Collection
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Œuvres
complètes de Rudolf Steiner - GA 082
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QUATRIÈME
CONFÉRENCE
LA MÉTHODE DE RECHERCHE
ANTHROPOSOPHIQUE.
La
Haye, 10 avril 1922.
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VIERTER
VORTRAG
DIE ANTHROPOSOPHISCHE
FORSCHUNGSMETHODE.
Den
Haag, 10. April 1922.
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Les
références Rudolf Steiner Œuvres
complètes ga 082 112-145 1994 10/04/1922 |
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Traducteur:
FG v.01 - 19/11/2022
version
02 au 17/02/2023 |
Éditeur: SITE |
Ce
qui semble le plus déconcertant
dans l'anthroposophie pour
beaucoup d'humains qui ne la
connaissent pas encore plus
exactement, c'est que cette
anthroposophie ne doit pas
seulement parler d'autre chose que
ce que l'on a l'habitude
d'entendre aujourd'hui dans la
science extérieure et dans la vie,
mais qu'elle doit aussi parler
d'une autre manière, sous une
autre forme. Et dans un certain
sens, c'est justement cette autre
manière de s'exprimer, cette autre
forme, que l'on pardonne le moins
à l'anthroposophie. On commence
alors tout de suite à mesurer, à
critiquer ce que l'anthroposophie
a à dire par rapport à ce que l'on
a l'habitude de voir dans la
science et la vie actuelles.
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01
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Was an der Anthroposophie
für viele Menschen, die sie noch
nicht genauer kennen, am meisten
befremdend wirkt, das ist, daß
diese Anthroposophie nicht nur zu
reden hat über anderes, als man
heute gewohnt ist, in der äußeren
Wissenschaft und im Leben zu
hören, sondern daß sie auch in
anderer Weise, in anderer Form
reden muß. Und in einem gewissen
Sinne verzeiht man der
Anthroposophie gerade diese andere
Ausdrucksweise, diese andere Form
am wenigsten. Man beginnt dann
sogleich, dasjenige, was
Anthroposophie zu sagen hat, zu
messen, zu kritisieren durch
dasjenige, was man gewöhnt ist,
was man sonst in der heutigen
Wissenschaft und im heutigen Leben
hat.
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Ce
que je viens de dire devra sans
doute ressortir le plus
aujourd'hui, alors que je dois
m'exprimer devant vous sur la
façon et la manière, sur les
méthodes par lesquelles
l'anthroposophie parvient à ses
résultats de recherche. Ces
méthodes ont en effet quelque
chose de très différent des
méthodes d'observation extérieures
et des méthodes de pensée
habituelles. Aujourd'hui,
lorsqu'on parle de méthodologie
scientifique, on est habitué à ce
que l'on explique des choses qui
viennent de l'extérieur à l'humain
: Observations, expériences, etc.
Et dans le traitement de
l'observation et de
l'expérimentation, on voit alors
les méthodes de la recherche.
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02
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Es wird das, was ich eben
gesagt habe, wohl am meisten
hervortreten müssen heute, wo ich
vor Ihnen zu sprechen habe über
die Art und Weise, über die
Methoden, wie Anthroposophie zu
ihren Forschungsergebnissen
gelangt. Diese Methoden haben ja
etwas ganz anderes an sich als die
äußeren Beobachtungsmethoden und
auch als die gewöhnlichen
Denkmethoden. Man ist heute
gewöhnt, wenn von
wissenschaftlicher Methodik
geredet wird, Dinge erklärt zu
bekommen, die von außen an den
Menschen herankommen:
Beobachtungen, Experimente und so
weiter. Und in der Behandlung der
Beobachtung und des Experiments
sieht man dann die Methoden der
Forschung.
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Ce
n'est pas le cas de
l'anthroposophie, en particulier
lorsqu'il s'agit de la fondation
de cette anthroposophie. Et c'est
principalement de cela que je veux
parler aujourd'hui. Certes, si
l'anthroposophie, comme il ressort
des discussions déjà menées ici,
se répand dans les différentes
sciences, en mathématiques, en
physique, en chimie, en biologie,
etc., les méthodes de recherche
spirituelle dont je dois parler
aujourd'hui entreront en contact,
d'une manière ou d'une autre, avec
les méthodes d'expérimentation et
d'observation auxquelles on est
habitué en clinique, en
laboratoire, à l'observatoire,
etc. Mais aujourd'hui, il doit
d'abord s'agir pour nous de la
fondation, de la manière dont on
entre dans l'état d'âme par lequel
on peut présenter au monde des
résultats anthroposophiques. Il
s'agit ici du fait que l'on ne
peut faire de la recherche dans le
domaine de l'anthroposophie que si
le chercheur développe ses forces
de l'âme, ses forces de
connaissance, plus qu'elles ne le
sont dans la vie ordinaire, dans
la science ordinaire. Il faut
développer ce que j'appellerais la
modestie intellectuelle. On peut
caractériser cette modestie
intellectuelle de la manière
suivante. Pensez à l'époque où
vous étiez enfant, pensez aux
expériences d'âme sourdes de votre
première enfance. On doit se dire
que la vision claire de la vie et
de l'environnement mondial que
l'on a acquise plus tard dans la
vie, faisait encore défaut. La
capacité d'orientation face au
monde faisait encore défaut. On a
développé tout cela en soi. Par
rapport à l'enfance, on est devenu
un tout autre humain, non
seulement sur le plan physique et
charnel, mais aussi sur le plan
psychique et spirituel. Des
facultés ont jailli de
l'intérieur, qui nous servent
désormais dans la vie et dans la
science. Tel est aujourd'hui
l'état de l'âme humaine, tel est
l'humain qui se dit : "Certes,
l'éducation et la vie ont fait
sortir de mon intérieur certaines
facultés depuis mon enfance. Mais
maintenant, j'en ai fini.
Maintenant, j'ai certaines
capacités ; avec elles, je veux
connaître le monde, avec elles, je
veux me placer dans le monde en
tant qu'humain agissant, en tant
qu'humain actif ; avec elles, je
veux aussi évaluer mes impulsions
religieuses, mes impulsions
morales. On ne se dit pas : ce qui
s'est passé avec l'âme humaine
depuis l'enfance jusqu'à
maintenant pourrait peut-être
continuer à se dérouler. On
pourrait aussi se dire : je
pourrais tirer d'autres capacités
de mon âme. Je ferais alors de
moi, en toute conscience, un
humain avec une toute autre
capacité d'âme, un humain qui se
distinguerait peut-être autant de
l'humain normal d'aujourd'hui que
je me distingue moi-même, dans ma
constitution d'âme actuelle, de la
constitution d'âme enfantine.
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03
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So ist es bei
Anthroposophie nicht, insbesondere
dann nicht, wenn es sich um die
Grundlegung dieser Anthroposophie
handelt. Und von der habe ich ja
heute hauptsächlich zu sprechen.
Gewiß, wenn dann Anthroposophie,
wie ja auch aus den hier schon
gepflogenen Auseinandersetzungen
hervorgeht, sich verbreitet über
die einzelnen Wissenschaften, über
Mathematik, Physik, Chemie,
Biologie und so weiter, dann
werden sich die Methoden der
geistigen Forschung, von denen ich
heute zu reden habe, in
irgendeinem Punkte berühren mit
den Experimental- und
Beobachtungsmethoden, die man
sonst gewöhnt ist in der Klinik,
im Laboratorium, auf der
Sternwarte und so weiter. Aber
heute soll es sich für uns
zunächst um die Grundlegung
handeln, um die Art gewissermaßen,
wie man hineinkommt in diejenige
Seelenverfassung, durch die man
überhaupt anthroposophische
Ergebnisse vor die Welt hinstellen
kann. Da handelt es sich durchaus
darum, daß auf dem Gebiete der
Anthroposophie erst geforscht
werden kann, wenn der Forscher
seine Seelenkräfte, seine
Erkenntniskräfte weiter ausbildet,
als sie im gewöhnlichen Leben, in
der gewöhnlichen Wissenschaft
sind. Man muß dasjenige
entwickeln, was ich nennen möchte
intellektuelle Bescheidenheit.
Diese intellektuelle
Bescheidenheit kann man etwa in
der folgenden Weise
charakterisieren. Man denke zurück
an die Zeit, als man ein Kind war,
denke an die seelisch-dumpfen
Erlebnisse der ersten Kindheit.
Man wird sich sagen müssen, der
klare Überblick über das Leben und
über die Weltumgebung, den man im
späteren Leben sich erworben hat,
der fehlte da noch. Das
Orientierungsvermögen der Welt
gegenüber fehlte noch. Das alles
hat man in sich entwickelt. Man
ist gegenüber seiner Kindheit
außer dem Körperlich-Leiblichen
auch seelisch-geistig ein ganz
anderer Mensch geworden.
Fähigkeiten sind herausgesproßt
aus dem Inneren, die einem nunmehr
im Leben und in der Wissenschaft
dienen. So, wie nun heute einmal
die menschliche Seelenverfassung
ist, so sagt sich eben der Mensch:
Gewiß, Erziehung und Leben haben
seit meiner Kindheit gewisse
Fähigkeiten aus meinem Inneren
hervorgezogen. Aber jetzt bin ich
auch fertig. Jetzt habe ich
gewisse Fähigkeiten; mit denen
will ich die Welt erkennen, mit
denen will ich mich als
handelnder, als tätiger Mensch in
die Welt hineinstellen; mit denen
will ich auch beurteilen meine
religiösen, meine sittlichen
Impulse. Man sagt sich nicht:
Dasjenige, was von der Kindheit
bis jetzt mit der menschlichen
Seele sich abgespielt hat, das
könnte sich vielleicht auch weiter
abspielen. Man könnte sich ja auch
sagen: Ich könnte ja weitere
Fähigkeiten aus meiner Seele
herausholen. Dann würde ich mit
voller Bewußtheit aus mir einen
Menschen mit einem ganz anderen
Seelenvermögen machen, einen
Menschen, der sich vielleicht von
dem heutigen normalen Menschen
ebenso unterschiede, wie ich mich
selber in meiner jetzigen
Seelenverfassung von der
kindlichen Seelenverfassung
unterscheide.
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Comme
je l'ai dit, il faut de la
modestie intellectuelle pour se
dire, à un certain moment de sa
vie, ce que je viens de
caractériser, et ensuite le mettre
en pratique. Le mettre en pratique
de telle sorte que l'on essaie
vraiment d'aller plus loin, de
faire remonter des facultés
cachées dans l'âme dans le but de
poursuivre la recherche. Car d'où
les résultats de la recherche
scientifique actuelle, d'où les
impulsions morales et religieuses
de la vie actuelle auraient-elles
pu prendre place dans le monde si
tous les humains n'avaient évolué
qu'avec la constitution d'âme
qu'ils avaient dans leur enfance ?
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04
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Wie gesagt, es gehört
intellektuelle Bescheidenheit
dazu, um sich in einem gewissen
Zeitpunkte seines Lebens das zu
sagen, was ich eben
charakterisiert habe, und es dann
auch praktisch zu machen. Es
praktisch zu machen in der Art,
daß man wirklich versucht, nun
weiterzukommen, in der Seele
verborgene Fähigkeiten
heraufzuholen zum Ziele weiteren
Forschens. Denn woher sollten denn
die Forschungsergebnisse, die man
in der heutigen Wissenschaft hat,
woher sollten die
sittlich-religiösen Impulse, die
man im heutigen Leben hat, in der
Welt Platz gegriffen haben, wenn
alle Menschen nur mit derjenigen
Seelenverfassung sich
weiterentwikkelt hätten, die sie
in der Kindheit hatten?
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Et
c'est pourquoi il est justement
absolument nécessaire pour la
recherche anthroposophique
spirituelle-scientifique de se
placer très sérieusement du point
de vue suivant : Je veux faire
sortir de mon âme des facultés qui
sommeillent encore aujourd'hui,
comme les facultés qui se révèlent
aujourd'hui ont sommeillé
autrefois dans mon âme pendant
l'enfance.
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05
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Und so ist es eben
durchaus notwendig für
anthroposophisch-geisteswissenschaftliche
Forschung, einmal ganz ernsthaft
sich auf den Standpunkt zu
stellen: Ich will in meiner Seele
schlummernde Fähigkeiten, die
heute noch so schlummern, wie
einstmals die heute offenbaren
Fähigkeiten während der Kindheit
in meiner Seele geschlummert
haben, aus meiner Seele
herausholen.
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J'aurai
encore à expliquer que tous ceux
qui veulent vraiment s'engager
dans la recherche
anthroposophique, ou qui veulent
eux-mêmes y participer, ne doivent
pas devenir des chercheurs dans ce
sens, comme je viens de le
suggérer. Mais pour obtenir de
vrais résultats, de vrais
résultats, il faut que cela se
produise, comme je l'ai dit.
Lorsque ces résultats de recherche
sont ensuite transmis au monde,
ils sont tout à fait accessibles
au bon sens humain, ils peuvent
être examinés par lui ; tout comme
celui qui n'est pas peintre peut
juger artistiquement un tableau.
Donc, pour comprendre
l'anthroposophie, il n'est pas
nécessaire de passer par tout ce
que je vais décrire aujourd'hui,
mais c'est nécessaire pour la
recherche. Et il est aussi
nécessaire d'en parler, car le
chercheur anthroposophique doit en
quelque sorte rendre compte à son
entourage, à ses semblables, de la
manière dont il parvient à ses
résultats.
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06
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Ich werde noch
auszuführen haben, daß nicht
jeder, der wirklich sich zur
anthroposophischen Forschung
bekennen will, oder der selber mit
darin tätig sein will, in diesem
Sinne auch ein Forscher werden
muß, wie ich es eben angedeutet
habe. Aber um wirkliche
Ergebnisse, wirkliche Resultate zu
erreichen, muß so etwas eintreten,
wie ich gesagt habe. Wenn dann
diese Forschungsergebnisse der
Welt übergeben werden, dann sind
sie durchaus zugänglich für den
gesunden Menschenverstand, können
von ihm geprüft werden; ebenso
gut, wie auch derjenige, der kein
Maler ist, ein Bild künstlerisch
beurteilen kann. Also, zum
Verstehen der Anthroposophie ist
nicht nötig, daß man alles
dasjenige durchmacht, was ich
heute werde zu schildern haben,
aber zum Forschen ist es nötig.
Und besprochen zu werden ist es
auch nötig aus dem Grunde, weil
gewissermaßen der
anthroposophische Forscher vor
seiner Mitwelt, vor seinen
Mitmenschen Rechenschaft abzulegen
hat, wie er zu seinen Ergebnissen
kommt.
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Je
voudrais maintenant partir du
point le plus fondamental dont on
peut partir, surtout à notre
époque, si l'on veut caractériser
la méthode de recherche
anthroposophique. Au fond, vous
pouvez déjà trouver dans ma
"Philosophie de la liberté", et
même dans des livres encore plus
anciens, tout ce qui est le
premier axiome, le premier élément
le plus élémentaire pour
comprendre la méthode de recherche
anthroposophique. Cette
"Philosophie de la liberté" est
parue en 1894, et a été écrite
bien plus tôt. Certains qui
connaissent ce livre seront
peut-être même surpris que je
fasse cette affirmation, et
pourtant c'est vrai : la
compréhension la plus élémentaire
des méthodes de recherche
anthroposophiques peut être tirée
de cette "Philosophie de la
liberté". Il faut cependant que ce
que l'on y puise comme
compréhension élémentaire soit
ensuite formé. Seule la partie la
plus élémentaire peut être trouvée
dans cette "philosophie de la
liberté". Mais il faut justement
trouver ce qui est le plus
élémentaire.
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07
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Nun möchte ich ausgehen
von dem Fundamentalsten, von dem
man gerade in der heutigen Zeit
ausgehen kann, wenn man die
anthroposophische
Forschungsmethode charakterisieren
will. Sie können im Grunde
genommen schon alles, was erstes,
sagen wir, Axiom, was erstes
Elementarstes ist, um die
anthroposophische
Forschungsmethode zu durchschauen,
in meiner «Philosophie der
Freiheit», ja, in noch älteren
meiner Bücher finden. Diese
«Philosophie der Freiheit» ist
1894 erschienen, und viel früher
eigentlich geschrieben. Es wird
manche, die dieses Buch kennen,
vielleicht sogar überraschen, daß
ich diese Behauptung tue, und
dennoch ist es wahr: das
elementarste Verständnis
anthroposophischer
Forschungsmethoden kann aus dieser
«Philosophie der Freiheit» geholt
werden. Es muß dann allerdings
dasjenige, was man da als
elementares Verständnis holt,
weiter ausgebildet werden. Es ist
eben nur das Elementarste in
dieser «Philosophie der Freiheit»
zu finden. Aber dieses
Elementarste ist eben aufzufinden.
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Dans
cette "philosophie de la liberté",
j'ai essayé de déterminer d'où
viennent les impulsions morales,
les impulsions éthiques, les
impulsions morales de l'humain. Je
vais maintenant caractériser cette
"philosophie de la liberté" d'une
manière un peu différente de ce
que j'ai fait dans le livre
lui-même, en m'appuyant sur ce que
j'ai dit ici les jours précédents.
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08
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In dieser «Philosophie
der Freiheit» habe ich versucht
festzustellen, woher die
moralischen Impulse, die
ethischen, die sittlichen Impulse
des Menschen eigentlich kommen.
Nun werde ich, weil ich ja heute
nur kurz andeutend diese
«Philosophie der Freiheit» werde
charakterisieren können, sie in
etwas anderer Art
charakterisieren, als es in dem
Buche selbst geschehen ist,
anknüpfend an einiges, das ich an
den vorhergehenden Tagen hier
ausgesprochen habe.
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Celui
qui lit cette "philosophie de la
liberté" trouvera, je crois, qu'il
y règne quelque chose comme une
pensée mathématique - c'est
étrange, mais c'est ainsi -, une
pensée mathématique, en ce sens
que cette "philosophie de la
liberté" vise à trouver
l'impulsion humaine de liberté et
les impulsions morales. Mais la
manière dont cette "philosophie de
la liberté" tente de parler du
monde moral ne se distingue pas
qualitativement de ce qui est
présent en nous comme état d'âme
lorsque nous mathématisons. J'ai
caractérisé cette mathématisation
les jours précédents. J'ai montré
comment elle est créée de manière
vivante à partir de l'intérieur de
l'humain, comment nous nous
oublions alors en quelque sorte,
comment nous oublions que nous
avons créé l'espace mathématique à
partir de nous-mêmes, comment nous
vivons ensuite dans cet espace
avec notre conception de l'espace.
J'ai également dit que les gens ne
s'intéressent pas tellement à
l'état d'esprit dans lequel on se
trouve lorsqu'on fait des
mathématiques, lorsqu'il s'agit de
leurs propres capacités humaines.
Il n'y a que peu de gens dans le
monde qui ont, si je puis me
permettre, le juste respect de la
mathématisation. Ce juste respect
de la mathématisation était par
exemple celui d'un poète profond,
aimable, extraordinairement
sympathique, à savoir Novalis.
Celui qui laisse agir sur lui les
poèmes de Novalis a l'impression
qu'il y a là un merveilleux élan
lyrique, qu'il y a un enthousiasme
sans faille, que tout est poésie
dans l'âme. Et lorsque Novalis, le
merveilleux poète lyrique, évoque
la mathématisation, il dit à peu
près : "Dans la mathématisation,
nous avons au fond devant nous la
plus belle, la plus grandiose, la
plus puissante poésie humaine ! -
Je sais combien peu de gens
l'admettent au début. Mais, comme
je l'ai dit, l'aimable et profond
lyrique Novalis a su - car il
était mathématicien - ce que l'on
ressent dans l'âme lorsqu'on ne se
contente pas de résoudre
manuellement des problèmes
mathématiques isolés, même s'il
s'agit de problèmes de théorie des
fonctions, de théorie des nombres
et autres, ou de géométrie
synthétique ; il a su ce que l'âme
ressent lorsqu'elle est tellement
enlevée qu'elle s'oublie elle-même
et se sait dehors dans l'espace.
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09
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Wer diese «Philosophie
der Freiheit» liest, der wird, wie
ich glaube, finden, daß darin
etwas herrscht wie ein
mathematisches Denken — sonderbar,
aber es ist doch so —, ein
mathematisches Denken, indem
eigentlich diese «Philosophie der
Freiheit» darauf zielt, den
menschlichen Freiheitsimpuls und
die sittlichen Impulse zu finden.
Aber die Art und Weise, wie in
dieser «Philosophie der Freiheit»
versucht wird, über die moralische
Welt zu reden, die unterscheidet
sich qualitativ nicht von
demjenigen, das in uns als
Seelenverfassung vorhanden ist,
wenn wir mathematisieren. Ich habe
dieses Mathematisieren
charakterisiert an den
vorhergehenden Tagen. Ich habe
gezeigt, wie es aus dem Inneren
des Menschen heraus lebendig
geschöpft wird, wie wir uns dann
wie gewissermaßen vergessen, wie
wir vergessen, daß wir den
mathematischen Raum aus uns selber
geschöpft haben, wie wir dann in
diesem Raum mit unserer
Raumesanschauung leben. Ich sagte
auch: Es interessiert zunächst die
Menschen, wenn es sich um ihre
eigenen menschlichen Fähigkeiten
handelt, nicht gar so sehr, welche
Seelenverfassung man hat, wenn man
mathematisiert. Man findet nur
wenige Menschen in der Welt,
möchte ich sagen, welche, wenn ich
mich des Ausdrucks bedienen darf,
den richtigen Respekt vor dem
Mathematisieren haben. Diesen
richtigen Respekt vor dem
Mathematisieren hatte zum Beispiel
ein tiefer, liebenswürdiger,
außerordentlich sympathischer
Dichter, nämlich Novalis. Wer
Novalis' Dichtungen auf sich
wirken läßt, der hat den Eindruck:
Da ist ein wunderbarer lyrischer
Schwung, da ist ein restloser
Enthusiasmus, da ist alles
Dichtung in der Seele. Und wenn
Novalis, der wunderbare Lyriker,
auf das Mathematisieren zu
sprechen kommt, dann sagt er
ungefähr: Im Mathematisieren haben
wir im Grunde genommen die
schönste, die großartigste, die
gewaltigste menschliche Dichtung
vor uns! — Ich weiß, wie wenig
Menschen das zunächst zugeben.
Aber, wie gesagt, der
liebenswürdige, tiefe Lyriker
Novalis, er hat gewußt — denn er
war Mathematiker —, was in der
Seele aufgeregt wird, wenn man
nicht bloß handwerksmäßig einzelne
mathematische Probleme löst, und
seien es auch Probleme der
Funktionentheorie, der
Zahlentheorie und dergleichen oder
der synthetischen Geometrie; er
hat gewußt, wie die Seele sich
fühlt, wenn sie so entrückt ist,
daß sie sich selbst vergessend
sich im Raume draußen weiß.
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Or,
une chose est possible. Il est en
effet possible, si l'on connaît
cet état d'âme de mathématiser
dont Novalis parle si
merveilleusement, et si l'on peut
ensuite se mettre en position
d'obtenir quelque chose de tout à
fait différent à partir de ce même
état d'âme, à savoir l'expérience
d'impulsions morales, en d'autres
termes, si l'on parvient à saisir
et à vivre des problèmes moraux
avec la même clarté intérieure,
avec la même certitude intérieure
que l'on résout, disons, le
théorème de Pythagore, alors on
sait : avec cette saisie des
problèmes moraux, on est dans le
monde spirituel, dans le monde
suprasensible, et on parle du fait
que dans ce monde suprasensible,
avec les impulsions morales, les
intuitions morales affluent dans
l'âme. On sait, en se sentant avec
cet état d'âme à l'intérieur du
monde moral, que l'on se sent dans
un monde suprasensible qui n'a
rien à voir d'abord avec ce qui
peut être perçu extérieurement par
les sens. On sait que l'on se sent
dans un monde où, premièrement, on
vit les impulsions morales
directement avec son intérieur le
plus profond ; où l'on est un avec
elles ; où elles sont donc, parce
que l'on est un avec elles, des
connaissances intuitives. Et on
sait une deuxième chose. On sait,
même si l'on observe longtemps le
monde des sens, même si l'on pense
et observe avec perspicacité, même
si l'on expérimente, que ce que
l'on découvre comme intuitions
morales, si je puis dire, dans le
monde mathématique, ne peut venir
d'aucun monde extérieur sensible,
cela nous vient du monde
suprasensible. En d'autres termes,
cela signifie que c'est inspiré.
Les impulsions morales réelles,
les plus profondes, que l'humain
peut recevoir du monde
suprasensible, sont des intuitions
qui sont en même temps inspirées à
notre âme. Et bien qu'elles ne
soient pas visibles, qu'elles ne
se présentent pas sous forme
d'images, elles sont là comme les
perceptions sensorielles
elles-mêmes. Comme les perceptions
sensorielles dans le domaine du
sensible, les impulsions morales
sont là dans le domaine du
suprasensible. C'est-à-dire
qu'elles sont des imaginations. Et
celui qui a découvert, dans le
monde où l'on fait l'expérience de
ce qui est mathématique et dont
parle Novalis, ce qui est moral,
celui-là sait que ce qui est moral
se présente sur ce terrain, que,
pour l'humain complètement
soustrait au monde des sens, il se
présente comme des intuitions qui
sont en même temps des
inspirations et des imaginations.
Bref, en essayant d'obtenir une
base morale de la vie humaine à
partir du monde suprasensible, on
apprend à reconnaître comment
l'âme doit vivre si elle veut être
dans le monde suprasensible. Et il
faut dire que pour l'humain
d'aujourd'hui - j'ai expliqué
comment c'est différent pour
l'humain qui pratique le jogging,
ou qui pratique la grammaire, la
rhétorique, la dialectique et
ainsi de suite -, c'est d'abord
pour l'humain d'aujourd'hui le
meilleur moyen d'apprendre comment
l'humain peut sortir de son corps
sensible et vivre dans un monde
purement spirituel, s'il vit dans
un monde purement suprasensible de
la manière que j'ai essayé
d'indiquer dans ma "Philosophie de
la liberté".
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10
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Nun ist aber eines
möglich. Es ist nämlich möglich,
daß, wenn man diese
Seelenverfassung des
Mathematisierens kennt, von der
Novalis so wunderbar spricht, und
sich dann in die Lage versetzen
kann, aus derselben
Seelenverfassung heraus nun etwas
ganz anderes zu gewinnen, nämlich
das Erleben moralischer Impulse,
mit anderen Worten, wenn es einem
gelingt, mit derselben inneren
Klarheit, mit derselben inneren
Sicherheit, wie man, sagen wir,
den Pythagoräischen Lehrsatz löst,
zu fassen und zu erleben
moralische Probleme, dann weiß
man: man ist mit diesem Erfassen
der moralischen Probleme in der
geistigen, in der übersinnlichen
Welt darinnen, und man redet
davon, daß in dieser
übersinnlichen Welt mit den
moralischen Impulsen moralische
Intuitionen in die Seele
einströmen. Man weiß, indem man
sich mit dieser Seelenverfassung
innerhalb der sittlichen Welt
fühlt, daß man sich in einer
übersinnlichen Welt fühlt, die
nichts zu tun hat zunächst mit
demjenigen, was äußerlich durch
die Sinne wahrgenommen werden
kann. Man weiß, daß man sich in
einer Welt fühlt, wo man erstens
die sittlichen Impulse unmittelbar
mit seinem tiefsten Inneren
erlebt; wo man eins mit ihnen ist;
wo sie daher, weil man eins mit
ihnen ist, intuitive Erkenntnisse
sind. Und man weiß ein zweites.
Man weiß, wenn man auch noch so
lange in der Sinneswelt
herumschaut, wenn man noch so
scharfsinnig denkt und beobachtet
und experimentiert, dasjenige, was
man als die moralischen
Intuitionen, wenn ich so sagen
darf, in der mathematischen Welt
entdeckt, das kann einem von
keiner sinnlichen Außenwelt
kommen, es kommt einem aus der
übersinnlichen Welt herein. Das
heißt aber mit anderen Worten: es
ist inspiriert. Die wirklichen,
die tiefsten moralischen Impulse,
die der Mensch erhalten kann aus
der übersinnlichen Welt, sie sind
Intuitionen, die zu gleicher Zeit
für unsere Seele inspiriert sind.
Und obzwar sie nicht anschaulich
sind, nicht in Bildern auftreten,
sind sie doch so da wie die
Sinneswahrnehmungen selber. Wie
die Sinnes wahrnehmungen auf dem
Gebiete des Sinnlichen, so sind
die moralischen Impulse auf dem
Gebiete des Übersinnlichen da. Das
heißt: Sie sind Imaginationen. Und
derjenige, der entdeckt hat in der
Welt, in welcher das auch von
Novalis gemeinte Mathematische
erlebt wird, das Moralische, der
weiß, daß dieses Moralische auf
diesem Felde auftritt, daß es für
den der Sinneswelt völlig
entrückten Menschen als
Intuitionen auftritt, die zu
gleicher Zeit Inspirationen und
Imaginationen sind. Kurz, indem
man also versucht, aus der
übersinnlichen Welt heraus eine
moralische Grundlegung des
menschlichen Lebens zu gewinnen,
lernt man erkennen, wie die Seele
erleben muß, wenn sie in der
übersinnlichen Welt sein will. Und
man muß sagen, es ist für den
heutigen Menschen — ich habe ja
erklärt, wie das anders ist für
den Menschen, der die Jogapraxis
durchmacht, oder der die
Grammatik-, Rhetorik-,
Dialektik-Praxis und so weiter
durchmacht —, es ist für den
heutigen Menschen zunächst der
beste Weg, kennenzulernen, wie der
Mensch hinauskommen kann aus
seinem sinnlichen Leibe und leben
kann in einer rein geistigen Welt,
wenn er auf die Weise, wie ich
versuchte anzudeuten in meiner
«Philosophie der Freiheit», sich
hineinlebt in eine rein
übersinnliche Welt.
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Je
sais que beaucoup d'humains ne
sont pas satisfaits d'une telle
vie dans le monde spirituel, parce
que dans ce monde n'apparaissent
d'abord que les vérités morales,
que l'on préfère accepter comme
des commandements, comme des faits
conventionnels, et ainsi de suite.
Mais je n'ai pas à m'étendre ici
sur la "philosophie de la
liberté", mais seulement sur la
méthodologie élémentaire. Mais
quand on a appris à connaître
cette manière particulière de se
tenir à l'intérieur du monde
suprasensible, on est incité à
aller plus loin, à essayer de voir
s'il n'est pas possible, dans
d'autres domaines de la vie aussi,
de pénétrer dans un monde
suprasensible par rapport au monde
sensible. Et l'on en arrive peu à
peu à ce que des méthodes de
développement psychique intérieur
soient réellement possibles, qui
conduisent l'humain vers le haut
du chemin, à regarder le cosmos
tout entier et la connaissance
intérieure de l'humain, de la même
manière que l'on ne regarde
autrement, dans le sens de la
"philosophie de la liberté", que
dans le domaine moral, où l'on ne
veut pas encore admettre qu'il
s'agit du suprasensible, si l'on
n'entre pas dans le fondement même
de la chose.
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11
|
Ich weiß, daß sehr viele
Menschen nicht zufrieden sind mit
einem solchen Hineinleben in die
geistige Welt, weil ja zunächst in
dieser Welt auftreten nur die
sittlichen Wahrheiten, die man
lieber als Gebote, als
konventionelle Tatsachen und so
weiter hinnimmt. Aber ich habe
mich ja hier weiter nicht zu
verbreiten über die «Philosophie
der Freiheit», sondern nur über
das Elementar-Methodische. Aber
man hat, wenn man kennengelernt
hat diese besondere Art des
Darinnenstehens in der
übersinnlichen Welt, den Ansporn,
weiter zu gehen, zu versuchen, ob
es nicht auch für andere Gebiete
des Lebens möglich ist, gegenüber
der sinnlichen Welt in eine
übersinnliche Welt einzudringen.
Und man kommt dann allmählich
dazu, daß wirklich Methoden der
inneren seelischen Entwickelung
möglich sind, welche den Menschen
hinaufführen den Pfad, auch den
ganzen Kosmos und die menschliche
Innenerkenntnis so zu schauen, wie
man sonst im Sinn der «Philosophie
der Freiheit» nur im Moralischen
schaut, wo man noch nicht gelten
lassen will, daß es sich um das
Übersinnliche handelt, wenn man
nicht auf das eigentliche
Fundament der Sache eingeht.
|
Or,
les méthodes par lesquelles on
parvient à s'élever dans le monde
suprasensible dans d'autres
domaines consistent à développer
les forces ordinaires de l'âme
telles qu'on les a dans la vie et
la science ordinaires. Et ces
facultés de l'âme sont d'abord, si
nous les caractérisons
extérieurement de manière
abstraite, la pensée, le sentiment
et la volonté. Nous distinguons
certes ces trois facultés de
l'âme, penser, sentir et vouloir,
mais dans la vie unitaire de
l'âme, elles ne sont pas du tout
strictement séparées les unes des
autres. En fait, on devrait dire
que lorsque nous parlons de
penser, de se représenter, nous
parlons d'une faculté de l'âme
dans laquelle il y a bien la
volonté et aussi le sentiment,
mais c'est surtout la pensée. Dans
la volonté, il y a bien des
pensées, mais c'est surtout la
volonté qui est présente. Ainsi,
ce n'est que la partie la plus
saillante qui est désignée dans
les différentes facultés de l'âme,
alors que partout sous la surface,
on peut dire que se trouvent aussi
les autres facultés de l'âme. Cela
devient particulièrement important
lorsqu'il s'agit de la formation
ultérieure, du développement de la
faculté de penser, de la force de
pensée. Car là, il faut être clair
sur ce qui suit. Il faut d'abord
savoir comment on se situe dans la
vie ordinaire et dans la science
ordinaire par rapport aux choses
de l'environnement et par rapport
à soi-même. On fait des
perceptions sensorielles par les
yeux, par les oreilles, etc. Dans
ces perceptions sensorielles, nous
vivons avec une certaine intensité
intérieure. Ensuite, nous nous
faisons des idées sur ce que nous
percevons sensoriellement. Nous
nous éloignons des choses que nous
percevons sensoriellement. Il nous
reste dans l'imagination une image
rémanente de ce qui a vécu dans la
perception sensorielle. Mais
considérez à quel point la pensée,
la représentation est terne,
ombrageuse, par rapport à ce que
nous avons vécu avec une pleine
vitalité dans la perception
sensorielle. Ces représentations,
qui se rattachent aux perceptions
sensorielles, sont ternes et
ombrageuses. Et nous sommes
habitués, dans la vie et même dans
la science ordinaire, à laisser
parler les perceptions
sensorielles et à nous abandonner
passivement à ces perceptions
sensorielles, afin qu'elles
éveillent en nous les
représentations qui nous font
percevoir ce que nous avons perçu
par les sens comme quelque chose
de durable. Et nous pouvons alors,
plus ou moins clairement, même
après un certain temps ou tout au
long de notre vie, faire remonter
du fond de notre âme ou de notre
être humain, en tant que
souvenirs, ce que nous avons vécu
extérieurement à travers les sens.
Les représentations qui se
rattachent habituellement aux
perceptions sensorielles et qui
sont ternes et ombrageuses par
rapport aux perceptions
sensorielles peuvent aussi jaillir
de nous, du souvenir, de la
mémoire. Nous vivons
intérieurement dans la vie de
représentation ce que nous
percevons extérieurement par les
sens, nous le revivons à travers
la mémoire. Il faut être clair,
très clair, sur le fait qu'à peu
près toute la vie ordinaire, même
celle qui se plonge dans la
science, se déroule de la manière
suivante par rapport à la
représentation : nous nous
exposons à la vivacité des
perceptions sensorielles, nous
obtenons alors des représentations
ternes, mais nous pouvons faire
remonter de notre être humain,
dans la mémoire, ce que nous avons
reçu de l'extérieur comme
impressions. La plupart du temps,
notre vie intérieure n'est rien
d'autre qu'une représentation plus
ou moins transformée,
métamorphosée dans le sens de la
perception extérieure.
|
12
|
Die Methoden nun, durch
die man auf anderen Gebieten
hinaufgelangt in die übersinnliche
Welt, bestehen darin, daß man die
gewöhnlichen Seelenkräfte, wie man
sie hat im gewöhnlichen Leben und
in der gewöhnlichen Wissenschaft,
weiterentwickelt. Und diese
Seelenkräfte sind ja zunächst,
wenn wir sie äußerlich abstrakt
charakterisieren, Denken, Fühlen
und Wollen. Wir unterscheiden zwar
diese drei Seelenfähigkeiten,
Denken, Fühlen und Wollen, aber in
dem einheitlichen Leben der Seele
sind sie durchaus nicht in
strenger Weise von einander
geschieden. Man müßte eigentlich
sagen: Wenn wir vom Denken, vom
Vorstellen reden, so reden wir von
einer Seelenfähigkeit, in der
durchaus zum Beispiel der Wille
und auch das Gefühl drinnen ist,
aber es ist hauptsächlich das
Denken drinnen. Im Willen wiederum
sind durchaus Gedanken drinnen,
aber es ist hauptsächlich Wille
drinnen. So ist es nur das
Hervorstechendste, das in den
einzelnen Seelenfähigkeiten
bezeichnet wird, während überall
unter der Oberfläche, kann man
sagen, auch die anderen
Seelenfähigkeiten liegen. Das wird
nun insbesondere wichtig, wenn es
sich um die weitere Ausbildung, um
die Entwickelung zunächst der
Denkfähigkeit, der Gedankenkraft
handelt. Denn da muß man über
folgendes sich klar sein. Man muß
sich zuerst darüber klar sein, wie
man im gewöhnlichen Leben und in
der gewöhnlichen Wissenschaft zu
den Dingen der Umgebung und zu
sich selbst steht. Man macht
Sinneswahrnehmungen durch die
Augen, durch die Ohren und so
weiter. In diesen
Sinneswahrnehmungen leben wir mit
einer gewissen inneren Intensität.
Dann machen wir uns Vorstellungen
über das, was wir sinnlich
wahrnehmen. Wir gehen hinweg von
den Dingen, an denen wir sinnlich
wahrnehmen. In der Vorstellung
bleibt uns ein Nachbild von dem,
was in der Sinneswahrnehmung
gelebt hat. Aber bedenken Sie, wie
matt, wie schattenhaft der
Gedanke, die Vorstellung von
demjenigen ist, was wir mit voller
Lebendigkeit in der
Sinneswahrnehmung erlebt haben.
Diese Vorstellungen, die sich an
die Sinneswahrnehmungen anknüpfen,
sind matt und schattenhaft. Und
wir sind ja gewöhnt im Leben und
sogar in der gewöhnlichen
Wissenschaft, die
Sinneswahrnehmungen zu uns
sprechen zu lassen und uns passiv
hinzugeben diesen
Sinneswahrnehmungen, damit sie in
uns die Vorstellungen erwecken,
die uns das, was wir durch die
Sinne wahrgenommen haben, zu einem
Dauernden machen. Und dann können
wir, mehr oder weniger deutlich,
auch nach längerer Zeit oder das
ganze Leben hindurch aus dem
Untergrund unserer Seele oder
unseres menschlichen Wesens
wiederum hervorholen als
Erinnerungen dasjenige, was wir
durch die Sinne äußerlich erlebt
haben. Die Vorstellungen, die sich
sonst an die Sinneswahrnehmungen
anknüpfen und die gegenüber den
Sinneswahrnehmungen matt und
schattenhaft sind, sie können auch
aus uns, aus der Erinnerung, aus
dem Gedächtnis aufsprossen. Wir
erleben innerlich im
Vorstellungsleben dasjenige, was
wir äußerlich sinnlich wahrnehmen,
wir erleben es wieder durch das
Gedächtnis. Man sollte sich klar,
sehr klar darüber sein, daß so
ziemlich alles gewöhnliche Leben,
auch dasjenige, das in die
Wissenschaft untertaucht, auf die
Weise verläuft in bezug auf das
Vorstellen, daß wir uns der
Lebendigkeit der
Sinneswahrnehmungen aussetzen, daß
wir dann matte Vorstellungen
bekommen, daß wir aber wieder
heraufholen können aus unserem
menschlichen Wesen in der
Erinnerung dasjenige, was wir von
außen als Eindrücke empfangen
haben. Unser Innenleben ist
meistens nichts als höchstens mehr
oder weniger umgewandeltes,
metamorphosiertes Vorstellen im
Sinne der äußeren Wahrnehmung.
|
Je
n'aborderai pas aujourd'hui la
nature profonde de la mémoire, car
je veux décrire comment ce que je
viens de caractériser au
représenter peut être développé.
Ce peut être développé par le fait
que l'on ne pense pas de telle
manière que l'on rattache la
pensée uniquement aux perceptions
sensorielles extérieures, mais que
l'on pense par les méthodes que
j'ai nommées dans mon livre
"Comment acquérir des
connaissances des mondes
supérieurs" et dans ma "Science
secrète", la méditation, la
concentration et ainsi de suite -
les noms n'ont pas d'importance.
Vous trouverez tous les détails
sur la manière de procéder dans
les livres cités. Je ne veux
présenter que les principes.
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13
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Ich werde heute nicht
eingehen auf die tiefere Natur des
Gedächtnisses, denn ich will ja
schildern, wie nun das, was ich
eben am Vorstellen charakterisiert
habe, weiterentwickelt werden
kann. Es kann weiterentwickelt
werden dadurch, daß man nun nicht
so denkt, daß man das Denken nur
anknüpft an die äußeren
Sinneswahrnehmungen, sondern daß
man denkt durch diejenigen
Methoden, die ich in meinem Buche
«Wie erlangt man Erkenntnisse der
höheren Welten?» und in meiner
«Geheimwissenschaft» genannt habe
die Meditation, Konzentration und
so weiter — auf die Namen kommt es
nicht an. Genau geschildert finden
Sie alle Einzelheiten, wie man da
vorgeht, in den genannten Büchern.
Nur das Prinzipielle will ich
jetzt darstellen.
|
Alors
que l'on obtient normalement des
pensées en s'abandonnant
passivement aux perceptions ou en
laissant resurgir les échos des
expériences à partir des
souvenirs, on essaie, pour devenir
un chercheur d'esprit
anthroposophique, par l'arbitraire
intérieur, comme on l'a appris à
le faire en mathématisant, en
résolvant des problèmes
mathématiques, c'est-à-dire en
exécutant tout en pleine
conscience, et non dans un état de
rêverie, d'hallucination - ce qui
serait le contraire de ce que je
vais décrire aujourd'hui -, en se
livrant en pleine conscience à la
pensée et à la représentation, de
sorte que l'on apprend à se
reposer sur des représentations
que l'on a arbitrairement
introduites dans sa conscience. Il
est tout à fait bon de placer au
centre de sa conscience des
représentations aussi claires que
possible, c'est-à-dire non pas des
représentations dans lesquelles on
peut vivre toutes sortes de choses
nébuleuses et mystiques, mais des
représentations que l'on peut
facilement embrasser du regard. Ce
qui compte alors, ce n'est pas ce
que l'on a là pour représentation,
mais l'activité psychique/de l'âme
que l'on développe maintenant dans
ce méditer. Remarquez seulement
que si vous contractez
continuellement un muscle, si vous
en avez besoin dans votre travail,
le muscle devient fort. Il en va
de même pour votre force mentale
lorsque vous vous concentrez
encore et encore - les exercices
durent parfois des années, cela
peut aussi durer moins longtemps,
selon la prédisposition de l'être
humain - sur des représentations
que vous poussez au centre de
votre conscience. La force de la
pensée devient de plus en plus
forte, et elle atteint finalement
un point où vous pouvez dire :
maintenant, je suis en mesure
d'avoir mes représentations aussi
vivantes que celles que je n'ai
normalement que des impressions
sensorielles extérieures. Notez
bien que je n'ai pas
d'hallucinations ou d'illusions.
Elles viennent inconsciemment. Je
vis maintenant dans des
représentations intérieures aussi
vivantes que le sont
habituellement les perceptions
sensorielles extérieures, mais je
vis en elles en pleine conscience,
et non pas avec cette humeur d'âme
rêveuse, cette humeur d'âme
mystique et nébuleuse, telle
qu'elle existe dans les
hallucinations ou les visions. Il
doit s'agir d'une constitution
d'âme mathématique, par laquelle
on s'anime dans une telle
expérience intérieure de la pure
représentation, comme on ne l'a
normalement que lorsqu'on est
livré à la perception sensorielle
extérieure. Pour le dire encore
une fois, il suffit de comparer la
vivacité, l'intensité de la
perception sensorielle extérieure
avec ce que l'on vit
habituellement en pensée, pâle et
ombrageuse. Mais on apprend de
plus en plus, de la manière que
j'ai décrite, à être aussi
vivement présent intérieurement
avec des pensées simplement
soulevées intérieurement que l'on
ne l'est habituellement que
lorsqu'une impression sensorielle
extérieure nous stimule. Plus de
pensées pâles et ombrageuses - des
pensées intérieurement vivantes !
La force de pensée de l'âme s'est
renforcée. On a appelé une
nouvelle force du fond de l'âme.
On a renforcé la pensée. Quand on
a renforcé la pensée, on a atteint
le premier niveau de la
connaissance suprasensible. Dans
mes livres, je l'ai appelé le
niveau de connaissance
imaginative. On a atteint le
niveau de l'imagination. Ce niveau
de l'imagination nous montre, par
le fait que l'on a maintenant une
représentation si vivante, que
quelque chose se rattache à cette
représentation.
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14
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Während man also sonst
Gedanken bekommt dadurch, daß man
sich passiv den Wahrnehmungen
hingibt oder aus den Erinnerungen
heraus die Nachklänge der
Erlebnisse wieder auftauchen läßt,
versucht man, um
anthroposophischer Geistesforscher
zu werden, durch innere Willkür,
wie man sie kennengelernt hat beim
Mathematisieren, beim Lösen
mathematischer Probleme, also so,
daß man vollbewußt alles ausführt,
nicht in einem träumerischen,
halluzinatorischen Zustande — das
wäre das Gegenteil von dem, was
ich heute beschreiben werde —, in
voller Bewußtheit sich dem Denken
und Vorstellen hinzugeben, so daß
man lernt, zu ruhen auf
Vorstellungen, die man willkürlich
in sein Bewußtsein hereinversetzt
hat. Es ist durchaus gut, wenn man
möglichst überschaubare
Vorstellungen, also nicht solche,
in denen man allerlei nebuloses,
mystisches Zeug erleben kann,
sondern solche, die man leicht
überschauen kann, in den
Mittelpunkt seines Bewußtseins
rückt. Es kommt dann nicht darauf
an, was man da für eine
Vorstellung hat, sondern es kommt
auf die seelische Tätigkeit an,
die man jetzt in diesem Meditieren
entwickelt. Beachten Sie nur: wenn
Sie einen Muskel fortwährend
anspannen, wenn Sie ihn in der
Arbeit brauchen, wird der Muskel
stark. Dasselbe geht vor mit Ihrer
seelischen Denkkraft, wenn Sie
immer wieder und wiederum — die
Übungen dauern manchmal jahrelang,
es kann auch kürzere Zeit dauern,
je nach der Veranlagung des
Menschen — auf Vorstellungen sich
konzentrieren, die Sie in den
Mittelpunkt Ihres Bewußtseins
rücken. Die Denkkraft wird immer
stärker und stärker, und sie
erreicht endlich einen Punkt, an
dem Sie sagen können: Jetzt bin
ich in der Lage, meine
Vorstellungen so lebendig zu
haben, wie ich sonst nur äußere
Sinneseindrücke habe. Wohl
gemerkt, ich habe nicht
Halluzinationen oder Illusionen.
Die kommen ja unbewußt. Ich lebe
jetzt in so lebendigen inneren
Vorstellungen, wie sonst die
äußeren Sinneswahrnehmungen sind,
aber ich lebe in ihnen mit vollem
Bewußtsein, nicht mit jener
träumerischen Seelenstimmung,
jener mystisch-nebulosen
Seelenstimmung, wie sie bei
Halluzinationen oder Visionen
vorhanden ist. Es muß durchaus
eine mathematische
Seelenverfassung sein, durch die
man sich einlebt in ein solches
inneres Erleben an der bloßen
Vorstellung, wie man es sonst nur
hat, wenn man der äußeren
Sinneswahrnehmung hingegeben ist.
Man vergleiche nur, um das noch
einmal zu sagen, die
Lebhaftigkeit, die Intensität im
äußeren Sinneswahrnehmen mit dem,
was man sonst blaß und
schattenhaft in Gedanken erlebt.
Aber man lernt auf die Weise, wie
ich es geschildert habe, immer
mehr und mehr, mit bloß innerlich
aufgeworfenen Gedanken so lebhaft
innerlich dazusein, wie man sonst
nur lebhaft da ist, wenn irgendein
äußerer Sinneseindruck einen
anregt. Nichts mehr von blassen,
schattenhaften Gedanken —
innerlich lebendige Gedanken! Die
seelische Denkkraft hat sich
verstärkt. Man hat eine neue Kraft
aus dem Inneren seiner Seele
herausgerufen. Das Denken hat man
erkraftet. Hat man das Denken
erkraftet, dann hat man die erste
Stufe übersinnlicher Erkenntnis
erreicht. Ich habe sie in meinen
Büchern genannt die imaginative
Erkenntnisstufe. Man hat die Stufe
der Imagination erreicht. Diese
Stufe der Imagination zeigt einem,
indem man jetzt ein so lebendiges
Vorstellen hat: da schließt sich
an dieses Vorstellen etwas an.
|
Revenons
à la vie sensorielle ordinaire et
au représenter ordinaire.
Aujourd'hui, nous percevons
quelque chose. Nous sommes
vivement engagés dans cette
perception. Nous nous faisons une
représentation pâle, ombrageuse.
Au bout d'une semaine, disons,
sous l'impulsion de quelque chose,
ou bien en se libérant, comme on
dit, cette représentation surgit à
nouveau de la mémoire. Elle sort
de nous, pour le dire
trivialement. Le fait que j'ai
fait une fois l'expérience
sensorielle est la raison pour
laquelle, plus tard, cette même
représentation réapparaît dans la
mémoire de mon être humain
intérieur. Maintenant, après
m'être exercé, je suis en mesure
d'avoir dans ma conscience des
pensées renforcées, que j'appelle
pensées imaginatives parce
qu'elles se présentent avec la
vivacité, l'intensité d'images,
parce qu'elles sont vraiment comme
des images sensorielles, bien
qu'elles ne soient d'abord que des
pensées. Mais de la même manière
que lorsque je pense à une
expérience extérieure - si je ne
fais que la regarder, aucun
souvenir ne me vient plus tard,
seulement si j'y ai pensé -, un
souvenir peut surgir de mon propre
être, de la même manière, lorsque
j'ai maintenant une pensée, et de
surcroît de manière renforcée,
dans l'âme, il me vient de mon
propre être quelque chose qui
ressemble d'abord à un souvenir,
mais qui n'est justement pas un
souvenir. Quelque chose s'élève
maintenant, qui n'est pas une
réminiscence d'un vécu sensoriel
extérieur, mais quelque chose que
je n'ai jamais perçu auparavant
comme s'élevant de l'intérieur de
moi. Si je peux m'exprimer ainsi,
de la même manière que les
souvenirs d'expériences ordinaires
remontent normalement, de la même
manière, par la force de la pensée
renforcée, ce que je n'ai encore
jamais vu intérieurement remonte
maintenant de l'intérieur. Et je
vais très vite reconnaître ce qui
s'élève. J'essaie, en avançant de
plus en plus dans cette
méditation, de l'amener à une
clarté de plus en plus grande dans
ce qui monte intérieurement, et
j'arrive finalement à savoir ce
qu'est réellement ce qui monte
intérieurement. J'en viens à ceci
: cette ascension intérieure,
c'est moi-même, tel que je me suis
développé depuis ma naissance ici
sur terre.
|
15
|
Knüpfen wir noch einmal
an das gewöhnliche Sinnesleben und
an das gewöhnliche Vorstellen an.
Wir nehmen heute irgend etwas
wahr. Wir sind lebhaft in dieser
Wahrnehmung drinnen. Wir bilden
uns eine blasse, schattenhafte
Vorstellung. Nach einer Woche,
sagen wir, durch irgend etwas
veranlaßt oder auch freisteigend,
wie man wohl sagt, tritt diese
Vorstellung aus der Erinnerung
wieder auf. Sie kommt aus uns
heraus, trivial ausgedrückt. Daß
ich einmal das sinnliche Erlebnis
hatte, das ist die Ursache, daß
später in der Erinnerung aus
meinem inneren menschlichen Wesen
dieselbe Vorstellung wiederum
auftaucht. Jetzt, nach meinem
Üben, bin ich in der Lage, in
meinem Bewußtsein verstärkte
Gedanken zu haben, die ich deshalb
imaginative Gedanken nenne, weil
sie mit der Lebendigkeit, mit der
Intensität von Bildern auftreten,
weil sie wirklich wie sinnliche
Bilder sind, trotzdem sie zunächst
nur Gedanken sind. Aber so, wie
sonst dadurch, daß ich über ein
äußeres Erlebnis gedacht habe —
wenn ich es nur anglotze, kommt
mir keine Erinnerung später, nur
wenn ich darüber gedacht habe —,
eine Erinnerung kommen kann aus
meinem eigenen Wesen heraus, so
kommt mir dadurch, daß ich jetzt
einen Gedanken, und noch dazu in
verstärktem Maße, in der Seele
habe, aus meinem eigenen Wesen
heraus etwas, was zunächst so
aussieht wie eine Erinnerung, was
aber eben keine Erinnerung ist. Es
steigt jetzt etwas auf, was nicht
eine Reminiszenz von einem äußeren
SinnlichErlebten ist, sondern
etwas ist, was ich früher
überhaupt niemals aus meinem
Inneren heraus aufsteigend
wahrgenommen habe. Wenn ich es so
ausdrücken darf: So wie sonst
Erinnerungen an gewöhnliche
Erlebnisse aufsteigen, so steigt
durch die Kraft des verstärkten
Denkens jetzt dasjenige aus dem
Inneren herauf, was ich noch
niemals innerlich geschaut habe.
Und ich werde sehr bald erkennen,
was das ist, was da aufsteigt. Ich
versuche, indem ich weiter und
weiter schreite in diesem
Meditieren, es zu immer größerer
und größerer Deutlichkeit zu
bringen in diesem innerlich
Aufsteigenden, und ich komme
zuletzt darauf, was dieses
innerlich Aufsteigende eigentlich
ist. Ich komme darauf: Dieses
innerlich Aufsteigende, das bin
ich selbst, wie ich in der Zeit
seit meiner Geburt hier auf der
Erde mich entwickelt habe.
|
Sinon,
nous n'avons qu'un flux de
souvenirs, à partir desquels
s'élèvent des particuliers qui se
trouvent normalement dans
l'inconscient. Je ne parle pas de
ces souvenirs. Ces souvenirs sont
en effet ce qui monte aussi dans
la conscience ordinaire. Mais ce
qui s'élève maintenant, appelé de
l'intérieur par la force de la
pensée renforcée, ce n'est pas
seulement une pensée, une pensée
de souvenir, c'est ce qui me
conduit beaucoup plus profondément
dans mon être humain intérieur que
la force du souvenir. C'est
quelque chose qui me fait en
quelque sorte descendre dans des
couches plus profondes de mon être
intérieur que ne le font les
pensées de souvenir. C'est quelque
chose qui me montre comment,
lorsque j'étais petit enfant, j'ai
utilisé des capacités que j'avais
au niveau de l'âme pour donner une
forme plastique à mon organisme à
partir du cerveau. C'est ce qui me
montre comment, lorsque j'étais un
enfant un peu plus grand, j'ai
continué à former plastiquement
mon être intérieur à l'aide de la
faculté de parler. En bref, ma vie
intérieure se présente à mon âme
dans un grand et immense tableau,
comme je ne l'avais jamais vu
auparavant. Et ce qui se présente
maintenant devant mon âme n'est
pas purement une image. Je vous
prie d'en tenir compte. Ce n'est
pas purement une image, mais c'est
quelque chose dont je reconnais,
en le saisissant, qu'il est lié à
mes forces de croissance, à ce qui
croît en moi, à ce qui vit en moi
dans les forces d'alimentation,
dans les forces de circulation,
dans les forces de respiration, à
ce qui est en général un corps
intérieur, suprasensible, par
rapport au corps physique. Je suis
en train d'apprendre à connaître
un deuxième humain en moi.
J'apprends à reconnaître que je
peux me dire ceci : tu portes sur
toi ton corps extérieur, qui est
étendu dans l'espace, qui a des
bras, des pieds, une tête et ainsi
de suite. C'est un corps spatial.
Mais ce que tu viens de découvrir
par ta méditation, par la
connaissance imaginative, c'est un
organisme qui vit dans le temps,
pas dans l'espace, un organisme
temporel.
|
16
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Wir haben sonst nur den
Strom von Erinnerungen, aus denen
einzelne aufsteigen, die sonst im
Unbewußten drunten sind. Diese
Erinnerungen meine ich nicht.
Diese Erinnerungen sind ja das,
was auch im gewöhnlichen
Bewußtsein aufsteigt. Aber das,
was jetzt aufsteigt, herausgerufen
aus dem Inneren durch die Kraft
des verstärkten Denkens, das ist
nicht bloß Gedanke,
Erinnerungsgedanke, das ist
dasjenige, was mich viel tiefer
hineinführt in mein inneres
Menschenwesen als die
Erinnerungskraft. Das ist etwas,
was mich gewissermaßen in tiefere
Schichten meines innenwesens
hinunterführt, als mich die
Erinnerungsgedanken
hinunterführen. Das ist etwas, was
mir zeigt, wie ich als kleines
Kind Fähigkeiten, die ich seelisch
hatte, dazu verwendet habe, meinen
Organismus plastisch
auszugestalten vom Gehirne aus.
Das ist dasjenige, was mir zeigt,
wie ich als ein etwas größeres
Kind in mir mit Hilfe der
Sprachfähigkeit meinen inneren
Menschen weiter plastisch
ausgebildet habe. Kurz, mein
innerstes Leben tritt vor meine
Seele in einem großen, gewaltigen
Tableau, wie ich es früher nicht
gesehen habe. Und dasjenige, was
da jetzt vor meine Seele tritt,
ist eben nicht bloß Bild. Das
bitte ich wohl zu beachten. Es ist
nicht bloß Bild, sondern es ist
etwas, von dem ich erkenne, indem
ich es auffasse, daß es
zusammenhängt mit meinen
Wachstumskräften, mit demjenigen,
was in mir wächst, was in mir auch
lebt in den Ernährungskräften, in
den Zirkulations-, in den
Atmungskräften, was überhaupt ein
innerer, übersinnlicher Leib ist
gegenüber dem physischen Leibe.
Ich lerne jetzt eben einen zweiten
Menschen in mir kennen. Ich lerne
erkennen, daß ich mir folgendes
sagen darf: Da trägst du deinen
äußeren Leib an dir, der ist im
Raume ausgedehnt, der hat Arme,
Füße, einen Kopf und so weiter.
Das ist ein räumlicher Leib. Aber
dasjenige, was du jetzt entdeckt
hast durch deine Meditation, durch
imaginatives Erkennen, das ist ein
Organismus, der in der Zeit, nicht
im Raume lebt, ein Zeitorganismus.
|
Il
est déjà difficile pour l'humain
d'aujourd'hui d'entendre parler
d'un tel organisme temporel. Mais
cet organisme temporel est
vraiment présent en nous comme un
deuxième humain, et nous pouvons
l'appeler un organisme. Car on en
arrive, disons, quand on est déjà
devenu un vieux gars, comme je
peux le dire de moi-même, à savoir
que l'on a une certaine
configuration d'âme. Cette
configuration d'âme que l'on porte
maintenant en soi est liée à une
configuration d'âme peut-être dans
la cinquième ou sixième année de
vie. Et de même que ma main gauche
dans mon organisme spatial est
liée, pour mon bien, à une partie
quelconque de mon cerveau dans cet
organisme spatial, et que le
cerveau est dans cet organisme
spatial pour que les différentes
parties se rapportent les unes aux
autres, de même, dans le temps et
non dans l'espace, les différentes
parties de l'organisme temporel se
rapportent les unes aux autres. Je
porte cet organisme temporel en
moi. Dans mes livres, je l'ai
appelé corps éthérique ou corps de
forces formatrices. Ce corps de
forces formatrices est justement
un organisme temporel. C'est la
première chose que nous découvrons
sur le chemin de la recherche
imaginative. Nous observons notre
vie terrestre passée dans ses
forces intérieures créatives et
suprasensibles. Nous ne spéculons
pas sur une force de vie, mais
nous regardons notre vie terrestre
passée comme un tableau organisé
intérieurement, comme un organisme
temporel, comme le corps de forces
imagées. Des conceptions plus
anciennes de ces choses, qui
n'étaient pas aussi pleinement
conscientes, qui étaient plus
pressenties, plus instinctives,
mais qui, dans leurs
pressentiments, connaissaient
quelque chose de ces choses, ont
appelé ce corps temporel, ce corps
de forces d'images, le corps
éthérique. Ce ne sont pas les
expressions qui comptent, mais ce
que l'on entend par ces choses.
Dans ce corps éthérique, on a
absolument une réalité, une
réalité temporelle en soi, et
personne ne comprend la formation
de l'humain s'il ne comprend pas
ce corps éthérique. Et ce qu'il y
a de plus important dans ce corps
éthérique, c'est qu'au moment où
nous en sommes arrivés à embrasser
d'un regard spirituel notre vie
terrestre, dans ce tableau de vie
qu'est le corps des forces de
l'image, nous cessons de faire la
distinction entre le subjectif et
l'objectif. Le corps éthérique ou
corps de forces formatrices que
nous portons en nous, qui est un
corps temporel fluide, nous
pourrions le dessiner
schématiquement. Mais nous devons
être conscients que nous peignons
alors en un instant quelque chose
qui s'écoule continuellement. De
même qu'on ne peut pas peindre
l'éclair, on ne peut pas peindre
ce corps éthérique. On ne peint
toujours qu'un instant qui est
retenu. Il faut justement être
conscient que la manière dont on
est formé en tant qu'être humain
dépend de ce corps de forces
imagées. Et dès l'instant où l'on
prend conscience que ce corps
éthérique est en soi un corps de
force, dont on ne peut comprendre
l'humain sans connaître la
structure interne, on remarque que
les mêmes forces qui agissent en
soi en tant que tel corps
éthérique traversent aussi le
monde en tant que forces
éthériques ; que le subjectif et
l'objectif cessent d'avoir une
signification ; que ce corps de
forces formatrices est lié au
grand déroulement temporel de
l'univers ; que nous nous tenons à
l'intérieur comme un membre dans
ce grand univers. Nous commençons
à parler des processus éthériques
de l'univers, car ceux-ci
deviennent clairs pour nous au
moment où nous parvenons à une
représentation aussi vivante que
celle que nous avons normalement
avec les perceptions sensorielles
extérieures. Et nous pouvons y
parvenir justement par la
méditation. Bref, nous nous
installons dans un monde d'éther.
Mais nous apprenons en même temps
à reconnaître la première chose
qui est suprasensible en
nous-mêmes. Nous ne sortons pas
encore de la vie terrestre, mais
nous apprenons à reconnaître ce
qui est suprasensible en nous au
cours de la vie terrestre.
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17
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Es ist für den heutigen
Menschen schon schwierig, wenn man
ihm spricht von einem solchen
Zeitorganismus. Aber es ist
wirklich dieser Zeitorganismus als
ein zweiter Mensch in uns
vorhanden, und wir dürfen ihn
einen Organismus nennen. Denn man
kommt darauf, sagen wir, wenn man
schon ein alter Kerl geworden ist,
wie ich es ja von mir sagen darf,
man weiß, man hat eine gewisse
Seelenkonfiguration. Diese
Seelenkonfiguration, die man jetzt
in sich trägt, hängt zusammen mit
einer Seelenkonfiguration
vielleicht im fünften oder
sechsten Lebensjahr. Und so, wie
meine linke Hand in meinem
Raumesorganismus zusammenhängt
meinetwillen mit irgendeiner
Partie meines Gehirns in diesem
Raumesorganismus, und wie das
Gehirn in diesem Raumesorganismus
ist deshalb, damit die einzelnen
Partien sich aufeinander beziehen,
so beziehen sich in der Zeit,
nicht im Raume, die einzelnen
Partien des Zeitorganismus
aufeinander. Ich trage diesen
Zeitorganismus in mir. Ich habe
ihn in meinen Büchern Ätherleib
oder Bildekräfteleib genannt.
Dieser Bildekräfteleib ist eben
ein Zeitorganismus. Er ist das
erste, was wir entdecken auf dem
Wege der imaginativen Forschung.
Wir überschauen unser bisheriges
Erdenleben in seinen innerlich
schöpferischen, übersinnlichen
Kräften. Wir spekulieren nicht
über eine Lebenskraft, sondern wir
schauen unser bisheriges
Erdenleben an als ein innerlich
organisiertes Tableau, als einen
Zeitorganismus, als den
Bildekräfteleib. Ältere, nicht so
vollbewußte Anschauungen von
diesen Dingen, die mehr
ahnungsvoll, mehr instinktiv
waren, aber in ihren Ahnungen
etwas wußten von diesen Dingen,
haben diesen Zeitleib, diesen
Bildekräfteleib den Ätherleib
genannt. Auf die Ausdrücke kommt
es ja nicht an, sondern darauf,
was mit diesen Dingen gemeint ist.
Man hat in diesem Ätherleib
durchaus eine Realität, eine
Zeitrealität in sich, und niemand
versteht die Bildung des Menschen,
der nicht diesen Ätherleib
versteht. Und das Bedeutsamste an
diesem Ätherleibe ist das, daß wir
in dem Augenblick, wo wir soweit
sind, daß wir unser bisheriges
Erdenleben wie mit einem geistigen
Blicke überschauen in diesem
Lebenstableau, das der
Bildekräfteleib ist, auch aufhören
zu unterscheiden zwischen
subjektiv und objektiv. Der
Ätherleib oder Bildekräfteleib,
den wir in uns tragen, der ein
fließender Zeitleib ist, wir
könnten ihn schematisch aufmalen.
Aber wir müssen uns bewußt machen,
daß wir dann in einem Augenblick
malen etwas, was fortwährend
hinfließt. Ebenso wenig, wie man
den Blitz malen kann, kann man
diesen Ätherleib malen. Man malt
immer nur einen Augenblick, der
festgehalten wird. Man muß sich
eben klar sein, daß es von diesem
Bildekräfteleib abhängt, wie man
als Mensch gebildet ist. Und in
dem Augenblick, wo man gewahr
wird, wie dieser Ätherleib in
einem ein Kraftleib ist, ohne
dessen inneres Gefüge zu kennen
man den Menschen nicht verstehen
kann, merkt man, daß dieselben
Kräfte, die da in einem wirken als
solcher Ätherleib, auch die Welt
als ätherische Kräfte durchziehen;
daß Subjektiv und Objektiv
aufhören, eine Bedeutung zu haben;
daß dieser Bildekräfteleib
zusammenhängt mit dem großen
Zeitverlauf des Universums; daß
wir drinnenstehen als ein Glied in
diesem großen Universum. Wir
fangen an zu sprechen von den
Äther vorgängen des Universums,
denn diese werden uns klar in dem
Momente, wo wir zu einem so
lebendigen Vorstellen kommen, wie
wir sonst nur lebendig die äußeren
Sinneswahrnehmungen haben. Und wir
können das durch Meditation eben
erreichen. Kurz, wir leben uns ein
in eine Ätherwelt. Wir lernen aber
dadurch zugleich erkennen das
erste, was in uns selber
übersinnlich ist. Noch nicht
kommen wir hinaus aus dem
Erdenleben, aber wir lernen
erkennen dasjenige, was innerhalb
des Erdenlebens in uns
übersinnlich ist.
|
Si
nous voulons aller plus loin, nous
devons aussi poursuivre nos
exercices. Ces exercices
comportent beaucoup, beaucoup de
détails. Je l'ai décrit dans les
livres et je ne veux en donner ici
que le principe. La première chose
dans ces exercices était de
renforcer la force de pensée,
d'arriver à former une pensée
imaginative, une pensée aussi
vivante que l'expérience de la
perception sensorielle. La
deuxième chose que l'on doit
former peut être caractérisée de
la manière suivante. Celui qui
développe en pleine conscience de
telles imaginations, grâce
auxquelles il apprend à connaître
le monde éthérique, le monde des
forces visuelles, est aussi en
mesure de comprendre que ces
imaginations, ces images - car
c'est sous forme d'images que sa
propre vie passée se présente à
lui dans un grand tableau, que le
monde extérieur se présente à lui
dans un tableau universel -, que
ces images, bien qu'on les ait
provoquées de manière tout à fait
arbitraire, nous retiennent plus
fortement que les pensées
ordinaires, pâles et ombrageuses.
La plupart des humains savent que
ces pensées pâles et obscures
tombent malheureusement trop vite
dans l'oubli - c'est surtout le
cas avant les examens. Mais si
l'on a justement utilisé une force
puissante dans ses pensées,
celles-ci nous retiennent, elles
ne veulent plus nous lâcher. Pour
progresser, il ne faut pas
s'arrêter à ce niveau. Avec la
même volonté que celle avec
laquelle on a appelé dans l'âme
ces images, ces imaginations, avec
la même force et la même volonté,
on doit aussi savoir les éloigner,
les renvoyer de l'âme, de sorte
que l'on puisse avoir dans l'âme
ce que je voudrais maintenant
appeler la vacuité de la
conscience.
|
18
|
Wollen wir nun
weiterkommen, dann müssen wir
unsere Übungen auch fortsetzen.
Diese Übungen bestehen aus vielen,
vielen Einzelheiten. Ich habe es
in den Büchern geschildert und
will hier nur das Prinzipielle
angeben. Das erste bei diesen
Übungen bestand darin, daß die
Denkkraft verstärkt wird, daß man
dazu kommt, ein imaginatives
Denken auszubilden, ein Denken,
das so lebendig ist wie sonst nur
das Erleben an der
Sinneswahrnehmung. Das zweite, was
man ausbilden muß, kann in der
folgenden Weise charakterisiert
werden. Derjenige, der vollbewußt
solche Imaginationen entwikkelt,
durch die er dann die Ätherwelt,
die Bildekräftewelt kennenlernt,
der kommt auch in die Lage
einzusehen, daß diese
Imaginationen, diese Bilder — denn
als Bilder tritt das eigene
bisherige Leben einem entgegen in
einem großen Tableau, tritt einem
die äußere Welt entgegen in einem
universellen Tableau —, daß diese
Bilder, trotzdem man sie ganz
willkürlich hervorgerufen hat,
einen stärker festhalten als die
gewöhnlichen, blassen,
schattenhaften Gedanken. Die
meisten Menschen wissen ja, daß
diese blassen, schattenhaften
Gedanken leider nur zu schnell in
Vergessenheit geraten — besonders
vor dem Examen ist das meistens
der Fall. Aber wenn man eben eine
starke Kraft angewendet hat in den
Gedanken, so halten einen die
Gedanken fest, sie wollen einen
nicht mehr loslassen. Man muß nun,
um weiterzukommen, nicht auf
dieser Stufe stehenbleiben. Mit
derselben Willkür, mit der man in
die Seele hereingerufen hat diese
Bilder, diese Imaginationen, mit
derselben Kraft und Willkür muß
man sie auch wieder zu entfernen
verstehen, sie aus der Seele
fortschicken können, so daß man
das in der Seele haben kann, was
ich nun nennen möchte: Leerheit
des Bewußtseins.
|
Il
suffit de voir à quoi ressemble
cette vacuité de la conscience
dans la vie ordinaire. Lorsque la
conscience vide apparaît dans la
vie ordinaire, il n'y a
généralement plus de conscience,
on s'endort. La conscience
ordinaire s'endort lorsqu'elle
devient vide d'impressions
sensorielles, de souvenirs et
ainsi de suite. Mais c'est
justement la différence entre
cette conscience ordinaire et
celle que l'on a déjà acquise dans
la reconnaissance imaginative, que
l'on apprend à atténuer, à réduire
complètement ces imaginations, et
que l'on se trouve maintenant face
au monde dans un état absolument
éveillé. J'aimerais dire :
totalement dans l'attente. On
veille, on n'a rien dans la
conscience, parce qu'on a effacé
les imaginations avec la force
puissante qui était nécessaire. On
attend en veillant ce qui va se
passer. Et si l'on a créé une
conscience vide en éliminant
d'abord une force de pensée
renforcée, alors cette conscience
vide n'attend pas en vain. Le
monde suprasensible pénètre alors
dans cette conscience vide, il y
pénètre exactement de la même
manière que le monde sensible
pénètre par nos yeux et nos
oreilles, par notre organisme
thermique et ainsi de suite. Nous
découvrons alors qu'un monde
suprasensible nous entoure et
qu'il pénètre maintenant dans la
conscience vide comme le monde
spirituel, mais éveillé comme nous
avions auparavant le monde
sensible autour de nous. Et
pourtant, parce que nous
accomplissons tout cela avec une
conscience arbitraire absolue, la
conscience originelle de la vie
quotidienne, c'est-à-dire le bon
sens, reste toujours présente à
côté de cette conscience élevée,
contrairement à l'état de
quelqu'un qui hallucine et qui a
des visions, car dans ce cas,
toute sa conscience se transforme
en visions particulières. Ce n'est
pas le cas de la conscience dont
je parle. La conscience
quotidienne, par laquelle nous
sommes fermement ancrés dans la
vie, dans la science ordinaire,
reste à côté à chaque étape, elle
reste continuellement présente
comme contrôleur. Ceux qui parlent
du fait que ce qui est décrit
comme la conscience
anthroposophique pourrait être
basé sur des visions ou des
hallucinations, ne savent pas de
quoi il s'agit. Ils parlent sans
se demander de quoi il s'agit.
|
19
|
Machen Sie sich nur klar,
wie diese Leerheit des Bewußtseins
im gewöhnlichen Leben ausschaut.
Wenn leeres Bewußtsein im
gewöhnlichen Leben eintritt, da
ist eben meistens kein Bewußtsein
mehr vorhanden, da schläft man
ein. Das gewöhnliche Bewußtsein
schläft ein, wenn es leer von
Sinneseindrücken, von Erinnerungen
und so weiter wird. Aber das ist
eben der Unterschied zwischen
diesem gewöhnlichen Bewußtsein und
dem, was man sich jetzt schon
errungen hat im imaginativen
Erkennen, daß man dämpfen lernt,
ganz herabdämpfen lernt diese
Imaginationen, und daß man doch
nun der Welt gegenübersteht in
einem absolut wachenden Zustand.
Ich möchte sagen: ganz Erwartung.
Man wacht, hat nichts im
Bewußtsein, weil man mit der
starken Kraft, die notwendig war,
die Imaginationen getilgt hat. Man
erwartet wachend, was sich nun
ergibt. Und wenn man leeres
Bewußtsein dadurch hergestellt
hat, daß man erst verstärkte
Denkkraft tilgen mußte, dann
wartet dieses leere Bewußtsein
nicht vergebens. Dann dringt in
dieses leere Bewußtsein ein die
übersinnliche Welt, dringt genau
so ein, wie die sinnliche Welt
durch unsere Augen und Ohren,
durch unseren Wärmeorganismus und
so weiter eindringt. Da machen wir
die Entdeckung, daß uns eine
übersinnliche Welt umgibt, die nun
in das leere, aber wache
Bewußtsein hereindringt als die
geistige Welt, wie wir vorher die
sinnliche Welt um uns hatten.
Dabei bleibt immer, weil wir alles
das vollziehen mit absolutem
Willkür-Bewußtsein, neben diesem
erhöhten Bewußtsein das
ursprüngliche Bewußtsein des
alltäglichen Lebens, das heißt der
gesunde Menschenverstand,
vorhanden, im Gegensatz zu dem
Zustand, wenn jemand halluziniert
und Visionen hat, denn dabei geht
sein ganzes Bewußtsein in einzelne
Visionen über. Das ist bei dem
Bewußtsein, von dem ich spreche,
nicht der Fall. Das
Alltagsbewußtsein, durch das wir
fest drinnenstehen im Leben, in
der gewöhnlichen Wissenschaft, das
bleibt bei jedem Schritt daneben,
bleibt fortwährend als Kontrolleur
vorhanden. Diejenigen, die davon
sprechen, daß auch das, was da als
anthroposophisches Bewußtsein
geschildert wird, auf Visionen
oder Halluzinationen beruhen
könnte, die wissen nicht, um was
es sich handelt. Die reden, indem
sie sich nicht erkundigen, um was
es sich handelt.
|
Mais
si un monde suprasensible pénètre
maintenant dans notre
environnement à travers la
conscience vide, alors nous sommes
aussi en mesure de percevoir en
nous-mêmes autre chose que le
simple corps éthérique en forme de
tableau décrit précédemment. Nous
sommes maintenant en mesure de
voir au-delà de la naissance et de
la conception. En éliminant ce
qu'est le corps de forces imagées,
nous ne voyons plus rien de l'être
humain entier entre la naissance
et le moment actuel de
l'expérience, à travers la
conscience vide. Car si nous avons
appris à effacer les imaginations
et à avoir une conscience vide,
nous pouvons aussi effacer tout ce
qui nous remplit en tant que corps
éthérique et regarder en arrière
sur nous-mêmes avec une conscience
vide. Certes, cet humain ordinaire
reste là pour celui qui se trouve
à côté et qui peut le contempler.
Mais cette conscience élevée
pénètre maintenant dans le monde
dans lequel nous étions avant de
descendre du monde spirituel et
d'adopter un corps terrestre de
nos parents et d’arrières (?)
parents. Maintenant, nous
regardons le monde dans lequel,
avant d'être enveloppés d'un corps
physique, nous étions unis à ces
substances spirituelles qui sont
dans le monde spirituel. Nous
apprenons maintenant à reconnaître
ce que nous étions avant de
descendre dans la vie physique.
Nous apprenons maintenant à
reconnaître une chose
supplémentaire de manière
suprasensorielle.
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20
|
Aber wenn jetzt durch das
leere Bewußtsein aus unserer
Umgebung eine übersinnliche Welt
eindringt, dann sind wir auch in
der Lage, noch weiteres an uns
selber wahrzunehmen als bloß den
vorher geschilderten
tableauartigen Ätherleib. Jetzt
kommen wir in die Lage,
hinauszuschauen über Geburt und
Konzeption. Indem wir austilgen
können, was der ganze
Bildekräfteleib ist, sehen wir
durch das leere Bewußtsein nichts
mehr von dem ganzen Menschen
zwischen der Geburt und dem
jetzigen Erlebnis-Zeitpunkte. Denn
haben wir gelernt, die
Imaginationen zu tilgen und leeres
Bewußtsein zu haben, so können wir
alles, was uns als Ätherleib
erfüllt, auch austilgen und mit
leerem Bewußtsein auf uns selbst
zurückschauen. Da bleibt zwar
dieser gewöhnliche Mensch für den
Danebenstehenden da, der kann den
betrachten. Aber dieses erhöhte
Bewußtsein dringt jetzt hinaus in
diejenige Welt, in der wir waren,
bevor wir heruntergestiegen sind
aus der geistig-seelischen Welt
und einen irdischen Leib von
unseren Eltern und Ureltern
angenommen haben. Jetzt schauen
wir in die Welt, in der wir, bevor
wir mit einem physischen Leibe
umhüllt waren, vereinigt waren mit
jenen geistigen Substanzen, die in
der geistigen Welt sind. Jetzt
lernen wir erkennen, wie wir
waren, bevor wir heruntergestiegen
sind in das physische Leben. Jetzt
lernen wir ein Weiteres
übersinnlich erkennen.
|
Nous
avons d'abord, en nous considérant
comme des êtres physiques
terrestres, notre corps spatial,
le corps physique ; nous avons le
deuxième corps, que nous
saisissons par la connaissance
imaginative, qui est
suprasensible, mais qui ne mène
pas au-delà de la vie terrestre ;
mais maintenant nous avons le
troisième corps. Parce qu'il mène
dans les mondes stellaires, on
l'appelle - ce n'est qu'une
terminologie - le corps astral. On
apprend à connaître la véritable
essence de l'âme humaine. On
apprend à connaître cette
troisième entité, la deuxième
entité suprasensible de l'humain.
|
21
|
Wir haben zuerst, indem
wir uns als physisches Erdenwesen
betrachten, unseren Raumesleib,
den physischen Leib; wir haben den
zweiten Leib, den wir durch
imaginative Erkenntnis erfassen,
der ein übersinnlicher ist, aber
nicht über das Erdenleben
hinausführt; jetzt aber haben wir
den dritten Leib. Weil er in die
Sternenwelten führt, nennt man ihn
— es ist nur eine Terminologie —
den Astralleib. Das eigentliche
Seelenwesen des Menschen lernt man
kennen. Man lernt dieses Dritte,
die zweite übersinnliche Wesenheit
des Menschen, kennen.
|
Mais
nous l'avons aussi dans notre
corps pendant la vie terrestre.
Elle est voilée dans le corps
physique. Elle était présente
avant notre naissance ou notre
conception. C'est alors que l'on
parvient, par l'observation, à la
connaissance de l'un des aspects
de l'éternité de l'humain. Nous
avons tellement perdu ce côté de
l'éternité de l'humain que les
langues modernes n'ont presque
plus de mot pour le désigner. Nous
parlons d'immortalité, de ce que
nous avons à travers les
traditions, qui n'étaient pourtant
que les traditions des derniers
millénaires, nous parlons de
prolongement au-delà de la mort.
Que l'on puisse aussi parler d'un
prolongement au-delà de la
naissance, cela nécessiterait que
nous connaissions aussi l'autre
côté de l'éternité et que nous
forgions le mot innatalité, car
cette innatalité est l'autre côté
de l'éternité.
|
22
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Diese haben wir aber auch
in unserem Leibe im Erdenleben.
Sie verhüllt sich im physischen
Leibe. Sie war vorhanden vor
unserer Geburt beziehungsweise
unserer Empfängnis. Da gelangt man
dann durch Anschauung zur
Erkenntnis der einen Seite der
Ewigkeit des Menschen. Wir haben
so sehr diese eine Seite der
Ewigkeit des Menschen verloren,
daß die modernen Sprachen kaum
mehr ein Wort dafür haben. Wir
reden von Unsterblichkeit, von
demjenigen, was wir durch die
Traditionen, die aber nur die
Traditionen der letzten
Jahrtausende waren, haben, reden
von der Verlängerung über den Tod
hinaus. Daß man auch reden kann
von einer Verlängerung über die
Geburt hinaus, das würde notwendig
machen, daß wir auch von der
anderen Seite der Ewigkeit wissen
und das Wort Ungeborenheit prägen,
denn diese Ungeborenheit ist die
andere Seite der Ewigkeit.
|
Or,
c'est ainsi que nous nous sommes
élevés à de telles connaissances,
qui ne peuvent pas pénétrer dans
notre état d'âme autrement qu'en
apprenant à connaître quelque
chose qui nous est justement
totalement fermé dans notre
conscience ordinaire. Je vous ai
décrit comment la conscience vide
doit entrer et comment, à partir
du monde spirituel, le contenu du
monde suprasensible doit pénétrer
dans cette conscience vide, de la
même manière que le monde sensible
pénètre dans les yeux et les
oreilles. Cette deuxième étape de
la connaissance suprasensible, je
l'appelle l'inspiration : la
connaissance inspirée. Par la
connaissance inspirée, nous
entrons directement dans le monde
suprasensible réel. Nous apprenons
avant tout à nous connaître
nous-mêmes en tant qu'être
suprasensible dans notre existence
prénatale. Nous apprenons aussi à
reconnaître l'environnement
spirituel. Et c'est là que quelque
chose de très important se
produit. Je ne veux aujourd'hui
que l'esquisser, nous le
développerons plus précisément
dans les jours à venir. Prenez le
rapport entre l'environnement et
notre propre monde intérieur. Nous
pouvons le décrire en disant que
pour la conscience ordinaire, il y
a le monde matériel à l'extérieur.
Si nous nous plaçons maintenant
objectivement face à l'humain,
nous disons : Lorsque l'humain
regarde dans ce monde matériel à
travers ses yeux et perçoit autre
chose à travers ses oreilles, il y
a dehors les choses et les faits
matériels, et à l'intérieur de
l'être de l'âme, en pensant, en
ressentant et en voulant, se
trouve ses contenus idéels, ses
contenus psychiques/d'âme. En
percevant les choses matérielles,
l'humain porte dans son âme
intérieure, sous forme d'image, de
représentation, finement et
finement d'âme, ce monde matériel
extérieur. Dès l'instant où nous
apprenons à saisir dans notre
conscience vide le monde spirituel
qui nous entoure, quelque chose de
nouveau se produit aussi pour
notre intérieur.
|
23
|
Nun, auf diese Weise sind
wir aber aufgestiegen zu solchen
Erkenntnissen, die nun nicht
anders in unsere Seelenverfassung
hereinkommen können als dadurch,
daß wir etwas kennenlernen, was
uns eben ganz verschlossen ist für
unser gewöhnliches Bewußtsein. Ich
schilderte Ihnen ja, wie leeres
Bewußtsein eintreten muß und wie
aus der geistigen Welt
hereinkommen muß in dieses leere
Bewußtsein der Inhalt der
übersinnlichen Welt so, wie sonst
hereindringt in Augen und Ohren
die sinnliche Welt. Diese zweite
Stufe der übersinnlichen
Erkenntnis nenne ich Inspiration:
die inspirierte Erkenntnis. Durch
die inspirierte Erkenntnis kommen
wir nun unmittelbar hinein in die
wirkliche übersinnliche Welt. Wir
lernen vor allen Dingen uns selbst
als übersinnliches Wesen erkennen
in unserem vorgeburtlichen Dasein.
Wir lernen auch die geistige
Umwelt erkennen. Und jetzt tritt
etwas sehr Bedeutsames ein. Ich
möchte es Ihnen heute zunächst nur
skizzenhaft andeuten, in den
nächsten Tagen wird es noch
genauer ausgeführt werden. Nehmen
Sie das Verhältnis der Umwelt zu
unserer eigenen inneren Welt. Wir
können dieses so beschreiben, daß
wir sagen, für das gewöhnliche
Bewußtsein ist da draußen die
materielle Welt. Wenn wir uns nun
dem Menschen objektiv
gegenüberstellen, so sagen wir:
Wenn der Mensch durch seine Augen
in diese materielle Welt
hineinschaut, durch seine Ohren
anderes wahrnimmt, so sind da
draußen die materiellen Dinge und
Tatsachen, und im Seelenwesen
drinnen sind denkend, fühlend und
wollend seine ideellen, seine
seelischen Inhalte. Indem der
Mensch das Materielle wahrnimmt,
trägt er in seinem seelischen
Inneren bildhaft, als Abbild,
seelisch fein, seelisch dünn,
diese äußere materielle Welt. In
dem Augenblick, wo wir lernen, in
unserem leeren Bewußtsein die
geistige Welt um uns herum zu
erfassen, da tritt auch für unser
Inneres etwas Neues auf.
|
Supposons
que, pour la conscience inspirée,
je voie ce monde matériel
désormais imprégné du monde
spirituel. Maintenant, à
l'intérieur de l'humain, ce n'est
pas ce qui est vu comme spirituel
à l'extérieur qui apparaît de
manière imagée, mais on apprend à
reconnaître le spirituel à
l'extérieur tel qu'il se reflète à
l'intérieur de l'humain, et là, il
se reflète comme ses organes
physiques, comme ses poumons, son
foie, son cœur, ses reins et ainsi
de suite, comme tout ce qui est
d'abord matériel à l'intérieur. Il
y a un retournement complet, une
réciprocité. Alors que le monde
matériel se reflète en nous d'une
manière spirituelle pour la
conscience ordinaire, le monde
spirituel se reflète en nous à
travers nos organes. Nous
apprenons à nous connaître
intérieurement en tant qu'êtres
humains physiques en prenant
conscience du monde spirituel qui
nous entoure. Avant cela, on ne
comprend pas l'humain physique.
Avant, on apprend par l'anatomie à
connaître extérieurement le cœur,
les poumons, le foie, mais aucun
lien avec le monde extérieur. On
apprend à connaître le cœur, les
poumons et le foie par l'anatomie
et la physiologie comme si on
apprenait que l'humain a toutes
sortes de représentations à
l'intérieur de lui, mais qu'on ne
sait pas que ses images
intérieures se rapportent au monde
extérieur. On ne sait pas que ces
organes se rapportent au monde
extérieur spirituel. C'est ici que
se trouve l'origine de ce qui
devient possible, par exemple,
comme effet de la science de
l'esprit dans une médecine
rationnelle. Car c'est seulement
maintenant que l'on apprend à
connaître réellement l'humain, que
l'on apprend à connaître la nature
intérieure de son organisme. On ne
peut la connaître d'aucune manière
auparavant. On ne peut la
connaître que de l'extérieur.
|
24
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Nehmen Sie an, ich sähe
für das inspirierte Bewußtsein
diese materielle Welt nunmehr
durchdrungen von der geistigen
Welt. Jetzt tritt im Inneren des
Menschen nicht bildhaft auf
dasjenige, was da draußen als
geistig geschaut wird, sondern
jetzt lernt man erkennen das
Geistige draußen, wie es sich im
Inneren des Menschen spiegelt, und
da spiegelt es sich als seine
physischen Organe, als Lunge,
Leber, Herz, Nieren und so weiter,
als alles dasjenige, was materiell
zunächst im Inneren ist. Es ist
ein vollständiges Umkehren, eine
Reziprozität vorhanden. Während
die materielle Welt sich in uns
spiegelt auf geistig-seelische
Weise für das gewöhnliche
Bewußtsein, spiegelt sich die
geistige Weit durch unsere Organe
in uns. Wir lernen uns innerlich
als physische Menschen kennen,
indem wir die geistige Welt um uns
herum gewahr werden. Vorher
versteht man den physischen
Menschen nicht. Vorher lernt man
durch Anatomie äußerlich Herz,
Lunge, Leber kennen, aber keinen
Zusammenhang mit der äußeren Welt.
Man lernt durch Anatomie und
Physiologie Herz, Lunge, Leber so
kennen, wie wenn man kennenlernen
würde, daß der Mensch allerlei
Vorstellungen in seinem Inneren
hat, aber nicht wüßte, daß seine
inneren Bilder sich auf die
Außenwelt beziehen. Man weiß
nicht, daß diese Organe sich auf
die geistige Außenwelt beziehen.
Hier liegt der Ursprung
desjenigen, was zum Beispiel als
die Auswirkung der
Geisteswissenschaft in einer
rationellen Medizin möglich wird.
Denn man lernt jetzt erst den
Menschen wirklich kennen, man
lernt die innere Natur seines
Organismus kennen. Die kann man
vorher auf keine Weise
kennenlernen. Man kann sie nur
äußerlich erkennen.
|
C'est
la deuxième étape de la
connaissance suprasensible, du
chemin de recherche suprasensible,
c'est l'étape de l'inspiration. On
atteint un troisième niveau en
s'adressant à la volonté. On peut
aussi former cette volonté, en
particulier en devenant tout
d'abord très clair sur ce qu'il en
est de cette volonté dans la vie
ordinaire. Il a déjà été
mentionné, y compris par d'autres
personnes ces jours-ci, que
l'humain est en fait un être
constamment endormi en ce qui
concerne la nature de sa volonté.
Si je ne fais que lever le bras,
j'ai d'abord dans la
représentation le but de lever le
bras. Mais ce qui se passe
ensuite, lorsque je plonge cette
pensée du but dans l'entité
humaine et que je fais naître le
mouvement du bras par la volonté,
échappe d'abord à la faculté de
connaissance humaine. Je deviens à
nouveau conscient, et à nouveau
par la perception, du bras levé,
mais la volonté reste aussi
inconsciente pour la conscience
ordinaire que les états que nous
vivons en dormant restent
inconscients pour le dormeur
lui-même. En fait, nous ne sommes
éveillés dans la conscience
ordinaire que pour notre vie
imaginaire ; nous dormons dans la
conscience ordinaire pour notre
vie de volonté. Mais nous pouvons
élever cette vie de volonté à
l'état de veille. Les exercices
pour cela sont très différents des
exercices qui sont d'abord des
exercices de pensée, comme je les
ai décrits. Et la différence nous
apparaîtra le mieux si je vous
explique la chose par un trait
caractéristique.
|
25
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Das ist nun die zweite
Stufe der übersinnlichen
Erkenntnis, des übersinnlichen
Forschungsweges, das ist die Stufe
der Inspiration. Eine dritte Stufe
wird dadurch erreicht, daß man
sich an den Willen wendet. Man
kann nun auch diesen Willen
ausbilden insbesondere dadurch,
daß man wiederum zunächst sich
ganz klar -wird, was es mit diesem
Willen für eine Bewandtnis hat im
gewöhnlichen Leben. Es ist ja
schon erwähnt worden, auch von
anderen Seiten in diesen Tagen,
daß der Mensch eigentlich in bezug
auf seine Willensnatur fortwährend
ein schlafendes Wesen ist. Wenn
ich nur meinen Arm erhebe, so habe
ich zuerst in der Vorstellung das
Ziel, daß ich meinen Arm heben
will. Was aber dann vorgeht, indem
ich diesen Zielgedanken
hinuntertauche in die menschliche
Wesenheit und durch den Willen die
Armbewegung hervorbringe, das
entzieht sich zunächst der
menschlichen Erkenntnisfähigkeit.
Ich werde wiederum gewahr, und
wiederum durch das Wahrnehmen, den
gehobenen Arm, aber der Wille
bleibt so unbewußt für das
gewöhnliche Bewußtsein, wie die
Zustände, die wir schlafend
durchleben, für den Schläfer
selbst unbewußt bleiben. Wir sind
eigentlich wach im gewöhnlichen
Bewußtsein nur für unser
Vorstellungsleben; wir schlafen im
gewöhnlichen Bewußtsein für unser
Willensleben. Aber wir können
dieses Willensleben in den
Wachzustand hinaufheben. Die
Übungen dazu sind sehr verschieden
von den Übungen, die zunächst
Denkübungen sind, wie ich sie
geschildert habe. Und die
Verschiedenheit wird uns am besten
dadurch entgegentreten, daß ich
Ihnen die Sache an einer
charakteristischen Eigenschaft
klarmache.
|
Celui
qui veut atteindre quelque chose
par de tels exercices, par exemple
dans l'observation du corps
éthérique, doit cependant passer
par des préparatifs. Les exercices
préparatoires sont décrits dans
les livres mentionnés. Il s'agit
par exemple de la préparation à
une qualité que j'aimerais appeler
la présence d'esprit. Dans la vie
ordinaire, la présence d'esprit
consiste à pouvoir prendre des
décisions rapides face à une
situation. Mais cela doit devenir
une qualité habituelle pour celui
qui veut s'élever dans les mondes
spirituels. Car ce qui doit être
perçu n'est pas si facile à
percevoir, mais en fait, les
personnes qui pratiquent très
assidûment, si je peux les appeler
ainsi, pensent : je ne peux rien
percevoir. Ils ne le peuvent pas
parce qu'ils ne sont pas
suffisamment préparés à la
présence d'esprit, car les choses
passent si vite qu'il faut les
saisir rapidement. La plupart des
humains n'ont que des capacités
d'âme telles que lorsqu'ils
doivent tourner leur attention
vers ce qu'ils doivent vivre
spirituellement, c'est déjà parti.
Il s'agit donc de la présence
d'esprit.
|
26
|
Derjenige, der etwas
durch solche Übungen erreichen
will, zum Beispiel in der
Beobachtung des Ätherleibes, der
muß allerdings Vorbereitungen
durchmachen. Die vorbereitenden
Übungen finden Sie in den
genannten Büchern geschildert. Da
handelt es sich zum Beispiel um
die Vorbereitung zu einer
Eigenschaft, die ich nennen möchte
die Geistesgegenwart.
Geistesgegenwart im gewöhnlichen
Leben besteht darin, daß man
schnelle Entschlüsse fassen kann
gegenüber einer Situation. Das muß
aber eine habituelle Eigenschaft
werden für den, der in die
geistigen Welten hinaufsteigen
will. Denn dasjenige, was da
wahrzunehmen ist, es ist nicht so
bequem wahrzunehmen, sondern es
ist tatsächlich so, daß sehr
fleißig übende Menschen, wenn ich
sie so nennen darf, glauben: Ich
kann nichts wahrnehmen. Sie können
es nicht, weil sie nicht genügend
vorbereitet sind für
Geistesgegenwart, denn die Dinge
huschen so schnell vorbei, daß man
sie schnell ergreifen muß. Die
meisten Menschen haben nur solche
Seelenfähigkeiten, daß, wenn sie
die Aufmerksamkeit wenden sollen
auf das, was sie geistig erleben
sollen, es schon fort ist. Es
handelt sich also um
Geistesgegenwart.
|
C'est
exactement la qualité opposée
qu'il faut développer pour les
exercices de la volonté. Il s'agit
là de l'application la plus
élémentaire de la volonté
accomplie dans la vie ordinaire,
quand on marche, quand on saisit,
quand on se déplace, en général
quand on fait quelque chose, quand
on accomplit des actions, des
actes. Tant que l'on ne développe
la volonté qu'intérieurement dans
la vie, il n'y a en fait qu'un
désir/souhait, pas de volonté. Une
véritable volonté est toujours
liée à un processus organique, je
pourrais même dire à un processus
de combustion. La volonté vraiment
accomplie modifie en effet
l'organisme. Elle est liée à
l'organisme dans le processus
métabolique. Mais dans quelle
situation nous trouvons-nous par
rapport à la volonté ordinaire ?
Nous sommes dans une situation où
nous ne nous voyons pas du tout.
Les impulsions de la volonté se
déroulent, nous regardons à
l'intérieur de nous-mêmes, nous
sommes psychiquement
opaques/opaques de l'âme à ces
impulsions de la volonté. Nous
regardons dans les ténèbres en ce
qui concerne la volonté. Mais nous
pouvons éclaircir ces ténèbres.
Nous pouvons nous rendre
psychiquement
transparents/transparent de l'âme.
Mais pour cela, il faut beaucoup
de patience, car nous devons
maintenant prolonger nos exercices
sur de longues périodes. Je vais
vous dire un exercice simple, vous
trouverez les exercices plus
compliqués dans les livres
mentionnés. Prenons donc un
exercice simple : j'ai, par
exemple, une habitude, j'écris
d'une certaine manière, j'ai une
écriture. Une fois que l'on est
devenu un vieux gars, on ne
s'habitue pas volontiers à une
autre écriture. Cela demande des
efforts, un effort intérieur.
C'est quelque chose qui reste en
nous, même si cela se manifeste à
l'extérieur par l'écriture. Mais
tous les processus de volonté pour
changer d'écriture se déroulent à
l'intérieur. Mis à part le fait
que je ne voudrais pas conseiller,
même pour des raisons extérieures,
que l'on fasse cet exercice trop
fortement - je veux seulement
illustrer quelque chose, et non
pas donner des instructions pour
falsifier l'écriture. Mais si l'on
parvenait à faire un tel effort de
volonté que l'on puisse changer
quelque chose d'aussi imbriqué
dans l'être humain que l'écriture
ou d'autres habitudes, bref, si
l'on se transforme en un humain
complètement différent par une
conscience intérieure, par une
culture de la volonté, on peut
rendre la volonté transparente. Il
faut des années pour cela. En
particulier, il est bon d'accepter
d'assimiler certaines qualités que
l'on trouve d'abord seulement
belles, mais que l'on n'a pas, en
se disant par exemple : "Je veux
être un humain : tu vas consacrer
les huit prochaines années à
acquérir de force certaines
qualités que tu n'as pas,
certaines manières particulières
de te comporter. Ce que je viens
de décrire semble facile, mais on
a envie de dire avec Faust : "Mais
ce qui est facile est difficile".
Et celui qui fait de tels
exercices verra qu'il est
difficile d'amener ainsi la
volonté dans une autre direction
par une forte discipline de soi.
En bref, ce qui ne s'exprime
normalement que dans les moments
où la volonté devient pleine en
manifestant son existence à
l'extérieur par l'action,
appliquée au développement de la
volonté elle-même, nous amène -
vous trouverez également des
détails sur ces exercices dans les
livres - à regarder vraiment en
bas en nous-mêmes, à nous rendre
complètement transparents par
rapport à la volonté. Je voudrais
essayer de vous faire comprendre
par une comparaison ce que l'on
obtient ainsi. Comment voyons-nous
à travers nos yeux ? Uniquement
par le fait que l'œil est
désintéressé, qu'il ne fait pas
valoir sa propre substantialité.
Il est transparent. Dès l'instant
où l'œil renonce partiellement à
ce désintéressement, où il se met
lui-même en valeur, il ne peut
plus nous servir à voir. Il doit
s'effacer lui-même.
|
27
|
Genau die
entgegengesetzte Eigenschaft muß
man ausbilden für Willensübungen.
Da handelt es sich darum, daß man
im gewöhnlichen Leben den
vollendeten Willen am
elementarsten anwendet, wenn man
geht, greift, sich bewegt,
überhaupt wenn man etwas tut, wenn
man Handlungen, Taten vollführt.
Solange man den Willen nur
innerlich entwickelt im Leben, ist
ja eigentlich nur ein Wunsch, kein
Wille vorhanden. Ein wirklicher
Wille ist immer verbunden auch mit
einem organischen Prozeß, ich
könnte auch sagen mit einem
Verbrennungsprozeß. Der wirklich
vollendete Wille, der ändert in
der Tat den Organismus. Der ist im
Stoffwechselprozeß mit dem
Organismus verknüpft. Aber in
welcher Lage sind wir gegenüber
dem gewöhnlichen Willen? Da sind
wir in der Lage, daß wir uns gar
nicht durchschauen. Die
Willensimpulse spielen sich ab,
wir blicken in unser Inneres, wir
sind uns seelisch undurchsichtig
für diese Willensimpulse. Wir
schauen in ein Finsteres hinein in
bezug auf den Willen. Wir können
aber dieses Finstere lichten. Wir
können uns seelisch durchsichtig
machen. Dazu gehört aber viel
Geduld, denn jetzt müssen wir
unsere Übungen über große
Zeitspannen ausdehnen. Ich will
Ihnen eine einfache Übung sagen,
die komplizierteren finden Sie
auch wieder in den genannten
Büchern. Nehmen wir also eine
einfache Übung: Ich habe zun-i
Beispiel eine Gewohnheit, ich
schreibe in einer gewissen Weise,
ich habe eine Handschrift. Wenn
man einmal ein alter Kerl geworden
ist, gewöhnt man sich nicht gerne
eine andere Handschrift an. Es
kostet Mühe, kostet innerliche
Überwindung. Es ist etwas, was in
einem bleibt, obwohl es ja nach
außen sich kundgibt, indem man
schreibt. Aber die ganzen
Willensvorgänge zum Umändern der
Handschrift spielen sich im
Inneren ab. Abgesehen davon, daß
ich auch aus äußerlichen Gründen
nicht raten möchte, daß man gerade
diese Übung zu stark macht — ich
will ja daran nur etwas
veranschaulichen, nicht gerade
eine Anleitung geben zum
Handschriftenfälschen. Wenn man es
aber dazu brächte, den Willen so
anzustrengen, daß man etwas so in
den Menschen Hineinverwobenes
umändern könnte wie die
Handschrift oder auch andere
Gewohnheiten, kurz, wenn man sich
zum völlig anderen Menschen macht
durch innere Bewußtheit, durch
Willenskultur, kann man den Willen
durchsichtig machen. Man braucht
dazu Jahre. Insbesondere ist es
gut, wenn man sich herbeiläßt,
gewisse Eigenschaften, die man
zunächst nur als schön empfindet,
aber nicht hat, sich
einzuverleiben, indem man sich zum
Beispiel vornimmt: Du wirst die
nächsten acht jahre dazu
verwenden, um gewisse
Eigenschaften, die du nicht hast,
gewisse besondere Arten des
SichDarlebens, dir mit aller
Gewalt anzuerziehen. Was ich
schildere, scheint leicht, doch
möchte man mit Faust sagen: «Doch
ist das Leichte schwer». Und
derjenige, der solche Übungen
macht, wird sehen, daß es schwer
ist, den Willen in dieser Weise
durch starke Selbstzucht in eine
andere Richtung zu bringen. Kurz,
das, was sich sonst nur auslebt in
Momenten, wo der Wille voll wird,
indem er nach außen sein Dasein in
der Handlung kundgibt, das auf die
Willensentwickelung selber
angewendet, das bringt uns dazu —
das Genauere über diese Übungen
finden Sie auch in den Büchern —,
durch solche Übungen nun wirklich
in sich hinunterzuschauen, sich in
bezug auf den Willen ganz
durchsichtig zu machen. Durch
einen Vergleich möchte ich
versuchen Ihnen klarzumachen, was
man da erreicht. Wodurch sehen wir
eigentlich durch unsere Augen? Nur
dadurch, daß das Auge selbstlos
ist, daß es seine eigene
Substantialität nicht geltend
macht. Es ist durchsichtig. In dem
Augenblick, wo das Auge teilweise
diese Selbstlosigkeit aufgibt,
sich selbst zur Geltung bringt,
kann es uns nicht mehr dienen zum
Sehen. Es muß sich selber
auslöschen.
|
Maintenant,
je ne vais pas prétendre que, pour
la vie ordinaire, notre corps
physique est malade et qu'il doit
être rendu sain par des exercices.
Il n'en est pas ainsi. Pour la vie
et pour la science ordinaire,
notre corps est bien sûr sain,
mais il ne convient pas à la
perception suprasensible. C'est là
qu'il doit être transformé. Non
pas comme s'il restait
continuellement transformé. Il
reste toujours l'humain avec son
bon sens ordinaire à côté de lui.
Il ne s'agit pas non plus d'une
absorption de l'un dans l'autre,
d'une disparition de l'humain
ordinaire et sain. Les deux, la
personnalité développée et la
personnalité originelle avec le
bon sens, restent côte à côte, de
sorte que la seconde joue un rôle
de contrôle pour la première. Mais
pour la conscience supérieure, qui
doit déjà être vide, nous arrivons
à ce que notre corps ne soit plus
là pour la perception psychique.
Nous voyons en quelque sorte à
travers notre corps. Nous voyons
comment la volonté agit en nous.
|
28
|
Nun werde ich nicht
behaupten, daß für das gewöhnliche
Leben unser physischer Leib krank
sei und gesund gemacht werden
müsse durch Übungen. So ist es
nicht. Für das Leben und für die
gewöhnliche Wissenschaft ist unser
Leib selbstverständlich gesund,
aber er taugt nichts zum
übersinnlichen Wahrnehmen. Da muß
er eben umgestaltet werden. Nicht
als ob er fortwährend umgestaltet
bliebe. Es bleibt immer der Mensch
mit dem gewöhnlichen, gesunden
Menschenverstand daneben. Es
handelt sich auch nicht um ein
Aufgehen des einen in den anderen
Menschen, ein Verschwinden des
gewöhnlichen, gesunden Menschen.
Beide, die entwickelte
Persönlichkeit und die
ursprüngliche Persönlichkeit mit
dem gesunden Menschenverstand
bleiben nebeneinander, so daß die
letztere für die erstere
kontrollierend auftritt. Aber für
das höhere Bewußtsein, das schon
leer sein muß, gelangen wir dazu,
daß unser Leib nun nicht mehr für
das seelische Wahrnehmen da ist.
Wir sehen gewissermaßen durch
unseren Leib hindurch. Wir sehen,
wie der Wille in uns wirkt.
|
Dans
la science ordinaire, on ne voit
pas comment la volonté agit. C'est
pourquoi on suppose qu'il existe
des nerfs moteurs. On ne sait
pas que la volonté agit
directement. On a parlé
aujourd'hui du fait qu'on ne peut
faire la véritable découverte des
faits existants ici que lorsqu'on
est parvenu à se rendre soi-même
transparent comme un organe des
sens, de sorte que l'humain tout
entier devient comme un seul
organe des sens, perméable à l'âme
et à l'esprit, comme l'œil est
transparent à la lumière. De même
que nous devenons libres d'abord
par la pensée renforcée et que
nous parvenons d'abord au corps de
force de l'image, puis au corps
astral prénatal, de même nous
parvenons maintenant, en ayant
ainsi formé la volonté, à
connaître l'autre côté de notre
être éternel. En rendant notre
corps physique transparent, nous
sommes en mesure d'évoquer devant
notre âme l'image - je dis
expressément : l'image - de ce qui
se passe avec nous au moment de la
mort. Nous quittons alors le corps
physique. Celui-ci est remis aux
éléments physiques. Le
psycho-spirituel/spirituel-âme
passe dans le monde spirituel. Ce
moment où nous franchissons les
portes de la mort pour passer dans
le monde spirituel, nous le
percevons au moment où notre corps
physique devient
psychiquement/âmiquement
transparent. Dans la connaissance
intuitive, cette troisième étape
de la connaissance suprasensible,
notre corps devient transparent.
C'est pourquoi nous apprenons à
nous connaître dans l'état dans
lequel nous sommes après la mort,
lorsque nous n'avons plus de corps
physique. Car nous pouvons
maintenant faire abstraction de
lui, dans la mesure où, au
troisième stade de la
connaissance, celui de
l'intuition, nous nous sommes
efforcés de faire abstraction du
corps physique. Nous apprenons
maintenant à connaître l'autre
aspect de l'éternité de l'âme.
Nous apprenons à connaître
l'immortalité par la contemplation
directe.
|
29
|
Man sieht in der
gewöhnlichen Wissenschaft nicht,
wie der Wille wirkt. Daher nimmt
man an, es gäbe motorische Nerven.
Man weiß nicht, daß der Wille
unmittelbar wirkt. Es ist heute
darüber geredet worden, daß man
die wirkliche Entdeckung der hier
bestehenden Tatsachen erst dann
machen kann, wenn man dazu
gekommen ist, sich selber
durchsichtig zu machen wie ein
Sinnesorgan, so daß der ganze
Mensch wie ein einziges
Sinnesorgan wird, seelisch-geistig
durchlässig, wie das Auge für das
Licht durchsichtig ist. Wie wir
zuerst durch das verstärkte Denken
frei werden und zuerst zum
Bildekräfteleib, dann zum
vorgeburtlichen Astralleib
gelangen, so gelangen wir jetzt
dazu, indem wir den Willen auf
diese Weise ausgebildet haben, die
andere Seite unseres ewigen Wesens
kennenzulernen. Dadurch, daß wir
unseren physischen Leib
durchsichtig gemacht haben, sind
wir im Stande, vor unsere Seele zu
rufen das Bild — ich sage
ausdrücklich: das Bild — dessen,
was mit uns vorgeht im Momente des
Todes. Da verlassen wir den
physischen Leib. Der wird den
physischen Elementen übergeben.
Das Seelisch-Geistige geht in die
geistige Welt hinüber. Dieser
Moment, wenn wir durch die Pforte
des Todes gehen in die geistige
Welt hinüber, wir nehmen ihn wahr
in dem Augenblick, wo unser
physischer Leib seelisch
durchsichtig wird. Im intuitiven
Erkennen, dieser dritten Stufe der
übersinnlichen Erkenntnis, wird
unser Leib durchsichtig. Daher
lernen wir uns in dem Zustand
er-kennen, in dem wir sind nach
dem Tode, wenn wir den physischen
Leib nicht mehr haben. Denn wir
können jetzt von ihm absehen,
indem wir in der dritten, in der
intuitiven Stufe des Erkennens uns
dazu aufgeschwungen haben, vom
physischen Leibe abzusehen. Jetzt
lernen wir die andere Seite der
Ewigkeit der Seele kennen. Wir
lernen die Unsterblichkeit durch
unmittelbares Anschauen kennen.
|
L'anthroposophie
n'est pas une spéculation
philosophique. Pour connaître
l'immortalité, elle ne part pas de
la conscience ordinaire, mais elle
part du principe qu'il faut
réveiller les facultés endormies
dans l'âme, dont on se rend compte
par la modestie intellectuelle, et
s'élever ainsi à la vision du
monde spirituel. On apprend à
connaître spirituellement
l'univers. On apprend à connaître
spirituellement son propre être
éternel. Et si l'on apprend à
connaître ces deux aspects de
soi-même, si l'on apprend à
reconnaître ce qu'est l'être
humain entre la naissance et la
mort, lorsque son âme est cachée
sous les processus corporels, et
si l'on apprend à reconnaître la
vie spirituelle et d'âme que nous
développons lorsque nous sommes
hors du corps avant la naissance
ou après la mort, alors les
aperçus de notre véritable moi se
présentent à nous. Et nous
apprenons alors à reconnaître ce
qui passe par les vies terrestres
répétées. J'aurai d'ailleurs
l'occasion de parler demain de ce
résultat important, de ce résultat
important de la recherche
anthroposophique, sur les vies
terrestres répétées.
|
30
|
Anthroposophie ist keine
philosophische Spekula-tion. Sie
geht, um die Unsterblichkeit
kennenzulernen, nicht aus vom
gewöhnlichen Bewußtsein, sondern
sie geht davon aus, die in der
Seele schlummernden Fähigkeiten,
über deren Schlummer man sich klar
wird durch intellektuelle
Bescheidenheit, zu drwecken und
sich dadurch zum Schauen der
geistigen Welt zu erheben. Man
lernt geistig das Universum
erkennen. Man lernt geistig sein
eigenes, ewiges Wesen kennen. Und
lernt man diese beiden Seiten
kennen an sich selber, lernt man
erkennen, wie auf der einen Seite
der Mensch ist zwischen Geburt und
Tod, wenn sein Seelisches
verborgen ist unter den leiblichen
Vorgängen, und lernt man auf der
anderen Seite erkennen das
geistig-seelische Leben, das wir
entfalten, wenn wir außerhalb des
Leibes sind vor der Geburt oder
nach dem Tode, dann ergeben sich
uns auch die Einblicke in unser
wahres ich. Und dann lernen wir
erkennen dasjenige, was durch die
wiederholten Erdenleben durchgeht.
Über dieses wichtige Resultat,
dieses wichtige Ergebnis
anthroposophischer Forschung, über
die wiederholten Erdenleben, werde
ich allerdings morgen noch zu
sprechen haben.
|
Vous
voyez que dans le chemin de la
connaissance suprasensible, dans
le chemin de la recherche
anthroposophique, il s'agit
d'abord d'entrer dans le monde des
forces formatrices par la
connaissance imaginative, de
reconnaître la partie
suprasensible de nous-mêmes qui
est déjà en nous dans la vie
physique ordinaire, mais d'une
manière suprasensible, le corps
des forces formatrices. Ensuite,
en nous élevant jusqu'à la
connaissance inspirée, nous
apprenons à connaître le corps
astral, c'est-à-dire
le corps de l'âme, nous
apprenons à connaître l'entrée
dans le corps et la sortie du
corps par la mort, et nous
apprenons aussi à connaître le moi
humain. On entre alors dans un
monde spirituel concret, dans un
monde d'entités spirituelles. Car
ce que l'on reconnaît comme monde
spirituel, pour lequel les organes
sont formés, avec la conscience
vide qui est pourtant éveillée,
c'est un monde dans lequel des
entités spirituelles se trouvent à
côté de notre propre entité
spirituelle, à côté de notre
propre essence spirituelle-âme. De
cette manière, on regarde dans un
monde spirituel. Et maintenant, on
se rend compte que si l'on veut
explorer ce monde spirituel, il
faut développer ces trois niveaux
de connaissance suprasensible, il
faut faire sortir de l'âme la
connaissance imaginative, la
connaissance inspirée, la
connaissance intuitive. Elles se
séparent, elles s'articulent en
étapes, si l'on veut connaître le
cosmos dans son contenu spirituel
en soi-même, en tant qu'entité
spirituelle.
|
31
|
Sie sehen, es handelt
sich bei dem übersinnlichen
Erkenntnispfade, bei dem
anthroposophischen Forschungswege
darum, daß man zuerst durch
imaginative Erkenntnis
hineingelangt in die
Bildekräftewelt, daß man dasjenige
Übersinnliche von uns erkennt, das
schon im gewöhnlichen physischen
Leben, aber auf übersinnliche Art,
in uns ist, den Bildekräfteleib.
Dann lernen wir durch das
Aufsteigen zu inspirierter
Erkenntnis den Astralleib, das
heißt Seelenleib kennen, lernen
kennen das In-den-Leib-Eintreten
und das wiederum
Durchden-Tod-Heraustreten aus dem
Leibe, lernen dann auch das
menschliche Ich kennen. Man
gelangt jetzt in eine konkrete
geistige Welt hinein, in eine Welt
geistiger Wesenheiten. Denn
dasjenige, was man da als geistige
Welt, wofür die Organe ausgebildet
sind, erkennt mit dem leeren
Bewußtsein, das aber doch wach
ist, das ist eine Welt, in der
geistige Wesenheiten sind neben
unserer eigenen geistigen
Wesenheit, neben unserem eigenen
geistig-seelischen Wesen. Man
schaut auf diese Art in eine
geistige Welt hinein. Und jetzt
wird man gewahr: Will man diese
geistige Welt erforschen, so muß
man diese drei Stufen
übersinnlicher Erkenntnis
entwickeln, muß herausholen aus
der Seele die imaginative
Erkenntnis, die inspirierte
Erkenntnis, die intuitive
Erkenntnis. Sie legen sich
auseinander, sie gliedern sich in
Stufen, wenn man den Kosmos in
seinem geistigen Inhalt in sich
selber als geistige Wesenheit
kennenlernen will.
|
On
a déjà reçu une trace d'impression
lorsqu'on explore le monde moral
dans son essence même. Au fond, on
en vient à se trouver, ne
serait-ce que pour les impulsions
morales, dans le même monde que
celui où l'on se trouve
habituellement, quand on a devant
soi le monde imaginatif, le monde
inspiré, le monde intuitif.
Seulement, il est en quelque sorte
présent pour ce qui est moral de
telle sorte que seules les
impulsions morales s'y trouvent
d'abord. Mais on les trouve quand
on est passé par l'imagination et
l'inspiration pour arriver à
l'intuition. Mais il nous est
donné, à nous les humains sur la
terre, que seul ce monde, le monde
de la moralité, dont nous avons
besoin pour la vie terrestre, peut
se présenter à l'œil de l'esprit
dans sa nature suprasensible dès
la conscience ordinaire. Et celui
qui comprend la présence réelle de
la nature suprasensible du moral
peut, s'il développe correctement
ce qu'il apprend ici de manière
élémentaire comme cosmologie et
anthropologie, s'élever à une
véritable vision spirituelle du
monde, de sorte que les formes
spirituelles, puis la vie
intérieure spirituelle d'autres
êtres spirituels, puis
l'interpénétration avec le monde
spirituel, comme nous sommes ici
interpénétrés avec les autres
règnes, se présentent à lui, et
que sa propre essence d'âme
éternelle se présente réellement à
ses yeux. C'est ce que l'on peut
apprendre à connaître dans la
"philosophie de la liberté", si on
ne l'étudie pas seulement de
manière théorique, mais si on en
fait réellement l'expérience.
C'est comme si on lisait les
axiomes d'Euclide à la première
page d'un livre de géométrie et
qu'on se faisait une idée de ce
qui va suivre. De même que toute
la géométrie découle de ces
axiomes, de même, de manière
axiomatique, tout le monde
spirituel est présent par essence
dans la compréhension réelle du
monde moral. Mais personne ne doit
donc croire qu'il connaît la
nature du monde spirituel, s'il ne
connaît que la nature des
impulsions morales. Il ne connaît
que l'axiomatique, l'élémentaire.
|
32
|
Eine Spur von einem
Eindruck hat man schon erhalten,
wenn man die sittliche Welt in
ihrer eigentlichen Wesenheit
durchforscht. Da kommt man im
Grunde genommen dazu, wenn auch
nur für die sittlichen Impulse, in
derselben Welt zu sein, wo man
sonst ist, wenn man die
imaginative, die inspirierte, die
intuitive Welt vor sich hat. Nur
ist sie gewissermaßen so vorhanden
für das Moralisch.e, daß eben nur
zunächst die moralischen Impulse
darinnen sind. Die findet man
aber, wenn man durchgegangen ist
durch Imagination und Inspiration
zur Intuition. Aber es ist uns
Menschen auf der Erde eben
gegeben, daß einzig diese Welt,
die Welt des Moralischen, die wir
brauchen für das Erdenleben, uns
schon für das gewöhnliche
Bewußtsein in ihrer übersinnlichen
Natur vor dem Geistesauge stehen
kann. Und wer versteht das
wirkliche Vorhandensein der
übersinnlichen Natur des
Moralischen, der kann, wenn er nur
richtig ausbildet das, was er hier
auf elementare Art kennenlernt als
Kosmologie und Anthropologie,
aufrücken zu einer wirklichen
Geisteinsicht in die Welt, so daß
ihm die geistigen Gestaltungen,
dann das geistige Innenleben
anderer Geistwesen und dann das
Verwobensein mit der geistigen
Welt, wie wir hier mit den anderen
Reichen verwoben sind,
entgegentreten, und daß ihm auch
sein eigenes ewiges Seelenwesen
wirklich vor das Seelenauge tritt.
Das ist dasjenige, was man an der
«Philosophie der Freiheit», wenn
man sie nicht bloß theoretisch
studiert, sondern wirklich erlebt,
kennenlernen kann. Das ist ebenso,
wie wenn man die Axiome des Euklid
liest auf der ersten Seite eines
Geometriebuches und einen Begriff
bekommt, was da kommen wird. Wie
dann die ganze Geometrie folgt aus
diesen Axiomen, so ist, wie
axiomatisch, in der wirklichen
Einsicht in die sittliche Welt
vorhanden ihrer Wesenheit nach die
ganze geistige Welt. Aber es darf
deshalb niemand glauben, daß er
die Natur der geistigen Welt
kennt, wenn er nur die Natur der
moralischen Impulse kennt. Er
kennt nur das Axiomatische, das
Elementare.
|
Ce
qui est décrit de cette manière
comme méthode de recherche pour
les mondes suprasensibles est
aujourd'hui quelque chose de
déconcertant pour la plupart des
gens. Seul celui qui se trouve
justement au cœur de ces choses se
dit : combien de choses dans notre
vie spirituelle actuelle qui sont
d'abord apparues comme
déconcertantes et qui sont ensuite
devenues évidentes. Il suffit de
connaître réellement l'histoire
spirituelle de l'humanité pour
pouvoir se dire : aujourd'hui, la
plupart des gens considèrent ce
qui doit être dit ainsi comme
quelque chose d'absurde, de
ridicule, de comique. Plus tard
viendra un temps où l'on trouvera
cela évident, exactement comme le
système copernicien du monde a
d'abord été considéré comme
curieux, puis est devenu une
évidence. Mais on ressentira - et
les sentiments sont justement ce
qui doit ressortir de la vie de la
vision anthroposophique du monde -
que cette anthroposophie ne veut
vraiment pas se présenter en
opposition à ce que sont les
sciences naturelles justifiées ou
toute autre science de l'art
contemporain. Car que veut-elle
être au fond ? Cette question
devrait justement ressortir de ce
que j'ai expliqué aujourd'hui sur
les méthodes de recherche de cette
anthroposophie : Que veut-elle
donc être, cette anthroposophie,
également par rapport aux autres
sciences, comme par rapport à la
vie humaine universelle ? Que
veut-elle donc être ?
|
33
|
Was in dieser Weise als
Forschungsmethode geschildert wird
für die übersinnlichen Welten, das
ist allerdings heute für die
meisten Menschen etwas
Befremdendes. Allein derjenige,
der eben drinnensteht in diesen
Dingen, der sagt sich: Wie viel
gibt es in unserem heutigen
Geistesleben, was zunächst als
befremdend aufgetreten und dann
ein Selbstverständliches geworden
ist. Man braucht nur die
Geistesgeschichte der Menschheit
wirklich zu kennen, und man wird
sich sagen können: Heute sehen die
meisten Menschen dasjenige, was so
gesagt werden muß, als etwas
Absurdes, Lächerliches, als etwas
komisch Anmutendes an. Später wird
eine Zeit kommen, wo es
selbstverständlich gefunden wird,
gerade so, wie das kopernikanische
Weltsystem zuerst kurios genommen
worden ist, dann eine
Selbstverständlichkeit geworden
ist. Das aber wird man doch
empfinden — und Empfindungen sind
gerade das Wichtigste, was aus dem
Leben der anthroposophischen
Weltanschauung hervorgehen soll —,
daß diese Anthroposophie
wahrhaftig nicht in Opposition
auftreten will gegenüber dem, was
berechtigte Naturwissenschaft oder
sonstige Wissenschaft in der
Gegenw-art ist. Denn was will sie
im Grunde genommen sein? Diese
Frage dürfte gerade aus dem, was
ich heute auseinandergesetzt habe
über die Forschungsmethoden dieser
Anthroposophie, hervorgehen: Was
will sie denn sein, diese
Anthroposophie, auch in bezug auf
die anderen Wissenschaften, wie in
bezug auf das universelle
menschliche Leben? Was will sie
denn sein?
|
Maintenant,
quand nous avons un humain devant
nous, nous voyons la formation
extérieure de son visage, nous
voyons sa physionomie, sa
démarche, ses mouvements, ses
gestes. Nous ne pouvons pas nous
contenter d'une simple
constatation : sa démarche est
ainsi, son visage est ainsi, etc.
Nous considérons cela comme une
physionomie extérieure, mais nous
n'avons une expérience complète
avec cet humain que si nous
ajoutons à cette apparence
extérieure une expérience avec son
âme spirituelle, son âme, si nous
voyons l'âme à travers la forme
extérieure et les mouvements
extérieurs. Mais ainsi, si nous
comprenons bien les choses, nous
avons aussi donné dans la science
extérieure ce que nous décrit la
physionomie extérieure de la
nature et de l'être humain. De
même que l'on ne nie pas que
l'humain doive être regardé par
les sens, même dans sa forme
extérieure, si l'on veut vivre
avec son âme, de même on ne nie
pas que la physionomie extérieure
de la nature et de l'être humain
doive être expliquée, décrite,
saisie par la science extérieure,
si l'on fait valoir qu'il y a
derrière tout cela quelque chose
qui doit être considéré comme
l'âme de la nature, l'âme du
cosmos.
|
34
|
Nun, wenn wir einen
Menschen vor uns haben, sehen wir
seine äußere Gesichtsbildung,
sehen seine Physiognomie, seinen
Gang, seine Bewegungen, seine
Gesten. Wir können uns nicht
zufrieden geben, wenn wir einfach
konstatieren: So ist sein Gang,
sein Gesicht und so weiter. Wir
sehen das als äußere Physiognomie
an, aber wir haben erst ein
vollständiges Miterleben mit
diesem Menschen, wenn wir zu
diesem Äußerlichen hinzufügen das
Miterleben mit seinem
Seelisch-Geistigen, seiner Seele,
wenn wir durch die äußere Gestalt
und die äußeren Bewegungen die
Seele sehen. So haben wir aber
auch, wenn wir die Dinge richtig
verstehen, in der äußeren
Wissenschaft dasjenige gegeben,
was uns die äußere Physiognomie
der Natur und des Menschenwesens
beschreibt. Ebenso wenig, wie man
leugnet, daß der Mensch auch
seiner äußeren Gestalt nach
angeschaut werden muß durch die
Sinne, wenn man seine Seele
miterleben will, ebenso wenig
leugnet man, daß durch die äußere
Wissenschaft die äußere
Physiognomie der Natur und des
Menschenwesens erklärt,
beschrieben, erfaßt werden muß,
wenn man geltend macht, daß hinter
alledem etwas ist, was wie die
Seele der Natur, die Seele des
Kosmos anzusehen ist.
|
Et
c'est pourquoi, de même qu'un
humain raisonnable qui reconnaît
l'âme de l'humain ne nie pas non
plus son corps, sa configuration
extérieure, sa physionomie,
l'anthroposophe synthétiquement
raisonnable ne nie pas la science
extérieure. Au contraire. Il veut
se tenir pleinement à l'intérieur.
Il veut seulement que, de même que
l'humain total porte l'âme dans
son corps physique, la science
extérieure ait elle aussi une âme
pour le développement de
l'humanité. Et l'anthroposophie ne
veut pas être une opposante à
l'esprit scientifique actuel, mais
elle veut devenir l'âme de cette
science dans l'avenir.
|
35
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Und darum handelt es
sich, daß ebenso, wie ein
ver-nünftiger Mensch, der die
Seele des Menschen aner-kennt,
auch seinen Leib, seine äußere
Gestaltung, seine Physiognomie
nicht negiert, der vernünftige
Anthroposoph die äußere
Wissenschaft nicht negiert. Im
Gegen-teil. Er will voll
darinnenstehen. Er möchte nur, daß
ebenso, wie der totale Mensch in
seinem physischen Leibe die Seele
trägt, auch die äußere
Wissenschaft Seele habe für die
Weiterentwickelung der Menschheit.
ja, er behauptet, daß sie Seele
braucht. Und Anthroposophie möchte
nicht eine Opponentin des heutigen
Wissen-schaftsgeistes sein,
sondern möchte werden die Seele
dieses Wissenschaftsbetriebes in
der Zukunft.
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Français seulement
QUATRIÈME CONFÉRENCE - LA MÉTHODE DE RECHERCHE
ANTHROPOSOPHIQUE.
La Haye, 10 avril 1922.
01
Ce qui semble le plus déconcertant dans l'anthroposophie
pour beaucoup d'humains qui ne la connaissent pas encore
plus exactement, c'est que cette anthroposophie ne doit
pas seulement parler d'autre chose que ce que l'on a
l'habitude d'entendre aujourd'hui dans la science
extérieure et dans la vie, mais qu'elle doit aussi
parler d'une autre manière, sous une autre forme. Et
dans un certain sens, c'est justement cette autre
manière de s'exprimer, cette autre forme, que l'on
pardonne le moins à l'anthroposophie. On commence alors
tout de suite à mesurer, à critiquer ce que
l'anthroposophie a à dire par rapport à ce que l'on a
l'habitude de voir dans la science et la vie actuelles.
02
Ce que je viens de dire devra sans doute ressortir le
plus aujourd'hui, alors que je dois m'exprimer devant
vous sur la façon et la manière, sur les méthodes par
lesquelles l'anthroposophie parvient à ses résultats de
recherche. Ces méthodes ont en effet quelque chose de
très différent des méthodes d'observation extérieures et
des méthodes de pensée habituelles. Aujourd'hui,
lorsqu'on parle de méthodologie scientifique, on est
habitué à ce que l'on explique des choses qui viennent
de l'extérieur à l'humain : Observations, expériences,
etc. Et dans le traitement de l'observation et de
l'expérimentation, on voit alors les méthodes de la
recherche.
03
Ce n'est pas le cas de l'anthroposophie, en particulier
lorsqu'il s'agit de la fondation de cette
anthroposophie. Et c'est principalement de cela que je
veux parler aujourd'hui. Certes, si l'anthroposophie,
comme il ressort des discussions déjà menées ici, se
répand dans les différentes sciences, en mathématiques,
en physique, en chimie, en biologie, etc., les méthodes
de recherche spirituelle dont je dois parler aujourd'hui
entreront en contact, d'une manière ou d'une autre, avec
les méthodes d'expérimentation et d'observation
auxquelles on est habitué en clinique, en laboratoire, à
l'observatoire, etc. Mais aujourd'hui, il doit d'abord
s'agir pour nous de la fondation, de la manière dont on
entre dans l'état d'âme par lequel on peut présenter au
monde des résultats anthroposophiques. Il s'agit ici du
fait que l'on ne peut faire de la recherche dans le
domaine de l'anthroposophie que si le chercheur
développe ses forces de l'âme, ses forces de
connaissance, plus qu'elles ne le sont dans la vie
ordinaire, dans la science ordinaire. Il faut développer
ce que j'appellerais la modestie intellectuelle. On peut
caractériser cette modestie intellectuelle de la manière
suivante. Pensez à l'époque où vous étiez enfant, pensez
aux expériences d'âme sourdes de votre première enfance.
On doit se dire que la vision claire de la vie et de
l'environnement mondial que l'on a acquise plus tard
dans la vie, faisait encore défaut. La capacité
d'orientation face au monde faisait encore défaut. On a
développé tout cela en soi. Par rapport à l'enfance, on
est devenu un tout autre humain, non seulement sur le
plan physique et charnel, mais aussi sur le plan
psychique et spirituel. Des facultés ont jailli de
l'intérieur, qui nous servent désormais dans la vie et
dans la science. Tel est aujourd'hui l'état de l'âme
humaine, tel est l'humain qui se dit : "Certes,
l'éducation et la vie ont fait sortir de mon intérieur
certaines facultés depuis mon enfance. Mais maintenant,
j'en ai fini. Maintenant, j'ai certaines capacités ;
avec elles, je veux connaître le monde, avec elles, je
veux me placer dans le monde en tant qu'humain agissant,
en tant qu'humain actif ; avec elles, je veux aussi
évaluer mes impulsions religieuses, mes impulsions
morales. On ne se dit pas : ce qui s'est passé avec
l'âme humaine depuis l'enfance jusqu'à maintenant
pourrait peut-être continuer à se dérouler. On pourrait
aussi se dire : je pourrais tirer d'autres capacités de
mon âme. Je ferais alors de moi, en toute conscience, un
humain avec une toute autre capacité d'âme, un humain
qui se distinguerait peut-être autant de l'humain normal
d'aujourd'hui que je me distingue moi-même, dans ma
constitution d'âme actuelle, de la constitution d'âme
enfantine.
04
Comme je l'ai dit, il faut de la modestie intellectuelle
pour se dire, à un certain moment de sa vie, ce que je
viens de caractériser, et ensuite le mettre en pratique.
Le mettre en pratique de telle sorte que l'on essaie
vraiment d'aller plus loin, de faire remonter des
facultés cachées dans l'âme dans le but de poursuivre la
recherche. Car d'où les résultats de la recherche
scientifique actuelle, d'où les impulsions morales et
religieuses de la vie actuelle auraient-elles pu prendre
place dans le monde si tous les humains n'avaient évolué
qu'avec la constitution d'âme qu'ils avaient dans leur
enfance ?
05
Et c'est pourquoi il est justement absolument nécessaire
pour la recherche anthroposophique
spirituelle-scientifique de se placer très sérieusement
du point de vue suivant : Je veux faire sortir de mon
âme des facultés qui sommeillent encore aujourd'hui,
comme les facultés qui se révèlent aujourd'hui ont
sommeillé autrefois dans mon âme pendant l'enfance.
06
J'aurai encore à expliquer que tous ceux qui veulent
vraiment s'engager dans la recherche anthroposophique,
ou qui veulent eux-mêmes y participer, ne doivent pas
devenir des chercheurs dans ce sens, comme je viens de
le suggérer. Mais pour obtenir de vrais résultats, de
vrais résultats, il faut que cela se produise, comme je
l'ai dit. Lorsque ces résultats de recherche sont
ensuite transmis au monde, ils sont tout à fait
accessibles au bon sens humain, ils peuvent être
examinés par lui ; tout comme celui qui n'est pas
peintre peut juger artistiquement un tableau. Donc, pour
comprendre l'anthroposophie, il n'est pas nécessaire de
passer par tout ce que je vais décrire aujourd'hui, mais
c'est nécessaire pour la recherche. Et il est aussi
nécessaire d'en parler, car le chercheur
anthroposophique doit en quelque sorte rendre compte à
son entourage, à ses semblables, de la manière dont il
parvient à ses résultats.
07
Je voudrais maintenant partir du point le plus
fondamental dont on peut partir, surtout à notre époque,
si l'on veut caractériser la méthode de recherche
anthroposophique. Au fond, vous pouvez déjà trouver dans
ma "Philosophie de la liberté", et même dans des livres
encore plus anciens, tout ce qui est le premier axiome,
le premier élément le plus élémentaire pour comprendre
la méthode de recherche anthroposophique. Cette
"Philosophie de la liberté" est parue en 1894, et a été
écrite bien plus tôt. Certains qui connaissent ce livre
seront peut-être même surpris que je fasse cette
affirmation, et pourtant c'est vrai : la compréhension
la plus élémentaire des méthodes de recherche
anthroposophiques peut être tirée de cette "Philosophie
de la liberté". Il faut cependant que ce que l'on y
puise comme compréhension élémentaire soit ensuite
formé. Seule la partie la plus élémentaire peut être
trouvée dans cette "philosophie de la liberté". Mais il
faut justement trouver ce qui est le plus élémentaire.
08
Dans cette "philosophie de la liberté", j'ai essayé de
déterminer d'où viennent les impulsions morales, les
impulsions éthiques, les impulsions morales de l'humain.
Je vais maintenant caractériser cette "philosophie de la
liberté" d'une manière un peu différente de ce que j'ai
fait dans le livre lui-même, en m'appuyant sur ce que
j'ai dit ici les jours précédents.
09
Celui qui lit cette "philosophie de la liberté"
trouvera, je crois, qu'il y règne quelque chose comme
une pensée mathématique - c'est étrange, mais c'est
ainsi -, une pensée mathématique, en ce sens que cette
"philosophie de la liberté" vise à trouver l'impulsion
humaine de liberté et les impulsions morales. Mais la
manière dont cette "philosophie de la liberté" tente de
parler du monde moral ne se distingue pas
qualitativement de ce qui est présent en nous comme état
d'âme lorsque nous mathématisons. J'ai caractérisé cette
mathématisation les jours précédents. J'ai montré
comment elle est créée de manière vivante à partir de
l'intérieur de l'humain, comment nous nous oublions
alors en quelque sorte, comment nous oublions que nous
avons créé l'espace mathématique à partir de nous-mêmes,
comment nous vivons ensuite dans cet espace avec notre
conception de l'espace. J'ai également dit que les gens
ne s'intéressent pas tellement à l'état d'esprit dans
lequel on se trouve lorsqu'on fait des mathématiques,
lorsqu'il s'agit de leurs propres capacités humaines. Il
n'y a que peu de gens dans le monde qui ont, si je puis
me permettre, le juste respect de la mathématisation. Ce
juste respect de la mathématisation était par exemple
celui d'un poète profond, aimable, extraordinairement
sympathique, à savoir Novalis. Celui qui laisse agir sur
lui les poèmes de Novalis a l'impression qu'il y a là un
merveilleux élan lyrique, qu'il y a un enthousiasme sans
faille, que tout est poésie dans l'âme. Et lorsque
Novalis, le merveilleux poète lyrique, évoque la
mathématisation, il dit à peu près : "Dans la
mathématisation, nous avons au fond devant nous la plus
belle, la plus grandiose, la plus puissante poésie
humaine ! - Je sais combien peu de gens l'admettent au
début. Mais, comme je l'ai dit, l'aimable et profond
lyrique Novalis a su - car il était mathématicien - ce
que l'on ressent dans l'âme lorsqu'on ne se contente pas
de résoudre manuellement des problèmes mathématiques
isolés, même s'il s'agit de problèmes de théorie des
fonctions, de théorie des nombres et autres, ou de
géométrie synthétique ; il a su ce que l'âme ressent
lorsqu'elle est tellement enlevée qu'elle s'oublie
elle-même et se sait dehors dans l'espace.
10
Or, une chose est possible. Il est en effet possible, si
l'on connaît cet état d'âme de mathématiser dont Novalis
parle si merveilleusement, et si l'on peut ensuite se
mettre en position d'obtenir quelque chose de tout à
fait différent à partir de ce même état d'âme, à savoir
l'expérience d'impulsions morales, en d'autres termes,
si l'on parvient à saisir et à vivre des problèmes
moraux avec la même clarté intérieure, avec la même
certitude intérieure que l'on résout, disons, le
théorème de Pythagore, alors on sait : avec cette saisie
des problèmes moraux, on est dans le monde spirituel,
dans le monde suprasensible, et on parle du fait que
dans ce monde suprasensible, avec les impulsions
morales, les intuitions morales affluent dans l'âme. On
sait, en se sentant avec cet état d'âme à l'intérieur du
monde moral, que l'on se sent dans un monde
suprasensible qui n'a rien à voir d'abord avec ce qui
peut être perçu extérieurement par les sens. On sait que
l'on se sent dans un monde où, premièrement, on vit les
impulsions morales directement avec son intérieur le
plus profond ; où l'on est un avec elles ; où elles sont
donc, parce que l'on est un avec elles, des
connaissances intuitives. Et on sait une deuxième chose.
On sait, même si l'on observe longtemps le monde des
sens, même si l'on pense et observe avec perspicacité,
même si l'on expérimente, que ce que l'on découvre comme
intuitions morales, si je puis dire, dans le monde
mathématique, ne peut venir d'aucun monde extérieur
sensible, cela nous vient du monde suprasensible. En
d'autres termes, cela signifie que c'est inspiré. Les
impulsions morales réelles, les plus profondes, que
l'humain peut recevoir du monde suprasensible, sont des
intuitions qui sont en même temps inspirées à notre âme.
Et bien qu'elles ne soient pas visibles, qu'elles ne se
présentent pas sous forme d'images, elles sont là comme
les perceptions sensorielles elles-mêmes. Comme les
perceptions sensorielles dans le domaine du sensible,
les impulsions morales sont là dans le domaine du
suprasensible. C'est-à-dire qu'elles sont des
imaginations. Et celui qui a découvert, dans le monde où
l'on fait l'expérience de ce qui est mathématique et
dont parle Novalis, ce qui est moral, celui-là sait que
ce qui est moral se présente sur ce terrain, que, pour
l'humain complètement soustrait au monde des sens, il se
présente comme des intuitions qui sont en même temps des
inspirations et des imaginations. Bref, en essayant
d'obtenir une base morale de la vie humaine à partir du
monde suprasensible, on apprend à reconnaître comment
l'âme doit vivre si elle veut être dans le monde
suprasensible. Et il faut dire que pour l'humain
d'aujourd'hui - j'ai expliqué comment c'est différent
pour l'humain qui pratique le jogging, ou qui pratique
la grammaire, la rhétorique, la dialectique et ainsi de
suite -, c'est d'abord pour l'humain d'aujourd'hui le
meilleur moyen d'apprendre comment l'humain peut sortir
de son corps sensible et vivre dans un monde purement
spirituel, s'il vit dans un monde purement suprasensible
de la manière que j'ai essayé d'indiquer dans ma
"Philosophie de la liberté".
11
Je sais que beaucoup d'humains ne sont pas satisfaits
d'une telle vie dans le monde spirituel, parce que dans
ce monde n'apparaissent d'abord que les vérités morales,
que l'on préfère accepter comme des commandements, comme
des faits conventionnels, et ainsi de suite. Mais je
n'ai pas à m'étendre ici sur la "philosophie de la
liberté", mais seulement sur la méthodologie
élémentaire. Mais quand on a appris à connaître cette
manière particulière de se tenir à l'intérieur du monde
suprasensible, on est incité à aller plus loin, à
essayer de voir s'il n'est pas possible, dans d'autres
domaines de la vie aussi, de pénétrer dans un monde
suprasensible par rapport au monde sensible. Et l'on en
arrive peu à peu à ce que des méthodes de développement
psychique intérieur soient réellement possibles, qui
conduisent l'humain vers le haut du chemin, à regarder
le cosmos tout entier et la connaissance intérieure de
l'humain, de la même manière que l'on ne regarde
autrement, dans le sens de la "philosophie de la
liberté", que dans le domaine moral, où l'on ne veut pas
encore admettre qu'il s'agit du suprasensible, si l'on
n'entre pas dans le fondement même de la chose.
12
Or, les méthodes par lesquelles on parvient à s'élever
dans le monde suprasensible dans d'autres domaines
consistent à développer les forces ordinaires de l'âme
telles qu'on les a dans la vie et la science ordinaires.
Et ces facultés de l'âme sont d'abord, si nous les
caractérisons extérieurement de manière abstraite, la
pensée, le sentiment et la volonté. Nous distinguons
certes ces trois facultés de l'âme, penser, sentir et
vouloir, mais dans la vie unitaire de l'âme, elles ne
sont pas du tout strictement séparées les unes des
autres. En fait, on devrait dire que lorsque nous
parlons de penser, de se représenter, nous parlons d'une
faculté de l'âme dans laquelle il y a bien la volonté et
aussi le sentiment, mais c'est surtout la pensée. Dans
la volonté, il y a bien des pensées, mais c'est surtout
la volonté qui est présente. Ainsi, ce n'est que la
partie la plus saillante qui est désignée dans les
différentes facultés de l'âme, alors que partout sous la
surface, on peut dire que se trouvent aussi les autres
facultés de l'âme. Cela devient particulièrement
important lorsqu'il s'agit de la formation ultérieure,
du développement de la faculté de penser, de la force de
pensée. Car là, il faut être clair sur ce qui suit. Il
faut d'abord savoir comment on se situe dans la vie
ordinaire et dans la science ordinaire par rapport aux
choses de l'environnement et par rapport à soi-même. On
fait des perceptions sensorielles par les yeux, par les
oreilles, etc. Dans ces perceptions sensorielles, nous
vivons avec une certaine intensité intérieure. Ensuite,
nous nous faisons des idées sur ce que nous percevons
sensoriellement. Nous nous éloignons des choses que nous
percevons sensoriellement. Il nous reste dans
l'imagination une image rémanente de ce qui a vécu dans
la perception sensorielle. Mais considérez à quel point
la pensée, la représentation est terne, ombrageuse, par
rapport à ce que nous avons vécu avec une pleine
vitalité dans la perception sensorielle. Ces
représentations, qui se rattachent aux perceptions
sensorielles, sont ternes et ombrageuses. Et nous sommes
habitués, dans la vie et même dans la science ordinaire,
à laisser parler les perceptions sensorielles et à nous
abandonner passivement à ces perceptions sensorielles,
afin qu'elles éveillent en nous les représentations qui
nous font percevoir ce que nous avons perçu par les sens
comme quelque chose de durable. Et nous pouvons alors,
plus ou moins clairement, même après un certain temps ou
tout au long de notre vie, faire remonter du fond de
notre âme ou de notre être humain, en tant que
souvenirs, ce que nous avons vécu extérieurement à
travers les sens. Les représentations qui se rattachent
habituellement aux perceptions sensorielles et qui sont
ternes et ombrageuses par rapport aux perceptions
sensorielles peuvent aussi jaillir de nous, du souvenir,
de la mémoire. Nous vivons intérieurement dans la vie de
représentation ce que nous percevons extérieurement par
les sens, nous le revivons à travers la mémoire. Il faut
être clair, très clair, sur le fait qu'à peu près toute
la vie ordinaire, même celle qui se plonge dans la
science, se déroule de la manière suivante par rapport à
la représentation : nous nous exposons à la vivacité des
perceptions sensorielles, nous obtenons alors des
représentations ternes, mais nous pouvons faire remonter
de notre être humain, dans la mémoire, ce que nous avons
reçu de l'extérieur comme impressions. La plupart du
temps, notre vie intérieure n'est rien d'autre qu'une
représentation plus ou moins transformée, métamorphosée
dans le sens de la perception extérieure.
13
Je n'aborderai pas aujourd'hui la nature profonde de la
mémoire, car je veux décrire comment ce que je viens de
caractériser au représenter peut être développé. Ce peut
être développé par le fait que l'on ne pense pas de
telle manière que l'on rattache la pensée uniquement aux
perceptions sensorielles extérieures, mais que l'on
pense par les méthodes que j'ai nommées dans mon livre
"Comment acquérir des connaissances des mondes
supérieurs" et dans ma "Science secrète", la méditation,
la concentration et ainsi de suite - les noms n'ont pas
d'importance. Vous trouverez tous les détails sur la
manière de procéder dans les livres cités. Je ne veux
présenter que les principes.
14
Alors que l'on obtient normalement des pensées en
s'abandonnant passivement aux perceptions ou en laissant
resurgir les échos des expériences à partir des
souvenirs, on essaie, pour devenir un chercheur d'esprit
anthroposophique, par l'arbitraire intérieur, comme on
l'a appris à le faire en mathématisant, en résolvant des
problèmes mathématiques, c'est-à-dire en exécutant tout
en pleine conscience, et non dans un état de rêverie,
d'hallucination - ce qui serait le contraire de ce que
je vais décrire aujourd'hui -, en se livrant en pleine
conscience à la pensée et à la représentation, de sorte
que l'on apprend à se reposer sur des représentations
que l'on a arbitrairement introduites dans sa
conscience. Il est tout à fait bon de placer au centre
de sa conscience des représentations aussi claires que
possible, c'est-à-dire non pas des représentations dans
lesquelles on peut vivre toutes sortes de choses
nébuleuses et mystiques, mais des représentations que
l'on peut facilement embrasser du regard. Ce qui compte
alors, ce n'est pas ce que l'on a là pour
représentation, mais l'activité psychique/de l'âme que
l'on développe maintenant dans ce méditer. Remarquez
seulement que si vous contractez continuellement un
muscle, si vous en avez besoin dans votre travail, le
muscle devient fort. Il en va de même pour votre force
mentale lorsque vous vous concentrez encore et encore -
les exercices durent parfois des années, cela peut aussi
durer moins longtemps, selon la prédisposition de l'être
humain - sur des représentations que vous poussez au
centre de votre conscience. La force de la pensée
devient de plus en plus forte, et elle atteint
finalement un point où vous pouvez dire : maintenant, je
suis en mesure d'avoir mes représentations aussi
vivantes que celles que je n'ai normalement que des
impressions sensorielles extérieures. Notez bien que je
n'ai pas d'hallucinations ou d'illusions. Elles viennent
inconsciemment. Je vis maintenant dans des
représentations intérieures aussi vivantes que le sont
habituellement les perceptions sensorielles extérieures,
mais je vis en elles en pleine conscience, et non pas
avec cette humeur d'âme rêveuse, cette humeur d'âme
mystique et nébuleuse, telle qu'elle existe dans les
hallucinations ou les visions. Il doit s'agir d'une
constitution d'âme mathématique, par laquelle on s'anime
dans une telle expérience intérieure de la pure
représentation, comme on ne l'a normalement que
lorsqu'on est livré à la perception sensorielle
extérieure. Pour le dire encore une fois, il suffit de
comparer la vivacité, l'intensité de la perception
sensorielle extérieure avec ce que l'on vit
habituellement en pensée, pâle et ombrageuse. Mais on
apprend de plus en plus, de la manière que j'ai décrite,
à être aussi vivement présent intérieurement avec des
pensées simplement soulevées intérieurement que l'on ne
l'est habituellement que lorsqu'une impression
sensorielle extérieure nous stimule. Plus de pensées
pâles et ombrageuses - des pensées intérieurement
vivantes ! La force de pensée de l'âme s'est renforcée.
On a appelé une nouvelle force du fond de l'âme. On a
renforcé la pensée. Quand on a renforcé la pensée, on a
atteint le premier niveau de la connaissance
suprasensible. Dans mes livres, je l'ai appelé le niveau
de connaissance imaginative. On a atteint le niveau de
l'imagination. Ce niveau de l'imagination nous montre,
par le fait que l'on a maintenant une représentation si
vivante, que quelque chose se rattache à cette
représentation.
15
Revenons à la vie sensorielle ordinaire et au
représenter ordinaire. Aujourd'hui, nous percevons
quelque chose. Nous sommes vivement engagés dans cette
perception. Nous nous faisons une représentation pâle,
ombrageuse. Au bout d'une semaine, disons, sous
l'impulsion de quelque chose, ou bien en se libérant,
comme on dit, cette représentation surgit à nouveau de
la mémoire. Elle sort de nous, pour le dire
trivialement. Le fait que j'ai fait une fois
l'expérience sensorielle est la raison pour laquelle,
plus tard, cette même représentation réapparaît dans la
mémoire de mon être humain intérieur. Maintenant, après
m'être exercé, je suis en mesure d'avoir dans ma
conscience des pensées renforcées, que j'appelle pensées
imaginatives parce qu'elles se présentent avec la
vivacité, l'intensité d'images, parce qu'elles sont
vraiment comme des images sensorielles, bien qu'elles ne
soient d'abord que des pensées. Mais de la même manière
que lorsque je pense à une expérience extérieure - si je
ne fais que la regarder, aucun souvenir ne me vient plus
tard, seulement si j'y ai pensé -, un souvenir peut
surgir de mon propre être, de la même manière, lorsque
j'ai maintenant une pensée, et de surcroît de manière
renforcée, dans l'âme, il me vient de mon propre être
quelque chose qui ressemble d'abord à un souvenir, mais
qui n'est justement pas un souvenir. Quelque chose
s'élève maintenant, qui n'est pas une réminiscence d'un
vécu sensoriel extérieur, mais quelque chose que je n'ai
jamais perçu auparavant comme s'élevant de l'intérieur
de moi. Si je peux m'exprimer ainsi, de la même manière
que les souvenirs d'expériences ordinaires remontent
normalement, de la même manière, par la force de la
pensée renforcée, ce que je n'ai encore jamais vu
intérieurement remonte maintenant de l'intérieur. Et je
vais très vite reconnaître ce qui s'élève. J'essaie, en
avançant de plus en plus dans cette méditation, de
l'amener à une clarté de plus en plus grande dans ce qui
monte intérieurement, et j'arrive finalement à savoir ce
qu'est réellement ce qui monte intérieurement. J'en
viens à ceci : cette ascension intérieure, c'est
moi-même, tel que je me suis développé depuis ma
naissance ici sur terre.
16
Sinon, nous n'avons qu'un flux de souvenirs, à partir
desquels s'élèvent des particuliers qui se trouvent
normalement dans l'inconscient. Je ne parle pas de ces
souvenirs. Ces souvenirs sont en effet ce qui monte
aussi dans la conscience ordinaire. Mais ce qui s'élève
maintenant, appelé de l'intérieur par la force de la
pensée renforcée, ce n'est pas seulement une pensée, une
pensée de souvenir, c'est ce qui me conduit beaucoup
plus profondément dans mon être humain intérieur que la
force du souvenir. C'est quelque chose qui me fait en
quelque sorte descendre dans des couches plus profondes
de mon être intérieur que ne le font les pensées de
souvenir. C'est quelque chose qui me montre comment,
lorsque j'étais petit enfant, j'ai utilisé des capacités
que j'avais au niveau de l'âme pour donner une forme
plastique à mon organisme à partir du cerveau. C'est ce
qui me montre comment, lorsque j'étais un enfant un peu
plus grand, j'ai continué à former plastiquement mon
être intérieur à l'aide de la faculté de parler. En
bref, ma vie intérieure se présente à mon âme dans un
grand et immense tableau, comme je ne l'avais jamais vu
auparavant. Et ce qui se présente maintenant devant mon
âme n'est pas purement une image. Je vous prie d'en
tenir compte. Ce n'est pas purement une image, mais
c'est quelque chose dont je reconnais, en le saisissant,
qu'il est lié à mes forces de croissance, à ce qui croît
en moi, à ce qui vit en moi dans les forces
d'alimentation, dans les forces de circulation, dans les
forces de respiration, à ce qui est en général un corps
intérieur, suprasensible, par rapport au corps physique.
Je suis en train d'apprendre à connaître un deuxième
humain en moi. J'apprends à reconnaître que je peux me
dire ceci : tu portes sur toi ton corps extérieur, qui
est étendu dans l'espace, qui a des bras, des pieds, une
tête et ainsi de suite. C'est un corps spatial. Mais ce
que tu viens de découvrir par ta méditation, par la
connaissance imaginative, c'est un organisme qui vit
dans le temps, pas dans l'espace, un organisme temporel.
17
Il est déjà difficile pour l'humain d'aujourd'hui
d'entendre parler d'un tel organisme temporel. Mais cet
organisme temporel est vraiment présent en nous comme un
deuxième humain, et nous pouvons l'appeler un organisme.
Car on en arrive, disons, quand on est déjà devenu un
vieux gars, comme je peux le dire de moi-même, à savoir
que l'on a une certaine configuration d'âme. Cette
configuration d'âme que l'on porte maintenant en soi est
liée à une configuration d'âme peut-être dans la
cinquième ou sixième année de vie. Et de même que ma
main gauche dans mon organisme spatial est liée, pour
mon bien, à une partie quelconque de mon cerveau dans
cet organisme spatial, et que le cerveau est dans cet
organisme spatial pour que les différentes parties se
rapportent les unes aux autres, de même, dans le temps
et non dans l'espace, les différentes parties de
l'organisme temporel se rapportent les unes aux autres.
Je porte cet organisme temporel en moi. Dans mes livres,
je l'ai appelé corps éthérique ou corps de forces
formatrices. Ce corps de forces formatrices est
justement un organisme temporel. C'est la première chose
que nous découvrons sur le chemin de la recherche
imaginative. Nous observons notre vie terrestre passée
dans ses forces intérieures créatives et suprasensibles.
Nous ne spéculons pas sur une force de vie, mais nous
regardons notre vie terrestre passée comme un tableau
organisé intérieurement, comme un organisme temporel,
comme le corps de forces imagées. Des conceptions plus
anciennes de ces choses, qui n'étaient pas aussi
pleinement conscientes, qui étaient plus pressenties,
plus instinctives, mais qui, dans leurs pressentiments,
connaissaient quelque chose de ces choses, ont appelé ce
corps temporel, ce corps de forces d'images, le corps
éthérique. Ce ne sont pas les expressions qui comptent,
mais ce que l'on entend par ces choses. Dans ce corps
éthérique, on a absolument une réalité, une réalité
temporelle en soi, et personne ne comprend la formation
de l'humain s'il ne comprend pas ce corps éthérique. Et
ce qu'il y a de plus important dans ce corps éthérique,
c'est qu'au moment où nous en sommes arrivés à embrasser
d'un regard spirituel notre vie terrestre, dans ce
tableau de vie qu'est le corps des forces de l'image,
nous cessons de faire la distinction entre le subjectif
et l'objectif. Le corps éthérique ou corps de forces
formatrices que nous portons en nous, qui est un corps
temporel fluide, nous pourrions le dessiner
schématiquement. Mais nous devons être conscients que
nous peignons alors en un instant quelque chose qui
s'écoule continuellement. De même qu'on ne peut pas
peindre l'éclair, on ne peut pas peindre ce corps
éthérique. On ne peint toujours qu'un instant qui est
retenu. Il faut justement être conscient que la manière
dont on est formé en tant qu'être humain dépend de ce
corps de forces imagées. Et dès l'instant où l'on prend
conscience que ce corps éthérique est en soi un corps de
force, dont on ne peut comprendre l'humain sans
connaître la structure interne, on remarque que les
mêmes forces qui agissent en soi en tant que tel corps
éthérique traversent aussi le monde en tant que forces
éthériques ; que le subjectif et l'objectif cessent
d'avoir une signification ; que ce corps de forces
formatrices est lié au grand déroulement temporel de
l'univers ; que nous nous tenons à l'intérieur comme un
membre dans ce grand univers. Nous commençons à parler
des processus éthériques de l'univers, car ceux-ci
deviennent clairs pour nous au moment où nous parvenons
à une représentation aussi vivante que celle que nous
avons normalement avec les perceptions sensorielles
extérieures. Et nous pouvons y parvenir justement par la
méditation. Bref, nous nous installons dans un monde
d'éther. Mais nous apprenons en même temps à reconnaître
la première chose qui est suprasensible en nous-mêmes.
Nous ne sortons pas encore de la vie terrestre, mais
nous apprenons à reconnaître ce qui est suprasensible en
nous au cours de la vie terrestre.
18
Si nous voulons aller plus loin, nous devons aussi
poursuivre nos exercices. Ces exercices comportent
beaucoup, beaucoup de détails. Je l'ai décrit dans les
livres et je ne veux en donner ici que le principe. La
première chose dans ces exercices était de renforcer la
force de pensée, d'arriver à former une pensée
imaginative, une pensée aussi vivante que l'expérience
de la perception sensorielle. La deuxième chose que l'on
doit former peut être caractérisée de la manière
suivante. Celui qui développe en pleine conscience de
telles imaginations, grâce auxquelles il apprend à
connaître le monde éthérique, le monde des forces
visuelles, est aussi en mesure de comprendre que ces
imaginations, ces images - car c'est sous forme d'images
que sa propre vie passée se présente à lui dans un grand
tableau, que le monde extérieur se présente à lui dans
un tableau universel -, que ces images, bien qu'on les
ait provoquées de manière tout à fait arbitraire, nous
retiennent plus fortement que les pensées ordinaires,
pâles et ombrageuses. La plupart des humains savent que
ces pensées pâles et obscures tombent malheureusement
trop vite dans l'oubli - c'est surtout le cas avant les
examens. Mais si l'on a justement utilisé une force
puissante dans ses pensées, celles-ci nous retiennent,
elles ne veulent plus nous lâcher. Pour progresser, il
ne faut pas s'arrêter à ce niveau. Avec la même volonté
que celle avec laquelle on a appelé dans l'âme ces
images, ces imaginations, avec la même force et la même
volonté, on doit aussi savoir les éloigner, les renvoyer
de l'âme, de sorte que l'on puisse avoir dans l'âme ce
que je voudrais maintenant appeler la vacuité de la
conscience.
19
Il suffit de voir à quoi ressemble cette vacuité de la
conscience dans la vie ordinaire. Lorsque la conscience
vide apparaît dans la vie ordinaire, il n'y a
généralement plus de conscience, on s'endort. La
conscience ordinaire s'endort lorsqu'elle devient vide
d'impressions sensorielles, de souvenirs et ainsi de
suite. Mais c'est justement la différence entre cette
conscience ordinaire et celle que l'on a déjà acquise
dans la reconnaissance imaginative, que l'on apprend à
atténuer, à réduire complètement ces imaginations, et
que l'on se trouve maintenant face au monde dans un état
absolument éveillé. J'aimerais dire : totalement dans
l'attente. On veille, on n'a rien dans la conscience,
parce qu'on a effacé les imaginations avec la force
puissante qui était nécessaire. On attend en veillant ce
qui va se passer. Et si l'on a créé une conscience vide
en éliminant d'abord une force de pensée renforcée,
alors cette conscience vide n'attend pas en vain. Le
monde suprasensible pénètre alors dans cette conscience
vide, il y pénètre exactement de la même manière que le
monde sensible pénètre par nos yeux et nos oreilles, par
notre organisme thermique et ainsi de suite. Nous
découvrons alors qu'un monde suprasensible nous entoure
et qu'il pénètre maintenant dans la conscience vide
comme le monde spirituel, mais éveillé comme nous avions
auparavant le monde sensible autour de nous. Et
pourtant, parce que nous accomplissons tout cela avec
une conscience arbitraire absolue, la conscience
originelle de la vie quotidienne, c'est-à-dire le bon
sens, reste toujours présente à côté de cette conscience
élevée, contrairement à l'état de quelqu'un qui
hallucine et qui a des visions, car dans ce cas, toute
sa conscience se transforme en visions particulières. Ce
n'est pas le cas de la conscience dont je parle. La
conscience quotidienne, par laquelle nous sommes
fermement ancrés dans la vie, dans la science ordinaire,
reste à côté à chaque étape, elle reste continuellement
présente comme contrôleur. Ceux qui parlent du fait que
ce qui est décrit comme la conscience anthroposophique
pourrait être basé sur des visions ou des
hallucinations, ne savent pas de quoi il s'agit. Ils
parlent sans se demander de quoi il s'agit.
20
Mais si un monde suprasensible pénètre maintenant dans
notre environnement à travers la conscience vide, alors
nous sommes aussi en mesure de percevoir en nous-mêmes
autre chose que le simple corps éthérique en forme de
tableau décrit précédemment. Nous sommes maintenant en
mesure de voir au-delà de la naissance et de la
conception. En éliminant ce qu'est le corps de forces
imagées, nous ne voyons plus rien de l'être humain
entier entre la naissance et le moment actuel de
l'expérience, à travers la conscience vide. Car si nous
avons appris à effacer les imaginations et à avoir une
conscience vide, nous pouvons aussi effacer tout ce qui
nous remplit en tant que corps éthérique et regarder en
arrière sur nous-mêmes avec une conscience vide. Certes,
cet humain ordinaire reste là pour celui qui se trouve à
côté et qui peut le contempler. Mais cette conscience
élevée pénètre maintenant dans le monde dans lequel nous
étions avant de descendre du monde spirituel et
d'adopter un corps terrestre de nos parents et
d’arrières (?) parents. Maintenant, nous regardons le
monde dans lequel, avant d'être enveloppés d'un corps
physique, nous étions unis à ces substances spirituelles
qui sont dans le monde spirituel. Nous apprenons
maintenant à reconnaître ce que nous étions avant de
descendre dans la vie physique. Nous apprenons
maintenant à reconnaître une chose supplémentaire de
manière suprasensorielle.
21
Nous avons d'abord, en nous considérant comme des êtres
physiques terrestres, notre corps spatial, le corps
physique ; nous avons le deuxième corps, que nous
saisissons par la connaissance imaginative, qui est
suprasensible, mais qui ne mène pas au-delà de la vie
terrestre ; mais maintenant nous avons le troisième
corps. Parce qu'il mène dans les mondes stellaires, on
l'appelle - ce n'est qu'une terminologie - le corps
astral. On apprend à connaître la véritable essence de
l'âme humaine. On apprend à connaître cette troisième
entité, la deuxième entité suprasensible de l'humain.
22
Mais nous l'avons aussi dans notre corps pendant la vie
terrestre. Elle est voilée dans le corps physique. Elle
était présente avant notre naissance ou notre
conception. C'est alors que l'on parvient, par
l'observation, à la connaissance de l'un des aspects de
l'éternité de l'humain. Nous avons tellement perdu ce
côté de l'éternité de l'humain que les langues modernes
n'ont presque plus de mot pour le désigner. Nous parlons
d'immortalité, de ce que nous avons à travers les
traditions, qui n'étaient pourtant que les traditions
des derniers millénaires, nous parlons de prolongement
au-delà de la mort. Que l'on puisse aussi parler d'un
prolongement au-delà de la naissance, cela nécessiterait
que nous connaissions aussi l'autre côté de l'éternité
et que nous forgions le mot innatalité, car cette
innatalité est l'autre côté de l'éternité.
23
Or, c'est ainsi que nous nous sommes élevés à de telles
connaissances, qui ne peuvent pas pénétrer dans notre
état d'âme autrement qu'en apprenant à connaître quelque
chose qui nous est justement totalement fermé dans notre
conscience ordinaire. Je vous ai décrit comment la
conscience vide doit entrer et comment, à partir du
monde spirituel, le contenu du monde suprasensible doit
pénétrer dans cette conscience vide, de la même manière
que le monde sensible pénètre dans les yeux et les
oreilles. Cette deuxième étape de la connaissance
suprasensible, je l'appelle l'inspiration : la
connaissance inspirée. Par la connaissance inspirée,
nous entrons directement dans le monde suprasensible
réel. Nous apprenons avant tout à nous connaître
nous-mêmes en tant qu'être suprasensible dans notre
existence prénatale. Nous apprenons aussi à reconnaître
l'environnement spirituel. Et c'est là que quelque chose
de très important se produit. Je ne veux aujourd'hui que
l'esquisser, nous le développerons plus précisément dans
les jours à venir. Prenez le rapport entre
l'environnement et notre propre monde intérieur. Nous
pouvons le décrire en disant que pour la conscience
ordinaire, il y a le monde matériel à l'extérieur. Si
nous nous plaçons maintenant objectivement face à
l'humain, nous disons : Lorsque l'humain regarde dans ce
monde matériel à travers ses yeux et perçoit autre chose
à travers ses oreilles, il y a dehors les choses et les
faits matériels, et à l'intérieur de l'être de l'âme, en
pensant, en ressentant et en voulant, se trouve ses
contenus idéels, ses contenus psychiques/d'âme. En
percevant les choses matérielles, l'humain porte dans
son âme intérieure, sous forme d'image, de
représentation, finement et finement d'âme, ce monde
matériel extérieur. Dès l'instant où nous apprenons à
saisir dans notre conscience vide le monde spirituel qui
nous entoure, quelque chose de nouveau se produit aussi
pour notre intérieur.
24
Supposons que, pour la conscience inspirée, je voie ce
monde matériel désormais imprégné du monde spirituel.
Maintenant, à l'intérieur de l'humain, ce n'est pas ce
qui est vu comme spirituel à l'extérieur qui apparaît de
manière imagée, mais on apprend à reconnaître le
spirituel à l'extérieur tel qu'il se reflète à
l'intérieur de l'humain, et là, il se reflète comme ses
organes physiques, comme ses poumons, son foie, son
cœur, ses reins et ainsi de suite, comme tout ce qui est
d'abord matériel à l'intérieur. Il y a un retournement
complet, une réciprocité. Alors que le monde matériel se
reflète en nous d'une manière spirituelle pour la
conscience ordinaire, le monde spirituel se reflète en
nous à travers nos organes. Nous apprenons à nous
connaître intérieurement en tant qu'êtres humains
physiques en prenant conscience du monde spirituel qui
nous entoure. Avant cela, on ne comprend pas l'humain
physique. Avant, on apprend par l'anatomie à connaître
extérieurement le cœur, les poumons, le foie, mais aucun
lien avec le monde extérieur. On apprend à connaître le
cœur, les poumons et le foie par l'anatomie et la
physiologie comme si on apprenait que l'humain a toutes
sortes de représentations à l'intérieur de lui, mais
qu'on ne sait pas que ses images intérieures se
rapportent au monde extérieur. On ne sait pas que ces
organes se rapportent au monde extérieur spirituel.
C'est ici que se trouve l'origine de ce qui devient
possible, par exemple, comme effet de la science de
l'esprit dans une médecine rationnelle. Car c'est
seulement maintenant que l'on apprend à connaître
réellement l'humain, que l'on apprend à connaître la
nature intérieure de son organisme. On ne peut la
connaître d'aucune manière auparavant. On ne peut la
connaître que de l'extérieur.
25
C'est la deuxième étape de la connaissance
suprasensible, du chemin de recherche suprasensible,
c'est l'étape de l'inspiration. On atteint un troisième
niveau en s'adressant à la volonté. On peut aussi former
cette volonté, en particulier en devenant tout d'abord
très clair sur ce qu'il en est de cette volonté dans la
vie ordinaire. Il a déjà été mentionné, y compris par
d'autres personnes ces jours-ci, que l'humain est en
fait un être constamment endormi en ce qui concerne la
nature de sa volonté. Si je ne fais que lever le bras,
j'ai d'abord dans la représentation le but de lever le
bras. Mais ce qui se passe ensuite, lorsque je plonge
cette pensée du but dans l'entité humaine et que je fais
naître le mouvement du bras par la volonté, échappe
d'abord à la faculté de connaissance humaine. Je deviens
à nouveau conscient, et à nouveau par la perception, du
bras levé, mais la volonté reste aussi inconsciente pour
la conscience ordinaire que les états que nous vivons en
dormant restent inconscients pour le dormeur lui-même.
En fait, nous ne sommes éveillés dans la conscience
ordinaire que pour notre vie imaginaire ; nous dormons
dans la conscience ordinaire pour notre vie de volonté.
Mais nous pouvons élever cette vie de volonté à l'état
de veille. Les exercices pour cela sont très différents
des exercices qui sont d'abord des exercices de pensée,
comme je les ai décrits. Et la différence nous
apparaîtra le mieux si je vous explique la chose par un
trait caractéristique.
26
Celui qui veut atteindre quelque chose par de tels
exercices, par exemple dans l'observation du corps
éthérique, doit cependant passer par des préparatifs.
Les exercices préparatoires sont décrits dans les livres
mentionnés. Il s'agit par exemple de la préparation à
une qualité que j'aimerais appeler la présence d'esprit.
Dans la vie ordinaire, la présence d'esprit consiste à
pouvoir prendre des décisions rapides face à une
situation. Mais cela doit devenir une qualité habituelle
pour celui qui veut s'élever dans les mondes spirituels.
Car ce qui doit être perçu n'est pas si facile à
percevoir, mais en fait, les personnes qui pratiquent
très assidûment, si je peux les appeler ainsi, pensent :
je ne peux rien percevoir. Ils ne le peuvent pas parce
qu'ils ne sont pas suffisamment préparés à la présence
d'esprit, car les choses passent si vite qu'il faut les
saisir rapidement. La plupart des humains n'ont que des
capacités d'âme telles que lorsqu'ils doivent tourner
leur attention vers ce qu'ils doivent vivre
spirituellement, c'est déjà parti. Il s'agit donc de la
présence d'esprit.
27
C'est exactement la qualité opposée qu'il faut
développer pour les exercices de la volonté. Il s'agit
là de l'application la plus élémentaire de la volonté
accomplie dans la vie ordinaire, quand on marche, quand
on saisit, quand on se déplace, en général quand on fait
quelque chose, quand on accomplit des actions, des
actes. Tant que l'on ne développe la volonté
qu'intérieurement dans la vie, il n'y a en fait qu'un
désir/souhait, pas de volonté. Une véritable volonté est
toujours liée à un processus organique, je pourrais même
dire à un processus de combustion. La volonté vraiment
accomplie modifie en effet l'organisme. Elle est liée à
l'organisme dans le processus métabolique. Mais dans
quelle situation nous trouvons-nous par rapport à la
volonté ordinaire ? Nous sommes dans une situation où
nous ne nous voyons pas du tout. Les impulsions de la
volonté se déroulent, nous regardons à l'intérieur de
nous-mêmes, nous sommes psychiquement opaques/opaques de
l'âme à ces impulsions de la volonté. Nous regardons
dans les ténèbres en ce qui concerne la volonté. Mais
nous pouvons éclaircir ces ténèbres. Nous pouvons nous
rendre psychiquement transparents/transparent de l'âme.
Mais pour cela, il faut beaucoup de patience, car nous
devons maintenant prolonger nos exercices sur de longues
périodes. Je vais vous dire un exercice simple, vous
trouverez les exercices plus compliqués dans les livres
mentionnés. Prenons donc un exercice simple : j'ai, par
exemple, une habitude, j'écris d'une certaine manière,
j'ai une écriture. Une fois que l'on est devenu un vieux
gars, on ne s'habitue pas volontiers à une autre
écriture. Cela demande des efforts, un effort intérieur.
C'est quelque chose qui reste en nous, même si cela se
manifeste à l'extérieur par l'écriture. Mais tous les
processus de volonté pour changer d'écriture se
déroulent à l'intérieur. Mis à part le fait que je ne
voudrais pas conseiller, même pour des raisons
extérieures, que l'on fasse cet exercice trop fortement
- je veux seulement illustrer quelque chose, et non pas
donner des instructions pour falsifier l'écriture. Mais
si l'on parvenait à faire un tel effort de volonté que
l'on puisse changer quelque chose d'aussi imbriqué dans
l'être humain que l'écriture ou d'autres habitudes,
bref, si l'on se transforme en un humain complètement
différent par une conscience intérieure, par une culture
de la volonté, on peut rendre la volonté transparente.
Il faut des années pour cela. En particulier, il est bon
d'accepter d'assimiler certaines qualités que l'on
trouve d'abord seulement belles, mais que l'on n'a pas,
en se disant par exemple : "Je veux être un humain : tu
vas consacrer les huit prochaines années à acquérir de
force certaines qualités que tu n'as pas, certaines
manières particulières de te comporter. Ce que je viens
de décrire semble facile, mais on a envie de dire avec
Faust : "Mais ce qui est facile est difficile". Et celui
qui fait de tels exercices verra qu'il est difficile
d'amener ainsi la volonté dans une autre direction par
une forte discipline de soi. En bref, ce qui ne
s'exprime normalement que dans les moments où la volonté
devient pleine en manifestant son existence à
l'extérieur par l'action, appliquée au développement de
la volonté elle-même, nous amène - vous trouverez
également des détails sur ces exercices dans les livres
- à regarder vraiment en bas en nous-mêmes, à nous
rendre complètement transparents par rapport à la
volonté. Je voudrais essayer de vous faire comprendre
par une comparaison ce que l'on obtient ainsi. Comment
voyons-nous à travers nos yeux ? Uniquement par le fait
que l'œil est désintéressé, qu'il ne fait pas valoir sa
propre substantialité. Il est transparent. Dès l'instant
où l'œil renonce partiellement à ce désintéressement, où
il se met lui-même en valeur, il ne peut plus nous
servir à voir. Il doit s'effacer lui-même.
28
Maintenant, je ne vais pas prétendre que, pour la vie
ordinaire, notre corps physique est malade et qu'il doit
être rendu sain par des exercices. Il n'en est pas
ainsi. Pour la vie et pour la science ordinaire, notre
corps est bien sûr sain, mais il ne convient pas à la
perception suprasensible. C'est là qu'il doit être
transformé. Non pas comme s'il restait continuellement
transformé. Il reste toujours l'humain avec son bon sens
ordinaire à côté de lui. Il ne s'agit pas non plus d'une
absorption de l'un dans l'autre, d'une disparition de
l'humain ordinaire et sain. Les deux, la personnalité
développée et la personnalité originelle avec le bon
sens, restent côte à côte, de sorte que la seconde joue
un rôle de contrôle pour la première. Mais pour la
conscience supérieure, qui doit déjà être vide, nous
arrivons à ce que notre corps ne soit plus là pour la
perception psychique. Nous voyons en quelque sorte à
travers notre corps. Nous voyons comment la volonté agit
en nous.
29
Dans la science ordinaire, on ne voit pas comment la
volonté agit. C'est pourquoi on suppose qu'il existe des
nerfs moteurs. On ne sait pas que la volonté agit
directement. On a parlé aujourd'hui du fait qu'on ne
peut faire la véritable découverte des faits existants
ici que lorsqu'on est parvenu à se rendre soi-même
transparent comme un organe des sens, de sorte que
l'humain tout entier devient comme un seul organe des
sens, perméable à l'âme et à l'esprit, comme l'œil est
transparent à la lumière. De même que nous devenons
libres d'abord par la pensée renforcée et que nous
parvenons d'abord au corps de force de l'image, puis au
corps astral prénatal, de même nous parvenons
maintenant, en ayant ainsi formé la volonté, à connaître
l'autre côté de notre être éternel. En rendant notre
corps physique transparent, nous sommes en mesure
d'évoquer devant notre âme l'image - je dis expressément
: l'image - de ce qui se passe avec nous au moment de la
mort. Nous quittons alors le corps physique. Celui-ci
est remis aux éléments physiques. Le
psycho-spirituel/spirituel-âme passe dans le monde
spirituel. Ce moment où nous franchissons les portes de
la mort pour passer dans le monde spirituel, nous le
percevons au moment où notre corps physique devient
psychiquement/âmiquement transparent. Dans la
connaissance intuitive, cette troisième étape de la
connaissance suprasensible, notre corps devient
transparent. C'est pourquoi nous apprenons à nous
connaître dans l'état dans lequel nous sommes après la
mort, lorsque nous n'avons plus de corps physique. Car
nous pouvons maintenant faire abstraction de lui, dans
la mesure où, au troisième stade de la connaissance,
celui de l'intuition, nous nous sommes efforcés de faire
abstraction du corps physique. Nous apprenons maintenant
à connaître l'autre aspect de l'éternité de l'âme. Nous
apprenons à connaître l'immortalité par la contemplation
directe.
30
L'anthroposophie n'est pas une spéculation
philosophique. Pour connaître l'immortalité, elle ne
part pas de la conscience ordinaire, mais elle part du
principe qu'il faut réveiller les facultés endormies
dans l'âme, dont on se rend compte par la modestie
intellectuelle, et s'élever ainsi à la vision du monde
spirituel. On apprend à connaître spirituellement
l'univers. On apprend à connaître spirituellement son
propre être éternel. Et si l'on apprend à connaître ces
deux aspects de soi-même, si l'on apprend à reconnaître
ce qu'est l'être humain entre la naissance et la mort,
lorsque son âme est cachée sous les processus corporels,
et si l'on apprend à reconnaître la vie spirituelle et
d'âme que nous développons lorsque nous sommes hors du
corps avant la naissance ou après la mort, alors les
aperçus de notre véritable moi se présentent à nous. Et
nous apprenons alors à reconnaître ce qui passe par les
vies terrestres répétées. J'aurai d'ailleurs l'occasion
de parler demain de ce résultat important, de ce
résultat important de la recherche anthroposophique, sur
les vies terrestres répétées.
31
Vous voyez que dans le chemin de la connaissance
suprasensible, dans le chemin de la recherche
anthroposophique, il s'agit d'abord d'entrer dans le
monde des forces formatrices par la connaissance
imaginative, de reconnaître la partie suprasensible de
nous-mêmes qui est déjà en nous dans la vie physique
ordinaire, mais d'une manière suprasensible, le corps
des forces formatrices. Ensuite, en nous élevant jusqu'à
la connaissance inspirée, nous apprenons à connaître le
corps astral, c'est-à-dire le corps de l'âme, nous
apprenons à connaître l'entrée dans le corps et la
sortie du corps par la mort, et nous apprenons aussi à
connaître le moi humain. On entre alors dans un monde
spirituel concret, dans un monde d'entités spirituelles.
Car ce que l'on reconnaît comme monde spirituel, pour
lequel les organes sont formés, avec la conscience vide
qui est pourtant éveillée, c'est un monde dans lequel
des entités spirituelles se trouvent à côté de notre
propre entité spirituelle, à côté de notre propre
essence spirituelle-âme. De cette manière, on regarde
dans un monde spirituel. Et maintenant, on se rend
compte que si l'on veut explorer ce monde spirituel, il
faut développer ces trois niveaux de connaissance
suprasensible, il faut faire sortir de l'âme la
connaissance imaginative, la connaissance inspirée, la
connaissance intuitive. Elles se séparent, elles
s'articulent en étapes, si l'on veut connaître le cosmos
dans son contenu spirituel en soi-même, en tant
qu'entité spirituelle.
32
On a déjà reçu une trace d'impression lorsqu'on explore
le monde moral dans son essence même. Au fond, on en
vient à se trouver, ne serait-ce que pour les impulsions
morales, dans le même monde que celui où l'on se trouve
habituellement, quand on a devant soi le monde
imaginatif, le monde inspiré, le monde intuitif.
Seulement, il est en quelque sorte présent pour ce qui
est moral de telle sorte que seules les impulsions
morales s'y trouvent d'abord. Mais on les trouve quand
on est passé par l'imagination et l'inspiration pour
arriver à l'intuition. Mais il nous est donné, à nous
les humains sur la terre, que seul ce monde, le monde de
la moralité, dont nous avons besoin pour la vie
terrestre, peut se présenter à l'œil de l'esprit dans sa
nature suprasensible dès la conscience ordinaire. Et
celui qui comprend la présence réelle de la nature
suprasensible du moral peut, s'il développe correctement
ce qu'il apprend ici de manière élémentaire comme
cosmologie et anthropologie, s'élever à une véritable
vision spirituelle du monde, de sorte que les formes
spirituelles, puis la vie intérieure spirituelle
d'autres êtres spirituels, puis l'interpénétration avec
le monde spirituel, comme nous sommes ici interpénétrés
avec les autres règnes, se présentent à lui, et que sa
propre essence d'âme éternelle se présente réellement à
ses yeux. C'est ce que l'on peut apprendre à connaître
dans la "philosophie de la liberté", si on ne l'étudie
pas seulement de manière théorique, mais si on en fait
réellement l'expérience. C'est comme si on lisait les
axiomes d'Euclide à la première page d'un livre de
géométrie et qu'on se faisait une idée de ce qui va
suivre. De même que toute la géométrie découle de ces
axiomes, de même, de manière axiomatique, tout le monde
spirituel est présent par essence dans la compréhension
réelle du monde moral. Mais personne ne doit donc croire
qu'il connaît la nature du monde spirituel, s'il ne
connaît que la nature des impulsions morales. Il ne
connaît que l'axiomatique, l'élémentaire.
33
Ce qui est décrit de cette manière comme méthode de
recherche pour les mondes suprasensibles est aujourd'hui
quelque chose de déconcertant pour la plupart des gens.
Seul celui qui se trouve justement au cœur de ces choses
se dit : combien de choses dans notre vie spirituelle
actuelle qui sont d'abord apparues comme déconcertantes
et qui sont ensuite devenues évidentes. Il suffit de
connaître réellement l'histoire spirituelle de
l'humanité pour pouvoir se dire : aujourd'hui, la
plupart des gens considèrent ce qui doit être dit ainsi
comme quelque chose d'absurde, de ridicule, de comique.
Plus tard viendra un temps où l'on trouvera cela
évident, exactement comme le système copernicien du
monde a d'abord été considéré comme curieux, puis est
devenu une évidence. Mais on ressentira - et les
sentiments sont justement ce qui doit ressortir de la
vie de la vision anthroposophique du monde - que cette
anthroposophie ne veut vraiment pas se présenter en
opposition à ce que sont les sciences naturelles
justifiées ou toute autre science de l'art contemporain.
Car que veut-elle être au fond ? Cette question devrait
justement ressortir de ce que j'ai expliqué aujourd'hui
sur les méthodes de recherche de cette anthroposophie :
Que veut-elle donc être, cette anthroposophie, également
par rapport aux autres sciences, comme par rapport à la
vie humaine universelle ? Que veut-elle donc être ?
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Maintenant, quand nous avons un humain devant nous, nous
voyons la formation extérieure de son visage, nous
voyons sa physionomie, sa démarche, ses mouvements, ses
gestes. Nous ne pouvons pas nous contenter d'une simple
constatation : sa démarche est ainsi, son visage est
ainsi, etc. Nous considérons cela comme une physionomie
extérieure, mais nous n'avons une expérience complète
avec cet humain que si nous ajoutons à cette apparence
extérieure une expérience avec son âme spirituelle, son
âme, si nous voyons l'âme à travers la forme extérieure
et les mouvements extérieurs. Mais ainsi, si nous
comprenons bien les choses, nous avons aussi donné dans
la science extérieure ce que nous décrit la physionomie
extérieure de la nature et de l'être humain. De même que
l'on ne nie pas que l'humain doive être regardé par les
sens, même dans sa forme extérieure, si l'on veut vivre
avec son âme, de même on ne nie pas que la physionomie
extérieure de la nature et de l'être humain doive être
expliquée, décrite, saisie par la science extérieure, si
l'on fait valoir qu'il y a derrière tout cela quelque
chose qui doit être considéré comme l'âme de la nature,
l'âme du cosmos.
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Et c'est pourquoi, de même qu'un humain raisonnable qui
reconnaît l'âme de l'humain ne nie pas non plus son
corps, sa configuration extérieure, sa physionomie,
l'anthroposophe synthétiquement raisonnable ne nie pas
la science extérieure. Au contraire. Il veut se tenir
pleinement à l'intérieur. Il veut seulement que, de même
que l'humain total porte l'âme dans son corps physique,
la science extérieure ait elle aussi une âme pour le
développement de l'humanité. Et l'anthroposophie ne veut
pas être une opposante à l'esprit scientifique actuel,
mais elle veut devenir l'âme de cette science dans
l'avenir.
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