Ainsi, dans ce système d’enseignement et d’éducation
qui est cultivé à l’École Waldorf, le centre de
gravité se trouve dans le Collège des maîtres et dans
leurs entretiens, parce que l’école entière doit être
en soi un organisme plein de vie et imprégné d’esprit.
Et parce qu’avec une participation vraiment intérieure
le maître de la première classe doit suivre ce que le
professeur de physique de la douzième non seulement
fait dans sa classe, mais apprend et vit au contact
des élèves. Mais c’est là aussi que confluent en tous
sens les conseils qui naissent de la pratique de
l’enseignement dans son ensemble. Il est réellement
tenté d’avoir dans la conférence des maîtres quelque
chose comme l’âme de la totalité de l’organisme
scolaire. Le maître de la classe sait alors que celui
de la sixième a un enfant qui de l’une ou de l’autre
façon est arriéré ou qui se révèle de l’une ou de
l’autre façon spécifiquement doué. Et ces choses qu’un
d’eux sait portent fruit chez les autres dans un tout
autre domaine. Je dirais volontiers : le collège
des maîtres, parce qu’il est une unité, connaît
l’école tout entière en tant qu’unité. L’école est
alors parcourue par un enthousiasme commun, mais aussi
par des soucis communs. Tous les enseignants portent
alors ensemble ce qui doit être porté pour toute
l’école, notamment en ce qui touche l’aspect
moral-religieux, et aussi celui de la connaissance.
C’est ainsi que l’on apprend comment l’enseignement
que donne l’un des maîtres agit particulièrement sur
un autre enseignement donné par un autre maître. Tout
comme dans l’organisme humain il n’est pas indifférent
que l’estomac soit adapté de la bonne façon à la tête,
ou ne le soit pas, dans une école il n’est pas
indifférent que le cours fait de 9 à 10 heures dans la
troisième classe corresponde de façon juste au cours
fait de 11 à 12 heures dans la huitième classe. Tout
cela, ce sont naturellement des choses qui sont dites
de façon extrême et radicale, et naturellement ne sont
pas réalisées selon un caractère aussi extrême et
radical : mais elles sont dites de cette façon
parce qu’elles sont conformes à la réalité.
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