Ce qui semble le
plus déconcertant dans
l'anthroposophie pour beaucoup
d'humains qui ne la connaissent pas
encore plus exactement, c'est que
cette anthroposophie ne doit pas
seulement parler d'autre chose que ce
que l'on a l'habitude d'entendre
aujourd'hui dans la science extérieure
et dans la vie, mais qu'elle doit
aussi parler d'une autre manière, sous
une autre forme. Et dans un certain
sens, c'est justement cette autre
manière de s'exprimer, cette autre
forme, que l'on pardonne le moins à
l'anthroposophie. On commence alors
tout de suite à mesurer, à critiquer
ce que l'anthroposophie a à dire par
rapport à ce que l'on a l'habitude de
voir dans la science et la vie
actuelles.
|
01
|
Was an
der Anthroposophie für viele Menschen,
die sie noch nicht genauer kennen, am
meisten befremdend wirkt, das ist, daß
diese Anthroposophie nicht nur zu
reden hat über anderes, als man heute
gewohnt ist, in der äußeren
Wissenschaft und im Leben zu hören,
sondern daß sie auch in anderer Weise,
in anderer Form reden muß. Und in
einem gewissen Sinne verzeiht man der
Anthroposophie gerade diese andere
Ausdrucksweise, diese andere Form am
wenigsten. Man beginnt dann sogleich,
dasjenige, was Anthroposophie zu sagen
hat, zu messen, zu kritisieren durch
dasjenige, was man gewöhnt ist, was
man sonst in der heutigen Wissenschaft
und im heutigen Leben hat.
|
Ce que je viens de
dire devra sans doute ressortir le
plus aujourd'hui, alors que je dois
m'exprimer devant vous sur la façon et
la manière, sur les méthodes par
lesquelles l'anthroposophie parvient à
ses résultats de recherche. Ces
méthodes ont en effet quelque chose de
très différent des méthodes
d'observation extérieures et des
méthodes de pensée habituelles.
Aujourd'hui, lorsqu'on parle de
méthodologie scientifique, on est
habitué à ce que l'on explique des
choses qui viennent de l'extérieur à
l'humain : Observations, expériences,
etc. Et dans le traitement de
l'observation et de l'expérimentation,
on voit alors les méthodes de la
recherche.
|
02
|
Es wird
das, was ich eben gesagt habe, wohl am
meisten hervortreten müssen heute, wo
ich vor Ihnen zu sprechen habe über
die Art und Weise, über die Methoden,
wie Anthroposophie zu ihren
Forschungsergebnissen gelangt. Diese
Methoden haben ja etwas ganz anderes
an sich als die äußeren
Beobachtungsmethoden und auch als die
gewöhnlichen Denkmethoden. Man ist
heute gewöhnt, wenn von
wissenschaftlicher Methodik geredet
wird, Dinge erklärt zu bekommen, die
von außen an den Menschen herankommen:
Beobachtungen, Experimente und so
weiter. Und in der Behandlung der
Beobachtung und des Experiments sieht
man dann die Methoden der Forschung.
|
Ce n'est pas le cas
de l'anthroposophie, en particulier
lorsqu'il s'agit de la fondation de
cette anthroposophie. Et c'est
principalement de cela que je veux
parler aujourd'hui. Certes, si
l'anthroposophie, comme il ressort des
discussions déjà menées ici, se répand
dans les différentes sciences, en
mathématiques, en physique, en chimie,
en biologie, etc., les méthodes de
recherche spirituelle dont je dois
parler aujourd'hui entreront en
contact, d'une manière ou d'une autre,
avec les méthodes d'expérimentation et
d'observation auxquelles on est
habitué en clinique, en laboratoire, à
l'observatoire, etc. Mais aujourd'hui,
il doit d'abord s'agir pour nous de la
fondation, de la manière dont on entre
dans l'état d'âme par lequel on peut
présenter au monde des résultats
anthroposophiques. Il s'agit ici du
fait que l'on ne peut faire de la
recherche dans le domaine de
l'anthroposophie que si le chercheur
développe ses forces de l'âme, ses
forces de connaissance, plus qu'elles
ne le sont dans la vie ordinaire, dans
la science ordinaire. Il faut
développer ce que j'appellerais la
modestie intellectuelle. On peut
caractériser cette modestie
intellectuelle de la manière suivante.
Pensez à l'époque où vous étiez
enfant, pensez aux expériences d'âme
sourdes de votre première enfance. On
doit se dire que la vision claire de
la vie et de l'environnement mondial
que l'on a acquise plus tard dans la
vie, faisait encore défaut. La
capacité d'orientation face au monde
faisait encore défaut. On a développé
tout cela en soi. Par rapport à
l'enfance, on est devenu un tout autre
humain, non seulement sur le plan
physique et charnel, mais aussi sur le
plan psychique et spirituel. Des
facultés ont jailli de l'intérieur,
qui nous servent désormais dans la vie
et dans la science. Tel est
aujourd'hui l'état de l'âme humaine,
tel est l'humain qui se dit : "Certes,
l'éducation et la vie ont fait sortir
de mon intérieur certaines facultés
depuis mon enfance. Mais maintenant,
j'en ai fini. Maintenant, j'ai
certaines capacités ; avec elles, je
veux connaître le monde, avec elles,
je veux me placer dans le monde en
tant qu'humain agissant, en tant
qu'humain actif ; avec elles, je veux
aussi évaluer mes impulsions
religieuses, mes impulsions morales.
On ne se dit pas : ce qui s'est passé
avec l'âme humaine depuis l'enfance
jusqu'à maintenant pourrait peut-être
continuer à se dérouler. On pourrait
aussi se dire : je pourrais tirer
d'autres capacités de mon âme. Je
ferais alors de moi, en toute
conscience, un humain avec une toute
autre capacité d'âme, un humain qui se
distinguerait peut-être autant de
l'humain normal d'aujourd'hui que je
me distingue moi-même, dans ma
constitution d'âme actuelle, de la
constitution d'âme enfantine.
|
03
|
So ist
es bei Anthroposophie nicht,
insbesondere dann nicht, wenn es sich
um die Grundlegung dieser
Anthroposophie handelt. Und von der
habe ich ja heute hauptsächlich zu
sprechen. Gewiß, wenn dann
Anthroposophie, wie ja auch aus den
hier schon gepflogenen
Auseinandersetzungen hervorgeht, sich
verbreitet über die einzelnen
Wissenschaften, über Mathematik,
Physik, Chemie, Biologie und so
weiter, dann werden sich die Methoden
der geistigen Forschung, von denen ich
heute zu reden habe, in irgendeinem
Punkte berühren mit den Experimental-
und Beobachtungsmethoden, die man
sonst gewöhnt ist in der Klinik, im
Laboratorium, auf der Sternwarte und
so weiter. Aber heute soll es sich für
uns zunächst um die Grundlegung
handeln, um die Art gewissermaßen, wie
man hineinkommt in diejenige
Seelenverfassung, durch die man
überhaupt anthroposophische Ergebnisse
vor die Welt hinstellen kann. Da
handelt es sich durchaus darum, daß
auf dem Gebiete der Anthroposophie
erst geforscht werden kann, wenn der
Forscher seine Seelenkräfte, seine
Erkenntniskräfte weiter ausbildet, als
sie im gewöhnlichen Leben, in der
gewöhnlichen Wissenschaft sind. Man
muß dasjenige entwickeln, was ich
nennen möchte intellektuelle
Bescheidenheit. Diese intellektuelle
Bescheidenheit kann man etwa in der
folgenden Weise charakterisieren. Man
denke zurück an die Zeit, als man ein
Kind war, denke an die
seelisch-dumpfen Erlebnisse der ersten
Kindheit. Man wird sich sagen müssen,
der klare Überblick über das Leben und
über die Weltumgebung, den man im
späteren Leben sich erworben hat, der
fehlte da noch. Das
Orientierungsvermögen der Welt
gegenüber fehlte noch. Das alles hat
man in sich entwickelt. Man ist
gegenüber seiner Kindheit außer dem
Körperlich-Leiblichen auch
seelisch-geistig ein ganz anderer
Mensch geworden. Fähigkeiten sind
herausgesproßt aus dem Inneren, die
einem nunmehr im Leben und in der
Wissenschaft dienen. So, wie nun heute
einmal die menschliche
Seelenverfassung ist, so sagt sich
eben der Mensch: Gewiß, Erziehung und
Leben haben seit meiner Kindheit
gewisse Fähigkeiten aus meinem Inneren
hervorgezogen. Aber jetzt bin ich auch
fertig. Jetzt habe ich gewisse
Fähigkeiten; mit denen will ich die
Welt erkennen, mit denen will ich mich
als handelnder, als tätiger Mensch in
die Welt hineinstellen; mit denen will
ich auch beurteilen meine religiösen,
meine sittlichen Impulse. Man sagt
sich nicht: Dasjenige, was von der
Kindheit bis jetzt mit der
menschlichen Seele sich abgespielt
hat, das könnte sich vielleicht auch
weiter abspielen. Man könnte sich ja
auch sagen: Ich könnte ja weitere
Fähigkeiten aus meiner Seele
herausholen. Dann würde ich mit voller
Bewußtheit aus mir einen Menschen mit
einem ganz anderen Seelenvermögen
machen, einen Menschen, der sich
vielleicht von dem heutigen normalen
Menschen ebenso unterschiede, wie ich
mich selber in meiner jetzigen
Seelenverfassung von der kindlichen
Seelenverfassung unterscheide.
|
Comme je l'ai dit,
il faut de la modestie intellectuelle
pour se dire, à un certain moment de
sa vie, ce que je viens de
caractériser, et ensuite le mettre en
pratique. Le mettre en pratique de
telle sorte que l'on essaie vraiment
d'aller plus loin, de faire remonter
des facultés cachées dans l'âme dans
le but de poursuivre la recherche. Car
d'où les résultats de la recherche
scientifique actuelle, d'où les
impulsions morales et religieuses de
la vie actuelle auraient-elles pu
prendre place dans le monde si tous
les humains n'avaient évolué qu'avec
la constitution d'âme qu'ils avaient
dans leur enfance ?
|
04
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Wie
gesagt, es gehört intellektuelle
Bescheidenheit dazu, um sich in einem
gewissen Zeitpunkte seines Lebens das
zu sagen, was ich eben charakterisiert
habe, und es dann auch praktisch zu
machen. Es praktisch zu machen in der
Art, daß man wirklich versucht, nun
weiterzukommen, in der Seele
verborgene Fähigkeiten heraufzuholen
zum Ziele weiteren Forschens. Denn
woher sollten denn die
Forschungsergebnisse, die man in der
heutigen Wissenschaft hat, woher
sollten die sittlich-religiösen
Impulse, die man im heutigen Leben
hat, in der Welt Platz gegriffen
haben, wenn alle Menschen nur mit
derjenigen Seelenverfassung sich
weiterentwikkelt hätten, die sie in
der Kindheit hatten?
|
Et c'est pourquoi il
est justement absolument nécessaire
pour la recherche anthroposophique
spirituelle-scientifique de se placer
très sérieusement du point de vue
suivant : Je veux faire sortir de mon
âme des facultés qui sommeillent
encore aujourd'hui, comme les facultés
qui se révèlent aujourd'hui ont
sommeillé autrefois dans mon âme
pendant l'enfance.
|
05
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Und so
ist es eben durchaus notwendig für
anthroposophisch-geisteswissenschaftliche
Forschung, einmal ganz ernsthaft sich
auf den Standpunkt zu stellen: Ich
will in meiner Seele schlummernde
Fähigkeiten, die heute noch so
schlummern, wie einstmals die heute
offenbaren Fähigkeiten während der
Kindheit in meiner Seele geschlummert
haben, aus meiner Seele herausholen.
|
J'aurai encore à
expliquer que tous ceux qui veulent
vraiment s'engager dans la recherche
anthroposophique, ou qui veulent
eux-mêmes y participer, ne doivent pas
devenir des chercheurs dans ce sens,
comme je viens de le suggérer. Mais
pour obtenir de vrais résultats, de
vrais résultats, il faut que cela se
produise, comme je l'ai dit. Lorsque
ces résultats de recherche sont
ensuite transmis au monde, ils sont
tout à fait accessibles au bon sens
humain, ils peuvent être examinés par
lui ; tout comme celui qui n'est pas
peintre peut juger artistiquement un
tableau. Donc, pour comprendre
l'anthroposophie, il n'est pas
nécessaire de passer par tout ce que
je vais décrire aujourd'hui, mais
c'est nécessaire pour la recherche. Et
il est aussi nécessaire d'en parler,
car le chercheur anthroposophique doit
en quelque sorte rendre compte à son
entourage, à ses semblables, de la
manière dont il parvient à ses
résultats.
|
06
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Ich
werde noch auszuführen haben, daß
nicht jeder, der wirklich sich zur
anthroposophischen Forschung bekennen
will, oder der selber mit darin tätig
sein will, in diesem Sinne auch ein
Forscher werden muß, wie ich es eben
angedeutet habe. Aber um wirkliche
Ergebnisse, wirkliche Resultate zu
erreichen, muß so etwas eintreten, wie
ich gesagt habe. Wenn dann diese
Forschungsergebnisse der Welt
übergeben werden, dann sind sie
durchaus zugänglich für den gesunden
Menschenverstand, können von ihm
geprüft werden; ebenso gut, wie auch
derjenige, der kein Maler ist, ein
Bild künstlerisch beurteilen kann.
Also, zum Verstehen der Anthroposophie
ist nicht nötig, daß man alles
dasjenige durchmacht, was ich heute
werde zu schildern haben, aber zum
Forschen ist es nötig. Und besprochen
zu werden ist es auch nötig aus dem
Grunde, weil gewissermaßen der
anthroposophische Forscher vor seiner
Mitwelt, vor seinen Mitmenschen
Rechenschaft abzulegen hat, wie er zu
seinen Ergebnissen kommt.
|
Je voudrais
maintenant partir du point le plus
fondamental dont on peut partir,
surtout à notre époque, si l'on veut
caractériser la méthode de recherche
anthroposophique. Au fond, vous pouvez
déjà trouver dans ma "Philosophie de
la liberté", et même dans des livres
encore plus anciens, tout ce qui est
le premier axiome, le premier élément
le plus élémentaire pour comprendre la
méthode de recherche anthroposophique.
Cette "Philosophie de la liberté" est
parue en 1894, et a été écrite bien
plus tôt. Certains qui connaissent ce
livre seront peut-être même surpris
que je fasse cette affirmation, et
pourtant c'est vrai : la compréhension
la plus élémentaire des méthodes de
recherche anthroposophiques peut être
tirée de cette "Philosophie de la
liberté". Il faut cependant que ce que
l'on y puise comme compréhension
élémentaire soit ensuite formé. Seule
la partie la plus élémentaire peut
être trouvée dans cette "philosophie
de la liberté". Mais il faut justement
trouver ce qui est le plus
élémentaire.
|
07
|
Nun
möchte ich ausgehen von dem
Fundamentalsten, von dem man gerade in
der heutigen Zeit ausgehen kann, wenn
man die anthroposophische
Forschungsmethode charakterisieren
will. Sie können im Grunde genommen
schon alles, was erstes, sagen wir,
Axiom, was erstes Elementarstes ist,
um die anthroposophische
Forschungsmethode zu durchschauen, in
meiner «Philosophie der Freiheit», ja,
in noch älteren meiner Bücher finden.
Diese «Philosophie der Freiheit» ist
1894 erschienen, und viel früher
eigentlich geschrieben. Es wird
manche, die dieses Buch kennen,
vielleicht sogar überraschen, daß ich
diese Behauptung tue, und dennoch ist
es wahr: das elementarste Verständnis
anthroposophischer Forschungsmethoden
kann aus dieser «Philosophie der
Freiheit» geholt werden. Es muß dann
allerdings dasjenige, was man da als
elementares Verständnis holt, weiter
ausgebildet werden. Es ist eben nur
das Elementarste in dieser
«Philosophie der Freiheit» zu finden.
Aber dieses Elementarste ist eben
aufzufinden.
|
Dans cette
"philosophie de la liberté", j'ai
essayé de déterminer d'où viennent les
impulsions morales, les impulsions
éthiques, les impulsions morales de
l'humain. Je vais maintenant
caractériser cette "philosophie de la
liberté" d'une manière un peu
différente de ce que j'ai fait dans le
livre lui-même, en m'appuyant sur ce
que j'ai dit ici les jours précédents.
|
08
|
In
dieser «Philosophie der Freiheit» habe
ich versucht festzustellen, woher die
moralischen Impulse, die ethischen,
die sittlichen Impulse des Menschen
eigentlich kommen. Nun werde ich, weil
ich ja heute nur kurz andeutend diese
«Philosophie der Freiheit» werde
charakterisieren können, sie in etwas
anderer Art charakterisieren, als es
in dem Buche selbst geschehen ist,
anknüpfend an einiges, das ich an den
vorhergehenden Tagen hier
ausgesprochen habe.
|
Celui qui lit cette
"philosophie de la liberté" trouvera,
je crois, qu'il y règne quelque chose
comme une pensée mathématique - c'est
étrange, mais c'est ainsi -, une
pensée mathématique, en ce sens que
cette "philosophie de la liberté" vise
à trouver l'impulsion humaine de
liberté et les impulsions morales.
Mais la manière dont cette
"philosophie de la liberté" tente de
parler du monde moral ne se distingue
pas qualitativement de ce qui est
présent en nous comme état d'âme
lorsque nous mathématisons. J'ai
caractérisé cette mathématisation les
jours précédents. J'ai montré comment
elle est créée de manière vivante à
partir de l'intérieur de l'humain,
comment nous nous oublions alors en
quelque sorte, comment nous oublions
que nous avons créé l'espace
mathématique à partir de nous-mêmes,
comment nous vivons ensuite dans cet
espace avec notre conception de
l'espace. J'ai aussi dit que les gens
ne s'intéressent pas tellement à
l'état d'esprit dans lequel on se
trouve lorsqu'on fait des
mathématiques, lorsqu'il s'agit de
leurs propres capacités humaines. Il
n'y a que peu de gens dans le monde
qui ont, si je puis me permettre, le
juste respect de la mathématisation.
Ce juste respect de la mathématisation
était par exemple celui d'un poète
profond, aimable, extraordinairement
sympathique, à savoir Novalis. Celui
qui laisse agir sur lui les poèmes de
Novalis a l'impression qu'il y a là un
merveilleux élan lyrique, qu'il y a un
enthousiasme sans faille, que tout est
poésie dans l'âme. Et lorsque Novalis,
le merveilleux poète lyrique, évoque
la mathématisation, il dit à peu près
: "Dans la mathématisation, nous avons
au fond devant nous la plus belle, la
plus grandiose, la plus puissante
poésie humaine ! - Je sais combien peu
de gens l'admettent au début. Mais,
comme je l'ai dit, l'aimable et
profond lyrique Novalis a su - car il
était mathématicien - ce que l'on
ressent dans l'âme lorsqu'on ne se
contente pas de résoudre manuellement
des problèmes mathématiques isolés,
même s'il s'agit de problèmes de
théorie des fonctions, de théorie des
nombres et autres, ou de géométrie
synthétique ; il a su ce que l'âme
ressent lorsqu'elle est tellement
enlevée qu'elle s'oublie elle-même et
se sait dehors dans l'espace.
|
09
|
Wer
diese «Philosophie der Freiheit»
liest, der wird, wie ich glaube,
finden, daß darin etwas herrscht wie
ein mathematisches Denken — sonderbar,
aber es ist doch so —, ein
mathematisches Denken, indem
eigentlich diese «Philosophie der
Freiheit» darauf zielt, den
menschlichen Freiheitsimpuls und die
sittlichen Impulse zu finden. Aber die
Art und Weise, wie in dieser
«Philosophie der Freiheit» versucht
wird, über die moralische Welt zu
reden, die unterscheidet sich
qualitativ nicht von demjenigen, das
in uns als Seelenverfassung vorhanden
ist, wenn wir mathematisieren. Ich
habe dieses Mathematisieren
charakterisiert an den vorhergehenden
Tagen. Ich habe gezeigt, wie es aus
dem Inneren des Menschen heraus
lebendig geschöpft wird, wie wir uns
dann wie gewissermaßen vergessen, wie
wir vergessen, daß wir den
mathematischen Raum aus uns selber
geschöpft haben, wie wir dann in
diesem Raum mit unserer
Raumesanschauung leben. Ich sagte
auch: Es interessiert zunächst die
Menschen, wenn es sich um ihre eigenen
menschlichen Fähigkeiten handelt,
nicht gar so sehr, welche
Seelenverfassung man hat, wenn man
mathematisiert. Man findet nur wenige
Menschen in der Welt, möchte ich
sagen, welche, wenn ich mich des
Ausdrucks bedienen darf, den richtigen
Respekt vor dem Mathematisieren haben.
Diesen richtigen Respekt vor dem
Mathematisieren hatte zum Beispiel ein
tiefer, liebenswürdiger,
außerordentlich sympathischer Dichter,
nämlich Novalis. Wer Novalis'
Dichtungen auf sich wirken läßt, der
hat den Eindruck: Da ist ein
wunderbarer lyrischer Schwung, da ist
ein restloser Enthusiasmus, da ist
alles Dichtung in der Seele. Und wenn
Novalis, der wunderbare Lyriker, auf
das Mathematisieren zu sprechen kommt,
dann sagt er ungefähr: Im
Mathematisieren haben wir im Grunde
genommen die schönste, die
großartigste, die gewaltigste
menschliche Dichtung vor uns! — Ich
weiß, wie wenig Menschen das zunächst
zugeben. Aber, wie gesagt, der
liebenswürdige, tiefe Lyriker Novalis,
er hat gewußt — denn er war
Mathematiker —, was in der Seele
aufgeregt wird, wenn man nicht bloß
handwerksmäßig einzelne mathematische
Probleme löst, und seien es auch
Probleme der Funktionentheorie, der
Zahlentheorie und dergleichen oder der
synthetischen Geometrie; er hat
gewußt, wie die Seele sich fühlt, wenn
sie so entrückt ist, daß sie sich
selbst vergessend sich im Raume
draußen weiß.
|
Or, une chose est
possible. Il est en effet possible, si
l'on connaît cet état d'âme de
mathématiser dont Novalis parle si
merveilleusement, et si l'on peut
ensuite se mettre en position
d'obtenir quelque chose de tout à fait
différent à partir de ce même état
d'âme, à savoir l'expérience
d'impulsions morales, en d'autres
termes, si l'on parvient à saisir et à
vivre des problèmes moraux avec la
même clarté intérieure, avec la même
certitude intérieure que l'on résout,
disons, le théorème de Pythagore,
alors on sait : avec cette saisie des
problèmes moraux, on est dans le monde
spirituel, dans le monde
suprasensible, et on parle du fait que
dans ce monde suprasensible, avec les
impulsions morales, les intuitions
morales affluent dans l'âme. On sait,
en se sentant avec cet état d'âme à
l'intérieur du monde moral, que l'on
se sent dans un monde suprasensible
qui n'a rien à voir d'abord avec ce
qui peut être perçu extérieurement par
les sens. On sait que l'on se sent
dans un monde où, premièrement, on vit
les impulsions morales directement
avec son intérieur le plus profond ;
où l'on est un avec elles ; où elles
sont donc, parce que l'on est un avec
elles, des connaissances intuitives.
Et on sait une deuxième chose. On
sait, même si l'on observe longtemps
le monde des sens, même si l'on pense
et observe avec perspicacité, même si
l'on expérimente, que ce que l'on
découvre comme intuitions morales, si
je puis dire, dans le monde
mathématique, ne peut venir d'aucun
monde extérieur sensible, cela nous
vient du monde suprasensible. En
d'autres termes, cela signifie que
c'est inspiré. Les impulsions morales
réelles, les plus profondes, que
l'humain peut recevoir du monde
suprasensible, sont des intuitions qui
sont en même temps inspirées à notre
âme. Et bien qu'elles ne soient pas
visibles, qu'elles ne se présentent
pas sous forme d'images, elles sont là
comme les perceptions sensorielles
elles-mêmes. Comme les perceptions
sensorielles dans le domaine du
sensible, les impulsions morales sont
là dans le domaine du suprasensible.
C'est-à-dire qu'elles sont des
imaginations. Et celui qui a
découvert, dans le monde où l'on fait
l'expérience de ce qui est
mathématique et dont parle Novalis, ce
qui est moral, celui-là sait que ce
qui est moral se présente sur ce
terrain, que, pour l'humain
complètement soustrait au monde des
sens, il se présente comme des
intuitions qui sont en même temps des
inspirations et des imaginations.
Bref, en essayant d'obtenir une base
morale de la vie humaine à partir du
monde suprasensible, on apprend à
reconnaître comment l'âme doit vivre
si elle veut être dans le monde
suprasensible. Et il faut dire que
pour l'humain d'aujourd'hui - j'ai
expliqué comment c'est différent pour
l'humain qui pratique le joga, ou qui
pratique la grammaire, la rhétorique,
la dialectique et ainsi de suite -,
c'est d'abord pour l'humain
d'aujourd'hui le meilleur moyen
d'apprendre comment l'humain peut
sortir de son corps sensible et vivre
dans un monde purement spirituel, s'il
vit dans un monde purement
suprasensible de la manière que j'ai
essayé d'indiquer dans ma "Philosophie
de la liberté".
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10
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Nun ist
aber eines möglich. Es ist nämlich
möglich, daß, wenn man diese
Seelenverfassung des Mathematisierens
kennt, von der Novalis so wunderbar
spricht, und sich dann in die Lage
versetzen kann, aus derselben
Seelenverfassung heraus nun etwas ganz
anderes zu gewinnen, nämlich das
Erleben moralischer Impulse, mit
anderen Worten, wenn es einem gelingt,
mit derselben inneren Klarheit, mit
derselben inneren Sicherheit, wie man,
sagen wir, den Pythagoräischen
Lehrsatz löst, zu fassen und zu
erleben moralische Probleme, dann weiß
man: man ist mit diesem Erfassen der
moralischen Probleme in der geistigen,
in der übersinnlichen Welt darinnen,
und man redet davon, daß in dieser
übersinnlichen Welt mit den
moralischen Impulsen moralische
Intuitionen in die Seele einströmen.
Man weiß, indem man sich mit dieser
Seelenverfassung innerhalb der
sittlichen Welt fühlt, daß man sich in
einer übersinnlichen Welt fühlt, die
nichts zu tun hat zunächst mit
demjenigen, was äußerlich durch die
Sinne wahrgenommen werden kann. Man
weiß, daß man sich in einer Welt
fühlt, wo man erstens die sittlichen
Impulse unmittelbar mit seinem
tiefsten Inneren erlebt; wo man eins
mit ihnen ist; wo sie daher, weil man
eins mit ihnen ist, intuitive
Erkenntnisse sind. Und man weiß ein
zweites. Man weiß, wenn man auch noch
so lange in der Sinneswelt
herumschaut, wenn man noch so
scharfsinnig denkt und beobachtet und
experimentiert, dasjenige, was man als
die moralischen Intuitionen, wenn ich
so sagen darf, in der mathematischen
Welt entdeckt, das kann einem von
keiner sinnlichen Außenwelt kommen, es
kommt einem aus der übersinnlichen
Welt herein. Das heißt aber mit
anderen Worten: es ist inspiriert. Die
wirklichen, die tiefsten moralischen
Impulse, die der Mensch erhalten kann
aus der übersinnlichen Welt, sie sind
Intuitionen, die zu gleicher Zeit für
unsere Seele inspiriert sind. Und
obzwar sie nicht anschaulich sind,
nicht in Bildern auftreten, sind sie
doch so da wie die Sinneswahrnehmungen
selber. Wie die Sinnes wahrnehmungen
auf dem Gebiete des Sinnlichen, so
sind die moralischen Impulse auf dem
Gebiete des Übersinnlichen da. Das
heißt: Sie sind Imaginationen. Und
derjenige, der entdeckt hat in der
Welt, in welcher das auch von Novalis
gemeinte Mathematische erlebt wird,
das Moralische, der weiß, daß dieses
Moralische auf diesem Felde auftritt,
daß es für den der Sinneswelt völlig
entrückten Menschen als Intuitionen
auftritt, die zu gleicher Zeit
Inspirationen und Imaginationen sind.
Kurz, indem man also versucht, aus der
übersinnlichen Welt heraus eine
moralische Grundlegung des
menschlichen Lebens zu gewinnen, lernt
man erkennen, wie die Seele erleben
muß, wenn sie in der übersinnlichen
Welt sein will. Und man muß sagen, es
ist für den heutigen Menschen — ich
habe ja erklärt, wie das anders ist
für den Menschen, der die Jogapraxis
durchmacht, oder der die Grammatik-,
Rhetorik-, Dialektik-Praxis und so
weiter durchmacht —, es ist für den
heutigen Menschen zunächst der beste
Weg, kennenzulernen, wie der Mensch
hinauskommen kann aus seinem
sinnlichen Leibe und leben kann in
einer rein geistigen Welt, wenn er auf
die Weise, wie ich versuchte
anzudeuten in meiner «Philosophie der
Freiheit», sich hineinlebt in eine
rein übersinnliche Welt.
|
Je sais que beaucoup
d'humains ne sont pas satisfaits d'une
telle vie dans le monde spirituel,
parce que dans ce monde n'apparaissent
d'abord que les vérités morales, que
l'on préfère accepter comme des
commandements, comme des faits
conventionnels, et ainsi de suite.
Mais je n'ai pas à m'étendre ici sur
la "philosophie de la liberté", mais
seulement sur la méthodologie
élémentaire. Mais quand on a appris à
connaître cette manière particulière
de se tenir à l'intérieur du monde
suprasensible, on est incité à aller
plus loin, à essayer de voir s'il
n'est pas possible, dans d'autres
domaines de la vie aussi, de pénétrer
dans un monde suprasensible par
rapport au monde sensible. Et l'on en
arrive peu à peu à ce que des méthodes
de développement psychique intérieur
soient réellement possibles, qui
conduisent l'humain vers le haut du
chemin, à regarder le cosmos tout
entier et la connaissance intérieure
de l'humain, de la même manière que
l'on ne regarde autrement, dans le
sens de la "philosophie de la
liberté", que dans le domaine moral,
où l'on ne veut pas encore admettre
qu'il s'agit du suprasensible, si l'on
n'entre pas dans le fondement même de
la chose.
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11
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Ich
weiß, daß sehr viele Menschen nicht
zufrieden sind mit einem solchen
Hineinleben in die geistige Welt, weil
ja zunächst in dieser Welt auftreten
nur die sittlichen Wahrheiten, die man
lieber als Gebote, als konventionelle
Tatsachen und so weiter hinnimmt. Aber
ich habe mich ja hier weiter nicht zu
verbreiten über die «Philosophie der
Freiheit», sondern nur über das
Elementar-Methodische. Aber man hat,
wenn man kennengelernt hat diese
besondere Art des Darinnenstehens in
der übersinnlichen Welt, den Ansporn,
weiter zu gehen, zu versuchen, ob es
nicht auch für andere Gebiete des
Lebens möglich ist, gegenüber der
sinnlichen Welt in eine übersinnliche
Welt einzudringen. Und man kommt dann
allmählich dazu, daß wirklich Methoden
der inneren seelischen Entwickelung
möglich sind, welche den Menschen
hinaufführen den Pfad, auch den ganzen
Kosmos und die menschliche
Innenerkenntnis so zu schauen, wie man
sonst im Sinn der «Philosophie der
Freiheit» nur im Moralischen schaut,
wo man noch nicht gelten lassen will,
daß es sich um das Übersinnliche
handelt, wenn man nicht auf das
eigentliche Fundament der Sache
eingeht.
|
Or, les méthodes par
lesquelles on parvient à s'élever dans
le monde suprasensible dans d'autres
domaines consistent à développer les
forces ordinaires de l'âme, telles
qu'on les a dans la vie et la science
ordinaires. Et ces facultés de l'âme
sont d'abord, si nous les
caractérisons extérieurement de
manière abstraite, la pensée, le
sentiment et la volonté. Nous
distinguons certes ces trois facultés
de l'âme, penser, sentir et vouloir,
mais dans la vie unitaire de l'âme,
elles ne sont pas du tout strictement
séparées les unes des autres. En fait,
on devrait dire que lorsque nous
parlons de penser, de se représenter,
nous parlons d'une faculté de l'âme
dans laquelle il y a bien la volonté
et aussi le sentiment, mais c'est
surtout la pensée. Dans la volonté, il
y a bien des pensées, mais c'est
surtout la volonté qui est présente.
Ainsi, ce n'est que la partie la plus
saillante qui est désignée dans les
différentes facultés de l'âme, alors
que partout sous la surface, on peut
dire que se trouvent aussi les autres
facultés de l'âme. Cela devient
particulièrement important lorsqu'il
s'agit de la formation ultérieure, du
développement de la faculté de penser,
de la force de pensée. Car là, il faut
être clair sur ce qui suit. Il faut
d'abord savoir comment on se situe
dans la vie ordinaire et dans la
science ordinaire par rapport aux
choses de l'environnement et par
rapport à soi-même. On fait des
perceptions sensorielles par les yeux,
par les oreilles, etc. Dans ces
perceptions sensorielles, nous vivons
avec une certaine intensité
intérieure. Ensuite, nous nous faisons
des représentations sur ce que nous
percevons sensoriellement. Nous nous
éloignons des choses que nous
percevons sensoriellement. Dans la
représentation, il nous reste une
image rémanente de ce qui a vécu dans
la perception sensorielle. Mais
considérez à quel point la pensée, la
représentation est terne, ombrageuse,
par rapport à ce que nous avons vécu
avec une pleine vitalité dans la
perception sensorielle. Ces
représentations, qui se rattachent aux
perceptions sensorielles, sont ternes
et ombrageuses. Et nous sommes
habitués, dans la vie et même dans la
science ordinaire, à laisser parler
les perceptions sensorielles et à nous
abandonner passivement à ces
perceptions sensorielles, afin
qu'elles éveillent en nous les
représentations qui nous font
percevoir ce que nous avons perçu par
les sens comme quelque chose de
durable. Et nous pouvons alors, plus
ou moins clairement, même après un
certain temps ou tout au long de notre
vie, faire remonter du fond de notre
âme ou de notre être humain, en tant
que souvenirs, ce que nous avons vécu
extérieurement à travers les sens. Les
représentations qui se rattachent
habituellement aux perceptions
sensorielles et qui sont ternes et
ombrageuses par rapport aux
perceptions sensorielles peuvent aussi
jaillir de nous, du souvenir, de la
mémoire. Nous vivons intérieurement
dans la vie de représentation ce que
nous percevons extérieurement par les
sens, nous le revivons à travers la
mémoire. Il faut être clair, très
clair, sur le fait qu'à peu près toute
la vie ordinaire, même celle qui se
plonge dans la science, se déroule de
la manière suivante par rapport à la
représentation : nous nous exposons à
la vivacité des perceptions
sensorielles, nous obtenons alors des
représentations ternes, mais nous
pouvons faire remonter de notre être
humain, dans la mémoire, ce que nous
avons reçu de l'extérieur comme
impressions. La plupart du temps,
notre vie intérieure n'est rien
d'autre qu'une représentation plus ou
moins transformée, métamorphosée dans
le sens de la perception extérieure.
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12
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Die
Methoden nun, durch die man auf
anderen Gebieten hinaufgelangt in die
übersinnliche Welt, bestehen darin,
daß man die gewöhnlichen Seelenkräfte,
wie man sie hat im gewöhnlichen Leben
und in der gewöhnlichen Wissenschaft,
weiterentwickelt. Und diese
Seelenkräfte sind ja zunächst, wenn
wir sie äußerlich abstrakt
charakterisieren, Denken, Fühlen und
Wollen. Wir unterscheiden zwar diese
drei Seelenfähigkeiten, Denken, Fühlen
und Wollen, aber in dem einheitlichen
Leben der Seele sind sie durchaus
nicht in strenger Weise von einander
geschieden. Man müßte eigentlich
sagen: Wenn wir vom Denken, vom
Vorstellen reden, so reden wir von
einer Seelenfähigkeit, in der durchaus
zum Beispiel der Wille und auch das
Gefühl drinnen ist, aber es ist
hauptsächlich das Denken drinnen. Im
Willen wiederum sind durchaus Gedanken
drinnen, aber es ist hauptsächlich
Wille drinnen. So ist es nur das
Hervorstechendste, das in den
einzelnen Seelenfähigkeiten bezeichnet
wird, während überall unter der
Oberfläche, kann man sagen, auch die
anderen Seelenfähigkeiten liegen. Das
wird nun insbesondere wichtig, wenn es
sich um die weitere Ausbildung, um die
Entwickelung zunächst der
Denkfähigkeit, der Gedankenkraft
handelt. Denn da muß man über
folgendes sich klar sein. Man muß sich
zuerst darüber klar sein, wie man im
gewöhnlichen Leben und in der
gewöhnlichen Wissenschaft zu den
Dingen der Umgebung und zu sich selbst
steht. Man macht Sinneswahrnehmungen
durch die Augen, durch die Ohren und
so weiter. In diesen
Sinneswahrnehmungen leben wir mit
einer gewissen inneren Intensität.
Dann machen wir uns Vorstellungen über
das, was wir sinnlich wahrnehmen. Wir
gehen hinweg von den Dingen, an denen
wir sinnlich wahrnehmen. In der
Vorstellung bleibt uns ein Nachbild
von dem, was in der Sinneswahrnehmung
gelebt hat. Aber bedenken Sie, wie
matt, wie schattenhaft der Gedanke,
die Vorstellung von demjenigen ist,
was wir mit voller Lebendigkeit in der
Sinneswahrnehmung erlebt haben. Diese
Vorstellungen, die sich an die
Sinneswahrnehmungen anknüpfen, sind
matt und schattenhaft. Und wir sind ja
gewöhnt im Leben und sogar in der
gewöhnlichen Wissenschaft, die
Sinneswahrnehmungen zu uns sprechen zu
lassen und uns passiv hinzugeben
diesen Sinneswahrnehmungen, damit sie
in uns die Vorstellungen erwecken, die
uns das, was wir durch die Sinne
wahrgenommen haben, zu einem Dauernden
machen. Und dann können wir, mehr oder
weniger deutlich, auch nach längerer
Zeit oder das ganze Leben hindurch aus
dem Untergrund unserer Seele oder
unseres menschlichen Wesens wiederum
hervorholen als Erinnerungen
dasjenige, was wir durch die Sinne
äußerlich erlebt haben. Die
Vorstellungen, die sich sonst an die
Sinneswahrnehmungen anknüpfen und die
gegenüber den Sinneswahrnehmungen matt
und schattenhaft sind, sie können auch
aus uns, aus der Erinnerung, aus dem
Gedächtnis aufsprossen. Wir erleben
innerlich im Vorstellungsleben
dasjenige, was wir äußerlich sinnlich
wahrnehmen, wir erleben es wieder
durch das Gedächtnis. Man sollte sich
klar, sehr klar darüber sein, daß so
ziemlich alles gewöhnliche Leben, auch
dasjenige, das in die Wissenschaft
untertaucht, auf die Weise verläuft in
bezug auf das Vorstellen, daß wir uns
der Lebendigkeit der
Sinneswahrnehmungen aussetzen, daß wir
dann matte Vorstellungen bekommen, daß
wir aber wieder heraufholen können aus
unserem menschlichen Wesen in der
Erinnerung dasjenige, was wir von
außen als Eindrücke empfangen haben.
Unser Innenleben ist meistens nichts
als höchstens mehr oder weniger
umgewandeltes, metamorphosiertes
Vorstellen im Sinne der äußeren
Wahrnehmung.
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Je n'aborderai pas
aujourd'hui la nature profonde de la
mémoire, car je veux décrire comment
ce que je viens de caractériser au
représenter peut être développé. Cela
peut être développée par le fait que
l'on ne pense pas de telle manière que
l'on rattache la pensée uniquement aux
perceptions sensorielles extérieures,
mais que l'on pense par les méthodes
que j'ai nommées dans mon livre
"Comment acquérir des connaissances
des mondes supérieurs" et dans ma
"Science secrète", la méditation, la
concentration et ainsi de suite - les
noms n'ont pas d'importance. Vous
trouverez tous les détails sur la
manière de procéder dans les livres
cités. Je ne veux maintenant présenter
que les principes.
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13
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Ich
werde heute nicht eingehen auf die
tiefere Natur des Gedächtnisses, denn
ich will ja schildern, wie nun das,
was ich eben am Vorstellen
charakterisiert habe, weiterentwickelt
werden kann. Es kann weiterentwickelt
werden dadurch, daß man nun nicht so
denkt, daß man das Denken nur anknüpft
an die äußeren Sinneswahrnehmungen,
sondern daß man denkt durch diejenigen
Methoden, die ich in meinem Buche «Wie
erlangt man Erkenntnisse der höheren
Welten?» und in meiner
«Geheimwissenschaft» genannt habe die
Meditation, Konzentration und so
weiter — auf die Namen kommt es nicht
an. Genau geschildert finden Sie alle
Einzelheiten, wie man da vorgeht, in
den genannten Büchern. Nur das
Prinzipielle will ich jetzt
darstellen.
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Alors que l'on
obtient normalement des pensées en
s'abandonnant passivement aux
perceptions ou en laissant resurgir
les échos des expériences à partir des
souvenirs, on essaie, pour devenir un
chercheur d'esprit anthroposophique,
par l'arbitraire intérieur, comme on
l'a appris à le faire en
mathématisant, en résolvant des
problèmes mathématiques, c'est-à-dire
en exécutant tout en pleine
conscience, et non dans un état de
rêverie, d'hallucination - ce qui
serait le contraire de ce que je vais
décrire aujourd'hui -, en se livrant
en pleine conscience à la pensée et à
la représentation, de sorte que l'on
apprend à se reposer sur des
représentations que l'on a
arbitrairement introduites dans sa
conscience. Il est tout à fait bon de
placer au centre de sa conscience des
représentations aussi claires que
possible, c'est-à-dire non pas des
représentations dans lesquelles on
peut vivre toutes sortes de choses
nébuleuses et mystiques, mais des
représentations que l'on peut
facilement embrasser du regard. Ce qui
compte alors, ce n'est pas ce que l'on
a là pour representation, mais
l'activité psychique/de l'âme que l'on
développe maintenant dans ce méditer.
Remarquez seulement que si vous
contractez continuellement un muscle,
si vous en avez besoin dans votre
travail, le muscle devient fort. Il en
va de même pour votre force mentale
lorsque vous vous concentrez encore et
encore - les exercices durent parfois
des années, cela peut aussi durer
moins longtemps, selon la
prédisposition de l'être humain - sur
des représentations que vous poussez
au centre de votre conscience. La
force de la pensée devient de plus en
plus forte, et elle atteint finalement
un point où vous pouvez dire :
Maintenant, je suis en mesure d'avoir
mes représentations aussi vivantes que
celles que je n'ai normalement que des
impressions sensorielles extérieures.
Notez bien que je n'ai pas
d'hallucinations ou d'illusions. Elles
viennent inconsciemment. Je vis
maintenant dans des représentations
intérieures aussi vivantes que le sont
habituellement les perceptions
sensorielles extérieures, mais je vis
en elles en pleine conscience, et non
pas avec cette humeur d'âme rêveuse,
cette humeur d'âme mystique et
nébuleuse, telle qu'elle existe dans
les hallucinations ou les visions. Il
doit s'agir d'une constitution d'âme
mathématique, par laquelle on s'anime
dans une telle expérience intérieure
de la pure représentation, comme on ne
l'a normalement que lorsqu'on est
livré à la perception sensorielle
extérieure. Pour le dire encore une
fois, il suffit de comparer la
vivacité, l'intensité de la perception
sensorielle extérieure avec ce que
l'on vit habituellement en pensée,
pâle et ombrageuse. Mais on apprend de
plus en plus, de la manière que j'ai
décrite, à être aussi vivement présent
intérieurement avec des pensées
simplement soulevées intérieurement
que l'on ne l'est habituellement que
lorsqu'une impression sensorielle
extérieure nous stimule. Plus de
pensées pâles et ombrageuses - des
pensées intérieurement vivantes ! La
force de pensée de l'âme s'est
renforcée. On a appelé une nouvelle
force du fond de l'âme. On a renforcé
la pensée. Quand on a renforcé la
pensée, on a atteint le premier niveau
de la connaissance suprasensible. Dans
mes livres, je l'ai appelé le niveau
de connaissance imaginative. On a
atteint le niveau de l'imagination. Ce
niveau de l'imagination nous montre,
par le fait que l'on a maintenant une
représentation si vivante, que quelque
chose se rattache à cette
représentation.
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14
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Während
man also sonst Gedanken bekommt
dadurch, daß man sich passiv den
Wahrnehmungen hingibt oder aus den
Erinnerungen heraus die Nachklänge der
Erlebnisse wieder auftauchen läßt,
versucht man, um anthroposophischer
Geistesforscher zu werden, durch
innere Willkür, wie man sie
kennengelernt hat beim
Mathematisieren, beim Lösen
mathematischer Probleme, also so, daß
man vollbewußt alles ausführt, nicht
in einem träumerischen,
halluzinatorischen Zustande — das wäre
das Gegenteil von dem, was ich heute
beschreiben werde —, in voller
Bewußtheit sich dem Denken und
Vorstellen hinzugeben, so daß man
lernt, zu ruhen auf Vorstellungen, die
man willkürlich in sein Bewußtsein
hereinversetzt hat. Es ist durchaus
gut, wenn man möglichst überschaubare
Vorstellungen, also nicht solche, in
denen man allerlei nebuloses,
mystisches Zeug erleben kann, sondern
solche, die man leicht überschauen
kann, in den Mittelpunkt seines
Bewußtseins rückt. Es kommt dann nicht
darauf an, was man da für eine
Vorstellung hat, sondern es kommt auf
die seelische Tätigkeit an, die man
jetzt in diesem Meditieren entwickelt.
Beachten Sie nur: wenn Sie einen
Muskel fortwährend anspannen, wenn Sie
ihn in der Arbeit brauchen, wird der
Muskel stark. Dasselbe geht vor mit
Ihrer seelischen Denkkraft, wenn Sie
immer wieder und wiederum — die
Übungen dauern manchmal jahrelang, es
kann auch kürzere Zeit dauern, je nach
der Veranlagung des Menschen — auf
Vorstellungen sich konzentrieren, die
Sie in den Mittelpunkt Ihres
Bewußtseins rücken. Die Denkkraft wird
immer stärker und stärker, und sie
erreicht endlich einen Punkt, an dem
Sie sagen können: Jetzt bin ich in der
Lage, meine Vorstellungen so lebendig
zu haben, wie ich sonst nur äußere
Sinneseindrücke habe. Wohl gemerkt,
ich habe nicht Halluzinationen oder
Illusionen. Die kommen ja unbewußt.
Ich lebe jetzt in so lebendigen
inneren Vorstellungen, wie sonst die
äußeren Sinneswahrnehmungen sind, aber
ich lebe in ihnen mit vollem
Bewußtsein, nicht mit jener
träumerischen Seelenstimmung, jener
mystisch-nebulosen Seelenstimmung, wie
sie bei Halluzinationen oder Visionen
vorhanden ist. Es muß durchaus eine
mathematische Seelenverfassung sein,
durch die man sich einlebt in ein
solches inneres Erleben an der bloßen
Vorstellung, wie man es sonst nur hat,
wenn man der äußeren Sinneswahrnehmung
hingegeben ist. Man vergleiche nur, um
das noch einmal zu sagen, die
Lebhaftigkeit, die Intensität im
äußeren Sinneswahrnehmen mit dem, was
man sonst blaß und schattenhaft in
Gedanken erlebt. Aber man lernt auf
die Weise, wie ich es geschildert
habe, immer mehr und mehr, mit bloß
innerlich aufgeworfenen Gedanken so
lebhaft innerlich dazusein, wie man
sonst nur lebhaft da ist, wenn
irgendein äußerer Sinneseindruck einen
anregt. Nichts mehr von blassen,
schattenhaften Gedanken — innerlich
lebendige Gedanken! Die seelische
Denkkraft hat sich verstärkt. Man hat
eine neue Kraft aus dem Inneren seiner
Seele herausgerufen. Das Denken hat
man erkraftet. Hat man das Denken
erkraftet, dann hat man die erste
Stufe übersinnlicher Erkenntnis
erreicht. Ich habe sie in meinen
Büchern genannt die imaginative
Erkenntnisstufe. Man hat die Stufe der
Imagination erreicht. Diese Stufe der
Imagination zeigt einem, indem man
jetzt ein so lebendiges Vorstellen
hat: da schließt sich an dieses
Vorstellen etwas an.
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Revenons à la vie
sensorielle ordinaire et au
représenter ordinaire. Aujourd'hui,
nous percevons quelque chose. Nous
sommes vivement engagés dans cette
perception. Nous nous faisons une
représentation pâle, ombrageuse. Au
bout d'une semaine, disons, sous
l'impulsion de quelque chose, ou bien
en se libérant, comme on dit, cette
représentation surgit à nouveau de la
mémoire. Elle sort de nous, pour le
dire trivialement. Le fait que j'ai
fait une fois l'expérience sensorielle
est la raison pour laquelle, plus
tard, cette même représentation
réapparaît dans la mémoire de mon être
humain intérieur. Maintenant, après
m'être exercé, je suis en mesure
d'avoir dans ma conscience des pensées
renforcées, que j'appelle pensées
imaginatives parce qu'elles se
présentent avec la vivacité,
l'intensité d'images, parce qu'elles
sont vraiment comme des images
sensorielles, bien qu'elles ne soient
d'abord que des pensées. Mais de la
même manière que lorsque je pense à
une expérience extérieure - si je ne
fais que la regarder, aucun souvenir
ne me vient plus tard, seulement si
j'y ai pensé -, un souvenir peut
surgir de mon propre être, de la même
manière, lorsque j'ai maintenant une
pensée, et de surcroît de manière
renforcée, dans l'âme, il me vient de
mon propre être quelque chose qui
ressemble d'abord à un souvenir, mais
qui n'est justement pas un souvenir.
Quelque chose s'élève maintenant, qui
n'est pas une réminiscence d'un vécu
sensoriel extérieur, mais quelque
chose que je n'ai jamais perçu
auparavant comme s'élevant de
l'intérieur de moi. Si je peux
m'exprimer ainsi, de la même manière
que les souvenirs d'expériences
ordinaires remontent normalement, de
la même manière, par la force de la
pensée renforcée, ce que je n'ai
encore jamais vu intérieurement
remonte maintenant de l'intérieur. Et
je vais très vite reconnaître ce qui
s'élève. J'essaie, en avançant de plus
en plus dans cette méditation, de
l'amener à une clarté de plus en plus
grande dans ce qui monte
intérieurement, et j'arrive finalement
à savoir ce qu'est réellement ce qui
monte intérieurement. J'en viens à
ceci : cette ascension intérieure,
c'est moi-même, tel que je me suis
développé depuis ma naissance ici sur
terre.
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15
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Knüpfen
wir noch einmal an das gewöhnliche
Sinnesleben und an das gewöhnliche
Vorstellen an. Wir nehmen heute irgend
etwas wahr. Wir sind lebhaft in dieser
Wahrnehmung drinnen. Wir bilden uns
eine blasse, schattenhafte
Vorstellung. Nach einer Woche, sagen
wir, durch irgend etwas veranlaßt oder
auch freisteigend, wie man wohl sagt,
tritt diese Vorstellung aus der
Erinnerung wieder auf. Sie kommt aus
uns heraus, trivial ausgedrückt. Daß
ich einmal das sinnliche Erlebnis
hatte, das ist die Ursache, daß später
in der Erinnerung aus meinem inneren
menschlichen Wesen dieselbe
Vorstellung wiederum auftaucht. Jetzt,
nach meinem Üben, bin ich in der Lage,
in meinem Bewußtsein verstärkte
Gedanken zu haben, die ich deshalb
imaginative Gedanken nenne, weil sie
mit der Lebendigkeit, mit der
Intensität von Bildern auftreten, weil
sie wirklich wie sinnliche Bilder
sind, trotzdem sie zunächst nur
Gedanken sind. Aber so, wie sonst
dadurch, daß ich über ein äußeres
Erlebnis gedacht habe — wenn ich es
nur anglotze, kommt mir keine
Erinnerung später, nur wenn ich
darüber gedacht habe —, eine
Erinnerung kommen kann aus meinem
eigenen Wesen heraus, so kommt mir
dadurch, daß ich jetzt einen Gedanken,
und noch dazu in verstärktem Maße, in
der Seele habe, aus meinem eigenen
Wesen heraus etwas, was zunächst so
aussieht wie eine Erinnerung, was aber
eben keine Erinnerung ist. Es steigt
jetzt etwas auf, was nicht eine
Reminiszenz von einem äußeren
SinnlichErlebten ist, sondern etwas
ist, was ich früher überhaupt niemals
aus meinem Inneren heraus aufsteigend
wahrgenommen habe. Wenn ich es so
ausdrücken darf: So wie sonst
Erinnerungen an gewöhnliche Erlebnisse
aufsteigen, so steigt durch die Kraft
des verstärkten Denkens jetzt
dasjenige aus dem Inneren herauf, was
ich noch niemals innerlich geschaut
habe. Und ich werde sehr bald
erkennen, was das ist, was da
aufsteigt. Ich versuche, indem ich
weiter und weiter schreite in diesem
Meditieren, es zu immer größerer und
größerer Deutlichkeit zu bringen in
diesem innerlich Aufsteigenden, und
ich komme zuletzt darauf, was dieses
innerlich Aufsteigende eigentlich ist.
Ich komme darauf: Dieses innerlich
Aufsteigende, das bin ich selbst, wie
ich in der Zeit seit meiner Geburt
hier auf der Erde mich entwickelt
habe.
|
Sinon, nous n'avons
qu'un flux de souvenirs, à partir
desquels s'élèvent des particuliers
qui se trouvent normalement dans
l'inconscient. Je ne parle pas de ces
souvenirs. Ces souvenirs sont en effet
ce qui monte aussi dans la conscience
ordinaire. Mais ce qui s'élève
maintenant, appelé de l'intérieur par
la force de la pensée renforcée, ce
n'est pas seulement une pensée, une
pensée de souvenir, c'est ce qui me
conduit beaucoup plus profondément
dans mon être humain intérieur que la
force du souvenir. C'est quelque chose
qui me fait en quelque sorte descendre
dans des couches plus profondes de mon
être intérieur que ne le font les
pensées de souvenir. C'est quelque
chose qui me montre comment, lorsque
j'étais petit enfant, j'ai utilisé des
capacités que j'avais au niveau de
l'âme pour donner une forme plastique
à mon organisme à partir du cerveau.
C'est ce qui me montre comment,
lorsque j'étais un enfant un peu plus
grand, j'ai continué à former
plastiquement mon être intérieur à
l'aide de la faculté de parler. En
bref, ma vie intérieure se présente à
mon âme dans un grand et immense
tableau, comme je ne l'avais jamais vu
auparavant. Et ce qui se présente
maintenant devant mon âme n'est pas
purement une image. Je vous prie d'en
tenir compte. Ce n'est pas purement
une image, mais c'est quelque chose
dont je reconnais, en le saisissant,
qu'il est lié à mes forces de
croissance, à ce qui croît en moi, à
ce qui vit en moi dans les forces
d'alimentation, dans les forces de
circulation, dans les forces de
respiration, à ce qui est en général
un corps intérieur, suprasensible, par
rapport au corps physique. Je suis en
train d'apprendre à connaître un
deuxième humain en moi. J'apprends à
reconnaître que je peux me dire ceci :
tu portes sur toi ton corps extérieur,
qui est étendu dans l'espace, qui a
des bras, des pieds, une tête et ainsi
de suite. C'est un corps spatial. Mais
ce que tu viens de découvrir par ta
méditation, par la connaissance
imaginative, c'est un organisme qui
vit dans le temps, pas dans l'espace,
un organisme temporel.
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16
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Wir
haben sonst nur den Strom von
Erinnerungen, aus denen einzelne
aufsteigen, die sonst im Unbewußten
drunten sind. Diese Erinnerungen meine
ich nicht. Diese Erinnerungen sind ja
das, was auch im gewöhnlichen
Bewußtsein aufsteigt. Aber das, was
jetzt aufsteigt, herausgerufen aus dem
Inneren durch die Kraft des
verstärkten Denkens, das ist nicht
bloß Gedanke, Erinnerungsgedanke, das
ist dasjenige, was mich viel tiefer
hineinführt in mein inneres
Menschenwesen als die
Erinnerungskraft. Das ist etwas, was
mich gewissermaßen in tiefere
Schichten meines innenwesens
hinunterführt, als mich die
Erinnerungsgedanken hinunterführen.
Das ist etwas, was mir zeigt, wie ich
als kleines Kind Fähigkeiten, die ich
seelisch hatte, dazu verwendet habe,
meinen Organismus plastisch
auszugestalten vom Gehirne aus. Das
ist dasjenige, was mir zeigt, wie ich
als ein etwas größeres Kind in mir mit
Hilfe der Sprachfähigkeit meinen
inneren Menschen weiter plastisch
ausgebildet habe. Kurz, mein innerstes
Leben tritt vor meine Seele in einem
großen, gewaltigen Tableau, wie ich es
früher nicht gesehen habe. Und
dasjenige, was da jetzt vor meine
Seele tritt, ist eben nicht bloß Bild.
Das bitte ich wohl zu beachten. Es ist
nicht bloß Bild, sondern es ist etwas,
von dem ich erkenne, indem ich es
auffasse, daß es zusammenhängt mit
meinen Wachstumskräften, mit
demjenigen, was in mir wächst, was in
mir auch lebt in den
Ernährungskräften, in den
Zirkulations-, in den Atmungskräften,
was überhaupt ein innerer,
übersinnlicher Leib ist gegenüber dem
physischen Leibe. Ich lerne jetzt eben
einen zweiten Menschen in mir kennen.
Ich lerne erkennen, daß ich mir
folgendes sagen darf: Da trägst du
deinen äußeren Leib an dir, der ist im
Raume ausgedehnt, der hat Arme, Füße,
einen Kopf und so weiter. Das ist ein
räumlicher Leib. Aber dasjenige, was
du jetzt entdeckt hast durch deine
Meditation, durch imaginatives
Erkennen, das ist ein Organismus, der
in der Zeit, nicht im Raume lebt, ein
Zeitorganismus.
|
Il est déjà
difficile pour l'humain d'aujourd'hui
d'entendre parler d'un tel organisme
temporel. Mais cet organisme temporel
est vraiment présent en nous comme un
deuxième humain, et nous pouvons
l'appeler un organisme. Car on en
arrive, disons, quand on est déjà
devenu un vieux gars, comme je peux le
dire de moi-même, à savoir que l'on a
une certaine configuration d'âme.
Cette configuration d'âme que l'on
porte maintenant en soi est liée à une
configuration d'âme peut-être dans la
cinquième ou sixième année de vie. Et
de même que ma main gauche dans mon
organisme spatial est liée, pour mon
bien, à une partie quelconque de mon
cerveau dans cet organisme spatial, et
que le cerveau est dans cet organisme
spatial pour que les différentes
parties se rapportent les unes aux
autres, de même, dans le temps et non
dans l'espace, les différentes parties
de l'organisme temporel se rapportent
les unes aux autres. Je porte cet
organisme temporel en moi. Dans mes
livres, je l'ai appelé corps éthérique
ou corps de forces formatrices. Ce
corps de forces formatrices est
justement un organisme temporel. C'est
la première chose que nous découvrons
sur le chemin de la recherche
imaginative. Nous observons notre vie
terrestre passée dans ses forces
intérieures créatives et
suprasensibles. Nous ne spéculons pas
sur une force de vie, mais nous
regardons notre vie terrestre passée
comme un tableau organisé
intérieurement, comme un organisme
temporel, comme le corps de forces
formatrices. Des conceptions plus
anciennes de ces choses, qui n'étaient
pas aussi pleinement conscientes, qui
étaient plus pressenties, plus
instinctives, mais qui, dans leurs
pressentiments, connaissaient quelque
chose de ces choses, ont appelé ce
corps temporel, ce corps de forces
d'images, le corps éthérique. Ce ne
sont pas les expressions qui comptent,
mais ce que l'on entend par ces
choses. Dans ce corps éthérique, on a
absolument une réalité, une réalité
temporelle en soi, et personne ne
comprend la formation de l'humain s'il
ne comprend pas ce corps éthérique. Et
ce qu'il y a de plus important dans ce
corps éthérique, c'est qu'au moment où
nous en sommes arrivés à embrasser
d'un regard spirituel notre vie
terrestre, dans ce tableau de vie
qu'est le corps des forces de l'image,
nous cessons de faire la distinction
entre le subjectif et l'objectif. Le
corps éthérique ou corps de forces
formatrices que nous portons en nous,
qui est un corps temporel fluide, nous
pourrions le dessiner schématiquement.
Mais nous devons être conscients que
nous peignons alors en un instant
quelque chose qui s'écoule
continuellement. De même qu'on ne peut
pas peindre l'éclair, on ne peut pas
peindre ce corps éthérique. On ne
peint toujours qu'un instant qui est
retenu. On doit justement être clair à
soi que dépend de ce corps de forces
formatrices la manière dont on est
formé en tant qu'être humain. Et dès
l'instant où l'on prend conscience que
ce corps éthérique est en soi un corps
de force, dont on ne peut comprendre
l'humain sans connaître la structure
interne, on remarque que les mêmes
forces qui agissent en soi en tant que
tel corps éthérique traversent aussi
le monde en tant que forces éthériques
; que le subjectif et l'objectif
cessent d'avoir une signification ;
que ce corps de forces formatrices est
lié au grand déroulement temporel de
l'univers ; que nous nous tenons à
l'intérieur comme un membre dans ce
grand univers. Nous commençons à
parler des processus éthériques de
l'univers, car ceux-ci deviennent
clairs pour nous au moment où nous
parvenons à une représentation aussi
vivante que celle que nous avons
normalement avec les perceptions
sensorielles extérieures. Et nous
pouvons y parvenir justement par la
méditation. Bref, nous nous installons
dans un monde d'éther. Mais nous
apprenons en même temps à reconnaître
la première chose qui est
suprasensible en nous-mêmes. Nous ne
sortons pas encore de la vie
terrestre, mais nous apprenons à
reconnaître ce qui est suprasensible
en nous au cours de la vie terrestre.
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17
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Es ist
für den heutigen Menschen schon
schwierig, wenn man ihm spricht von
einem solchen Zeitorganismus. Aber es
ist wirklich dieser Zeitorganismus als
ein zweiter Mensch in uns vorhanden,
und wir dürfen ihn einen Organismus
nennen. Denn man kommt darauf, sagen
wir, wenn man schon ein alter Kerl
geworden ist, wie ich es ja von mir
sagen darf, man weiß, man hat eine
gewisse Seelenkonfiguration. Diese
Seelenkonfiguration, die man jetzt in
sich trägt, hängt zusammen mit einer
Seelenkonfiguration vielleicht im
fünften oder sechsten Lebensjahr. Und
so, wie meine linke Hand in meinem
Raumesorganismus zusammenhängt
meinetwillen mit irgendeiner Partie
meines Gehirns in diesem
Raumesorganismus, und wie das Gehirn
in diesem Raumesorganismus ist
deshalb, damit die einzelnen Partien
sich aufeinander beziehen, so beziehen
sich in der Zeit, nicht im Raume, die
einzelnen Partien des Zeitorganismus
aufeinander. Ich trage diesen
Zeitorganismus in mir. Ich habe ihn in
meinen Büchern Ätherleib oder
Bildekräfteleib genannt. Dieser
Bildekräfteleib ist eben ein
Zeitorganismus. Er ist das erste, was
wir entdecken auf dem Wege der
imaginativen Forschung. Wir
überschauen unser bisheriges
Erdenleben in seinen innerlich
schöpferischen, übersinnlichen
Kräften. Wir spekulieren nicht über
eine Lebenskraft, sondern wir schauen
unser bisheriges Erdenleben an als ein
innerlich organisiertes Tableau, als
einen Zeitorganismus, als den
Bildekräfteleib. Ältere, nicht so
vollbewußte Anschauungen von diesen
Dingen, die mehr ahnungsvoll, mehr
instinktiv waren, aber in ihren
Ahnungen etwas wußten von diesen
Dingen, haben diesen Zeitleib, diesen
Bildekräfteleib den Ätherleib genannt.
Auf die Ausdrücke kommt es ja nicht
an, sondern darauf, was mit diesen
Dingen gemeint ist. Man hat in diesem
Ätherleib durchaus eine Realität, eine
Zeitrealität in sich, und niemand
versteht die Bildung des Menschen, der
nicht diesen Ätherleib versteht. Und
das Bedeutsamste an diesem Ätherleibe
ist das, daß wir in dem Augenblick, wo
wir soweit sind, daß wir unser
bisheriges Erdenleben wie mit einem
geistigen Blicke überschauen in diesem
Lebenstableau, das der Bildekräfteleib
ist, auch aufhören zu unterscheiden
zwischen subjektiv und objektiv. Der
Ätherleib oder Bildekräfteleib, den
wir in uns tragen, der ein fließender
Zeitleib ist, wir könnten ihn
schematisch aufmalen. Aber wir müssen
uns bewußt machen, daß wir dann in
einem Augenblick malen etwas, was
fortwährend hinfließt. Ebenso wenig,
wie man den Blitz malen kann, kann man
diesen Ätherleib malen. Man malt immer
nur einen Augenblick, der festgehalten
wird. Man muß sich eben klar sein, daß
es von diesem Bildekräfteleib abhängt,
wie man als Mensch gebildet ist. Und
in dem Augenblick, wo man gewahr wird,
wie dieser Ätherleib in einem ein
Kraftleib ist, ohne dessen inneres
Gefüge zu kennen man den Menschen
nicht verstehen kann, merkt man, daß
dieselben Kräfte, die da in einem
wirken als solcher Ätherleib, auch die
Welt als ätherische Kräfte
durchziehen; daß Subjektiv und
Objektiv aufhören, eine Bedeutung zu
haben; daß dieser Bildekräfteleib
zusammenhängt mit dem großen
Zeitverlauf des Universums; daß wir
drinnenstehen als ein Glied in diesem
großen Universum. Wir fangen an zu
sprechen von den Äther vorgängen des
Universums, denn diese werden uns klar
in dem Momente, wo wir zu einem so
lebendigen Vorstellen kommen, wie wir
sonst nur lebendig die äußeren
Sinneswahrnehmungen haben. Und wir
können das durch Meditation eben
erreichen. Kurz, wir leben uns ein in
eine Ätherwelt. Wir lernen aber
dadurch zugleich erkennen das erste,
was in uns selber übersinnlich ist.
Noch nicht kommen wir hinaus aus dem
Erdenleben, aber wir lernen erkennen
dasjenige, was innerhalb des
Erdenlebens in uns übersinnlich ist.
|
Si nous voulons
aller plus loin, nous devons aussi
poursuivre nos exercices. Ces
exercices comportent beaucoup,
beaucoup de détails. Je l'ai décrit
dans les livres et je ne veux en
donner ici que le principe. La
première chose dans ces exercices
était de renforcer la force de pensée,
d'arriver à former une pensée
imaginative, une pensée aussi vivante
que l'expérience de la perception
sensorielle. La deuxième chose que
l'on doit former peut être
caractérisée de la manière suivante.
Celui qui développe en pleine
conscience de telles imaginations,
grâce auxquelles il apprend à
connaître le monde éthérique, le monde
des forces formatrices, est aussi en
mesure de comprendre que ces
imaginations, ces images - car c'est
sous forme d'images que sa propre vie
passée se présente à lui dans un grand
tableau, que le monde extérieur se
présente à lui dans un tableau
universel -, que ces images, bien
qu'on les ait provoquées de manière
tout à fait arbitraire, nous
retiennent plus fortement que les
pensées ordinaires, pâles et
ombrageuses. La plupart des humains
savent que ces pensées pâles et
obscures tombent malheureusement trop
vite dans l'oubli - c'est surtout le
cas avant les examens. Mais si l'on a
justement utilisé une force puissante
dans ses pensées, celles-ci nous
retiennent, elles ne veulent plus nous
lâcher. Pour progresser, il ne faut
pas s'arrêter à ce niveau. Avec la
même volonté que celle avec laquelle
on a appelé dans l'âme ces images, ces
imaginations, avec la même force et la
même volonté, on doit aussi savoir les
éloigner, les renvoyer de l'âme, de
sorte que l'on puisse avoir dans l'âme
ce que je voudrais maintenant appeler
la vacuité de la conscience.
|
18
|
Wollen
wir nun weiterkommen, dann müssen wir
unsere Übungen auch fortsetzen. Diese
Übungen bestehen aus vielen, vielen
Einzelheiten. Ich habe es in den
Büchern geschildert und will hier nur
das Prinzipielle angeben. Das erste
bei diesen Übungen bestand darin, daß
die Denkkraft verstärkt wird, daß man
dazu kommt, ein imaginatives Denken
auszubilden, ein Denken, das so
lebendig ist wie sonst nur das Erleben
an der Sinneswahrnehmung. Das zweite,
was man ausbilden muß, kann in der
folgenden Weise charakterisiert
werden. Derjenige, der vollbewußt
solche Imaginationen entwikkelt, durch
die er dann die Ätherwelt, die
Bildekräftewelt kennenlernt, der kommt
auch in die Lage einzusehen, daß diese
Imaginationen, diese Bilder — denn als
Bilder tritt das eigene bisherige
Leben einem entgegen in einem großen
Tableau, tritt einem die äußere Welt
entgegen in einem universellen Tableau
—, daß diese Bilder, trotzdem man sie
ganz willkürlich hervorgerufen hat,
einen stärker festhalten als die
gewöhnlichen, blassen, schattenhaften
Gedanken. Die meisten Menschen wissen
ja, daß diese blassen, schattenhaften
Gedanken leider nur zu schnell in
Vergessenheit geraten — besonders vor
dem Examen ist das meistens der Fall.
Aber wenn man eben eine starke Kraft
angewendet hat in den Gedanken, so
halten einen die Gedanken fest, sie
wollen einen nicht mehr loslassen. Man
muß nun, um weiterzukommen, nicht auf
dieser Stufe stehenbleiben. Mit
derselben Willkür, mit der man in die
Seele hereingerufen hat diese Bilder,
diese Imaginationen, mit derselben
Kraft und Willkür muß man sie auch
wieder zu entfernen verstehen, sie aus
der Seele fortschicken können, so daß
man das in der Seele haben kann, was
ich nun nennen möchte: Leerheit des
Bewußtseins.
|
Il suffit de voir à
quoi ressemble cette vacuité de la
conscience dans la vie ordinaire.
Lorsque la conscience vide apparaît
dans la vie ordinaire, il n'y a
généralement plus de conscience, on
s'endort. La conscience ordinaire
s'endort lorsqu'elle devient vide
d'impressions sensorielles, de
souvenirs et ainsi de suite. Mais
c'est justement la différence entre
cette conscience ordinaire et celle
que l'on a déjà acquise dans la
reconnaissance imaginative, que l'on
apprend à atténuer, à réduire
complètement ces imaginations, et que
l'on se trouve maintenant face au
monde dans un état absolument éveillé.
J'aimerais dire : totalement dans
l'attente. On veille, on n'a rien dans
la conscience, parce qu'on a effacé
les imaginations avec la force
puissante qui était nécessaire. On
attend en veillant ce qui va se
passer. Et si l'on a créé une
conscience vide en éliminant d'abord
une force de pensée renforcée, alors
cette conscience vide n'attend pas en
vain. Le monde suprasensible pénètre
alors dans cette conscience vide, il y
pénètre exactement de la même manière
que le monde sensible pénètre par nos
yeux et nos oreilles, par notre
organisme thermique/de chaleur et
ainsi de suite. Nous découvrons alors
qu'un monde suprasensible nous entoure
et qu'il pénètre maintenant dans la
conscience vide comme le monde
spirituel, mais éveillé comme nous
avions auparavant le monde sensible
autour de nous. Et pourtant, parce que
nous accomplissons tout cela avec une
conscience arbitraire absolue, la
conscience originelle de la vie
quotidienne, c'est-à-dire le bon sens,
reste toujours présente à côté de
cette conscience élevée, contrairement
à l'état de quelqu'un qui hallucine et
qui a des visions, car dans ce cas,
toute sa conscience se transforme en
visions particulières. Ce n'est pas le
cas de la conscience dont je parle. La
conscience quotidienne, par laquelle
nous sommes fermement ancrés dans la
vie, dans la science ordinaire, reste
à côté à chaque étape, elle reste
continuellement présente comme
contrôleur. Ceux qui parlent du fait
que ce qui est décrit comme la
conscience anthroposophique pourrait
être basé sur des visions ou des
hallucinations, ne savent pas de quoi
il s'agit. Ils parlent sans se
demander de quoi il s'agit.
|
19
|
Machen
Sie sich nur klar, wie diese Leerheit
des Bewußtseins im gewöhnlichen Leben
ausschaut. Wenn leeres Bewußtsein im
gewöhnlichen Leben eintritt, da ist
eben meistens kein Bewußtsein mehr
vorhanden, da schläft man ein. Das
gewöhnliche Bewußtsein schläft ein,
wenn es leer von Sinneseindrücken, von
Erinnerungen und so weiter wird. Aber
das ist eben der Unterschied zwischen
diesem gewöhnlichen Bewußtsein und
dem, was man sich jetzt schon errungen
hat im imaginativen Erkennen, daß man
dämpfen lernt, ganz herabdämpfen lernt
diese Imaginationen, und daß man doch
nun der Welt gegenübersteht in einem
absolut wachenden Zustand. Ich möchte
sagen: ganz Erwartung. Man wacht, hat
nichts im Bewußtsein, weil man mit der
starken Kraft, die notwendig war, die
Imaginationen getilgt hat. Man
erwartet wachend, was sich nun ergibt.
Und wenn man leeres Bewußtsein dadurch
hergestellt hat, daß man erst
verstärkte Denkkraft tilgen mußte,
dann wartet dieses leere Bewußtsein
nicht vergebens. Dann dringt in dieses
leere Bewußtsein ein die übersinnliche
Welt, dringt genau so ein, wie die
sinnliche Welt durch unsere Augen und
Ohren, durch unseren Wärmeorganismus
und so weiter eindringt. Da machen wir
die Entdeckung, daß uns eine
übersinnliche Welt umgibt, die nun in
das leere, aber wache Bewußtsein
hereindringt als die geistige Welt,
wie wir vorher die sinnliche Welt um
uns hatten. Dabei bleibt immer, weil
wir alles das vollziehen mit absolutem
Willkür-Bewußtsein, neben diesem
erhöhten Bewußtsein das ursprüngliche
Bewußtsein des alltäglichen Lebens,
das heißt der gesunde
Menschenverstand, vorhanden, im
Gegensatz zu dem Zustand, wenn jemand
halluziniert und Visionen hat, denn
dabei geht sein ganzes Bewußtsein in
einzelne Visionen über. Das ist bei
dem Bewußtsein, von dem ich spreche,
nicht der Fall. Das Alltagsbewußtsein,
durch das wir fest drinnenstehen im
Leben, in der gewöhnlichen
Wissenschaft, das bleibt bei jedem
Schritt daneben, bleibt fortwährend
als Kontrolleur vorhanden. Diejenigen,
die davon sprechen, daß auch das, was
da als anthroposophisches Bewußtsein
geschildert wird, auf Visionen oder
Halluzinationen beruhen könnte, die
wissen nicht, um was es sich handelt.
Die reden, indem sie sich nicht
erkundigen, um was es sich handelt.
|
Mais si un monde
suprasensible pénètre maintenant dans
notre environnement à travers la
conscience vide, alors nous sommes
aussi en mesure de percevoir en
nous-mêmes autre chose que le simple
corps éthérique en sorte de tableau
décrit précédemment. Nous sommes
maintenant en mesure de voir au-delà
de la naissance et de la conception.
En éliminant ce qu'est le corps de
forces formatricd, nous ne voyons plus
rien de l'être humain entier entre la
naissance et le moment actuel de
l'expérience, à travers la conscience
vide. Car si nous avons appris à
effacer les imaginations et à avoir
une conscience vide, nous pouvons
aussi effacer tout ce qui nous remplit
en tant que corps éthérique et
regarder en arrière sur nous-mêmes
avec une conscience vide. Certes, cet
humain ordinaire reste là pour celui
qui se trouve à côté et qui peut le
contempler. Mais cette conscience
élevée pénètre maintenant dans le
monde dans lequel nous étions avant de
descendre du monde spirituel et
d'adopter un corps terrestre de nos
parents et arrière (?) parents.
Maintenant, nous regardons le monde
dans lequel, avant d'être enveloppés
d'un corps physique, nous étions unis
à ces substances spirituelles qui sont
dans le monde spirituel. Nous
apprenons maintenant à reconnaître ce
que nous étions avant de descendre
dans la vie physique. Nous apprenons
maintenant à reconnaître une chose
supplémentaire de manière
suprasensorielle.
|
20
|
Aber
wenn jetzt durch das leere Bewußtsein
aus unserer Umgebung eine
übersinnliche Welt eindringt, dann
sind wir auch in der Lage, noch
weiteres an uns selber wahrzunehmen
als bloß den vorher geschilderten
tableauartigen Ätherleib. Jetzt kommen
wir in die Lage, hinauszuschauen über
Geburt und Konzeption. Indem wir
austilgen können, was der ganze
Bildekräfteleib ist, sehen wir durch
das leere Bewußtsein nichts mehr von
dem ganzen Menschen zwischen der
Geburt und dem jetzigen
Erlebnis-Zeitpunkte. Denn haben wir
gelernt, die Imaginationen zu tilgen
und leeres Bewußtsein zu haben, so
können wir alles, was uns als
Ätherleib erfüllt, auch austilgen und
mit leerem Bewußtsein auf uns selbst
zurückschauen. Da bleibt zwar dieser
gewöhnliche Mensch für den
Danebenstehenden da, der kann den
betrachten. Aber dieses erhöhte
Bewußtsein dringt jetzt hinaus in
diejenige Welt, in der wir waren,
bevor wir heruntergestiegen sind aus
der geistig-seelischen Welt und einen
irdischen Leib von unseren Eltern und
Ureltern angenommen haben. Jetzt
schauen wir in die Welt, in der wir,
bevor wir mit einem physischen Leibe
umhüllt waren, vereinigt waren mit
jenen geistigen Substanzen, die in der
geistigen Welt sind. Jetzt lernen wir
erkennen, wie wir waren, bevor wir
heruntergestiegen sind in das
physische Leben. Jetzt lernen wir ein
Weiteres übersinnlich erkennen.
|
Nous avons d'abord,
en nous considérant comme des êtres
physiques terrestres, notre corps
spatial, le corps physique ; nous
avons le deuxième corps, que nous
saisissons par la connaissance
imaginative, qui est suprasensible,
mais qui ne mène pas au-delà de la vie
terrestre ; mais maintenant nous avons
le troisième corps. Parce qu'il mène
dans les mondes stellaires, on
l'appelle - ce n'est qu'une
terminologie - le corps astral. On
apprend à connaître la véritable
essence de l'âme humaine. On apprend à
connaître cette troisième entité, la
deuxième entité suprasensible de
l'humain.
|
21
|
Wir
haben zuerst, indem wir uns als
physisches Erdenwesen betrachten,
unseren Raumesleib, den physischen
Leib; wir haben den zweiten Leib, den
wir durch imaginative Erkenntnis
erfassen, der ein übersinnlicher ist,
aber nicht über das Erdenleben
hinausführt; jetzt aber haben wir den
dritten Leib. Weil er in die
Sternenwelten führt, nennt man ihn —
es ist nur eine Terminologie — den
Astralleib. Das eigentliche
Seelenwesen des Menschen lernt man
kennen. Man lernt dieses Dritte, die
zweite übersinnliche Wesenheit des
Menschen, kennen.
|
Mais nous l'avons
aussi dans notre corps pendant la vie
terrestre. Elle est voilée dans le
corps physique. Elle était présente
avant notre naissance ou notre
conception. C'est alors que l'on
parvient, par l'observation, à la
connaissance de l'un des aspects de
l'éternité de l'humain. Nous avons
tellement perdu ce côté de l'éternité
de l'humain que les langues modernes
n'ont presque plus de mot pour le
désigner. Nous parlons d'immortalité,
de ce que nous avons à travers les
traditions, qui n'étaient pourtant que
les traditions des derniers
millénaires, nous parlons de
prolongement au-delà de la mort. Que
l'on puisse aussi parler d'un
prolongement au-delà de la naissance,
cela nécessiterait que nous
connaissions aussi l'autre côté de
l'éternité et que nous forgeons le mot
innatalité, car cette innatalité est
l'autre côté de l'éternité.
|
22
|
Diese
haben wir aber auch in unserem Leibe
im Erdenleben. Sie verhüllt sich im
physischen Leibe. Sie war vorhanden
vor unserer Geburt beziehungsweise
unserer Empfängnis. Da gelangt man
dann durch Anschauung zur Erkenntnis
der einen Seite der Ewigkeit des
Menschen. Wir haben so sehr diese eine
Seite der Ewigkeit des Menschen
verloren, daß die modernen Sprachen
kaum mehr ein Wort dafür haben. Wir
reden von Unsterblichkeit, von
demjenigen, was wir durch die
Traditionen, die aber nur die
Traditionen der letzten Jahrtausende
waren, haben, reden von der
Verlängerung über den Tod hinaus. Daß
man auch reden kann von einer
Verlängerung über die Geburt hinaus,
das würde notwendig machen, daß wir
auch von der anderen Seite der
Ewigkeit wissen und das Wort
Ungeborenheit prägen, denn diese
Ungeborenheit ist die andere Seite der
Ewigkeit.
|
Or, c'est ainsi que
nous nous sommes élevés à de telles
connaissances, qui ne peuvent pas
pénétrer dans notre état d'âme
autrement qu'en apprenant à connaître
quelque chose qui nous est justement
totalement fermé dans notre conscience
ordinaire. Je vous ai décrit comment
la conscience vide doit entrer et
comment, à partir du monde spirituel,
le contenu du monde suprasensible doit
pénétrer dans cette conscience vide,
de la même manière que le monde
sensible pénètre dans les yeux et les
oreilles. Cette deuxième étape de la
connaissance suprasensible, je
l'appelle l'inspiration : la
connaissance inspirée. Par la
connaissance inspirée, nous entrons
directement dans le monde
suprasensible réel. Nous apprenons
avant tout à nous connaître nous-mêmes
en tant qu'être suprasensible dans
notre existence prénatale. Nous
apprenons aussi à reconnaître
l'environnement spirituel. Et c'est là
que quelque chose de très important se
produit. Je ne veux aujourd'hui que
l'esquisser, nous le développerons
plus précisément dans les jours à
venir. Prenez le rapport entre
l'environnement et notre propre monde
intérieur. Nous pouvons le décrire en
disant que pour la conscience
ordinaire, il y a le monde matériel à
l'extérieur. Si nous nous plaçons
maintenant objectivement face à
l'humain, nous disons : Lorsque
l'humain regarde dans ce monde
matériel à travers ses yeux et perçoit
autre chose à travers ses oreilles, il
y a dehors les choses et les faits
matériels, et à l'intérieur de l'être
de l'âme, en pensant, en ressentant et
en voulant, se trouvent ses contenus
idéels, ses contenus psychiques/d'âme.
En percevant les choses matérielles,
l'humain porte dans son âme
intérieure, sous forme d'image, de
représentation, délicatement d'âme et
finement d'âme, ce monde matériel
extérieur. Dès l'instant où nous
apprenons à saisir dans notre
conscience vide le monde spirituel qui
nous entoure, quelque chose de nouveau
se lève aussi pour notre intérieur.
|
23
|
Nun,
auf diese Weise sind wir aber
aufgestiegen zu solchen Erkenntnissen,
die nun nicht anders in unsere
Seelenverfassung hereinkommen können
als dadurch, daß wir etwas
kennenlernen, was uns eben ganz
verschlossen ist für unser
gewöhnliches Bewußtsein. Ich
schilderte Ihnen ja, wie leeres
Bewußtsein eintreten muß und wie aus
der geistigen Welt hereinkommen muß in
dieses leere Bewußtsein der Inhalt der
übersinnlichen Welt so, wie sonst
hereindringt in Augen und Ohren die
sinnliche Welt. Diese zweite Stufe der
übersinnlichen Erkenntnis nenne ich
Inspiration: die inspirierte
Erkenntnis. Durch die inspirierte
Erkenntnis kommen wir nun unmittelbar
hinein in die wirkliche übersinnliche
Welt. Wir lernen vor allen Dingen uns
selbst als übersinnliches Wesen
erkennen in unserem vorgeburtlichen
Dasein. Wir lernen auch die geistige
Umwelt erkennen. Und jetzt tritt etwas
sehr Bedeutsames ein. Ich möchte es
Ihnen heute zunächst nur skizzenhaft
andeuten, in den nächsten Tagen wird
es noch genauer ausgeführt werden.
Nehmen Sie das Verhältnis der Umwelt
zu unserer eigenen inneren Welt. Wir
können dieses so beschreiben, daß wir
sagen, für das gewöhnliche Bewußtsein
ist da draußen die materielle Welt.
Wenn wir uns nun dem Menschen objektiv
gegenüberstellen, so sagen wir: Wenn
der Mensch durch seine Augen in diese
materielle Welt hineinschaut, durch
seine Ohren anderes wahrnimmt, so sind
da draußen die materiellen Dinge und
Tatsachen, und im Seelenwesen drinnen
sind denkend, fühlend und wollend
seine ideellen, seine seelischen
Inhalte. Indem der Mensch das
Materielle wahrnimmt, trägt er in
seinem seelischen Inneren bildhaft,
als Abbild, seelisch fein, seelisch
dünn, diese äußere materielle Welt. In
dem Augenblick, wo wir lernen, in
unserem leeren Bewußtsein die geistige
Welt um uns herum zu erfassen, da
tritt auch für unser Inneres etwas
Neues auf.
|
Supposons que, pour
la conscience inspirée, je verrais ce
monde matériel désormais imprégné du
monde spirituel. Maintenant, à
l'intérieur de l'humain, ce n'est pas
ce qui est vu comme spirituel à
l'extérieur qui apparaît de manière
imagée, mais on apprend à reconnaître
le spirituel à l'extérieur tel qu'il
se reflète à l'intérieur de l'humain,
et là, il se reflète comme ses organes
physiques, comme ses poumons, son
foie, son cœur, ses reins et ainsi de
suite, comme tout ce qui est d'abord
matériel à l'intérieur. Il y a un
retournement complet, une réciprocité.
Alors que le monde matériel se reflète
en nous d'une manière spirituelle pour
la conscience ordinaire, le monde
spirituel se reflète en nous à travers
nos organes. Nous apprenons à nous
connaître intérieurement en tant
qu'êtres humains physiques en prenant
conscience du monde spirituel qui nous
entoure. Avant cela, on ne comprend
pas l'humain physique. Avant, on
apprend par l'anatomie à connaître
extérieurement le cœur, les poumons,
le foie, mais aucun lien avec le monde
extérieur. On apprend à connaître le
cœur, les poumons et le foie par
l'anatomie et la physiologie comme si
on apprenait que l'humain a toutes
sortes de représentations à
l'intérieur de lui, mais qu'on ne sait
pas que ses images intérieures se
rapportent au monde extérieur. On ne
sait pas que ces organes se rapportent
au monde extérieur spirituel. C'est
ici que se trouve l'origine de ce qui
devient possible, par exemple, comme
effet de la science de l'esprit dans
une médecine rationnelle. Car c'est
seulement maintenant que l'on apprend
à connaître réellement l'humain, que
l'on apprend à connaître la nature
intérieure de son organisme. On ne
peut la connaître d'aucune manière
auparavant. On ne peut la connaître
que de l'extérieur.
|
24
|
Nehmen
Sie an, ich sähe für das inspirierte
Bewußtsein diese materielle Welt
nunmehr durchdrungen von der geistigen
Welt. Jetzt tritt im Inneren des
Menschen nicht bildhaft auf dasjenige,
was da draußen als geistig geschaut
wird, sondern jetzt lernt man erkennen
das Geistige draußen, wie es sich im
Inneren des Menschen spiegelt, und da
spiegelt es sich als seine physischen
Organe, als Lunge, Leber, Herz, Nieren
und so weiter, als alles dasjenige,
was materiell zunächst im Inneren ist.
Es ist ein vollständiges Umkehren,
eine Reziprozität vorhanden. Während
die materielle Welt sich in uns
spiegelt auf geistig-seelische Weise
für das gewöhnliche Bewußtsein,
spiegelt sich die geistige Weit durch
unsere Organe in uns. Wir lernen uns
innerlich als physische Menschen
kennen, indem wir die geistige Welt um
uns herum gewahr werden. Vorher
versteht man den physischen Menschen
nicht. Vorher lernt man durch Anatomie
äußerlich Herz, Lunge, Leber kennen,
aber keinen Zusammenhang mit der
äußeren Welt. Man lernt durch Anatomie
und Physiologie Herz, Lunge, Leber so
kennen, wie wenn man kennenlernen
würde, daß der Mensch allerlei
Vorstellungen in seinem Inneren hat,
aber nicht wüßte, daß seine inneren
Bilder sich auf die Außenwelt
beziehen. Man weiß nicht, daß diese
Organe sich auf die geistige Außenwelt
beziehen. Hier liegt der Ursprung
desjenigen, was zum Beispiel als die
Auswirkung der Geisteswissenschaft in
einer rationellen Medizin möglich
wird. Denn man lernt jetzt erst den
Menschen wirklich kennen, man lernt
die innere Natur seines Organismus
kennen. Die kann man vorher auf keine
Weise kennenlernen. Man kann sie nur
äußerlich erkennen.
|
C'est la deuxième
étape de la connaissance
suprasensible, du chemin de recherche
suprasensible, c'est l'étape de
l'inspiration. On atteint un troisième
niveau en s'adressant à la volonté. On
peut aussi former cette volonté, en
particulier en devenant tout d'abord
très clair sur ce qu'il en est de
cette volonté dans la vie ordinaire.
Il a déjà été mentionné, y compris par
d'autres personnes ces jours-ci, que
l'humain est en fait un être
constamment endormi en ce qui concerne
la nature de sa volonté. Si je ne fais
que lever le bras, j'ai d'abord dans
la représentation le but de lever le
bras. Mais ce qui se passe ensuite,
lorsque je plonge cette pensée du but
dans l'entité humaine et que je fais
naître le mouvement du bras par la
volonté, échappe d'abord à la faculté
de connaissance humaine. Je deviens à
nouveau conscient, et à nouveau par la
perception, du bras levé, mais la
volonté reste aussi inconsciente pour
la conscience ordinaire que les états
que nous vivons en dormant restent
inconscients pour le dormeur lui-même.
En fait, nous ne sommes éveillés dans
la conscience ordinaire que pour notre
vie de representation ; nous dormons
dans la conscience ordinaire pour
notre vie de volonté. Mais nous
pouvons élever cette vie de volonté à
l'état de veille. Les exercices pour
cela sont très différents des
exercices qui sont d'abord des
exercices de pensée, comme je les ai
décrits. Et la différence nous
apparaîtra le mieux si je vous
explique la chose par un trait
caractéristique.
|
25
|
Das ist
nun die zweite Stufe der
übersinnlichen Erkenntnis, des
übersinnlichen Forschungsweges, das
ist die Stufe der Inspiration. Eine
dritte Stufe wird dadurch erreicht,
daß man sich an den Willen wendet. Man
kann nun auch diesen Willen ausbilden
insbesondere dadurch, daß man wiederum
zunächst sich ganz klar -wird, was es
mit diesem Willen für eine Bewandtnis
hat im gewöhnlichen Leben. Es ist ja
schon erwähnt worden, auch von anderen
Seiten in diesen Tagen, daß der Mensch
eigentlich in bezug auf seine
Willensnatur fortwährend ein
schlafendes Wesen ist. Wenn ich nur
meinen Arm erhebe, so habe ich zuerst
in der Vorstellung das Ziel, daß ich
meinen Arm heben will. Was aber dann
vorgeht, indem ich diesen Zielgedanken
hinuntertauche in die menschliche
Wesenheit und durch den Willen die
Armbewegung hervorbringe, das entzieht
sich zunächst der menschlichen
Erkenntnisfähigkeit. Ich werde
wiederum gewahr, und wiederum durch
das Wahrnehmen, den gehobenen Arm,
aber der Wille bleibt so unbewußt für
das gewöhnliche Bewußtsein, wie die
Zustände, die wir schlafend
durchleben, für den Schläfer selbst
unbewußt bleiben. Wir sind eigentlich
wach im gewöhnlichen Bewußtsein nur
für unser Vorstellungsleben; wir
schlafen im gewöhnlichen Bewußtsein
für unser Willensleben. Aber wir
können dieses Willensleben in den
Wachzustand hinaufheben. Die Übungen
dazu sind sehr verschieden von den
Übungen, die zunächst Denkübungen
sind, wie ich sie geschildert habe.
Und die Verschiedenheit wird uns am
besten dadurch entgegentreten, daß ich
Ihnen die Sache an einer
charakteristischen Eigenschaft
klarmache.
|
Celui qui veut
atteindre quelque chose par de tels
exercices, par exemple dans
l'observation du corps éthérique, doit
cependant passer par des préparatifs.
Les exercices préparatoires sont
décrits dans les livres mentionnés. Il
s'agit par exemple de la préparation à
une qualité que j'aimerais appeler la
présence d'esprit. Dans la vie
ordinaire, la présence d'esprit
consiste à pouvoir prendre des
décisions rapides face à une
situation. Mais cela doit devenir une
qualité habituelle pour celui qui veut
s'élever dans les mondes spirituels.
Car ce qui doit être perçu n'est pas
si facile à percevoir, mais en fait,
les personnes qui pratiquent très
assidûment, si je peux les appeler
ainsi, pensent : je ne peux rien
percevoir. Ils ne le peuvent pas parce
qu'ils ne sont pas suffisamment
préparés à la présence d'esprit, car
les choses passent si vite qu'il faut
les saisir rapidement. La plupart des
humains n'ont que des capacités d'âme
telles que lorsqu'ils doivent tourner
leur attention vers ce qu'ils doivent
vivre spirituellement, c'est déjà
parti. Il s'agit donc de la présence
d'esprit.
|
26
|
Derjenige, der etwas durch solche
Übungen erreichen will, zum Beispiel
in der Beobachtung des Ätherleibes,
der muß allerdings Vorbereitungen
durchmachen. Die vorbereitenden
Übungen finden Sie in den genannten
Büchern geschildert. Da handelt es
sich zum Beispiel um die Vorbereitung
zu einer Eigenschaft, die ich nennen
möchte die Geistesgegenwart.
Geistesgegenwart im gewöhnlichen Leben
besteht darin, daß man schnelle
Entschlüsse fassen kann gegenüber
einer Situation. Das muß aber eine
habituelle Eigenschaft werden für den,
der in die geistigen Welten
hinaufsteigen will. Denn dasjenige,
was da wahrzunehmen ist, es ist nicht
so bequem wahrzunehmen, sondern es ist
tatsächlich so, daß sehr fleißig
übende Menschen, wenn ich sie so
nennen darf, glauben: Ich kann nichts
wahrnehmen. Sie können es nicht, weil
sie nicht genügend vorbereitet sind
für Geistesgegenwart, denn die Dinge
huschen so schnell vorbei, daß man sie
schnell ergreifen muß. Die meisten
Menschen haben nur solche
Seelenfähigkeiten, daß, wenn sie die
Aufmerksamkeit wenden sollen auf das,
was sie geistig erleben sollen, es
schon fort ist. Es handelt sich also
um Geistesgegenwart.
|
C'est exactement la
qualité opposée qu'il faut développer
pour les exercices de la volonté. Il
s'agit là de l'application la plus
élémentaire de la volonté accomplie
dans la vie ordinaire, quand on
marche, quand on saisit, quand on se
déplace, en général quand on fait
quelque chose, quand on accomplit des
actions, des actes. Tant que l'on ne
développe la volonté qu'intérieurement
dans la vie, il n'y a en fait qu'un
désir/souhait, pas de volonté. Une
véritable volonté est toujours liée à
un processus organique, je pourrais
même dire à un processus de
combustion. La volonté vraiment
accomplie modifie en effet
l'organisme. Elle est liée à
l'organisme dans le processus
métabolique. Mais dans quelle
situation nous trouvons-nous par
rapport à la volonté ordinaire ? Nous
sommes dans une situation où nous ne
nous voyons pas du tout. Les
impulsions de la volonté se jouent,
nous regardons dans notre intérieur ,
nous sommes psychiquement
opaques/opaques de l'âme à à nous-même
pour ces impulsions de la volonté.
Nous regardons dans les ténèbres en
rapport à la volonté. Mais nous
pouvons éclaircir ces ténèbres. Nous
pouvons nous rendre psychiquement
transparents/transparent de l'âme.
Mais pour cela, il faut beaucoup de
patience, car nous devons maintenant
prolonger nos exercices sur de longues
périodes. Je vais vous dire un
exercice simple, vous trouverez les
exercices plus compliqués dans les
livres mentionnés. Prenons donc un
exercice simple : j'ai, par exemple,
une habitude, j'écris d'une certaine
manière, j'ai une écriture. Une fois
que l'on est devenu un vieux gars, on
ne s'habitue pas volontiers à une
autre écriture. Cela demande des
efforts, un effort intérieur. C'est
quelque chose qui reste en nous, même
si cela se manifeste à l'extérieur par
l'écriture. Mais tous les processus de
volonté pour changer d'écriture se
déroulent à l'intérieur. Mis à part le
fait que je ne voudrais pas
conseiller, même pour des raisons
extérieures, que l'on fasse cet
exercice trop fortement - je veux
seulement illustrer quelque chose, et
non pas donner des instructions pour
falsifier l'écriture. Mais si l'on
parvenait à faire un tel effort de
volonté que l'on puisse changer
quelque chose d'aussi imbriqué dans
l'être humain que l'écriture ou
d'autres habitudes, bref, si l'on se
transforme en un humain complètement
différent par une conscience
intérieure, par une culture de la
volonté, on peut rendre la volonté
transparente. Il faut des années pour
cela. En particulier, il est bon
d'accepter d'assimiler certaines
qualités que l'on trouve d'abord
seulement belles, mais que l'on n'a
pas, en se disant par exemple : "Je
veux être un humain : Tu vas consacrer
les huit prochaines années à acquérir
de force certaines qualités que tu
n'as pas, certaines manières
particulières de te comporter. Ce que
je viens de décrire semble facile,
mais on a envie de dire avec Faust :
"Mais ce qui est facile est
difficile". Et celui qui fait de tels
exercices verra qu'il est difficile
d'amener ainsi la volonté dans une
autre direction par une forte
discipline de soi. En bref, ce qui ne
s'exprime normalement que dans les
moments où la volonté devient pleine
en manifestant son existence à
l'extérieur par l'action, appliqué au
développement de la volonté elle-même,
nous amène - vous trouverez également
des détails sur ces exercices dans les
livres - à regarder vraiment en bas en
nous-mêmes, à nous rendre complètement
transparents par rapport à la volonté.
Je voudrais essayer de vous faire
comprendre par une comparaison ce que
l'on obtient ainsi. Comment
voyons-nous à travers nos yeux ?
Uniquement par le fait que l'œil est
désintéressé, qu'il ne fait pas valoir
sa propre substantialité. Il est
transparent. Dès l'instant où l'œil
renonce partiellement à ce
désintéressement, où il se met
lui-même en valeur, il ne peut plus
nous servir à voir. Il doit s'effacer
lui-même.
|
27
|
Genau
die entgegengesetzte Eigenschaft muß
man ausbilden für Willensübungen. Da
handelt es sich darum, daß man im
gewöhnlichen Leben den vollendeten
Willen am elementarsten anwendet, wenn
man geht, greift, sich bewegt,
überhaupt wenn man etwas tut, wenn man
Handlungen, Taten vollführt. Solange
man den Willen nur innerlich
entwickelt im Leben, ist ja eigentlich
nur ein Wunsch, kein Wille vorhanden.
Ein wirklicher Wille ist immer
verbunden auch mit einem organischen
Prozeß, ich könnte auch sagen mit
einem Verbrennungsprozeß. Der wirklich
vollendete Wille, der ändert in der
Tat den Organismus. Der ist im
Stoffwechselprozeß mit dem Organismus
verknüpft. Aber in welcher Lage sind
wir gegenüber dem gewöhnlichen Willen?
Da sind wir in der Lage, daß wir uns
gar nicht durchschauen. Die
Willensimpulse spielen sich ab, wir
blicken in unser Inneres, wir sind uns
seelisch undurchsichtig für diese
Willensimpulse. Wir schauen in ein
Finsteres hinein in bezug auf den
Willen. Wir können aber dieses
Finstere lichten. Wir können uns
seelisch durchsichtig machen. Dazu
gehört aber viel Geduld, denn jetzt
müssen wir unsere Übungen über große
Zeitspannen ausdehnen. Ich will Ihnen
eine einfache Übung sagen, die
komplizierteren finden Sie auch wieder
in den genannten Büchern. Nehmen wir
also eine einfache Übung: Ich habe
zun-i Beispiel eine Gewohnheit, ich
schreibe in einer gewissen Weise, ich
habe eine Handschrift. Wenn man einmal
ein alter Kerl geworden ist, gewöhnt
man sich nicht gerne eine andere
Handschrift an. Es kostet Mühe, kostet
innerliche Überwindung. Es ist etwas,
was in einem bleibt, obwohl es ja nach
außen sich kundgibt, indem man
schreibt. Aber die ganzen
Willensvorgänge zum Umändern der
Handschrift spielen sich im Inneren
ab. Abgesehen davon, daß ich auch aus
äußerlichen Gründen nicht raten
möchte, daß man gerade diese Übung zu
stark macht — ich will ja daran nur
etwas veranschaulichen, nicht gerade
eine Anleitung geben zum
Handschriftenfälschen. Wenn man es
aber dazu brächte, den Willen so
anzustrengen, daß man etwas so in den
Menschen Hineinverwobenes umändern
könnte wie die Handschrift oder auch
andere Gewohnheiten, kurz, wenn man
sich zum völlig anderen Menschen macht
durch innere Bewußtheit, durch
Willenskultur, kann man den Willen
durchsichtig machen. Man braucht dazu
Jahre. Insbesondere ist es gut, wenn
man sich herbeiläßt, gewisse
Eigenschaften, die man zunächst nur
als schön empfindet, aber nicht hat,
sich einzuverleiben, indem man sich
zum Beispiel vornimmt: Du wirst die
nächsten acht jahre dazu verwenden, um
gewisse Eigenschaften, die du nicht
hast, gewisse besondere Arten des
SichDarlebens, dir mit aller Gewalt
anzuerziehen. Was ich schildere,
scheint leicht, doch möchte man mit
Faust sagen: «Doch ist das Leichte
schwer». Und derjenige, der solche
Übungen macht, wird sehen, daß es
schwer ist, den Willen in dieser Weise
durch starke Selbstzucht in eine
andere Richtung zu bringen. Kurz, das,
was sich sonst nur auslebt in
Momenten, wo der Wille voll wird,
indem er nach außen sein Dasein in der
Handlung kundgibt, das auf die
Willensentwickelung selber angewendet,
das bringt uns dazu — das Genauere
über diese Übungen finden Sie auch in
den Büchern —, durch solche Übungen
nun wirklich in sich
hinunterzuschauen, sich in bezug auf
den Willen ganz durchsichtig zu
machen. Durch einen Vergleich möchte
ich versuchen Ihnen klarzumachen, was
man da erreicht. Wodurch sehen wir
eigentlich durch unsere Augen? Nur
dadurch, daß das Auge selbstlos ist,
daß es seine eigene Substantialität
nicht geltend macht. Es ist
durchsichtig. In dem Augenblick, wo
das Auge teilweise diese
Selbstlosigkeit aufgibt, sich selbst
zur Geltung bringt, kann es uns nicht
mehr dienen zum Sehen. Es muß sich
selber auslöschen.
|
Maintenant, je ne
vais pas prétendre que, pour la vie
ordinaire, notre corps physique est
malade et qu'il doit être rendu sain
par des exercices. Il n'en est pas
ainsi. Pour la vie et pour la science
ordinaire, notre corps est bien sûr
sain, mais il ne convient pas à la
perception suprasensible. C'est là
qu'il doit être transformé. Non pas
comme s'il restait continuellement
transformé. Il reste toujours l'humain
avec son bon sens/sa saine raison
analytique ordinaire à côté de lui. Il
ne s'agit pas non plus d'une
absorption de l'un dans l'autre, d'une
disparition de l'humain ordinaire et
sain. Les deux, la personnalité
développée et la personnalité
originelle avec le bon sens, restent
côte à côte, de sorte que la seconde
joue un rôle de contrôle pour la
première. Mais pour la conscience
supérieure, qui doit déjà être vide,
nous arrivons à ce que notre corps ne
soit plus là pour la perception
psychique. Nous voyons en quelque
sorte à travers notre corps. Nous
voyons comment la volonté agit en
nous.
|
28
|
Nun
werde ich nicht behaupten, daß für das
gewöhnliche Leben unser physischer
Leib krank sei und gesund gemacht
werden müsse durch Übungen. So ist es
nicht. Für das Leben und für die
gewöhnliche Wissenschaft ist unser
Leib selbstverständlich gesund, aber
er taugt nichts zum übersinnlichen
Wahrnehmen. Da muß er eben umgestaltet
werden. Nicht als ob er fortwährend
umgestaltet bliebe. Es bleibt immer
der Mensch mit dem gewöhnlichen,
gesunden Menschenverstand daneben. Es
handelt sich auch nicht um ein
Aufgehen des einen in den anderen
Menschen, ein Verschwinden des
gewöhnlichen, gesunden Menschen.
Beide, die entwickelte Persönlichkeit
und die ursprüngliche Persönlichkeit
mit dem gesunden Menschenverstand
bleiben nebeneinander, so daß die
letztere für die erstere
kontrollierend auftritt. Aber für das
höhere Bewußtsein, das schon leer sein
muß, gelangen wir dazu, daß unser Leib
nun nicht mehr für das seelische
Wahrnehmen da ist. Wir sehen
gewissermaßen durch unseren Leib
hindurch. Wir sehen, wie der Wille in
uns wirkt.
|
Dans la science
ordinaire, on ne voit pas comment la
volonté agit. C'est pourquoi on
suppose qu'il existe des nerfs
moteurs. On ne sait pas que la
volonté agit directement. On a
parlé aujourd'hui du fait qu'on ne
peut faire la véritable découverte des
faits existants ici que lorsqu'on est
parvenu à se rendre soi-même
transparent comme un organe des sens,
de sorte que l'humain tout entier
devient comme un seul organe des sens,
perméable à l'âme et à l'esprit, comme
l'œil est transparent à la lumière. De
même que nous devenons libres d'abord
par la pensée renforcée et que nous
parvenons d'abord au corps de forces
formatrices, puis au corps astral
prénatal, de même nous parvenons
maintenant, en ayant ainsi formé la
volonté, à connaître l'autre côté de
notre être éternel. En rendant notre
corps physique transparent, nous
sommes en état d'évoquer devant notre
âme l'image - je dis expressément :
l'image - de ce qui se passe avec nous
au moment de la mort. Nous quittons
alors le corps physique. Celui-ci est
remis aux éléments physiques. Le
psycho-spirituel/spirituel-âme passe
dans le monde spirituel. Ce moment où
nous franchissons les portes de la
mort pour passer dans le monde
spirituel, nous le percevons au moment
où notre corps physique devient
psychiquement/âmiquement transparent.
Dans la connaissance intuitive, cette
troisième étape de la connaissance
suprasensible, notre corps devient
transparent. C'est pourquoi nous
apprenons à nous connaître dans l'état
dans lequel nous sommes après la mort,
lorsque nous n'avons plus de corps
physique. Car nous pouvons maintenant
faire abstraction de lui, dans la
mesure où, au troisième stade de la
connaissance, celui de l'intuition,
nous nous sommes efforcés de faire
abstraction du corps physique. Nous
apprenons maintenant à connaître
l'autre aspect de l'éternité de l'âme.
Nous apprenons à connaître
l'immortalité par la contemplation
immédiate.
|
29
|
Man
sieht in der gewöhnlichen Wissenschaft
nicht, wie der Wille wirkt. Daher
nimmt man an, es gäbe motorische
Nerven. Man weiß nicht, daß der Wille
unmittelbar wirkt. Es ist heute
darüber geredet worden, daß man die
wirkliche Entdeckung der hier
bestehenden Tatsachen erst dann machen
kann, wenn man dazu gekommen ist, sich
selber durchsichtig zu machen wie ein
Sinnesorgan, so daß der ganze Mensch
wie ein einziges Sinnesorgan wird,
seelisch-geistig durchlässig, wie das
Auge für das Licht durchsichtig ist.
Wie wir zuerst durch das verstärkte
Denken frei werden und zuerst zum
Bildekräfteleib, dann zum
vorgeburtlichen Astralleib gelangen,
so gelangen wir jetzt dazu, indem wir
den Willen auf diese Weise ausgebildet
haben, die andere Seite unseres ewigen
Wesens kennenzulernen. Dadurch, daß
wir unseren physischen Leib
durchsichtig gemacht haben, sind wir
im Stande, vor unsere Seele zu rufen
das Bild — ich sage ausdrücklich: das
Bild — dessen, was mit uns vorgeht im
Momente des Todes. Da verlassen wir
den physischen Leib. Der wird den
physischen Elementen übergeben. Das
Seelisch-Geistige geht in die geistige
Welt hinüber. Dieser Moment, wenn wir
durch die Pforte des Todes gehen in
die geistige Welt hinüber, wir nehmen
ihn wahr in dem Augenblick, wo unser
physischer Leib seelisch durchsichtig
wird. Im intuitiven Erkennen, dieser
dritten Stufe der übersinnlichen
Erkenntnis, wird unser Leib
durchsichtig. Daher lernen wir uns in
dem Zustand er-kennen, in dem wir sind
nach dem Tode, wenn wir den physischen
Leib nicht mehr haben. Denn wir können
jetzt von ihm absehen, indem wir in
der dritten, in der intuitiven Stufe
des Erkennens uns dazu aufgeschwungen
haben, vom physischen Leibe abzusehen.
Jetzt lernen wir die andere Seite der
Ewigkeit der Seele kennen. Wir lernen
die Unsterblichkeit durch
unmittelbares Anschauen kennen.
|
L'anthroposophie
n'est pas une spéculation
philosophique. Pour connaître
l'immortalité, elle ne part pas de la
conscience ordinaire, mais elle part
du principe qu'il faut réveiller les
facultés endormies dans l'âme, dont on
se rend compte par la modestie
intellectuelle, et s'élever ainsi à la
vision du monde spirituel. On apprend
à connaître spirituellement l'univers.
On apprend à connaître spirituellement
son propre être éternel. Et si l'on
apprend à connaître ces deux aspects
de soi-même, si l'on apprend à
reconnaître ce qu'est l'être humain
entre la naissance et la mort, lorsque
son âme est cachée sous les processus
corporels, et si l'on apprend à
reconnaître la vie spirituelle et
d'âme que nous développons lorsque
nous sommes hors du corps avant la
naissance ou après la mort, alors se
donnent aussi à nous les aperçus dans
notre véritable moi se présentent à
nous. Et nous apprenons alors à
reconnaître ce qui passe par les vies
terrestres répétées. J'aurai
d'ailleurs l'occasion de parler demain
de ce résultat important, de ce
résultat important de la recherche
anthroposophique, sur les vies
terrestres répétées.
|
30
|
Anthroposophie ist keine
philosophische Spekula-tion. Sie geht,
um die Unsterblichkeit kennenzulernen,
nicht aus vom gewöhnlichen Bewußtsein,
sondern sie geht davon aus, die in der
Seele schlummernden Fähigkeiten, über
deren Schlummer man sich klar wird
durch intellektuelle Bescheidenheit,
zu drwecken und sich dadurch zum
Schauen der geistigen Welt zu erheben.
Man lernt geistig das Universum
erkennen. Man lernt geistig sein
eigenes, ewiges Wesen kennen. Und
lernt man diese beiden Seiten kennen
an sich selber, lernt man erkennen,
wie auf der einen Seite der Mensch ist
zwischen Geburt und Tod, wenn sein
Seelisches verborgen ist unter den
leiblichen Vorgängen, und lernt man
auf der anderen Seite erkennen das
geistig-seelische Leben, das wir
entfalten, wenn wir außerhalb des
Leibes sind vor der Geburt oder nach
dem Tode, dann ergeben sich uns auch
die Einblicke in unser wahres ich. Und
dann lernen wir erkennen dasjenige,
was durch die wiederholten Erdenleben
durchgeht. Über dieses wichtige
Resultat, dieses wichtige Ergebnis
anthroposophischer Forschung, über die
wiederholten Erdenleben, werde ich
allerdings morgen noch zu sprechen
haben.
|
Vous voyez que dans
le chemin de la connaissance
suprasensible, dans le chemin de la
recherche anthroposophique, il s'agit
d'abord d'entrer dans le monde des
forces formatrices par la connaissance
imaginative, de reconnaître la partie
suprasensible de nous-mêmes qui est
déjà en nous dans la vie physique
ordinaire, mais d'une manière
suprasensible, le corps des forces
formatrices. Ensuite, en nous élevant
jusqu'à la connaissance inspirée, nous
apprenons à connaître le corps astral,
c'est-à-dire
le corps de l'âme, nous
apprenons à connaître
l'entrer-dans-le-corps et le à nouveau
sortir-par-la-mort-hors du corps, et
nous apprenons aussi à connaître le Je
humain. On entre alors dans un monde
spirituel concret, dans un monde
d'entités spirituelles. Car ce que
l'on reconnaît comme monde spirituel,
pour lequel les organes sont formés,
avec la conscience vide qui est
pourtant éveillée, c'est un monde dans
lequel des entités spirituelles se
trouvent à côté de notre propre entité
spirituelle, à côté de notre propre
essence spirituelle-âme. De cette
manière, on regarde dans un monde
spirituel. Et maintenant, on se rend
compte que si l'on veut explorer ce
monde spirituel, il faut développer
ces trois niveaux/marches de
connaissance suprasensible, il faut
faire sortir de l'âme la connaissance
imaginative, la connaissance inspirée,
la connaissance intuitive. Elles
se séparent/se déposent l'une des
l'autre, elles s'articulent en
étapes/niveaux/marches, si
l'on veut connaître le cosmos dans son
contenu spirituel en soi-même, en tant
qu'entité spirituelle.
|
31
|
Sie
sehen, es handelt sich bei dem
übersinnlichen Erkenntnispfade, bei
dem anthroposophischen Forschungswege
darum, daß man zuerst durch
imaginative Erkenntnis hineingelangt
in die Bildekräftewelt, daß man
dasjenige Übersinnliche von uns
erkennt, das schon im gewöhnlichen
physischen Leben, aber auf
übersinnliche Art, in uns ist, den
Bildekräfteleib. Dann lernen wir durch
das Aufsteigen zu inspirierter
Erkenntnis den Astralleib, das heißt
Seelenleib kennen, lernen kennen das
In-den-Leib-Eintreten und das wiederum
Durch den-Tod-Heraustreten aus dem
Leibe, lernen dann auch das
menschliche Ich kennen. Man gelangt
jetzt in eine konkrete geistige Welt
hinein, in eine Welt geistiger
Wesenheiten. Denn dasjenige, was man
da als geistige Welt, wofür die Organe
ausgebildet sind, erkennt mit dem
leeren Bewußtsein, das aber doch wach
ist, das ist eine Welt, in der
geistige Wesenheiten sind neben
unserer eigenen geistigen Wesenheit,
neben unserem eigenen
geistig-seelischen Wesen. Man schaut
auf diese Art in eine geistige Welt
hinein. Und jetzt wird man gewahr:
Will man diese geistige Welt
erforschen, so muß man diese drei
Stufen übersinnlicher Erkenntnis
entwickeln, muß herausholen aus der
Seele die imaginative Erkenntnis, die
inspirierte Erkenntnis, die intuitive
Erkenntnis. Sie legen sich
auseinander, sie gliedern sich in
Stufen, wenn man den Kosmos in seinem
geistigen Inhalt in sich selber als
geistige Wesenheit kennenlernen will.
|
On a déjà obtenu une
trace d'impression lorsqu'on explore
le monde moral dans son essence même.
Au fond, on en vient à se trouver, ne
serait-ce que pour les impulsions
morales, dans le même monde que celui
où l'on se trouve habituellement,
quand on a devant soi le monde
imaginatif, le monde inspiré, le monde
intuitif. Seulement, il est en quelque
sorte présent pour ce qui est moral de
telle sorte que justement seules tout
d'abord les impulsions morales sot
là-dedans. Mais on les trouve quand on
est passé par l'imagination et
l'inspiration pour arriver à
l'intuition. Mais il nous est donné, à
nous les humains sur la terre, que
seul ce monde, le monde de la
moralité, dont nous avons besoin pour
la vie terrestre, peut se présenter à
l'œil de l'esprit dans sa nature
suprasensible dès la conscience
ordinaire. Et celui qui comprend la
présence réelle de la nature
suprasensible du moral peut, s'il
développe correctement ce qu'il
apprend ici de manière élémentaire
comme cosmologie et anthropologie,
s'élever à une véritable vision
spirituelle du monde, de sorte que les
formes spirituelles, puis la vie
intérieure spirituelle d'autres êtres
spirituels, puis l'interpénétration
avec le monde spirituel, comme nous
sommes ici interpénétrés avec les
autres règnes, se présentent à lui, et
que sa propre essence d'âme éternelle
se présente réellement à ses yeux.
C'est ce que l'on peut apprendre à
connaître dans la "philosophie de la
liberté", si on ne l'étudie pas
seulement de manière théorique, mais
si on en fait réellement l'expérience.
C'est comme si on lisait les axiomes
d'Euclide à la première page d'un
livre de géométrie et qu'on se faisait
une idée de ce qui va suivre. De même
que toute la géométrie découle de ces
axiomes, de même, de manière
axiomatique, tout le monde spirituel
est présent par essence dans la vue
réelle dans le monde moral. Mais
personne ne doit croire à cause de
cela qu'il connaît la nature du monde
spirituel, s'il connaît seulement la
nature des impulsions morales. Il ne
connaît que l'axiomatique,
l'élémentaire.
|
32
|
Eine
Spur von einem Eindruck hat man schon
erhalten, wenn man die sittliche Welt
in ihrer eigentlichen Wesenheit
durchforscht. Da kommt man im Grunde
genommen dazu, wenn auch nur für die
sittlichen Impulse, in derselben Welt
zu sein, wo man sonst ist, wenn man
die imaginative, die inspirierte, die
intuitive Welt vor sich hat. Nur ist
sie gewissermaßen so vorhanden für das
Moralisch.e, daß eben nur zunächst die
moralischen Impulse darinnen sind. Die
findet man aber, wenn man
durchgegangen ist durch Imagination
und Inspiration zur Intuition. Aber es
ist uns Menschen auf der Erde eben
gegeben, daß einzig diese Welt, die
Welt des Moralischen, die wir brauchen
für das Erdenleben, uns schon für das
gewöhnliche Bewußtsein in ihrer
übersinnlichen Natur vor dem
Geistesauge stehen kann. Und wer
versteht das wirkliche Vorhandensein
der übersinnlichen Natur des
Moralischen, der kann, wenn er nur
richtig ausbildet das, was er hier auf
elementare Art kennenlernt als
Kosmologie und Anthropologie,
aufrücken zu einer wirklichen
Geisteinsicht in die Welt, so daß ihm
die geistigen Gestaltungen, dann das
geistige Innenleben anderer Geistwesen
und dann das Verwobensein mit der
geistigen Welt, wie wir hier mit den
anderen Reichen verwoben sind,
entgegentreten, und daß ihm auch sein
eigenes ewiges Seelenwesen wirklich
vor das Seelenauge tritt. Das ist
dasjenige, was man an der «Philosophie
der Freiheit», wenn man sie nicht bloß
theoretisch studiert, sondern wirklich
erlebt, kennenlernen kann. Das ist
ebenso, wie wenn man die Axiome des
Euklid liest auf der ersten Seite
eines Geometriebuches und einen
Begriff bekommt, was da kommen wird.
Wie dann die ganze Geometrie folgt aus
diesen Axiomen, so ist, wie
axiomatisch, in der wirklichen
Einsicht in die sittliche Welt
vorhanden ihrer Wesenheit nach die
ganze geistige Welt. Aber es darf
deshalb niemand glauben, daß er die
Natur der geistigen Welt kennt, wenn
er nur die Natur der moralischen
Impulse kennt. Er kennt nur das
Axiomatische, das Elementare.
|
Ce qui est décrit de
cette manière comme méthode de
recherche pour les mondes
suprasensibles est aujourd'hui quelque
chose de déconcertant pour la plupart
des gens. Seul celui qui se trouve
justement au cœur de ces choses se dit
: combien de choses dans notre vie de
l'esprit actuelle qui sont d'abord
apparues comme déconcertantes et qui
sont ensuite devenues évidentes. Il
suffit de connaître réellement
l'histoire spirituelle de l'humanité
pour pouvoir se dire : Aujourd'hui, la
plupart des gens voient ce qui doit
être dit ainsi comme quelque chose
d'absurde, de ridicule, de comique.
Plus tard, viendra un temps où l'on
trouvera cela évident, exactement
comme le système copernicien du monde
a d'abord été considéré comme curieux,
puis est devenu une évidence. Mais on
ressentira - et les sentiments sont
justement ce qui doit ressortir de la
vie de la vision anthroposophique du
monde - que cette anthroposophie ne
veut vraiment pas se présenter en
opposition à ce qui est science de la
nature justifiée ou science du présent
sinon. Car que veut-elle être au fond
? Cette question devrait tout de suite
ressortir de ce que j'ai expliqué
aujourd'hui sur les méthodes de
recherche de cette anthroposophie :
Que veut-elle donc être, cette
anthroposophie, aussi en rapport aux
autres sciences, comme par rapport à
la vie humaine universelle ? Que
veut-elle donc être ?
|
33
|
Was in
dieser Weise als Forschungsmethode
geschildert wird für die
übersinnlichen Welten, das ist
allerdings heute für die meisten
Menschen etwas Befremdendes. Allein
derjenige, der eben drinnensteht in
diesen Dingen, der sagt sich: Wie viel
gibt es in unserem heutigen
Geistesleben, was zunächst als
befremdend aufgetreten und dann ein
Selbstverständliches geworden ist. Man
braucht nur die Geistesgeschichte der
Menschheit wirklich zu kennen, und man
wird sich sagen können: Heute sehen
die meisten Menschen dasjenige, was so
gesagt werden muß, als etwas Absurdes,
Lächerliches, als etwas komisch
Anmutendes an. Später wird eine Zeit
kommen, wo es selbstverständlich
gefunden wird, gerade so, wie das
kopernikanische Weltsystem zuerst
kurios genommen worden ist, dann eine
Selbstverständlichkeit geworden ist.
Das aber wird man doch empfinden — und
Empfindungen sind gerade das
Wichtigste, was aus dem Leben der
anthroposophischen Weltanschauung
hervorgehen soll —, daß diese
Anthroposophie wahrhaftig nicht in
Opposition auftreten will gegenüber
dem, was berechtigte Naturwissenschaft
oder sonstige Wissenschaft in der
Gegenwart ist. Denn was will sie im
Grunde genommen sein? Diese Frage
dürfte gerade aus dem, was ich heute
auseinandergesetzt habe über die
Forschungsmethoden dieser
Anthroposophie, hervorgehen: Was will
sie denn sein, diese Anthroposophie,
auch in bezug auf die anderen
Wissenschaften, wie in bezug auf das
universelle menschliche Leben? Was
will sie denn sein?
|
Maintenant, quand
nous avons un humain devant nous, nous
voyons la formation extérieure de son
visage, nous voyons sa physionomie, sa
démarche, ses mouvements, ses gestes.
Nous ne pouvons pas nous contenter
d'une simple constatation : Sa
démarche est ainsi, son visage est
ainsi, etc. Nous considérons cela
comme une physionomie extérieure, mais
nous n'avons une expérience complète
avec cet humain que si nous ajoutons à
cette apparence extérieure une
expérience avec son âmique-spirituel,
son âme, si nous voyons l'âme à
travers la forme extérieure et les
mouvements extérieurs. Mais ainsi, si
nous comprenons bien les choses, nous
avons aussi donné dans la science
extérieure ce que nous décrit la
physionomie extérieure de la nature et
de l'être humain. De même que l'on ne
nie pas que l'humain doive être
regardé par les sens, même dans sa
forme extérieure, si l'on veut vivre
avec son âme, de même on ne nie pas
que la physionomie extérieure de la
nature et de l'être humain doive être
expliquée, décrite, saisie par la
science extérieure, si l'on fait
valoir qu'il y a derrière tout cela
quelque chose qui doit être considéré
comme l'âme de la nature, l'âme du
cosmos.
|
34
|
Nun,
wenn wir einen Menschen vor uns haben,
sehen wir seine äußere
Gesichtsbildung, sehen seine
Physiognomie, seinen Gang, seine
Bewegungen, seine Gesten. Wir können
uns nicht zufrieden geben, wenn wir
einfach konstatieren: So ist sein
Gang, sein Gesicht und so weiter. Wir
sehen das als äußere Physiognomie an,
aber wir haben erst ein vollständiges
Miterleben mit diesem Menschen, wenn
wir zu diesem Äußerlichen hinzufügen
das Miterleben mit seinem
Seelisch-Geistigen, seiner Seele, wenn
wir durch die äußere Gestalt und die
äußeren Bewegungen die Seele sehen. So
haben wir aber auch, wenn wir die
Dinge richtig verstehen, in der
äußeren Wissenschaft dasjenige
gegeben, was uns die äußere
Physiognomie der Natur und des
Menschenwesens beschreibt. Ebenso
wenig, wie man leugnet, daß der Mensch
auch seiner äußeren Gestalt nach
angeschaut werden muß durch die Sinne,
wenn man seine Seele miterleben will,
ebenso wenig leugnet man, daß durch
die äußere Wissenschaft die äußere
Physiognomie der Natur und des
Menschenwesens erklärt, beschrieben,
erfaßt werden muß, wenn man geltend
macht, daß hinter alledem etwas ist,
was wie die Seele der Natur, die Seele
des Kosmos anzusehen ist.
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Et c'est pourquoi,
de même qu'un humain raisonnable qui
reconnaît l'âme de l'humain ne nie pas
non plus son corps, sa configuration
extérieure, sa physionomie,
l'anthroposophe synthétiquement
raisonnable ne nie pas la science
extérieure. Au contraire. Il veut se
tenir pleinement là-dedans. Il veut
seulement que, de même que l'humain
total porte l'âme dans son corps
physique, la science extérieure ait
elle aussi une âme pour le
développement supplémentaire de
l'humanité. Et l'anthroposophie ne
veut pas être une opposante à l'esprit
scientifique actuel, mais elle veut
devenir l'âme de cette entreprise de
science dans l'avenir.
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35
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Und
darum handelt es sich, daß ebenso, wie
ein ver-nünftiger Mensch, der die
Seele des Menschen aner-kennt, auch
seinen Leib, seine äußere Gestaltung,
seine Physiognomie nicht negiert, der
vernünftige Anthroposoph die äußere
Wissenschaft nicht negiert. Im
Gegen-teil. Er will voll
darinnenstehen. Er möchte nur, daß
ebenso, wie der totale Mensch in
seinem physischen Leibe die Seele
trägt, auch die äußere Wissenschaft
Seele habe für die Weiterentwickelung
der Menschheit. ja, er behauptet, daß
sie Seele braucht. Und Anthroposophie
möchte nicht eine Opponentin des
heutigen Wissen-schaftsgeistes sein,
sondern möchte werden die Seele dieses
Wissenschaftsbetriebes in der Zukunft.
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Français
seulement
QUATRIÈME CONFÉRENCE - LA MÉTHODE DE RECHERCHE
ANTHROPOSOPHIQUE.
La Haye, 10 avril 1922.
01
Ce qui semble le plus déconcertant dans
l'anthroposophie pour beaucoup d'humains qui
ne la connaissent pas encore plus exactement,
c'est que cette anthroposophie ne doit pas
seulement parler d'autre chose que ce que l'on
a l'habitude d'entendre aujourd'hui dans la
science extérieure et dans la vie, mais
qu'elle doit aussi parler d'une autre manière,
sous une autre forme. Et dans un certain sens,
c'est justement cette autre manière de
s'exprimer, cette autre forme, que l'on
pardonne le moins à l'anthroposophie. On
commence alors tout de suite à mesurer, à
critiquer ce que l'anthroposophie a à dire par
rapport à ce que l'on a l'habitude de voir
dans la science et la vie actuelles.
02
Ce que je viens de dire devra sans doute
ressortir le plus aujourd'hui, alors que je
dois m'exprimer devant vous sur la façon et la
manière, sur les méthodes par lesquelles
l'anthroposophie parvient à ses résultats de
recherche. Ces méthodes ont en effet quelque
chose de très différent des méthodes
d'observation extérieures et des méthodes de
pensée habituelles. Aujourd'hui, lorsqu'on
parle de méthodologie scientifique, on est
habitué à ce que l'on explique des choses qui
viennent de l'extérieur à l'humain :
Observations, expériences, etc. Et dans le
traitement de l'observation et de
l'expérimentation, on voit alors les méthodes
de la recherche.
03
Ce n'est pas le cas de l'anthroposophie, en
particulier lorsqu'il s'agit de la fondation
de cette anthroposophie. Et c'est
principalement de cela que je veux parler
aujourd'hui. Certes, si l'anthroposophie,
comme il ressort des discussions déjà menées
ici, se répand dans les différentes sciences,
en mathématiques, en physique, en chimie, en
biologie, etc., les méthodes de recherche
spirituelle dont je dois parler aujourd'hui
entreront en contact, d'une manière ou d'une
autre, avec les méthodes d'expérimentation et
d'observation auxquelles on est habitué en
clinique, en laboratoire, à l'observatoire,
etc. Mais aujourd'hui, il doit d'abord s'agir
pour nous de la fondation, de la manière dont
on entre dans l'état d'âme par lequel on peut
présenter au monde des résultats
anthroposophiques. Il s'agit ici du fait que
l'on ne peut faire de la recherche dans le
domaine de l'anthroposophie que si le
chercheur développe ses forces de l'âme, ses
forces de connaissance, plus qu'elles ne le
sont dans la vie ordinaire, dans la science
ordinaire. Il faut développer ce que
j'appellerais la modestie intellectuelle. On
peut caractériser cette modestie
intellectuelle de la manière suivante. Pensez
à l'époque où vous étiez enfant, pensez aux
expériences d'âme sourdes de votre première
enfance. On doit se dire que la vision claire
de la vie et de l'environnement mondial que
l'on a acquise plus tard dans la vie, faisait
encore défaut. La capacité d'orientation face
au monde faisait encore défaut. On a développé
tout cela en soi. Par rapport à l'enfance, on
est devenu un tout autre humain, non seulement
sur le plan physique et charnel, mais aussi
sur le plan psychique et spirituel. Des
facultés ont jailli de l'intérieur, qui nous
servent désormais dans la vie et dans la
science. Tel est aujourd'hui l'état de l'âme
humaine, tel est l'humain qui se dit :
"Certes, l'éducation et la vie ont fait sortir
de mon intérieur certaines facultés depuis mon
enfance. Mais maintenant, j'en ai fini.
Maintenant, j'ai certaines capacités ; avec
elles, je veux connaître le monde, avec elles,
je veux me placer dans le monde en tant
qu'humain agissant, en tant qu'humain actif ;
avec elles, je veux aussi évaluer mes
impulsions religieuses, mes impulsions
morales. On ne se dit pas : ce qui s'est passé
avec l'âme humaine depuis l'enfance jusqu'à
maintenant pourrait peut-être continuer à se
dérouler. On pourrait aussi se dire : je
pourrais tirer d'autres capacités de mon âme.
Je ferais alors de moi, en toute conscience,
un humain avec une toute autre capacité d'âme,
un humain qui se distinguerait peut-être
autant de l'humain normal d'aujourd'hui que je
me distingue moi-même, dans ma constitution
d'âme actuelle, de la constitution d'âme
enfantine.
04
Comme je l'ai dit, il faut de la modestie
intellectuelle pour se dire, à un certain
moment de sa vie, ce que je viens de
caractériser, et ensuite le mettre en
pratique. Le mettre en pratique de telle sorte
que l'on essaie vraiment d'aller plus loin, de
faire remonter des facultés cachées dans l'âme
dans le but de poursuivre la recherche. Car
d'où les résultats de la recherche
scientifique actuelle, d'où les impulsions
morales et religieuses de la vie actuelle
auraient-elles pu prendre place dans le monde
si tous les humains n'avaient évolué qu'avec
la constitution d'âme qu'ils avaient dans leur
enfance ?
05
Et c'est pourquoi il est justement absolument
nécessaire pour la recherche anthroposophique
spirituelle-scientifique de se placer très
sérieusement du point de vue suivant : Je veux
faire sortir de mon âme des facultés qui
sommeillent encore aujourd'hui, comme les
facultés qui se révèlent aujourd'hui ont
sommeillé autrefois dans mon âme pendant
l'enfance.
06
J'aurai encore à expliquer que tous ceux qui
veulent vraiment s'engager dans la recherche
anthroposophique, ou qui veulent eux-mêmes y
participer, ne doivent pas devenir des
chercheurs dans ce sens, comme je viens de le
suggérer. Mais pour obtenir de vrais
résultats, de vrais résultats, il faut que
cela se produise, comme je l'ai dit. Lorsque
ces résultats de recherche sont ensuite
transmis au monde, ils sont tout à fait
accessibles au bon sens humain, ils peuvent
être examinés par lui ; tout comme celui qui
n'est pas peintre peut juger artistiquement un
tableau. Donc, pour comprendre
l'anthroposophie, il n'est pas nécessaire de
passer par tout ce que je vais décrire
aujourd'hui, mais c'est nécessaire pour la
recherche. Et il est aussi nécessaire d'en
parler, car le chercheur anthroposophique doit
en quelque sorte rendre compte à son
entourage, à ses semblables, de la manière
dont il parvient à ses résultats.
07
Je voudrais maintenant partir du point le plus
fondamental dont on peut partir, surtout à
notre époque, si l'on veut caractériser la
méthode de recherche anthroposophique. Au
fond, vous pouvez déjà trouver dans ma
"Philosophie de la liberté", et même dans des
livres encore plus anciens, tout ce qui est le
premier axiome, le premier élément le plus
élémentaire pour comprendre la méthode de
recherche anthroposophique. Cette "Philosophie
de la liberté" est parue en 1894, et a été
écrite bien plus tôt. Certains qui connaissent
ce livre seront peut-être même surpris que je
fasse cette affirmation, et pourtant c'est
vrai : la compréhension la plus élémentaire
des méthodes de recherche anthroposophiques
peut être tirée de cette "Philosophie de la
liberté". Il faut cependant que ce que l'on y
puise comme compréhension élémentaire soit
ensuite formé. Seule la partie la plus
élémentaire peut être trouvée dans cette
"philosophie de la liberté". Mais il faut
justement trouver ce qui est le plus
élémentaire.
08
Dans cette "philosophie de la liberté", j'ai
essayé de déterminer d'où viennent les
impulsions morales, les impulsions éthiques,
les impulsions morales de l'humain. Je vais
maintenant caractériser cette "philosophie de
la liberté" d'une manière un peu différente de
ce que j'ai fait dans le livre lui-même, en
m'appuyant sur ce que j'ai dit ici les jours
précédents.
09
Celui qui lit cette "philosophie de la
liberté" trouvera, je crois, qu'il y règne
quelque chose comme une pensée mathématique -
c'est étrange, mais c'est ainsi -, une pensée
mathématique, en ce sens que cette
"philosophie de la liberté" vise à trouver
l'impulsion humaine de liberté et les
impulsions morales. Mais la manière dont cette
"philosophie de la liberté" tente de parler du
monde moral ne se distingue pas
qualitativement de ce qui est présent en nous
comme état d'âme lorsque nous mathématisons.
J'ai caractérisé cette mathématisation les
jours précédents. J'ai montré comment elle est
créée de manière vivante à partir de
l'intérieur de l'humain, comment nous nous
oublions alors en quelque sorte, comment nous
oublions que nous avons créé l'espace
mathématique à partir de nous-mêmes, comment
nous vivons ensuite dans cet espace avec notre
conception de l'espace. J'ai aussi dit que les
gens ne s'intéressent pas tellement à l'état
d'esprit dans lequel on se trouve lorsqu'on
fait des mathématiques, lorsqu'il s'agit de
leurs propres capacités humaines. Il n'y a que
peu de gens dans le monde qui ont, si je puis
me permettre, le juste respect de la
mathématisation. Ce juste respect de la
mathématisation était par exemple celui d'un
poète profond, aimable, extraordinairement
sympathique, à savoir Novalis. Celui qui
laisse agir sur lui les poèmes de Novalis a
l'impression qu'il y a là un merveilleux élan
lyrique, qu'il y a un enthousiasme sans
faille, que tout est poésie dans l'âme. Et
lorsque Novalis, le merveilleux poète lyrique,
évoque la mathématisation, il dit à peu près :
"Dans la mathématisation, nous avons au fond
devant nous la plus belle, la plus grandiose,
la plus puissante poésie humaine ! - Je sais
combien peu de gens l'admettent au début.
Mais, comme je l'ai dit, l'aimable et profond
lyrique Novalis a su - car il était
mathématicien - ce que l'on ressent dans l'âme
lorsqu'on ne se contente pas de résoudre
manuellement des problèmes mathématiques
isolés, même s'il s'agit de problèmes de
théorie des fonctions, de théorie des nombres
et autres, ou de géométrie synthétique ; il a
su ce que l'âme ressent lorsqu'elle est
tellement enlevée qu'elle s'oublie elle-même
et se sait dehors dans l'espace.
10
Or, une chose est possible. Il est en effet
possible, si l'on connaît cet état d'âme de
mathématiser dont Novalis parle si
merveilleusement, et si l'on peut ensuite se
mettre en position d'obtenir quelque chose de
tout à fait différent à partir de ce même état
d'âme, à savoir l'expérience d'impulsions
morales, en d'autres termes, si l'on parvient
à saisir et à vivre des problèmes moraux avec
la même clarté intérieure, avec la même
certitude intérieure que l'on résout, disons,
le théorème de Pythagore, alors on sait : avec
cette saisie des problèmes moraux, on est dans
le monde spirituel, dans le monde
suprasensible, et on parle du fait que dans ce
monde suprasensible, avec les impulsions
morales, les intuitions morales affluent dans
l'âme. On sait, en se sentant avec cet état
d'âme à l'intérieur du monde moral, que l'on
se sent dans un monde suprasensible qui n'a
rien à voir d'abord avec ce qui peut être
perçu extérieurement par les sens. On sait que
l'on se sent dans un monde où, premièrement,
on vit les impulsions morales directement avec
son intérieur le plus profond ; où l'on est un
avec elles ; où elles sont donc, parce que
l'on est un avec elles, des connaissances
intuitives. Et on sait une deuxième chose. On
sait, même si l'on observe longtemps le monde
des sens, même si l'on pense et observe avec
perspicacité, même si l'on expérimente, que ce
que l'on découvre comme intuitions morales, si
je puis dire, dans le monde mathématique, ne
peut venir d'aucun monde extérieur sensible,
cela nous vient du monde suprasensible. En
d'autres termes, cela signifie que c'est
inspiré. Les impulsions morales réelles, les
plus profondes, que l'humain peut recevoir du
monde suprasensible, sont des intuitions qui
sont en même temps inspirées à notre âme. Et
bien qu'elles ne soient pas visibles, qu'elles
ne se présentent pas sous forme d'images,
elles sont là comme les perceptions
sensorielles elles-mêmes. Comme les
perceptions sensorielles dans le domaine du
sensible, les impulsions morales sont là dans
le domaine du suprasensible. C'est-à-dire
qu'elles sont des imaginations. Et celui qui a
découvert, dans le monde où l'on fait
l'expérience de ce qui est mathématique et
dont parle Novalis, ce qui est moral, celui-là
sait que ce qui est moral se présente sur ce
terrain, que, pour l'humain complètement
soustrait au monde des sens, il se présente
comme des intuitions qui sont en même temps
des inspirations et des imaginations. Bref, en
essayant d'obtenir une base morale de la vie
humaine à partir du monde suprasensible, on
apprend à reconnaître comment l'âme doit vivre
si elle veut être dans le monde suprasensible.
Et il faut dire que pour l'humain
d'aujourd'hui - j'ai expliqué comment c'est
différent pour l'humain qui pratique le joga,
ou qui pratique la grammaire, la rhétorique,
la dialectique et ainsi de suite -, c'est
d'abord pour l'humain d'aujourd'hui le
meilleur moyen d'apprendre comment l'humain
peut sortir de son corps sensible et vivre
dans un monde purement spirituel, s'il vit
dans un monde purement suprasensible de la
manière que j'ai essayé d'indiquer dans ma
"Philosophie de la liberté".
11
Je sais que beaucoup d'humains ne sont pas
satisfaits d'une telle vie dans le monde
spirituel, parce que dans ce monde
n'apparaissent d'abord que les vérités
morales, que l'on préfère accepter comme des
commandements, comme des faits conventionnels,
et ainsi de suite. Mais je n'ai pas à
m'étendre ici sur la "philosophie de la
liberté", mais seulement sur la méthodologie
élémentaire. Mais quand on a appris à
connaître cette manière particulière de se
tenir à l'intérieur du monde suprasensible, on
est incité à aller plus loin, à essayer de
voir s'il n'est pas possible, dans d'autres
domaines de la vie aussi, de pénétrer dans un
monde suprasensible par rapport au monde
sensible. Et l'on en arrive peu à peu à ce que
des méthodes de développement psychique
intérieur soient réellement possibles, qui
conduisent l'humain vers le haut du chemin, à
regarder le cosmos tout entier et la
connaissance intérieure de l'humain, de la
même manière que l'on ne regarde autrement,
dans le sens de la "philosophie de la
liberté", que dans le domaine moral, où l'on
ne veut pas encore admettre qu'il s'agit du
suprasensible, si l'on n'entre pas dans le
fondement même de la chose.
12
Or, les méthodes par lesquelles on parvient à
s'élever dans le monde suprasensible dans
d'autres domaines consistent à développer les
forces ordinaires de l'âme, telles qu'on les a
dans la vie et la science ordinaires. Et ces
facultés de l'âme sont d'abord, si nous les
caractérisons extérieurement de manière
abstraite, la pensée, le sentiment et la
volonté. Nous distinguons certes ces trois
facultés de l'âme, penser, sentir et vouloir,
mais dans la vie unitaire de l'âme, elles ne
sont pas du tout strictement séparées les unes
des autres. En fait, on devrait dire que
lorsque nous parlons de penser, de se
représenter, nous parlons d'une faculté de
l'âme dans laquelle il y a bien la volonté et
aussi le sentiment, mais c'est surtout la
pensée. Dans la volonté, il y a bien des
pensées, mais c'est surtout la volonté qui est
présente. Ainsi, ce n'est que la partie la
plus saillante qui est désignée dans les
différentes facultés de l'âme, alors que
partout sous la surface, on peut dire que se
trouvent aussi les autres facultés de l'âme.
Cela devient particulièrement important
lorsqu'il s'agit de la formation ultérieure,
du développement de la faculté de penser, de
la force de pensée. Car là, il faut être clair
sur ce qui suit. Il faut d'abord savoir
comment on se situe dans la vie ordinaire et
dans la science ordinaire par rapport aux
choses de l'environnement et par rapport à
soi-même. On fait des perceptions sensorielles
par les yeux, par les oreilles, etc. Dans ces
perceptions sensorielles, nous vivons avec une
certaine intensité intérieure. Ensuite, nous
nous faisons des représentations sur ce que
nous percevons sensoriellement. Nous nous
éloignons des choses que nous percevons
sensoriellement. Dans la représentation, il
nous reste une image rémanente de ce qui a
vécu dans la perception sensorielle. Mais
considérez à quel point la pensée, la
représentation est terne, ombrageuse, par
rapport à ce que nous avons vécu avec une
pleine vitalité dans la perception
sensorielle. Ces représentations, qui se
rattachent aux perceptions sensorielles, sont
ternes et ombrageuses. Et nous sommes
habitués, dans la vie et même dans la science
ordinaire, à laisser parler les perceptions
sensorielles et à nous abandonner passivement
à ces perceptions sensorielles, afin qu'elles
éveillent en nous les représentations qui nous
font percevoir ce que nous avons perçu par les
sens comme quelque chose de durable. Et nous
pouvons alors, plus ou moins clairement, même
après un certain temps ou tout au long de
notre vie, faire remonter du fond de notre âme
ou de notre être humain, en tant que
souvenirs, ce que nous avons vécu
extérieurement à travers les sens. Les
représentations qui se rattachent
habituellement aux perceptions sensorielles et
qui sont ternes et ombrageuses par rapport aux
perceptions sensorielles peuvent aussi jaillir
de nous, du souvenir, de la mémoire. Nous
vivons intérieurement dans la vie de
représentation ce que nous percevons
extérieurement par les sens, nous le revivons
à travers la mémoire. Il faut être clair, très
clair, sur le fait qu'à peu près toute la vie
ordinaire, même celle qui se plonge dans la
science, se déroule de la manière suivante par
rapport à la représentation : nous nous
exposons à la vivacité des perceptions
sensorielles, nous obtenons alors des
représentations ternes, mais nous pouvons
faire remonter de notre être humain, dans la
mémoire, ce que nous avons reçu de l'extérieur
comme impressions. La plupart du temps, notre
vie intérieure n'est rien d'autre qu'une
représentation plus ou moins transformée,
métamorphosée dans le sens de la perception
extérieure.
13
Je n'aborderai pas aujourd'hui la nature
profonde de la mémoire, car je veux décrire
comment ce que je viens de caractériser au
représenter peut être développé. Cela peut
être développée par le fait que l'on ne pense
pas de telle manière que l'on rattache la
pensée uniquement aux perceptions sensorielles
extérieures, mais que l'on pense par les
méthodes que j'ai nommées dans mon livre
"Comment acquérir des connaissances des mondes
supérieurs" et dans ma "Science secrète", la
méditation, la concentration et ainsi de suite
- les noms n'ont pas d'importance. Vous
trouverez tous les détails sur la manière de
procéder dans les livres cités. Je ne veux
maintenant présenter que les principes.
14
Alors que l'on obtient normalement des pensées
en s'abandonnant passivement aux perceptions
ou en laissant resurgir les échos des
expériences à partir des souvenirs, on essaie,
pour devenir un chercheur d'esprit
anthroposophique, par l'arbitraire intérieur,
comme on l'a appris à le faire en
mathématisant, en résolvant des problèmes
mathématiques, c'est-à-dire en exécutant tout
en pleine conscience, et non dans un état de
rêverie, d'hallucination - ce qui serait le
contraire de ce que je vais décrire
aujourd'hui -, en se livrant en pleine
conscience à la pensée et à la représentation,
de sorte que l'on apprend à se reposer sur des
représentations que l'on a arbitrairement
introduites dans sa conscience. Il est tout à
fait bon de placer au centre de sa conscience
des représentations aussi claires que
possible, c'est-à-dire non pas des
représentations dans lesquelles on peut vivre
toutes sortes de choses nébuleuses et
mystiques, mais des représentations que l'on
peut facilement embrasser du regard. Ce qui
compte alors, ce n'est pas ce que l'on a là
pour representation, mais l'activité
psychique/de l'âme que l'on développe
maintenant dans ce méditer. Remarquez
seulement que si vous contractez
continuellement un muscle, si vous en avez
besoin dans votre travail, le muscle devient
fort. Il en va de même pour votre force
mentale lorsque vous vous concentrez encore et
encore - les exercices durent parfois des
années, cela peut aussi durer moins longtemps,
selon la prédisposition de l'être humain - sur
des représentations que vous poussez au centre
de votre conscience. La force de la pensée
devient de plus en plus forte, et elle atteint
finalement un point où vous pouvez dire :
Maintenant, je suis en mesure d'avoir mes
représentations aussi vivantes que celles que
je n'ai normalement que des impressions
sensorielles extérieures. Notez bien que je
n'ai pas d'hallucinations ou d'illusions.
Elles viennent inconsciemment. Je vis
maintenant dans des représentations
intérieures aussi vivantes que le sont
habituellement les perceptions sensorielles
extérieures, mais je vis en elles en pleine
conscience, et non pas avec cette humeur d'âme
rêveuse, cette humeur d'âme mystique et
nébuleuse, telle qu'elle existe dans les
hallucinations ou les visions. Il doit s'agir
d'une constitution d'âme mathématique, par
laquelle on s'anime dans une telle expérience
intérieure de la pure représentation, comme on
ne l'a normalement que lorsqu'on est livré à
la perception sensorielle extérieure. Pour le
dire encore une fois, il suffit de comparer la
vivacité, l'intensité de la perception
sensorielle extérieure avec ce que l'on vit
habituellement en pensée, pâle et ombrageuse.
Mais on apprend de plus en plus, de la manière
que j'ai décrite, à être aussi vivement
présent intérieurement avec des pensées
simplement soulevées intérieurement que l'on
ne l'est habituellement que lorsqu'une
impression sensorielle extérieure nous
stimule. Plus de pensées pâles et ombrageuses
- des pensées intérieurement vivantes ! La
force de pensée de l'âme s'est renforcée. On a
appelé une nouvelle force du fond de l'âme. On
a renforcé la pensée. Quand on a renforcé la
pensée, on a atteint le premier niveau de la
connaissance suprasensible. Dans mes livres,
je l'ai appelé le niveau de connaissance
imaginative. On a atteint le niveau de
l'imagination. Ce niveau de l'imagination nous
montre, par le fait que l'on a maintenant une
représentation si vivante, que quelque chose
se rattache à cette représentation.
15
Revenons à la vie sensorielle ordinaire et au
représenter ordinaire. Aujourd'hui, nous
percevons quelque chose. Nous sommes vivement
engagés dans cette perception. Nous nous
faisons une représentation pâle, ombrageuse.
Au bout d'une semaine, disons, sous
l'impulsion de quelque chose, ou bien en se
libérant, comme on dit, cette représentation
surgit à nouveau de la mémoire. Elle sort de
nous, pour le dire trivialement. Le fait que
j'ai fait une fois l'expérience sensorielle
est la raison pour laquelle, plus tard, cette
même représentation réapparaît dans la mémoire
de mon être humain intérieur. Maintenant,
après m'être exercé, je suis en mesure d'avoir
dans ma conscience des pensées renforcées, que
j'appelle pensées imaginatives parce qu'elles
se présentent avec la vivacité, l'intensité
d'images, parce qu'elles sont vraiment comme
des images sensorielles, bien qu'elles ne
soient d'abord que des pensées. Mais de la
même manière que lorsque je pense à une
expérience extérieure - si je ne fais que la
regarder, aucun souvenir ne me vient plus
tard, seulement si j'y ai pensé -, un souvenir
peut surgir de mon propre être, de la même
manière, lorsque j'ai maintenant une pensée,
et de surcroît de manière renforcée, dans
l'âme, il me vient de mon propre être quelque
chose qui ressemble d'abord à un souvenir,
mais qui n'est justement pas un souvenir.
Quelque chose s'élève maintenant, qui n'est
pas une réminiscence d'un vécu sensoriel
extérieur, mais quelque chose que je n'ai
jamais perçu auparavant comme s'élevant de
l'intérieur de moi. Si je peux m'exprimer
ainsi, de la même manière que les souvenirs
d'expériences ordinaires remontent
normalement, de la même manière, par la force
de la pensée renforcée, ce que je n'ai encore
jamais vu intérieurement remonte maintenant de
l'intérieur. Et je vais très vite reconnaître
ce qui s'élève. J'essaie, en avançant de plus
en plus dans cette méditation, de l'amener à
une clarté de plus en plus grande dans ce qui
monte intérieurement, et j'arrive finalement à
savoir ce qu'est réellement ce qui monte
intérieurement. J'en viens à ceci : cette
ascension intérieure, c'est moi-même, tel que
je me suis développé depuis ma naissance ici
sur terre.
16
Sinon, nous n'avons qu'un flux de souvenirs, à
partir desquels s'élèvent des particuliers qui
se trouvent normalement dans l'inconscient. Je
ne parle pas de ces souvenirs. Ces souvenirs
sont en effet ce qui monte aussi dans la
conscience ordinaire. Mais ce qui s'élève
maintenant, appelé de l'intérieur par la force
de la pensée renforcée, ce n'est pas seulement
une pensée, une pensée de souvenir, c'est ce
qui me conduit beaucoup plus profondément dans
mon être humain intérieur que la force du
souvenir. C'est quelque chose qui me fait en
quelque sorte descendre dans des couches plus
profondes de mon être intérieur que ne le font
les pensées de souvenir. C'est quelque chose
qui me montre comment, lorsque j'étais petit
enfant, j'ai utilisé des capacités que j'avais
au niveau de l'âme pour donner une forme
plastique à mon organisme à partir du cerveau.
C'est ce qui me montre comment, lorsque
j'étais un enfant un peu plus grand, j'ai
continué à former plastiquement mon être
intérieur à l'aide de la faculté de parler. En
bref, ma vie intérieure se présente à mon âme
dans un grand et immense tableau, comme je ne
l'avais jamais vu auparavant. Et ce qui se
présente maintenant devant mon âme n'est pas
purement une image. Je vous prie d'en tenir
compte. Ce n'est pas purement une image, mais
c'est quelque chose dont je reconnais, en le
saisissant, qu'il est lié à mes forces de
croissance, à ce qui croît en moi, à ce qui
vit en moi dans les forces d'alimentation,
dans les forces de circulation, dans les
forces de respiration, à ce qui est en général
un corps intérieur, suprasensible, par rapport
au corps physique. Je suis en train
d'apprendre à connaître un deuxième humain en
moi. J'apprends à reconnaître que je peux me
dire ceci : tu portes sur toi ton corps
extérieur, qui est étendu dans l'espace, qui a
des bras, des pieds, une tête et ainsi de
suite. C'est un corps spatial. Mais ce que tu
viens de découvrir par ta méditation, par la
connaissance imaginative, c'est un organisme
qui vit dans le temps, pas dans l'espace, un
organisme temporel.
17
Il est déjà difficile pour l'humain
d'aujourd'hui d'entendre parler d'un tel
organisme temporel. Mais cet organisme
temporel est vraiment présent en nous comme un
deuxième humain, et nous pouvons l'appeler un
organisme. Car on en arrive, disons, quand on
est déjà devenu un vieux gars, comme je peux
le dire de moi-même, à savoir que l'on a une
certaine configuration d'âme. Cette
configuration d'âme que l'on porte maintenant
en soi est liée à une configuration d'âme
peut-être dans la cinquième ou sixième année
de vie. Et de même que ma main gauche dans mon
organisme spatial est liée, pour mon bien, à
une partie quelconque de mon cerveau dans cet
organisme spatial, et que le cerveau est dans
cet organisme spatial pour que les différentes
parties se rapportent les unes aux autres, de
même, dans le temps et non dans l'espace, les
différentes parties de l'organisme temporel se
rapportent les unes aux autres. Je porte cet
organisme temporel en moi. Dans mes livres, je
l'ai appelé corps éthérique ou corps de forces
formatrices. Ce corps de forces formatrices
est justement un organisme temporel. C'est la
première chose que nous découvrons sur le
chemin de la recherche imaginative. Nous
observons notre vie terrestre passée dans ses
forces intérieures créatives et
suprasensibles. Nous ne spéculons pas sur une
force de vie, mais nous regardons notre vie
terrestre passée comme un tableau organisé
intérieurement, comme un organisme temporel,
comme le corps de forces formatrices. Des
conceptions plus anciennes de ces choses, qui
n'étaient pas aussi pleinement conscientes,
qui étaient plus pressenties, plus
instinctives, mais qui, dans leurs
pressentiments, connaissaient quelque chose de
ces choses, ont appelé ce corps temporel, ce
corps de forces d'images, le corps éthérique.
Ce ne sont pas les expressions qui comptent,
mais ce que l'on entend par ces choses. Dans
ce corps éthérique, on a absolument une
réalité, une réalité temporelle en soi, et
personne ne comprend la formation de l'humain
s'il ne comprend pas ce corps éthérique. Et ce
qu'il y a de plus important dans ce corps
éthérique, c'est qu'au moment où nous en
sommes arrivés à embrasser d'un regard
spirituel notre vie terrestre, dans ce tableau
de vie qu'est le corps des forces de l'image,
nous cessons de faire la distinction entre le
subjectif et l'objectif. Le corps éthérique ou
corps de forces formatrices que nous portons
en nous, qui est un corps temporel fluide,
nous pourrions le dessiner schématiquement.
Mais nous devons être conscients que nous
peignons alors en un instant quelque chose qui
s'écoule continuellement. De même qu'on ne
peut pas peindre l'éclair, on ne peut pas
peindre ce corps éthérique. On ne peint
toujours qu'un instant qui est retenu. On doit
justement être clair à soi que dépend de ce
corps de forces formatrices la manière dont on
est formé en tant qu'être humain. Et dès
l'instant où l'on prend conscience que ce
corps éthérique est en soi un corps de force,
dont on ne peut comprendre l'humain sans
connaître la structure interne, on remarque
que les mêmes forces qui agissent en soi en
tant que tel corps éthérique traversent aussi
le monde en tant que forces éthériques ; que
le subjectif et l'objectif cessent d'avoir une
signification ; que ce corps de forces
formatrices est lié au grand déroulement
temporel de l'univers ; que nous nous tenons à
l'intérieur comme un membre dans ce grand
univers. Nous commençons à parler des
processus éthériques de l'univers, car ceux-ci
deviennent clairs pour nous au moment où nous
parvenons à une représentation aussi vivante
que celle que nous avons normalement avec les
perceptions sensorielles extérieures. Et nous
pouvons y parvenir justement par la
méditation. Bref, nous nous installons dans un
monde d'éther. Mais nous apprenons en même
temps à reconnaître la première chose qui est
suprasensible en nous-mêmes. Nous ne sortons
pas encore de la vie terrestre, mais nous
apprenons à reconnaître ce qui est
suprasensible en nous au cours de la vie
terrestre.
18
Si nous voulons aller plus loin, nous devons
aussi poursuivre nos exercices. Ces exercices
comportent beaucoup, beaucoup de détails. Je
l'ai décrit dans les livres et je ne veux en
donner ici que le principe. La première chose
dans ces exercices était de renforcer la force
de pensée, d'arriver à former une pensée
imaginative, une pensée aussi vivante que
l'expérience de la perception sensorielle. La
deuxième chose que l'on doit former peut être
caractérisée de la manière suivante. Celui qui
développe en pleine conscience de telles
imaginations, grâce auxquelles il apprend à
connaître le monde éthérique, le monde des
forces formatrices, est aussi en mesure de
comprendre que ces imaginations, ces images -
car c'est sous forme d'images que sa propre
vie passée se présente à lui dans un grand
tableau, que le monde extérieur se présente à
lui dans un tableau universel -, que ces
images, bien qu'on les ait provoquées de
manière tout à fait arbitraire, nous
retiennent plus fortement que les pensées
ordinaires, pâles et ombrageuses. La plupart
des humains savent que ces pensées pâles et
obscures tombent malheureusement trop vite
dans l'oubli - c'est surtout le cas avant les
examens. Mais si l'on a justement utilisé une
force puissante dans ses pensées, celles-ci
nous retiennent, elles ne veulent plus nous
lâcher. Pour progresser, il ne faut pas
s'arrêter à ce niveau. Avec la même volonté
que celle avec laquelle on a appelé dans l'âme
ces images, ces imaginations, avec la même
force et la même volonté, on doit aussi savoir
les éloigner, les renvoyer de l'âme, de sorte
que l'on puisse avoir dans l'âme ce que je
voudrais maintenant appeler la vacuité de la
conscience.
19
Il suffit de voir à quoi ressemble cette
vacuité de la conscience dans la vie
ordinaire. Lorsque la conscience vide apparaît
dans la vie ordinaire, il n'y a généralement
plus de conscience, on s'endort. La conscience
ordinaire s'endort lorsqu'elle devient vide
d'impressions sensorielles, de souvenirs et
ainsi de suite. Mais c'est justement la
différence entre cette conscience ordinaire et
celle que l'on a déjà acquise dans la
reconnaissance imaginative, que l'on apprend à
atténuer, à réduire complètement ces
imaginations, et que l'on se trouve maintenant
face au monde dans un état absolument éveillé.
J'aimerais dire : totalement dans l'attente.
On veille, on n'a rien dans la conscience,
parce qu'on a effacé les imaginations avec la
force puissante qui était nécessaire. On
attend en veillant ce qui va se passer. Et si
l'on a créé une conscience vide en éliminant
d'abord une force de pensée renforcée, alors
cette conscience vide n'attend pas en vain. Le
monde suprasensible pénètre alors dans cette
conscience vide, il y pénètre exactement de la
même manière que le monde sensible pénètre par
nos yeux et nos oreilles, par notre organisme
thermique/de chaleur et ainsi de suite. Nous
découvrons alors qu'un monde suprasensible
nous entoure et qu'il pénètre maintenant dans
la conscience vide comme le monde spirituel,
mais éveillé comme nous avions auparavant le
monde sensible autour de nous. Et pourtant,
parce que nous accomplissons tout cela avec
une conscience arbitraire absolue, la
conscience originelle de la vie quotidienne,
c'est-à-dire le bon sens, reste toujours
présente à côté de cette conscience élevée,
contrairement à l'état de quelqu'un qui
hallucine et qui a des visions, car dans ce
cas, toute sa conscience se transforme en
visions particulières. Ce n'est pas le cas de
la conscience dont je parle. La conscience
quotidienne, par laquelle nous sommes
fermement ancrés dans la vie, dans la science
ordinaire, reste à côté à chaque étape, elle
reste continuellement présente comme
contrôleur. Ceux qui parlent du fait que ce
qui est décrit comme la conscience
anthroposophique pourrait être basé sur des
visions ou des hallucinations, ne savent pas
de quoi il s'agit. Ils parlent sans se
demander de quoi il s'agit.
20
Mais si un monde suprasensible pénètre
maintenant dans notre environnement à travers
la conscience vide, alors nous sommes aussi en
mesure de percevoir en nous-mêmes autre chose
que le simple corps éthérique en sorte de
tableau décrit précédemment. Nous sommes
maintenant en mesure de voir au-delà de la
naissance et de la conception. En éliminant ce
qu'est le corps de forces formatricd, nous ne
voyons plus rien de l'être humain entier entre
la naissance et le moment actuel de
l'expérience, à travers la conscience vide.
Car si nous avons appris à effacer les
imaginations et à avoir une conscience vide,
nous pouvons aussi effacer tout ce qui nous
remplit en tant que corps éthérique et
regarder en arrière sur nous-mêmes avec une
conscience vide. Certes, cet humain ordinaire
reste là pour celui qui se trouve à côté et
qui peut le contempler. Mais cette conscience
élevée pénètre maintenant dans le monde dans
lequel nous étions avant de descendre du monde
spirituel et d'adopter un corps terrestre de
nos parents et arrière (?) parents.
Maintenant, nous regardons le monde dans
lequel, avant d'être enveloppés d'un corps
physique, nous étions unis à ces substances
spirituelles qui sont dans le monde spirituel.
Nous apprenons maintenant à reconnaître ce que
nous étions avant de descendre dans la vie
physique. Nous apprenons maintenant à
reconnaître une chose supplémentaire de
manière suprasensorielle.
21
Nous avons d'abord, en nous considérant comme
des êtres physiques terrestres, notre corps
spatial, le corps physique ; nous avons le
deuxième corps, que nous saisissons par la
connaissance imaginative, qui est
suprasensible, mais qui ne mène pas au-delà de
la vie terrestre ; mais maintenant nous avons
le troisième corps. Parce qu'il mène dans les
mondes stellaires, on l'appelle - ce n'est
qu'une terminologie - le corps astral. On
apprend à connaître la véritable essence de
l'âme humaine. On apprend à connaître cette
troisième entité, la deuxième entité
suprasensible de l'humain.
22
Mais nous l'avons aussi dans notre corps
pendant la vie terrestre. Elle est voilée dans
le corps physique. Elle était présente avant
notre naissance ou notre conception. C'est
alors que l'on parvient, par l'observation, à
la connaissance de l'un des aspects de
l'éternité de l'humain. Nous avons tellement
perdu ce côté de l'éternité de l'humain que
les langues modernes n'ont presque plus de mot
pour le désigner. Nous parlons d'immortalité,
de ce que nous avons à travers les traditions,
qui n'étaient pourtant que les traditions des
derniers millénaires, nous parlons de
prolongement au-delà de la mort. Que l'on
puisse aussi parler d'un prolongement au-delà
de la naissance, cela nécessiterait que nous
connaissions aussi l'autre côté de l'éternité
et que nous forgeons le mot innatalité, car
cette innatalité est l'autre côté de
l'éternité.
23
Or, c'est ainsi que nous nous sommes élevés à
de telles connaissances, qui ne peuvent pas
pénétrer dans notre état d'âme autrement qu'en
apprenant à connaître quelque chose qui nous
est justement totalement fermé dans notre
conscience ordinaire. Je vous ai décrit
comment la conscience vide doit entrer et
comment, à partir du monde spirituel, le
contenu du monde suprasensible doit pénétrer
dans cette conscience vide, de la même manière
que le monde sensible pénètre dans les yeux et
les oreilles. Cette deuxième étape de la
connaissance suprasensible, je l'appelle
l'inspiration : la connaissance inspirée. Par
la connaissance inspirée, nous entrons
directement dans le monde suprasensible réel.
Nous apprenons avant tout à nous connaître
nous-mêmes en tant qu'être suprasensible dans
notre existence prénatale. Nous apprenons
aussi à reconnaître l'environnement spirituel.
Et c'est là que quelque chose de très
important se produit. Je ne veux aujourd'hui
que l'esquisser, nous le développerons plus
précisément dans les jours à venir. Prenez le
rapport entre l'environnement et notre propre
monde intérieur. Nous pouvons le décrire en
disant que pour la conscience ordinaire, il y
a le monde matériel à l'extérieur. Si nous
nous plaçons maintenant objectivement face à
l'humain, nous disons : Lorsque l'humain
regarde dans ce monde matériel à travers ses
yeux et perçoit autre chose à travers ses
oreilles, il y a dehors les choses et les
faits matériels, et à l'intérieur de l'être de
l'âme, en pensant, en ressentant et en
voulant, se trouvent ses contenus idéels, ses
contenus psychiques/d'âme. En percevant les
choses matérielles, l'humain porte dans son
âme intérieure, sous forme d'image, de
représentation, délicatement d'âme et finement
d'âme, ce monde matériel extérieur. Dès
l'instant où nous apprenons à saisir dans
notre conscience vide le monde spirituel qui
nous entoure, quelque chose de nouveau se lève
aussi pour notre intérieur.
24
Supposons que, pour la conscience inspirée, je
verrais ce monde matériel désormais imprégné
du monde spirituel. Maintenant, à l'intérieur
de l'humain, ce n'est pas ce qui est vu comme
spirituel à l'extérieur qui apparaît de
manière imagée, mais on apprend à reconnaître
le spirituel à l'extérieur tel qu'il se
reflète à l'intérieur de l'humain, et là, il
se reflète comme ses organes physiques, comme
ses poumons, son foie, son cœur, ses reins et
ainsi de suite, comme tout ce qui est d'abord
matériel à l'intérieur. Il y a un retournement
complet, une réciprocité. Alors que le monde
matériel se reflète en nous d'une manière
spirituelle pour la conscience ordinaire, le
monde spirituel se reflète en nous à travers
nos organes. Nous apprenons à nous connaître
intérieurement en tant qu'êtres humains
physiques en prenant conscience du monde
spirituel qui nous entoure. Avant cela, on ne
comprend pas l'humain physique. Avant, on
apprend par l'anatomie à connaître
extérieurement le cœur, les poumons, le foie,
mais aucun lien avec le monde extérieur. On
apprend à connaître le cœur, les poumons et le
foie par l'anatomie et la physiologie comme si
on apprenait que l'humain a toutes sortes de
représentations à l'intérieur de lui, mais
qu'on ne sait pas que ses images intérieures
se rapportent au monde extérieur. On ne sait
pas que ces organes se rapportent au monde
extérieur spirituel. C'est ici que se trouve
l'origine de ce qui devient possible, par
exemple, comme effet de la science de l'esprit
dans une médecine rationnelle. Car c'est
seulement maintenant que l'on apprend à
connaître réellement l'humain, que l'on
apprend à connaître la nature intérieure de
son organisme. On ne peut la connaître
d'aucune manière auparavant. On ne peut la
connaître que de l'extérieur.
25
C'est la deuxième étape de la connaissance
suprasensible, du chemin de recherche
suprasensible, c'est l'étape de l'inspiration.
On atteint un troisième niveau en s'adressant
à la volonté. On peut aussi former cette
volonté, en particulier en devenant tout
d'abord très clair sur ce qu'il en est de
cette volonté dans la vie ordinaire. Il a déjà
été mentionné, y compris par d'autres
personnes ces jours-ci, que l'humain est en
fait un être constamment endormi en ce qui
concerne la nature de sa volonté. Si je ne
fais que lever le bras, j'ai d'abord dans la
représentation le but de lever le bras. Mais
ce qui se passe ensuite, lorsque je plonge
cette pensée du but dans l'entité humaine et
que je fais naître le mouvement du bras par la
volonté, échappe d'abord à la faculté de
connaissance humaine. Je deviens à nouveau
conscient, et à nouveau par la perception, du
bras levé, mais la volonté reste aussi
inconsciente pour la conscience ordinaire que
les états que nous vivons en dormant restent
inconscients pour le dormeur lui-même. En
fait, nous ne sommes éveillés dans la
conscience ordinaire que pour notre vie de
representation ; nous dormons dans la
conscience ordinaire pour notre vie de
volonté. Mais nous pouvons élever cette vie de
volonté à l'état de veille. Les exercices pour
cela sont très différents des exercices qui
sont d'abord des exercices de pensée, comme je
les ai décrits. Et la différence nous
apparaîtra le mieux si je vous explique la
chose par un trait caractéristique.
26
Celui qui veut atteindre quelque chose par de
tels exercices, par exemple dans l'observation
du corps éthérique, doit cependant passer par
des préparatifs. Les exercices préparatoires
sont décrits dans les livres mentionnés. Il
s'agit par exemple de la préparation à une
qualité que j'aimerais appeler la présence
d'esprit. Dans la vie ordinaire, la présence
d'esprit consiste à pouvoir prendre des
décisions rapides face à une situation. Mais
cela doit devenir une qualité habituelle pour
celui qui veut s'élever dans les mondes
spirituels. Car ce qui doit être perçu n'est
pas si facile à percevoir, mais en fait, les
personnes qui pratiquent très assidûment, si
je peux les appeler ainsi, pensent : je ne
peux rien percevoir. Ils ne le peuvent pas
parce qu'ils ne sont pas suffisamment préparés
à la présence d'esprit, car les choses passent
si vite qu'il faut les saisir rapidement. La
plupart des humains n'ont que des capacités
d'âme telles que lorsqu'ils doivent tourner
leur attention vers ce qu'ils doivent vivre
spirituellement, c'est déjà parti. Il s'agit
donc de la présence d'esprit.
27
C'est exactement la qualité opposée qu'il faut
développer pour les exercices de la volonté.
Il s'agit là de l'application la plus
élémentaire de la volonté accomplie dans la
vie ordinaire, quand on marche, quand on
saisit, quand on se déplace, en général quand
on fait quelque chose, quand on accomplit des
actions, des actes. Tant que l'on ne développe
la volonté qu'intérieurement dans la vie, il
n'y a en fait qu'un désir/souhait, pas de
volonté. Une véritable volonté est toujours
liée à un processus organique, je pourrais
même dire à un processus de combustion. La
volonté vraiment accomplie modifie en effet
l'organisme. Elle est liée à l'organisme dans
le processus métabolique. Mais dans quelle
situation nous trouvons-nous par rapport à la
volonté ordinaire ? Nous sommes dans une
situation où nous ne nous voyons pas du tout.
Les impulsions de la volonté se jouent, nous
regardons dans notre intérieur , nous sommes
psychiquement opaques/opaques de l'âme à à
nous-même pour ces impulsions de la volonté.
Nous regardons dans les ténèbres en rapport à
la volonté. Mais nous pouvons éclaircir ces
ténèbres. Nous pouvons nous rendre
psychiquement transparents/transparent de
l'âme. Mais pour cela, il faut beaucoup de
patience, car nous devons maintenant prolonger
nos exercices sur de longues périodes. Je vais
vous dire un exercice simple, vous trouverez
les exercices plus compliqués dans les livres
mentionnés. Prenons donc un exercice simple :
j'ai, par exemple, une habitude, j'écris d'une
certaine manière, j'ai une écriture. Une fois
que l'on est devenu un vieux gars, on ne
s'habitue pas volontiers à une autre écriture.
Cela demande des efforts, un effort intérieur.
C'est quelque chose qui reste en nous, même si
cela se manifeste à l'extérieur par
l'écriture. Mais tous les processus de volonté
pour changer d'écriture se déroulent à
l'intérieur. Mis à part le fait que je ne
voudrais pas conseiller, même pour des raisons
extérieures, que l'on fasse cet exercice trop
fortement - je veux seulement illustrer
quelque chose, et non pas donner des
instructions pour falsifier l'écriture. Mais
si l'on parvenait à faire un tel effort de
volonté que l'on puisse changer quelque chose
d'aussi imbriqué dans l'être humain que
l'écriture ou d'autres habitudes, bref, si
l'on se transforme en un humain complètement
différent par une conscience intérieure, par
une culture de la volonté, on peut rendre la
volonté transparente. Il faut des années pour
cela. En particulier, il est bon d'accepter
d'assimiler certaines qualités que l'on trouve
d'abord seulement belles, mais que l'on n'a
pas, en se disant par exemple : "Je veux être
un humain : Tu vas consacrer les huit
prochaines années à acquérir de force
certaines qualités que tu n'as pas, certaines
manières particulières de te comporter. Ce que
je viens de décrire semble facile, mais on a
envie de dire avec Faust : "Mais ce qui est
facile est difficile". Et celui qui fait de
tels exercices verra qu'il est difficile
d'amener ainsi la volonté dans une autre
direction par une forte discipline de soi. En
bref, ce qui ne s'exprime normalement que dans
les moments où la volonté devient pleine en
manifestant son existence à l'extérieur par
l'action, appliqué au développement de la
volonté elle-même, nous amène - vous trouverez
également des détails sur ces exercices dans
les livres - à regarder vraiment en bas en
nous-mêmes, à nous rendre complètement
transparents par rapport à la volonté. Je
voudrais essayer de vous faire comprendre par
une comparaison ce que l'on obtient ainsi.
Comment voyons-nous à travers nos yeux ?
Uniquement par le fait que l'œil est
désintéressé, qu'il ne fait pas valoir sa
propre substantialité. Il est transparent. Dès
l'instant où l'œil renonce partiellement à ce
désintéressement, où il se met lui-même en
valeur, il ne peut plus nous servir à voir. Il
doit s'effacer lui-même.
28
Maintenant, je ne vais pas prétendre que, pour
la vie ordinaire, notre corps physique est
malade et qu'il doit être rendu sain par des
exercices. Il n'en est pas ainsi. Pour la vie
et pour la science ordinaire, notre corps est
bien sûr sain, mais il ne convient pas à la
perception suprasensible. C'est là qu'il doit
être transformé. Non pas comme s'il restait
continuellement transformé. Il reste toujours
l'humain avec son bon sens/sa saine raison
analytique ordinaire à côté de lui. Il ne
s'agit pas non plus d'une absorption de l'un
dans l'autre, d'une disparition de l'humain
ordinaire et sain. Les deux, la personnalité
développée et la personnalité originelle avec
le bon sens, restent côte à côte, de sorte que
la seconde joue un rôle de contrôle pour la
première. Mais pour la conscience supérieure,
qui doit déjà être vide, nous arrivons à ce
que notre corps ne soit plus là pour la
perception psychique. Nous voyons en quelque
sorte à travers notre corps. Nous voyons
comment la volonté agit en nous.
29
Dans la science ordinaire, on ne voit pas
comment la volonté agit. C'est pourquoi on
suppose qu'il existe des nerfs moteurs. On ne
sait pas que la volonté agit directement. On a
parlé aujourd'hui du fait qu'on ne peut faire
la véritable découverte des faits existants
ici que lorsqu'on est parvenu à se rendre
soi-même transparent comme un organe des sens,
de sorte que l'humain tout entier devient
comme un seul organe des sens, perméable à
l'âme et à l'esprit, comme l'œil est
transparent à la lumière. De même que nous
devenons libres d'abord par la pensée
renforcée et que nous parvenons d'abord au
corps de forces formatrices, puis au corps
astral prénatal, de même nous parvenons
maintenant, en ayant ainsi formé la volonté, à
connaître l'autre côté de notre être éternel.
En rendant notre corps physique transparent,
nous sommes en état d'évoquer devant notre âme
l'image - je dis expressément : l'image - de
ce qui se passe avec nous au moment de la
mort. Nous quittons alors le corps physique.
Celui-ci est remis aux éléments physiques. Le
psycho-spirituel/spirituel-âme passe dans le
monde spirituel. Ce moment où nous
franchissons les portes de la mort pour passer
dans le monde spirituel, nous le percevons au
moment où notre corps physique devient
psychiquement/âmiquement transparent. Dans la
connaissance intuitive, cette troisième étape
de la connaissance suprasensible, notre corps
devient transparent. C'est pourquoi nous
apprenons à nous connaître dans l'état dans
lequel nous sommes après la mort, lorsque nous
n'avons plus de corps physique. Car nous
pouvons maintenant faire abstraction de lui,
dans la mesure où, au troisième stade de la
connaissance, celui de l'intuition, nous nous
sommes efforcés de faire abstraction du corps
physique. Nous apprenons maintenant à
connaître l'autre aspect de l'éternité de
l'âme. Nous apprenons à connaître
l'immortalité par la contemplation immédiate.
30
L'anthroposophie n'est pas une spéculation
philosophique. Pour connaître l'immortalité,
elle ne part pas de la conscience ordinaire,
mais elle part du principe qu'il faut
réveiller les facultés endormies dans l'âme,
dont on se rend compte par la modestie
intellectuelle, et s'élever ainsi à la vision
du monde spirituel. On apprend à connaître
spirituellement l'univers. On apprend à
connaître spirituellement son propre être
éternel. Et si l'on apprend à connaître ces
deux aspects de soi-même, si l'on apprend à
reconnaître ce qu'est l'être humain entre la
naissance et la mort, lorsque son âme est
cachée sous les processus corporels, et si
l'on apprend à reconnaître la vie spirituelle
et d'âme que nous développons lorsque nous
sommes hors du corps avant la naissance ou
après la mort, alors se donnent aussi à nous
les aperçus dans notre véritable moi se
présentent à nous. Et nous apprenons alors à
reconnaître ce qui passe par les vies
terrestres répétées. J'aurai d'ailleurs
l'occasion de parler demain de ce résultat
important, de ce résultat important de la
recherche anthroposophique, sur les vies
terrestres répétées.
31
Vous voyez que dans le chemin de la
connaissance suprasensible, dans le chemin de
la recherche anthroposophique, il s'agit
d'abord d'entrer dans le monde des forces
formatrices par la connaissance imaginative,
de reconnaître la partie suprasensible de
nous-mêmes qui est déjà en nous dans la vie
physique ordinaire, mais d'une manière
suprasensible, le corps des forces
formatrices. Ensuite, en nous élevant jusqu'à
la connaissance inspirée, nous apprenons à
connaître le corps astral, c'est-à-dire le
corps de l'âme, nous apprenons à connaître
l'entrer-dans-le-corps et le à nouveau
sortir-par-la-mort-hors du corps, et nous
apprenons aussi à connaître le Je humain. On
entre alors dans un monde spirituel concret,
dans un monde d'entités spirituelles. Car ce
que l'on reconnaît comme monde spirituel, pour
lequel les organes sont formés, avec la
conscience vide qui est pourtant éveillée,
c'est un monde dans lequel des entités
spirituelles se trouvent à côté de notre
propre entité spirituelle, à côté de notre
propre essence spirituelle-âme. De cette
manière, on regarde dans un monde spirituel.
Et maintenant, on se rend compte que si l'on
veut explorer ce monde spirituel, il faut
développer ces trois niveaux/marches de
connaissance suprasensible, il faut faire
sortir de l'âme la connaissance imaginative,
la connaissance inspirée, la connaissance
intuitive. Elles se séparent/se déposent l'une
des l'autre, elles s'articulent en
étapes/niveaux/marches, si l'on veut connaître
le cosmos dans son contenu spirituel en
soi-même, en tant qu'entité spirituelle.
32
On a déjà obtenu une trace d'impression
lorsqu'on explore le monde moral dans son
essence même. Au fond, on en vient à se
trouver, ne serait-ce que pour les impulsions
morales, dans le même monde que celui où l'on
se trouve habituellement, quand on a devant
soi le monde imaginatif, le monde inspiré, le
monde intuitif. Seulement, il est en quelque
sorte présent pour ce qui est moral de telle
sorte que justement seules tout d'abord les
impulsions morales sot là-dedans. Mais on les
trouve quand on est passé par l'imagination et
l'inspiration pour arriver à l'intuition. Mais
il nous est donné, à nous les humains sur la
terre, que seul ce monde, le monde de la
moralité, dont nous avons besoin pour la vie
terrestre, peut se présenter à l'œil de
l'esprit dans sa nature suprasensible dès la
conscience ordinaire. Et celui qui comprend la
présence réelle de la nature suprasensible du
moral peut, s'il développe correctement ce
qu'il apprend ici de manière élémentaire comme
cosmologie et anthropologie, s'élever à une
véritable vision spirituelle du monde, de
sorte que les formes spirituelles, puis la vie
intérieure spirituelle d'autres êtres
spirituels, puis l'interpénétration avec le
monde spirituel, comme nous sommes ici
interpénétrés avec les autres règnes, se
présentent à lui, et que sa propre essence
d'âme éternelle se présente réellement à ses
yeux. C'est ce que l'on peut apprendre à
connaître dans la "philosophie de la liberté",
si on ne l'étudie pas seulement de manière
théorique, mais si on en fait réellement
l'expérience. C'est comme si on lisait les
axiomes d'Euclide à la première page d'un
livre de géométrie et qu'on se faisait une
idée de ce qui va suivre. De même que toute la
géométrie découle de ces axiomes, de même, de
manière axiomatique, tout le monde spirituel
est présent par essence dans la vue réelle
dans le monde moral. Mais personne ne doit
croire à cause de cela qu'il connaît la nature
du monde spirituel, s'il connaît seulement la
nature des impulsions morales. Il ne connaît
que l'axiomatique, l'élémentaire.
33
Ce qui est décrit de cette manière comme
méthode de recherche pour les mondes
suprasensibles est aujourd'hui quelque chose
de déconcertant pour la plupart des gens. Seul
celui qui se trouve justement au cœur de ces
choses se dit : combien de choses dans notre
vie de l'esprit actuelle qui sont d'abord
apparues comme déconcertantes et qui sont
ensuite devenues évidentes. Il suffit de
connaître réellement l'histoire spirituelle de
l'humanité pour pouvoir se dire : Aujourd'hui,
la plupart des gens voient ce qui doit être
dit ainsi comme quelque chose d'absurde, de
ridicule, de comique. Plus tard, viendra un
temps où l'on trouvera cela évident,
exactement comme le système copernicien du
monde a d'abord été considéré comme curieux,
puis est devenu une évidence. Mais on
ressentira - et les sentiments sont justement
ce qui doit ressortir de la vie de la vision
anthroposophique du monde - que cette
anthroposophie ne veut vraiment pas se
présenter en opposition à ce qui est science
de la nature justifiée ou science du présent
sinon. Car que veut-elle être au fond ? Cette
question devrait tout de suite ressortir de ce
que j'ai expliqué aujourd'hui sur les méthodes
de recherche de cette anthroposophie : Que
veut-elle donc être, cette anthroposophie,
aussi en rapport aux autres sciences, comme
par rapport à la vie humaine universelle ? Que
veut-elle donc être ?
34
Maintenant, quand nous avons un humain devant
nous, nous voyons la formation extérieure de
son visage, nous voyons sa physionomie, sa
démarche, ses mouvements, ses gestes. Nous ne
pouvons pas nous contenter d'une simple
constatation : Sa démarche est ainsi, son
visage est ainsi, etc. Nous considérons cela
comme une physionomie extérieure, mais nous
n'avons une expérience complète avec cet
humain que si nous ajoutons à cette apparence
extérieure une expérience avec son
âmique-spirituel, son âme, si nous voyons
l'âme à travers la forme extérieure et les
mouvements extérieurs. Mais ainsi, si nous
comprenons bien les choses, nous avons aussi
donné dans la science extérieure ce que nous
décrit la physionomie extérieure de la nature
et de l'être humain. De même que l'on ne nie
pas que l'humain doive être regardé par les
sens, même dans sa forme extérieure, si l'on
veut vivre avec son âme, de même on ne nie pas
que la physionomie extérieure de la nature et
de l'être humain doive être expliquée,
décrite, saisie par la science extérieure, si
l'on fait valoir qu'il y a derrière tout cela
quelque chose qui doit être considéré comme
l'âme de la nature, l'âme du cosmos.
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Et c'est pourquoi, de même qu'un humain
raisonnable qui reconnaît l'âme de l'humain ne
nie pas non plus son corps, sa configuration
extérieure, sa physionomie, l'anthroposophe
synthétiquement raisonnable ne nie pas la
science extérieure. Au contraire. Il veut se
tenir pleinement là-dedans. Il veut seulement
que, de même que l'humain total porte l'âme
dans son corps physique, la science extérieure
ait elle aussi une âme pour le développement
supplémentaire de l'humanité. Et
l'anthroposophie ne veut pas être une
opposante à l'esprit scientifique actuel, mais
elle veut devenir l'âme de cette entreprise de
science dans l'avenir.
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