulation de l'organisme social
est tout de suite dit à partir de
l'esprit de la fête de la Pentecôte.
Car l'aspect le plus important de
l'esprit de la Pentecôte, cet esprit
de Pentecôte qui a depuis longtemps
disparu des prétendus courants
religieux et confessionnels
contemporains, réside dans le fait de
séparer du reste/démembrer la vie de
l'esprit, de rendre autonome le
système scolaire. Nous voulons donc
espérer que le renouveau de la vie de
l'esprit, dont l'humanité a tant
besoin, proviendra tout de suite de
l'émancipation de cette vie de
l'esprit. Ce qui doit se passer
aujourd'hui dans notre système
éducatif et scolaire pour un renouveau
de l'esprit, pour le déversement du
véritable esprit du présent de la
Pentecôte, cela, peut quand même
seulement envisager celui qui se forme
un jugement sur comment l'anti-esprit
de Pentecôte s'instille partout dans
ce que nous rencontrons aujourd'hui
dans la vie publique, dans le prétendu
commerce des hommes les uns avec les
autres au niveau de l'esprit/dans
l’ainsi nommé échange spirituel des
humains entre eux,
Quand sera parlé comme cela doit se
passer par nous en ce temps à partir
de soubassements anthroposophiques,
alors on peut même aujourd'hui — je
dis même et je le souligne trois fois
— entendre ce reproche : dans ces
discours les mots : allemand et
chrétien, ou Christ, n'apparaissent
donc presque pas du tout !
Si nous ne trouvons pas en nous
l'esprit capable de repousser un tel
verbiage, nous n'avons pas encore
distingué le nerf de la conception
anthroposophique du monde. Dans un tel
verbiage se trouve le fruit de notre
pédagogie de peuple et d’humanité à
l'envers ; dans ce verbiage se vit
tout ce qui est instillé en nos âmes
d’inversions pendant notre éducation.
C'est pourquoi il importe que nous
discernions avant tout le pendant
entre le verbiage qui va dans le
mauvais sens/inversé de notre époque
et notre système éducatif et scolaire
qui va de travers/à l’envers. Acquérir
ce discernement, voilà ce qui serait
censé aujourd'hui se fragmenter et
descendre en langues de feu sur
chacune des têtes/chacun des chefs de
nos contemporains.
Il est beaucoup parlé à notre époque
de ce qu'on ne devrait pas prêter
attention à la parole, car « Au
commencement était l'acte ». Mais une
époque comme la nôtre pourra aussi
seulement mal utiliser cette
affirmation, car à cette époque-ci, la
parole est devenue formule vide de
contenu/phrase bavarde et l'acte est
devenu brutalité dépourvue de pensées.
Une telle époque a beau jeu de
détourner de la parole, parce qu'elle
peut seulement (res)sentir un discours
creux dans la parole qu'elle connaît,
et une brutalité dépourvue de pensée
dans l'acte qu'elle connaît.
Il y a un pendant profond entre notre
éducation, notre enseignement et ce
fait justement caractérisé. Nous
portons en nous deux sources d'une
humanité mise à l'envers : nous
portons en nous un hellénisme mis à
l'envers et une romanité mise à
l'envers. Nous ne nous y entendons pas
à prendre l'hellénisme tel qu'il est
en son temps et en son lieu. Nous ne
comprenons pas comment les figures
sublimes de Socrate et Platon ont eu
toutes les peines du monde à extirper
des Grecs leur tendance irrépressible
à l'illusion. De par sa nature, le
Grec éprouvait constamment le besoin
de s'élever au-dessus de la gravité de
la vie, vers une illusion dénuée
d'existence en laquelle il cherchait
sa satisfaction béate. Les
législateurs grecs, Socrate et Platon,
ont dû, avec une grande acuité,
attirer l'attention sur la réalité de
l'esprit, afin que les Grecs ne
succombent pas de plus en plus au
défaut propre à leur peuple, à leur «
race » : se faire agréablement
illusion sur le sérieux de la vie. Et
les Grecs en sont même allés jusqu'à
pardonner à Socrate de parler de la
gravité de la vie aussi longtemps
seulement que ce « flâneur/trainard »
de Socrate leur semblait inoffensif.
Mais lorsqu'ils perçurent le sérieux
de la vie qui est en fait contenu dans
les paroles du flâneur Socrate, ils
l'empoisonnèrent.
Dans la mesure où nous sommes des
humains de notre temps, nous n'avons
pas en nous l'esprit de la gravité
socratique. Nous préférons prendre en
nous cet esprit de l'hellénisme qui a
empoisonné Socrate, et nous nous
délectons de cet esprit de
l'hellénisme. Nous laissons même nous
plaire que la perle de la littérature
mondiale, l'Évangile selon Jean, soit
empoisonné à son début par ce qu'à la
place de ce dont a parlé l'Ancien
Testament, à savoir que le Ciel et la
Terre s'effondreraient si l'humain le
laissait tomber dans ses illusions ;
nous supportons qu'à la place de cela,
nous prenions l'innocent terme parole
au sens littéral. «Au commencement
originel était la parole », ainsi
commence l'Évangile selon Jean.
L'homme d'aujourd'hui est content
d'avoir à cet endroit le terme «
parole », qu'il a tendance prendre
comme une formule vide. Or il y a en
réalité à cet endroit quelque chose de
propre à chasser toutes les illusions
que l'homme introduit dans la formule
vide. Le Ciel et la Terre de nos
illusions s'effondrent quand on
voudrait vraiment percevoir avec
sérieux la vérité du Logos qui se
tient à cette place, et devrait être
éprouvée.
La culture de notre temps est donc
partie de s’amoindrir l'âpreté de la
vie en se complaisant dans la mystique
ou en se livrant à des actes brutaux.
C’est cela que nous devons voir
aujourd'hui, ce qu’avant toute chose
nous devons de nouveau nous avouer
aujourd’hui. Nous devons aujourd'hui
extirper de nos âmes par l'éducation
la plus précoce, dès le tout début de
la scolarité, et jusqu'aux niveaux les
plus élevés, nous devons apprendre à
extirper de l'être humain ce que
Socrate et Platon voulaient extirper
de l'hellénisme en disant : Gardez-
vous des illusions ! L'esprit a de la
réalité. Dans l'idée, il y a de la
réalité, et non ce que vous voulez
voir dans cette idée avec vos phrases
illusoires.
Nous n'irons pas plus loin si nous
bavardons éthiquement et
religieusement. Car l'Évangile est
lui-même acte dans le devenir de
l'univers. Aujourd'hui, l'Évangile est
devenu un bavardage. C'est pourquoi il
a à ses côtés l'acte brutal dépourvu
de pensée. Mais nous devons pouvoir
accueillir en nos âmes ce qui peut
vraiment nous pénétrer/traverser
d'esprit lorsque nous parlons. Nous
devons trouver le chemin pour laisser
participer le cœur quand nos lèvres se
meuvent. Nous devons trouver le chemin
pour déposer l'humain tout entier dans
notre parole, sinon la parole devient
un éducateur à l’illusion, une
échappatoire/un guide égarant, un
agréable guide hors de la gravité du
réel. Nous devons prendre congé de cet
esprit qui nous laisse entrer à
l'église afin que nous soyons élevés
au-dessus du sérieux de la vie, et
pour que nous soit agréablement
instillée la phrase creuse : Le
Seigneur Dieu va prendre les choses en
main, il vous libérera de vos maux. —
Nous devons chercher en nous, les
forces qui, en nos âmes, sont
elles-mêmes les forces divines, car
elles ont été déposées en nous par le
devenir de l'univers afin que nous les
utilisions, et avec cela puissions
accueillir le dieu en notre propre
âme. Il ne s'agit pas de nous laisser
prêcher du dieu extérieur afin que nos
âmes puissent confortablement
s'étendre sur les sofas
petits-bourgeois que nous aimons tant
lorsqu'il s’agit de la vie de
l'esprit. Et notre éducation, notre
système d’enseignement doivent
chercher le chemin pour sortir de ce
qu'on a déjà la permission de nommer
aujourd'hui la phraséologie grecque ;
notre éducation et notre système
d’enseignement doivent trouver le
chemin pour surmonter la phraséologie
romaine.
Pour la romanité, ce que notre temps
vénère encore comme l'esprit des lois
était correct. Car pour quoi était cet
esprit des lois de la romanité ? Oh !
la légende de la fondation de Rome a
une signification profonde ! Des
bandes de brigands ont été rassemblées
pour combattre en eux les pires
instincts animaux-humains. La loi
romaine était là pour ça, pour dompter
des bêtes sauvages. Mais nous devrions
nous rappeler que nous sommes devenus
des humains et que nous ne devrions
pas à adorer cet esprit des lois qui
était là pour dompter de sauvages
passions animales-humaines à partir
des impulsions légitimes de la
romanité. Ce que nous avons conservé
de l'esprit romain sous la forme de
l'esprit du droit tel qu'il règne
encore en nous aujourd'hui, cela porte
partout le caractère que les passions
humaines sauvages, qui ne peuvent pas
régner elles-mêmes en liberté, devront
être domptées.
Les humains disent que le mot chrétien
ne vivrait pas dans les conférences
qui seront tenues maintenant. En cela
les humains oublient toujours de
nouveau et de nouveau une véritable
parole chrétienne, la parole
paulinienne : le péché est venu par la
loi, et non la loi par le péché. Si la
loi n'existait pas/n’était pas là, le
péché serait mort. Peut-être cela ne
s'applique-t-il pas encore à notre
époque, puisque les humains sont
devenus non chrétiens. C'est cependant
une parole dont on doit apprendre le
sens profond. Voici ce qui est
christique/le chrétien : que soit
enlevé à l'État, en lequel les humains
voient aujourd'hui le garant de toute
chose, celui qui englobe tout, ce que
nous a légué la romanité, que lui
soient enlevées la libre vie de
l'esprit et la vie de l’économie, qui
doivent se placer sur elles- mêmes.
Les humains ne veulent pas de l'esprit
chrétien. C'est pourquoi ils veulent
se laisser consoler en ce que, le plus
souvent possible, soient utilisés les
mots Christ et chrétien comme
phrase/phraséologie! De même, les
humains veulent aujourd'hui entendre
le mot allemand le plus souvent
possible sous forme de parole creuse.
L'esprit allemand règne véritablement
en Goethe. Le nouvel esprit
centre-européen, qui n'est pas
allemand, a forgé par l'intermédiaire
de son représentant le plus éclairé,
l'Académie des sciences de Berlin, les
paroles que j'ai déjà mentionnées ici
: l'honneur de ces messieurs, les
guides spirituels d'aujourd'hui,
consiste en ce qu'ils se considèrent
comme les « gardes du corps/forces de
sécurité scientifiques des
Hohenzollern ». Le même homme, qui a
forgé cette expression, a aussi,
s'appuyant sur tout le verbiage
scientifique de l'époque
contemporaine, tenu le discours «
Goethe et aucune fin », par lequel il
a voulu piétiner de fond en comble/en
fond et sol l'esprit scientifique de
Goethe. Il a eu le mauvais goût de
dire : Faust, chez Goethe, aurait
mieux fait d'inventer la pompe à air
et de se comporter en homme d'honneur
à l'égard de Marguerite, plutôt que de
se permettre toutes les bêtises que
fait Faust chez Goethe. — C’était
l'esprit moderne ayant foulé aux pieds
le véritable esprit allemand, qui,
lui, n'a pas sans cesse en vain le mot
allemand à la bouche ; cet esprit
moderne agit exactement comme l'esprit
chrétien moderne, devenu un esprit non
chrétien, qui, réclamant sans cesse
les mots Christ et chrétien, ne tient
pas compte de cette autre parole : tu
ne prononceras pas sans cesse en vain
le nom de Dieu. — On devrait sentir ce
qui est chrétien, et ne pas être
tributaire du fait qu'on nous rebat en
permanence les oreilles du bavardage
de christianisme.
C'est cela, aujourd'hui, l'esprit de
Pentecôte. On ne peut pas dire qu'il
soit aujourd'hui aisé à cet esprit de
Pentecôte, s'il n'est pas soigné et
cultivé, de tomber sur un sol fécond.
On a l'occasion de constater comment
cet esprit de Pentecôte est méconnu de
tous côtés. Le fait réel suivant
n'est-il pas une merveilleuse
illustration — si je peux passer pour
un instant de considérations élevées
au quotidien —, une merveilleuse
illustration de l'esprit de notre
temps : notre Fédération pour une
tri-articulation sociale s'apprête à
transposer en acte une parole qui a la
force d'un germe et, pour être
comprise, emprunte les mots d'un homme
qui veut aussi, de son côté, parler de
socialisation, dont on peut fort bien
employer les paroles lorsqu'il est
question de socialisation, dont on
peut fort bien citer les paroles,
parce qu'effectivement, en tant que
mots, s'ils étaient des germes pour
des actes, ils signifieraient ce que
nous voulons. Et que se passe-t-il ?
Du côté d'où ces paroles sont issues,
ce qui devrait en découler comme actes
est aussitôt combattu en fond et sol.
Qu'est-ce que cela signifie en réalité
à l'intérieur de l'humain ? Cela
signifie : malheur à vous, si vous
prenez nos paroles autrement que comme
du verbiage et des slogans ! Dès
l'instant où vous les prenez au
sérieux, ces paroles qui sont les
nôtres, nous sommes vos adversaires.
Ainsi à œuvré l'éducation qui s'est
développée sous les auspices de l'État
à l'époque moderne. Cela d'un des
côtés.
De l'autre côté, cette charmante
manière de rejeter nos
idées/dénonciation : Nous sommes, bien
sûr, entièrement d'accord avec tout ce
que dit Steiner, nous sommes d'accord
avec ce qu'il présente comme sa
conception de la lutte contre le
capitalisme tel qu'il était jusqu'à
présent, nous sommes d'accord avec sa
tri-articulation de l'organisme
social, mais nous le combattons, car
nous ne nous laissons pas dire de
telles choses par quelqu'un qui voit
des esprits !
Ce serait déjà une raison suffisante —
mais cette raison ne doit pas être une
plante toxique — de se dire : que
peut-on bien faire pour une époque qui
ne veut ainsi rien d'autre que de la
simple phraséologie ou bien des actes
brutaux dépourvus de pensée et qui
repousse tout ce qui n'est ni
phraséologie, ni brutalité dépourvue
de pensée, ce qui porte tout de suite
en soi les germes de la vraie réalité
de l'humain ? Pour ne pas avoir à
penser, on veut la lutte des classes
dépourvue de pensée. Afin de ne pas
laisser ses pensées devenir des actes,
on prononce les plus belles phrases
creuses. Et quand les autres humains
les prennent au sérieux, on les combat
au couteau.
La question suivante doit pénétrer
dans nos cœurs : les humains qui sont
nés d'un tel esprit ont-ils encore le
droit de répandre leur bave sur le
miracle de la Pentecôte avec des
phrases bien construites ? La bave qui
s'étend aujourd'hui avec onctuosité
sur le miracle de la Pentecôte
provient des mêmes glandes que le
poison dont on veut asperger
aujourd'hui tout ce qui vient de
l'esprit, et qui fait que l'on veut se
réclamer d'un côté de la phraséologie
dépourvue d’essence et de l'autre des
actes brutaux dépourvus de pensée. La
phraséologie dépourvue d’essence est
devenue d'un côté le verbiage
religieux du monde, l'acte brutal non
spirituel est devenu le militarisme,
le mal fondamental de notre temps.
Tant que l'on n'aura pas saisi comment
ces deux choses prennent racine dans
l'éducation mise à l'envers et dans
l'école mise à l'envers, on ne pourra
pas réfléchir de manière féconde à ce
qui doit se passer. Tout le reste est
de la poudre de perlimpinpin.
Les choses qui sont à faire doivent
être faites à partir de la réalité.
Car la réalité porte en elle l'esprit,
et tout reniement de l'esprit devient,
malgré tout, en vérité, une absurdité,
une aberration réelle. Mais lorsque
quelqu'un essaie d'attirer l'attention
sur la réalité spirituelle, il est
alors un illusionniste, ou quelqu'un
qui voit des esprits. C'est ainsi
qu'il est étiqueté à notre époque,
parce que le sens de la vraie réalité
manque totalement dans les cercles les
plus larges.
Comparer l'organisme social avec
l'organisme humain ou avec un
organisme quelconque est aussi devenu
à notre époque une phrase creuse, et
c'est une phrase de bien peu de prix.
Si l'on veut, dans ce domaine, ne pas
faire de phraséologie, il faut
apporter les fondements donnés dans
mon écrit « Des énigmes de
l'âme ». Quel sens cela aurait-il
aujourd'hui de parler de
tri-articulation de l'organisme social
si ce fondement spirituel de la
tri-articulation de l'organisme humain
en facultés neurosensorielles,
facultés rythmiques et facultés
métaboliques n'avait pas été placé
auparavant devant les humains comme
une véritable connaissance de science
de la nature ? Mais les humains
tiennent trop à leur aise pour
permettre qu'on corrige par ce qui
vient de la vraie réalité les
représentations contemporaines nées du
système scolaire qui marche à
l'envers.
Une autre représentation épouvantable
vit dans notre science officielle,
c'est-à-dire la science crue partout
comme d’une autorité. Cette science
participe à l'adoration idolâtre de
tout ce que l'on monte en épingle à
l'époque moderne comme preuve d'une
haute culture. Lorsqu'elle veut
exprimer quelque chose de façon
particulièrement mystérieuse, pourquoi
cette science moderne ne devrait-elle
pas se tirer d'affaire avec ce qu'elle
adore le plus ? C'est ainsi que le
système nerveux est devenu pour elle
l'addition de lignes télégraphiques,
que toute l'activité nerveuse de
l'homme est devenue pour elle un
fonctionnement télégraphique
étrangement compliqué. L’œil perçoit,
la peau perçoit aussi. Ce qui est
perçu de l'extérieur est conduit par
des nerfs sensitifs à la station
télégraphique « cerveau ». Là-bas,
dans le cerveau, est logé je ne sais
quel être — la science moderne nie
l'existence d'un être spirituel —, un
être devenu phraséologie parce qu'on
ne voit en lui rien de réel, qui
transforme à travers les nerfs «
moteurs » en mouvement volontaire ce
qui a été perçu par les nerfs «
sensitifs ». Et l'on inculque aux
jeunes êtres humains la différence
entre nerfs sensitifs et nerfs
moteurs, et toute la façon de voir
l'humain se fonde sur cette
différence.
Je combats depuis des années cette
aberration qu'est la distinction entre
nerfs sensitifs et nerfs moteurs,
premièrement parce que cette
distinction est une monstruosité, car
les prétendus nerfs moteurs ne sont là
pour rien d'autre que ce pour quoi les
nerfs sensitifs sont également là. Un
nerf sensitif, un nerf sensoriel est
là pour être notre instrument de
perception de ce qui se passe dans
notre organisation sensorielle. Et un
prétendu nerf moteur n'est pas un nerf
moteur, mais également un nerf
sensitif; il est seulement là pour que
je puisse percevoir mon propre
mouvement de la main, mes mouvements
propres qui viennent d'autres
fondements que des nerfs moteurs. Les
nerfs moteurs sont des nerfs sensitifs
intérieurs pour la perception de mes
propres décisions volontaires. Pour
que je perçoive ce qui se produit
d'extérieur dans mon système
sensoriel, il y a les nerfs sensitifs,
et pour que je ne reste pas un être
inconnu de moi-même, qui marche,
frappe, saisisse quelque chose sans
que j'en sache rien, il y a les nerfs
prétendument moteurs, non pas pour
mettre en œuvre la volonté, mais pour
percevoir ce que la volonté opère en
nous. Tout ce sur quoi la science
moderne a mis son empreinte à partir
de ce maudit savoir de raison
analytique de notre temps est vraiment
une aberration scientifique. Voilà
l'une des raisons pour lesquelles je
combats cette aberration depuis des
années.
Mais il y a encore une autre raison
pour laquelle doit être éliminée cette
aberration, cette croyance
superstitieuse aux nerfs sensitifs et
aux nerfs moteurs entre lesquels il
n'y a aucune différence, si ce n'est
que les uns sont sensitifs pour ce qui
est extérieur, et les autres pour ce
qui est dans notre propre corps. Cette
autre raison est la suivante.
Dans quelque science sociale que ce
soit, aucun humain ne peut parvenir à
une compréhension juste de l'humain
pour son rapport au travail en fondant
ses concepts, ses représentations sur
cette distinction embrouillée entre
nerfs sensitifs et nerfs moteurs. Car
on obtiendra toujours d'étranges idées
sur ce qu'est en réalité le travail
humain si l'on demande d'un côté : Que
se passe-t-il enfin en l'humain
lorsqu'il travaille, lorsqu'il met ses
muscles en mouvement ? – de
l’autre côté, il n’a aucun
pressentiment que cet
amener-en-mouvement des muscles ne
repose pas sur les nerfs moteurs ainsi
nommés, mais sur l’être ensemble
immédiat de l'âme avec le monde
extérieur. Je peux évidemment
seulement évoquer ces questions, pour
la raison qu'aujourd'hui même les
représentations les plus primitives
pour cela ne sont pas disponibles. Les
humains ne comprennent encore
absolument rien à/sur ces choses,
parce que le système scolaire n'a pas
encore amené au revirement les plus
primitives des représentations pour la
compréhension de telles choses, parce
qu'il continue encore à travailler
avec cette folie de la distinction
entre nerfs sensitifs et moteurs.
Lorsque j'entre en contact avec une
machine, je dois entrer en contact
avec elle comme humain total ; là
je dois établir un rapport, avant
toute chose, entre mes muscles et
cette machine. Ce rapport est ce sur
quoi repose vraiment le travail de
l'humain. C'est de ce rapport qu’il
s’agit, lorsque l'on veut donner au
travail sa valeur sociale, sur le
rapport tout particulier de l'humain
au fondement du travail.
Avec quel concept de travail
travaillons-nous alors aujourd'hui ?
Ce qui se passe en l'humain lorsque,
comme on dit, il travaille n'est pas
différent selon qu'il s'escrime avec
une machine, qu'il fend du bois ou
qu'il fait du sport pour son plaisir.
Il peut tout autant s'user avec le
plaisir qu'est le sport, il peut
consommer tout autant de force de
travail avec le sport socialement
superflu qu'en fendant du bois, ce qui
a une utilité sociale. Et c'est
l'illusion d'une différence entre
nerfs moteurs et nerfs sensitifs qui
détourne psychologiquement les humains
de saisir un véritable concept du
travail, qui pourra seulement être
saisi quand on ne considère pas
l'humain d’après comment il s'use,
mais d’après comment il se place en
rapport avec l'environnement social.
Je crois bien volontiers que vous
n'avez encore reçu aucun concept clair
de cela, parce que les concepts qu'on
peut recevoir aujourd'hui de ces
choses sont tellement mis de travers
par notre système scolaire qu'il
faudra d'abord un certain temps pour
trouver comment dépasser ce concept de
travail insensé du point de vue
social, ce concept scientifique
stupide de la distinction entre nerfs
sensitifs et nerfs moteurs. Mais en
ces choses repose en même temps la
raison pour laquelle nous pensons
d'une manière aussi non pratique. Car
comment une humanité peut-elle penser
pratiquement sur le pratique qui
s'adonne à cette représentation
insensée : un appareil télégraphique
opère à l'intérieur de nous ; les fils
vont à un endroit quelconque du
cerveau, et sont commutés vers
d'autres fils, les nerfs sensitifs et
moteurs ? L'incapacité de penser d'une
manière vraiment sociale découle de
notre non-science, résultat d'un
système scolaire qui met les choses à
l'envers, en laquelle le large public
croit, entraîné par cette peste de
journaux.
Voilà ce que nous devrions
aujourd'hui reconnaître comme esprit
de Pentecôte, ce qu'il serait bien
plus sensé de déverser en langues sur
les humains de notre époque que les
remèdes de charlatans censés
aujourd'hui améliorer ceci ou cela.
Lorsque l'on dit aujourd'hui que
l'humanité doit métamorphoser son
savoir et son penser, les gens
croient, la plupart du temps, que l'on
entend par ces choses une phrase aussi
creuse que ce qu'ils entendent
eux-mêmes, parce que les hommes
transposent immédiatement en
phraséologie et en utopie ce que l'on
dit. Mais n'y a-t-il pas une
différence entre le fait qu'un
quelconque journaliste dise «
l'humanité doit retourner son
apprendre » et le fait qu'on le dise à
partir de cette connaissance : par de
mauvaises habitudes de pensée,
l'humanité s'est enfoncée très profond
dans des idées fausses, qui vont
jusqu'aux nerfs sensitifs et moteurs,
jusqu'à la structure de ce à quoi
l'humanité croit aujourd'hui
superstitieusement dur comme fer parce
que les autorités le lui ordonnent ?
Que soit parler d’une réalité sur
cette réalité, quand sur le sol du
mouvement anthroposophique est le
langage de « retourner son penser » et
« retourner son apprendre » afin de
rendre le monde clair, serait la tâche
de la Société anthroposophique. Car la
phraséologie a gagné aujourd'hui une
telle force que, en considérant les
mots extérieurs, celui qui n'a pas la
faculté de discerner entre réalité et
phraséologie peut même dire : eh bien,
lisez donc l'éditorial du Quotidien de
Stuttgart de ce jour, et vous y
trouverez aussi l’enseignement de
retourner son apprendre. Mais il ne
s'agit pas aujourd'hui que nous
comparions les mots, car nous tombons
alors précisément dans la
phraséologie/la force/détention par
des phrases ; il s'agit aujourd'hui de
se saisir de la réalité et de se
garder de tomber dans/de succomber à
la phraséologie. Que de fois j'ai dû,
à contrecœur, manifester mon désaccord
à l'audition incessante de phrases
comme celle-ci : Du haut de la chaire
ont résonné à nouveau des paroles «
tout à fait théosophiques », comme
disent les gens. Ces choses étaient
les pires, car elles témoignaient de
combien peu de patrimoines de
distinction était disponible entre la
connaissance-réalité et la vie
volontiers confortable dans la
phraséologie. La fête de la Pentecôte
devrait aussi faire descendre une fois
cet avertissement dans les âmes
humaines : abandonnez vos formules
creuses, allez vers la réalité ! Dans
les domaines de la science, de l'art,
de la religion, nous parlons
aujourd'hui partout en phrases vides,
en phrases vides qui restent plantées
dans la gorge et ne saisissent donc
pas l'humain entier ; de la même
manière que l'humain croit que les
sensations de ses sens restent
coincées à un endroit quelconque du
cerveau et ne saisissent pas son
appareil moteur. Entre toutes ces
choses, sont des pendants les plus
exacts, et tant que la transformation
de notre temps n'interviendra pas tout
de suite dans ces habitudes de penser
qu’a formées aujourd’hui la science
autoritaire, laquelle a formé
aujourd’hui la papauté scientifique,
avant il n'y aura pas de renouveau
véritable, car tout autre renouveau
provient seulement de la surface, et
non de ce dont il devrait provenir :
de l'intériorité véritable. Si notre
système scolaire et éducatif doit
vraiment faire l’expérience d’un
renouveau, on doit être soucieux, par
des choses telles qu’elles ont été
débattues ici, de préserver l'humain
de ce qui peut si facilement s'élever
dans l'humanité actuelle parce qu'elle
porte en elle l'héritage de la
romanité/l’Empire romain.
Le penchant à l'illusion, l'amour de
l'illusion, qui sont aujourd’hui si
largement répandus dans l'humanité
doivent être combattus. L'humain
actuel se sent bien lorsqu'il a la
permission de s'illusionner sur la
valeur de la réalité, lorsqu'il a la
permission de se dire : ce n’est pas
le Christ en moi qui stimule en moi
les forces, rend fortes en moi les
forces, auxquelles je me reconnais,
mais le Christ qui est indépendant de
moi et qui me libère de mes
fautes/pêchés en sa grâce sans que je
fasse avec sérieux quelque chose pour
cela par ma propre force.
Toujours de nouveau et de nouveau,
dans de nombreuses lettres, cette
confession du Christ Jésus m’a été
présentée en vis-à-vis de ce que
l'anthroposophie doit faire et veut
faire. Et toujours de nouveau et de
nouveau, la nostalgie est venue vers
moi de rendre populaire en des phrases
triviales ce qui doit être aujourd'hui
marqué de contours nets à partir de la
réalité de l'esprit parce que le temps
l'exige, afin que les humains puissent
quand même le comprendre. Cependant, à
l'instant où l'on adapterait les
vérités anthroposophiques à des
phrases triviales, elles deviendraient
ce que l'on trouve aujourd'hui à si
bon marché : elles deviendraient des
phrases creuses, elles deviendraient
des phrases creuses en étant
rabaissées à la trivialité de la
ruelle ou à la
philistrosité/l’étroitesse d’esprit de
la science actuelle. Que de fois j’ai
été exhorté à faire les deux !
Toujours de nouveau, j’ai eu du mal à
ne pas faire les deux, ni rabaisser
l’anthroposophique à la phrase
triviale de la ruelle — ce que l'on
nomme populariser au sens actuel — ni
aussi ne pouvait suivre l'autre
exhortation, celle de parler pour les
gens scientifiques ainsi qu’ils le
comprennent. Ces exhortations sont
donc venues très souvent à moi.
Maintenant, j’aurais alors dû parler
ainsi que ça aurait trouvé un écho
auprès de l’absurdité scientifique du
présent. Là il m’est encore préférable
quand les gens se comportent comme l'a
fait récemment, à partir de la
mentalité scientifique actuelle, un
professeur d'université à Tübingen. Là
m’apparaît absolument que la vérité
règne dans les faits, car ce geste est
la meilleure preuve de combien la vie
de l'esprit a besoin d’être
retournée/renouvelée. En particulier
quand on veut trouver le passage vers
le véritable esprit de Pentecôte, des
mots verbeux aux paroles portant des
germes, alors on devra se garder de
toujours de nouveau et de nouveau
conduire les âmes aux les
représentations de vielles habitudes
pour comprendre ce qu'on ne veut pas
comprendre avec de nouvelles
représentations, ce dont on peut,
certes, bavarder avec d'anciennes
représentations, mais quand même pas
comprendre.
De bouche bourgeoise, cela n'a aucun
grand sens, d'attirer quelque peu
l'attention aujourd'hui, avec les
valeurs (NDT En français), les valeurs
qu'ont souvent les mots, sur ce que le
prolétariat, en certains cercles, pour
les choses qui doivent être dites dans
le domaine de la tri-articulation de
l'organisme social, a la bonne volonté
de mieux les comprendre que la
bourgeoisie. Ayez donc aussi cette
bonne volonté, vous les bourgeois ! -
ainsi on aimerait dire souvent
aujourd'hui ! Bien évidemment, le
prolétaire rit de cette exhortation à
une bonne volonté adressée aux
bourgeois ; car il est exact qu'il est
mieux préparé que le bourgeois à
comprendre maintes choses. Mais il est
aussi préparé à comprendre ces choses
à partir d'un autre soubassement, et
il rit lorsqu'on dit qu'il faudrait
faire appel à la bonne volonté pour
une compréhension chez la bourgeoisie
; il en rit particulièrement quand on
dit qu'on pourrait se promettre un
résultat de cet appel à la bonne
volonté. Car il sait très bien que sa
meilleure compréhension provient de
tout autre chose, à savoir que, s'il
ne travaille pas demain, il est à la
rue. Il est, j’aimerais dire, lié à
l'ordre social ponctuellement, non par
une ligne droite comme le bourgeois
bureaucrate actuel. Il parle à partir
de sa qualité d'être humain, parce que
l'ordonnance sociale d'aujourd'hui l'a
conduit à n'avoir aucun autre intérêt
humain ; car il ne lui ne reste rien
d’autre comme humains, quand s'il est
jeté à la rue demain. C'est de là que
jaillit sa meilleure compréhension.
Le bourgeois, en particulier le
fonctionnaire d’État, l'État le prend
aussi vite que possible en main, pas
trop tôt, parce que le prendre-en-main
est encore quelque chose
d’impropre ; là on le laisse aux
mères et aux nourrices. Mais dès qu’il
sort de la première impropreté, on
prend l'humain aussitôt sous la garde
de l'État, le dresse et le prépare —
non à l’humain, mais au fonctionnaire
d'État. La on relie les fils pour
qu'il ne soit pas pendant
ponctuellement à l'ordonnance sociale
comme le prolétaire, mais attachée par
une longue ligne, par des cordes, avec
tous ses intérêts à l'ordonnance
sociale existante et maintenue par
l'État. On le prépare à ce qu'il
devienne dans toutes ses manières
d'être l’expression correcte de cette
ordonnance sociale. Alors on lui donne
à manger, alors il est content. On ne
lui donne pas seulement à manger, on
veille sur lui afin qu'il n'ait pas à
veiller lui-même sur lui. Et alors,
lorsqu'il ne peut plus travailler,
l'État veille à ce qu'il reçoive sa
pension, que, sans sa propre
participation, il soit correctement
maintenu par les puissances qui
l'avaient préparé pour qu'il soit leur
expression fidèle. Cela va ainsi
jusqu'à la mort. Alors, on veille
aussi encore par la religion, laquelle
ne prend pas ses remèdes des forces
intérieures de l'âme, mais laisse
venir de l'extérieur par la grâce que
l'âme soit encore « pensionnée » après
la mort. Tel est tout de suite le
contenu de la sagesse de l'État, de la
sagesse de la religion. Rien de
miraculeux à ce qu’il tienne tant
comme citoyen de l'État et du ciel aux
intérêts de l'État auquel il est ainsi
attaché.
C’est la différence : l'intérêt d'un
côté, mais aussi l'intérêt de l'autre
côté. C'est l'intérêt de l'autre côté
qui appelle aujourd'hui un certain
nombre d'humains à ce à quoi
l'humanité doit parvenir à l'époque de
l'âme de conscience, à ce dont j'ai
souvent parlé : se placer sur le
terrain humain individuel. Le
prolétaire a seulement l'occasion de
se placer comme le premier sur le
terrain individuel parce qu'il n'a pas
été pris dans l'autre. Plus il y sera
pris, plus cela va mal pour lui. Car
nous avons là, d’un côté ces humains
qui ont été mis dans leur position par
le règne du prolétariat d'une manière
analogue : les
permanents/fonctionnaires des
syndicats. Même si leurs postes se
nomment autrement, ils s'habituent
avec bien-être aux manières des autres
et combattent alors ce qui semble
pouvoir aller contre leurs manières.
Là, les habitudes du règne de la
bourgeoisie se glissent de proche en
proche.
On parle aujourd'hui dans le monde
prolétaire de règne du syndicat. En
Angleterre, environ un cinquième de
l'ensemble de la compagnie des
travailleurs est organisé
économiquement. C'est relativement
beaucoup. C'est pourquoi la compagnie
anglaise actuelle des travailleurs,
étant donné l'esprit actuel de
l'organisation, a gentiment grandi
dans la manière de penser bourgeoise.
En Allemagne, un huitième seulement
est organisé, les autres sont des
travailleurs inorganisés. Et ce sont
les inorganisés qui sont aujourd'hui
placés à la pointe de la personnalité
; ils sont en fait les forces qui
poussent vers l'avant, ou ceux qui, au
sein de leur organisation, se sont
sauvé la conscience de ce que signifie
rester humain lorsqu'on ne suit pas le
cursus suivant : avoir un poste pour
assumer sa vie physique, puis recevoir
une pension, et finalement, comme je
l'ai déjà évoqué, être également
pensionné pour sa vie psychique et
spirituelle après la mort. Ces humains
qui se sentent, sur le plan économique
extérieur, placés à la pointe de leur
propre individualité ont, dirais-je,
un sens subtil de ce qui doit émerger
aujourd'hui dans l'histoire
universelle et qui fait que l'exigence
actuelle du prolétariat est en même
temps une exigence de l'histoire
universelle.
Le récent ordre économique a attelé le
règne du prolétariat dans des
fabriques du capitalisme, où il lui
est plus aisément possible de
comprendre ce qui est l'exigence du
temps que le bourgeois qui pend
justement avec toutes les fibres de sa
vie à son approvisionnement et sa
pension et ne veut pas penser. En
effet, s'il pensait, il saisirait
correctement le temps, ainsi il ne
pourrait pas se produire qu'un
professeur de Tübingen s'exprime comme
récemment le monsieur m'a rétorqué
dans la discussion : là on parle de
que cela enterre chez le prolétaire un
« être-là digne de
l'humain » lorsque ce prolétaire
sera « rétribué » pour son travail.
Mais Caruso n'est-il alors pas aussi «
rétribué » lorsqu'il chante un soir et
reçoit pour son travail trente mille à
quarante mille marks ? Ou bien,
pensait ce monsieur si altruiste, ne
suis-je pas moi-même rétribué ? Et je
ne sens rien là d’un être-là indigne
de l’humain quand j'empoche mon
salaire pour mon travail. Et Caruso ne
le trouve aussi pas lorsqu'il encaisse
ses trente à quarante mille marks. —
Tel était le sens de la chose. Et a
encore été ajouté : Il y a une unique
petite différence, c'est que l’un
plus, l'autre moins, mais il ne s’agit
pas de cela, car pour l’essentiel
c'est la même chose.
Cela, c’est l'esprit qui s'épanouit à
partir du système d’écoles et
d’enseignement actuel. C'est aussi
l’esprit qui dit : nous allons devenir
un peuple pauvre, nous n'allons pas
pouvoir payer l'école et
l'enseignement, là l'État devra
intervenir et aura à le payer. —
Maintenant, pour celui qui ne pense
pas étroitement, on devra certes
rétorquer : oui, mais comment l'État
le fera-t-il donc quand tous sont
pauvres, et maintenant devait tout à
coup être le Crésus devant payer les
dettes que nous tous ne pouvons payer
? L'État retire donc le premier en
forme d'impôts des autres ce qu'ils
possèdent ; il ne me semble donc pas
pouvoir quand même fabriquer, tel
Crésus, ce que les gens n'ont pas. -
Mais cette catégorie d'hommes doit
d'abord apprendre à admettre cela.
Voilà ce que devraient aussi
finalement apprendre à comprendre même
ceux qui reçoivent de l'État
l’entretien de leur être-là, tirés des
poches de ceux qui se tiennent à la
pointe de leur individualité d’humain
aussi économiquement. Mais aussi
longtemps que les gens n'ont pas
appris cela, n'ont pas appris par la
nécessité de la vie, ce n’est pas à
amener à leur penser. Et ainsi, il me
semble qu’un grand nombre d'humains
veulent provoquer simplement
aujourd'hui un temps dans lequel on
pourra apprendre que l'on peut aussi
être jeté à la rue quand on ne veut
pas vraiment aboutir à une autre
ordonnance sociale par une impulsion
des pensées. Car ce pourrait être très
facile que ces pensions dont j'ai
parlé ne puissent plus être payées. Et
alors, je crois, si ces pensions très
matérielles ne pouvaient plus être
payées, les gens ne miseraient plus
autant sur ces autres pensions qui
sont payées aujourd'hui
spirituellement pour les âmes après la
mort par les communautés religieuses
devenues donc aussi très dépendantes
des puissances physiques.
Mais quand maintenant une quelque
chose émerge qui ne veut pas être une
phrase vide, mais une pensée-germe
pour des actions, alors on n'est pas
en situation aujourd'hui de prendre
cela autrement que comme une phrase
creuse. Alors on ne sent pas que cela
repose sur une véritable connaissance
des choses de la vie, jusque dans les
détails, par laquelle on reconnaît
l’aberration scientifique de la
distinction entre nerfs sensitifs et
moteurs qui empêche d'arriver dans la
science sociale à un véritable concept
de travail. Or il est aujourd'hui déjà
nécessaire qu'au moins quelques
humains voient jusque dans ces
profondeurs. Aujourd'hui c’est
urgemment nécessaire que des humains
isolés ne se laissent pas envoûter
allant à dire : nous socialisons la
vie économique extérieure, mais nous
ne touchons pas à l'école, surtout pas
au secondaire ni au supérieur ; elle
doit rester telle quelle. - C'est le
pire de tout, quand tout de suite elle
reste. Car ce qu'elle a causé jusqu'à
maintenant ne sera pas seulement causé
à l'avenir : mais elle le causera dans
un sens encore bien pire. Si vous
socialisez économiquement, et laissez
cette vie de l'esprit, alors vous
avez, en peu de temps, de votre
actuelle socialisation d’apparence,
une tyrannie bien pire et des
conditions de vie bien pires qu’elles
se sont développées n’importe comment
dans le présent. Évidemment qu’il y a
aujourd'hui une contrainte économique
qui déclenche quelque chose de
terrible dans l'organisme social.
Doit-elle être remplacée par
l'arrivisme, par la bureaucratie la
plus stérile ? Ayant enfin appris —
passablement tard — qu'elle ne peut
plus en appeler au « trône et à
l'autel », l'humanité croit-elle qu'il
serait meilleur d'en appeler, à partir
de la même mentalité, au livre de
comptes de l'État et au comptoir de
l'État ? Le capitalisme a su déplacer
peu à peu la vénération de l'autel au
coffre-fort/à la caisse résistante au
feu. Un socialisme d’apparence saura
bien transformer l’actuelle
pseudo-vénération pour des pouvoirs,
qui ne sont plus là, qui vivent
seulement encore dans la phrase creuse
en coopérative de règne d’idoles et en
coopérative de règne de
fayots/d’arrivistes.
Ce dont l'humanité a besoin pour un
renouveau de l'esprit, c'est le
courage d'envisager que l'expérience
de l'esprit dans la véritable
intériorité humaine comme elle est
devenue aujourd'hui a conduit d'un
côté au bavardage religieux, et de
l'autre à l'acte brutal dépourvu de
pensée, à l'action militariste. Celui
qui se sent comme un humain véritable,
actuel, éclot de l'époque capitaliste,
il se sent bien quand il découpe les
coupons de ses actions ; mais en même
temps, détourne les yeux de ce qui se
passe en réalité, quand, d'un côté,
l'Évangile lui est fait bavardage, et
qu'on lui parle d'amour du prochain et
de fraternité, pendant qu’il coupe
confortablement en deux avec les
ciseaux l'amour du prochain et la
fraternité et n'a pas besoin de voir
comment les choses se passent en fait
dans la réalité parce que, de l'autre
côté, il est sûr de ne pas devoir
protéger lui-même son affaire dans les
actes, puisque l'État s'en charge en
trempant les épées. Nous l’avons tout
de suite vécu à l'époque moderne, que
chaque alliance qui est arrivée entre
la vie des affaires et la vie de
l'État nous a conduits dans la
catastrophe mondiale. Qu'était donc
cet État dont les humains ont été si
fiers sinon le grand protecteur de la
vie de l’économie telle qu'elle a été
conduite sous le capitalisme ?
On aimerait espérer que les patriotes
du passé, qu’on n’avait pas la
permission de toucher dans leur
mentalité - car ils étaient de « bons
» patriotes, ils avaient forgé la
phraséologie de la parole patriotique
; et c’était à l'époque écoulée, une
bien grave chose quand on attirait
quelque peu l'attention là-dessus :
cette phraséologie patriotique a un
soubassement très réel, car l'État,
objet de la vénération patriotique,
est bien en fin de compte le
protecteur des billets de banque -, on
aimerait espérer que le temps ne
conduira pas à une preuve
particulièrement vraie que ces gens,
qui était si patriotes autrefois, ne
se transforment en non-patriotes, et
maintenant, qu’ils savent leur argent
peut être mieux protégé par les
puissances de l'Entente, retournent
rapidement leur patriotisme ! Je ne
veux rien dire de particulier sur les
possibilités dans ce domaine, mais je
voudrais attirer l'attention sur la
facilité avec laquelle la phraséologie
patriotique peut se passer en son
contraire. Des signes sont
suffisamment disponibles.
Ce sont les choses qui doivent être
dites aujourd'hui comme considérations
de Pentecôte, précisément au sujet de
la nécessité d'un renouveau du système
de l'éducation et de l'enseignement.
Car on ne devrait plus continuer
d'abreuver l'humanité de discours
onctueux comme on l'a fait
jusqu'alors. Les humains devraient
s'habituer à écouter des paroles qui
attirent l'attention sur les réalités
contemporaines. Il serait alors
possible que l'esprit de Pentecôte se
répande/se dissipe/se découpe
correctement, qu'à l'avenir de petites
langues entrent dans tout ce qui
devrait s'élever/apparaître sur le
fondement/la base de la vie de
l'esprit libérée, comme l'école la
plus petite, comme l'école la plus
haute, afin que l'esprit libéré, qui
est le véritable Esprit-Saint, puisse
œuvrer pour la véritable évolution
spirituelle de l'humanité, à partir de
la vie de l’esprit émancipée du futur.
On dit peut-être par là quelque chose
que les bavards de religion ne
trouvent pas tout de suite chrétien
aujourd'hui. Mais l'humanité
contemporaine devra se demander une
fois si le discours chrétien des
actuels ne provient pas encore de
l'esprit à partir duquel Pierre a
renié trois fois le Seigneur, ou bien
s'il émane déjà de l'esprit qui a dit
: ce que je vous ai révélé n'est pas
limité à une seule époque, au
contraire, mais cela subsistera à
travers toutes les époques. Et je ne
cesserai pas de vous dire la vérité et
je serai auprès de vous jusqu'à la fin
des temps de la Terre. — Ceux qui ne
peuvent entendre aujourd'hui que
l'esprit du passé, aussi dans le
christianisme, seront les phraseurs,
les bavards. Ceux qui perçoivent aussi
aujourd'hui l'esprit vivant pour la
transformation et la reconstruction de
l'ordonnance humaine, ce seront
peut-être quand même ceux en lesquels
on pourra voir les véritables
chrétiens.
Cet âge puisse-t-il venir à partir
d'un esprit de Pentecôte véritablement
saisi !
Retraduit à partir de :
L'héritage de Rome dans la vie de
l'esprit
Phraséologie et brutalité
*Conférence du 8 juin 1919 à
Stuttgart, tirée de
Geisteswissenschaftliche Behandlung
sozialer und pädagogischer Fragen, GA
192 Dornach 1964, p. 146- 165. Traduit
de l'allemand par Benoît Journiac.
Titre de la rédaction.
Notes de l'article :
1 Des énigmes de l'âme, GA 21,
Éditions anthroposophiques romandes.
2 Épître aux Romains, 7,7/8.
3 Emil Du Bois-Reymond, physiologiste,
secrétaire général de l'Académie des
sciences. La première citation
provient du discours de 3 août
1870. Texte exact : « L'Université de
Berlin, installée en face du palais,
est, par son document de fondation, la
garde rapprochée de la maison
Hohenzollern. » Discours, vol. 1, p.
92. Le discours Goethe et pas de fin
fut prononcé le 15 octobre 1882.
Voici le passage cité : « Quelque
prosaïque que cela sonne, il n'en est
pas moins vrai que Faust, au lieu
d'aller à la cour dépenser des chèques
sans provision et de s'envoler vers
les Mères dans la quatrième dimension,
aurait mieux fait d'épouser
Marguerite, de légitimer son enfant et
d'inventer la machine à électricité et
la pompe à air »
4 Voir page 21. Il s'agit du
professeur de droit Philipp von Heck
(1858-1943). Il rédigea aussi
ultérieurement un écrit critique sur
l'idée de tri-articulation sociale.
|
Heute, in dieser
unserer Gegenwart, über Pfingsten so
zu sprechen, wie das üblich geworden
ist, scheint mir angesichts des
Ernstes der Zeit eine unchristliche
Handlung, obwohl solche
unchristlichen Handlungen heute
gerade an der Tagesordnung sind.
Schließlich, aus dem Geiste des
Pfingstfestes heraus gesprochen ist
ja gerade alles das, was hier von
denjenigen zur Erneuerung unseres
Erziehungs- und Schulwesens
vorgebracht wird, die sich ernstlich
bekennen zu unserer Bewegung für die
Dreigliederung des sozialen
Organismus. Denn in der Abgliederung
des Geisteslebens, in der
Selbständigmachung des Schulwesens,
liegt der wichtigste Pfingstgeist
unserer Gegenwart, liegt jener
Pfingstgeist, der in den übrigen
sogenannten religiösen und
konfessionellen Strömungen unseres
Zeitalters längst geschwunden ist.
Hoffen wollen wir ja, daß gerade aus
der Emanzipation des Geisteslebens,
wie wir sie anstreben, die
Erneuerung dieses Geisteslebens, der
die Menschheit so sehr bedarf,
hervorgehe. Was heute in unserem
Unterrichts- und Erziehungswesen zur
Erneuerung des Geistes, zur
Ausgießung des wahren Pfingstgeistes
der Gegenwart geschehen muß, das
kann doch nur derjenige einsehen,
der sich ein Urteil darüber bildet,
wie der Anti-Pfingstgeist überall
hineingeträufelt ist in das, was uns
heute im öffentlichen Leben, im
sogenannten geistigen Verkehr der
Menschen untereinander begegnet.
Wenn so gesprochen wird, wie es aus
anthroposophischen Untergründen
heraus in dieser Zeit von uns
geschehen muß, dann kann man heute
sogar - ich sage sogar\ und ich
unterstreiche das dreimal -, sogar
den Vorwurf hören: in diesen Reden
komme ja das Wort deutsch und
christlich oder Christus fast gar
nicht vor.
Wenn wir nicht in uns den Geist zur
Zurückweisung eines solchen
Geschwätzes finden, haben wir den
Nerv anthroposophischer
Weltanschauung noch nicht erkannt.
In solchem Geschwätz liegt die
Frucht unserer verkehrten Volks- und
Menschheitspädagogik; in diesem
Geschwätz lebt sich das aus, was an
Verkehrtheiten in unsere Seelen
während der Erziehung
hineingeträufelt ist. Daher kommt es
darauf an, vor allen Dingen Einsicht
zu gewinnen in den Zusammenhang
zwischen dem verkehrten Geschwätz
unseres Zeitalters und unserem
verkehrten Erziehungs- und
Unterrichtswesen. Die Gewinnung
dieser Einsicht ist das, was sich
heute zerteilen und in einzelnen
feurigen Zungen über die Häupter der
Zeitgenossen niedersenken sollte.
Es ist in unserer Zeit viel davon
die Rede, daß man das Wort nicht
achten solle, denn: «Im Anfang war
die Tat.» Aber ein Zeitalter, wie
das unsrige, wird auch diese Sache
nur falsch anwenden, denn in diesem
Zeitalter ist das Wort zur
geschwätzigen Phrase und die Tat zur
gedankenlosen Brutalität geworden.
Ein solches Zeitalter hat es billig,
vom Wort abzulenken, weil es in dem
Wort, das es kennt, nur fühlen kann
die Phrase, und in der Tat, die es
kennt, die gedankenlose Brutalität.
Es gibt einen tiefen Zusammenhang
zwischen unserer Erziehung, unserem
Unterricht, und dieser eben
gekennzeichneten Tatsache. Wir
tragen zwei Quellen einer verkehrten
Menschlichkeit in uns: wir tragen in
uns ein verkehrtes Griechentum und
ein verkehrtes Römertum. Wir
verstehen nicht, das Griechentum in
seiner Zeit und an seinem Ort so zu
nehmen, wie es ist. Wir verstehen
nicht, wie die hehren Gestalten des
Sokrates und Plato alle Mühe hatten,
den Griechen auszutreiben ihren
unwiderstehlichen Hang zur Illusion.
Der Grieche war so geartet, daß er
fortwährend den Hang empfand, über
den Ernst des Lebens hinaus sich zur
wesenlosen Illusion zu erheben und
in ihr seine Wohlbefriedigung zu
suchen. Die griechischen
Gesetzgeber, Sokrates und Plato,
haben auf die Realität des Geistes
mit aller Schärfe hinweisen müssen,
damit die Griechen nicht immer mehr
in ihren Volksfehler, in ihren
Rassenfehler verfielen: sich durch
Illusion wohlbehaglich über den
Ernst des Lebens hinwegzutäuschen.
Und selbst so lange nur haben es die
Griechen dem Sokrates verziehen, von
dem Lebensernst zu sprechen, als
ihnen der «Bummler» Sokrates
ungefährlich erschien. Als sie aber
vernahmen, was eigentlich in den
Worten des bummelnden Sokrates für
Lebensernst enthalten ist, da haben
sie ihn vergiftet.
Wir haben, soweit wir Menschen
unseres Zeitalters sind, nicht in
uns den Geist des sokratischen
Ernstes. Wir nehmen lieber jenen
Geist des Griechentums auf, der
Sokrates vergiftet hat, und
schwelgen in diesem Geist des
Griechentums. Wir lassen uns selbst
gefallen, daß die Perle der
Weltliteratur, das
Johannes-Evangelium, in seinem
Anfange dadurch vergiftet wird, daß
an die Stelle dessen, wovon das Alte
Testament gesprochen hat: daß, wenn
der Mensch es in seine Illusionen
hereinfallen läßt, Himmel und Erde
zusammenstürzen, daß an dieser
Stelle das harmlose Wort von uns
wörtlich genommen wird. «Im
Urbeginne war das Wort», so beginnt
das Johannes-Evangelium. Der heutige
Mensch ist froh, daß er an dieser
Stelle das Wort «Wort», das er
phrasenhaft zu nehmen geneigt ist,
stehen hat. An dieser Stelle steht
aber in Wahrheit etwas, was geeignet
ist, alle die Illusionen, die der
Mensch in die Phrase hineindrängt,
auszutreiben. Himmel und Erde
unserer Illusionen stürzen zusammen,
wenn man die Wahrheit des Logos, der
an dieser Stelle steht und empfunden
werden sollte, wirklich ernsthaft
vernehmen wollte.
Also unsere Zeitkultur ist darauf
ausgegangen, die Schärfe des Lebens
sich mystisch behaglich oder brutal
tätlich abzuschwächen. Das ist es,
worauf wir heute sehen müssen, wozu
wir uns aber vor allen Dingen heute
wieder bekennen müssen. Heute müssen
wir aus unseren Seelen austreiben
durch die früheste Erziehung, durch
die früheste Schule schon, und bis
hinauf zu den höchsten Stufen müssen
wir es aus dem Menschen auszutreiben
lernen, was Sokrates und Plato
austreiben wollten aus dem
Griechentum dadurch, daß sie diesem
Griechentum sagten: Bewahret euch
vor Illusionen! Der Geist hat
Realität. In der Idee ist
Wirklichkeit, nicht dasjenige, was
ihr mit euren illusionären Phrasen
in dieser Idee sehen wollt.
Wir kommen nicht weiter, wenn wir
ethisch und religiös weiter
schwätzen. Denn das Evangelium ist
selber Tat im Weltenwerden. Heute
ist das Evangelium zum Geschwätz
geworden. Daher hat es neben sich
die gedankenlose brutale Tat. Wir
müssen aber in unsere Seelen
aufnehmen können, was uns wirklich
durchgeisten kann, wenn wir
sprechen. Wir müssen finden den Weg,
das Herz mittun zu lassen, wenn die
Lippen sich bewegen. Wir müssen
finden den Weg, den ganzen Menschen
in unser Wort hineinzulegen, sonst
wird das Wort zum Erzieher zur
Illusion, zum Hinwegführer, zum
behaglichen Hinwegführer von dem
Ernst der Wirklichkeit. Wir müssen
Abschied nehmen von jenem Geist, der
uns hineingehen läßt in die Kirche,
damit wir in dieser Kirche
hinweggehoben werden von dem Ernst
des Lebens und uns behaglich
eingeträufelt wird die Phrase: Der
Herrgott wird es schon machen, er
wird euch erlösen von euren Übeln. -
Wir müssen die Kräfte in uns
aufsuchen, die in unsern Seelen
selbst die göttlichen Kräfte sind,
denn sie sind vom Weltenwerden in
uns gelegt, damit wir sie brauchen
und damit wir den Gott in unsere
eigene Seele aufnehmen können. Nicht
uns vorreden lassen von dem äußeren
Gott, damit unsere Seelen in
behaglicher Seelenruhe sich hinlegen
können auf die philiströsen Sofas,
die wir so lieben, wenn es sich um
das Geistesleben handelt. Und den
Weg muß unsere Erziehung, unser
Unterrichtswesen suchen, um
hinauszukommen über - wie man das
heute schon nennen darf - die
griechische Phrase; den Weg muß
unsere Erziehung und unser
Unterrichtswesen finden, um
hinwegzukommen über die römische
Phrase.
Für das Römertum war das, was unsere
Zeit noch anbetet als den Geist der
Gesetze, recht. Denn wozu war dieser
Geist der Gesetze des Römertums? Oh,
die Legende von der Gründung Roms
hat eine tiefe Bedeutung.
Räuberbanden wurden zusammengeholt,
um an ihnen die schlimmsten
tierisch-menschlichen Instinkte zu
bekämpfen. Dazu war das römische
Gesetz da, um wilde Tiere zu
bändigen. Wir aber sollten uns
darauf besinnen, daß wir Menschen
geworden sind, und daß wir nicht
anbeten sollten jenen Geist der
Gesetze, welcher da war aus den
berechtigten Trieben des Römertums
heraus, wilde tierischmenschliche
Leidenschaften zu bezähmen. Was wir
von dem römischen Geist
zurückbehalten haben als den Geist
des Rechtes, wie er noch heute in
uns waltet, das trägt überall den
Charakter, daß die wilden
menschlichen Leidenschaften, die
nicht selber in Freiheit walten
können, gezähmt werden müssen.
Christlich, sagen die Menschen,
dieses Wort lebe nicht in den
Vorträgen, die jetzt gehalten
werden. Dabei vergessen die Menschen
immer wieder und wieder ein
richtiges christliches Wort, das
Pauli-
nische Wort: Die Sünde ist durch das
Gesetz gekommen, nicht das Gesetz
durch die Sünde. Wäre das Gesetz
nicht da, so wäre die Sünde tot. Das
mag für unsere Zeit noch nichts
taugen, weil die Menschen
unchristlich geworden sind. Aber das
ist ein Wort, dessen tiefen Sinn man
lernen muß. Das ist das Christliche:
daß herausgenommen werde aus dem,
worin heute die Menschen den
Allerhalter, den Allumfasser sehen,
aus dem Staat, der unser Erbe des
Römertums ist, daß herausgenommen
werde aus ihm das freie Geistesleben
und das Wirtschaftsleben, das sich
auf sich selbst stellen muß.
Christlichen Geist wollen die
Menschen nicht. Daher wollen sie
sich trösten lassen darüber, indem
das Wort Christ und christlich
möglichst oft als Phrase angewendet
werde. Ebenso wollen heute die
Menschen möglichst oft als Phrase
das Wort deutsch hören. Deutscher
Geist waltet in Goethe wahrhaftig.
Neuerer mitteleuropäischer Geist,
der undeutsch ist, er hat in seinem
erleuchteten Vertreter der Berliner
Akademie der Wissenschaften das Wort
geprägt, das ich hier auch schon
angeführt habe: die Ehre dieser
Herren, der heutigen Geistesführer,
bestehe darin, daß sie sich fühlen
als die «wissenschaftliche
Schutztruppe der Hohenzollern».
Derselbe Mann, der dieses Wort
geprägt hat, hat auch aus der
wissenschaftlichen Phrase der
gegenwärtigen Zeit heraus die Rede
gehalten «Goethe und kein Ende», und
er hat mit dieser Rede allen
naturwissenschaftlichen Geist
Goethes in Grund und Boden treten
wollen.
Er hat den Geschmack besessen zu
sagen: Faust bei Goethe täte besser,
die Luftpumpe zu erfinden und
Gretchen ehrlich zu machen, als
jenes Zeug zu vollführen, das der
Faust bei Goethe tut. - Das war der
neuzeitliche Geist, der den
wirklichen deutschen Geist, der
nicht immer das Wort deutsch eitel
auf den Lippen trägt, mit Füßen
getreten hat, gerade so, wie es
christlichneuzeitlicher Geist, das
heißt unchristlicher Geist gewesen
ist, immer das Wort Christ und
christlich zu verlangen, und nicht
des anderen Wortes zu achten: Du
sollst das Wort Gott nicht immer
eitel aussprechen. - Man sollte
fühlen, was christlich ist, und
nicht angewiesen sein darauf, daß
immer das Geschwätz vom Christentum
uns an die Ohren herandringt.
Das ist heute Pfingstgeist. Man kann
nicht sagen, daß dieser Pfingstgeist
heute, wenn er nicht gehegt und
gepflegt wird, es leicht hätte, auf
fruchtbaren Boden zu fallen. Man hat
Gelegenheit hinzusehen, wie dieser
Pfingstgeist von links und von
rechts verkannt wird. Ist nicht eine
merkwürdige Illustration - wenn ich
von der Höhe der Betrachtung für
einen Augenblick zum Alltäglichen
komme -, eine merkwürdige
Illustration des Geistes unserer
Zeit dieses, was sich tatsächlich
zugetragen hat: Unser Bund für
soziale Dreigliederung macht sich
auf, um ein Keimwort in Tat
umzusetzen und, damit er verstanden
werde, greift er zu den Worten eines
Mannes, der nun auch seinerseits von
Sozialisierung sprechen will, dessen
Worte man gut brauchen kann, wenn
von Sozialisierung gesprochen wird,
dessen Worte man gut zitieren kann,
weil sie als Worte tatsächlich, wenn
sie Keimgedanken zu Taten wären,
dasjenige bedeuten würden, was wir
wollen. - Und was geschieht? Von der
Seite, von der diese Worte
ausgegangen sind, wird das, was als
Taten aus ihnen genommen werden
sollte, sofort in Grund und Boden
gekämpft. Was heißt das eigentlich
im Innern des Menschen? Das heißt:
Wehe euch, wenn ihr unsere Worte als
etwas anderes nehmt denn als
Geschwätz und Phrase! In dem
Augenblick, wo ihr sie ernst nehmt,
diese unsere Worte, sind wir eure
Gegner. - So hat die Erziehung
gewirkt, die in Staatsfittichen
heraufgezogen ist im neueren
Zeitalter. Das von der einen Seite.
Von der andern Seite die liebliche
Denunziation: Wir sind ja mit
alledem ganz einverstanden, was
Steiner sagt, wir sind einverstanden
mit dem, was er als seine Ansicht
vorbringt zur Bekämpfung des
bisherigen Kapitalismus, wir sind
einverstanden mit seiner
Dreigliederung des sozialen
Organismus, aber wir bekämpfen ihn,
denn wir lassen uns von einem
Geister-Seher nicht solche Sachen
sagen!
Nun, es wäre schon genügend Grund -
aber der Grund darf keine
Giftpflanze sein-, sich zu sagen:
Was soll mit einem Zeitalter
angefangen werden, das in dieser
Weise nichts anderes will als
entweder bloße Phrase oder bloße
gedankenlose, brutale Tat, und das
alles ablehnt, was nicht Phrase oder
gedankenlose Brutalität ist und was
gerade die Keime zur wahren
Wirklichkeit des Menschen in sich
trägt? Damit man nicht denken
braucht, will man den gedankenlosen
Klassenkampf. Damit man seine
Gedanken nicht zur Tat werden läßt,
spricht man die schönsten Phrasen
aus. Und wenn sie die anderen
Menschen ernst nehmen, bekämpft man
sie bis aufs Messer.
Diese Frage muß in unsere Herzen
einziehen: Haben die Menschen, die
aus solchem Geiste geboren sind,
noch das Recht, in wohlgefügten
Phrasen sich über das Pfingstwunder
auszuschleimen? Der Schleim, der
heute über das Pfingstwunder sich
salbungsvoll ausläßt, kommt aus
denselben Drüsen, aus denen das Gift
kommt, mit dem man heute alles, was
aus dem Geist kommt, bespritzen
will, und mit dem man sich berufen
will auf der einen Seite auf die
wesenlose Phrase und auf der andern
Seite auf die gedankenlose brutale
Tat. Die wesenlose Phrase ist auf
der einen Seite zum religiösen
Geschwätz der Welt geworden, die
brutale ungeistige Tat ist zum
Militarismus, dem Grundübel unserer
Zeit, geworden. Ehe man nicht
einsieht, wie diese beiden Dinge
wurzeln in der verkehrten Erziehung
und in der verkehrten Schule, eher
kann man nicht fruchtbar nachdenken
über das, was geschehen soll. Alles
übrige ist Quacksalberei.
Die Dinge, die gemacht werden
müssen, müssen aus der Wirklichkeit
heraus gemacht werden. Denn die
Wirklichkeit trägt den Geist in
sich, und jede Verleugnung des
Geistes wird in Wahrheit doch zum
realen Unsinn und Unding. Aber wenn
jemand versucht, auf die geistige
Wirklichkeit hinzuweisen, dann ist
er ein Illusionär oder ein
Geister-Seher. So wird er in unserer
Zeit gestempelt, weil die Empfindung
für die wahre Wirklichkeit in den
weitesten Kreisen völlig fehlt.
Den sozialen Organismus mit dem
menschlichen oder einem sonstigen
Organismus zu vergleichen, das ist
auch in unserer Zeit Phrase
geworden, und es ist eine recht
billige Phrase. Will man auf diesem
Gebiete nicht phrasenhaft reden,
dann muß man jene Grundlegung
liefern, die geliefert worden ist in
meiner Schrift «Von Seelenrätseln».
Was hätte es heute für einen Sinn,
von der Dreigliederung des sozialen
Organismus zu sprechen, wenn nicht
erst diese geistige Grundlage von
der Dreigliederung des menschlichen
Organismus in
Nerven-Sinnesfähigkeiten, in
rhythmische Fähigkeiten und in
StofFwechsel-fähigkeiten, als eine
wirkliche naturwissenschaftliche
Erkenntnis vor die Menschen
hingestellt worden wäre? Aber die
Menschen sind zu bequem, die aus dem
verkehrten Schulwesen
herausgewachsenen VorStellungen der
Gegenwart sich korrigieren zu lassen
durch das, was aus der wahren
Wirklichkeit stammt.
Eine andere greuliche Vorstellung
lebt in unserer offiziellen, das
heißt überall autoritativ geglaubten
Wissenschaft. Diese Wissenschaft
nimmt teil an der götzendienerischen
Anbetung alles dessen, was als so
hohe Kultur in der neueren Zeit
heraufgezogen ist. Wie sollte nicht,
wenn sie etwas besonders
geheimnisvoll ausdrücken will, diese
moderne Wissenschaft ihre Zuflucht
zu dem nehmen, was sie jeweilig am
meisten anbetet. Nun also, so ist
ihr das Nervensystem geworden zu
einer Summe von Telegraphenlinien,
so ist ihr geworden die ganze
Nerventätigkeit des Menschen zu
einem merkwürdig komplizierten
Telegraphenfunktionieren. Das Auge
nimmt wahr, die Haut nimmt mit wahr.
Da wird zu der Telegraphenstation
Gehirn durch sensitive Nerven das
hingeleitet, was von außen her
wahrgenommen wird. Dann sitzt dort
im Gehirn ein, ich weiß nicht was
für ein Wesen - ein geistiges Wesen
leugnet die neuere Wissenschaft ja
ab -, durch ein Wesen also, das zur
Phrase geworden ist, weil man nichts
Wirkliches darin erblickt, wird das
von den « sensitiven » Nerven
Wahrgenommene umgesetzt durch die
«motorischen» Nerven in
Willensbewegungen. Und eingebleut
wird dem jungen Menschen der
Unterschied zwischen sensitiven
Nerven und motorischen Nerven, und
aufgebaut wird auf diesen
Unterschied die ganze Anschauung
über den Menschen.
Seit Jahren kämpfe ich gegen dieses
Unding der Trennung zwischen
sensitiven und motorischen Nerven,
erstens, weil dieser Unterschied ein
Unding ist, weil die sogenannten
motorischen Nerven zu nichts anderem
da sind als zu dem, wozu die
sensitiven Nerven auch da sind. Ein
sensitiver Nerv, ein Sinnesnerv, ist
dazu da, daß er uns Werkzeug ist, um
das wahrzunehmen, was in unserer
Sinnesorganisation vorgeht. Und ein
sogenannter motorischer Nerv ist
kein motorischer Nerv, sondern auch
ein sensitiver Nerv; er ist nur dazu
da, daß ich meine eigene
Handbewegung, daß ich meine
Eigenbewegungen, die aus anderen
Gründen heraus kommen als aus den
motorischen Nerven, wahrnehmen kann.
Motorische Nerven sind innere
Sinnesnerven zur Wahrnehmung meiner
eigenen Willensentschlüsse. Damit
ich das Äußere, was sich in meinem
Sinnesapparat abspielt, wahrnehme,
dazu
sind die sensitiven Nerven da, und
damit ich mir nicht ein unbekanntes
Wesen bleibe, indem ich selber gehe,
schlage oder greife, ohne daß ich
etwas davon weiß, dazu sind die
sogenannten motorischen Nerven da,
also nicht zur Anspannung des
Willens, sondern zur Wahrnehmung
dessen, was der Wille in uns tut.
Das Ganze, was aus der neueren
Wissenschaft geprägt worden ist aus
dem vertrackten Verstandeswissen
unserer Zeit heraus, ist ein
wirklich wissenschaftliches Unding.
Das ist der eine Grund, warum ich
seit Jahren dieses Unding bekämpfe.
Aber es gibt noch einen anderen
Grund, warum dieses Unding
ausgerottet werden muß, dieser
Aberglaube von den sensitiven und
motorischen Nerven, zwischen denen
kein anderer Unterschied ist, als
daß die einen sensitiv sind für das,
was draußen ist, und die andern für
das, was im eigenen Körper ist.
Dieser andere Grund ist der
folgende.
Kein Mensch kann in irgendeiner
Sozialwissenschaft ein richtiges
Verständnis des Menschen für sein
Verhältnis zur Arbeit gewinnen, der
auf der vertrackten Unterscheidung
zwischen sensitiven und motorischen
Nerven seine Begriffe, seine
Vorstellungen aufbaut. Denn man wird
stets kuriose Begriffe von dem
bekommen, was menschliche Arbeit in
Wirklichkeit ist, wenn man
einerseits fragt: Was geht
eigentlich im Menschen vor, wenn er
arbeitet, wenn er seine Muskeln in
Bewegung bringt? - und andererseits
keine Ahnung davon hat, daß dieses
In-Bewegung-Bringen der Muskeln
nicht auf den sogenannten
motorischen Nerven beruht, sondern
auf dem unmittelbaren Zusammensein
der Seele mit der Außenwelt. Ich
kann Ihnen diese Fragen
selbstverständlich nur andeuten, aus
dem Grunde, weil heute noch nicht
einmal die primitivsten
Vorstellungen dafür vorhanden sind.
Die Menschen verstehen noch gar
nichts über diese Dinge, weil das
Schulwesen noch nicht die
primitivsten Vorstellungen zum
Verständnis solcher Dinge in
Umschwung gebracht hat, weil es noch
immerfort mit dem Wahnsinn der
Unterscheidung zwischen sensitiven
und motorischen Nerven arbeitet.
Wenn ich mit einer Maschine in
Berührung komme, muß ich als ganzer
Mensch mit ihr in Berührung kommen;
da muß ich ein Verhältnis herstellen
vor allen Dingen zwischen meinen
Muskeln und dieser Maschine. Dieses
Verhältnis ist dasjenige, worauf des
Menschen Arbeit wirklich beruht. Auf
dieses Verhältnis kommt es an, wenn
man die Arbeit sozial werten will,
auf das ganz besondere Verhältnis
des Menschen zu der
Arbeitsgrundlage.
Mit was für einem Arbeitsbegriff
arbeiten wir denn heute? Das, was im
Menschen vorgeht, wenn er, wie man
sagt, arbeitet, das ist nicht
verschieden, ob er nun an einer
Maschine sich abmüht, ob er Holz
hackt, oder ob er zu seinem
Vergnügen Sport treibt. Er kann sich
geradeso mit dem Sportvergnügen
abnützen, er kann ebensoviel
Arbeitskraft konsumieren bei dem
sozial überflüssigen Sport wie bei
dem sozial nützlichen Holzhacken.
Und die Illusion über den
Unterschied zwischen motorischen und
sensitiven Nerven ist es, die
psychologisch die Menschen ablenkt
davon, auch einen wirklichen
Arbeitsbegriff zu erfassen, der nur
erfaßt werden kann, wenn man den
Menschen nicht darnach betrachtet,
wie er sich abnützt, sondern
darnach, wie er sich in ein
Verhältnis stellt zur sozialen
Umgebung. Ich glaube Ihnen, daß Sie
davon noch keinen deutlichen Begriff
bekommen haben, weil die Begriffe,
die man heute von diesen Dingen
erhalten kann, so verkehrt sind
durch unser Schulwesen, daß es erst
einige Zeit dauern wird, bis man den
Übergang von dem sozial unsinnigen
Arbeitsbegriff, von dem wahnsinnigen
wissenschaftlichen Begriff der
Unterscheidung der sensitiven und
motorischen Nerven, finden wird.
Aber in diesen Dingen liegt zugleich
der Grund dafür, warum wir so
unpraktisch denken. Denn wie kann
eine Menschheit praktisch über das
Praktische denken, die sich der
wahnsinnigen Vorstellung hingibt: in
unserem Inneren waltet ein
Telegraphenapparat, und die Drähte
gehen hin zu irgend etwas im Gehirn
und werden dort umgeschaltet in
andere Drähte, sensitive und
motorische Nerven? Von unserer,
einem verkehrten Schulwesen
entspringenden Unwissenschaft, an
die das breite Publikum, verführt
durch die Zeitungspest, glaubt, geht
aus das Unvermögen, wirklich sozial
zu denken.
Das ist es, was wir heute als
Pfingstgeist erkennen sollten, und
was gescheiter wäre, ausgegossen zu
werden in Einzelzungen auf die
Menschen der Gegenwart, als
dasjenige, womit heute als mit
Quacksalbereien daran gedacht wird,
dies oder jenes zu verbessern. Wenn
man heute sagt, die Menschheit muß
umlernen und umdenken, so glauben
die Menschen meistens, man meine mit
diesen Dingen dieselbe Phrase, die
sie selber meinen,
selbstverständlich, weil die
Menschen sogleich in Phrase und
Utopie dasjenige umsetzen, was man
sagt. Aber ist denn nicht ein
Unterschied, ob irgendein beliebiger
Redakteur sagt: Die Menschheit muß
umlernen - oder ob man es sagt, weil
man weiß: Bis in solche Tiefen
hinein hat sich die Menschheit
falsche Gedanken gemacht durch
falsche Denkgewohnheiten, die bis zu
den sensitiven und motorischen
Nerven gehen, die bis in die
Struktur desjenigen gehen, woran die
Menschheit heute felsenfest
aberglaubt, weil ihre Autoritäten es
ihr befehlen? Daß aus einer
Wirklichkeit heraus geredet werde,
und anders geredet werde über diese
Wirklichkeit, wenn auf' dem Boden
der anthroposophischen Bewegung vom
«Umdenken» und «Umlernen» die
Sprache ist, das der Welt
klarzumachen, wäre die Aufgabe der
Anthroposophischen Gesellschaft.
Denn die Phrase hat heute eine
solche Kraft gewonnen, daß mit Bezug
auf die äußeren Worte derjenige, der
kein Unterscheidungsvermögen hat
zwischen Wirklichkeit und Phrase,
selbst sagen kann: Nun, lest doch
den Leitartikel des heutigen
«Stuttgarter Tagblattes», da werdet
ihr auch die Lehre vom Umlernen
finden. Aber heute kommt es nicht
darauf an, daß wir Worte
vergleichen, denn dadurch fallen wir
gerade in die Phrasenhaftigkeit
hinein; heute kommt es darauf an,
daß wir die Wirklichkeit ergreifen
und uns hüten, in die
Phrasenhaftigkeit zu verfallen.
Wie oft mußte ich ungerne abweisend
sein, wenn immer wieder und wieder
Phrasen hervorkamen wie solche: Nun,
da hat wieder einer auf der Kanzel
«ganz theosophisch» gesprochen, wie
die Leute sagen. Diese Dinge waren
die schlimmsten, denn sie zeugten
davon, wie wenig
Unterscheidungsvermögen vorhanden
ist zwischen der
Wirklichkeits-Erkenntnis und dem
wohlbehaglichen Leben in der Phrase.
Es sollte einmal das Fest der
Pfingsten auch die Mahnung in die
menschlichen Seelen eingießen:
Hinweg von eurer Phrase, hin zur
Wirklichkeit! Wir reden heute auf
dem Gebiete der Wissenschaft, auf
dem Gebiete der Kunst, auf dem
Gebiete der Religion überall in
Phrasen, in Phrasen, welche im Halse
stecken bleiben und daher den ganzen
Menschen nicht ergreifen; wie der
Glaube des Menschen heute besteht,
daß die Sensationen seiner Sinne
irgendwo im Gehirn stecken bleiben
und seinen motorischen Apparat nicht
ergreifen.
Zwischen allen diesen Dingen sind
die genauesten Zusammenhänge, und
ehe nicht die Umwandlung unserer
Zeit hineingreift gerade in
diejenigen Denkgewohnheiten, welche
die autoritäre Wissenschaft heute
ausgebildet hat, welche ausgebildet
hat das wissenschaftliche Papsttum,
eher gibt es keine wirkliche
Erneuerung, denn alle andere
Erneuerung erfließt nur aus der
Oberfläche, und nicht aus dem,
woraus sie erfließen muß: aus dem
wirklichen Innern. Wenn unser Schul-
und Erziehungswesen wirklich eine
Erneuerung erfahren soll, muß man
darauf bedacht sein, durch solche
Dinge, wie sie hier erörtert worden
sind, den Menschen vor dem zu
bewahren, was in der heutigen
Menschheit so leicht heraufkommen
kann, weil sie in sich trägt das
Erbe des Römertums.
Es muß bekämpft werden der Hang zur
Illusion, die Liebe zur Illusion,
die heute in der Menschheit ganz
verbreitet ist. Der heutige Mensch
fühlt sich behaglich, wenn er sich
über den Wert der Wirklichkeit
hinwegtäuschen darf, wenn er sich
sagen darf: Nicht der Christus in
mir, der die Kräfte in mir anregt,
die Kräfte in mir stark macht, ist
es, zu dem ich mich bekenne, sondern
der Christus, der unabhängig von mir
ist, und der in Gnaden mich von
meinen Sünden befreit, ohne daß ich
im Ernste durch meine eigene Kraft
etwas dazu tue.
Immer wieder und wieder ist mir in
zahlreichen Briefen dieses Christus
Jesus-Bekenntnis entgegengehalten
worden gegenüber demjenigen, was die
Anthroposophie tun muß und tun will.
Und immer wieder und wieder ist mir
die Sehnsucht entgegengetreten, das,
was heute aus der Wirklichkeit des
Geistes heraus scharf geprägt werden
muß, weil die Zeit es fordert, zur
trivialen Phrase populär
zuzurichten, damit die Menschen es
doch verstehen können. Doch in dem
Augenblick, wo man anthroposophische
Wahrheiten zu trivialen Phrasen
zuschneiden würde, da würden sie zu
dem, was in der heutigen Zeit so
billig ist: sie würden zur Phrase
werden, würden zur Phrase werden,
indem man sie zur Trivialität der
Gasse oder zur Philistrosität der
heutigen Wissenschaft
herunterwürdigte. Immer wieder bin
ich ermahnt worden, beides zu tun.
Immer wieder hatte ich die Mühe,
beides nicht zu tun, weder zur
trivialen Phrase der Gasse das
Anthroposophische herunterzudrücken
- was man im heutigen Sinne
popularisieren nennt -, noch auch
konnte ich den andern Mahnungen
folgen, für die wissenschaftlichen
Leute so zu reden, daß sie es
verstehen. Diese Ermahnungen kamen
ja vielfach an mich heran. Nun, dann
hätte ich so reden müssen, daß es
ein Echo gefunden hätte bei dem
wissenschaftlichen Unsinn der
Gegenwart. Da ist es mir noch
lieber, wenn sich die Leute so
gebärden, wie neulich in Tübingen
ein Professor aus der
wissenschaftlichen Gesinnung der
Zeit heraus es tat. Da scheint mir
durchaus, daß Wahrheit herrscht in
den Tatsachen, weil diese Gebärde
der beste Beweis dafür ist, wie sehr
das Geistesleben notwendig hat,
umgewälzt zu werden. Insbesondere,
wenn man diesen Übergang finden will
zum wahren Pfingstgeist, von dem
geschwätzigen Worte zu dem
keimtragenden Worte, dann wird man
sich hüten müssen, immer wieder und
wieder die Seelen hinüberzuleiten zu
seinen altgewohnten Vorstellungen,
um das zu begreifen, was man mit
neuen Vorstellungen nicht begreifen
will, was mit alten Vorstellungen
zwar geschwätzt, aber doch nicht
begriffen werden kann.
Es hat aus bürgerlichem Munde keinen
großen Sinn, etwa heute mit den
Valeurs, mit den Werten, welche die
Worte oftmals haben, darauf
hinzuweisen, daß das Proletariertum
in gewissen Kreisen für die Dinge,
die auf dem Boden des dreigliedrigen
sozialen Organismus zu sagen sind,
den guten Willen hat, sie besser zu
verstehen als das Bürgertum. Habt
nur auch diesen guten Willen, ihr
Bürger! - so möchte man heute
vielfach sagen. Der Proletarier
lacht selbstverständlich über diese
Mahnung zum guten Willen der Bürger;
denn richtig ist es, daß er besser
als der Bürger dazu präpariert ist,
manches zu verstehen. Aber er ist
dazu präpariert, diese Dinge auch
aus einem andern Untergrunde her zu
verstehen, und er lacht darüber,
wenn man sagt, man solle beim
Bürgertum appellieren an den guten
Willen zum Verständnis, und er lacht
insbesondere darüber, wenn man sagt,
daß man sich von diesem Appellieren
einen Erfolg versprechen könnte.
Denn er weiß ganz gut, daß sein
besseres Verständnis von etwas ganz
anderem herkommt: daß er, wenn er
morgen nicht arbeitet, auf der
Straße liegt. Er ist mit der
sozialen Ordnung, ich möchte sagen,
punktuell, nicht durch eine gerade
Linie, verbunden wie der heutige
bürokratische Bürger. Er redet von
seinem Menschentum aus, weil ihn die
heutige soziale Ordnung dazu
gebracht hat, keine andern als
menschliche Interessen zu haben,
denn er bleibt nichts anderes als
Mensch, wenn er morgen auf die
Straße geworfen wird. Daraus
entspringt sein besseres
Verständnis.
Der Bürger, insbesondere der
Staatsbeamte, ihn nimmt der Staat so
schnell wie möglich in seine Hand,
nicht allzufrüh, weil da das
In-die-Hand-Nehmen noch etwas
unreinlich ist; da überläßt man es
den Müttern und Ammen. Aber wenn er
über die erste Unreinlichkeit
hinauskommt, nimmt man den Menschen
sogleich in Staatsobhut, dressiert
ihn und präpariert ihn - nicht zum
Menschen, sondern zum Staatsbeamten.
Da knüpft man die Fäden, daß er
nicht punktuell, wie der
Proletarier, mit der sozialen
Ordnung zusammenhängt, sondern durch
eine lange Linie, durch Stricke mit
allen seinen Interessen an die
bestehende und durch den Staat
erhaltene soziale Ordnung angebunden
ist. Man präpariert ihn dazu, daß er
in seinem ganzen Gehaben der
richtige Ausdruck dieser sozialen
Ordnung wird. Dann gibt man ihm zu
essen, dann ist er zufrieden. Und
man gibt ihm nicht nur zu essen, man
sorgt für ihn, so daß er nicht
selbst für sich zu sorgen hat. Und
dann, wenn er nicht mehr arbeiten
kann, sorgt der Staat dafür, daß er
seine Pension bekommt, daß er ohne
sein Zutun richtig von den Mächten
erhalten werde, die ihn dazu
präparierten, daß er ihr getreuer
Ausdruck ist. Das geht so bis zum
Tode. Dann sorgt man auch noch durch
die Religion, welche ihre Heilmittel
nicht aus den inneren Kräften der
Seele nimmt, sondern von außen her,
über die Gnade, kommen läßt, man
sorgt dafür, daß die Seele auch noch
nach dem Tode weiter «pensioniert»
ist. Das ist gerade der Inhalt der
Staatsweisheit, der
Religionsweisheit. Kein Wunder, daß
der so mit den Interessen des
Staates zusammengebundene Staats-
und Himmelsbürger an dem festhält,
mit dem er zusammengebunden ist.
Das ist der Gegensatz: das Interesse
auf der einen Seite, aber auch das
Interesse auf der anderen Seite. Es
ist das Interesse auf der andern
Seite dasjenige, was heute eine
Anzahl von Menschen aufruft zu dem,
wozu die Menschheit im Zeitalter des
Bewußtseinswesens kommen muß, wovon
ich auch öfter gesprochen habe: von
dem Sichstellen auf den
individuellen menschlichen Boden.
Der Proletarier hat nur Gelegenheit
dazu, sich als erster auf den
individuellen Boden zu stellen, weil
er in den andern nicht
hineingenommen worden ist. Je mehr
er hineingenommen wird, desto
schlimmer steht es mit ihm. Denn da
haben wir auf der einen Seite
diejenigen Menschen, die in
ähnlicher Weise durch das
Proletariertum in ihre Stellen
eingesetzt wurden: die
Gewerkschaftsbeamten. Die gewöhnen
sich, wenn auch ihre Stellungen
andere Namen haben, behaglich in die
Allüren der anderen hinein und
bekämpfen dann dasjenige, was so
scheint, als ob es gegen ihre
Allüren gehen könnte. Da schlüpfen
sie nach und nach in die
Gewohnheiten des Bürgertums hinein.
Man spricht heute in der
proletarischen Welt vom
Gewerkschaftstum. In England ist
ungefähr ein Fünftel der gesamten
Arbeiterschaft wirtschaftlich
organisiert. Das ist verhältnismäßig
viel. Daher ist die heutige
englische Arbeiterschaft bei dem
gegenwärtigen Geist der Organisation
auch ganz niedlich in die
bürgerliche Denkweise
hineingewachsen. In Deutschland ist
nur ein Achtel organisiert, die
andern sind unorganisierte Arbeiter.
Und die Unorganisierten sind es
heute, die auf die Spitze der
Persönlichkeit gestellt sind, sie
sind die eigentlich treibenden
Kräfte, oder diejenigen, die sich in
ihre Organisation das Bewußtsein
hineingerettet haben davon, was es
heißt, Mensch zu bleiben, wenn man
nicht für sein physisches Leben
angestellt, dann pensioniert, und
schließlich für sein
geistig-seelisches Leben nach dem
Tode, wie ich es angedeutet habe,
ebenfalls pensioniert wird. Diese
Menschen, die sich äußerlich
ökonomisch auf die Spitze der
eigenen Individualität gestellt
fühlen, sie haben, ich möchte sagen,
den seelischen Duktus für das, was
heute weltgeschichtlich herauskommen
muß, und was macht, daß die heutige
proletarische Forderung zugleich
eine weltgeschichtliche Forderung
ist.
Die neuere wirtschaftliche Ordnung
hat das Proletariertum in Fabriken
in den Kapitalismus hineingespannt,
wo es ihm leichter möglich ist, das,
was Zeitforderung ist, zu verstehen,
als dem Bürger, der eben mit allen
Fasern seines Lebens hängt an seiner
Versorgung und seiner Pension, und
der nicht denken will. Würde er
nämlich denken, würde er die Zeit
heute richtig auffassen, so könnte
es ja nicht vorkommen, daß ein
Tübinger Professor so spricht wie
neulich der Herr, der mir in der
Diskussion erwidert hat: Da redet
man davon, daß es beim Proletarier
ein «menschenwürdiges Dasein»
untergräbt, wenn dieser Proletarier
für seine Arbeit «entlohnt» wird.
Wird denn aber nicht auch Caruso
«entlohnt», wenn er an einem Abend
singt und für seine Arbeit dreißig-
bis vierzigtausend Mark bekommt?
Oder, so meinte der selbstlose Herr,
werde nicht auch ich entlohnt? Und
ich fühle gar nichts
Menschenunwürdiges dabei, wenn ich
mein Gehalt einstreiche für meine
Arbeit. Und der Caruso findet es
auch nicht, wenn er seine dreißig-
bis vierzigtausend Mark einkassiert.
- Das war der Sinn der Sache. Und es
wurde noch hinzugefügt: Es ist ja
der einzige kleine Unterschied der,
daß das eine mehr, das andere
weniger ist, aber darauf kommt es
nicht an, denn im wesentlichen ist
es dasselbe.
Das ist der Geist, der aus dem
heutigen Schul- und Unterrichtswesen
heraufblüht. Das ist dann auch der
Geist, der sagt: Wir werden ein
armes Volk werden, wir werden Schule
und Unterricht nicht bezahlen
können, da wird der Staat eingreifen
müssen und wird ihn zu bezahlen
haben. - Nun, für den, der
unverschränkt denkt, wird man zwar
einwenden müssen: ja, aber wie macht
es denn der Staat, wenn alle arm
sind, und nun er plötzlich der
Krösus sein soll, der die Schulden,
die wir alle nicht bezahlen können,
bezahlen soll? Der Staat nimmt ja
erst in Form von Steuern den andern
dasjenige ab, was sie haben, er
scheint mir daher doch nicht
fabrizieren zu können als Krösus,
was die Leute nicht haben. - Aber
das einzusehen, muß diese Klasse von
Menschen erst lernen. Das ist es,
was schließlich auch die, die vom
Staate ihren Daseinsunterhalt aus
den Taschen derjenigen erhalten, die
auf der Spitze ihrer
Menschenindividualität auch
Ökonomisch stehen, verstehen lernen
sollten. Aber solange die Leute das
nicht gelernt haben, nicht gelernt
haben durch die Not des Lebens, ist
es ihrem Denken nicht beizubringen.
Und so scheint es mir, daß eine
große Anzahl von Menschen heute
einfach ein Zeitalter
heraufbeschwören will, in dem man
wird lernen können, daß man auch auf
die Straße geworfen werden kann,
wenn man nicht wirklich eine andere
soziale Ordnung durch einen
Gedankenimpuls herbeiführen will.
Denn es könnte sehr leicht sein, daß
jene Pensionen, von denen ich
gesprochen habe, nicht mehr gezahlt
werden können. Und dann, glaube ich,
wenn jene sehr materiellen Pensionen
nicht gezahlt werden können, würden
die Leute auch nicht mehr soviel
geben auf jene anderen Pensionen,
die heute spirituell für die Seelen
nach dem Tode von den ja auch von
den leiblichen Mächten sehr abhängig
gewordenen Religionsgemeinschaften
gezahlt werden.
Aber wenn nun irgend etwas
auftaucht, was nicht Phrase sein
will, sondern Keimgedanke für Taten,
dann ist man heute nicht in der
Lage, dies anders zu nehmen denn als
eine Phrase. Dann spürt man nicht,
daß es auf wirklicher Sachkenntnis
des Lebens beruht, bis in die
Einzelheiten hinein, durch die man
erkennt den wissenschaftlichen
Wahnsinn der Unterscheidung zwischen
sensitiven und motorischen Nerven,
der davon abhält, in der
Sozialwissenschaft wiederum zu einem
wirklichen Arbeitsbegriff zu kommen.
Heute ist es schon notwendig, daß
wenigstens einige Menschen bis in
diese Tiefen hinein sehen. Heute ist
es dringend notwendig, daß sich
einzelne Menschen nicht betören
lassen dahingehend, daß sie sagen:
Wir sozialisieren das äußere
Wirtschaftsleben, aber die Schule,
insbesondere die Mittel- und
Hochschule, tasten wir nicht an, die
muß bleiben. - Das ist das
Allerschlimmste, wenn gerade die
bleibt. Denn es wird das, was sie
bis jetzt angerichtet hat, in der
Zukunft nicht nur weiter
angerichtet, sondern sie wird es in
einem noch schlimmeren Sinne
anrichten. Sozialisieren Sie
wirtschaftlich, und lassen Sie
dieses Geistesleben, dann haben Sie
in kurzer Zeit aus Ihrem heutigen
Scheinsozialisieren eine viel
schlimmere Tyrannis und viel
schlimmere Lebensverhältnisse, als
sie nur irgendwie in die Gegenwart
hinein sich entwickelt haben.
Selbstverständlich gibt es heute
einen wirtschaftlichen Zwang, der
etwas Furchtbares auslöst im
sozialen Organismus. Soll der nun
abgelöst werden durch das
Strebertum, durch den wüstesten
Bürokratismus? Glaubt die
Menschheit, die nun endlich - auch
ziemlich spät - gelernt hat, daß sie
sich nicht berufen darf auf «Thron
und Altar», glaubt sie, daß es
besser wäre, wenn sie sich aus
derselben Gesinnung heraus auf das
Staats-Kontobuch und auf das
Staats-Comptoir beruft? Der
Kapitalismus hat verstanden, nach
und nach den Altar überzuführen mit
Bezug auf die Verehrung in die
feuersichere Kasse. Ein
Scheinsozialismus wird es verstehen,
die jetzige Pseudoverehrung für
Mächte, die nicht mehr da sind, die
nur noch in der Phrase leben,
umzuwandeln in das
Genossenschafts-Götzentum und das
Genossenschafts-Strebertum.
Was die Menschheit braucht zur
Erneuerung des Geistes, das ist der
Mut, einzusehen, daß das Erleben des
Geistes im wirklichen menschlichen
Innern, wie es heute geworden ist,
auf der einen Seite zum religiösen
Geschwätz und auf der anderen Seite
zur gedankenlosen brutalen Tat, zur
militaristischen Tat geführt hat.
Derjenige, der sich als richtiger,
heutiger, dem kapitalistischen
Zeitalter entsprossener Mensch
fühlt, er fühlt sich wohl, wenn er
seine Coupons abschneidet, wenn er
mitten drinnen aber seine Augen
wegwendet von dem, was eigentlich
geschieht, wenn ihm von der einen
Seite das Evangelium zum Geschwätz
gemacht wird und man ihm redet von
Nächstenliebe und Brüderlichkeit,
während er Nächstenliebe und
Brüderlichkeit bequem mit der Schere
entzweischneidet und nicht zu sehen
braucht, wie eigentlich die Dinge in
der Wirklichkeit vorgehen, weil er
auf der andern Seite sicher ist, daß
er nicht selber durch die Tat sein
Geschäft schützen braucht, sondern
weil das der Staat tut, indem er die
Schwerter stählt. Wir haben es ja
gerade in der modernen Zeit erlebt,
daß jenes Bündnis eingegangen worden
ist zwischen Geschäftsleben und
Staatsleben, das uns in die
Weltkatastrophe hineingebracht hat.
Was ist denn der Staat, auf den die
Menschen so stolz gewesen sind,
anderes gewesen als der große
Protektor des Wirtschaftslebens, wie
es unter dem Kapitalismus geführt
worden ist? Man möchte hoffen, daß
sich die Patrioten der
Vergangenheit, die man in ihrer
Gesinnung nicht hat antasten dürfen
- denn sie waren «gute » Patrioten,
sie hatten die Phrase geprägt von
dem patriotischen Wort, und es war
im verflossenen Zeitalter eine recht
schlimme Sache, wenn man etwa darauf
hinwies: diese patriotische Phrase
hat einen sehr realen Untergrund,
denn der patriotisch verehrte Staat
ist ja schließlich der Beschützer
der Bankscheine -, man möchte
hoffen, daß die Zeit nicht einen
besonders wahren Beweis führen kann,
daß diese Leute, die so patriotisch
waren, nicht sich umpatriotisieren
und nun, nachdem sie vielleicht von
den Ententemächten ihr Geld besser
geschützt wissen, schleunigst ihren
Patriotismus umfrisieren ! Ich will
über die Möglichkeit auf diesem
Gebiete gar nichts Besonderes sagen,
aber auf die Leichtigkeit möchte ich
hinweisen, mit der die patriotische
Phrase in ihr Gegenteil übergehen
kann. Anzeichen sind genug
vorhanden.
Das sind die Dinge, die gerade mit
Bezug auf die Notwendigkeit einer
Erneuerung des Erziehungs- und
Unterrichtswesens heute als eine
Pfingstbetrachtung gesagt werden
müssen. Denn mit den salbungsvollen
Reden, mit denen man der Menschheit
gedient hat, sollte ihr nicht weiter
gedient werden. Die Menschen sollten
sich gewöhnen, auf Worte zu hören,
die auf die Wirklichkeiten der
Gegenwart hinweisen. Dann würde es
möglich sein, daß wirklich der
Pfingstgeist sich recht zerteilt,
daß in der Zukunft kleine Zungen
hineingehen in all das, was
entstehen soll auf der Grundlage des
befreiten Geisteslebens als die
kleinste Schule, als die höchste
Schule, damit der befreite Geist,
welcher der wirkliche Heilige Geist
ist, aus dem emanzipierten
Geistesleben der Zukunft heraus für
die wirkliche geistige Entwickelung
der Menschheit tätig sein kann.
Damit redet man vielleicht etwas,
was die Religions Schwätzer heute
nicht gerade christlich finden. Aber
es wird sich die Menschheit der
Gegenwart einmal überlegen müssen,
ob das christliche Reden der
Heutigen nicht noch aus jenem Geiste
stammt, aus dem heraus Petrus den
Herrn dreimal verleugnet hat, oder
ob es schon stammt aus dem Geiste,
der da gesprochen hat: Was ich euch
geoffenbart habe, das ist nicht bloß
auf ein Zeitalter beschränkt,
sondern es wird bestehen durch alle
Zeitalter. Und ich werde nicht
aufhören, euch die Wahrheit zu
sagen, und ich werde bei euch sein
bis ans Ende der Erdenzeit. - Die,
welche heute nur den Geist der
Vergangenheit auch im Christentum
hören können, werden die Phraseure,
die Schwätzer sein. Die, welche den
lebendigen Geist auch heute zur
Umgestaltung und zum Neubau der
menschlichen Ordnung vernehmen, das
werden vielleicht doch diejenigen
sein, in denen man die wahren
Christen wird sehen können.
Möge dieses Zeitalter kommen aus
einem wahrhaft erfaßten Pfingstgeist
heraus.
|