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La migration des
peuples d'hier et d'aujourd'hui -
L'homoncule social. Triartiulation
de l'organisme social. Opposition
entre les ouvriers et les
entrepreneurs. Aucune confiance
des ouvriers dans la force de la
pensée : exigence de changement de
l'ordre économique. Origine du
marxisme : une impulsion
scientifique. Manquent des
concepts à mesure de réalité. La
migration de peuple de tribus
barbares d'Est en Ouest et la
vague de christianisme qui lui est
venue en vis-à-vis vis.
Aujourd'hui, migration de peuple
verticale de bas en haut.
Nécessité d'une nouvelle
révélation spirituelle d'en haut.
La terre en relation sociale, un
organisme global. La socialisation
n'est pas possible sur un
territoire limité. Nécessité de la
séparation du concept de valeur
d'économie de peuple de l'humain
concept de travail. Définitions
étrangères à la réalité du concept
de valeur. Valeur d'économie de
peuple : état/contexte de tension
entre marchandise (base/fondement
de nature) et besoin (spirituel).
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Die
Völkerwanderung von einst und von
jetzt — Der soziale Homunkulus
Dreigliederung des sozialen
Organismus. Gegensatz zwischen
Arbeitern und Unternehmern. Kein
Vertrauen der Arbeiter in die
Kraft des Gedankens: Forderung
nach Veränderung der
Wirtschaftsordnung. Ursprung des
Marxismus ein wissenschaftlicher
Impuls. Fehlen
wirklichkeitsgemäßer Begriffe.
Die Völkerwanderung barbarischer
Stämme von Ost nach West und die
ihr entgegenkommende Welle des
Christentums. Heute vertikale
Völkerwanderung von unten nach
oben. Notwendigkeit einer neuen
geistigen Offenbarung von oben.
Die Erde in sozialer Beziehung ein
Gesamtorganismus. Sozialisierung
auf beschränktem Territorium nicht
möglich. Notwendig die Abtrennung
des volkswirtschaftlichen
Wertbegriffs vom menschlichen
Arbeitsbegriff.
Wirklichkeitsfremde Definitionen
des Wertbegriffs.
Volkswirtschaftlicher Wert:
Spannungszustand zwischen Ware
(Naturgrundlage) und Bedürfnis
(Geistiges).
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J'ai souvent pris l'occasion, au
cours de ces réflexions, d'attirer
l'attention sur la manière dont
l'humain contemporain peut apprendre
des événements décisifs, profonds,
voire torrentiels, de notre époque,
précisément en ce qui concerne les
questions les plus importantes de la
vie ; comment, cependant, très peu
d'humains contemporains cultivent déjà
comme méthode cet apprentissage des
événements. On pense généralement que
l'on apprend des événements en les
jugeant et en considérant le jugement
que l'on a porté sur eux comme une
expérience. Cela peut être très
satisfaisant pour l'humain. Mais pour
ce dont le présent a tant besoin, pour
le savoir social, ce n'est pas
seulement tout à fait insuffisant,
mais aussi tout à fait inapproprié. Il
ne s'agit pas de déverser son jugement
sur les événements, mais d'apprendre
réellement des événements, de laisser
les événements juger par eux-mêmes. Et
c'est ce que vous ressentirez, dans
les considérations les plus diverses
qui sont faites ici, comme étant
précisément les méthodes de la science
de l'esprit, lorsque cette science de
l'esprit est appliquée à des
événements physiques extérieurs, par
exemple donc à des événements sociaux.
Et là, je pense que l'on peut tirer
des enseignements d'un phénomène très
important des temps modernes en ce qui
concerne la vie sociale. J'ai déjà
fait allusion à cette question, mais
j'aimerais placer en tête de nos
réflexions actuelles
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01
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Öfter
habe ich Gelegenheit genommen, bei
diesen Betrachtungen darauf
aufmerksam zu machen, wie gerade mit
Bezug auf die wichtigsten
Lebensfragen der Mensch der
Gegenwart lernen kann von den
einschneidenden, tiefgehenden, ja
sintflutartigen Ereignissen unserer
Gegenwart; wie allerdings dieses
Lernen von den Ereignissen von den
wenigsten Menschen der Gegenwart
eigentlich schon als Methode
gepflegt wird. Man meint meistens,
man lerne dadurch von den
Ereignissen, daß man die Ereignisse
beurteilt und dann das Urteil, das
man gefällt hat über die Ereignisse,
als Erfahrung betrachtet. Das kann
für den Menschen sehr befriedigend
sein. Aber für dasjenige, was der
Gegenwart so not tut, für soziales
Wissen, ist es nicht nur ganz
ungenügend, sondern auch ganz
ungeeignet. Da handelt es sich
darum, daß man nicht sein Urteil
über die Ereignisse ausgießt,
sondern wirklich von den Ereignissen
lernt, die Ereignisse selber
urteilen läßt. Und dieses werden Sie
in den mannigfaltigsten
Betrachtungen, die hier angestellt
werden, gerade als die Methoden der
Geisteswissenschaft empfinden, wenn
diese Geisteswissenschaft angewendet
wird auf äußeres physisches
Geschehen, also zum Beispiel auf
soziales Geschehen. Und da glaube
ich, daß man insbesondere von einer
ganz außerordentlich bedeutsamen
Erscheinung der neueren Zeit mit
Bezug auf das soziale Leben lernen
kann. Angedeutet habe ich die Sache
schon, ich möchte aber an die Spitze
unserer heutigen Betrachtungen noch
einmal das entsprechende Aperçu
setzen.
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Aujourd’hui, quand on essaye de se
mettre d’accord sur la question
sociale avec un membre de la
population laborieuse des humains, sur
ce qui importe en toutes choses dans
les affaires contemporaines et qui, de
l'autre côté, a reçu de préférence
l'impulsion intérieure pour sa façon
de voir du marxisme, on apprend
toujours qu'une telle personnalité n'a
au départ que très peu d'estime, en ce
qui concerne le travail social et la
pensée sociale, de ce que l'on appelle
la bonne volonté ou des principes
éthiques. Vous trouverez toujours
qu'une telle personnalité se comporte
de la manière suivante. Supposons que
vous ayez dit que vous voyiez la base
d'une solution à la question sociale
dans le fait que, avant tout, les
humains qui occupent certaines
positions dirigeantes, notamment les
personnes de la classe dite des
entrepreneurs, reçoivent un sentiment
social, qu'elles reçoivent le
sentiment de comment une existence
digne de l'humain pour tous les
humains devrait absolument être créer.
Nous supposons que vous vouliez parler
d'une élévation du niveau de
sensibilité morale des classes
bourgeoises à une telle personnalité
de la grande masse de la population
ouvrière. En l'état actuel des choses,
si vous exprimez un tel point de vue,
ce membre de la grande masse de la
population ouvrière sourira/ricanera
d'abord. Il dira que vous êtes naïf de
croire que les sentiments ou
l'activité émotionnelle peuvent
résoudre la question sociale d'une
manière ou d'une autre aujourd'hui. Un
tel membre de la grande masse de la
population ouvrière dira que tout ce
qui émane des sentiments de la classe
dirigeante des humains d'affaires n'a
aucune importance. Car cette classe
d'humains entrepreneurs peut bien
s'imaginer ce qu'elle veut en ce qui
concerne ses sentiments éthiques et
moraux, de la manière dont le monde
est organisé aujourd'hui, en ce sens
qu'il se divise en une classe
d'entrepreneurs et une classe
d'ouvriers, c'est ainsi que
l'entrepreneur, aussi bon soit-il,
doit exploiter. Et l'humain de la
population ouvrière ne veut rien
savoir d'une élévation du sens social,
parce qu'il dit : tout cela ne sert à
rien, tout dépend de la prise de
conscience par la classe ouvrière de
ses rapports de classe, de la
transformation de la situation sociale
par cette population ouvrière
elle-même, à partir de ses propres
conditions, de telle sorte que la
misère générale cesse ou soit
atténuée. Il ne s'agit pas d'élever le
sentiment moral, mais de faire en
sorte que la classe d'humains qui est
avant tout opprimée par l'ordre
économique actuel du capital, que
cette classe opprimée et misérable, en
luttant, parvienne à un autre ordre
économique, non capitaliste, à un
changement des conditions, à un
changement de l'ordre économique.
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02
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Wenn
man heute sich zu verständigen
versucht über . die soziale Frage
mit einem Mitgliede der arbeitenden
Menschenbevölkerung, auf die es in
allen Dingen in den heutigen
Angelegenheiten ankommt, und die auf
der andern Seite vorzugsweise den
inneren Impuls für ihre Anschauung
bekommen hat aus dem Marxismus
heraus, dann erfährt man immer, daß
eine solche Persönlichkeit sehr
wenig zunächst hält, in bezug auf
soziale Arbeit und soziales Denken,
von dem sogenannten guten Willen
oder von den ethischen Grundsätzen.
Sie werden immer wieder finden, daß
eine solche Persönlichkeit sich in
der folgenden Weise verhält. Nehmen
wir an, Sie sagten, Sie sähen die
Grundlage einer Lösung der sozialen
Frage darinnen, daß vor allen Dingen
die Menschen, die gewisse
Führerstellungen haben, namentlich
die Menschen der sogenannten
Unternehmerklasse, soziale
Empfindung bekommen, daß sie
Empfindung dafür bekommen, wie ein
menschenwürdiges Dasein für alle
Menschen unbedingt geschaffen werden
müsse. Von einem Heben des
moralischen Empfindungsniveaus der
bürgerlichen Menschenklassen, nehmen
wir an, wollten Sie zu einer solchen
Persönlichkeit der breiten Masse der
Arbeiterbevölkerung sprechen. So wie
die Dinge heute liegen, wird
zunächst dieses Mitglied der breiten
Masse der Arbeiterbevölkerung, wenn
Sie solch eine Ansicht kundgeben,
lächeln. Es wird sagen, Sie seien
naiv, daran zu glauben, daß man
durch Gefühle oder Gefühlsbetätigung
die soziale Frage in irgendeiner
Weise heute lösen könne. Auf all
das, was aus dem Gefühle der
führenden Unternehmermenschenklasse
fließt, wird solch ein Mitglied der
breiten Masse der
Arbeiterbevölkerung sagen, kommt es
gar nicht an. Denn diese
Unternehmermenschenklasse mag sich
einbilden was sie will mit Bezug auf
ihre ethischen und moralischen
Gefühle, so wie die Welt einmal
heute eingerichtet ist, indem sie
zerfällt in eine Unternehmerklasse
und eine Arbeiterklasse, so muß der
Unternehmer, er mag ein noch so
guter Mensch sein, ausbeuten. Und
von einer Hebung des sozialen Sinnes
will der Mensch der
Arbeiterbevölkerung nichts wissen,
weil er sagt : Das hilft alles
nichts, alles hängt davon ab, daß
sich die Arbeiterklasse ihrer
Klassenverhältnisse bewußt werde,
daß diese arbeitende Bevölkerung
selber von ihren Verhältnissen aus
eine solche Umformung der sozialen
Lage herbeiführe, daß die allgemeine
Verelendung aufhöre beziehungsweise
gemildert werde. Nicht auf eine
Hebung des moralischen Empfindens
kommt es an, sondern darauf, daß
durch diejenige Menschenklasse, die
vor allen Dingen durch die
gegenwärtige wirtschaftliche
Kapitalwirtschaftsordnung gedrückt
wird, daß durch diese gedrückte,
elende Menschenklasse im Kampfe eine
andere, nichtkapitalistische
Wirtschaftsordnung herbeigeführt
werde, eine Veränderung der
Zustände, Veränderung der
Wirtschaftsordnung.
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En d'autres termes, ne pas du tout
avoir confiance dans la force de la
pensée, ne pas du tout avoir confiance
dans le fait que l'on puisse améliorer
quelque chose dans la situation
sociale de la vie par une
compréhension correcte, par une
conception/saisie correcte de la vie.
On a récemment ressenti comme une
vérité la parution dans un journal
humoristique/une feuille de blagues de
l'image d'un humain au corps assez
long et aux jambes minuscules ; il
était représenté comme le seul à ne
pas encore gouverner en Allemagne, car
tous les autres gouvernent déjà dans
un conseil quelconque, mais lui, avec
ses petites jambes, est toujours resté
en arrière, et il était ainsi le seul
humain à ne pas encore faire partie
d'un conseil et à ne pas gouverner en
Allemagne. - On peut ressentir cela
comme une sorte de vérité. On pourrait
très bien s'imaginer qu'aujourd'hui,
par exemple, dans l'un des nombreux
conseils qui se forment dans les pays
du centre, il se passe ce qui suit. On
peut s'imaginer que si l'on parlait
aujourd'hui dans un tel cercle de ce
que l'on doit considérer comme juste
en raison de la compréhension de
l'évolution et des besoins de
l'humanité, les humains qui écoutent
diraient, s'ils appartiennent à la
population laborieuse : Qu'est-ce que
tu veux absolument nous dire ? Tu
appartiens à la bourgeoisie ! Du fait
que tu appartiens à la bourgeoisie, tu
penses d'emblée de telle sorte que ta
pensée va dans le sens de l'ordre
économique actuel. Il est bien plus
utile pour l'amélioration de la
situation sociale que nous te rendions
inoffensif d'une manière ou d'une
autre et que tu n'aies plus rien à
dire, plutôt que d'entendre de ta part
quelque chose qui serait utile à
l'évolution de la situation sociale.
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03
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Das
heißt mit andern Worten, gar kein
Vertrauen haben zu der Kraft des
Gedankens, gar kein Vertrauen haben
dazu, daß man durch ein richtiges
Erfassen, durch eine richtige
Auffassung des Lebens irgend etwas
in der sozialen Lage des Lebens
bessern könne. Man hat es neulich
einmal als eine Wahrheit empfunden,
als in einem Witz-blatte die
Abbildung eines Menschen erschien,
welcher einen ziemlich langen
Körper hatte und winzig kleine
Beine; er war abgebildet als der
einzige, der in Deutschland noch
nicht regiere, denn alle andern
regieren schon in irgendeinem Rat
mit, der aber mit seinen kurzen
Beinchen ist immer zurückgeblieben,
und so war er der einzige Mensch,
der in Deutschland noch nicht einem
Rat angehört und nicht regiert. -
Das kann man schon als eine Art von
Wahrheit empfinden. Man könnte sich
ganz gut vorstellen, daß zum
Beispiel heute, sagen wir in einem
der vielen Räte, die in den
Mittelländern gebildet werden,
folgendes passiere. Man kann sich
vorstellen, daß wenn man in einem
solchen Zirkel heute von dem
spräche, was man aus der Einsicht
in die Menschheitsentwickelung und
dem Menschheitsbedürfnisse heraus
als das Richtige ansehen muß, einem
die Menschen, die da zuhören,
sagten, wenn sie der arbeitenden
Bevölkerung angehören: Was willst du
uns denn da überhaupt erzählen? Du
gehörst der Bourgeoisie an !
Dadurch, daß du der Bourgeoisie
angehörst, denkst du von vornherein
so, daß dein Denken im Sinne der
gegenwärtigen Wirtschaftsordnung
ist. Viel nützlicher für die Hebung
der sozialen Lage ist es, wenn wir
dich unschädlich machen auf
irgendeine Art und du überhaupt
nichts mehr zu sagen hast, als daß
wir von dir irgend etwas hören
sollen, was nützlich wäre für die
Fortentwickelung der sozialen Lage.
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Les choses sont justement déjà
poussées à l'extrême. Et parce que les
choses sont poussées à l'extrême, il
est nécessaire que l'on acquière aussi
la possibilité de voir clairement.
Bien sûr, la plupart des humains ne
veulent pas voir clair aujourd'hui,
surtout pas ceux qui se réunissent
habituellement dans les congrès de
conseils, car ils veulent juger sur
tout autre chose que sur la clarté.
Mais ce que chaque prolétaire
d'aujourd'hui, chaque membre de la
grande masse de la population
ouvrière, si on le saisit au bon
moment - et c'est ce dont il s'agit,
car aujourd'hui il est vraiment
important de saisir le moment correct,
il devrait envisager qu'il rejette
toute possibilité d'apporter par la
pensée une amélioration sociale dans
l'évolution de l'humanité. On peut
maintenant lui demander ce qui l'a
amené à cette conception, ce qui l'a
amené à penser que seul un changement
d'état/de contexte pouvait entraîner
une amélioration de la situation
sociale. - Il n'y a qu'une seule
réponse possible à partir des faits.
Toute l'énorme force - et c'est une
énorme force - du mouvement social
ouvrier moderne repose sur la pensée
de Karl Marx et de ses partisans. Il
s'agit toutefois d'une pensée
pénétrante. L'idée que la pensée ne
vaut rien, c'est la théorie marxiste.
Mais c'est une pensée qui a en fait
provoqué la sensibilité socialiste
actuelle. Cette sensibilité
socialiste, qui ne veut rien savoir de
l'impulsivité de la pensée, repose sur
l'impulsivité de pensées.
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04
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Die
Dinge sind eben schon durchaus auf
die Spitze getrieben. Und weil die
Dinge auf die Spitze getrieben sind,
ist es notwendig, daß man sich auch
die Möglichkeit erwirbt, klar zu
sehen. Nun natürlich, klar sehen
wollen ja heute die meisten Menschen
nicht, am wenigsten diejenigen, die
in Kongreßräten gewöhnlich
zusammenkommen, denn die wollen nach
ganz andern Dingen urteilen als nach
Klarheit. Aber das, was auch jeder
Proletarier heute, jeder Angehörige
der breiten Masse der
Arbeiterbevölkerung, wenn man ihn im
richtigen Momente erfaßt — und
darauf kommt es an, denn es kommt
heute wirklich an auf die Erfassung
des richtigen Momentes —, einsehen
müßte, das ist, daß er jede
Möglichkeit, durch den Gedanken eine
soziale Besserung in der
Entwickelung der Menschheit
herbeizuführen, ableugnet. Nun kann
man ihn fragen, wodurch er zu dieser
Anschauung gekommen ist, wodurch er
dazugekommen ist, daß nur durch die
Änderung der Zustände eine
Verbesserung der sozialen Lage
herbeigeführt werden könne. — Da
gibt es nur eine von den Tatsachen
abzulesende Antwort. Die ganze
ungeheure Wucht — und sie ist eine
ungeheure Wucht — der modernen
sozialen arbeitermäßigen Bewegung
ruht auf dem Gedanken von Karl Marx
und seinen Anhängern. Es ist
allerdings ein durchgreifender
Gedanke. Der Gedanke, daß der
Gedanke nichts wert ist, das ist ja
marxistische Theorie. Aber ein
Gedanke ist es, der eigentlich die
gegenwärtige sozialistische
Empfindungsweise hervorgerufen hat.
Diese sozialistische
Empfindungsweise, die gar nichts von
der Impulsivität des Gedankens
wissen will, ruht auf der
Impulsivität von Gedanken.
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J'ai dit un jour, dans une conférence
prononcée devant des prolétaires, que
celui qui regarde l'histoire mondiale
et recherche les forces réelles qui
sont actives dans le développement de
l'humanité, trouve que jamais, sauf
dans un seul cas, une impulsion
vraiment scientifique n'est devenue
une impulsion historique mondiale.
Cherchez partout et cherchez les
véritables impulsions : il n'y a
jamais eu d'impulsions scientifiques,
sauf dans un seul cas où le marxisme a
renouvelé le mouvement prolétarien.
Lassalle l'a bien senti lorsqu'il a
prononcé son grand et percutant
discours sur la science et les
ouvriers. Car le seul mouvement
véritablement scientifique, en tant
que mouvement politique et social, est
le mouvement ouvrier moderne. Il est
donc entaché de toutes les erreurs, de
toutes les impasses de la science
moderne, tout de suite parce qu'il est
issu de la science moderne. Mais il
est entièrement issu de la pensée.
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05
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Ich
habe einmal in einem Vortrage, der
vor Proletariern gesprochen worden
ist, gesagt: Derjenige, der sich in
der Weltgeschichte umsieht und nach
den wirklichen Kräften forscht, die
in der Menschheitsentwickelung
tätig sind, der findet, daß noch
niemals, außer in einem einzigen
Falle, ein wirklich
wissenschaftlicher Impuls zu einem
weltgeschichtlichen Impuls geworden
ist. Forschen Sie überall, und
forschen Sie nach den wirklichen
Impulsen: Wissenschaftliche Impulse
waren es nie, außer in einem
einzigen Falle, wo durch Marxismus
die proletarische Bewegung erneuert
worden ist. Lassalle hat das richtig
empfunden, als er seine große,
eindringliche Rede über die
Wissenschaft und die Arbeiter
gehalten hat. Denn die einzige
wirklich wissenschaftliche Bewegung
als politische, soziale Bewegung,
ist die moderne Arbeiterbewegung.
Sie ist daher behaftet mit allen
Fehlern, mit allen
Aussichtslosigkeiten gerade der
neuzeitlichen Wissenschaft, weil sie
aus der neuzeitlichen Wissenschaft
entsprungen ist. Aber sie geht ganz
aus dem Gedanken hervor.
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Pensez à cette colossale
contradiction qui a été ainsi
introduite dans la vie moderne : la
pensée selon laquelle la pensée, qui
ne serait rien, est celle qui a eu le
plus d'impact au cours des soixante à
soixante-dix dernières années. C'est
ce que l'on peut apprendre du
déroulement des soixante à
soixante-dix dernières années. Et
c'est un enseignement pénétrant,
frappant parce qu'on voit que l'effet
des pensées dépend de tout autre chose
que du contenu de la pensée. N'est-ce
pas, une pensée, la pensée de Karl
Marx a été particulièrement efficace.
Mais si nous examinons son contenu,
c'est que le contenu de la pensée n'a
pas d'importance, mais seulement les
conditions économiques. C'est quelque
chose d'énorme, si l'on a le talent de
se plonger dans cette contradiction de
pensées, dans cette vivante
contradiction de pensées des temps
récents, pour la compréhension du
présent.
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06
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Denken
Sie sich diesen kolossalen
Widerspruch, der so hereingestellt
worden ist in das moderne Leben: Der
Gedanke, daß der Gedanke nichts wert
sei, der hat als Gedanke am
allermeisten gewirkt in den letzten
sechzig bis siebzig Jahren. Das kann
man lernen von dem Verlaufe der
letzten sechzig bis siebzig Jahre.
Und das ist eine eindringliche
Lehre, eindringlich deswegen, weil
man sieht, daß es bei der Wirkung
der Gedanken auf etwas ganz anderes
ankommt als auf den Inhalt des
Gedankens. Nicht wahr, ein Gedanke,
der Gedanke von Karl Marx war ganz
besonders wirksam. Aber wenn wir ihn
seinem Inhalte nach prüfen, so ist
es der, daß der Gedankeninhalt keine
Bedeutung hat, sondern nur die
wirtschaftlichen Zustände. Es ist
etwas Ungeheures, wenn man Begabung
hat, sich in diesen
Gedankenwiderspruch zu vertiefen, in
diesen lebendigen
Gedankenwiderspruch der neueren
Zeit, für das Verständnis der
Gegenwart.
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Et pourtant, c'est ce qu'il est si
nécessaire d'assimiler, surtout à
l'heure actuelle, que le contenu des
théories, le contenu des programmes
n'a en fait aucune importance, que
l'efficacité de la pensée repose sur
quelque chose d'essentiellement
différent : sur le rapport entre la
pensée en question et la constitution
des humains qui reçoivent cette
pensée. Si Karl Marx n'avait pas
développé sa pensée, telle qu'il l'a
exprimée à partir de 1848, du
"Manifeste communiste", puis mise en
œuvre dans son système d'économie
politique et dans son grand ouvrage
"Le Capital", de l'année 1848
jusqu'aux années 70, mais peut-être,
disons, en 1800 ou 1796, cette pensée
serait restée totalement inefficace ;
personne ne se serait intéressé à
cette pensée. Vous avez là une clé
pour une chose importante. Imaginez
que les œuvres de Karl Marx aient été
mises au monde cinquante ans plus tôt,
elles auraient été réduites à néant !
A partir de 1848, lorsque le niveau de
vie général du prolétariat est devenu
déterminé, ces œuvres ne sont pas
devenues des maculatures, mais elles
sont devenues une impulsion
internationale, de sorte qu'elles
survivent maintenant dans le
bolchevisme russe, dans tout le chaos
d'Europe centrale qui est déjà là et
qui ne cessera de croître, qui saisira
la terre entière.
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07
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Und
doch ist es das, was gerade in der
Gegenwart so notwendig ist, in sich
aufzunehmen, daß der Inhalt von
Theorien, der Inhalt von Programmen
eigentlich gar keine Bedeutung hat,
daß die Wirksamkeit des Gedankens
auf etwas wesentlich anderem beruht:
auf dem Verhältnis des betreffenden
Gedankens zu der Verfassung der
Menschen, die diesen Gedanken
bekommen. Hätte Karl Marx seinen
Gedanken, wie er ihn vom Jahre 1848
an, vom «Kommunistischen Manifest»
an ausgesprochen, dann durchgeführt
hat in seinem System der politischen
Ökonomie und in seinem großen Werke
«Das Kapital», nicht vom Jahre 1848
bis in die siebziger Jahre hinein
ausgeführt, sondern vielleicht,
sagen wir, im Jahre 1800 oder 1796,
so wäre dieser Gedanke ganz
unwirksam geblieben; niemand hätte
sich für diesen Gedanken
interessiert. Da haben Sie einen
Schlüssel für eine wichtige Sache.
Denken Sie sich die Werke von Karl
Marx meinetwillen nur fünfzig Jahre
früher in die Welt gesetzt, sie
wären Makulatur geworden! Vom Jahre
1848 an, wo der allgemeine
Lebensstand des Proletariats ein
bestimmter geworden war, da sind
diese Werke nicht Makulatur
geworden, sondern da sind sie
internationaler Impuls geworden, so
daß sie nun fortleben im russischen
Bolschewismus, fortleben in dem
ganzen mitteleuropäischen Chaos, das
schon da ist und noch immer größer
werden wird, das die ganze Erde
ergreifen wird.
|
Une telle chose vous rendra attentifs
à ce qu'il s'agit plus de ces
cinquante années d'affirmation précoce
ou tardive d'une chose que du contenu.
Un contenu a seulement une
signification en tant que contenu à
une certaine époque. C'est pourquoi ce
n'est pas non plus de ma part un
quelconque violon d'Ingres que de
dire, par exemple pour la science de
l'esprit anthroposophique, que c'est
maintenant qu'elle doit être dite,
qu'elle doit entrer dans le cœur des
humains, car c'est maintenant que les
humains doivent l'accueillir. - Ici,
il s'agit d'autre chose. Dans le cas
du marxisme, c'était quelque chose qui
s'est allumé de soi-même ; dans le cas
de la science de l'esprit, c'est
quelque chose qui doit être reçu par
les humains grâce à la liberté. Si
l'on comprend d'une part que la
compréhension des humains est vraiment
quelque chose qui est soumis à
l'évolution, alors on comprendra aussi
plus facilement beaucoup d'autres
choses qui sont, on peut déjà le dire,
aussi nécessaires que possible pour
comprendre ce que les humains ne
veulent absolument pas voir. On
rencontre aujourd'hui des choses
monstrueuses quand on tombe sur les
pensées des humains telles qu'elles se
présentent actuellement dans ce qu'on
appelle la vie de l'esprit, mais qui
n'est pas une vraie vie de l'esprit.
Celui qui veut vérifier cette chose
peut faire des contrôles aléatoires
partout. Que l'on ouvre par exemple un
cahier d'une revue paraissant en
Suisse, où un écrivain apparaissant
souvent dans cette revue s'exprime une
fois de plus sur une certaine question
du temps. Dans cet essai, où il
s'exprime ainsi, il en vient à parler
de ce qu'il entend réellement par
peuple. Il parle de la culpabilité des
différentes personnalités dans la
guerre ; il parle, ce qui est d'une
part très juste, de la manière dont
les personnalités dirigeantes de la
population d'Europe centrale doivent
être accusées - j'ai déjà expliqué ici
que l'on ne peut pas utiliser le
concept de culpabilité -, mais il
trouve ensuite nécessaire de dire ce
qu'est à son avis le peuple. Or, nous
voyons comment ce monsieur définit en
quelque sorte le peuple : il compte
parmi ce peuple les neuf dixièmes de
l'humanité d'un territoire qui
comprend par exemple l'Allemagne,
l'Autriche, l'Angleterre, la France et
ainsi de suite. Et il dit de ce peuple
qu'il s'agit de l'ensemble des
personnalités non éduquées, non
libres, dépendantes de chefs dans le
sens le plus large du terme, et qui
ont justement besoin de chefs.
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08
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Solches
wird Sie aufmerksam darauf machen,
daß auf diese fünfzig Jahre des
Früher- oder Später-Sagens einer
Sache viel mehr ankommt als auf den
Inhalt. Ein Inhalt hat nur eine
Bedeutung als Inhalt in einer
gewissen Zeit. Daher ist es auch
nicht von mir irgendeine
Liebhaberei, wenn ich auch zum
Beispiel für anthroposophische
Geisteswissenschaft sage: Jetzt muß
sie gesagt werden, jetzt muß sie in
die Herzen der Menschen
hineinkommen, denn jetzt ist der
Zeitpunkt, wo sie die Menschen
aufnehmen sollen. — Hier handelt es
sich um etwas anderes. Beim
Marxismus war es etwas, was von
selbst gezündet hat; bei der
Geisteswissenschaft ist es etwas,
was durch Freiheit von den Menschen
aufgenommen werden muß. Wenn man
dieses auf der einen Seite versteht,
daß das Verständnis der Menschen
wirklich auch etwas ist, was der
Entwickelung unterworfen ist, dann
wird man auch manches andere
leichter begreifen, was, man darf
schon sagen, so notwendig wie nur
möglich ist, zu begreifen, was die
Menschen eigentlich durchaus nicht
einsehen wollen. Man trifft in einer
Beziehung heute Ungeheuerliches,
wenn man auf die Gedanken der
Menschen stößt, wie sie jetzt im
sogenannten Geistesleben sind, das
aber kein wirkliches Geistesleben
ist. Wer diese Sache nachprüfen
will, kann ja überall die
Stichproben machen. Man schlage zum
Beispiel ein Heft einer in der
Schweiz hier erscheinenden
Zeitschrift auf, wo ein in dieser
Zeitschrift oftmals auftretender
Schriftsteller sich wieder einmal
über eine bestimmte Zeitfrage
ausläßt. Er kommt in diesem Aufsatz,
wo er sich so ausläßt, darauf zu
sprechen, was er eigentlich unter
dem Volke versteht. Er redet von der
Schuld der verschiedenen
Persönlichkeiten am Kriege; er
spricht davon, was ja auf der einen
Seite viel Richtiges hat, wie
führende Persönlichkeiten innerhalb
der mitteleuropäischen Bevölkerung
anzuklagen sind — daß man den
Schuldbegriff nicht anwenden kann,
das habe ich ja hier schon
ausgeführt —; dann aber findet er es
nötig zu sagen, was seiner Meinung
nach eigentlich das Volk ist. Nun
sehen wir, wie dieser Herr das Volk
gewissermaßen definiert : Er rechnet
zu diesem Volke neun Zehntel der
Menschheit eines Gebietes, das zum
Beispiel Deutschland, Österreich,
England, Frankreich und so weiter
umfaßt. Und von diesem Volke sagt
er, es sei die Gesamtheit der
ungebildeten, unfreien, in weitestem
Sinne von Führern abhängigen, eben
führerbedürftigen Persönlichkeiten.
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Cet homme définit donc le peuple
comme les humains non éduqués, non
indépendants, dépendants, ayant besoin
d'être dirigés dans le sens le plus
large du terme. Or, si l'on examinait
sous toutes les coutures, comme on
dit, la plupart des personnalités
actuelles appartenant à la classe
bourgeoise ou à une classe encore plus
élevée, il est probable que, si elles
devaient dire ce qu'elles entendent
par peuple, elles répondraient à peu
près la même chose : c'est l'humanité
large, inculte, non indépendante,
dépendante, ayant besoin d'un chef,
les neuf dixièmes de l'humanité
totale. Il faudrait donc dire que seul
un dixième est éduqué, autonome,
indépendant, n'a pas besoin de chef.
C'est généralement le cas de ceux qui
ont le droit de juger de ce qu'est
réellement un peuple.
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09
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Dieser
Mann definiert also das Volk als die
ungebildeten, unselbständigen,
abhängigen, in weitestem Sinne
führerbedürftigen Menschen. Nun,
wenn man die meisten heutigen
Persönlichkeiten, die der
bürgerlichen oder einer noch höheren
Menschenklasse angehören, auf Herz
und Nieren, wie man sagt, prüfen
würde, so würden sie wahrscheinlich
auch, wenn sie sich aussprechen
sollten, was sie unter dem Volke
verstehen, ungefähr dasselbe
antworten: Es ist die breite,
ungebildete, unselbständige,
abhängige, führerbedürftige
Menschheit, neun Zehntel der
Gesamtmenschheit. Nur ein Zehntel,
müßte man demnach sagen, ist
gebildet, ist selbständig, ist
unabhängig, bedarf keines Führers.
Dazu rechnen sich gewöhnlich
diejenigen, die sich ein Urteil
zutrauen über das, was eigentlich
Volk ist.
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Face à de telles concepts, qui sont
importants au sens le plus noble du
terme si l'on veut se forger un
jugement social, il est avant tout
nécessaire de se poser valablement la
question de savoir s'il s'agit d'une
notion conforme à la réalité au sens
le plus large du terme : considérer
les neuf dixièmes de la population
comme une foule inculte, non
indépendante, dépendante, ayant besoin
d'être dirigée. C'est une question que
doit se poser chacun qui veut acquérir
un jugement social indépendant.
Toutefois, si l'on veut s'entendre sur
de telles questions, il faut déjà
laisser l'intensité de la pensée se
former un peu grâce à ce que l'on peut
obtenir de la science de l'esprit pour
cette intensité de la pensée. Car tout
le reste, qui donne aujourd'hui de
l'intensité à la pensée, ne suffit
pas, on le voit bien à l'absence de
pensée qui domine aujourd'hui la
foule. Je ne sais pas si l'on peut
appeler cela un hasard - en réalité,
il n'y a pas de hasard - mais ces
derniers mois, j'ai trouvé un proverbe
cité à maintes reprises lorsque les
circonstances étaient discutées en
public, tantôt par l'un, tantôt par
l'autre. Ce proverbe disait : "Seuls
les veaux les plus stupides
choisissent eux-mêmes leur boucher". -
Les gens trouvent tout naturel
d'appliquer ce proverbe. Tout le monde
trouve évident que ce proverbe a un
sens. Je n'y trouve pas le moindre
sens, car je crois que ce ne seraient
pas les veaux les plus stupides, mais
tout de suite les plus intelligents,
qui se choisiraient ceux-ci comme
leurs bouchers - puisqu'ils doivent
déjà mourir, et que ces veaux
n'entrent pas en ligne de compte pour
autre chose -, ceux qui provoquent
cette mort de la manière la moins
douloureuse, tandis que ceux qui ne
choisissent rien s'en tireront
probablement le plus mal. C'est tout
de suite le contraire qui serait exact
: seuls les veaux les plus
intelligents se choisissent leurs
bouchers eux-mêmes. Mais de même que
ces choses sont acceptées sans
réfléchir, de même les jugements
importants qui doivent être modifiés
sont acceptés ; car l'humain veut
volontiers s'épargner le travail de la
pensée, l'activité de la pensée,
lorsqu'il examine la vie, il ne veut
pas utiliser cette force de pensée.
|
10
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Gegenüber
solchen Begriffen, die im
eminentesten Sinne wichtig sind,
wenn man sich ein soziales Urteil
bilden will, ist es vor allen Dingen
notwendig, sich in gültiger Weise
die Frage vorzulegen, ob das ein
wirklichkeitsgemäßer Begriff im
weitesten Sinne des Wortes ist: neun
Zehntel der Bevölkerung als
ungebildete, unselbständige,
abhängige, führerbedürftige Menge
anzusehen. Das ist eine Frage, die
jeder sich vorlegen muß, der sich
ein selbständiges soziales Urteil
aneignen will. Allerdings, wenn man
sich über solche Fragen
verständigen will, dann muß man
schon die Intensität des Gedankens
ein wenig sich heranbilden lassen
durch das, was man an Hand der
Geisteswissenschaft für diese
Intensität des Gedankens gewinnen
kann. Denn alles übrige, was heute
dem Denken Intensität gibt, reicht
nicht hin, das sieht man ja an all
der Gedankenlosigkeit, die heute die
Menge beherrscht. Ich weiß nicht,
kann man es Zufall nennen — in
Wirklichkeit gibt es ja nicht einen
Zufall ich habe in den letzten
Monaten ein Sprichwort immer wieder
und wiederum zitiert gefunden, wenn
so die Verhältnisse in der
Öffentlichkeit besprochen wurden,
bald von dem, bald von jenem. Dieses
Sprichwort war: «Nur die
allerdümmsten Kälber wählen ihre
Metzger selber». — Die Leute finden
es ganz selbstverständlich, dieses
Sprichwort anzuwenden. Jeder findet
es selbstverständlich, daß dieses
Sprichwort einen Sinn hat. Ich finde
nicht den geringsten Sinn dabei,
denn ich glaube, daß das nicht die
dümmsten, sondern gerade die
gescheitesten Kälber wären, denn
dann würden sie sich diejenigen als
ihre Metzger wählen -- da sie ja
doch schon sterben müssen, und für
anderes kommen ja diese Kälber nicht
in Betracht —, die dieses Sterben am
schmerzlosesten bewirken, während
diejenigen, die sich nichts wählen,
wahrscheinlich am schlechtesten
wegkommen werden. Da wäre gerade das
Gegenteil richtig : Nur die
gescheitesten Kälber wählen sich
ihre Metzger selber. Aber geradeso
wie diese Dinge gedankenlos
hingenommen werden, so werden auch
wichtige Urteile, die geändert
werden müssen, hingenommen; denn der
Mensch will sich gern beim
überblicken des Lebens eigentlich
die Gedankenarbeit, die
Gedankenbetätigung ersparen, er will
diese Gedankenkraft nicht anwenden.
|
Une activité de pensée plus aigüe,
voilà ce dont nous avons besoin
aujourd'hui pour parvenir à des
concepts conformes à la réalité. Même
si l'idée que les personnes non
éduquées, non autonomes, dépendantes,
ayant besoin d'être guidées,
représentent neuf dixièmes de
l'ensemble du peuple, a quelque chose
de séduisant pour les personnes dites
avancées, comme on les appelle dans le
sens de la sagesse scolaire actuelle,
des Lumières actuelles, de la
conscience démocratique actuelle, cela
n'a pas de valeur réelle, et ce pour
la raison suivante.
|
11
|
Schärfere
Gedankentätigkeit, das ist es, was
wir heute brauchen, um zu
wirklichkeitsgemäßen Begriffen zu
kommen. Mag bei dem sogenannten
Fortgeschrittenen, wie man ihn im
Sinne der heutigen Schulweisheit,
der heutigen Aufklärung, des
heutigen demokratischen Bewußtseins
nennt, auch der Gedanke etwas noch
so Verlockendes haben: die
Ungebildeten, Unselbständigen,
Abhängigen, Führerbedürftigen
betragen neun Zehntel des gesamten
Volkes — einen Wirklichkeitswert hat
das nicht, und zwar aus folgendem
Grunde.
|
Partons du fait historique, qui peut
être très instructif à cet égard.
N'est-il pas vrai que le christianisme
est né dans une province inconnue de
l'Empire romain, grâce au mystère du
Golgotha ? Au sein de l'Empire romain
d'alors, qui avait déjà absorbé la
Grèce, vivait une population qui
portait vraiment en son sein une
sagesse profonde, une sagesse
significative. L'Église a dû faire de
terribles efforts pour effacer les
traces de l'ancienne gnose - je l'ai
déjà expliqué ici -. Mais cette gnose
était là. Le savoir suprême/le plus
haut était là. En effet, au sein de
l'Empire romain, à l'époque de la
naissance du christianisme, la plus
haute sagesse était déjà présente. Il
n'est pas question de le nier d'une
quelconque manière. Mais il était
impossible que cette sagesse la plus
haute ait absorbé l'impulsion
historiquement forte du christianisme.
La forte impulsion du christianisme -
j'en ai parlé l'autre jour - a été
reçue par les barbares du nord, qui
n'avaient pas cette sagesse des
populations méridionales. Ce n'est que
lorsque les barbares du nord sont
venus à la rencontre de la vague du
christianisme que le christianisme
s'est développé comme il allait le
faire pendant le reste de la quatrième
période post-atlantique et même au
début de la cinquième période
post-atlantique. Ce n'est
qu'aujourd'hui qu'un autre rapport est
venu.
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12
|
Gehen
wir aus von der historischen
Tatsache, die sehr viel lehren kann
in dieser Beziehung. Nicht wahr, das
Christentum entstand in einer
unbekannten Provinz des Römischen
Reiches durch das Mysterium von
Golgatha. Innerhalb des damaligen
Römischen Reiches, das ja auch das
Griechentum schon in sich
aufgenommen hatte, lebte eine
Bevölkerung, die in ihrem Schoße
wahrhaftig eine tiefe, eine
bedeutungsvolle Weisheit trug. Die
Kirche hat furchtbare Anstrengungen
machen müssen, um die alte Gnosis —
ich habe das hier einmal
auseinandergesetzt -- ihren Spuren
nach zu verwischen. Aber diese
Gnosis war da. Höchstes Wissen war
da. In der Tat, innerhalb des
Schoßes des Römischen Reiches war in
der Zeit der Entstehung des
Christentums höchste Weisheit schon
vorhanden. Das ist gar nicht in
irgendeiner Weise abzuleugnen. Aber
es war unmöglich, daß diese höchste
Weisheit den historisch starken
Impuls des Christentums in sich
aufgenommen hätte. Der starke Impuls
des Christentums -- ich habe neulich
erst davon gesprochen — ist
aufgenommen worden von den
nördlichen Barbaren, die diese
Weisheit der südländischen
Bevölkerung nicht hatten. Erst als
die nördlichen Barbaren
entgegenkamen der Welle des
Christentums, lebte sich das
Christentum so aus, wie es sich für
den Rest der vierten
nachatlantischen Zeit und auch noch
für den Anfang der fünften
nachatlantischen Zeit ausleben
sollte. Erst heute ist ein anderes
Verhältnis gekommen.
|
Ce dont on doit tenir compte, c'est
que ce n'est pas la spiritualité la
plus développée et la plus abstraite
pour une certaine époque qui est
capable d'accueillir l'impulsion
historique dans sa plus grande force,
mais que c'est tout de suite l'entité
de l'humain apparemment la plus
arriérée, la plus liée à la nature
instinctive, qui peut accueillir
l'impulsion de la manière la plus
forte. Le jugement que je viens
d'indiquer sur les neuf dixièmes de
l'humanité inculte, dépendante et
ayant besoin d'être dirigée, ne dit
pas grand-chose de plus que cette
humanité se distingue par sa
spiritualité de ceux qui se croient
être les humains dirigeants. Mais ces
soi-disant dirigeants ont déjà un
intellect dégénéré, une intelligence
décadente. Dans les neuf dixièmes de
l'humanité, soi-disant inculte,
dépendante, ayant besoin d'être
dirigée, il y a, comme on pourrait le
dire, une intelligence encore latente
qui est énormément plus réceptive à la
forte impulsion spirituelle qui doit
être reçue aujourd'hui, qui est
énormément plus forte que celle qui
est à trouver dans l'ainsi nommée
intelligence avec l'intelligence
décadente. Ce qui sépare aujourd'hui
le porteur des impulsions spirituelles
de la grande masse réceptive, ce n'est
pas cette grande masse elle-même, ce
ne sont pas les âmes de la grande
masse de l'humanité, mais ce sont les
guides, c'est la compagnie des
dirigeants. Et ce leadership, même des
prolétaires les plus socialistes, ce
leadership, est lui-même entièrement
imprégné, traversé de l'esprit
décadent de la bourgeoisie. C'est ce
qui est nécessaire avant tout : un
aveu pur et propre que pour les
impulsions réelles de l'évolution
spirituelle, il faut vraiment trouver
le chemin vers les humains soi-disant
incultes, dépendants, ayant besoin
d'un chef, non indépendants, quand on
a seulement une vue dans l'effet
particulier de cette intelligence.
|
13
|
Dasjenige,
was man dabei berücksichtigen muß,
ist, daß nicht die für ein gewisses
Zeitalter höchst entwickelte,
abstrakt gewordene Geistigkeit den
historischen Impuls in seiner
größten Stärke aufzunehmen vermag,
sondern daß gerade die scheinbar
zurückgebliebene, mehr mit der
instinktiven menschlichen Natur
zusammenhängende Wesenheit des
Menschen den Impuls in der stärksten
Weise aufnehmen kann. Es wird nicht
viel mehr gesagt mit dem Urteil, das
ich gerade vorhin angegeben habe
über die neun Zehntel der
ungebildeten, abhängigen,
führerbedürftigen Menschheit, als
daß sich diese Menschheit mit Bezug
auf ihre Geistigkeit unterscheide
von denjenigen, die sich als die
führenden Menschen dünken. Aber
diese sogenannten führenden
Menschen, sie haben schon einen
degenerierten Verstand, eine
dekadente Intelligenz. In der neun
Zehntel betragenden, sogenannten
ungebildeten, abhängigen,
führerbedürftigen Menschheit ist,
wie man sagen könnte, eine
Intelligenz noch latent verborgen,
die ungeheuer viel empfänglicher ist
für den starken geistigen Impuls,
der heute aufgenommen werden soll,
der ungeheuer viel stärker ist als
derjenige, der bei der sogenannten
Intelligenz mit der dekadenten
Intelligenz zu finden ist.
Dasjenige, was heute den Träger der
geistigen Impulse trennt von der
empfänglichen breiten Masse, das ist
nicht diese breite Masse selbst, das
sind nicht die Seelen der breiten
Masse der Menschheit, sondern das
sind die Führer, das ist die
Führerschaft. Und diese Führerschaft
auch der sozialistischesten
Proletarier, diese Führerschaft, die
ist selbst ganz mit dem dekadenten
Verstande der Bourgeoisie getränkt,
durchzogen. Das ist dasjenige, was
vor allen Dingen notwendig ist: ein
reinliches, sauberes Geständnis, daß
für die wirklichen Impulse geistiger
Entwickelung der Weg zu den
sogenannten ungebildeten,
abhängigen, führerbedürftigen,
unselbständigen Menschen wirklich zu
finden ist, wenn man nur Einsicht
hat in die eigentümliche Wirkung
dieser Intelligenz.
|
En fait, aucune classe d'humains n'a
jamais été plus fantastique/formidable
que cette bourgeoisie qui,
aujourd'hui, réprouve tant la
fantaisie/l'imagination. Car ce qui
est le plus fantastique, c'est la
pratique actuelle. Tout ce qui se veut
aujourd'hui pratique dans la vie ne
l'est en fait purement que par le fait
que cela s'est pour ainsi dire
légalement procuré la possibilité de
s'imposer, de s'imposer tandis que
l'autre, qui ne s'est pas procuré la
possibilité de s'imposer, a beau être
en soi très habile, très pratique, ça
ne s'impose justement pas. On doit
avoir le sentiment qu'aujourd'hui,
dans les larges masses qui ne sont pas
guidées, mais séduites par leurs
dirigeants, quelque chose s'est imposé
depuis l'époque que l'on désigne
habituellement dans l'histoire, même
si c'est un peu incorrect, comme
l'époque de la migration des peuples.
À cette époque, des peuples barbares
sont dans une certaine mesure montés
et ont tout de suite absorbé ce que
les peuples développés ne pouvaient
plus absorber. Aujourd'hui, ce n'est
pas d'un endroit quelconque, mais du
soubassement prolétarien de l'humanité
que monte une migration de peuples.
C'est cela qui est important. Mais il
faut aller au-devant de cette
migration des peuples. Faites une
hypothèse. Pensez donc : toutes les
migrations que les livres d'histoire
décrivent habituellement comme des
migrations de peuples, toutes ces
migrations des Goths, des Huns, des
Vandales, des Suèves et ainsi de
suite, plus tard des Mongols, qui sont
habituellement décrites comme des
migrations de peuples, se seraient
déroulées, mais en se déroulant dans
la direction de l'est vers le
sud-ouest, ces migrations de peuples
n'auraient pas rencontré la vague du
christianisme. Supposons que cette
vague de christianisme soit restée à
l'écart ; imaginez à quel point le
monde aurait été différent ! Vous ne
pouvez vous représenter toute la
période ultérieure que par le fait que
ces tribus barbares sont passées de
l'est vers le sud-ouest et que la
vague chrétienne est venue à leur
rencontre.
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14
|
Phantastischer
als dasjenige Bürgertum, welches die
Phantasie heute so sehr verpönt, war
eigentlich noch keine
Menschenklasse. Denn das
Phantastischste ist die heutige
Praxis. Alles das, was heute
lebenspraktisch sein will, ist es
eigentlich bloß dadurch, daß es sich
sozusagen gesetzlich die
Möglichkeit verschafft hat, sich
durchzudrücken, sich durchzudrängen,
während der andere, der sich nicht
die Möglichkeit verschafft hat,
sich durchzudrängen, an sich noch so
geschickt, noch so praktisch sein
mag, er drückt sich eben nicht
durch. Man muß eine Empfindung haben
dafür, daß wirklich heute in den
breiten Massen, die nicht geführt
sind, sondern verführt durch ihre
Führer, etwas nachgedrängt hat aus
jener Zeit, die gewöhnlich in der
Geschichte, wenn auch etwas
unrichtig, als die Zeit der
Völkerwanderung bezeichnet wird.
Damals kamen gewissermaßen
barbarische Völker herauf, die
gerade dasjenige aufgenommen haben,
was die entwickelten Völker nicht
mehr aufnehmen konnten. Heute strebt
nicht von irgendeinem Orte her,
sondern von dem proletarischen
Untergrunde der Menschheit strebt
herauf eine Völkerwanderung. Das ist
das Wichtige. Aber dieser
Völkerwanderung muß entgegengekommen
werden. Setzen Sie eine Hypothese.
Denken Sie einmal: All das, was
gewöhnlich in den Geschichtsbüchern
durch die Völkerwanderung
bezeichnet wird, all diese
Wanderungen der Goten, der Hunnen,
der Vandalen, der Sueven und so
weiter, später der Mongolen, die
gewöhnlich als Völkerwanderung
geschildert werden, die hätten sich
vollzogen, aber indem sich diese
Völkerwanderungen vollzogen hätten
in der Richtung von Osten nach
Südwesten, wäre ihnen nicht
entgegengekommen die Welle des
Christentums. Nehmen wir an, diese
Welle des Christentums wäre
weggeblieben; denken Sie sich, wie
anders die Welt geworden wäre! Sie
können sich überhaupt die ganze
spätere Zeit nur dadurch vorstellen,
daß diese barbarischen Stämme
herübergezogen sind aus dem Osten
nach dem Südwesten und ihnen die
christliche Welle entgegengekommen
ist.
|
Aujourd'hui, la chose est ainsi que
l'élément prolétarien monte des
profondeurs. Et aujourd'hui, à cet
élément prolétarien, doit venir en
vis-à-vis d'en haut un spirituel, une
saisie spirituelle-scientifique des
rapports sociaux, de la vision du
monde absolument. Et celui qui ne veut
pas croire qu'il est nécessaire qu'une
nouvelle révélation spirituelle vienne
à l'encontre de cette migration des
peuples, qui se déroule aujourd'hui
non pas dans le sens horizontal, mais
simplement dans le sens vertical,
celui qui veut s'arrêter à l'ancienne
révélation spirituelle adaptée au sens
horizontal, bref, celui qui veut
s'arrêter à la forme romaine de la
propagation du christianisme, celui
qui ne veut pas se trouver, par le
langage de la science de l'esprit,
pour saisir la nouvelle révélation du
Christ passé par le mystère du
Golgotha, celui-là passe à côté de ce
qui est le plus important pour le
présent, celui-là passe à côté de ce
qui serait passé à côté au début du
Moyen Âge si la vague de la
propagation du christianisme n'était
pas venue à la rencontre de la vague
barbare qui se déroulait de l'Est vers
le Sud-Ouest. A l'époque aussi, entre
la vague du christianisme et la vague
des barbares se trouvaient tous les
humains qui étaient justement les plus
cultivés de l'empire grec et de
l'empire romain. Aujourd'hui, entre la
vague spirituelle qui doit se diriger
vers le bas et la vague prolétarienne
qui doit se diriger vers le haut, se
trouvent tous ceux qui veulent
s'accrocher aux anciennes notions sous
la direction de la soi-disant
intelligentsia et notamment de la
science, qui est tout à fait stérile
dans ce domaine. Mais ce à quoi il
faut parvenir, c'est avant tout à
l'absence de préjugés pour les
concepts tels que nous les avons
développés ici hier et avant-hier, qui
donnent la possibilité de former un
jugement social. On n'obtient pas de
jugement social si on ne comprend pas
l'organisme social. Savez-vous ce qui
se passe lorsqu'un professeur
d'économie politique moyen, suivi par
d'autres, ou un dirigeant politique,
parle aujourd'hui des pendants sociaux
et de peuple, et ainsi de suite,
savez-vous ce qui en ressort par
rapport à l'organisme social ?
L'homoncule social ! C'est ce qu'il
faudrait enfin envisager, c'est que
tous les gens qui ont essayé
d'expliquer l'organisme social sans
saisir en pensées la
trimembrité/triarticulité, avec
rapport à l'organisme social ont
purement amené l'homonculus, comme
Goethe pense, que par la conception
ordinaire sensorielle et
d'entendement/de raison analytique on
arrive seulement à l'homonculus, non à
l'homo.
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15
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Heute
ist die Sache so, daß aus den Tiefen
heraufkommt das proletarische
Element. Und heute muß diesem
proletarischen Element
entgegenkommen von oben ein
Geistiges, ein
geisteswissenschaftliches Ergreifen
der sozialen Verhältnisse, der
Weltanschauung überhaupt. Und
derjenige, der nicht glauben will,
daß es nötig ist, daß dieser
Völkerwanderung, die heute nur nicht
in waagrechter, sondern einfach in
senkrechter Richtung vor sich geht,
entgegenkommt eine neue geistige
Offenbarung, der stehenbleiben will
bei der alten, für die waagrechte
Richtung geeigneten geistigen
Offenbarung, kurz, wer stehenbleiben
will bei der römischen Form der
Christentumsverbreitung, wer nicht
sich finden will durch die Sprache
der Geisteswissenschaft zu der
Ergreifung der neuen Offenbarung des
durch das Mysterium von Golgatha
gegangenen Christus, der versäumt
das Allerwichtigste, was für die
Gegenwart notwendig ist, der
versäumt so viel, wie in dem Beginne
des Mittelalters versäumt worden
wäre, wenn der barbarischen Welle,
die vom Osten nach dem Südwesten
sich wälzte, nicht die Welle der
Christentumsverbreitung
entgegengekommen wäre. Auch damals
standen zwischen der Welle des
Christentums und der Welle der
Barbaren alle diejenigen Menschen,
die gerade die Gebildeten waren des
Griechenreiches und des
Römerreiches. Heute stehen zwischen
der Welle, die als geistige Welle
nach unten entgegendringen soll der
nach oben gehenden proletarischen
Welle, ja alle diejenigen, die an
den alten Begriffen festhalten
wollen unter der Führung der
sogenannten Intelligenz und
namentlich der auf diesem Gebiete
ganz unfruchtbaren Wissenschaft. Das
aber, wozu man es bringen muß, das
ist vor allen Dingen
Vorurteilslosigkeit für solche
Begriffe, wie wir sie gestern und
vorgestern hier entwickelt haben,
welche einem die Möglichkeit geben,
ein soziales Urteil zu bilden. Ein
soziales Urteil bekommt man nicht,
wenn man nicht den sozialen
Organismus versteht. Wissen Sie, was
das ist, das herauskommt, wenn heute
so ein richtiger
Durchschnittsprofessor der
Volkswirtschaftslehre, dem dann die
andern folgen, oder so ein richtiger
politischer Führer über Volks- und
soziale Zusammenhänge und so weiter
spricht, wissen Sie, was da
herauskommt in bezug, auf den
sozialen Organismus ? Der soziale
Homunkulus ! Das ist dasjenige, was
man endlich einsehen sollte, daß
alle die Leute, die versucht haben,
den sozialen Organismus ohne die
Erkenntnis der Dreigliedrigkeit in
Gedanken zu fassen, mit Bezug auf
den sozialen Organismus bloß den
Homunkulus herbeigeführt haben, wie
Goethe meint, daß durch die
gewöhnliche sinnliche und
verstandesmäßige Auffassung man auch
nur zum Homunkulus, nicht zum Homo
kommt.
|
Car, voyez-vous, en ce qui concerne
l'organisme social, la plupart des
humains ne peuvent absolument pas
penser encore aujourd'hui, parce qu'il
leur manque les principes directeurs
de cette pensée. Je l'ai déjà
mentionné : dans ces domaines, les
humains partent de l'idée étrange et
grotesque qu'un État particulier ou un
territoire national/domaine de peuple
particulier/isolé est un organisme
pour soi. Ils veulent carrément créer
des organismes populaires/de peuple.
C'est une absurdité en soi. Je l'ai
déjà expliqué : si l'on veut comparer
quelque chose en ce qui concerne la
cohabitation des humains sur la Terre,
on ne peut considérer que la Terre
entière comme un organisme ; une
région étatique particulière ou un
domaine/une région à mesure de peuple
particulière peut seulement être un
membre dans l'organisme. Si l'on veut
utiliser le concept d'organisme, il
doit s'agir d'un organisme
achevé/clos. Celui qui veut fonder
l'économie nationale, l'économie
politique/de peuple, le socialisme sur
le territoire/domaine/la région d'un
pays particulier, ressemble à un
humain qui aimerait, disons, fonder
l'anatomie de l'humain entier à partir
de la pure main , de la jambe ou de
l'estomac. C'est de cela qu'il s'agit
dans une mesure bien plus haute que ce
que les humains se le représententent
aujourd'hui. Car cette triarticulation
que je vous ai citée ne donne pas des
résumés abstraits comme ceux auxquels
les humains actuels sont habitués,
mais elle donne tout de suite un
placer vivant dans les rouages
d'économie de peuple, dans les rouages
sociaux. Celui qui a purement
appris l'anatomie de l'estomac ne
comprendra pas l'anatomie de la tête,
du cou. Mais celui qui connaît
l'anatomie de l'humain pourra, le
moment venu, juger correctement de
l'estomac, de la tête et du cou. C'est
ainsi : celui qui connaît l'organisme
social dans ses conditions de vie
internes - et c'est quelque chose qui
doit partir de cette triarticulation -
sait se placer dans les conditions
correctes, qu'il ait à juger
maintenant des conditions
sociales/rapports sociaux en Russie ou
en Angleterre ou en Allemagne ou
n'importe où sinon.
|
16
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Denn
sehen Sie, mit Bezug auf den
sozialen Organismus können die
meisten Menschen heute überhaupt
noch nicht denken, weil ihnen die
Leitmotive dieses Denkens fehlen.
Ich habe es ja schon einmal erwähnt:
Die Menschen gehen auf diesen
Gebieten aus von der sonderbaren,
grotesken Idee, daß ein einzelner
Staat oder ein einzelnes Volksgebiet
ein Organismus für sich sei. Sie
wollen geradezu Volksorganismen
errichten. Das ist an sich ein
Unsinn. Ich habe es einmal
ausgeführt: Wenn man etwas
vergleichen will in bezug auf das
Zusammenleben der Menschen über die
Erde hin, so darf man nur die ganze
Erde wie einen Organismus ansehen;
ein einzelnes staatliches oder
volksmäßiges Gebiet kann nur ein
Glied sein im Organismus. Will man
den Begriff des Organismus
gebrauchen, so muß das ein
abgeschlossener Organismus sein.
Derjenige, welcher
Nationalökonomie,
Volkswirtschaftslehre, Sozialismus
begründen will auf dem Gebiete eines
einzelnen Landes, der gleicht einem
Menschen, der, sagen wir, die
Anatomie des ganzen Menschen aus der
bloßen Hand oder dem Bein oder dem
Magen begründen möchte. Darauf kommt
es in viel höherem Maße an, als sich
die Menschen heute vorstellen. Denn
diese Dreigliederung, die ich Ihnen
angeführt habe, die gibt nicht
solche abstrakten Zusammenfassungen,
wie sie die heutigen Menschen
gewohnt sind, sondern die gibt
gerade ein lebendiges Hineinstellen
in das volkswirtschaftliche
Getriebe, in das soziale Getriebe.
Wer bloß gelernt hat die Anatomie
des Magens, der wird nicht
verstehen die Anatomie des Kopfes,
des Halses. Wer aber die Anatomie
des Menschen kennt, der wird, wenn
es darauf ankommt, auch den Magen
richtig beurteilen können, den Kopf
richtig beurteilen, den Hals richtig
beurteilen können. So ist es : Wer
den sozialen Organismus in seinen
inneren Lebensbedingungen — und das
ist etwas, das ausgehen muß von
dieser Dreigliederung — kennt, der
weiß sich in die richtigen
Verhältnisse zu setzen, ob er nun
die sozialen Verhältnisse in Rußland
oder England oder in Deutschland
oder irgendwo sonst zu beurteilen
hat.
|
Aujourd'hui, vous faites la
découverte étrangement affligeante que
les gens parlent des pays comme si ces
pays étaient là pour eux-mêmes. Ils
pensent qu'ils peuvent provoquer une
quelconque socialisation ou quelque
chose de similaire en ce qui concerne
des régions particulières séparées.
C'est ce qui constitue l'une des
erreurs fondamentales de notre temps
et qui, dans la pratique, peut
vraiment conduire au plus grand
malheur. Aujourd'hui, il est
malsain/seulement non salutaire de
croire que l'on peut faire une quelque
chose sur un certain territoire
limité, sans tenir compte du fait que,
depuis le milieu du 19e siècle, la
Terre est un organisme global en
relation sociale. On doit tout
simplement tenir compte de la réalité,
sinon on ne peut avancer d'aucune
manière.
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17
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Heute
machen Sie die sonderbar betrübliche
Entdeckung, daß die Menschen über
die Länder reden, als wenn diese
Länder für sich da wären. Sie
denken, sie können irgendwelche
Sozialisierungen oder dergleichen
bewirken mit Bezug auf einzelne
abgetrennte Gebiete. Das ist
dasjenige, was darstellt einen der
Grundirrtümer unserer Zeit, und was
in der Praxis wirklich zu dem
allergrößten Unheil führen kann.
Heute ist es nur unheilsam zu
glauben, daß man auf einem gewissen
beschränkten Territorium irgend
etwas machen kann, ohne Rücksicht zu
nehmen darauf, daß seit der Mitte
des 19. Jahrhunderts die Erde ein
Gesamtorganismus in sozialer
Beziehung ist. Mit der Wirklichkeit
muß eben einfach gerechnet werden,
sonst kommt man auf keine Weise
irgendwie weiter.
|
Vous en voyez qu'il s'agit avant tout
d'acquérir l'absence de préjugés,
d'être vraiment à la hauteur, par
l'absence de préjugés, du jugement que
l'on peut laisser aux choses
elles-mêmes. Car ce n'est que par
l'absence de préjugés que l'on peut
apprendre des choses. Une remarque qui
vous sera toujours et encore opposée,
lorsque sera parlé des rapports
sociaux, comme est parlé ici, c'est
celle que l'on ne peut guère se
représenter comment la valeur
d'économie de peuple devrait être
séparée du travail humain. Les
économistes les plus érudits sont les
moins à même de se le penser
aujourd'hui. Si les gens apprenaient
un peu de l'histoire, ils se diraient
: Platon et Aristote n'ont pas encore
pu se penser que l'esclave ne faisait
pas partie des valeurs d'économie de
peuple ; Platon et Aristote
considéraient encore comme nécessaire,
selon l'économie de peuple, la
disponibilité d'une population
d'esclaves assez grosse. Maintenant,
aucune personne sensée ne considère
actuellement la présence d'une
population d'esclaves comme une
nécessité d'économie de peuple au sens
de l'ancien empire grec et romain.
Mais les humains considèrent encore
aujourd'hui comme une nécessité que la
force de travail humain soit une
marchandise au même sens que n'importe
quel autre bien.
|
18
|
Sie
sehen daraus, daß es sich vor allen
Dingen darum handelt, sich
Vorurteilslosigkeit zu erwerben,
wirklich gewachsen zu werden durch
Vorurteilslosigkeit dem Urteil, das
man den Dingen selbst überlassen
kann. Denn nur durch
Vorurteilslosigkeit kann man von den
Dingen lernen. Ein Ausspruch, der
Ihnen immer wieder und wiederum
entgegentreten wird, wenn so über
die sozialen Verhältnisse gesprochen
wird, wie hier gesprochen wird, das
ist der, daß man sich ja kaum
vorstellen kann, wie der
volkswirtschaftliche Wert getrennt
werden soll von der menschlichen
Arbeit. Am wenigsten können sich das
heute die gelehrten
Volkswirtschafter denken. Würden die
Leute ein klein wenig von der
Geschichte lernen, so würden sie
sich sagen: Plato und Aristoteles
haben sich noch nicht denken können,
daß unter den volkswirtschaftlichen
Werten nicht der Sklave sei; Plato
und Aristoteles betrachteten noch
als volkswirtschaftlich notwendig
das Vorhandensein einer ziemlich
großen Sklavenbevölkerung. Nun,
heute betrachtet kein vernünftiger
Mensch das Vorhandensein einer
Sklavenbevölkerung im Sinne des
alten Griechen- und Römerreiches als
eine volkswirtschaftliche
Notwendigkeit. Aber die Menschen
betrachten es heute noch als eine
Notwendigkeit, daß menschliche
Arbeitskraft in demselben Sinne eine
Ware sein soll wie irgendein anderes
Gut.
|
Maintenant, essayons de faire en
sorte que la triarticulation
mentionnée ici se réalise
progressivement. Elle ne peut se
réaliser que lentement. Nous ne
travaillons pas ici à un
bouleversement soudain, mais à une
orientation, à la prise de mesures
individuelles/particulières dans le
sens de cette orientation. Et tout
peut être mis en place dès aujourd'hui
dans tous les détails, ce qui est
nécessaire pour que ces directives
soient vraiment respectées, si l'on
n'est pas un stupide humain de
programme, mais si l'on est un humain
vivant de la réalité, qui veut se
plonger dans les faits eux-mêmes, dans
le mouvement vivant des faits, et
c'est ce que l'humain devrait faire
aujourd'hui, c'est de cela dont il
s'agit justement. Si l'on agit dans le
sens de cette direction qui introduit
peu à peu la triarticulation, en ce
qu'on sépare les trois membres qui se
sont fondus ensemble ainsi au cours de
la dernière évolution et par cela ont
donné naissance à un organisme social
malade qui s'est exprimé dans la
dernière catastrophe à puissance
maladive, on essaie de
séparer/propulser l'un hors de l'autre
ce qui a ainsi fondu ensemble, dans
les trois membres comme je les
caractérise toujours ici : on arrive
alors à une évolution saine, conforme
à la réalité. Et alors se réalise déjà
d'elle-même la séparation progressive
du concept de valeur d'économie de
peuple du concept de travail humain.
Tout de suite ainsi que l'esclave a
cessé d'être une marchandise, tout de
suite ainsi la force de travail
humaine cessera d'être une
marchandise.
Ce n'est pas en faisant des lois qui
interdisent de considérer la force de
travail humaine comme une marchandise,
mais en procédant à la véritable
dissociation des opérations
spirituelles, économiques et
étatiques. Par cela, le bien qui, en
tant que marchandise, constitue une
valeur d'économie de peuple se détache
de ce qui est aujourd'hui cristallisé
dans la marchandise : la force de
travail humaine employée/utilisée.
|
19
|
Nun,
suchen wir dahin zu wirken, daß die
hier angeführte Dreigliederung sich
allmählich realisiert. Sie kann sich
nur langsam realisieren. Nicht auf
Umsturz plötzlicher Art wird hier
hingearbeitet, sondern auf
Richtunggeben, auf Treffen von
Maßnahmen im einzelnen im Sinne
dieser Richtung. Und alles kann
heute schon so eingerichtet werden
in allen Einzelheiten, was
einrichtungsbedürftig ist, daß diese
Richtlinien wirklich eingehalten
werden, wenn man nicht stupider
Programmensch ist, sondern wenn man
ein lebendiger Wirklichkeitsmensch
ist, der sich hineinbegeben will in
die Tatsachen selbst, in die
lebendige Bewegung der Tatsachen,
und das sollte eben heute der
Mensch, darauf kommt es eben an.
Wirkt man im Sinne jener Richtung,
die allmählich die Dreigliederung
einführt, indem man die drei Glieder
trennt, die so zusammengeschmolzen
sind in der letzten Entwickelung und
dadurch einen kranken sozialen
Organismus hervorgebracht haben,
der sich in der letzten krankhaften
Katastrophe ausgelebt hat, versucht
man dasjenige, was sich so
zusammengeschmolzen hat,
auseinanderzutreiben in die drei
Glieder, wie ich sie immer
charakterisiere hier : dann kommt
man zu einer gesunden,
wirklichkeitsgemäßen Entwickelung.
Und dann realisiert sich schon von
selber die allmähliche Abtrennung
des volkswirtschaftlichen
Wertbegriffes von dem menschlichen
Arbeitsbegriff. Geradeso wie der
Sklave aufgehört hat, eine Ware zu
sein, geradeso wird die menschliche
Arbeitskraft aufhören, eine Ware zu
sein. Nicht dadurch, daß man
Gesetze macht, in denen man
verbietet, die menschliche
Arbeitskraft als Ware zu betrachten,
sondern dadurch, daß man das
wirkliche Auseinandergehen der
geistigen, der wirtschaftlichen und
der staatlichen Verrichtungen
betreibt. Dadurch wird das Gut, das
allein als Ware
volkswirtschaftlichen Wert
darstellt, gelöst von dem, was heute
kristallisiert ist in der Ware : die
aufgewendete menschliche
Arbeitskraft.
|
À cet égard, il est tout à fait
épouvantable de constater la confusion
conceptuelle que l'on rencontre chez
des humains qui, aujourd'hui, veulent
souvent s'exprimer et participer à la
nécessaire refonte des rapports.
Permettez-moi de vous donner un
exemple. Il y a la grande masse des
dits marxistes, qui sont conscients de
cela: si je fais l'acquisition d'un
bien aujourd'hui, si j'achète une
marchandise, la force de travail qui a
produit cette marchandise est
stockée/sauvegardée dans cette
marchandise. Je dois payer avec la
force de travail humaine qui est
dedans, en ce que je paye la
marchandise. - Oui, dans les
conditions actuelles, il en est
naturellement ainsi ; mais c'est tout
de suite de cela qu'il s'agit, que
l'on sépare, dans le processus réel,
non purement dans le concept, la force
de travail de la marchandise
proprement dite. Pour cela, il est
bien sûr nécessaire que l'on
s'approprie des notions vraiment
claires sur ces choses.
|
20
|
In
bezug darauf ist es geradezu
furchtbar, welchen
Begriffsverwirrungen man bei
Menschen begegnet, die heute oft
reden und mitreden wollen bei der
notwendigen Neugestaltung der
Verhältnisse. Dafür lassen Sie mich
Ihnen ein Beispiel anführen. Da ist
die breite Masse der sogenannten
Marxisten, die sind sich klar
darüber: Wenn ich ein Gut heute
erwerbe, eine Ware erwerbe, so ist
in dieser Ware aufgespeichert die
menschliche Arbeitskraft, durch die
diese Ware erzeugt worden ist. Ich
muß mitbezahlen die menschliche
Arbeitskraft, die dadrinnen ist,
indem ich die Ware bezahle. — Ja,
unter den heutigen Verhältnissen ist
es natürlich so; aber darum handelt
es sich ja gerade, daß man abtrennt
im realen Prozeß, nicht bloß im
Begriff, die Arbeitskraft von der
eigentlichen Ware. Dazu ist es
natürlich notwendig, daß man über
diese Dinge sich wirklich klare
Begriffe aneignet.
|
Maintenant, il se laisse facilement
réfuter que la force de travail
stockée dans la marchandise repose
dedans comme une valeur d'économie de
peuple. Quelqu'un qui n'est justement
pas marxiste, qui considère à nouveau
la chose d'un autre point de vue, dit
qu'il serait incorrect que l'économie
de peuple soit poussée/propulsée à
coller ensemble la force de travail et
la marchandise ; ce serait tout de
suite le contraire. La marchandise, la
marchandise finie que l'on a, est en
fait là aujourd'hui dans l'ordre
économique capitaliste pour économiser
le travail. - Et en effet, la
marchandise dans une certaine mesure à
pouvoir/force d'achat est déjà là pour
économiser la force de travail. Pensez
une fois que vous soyez peintre ; vous
peignez un tableau qui vaut dix mille
francs, qui peut être vendu pour dix
mille francs dans les conditions
économiques actuelles. Pour ces dix
mille francs, vous pouvez laisser
travailler tant et tant de gens pour
vous dans les conditions actuelles. Le
fait que vous ayez l'objet/le contexte
de valeur de ce tableau, par cela vous
pouvez laisser travailler tant et tant
de gens pour vous. Pensez que si vous
ne vendiez pas le tableau et que vous
deviez faire vous-même tout ce que
vous faites faire à d'autres, en
vendant le tableau pour dix mille
francs, tout le travail que vous
devriez faire ! Vous devriez fabriquer
vos chaussures et non seulement vos
vêtements, mais vous devriez même
tisser vous-même le tissu de vos
vêtements et ainsi de suite ; vous
devriez d'abord vous procurer les
matières premières et tout cela, le
processus économique est en effet
extrêmement compliqué. Mais cela n'a
rien à voir, pense un quelque penseur
de l'économie de peuple, avec le fait
que le travail est cristallisé dans la
marchandise, mais avec le fait que
l'on économise du travail justement
parce que l'on a une marchandise
vendable. La valeur d'économie de
peuple d'un bien reposerait tout de
suite sur ce combien de travail on
économiserait par cela ; non combien
de de travail a été appliqué sur ce
bien, mais combien de travail serait
épargné.
|
21
|
Nun
läßt sich das leicht widerlegen, daß
in der Ware aufgespeicherte
Arbeitskraft als
volkswirtschaftlicher Wert drinnen
liegt. Einer, der eben nicht Marxist
ist, der die Sache wiederum von
einem andern Gesichtspunkte
betrachtet, sagt, es sei unrichtig,
daß die Volkswirtschaft getrieben
würde zu einem Zusammenkleben von
Arbeitskraft und Ware; es sei gerade
umgekehrt. Ware, fertige Ware, die
man hat, die sei eigentlich da heute
in der kapitalistischen
Wirtschaftsordnung, um Arbeit zu
ersparen. — Und in der Tat,
gewissermaßen kaufkräftige Ware ist
schon da, um Arbeitskraft zu
ersparen. Denken Sie einmal, Sie
seien Maler; Sie malen ein Bild, das
zehntausend Franken wert ist, für
zehntausend Franken unter den
heutigen wirtschaftlichen
Verhältnissen verkauft werden kann.
Da können Sie für diese zehntausend
Franken unter den heutigen
Verhältnissen so und so viel Leute
für sich arbeiten lassen. Dadurch,
daß Sie den Wertgegenstand dieses
Bildes haben, dadurch können Sie so
und so viel Leute für sich arbeiten
lassen. Denken Sie, wenn Sie das
Bild nicht verkaufen würden und Sie
würden alles das selber tun müssen,
was Sie andere für sich arbeiten
lassen, dadurch, daß Sie das Bild um
zehntausend Franken verkaufen, was
Sie da alles arbeiten müßten ! Sie
müßten sich Ihre Schuhe machen und
nicht nur Ihre Kleider, sondern
sogar den Stoff für die Kleider
müßten Sie sich selber weben und
dergleichen; Sie müßten sich erst
die Rohstoffe verschaffen und das
alles, der wirtschaftliche Prozeß
ist ja ein ungeheuer komplizierter.
Aber damit hat es nichts zu tun,
meint irgendein
volkswirtschaftlicher Denker, daß
Arbeit kristallisiert ist in der
Ware, sondern damit, daß man gerade
dadurch, daß man verkaufsfähige Ware
hat, Arbeit erspart. Also der
volkswirtschaftliche Wert eines
Gutes beruhe gerade darauf, wieviel
Arbeit man dadurch erspare; nicht
wieviel Arbeit auf dieses Gut
verwendet worden ist, sondern
wieviel Arbeit erspart werde.
|
Il y a donc aujourd'hui deux partis,
dont l'un prétend que la valeur
économique réside dans la quantité de
travail qui a été incorporée dans ce
bien. Or, dans le cas d'un tableau, on
ne peut vraiment pas comparer le
travail qui y a été incorporé avec le
travail qui a été épargné en vendant
le tableau selon la valeur qu'il a
dans la circulation économique. Dans
certaines circonstances, un peintre
talentueux peut réaliser un tel
tableau, disons, en un mois, prêt à
être vendu. Sa force de travail est
alors ce qui s'est cristallisé en un
mois. Mais cela importe beaucoup moins
que le travail qu'il économise ainsi.
C'est ainsi qu'il devient capitaliste,
parce qu'il économise/(ndt : s'épargne
?) du travail ; c'est ainsi que naît
l'ordre économique capitaliste, parce
qu'il peut employer tant et tant de
gens grâce au travail qu'il économise
grâce à son bien.
|
22
|
So
gibt es also heute zwei Parteien,
von denen die eine behauptet, der
volkswirtschaftliche Wert bestehe in
dem, wieviel Arbeit hineingemacht
worden ist in dieses Gut. Nun, da
kann man bei einem Bild wirklich
nicht vergleichen die Arbeit, die da
hineinverwoben worden ist, mit der
Arbeit, die erspart wurde dadurch,
daß man das Bild nach jenem Werte,
den das Bild in der
volkswirtschaftlichen Zirkulation
hat, verkauft. Unter Umständen kann
ein begabter Maler ein solches Bild,
sagen wir, in einem Monat
verkaufsfertig zustande bringen.
Dann ist seine Arbeitskraft das, was
hineinkristallisiert ist in einem
Monat. Aber darauf kommt es viel
weniger an, als auf die Arbeit, die
er dadurch erspart. Dadurch wird er
ja dann zum Kapitalisten, daß er
Arbeit erspart; dadurch wird gerade
die kapitalistische
Wirtschaftsordnung hervorgerufen,
daß er so und so viel Leute
beschäftigen kann durch die Arbeit,
die er erspart durch sein Gut.
|
Vous avez la deux définitions
opposées. La première définition : la
valeur économique d'un bien ou d'une
marchandise consiste en la quantité de
travail utilisée pour produire cette
marchandise. L'autre définition : la
valeur économique d'une marchandise
consiste en la quantité de travail que
l'on économise/épargne en ayant ce
bien ou cette marchandise. Deux
définitions tout à fait opposées, mais
qui s'opposent en ce qui concerne leur
signification réelle. Car il serait
tout à fait différent qu'un bien
quelconque soit évalué d'après le
travail de production ou le travail
épargné. Dans le processus de
circulation d'économie de peuple, n'a
lieu ni l'un ni l'autre. Vous avez
seulement besoin de vous représenter
une chose, si je devais exposer
l'exemple plus loin : pensez-vous ce
tableau dont je parle, qui est donc
acheté pour dix mille francs au
peintre selon les idées que l'on se
fait à une certaine époque, disons à
l'époque actuelle, pensez-vous que ce
tableau est encore chez le peintre. Il
vaut donc dix mille francs. Mais
supposons qu'il ait été acheté, qu'il
soit maintenant dans le salon de
Monsieur Mendelssohn, qui n'est pas
peintre ; c'est là qu'il est accroché,
là seulement peu de gens le voit.
Définissez maintenant la valeur
d'économie de peuple de ce tableau,
elle consiste en la somme de travail
dépensée/utilisée/mise en œuvre. Vous
voyez que vous ne pouvez pas appliquer
cela, ni à Lenbach, ni à Monsieur
Mendelssohn, car pour l'un comme pour
l'autre, la valeur d'économie de
peuple n'est pas là dedans. Donc, pour
Lenbach ou n'importe quel peintre
contemporain, la valeur immédiate
consiste bien sûr dans le travail
qu'il économise/épargne ; mais pour
Monsieur Mendelssohn, elle n'existe
déjà plus, car il n'économise rien.
Donc, si vous voulez considérer la
chose selon l'économie de peuple, vous
pouvez, si vous êtes unilatéral,
appliquer ce concept au peintre qui
produit le tableau ; là, vous pouvez
donner cette définition. Si vous
voulez définir en référence à celui
qui a acheté le tableau et l'accroche
dans la chambre, alors cette
définition économique de la valeur
n'existe déjà plus dans la réalité.
C'est ce qui est si extrêmement
important que les humains sont
aujourd'hui enclins à définir
facilement/légèrement s'ils ont
copié/reluqué quelque chose des
rapports. Là, ils définissent
bientôt/aussitôt. Il n'est alors pas
étonnant que l'un ait telle opinion et
l'autre telle autre. Évidemment, celui
qui prend la définition d'économie de
peuple d'un tableau dans l'atelier de
Lenbach arrive à une toute autre
opinion que celui qui prend la
définition d'économie de peuple d'un
tableau dans le salon de Monsieur
Mendelssohn. Alors les gens peuvent
aussi disputer.
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23
|
Sie
haben da zwei entgegengesetzte
Definitionen. Die eine Definition:
Der volkswirtschaftliche Wert eines
Gutes oder einer Ware besteht
darin, wieviel Arbeitskraft
verwendet worden ist, um diese Ware
herzustellen. Die andere Definition:
Der volkswirtschaftliche Wert einer
Ware besteht darin, wieviel Arbeit
man erspart dadurch, daß man dieses
Gut oder diese Ware hat. Zwei ganz
entgegengesetzte Definitionen, die
aber entgegengesetzt sind in bezug
auf ihre Wirklichkeitsbedeutung.
Denn es wäre ganz verschieden, wenn
wirklich bewertet würde irgendein
Gut nach der Herstellungsarbeit oder
nach der ersparten Arbeit. Im
volkswirtschaftlichen
Zirkulationsprozeß findet nämlich
weder das eine noch das andere
statt. Sie brauchen sich nur eines,
wenn ich das Beispiel weiter
ausführen soll, vorzustellen:
Denken Sie sich, dieses Bild, von
dem ich rede, das also nach den
Vorstellungen, die man in einem
bestimmten Zeitalter, also sagen
wir, in der Gegenwart hat, für
zehntausend Franken dem Maler
abgekauft wird, denken Sie sich,
dieses Bild sei noch beim Maler. Da
ist es also zehntausend Franken
wert. Nehmen wir an, es sei aber nun
gekauft, es sei jetzt im Salon des
Herrn Mendelssohn, der kein Maler
ist; da hängt es drinnen, da sehen
es nur wenige Leute an. Definieren
Sie nun den volkswirtschaftlichen
Wert dieses Bildes, der besteht in
der Summe der aufgewendeten Arbeit.
Sie sehen, das können Sie nicht
anwenden, weder auf Lenbach, noch
auf den Herrn Mendelssohn, denn für
beide besteht der
volkswirtschaftliche Wert nicht
darinnen. Also für Lenbach oder
irgendeinen Maler der Gegenwart
besteht unmittelbar der Wert
freilich in der Arbeit, die er
erspart; aber für den Herrn
Mendelssohn schon nicht mehr, denn
er erspart nichts. Also wenn Sie
volkswirtschaftlich die Sache
ansehen wollen, können Sie, wenn Sie
einseitig sind, anwenden diesen
Begriff auf den Maler, der das Bild
produziert; da können Sie diese
Definition geben. Wenn Sie
definieren wollen mit Bezug auf den,
der das Bild gekauft hat und es sich
ins Zimmer hängt, dann existiert
schon in der Wirklichkeit nicht mehr
diese volkswirtschaftliche
Definition des Wertes. Das ist es,
was so ungeheuer wichtig ist, daß
die Menschen heute geneigt sind,
leicht zu definieren, wenn sie
irgendwo etwas abgeguckt haben von
den Verhältnissen. Da definieren sie
gleich. Dann ist es gar kein Wunder,
daß der eine diese Ansicht hat, der
andere jene. Selbstverständlich,
derjenige, der sich die
volkswirtschaftliche Definition
eines Bildes aus dem Atelier von
Lenbach entnimmt, kommt zu einer
ganz andern Ansicht als der, der
sich die volkswirtschaftliche
Definition eines Bildes aus dem
Salon des Herrn Mendelssohn
entnimmt. Dann können die Leute auch
streiten.
|
Et c'est ainsi que se produisent
aujourd'hui toutes les querelles dans
les domaines sociaux, parce que les
humains ne remontent pas jusqu'aux
impulsions originelles. Il faut pour
cela le sens de la réalité, que seule
la formation/l’entraînement à la
science de l'esprit peut donner. Vous
pouvez trouver aujourd'hui des
centaines de définitions dans le
domaine de l'économie de peuple, et
vous n'aurez que des peines de cœur à
cause de l'absence de réalité de ces
définitions, à cause de l'absence
terrible de réalité de ces
définitions, que vous pouvez toujours
prouver parce qu'elles correspondent
toujours à un certain domaine. Vous
pouvez dire : la valeur d'économie de
peuple consiste dans le travail que
l'on économise - si vous deviez
justement parler du point de vue du
travailleur spirituel. Vous pouvez
aussi dire : la valeur d'économie de
peuple consiste dans le travail
effectué/appliqué - quand vous voulez
parler du point de vue du travailleur
manuel prolétarien.
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24
|
Und
so sind alle die Streite, die auf
sozialen Gebieten heute vorkommen,
weil die Menschen nicht bis zu den
ursprünglichen Impulsen
zurückgehen. Dazu gehört allerdings
Wirklichkeitssinn, den nur die
Schulung der Geisteswissenschaft
gibt. Sie können heute Hunderte von
Definitionen auf
volkswirtschaftlichem Gebiete
finden, und Sie werden nur
Herzschmerz bekommen über die
Wirklichkeitsfremdheit dieser
Definitionen, über das furchtbar
Wirklichkeitsfremde dieser
Definitionen, die Sie immer beweisen
können, weil sie immer wiederum auf
ein gewisses Gebiet passen. Sie
können sagen: Der
volkswirtschaftliche Wert besteht
in der Arbeit, die man erspart —,
wenn Sie just vom Gesichtspunkt des
geistigen Arbeiters reden sollen.
Sie können auch sagen: Der
volkswirtschaftliche Wert besteht in
der aufgewendeten Arbeit —, wenn Sie
vom Standpunkt des proletarischen
Handarbeiters sprechen wollen.
|
Je vous ai donné un autre exemple
tiré de l'économie de peuple. Comme je
vous l'ai dit, dans le domaine de
l'économie de peuple, il y a ce qu'on
appelle les nominalistes et les
métallistes en ce qui concerne la
théorie de l'argent. Oui, ils se
disputent terriblement. Les uns
considèrent que l'argent est une
marchandise, qu'il vaut ce qu'il vaut
en or ou en argent, les autres qu'il
n'est que le signe d'une valeur
existante. Les uns, les nominalistes,
les autres, les métallistes, se
disputent à mort, définissent et
disputent. Oui, tous ces gens ne
savent rien de la réalité. L'argent
devient notamment ainsi que le
nominalisme est juste si l'on vit dans
le temps où il y a un e fort recul de
la production ; si la misère/le besoin
est là, alors le nominalisme devient
juste. Quand il y a abondance, le
métallisme devient exact. Les deux
sont justes devant la réalité, une
fois ceci, une fois cela. Jamais les
concepts, tels que les humains se les
forment unilatéralement, ne peuvent
être appliqués de manière salutaire à
une totalité. Dans la totalité, il
s'agit toujours de rassembler ce qui
est complet, de ne pas définir
unilatéralement, et d'avoir un sens
pour saisir dans la réalité ce qui
donne des éclaircissements.
|
25
|
Ich
habe Ihnen ein anderes Beispiel aus
der Volkswirtschaft angegeben. Es
gibt, wie ich Ihnen sagte, auf dem
Gebiete der Volkswirtschaft die
sogenannten Nominalisten und
Metallisten in bezug auf die Theorie
des Geldes. Ja, die streiten sich
furchtbar herum. Die einen
betrachten das Geld so, daß es als
Ware gilt, daß es das wert ist, was
es als Gold oder Silber wert ist,
die andern nur als Zeichen für einen
vorhandenen Wert. Die einen, die
Nominalisten, die andern, die
Metallisten, die streiten sich auf
Tod und Leben, definieren und
streiten sich. Ja, die Leute wissen
alle nichts von der Wirklichkeit.
Das Geld wird nämlich so, daß der
Nominalismus richtig ist, wenn man
in der Zeit lebt, in welcher ein
starker Rückgang in der Produktion
ist; wenn Not da ist, dann wird der
Nominalismus richtig. Wenn Überfluß
da ist, wird der Metallismus
richtig. Es ist eben beides richtig
vor der Wirklichkeit, das eine Mal
das, das andere Mal jenes. Niemals
sind die Begriffe so, wie sich die
Menschen sie einseitig bilden,
jemals heilsam anzuwenden auf eine
Totalität. Bei der Totalität
handelt es sich immer darum, daß
man das Vollständige zusammenbringt,
daß man nicht einseitig definiert,
und daß man einen Sinn dafür hat, wo
man packen kann in der Wirklichkeit
dasjenige, was Aufschluß gibt.
|
La question peut maintenant émerger :
Où naît la valeur d'économie de peuple
? Elle ne naît pas lors de la
cristallisation du travail dans la
marchandise, ni lors de l'économie du
travail par la marchandise ; ce n'est
pas là que naît la valeur d'économie
de peuple. La valeur d'économie de
peuple est un état/contexte de
tension. N'est-ce pas, si vous avez
ici un conducteur électrique (il est
dessiné) qui peut se décharger ici, et
si l'électricité est captée ici, il se
crée un état de tension entre les
deux, entre le déchargeur et ce sur
quoi la décharge se transmet. Il
s'efforce de se décharger avec une
certaine force. Si la tension n'est
pas assez élevée, la décharge n'a pas
lieu. Si la tension est suffisamment
élevée, la décharge a lieu.
|
26
|
Nun
kann die Frage auftauchen: Wo
entsteht der volkswirtschaftliche
Wert? Er entsteht nicht bei dem
Hineinkristallisieren der Arbeit in
die Ware, nicht bei dem Ersparen der
Arbeit durch die Ware; da entsteht
überall nicht der
volkswirtschaftliche Wert. Der
volkswirtschaftliche Wert ist ein
Spannungszustand. Nicht wahr, wenn
Sie hier einen elektrischen
Konduktor haben (es wird
gezeichnet), der sich hier entladen
kann, und hier die Elektrizität
aufgefangen wird, so entsteht
zwischen den zweien, zwischen
Entlader und dem, worauf die
Entladung übergeht, ein
Spannungszustand. Es strebt mit
einer gewissen Stärke hinüber, um
sich zu entladen. Wenn die Spannung
nicht groß genug ist, findet keine
Entladung statt. Wenn die Spannung
groß genug ist, findet eine
Entladung statt.
|
De la même manière, la valeur
d'économie de peuple est une sorte
d'état de tension, une telle valeur
d'économie de peuple que l'on peut
décrire en disant : d'un côté, il y a
le bien, la marchandise, dans ses
qualités et en outre par rapport au
lieu où elle peut être consommée ;
donc d'un côté, il y a la marchandise
dans un lieu et un temps déterminés.
De l'autre côté, il y a le besoin , ce
qui est la même chose que l'intérêt
artificiel ou naturel. C'est cet état
de tension qui donne la véritable
valeur économique, rien d'autre. Le
concept de travail n'y est pas du
tout. Il doit s'associer d'une autre
manière au processus de circulation
des marchandises dans l'organisme
social. Ce qui est à l'intérieur de la
production de la valeur économique,
c'est la tension particulière qui
existe, comme la tension entre un
conducteur électrique et un récepteur,
entre la présence d'une marchandise
qualifiée déterminée à un endroit et à
un moment déterminés, et le besoin de
cette marchandise. C'est cela seul qui
détermine la valeur d'économie de
peuple. L'effort que Monsieur Lenbach
doit fournir pour achever son tableau
en un temps donné grâce à son talent,
et le travail qu'il s'épargne grâce à
ce tableau, ne déterminent que la
valeur de propriété/possession privée
de Monsieur Lenbach. Mais il en va de
même pour tous les autres travaux et
leur rapport à la marchandise. Tout
cela ne détermine pas la valeur
d'économie de peuple. Mais la valeur
d'économie de peuple de chaque moment
est donnée par le désir/le réclamer,
le besoin d'un côté, et par la
marchandise qualifiée à un endroit et
à un moment donnés de l'autre. C'est
ce qui fait la valeur d'économie de
peuple concrète d'une marchandise.
Vous pouvez l'appliquer partout.
Seulement, vous venez par cela tout de
suite hors du pur organisme d'économie
de peuple et vous entrez tout de suite
dans la tripartition sociale (ndt :
ici bien tripartition). Car vous avez
d'un côté le bien, la marchandise, qui
vous conduit vers l'économie, laquelle
ne peut jamais être créée par la
simple circulation, mais d'après le
terrain et la terre/fond et
sol/foncier, de l'autre d'après la
base naturelle/de nature. Cette base
de nature doit être-là. Elle ne peut
pas être mise sur le dos de l'État.
Elle doit être là d'un côté. De
l'autre côté, vous avez le besoin.
Mais cela vous conduit vers le
spirituel, cela vous introduit dans le
monde spirituel de l'humain ; car
combien les besoins des barbares
incultes et des humains cultivés sont
différents ! Deux autres éléments
entrent en jeu dans l'essence purement
d'économie de peuple. C'est cela qui
est important, c'est de cela qu'il
s'agit : que là deux autres éléments
interviennent. De sorte que nous avons
l'organisme social exactement comme
l'organisme , qui a d'un côté la
poitrine, la tête, dans laquelle
intervient le monde spirituel, et de
l'autre l'organisme alimentaire, dans
lequel intervient le côté physique.
Par cela, l'humain est un être
triarticulé. Mais l'organisme social
est lui aussi triarticulé, dans la
mesure où interviennent d'un côté tout
ce qui génère les besoins eux-mêmes,
qui n'ont jamais la permission d'être
générés en tant que tels par le
processus d'économie de peuple, et de
l'autre côté tout ce que
génère/produit la nature. Cela conduit
à la triarticulité/trimembrité. Au
milieu se trouve ce qui relie les
deux.
|
|
In
ähnlicher Weise ist auch der
volkswirtschaftliche Wert eine Art
Spannungszustand, ein solcher
volkswirtschaftlicher Wert, den man
beschreiben kann, indem man sagt:
Auf der einen Seite steht das Gut,
die Ware, in ihren Qualitäten und
außerdem mit Bezug auf den Ort, an
dem sie konsumiert werden kann; also
auf der einen Seite steht die Ware
an einem bestimmten Ort und in
bestimmter Zeit. Auf der andern
Seite steht das menschliche
Bedürfnis, was dasselbe ist wie
künstliches oder natürliches
Interesse. Dieser Spannungszustand
gibt den wahren
volkswirtschaftlichen Wert, nichts
anderes. Der Arbeitsbegriff ist da
gar nicht darinnen. Der muß sich in
einer andern Weise assoziieren mit
dem Warenzirkulationsprozeß im
sozialen Organismus. Das, was
drinnen ist in der Erzeugung des
volkswirtschaftlichen Wertes, das
ist die eigentümliche Spannung, die
wie die Spannung zwischen einem
elektrischen Konduktor und einem
Empfänger besteht, zwischen dem
Vorhandensein einer bestimmt
qualifizierten Ware an einem
bestimmten Orte und einer bestimmten
Zeit, und dem menschlichen
Bedürfnis, das nach dieser Ware da
ist. Das bestimmt allein den
volkswirtschaftlichen Wert. Die
Mühe, die Herr Lenbach aufwenden
muß, um durch sein Talent das Bild
in einer bestimmten Zeit
fertigzukriegen, und die Arbeit, die
er sich durch das Bild erspart,
bestimmen nur den Privatbesitzeswert
des Herrn Lenbach. So ist es aber
auch bei aller andern Arbeit und
ihrem Verhältnis zur Ware. Das
bestimmt alles nicht den
volkswirtschaftlichen Wert. Aber der
volkswirtschaftliche Wert in jedem
Moment ist gegeben durch das
Verlangen, das Bedürfnis auf der
einen Seite, und die bestimmt
qualifizierte Ware an einem
bestimmten Ort und zu einer
bestimmten Zeit auf der andern
Seite. Das macht den konkreten
volkswirtschaftlichen Wert einer
Ware aus. Dieses können Sie überall
anwenden. Nur kommen Sie dadurch aus
dem bloßen volkswirtschaftlichen
Organismus eben gerade hinaus, und
hier kommen Sie gerade hinein in die
soziale Dreiteilung. Denn Sie haben
auf der einen Seite das Gut, die
Ware, die Sie hinführt nach der
Wirtschaft, die niemals durch die
bloße Zirkulation geschaffen werden
kann, sondern nach Grund und Boden,
nach der andern Naturgrundlage.
Diese Naturgrundlage muß da sein.
Die kann nicht dem Staate
aufgebuckelt werden. Die muß auf der
einen Seite da sein. Auf der andern
Seite haben Sie das Bedürfnis. Dies
führt Sie aber nach dem Geistigen
hin, das führt in die geistige Welt
des Menschen ein; denn wie
verschieden sind die Bedürfnisse
unkultivierter Barbaren und
kultivierter Menschen ! Da spielen
in das rein volkswirtschaftliche
Wesen zwei andere Elemente hinein.
Das ist das Wichtige, das ist
dasjenige, worauf es ankommt : daß
da zwei andere Elenente
hineinspielen. So daß wir den
sozialen Organismus geradeso haben
wie den menschlichen Organismus, der
auf der einen Seite die Brust, den
Kopf hat, in den die geistige Welt
hineinspielt, und auf der andern
Seite hat den Nahrungsorganismus, wo
die physische Seite hineinspielt.
Dadurch ist der Mensch ein
dreigliedriges Wesen. Aber auch der
soziale Organismus ist ein
dreigliedriger, indem auf der einen
Seite alles dasjenige hineinspielt,
was die Bedürfnisse selbst erzeugt,
die niemals durch den
volkswirtschaftlichen Prozeß erzeugt
werden dürfen als solche, und auf
der andern Seite dasjenige, was die
Natur erzeugt. Das führt zur
Dreigliedrigkeit. In der Mitte ist
dasjenige, was beide verbindet.
|
Il vous suffit de réfléchir à ce qui
suit pour vous rendre compte de
l'immense fécondité, de la fécondité
sociale de ce qui a été exprimé ici.
D'après ce que je viens de dire, le
besoin n'a jamais la permission d'être
généré par un processus social propre,
par un processus économique propre,
mais le besoin doit tout de suite être
développé de l'extérieur par un autre
processus, qu'il s'agisse d'un éthique
ou d'un autre processus culturel. En
des temps malsains, les besoins sont
développés de manière purement
économique, et là-dessus les humains
qui pensent de manière malsaine sont
en fait contents/heureux. À l'époque
qui a conduit à notre catastrophe
sociale, à l'époque où le carcinome
social, la maladie sociale cancéreuse,
s'est peu à peu développée, vous avez
pu voir à tous les coins de rue
comment le besoin qui ne devait pas
venir de la structure sociale
elle-même, mais qui devait venir
d'autres tâches culturelles de
l'humanité dans la structure sociale,
devait être généré par le processus
social lui-même. Pendant un certain
temps, on a toujours lu et relu :
"Faites de bonnes soupes avec Maggi !
- Eh bien, le besoin de Maggi ne
serait certainement pas né sans cette
publicité ! Cette publicité est issue
de la pure économie de peuple. Ce
n'est pas un besoin qui s'est produit
de manière réelle. Créer ainsi des
besoins, susciter un intérêt
artificiel pour un produit déterminé,
c'est tout aussi malsain et cela doit
conduire à la maladie de l'organisme
social que si, en tant que médecin,
vous vouliez par exemple encourager un
garçon qui devrait apprendre quelque
chose, non pas par des moyens moraux,
mais en lui donnant une petite pilule
pour que, grâce à cette pilule, il
soit peut-être stimulé ici ou là et
devienne plus assidu grâce à son
estomac. C'est ce genre de bricolage
social, qui résulte du fait que l'on a
tout mis sur le dos d'un soi-disant
monon, d'un homoncule social, qui est
à l'origine de notre présent
catastrophique. Car ce n'est pas
l'organisme social lui-même qui à la
permission de produire les besoins
d'un côté, et de l'autre coté, il n'a
pas non plus la permission de produire
des marchandises qui devraient
seulement servir l'organisme social en
tant que tel. L'organisme social doit
recevoir la marchandise livrée de la
base naturelle. Il doit recevoir les
besoins livrés de l'autre côté, de
l'évolution de l'humanité elle-même.
|
27
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Sie
brauchen nur folgendes sich zu
überlegen, so werden Sie die
ungeheure Fruchtbarkeit, die soziale
Fruchtbarkeit desjenigen, was hier
ausgesprochen ist, schon merken.
Nach dem, was ich hier eben schon
ausgesprochen habe, darf niemals das
Bedürfnis durch einen sozialen
Eigenprozeß, durch einen
wirtschaftlichen Eigenprozeß
erzeugt werden, sondern das
Bedürfnis muß gerade von außen
herein entwickelt werden durch einen
andern, sei es durch einen ethischen
oder einen andern Kulturprozeß. In
ungesunden Zeiten werden
Bedürfnisse rein
volkswirtschaftlich entwickelt, und
darüber sind die ungesund denkenden
Menschen eigentlich froh. Sie haben
in der Zeit, die gerade zu unserer
sozialen Katastrophe geführt hat, in
der Zeit, wo das soziale Karzinom,
die soziale Krebskrankheit sich
allmählich heraufgesteigert hat, an
allen Ecken und Enden sehen können,
wie das Bedürfnis, das nicht aus der
sozialen Struktur selber kommen,
sondern das von anderen
Kulturaufgaben der Menschheit her
hineinkommen sollte in die soziale
Struktur, wie das durch den sozialen
Prozeß selbst erzeugt werden sollte.
Eine Zeitlang las man immer wieder :
Kocht mit Maggi gute Suppen ! — Nun,
das Bedürfnis nach Maggi wäre ganz
gewiß nicht entstanden ohne diese
Reklame! Diese Reklame ist aus der
reinen Volkswirtschaft heraus. Das
ist kein Bedürfnis, das sich auf
wirkliche Weise ergeben hat. So
Bedürfnisse erzeugen, so ein
künstliches Interesse für ein
bestimmtes Produkt erzeugen, das ist
geradeso unheilsam und muß zur
Krankheit des sozialen Organismus
führen, als wenn Sie als Arzt zum
Beispiel den Knaben, der etwas
lernen soll, nicht durch moralische
Mittel zum Fleiß anfeuern wollten,
sondern wenn Sie ihm ein Pülverchen
gäben, damit er durch dieses
Pülverchen vielleicht da oder dort
eine Aufrüttelung erlebe und durch
seinen Magen fleißiger werde. Solche
sozialen Pfuschereien, die dadurch
zustande gekommen sind, daß man
alles aufgebuckelt hat einem
sogenannten Monon, einem sozialen
Homunkulus, das ist es, was unsere
katastrophale Gegenwart
herbeigeführt hat. Denn es darf eben
nicht der soziale Organismus selber
auf der einen Seite die Bedürfnisse
erzeugen, und auf der andern Seite
darf er auch nicht Ware erzeugen,
die nur dem sozialen Organismus als
solchem dienen soll. Der soziale
Organismus muß die Ware geliefert
bekommen von der Naturgrundlage. Er
muß die Bedürfnisse geliefert
bekommen auf der andern Seite. von
der Menschheitsentwickelung selbst.
|
C'est pourquoi la question de la
population n'a aussi jamais la
permission de devenir une question
sociale. Et cela signifie justement la
méconnaissance du rapport correct
entre humain et économie de peuple,
que j'ai évoquée hier. Cela signifie
qu'à notre époque, on ne sait pas
faire la différence entre le porc et
l'humain, comme je l'ai indiqué hier à
la fin, cela signifie que l'on fait du
problème de la population un problème
social. Si une forte
multiplication/augmentation des
humains ou un maintien de la
population à un certain niveau est
souhaitable, cela n'a jamais la
permission de dépendre de
considérations d'économie de peuple,
mais là d'autres considérations
éthiques et spirituelles doivent être
prises en compte. En discutant de
cette question, il faut tout
particulièrement tenir compte du fait
que si l'on travaille
artificiellement, par le biais de
l'économie de peuple, à une
augmentation importante de la
population, on contraint alors des
âmes qui n'ont peut-être pas voulu
s'incarner avant quatre ou cinq
décennies à descendre dès maintenant,
et à descendre de cette manière dans
un état/contexte d'autant plus
mauvais. Ainsi, une augmentation de la
population, sous circonstances,
signifie une contrainte, que vous
exercez sur les âmes, qui doivent
ensuite entrer dans l'incarnation
corporelle dans un état d'autant plus
mauvais. C'est ce qui explique le
niveau de marécage moral dans
certaines circonstances. La question
de l'augmentation ou de la stabilité
de la population, ou même de sa
diminution, ne doit jamais être une
question d'économie, mais doit être
une question éthique, morale, bref,
absolument de la conception d'esprit
et même spirituelle de la vie et du
monde. Toutes ces choses n'entrent
dans une sphère saine que si elles
sont saisies
spirituellement-scientifiquement.
C'est pourquoi vous comprendrez la
nécessité d'une fondation
spirituelle-scientifique de toute
pensée sociale. Si vous aimiez
vraiment vous occuper de tout ce qui
se dit et s'écrit actuellement sur la
question sociale, alors vous seriez
déjà poussé, en voyant la stérilité
qui se cache dans toutes ces choses, à
vouloir enfin appliquer cette pensée
aiguë qui est nécessaire à ces choses.
|
28
|
Daher
darf auch niemals eine soziale Frage
werden die Frage der Bevölkerung.
Und das bedeutet eben die Verkennung
des richtigen Vérhältnisses zwischen
Mensch und Volkswirtschaft, auf die
ich gestern hingedeutet habe. Das
bedeutet, daß man in unserer Zeit
nicht weiß den Unterschied zwischen
Schwein und Mensch, wie ich gestern
am Schluß angedeutet habe, das
bedeutet eben, daß man das
Bevölkerungsproblem zu einem
sozialen Problem macht. Ob
wünschenswert ist eine starke
Vermehrung der Menschen oder ein
Erhalten der Bevölkerung auf einem
bestimmten Niveau der
Bevölkerungszahl, das darf niemals
von volkswirtschaftlichen Erwägungen
abhängen, sondern da müssen andere,
ethische, spirituelle Erwägungen
mitsprechen. Bei Erörterung dieser
Frage muß ganz besonders bedacht
werden, daß, wenn man künstlich
durch Volkswirtschaft hinarbeitet
auf eine bedeutende Vermehrung der
Bevölkerung, daß man dann Seelen,
die vielleicht sich erst nach vier
oder fünf Jahrzehnten haben
verkörpern wollen, zwingt, daß sie
jetzt schon herunterkommen, um in um
so schlechterem Zustande auf diese
Weise herunterzukommen. So daß eine
Bevölkerungszunahme unter Umständen
einen Zwang bedeutet, den Sie auf
die Seelen ausüben, die dann in um
so schlechterer Verfassung in die
Körperinkarnation hinein müssen.
Dadurch kommt dann das moralische
Sumpfniveau unter Umständen. Die
Frage der Bevölkerungszunahme oder
Stabilität oder selbst die der
Bevölkerungsabnahme, die darf
niemals eine volkswirtschaftliche
Frage, sondern muß eine Frage der
ethischen, der moralischen, kurz,
überhaupt der geistigen und sogar
der spirituellen Lebens- und
Weltanschauung sein. Alle diese
Dinge kommen nur in eine gesunde
Sphäre hinein, wenn sie
geisteswissenschaftlich erfaßt
werden. Daher werden Sie begreifen
die Notwendigkeit einer
geisteswissenschaftlichen Fundierung
alles sozialen Denkens. Wenn Sie
sich wirklich befassen möchten mit
all dem scheusäligen Zeug, was über
die soziale Frage gegenwärtig
geredet, geschrieben wird, dann
würden Sie, indem Sie sehen, welche
Unfruchtbarkeit eben in all diesen
Dingen steckt, schon dadurch
getrieben werden, endlich jenes
scharfe Denken anwenden zu wollen,
das zu diesen Dingen notwendig ist.
|
Tout comme les successeurs de Platon
et d'Aristote ont dû se décider à dire
: L'humain en tant qu'esclave ne doit
pas être une marchandise, les
successeurs de l'humanité actuelle
doivent apprendre à dire : la force de
travail ne doit en aucun cas être une
marchandise, mais l'humain doit être
poussé à servir et à travailler pour
ses semblables par d'autres
impulsions, et non par la valeur de ce
qu'il produit. La valeur d'économie de
peuple de ce qui est produit ne pourra
jamais être réglée en fonction du
travail dépensé ou épargné, mais
uniquement en fonction du rapport de
détente justifié entre la marchandise
et les besoins. Ce n'est donc ni la
force de travail accumulée ni la force
de travail épargnée qui décide, car on
ne se tient pas par son travail dans
le processus d'économie de peuple, on
ne travaille pas pour l'épargne du
travail, mais on achève simplement la
marchandise par le travail pour
qu'elle entre dans un rapport de
tension déterminé avec le besoin
correspondant. Le besoin correspondant
peut déterminer qu'une marchandise à
laquelle on consacre beaucoup de
travail doit sous circonstances être
bon marché, le besoin peut déterminer,
dans un processus d'économie de peuple
sain, qu'un travail auquel peu de
travail doit être appliqué, est
peut-être même plus cher ; le travail
fourni ne peut pas être déterminant.
C'est ce qui ressort de la
confrontation/discussion actuelle.
C'est pourquoi, pour celui qui voit
clair dans ces choses, il en résulte
l'exigence radicale d'aller chercher
l'impulsion au travail d'un tout autre
côté que la valeur d'économie de
peuple de la marchandise, qui est
justement déterminée par le rapport de
tension évoqué.
|
29
|
Geradeso
wie sich die Nachfolger von Plato
und Aristoteles entschließen mußten
zu sagen: Der Mensch als Sklave darf
nicht Ware sein —, so müssen sich
eben die Nachfolger der heutigen
Menschheit sagen lernen: Auf keinen
Fall darf die Arbeitskraft Ware sein
—, sondern durch andere Impulse muß
der Mensch zum Dienen, zum Arbeiten
für seine Mitmenschen getrieben
werden, nicht durch den Wert
desjenigen, was er erzeugt. Der
volkswirtschaftliche Wert
desjenigen, was erzeugt wird, wird
niemals geregelt werden dürfen nach
der aufgewendeten oder ersparten
Arbeit, sondern lediglich nach dem
berechtigten Entspannungsverhältnis
der Ware und solchen menschlichen
Bedürfnissen. Da entscheidet also
weder aufgespeicherte noch ersparte
Arbeitskraft; denn man steht nicht
durch seine Arbeit im
volkswirtschaftlichen Prozesse, man
arbeitet nicht für Ersparung der
Arbeit, sondern man arbeitet
lediglich Ware fertig, damit sie in
ein bestimmtes Spannungsverhältnis
zum entsprechenden Bedürfnisse
trete. Das entsprechende Bedürfnis
kann bestimmen, daß eine Ware, auf
die sehr viele Arbeit aufgewendet
wird, unter Umständen billig sein
muß, das Bedürfnis kann bestimmen im
gesunden volkswirtschaftlichen
Prozesse, daß eine Arbeit, auf die
wenig Arbeit auf‑ gewendet werden
muß, vielleicht sogar teurer ist;
die aufgewendete Arbeit kann nicht
entscheidend sein. Das ergibt sich
aus der heutigen Auseinandersetzung.
Daher ergibt sich für den, der diese
Dinge durchschaut, die radikale
Forderung, den Impuls zum
menschlichen Arbeiten von ganz
anderer Seite her zu holen als von
dem volkswirtschaftlichen Wert der
Ware, der eben bestimmt wird durch
das angedeutete Spannungsverhältnis.
|
Seul celui qui comprend ces choses
peut alors décider des deux questions
sociales importantes qui se posent
aujourd'hui : l'obligation de
travailler, l'obligation au travail
comme le veulent les bolcheviks, ou le
droit au travail, comme aussi on le
nomme. Mais celui qui ne fouille pas
dans les profondeurs auxquelles nous
avons fait allusion aujourd'hui ne
parlera jamais que de choses confuses
et insensées, qu'il parle de droit au
travail ou d'obligation de
travailler/contrainte au travail à
n'importe quel poste ou dans n'importe
quel but. Ce n'est qu'en creusant dans
les profondeurs que l'on a le droit de
parler de telles questions. Et c'est
aujourd'hui une question sérieuse que
d'acquérir le droit d'avoir la
permission d'avoir son mot à dire sur
ces choses. Alors, de cela plus la
prochaine fois.
|
30
|
Der
allein, der diese Dinge durchschaut,
kann dann entscheiden über die zwei
wichtigen heute sozial vorliegenden
Fragen: Arbeitszwang, Zwang zur
Arbeit, wie die Bolschewisten es
wollen, oder Recht auf Arbeit, wie
man es auch nenne. Derjenige aber,
der nicht in solchen Tiefen schürft,
auf welche wir heute hingedeutet
haben, der wird immer nur konfuses,
törichtes Zeug reden, gleichgültig
ob er auf irgendeinem Posten oder zu
irgendeinem Zwecke von Arbeitsrecht
oder Arbeitszwang redet. Nur wenn
man im Tiefen schürft, hat man ein
Recht, über solche Fragen zu
sprechen. Und es ist heute eine
ernste Frage, sich ein Recht zu
erwerben, bei diesen Dingen
mitsprechen zu dürfen. Davon dann
das nächste Mal weiter.
|
Français
seulement
NEUVIÈME CONFÉRENCE
- Dornach, le 26 janvier 1919 -
Les migrations de peuple d'alors et de
maintenant - L'homuncule social
La migration des peuples d'hier et
d'aujourd'hui - L'homoncule social.
Triartiulation de l'organisme social.
Opposition entre les ouvriers et les
entrepreneurs. Aucune confiance des ouvriers
dans la force de la pensée : exigence de
changement de l'ordre économique. Origine du
marxisme : une impulsion scientifique.
Manquent des concepts à mesure de réalité.
La migration de peuple de tribus barbares
d'Est en Ouest et la vague de christianisme
qui lui est venue en vis-à-vis vis.
Aujourd'hui, migration de peuple verticale
de bas en haut. Nécessité d'une nouvelle
révélation spirituelle d'en haut. La terre
en relation sociale, un organisme global. La
socialisation n'est pas possible sur un
territoire limité. Nécessité de la
séparation du concept de valeur d'économie
de peuple de l'humain concept de travail.
Définitions étrangères à la réalité du
concept de valeur. Valeur d'économie de
peuple : état/contexte de tension entre
marchandise (base/fondement de nature) et
besoin (spirituel).
01
J'ai souvent pris l'occasion, au cours de ces
réflexions, d'attirer l'attention sur la
manière dont l'humain contemporain peut
apprendre des événements décisifs, profonds,
voire torrentiels, de notre époque,
précisément en ce qui concerne les questions
les plus importantes de la vie ; comment,
cependant, très peu d'humains contemporains
cultivent déjà comme méthode cet apprentissage
des événements. On pense généralement que l'on
apprend des événements en les jugeant et en
considérant le jugement que l'on a porté sur
eux comme une expérience. Cela peut être très
satisfaisant pour l'humain. Mais pour ce dont
le présent a tant besoin, pour le savoir
social, ce n'est pas seulement tout à fait
insuffisant, mais aussi tout à fait
inapproprié. Il ne s'agit pas de déverser son
jugement sur les événements, mais d'apprendre
réellement des événements, de laisser les
événements juger par eux-mêmes. Et c'est ce
que vous ressentirez, dans les considérations
les plus diverses qui sont faites ici, comme
étant précisément les méthodes de la science
de l'esprit, lorsque cette science de l'esprit
est appliquée à des événements physiques
extérieurs, par exemple donc à des événements
sociaux. Et là, je pense que l'on peut tirer
des enseignements d'un phénomène très
important des temps modernes en ce qui
concerne la vie sociale. J'ai déjà fait
allusion à cette question, mais j'aimerais
placer en tête de nos réflexions actuelles
02
Aujourd’hui, quand on essaye de se mettre
d’accord sur la question sociale avec un
membre de la population laborieuse des
humains, sur ce qui importe en toutes choses
dans les affaires contemporaines et qui, de
l'autre côté, a reçu de préférence l'impulsion
intérieure pour sa façon de voir du marxisme,
on apprend toujours qu'une telle personnalité
n'a au départ que très peu d'estime, en ce qui
concerne le travail social et la pensée
sociale, de ce que l'on appelle la bonne
volonté ou des principes éthiques. Vous
trouverez toujours qu'une telle personnalité
se comporte de la manière suivante. Supposons
que vous ayez dit que vous voyiez la base
d'une solution à la question sociale dans le
fait que, avant tout, les humains qui occupent
certaines positions dirigeantes, notamment les
personnes de la classe dite des entrepreneurs,
reçoivent un sentiment social, qu'elles
reçoivent le sentiment de comment une
existence digne de l'humain pour tous les
humains devrait absolument être créer. Nous
supposons que vous vouliez parler d'une
élévation du niveau de sensibilité morale des
classes bourgeoises à une telle personnalité
de la grande masse de la population ouvrière.
En l'état actuel des choses, si vous exprimez
un tel point de vue, ce membre de la grande
masse de la population ouvrière
sourira/ricanera d'abord. Il dira que vous
êtes naïf de croire que les sentiments ou
l'activité émotionnelle peuvent résoudre la
question sociale d'une manière ou d'une autre
aujourd'hui. Un tel membre de la grande masse
de la population ouvrière dira que tout ce qui
émane des sentiments de la classe dirigeante
des humains d'affaires n'a aucune importance.
Car cette classe d'humains entrepreneurs peut
bien s'imaginer ce qu'elle veut en ce qui
concerne ses sentiments éthiques et moraux, de
la manière dont le monde est organisé
aujourd'hui, en ce sens qu'il se divise en une
classe d'entrepreneurs et une classe
d'ouvriers, c'est ainsi que l'entrepreneur,
aussi bon soit-il, doit exploiter. Et l'humain
de la population ouvrière ne veut rien savoir
d'une élévation du sens social, parce qu'il
dit : tout cela ne sert à rien, tout dépend de
la prise de conscience par la classe ouvrière
de ses rapports de classe, de la
transformation de la situation sociale par
cette population ouvrière elle-même, à partir
de ses propres conditions, de telle sorte que
la misère générale cesse ou soit atténuée. Il
ne s'agit pas d'élever le sentiment moral,
mais de faire en sorte que la classe d'humains
qui est avant tout opprimée par l'ordre
économique actuel du capital, que cette classe
opprimée et misérable, en luttant, parvienne à
un autre ordre économique, non capitaliste, à
un changement des conditions, à un changement
de l'ordre économique.
03
En d'autres termes, ne pas du tout avoir
confiance dans la force de la pensée, ne pas
du tout avoir confiance dans le fait que l'on
puisse améliorer quelque chose dans la
situation sociale de la vie par une
compréhension correcte, par une
conception/saisie correcte de la vie. On a
récemment ressenti comme une vérité la
parution dans un journal humoristique/une
feuille de blagues de l'image d'un humain au
corps assez long et aux jambes minuscules ; il
était représenté comme le seul à ne pas encore
gouverner en Allemagne, car tous les autres
gouvernent déjà dans un conseil quelconque,
mais lui, avec ses petites jambes, est
toujours resté en arrière, et il était ainsi
le seul humain à ne pas encore faire partie
d'un conseil et à ne pas gouverner en
Allemagne. - On peut ressentir cela comme une
sorte de vérité. On pourrait très bien
s'imaginer qu'aujourd'hui, par exemple, dans
l'un des nombreux conseils qui se forment dans
les pays du centre, il se passe ce qui suit.
On peut s'imaginer que si l'on parlait
aujourd'hui dans un tel cercle de ce que l'on
doit considérer comme juste en raison de la
compréhension de l'évolution et des besoins de
l'humanité, les humains qui écoutent diraient,
s'ils appartiennent à la population laborieuse
: Qu'est-ce que tu veux absolument nous dire ?
Tu appartiens à la bourgeoisie ! Du fait que
tu appartiens à la bourgeoisie, tu penses
d'emblée de telle sorte que ta pensée va dans
le sens de l'ordre économique actuel. Il est
bien plus utile pour l'amélioration de la
situation sociale que nous te rendions
inoffensif d'une manière ou d'une autre et que
tu n'aies plus rien à dire, plutôt que
d'entendre de ta part quelque chose qui serait
utile à l'évolution de la situation sociale.
04
Les choses sont justement déjà poussées à
l'extrême. Et parce que les choses sont
poussées à l'extrême, il est nécessaire que
l'on acquière aussi la possibilité de voir
clairement. Bien sûr, la plupart des humains
ne veulent pas voir clair aujourd'hui, surtout
pas ceux qui se réunissent habituellement dans
les congrès de conseils, car ils veulent juger
sur tout autre chose que sur la clarté. Mais
ce que chaque prolétaire d'aujourd'hui, chaque
membre de la grande masse de la population
ouvrière, si on le saisit au bon moment - et
c'est ce dont il s'agit, car aujourd'hui il
est vraiment important de saisir le moment
correct, il devrait envisager qu'il rejette
toute possibilité d'apporter par la pensée une
amélioration sociale dans l'évolution de
l'humanité. On peut maintenant lui demander ce
qui l'a amené à cette conception, ce qui l'a
amené à penser que seul un changement
d'état/de contexte pouvait entraîner une
amélioration de la situation sociale. - Il n'y
a qu'une seule réponse possible à partir des
faits. Toute l'énorme force - et c'est une
énorme force - du mouvement social ouvrier
moderne repose sur la pensée de Karl Marx et
de ses partisans. Il s'agit toutefois d'une
pensée pénétrante. L'idée que la pensée ne
vaut rien, c'est la théorie marxiste.
Mais c'est une pensée qui a en fait provoqué
la sensibilité socialiste actuelle. Cette
sensibilité socialiste, qui ne veut rien
savoir de l'impulsivité de la pensée, repose
sur l'impulsivité de pensées.
05
J'ai dit un jour, dans une conférence
prononcée devant des prolétaires, que celui
qui regarde l'histoire mondiale et recherche
les forces réelles qui sont actives dans le
développement de l'humanité, trouve que
jamais, sauf dans un seul cas, une impulsion
vraiment scientifique n'est devenue une
impulsion historique mondiale. Cherchez
partout et cherchez les véritables impulsions
: il n'y a jamais eu d'impulsions
scientifiques, sauf dans un seul cas où le
marxisme a renouvelé le mouvement prolétarien.
Lassalle l'a bien senti lorsqu'il a prononcé
son grand et percutant discours sur la science
et les ouvriers. Car le seul mouvement
véritablement scientifique, en tant que
mouvement politique et social, est le
mouvement ouvrier moderne. Il est donc entaché
de toutes les erreurs, de toutes les impasses
de la science moderne, tout de suite parce
qu'il est issu de la science moderne. Mais il
est entièrement issu de la pensée.
06
Pensez à cette colossale contradiction qui a
été ainsi introduite dans la vie moderne : la
pensée selon laquelle la pensée, qui ne serait
rien, est celle qui a eu le plus d'impact au
cours des soixante à soixante-dix dernières
années. C'est ce que l'on peut apprendre du
déroulement des soixante à soixante-dix
dernières années. Et c'est un enseignement
pénétrant, frappant parce qu'on voit que
l'effet des pensées dépend de tout autre chose
que du contenu de la pensée. N'est-ce pas, une
pensée, la pensée de Karl Marx a été
particulièrement efficace. Mais si nous
examinons son contenu, c'est que le contenu de
la pensée n'a pas d'importance, mais seulement
les conditions économiques. C'est quelque
chose d'énorme, si l'on a le talent de se
plonger dans cette contradiction de pensées,
dans cette vivante contradiction de pensées
des temps récents, pour la compréhension du
présent.
07
Et pourtant, c'est ce qu'il est si nécessaire
d'assimiler, surtout à l'heure actuelle, que
le contenu des théories, le contenu des
programmes n'a en fait aucune importance, que
l'efficacité de la pensée repose sur quelque
chose d'essentiellement différent : sur le
rapport entre la pensée en question et la
constitution des humains qui reçoivent cette
pensée. Si Karl Marx n'avait pas développé sa
pensée, telle qu'il l'a exprimée à partir de
1848, du "Manifeste communiste", puis mise en
œuvre dans son système d'économie politique et
dans son grand ouvrage "Le Capital", de
l'année 1848 jusqu'aux années 70, mais
peut-être, disons, en 1800 ou 1796, cette
pensée serait restée totalement inefficace ;
personne ne se serait intéressé à cette
pensée. Vous avez là une clé pour une chose
importante. Imaginez que les œuvres de Karl
Marx aient été mises au monde cinquante ans
plus tôt, elles auraient été réduites à néant
! A partir de 1848, lorsque le niveau de vie
général du prolétariat est devenu déterminé,
ces œuvres ne sont pas devenues des
maculatures, mais elles sont devenues une
impulsion internationale, de sorte qu'elles
survivent maintenant dans le bolchevisme
russe, dans tout le chaos d'Europe centrale
qui est déjà là et qui ne cessera de croître,
qui saisira la terre entière.
08
Une telle chose vous rendra attentifs à ce
qu'il s'agit plus de ces cinquante années
d'affirmation précoce ou tardive d'une chose
que du contenu. Un contenu a seulement une
signification en tant que contenu à une
certaine époque. C'est pourquoi ce n'est pas
non plus de ma part un quelconque violon
d'Ingres que de dire, par exemple pour la
science de l'esprit anthroposophique, que
c'est maintenant qu'elle doit être dite,
qu'elle doit entrer dans le cœur des humains,
car c'est maintenant que les humains doivent
l'accueillir. - Ici, il s'agit d'autre chose.
Dans le cas du marxisme, c'était quelque chose
qui s'est allumé de soi-même ; dans le cas de
la science de l'esprit, c'est quelque chose
qui doit être reçu par les humains grâce à la
liberté. Si l'on comprend d'une part que la
compréhension des humains est vraiment quelque
chose qui est soumis à l'évolution, alors on
comprendra aussi plus facilement beaucoup
d'autres choses qui sont, on peut déjà le
dire, aussi nécessaires que possible pour
comprendre ce que les humains ne veulent
absolument pas voir. On rencontre aujourd'hui
des choses monstrueuses quand on tombe sur les
pensées des humains telles qu'elles se
présentent actuellement dans ce qu'on appelle
la vie de l'esprit, mais qui n'est pas une
vraie vie de l'esprit. Celui qui veut vérifier
cette chose peut faire des contrôles
aléatoires partout. Que l'on ouvre par exemple
un cahier d'une revue paraissant en Suisse, où
un écrivain apparaissant souvent dans cette
revue s'exprime une fois de plus sur une
certaine question du temps. Dans cet essai, où
il s'exprime ainsi, il en vient à parler de ce
qu'il entend réellement par peuple. Il parle
de la culpabilité des différentes
personnalités dans la guerre ; il parle, ce
qui est d'une part très juste, de la manière
dont les personnalités dirigeantes de la
population d'Europe centrale doivent être
accusées - j'ai déjà expliqué ici que l'on ne
peut pas utiliser le concept de culpabilité -,
mais il trouve ensuite nécessaire de dire ce
qu'est à son avis le peuple. Or, nous voyons
comment ce monsieur définit en quelque sorte
le peuple : il compte parmi ce peuple les neuf
dixièmes de l'humanité d'un territoire qui
comprend par exemple l'Allemagne, l'Autriche,
l'Angleterre, la France et ainsi de suite. Et
il dit de ce peuple qu'il s'agit de l'ensemble
des personnalités non éduquées, non libres,
dépendantes de chefs dans le sens le plus
large du terme, et qui ont justement besoin de
chefs.
09
Cet homme définit donc le peuple comme les
humains non éduqués, non indépendants,
dépendants, ayant besoin d'être dirigés dans
le sens le plus large du terme. Or, si l'on
examinait sous toutes les coutures, comme on
dit, la plupart des personnalités actuelles
appartenant à la classe bourgeoise ou à une
classe encore plus élevée, il est probable
que, si elles devaient dire ce qu'elles
entendent par peuple, elles répondraient à peu
près la même chose : c'est l'humanité large,
inculte, non indépendante, dépendante, ayant
besoin d'un chef, les neuf dixièmes de
l'humanité totale. Il faudrait donc dire que
seul un dixième est éduqué, autonome,
indépendant, n'a pas besoin de chef. C'est
généralement le cas de ceux qui ont le droit
de juger de ce qu'est réellement un peuple.
10
Face à de telles concepts, qui sont importants
au sens le plus noble du terme si l'on veut se
forger un jugement social, il est avant tout
nécessaire de se poser valablement la question
de savoir s'il s'agit d'une notion conforme à
la réalité au sens le plus large du terme :
considérer les neuf dixièmes de la population
comme une foule inculte, non indépendante,
dépendante, ayant besoin d'être dirigée. C'est
une question que doit se poser chacun qui veut
acquérir un jugement social indépendant.
Toutefois, si l'on veut s'entendre sur de
telles questions, il faut déjà laisser
l'intensité de la pensée se former un peu
grâce à ce que l'on peut obtenir de la science
de l'esprit pour cette intensité de la pensée.
Car tout le reste, qui donne aujourd'hui de
l'intensité à la pensée, ne suffit pas, on le
voit bien à l'absence de pensée qui domine
aujourd'hui la foule. Je ne sais pas si l'on
peut appeler cela un hasard - en réalité, il
n'y a pas de hasard - mais ces derniers mois,
j'ai trouvé un proverbe cité à maintes
reprises lorsque les circonstances étaient
discutées en public, tantôt par l'un, tantôt
par l'autre. Ce proverbe disait : "Seuls les
veaux les plus stupides choisissent eux-mêmes
leur boucher". - Les gens trouvent tout
naturel d'appliquer ce proverbe. Tout le monde
trouve évident que ce proverbe a un sens. Je
n'y trouve pas le moindre sens, car je crois
que ce ne seraient pas les veaux les plus
stupides, mais tout de suite les plus
intelligents, qui se choisiraient ceux-ci
comme leurs bouchers - puisqu'ils doivent déjà
mourir, et que ces veaux n'entrent pas en
ligne de compte pour autre chose -, ceux qui
provoquent cette mort de la manière la moins
douloureuse, tandis que ceux qui ne
choisissent rien s'en tireront probablement le
plus mal. C'est tout de suite le contraire qui
serait exact : seuls les veaux les plus
intelligents se choisissent leurs bouchers
eux-mêmes. Mais de même que ces choses sont
acceptées sans réfléchir, de même les
jugements importants qui doivent être modifiés
sont acceptés ; car l'humain veut volontiers
s'épargner le travail de la pensée, l'activité
de la pensée, lorsqu'il examine la vie, il ne
veut pas utiliser cette force de pensée.
11
Une activité de pensée plus aigüe, voilà ce
dont nous avons besoin aujourd'hui pour
parvenir à des concepts conformes à la
réalité. Même si l'idée que les personnes non
éduquées, non autonomes, dépendantes, ayant
besoin d'être guidées, représentent neuf
dixièmes de l'ensemble du peuple, a quelque
chose de séduisant pour les personnes dites
avancées, comme on les appelle dans le sens de
la sagesse scolaire actuelle, des Lumières
actuelles, de la conscience démocratique
actuelle, cela n'a pas de valeur réelle, et ce
pour la raison suivante.
12
Partons du fait historique, qui peut être très
instructif à cet égard. N'est-il pas vrai que
le christianisme est né dans une province
inconnue de l'Empire romain, grâce au mystère
du Golgotha ? Au sein de l'Empire romain
d'alors, qui avait déjà absorbé la Grèce,
vivait une population qui portait vraiment en
son sein une sagesse profonde, une sagesse
significative. L'Église a dû faire de
terribles efforts pour effacer les traces de
l'ancienne gnose - je l'ai déjà expliqué ici
-. Mais cette gnose était là. Le savoir
suprême/le plus haut était là. En effet, au
sein de l'Empire romain, à l'époque de la
naissance du christianisme, la plus haute
sagesse était déjà présente. Il n'est pas
question de le nier d'une quelconque manière.
Mais il était impossible que cette sagesse la
plus haute ait absorbé l'impulsion
historiquement forte du christianisme. La
forte impulsion du christianisme - j'en ai
parlé l'autre jour - a été reçue par les
barbares du nord, qui n'avaient pas cette
sagesse des populations méridionales. Ce n'est
que lorsque les barbares du nord sont venus à
la rencontre de la vague du christianisme que
le christianisme s'est développé comme il
allait le faire pendant le reste de la
quatrième période post-atlantique et même au
début de la cinquième période post-atlantique.
Ce n'est qu'aujourd'hui qu'un autre rapport
est venu.
13
Ce dont on doit tenir compte, c'est que ce
n'est pas la spiritualité la plus développée
et la plus abstraite pour une certaine époque
qui est capable d'accueillir l'impulsion
historique dans sa plus grande force, mais que
c'est tout de suite l'entité de l'humain
apparemment la plus arriérée, la plus liée à
la nature instinctive, qui peut accueillir
l'impulsion de la manière la plus forte. Le
jugement que je viens d'indiquer sur les neuf
dixièmes de l'humanité inculte, dépendante et
ayant besoin d'être dirigée, ne dit pas
grand-chose de plus que cette humanité se
distingue par sa spiritualité de ceux qui se
croient être les humains dirigeants. Mais ces
soi-disant dirigeants ont déjà un intellect
dégénéré, une intelligence décadente. Dans les
neuf dixièmes de l'humanité, soi-disant
inculte, dépendante, ayant besoin d'être
dirigée, il y a, comme on pourrait le dire,
une intelligence encore latente qui est
énormément plus réceptive à la forte impulsion
spirituelle qui doit être reçue aujourd'hui,
qui est énormément plus forte que celle qui
est à trouver dans l'ainsi nommée intelligence
avec l'intelligence décadente. Ce qui sépare
aujourd'hui le porteur des impulsions
spirituelles de la grande masse réceptive, ce
n'est pas cette grande masse elle-même, ce ne
sont pas les âmes de la grande masse de
l'humanité, mais ce sont les guides, c'est la
compagnie des dirigeants. Et ce leadership,
même des prolétaires les plus socialistes, ce
leadership, est lui-même entièrement imprégné,
traversé de l'esprit décadent de la
bourgeoisie. C'est ce qui est nécessaire avant
tout : un aveu pur et propre que pour les
impulsions réelles de l'évolution spirituelle,
il faut vraiment trouver le chemin vers les
humains soi-disant incultes, dépendants, ayant
besoin d'un chef, non indépendants, quand on a
seulement une vue dans l'effet particulier de
cette intelligence.
14
En fait, aucune classe d'humains n'a jamais
été plus fantastique/formidable que cette
bourgeoisie qui, aujourd'hui, réprouve tant la
fantaisie/l'imagination. Car ce qui est le
plus fantastique, c'est la pratique actuelle.
Tout ce qui se veut aujourd'hui pratique dans
la vie ne l'est en fait purement que par le
fait que cela s'est pour ainsi dire légalement
procuré la possibilité de s'imposer, de
s'imposer tandis que l'autre, qui ne s'est pas
procuré la possibilité de s'imposer, a beau
être en soi très habile, très pratique, ça ne
s'impose justement pas. On doit avoir le
sentiment qu'aujourd'hui, dans les larges
masses qui ne sont pas guidées, mais séduites
par leurs dirigeants, quelque chose s'est
imposé depuis l'époque que l'on désigne
habituellement dans l'histoire, même si c'est
un peu incorrect, comme l'époque de la
migration des peuples. À cette époque, des
peuples barbares sont dans une certaine mesure
montés et ont tout de suite absorbé ce que les
peuples développés ne pouvaient plus absorber.
Aujourd'hui, ce n'est pas d'un endroit
quelconque, mais du soubassement prolétarien
de l'humanité que monte une migration de
peuples. C'est cela qui est important. Mais il
faut aller au-devant de cette migration des
peuples. Faites une hypothèse. Pensez donc :
toutes les migrations que les livres
d'histoire décrivent habituellement comme des
migrations de peuples, toutes ces migrations
des Goths, des Huns, des Vandales, des Suèves
et ainsi de suite, plus tard des Mongols, qui
sont habituellement décrites comme des
migrations de peuples, se seraient déroulées,
mais en se déroulant dans la direction de
l'est vers le sud-ouest, ces migrations de
peuples n'auraient pas rencontré la vague du
christianisme. Supposons que cette vague de
christianisme soit restée à l'écart ; imaginez
à quel point le monde aurait été différent !
Vous ne pouvez vous représenter toute la
période ultérieure que par le fait que ces
tribus barbares sont passées de l'est vers le
sud-ouest et que la vague chrétienne est venue
à leur rencontre.
15
Aujourd'hui, la chose est ainsi que l'élément
prolétarien monte des profondeurs. Et
aujourd'hui, à cet élément prolétarien, doit
venir en vis-à-vis d'en haut un spirituel, une
saisie spirituelle-scientifique des rapports
sociaux, de la vision du monde absolument. Et
celui qui ne veut pas croire qu'il est
nécessaire qu'une nouvelle révélation
spirituelle vienne à l'encontre de cette
migration des peuples, qui se déroule
aujourd'hui non pas dans le sens horizontal,
mais simplement dans le sens vertical, celui
qui veut s'arrêter à l'ancienne révélation
spirituelle adaptée au sens horizontal, bref,
celui qui veut s'arrêter à la forme romaine de
la propagation du christianisme, celui qui ne
veut pas se trouver, par le langage de la
science de l'esprit, pour saisir la nouvelle
révélation du Christ passé par le mystère du
Golgotha, celui-là passe à côté de ce qui est
le plus important pour le présent, celui-là
passe à côté de ce qui serait passé à côté au
début du Moyen Âge si la vague de la
propagation du christianisme n'était pas venue
à la rencontre de la vague barbare qui se
déroulait de l'Est vers le Sud-Ouest. A
l'époque aussi, entre la vague du
christianisme et la vague des barbares se
trouvaient tous les humains qui étaient
justement les plus cultivés de l'empire grec
et de l'empire romain. Aujourd'hui, entre la
vague spirituelle qui doit se diriger vers le
bas et la vague prolétarienne qui doit se
diriger vers le haut, se trouvent tous ceux
qui veulent s'accrocher aux anciennes notions
sous la direction de la soi-disant
intelligentsia et notamment de la science, qui
est tout à fait stérile dans ce domaine. Mais
ce à quoi il faut parvenir, c'est avant tout à
l'absence de préjugés pour les concepts tels
que nous les avons développés ici hier et
avant-hier, qui donnent la possibilité de
former un jugement social. On n'obtient pas de
jugement social si on ne comprend pas
l'organisme social. Savez-vous ce qui se passe
lorsqu'un professeur d'économie politique
moyen, suivi par d'autres, ou un dirigeant
politique, parle aujourd'hui des pendants
sociaux et de peuple, et ainsi de suite,
savez-vous ce qui en ressort par rapport à
l'organisme social ? L'homoncule social !
C'est ce qu'il faudrait enfin envisager, c'est
que tous les gens qui ont essayé d'expliquer
l'organisme social sans saisir en pensées la
trimembrité/triarticulité, avec rapport à
l'organisme social ont purement amené
l'homonculus, comme Goethe pense, que par la
conception ordinaire sensorielle et
d'entendement/de raison analytique on arrive
seulement à l'homonculus, non à l'homo.
16
Car, voyez-vous, en ce qui concerne
l'organisme social, la plupart des humains ne
peuvent absolument pas penser encore
aujourd'hui, parce qu'il leur manque les
principes directeurs de cette pensée. Je l'ai
déjà mentionné : dans ces domaines, les
humains partent de l'idée étrange et grotesque
qu'un État particulier ou un territoire
national/domaine de peuple particulier/isolé
est un organisme pour soi. Ils veulent
carrément créer des organismes populaires/de
peuple. C'est une absurdité en soi. Je l'ai
déjà expliqué : si l'on veut comparer quelque
chose en ce qui concerne la cohabitation des
humains sur la Terre, on ne peut considérer
que la Terre entière comme un organisme ; une
région étatique particulière ou un domaine/une
région à mesure de peuple particulière peut
seulement être un membre dans l'organisme. Si
l'on veut utiliser le concept d'organisme, il
doit s'agir d'un organisme achevé/clos. Celui
qui veut fonder l'économie nationale,
l'économie politique/de peuple, le socialisme
sur le territoire/domaine/la région d'un pays
particulier, ressemble à un humain qui
aimerait, disons, fonder l'anatomie de
l'humain entier à partir de la pure main , de
la jambe ou de l'estomac. C'est de cela qu'il
s'agit dans une mesure bien plus haute que ce
que les humains se le représententent
aujourd'hui. Car cette triarticulation que je
vous ai citée ne donne pas des résumés
abstraits comme ceux auxquels les humains
actuels sont habitués, mais elle donne tout de
suite un placer vivant dans les rouages
d'économie de peuple, dans les rouages
sociaux. Celui qui a purement appris
l'anatomie de l'estomac ne comprendra pas
l'anatomie de la tête, du cou. Mais celui qui
connaît l'anatomie de l'humain pourra, le
moment venu, juger correctement de l'estomac,
de la tête et du cou. C'est ainsi : celui qui
connaît l'organisme social dans ses conditions
de vie internes - et c'est quelque chose qui
doit partir de cette triarticulation - sait se
placer dans les conditions correctes, qu'il
ait à juger maintenant des conditions
sociales/rapports sociaux en Russie ou en
Angleterre ou en Allemagne ou n'importe où
sinon.
17
Aujourd'hui, vous faites la découverte
étrangement affligeante que les gens parlent
des pays comme si ces pays étaient là pour
eux-mêmes. Ils pensent qu'ils peuvent
provoquer une quelconque socialisation ou
quelque chose de similaire en ce qui concerne
des régions particulières séparées. C'est ce
qui constitue l'une des erreurs fondamentales
de notre temps et qui, dans la pratique, peut
vraiment conduire au plus grand malheur.
Aujourd'hui, il est malsain/seulement non
salutaire de croire que l'on peut faire une
quelque chose sur un certain territoire
limité, sans tenir compte du fait que, depuis
le milieu du 19e siècle, la Terre est un
organisme global en relation sociale. On doit
tout simplement tenir compte de la réalité,
sinon on ne peut avancer d'aucune manière.
18
Vous en voyez qu'il s'agit avant tout
d'acquérir l'absence de préjugés, d'être
vraiment à la hauteur, par l'absence de
préjugés, du jugement que l'on peut laisser
aux choses elles-mêmes. Car ce n'est que par
l'absence de préjugés que l'on peut apprendre
des choses. Une remarque qui vous sera
toujours et encore opposée, lorsque sera parlé
des rapports sociaux, comme est parlé ici,
c'est celle que l'on ne peut guère se
représenter comment la valeur d'économie de
peuple devrait être séparée du travail humain.
Les économistes les plus érudits sont les
moins à même de se le penser aujourd'hui. Si
les gens apprenaient un peu de l'histoire, ils
se diraient : Platon et Aristote n'ont pas
encore pu se penser que l'esclave ne faisait
pas partie des valeurs d'économie de peuple ;
Platon et Aristote considéraient encore comme
nécessaire, selon l'économie de peuple, la
disponibilité d'une population d'esclaves
assez grosse. Maintenant, aucune personne
sensée ne considère actuellement la présence
d'une population d'esclaves comme une
nécessité d'économie de peuple au sens de
l'ancien empire grec et romain. Mais les
humains considèrent encore aujourd'hui comme
une nécessité que la force de travail humain
soit une marchandise au même sens que
n'importe quel autre bien.
19
Maintenant, essayons de faire en sorte que la
triarticulation mentionnée ici se réalise
progressivement. Elle ne peut se réaliser que
lentement. Nous ne travaillons pas ici à un
bouleversement soudain, mais à une
orientation, à la prise de mesures
individuelles/particulières dans le sens de
cette orientation. Et tout peut être mis en
place dès aujourd'hui dans tous les détails,
ce qui est nécessaire pour que ces directives
soient vraiment respectées, si l'on n'est pas
un stupide humain de programme, mais si l'on
est un humain vivant de la réalité, qui veut
se plonger dans les faits eux-mêmes, dans le
mouvement vivant des faits, et c'est ce que
l'humain devrait faire aujourd'hui, c'est de
cela dont il s'agit justement. Si l'on agit
dans le sens de cette direction qui introduit
peu à peu la triarticulation, en ce qu'on
sépare les trois membres qui se sont fondus
ensemble ainsi au cours de la dernière
évolution et par cela ont donné naissance à un
organisme social malade qui s'est exprimé dans
la dernière catastrophe à puissance maladive,
on essaie de séparer/propulser l'un hors de
l'autre ce qui a ainsi fondu ensemble, dans
les trois membres comme je les caractérise
toujours ici : on arrive alors à une évolution
saine, conforme à la réalité. Et alors se
réalise déjà d'elle-même la séparation
progressive du concept de valeur d'économie de
peuple du concept de travail humain. Tout de
suite ainsi que l'esclave a cessé d'être une
marchandise, tout de suite ainsi la force de
travail humaine cessera d'être une
marchandise.
Ce n'est pas en faisant des lois qui
interdisent de considérer la force de travail
humaine comme une marchandise, mais en
procédant à la véritable dissociation des
opérations spirituelles, économiques et
étatiques. Par cela, le bien qui, en tant que
marchandise, constitue une valeur d'économie
de peuple se détache de ce qui est aujourd'hui
cristallisé dans la marchandise : la force de
travail humaine employée/utilisée.
20
À cet égard, il est tout à fait épouvantable
de constater la confusion conceptuelle que
l'on rencontre chez des humains qui,
aujourd'hui, veulent souvent s'exprimer et
participer à la nécessaire refonte des
rapports. Permettez-moi de vous donner un
exemple. Il y a la grande masse des dits
marxistes, qui sont conscients de cela: si je
fais l'acquisition d'un bien aujourd'hui, si
j'achète une marchandise, la force de travail
qui a produit cette marchandise est
stockée/sauvegardée dans cette marchandise. Je
dois payer avec la force de travail humaine
qui est dedans, en ce que je paye la
marchandise. - Oui, dans les conditions
actuelles, il en est naturellement ainsi ;
mais c'est tout de suite de cela qu'il s'agit,
que l'on sépare, dans le processus réel, non
purement dans le concept, la force de travail
de la marchandise proprement dite. Pour cela,
il est bien sûr nécessaire que l'on
s'approprie des notions vraiment claires sur
ces choses.
21
Maintenant, il se laisse facilement réfuter
que la force de travail stockée dans la
marchandise repose dedans comme une valeur
d'économie de peuple. Quelqu'un qui n'est
justement pas marxiste, qui considère à
nouveau la chose d'un autre point de vue, dit
qu'il serait incorrect que l'économie de
peuple soit poussée/propulsée à coller
ensemble la force de travail et la marchandise
; ce serait tout de suite le contraire. La
marchandise, la marchandise finie que l'on a,
est en fait là aujourd'hui dans l'ordre
économique capitaliste pour économiser le
travail. - Et en effet, la marchandise dans
une certaine mesure à pouvoir/force d'achat
est déjà là pour économiser la force de
travail. Pensez une fois que vous soyez
peintre ; vous peignez un tableau qui vaut dix
mille francs, qui peut être vendu pour dix
mille francs dans les conditions économiques
actuelles. Pour ces dix mille francs, vous
pouvez laisser travailler tant et tant de gens
pour vous dans les conditions actuelles. Le
fait que vous ayez l'objet/le contexte de
valeur de ce tableau, par cela vous pouvez
laisser travailler tant et tant de gens pour
vous. Pensez que si vous ne vendiez pas le
tableau et que vous deviez faire vous-même
tout ce que vous faites faire à d'autres, en
vendant le tableau pour dix mille francs, tout
le travail que vous devriez faire ! Vous
devriez fabriquer vos chaussures et non
seulement vos vêtements, mais vous devriez
même tisser vous-même le tissu de vos
vêtements et ainsi de suite ; vous devriez
d'abord vous procurer les matières premières
et tout cela, le processus économique est en
effet extrêmement compliqué. Mais cela n'a
rien à voir, pense un quelque penseur de
l'économie de peuple, avec le fait que le
travail est cristallisé dans la marchandise,
mais avec le fait que l'on économise du
travail justement parce que l'on a une
marchandise vendable. La valeur d'économie de
peuple d'un bien reposerait tout de suite sur
ce combien de travail on économiserait par
cela ; non combien de de travail a été
appliqué sur ce bien, mais combien de travail
serait épargné.
22
Il y a donc aujourd'hui deux partis, dont l'un
prétend que la valeur économique réside dans
la quantité de travail qui a été incorporée
dans ce bien. Or, dans le cas d'un tableau, on
ne peut vraiment pas comparer le travail qui y
a été incorporé avec le travail qui a été
épargné en vendant le tableau selon la valeur
qu'il a dans la circulation économique. Dans
certaines circonstances, un peintre talentueux
peut réaliser un tel tableau, disons, en un
mois, prêt à être vendu. Sa force de travail
est alors ce qui s'est cristallisé en un mois.
Mais cela importe beaucoup moins que le
travail qu'il économise ainsi. C'est ainsi
qu'il devient capitaliste, parce qu'il
économise/(ndt : s'épargne ?) du travail ;
c'est ainsi que naît l'ordre économique
capitaliste, parce qu'il peut employer tant et
tant de gens grâce au travail qu'il économise
grâce à son bien.
23
Vous avez la deux définitions opposées. La
première définition : la valeur économique
d'un bien ou d'une marchandise consiste en la
quantité de travail utilisée pour produire
cette marchandise. L'autre définition : la
valeur économique d'une marchandise consiste
en la quantité de travail que l'on
économise/épargne en ayant ce bien ou cette
marchandise. Deux définitions tout à fait
opposées, mais qui s'opposent en ce qui
concerne leur signification réelle. Car il
serait tout à fait différent qu'un bien
quelconque soit évalué d'après le travail de
production ou le travail épargné. Dans le
processus de circulation d'économie de peuple,
n'a lieu ni l'un ni l'autre. Vous avez
seulement besoin de vous représenter une
chose, si je devais exposer l'exemple plus
loin : pensez-vous ce tableau dont je parle,
qui est donc acheté pour dix mille francs au
peintre selon les idées que l'on se fait à une
certaine époque, disons à l'époque actuelle,
pensez-vous que ce tableau est encore chez le
peintre. Il vaut donc dix mille francs. Mais
supposons qu'il ait été acheté, qu'il soit
maintenant dans le salon de Monsieur
Mendelssohn, qui n'est pas peintre ; c'est là
qu'il est accroché, là seulement peu de gens
le voit. Définissez maintenant la valeur
d'économie de peuple de ce tableau, elle
consiste en la somme de travail
dépensée/utilisée/mise en œuvre. Vous voyez
que vous ne pouvez pas appliquer cela, ni à
Lenbach, ni à Monsieur Mendelssohn, car pour
l'un comme pour l'autre, la valeur d'économie
de peuple n'est pas là dedans. Donc, pour
Lenbach ou n'importe quel peintre
contemporain, la valeur immédiate consiste
bien sûr dans le travail qu'il
économise/épargne ; mais pour Monsieur
Mendelssohn, elle n'existe déjà plus, car il
n'économise rien. Donc, si vous voulez
considérer la chose selon l'économie de
peuple, vous pouvez, si vous êtes unilatéral,
appliquer ce concept au peintre qui produit le
tableau ; là, vous pouvez donner cette
définition. Si vous voulez définir en
référence à celui qui a acheté le tableau et
l'accroche dans la chambre, alors cette
définition économique de la valeur n'existe
déjà plus dans la réalité. C'est ce qui est si
extrêmement important que les humains sont
aujourd'hui enclins à définir
facilement/légèrement s'ils ont copié/reluqué
quelque chose des rapports. Là, ils
définissent bientôt/aussitôt. Il n'est alors
pas étonnant que l'un ait telle opinion et
l'autre telle autre. Évidemment, celui qui
prend la définition d'économie de peuple d'un
tableau dans l'atelier de Lenbach arrive à une
toute autre opinion que celui qui prend la
définition d'économie de peuple d'un tableau
dans le salon de Monsieur Mendelssohn. Alors
les gens peuvent aussi disputer.
24
Et c'est ainsi que se produisent aujourd'hui
toutes les querelles dans les domaines
sociaux, parce que les humains ne remontent
pas jusqu'aux impulsions originelles. Il faut
pour cela le sens de la réalité, que seule la
formation/l’entraînement à la science de
l'esprit peut donner. Vous pouvez trouver
aujourd'hui des centaines de définitions dans
le domaine de l'économie de peuple, et vous
n'aurez que des peines de cœur à cause de
l'absence de réalité de ces définitions, à
cause de l'absence terrible de réalité de ces
définitions, que vous pouvez toujours prouver
parce qu'elles correspondent toujours à un
certain domaine. Vous pouvez dire : la valeur
d'économie de peuple consiste dans le travail
que l'on économise - si vous deviez justement
parler du point de vue du travailleur
spirituel. Vous pouvez aussi dire : la valeur
d'économie de peuple consiste dans le travail
effectué/appliqué - quand vous voulez parler
du point de vue du travailleur manuel
prolétarien.
25
Je vous ai donné un autre exemple tiré de
l'économie de peuple. Comme je vous l'ai dit,
dans le domaine de l'économie de peuple, il y
a ce qu'on appelle les nominalistes et les
métallistes en ce qui concerne la théorie de
l'argent. Oui, ils se disputent terriblement.
Les uns considèrent que l'argent est une
marchandise, qu'il vaut ce qu'il vaut en or ou
en argent, les autres qu'il n'est que le signe
d'une valeur existante. Les uns, les
nominalistes, les autres, les métallistes, se
disputent à mort, définissent et disputent.
Oui, tous ces gens ne savent rien de la
réalité. L'argent devient notamment ainsi que
le nominalisme est juste si l'on vit dans le
temps où il y a un e fort recul de la
production ; si la misère/le besoin est là,
alors le nominalisme devient juste. Quand il y
a abondance, le métallisme devient exact. Les
deux sont justes devant la réalité, une fois
ceci, une fois cela. Jamais les concepts, tels
que les humains se les forment
unilatéralement, ne peuvent être appliqués de
manière salutaire à une totalité. Dans la
totalité, il s'agit toujours de rassembler ce
qui est complet, de ne pas définir
unilatéralement, et d'avoir un sens pour
saisir dans la réalité ce qui donne des
éclaircissements.
26
La question peut maintenant émerger : Où naît
la valeur d'économie de peuple ? Elle ne naît
pas lors de la cristallisation du travail dans
la marchandise, ni lors de l'économie du
travail par la marchandise ; ce n'est pas là
que naît la valeur d'économie de peuple. La
valeur d'économie de peuple est un
état/contexte de tension. N'est-ce pas, si
vous avez ici un conducteur électrique (il est
dessiné) qui peut se décharger ici, et si
l'électricité est captée ici, il se crée un
état de tension entre les deux, entre le
déchargeur et ce sur quoi la décharge se
transmet. Il s'efforce de se décharger avec
une certaine force. Si la tension n'est pas
assez élevée, la décharge n'a pas lieu. Si la
tension est suffisamment élevée, la décharge a
lieu.
De la même manière, la valeur d'économie de
peuple est une sorte d'état de tension, une
telle valeur d'économie de peuple que l'on
peut décrire en disant : d'un côté, il y a le
bien, la marchandise, dans ses qualités et en
outre par rapport au lieu où elle peut être
consommée ; donc d'un côté, il y a la
marchandise dans un lieu et un temps
déterminés. De l'autre côté, il y a le besoin
, ce qui est la même chose que l'intérêt
artificiel ou naturel. C'est cet état de
tension qui donne la véritable valeur
économique, rien d'autre. Le concept de
travail n'y est pas du tout. Il doit
s'associer d'une autre manière au processus de
circulation des marchandises dans l'organisme
social. Ce qui est à l'intérieur de la
production de la valeur économique, c'est la
tension particulière qui existe, comme la
tension entre un conducteur électrique et un
récepteur, entre la présence d'une marchandise
qualifiée déterminée à un endroit et à un
moment déterminés, et le besoin de cette
marchandise. C'est cela seul qui détermine la
valeur d'économie de peuple. L'effort que
Monsieur Lenbach doit fournir pour achever son
tableau en un temps donné grâce à son talent,
et le travail qu'il s'épargne grâce à ce
tableau, ne déterminent que la valeur de
propriété/possession privée de Monsieur
Lenbach. Mais il en va de même pour tous les
autres travaux et leur rapport à la
marchandise. Tout cela ne détermine pas la
valeur d'économie de peuple. Mais la valeur
d'économie de peuple de chaque moment est
donnée par le désir/le réclamer, le besoin
d'un côté, et par la marchandise qualifiée à
un endroit et à un moment donnés de l'autre.
C'est ce qui fait la valeur d'économie de
peuple concrète d'une marchandise. Vous pouvez
l'appliquer partout. Seulement, vous venez par
cela tout de suite hors du pur organisme
d'économie de peuple et vous entrez tout de
suite dans la tripartition sociale (ndt : ici
bien tripartition). Car vous avez d'un côté le
bien, la marchandise, qui vous conduit vers
l'économie, laquelle ne peut jamais être créée
par la simple circulation, mais d'après le
terrain et la terre/fond et sol/foncier, de
l'autre d'après la base naturelle/de nature.
Cette base de nature doit être-là. Elle ne
peut pas être mise sur le dos de l'État. Elle
doit être là d'un côté. De l'autre côté, vous
avez le besoin. Mais cela vous conduit vers le
spirituel, cela vous introduit dans le monde
spirituel de l'humain ; car combien les
besoins des barbares incultes et des humains
cultivés sont différents ! Deux autres
éléments entrent en jeu dans l'essence
purement d'économie de peuple. C'est cela qui
est important, c'est de cela qu'il s'agit :
que là deux autres éléments interviennent. De
sorte que nous avons l'organisme social
exactement comme l'organisme , qui a d'un côté
la poitrine, la tête, dans laquelle intervient
le monde spirituel, et de l'autre l'organisme
alimentaire, dans lequel intervient le côté
physique. Par cela, l'humain est un être
triarticulé. Mais l'organisme social est lui
aussi triarticulé, dans la mesure où
interviennent d'un côté tout ce qui génère les
besoins eux-mêmes, qui n'ont jamais la
permission d'être générés en tant que tels par
le processus d'économie de peuple, et de
l'autre côté tout ce que génère/produit la
nature. Cela conduit à la
triarticulité/trimembrité. Au milieu se trouve
ce qui relie les deux.
27
Il vous suffit de réfléchir à ce qui suit pour
vous rendre compte de l'immense fécondité, de
la fécondité sociale de ce qui a été exprimé
ici. D'après ce que je viens de dire, le
besoin n'a jamais la permission d'être généré
par un processus social propre, par un
processus économique propre, mais le besoin
doit tout de suite être développé de
l'extérieur par un autre processus, qu'il
s'agisse d'un éthique ou d'un autre processus
culturel. En des temps malsains, les besoins
sont développés de manière purement
économique, et là-dessus les humains qui
pensent de manière malsaine sont en fait
contents/heureux. À l'époque qui a conduit à
notre catastrophe sociale, à l'époque où le
carcinome social, la maladie sociale
cancéreuse, s'est peu à peu développée, vous
avez pu voir à tous les coins de rue comment
le besoin qui ne devait pas venir de la
structure sociale elle-même, mais qui devait
venir d'autres tâches culturelles de
l'humanité dans la structure sociale, devait
être généré par le processus social lui-même.
Pendant un certain temps, on a toujours lu et
relu : "Faites de bonnes soupes avec Maggi ! -
Eh bien, le besoin de Maggi ne serait
certainement pas né sans cette publicité !
Cette publicité est issue de la pure économie
de peuple. Ce n'est pas un besoin qui s'est
produit de manière réelle. Créer ainsi des
besoins, susciter un intérêt artificiel pour
un produit déterminé, c'est tout aussi malsain
et cela doit conduire à la maladie de
l'organisme social que si, en tant que
médecin, vous vouliez par exemple encourager
un garçon qui devrait apprendre quelque chose,
non pas par des moyens moraux, mais en lui
donnant une petite pilule pour que, grâce à
cette pilule, il soit peut-être stimulé ici ou
là et devienne plus assidu grâce à son
estomac. C'est ce genre de bricolage social,
qui résulte du fait que l'on a tout mis sur le
dos d'un soi-disant monon, d'un homoncule
social, qui est à l'origine de notre présent
catastrophique. Car ce n'est pas l'organisme
social lui-même qui à la permission de
produire les besoins d'un côté, et de l'autre
coté, il n'a pas non plus la permission de
produire des marchandises qui devraient
seulement servir l'organisme social en tant
que tel. L'organisme social doit recevoir la
marchandise livrée de la base naturelle. Il
doit recevoir les besoins livrés de l'autre
côté, de l'évolution de l'humanité elle-même.
28
C'est pourquoi la question de la population
n'a aussi jamais la permission de devenir une
question sociale. Et cela signifie justement
la méconnaissance du rapport correct entre
humain et économie de peuple, que j'ai évoquée
hier. Cela signifie qu'à notre époque, on ne
sait pas faire la différence entre le porc et
l'humain, comme je l'ai indiqué hier à la fin,
cela signifie que l'on fait du problème de la
population un problème social. Si une forte
multiplication/augmentation des humains ou un
maintien de la population à un certain niveau
est souhaitable, cela n'a jamais la permission
de dépendre de considérations d'économie de
peuple, mais là d'autres considérations
éthiques et spirituelles doivent être prises
en compte. En discutant de cette question, il
faut tout particulièrement tenir compte du
fait que si l'on travaille artificiellement,
par le biais de l'économie de peuple, à une
augmentation importante de la population, on
contraint alors des âmes qui n'ont peut-être
pas voulu s'incarner avant quatre ou cinq
décennies à descendre dès maintenant, et à
descendre de cette manière dans un
état/contexte d'autant plus mauvais. Ainsi,
une augmentation de la population, sous
circonstances, signifie une contrainte, que
vous exercez sur les âmes, qui doivent ensuite
entrer dans l'incarnation corporelle dans un
état d'autant plus mauvais. C'est ce qui
explique le niveau de marécage moral dans
certaines circonstances. La question de
l'augmentation ou de la stabilité de la
population, ou même de sa diminution, ne doit
jamais être une question d'économie, mais doit
être une question éthique, morale, bref,
absolument de la conception d'esprit et même
spirituelle de la vie et du monde. Toutes ces
choses n'entrent dans une sphère saine que si
elles sont saisies
spirituellement-scientifiquement. C'est
pourquoi vous comprendrez la nécessité d'une
fondation spirituelle-scientifique de toute
pensée sociale. Si vous aimiez vraiment vous
occuper de tout ce qui se dit et s'écrit
actuellement sur la question sociale, alors
vous seriez déjà poussé, en voyant la
stérilité qui se cache dans toutes ces choses,
à vouloir enfin appliquer cette pensée aiguë
qui est nécessaire à ces choses.
29
Tout comme les successeurs de Platon et
d'Aristote ont dû se décider à dire : L'humain
en tant qu'esclave ne doit pas être une
marchandise, les successeurs de l'humanité
actuelle doivent apprendre à dire : la force
de travail ne doit en aucun cas être une
marchandise, mais l'humain doit être poussé à
servir et à travailler pour ses semblables par
d'autres impulsions, et non par la valeur de
ce qu'il produit. La valeur d'économie de
peuple de ce qui est produit ne pourra jamais
être réglée en fonction du travail dépensé ou
épargné, mais uniquement en fonction du
rapport de détente justifié entre la
marchandise et les besoins. Ce n'est donc ni
la force de travail accumulée ni la force de
travail épargnée qui décide, car on ne se
tient pas par son travail dans le processus
d'économie de peuple, on ne travaille pas pour
l'épargne du travail, mais on achève
simplement la marchandise par le travail pour
qu'elle entre dans un rapport de tension
déterminé avec le besoin correspondant. Le
besoin correspondant peut déterminer qu'une
marchandise à laquelle on consacre beaucoup de
travail doit sous circonstances être bon
marché, le besoin peut déterminer, dans un
processus d'économie de peuple sain, qu'un
travail auquel peu de travail doit être
appliqué, est peut-être même plus cher ; le
travail fourni ne peut pas être déterminant.
C'est ce qui ressort de la
confrontation/discussion actuelle. C'est
pourquoi, pour celui qui voit clair dans ces
choses, il en résulte l'exigence radicale
d'aller chercher l'impulsion au travail d'un
tout autre côté que la valeur d'économie de
peuple de la marchandise, qui est justement
déterminée par le rapport de tension évoqué.
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Seul celui qui comprend ces choses peut alors
décider des deux questions sociales
importantes qui se posent aujourd'hui :
l'obligation de travailler, l'obligation au
travail comme le veulent les bolcheviks, ou le
droit au travail, comme aussi on le nomme.
Mais celui qui ne fouille pas dans les
profondeurs auxquelles nous avons fait
allusion aujourd'hui ne parlera jamais que de
choses confuses et insensées, qu'il parle de
droit au travail ou d'obligation de
travailler/contrainte au travail à n'importe
quel poste ou dans n'importe quel but. Ce
n'est qu'en creusant dans les profondeurs que
l'on a le droit de parler de telles questions.
Et c'est aujourd'hui une question sérieuse que
d'acquérir le droit d'avoir la permission
d'avoir son mot à dire sur ces choses. Alors,
de cela plus la prochaine fois.
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