Collection
ga
191:
Compréhension
sociale à partir des connaissances
de science de l’esprit.
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CINQUIEME CONFERENCE
Dornach, le 11 octobre
1919 |
FÜNFTER VORTRAG,
Dornach, 11. Oktober 1919 |
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Les
références Rudolf Steiner Œuvres
complètes ga 191 089-100 (1972)
11/10/1919 |
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Traducteur:
FG v.01- 27/11/2020 |
Éditeur: SITE |
Il
est devenu si tard que
je serai bref
aujourd'hui et que je
laisserai pour demain
l'essentiel de ce que
j'ai à dire dans ces
trois conférences.
Demain, l'eurythmie
sera mise
plus
tôt
et il sera alors
possible de donner la
conférence de la durée
appropriée.
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01
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Es
ist so spät geworden, daß ich
diesen Vortrag heute kurz halten
werde, und daß ich die
Hauptsache, die ich zu sagen
habe in diesen drei Vorträgen,
für morgen lassen werde. Morgen
wird ja die Eurythmie früher
gelegt sein, und dann wird es
möglich sein, dem Vortrag die
entsprechende Länge zu geben.
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La
dernière fois, j'ai
souligné comment, pour
la
maîtrise
de
ce qui repose
dans notre
civilisation actuelle
en déclin, il est
nécessaire de différencier
entre les différentes
masses de peuples
de
par la
Terre
ainsi
qu’on oriente
réellement l'attention
sur ce qui vit au sein
des masses particulières
de
peuples,
à savoir la population
anglo-américaine, la
population européenne
proprement dite et la
population de l'Est.
Et nous avons vu que nous
trouvons
la disposition
à
fonder
une cosmogonie moderne
avant tout
chez la
population
anglo-américaine ; la
faculté
de développer
l'impulsion de la
liberté chez
la
population européenne
; puis l’impulsion
de développer
l'impulsion de
l'altruisme,
l'impulsion de la
religiosité et de ce
qui en
rapport à la
fraternité
humaine
est pendant
avec
cela,
chez
la population de
l'Est. Une nouvelle
civilisation ne peut
être fondée autrement
qu'en rendant possible
à l'avenir un
véritable travail
en commun
des humains
de par toute la Terre.
Mais afin
que cela devienne
possible, afin
qu'un véritable travail
en commun
devienne
possible, différentes
choses sont
nécessaires. Pour
cela
est nécessaire que soit
envisagé
sans parti pris combien
manque à
la civilisation
actuelle, combien
est d'impulsion
de
déclin dans cette
civilisation actuelle.
Ces forces qui sont
dans notre
civilisation, on
a pas la permission de
les regarder ainsi
que nous disions :
tout est mauvais. - Ce
serait premièrement
non
historique, deuxièmement
cela ne mènerait à
rien de positif. Ces
impulsions qui reposent
dans notre
civilisation ont été
pleinement justifiées
à un moment et à un
endroit donnés. Mais
tout ce qui conduit au
déclin de l'humanité
dans son devenir
historique, ce
la conduit au déclin
pour la raison
que ce qui est
justifié en un temps
et en un lieu se
trouve en un autre
temps et en un autre
lieu, et parce que les
humains,
à
partir de
certaines motivations
ahrimaniennes
et lucifériennes, demeurent
à ce
à quoi ils sont
habitués et ne veulent
pas prendre
part
au progrès réel de
l'humanité exigé par
la cosmogonie.
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02
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Ich
habe das letzte Mal darauf
aufmerksam gemacht, wie zur
Beherrschung desjenigen, was in
unserer gegenwärtigen
niedergehenden Zivilisation
liegt, nötig ist, über die
verschiedenen Völkermassen der
Erde hin so zu differenzieren,
daß man das Augenmerk wirklich
lenkt auf das, was in den
einzelnen Völkermassen lebt, und
zwar lebt in der
anglo-amerikanischen
Bevölkerung, in der eigentlich
europäischen Bevölkerung und in
der Bevölkerung des Ostens. Und
wir haben gesehen, daß wir die
Anlage, eine neuzeitliche
Kosmogonie zu begründen, vor
allen Dingen bei der
anglo-amerikanischen
Bevölkerung finden; die
Fähigkeit, den Impuls der
Freiheit auszubilden, bei der
europäischen Bevölkerung; dann
den Impuls des Altruismus
auszubilden, den Impuls der
Religiosität und desjenigen, was
mit Bezug auf die menschliche
Brüderlichkeit damit
zusammenhängt, bei der
Bevölkerung des Ostens. Es kann
eine neue Zivilisation nicht
anders begründet werden als
dadurch, daß ein wirkliches
Zusammenarbeiten der Menschen
über die ganze Erde hin in der
Zukunft möglich gemacht wird.
Aber damit dieses möglich werde,
damit ein wirkliches
Zusammenarbeiten möglich werde,
dazu ist verschiedenes nötig.
Dazu ist nötig, daß tatsächlich
unbefangen eingesehen werde,
wieviel der gegenwärtigen
Zivilisation fehlt, wieviel vom
Niedergangsimpuls in dieser
gegenwärtigen Zivilisation ist.
Diejenigen Kräfte, die in
unserer Zivilisation sind, man
darf sie nicht etwa so
betrachten, daß man sagt : Alles
ist schlecht. — Das wäre erstens
unhistorisch, zweitens würde es
zu nichts Positivem führen.
Diejenigen Impulse, die in
unserer Zivilisation liegen,
waren zu irgendeiner Zeit und an
irgendeinem Orte voll
berechtigt. Aber alles das, was
im geschichtlichen Werden der
Menschheit zum Niedergange
führt, das führt aus dem Grunde
zum Niedergange, weil das, was
eben in der einen Zeit und an
dem einen Orte berechtigt ist,
sich hinsetzt in eine andere
Zeit und an einen anderen Ort;
und weil die Menschen aus
gewissen ahrimanischen und
luziferischen Antrieben heraus
beharren bei dem, woran sie sich
einmal gewöhnt haben und nicht
an dem wirklichen, von der
Kosmogonie geforderten
Fortschritte der Menschheit
teilnehmen wollen.
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Notre
époque est fière de sa
scientificité.
Et pourtant, c'est de
cette scientificité
que naissent
fondamentalement les
grandes erreurs et
mauvais côtés
sociaux
de notre temps. C'est
pourquoi doit
déjà une fois être
faite
la lumière dans
l'agitation de la
pensée et dans
l’agitation
de l'action, aussi
loin que
cette action du
présent est
entièrement dépendante
de la pensée du
présent.
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03
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Unsere
Zeit ist stolz auf ihre
Wissenschaftlichkeit. Und doch
gehen im Grunde aus dieser
Wissenschaftlichkeit hervor auch
die großen sozialen Irrtümer und
Verkehrtheiten unserer Zeit.
Daher muß schon einmal gründlich
hineingeleuchtet werden in das
Getriebe des Denkens und in das
Getriebe des Handelns, insofern
dieses Handeln der Gegenwart von
dem Denken der Gegenwart ja ganz
abhängig ist.
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Hier,
dans le contexte que
nous devions examiner,
nous avons attiré
l'attention sur la
façon dont la culture
d’ensemble
de la Terre
se
compose de la culture
scientifique, de la
culture politique-libérale
et de la culture
altruiste-économique,
qui remonte en fait quand
même à
l'élément
altruiste-religieux.
Lorsque les gens
aujourd'hui - comme je
l'ai déjà indiqué
- regardent les forces
qui œuvrent
réellement dans notre
structure sociale, ils
restent à la surface,
ils ne veulent pas
pénétrer dans les
profondeurs. À nos
chaires d’enseignement,
les conférenciers
enseignent ce que
devrait être la
sagesse économique,
d'une manière qui est
sortie de la méthode
actuelle de
science
de la nature.
Seul
cela
est dans une certaine
mesure regardé comme
une bouillie
immangeable,
ce qui vit
dans
les êtres humains et
fait bouger les âmes
humaines
tranquilles
et les entités
d’humains. Il
n’est
pas regarésur
le
réellement vrai et
objectif.
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04
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Wir
haben gestern in dem
Zusammenhange, den wir
betrachten mußten, aufmerksam
darauf gemacht, wie die
Gesamtkultur der Erde sich
zusammenfügt aus der
wissenschaftlichen Kultur, aus
der politisch-freiheitlichen
Kultur und aus der
altruistisch-ökonomischen
Kultur, die eigentlich doch
zurückgeht auf das
altruistisch-religiöse Element.
Wenn die Menschen heute — ich
habe schon darauf hingewiesen —
die Kräfte betrachten, die
eigentlich in unserer sozialen
Struktur wirken, so bleiben sie
an der Oberfläche, sie wollen
nicht in die Tiefe dringen. Auf
unseren Lehrkanzeln lehren die
Vortragenden über das, was
ökonomische Weisheit sein soll,
in einer Weise, die herausgeholt
ist aus der gegenwärtigen
naturwissenschaftlichen
Methode. Allein es wird
gewissermaßen wie ein
ungenießbarer Brei das
betrachtet, was in den Menschen
lebt und die Menschengemüter und
Menschenwesenheiten bewegt. Es
wird nicht auf das eigentlich
wahre Sachliche gesehen.
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Restons-nous
tout
d’abord
à la culture de
l'Europe. Quel est le
train
principal de cette
culture de
l’Europe
? Si on
suit
ce train de la culture
de
l’Europe,
ainsi
on doit
en fait remonter assez
loin dans le temps si
on
veut
le
comprendre. On doit
être au clair sur
comment à
partir des
anciennes impulsions celtiques
de la population originelle,
par le fait que
diverses strates de
population ultérieures
se
sont
glissées
dans cette population
celtique originelle,
qui en fait est
encore
toujours
disponible à
la base de l'existence
européenne,
comment
par cela
s’est formée cette
population européenne
avec toutes ses
pulsions religieuses,
politiques et
économiques et
scientifiques. Un
certain
intellectualisme a
toujours prévalu en
Europe, contrairement
à l'Ouest américain et
à l'Est asiatique. Il
n'aurait pas été
possible que ce que
j'ai décrit hier comme
le romanisme
proprement dit, comme
l'élément romanche,
devienne aussi répandu
si l'intellectualisme
n'avait pas été la
caractéristique
fondamentale de la
civilisation
européenne.
Premièrement, elle ne
peut se résoudre à
expulser sans réserve
les impulsions
religieuses de son
propre chef. Les
pulsions religieuses reçoivent
toujours un caractère
abstrait sous
l'influence de
l'intellectualisme. Justement
aussi peu l'intellectualisme
peut
se
développer
à
une force de poussée
qui entre
dans
la pratique
économique.
Nous verrons à travers
les expériences menées
actuellement en Russie
combien il est
impossible pour
l'intellectualisme
européen de mettre de
l'ordre dans la vie
économique, dans la
vie de
gestion.
Ce que produit le
léninisme est du pur
intellectualisme. Tout
est pensé, là
un
ordre social est
construit à partir de
la pensée. Et l'on
tente de greffer ce
système social issu de
la pensée sur les
relations réelles qui
existent entre les humains,
et avec le temps il se
montrera de façon
terrible combien il
est impossible de
greffer la pensée
intellectualiste sur
la structure sociale
humaine.
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05
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Bleiben
wir zunächst einmal bei der
Kultur Europas stehen. Was ist
der hauptsächlichste Zug dieser
Kultur Europas ? Verfolgt man
diesen Zug der Kultur Europas,
so muß man eigentlich, wenn man
ihn verstehen will, ziemlich
weit zurückgehen. Man muß sich
klar darüber sein, wie aus alten
keltischen
Urbevölkerungsimpulsen sich
dadurch, daß verschiedene
spätere Bevölkerungsschichten
sich hineingeschoben haben in
diese keltische Urbevölkerung,
die eigentlich auf dem Grunde
des europäischen Daseins noch
immer vorhanden ist, wie dadurch
diese europäische Bevölkerung
mit allen ihren religiösen,
politischen und ökonomischen und
wissenschaftlichen Antrieben
sich herausgebildet hat. In
Europa herrschte im Grunde
genommen immer, im Gegensatze zu
dem amerikanischen Westen und zu
dem asiatischen Osten, ein
gewisser Intellektualismus. Es
hätte gar nicht das so
überhandnehmen können, was ich
gestern als den eigentlichen
Romanismus, als das romanische
Element bezeichnet habe, wenn
nicht in der europäischen
Zivilisation der Grundzug des
Intellektualismus wäre. Nun ist
dem Intellektualismus zweierlei
eigen : Erstens, er kann sich
nicht aufraffen, rückhaltlos
religiöse Impulse aus sich
herauszutreiben. Die religiösen
Impulse bekommen immer einen
abstrakten Charakter unter dem
Einflusse des Intellektualismus.
Ebensowenig kann sich der
Intellektualismus wirklich zu
der Stoßkraft entwickeln, die
ins Praktisch-Ökonomische
hineingeht. Man wird an den
Experimenten, die jetzt in
Rußland gemacht werden, sehen,
wie unmöglich es dem
europäischen Intellektualismus
ist, in das ökonomische Leben,
in das wirtschaftliche Leben
Ordnung hineinzubringen. Das,
was der Leninismus ausbildet,
ist ja reinster
Intellektualismus. Das ist alles
gedacht, da ist aus dem Denken
heraus eine gesellschaftliche
Ordnung konstruiert. Und es wird
der Versuch gemacht, dieses aus
dem Denken heraus gesponnene
gesellschaftliche System
aufzupfropfen auf die wirklichen
Verhältnisse, die zwischen
Menschen bestehen, und es wird
sich mit der Zeit in einer
fürchterlichen Weise zeigen, wie
unmöglich es ist, das
intellektualistisch Gedachte der
menschlichen sozialen Struktur
aufzupfropfen.
|
Ces
choses, les humains
actuels
ne veulent pas encore
les
envisager
de toutes leurs
forces. Il
y a donc
une fois, ce terrible
train
de somnolence
dans
la population
européenne, ce ne-pouvoir-avec
de l'humain tout
entier avec
ce
qui est si nécessaire
que
ça
irriguerait
aujourd’hui
la vie sociale de
l'Europe. Mais ce
qui avant toute chose
est à envisager, c’est
de
quoi
cette civilisation
européenne est en fait
nourrie, d’où
cette civilisation
européenne vient au
fond.
Par elle-même, par sa
propre entité,
cette civilisation
européenne a produit seulement
une
culture
intellectuelle, une
culture de pensées.
La sécheresse et la
sobriété de la pensée
règnent
dans notre science ;
elle prévaut aussi
dans nos institutions
sociales.
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06
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Diese
Dinge wollen die heutigen
Menschen noch nicht in aller
Stärke einsehen. Es ist ja
einmal in der europäischen
Bevölkerung dieser furchtbare
Zug der Schläfrigkeit, dieses
Nichtmitkönnen des ganzen
Menschen mit dem, was so nötig
ist, daß es heute das soziale
Leben Europas durchströmte. Das
aber, was vor allen Dingen
einzusehen ist, das ist: wovon
eigentlich diese europäische
Zivilisation genährt ist, woher
diese europäische Zivilisation
im Grunde stammt. Durch sich
selber, durch ihre eigene
Wesenheit hat diese europäische
Zivilisation nur eine
intellektualistische, eine
Gedankenkultur hervorgebracht.
Die Trockenheit und Nüchternheit
des Denkens waltet in unserer
Wissenschaft; die waltet auch in
unseren sozialen Einrichtungen.
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Nous
avons donc
vécu
cet intellectualisme dans
les
parlements européens
pendant beaucoup,
beaucoup de
décennies. Si
seulement on pouvait
sentir comment par
tous ces parlements
européens est
passé
le point de vue
intellectualiste de
l'utilité, l'élément
dépourvu d’élan,
qui n'a aucune
force de poussée
sur des
impulsions
religieuses, et qui
n'a aucune
force de poussée
sur n’importe
quelles
impulsions économiques
! Réfléchissez
seulement à la façon
dont nous avons obtenu
notre vie religieuse.
Nous l'avons obtenu de
telle manière que
toute l'étendue
historique de cette
vie religieuse montre
que l'Europe n'avait aucune
impulsion
religieuse en soi. Réfléchissez
à combien
sobre,
infiniment
sobre
était
le
monde lorsque l'Empire
romain s’était
étendu,
prosaïquement sobre
jusqu'à l'excès. Et tout
cela
n'était qu'en
son
début. Pensez
une fois
ce que
l'Europe
serait
devenue si
la culture romaine,
avec sa prosobriété,
avait trouvé
sa poursuite sans
l'impulsion qui
vint
de l'Orient asiatique
et
qui était une
impulsion religieuse :
sans l'impulsion
chrétienne. Ce qui a seulement
surgi
du sein de l'Orient,
ne pouvait venir que
du sein de l'Orient,
jamais du sein de
l'Europe, l'impulsion
religieuse, est venue
de l'Orient comme une
vague de culture,
comme une vague de
civilisation. L'Europe
n'a donc
rien fait d'autre que
de
bourrer
d'abord dedans
des
concepts juridiques
romains dans cette
impulsion religieuse qui
est venue
de l'Est, a parcouru
cette impulsion
orientale de formes
juridiques sobres,
abstraites et
intellectuelles.
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07
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Wir
haben ja durch viele, viele
Jahrzente diesen
Intellektualismus in den
europäischen Parlamenten erlebt.
Könnte man nur fühlen, wie durch
alle diese europäischen
Parlamente durchgegangen ist der
intellektualistische
Nützlichkeitsstandpunkt, das
schwunglose Element, das keine
Stoßkraft hat zu religiösen
Impulsen, und das keine
Stoßkraft hat zu irgendwelchen
ökonomischen Impulsen! Bedenken
Sie nur, wie wir unser
religiöses Leben bekommen haben.
Wir haben es so bekommen, daß
man an der ganzen historischen
Ausbreitung dieses religiösen
Lebens sieht, daß Europa in sich
selber keine religiösen Impulse
hatte. Bedenken Sie, wie
nüchtern, wie unendlich nüchtern
die Welt war, als das Römische
Reich sich ausgebreitet hatte,
prosaisch nüchtern bis zum
Exzeß. Und das war ja alles erst
im Anfange. Denken Sie nur
einmal, was Europa geworden
wäre, wenn die romanische Kultur
mit ihrer Prosanüchternheit die
Fortsetzung gefunden hätte ohne
den Impuls, der vom asiatischen
Osten herüberkam und der ein
religiöser Impuls war: ohne den
christlichen Impuls. Was aus
dem Schoße des Orients
entsprungen ist, was nur aus dem
Schoße des Orients, niemals aus
europäischem Schoß entspringen
konnte, der religiöse Impuls,
ist als eine Kultur-, als eine
Zivilisationswelle aus dem
Osten herübergekommen. Europa
hat ja nichts anderes getan, als
zuerst römische Rechtsbegriffe
hineingestopft in diesen
religiösen Impuls, der vom Osten
herübergekommen ist, hat
durchzogen diesen östlichen
Impuls mit nüchtern,
abstrakt-intellektualistischen,
juristischen Formen.
|
Fondamentalement,
l'impulsion religieuse
orientale était
quelque chose
d'étranger à la vie
européenne ; elle lui
est restée étrangère.
Elle ne
s’est
jamais complètement amalgamée
à l'être européen. Et
elle
a, je dirais, été
éliminée
dans le protestantisme
d'une manière étrange,
comme dans une
éprouvette. Tout comme
lorsque vous observez
des substances se
séparer les unes des
autres dans un tube à
essai, il en va de
même pour la
civilisation
européenne en ce qui
concerne son caractère
religieux. Aux VIe,
VIIe, VIIIe, IXe et Xe
siècles, c’était
quelque peu comme une
tentative de créer une
unité intérieure à
partir du sentiment et
de la sensation
religieux et de la
pensée scientifique et
économique. Mais alors,
vraiment
comme
dans une éprouvette,
deux substances se
sont séparées, les
deux - la pensée sobre
de l'intellectualisme
et l'impulsion
religieuse - se sont
séparées, et
finalement est arrivé
le protestantisme, le
luthéranisme. La
science d'un côté, une
vérité ; la foi de
l'autre côté, l'autre
vérité. Les deux ne
devraient donc
pas
se mélanger davantage
! C’est presque
considéré comme un
sacrilège lorsqu'on
tente d'imprégner le
contenu de la foi avec
le contenu de la
pensée, de réchauffer
le contenu de la
pensée avec le contenu
de la foi. Et puis
vint la chose la plus
sobre, le
königsbergisme, le
kantianisme, qui
plaçait la critique de
la raison pratique synthétique
à
côté de la critique de
la raison pure
synthétique,
ce
qui est
morale à côté de ce
qui est scientifique,
par lequel le plus
terrible abîme a été
dressé
entre ce qui doit être
ressenti et vécu comme
uniforme/unitaire
dans la nature
humaine. Et c'est sous
ces conditions que la
civilisation
européenne vit encore.
Sous
ces conditions, la
civilisation
européenne rentrera
aussi toujours de
plus en plus dans son
déclin. C’est
comme
quelque chose
d'étranger de
l'Est,
qu’a
été reçue l'impulsion
religieuse, qui ne
s'est pas
organiquement liée
avec
le reste de la vie
spirituelle et
physique restante
de
l'Europe. Cela doit
être dit en rapport
à
la vie de
l’esprit
de l'Europe.
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08
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Dem
europäischen Leben war im Grunde
genommen der östliche religiöse
Impuls etwas Fremdes; er ist ihm
etwas Fremdes geblieben. Er hat
sich niemals ganz amalgamiert
mit dem europäischen Wesen. Und
er ist, ich möchte sagen, im
Protestantismus in einer
merkwürdigen Weise wie in einem
Reagenzglase ausgeschieden
worden. Wie wenn man in einem
Reagenzglase beobachtet, wie
sich Substanzen voneinander
trennen, so ist es geschehen mit
der europäischen Zivil‑sation in
bezug auf ihren religiösen
Charakter. Es war im 6., 7., 8.,
9., 10. Jahrhundert etwas wie
ein Versuch, eine innere Einheit
zu gestalten aus dem religiösen
Fühlen und Empfinden und aus dem
wissenschaftlichen und
ökonomischen Denken. Aber dann
traten, wirklich wie in einem
Reagenzglas zwei Substanzen
auseinandertreten, die beiden —
das nüchterne Denken des
Intellektualismus und der
religiöse Impuls — auseinander,
und endlich kam der
Protestantismus, das Luthertum.
Wissenschaft auf der einen
Seite, eine Wahrheit; Glaube auf
der anderen Seite, die andere
Wahrheit. Die beiden sollen sich
ja nicht weiter vermischen! Es
wird geradezu als ein Sakrileg
angesehen, wenn der Versuch
unternommen wird, den
Glaubensinhalt zu durchtränken
mit dem Gedankeninhalt, den
Gedankeninhalt zu erwärmen mit
dem Glaubensinhalt. Und dann kam
noch das Nüchternste, das
Königsbergsche, der
Kantianismus, der neben der
Kritik der reinen Vernunft die
Kritik der praktischen Vernunft,
das Sittliche neben dem
Wissenschaftlichen hinstellte,
wodurch der furchtbarste Abgrund
aufgerichtet ward zwischen
demjenigen, was als einheitlich
erfühlt und erlebt werden muß in
der Menschennatur. Und unter
diesen Verhältnissen lebt
eigentlich die europäische
Zivilisation noch immer. Unter
diesen Verhältnissen wird auch
die europäische Zivilisation
immer mehr und mehr in ihren
Niedergang hineinkommen. Wie
etwas Fremdes aus dem Osten ist
aufgenommen worden der religiöse
Impuls, hat sich nicht organisch
verbunden mit dem übrigen
geistigen und physischen Leben
Europas. Das ist mit Bezug auf
das Geistesleben Europas zu
sagen.
|
Voyez-vous,
on a adulé
le
progrès de la nouvelle
civilisation. Il a été
adulé
jusqu'à ce que des
millions d’humains
au sein de cette
civilisation aient été
battus à mort et que
trois fois plus aient
été paralysées. Les
discours d'onction ont
résonné si longtemps
depuis chaque chaire
d'église jusqu'à ce
qu'un sang infini ait
été versé. Le progrès
tant vanté a été
proclamé depuis toutes
les chaires jusqu'à ce
que ce progrès ait
conduit à sa nullité.
Le salut ne viendra
pas tant que l'on ne
regardera pas ces
choses en face avec un
esprit ouvert. Et
aujourd'hui, des humains
d’obédience
léniniste
et autre viennent et
pensent
sur
socialisme, sur
économisme,
et à partir de ces
concepts qui se sont
depuis longtemps
révélés inadéquats
pour guider la
civilisation
européenne, notre
ordre économique,
notre ordre social,
devraient être
réformés, sans
nouveaux concepts,
sans changement de
pensée.
|
09
|
Sehen
Sie, gelobhudelt wurde über den
Fortschritt der neueren
Zivilisation genug. Es ist so
lange gelobhudelt worden, bis
Millionen von Menschen innerhalb
dieser Zivilisation
totgeschlagen und dreimal soviel
zu Krüppeln gemacht worden sind.
So lange ist von allen
Kirchenkanzeln die salbungsvolle
Rede ertönt, bis unendliches
Blut geflossen ist. So lange ist
von allen Lehrkanzeln verkündet
worden der gepriesene
Fortschritt, bis dieser
Fortschritt in seine Nullität
hineingeführt hat. Nicht eher
wird ein Heil kommen, bis man
diesen Dingen unbefangen ins
Antlitz schaut. Und heute kommen
die Menschen Leninscher und
anderer Prägung und denken nach
über Sozialismus, über
Ökonomismus, und es soll aus
denjenigen Begriffen, die längst
sich als unzulänglich erwiesen
haben zur Führung der
europäischen Zivilisation, ohne
daß man zu neuen Begriffen, zu
einem Umdenken kommt, unsere
ökonomische Ordnung, unsere
soziale Ordnung reformiert
werden.
|
J’ai,
je crois,
avoir déjà dit ici à quels
beaux
concepts
nos savants messieurs
ont utilisées dans ce
domaine, par exemple.
C'est trop beau, alors
j’aimerais
reparler de
la chose
ici. Il y a un
économiste célèbre,
Lujo Brentano. Un
article de lui est
paru il y a quelque
temps,
"L'Entrepreneur".
Brentano tente de
constituer
le concept de
l'entrepreneur
capitaliste. Il réunit
les caractéristiques
de l'entrepreneur
capitaliste. La
troisième
caractéristique que
cite Lujo Brentano est
que l'entrepreneur
utilise les moyens de
production à ses
risques et périls, au
service de l'humanité.
Maintenant, le bon
Lujo Brentano examine
la fonction du
travailleur manuel
ordinaire dans la vie
sociale et dit : "Le
travail physique du
travailleur manuel est
son moyen de
production ; il
l'utilise au service
de la société à ses
propres risques et
périls. Le travailleur
est donc un
entrepreneur. Il n'y a
aucune différence
entre un entrepreneur
et un travailleur, ils
sont tous deux une
seule et même chose
! - Vous voyez, ce que
l'on appelle
aujourd'hui la pensée
scientifique est
devenu si confus que
lorsque les gens
forment des concepts,
ils ne peuvent plus
distinguer les deux
pôles opposés.
|
10
|
Ich
habe, glaube ich, schon einmal
auch hier gesagt, zu welchen
schönen Begriffen unsere
gelehrten Herren zum Beispiel
auf diesem Gebiete kommen. Es
ist zu schön, daher möchte ich
diese Sache noch einmal hier
besprechen. Da ist ein berühmter
Nationalökonom, Lujo Brentano.
Von ihm ist ein Artikel
erschienen vor einiger Zeit,
«Der Unternehmer». Brentano
versucht den Begriff des
kapitalistischen Unternehmers
zu konstruieren. Er holt die
Merkmale für den
kapitalistischen Unternehmer
zusammen. Das dritte Merkmal,
das Lujo Brentano anführt,
besteht darin, daß der
Unternehmer die
Produktionsmittel auf eigenes
Risiko, auf eigene Gefahr im
Dienste der Menschheit
verwendet. Nun untersucht der
gute Lujo Brentano die Funktion
des gewöhnlichen Handarbeiters
im sozialen Leben und sagt: Die
körperliche Arbeitskraft des
Handarbeiters, das ist sein
Produktionsmittel; er verwendet
es im Dienst der Gesellschaft
auf eigenes Risiko und auf
eigene Gefahr. Also ist der
Arbeiter ein Unternehmer. Es
ist gar kein Unterschied
zwischen einem Unternehmer und
einem Arbeiter, es ist beides
eins und dasselbe! — Sehen Sie,
so verworren ist das, was man
heute wissenschaftliches Denken
nennt, schon geworden, daß, wenn
die Leute Begriffe bilden, sie
nicht mehr unterscheiden können
zwischen den zwei
entgegengesetzten Polen.
|
En
cela,
il n'est pas facile de
le remarquer avec
Brentano, comme c'est
le cas avec un
professeur de
philosophie à Berne,
par exemple, qui a,
entre autres, la
particularité d'écrire
tant de livres, et qui
a dû écrire si vite
qu'il ne pouvait pas
penser à ce qu'il
écrivait. Mais il a
enseigné la
philosophie à
l'université de Berne.
Et voici que dans un
des livres de ce
professeur de
philosophie de Berne,
il y avait aussi cette
phrase : "La
civilisation ne peut
se développer que dans
la zone tempérée,
parce qu'elle ne peut
pas se développer au
pôle Nord - là, elle
mourrait de froid -,
et elle ne peut pas se
développer au pôle
Sud, parce qu'il y
fait chaud,
contrairement au pôle
Nord, là, la
civilisation se
consumerait ! - Il est
vrai qu'un jour un
vrai professeur de
philosophie a écrit
dans un livre qu'il
fait froid au pôle
Nord et chaud au pôle
Sud parce qu'il a
écrit si vite qu'il ne
pouvait pas bien
réfléchir !
|
11
|
Dabei
ist es bei Brentano gar nicht so
leicht bemerkbar, wie etwa bei
einem Philosophieprofessor in
Bern, der unter anderem die
Eigenschaft hat, so furchtbar
viele Bücher zu schreiben, und
der so schnell schreiben mußte,
daß er sich nicht genau
überlegen konnte, was er
schrieb. Aber er trug
Philosophie an der Universität
Bern vor. Und siehe da, in einem
der Bücher dieses
Philosophieprofessors aus Bern
fand sich auch der Satz: Die
Zivilisation kann sich nur
entwickeln in der gemäßigten
Zone, denn sie kann sich nicht
entwickeln auf dem Nordpol — da
würde sie erfrieren —, und sie
kann sich auch nicht entwickeln
auf dem Südpol, denn da ist es
heiß, im Gegensatz zum Nordpol,
da würde die Zivilisation
verbrennen! — Es ist
tatsächlich so, daß einmal ein
regelrechter
Philosophieprofessor in einem
Buch schreibt, daß es auf dem
Nordpol kalt und auf dem Südpol
heiß ist, weil er so schnell
schrieb, daß er es sich nicht
gut überlegen konnte!
|
Les
erreurs économiques
nationales du bon
Brentano sont
fondamentalement nées
du même point de vue
superficiel que celui
d'une grande partie de
l'Europe. Car on
considère ce qui est
là comme ce qui est
donné et on relie ses
schémas conceptuels à
ce qui est là en ce
moment. C'est ce que
nous apprenons de la
méthode de
science
de la nature,
c'est ce que nous
faisons dans les
institutions de
science
de la nature,
et c'est ce que les humains
disent aujourd'hui à
notre époque - où, évidemment,
rien n'est donné aux
autorités ! - dans la
foi. Car lorsqu'on
entend dire que
quelqu'un aujourd'hui
est une autorité,
c'est une raison de
supposer qu'il dit la
vérité ! Ce n'est pas
par perspicacité que
l'on accepte sa
vérité, mais parce
qu'il est une
autorité. Et
ainsi,
on considère aussi
les faits économiques
comme s'ils avaient la
même signification les
uns à côté des autres,
tandis
qu'en fait, ils
sont des éléments
imbriqués qui doivent
être considérés
séparément.
|
12
|
Die
nationalökonomischen Fehler des
guten Brentano sind im Grunde
genommen aus derselben
Oberflächenanschauung heraus
geboren, wie vieles in Europa.
Denn man betrachtet das, was da
ist, eben als das Gegebene und
knüpft seine Begriffsschemen an
das an, was gerade da ist. Das
lernt man von der
naturwissenschaftlichen Methode,
das treibt man an den
naturwissenschaftlichen
Anstalten, und das sprechen die
Menschen heute in unserer Zeit —
in der selbstverständlich
nichts auf Autoritäten gegeben
wird! — gläubig nach. Denn wenn
man hört, daß irgendeiner heute
eine Autorität ist, dann ist das
ein Grund, anzunehmen, daß er
die Wahrheit sagt! Nicht aus
Einsicht nimmt man es an, zu
seiner Wahrheit, sondern weil er
eine Autorität ist. Und so
betrachtet man auch die
ökonomischen Tatsachen so, als
ob sie nebeneinander die gleiche
Bedeutung hätten, während sie in
der Tat ineinandergeschobene
Elemente sind, die gesondert
betrachtet werden müssen.
|
Tout
comme la civilisation
européenne a eu
l'impulsion religieuse
de l'Est, la structure
économique de l'Europe
avait besoin d'autre
chose. À l'approche de
la cinquième période
post-atlantique, le
milieu du XVe siècle,
c'est aussi l'époque
où se sont produits
ces événements qui ont
donné à l'ensemble de
la civilisation
moderne son caractère
fondamental, sa
physionomie : la
découverte de
l'Amérique, la
découverte de la route
maritime à travers le
cap de Bonne-Espérance
vers les Indes
orientales ; c'est ce
qui a donné son
caractère à la
civilisation moderne.
Et tout le
développement
économique de l'Europe
ne peut être étudié
d’elle-même.
Il est absurde de
croire qu'en étudiant
les faits économiques,
on tombe sur les lois
économiques qui règnent
dans
la société européenne.
On
arrive à ces
lois seulement
si on considère
durablement
que d'innombrables
choses pourraient être
expulsées d'Europe
vers l'Amérique. Et
toute la structure
sociale de l'Europe
n'a vu le jour que
parce qu'il y avait
toujours un nouveau
territoire là-bas en
Amérique et que ce que
l'Europe envoyait à
l'Ouest se déversait
dans ce nouveau
territoire. Tout comme
elle a reçu
l'impulsion religieuse
de l'Est, elle a
envoyé son impulsion
économique à l'Ouest.
Sous le régime de ce
courant, sa propre
économie s'est
développée, tout comme
sa vie de
l’esprit
s'est développée sous
l'afflux d'impulsions
religieuses en
provenance de l'Est.
La vie européenne,
tout au long de
l'émergence de la
civilisation
européenne, s'est
développée au cours
des siècles des temps
modernes sous ces deux
courants. La
civilisation
européenne était au
milieu, les impulsions
religieuses venaient
de l'Est comme un
afflux (voir dessin en
violet), les
impulsions économiques
(en rouge) se
déversaient à l'Ouest
comme un écoulement.
Entrée de l'impulsion
religieuse de l'Est,
sortie de l'impulsion
économique vers
l'Ouest, c'est ce qui
a vécu au cours de la
civilisation
européenne.
|
13
|
Geradeso
wie die europäische Zivilisation
von Osten her die Strömung des
religiösen Impulses gehabt hat,
so war für die ökonomische
Struktur Europas wieder etwas
anderes notwendig. Als der
fünfte nachatlantische Zeitraum,
die Mitte des 15. Jahrhunderts,
herannahte, war auch die Zeit,
wo jene Ereignisse eintraten,
die der ganzen neuzeitlichen
Zivilisation ihr Grundgepräge,
ihre Physiognomie gaben:
Entdeckung Amerikas, die
Auffindung des Seeweges über das
Kap der Guten Hoffnung nach
Ostindien; das gab der
neuzeitlichen Zivilisation das
Gepräge. Und die ganze
ökonomische Entwickelung Europas
kann nicht aus sich selber
studiert werden. Es ist ein
Unsinn, zu glauben, daß man
dadurch, daß man die
ökonomischen Tatsachen studiert,
auf die ökonomischen Gesetze
kommt, die in der europäischen
Gesellschaft walten. Man kommt
auf diese Gesetze nur, wenn man
fortdauernd berücksichtigt, daß
von Europa Unzähliges
abgeschoben werden konnte nach
Amerika. Und die ganze soziale
Struktur Europas ist nur
entstanden dadurch, daß
fortwährend in Amerika drüben
Neuland war und in dieses
Neuland abfloß das, was Europa
nach dem Westen schickte. Wie es
vom Osten bekommen hat den
religiösen Impuls, so schickte
es seinen ökonomischen Impuls
nach dem Westen. Unter dem
Regime dieser Strömung
entwickelte sich seine eigene
Ökonomie, wie sich sein
Geistesleben unter dem
Einströmen der religiösen
Impulse vom Osten entwickelte.
Das europäische Leben, der
ganze Hergang im Zustandekommen
der europäischen Zivilisation
entwickelte sich in den
bisherigen Jahrhunderten der
neueren Zeit unter diesen zwei
Strömungen. Da war die
europäische Zivilisation in der
Mitte, da kam vom Osten herüber
wie ein Zufluß der religiöse
Impuls (siehe Zeichnung
violett), da strömte nach dem
Westen hinüber wie ein Abfluß
der ökonomische Impuls (rot).
Einströmen des religiösen
Impulses aus dem Osten,
Abfließen des ökonomischen
Impulses nach dem Westen, das
war das, was im Hergang der
europäischen Zivilisation lebte.
|
Et
cela a atteint une
certaine crise au
tournant des XIXe et
XXe siècles. Cela
commença
à être
bloqué.
Là,
ça
a commencé à ne plus
aller comme cela avait
été durant quatre
siècles. Et sous
l'influence de ce blocage,
nous nous
tenons
et nous vivons
aujourd'hui. L'impulsion
religieuse s’est
glissée dedans comme
quelque chose
d'étranger, et produit
la vie de
l’esprit chez
nous. Et notre vie
économique a vu le
jour en subissant
continuellement des
dilutions. Si
l'Amérique n'avait pas
été là, et si notre
économie n'était pas
née de ses propres
lois, si elle n'avait
pas pu continuellement
pulvériser hors
d’elle-même
ce qu'elle ne pouvait
pas utiliser, elle
n'aurait pas pu se
développer en Europe.
Cela bloque
maintenant. Nous
devons donc trouver
une issue intérieure.
De l'intérieur, doit
être
trouvée
la possibilité d’amener
dans les bons canaux
ce qui ne va
plus spatialement
de dehors.
|
14
|
Und
das erreichte um die Wende des
19. zum 20. Jahrhundert eine
gewisse Krisis. Das fing an zu
stocken. Das fing an, nicht mehr
so zu gehen, wie es durch vier
Jahrhunderte gegangen war. Und
unter dem Einflusse dieser
Stockung stehen wir und leben
wir heute. Wie etwas Fremdes hat
sich der religiöse Impuls
hereingeschoben und hat das
geistige Leben bei uns erzeugt.
Und unser ökonomisches Leben ist
dadurch entstanden, daß es
fortwährend Verdünnungen
erlebte. Wäre nicht Amerika
dagewesen und hätte unsere
Ökonomie entstehen sollen aus
ihren eigenen Gesetzen heraus,
hätte sie nicht fortwährend aus
sich ausspritzen können das, was
sie nicht brauchen konnte, so
hätte sie sich nicht entwickeln
können in Europa. Das stockt
jetzt. Daher muß ein innerer
Ausweg gefunden werden. Von
innen heraus muß die Möglichkeit
gefunden werden, das in das
richtige Fahrwasser zu bringen,
was nicht mehr räumlich von
außen geht.
|
Cela
devrait
se passer
par la tri-articulation.
Cela doit se passer
en articulant
organiquement maintenant
vraiment ce
qui s'est emboîté de
manière inorganique.
Il n'y a pas une seule
raison d’adopter
la tri-articulation
de l'organisme social,
mais il y a toutes les
raisons possibles
;
il y a des raisons
scientifiques, des
raisons économiques,
des raisons
historiques, et en
premier
celui qui est en
situation
de survoler
toutes ces différentes
justifications
peut
pleinement juger de la
validité de la tri-articulation
de l'organisme social.
|
15
|
Das
soll durch die Dreigliederung
geschehen. Das soll dadurch
geschehen, daß das, was sich
unorganisch ineinandergeschoben
hat, nun wirklich organisch
gegliedert wird. Für die Annahme
der Dreigliederung des sozialen
Organismus liegt nicht ein Grund
vor, sondern da liegen alle
möglichen Gründe vor; da liegen
wissenschaftliche, da liegen
ökonomische Gründe, da liegen
historische Gründe vor, und erst
derjenige kann vollständig über
die Berechtigung der
Dreigliederung des sozialen
Organismus urteilen, der in der
Lage ist, alle diese
verschiedenen Begründungen zu
überschauen.
|
C'est
ce qu'on aimerait
si
volontiers dire
aux humains
d'aujourd'hui, car
que ces humains
d'aujourd'hui
souffrent d'une
pauvreté conceptuelle
qui est devenue peu à
peu terrible. Cette
pauvreté conceptuelle
est vraiment devenue
telle que celui
qui a aujourd'hui un
sens
pour
des
idées trouve qu’en
fait
dans notre vie de
l’esprit,
règne
seulement une
très petite quantité
d'idées que l'on
trouve partout. À
celui
qui creuse vers
des idées, il
en va comme
ceci : il étudie une
œuvre physique ; dans
l'œuvre, il y a une
certaine somme
d'idées. Alors,
il étudie ma
foi
une
œuvre
géologique ; il trouve
d'autres faits, mais
il trouve exactement
les mêmes idées. Puis
il étudie une œuvre
biologique ; il trouve
d'autres faits, mais
il trouve les mêmes
idées. Il étudie un
livre psychologique qui
traite de
la vie de l'âme : il
trouve d'autres faits,
mais ce ne sont en fait
que des mots, car
l'âme on
connaît donc
en
fait seulement
comme une somme de
mots. Parle-t-on
de vouloir, ainsi
un mot est
là,
on ne sait rien du
vrai vouloir. Parle-t-on
du
penser - on ne sait
rien du
penser réellement, car
les gens pensent seulement
encore en
paroles. On
ne sait rien non plus
du ressentir.
Le
domaine
psychologique entier
est aujourd'hui un jeu
avec
des
mots, que l'on pelote
de différentes
manières les
uns dans les autres
: tout comme les
pierres dans un
kaléidoscope subissent
d'autres groupements,
c’est
ainsi avec nos
concepts. Elles sont
mélangées de manière
différente dans nos
différentes sciences,
mais il n'y a qu'une
très petite somme
d'idées qui vous viennent
encore
et encore en
vis-à-vis,
qui sont enfilées
aux réalités.
Et les humains
ne se pressent pas
pour trouver les concepts
appropriés pour la chose,
pour explorer les
idées appropriées pour
la chose
! On ne remarque tout
simplement pas les
choses.
|
16
|
Das
möchte man so gern den Menschen
der Gegenwart sagen; denn diese
Menschen der Gegenwart leiden an
einer Begriffsarmut, die eben
nach und nach fürchterlich
geworden ist. Diese
Begriffsarmut ist wirklich so
geworden, daß derjenige, der
heute einen Sinn hat für Ideen,
findet, daß eigentlich in
unserem Geistesleben eine ganz
kleine Summe Ideen nur herrscht,
die man überall findet. Wer nach
Ideen gräbt, dem geht es so : Er
studiert ein physikalisches
Werk; in dem Werk ist eine
bestimmte Summe von Ideen. Dann
studiert er meinetwillen ein
geologisches Werk; er findet
andere Tatsachen, aber er findet
genau dieselben Ideen. Dann
studiert er ein biologisches
Werk, er findet andere
Tatsachen, aber er findet
dieselben Ideen. Er studiert ein
psychologisches Buch, das über
das Seelenleben handelt : er
findet andere Tatsachen, die
aber eigentlich nur in Worten
bestehen, denn die Seele kennt
man ja eigentlich nur als eine
Summe von Worten. Spricht man
vom Wollen, so ist ein Wort da;
man weiß nichts vom wirklichen
Wollen. Spricht man von Denken —
man weiß nichts vom wirklichen
Denken, denn die Leute denken
nur noch in Worten. Man weiß
auch nichts vom Fühlen. Das
ganze psychologische Gebiet ist
ja heute ein Spiel mit Worten,
die man in der verschiedensten
Weise durcheinanderkugelt: So
wie im Kaleidoskop die Steine
andere Gruppierungen erleiden,
so ist es mit unseren Begriffen.
Sie werden anders
durcheinandergeschmissen in
unseren verschiedenen
Wissenschaften, aber es ist nur
eine ganz geringe Summe von
Ideen da, die einem immer wieder
und wieder entgegentreten, die
den Tatsachen übergestülpt
werden. Und die Menschen drängen
sich nicht dazu, für die Sache
die entsprechenden Begriffe zu
finden, für die Sache die
entsprechenden Ideen zu
erforschen! Man bemerkt die
Dinge nur nicht.
|
Il
y a quelque temps, un
congrès de socialistes
radicaux a eu lieu
dans une ville
d'Europe centrale. Ces
socialistes radicaux
étaient occupés à
imaginer une structure
sociale pour l'Europe.
C'est à peu près la
même structure sociale
que vous pouvez
maintenant lire dans
une série d'articles
des "Vorwärts" de
Bâle. Qu'est-ce que
cette structure
sociale a de si
particulier ? Les gens
la
trouvent très
intellectuelle,
ils trouvent
qu'il ne peut en être
autrement. Mais elle
est devenue ce qu'elle
est devenue,
uniquement parce
qu'elle a été faite
par des gens qui n'ont
jamais vraiment eu à
faire avec la vie de
l’économie,
qui n'ont jamais
vraiment connu les
véritables sources et
les forces motrices de
la vie de
l’économie.
Elle
est réalisée
par des personnes qui
ont pris part à la vie
politique de ces
dernières décennies.
Comment a-t-on
participé à la vie
politique de ces
dernières décennies ?
Eh bien, on
était
soit un électeur, soit
un élu. En tant que
candidat, on
était élu
soit lors des
élections élémentaires,
soit lors du scrutin
de ballotage.
On
n’était, disons, pas
encore
élu
lors de l'élection
élémentaire, mais
c'est à ce moment-là
qu’on
a
utilisé ses
énormes fonds
électoraux. On avait
fait des collectes,
l'énorme somme avait
été collectée afin
que l'on ait assez
d'électeurs pour être
élu. Ces sommes
avaient été dépensées.
On
avait beaucoup parlé sur
son
adversaire de
parti
; c'était une
canaille, un voyou et
un tricheur, sinon
quelque chose de pire
encore. Le deuxième
tour de scrutin a eu
lieu. Jusque
là, aucun
parti n'avait jamais
eu de majorité ; il
s'agit maintenant de
choisir l'un de ceux
qui avaient
la majorité relative.
Ensuite venait
l'autre
procédure : là
on se laissait rembourser
un tiers de l'argent
dépensé pour l'élection
par
l'adversaire, qui
était jusqu'alors une
canaille, un voyou, un
tricheur ! On se
laissait
rembourser, se
transformant soudain
en un orateur qui
disait : "Après tout,
il faut que l'homme
soit élu ! - L'homme
qui était autrefois
une canaille, un
voyou, un tricheur,
devait maintenant être
élu. N'est-ce
pas vrai, on avait
récupéré le tiers des
fonds électoraux, et
sous cet intérêt
d'avoir récupéré le
tiers des fonds
électoraux, on s'est
progressivement
transformé en
quelqu'un qui défend
maintenant l'homme.
Car l'un des deux
devait être élu,
l'autre n'avait aucune
chance ; tout au plus,
le tiers des fonds
électoraux pouvait
encore être reçu.
|
17
|
Vor
einiger Zeit hat in einer Stadt
Mitteleuropas ein Kongreß
radikaler Sozialisten
stattgefunden. Diese radikalen
Sozialisten beschäftigten sich
damit, eine soziale Struktur
auszudenken, wie sie Europa
bekommen soll. Es ist ungefähr
dieselbe soziale Struktur, wie
Sie sie jetzt in einer Reihe von
Artikeln im Basler «Vorwärts»
lesen können. Was ist das
Eigentümliche dieser sozialen
Struktur? Die Leute finden sie
sehr geistvoll, sie finden, daß
sie gar nicht anders sein kann.
Aber sie ist so geworden, wie
sie geworden ist, nur aus dem
Grunde, weil sie von Menschen
gemacht worden ist, die
eigentlich nie etwas Wirkliches
mit dem Wirtschaftsleben zu tun
gehabt haben, die niemals die
wirklichen Quellen und
Triebkräfte des
Wirtschaftslebens kennengelernt
haben. Sie ist von Menschen
gemacht, die teilgenommen haben
am politischen Leben der letzten
Jahrzehnte. Wie hat man am
politischen Leben der letzten
Jahrzehnte teilgenommen? Nun,
man war entweder Wähler oder
Gewählter. Als Kandidat wurde
man entweder gewählt in der
elementaren Wahl oder in der
Stichwahl. Man wurde, sagen wir,
in der elementaren Wahl noch
nicht gewählt; da hatte man aber
seine riesigen Wahlgelder
aufgebraucht. Man hatte
Sammlungen gemacht, die
Riesensumme war aufgebracht
worden, damit man genügend
Wähler gehabt hätte, um gewählt
zu werden. Diese Summen waren
ausgegeben. Man hatte
fürchterlich losgezogen über
seinen Parteigegner; der war ein
Lump und ein Schurke und ein
Betrüger, wenn nicht etwas noch
Schlimmeres. Jetzt kam die
Stichwahl. Bis jetzt hatte noch
keine Partei eine Majorität
gehabt, jetzt handelte es sich
darum, irgendeinen zu wählen
von denen, die die relative
Majorität hatten. Da kam das
andere Verfahren: Da ließ man
sich ein Drittel von den
ausgegebenen Wahlgeldern durch
den Gegner, der bisher ein
Schurke, ein Lump, ein Betrüger
war, zurückzahlen! Man ließ es
sich zurückzahlen, verwandelte
sich plötzlich in einen Redner,
der sagte: Es ist immerhin
notwendig, daß der Mann gewählt
wird! — Der früher ein Schurke,
ein Lump, ein Betrüger war, der
mußte nunmehr gewählt werden.
Nicht wahr, man hatte ja das
Drittel der Wahlgelder
zurückbekommen, und man
verwandelte sich allmählich
unter diesem Interesse, das
Drittel der Wahlgelder wieder
bekommen zu haben, in einen
solchen, der nun für jenen
eintrat. Denn einer von beiden
mußte ja gewählt werden, der
andere hatte keine Aussicht; es
war höchstens noch das Drittel
der Wahlgelder hereinzubekommen.
|
Donc,
n'est-ce
pas,
on avait
participé à cette vie
politique, on a
participé à la façon
dont était
parlé
dans
l'administration
politique. On avait donc
appris
à diriger depuis des
bureaux et ainsi de
suite, bref, on avait
appris à connaître
toute la machinerie
politique, mais aucune
nuée bleue/aucun
aperçu
de la vie économique.
Les concepts
politiques que vous
avez obtenus - des concepts
qui avaient naturellement
été très corrompus,
mais malgré
tout, ils
étaient des concepts
politiques – on
voulait
simplement les enfiler
par-dessus
la vie de l’économie.
Et ainsi,
quand
on
expliquait
de quoi il s'agit, on
obtenait
une vie de
l’économie
avec une structure
purement politique. On
confond déjà
aujourd'hui la
structure de la vie de
l’économie
avec la structure
politique, si peu
les gens ne peuvent
pas faire la
différence entre ce
qui a été
progressivement contraint
et glisser
l’un
dans l’autre. Mais il
serait déjà nécessaire
aujourd'hui que dans beaucoup,
beaucoup d’endroits,
on puisse avoir un
aperçu de ce qui est
réel. Aujourd'hui, les
gens ne veulent pas en
parler.
|
18
|
Also,
nicht wahr, man hatte an diesem
politischen Leben teilgenommen;
man hatte teilgenommen daran,
wie hineingeredet worden ist in
die politische Verwaltung. Man
hatte ja gelernt, wie man von
Ämtern aus dirigiert und so
weiter, kurz, man hatte die
ganze politische Maschinerie
kennengelernt, aber keinen
blauen Dunst vom
Wirtschaftsleben. Das, was man
nun an politischen Begriffen
bekommen hat — Begriffen, die
ja natürlich sehr korrumpiert
worden waren, aber immerhin, sie
waren politische Begriffe —, das
wollte man einfach über das
Wirtschaftsleben drüberstülpen.
Und so würde man, wenn man das
ausführte, um was es sich da
handelte, ein Wirtschaftsleben
bekommen mit rein politischer
Struktur. Man verwechselt heute
schon. die Struktur des
Wirtschaftslebens mit der
politischen Struktur, so wenig
können die Leute noch
auseinanderhalten, was sich
allmählich ineinandergedrängt
hat, ineinandergeschoben hat.
Aber es wäre heute schon
notwendig, daß an vielen, vielen
Orten Einsicht verbreitet würde
über dasjenige, was wirklich
ist. Auf das wollen die Menschen
heute nicht eingehen.
|
Il
ne faut pas croire que
sous l'influence de la
civilisation, qui ne
regarde pas la réalité
extérieure, mais la
tyrannise avec
quelques concepts
figés,
on puisse, avec une
telle somme de concepts,
s'approcher de cette
réalité véritable, qui
doit être recherchée
par la science de
l’esprit
à orientation
anthroposophique. Car
c'est par la science de
l’esprit
à orientation
anthroposophique qu'il
faut chercher la vraie
réalité. La science de
l’esprit
à orientation
anthroposophique ne
doit donc pas être
considérée de la même
manière que ce que
l'on appelait souvent
les confessions
religieuses dans le
passé.
|
19
|
Nun
soll man nur ja nicht glauben,
daß man unter dem Einflusse der
Zivilisation, welche die äußere
Wirklichkeit nicht anschaut,
sondern sie mit ein paar
hingepfahlten Begriffen
tyrannisiert, daß man mit einer
solchen Summe von Begriffen sich
nähern kann jener wahren
Wirklichkeit, die durch
anthroposophisch orientierte
Geisteswissenschaft aufgesucht
werden soll. Denn durch
anthroposophisch orientierte
Geisteswissenschaft soll eben
die wahre Wirklichkeit
aufgesucht werden. Daher muß
anthroposophisch orientierte
Geisteswissenschaft nicht nach
dem Muster von dem genommen
werden, was man früher oftmals
religiöse Bekenntnisse genannt
hat.
|
Voyez-vous,
là-dessous
on
a énormément souffert
lors
de l'ancien
mouvement
théosophique. Qu'était-ce
que ce vieux mouvement
théosophique sinon
qu'on voulait avoir
une sorte
d'extrareligion ! Il
ne s'agissait pas
d'une nouvelle
impulsion qui aurait
découlé de la
civilisation de
l'Europe elle-même,
mais seulement de
sentiments que l'on
avait aussi dans
l'ancien élément
religieux. Mais on
s'était lassé de ces
vieux concepts, idées
et sentiments
religieux, et on
s'était donc tourné
vers d'autres choses.
Mais ils étaient
imprégnés de la même
atmosphère que celle
qui imprégnait les
anciennes confessions.
On voulait être aussi
pieux que l'on avait
été pieux
évangéliquement si on
était évangélique, que
l'on avait été pieux
catholiquement si on
était catholique ;
mais on ne voulait pas
fondamentalement ce
dont on avait besoin :
une véritable nouvelle
impulsion religieuse
parmi d'autres
impulsions - parce que
la population
européenne s'était
habituée à la vie par
une
impulsion
religieuse asiatique,
étrangère.
C'est de
cela qu’il s’agit.
Et tant que ces choses
qui étaient
inorganiquement
entrelacées ne le
seront pas organiquement,
il n'y aura pas
d'essor de la
civilisation
européenne. Cela doit
être pris absolument
au sérieux, et doit
imprégner tout ce qui
doit vivre dans la
science, l'économie,
la religion et la vie
politique.
|
20
|
Sehen
Sie, darunter hat man geradezu
ungeheuerlich gelitten bei der
alten theosophischen Bewegung.
Was war diese alte
theosophische Bewegung anderes,
als daß man eine Art
Extrareligion haben wollte! Die
bestand nicht in einem neuen
Impuls, der aus der Zivilisation
Europas selber hervorgegangen
wäre, sondern die bestand nur
aus Gefühlen, die man im alten
religiösen Element auch hatte.
Nur waren einem diese alten
religiösen Begriffe und Ideen
und Empfindungen langweilig
geworden, und so hatte man sich
anderem zugewendet. Aber sie
wurden von derselben Atmosphäre
durchströmt, von denen die
alten Bekenntnisse durchströmt
waren. Man wollte geradeso fromm
sein, wie man evangelisch fromm
gewesen ist, wenn man
evangelisch war, wie man
katholisch fromm gewesen ist,
wenn man Katholik war; aber man
wollte im Grunde genommen nicht
dasjenige, was man brauchte:
Einen wirklichen neuen
religiösen Impuls neben anderen
Impulsen —, weil sich die
europäische Bevölkerung
hineingewöhnt hat in das Leben
durch einen fremden, durch den
asiatisch-religiösen Impuls. Das
ist dasjenige, worauf es
ankommt. Und ehe nicht
organisch ineinanderverwoben
werden diejenigen Dinge, die
nur unorganisch
ineinandergeschoben waren,
ehedem gibt es keinen Aufstieg
der europäischen Zivilisation.
Das muß man durchaus ernst
nehmen, und das muß durchdringen
dasjenige, was zu leben hat in
Wissenschaft, in Ökonomie, in
Religiosität und im politischen
Leben.
|
|
|
Français seul
|
|
|
01
|
Il
est devenu si tard que je
serai bref aujourd'hui et que
je laisserai pour demain
l'essentiel de ce que j'ai à
dire dans ces trois
conférences. Demain,
l'eurythmie sera mise
plus
tôt
et il sera alors possible de
donner la conférence de la
durée appropriée.
|
02
|
La
dernière fois, j'ai souligné
comment, pour la
maîtrise
de
ce qui repose
dans notre civilisation
actuelle en déclin, il est
nécessaire de différencier
entre les différentes masses
de peuples
de
par la
Terre
ainsi
qu’on oriente
réellement l'attention sur ce
qui vit au sein des masses particulières
de
peuples,
à savoir la population
anglo-américaine, la
population européenne
proprement dite et la
population de l'Est. Et nous
avons vu que nous
trouvons
la disposition
à
fonder
une cosmogonie moderne avant
tout
chez la
population anglo-américaine ;
la faculté
de développer
l'impulsion de la liberté chez
la
population européenne ; puis
l’impulsion
de développer
l'impulsion de l'altruisme,
l'impulsion de la religiosité
et de ce qui en
rapport à la
fraternité
humaine
est pendant
avec
cela,
chez
la population de l'Est. Une
nouvelle civilisation ne peut
être fondée autrement qu'en
rendant possible à l'avenir un
véritable travail
en commun
des humains
de par toute la Terre.
Mais afin
que cela devienne possible, afin
qu'un véritable travail
en commun
devienne
possible, différentes
choses sont nécessaires. Pour
cela
est nécessaire que soit
envisagé
sans parti pris combien
manque à
la civilisation actuelle, combien
est d'impulsion
de
déclin dans cette civilisation
actuelle. Ces forces qui sont
dans notre civilisation, on
a pas la permission de
les regarder ainsi
que nous disions : tout est
mauvais. - Ce serait premièrement
non
historique, deuxièmement
cela ne mènerait à rien de
positif. Ces impulsions qui reposent
dans notre civilisation ont
été pleinement justifiées à un
moment et à un endroit donnés.
Mais tout ce qui conduit au
déclin de l'humanité dans son
devenir
historique, ce
la conduit au déclin pour la
raison
que ce qui est justifié en un
temps et en un lieu se trouve
en un autre temps et en un
autre lieu, et parce que les humains,
à
partir de
certaines motivations
ahrimaniennes
et lucifériennes, demeurent
à ce
à quoi ils sont habitués et ne
veulent pas prendre
part
au progrès réel de l'humanité
exigé par la cosmogonie.
|
03
|
Notre
époque est fière de sa
scientificité.
Et pourtant, c'est de cette
scientificité que naissent
fondamentalement les grandes
erreurs et
mauvais côtés
sociaux
de notre temps. C'est pourquoi
doit
déjà une fois être
faite
la lumière dans
l'agitation de la pensée et dans
l’agitation
de l'action, aussi
loin que
cette action du présent est
entièrement dépendante
de la pensée du présent.
|
04
|
Hier,
dans le contexte que nous
devions examiner, nous avons
attiré l'attention sur la
façon dont la culture d’ensemble
de la Terre
se
compose de la culture
scientifique, de la culture
politique-libérale
et de la culture
altruiste-économique, qui
remonte en fait quand
même à
l'élément altruiste-religieux.
Lorsque les gens aujourd'hui -
comme je l'ai déjà indiqué
- regardent les forces qui
œuvrent
réellement dans notre
structure sociale, ils restent
à la surface, ils ne veulent
pas pénétrer dans les
profondeurs. À nos chaires d’enseignement,
les conférenciers enseignent
ce que devrait être la sagesse
économique, d'une manière qui
est sortie de la méthode
actuelle de
science
de la nature.
Seul
cela
est dans une certaine mesure
regardé comme une bouillie
immangeable,
ce qui vit
dans
les êtres humains et fait
bouger les âmes
humaines
tranquilles
et les entités d’humains. Il
n’est
pas regarésur
le
réellement vrai et objectif.
|
05
|
Restons-nous
tout
d’abord
à la culture de l'Europe. Quel
est le
train
principal de cette culture de
l’Europe
? Si on
suit
ce train de la culture de
l’Europe,
ainsi
on doit
en fait remonter assez loin
dans le temps si on
veut
le
comprendre. On doit être au
clair sur comment à
partir des
anciennes impulsions celtiques
de la population originelle,
par le fait que diverses
strates de population
ultérieures se
sont
glissées
dans cette population celtique
originelle,
qui en fait est
encore
toujours
disponible à
la base de l'existence européenne,
comment
par cela
s’est formée cette population
européenne avec toutes ses
pulsions religieuses,
politiques et économiques et
scientifiques. Un certain
intellectualisme a toujours
prévalu en Europe,
contrairement à l'Ouest
américain et à l'Est
asiatique. Il n'aurait pas été
possible que ce que j'ai
décrit hier comme le romanisme
proprement dit, comme
l'élément romanche, devienne
aussi répandu si
l'intellectualisme n'avait pas
été la caractéristique
fondamentale de la
civilisation européenne.
Premièrement, elle ne peut se
résoudre à expulser sans
réserve les impulsions
religieuses de son propre
chef. Les pulsions religieuses
reçoivent
toujours un caractère abstrait
sous l'influence de
l'intellectualisme. Justement
aussi peu l'intellectualisme
peut
se
développer
à
une force de poussée qui entre
dans
la pratique
économique.
Nous verrons à travers les
expériences menées
actuellement en Russie combien
il est impossible pour
l'intellectualisme européen de
mettre de l'ordre dans la vie
économique, dans la vie de
gestion.
Ce que produit le léninisme
est du pur intellectualisme.
Tout est pensé, là
un
ordre social est construit à
partir de la pensée. Et l'on
tente de greffer ce système
social issu de la pensée sur
les relations réelles qui
existent entre les humains,
et avec le temps il se
montrera de façon terrible
combien il est impossible de
greffer la pensée
intellectualiste sur la
structure sociale humaine.
|
06
|
Ces
choses, les humains
actuels
ne veulent pas encore les
envisager
de toutes leurs forces. Il
y a donc
une fois, ce terrible train
de somnolence
dans
la population européenne, ce ne-pouvoir-avec
de l'humain tout entier avec
ce
qui est si nécessaire que
ça
irriguerait
aujourd’hui
la vie sociale de l'Europe.
Mais ce
qui avant toute chose est à
envisager, c’est
de
quoi
cette civilisation européenne
est en fait nourrie, d’où
cette civilisation européenne
vient au
fond.
Par elle-même, par sa
propre entité,
cette civilisation européenne
a produit seulement
une
culture intellectuelle, une
culture de pensées.
La sécheresse et la sobriété
de la pensée règnent
dans notre science ; elle
prévaut aussi
dans nos institutions
sociales.
|
07
|
Nous
avons donc
vécu
cet intellectualisme dans
les
parlements européens pendant beaucoup,
beaucoup de
décennies. Si seulement on
pouvait sentir comment par
tous ces parlements européens
est
passé
le point de vue
intellectualiste de l'utilité,
l'élément
dépourvu d’élan,
qui n'a aucune
force de poussée
sur des
impulsions religieuses, et qui
n'a aucune
force de poussée
sur n’importe
quelles
impulsions économiques ! Réfléchissez
seulement à la façon dont nous
avons obtenu notre vie
religieuse. Nous l'avons
obtenu de telle manière que
toute l'étendue historique de
cette vie religieuse montre
que l'Europe n'avait aucune
impulsion
religieuse en soi. Réfléchissez
à combien
sobre,
infiniment
sobre
était
le
monde lorsque l'Empire romain
s’était
étendu,
prosaïquement sobre jusqu'à
l'excès. Et tout
cela
n'était qu'en
son
début. Pensez
une fois
ce que
l'Europe
serait
devenue si
la culture romaine, avec sa
prosobriété, avait trouvé
sa poursuite sans
l'impulsion qui
vint
de l'Orient asiatique et
qui était une impulsion
religieuse : sans l'impulsion
chrétienne. Ce qui a seulement
surgi
du sein de l'Orient, ne
pouvait venir que du sein de
l'Orient, jamais du sein de
l'Europe, l'impulsion
religieuse, est venue de
l'Orient comme une vague de
culture, comme une vague de
civilisation. L'Europe n'a donc
rien fait d'autre que de
bourrer
d'abord dedans
des
concepts juridiques romains
dans cette impulsion
religieuse qui
est venue
de l'Est, a parcouru
cette impulsion orientale de
formes juridiques sobres,
abstraites et intellectuelles.
|
08
|
Fondamentalement,
l'impulsion religieuse
orientale était quelque chose
d'étranger à la vie européenne
; elle lui est restée
étrangère. Elle ne
s’est
jamais complètement amalgamée
à l'être européen. Et elle
a, je dirais, été éliminée
dans le protestantisme d'une
manière étrange, comme dans
une éprouvette. Tout comme
lorsque vous observez des
substances se séparer les unes
des autres dans un tube à
essai, il en va de même pour
la civilisation européenne en
ce qui concerne son caractère
religieux. Aux VIe, VIIe,
VIIIe, IXe et Xe siècles, c’était
quelque peu comme une
tentative de créer une unité
intérieure à partir du
sentiment et de la sensation
religieux et de la pensée
scientifique et économique.
Mais alors,
vraiment
comme
dans une éprouvette, deux
substances se sont séparées,
les deux - la pensée sobre de
l'intellectualisme et
l'impulsion religieuse - se
sont séparées, et finalement
est arrivé le protestantisme,
le luthéranisme. La science
d'un côté, une vérité ; la foi
de l'autre côté, l'autre
vérité. Les deux ne devraient
donc
pas
se mélanger davantage ! C’est
presque considéré comme un
sacrilège lorsqu'on tente
d'imprégner le contenu de la
foi avec le contenu de la
pensée, de réchauffer le
contenu de la pensée avec le
contenu de la foi. Et puis
vint la chose la plus sobre,
le königsbergisme, le
kantianisme, qui plaçait la
critique de la raison pratique
synthétique
à
côté de la critique de la
raison pure
synthétique,
ce
qui est
morale à côté de ce
qui est scientifique,
par lequel le plus terrible
abîme a été
dressé
entre ce qui doit être
ressenti et vécu comme
uniforme/unitaire
dans la nature humaine. Et
c'est sous
ces conditions que la
civilisation européenne vit
encore. Sous
ces conditions, la
civilisation européenne rentrera
aussi toujours de
plus en plus dans son déclin.
C’est
comme
quelque chose d'étranger de
l'Est,
qu’a
été reçue l'impulsion
religieuse, qui ne s'est pas
organiquement liée
avec
le reste de la vie spirituelle
et physique restante
de
l'Europe. Cela doit être dit
en rapport
à
la vie de
l’esprit
de l'Europe.
|
09
|
Voyez-vous,
on a adulé
le
progrès de la nouvelle
civilisation. Il a été adulé
jusqu'à ce que des millions d’humains
au sein de cette civilisation
aient été battus à mort et que
trois fois plus aient été
paralysées. Les
discours d'onction ont résonné
si longtemps depuis chaque
chaire d'église jusqu'à ce
qu'un sang infini ait été
versé. Le progrès tant vanté a
été proclamé depuis toutes les
chaires jusqu'à ce que ce
progrès ait conduit à sa
nullité. Le salut ne viendra
pas tant que l'on ne regardera
pas ces choses en face avec un
esprit ouvert. Et aujourd'hui,
des humains
d’obédience
léniniste
et autre viennent et
pensent
sur
socialisme, sur
économisme,
et à partir de ces concepts
qui se sont depuis longtemps
révélés inadéquats pour guider
la civilisation européenne,
notre ordre économique, notre
ordre social, devraient être
réformés, sans nouveaux
concepts, sans changement de
pensée.
|
10
|
J’ai,
je crois,
avoir déjà dit ici à quels
beaux
concepts
nos savants messieurs ont
utilisées dans ce domaine, par
exemple. C'est trop beau,
alors j’aimerais
reparler de
la chose
ici. Il y a un économiste
célèbre, Lujo Brentano. Un
article de lui est paru il y a
quelque temps,
"L'Entrepreneur". Brentano
tente de constituer
le concept de l'entrepreneur
capitaliste. Il réunit les
caractéristiques de
l'entrepreneur capitaliste. La
troisième caractéristique que
cite Lujo Brentano est que
l'entrepreneur utilise les
moyens de production à ses
risques et périls, au service
de l'humanité. Maintenant, le
bon Lujo Brentano examine la
fonction du travailleur manuel
ordinaire dans la vie sociale
et dit : "Le travail physique
du travailleur manuel est son
moyen de production ; il
l'utilise au service de la
société à ses propres risques
et périls. Le travailleur est
donc un entrepreneur. Il n'y a
aucune différence entre un
entrepreneur et un
travailleur, ils sont tous
deux une seule et même chose
! - Vous voyez, ce que l'on
appelle aujourd'hui la pensée
scientifique est devenu si
confus que lorsque les gens
forment des concepts, ils ne
peuvent plus distinguer les
deux pôles opposés.
|
11
|
En
cela,
il n'est pas facile de le
remarquer avec Brentano, comme
c'est le cas avec un
professeur de philosophie à
Berne, par exemple, qui a,
entre autres, la particularité
d'écrire tant de livres, et
qui a dû écrire si vite qu'il
ne pouvait pas penser à ce
qu'il écrivait. Mais il a
enseigné la philosophie à
l'université de Berne. Et
voici que dans un des livres
de ce professeur de
philosophie de Berne, il y
avait aussi cette phrase : "La
civilisation ne peut se
développer que dans la zone
tempérée, parce qu'elle ne
peut pas se développer au pôle
Nord - là, elle mourrait de
froid -, et elle ne peut pas
se développer au pôle Sud,
parce qu'il y fait chaud,
contrairement au pôle Nord,
là, la civilisation se
consumerait ! - Il est vrai
qu'un jour un vrai professeur
de philosophie a écrit dans un
livre qu'il fait froid au pôle
Nord et chaud au pôle Sud
parce qu'il a écrit si vite
qu'il ne pouvait pas bien
réfléchir !
|
12
|
Les
erreurs économiques nationales
du bon Brentano sont
fondamentalement nées du même
point de vue superficiel que
celui d'une grande partie de
l'Europe. Car on considère ce
qui est là comme ce qui est
donné et on relie ses schémas
conceptuels à ce qui est là en
ce moment. C'est ce que nous
apprenons de la méthode de
science
de la nature,
c'est ce que nous faisons dans
les institutions de
science
de la nature,
et c'est ce que les humains
disent aujourd'hui à notre
époque - où, évidemment,
rien n'est donné aux autorités
! - dans la foi. Car lorsqu'on
entend dire que quelqu'un
aujourd'hui est une autorité,
c'est une raison de supposer
qu'il dit la vérité ! Ce n'est
pas par perspicacité que l'on
accepte sa vérité, mais parce
qu'il est une autorité. Et
ainsi,
on considère aussi
les faits économiques comme
s'ils avaient la même
signification les uns à côté
des autres, tandis
qu'en fait, ils
sont des éléments imbriqués
qui doivent être considérés
séparément.
|
13
|
Tout
comme la civilisation
européenne a eu
l'impulsion religieuse de
l'Est, la structure économique
de l'Europe avait besoin
d'autre chose. À l'approche de
la cinquième période
post-atlantique, le milieu du
XVe siècle, c'est aussi
l'époque où se sont produits
ces événements qui ont donné à
l'ensemble de la civilisation
moderne son caractère
fondamental, sa physionomie :
la découverte de l'Amérique,
la découverte de la route
maritime à travers le cap de
Bonne-Espérance vers les Indes
orientales ; c'est ce qui a
donné son caractère à la
civilisation moderne. Et tout
le développement économique de
l'Europe ne peut être étudié
d’elle-même.
Il est absurde de croire qu'en
étudiant les faits
économiques, on tombe sur les
lois économiques qui règnent
dans
la société européenne. On
arrive à ces
lois seulement
si on considère
durablement
que d'innombrables choses
pourraient être expulsées
d'Europe vers l'Amérique. Et
toute la structure sociale de
l'Europe n'a vu le jour que
parce qu'il y avait toujours
un nouveau territoire là-bas
en Amérique et que ce que
l'Europe envoyait à l'Ouest se
déversait dans ce nouveau
territoire. Tout comme elle a
reçu l'impulsion religieuse de
l'Est, elle a envoyé son
impulsion économique à
l'Ouest. Sous le régime de ce
courant, sa propre économie
s'est développée, tout comme
sa vie de
l’esprit
s'est développée sous l'afflux
d'impulsions religieuses en
provenance de l'Est. La vie
européenne, tout au long de
l'émergence de la civilisation
européenne, s'est développée
au cours des siècles des temps
modernes sous ces deux
courants. La civilisation
européenne était au milieu,
les impulsions religieuses
venaient de l'Est comme un
afflux (voir dessin en
violet), les impulsions
économiques (en rouge) se
déversaient à l'Ouest comme un
écoulement. Entrée de
l'impulsion religieuse de
l'Est, sortie de l'impulsion
économique vers l'Ouest, c'est
ce qui a vécu au cours de la
civilisation européenne.
|
14
|
Et
cela a atteint une certaine
crise au tournant des XIXe et
XXe siècles. Cela
commença
à être
bloqué.
Là,
ça
a commencé à ne plus
aller comme cela avait été
durant quatre
siècles. Et sous l'influence
de ce blocage,
nous nous
tenons
et nous vivons aujourd'hui. L'impulsion
religieuse s’est glissée
dedans comme
quelque chose d'étranger, et produit
la vie de
l’esprit chez
nous. Et notre vie économique
a vu le jour en subissant
continuellement des dilutions.
Si l'Amérique n'avait pas été
là, et si notre économie
n'était pas née de ses propres
lois, si elle n'avait pas pu
continuellement pulvériser hors
d’elle-même
ce qu'elle ne pouvait pas
utiliser, elle n'aurait pas pu
se développer en Europe. Cela
bloque
maintenant. Nous devons donc
trouver une issue intérieure.
De l'intérieur, doit
être
trouvée
la possibilité d’amener
dans les bons canaux ce qui ne
va
plus spatialement
de dehors.
|
15
|
Cela
devrait
se passer
par la tri-articulation.
Cela doit se passer
en articulant
organiquement maintenant
vraiment ce
qui s'est emboîté de manière
inorganique. Il n'y a pas une
seule raison d’adopter
la tri-articulation
de l'organisme social, mais il
y a toutes les
raisons possibles
;
il y a des raisons
scientifiques, des raisons
économiques, des raisons
historiques, et en
premier
celui qui est en
situation
de survoler
toutes ces différentes justifications
peut
pleinement juger de la
validité de la tri-articulation
de l'organisme social.
|
16
|
C'est
ce qu'on aimerait
si
volontiers dire
aux humains
d'aujourd'hui, car
que ces humains
d'aujourd'hui souffrent d'une
pauvreté conceptuelle qui est
devenue peu à peu terrible.
Cette pauvreté conceptuelle
est vraiment devenue telle que
celui
qui a aujourd'hui un
sens
pour
des
idées trouve qu’en
fait
dans notre vie de
l’esprit,
règne
seulement une
très petite quantité d'idées
que l'on trouve partout. À
celui
qui creuse vers
des idées, il
en va comme
ceci : il étudie une œuvre
physique ; dans l'œuvre, il y
a une certaine somme d'idées.
Alors,
il étudie ma
foi
une
œuvre
géologique ; il trouve
d'autres faits, mais il trouve
exactement les mêmes idées.
Puis il étudie une œuvre
biologique ; il trouve
d'autres faits, mais il trouve
les mêmes idées. Il étudie un
livre psychologique qui
traite de
la vie de l'âme : il trouve
d'autres faits, mais ce ne
sont en fait
que des mots, car l'âme on
connaît donc
en
fait seulement
comme une somme de mots.
Parle-t-on
de vouloir, ainsi
un mot est
là,
on ne sait rien du vrai
vouloir. Parle-t-on
du
penser - on ne sait rien du
penser réellement, car les
gens pensent seulement
encore en
paroles. On
ne sait rien non plus du
ressentir.
Le
domaine
psychologique entier
est aujourd'hui un jeu avec
des
mots, que l'on pelote
de différentes manières les
uns dans les autres
: tout comme les pierres dans
un kaléidoscope subissent
d'autres groupements, c’est
ainsi avec nos
concepts. Elles sont mélangées
de manière différente dans nos
différentes sciences, mais il
n'y a qu'une très petite somme
d'idées qui vous viennent
encore
et encore en
vis-à-vis,
qui sont enfilées
aux réalités.
Et les humains
ne se pressent pas pour
trouver les concepts
appropriés pour la chose,
pour explorer les idées
appropriées pour la chose
! On ne remarque tout
simplement pas les choses.
|
17
|
Il
y a quelque temps, un congrès
de socialistes radicaux a eu
lieu dans une ville d'Europe
centrale. Ces socialistes
radicaux étaient occupés à
imaginer une structure sociale
pour l'Europe. C'est à peu
près la même structure sociale
que vous pouvez maintenant
lire dans une série d'articles
des "Vorwärts" de Bâle.
Qu'est-ce que cette structure
sociale a de si particulier ?
Les gens la
trouvent très intellectuelle,
ils trouvent
qu'il ne peut en être
autrement. Mais elle est
devenue ce qu'elle est
devenue, uniquement parce
qu'elle a été faite par des
gens qui n'ont jamais vraiment
eu à faire avec la vie de
l’économie,
qui n'ont jamais vraiment
connu les véritables sources
et les forces motrices de la
vie de
l’économie.
Elle
est réalisée
par des personnes qui ont pris
part à la vie politique de ces
dernières décennies. Comment a-t-on
participé à la vie politique
de ces dernières décennies ?
Eh bien, on
était
soit un électeur, soit un élu.
En tant que candidat, on
était élu
soit lors des élections élémentaires,
soit lors du scrutin
de ballotage.
On
n’était, disons, pas
encore
élu
lors de l'élection
élémentaire, mais c'est à ce
moment-là qu’on
a
utilisé ses
énormes fonds électoraux. On
avait fait des collectes,
l'énorme somme avait été
collectée afin
que l'on ait assez d'électeurs
pour être élu. Ces sommes
avaient été dépensées. On
avait beaucoup parlé sur
son
adversaire de
parti
; c'était une canaille, un
voyou et un tricheur, sinon
quelque chose de pire encore.
Le deuxième tour de scrutin a
eu lieu. Jusque
là, aucun
parti n'avait jamais eu de
majorité ; il s'agit
maintenant de choisir l'un de
ceux qui avaient
la majorité relative. Ensuite
venait
l'autre
procédure : là
on se laissait rembourser
un tiers de l'argent dépensé
pour l'élection
par
l'adversaire, qui était
jusqu'alors une canaille, un
voyou, un tricheur ! On se
laissait
rembourser, se transformant
soudain en un orateur qui
disait : "Après tout, il faut
que l'homme soit élu ! -
L'homme qui était autrefois
une canaille, un voyou, un
tricheur, devait maintenant
être élu. N'est-ce
pas vrai, on avait récupéré le
tiers des fonds électoraux, et
sous cet intérêt d'avoir
récupéré le tiers des fonds
électoraux, on s'est
progressivement transformé en
quelqu'un qui défend
maintenant l'homme. Car l'un
des deux devait être élu,
l'autre n'avait aucune chance
; tout au plus, le tiers des
fonds électoraux pouvait
encore être reçu.
|
18
|
Donc,
n'est-ce
pas,
on avait
participé à cette vie
politique, on a participé à la
façon dont était
parlé
dans
l'administration politique. On
avait donc
appris
à diriger depuis des bureaux
et ainsi de suite, bref, on
avait appris à connaître toute
la machinerie politique, mais
aucune
nuée bleue/aucun aperçu
de la vie économique. Les concepts
politiques que vous avez
obtenus - des concepts
qui avaient naturellement
été très corrompus, mais malgré
tout, ils
étaient des concepts
politiques – on
voulait
simplement les enfiler
par-dessus
la vie de l’économie.
Et ainsi,
quand
on
expliquait
de quoi il s'agit, on
obtenait
une vie de
l’économie
avec une structure purement
politique. On
confond déjà aujourd'hui la
structure de la vie de
l’économie
avec la structure politique,
si peu
les gens ne peuvent pas faire
la différence entre ce qui a
été progressivement contraint
et glisser
l’un
dans l’autre. Mais il serait
déjà nécessaire aujourd'hui
que dans beaucoup,
beaucoup d’endroits,
on puisse avoir un aperçu de
ce qui est réel. Aujourd'hui,
les gens ne veulent pas en
parler.
|
19
|
Il
ne faut pas croire que sous
l'influence de la
civilisation, qui ne regarde
pas la réalité extérieure,
mais la tyrannise avec
quelques concepts
figés,
on puisse, avec une telle
somme de concepts,
s'approcher de cette réalité
véritable, qui doit être
recherchée par la science de
l’esprit
à orientation
anthroposophique. Car c'est
par la science de
l’esprit
à orientation anthroposophique
qu'il faut chercher la vraie
réalité. La science de
l’esprit
à orientation anthroposophique
ne doit donc pas être
considérée de la même manière
que ce que l'on appelait
souvent les confessions
religieuses dans le passé.
|
20
|
Voyez-vous,
là-dessous
on
a énormément souffert lors
de l'ancien
mouvement théosophique. Qu'était-ce
que ce vieux mouvement
théosophique sinon qu'on
voulait avoir une sorte
d'extrareligion ! Il ne
s'agissait pas d'une nouvelle
impulsion qui aurait découlé
de la civilisation de l'Europe
elle-même, mais seulement de
sentiments que l'on avait
aussi dans l'ancien élément
religieux. Mais on s'était
lassé de ces vieux concepts,
idées et sentiments religieux,
et on s'était donc tourné vers
d'autres choses. Mais ils
étaient imprégnés de la même
atmosphère que celle qui
imprégnait les anciennes
confessions. On voulait être
aussi pieux que l'on avait été
pieux évangéliquement si on
était évangélique, que l'on
avait été pieux catholiquement
si on était catholique ; mais
on ne voulait pas
fondamentalement ce dont on
avait besoin : une véritable
nouvelle impulsion religieuse
parmi d'autres impulsions -
parce que la population
européenne s'était habituée à
la vie par une
impulsion
religieuse asiatique,
étrangère.
C'est de
cela qu’il s’agit.
Et tant que ces choses qui
étaient inorganiquement
entrelacées ne le seront pas organiquement,
il n'y aura pas d'essor de la
civilisation européenne. Cela
doit être pris absolument
au sérieux, et doit imprégner
tout ce qui doit vivre dans la
science, l'économie, la
religion et la vie politique.
|
|
|