On doit quand même être clair là-dessus : nous
n’avons pas la permission d’arriver de quelque façon
que ce soit à une uniformisation de la vie de l’âme
humaine par une pédagogie d’avenir ou une constitution
d’école de l’avenir. Nous n’avons pas la permission de
considérer et exiger quelque chose comme une façon de
voir seule valable en rapport au psychique-spirituel,
qui devrait être apporté aux enfants. Nous devons
aussi pouvoir nous transposer dans l’âme d’autres être
humains pensant et sentant. Là il s’agit absolument de
ce qu’on ne s’effraye pas devant que, quand par
exemple des parents catholiques, exigent que leurs
enfants reçoivent aussi un cours de religion
catholique. On n’a pas besoin de s’effrayer devant
cela, quand on se tient soi-même fortement sur son
propre sol. Tout de suite ainsi qu’on n’a pas besoin
de s’effrayer devant une quelque autre conception du
monde quand on a son propre enthousiasme et la force
pour une conception du monde propre. Ces choses
devraient pouvoir se former dans le libre concours
spirituel, mais en tout cas pas par légalité étatique.
Ainsi que c’est dommageable, quand une église sera
faite église d’État par une légalité étatique et lui
sera avec cela fait l’avantage de l’État, justement
c’est aussi dommageable, quand une église sera
persécutée. Aucune sorte de constitution d’âme devrait
être de quelque façon persécutée ou protégée. Et qui
commence avec cette pensée et qui la pense
suffisamment dans ses conséquences, trouvera déjà que
c’est nécessaire dans le fait de placer la vie de
l’esprit et en particulier le système d’école et de
cours sur son propre sol.
Ce qui a été dit là-dessus, que l’autorité, que le
professeur exerce, ne devrait pas être maintenue pour
toute la vie, mais que le jeune être humain devrait
devenir libre de cela, c’est soit une évidence ou bien
quelque chose de mal compris. Car c’est naturellement
entièrement évident qu’on ne peut être placé tout sa
vie sous l’autorité de son professeur. Elle a à
travailler vers ce qu’on puisse se dire : comment
serait-ce si on devenait professeur ? Alors on
pourrait, par ce que l’autorité du professeur vous a
déposé dans l’âme, devenir soit même autorité.
Mais on doit saisir les choses beaucoup plus
fondamentalement et profondément, car l'autorité d’un
professeur peut rester conservée de par la vie toute
entière. J’ai déjà dit que ce que le professeur donne
dans l’éducation, cela ne peut en réalité pas être
« payé ». Le paiement signifie en cela
quelque chose de tout autre. Mais ce qui pourra être
fait par l’éducation, c’est, que le rapport entre
professeur et écolier se forme ainsi que le professeur
peut rester autorité de par la vie durant pour un être
humain. Et j’aimerais une fois demander ce qu’il
pourrait y avoir de plus beau quand on a atteint plus
tard soixante ans et qu’on peut regarder en arrière
dans sa jeunesse, se rappeler d’un professeur et se
dire alors : ce professeur fut pour moi une
autorité, je me tiens encore aujourd’hui face à lui
avec la plus pleine reconnaissance, je suis devenu ce
que je suis par lui ! Cette autorité peut déjà
être conservée et peut se survivre vis-à-vis du
professeur par la gratitude la vie durant. Ce sont les
choses avec lesquelles doit compter une psychologie
qui a grandie aux tâches d’aujourd’hui.
Quand donc aura été dit que l’État est quand même
nécessaire, ou qu’il peut être remplacé par un Sénat
de l’esprit ou semblable, ainsi a déjà été dit
là-dessus : qui n’a pas senti la contrainte
étatique, celui-là ne l’a justement pas vu. Et
voyez-vous, la chose est donc ainsi, c’est vraiment
devenu diversement une seconde nature de l’être humain
que d’être professeur d’État. Et quand cela vous est
devenu seconde nature, alors vous ne savez plus du
tout qu’en fait votre libre personnalité n’enseigne
pas à partir des sources de la libre vie de l’esprit,
mais vous vous êtes donc habitués à l’État, vous êtes
habitués à continuer dans le cours ce que l’État vous
offre. Vous vous sentez « libre ». Mais le
se-sentir-libre n’est, en particulier dans la
constitution d’esprit de l'humanité présente, pas une
preuve qu’on est aussi vraiment libre.
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