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Œuvres complètes de Rudolf Steiner - GA188

LE GOETHÉANISME, UNE IMPULSION DE TRANSFORMATION
ET UNE PENSÉE DE RÉSURRECTION.
SCIENCE HUMAINE ET SOCIALE.




CINQUIÈME CONFÉRENCE, 11 janvier 1919
La spiritualisation de l'histoire moderne - Paganisme, judaïsme et christianisme - le "conte" de Goethe
 FÜNFTER VORTRAG, 11. Januar 1919
Die Durchgeistigung der neueren Geschichte - Heidentum, Judentum und Christentum - Goethes «Märchen»

 


 

Les références Rudolf Steiner Œuvres complètes ga 188  103-122 1999  11/01/1919



Original





Traducteur: Henriette Bideau revue par FG v.01 - 20/04/2024 Editeur: SITE

La spiritualisation de l'histoire moderne - paganisme, judaïsme et christianisme - le "conte" de Goethe Élévation de la conception du mystère du Golgotha par la science de l'esprit. La pensée de résurrection. Saisie du vivant seulement par l'ascension à l'imagination, l'inspiration, l'intuition. Paganisme : vision de la nature ; judaïsme : impulsion morale --- Job. Entrée de l'impulsion du Christ lorsque les cultures païenne et juive ont atteint leur apogée et ont épuisé leur force, symbole extérieur du représentant mourant de l'humanité. Le christianisme a dû prendre la forme du mystère païen pour se répandre dans l'empire romain, d'où la messe. L'accueil du christianisme par les barbares nordiques est beaucoup plus primitif, par un rapport de cœur personnel avec le Christ Jésus. Chez les peuples primitifs du Nord, est développé pour une époque ultérieure ce qui s'en était formé plus tôt dans le Sud à un stade antérieur. Ce qui était le platonisme dans la Grèce antique est devenu le goethéanisme à la cinquième époque culturelle. Avec Goethe, est indiqué sur une attente. L'hymne en prose de Goethe "A la nature".


Die Durchgeistigung der neueren Geschichte — Heidentum, Judentum und Christentum — Goethes «Märchen» Erhöhung der Auffassung des Mysteriums von Golgatha durch Geisteswis­senschaft. Der Auferstehungsgedanke. Auffassung des Lebendigen nur durch Aufsteigen zu Imagination, Inspiration, Intuition. Heidentum: Naturanschauung; Judentum: moralischer Impuls --- Hiob. Eintritt des Christus-Impulses, als heidnische und jüdische Kultur auf dem Höhepunkt angelangt und ihre Kraft erschöpft war, äußeres Symbolum der sterbende Repräsentant der Menschheit. Das Christentum mußte die Form des heidnischen Mysteriums annehmen, um im römischen Weltreich Verbreitung zu finden; daher die Messe. Aufnahme des Christentums durch die nor­dischen Barbaren viel primitiver durch persönliches Herzensverhältnis zu dem Christus Jesus. Bei den primitiven Völkern des Nordens wird für eine spätere Zeit das entwickelt, was früher im Süden auf einer vorherge­henden Stufe herausgebildet war. Was im Griechentum Platonismus war, das ist in der 5. Kulturepoche Goetheanismus. Mit Goethe wird auf eine Erwartung hingedeutet. Goethes Prosahymnus «An die Natur».

Lorsqu'on veut envisager la signification de l'intervention spirituelle-scientifique dans le monde pour le présent, on n'a pas la permission de laisser hors d'attention que cette intervention - nous l'avons déjà démarrée dans les diverses considérations auxquelles nous nous sommes livrés entraînera une compréhension sensiblement rehaussée du Mystère du Golgotha. Et l'on peut dire que celui qui s'unit non seulement par la pensée courante, synthétiquement rationnelle, mais de toute son âme, avec toute son âme tranquille, aux connaissances de la recherche spirituelle-scientifique, celui-là, s'il a un lien quelconque avec la culture moderne, se posera quand même toujours cette question : comment se tient l'humain transformé dans un certain sens par la connaissance spirituelle-scientifique, au Mystère du Golgotha ? - Nous avons porté le regard sur cet événement le plus important de l'humanité des points de vue les plus différents. Aujourd'hui, nous voulons essayer de jeter un coup d’œil sur cet évènement d'humanité en nous efforçant de suivre jusqu'à notre époque le courant qui a sa source dans ce Mystère. En cela, la fécondité de la connaissance spirituelle-scientifique peut en un certain sens apparaître dans le fait qu'elle parvient ou qu'au moins elle peut parvenir à comprendre dans un esprit semblable le devenir des mondes, le devenir de l'humanité et dans le présent, tandis qu'en fait sinon l'a considération humaine ordinaire recule d'effroi devant une spiritualisation de l'histoire la plus récente.

01

Wenn man die Bedeutung geisteswissenschaftlichen Eindringens in die Welt für die Gegenwart ins Auge fassen will, so darf man nicht außer acht lassen, daß dieses Eindringen, wie wir aus den verschie­densten Betrachtungen, die wir angestellt haben, ja schon entnehmen können, mit sich bringen wird eine wesentliche Erhöhung der mensch­lichen Auffassung des Mysteriums von Golgatha. Und man kann sagen, wer nicht nur mit dem gewöhnlichen, vernünftigen Nach­denken, sondern mit seiner ganzen Seele, mit seinem ganzen Gemüte sich vereinigt mit den Erkenntnissen der geisteswissenschaftlichen Forschung, der wird sich, wenn er irgendwie zusammenhängt mit der neueren Kultur, die Frage doch immer wieder aufwerfen müssen: Wie steht der durch geisteswissenschaftliches Erkennen in einem gewissen Sinne verwandelte Mensch zu dem Mysterium von Golgatha? — Wir haben von den verschiedensten Gesichtspunkten aus unseren Blick auf dieses wichtigste Menschheitsereignis geworfen. Wir wollen heute versuchen, auf dieses Menschheitsereignis hinzu­blicken so, daß wir uns bestreben werden, die Strömung, die ausgeht von diesem Mysterium, bis in die neueste Zeit herein zu verfolgen. Daran kann in einem gewissen Sinne erwiesen werden die Fruchtbar­keit geisteswissenschaftlichen Erkennens, daß es diesem gelingt, oder wenigstens gelingen kann, in einem ähnlichen Sinne das Welten-geschehen, das Menschheitsgeschehen bis in die Gegenwart herein geistig zu begreifen, während eigentlich sonst gewöhnlich die mensch­liche Betrachtung vor einer Durchgeistigung der neuesten Geschichte zurückschreckt.

Lorsqu'on saisi le Mystère du Golgotha de l'œil, on est avant tout amené à voir qu'il ne peut être appréhendé, qu'il ne peut être compris, si l'on veut partir dans une considération matérielle seulement. On ne parvient à réellement comprendre le Mystère du Golgotha que si l'on tente de saisir par l'esprit un événement spirituel. Certes, vous pouvez dire : mais le Mystère du Golgotha est un événement physique, advenu dans le monde physique comme d'autres faits historiques. Mais je vous ai déjà récemment indiqué que la science moderne, si elle est honnête, ne peut pas parler ainsi. Elle ne peut pas attribuer aux Évangiles la même valeur historique qu'à d'autres documents, elle ne peut pas considérer les quelques éléments historiques dont on dispose en dehors des Évangiles, et qui sont on ne peut plus contestables, comme des documents historiques au même titre que les informations que nous possédons sur Socrate ou sur Alexandre le Grand, sur Jules César ou sur l'empereur Auguste, etc. C'est là justement - nous l'avons souvent souligné - que réside le lien particulier de la science de l'esprit avec le Mystère du Golgotha : elle veut établir la réalité de cet événement, toutes les autres méthodes et toutes les autres voies suivies par les humains échouant dans l'approche du Mystère du Golgotha en tant que réalité. Car il faut qu'il soit compris par l'esprit. On n'atteint la réalité extérieure de ce Mystère du Golgotha qu'en comprenant qu'il est un événement spirituel.

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Wenn man das Mysterium von Golgatha ins Auge faßt, so wird man vor allen Dingen darauf hingewiesen, daß dieses Mysterium von Gol­gatha nicht begriffen, nicht verstanden werden kann, wenn man nur ausgehen will von einer materiellen Betrachtung des Weltgeschehens. Man kommt nur dann zu einem wirklichen Verständnisse des Myste­riums von Golgatha, wenn man den Versuch macht, ein geistiges Ereignis geistig aufzufassen. Gewiß, Sie können sagen: Das Mysterium von Golgatha ist doch ein physisches Ereignis der physischen Welt, wie andere historische Ereignisse. — Allein ich habe Ihnen erst neulich angedeutet: Die Wissenschaft der Gegenwart, wenn sie ehrlich ist, kann das nicht sagen. Sie kann nicht die Evangelien in demselben Sinn als historische Urkunden anerkennen wie andere historische Urkunden, und sie kann die paar historischen Notizen, die es außer den Evange­lien gibt über das Mysterium von Golgatha, die höchst anfechtbar sind, auch nicht in dem Sinne wie historische Urkunden hinnehmen, so wie etwa die historischen Nachrichten über Sokrates oder Alexander den Großen oder über Julius Cäsar oder über den Kaiser Augustus und dergleichen. Das ist es gerade — wir haben es öfter betont —, was das besondere Verhältnis der Geisteswissenschaft zu dem Mysterium von Golgatha ausmacht, daß diese Geisteswissenschaft das Mysterium von Golgatha als eine Realität hinstellen wird in dem Augenblicke, wenn alle andern Methoden der Menschheit und alle andern Wege der Menschheit versagen werden, an das Mysterium von Golgatha als einer Realität heranzukommen. Denn das Mysterium von Golgatha muß als ein geistiges Ereignis geistig aufgefaßt werden. Nur durch das geistige Auffassen des Mysteriums von Golgatha kommt man auch an die äußere Wirklichkeit dieses Mysteriums von Golgatha heran.

Dans cet événement, quelle est la chose la plus importante ? En dépit de cette théologie protestante dite libérale, on ne peut dire que ceci : la chose la plus importante dans le Mystère du Golgotha, c'est l'idée de la Résurrection. Et la parole de Saint Paul reste vraie : Et si le Christ n'est pas ressuscité, notre prédication est vide, vide aussi votre foi. Ce qui signifie : est nécessaire au christianisme, au christianisme véritable et réel, la possibilité de reconnaître que le Christ Jésus est passé par la mort, et qu'il a vaincu cette mort en s'unissant vivant, après un certain temps, à l'évolution de la terre. Mais bien entendu, en ce qui concerne les lois internes, ceci n'appartient qu'aux mondes spirituels.

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Was ist das Wichtigste in dem Mysterium von Golgatha? Es ist nicht anders, trotz aller sogenannten liberalisierenden Theologie des Protestantismus : Das Wichtigste an dem Mysterium von Golgatha ist der Auferstehungsgedanke. Und wahr bleibt doch der Paulinische Ausspruch: «Und wäre der Christus nicht auferstanden, so wäre unsere Predigt eitel, und eitel auch euer Glaube.» Das heißt: Notwendig ist zum Christentum, zum wahren, wirklichen Christentum, die Möglich­keit, einzusehen, daß der Christus Jesus durch den Tod gegangen ist und diesen Tod dadurch besiegt hat, daß er nach einer gewissen Zeit lebendig wiederum mit der Erdenentwickelung sich verbunden hat. Das aber gehört selbstverständlich in bezug auf seine innere Gesetz­mäßigkeit nur geistigen Welten an.

Maintenant, j'ai aussi attiré votre attention sur une autre chose qui, lorsqu'on l'envisage honnêtement du simple point de vue de la raison synthétique, pourrait vraiment briser le cœur, parce qu'elle constitue une de ces contradictions qui doivent toujours exister dans la vie et que la logique voudrait toujours éliminer : le Christ a été tué. La créature la plus innocente qui ait jamais cheminé sur la Terre a été tuée par la faute des humains. On peut considérer cette faute humaine comme on regarde une très grande faute humaine. C'est l'un des aspects de la chose. Mais alors on doit regarder l'autre aspect et se dire : et si le Christ n'avait pas été exécuté, s'il n'avait pas subi la mort, en un sens véritable il ne pourrait exister aucun christianisme. Ce qui veut dire que la faute humaine la plus grave était nécessaire pour qu'intervienne la bénédiction la plus grande dans l'évolution de la Terre, par laquelle celle-ci a reçu tout son sens. On pourrait en dire paradoxalement : si les humains n'avaient pas autrefois pris sur eux de se charger de cette faute, de la faute la plus grave, le sens de la Terre n'aurait pas été réalisé. Et l'on caractérise justement par cela l'une de ces grandes, radicales contradictions que donne la vie, et que la logique veut toujours éliminer. Car de quoi la logique est-elle en quête ? Elle recherche les contradictions pour les faire disparaître/mettre de côté. Mais elle ne sait pas encore actuellement ce qu'elle fait avec çà ; la logique elle-même tue la vie pour la compréhension humaine avec l'élimination/l’évacuer ailleurs des contradictions. Et c'est pourquoi, lorsqu'il veut donner à cette compréhension la forme de la seule logique abstraite, l'être humain n'atteint à aucune compréhension vivante. C'est pourquoi il n'atteint à la compréhension du vivant que s'il veut dépasser/grimper par-dessus la logique pour accéder à l'imagination, à l'inspiration et à l'intuition.


Nun habe ich Sie auch auf etwas anderes hingewiesen, was, wenn es vom bloßen Vernunftsstandpunkt ehrlich ins Auge gefaßt wird, geradezu einem das Herz zersprengen könnte, weil es einen jener Widersprüche darstellt, die es im Leben immer geben muß und die die Logik immer wegräumen möchte : Der Christus ist getötet worden. Das unschuldigste über die Erde gegangene Wesen ist getötet worden durch Menschenschuld! — Man kann auf diese Menschenschuld hinblicken und sie so ansehen, wie man Menschenschuld, so große menschliche Schuld ansieht. Das ist die eine Seite der Sache. Dann aber muß man zu der andern Seite der Sache blicken und sich sagen: Und wenn der Christus nicht hingerichtet worden wäre, wenn der Christus nicht durch den Tod gegangen wäre, so könnte es im wahren Sinne kein Christentum geben. Das heißt, die größte Schuld der Menschen war notwendig dazu, daß der größte Segen in die Erdenentwickelung hineingekommen ist, daß die Erdenentwickelung ihren Sinn bekommen hat. Man könnte geradezu paradox davon sprechen: Wenn die Menschen damals nicht jene Schuld, jene größte Schuld auf sich geladen hätten, wäre der Sinn der Erde nicht erfüllt. — Und man bezeichnet dadurch eben einen jener großen, radikalen Widersprüche, die das Leben gibt und die die Logik immer aus der Welt schaffen will. Denn worauf geht die Logik aus ? Die Logik geht darauf aus, wenn sie irgendwo einen Widerspruch findet, ihn zu beseitigen. Aber die Logik weiß heute noch nicht, was sie damit tut : Die Logik selber tötet für das menschliche Auffassen mit dem Hinwegräumen des Widerspruches das Leben. Und daher kommt der Mensch zu keiner lebendigen Auffassung, wenn er bloß mit abstrakter Logik diese Auffassung gestalten will. Deswegen kommt der Mensch nur zu einer Auffassung des Lebendigen, wenn er über die Logik hinaufsteigen will zu Imagination, Inspiration und Intuition.

Vu extérieurement, le Mystère du Golgotha se présente ainsi qu'à un certain moment, dans une province rarement mentionnée de l'Empire romain, un homme appelé Jésus vient au monde, vit durant 30 ans de la manière dont nous avons souvent parlé, puis est pénétré d'esprit/transspiritualisé par le Christ ; comme Christ Jésus vit encore trois années supplémentaires, dans la troisième année passe par la mort et ressuscite. Tout d'abord, cet événement reste ignoré/inconsidéré dans le vaste Empire romain. Mais à travers les siècles, cet évènement agit ainsi que non seulement il modifie entièrement la culture du monde civilisé, mais qu'il la renouvelle complètement. Tel en est l'aspect extérieur tout d'abord. On n'en pénètre l'aspect intérieur que lorsqu'on essaie de se rendre clair comment, issu du judaïsme, ce Mystère du Golgotha a eu en plein milieu du monde païen. Le judaïsme a dans sa conception de la religion quelque chose de radicalement différent de toute conception religieuse païenne. Et l'on peut vraiment dire : le judaïsme et le paganisme se présentent absolument comme les deux pôles d'une conception religieuse.

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Äußerlich gesehen stellt sich das Mysterium von Golgatha so dar, daß in einem gewissen Zeitpunkt in einer wenig genannten Provinz des Römischen Weltreiches der Mensch Jesus geboren wird, dreißig Jahre hindurch auf die Weise, wie wir das öfters besprochen haben, lebt, dann durchgeistigt wird von dem Christus, als Christus Jesus drei weitere Jahre lebt, im dritten Jahre durch den Tod geht und auf­ersteht. Zunächst bleibt dieses Ereignis unberücksichtigt im weiten Römischen Reiche. Durch die Jahrhunderte hindurch wirkt dieses Ereignis so, daß es die Kultur der zivilisierten Welt ganz und gar nicht nur umgestaltet, sondern völlig erneuert. Das ist zunächst die Außen­seite. In die Innenseite dringt man ein, wenn man versucht, sich klar­zumachen, wie aus dem Judentum heraus und mitten innerhalb der heidnischen Welt dieses Mysterium von Golgatha entstanden ist. Das Judentum hat in seiner Religionsauffassung etwas, was radikal ver­schieden ist von aller heidnischen Religionsauffassung. Man kann geradezu sagen: Judentum und Heidentum nehmen sich aus wie die zwei Pole einer Religionsauffassung überhaupt.

A cause de cela regardons donc tout d'abord le paganisme. Tout le paganisme - que ce que je veux dire chose soit plus ou moins cachée ou pas - part nd même de ce que le divin spirituel soit n'importe comment à gagner partir de la nature la façon de voir humaine. La religion païenne est essentiellement aussitôt vision de la nature. Plus ou moins inconsciemment, repose toujours à la base que le païen regarde vers la nature, qu'il sent que l'humain, lui aussi, s'élève/monte du devenir et du tisser des manifestations de la nature, qu'il se sent par tout son être-là, par tout son devenir, apparenté à ce qui est et devient dans la nature. Et alors, le païen tente, dans une certaine mesure comme couronnement de ce qu'il peut gagner comme façon de voir la nature, de saisir avec son âme ce qui divin-spirituel vit dans cette nature. En d'anciens temps, nous voyons cela de ce que l'humain vient en situation de saisir le divin-spirituel en visions, en clairvoyance atavique, à partir de sa propre nature corporelle. Dans l'hellénisme de haute culture, nous voyons l'humain tenter de saisir le divin spirituel par l'activité pensante pure. Mais partout, nous voyons l'humain en ce qu'il est païen, tenter de se frayer une voie directe à partir de l'observation de la nature pour s'élever par la contemplation du divin spirituel à l'intérieur de la nature jusqu'au sommet/couronnement de l'édifice de la nature.

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Sehen wir zunächst deshalb auf das Heidentum hin. Alles Heidentum — ob nun das, was ich sagen will, bei dem Heidentum mehr oder we­niger kaschiert ist oder nicht — geht doch davon aus, das Göttlich-Geistige aus der Natur heraus irgendwie für die menschliche An­schauung zu gewinnen. Heidnische Religion ist im wesentlichen zu­gleich Naturanschauung. Mehr oder weniger unbewußt liegt immer das zugrunde, daß der Heide hinschaut auf die Natur, daß er fühlt: aus dem Werden und Weben der Naturerscheinungen steigt auch der Mensch auf; daß er sich verwandt fühlt als Mensch in seinem ganzen Dasein, in seinem ganzen Werden mit dem, was in der Natur da ist und in der Natur wird. Und dann versucht der Heide gewissermaßen als die Krönung dessen, was er als Naturanschauung gewinnen kann, dasjenige mit seiner Seele zu ergreifen, was göttlich-geistig in dieser Natur lebt. In alten Zeiten sehen wir dieses dadurch, daß der Mensch in die Lage kommt, aus seiner eigenen leiblichen Natur heraus das Göttlich-Geistige in Visionen, in atavistischem Hellsehen zu ergreifen. In dem hochgebildeten Griechentum sehen wir, wie der Mensch ver­sucht, das Göttlich-Geistige im reinen Denken zu ergreifen. Aber überall sehen wir, wie der Mensch, indem er Heide ist, sich einen ge­raden Weg zu bahnen versucht von der Betrachtung der Natur auf­wärtssteigend zu der Krönung des Naturgebäudes in der Anschauung des Göttlich-Geistigen innerhalb der Natur.

Une telle façon de voir - et on le remarque aussi lorsqu'on étudie en profondeur l'essence de tout paganisme, que je puis aujourd'hui seulement esquisser - ne peut parvenir à appréhender pleinement les impulsions morales du genre humain. Car si bien que l'on s'efforce de reconnaître dans la nature l'impulsion divine-spirituelle, celle-ci reste dépourvue de composantes morales/ingrédients moraux. Nous voyons bien dans la religion païenne hautement cultivée des Grecs, comment les dieux ne contiennent tout de suite pas en eux beaucoup d'impulsions morales.

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Eine solche Anschauung — und das bemerkt man auch, wenn man gründlich, ich kann ja die Dinge heute nur skizzieren, auf das Wesen alles Heidentums eingeht — kann nicht kommen zu einer völligen Er­fassung der moralischen Impulse des Menschengeschlechtes. Denn wenn man noch so sehr aus der Natur heraus versucht, den göttlich-geistigen Impuls zu erkennen, es bleibt dieser göttlich-geistige Impuls ohne moralische Ingredienz. In der hochgebildeten heidnischen Reli­gion der Griechen sehen wir, wie die Götter eigentlich nicht gerade viel moralische Impulse in sich enthalten.

La chose prend dans le judaïsme un aspect radical polairement opposé que naturellement, l'aspect extérieur cache plus ou moins, l'essentiel se revêtant de formes changeantes ; mais il est pour l'essentiel justement possible de dire que la chose s'exprime dans le judaïsme radicalement polairement opposée. Le judaïsme pourrait être appelé, si l'on voulait s'exprimer trivialement, la simple découverte de l'impulsion morale dans le devenir de l'humain. C'est ce qui caractérise l'antique religion hébraïque, que l'impulsion de Yahvé, pour l'essentiel, tisse et ondule par l'humanité de façon telle qu'elle amène aussi par son tissage et son essence du moral l'évolution de l'humanité. Mais avec cela, tout de suite pour la conception hébraïque de la religion apparu une difficulté que la conception religieuse païenne n'avait pas. Cette difficulté, ce fut l'incapacité pour le judaïsme d'avoir avec la nature un rapport plein de compréhension. Le Dieu Yahvé empli de vagues et tisse par la vie humaine. Mais lorsque maintenant l'humain élève son regard vers lui, qui le conduit vers la naissance, qui punit aussi les péchés et récompense les bonnes actions et qu'ensuite il détourne son regard du Dieu Yahvé pour se tourner vers les évènements naturels, dans lesquels il est donc aussi attelé sur cette Terre, alors existe sans aucun doute une impossibilité, à mettre ces phénomènes naturels en concordance avec l'action du Dieu Yahvé. Tout le tragique de cette impossibilité à pouvoir-amener-en-accord les phénomènes naturels avec l'impulsion du Dieu Yahvé s'exprime dans la grande, puissante tragédie du livre de Job, où nous est montré en particulier comment le juste peut souffrir dans le cadre du cours naturel des choses, comment il peut sombrer dans la misère, et comment, en contradiction avec tout ce que lui amène la nature, il doit avoir foi en la justice de l'impulsion de Yahvé. Le ton fondamental, profondément tragique, de ce livre de Job, qui en face de la nature rend un son si étranger à l'âme humaine, nous montre la distance qui, pour le regard humain et la vie humaine, sépare une appréhension pure de ce qu'est l'entité de Yahvé, du regard spontanément porté sur le cours des événements naturels dans lequel l'humain est inséré. Et pourtant, ce Dieu Yahvé, cette impulsion de Yahvé, qu'est-ce d'autre, pour ceux qui comprennent réellement l'Ancien Testament, que l'essence la plus intime animant l'âme humaine elle-même ? A quoi alors la conception hébraïque antique est-elle conduite du fait de son opposition radicale à la vision de la nature transparaissant si manifestement dans le paganisme ?

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Radikal polarisch entgegengesetzt -- natürlich, alles drückt sich äußer­lich mehr oder weniger maskiert aus, indem das Wesentliche in diese oder jene Verwandlung sich einkleidet, aber im wesentlichen ist es eben möglich, zu sagen : Radikal polarisch entgegengesetzt drückt sich die Sache im Judentum aus. — Das Judentum könnte genannt werden, wenn man sich trivial aussprechen wollte, die eigentliche Entdeckung des moralischen Impulses im Menschenwerden. Das ist das Charakte­ristische der alten jüdischen Religion, daß der Jahveimpuls im wesent­lichen die Menschheit so durchwebt und durchwellt, daß sein Weben und Wesen Moralisches auch in die Menschheitsentwickelung hinein­bringt. Damit entstand aber gerade für die jüdische Religionsauf­fassung eine Schwierigkeit, welche die heidnische Religionsauffassung nicht hatte. Diese Schwierigkeit lag darinnen, daß das Judentum nicht in die Lage kam, zu der Natur ein verständnisvolles Verhältnis zu gewinnen. Der Gott Jahve durchwellt und durchwebt das Menschen­leben. Aber wenn nun der Mensch auf den den Menschen zur Geburt bringenden Jahvegott hinblickt, der nun auch die Sünden bestraft und die guten Taten belohnt im Laufe des Lebens, und dann wegblickt von dem Jahvegott zu den Naturereignissen, in die ja auch der Mensch auf dieser Erde eingesponnen ist, dann besteht zweifellos eine Un­möglichkeit, die Naturereignisse in Einklang zu bringen mit dem Wir­ken des Jahvegottes. Das ganze Tragische dieses Nicht-in-Einklang­bringen-Könnens der Naturereignisse mit dem Impuls des Jahve­gottes drückt sich ja aus in der großen, gewaltigen Tragödie des Buches Hiob, wo wir besonders darauf hingewiesen werden, wie rein im Naturlauf der Gerechte leiden kann, ins Elend kommen kann, und wie er im Widerspruch mit dem, was die Natur bringt, an die Gerech­tigkeit seines Jahveimpulses zu glauben hat. Aber der ganze Grund­ton, dieser tief-tragische Grundton des Buches Hiob, der, ich möchte sagen, gegenüber der Natur weltenfremd hereinklingt in die menschliche Seele, er zeigt uns an, welche Schwierigkeit besteht zwischen einer reinen Auffassung desjenigen, was die Jahvewesenheit eigentlich ist, und einem unbefangenen Hinblicken auf das, was sich als der Lauf der natürlichen Ereignisse, in die der Mensch eingesponnen ist, vor dem menschlichen Blick und vor dem menschlichen Leben hauptsächlich darstellt. Und doch, dieser Jahvegott, dieser Jahveimpuls, was ist er denn anders für die wirklichen Versteher des Alten Testaments als das innerste Wesen, das in der menschlichen Seele selbst webt? Wozu wird die althebräische Auffassung getrieben dadurch, dass sie so polarisch entgegengesetzt der im Heidentum stark hervortretenden Naturanschauung entgegengestellt ist?

Elle est nécessairement amenée/propulsée à concevoir un être qui, à côté de l'impulsion de Yahvé, avait part à la nature humaine telle qu'elle est à l'époque présente de l'existence terrestre : le Serpent du Paradis, Lucifer, Satan, un être qui s'oppose à Dieu, au Dieu Yahvé, et doit avoir part à ce que l'être-humain est devenu dans l'existence terrestre. L'adepte de l'Ancien Testament doit voir en le Dieu Yahvé l'impulsion la plus intérieure vers laquelle vont son respect, son abnégation ; mais il n'est pas en situation d'attribuer à cette impulsion de Yahvé la participation exclusive à la création de l'homme. I1 est obligé d'attribuer à ce que le Moyen Age appelait le diable une part importante de la nature humaine. C'est se comporter en dilettante - même si l'on croit faire preuve d'une considérable érudition - que de présenter cette opposition entre le Dieu Yahvé et le diable, l'antique Serpent, comme identique à celle qui dresse Ahriman contre Ormuzd dans la religion perse. Celle-ci est en effet, de par sa nature fondamentale, une religion païenne, et le face à face d'Ormuzd et d'Ahriman est tel que l'on peut, dans la conception du monde, accéder à leur essence à partir de la vision de la nature. Le processus de lutte dans le monde dans lequel la religion perse voit le prolongement du combat entre Ormuzd et Ahriman est de ceux qui figurent dans les représentations des autres religions païennes. Tandis que l'opposition entre l'impulsion de Yahvé et l'impulsion de Satan telle qu'elle se manifeste dans le livre de Job est de nature morale, et que la description tout entière qu'en donne le livre de Job est colorée de nuances morales. On y parle d'un royaume spirituel où se trouvent le bien et le mal, et qui est différent du royaume de la nature. Et l'on peut dire : à l'époque de l'évolution humaine où le Mystère du Golgotha était proche, l'humanité était dans l'impossibilité de parvenir à régler la question de ces deux courants : la voie païenne et la voie judaïque vers le divin. Pourtant, les deux avaient atteint un haut stade de développement. Car il ne faut pas oublier, il faut constamment rappeler qu'une spiritualité aussi délicate, une forme aussi élevée de la vie des représentations que celles du paganisme grec, sont quelque chose d'unique dans l'évolution humaine. Elles ne furent pas atteintes auparavant, ni depuis. Et inversement : une si grande fermeté du lien avec l'impulsion morale de Yahvé comme celle que décrit le livre de Job est aussi une chose unique, on ne la trouve nulle part ailleurs. Le livre de Job est, tout de suite dans cette direction, une des œuvres merveilleuses de l'évolution humaine.

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Es wird die althebräische Auffassung dadurch mit Notwendigkeit hingetrieben zu der Anschauung eines Wesens, das an der mensch­lichen Natur, so wie diese menschliche Natur einmal in der Gegen­wart des Erdendaseins ist, außer dem Jahveimpuls seinen Anteil hatte : Paradiesesschlange, Luzifer, Satan, ein Wesen, das dem Gotte ent­gegensteht, dem Jahvegotte, muß Anteil haben an dem, wie der Mensch innerhalb des Erdendaseins geworden ist. Der Bekenner des Alten Testamentes muß den Jahvegott als den innersten Impuls, an den er seine Verehrung, zu dem er seine Ergebung hinrichtet, an­sehen; allein er ist nicht imstande, diesem Jahveimpuls den alleinigen Anteil an dem Zustandekommen des Menschen zuzuschreiben. Er muß dem, was dann im Mittelalter Teufel genannt wird, einen wesent­lichen Anteil an dem Menschen zuschreiben. Und es ist doch nur Dilettantismus -- wenn man auch glaubt, daß es furchtbar gelehrt ist —, wenn dieser Gegensatz zwischen dem Jahvegotte und dem Teufel, der alten Schlange, so hingestellt wird, als ob es derselbe Gegensatz wäre wie etwa zwischen Ormuzd und Ahriman in der persischen Religion. Die persische Religion ist in ihrem Grundwesen doch heidnischer Natur, und Ormuzd und Ahriman stehen sich so gegenüber, daß man zu ihrem Wesen aufsteigen kann in der Weltanschauung, wenn man von der Naturanschauung aufsteigt. Auch der ganze Prozeß des Weltenkampfes, den sich die persische Religion aus dem Kampfe zwischen Ormuzd und Ahriman vorstellt, auch der ist ein solcher Prozeß, wie ihn die andern heidnischen Religionen in ihre Religions‑vorstellungen aufgenommen haben. Dasjenige aber, was als Gegensatz gedacht wird im Alten Testamente zwischen dem Jahveimpuls und dem Impuls des Satans, wie er im Buche Hiob auftritt, das ist ein moralischer Gegensatz, und die ganze Schilderung dieses Gegen­satzes ist durch und durch durchsetzt mit moralischen Noten im Buch Hiob. Da wird in der Tat hingewiesen auf ein geistiges Reich, in dem Gutes und Böses ist, das etwas anderes ist als das Naturreich. Und man kann sagen: Zur Zeit, als in der Menschheitsentwickelung das Mysterium von Golgatha herannahte, war die Menschheit dazu ge­langt, mit diesen beiden Hauptströmungen, mit dem heidnischen Weg nach dem Göttlichen und dem jüdischen Weg nach dem Göttlichen, nicht fertigzuwerden. Beide aber waren aufs Höchste ausgebildet. Denn man darf nicht vergessen, man muß immer wieder daran erin­nern : Eine solche feine Geistigkeit, eine solche Höhe des mensch­lichen Vorstellungslebens, wie sie im griechischen Heidentum sich entwickelt hatte, die ist eben einzig in der menschlichen Entwickelung. Die ist auch nicht wieder erreicht seither, war auch vorher nicht da. Und umgekehrt: Ein solches durch die Naturereignisse unbeirrtes Festhalten an dem moralischen Jahveimpuls, wie es im Buche Hiob dargestellt ist, das ist auch einzig, das ist auch sonst nicht zu finden. Das Buch Hiob ist schon eines der Wunderwerke der menschlichen Entwickelung, gerade nach dieser Richtung hin.

A l'époque où approchait le Mystère du Golgotha, l'humanité était dans une certaine mesure parvenue à une impasse. Elle ne pouvait plus progresser. Elle avait compris, ou essayé de comprendre, d'une part la nature dans l'esprit du passé, d'autre part le monde moral au sens du passé. Elle ne pouvait aller plus loin. Dans les formes extérieures qu'ils avaient prises dans la conception humaine, les deux courants avaient atteint un sommet qu'on ne pouvait pas dépasser. Or, il en est vraiment ainsi que l'évolution du monde procède par contrastes/oppositions. Elle ne progresse pas tout droit aussi commodément que l'évolutionnisme moderne se le représente, c'est-à-dire selon une droite ascendante. Cette théorie moderne de l'évolution s'imagine ceci : ce qui est simple vient d'abord puis, progressant en ligne droite, la suite, etc. Mais il n'en est pas ainsi. Cette évolution repose sur une autre, certaines impulsions évolutives atteignent un sommet, mais simultanément d'autres se développent qui aboutissent à un niveau très bas. Deux courants progressent toujours : l'un atteint un épanouissement extérieur élevé, et dans le même temps l'autre atteint un épanouissement intérieur extrême. Et dans le même temps où les humains sont parvenus à une certaine élévation de la conception païenne d'une part, et de la conception judaïque d'autre part, ce qui se développait en l'humanité terrestre ne pouvait être atteint que par l'événement qui, s'accomplissant extérieurement tel un symbole universel, se déroula sur le théâtre même de l'histoire.

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Die Menschheit war gewissermaßen in der Zeit, als das Mysterium von Golgatha herannahte, in einer Sackgasse angelangt. Sie konnte nicht weiter. Sie hatte begriffen, oder zu begreifen versucht, auf der einen Seite die Natur im alten Sinne, auf der andern Seite die mora­lische Welt im alten Sinne. Sie konnte nicht weiter. Beides war, äußerlich ausgestaltet, in der menschlichen Anschauung zu einem höchsten Gipfel gelangt, aber man konnte nicht weiter. Es ist nun wirklich so, daß die Weltenentwickelung in Gegensätzen erfolgt. Sie rückt nicht einfach so vor, so bequem, wie es sich die moderne Ent­wickelungslehre denkt, daß so eine aufsteigende geradlinige Ent­wickelung stattfindet. Diese moderne Entwickelungslehre denkt sich : Erst das Einfache, dann geradlinig aufsteigend das Folgende und so weiter. So ist diese Entwickelung nicht, sondern dieser Entwickelung liegt eine andere zugrunde, indem gewisse Entwickelungsimpulse zu einem Höchsten kommen, aber gleichzeitig mit diesen zu einem Höchsten kommenden Impulsen entwickeln sich andere, die zu einem Tiefsten kommen. Immer laufen zwei Strömungen: die eine kommt zur höchsten äußeren Entfaltung, und indem gerade die eine zur höchsten äußeren Entfaltung kommt, kommt die andere zur höchsten inneren Entfaltung. Und in derselben Zeit, in welcher auf der einen Seite die Menschen dazu gekommen sind, eine gewisse Höhe zu er­reichen in bezug auf die heidnische Auffassung, auf der andern Seite eine gewisse Höhe zu erreichen in bezug auf die jüdische Auffassung, war dasjenige, was sich im Innern der Erdenmenschheit entwickelte, nicht anders zu erreichen als durch ein solches Ereignis, das — wenn es äußerlich sich gleichsam abspielte wie ein Weltsymbol — selber geschichtlich geschah.

Ainsi ce pouvait seulement être la mort de l'esprit qui donne son sens à la Terre. La vie la plus haute telle qu'elle s'était développée au cours de l'Antiquité jusqu'à un sommet, impliquait en même temps intérieurement, spirituellement, la nécessité de la mort. C'est de la mort seule que pouvait naître/provenir une vie nouvelle. Cette mort sur le Golgotha est de ce fait le contraste/la contradiction nécessairement le plus grand à la vie florissante qu'avait développée la conception du monde dans l'hellénisme et dans le judaïsme à cette époque.

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So konnte es nur der Tod des Geistes sein, der der Erde den Sinn gibt. Höchstes Leben, wie dieses Leben im Lauf des Altertums sich entwickelte, zu seinem Gipfel gebracht, bedeutete zu gleicher Zeit innerlich spirituell die Notwendigkeit des Todes. Nur aus dem Tode konnte dann neues Leben hervorgehen. Dieser Tod auf Golgatha ist daher der notwendig größte Gegensatz zu dem üppigen Leben, das die Weltanschauung erlangt hat im Griechentum und Judentum in dieser Zeit.

Certes, on peut décrire la chose des points de vue les plus différents. Nous l'avons aussi déjà fait. Mais on peut dire par exemple aussi : les anciennes conceptions du monde, qui reposaient toutes plus ou moins sur la clairvoyance atavique, qui dans l'hellénisme seul avaient progressé jusqu'à la pensée pure, étaient toutes orientées pour trouver enfin l'humain ici sur la Terre. Et c'est déjà ce qui s'est passé tout de suite à l'époque du Mystère du Golgotha - dans l'hellénisme notamment, et d'une autre manière dans le judaïsme. Si l'on remonte plus loin encore dans le passé, on constate ceci : l'humain est en quelque sorte, par ce qu'il pense de lui-même, plus proche du divin. La conception qu'il a de lui n'atteint pas encore sa véritable nature. Mais à l'époque où se passa le Mystère du Golgotha, l'humain était arrivé à soi-même dans sa propre conception. Lorsqu'il se passe quelque chose ainsi, là intervient un de ces événements où, de par sa propre force, le processus s'inverse en son contraire.

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Gewiß, man kann die Sache von den verschiedensten Gesichts­punkten darstellen. Wir haben das auch schon getan. Aber man kann auch zum Beispiel folgendes sagen. Man kann sagen: Alle alten Welt­anschauungen, die ja doch alle mehr oder weniger fußten auf atavi­stischem Hellsehen, die erst im Griechentum zu dem reinen Gedanken vorgerückt waren, alle diese alten Weltanschauungen waren darauf­hin angelegt, endlich den Menschen hier auf der Erde zu finden. Und das ist schon — namentlich im Griechentum, in einer andern Weise im Judentum — gerade zur Zeit des Mysteriums von Golgatha geschehen. Geht man zurück in die noch früheren Zeiten, so findet man: Der Mensch ist gewissermaßen mit dem, was er über sich selbst denkt, näher dem Göttlichen. Er ist noch nicht mit seiner Auffassung zu sich selbst herangekommen. In der Zeit, in der das Mysterium von Golgatha geschah, war der Mensch mit seiner eigenen Auffassung zu sich selbst herangekommen. Da tritt denn, wenn so etwas geschieht, eines jener Ereignisse ein, wo ein Geschehen gewissermaßen durch seine eigene Kraft in sein Gegenteil umschlägt.

Regardez un pendule oscillant de gauche à droite, vous constaterez ce qui suit- je me suis souvent servi de cette image : le pendule oscille jusqu'ici (le conférencier dessine), puis sous l'effet de la pesanteur il retombe et revient jusqu'ici : et parce que le fil est directement orienté en sens inverse de la pesanteur, la pesanteur ne peut agir. Pourtant le pendule ne s'immobilise pas. Pourquoi ? Parce que du fait de sa descente, comme on dit en langage de physicien - spirituellement ce n'est pas juste, mais on peut cependant employer le mot - le pendule a emmagasiné une telle force d'inertie que de par cette force, il part dans l'autre direction. Cette force d'inertie est épuisée, est égale à zéro au moment où le pendule a parcouru vers la gauche une distance égale à celle qu'il avait parcourue vers la droite. Le mouvement vers la gauche est provoqué par la propre force d'inertie du pendule, mais celle-ci s'épuise. C'est une loi absolument universelle qui régit les phénomènes dans le monde : quelque chose s'accomplit, mais l'impulsion qui l'a provoqué s'anéantit du fait de cet accomplissement même. Ainsi, à l'instant où la culture païenne et la culture judaïque étaient parvenues à un apogée, la force qui les avait menées jusque-là était épuisée, parvenue à un point zéro. Une impulsion nouvelle devait nécessairement pénétrer dans le monde pour continuer à diriger l'évolution. Cette impulsion, ce fut le Christ, pour lequel fut préparée l'enveloppe de Jésus de la manière que nous connaissons.

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Wenn Sie ein Pendel ansehen, welches nach links und rechts aus­schlägt, so werden Sie folgendes finden — ich habe das Bild öfter gebraucht: Indem dieses Pendel hierher ausschlägt (es wird ge­zeichnet), fällt es durch die Schwerkraft wieder zurück bis hierher, und indem es hier heruntergesunken ist durch die Schwerkraft, kann in diesem Augenblicke, weil der Faden direkt entgegengesetzt ist der Richtung der Schwerkraft, die Schwerkraft nicht wirken. Aber das Pendel bleibt nicht still stehen. Warum? Weil durch das Herunter­fallen, wie man in der Physik sich ausdrückt — es ist spirituell nicht richtig, aber man kann das Wort ja anwenden —, das Pendel so viel Beharrungskraft in sich aufgenommen hat, daß es durch diese eigene Beharrungskraft nach der andern Seite ausschlägt. Diese Beharrungs­kraft ist aber in dem Momente erschöpft, Null geworden, wo das Pendel links so weit ausgeschlagen hat, als es rechts ausgeschlagen hat. Die Bewegung nach links wird durch die eigene Beharrungskraft des Pendels bewirkt, erschöpft sich aber. Das ist überhaupt ein allgemeines Gesetz der Vorgänge in der Welt, daß etwas geschieht, und im Ge­schehen vernichtet sich der Impuls des Geschehens. So aber, in dem Augenblicke, in welchem heidnische und jüdische Kultur auf einem Höhepunkt angelangt waren, war die Kraft, durch die sie sich bis dahin gebracht haben, erschöpft, auf einem Nullpunkt angekommen. Und es bedurfte eines neuen Impulses, der in die Welt hereinkam, um die Entwickelung weiter zu lenken. Und dieser Impuls war der Chri­stus, für den die Hülle des Jesus vorbereitet war in der Weise, wie wir das kennen.

On peut ainsi dire : si à l'époque où notre chronologie situe l'an zéro, un humain avait pu percevoir en profondeur ce qui se passait en vérité, intérieurement, dans l'humanité, il aurait dû dire : en cet instant, l'humanité est tragiquement frappée par le sort : les forces qui lui furent données au début de l'évolution terrestre l'ont certes amenée à un épanouissement suprême de la vie de l'âme, mais en même temps elles se sont épuisées. La mort de la culture les frappe, cette culture orientée dans le sens de l'impulsion que les Anciens avaient reçue en héritage au début de l'évolution. L'humain qui aurait ressenti de cette façon le sort de l'humanité pouvait alors lever les yeux vers le mont du Golgotha et y voir un symbole historique extérieur : le corps de Jésus, le représentant de l'humanité agonisant ; et il pouvait puiser dans la Résurrection l'espérance qu'une impulsion nouvelle n'abandonnerait pas l'humanité sur la Terre, mais continuerait de la guider ; une impulsion qui ne pouvait naître de ce que jusqu'alors la Terre avait pu donner aux humains. L'humanité devait lever les yeux vers ce que la Terre ne pouvait pas donner, et ressentir devant le Golgotha que l'événement qui s'y déroulait, c'était la possibilité d'un prolongement de l'évolution. Lever les yeux vers le nouvel influx qui pénétrait dans l'évolution terrestre, voilà ce que devait - ce qu'aurait dû faire celui qui, à ce moment, aurait perçu en profondeur ce qui se passait intérieurement dans l'évolution humaine. C'est cela qui s'était passé, c'est là le sens de ce qui s'est passé. A-t-on compris plus ou moins le sens de cet événement, c'est l'affaire de l'histoire extérieure. Ce qui est essentiel pour le christianisme, c'est que ce soit arrivé, que cela se soit passé comme fait objectif. Le christianisme n'est pas une doctrine, c'est la perception de/la façon de voir cet événement objectif qui s'est joué dans l'évolution de la terre.

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So kann man sagen: Wenn ein Mensch ganz hätte durchschauen können zur Zeit, in der unsere Zeitrechnung das Jahr Null setzt, was eigentlich innerlich in der Menschheit vorgeht, so hätte er sagen müssen : Die Menschheit trifft in diesem Zeitpunkt das tragische Schicksal, daß die Kräfte, die ihr gegeben worden sind beim Aus­gange der Erdenentwickelung, in der Zeit, in welcher wir angekommen sind, zwar diese Menschheit zur höchsten Entfaltung gebracht haben in bezug auf ihre innere Seelenverfassung, aber sich zugleich erschöpft haben. Es trifft sie der Tod der Menschheitskultur, die im Sinne jener Impulse verlief, welche die Alten wie eine Erbschaft der Menschheit am Ausgangspunkt der Erdenentwickelung empfangen haben. — Dann konnte einer, der das Geschick der Menschheit so empfunden hätte, aufblicken zu dem Berge Golgatha und das äußere geschichtliche Symbolum sehen, den sterbenden Jesusleib, den ster­benden Repräsentanten der Menschheit, und konnte aus der Aufer­stehung die Hoffnung gewinnen, daß ein neuer Impuls die Mensch­heit nicht verlassen wird auf der Erde, sondern sie weiterführen wird; aber ein Impuls, der nicht hervorgehen konnte aus dem, was bis dahin die Erde hat den Menschen geben können. Das heißt, die Menschheit mußte aufsehen zu etwas, was die Erde nicht geben konnte, indem sie auf Golgatha hinsah und auf Golgatha die Möglichkeit einer Weiter­entwickelung der Menschheit von Golgatha aus empfand. Aufsehen zu etwas, was in die Erdenentwickelung als ein neuer Einschlag herein­kam, das mußte derjenige, oder hätte derjenige müssen, der die Dinge der Menschheitsentwickelung innerlich in dem damaligen Zeitpunkt durchschaut hätte. Das war vor sich gegangen, und das war die Be­deutung desjenigen, was vor sich gegangen war. Ob man nun mehr oder weniger so oder so dieses Ereignis aufgefaßt hat, das ist Sache der äußeren Geschichte. Das für das Christentum Wesentliche ist, daß dies geschehen ist und dies als objektive Tatsache sich abgespielt hat. Christentum ist nicht eine Lehre, Christentum ist die Anschauung dieses in der Erdenentwickelung sich abspielenden objektiven Ereignisses.

Nous voyons ensuite cette perception, cette vision du christianisme se répandre de façon étrange. J'ai récemment développé ce fait d'un autre point de vue. Nous allons aujourd'hui considérer seulement comment cette conception de/façon de voir l'impulsion du Christ, intervenant dans l'évolution, se répand dans les pays judaïques, dans le paganisme grec et romain. Lorsqu'on étudie d'un esprit sans prévention la marche de l'histoire, on ne peut éviter de se dire : oui, le christianisme n'a certainement pas pris vraiment racine dans le judaïsme, ni dans l'hellénisme, bien que les Évangiles aient été rédigés sur son terrain, et moins encore dans le romanisme de l'Empire romain. Il vous suffit de prendre le catholicisme - ce qui nous reste du christianisme - qui s'est développé à partir de l'Empire romain, il vous suffit de prendre dans ce catholicisme romain l'offrande de la messe, qui est certes, à sa manière, une chose grande et puissante, et vous verrez quelle étrange signification est à la base précisément de la diffusion de la conception/façon de voir chrétienne à travers le vieil Empire mondial romain.

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Und nun sehen wir, wie diese Anschauung vom Christentum sich merkwürdig ausbreitet. Von einem andern Gesichtspunkte habe ich neulich ja dieselbe Tatsache entwickelt. Heute wollen wir nur das be­trachten, wie über die Länder des Judentums, des griechischen Heiden­tums, des römischen Heidentums hin die Anschauung von dem Chri­stus-Impuls, der in die Erdenentwickelung hereingekommen ist, sich ausbreitet. Man kann nicht umhin, wenn man unbefangen die ge­schichtliche Entwickelung betrachtet, sich doch zu sagen : Ja, so recht innerlich Wurzel gefaßt hat das Christentum ganz gewiß nicht im Judentum, aber, trotzdem sogar die Evangelien aus Griechentum heraus geschrieben sind, auch nicht im Griechentum, und erst recht nicht im Römertum des Römischen Weltreiches. Sie brauchen nur den Katholizismus, der ja das Übriggebliebene jenes Christentums ist, das aus dem Römischen Weltreiche sich herausentwickelt hat, zu nehmen und brauchen von diesem römischen Katholizismus nur zu nehmen das allerdings in seiner Art große und gewaltige Meßopfer, so werden Sie sehen, welche eigentümliche Bedeutung zugrunde liegt gerade der Ausbreitung der christlichen Auffassung durch das alte Römische Weltreich.

Qu'est-ce au fond que la messe ? Avec son caractère grandiose, dans sa grandeur incomparable, la messe, et avec elle d'autres cérémonies de l’Église catholique, a son origine justement dans les anciens Mystères païens. Dès que vous considérez le rituel catholique et que vous le comprenez comme il convient, vous voyez réapparaître le chemin initiatique des anciens Mystères païens. Les principaux moments de la messe : annonce, offertoire, transsubstantiation, communion représentent le chemin de celui qui devait être initié aux anciens Mystères païens, II fallait que l'impulsion du Christ revête les formes de l'ancien Mystère païen pour se répandre à travers les territoires de l'Empire mondial romain. Dans « Le christianisme et les Mystères » (1), vous pouvez lire comment ce qui a été vécu dans la compréhension du Christ Jésus se présentait à ceux qui étaient familiarisés avec les résultats de l'initiation dans les Mystères païens. Ce livre expose comment a été visible sur le Golgotha, sur la scène de l'histoire, ce qui, habituellement, avait toujours été présenté sur un autre plan : l'expérience d'un seul être humain dans les profondeurs mystérieuses de l'initiation mystérique. Nous voyons ainsi le mystère du christianisme revêtu du rite païen lorsqu'il se répand dans les pays civilisés de la quatrième époque post-atlantéenne, que nous appelons gréco-latine. L'idée que l'on a de l'impulsion du Christ continue de vivre dans le rituel, dans le sacrifice de la messe. Et au fond, elle vit encore aujourd'hui dans ce sacrifice de la messe catholique. Car un vrai catholique, c'est celui qui ressent tout le mystère du Christ Jésus lorsqu'à l'autel l'hostie est élevée, le pain qui se transforme en le corps du Christ. Dans cet acte rituel, le véritable catholique, ressentant la forme païenne du christianisme, ressent ce qu'il doit éprouver. Il n'y a pas là un rapport immédiat avec le Christ Jésus, mais là est un rapport par lequel est cherché à s'approcher de/pénétrer à l'humain par la forme du rite païen.

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Was ist denn im Grunde genommen die Messe? Die Messe und auch andere Zeremonien der katholischen Kirche sind in ihrer Grandiosität, ihrer unvergleichlichen Größe eben doch entnommen den alten heid­nischen Mysterien. Und sobald Sie auf das Ritual des Katholizismus hinschauen und es richtig verstehen, so haben Sie in diesem Ritual eine Wiedergabe des Weges der Einweihung in den alten heidnischen Mysterien. Die Hauptteile der Messe: Verkündigung, Opferung, Wandelung, Kommunion, stellen dar den Weg des Einzuweihenden aus den alten heidnischen Mysterien. In die Form des alten heidni­schen Mysteriums mußte eingekleidet werden der Christus-Impuls, um sich zu verbreiten durch die Gegenden des Römischen Welt­reiches. Und wie dasjenige, was durchlebt worden ist in der Anschau­ung des Christus Jesus, sich dargestellt hat denen, die vertraut waren mit den Ergebnissen der Initiation in den alten heidnischen Mysterien, das können Sie ja in meinem Buche «Das Christentum als mystische Tatsache» nachlesen. Da ist dargestellt, wie auf Golgatha auf den Schauplatz der Weltgeschichte hinausgestellt worden ist dasjenige, was sonst in den geheimnisvollen Tiefen der Mysterieneinweihung als einzelnes menschliches Erlebnis auf einem andern Plane sich immer dargestellt hat. Und so sehen wir, daß eingetaucht wird in heidnisches Ritual das Geheimnis des Christentums in der Ausbreitung über die gebildeten Länder des vierten nachatlantischen Zeitraums, den wir als den griechisch-lateinischen bezeichnen. Da lebt dasjenige, was man als Idee von dem Christus-Impuls hat, im Ritual weiter, da lebt es im Meßopfer weiter. Im Grunde genommen lebt es heute noch immer so im Meßopfer im Katholizismus weiter. Denn ein richtiger Katholik ist derjenige, der den Christus Jesus in seinem ganzen Geheimnis empfindet, wenn am Altare emporgehoben wird die Hostie, das sich in den Leib des Christus verwandelnde Brot. In dieser rituellen Hand­lung empfindet der wirkliche Katholik, der die heidnische Form des Christentums empfindet, dasjenige, was er empfinden soll. Da ist nicht ein unmittelbares Verhältnis zu dem Christus Jesus, da ist ein Ver­hältnis, daß gesucht wird, an den Menschen heranzudringen durch die Form des heidnischen Rituals.

Le christianisme apparaît en tout autre manière, intimement humaine, quand même en premier en ce que, provenant des pays civilisés du Sud, qui lui ont donné le vêtement du paganisme ou du judaïsme, il se répand parmi les barbares du Nord. Pour cette raison, ces barbares nordiques prennent tout d'abord vis-à-vis du christianisme une attitude par laquelle ils le reçoivent sous une forme beaucoup plus primitive. Et durant un long délai, ces barbares nordiques seront Ariens ; c'est-à-dire qu'ils négligeront les représentations complexes qui sont tout simplement incarnées dans le rituel païen ; ils se représenteront le Christ Jésus comme une sorte d'humain idéal, comme un être humain idéalisé, élevé au plan du divin, comme le premier frère de l'humanité, mais quand même le frère de l'humanité. La question de savoir quel est le rapport entre le Christ et quelque dieu inconnu ne les intéresse pas ; ce qui par contre les intéresse beaucoup, c'est de savoir quel rapport la nature humaine, a avec la nature-Christ, quel lien peut avoir le cœur humain, la sensibilité/l'âme tranquille humaine avec l'humain idéal Jésus-Christ/Christ-Jésus. Et ceci vient se combiner/rattacher avec les conceptions/façons de voir la structures extérieure, humaine, sociétale. Le Christ devient alors un roi particulier, le chef particulier d'un peuple. Comme on s'est représenté que l'on suit un guide en qui l'on a confiance, on veut suivre le Christ Jésus, comme le guide auguste. Il se produit alors ce que l'on peut appeler la recherche d'un rapport personnel avec le Christ Jésus, par contraste avec le rapport complexe que peut seule exprimer la réalisation imaginative du rituel que l'on a acquise dans le Sud.

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In einer ganz andern, intim menschlichen Weise tritt das Christentum doch erst auf, indem es von den zivilisierten Ländern des Südens, die es eingetaucht haben in das Heidentum oder in das Judentum, zu den nordischen Barbaren kommt. Diese nordischen Barbaren sind deshalb auch zunächst so dem Christentum sich gegenüberstellend, daß sie dieses Christentum in einer viel primitiveren Form aufnehmen. Und durch eine lange Zeit hindurch sind ja diese nordischen Barbaren Arianer, das heißt, sie lassen sich nicht ein auf die komplizierten Vor­stellungen, die im heidnischen Ritual einfach verkörpert sind, sondern sie stellen sich doch mehr oder weniger den Christus Jesus vor als eine Art Idealmenschen, als einen gesteigerten, ins Göttliche emporge­hobenen, idealisierten Menschen, als den ersten Bruder der Mensch­heit, aber doch als den Bruder der Menschheit. Die Frage interessiert sie nicht so sehr, wie zu irgendeinem unbekannten Gotte der Christus steht; die Frage interessiert sie dagegen außerordentlich, wie die menschliche Natur zu der Christus-Natur steht, welches Verhältnis unmittelbar das menschliche Herz, das menschliche Gemüt zu dem Idealmenschen Christus Jesus haben kann. Und mit den Anschauungen über die äußerliche, menschliche, gesellschaftliche Struktur verbindet sich dieses. Der Christus wird ein besonderer König, ein besonderer Volksführer. Wie man sich vorgestellt hat, daß man folgt dem Führer, zu dem man Vertrauen hat, so will man folgen dem Christus Jesus als dem besonders erlauchten Führer. Da tritt etwas ein, was man nennen könnte das Suchen eines persönlichen Verhältnisses zu dem Christus Jesus, im Gegensatz zu dem komplizierten, nur im realisierten imaginativen Bilde des Rituals ausdrückbaren Verhältnisse, das man im Süden gewonnen hat.

Par quoi cela se passe-il ? Oui, ces peuples barbares parmi lesquels se répand le christianisme gagnant le Nord, sont le germe de la cinquième époque post-atlantéenne. Seulement, au moment où les humains de la quatrième époque ont atteint déjà une élévation relative, ils ne sont pas encore tout à fait devenus des humains. Dans leur être primitif, ils accueillent encore ce qu'une humanité hautement évoluée ne peut recevoir que sous la forme des imaginations réalisées dans le rituel Dans les cœurs, dans les sensibilités des barbares pénètre sous une forme intime, personnelle, ce qui dans le Sud, où la nature humaine s'est surpassée pour atteindre une haute spiritualité, n'a pu être reçu que sous une forme paganisée.

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Wodurch geschieht dieses? Ja, diese barbarischen Völkerschaften, zu denen da das Christentum im Norden dringt, die sind der Keim desjenigen, was später auftreten soll in der menschlichen Entwickelung als der fünfte nachatlantische Zeitraum. Sie sind nur in der Zeit, als die Menschen des vierten nachatlantischen Zeitraums verhältnis­mäßig schon auf einer Höhe angekommen waren, noch nicht einmal recht Mensch geworden. Sie nehmen noch in eine primitive mensch­liche Wesenheit herein dasjenige auf, was in eine hochentwickelte Menschheit herein nur in Form der realisierten Imaginationen des Rituals kommen kann. In die Barbarenherzen und Barbarengemüter herein wird dasjenige aufgenommen in einer intimen, persönlichen Weise, was im Überschlagen der menschlichen Natur in hohe Geistig­keit im Süden doch nur in verheidnischter Form aufgenommen wor­den ist.

Nous voyons donc le germe de l'impulsion du Christ se déposer de façon tout à fait différente dans les cœurs des humains du Sud, et dans ceux des barbares nordiques. Les cœurs de ces derniers sont infiniment moins mûrs que ceux des peuples du Sud, et c'est dans cette immaturité que plonge l'impulsion du Christ. Un fait singulier se produit : dans tout le Sud, par le judaïsme christianisé, l'hellénisme christianisé, le romanisme christianisé, le christianisme prend vie sous une forme où la représentation du Christ, modelée selon les anciennes expériences de l'âme, s'interpose devant l'impulsion du Christ qui s'approche de l'humanité. Car ces humains du passé avaient une vie de l'âme pleine de sens, et en un certain sens développée de façon grandiose. Les barbares du Nord avaient une vie intérieure primitive, simple, familiarisée seulement avec les réalités les plus accessibles, avec les rapports personnels les plus proches d'humain à humain . Et c'est sur le terrain de ces liens personnels qu'afflue l'impulsion du Christ. Ces humains n'avaient aucune représentation d'une connaissance scientifique comme les Grecs avaient développé, ni d'une vue politique de la structure de l’État que les Romains avaient développé. Rien de tout cela n'existait chez les barbares du Nord. Nous dirions que la vie de leurs représentations était libre. Ils ne pouvaient pas penser beaucoup. Ils pouvaient chasser, faire la guerre, ils savaient un peu cultiver la terre, ils savaient encore d'autres choses - il vous suffit de lire ce qu'on en dit ; mais ils n'avaient cultivé aucune science. L'impulsion du Christ ne trouvait rien devant elle ; elle pouvait se présenter à eux telle qu'elle était. C'est pourquoi l'on peut dire ceci : l'impulsion du Christ, lorsqu'elle parvint aux humains du Sud, dut faire halte devant la vie des représentations qu'ils lui opposaient. Ces humains du Sud dressèrent une porte : c'est par là que tu dois d'abord passer, dirent-ils au Christ. Et cette porte était encore faite des anciennes représentations traditionnelles. Les barbares nordiques n'avaient pas cette porte ; l'entrée s'ouvrait toute grande à l'impulsion du Christ qui y pénétra. Entre le peuple ou les peuples qui menaient la vie des barbares nordiques vers lesquels vint le Christ, et Jésus lui-même, l'humain individuel vers lequel vint le Christ, il n'y avait qu'une différence graduelle. En Palestine, le Christ est venu vers l'humain individuel Jésus. Alors l'impulsion s'élargit sur las pays du sud.à était partout la porte de la vie de représentation, là il ne pouvait entrer ainsi, comme il pu dans l'humain particulier Jésus. Comme l'impulsion du Christ vint aux barbares nordiques, là elle ne put toutefois pas entrer dans l'humain particulier partout- ils n'étaient pas des Jésus- mais elle put pénétrer dans les âmes des peuples ; celles-ci s'ouvrirent au Christ dans une certaine relation. Et entre ces âmes des peuples et le Christ, un processus se déroula, analogue à ce qui s'était accompli entre le Jésus et le Christ.

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Und so sehen wir, daß in einer ganz verschiedenen Weise der Keim des Christus-Impulses in die südlichen Herzen und in die Herzen der nordischen Barbaren fällt. Diese nordischen Barbarenherzen sind weit weniger reif als die Herzen der Völker des Südens, und in ihre Unreife hinein senkt sich der Christus-Impuls. Die merkwürdige Tatsache liegt vor, daß im ganzen Süden durch das christianisierte Judentum, durch das christianisierte Griechentum, durch das christianisierte Römertum sich das Christentum so einlebt, daß sich vor den Christus-Impuls, der an die Menschheit herannaht, die Christus-Vorstellung setzt, die man in der Weise ausgestaltet, wie man sie nach den alten Seelenerlebnissen hat ausgestalten können. Denn diese alten Menschen hatten ein bedeutendes Seelenleben, ein in einem gewissen Sinne gran­dios ausgebildetes Seelenleben. Die nordischen Barbaren hatten ein primitives, einfaches Seelenleben, das an das Allernächste nur ge­wöhnt war, an die allernächsten Verhältnisse persönlicher Art zwi­schen Mensch und Mensch. Und in diese nächsten Verhältnisse herein strömte der Christus-Impuls. Diese Menschen hatten gar keine Vor­stellung einer wissenschaftlichen Erkenntnis, wie sie bei den Griechen ausgebildet war, einer politischen Anschauung über eine Staats‑struktur, wie sie bei den Römern ausgebildet war. [Les deux premiers courants du materialisme ?] Das gab es bei den nördlichen Barbaren nicht. Ihr Vorstellungsleben in der Seele war, man möchte sagen, frei. Sie konnten nicht viel denken. Sie konnten jagen, sie konnten kriegführen, sie konnten ein bißchen Ackerbau, sie konnten auch anderes -- Sie brauchen das ja nur über die alten nordi­schen Barbaren nachzulesen —; aber irgendeine entwickelte Wissen­schaft bildeten sie nicht aus. Vor den Christus-Impuls trat keine Vor­stellung; der konnte selbst als Christus-Impuls zu den Leuten kom­men. Daher kann man sagen : Zu den südlichen Menschen kam der Christus so, daß er haltmachen mußte vor dem Vorstellungsleben, das sie ihm, entgegenbrachten. Diese südlichen Menschen stellten ein Tor auf: Durch das mußt du erst kommen —, sagten sie dem Christus. Die­ses Tor war noch dasjenige, das gezimmert war aus den alten, über­lieferten Vorstellungen. Die nordischen Barbaren hatten kein solches Tor; ganz weit offen war der Einlaß, der Christus-Impuls kam selbst da herein. Zwischen dem Volk oder 'den Völkern, die da als nordische Barbaren sich auslebten, zu denen der Christus kam, und dem Jesus selber, zu dem als einzelner Mensch der Christus kam, ist nur ein gradueller Unterschied. In Palästina kam der Christus zu dem einzelnen Menschen Jesus. Dann breitete sich der Impuls aus über die südlichen Länder. Da war überall das Tor des Vorstellungslebens da, da konnte er nicht so hinein, wie er in den Menschen Jesus hinein konnte. Wie zu den nördlichen Barbaren der Christus-Impuls kam, da konnte er allerdings nicht zu den einzelnen Menschen überall hinein — die waren keine Jesusse —, aber in die Völkerseelen konnte er hinein; die nahmen ihn als Christus in einer gewissen Beziehung auf. Und ein ähnlicher Prozeß spielte sich ab zwischen den Volksseelen und dem Christus wie zwischen dem Jesus und dem Christus.

C'est là le secret intérieur du cheminement du christianisme à travers les pays du Sud jusqu'aux barbares nordiques. Mais ceux-ci n'étaient vraiment pas très évolués. Et bien que le Christ ait pu pénétrer en eux, les demeures dans lesquelles il entrait là n'étaient pas très aristocratiques ; elles hébergeaient des représentations primitives, très primitives. J'aimerais dire ceci : comme sous le voile de l'évolution du monde se déploya tout d'abord ce qui était hautement évolué dans le Sud, mais au niveau correspondant ä une phase antérieure. Ce qui était éminemment développé dans le Sud durant la quatrième période post-atlantéenne, l'époque gréco-latine, était encore tout embryonnaire dans le Nord, et en attente. Et l'on peut dire ceci : nous savons que la quatrième étape de civilisation post-atlantéenne a duré de 747 avant le Mystère du Golgotha jusqu'en l'an 1413 de notre ère, que nous vivons maintenant dans la cinquième. Si l'on prend un point quelconque de la quatrième étape post-atlantéenne, disons un point du 5e siècle avant l'événement du Golgotha, l'évolution était très avancée dans les pays gréco-latins, chez les barbares nordiques elle était très retardée, elle attendait que se poursuive son développement, et parvint au même point beaucoup plus tard. C'est-à-dire qu'au Nord, on se trouva, bien qu'à une phase plus avancée, au même point qu'on avait atteint plus tôt dans le Sud. Il est important de considérer cela. Car c'est seulement en l'envisageant que l'on découvre comment prend forme sur la Terre l'évolution intérieure, l'épanouissement intérieur de la vie humaine.

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Das ist das innere Geheimnis dieser Wanderung des Christentums durch die südlichen Länder zu den nördlichen Barbaren. Aber sie waren wirklich nicht sehr weit, diese nördlichen Barbaren. Und wenn auch der Christus unmittelbar hinein konnte, so sah es nicht sehr vor­nehm in den Wohnungen aus, die er da betreten konnte. Primitive, primitivste Vorstellungen waren da. Ich möchte sagen: Wie unter der Decke der Weltenentwickelung enfaltete sich erst dasjenige, was schon hoch ausgebildet im Süden war, aber auf einer vorhergehenden Stufe. Was hoch ausgebildet war im Süden auf der vierten nach­atlantischen Kulturstufe, der griechisch-lateinischen, das war noch ganz embryonal im Norden und wartete bis später. So daß man sagen kann: Wir haben die vierte nachatlantische Kulturstufe und haben die fünfte nachatlantische Kulturstufe. Wir wissen : die vierte nachatlan­tische Kulturstufe, 747 vor dem Ereignis von Golgatha, geht bis zum Jahre 1413, und dann geht es weiter; wir leben jetzt in der fünften nachatlantischen Kulturstufe. Wenn man irgendeinen Punkt der vier­ten nachatlantischen Kulturstufe nimmt, sagen wir einen Punkt im 5. Jahrhundert vor dem Ereignis von Golgatha, so war die Entwicke­lung in den griechisch-lateinischen Ländern vorgeschritten, bei den nordischen Barbaren sehr zurück. Die wartete erst auf die spätere Entfaltung, da kam derselbe Punkt erst viel später. Das heißt, im Norden war man, wenn auch auf einer höheren Stufe, auf demselben Punkt, auf dem man im Süden früher war, erst viel später. Das ist wichtig, daß man so etwas ins Auge faßt. Denn nur durch solches Ins-Auge-Fassen kommt man darauf, wie sich die innere Entwicke­lung, die innere Entfaltung des menschlichen Lebens über die Erde hin gestaltet.

Que l'on songe seulement à quelle élévation avait atteint cette culture gréco-latine à l'époque où dans son champ se leva le grand humain - car on ne peut pas purement le nommer un philosophe -, Platon, Platon et son humaine âme tranquille tournée vers en haut, vers les idées. Ce ne sont pas les idées abstraites dont on parle aujourd'hui à tort et à travers, ce sont des êtres spirituels vers lesquels Platon élevait le regard lorsqu'il parlait d'idées. Celui qui connaît vraiment Platon sait à quelle hauteur avait atteint cette culture gréco-latine de la quatrième période post-atlantéenne. A l'époque où sur le terrain de l'hellénisme Platon prit la première place, la culture des barbares nordiques avait à faire encore bien des efforts jusqu'à ce qu'elle produise, tiré de sa propre chair et de son propre sang, mais cette fois pour la cinquième époque post-atlantéenne, ce qu'avait produit l'hellénisme au temps de Platon.

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Man bedenke nur, wie hoch diese griechisch-lateinische Kultur war in der Zeit, als in dieser griechisch-lateinischen Kultur der große Mensch — man kann ihn nicht einen Philosophen bloß nennen —,Plato aufstand, Plato mit seinem Hinaufwenden des menschlichen Gemütes zu den Ideen. Das sind nicht die abstrakten Ideen, von denen der heutige Mensch faselt, das sind Geistwesen selber, zu denen Plato auf­schaut, indem er von Ideen spricht. Derjenige, der Plato wirklich kennt, weiß, auf welcher Höhe diese alte griechisch-lateinische Kultur der vierten nachatlantischen Kulturperiode stand. In der Zeit, als her­vorragte aus dem Griechentum der große Plato, da mußte die nor­dische Barbarenkultur noch vieles durchmachen, bis sie ihrerseits aus ihrem eigenen Fleisch und Blut heraus, wenn auch jetzt für die fünfte nachatlantische Zeit, dasselbe hervorbrachte, wie es aus dem Grie­chentum hervorgebracht worden war, als Plato da war.

Quand la nature des barbares nordiques, puisant dans sa propre chair et dans son propre sang, a-t-elle atteint par son travail la hauteur où se trouvait déjà Platon à une époque antérieure ? Ce fut à l'époque de Goethe. Ce que fut le platonisme dans la culture grecque, le goethéanisme l'est pour la cinquième époque post-atlantéenne. Combien d'années faut-il pour faire une période de civilisation ? Vous le savez, en additionnant les 1 413 années d'après le Mystère du Golgotha et les 747 années qui les précédèrent, et qui constituent une période de civilisation ; ce sont donc 2 160 ans, un peu plus de 2 000 ans. C'est aussi à peu près le temps écoulé entre Platon et Goethe ; c'est la durée d'une époque de civilisation, mais décalée, qui les sépare.

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Und wann erst hatte die nordische Barbarennatur aus ihrem eigenen Fleisch und Blut heraus sich zu einer solchen Höhe emporgearbeitet, auf der in einer früheren Zeitepoche Plato schon stand? Das war zur Zeit Goethes. Das, was Platonismus im Griechentum ist, das ist Goetheanismus für den fünften nachatlantischen Zeitraum. Wieviel Jahre verfließen denn in einem Kulturzeitraum? Sie wissen, wenn Sie die 1413 nehmen nach dem Mysterium von Golgatha, und die 747 vorher, so gibt das einen Kulturzeitraum; das sind 2160, etwas über 2000 Jahre. Das ist ungefähr auch die Zeit, die verfließt zwischen Plato und Goethe; ein Kulturzeitraum, nur hinausgeschoben, liegt zwischen beiden.

Ce qui nous apparaît chez Platon brille d'une lumière grandiose au sein de la civilisation antique. Ce qui nous apparaît réside dans les paroles par lesquelles sa philosophie s'élève jusqu'à une ferveur sacrée lorsqu'il dit : Dieu est le bien où il pressent qu'il faut rattacher à l'ordre moral de l'univers la vision de la nature conforme aux idées ; le divin est le bien. A ce moment, l'attente du christianisme pénètre dans l'hellénisme.

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Und indem wir auf Plato blicken, tritt uns eines bei Plato hervor, was grandios herausleuchtet aus der übrigen antiken Kultur. Es tritt uns bei Plato das entgegen, was in dem Worte liegt, wo Platos Philo­sophie zur religiösen Weihe sich erhebt, wo er sagt : Gott ist das Gute , wo er eine Ahnung bekommt davon, daß verbunden werden muß die ideengemäße Naturanschauung mit der moralischen Weltenordnung: das Göttliche ist das Gute. Und damit tritt für das Griechentum die Erwartung des Christentums ein.

Et par là, nous indiquons comment, dans le monde nordique, Goethe apporte une attente, l'attente d'un renouvellement du christianisme. Comment pourrait-on voir l'être intérieur de Goethe autrement que portant une attente, celle d'une compréhension nouvelle du Mystère du Golgotha ? Le petit garçon Goethe, à sept ans, est encore un païen devant la nature, il répète son hellénisme. Il prend un pupitre à musique, y pose toutes sortes de pierres et de roches, représentants de ce qui se passe dans la nature, allume en haut du pupitre une bougie par contact direct avec la lumière du soleil captée à l'aide d'une lentille, pour célébrer un sacrifice au grand dieu de la nature. C'est uniquement par vénération de la nature ; rien du Christ Jésus ne s'y trouve. Ce qui vit là, c'est le dieu qui peut être perçu dans la nature. Et Goethe est sincère dans ses fibres les plus intimes. Il ne confesse pas extérieurement une divinité quelconque, un être divin quelconque auquel il ne puisse pas s'unir intérieurement en vérité. Accepter la représentation de Dieu qu'un prêtre formule, il ne peut pas le faire ; apprendre extérieurement ce qui ne jaillit pas du fond de son âme, il ne peut pas le faire. En 1780 encore, ce qui jaillit de son être intime, c'est cet hymne en prose à la nature qui dit : « Nature, elle nous entoure et nous enlace. Sans nous prier ni avertir, elle nous fait entrer dans sa ronde, et nous entraîne dans sa danse, jusqu'à ce que lassés nous tombions de ses bras... Tout est nature. Le plus contre-nature aussi est nature. Le pompiérisme/la philistinerie la plus grande a aussi quelque chose de son génie... Elle m'a conduit dans le monde ... elle ne haïra pas son œuvre. Tout est sa faute, et tout est son mérite (I) I »

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Damit aber wäre in der nordischen Welt mit Goethe auf eine Er­wartung hingedeutet, auf eine Erwartung einer Erneuerung des Christentums. Wer könnte auch Goethe innerlich anders anschauen als so, daß in ihm eine Erwartung liegt einer Erneuerung der Auffassung des Mysteriums von Golgatha! Der Knabe Goethe, der siebenjährige, steht noch wie ein Heide vor der Natur, wiederholt sein Griechentum.k Er nimmt ein Notenpult, legt darauf allerlei Steine und Felsarten als Repräsentanten der Naturvorgänge, zündet oben ein Räucherkerzchen an unmittelbar an dem Sonnenlichte, das er durch ein Brennglas auf­fängt, um dem großen Gotte der Natur ein Opfer darzubringen. Rein heidnische Naturverehrung; darinnen lebt nichts von einem Christus Jesus. Darinnen lebt der Gott, der in der Natur angeschaut werden kann. Und Goethe ist bis zum innersten Wesen hinein intim ehrlich. Er bekennt sich nicht äußerlich zu irgendeiner Gottheit, zu irgend­einem Göttlichen, mit dem er sich nicht innerlich ehrlich verbinden kann. Annehmen diejenige Gottesvorstellung, die ihm ein Priester sagt, das kann er nicht; lernen äußerlich dasjenige, was nicht ihm aus der innersten Seele quillt, das kann er nicht. So quillt noch 1780 aus seinem Inneren hervor sein Prosahymnus an die Natur, jener wunder­bare Prosahymnus an die Natur, der da beginnt: Natur, wir sind von ihr umgeben und umschlungen. Ungewarnt und ungebeten nimmt sie uns in den Kreislauf ihres Tanzes auf und treibt sich mit uns fort, bis wir ermüdet sind und ihrem Arm entsinken ... Alles ist Natur. Wir gehören ihr an; sie treibt sich mit uns fort. Auch das Unnatürlichste ist Natur. Die größte Philisterei hat etwas von ihrem Genie. Sie hat mich hineingestellt, sie wird ihr Werk nicht hassen. Alles ist ihr Ver­dienst, alles ihre Schuld.

C'est du plus intime de son être que jaillit cette vision, parce que Goethe la recherche avec l'honnêteté qui doit être celle d'un représentant de l'humanité de son niveau, où il n'y a rien de chrétien, Dans tout l'hymne en prose « La Nature », vous trouvez un merveilleux attachement tourné vers Dieu, presque celui du petit garçon de sept ans qui avait construit un autel païen avec les produits de la nature, mais où il n'y avait rien de chrétien. Car Goethe est le représentant sincère de la cinquième époque postatlantéenne, qui est pour lui le temps de l'attente. Mais qu'on ne puisse en rester au paganisme, cela s'exprime chez lui d'une part par la grandiose conception de la nature qu'il élabore scientifiquement, celle que manifestent sa morphologie, sa théorie des couleurs ; et aussi, d'autre part, le fait qu'il lui faut dépasser cette conception de la nature, ce paganisme. Prenez de ce point de vue l'impulsion la plus intime du « Faust », prenez notamment ce qu'il a exprimé par les secrets que recèle le « Conte du Serpent vert et de la belle Lilia» ., cette renaissance de l'humain qu'exprime le Conte, et essayez de ne pas rester superficiels, et de pénétrer jusqu'à ce qui vivait dans l'esprit de Goethe ; vous en viendrez alors à penser : ici vit dans une âme une nouvelle impulsion christique, une nouvelle impulsion de métamorphose de l'humanité telle qu'elle s'est accomplie par le Mystère du Golgotha, une aspiration à une nouvelle compréhension de ce Mystère du Golgotha. Car tout le « Conte du Serpent vert et de la belle Lilia » respire une atmosphère d'attente.

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Intim aus dem Innersten heraus quillt diese Anschauung selber, weil Goethe sie so ehrlich sucht, wie er sie als Repräsentant seiner Stufe der Menschheit suchen muß, in der nichts Christliches liegt. Im ganzen Prosahymnus «Die Natur» finden Sie eine wunderbare Hinneigung zum Gotte, fast noch wie beim siebenjährigen Knaben, der sich seinen heidnischen Altar richtet aus Naturprodukten, aber nichts Christ­liches. Denn Goethe steht als ehrlicher Repräsentant in dem fünften nachatlantischen Zeitraum drinnen, der für ihn der Zeitraum der Er­wartung ist. Daß es aber beim Heidnischen nicht bleiben kann, das drückt sich bei Goethe auf der einen Seite dadurch aus, daß er auch wissenschaftlich zu seiner grandiosen Naturanschauung kommt, die sich in seiner Morphologie, in seiner Farbenlehre ausdrückt; es drückt sich auf der andern Seite aber auch aus dadurch, daß er über diese Naturanschauung, über dieses Heidentum hinausgehen muß. Und nehmen Sie von diesem Gesichtspunkte den innersten Impuls des «Faust», nehmen Sie von diesem Gesichtspunkte aus namentlich das­jenige, was Goethe hineingeheimnißt hat in das «Märchen von der grünen Schlange und der schönen Lilie», von jener Wiedergeburt des Menschen, die sich ausdrückt in diesem «Märchen von der grünen Schlange und der schönen Lilie» und versuchen Sie dann nicht, ober­flächlich zu bleiben, sondern heranzudringen an dasjenige, was in Goethes Sinn lebte, dann kommt Ihnen der Gedanke : Hier lebt in einer Menschenseele ein neuer Christus-Impuls, ein neuer Impuls der Menschheitsverwandlung, wie er durch das Mysterium von Golgatha geschehen ist, ein Streben nach einer neuen Auffassung dieses Myssteriums von Golgatha. Denn es atmet das ganze «Märchen von der grünen Schlange und der schönen Lilie» Erwartungsstimmung.

Là où se trouve Platon au sein de l'hellénisme, Goethe prend place au sein de la cinquième époque post-atlantéenne. La question : où est Goethe ? nous conduit à répondre : comme Platon, par sa définition du divin qui est le bien, indiquait ce qu'est le Mystère du Golgotha pour que le comprenne la 4e époque post-adantéenne. Goethe, par les paroles qui résonnent dans le « Conte », indique ce qui conduit à une nouvelle compréhension de ce Mystère du Golgotha telle qu'elle doit venir. Voilà la réponse à la question : où est Goethe ?

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Da wo Plato im Griechentum steht, da steht Goethe innerhalb des fünften nachatlantischen Zeitraums. Die Frage: Wo steht Goethe? —, die führt uns dazu, zu sagen: Wie Plato mit seiner Definition des Gött­lichen als des Guten hinwies für die Auffassung des vierten . nach­atlantischen Zeitraums auf das Mysterium von Golgatha, so wies Goethe mit den Aussprüchen, die herausklingen aus dem «Märchen von der grünen Schlange und der schönen Lilie» hin zu einer er­neuerten Auffassung des Mysteriums von Golgatha, die da kommen muß. Das ist die Antwort auf die Frage: Wo steht Goethe ?

Comment se représenter l'histoire humaine pénétrée d'esprit jusqu'à l'époque la plus récente ? La conception extérieure de l'histoire, celle qui ne fait qu'énumérer les humains et les événements, ne dit en fait rien qui puisse vraiment saisir l'être intérieur de l'humain. Mais si l'on porte le regard sur la substance intérieure de ce qui se passe, si l'on voit que Goethe se tient au même point de la cinquième époque post-atlantéenne où Platon se trouvait pour la quatrième, alors se révèle l'onde spirituelle qui passe à travers le monde jusqu'aux jours les plus récents. En ces temps les plus récents, l'histoire est ordinairement, pour l'humanité actuelle, conçue sous la forme la moins spirituelle. Le goethéanisme est aussi une attitude d'attente tournée vers une compréhension nouvelle du Mystère du Golgotha.

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Wie kann man bis in die neuesten Tage herein sich das Menschheits­geschehen durchgeistigt vorstellen? Die äußere geschichtliche Auf­fassung, die nur so hintereinander aufzählt die Menschen und die Vorgänge, die sagt eigentlich gar nichts, was wirklich innerlich den Menschen ergreifen könnte. Sieht man aber auf das Innerliche des Geschehens, sieht man, wie in demselben Punkt des fünften nach­atlantischen Zeitraums, in dem für den vierten Plato stand, nun Goethe steht, dann enthüllt sich einem die geistige Welle, die durch die Welt West bis in die neuesten Tage herein. In den neuesten Tagen wird ge­wöhnlich für die gegenwärtige Menschheit die Geschichte recht un­geistig in ihrer Auffassung. Goetheanismus ist zugleich Erwartungs­stimmung einer Neuauffassung des Mysteriums von Golgatha.

On ne parvient pas à comprendre ce qui s'est passé au tournant du 18e au 19e siècle sinon en essayant de pénétrer par cette voie jusqu'au cœur du devenir de l'humanité. Quelqu'un peut éveiller dans le cœur des humains plus d'une représentation édifiante en s'efforçant de ressusciter certaines impressions que l'on éveillait dans le vieux monde païen lorsque, disons, on élevait son regard jusqu'à l'idée de la grande Isis des Égyptiens. Mais au temps de Platon aussi, certes, la représentation de l'Isis égyptienne, de l'impulsion qui agit à travers la nature entière, a été perçue par les humains. Si nous entendons aujourd'hui parler d'Isis sans ressusciter de toutes nos forces ce que les humains de ce temps ont ressenti, alors nous en restons à des mots. L'humain honnête voit qu'on en reste à des mots. Si l'on ne se grise pas de sonorités, on en reste aux mots ; cela ne saisit pas le cœur. Que peut faire l'humain moderne lorsqu'il veut éveiller en son cœur les mêmes représentations qui, dans l'Antiquité, étaient éveillées dans le cœur humain lorsqu'on parlait d'Isis ? Ce qu'il peut faire, c'est laisser agir sur lui l'hymne en prose de Goethe. Car là, on y parle à l'humanité moderne comme on parlait à l'humanité d'autrefois lorsqu'on lui parlait d'Isis. C'est là aussi que résonne directement ce qui, provenant des profondeurs mystérieuses de l'univers, a résonné lorsqu'on parlait d'Isis à l'humain du passé.

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Anders kommt man nicht zu einem Verständnisse desjenigen, was um die Wende des 18. zum 19. Jahrhundert geschehen ist, als dadurch, daß man in dieser Weise versucht hineinzudringen in das Innere des Menschheitsgeschehens. Es kann jemand manche erhebenden Vor­stellungen hervorrufen in Menschenherzen, wenn er heute zu er­neuern versucht gewisse Empfindungen, die erregt wurden im alten Heidentum, sagen wir, wenn hinaufgeschaut wurde zu der Vorstellung der großen Isis des Ägyptertums. Aber gewiß auch zur Zeit Platos haben die Vorstellungen über die ägyptische Isis als der Impuls, der durch alle Natur waltet, den Menschen entgegengeklungen. Hören wir heute über die Isis, hören wir über die Isis, ohne uns mit aller Macht zu erneuern das, was Menschen in jener Zeit empfunden haben, so bleibt es bei den Worten. Wenn man ehrlich ist, bleibt es bei den Worten. Wenn man sich nicht an Wortklängen berauscht, bleibt es bei den Worten; es ergreift nicht das Herz. Was kann der moderne Mensch tun, wenn er dieselben Vorstellungen erwecken will in seinem Inneren, die im Altertum erweckt worden sind im menschlichen Herzen, wenn von der Isis gesprochen wurde? Der moderne Mensch kann den Prosa­hymnus Goethes über die Natur auf sich wirken lassen. Es wird da so zur modernen Menschheit gesprochen, wie zur alten Menschheit ge­sprochen worden ist, wenn von der Isis gesprochen wurde. Da klingt auch unmittelbar das aus den geheimnisvollen Tiefen des Weltenalls heraus, was herausgeklungen hat, wenn zum alten Menschen von der Isis gesprochen worden ist.

Et songeons un peu au tort que nous faisons à l'évolution du monde, au tort que nous faisons à notre propre cœur lorsque nous ne voulons pas entendre, lorsque nous préférons nous transporter tout extérieurement, parce que la chose porte le nimbe du passé, dans la manière dont on a parlé d'Isis aux humains d'autrefois. Lorsqu'on leur parlait d'Isis, un antique secret sacré résonnait à leurs oreilles. Et la langue de notre époque peut parler de ce même secret tel qu'il sortait des lèvres des prêtres égyptiens lorsqu'ils chantaient Isis. Il ne faut pas méconnaître la profondeur qui règne parfois dans la vie spirituelle moderne. Et nous nous sentirons alors vraiment des humains si notre sensibilité ne se banalise pas, si le sacré résonne à nos oreilles comme il veut le faire de par la nouvelle impulsion qui anime l'histoire. Ensuite, en nous préparant, en païens en quelque sorte, à l'aide de l'hymne en prose à la nature, nous pourrons, avec tous les élargissements de l'âme qui peuvent nous gagner, avec tous les approfondissements de l'âme dont nous ferons l'expérience en nous-mêmes, avec toutes les élévations de l'âme qui nous deviendront sensibles, nous pourrons nous plonger dans plus d'une scène du « Faust » ou dans le « Conte du Serpent vert et de la belle Lilia », où nous trouvons exprimée l'attente d'une nouvelle compréhension du Mystère du Golgotha chez le plus moderne de tous les humains.

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Und bedenken wir einmal, wie wir Unrecht tun, Unrecht der Welten­entwickelung und Unrecht unserem eigenen Herzen, wenn wir nicht so hören wollen, wenn wir lieber uns rein äußerlich versetzen wollen, weil das einen alten Nimbus hat, in die Art und Weise, wie über die Isis gesprochen worden ist von den alten Menschen. Wenn von den alten Menschen von der Isis gesprochen wurde, klang aus alldem heraus ein uralt heiliges Geheimnis. Und die Sprache unserer Zeit darf von demselben Geheimnis sprechen, wahrhaftig und wirklich so tief, wie von der ägyptischen Priesterlippe es kam, wenn über die Isis ge­sungen worden ist. Wir dürfen nicht verkennen, wenn Tiefe waltet im neuen Geistesleben. Dann werden wir uns auch wiederum so recht als Menschen fühlen, wenn wir nicht prosaisch in unserer Empfindung werden, wenn das Heilige zu uns in der Weise tönt, wie es aus dem neueren Impuls der geschichtlichen Entwickelung heraustönen will. Und dann, wenn wir uns, ich möchte sagen, heidnisch vorbereiten an so etwas, wie der Prosahymnus es ist, dann werden wir mit all jenen Weiterungen der Seele, die uns da überkommen können, mit allen Ver­tiefungen der Seele, die da im Inneren sich uns erlebbar machen, mit allen Erhebungen der Seele, die uns empfindbar werden, in so etwas vertiefen, wie in manche «Faust»-Szenen oder in das «Märchen von der grünen Schlange und der schönen Lilie», wo wir die erwartungsvolle Stimmung einer neuen Auffassung des Mysteriums von Golgatha bei dem modernsten aller Menschen ausgesprochen finden.

C'est là ce que je voulais esquisser pour vous d'une rencontre avec Goethe et le goethéanisme ; non pas une rencontre comme elles sont souvent une rencontre qui situe l'esprit de Goethe dans le cours tout entier de l'évolution humaine, en vue de la compréhension de l'époque immédiatement présente, en vue de fortifier les impulsions dont nous avons besoin pour prendre vraiment place dans le présent et dans le proche avenir, cette place que nous devons occuper non pas en dormant, comme je l'ai souvent souligné, mais en veillant, si nous ne voulons pas pécher contre la marche de l'évolution humaine. De cela alors demain plus avant.

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Das ist etwas, was ich Ihnen andeuten wollte über ein Finden Goethes und des Goetheanismus, nicht nur so, wie das oftmals ge­macht wird, dieses Finden, sondern über ein Finden, das den Goethe-Geist eben findet im ganzen Gang der Menschheitsentwickelung zum Verständnisse der unmittelbaren Gegenwart, zum Erkraften jener Impulse, die wir brauchen, wenn wir uns so recht hineinstellen wollen in die Gegenwart und in die nächste Zukunft, in die wir uns nicht schlafend, wie ich oftmals betonte, sondern wachend hineinzustellen haben, wenn wir uns nicht versündigen wollen an dem Gang der Menschheitsentwickelung. Davon dann morgen weiter.

 

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CINQUIEME CONFERENCE – Dornach, 11 janvier 1919

La spiritualisation de l'histoire moderne - Paganisme, judaïsme et christianisme - le "conte" de Goethe 
- Conférence Faite à Dornach le 11 janvier 1919.
Traduction d'Henriette Bideau (Le Mystère du Golgotha et la renaissance spirituelle de l'humanité), revue par F. Germani

La spiritualisation de l'histoire moderne - paganisme, judaïsme et christianisme - le "conte" de Goethe Élévation de la conception du mystère du Golgotha par la science de l'esprit. La pensée de résurrection. Saisie du vivant seulement par l'ascension à l'imagination, l'inspiration, l'intuition. Paganisme : vision de la nature ; judaïsme : impulsion morale --- Job. Entrée de l'impulsion du Christ lorsque les cultures païenne et juive ont atteint leur apogée et ont épuisé leur force, symbole extérieur du représentant mourant de l'humanité. Le christianisme a dû prendre la forme du mystère païen pour se répandre dans l'empire romain, d'où la messe. L'accueil du christianisme par les barbares nordiques est beaucoup plus primitif, par un rapport de cœur personnel avec le Christ Jésus. Chez les peuples primitifs du Nord, est développé pour une époque ultérieure ce qui s'en était formé plus tôt dans le Sud à un stade antérieur. Ce qui était le platonisme dans la Grèce antique est devenu le goethéanisme à la cinquième époque culturelle. Avec Goethe, est indiqué sur une attente. L'hymne en prose de Goethe "A la nature".
01
Lorsqu'on veut envisager la signification de l'intervention spirituelle-scientifique dans le monde pour le présent, on n'a pas la permission de laisser hors d'attention que cette intervention - nous l'avons déjà démarrée dans les diverses considérations auxquelles nous nous sommes livrés entraînera une compréhension sensiblement rehaussée du Mystère du Golgotha. Et l'on peut dire que celui qui s'unit non seulement par la pensée courante, synthétiquement rationnelle, mais de toute son âme, avec toute son âme tranquille, aux connaissances de la recherche spirituelle-scientifique, celui-là, s'il a un lien quelconque avec la culture moderne, se posera quand même toujours cette question : comment se tient l'humain transformé dans un certain sens par la connaissance spirituelle-scientifique, au Mystère du Golgotha ? - Nous avons porté le regard sur cet événement le plus important de l'humanité des points de vue les plus différents. Aujourd'hui, nous voulons essayer de jeter un coup d’œil sur cet évènement d'humanité en nous efforçant de suivre jusqu'à notre époque le courant qui a sa source dans ce Mystère. En cela, la fécondité de la connaissance spirituelle-scientifique peut en un certain sens apparaître dans le fait qu'elle parvient ou qu'au moins elle peut parvenir à comprendre dans un esprit semblable le devenir des mondes, le devenir de l'humanité et dans le présent, tandis qu'en fait sinon l'a considération humaine ordinaire recule d'effroi devant une spiritualisation de l'histoire la plus récente.
02
Lorsqu'on saisi le Mystère du Golgotha de l'œil, on est avant tout amené à voir qu'il ne peut être appréhendé, qu'il ne peut être compris, si l'on veut partir dans une considération matérielle seulement. On ne parvient à réellement comprendre le Mystère du Golgotha que si l'on tente de saisir par l'esprit un événement spirituel. Certes, vous pouvez dire : mais le Mystère du Golgotha est un événement physique, advenu dans le monde physique comme d'autres faits historiques. Mais je vous ai déjà récemment indiqué que la science moderne, si elle est honnête, ne peut pas parler ainsi. Elle ne peut pas attribuer aux Évangiles la même valeur historique qu'à d'autres documents, elle ne peut pas considérer les quelques éléments historiques dont on dispose en dehors des Évangiles, et qui sont on ne peut plus contestables, comme des documents historiques au même titre que les informations que nous possédons sur Socrate ou sur Alexandre le Grand, sur Jules César ou sur l'empereur Auguste, etc. C'est là justement - nous l'avons souvent souligné - que réside le lien particulier de la science de l'esprit avec le Mystère du Golgotha : elle veut établir la réalité de cet événement, toutes les autres méthodes et toutes les autres voies suivies par les humains échouant dans l'approche du Mystère du Golgotha en tant que réalité. Car il faut qu'il soit compris par l'esprit. On n'atteint la réalité extérieure de ce Mystère du Golgotha qu'en comprenant qu'il est un événement spirituel.
03
Dans cet événement, quelle est la chose la plus importante ? En dépit de cette théologie protestante dite libérale, on ne peut dire que ceci : la chose la plus importante dans le Mystère du Golgotha, c'est l'idée de la Résurrection. Et la parole de Saint Paul reste vraie : Et si le Christ n'est pas ressuscité, notre prédication est vide, vide aussi votre foi. Ce qui signifie : est nécessaire au christianisme, au christianisme véritable et réel, la possibilité de reconnaître que le Christ Jésus est passé par la mort, et qu'il a vaincu cette mort en s'unissant vivant, après un certain temps, à l'évolution de la terre. Mais bien entendu, en ce qui concerne les lois internes, ceci n'appartient qu'aux mondes spirituels.

Maintenant, j'ai aussi attiré votre attention sur une autre chose qui, lorsqu'on l'envisage honnêtement du simple point de vue de la raison synthétique, pourrait vraiment briser le cœur, parce qu'elle constitue une de ces contradictions qui doivent toujours exister dans la vie et que la logique voudrait toujours éliminer : le Christ a été tué. La créature la plus innocente qui ait jamais cheminé sur la Terre a été tuée par la faute des humains. On peut considérer cette faute humaine comme on regarde une très grande faute humaine. C'est l'un des aspects de la chose. Mais alors on doit regarder l'autre aspect et se dire : et si le Christ n'avait pas été exécuté, s'il n'avait pas subi la mort, en un sens véritable il ne pourrait exister aucun christianisme. Ce qui veut dire que la faute humaine la plus grave était nécessaire pour qu'intervienne la bénédiction la plus grande dans l'évolution de la Terre, par laquelle celle-ci a reçu tout son sens. On pourrait en dire paradoxalement : si les humains n'avaient pas autrefois pris sur eux de se charger de cette faute, de la faute la plus grave, le sens de la Terre n'aurait pas été réalisé. Et l'on caractérise justement par cela l'une de ces grandes, radicales contradictions que donne la vie, et que la logique veut toujours éliminer. Car de quoi la logique est-elle en quête ? Elle recherche les contradictions pour les faire disparaître/mettre de côté. Mais elle ne sait pas encore actuellement ce qu'elle fait avec çà ; la logique elle-même tue la vie pour la compréhension humaine avec l'élimination/l’évacuer ailleurs des contradictions. Et c'est pourquoi, lorsqu'il veut donner à cette compréhension la forme de la seule logique abstraite, l'être humain n'atteint à aucune compréhension vivante. C'est pourquoi il n'atteint à la compréhension du vivant que s'il veut dépasser/grimper par-dessus la logique pour accéder à l'imagination, à l'inspiration et à l'intuition.
04
Vu extérieurement, le Mystère du Golgotha se présente ainsi qu'à un certain moment, dans une province rarement mentionnée de l'Empire romain, un homme appelé Jésus vient au monde, vit durant 30 ans de la manière dont nous avons souvent parlé, puis est pénétré d'esprit/transspiritualisé par le Christ ; comme Christ Jésus vit encore trois années supplémentaires, dans la troisième année passe par la mort et ressuscite. Tout d'abord, cet événement reste ignoré/inconsidéré dans le vaste Empire romain. Mais à travers les siècles, cet évènement agit ainsi que non seulement il modifie entièrement la culture du monde civilisé, mais qu'il la renouvelle complètement. Tel en est l'aspect extérieur tout d'abord. On n'en pénètre l'aspect intérieur que lorsqu'on essaie de se rendre clair comment, issu du judaïsme, ce Mystère du Golgotha a eu en plein milieu du monde païen. Le judaïsme a dans sa conception de la religion quelque chose de radicalement différent de toute conception religieuse païenne. Et l'on peut vraiment dire : le judaïsme et le paganisme se présentent absolument comme les deux pôles d'une conception religieuse.
05
A cause de cela regardons donc tout d'abord le paganisme. Tout le paganisme - que ce que je veux dire chose soit plus ou moins cachée ou pas - part nd même de ce que le divin spirituel soit n'importe comment à gagner partir de la nature la façon de voir humaine. La religion païenne est essentiellement aussitôt vision de la nature. Plus ou moins inconsciemment, repose toujours à la base que le païen regarde vers la nature, qu'il sent que l'humain, lui aussi, s'élève/monte du devenir et du tisser des manifestations de la nature, qu'il se sent par tout son être-là, par tout son devenir, apparenté à ce qui est et devient dans la nature. Et alors, le païen tente, dans une certaine mesure comme couronnement de ce qu'il peut gagner comme façon de voir la nature, de saisir avec son âme ce qui divin-spirituel vit dans cette nature. En d'anciens temps, nous voyons cela de ce que l'humain vient en situation de saisir le divin-spirituel en visions, en clairvoyance atavique, à partir de sa propre nature corporelle. Dans l'hellénisme de haute culture, nous voyons l'humain tenter de saisir le divin spirituel par l'activité pensante pure. Mais partout, nous voyons l'humain en ce qu'il est païen, tenter de se frayer une voie directe à partir de l'observation de la nature pour s'élever par la contemplation du divin spirituel à l'intérieur de la nature jusqu'au sommet/couronnement de l'édifice de la nature.
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Une telle façon de voir - et on le remarque aussi lorsqu'on étudie en profondeur l'essence de tout paganisme, que je puis aujourd'hui seulement esquisser - ne peut parvenir à appréhender pleinement les impulsions morales du genre humain. Car si bien que l'on s'efforce de reconnaître dans la nature l'impulsion divine-spirituelle, celle-ci reste dépourvue de composantes morales/ingrédients moraux. Nous voyons bien dans la religion païenne hautement cultivée des Grecs, comment les dieux ne contiennent tout de suite pas en eux beaucoup d'impulsions morales.
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La chose prend dans le judaïsme un aspect radical polairement opposé que naturellement, l'aspect extérieur cache plus ou moins, l'essentiel se revêtant de formes changeantes ; mais il est pour l'essentiel justement possible de dire que la chose s'exprime dans le judaïsme radicalement polairement opposée. Le judaïsme pourrait être appelé, si l'on voulait s'exprimer trivialement, la simple découverte de l'impulsion morale dans le devenir de l'humain. C'est ce qui caractérise l'antique religion hébraïque, que l'impulsion de Yahvé, pour l'essentiel, tisse et ondule par l'humanité de façon telle qu'elle amène aussi par son tissage et son essence du moral l'évolution de l'humanité. Mais avec cela, tout de suite pour la conception hébraïque de la religion apparu une difficulté que la conception religieuse païenne n'avait pas. Cette difficulté, ce fut l'incapacité pour le judaïsme d'avoir avec la nature un rapport plein de compréhension. Le Dieu Yahvé empli de vagues et tisse par la vie humaine. Mais lorsque maintenant l'humain élève son regard vers lui, qui le conduit vers la naissance, qui punit aussi les péchés et récompense les bonnes actions et qu'ensuite il détourne son regard du Dieu Yahvé pour se tourner vers les évènements naturels, dans lesquels il est donc aussi attelé sur cette Terre, alors existe sans aucun doute une impossibilité, à mettre ces phénomènes naturels en concordance avec l'action du Dieu Yahvé. Tout le tragique de cette impossibilité à pouvoir-amener-en-accord les phénomènes naturels avec l'impulsion du Dieu Yahvé s'exprime dans la grande, puissante tragédie du livre de Job, où nous est montré en particulier comment le juste peut souffrir dans le cadre du cours naturel des choses, comment il peut sombrer dans la misère, et comment, en contradiction avec tout ce que lui amène la nature, il doit avoir foi en la justice de l'impulsion de Yahvé. Le ton fondamental, profondément tragique, de ce livre de Job, qui en face de la nature rend un son si étranger à l'âme humaine, nous montre la distance qui, pour le regard humain et la vie humaine, sépare une appréhension pure de ce qu'est l'entité de Yahvé, du regard spontanément porté sur le cours des événements naturels dans lequel l'humain est inséré. Et pourtant, ce Dieu Yahvé, cette impulsion de Yahvé, qu'est-ce d'autre, pour ceux qui comprennent réellement l'Ancien Testament, que l'essence la plus intime animant l'âme humaine elle-même ? A quoi alors la conception hébraïque antique est-elle conduite du fait de son opposition radicale à la vision de la nature transparaissant si manifestement dans le paganisme ?
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Elle est nécessairement amenée/propulsée à concevoir un être qui, à côté de l'impulsion de Yahvé, avait part à la nature humaine telle qu'elle est à l'époque présente de l'existence terrestre : le Serpent du Paradis, Lucifer, Satan, un être qui s'oppose à Dieu, au Dieu Yahvé, et doit avoir part à ce que l'être-humain est devenu dans l'existence terrestre. L'adepte de l'Ancien Testament doit voir en le Dieu Yahvé l'impulsion la plus intérieure vers laquelle vont son respect, son abnégation ; mais il n'est pas en situation d'attribuer à cette impulsion de Yahvé la participation exclusive à la création de l'homme. I1 est obligé d'attribuer à ce que le Moyen Age appelait le diable une part importante de la nature humaine. C'est se comporter en dilettante - même si l'on croit faire preuve d'une considérable érudition - que de présenter cette opposition entre le Dieu Yahvé et le diable, l'antique Serpent, comme identique à celle qui dresse Ahriman contre Ormuzd dans la religion perse. Celle-ci est en effet, de par sa nature fondamentale, une religion païenne, et le face à face d'Ormuzd et d'Ahriman est tel que l'on peut, dans la conception du monde, accéder à leur essence à partir de la vision de la nature. Le processus de lutte dans le monde dans lequel la religion perse voit le prolongement du combat entre Ormuzd et Ahriman est de ceux qui figurent dans les représentations des autres religions païennes. Tandis que l'opposition entre l'impulsion de Yahvé et l'impulsion de Satan telle qu'elle se manifeste dans le livre de Job est de nature morale, et que la description tout entière qu'en donne le livre de Job est colorée de nuances morales. On y parle d'un royaume spirituel où se trouvent le bien et le mal, et qui est différent du royaume de la nature. Et l'on peut dire : à l'époque de l'évolution humaine où le Mystère du Golgotha était proche, l'humanité était dans l'impossibilité de parvenir à régler la question de ces deux courants : la voie païenne et la voie judaïque vers le divin. Pourtant, les deux avaient atteint un haut stade de développement. Car il ne faut pas oublier, il faut constamment rappeler qu'une spiritualité aussi délicate, une forme aussi élevée de la vie des représentations que celles du paganisme grec, sont quelque chose d'unique dans l'évolution humaine. Elles ne furent pas atteintes auparavant, ni depuis. Et inversement : une si grande fermeté du lien avec l'impulsion morale de Yahvé comme celle que décrit le livre de Job est aussi une chose unique, on ne la trouve nulle part ailleurs. Le livre de Job est, tout de suite dans cette direction, une des œuvres merveilleuses de l'évolution humaine.
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A l'époque où approchait le Mystère du Golgotha, l'humanité était dans une certaine mesure parvenue à une impasse. Elle ne pouvait plus progresser. Elle avait compris, ou essayé de comprendre, d'une part la nature dans l'esprit du passé, d'autre part le monde moral au sens du passé. Elle ne pouvait aller plus loin. Dans les formes extérieures qu'ils avaient prises dans la conception humaine, les deux courants avaient atteint un sommet qu'on ne pouvait pas dépasser. Or, il en est vraiment ainsi que l'évolution du monde procède par contrastes/oppositions. Elle ne progresse pas tout droit aussi commodément que l'évolutionnisme moderne se le représente, c'est-à-dire selon une droite ascendante. Cette théorie moderne de l'évolution s'imagine ceci : ce qui est simple vient d'abord puis, progressant en ligne droite, la suite, etc. Mais il n'en est pas ainsi. Cette évolution repose sur une autre, certaines impulsions évolutives atteignent un sommet, mais simultanément d'autres se développent qui aboutissent à un niveau très bas. Deux courants progressent toujours : l'un atteint un épanouissement extérieur élevé, et dans le même temps l'autre atteint un épanouissement intérieur extrême. Et dans le même temps où les humains sont parvenus à une certaine élévation de la conception païenne d'une part, et de la conception judaïque d'autre part, ce qui se développait en l'humanité terrestre ne pouvait être atteint que par l'événement qui, s'accomplissant extérieurement tel un symbole universel, se déroula sur le théâtre même de l'histoire.
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Ainsi ce pouvait seulement être la mort de l'esprit qui donne son sens à la Terre. La vie la plus haute telle qu'elle s'était développée au cours de l'Antiquité jusqu'à un sommet, impliquait en même temps intérieurement, spirituellement, la nécessité de la mort. C'est de la mort seule que pouvait naître/provenir une vie nouvelle. Cette mort sur le Golgotha est de ce fait le contraste/la contradiction nécessairement le plus grand à la vie florissante qu'avait développée la conception du monde dans l'hellénisme et dans le judaïsme à cette époque.
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Certes, on peut décrire la chose des points de vue les plus différents. Nous l'avons aussi déjà fait. Mais on peut dire par exemple aussi : les anciennes conceptions du monde, qui reposaient toutes plus ou moins sur la clairvoyance atavique, qui dans l'hellénisme seul avaient progressé jusqu'à la pensée pure, étaient toutes orientées pour trouver enfin l'humain ici sur la Terre. Et c'est déjà ce qui s'est passé tout de suite à l'époque du Mystère du Golgotha - dans l'hellénisme notamment, et d'une autre manière dans le judaïsme. Si l'on remonte plus loin encore dans le passé, on constate ceci : l'humain est en quelque sorte, par ce qu'il pense de lui-même, plus proche du divin. La conception qu'il a de lui n'atteint pas encore sa véritable nature. Mais à l'époque où se passa le Mystère du Golgotha, l'humain était arrivé à soi-même dans sa propre conception. Lorsqu'il se passe quelque chose ainsi, là intervient un de ces événements où, de par sa propre force, le processus s'inverse en son contraire.
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Regardez un pendule oscillant de gauche à droite, vous constaterez ce qui suit- je me suis souvent servi de cette image : le pendule oscille jusqu'ici (le conférencier dessine), puis sous l'effet de la pesanteur il retombe et revient jusqu'ici : et parce que le fil est directement orienté en sens inverse de la pesanteur, la pesanteur ne peut agir. Pourtant le pendule ne s'immobilise pas. Pourquoi ? Parce que du fait de sa descente, comme on dit en langage de physicien - spirituellement ce n'est pas juste, mais on peut cependant employer le mot - le pendule a emmagasiné une telle force d'inertie que de par cette force, il part dans l'autre direction. Cette force d'inertie est épuisée, est égale à zéro au moment où le pendule a parcouru vers la gauche une distance égale à celle qu'il avait parcourue vers la droite. Le mouvement vers la gauche est provoqué par la propre force d'inertie du pendule, mais celle-ci s'épuise. C'est une loi absolument universelle qui régit les phénomènes dans le monde : quelque chose s'accomplit, mais l'impulsion qui l'a provoqué s'anéantit du fait de cet accomplissement même. Ainsi, à l'instant où la culture païenne et la culture judaïque étaient parvenues à un apogée, la force qui les avait menées jusque-là était épuisée, parvenue à un point zéro. Une impulsion nouvelle devait nécessairement pénétrer dans le monde pour continuer à diriger l'évolution. Cette impulsion, ce fut le Christ, pour lequel fut préparée l'enveloppe de Jésus de la manière que nous connaissons.
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On peut ainsi dire : si à l'époque où notre chronologie situe l'an zéro, un humain avait pu percevoir en profondeur ce qui se passait en vérité, intérieurement, dans l'humanité, il aurait dû dire : en cet instant, l'humanité est tragiquement frappée par le sort : les forces qui lui furent données au début de l'évolution terrestre l'ont certes amenée à un épanouissement suprême de la vie de l'âme, mais en même temps elles se sont épuisées. La mort de la culture les frappe, cette culture orientée dans le sens de l'impulsion que les Anciens avaient reçue en héritage au début de l'évolution. L'humain qui aurait ressenti de cette façon le sort de l'humanité pouvait alors lever les yeux vers le mont du Golgotha et y voir un symbole historique extérieur : le corps de Jésus, le représentant de l'humanité agonisant ; et il pouvait puiser dans la Résurrection l'espérance qu'une impulsion nouvelle n'abandonnerait pas l'humanité sur la Terre, mais continuerait de la guider ; une impulsion qui ne pouvait naître de ce que jusqu'alors la Terre avait pu donner aux humains. L'humanité devait lever les yeux vers ce que la Terre ne pouvait pas donner, et ressentir devant le Golgotha que l'événement qui s'y déroulait, c'était la possibilité d'un prolongement de l'évolution. Lever les yeux vers le nouvel influx qui pénétrait dans l'évolution terrestre, voilà ce que devait - ce qu'aurait dû faire celui qui, à ce moment, aurait perçu en profondeur ce qui se passait intérieurement dans l'évolution humaine. C'est cela qui s'était passé, c'est là le sens de ce qui s'est passé. A-t-on compris plus ou moins le sens de cet événement, c'est l'affaire de l'histoire extérieure. Ce qui est essentiel pour le christianisme, c'est que ce soit arrivé, que cela se soit passé comme fait objectif. Le christianisme n'est pas une doctrine, c'est la perception de/la façon de voir cet événement objectif qui s'est joué dans l'évolution de la terre.
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Nous voyons ensuite cette perception, cette vision du christianisme se répandre de façon étrange. J'ai récemment développé ce fait d'un autre point de vue. Nous allons aujourd'hui considérer seulement comment cette conception de/façon de voir l'impulsion du Christ, intervenant dans l'évolution, se répand dans les pays judaïques, dans le paganisme grec et romain. Lorsqu'on étudie d'un esprit sans prévention la marche de l'histoire, on ne peut éviter de se dire : oui, le christianisme n'a certainement pas pris vraiment racine dans le judaïsme, ni dans l'hellénisme, bien que les Évangiles aient été rédigés sur son terrain, et moins encore dans le romanisme de l'Empire romain. Il vous suffit de prendre le catholicisme - ce qui nous reste du christianisme - qui s'est développé à partir de l'Empire romain, il vous suffit de prendre dans ce catholicisme romain l'offrande de la messe, qui est certes, à sa manière, une chose grande et puissante, et vous verrez quelle étrange signification est à la base précisément de la diffusion de la conception/façon de voir chrétienne à travers le vieil Empire mondial romain.
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Qu'est-ce au fond que la messe ? Avec son caractère grandiose, dans sa grandeur incomparable, la messe, et avec elle d'autres cérémonies de l’Église catholique, a son origine justement dans les anciens Mystères païens. Dès que vous considérez le rituel catholique et que vous le comprenez comme il convient, vous voyez réapparaître le chemin initiatique des anciens Mystères païens. Les principaux moments de la messe : annonce, offertoire, transsubstantiation, communion représentent le chemin de celui qui devait être initié aux anciens Mystères païens, II fallait que l'impulsion du Christ revête les formes de l'ancien Mystère païen pour se répandre à travers les territoires de l'Empire mondial romain. Dans « Le christianisme et les Mystères » (1), vous pouvez lire comment ce qui a été vécu dans la compréhension du Christ Jésus se présentait à ceux qui étaient familiarisés avec les résultats de l'initiation dans les Mystères païens. Ce livre expose comment a été visible sur le Golgotha, sur la scène de l'histoire, ce qui, habituellement, avait toujours été présenté sur un autre plan : l'expérience d'un seul être humain dans les profondeurs mystérieuses de l'initiation mystérique. Nous voyons ainsi le mystère du christianisme revêtu du rite païen lorsqu'il se répand dans les pays civilisés de la quatrième époque post-atlantéenne, que nous appelons gréco-latine. L'idée que l'on a de l'impulsion du Christ continue de vivre dans le rituel, dans le sacrifice de la messe. Et au fond, elle vit encore aujourd'hui dans ce sacrifice de la messe catholique. Car un vrai catholique, c'est celui qui ressent tout le mystère du Christ Jésus lorsqu'à l'autel l'hostie est élevée, le pain qui se transforme en le corps du Christ. Dans cet acte rituel, le véritable catholique, ressentant la forme païenne du christianisme, ressent ce qu'il doit éprouver. Il n'y a pas là un rapport immédiat avec le Christ Jésus, mais là est un rapport par lequel est cherché à s'approcher de/pénétrer à l'humain par la forme du rite païen.
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Le christianisme apparaît en tout autre manière, intimement humaine, quand même en premier en ce que, provenant des pays civilisés du Sud, qui lui ont donné le vêtement du paganisme ou du judaïsme, il se répand parmi les barbares du Nord. Pour cette raison, ces barbares nordiques prennent tout d'abord vis-à-vis du christianisme une attitude par laquelle ils le reçoivent sous une forme beaucoup plus primitive. Et durant un long délai, ces barbares nordiques seront Ariens ; c'est-à-dire qu'ils négligeront les représentations complexes qui sont tout simplement incarnées dans le rituel païen ; ils se représenteront le Christ Jésus comme une sorte d'humain idéal, comme un être humain idéalisé, élevé au plan du divin, comme le premier frère de l'humanité, mais quand même le frère de l'humanité. La question de savoir quel est le rapport entre le Christ et quelque dieu inconnu ne les intéresse pas ; ce qui par contre les intéresse beaucoup, c'est de savoir quel rapport la nature humaine, a avec la nature-Christ, quel lien peut avoir le cœur humain, la sensibilité/l'âme tranquille humaine avec l'humain idéal Jésus-Christ/Christ-Jésus. Et ceci vient se combiner/rattacher avec les conceptions/façons de voir la structures extérieure, humaine, sociétale. Le Christ devient alors un roi particulier, le chef particulier d'un peuple. Comme on s'est représenté que l'on suit un guide en qui l'on a confiance, on veut suivre le Christ Jésus, comme le guide auguste. Il se produit alors ce que l'on peut appeler la recherche d'un rapport personnel avec le Christ Jésus, par contraste avec le rapport complexe que peut seule exprimer la réalisation imaginative du rituel que l'on a acquise dans le Sud.
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Par quoi cela se passe-il ? Oui, ces peuples barbares parmi lesquels se répand le christianisme gagnant le Nord, sont le germe de la cinquième époque post-atlantéenne. Seulement, au moment où les humains de la quatrième époque ont atteint déjà une élévation relative, ils ne sont pas encore tout à fait devenus des humains. Dans leur être primitif, ils accueillent encore ce qu'une humanité hautement évoluée ne peut recevoir que sous la forme des imaginations réalisées dans le rituel Dans les cœurs, dans les sensibilités des barbares pénètre sous une forme intime, personnelle, ce qui dans le Sud, où la nature humaine s'est surpassée pour atteindre une haute spiritualité, n'a pu être reçu que sous une forme paganisée.
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Nous voyons donc le germe de l'impulsion du Christ se déposer de façon tout à fait différente dans les cœurs des humains du Sud, et dans ceux des barbares nordiques. Les cœurs de ces derniers sont infiniment moins mûrs que ceux des peuples du Sud, et c'est dans cette immaturité que plonge l'impulsion du Christ. Un fait singulier se produit : dans tout le Sud, par le judaïsme christianisé, l'hellénisme christianisé, le romanisme christianisé, le christianisme prend vie sous une forme où la représentation du Christ, modelée selon les anciennes expériences de l'âme, s'interpose devant l'impulsion du Christ qui s'approche de l'humanité. Car ces humains du passé avaient une vie de l'âme pleine de sens, et en un certain sens développée de façon grandiose. Les barbares du Nord avaient une vie intérieure primitive, simple, familiarisée seulement avec les réalités les plus accessibles, avec les rapports personnels les plus proches d'humain à humain . Et c'est sur le terrain de ces liens personnels qu'afflue l'impulsion du Christ. Ces humains n'avaient aucune représentation d'une connaissance scientifique comme les Grecs avaient développé, ni d'une vue politique de la structure de l’État que les Romains avaient développé. Rien de tout cela n'existait chez les barbares du Nord. Nous dirions que la vie de leurs représentations était libre. Ils ne pouvaient pas penser beaucoup. Ils pouvaient chasser, faire la guerre, ils savaient un peu cultiver la terre, ils savaient encore d'autres choses - il vous suffit de lire ce qu'on en dit ; mais ils n'avaient cultivé aucune science. L'impulsion du Christ ne trouvait rien devant elle ; elle pouvait se présenter à eux telle qu'elle était. C'est pourquoi l'on peut dire ceci : l'impulsion du Christ, lorsqu'elle parvint aux humains du Sud, dut faire halte devant la vie des représentations qu'ils lui opposaient. Ces humains du Sud dressèrent une porte : c'est par là que tu dois d'abord passer, dirent-ils au Christ. Et cette porte était encore faite des anciennes représentations traditionnelles. Les barbares nordiques n'avaient pas cette porte ; l'entrée s'ouvrait toute grande à l'impulsion du Christ qui y pénétra. Entre le peuple ou les peuples qui menaient la vie des barbares nordiques vers lesquels vint le Christ, et Jésus lui-même, l'humain individuel vers lequel vint le Christ, il n'y avait qu'une différence graduelle. En Palestine, le Christ est venu vers l'humain individuel Jésus. Alors l'impulsion s'élargit sur las pays du sud.à était partout la porte de la vie de représentation, là il ne pouvait entrer ainsi, comme il pu dans l'humain particulier Jésus. Comme l'impulsion du Christ vint aux barbares nordiques, là elle ne put toutefois pas entrer dans l'humain particulier partout- ils n'étaient pas des Jésus- mais elle put pénétrer dans les âmes des peuples ; celles-ci s'ouvrirent au Christ dans une certaine relation. Et entre ces âmes des peuples et le Christ, un processus se déroula, analogue à ce qui s'était accompli entre le Jésus et le Christ.
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C'est là le secret intérieur du cheminement du christianisme à travers les pays du Sud jusqu'aux barbares nordiques. Mais ceux-ci n'étaient vraiment pas très évolués. Et bien que le Christ ait pu pénétrer en eux, les demeures dans lesquelles il entrait là n'étaient pas très aristocratiques ; elles hébergeaient des représentations primitives, très primitives. J'aimerais dire ceci : comme sous le voile de l'évolution du monde se déploya tout d'abord ce qui était hautement évolué dans le Sud, mais au niveau correspondant ä une phase antérieure. Ce qui était éminemment développé dans le Sud durant la quatrième période post-atlantéenne, l'époque gréco-latine, était encore tout embryonnaire dans le Nord, et en attente. Et l'on peut dire ceci : nous savons que la quatrième étape de civilisation post-atlantéenne a duré de 747 avant le Mystère du Golgotha jusqu'en l'an 1413 de notre ère, que nous vivons maintenant dans la cinquième. Si l'on prend un point quelconque de la quatrième étape post-atlantéenne, disons un point du 5e siècle avant l'événement du Golgotha, l'évolution était très avancée dans les pays gréco-latins, chez les barbares nordiques elle était très retardée, elle attendait que se poursuive son développement, et parvint au même point beaucoup plus tard. C'est-à-dire qu'au Nord, on se trouva, bien qu'à une phase plus avancée, au même point qu'on avait atteint plus tôt dans le Sud. Il est important de considérer cela. Car c'est seulement en l'envisageant que l'on découvre comment prend forme sur la Terre l'évolution intérieure, l'épanouissement intérieur de la vie humaine.
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Que l'on songe seulement à quelle élévation avait atteint cette culture gréco-latine à l'époque où dans son champ se leva le grand humain - car on ne peut pas purement le nommer un philosophe -, Platon, Platon et son humaine âme tranquille tournée vers en haut, vers les idées. Ce ne sont pas les idées abstraites dont on parle aujourd'hui à tort et à travers, ce sont des êtres spirituels vers lesquels Platon élevait le regard lorsqu'il parlait d'idées. Celui qui connaît vraiment Platon sait à quelle hauteur avait atteint cette culture gréco-latine de la quatrième période post-atlantéenne. A l'époque où sur le terrain de l'hellénisme Platon prit la première place, la culture des barbares nordiques avait à faire encore bien des efforts jusqu'à ce qu'elle produise, tiré de sa propre chair et de son propre sang, mais cette fois pour la cinquième époque post-atlantéenne, ce qu'avait produit l'hellénisme au temps de Platon.
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Quand la nature des barbares nordiques, puisant dans sa propre chair et dans son propre sang, a-t-elle atteint par son travail la hauteur où se trouvait déjà Platon à une époque antérieure ? Ce fut à l'époque de Goethe. Ce que fut le platonisme dans la culture grecque, le goethéanisme l'est pour la cinquième époque post-atlantéenne. Combien d'années faut-il pour faire une période de civilisation ? Vous le savez, en additionnant les 1 413 années d'après le Mystère du Golgotha et les 747 années qui les précédèrent, et qui constituent une période de civilisation ; ce sont donc 2 160 ans, un peu plus de 2 000 ans. C'est aussi à peu près le temps écoulé entre Platon et Goethe ; c'est la durée d'une époque de civilisation, mais décalée, qui les sépare.
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Ce qui nous apparaît chez Platon brille d'une lumière grandiose au sein de la civilisation antique. Ce qui nous apparaît réside dans les paroles par lesquelles sa philosophie s'élève jusqu'à une ferveur sacrée lorsqu'il dit : Dieu est le bien où il pressent qu'il faut rattacher à l'ordre moral de l'univers la vision de la nature conforme aux idées ; le divin est le bien. A ce moment, l'attente du christianisme pénètre dans l'hellénisme.
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Et par là, nous indiquons comment, dans le monde nordique, Goethe apporte une attente, l'attente d'un renouvellement du christianisme. Comment pourrait-on voir l'être intérieur de Goethe autrement que portant une attente, celle d'une compréhension nouvelle du Mystère du Golgotha ? Le petit garçon Goethe, à sept ans, est encore un païen devant la nature, il répète son hellénisme. Il prend un pupitre à musique, y pose toutes sortes de pierres et de roches, représentants de ce qui se passe dans la nature, allume en haut du pupitre une bougie par contact direct avec la lumière du soleil captée à l'aide d'une lentille, pour célébrer un sacrifice au grand dieu de la nature. C'est uniquement par vénération de la nature ; rien du Christ Jésus ne s'y trouve. Ce qui vit là, c'est le dieu qui peut être perçu dans la nature. Et Goethe est sincère dans ses fibres les plus intimes. Il ne confesse pas extérieurement une divinité quelconque, un être divin quelconque auquel il ne puisse pas s'unir intérieurement en vérité. Accepter la représentation de Dieu qu'un prêtre formule, il ne peut pas le faire ; apprendre extérieurement ce qui ne jaillit pas du fond de son âme, il ne peut pas le faire. En 1780 encore, ce qui jaillit de son être intime, c'est cet hymne en prose à la nature qui dit : « Nature, elle nous entoure et nous enlace. Sans nous prier ni avertir, elle nous fait entrer dans sa ronde, et nous entraîne dans sa danse, jusqu'à ce que lassés nous tombions de ses bras... Tout est nature. Le plus contre-nature aussi est nature. Le pompiérisme/la philistinerie la plus grande a aussi quelque chose de son génie... Elle m'a conduit dans le monde ... elle ne haïra pas son œuvre. Tout est sa faute, et tout est son mérite (I) I »
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C'est du plus intime de son être que jaillit cette vision, parce que Goethe la recherche avec l'honnêteté qui doit être celle d'un représentant de l'humanité de son niveau, où il n'y a rien de chrétien, Dans tout l'hymne en prose « La Nature », vous trouvez un merveilleux attachement tourné vers Dieu, presque celui du petit garçon de sept ans qui avait construit un autel païen avec les produits de la nature, mais où il n'y avait rien de chrétien. Car Goethe est le représentant sincère de la cinquième époque postatlantéenne, qui est pour lui le temps de l'attente. Mais qu'on ne puisse en rester au paganisme, cela s'exprime chez lui d'une part par la grandiose conception de la nature qu'il élabore scientifiquement, celle que manifestent sa morphologie, sa théorie des couleurs ; et aussi, d'autre part, le fait qu'il lui faut dépasser cette conception de la nature, ce paganisme. Prenez de ce point de vue l'impulsion la plus intime du « Faust », prenez notamment ce qu'il a exprimé par les secrets que recèle le « Conte du Serpent vert et de la belle Lilia» ., cette renaissance de l'humain qu'exprime le Conte, et essayez de ne pas rester superficiels, et de pénétrer jusqu'à ce qui vivait dans l'esprit de Goethe ; vous en viendrez alors à penser : ici vit dans une âme une nouvelle impulsion christique, une nouvelle impulsion de métamorphose de l'humanité telle qu'elle s'est accomplie par le Mystère du Golgotha, une aspiration à une nouvelle compréhension de ce Mystère du Golgotha. Car tout le « Conte du Serpent vert et de la belle Lilia » respire une atmosphère d'attente.
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Là où se trouve Platon au sein de l'hellénisme, Goethe prend place au sein de la cinquième époque post-atlantéenne. La question : où est Goethe ? nous conduit à répondre : comme Platon, par sa définition du divin qui est le bien, indiquait ce qu'est le Mystère du Golgotha pour que le comprenne la 4e époque post-adantéenne. Goethe, par les paroles qui résonnent dans le « Conte », indique ce qui conduit à une nouvelle compréhension de ce Mystère du Golgotha telle qu'elle doit venir. Voilà la réponse à la question : où est Goethe ?
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Comment se représenter l'histoire humaine pénétrée d'esprit jusqu'à l'époque la plus récente ? La conception extérieure de l'histoire, celle qui ne fait qu'énumérer les humains et les événements, ne dit en fait rien qui puisse vraiment saisir l'être intérieur de l'humain. Mais si l'on porte le regard sur la substance intérieure de ce qui se passe, si l'on voit que Goethe se tient au même point de la cinquième époque post-atlantéenne où Platon se trouvait pour la quatrième, alors se révèle l'onde spirituelle qui passe à travers le monde jusqu'aux jours les plus récents. En ces temps les plus récents, l'histoire est ordinairement, pour l'humanité actuelle, conçue sous la forme la moins spirituelle. Le goethéanisme est aussi une attitude d'attente tournée vers une compréhension nouvelle du Mystère du Golgotha.
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On ne parvient pas à comprendre ce qui s'est passé au tournant du 18e au 19e siècle sinon en essayant de pénétrer par cette voie jusqu'au cœur du devenir de l'humanité. Quelqu'un peut éveiller dans le cœur des humains plus d'une représentation édifiante en s'efforçant de ressusciter certaines impressions que l'on éveillait dans le vieux monde païen lorsque, disons, on élevait son regard jusqu'à l'idée de la grande Isis des Égyptiens. Mais au temps de Platon aussi, certes, la représentation de l'Isis égyptienne, de l'impulsion qui agit à travers la nature entière, a été perçue par les humains. Si nous entendons aujourd'hui parler d'Isis sans ressusciter de toutes nos forces ce que les humains de ce temps ont ressenti, alors nous en restons à des mots. L'humain honnête voit qu'on en reste à des mots. Si l'on ne se grise pas de sonorités, on en reste aux mots ; cela ne saisit pas le cœur. Que peut faire l'humain moderne lorsqu'il veut éveiller en son cœur les mêmes représentations qui, dans l'Antiquité, étaient éveillées dans le cœur humain lorsqu'on parlait d'Isis ? Ce qu'il peut faire, c'est laisser agir sur lui l'hymne en prose de Goethe. Car là, on y parle à l'humanité moderne comme on parlait à l'humanité d'autrefois lorsqu'on lui parlait d'Isis. C'est là aussi que résonne directement ce qui, provenant des profondeurs mystérieuses de l'univers, a résonné lorsqu'on parlait d'Isis à l'humain du passé.
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Et songeons un peu au tort que nous faisons à l'évolution du monde, au tort que nous faisons à notre propre cœur lorsque nous ne voulons pas entendre, lorsque nous préférons nous transporter tout extérieurement, parce que la chose porte le nimbe du passé, dans la manière dont on a parlé d'Isis aux humains d'autrefois. Lorsqu'on leur parlait d'Isis, un antique secret sacré résonnait à leurs oreilles. Et la langue de notre époque peut parler de ce même secret tel qu'il sortait des lèvres des prêtres égyptiens lorsqu'ils chantaient Isis. Il ne faut pas méconnaître la profondeur qui règne parfois dans la vie spirituelle moderne. Et nous nous sentirons alors vraiment des humains si notre sensibilité ne se banalise pas, si le sacré résonne à nos oreilles comme il veut le faire de par la nouvelle impulsion qui anime l'histoire. Ensuite, en nous préparant, en païens en quelque sorte, à l'aide de l'hymne en prose à la nature, nous pourrons, avec tous les élargissements de l'âme qui peuvent nous gagner, avec tous les approfondissements de l'âme dont nous ferons l'expérience en nous-mêmes, avec toutes les élévations de l'âme qui nous deviendront sensibles, nous pourrons nous plonger dans plus d'une scène du « Faust » ou dans le « Conte du Serpent vert et de la belle Lilia », où nous trouvons exprimée l'attente d'une nouvelle compréhension du Mystère du Golgotha chez le plus moderne de tous les humains.
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C'est là ce que je voulais esquisser pour vous d'une rencontre avec Goethe et le goethéanisme ; non pas une rencontre comme elles sont souvent une rencontre qui situe l'esprit de Goethe dans le cours tout entier de l'évolution humaine, en vue de la compréhension de l'époque immédiatement présente, en vue de fortifier les impulsions dont nous avons besoin pour prendre vraiment place dans le présent et dans le proche avenir, cette place que nous devons occuper non pas en dormant, comme je l'ai souvent souligné, mais en veillant, si nous ne voulons pas pécher contre la marche de l'évolution humaine. De cela alors demain plus avant.