Collection
ga
191:
Compréhension
sociale à partir des connaissances
de science de l’esprit.
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PREMIERE CONFERENCE
Dornach, le 3 Octobre, 1919
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ERSTER VORTRAG,
Dornach, 3. Oktober 1919 |
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Les
références Rudolf Steiner Œuvres
complètes ga 191 013-030 (1972)
03/10/1919 |
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Traducteur:
FG v.01- 23/11/2020 |
Éditeur: SITE |
Ces
derniers temps, on a pu
constater de différents côtés,
également ici en Suisse,
comment se développe la
relation avec ce qui a été
cultivé pendant des années
dans nos milieux en tant que
science de l'esprit à
orientation anthroposophique,
de telle manière qu'elle a
conduit à la construction de
ce bâtiment ici, le
Goetheanum, et enfin à ce qui
doit être mis au monde par
nous de l'autre côté, en
liaison avec les mouvements
sociaux et les efforts du
présent. Le fait que nous
ayons dû ajouter à notre
effort anthroposophique cet
effort social a été jugé de
nombreuses manières
différentes, tant négatives
que positives. Bien sûr, cela
ne peut pas être un facteur
décisif dans la manière dont
nous devons suivre notre
chemin, mais il est nécessaire
d'attirer l'attention sur les
nombreux faits qui ont été mis
en lumière à cet égard.
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01
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Es
ist von den verschiedensten
Seiten, auch von verschiedenen
Seiten hier in der Schweiz, in der
letzten Zeit darauf gesehen
worden, wie die Beziehungen sich
stellen zu dem, was jahrelang in
unseren Kreisen als
anthroposophisch orientierte
Geisteswissenschaft gepflegt
worden ist, so gepflegt worden
ist, daß es zu der Errichtung
dieses Baues hier, des Goetheanum,
geführt hat, und zuletzt zu dem,
was nach anderer Seite hin von uns
in die Welt gesetzt werden soll,
anknüpfend an die sozialen
Bewegungen und Bestrebungen der
Gegenwart. Daß wir hinzuzufügen
hatten zu unserem
anthroposophischen Streben dieses
soziale Streben, hat die
verschiedenartigsten Beurteilungen
erfahren, ablehnende und
zustimmende. Für die Art, wie wir
unseren Weg zu verfolgen haben,
kann das ja selbstverständlich
nicht maßgebend sein; aber not tut
es doch, den Blick auf mancherlei
Tatsachen zu lenken, die in dieser
Beziehung zutage getreten sind.
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Des
anthroposophes disent
souvent que ce mouvement
anthroposophique
n'aurait pas dû
s'encombrer de ce qui se
trouve dans le mouvement
de la tri-articulation
de l'organisme social.
Et certains de ceux qui
se sont intéressés au
mouvement social censé
conduire à la tri-articulation,
trouvent inquiétant que
l'idée de la tri-articulation
ait pris son point de
départ précisément à
partir de la
connaissance
anthroposophique qui est
souvent ressentie comme
mystique, sombre et peu
claire. Ainsi, les
triarticuleurs
sont souvent réprimandés
par les anthroposophes,
les anthroposophes par
les triarticuleurs.
Et des
deux côtés,
la communauté n'est
parfois pas volontiers
vue.
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02
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Anthroposophen
sagen oftmals, daß diese
anthroposophische Bewegung nicht
sich hätte belasten sollen mit
demjenigen, was in der Bewegung
der Dreigliederung des sozialen
Organismus liegt. Und manche von
denjenigen Menschen, die ein
Interesse gefaßt haben für die
soziale Bewegung, die zur
Dreigliederung führen soll,
empfinden es wiederum als störend,
daß die Idee der Dreigliederung
gerade von dem vielfach als
mystisch, dunkel, unklar
empfundenen anthroposophischen
Erkennen den Ausgangspunkt
genommen hat. So werden die
Dreigliederer oftmals getadelt von
den Anthroposophen, die
Anthroposophen von den
Dreigliederern. Und auf beiden
Seiten wird die Gemeinschaft
manchmal nicht gern gesehen.
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Comme
je l'ai dit, cela ne
peut pas nous troubler
; mais il est important
de prendre pleinement
conscience d'un tel fait
et de se souvenir du
lien intérieur que nous
avons dû placer plus
souvent devant notre âme
dans les considérations
qui ont été labourées
ici.
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03
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Wie
gesagt, beirren kann uns das
nicht; aber wichtig ist es doch,
sich eine solche Tatsache voll zum
Bewußtsein zu bringen und sich
dabei zu erinnern an den inneren
Zusammenhang, den wir ja zwischen
beiden in den Betrachtungen, die
hier gepflogen worden sind, öfter
vor unsere Seele hinstellen
mußten.
|
Mais
il y a une autre chose
qui est devenue de plus
en plus évidente, et
cette autre chose est,
je dirais, quelque chose
qui doit peut-être être
considéré plus
intensément pour notre
tâche ; car après tout,
si d'un point de vue de
la pensée sociale nous
critiquons la communauté
avec l'anthroposophie,
nous ne pouvons rien y
faire, tout aussi
peu que quand
des
anthroposophes
soulignent qu'il serait
préférable que nous ne
nous encombrions pas de
pensée sociale. Nous ne
pouvons rien y faire de
particulier, mais nous
devons poursuivre sans
relâche sur notre voie,
telle que nous l'avons
reconnue. Mais ce qui
est peut-être plus
urgent à prendre en
compte, c'est que ces
personnes font aussi de
plus en plus entendre
leur voix qui dit qu'il
est nécessaire de créer
une base
anthroposophique pour la
compréhension
personnelle pour
la pensée de
tri-articulation.
La
pensée de
tri-articulation
serait beaucoup mieux
comprise
si une base
anthroposophique était
créée. Et, par exemple,
tout de
suite
dans les cercles
prolétariens, une telle
base
anthroposophique est
toujours de plus en plus
réclamée.
C'est une chose qui
peut-être
peut tout de suite
surprendre maintes
personnes, bien qu’au
fond
ce ne soit pas trop
surprenant.
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04
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Aber
auch ein anderes ist immer mehr
und mehr zutage getreten, und
dieses andere ist, ich möchte
sagen, etwas, das für unsere
Aufgabe vielleicht intensiver zu
bedenken ist; denn schließlich,
wenn man von sozial denkender
Seite her die Gemeinschaft mit der
Anthroposophie bemängelt, so
können wir dagegen nichts machen,
ebensowenig wenn Anthroposophen
betonen, es wäre besser, wenn wir
uns nicht mit sozialem Denken
belastet hätten. Wir können auch
dagegen nichts Besonderes machen,
sondern müssen unseren Weg
unbeirrt weitergehen, wie wir ihn
als richtig erkannt haben. Aber
was vielleicht dringlicher ist zu
berücksichtigen, das ist, daß auch
diejenigen Personen doch immer
mehr und mehr ihre Stimme geltend
machen, die da sagen: Es sei
notwendig, für das persönliche
Verständnis des
Dreigliederungsgedankens gerade
eine anthroposophische Grundlage
zu schaffen. Der
Dreigliederungsgedanke würde viel
besser verstanden werden, wenn
eine anthroposophische Grundlage
geschaffen würde. Und zum Beispiel
gerade in proletarischen Kreisen
wird immer mehr und mehr verlangt
eine solche anthroposophische
Grundlage. Das ist etwas, was
vielleicht manchem gerade
überraschend kommt, obwohl es im
Grunde nicht allzu überraschend
ist.
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Tout
comme l’aspiration
anthroposophique a
souvent été
tenue
dans
le passé, elle était
déjà tenue
par nos amis - cela
était donc
aussi
dû à des différences de
classe - que peu
d'anthroposophie pouvait
être introduite dans les
milieux prolétariens. Et
maintenant, il est
inévitable que tout humain
approché par la tri-articulation
entende aussi d'une
manière ou d'une autre
quelque chose sur
l'anthroposophie, et devienne
d'abord familier
de l’anthroposophie
de l'extérieur. Et il
est très étrange qu'un
vif besoin
d'anthroposophie se
fasse sentir.
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05
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So
wie früher vielfach das
anthroposophische Streben gehalten
worden ist, war es von unseren
Freunden schon so gehalten — das
war ja auch durch die
Klassenunterschiede bedingt —, daß
in proletarische Kreise wenig
Anthroposophie hat hineingetragen
werden können. Und nun ist es ja
unvermeidlich, daß jeder Mensch,
an den die Dreigliederung
herantritt, irgendwie auch von der
Anthroposophie etwas hört, mit
Anthroposophie zunächst äußerlich
bekannt wird. Und sehr merkwürdig
ist es, daß gerade ein lebhaftes
Bedürfnis nach Anthroposophie
auftritt.
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À
Stuttgart, par exemple,
après avoir cultivé
l'idée de la tri-articulation
sans aucune discussion
anthroposophique, nous
avons dû organiser des
cycles de conférences
sur des objets
purement
anthroposophiques. Pour
de bonnes raisons, cela
était devenu nécessaire,
et elles continueront à
être tenues.
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06
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Wir
haben zum Beispiel in Stuttgart
nötig gehabt, nachdem eine
Zeitlang der
Dreigliederungsgedanke gepflegt
worden ist, ohne daß irgendwie
Anthroposophisches dabei
besprochen wurde, Vortragszyklen
über rein anthroposophische
Gegenstände zu halten. Aus guten
Gründen heraus war es nötig
geworden, und sie werden weiter
gehalten werden.
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C'est
une chose qu'il faut en
fait considérer ici de
manière très
particulière, et en fait
seulement cette pensée
que je voudrais mettre
devant votre âme
aujourd'hui en guise
d'introduction. Ici en
Suisse, nous sommes dans
une situation très
particulière par rapport
à ces deux directions,
le courant social et le
courant anthroposophique
qui lui est lié - du
moins pour nous. La
question de l'engagement
social issu de la pensée
anthroposophique est en
effet tout à fait
différente pour l'Europe
centrale qu'elle ne
l'est ici en Suisse.
Pour l'Europe centrale,
les choses sont une
question de vie ou de
mort, de vie ou de mort
du
populaire (Volkstum).
Il y a peut-être
beaucoup de gens
aujourd'hui qui ne se
rendent pas compte de la
gravité de la situation,
mais c'est une question
de vie ou de mort du
populaire.
Les humains
pensent trop
superficiellement quand
il s'agit de ces choses.
Quand les gens disent
"la mort du peuple", ils
pensent on
ne peut
tuer
"80
millions d’humains
en peu de temps, donc ça
ne peut pas s’agir
d’une
mort du peuple.
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07
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Das
ist eine Sache, die nun eigentlich
ganz besonders hier berücksichtigt
werden sollte, und eigentlich nur
diesen Gedanken möchte ich heute
einleitend vor Ihre Seele
hinstellen. Hier in der Schweiz
sind wir ja in bezug auf diese
beiden Richtungen, die soziale
Strömung und die mit ihr doch —
für uns wenigstens —
zusammenhängende
anthroposophische Strömung, in
einer ganz besonderen Lage. Die
Frage des aus anthroposophischem
Denken heraus geborenen sozialen
Strebens liegt ja tatsächlich für
Mitteleuropa ganz anders als hier
für die Schweiz. Für Mitteleuropa
stehen die Dinge so, daß es sich
handelt um Leben und Tod, um Leben
und Tod des Volkstums. Es mag
heute viele Leute geben, die sich
den Ernst der Situation nicht
klarmachen; aber es handelt sich
um Leben und Tod des Volkstums.
Die Menschen denken bei so etwas
viel zu oberflächlich. Wenn man
sagt «Tod des Volkstums», so
denken Sie: Achtzig Millionen
Menschen kann man doch nicht in
einer kurzen Zeit töten, also kann
es sich nicht um einen Tod des
Volkstums handeln.
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Quiconque
pense ainsi ne comprend
tout simplement pas de
quoi il s'agit en
réalité. Il est tout à
fait naturel que vous ne
puissiez pas tuer
physiquement
quatre-vingts ou
quatre-vingt-dix
millions d’humains
en peu de temps. Mais la
mort du peuple signifie
tout autre chose. Il
suffit de se rappeler
que lorsque Jérusalem a
été détruite, ce n'était
pas la mort des Juifs
vivant à Jérusalem à ce
moment-là. Néanmoins,
c'était d’une
certaine
manière
la mort du peuple, et
cette mort du peuple
peut encore
se
produire d'une manière
tout à fait différente
de ce qu'elle s’est
présentée
à l'époque. Il
s’agit là bien
déjà de vie ou de mort !
Et la vie ne peut véritablement
pas
- on pourrait penser sinon
maintes
autres
choses sur la tri-articulation
- être sauvée d’aucune
autre manières que par
l'inauguration de la
tri-articulation
de
l'organisme social. Là
il s’agit
d'abord - et vraiment
d'abord pour un avenir
très proche - d’un
l’un
ou l’autre :
la compréhension de la
tri-articulation
ou la mort du peuple.
Cela peut sembler
immodeste et peut-être
même idiot aux gens
d'aujourd'hui. Mais
c'est ainsi. Ainsi
que l'on peut dire : il
y a beaucoup de raisons
de recourir à la
tri-articulation,
de
proche en proche,
à
partir
d’une
certaine contrainte.
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08
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Wer
so denkt, versteht eben ganz und
gar nicht, um was es sich
eigentlich handelt. Das ist ja
schon ganz natürlich, daß man
achtzig oder neunzig Millionen
Menschen nicht in einer kurzen
Zeit physisch töten kann. Aber der
Tod des Volkstums bedeutet doch
noch etwas ganz anderes. Man
braucht sich nur daran zu
erinnern, daß, als Jerusalem
zerstört worden ist, es sich auch
nicht um den Tod der einzelnen in
Jerusalem dazumal lebenden Juden
gehandelt hat. Dennoch handelte es
sich damals in einer gewissen
Weise um den Tod des Volkstums,
und dieser Tod des Volkstums kann
noch in einer ganz anderen Weise
auftreten, als er dazumal
aufgetreten ist. Es handelt sich
da schon um Leben oder Tod! Und
das Leben kann wahrhaftig — man
könnte sonst noch manches andere
über die Dreigliederung denken —
auf keine andere Weise gerettet
werden als durch die Inaugurierung
der Dreigliederung des sozialen
Organismus. Da handelt es sich
zunächst — und wirklich zunächst
für die allernächste Zeit — um ein
Entweder-Oder: um ein Verständnis
der Dreigliederung oder um den
Tod des Volkstums. Das mag heute
den Leuten unbescheiden und
vielleicht sogar albern
erscheinen. Aber es ist so. So daß
man sagen kann: Da ist viel Grund
vorhanden, aus einem gewissen
Zwang heraus zur Dreigliederung
nach und nach zu greifen.
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Cela
peut prendre plus ou
moins de temps, mais il
y a des raisons à une
contrainte.
Cette contrainte
existe aussi
encore
vers l'Est de l'Europe,
vers cet Est
indescriptiblement
piétiné par son karma.
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09
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Mag
es länger oder kürzer dauern, aber
es ist Grund zu einem Zwang
vorhanden. Dieser Zwang besteht
auch noch nach dem Osten von
Europa hin, nach diesem
unbeschreiblich von seinem Karma
niedergetretenen Osten.
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Les
choses sont différentes
ici. Il y a là - si elle
existait encore - la
possibilité de recourir,
de son propre gré, à
quelque chose comme la
tri-articulation
; car il s'agit ici tout
aussi
peu
de vie et de mort qu'en
Occident, mais plutôt du
déroulement des
événements dans un sens
plus ou moins spirituel
ou non spirituel. En
Suisse et en Occident,
il est bien sûr possible
de poursuivre la vie au
sens matérialiste
pendant de longues
périodes sans avoir une
impulsion spirituelle ;
ou bien on peut venir de
son plein gré voir dans
un mouvement éminemment
spirituel, comme le
mouvement de la tri-articulation,
ce qui doit donner une
nouvelle impulsion. Il
n'est pas nécessaire de
penser qu’il
s’agit là
de vie ou de mort.
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10
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Anders
liegen die Dinge hier. Hier
besteht — bestünde noch -- die
Möglichkeit, aus freiem Willen
heraus zu so etwas wie der
Dreigliederung zu greifen; denn
hier handelt es sich ebensowenig
wie im Westen um Leben und Tod,
sondern um den Fortgang der
Ereignisse in einem mehr oder
weniger geistigen oder ungeistigen
Sinne. Man kann selbstverständlich
für lange Zeiten in der Schweiz
und im Westen das Leben im
materialistischen Sinne — ohne
einen geistigen Impuls zu haben —
fortsetzen; oder aber man kann aus
freiem Willen heraus dazu kommen,
in einer eminent spirituellen
Bewegung, wie es die Bewegung der
Dreigliederung ist, dasjenige zu
sehen, was einen neuen Impuls
geben muß. Man hat nicht nötig zu
denken, daß es sich da um Leben
oder Tod handelt.
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Mais
aujourd'hui, c'est tout
à fait différent de
réaliser une chose de
son plein gré ou par
contrainte, par
servitude/non
liberté.
Et on peut aussi dire :
pour l’évolution
globale
du monde, cela
signifierait quelque
chose de tout à fait
différent d'arriver au
courant de la tri-articulation
d’une
connaissance libre, tout
de suite
dans un endroit tel
que
la Suisse. Il est
extrêmement difficile
aujourd'hui, même pour
moi, de formuler et
d'exprimer ces choses de
manière objective. Ce
serait, comme
je le
crois, une grande
bénédiction si quelqu'un
appartenant à
l'Occident, ou en
particulier à un pays
neutre, avait le courage
de l’exprimer
sans plus attendre, car
cela signifierait
quelque chose de tout à
fait différent à
l'extérieur. Il faudrait
en particulier
tenir compte de ce
qui
suit
: Ce qui viendrait des peu
de
pays restés
neutres
serait aussi
vu/considéré comme
le plus significatif
intérieurement.
Si, par conséquent, un
pays ou un territoire
qui a été neutre par
rapport aux conditions
antérieures de la guerre
pouvait donner lieu à
quelque chose comme
l'impulsion de la tri-articulation
de l'organisme social,
alors ce serait un
événement très
significatif pour le
mouvement historique
mondial.
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11
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Nun
ist es aber etwas ganz anderes,
eine Sache aus freiem Willen
heraus durchzuführen oder aus dem
Zwang, aus der Unfreiheit heraus.
Und man kann auch sagen: Für die
Gesamtentwickelung der Welt würde
es etwas ganz anderes bedeuten,
aus freier Erkenntnis heraus
gerade an einer solchen Stätte,
wie die Schweiz es ist, doch zu
der Strömung der Dreigliederung zu
kommen. Es ist heute
außerordentlich schwierig, selbst
für mich, diese Dinge in
objektiver Weise zu formulieren
und auszusprechen. Es würde, wie
ich glaube, ein großer Segen sein,
wenn von irgend jemandem, der dem
Westen oder insbesondere einem
neutralen Land angehört, der Mut
aufgebracht würde, dies ohne
weiteres auszusprechen; denn es
würde äußerlich etwas ganz anderes
bedeuten. Insbesondere müßte dabei
das Folgende berücksichtigt
werden: Was aus den wenigen
neutral gebliebenen Ländern
kommen würde, wäre auch innerlich
angesehen das Allerbedeutsamste.
Würde daher aus einem in bezug auf
die früheren kriegerischen
Verhältnisse neutralen Lande,
neutralen Gebiete so etwas
ausgehen können wie der Impuls der
Dreigliederung des sozialen
Organismus, dann würde eigentlich
für die weltgeschichtliche
Bewegung etwas ganz Bedeutsames
damit getan sein.
|
L’envisager,
c’est
déjà aussi
une
question
anthroposophique. En
effet, on ne peut
répondre qu'à la
question
anthroposophique : que
signifie l'insertion
d'une telle impulsion
dans l’évolution
globale
de l'être humain ? - Et
là
ce
n'est pas indifférent
que cette impulsion soit
simplement formulée sous
une forme abstraite,
mais là
il
est significatif
de savoir de quels faits
cela
provient/découle
: si
cela
découle du fait de la
libre connaissance ou si
cela
découle du fait de la
nécessité, comme cela
peut seul
se
produire en Europe
centrale, car rien
d'autre ne peut y surgir
maintenant que ce qui
découle du besoin le
plus amer.
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12
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Dieses
einzusehen, das ist auch schon
eine anthroposophische Frage. Denn
nur anthroposophisch kann die
Frage beantwortet werden : Was
bedeutet in der Gesamtentwickelung
der Menschen das Einfügen eines
solchen Impulses ? — Und da ist es
nicht gleichgültig, daß dieser
Impuls einfach in der abstrakten
Form formuliert wird, sondern da
ist es bedeutsam, aus welchen
Tatsachen er hervorgeht : ob er
aus der Tatsache der freien
Erkenntnis hervorgeht oder ob er
hervorgeht aus der Tatsache der
Notwendigkeit, wie er ja in
Mitteleuropa nur hervorgehen kann,
weil da jetzt nichts anderes
entstehen kann als dasjenige, was
aus der bittersten Not hervorgeht.
|
Je
pense que c'est ce qu'il
faut considérer ici en
Suisse en particulier
comme quelque chose qui
pourrait susciter
l'enthousiasme pour
l'idée de la tri-articulation
de l'organisme social.
Et la question se presse
alors à l'âme : comment
surmonter un certain
dilemme ? - Nombreux
sont ceux parmi vous qui
participent à notre
mouvement
anthroposophique depuis
un certain temps déjà,
et qui ont également
remarqué la lenteur ou
la rapidité - surtout la
lenteur - avec laquelle
ce
qui est pensé
dans
ce mouvement
anthroposophique embrasse
les
âmes
des humains.
Cela
va
lentement. Et si l'on en
arrivait à
ce
que
que les gens deviennent
d'abord anthroposophes
pour pouvoir ensuite
penser socialement de la
bonne manière, il serait
peut-être, sous
circonstances,
beaucoup, beaucoup trop
tard. C’est
pourquoi il
a du
être pensé à
mettre au monde pour
elle-même
l'idée de la tri-articulation,
même si elle semble en
cela moins
fortement
fondée, parce
que justement on
ne peut pas attendre
qu'elle résulte d'une
pensée orientée
anthroposophiquement
comme une évidence. Mais
il sera probablement
nécessaire que cette
idée de la tri-articulation
reçoive un certain
soutien. Comme elle ne
pourra pas faire
l'expérience de ce
soutien assez rapidement
à partir de la diffusion
réelle de
l'anthroposophie, qui
est lente, elle devrait
pouvoir faire
l'expérience de ce
soutien à partir de
l'existence des membres
du mouvement
anthroposophique,
c'est-à-dire que les
membres du mouvement
anthroposophique, en
ce qu’ils apparaissent
aussi socialement,
tentent
d’obtenir
la confiance par leur
comportement social.
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13
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So
meine ich, müßte gerade hier in
der Schweiz das angesehen werden,
was Begeisterung geben könnte für
die Idee von der Dreigliederung
des sozialen Organismus. Und die
Frage drängt sich eben dann auf
die Seele: Wie kommt man über ein
gewisses Dilemma hinweg? — Unter
Ihnen sitzen ja so manche, die
jetzt doch wirklich schon ziemlich
lange teilnehmen an unserer
anthroposophischen Bewegung, die
auch haben bemerken können, wie
langsam oder wie schnell — zumeist
wie langsam — dasjenige, was in
dieser anthroposophischen
Bewegung gemeint ist, die Seelen
der Menschen durchdringt. Es geht
langsam. Und wenn es darauf
ankommen würde, daß erst die
Menschen Anthroposophen würden, um
dann in der richtigen Weise sozial
denken zu können, dann könnte es
eben unter Umständen doch viel,
viel zu spät sein. Daher mußte
daran gedacht werden, die Idee von
der Dreigliederung, wenn sie dabei
auch weniger stark fundiert
erscheint, für sich in die Welt
hinzustellen, weil eben nicht
gewartet werden kann, bis sie sich
aus anthroposophisch orientiertem
Denken als eine
Selbstverständlichkeit ergibt. Es
wird aber wohl notwendig sein,
daß dann diese Idee der
Dreigliederung eine gewisse
Unterstützung erfährt. Da sie
diese Unterstützung nicht schnell
genug wird erfahren können von
wirklicher Ausbreitung der
Anthroposophie, die ja langsam
geht, so sollte sie diese
Unterstützung erfahren können doch
eigentlich von dem Dasein der
Mitglieder der anthroposophischen
Bewegung, das heißt: die
Mitglieder der anthroposophischen
Bewegung sollten, indem sie auch
sozial auftreten, versuchen, durch
ihr Auftreten Vertrauen zu
erwirken.
|
En
tout cas, c'est une
question qui
ne se laisse pas
résoudre
théoriquement, mais se
laisse seulement
résoudre
pratiquement, selon la
vie, parce qu’elle
est une question de
comportement.
Nous devons essayer de
représenter le social de
façon
à ce que les humains
puissent voir quelque
chose qui éveille
la
confiance, même si la
fondation du côté
anthroposophique ne peut
survenir
assez rapidement.
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14
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Jedenfalls
ist dies eine Frage, die sich
nicht theoretisch beantworten
läßt, sondern die sich nur
praktisch, lebensgemäß beantworten
läßt, weil sie eine Frage des
Auftretens ist. Wir müssen
versuchen, das Soziale so zu
vertreten, daß die Menschen in der
Art, wie sie es vertreten, etwas
Vertrauenerweckendes sehen können,
auch wenn die Fundierung von
anthroposophischer Seite eben
nicht schnell genug erfolgen kann.
|
Vous
allez maintenant me
demander : oui, comment
est-il possible de
trouver, dans
une certaine mesure, le
bon tact dans
l’engagement pour
le mouvement social ? -
Bien sûr, il n'y a pas
non plus de catéchisme
sur ce point. Mais il y
a une chose qui, si elle
est prise en compte,
peut être d'une grande
aide : chacun de nous
devrait faire un effort
toujours plus grand pour
connaître ce qu'on
appelle le mouvement
social d'une manière qui
soit appropriée à notre
vie. On a pu constater
que ce n'était pas le
cas lorsqu'un mouvement
socialement coloré a été
lancé dans nos cercles.
Parmi les collaborateurs
les mieux
intentionnés et les plus
bénévoles de notre
mouvement
scientifique-spirituel à
orientation
anthroposophique, ne
se sont justement pas
trouvé peu
qui ont en
fait
complètement oublié dormant
que
dans la seconde moitié
du XIXe siècle et
jusqu'à nos jours, il y
avait et il y a encore
ce qu'on appelle le
mouvement social
moderne. En d'autres
termes, je ne pense
pas que tous les membres
ne savaient pas qu'il y
a un mouvement social.
Mais avec
cela
rien
du tout n’est fait
que l’on
sache
qu'il existe un
mouvement social, et
il n’est aussi rien fait
du tout avec ce qu’on
suive
ce que les journaux
rapportent du
mouvement social.
Mais
il s’agit de ce qu’on
connaisse
vraiment les expressions
et les aspirations
concrètes de ce
mouvement. J'ai
rencontré des gens de
notre milieu
- c'était il n'y a pas
si longtemps - qui ne
savaient pas, lorsque
la
tri-articulation
commença,
qu'il y avait des
syndicats et ce
qu'étaient des
syndicats. Nous sommes
devenus trop habitués à
passer devant les humains
dans la vie et à ne pas
nous soucier de ce que
les humains
propulsent
et font réellement. Nous
devons apprendre à nous
soucier vraiment de
l'âme des humains,
de
nous intéresser vraiment
à l'âme des humains.
Il y a un grand obstacle
à cela, que je voudrais
appeler, sans vouloir
faire de mal à personne,
la "bonne volonté
civique/bourgeoise"
pour
la population active à
l’ouvrage et
travaillant.
Cette "bienveillance
bourgeoise" pour la
population travailleuse,
qui dégouline souvent
d'élan social, est au
fond un sérieux obstacle
à l'efficacité sociale
dans le présent. Dans
les domaines les plus
divers, nous avons fait
l'expérience de ce que
j'entends par là. Il
suffit de penser à la
façon dont nous avons
vécu une certaine prise
de contact avec l’ainsi
nommé
"peuple".
Nous avons vécut
des romans historiques,
des romans populaires,
des nouvelles
populaires, dans
lesquels à
été décrit
par
des
gens qui ne
comprenaient
rien du
peuple – par
exemple de Berthold
Auerbach ou semblable -,
la
façon dont le peuple
était ou est,
et ce qui est venu de ce
côté a ensuite été
accepté comme une
occupation, une
occupation du savoir
avec le peuple.
On l'a même ressenti
comme faisant partie de
la question sociale, si
l'on regarde le "Weber"
de Gerhart Hauptmann. Il
est certain que dans le
"Weber" de Gerhart
Hauptmann, on voit la
misère des masses
prolétariennes de telle
manière qu'on montre sur
scène comment une
famille pauvre doit se
nourrir d'un chien mort.
Mais c'est une vision
étrange de la
connaissance de la vie
sociale quand, dans
certaines grandes
villes, les humains
s'assoient au
parterre
ou dans la galerie et
regardent comment une
famille pauvre doit se
nourrir d'un chien
mourant, puis rentrent
alors
chez eux
pour, disons, un soupé
habituel. Je ne veux pas
dire avec
cela qu'à
notre époque, il est
peut être possible de
surmonter les
antagonismes de classe
du jour au lendemain.
Mais ce
dont il s’agit
est que nous devons
vraiment donner un sens
à ce qui se passe, que
nous devons nous
débarrasser de
l'habitude de passer
devant les humains
sans savoir dans quel
contexte ils se
trouvent. Aujourd'hui,
il s'agit vraiment pour
chaque individu de
pouvoir porter un grand
contexte historique
mondial devant l'œil
spirituel, un contexte
qui ne s'ouvre que
lorsque nous regardons
les temps passés, qui
ont laissé derrière eux
beaucoup de choses qui
vivent dans notre
présent, et lorsque nous
regardons les nouvelles
choses qui montent
à la surface de la vie
dans ce temps présent
comme si elles venaient
des profondeurs originelles.
|
15
|
Nun
werden Sie mich fragen: Ja, wie
ist das möglich, gewissermaßen
den richtigen Takt im Auftreten
für die soziale Bewegung zu
finden? — Auch darüber läßt sich
selbstverständlich keine
katechismusartige Anweisung
geben. Aber etwas läßt sich doch
sagen, das, wenn es genügend
berücksichtigt wird, stark hilft :
Es müßte jeder einzelne unter uns
sich immer mehr und mehr bemühen,
das, was man soziale Bewegung
nennt, lebensgemäß wirklich
kennenzulernen. Daß dies nicht der
Fall war, das konnte man ja
wirklich sehen, als in unseren
Kreisen mit einer sozial gefärbten
Bewegung begonnen wurde. Unter den
gutmeinendsten und wohlwollendsten
Mitarbeitern unserer
anthroposophisch orientierten
geisteswissenschaftlichen
Bewegung befanden sich wirklich
nicht eben wenige, die eigentlich
völlig verschlafen haben die
Tatsache, daß es in der zweiten
Hälfte des 19. Jahrhunderts und
bis in unsere Tage herein das
gegeben hat und gibt, was man die
moderne soziale Bewegung nennt.
Das heißt, ich meine damit nicht,
daß nicht alle Mitglieder gewußt
hätten: es gibt eine soziale
Bewegung. Damit ist aber gar
nichts getan, daß man weiß, es
gibt eine soziale Bewegung; es ist
auch gar nichts damit getan, daß
man verfolgt dasjenige, was
Zeitungen berichten von sozialer
Bewegung. Sondern es handelt sich
darum, daß man die konkreten
Äußerungen und Aspirationen dieser
Bewegung wirklich kennt. Ich habe
Leute kennengelernt aus unserer
Mitte heraus — es ist noch nicht
lange her —, die wußten nicht, als
die Dreigliederung begann, daß es
Gewerkschaften gibt und was
Gewerkschaften sind. Wir sind zu
sehr gewohnt geworden, im Leben an
den Menschen vorbeizugehen und uns
nicht zu kümmern um dasjenige, was
die Menschen eigentlich treiben
und tun. Wir müssen lernen, uns um
die Seelen der Menschen wirklich
zu bekümmern, für die Seelen der
Menschen wirklich Interesse zu
fassen. Dafür gibt es ein großes
Hindernis, das ich, ohne jemand
verletzen zu wollen, nennen möchte
das «bürgerliche Wohlwollen» für
die werktätige arbeitende
Bevölkerung. Dieses bürgerliche
Wohlwollen für die werktätige
arbeitende Bevölkerung, das
oftmals nur so trieft von sozialem
Impetus, das ist im Grunde
genommen ein schlimmes Hindernis
für die soziale Wirksamkeit in
der Gegenwart. Auf den
verschiedensten Gebieten haben wir
erlebt, was ich eigentlich damit
meine. Denken Sie nur einmal, wie
wir erlebt haben ein gewisses
Kennenlernen des sogenannten
«Volkes». Wir haben
geschichtliche Romane,
Volksromane, Volksnovellen erlebt,
in denen geschildert worden ist
von Leuten, die nichts vom. Volk
verstanden — zum Beispiel von
Berthold Auerbach oder ähnlichen
—, die Art, wie das Volk war oder
ist, und was von dieser Seite
gekommen ist, wurde dann
hingenommen als eine
Beschäftigung, eine
Erkenntnis-Beschäftigung mit dem
Volke. Man hat es sogar als etwas
zur sozialen Frage Gehöriges
empfunden, wenn man sich Gerhart
Hauptmanns «Weber» angesehen hat.
Gewiß, in Gerhart Hauptmanns
«Weber» sieht man das Elend
proletarischer Massen so, daß
einem auf der Bühne vorgeführt
wird, wie eine arme Familie von
einem krepierten Hunde sich
ernähren muß. Aber es ist doch
eine sonderbare Auffassung der
Erkenntnis des sozialen Lebens,
wenn in irgendeiner großen Stadt
im Parkett oder auf der Galerie
die Menschen sitzen, die sich da
anschauen, wie die arme Familie
sich nähren muß von einem
krepierten Hunde, und die dann
nach Hause gehen, um, sagen wir,
eines der üblichen Soupés zu
begehen. Damit will ich nicht
sagen, daß es in unserer heutigen
Zeit vielleicht möglich sei, von
heute auf morgen die
Klassengegensätze zu überbrücken.
Aber dasjenige, um was es sich
handelt, ist, daß wir wirklich
Sinn bekommen müßten für das, was
geschieht; daß wir uns abgewöhnen
müßten, an den Menschen
vorbeizugehen und nicht zu wissen,
in welchen Lebenszusammenhängen
die Menschen drinnenstehen. Es
handelt sich heute wirklich darum,
daß jeder einzelne sich einen
großen weltgeschichtlichen
Zusammenhang vor das geistige Auge
führen kann, einen Zusammenhang,
der sich nur eröffnet, wenn wir
zurückblicken auf frühere Zeiten,
welche noch zurückgelassen haben
manches, was in unserer Gegenwart
lebt, und wenn wir hinblicken auf
Neues, das in dieser Gegenwart wie
aus Urtiefen heraus an die
Oberfläche des Lebens durchstößt.
|
Une
question qui se pose
sans cesse lorsqu'on
parle de la vie publique
moderne, c'est la
question de
l'organisation. Nos
conditions/rapports
de vie sont devenus
compliquées. Le travail
est devenu de plus en
plus divisé. L'individu
se trouve dans une zone
de
d'activité
et de travail
étroitement limité.
Nous pouvons seulement
travailler,
nous pouvons seulement
travailler
en tant qu’humains
modernes à travers des
organisations. Il y a
toujours eu des
organisations. Mais on
ne tient pas compte de
ce
que les organisations de
nature plus ancienne
étaient quelque chose de
complètement différent
des organisations qui
doivent être créées.
Aujourd'hui, nous vivons
presque seulement
dans des organisations telles
qu’elles
perpétuent en partie
l'ancien, mais
contiennent déjà pour
part le
nouveau, qui subissent
constamment des chocs
intérieurs. Cependant,
la conscience n'a pas
pénétré le fait que
quelque chose de
vraiment nouveau doit
être porté à la surface
depuis les profondeurs
mêmes de
l’évolution
humaine.
|
16
|
Eine
Frage, die immer wieder auftritt,
wenn vom modernen öffentlichen
Leben die Rede ist, das ist die
Frage der Organisation. Unsere
Lebensverhältnisse sind
kompliziert geworden. Die Arbeit
hat immer mehr und mehr Teilung
erfahren. Der einzelne steht in
einem eng-begrenzten Gebiet des
Wirkens und Arbeitens drinnen. Wir
können nur arbeiten, wir können
nur wirken als moderne Menschen
durch Organisationen.
Organisationen hat es immer
gegeben. Aber das berücksichtigt
man nicht, daß Organisationen
älterer Natur etwas ganz anderes
waren als die Organisationen, die
entstehen müssen. Heute leben wir
fast nur in solchen
Organisationen, die zum Teil Altes
fortsetzen, zum Teil aber schon
das Neue in sich haben,
fortwährend innere
Erschütterungen erleben. Jedoch
das Bewußtsein ist nicht
durchgedrungen, daß wirklich etwas
durchgreifend Neues sich aus
Urtiefen der
Menschheitsentwickelung an die
Oberfläche tragen muß.
|
Lorsque
nous posons des
questions sur des
organisations plus
anciennes, nous pouvons
en fait prendre une
chose comme l'impulsion
de telles
organisations : le sang
humain, la cohésion du/l’appartenance
au
sang. Quand on regarde
les temps anciens, on
voit des troncs
héréditaires
regroupés,
de grandes
familles regroupées.
Ce qui appartient à un
même groupe est en fait
organisé à partir des
profondeurs humaines par
le sang. Cela signifie
que le principe
d'organisation est
souvent un subconscient,
qu'il n'apparaît pas
complètement dans la
conscience. Les humains
s'organisent, mais cela
ne presse
pas vers en haut
dans la conscience. Des
esprits plus
élevés que les humains sont
impliqués lors
de
cette organiser.
|
17
|
Wenn
wir nach älteren Organisationen
fragen, so können wir eigentlich
eines als den Impuls solcher
Organisationen hinstellen: das
menschliche Blut, die
Blutzusammengehörigkeit. Wenn wir
in ältere Zeiten sehen, sehen wir
zusammengehörige Stämme,
zusammengehörige Großfamilien.
Das, was zusammengehört, ist
eigentlich organisiert aus
menschlichen Tiefen heraus durch
das Blut. Das bedingt, daß das
Organisationsprinzip vielfach ein
Unterbewußtes ist, daß es nicht
vollständig ins Bewußtsein
heraufkommt. Die Menschen sind
dabei beim Organisieren, aber es
dringt nicht ins Bewußtsein
herauf. Es wirken höhere Geister
als der Mensch bei diesem
Organisieren mit.
|
Aujourd'hui,
nous sommes confrontés à
la nécessité de réaliser
à partir
de la conscience humaine
ce qui était auparavant
fait inconsciemment,
c'est-à-dire souvent par
des esprits plus
élevés que ne l’est
l'humain.
Nous voulons nous unir
consciemment en
associations, en
organisations pour la
promotion du travail
social. Ce qui a
rassemblé les humains
à partir
du
sang perd peu à peu sa
signification.
|
18
|
Heute
sind wir eben vor diese
Notwendigkeit gestellt, das, was
früher unbewußt geschehen ist, das
heißt, vielfach von höheren
Geistern, als der Mensch ist, aus
dem menschlichen Bewußtsein heraus
selber zu vollziehen. Wir wollen
uns bewußt zusammenschließen in
Assoziationen, in Organisationen
zur Förderung der sozialen Arbeit.
Dasjenige, was die Menschen
zusammengeschlossen hat aus dem
Blute heraus, verliert allmählich
seine Bedeutung.
|
La
chose observée,
reconnue, l'objectif
doivent donner les
raisons de la
combinaison/le
rassembler.
Le
rassemblements
subconscients
ou inconscients
doit céder la place à des
rassemblement conscients.
Dans ce l’un
dans l’autre
de ces deux courants :
l'organisation
consciente et
l'organisation
inconsciente, nous
vivons au milieu, et les
secousses
du présent sont souvent
liées à la confluence
de ces deux courants.
Prenez seulement
une fois
ce à quoi nous sommes
confrontés en public
aujourd'hui comme les
aspirations des partis
socialistes aux nuances
les plus diverses. Dans
ces partis socialistes,
vit
donc entièrement,
même si c’est encore
instinctivement,
un
certain tendre à
l'organisation
consciente.
On veut organiser. Mais
d'un autre côté, on
n'est pas encore arrivé
au point de trouver
l'objet pour
l’organisation
consciente.
|
19
|
Die
beobachtete, die erkannte Sache,
das Objektive muß die Gründe
abgeben für das Zusammenschließen.
Unterbewußtes oder unbewußtes
Zusammenschließen muß bewußtem
Zusammenschließen weichen. In
diesem Ineinander von diesen zwei
Strömungen: bewußtem Organisieren
und unbewußtem Organisieren, leben
wir mitten drinnen, und die
Erschütterungen der Gegenwart
hängen vielfach mit dem
Zusammenfließen dieser zwei
Strömungen zusammen. Nehmen Sie
nur einmal dasjenige, was einem
heute in der Öffentlichkeit
entgegentritt als das Bestreben
der sozialistischen Parteien der
verschiedensten Nuancen. In diesen
sozialistischen Parteien lebt ja
ganz, wenn auch heute noch
instinktiv, ein gewisses
Hindrängen zum bewußten
Organisieren. Man will
organisieren. Aber auf der anderen
Seite ist man noch nicht dazu
vorgedrungen, das Objekt zu finden
für das bewußte Organisieren.
|
Vous
pouvez, en ce
que vous voudriez vous
le rendre clair,
simplement, j’aimerais
dire,
regarder le phénomène
primordial de l’aspiration
sociale d'aujourd'hui.
Supposons que quelqu'un
apparaisse - parlons sans
préjugé
- et dise que les
aspirations sociales
doivent être
poursuivies. - Que penserait-il
par là ? Il
penserait avec
cela : en
Suisse, les aspirations
sociales doivent être
poursuivies. Si l'on
devait s'attendre à ce
qu'il pense
différemment, il aurait
bien sûr le sentiment
que c'est plus
qu’il ne peut en
supporter.
Ou pensez
même que quelqu'un en
France se présenterait
ainsi : il penserait
naturellement que l'aspiration
sociale doit être menée
à l'intérieur des
frontières françaises.
Après tout, il a aussi
été exprimé
en théorie que des
programmes socialistes
devraient utiliser les
anciennes frontières de
l'État comme cadre pour
les grandes coopératives
socialistes. L'État
devrait être transformé
en une grande
coopérative socialiste.
Mais l'État est ce qui
reste des anciennes
consanguinités, des
anciennes
consanguinités. Il faut
donc simplement mettre
quelque chose sur ce qui
sort des anciens groupement
du sang.
|
20
|
Sie
können, indem Sie sich das
klarmachen wollen, einfach, ich
möchte sagen, auf das Urphänomen
des heutigen sozialen Strebens
hinschauen. Nehmen Sie einmal an,
hier träte jemand auf — wir wollen
ganz unbefangen sprechen — und
würde sagen: Es soll sozial
gestrebt werden! — Was würde er
damit meinen? Er würde damit
meinen: In der Schweiz soll sozial
gestrebt werden. Wenn man ihm nun
zumuten würde, er solle anders
denken, so würde er das
selbstverständlich als eine
Zumutung empfinden. Oder denken
Sie gar, in Frankreich würde
jemand so auftreten: er würde
selbstverständlich denken, daß
innerhalb der französischen
Grenzen sozial gestrebt werden
soll. Es ist ja auch theoretisch
ausgesprochen worden, daß
sozialistische Programme die alten
Staatsgrenzen als einen Rahmen für
große sozialistische
Genossenschaften benützen sollen.
Der Staat soll sich verwandeln in
eine große sozialistische
Genossenschaft. Aber der Staat ist
ja das übriggebliebene der alten,
aus der Blutsverwandtschaft
hervorgegangenen Verbände, der
alten Blutsverbände. Es soll also
einfach etwas über dasjenige, was
aus den alten
Blutsverwandtschaften
herauskommt, darübergestülpt
werden.
|
Aujourd'hui,
on attend beaucoup d'un
humain
si on s'attend à ce qu'il
doive
réfléchir
clairement sur
cette chose.
Et les humains
ne pourront pas penser
clairement sur
ces choses s'ils ne
deviennent pas
anthroposophes. Aussi
étrange que cela puisse
paraître, ce que j’exprime
maintenant, c'est que
les humains
ne pourront pas penser
clairement là-dessus.
Car qu’est ce
qui va comme appel
de par
ce
monde ? Par
notre monde va l'appel
: la libération des
peuples, c'est-à-dire
les anciennes
associations de sang qui
datent de l'ancien temps
devraient être
réorganisées d'une
manière ou d'une autre.
Libération des peuples !
-- En
ce
que cet appel va
de par
le monde, il ignore
complètement ce
qui devrait être
organisation à partir
de la
conscience. Ainsi
les
choses se heurtent si durement
en notre présent.
C’est
pourquoi,
seule une véritable
compréhension
anthroposophique,
une compréhension
générale
de l'humain
pourra mener là où cela
devrait être
mener.
|
21
|
Man
mutet heute dem Menschen viel zu,
wenn man ihm zumutet, er solle
klar über diese Sache denken. Und
die Menschen werden gar nicht klar
über diese Dinge denken können,
wenn sie nicht Anthroposophen
werden. So sonderbar das ist, was
ich jetzt ausspreche, es ist so :
Die Menschen werden gar nicht klar
darüber denken können. Denn, was
geht für ein Ruf durch diese Welt?
Durch unsere Welt geht der Ruf:
Befreiung der Völker, das heißt,
die alten Blutsverbände, die aus
den alten Zeiten stammen, sollen
in irgendeiner Weise neu
organisiert werden. Befreiung der
Völker! -- Indem dieser Ruf durch
die Welt geht, ignoriert er
vollständig dasjenige, was
Organisation aus dem Bewußtsein
heraus sein soll. So hart stoßen
zusammen in unserer Gegenwart die
Dinge. Daher wird nur ein
wirkliches anthroposophisches, ein
allgemeines Menschenverständnis
führen können zu dem, wohin
geführt werden soll.
|
Mais
avec cela, ça
a ses bons chemins.
Car la compréhension
anthroposophique, nommément
l’ainsi
nommée
compréhension
théosophique antérieure,
a donc
tout de suite
fait
halte
à cette question. On
a volontiers
dit : la compréhension
fraternelle des êtres
humains sans distinction
de race, de couleur,
etc. - Mais est-ce
devenu une réalité
quelque part dans notre
époque moderne ? C’est
devenue une théorie, une
théorie abstraite ; ce
n'est pas devenu réel en
notre temps.
Et réel
c’est
le
moins
maintenant.
|
22
|
Damit
aber hat es seine guten Wege. Denn
das anthroposophische Verständnis,
namentlich das frühere sogenannte
theosophische Verständnis hat ja
gerade bei dieser Frage immer
haltgemacht. Wohl hat man gesagt:
Brüderliches Verständnis der
Menschen ohne Unterschied von
Rasse, Farbe und so weiter. — Aber
ist das irgendwo real geworden in
unserer neueren Zeit? Theorie ist
es geworden, abstrakte Theorie;
real geworden ist es nicht in
unserer Zeit. Und real ist es
jetzt am allerwenigsten.
|
Tout
de suite par là
ce travail
anthroposophique-théosophique
a participé à l'amour
général pour l'abstrait
dont a si souvent été
parlé
ici, cet amour général
pour l'abstrait qui vit
dans les être-là
pensants
et à mesure
de sentiments
qui se séparent de la
vie. Nous vivons comme
des humains
modernes, comme des humains
du présent, la vie que
nous n'avons pas la
permission
de vivre, la double vie
: d'une part, la vie
dans le travail
extérieur, où nous avons
notre profession, où
nous avons encore maintes
autres
choses comme la
profession, et la vie où
nous considérons, où
nous ressentons. Une vie
de tous les jours, une
vie de dimanche. Nous ne
voulons pas entendre
quand est
parlé
de l'Esprit, quelque
chose qui intervient
dans la vie du lundi et
du mardi et du mercredi
et du jeudi et du
vendredi et du samedi ;
nous voulons avoir une
vie où l'on parle de
l'Esprit, une vie où
l'on se sent à l'aise
quand on l'annonce du
haut de la chaire le
dimanche, le matin ou
l'après-midi, sans
penser à ce qui se passe
le lundi, le mardi, le
mercredi, le jeudi, mais
en éprouvant un certain
plaisir dans les mots :
fraternité, charité/amour
du prochain,
etc. Cela s’étend
dans la vie de la
science. Et là, se
montre en particulier,
comment cela a
été effectué
; cet effet historique,
cela
doit être pris en
compte.
|
23
|
Dadurch
hat gerade dieses
anthroposophisch-theosophische
Streben teilgenommen an der
allgemeinen Liebe für das
Abstrakte, von dem hier so oftmals
gesprochen worden ist, jener
allgemeinen Liebe für das
Abstrakte, die da lebt in den
gedanklichen, gefühlsmäßigen
Daseinen, die sich absondern vom
Leben. Wir leben als moderne
Menschen, als Menschen der
Gegenwart, das Leben, das wir
nicht leben dürfen, das
Doppelleben: auf der einen Seite
das Leben in der äußeren Arbeit,
wo wir unseren Beruf haben, wo wir
manches andere noch haben wie den
Beruf, und das Leben, wo wir
bedenken, wo wir empfinden. Ein
Leben des Alltags, ein Leben des
Sonntags. Wir wollen nicht hören,
wenn vom Geiste gesprochen wird,
etwas, was eingreift in das Leben
vom Montag und Dienstag und
Mittwoch und Donnerstag und
Freitag und Sonnabend; wir wollen,
wenn vom Geiste gesprochen wird,
ein Leben haben, bei dem es sich
uns wohl anfühlt, wenn es am
Sonntag, Vor- oder Nachmittag, von
der Kanzel vermeldet wird, wobei
wir nicht zu denken brauchen an
das, was am Montag, Dienstag,
Mittwoch, Donnerstag vorgeht,
sondern wobei wir nur eine gewisse
Wollust empfinden bei den Worten:
Brüderlichkeit, Nächstenliebe und
so weiter. Das erstreckt sich bis
in das Leben der Wissenschaft. Und
da zeigt es sich insbesondere, wie
es bewirkt worden ist; dieses
geschichtliche Bewirken, das muß
ins Auge gefaßt werden.
|
Voyez-vous,
nos sciences profanes ne
se permettent en fait
plus de savoir quoi que
ce soit de
l'esprit, et pas une
fois plus de
l'âme. On le
trouve tout à fait évident
que les sciences
profanes ne se
permettent pas de savoir
quelque
chose
de
l'esprit ou de
l'âme.
Les érudits
d'aujourd'hui proclament
que la science doit être
libre de ce qu'est la
foi, et ils pensent
qu'ils servent la
science sans préjugés.
Ils pensent que l'on est
partial si l'on a encore
quelque chose à dire sur
l'âme et l'esprit dans
le domaine de la
science, parce que seule
la foi subjective en
décide - ainsi
pensent les gens. Mais
d'où cela vient-il
vraiment ? En réalité,
cela vient du fait que
l'époque s'est
développée de telle
manière que les
confessions religieuses
ont monopolisé pour
elles-mêmes
l'inclination à l'âme et
au spirituel. Les
confessions religieuses
ont formé un monopole
pour l'âme et pour le
spirituel. Et
aujourd'hui, il semble
tout à fait naturel,
lorsqu'on juge quelque
chose comme
l'anthroposophie de ce
côté, que les
gens
disent
simplement : cela n’a
pas la
permission d’être
cultivé/soigné
; la science doit rester
libre de ces choses, la
science ne doit pas
parler dans ce
qui
est d’âme
et le spirituel, parce
que la relation à
ce qui est d’âme et
au spirituel doit être
un monopole pour les
confessions, pour les professions
de foi.
- C'est pourquoi il est
si humoristique -
pardonnez-moi d'utiliser
cette expression vis-à-vis
d’un
fait très grave/sérieux,
mais puisqu'il y a de la
tragicomédie, il peut
aussi y avoir de l'humoristique
sérieux, et le
tragicomique
est parfois plus
importante pour le
développement/l’évolution
du monde que la simple
tragédie ou le
comique -, c’est
humoristique d'entendre
aujourd'hui déclamé
en
chaire professorale
que la science doit être
si et si objective, sans
se mêler des choses de
l'âme ou de l'esprit,
car cela briserait
l'exactitude de la
science. Il est
humoristique d'entendre
de telles choses, car
cela vient du fait qu'il
a été interdit aux gens
qui ne sont pas
responsables de la foi
de parler de l'esprit et
de l'âme pendant si
longtemps. Et ceux qui
aujourd'hui croient
qu'en tant que
scientifiques, ils
doivent garder la
science pure pour
qu'elle soit exacte, ils
veulent la garder pure
dans la vérité parce que
le dogme leur interdit
de penser à l'âme et à
l'esprit. C'est le
sédiment, l’arriéré,
le résidu des anciennes
interdictions
ecclésiastiques, qui
nous sont annoncées
aujourd'hui comme des
exigences scientifiques
exactes des chaires
d'enseignement. Les humains
ne savent même pas
comment, historiquement,
ce qu'ils proclament
aujourd'hui comme une
évidence et parfois, à
leur avis, comme une
haute vérité s'est
développé. Et ce n'est
pas face à ces choses
que ne
doit pas être dormi du
sommeil de
l'âme, mais face à ces
choses que les humains
devraient
justement
se réveiller. Mais sans
qu’on
se
réveille vis-à-vis
de ces choses,
nous n'irons pas un
pas plus
loin. Aussi belles que
soient les choses que
nous pouvons transmettre
sur la question sociale,
nous n'irons pas plus
loin si nous cédons à
l'illusion du plus grand
mensonge qui existe
réellement, du mensonge
scientifique du présent.
Nous ne le ressentons
pas encore, cette
science ment, mais nous
devons apprendre à le
ressentir.
|
24
|
Sehen
Sie, unsere profanen
Wissenschaften erlauben sich
eigentlich gar nicht mehr, vom
Geiste, und nicht einmal mehr von
der Seele irgend etwas zu wissen.
Man findet es ganz
selbstverständlich, daß die
profanen Wissenschaften sich nicht
erlauben, vom Geiste und von der
Seele etwas zu wissen. Gelehrte
verkündigen heute, daß die
Wissenschaft frei sein müsse von
dem, was Glaube ist, und sie
denken damit der vorurteilslosen
Wissenschaft zu dienen. Sie
denken, man sei befangen, wenn man
auf dem Gebiete der Wissenschaft
noch etwas von der Seele und von
dem Geiste zu sagen hat, denn
darüber entscheide doch nur der
subjektive Glaube — so meinen die
Leute. Woher rührt das aber in
Wirklichkeit? In Wirklichkeit
rührt es davon her, daß sich das
Zeitalter so gestaltet hat, daß
die religiösen Bekenntnisse für
sich monopolisiert haben die
Hinneigung zum Seelenhaften und
zum Geistigen. Die religiösen
Bekenntnisse haben sich ein
Monopol gebildet für das Seelische
und für das Geistige. Und man
empfindet es heute ganz
selbstverständlich, wenn von
dieser Seite so etwas beurteilt
wird, wie Anthroposophie es ist,
daß die Leute einfach sagen: Das
darf nicht gepflegt werden;
Wissenschaft muß frei bleiben von
diesen Dingen, Wissenschaft hat
nicht hineinzureden in das
Seelische und Geistige, weil die
Beziehung zum Seelischen und
Geistigen ein Monopol sein soll
für die Konfessionen, für die
Bekenntnisse. — Deshalb ist es so
humoristisch — verzeihen Sie, daß
ich den Ausdruck gebrauche
gegenüber einer sehr ernsten
Tatsache, aber da es
Tragikomisches gibt, so kann es
auch ein Ernsthumoristisches
geben, und das Tragikomische ist
manchmal für die Entwickelung der
Welt bedeutsamer als das bloße
Tragische oder Komische —, es ist
humoristisch, wenn man heute von
den Lehrkanzeln deklamieren hört,
die Wissenschaft müsse so und so
objektiv sein, ohne sich auf die
Dinge der Seele oder des Geistes
einzulassen,denn dadurch würde die
Exaktheit der Wissenschaft
durchbrochen. Es ist deshalb
humoristisch, dergleichen zu
hören, weil es davon kommt, daß
den Leuten, die nicht zu vertreten
haben den Glauben, verboten war
durch so und so lange Zeit, über
Geist und Seele zu sprechen. Und
diejenigen, die heute glauben, als
wissenschaftliche Gelehrte die
Wissenschaft rein erhalten zu
müssen um ihrer Exaktheit willen,
die wollen sie in Wahrheit rein
erhalten, weil ihnen verboten
worden ist durch die Dogmatik,
über Seele und Geist zu denken. Es
ist der Bodensatz, der Rückstand,
das Residuum der alten kirchlichen
Verbote, die uns heute als exakte
wissenschaftliche Forderungen von
den Lehrkanzeln verkündet werden.
Die Menschen wissen eben gar
nicht, wie sich historisch
dasjenige herausgebildet hat, was
sie heute als eine
selbstverständliche und manchmal
nach ihrer Ansicht hohe Wahrheit
verkündigen. Und diesen Dingen
gegenüber sollte eben nicht der
Seelenschlaf geschlafen werden,
sondern diesen Dingen gegenüber
sollten die Menschen aufwachen.
Aber ohne daß wir diesen Dingen
gegenüber aufwachen, kommen wir
keinen Schritt weiter. Wir können
noch so sehr schöne Sachen
tradieren über die soziale Frage,
wir kommen nicht weiter, wenn wir
uns irgendwelcher Illusion über
die größte Lüge hingeben, die es
eigentlich gibt, über die
Wissenschaftslüge der Gegenwart.
Wir empfinden sie noch gar nicht,
diese Wissenschaftslüge, aber wir
müssen lernen, sie zu empfinden.
|
Cela
n’est pas pensé
émotionnel, c’est
penser entièrement
théorique, ce
que j’ai justement dit,
et peut seulement
être
compris correctement quand
c’est
repris dans cet être-pensé-théoriquement.
Vous voyez, je me sens
seulement appelé à
prononcer le mot
mensonge scientifique
parce que, tout comme je
prononce le mot mensonge
scientifique et de ce
point de vue je critique
la science
contemporaine, je la
défends aussi tant,
car elle est
devenue grande par
tout ce qu'elle pouvait
obtenir
de
ce
que pendant un temps durant
les
humains
ont étudié purement
le corps physique-corporel
par la science, et ne se
sont pas
particulièrement tournés
vers le psychique-spirituel.
Mais cela peut seulement
être
considéré comme un
principe d'utilité et
comme un principe pédagogique
de
l’évolution de l’humanité,
et non comme quelque
chose d'épistémologique/de
la théorie de la
connaissance.
|
25
|
Das
ist nicht emotionell gemeint, das
ist ganz theoretisch gemeint, was
ich eben gesagt habe, und kann
auch nur richtig verstanden
werden, wenn es in diesem
Theoretisch-Gemeintsein
aufgenommen wird. Sehen Sie, ich
fühle mich nur berufen, das Wort
Wissenschaftslüge auszusprechen,
weil ich ebenso, wie ich dieses
Wort ausspreche und rückhaltlos
von diesem Gesichtspunkte aus die
gegenwärtige Wissenschaft
kritisiere, sie ebensosehr wieder
verteidige; denn sie ist groß
geworden durch alles dasjenige,
was sie erreichen konnte dadurch,
daß eine Zeitlang die Menschen
bloß das Physisch-Leibliche durch
die Wissenschaft untersucht haben,
sich nicht besonders hingewandt
haben zum Seelisch-Geistigen. Aber
das darf nur als ein
Utilitätsprinzip angesehen werden
und als ein pädagogisches Prinzip
der Menschheitsentwickelung, nicht
als irgend etwas
Erkenntnistheoretisches.
|
Ainsi
devrait
aussi
être envisagée
aujourd'hui, la
nécessité de tout
de suite pénétrer
à nouveau la science
profane avec de
réelles
connaissances
de
ce
qui est d'âme
et d'esprit. Car c'est seulement
de
là que viendra la force
de saisir
suffisamment
profondément les
problèmes sociaux. En
notre
temps,
l'humain
est maintenant
déjà
une
fois placé
devant
la nécessité de
connaître autrement que
ce qui est
connu aujourd'hui dans
nos écoles. J’aimerais
dire que des choses
deviennent patentes
aujourd'hui
dans la connaissance qui
n'avait pas besoin
d'être patente
depuis longtemps. La
vision copernicienne du
monde a longtemps été
suffisante. Il était
utile pour
les humains de se
représenter si
joliment
: ici le Soleil - la
Terre se déplace en
ellipse, autour de la
Terre la Lune se déplace
à son tour, entre le
Soleil et la Terre
Mercure et Vénus, plus
loin Mars et ainsi de
suite. - C'était bien de
mettre en forme cette
image du mouvement des
planètes autour du
soleil en ellipses, de
cette façon pour
l'humanité. Cette image
a suffi jusqu'à
aujourd'hui.
|
26
|
So
müßte auch heute die Notwendigkeit
eingesehen werden, gerade die
profane Wissenschaft wiederum zu
durchdringen mit wirklichen
Erkenntnissen des Seelischen und
des Geistigen. Denn nur daraus
wird die Kraft entspringen, die
sozialen Probleme tief genug
anzufassen. In unserer Zeit ist
der Mensch nun schon einmal vor
die Notwendigkeit gestellt, anders
zu erkennen, als heute in unseren
Schulen erkannt wird. Dinge werden
heute, ich möchte sagen, fällig in
der Erkenntnis, die längere Zeit
nicht fällig zu sein brauchten.
Man hat lange ganz ausgereicht mit
der kopernikanischen
Weltanschauung. Es war nützlich
für die Menschen, sich so hübsch
vorzustellen: Hier die Sonne —
die Erde bewegt sich in einer
Ellipse herum, um die Erde bewegt
sich wiederum der Mond, zwischen
Sonne und Erde Merkur und Venus,
weiter weg Mars und so weiter. —
Es war hübsch, dieses ganze Bild
der Bewegung der Planeten um die
Sonne in Ellipsen so hinzustellen
für die Menschheit. Man reichte
aus bis zur Gegenwart mit diesem
Bild.
|
Pour
les dessins au tableau voir
page 282.
|
27
|
Zu
den Tafelzeichnungen siehe Seite
282.
|
Mais
comment cette image
est-elle née
historiquement ? Je l'ai
souvent mentionné.
Historiquement, cette
image a été créée
lorsque le grand
Copernic a écrit son
livre sur le
bouleversement des corps
de l’univers.
Il y a trois phrases au
tout début. Si vous
faites attention à ces
trois éléments, alors
c'est bon. Mais ils
n'ont pas été observés
tous les trois, mais
seulement les deux
premiers. Le troisième a
été laissé de côté. Si
l'on ne prête attention
qu'aux deux premières
phrases de Copernic,
alors en
sort
le système copernicien,
continué dans le sens de
Kepler, dans le sens de
Newton. Mais ce système
n'est pas correct. Si
une planète doit se
trouver à une certaine
position selon le calcul
de ce système et que
vous pointez le
télescope - elle n'y est
pas (1).
Mais
elle devrait y être
selon ce système. C'est
pourquoi, depuis
longtemps, on utilise
les soi-disant
"réductions de
Bessel"
; on corrige toujours la
position. Avant
d'installer le
télescope, vous ne le
pointez pas au point
pour lequel vous devriez
le pointer selon ce
système, mais au point
pour lequel vous avez
d'abord utilisé les
corrections de Bessel.
Ces corrections de
Bessel, que
signifient-elles
réellement ? Elles
signifient que nous
devons toujours
appliquer à nouveau ce
que nous appliquerions
si nous avions respecté
les trois lois
coperniciennes,
c'est-à-dire si nous
n'avions pas ignoré la
troisième. Mais si vous
tenez compte de cette
troisième loi
copernicienne, alors
l'histoire des belles
révolutions des planètes
autour du soleil ne
colle à
nouveau pas. Alors,
il faut penser à un
autre système de
l’univers.
Mais les humains
ne penseront pas non
plus à cet autre système
de
l’univers
avant d'être
correctement préparés à
une telle remise en
question par une science
spirituelle à
orientation
anthroposophique. Car
comment les humains
regardent-ils le monde
aujourd'hui ? - Les humains
d'aujourd'hui le
regardent comme s'ils
étaient assis à
l'intérieur d'un train,
sans jamais regarder par
la fenêtre et sans
jamais en sortir, mais
toujours assis à
l'intérieur et vivant
avec les passagers du
train. Mais un humain
pourrait aussi voyager à
travers le monde dans un
train de telle sorte qu'il
parcourt une certaine
distance, puis il
quitte le train, en
descend, et fait
l'expérience de ce qu'il
y a dans une ville ; il
pourrait alors s'agir
d'un autre train, peu
importe ce qu'il
reprend. Il voyage à
nouveau, fait
l'expérience de quelque
chose dans une autre
ville. Ce sont des
étapes que l'on y vit. On
porte cela avec
soi.
|
28
|
Aber
wie ist historisch dieses Bild
entstanden? Das habe ich öfter
schon erwähnt. Historisch ist
dieses Bild dadurch entstanden,
daß einstmals der große Kopernikus
sein Buch über die Umwälzung der
Weltenkörper geschrieben hat. In
dem stehen gleich anfangs drei
Sätze. Beachtet man sie alle drei,
dann ist es gut. Aber sie wurden
nicht alle drei beachtet, sondern
nur die zwei ersten. Der dritte
wurde unberücksichtigt gelassen.
Beachtet man nur die zwei ersten
kopernikanischen Sätze, dann
kommt das kopernikanische System,
im Keplerschen, im Newtonschen
Sinne weitergeführt, heraus. Nur
stimmt dieses System nicht. Wenn
irgendein Planet nach der Rechnung
dieses Systems an einer
bestimmten Stelle sein sollte und
man richtet das Fernrohr hin — er
ist nicht da 1 Aber er müßte da
sein nach diesem System. Daher
setzt man schon seit längerer Zeit
die sogenannten «Besselschen
Reduktionen» ein; man korrigiert
immer die Stelle. Bevor man das
Fernrohr einrichtet, richtet man
es nicht nach dem Punkt hin, für
welchen man es nach diesem System
richten müßte, sondern nach dem
Punkt hin, für welchen man zuerst
die Besselschen Korrekturen
eingesetzt hat. Diese Besselschen
Korrekturen, was bedeuten sie
eigentlich? Sie bedeuten, daß man
immer von neuem anwenden muß das,
was man auf einmal anwenden würde,
wenn man alle drei
kopernikanischen Gesetze beachten
würde, das heißt, wenn man das
dritte nicht unberücksichtigt
gelassen hätte. Aber wenn man
dieses dritte kopernikanische
Gesetz berücksichtigt, dann stimmt
die Geschichte wieder nicht mit
den schönen Umdrehungen der
Planeten um die Sonne. Dann muß
man an ein anderes Weltensystem
denken. Aber die Menschen werden
auch an dieses andere Weltensystem
nicht denken, bevor sie gehörig
vorbereitet sind zu solchem
Umdenken durch anthroposophisch
orientierte Geisteswissenschaft.
Denn wie schauen heute die
Menschen die Welt an? — Die
Menschen schauen sie heute so an,
wie wenn sie in einem
Eisenbahnzug drinnensäßen,
niemals zum Fenster hinausschauten
und auch niemals ausstiegen,
sondern immer drinnensitzen und
nur leben würden mit den Insassen
des Eisenbahnzuges. Aber ein
Mensch könnte auch so mit einem
Eisenbahnzug durch die Welt
fahren, daß er eine Strecke fährt,
dann läßt er den Zug stehen,
steigt aus, erlebt das, was in
einer Stadt ist; es kann ja dann
ein anderer Zug sein, darauf kommt
es nicht an, in den er wieder
einsteigt. Er reist wiederum
weiter, erlebt etwas in einer
anderen Stadt. Das sind Etappen,
die man da erlebt. Das trägt man
dann mit sich.
|
La
science astronomique
d'aujourd'hui vit la
marche avec la terre
dans l'espace des
mondes/de
l’univers de
la même manière que
lorsqu’on
est
assis dans un train et
qu’on
ne vive rien d'autre que
les expériences de ceux
assis avec,
sans jamais en
descendre. Vous allez
maintenant dire :
"Comment peut-on
descendre du train de la
Terre
? Peut-on alors faire
cela, débarquer
de
la Terre
? - Vous pouvez le
faire, mais c'est autre
chose que de descendre
d'un train de
la Terre que de
descendre d’un chemin de
fer.
Descendre d'un train
signifie sortir
de
la porte du wagon et
ensuite se rendre
quelque part. Descendre
de la Terre
signifie : pénétrer
dans l'intérieur de l'humain,
dans l’âme. Si vous
pénétrez vraiment dans
l'âme, si vous atteignez
ce qui se trouve à
l'intérieur de l'âme,
alors vous êtes sorti de
la terre ; alors vous
êtes passé par la même
procédure par rapport à
la terre que celle que
vous traversez lorsque
vous descendez d'un
train et que vous y
remontez. Mais
maintenant, ce qui est
particulier, c'est que
lorsqu’on
descend, c'est-à-dire
lorsqu’on
s’approfondit
vraiment intérieurement,
s’approfondit
concrètement, non par
des illusions, mais
concrètement, qu’alors
on
vive quelque chose de
différent à chaque
descente,
qu’on
vive vraiment quelque
chose de différent à
chaque fois qu’on
descend. Déclamer
de la mystique
qui s'approfondit dans
l'intérieur humain,
qui fait l'expérience de
Dieu dans l'âme, c'est justement
une
pure
déclamation. Vivre
vraiment quelque chose
de l'intérieur, c'est se
rendre compte que c'est
différent aux
différentes époques, que
c'est une expérience
toujours renouvelée. Si
quelqu'un a vraiment
fait une expérience
intérieure en 1870, puis
une autre en 1919, alors
les deux choses sont
vécues différemment au
niveau intérieur.
Pourquoi sont-ils
différents ? Parce
qu'une personne fait
l'expérience de l'espace
des
mondes,
toujours à un endroit
différent.
|
29
|
Die
heutige astronomische Wissenschaft
erlebt den Gang mit der Erde durch
den Weltenraum so, wie wenn man in
einem Eisenbahnzug sitzt und
nichts anderes als die Erlebnisse
mit den Mitinsassen erlebt,
niemals aussteigt. Nun werden Sie
sagen: Wie kann man denn von der
Erde aussteigen? Kann man denn
das, von der Erde aussteigen? —
Man kann das, nur ist es etwas
anderes, von der Erde aussteigen
als aus einem Eisenbahnzug
auszusteigen. Aus einem
Eisenbahnzug aussteigen, heißt:
zur Waggontüre hinausgehen und
dann irgendwo hingehen. Von der
Erde aussteigen heißt: in das
menschliche Innere, in die Seele
eindringen. Dringen Sie wirklich
in die Seele ein, erreichen Sie
das, was im Inneren der Seele ist,
dann sind Sie aus der Erde
ausgestiegen; dann haben Sie in
bezug auf die Erde dieselbe
Prozedur durchgemacht, die Sie
durchmachen, wenn Sie aus einem
Zug aussteigen und wiederum
einsteigen. Aber nun ist das
Eigentümliche, daß man, wenn man
aussteigt, das heißt, wenn man
wirklich innerlich sich vertieft,
konkret vertieft, nicht durch
Illusionen, sondern konkret
vertieft, daß man dann bei jedem
Aussteigen etwas anderes erlebt,
wirklich bei jedem Aussteigen
etwas anderes erlebt. Deklamieren
von Mystik, die sich in das
menschliche Innere vertieft, die
Gott in der Seele erlebt, das ist
eben ein bloßes Deklamieren.
Wirklich im Inneren etwas erleben,
das stellt sich so heraus, daß es
in den verschiedenen Zeitaltern
verschieden ist, daß es immer
erneuertes Erleben ist. Wenn
jemand wirklich innerlich erlebt
hat 1870, und wiederum innerlich
erlebt 1919, so sind die beiden
Dinge verschieden innerlich
erlebt. Warum sind sie
verschieden? Weil der Mensch den
Weltenraum erlebt, immer an einem
anderen Orte erlebt.
|
C'est
par une telle expérience
intérieure que les anciens ont
trouvé leur système céleste,
et non par une expérience
purement extérieure. C'est à
travers une expérience comme
celle du train que le système
copernicien est né. Le système
du futur devra à nouveau être
vécu intérieurement, en ce
sens que l'humain mesurera le
voyage à travers le monde par
des expériences intérieures.
Alors, quelque chose d'autre
en sortira. Il en résultera
surtout que nous apprendrons à
faire l'expérience du monde de
manière concrète, et non,
comme nous aimons le faire
aujourd'hui, à faire
l'expérience de ce monde de
manière abstraite.
|
30
|
Durch
solches innerliches Erleben haben
die Alten ihr Himmelssystem
gefunden, nicht durch rein
äußerliches Erleben. Durch ein
Erleben wie das im Eisenbahnzug
ist das kopernikanische System
entstanden. Das System der
Zukunft wird wiederum innerlich
erlebt sein müssen, indem der
Mensch die Reise durch die Welt an
innerlichen Erlebnissen
durchmißt. Dann wird etwas anderes
herauskommen. Vor allen Dingen
wird das herauskommen, daß wir
lernen werden, konkret die Welt zu
erleben, nicht, wie man es heute
liebt, abstrakt diese Welt zu
erleben.
|
Il
m'est arrivé quelque
chose d'étrange récemment
à Berlin, qui au
fond m’a
satisfait. Il y a
quelque temps, un
article scandaleux est
paru dans le magazine
allemand "Die Hilfe" (L’aide),
"Faux prophète",
s'appelle l'article. Eh
bien, de tels articles
sont lus, sont carrément
oubliés/ ???.
Mais lorsque j'étais à
Berlin il y a quelques
semaines, un Américain
m'a rendu visite et m'a
dit qu'il me rendait
visite parce qu'il avait
lu l'article dans "Die
Hilfe" dans
lequel
était si horriblement
grondé et d'une telle
manière qu'il fallait
s'y intéresser. Je veux
dire cela seulement en
guise d'introduction. Ce
qui m'a en
fait
satisfait, c'est une
question posée par cet
homme, qui était
extrêmement objective.
Il a dit qu'il avait
très vite compris ce dont
il s’agissait avec la
tri-articulation
de l'organisme social,
mais il aimerait
maintenant demander :
pensez-vous que cette
tri-articulation
de l'organisme social
est une vérité éternelle
qui, une fois trouvée,
crée des conditions
sociales qui doivent
maintenant toujours
subsister, ou est-ce une
vérité pour un certain
temps qui ne fait que
remplacer les vieilles
choses ; est-ce une
vérité qui est à son
tour remplacée par autre
chose ? - J'ai été
littéralement stupéfait
de constater qu'il
existe encore
aujourd'hui des
personnes aussi sensées
qui ne croient pas au
chiliasme,
à
l’empire de mille ans,
où un absolu est trouvé
et demeure, purement
une
vérité sur toute la
terre et dans toutes les
éternités. Si
aujourd'hui quelqu'un
pense socialiste, il
pense : demain,
l'État social doit être
réalisé ; s'il est là, alors
il
n’a
jamais
besoin
d’être
différent.
|
31
|
Mir
ist neulich in Berlin etwas
Sonderbares passiert, das mich im
Grunde genommen recht befriedigt
hat. Da ist vor einiger Zeit ein
schmachvoller Artikel in der
deutschen Zeitschrift «Die Hilfe»
erschienen, «Falscher Prophet»,
heißt der Artikel. Nun, solche
Artikel werden gelesen, werden
verschlafen. Aber wie ich jetzt
vor einigen Wochen in Berlin war,
besuchte mich ein Amerikaner und
sagte, er besuche mich eigentlich
aus dem Grunde, weil er den
Artikel in der «Hilfe» gelesen
habe, in dem so schrecklich
geschimpft werde und in einer
solchen Weise, daß man Interesse
fassen müsse. Das will ich nur zur
Einleitung sagen. Was mich
eigentlich befriedigt hat, war
eine Frage, die dieser Mann
gestellt hat, die in höchstem Maße
sachlich war. Er sagte, er habe
sehr schnell begriffen, um was es
sich bei der Dreigliederung des
sozialen Organismus handle, aber
er möchte nun fragen: Halten Sie
dafür, daß diese Dreigliederung
des sozialen Organismus eine ewige
Wahrheit ist, die, einmal
gefunden, soziale Zustände
schafft, die nun immer bleiben
müssen, oder ist es eine Wahrheit
für einige Zeit, die nur ablöst
alte Dinge; ist es eine Wahrheit,
die wiederum von etwas anderem
abgelöst wird? — Ich war förmlich
frappiert, daß sich in der
Gegenwart noch solche verständige
Menschen finden, die nicht glauben
an den Chiliasmus, an das
Tausendjährige Reich, wo einmal
ein Absolutes gefunden wird und
bleibt, bloß ein Wahres über die
ganze Erde hin und in die ganzen
Ewigkeiten. Denkt heute einer
sozialistisch, so denkt er: Morgen
muß der soziale Staat verwirklicht
werden; wenn er da ist, dann
braucht er nimmer anders zu
werden.
|
J'ai
alors
formulé ma réponse ainsi
que j'ai dit : évidemment,
les siècles passés ont aspiré
à
l'État unifié ;
maintenant, nous avons
atteint le point
d'existence concret où
nous devons le tri-articulé.
Au bout d'un certain
temps, l'autre chose, la
synthèse, reviendra, et
il faudra faire le
contraire. - Vous voyez,
il n'est pas si pratique
de devoir toujours
suivre les conditions
concrètes, il n'est pas
si pratique d'imaginer
un système absolu. Mais
aujourd'hui, il est
nécessaire de suivre les
conditions concrètes,
d'être conscient que ce
que nous devons créer,
nous devons le créer
pour la situation
mondiale actuelle. Mais
cela peut déjà être
compris
"astronomiquement"
aujourd'hui, quand on
voit, tout d'abord, que
les expériences
mystiques sont
différentes selon
qu'elles sont acquises
dans telle ou telle
décennie, dans tel ou
tel siècle, et que l'on
peut suivre les
mouvements de la terre
elle-même, les vivre
intérieurement de façon
mystique. Mais
aujourd'hui, le "grand
astronomique" doit être
vu ensemble
et
ressenti ensemble
avec
le social. Nous devons gagner
la possibilité d'avancer
de telle sorte que nous
franchissions
aujourd'hui une étape
qui se
laisse seulement
être mise en parallèle
avec des
étapes de temps
plus précoces,
qui n'étaient justement
pas ainsi seulement
des transitions mais
aussi des poussées
de l’évolution.
|
32
|
Ich
habe meine Antwort dann so
formuliert, daß ich sagte:
Selbstverständlich haben die
letzten Jahrhunderte nach dem
Einheitsstaate gestrebt; jetzt
sind wir im konkreten Dasein so
weit, daß wir ihn dreigliedern
müssen. Nach einiger Zeit wird
wiederum das andere, die Synthesis
kommen; da wird wiederum das
Entgegengesetzte auftreten
müssen. — Sehen Sie, das ist nicht
so bequem, immer die konkreten
Verhältnisse verfolgen zu müssen,
das ist nicht so bequem, wie ein
absolutes System auszudenken. Aber
heute ist es notwendig, daß die
konkreten Verhältnisse befolgt
werden, daß man sich bewußt ist:
Was wir zu schaffen haben, haben
wir für die gegenwärtige
Weltenlage zu schaffen. Das kann
aber heute schon «astronomisch»
begriffen werden, indem wir
erstens sehen, daß die mystischen
Erlebnisse verschieden sind, je
nachdem sie in diesem Jahrzehnt
oder jenem Jahrzehnt, in diesem
Jahrhundert oder in jenem
Jahrhundert gewonnen werden, und
daß man die Bewegungen der Erde
selbst verfolgen, innerlich
mystisch erleben kann. Aber es muß
das «große Astronomische» heute
zusammen geschaut und zusammen
empfunden werden mit dem Sozialen.
Wir müssen die Möglichkeit
gewinnen, so vorzuschreiten, daß
wir heute eine Stufe
überschreiten, die sich nur
parallelisieren läßt mit Stufen
der früheren Zeit, die ebenso
nicht nur Übergänge, sondern Stöße
waren der Entwickelung.
|
Prenez
le grec ancien. Il avait
son territoire de
pays.
Jusqu'aux Colonnes
d'Hercule, la terre
était pour lui encore
quelque
chose de concret. Alors
venait
l'indéfini, l’entièrement
indéfini. Il avait une
conscience de pays.
Il
vint l'époque
moderne, avec la
découverte de
l'Amérique, la
navigation à
voile
vers les Indes
orientales, des choses
similaires. La
conscience de la Terre
est apparue. La
conscience de
pays
des Grecs est devenue la
conscience de
la Terre
des temps modernes. Tout
de
suite ainsi que pour
les Grecs, ce qui était
en dehors des Colonnes
d'Hercule était
indéterminé, de même
aujourd'hui, ce qui est
en dehors de la
conscience de
la Terre
est indéterminé pour l'humain.
Cette fantaisie doit
être remplacée par les
faits réels. Nous devons
transformer la
conscience de
la Terre
en conscience des
mondes/de
l’univers,
comme on
a transformé la
conscience de
pays
des Grecs dans
la
conscience de
la Terre.
Nous en sommes là
aujourd'hui, et nous ne
ferons aucun progrès
social si nous ne
trouvons pas le chemin,
tout comme la conscience
de
pays
des Grecs a été
transformée en
conscience de
la Terre
des temps modernes, de
développer la conscience
des
mondes
de l'avenir à partir de
la conscience de
la Terre
des temps modernes.
|
33
|
Nehmen
Sie den alten Griechen. Er hatte
sein Landgebiet. Bis zu den Säulen
des Herkules war für ihn die Erde
noch etwas, was konkret war. Dann
kam das Unbestimmte, das ganz
Unbestimmte. Er hatte ein
Landbewußtsein. Es kam die neuere
Zeit herauf, die Entdeckung
Amerikas, das Segeln nach
Ostindien, ähnliche Dinge.
Erdenbewußtsein trat auf. Aus dem
Landbewußtsein der Griechen wurde
das Erdenbewußtsein der neueren
Zeit. Geradeso wie für den
Griechen dasjenige, was außerhalb
der Säulen des Herkules lag,
unbestimmt war, so ist heute
dasjenige, was außerhalb des
Erdenbewußtseins ist, für den
Menschen unbestimmt, bloß
mathematische Phantasie,
Galileische, Newtonsche Phantasie
und so weiter. Diese Phantasie muß
durch die realen Tatsachen ersetzt
werden. Wir müssen umwandeln das
Erdenbewußtsein in das
Weltenbewußtsein, wie man
umwandelte das Landbewußtsein der
Griechen in das Erdenbewußtsein.
Wir stehen heute an diesem Punkte,
und wir kommen auch sozial nicht
vorwärts, wenn wir nicht den Weg
finden, ebenso wie das
Landbewußtsein der Griechen in das
Erdenbewußtsein der modernen Zeit
umgewandelt wurde, das
Weltenbewußtsein der Zukunft
herauszuentwickeln aus dem
Erdenbewußtsein der neueren Zeit.
|
Si
nous ne
formons
pas, par les
enseignements de la
science de
l’esprit
orientée
anthroposophiquement,
la grande vision
astronomique du monde de
ce qui est à l'extérieur
comme espace des
mondes,
alors nous ne saisissons
pas la vérité de
l'espace des
mondes.
Mais si nous ne
saisissons pas la vérité
de l'espace des
mondes,
alors nous ne pouvons
pas devenir
des citoyens
des
mondes.
Mais nous ne deviendrons
pas des citoyens sociaux
plus
tôt que
nous ne serons devenus
des citoyens des
mondes
dans notre conscience.
|
34
|
Wenn
wir nicht ausbilden durch die
Lehren anthroposophisch
orientierter Geisteswissenschaft
das große astronomische Weltbild
desjenigen, was draußen als
Weltenraum ist, dann ergreifen wir
nicht die Wahrheit des
Weltenraumes. Aber ergreifen wir
nicht die Wahrheit des
Weltenraumes, so können wir nicht
Weltenbürger werden. Aber wir
werden nicht früher soziale
Bürger, als bis wir in unserem
Bewußtsein Weltenbürger geworden
sind.
|
|
|
Français
seul
|
|
|
01
|
Ces
derniers temps, on a pu constater de
différents côtés, également ici en
Suisse, comment se développe la
relation avec ce qui a été cultivé
pendant des années dans nos milieux en
tant que science de l'esprit à
orientation anthroposophique, de telle
manière qu'elle a conduit à la
construction de ce bâtiment ici, le
Goetheanum, et enfin à ce qui doit
être mis au monde par nous de l'autre
côté, en liaison avec les mouvements
sociaux et les efforts du présent. Le
fait que nous ayons dû ajouter à notre
effort anthroposophique cet effort
social a été jugé de nombreuses
manières différentes, tant négatives
que positives. Bien sûr, cela ne peut
pas être un facteur décisif dans la
manière dont nous devons suivre notre
chemin, mais il est nécessaire
d'attirer l'attention sur les nombreux
faits qui ont été mis en lumière à cet
égard.
|
02
|
Des
anthroposophes disent souvent
que ce mouvement
anthroposophique n'aurait pas dû
s'encombrer de ce qui se trouve
dans le mouvement de la tri-articulation
de l'organisme social. Et
certains de ceux qui se sont
intéressés au mouvement social
censé conduire à la tri-articulation,
trouvent inquiétant que l'idée
de la tri-articulation
ait pris son point de départ
précisément à partir de la
connaissance anthroposophique
qui est souvent ressentie comme
mystique, sombre et peu claire.
Ainsi, les triarticuleurs
sont souvent réprimandés par les
anthroposophes, les
anthroposophes par les triarticuleurs.
Et des
deux côtés,
la communauté n'est parfois pas
volontiers
vue.
|
03
|
Comme
je l'ai dit, cela ne peut pas
nous troubler
; mais il est important de
prendre pleinement conscience
d'un tel fait et de se souvenir
du lien intérieur que nous avons
dû placer plus souvent devant
notre âme dans les
considérations qui ont été
labourées ici.
|
04
|
Mais
il y a une autre chose qui est
devenue de plus en plus
évidente, et cette autre chose
est, je dirais, quelque chose
qui doit peut-être être
considéré plus intensément pour
notre tâche ; car après tout, si
d'un point de vue de la pensée
sociale nous critiquons la
communauté
avec l'anthroposophie, nous ne
pouvons rien y faire, tout aussi
peu que quand des
anthroposophes soulignent qu'il
serait préférable que nous ne
nous encombrions pas de pensée
sociale. Nous ne pouvons rien y
faire de particulier, mais nous
devons poursuivre sans relâche
sur notre voie, telle que nous
l'avons reconnue. Mais ce qui
est peut-être plus urgent à
prendre en compte, c'est que ces
personnes font aussi de plus en
plus entendre leur voix qui dit
qu'il est nécessaire de créer
une base anthroposophique pour
la compréhension personnelle pour
la pensée de
tri-articulation.
La
pensée de
tri-articulation
serait beaucoup mieux comprise
si une base
anthroposophique était créée.
Et, par exemple, tout de
suite
dans les cercles
prolétariens, une telle base
anthroposophique est
toujours de plus en plus
réclamée.
C'est une chose qui peut-être
peut tout de suite
surprendre maintes
personnes, bien qu’au
fond
ce ne soit pas trop surprenant.
|
05
|
Tout
comme l’aspiration
anthroposophique a souvent été tenue
dans
le passé, elle était déjà tenue
par nos amis - cela était donc
aussi
dû à des différences de classe -
que peu d'anthroposophie pouvait
être introduite dans les milieux
prolétariens. Et maintenant, il
est inévitable que tout humain
approché par la tri-articulation
entende aussi d'une manière ou
d'une autre quelque chose sur
l'anthroposophie, et devienne
d'abord familier
de l’anthroposophie
de l'extérieur. Et il est très
étrange qu'un vif besoin
d'anthroposophie se fasse
sentir.
|
06
|
À
Stuttgart, par exemple, après
avoir cultivé l'idée de la tri-articulation
sans aucune discussion
anthroposophique, nous avons dû
organiser des cycles de
conférences sur des objets
purement anthroposophiques. Pour
de bonnes raisons, cela était
devenu nécessaire, et elles
continueront à être tenues.
|
07
|
C'est
une chose qu'il faut en fait
considérer ici de manière très
particulière, et en fait
seulement cette pensée que je
voudrais mettre devant votre âme
aujourd'hui en guise
d'introduction. Ici en Suisse,
nous sommes dans une situation
très particulière par rapport à
ces deux directions, le courant
social et le courant
anthroposophique qui lui est lié
- du moins pour nous. La
question de l'engagement social
issu de la pensée
anthroposophique est en effet
tout à fait différente pour
l'Europe centrale qu'elle ne
l'est ici en Suisse. Pour
l'Europe centrale, les choses
sont une question de vie ou de
mort, de vie ou de mort du
populaire (Volkstum).
Il y a peut-être beaucoup de
gens aujourd'hui qui ne se
rendent pas compte de la gravité
de la situation, mais c'est une
question de vie ou de mort du
populaire.
Les humains
pensent trop superficiellement
quand il s'agit de ces choses.
Quand les gens disent "la mort
du peuple", ils pensent on
ne peut
tuer
"80
millions d’humains
en peu de temps, donc ça ne peut
pas s’agir
d’une
mort du peuple.
|
08
|
Quiconque
pense ainsi ne comprend tout
simplement pas de quoi il s'agit
en réalité. Il est tout à fait
naturel que vous ne puissiez pas
tuer physiquement quatre-vingts
ou quatre-vingt-dix millions d’humains
en peu de temps. Mais la mort du
peuple signifie tout autre
chose. Il suffit de se rappeler
que lorsque Jérusalem a été
détruite, ce n'était pas la mort
des Juifs vivant à Jérusalem à
ce moment-là. Néanmoins, c'était
d’une
certaine manière
la mort du peuple, et cette mort
du peuple peut encore
se
produire d'une manière tout à
fait différente de ce qu'elle s’est
présentée à
l'époque. Il
s’agit là bien
déjà de vie ou de mort ! Et la
vie ne peut véritablement
pas -
on pourrait penser sinon maintes
autres
choses sur la tri-articulation -
être sauvée d’aucune
autre manières que par
l'inauguration de la tri-articulation
de
l'organisme social. Là
il s’agit
d'abord - et vraiment d'abord
pour un avenir très proche - d’un
l’un
ou l’autre :
la compréhension de la tri-articulation
ou la mort du peuple. Cela peut
sembler immodeste et peut-être
même idiot aux gens
d'aujourd'hui. Mais c'est ainsi.
Ainsi
que l'on peut dire : il y a
beaucoup de raisons de recourir
à la tri-articulation,
de
proche en proche,
à
partir
d’une
certaine contrainte.
|
09
|
Cela
peut prendre plus ou moins de
temps, mais il y a des raisons à
une
contrainte.
Cette contrainte
existe aussi
encore
vers l'Est de l'Europe, vers cet
Est indescriptiblement piétiné
par son karma.
|
10
|
Les
choses sont différentes ici. Il
y a là - si elle existait encore
- la possibilité de recourir, de
son propre gré, à quelque chose
comme la tri-articulation ;
car il s'agit ici tout aussi
peu
de vie et de mort qu'en
Occident, mais plutôt du
déroulement des événements dans
un sens plus ou moins spirituel
ou non spirituel. En Suisse et
en Occident, il est bien sûr
possible de poursuivre la vie au
sens matérialiste pendant de
longues périodes sans avoir une
impulsion spirituelle ; ou bien
on peut venir de son plein gré
voir dans un mouvement
éminemment spirituel, comme le
mouvement de la tri-articulation,
ce qui doit donner une nouvelle
impulsion. Il n'est pas
nécessaire de penser qu’il
s’agit là
de vie ou de mort.
|
11
|
Mais
aujourd'hui, c'est tout à fait
différent de réaliser une chose
de son plein gré ou par
contrainte, par servitude/non
liberté.
Et on peut aussi dire : pour l’évolution
globale
du monde, cela signifierait
quelque chose de tout à fait
différent d'arriver au
courant de la tri-articulation
d’une
connaissance libre, tout
de suite
dans un endroit tel
que
la Suisse. Il est extrêmement
difficile aujourd'hui, même pour
moi, de formuler et d'exprimer
ces choses de manière objective.
Ce serait, comme
je le
crois, une grande bénédiction si
quelqu'un appartenant à
l'Occident, ou en particulier à
un pays neutre, avait le courage
de l’exprimer
sans plus attendre, car cela
signifierait quelque chose de
tout à fait différent à
l'extérieur. Il faudrait
en particulier
tenir compte de ce
qui
suit :
Ce qui viendrait des peu
de
pays restés
neutres
serait aussi
vu/considéré comme
le plus significatif
intérieurement.
Si, par conséquent, un pays ou
un territoire qui a été neutre
par rapport aux conditions
antérieures de la guerre pouvait
donner lieu à quelque chose
comme l'impulsion de la tri-articulation
de l'organisme social, alors ce
serait un événement très
significatif pour le mouvement
historique mondial.
|
12
|
L’envisager,
c’est
déjà aussi
une
question anthroposophique. En
effet, on ne peut répondre qu'à
la question anthroposophique :
que signifie l'insertion d'une
telle impulsion dans l’évolution
globale
de l'être humain ? - Et là
ce
n'est pas indifférent que cette
impulsion soit simplement
formulée sous une forme
abstraite, mais là
il
est significatif
de savoir de quels faits cela
provient/découle
: si
cela
découle du fait de la libre
connaissance ou si
cela
découle du fait de la nécessité,
comme cela peut seul
se
produire en Europe centrale, car
rien d'autre ne peut y surgir
maintenant que ce qui découle du
besoin le plus amer.
|
13
|
Je
pense que c'est ce qu'il faut
considérer ici en Suisse en
particulier comme quelque chose
qui pourrait susciter
l'enthousiasme pour l'idée de la
tri-articulation
de l'organisme social. Et la
question se presse
alors à l'âme : comment
surmonter un certain dilemme ? -
Nombreux sont ceux parmi vous
qui participent à notre
mouvement anthroposophique
depuis un certain temps déjà, et
qui ont également remarqué la
lenteur ou la rapidité - surtout
la lenteur - avec laquelle ce
qui est pensé dans
ce mouvement anthroposophique embrasse les
âmes
des humains.
Cela
va
lentement. Et si l'on en
arrivait à ce
que
que les gens deviennent d'abord
anthroposophes pour pouvoir
ensuite penser socialement de la
bonne manière, il serait
peut-être, sous
circonstances,
beaucoup, beaucoup trop tard. C’est
pourquoi il a
du
être pensé à
mettre au monde pour
elle-même
l'idée de la tri-articulation,
même si elle semble en
cela moins
fortement
fondée, parce
que justement on
ne peut pas attendre qu'elle
résulte d'une pensée orientée
anthroposophiquement
comme une évidence. Mais il sera
probablement nécessaire que
cette idée de la tri-articulation
reçoive un certain soutien.
Comme elle ne pourra pas faire
l'expérience de ce soutien assez
rapidement à partir de la
diffusion réelle de
l'anthroposophie, qui est lente,
elle devrait pouvoir faire
l'expérience de ce soutien à
partir de l'existence des
membres du mouvement
anthroposophique, c'est-à-dire
que les membres du mouvement
anthroposophique, en
ce qu’ils apparaissent aussi
socialement, tentent
d’obtenir
la confiance par leur
comportement social.
|
14
|
En
tout cas, c'est une question qui
ne se laisse pas
résoudre
théoriquement, mais se
laisse seulement résoudre
pratiquement, selon la vie,
parce qu’elle
est une question de
comportement.
Nous devons essayer de
représenter le social de façon à
ce que les humains
puissent voir quelque chose qui
éveille
la
confiance, même si la
fondation du côté
anthroposophique ne peut survenir
assez rapidement.
|
15
|
Vous
allez maintenant me demander :
oui, comment est-il possible de
trouver, dans
une certaine mesure, le
bon tact dans
l’engagement pour
le mouvement social ? - Bien
sûr, il n'y a pas non plus de
catéchisme sur ce point. Mais il
y a une chose qui, si elle est
prise en compte, peut être d'une
grande aide : chacun de nous
devrait faire un effort toujours
plus grand pour connaître ce
qu'on appelle le mouvement
social d'une manière qui soit
appropriée à notre vie. On a pu
constater que ce n'était pas le
cas lorsqu'un mouvement
socialement coloré a été lancé
dans nos cercles. Parmi les
collaborateurs les mieux
intentionnés et les plus
bénévoles de notre mouvement
scientifique-spirituel à
orientation anthroposophique, ne
se sont justement pas trouvé peu
qui ont en
fait
complètement oublié dormant
que
dans la seconde moitié du XIXe
siècle et jusqu'à nos jours, il
y avait et il y a encore ce
qu'on appelle le mouvement
social moderne. En d'autres
termes, je ne pense
pas que tous les membres ne
savaient pas qu'il y a un
mouvement social. Mais avec
cela
rien
du tout n’est fait
que l’on
sache
qu'il existe un mouvement
social, et
il n’est aussi rien fait du tout
avec ce qu’on
suive
ce que les journaux rapportent du
mouvement social.
Mais
il s’agit de ce qu’on
connaisse
vraiment les expressions et les
aspirations concrètes de ce
mouvement. J'ai rencontré des
gens de
notre milieu -
c'était il n'y a pas si
longtemps - qui ne savaient pas,
lorsque
la
tri-articulation
commença,
qu'il y avait des syndicats et
ce qu'étaient des
syndicats. Nous sommes devenus
trop habitués à passer devant
les humains
dans la vie et à ne pas nous
soucier de ce que les humains propulsent
et font réellement. Nous devons
apprendre à nous soucier
vraiment de l'âme des humains,
de
nous intéresser vraiment à l'âme
des humains.
Il y a un grand obstacle à cela,
que je voudrais appeler, sans
vouloir faire de mal à personne,
la "bonne volonté civique/bourgeoise"
pour
la population active à l’ouvrage
et
travaillant.
Cette "bienveillance bourgeoise"
pour la
population travailleuse,
qui dégouline souvent d'élan
social, est au fond un sérieux
obstacle à l'efficacité sociale
dans le présent. Dans les
domaines les plus divers, nous
avons fait l'expérience de ce
que j'entends par là. Il suffit
de penser à la façon dont nous
avons vécu une certaine prise de
contact avec l’ainsi
nommé
"peuple".
Nous avons vécut
des romans historiques, des
romans populaires, des nouvelles
populaires, dans lesquels à
été décrit
par
des
gens qui ne
comprenaient
rien du
peuple – par
exemple de Berthold Auerbach ou
semblable -, la
façon dont le peuple
était ou est,
et ce qui est venu de ce côté a
ensuite été accepté comme une
occupation, une occupation du
savoir avec le peuple.
On l'a même ressenti comme
faisant partie de la question
sociale, si l'on regarde le
"Weber" de Gerhart Hauptmann. Il
est certain que dans le "Weber"
de Gerhart Hauptmann, on voit la
misère des masses prolétariennes
de telle manière qu'on montre
sur scène comment une famille
pauvre doit se nourrir d'un
chien mort. Mais c'est une
vision étrange de la
connaissance de la vie sociale
quand, dans certaines grandes
villes, les humains
s'assoient au
parterre
ou dans la galerie et regardent
comment une famille pauvre doit
se nourrir d'un chien mourant,
puis rentrent
alors
chez eux
pour, disons, un soupé
habituel. Je ne veux pas dire avec
cela qu'à
notre époque, il est peut être
possible de surmonter les
antagonismes de classe du jour
au lendemain. Mais ce
dont il s’agit
est que nous devons vraiment
donner un sens à ce qui se
passe, que nous devons nous
débarrasser de l'habitude de
passer devant les humains
sans savoir dans quel contexte
ils se trouvent. Aujourd'hui, il
s'agit vraiment pour chaque
individu de pouvoir porter un
grand contexte historique
mondial devant l'œil spirituel,
un contexte qui ne s'ouvre que
lorsque nous regardons les temps
passés, qui ont laissé derrière
eux beaucoup de choses qui
vivent dans notre présent, et
lorsque nous regardons les
nouvelles choses qui montent à
la surface de la vie dans ce
temps présent comme si elles
venaient des profondeurs originelles.
|
16
|
Une
question qui se pose sans cesse
lorsqu'on parle de la vie
publique moderne, c'est la
question de l'organisation. Nos
conditions/rapports
de vie sont devenus compliquées.
Le travail est devenu de plus en
plus divisé. L'individu se
trouve dans une zone de
d'activité
et de travail étroitement limité.
Nous pouvons seulement
travailler,
nous pouvons seulement
travailler
en tant qu’humains
modernes à travers des
organisations. Il y a toujours
eu des organisations. Mais on
ne tient pas compte de
ce
que les organisations de nature
plus ancienne étaient quelque
chose de complètement différent
des organisations qui doivent
être créées. Aujourd'hui, nous
vivons presque seulement
dans des organisations telles
qu’elles
perpétuent en partie l'ancien,
mais contiennent déjà pour
part le
nouveau, qui subissent
constamment des chocs
intérieurs. Cependant, la
conscience n'a pas pénétré le
fait que quelque chose de
vraiment nouveau doit être porté
à la surface depuis les
profondeurs mêmes de
l’évolution
humaine.
|
17
|
Lorsque
nous posons des questions sur des
organisations plus anciennes,
nous pouvons en fait prendre une
chose comme l'impulsion de telles
organisations : le sang humain,
la cohésion du/l’appartenance
au
sang. Quand on regarde les temps
anciens, on voit des troncs
héréditaires
regroupés,
de grandes
familles regroupées.
Ce qui appartient à un même
groupe est en fait organisé à
partir des profondeurs humaines
par le sang. Cela signifie que
le principe d'organisation est
souvent un subconscient, qu'il
n'apparaît pas complètement dans
la conscience. Les humains
s'organisent, mais cela ne presse
pas vers en haut
dans la conscience. Des esprits
plus
élevés que les humains sont
impliqués lors
de
cette organiser.
|
18
|
Aujourd'hui,
nous sommes confrontés à la
nécessité de réaliser à partir
de la conscience humaine ce qui
était auparavant fait
inconsciemment, c'est-à-dire
souvent par des esprits plus
élevés que ne l’est
l'humain.
Nous voulons nous unir
consciemment en associations, en
organisations pour la promotion
du travail social. Ce qui a
rassemblé les humains à
partir
du
sang perd peu à peu sa
signification.
|
19
|
La
chose observée, reconnue,
l'objectif doivent donner les
raisons de la combinaison/le
rassembler.
Le
rassemblements
subconscients
ou inconscients
doit céder la place à des
rassemblement conscients.
Dans ce l’un
dans l’autre
de ces deux courants :
l'organisation consciente et
l'organisation inconsciente,
nous vivons au milieu, et les secousses
du présent sont souvent liées à
la confluence
de ces deux courants. Prenez seulement
une fois
ce à quoi nous sommes confrontés
en public aujourd'hui comme les
aspirations des partis
socialistes aux nuances les plus
diverses. Dans ces partis
socialistes, vit
donc entièrement,
même si c’est encore instinctivement,
un
certain tendre à l'organisation
consciente.
On veut organiser. Mais d'un
autre côté, on n'est pas encore
arrivé au point de trouver
l'objet pour
l’organisation
consciente.
|
20
|
Vous
pouvez, en ce
que vous voudriez vous le rendre
clair,
simplement, j’aimerais
dire,
regarder le phénomène primordial
de l’aspiration
sociale d'aujourd'hui. Supposons
que quelqu'un apparaisse -
parlons sans
préjugé -
et dise que les aspirations
sociales doivent être
poursuivies. - Que penserait-il
par là ? Il
penserait avec cela : en
Suisse, les aspirations sociales
doivent être poursuivies. Si
l'on devait s'attendre à ce
qu'il pense différemment, il
aurait bien sûr le sentiment que
c'est plus
qu’il ne peut en supporter.
Ou pensez
même que quelqu'un en France se
présenterait
ainsi : il penserait
naturellement que l'aspiration
sociale doit être menée à
l'intérieur des frontières
françaises. Après tout, il a aussi
été exprimé
en théorie que des
programmes socialistes devraient
utiliser les anciennes
frontières de l'État comme cadre
pour les grandes coopératives
socialistes. L'État devrait être
transformé en une grande
coopérative socialiste. Mais
l'État est ce qui reste des
anciennes consanguinités, des
anciennes consanguinités. Il
faut donc simplement mettre
quelque chose sur ce qui sort
des anciens groupement
du sang.
|
21
|
Aujourd'hui,
on attend beaucoup d'un humain
si on s'attend à ce qu'il
doive
réfléchir
clairement sur
cette chose.
Et les humains
ne pourront pas penser
clairement sur
ces choses s'ils ne deviennent
pas anthroposophes. Aussi
étrange que cela puisse
paraître, ce que j’exprime
maintenant, c'est que les humains
ne pourront pas penser
clairement là-dessus.
Car qu’est ce
qui va comme appel
de par
ce
monde ? Par
notre monde va l'appel
: la libération des peuples,
c'est-à-dire les anciennes
associations de sang qui datent
de l'ancien temps devraient être
réorganisées d'une manière ou
d'une autre. Libération des
peuples ! -- En
ce
que cet appel va
de par
le monde, il ignore complètement
ce
qui devrait être
organisation à partir
de la
conscience. Ainsi
les
choses se heurtent si durement
en notre présent.
C’est
pourquoi,
seule une véritable
compréhension anthroposophique,
une compréhension
générale
de l'humain
pourra mener là où cela
devrait être
mener.
|
22
|
Mais
avec cela, ça a
ses bons chemins.
Car la compréhension
anthroposophique, nommément
l’ainsi
nommée
compréhension théosophique
antérieure, a donc
tout de suite fait
halte à
cette question. On
a volontiers
dit : la compréhension
fraternelle des êtres humains
sans distinction de race, de
couleur, etc. - Mais est-ce
devenu une réalité quelque part
dans notre époque moderne ?
C’est devenue une théorie, une
théorie abstraite ; ce
n'est pas devenu réel en
notre temps.
Et réel
c’est
le
moins
maintenant.
|
23
|
Tout
de suite par là
ce travail
anthroposophique-théosophique a
participé à l'amour général pour
l'abstrait dont a si souvent été
parlé
ici, cet amour général pour
l'abstrait qui vit dans les être-là
pensants
et à mesure
de sentiments
qui se séparent de la vie. Nous
vivons comme des humains
modernes, comme des humains
du présent, la vie que nous
n'avons pas la
permission
de vivre, la double vie : d'une
part, la vie dans le travail
extérieur, où nous avons notre
profession, où nous avons encore
maintes
autres
choses comme la profession, et
la vie où nous considérons, où
nous ressentons. Une vie de tous
les jours, une vie de dimanche.
Nous ne voulons pas entendre
quand est
parlé
de l'Esprit, quelque chose qui
intervient dans la vie du lundi
et du mardi et du mercredi et du
jeudi et du vendredi et du
samedi ; nous voulons avoir une
vie où l'on parle de l'Esprit,
une vie où l'on se sent à l'aise
quand on l'annonce du haut de la
chaire le dimanche, le matin ou
l'après-midi, sans penser à ce
qui se passe le lundi, le mardi,
le mercredi, le jeudi, mais en
éprouvant un certain plaisir
dans les mots : fraternité,
charité/amour
du prochain,
etc. Cela s’étend
dans la vie de la science. Et
là, se
montre en particulier, comment
cela a
été effectué ;
cet effet historique, cela
doit être pris en compte.
|
24
|
Voyez-vous,
nos sciences profanes ne se
permettent en fait plus de
savoir quoi que ce soit de
l'esprit, et pas une
fois plus de
l'âme. On le
trouve tout à fait évident
que les sciences profanes ne se
permettent pas de savoir quelque
chose de
l'esprit ou de
l'âme.
Les érudits
d'aujourd'hui proclament que la
science doit être libre de ce
qu'est la foi, et ils pensent
qu'ils servent la science sans
préjugés. Ils pensent que l'on
est partial si l'on a encore
quelque chose à dire sur l'âme
et l'esprit dans le domaine de
la science, parce que seule la
foi subjective en décide - ainsi
pensent les gens. Mais d'où cela
vient-il vraiment ? En réalité,
cela vient du fait que l'époque
s'est développée de telle
manière que les confessions
religieuses ont monopolisé pour
elles-mêmes l'inclination à
l'âme et au spirituel. Les
confessions religieuses ont
formé un monopole pour l'âme et
pour le spirituel. Et
aujourd'hui, il semble tout à
fait naturel, lorsqu'on juge
quelque chose comme
l'anthroposophie de ce côté, que
les
gens
disent
simplement : cela n’a
pas la
permission d’être
cultivé/soigné ;
la science doit rester libre de
ces choses, la science ne doit
pas parler dans ce
qui
est d’âme
et le spirituel, parce que la
relation à
ce qui est d’âme et
au spirituel doit être un
monopole pour les confessions,
pour les professions
de foi.
- C'est pourquoi il est si
humoristique - pardonnez-moi
d'utiliser cette expression vis-à-vis
d’un
fait très grave/sérieux,
mais puisqu'il y a de la
tragicomédie, il peut aussi y
avoir de l'humoristique
sérieux, et le
tragicomique
est parfois plus importante pour
le développement/l’évolution
du monde que la simple tragédie
ou le
comique -, c’est
humoristique d'entendre
aujourd'hui déclamé
en
chaire professorale
que la science doit être si et
si objective, sans se mêler des
choses de l'âme ou de l'esprit,
car cela briserait l'exactitude
de la science. Il est
humoristique d'entendre de
telles choses, car cela vient du
fait qu'il a été interdit aux gens
qui ne sont pas responsables de
la foi de parler de l'esprit et
de l'âme pendant si longtemps.
Et ceux qui aujourd'hui croient
qu'en tant que scientifiques,
ils doivent garder la science
pure pour qu'elle soit exacte,
ils veulent la garder pure dans
la vérité parce que le dogme
leur interdit de penser à l'âme
et à l'esprit. C'est le
sédiment, l’arriéré,
le résidu des anciennes
interdictions ecclésiastiques,
qui nous sont annoncées
aujourd'hui comme des exigences
scientifiques exactes des
chaires d'enseignement. Les humains
ne savent même pas comment,
historiquement, ce qu'ils
proclament aujourd'hui comme une
évidence et parfois, à leur
avis, comme une haute vérité
s'est développé. Et ce n'est pas
face à ces choses que ne
doit pas être dormi du sommeil
de
l'âme, mais face à ces choses
que les humains
devraient justement
se réveiller. Mais sans qu’on
se
réveille vis-à-vis
de ces choses,
nous n'irons pas un
pas plus
loin. Aussi belles que soient
les choses que nous pouvons
transmettre sur la question
sociale, nous n'irons pas plus
loin si nous cédons à l'illusion
du plus grand mensonge qui
existe réellement, du mensonge
scientifique du présent. Nous ne
le ressentons pas encore, cette
science ment, mais nous devons
apprendre à le ressentir.
|
25
|
Cela
n’est pas pensé
émotionnel, c’est
penser entièrement
théorique, ce
que j’ai justement dit,
et peut seulement
être
compris correctement quand
c’est
repris dans cet être-pensé-théoriquement.
Vous voyez, je me sens seulement
appelé à prononcer le mot
mensonge scientifique parce que,
tout comme je prononce le mot
mensonge scientifique et de ce
point de vue je critique la
science contemporaine, je la
défends aussi tant,
car elle est
devenue grande par
tout ce qu'elle pouvait obtenir de
ce
que pendant un temps durant
les
humains
ont étudié purement
le corps physique-corporel
par la science, et ne se sont
pas particulièrement tournés
vers le psychique-spirituel.
Mais cela peut seulement
être
considéré comme un principe
d'utilité et comme un principe pédagogique de
l’évolution de l’humanité,
et non comme quelque chose
d'épistémologique/de
la théorie de la connaissance.
|
26
|
Ainsi
devrait
aussi
être envisagée
aujourd'hui, la nécessité de tout
de suite pénétrer
à nouveau la science profane
avec de
réelles
connaissances
de
ce
qui est d'âme
et d'esprit. Car c'est seulement
de
là que viendra la force de saisir suffisamment
profondément les problèmes
sociaux. En
notre
temps,
l'humain
est maintenant
déjà
une
fois placé
devant
la nécessité de connaître
autrement que ce qui est
connu aujourd'hui dans nos
écoles. J’aimerais
dire que des choses deviennent patentes
aujourd'hui
dans la connaissance qui n'avait
pas besoin d'être patente
depuis longtemps. La vision
copernicienne du monde a
longtemps été suffisante. Il
était utile pour
les humains de se représenter si
joliment :
ici le Soleil - la Terre se
déplace en ellipse, autour de la
Terre la Lune se déplace à son
tour, entre le Soleil et la
Terre Mercure et Vénus, plus
loin Mars et ainsi de suite. -
C'était bien de mettre en forme
cette image du mouvement des
planètes autour du soleil en
ellipses, de cette façon pour
l'humanité. Cette image a
suffi jusqu'à aujourd'hui.
|
27
|
Pour
les dessins au tableau voir page 282.
|
28
|
Mais
comment cette image est-elle née
historiquement ? Je l'ai souvent
mentionné. Historiquement, cette
image a été créée lorsque le
grand Copernic a écrit son livre
sur le bouleversement des corps
de l’univers.
Il y a trois phrases au tout
début. Si vous faites attention
à ces trois éléments, alors
c'est bon. Mais ils n'ont pas
été observés tous les trois,
mais seulement les deux
premiers. Le troisième a été
laissé de côté. Si l'on ne prête
attention qu'aux deux premières
phrases de Copernic, alors en
sort
le système copernicien, continué
dans le sens de Kepler, dans le
sens de Newton. Mais ce système
n'est pas correct. Si une
planète doit se trouver à une
certaine position selon le
calcul de ce système et que vous
pointez le télescope - elle n'y
est pas (1).
Mais
elle devrait y être selon ce
système. C'est pourquoi, depuis
longtemps, on utilise les
soi-disant "réductions de
Bessel"
; on corrige toujours la
position. Avant d'installer le
télescope, vous ne le pointez
pas au point pour lequel vous
devriez le pointer selon ce
système, mais au point pour
lequel vous avez d'abord utilisé
les corrections de Bessel. Ces
corrections de Bessel, que
signifient-elles réellement ?
Elles signifient que nous devons
toujours appliquer à nouveau ce
que nous appliquerions si nous
avions respecté les trois lois
coperniciennes, c'est-à-dire si
nous n'avions pas ignoré la
troisième. Mais si vous tenez
compte de cette troisième loi
copernicienne, alors l'histoire
des belles révolutions des
planètes autour du soleil ne
colle à
nouveau pas. Alors,
il faut penser à un autre
système de
l’univers.
Mais les humains
ne penseront pas non plus à cet
autre système de
l’univers
avant d'être correctement
préparés à une telle remise en
question par une science
spirituelle à orientation
anthroposophique. Car comment
les humains
regardent-ils le monde
aujourd'hui ? - Les humains
d'aujourd'hui le regardent comme
s'ils étaient assis à
l'intérieur d'un train, sans
jamais regarder par la fenêtre
et sans jamais en sortir, mais
toujours assis à l'intérieur et
vivant avec les passagers du
train. Mais un humain
pourrait aussi voyager à travers
le monde dans un train de telle
sorte qu'il
parcourt une certaine distance,
puis il
quitte le train, en descend, et
fait l'expérience de ce qu'il y
a dans une ville ; il pourrait
alors s'agir d'un autre train,
peu importe ce qu'il
reprend. Il voyage à nouveau,
fait l'expérience de quelque
chose dans une autre ville. Ce
sont des étapes que l'on y vit.
On
porte cela avec
soi.
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29
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La
science astronomique
d'aujourd'hui vit la marche avec
la terre dans l'espace des
mondes/de
l’univers de
la même manière que lorsqu’on
est
assis dans un train et qu’on
ne vive rien d'autre que les
expériences de ceux
assis avec,
sans jamais en descendre. Vous
allez maintenant dire : "Comment
peut-on descendre du train de la
Terre
? Peut-on alors faire cela, débarquer
de
la Terre
? - Vous pouvez le faire, mais
c'est autre chose que de
descendre d'un train de
la Terre que de descendre d’un
chemin de fer.
Descendre d'un train signifie sortir
de
la porte du wagon et ensuite se
rendre quelque part. Descendre
de la Terre
signifie : pénétrer
dans l'intérieur de l'humain,
dans l’âme. Si vous pénétrez
vraiment dans l'âme, si vous
atteignez ce qui se trouve à
l'intérieur de l'âme, alors vous
êtes sorti de la terre ; alors
vous êtes passé par la même
procédure par rapport à la terre
que celle que vous traversez
lorsque vous descendez d'un
train et que vous y remontez.
Mais maintenant, ce qui est
particulier, c'est que lorsqu’on
descend, c'est-à-dire lorsqu’on
s’approfondit
vraiment intérieurement,
s’approfondit
concrètement, non par des
illusions, mais concrètement,
qu’alors
on
vive quelque chose de différent
à chaque descente,
qu’on
vive vraiment quelque chose de
différent à chaque fois qu’on
descend. Déclamer
de la mystique
qui s'approfondit dans
l'intérieur humain,
qui fait l'expérience de Dieu
dans l'âme, c'est justement
une
pure
déclamation. Vivre vraiment
quelque chose de l'intérieur,
c'est se rendre compte que c'est
différent aux différentes
époques, que c'est une
expérience toujours renouvelée.
Si quelqu'un a vraiment fait une
expérience intérieure en 1870,
puis une autre en 1919, alors
les deux choses sont vécues
différemment au niveau
intérieur. Pourquoi sont-ils
différents ? Parce qu'une
personne fait l'expérience de
l'espace des
mondes,
toujours à un endroit différent.
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30
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C'est
par une telle expérience intérieure
que les anciens ont trouvé leur
système céleste, et non par une
expérience purement extérieure. C'est
à travers une expérience comme celle
du train que le système copernicien
est né. Le système du futur devra à
nouveau être vécu intérieurement, en
ce sens que l'humain mesurera le
voyage à travers le monde par des
expériences intérieures. Alors,
quelque chose d'autre en sortira. Il
en résultera surtout que nous
apprendrons à faire l'expérience du
monde de manière concrète, et non,
comme nous aimons le faire
aujourd'hui, à faire l'expérience de
ce monde de manière abstraite.
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31
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Il
m'est arrivé quelque chose
d'étrange récemment à
Berlin, qui au
fond m’a
satisfait. Il y a quelque temps,
un article scandaleux est paru
dans le magazine allemand "Die
Hilfe" (L’aide),
"Faux prophète", s'appelle
l'article. Eh bien, de tels
articles sont lus, sont carrément
oubliés/ ???.
Mais lorsque j'étais à Berlin il
y a quelques semaines, un
Américain m'a rendu visite et
m'a dit qu'il me rendait visite
parce qu'il avait lu l'article
dans "Die Hilfe" dans
lequel
était si horriblement grondé et
d'une telle manière qu'il
fallait s'y intéresser. Je veux
dire cela seulement en
guise d'introduction. Ce qui m'a
en
fait
satisfait, c'est une question
posée par cet homme, qui était
extrêmement objective. Il a dit
qu'il avait très vite compris ce
dont
il s’agissait avec la
tri-articulation
de l'organisme social, mais il aimerait
maintenant demander :
pensez-vous que cette tri-articulation
de l'organisme social est une
vérité éternelle qui, une fois
trouvée, crée des conditions
sociales qui doivent maintenant
toujours subsister, ou est-ce
une vérité pour un certain temps
qui ne fait que remplacer les
vieilles choses ; est-ce une
vérité qui est à son tour
remplacée par autre chose ? -
J'ai été littéralement stupéfait
de constater qu'il existe encore
aujourd'hui des personnes aussi
sensées qui ne croient pas au
chiliasme,
à
l’empire de mille ans,
où un absolu est trouvé et
demeure, purement
une
vérité sur toute la terre et
dans toutes les éternités. Si
aujourd'hui quelqu'un pense
socialiste, il pense : demain,
l'État social doit être réalisé
; s'il est là, alors
il
n’a
jamais
besoin d’être
différent.
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J'ai
alors
formulé ma réponse ainsi
que j'ai dit : évidemment,
les siècles passés ont aspiré
à
l'État unifié ; maintenant, nous
avons atteint le point
d'existence concret où nous
devons le tri-articulé.
Au bout d'un certain temps,
l'autre chose, la synthèse,
reviendra, et il faudra faire le
contraire. - Vous voyez, il
n'est pas si pratique de devoir
toujours suivre les conditions
concrètes, il n'est pas si
pratique d'imaginer un système
absolu. Mais aujourd'hui, il est
nécessaire de suivre les
conditions concrètes, d'être
conscient que ce que nous devons
créer, nous devons le créer pour
la situation mondiale actuelle.
Mais cela peut déjà être compris
"astronomiquement" aujourd'hui,
quand on voit, tout d'abord, que
les expériences mystiques sont
différentes selon qu'elles sont
acquises dans telle ou telle
décennie, dans tel ou tel
siècle, et que l'on peut suivre
les mouvements de la terre
elle-même, les vivre
intérieurement de façon
mystique. Mais aujourd'hui, le
"grand astronomique" doit être
vu ensemble
et
ressenti ensemble
avec
le social. Nous devons gagner
la possibilité d'avancer de
telle sorte que nous
franchissions aujourd'hui une
étape qui se
laisse seulement
être mise en parallèle avec des
étapes de temps
plus précoces,
qui n'étaient justement
pas ainsi seulement
des transitions mais aussi des poussées
de l’évolution.
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33
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Prenez
le grec ancien. Il avait son
territoire de
pays.
Jusqu'aux Colonnes
d'Hercule, la terre était pour
lui encore
quelque
chose de concret. Alors venait
l'indéfini, l’entièrement
indéfini. Il avait une
conscience de pays.
Il
vint l'époque
moderne, avec la découverte de
l'Amérique, la navigation à
voile
vers les Indes orientales, des
choses similaires. La conscience
de la Terre est apparue. La
conscience de
pays
des Grecs est devenue la
conscience de
la Terre
des temps modernes. Tout de
suite ainsi que pour
les Grecs, ce qui était en
dehors des Colonnes
d'Hercule était indéterminé, de
même aujourd'hui, ce qui est en
dehors de la conscience de
la Terre
est indéterminé pour l'humain.
Cette fantaisie doit être
remplacée par les faits réels.
Nous devons transformer la
conscience de
la Terre
en conscience des
mondes/de
l’univers,
comme on
a transformé la
conscience de
pays
des Grecs dans
la
conscience de
la Terre.
Nous en sommes là aujourd'hui,
et nous ne ferons aucun progrès
social si nous ne trouvons pas
le chemin,
tout comme la conscience de
pays
des Grecs a été transformée en
conscience de
la Terre
des temps modernes, de
développer la conscience des
mondes
de l'avenir à partir de la
conscience de
la Terre
des temps modernes.
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34
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Si
nous ne
formons
pas, par les enseignements de la
science de
l’esprit
orientée
anthroposophiquement,
la grande vision astronomique du
monde de ce qui est à
l'extérieur comme espace des
mondes,
alors nous ne saisissons pas la
vérité de l'espace des
mondes.
Mais si nous ne saisissons pas
la vérité de l'espace des
mondes,
alors nous ne pouvons pas
devenir
des citoyens
des
mondes.
Mais nous ne deviendrons pas des
citoyens sociaux plus
tôt que
nous ne serons devenus des
citoyens des
mondes
dans notre conscience.
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