Aujourd’hui l’humain veut à partir de sa plus
profonde intériorité, que l’esprit contribue à la
définition des structures sociales. Mais cela peut
seulement se passer quand la vie de l’esprit ne reste
plus un appendice de l’État issu de la vieille
domination du sang, mais quand la vie de l’esprit sera
fondée sur elle-même, quand la vie de l’esprit œuvre
seulement d’après les impulsions qui résident en
elle-même.
Alors, on pourra attendre des humains qui dirigent
cette vie de l’esprit, qu’ils fassent ce qui leur
incombe – nous allons tout de suite parler de certains
plus avant, de ce qui leur incombe ; beaucoup est
donc exposé dans les « Points fondamentaux »
-, notamment d’introduire les humains dans la
structure sociale d’après la reconnaissance des dons,
de l’application et ainsi de suite, qu’ils fassent
cela vraiment sans lois, purement par la connaissance
des conditions naturelles. Et l’on devra dire :
sur les domaines de la vie de l’esprit, qui se
tiennent là pour eux-mêmes et qui agiront de leurs
propres impulsions, là seront les connaissances du
factuel qui œuvre déterminant.
Disons donc brièvement : la vie de l’esprit, la partie
spirituelle de l’organisme social, promeut comme son
droit des connaissances [des forces factuelles], mais
qui sont des connaissances-dynamisme (NDT : ou
connaissances-énergie)...
Mes très chers participants, jusque dans les
conditions factuelles, tout notre organisme social est
donc, aussi loin qu’œuvre en lui le spirituel, attaché
à ce qui apparaît avec chaque nouvelle génération,
oui, ce qui avec chaque nouvel humain introduit de
nouvelles forces dans l’organisme social de
profondeurs indéterminées. Prenez le temps présent
actuel. Avez vous la permission d’une quelconque
manière, à partir des conditions du temps actuel, si
vous pensez avec l’humanité, d’instituer une
quelconque organisation qui détermine d’une manière
toute déterminée la vie en commun des humains ?
Non, vous n’en avez pas le droit ! Car avec
chaque nouvel humain individuel, de profondeurs
inconnues, naîtrons de nouvelles forces ;
celles-ci nous avons à éduquer, et nous avons à
attendre, ce qu’elles introduisent dans la vie. Nous
n’avons pas à tyranniser et dogmatiser par des lois ou
une organisation déjà existante ce qui est porté dans
la vie par les talents spirituels ; nous devons
saisir sans prévention ce qui est introduit par les
mondes spirituels, nous n’avons pas le droit de le
tyranniser et dogmatiser par ce qui est déjà là. À
cause de cela nous avons besoin d’un membre de
l’organisme social tel qu’il agit totalement à partir
de la liberté, à partir de la liberté naissant
toujours nouvelle dans l’humanité par les talents
humains.
Le deuxième membre de l’organisme social, la vie
étatique-juridique, celle-là est déjà un peu moins
dépendante de ce qui vient de mondes spirituels. Car
comme nous le savons, dans le domaine de la vie du
droit, de la vie de l’état, l’être humain devenu
majeur se manifeste. Et mes très chers participants,
lorsque nous sommes devenus majeurs, nous a déjà en
fait saisi une grosse part de médiocrité.
Là le nivellement de la philistrosité nous a, dans une
certaine mesure, tapé dans la nuque. Et aussi loin que
nous sommes tous pareil des humains devenus majeurs,
nous sommes déjà un peu – ce ne doit pas du tout être
dit dans un sens grave – dans une certain sens dans
les œillères de la philistrosité. Nous sommes dans ce
qui peut être réglé par des lois.
Mais vous direz : oui, nous ne pouvons quand même
pas faire dépendre toute la vie spirituelle des
enfants ; là le talent spirituel, la faculté
spirituelle et le zèle spirituel doivent aller au-delà
de l'âge de la maturité. – Au fond pas, aussi
paradoxal que cela sonne. Car lorsque nous sommes
arrivés au-delà de la vingtaine, nos facultés
dépassant la mesure moyenne, reposent justement sur ce
que – la recherche en science spirituelle nous le
montre sans arrêt – nous nous sommes préservé de ce
que avons eu comme talent dans l’enfance et ainsi de
suite.
Et le plus grand génie est l’humain qui le plus
souvent importe les forces de l’enfance dans la
trentaine, quarantaine ou cinquantaine.
On n’exerce alors seulement ces forces de l’enfance
avec l’organisme mûr, l’âme mûre et la spiritualité
mûre, mais ce sont les forces de l’enfance. Notre
culture a maintenant donc malheureusement la
particularité, qu’elle abat autant que possible à mort
ces forces de l’enfance de sorte que chez un nombre
autant que possible réduit d’humains, les
particularités enfantines restent jusqu’à un âge
philistin et « déphilistrisent » les
humains. Car en fait tout le non-être-philistin réside
en ce que justement les forces d’enfance conservées
nous « déphilistrisent », qu’elles percent
au travers dans la tardive « philistinité ».
Mais parce que là surgit quelque chose, qui ne doit
pas être renouvelé continuellement en regard des
actuels besoins de conscience de l’humanité, dans les
temps récents les rapports de la vie de droit et
d’État peuvent seulement être réglés par des lois sur
un sol démocratique. Les lois ne sont pas des
connaissances. Aux connaissances nous devons toujours
nous situer face à la réalité, et de la réalité nous
devons recevoir l’impulsion pour arriver à ce que nous
devons faire. C’est ainsi pour l’éducation et aussi
pour tout le reste, dont j’ai montré dans les
« Points fondamentaux » que cela doit partir
du membre spirituel de l’organisme social. Pour les
lois, comment est-ce là ? Les lois seront
données, afin que la vie étatique-politique, la vie de
droit, puisse exister. Mais on doit attendre jusqu’à
ce que quelqu’un ait besoin d’agir dans le sens d’une
loi, alors seulement il doit se soucier de cette loi.
Ou on doit attendre après la mise en œuvre de la loi,
jusqu’à ce que quelqu’un l’enfreigne. Bref, la loi est
toujours là pour quelque chose, mais seulement pour le
cas, qui éventuellement peut survenir. L’être de
l’éventualité, le casus eventualis est toujours mis en
avant. C’est toujours ce qui doit être au fondement de
la loi. On doit attendre que l’on puisse faire quelque
chose avec la loi. La loi peut être là ; quand
elle n’interfère pas dans ma sphère, alors la loi ne
m’intéresse pas. Il y a donc aujourd’hui beaucoup
d’humains qui croient, qu’ils s’intéressent à la loi
en général, mais c’est quand même ainsi que je l’ai
maintenant esquissé – si quelqu’un est honnête, il
doit le concéder. Donc, la loi est quelque chose, qui
est là, mais qui doit travailler sur l’éventualité.
C’est ce qui a seulement à reposer en fondement de la
partie juridique, étatique, politique de l’organisme
tri-articulé.
016 – Avec le membre économique on ne s’en sort pas
avec la loi, car il ne suffit pas de donner quelque
peu purement des lois sur si l'un à partir de tel ou
tel autre devrait être livré de telle ou telle autre
condition d’une certaine manière. Là on ne peut pas
travailler à partir d’éventualités. Là s’introduit un
troisième à côté de la connaissance et à côté de la
loi, c’est le contrat, le contrat déterminé, qui est
conclu entre ceux, – les corporations et les
associations – qui gèrent qui ne travaillent pas comme
la loi à partir d’éventualités, mais qui travaillent
sur ce qui est bien précisément accompli. Tout comme
la connaissance doit régner dans la vie spirituelle et
comme la loi dans la vie étatique-politique-juridique,
ainsi doit régner le contrat, le système de contrat
dans toutes ses ramifications dans la vie économique.
Le système de contrat qui est basé non sur
l’éventualité, mais sur l’engagement, c’est sur cela,
que doit agir tout ce que vous trouverez esquissé dans
les « Points fondamentaux » comme troisième
membre de l’organisme social.
017 – Nous pouvons donc dire, nous avons là trois
points de vue évocateurs, à partir desquels nous
pouvons comprendre, comment doit être l’essence de ces
trois membres. Tout ce qui dépend des connaissances
dans la vie, cela doit être administré sur le sol
libre du membre spirituel. Tout ce qui, dans la vie,
peut être enserré dans des lois, appartient à l’État.
Tout ce qui dépend d’un contrat engageant doit être
inséré dans la vie économique.
Mes très chers présents, quand les gens croient que ce
qui a été exposé dans les « Points
fondamentaux » est une paire d’idées tirées par
les cheveux, ainsi ils se fourvoient beaucoup. Sur ce
qui est exprimé dans les « Points
fondamentaux », on peut continuellement parler
des points de vue les plus différents, comme c’est
pour un arbre qu’on photographie : d’un côté on a
cet aspect, du deuxième côté un deuxième, d’un
troisième, quatrième, cela donne de nouveau une autre
image et ainsi de suite. C’est ce qui est
particulier : quand quelque chose est de la vie,
quand ce n’est pas purement une utopie embrouillée ou
une idée embrouillée, mais vraiment de la vie, ainsi
on peut toujours trouver de nouveaux points de vue,
parce que la vie est diversement riche dans ses
contenus. [La tri-articulation compte avec la
diversité de la vie.] On ne peut au fond pas finir
d'apprendre [partout dans cette diversité] à voir les
nécessités de la tri-articulation de l’organisme
social. Mais elle n’est pas une quelque chose
d’indéterminé, de nébuleux, mais quelque chose qui
peut être saisi dans les concepts les plus aigus,
comme je vous le montrais de nouveau aujourd’hui en
rapport à la connaissance, la loi et le contrat.
|