Ce que je vous ai dit hier vous aura
montré que, pour y voir clair dans
l'évolution de l'être humain et de
1'humanité , il faut toujours tenir
compte des activités de trois
Puissances : celle de Lucifer, celle
du Christ et celle d'Ahrimane. Ces
Puissances ont en effet été très
actives jusqu'ici dans le cours de
l'évolution mondiale, mais elles
agissaient dans des sphères où. il
n'était pas nécessaire que l'homme eût
nettement conscience de la manière
dont elles intervenaient. Notre époque
post-atlantéenne, la 5ème, a justement
pour sens que l'homme doit y prendre
de plus en plus conscience du rôle
qu'il joue dans l'existence de la
terre. Il serait vraiment nécessaire
de révéler à l'humanité un grand
nombre des secrets de la vie si cette
humanité était disposée à recevoir ce
genre de communications d'une façon
plus objective, plus positive. Car en
l'absence de certaines connaissances
telles que celles dont j'ai parlé
hier, il ne pourra y avoir de progrès
dans l'avenir, ni dans la vie sociale,
ni dans la vie intérieure.
Pensez seulement aux considérations
d'ordre social auxquelles nous nous
livrons depuis quelques mois. Elles
avaient pour but de prouver qu'il est
nécessaire de séparer la vie
spirituelle ainsi que le domaine du
droit ou de l’État, de ce qui
appartient à l'économique. Il faudrait
en tout cas faire régner,- ou du moins
exposer si l'on ne peut faire mieux -
les conditions permettant une vie
spirituelle autonome, c'est-à- dire
qui ne dépende pas des autres cadres
de la vie sociale comme c'est le cas
actuellement où elle est liée d'une
part à l'économique, d'autre part à
l’État. Ou bien l'humanité civilisée
d'aujourd'hui réalisera cette
indépendance de la vie spirituelle, ou
bien la civilisation actuelle ira à sa
perte et il faudra tirer quelque chose
des civilisations asiatiques pour
l'humanité à venir.
Celui qui ne croit pas que la
situation soit si grave favorise lui
aussi, en un certain sens, ce qui
prépare la future incarnation
d'Ahrimane. Aujourd'hui déjà de
nombreux faits, beaucoup d'aspects
extérieurs de la vie humaine sont
instructifs à cet égard. L'incarnation
d'Ahrimane sera tout spécialement
facilitée si l'on se refuse à fonder
la vie de l'esprit sur l'indépendance,
la liberté, si l'on continue à la
faire dépendre de l’économique ou de
l’État. La Puissance qui a le plus
d'intérêt - et de beaucoup - à cette
confusion de la vie spirituelle avec
l'économique et le juridique, c'est
bien Ahrimane. Celui-ci ressentira une
vie de l'esprit indépendante comme une
sorte d'obscurcissement. L'intérêt que
prendra l'homme à cette liberté de
l'esprit sera pour Ahrimane comme un
feu brûlant, un feu de nature
psychique qui le consumera. C'est
justement pour cela que l'homme doit
fonder sa vie spirituelle sur la
liberté, afin de savoir comment il
devra se comporter à l'égard de la
future incarnation d'Ahrimane.
Pourtant la tendance règne aujourd'hui
encore à cacher tous ces faits, cela
parce qu'en se refuse à voir la
vérité, ce qu'il y a de réel dans les
choses, et qu'on se laisse tromper par
des mots qui passent à côté des
réalités. Il peut même se faire que
cette tendance à ne pas aborder le
réel s'appuie sur de la bonne foi, sur
de bonnes intentions.
Voyez par exemple la lettre de Romain
Rolland qui vient d'être publiée et
dans laquelle son auteur dit qu'on ne
doit plus se laisser berner par ce que
les puissances aujourd'hui
victorieuses ont affirmé dans le passé
au sujet de la justice, du droit
etc... Romain Rolland en est arrivé à
parler ainsi à cause de la façon dont
les puissances de l'Entente ont traité
la Russie. Il dit : « peu importe
qu'il s'agisse de monarchies ou de
républiques, tout ce qu'on dit du
droit et de la justice, ce n'est que
phrases ; tout n'est qu'une question
de force. » (article de Romain Rolland
paru dans l'Humanité du 26 Octobre
1919.)
Or ce qui semble dans ce cas être un
contact avec la réalité aboutit chez
Romain Rolland à autant d'aveuglement
qu'ailleurs ; il ne s'illusionne pas
moins qu'auparavant. L'illusion ne
pourra être vaincue que si des hommes
de ce genre n’en restent pas aux
phrases, s'ils voient que tout cela ne
signifie rien tant qu’on ne comprend
pas que la structure de l’État -
monarchique ou républicaine - devrait,
au lieu d'être unitaire comporter
trois parties, sans quoi elle mène
directement à l'incarnation
d'Ahrimane. Tout le reste n'est que
phrase, y compris la récente lettre de
Romain Rolland.
Les gens ne voient pas la réalité, car
on n'atteint celle-ci qu' en admettant
que pour aller au fond des choses,
comme il est nécessaire de le faire,
une connaissance spirituelle est
indispensable.
Vous connaissez certainement les
paroles suivantes si souvent répétées
: "Au Commencement était le Verbe et
le Verbe était en Dieu et le Verbe
était Dieu". Croyez vous que les gens
prennent ces quelques mots vraiment au
sérieux ? Ils les répètent, mais ce ne
sont pour eux que phrases comme le
montre le fait qu'en général on
n'attache aucune importance à ceci que
ce texte est à l'imparfait.
Au commencement était le Verbe" ce qui
signifierait que si le Verbe é ta i t
au commencement, il n'est plus
maintenant. Sans quoi on dirait
"Maintenant il y a le Verbe", le Verbe
n’est pas en Dieu, il était en Dieu.
"Le Verbe était Dieu" Il n'y est donc
plus. Et c'est bien ce qu'il y a dans
l’Évangile de Jean, sans quoi, quel
serait le sens de ces mots: "Et le
Verbe s'est fait chair et II a habité
parmi nous". Il nous est ainsi dit ce
qui est arrivé dans l'évolution
ultérieure du Verbe. Et ce mot "Verbe"
signifie aussi tout ce que l'homme
peut acquérir de sagesse
intellectuelle par ses propres
efforts, par son intelligence. Nous
devons bien voir que ce que l'homme
peut acquérir au moyen de ce qui se
résume dans ce mot : "Verbe", ce n'est
pas ce qui doit être recherché par les
hommes d'aujourd'hui ou du proche
avenir. Si l'on avait voulu parler du
présent il eût fallu dire. "Que
l'homme cherche l’esprit qui se
manifeste dans le Verbe, car l’esprit
est en Dieu et l'esprit est Dieu".
Il faut donc que l'humanité progresse
du Verbe à l'Esprit, à la vision et la
connaissance de l'Esprit. Par ce
rappel des premiers mots de l’Évangile
de Jean, vous pouvez voir combien les
hommes d'à présent sont peu enclins à
prendre les choses au sérieux, à
s'élever au-dessus de l'arbitraire
dans leur interprétation. Car c'est
vraiment une interprétation arbitraire
qu 'on applique généralement aux
choses sérieuses. Il faut reconnaître
que plus d'importance devrait être
accordée à l'intelligence, une
intelligence éclairée par ce qui se
révèle à la vision spirituelle car il
ne s'agit pas toujours de
clairvoyance, mais d'une compréhension
de ce qui a été vu. Je le répète sans
cesse : le clairvoyant n'est pas seul
à pouvoir reconnaître la vérité des
données de la clairvoyance : tout
homme le peut, car chez lui l'élément
spirituel est tout a fait assez mûr
pour cela, à condition qu'on se décide
à y travailler sérieusement, à ne plus
se laisser aller à la paresse.
Pour que l'homme s'élève réellement au
niveau qui lui est assigné
aujourd'hui, il faut qu'il prenne très
au sérieux ce qui ressort de la
conférence précédente. Je vous ai
montré, par un exemple banal, combien
facilement on peut être induit en
erreur par les chiffres. Mais
l'humanité actuelle n'a t-elle pas une
véritable superstition, à l'égard du
nombre ? Ce qui compte du point de vue
scientifique, c'est tout ce qui peut
se calculer. Les hommes de science
aiment peser, compter. En matière de
science sociales, on aime les
statistiques qui ne sont aussi qu'une
façon de peser, de calculer. Qu'il
sera donc difficile à l'humanité de
reconnaître que tout ce que la mesure
et le nombre nous disent du monde
extérieur est illusion.
Que signifie mesurer ? Mesurer
signifie comparer quelque chose avec
une unité de mesure. Je peux mesurer
une ligne en la comparant une fois,
deux fois, trois fois... avec une plus
petite. Lorsqu'on mesure ainsi, que ce
soient des longueurs, des surfaces ou
des poids, on omet totalement ce qui
est qualitatif. Le nombre 3 est
toujours le même qu'il serve à compter
des moutons, des personnes ou des
hommes d’État; l'élément qualitatif
n'intervient pas, il ne s'agit que de
quantité. C'est là justement ce qui
caractérise la mesure et le nombre: il
n'est pas question de ce qui est
qualité. Mais par là-même tout ce que
nous apprennent la mesure et le calcul
finit par nous aveugler; il faut
prendre très au sérieux le fait qu'au
moment où nous abordons le monde qui
peut être mesuré, pesé, c'est à dire
le monde de l'espace et du temps, tel
qu'il nous est donné, nous touchons au
monde de l'illusion qui n'est qu'une
fantasmagorie tant que nous le
considérons comme une réalité. Or dans
la façon de penser actuelle, l'idéal
consiste bien à découvrir, au sujet de
tous les objets contenus dans le monde
extérieur spatial, ce qu'ils sont dans
l'espace et dans le temps, alors qu'en
vérité, ce n'est là que leur aspect
extérieuret qu'au delà de l'espace et
du temps il faut justement que nous
allions plus profondément si nous
voulons atteindre la vérité, l'essence
même des choses. Une époque devra donc
venir où l'homme se dira, je puis
certes comprendre le monde, la nature
avec mon intelligence et par cette
intelligence je puis le concevoir à la
façon que la science actuelle
considère comme un idéal; mais la
conception à laquelle j'aboutis ainsi
est purement ahrimanienne. Ceci ne
veut pas dire qu'il faille abandonner
cette science, y renoncer; il faut
seulement se dire qu'elle ne mène qu'à
une illusion ahrimanienne.
Pourquoi alors cultiver cette science
bien qu'elle ne permette d'aboutir
qu'à une illusion ahrimanienne? Parce
que dans l'évolution de la terre,
l'homme est déjà sur la courbe
descendante de son développement De la
4ème époque post-atlantéenne, la
gréco-latine on peut dire qu'il était
alors à l'apogée de sa connaissance.
Maintenant il est en déclin et de ce
fait - je l'ai souvent montré de
différentes façons - du fait qu'il est
un être qui va déjà en s'affaiblissant
corporellement, il ne supporterait pas
de percevoir le monde comme les Grecs
pouvaient encore le percevoir. Cela,
aucune histoire officielle ne le dit.
Qu'en diraient les historiens
modernes, eux qui parlent de la Grèce
Antique comme s'il s'agissait d'une
région quelconque habitée par des
contemporains, cela parce qu'ils ne
savent pas que les Grecs voyaient la
nature avec d'autres yeux que nous,
entendaient avec d'autres oreilles que
les nôtres. Les hommes d'aujourd'hui -
cela non plus les historiens ne le
disent pas - auraient des maux de
tête, des migraines s'ils voyaient et
entendaient le monde extérieur à la
manière des Grecs.
Ceux-ci participaient à la vie du
monde extérieur d'une façon beaucoup
plus intense. Pour ce qui est de
percevoir notre environnement, nous
sommes déjà un peu atrophiés. Pour que
nous puissions le supporter il faut
que le mondé extérieur ne nous
apparaisse que comme un mirage. Et
c'est bien un mirage que nous voyons,
non seulement par nos sens, mais à
travers ces rêves que sont nos
représentations scientifiques du monde
qui nous entoure. Les plus grands
rêveurs dans ce domaine sont bien ceux
qui croient penser de la façon la plus
réaliste. Darwin ou John Stuart Mill
par exemple sont de véritables
rêveurs.
Mais nous ne pouvons pas non plus
compter entièrement sur notre nature
intérieure. Beaucoup d'entre nous ont
pu s'apercevoir – d'après la façon
dont a évolué le mouvement
théosophique - que suivre seulement
ses impulsions intérieures, comme le
font aujourd'hui certains, ne mène pas
là où l'homme d'aujourd'hui doit être
conduit, où il doit aller par
lui-même. Car ce qu'on cherche dans ce
cas, ce n'est pas que chacun en arrive
librement, par sa propre décision, à
s'élever au dessus de la vie courante
jusqu'à la vision supérieure des
choses, mais on fait souvent appel à
ce qu'il y a de moins libre chez
l'être humain, c'est à dire à
certaines facultés productrices
d'hallucinations, d'illusions.
On devrait se dire : alors que la
science ordinaire devient
ahrimanienne, le développement
supérieur de l'homme prendra un
caractère luciférien s'il cultive
mystiquement sa vie intérieure telle
qu'il l'a reçue en naissant.
Voyez-vous, chez quiconque qui
entreprend de cultiver d'une façon
mystique ce qu'il a déjà en lui, sans
avoir passé par l'éducation dont il
est question dans l'"Initiation"
l'élément luciférien s'éveille et
devient particulièrement puissant .
Cet élément luciférien est aujourd'hui
terriblement fort dans notre humanité.
Il prend la forme d'un égoïsme dont la
plupart des gens ne remarquent même
plus qu'il est en eux. Que de
personnes on rencontre qui,
lorsqu'elles ont fait quelque chose,
sont enchantées de pouvoir dire
qu'elles n'ont pas de reproches à se
faire, qu'elles ont agi en accord avec
leur conscience. C'est là un point de
vue purement luciférien. Car pour ce
que nous faisons, peu importe que nous
ayons ou non des reproches à nous
faire ; ce qui compte c'est que nous
voyions les choses objectivement, tout
à fait indépendamment de nous-mêmes,
que nous sachions voir le monde tel
qu'il est, que nous agissions d'après
ce que sont objectivement les faits.
Or la plupart de nos contemporains ne
s'efforcent guère d'acquérir cette
pénétration, cette connaissance de la
manière dont les choses doivent se
passer dans le devenir universel.
C'est pourquoi, sur le terrain de la
science spirituelle, nous devons
montrer objectivement ce qu'il en est,
c'est à dire qu'Ahrimane prépare son
incarnation, indiquer comment et dans
quelle mesure il la prépare et comment
l'homme doit se comporter à cet égard.
Pour ce genre de problèmes, il ne
s'agit vraiment pas de se dire :
faisons ceci ou cela afin que nous
n'ayons pas de reproches à nous faire
; il faut apprendra à voir les faits
tels qu'ils sont. Il faut apprendre à
reconnaître ce qui agit dans le monde
et nous comporter en conséquence pour
le plus grand bien de ce monde.
L'homme d'aujourd'hui n'est dans le
vrai - tout ce qui précède a pour but
de le montrer - que s'il reconnaît
qu'il oscille sans cesse entre
l'élément ahrimanien qui lui présente
un mirage extérieur et l'élément
luciférien dans sa vie intérieure qui
lui inculque la tendance à se faire
des illusions, des hallucinations,
etc... Et dans l'art, il va et vient,
oscillant de l'un à l'autre. Ces
derniers temps certains artistes
penchent plutôt vers l'élément
luciférien, d'autres vers
l'ahrimanien. Les premiers sont
devenus "expressionnistes" alors que
ceux qui tendent plutôt vers l'élément
ahrimanien sont devenus
"impressionnistes". Puis, entre les
deux, il y a ceux qui ne veulent être
ni l'un ni l'autre et cherchent à
éviter 1’élément luciférien comme
1'ahrimanien. Mais il ne s'agit pas de
dire : "Je ne ferai pas cela parce que
c'est ahrimanien" ou Ceci je ne dois
pas le faire parce que c'est
"luciférien". Ce n'est pas de cela
qu'il s'agit : il faut considérer
l'ahrimanien et le luciférien comme
deux plateaux d'une balance qui
doivent exister tous les deux. Et
c'est nous qui devons constituer le
fléau de la balance qui est en
équilibre entre les deux.
Mais comment pouvons-nous nous exercer
dans ce sens ? En imprégnant très
fortement ce qu'il y a en nous
d'ahrimanien d'un élément luciférien.
Qu'y a-t-il d'ahrimanien chez l'homme
d'aujourd'hui ? La connaissance du
monde extérieur. Ce qu'il y a de plus
ahrimanien, c'est la connaissance
matérielle de ce monde, car elle n'est
qu'un mirage. Mais si nous savons nous
enthousiasmer à ce sujet, nous
intéresser puissamment à l'illusion
qui naît de la chimie, de l'astronomie
etc... nous arrachons à Ahrimane
quelque chose qui devrait en fait lui
appartenir, cela grâce à notre propre
intérêt luciférien.
Voilà justement ce qu'on ne voudrait
pas, car on trouve cela ennuyeux. Un
grand nombre de ceux qui fuient en
somme toute connaissance matérielle
extérieure méconnaissent leur devoir
et préparent à Ahrimane la meilleure
des incarnations possibles dans
l'existence terrestre. D'autre part,
ce qui prend sa source dans la vie
intérieure de l’homme d'aujourd'hui a
un caractère luciférien très marqué.
Comment pouvons-nous nous discipliner
à cet égard ? En utilisant ce qu'il y
a d'ahrimanien en nous, c'est à dire
en nous efforçant d'éviter toute
illusion relative à nous mêmes, en
ayant vis-à-vis de nous mêmes la même
attitude que vis à vis du monde
extérieur, donc en nous observant nous
mêmes comme nous observons le monde
extérieur. L’homme d'aujourd'hui doit
sentir la nécessité d'entreprendre
cette éducation personnelle.
Celui qui a un certain sens de
l'observation remarquera très souvent
des faits tels que le suivant :
quelqu'un vient vers lui et lui dit
l'indignation qu'il ressent à l'égard
de telle ou telle personne en lui
donnant des raisons d'une façon très
précise. Or il n'a pas la moindre idée
que tout ce qu'il raconte s'applique à
lui-même. Cette mentalité n'a jamais
été aussi répandue qu'aujourd'hui et
c'est chez ceux qui croient en être
fort éloignés qu'elle l'est le plus.
Lorsqu'il s'agit d'introspection,
c'est donc un sangfroid, une
objectivité toute ahrimanienne qu'il
faut appliquer. Car même un peu
refroidie, la vie intérieure est
toujours assez brûlante, il n'y a pas
lieu de craindre qu'elle se
refroidisse trop.
Il faut en effet que, pour se
comporter comme il faut vis à vis de
la future incarnation d'Ahrimane,
l'humanité actuelle devienne plus
objective pour ce qui est de la vie
intérieure et plus subjective pour ce
qui est du monde extérieur. Ce qui ne
signifie pas qu'il faille se faire de
celui-ci une image illusoire, mais
qu'il faut mettre de l'intérêt, de
l'attention et de l'abnégation dans
l'étude des choses de la vie, de la
vie courante.
Voyez-vous, on facilite beaucoup à
Ahrimane le chemin qu'il veut prendre
pour son incarnation lorsque, d'après
l'éducation qu'on a reçue ou la
situation qu'on occupe dans la vie, on
trouve ennuyeux ce qui concerne la vie
extérieure; c'est aujourd'hui le cas
d'un grand nombre de personnes. J'en
ai connu beaucoup qui trouvaient
ennuyeux par exemple de se tenir au
courant des usages bancaires ou de la
Bourse, ou encore d'apprendre la
comptabilité simple ou double. Mais il
ne faut pas trouver que quelque chose
est ennuyeux d'une façon absolue.
Trouver une chose ennuyeuse, c'est ne
pas avoir encore découvert le point où
elle prend un intérêt brûlant : tout
livre de comptes peut devenir
extrêmement intéressant, aussi
intéressant que " La Pucelle
d'Orléans" de Schiller, "Hamlet' de
Shakespeare ou la Madone Sixtine de
Raphaël, à condition de trouver le
point d'où tout est intéressant dans
la vie.
Ce que je viens de dire pourra vous
paraître paradoxal : ce ne l'est
pourtant pas0 C'est l'homme
d'aujourd'hui qui est paradoxal dans
ses rapports avec la vérité. Il
devrait bien plutôt se convaincre que
ce n'est pas le monde, mais lui-même
qui est fautif. Et rien ne prépare
mieux la voie à Ahrimane pour sa
future incarnation que le fait de
trouver ennuyeux telle ou telle chose,
que de s'estimer supérieur à telle ou
telle occupation, de ne pas vouloir
participer à certaines activités. Il
s'agit toujours au contraire de
découvrir le point de vue d'où la
chose en question est intéressante. Il
ne s'agit pas aujourd'hui que nous
repoussions ou que nous acceptions les
choses d'un point de vue subjectif,
mais que nous reconnaissions
objectivement dans quelle mesure ceci
ou cela est ahrimanien ou luciférien,
de façon à ce que la balance ne penche
pas plus d'un côté que de l'autre.
Trouver que quelque chose est
intéressant ne signifie pas,
voyez-vous, que c’est justifié ; cela
signifie simplement qu'on développe en
soi une force intérieure qui permette
d'avoir une idée juste de la chose en
question, de la situer là où elle doit
être.
Vous savez qu'il y a quelque temps,
certains de nos amis ont acheté des
livres de mathématiques. Un certain
esprit "sportif" les avait inspirés.
Mais quelque temps plus tard la
plupart d'entre eux ont relégué ces
livres dans leur bibliothèque, car
leurs connaissances mathématiques
n'allaient pas très loin. Je ne vous
conseille pas bien entendu de
reprendre cette idée ; pourtant,
s'attaquer à quelque chose qui ne
parait pas avoir grand intérêt de
prime abord, cela afin de parvenir
d'un certain point de vue à une
nouvelle compréhension de l'univers,
voilà qui est extrêmement important.
Ce genre de chose est à prendre très
au sérieux comme tout ce que je vous
ai dit d'Ahrimane et de Lucifer et de
la façon dont ils interviennent dans
l'évolution de l'humanité, en même
temps que l'impulsion du Christ.
S’il n'y avait pas eu de sagesse
luciférienne, on n'aurait pas acquis -
grâce à la Gnose des premiers siècles
- une certaine compréhension du
Mystère du Golgotha. En effet, plus la
sagesse luciférienne est allée en
déclinant, plus s'est perdue la
compréhension de ce Mystère. Et
aujourd'hui, où faut-il donc la
chercher ? Qu'on ne puisse pas y
parvenir au moyen de la science
officielle ahrimanienne, c'est évident
pour ceux qui savent un peu ce qu'est
celle-ci. Voyez par exemple ce qu'a
dit le Cardinal Newman, dont le rôle
fut des plus importants dans la
seconde moitié du XlXème siècle, lors
de sa nomination comme cardinal. Il
affirma qu'il ne voyait de salut pour
le développement religieux de
l'humanité que dans une nouvelle
révélation. Mais cela en est resté là
; il n'a pas montré la moindre envie
de recevoir quoique ce soit de la
nouvelle vie spirituelle, venant des
mondes spirituels, qui peut
actuellement pénétrer dans l'humanité.
Il en est resté à la simple
abstraction.
L'humanité à bien besoin d'une
nouvelle révélation. On peut le voir
dans tous les domaines. On dit
aujourd'hui qu'au cours des dernières
4 ou 5 années la moralité à beaucoup
baissé et l'on conclut qu'il faudrait
faire plus de place à l'enseignement
religieux dans les écoles.
A cela on ne répondra jamais avec
assez d'insistance que cet
enseignement confessionnel existait
déjà et que ce qui est arrivé s'est
justement produit sous son influence.
Si donc l'on en revient à ce qui se
faisait jadis, nous verrons se répéter
tout le processus ; nous en serons là
où l'on en était en 1914 si l'on s'en
tient aux anciennes institutions. On
devrait pourtant voir qu’il y a déjà
chez certains des aspirations tout
autres que celles qui se manifestent
au-dehors.
Lorsque nous avons fondé l'école
Waldorf à Stuttgart (au printemps
1919), il nous a fallu organiser
l'enseignement religieux de façon à ce
qu'il soit donné par des prêtres des
différentes églises; nous y avons
affecté une heure où le prêtre
catholique s'adressait aux
catholiques, le pasteur aux
protestants. Je ne vous parlerai pas
des difficultés soulevées par ces
messieurs ; ce serait un chapitre à
part. Mais je vous dirai que s'est
très vite manifesté le désir que cet
enseignement religieux soit donné en
dehors de tout élément confessionnel.
J'ai cru tout d'abord que les
participants y seraient beaucoup moins
nombreux que dans les cours donnés par
l'enseignement confessionnel ! Mais
bien qu'il n'y eut pas de chaire à
Stuttgart d'où l'on ne tonna contre le
mouvement anthroposophique, un grand
nombre d'enfants - cinq fois plus que
nous n’y comptions - se sont inscrits
pour une sorte d'enseignement
religieux anthroposophique qui va être
donné dans deux classes. Ceci ne nous
plaît pas beaucoup, car cela pourra
nous jouer un tour. Mais je ne veux
pas en parler aujourd'hui
J'ai seulement voulu vous montrer
qu'il y a vraiment chez les gens le
désir d'aller de l'avant alors que
certains dorment et ne voient pas
qu'il y a des forces qui s'opposent à
ces aspirations de l'humanité. Et il
manque à la plupart le courage de
manifester extérieurement ces
aspirations.
Pensez donc quel serait l'effet d'une
connaissance telle que celle de la
future incarnation d'Ahrimane et de sa
préparation, dont je vous ai parlé
dans ces deux dernières conférences.
Il est nécessaire que nous nous
instruisions objectivement à ce sujet
afin que nous puissions adopter
l'attitude juste à l’égard de ce qui
se prépare ainsi dans notre entourage.
Réfléchissez sérieusement à ce qui a
été dit de ces tendances ahrimaniennes
et vous en mesurerez toute la gravité.
|
Die gestrigen
Betrachtungen werden Ihnen gezeigt
haben, daß wir, um hineinzusehen in
das eigentliche Getriebe des
Menschenwerdens und Menschenwesens,
gar sehr ins Seelenauge fassen
müssen die Wirksamkeit der
luziferischen Macht, der
Christus-Macht, der ahrimanischen
Macht. Es handelt sich darum, daß
diese Mächte ja gewiß auch im
bisherigen Verlauf der
Weltenentwickelung gewirkt haben.
Aber sie haben gewirkt in Sphären,
die es nicht notwendig machten, daß
der Mensch ein deutliches Bewußtsein
habe von der Art und Weise der
Wirksamkeit dieser Mächte. Das ist
gerade der Sinn unseres fünften
nachatlantischen Zeitraumes, daß der
Mensch immer mehr und mehr ein
Bewußtsein empfange von dem, was
eigentlich durch ihn im Erdendasein
durchwirkt. Es würde auch im Grunde
heute schon notwendig sein, viel,
viel mehr von den Lebensgeheimnissen
der Menschheit zu enthüllen, wenn
die Menschheit geneigter wäre, die
Dinge sachlicher und objektiver
aufzunehmen. Aber ohne gewisse
Erkenntnisse gerade nach der
Richtung hin, die gestern gezeigt
worden ist, wird die Menschheit
weder im sozialen noch im
innerlichen Leben zunächst
vorwärtskommen können. Denn bedenken
Sie nur einmal etwas, was
zusammenhängt mit unseren durch
Monate hindurch gepflogenen sozialen
Betrachtungen. Die zielen darauf
hin, den Nachweis zu führen von der
Notwendigkeit, das geistige Leben
neben dem Rechts- oder Staatsleben
von dem bloß wirtschaftlichen Leben
abzusondern. Vor allen Dingen zielen
sie darauf hin, Verhältnisse über
die Welt hin zu schaffen, oder
wenigstens — mehr können wir ja
zunächst nicht tun — Verhältnisse
über die Welt hin als die richtigen
zu betrachten, welche ein
selbständiges Geistesleben
begründen, ein Geistesleben, das
nicht abhängig ist von den anderen
Strukturen des sozialen Lebens, wie
unser gegenwärtiges Geistesleben,
das ganz drinnensteckt im
Wirtschaftsleben auf der einen Seite
und im politischen Staatsleben auf
der anderen Seite. Entweder wird die
heutige zivilisierte Menschheit sich
dazu bequemen müssen, ein solches
selbständiges Geistesleben
hinzunehmen, oder die gegenwärtige
Zivilisation muß ihrem Untergang
entgegengehen und aus den
asiatischen Kulturen muß sich etwas
Zukünftiges für die Menschheit
ergeben.
Wer heute noch nicht glaubt, daß die
Dinge so ernst liegen, der fördert
auch in einer gewissen Richtung
dasjenige, was Vorbereitung ist für
die ahrimanische
Zukunftsinkarnation. Es ist ja heute
schon im Grunde genommen aus den
Außendingen, aus den äußeren Tat-
sachen des menschlichen Lebens
manches, was in bezug auf diese
Wahrheit Aufschluß geben könnte, zu
erkennen. Die ahrimanische
Inkarnation wird dann ganz besonders
gefördert werden, wenn man es
ablehnt, ein selbständiges freies
Geistesleben zu begründen, und das
Geistesleben weiter drinnenstecken
läßt in dem Wirtschaftskreis- lauf
oder in dem Staatsleben. Denn
diejenige Macht, welche das weit-
aus größte Interesse hat an einer
solchen weiteren Verquickung des
Geisteslebens mit dem
Wirtschaftsleben und mit dem
Rechtsleben, das ist eben die
ahrimanische Macht. Die ahrimanische
Macht wird das freie Geistesleben
wie eine Art von Finsternis
empfinden. Und das Interesse der
Menschen an diesem freien
Geistesleben wird diese ahri-
manische Macht empfinden wie ein sie
brennendes Feuer, ein seelisches
Feuer, aber ein sie stark brennendes
Feuer. Daher obliegt es geradezu dem
Menschen, um die richtige Stellung,
das richtige Verhältnis zur
ahrimanischen Inkarnation in der
nächsten Zukunft zu finden, dieses
freie Geistesleben zu begründen.
Aber es ist heute noch eine starke
Neigung vorhanden, gerade die
Tatsachen, von denen gestern gespro-
chen worden ist, zu verhüllen. Die
weitaus größte Menge der Menschen
verhüllt diese Dinge, weil sie
einfach nicht hinschauen will auf
das Wahre, auf das in den Dingen
Wirkliche, weil sie sich täuschen
lassen will durch Worte, die abseits
liegen von den Wirklichkeiten.
Manchmal ist dieses Streben, nur ja
nicht heranzukommen an die
Wirklichkeiten, ein sogenanntes
ehrliches, ein gut gemeintes.
Beachten Sie nur einmal so etwas wie
den jetzt veröffentlichten Brief von
Romain Rolland, in welchem Romain
Rolland ausspricht, wie man nicht
mehr sich blenden lassen solle durch
dasjenige, was früher auf seiten der
heutigen siegenden Mächte gesagt
worden ist von Gerechtigkeit, von
der Vertretung des Rechtes und so
weiter. Er ist darauf gekommen, sich
in solcher Weise auszusprechen,
durch die Behandlung, welche Rußland
erfährt von seiten der
Ententemächte. Er sagt: Ganz
gleichgültig, ob man es zu tun hat
mit Königstiimern, mit Republiken,
dasjenige, was da gesprochen wird
von Recht und Gerechtigkeit, ist ja
doch nur eine Phrase, es handelt
sich ja selbstverständlich doch nur
um Macht.
Nun kann man sagen: Solch ein
scheinbares Daraufkommen auf
Wirklichkeiten wird sich doch immer
wieder und wiederum bloß blen- den
lassen wollen; denn die Blendung ist
bei Romain Rolland heute ebenso groß
wie sie früher war; die Täuschung
ist nicht geringer geworden. Die
Täuschung würde erst dann geringer
werden, wenn solche Menschen
überhaupt über die Phrasen
hinauskämen, wenn sie sehen würden,
daß alles das nichts bedeutet, was
sie in solcher Weise ersehnen,
solange sie nicht wirklich
begreifen, daß der alte Einheits-
staat als solcher, ganz gleichgültig
welche Verfassung, welche Struk- tur
er hat, ob er Demokratie oder
Republik oder Monarchie oder irgend
etwas ist, wenn er Einheitsstaat
ist, wenn er nicht dreigeteilt ist,
der Weg ist zur ahrimanischen
Inkarnation. Und daher sind das
alles nur Deklamationen, auch dieser
neuerliche «Weltrundschreibebrief»
von Romain Rolland. Die Menschen
fassen nicht die Wirklichkeit, denn
die Wirklichkeit kann man heute nur
fassen, wenn man ein- sieht, wie die
Dinge durch geistige Erkenntnis
vertieft werden müssen. Und man muß
in dieser Richtung wirklich
gründlich in das Wesen der Dinge
untertauchen.
Sie kennen gewiß ein Wort oder eine
Reihe von Worten, die viel in der
Welt wiederholt werden: «Im
Urbeginne war das Wort, und das Wort
war bei Gott, und ein Gott war das
Wort.» Versuchen Sie ein- mal sich
zurechtzulegen, ob die Menschen
diese drei Zeilen wirklich ernst
nehmen. Sie sprechen sie, aber sie
sprechen sie vielfach als Phrase.
Das mag Ihnen schon aus dem
folgenden hervorgehen. Die meisten
Menschen legen ja keinen besonderen
Wert darauf, daß diese Zeilen
ausgesprochen werden im Imperfektum:
Im Urbeginn war das Wort
und das Wort war bei Gott
und ein Gott war das Wort,
wobei «Wort» zu gleicher Zeit die
ältere, griechische Bedeutung haben
muß. Es ist nicht das Wort, wie es
heute verstanden wird von den
Menschen, das bloße Laut-Wort, es
ist das innerliche Geistige. Aber
auch von diesem wird ja das
Imperfektum gebraucht: «Im Ur-
beginne war das Wort, und das Wort
war bei Gott, und ein Gott war das
Wort». Also müßte man sagen: Da im
Urbeginn das Wort war, ist es jetzt
nicht mehr. — Sonst würde es heißen:
Jetzt ist das Wort. Und das Wort ist
nicht bei Gott, es war bei Gott. Und
es war ein Gott das Wort. Es ist
also jetzt nicht mehr. — Es ist auch
nicht mehr. Das steht ja im
Johannes-Evangelium selber; denn was
würde es denn sonst für eine
Bedeutung haben, daß da steht «Und
das Wort ist Fleisch geworden und
hat unter uns gewohnet»? Es wird ja
erzählt, was in der
Weiterentwickelung des Wortes liegt.
Und mit dem «Worte» ist auch alles
dasjenige gemeint, was der Mensch
durch seine Anstrengungen, durch
seine Intelligenz als intellektuelle
Weisheit gewinnen kann. Wir müssen
uns klar darüber sein, daß alles,
was der Mensch durch das gewinnen
kann, was hier mit dem Worte «Wort»
wiedergegeben wird, nicht dasjenige
ist, was gesucht werden soll durch
den Menschen der Gegenwart und der
nächsten Zukunft. Wollte man ein
Gegenwärtiges ansprechen, dann müßte
man eigentlich sagen: Es suche der
Mensch den Geist, der sich im Worte
offenbart. Denn der Geist ist bei
Gott. Und der Geist ist ein Gott.
Vorzurücken hat die Menschheit von
dem Worte zum Geiste, zu der
Anschauung und Erkenntnis des
Geistes. Indem ich Sie erinnere an
so etwas wie die ersten Worte des
Johannes-Evangeliums, können Sie
sehen, wie wenig die Menschen der
Gegenwart geneigt sind, diese Dinge
wirklich ernst zu nehmen, wirklich
über eine Willkürinter- pretation
der Dinge hinauszugehen. Es ist ja
die reine Willkürinterpretation, die
heute sehr häufig gerade für die
ernstesten Dinge angenommen wird. Es
handelt sich darum, zu erkennen, daß
auch im Menschen selbst dasjenige,
was die Intelligenz bedeutet, etwas
hingerückt werden sollte und
beleuchtet werden sollte durch
dasjenige, was im geistigen Schauen
sich offenbart, wobei es ja nicht
immer auf geistiges Schauen ankommt,
sondern auf Verständnis des geistig
Geschauten. Denn ich habe es ja
immer wiederum betont: Nicht etwa
bloß der Hellseher kann heute
einsehen die Wahrheit desjenigen,
was hellsichtig erfahren wird,
sondern jeder Mensch, weil für das
geistige, das spirituelle Element
des Menschen durchaus die Reife
vorliegt, wenn die Menschen sich nur
entschließen wollten, ihre
Arbeitskraft wirklich zu gebrauchen,
wenn sie nicht zu bequem wären dazu.
Aber um zu diesen Dingen
aufzusteigen, so daß der Mensch den
entsprechenden Grad wirklich
einnimmt, der ihm heute zugemessen
ist, handelt es sich darum, solche
Dinge wie diejenigen, in die die
gestrige Betrachtung ausgeklungen
ist, durchaus ernst zu nehmen. Ich
habe Sie gestern aufmerksam darauf
gemacht durch ein triviales
Beispiel, wie leicht man durch die
Zahl getäuscht werden kann. Aber
herrscht denn nicht heute geradezu
ein Aberglaube der Menschheit
gegenüber der Zahl? Was gezählt
werden kann in irgendeiner Weise,
das gilt in der Wissenschaft. In der
Naturwissenschaft liebt man das
Wägen, das Zählen. In der sozialen
Wissenschaft liebt man die
Statistik, die auch nur ein Wägen
und Zählen ist. Und wie schwer wird
sich die Menschheit dazu
entschließen, anzuerkennen, daß
alles, alles, was uns über- liefert
wird von der Außenwelt durch Maß und
Zahl, Täuschung ist.
Sehen Sie, was heißt messen? Messen
heißt, mit einem Maße irgend etwas
vergleichen. Eine Linie kann ich
messen, wenn ich sie mit einer
kleinen Linie eins, zwei, drei und
so weiter vergleiche. Wenn man so
mißt, gleichgültig ob man Längen
oder Flächen oder Gewichte mißt,
bleibt ganz weg das Qualitative. Die
Zahl drei ist immer dieselbe Zahl,
ob Sie mit ihr abzählen Schafe oder
Menschen oder Staatsmänner, die Zahl
drei bleibt immer dieselbe; es kommt
nicht auf das Qualitative an, es
kommt nur auf das Quantum an. Und
das ist gerade das Wesentliche bei
Maß und Zahl, daß es nicht auf das
Qualitative ankommt. Aber dadurch
wird alles, was uns durch Maß und
Zahl überliefert wird, zu einem
Blendwerk, und dies müssen wir ernst
nehmen, daß in dem Augenblicke, wo
wir die Welt betreten, welche
gemessen und gewogen werden kann,
das heißt die Welt des Raumes und
die Welt der Zeit, wie sie uns
gegeben sind, wir herantreten an die
Welt der Täuschung, an die Welt, die
eine bloße Fata Morgana ist, solange
wir sie so betrachten, als ob sie
eine Wirklichkeit wäre. Das ist ja
eigentlich das Ideal des
gegenwärtigen Denkens, über alle
Dinge der räumlichen und zeitlichen
Außenwelt das zu erfahren, was sie
im Raum und in der Zeit bedeuten,
während in Wahrheit dasjenige, was
die Dinge im Raum und in der Zeit
bedeuten, eben nur ihre Außenseite
ist, und wir gerade über Raum und
Zeit hinweg in das Tiefere
eindringen müssen, wenn wir zur
Wahrheit, zur Wesenheit kommen
wollen. Es wird also eine Zukunft
kommen müssen, durch die sich der
Mensch sagt: ja, ich kann mit meiner
Intelligenz die natür- liche
Außenwelt erfassen. Ich kann mit
meiner Intelligenz so die Außenwelt
erfassen, wie es zum Beispiel als
Ideal heute vorschwebt der
Naturwissenschaft. Aber diese
Anschauung, die ich dadurch gewinne,
ist die rein ahrimanische. — Das
heißt nicht, man soll diese
Naturwissenschaft verwerfen, man
soll diese Naturwissenschaft nicht
haben; aber man soll sich bewußt
werden, daß man durch diese Natur-
wissenschaft bloß das ahrimanische
Blendwerk erlangt. Warum denn?
Warum soll man trotzdem diese
Naturwissenschaft haben, trotzdem
man durch sie nur das ahrimanische
Blendwerk erlangt? Weil der Mensch
in der Erdenentwickelung auf dem
absteigenden Ast seiner Entwickelung
ist. Er ist ein Wesen, das bereits
im Nieder- gang ist. Wenn Sie unter
den fünf nachatlantischen Zeiträumen
den
Tafel 11
vierten nehmen, den
griechisch-lateinischen, so kann man
sagen: Da war der Mensch in bezug
auf seine Erkenntnis verhältnismäßig
im höchsten Punkte. Jetzt aber ist
der Mensch bereits wiederum im
Niedergang. Und während der Mensch
im Niedergang ist — ich habe das von
verschiedenen Gesichtspunkten her
erläutert —, würde er, das bereits
wiederum leiblich schwach werdende
Wesen, es nicht vertragen, die Welt
so wahrzunehmen, wie sie noch der
Grieche wahrgenommen hat.
Das, sehen Sie,
sagt keine «äußerliche Geschichte»!
Was würden dazu die braven heutigen
Historiker sagen, die Griechenland
gerade- so tradieren, als wenn sie
irgendeine Gegend ihrer Zeitgenossen
tradieren würden, weil sie nicht
wissen, daß die Griechen aus anderen
Augen in die Natur geschaut haben
als die heutigen Menschen, daß sie
aus anderen Ohren hinaus gehört
haben in die Welt als die heutigen
Menschen. Die heutigen Menschen —
das sagen Ihnen die Historiker nicht
— würden fortwährend Kopfschmerz
oder Migräne haben, wenn sie
dasjenige sehen und hören würden in
der Außenwelt, was die Griechen
gesehen und gehört haben. Ein viel
intensiveres Außen- leben der
Sinneswelt hatten die Griechen. Wir
sind bereits in bezug auf die
Auffassung der Außenwelt
abgestorben. Uns muß, damit wir es
vertragen können, eine bloße Fata
Morgana der Außenwelt vor- geführt
werden. Und es wird uns eine bloße
Fata Morgana der Außenwelt
vorgeführt. Und am meisten ist
dasjenige eine bloße Fata Morgana,
was wir nicht bloß sehen mit unseren
Sinnen, sondern was wir durch unsere
Wissenschaft in unseren
Vorstellungen über diese Außenwelt
träumen. Die größten Träumer über
die Außenwelt sind heute eigentlich
diejenigen, die glauben, die
Realistischen im Denken zu sein.
Darwin oder John Stuart Mill, das
sind richtige Träumer. Diejenigen,
die glauben, gerade ganz realistisch
zu sein, das sind die Träumer.
Aber wir können auch nicht uns ganz
verlassen auf unser Inneres. Viele
sind unter Ihnen, die könnten aus
dem Verlaufe der Bewegung, die durch
die Theosophische Gesellschaft
gegangen ist, insofern diese
Theosophische Gesellschaft eben die
Theosophical Society ist, erken-
nen, wie das bloße Verfolgen des
Inneren, wenn es so gemacht wird,
wie es heute viele Menschen
anstreben, auch nicht zu irgend
etwas führt, wozu der Mensch heute
geführt werden soll, wozu er sich
selbst führen soll. Denn da wird
vielfach angestrebt, daß der Mensch
nicht in Freiheit durch seinen
selbsteigenen Entschluß über das
gewöhn- liche Leben hinaus zu einer
höheren Anschauung komme, sondern es
wird vielfach gerade appelliert an
den unfreien Teil des Menschen. Es
werden allerlei halluzinatorische,
allerlei Illusionsfähigkeiten in
Anspruch genommen.
Der Mensch sollte sich aber sagen:
So wie die Were Wissenschaft ein
Ahrimanisches wird, so wird die
höhere Entwickelung des Inneren des
Menschen einfach ein Luziferisches,
wenn er dieses Innere so, wie er
damit geboren ist, mystisch
vertieft. — In jedem Menschen, der
sich heute ohne jene
Selbsterziehung, von der die Rede
ist in dem Buche «Wie erlangt man
Erkenntnisse der höheren Welten?»,
in die Hand nimmt, um das, was schon
in ihm liegt, mystisch zu vertiefen,
wacht auf das Luziferische, wird das
Luziferische besonders mächtig. Aber
das wird Ihnen ja bezeugen, daß in
jedem Menschen heute, wenn er
überhaupt nur anfängt nachzugrübeln
über das Innere, das Luziferische
auftritt. Dieses Luziferische ist
heute eigentlich furchtbar mächtig
in der gegenwärtigen Menschheit. Es
prägt sich dieses Luziferische heute
aus in einem Egoismus, den die
meisten Menschen bei sich gar nicht
bemerken. Denken Sie nur, wie oft
trifft man heute Menschen an, die,
wenn sie irgend etwas getan haben,
zufrieden sind, wenn sie, wie sie
oftmals sagen, die Sache so
verrichtet haben, daß sie sich
keinen Vorwurf zu machen haben, daß
sie nach bestem Wissen und Gewissen
die Sache gemacht haben. Das ist ein
rein luziferischer Gesichtspunkt,
der geltend gemacht wird. Denn es
kommt bei dem, was wir im Leben tun,
gar nicht darauf an, ob wir uns
einen Vor- wurf zu machen brauchen
oder keinen Vorwurf zu machen
brauchen, sondern es kommt darauf
an, daß wir die Dinge objektiv, ganz
abgesehen von uns objektiv erfassen,
daß wir die Welt durchschauen, daß
wit aus objektivem Tatsachenverlauf
heraus die Dinge vollziehen. Und die
meisten Menschen streben heute nicht
nach einer objektiven Durchdringung
der Sache, nach einem Erkennen, wie
die Sachen aus dem
weltgeschichtlichen Werden heraus zu
geschehen haben.
Deshalb müssen wir gerade auf dem
Boden der Geisteswissen- schaft
betonen, wie die Dinge objektiv
sind: Daß also Ahriman seine
Inkarnation vorbereitet, woran man
erkennt, wie er sie vorbereitet, wie
man sich als Mensch dazu zu stellen
hat! Bei solchen Fragen kommt es
wirklich nicht darauf an, daß wir
uns sagen: Wir tun das oder jenes,
damit wir uns keine Vorwürfe zu
machen brauchen —, sondern wir
müssen die objektiven Sachen
erkennen lernen. Wir müssen
dasjenige erkennen lernen, was in
der Welt wirkt, und uns danach
verhalten um der Welt willen.
Das alles aber zielt eigentlich
darauf hin, daß der gegenwärtige
Mensch sich nur dann richtig
beurteilt, wenn er sagt, er schwebe
eigentlich immer zwischen zwei
Extremen, zwischen dem Ahrimanischen
auf der einen Seite, das ihm ein
äußerliches Blendwerk vor- legt, und
zwischen dem Luziferischen im
Inneren, das ihm die Nei- gung
einimpft zu Illusionen, zu
Halluzinationen und so weiter. Heute
lebt der Mensch seine ahrimanischen
Neigungen aus in der Wissenschaft,
seine luziferischen in der Religion.
Und im Künstlerischen pendeln die
Menschen zwischen dem einen und dem
anderen hin und her. In der letzten
Zeit gab es solche Künstler, die
mehr luziferische Neigungen hatten,
andere waren solche, die mehr
ahrimanische Nei- gungen hatten.
Diejenigen, die mehr luziferische
Neigungen hatten, sie wurden
Expressionisten; die, welche mehr
ahrimanische Neigun- gen hatten,
wurden Impressionisten. Und zwischen
alledem pendeln dann diejenigen, die
eigentlich weder das eine noch das
andere sein wollen, weder das
Luziferische richtig beurteilen noch
das Ahri- manische richtig
beurteilen, sondern beides meiden
wollen. Nur ja nicht Ahriman! — Das
darf ich nicht tun, das will ich
nicht tun, denn da komme ich ins
Ahrimanische hinein. — Das darf ich
nicht tun, das will ich nicht tun,
da komm ich in das Luziferische! —
Und man will «ganz brav» sein, weder
in das Ahrimanische noch in das
Luziferische hineinkommen.
Ja, darum handelt es sich nicht,
sondern es handelt sich darum,
Ahrimanisches und Luziferisches zu
betrachten wie zwei Waagschalen, die
beide da sein müssen. Und den
Waagebalken, der im Gleich-
gewichtszustande zwischen beiden
ist, müssen wir darstellen. Das ist
dasjenige, um was es sich handelt.
Und wie können wir uns zu einer
solchen Sache erziehen? Indem wir
das, was in uns ahrimanisch
auftritt, sehr stark mit einem
luziferischen Elemente durchdringen.
Was tritt ahrimanisch auf im
heutigen Menschen? Die Erkenntnis
der Außenwelt. Das
Allerahrimanischeste ist das
materielle Erkennen der Außenwelt,
denn diese ist nur ein bloßes
Blendwerk. Können wir uns aber dafür
begeistern, entwickeln wir Interesse
dafür, interessiert es uns
furchtbar, was da für ein Blendwerk
entsteht aus Chemie, aus Physik, aus
Astronomie und so weiter, dann
bringen wir etwas, was eigentlich
dem Ahriman gehören soll, durch
unser eigenes luziferisches
Interesse von Ahriman los.
Gerade das möchten die Menschen
nicht. Den Menschen ist das sehr
langweilig. Und viele, die
eigentlich das äußere materielle
Wissen flie- hen, die verkennen ihre
Aufgabe und bereiten dem Ahriman die
aller- beste Inkarnation im
Erdendasein. Und was in dem Inneren
der heu- tigen Menschen aufquillt,
das hat wiederum einen sehr stark
luziferi- schen Charakter. Wie
können wir nach dieser Seite uns
richtig erzie- hen? Indem wir gerade
mit unserem eigenen Ahrimanischen in
uns hineingehen, das heißt
versuchen, alle Illusionen über
unser eigenes Innere zu vermeiden,
und indem wir uns so nehmen, wie wir
sonst die Außenwelt nehmen, also uns
selber so betrachten, wie wir sonst
die Außenwelt betrachten. Der
heutige Mensch muß eigentlich er-
leben, wie er gar sehr nötig hat,
sich zu so etwas erst zu erziehen.
Wer einen gewissen Beobachtungssinn
für solche Dinge hat, der trifft
heute sehr häufig die folgende
Tatsache im Leben an.
Ein Mensch kommt zu ihm und erzählt
ihm, worüber er entrüstet Ist bei
dem Menschen A, bei dem Menschen B,
bei dem Menschen C, bei unzähligen
Menschen. Er schildert sehr genau,
wie er entrüstet ist über dies und
jenes bei dem Menschen A, bei dem
Menschen B, bei dem Menschen C, und
so weiter. Keine Ahnung hat er, daß
alles, was er erzählt, seine eigenen
Eigenschaften sind! Keine Ahnung
haben die Menschen davon! Diese
Eigenart der Menschen war nie so
ver- breitet wie in der Gegenwart.
Und diejenigen, die glauben, daß es
bei ihnen nicht so sei, bei denen
ist es am allermeisten so. Es
handelt sich darum, daß tatsächlich
mit ahrimanischer Kaltblütigkeit,
mit ahrimanischer Nüchternheit der
Mensch sich heute seinem eigenen
Inneren nahen sollte. Hitzig ist es
immer noch genug, auch wenn es noch
etwas abgekühlt wird, dieses eigene
Innere der Menschen! Man braucht
sich gar nicht zu fürchten, daß es
zu stark abgekühlt wird.
Und es ist schon so, daß die heutige
Menschheit notwendig hat, um eine
richtige Stellung zur künftigen
Ahrimaninkarnation zu gewinnen, über
das Innere objektiver zu werden, in
das Äußere viel, viel Subjektives,
aber nicht Phantasiegebilde, sondern
Interesse, Aufmerk- samkeit, Hingabe
hineinzubringen, insbesondere aber
auch Interesse, Hingabe an die Dinge
des Lebens, des unmittelbaren
Lebens.
Sehen Sie, sehr gut fördert man den
Weg, den Ahriman nehmen will, um
seine Inkarnation so günstig wie
möglich zu gestalten, wenn man das
oder jenes nach seiner Erziehung
oder nach seinen sonstigen
Lebensverhältnissen in bezug auf das
äußere Leben langweilig findet.
Denken Sie nur, wie viele Menschen
heute dies oder jenes langweilig
finden. Ich habe zum Beispiel
unzählige Menschen kennengelernt,
die finden es langweilig, sagen wir,
sich mit den Usancen von Banken oder
der Börse bekanntzumachen oder
einfache und doppelte Buch- führung
zu betrachten. Dies ist aber nie
richtig, irgend etwas absolut
langweilig zu finden. Irgend etwas
langweilig finden, heißt nur, den
Punkt noch nicht gefunden zu haben,
wo es brennend interessant ist,
jedes trockene Kassenbuch kann, wenn
man den Punkt findet, von dem aus es
brennend interessant ist, genau
ebenso interessant sein, wie die
«Jungfrau von Orleans» von Schiller
oder der «Hamlet» von Shakespeare
oder irgend etwas, zum Beispiel die
« Sixtinische Ma- donna» von
Raffael. Es handelt sich nur darum,
den Punkt zu fin- den, von dem aus
alles im Leben interessant ist.
Von dem, was ich eben gesagt habe,
könnten Sie vielleicht den- ken, die
Sache sei doch recht paradox. Sie
ist es aber nicht. Der heutige
Mensch nur ist paradox in seinem
Verhältnis zur Wahrheit. Der heutige
Mensch hat es vielmehr nötig, recht,
recht stark voraus- zusetzen, daß er
etwas nicht kann, nicht daß die Welt
das Betreffende nicht kann. Und
nichts bereitet Ahriman den Weg für
seine künftige Inkarnation besser
vor, als dies oder jenes langweilig
zu finden, sich zu gut zu finden für
das eine oder andere, nicht mit-
machen zu wollen das eine oder das
andere. Es handelt sich eben überall
datum, den Punkt zu finden, von dem
aus das eine oder das andere eben
interessant ist. Das, worum es sich
heute handelt, ist nicht, daß wir
subjektiv ablehnen oder akzeptieren
die Dinge, sondem n daß wir objektiv
erkennen, inwiefern in dem einen
oder in dem anderen Ahrimanisches
oder Luziferisches ist, so daß der
Waage- balken nach der einen oder
anderen Seite zu stark ausschlagen
kann. Etwas interessant finden,
bedeutet ja noch nicht, es
berechtigt zu finden, sondern es
bedeutet nur, daß man eine innere
Kraft ent- wickelt, urn sich
zusammenzuschließen mit dem
Betreffenden und es gerade in das
richtige Fahrwasser zu bringen.
Sie wissen — es ist jetzt schon
lange her —, da hat eine Anzahl von
Freunden sich Mathematikbücher
gekauft. Da hatte sich ein ge-
wisses «theosophisches Sportprinzip»
eingeschlichen. Man hat sich
vielfach die Liibsenschen Bücher für
Mathematik gekauft. Die mei- sten
haben sie dann nach einiger Zeit in
ihre Bibliotheken gestellt, denn das
mathematische Wissen ist nicht sehr
stark aufgetaucht. Ich will
selbstverständlich damit nicht
sagen, daß Sie jetzt gleich wieder
darangehen sollen, solche Dinge zu
machen; das mute ich Ihnen nicht zu,
ich will Sie nicht wiederum gerade
zu dem mahnen. Aber etwas in Angriff
zu nehmen, was einen zunächst gar
nicht interessiert, um gerade die
Möglichkeit zu finden, von
irgendeinem Punkte aus zu einem
neuen Verständnis des Weltendaseins
zu kommen, das ist von einer
ungeheueren Bedeutung. Und heute hat
der Mensch so etwas schon notwendig.
Denn solche Dinge sind ernst und
gewichtig zu nehmen, wie die, die
ich Ihnen in diesen Betrachtungen
nahebringen wollte: auf welche Weise
Luzifer und Ahriman eingreifen neben
dem Christus-Impuls in die
Entwickelung der Menschheit.
Sehen Sie, wäre die luziferische
Weisheit nicht gewesen, so hätte man
nicht durch die Gnosis der ersten
Jahrhunderte ein Verständnis
errungen für das Mysterium von
Golgatha. Denn als die luziferische
Weisheit in die Dekadenz kam, da kam
allmählich auch das Ver- ständnis
für das Mysterium von Golgatha in
Abnahme. Und heute? Ja, wo soll man
es denn suchen, dieses Verständnis
für das Myste- rium von Golgatha?
Daß man es nicht finden kann durch
die äußere ahrimanische
Wissenschaft, das geht denjenigen
Menschen auf, die die äußere
ahrimanische Wissenschaft etwas
durchschauen. Nehmen Sie eine solche
Persönlichkeit wie den Kardinal
Newman, der eine große Bedeutung hat
für die religiöse Entwickelung in
der zweiten Hälfte des 19.
Jahrhunderts. Bei seiner Einkleidung
als Kardinal in Rom hat er die Worte
ausgesprochen, er sehe kein Heil für
die religiöse Entwickelung der
Menschheit, es sei denn, es käme
eine neue Offenbarung! — Aber dabei
ist es geblieben. Er hat keine
besondere Neigung gezeigt, etwas von
dem zu empfangen, was als neues
Geistes- leben aus den geistigen
Welten jetzt in die Menschheit
hereindringen kann. Es blieb beim
bloßen Abstraktum!
Die Menschheit braucht eine neue
Offenbarung. Das können wir auf
allen Gebieten sehen. Da werden
heute Diskussionen gepflogen, in
denen gesagt wird, daß die
moralische Verfassung der Menschheit
in den letzten vier bis fünf Jahren
Schaden genommen hat. Daraus wird
dann gefolgert, man müsse nun
wiederum den konfessionellen
Religionsunterricht intensiver in
die Schulen einführen. Demgegen-
über kann man nicht oft genug
betonen: Der war ja da, der
konfessionelle Religionsunterricht,
und die heutigen Zeiten sind ja
gerade unter seinem Einfluß
gekommen. Wenn jetzt wiederum das
Alte ein- geführt werden soll,
dasjenige, was die Konfessionen
heraufgetragen haben, dann können
wir ja den ganzen Prozeß noch einmal
anfangen. Dann werden wir ja in
einiger Zeit wiederum da sein, wo
man 1914 war, wenn man die alten
Einrichtungen wieder erneut pflegt.
Man sollte gar sehr sehen, daß schon
im Unterbewußtsein der Menschen
etwas ganz anderes da ist an
Sehnsuchten, als dasjenige, was sich
an der Oberfläche äußert.
Als wir in Stuttgart die
Waldorfschule gründeten, da waren
wir ja genötigt, den
Religionsunterricht so einzurichten,
daß er von den entsprechenden
Pfarrern erteilt wird. Wir sondern
die Stunde für den
Religionsunterricht aus, der
katholische Pfarrer erteilt für die
Katho- liken, der evangelische
Pfarrer für die Evangelischen den
Religions- unterricht. Nun will ich
nicht davon sprechen, welche
Schwierig- keiten von seiten der
Pfarrer gekommen sind. Das ist ein
Kapitel für sich. Aber ich will
davon sprechen, daß gleich
aufgetaucht ist die Sehnsucht, man
solle nun auch einen
Religionsunterricht außer- halb des
konfessionellen erteilen. Zunächst
dachte ich, die Teilnahme werde sehr
unbedeutend werden gegenüber der am
konfessionellen Unterricht. Trotzdem
nun in Stuttgart bald keine Kanzel
mehr sein wird, von der aus nicht
gewettert wird über die
anthroposophische Bewegung, haben
sich eine große Anzahl Kinder, viel
mehr, jeden- falls fünfmal so viel
als wir erwarten konnten, für eine
Art anthroposophischen
Religionsunterricht gemeldet, der in
zwei Abteilungen erteilt werden muß.
Das ist etwas, was uns subjektiv gar
nicht angenehm zu sein braucht, denn
es kann uns natürlich den Strick
drehen. Aber davon will ich heute
nicht sprechen. Ich wollte nur
zeigen, daß in den Menschen
tatsächlich die Sehnsucht vorhanden
ist nach einem Vorwärts, daß die
Menschen aber schlafen und nicht
sehen, wie Gewalten niederhalten
dieses Menschheitssehnen. Und dann
fehlt zumeist doch der Mut, wirklich
dieses Menschheitssehnen an die
Oberfläche des Lebens zu tragen.
Aber bedenken Sie, was eine solche
Einsicht wirken könnte, wie die von
der künftigen menschlichen
Inkarnation des Ahriman, der sie
vorbereitet gerade durch solche
Dinge, wie ich sie gestern und heute
geschildert habe. Es ist notwendig,
daß wir uns über diese Dinge
objektiv unterrichten, damit wir die
richtige Stellung ge- winnen können
zu alldem, was rings um uns vorgeht
an Vorbereitungen für die künftige
Ahrimaninkarnation. Nur wenn Sie
reichlich und reiflich überlegen,
was wir über solche ahrimanische
Strömungen in diesen zwei
Betrachtungen gesagt haben, dann
werden Sie den Ernst der Sache ins
Auge fassen können.
|