Rejet
de la spiritualité comme
caractéristique de notre époque.
Formation de concepts abstraits.
Le matérialisme comme émanation
des doctrines de l'Église.
L'animal vit dans des concepts
abstraits. Différence dans la
conception des sens entre l'animal
et l'humain. "L'âme humaine et
l'âme animale" de Wasmann. Le
dépassement du/le passage devant
le gardien du seuil à l'époque de
l'âme consciente/de conscience.
L'abstraction des concepts conduit
l'humain à l'animal, une
régression/marche en arrière dans
la marche en avant. Crainte chez
les animaux, car le monde
terrestre leur est étranger. Futur
état de peur des humains qui ne
peuvent pas assimiler le monde
spirituel.
(Représentations
folles de l' "humanité blanche")
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Die
Antwort der Geisteswissenschaft
auf die wichtigsten Fragen der
Zeit Ablehnung der Geistigkeit als
Charakteristikon unserer Zeit.
Bildung abstrakter Begriffe.
Materialismus als Ausfluß der
Kirchenlehren. Das Tier lebt in
abstrakten Begriffen. Unterschied
in der Sinnesanschauung zwischen
Tier und Mensch. «Menschen- und
Tierseele» von Wasmann. Das
Vorüberschreiten am Hüter der
Schwelle im Zeitalter der
Bewußtseinsseele. Abstraktion der
Begriffe führt den Menschen zum
Tier herunter, ein Zurückschreiten
im Vorwärtsschreiten. Furcht bei
den Tieren, weil ihnen die
Erdenwelt fremd ist. Zukünftiger
Furchtzustand der Menschen, welche
die spirituelle Welt nicht
aufnehmen können.
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Combien
de fois avons-nous dû souligner
ici que les vérités de la
science de l'esprit,
lorsqu'elles sont énoncées,
peuvent facilement être mal
comprises dans l'une ou l'autre
direction. Et je vous ai donc
aussi parlé des raisons les plus
diverses pour lesquelles il est
certainement facile de
méconnaître et de mal comprendre
ces conceptions et ces façons de
voir spirituelles-scientifiques.
Il faut dire et redire qu'il est
bien sûr extrêmement facile,
quand on a eu peu d'occasions de
se plonger/s'approfondir dans le
spirituel, de trouver ici ou là
que les choses qui viennent au
jour
spirituellement-scientifiquement
ne sont pas pleinement fondées
ou du genre. Il est aussi
extrêmement facile de dire :
comment celui-ci ou celui-là qui
communique quelque chose
spirituellement-scientifiquement
le sait-il ? - si l'on ne veut
pas entrer dans le détail de ce
qu'il a lui-même souvent avancé
à ce sujet, d'où il sait ces
choses, et si l'on ne forme son
jugement que sur la base de ce
que l'on sait soi-même. Ce n'est
pas difficile de dire : "Comment
peut-il savoir cela ? Je ne le
sais quand même pas ! - et de
déclarer ensuite souverainement
: Ce que je ne sais pas, cela
aussi aucun autre ne le sait, là
un autre ne peut tout au plus
quand même le croire ! - Mais un
tel jugement vient seulement en
l'état parce que l'on n'accepte
pas d'entrer en matière sur les
sources desquelles les
connaissances
spirituelles-scientifiques
doivent être créées, en
particulier en nos temps
actuels.
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01
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Wie
oft mußten wir eigentlich hier
betonen, daß die
geisteswissenschaftlichen
Wahrheiten, wenn sie
ausgesprochen werden, nach der
einen oder andern Richtung hin
leicht mißzuverstehen sind. Und
ich habe Ihnen ja auch von den
verschiedensten Gründen
gesprochen, aus denen es sicher
leicht ist, diese
geisteswissenschaftlichen
Anschauungen und Erkenntnisse
zu mißkennen, mißzuverstehen. Es
ist immer wieder und wiederum zu
sagen, daß es natürlich ungemein
leicht ist, wenn man wenig
Gelegenheit gehabt hat, sich in
Spirituelles zu vertiefen, da
oder dort zu finden, daß die
Dinge, die
geisteswissenschaftlich zutage
treten, nicht voll begründet
sind oder dergleichen. Es ist
auch ungemein leicht zu sagen:
Woher weiß denn der oder jener,
welcher geisteswissenschaftlich
etwas mitteilt, woher weiß er
das? — wenn man nicht darauf
eingehen will, das zu
durchschauen, was er selbst
oftmals darüber vorgebracht hat,
von woher er diese Dinge weiß,
und man lediglich das Urteil
sich bildet nach dem, was man
selber weiß. Das ist ja nicht
schwer zu sagen: Woher kann der
das wissen? Ich weiß es doch
nicht! — und dann souverän zu
erklären: Dasjenige, was ich
nicht weiß, das weiß auch kein
anderer, da kann ein anderer
höchstens doch nur noch
glauben! — Aber ein solches
Urteil kommt nur dadurch
zustande, daß man sich eben gar
nicht darauf einläßt, auf die
Quellen einzugehen, aus denen
insbesondere in der heutigen
Zeit geisteswissenschaftliche
Erkenntnisse geschöpft werden
müssen.
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Parmi
les malentendus qui se sont
produits de cette sorte, peut
aussi appartenir que l'on croit
que la science de l'esprit
voudrait prononcer en bloc une
condamnation, un jugement
d'anéantissement sur toutes
l'aspiration du temps, pour
autant que cette aspiration
émane de personnalités qui se
trouvent en dehors de la science
de l'esprit. Mais là aussi,
repose seulement un malentendu.
C'est tout de suite le
spécialiste de la science de
l'esprit, qui considère avec
sérieux et dignité l'état actuel
du monde, qui tiendra compte de
l'état d'esprit, de l'état d'âme
des contemporains et se posera
la question : Qu'est-ce qui se
passe dans l'âme des
contemporains sérieux du
présent, dans la direction dans
laquelle il faut justement
chercher à améliorer certaines
choses qui méritent d'être
améliorées ou qui doivent l'être
? - Mais ce qui doit avant tout
être saisi de l'oeil comme un
fait extraordinairement
marquant, en particulier dans le
présent, c'est qu'est refusé
tout de suite, parfois par les
contemporains les plus
aspirants, d'entrer concrètement
dans le savoir du monde
spirituel, dans la connaissance
du monde spirituel, qui peut se
présenter devant l'humain comme
une réalité et pas purement
comme quelque chose que l'on
peut appréhender par une somme
de concepts. Aujourd'hui, la
plupart des humains aimeraient
justement que leurs expériences
se limitent au monde des sens et
qu'ils admettent tout au plus
que le monde spirituel est
accessible par des concepts, par
des idées. Ils ne veulent pas
s'associer à une recherche qui
parle de moyens de pénétrer
réellement dans le monde
spirituel conformément à
l'expérience vécue. Ce refus de
la spiritualité réelle est
cependant un trait
caractéristique de notre époque
; c'est un trait de notre époque
dont nous devons tenir compte,
en particulier nous qui essayons
de nous placer sur le terrain de
la science de l'esprit. Sinon,
nous restons en dehors de cette
science de l'esprit, nous
contentant d'y adhérer comme
s'il s'agissait d'une chose qui
devrait être prise en
considération à côté d'autres
choses qui viennent au jour dans
le présent.
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02
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Zu
den auf diese Art zustande
gekommenen Mißverständnissen
kann nun auch gehören, daß man
glaubt, die Geisteswissenschaft
wolle in Bausch und Bogen ein
Verdammungs-, ein
Vernichtungsurteil aussprechen
über das ganze Streben der Zeit,
insofern dieses Streben von
Persönlichkeiten ausgeht, die
außerhalb der
Geisteswissenschaft stehen.
Aber auch da liegt nur ein
Mißverständnis vor. Gerade der
Geisteswissenschafter, der
ernst und würdig den heutigen
Weltzustand ins Auge faßt, wird
wohl eingehen auf die
Gemütslage, auf die
Seelenstimmung der Zeitgenossen
und wird sich die Frage
vorlegen: Was geht in den Seelen
der ernsten Zeitgenossen der
Gegenwart vor, in der Richtung,
in der eine Besserung manches
Verbesserungswürdigen oder
Verbesserungsnotwendigen eben
gesucht werden muß? — Was aber
hier vor allen Dingen als eine
besonders in der Gegenwart
außerordentlich markante
Tatsache ins Auge gefaßt werden
muß, das ist, daß gerade
abgelehnt wird, manchmal von den
strebendsten Zeitgenossen
abgelehnt wird das konkrete
Eingehen auf das Wissen von der
geistigen Welt, auf die
Erkenntnis von der geistigen
Welt, die als eine Wirklichkeit
vor den Menschen treten kann und
nicht bloß als etwas, was man
durch eine Summe von Begriffen
erschließt. Die meisten Menschen
möchten eben heute mit ihren
Erfahrungen nur in der
Sinneswelt stehenbleiben und
eine geistige Welt höchstens
zugeben als durch Begriffe,
durch Ideen erschließbar. Sie
möchten sich nicht anschließen
an eine Forschung, welche von
Mitteln spricht, in die geistige
Welt erlebnisgemäß wirklich
einzudringen. Dieses Ablehnen
der wirklichen Geistigkeit, das
ist allerdings ein
charakteristischer Zug unserer
Zeit; das ist ein Zug unserer
Zeit, den insbesondere wir, die
wir versuchen, uns auf den Boden
der Geisteswissenschaft zu
stellen, berücksichtigen müssen.
Sonst bleiben wir doch außerhalb
dieser Geisteswissenschaft
stehen, uns nur auf sie
einlassend als wie auf etwas,
was neben andern Dingen, die in
der Gegenwart zutage treten,
doch auch berücksichtigt werden
sollte.
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J'ai
récemment montré ici, en vous
présentant les pensées de
Walther Rathenau, que le
spécialiste de science de
l'esprit est déjà en mesure,
dans les limites où les
directions de pensée actuelles
sont à apprécier, d'apprécier
aussi réellement ces courants de
pensée. Mais ce qui est
frappant, c'est ce refus du
véritable impact spirituel qui
doit venir à notre époque. Ce
rejet, on peut en faire
l'expérience à chaque pas, si
l'on est attentif à ce que les
gens pensent aujourd'hui.
Certes, le bouleversement de la
situation mondiale actuelle
s'est manifesté devant beaucoup
d'humains ; il y a des humains
qui savent apprécier tout le
sérieux du temps présent actuel
et qui ont déjà compris
l'apprécier depuis quelque
temps. Là aussi, je vous prie de
ne pas vous laisser aller à
l'arrogance de maints
anthroposophe et de penser que
l'anthroposophie, en tant que
telle, donne déjà une
information pour mieux apprécier
le sérieux du temps que les gens
qui se trouvent en dehors du
mouvement anthroposophique, ne
l'apprécient. Car on aimerait
aussi qu'à l'intérieur de ce
mouvement anthroposophique,
certains soient davantage
touchés dans leur âme par ce qui
est décisif dans notre situation
mondiale actuelle. On trouve
trop souvent dans nos rangs des
humains qui, malgré la gravité
de l'époque, n'aiment pas
regarder cette gravité et
préfèrent s'occuper de leur
propre personnalité plutôt que
d'éveiller en eux un certain
intérêt pour les grandes
questions qui puisent par
l'humanité.
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03
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Ich
habe vor kurzem hier, dadurch,
daß ich Ihnen die Gedanken
Walther Rathenaus vorführte,
gezeigt, daß der
Geisteswissenschafter schon in
der Lage ist, innerhalb der
Grenzen, in welcher gegenwärtige
Gedankenrichtungen zu würdigen
sind, diese Gedankenrichtungen
auch wirklich zu würdigen. Aber
auffällig ist eben doch diese
Zurückweisung des wirklichen
geistigen Einschlages, der in
unserer Zeit kommen soll. Dieses
Ablehnen kann man ja auf Schritt
und Tritt erfahren, wenn man
aufmerksam ist auf das, was die
Leute heute denken. Gewiß, es
ist vor viele Menschen in der
Gegenwart das Erschütternde der
gegenwärtigen Weltenlage
getreten; es gibt Menschen, die
den ganzen Ernst der
gegenwärtigen Zeit zu würdigen
verstehen und auch schon seit
einiger Zeit zu würdigen
verstanden haben. Auch da bitte
ich Sie, sich durchaus nicht der
Hochnäsigkeit mancher
Anthroposophen zu befleißigen
und zu meinen, daß
Anthroposophie als solche schon
eine Anweisung gibt, besser den
Ernst der Zeit zu würdigen, als
ihn Leute würdigen, die
außerhalb der anthroposophischen
Bewegung stehen. Denn man möchte
auch, daß innerhalb dieser
anthroposophischen Bewegung gar
mancher mehr in seinem Gemüte
berührt würde von dem
Entscheidenden in unserer
gegenwärtigen Weltenlage. Man
findet nur allzuhäufig gerade
innerhalb unserer Reihen
Menschen, die heute, trotz des
Ernstes der Zeit, nicht auf
diesen Ernst hinblicken mögen
und lieber sich mit ihrer
eigenen werten Persönlichkeit
beschäftigen, statt einiges
Interesse für die großen Fragen
in sich zu erregen, die durch
die Menschheit pulsieren.
|
Pour
la réflexion d'aujourd'hui, je
vais partir d'un exemple qui
m'est tombé entre les mains, on
peut dire par hasard - si on ne
se méprend pas sur le mot, et
nous n'avons pas besoin de nous
méprendre sur le mot - ; un
essai qui est cependant
aujourd'hui dépassé dans la
mesure où il a été écrit alors
que la dite guerre battait
encore son plein. L'essai est
donc aujourd'hui dépassé. Il
n'est pas non plus très
percutant, car il traite de la
plupart des choses dont il parle
de manière très unilatérale.
Mais il est le fruit d'un humain
- cela se voit à son attitude et
à sa manière d'écrire - qui
réfléchit sérieusement à ce qui
doit se passer, à ce que le
monde doit attendre des
événements. Il présente, dans
cet essai, la manière dont les
puissances occidentales, les
puissances centrales et les
puissances orientales se sont
progressivement comportées au
sein de la catastrophe des
dernières années. Il présente
les grands dangers, certes
unilatéraux, mais tout de même,
qui guettent aujourd'hui et
guetteront l'avenir à partir de
cette catastrophe. L'auteur a
une certaine vision du monde. Il
ne considère pas le monde
uniquement du point de vue des
frontières nationales ; il
arrive encore aux humains
d'aujourd'hui de ne considérer
le monde que du point de vue de
leurs frontières nationales, et
s'ils peuvent se rassurer en se
disant que telle ou telle chose
n'a pas encore eu lieu dans leur
pays, alors ils ne sont pas
inquiets. L'auteur de cet
article ne voit tout de même pas
seulement les alentours du
clocher de l'église, mais il
voit quand même quelque chose de
la perspective du monde. Et en
résumant ses pensées, il arrive
à une phrase très étrange. Il
dit : "Qu'un destin terrible
attend l'humanité blanche ; cela
me semble certain en toutes
circonstances, à moins qu'une
période de suprématie de la
sagesse ne succède très vite à
celle de la passion et de
l'illusion. Nous vivons en effet
depuis longtemps dans la période
qui ressemble beaucoup à celle
des migrations de peuples. Le
rythme est énormément accéléré
par la guerre mondiale. Ce qui
correspond aux tribus
germaniques immigrant alors de
l'extérieur dans d'anciennes
terres cultivées, ce sont les
couches populaires inférieures
considérables et ascendantes,
qui sont très différentes, tant
par le sang que par l'héritage
culturel, de celles qui
dominaient jusqu'alors. Le fait
que cette "migration des
peuples" - il est en effet
beaucoup plus approprié de
parler de migration des peuples
que de guerre - "ait lieu est
une bonne chose dans la mesure
où elle conditionne un
élargissement, un élargissement
de la base culturelle et une
élévation du niveau global. Mais
c'est très dangereux si elle se
déroule trop rapidement. Et ce
danger s'accroît à mesure que la
guerre mondiale se prolonge".
|
04
|
Ich
will bei der heutigen
Betrachtung von einem Beispiel
ausgehen, das mir, man kann
sagen zufällig — wenn man das
Wort nicht mißversteht, und wir
brauchen es nicht mißzuverstehen
— in die Hände gekommen ist;
ein Aufsatz, der allerdings
insofern heute veraltet ist, als
er geschrieben wurde, während
der sogenannte Krieg noch in
vollem Gange war. Also der
Aufsatz ist heute veraltet. Er
ist auch sonst nicht gerade
eindringlich, da er die meisten
Dinge, die er bespricht, sehr
einseitig behandelt. Allein er
rührt doch her von einem
Menschen — das sieht man nach
der ganzen Haltung, nach der
ganzen Schreibweise —, der sich
die ernstesten Gedanken darüber
macht, was nun eigentlich
geschehen soll, was die Welt von
den Ereignissen zu erwarten
hat. Er stellt dar, dieser
Aufsatz, wie sich die
Westmächte, die Mittelmächte,
die Ostmächte allmählich
verhalten haben innerhalb der
Katastrophe der letzten Jahre.
Er stellt die großen Gefahren,
wenn auch einseitig, aber doch
immerhin dar, die aus dieser
Katastrophe heraus heute lauern
und in die Zukunft hineinlauern
werden. Der Verfasser hat einen
gewissen Weltblick. Er
betrachtet die Welt nicht nur
vom Gesichtspunkt der
Landesgrenzen; auch das soll ja
unter den heutigen Menschen noch
vorkommen, daß sie die Welt nur
vom Gesichtspunkt ihrer
Landesgrenzen betrachten, und
wenn sie sich dann beruhigen
können, daß innerhalb ihres
Landes das oder jenes noch nicht
stattfindet, dann sind sie
unbesorgt. Der Verfasser dieses
Aufsatzes sieht immerhin nicht
nur den Umkreis des Kirchturmes,
sondern er sieht doch etwas von
der Weltperspektive. Und seine
Gedanken zusammenfassend, kommt
er zu einem sehr merkwürdigen
Satze. Er sagt: «Daß ein
furchtbares Schicksal der weißen
Menschheit winkt; dies scheint
mir unter allen Umständen gewiß,
es sei denn, daß eine Periode
supremer Weisheitsherrschaft
sehr bald die der Leidenschaft
und Wahnvorstellungen ablöst.
Wir leben in der Tat seit lange
schon in der Periode, die mit
der Völkerwanderungszeit viel
Ähnlichkeit hat. Das Tempo wird
durch den Weltkrieg ungeheuer
beschleunigt. Was den damals von
außen in altes Kulturland
einwandernden Germanenstämmen
entspricht, sind die
beträchtlichen, aufsteigenden
unteren Volksschichten, die
sowohl dem Blut wie dem
Kulturerbe nach von den bisher
herrschenden sehr verschieden
sind. Daß diese Völkerwanderung»
— es ist in der Tat viel besser,
von einer Völkerwanderung als
von einem Kriege zu sprechen --
«überhaupt stattfindet, ist gut
insofern, als sie Verbreitung
bedingt, eine Verbreitung der
Kulturbasis und eine Hebung vom
Gesamtniveau. Sehr gefährlich
aber ist es, wenn sie zu schnell
verläuft. Und diese Gefahr wird
vergrößert, je länger der
Weltkrieg dauert.»
|
L'essai
est aujourd'hui dépassé/vieilli.
Le danger n'est pas devenu moins
grand, mais comme il tire tous
ses arguments de la guerre qui
fait encore rage, ses arguments
sont vieillis. Mais ce qui doit
nous intéresser ici, c'est
surtout la première phrase que
j'ai lue : "Qu'un destin
terrible guette l'humanité
blanche me semble certain en
toutes circonstances, à moins
qu'une période de règne suprême
de la sagesse ne succède très
vite à celle de la passion et
des representations illusoires".
- Car cela est en fait
absolument correct en tant que
vérité abstraite. Et si
quelqu'un dit une fois que le
seul salut de l'humanité réside
dans le fait de se tourner vers
un règne suprême de sagesse, et
non vers quelque autre
charlatanisme politique ou
social, alors nous devons
reconnaître un tel fait, une
telle direction de pensée. Mais
nous ne devons absolument pas
oublier que ce sont précisément
ces humains, dont nous devons
admettre qu'ils sont saisis dans
toutes les profondeurs de leur
être par la gravité de la
situation actuelle, que ce sont
précisément ces humains qui,
lorsqu'il s'agit de dire en quoi
consistent les conceptions de la
sagesse qui devraient dissoudre
les anciennes représentations
chimèriques, qui retombent
aussitôt sur de vieilles
représentations chimériques
devenues de belles paroles. Car
c'est justement la tragédie,
c'est le terrible destin de
notre époque, que les humains
deviennent certes attentifs à
cela : Il est nécessaire de se
tourner vers l'esprit - mais que
la peur et l'angoisse les
envahissent toujours lorsqu'ils
doivent se tourner vers l'esprit
; qu'ils sont alors aussitôt
prêts à recourir aux
représentations illusoires qui
ont poussé l'humanité dans le
terrible destin actuel. Nous
avons donc seulement besoin de
prendre l'exemple d'une
orientation des représentations
très répandue.
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05
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Der
Aufsatz ist heute veraltet. Die
Gefahr ist nicht weniger groß
geworden, aber da er alle
Argumente aus dem noch
vorhandenen Kriegswüten
ableitet, so sind seine
Argumente veraltet. Uns aber muß
hier insbesondere der erste Satz
interessieren, den ich
vorgelesen habe: «Daß ein
furchtbares Schicksal der weißen
Menschheit winkt, scheint mir
unter allen Umständen gewiß, es
sei denn, daß eine Periode
supremer Weisheitsherrschaft
sehr bald die der Leidenschaft
und Wahnvorstellungen ablöst.»
— Denn das ist in der Tat. als
abstrakte Wahrheit unbedingt
richtig. Und wenn jemand es
einmal ausspricht, daß die
einzige Rettung der Menschheit
in dem Sich-Hinwenden zu einer
supremen Weisheitsherrschaft
liegt, und nicht zu
irgendwelchen andern
politischen oder sozialen
Quacksalbereien, dann müssen wir
eine solche Tatsache, eine
solche Gedankenrichtung
anerkennen. Aber wir dürfen
dabei eben durchaus nicht
vergessen, daß gerade solche
Menschen, von denen wir zugeben
müssen, daß sie in allen Tiefen
ihres Wesens ergriffen sind von
dem Ernst der Zeitlage, daß
gerade solche Menschen, wenn es
sich nun darum handelt, zu
sagen, worin denn die
Weisheitsvorstellungen bestehen,
die die alten Wahnvorstellungen
ab‑ lösen sollen, daß sie dann
doch gleich wieder zurückfallen
auf irgendwelche, zu schönen
Worten gewordene alte
Wahnvorstellungen. Denn das ist
gerade die Tragik, das ist das
furchtbare Schicksal unserer
Zeit, daß die Menschen zwar
aufmerksam darauf werden: Es ist
notwendig, zum Geiste sich
hinzuwenden —, daß sie aber
immer Furcht und Angst
überkommt, wenn sie sich zum
Geiste hinwenden sollen; daß sie
dann gleich wieder bereit sind,
nach den alten Wahnvorstellungen
zu greifen, die die Menschheit
hineingetrieben haben in das
gegenwärtige furchtbare
Schicksal. Wir brauchen ja nur
das Beispiel einer sehr
verbreiteten
Vorstellungsrichtung zu nehmen.
|
Croyez-vous
que si vous demandiez à un
représentant, disons trivial, de
la confession de foi catholique
romaine, s'il serait enclin à
croire que les anciennes
conceptions ont conduit à
l'époque catastrophique,
qu'elles doivent être remplacées
par de nouvelles, croyez-vous
qu'il serait vraiment enclin à
croire à la nécessité de
renouveler les conceptions qui
n'ont pas pu sauver l'humanité
de cette terrible catastrophe ?
Non, il dirait : si seulement
les humains redeviennent
correctement catholiques
romains, ils seront déjà
heureux. - Et il ne lui
viendrait même pas à l'idée de
se dire qu'ils ont eu le temps
d'être catholiques romains
pendant mille neuf cents ans et
qu'ils sont malgré tout arrivés
à la catastrophe ; que la
catastrophe doit donc au moins
enseigner que l'on a besoin de
nouvelles impulsions. Ce n'est
qu'un exemple parmi tant
d'autres. Il est nécessaire de
montrer/conduire devant les yeux
sans réserve les pendants qui
existent sur ce point.
|
06
|
Glauben
Sie, wenn Sie einen
richtiggehenden, sagen wir
trivial, Vertreter des
römisch-katholischen
Kirchenbekenntnisses fragen, ob
er geneigt sein würde zu
glauben, daß die alten
Vorstellungen in die
katastrophale Zeit hineingeführt
haben, daß sie von neuen
abgelöst werden müssen, glauben
Sie, daß er wirklich geneigt
sein würde, an die Notwendigkeit
einer Erneuerung derjenigen
Vorstellungen zu glauben, welche
die Menschheit nicht retten
haben können vor dieser
furchtbaren Katastrophe? Nein,
er würde sagen: Wenn die
Menschen nur wiederum richtig
römisch-katholisch werden, dann
werden sie schon glücklich
werden. — Und er wird gar nicht
auf den Einfall kommen, sich zu
sagen, daß sie doch
tausendneunhundert Jahre
hindurch Zeit gehabt haben,
römisch-katholisch zu sein und
dennoch in die Katastrophe
hineingekommen sind; daß also
zum mindesten die Katastrophe
lehren muß, daß man neue Impulse
braucht. Das ist nur ein
Beispiel für viele. Es ist
überhaupt notwendig, gerade mit
Bezug auf diesen Punkt
rückhaltlos die Zusammenhänge,
die da bestehen, vor Augen zu
führen.
|
Il
est facile aujourd'hui, même
pour un adepte de telle ou telle
Église considéré comme
authentique, de dire : le
haeckelisme ou le matérialisme,
c'est une chose diabolique, il
faut l'éradiquer avec souche et
tige. - C'est le contraire de ce
qui peut conduire les humains à
un état d'âme salutaire. Oui, on
peut bien parler ainsi, mais si
l'on s'en tient à cette
affirmation et que l'on
n'examine pas le contexte qui
entre en ligne de compte, alors
il sera impossible d'arriver à
quelque chose qui soit en accord
avec le présent et encore moins
l'avenir proche. Car si vous
prenez un sentiment quelconque
de vision du monde, teinté de
matérialisme, et que vous vous
demandez : d'où vient-il
historiquement ? - alors, si
vous voulez vraiment y voir plus
clair, vous ne pourrez pas vous
empêcher de vous dire : au fond,
elle vient justement de la
manière dont le christianisme a
été représenté pendant mille
neuf cents ans par les
différentes confessions. Celui
qui voit plus loin sait que le
haeckelisme n'aurait pas été
possible sans le christianisme
de l'Église qui l'a précédé. Il
y a des gens qui sont restés sur
le point de vue de l'Église,
disons tel qu'il était au Moyen
Âge ; ils défendent encore
aujourd'hui les pensées que
l'Église avait au Moyen Âge.
D'autres ont fait évoluer ces
idées. Et ceux qui les ont
développées, parmi eux, il y a
par exemple Ernst Haeckel. Il
est un descendant direct des
idées cultivées par les
différentes églises pendant des
siècles. Cela n'est pas né en
dehors de l'Église, c'est une
vérité qui s'est développée au
sens profond du terme au sein
des doctrines de l'Église.
Toutefois, on reconnaître
seulement correctement les
pendants lorsqu'on se feconde un
peu avec des vues
spirituelles-scientifiques pour
saisir ces choses de l'oeil.
|
07
|
Es
ist heute leicht, selbst für
einen als echt geltenden
Anhänger dieser oder jener
Kirche, zu sagen: Der
Haeckelismus oder der
Materialismus, das ist eine
Teufelssache, das muß mit Stumpf
und Stiel ausgerottet werden. —
Das ist das Gegenteil von dem,
was die Menschen in eine
heilsame Seelenverfassung
hineinführen kann. Ja, man kann
wohl so sprechen, aber wenn man
bei dieser Aussage bleibt und
nicht die Zusammenhänge
untersucht, die dabei in
Betracht kommen, dann wird man
unmöglich zu etwas kommen
können, was der Gegenwart und
noch weniger der nächsten
Zukunft heilsam sein kann. Denn
wenn Sie irgendeine
materialistisch gefärbte
Weltanschauungsempfindung
aufnehmen und sich fragen: Woher
kommt sie historisch? — dann
werden Sie, wenn Sie wirklich
Einsicht gewinnen wollen, gar
nicht umhin können, sich zuletzt
doch zu sagen: sie kommt ja im
Grunde gerade aus der Art, das
Christentum zu vertreten, wie
dieses Christentum
tausendneunhundert Jahre lang
von den verschiedenen
Konfessionen vertreten worden
ist. Der Tiefersehende weiß, daß
Haeckelismus ohne das
vorangehende Christentum der
Kirche gar nicht möglich gewesen
wäre. Es gibt Leute, die sind
auf dem Standpunkt der Kirche
zurückgeblieben, sagen wir, wie
sie im Mittelalter war; die
vertreten heute noch immer die
Gedanken, die die Kirche im
Mittelalter gehabt hat. Andere
haben diese Gedanken
weitergebildet. Und diejenigen,
die sie weitergebildet haben,
unter denen ist zum Beispiel
Ernst Haeckel. Er ist ein
gerader Abkömmling der durch die
verschiedenen Kirchen
jahrhundertelang gepflogenen
Vorstellungen. Das ist nicht
außerhalb der Kirche entstanden,
das ist im tieferen Sinne
durchaus innerhalb der
Kirchenlehren entstandene
Wahrheit. Allerdings, richtig
die Zusammenhänge erkennen wird
man erst dann, wenn man sich ein
wenig befruchtet mit
geisteswissenschaftlichen
Einsichten, um diese Dinge ins
Auge zu fassen.
|
Je
veux donc aujourd'hui - même si
certains d'entre vous diront
peut-être que la chose est trop
difficile, mais rien n'a la
permission de nous être trop
difficile, on doit faire preuve
de discernement -, j'aimerais
tout d'abord vous exposer un
point en particulier.
|
08
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Ich
will Ihnen daher heute — obwohl
vielleicht einzelne von Ihnen
sagen werden, die Sache ist zu
schwer, aber es darf uns nichts
zu schwer sein, man soll
Einsicht gewinnen —, ich möchte
Ihnen heute zunächst einmal
einen Punkt besonders
auseinandersetzen.
|
Si
vous lisez aujourd'hui les
écrits d'inspiration
philosophique d'érudits bien
formés, par exemple catholiques,
vous trouverez partout, en
rapport avec un certain point,
une vision très précise. Et on
peut dire que vous trouverez
cette conception formée chez les
meilleurs de ces catholiques
formés. - Je voudrais tout de
suite faire remarquer que je ne
suis pas du tout enclin à
sous-estimer la formation
formelle du clergé catholique
par exemple. Je connais très
bien - je l'ai aussi exprimé
dans mon livre "Vom
Menschenrätsel" (De l'énigme de
l'humain) - la meilleure
formation que possèdent
justement maints théologiens
catholiques, lorsqu'ils écrivent
philosophiquement, par rapport
aux écrits des savants
philosophes qui ne sont pas
passés par la théologie
catholique, par exemple. Sous ce
rapport, il faut dire que la
littérature savante, la
littérature théologique des
ministres protestants, des
ministres réformés, est loin
derrière la bonne formation
philosophique des théologiens
catholiques. Ces gens ont, grâce
à leur formation rigoureuse, une
certaine capacité à former leurs
concepts de manière vraiment
plastique ; ils ont - ce que,
par exemple, les humains qui
sont aujourd'hui célèbres dans
la littérature philosophique non
catholique n'ont même pas une
fois comme présentiment - une
certaine faculté à envisager ce
qu'est un concept, ce qu'est une
idée, et du genre, bref, ces
gens ont une certaine formation.
Il n'est même pas nécessaire de
prendre un livre de Haeckel, on
peut prendre un livre d'Eucken
pour constater cette pagaille
conceptuelle, cette horrible
discussion simplement
feuilletoniste sur les concepts
les plus importants, ou bien on
peut prendre un livre de Bergson
par exemple, où l'on a toujours
le sentiment qu'il intercepte
les concepts sans pouvoir les
manipuler, comme le célèbre
Chinois qui veut se retourner et
qui intercepte toujours sa
natte. Vous ne trouverez pas
cette vacillation absolue dans
le monde des concepts, qui est
le cas chez ces gens non formés,
si vous vous laissez aller à la
littérature philosophique issue
du clergé catholique, de sorte
que, par exemple, un livre comme
l'Histoire de l'idéalisme en
trois volumes d'Otto Willmann,
un catholique pur et dur qui
affiche son catholicisme à
chaque page, est bien plus élevé
que la plupart de ce qui est
écrit aujourd'hui dans le
domaine philosophique par des
non-catholiques. On peut
absolument savoir tout cela et
prendre néanmoins le point de
vue que l'on doit adopter en
tant que spécialiste en science
de l'esprit. L'infériorité de
l'esprit peut décider
différemment dans ce domaine,
elle peut par exemple être
d'avis que parce qu'il y a une
bonne formation, elle a plus de
valeur. Mais on peut absolument
aussi faire preuve d'objectivité
lorsqu'on est contraint
d'adopter un certain point de
vue dans la vie.
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09
|
Wenn
Sie heute philosophisch
angehauchte Schriften gut
geschulter, zum Beispiel
katholischer Gelehrter lesen, da
werden Sie überall mit Bezug auf
einen gewissen Punkt eine ganz
bestimmte Anschauung ausgebildet
finden. Und man kann sagen: Sie
finden diese Anschauung
ausgebildet bei den allerbesten
dieser katholisch geschulten
Gelehrten. — Ich möchte dabei
gleich bemerken, daß ich
durchaus nicht geneigt bin, die
formale Schulung des
katholischen Klerus zum
Beispiel zu unterschätzen. Ich
kenne sehr gut — ich habe das
auch ausgesprochen in meinem
Buch «Vom Menschenrätsel» — die
bessere Schulung, die gerade
manche katholischen Theologen
haben, wenn sie philosophisch
schreiben, gegenüber den
Schreibereien der nicht durch
die katholische Theologie
gegangenen philosophischen
Gelehrten zum Beispiel. In
dieser Beziehung, muß man sagen,
ist die gelehrte Literatur, die
theologische Literatur der
protestantischen, der
reformierten Geistlichen weit
zurück hinter der guten
philosophischen Schulung der
katholischen Theologen. Diese
Leute haben durch ihre strenge
Schulung eine gewisse Fähigkeit,
ihre Begriffe wirklich plastisch
auszubilden; sie haben — was zum
Beispiel Menschen, die heute
berühmt sind in der
nichtkatholischen
philosophischen Literatur, nicht
einmal als Ahnung haben — eine
gewisse Fähigkeit, einzusehen,
was ein Begriff ist, was eine
Idee ist und dergleichen, kurz,
diese Leute haben eine gewisse
Schulung. Man braucht nicht
einmal ein Buch von Haeckel zu
nehmen, man kann ein Buch von
Eucken nehmen, um diese
Begriffspurzelei festzustellen,
diese schreckliche, bloß
feuilletonistische Herumrederei
über die wichtigsten Begriffe,
oder man kann zum Beispiel ein
Buch von Bergson nehmen, wo man
immer das Gefühl hat: der fängt
die Begriffe ab, ohne mit ihnen
hantieren zu können, wie der
bekannte Chinese, der sich
umdrehen will und immer seinen
Zopf abfängt. Dieses absolute
Taumeln in der Begriffswelt, das
bei diesen ungeschulten Leuten
der Fall ist, das werden Sie
nicht finden, wenn Sie sich
einlassen auf die vom
katholischen Klerus ausgehende
philosophische Literatur, so daß
in dieser Beziehung zum Beispiel
ein Buch wie die dreibändige
«Geschichte des Idealismus» von
Otto Willmann, einem waschechten
Katholiken, der auf jeder Seite
seinen Katholizismus zur Schau
trägt, weit höher steht als das
meiste, was von
nichtkatholischer Seite gerade
heute auf philosophischem
Gebiete geschrieben wird. Das
alles kann man durchaus wissen
und dennoch den Standpunkt
einnehmen, den man eben als
Geisteswissenschafter einnehmen
muß. Inferiorität des Geistes
mag auf diesem Gebiete anders
entscheiden, mag zum Beispiel
der Meinung sein: weil da gute
Schulung ist, so ist sie
überhaupt mehr wert. Nun, das
mag sein; aber man kann durchaus
sich auch der Objektivität
befleißen, wenn man genötigt
ist, einen bestimmten
Gesichtspunkt im Leben
einzunehmen.
|
Il
y a un point qui viendra
toujours vers vous dans cette
littérature philosophique
catholique bien formée, un point
qui aussi a considérablement
beaucoup d'éblouissant pour le
penseur actuel, c'est celui qui
vient toujours en considération
lorsque les gens viennent à
parler de la différence de
l'humain à l'animal. N'est-ce
pas, les lecteurs ordinaires de
Haeckel et les connaisseurs de
Haeckel s'efforceront toujours
d'estomper autant que possible
la différence entre l'humain et
l'animal, de faire croire que
l'humain n'est dans son ensemble
qu'un animal en quelque sorte
plus évolué. Les savants
catholiques ne font pas cela,
mais ils mettent toujours en
avant ce qui leur semble être
une différence radicale entre
l'humain et l'animal. Ils
soulignent que l'animal en reste
à la vision ordinaire qu'il
acquiert de l'objet qu'il sent
maintenant, de l'objet suivant
qu'il sent ou contemple ensuite,
et ainsi de suite ; que l'animal
ne reste en quelque sorte
toujours que dans des
représentations individuelles
particulières, tandis que
l'humain a la faculté de se
former des concepts abstraits
déduits, de résumer les choses.
C'est en effet une différence
radicale, parce que l'humain, si
l'on conçoit les choses ainsi,
se distingue vraiment
radicalement de l'animal.
L'animal, qui ne considère que
les détails, ne peut pas former
en lui la spiritualité, parce
que les concepts abstraits
doivent vivre dans la
spiritualité. Et c'est ainsi que
l'on doit en arriver à
reconnaître que dans l'humain
vit cette âme particulière qui
justement forme les concepts
abstraits, tandis que l'animal
avec sa sorte de vie intérieure
particulière ne peut former ces
concepts abstraits.
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10
|
Ein
Punkt wird Ihnen in dieser gut
geschulten katholischen philo‑
sophischen Literatur immer
entgegentreten, ein Punkt, der
auch ungemein viel Blendendes
für den heutigen Denker hat; das
ist der, der immer in Betracht
kommt, wenn die Leute zu
sprechen kommen auf den
Unterschied des Menschen vom
Tiere. Nicht wahr, die
gewöhnlichen Haeckel-Leser und
Haeckel-Bekenner, die werden ja
immer darauf ausgehen, den
Unterschied des Menschen vom
Tier möglichst zu verwischen,
möglichst den Glauben zu
erwecken, daß der Mensch im
ganzen nur ein gewissermaßen
höher ausgebildetes Tier ist.
Das tun die katholischen
Gelehrten nicht, sondern sie
heben immer etwas hervor, was
ihnen als radikaler Unterschied
erscheint zwischen dem Menschen
und dem Tiere. Sie heben hervor,
daß das Tier bei der
gewöhnlichen Anschauung bleibt,
die es gewinnt von dem
Gegenstand, den es jetzt
beriecht, von dem nächsten
Gegenstand, den es dann beriecht
oder beschaut und so weiter; daß
das Tier gewissermaßen immer nur
in einzelnen individuellen
Vorstellungen bleibt, während
der Mensch die Fähigkeit hat,
abgezogene, abstrakte Begriffe
sich zu bilden, die Dinge
zusammenzufassen. Das ist in der
Tat ein radikaler Unterschied,
weil der Mensch, wenn man die
Sache so auffaßt, dadurch sich
wirklich radikal vom Tier
unterscheidet. Das Tier, das nur
die Einzelheiten ins Auge faßt,
kann nicht in sich die
Geistigkeit ausbilden, weil ja
die abstrakten Begriffe in der
Geistigkeit leben müssen. Und
dadurch muß man dazu kommen,
anzuerkennen, daß im Menschen
diese besondere Seele lebt, die
eben die abstrakten Begriffe
bildet, während das Tier mit
seiner besonderen Art des
Innenlebens diese abstrakten
Begriffe nicht bilden kann.
|
Celui
qui considère les débats
catholiques sur ce point se dit
: c'est quelque chose
d'extrêmement important qu'une
bonne formation philosophique
puisse attirer l'attention sur
ce point décisif, radicalement
décisif, de la différence entre
l'humain et l'animal. De nos
jours, les humains n'apprécient
pas du tout la portée d'une
telle chose. Par exemple,
lorsque le tapage organisé par
Drews a commencé, lorsque la
question de savoir si Jésus
avait vécu ou non a été
soulevée, lorsqu'une grande
réunion s'est tenue à Berlin, où
toutes sortes de gens ont parlé
sur le problème : Jésus a-t-il
vécu ? - le théologien
catholique Warmann en a
également parlé, et il ne
pouvait bien sûr que dire des
choses que les autres
considéraient comme très
rétrogrades. Mais malgré le fait
que les coryphées, notamment de
la théologie protestante
berlinoise, aient parlé à
l'époque, deux déclarations, ou
plutôt les documents de ces
déclarations, me sont apparus
dans les discours de l'époque
comme étant vraiment d'un niveau
un peu meilleur - pas au niveau
actuel, mais à un niveau un peu
meilleur. L'une d'entre elles
était une déclaration qu'un
érudit - je ne veux rien dire de
mal, mais plutôt faire l'éloge
de cet humain - avait faite à
l'époque. Je ne pense pas
pouvoir mieux le louer qu'en
l'appelant un érudit tapageur de
tout premier ordre. Cet humain
aurait en effet pu faire
beaucoup grâce à sa perspicacité
et à ses connaissances
singulières dans les domaines
les plus divers, grâce à un
grand savoir. Déjà à l'époque où
je le fréquentais - c'était il y
a dix-huit ou dix-neuf ans - il
écrivait depuis quinze ans, je
crois, une révision de la
logique, et je pense qu'il doit
encore y travailler depuis, car
cette révision de la logique ne
m'est pas parvenue entre-temps.
Il avait déjà dit à l'époque, ce
qui est tout à fait juste, que
les humains étaient en fait tout
à fait terribles dans le
présent, qu'ils étaient en effet
tout à fait terribles quand ils
ne se sentaient pas en sécurité,
quand ils commencent à penser,
parce qu'il suffit d'entendre
deux ou trois phrases
aujourd'hui, que ce soit dans
une conversation scientifique ou
non scientifique, pour voir la
plus terrible des illogies
s'installer. Cela, pensait-il,
que les humains devraient
observer pour ne pas tomber dans
les représentations illusoires
les plus horribles qui existent
aujourd'hui, cela pourrait être
écrit sur un quart de page, il
suffit de tenir compte de ce
quart de page. Je ne sais pas
s'il veut réaliser ce quart de
page comme une révision de la
logique; comme je l'ai dit, cela
faisait déjà quinze ans,
dix-huit ou dix-neuf ans se sont
écoulés depuis, je ne sais pas
où il en est aujourd'hui avec
cette révision de la logique.
Mais je veux le féliciter en
l'appelant un vagabond plein
d'esprit, parce qu'avec ça, je
veux indiquer que s'il n'était
pas un vagabond riche d'esprit,
il pourrait fournir terriblement
beaucoup. Il a cette fois là,
dit quelque chose de très beau,
il a notamment dit : "Oui,
l'Église catholique a dû
entendre un jour que les
comètes, qui se composent d'un
noyau et d'une queue, sont des
corps célestes comme les autres
et qu'elles se déplacent selon
des lois, comme les autres corps
célestes. Lorsqu'il ne fut plus
possible de nier que les comètes
étaient des corps célestes comme
les autres, l'Église catholique
se décida à admettre que l'on
appliquait aussi aux comètes les
autres lois de la trajectoire
céleste, mais elle ne l'admit
d'abord qu'en ce qui concerne le
noyau, pas encore en ce qui
concerne la queue. - Eh bien, il
voulait seulement exprimer
symboliquement que l'Église
catholique n'est généralement
encline à admettre que le strict
nécessaire, comme elle l'a
autorisé en 1827 avec la vision
copernicienne du monde pour ses
adeptes ; mais que même
lorsqu'elle doit admettre le
strict nécessaire, elle retient
au moins encore la queue de la
chose ! C'est une remarque qui
me semble caractériser assez
bien la situation.
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11
|
Wer
auf diesen Punkt hin die
entsprechenden katholischen
Auseinandersetzungen ins Auge
faßt, der sagt sich: Das ist
etwas ungeheuer Bedeutsames, daß
durch gute philosophische
Schulung auf diesen
entscheidenden, radikal
entscheidenden Punkt in dem
Unterschied zwischen Mensch und
Tier richtig hingewiesen werden
kann. Die Menschen würdigen in
der Gegenwart gar nicht die
Tragweite einer solchen Sache.
Als zum Beispiel der Rummel
dazumal losgegangen war, den
Drews veranstaltet hat, diese
Auseinandersetzung, ob Jesus
gelebt hat oder nicht, als
damals in Berlin eine große
Versammlung abgehalten worden
ist, wo alle möglichen und
unmöglichen Leute geredet haben
über das Problem: Hat Jesus
gelebt? — da hat auch der
katholische Theologe Warmann
darüber gesprochen, und er
konnte natürlich nur Dinge
sagen, die die andern als sehr
rückständig betrachtet haben.
Aber trotzdem dazumal eigentlich
die Koryphäen, namentlich der
Berliner protestantischen
Theologie, geredet haben, so
sind mir im Grunde genommen in
den damaligen Reden doch als
wirklich auf einem etwas
besseren Niveau — nicht auf dem
Gegenwartsniveau, aber einem
etwas besseren Niveau — zwei
Aussprüche beziehungsweise die
Unterlagen dieser Aussprüche
erschienen. Das eine war eine
Ausführung, die ein — ich will
damit gar nichts Schlimmes
sagen, sondern eigentlich den
Mann loben — gelehrter Bummler
allerersten Ranges dazumal
losgelassen hat. Ich glaube ihn
nicht besser loben zu können,
als indem ich ihn einen
gelehrten Bummler allerersten
Ranges nenne. Der Mann hätte
nämlich durch seinen Scharfsinn
und durch seine eigenartigen
Kenntnisse auf den
verschiedensten Gebieten, durch
ein großes Wissen viel leisten
können. Schon damals, als ich
mit ihm verkehrte -- das ist
achtzehn, neunzehn Jahre her —,
hatte er schon seit fünfzehn
Jahren, glaube ich, an einer
Revision der Logik geschrieben,
und ich glaube, er muß auch
seither noch daran schreiben,
denn diese Revision der Logik
ist mir mittlerweile nicht zu
Gesicht gekommen. Er hat dazumal
schon gesagt, was ganz richtig
ist : die Menschen seien
eigentlich ganz fürchterlich in
der Gegenwart, sie seien nämlich
dann ganz fürchterlich, wenn sie
zu denken anfangen, denn man
brauche nur zwei, drei Sätze,
sei es in einem
wissenschaftlichen oder in einem
unwissenschaftlichen Gespräch
heute zu hören, um zu
beobachten, wie gleich die
furchtbarste Unlogik einsetzt.
Das, meinte er, was die Menschen
beobachten müßten, damit sie
nicht in die grauslichsten
Wahnvorstellungen kommen, die
heute gang und gäbe sind, das
ließe sich auf eine Quartseite
aufschreiben, man brauche nur
diese Quartseite wirklich zu
berücksichtigen. Ich weiß ja
nicht, ob er diese Quartseite
als Revision der Logik zustande
bringen will; wie gesagt,
dazumal waren es schon fünfzehn
Jahre, seither sind noch
achtzehn, neunzehn Jahre
verflossen, ich weiß nicht, wie
weit er jetzt ist mit dieser
Revision der Logik. Aber ich
will ihn also loben, indem ich
ihn einen geistreichen,
geistvollen Bummelanten nenne,
weil ich damit andeuten will,
daß er, wenn er nicht ein
geistreicher Bummelant wäre,
furchtbar viel leisten könnte.
Der hat dazumal etwas sehr
Schönes gesagt, er hat nämlich
gesagt: Ja, die katholische
Kirche mußte eines Tages hören,
daß die Kometen, die ja aus Kern
und Schwanz bestehen,
Himmelskörper wie die andern
sind und nach Gesetzen sich
bewegen, wie die andern
Himmelskörper auch. Als nun gar
nicht mehr geleugnet werden
konnte, nach den Dingen, die da
einmal vorlagen, daß die Kometen
auch solche Himmelskörper seien
wie die andern, da entschloß
sich die katholische Kirche
zuzugeben, daß man auf die
Kometen auch die übrigen
Himmelsbahngesetze anwende; aber
sie gab es zunächst nur mit
Bezug auf den Kern, noch nicht
mit Bezug auf den Schwanz zu. —
Nun, er wollte damit symbolisch
nur ausdrükken, daß die
katholische Kirche in der Regel
nur geneigt ist, das
Notwendigste zuzugeben, wie sie
ja 1827 erst die kopernikanische
Weltanschauung für ihre Bekenner
erlaubt hat; daß sie aber selbst
dann, wenn sie das Notwendigste
zugeben muß, wenigstens noch den
Schwanz von der Sache
zurückbehält! Das ist eine
Bemerkung, von der ich fand, daß
sie eigentlich ganz gut die
Situation charakterisierte.
|
Mais
l'autre remarque, c'était
justement celle du chercheur
catholique sur les fourmis
Wasmann - c'est un excellent
chercheur sur les fourmis, mais
c'est aussi un philosophe bien
formé - qui a dit : "En fait,
messieurs, vous ne pouvez pas me
comprendre, parce qu'en réalité,
vous ne savez pas tous comment
on pense philosophiquement ;
celui qui pense
philosophiquement ne parle pas
comme vous ! - Et en effet, il
avait raison, il ne fait aucun
doute qu'il a touché le
fond/avec cela atteint t le clou
sur la tête. Or, il y a tout de
suite un petit ouvrage
sympathique de Wasmann sur la
différence entre l'humain et
l'animal, qui met fortement en
évidence ce que je viens
d'évoquer : cette capacité des
humains à penser réellement en
termes abstraits, que l'animal
ne doit justement pas avoir.
C'est quelque chose
d'extraordinairement
éblouissant, parce que c'est
convaincant dans une certaine
direction pour celui qui s'est
suffisamment formé dans sa
pensée pour pouvoir saisir dans
l'oeil toute la force d'une
telle affirmation.
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12
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Die
andere Bemerkung aber, die war
getan eben gerade von dem
katholischen Ameisenforscher
Wasmann — er ist ein
ausgezeichneter Ameisenforscher,
aber er ist auch ein gut
geschulter Philosoph —, der da
sagte : Eigentlich, meine
Herren, können Sie mich ja gar
nicht verstehen, denn in
Wirklichkeit wissen Sie alle
nicht, wie man philosophisch
denkt; derjenige, der
philosophisch denkt, der redet
eben nicht so wie Sie! — Und in
der Tat, er hatte damit recht,
es ist ganz zweifellos, daß er
damit den Nagel auf den Kopf
traf. Nun gibt es gerade eine
kleine, nette Schrift von
Wasmann über den Unterschied
zwischen Mensch und Tier, welche
scharf hervorhebt, was ich jetzt
eben angedeutet habe: diese
Fähigkeit der Menschen, wirklich
in abstrakten Begriffen zu
denken, die das Tier eben nicht
haben soll. Das ist etwas, was
außerordentlich blendend ist,
weil es ja nach einer gewissen
Richtung hin überzeugend ist
für den, der sich nur in seinem
Denken so weit geschult hat, daß
er die ganze Tragkraft einer
solchen Behauptung ins Auge
fassen kann.
|
Mais
regardons maintenant la chose
spirituellement-scientifiquement,
là toute l'histoire qui entrera
devant les yeux dans sa
signification. Si nous partons
spirituellement-scientifiquement
des conceptions et des
expériences que l'on peut gagner
là-dessus dans le monde
spirituel, on comprend d'un côté
que sans les considérations
spirituelles scientifiques,
cette affirmation éblouissante
dont je viens de parler, ne peut
venir en l'état, qu'elle doit
aussi être en fait valable pour
chacun qui ne veut pas devenir
spécialiste de la science de
l'esprit, tout de suite s'il est
bien formé philosophiquement ;
cela, on le l'envisage d'un
côté. Mais de l'autre côté, on
voit ce qui suit, on le voit
simplement en observant les
choses dans le monde : si l'on
compare l'humain à l'animal avec
des conditions préalables
spirituelles-scientifiques,
alors se montre que l'humain est
certes confronté aux choses du
monde par des observations
isolées/particulières et se
forme ensuite des concepts
abstraits par toutes sortes
d'opérations de penser dans
lesquelles il résume ce qu'il
voit par unité. On peut aussi
admettre que l'animal n'a pas
cette abstraction, que l'animal
n'exerce pas cette activité
d'abstraction. Mais ce qui est
curieux, c'est que les concepts
abstraits ne manquent pas à
l'animal, que l'animal vit avec
son âme tout de suite dans les
concepts les plus abstraits que
nous, les humains, nous formons
avec peine, et que l'animal n'a
pas la vision
individuelle/particulière comme
nous. Ce que nous avons en
avance, c'est justement que nous
avons une utilisation beaucoup
plus libre des sens, une façon
bien précise d'interaction entre
les sens et les émotions
intérieures et les impulsions de
la volonté. C'est ce que nous
avons de plus que l'animal. Mais
la sécurité de l'instinct qu'ont
les animaux repose précisément
sur le fait que l'animal vit dès
le départ avec des concepts
abstraits que nous devons
d'abord former. Ce qui nous
distingue de l'animal, c'est que
nos sens s'émancipent et
deviennent plus libres dans leur
utilisation vers le monde
extérieur, et que nous pouvons
aussi injecter dans nos sens la
volonté que l'animal ne peut pas
injecter. Mais ce que nous, les
humains, n'avons pas, et que
nous devons d'abord acquérir,
les concepts abstraits, c'est
précisément l'animal qui les a,
aussi étrange que cela puisse
paraître. Certes, chaque animal
n'a qu'un domaine déterminé,
mais dans ce domaine, l'animal a
de telles notions abstraites,
aussi étrange que cela puisse
nous paraître. L'humain est
obligé de voir un, deux, trois
chiens ; il s'en sert pour
former le concept abstrait de
"chien". L'animal a dans ce
domaine, et très précisément, le
même concept abstrait de "chien"
que nous, il n'a pas besoin de
se le former. Nous devons
d'abord le former, l'animal n'en
a pas besoin. Mais l'animal n'a
pas la capacité de distinguer
exactement un chien d'un autre,
de l'individualiser exactement
par les perceptions
sensorielles.
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13
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Aber
nun sehen wir die Sache einmal
geisteswissenschaftlich an, da
wird Ihnen erst die ganze
Geschichte in ihrer Bedeutung
vor Augen treten. Wenn wir
geisteswissenschaftlich ausgehen
von den Anschauungen, von den
Erfahrungen, die man darüber
gewinnen kann in der
spirituellen Welt, dann begreift
man auf der einen Seite, daß
ohne die
geisteswissenschaftlichen
Betrachtungen diese blendende
Behauptung zustande kommen kann,
von der ich eben gesprochen
habe, daß sie auch eigentlich
für jeden, der nicht
Geisteswissenschafter werden
will, gelten muß, gerade wenn er
gut philosophisch geschult ist;
das sieht man auf der einen
Seite ein. Auf der andern Seite
sieht man aber folgendes, man
sieht es einfach, indem man die
Dinge in der Welt betrachtet:
Wenn man mit
geisteswissenschaftlichen
Voraussetzungen den Menschen mit
dem Tiere vergleicht, dann zeigt
sich, daß der Mensch zwar den
Dingen der Welt gegenübertritt
in einzelnen Beobachtungen und
sich dann abstrakte Begriffe
bildet durch allerlei
Denkoperationen, in denen er
zusammenfaßt, was er vereinzelt
sieht. Man kann auch zugeben,
daß das Tier diese Abstraktion
nicht hat, daß das Tier diese
Tätigkeit der Abstraktion nicht
ausübt. Aber das Kuriose ist,
daß die abstrakten Begriffe dem
Tiere nicht fehlen, daß das Tier
mit seiner Seele gerade in den
allerabstraktesten Begriffen
lebt, die wir Menschen uns
mühevoll bilden, und daß das
Tier die einzelne Anschauung
nicht so hat wie wir. Was wir
voraushaben, ist gerade, daß wir
einen viel freieren Gebrauch der
Sinne, eine ganz bestimmte Art
von Zusammenwirken von Sinnen
und inneren Emotionen und
Willensimpulsen haben. Das haben
wir vor dem Tier voraus. Aber
die Sicherheit des Instinktes,
welche die Tiere haben, die
beruht gerade darauf, daß das
Tier von vornherein mit solchen
abstrakten Begriffen lebt, die
wir uns erst bilden müssen.
Worin wir uns von dem Tier
unterscheiden, das ist, daß sich
unsere Sinne emanzipieren und
freier werden im Gebrauch nach
der Außenwelt zu, und daß wir
auch in unsere Sinne den Willen
hineingießen können, den das
Tier nicht hineingießen kann.
Aber das, was wir Menschen nicht
haben, sondern uns erst erwerben
müssen, die abstrakten Begriffe,
die hat gerade das Tier, so
sonderbar es einem erscheinen
mag. Gewiß, es hat jedes Tier
nur ein bestimmtes Gebiet, aber
auf diesem Gebiete hat das Tier
solche abstrakten Begriffe, so
sonderbar es einem er‑ scheinen
mag. Der Mensch ist darauf
angewiesen, einen, zwei, drei
Hunde zu sehen; er bildet sich
daraus den abstrakten Begriff
«Hund». Das Tier hat auf diesem
Gebiete, und zwar ganz genau,
denselben abstrakten Begriff
«Hund», den wir haben, es
braucht sich ihn nicht zu
bilden. Wir müssen uns ihn erst
bilden, das Tier braucht das
nicht. Aber das Tier hat nicht
die Fähigkeit, den einen Hund
von dem andern genau zu
unterscheiden, genau zu
individualisieren durch die
Sinneswahrnehmungen.
|
Si
nous n'acquérons pas la capacité
d'accéder au véritable état des
faits de la réalité par la
science de l'esprit, nous nous
trompons à un certain niveau sur
ce qui est le plus essentiel.
Nous croyons que parce que nous,
les humains, devons développer
la capacité de former des
concepts abstraits, nous nous
distinguons par ces concepts
abstraits de l'animal qui ne
possède pas cette capacité. Mais
l'animal n'a pas du tout besoin
de cette capacité, car il
possède d'emblée les concepts
abstraits. L'animal a un tout
autre type de vision sensorielle
que nous, les humains. C'est
justement la vision extérieure
des sens qui est entièrement
différente.
|
14
|
Wenn
wir uns nicht die Fähigkeit
erwerben, durch
Geisteswissenschaft auf den
wahren Tatbestand der
Wirklichkeit einzugehen, so
täuschen wir uns in einer
gewissen Beziehung über das
Allerwesentlichste. Wir
glauben, weil wir Menschen die
Fähigkeit entwickeln müssen,
abstrakte Begriffe zu bilden, so
unterscheiden wir uns durch die
abstrakten Begriffe vom Tiere,
das diese Fähigkeit nicht
besitzt. Aber das Tier braucht
diese Fähigkeit gar nicht, weil
es die abstrakten Begriffe von
vornherein hat. Das Tier hat
eine ganz andere Art von
Sinnesanschauung als wir
Menschen. Gerade die äußere
Sinnesanschauung ist ganz
verschieden.
|
En
cette relation, une
transformation saisissant
profondémént dans
lesreprésentations humaines est
nécessaire. Car les humains se
sont instruits de toutes sortes
de concepts de science de la
nature qui sont déjà devenus
populaires aujourd'hui. Soit ils
ont pu les apprendre dans une
certaine école, par un
enseignement direct, soit ils se
sont instruits par cette eau de
vaisselle - j'allais dire par
cette lecture des journaux - par
laquelle les représentations des
science de la nature se
répandent aujourd'hui dans le
monde entier. Mais les humains
sont dominés par ces
représententations de science de
la nature. En ce qui concerne ce
que je viens de vous indiquer,
les humains sont profondément
dominés par une tendance, que
l'on pourrait presque qualifier
d'instinctive, à croire que
l'animal voit vraiment la même
chose que l'humain dans son
environnement. Lorsqu'il se
promène avec son chien, il a la
croyance instinctive que le
chien voit le monde comme il le
voit, qu'il voit l'herbe
colorée, le blé coloré, les
pierres colorées, tout comme
lui. Et puis, s'il est capable
de penser un tant soit peu, il a
aussi encore la croiyance : il
peut lui-même faire des
abstractions et a donc des
concepts abstraits, mais son
chien ne fait pas d'abstraction,
et ainsi de suite. Et pourtant,
ce n'est pas le cas. Ce chien
qui marche à côté de nous vit
tout aussi bien que nous dans
les concepts abstraits. Oui, il
y vit même plus intensément que
nous. Il n'a même pas besoin de
les acquérir, mais il vit
intensément en eux dès le début.
Mais il n'a pas la vision
extérieure, qui lui donne une
toute autre image : il suffit
d'être attentif à certaines
observations que l'on peut faire
dans la vie. Cependant, on ne
prend pas toujours les choses
suffisamment au sérieux. Je
pourrais vous citer un grand
nombre d'exemples qui vous
montreraient comment l'humain,
de manière purement instinctive,
pense de manière erronée/tordue
dans ce sens. Par exemple, une
fois, c'était à Zurich, je
crois, je suis sorti dans la rue
après une conférence donnée lors
d'une soirée de Branche. Un
cocher m'attendait, et le cheval
ne voulait pas vraiment aller,
il faisait mine de redouter un
peu. Le cocher dit alors : "Il a
peur de son ombre. - Il voyait
bien sûr l'ombre du cheval que
la lanterne projetait sur le
mur, et il supposait donc que le
cheval voyait cette ombre
exactement comme lui. Il n'avait
bien sûr aucune idée de ce qui
se passait, si je puis dire,
dans l'âme du cheval et de ce
qui se passait dans son âme. Il
voit l'ombre du cheval, mais le
cheval a un sentiment vivant
d'être dans cette partie de
l'espace du corps éthérique où
l'ombre se forme. Cela est un
tout autre processus, en rapport
à la vision intérieure un tout
autre processus.
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15
|
In
dieser Beziehung ist sogar eine
sehr tief eingreifende
Umwandlung in den menschlichen
Vorstellungen notwendig. Denn
über allerlei
naturwissenschaftliche Begriffe,
die heute schon populär geworden
sind, haben sich ja die Menschen
unterrichtet. Entweder haben sie
sie in einer gewissen Schule,
durch direkten Unterricht lernen
können, oder sie haben sich
unterrichtet durch jenes
Abwaschwasser — ich wollte sagen
durch jene Zeitungslektüre —,
womit heute die
naturwissenschaftlichen
Vorstellungen in alle Welt
hinausströmen. Aber die Menschen
sind beherrscht von diesen
naturwissenschaftlichen
Vorstellungen. Mit Bezug auf
das, was ich Ihnen eben
angedeutet habe, da sind die
Menschen ganz tief beherrscht
von einem, fast könnte man
sagen, instinktiven Hang zu
glauben, daß das Tier wirklich
in der Umgebung dasselbe sieht
wie der Mensch. Wenn er mit
seinem Hunde spazieren geht, so
hat er den instinktiven Glauben,
daß der Hund die Welt so sieht,
wie er sie sieht, daß er ebenso
das Gras farbig, den Weizen
gefärbt, die Steine gefärbt
sieht, wie er selber. Und dann
hat er, wenn er einigermaßen
denken kann, auch noch den
Glauben: er selber kann
abstrahieren und hat daher
abstrakte Begriffe, sein Hund
aber abstrahiert nicht und so
weiter. Und dennoch ist es nicht
so. Dieser Hund, der neben uns
geht, lebt geradeso in den
abstrakten Begriffen wie wir.
Ja, er lebt sogar intensiver
darinnen als wir. Er braucht sie
auch gar nicht zu erwerben,
sondern er lebt vom Anfange an
intensiv darinnen. Aber die
äußere Anschauung hat er nicht
so, die gibt ihm ein ganz
anderes Bild: Sie brauchen nur
aufmerksam zu sein auf gewisse
Beobachtungen, die man im Leben
machen kann. Allerdings, man
nimmt die Dinge nicht immer
ernst genug. Ich könnte Ihnen
eine ganze Anzahl von Beispielen
anführen, aus denen Ihnen
hervorgehen würde, wie der
Mensch rein instinktiv in dieser
Richtung verkehrt denkt. Zum
Beispiel ging ich einmal, es war
in Zürich, glaube ich, von einem
Vortrag, der an einem Zweigabend
gehalten worden war, auf die
Straße. Da wartete ein Kutscher,
und das Pferd wollte nicht recht
gehen, machte Miene, ein bißchen
zu scheuen. Da sagte der
Kutscher: Das fürchtet sich vor
seinem Schatten. — Er sah
natürlich den Schatten des
Pferdes, den die Laterne auf die
Wand warf, und deshalb setzte er
voraus, daß das Pferd ganz genau
ebenso diesen Schatten sehe wie
er. Er hatte natürlich keine
Ahnung davon, was, wenn ich
sagen darf, in der Seele des
Pferdes und was in seiner Seele
vorgeht. Er sieht den Schatten
des Pferdes, aber das Pferd hat
ein lebendiges Gefühl vom Sein
in jenem Raumteil des
Ätherleibes, wo sich der
Schatten bildet. Das ist ein
ganz anderer Vorgang, in bezug
auf die innere Anschauung ein
ganz anderer Vorgang.
|
Vous
avez là le choc entre le mode de
pensée jusqu'à présent, jusque
dans les visions/façons de voir
les plus élémentaires et
instinctives des humains naïfs,
àvec ce qui doit entrer
spirituellement-scientifiquement
nouveau dans les humains. Ils
devront toutefois d'abord
apprécier avec le plus grand
sérieux ce qui repose en fait à
la base ici. Car, en ce qui
concerne de telles choses, le
matérialisme le plus absolu d'un
Vogt ou d'un Moleschott ou d'un
Clifford ou d'un Spencer, et
ainsi de suite, se distingue
beaucoup moins du concept
traditionnel de confession de
foi des différentes confessions
que ne se distingue ce qui, en
tant que nouveau mode de pensée
reposant à la base de la science
de l'esprit doit se distinguer
de ces confessions de foi.. Car
en fait, certains matérialistes
pensent aujourd'hui que l'humain
n'est pas très différent de
l'animal. - Ils ont entendu une
fois sonner quelque chose à ce
sujet, même s'ils n'ont pas
entendu les cloches sonner, à
savoir que l'humain peut se
faire des concepts abstraits,
qui sont tout de même quelque
chose de différent des simples
représentations sensorielles
habituelles ; mais ils se disent
: des concepts abstraits, ce
n'est peut-être pas quelque
chose d'aussi important, d'aussi
essentiel, donc au fond,
l'humain ne se distingue pas de
l'animal. - Tout le matérialisme
actuel est en fait une création
des confessions d'églises. Il
suffit d'envisager cela très
sérieusement, et l'on verra
qu'un renouvellement du mode de
représentation de l'âme humaine
entre ici en ligne de compte, si
l'on ne veut pas en rester là :
maintenant, à nouveau, retour
aux anciennes représentations,
et tout ira déjà bien !
|
16
|
Da
haben Sie das Aufeinanderprallen
der bisherigen Denkweise bis in
die elementarsten,
instinktivsten Anschauungen
naiver Menschen hinein mit dem,
was geisteswissenschaftlich neu
in die Menschen hineinkommen
muß. Sie werden allerdings erst
mit allem Ernste würdigen
müssen, was hier eigentlich
zugrunde liegt. Denn mit Bezug
auf solche Dinge unterscheidet
sich der ärgste Materialismus
eines Vogt oder Moleschott oder
Clifford oder Spencer und so
weiter viel weniger von dêm
hergebrachten Bekenntnisbegriffe
der einzelnen Konfessionen, als
sich dasjenige unterscheidet,
was als eine neue Denkweise der
Geisteswissenschaft zugrunde
liegend von diesen Bekenntnissen
sich unterscheiden muß. Denn
eigentlich denken gewisse
Materialisten doch heute : Der
Mensch unterscheidet sich nicht
sehr vom Tiere. — Sie haben auch
einmal etwas davon läuten
gehört, wenn auch nicht die
Glocken zusammenschlagen
vernommen, daß der Mensch sich
abstrakte Begriffe machen kann,
die doch etwas anderes sind als
die gewöhnlichen bloß sinnlichen
Vorstellungen; aber sie sagen
sich: Abstrakte Begriffe, das
ist vielleicht doch nicht so
etwas Wichtiges, so etwas
Wesentliches, also im Grunde
genommen unterscheidet sich der
Mensch nicht von dem Tiere. —
Der gesamte Materialismus der
Gegenwart ist eigentlich eine
Schöpfung der
Kirchenbekenntnisse. Das muß man
nur wirklich ganz ernsthaftig
ins Auge fassen, dann wird man
sehen, daß eine Erneuerung der
Vorstellungsart der
Menschenseelen hier in Betracht
kommt, wenn man nicht dabei
stehenbleiben will: Nun wiederum
zurück zu den alten
Vorstellungen, dann wird es
schon gut gehen!
|
Mais
on ne peut pas dire quelque peu
que les humains pourraient tout
simplement s'abstenir de se
tourner vers une véritable vie
de l'esprit et que les choses
pourraient continuer ainsi !
Non, ceux qui disent "qu'un
terrible destin attend
l'humanité blanche me semble
certain en toutes circonstances,
à moins qu'une période de
suprématie de la sagesse ne
succède très vite à celle de la
passion et des illusions" ont
raison. Seulement, de telles
gens devraient aussi reconnaître
que la plus grande partie des
représentations scientifiques
sur le monde actuel appartient
aux representation
illusoires/folles. Cela devrait
justement être reconnu. Dans le
courant de son évolution,
l'humanité est arrivée au point
que nous caractérisons souvent
en disant que depuis le XVe
siècle, l'humanité est dans
l'ère de l'âme de conscience. Et
cette évolution de l'âme
consciente se déroule de la
manière que je viens de décrire
à plusieurs reprises. Voyons une
caractéristique très importante
de l'évolution de l'âme de
conscience.
|
17
|
Man
kann aber nicht etwa sagen, daß
die Menschen es einfach
unterlassen könnten, sich nun zu
wirklichem Geistesleben
hinzuwenden, und es auch so
weitergehen könnte! Nein,
diejenigen haben schon recht,
die da sagen, «... daß ein
furchtbares Schicksal der
weißen Menschheit winkt,
scheint mir unter allen
Umständen gewiß, es sei denn,
daß eine Periode supremer
Weisheitsherrschaft sehr bald
die der Leidenschaft und
Wahnvorstellungen ablöst». Nur
sollten solche Leute auch
einsehen, daß zu den
Wahnvorstellungen der größte
Teil der wissenschaftlichen
Vorstellungen über die Welt
heute gehört. Das sollte eben
durchaus eingesehen werden. Die
Menschheit ist in ihrer
Entwickelungsströmung an dem
Punkt angekommen, den wir
oftmals dadurch
charakterisieren, daß wir sagen:
Seit dem 15. Jahrhundert ist
die Menschheit im Zeitalter der
Bewußtseinsseele. Und diese
Entwickelung der
Bewußtseinsseele findet so
statt, wie ich es eben öfter
charakterisiert habe. Sehen wir
einmal auf ein sehr wichtiges
Charakteristikon mit Bezug auf
die Entwickelung der
Bewußtseinsseele hin.
|
Je
vous l'ai déjà évoqué la
dernière fois : tout ce que le
chercheur en esprit reconnaît,
c'est-à-dire ce qu'il élève dans
la conscience, tout de suite de
telles choses qui reposent dans
l'évolution de l'humanité, cela
se passe dans le subconscient
des humains, même si on ne le
reconnaît pas. En se développant
vers l'avenir, l'humanité passe
par certaines expériences. Elle
passe inconsciemment par ces
expériences si elle ne préfère
pas les amener à la conscience,
ce qui devrait justement se
produire à l'âge du
développement de l'âme de
conscience. Mais c'est tout de
suite à cette époque du
développement de l'âme
consciente que beaucoup de
choses qui parviennent à
l'humain dans son subconscient
sont aujourd'hui encore
repoussées.
|
18
|
Ich
habe Ihnen schon das letzte Mal
angedeutet: Alles was der
Geistesforscher erkennt, das
heißt ins Bewußtsein heraufhebt
gerade von solchen Dingen, die
in der Entwickelung der
Menschheit liegen, das geht,
auch wenn es nicht erkannt wird,
bei den Menschen im
Unterbewußtsein vor sich. Die
Menschheit geht einmal, indem
sie nach der Zukunft hin sich
entwickelt, durch gewisse
Erfahrungen hindurch. Sie geht
unbewußt durch diese Erfahrungen
hindurch, wenn sie es nicht
vorzieht, sie ins Bewußtsein
heraufzubringen, was eben im
Zeitalter der
Bewußtseinsseelenentwickelung
geschehen sollte. Aber gerade in
diesem Zeitalter der
Bewußtseinsseelenentwikkelung
wird heute noch manches, was an
den Menschen im Unterbewußtsein
herantritt, zurückgestoßen.
|
Entre
autres, une certaine partie de
l'expérience que l'on peut
appeler la rencontre avec le
"gardien du seuil" s'approche de
plus en plus de l'humain.
Certes, si l'on veut vraiment
entrer dans le monde spirituel
en pleine conscience, développer
des imaginations, des
inspirations, des intuitions, il
faut entrer dans le domaine du
monde suprasensible à un degré
beaucoup plus élevé, avec des
expériences plus riches, des
expériences tout à fait
différentes. Il faut passer
devant le gardien du seuil de
manière plus approfondie - si je
peux me permettre d'utiliser
cette expression - que toute
l'humanité ne doit le faire au
cours de l'âge de l'âme
consciente. Mais dans une
certaine mesure, l'humain doit
simplement passer devant le
Gardien du Seuil jusqu'à la fin
de l'évolution de l'âme de
conscience. Il peut alors avoir
la commodité de laisser ce
passage entièrement dans le
subconscient. Mais la science de
l'esprit est justement là pour
que cela ne se produise pas.
Elle doit attirer l'attention
sur le fait que cela fait partie
des événements qui se déroulent
actuellement dans le
développement/l'évolution de
l'humanité. Et celui qui empêche
aujourd'hui les humains de
pratiquer la science de l'esprit
ne veut en fait rien de moins
que forcer les humains à passer,
non pas consciemment, mais
inconsciemment, devant le
gardien du seuil qui, en cette
époque, fait simplement son
entrée dans l'horizon des
humains.
|
19
|
Unter
anderem tritt mehr und mehr ein
gewisser Teil desjenigen
Erlebnisses an den Menschen
heran, das man nennen kann die
Begegnung mit dem «Hüter der
Schwelle». Gewiß,
will man wirklich in
die geistige Welt
vollbewußt
eintreten,
Imaginationen,
Inspirationen,
Intuitionen
entwickeln, so muß
man in viel höherem
Maße mit
reichlicheren
Erfahrungen, mit
ganz andern
Erfahrungen noch
eintreten in das
Gebiet der
übersinnlichen Welt.
Man muß gründlicher
— wenn ich mich des
Ausdrucks bedienen
darf — beim Hüter
der Schwelle
vorbeischreiten, als
die ganze Menschheit
im Laufe des
Zeitalters der
Bewußtseinsseele
dies tun muß. Aber
in einem gewissen Grade muß der
Mensch einfach bis zum Ende der
Bewußtseinsseelenentwickelung an
dem Hüter der Schwelle
vorbeigeschritten sein. Er kann
nun die Bequemlichkeit haben,
dieses Vorbeischreiten ganz im
Unterbewußtsein zu lassen. Daß
dies aber nicht geschehe, dazu
ist gerade Geisteswissenschaft
da. Sie soll darauf aufmerksam
machen, daß das eben jetzt zu
den Geschehnissen gehört, die
sich in der
Menschheitsentwickelung
vollziehen. Und derjenige, der
heute die Leute abhält von
Geisteswissenschaft, will
eigentlich nichts Geringeres,
als die Menschen zwingen, nicht
bewußt, sondern unbewußt am
Hüter der Schwelle
vorbeizukommen, der eben einfach
in diesem Zeitalter in den
Horizont der Menschen
hereintritt.
|
En
d'autres termes, pendant les
2160 ans que dure l'ère de
l'évolution de l'âme consciente,
à partir de 1413 environ,
l'humanité doit passer par le
Gardien du Seuil dans une
incarnation quelconque et vivre
en partie les expériences que
l'on peut avoir auprès du
Gardien du Seuil. L'humain peut
se laisser forcer par l'humain
de mentalité matérialiste de
passer inconsciemment ; ou il
peut prendre librement la
décision d'être attentif à la
science de l'esprit et
d'entendre, soit par
l'introspection, soit par le bon
sens/la saine raison analytique
humaine, prendre/percevoir
quelque chose à ce passage
devant le gardien du seuil. Et
lors de ce passage devant le
gardien du seuil, on entend
précisément ce qui permet à
l'humain de se former des
représentations justes et
pertinentes sur le monde
suprasensible concret, des
représentations d'abord qui sont
en situation d'amener avant tout
le représenter lui-même, le
penser, dans une certaine
direction libre, impartiale et
favorable à la réalité.
|
20
|
Mit
andern Worten : die Menschheit
muß in den 2160 Jahren, welche
das Zeitalter der
Bewußtseinsseelenentwickelung
dauert, von 1413 an ungefähr, in
irgendeiner Inkarnation an dem
Hüter der Schwelle vorbeikommen
und teilweise die Erlebnisse,
die man bei dem Hüter der
Schwelle haben kann, erleben.
Der Mensch kann sich von
materialistisch gesinnten
Menschen zwingen lassen,
unbewußt vorbeizugehen; oder er
kann in Freiheit ergreifen den
Entschluß, auf
Geisteswissenschaft aufmerksam
zu sein und, sei es durch
Selbstschau, sei es durch den
gesunden Menschenverstand, etwas
über dieses Vorbeigehen an dem
Hüter der Schwelle zu vernehmen.
Und bei diesem Vorbeigehen an
dem Hüter der Schwelle wird eben
das vernommen, was den Menschen
befähigt, sich richtige,
zutreffende Vorstellungen zu
bilden über die konkrete
übersinnliche Welt,
Vorstellungen zunächst, welche
in der Lage sind, vor allen
Dingen das Vorstellen selbst,
das Denken, in eine gewisse
freie, unbefangene,
wirklichkeitsfreundliche
Richtung zu bringen.
|
C'est
ce que j'ai souvent décrit comme
étant la plus grande conquête de
la science de l'esprit, à savoir
que la pensée devient plus
sensible/amicale à la réalité,
qu'elle peut réellement prendre
en compte les impulsions qui
reposent dans les événements, et
non purement, de manière
abstraite, comme la science de
la nature sait extérieurement
quelque chose sur les processus.
Savoir certaines choses du monde
spirituel, c'est ce qui devient
nécessaire à l'humain. Par cela
l'humain doit être transposé
dans la situation d'apprendre à
juger sa position dans le monde
du point de vue de l'horizon
spirituel, alors qu'aujourd'hui
il ne peut juger sa position
dans le monde que du point de
vue de l'horizon sensoriel. Vous
jugez déjà quelque chose de
nouveau et de correct lorsque,
par exemple, vous faites
fructifier en vous une pensée
telle que les animaux n'ont
quelque peu aucune
représentation abstraite, mais
qu'ils vivent tout de suite dans
les représentations les plus
abstraites, et que l'humain se
distingue de l'animal par une
certaine formation de ses sens,
qui s'émancipent du lien étroit
avec la vie corporelle. Ce n'est
qu'ainsi que vous parvenez à des
idées justes sur la différence
entre l'humain et l'animal.
Extérieurement, cela se traduit
par le fait que l'organisation
des sens chez les animaux se
trouve dans un rapport vital
très prononcé avec l'ensemble de
l'organisation du corps. Chez
l'animal, l'organisation du
corps s'étend de manière très
significative jusqu'aux sens.
|
21
|
Das
habe ich ja oftmals als die
größte Errungenschaft der
Geisteswissenschaft bezeichnet,
daß das Denken
wirklichkeitsfreundlicher wird,
daß es wirklich eingehen kann
auf die Impulse, die in dem
Geschehen liegen, und nicht
bloß in abstrahierter Weise wie
die Naturwissenschaft äußerlich
etwas über die Vorgänge weiß.
Gewisse Dinge der geistigen Welt
zu wissen, das ist es, was den
Menschen notwendig wird. Dadurch
muß der Mensch in die Lage
versetzt werden, seine Stellung
in der Welt vom Gesichtspunkte
eines geistigen Horizontes aus
beurteilen zu lernen, während er
heute seine Stellung in der Welt
nur vom Standpunkte des
sinnlichen Horizontes aus zu
beurteilen vermag. Sie
beurteilen schon etwas neu und
richtig, wenn Sie zum Beispiel
einen solchen Gedanken fruchtbar
in sich machen, daß die Tiere
nicht etwa keine abstrakten
Vorstellungen haben, sondern daß
sie gerade in den abstraktesten
Vorstellungen leben, und daß der
Mensch sich vom Tier
unterscheidet durch eine gewisse
Ausbildung seiner Sinne, die
sich emanzipieren von dem engen
Zusammenhang mit dem
Körperleben. Dadurch kommen Sie
eigentlich erst zu zutreffenden
Vorstellungen über den
Unterschied des Menschen von dem
Tier. Äußerlich drückt sich das
so aus, daß die Organisation der
Sinne bei den Tieren in einem
sehr ausgesprochenen
Lebenszusammenhang steht mit der
gesamten Organisation des
Leibes. Die Organisation des
Leibes erstreckt sich beim Tier
sehr bedeutsam noch in den Sinn
hinein.
|
Prenez
l'œil, par exemple. Il est bien
connu des naturalistes que les
animaux inférieurs ont en eux
des organes, par exemple
l'éventail ou l'apophyse-épée,
qui sont remplis de sang et qui
établissent un lien vivant entre
l'intérieur de l'œil et
l'ensemble de l'organisation,
alors que l'œil humain n'a pas
cette organisation, mais est
beaucoup plus indépendant. Cette
indépendance accrue des sens,
cette émancipation des sens par
rapport à l'organisation
globale, c'est quelque chose qui
ne se produit que chez l'humain.
Mais chez l'humain, l'ensemble
du monde des sens est beaucoup
plus en relation avec la volonté
que chez l'animal. J'ai exprimé
cela différemment du point de
vue morphologique. J'ai attiré
votre attention sur la même
chose d'un autre point de vue,
en disant : si vous prenez
l'organisme triarticulé, organes
des extrémités, poitrine, tête,
si je schématise, c'est ainsi
chez l'animal : ceci est
l'organisme de la tête (dessin
de gauche, p. 32), ceci est
l'organisme de la poitrine, ceci
est l'organisme des extrémités.
La tête se trouve immediatement
au-dessus de la terre. La terre
est sous l'organisme de la tête
- approximativement bien sûr,
mais par essence - chez tous les
animaux. La colonne vertébrale
est perpendiculaire à l'axe ou
au rayon de la Terre. Chez
l'humain, la tête repose sur son
propre organisme thoracique et
sur l'organisme de ses membres.
Chez l'humain, sa tête repose
sur son propre organisme
thoracique et sur l'organisme de
ses extrémités. Chez l'humain,
l'organisme thoracique est sous
l'organisme principal, comme
chez l'animal la terre est sous
l'organisme principal. La tête
de l'humain repose sur sa propre
terre. Chez l'animal, il y a
donc une séparation entre
l'organisme de la volonté,
notamment l'organisme des
extrémités, les extrémités
postérieures, et la tête. Chez
l'humain, la volonté,
l'organisme de la volonté est
directement intégré à
l'organisme de la tête et
l'ensemble se trouve dans le
rayon terrestre. Ainsi, les sens
sont en quelque sorte traversés
par la volonté, et c'est ce qui
caractérise l'humain. En
réalité, il se distingue de
l'animal par le fait que les
sens sont traversés par la
volonté. Chez l'animal, les sens
ne sont pas traversés par la
volonté, mais par un élément
plus profond ; d'où le lien plus
intime entre l'organisation des
sens et l'organisme entier.
L'humain vit beaucoup plus dans
le monde extérieur, l'animal vit
beaucoup plus dans son propre
monde intérieur. En ce que
l'humain se sert de ses outils
sensoriels, il vit beaucoup plus
dans le monde extérieur.
|
22
|
Nehmen
Sie das Auge. Es ist den
Naturwissenschaftern durchaus
bekannt, daß Augen niederer
Tiere Organe in sich haben, zum
Beispiel den Fächer oder den
Schwertfortsatz, welche
bluterfüllt sind, welche
lebendig einen Zusammenhang
zwischen dem Augeninneren und
der ganzen Organisation
herstellen, während das
menschliche Auge diese
Organisation nicht hat, sondern
viel selbständiger ist. Dieses
Selbständigerwerden der Sinne,
dieses Emanzipieren der Sinne
von der Gesamtorganisation, das
ist etwas, was erst beim
Menschen eintritt. Dadurch aber
ist beim Menschen die ganze Welt
der Sinne viel mehr im
Zusammenhang mit dem Willen als
beim Tier. Ich habe das einmal
morphologisch anders
ausgedrückt. Ich habe Sie von
einem andern Gesichtspunkte aus
auf dieselbe Sache aufmerksam
gemacht, indem ich sagte : Wenn
Sie den dreigliedrigen
Organismus nehmen,
Extremitätenorgane, Brust, Kopf,
so ist das, wenn ich schematisch
zeichne, beim Tier so : dies der
Kopforganismus (Zeichnung links,
S. 32), dies der
Brustorganismus, dies der
Extremitätenorganismus. Der Kopf
steht unmittelbar über der Erde.
Die Erde ist unter dem
Kopforganismus — natürlich
approximativ, aber dem Wesen
nach -- bei allen Tieren. Das
Rückgrat steht senkrecht auf der
Erdachse oder dem Erdradius.
Beim Menschen ist es so, daß
sein Kopf auf seinem eigenen
Brustorganismus und
Extremitätenorganismus steht.
Beim Menschen ist der
Brustorganismus so unter dem
Hauptesorganismus, wie beim Tier
die Erde unter dem
Hauptesorganismus ist. Der
Mensch steht mit dem Kopf auf
seiner eigenen Erde. Dadurch ist
beim Tiere eine
Auseinanderhaltung vorhanden
zwischen dem Willensorganismus,
namentlich dem
Extremitätenorganismus, den
rückwärtigen Extremitäten, und
dem Haupte. Beim Menschen ist
unmittelbar der Wille, der
Willensorganismus in den
Kopforganismus eingeschaltet und
das Ganze im Erdradius. Dadurch
werden die Sinne gewissermaßen
durchflossen von dem Willen,
und das ist das
Charakteristische beim
Menschen. Dadurch unterscheidet
er sich in Wirklichkeit von dem
Tiere, daß die Sinne von dem
Willen durchflossen werden. Beim
Tiere werden die Sinne nicht
vom Willen, sondern von einem
tieferen Elemente durchflossen;
daher auch der innigere
Zusammenhang der Organisation
der Sinne mit dem
Gesamtorganismus. Der Mensch
lebt viel mehr in der Außenwelt,
das Tier lebt viel mehr in
seiner eigenen inneren Welt.
Indem der Mensch sich seiner
sinnlichen Werkzeuge bedient,
lebt er viel mehr in der
Außenwelt.
|
Maintenant,
considérez que nous vivons dans
l'ère de l'âme de conscience.
Qu'est-ce que cela signifie ?
Cela signifie, comme je vous
l'ai expliqué plusieurs fois,
que nous avançons justement vers
le fait que dans la conscience
il n'y a que le reflet, que des
images miroir, puisque l'âge de
l'âme consciente est aussi l'âge
de l'intellectualisme. C'est
seulement à l'époque de
l'intellectualisme que l'on
développe la faculté
d'abstraction aussi purement
comme un art. C'est à cette
époque d'intellectualisme et de
matérialisme que les concepts
les plus abstraits ont été
formés.
|
23
|
Nun
bedenken Sie, jetzt leben wir im
Zeitalter der Bewußtseinsseele.
Was bedeutet das? Das bedeutet,
wie ich Ihnen jetzt einige Male
ausgeführt habe, daß wir gerade
vorrücken dazu, daß im
Bewußtsein nur die Spiegelung,
nur Spiegelbilder vorhanden
sind, da das Zeitalter der
Bewußtseinsseele auch das
Zeitalter des Intellektualismus
ist. Das Abstraktionsvermögen so
rein als eine Kunst auszubilden,
das tut man eigentlich erst im
Zeitalter des Intellektualismus.
In diesem Zeitalter des
Intellektualismus und
Materialismus, da bildete man
die abstraktesten Begriffe aus.
|
Nous
pouvons maintenant penser à deux
personnes ; l'une est un
philosophe bien formé, aussi
bien formé que le sont les
théologiens catholiques. Il
devrait dire quelque chose de
son point de vue, mais il ne le
dira pas, parce qu'il voit que
le matérialisme s'est développé
à partir de l'évolution
séculaire du christianisme, et
cela lui est désagréable ; mais
il devrait en fait dire : cet
humain dans l'ère de l'âme de
con peut le mieux former dew
concepts abstraits, il s'est
donc LD plus souvent dresse au
dessus de l'animal.
|
24
|
Nun
können wir uns zwei Leute
denken; der eine ist ein gut
geschulter Philosoph, so gut
geschult, wie es katholische
Theologen sind. Dieser eine
müßte eigentlich von seinem
Gesichtspunkte aus etwas sagen,
was er aber nicht sagen wird,
weil er die Bescherung sieht,
daß aus der jahrhundertealten
Entwickelung des Christentums
sich der Materialismus
herausentwickelt hat, und das
ist ihm unangenehm; aber er
müßte eigentlich sagen: Dieser
Mensch im Zeitalter der
Bewußtseinsseele kann am besten
abstrakte Begriffe bilden, er
hat sich also am meisten über
das Tier erhoben.
|
Mais
le spécialiste de la science de
l'esprit peut aussi venir et
dire : à cette époque de
l'évolution de l'âme de
conscience, ce qui caractérise
l'humain, c'est tout de suite
qu'il a la faculté de développer
très fortement des concepts
abstraits. - Où cela le
mène-t-il ? Il revient tout de
suite au cahier
d'animaux ! Et cela explique
énormément de choses. Cela vous
explique pourquoi la tendance de
l'humain à se rapprocher le plus
possible de l'animal provient
précisément du fait que l'on
entre dans les abstractions des
concepts. Mais cela vous
explique aussi quelque chose qui
se produit souvent aujourd'hui
dans la pratique et la conduite
de la vie. Les sciences
deviennent de plus en plus
abstraites, et dans la vie
sociale, l'humain en vient de
plus en plus à vouloir vivre
comme le bétail bien aimé,
c'est-à-dire en ne subvenant
qu'aux besoins quotidiens de la
faim et autres. Le
contexte/pendant interne entre
la capacité d'abstraction et
l'animalité, c'est ce que montre
la science de l'esprit. Ce
pendant intérieur, l'humain le
vit en toutes circonstances
comme une expérience à l'âge du
développement de l'âme
consciente. S'il est empêché de
la manière décrite précédemment,
il le traverse inconsciemment.
De nombreux êtres humains
traversent ce qui leur dit dans
les profondeurs de leur âme : tu
deviens de plus en plus
semblable à l'animal ; en
progressant, tu deviens de plus
en plus semblable à l'animal. -
C'est l'effroi qu'éprouvent les
humains face à la progression
sur la voie. C'est aussi ce qui
incite les humains à rester si
volontiers conservateurs avec
les anciens concepts.
|
25
|
Es
kann aber auch der
Geisteswissenschafter kommen und
sagen: In diesem Zeitalter der
Bewußtseinsseelenentwickelung
ist das Charakteristische für
den Menschen gerade das, daß er
die Fähigkeit, abstrakte
Begriffe auszubilden, ganz
besonders stark entwickeln kann.
— Wohin kommt er dadurch ? Er
kommt gerade dadurch in die Tierheft
zurück ! Und das erklärt
ungeheuer vieles. Das erklärt
Ihnen, warum auch der Hang des
Menschen, sich möglichst dem
Tiere zu nähern, gerade dadurch
entsteht, daß man in die
Abstraktionen der Begriffe
hineinkommt. Das erklärt Ihnen
aber auch etwas, was vielfach in
der Lebenspraxis und
Lebensführung heute auftritt.
Die Wissenschaften werden immer
abstrakter und abstrakter, und
im sozialen Leben kommt der
Mensch immer mehr dazu, so leben
zu wollen, wie eigentlich das
liebe Vieh lebt, nämlich nur für
die alleralltäglichsten
Hunger-und sonstigen Bedürfnisse
zu sorgen. Den inneren
Zusammenhang zwischen
Abstraktionsvermögen und
Tierheit, den zeigt die
Geisteswissenschaft auf. Diesen
inneren Zusammenhang, den macht
der Mensch unter allen Umständen
als Erlebnis im Zeitalter der
Bewußtseinsseelenentwickelung
durch. Wird er gehindert in der
vorher charakterisierten Weise,
so macht er ihn unbewußt durch.
Es machen zahlreiche Menschen
das durch, was in den Tiefen
ihrer Seelen ihnen sagt: Du
wirst ja dem Tiere immer
ähnlicher; gerade indem du
vorwärtskommst, wirst du immer
mehr dem Tiere ähnlich. — Das
ist der Schreck, den die
Menschen bekommen vor dem
Vorschreiten auf der Bahn. Das
ist es auch, was die Menschen
veranlaßt, so gerne bei alten
Begriffen konservativ zu
verweilen.
|
Cela
a-t-il la permission d'être ?
Cette visibilité inconsciente de
l'animalité au gardien du seuil
peut-elle arrêter les humains
d'aller de l'avant ? Non, cela
n'a pas la permission d'arriver
; mais une autre chose doit se
produire. En reculant dans
l'apparente progression, il faut
que le recul se fasse de telle
sorte qu'il n'ait pas lieu,
comme ce serait absolument le
cas si l'on ne développait que
la faculté d'abstraction,
simplement comme un va-et-vient
: on arriverait alors à des
stades antérieurs de l'évolution
de l'humanité, oui, on
arriverait même à la corruption.
Non, il faut reculer, mais de
telle manière, en faisant des
allers-retours (dessin de
droite, p. 3 2), qu'il y ait une
élévation, et cette élévation
doit conduire au spirituel.
|
26
|
Darf
das sein? Darf dieses unbewußte
Sichtbarwerden der Tierheit am
Hüter der Schwelle die Menschen
abhalten vom Vorwärtsschreiten?
Nein, das darf nicht geschehen;
aber ein anderes muß eintreten.
Indem man zurückschreitet im
scheinbaren Vorwärtsschreiten,
muß das Zurückschreiten so
geschehen, daß es nicht, wie es
unbedingt sein würde, wenn man
nur das Abstraktionsvermögen
ausbilden würde, einfach
stattfindet so hin und her : da
würde man bei früheren Stufen
der Menschheitsentwickelung
ankommen, ja, man käme
überhaupt bei der Vertierung
an. Nein, zurückgeschritten muß
werden, aber so, hin und her
(Zeichnung rechts, S. 3 2), daß
eine Erhöhung stattfindet, und
diese Erhöhung muß in das
Geistige hineinführen.
|
Ce
que nous perdons en entrant dans
l'abstraction, nous devons le
paralyser en remplissant nos
reflets/images-miroir abstraites
avec du spirituel, en absorbant
le spirituel dans l'abstraction.
C'est par là que nous avançons.
Devant le gardien du seuil,
l'humain est placé, consciemment
ou inconsciemment, devant la
terrible décision suivante :
soit devenir, par les concepts
abstraits, "plus animal que la
bête" et "enfouir son nez dans
chaque fromage blanc", pour
reprendre le "Faust" de Goethe,
soit, au moment où il entre dans
l'abstraction, verser dans ces
concepts abstraits ce qui émane
des mondes spirituels, comme
nous l'avons caractérisé ces
jours-ci. C'est alors seulement
que l'humain commence à
apprécier correctement sa
position dans le monde, car il
se perçoit alors comme étant en
évolution, car alors il se
saisit des concepts comme dans
cette évolution, alors il sait
pourquoi en un certain point de
cette évolution le danger le
menace de sombrer dans
l'animalité, tout de suite par
les abstractions. Lorsque
l'humain se trouvait au niveau
animal dans les périodes de
culture primitive, il se
distinguait des animaux par ses
sens et non par ses concepts
abstraits. Les animaux avaient
mieux les concepts abstraits. Ce
n'est qu'aujourd'hui qu'il peut
développer ces concepts
abstraits en cas de besoin. Les
animaux les ont bien mieux. Je
l'ai expliqué une fois par un
autre exemple, en vous disant :
depuis combien de temps l'humain
a-t-il essayé de faire du papier
dans l'évolution historique ? La
guêpe fait son nid avec du
papier, elle le fait depuis des
millions d'années ! Et regardez
ce que les animaux révèlent en
termes de sagesse,
d'intellectualité et de capacité
d'abstraction, même si c'est de
manière unilatérale. On appelle
cela sottement l'instinct. Mais
si l'on voit clair dans cette
affaire, on sait que très peu
d'êtres humains sont aujourd'hui
capables, avec leur capacité
d'abstraction, d'aller au-delà
de l'unilatéralité des classes
animales actuelles, avec ce
qu'ils préparent de leur
capacité d'abstraction.
|
27
|
Dasjenige,
was wir verlieren, indem wir in
die Abstraktion hineinschreiten,
das müssen wir dadurch
paralysieren, daß wir unsere
abstrakten Spiegelbilder mit
Geistigem ausfüllen, daß wir das
Geistige aufnehmen in die
Abstraktion hinein. Dadurch
kommen wir vorwärts. Der Mensch
ist vor dem Hüter der Schwelle,
sei es bewußt oder unbewußt, vor
die furchtbare Entscheidung
gestellt: entweder durch die
abstrakten Begriffe nur
«tierischer als das Tier» zu
werden und «in jeden Quark seine
Nase zu begraben», um mit
Goethes «Faust» zu sprechen,
oder aber in dem Augenblicke, wo
er in die Abstraktion eintritt,
in diese abstrakten Begriffe
dasjenige hineinzugießen, was
aus geistigen Welten
herausströmt, so wie wir das in
diesen Tagen charakterisiert
haben. Dann beginnt der Mensch
seine Stellung innerhalb der
Welt erst richtig zu würdigen,
denn dann faßt er sich auf als
in der Entwickelung begriffen,
dann weiß er, warum ihm in einem
bestimm‑ ten Punkte dieser
Entwickelung die Gefahr droht,
herunterzusinken in die Tierheit
gerade durch die Abstraktionen.
Als der Mensch auf der Tierstufe
stand in primitiven
Kulturperioden, da unterschied
er sich durch seine Sinne von
den Tieren, nicht durch seine
abstrakten Begriffe. Die
abstrakten Begriffe hatten die
Tiere besser. Er kann diese
abstrakten Begriffe erst heute
zur Not entwickeln. Die Tiere
haben sie viel besser. Ich habe
es einmal ausgeführt durch ein
anderes Beispiel, indem ich
Ihnen sagte: Wie lang ist es
denn her, daß in der
geschichtlichen Entwickelung der
Mensch versucht hat, Papier zu
machen? Die Wespe macht ihr Nest
aus Papier, die kann es seit
Jahrmillionen! Und sehen Sie
sich an, was aber in wirkendem,
waltendem Verstand an Klugheit,
an Intellektualität, an
Abstraktionsvermögen durch die
Tiere zutage tritt, wenn auch
durch die verschiedenen Tiere in
einseitiger Weise. Man nennt es
törichterweise Instinkt. Aber
wenn man die Sache durchschaut,
so weiß man: Die weitaus
wenigsten Menschen sind heute
mit dem, was sie an
Abstraktionsvermögen haben, so
weit, daß sie etwa über die
Einseitigkeiten der heutigen
Tierklassen mit dem, was sie aus
ihrem Abstraktionsvermögen
bereiten, hinaus wären.
|
L'humain
est donc placé devant cette
décision importante : soit
retourner à l'animalité dans une
très large mesure, être plus
animal que n'importe quel
animal, pour utiliser
l'expression méphistophélique
dans "Faust" -
Ahriman-Méphistophélès aimerait
en effet atteindre cela dans
l'humain, avec l'humain -, soit
accueillir le spirituel.
|
28
|
Vor
diese wichtige Entscheidung also
ist der Mensch gestellt:
entweder zur Tierheit
zurückzukehren in sehr starkem
Maße, tierischer als jedes Tier
zu sein, um den
mephistophelischen Ausdruck im
«Faust» zu gebrauchen —
Ahriman-Mephistopheles möchte ja
das im Menschen, mit dem
Menschen erreichen —, oder aber
das Spirituelle aufzunehmen.
|
Il
est déjà necessaire une certaine
intensité du representer si l'on
veut savoir aujourd'hui ce qui
est réellement tracé pour les
humains dans l'évolution du
temps, dans les nécessités
temporelles. Il faut alors
creuser très, très profondément
dans le devenir du monde, il ne
faut pas non plus craindre de se
préparer, par des concepts
spirituels-scientifiques, à des
concepts plus difficiles et
porteurs de réalité. Car bien
sûr, si quelqu'un entend pour la
première fois quelque chose
comme ce que j'ai dit
aujourd'hui, il dira : "C'est de
la folie pure ! - C'est
compréhensible. Mais on pourrait
aussi s'imaginer que quelqu'un
considère une très grande partie
de ce que les "intelligents" ont
fait depuis des années comme une
grande folie, et il pourrait
considérer de très grandes
majorités comme folles ; mais
alors il pourrait aussi trouver
compréhensible pourquoi ces très
grandes majorités le
considèrent, lui, comme un
déviant, comme fou. Car dans une
société de fous, ce n'est
généralement pas le fou qui est
considéré comme fou, mais
l'humain intelligent.
|
29
|
Es
ist schon eine gewisse
Intensität des Vorstellens
notwendig, wenn man heute wissen
will, was eigentlich im
Werdegang der Zeit, in den
zeitlichen Notwendigkeiten den
Menschen vorgezeichnet ist. Da
muß man schon sehr, sehr tief
hineinschürfen in das
Weltenwerden, da muß man es
auch nicht scheuen, sich durch
geisteswissenschaftliche
Begriffe vorzubereiten für die
schwierigeren und die
Wirklichkeit tragenden
Begriffe. Denn natürlich, wenn
einer so etwas, wie ich es heute
gesagt habe, das erste Mal hört,
wird er sagen: Das ist ja die
reine Verrücktheit! — Das ist
begreiflich. Aber man könnte
sich auch vorstellen, daß jemand
sehr vieles von dem, was die
«Gescheiten» seit Jahren
gemacht haben, als eine große
Verrücktheit ansieht, und er
könnte sehr große Mehrheiten für
verrückt halten; dann aber
könnte er auch begreiflich
finden, warum diese sehr großen
Mehrheiten ihn, als einen
Abweichenden, für verrückt
halten. Denn in einer
Gesellschaft von Verrückten wird
gewöhnlich nicht der Verrückte,
sondern der Gescheite für
verrückt gehalten.
|
Mais
l'humain apprend par cela à
féconder a solument toute sa
vision du monde. Et il apprend
tout de suite à féconder ce qui,
en réalité, l'a toujours déjà
distingué de l'animal. Au fond,
l'humain n'est pas très attentif
à ses propres facultés, et il le
sera de moins en moins si, à
l'époque de l'âme de conscience,
il ne développe que
l'intellectualité. Si l'on
retourne à des temps plus
anciens, on trouve encore très
souvent chez les humains riches
de sens qu'ils avaient aussi un
certain sens de l'environnement.
Si l'on prend les
représentations que les humains
d'autrefois se faisaient de
certains animaux par exemple,
elles sont souvent riches de
sens. Les idées des livres de
zoologie d'aujourd'hui sont
parfois tout à fait honorables
du point de vue de la formation
de l'abstraction, mais elles ne
sont pas riches de sens. Avant
toute chose, j'aimerais vous
demander si, parmi les idées que
vous recevez aujourd'hui à
l'école, il y en a vraiment qui
peuvent vous faire entrer de
manière sensée, disons dans la
vie des animaux ? Est-ce que les
humains d'aujourd'hui, en
regardant un grand nombre
d'animaux, voient encore le
regard craintif avec lequel des
troupes entières, des groupes
entiers d'animaux regardent le
monde, le regard craintif et
angoissé ? Oh, nous apprendrons
à le voir à nouveau, lorsque
nous serons parvenus, grâce à
notre faculté d'abstraction, à
un point tel qu'il nous aura
poussés vers le gardien du
seuil, que nous pourrons à
nouveau développer de la
compassion pour l'animal ! Non
pas cette compassion qui est
aujourd'hui souvent cultivée
artificiellement, mais qui
correspond à une expérience
intérieure élémentaire. On peut
dire que sur tous les animaux
supérieurs, sur tous les animaux
à sang chaud, se répand une
étrange anxiété, un regard
anxieux dans le monde. Je suis
allé une fois avec un homme qui
était instruit académique, et
nous avons vu à partir d'un
certain point de la route des
cerfs, des cerfs qui fuyaient de
tout le possible. Là, cet homme
me dit : il doit y avoir quelque
chose à la base de tout cela,
c'est que dans les temps
anciens, les humains ont torturé
les animaux, les ont abattus ou
quelque chose comme ça, et c'est
ainsi que les âmes des animaux
se sont habituées à avoir peur
de l'humain. - Mais les animaux
ont aussi peur d'autres choses,
pas purement de l'humain.
|
30
|
Der
Mensch lernt dadurch aber
überhaupt befruchten sein ganzes
Anschauen der Welt. Und er lernt
gerade das befruchten, was ihn
in Wirklichkeit vom Tiere schon
immer unterschieden hat. Es ist
ja der Mensch im Grunde genommen
recht unaufmerksam auf seine
eigenen Fähigkeiten, und er wird
immer unaufmerksamer werden,
wenn er im Zeitalter der
Bewußtseinsseele nur die
Intellektualität ausbildet. Wenn
man zurückgeht in frühere
Zeiten, findet man bei
sinnreichen Menschen noch sehr
häufig, daß sie auch einen
gewissen Sinn hatten für die
Umgebung. Wenn man die
Vorstellungen nimmt, die sich
frühere Menschen über gewisse
Tiere zum Beispiel bildeten, so
sind diese oft sinnreich. Die
Vorstellungen der heutigen
Zoologiebücher sind manchmal vom
Standpunkte der
Abstraktionsbildung aus ja ganz
brav und recht anerkennenswert,
aber sinnreich sind sie nicht.
Vor allen Dingen möchte ich Sie
einmal fragen, ob unter den
Vorstellungen, die Sie heute in
der Schule aufnehmen, wirklich
solche sind, die Sie sinnvoll
hereinführen können, sagen wir
in das Leben der Tiere? Sehen
denn heute die Menschen noch,
hinschauend über eine große
Anzahl von Tieren, den
ängstlichen Blick, mit dem ganze
Scharen, ganze Gruppen von
Tieren in die Welt schauen, den
furchtsamen, ängstlichen Blick?
Oh, wir werden ihn wieder sehen
lernen, wenn wir durch das
Abstraktionsvermögen nur so weit
gekommen sind, daß es uns zum
Hüter der Schwelle getrieben
hat, daß wir wiederum Mitgefühl
entwickeln können mit dem Tiere!
Nicht jenes Mitgefühl, das heute
oftmals künstlich anerzogen
wird, sondern das einem
elementaren inneren Erleben
entspricht. Man kann sagen: Über
die gesamten höheren Tiere, die
gesamten warmblütigen Tiere,
breitet sich aus ein
eigentümliches Ängstlichsein,
ein ängstliches Hineinschauen in
die Welt. Ich ging einmal mit
einem Manne, der akademisch
gebildet war, und wir sahen von
einem gewissen Punkte des Weges
aus Rehe, Hirsche, die vor allem
möglichen davonliefen. Da sagte
dieser Mann zu mir : Da muß doch
dem irgendwie zugrunde liegen,
daß in alten Zeiten die Menschen
die Tiere gequält haben,
geschossen haben oder
dergleichen, und dadurch haben
sich die Tierseelen gewöhnt,
sich vor dem Menschen zu
fürchten. — Aber die Tiere
fürchten sich ja auch vor
anderem, nicht bloß vor dem
Menschen.
|
On
essaie donc de comprendre
pourquoi certains animaux ont
peur. Ce n'est pas nécessaire.
La peur est en effet une
caractéristique générale et
universelle des animaux. Si
certains animaux n'ont pas peur,
c'est justement parce qu'ils ont
été dressés et habitués d'une
certaine manière. La peur est
tout à fait propre à l'animal
parce que l'animal a dans une
large mesure la capacité
d'abstraction, les concepts
abstraits. C'est en cela que
l'animal vit. Le monde que vous
acquérez lorsque vous avez
longuement étudié, lorsque vous
avez longuement fait des
abstractions, c'est le monde
dans lequel vit l'animal ; et le
monde dans lequel l'humain vit
ici sur Terre par ses sens est
beaucoup plus inconnu à l'animal
qu'à l'humain, bien que l'animal
ait des sens, et c'est de
l'inconnu qu'on a peur. C'est
tout à fait conforme à une
vérité profonde. L'animal
regarde le monde avec peur. Cela
a une certaine portée. Je l'ai
exprimé récemment dans un
article que j'ai écrit sur
l'ahrimanisme et le
luciférianisme dans la vie
humaine dans le dernier numéro
de la revue "Das Reich" : Les
humains ont peur de la vie
spirituelle. -- Comment se
fait-il qu'ils soient si
effrayés ? Cela vient du fait
qu'ils doivent maintenant
s'approcher du gardien du seuil
dans leur subconscient. C'est là
qu'ils sont confrontés à la
décision dont j'ai parlé. Ils se
rapprochent alors de l'animal.
L'animal a peur. Les animaux
passent par la région de la
peur. Tels sont les rapports. Et
l'état de peur s'accroîtra de
plus en plus si les humains ne
s'efforcent pas sérieusement de
connaître vraiment, d'accueillir
vraiment en eux ce monde qui
doit s'approcher d'eux, le monde
spirituel.
|
31
|
Also
man versucht zu erforschen,
warum sich gewisse Tiere
fürchten. Das braucht man nicht
zu erforschen. Das Fürchten ist
nämlich eine ganz generelle,
allgemeine Eigenschaft der
Tiere. Wenn sich manche Tiere
nicht fürchten, so beruht das
gerade auf Abrichten und
Gewöhnen in irgendeiner Weise.
Das Fürchten ist dem Tiere ganz
eigen aus dem Grunde, weil das
Tier in hohem Maße die Fähigkeit
der Abstraktion hat, die
abstrakten Begriffe. In denen
lebt das Tier. Die Welt, die Sie
sich erwerben, wenn Sie lange
studieren, wenn Sie lange
abstrahiert haben, das ist die
Welt, in der das Tier lebt; und
die Welt, in welcher der Mensch
hier auf der Erde durch seine
Sinne lebt, die ist dem Tier,
trotzdem das Tier Sinne hat,
viel unbekannter als dem
Menschen, und vor dem
Unbekannten fürchtet man sich.
Das ist durchaus einer tiefen
Wahrheit entsprechend. Das Tier
sieht ängstlich in die Welt. Das
hat eine gewisse Tragweite. Ich
habe es neulich ausgesprochen
in einem Aufsatz, den ich über
das Ahrimanische und
Luziferische im Menschenleben im
letzten Hefte der Zeitschrift
«Das Reich» geschrieben habe:
Die Menschen fürchten sich vor
dem geistigen Leben. -- Wie
kommt es denn, daß sie so in
Furcht hineinkommen? Es kommt
davon her, daß sie jetzt an den
Hüter der Schwelle heran müssen
im Unterbewußtsein. Da stehen
sie vor dieser Entscheidung,
von der ich gesprochen habe. Da
kommen sie dem Tiere näher. Das
Tier hat Furcht. Durch die
Furchtregion gehen die Tiere
durch. So sind die
Zusammenhänge. Und der
Furchtzustand wird immer größer
und größer werden, wenn die
Menschen sich nicht ernstlich
bemühen werden, diejenige Welt,
die an sie herantreten muß, die
spirituelle Welt, wirklich
kennenzulernen, wirklich in sich
aufzunehmen.
|
Il
n'y a plus que quelques humains
dans les temps modernes chez
lesquelles les représentations
délirantes générales ont laissé
une trace des anciennes
représentations ataviques de la
réalité du monde. Si l'on
considère l'animal dans le
contexte global de l'évolution
de la nature, si l'on considère
son organisation dans le
contexte global de l'ordre
naturel, qu'en est-il de
l'animal ? Lorsque l'ancienne
évolution lunaire existait, il
n'y avait pas encore de
différenciation entre les
animaux supérieurs et l'humain
actuel en ce qui concerne
l'organisation extérieure.
Celle-ci n'est qu'un résultat de
l'évolution terrestre. L'humain
a suivi l'évolution terrestre
normale, pas l'animal. L'animal
s'est en quelque sorte desséché
au cours de l'évolution lunaire.
Son organisation ne correspond
pas à l'évolution terrestre.
Celui qui a compris cela - à
l'époque récente, peu de gens
l'ont compris instinctivement,
Hegel entre autres - répond à la
question : qu'est-ce que
l'animal en réalité par rapport
à sa forme d'organisation ? - en
disant : la nature tombe malade,
et la maladie de la nature est
l'animal, notamment l'animal
supérieur. - Dans l'organisation
animale, c'est la maladie de la
nature qui agit, la maladie de
la Terre entière. Le fait que la
Terre tombe malade, qu'elle
retombe malade dans l'ancienne
évolution lunaire, c'est
l'animalité supérieure ; pas
tellement les animaux
inférieurs, mais l'animalité
supérieure. Mais c'est aussi
quelque chose qui se présente
inconsciemment à l'humain au
moment décisif, lorsqu'il passe
devant le gardien du seuil, s'il
ne le veut pas consciemment.
|
32
|
Es
gibt nur noch einige ganz wenige
Menschen in der neueren Zeit,
bei denen sich durch die
allgemeinen Wahnvorstellungen
etwas von früheren,
atavistischen
Weltwirklichkeitsvorstellungen
durchgestoßen hat. Wenn man das
Tier im ganzen Zusammenhang mit
der Naturentwickelung
betrachtet, wenn man sich seine
Organisation dann ansieht im
ganzen Zusammenhang mit der
Naturordnung, was ist denn
eigentlich mit dem Tiere? Als
die alte Mondenentwickelung
vorhanden war, da war in bezug
auf die äußere Organisation noch
keine Differenzierung
eingetreten zwischen den höheren
Tieren und dem heutigen
Menschen. Die ist erst ein
Ergebnis der Erdenentwickelung.
Der Mensch hat die normale
Erdenentwickelung mitgemacht,
das Tier nicht. Das Tier ist
gleichsam in der
Mondenentwickelung vertrocknet.
Es stimmt nicht zusammen seine
Organisation mit der
Erdenentwickelung. Wer das
durchschaut — es haben es in der
neueren Zeit eben wenige
instinktiv durchschaut, Hegel
unter anderem —, der beantwortet
sich die Frage : Was ist denn
eigentlich das Tier in bezug auf
seine Organisationsform? —
damit, daß er sagt: Die Natur
wird krank, und die Krankheit
der Natur ist das Tier,
namentlich das höhere Tier. — In
der tierischen Organisation
waltet die Krankheit der Natur,
die Krankheit der ganzen Erde.
Das Krankwerden der Erde, das
kranke Zurücksinken in die alte
Mondenentwickelung ist die
höhere Tierheit; nicht so sehr
die niederen Tiere, aber die
höhere Tierheit. Das aber ist
auch etwas, was dem Menschen in
dem entscheidenden Augenblicke
unbewußt entgegentritt, wenn er
an dem Hüter der Schwelle
vorbeikommt, falls er es nicht
bewußt will.
|
Et
si vous tenez compte de ce que
je viens de vous dire, de la
manière dont je vous ai présenté
il y a quelque temps la
répartition des rencontres avec
le Gardien du seuil dans leur
différenciation sur l'Ouest
américain, sur le Centre
européen, sur l'Est, si vous
tenez compte de tout cela, vous
verrez comment on peut
s'orienter sur ce qui se passe
sur la Terre dans l'humanité, si
on se laisse seulement aller à
ces choses. Et si l'on se laisse
aller à ces choses, alors on
comprend que l'humain en
arriverait vraiment à penser
enfin différemment sur lui-même
et aussi sur son rapport avec
ses semblables. C'est la
question que tous les gens
sérieux devraient soulever à
l'heure actuelle, la question
qui peut suivre une phrase comme
celle mentionnée : "Qu'un
terrible destin attend
l'humanité blanche, cela me
semble certain en toutes
circonstances, à moins qu'une
période de suprématie de la
sagesse ne succède très vite à
celle de la passion et des
représentations
délirantes/illusoires". Où
trouver ces représentations de
sagesse, comment les obtenir,
c'est en effet ce à quoi la
science de l'esprit voudrait
répondre. Mais ce faisant, elle
veut répondre aux questions les
plus importantes de notre
époque. Et si quelqu'un vient,
qui ressent aussi profondément
qu'un tel humain ce qui est
nécessaire au présent, on peut
lui dire : si tu ne veux plus
craindre qu'un destin terrible
guette l'humanité blanche, alors
engage-toi dans une observation
spirituelle à scientifique du
monde et de ses phénomènes !
|
33
|
Und
wenn Sie das, was ich Ihnen
jetzt gesagt habe,
zusammenhalten damit, wie ich
Ihnen die Verteilung der
Begegnungen mit dem Hüter der
Schwelle in ihrer
Differenzierung über den
amerikanischen Westen, über die
europäische Mitte, über den
Osten vor einiger Zeit
vorgetragen habe, wenn Sie das
zusammenhalten, dann werden Sie
sehen, wie man sich orientieren
kann über das, was auf der Erde
in der Menschheit geschieht,
wenn man sich nur auf diese
Dinge einläßt. Und läßt man sich
auf diese Dinge ein, dann
begreift man, daß der Mensch
wirklich dazu kommen würde,
endlich einmal anders zu denken
über sich und auch über das
Verhältnis zu seinen
Mitmenschen. Die Frage sollten
alle ernsteren Leute in der
Gegenwart doch aufwerfen, die
Frage, die sich an einen solchen
Satz anschließen kann wie der
erwähnte : «Daß ein furchtbares
Schicksal der weißen Menschheit
winkt, dies scheint mir unter
allen Umständen gewiß, es sei
denn, daß eine Periode supremer
Weisheitsherrschaft sehr bald
die der Leidenschaft und
Wahnvorstellungen ablöst.» Wo
diese Weisheitsvorstellungen zu
finden sind, wie sie zu bekommen
sind, darauf möchte nämlich die
Geisteswissenschaft Antwort
geben. Damit möchte sie aber auf
die allerwichtigsten Fragen der
Gegenwart Antwort geben. Und
wenn jemand kommt, der so
gründlich das, was der Gegenwart
notwendig ist, empfindet, wie
solch ein Mann, so kann man ihm
sagen: Wenn du nicht weiter
fürchten willst, daß der weißen
Menschheit ein furchtbares
Schicksal winkt, dann lasse dich
ein auf eine
geisteswissenschaftliche
Betrachtung der Welt und ihrer
Erscheinungen!
|
De
cela, nous voulons alors
continuer à parler demain.
|
34
|
Davon
wollen wir dann morgen weiter
reden.
|
|
|
|
Français
seulement
PREMIÈRE CONFÉRENCE - Dornach, le 3 janvier
1919
La réponse de la sciences de l'esprit aux
questions les plus importantes de l'époque
Rejet de la
spiritualité comme caractéristique de notre
époque. Formation de concepts abstraits. Le
matérialisme comme émanation des doctrines
de l'Église. L'animal vit dans des concepts
abstraits. Différence dans la conception des
sens entre l'animal et l'humain. "L'âme
humaine et l'âme animale" de Wasmann. Le
dépassement du/le passage devant le gardien
du seuil à l'époque de l'âme consciente/de
conscience. L'abstraction des concepts
conduit l'humain à l'animal, une
régression/marche en arrière dans la marche
en avant. Crainte chez les animaux, car le
monde terrestre leur est étranger. Futur
état de peur des humains qui ne peuvent pas
assimiler le monde spirituel.
(Représentations folles de l' "humanité
blanche")
01
Combien de fois avons-nous dû souligner ici
que les vérités de la science de l'esprit,
lorsqu'elles sont énoncées, peuvent facilement
être mal comprises dans l'une ou l'autre
direction. Et je vous ai donc aussi parlé des
raisons les plus diverses pour lesquelles il
est certainement facile de méconnaître et de
mal comprendre ces conceptions et ces façons
de voir spirituelles-scientifiques. Il faut
dire et redire qu'il est bien sûr extrêmement
facile, quand on a eu peu d'occasions de se
plonger/s'approfondir dans le spirituel, de
trouver ici ou là que les choses qui viennent
au jour spirituellement-scientifiquement ne
sont pas pleinement fondées ou du genre. Il
est aussi extrêmement facile de dire : comment
celui-ci ou celui-là qui communique quelque
chose spirituellement-scientifiquement le
sait-il ? - si l'on ne veut pas entrer dans le
détail de ce qu'il a lui-même souvent avancé à
ce sujet, d'où il sait ces choses, et si l'on
ne forme son jugement que sur la base de ce
que l'on sait soi-même. Ce n'est pas difficile
de dire : "Comment peut-il savoir cela ? Je ne
le sais quand même pas ! - et de déclarer
ensuite souverainement : Ce que je ne sais
pas, cela aussi aucun autre ne le sait, là un
autre ne peut tout au plus quand même le
croire ! - Mais un tel jugement vient
seulement en l'état parce que l'on n'accepte
pas d'entrer en matière sur les sources
desquelles les connaissances
spirituelles-scientifiques doivent être
créées, en particulier en nos temps actuels.
02
Parmi les malentendus qui se sont produits de
cette sorte, peut aussi appartenir que l'on
croit que la science de l'esprit voudrait
prononcer en bloc une condamnation, un
jugement d'anéantissement sur toutes
l'aspiration du temps, pour autant que cette
aspiration émane de personnalités qui se
trouvent en dehors de la science de l'esprit.
Mais là aussi, repose seulement un malentendu.
C'est tout de suite le spécialiste de la
science de l'esprit, qui considère avec
sérieux et dignité l'état actuel du monde, qui
tiendra compte de l'état d'esprit, de l'état
d'âme des contemporains et se posera la
question : Qu'est-ce qui se passe dans l'âme
des contemporains sérieux du présent, dans la
direction dans laquelle il faut justement
chercher à améliorer certaines choses qui
méritent d'être améliorées ou qui doivent
l'être ? - Mais ce qui doit avant tout être
saisi de l'oeil comme un fait
extraordinairement marquant, en particulier
dans le présent, c'est qu'est refusé tout de
suite, parfois par les contemporains les plus
aspirants, d'entrer concrètement dans le
savoir du monde spirituel, dans la
connaissance du monde spirituel, qui peut se
présenter devant l'humain comme une réalité et
pas purement comme quelque chose que l'on peut
appréhender par une somme de concepts.
Aujourd'hui, la plupart des humains aimeraient
justement que leurs expériences se limitent au
monde des sens et qu'ils admettent tout au
plus que le monde spirituel est accessible par
des concepts, par des idées. Ils ne veulent
pas s'associer à une recherche qui parle de
moyens de pénétrer réellement dans le monde
spirituel conformément à l'expérience vécue.
Ce refus de la spiritualité réelle est
cependant un trait caractéristique de notre
époque ; c'est un trait de notre époque dont
nous devons tenir compte, en particulier nous
qui essayons de nous placer sur le terrain de
la science de l'esprit. Sinon, nous restons en
dehors de cette science de l'esprit, nous
contentant d'y adhérer comme s'il s'agissait
d'une chose qui devrait être prise en
considération à côté d'autres choses qui
viennent au jour dans le présent.
03
J'ai récemment montré ici, en vous présentant
les pensées de Walther Rathenau, que le
spécialiste de science de l'esprit est déjà en
mesure, dans les limites où les directions de
pensée actuelles sont à apprécier, d'apprécier
aussi réellement ces courants de pensée. Mais
ce qui est frappant, c'est ce refus du
véritable impact spirituel qui doit venir à
notre époque. Ce rejet, on peut en faire
l'expérience à chaque pas, si l'on est
attentif à ce que les gens pensent
aujourd'hui. Certes, le bouleversement de la
situation mondiale actuelle s'est manifesté
devant beaucoup d'humains ; il y a des humains
qui savent apprécier tout le sérieux du temps
présent actuel et qui ont déjà compris
l'apprécier depuis quelque temps. Là aussi, je
vous prie de ne pas vous laisser aller à
l'arrogance de maints anthroposophe et de
penser que l'anthroposophie, en tant que
telle, donne déjà une information pour mieux
apprécier le sérieux du temps que les gens qui
se trouvent en dehors du mouvement
anthroposophique, ne l'apprécient. Car on
aimerait aussi qu'à l'intérieur de ce
mouvement anthroposophique, certains soient
davantage touchés dans leur âme par ce qui est
décisif dans notre situation mondiale
actuelle. On trouve trop souvent dans nos
rangs des humains qui, malgré la gravité de
l'époque, n'aiment pas regarder cette gravité
et préfèrent s'occuper de leur propre
personnalité plutôt que d'éveiller en eux un
certain intérêt pour les grandes questions qui
puisent par l'humanité.
04
Pour la réflexion d'aujourd'hui, je vais
partir d'un exemple qui m'est tombé entre les
mains, on peut dire par hasard - si on ne se
méprend pas sur le mot, et nous n'avons pas
besoin de nous méprendre sur le mot - ; un
essai qui est cependant aujourd'hui dépassé
dans la mesure où il a été écrit alors que la
dite guerre battait encore son plein. L'essai
est donc aujourd'hui dépassé. Il n'est pas non
plus très percutant, car il traite de la
plupart des choses dont il parle de manière
très unilatérale. Mais il est le fruit d'un
humain - cela se voit à son attitude et à sa
manière d'écrire - qui réfléchit sérieusement
à ce qui doit se passer, à ce que le monde
doit attendre des événements. Il présente,
dans cet essai, la manière dont les puissances
occidentales, les puissances centrales et les
puissances orientales se sont progressivement
comportées au sein de la catastrophe des
dernières années. Il présente les grands
dangers, certes unilatéraux, mais tout de
même, qui guettent aujourd'hui et guetteront
l'avenir à partir de cette catastrophe.
L'auteur a une certaine vision du monde. Il ne
considère pas le monde uniquement du point de
vue des frontières nationales ; il arrive
encore aux humains d'aujourd'hui de ne
considérer le monde que du point de vue de
leurs frontières nationales, et s'ils peuvent
se rassurer en se disant que telle ou telle
chose n'a pas encore eu lieu dans leur pays,
alors ils ne sont pas inquiets. L'auteur de
cet article ne voit tout de même pas seulement
les alentours du clocher de l'église, mais il
voit quand même quelque chose de la
perspective du monde. Et en résumant ses
pensées, il arrive à une phrase très étrange.
Il dit : "Qu'un destin terrible attend
l'humanité blanche ; cela me semble certain en
toutes circonstances, à moins qu'une période
de suprématie de la sagesse ne succède très
vite à celle de la passion et de l'illusion.
Nous vivons en effet depuis longtemps dans la
période qui ressemble beaucoup à celle des
migrations de peuples. Le rythme est
énormément accéléré par la guerre mondiale. Ce
qui correspond aux tribus germaniques
immigrant alors de l'extérieur dans
d'anciennes terres cultivées, ce sont les
couches populaires inférieures considérables
et ascendantes, qui sont très différentes,
tant par le sang que par l'héritage culturel,
de celles qui dominaient jusqu'alors. Le fait
que cette "migration des peuples" - il est en
effet beaucoup plus approprié de parler de
migration des peuples que de guerre - "ait
lieu est une bonne chose dans la mesure où
elle conditionne un élargissement, un
élargissement de la base culturelle et une
élévation du niveau global. Mais c'est très
dangereux si elle se déroule trop rapidement.
Et ce danger s'accroît à mesure que la guerre
mondiale se prolonge".
05
L'essai est aujourd'hui dépassé/vieilli. Le
danger n'est pas devenu moins grand, mais
comme il tire tous ses arguments de la guerre
qui fait encore rage, ses arguments sont
vieillis. Mais ce qui doit nous intéresser
ici, c'est surtout la première phrase que j'ai
lue : "Qu'un destin terrible guette l'humanité
blanche me semble certain en toutes
circonstances, à moins qu'une période de règne
suprême de la sagesse ne succède très vite à
celle de la passion et des representations
illusoires". - Car cela est en fait absolument
correct en tant que vérité abstraite. Et si
quelqu'un dit une fois que le seul salut de
l'humanité réside dans le fait de se tourner
vers un règne suprême de sagesse, et non vers
quelque autre charlatanisme politique ou
social, alors nous devons reconnaître un tel
fait, une telle direction de pensée. Mais nous
ne devons absolument pas oublier que ce sont
précisément ces humains, dont nous devons
admettre qu'ils sont saisis dans toutes les
profondeurs de leur être par la gravité de la
situation actuelle, que ce sont précisément
ces humains qui, lorsqu'il s'agit de dire en
quoi consistent les conceptions de la sagesse
qui devraient dissoudre les anciennes
représentations chimèriques, qui retombent
aussitôt sur de vieilles représentations
chimériques devenues de belles paroles. Car
c'est justement la tragédie, c'est le terrible
destin de notre époque, que les humains
deviennent certes attentifs à cela : Il est
nécessaire de se tourner vers l'esprit - mais
que la peur et l'angoisse les envahissent
toujours lorsqu'ils doivent se tourner vers
l'esprit ; qu'ils sont alors aussitôt prêts à
recourir aux représentations illusoires qui
ont poussé l'humanité dans le terrible destin
actuel. Nous avons donc seulement besoin de
prendre l'exemple d'une orientation des
représentations très répandue.
06
Croyez-vous que si vous demandiez à un
représentant, disons trivial, de la confession
de foi catholique romaine, s'il serait enclin
à croire que les anciennes conceptions ont
conduit à l'époque catastrophique, qu'elles
doivent être remplacées par de nouvelles,
croyez-vous qu'il serait vraiment enclin à
croire à la nécessité de renouveler les
conceptions qui n'ont pas pu sauver l'humanité
de cette terrible catastrophe ? Non, il dirait
: si seulement les humains redeviennent
correctement catholiques romains, ils seront
déjà heureux. - Et il ne lui viendrait même
pas à l'idée de se dire qu'ils ont eu le temps
d'être catholiques romains pendant mille neuf
cents ans et qu'ils sont malgré tout arrivés à
la catastrophe ; que la catastrophe doit donc
au moins enseigner que l'on a besoin de
nouvelles impulsions. Ce n'est qu'un exemple
parmi tant d'autres. Il est nécessaire de
montrer/conduire devant les yeux sans réserve
les pendants qui existent sur ce point.
07
Il est facile aujourd'hui, même pour un adepte
de telle ou telle Église considéré comme
authentique, de dire : le haeckelisme ou le
matérialisme, c'est une chose diabolique, il
faut l'éradiquer avec souche et tige. - C'est
le contraire de ce qui peut conduire les
humains à un état d'âme salutaire. Oui, on
peut bien parler ainsi, mais si l'on s'en
tient à cette affirmation et que l'on
n'examine pas le contexte qui entre en ligne
de compte, alors il sera impossible d'arriver
à quelque chose qui soit en accord avec le
présent et encore moins l'avenir proche. Car
si vous prenez un sentiment quelconque de
vision du monde, teinté de matérialisme, et
que vous vous demandez : d'où vient-il
historiquement ? - alors, si vous voulez
vraiment y voir plus clair, vous ne pourrez
pas vous empêcher de vous dire : au fond, elle
vient justement de la manière dont le
christianisme a été représenté pendant mille
neuf cents ans par les différentes
confessions. Celui qui voit plus loin sait que
le haeckelisme n'aurait pas été possible sans
le christianisme de l'Église qui l'a précédé.
Il y a des gens qui sont restés sur le point
de vue de l'Église, disons tel qu'il était au
Moyen Âge ; ils défendent encore aujourd'hui
les pensées que l'Église avait au Moyen Âge.
D'autres ont fait évoluer ces idées. Et ceux
qui les ont développées, parmi eux, il y a par
exemple Ernst Haeckel. Il est un descendant
direct des idées cultivées par les différentes
églises pendant des siècles. Cela n'est pas né
en dehors de l'Église, c'est une vérité qui
s'est développée au sens profond du terme au
sein des doctrines de l'Église. Toutefois, on
reconnaître seulement correctement les
pendants lorsqu'on se feconde un peu avec des
vues spirituelles-scientifiques pour saisir
ces choses de l'oeil.
08
Je veux donc aujourd'hui - même si certains
d'entre vous diront peut-être que la chose est
trop difficile, mais rien n'a la permission de
nous être trop difficile, on doit faire preuve
de discernement -, j'aimerais tout d'abord
vous exposer un point en particulier.
09
Si vous lisez aujourd'hui les écrits
d'inspiration philosophique d'érudits bien
formés, par exemple catholiques, vous
trouverez partout, en rapport avec un certain
point, une vision très précise. Et on peut
dire que vous trouverez cette conception
formée chez les meilleurs de ces catholiques
formés. - Je voudrais tout de suite faire
remarquer que je ne suis pas du tout enclin à
sous-estimer la formation formelle du clergé
catholique par exemple. Je connais très bien -
je l'ai aussi exprimé dans mon livre "Vom
Menschenrätsel" (De l'énigme de l'humain) - la
meilleure formation que possèdent justement
maints théologiens catholiques, lorsqu'ils
écrivent philosophiquement, par rapport aux
écrits des savants philosophes qui ne sont pas
passés par la théologie catholique, par
exemple. Sous ce rapport, il faut dire que la
littérature savante, la littérature
théologique des ministres protestants, des
ministres réformés, est loin derrière la bonne
formation philosophique des théologiens
catholiques. Ces gens ont, grâce à leur
formation rigoureuse, une certaine capacité à
former leurs concepts de manière vraiment
plastique ; ils ont - ce que, par exemple, les
humains qui sont aujourd'hui célèbres dans la
littérature philosophique non catholique n'ont
même pas une fois comme présentiment - une
certaine faculté à envisager ce qu'est un
concept, ce qu'est une idée, et du genre,
bref, ces gens ont une certaine formation. Il
n'est même pas nécessaire de prendre un livre
de Haeckel, on peut prendre un livre d'Eucken
pour constater cette pagaille conceptuelle,
cette horrible discussion simplement
feuilletoniste sur les concepts les plus
importants, ou bien on peut prendre un livre
de Bergson par exemple, où l'on a toujours le
sentiment qu'il intercepte les concepts sans
pouvoir les manipuler, comme le célèbre
Chinois qui veut se retourner et qui
intercepte toujours sa natte. Vous ne
trouverez pas cette vacillation absolue dans
le monde des concepts, qui est le cas chez ces
gens non formés, si vous vous laissez aller à
la littérature philosophique issue du clergé
catholique, de sorte que, par exemple, un
livre comme l'Histoire de l'idéalisme en trois
volumes d'Otto Willmann, un catholique pur et
dur qui affiche son catholicisme à chaque
page, est bien plus élevé que la plupart de ce
qui est écrit aujourd'hui dans le domaine
philosophique par des non-catholiques. On peut
absolument savoir tout cela et prendre
néanmoins le point de vue que l'on doit
adopter en tant que spécialiste en science de
l'esprit. L'infériorité de l'esprit peut
décider différemment dans ce domaine, elle
peut par exemple être d'avis que parce qu'il y
a une bonne formation, elle a plus de valeur.
Mais on peut absolument aussi faire preuve
d'objectivité lorsqu'on est contraint
d'adopter un certain point de vue dans la vie.
10
Il y a un point qui viendra toujours vers vous
dans cette littérature philosophique
catholique bien formée, un point qui aussi a
considérablement beaucoup d'éblouissant pour
le penseur actuel, c'est celui qui vient
toujours en considération lorsque les gens
viennent à parler de la différence de l'humain
à l'animal. N'est-ce pas, les lecteurs
ordinaires de Haeckel et les connaisseurs de
Haeckel s'efforceront toujours d'estomper
autant que possible la différence entre
l'humain et l'animal, de faire croire que
l'humain n'est dans son ensemble qu'un animal
en quelque sorte plus évolué. Les savants
catholiques ne font pas cela, mais ils mettent
toujours en avant ce qui leur semble être une
différence radicale entre l'humain et
l'animal. Ils soulignent que l'animal en reste
à la vision ordinaire qu'il acquiert de
l'objet qu'il sent maintenant, de l'objet
suivant qu'il sent ou contemple ensuite, et
ainsi de suite ; que l'animal ne reste en
quelque sorte toujours que dans des
représentations individuelles particulières,
tandis que l'humain a la faculté de se former
des concepts abstraits déduits, de résumer les
choses. C'est en effet une différence
radicale, parce que l'humain, si l'on conçoit
les choses ainsi, se distingue vraiment
radicalement de l'animal. L'animal, qui ne
considère que les détails, ne peut pas former
en lui la spiritualité, parce que les concepts
abstraits doivent vivre dans la spiritualité.
Et c'est ainsi que l'on doit en arriver à
reconnaître que dans l'humain vit cette âme
particulière qui justement forme les concepts
abstraits, tandis que l'animal avec sa sorte
de vie intérieure particulière ne peut former
ces concepts abstraits.
11
Celui qui considère les débats catholiques sur
ce point se dit : c'est quelque chose
d'extrêmement important qu'une bonne formation
philosophique puisse attirer l'attention sur
ce point décisif, radicalement décisif, de la
différence entre l'humain et l'animal. De nos
jours, les humains n'apprécient pas du tout la
portée d'une telle chose. Par exemple, lorsque
le tapage organisé par Drews a commencé,
lorsque la question de savoir si Jésus avait
vécu ou non a été soulevée, lorsqu'une grande
réunion s'est tenue à Berlin, où toutes sortes
de gens ont parlé sur le problème : Jésus
a-t-il vécu ? - le théologien catholique
Warmann en a également parlé, et il ne pouvait
bien sûr que dire des choses que les autres
considéraient comme très rétrogrades. Mais
malgré le fait que les coryphées, notamment de
la théologie protestante berlinoise, aient
parlé à l'époque, deux déclarations, ou plutôt
les documents de ces déclarations, me sont
apparus dans les discours de l'époque comme
étant vraiment d'un niveau un peu meilleur -
pas au niveau actuel, mais à un niveau un peu
meilleur. L'une d'entre elles était une
déclaration qu'un érudit - je ne veux rien
dire de mal, mais plutôt faire l'éloge de cet
humain - avait faite à l'époque. Je ne pense
pas pouvoir mieux le louer qu'en l'appelant un
érudit tapageur de tout premier ordre. Cet
humain aurait en effet pu faire beaucoup grâce
à sa perspicacité et à ses connaissances
singulières dans les domaines les plus divers,
grâce à un grand savoir. Déjà à l'époque où je
le fréquentais - c'était il y a dix-huit ou
dix-neuf ans - il écrivait depuis quinze ans,
je crois, une révision de la logique, et je
pense qu'il doit encore y travailler depuis,
car cette révision de la logique ne m'est pas
parvenue entre-temps. Il avait déjà dit à
l'époque, ce qui est tout à fait juste, que
les humains étaient en fait tout à fait
terribles dans le présent, qu'ils étaient en
effet tout à fait terribles quand ils ne se
sentaient pas en sécurité, quand ils
commencent à penser, parce qu'il suffit
d'entendre deux ou trois phrases aujourd'hui,
que ce soit dans une conversation scientifique
ou non scientifique, pour voir la plus
terrible des illogies s'installer. Cela,
pensait-il, que les humains devraient observer
pour ne pas tomber dans les représentations
illusoires les plus horribles qui existent
aujourd'hui, cela pourrait être écrit sur un
quart de page, il suffit de tenir compte de ce
quart de page. Je ne sais pas s'il veut
réaliser ce quart de page comme une révision
de la logique; comme je l'ai dit, cela faisait
déjà quinze ans, dix-huit ou dix-neuf ans se
sont écoulés depuis, je ne sais pas où il en
est aujourd'hui avec cette révision de la
logique. Mais je veux le féliciter en
l'appelant un vagabond plein d'esprit, parce
qu'avec ça, je veux indiquer que s'il n'était
pas un vagabond riche d'esprit, il pourrait
fournir terriblement beaucoup. Il a cette fois
là, dit quelque chose de très beau, il a
notamment dit : "Oui, l'Église catholique a dû
entendre un jour que les comètes, qui se
composent d'un noyau et d'une queue, sont des
corps célestes comme les autres et qu'elles se
déplacent selon des lois, comme les autres
corps célestes. Lorsqu'il ne fut plus possible
de nier que les comètes étaient des corps
célestes comme les autres, l'Église catholique
se décida à admettre que l'on appliquait aussi
aux comètes les autres lois de la trajectoire
céleste, mais elle ne l'admit d'abord qu'en ce
qui concerne le noyau, pas encore en ce qui
concerne la queue. - Eh bien, il voulait
seulement exprimer symboliquement que l'Église
catholique n'est généralement encline à
admettre que le strict nécessaire, comme elle
l'a autorisé en 1827 avec la vision
copernicienne du monde pour ses adeptes ; mais
que même lorsqu'elle doit admettre le strict
nécessaire, elle retient au moins encore la
queue de la chose ! C'est une remarque qui me
semble caractériser assez bien la situation.
12
Mais l'autre remarque, c'était justement celle
du chercheur catholique sur les fourmis
Wasmann - c'est un excellent chercheur sur les
fourmis, mais c'est aussi un philosophe bien
formé - qui a dit : "En fait, messieurs, vous
ne pouvez pas me comprendre, parce qu'en
réalité, vous ne savez pas tous comment on
pense philosophiquement ; celui qui pense
philosophiquement ne parle pas comme vous ! -
Et en effet, il avait raison, il ne fait aucun
doute qu'il a touché le fond/avec cela atteint
t le clou sur la tête. Or, il y a tout de
suite un petit ouvrage sympathique de Wasmann
sur la différence entre l'humain et l'animal,
qui met fortement en évidence ce que je viens
d'évoquer : cette capacité des humains à
penser réellement en termes abstraits, que
l'animal ne doit justement pas avoir. C'est
quelque chose d'extraordinairement
éblouissant, parce que c'est convaincant dans
une certaine direction pour celui qui s'est
suffisamment formé dans sa pensée pour pouvoir
saisir dans l'oeil toute la force d'une telle
affirmation.
13
Mais regardons maintenant la chose
spirituellement-scientifiquement, là toute
l'histoire qui entrera devant les yeux dans sa
signification. Si nous partons
spirituellement-scientifiquement des
conceptions et des expériences que l'on peut
gagner là-dessus dans le monde spirituel, on
comprend d'un côté que sans les considérations
spirituelles scientifiques, cette affirmation
éblouissante dont je viens de parler, ne peut
venir en l'état, qu'elle doit aussi être en
fait valable pour chacun qui ne veut pas
devenir spécialiste de la science de l'esprit,
tout de suite s'il est bien formé
philosophiquement ; cela, on le l'envisage
d'un côté. Mais de l'autre côté, on voit ce
qui suit, on le voit simplement en observant
les choses dans le monde : si l'on compare
l'humain à l'animal avec des conditions
préalables spirituelles-scientifiques, alors
se montre que l'humain est certes confronté
aux choses du monde par des observations
isolées/particulières et se forme ensuite des
concepts abstraits par toutes sortes
d'opérations de penser dans lesquelles il
résume ce qu'il voit par unité. On peut aussi
admettre que l'animal n'a pas cette
abstraction, que l'animal n'exerce pas cette
activité d'abstraction. Mais ce qui est
curieux, c'est que les concepts abstraits ne
manquent pas à l'animal, que l'animal vit avec
son âme tout de suite dans les concepts les
plus abstraits que nous, les humains, nous
formons avec peine, et que l'animal n'a pas la
vision individuelle/particulière comme nous.
Ce que nous avons en avance, c'est justement
que nous avons une utilisation beaucoup plus
libre des sens, une façon bien précise
d'interaction entre les sens et les émotions
intérieures et les impulsions de la volonté.
C'est ce que nous avons de plus que l'animal.
Mais la sécurité de l'instinct qu'ont les
animaux repose précisément sur le fait que
l'animal vit dès le départ avec des concepts
abstraits que nous devons d'abord former. Ce
qui nous distingue de l'animal, c'est que nos
sens s'émancipent et deviennent plus libres
dans leur utilisation vers le monde extérieur,
et que nous pouvons aussi injecter dans nos
sens la volonté que l'animal ne peut pas
injecter. Mais ce que nous, les humains,
n'avons pas, et que nous devons d'abord
acquérir, les concepts abstraits, c'est
précisément l'animal qui les a, aussi étrange
que cela puisse paraître. Certes, chaque
animal n'a qu'un domaine déterminé, mais dans
ce domaine, l'animal a de telles notions
abstraites, aussi étrange que cela puisse nous
paraître. L'humain est obligé de voir un,
deux, trois chiens ; il s'en sert pour former
le concept abstrait de "chien". L'animal a
dans ce domaine, et très précisément, le même
concept abstrait de "chien" que nous, il n'a
pas besoin de se le former. Nous devons
d'abord le former, l'animal n'en a pas besoin.
Mais l'animal n'a pas la capacité de
distinguer exactement un chien d'un autre, de
l'individualiser exactement par les
perceptions sensorielles.
14
Si nous n'acquérons pas la capacité d'accéder
au véritable état des faits de la réalité par
la science de l'esprit, nous nous trompons à
un certain niveau sur ce qui est le plus
essentiel. Nous croyons que parce que nous,
les humains, devons développer la capacité de
former des concepts abstraits, nous nous
distinguons par ces concepts abstraits de
l'animal qui ne possède pas cette capacité.
Mais l'animal n'a pas du tout besoin de cette
capacité, car il possède d'emblée les concepts
abstraits. L'animal a un tout autre type de
vision sensorielle que nous, les humains.
C'est justement la vision extérieure des sens
qui est entièrement différente.
15
En cette relation, une transformation
saisissant profondémént dans
lesreprésentations humaines est nécessaire.
Car les humains se sont instruits de toutes
sortes de concepts de science de la nature qui
sont déjà devenus populaires aujourd'hui. Soit
ils ont pu les apprendre dans une certaine
école, par un enseignement direct, soit ils se
sont instruits par cette eau de vaisselle -
j'allais dire par cette lecture des journaux -
par laquelle les représentations des science
de la nature se répandent aujourd'hui dans le
monde entier. Mais les humains sont dominés
par ces représententations de science de la
nature. En ce qui concerne ce que je viens de
vous indiquer, les humains sont profondément
dominés par une tendance, que l'on pourrait
presque qualifier d'instinctive, à croire que
l'animal voit vraiment la même chose que
l'humain dans son environnement. Lorsqu'il se
promène avec son chien, il a la croyance
instinctive que le chien voit le monde comme
il le voit, qu'il voit l'herbe colorée, le blé
coloré, les pierres colorées, tout comme lui.
Et puis, s'il est capable de penser un tant
soit peu, il a aussi encore la croiyance : il
peut lui-même faire des abstractions et a donc
des concepts abstraits, mais son chien ne fait
pas d'abstraction, et ainsi de suite. Et
pourtant, ce n'est pas le cas. Ce chien qui
marche à côté de nous vit tout aussi bien que
nous dans les concepts abstraits. Oui, il y
vit même plus intensément que nous. Il n'a
même pas besoin de les acquérir, mais il vit
intensément en eux dès le début. Mais il n'a
pas la vision extérieure, qui lui donne une
toute autre image : il suffit d'être attentif
à certaines observations que l'on peut faire
dans la vie. Cependant, on ne prend pas
toujours les choses suffisamment au sérieux.
Je pourrais vous citer un grand nombre
d'exemples qui vous montreraient comment
l'humain, de manière purement instinctive,
pense de manière erronée/tordue dans ce sens.
Par exemple, une fois, c'était à Zurich, je
crois, je suis sorti dans la rue après une
conférence donnée lors d'une soirée de
Branche. Un cocher m'attendait, et le cheval
ne voulait pas vraiment aller, il faisait mine
de redouter un peu. Le cocher dit alors : "Il
a peur de son ombre. - Il voyait bien sûr
l'ombre du cheval que la lanterne projetait
sur le mur, et il supposait donc que le cheval
voyait cette ombre exactement comme lui. Il
n'avait bien sûr aucune idée de ce qui se
passait, si je puis dire, dans l'âme du cheval
et de ce qui se passait dans son âme. Il voit
l'ombre du cheval, mais le cheval a un
sentiment vivant d'être dans cette partie de
l'espace du corps éthérique où l'ombre se
forme. Cela est un tout autre processus, en
rapport à la vision intérieure un tout autre
processus.
16
Vous avez là le choc entre le mode de pensée
jusqu'à présent, jusque dans les
visions/façons de voir les plus élémentaires
et instinctives des humains naïfs, àvec ce qui
doit entrer spirituellement-scientifiquement
nouveau dans les humains. Ils devront
toutefois d'abord apprécier avec le plus grand
sérieux ce qui repose en fait à la base ici.
Car, en ce qui concerne de telles choses, le
matérialisme le plus absolu d'un Vogt ou d'un
Moleschott ou d'un Clifford ou d'un Spencer,
et ainsi de suite, se distingue beaucoup moins
du concept traditionnel de confession de foi
des différentes confessions que ne se
distingue ce qui, en tant que nouveau mode de
pensée reposant à la base de la science de
l'esprit doit se distinguer de ces confessions
de foi.. Car en fait, certains matérialistes
pensent aujourd'hui que l'humain n'est pas
très différent de l'animal. - Ils ont entendu
une fois sonner quelque chose à ce sujet, même
s'ils n'ont pas entendu les cloches sonner, à
savoir que l'humain peut se faire des concepts
abstraits, qui sont tout de même quelque chose
de différent des simples représentations
sensorielles habituelles ; mais ils se disent
: des concepts abstraits, ce n'est peut-être
pas quelque chose d'aussi important, d'aussi
essentiel, donc au fond, l'humain ne se
distingue pas de l'animal. - Tout le
matérialisme actuel est en fait une création
des confessions d'églises. Il suffit
d'envisager cela très sérieusement, et l'on
verra qu'un renouvellement du mode de
représentation de l'âme humaine entre ici en
ligne de compte, si l'on ne veut pas en rester
là : maintenant, à nouveau, retour aux
anciennes représentations, et tout ira déjà
bien !
17
Mais on ne peut pas dire quelque peu que les
humains pourraient tout simplement s'abstenir
de se tourner vers une véritable vie de
l'esprit et que les choses pourraient
continuer ainsi ! Non, ceux qui disent "qu'un
terrible destin attend l'humanité blanche me
semble certain en toutes circonstances, à
moins qu'une période de suprématie de la
sagesse ne succède très vite à celle de la
passion et des illusions" ont raison.
Seulement, de telles gens devraient aussi
reconnaître que la plus grande partie des
représentations scientifiques sur le monde
actuel appartient aux representation
illusoires/folles. Cela devrait justement être
reconnu. Dans le courant de son évolution,
l'humanité est arrivée au point que nous
caractérisons souvent en disant que depuis le
XVe siècle, l'humanité est dans l'ère de l'âme
de conscience. Et cette évolution de l'âme
consciente se déroule de la manière que je
viens de décrire à plusieurs reprises. Voyons
une caractéristique très importante de
l'évolution de l'âme de conscience.
18
Je vous l'ai déjà évoqué la dernière fois :
tout ce que le chercheur en esprit reconnaît,
c'est-à-dire ce qu'il élève dans la
conscience, tout de suite de telles choses qui
reposent dans l'évolution de l'humanité, cela
se passe dans le subconscient des humains,
même si on ne le reconnaît pas. En se
développant vers l'avenir, l'humanité passe
par certaines expériences. Elle passe
inconsciemment par ces expériences si elle ne
préfère pas les amener à la conscience, ce qui
devrait justement se produire à l'âge du
développement de l'âme de conscience. Mais
c'est tout de suite à cette époque du
développement de l'âme consciente que beaucoup
de choses qui parviennent à l'humain dans son
subconscient sont aujourd'hui encore
repoussées.
19
Entre autres, une certaine partie de
l'expérience que l'on peut appeler la
rencontre avec le "gardien du seuil"
s'approche de plus en plus de l'humain.
Certes, si l'on veut vraiment entrer dans le
monde spirituel en pleine conscience,
développer des imaginations, des inspirations,
des intuitions, il faut entrer dans le domaine
du monde suprasensible à un degré beaucoup
plus élevé, avec des expériences plus riches,
des expériences tout à fait différentes. Il
faut passer devant le gardien du seuil de
manière plus approfondie - si je peux me
permettre d'utiliser cette expression - que
toute l'humanité ne doit le faire au cours de
l'âge de l'âme consciente. Mais dans une
certaine mesure, l'humain doit simplement
passer devant le Gardien du Seuil jusqu'à la
fin de l'évolution de l'âme de conscience. Il
peut alors avoir la commodité de laisser ce
passage entièrement dans le subconscient. Mais
la science de l'esprit est justement là pour
que cela ne se produise pas. Elle doit attirer
l'attention sur le fait que cela fait partie
des événements qui se déroulent actuellement
dans le développement/l'évolution de
l'humanité. Et celui qui empêche aujourd'hui
les humains de pratiquer la science de
l'esprit ne veut en fait rien de moins que
forcer les humains à passer, non pas
consciemment, mais inconsciemment, devant le
gardien du seuil qui, en cette époque, fait
simplement son entrée dans l'horizon des
humains.
20
En d'autres termes, pendant les 2160 ans que
dure l'ère de l'évolution de l'âme consciente,
à partir de 1413 environ, l'humanité doit
passer par le Gardien du Seuil dans une
incarnation quelconque et vivre en partie les
expériences que l'on peut avoir auprès du
Gardien du Seuil. L'humain peut se laisser
forcer par l'humain de mentalité matérialiste
de passer inconsciemment ; ou il peut prendre
librement la décision d'être attentif à la
science de l'esprit et d'entendre, soit par
l'introspection, soit par le bon sens/la saine
raison analytique humaine, prendre/percevoir
quelque chose à ce passage devant le gardien
du seuil. Et lors de ce passage devant le
gardien du seuil, on entend précisément ce qui
permet à l'humain de se former des
représentations justes et pertinentes sur le
monde suprasensible concret, des
représentations d'abord qui sont en situation
d'amener avant tout le représenter lui-même,
le penser, dans une certaine direction libre,
impartiale et favorable à la réalité.
21
C'est ce que j'ai souvent décrit comme étant
la plus grande conquête de la science de
l'esprit, à savoir que la pensée devient plus
sensible/amicale à la réalité, qu'elle peut
réellement prendre en compte les impulsions
qui reposent dans les événements, et non
purement, de manière abstraite, comme la
science de la nature sait extérieurement
quelque chose sur les processus. Savoir
certaines choses du monde spirituel, c'est ce
qui devient nécessaire à l'humain. Par cela
l'humain doit être transposé dans la situation
d'apprendre à juger sa position dans le monde
du point de vue de l'horizon spirituel, alors
qu'aujourd'hui il ne peut juger sa position
dans le monde que du point de vue de l'horizon
sensoriel. Vous jugez déjà quelque chose de
nouveau et de correct lorsque, par exemple,
vous faites fructifier en vous une pensée
telle que les animaux n'ont quelque peu aucune
représentation abstraite, mais qu'ils vivent
tout de suite dans les représentations les
plus abstraites, et que l'humain se distingue
de l'animal par une certaine formation de ses
sens, qui s'émancipent du lien étroit avec la
vie corporelle. Ce n'est qu'ainsi que vous
parvenez à des idées justes sur la différence
entre l'humain et l'animal. Extérieurement,
cela se traduit par le fait que l'organisation
des sens chez les animaux se trouve dans un
rapport vital très prononcé avec l'ensemble de
l'organisation du corps. Chez l'animal,
l'organisation du corps s'étend de manière
très significative jusqu'aux sens.
22
Prenez l'œil, par exemple. Il est bien connu
des naturalistes que les animaux inférieurs
ont en eux des organes, par exemple l'éventail
ou l'apophyse-épée, qui sont remplis de sang
et qui établissent un lien vivant entre
l'intérieur de l'œil et l'ensemble de
l'organisation, alors que l'œil humain n'a pas
cette organisation, mais est beaucoup plus
indépendant. Cette indépendance accrue des
sens, cette émancipation des sens par rapport
à l'organisation globale, c'est quelque chose
qui ne se produit que chez l'humain. Mais chez
l'humain, l'ensemble du monde des sens est
beaucoup plus en relation avec la volonté que
chez l'animal. J'ai exprimé cela différemment
du point de vue morphologique. J'ai attiré
votre attention sur la même chose d'un autre
point de vue, en disant : si vous prenez
l'organisme triarticulé, organes des
extrémités, poitrine, tête, si je schématise,
c'est ainsi chez l'animal : ceci est
l'organisme de la tête (dessin de gauche, p.
32), ceci est l'organisme de la poitrine, ceci
est l'organisme des extrémités. La tête se
trouve immediatement au-dessus de la terre. La
terre est sous l'organisme de la tête -
approximativement bien sûr, mais par essence -
chez tous les animaux. La colonne vertébrale
est perpendiculaire à l'axe ou au rayon de la
Terre. Chez l'humain, la tête repose sur son
propre organisme thoracique et sur l'organisme
de ses membres. Chez l'humain, sa tête repose
sur son propre organisme thoracique et sur
l'organisme de ses extrémités. Chez l'humain,
l'organisme thoracique est sous l'organisme
principal, comme chez l'animal la terre est
sous l'organisme principal. La tête de
l'humain repose sur sa propre terre. Chez
l'animal, il y a donc une séparation entre
l'organisme de la volonté, notamment
l'organisme des extrémités, les extrémités
postérieures, et la tête. Chez l'humain, la
volonté, l'organisme de la volonté est
directement intégré à l'organisme de la tête
et l'ensemble se trouve dans le rayon
terrestre. Ainsi, les sens sont en quelque
sorte traversés par la volonté, et c'est ce
qui caractérise l'humain. En réalité, il se
distingue de l'animal par le fait que les sens
sont traversés par la volonté. Chez l'animal,
les sens ne sont pas traversés par la volonté,
mais par un élément plus profond ; d'où le
lien plus intime entre l'organisation des sens
et l'organisme entier. L'humain vit beaucoup
plus dans le monde extérieur, l'animal vit
beaucoup plus dans son propre monde intérieur.
En ce que l'humain se sert de ses outils
sensoriels, il vit beaucoup plus dans le monde
extérieur.
23
Maintenant, considérez que nous vivons dans
l'ère de l'âme de conscience. Qu'est-ce que
cela signifie ? Cela signifie, comme je vous
l'ai expliqué plusieurs fois, que nous
avançons justement vers le fait que dans la
conscience il n'y a que le reflet, que des
images miroir, puisque l'âge de l'âme
consciente est aussi l'âge de
l'intellectualisme. C'est seulement à l'époque
de l'intellectualisme que l'on développe la
faculté d'abstraction aussi purement comme un
art. C'est à cette époque d'intellectualisme
et de matérialisme que les concepts les plus
abstraits ont été formés.
24
Nous pouvons maintenant penser à deux
personnes ; l'une est un philosophe bien
formé, aussi bien formé que le sont les
théologiens catholiques. Il devrait dire
quelque chose de son point de vue, mais il ne
le dira pas, parce qu'il voit que le
matérialisme s'est développé à partir de
l'évolution séculaire du christianisme, et
cela lui est désagréable ; mais il devrait en
fait dire : cet humain dans l'ère de l'âme de
con peut le mieux former dew concepts
abstraits, il s'est donc LD plus souvent
dresse au dessus de l'animal.
25
Mais le spécialiste de la science de l'esprit
peut aussi venir et dire : à cette époque de
l'évolution de l'âme de conscience, ce qui
caractérise l'humain, c'est tout de suite
qu'il a la faculté de développer très
fortement des concepts abstraits. - Où cela le
mène-t-il ? Il revient tout de suite au cahier
d'animaux ! Et cela explique énormément de
choses. Cela vous explique pourquoi la
tendance de l'humain à se rapprocher le plus
possible de l'animal provient précisément du
fait que l'on entre dans les abstractions des
concepts. Mais cela vous explique aussi
quelque chose qui se produit souvent
aujourd'hui dans la pratique et la conduite de
la vie. Les sciences deviennent de plus en
plus abstraites, et dans la vie sociale,
l'humain en vient de plus en plus à vouloir
vivre comme le bétail bien aimé, c'est-à-dire
en ne subvenant qu'aux besoins quotidiens de
la faim et autres. Le contexte/pendant interne
entre la capacité d'abstraction et
l'animalité, c'est ce que montre la science de
l'esprit. Ce pendant intérieur, l'humain le
vit en toutes circonstances comme une
expérience à l'âge du développement de l'âme
consciente. S'il est empêché de la manière
décrite précédemment, il le traverse
inconsciemment. De nombreux êtres humains
traversent ce qui leur dit dans les
profondeurs de leur âme : tu deviens de plus
en plus semblable à l'animal ; en progressant,
tu deviens de plus en plus semblable à
l'animal. - C'est l'effroi qu'éprouvent les
humains face à la progression sur la voie.
C'est aussi ce qui incite les humains à rester
si volontiers conservateurs avec les anciens
concepts.
26
Cela a-t-il la permission d'être ? Cette
visibilité inconsciente de l'animalité au
gardien du seuil peut-elle arrêter les humains
d'aller de l'avant ? Non, cela n'a pas la
permission d'arriver ; mais une autre chose
doit se produire. En reculant dans l'apparente
progression, il faut que le recul se fasse de
telle sorte qu'il n'ait pas lieu, comme ce
serait absolument le cas si l'on ne
développait que la faculté d'abstraction,
simplement comme un va-et-vient : on
arriverait alors à des stades antérieurs de
l'évolution de l'humanité, oui, on arriverait
même à la corruption. Non, il faut reculer,
mais de telle manière, en faisant des
allers-retours (dessin de droite, p. 3 2),
qu'il y ait une élévation, et cette élévation
doit conduire au spirituel.
27
Ce que nous perdons en entrant dans
l'abstraction, nous devons le paralyser en
remplissant nos reflets/images-miroir
abstraites avec du spirituel, en absorbant le
spirituel dans l'abstraction. C'est par là que
nous avançons. Devant le gardien du seuil,
l'humain est placé, consciemment ou
inconsciemment, devant la terrible décision
suivante : soit devenir, par les concepts
abstraits, "plus animal que la bête" et
"enfouir son nez dans chaque fromage blanc",
pour reprendre le "Faust" de Goethe, soit, au
moment où il entre dans l'abstraction, verser
dans ces concepts abstraits ce qui émane des
mondes spirituels, comme nous l'avons
caractérisé ces jours-ci. C'est alors
seulement que l'humain commence à apprécier
correctement sa position dans le monde, car il
se perçoit alors comme étant en évolution, car
alors il se saisit des concepts comme dans
cette évolution, alors il sait pourquoi en un
certain point de cette évolution le danger le
menace de sombrer dans l'animalité, tout de
suite par les abstractions. Lorsque l'humain
se trouvait au niveau animal dans les périodes
de culture primitive, il se distinguait des
animaux par ses sens et non par ses concepts
abstraits. Les animaux avaient mieux les
concepts abstraits. Ce n'est qu'aujourd'hui
qu'il peut développer ces concepts abstraits
en cas de besoin. Les animaux les ont bien
mieux. Je l'ai expliqué une fois par un autre
exemple, en vous disant : depuis combien de
temps l'humain a-t-il essayé de faire du
papier dans l'évolution historique ? La guêpe
fait son nid avec du papier, elle le fait
depuis des millions d'années ! Et regardez ce
que les animaux révèlent en termes de sagesse,
d'intellectualité et de capacité
d'abstraction, même si c'est de manière
unilatérale. On appelle cela sottement
l'instinct. Mais si l'on voit clair dans cette
affaire, on sait que très peu d'êtres humains
sont aujourd'hui capables, avec leur capacité
d'abstraction, d'aller au-delà de
l'unilatéralité des classes animales
actuelles, avec ce qu'ils préparent de leur
capacité d'abstraction.
28
L'humain est donc placé devant cette décision
importante : soit retourner à l'animalité dans
une très large mesure, être plus animal que
n'importe quel animal, pour utiliser
l'expression méphistophélique dans "Faust" -
Ahriman-Méphistophélès aimerait en effet
atteindre cela dans l'humain, avec l'humain -,
soit accueillir le spirituel.
29
Il est déjà necessaire une certaine intensité
du representer si l'on veut savoir aujourd'hui
ce qui est réellement tracé pour les humains
dans l'évolution du temps, dans les nécessités
temporelles. Il faut alors creuser très, très
profondément dans le devenir du monde, il ne
faut pas non plus craindre de se préparer, par
des concepts spirituels-scientifiques, à des
concepts plus difficiles et porteurs de
réalité. Car bien sûr, si quelqu'un entend
pour la première fois quelque chose comme ce
que j'ai dit aujourd'hui, il dira : "C'est de
la folie pure ! - C'est compréhensible. Mais
on pourrait aussi s'imaginer que quelqu'un
considère une très grande partie de ce que les
"intelligents" ont fait depuis des années
comme une grande folie, et il pourrait
considérer de très grandes majorités comme
folles ; mais alors il pourrait aussi trouver
compréhensible pourquoi ces très grandes
majorités le considèrent, lui, comme un
déviant, comme fou. Car dans une société de
fous, ce n'est généralement pas le fou qui est
considéré comme fou, mais l'humain
intelligent.
30
Mais l'humain apprend par cela à féconder a
solument toute sa vision du monde. Et il
apprend tout de suite à féconder ce qui, en
réalité, l'a toujours déjà distingué de
l'animal. Au fond, l'humain n'est pas très
attentif à ses propres facultés, et il le sera
de moins en moins si, à l'époque de l'âme de
conscience, il ne développe que
l'intellectualité. Si l'on retourne à des
temps plus anciens, on trouve encore très
souvent chez les humains riches de sens qu'ils
avaient aussi un certain sens de
l'environnement. Si l'on prend les
représentations que les humains d'autrefois se
faisaient de certains animaux par exemple,
elles sont souvent riches de sens. Les idées
des livres de zoologie d'aujourd'hui sont
parfois tout à fait honorables du point de vue
de la formation de l'abstraction, mais elles
ne sont pas riches de sens. Avant toute chose,
j'aimerais vous demander si, parmi les idées
que vous recevez aujourd'hui à l'école, il y
en a vraiment qui peuvent vous faire entrer de
manière sensée, disons dans la vie des animaux
? Est-ce que les humains d'aujourd'hui, en
regardant un grand nombre d'animaux, voient
encore le regard craintif avec lequel des
troupes entières, des groupes entiers
d'animaux regardent le monde, le regard
craintif et angoissé ? Oh, nous apprendrons à
le voir à nouveau, lorsque nous serons
parvenus, grâce à notre faculté d'abstraction,
à un point tel qu'il nous aura poussés vers le
gardien du seuil, que nous pourrons à nouveau
développer de la compassion pour l'animal !
Non pas cette compassion qui est aujourd'hui
souvent cultivée artificiellement, mais qui
correspond à une expérience intérieure
élémentaire. On peut dire que sur tous les
animaux supérieurs, sur tous les animaux à
sang chaud, se répand une étrange anxiété, un
regard anxieux dans le monde. Je suis allé une
fois avec un homme qui était instruit
académique, et nous avons vu à partir d'un
certain point de la route des cerfs, des cerfs
qui fuyaient de tout le possible. Là, cet
homme me dit : il doit y avoir quelque chose à
la base de tout cela, c'est que dans les temps
anciens, les humains ont torturé les animaux,
les ont abattus ou quelque chose comme ça, et
c'est ainsi que les âmes des animaux se sont
habituées à avoir peur de l'humain. - Mais les
animaux ont aussi peur d'autres choses, pas
purement de l'humain.
31
On essaie donc de comprendre pourquoi certains
animaux ont peur. Ce n'est pas nécessaire. La
peur est en effet une caractéristique générale
et universelle des animaux. Si certains
animaux n'ont pas peur, c'est justement parce
qu'ils ont été dressés et habitués d'une
certaine manière. La peur est tout à fait
propre à l'animal parce que l'animal a dans
une large mesure la capacité d'abstraction,
les concepts abstraits. C'est en cela que
l'animal vit. Le monde que vous acquérez
lorsque vous avez longuement étudié, lorsque
vous avez longuement fait des abstractions,
c'est le monde dans lequel vit l'animal ; et
le monde dans lequel l'humain vit ici sur
Terre par ses sens est beaucoup plus inconnu à
l'animal qu'à l'humain, bien que l'animal ait
des sens, et c'est de l'inconnu qu'on a peur.
C'est tout à fait conforme à une vérité
profonde. L'animal regarde le monde avec peur.
Cela a une certaine portée. Je l'ai exprimé
récemment dans un article que j'ai écrit sur
l'ahrimanisme et le luciférianisme dans la vie
humaine dans le dernier numéro de la revue
"Das Reich" : Les humains ont peur de la vie
spirituelle. -- Comment se fait-il qu'ils
soient si effrayés ? Cela vient du fait qu'ils
doivent maintenant s'approcher du gardien du
seuil dans leur subconscient. C'est là qu'ils
sont confrontés à la décision dont j'ai parlé.
Ils se rapprochent alors de l'animal. L'animal
a peur. Les animaux passent par la région de
la peur. Tels sont les rapports. Et l'état de
peur s'accroîtra de plus en plus si les
humains ne s'efforcent pas sérieusement de
connaître vraiment, d'accueillir vraiment en
eux ce monde qui doit s'approcher d'eux, le
monde spirituel.
32
Il n'y a plus que quelques humains dans les
temps modernes chez lesquelles les
représentations délirantes générales ont
laissé une trace des anciennes représentations
ataviques de la réalité du monde. Si l'on
considère l'animal dans le contexte global de
l'évolution de la nature, si l'on considère
son organisation dans le contexte global de
l'ordre naturel, qu'en est-il de l'animal ?
Lorsque l'ancienne évolution lunaire existait,
il n'y avait pas encore de différenciation
entre les animaux supérieurs et l'humain
actuel en ce qui concerne l'organisation
extérieure. Celle-ci n'est qu'un résultat de
l'évolution terrestre. L'humain a suivi
l'évolution terrestre normale, pas l'animal.
L'animal s'est en quelque sorte desséché au
cours de l'évolution lunaire. Son organisation
ne correspond pas à l'évolution terrestre.
Celui qui a compris cela - à l'époque récente,
peu de gens l'ont compris instinctivement,
Hegel entre autres - répond à la question :
qu'est-ce que l'animal en réalité par rapport
à sa forme d'organisation ? - en disant : la
nature tombe malade, et la maladie de la
nature est l'animal, notamment l'animal
supérieur. - Dans l'organisation animale,
c'est la maladie de la nature qui agit, la
maladie de la Terre entière. Le fait que la
Terre tombe malade, qu'elle retombe malade
dans l'ancienne évolution lunaire, c'est
l'animalité supérieure ; pas tellement les
animaux inférieurs, mais l'animalité
supérieure. Mais c'est aussi quelque chose qui
se présente inconsciemment à l'humain au
moment décisif, lorsqu'il passe devant le
gardien du seuil, s'il ne le veut pas
consciemment.
33
Et si vous tenez compte de ce que je viens de
vous dire, de la manière dont je vous ai
présenté il y a quelque temps la répartition
des rencontres avec le Gardien du seuil dans
leur différenciation sur l'Ouest américain,
sur le Centre européen, sur l'Est, si vous
tenez compte de tout cela, vous verrez comment
on peut s'orienter sur ce qui se passe sur la
Terre dans l'humanité, si on se laisse
seulement aller à ces choses. Et si l'on se
laisse aller à ces choses, alors on comprend
que l'humain en arriverait vraiment à penser
enfin différemment sur lui-même et aussi sur
son rapport avec ses semblables. C'est la
question que tous les gens sérieux devraient
soulever à l'heure actuelle, la question qui
peut suivre une phrase comme celle mentionnée
: "Qu'un terrible destin attend l'humanité
blanche, cela me semble certain en toutes
circonstances, à moins qu'une période de
suprématie de la sagesse ne succède très vite
à celle de la passion et des représentations
délirantes/illusoires". Où trouver ces
représentations de sagesse, comment les
obtenir, c'est en effet ce à quoi la science
de l'esprit voudrait répondre. Mais ce
faisant, elle veut répondre aux questions les
plus importantes de notre époque. Et si
quelqu'un vient, qui ressent aussi
profondément qu'un tel humain ce qui est
nécessaire au présent, on peut lui dire : si
tu ne veux plus craindre qu'un destin terrible
guette l'humanité blanche, alors engage-toi
dans une observation spirituelle à
scientifique du monde et de ses phénomènes !
34
De cela, nous voulons alors continuer à parler
demain.
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