J'ai dit hier que parmi les nombreux signes de l'éloignement de la
pensée contemporaine loin de la
réalité, il y a aussi ce qui suit,
par exemple, que maintenant, dans
les cercles qui s’occupent des
questions s’y rapportant, on ne
pense même pas au fait que la
fondation d'une Société des Nations,
quand elle est sortie de la tête de
Wilson selon l'idée, a été proclamée
à l'époque comme quelque chose qui
ne serait possible de manière
appropriée que si la paix devait
survenir sans la victoire de tel ou
tel coté. J’aimerais vous lire le
passage en question de son discours
dans la traduction allemande afin
que vous puissiez voir à quel point
Wilson a posé ces conditions pour la
Société des Nations le 22 janvier
1917. Vous pouvez les comparer, si
vous voulez ; l'édition anglaise est
maintenant parue ici avec la
traduction allemande en vis-à-vis,
et vous constaterez que la
traduction allemande ne modifie en
rien le sens du passage. Wilson dit
:
« Avant tout autre chose est dit avec cela qu’une paix doit être sans
victoire. Ce n'est pas agréable de
devoir dire cela. Qu’on veuille me
permettre d’exposer ma propre
conception à ce sujet et souligner
qu'aucune autre conception ne m'est
venue au sens. J'essaie simplement
de regarder la réalité en face, sans
dissimuler quoi que ce soit. Une
victoire aurait signifiée que la
paix serait imposée aux vaincus, que
les vaincus devraient s'incliner
devant les conditions du vainqueur.
De telles conditions pourraient
seulement être acceptées avec une
profonde humilité, dans l'état de
coercition et de sacrifices
insupportables, et une blessure
douloureuse, un sentiment de
ressentiment et un souvenir amer
subsisterait. Une paix reposant sur
une telle fondation n’aurait aucune
consistance, mais serait construite
sur des sables mouvants. Seule une
paix entre des sympathisants peut
être de durée - une paix qui est
fondée, de par sa nature même, sur
l'égalité et sur la jouissance
commune d'un bénéfice commun à tous.
L’attitude correcte, l’ambiance
correcte de sentiments entre les
différentes nations sont tout aussi
nécessaires à une paix durable que
le règlement juste des différends
obstinés sur l'origine territoriale,
raciale ou ethnique ».
C'était à l'époque une condition de
la création d'une Société des
Nations. Et s'il y a une pensée
claire, alors, mes chers amis, rien
d'autre ne pourra être dit qu’a
l’instant où il n’y a pas une telle
paix sans victoire, il convient
d'abandonner toute discussion sur la
création d'une Société des Nations
qui ne pourrait offrir à l'heure
actuelle aucune perspective
d'épanouissement. Mais cela ne s'est
pas produit. Les gens ne pensent pas
en fonction de la réalité, les gens
pensent de façon abstraite et
laissent les pensées rouler comme
elles ont commencé à rouler, peu
importe si ces pensées sont conçues
dans des conditions qui s'appliquent
encore aujourd'hui ou non.
C'est là seulement un exemple flagrant pour la pensée qui a amené un
si grand malheur dans le monde. Et
tant que l'on n’envisagera pas que
cette pensée irréaliste doit être
remplacée par une autre pensée
capable de s'immerger dans la
réalité, les conditions ne pourront
certainement pas changer d'une
manière qui soit salutaire à
l'humanité. Cela doit être vu pour
les grandes affaires du monde, cela
doit aussi être vu pour tout ce que
chacun a à ordonner dans sa vie
quotidienne. Car les mesures que
l'individu prend dans la vie
quotidienne s'entrelacent avec les
affaires les plus élevées de
l'humanité. C'est pourquoi cela doit
nous revenir toujours encore et
encore comme une nécessité devant
l'âme de demander ce qui pourrait
alors provoquer un vrai changement
dans le présent.
Nous savons donc maintenant que ce
que dans ce que nous appelons
l'acceptation de la science de
l’esprit par les humains, il ne
s’agit pas seulement qu’une certaine
conviction soit prise des mondes
suprasensibles. Ce serait le quoi.
Il s'agit de ce que celui qui prend
dans sa pensée dans le vrai sens du
mot ce qui peut justement être dit
aujourd'hui sur les mondes
suprasensibles à partir des
révélations spirituelles de
l'époque, parvienne à un certain
Comment dans sa pensée, que sa
pensée se transforme progressivement
de telle sorte qu'il ait vraiment un
sens et un intérêt pour ce qui
arrive véritablement et réellement
dans le monde. Il ne s’agit donc pas
seul de ce que nous reconnaissons
par la science de l’esprit, mais de
comment nous remodelons notre pensée
par la science de l’esprit, comment
notre pensée devient autre. Quand
c’est ainsi, la question doit être
d'autant plus évidente pour nous :
Comment se fait-il que, dans le
présent, règne une telle résistance
à la science de l’esprit ?
Eh bien, j'ai déjà rendu hier attentif à ce que tout ce qu’on peut
dire au sujet de cette résistance
devrait en même temps être tiré sur
tout ce qui peut apparaître sous
l'influence de l'organisme social
tri-articulé. Je disais hier : si
l'on devait se lever efficacement
une seule fois pour défendre la
position de la vie de l’esprit sur
ses propres pieds, pour
l'indépendance de la vie de l’esprit
du cycle économique et de la vie
politique de l'État, alors dans un
temps relativement court on
amènerait aujourd'hui la science de
l’esprit à se répandre. Mais on peut
quand même se demander encore plus
profondément : pourquoi les gens
sont-ils si peu enclins à envisager
tout de suite ce qui doit se donner
comme une nécessité par une
véritable émancipation de la vie de
l’esprit, par un être-placé-sur-soi
de la vie de l’esprit ? - Ceci est
dû toutefois au fait que cette vie
de l’esprit a pris une certaine
forme dans les derniers temps, ce
qui, en tant que tel,
empêche/dissuade les humains
d'orienter leur regard vers le monde
de l’esprit. On pourrait même parler
d'une certaine manière du fait que
les tristes événements actuels sont
une certaine punition de l'humanité
pour la méconnaissance, pour la
nécessaire méconnaissance de la vie
spirituelle, qui s'est présenté ces
temps-ci. Et ceci, mes chers amis,
doit être envisagé que l'on ne s'en
sortira pas à l'avenir sans le
transfert des pensées humaines dans
une direction sociale. C'est ce que
les faits enseignent ; de tels faits
contre lesquels se battre est une
folie. Mais de l'autre coté, ce qui
est déjà clair pour vous de maintes
présentations que j'ai donnés, devra
être envisagé très profondément dans
ses soubassements : que toute s de
socialistique, sans spiritualisation
se produisant en même temps, ne doit
pas provoquer le salut, mais la
calamité, de l'humanité. La
meilleure façon d'obtenir une base
pour envisager cela est d'examiner
de près la pensée socialiste dans
son émergence à partir du reste de
la pensée moderne.
Je vous ai déjà donné des indications sur ce qui existe dans ce
domaine. Aujourd'hui, nous voulons
résumer bon nombre des indices que
nous avons entendus jusqu'à
maintenant au sujet de cette
orientation. Je vous ai rendu
attentif sur ce qu'il y a quelque
chose de fiché dans des esprits
comme, par exemple, Fichte
lorsqu'ils transfèrent leur pensée
sur le domaine social, ce qui
conduit à une vision très similaire
à celle qui nous vient en vis-à-vis
aujourd'hui, par exemple, dans le
bolchevisme. J'ai essayé de
l'exprimer en disant : Johann
Gottlieb Fichte serait un véritable,
vrai bolcheviste ! Certes, Johann
Gottlieb Fichte avait encore
tellement de spiritualité qu'il
pouvait, je dirais sans devenir
dangereux pour l'humanité, à
l'époque, laisser imprimer des idées
bolchéviques dans son « État
commercial fermé ». Aujourd'hui, les
humains ont si peu tendance à entrer
dans le contenu réel des choses
qu'ils ne remarquent même pas que
Johann Gottlieb Fichte est un vrai
bolchevique dans son « État
commercial fermé ».
Cette pensée, cependant, qui est particulièrement caractéristique des
temps modernes, est en fait apparue
dans Hegel. Et je vous ai donc dit,
Karl Marx est à nouveau dépendant de
Hegel, toutefois d'une manière
hautement étrange. Maintenant
j’aimerais vous parler quand même
une fois de la nature particulière
de la pensée de Hegel, même s'il
semble, mais seulement semble,
qu'elle mène à des sommets
abstraits. Beaucoup de choses ont
été dites sur Hegel dans la
tourmente des quatre dernières
années et demie. Pourquoi ne
devrait-on pas aussi traiter
objectivement de la façon dont il a
pensé en fait ses choses ?
Regardons une fois comment Hegel pensait, a pensé sur le monde,
comment il a essayé de diriger le
regard vers la révélation des
secrets du monde pour les humains.
Hegel présente donc assez clairement
ce qu'il avait à dire sur l’entité
fondamentale réelle du monde ;
souvent même plus clairement dans
son « Encyclopédie des sciences
philosophiques ». Jetons nous un
coup d'œil à la forme populaire de
la conception du monde qui vient à
l’expression là. Voyez-vous, la
conception du monde de Hegel se
divise en trois parties. La première
partie est ce que Hegel appelle la
logique. Mais pour Hegel la logique
n'est pas l'art de la pensée
humaine, subjective et humaine, mais
la logique est pour Hegel la somme
de toutes ces idées qui sont
efficaces dans le monde lui-même.
Car Hegel ne voit notamment pas
seulement dans les idées ce qui
hante la tête humaine. Ce qui hante
la tête humaine est seulement la
façon de voir l'idée. Pour Hegel,
les idées sont, dans une certaine
mesure, des forces qui jouent à
l'intérieur des choses elles-mêmes.
Et Hegel ne retourne pas plus loin à
l'essence des choses qu'aux idées,
de sorte que dans sa logique, pour
ainsi dire, il veut donner la somme
de toutes les idées qui sont dans
les choses. Les idées qui ne
s'avèrent pas encore être créatrices
dans la nature, les idées qui ne
viennent pas encore à la réflexion,
à la connaissance dans l'humain,
sont les idées en elles-mêmes/en soi
qui œuvrent comme idées dans le
monde. - Je sais très bien que vous
ne pouvez peut-être pas devenir
particulièrement intelligent par ce
que je dis ; mais les gens ont
longtemps prétendus qu'ils ne
deviennent pas intelligents par
Hegel, parce qu'ils ne peuvent pas
se représenter qu'il existe quelque
part un réseau/un tissage pur
d'idées. Mais Hegel voit Dieu avant
la création du monde dans ce pur
réseau d'idées. Ainsi, pour Hegel,
Dieu est en fait devenu une somme,
ou plutôt un organisme d'idées, et
d’ailleurs sous la forme dans
laquelle ces idées existaient avant
que la nature ne naisse et avant que
l'humain ne se développe à nouveau
sur la base de la nature. Ainsi
Hegel cherche à représenter les
idées dans la logique pure. C'est
Dieu avant la création du monde.
Ainsi, Dieu avant la création du
monde est la pure logique.
Maintenant, on pourrait dire qu'il serait très fructueux pour la vie
humaine de l’esprit si quelqu'un
présentait toutes les idées qui
étaient là, peu importe si elles
étaient des idées d'un Dieu vivant
ou si, comme idées, elles avaient
seulement planées comme une toile
d'araignée dans les airs – mais
qu’il n'y avait aussi pas encore
cela à l'époque - ; ce serait déjà
un gain pour l'âme humaine. Mais si
vous vous attaquez à cette logique
pure chez Hegel - et c'est la raison
pour laquelle si peu de gens s’y
attaquent - vous ne trouverez à
nouveau rien d'autre qu'un
tissu/tissage d'idées. Cela commence
avec les concepts les plus pauvres,
avec l'être pur. Alors, il sera
monté encore plus haut vers le
non-être, puis vers l'être-là et
ainsi de suite. Vous êtes donc
invités à mettre une fois devant
l'âme la somme de toutes les idées
que l'humain se fait sur le monde,
sur laquelle il ne réfléchit
habituellement pas, parce que c'est
trop ennuyeux pour lui, de l'être
pur à la structure fonctionnelle de
l'organisme, à l'écart de tout monde
extérieur. Là, vous obtenez une
somme d'idées, mais seulement des
idées abstraites. Et le sentiment
vivant de l'humain prendra
naturellement une certaine position
contre cette somme ou cet organisme
d'idées abstraites. Supposons que
quelqu'un dirait : C'est un préjugé
panthéiste que Hegel croit que les
idées en tant que telles seraient là
; je suppose pour moi qu'un Dieu
existerait avant la création du
monde, et il aurait justement eu ces
idées et aurait créé le monde selon
ces idées. - Mais pensez une fois,
si vous deviez représenter la raison
(NDT : synthétique) et la vie de
l'âme d'un Dieu qui n'aurait eu rien
d'autre en lui que des idées
hégéliennes, qui aurait donc
toujours seulement pensé sur ce qui
vit entre l'être et l'organiser
approprié, qui n'aurait eu en lui
que les idées des abstractions les
plus extérieures - que diriez-vous à
une telle imposition à penser à
cette vie de l'âme de Dieu ? Vous ne
pourriez même pas comprendre comment
un Dieu pourrait être si pauvre pour
ne penser que ces idées abstraites
dans sa raison divine. Et pourtant,
pour Hegel, la somme de ces idées
abstraites est Dieu lui-même, non
seulement la raison (NDT :
analytique) de Dieu, mais même Dieu
lui-même avant la création du monde.
C'est donc la chose essentielle, que
Hegel ne sort pas en réalité
des idées abstraites, mais envisage
tout de suite les idées abstraites
comme le divin.
Alors il avance à la seconde : c'est la nature. Je pourrais également
vous donner là certains jugements à
la façon de définition sur la façon
dont Hegel avance maintenant de
l'idée, c'est-à-dire, de Dieu avant
la création du monde à la nature.
Mais vous n'en auriez probablement
pas beaucoup non plus, si vous vous
en teniez aux habitudes de pensée
que vous avez utilisées jusqu'à
maintenant. La logique contient
d’après Hegel, l'idée dans son
être-à-soi. La nature contient
l'idée dans son être-en-dehors
de-soi. Donc ce que vous voyez comme
la nature est aussi une idée, n'est
en fait rien d'autre que ce que
contient la logique, seulement
justement dans l'autre forme de
l'être-en-dehors-de-soi. Et alors
Hegel prend la nature à travers de
la simple mécanique jusqu’à la
représentation des rapports
biologiques, végétaux, animaux. Cela
signifie qu’il essaie de prouver les
idées dans la nature, l'idée dans la
lumière, dans la chaleur, dans
d'autres forces, dans la gravité et
ainsi de suite, partout dans la
mesure où la nature est disponible
pour l'humain.
Hegel dédommage ceux qui peuvent
accepter son abstraction d'une
manière significative avec sa propre
vivacité et picturalité. Cette
vivacité et picturalité seule chez
Hegel est parfois dangereuse pour la
compréhension de ce que Hegel a
voulu réellement. Une fois, j'ai
essayé de défendre Hegel contre un
de mes amis professeur d'université,
un philosophe. Comme vous le savez,
je défends Hegel parce que je pense
qu'il est plus fructueux de tout
défendre par rapport à ce qui est
vraiment positif que de simplement
jurer par sa propre opinion et
critiquer tout le reste dans son
foncier/son fond et son sol. Quand
quelque chose est bon, je le défends
toujours ; c'est le positivisme de
la science de l’esprit. Mais à ce
moment-là, avec la défense de Hegel
j'arrivais à quelque chose qui
n'allait pas/de bancal. La personne
concernée a dit : Oh, partez avec
Hegel ; un humain qui ne sait rien
dire d'autre sur les comètes
qu'elles sont une lèpre au ciel, on
ne peut quand même pas le prendre au
sérieux ! - Naturellement, il faut
prendre un tel passage, que les
comètes sont une lèpre, une éruption
cutanée, quelque chose comme la
rougeole ou quelque chose comme ça
dans le ciel, dans tout le contexte.
Il est, bien sûr, facile de se
moquer de telles choses. Il peut
même être assez charmant quand les
gens se moquent de telles choses.
Pour regarder le monde, il n'est pas
toujours nécessaire de se faire un
visage tout en bas, si possible
étiré, mais il faut un certain sens
de l'humour, surtout pour pouvoir
comprendre pleinement la tragédie du
monde.
Après que Hegel ait ainsi, dans une certaine mesure, donné un
registre de tous les concepts, de
toutes les idées incarnées dans la
nature, il monte en troisième à
l'esprit. Dans l'esprit, il voit
l'idée dans son
être-à-et-pour-soi-même,
c'est-à-dire qu'elle n'est pas
seulement là ainsi qu’elle était
avant la création du monde, pas
seulement dans son être-à-soi, mais
elle est là pour soi. Elle vit dans
l'âme humaine et là pour soi -
l'idée objectivement dehors et en
dehors de cela encore pour soi, dans
l'humain. Mais puisque l'humain est
idée, parce que tout est idée, ainsi
c'est l'idée dans son
être-à-et-pour-soi. Là Hegel essaye
maintenant encore de poursuivre
l'idée comme elle est présente en
premier dans l'âme de l'être
individuellement humain, alors comme
elle est présente - quand je saute
certaines choses - dans l'Etat. Dans
l'âme de l'humain, l'idée travaille
en l'intérieur ; dans l'Etat elle
s’est à nouveau objectivée, là elle
vit dans les lois, dans les
institutions. Là l'idée vit partout
à l'intérieur, là elle est devenue
objective. Elle se développe alors
objectivement plus loin dans
l'histoire du monde. État, histoire
du monde. Là, dans l'histoire du
monde, tout sera donc enregistré des
idées qui provoquent le
perfectionnement ultérieur de
l'humanité sur le plan physique.
Tout ce qui vit en tant qu'idées
dans l'âme, État, histoire du monde,
mais qui ne mène nulle part hors du
plan physique, attire nulle part
l'attention de l'humain sur le fait
qu'il existe, par exemple, un monde
suprasensible, car pour Hegel le
monde suprasensible est juste la
somme des idées qui vivent dans tout
ce qui y vit, une fois dans
l’être-à-soi avant la création du
monde, dans être-en-dehors-de-soi
dans la nature et dans
l’être-à-et-pour-soi de l'âme
humaine dans l’Etat et l’histoire du
monde.
Et alors elle se développe au plus haut, l'idée, arrive pour ainsi
dire à elle-même, dans un dernier
moment du devenir, dans l'art, la
religion et la philosophie.
Les trois : l'art, la religion et la
philosophie, quand ils apparaissent
dans la vie de l’humain, se situent
maintenant au-dessus de l'Etat et au
dessus de l'histoire du monde, mais
ils sont seulement l'incarnation de
la logique pure, ils sont
l'incarnation des idées abstraites.
Dans l'art ces idées, qui ont
existées comme logique avant la
création du monde, sont représentées
par l'image sensorielle ; dans la
religion par la représentation
conforme à la sensation/au
sentiment/l’émotion ; et dans la
philosophie l'idée apparaît
finalement elle-même dans sa forme
pure dans l'esprit humain. L'humain
se remplit de philosophie, jette un
coup d’œil en arrière sur tout
l’autre que l'humanité et la nature
ont produites, et maintenant il se
sent – comment devrait on dire -
rempli du Dieu qui est pourtant
l'idée qui jette un coup d’œil en
retour sur tout son devenir
antérieur. Le Dieu se regarde dans
l'humain. Mais en fait, l'idée se
regarde elle-même dans l'humain.
L'abstraction regarde l'abstraction.
On ne peut rien se penser de plus génial que cette pensée sur
l'abstraction humaine, quand on
considère la génialité dans le
domaine de l'abstraction. Et on ne
peut en fait rien se penser de plus
audacieux intérieurement que lorsque
l'humain affirme/fait valoir : les
idées sont le plus élevé ; en dehors
des idées il n'y a pas de Dieu, les
idées sont le Dieu, et toi l'âme de
l'humain est aussi idée, seulement
qu’elle a amenée l’idée en toi à son
être-à-et-pour-soi, elle se regarde.
- Vous voyez, nous nageons dans des
idées, nous sommes des idées
nous-mêmes, tout est idée. Le monde
dans son abstraction la plus
extrême. Il est d'une signification
prodigieuse qu'au tournant du XVIIIe
au XIXe siècle et jusqu'au XIXe
siècle, un esprit ait eu l'audace de
dire une fois : Seul celui saisit la
réalité qui la saisit dans l'idée
abstraite ; il n'y a pas de réalité
supérieure que l'idée abstraite.
Maintenant il manque toutefois,
quand vous passez en revue la
philosophie de Hegel du début à la
fin, partout un quelque chemin dans
le monde suprasensible ! Il ne peut
y avoir aucun tel chemin dans le
monde suprasensible, car si l'humain
meurt, il entre, au sens de la
philosophie hégélienne, dans le
courant général des idées du monde
car l'humain est en réalité une
idée. Et c'est seulement sur ce
courant d'idées du monde qu'on peut
dire quelque chose. Il n'y a pas un
seul concept - c'est tout de suite
le grandiose de la philosophie de
Hegel - qui traitait d’une quelque
chose suprasensible ; seulement que
tout ce qui maintenant nous vient en
vis-à-vis - toutefois en une
abstraction la plus glaciale - comme
la philosophie de Hegel, est
elle-même suprasensible, mais
justement le suprasensible-abstrait.
Cela s'avère tout à fait inapproprié
maintenant pour s'emparer de quelque
chose de suprasensible ; cela
s'avère seulement approprié pour
accueillir le sensoriel. Par un
suprasensible, le sensoriel est
spiritualisé, toutefois seulement en
formes abstraites ; mais en même
temps, tout le suprasensible est
éconduit, parce que la somme des
idées qui sont données du début à la
fin se réfère seulement au monde
sensoriel. Ainsi, aimerais-je dire,
le caractère suprasensible de ces
idées chez Hegel ne rentre pas
tellement en considération, car ce
suprasensible ne fait pas référence
à un suprasensible, mais seulement
au sensoriel.
J’aimerais principalement attirer
votre attention sur ce que la
tendance de la pensée moderne était
de rejeter le suprasensible avec
toute la rigueur voulue, mais pas
avec un matérialisme superficiel,
mais avec la plus grande force de la
pensée spirituelle. Hegel n'est à
cause de cela pas un matérialiste,
il est un idéaliste objectif. Mais
cet idéalisme objectif prétend que
l'idée objective elle-même serait
Dieu et le fondement du monde et de
tout.
Pour celui qui invente une telle
impulsion spirituelle, cette pensée
procure une certaine satisfaction
intérieure, qui fait regarder
au-delà de ce qui manque. Mais celui
qui suit ensuite, qui ne pense pas à
l'origine à quelque chose comme ça,
mais y pense, peut alors ressentir
l'inadéquation d'autant plus fort.
J'ai souligné toutes ces choses dans
mon livre "Vom Menschenrätsel" (De
l’énigme de l’humain »).
Pensez maintenant que ce n'est pas
un humain comme Hegel qui pense de
cette façon avec une impulsion
intérieure suprasensible, mais que
cette pensée sera reprise par une
autre tête, qui a seulement un sens
pour le matériel, comme ce fut le
cas avec Karl Marx. Alors cette
philosophie idéaliste de Hegel
devient tout de suite la raison de
rejeter tout suprasensible et avec
cela tout idéalistique (NDT : comme
logique peut donner « logistique »).
Il en fut de même pour Karl Marx.
Karl Marx s'est approprié la forme
de pensée qu'il avait trouvée chez
Hegel. Seulement il n'a maintenant
pas regardé l'idée dans la réalité,
mais regarde plutôt la réalité,
comme elle défile elle-même
continuellement comme une pure
réalité matérielle extérieure. Il
continua l'impulsion de
l'Hégélianisme et la matérialisa. Et
ainsi le nerf fondamental de la
pensée socialiste moderne s'enracine
tout de suite dans l'apogée de la
pensée idéaliste moderne. Le fait
que même le penseur le plus abstrait
se touche personnellement et dans
l'histoire du monde avec le penseur
le plus matériel -était une
nécessité intérieure du 19e siècle,
mais c'est aussi la tragédie du 19e
siècle ; c'est, dans une certaine
mesure, la transformation de la vie
de l’esprit en son contraire.
Hegel progresse dans les concepts abstraits. L'être change, devient
non-être, ne peut pas s'entendre
avec le non-être, et devient par
cela devenir. Et ainsi, concept pour
concept, à travers Thèse, Antithèse,
Synthèse, Hegel continue à
progresser selon un certain triple
accord intérieur, que Hegel traite
magnifiquement dans le domaine de
l'idée pure. Karl Marx transfère ce
triple accord intérieur, que Hegel a
cherché pour la logique, la nature,
l'esprit dans le mouvement intérieur
des idées, sur la réalité matérielle
extérieure en disant, par exemple :
de la récente forme de communauté
privé-économique-capitaliste des
êtres humains s’est développé, comme
chez Hegel de l'être au non-être, la
formation de trust, la socialisation
capitaliste de l'économie
privée-capitaliste. Quand les trusts
combinent de plus en plus de
ressources, c'est tout de suite la
propriété du capital privé qui se
transforme en son contraire. Des
sociétés apparaissent, à l'opposé de
l'économie par l'individu. Cela
s'est transformé en son contraire,
l'antithèse. Vient maintenant la
synthèse. Le tout se transforme
encore une fois comme le non-être
dans le devenir. Et la fusion des
économies privées en économies de
trust/de confiance se transforme en
encore plus grand, ce qui à son tour
abolit l'économie de trust/de
confiance, en économie commune des
moyens de production. Ainsi la
réalité progresse en triple accord,
la pure réalité économique externe.
Ce que Karl Marx pensait là est
pensé entièrement selon le modèle de
Hegel, seulement que Hegel se
déplace avec sa pensée dans
l’élément des idées, Marx dans le
tisser et vivre de la réalité
économique extérieure. Ainsi, les
extrêmes reposent côte à côte, on
aimerait même dire comme être et
non-être.
Mais, mes chers amis, vous pouvez
désormais discuter, aussi longtemps
que vous le voulez, sur l'idéalisme
et le réalisme, le spiritualisme et
le matérialisme, cela ne donne aucun
résultat, aucun résultat. Unique et
seul ce que l'humain porte pourra
être trouvé, quand sera pensé au
sens de la Trinité moderne :
l'humain au milieu, l'un des
extrêmes, le Luciferien d'un coté,
l'extrême Ahrimanien de l'autre
coté. Le matérialisme ahrimanien, le
spiritisme luciferien comme les deux
extrêmes, l'humain comme la
situation d'équilibre. Vous ne
pouvez pas être idéaliste ou
réaliste, matérialiste ou
spiritualiste, si vous voulez
parvenir à la vérité, vous devez
être aussi bien l'un que l'autre.
Vous devez chercher l'esprit jusqu’à
une telle intensité que vous le
trouvez aussi comme esprit dans la
matière, et vous devez voir à
travers la matière ainsi que vous
puissiez trouver l'esprit à travers
la matière. C'est la tâche des temps
récents : ne pas continuer à
argumenter/disputer sur le
spiritisme et le matérialisme, mais
trouver la situation d'équilibre.
Car les deux extrêmes, celui du
luciferisme hégélien et celui de
l'ahrimanisme marxiste, se sont
vécus jusqu’au bout. Ils étaient là,
ils se sont révélés. Il devra
maintenant être vraiment trouvé ce
qui est la compensation. Et c'est
justement ce qui est pensé avec la
science de l’esprit à orientation
anthroposophique. Là, devra
toutefois être accédé à une pensée
aussi pure que celle à laquelle
Hegel s'est élevé ; mais cette
pensée pure doit pouvoir être
utilisée pour percer jusqu'au
suprasensible. On ne doit pas
seulement trouver la logique,
c'est-à-dire un organisme d'idées
qui peut alors seulement se référer
au monde des sens, on doit percer du
sensoriel au suprasensoriel au
point/à l’endroit où l'on a
découvert la logique. Cette percée
n'a pas encore réussi chez Hegel.
C'est pourquoi l'humanité a été
rejetée à nouveau.
Ainsi, d'une certaine manière, c’est pendant au plus pur et au plus
noble, ce à quoi la pensée moderne
s'est élevée, que le socialisme est
apparu sans aucune référence à quoi
que ce soit de spirituel. Et qu'il
est devenu si difficile dans le
présent de trouver la pensée
spirituelle en plus de la pensée
socialiste, cela est déjà, d'une
certaine manière, co-fondé dans le
cours intérieur de l’évolution de
l'humanité. On doit seulement
envisager l'ensemble du pendant afin
qu’on gagne la force de trouver ce
qui est rédempteur à partir de ce
pendant. L'entreprise scientifique,
qui sera aujourd'hui propagée par
les universités, ne l'a pas vraiment
amenée jusque là.
Qu'est-ce qu’a fait Hegel au fond ?
Il a pressé l'homme - non pas
physiquement, mais en pensée - de la
façon dont on presse un citron
jusqu'à ce qu'il devienne
complètement sec ; et ce citron sec
de l'humanité n'est plus alors
qu'une idée. Vous êtes assis ici sur
vos chaises ; dans le sens de la
philosophie de Hegel, vous êtes de
simples idées qui sont assises ici,
pas des corps, pas des âmes : des
idées. Parce que chacun de vous
porte en lui une idée ; celle-ci
était là avant la création du monde
comme idée abstraite. Alors chacun
est corps pour soi, nature : l'idée
dans l'être-en-dehors-de-soi est
assise là, sur les chaises. Alors
l’idée est à nouveau en vous, l'idée
dans son être-à-et-pour-soi. Vous
saisissez vous-même cette idée, vous
êtes celle-ci. Pensez ce que vous
êtes là comme schéma ! Pensez
seulement comment vous êtes
pressurés lorsque vous êtes assis là
comme « idée » : en soi, en dehors
de soi, et pour soi - mais quand
même justement comme une idée
seulement !
Et maintenant à nouveau dans le sens
de Karl Marx : Il n'y a là rien
d'idées – tout de suite parce qu'il
est passé par la méthode de
l'idéalisme hégélien. Maintenant,
vous êtes seulement l'animal devenu
à deux pattes, seulement ce que vous
paraissez extérieurement dans
l'ordre naturel. - L'autre extrême !
La tentative ne devait-elle pas être
entreprise, vis-à-vis de ce qui
était disponible dans l’évolution de
l'humanité, de rendre l'humain à
nouveau humain aussi dans la façon
de voir de l'humain, c'est-à-dire,
en tant qu'essence de l'humain, non
purement l'idée très générale, ni
aussi le pur humain animal, mais
l'humain réel, individuel, qui a une
enveloppe, est le sommet de la
nature, qui a en soi une entité
spirituelle, est devenu le point de
mire d’un monde spirituel ? La façon
humaine de voir devait être à
nouveau guidée à l’humain véritable.
Et j'ai fait cette tentative dans ma
« Philosophie de la liberté ». C'est
la position historique réelle du
problème qui existait lorsque j'ai
été poussé à écrire la « philosophie
de la liberté » ! Cet animal
hautement développé, qui enveloppe
l'humain, ne peut pas être libre,
pas plus que ne peut être libre cet
humain vague/schématique qui est
idée – être-à/en soi,
être-hors-de-soi, être-à-et-pour-soi
- car il est formé par nécessité
logique. Les deux ne sont pas
libres. Libre est seulement l'humain
réel qui sera considéré comme
l'équilibre entre l'idée, mais qui
pénètre vers l'esprit réel, et la
réalité matérielle extérieure.
C'est pourquoi, dans cette « philosophie de la liberté », a aussi été
essayé de ne pas fonder la vie
morale sur un principe abstrait,
mais sur l'expérience morale
intérieure, ce que j'appelais à
l'époque « l'imagination/la
fantaisie morale » ; sur ce qui
crée, dans l'être humain individuel
comme tel à partir de l’intuition,
exprimée de manière
figurative/imagée. Kant a établi
l'impératif catégorique : Agissez
ainsi que la maxime de vos actions
puisse être une ligne directrice
pour tous. – Met toi un costume qui
convient à tout le monde ! La maxime
philosophique de la liberté est la
suivante : Agis ainsi que, de tes
plus hautes forces humaines, tout de
suite à l’instant concret, dans le
moment concret individuel, te
parvient à partir de l'esprit.
C'est ainsi qu'on parvient dans la spiritualité sur un détour par la
philosophie morale. Et ce serait
tout de suite un moyen pour
l'humanité d'aujourd'hui de parvenir
à une conception du monde spirituel
: si cette humanité comprenait
d'abord ce qui n'est pas si
difficile à comprendre, que la
morale est sans prise, si elle ne
sera pas comprise comme partie d'un
spirituel suprasensible.
Vous voyez, la logique de Hegel est
du début à la fin une somme d'idées
abstraites. Mais quel dommage cela
fait-il en fin de compte si je
regarde l'ensemble de la nature,
tout ce qui est superficiellement
là, seulement comme un schéma
d'idées ? - Mais cela cause des
dommages quand ce qui nous inspire
et nous pousse à la moralité ne
vient pas du monde spirituel ; car
si cela ne vient pas du monde
spirituel, cela n'a pas de vraie
réalité du tout, c’est seulement
bruit et fumée qui sort de l'humain
animal. Quand l'humain animal meurt,
rien n’est plus là. Dans la
philosophie hégélienne, il n'y a pas
un seul concept qui pourrait se
référer à quelque chose qui serait
encore là pour l'humain quand il
aurait passé par la porte de la mort
ou avant de passer par la porte de
la naissance. La philosophie
hégélienne est grande, mais elle est
grande comme le point de passage du
19ème siècle. Reconnaître Hegel dans
sa grandeur conduit tout de suite à
le poursuivre, à briser ce qui
s'oppose là où l'on entre dans la
pensée pure, dans la logique pure,
dans l'idée, dans son être-à-soi -
dans le monde suprasensible. Être
hégélien cela peut seulement être le
plaisir privé de quelques têtes
embrouillées qui, au début du 20ème
siècle, recherchent leur grande
richesse spirituelle à se tenir là
où on avait la permission de se
tenir dans les premières décennies
du 19ème siècle. Parce que, mes
chers amis, nous devons apprendre
non seulement à vouloir vivre
abstraitement en tant qu'êtres
humains, mais à vivre dans le temps,
à vivre dans l'évolution du temps.
Nous entrons dans la vie tout de
suite parce que nous nions
l'absolutisation, sinon on ne
pourrait pas coopérer à l’évolution
humaine. Et c’est ce dont il s’agit
que l'on coopère avec l’évolution
humaine.
Voyez-vous, Raphaël était grand. La Madone Sixtine est une création
picturale très significative.
L'apprécier correctement n'est en
fait justifié qu’a celui qui, si un
peintre peignait la Madone Sixtine
aujourd'hui, la tiendrait pour une
mauvaise image. Car il ne s'agit pas
qu’on prenne quelque chose
absolument, mais qu’on comprenne à
se situer dans le grand pendant de
l’humanité. Et c'est le grand péché,
c'est la vraie calamité de notre
temps quand ce sera mésestimé.
Aujourd'hui, la nécessité est
disponible, enfin non purement comme
cela était permis dans l'Antiquité,
de se placer absolu dans le monde,
mais, à l'âge du développement de la
conscience, de se sentir
consciemment dans le moment où l'on
est placé dans une incarnation
déterminée. Aussi paradoxal que cela
puisse paraître, l'estimation
correcte de la Madone Sixtine de
Raphaël ne viendra qu'à ceux qui, si
aujourd'hui un peintre peignait
cette Vierge Sixtine, pourraient la
considérer comme une mauvaise image
à partir des attitudes actuelles de
la peinture. Car rien n'a de valeur
absolue, mais les choses ont leur
valeur à la place du monde à
laquelle elles se trouvent. Jusqu'à
présent, on pouvait se passer d'une
telle raison. A partir
d’aujourd’hui, une telle raison est
nécessaire. Finalement elle n'est
donc pas une fois si
particulièrement profonde. Qui a
inventé le théorème de Pythagore
était un grand homme en son temps.
Si quelqu'un l'inventait ou le
découvrait aujourd'hui, ce serait
intéressant, n'est-ce pas ? ce
serait aussi intéressant si
quelqu'un faisait la Madone Sixtine
aujourd'hui - mais ce n'est pas le
temps pour cela, ce n'est pas ce qui
doit se passer au point de
l’évolution où nous nous tenons.
Vous voyez, mes chers amis, quelle réforme de la pensée est
nécessaire, quelle socialisation de
la pensée ! Expérimenter avec
l'humanité, c'est ce dont il s’agit
aujourd'hui. Cela semblera paradoxal
à la plupart des humains
aujourd'hui. Mais aujourd'hui, nous
sommes déjà une fois mis dans la
nécessité de repenser en profondeur,
d'arriver à des pensées vraiment
nouvelles. Il n'est plus possible de
continuer à vivre avec les vieilles
pensées. Avec les vieilles pensées,
cela peut seulement être ainsi que
lorsque les humains les dévident, le
monde doit s'effondrer au-dessus de
la tête. Le salut de l'humanité est
pendant à ce que les humains
puissent renoncer à la vieille
pensée et veulent vraiment une
nouvelle pensée. La science de
l'esprit est une pensée nouvelle.
Elle sera tellement désapprouvée
parce qu'elle contredit
fondamentalement toutes les vieilles
habitudes de pensée. Seuls les
humains qui ont un sentiment de la
nécessité d'arriver à une nouvelle
pensée pourront avoir un plein
ressenti pour la science de l’esprit
en général et aussi sa révélation
concernant des domaines particuliers
de la vie de l'âme, comme par
exemple en rapport à la question
sociale.
Et il y a encore une autre chose qui
fait le malsain de notre temps
actuel : qu’en fait dans le
subconscient les humains en sont
déjà à penser différemment, mais par
une obstination historique ils
oppriment/répriment cette autre
pensée assise dans le subconscient
et subissent ainsi la punition de la
pensée refoulée/réprimée.
L'évolution historique actuelle est
souvent une punition pour l’obstinée
nature humaine, qui réprime ce qui
repose dans ses soubassements et
adhère artificiellement à ce à quoi
elle a adhéré pendant des siècles.
On ne devrait pas prendre les
penseurs inconséquents et
confortables, mais les penseurs
conséquents de la période passée,
morte, afin de voir en eux en quoi
l'on avait tort. La caractéristique
de la période morte ne sont pas les
penseurs qui ont fait chaque petite
concession, mais ceux qui se sont
tenus fermes sur le point de vue de
l'ancien. Alors que dans la maison
autrichienne des nobles, il y a de
nombreuses années, tous les hommes
progressistes abstraits et libéraux
parlaient de progrès et de
libéralisme et de tout ce qu'il faut
pour transformer la religion pour
qu'elle puisse répondre aux
exigences des temps nouveaux,
maintenant brièvement : Ce que tous
les braves bourges bien sages, en
commençant de Gladstone aux bourges
parlementaire bien sages du
continent, ont continuellement,
continuellement dit - là le cardinal
Rauscher a répondu comme un
ecclésiastique entièrement non
moderne, mais se tenant tout de
suite dans le vieux déterminé :
L'Église catholique ne connaît aucun
progrès, ce qui était vrai autrefois
sera vrai en tout temps. Tout ce qui
veut s'affirmer comme nouveauté
contre elle n'a aucune
justification. - C'était un esprit
non moderne, mais achevé en soi de
l'ancien temps. Justement ainsi,
Pobedonoszew, le seul qui a
condamné/jugé de manière ingénieuse
et pleine d’esprit toute la culture
occidentale des temps modernes parce
qu’à son avis, elle ne mènera au
fond a rien - elle pourrait aussi
mener à rien. L'ancien ordre auquel
la bourgeoisie moderne s'était
habituée pouvait seulement être
maintenu quand on voulait croire que
le monde était façonné comme le
cardinal Rauscher et comme
Pobedonoszew lui-même voulait le
façonner. Si le monde n'avait
vraiment pas été décoré avec le
blablabla de Nicolas II, mais des
principes rigides de Pobedonoszew,
notre guerre n'aurait bien sûr pas
eu lieu. On ne peut dire qu'une
seule chose contre cela :
On n'aurait pas pu le faire avec les
idées de Pobedonoszew, parce que la
réalité a pris d'autres chemins que
ces idées. Et ce qui importe
maintenant, c'est de suivre la
réalité, non pas en faisant des
concessions, non pas en se
comportant comme la plupart des
esprits se sont comportés dans la
seconde moitié du XIXe siècle ou
même dans les deux décennies du XXe
siècle, mais en décidant vraiment
aussi de penser quelque chose qui
est si différent des pensées
antérieures, car les ravages de la
guerre mondiale, après les autres,
les aspects négatifs sont différents
de ce qui s’est passé. Du terrible
malheur de l'humanité, dont on ne
cesse de répéter qu'une telle chose
ne s'est encore jamais produite au
cours de l'histoire, on devrait au
moins apprendre maintenant qu'on
devrait aussi saisir des pensées
dont on peut dire qu'elles n'ont
jamais existé auparavant au cours de
l'histoire.
Comme vous pouvez le voir, c'est à l'humanité de prendre une grande
décision. Et ce qui, inconsciemment,
veut faire mûrir cette décision
d’instinct, c'est essentiellement ce
qui s'affirme comme socialisme. A
peine le monde sortira-t-il du chaos
qu'un nombre suffisamment important
d’humains ajouteront le
spiritualisme idéel au socialisme
matériel. C'est ainsi que les choses
sont pendantes aujourd'hui. Mais
tant que les humains ne sont même
pas prêts à voir la chose réelle la
plus proche quand elle est juste
devant eux, aucun salut ne peut
naître dans le développement
historico-social de l'humanité. Dans
un sens, cela devrait devenir la
pratique intérieure de l'âme qui
émerge des impulsions de la science
de l’esprit, mes chers amis.
Toujours de nouveau et à nouveau,
j’aimerais tenter d’ indiquer vers
cette pratique intérieure de l'âme.
Plus vous ressentez que quelque
chose comme cela est nécessaire pour
notre temps, comme j'ai à nouveau
essayé de le présenter dans les
considérations d'aujourd'hui, plus
vous évoluerez correctement dans le
courant d’esprit qui veut être animé
par une science de l’esprit orientée
anthroposophiquement.
Nous voulons alors continuer à en parler vendredi prochain.
|
Ich habe gestern gesagt,
daß unter den mancherlei Zeichen,
wie gegenwärtiges Denken weit von
der Wirklichkeit abliegt, zum
Beispiel auch folgendes sei, daß man
jetzt in den Kreisen, die sich mit
der einschlägigen Frage
beschäftigen, gar nicht daran denkt,
daß die Begründung eines
Völkerbundes, als sie der Idee nach
aus dem Kopfe Wilsons entstand,
damals verkündet wurde als etwas,
was nur in einer geeigneten Weise
möglich würde, wenn ein Friede sich
ergeben würde ohne den Sieg der
einen oder der anderen Seite. Ich
möchte Ihnen heute doch, damit Sie
sehen, in welcher scharfen Weise
dazumal am 22. Januar 1917 Wilson
diese Bedingungen für den Völkerbund
gestellt hat, die betreffende Stelle
aus seiner Rede in der deutschen
Übersetzung vorlesen. Sie können
sie, wenn Sie wollen, vergleichen;
es ist ja hier jetzt auch die
englische Ausgabe erschienen mit
gegenüberstehender deutscher
Übersetzung, und Sie werden finden,
daß durch die deutsche Übersetzung
der Sinn der Stelle keineswegs
geändert wird. Wilson sagt:
«Vor allem anderen ist damit gesagt,
daß ein Friede ohne Sieg sein muß.
Es ist nicht angenehm, das sagen zu
müssen. Man wolle mir gestatten,
meine eigene Auffassung dafür
darzulegen und zu betonen, daß mir
keine andere Auffassung in den Sinn
gekommen ist. Ich suche bloß den
Tatsachen ins Gesicht zu sehen, und
zwar ohne alle schonenden
Vertuschungen. Ein Sieg würde zu
bedeuten haben, daß der Friede dem
Besiegten aufgezwungen würde, daß
der Unterlegene sich den Bedingungen
des Siegers zu beugen hätte. Solche
Bedingungen könnten nur in tiefer
Demut, im Zustande der Nötigung und
unter unerträglichen Opfern
angenommen werden, und es würde eine
schmerzende Wunde, ein Gefühl des
Grolls und eine bittere Erinnerung
zurückbleiben. Ein Friede, der auf
solcher Grundlage ruhte, könnte
keinen Bestand haben, sondern wäre
wie auf Treibsand gebaut. Nur ein
Friede zwischen Gleichgesinnten kann
von Dauer sein — ein Friede, der
seinem ganzen Wesen nach auf
Gleichheit und auf dem gemeinsamen
Genuß einer allen gemeinsam zugute
kommenden Wohltat beruht. Die rechte
Gesinnung, die rechte
Gefühlsstimmung zwischen den
verschiedenen Nationen ist für einen
dauerhaften Frieden ebenso
notwendig, wie die gerechte
Beilegung hartnäckiger Streitfragen
über Gebiets- oder Rassen- oder
Volkszugehörigkeit.»
Das wurde als Bedingung dazumal
geltend gemacht für die Begründung
eines Völkerbundes. Und wenn klares
Denken vorliegt, dann, meine lieben
Freunde, kann nichts anderes gesagt
werden als: Es müßte eben in dem
Augenblicke, in dem es einen solchen
Frieden ohne Sieg nicht gibt, alles
Gerede über einen gegenwärtig zu
begründenden Völkerbund, der doch
keine Aussichten auf irgendwelches
Gedeihen bieten könnte, aufgegeben
werden. Aber das ist nicht
geschehen. Die Leute denken nicht
der Wirklichkeit entsprechend, die
Leute denken abstrakt und lassen die
Gedanken so fortrollen, wie sie
einmal zu rollen begonnen haben,
ganz gleichgültig, ob diese Gedanken
unter Voraussetzungen gefaßt sind,
die jetzt noch zutreffen, oder
nicht.
Es ist dieses nur ein eklatantes
Beispiel für das Denken, das die
Welt in so großes Unglück gebracht
hat. Und ehe man nicht einsehen
wird, daß an die Stelle solchen
wirklichkeitsfremden Denkens ein
anderes Denken treten müsse, welches
in die Wirklichkeit unterzutauchen
in der Lage ist, werden sich die
Verhältnisse ganz gewiß nicht in
einer der Menschheit heilsamen Art
ändern können. Das muß für die
großen Angelegenheiten der Welt
eingesehen werden, das muß auch
eingesehen werden für alles, was ein
jeglicher in seinem alltäglichen
Leben zu ordnen hat. Denn es greifen
ineinander die Maßnahmen, die der
einzelne im alltäglichen Leben
trifft, mit den höchsten
Angelegenheiten der Menschheit.
Daher muß es uns immer wieder und
wieder als eine Notwendigkeit vor
die Seele treten, zu fragen, was
denn in der Gegenwart eine wirkliche
Änderung hervorrufen könnte.
Nun wissen wir ja, bei dem, was wir
Annahme der Geisteswissenschaft
durch die Menschen nennen, handelt
es sich nicht allein darum, daß eine
bestimmte Überzeugung von den
übersinnlichen Welten aufgenommen
werde. Das wäre das Was. Es handelt
sich darum, daß derjenige, der im
wahren Sinne des Wortes in sein
Denken aufnimmt, was heute
gerechterweise über die
übersinnlichen Welten gesagt werden
kann aus den geistigen Offenbarungen
der Zeit heraus, daß der zu einem
gewissen Wie in seinem Denken
gelangt, daß sich sein Denken
allmählich umgestaltet in einer
solchen Art, daß er wirklich einen
Sinn und ein Interesse erhält für
das, was in der Welt wahrhaftig und
wirklich vorgeht. Also nicht darauf,
was wir anerkennen durch die
Geisteswissenschaft, kommt es allein
an, sondern wie wir durch die
Geisteswissenschaft unser Denken
umgestalten, wie unser Denken anders
wird. Wenn das so ist, muß uns um so
mehr die Frage ganz besonders
naheliegen: Wie kommt es, daß in der
Gegenwart ein so starker Widerstand
herrscht gegen die
Geisteswissenschaft?
Nun, ich habe gestern schon darauf
aufmerksam gemacht, daß natürlich
alles, was man über diesen
Widerstand sagen kann, zugleich
bezogen werden müsse auf alles das,
was entstehen kann unter dem Einfluß
des dreigliedrigen sozialen
Organismus. Ich sagte gestern: trete
man nur einmal wirksam ein für die
Stellung des Geisteslebens auf
seinen eigenen Füßen, für die
Unabhängigkeit des Geisteslebens vom
Wirtschaftskreislauf und vom
politischen Staatsleben, dann würde
man in verhältnismäßig kurzer Zeit
Geisteswissenschaft heute zur
Verbreitung bringen. Aber man kann
doch noch tiefer fragen: Warum sind
denn die Leute so wenig geneigt,
gerade das einzusehen, was sich als
eine Notwendigkeit ergeben muß durch
eine wahrhaftige Emanzipation des
Geisteslebens, durch ein
Auf-sich-Gestelltsein des
Geisteslebens? — Das rührt
allerdings davon her, daß dieses
Geistesleben in der neueren Zeit
eine gewisse Gestalt angenommen hat,
welche als solche die Menschen
abhält, ihre Blicke nach der
geistigen Welt hin zu richten. Man
könnte in einer gewissen Weise sogar
davon reden, daß die gegenwärtigen
traurigen Ereignisse eine gewisse
Strafe der Menschheit seien für die
Verkennung, für die notwendige
Verkennung des geistigen Lebens, die
in der neueren Zeit eingetreten ist.
Und das, meine lieben Freunde, muß
eingesehen werden, daß man ohne die
Überleitung der menschlichen
Gedanken in eine soziale Richtung in
der Zukunft nicht auskommen wird.
Das lehren die Tatsachen; solche
Tatsachen, gegen die anzukämpfen
eine Torheit ist. Aber auf der
anderen Seite muß das, was Ihnen ja
aus mancher Darstellung, die ich
gegeben habe, schon hervorgeht, ganz
tief in seinen Untergründen
eingesehen werden: daß jegliche Art
Sozialistik ohne gleichzeitig vor
sich gehende Vergeistigung nicht das
Heil, sondern das Unheil der
Menschheit bewirken muß. Eine
Grundlage, das einzusehen,
verschafft man sich am besten, wenn
man das sozialistische Denken in
seinem Hervorgehen aus dem übrigen
neuzeitlichen Denken einmal
gründlich ins Auge faßt.
Andeutungen darüber, was auf diesem
Gebiete vorliegt, habe ich Ihnen ja
schon gegeben. Wir wollen heute
mancherlei zusammenfassen, was wir
bisher an Andeutungen nach dieser
Richtung gehört haben. Ich habe Sie
darauf aufmerksam gemacht, daß in
solchen Geistern, wie zum Beispiel
Fichte, etwas steckt, wenn sie ihr
Denken auf das soziale Gebiet
überleiten, was zu einer ganz
ähnlichen Anschauung führt, wie sie
uns heute zum Beispiel im
Bolschewismus entgegentritt. Ich
habe das dadurch zum Ausdruck zu
bringen versucht, daß ich sagte:
Johann Gottlieb Fichte wäre ein
wirklicher, echter Bolschewist!
Gewiß, Johann Gottlieb Fichte hatte
noch so viel Geistigkeit, daß er,
ich möchte sagen, ohne den Menschen
gefährlich zu werden, dazumal
bolschewistische Ideen in seinem
«Geschlossenen Handelsstaat» drucken
lassen konnte. Heute haben die
Menschen ja so wenig Neigung, auf
den wirklichen Inhalt von Dingen
einzugehen, daß sie gar nicht
merken, daß Johann Gottlieb Fichte
in seinem «Geschlossenen
Handelsstaat» ein echter Bolschewik
ist.
Dasjenige Denken aber, das ganz
besonders charakteristisch ist für
die neuere Zeit, ist eigentlich zum
Vorschein gekommen in Hegel. Und von
Hegel habe ich Ihnen ja gesagt, ist
wiederum abhängig Karl Marx,
allerdings in einer höchst
merkwürdigen Weise. Nun möchte ich
zu Ihnen doch einmal, wenn das auch
scheinbar, aber eben nur scheinbar,
in abstrakte Höhen führt, über die
besondere Artung des Hegelschen
Denkens sprechen. Es ist ja viel
Unzutreffendes in den Wirren der
letzten viereinhalb Jahre gerade
über Hegel gesagt worden. Warum
sollte man nicht auch einmal
objektiv auf die Art eingehen, wie
er seine Sachen eigentlich gemeint
hat.
Fassen wir einmal ins Auge, wie
Hegel über die Welt gedacht,
gesonnen hat, wie er versucht hat,
den Blick hinzurichten auf die
Offenbarung der Weltgeheimnisse für
den Menschen. Hegel stellt ja, was
er über die eigentliche
Grundwesenheit der Welt zu sagen
hatte, öfter sogar ganz
übersichtlich dar; am
übersichtlichsten in seiner
«Enzyklopädie der philosophischen
Wissenschaften». Schauen wir uns
einmal ganz in populärer Form an,
welche Weltanschauung da zum
Ausdruck kommt. Sehen Sie, die
Weltanschauung Hegels zerfällt in
drei Teile. Der erste Teil ist das,
was Hegel Logik nennt. Aber Logik
ist für Hegel nicht die Kunst des
menschlichen, des subjektiven
menschlichen Denkens, sondern Logik
ist für Hegel die Summe aller
derjenigen Ideen, welche in der Welt
selbst wirksam sind. Hegel sieht
nämlich in den Ideen nicht nur das,
was im menschlichen Kopfe spukt. Was
im menschlichen Kopfe spukt, ist nur
die Anschauung der Idee. Ideen sind
für Hegel gewissermaßen Kräfte,
welche in den Dingen selber drinnen
spielen. Und Hegel geht nicht weiter
zum Wesen der Dinge zurück, als bis
zu den Ideen, so daß er gleichsam in
seiner Logik die Summe aller Ideen
geben will, die in den Dingen
drinnen sind. Die Ideen, die sich
noch nicht schöpferisch in der Natur
erweisen, die Ideen, die noch nicht
im Menschen zur Spiegelung, zum
Erkennen kommen, sind die Ideen an
sich, die in der Welt als Ideen
wirken. — Ich weiß sehr wohl, daß
Sie aus dem, was ich sage,
vielleicht nicht besonders klug
werden können; aber das behaupten ja
die Leute schon lange, daß sie aus
Hegel nicht klug werden, weil sie
sich nicht vorstellen können, daß
irgendwo ein reines Ideengewebe
existiere. Aber Hegel sieht in
diesem reinen Ideengewebe Gott vor
der Erschaffung der Welt. Also Gott
ist für Hegel eigentlich eine Summe,
besser gesagt, ein Organismus von
Ideen geworden, und zwar in der
Form, wie diese Ideen existiert
haben, bevor eine Natur entstanden
ist, und bevor wiederum auf der
Grundlage der Natur sich der Mensch
entwickelt hat. So sucht Hegel die
Ideen in der reinen Logik
darzustellen. Das ist Gott vor der
Erschaffung der Welt. Also Gott vor
der Erschaffung der Welt ist die
reine Logik.
Nun könnte man sagen, es wäre schon
sehr fruchtbar für das menschliche
Geistesleben, wenn jemand alle Ideen
hinstellen würde, welche da waren,
gleichgültig ob sie Ideen eines
lebendigen Gottes waren, oder ob sie
nur als Ideen wie ein Spinngewebe in
der Luft — die es aber damals auch
noch nicht gegeben hat — geschwebt
hätten; es wäre das schon ein Gewinn
für die menschliche Seele. Aber wenn
Sie sich diese reine Logik bei Hegel
vornehmen — und das ist der Grund,
warum sie so wenige Leute vornehmen
—, so finden Sie nichts als wiederum
ein Gewebe von Ideen. Begonnen wird
mit dem ärmsten Begriffe, mit dem
reinen Sein. Dann wird weiter
aufgestiegen zu dem Nichtsein, dann
zu dem Dasein und so fort. Also Sie
werden angehalten, die Summe aller
Ideen, die sich der Mensch über die
Welt macht, auf die er gewöhnlich
nicht reflektiert, weil ihm das zu
langweilig ist, von dem reinen Sein
bis zu dem zweckmäßigen Aufbau des
Organismus hin, abgesehen von jeder
äußeren Welt, sich einmal vor die
Seele zu stellen. Da bekommen Sie
eine Summe von Ideen, aber nur von
abstrakten Ideen. Und das lebendige
Fühlen des Menschen wird natürlich
eine gewisse Stellung einnehmen
gegenüber dieser Summe oder diesem
Organismus von abstrakten Ideen.
Nehmen wir an einmal, es würde
jemand sagen: Das ist ein
pantheistisches Vorurteil, daß Hegel
glaubt, die Ideen als solche seien
da; ich nehme für mich an, ein Gott
wäre vor der Erschaffung der Welt
dagewesen, und der hätte eben diese
Ideen gehabt und hätte nach diesen
Ideen die Welt geschaffen. — Aber
denken Sie einmal, wenn Sie sich die
Vernunft und das Seelenleben eines
Gottes vorstellen sollten, der
nichts anderes in sich gehabt hätte
als die Hegelschen Ideen, der also
immer nur darüber nachgedacht hätte,
was zwischen dem Sein und dem
zweckmäßigen Organisieren lebt, der
in sich nur gehabt hätte die Ideen
der alleräußersten Abstraktion — was
würden Sie zu einer solchen
Zumutung, sich dieses Seelenleben
Gottes zu denken, sagen? Sie würden
gar nicht begreifen können, wie ein
Gott so ärmlich sein könnte, in
seiner göttlichen Vernunft nur diese
abstrakten Ideen zu denken. Und
dennoch, für Hegel ist die Summe
dieser abstrakten Ideen Gott selbst,
nicht nur der Verstand Gottes,
sondern sogar Gott selbst vor der
Erschaffung der Welt. Also das ist
das Wesentliche, daß Hegel nicht in
Wirklichkeit über abstrakte Ideen
herauskommt, sondern gerade die
abstrakten Ideen als das Göttliche
ansieht.
Dann schreitet er vor zu dem
Zweiten: das ist die Natur. Ich
könnte Ihnen auch da gewisse
definitionsartige Urteile geben über
die Art, wie Hegel nun vorschreitet
von der Idee, das heißt von Gott vor
der Erschaffung der Welt bis zu der
Natur. Aber auch davon würden Sie
wahrscheinlich, wenn Sie sich an die
Ihnen bis jetzt gebräuchlichen
Denkgewohnheiten halten, nicht
gerade sehr viel haben. Die Logik
enthält nach Hegel die Idee in ihrem
Ansichsein. Die Natur enthält die
Idee in ihrem Außersichsein. Was Sie
also als Natur überschauen, ist auch
Idee, ist eigentlich nichts anderes,
als was die Logik enthält, nur eben
in der anderen Form des
Außersichseins. Und dann nimmt Hegel
die Natur durch von der bloßen
Mechanik bis zur Darstellung der
biologischen, pflanzlichen,
tierischen Verhältnisse. Das heißt,
er versucht überall in dem Umfange,
in dem die Natur dem Menschen
vorliegt, Ideen in der Natur
nachzuweisen, die Idee im Lichte, in
der Wärme, in anderen Kräften, in
der Schwerkraft und so weiter.
Hegel entschädigt den, der seine
Abstraktheit sinnvoll hinnehmen
kann, durch eine gerade ihm eigene
Anschaulichkeit und Bildlichkeit.
Allein diese Anschaulichkeit und
Bildlichkeit bei Hegel wird manchmal
gefährlich für das Verständnis
dessen, was Hegel eigentlich gewollt
hat. Ich habe einmal einem
befreundeten Universitätsprofessor
gegenüber, einem Philosophen, Hegel
zu verteidigen versucht. Sie wissen,
ich verteidige Hegel, weil ich es
für fruchtbarer halte, alles mit
Bezug auf das wirklich Positive zu
verteidigen, als bloß auf die eigene
Meinung immer zu schwören und alles
andere in Grund und Boden zu
kritisieren. Wenn irgend etwas gut
ist, so verteidige ich es immer; das
ist der Positivismus der
Geisteswissenschaft. Aber dazumal
kam ich mit der Verteidigung Hegels
etwas schief an. Der Betreffende
sagte: Ach, gehen Sie mir mit Hegel
fort; ein Mensch, der nichts anderes
zu sagen weiß über die Kometen, als
daß sie ein Aussatz am Himmel sind,
den kann man doch nicht ernst
nehmen! — Natürlich muß man solch
eine Stelle, daß die Kometen ein
Aussatz, ein Ausschlag, so etwas wie
Masern oder dergleichen am Himmel
seien, in dem ganzen Zusammenhange
nehmen. Es ist selbstverständlich
leicht, sich über solche Dinge
lustig zu machen. Es kann sogar ganz
charmant sein, wenn sich die Leute
über solche Dinge lustig machen. Man
braucht, um wirklichkeitsgemäß in
die Welt hineinzuschauen, nicht
immer ein Gesicht ganz hinunter zu
machen, möglichst in die Länge
gezogen, sondern man braucht einen
gewissen Humor, gerade um auch die
Tragik der Welt in vollem Sinne
verstehen zu können.
Nachdem Hegel auf diese Weise
gewissermaßen ein Register aller
Begriffe gegeben hat, aller Ideen,
die in der Natur verkörpert sind,
steigt er auf als Drittes zum Geist.
Im Geist sieht er die Idee in ihrem
Anundfürsichsein, das heißt, da ist
sie nicht nur so, wie sie war vor
der Erschaffung der Welt, nicht nur
in ihrem Ansichsein, sondern da ist
sie für sich. Sie lebt in der
menschlichen Seele und da für sich —
die Idee draußen objektiv und
außerdem noch für sich, im Menschen.
Da der Mensch aber Idee ist, weil
alles Idee ist, so ist das die Idee
in ihrem Anundfürsichsein. Da
versucht Hegel wiederum die Idee nun
zu verfolgen, wie sie anwesend ist
erst in der Seele des
einzelmenschlichen Individuums, dann
wie sie anwesend ist — wenn ich
einiges überspringe — im Staate. In
der Seele des Menschen arbeitet die
Idee im Innern; im Staate hat sie
sich wiederum verobjektiviert, da
lebt sie in den Gesetzen, in den
Einrichtungen. Da lebt überall die
Idee drinnen, da ist sie objektiv
geworden. Sie entwickelt sich dann
objektiv weiter in der
Weltgeschichte. Staat,
Weltgeschichte. Da wird also alles
an Ideen registriert in der
Weltgeschichte, was die
Fortentwickelung der Menschheit auf
dem physischen Plane bewirkt. Alles
dasjenige, was an Ideen in Seele,
Staat, Weltgeschichte lebt, das
führt aber nirgends hinaus aus dem
physischen Plan, macht nirgends den
Menschen aufmerksam darauf, daß es
etwa eine übersinnliche Welt gäbe,
denn die übersinnliche Welt ist für
Hegel eben nur die Summe der Ideen,
die in dem allen drinnen lebt,
einmal im Ansichsein vor der
Erschaffung der Welt, in dem
Außersichsein in der Natur, und in
dem Anundfürsichsein der
menschlichen Seele im Staat und der
Weltgeschichte.
Und dann entwickelt sie sich aufs
Höchste herauf, die Idee, kommt
gewissermaßen in einem letzten
Augenblicke des Werdens zu sich, in
Kunst, Religion und Philosophie.
Die drei: Kunst, Religion und
Philosophie, wenn sie im
Menschenleben auftreten, stehen nun
über Staat und über Weltgeschichte,
aber sie sind doch nur die
Verkörperung der reinen Logik, sie
sind die Verkörperungen der
abstrakten Ideen. In der Kunst
stellen sich diese Ideen, die vor
der Erschaffung der Welt als Logik
existiert haben,
',Logik: Idee in ihrem Ansichsein
lt. Natur: lbee in ihrem
Außersichsein
. Geist : .3aee in ihrem Anunb
fürsichsein Seehe — Staat --
Weltgeschichte :
Kunst Religion
Philosophie
durch das sinnliche Bild dar; in der
Religion durch die gefühlsmäßige
Vorstellung; und in der Philosophie
tritt endlich die Idee in ihrer
reinen Gestalt selber im
menschlichen Geiste auf. Der Mensch
erfüllt sich mit Philosophie, blickt
auf alles andere, was die Menschheit
und die Natur an Ideen
hervorgebracht hat, zurück und fühlt
sich nun — wie soll man sagen — als
erfüllt von dem Gotte, der aber die
Idee ist, die zurückblickt auf ihr
ganzes vorhergehendes Werden. Der
Gott schaut sich im Menschen selber
an. Aber eigentlich schaut sich die
Idee im Menschen selber an.
Abstraktion schaut die Abstraktion
an.
Man kann sich nichts Genialeres
denken, als diesen Gedanken über die
menschliche Abstraktion, wenn man
die Genialität auf dem Gebiete des
Abstrakten ins Auge faßt. Und man
kann sich eigentlich nichts
innerlich Kühneres denken, als wenn
der Mensch geltend macht: das
Höchste sind die Ideen; außer den
Ideen gibt es keinen Gott, die Ideen
sind der Gott, und du Menschenseele
bist auch Idee, nur daß es die Idee
in dir zu ihrem Anundfürsichsein
gebracht hat, sie schaut sich an. —
Sie sehen, wir schwimmen in Ideen,
wir sind selber Ideen, alles ist
Idee. Die Welt in ihrer
alleräußersten Abstraktion. Es ist
von ungeheurer Bedeutung, daß gerade
um die Wende des 18. zum 19.
Jahrhundert und in das 19.
Jahrhundert hinein ein Geist
aufgetreten ist, der die Kühnheit
hatte, einmal zu sagen: Nur
derjenige erfaßt die Wirklichkeit,
der sie in der abstrakten Idee
erfaßt; es gibt keine andere höhere
Wirklichkeit als die abstrakte Idee.
Nun fehlt es allerdings, wenn Sie
die Philosophie Hegels vom Anfange
bis zum Ende durchgehen, überall an
irgendeinem Weg in die übersinnliche
Welt hinein! Es kann gar keinen
solchen Weg in die übersinnliche
Welt hinein geben, denn stirbt der
Mensch, so geht er im Sinne der
Hegelschen Philosophie, weil der
Mensch eigentlich Idee ist, in die
allgemeine Strömung der Weltenideen
ein. Und nur über diese Strömung der
Weltenideen kann man etwas sagen. Es
gibt keinen einzigen Begriff — das
ist eben gerade das Großartige der
Hegelschen Philosophie —, der von
irgend etwas Übersinnlichem
handelte; nur daß alles, was nun —
allerdings in eisigster Abstraktheit
— uns als Philosophie Hegels
entgegentritt, selber übersinnlich
ist, aber eben das
Abstrakt-Übersinnliche. Das erweist
sich gänzlich ungeeignet, nun selber
etwas Übersinnliches aufzunehmen; es
erweist sich nur geeignet, das
Sinnliche in sich aufzunehmen. Durch
ein Übersinnliches wird das
Sinnliche vergeistigt, allerdings
nur in abstrakten Formen; aber zu
gleicher Zeit wird alles
Übersinnliche abgewiesen, weil die
Summe der Ideen, die vom Anfang bis
zum Ende gegeben werden, sich eben
nur bezieht auf die sinnliche Welt.
So kommt, möchte ich sagen, der
übersinnliche Charakter dieser Ideen
bei Hegel gar nicht so sehr in
Betracht, denn dieses übersinnliche
bezieht sich nicht auf ein
Übersinnliches, sondern nur auf das
Sinnliche.
Ich möchte Sie hauptsächlich darauf
aufmerksam machen, daß die Tendenz
des neuzeitlichen Denkens sich darin
äußerte, einmal mit aller
Gründlichkeit das Übersinnliche
abzuweisen, aber nicht mit
oberflächlichem Materialismus,
sondern mit der höchsten Kraft des
geistigen Denkens. Hegel ist daher
kein Materialist, er ist objektiver
Idealist. Aber dieser objektive
Idealismus behauptet, daß die
objektive Idee selbst der Gott und
die Grundlage der Welt und alles
sei.
Wer einen solchen Geistesimpuls
ausdenkt, dem liefert dieses
Ausdenken eine gewisse innere
Befriedigung, die hinwegschauen läßt
über das, was da fehlt. Derjenige
aber, der dann nachkommt, der also
nicht ursprünglich so etwas denkt,
sondern es nachdenkt, der kann dann
um so härter das Ungenügende
empfinden. Auf alle diese Dinge habe
ich in meinem Buch «Vom
Menschenrätsel» ja hingewiesen.
Jetzt denken Sie sich, daß nicht ein
Mensch wie Hegel mit einem inneren
übersinnlichen Impuls so denkt,
sondern daß dieses Denken
aufgenommen wird von einem anderen
Kopf, der ganz und gar nur einen
Sinn hat für das Materielle, wie das
bei Karl Marx der Fall war. Dann
wird diese idealistische Philosophie
Hegels gerade der Anlaß, alles
Übersinnliche und damit alles
Idealistische zurückzuweisen,
abzulehnen. Und so wurde es für Karl
Marx. Karl Marx eignete sich die
Form des Denkens an, die er bei
Hegel gefunden hatte. Allein er
betrachtete nun nicht die Idee in
der Wirklichkeit, sondern er
betrachtete die Wirklichkeit so, wie
sie sich selbst fortwährend als
bloße äußere materielle Wirklichkeit
fortspinnt. Er setzte den Impuls des
Hegeltums fort und materialisierte
ihn. Und so wurzelt gerade der
Grundnerv des modernen
sozialistischen Denkens in der
Gipfelung des modernen
idealistischen Denkens. Daß sich
auch persönlich und
weltgeschichtlich der
allerabstrakteste Denker mit dem
allermateriellsten Denker berührt,
das war eine innere Notwendigkeit
des 19. Jahrhunderts, das ist aber
auch die Tragik des 19.
Jahrhunderts; das ist gewissermaßen
das Umschlagen des Geisteslebens in
sein Gegenteil.
Hegel schreitet in den abstrakten
Begriffen fort. Das Sein schlägt um,
wird zum Nichtsein, kann sich mit
dem Nichtsein nicht vertragen, wird
dadurch zum Werden. Und so schreitet
Begriff für Begriff durch Thesis,
Antithesis, Synthesis weiter nach
einem gewissen inneren Dreiklang,
den Hegel großartig handhabt im
Felde der reinen Idee. Karl Marx
überträgt diesen innerlichen
Dreiklang, den Hegel für Logik,
Natur, Geist in der inneren
Ideenbewegung gesucht hat, auf die
äußere materielle Wirklichkeit,
indem er zum Beispiel sagt: aus der
neueren
privatwirtschaftlich-kapitalistischen
Gemeinsamkeitsform der Menschen
entwickelte sich, wie bei Hegel aus
dem Sein das Nichtsein, die
Trustbildung, die kapitalistische
Sozialisierung der
privatkapitalistischen Wirtschaft.
Wenn die Trusts immer mehr und mehr
an Betriebsmitteln zusammenfassen,
so schlägt gerade das Eigentum an
Privatkapital in sein Gegenteil um.
Es entstehen Sozietäten, das
Gegenteil der Wirtschaft durch den
Einzelnen. Das hat in sein Gegenteil
umgeschlagen, in die Antithesis.
Jetzt kommt die Synthesis. Das Ganze
schlägt noch einmal um, wie das
Nichtsein in das Werden. Und die
Zusammenschweißung der
Privatwirtschaften in die
Trustwirtschaften, schlägt um in das
noch Größere, das wiederum die
Trustwirtschaft aufhebt, in die
Gemeinwirtschaft an
Produktionsmitteln. So schreitet die
Wirklichkeit im Dreiklang fort, die
rein äußere ökonomische
Wirklichkeit. Was da Karl Marx
gedacht hat, ist ganz nach dem
Muster von Hegel gedacht, nur daß
Hegel sich mit seinem Denken im
Elemente der Ideen bewegt, Marx im
Weben und Leben der äußeren
ökonomischen Wirklichkeit. So liegen
die Extreme beieinander, man möchte
selbst sagen, wie Sein und
Nichtsein.
Aber, meine lieben Freunde, Sie
können nunmehr streiten, so lange
Sie wollen, über Idealismus und
Realismus, Spiritualismus und
Materialismus, da gibt es kein
Resultat, kein Ergebnis. Einzig und
allein kann das, was den Menschen
trägt, gefunden werden, wenn im
Sinne der modernen Trinität gedacht
wird: der Mensch in der Mitte, das
eine Extrem, das Luziferische auf
der einen Seite; das ahrimanische
Extrem auf der anderen Seite. Der
ahrimanische Materialismus, der
luziferische Spiritualismus als die
beiden Extreme, der Mensch als die
Gleichgewichtslage. Sie können
nicht, wenn Sie zur Wahrheit kommen
wollen, Idealist oder Realist,
Materialist oder Spiritualist sein,
Sie müssen sowohl das eine wie das
andere sein. Sie müssen den Geist
suchen bis zu einer solchen
Intensität, daß Sie ihn als Geist
auch in der Materie finden, und Sie
müssen die Materie so durchschauen,
daß Sie durch die Materie hindurch
den Geist finden können. Das ist die
Aufgabe der neueren Zeit: nicht
weiter zu streiten über
Spiritualismus und Materialismus,
sondern die Gleichgewichtslage zu
finden. Denn die beiden Extreme, die
des Hegelschen Luziferismus und die
des Marxschen Ahrimanismus haben
sich ausgelebt. Sie waren da, sie
haben sich geoffenbart. Es muß nun
wirklich dasjenige gefunden werden,
was der Ausgleich ist. Und das ist
eben mit der anthroposophisch
orientierten Geisteswissenschaft
gemeint. Da muß allerdings
heraufgestiegen werden bis zu einem
solchen reinen Denken, wie das, zu
dem Hegel heraufgestiegen ist; aber
dieses reine Denken muß benützt
werden können, um durchzubrechen zu
dem Übersinnlichen. Man muß nicht
nur Logik finden, das heißt einen
Organismus von Ideen, der sich dann
doch nur auf die Sinnenwelt beziehen
kann, man muß durchbrechen an der
Stelle, wo man die Logik entdeckt
hat, aus dem Sinnlichen in das
Übersinnliche. Dieses Durchbrechen
ist eben bei Hegel noch nicht
gelungen. Daher wurde die Menschheit
wieder zurückgeworfen.
Also es hängt in einer gewissen
Weise mit dem Reinsten und mit dem
Edelsten zusammen, wozu sich das
neuzeitliche Denken erhoben hat, daß
der Sozialismus erschienen ist ohne
den Hinweis auf irgend etwas
Geistiges. Und daß es so schwer
wurde, in der Gegenwart zum
sozialistischen Denken das geistige
Denken hinzuzufinden, das ist schon
im inneren Entwickelungsgange der
Menschheit in einer gewissen Weise
mitbegründet. Nur muß man den ganzen
Zusammenhang einsehen, damit man die
Kraft gewinne, aus diesem
Zusammenhang heraus das Erlösende zu
finden. Dazu hat es der
wissenschaftliche Betrieb, der heute
durch die Universitäten propagiert
wird, wahrhaftig nicht gebracht.
Was hat Hegel im Grunde genommen
getan? Er hat den Menschen — nicht
physisch, aber gedanklich —
ausgepreßt, wie man eine Zitrone
auspreßt, bis sie ganz trocken wird;
und diese trockene
MenschheitsZitrone ist dann nur noch
eine Idee. Sie sitzen hier auf Ihren
Stühlen; im Sinne der Hegelschen
Philosophie sind Sie lauter Ideen,
die hier sitzen, nicht Körper, nicht
Seele: Ideen. Denn jeder von Ihnen
trägt eine Idee in sich; die war da
vor der Erschaffung der Welt als
abstrakte Idee. Dann ist jeder für
sich Körper, Natur: die Idee im
Außersichsein sitzt da auf den
Stühlen. Dann ist in Ihnen wiederum
die Idee in ihrem Anundfürsichsein.
Sie fassen selbst diese Idee, die
Sie sind. Denken Sie, was Sie da für
ein Schemen sind! Denken Sie nur,
wie Sie ausgepreßt sind, wenn Sie so
als «Idee» dasitzen: an sich, außer
sich, an und für sich — aber doch
eben als Idee nur!
Und jetzt wiederum im Sinne von Karl
Marx: Da ist gar nichts von Ideen —
gerade weil er durch die Methode des
Hegelschen Idealismus durchgegangen
ist. Jetzt sind Sie nur das
zweibeinig gewordene Tier, nur das,
als was Sie in der Naturordnung
äußerlich erscheinen. — Das andere
Extrem!
Mußte da nicht, gegenüber dem, was
da in der Entwickelung der
Menschheit vorhanden war, der
Versuch unternommen werden, den
Menschen wiederum auch in der
Anschauung zum Menschen zu machen,
das heißt, als das Wesen des
Menschen nicht bloß die ganz
allgemeine Idee, und auch nicht den
bloßen tierischen Menschen
hinzustellen, sondern den
wirklichen, individuellen Menschen,
der eine Hülle hat, die Gipfelpunkt
der Natur ist, der in sich eine
seelische Wesenheit hat, die
Zielpunkt einer geistigen Welt
geworden ist? Zum wirklichen
Menschen mußte wiederum die
menschliche Anschauung hingeleitet
werden. Und diesen Versuch habe ich
gemacht in meiner «Philosophie der
Freiheit». Das ist die eigentliche
historische Stellung des Problems,
das vorlag, als es mich hindrängte,
die «Philosophie der Freiheit» zu
schreiben! Frei kann dieses höchst
entwickelte Tier nicht sein, das den
Menschen umhüllt; frei kann auch
nicht jener schemenhafte Mensch
sein, der Idee — Ansichsein,
Außersichsein, Anundfürsichsein —
ist, denn der ist durch logische
Notwendigkeit gebildet. Beides ist
nicht frei. Frei ist nur der
wirkliche Mensch, der als das
Gleichgewicht angesehen wird
zwischen der Idee, die aber
durchbricht zum wirklichen Geiste,
und der äußeren materiellen
Wirklichkeit.
Daher ist auch in dieser
«Philosophie der Freiheit» versucht
worden, das sittliche Leben nicht
auf irgendeinen abstrakten Grundsatz
zu begründen, sondern auf das
innere, moralische Erlebnis, was ich
damals die «moralische Phantasie»
nannte; auf dasjenige, was im
individuellen Menschen als solchem
aus der Intuition heraus schöpft,
bildlich ausgedrückt. Kant stellte
den kategorischen Imperativ auf:
Handle so, daß die Maxime deines
Handelns Richtschnur sein kann für
alle Menschen. — Zieh dir einen Rock
an, der allen Menschen passen kann!
Die freiheitsphilosophische Maxime
lautet: Handle so, wie es dir,
deinen höchsten menschlichen Kräften
gerade im konkreten Augenblicke, im
individuellen konkreten Augenblicke
aus dem Geiste heraus eingeht.
So gelangt man auf dem Umwege durch
die Moralphilosophie in die
Geistigkeit hinein. Und gerade das
wäre vielleicht für die heutige
Menschheit ein Weg, um zu einer
Auffassung von der geistigen Welt zu
gelangen: wenn diese Menschheit
zunächst das, was ja im Grunde
genommen nicht so schwer zu
verstehen ist, einsehen würde, daß
das Sittliche ja ohne jeden Halt
ist, wenn es nicht als ein Teil
eines übersinnlich-Geistigen
aufgefaßt wird.
Sehen Sie, Hegels Logik ist vom
Anfang bis zum Ende eine Summe von
abstrakten Ideen. Was schadet denn
das aber schließlich, wenn ich die
ganze Natur, alles das, was
oberflächlich da ist, nur als eine
Schematik von Ideen ansehe? — Aber
es schadet, wenn dasjenige, was uns
zum Sittlichen anspornt und
impulsiert, nicht aus der geistigen
Welt kommt; denn wenn es nicht aus
der geistigen Welt kommt, hat es gar
keine wahrhaftige Wirklichkeit, ist
es nur Schall und Rauch, die
herauskommen aus dem tierischen
Menschen. Wenn der tierische Mensch
abstirbt, so ist nichts mehr da. Bei
der Hegelschen Philosophie gibt es
keinen einzigen Begriff, der sich
beziehen könnte auf irgend etwas,
was noch für den Menschen da wäre,
wenn er durch die Pforte des Todes
gegangen ist, oder bevor er durch
die Pforte der Geburt gegangen ist.
Die Hegelsche Philosophie ist groß,
aber sie ist groß als
Durchgangspunkt des 19.
Jahrhunderts. Hegel anzuerkennen in
seiner Größe führt gerade dazu, ihn
fortzusetzen, das zu durchbrechen,
was sich entgegenstellt da, wo man
in das reine Denken, in die reine
Logik, in die Idee, in ihr
Ansichsein kommt — in die
übersinnliche Welt hinein.
Hegelianer sein, das kann nur das
Privatvergnügen von einigen
vertrackten Köpfen sein, die am
Beginne des 20. Jahrhunderts ihre
große Geistreichigkeit darin suchen,
da zu stehen, wo es einem erlaubt
war zu stehen in den ersten
Jahrzehnten des 19. Jahrhunderts.
Denn das, meine lieben Freunde,
müssen wir lernen, nicht nur
abstrakt als Mensch leben zu wollen,
sondern in der Zeit zu leben, in der
Entwickelung der Zeit zu leben. Wir
kommen gerade dadurch ins Lebendige
hinein, daß wir die
Verabsolutisierung verneinen, sonst
wird man nicht mitarbeiten können
mit der menschlichen Entwickelung.
Und darauf kommt es an, daß man mit
der menschlichen Entwickelung
mitarbeitet.
Sehen Sie, Raffael war groß. Die
Sixtinische Madonna ist eine sehr
bedeutende malerische Schöpfung. Sie
richtig zu würdigen ist eigentlich
nur derjenige berechtigt, der, wenn
heute ein Maler die Sixtinische
Madonna malen würde, sie für ein
schlechtes Bild hielte. Denn nicht
darauf kommt es an, daß man irgend
etwas absolut nimmt, sondern darauf
kommt es an, daß man sich in den
großen Menschheitszusammenhang
hineinzustellen versteht. Und das
ist die große Sünde, das ist das
eigentliche Unheil in unserer Zeit,
wenn das mißachtet wird. Heute liegt
die Notwendigkeit vor, endlich
einmal nicht bloß, wie es in der
Vorzeit erlaubt war, sich absolut
hineinzustellen in die Welt, sondern
im Zeitalter der
Bewußtseinsentwickelung wird es eine
Notwendigkeit, sich bewußt in dem
Zeitpunkt zu fühlen, auf den man in
einer bestimmten Inkarnation gesetzt
ist. So paradox das klingt, zur
richtigen Schätzung der
Raffaelischen Sixtinischen Madonna
wird nur der kommen, der, wenn heute
ein Maler diese Sixtinische Madonna
malen würde, sie für ein schlechtes
Bild zu halten vermöchte aus den
heutigen Gesinnungen des Malens
heraus. Denn nichts hat einen
absoluten Wert, sondern die Dinge
haben ihren Wert an der Stelle der
Welt, an der sie stehen. Bisher
konnte man ohne eine solche Einsicht
auskommen. Von heute ab ist eine
solche Einsicht notwendig.
Schließlich ist sie ja nicht einmal
so ganz besonders tief. Der den
pythagoräischen Lehrsatz erfunden
hat, war zu seiner Zeit ein großer
Mann. Wenn ihn heute einer erfindet
oder entdeckt, wäre es interessant,
nicht wahr; es wäre ja auch
interessant, wenn heute jemand die
Sixtinische Madonna macht — aber es
ist halt nicht die Zeit dazu, es ist
nicht das, was geschehen muß an dem
Punkte der Entwickelung, an dem wir
stehen.
Sie sehen, meine lieben Freunde,
welche Reformation des Denkens
notwendig ist, welche Sozialisierung
des Gedankens! Miterleben mit der
Menschheit, das ist es, worauf es
heute ankommt. Das wird heute den
meisten Menschen eben durchaus als
paradox erscheinen. Wir sind aber
heute schon einmal in die
Notwendigkeit versetzt, gründlichst
umzudenken, zu wirklich neuen
Gedanken zu kommen. Mit den alten
Gedanken läßt sich nicht mehr
weiterleben. Mit den alten Gedanken
kann es nur so sein, daß wenn die
Menschen sie fortspinnen, die Welt
ihnen über dem Kopf zusammenfallen
muß. Daran hängt das Heil der
Menschheit, daß die Menschen sich
lossagen können von dem alten Denken
und wirklich neues Denken wollen.
Geisteswissenschaft ist neues
Denken. Sie wird ja deshalb gerade
so verpönt, weil sie im Grunde allen
alten Denkgewohnheiten widerspricht.
Nur die Menschen, die ein Empfinden
haben von der Notwendigkeit, zu
neuem Denken zu kommen, die werden
für die Geisteswissenschaft im
allgemeinen und auch für ihre
Offenbarung in bezug auf einzelne
Gebiete des Seelenlebens, wie zum
Beispiel in bezug auf die soziale
Frage eine volle Empfindung haben
können.
Und ein anderes noch macht das
Ungesunde der gegenwärtigen Zeit
aus: daß eigentlich im
Unterbewußtsein die Menschen schon
daran sind, anders zu denken, aber
aus einem historischen Eigensinn
heraus dieses im Unterbewußtsein
sitzende andere Denken unterdrücken
und dadurch die Strafe des
unterdrückten Denkens erleiden. Die
gegenwärtige geschichtliche
Entwickelung ist ja vielfach eine
Strafe für die eigensinnige
menschliche Natur, die dasjenige,
was in ihren Untergründen liegt,
unterdrückt und sich künstlich an
das hält, an was sie sich seit
Jahrhunderten gehalten hat. Man
sollte geradezu nicht die
inkonsequenten, bequemen Denker,
sondern die konsequenten Denker aus
der abgelaufenen, abgestorbenen
Zeitperiode nehmen, um an ihnen zu
sehen, worin man sich geirrt hat.
Charakteristisch für die
abgestorbene Periode sind nicht die
Denker, die jedes Konzessiönchen
gemacht haben, sondern diejenigen,
welche auf dem Standpunkt des Alten
festgestanden haben. Als im
österreichischen Herrenhause vor
vielen Jahren einmal alle die
Abstraktlinge und liberalen
Fortschrittsmänner von Fortschritt
und Liberalismus sprachen und all
dem, wie man Religion umwandeln muß,
damit sie den Anforderungen der
neueren Zeit entspricht, nun kurz:
was alle die braven, biederen
Spießer, von Gladstone angefangen
bis herüber zu den biederen
parlamentarischen Spießern des
Kontinents, immerzu, immerzu gesagt
haben — da erwiderte der Kardinal
Rauscher als ein ganz unmoderner,
aber gerade im Alten feststehender
Geistlicher: Die katholische Kirche
kennt keinen Fortschritt, das was
einmal wahr war, wird durch alle
Zeiten wahr sein. Alles, was sich
als Neuheit dagegen geltend machen
will, hat keine Berechtigung. — Das
war ein unmoderner, aber in sich
vollendeter Geist der alten Zeit.
Ebenso Pobedonoszew, der einzige,
der in genialer, geistvoller Weise
die ganze westliche Kultur der
neueren Zeit verurteilt hat, weil
sie im Grunde genommen nach seiner
Ansicht zu nichts führen wird — sie
konnte auch zu nichts führen. Die
alte Ordnung, an die sich die
moderne Bourgeoisie gewöhnt hatte,
war nur aufrechtzuerhalten, wenn man
die Welt so gestaltet glauben
wollte, wie der Kardinal Rauscher
und wie Pobedonoszew selbst sie
gestaltet haben wollten. Hätte man
die Welt wirklich nicht mit dem
Wischiwaschi von Nikolaus II.
ausstaffiert, sondern mit den
starren Grundsätzen des
Pobedonoszew, unser Krieg wäre
selbstverständlich nicht gekommen.
Nur ist das eine dagegen zu sagen:
man hätte es mit den Ideen des
Pobedonoszew nicht gekonnt, weil die
Wirklichkeit andere Wege nahm als
diese Ideen. Und worauf es nun
ankommt, ist, der Wirklichkeit zu
folgen, nicht indem man Konzessionen
macht, nicht indem man sich so
verhält, wie sich die meisten
Geister im Laufe der zweiten Hälfte
des 19. Jahrhunderts oder gar in den
zwei Jahrzehnten des 20.
Jahrhunderts verhalten haben,
sondern indem man sich wirklich auch
entschließt, etwas zu denken, was so
verschieden ist von dem früheren
Denken, wie die Verheerungen des
Weltkrieges nach der anderen, der
negativen Seite verschieden sind von
dem, was bisher sich zugetragen hat.
Von dem furchtbaren Unglück der
Menschheit, von dem man immer wieder
und wieder sagt, so etwas habe es
noch nicht gegeben im Verlauf der
Geschichte, sollte man jetzt
wenigstens das lernen, daß man auch
Gedanken fassen müsse, von denen man
sagen kann: so etwas hat es ja noch
gar nicht gegeben im Lauf der
bisherigen Geschichte.
Sie sehen, einen großen Entschluß zu
fassen, obliegt einmal der
Menschheit. Und was unbewußt aus
Instinkten heraus diesen Entschluß
zur Reife bringen will, ist im
Grunde genommen das, was sich als
Sozialismus geltend macht. Nicht
früher wird die Welt aus dem Chaos
herauskommen, bis eine genügend
große Anzahl der Menschen zu dem
materiellen Sozialismus den ideellen
Spiritualismus hinzufügen wird. So
hängen die Dinge heute einmal
zusammen. Solange aber die Menschen
noch nicht einmal so weit sind, daß
sie das allernächste Wirkliche
sehen, wenn es ihnen unmittelbar vor
der Nase steht, so lange kann kein
Heil ersprießen im
geschichtlich-sozialen Werden der
Menschheit. Dies sollte
gewissermaßen die innere
Seelenpraxis werden, die uns aus den
Impulsen der Geisteswissenschaft
heraus entsteht, meine lieben
Freunde. Immer wieder und wiederum
möchte ich versuchen, Sie auf diese
innere Seelenpraxis hinzuweisen. Je
stärker Sie empfinden, daß so etwas
notwendig ist für unsere Zeit, wie
ich es wiederum versuchte, in diesen
heutigen Betrachtungen hinzustellen,
desto richtiger werden Sie sich in
derjenigen Geistesströmung bewegen,
die belebt sein will von
anthroposophisch orientierter
Geisteswissenschaft.
Davon wollen wir dann am nächsten
Freitag weiter reden.
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