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HUITIÈME
CONFÉRENCE
LE
TEMPS ET SES CARENCES
SOCIALES
Asie
- Europe
Vienne,
le 9 juin 1922 |
ACHTER
VORTRAG
DIE
ZEIT UND IHRE SOZIALEN
MÄNGEL
Asien
— Europa
Wien,
9. Juni 1922 |
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Les
références Rudolf Steiner Œuvres
complètes ga 083 223-250 (1981)
09/06/1922
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Traducteur:
FG v.01 15/09/2021 |
Editeur: SITE |
Mes
très chers présents ! Quand on
parle aujourd'hui des lacunes
sociales et des besoins sociaux
actuels, il n'y aura presque
personne qui n'aura pas à dire
l'un ou l'autre des aspects
vraiment significatifs à partir
de sa situation particulière
dans la vie. Aujourd'hui,
cependant, il ne devrait pas
être ma tâche de développer
quelque peu une liste de tout ce
qui pourrait être à atteindre
par un tour d'horizon sur les
besoins particuliers du temps,
mais plutôt de souligner
certaines des racines à partir
desquelles ce qui a été présenté
avec une grande justification
des plus différents côtés et qui
a amené une grande partie de
l'humanité dans une
humeur/ambiance
extraordinairement pessimiste et
sans espoir.
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01
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Meine
sehr verehrten Anwesenden! Wenn
gegenwärtig von den sozialen
Mängeln und sozialen Nöten der
Zeit die Rede ist,- so wird es
kaum irgend jemand geben, der
nicht aus seiner besonderen
Lebenslage heraus das eine oder
das andere wirklich Erhebliche
zu sagen hat. Es soll heute aber
nicht meine Aufgabe sein, etwa
eine Liste alles dessen hier zu
entwickeln, was durch eine
Umschau über die einzelnen Nöte
der Zeit zu erreichen wäre,
sondern vielmehr auf einige der
Wurzeln hinzuweisen, aus denen
das entspringt, was von den
verschiedensten Seiten mit
großer Berechtigung vorgebracht
wird und einen großen Teil der
Menschheit in eine
außerordentlich pessimistische
Stimmung und Hoffnungslosigkeit
hineingebracht hat.
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L'une
des expressions les plus fortes
de ce désespoir est peut-être
celle d'un homme dont on
pourrait l'attendre le moins de
tous, et qui, d'ailleurs, vient
d'un temps où une telle
expression doit avoir quelque
chose d'extraordinairement
saillant/suspect. L’historien
significatif de l'art, Herman
Grimm, qui n'a plus vécu la plus
cruelle de toutes les guerres,
qui est déjà décédé au tournant
du XIXe et le XXe siècle, a dans
l'un de ses derniers écrits,
fait ce mot étrange : Si l'on
embrasse ce qui aujourd'hui vous
vient à la rencontre dans la vie
des peuples, on contemple,
j'aimerais dire, avec les yeux
de l'âme sur la façon dont les
différents peuples de la terre
civilisée se tiennent les uns
aux autres, comment ils se
combattent les uns les autres,
comment en eux reposent des
germes pour des combats
supplémentaires 'autres, ainsi
on aimerait en fait fixer le
jour d'un suicide général, car
on ne peut prévoir où toutes ces
choses qui devraient conduire
les humains et les peuples en
combat, en dispute et lutte,
sinon à une chute absolue de la
civilisation. Je dis : cette
sentence d'Herman Grimm est tout
de suite frappante et d'ailleurs
pour la raison qu'il a une
vision joyeuse du monde pour
lui-même, parce que tout au long
de sa vie, il a concentré son
attention sur tout ce qui peut
élever l'humanité, tout ce qui
vit réellement dans l'humanité
comme créatif, comme productif.
Et il est frappant plus avant
qu'il n'ait pas fait cette
expression, sous les troubles
impressions que l'on pouvait
avoir au cours des années qui
ont précédé ou qui ont précédé
le déclenchement de la guerre
mondiale, mais qu'il l'ait fait
de l'esprit du XIXe siècle, à la
fin de ce siècle. On aimerait
dire : tout ce qui s'est passé
depuis lors ne semble absolument
pas approprié, si quelqu'un fait
une telle déclaration, de
retirer pour lui quelque chose
de ce qu'il ressent en fait lors
d'une telle déclaration.
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02
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Vielleicht
zu den stärksten Aussprüchen
über diese Hoffnungslosigkeit
gehört der eines Mannes, von dem
man ihn vielleicht am
allerwenigsten erwarten könnte,
und der außerdem aus einer Zeit
stammt, in der ein solcher
Ausspruch etwas außerordentlich
Auffälliges haben muß. Der
bedeutende Kunsthistoriker
Herman Grimm, der den
grausamsten aller Kriege nicht
mehr erlebt hat, der bereits an
der Wende des 19. zum 20.
Jahrhundert gestorben ist, hat
in einer seiner letzten
Schriften diesen merkwürdigen
Ausspruch getan: Überblickt man,
was einem heute entgegentritt im
Leben der Völker, schaut man,
ich möchte sagen, mit den Augen
der Seele hin auf die Art, wie
die verschiedenen Völker der
zivilisierten Erde zueinander
stehen, wie sie einander
befehden, wie in ihnen Keime
liegen zu weiteren Befehdungen,
so möchte man eigentlich den Tag
eines allgemeinen Selbstmords
ansetzen, denn es sei ja nicht
abzusehen, wohin alle diese
Dinge, welche die Menschen und
die Völker in Befehdung, in
Streit und Kampf hineinbringen,
führen sollen, wenn nicht zu
einem absoluten Untergang der
Zivilisation. Ich sage:
Auffällig ist dieser Ausspruch
gerade von Herman Grimm, und
zwar aus dem Grunde, weil er für
sich eigentlich eine freudige
Weltanschauung hat, weil er den
Blick sein ganzes Leben hindurch
auf alles dasjenige gerichtet
hat, was die Menschheit erheben
kann, was eigentlich als
Schaffendes, als Produktives in
der Menschheit lebt. Und
auffällig ist weiter, daß er
diesen Ausspruch nicht etwa
getan hat unter den trüben
Eindrücken, die man die Jahre
hindurch vor dein Ausbruch des
Weltkrieges oder während
desselben bekommen konnte,
sondern daß er diesen Ausspruch
getan hat noch ganz aus dem
Geist des 19. Jahrhunderts
heraus, am Ende dieses
Jahrhunderts. Man möchte sagen:
Alles das, was seither geschehen
ist, scheint durchaus nicht
geeignet, wenn jemand einen
solchen Ausspruch tut, für ihn
irgend etwas abzuziehen von dem,
was er eigentlich bei einem
solchen Ausspruch empfindet.
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Néanmoins,
il ne peut jamais être du devoir
de l'humain de s'arrêter à la
pure absence d'espoir, mais il
doit être le devoir de chercher
ce qui peut conduire au
renouveau, à la construction, à
l'aube. Mais alors il est
nécessaire que l'on cherche tout
de suite après les racines plus
profondes de ce qui nous a
progressivement amenés dans une
situation extraordinairement
difficile à l'intérieur de la
civilisation de l'Europe. Et
aussi si l'on croit que ce ne
peuvent être que des raisons
économiques, ainsi on aura
probablement aussi à chercher la
cause principale du déclin
économique dans la vie
spirituelle de la récente
civilisation.
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03
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Dennoch
aber kann es ja niemals die
Aufgabe des Menschen sein,
stehenzubleiben bei der bloßen
Hoffnungslosigkeit, sondern es
muß die Aufgabe sein, Ausschau
zu halten nach dem, was zur
Erneuerung, zum Aufbau, zu einer
Morgenröte führen kann. Dann ist
es aber notwendig, daß man
gerade nach den tieferen Wurzeln
dessen sucht, was uns allmählich
innerhalb der Zivilisation
Europas in eine so
außerordentlich schwierige Lage
gebracht hat. Und auch wenn man
den Glauben hat, daß es nur
wirtschaftliche Gründe sein
können, so wird man wohl die
Hauptursache auch für den
wirtschaftlichen Niedergang im
Geistesleben der neueren
Zivilisation zu suchen haben.
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Dans
les conférences de ces derniers
jours, j'ai déjà souligné à
maintes reprises comment, dans
notre état d'âme actuel, dans
tout ce que nous pouvons nous
approprier actuellement de
forces de l'âme, des forces
historiques y jouent, à la
compréhension desquelles il faut
remonter loin dans le
développement historique de
l'humanité. Et j'ai en
particulier attiré l'attention
hier sur ce que, d'un point de
vue historique, à la fin de la
vie spirituelle occidentale
actuelle, il se tient une
personnalité qui regarde
toujours vers l'Asie d'un œil,
on aimerait dire, mais avec
l'autre a déjà orienté le coup
d'œil sur les perspectives de
l'Europe. Je pense à Platon.
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04
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Ich
habe schon in den Vorträgen der
letzten Tage des öfteren darauf
hingewiesen, wie in unsere
gegenwärtige Seelenstimmung,
auch in all das, was wir uns
gegenwärtig an Seelenkräften
aneignen können, historische
Kräfte hereinspielen, zu deren
Verständnis man weit in der
geschichtlichen Entwickelung der
Menschheit zurückgehen muß. Und
ich habe insbesondere gestern
darauf aufmerksam gemacht, wie
gewissermaßen am Ausgang des
gegenwärtigen abendländischen
Geisteslebens, geschichtlich
betrachtet, eine Persönlichkeit
steht, die noch, man möchte
sagen, mit einem Auge nach Asien
hinübersieht, mit dem anderen
aber schon den Blick gerichtet
hat auf die Perspektiven
Europas. Ich meine Plato.
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Si
nous laissons œuvrer les façons
de voir sociales de Platon sur
nous, elles nous semblent, à
bien des égards, extrêmement
étrangères à notre conscience
moderne. Nous voyons comment
Platon voit l'idéal d'un
organisme social dans la
création d'une certaine
communauté au détriment du
développement des individualités
humaines qui ont une fois trouvé
le chemin dans la vie sur terre.
Platon le tient pour absolument
possible que des enfants qui
semblent incapables de vivre
soient tout simplement
abandonnés afin qu'ils ne
trouvent pas place dans la
communauté humaine et puissent
ainsi perturber l'organisme
social. Mais Platon trouve aussi
possible de considérer un
organisme social comme son
idéal, dans lequel seule une
certaine caste d'êtres humains a
pleinement droit à une place.
Outre le fait que l'esclavage
lui semble aller de soi, il veut
aussi accorder à ceux qui
servent d'intermédiaires dans
les échanges et le commerce une
place temporaire dans son
organisme social. Tous ceux qui
n'adhèrent pas à la terre en
étant nés avec droit dans le sol
de l'organisme social - selon sa
façon de voir - ne sont en fait
pas pleinement membrés/membres
dans cet organisme social. Et
maintes autres choses seraient à
dire lorsque la question émerge
: comment l'idéal de Platon se
comporte-t-il à l'individualité
humaine particulière ? Là, on
devra dire de la conscience
moderne : en fait, il y a encore
peu de compréhension pour cette
individualité humaine. L'accent
est encore entièrement mis sur
la communauté sociale, qui est,
pour ainsi dire, considérée
comme la première. Et l'être
humain qui doit y vivre est
d'abord vu comme quelque chose
de second. Sa vie est seulement
à reconnaitre comme justifiée
que dans la mesure où elle peut
s'insérer à l'idéal social
établi en dehors de son entité.
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05
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Wenn
wir die sozialen Anschauungen
Platos auf uns wirken lassen, so
kommen sie uns in vieler
Beziehung für unser modernes
Bewußtsein außerordentlich
befremdend vor. Wir sehen, wie
Plato das Ideal eines sozialen
Organismus darin sieht, daß eine
gewisse Gemeinschaft geschaffen
werde auch auf Kosten der
Entwickelung menschlicher
Individualitäten, die einmal den
Weg in das Erdenleben herein
gefunden haben. Plato hält es
durchaus für möglich, daß zum
Leben untüchtig erscheinende
Kinder einfach ausgesetzt
werden, damit sie nicht in der
menschlichen Gemeinschaft Platz
finden und so den sozialen
Organismus stören können. Plato
findet es aber auch möglich,
einen sozialen Organismus als
sein Ideal zu betrachten, in dem
eigentlich nur eine gewisse
Menschenkaste eine
vollberechtigte Stellung hat.
Abgesehen davon, daß ihm die
Sklaverei als etwas
Selbstverständliches erscheint,
will er auch denjenigen, die den
Handel und Verkehr vermitteln,
nur eine vorübergehende Stellung
innerhalb seines sozialen
Organismus einräumen. Alle, die
also nicht an dem Boden dadurch
haften, daß sie in den Boden des
sozialen Organismus — nach
seiner Anschauung — mit Recht
hineingeboren sind, gliedert er
eigentlich nicht völlig in
diesen sozialen Organismus ein.
Und manches andere wäre zu
sagen, wenn die Frage auftaucht:
Wie verhält sich das Ideal
Platos zu der einzelnen
menschlichen Individualität? Da
würde man vom modernen
Bewußtsein aus sagen müssen:
Eigentlich ist noch wenig
Verständnis vorhanden für diese
menschliche Individualität. Es
ist noch ganz der Blick auf die
soziale Gemeinschaft gerichtet,
die gewissermaßen als Erstes
angesehen wird. Und der Mensch,
der in ihr leben soll, wird erst
als etwas Zweites angesehen.
Sein Leben ist nur insofern als
ein berechtigtes zu erkennen,
als er dem außerhalb seiner
Wesenheit festgesetzten sozialen
Ideal sich einfügen kann.
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Si
nous voulons chercher où a ses
racines ce que Platon a conduit
à une telle pensée commune,
ainsi nous devons chercher à
nouveau en Asie, dans la culture
orientale. Et alors cela peut
nous apparaitre en une relation
spirituelle, comment, pris
fondamentalement, la vie
spirituelle de l'Europe s'est
développée aussi historiquement
comme une petite péninsule
appartenant à un grand
continent.
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06
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Wenn
wir suchen wollen, wo eigentlich
dasjenige seine Wurzeln hat, was
Plato zu einem solchen
Gemeinsamkeitsgedanken geführt
hat, so müssen wir wiederum in
Asien, in der orientalischen
Kultur suchen. Und dann kann es
uns in geistiger Beziehung
aufgehen, wie im Grunde genommen
auch historisch das Geistesleben
Europas sich entwickelte wie
eine kleine Halbinsel, die zu
einem großen Kontinent gehört.
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Mais
quand nous regardons par-dessus
vers l'Asie tout de suite d'un
point de vue social, nous
trouvons qu'en Asie l'idée de
communauté est partout la
première, la primaire et que
Platon a simplement repris cette
idée de communauté de l'Orient.
À tout ce qui a déjà été dit ici
sur les caractéristiques de
cette idée de communauté des
plus différents points de vue,
il faut encore ajouter une chose
si devait être éclairée
socialement toute la situation
mondiale.
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07
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Aber
wenn wir gerade vom sozialen
Gesichtspunkt hinübersehen nach
Asien, finden wir, daß in Asien
die Gemeinschaftsidee überall
das Erste, das Primäre ist und
daß Plato einfach diese
Gemeinschaftsidee
herübergenommen hat aus dem
Orient. Zu all dem, was zur
Charakteristik dieser
Gemeinschaftsidee von den
verschiedensten Gesichtspunkten
aus hier schon gesagt worden
ist, muß eines noch hinzugefügt
werden, wenn die ganze
Weltsituation sozial beleuchtet
werden soll.
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Si
nous regardons le caractère
fondamental de la vie de
l'esprit orientale, nous devons
dire qu'elle s'étendait en fait
sur une humanité très différente
de l'humanité européenne de la
civilisation ultérieure. En
beaucoup de relations, nous
pouvons même dire qu'en rapport
à maintes choses d'âme et
spirituelles en Asie, une haute
culture a régné, à laquelle même
de nombreux Européens aspirent
maintenant à revenir. J'ai déjà
fait référence au dicton si
souvent répété : la lumière
viendrait de l'Orient. Mais,
cette autre entité humaine
n'avait avant toutes choses pas
ce qui est le plus
caractéristique de la population
européenne depuis qu'elle
travaille à une civilisation
dans l'évolution de la terre. Ce
que l'on peut apercevoir
par-dessus en Asie, c'est un
sentiment-je affaibli, un
sentiment de personnalité qui
repose encore absolument dans
les soubassements de l'âme. Un
sens de la personnalité, comme
l'a l'Européen, ne vient pas
encore à votre rencontre de la
même manière en Asie. Si, par
contre, un humain qui n'a pas
encore ce sentiment de la
personnalité est, dans une
certaine mesure, incorporée dans
la haute culture asiatique, et
que celle-ci est appropriée pour
être incorporée dans la
communauté humaine, alors elle y
prendra part d'une certaine
manière, d'une manière onirique,
sans sentiment de la
personnalité.
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08
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Wenn
wir auf den Grundcharakter des
orientalischen Geisteslebens
sehen, so müssen wir sagen:
Eigentlich dehnte es sich aus
über eine Menschheit, die ganz
andersgeartet war als die
europäische Menschheit der
späteren Zivilisation. Wir
können in vieler Beziehung sogar
sagen, daß mit Bezug auf manches
Seelische und Geistige in Asien
eine Hochkultur geherrscht hat,
zu der sich sogar viele Europäer
jetzt wiederum zurücksehnen. Ich
habe ja schon auf den Ausspruch
hingewiesen, der so oft
angeführt wird: das Licht komme
aus dem Orient. Aber diese
andere Menschenwesenheit hatte
vor allen Dingen das nicht, was
gerade das Charakteristischste
der europäischen Bevölkerung
ist, seit diese an einer
Zivilisation in der
Erdenentwickelung arbeitet. Was
wir drüben in Asien erblicken,
ist ein gedämpftes Ich-Gefühl,
ist ein noch durchaus in den
Untergründen der Seele ruhendes
Persönlichkeitsgefühl. Ein
Persönlichkeitsgefühl, wie es
der Europäer hat, tritt einem in
Asien noch nicht in derselben
Weise entgegen. Wird dagegen
einem Menschen, der dieses
Persönlichkeitsgefühl noch nicht
hat, asiatische Hochkultur
gewissermaßen einverleibt, und
diese ist geeignet, der
menschlichen Gemeinsamkeit
einverleibt zu werden, dann
nimmt er in einer gewissen Weise
traumhaft, ohne
Persönlichkeitsgefühl, an ihr
teil.
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On
doit dire qu'à une époque où
l'individualité humaine n'était
pas encore venue à son plein
développement, les communautés
humaines étaient plus
réceptives, plus douées pour une
haute culture que l'être humain
individuel. Les capacités
humaines ne s'additionnaient pas
seulement, elles se
multipliaient d'une certaine
manière à l'intérieur de vie en
commun sociale afin de
recevoir/accueillir cette haute
culture. Mais ce qui était
considéré comme un idéal
particulier à l'intérieur de la
civilisation orientale, cela se
monétisait en ce qu'on le tira
toujours de plus en plus
par-dessus vers l'Europe et
trouva à partir d'âmes
tranquilles européennes une
formulation simple dans le
dicton apollinien : "Connais-toi
toi-même !
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09
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Man
muß sagen, in einer Zeit, wo die
menschliche Individualität noch
nicht zu ihrer vollen
Entwickelung gekommen war, waren
menschliche Gemeinschaften
empfänglicher, begabter für eine
Hochkultur als der einzelne
Mensch. Es summierten sich nicht
nur, es multiplizierten sich in
gewisser Weise die menschlichen
Fähigkeiten innerhalb des
sozialen Zusammenlebens, um
diese Hochkultur
entgegenzunehmen. Das aber, was
innerhalb der orientalischen
Zivilisation als ein besonderes
Ideal angesehen worden ist, das
prägte sich aus, indem es immer
mehr und mehr herüberzog nach
Europa und aus europäischen
Gemütern heraus eine einfache
Formulierung fand, in dem
apollinischen Spruch: Erkenne
dich selbst!
|
En
une certaine relation,
l'ensemble de l'Asie antique
peut être considéré comme si son
développement tendait à placer,
une fois en Grèce, comme le sens
ultime d'un développement
culturel oriental sans
soi/dépourvu de soi/désintéressé
: Reconnais-toi toi-même -, qui
depuis lors vit comme une devise
spirituelle et culturelle sur
l'humanité comme une force
d'orientation. Mais nous voyons
aussi dans l'Orient là-bas,
comment c'est tout de suite
considéré comme souhaitable,
surtout pour une
éducation/formation humaine
supérieure, d'en venir quand
même à son Je dans un certain
sens. Du point de vue spirituel,
je l'ai déjà indiqué en ce que
j'ai caractérisé la culture du
yoga. D'un point de vue social,
elle nous vient en vis-à-vis
lorsque nous indiquons sur ce
qui était une pratique courante
en Orient en ce qui concerne la
direction sociale des masses
humaines. Nous trouvons partout
que celui qui était le maître,
le chef, était prêtre en
relation spirituelle en même
temps, mais aussi guérisseur en
même temps. Dans l'Orient
là-bas, nous trouvons un
lien/pendant intime entre tout
ce qu'absolument l'humanité
s'efforce d'obtenir comme
connaissance, comme vie de
l'esprit supérieure et le
guérir. Pour la culture
orientale plus ancienne, le
médecin n'a pas à être séparé du
maître, du prêtre de l'humanité.
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10
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In
einer gewissen Beziehung kann
man das ganze alte Asien so
ansehen, als ob seine
Entwickelung hintendierte,
einmal in Griechenland als den
letzten Sinn der orientalischen
selbstlosen Kulturentwickelung
den Satz hinzustellen: Erkenne
dich selbst —, der seitdem als
eine geistige und Kulturdevise
überhaupt über der Menschheit
wie eine orientierende Kraft
lebt. Aber wir sehen auch im
Orient drüben, wie es gerade für
eine höhere Menschenbildung als
erstrebenswert angesehen wird,
in einem gewissen Sinne doch zu
seinem Ich zu kommen. Vom
geistigen Gesichtspunkt habe ich
das ja schon angedeutet, indem
ich die Jogakultur
charakterisiert habe. Vom
sozialen Gesichtspunkt tritt es
uns entgegen, wenn wir auf das
hinweisen, was im Orient in
bezug auf die soziale Führung
der Menschenmassen gang und gäbe
war. Wir finden überall, daß
derjenige, der Lehrer, der
Führer war, in geistiger
Beziehung zu gleicher Zeit
Priester, aber auch zu gleicher
Zeit Heiler war. Wir finden im
Orient drüben einen innigen
Zusammenhang zwischen all dem,
was überhaupt von der Menschheit
als Erkenntnis, als höheres
Geistesleben angestrebt wird,
und dem Heilen. Der Arzt ist für
die ältere orientalische Kultur
nicht von dem Lehrer, dem
Priester der Menschheit zu
trennen.
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Cela
est toutefois pendant, en une
certaine relation, avec ce que
la culture orientale était
profondément dominée par le
sentiment de culpabilité humaine
générale en tant que telle, qui
apporte quelque chose de morbide
dans l'ensemble du développement
humain/de l'évolution humaine,
de sorte qu'absolument le
processus de la connaissance
lui-même, la recherche d'une
spiritualité supérieure en
général, était considéré de
telle sorte qu'ils devaient
guérir l'être humain purement
adonné à la nature. L'éducation
à une formation d'esprit
supérieure était en même temps
guérison, parce que l'humain
adonné à la nature, c'est-à-dire
l'humain qui n'avait pas encore
été éduqué, était considéré
comme un être qui en fait devait
être guéri. L'ancienne culture
des mystères orientaux est alors
pendante avec cela.
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11
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Das
allerdings hängt in einer
gewissen Beziehung damit
zusammen, daß die orientalische
Kultur von der Empfindung der
allgemeinen Menschenschuld als
solcher tief beherrscht war, die
etwas Krankhaftes hineinbringt
in die ganze menschliche
Entwickelung, so daß der
Erkenntnisprozeß selbst,
überhaupt das Streben nach einer
höheren Geistigkeit so angesehen
worden ist, daß es gewissermaßen
den bloß naturgegebenen Menschen
heilen sollte. Erziehung zu
einer höheren Geistesbildung war
zu gleicher Zeit Heilung, weil
man den naturgegebenen, also
noch nicht erzogenen Menschen
als ein Wesen ansah, das
eigentlich geheilt werden müsse.
Damit hängt dann zusammen die
alte orientalische
Mysterienkultur.
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La
culture orientale des mystères
cherchait le développement de
l'individu vers une vie
spirituelle supérieure dans des
institutions qui, j'aimerais
dire, étaient en même temps
église et école et points de
départ des impulsions sociales.
Elle l'a cherché de telle sorte
que, comme je l'ai déjà indiqué
dans les conférences
précédentes, la religion, l'art
et la science étaient contenus
dans un seul : en offrant ses
actes de culte, l'humain était
un humain religieux ; il
s'agissait moins de ce qui
vivait comme représentations de
foi/croyances ou même comme
dogmes dans l'âme, mais ce que
le culte socialement ordonné
soit fait avec par l'humain
individuel, de sorte que le lien
de l'humain avec le divin était,
de préférence, recherché dans
l'acte du sacrifice, l'acte du
culte. Mais alors était dans
l'acte de culte et ce dans quoi
l'acte de culte s'appuyait,
aussi contenu l'artistique. Et
dans l'expérience/le vécu de cet
artistique et religieux,
l'ancienne forme de la
connaissance était donnée.
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12
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Die
orientalische Mysterienkultur
suchte in Institutionen, die,
ich möchte sagen, zu gleicher
Zeit Kirche und Schule und
Ausgangspunkte der sozialen
Impulse waren, die Entwickelung
des einzelnen Menschen zu einem
höheren geistigen Leben. Sie
suchte diese so, daß wie ich
schon in den vorhergehenden
Vorträgen angedeutet habe -
Religion, Kunst und Wissenschaft
in einem enthalten waren: Indem
der Mensch seine
Kultushandlungen darbrachte, war
er ein religiöser Mensch; dabei
kam es weniger an auf das, was
als Glaubensvorstellungen oder
gar als Dogmen in der Seele
lebte, sondern darauf, daß der
sozial geordnete Kultus von dem
einzelnen Menschen mitgemacht
wurde, so daß die Verbindung des
Menschen mit dem Göttlichen
vorzugsweise in der
Opferhandlung, in der
Kultushandlung gesucht worden
ist. Dann aber war in der
Kultushandlung und in dem, woran
sich die Kultushandlung
anlehnte, auch das Künstlerische
enthalten. Und in dem Erleben
dieses Künstlerischen und
Religiösen war die alte Form der
Erkenntnis gegeben.
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L'humain,
cependant, qui devait être amené
à cette trinité intérieurement
unifiée de religion, d'art et de
science, ne devait pas seulement
absorber quelque chose qui
était, dans une certaine mesure,
un progrès direct de son
développement, mais devait,
comme humain, vivre une
transformation complète, une
sorte de renaissance. Les
événements qu'un tel élève de la
vie de l'esprit supérieure
devait subir/se soumettre sont
décrits ainsi qu'il passait
effectivement avec sa conscience
par quelque chose comme une
sorte de mort, c'est-à-dire
qu'il vivait quelque chose qui
lui rendait étrangère la vie
dans le monde ordinaire, comme
la mort rend à l'humain cette
vie étrangère. Alors il devait,
après avoir, pour ainsi dire,
laissé dans son expérience
intérieure tout ce qui
appartient à la vie sur terre,
il devait, après être passé par
la mort, faire l'expérience du
monde spirituel dans une
renaissance humaine complète.
C'est l'ancienne forme
religieuse et cultuelle de la
catharsis, de l'assainissement,
de la purification de l'humain.
Un nouvel humain devrait naître
dans l'ancien. Ce que l'humain
peut expérimenter ainsi dans le
monde que ça secoue en lui
passions, émotions, produit en
lui des motivations, des désirs
que ça l'élève à des
représentations qui
appartiennent à ce monde, tout
cela il devait l'expérimenter
ainsi dans ces cultes mystères
ainsi qu'il soit dépassé en même
temps et que, de ces
expériences, il soit sorti comme
personne assainie et purifiée.
Ce n'est qu'alors qu’on lui fit
confiance, à cet humain
renaissant, qu'il pouvait avoir
un quelconque effet social sur
ses semblables. Et avec droit
l'érudition extérieure de notre
temps a aussi déjà souligné que
les restes de cette culture
encore maintenus ont eu une
importance considérable pour la
vie sociale, que les impulsions
qui se sont élevées à ceux qui
ont subi une telle catharsis à
l'intérieur des lieux très
secrets ont exercé la plus
grande influence pensable sur la
vie en société extérieure. Comme
je l'ai dit, ce n'est pas
seulement une affirmation de la
science de l'esprit, c'est
quelque chose à quoi l'érudition
extérieure vient aussi
aujourd'hui. Vous ne pouvez lire
que Wilamowitz. On trouve qu'en
fait dans la culture orientale,
une sorte d'assainissement de
l'humain était recherchée dans
la connaissance et dans tous les
efforts pour une formation
spirituelle.
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13
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Der
Mensch aber, der zu dieser
innerlich einheitlichen Dreiheit
von Religion, Kunst und
Wissenschaft gebracht werden
sollte, mußte nicht nur etwas
aufnehmen, was gewissermaßen ein
gerader Fortschritt seiner
Entwickelung war, sondern mußte
eine völlige Umgestaltung als
Mensch, eine Art Wiedergeburt
erfahren. Es werden die
Veranstaltungen, denen ein
solcher Zögling des höheren
Geisteslebens sich unterziehen
mußte, so beschrieben, daß er in
der Tat mit seinem Bewußtsein
durch so etwas durchging wie
durch eine Art Tod, das heißt,
daß er etwas erlebte, was ihn
dem Leben in der gewöhnlichen
Welt fremd machte, wie der Tod
den Menschen diesem Leben fremd
macht. Dann sollte er, wenn er
gewissermaßen alles in seinem
inneren Erleben verlassen hatte,
was dem Erdenleben angehört,
nach dem Durchgang durch den Tod
die geistige Welt in einer
völligen Menschenwiedergeburt
erleben. Das ist die alte
religiöse, kultische Form der
Katharsis, der Reinigung, der
Läuterung des Menschen. Es
sollte ein neuer Mensch im alten
geboren werden. Was der Mensch
in der Welt so erleben kann, daß
es in ihm Leidenschaften,
Emotionen aufrüttelt, daß es in
ihm Triebe, Begierden
hervorbringt, daß es ihn erhebt
zu Vorstellungen, die dieser
Welt angehören, das alles sollte
er innerhalb dieser
Mysterienkulte so erleben, daß
es zu gleicher Zeit überwunden
wurde und daß er als ein von
diesen Erlebnissen Gereinigter
und Geläuterter daraus
hervorging. Dann erst traute man
ihm, diesem wiedergeborenen
Menschen, zu, daß er irgendeine
soziale Wirkung auf seine
Mitmenschen ausüben könne. Und
mit Recht hat auch schon die
äußere Gelehrsamkeit unserer
Zeit darauf hingewiesen, daß die
noch erhaltenen Reste dieser
Kultur eine ungeheuerliche
Bedeutung für das soziale Leben
gehabt haben, daß die Impulse,
die denjenigen aufgestiegen
sind, die eine solche Katharsis
innerhalb der sehr
geheimgehaltenen Stätten
durchgemacht haben, auf das
äußere Gesellschaftsleben den
denkbar größten Einfluß ausgeübt
haben. Wie gesagt, das ist nicht
nur eine Behauptung der
Geisteswissenschaft, das ist
etwas, wozu auch die äußere
Gelehrsamkeit heute kommt. Sie
dürfen nur Wilamowitz nachlesen.
Man findet, daß eigentlich in
der orientalischen Kultur eine
Art Gesundung des Menschen in
der Erkenntnis und in allem
Streben nach einer geistigen
Bildung gesucht worden ist.
|
Ce
qui a vécu en Orient là-bas est
passé en une autre forme vers la
Grèce et avec cela vers
l'Europe, et cela a continué à
avoir un effet en Europe dans la
mesure où absolument la culture
grecque continuait à avoir un
effet dans la vie spirituelle et
de civilisation ultérieure de
l'Europe. J'aimerais souligner
quelque chose qui n'est pas
habituellement souligné : qu'en
contemplant la tragédie grecque,
d'où est issue une infinité
d'artistique pour la vie
spirituelle de l'Occident/du
pays du soir, Aristote a donné
une caractéristique qui est
généralement prise beaucoup trop
extérieurement. La phrase bien
connue dans laquelle Aristote
dit que la tragédie, la
tragédie, est là pour susciter
la peur et la compassion, afin
que par l'éveil de ces passions
et d'autres, un assainissement,
une purification, une catharsis
de ces passions intervienne, est
souvent citée. Aristote indique
donc en cela sur quelque chose
d'artistique, ce qui devait se
passer à travers la tragédie. Si
l'on vient équipé, non pas d'une
philologie extérieure, mais
d'une interprétation de la
parole aristotélicienne que
donne la contemplation de la vie
spirituelle orientale, si l'on
est ainsi équipé d'une
connaissance des racines plus
anciennes, on peut en venir à
vivre quelque chose de plus
complet sous ce que Aristote
comprend par compassion et peur
que ce que l'on comprend
aujourd'hui par elle. On en
vient à se rendre compte qu'il
voulait dire en fait que
l'humain, le spectateur, est
amené par la tragédie à entrer
avec sa vie d'âme dans ce que
l'autre humain vit dans la
souffrance, la douleur et aussi
dans la joie, de sorte que dans
une certaine mesure, le
spectateur sort avec sa vie
d'âme de la délimitation plus
étroite, dans laquelle il se
trouve naturellement, et qu'à
travers la contemplation de la
souffrance étrangère - parce que
l'humain vit là en dehors de sa
vie de corps, même si ce n'est
qu'en comparaison - le
spectateur est en même temps
suscité par la peur qui surgit
toujours lorsque l'humain se
tient devant quelque chose qui,
dans une certaine mesure,
l'amène hors de soi/lui, ce qui
le transpose dans une sorte
d'impuissance, de perte de
souffle. On donc peut dire :
Aristote pense en fait que
lorsque l'humain regardant la
tragédie, arrive à un monde de
sentiments qui le conduit hors
de lui-même, qu'il est par cela
transposé dans la peur, et
qu'une purification, une
catharsis intervient, de sorte
qu'il apprend à supporter, ce
qu'il ne peut supporter en tant
que personnalité donnée de
nature, qu'il est renforcé par
la purification pour le vécu
conjoint de la souffrance
étrangère, de la joie étrangère,
et qu'il ne soit plus transposé
dans la peur s'il devait sortir
de cette manière de lui-même et
entrer dans la vie sociale. En
ce qu'Aristote attribue une
telle profession à la tragédie,
on ressent tout à fait
clairement qu'il souligne en
fait comment, dans la tragédie,
est donné en même temps une
sorte d'éducation de l'humain
pour le renforcement de son sens
de soi, pour le renforcement la
sécurité intérieure de l'âme.
|
14
|
Das
was im Orient drüben gelebt hat,
ist in einer anderen Form nach
Griechenland und damit nach
Europa herübergekommen, und es
hat fortgewirkt in Europa in dem
Maße, wie überhaupt die
griechische Kultur in dem
späteren Geistes- und
Zivilisationsleben Europas
nachgewirkt hat. Ich möchte auf
etwas hinweisen, worauf
gewöhnlich nicht hingewiesen
wird: daß bei der Betrachtung
der griechischen Tragödie, von
der unendlich viel
Künstlerisches für das
Geistesleben des Abendlandes
ausgegangen ist, Aristoteles
eine Charakteristik gegeben hat,
die gewöhnlich viel zu äußerlich
genommen wird. Es wird der
bekannte Satz immer wieder
angeführt, in dem Aristotels
sagt, daß die Tragödie, das
Trauerspiel, dazu da sei, Furcht
und Mitleid zu erregen, damit
durch die Erregung dieser und
anderer Leidenschaften eine
Reinigung, eine Läuterung, eine
Katharsis von diesen
Leidenschaften eintrete.
Aristoteles weist also dabei auf
etwas Künstlerisches hin, auf
das, was durch die Tragödie
geschehen sollte. Man kann, wenn
man nicht mit einer äußerlichen
Philologie, sondern mit
demjenigen für eine
Interpretation des
aristotelischen Ausspruchs
ausgerüstet kommt, was einem die
Betrachtung des orientalischen
Geisteslebens gibt, wenn man
also mit einer Erkenntnis der
weiter zurückliegenden Wurzeln
ausgerüstet ist, dazu kommen,
unter dem, was Aristoteles unter
Mitleid und Furcht versteht,
doch etwas Umfassenderes zu
erleben, als was man heute
darunter versteht. Man kommt
dazu, einzusehen, daß er
eigentlich meinte, daß der
Mensch, der Zuschauer, durch die
Tragödie dazu gebracht wird, mit
seinem Seelenleben einzugehen in
das, was der andere Mensch an
Leiden, Schmerzen und auch an
Freuden erlebt, daß also
gewissermaßen der Zuschauer mit
seinem Seelenleben heraustritt
aus der engeren Umgrenzung, in
der er sich naturgegeben
befindet, und daß durch die
Anschauung des fremden Leidens -
weil der Mensch da außerhalb
seines Leibeslebens, wenn auch
nur vergleichsweise, lebt - beim
Zuschauer zugleich erregt wird
die Furcht, die immer eintritt,
wenn der Mensch vor etwas steht,
was ihn gewissermaßen außer sich
bringt, was ihn in eine Art
Ohnmacht, in Atemlosigkeit
versetzt. Man kann also sagen:
Aristoteles meint eigentlich,
daß der Mensch beim Anschauen
der Tragödie zu einer
Empfindungswelt kommt, die ihn
aus sich herausführt, daß er
dadurch in Furcht versetzt wird
und daß eine Läuterung, eine
Katharsis eintritt, so daß er
lernt, das zu ertragen, was er
als naturgebene Persönlichkeit
nicht ertragen kann, daß er
durch die Läuterung gestärkt
wird für das Miterleben fremden
Leides, fremder Freude, und daß
er nicht mehr in Furcht versetzt
wird, wenn er in dieser Weise
aus sich heraus und in das
soziale Leben hineintreten soll.
Indem Aristoteles der Tragödie
einen solchen Beruf zuschreibt,
verspürt man ganz deutlich, daß
er eigentlich darauf hinweist,
wie in der Tragödie zu gleicher
Zeit gegeben ist eine Art
Erziehung des Menschen zur
Stärkung des Selbstgefühls, zur
Stärkung der inneren
Seelensicherheit.
|
Je
sais très bien que chez
beaucoup, aujourd'hui, une telle
insertion de l'artistique dans
la vie sociale fait l'impression
d'une tentative de rompre avec
la valeur de l'art, d'ajouter un
but annexe à l'art. Seules les
objections sont souvent faites
tout de suite à partir d'une
certaine
philistropie/philistrosité,
parce qu'on croit que si l'art
devait être classé dans la vie
humaine totale, dans tout ce que
l'âme humaine peut absolument
traverser, alors ce serait une
classification de l'art dans la
pure vie d'utilité. Chez les
Grecs, ce n'était pas une telle
classification dans la pure vie
d'utilité, mais plutôt une
classification dans toute la vie
humaine, dans la vie qui porte
aussi l'homme au-delà de
lui-même, non seulement sous
lui, dans la pure utilité.
|
15
|
Ich
weiß sehr gut, daß ein solches
Hineinstellen des Künstlerischen
in das soziale Leben heute bei
vielen den Eindruck macht, als
wollte man damit dem Wert der
Kunst Abbruch tun, der Kunst
irgendwelche Nebenzwecke
beilegen. Allein die
Einwendungen werden häufig
gerade aus einer gewissen
Philistrosität heraus gemacht,
weil man glaubt, wenn die Kunst
eingereiht werden solle in das
totale Menschenleben, in alles
das, was die menschliche Seele
überhaupt durchmachen kann, dann
sei das eine Einreihung der
Kunst in das bloße
Nützlichkeitsleben. Bei den
Griechen war es nicht eine
solche Einreihung in das bloße
Nützlichkeitsleben, sondern eine
Einreihung in das gesamte
menschliche Leben, in das Leben,
das den Menschen auch über sich
hinausträgt, nicht nur unter
sich, in die bloße Nützlichkeit
hinunterträgt.
|
Si
l'on voit un peu au-delà de ce
qui est seulement propre à notre
temps, la pure utilité, alors on
pourra saisir tout de suite le
significatif de la vision
grecque de l'art, à savoir qu'en
même temps que l'artistique de
la tragédie, le Grec voyait en
lui ce quelque chose qui devait
amener l'humain à lui-même, qui
devrait amener l'humain toujours
de plus en plus du rêve dans le
monde, de la moitié de la
conscience du monde, à une
pleine conscience de lui-même.
Et on aimerait dire : dans une
relation sociale, la tragédie
devait absolument fournir
quelque chose comme contribution
à la grande exigence : humain,
connais-toi toi-même !
|
16
|
Sieht
man ein wenig über das hinweg,
was nur unserer Zeit eigen ist,
die bloße Nützlichkeit, dann
wird man gerade das Bedeutsame
der griechischen Kunstanschauung
erfassen können, nämlich daß der
Grieche zu gleicher Zeit mit dem
Künstlerischen der Tragödie in
dieser etwas sah, was den
Menschen zu sich selbst brachte,
was den Menschen aus dem Träumen
in der Welt, aus dem halben
Bewußtsein von der Welt, immer
mehr und mehr zu einem vollen
Bewußtsein von sich selbst
bringen sollte. Und man möchte
sagen: In sozialer Beziehung
sollte die Tragödie durchaus
etwas leisten als Beitrag zu der
großen Forderung: Mensch,
erkenne dich selbst!
|
Mais
si nous passons à nouveau de
cette expansion/élargissement de
l'artistique dans le social à la
considération de la position de
l'humain individuel à la vie
sociale, si, à partir de cette
considération, nous regardons à
nouveau vers l'Orient, alors
nous trouvons aussi dans
l'être/le système des mystères
comment en fait ce qui a été
recherché/ambitionné dans
l'assainissement, dans la
renaissance de l'humain à un
humain supérieur, signifie un
renforcement du sentiment de
soi/je. À partir de la
conscience que l'humeur générale
des âmes à cette époque ne
vivait pas dans un sentiment de
Je, qu'un tel sentiment de Je
devait d'abord être acquis, la
renaissance de l'humain à
l'égoïté était ambitionnée par
le système des mystères. Ainsi,
pour cette ancienne civilisation
sociale, l'expérience-Je était
en fait quelque chose qu'il
devait d'abord être acquis. On
voyait une des tâches sociales
en l'amener des humains
individuels à la naissance de ce
sentiment-Je, afin qu'ils
puissent alors devenir les
guides de leurs semblables en
relation sociale. C'est
seulement quand on comprenant
cela que l'on aura aussi une
compréhension pour comment un
fort sentiment de communauté vit
encore dans l'état idéal de
Platon et comment, chez lui,
seul est justifié de déployer
pleinement son individualité
qu'il fait par la renaissance,
qui était à obtenir par la
sagesse à atteindre à cette
époque, ce en quoi se montre que
chez l'humanité à l'époque
n'était encore disponible aucune
conscience de ce qu'à
l'individualité devait être
prise en compte/porté crédit au
sens le plus large.
|
17
|
Wenn
wir aber wiederum von dieser
Erweiterung des Künstlerischen
in das Soziale hinein auf die
Betrachtung der Stellung des
einzelnen Menschen zu dem
sozialen Leben eingehen, wenn
wir, von dieser Betrachtung aus,
noch einmal zurückschauen nach
dem Orient, dann finden wir im
Mysterienwesen auch, wie
eigentlich das, was in der
Gesundung, in der Wiedergeburt
des Menschen zu einem höheren
Menschen angestrebt worden ist,
eine Erstarkung des Ich-Gefühls
bedeutet. Aus dem Bewußtsein
heraus, daß die allgemeine
Seelenstimmung damals nicht in
einem Ich-Gefühl lebte, daß ein
solches IchGefühl erst erworben
werden mußte, wurde durch das
Mysterienwesen die Wiedergeburt
des Menschen zu der Ichheit
angestrebt. So war eigentlich
für diese alte soziale
Zivilisation das Ich-Erlebnis
etwas, was erst erworben werden
mußte. Man sah eine der sozialen
Aufgaben darin, einzelne
Menschen zu der Geburt dieses
Ich-Gefühls zu bringen, so daß
sie dann die Führer ihrer
Mitmenschen in sozialer
Beziehung werden konnten. Nur
wenn man das versteht, wird man
auch ein Verständnis dafür
haben, wie noch in Platos
Idealstaat ein starkes Gefühl
von der Gemeinsamkeit lebt und
wie eigentlich bei ihm nur
derjenige berechtigt ist, seine
Individualität voll zu
entfalten, der es durch die
Wiedergeburt tut, die durch die
damals zu erlangende Weisheit zu
erreichen war, worin sich zeigt,
daß bei der Menschheit damals
noch kein Bewußtsein davon
vorhanden ist, daß der
Individualität im vollsten Sinne
Rechnung getragen werden müsse.
|
Ce
qui grandissait/poussait d'une
telle vie sociale de l'Asie,
cela se transplanta alors vers
l'Europe, s'amalgama avec le
christianisme, entra dans le
Moyen Âge et y vécut même très
longtemps. Mais cela se perpétua
de la façon qui s'en donna que
les humains qui, dans les masses
de peuples venus plus du Nord et
d'Europe centrale, affluèrent
dans cette culture, aujourd'hui
méridionale, mais encore héritée
de l'Asie, apportaient avec eux
déjà par nature le fort
sentiment de soi/Je. Pour ces
peuples, la grande tâche
historique s'en posait
d'apporter ce qui était encore
donné aux humains orientaux dans
un sentiment de Je atténué, dans
la pleine conscience de soi,
dans le plein sentiment-Je. La
brillante culture des Grecs
avait le "Connais-toi toi-même"
encore comme un idéal humain de
connaissance et social. Les
peuples qui se sont introduits
dans le Moyen Âge par le nord
ont apporté avec eux ce
sentiment-Je comme organisation
de leur règne/puissance
d'humanité. Il leur était donné
à la mesure de la nature. Même
s'ils vivaient dans des
regroupements, ils s'efforçaient
encore partout d'incorporer dans
leur ego/Je ce qu'ils
accueillaient à la mesure de la
connaissance, en relation
sociale. Mais avec cela se
faisait en fait valoir dans
l'histoire le
contraste/contraire/l'opposition
entre la vie communautaire et la
vie individuelle. Celle-ci
n'entra qu'alors dans le cours
de l'histoire, et d'ailleurs,
j'aimerais dire par la
participation d'institutions
humaines.
|
18
|
Was
aus einem solchen sozialen Leben
Asiens herauswuchs, das
verpflanzte sich dann nach
Europa, amalgamierte sich mit
dem Christentum, kam ins
Mittelalter hinein und lebte in
diesem sogar sehr lange fort.
Aber es lebte fort in der Art,
die sich daraus ergab, daß die
Menschen, die in den
Völkermassen, die mehr von
Norden und von Mitteleuropa in
diese jetzt südliche, aber noch
von Asien herüber ererbte Kultur
einströmten, schon von Natur aus
das starke Ich-Gefühl
mitbrachten. Für diese Völker
stellte sich die große
historische Aufgabe heraus, das,
was den orientalischen Menschen
noch bei einem gedämpften
Ich-Gefühl gegeben war, in das
volle Selbstbewußtsein, in das
volle Ich-Gefühl hereinzutragen.
Die glänzende Kultur der
Griechen hatte das «Erkenne dich
selbst!» noch als ein
menschliches Erkenntnis- und
Sozialideal. Die Völker, die in
das Mittelalter von Norden
hereintraten, brachten als die
Organisation ihres Menschentums
dieses Ich-Gefühl mit. Ihnen war
es naturgemäß gegeben. Wenn sie
auch in Verbänden lebten,
strebten sie dennoch überall
danach, das, was sie in
erkenntnismäßiger, in sozialer
Beziehung aufnahmen, ihrem Ich
einzuverleiben. Damit aber
machte sich eigentlich innerhalb
der Geschichte so recht der
Gegensatz zwischen dem
Gemeinschaftsleben und dem
Individualleben geltend. Dieser
trat erst im Laufe der
Geschichte, und zwar, ich möchte
sagen, durch die Mitwirkung von
menschlichen Institutionen auf.
|
En
entrant de cette façon dans le
développement humain, le
sentiment de l'ego devait se
lier avec quelque chose d'autre
avec lequel il a un
rapport/pendant organique. Si
nous regardons encore une fois
sur ce que la culture grecque
orientale avait aussi encore au
sens de Platon, ainsi nous
devrons percevoir très fortement
pour notre ressentir actuel
comment toute cette culture et
civilisation est en fait
construite sur l'esclavage, sur
l'esclavage de grandes masses
d'humains. Il a beaucoup été
parlé de la signification de
l'esclavage dans l'Antiquité des
plus différents points de vue,
et si l'on veut bien
l'apprécier, ainsi on y trouvera
naturellement beaucoup de sens.
Mais ce qui vient avant tout
encore en considération pour la
vie actuelle, c'est justement ce
dont je disais que ça n'a guère
encore été pris en
considération. Car pour la vie
communautaire, et aussi pour la
vie sociale qui provenait des
mystères, pour lesquels le Grec
considérait encore son art comme
une impulsion au développement,
le sens entier du travail humain
dans l'ordre social n'était pas
encore découvert. C'est
pourquoi, dans un sens, on
devait débrancher dans une
certaine mesure ce travail
humain lorsqu'on parlait de
l'image idéale de l'humain.
|
19
|
Indem
in dieser Art das Ich-Gefühl in
die menschliche Entwickelung
eintrat, mußte es sich verbinden
mit etwas anderem, mit dem es
durchaus einen organischen
Zusammenhang hat. Schauen wir
noch einmal zurück auf das, was
die orientalisch-griechische
Kultur auch noch im Sinne Platos
hatte, so werden wir es sehr
stark für unser heutiges
Empfinden wahrnehmen müssen, wie
diese ganze Kultur und
Zivilisation eigentlich auf der
Sklaverei aufgebaut ist, auf der
Unfreiheit großer
Menschenmassen. Es ist viel von
den verschiedensten
Gesichtspunkten aus über die
Bedeutung der Sklaverei in den
älteren Zeiten gesprochen
worden, und wenn man das gehörig
würdigen will, so wird man
natürlich darin sehr viel
Bedeutungsvolles finden.
Dasjenige aber, was vor allen
Dingen für unser heutiges Leben
noch in Betracht kommt, das ist
es eben, von dem ich sagte, daß
es eigentlich noch wenig
berücksichtigt worden ist. Denn
für das Gemeinschaftsleben und
auch für das soziale Leben, das
aus den Mysterien hervorging,
für das der Grieche noch seine
Kunst als einen
Entwickelungsimpuls ansah, war
die volle Bedeutung der
menschlichen Arbeit innerhalb
der sozialen Ordnung noch gar
nicht entdeckt. Daher mußte man
gewissermaßen diese menschliche
Arbeit ausschalten, wenn man von
dem Idealbild des Menschen
sprach.
|
Si
l'on caractérise l'humain
gréco-oriental, comment il porte
en lui sa dignité, comme il
s'élève à travers sa dignité,
alors on caractérise quelque
chose qui s'est construit
au-dessus de la masse des
humains qui faisaient maintenant
le travail. Cette masse vivait
dans un pur appendice à
l'organisme social qui se
développait à l'intérieur d'un
règne humain qui n'avait pas
accueilli le travail dans son
essence/être, parce qu'elle
considérait le travail et
l'humain qui l'accomplissait
comme un donné de la nature.
Dans une certaine mesure, le
règne humain commençait là où le
travail était déjà accompli. À
un niveau supérieur, dans un
sens supérieur d'âme, l'humain
expérimentait ce qui vient à
l'expression dans l'animalité :
Dans l'animalité, ce qui est
nourriture, ce qui appartient
sinon à l'ordre social, est
donné de nature, l'animal ne
calcule pas, il accomplit ce
qu'il fait, à partir de
l'intérieur de son être, mais
une quelque orientation du
travail n'est pas nécessaire
pour l'animal. S'il y a des
exceptions apparentes, il faut
les considérer de manière à ce
qu'elles confirment la règle
générale. Nous pouvons donc dire
: En se transplantant en Europe
et en se submergeant de plus en
plus dans les exigences de
l'être-je, de l'individualité,
la culture orientale s'immergea
en même temps dans la nécessité
d'inclure le travail humain dans
l'ordre social. Il est tout
simplement impossible d'exclure
le travail de l'ordre social
lorsque l'individualité de
l'humain est pleinement
éveillée.
|
20
|
Charakterisiert
man den
orientalisch-griechischen
Menschen, wie er seine Würde in
sich trägt, wie er sich durch
seine Würde emporarbeitet, so
charakterisiert man etwas, was
sich eigentlich oberhalb der
Menschenmasse aufbaute, die nun
die Arbeit verrichtete. Diese
Masse lebte in einem bloßen
Anhängsel zum sozialen
Organismus, der sich innerhalb
eines Menschentums entwickelte,
das die Arbeit nicht in sein
Wesen aufgenommen hatte, weil es
die Arbeit und den Menschen, der
sie verrichtete, als etwas
Naturgegebenes betrachtete. Das
Menschentum fing gewissermaßen
da an, wo die Arbeit schon
verrichtet war. Auf einer
höheren Stufe, in einem höheren
seelischen Sinn erlebte der
Mensch das, was in der Tierheit
zum Ausdruck kommt: In der
Tierheit ist das, was Nahrung,
was zur sozialen Ordnung sonst
gehört, naturgegeben, das Tier
rechnet nicht, es verrichtet,
was es tut, aus dem Innern
seines Wesens heraus, aber
irgendeine Orientierung der
Arbeit ist für das Tier nicht
notwendig. Wenn scheinbare
Ausnahmen da sind, so muß man
gerade diese in der Weise
anschauen, daß sie die
allgemeine Regel eigentlich
bestätigen. So können wir sagen:
Indem die orientalische Kultur
sich nach Europa
hinüberverpflanzte und immer
mehr und mehr in die Forderungen
der Ichheit, der Individualität
untertauchte, tauchte sie
zugleich in die Notwendigkeit
unter, die menschliche Arbeit
einzubeziehen in die soziale
Ordnung. Es ist einfach
unmöglich, wenn die
Individualität des Menschen voll
erwacht ist, die Arbeit
auszuschließen von der sozialen
Ordnung.
|
Mais
c'est devenu le grand problème
social - qui n'était pas encore
présent dans la société grecque
- pour lequel d'innombrables
batailles ont été menées à Rome.
Car on sentait instinctivement
que ce n'est qu'en intégrant le
travail dans l'ordre social que
l'humain pouvait vivre
pleinement son individualité.
Mais avec cela tout le
façonnement social de l'humanité
a reçu un autre visage. Il
indique un visage différent dans
l'Europe civilisée vis-à-vis de
l'Asie civilisée. Ce n'est que
lorsque nous examinons le
développement de l'individualité
en Europe que nous comprendrons
quelque chose de ce qui a été
souligné à juste titre tant de
fois, lorsque nous devrons
déterminer d'où viennent
réellement les besoins sociaux
de notre époque.
|
21
|
Das
aber wurde das große soziale
Problem - das im Griechentum
eigentlich noch nicht vorhanden
war -, um das in Rom unzählige
Kämpfe ausgekämpft worden sind.
Denn man empfand es instinktiv,
daß erst durch Einbeziehung der
Arbeit in die soziale Ordnung
der Mensch seine volle
Individualität ausleben kann.
Damit aber hat die ganze soziale
Gestaltung der Menschheit ein
anderes Gesicht bekommen. Sie
weist ein anderes Gesicht auf im
zivilisierten Europa gegenüber
dem zivilisierten Asien. Erst
wenn wir hinschauen auf die
Entwickelung der Individualität
in Europa, werden wir etwas
verstehen von dem, was wiederum
mit Recht so vielfach betont
worden ist, wenn charakterisiert
werden sollte, woher eigentlich
die sozialen Nöte in unserer
Zeit kommen.
|
Il
est souligné à juste titre/avec
droit que la culture spécifique
de l'ordre social de notre
époque n'a en réalité commencé
qu'avec l'émergence de la
technique moderne et la division
du travail. Et il est aussi
souligné que quelque chose comme
le capitalisme moderne, par
exemple, n'est aussi rien
d'autre qu'un résultat de la
division du travail. Ce qui est
extraordinairement significatif,
c'est ce que le matériel
didactique de la civilisation
moderne occidentale montre en
cette relation pour
caractéristique de la division
du travail et à ses conséquences
sur les besoins sociaux de notre
temps. Mais l'observateur
impartial doit, là où une telle
chose est dite, unilatéralement
avec droit, néanmoins regarder,
disons, sur l'Égypte ancienne,
la Babylonie ancienne, et
souligner que dans la Babylonie
ancienne, par exemple, même en
Égypte ancienne, ont existé des
villes au déploiement immense,
que ce qui a été fourni là-bas
l'a aussi été sous la division
du travail. Tout de suite ainsi
que j'ai pu faire remarquer hier
qu'il était déjà disponible une
sorte de socialisme en Chine au
XIe siècle, mais qu'il ne s'agit
pas de ce que nous voyons cela
comme un façonnement extérieur,
ainsi je dois maintenant à
nouveau souligner que la
division du travail, qui est
considérée avec droit ces
derniers temps comme le problème
fondamental dans les
urgences/nécessités sociales,
était aussi disponibles aux
époques antérieures de
l'évolution de l'humanité, et
que sous son influence les
ordres sociaux orientaux sont
tout de suite devenus possibles,
qui ont ensuite envoyé leurs
répercussions en Europe. En
Europe, cette division du
travail, après avoir d'abord été
moins présente, s'en est établie
plus tard. J'aimerais dire que
la division du travail elle-même
est une répétition de quelque
chose qui était aussi disponible
dans le passé ; mais elle était
présente dans les cultures
orientales sous le signe de
l'égoïté encore non encore
éveillée, tandis que la division
moderne du travail qui
intervient par la technique
atteint une humanité qui veut
maintenant déployer pleinement
son égoïté, de sorte qu'à
nouveau, la même chose signifie
quelque chose de tout autre sens
à différentes époques.
|
22
|
Da
wird mit Recht darauf
hingewiesen, daß die spezifische
Kultur der sozialen Ordnung in
unserer Zeit eigentlich erst
ihren Anfang genommen hat mit
dem Heraufkommen der modernen
Technik und Arbeitsteilung. Und
hingewiesen wird auch darauf,
wie zum Beispiel so etwas wie
der moderne Kapitalismus auch
nichts anderes ist als ein
Ergebnis der Arbeitsteilung.
Außerordentlich bedeutsam ist
das, was das Lehrgut der
abendländischen neueren
Zivilisation in dieser Beziehung
zur Charakteristik der
Arbeitsteilung und deren Folgen
in den sozialen Nöten unserer
Zeit aufweist. Aber der
unbefangene Beobachter muß da,
wo so etwas gesagt wird,
einseitig mit Recht gesagt wird,
dennoch hinschauen, sagen wir,
auf das alte Ägypten, auf das
alte Babylonien, und darauf
hinweisen, daß zum Beispiel im
alten Babylonien, auch im alten
Ägypten, Städte von ungeheurer
Ausdehnung existiert haben, daß
das, was da geleistet worden
ist, auch nur unter der
Arbeitsteilung geleistet worden
ist. Geradeso wie ich gestern
darauf hinweisen konnte, daß
bereits im 11. Jahrhundert in
China eine Art Sozialismus
vorhanden war, daß es aber
darauf nicht ankommt, was wir da
als solche äußere Gestaltung
sehen, so muß ich jetzt wiederum
darauf hinweisen, daß die
Arbeitsteilung, die mit Recht in
der neueren Zeit als das
Grundproblem in den sozialen
Nöten angesehen wird, auch in
früheren Epochen der
Menschheitsentwickelung
vorhanden war, und daß unter
ihrem Einfluß gerade die
orientalischen sozialen
Ordnungen möglich geworden sind,
die dann mehr ihre Nachwirkungen
nach Europa herübergeschickt
haben. In Europa hat sich diese
Arbeitsteilung, nachdem sie
zuerst weniger vorhanden war,
später herausgestellt. Ich
möchte sagen, die Arbeitsteilung
selbst ist eine Wiederholung von
etwas, was auch in früheren
Zeiten vorhanden war; aber sie
war innerhalb der orientalischen
Kulturen unter dem Zeichen der
noch nicht erwachten Ichheit
vorhanden, während die moderne
Arbeitsteilung, die durch die
Technik eintritt, eine
Menschheit trifft, die nun voll
ihre Ichheit zur Entfaltung
bringen will, so daß wiederum
dasselbe in verschiedenen
Zeitaltern etwas ganz
Verschiedenes bedeutet.
|
Par
conséquent, pour l'ordre social
oriental, le primaire, la
première partie était de
permettre à l'humain de grandir
hors de l'attachement social, de
la vie communautaire ; l'humain
devait s'il voulait passer à une
vie spirituelle supérieure,
justement trouver son égoïté et
il devait maintenant en
articuler cette égoïté dans
l'ordre social. Il devait aller
exactement le chemin opposé à
celui qui a été pris en Orient.
|
23
|
Daher
war für die orientalische
soziale Ordnung das primäre, das
erste Ziel, den Menschen
herauswachsen zu lassen aus der
sozialen Gebundenheit, aus dem
Gemeinschaftsleben; der Mensch
sollte, wenn er zu einem höheren
Geistesleben aufrücken wollte,
eben seine Ichheit finden. Der
europäische Mensch der späteren
Zeit hatte diese Ichheit, und er
mußte nun diese Ichheit
hineingliedern in die soziale
Ordnung. Er mußte genau den
umgekehrten Weg gehen als den,
der im Orient gegangen worden
ist.
|
Partout
en Europe, nous trouvons des
traces de comment il devient
difficile à l'humain qu'éprouve
l'homme de se placer avec son Je
dans l'ordre social, de placer
dans l'ordre social qu'est son
égoïté, alors que quand même
l'ordre social était une fois
tel que l'humain voulait,
aimerai-je dire, en sauver son
égoïté. - Dans tous les détails,
cette difficulté peut encore
aujourd'hui vous venir en
vis-à-vis comme un mal social
fondamental.
|
24
|
Da
finden wir in Europa überall
Spuren davon, wie schwierig es
dem Menschen wird, sich mit
seinem Ich in die soziale
Ordnung hineinzustellen, das
hineinzustellen in die soziale
Ordnung, was seine Ichheit ist,
während doch einstmals die
soziale Ordnung eine solche war,
daß der Mensch gerade seine
Ichheit, möchte ich sagen, aus
ihr heraus retten wollte. — In
allen Einzelheiten kann einem
diese Schwierigkeit als soziales
Grundübel noch heute
gegenübertreten.
|
Il
y a quelques années, lorsque
j'ai eu à donner des conférences
à plusieurs reprises devant des
ouvriers, là se donna, dans
l'âme des humains, certaines de
ces difficultés qui vivaient en
rapport à l'intégration du Je
dans l'ensemble de l'ordre
social. L'humain ne peut pas
trouver le chemin d'un sentiment
d'ego fortement développé dans
l'ordre social. Et si l'on
s'efforçait encore et encore,
par exemple, de montrer à une
population prolétarienne comment
cette voie devait être, comment
elle devait être différente de
celle que les agitateurs
socialistes ou communistes
d'aujourd'hui montrent
diversement, alors on pouvait
expérimenter que, dans les
discussions qui suivaient, des
vues assez étranges
apparaissaient. Elles peuvent
paraître triviales, mais le
trivial n'est plus trivial
lorsqu'il est une force motrice
pour d'innombrables humains dans
la vie. Ainsi j'ai donc essayé
une fois de parler des problèmes
sociaux dans une communauté
ouvrière/de travailleurs. Un
humain est apparu et s'est
immédiatement présenté comme un
réparateur de chaussures.
Évidemment, il peut être
particulièrement agréable
d'entendre d'une telle personne
ce qu'elle pense, mais, dans ce
cas, ce qu'elle ne pouvait pas
penser était beaucoup plus
significatif que ce qu'elle
pensait. Car il exposa d'abord
très fortement, au contraire de
moi, comment il se pensait
l'ordre social, puis il a encore
une fois rendu attentif sur ce
qu'il n'était qu'un simple
réparateur de chaussures, qu'il
ne pouvait être un
registraire/officié d'État civil
dans l'ordre social qu'il avait
conçu, comme il l'avait
souligné. Mais à l'arrière-plan
de ses remarques, il était
absolument qu'il pouvait être
ministre ! Cela montre le manque
d'orientation lorsqu'on se pose
la question : comment le moi,
fortifié dans la vie
spirituelle, doit-il se placer
dans un ordre social ?
|
25
|
Als
ich vor einigen Jahren öfters
auch vor Arbeitern Vorträge zu
halten hatte, da ergab sich
manches von dem, daß in den
Menschenseelen diese
Schwierigkeit bezüglich der
Eingliederung des Ichs in die
Gesamtheit der sozialen Ordnung
lebte. Der Mensch kann den Weg
von einem stark entwickelten
Ich-Gefühl hinein in die soziale
Ordnung nicht finden. Und wenn
man sich immer wieder und wieder
bemühte, gerade zum Beispiel
einer proletarischen Bevölkerung
zu zeigen, wie dieser Weg sein
müsse, wie er anders sein müsse
als die Wege, die heute vielfach
von sozialistischen oder
kommunistischen Agitatoren
gewiesen werden, dann konnte man
erleben, daß bei nachfolgenden
Diskussionen ganz merkwürdige
Ansichten auftraten. Sie konnten
trivial erscheinen, aber das
Triviale ist dann nicht mehr
trivial, wenn es ein treibender
Motor für unzählige Menschen im
Leben ist. So versuchte ich
einmal, über die sozialen Fragen
in einer Arbeitergemeinschaft zu
reden. Es trat ein Mensch auf
und stellte sich sogleich vor
als Schuhflicker.
Selbstverständlich kann es einem
ganz besonders angenehm sein,
von einem solchen Menschen zu
hören, was er denkt; aber in
diesem Fall war das, was er
nicht denken konnte, viel
bedeutungsvoller als das, was er
dachte. Denn erst setzte er sehr
stark im Gegensatz zu mir
auseinander, wie er sich die
soziale Ordnung denke, dann
machte er noch einmal darauf
aufmerksam, daß er ein einfacher
Schuhflicker sei, daß er also in
der von ihm entworfenen sozialen
Ordnung kein Standesbeamter sein
könne, wie er betonte. Aber im
Hintergrunde seiner Ausführungen
stand durchaus, daß er Minister
sein könnte! Das zeigt den
Mangel an Orientierung, wenn die
Frage in Betracht kommt: Wie
soll sich das innerhalb des
Geisteslebens erstarkte Ich in
eine soziale Ordnung
hineinstellen?
|
Et
lors d'une autre réunion
ouvrière - je cite des exemples
qui pourraient se multiplier à
l'infini - quelqu'un a dit :
Oui, nous n'aspirons pas du tout
à devenir contremaîtres, nous
n'aspirons pas du tout à une
position de leader dans l'usine,
nous voulons rester ce que nous
sommes, de simples travailleurs
; mais comme tels, nous voulons
avoir notre plein droit. - Aussi
unilatéral qu'un tel dicton
puisse être, aucun intérêt n'est
fondamentalement disponible pour
le façonnement social en tant
que tel, mais seulement pour ce
qu'est le Je hautement développé
en tant que tel.
|
26
|
Und
bei einer anderen
Arbeiterversammlung — ich führe
Beispiele an, sie könnten ins
Unendliche vermehrt werden —
sagte jemand: Ja, wir streben
gar nicht etwa an, Vorarbeiter
zu werden, streben gar nicht an,
eine führende Stellung in der
Fabrik zu bekommen, wir wollen
bleiben, was wir sind, einfache
Arbeiter; aber als solche wollen
wir unser volles Recht haben. —
So einseitig berechtigt auch
wiederum ein solcher Ausspruch
sein mag — im Grunde genommen
ist da kein Interesse für die
soziale Gestaltung als solche
vorhanden, sondern nur für das,
was das besonders stark
entwickelte Ich als solches ist.
|
Je
sais très bien que beaucoup
d'humains aujourd'hui ne
l'admettront pas à partir de
leur conscience que c'est tout
de suite cet écart entre
l'expérience-Je et l'ordre
social la racine de beaucoup de
nos besoins et manques sociaux,
oui presque pour tous. Mais
celui qui regarde la vie avec
les yeux ouverts devra quand
même se dire : Nous en sommes
justement seulement venus à
développer certes, le sentiment
de soi/sentiment-Je, mais nous
ne pouvons pas le combiner avec
une véritable vue dans l'humain
lui-même. Nous nous disons Je à
nous-mêmes ; mais nous ne savons
pas comment appliquer ce Je à un
être humain/une entité humaine
pleinement saisie et pleinement
voulant.
|
27
|
Ich
weiß sehr wohl, daß viele
Menschen das heute aus ihrem
Bewußtsein heraus nicht zugeben
werden, daß gerade diese
Diskrepanz zwischen dem
Ich-Erlebnis und der sozialen
Ordnung die Wurzel für viele
unserer sozialen, ja fast für
alle unsere sozialen Nöte und
Mängel ist. Aber wer mit offenen
Augen ins Leben hineinschaut,
der wird sich doch sagen müssen:
Wir sind eben durchaus nur dahin
gekommen, das Ich-Gefühl zwar zu
entwickeln, können es aber nicht
verbinden mit einer wirklichen
Einsicht in den Menschen selber.
Wir sagen zu uns Ich; aber wir
wissen dieses Ich nicht
anzuwenden auf eine voll erfaßte
und voll wollende menschliche
Wesenheit.
|
C'est
ce que l'on peut à nouveau
expérimenter lorsqu'on est
confronté à des façons de voir
bien correctement formées à
partir du présent avec ce que
l'on tient comme nécessaires
pour le
rétablissement/l'assainissement
de l'être humain de
soubassements
spirituels-scientifiques. Une
personnalité qui se tient dans
la vie pédagogique actuelle m'a
dit un jour quelque chose de
très étrange lors d'une visite
de l'école Waldorf. J'ai
moi-même guidé cette
personnalité alentour, attiré
son attention sur notre méthode
d'enseignement, sur la
signification sociale de notre
méthode d'enseignement, et
attiré son attention en
particulier sur la manière dont,
dans une méthode d'enseignement
aussi saine, le spirituel et ce
qui est d'âme devraient être
liés avec l'éducation
corporelle, comment celui qui
veut éduquer et enseigner doit
avant tout savoir comment ceci
ou cela est lié aux forces
croissantes et décroissantes de
l'organisation humaine, de la
corporéité humaine, comment
certains exercices de mémoire ou
négligences de la mémoire dans
la vie ultérieure s'affirment
dans les apparences corporelles,
comment les maux physiques
peuvent être progressivement
améliorés par un simple
traitement de la vie d'âme,
comment l'enseignant absolument
doit, jusqu'à un certain degré,
superviser le pendant du
physique avec la nature d'âme et
spirituelle dans l'état sain et
malade de l'homme. Et là m'a été
rétorqué qu'alors le professeur
devrait être médecin !
|
28
|
Das
kann man wiederum erfahren, wenn
einem so recht aus der Gegenwart
heraus geformte Anschauungen
gegenüber dem entgegentreten,
was man aus
geisteswissenschaftlichen
Untergründen für die Gesundung
der Menschen für nötig hält.
Eine Persönlichkeit, die im
gegenwärtigen pädagogischen
Leben steht, sagte mir einmal
bei einem Besuch der
Waldorfschule etwas sehr
Merkwürdiges. Ich führte diese
Persönlichkeit selbst herum,
machte sie aufmerksam auf unsere
Unterrichtsmethode, auf die
soziale Bedeutung unserer
Unterrichtsmethode, und machte
namentlich darauf aufmerksam,
wie bei einer solchen- gesunden
Unterrichtsmethode die geistige
und die seelische mit der
leiblichen Erziehung verbunden
werden müsse, wie der, der
erziehen und unterrichten will,
vor allen Dingen wissen muß, wie
das oder jenes auf die
aufsteigenden oder
niedergehenden Kräfte der
menschlichen Organisation, der
menschlichen Leiblichkeit wirkt,
wie gewisse Gedächtnisübungen
oder
Gedächtnisvernachlässigungen in
einem späteren Lebensalter in
leiblichen Erscheinungen sich
geltend machen, wie man durch
bloßes Behandeln des seelischen
Lebens körperliche Übel nach und
nach zur Besserung bringen
könne, wie durchaus der Lehrer
den Zusammenhang der physischen
mit der seelischen und geistigen
Natur im gesunden und kranken
Zustand des Menschen bis zu
einem gewissen Grade überschauen
müsse. Und da wurde mir
erwidert, daß ja dann der Lehrer
Arzt sein müßte!
|
Oui,
jusqu'à un certain degré, il
devrait être en fait absolument
aspiré, que ce pourrait être le
cas. Car si nous voyons dans
notre ordre social, avec la
difficulté d'y incorporer
l'ego/le Je, alors nous serons
rappelés à nouveau à ce que j'ai
déjà commencé aujourd'hui pour
deux territoires culturels :
pour l'Orient, où le médecin
était à la fois maître et guide
du peuple, et pour la Grèce, où
j'ai souligné que l'art avait
une certaine influence éducative
dans un certain sens. C'était
absolument l'art du médecin qui
était lié à tout effort de
l'esprit parce qu'à cette époque
on considérait l'humain comme un
tout, quoiqu’avec une
perspicacité instinctive, dans
la relation corporelle, d'âme et
spirituelle, et parce que dans
la guérison à laquelle on
aspirait pour l'âme on voulait
laisser travailler des forces
qui donnaient alors une
connaissance pour la guérison de
l'humain en général.
|
29
|
Ja,
bis zu einem gewissen Grad müßte
es eigentlich durchaus
angestrebt werden, daß dies der
Fall sein könnte. Denn sehen wir
in unsere soziale Ordnung hinein
mit der Schwierigkeit, das Ich
ihr einzuverleiben, dann werden
wir wiederum erinnert an das,
was ich heute schon für zwei
Kulturterritorien angeschlagen
habe: für den Orient, wo der
Arzt zugleich Lehrer und Führer
des Volkes war, und für
Griechenland, wo ich darauf
hingewiesen habe, daß die Kunst
in gewissem Sinn einen
erzieherischen Einfluß hatte. Es
war die Kunst des Arztes
überhaupt mit jeglichem Streben
des Geistes deshalb verbunden,
weil man damals den Menschen,
wenn auch mit einer instinktiven
Einsicht, als ein Ganzes ansah
in leiblicher, seelischer und
geistiger Beziehung und weil man
in der Gesundung, die man für
die Seele anstrebte, Kräfte
wirken lassen wollte, die einem
dann Erkenntnisse gaben für die
Gesundung des Menschen
überhaupt.
|
On
se disait : je dois en fait
guérir l'humain en l'amenant à
la vraie spiritualité. Dans une
vie plus normale, je dois
utiliser des forces qui sont des
forces de guérison. Si je
comprends ces forces de part en
part, je peux les suivre jusqu'à
leur dernière conséquence, ainsi
une telle connaissance
représente pour moi ce que j'ai
à appliquer quand l'humain est
malade. J'apprends, à
l'observation de l'humain sain,
à connaitre les forces que je
dois appliquer lorsque j'ai
l'humain malade devant moi.
L'humain malade n'a qu'une
déviation plus forte de son
organisation vers tel ou tel
côté, qu'aussi déjà dans la vie
normale. Si je sais comment
j'amène l'humain normal à la
guérison, je sais aussi comment
traiter le malade ; si je sais
quelle potion, quelle essence
m'apporte ceci ou cela de vues
des liens/pendants avec la
nature, je sais comment, d'une
manière à la mesure de la
connaissance œuvre ce qui est un
produit de la nature, alors je
sais aussi comment cela, si je
l'applique plus fortement, agit
sur l'humain malade.
|
30
|
Man
sagte sich: Ich muß eigentlich
den Menschen heilen, indem ich
ihn zur wahren Geistigkeit
bringe. Da muß ich innerhalb
eines mehr normalen Lebens
Kräfte anwenden, die
Gesundungskräfte sind. Verstehe
ich diese Kräfte durch und
durch, kann ich sie bis in ihre
letzte Konsequenz verfolgen, so
stellt mir eine solche
Erkenntnis das dar, was ich
anzuwenden habe, wenn der Mensch
krank ist. Ich lerne an der
Betrachtung des gesunden
Menschen die Kräfte kennen, die
ich anwenden muß, wenn ich den
kranken Menschen vor mir habe.
Der kranke Mensch hat nur eine
stärkere Abweichung seiner
Organisation nach dieser oder
jener Seite hin als auch schon
im normalen Leben. Weiß ich, wie
ich den normalen Menschen zur
Gesundung bringe, so weiß ich
auch, wie ich den kranken zu
behandeln habe; weiß ich,
welcher Trank, welche Essenz mir
dieses oder jenes an Einsichten
bringt von Zusammenhängen mit
der Natur, weiß ich, wie in
erkenntnismäßiger Weise das
wirkt, was Naturprodukt ist,
dann weiß ich auch, wie dieses,
wenn ich es stärker anwende, auf
den kranken Menschen wirkt.
|
Nous
avons à nouveau ce qui était
recherché dans l'Orient antique
en communauté intime comme
médecine et comme éducation et
comme développement de la
spiritualité absolument, ce qui
a absolument joué un grand rôle
plus ou moins dans un filtrat
spirituel dans la vie artistique
grecque. Il s'agit là de ce que
l'âme devrait être rendue saine
par l'art, et l'on peut encore
ressentir, si l'on aborde la
question avec de telles
connaissances, quelque chose
d'apparenté dans l'utilisation
du mot catharsis pour tragédie,
comme il désignait donc, parce
que le même mot était utilisé
pour l'ancien être des mystères,
pour la purification complète de
l'homme à une nouvelle vie. Mais
nous devrons aussi indiquer sur
ce qu'encore, chez les médecins
grecs les plus anciens le savoir
et la médecine étaient encore
des sœurs, allaient ensemble, et
comment plus élevé dans le
spirituel, dans l'éducation,
mais aussi dans la culture
populaire en général, quelque
chose qui avait une parenté avec
la médecine/théorie de la
guérison, quelque chose qui,
dans une certaine mesure, se
distinguait/s'élevait hors de la
médecine.
|
31
|
Wir
haben wiederum das, was im alten
Orient in inniger Gemeinschaft
als Arzneikunst und als
Erziehung und als Entwickelung
zur Geistigkeit überhaupt
gesucht worden ist, was
überhaupt eine große Rolle
gespielt hat mehr oder weniger
in einem geistigen Filtrat im
griechischen Kunstleben drinnen.
Dort handelt es sich darum, daß
die Seele durch die Kunst gesund
gemacht werden soll, und man
kann, wenn man mit solchen
Erkenntnissen an die Sache geht,
im Gebrauch des Wortes Katharsis
für die Tragödie noch erfühlen,
wie es, weil ja dasselbe Wort
für das alte Mysterienwesen, für
die völlige Reinigung des
Menschen zu einem neuen Leben
gebraucht worden ist, auf etwas
Verwandtes hinwies. Wir werden
aber auch darauf verwiesen, wie
noch bei den älteren
griechischen Ärzten durchaus
Erkenntnis und Heilkunde
Schwestern waren,
zusammengehörten, und wie man,
mehr in das Geistige
heraufgehoben, in der Erziehung,
aber auch in der allgemeinen
Volkskultur etwas sah, was mit
der Heilkunde Verwandtschaft
hatte, was sich gewissermaßen
aus der Heilkunde heraushob.
|
Nous
devons regarder ces phénomènes
d'une époque révolue, si nous
voulons gagner la correcte force
intérieure de l'âme, afin de
regarder à nouveau dans notre
temps, où nous regardons sur les
ordres sociaux ainsi que nous
saisissions l'humain entier de
l'œil afin que lorsque nous
abordons nos semblables, nous ne
développions pas seulement le
fort sentiment-Je, mais le
relions avec un sentiment de
l'humain entier d'après corps,
âme et esprit. Si nous sommes en
état pour cela par un
développement
spirituel-scientifique, alors
c'est tout de suite à travers
l'humeur de l'âme qui en sort
que se laissent trouver les
moyens et les chemins pour
placer l'humain entier, mais
aussi tous les humains, dans
l'ordre social, c'est-à-dire
pour conquérir le travail pour
l'ordre social dans le sens où
ceci est déjà présenté comme une
nécessité par le développement
historique. Mais c'est ce dont
nous souffrons encore
aujourd'hui : mettre le travail
dans l'ordre social de la
manière correcte.
|
32
|
Wir
müssen auf solche Erscheinungen
einer abgelebten Zeit
hinschauen, wenn wir die
richtige innere Seelenkraft
gewinnen wollen, um auch wieder
in unserer Zeit da, wo wir auf
die sozialen Ordnungen
hinschauen, so hinzuschauen, daß
wir den ganzen Menschen ins Auge
fassen, um, wenn wir unseren
Mitmenschen gegenübertreten,
nicht nur das starke Ich-Gefühl
zu entwickeln, sondern dieses
mit einem Erfühlen des ganzen
Menschen nach Leib, Seele und
Geist zu verbinden. Sind wir
durch eine
geisteswissenschaftliche
Entwickelung dazu imstande, dann
werden sich gerade durch die
Seelenstimmung, die dabei
herauskommt, die Mittel und Wege
finden lassen, den ganzen
Menschen, aber auch alle
Menschen, in die soziale Ordnung
hineinzustellen, das heißt, die
Arbeit für die soziale Ordnung
in dem Sinn zu erobern, wie das
ja ohnedies durch die
geschichtliche Entwickelung als
Notwendigkeit dargelegt wird.
Das ist es aber, woran wir bis
heute noch kranken: die Arbeit
in einer richtigen Weise
hineinzufügen in die soziale
Ordnung.
|
Toutefois,
on voit souvent quelque chose
dans le travail qui entre
ensuite dans le produit du
travail, qui s'y cristallise,
pour ainsi dire, et qui lui
donne en fait sa valeur. Mais
qui y regarde de plus près
remarque qu'il ne s'agit pas
seulement qu'un humain travaille
absolument, qu'elle donne à
l'ordre social ce que sont les
forces de son organisme
physique, mais que l'essentiel
dans la formation des prix et
des valeurs est de savoir
comment le travail peut
s'intégrer dans toute la vie
sociale. Il peut absolument être
pensé que l'humain exécute un
travail qui au fond se tient non
économique dans l'ordre social.
L'humain peut travailler
assidument, il peut aussi croire
avoir droit à rémunération pour
son travail ; mais si son
travail est dans un organisme
social défectueux, alors souvent
le travail n'est souvent pas
utilisé, mais endommagé. Et
c'est de ce point de vue que
l'on devrait considérer beaucoup
de choses qui, dans l'organisme
social, sont un travail en fait
sans valeur et néanmoins
astreignant. Examinons seulement
une fois combien de choses
entrent dans notre littérature,
ce qui doit être imprimé, sur
quoi un travail énorme est
appliqué dans la production de
papier, l'impression et ainsi de
suite, qui est ensuite pilonnée
à nouveau à l'exception d'un
petit reste : du travail a été
fourni là, qui absolument,
j'aimerais le dire, sera exhalé
en un air vide. Et quand on
réfléchi comment, pendant la
guerre meurtrière de ces
dernières années, un travail
énorme a été exhalé dans le
vide, alors on arrivera
progressivement cependant au
concept que le travail en tant
que tel ne peut prétendre à une
valeur immédiate, mais que le
travail acquiert sa valeur par
la façon et la manière dont il
se place dans la vie sociale.
|
33
|
Allerdings
sieht man vielfach in der Arbeit
etwas, was dann in das
Arbeitsprodukt hineingeht,
gewissermaßen in ihm
kristallisiert ist und ihm
eigentlich seinen Wert gibt. Wer
genauer zusieht, wird aber
bemerken, daß es nicht allein
darauf ankommt, daß ein Mensch
überhaupt arbeitet, daß er also
das, was Kräfte seines
physischen Organismus sind, an
die soziale Ordnung abgibt,
sondern daß das Wesentliche bei
Preis- und Wertbildung das ist,
wie die Arbeit sich dem gesamten
sozialen Leben einfügen kann. Es
kann durchaus gedacht werden,
daß der Mensch eine Arbeit
verrichtet, die im Grunde
genommen unökonomisch in der
sozialen Ordnung drinnensteht.
Der Mensch kann fleißig sein,
kann auch glauben, Anspruch zu
haben auf Entlohnung seiner
Arbeit; wenn aber seine Arbeit
in einem mangelhaften sozialen
Organismus drinnensteht, dann
wird oft durch die Arbeit nicht
genützt, sondern geschadet. Und
man sollte von einem solchen
Gesichtspunkt aus hinschauen auf
vieles, was als eine eigentlich
unwertvolle und trotzdem
anstrengende Arbeit im sozialen
Organismus drinnensteht.
Betrachten wir nur einmal, wie
ungeheuer vieles in unsere
Literatur einläuft, was gedruckt
werden muß, worauf ungeheure
Arbeit mit der Herstellung des
Papiers, des Drucks und so
weiter angewendet wird, was dann
bis auf einen geringen Rest
wiederum eingestampft wird:
Arbeit ist da geleistet worden,
die durchaus, ich möchte sagen,
in leere Luft verhaucht wird.
Und wenn man bedenkt, wie
während des mörderischen Krieges
der letzten Jahre ungeheure
Arbeit in leere Luft verhaucht
worden ist, dann wird man
allmählich dennoch zu dem
Begriffe kommen, daß Arbeit als
solche nicht einen unmittelbaren
Wert beanspruchen kann, sondern
daß Arbeit ihren Wert bekommt
durch die Art und Weise, wie sie
sich ins soziale Leben
hineinstellt.
|
Mais
c'est l'aspect le plus troublant
de notre époque, parce qu'il
manque précisément la
compréhension sociale de base
pour placer le travail dans
l'organisme social de la manière
appropriée, afin que, dans une
certaine mesure, tout ce
quel'humain fourni, il le
fournisse en réalité pour ses
semblables humains. Mais nous
devons d'abord y parvenir en
apprenant réellement à nous
placer dans la communauté
humaine avec notre Je. Ce n'est
qu'en acquérant une
compréhension correcte d'humain
à humain, afin que ce dont
l'autre a besoin devienne en
même temps notre propre
expérience, que nous nous
survivions avec notre Je dans le
Je des autres humains, que nous
trouverons le chemin vers ces
nouvelles communautés sociales
qui ne sont pas données par la
nature, mais qui doivent être
découvertes par le Je des
humains.
|
34
|
Daran
aber krankt unsere Zeit am
meisten, daß ihr gerade das
soziale Grundverständnis dafür
fehlt, die Arbeit in der
entsprechenden Weise in den
sozialen Organismus
hineinzustellen, daß
gewissermaßen der Mensch alles,
was er leistet, in Wirklichkeit
für seine Mitmenschen leistet.
Das aber müssen wir uns erst
dadurch erringen, daß wir mit
unserem Ich uns wirklich in die
menschliche Gemeinschaft lernen
hineinzustellen. Erst dadurch,
daß wir ein richtiges
Verständnis gewinnen von Mensch
zu Mensch, so daß das, was des
anderen Menschen Bedarf ist, zu
gleicher Zeit unser eigenes
Erlebnis wird, daß wir uns
hinüberleben mit unserem Ich in
die Iche der anderen Menschen,
werden wir den Weg finden zu
jenen neuen sozialen
Gemeinschaften, die nicht ein
Naturgegebenes sind, sondern die
aus dem Ich des Menschen heraus
gefunden werden müssen.
|
Mais
toutes nos revendications
sociales jaillissent absolument
à partir du Je. L'humain ressent
ce qui lui manque à l'intérieur
de l'ordre social. Mais ce que
nous devons trouver, c'est à
nouveau une compréhension de ce
que signifie réellement la
coexistence humaine d'après le
corps, l'âme et l'esprit. Cela
doit pouvoir mettre bas un ordre
social, en premier à partir du
Je.
|
35
|
Alle
unsere sozialen Forderungen aber
entspringen durchaus aus dem Ich
heraus. Der Mensch fühlt, was
ihm mangelt innerhalb der
sozialen Ordnung. Das aber, was
wir finden müssen, das ist
wiederum ein Verständnis für
das, was menschliches
Zusammenleben nach Leib, Seele
und Geist in Wirklichkeit heißt.
Das muß vom Ich aus eine soziale
Ordnung eigentlich im Grunde
genommen erst gebären können.
|
La
grande lutte qui se joue à
l'intérieur de la division du
travail, d'une manière autre que
celle dans laquelle ces luttes
se sont jamais déroulées sous
l'influence de l'égoïté humaine,
est celle qui vit comme racines
fondamentales de toutes nos
carences sociales. Aujourd'hui,
nous fondons des communautés de
production ; nous y entrons
ainsi que ce n'est pas ce que
signifie une telle communauté
dans l'organisme social qui soit
ce qui donne la mesure pour
nous, mais ainsi que notre Je
soit d'abord ce qui donne la
mesure, d'une manière
compréhensible. Il ne devrait
pas être vociféré ici, à la
manière d'un professeur d'école
ou autre, sur l'égoïsme humain.
Il devrait être saisi ce qui est
justifié d'une certaine manière.
Car si nous n'avions pas ce
sentiment-je, nous n'aurions pas
marché vers la liberté et la
dignité humaines. Ce n'est qu'en
ayant atteint ce sentiment-Je
que les grands progrès
spirituels pouvaient être faits.
Mais ce sentiment-Je doit
trouver le chemin à une
compassion/un sentir-avec.
|
36
|
Der
große Kampf, der sich innerhalb
der Arbeitsteilung abspielt, in
anderer Weise als sich diese
Kämpfe unter dem Einfluß der
menschlichen Ichheit jemals
abgespielt haben, ist das, was
in allen unseren sozialen
Mängeln als die Grundwurzel
lebt. Wir gründen heute
Gemeinschaften der Produktion;
wir treten in sie so ein, daß
nicht das, was eine solche
Gemeinschaft im sozialen
Organismus bedeutet, das
Maßgebende für uns ist, sondern
so, daß zuerst unser Ich das
Maßgebende ist, in begreiflicher
Weise. Es soll hier gar nicht in
schulmeisterlicher oder in
anderer Weise gezetert werden
über den menschlichen Egoismus.
Es soll erfaßt werden, was in
gewisser Weise berechtigt ist.
Denn hätten wir dieses
Ich-Gefühl nicht, dann wären wir
nicht zur menschlichen Freiheit
und Würde geschritten. Nur
dadurch, daß wir dieses
IchGefühl erlangt haben, konnten
die großen geistigen
Fortschritte gemacht werden.
Aber dieses Ich-Gefühl muß die
Wege finden zu einem Mitfühlen.
|
Aujourd'hui,
est beaucoup parlé de la
nécessité de surmonter à nouveau
l'individualisme. Il ne peut
s'agir de cela, mais de
découvrir la société dans
l'humain lui-même. L'Oriental
devait trouver l'humain dans la
société. Nous devons trouver la
société dans l'humain. Nous le
pouvons seulement si nous
étendons/élargissons la vie de
l'âme de tous les côtés.
|
37
|
Geredet
wird heute viel von der
Notwendigkeit, den
Individualismus wiederum zu
überwinden. Darum kann es sich
nicht handeln, sondern darum, in
den Menschen selber die
Gesellschaft zu entdecken. Der
Orientale mußte in der
Gesellschaft den Menschen
finden. Wir müssen im Menschen
die Gesellschaft finden. Das
können wir nur, wenn wir das
Seelenleben nach allen Seiten
erweitern.
|
C'est
pourquoi j'ai essayé, dans l'un
de mes Drames-Mystères à la fin,
de dépeindre une scène dans
laquelle il est montré comment
un être humain lutte à travers
l'expérience intérieure, qui
consiste à expérimenter en lui
les différenciations dans
l'humanité. Dehors, il y a les
différences entre les êtres
humains. Dans l'ordre social,
nous devons être différenciés,
tout un chacun doit avoir sa
profession. À l'intérieur,
cependant, quand nous trouvons
le pont correct entre humain et
humain, nous pouvons revivre
tout ce qui est différencié à
l'extérieur, le monde social,
nous pouvons revivre chaque
profession particulière en nous.
Si cet ordre social nous monte à
l'intérieur, nous trouvons la
possibilité d'expérimenter/de
vivre la réalité sociale en
nous-mêmes, alors nous pourrons
aller ce chemin inverse : du Je
à l'ordre social. Mais avec cela
est aussi donné que tout -
aujourd'hui nous pouvons
indiquer sur le travail ; dans
les prochains jours, nous
verrons aussi sur le capital -
que tout le lié aux humains
particuliers s'intègre dans la
société humaine. Dans le système
coopératif, dans la formation de
syndicats, dans la formation de
trusts, dans le système
syndical, partout nous
ressentons le besoin de trouver
le chemin du Je vers la
communautalité. Mais c'est
justement la grande lutte du
présent : que ce qui vit dans
notre environnement puisse aussi
vraiment saisir des racines en
nous.
|
38
|
Ich
habe deshalb versucht, in einem
meiner Mysteriendramen am Schluß
eine Szene darzustellen, in der
gezeigt wird, wie sich ein
Mensch hindurchringt zu dem
inneren Erleben, das darin
besteht, in sich selbst die
Differenzierungen in der
Menschheit zu erleben. Da
draußen sind die
Differenzierungen der Menschen.
In der sozialen Ordnung müssen
wir differenziert sein, müssen
wir ein jeder seinen Beruf
haben. Im Innern aber können
wir, wenn wir die richtige
Brücke finden zwischen Mensch
und Mensch, alles, was draußen
differenziert wird, die soziale
Welt, nacherleben, können in uns
jeden einzelnen Beruf
nacherleben. Geht uns diese
soziale Ordnung im Innern auf,
finden wir die Möglichkeit, die
soziale Wirklichkeit in uns
selber zu erleben, dann werden
wir jenen umgekehrten Weg gehen
können: von dem Ich zur sozialen
Ordnung hin. Damit ist aber auch
gegeben, daß alles -- heute
können wir auf die Arbeit
hinweisen; in den nächsten Tagen
werden wir auch auf das Kapital
sehen — an den einzelnen
Menschen Gebundene sich in die
menschliche Gesellschaft
eingliedern kann. Im
Genossenschaftswesen, in der
Syndikatsbildung, in der
Trustbildung, im
Gewerkschaftswesen, überall
fühlen wir die Notwendigkeit,
von dem Ich aus den Weg zu
finden zur Gemeinschaftlichkeit.
Aber das eben ist der große
Kampf der Gegenwart: daß das,
was in unserer Umgebung lebt,
auch wirklich in uns Wurzel
fassen könnte.
|
Il
y a eu - il a déjà été indiqué
sur cela - un temps qui n'est
pas si loin derrière nous, il
suffit de revenir au XIIIe
siècle, par exemple, lorsque
l'humain était lié avec le
produit de son travail, un temps
où chaque clé, chaque serrure
que l'on faisait, faisait
plaisir parce qu'on y déversait
quelque chose de son propre
être. Là, la part d'héritage
d'un vieil ordre social était
encore imprimée au produit. On
vivait encore avec l'ordre
social sans l'égoïté pleinement
éveillée. Depuis lors, cette
égoïté est arrivée à pleine
apogée et force à l'intérieur de
la technique. Aujourd'hui,
l'humain est au fond souvent,
même s'il travaille dans le
spirituel, extraordinairement
étranger vis-à-vis du produit de
son travail. Ce que nous
accomplissons dans le monde
extérieur devrait pouvoir former
des racines profondes en
nous-mêmes et pouvoir se lier
avec notre Je. Mais ce ne sera
le cas que si nous éduquons la
vie de l'âme de tous les côtés
comme cela a été décrit ici ces
derniers jours. Parce que si
nous entraînons cette vie d'âme
de cette manière, ainsi
l'intérêt pour tout ce qui est
autour de nous sera de nouveau
stimulé.
|
39
|
Es
gab — es ist schon darauf
hingewiesen worden -- eine Zeit,
die gar nicht so weit hinter uns
zurückliegt, wir brauchen bloß
bis zum 13. Jahrhundert etwa
zurückzugehen, in der der Mensch
verbunden war mit seinem
Arbeitsprodukt, eine Zeit, in
der jeder Schlüssel, jedes
Schloß, das man machte, Freude
machte, weil man etwas von
seiner eigenen Wesenheit
hineingoß. Da war das, was noch
Erbstück einer alten sozialen
Ordnung war, dem Produkt noch
eingeprägt. Man lebte noch ohne
die vollerwachte Ichheit mit der
sozialen Ordnung mit. Seither
ist diese Ichheit innerhalb der
Technik zur vollen Höhe und
Stärke gekommen. Heute steht der
Mensch im Grunde genommen
oftmals, selbst wenn er im
Geistigen arbeitet, seinem
Arbeitsprodukt außerordentlich
fremd gegenüber. Es müßte das,
was wir in der Außenwelt
vollbringen, in uns selber tief
wurzeln und sich mit unserer
Ichheit verbinden können. Das
aber wird eben nur der Fall
sein, wenn wir das seelische
Leben nach allen Seiten so
ausbilden, wie es in den letzten
Tagen hier geschildert worden
ist. Denn wenn wir dieses
Seelenleben so ausbilden, so
wird wiederum das Interesse für
alles um uns herum Seiende
erregt.
|
On
peut trouver beaucoup d'humains
de l'époque purement
intellectualiste qui trouvent la
profession même qu'ils ont
inintéressante. Elle l'est
peut-être devenue. Il doit à
nouveau venir un temps où chaque
détail de la vie devient
intéressant. S'il était
intéressant à cause de ce qu'il
était en tant qu'objet, ainsi il
pourra devenir intéressant pour
un avenir dans lequel nous
pourrons savoir pour chaque
particularité que nous
accomplissons, comment elle
s'intègre/s'articule dans
l'ordre social de l'humanité.
Tandis que nous avions autrefois
examiné le produit, nous allons
maintenant nous intéresser au
produit du travail de l'humain
ayant besoin. Alors qu'autrefois
le produit a été aimé, l'amour
humain et la fraternité humaine
peuvent tout de suite entrer
dans l'âme développée ainsi que
l'humain sache pourquoi il se
tient sur son poste.
|
40
|
Man
kann sehr viele Menschen des
rein intellektualistischen
Zeitalters finden, die gerade
den Beruf, den sie haben,
uninteressant finden. Er ist es
vielleicht geworden. Es muß
wiederum eine Zeit kommen, wo
jede Einzelheit des Lebens
interessant wird. War sie früher
interessant durch das, was sie
als Objekt war, so wird sie für
eine Zukunft interessant werden
können, indem wir bei jedem
einzelnen, was wir vollbringen,
wissen können, wie es sich
eingliedert in die soziale
Ordnung der Menschheit. Wir
werden, während wir früher auf
das Produkt geschaut haben,
jetzt auf den des
Arbeitsprodukts bedürftigen
Menschen schauen. Während früher
das Produkt geliebt worden ist,
wird menschliche Liebe und
menschliche Brüderlichkeit
gerade in der entwickelten Seele
auftreten können so, daß der
Mensch wird wissen können, warum
er auf seinem Posten steht.
|
Mais
cela doit s'enraciner dans l'âme
avant que l'on ne veuille venir
à une concertation sur les
déficiences sociales
particulières de notre temps. De
ce point de vue, on doit aussi
embrasser du regard comment
l'Europe en est encore toujours
à son combat pour l'égoïté de
l'humanité vis-à-vis de ce qui,
de sa culture d'esprit, rayonne
encore de l'Asie et ce qui
provient de soubassements
entièrement autres de ceux qui
existent aujourd'hui, de
soubassements qui étaient
enracinés dans les âmes
humaines, mais qui n'étaient pas
encore éveillés à une égoïté
complète.
|
41
|
Das
aber muß in der Seele Wurzel
fassen, bevor man zu einer
Verständigung kommen will über
die einzelnen sozialen Mängel
unserer Zeit. Man muß von diesem
Gesichtspunkte aus auch
überschauen, wie Europa noch
immer dabei ist, seinen Kampf zu
kämpfen um die Ichheiz der
Menschheit gegenüber dem, was,
aus seiner Geisteskultur, noch
immer herüberstrahlt von Asien
und was von ganz anderen
Untergründen ausgegangen ist,
als sie heute bestehen, von
Untergründen, die in
Menschenseelen wurzelten, aber
noch nicht bis zur vollen
Ichheit erwacht waren.
|
Ainsi,
non seulement le présent vit
entre l'individualité et la
communauté en concepts
abstraits, comme c'est souvent
le cas, mais comme quelque chose
qui imprègne et traverse l'âme
humaine, qui place aujourd'hui
chaque être humain individuel
comme un combattant pour son Je.
Nous sommes justement sur le
chemin de trouver le rapport du
Je humain à la communauté
sociale, en fait seulement au
début. Et c'est de là que
s'écrivent les insuffisances du
temps, que je n'ai donc pas
besoin d'énumérer dans des
listes particulières.
|
42
|
So
lebt nicht nur die Gegenwart
zwischen Individualität und
Gemeinschaft in abstrakten
Begriffen, wie das vielfach der
Fall ist, sondern als in etwas,
was die Menschenseele
durchdringt, durchsetzt, was
jeden einzelnen Menschen heute
wie einen Kämpfer hineinstellt
um sein Ich. Wir sind eben auf
dem Weg zum Finden des
Verhältnisses des menschlichen
Ichs zu der sozialen
Gemeinschaft eigentlich erst im
Anfang. Und daraus schreiben
sich die Mängel der Zeit, die
ich deshalb nicht in besonderen
Listen aufzuführen brauche, her.
|
Si
l'on envisage cette base
psychologique, ce soubassement
spirituel, alors on verra sous
la lumière correcte maintes
choses qui aujourd'hui dans
l'ordre social viennent à nous
comme des exigences, comme des
besoins, comme de la misère.
Nous devons avoir le courage de
nous frayer un chemin jusqu'à
cette lumière correcte. Ce n'est
qu'alors qu'il se montrera si le
pessimisme est justifié, comme
Herman Grimm l'a lui-même
exprimé sous une forme
particulièrement radicale, s'il
est justifié de dire : seules
les forces du déclin demeurent
dans notre civilisation
européenne, on peut seulement
être pessimiste, on devrait même
fixer le jour d'un suicide
général.
|
43
|
Sieht
man diese psychologische
Grundlage, diesen geistigen
Untergrund ein, dann wird man
manches, was einem heute in der
sozialen Ordnung entgegentritt
als Forderungen, als Nöte, als
Elend, im richtigen Lichte
sehen. Zu diesem richtigen
Lichte uns durchzukämpfen,
müssen wir den Mut haben. Dann
wird es sich erst zeigen, ob der
Pessimismus berechtigt ist, wie
ihn in einer besonders radikalen
Form selbst Herman Grimm zum
Ausdruck gebracht hat, ob es
berechtigt ist, zu sagen: es
blieben nur Niedergangskräfte
innerhalb unserer europäischen
Zivilisation, man könne nur
pessimistisch sein, man müsse
sogar den Tag eines allgemeinen
Selbstmordes fixieren.
|
Oui,
la question est quand même si
tout ce qui devait être vaincu
pour l'Europe de particularité
asiatique est déjà vaincu, afin
qu'alors l'Europe, après s'être
trouvée elle-même, puisse aussi
gagner la compréhension vers
l'Est du centre du développement
mondial. D'un tel point de vue,
il est à considérer si l'on
devrait regarder quelque chose,
comme le pense Herman Grimm, ou
si l'on pourrait aussi penser à
ce que l'humanité a quand même
la possibilité, à partir du
développement de ce qui
sommeille dans son âme, de
déterminer le jour où l'on
comprend - que ce n'est pas la
mort de la civilisation
européenne qui doit se tenir
devant nous, mais une nouvelle
naissance.
|
44
|
Ja,
es ist doch die Frage, ob schon
alles das, was für Europa an
asiatischer Eigentümlichkeit zu
besiegen war, schon besiegt ist,
damit dann Europa, nachdem es
sich selbst gefunden hat, von
der Mitte der Weltentwickelung
aus auch die Verständigung nach
dem Osten hinüber gewinnen kann.
Von einem solchen Gesichtspunkte
ist zu betrachten, ob man
hinschauen solle auf so etwas,
wie es Herman Grimm meint, oder
ob man auch daran denken könne,
daß die Menschheit doch aus der
Entwickelung dessen, was in
ihrer Seele schlummert, heraus
die Möglichkeit hat, den Tag zu
bestimmen, an dem Verständigung
eintritt -- daß nicht der Tod
dieser europäischen Zivilisation
uns bevorstehen darf, sondern
eine neue Geburt.
|
Si,
et jusqu'où, une telle est
possible, cela devrait au moins
évoqué être caractérisé dans les
prochaines conférences.
|
45
|
Ob
und inwiefern ein solches
möglich ist, das soll wenigstens
andeutend in den nächsten
Vorträgen charakterisiert
werden.
|
|
HUITIÈME
CONFÉRENCE
LE TEMPS ET SES CARENCES SOCIALES
Asie - Europe
Vienne, le 9 juin 1922
01
Mes très chers présents ! Quand on
parle aujourd'hui des lacunes sociales et des besoins
sociaux actuels, il n'y aura presque personne qui n'aura
pas à dire l'un ou l'autre des aspects vraiment
significatifs à partir de sa situation particulière dans
la vie. Aujourd'hui, cependant, il ne devrait pas être
ma tâche de développer quelque peu une liste de tout ce
qui pourrait être à atteindre par un tour d'horizon sur
les besoins particuliers du temps, mais plutôt de
souligner certaines des racines à partir desquelles ce
qui a été présenté avec une grande justification des
plus différents côtés et qui a amené une grande partie
de l'humanité dans une humeur/ambiance
extraordinairement pessimiste et sans
espoir.
02
L'une des expressions les plus fortes
de ce désespoir est peut-être celle d'un homme dont on
pourrait l'attendre le moins de tous, et qui,
d'ailleurs, vient d'un temps où une telle expression
doit avoir quelque chose d'extraordinairement
saillant/suspect. L’historien significatif de l'art,
Herman Grimm, qui n'a plus vécu la plus cruelle de
toutes les guerres, qui est déjà décédé au tournant du
XIXe et le XXe siècle, a dans l'un de ses derniers
écrits, fait ce mot étrange : Si l'on embrasse ce qui
aujourd'hui vous vient à la rencontre dans la vie des
peuples, on contemple, j'aimerais dire, avec les yeux de
l'âme sur la façon dont les différents peuples de la
terre civilisée se tiennent les uns aux autres, comment
ils se combattent les uns les autres, comment en eux
reposent des germes pour des combats supplémentaires
'autres, ainsi on aimerait en fait fixer le jour d'un
suicide général, car on ne peut prévoir où toutes ces
choses qui devraient conduire les humains et les peuples
en combat, en dispute et lutte, sinon à une chute
absolue de la civilisation. Je dis : cette sentence
d'Herman Grimm est tout de suite frappante et d'ailleurs
pour la raison qu'il a une vision joyeuse du monde pour
lui-même, parce que tout au long de sa vie, il a
concentré son attention sur tout ce qui peut élever
l'humanité, tout ce qui vit réellement dans l'humanité
comme créatif, comme productif. Et il est frappant plus
avant qu'il n'ait pas fait cette expression, sous les
troubles impressions que l'on pouvait avoir au cours des
années qui ont précédé ou qui ont précédé le
déclenchement de la guerre mondiale, mais qu'il l'ait
fait de l'esprit du XIXe siècle, à la fin de ce siècle.
On aimerait dire : tout ce qui s'est passé depuis lors
ne semble absolument pas approprié, si quelqu'un fait
une telle déclaration, de retirer pour lui quelque chose
de ce qu'il ressent en fait lors d'une telle
déclaration.
03
Néanmoins, il ne peut jamais être du
devoir de l'humain de s'arrêter à la pure absence
d'espoir, mais il doit être le devoir de chercher ce qui
peut conduire au renouveau, à la construction, à l'aube.
Mais alors il est nécessaire que l'on cherche tout de
suite après les racines plus profondes de ce qui nous a
progressivement amenés dans une situation
extraordinairement difficile à l'intérieur de la
civilisation de l'Europe. Et aussi si l'on croit que ce
ne peuvent être que des raisons économiques, ainsi on
aura probablement aussi à chercher la cause principale
du déclin économique dans la vie spirituelle de la
récente civilisation.
04
Dans les conférences de ces derniers
jours, j'ai déjà souligné à maintes reprises comment,
dans notre état d'âme actuel, dans tout ce que nous
pouvons nous approprier actuellement de forces de l'âme,
des forces historiques y jouent, à la compréhension
desquelles il faut remonter loin dans le développement
historique de l'humanité. Et j'ai en particulier attiré
l'attention hier sur ce que, d'un point de vue
historique, à la fin de la vie spirituelle occidentale
actuelle, il se tient une personnalité qui regarde
toujours vers l'Asie d'un œil, on aimerait dire, mais
avec l'autre a déjà orienté le coup d'œil sur les
perspectives de l'Europe. Je pense à
Platon.
05
Si nous laissons œuvrer les façons de
voir sociales de Platon sur nous, elles nous semblent, à
bien des égards, extrêmement étrangères à notre
conscience moderne. Nous voyons comment Platon voit
l'idéal d'un organisme social dans la création d'une
certaine communauté au détriment du développement des
individualités humaines qui ont une fois trouvé le
chemin dans la vie sur terre. Platon le tient pour
absolument possible que des enfants qui semblent
incapables de vivre soient tout simplement abandonnés
afin qu'ils ne trouvent pas place dans la communauté
humaine et puissent ainsi perturber l'organisme social.
Mais Platon trouve aussi possible de considérer un
organisme social comme son idéal, dans lequel seule une
certaine caste d'êtres humains a pleinement droit à une
place. Outre le fait que l'esclavage lui semble aller de
soi, il veut aussi accorder à ceux qui servent
d'intermédiaires dans les échanges et le commerce une
place temporaire dans son organisme social. Tous ceux
qui n'adhèrent pas à la terre en étant nés avec droit
dans le sol de l'organisme social - selon sa façon de
voir - ne sont en fait pas pleinement membrés/membres
dans cet organisme social. Et maintes autres choses
seraient à dire lorsque la question émerge : comment
l'idéal de Platon se comporte-t-il à l'individualité
humaine particulière ? Là, on devra dire de la
conscience moderne : en fait, il y a encore peu de
compréhension pour cette individualité humaine. L'accent
est encore entièrement mis sur la communauté sociale,
qui est, pour ainsi dire, considérée comme la première.
Et l'être humain qui doit y vivre est d'abord vu comme
quelque chose de second. Sa vie est seulement à
reconnaitre comme justifiée que dans la mesure où elle
peut s'insérer à l'idéal social établi en dehors de son
entité.
06
Si nous voulons chercher où a ses
racines ce que Platon a conduit à une telle pensée
commune, ainsi nous devons chercher à nouveau en Asie,
dans la culture orientale. Et alors cela peut nous
apparaitre en une relation spirituelle, comment, pris
fondamentalement, la vie spirituelle de l'Europe s'est
développée aussi historiquement comme une petite
péninsule appartenant à un grand
continent.
07
Mais quand
nous regardons par-dessus vers l'Asie tout de suite d'un
point de vue social, nous trouvons qu'en Asie l'idée de
communauté est partout la première, la primaire et que
Platon a simplement repris cette idée de communauté de
l'Orient. À tout ce qui a déjà été dit ici sur les
caractéristiques de cette idée de communauté des plus
différents points de vue, il faut encore ajouter une
chose si devait être éclairée socialement toute la
situation mondiale.
08
Si nous regardons le caractère
fondamental de la vie de l'esprit orientale, nous devons
dire qu'elle s'étendait en fait sur une humanité très
différente de l'humanité européenne de la civilisation
ultérieure. En beaucoup de relations, nous pouvons même
dire qu'en rapport à maintes choses d'âme et
spirituelles en Asie, une haute culture a régné, à
laquelle même de nombreux Européens aspirent maintenant
à revenir. J'ai déjà fait référence au dicton si souvent
répété : la lumière viendrait de l'Orient. Mais, cette
autre entité humaine n'avait avant toutes choses pas ce
qui est le plus caractéristique de la population
européenne depuis qu'elle travaille à une civilisation
dans l'évolution de la terre. Ce que l'on peut
apercevoir par-dessus en Asie, c'est un sentiment-je
affaibli, un sentiment de personnalité qui repose encore
absolument dans les soubassements de l'âme. Un sens de
la personnalité, comme l'a l'Européen, ne vient pas
encore à votre rencontre de la même manière en Asie. Si,
par contre, un humain qui n'a pas encore ce sentiment de
la personnalité est, dans une certaine mesure,
incorporée dans la haute culture asiatique, et que
celle-ci est appropriée pour être incorporée dans la
communauté humaine, alors elle y prendra part d'une
certaine manière, d'une manière onirique, sans sentiment
de la personnalité.
09
On doit dire qu'à une époque où
l'individualité humaine n'était pas encore venue à son
plein développement, les communautés humaines étaient
plus réceptives, plus douées pour une haute culture que
l'être humain individuel. Les capacités humaines ne
s'additionnaient pas seulement, elles se multipliaient
d'une certaine manière à l'intérieur de vie en commun
sociale afin de recevoir/accueillir cette haute culture.
Mais ce qui était considéré comme un idéal particulier à
l'intérieur de la civilisation orientale, cela se
monétisait en ce qu'on le tira toujours de plus en plus
par-dessus vers l'Europe et trouva à partir d'âmes
tranquilles européennes une formulation simple dans le
dicton apollinien : "Connais-toi toi-même
!
10
En une certaine relation, l'ensemble
de l'Asie antique peut être considéré comme si son
développement tendait à placer, une fois en Grèce, comme
le sens ultime d'un développement culturel oriental sans
soi/dépourvu de soi/désintéressé : Reconnais-toi
toi-même -, qui depuis lors vit comme une devise
spirituelle et culturelle sur l'humanité comme une force
d'orientation. Mais nous voyons aussi dans l'Orient
là-bas, comment c'est tout de suite considéré comme
souhaitable, surtout pour une éducation/formation
humaine supérieure, d'en venir quand même à son Je dans
un certain sens. Du point de vue spirituel, je l'ai déjà
indiqué en ce que j'ai caractérisé la culture du yoga.
D'un point de vue social, elle nous vient en vis-à-vis
lorsque nous indiquons sur ce qui était une pratique
courante en Orient en ce qui concerne la direction
sociale des masses humaines. Nous trouvons partout que
celui qui était le maître, le chef, était prêtre en
relation spirituelle en même temps, mais aussi
guérisseur en même temps. Dans l'Orient là-bas, nous
trouvons un lien/pendant intime entre tout ce
qu'absolument l'humanité s'efforce d'obtenir comme
connaissance, comme vie de l'esprit supérieure et le
guérir. Pour la culture orientale plus ancienne, le
médecin n'a pas à être séparé du maître, du prêtre de
l'humanité.
11
Cela est toutefois pendant, en une
certaine relation, avec ce que la culture orientale
était profondément dominée par le sentiment de
culpabilité humaine générale en tant que telle, qui
apporte quelque chose de morbide dans l'ensemble du
développement humain/de l'évolution humaine, de sorte
qu'absolument le processus de la connaissance lui-même,
la recherche d'une spiritualité supérieure en général,
était considéré de telle sorte qu'ils devaient guérir
l'être humain purement adonné à la nature. L'éducation à
une formation d'esprit supérieure était en même temps
guérison, parce que l'humain adonné à la nature,
c'est-à-dire l'humain qui n'avait pas encore été éduqué,
était considéré comme un être qui en fait devait être
guéri. L'ancienne culture des mystères orientaux est
alors pendante avec cela.
12
La culture
orientale des mystères cherchait le développement de
l'individu vers une vie spirituelle supérieure dans des
institutions qui, j'aimerais dire, étaient en même temps
église et école et points de départ des impulsions
sociales. Elle l'a cherché de telle sorte que, comme je
l'ai déjà indiqué dans les conférences précédentes, la
religion, l'art et la science étaient contenus dans un
seul : en offrant ses actes de culte, l'humain était un
humain religieux ; il s'agissait moins de ce qui vivait
comme représentations de foi/croyances ou même comme
dogmes dans l'âme, mais ce que le culte socialement
ordonné soit fait avec par l'humain individuel, de sorte
que le lien de l'humain avec le divin était, de
préférence, recherché dans l'acte du sacrifice, l'acte
du culte. Mais alors était dans l'acte de culte et ce
dans quoi l'acte de culte s'appuyait, aussi contenu
l'artistique. Et dans l'expérience/le vécu de cet
artistique et religieux, l'ancienne forme de la
connaissance était donnée.
13
L'humain,
cependant, qui devait être amené à cette trinité
intérieurement unifiée de religion, d'art et de science,
ne devait pas seulement absorber quelque chose qui
était, dans une certaine mesure, un progrès direct de
son développement, mais devait, comme humain, vivre une
transformation complète, une sorte de renaissance. Les
événements qu'un tel élève de la vie de l'esprit
supérieure devait subir/se soumettre sont décrits ainsi
qu'il passait effectivement avec sa conscience par
quelque chose comme une sorte de mort, c'est-à-dire
qu'il vivait quelque chose qui lui rendait étrangère la
vie dans le monde ordinaire, comme la mort rend à
l'humain cette vie étrangère. Alors il devait, après
avoir, pour ainsi dire, laissé dans son expérience
intérieure tout ce qui appartient à la vie sur terre, il
devait, après être passé par la mort, faire l'expérience
du monde spirituel dans une renaissance humaine
complète. C'est l'ancienne forme religieuse et cultuelle
de la catharsis, de l'assainissement, de la purification
de l'humain. Un nouvel humain devrait naître dans
l'ancien. Ce que l'humain peut expérimenter ainsi dans
le monde que ça secoue en lui passions, émotions,
produit en lui des motivations, des désirs que ça
l'élève à des représentations qui appartiennent à ce
monde, tout cela il devait l'expérimenter ainsi dans ces
cultes mystères ainsi qu'il soit dépassé en même temps
et que, de ces expériences, il soit sorti comme personne
assainie et purifiée. Ce n'est qu'alors qu’on lui fit
confiance, à cet humain renaissant, qu'il pouvait avoir
un quelconque effet social sur ses semblables. Et avec
droit l'érudition extérieure de notre temps a aussi déjà
souligné que les restes de cette culture encore
mai n tenus ont eu
une importance considérable pour la vie sociale, que les
impulsions qui se sont élevées à ceux qui ont subi une
telle catharsis à l'intérieur des lieux très secrets ont
exercé la plus grande influence pensable sur la vie en
société extérieure. Comme je l'ai dit, ce n'est pas
seulement une affirmation de la science de l'esprit,
c'est quelque chose à quoi l'érudition extérieure vient
aussi aujourd'hui. Vous ne pouvez lire que Wilamowitz.
On trouve qu'en fait dans la culture orientale, une
sorte d'assainissement de l'humain était recherchée dans
la connaissance et dans tous les efforts pour une
formation spirituelle.
14
Ce qui a vécu en Orient là-bas est
passé en une autre forme vers la Grèce et avec cela vers
l'Europe, et cela a continué à avoir un effet en Europe
dans la mesure où absolument la culture grecque
continuait à avoir un effet dans la vie spirituelle et
de civilisation ultérieure de l'Europe. J'aimerais
souligner quelque chose qui n'est pas habituellement
souligné : qu'en contemplant la tragédie grecque, d'où
est issue une infinité d'artistique pour la vie
spirituelle de l'Occident/du pays du soir, Aristote a
donné une caractéristique qui est généralement prise
beaucoup trop extérieurement. La phrase bien connue dans
laquelle Aristote dit que la tragédie, la tragédie, est
là pour susciter la peur et la compassion, afin que par
l'éveil de ces passions et d'autres, un assainissement,
une purification, une catharsis de ces passions
intervienne, est souvent citée. Aristote indique donc en
cela sur quelque chose d'artistique, ce qui devait se
passer à travers la tragédie. Si l'on vient équipé, non
pas d'une philologie extérieure, mais d'une
interprétation de la parole aristotélicienne que donne
la contemplation de la vie spirituelle orientale, si
l'on est ainsi équipé d'une connaissance des racines
plus anciennes, on peut en venir à vivre quelque chose
de plus complet sous ce que Aristote comprend par
compassion et peur que ce que l'on comprend aujourd'hui
par elle. On en vient à se rendre compte qu'il voulait
dire en fait que l'humain, le spectateur, est amené par
la tragédie à entrer avec sa vie d'âme dans ce que
l'autre humain vit dans la souffrance, la douleur et
aussi dans la joie, de sorte que dans une certaine
mesure, le spectateur sort avec sa vie d'âme de la
délimitation plus étroite, dans laquelle il se trouve
naturellement, et qu'à travers la contemplation de la
souffrance étrangère - parce que l'humain vit là en
dehors de sa vie de corps, même si ce n'est qu'en
comparaison - le spectateur est en même temps suscité
par la peur qui surgit toujours lorsque l'humain se
tient devant quelque chose qui, dans une certaine
mesure, l'amène hors de soi/lui, ce qui le transpose
dans une sorte d'impuissance, de perte de souffle. On
donc peut dire : Aristote pense en fait que lorsque
l'humain regardant la tragédie, arrive à un monde de
sentiments qui le conduit hors de lui-même, qu'il est
par cela transposé dans la peur, et qu'une purification,
une catharsis intervient, de sorte qu'il apprend à
supporter, ce qu'il ne peut supporter en tant que
personnalité donnée de nature, qu'il est renforcé par la
purification pour le vécu conjoint de la souffrance
étrangère, de la joie étrangère, et qu'il ne soit plus
transposé dans la peur s'il devait sortir de cette
manière de lui-même et entrer dans la vie sociale. En ce
qu'Aristote attribue une telle profession à la tragédie,
on ressent tout à fait clairement qu'il souligne en fait
comment, dans la tragédie, est donné en même temps une
sorte d'éducation de l'humain pour le renforcement de
son sens de soi, pour le renforcement la sécurité
intérieure de l'âme.
15
Je sais
très bien que chez beaucoup, aujourd'hui, une telle
insertion de l'artistique dans la vie sociale fait
l'impression d'une tentative de rompre avec la valeur de
l'art, d'ajouter un but annexe à l'art. Seules les
objections sont souvent faites tout de suite à partir
d'une certaine philistropie/philistrosité, parce qu'on
croit que si l'art devait être classé dans la vie
humaine totale, dans tout ce que l'âme humaine peut
absolument traverser, alors ce serait une classification
de l'art dans la pure vie d'utilité. Chez les Grecs, ce
n'était pas une telle classification dans la pure vie
d'utilité, mais plutôt une classification dans toute la
vie humaine, dans la vie qui porte aussi l'homme au-delà
de lui-même, non seulement sous lui, dans la pure
utilité.
16
Si l'on voit
un peu au-delà de ce qui est seulement propre à notre
temps, la pure utilité, alors on pourra saisir tout de
suite le significatif de la vision grecque de l'art, à
savoir qu'en même temps que l'artistique de la tragédie,
le Grec voyait en lui ce quelque chose qui devait amener
l'humain à lui-même, qui devrait amener l'humain
toujours de plus en plus du rêve dans le monde, de la
moitié de la conscience du monde, à une pleine
conscience de lui-même. Et on aimerait dire : dans une
relation sociale, la tragédie devait absolument fournir
quelque chose comme contribution à la grande exigence :
humain, connais-toi toi-même !
17
Mais si nous passons à nouveau de
cette expansion/élargissement de l'artistique dans le
social à la considération de la position de l'humain
individuel à la vie sociale, si, à partir de cette
considération, nous regardons à nouveau vers l'Orient,
alors nous trouvons aussi dans l'être/le système des
mystères comment en fait ce qui a été
recherché/ambitionné dans l'assainissement, dans la
renaissance de l'humain à un humain supérieur, signifie
un renforcement du sentiment de soi/je. À partir de la
conscience que l'humeur générale des âmes à cette époque
ne vivait pas dans un sentiment de Je, qu'un tel
sentiment de Je devait d'abord être acquis, la
renaissance de l'humain à l'égoïté était ambitionnée par
le système des mystères. Ainsi, pour cette ancienne
civilisation sociale, l'expérience-Je était en fait
quelque chose qu'il devait d'abord être acquis. On
voyait une des tâches sociales en l'amener des humains
individuels à la naissance de ce sentiment-Je, afin
qu'ils puissent alors devenir les guides de leurs
semblables en relation sociale. C'est seulement quand on
comprenant cela que l'on aura aussi une compréhension
pour comment un fort sentiment de communauté vit encore
dans l'état idéal de Platon et comment, chez lui, seul
est justifié de déployer pleinement son individualité
qu'il fait par la renaissance, qui était à obtenir par
la sagesse à atteindre à cette époque, ce en quoi se
montre que chez l'humanité à l'époque n'était encore
disponible aucune conscience de ce qu'à l'individualité
devait être prise en compte/porté crédit au sens le plus
large.
18
Ce qui grandissait/poussait d'une
telle vie sociale de l'Asie, cela se transplanta alors
vers l'Europe, s'amalgama avec le christianisme, entra
dans le Moyen Âge et y vécut même très longtemps. Mais
cela se perpétua de la façon qui s'en donna que les
humains qui, dans les masses de peuples venus plus du
Nord et d'Europe centrale, affluèrent dans cette
culture, aujourd'hui méridionale, mais encore héritée de
l'Asie, apportaient avec eux déjà par nature le fort
sentiment de soi/Je. Pour ces peuples, la grande tâche
historique s'en posait d'apporter ce qui était encore
donné aux humains orientaux dans un sentiment de Je
atténué, dans la pleine conscience de soi, dans le plein
sentiment-Je. La brillante culture des Grecs avait le
"Connais-toi toi-même" encore comme un idéal humain de
connaissance et social. Les peuples qui se sont
introduits dans le Moyen Âge par le nord ont apporté
avec eux ce sentiment-Je comme organisation de leur
règne/puissance d'humanité. Il leur était donné à la
mesure de la nature. Même s'ils vivaient dans des
regroupements, ils s'efforçaient encore partout
d'incorporer dans leur ego/Je ce qu'ils accueillaient à
la mesure de la connaissance, en relation sociale. Mais
avec cela se faisait en fait valoir dans l'histoire le
contraste/contraire/l'opposition entre la vie
communautaire et la vie individuelle. Celle-ci n'entra
qu'alors dans le cours de l'histoire, et d'ailleurs,
j'aimerais dire par la participation d'institutions
humaines.
19
En entrant de cette façon dans le
développement humain, le sentiment de l'ego devait se
lier avec quelque chose d'autre avec lequel il a un
rapport/pendant organique. Si nous regardons encore une
fois sur ce que la culture grecque orientale avait aussi
encore au sens de Platon, ainsi nous devrons percevoir
très fortement pour notre ressentir actuel comment toute
cette culture et civilisation est en fait construite sur
l'esclavage, sur l'esclavage de grandes masses
d'humains. Il a beaucoup été parlé de la signification
de l'esclavage dans l'Antiquité des plus différents
points de vue, et si l'on veut bien l'apprécier, ainsi
on y trouvera naturellement beaucoup de sens. Mais ce
qui vient avant tout encore en considération pour la vie
actuelle, c'est justement ce dont je disais que ça n'a
guère encore été pris en considération. Car pour la vie
communautaire, et aussi pour la vie sociale qui
provenait des mystères, pour lesquels le Grec
considérait encore son art comme une impulsion au
développement, le sens entier du travail humain dans
l'ordre social n'était pas encore découvert. C'est
pourquoi, dans un sens, on devait débrancher dans une
certaine mesure ce travail humain lorsqu'on parlait de
l'image idéale de l'humain.
20
Si l'on
caractérise l'humain gréco-oriental, comment il porte en
lui sa dignité, comme il s'élève à travers sa dignité,
alors on caractérise quelque chose qui s'est construit
au-dessus de la masse des humains qui faisaient
maintenant le travail. Cette masse vivait dans un pur
appendice à l'organisme social qui se développait à
l'intérieur d'un règne humain qui n'avait pas accueilli
le travail dans son essence/être, parce qu'elle
considérait le travail et l'humain qui l'accomplissait
comme un donné de la nature. Dans une certaine mesure,
le règne humain commençait là où le travail était déjà
accompli. À un niveau supérieur, dans un sens supérieur
d'âme, l'humain expérimentait ce qui vient à
l'expression dans l'animalité : Dans l'animalité, ce qui
est nourriture, ce qui appartient sinon à l'ordre
social, est donné de nature, l'animal ne calcule pas, il
accomplit ce qu'il fait, à partir de l'intérieur de son
être, mais une quelque orientation du travail n'est pas
nécessaire pour l'animal. S'il y a des exceptions
apparentes, il faut les considérer de manière à ce
qu'elles confirment la règle générale. Nous pouvons donc
dire : En se transplantant en Europe et en se
submergeant de plus en plus dans les exigences de
l'être-je, de l'individualité, la culture orientale
s'immergea en même temps dans la nécessité d'inclure le
travail humain dans l'ordre social. Il est tout
simplement impossible d'exclure le travail de l'ordre
social lorsque l'individualité de l'humain est
pleinement éveillée.
21
Mais c'est devenu le grand problème
social - qui n'était pas encore présent dans la société
grecque - pour lequel d'innombrables batailles ont été
menées à Rome. Car on sentait instinctivement que ce
n'est qu'en intégrant le travail dans l'ordre social que
l'humain pouvait vivre pleinement son individualité.
Mais avec cela tout le façonnement social de l'humanité
a reçu un autre visage. Il indique un visage différent
dans l'Europe civilisée vis-à-vis de l'Asie civilisée.
Ce n'est que lorsque nous examinons le développement de
l'individualité en Europe que nous comprendrons quelque
chose de ce qui a été souligné à juste titre tant de
fois, lorsque nous devrons déterminer d'où viennent
réellement les besoins sociaux de notre
époque.
22
Il est souligné à juste titre/avec
droit que la culture spécifique de l'ordre social de
notre époque n'a en réalité commencé qu'avec l'émergence
de la technique moderne et la division du travail. Et il
est aussi souligné que quelque chose comme le
capitalisme moderne, par exemple, n'est aussi rien
d'autre qu'un résultat de la division du travail. Ce qui
est extraordinairement significatif, c'est ce que le
matériel didactique de la civilisation moderne
occidentale montre en cette relation pour
caractéristique de la division du travail et à ses
conséquences sur les besoins sociaux de notre temps.
Mais l'observateur impartial doit, là où une telle chose
est dite, unilatéralement avec droit, néanmoins
regarder, disons, sur l'Égypte ancienne, la Babylonie
ancienne, et souligner que dans la Babylonie ancienne,
par exemple, même en Égypte ancienne, ont existé des
villes au déploiement immense, que ce qui a été fourni
là-bas l'a aussi été sous la division du travail. Tout
de suite ainsi que j'ai pu faire remarquer hier qu'il
était déjà disponible une sorte de socialisme en Chine
au XIe siècle, mais qu'il ne s'agit pas de ce que nous
voyons cela comme un façonnement extérieur, ainsi je
dois maintenant à nouveau souligner que la division du
travail, qui est considérée avec droit ces derniers
temps comme le problème fondamental dans les
urgences/nécessités sociales, était aussi disponibles
aux époques antérieures de l'évolution de l'humanité, et
que sous son influence les ordres sociaux orientaux sont
tout de suite devenus possibles, qui ont ensuite envoyé
leurs répercussions en Europe. En Europe, cette division
du travail, après avoir d'abord été moins présente, s'en
est établie plus tard. J'aimerais dire que la division
du travail elle-même est une répétition de quelque chose
qui était aussi disponible dans le passé ; mais elle
était présente dans les cultures orientales sous le
signe de l'égoïté encore non encore éveillée, tandis que
la division moderne du travail qui intervient par la
technique atteint une humanité qui veut maintenant
déployer pleinement son égoïté, de sorte qu'à nouveau,
la même chose signifie quelque chose de tout autre sens
à différentes époques.
23
Par conséquent, pour l'ordre social
oriental, le primaire, la première partie était de
permettre à l'humain de grandir hors de l'attachement
social, de la vie communautaire ; l'humain devait s'il
voulait passer à une vie spirituelle supérieure,
justement trouver son égoïté et il devait maintenant en
articuler cette égoïté dans l'ordre social. Il devait
a l ler exactement
le chemin opposé à celui qui a été pris en Orient.
24
Partout en Europe, nous trouvons des
traces de comment il devient difficile à l'humain
qu'éprouve l'homme de se placer avec son Je dans l'ordre
social, de placer dans l'ordre social qu'est son égoïté,
alors que quand même l'ordre social était une fois tel
que l'humain voulait, aimerai-je dire, en sauver son
égoïté. - Dans tous les détails, cette difficulté peut
encore aujourd'hui vous venir en vis-à-vis comme un mal
social fondamental.
25
Il y a quelques années, lorsque j'ai
eu à donner des conférences à plusieurs reprises devant
des ouvriers, là se donna, dans l'âme des humains,
certaines de ces difficultés qui vivaient en rapport à
l'intégration du Je dans l'ensemble de l'ordre social.
L'humain ne peut pas trouver le chemin d'un sentiment
d'ego fortement développé dans l'ordre social. Et si
l'on s'efforçait encore et encore, par exemple, de
montrer à une population prolétarienne comment cette
voie devait être, comment elle devait être différente de
celle que les agitateurs socialistes ou communistes
d'aujourd'hui montrent diversement, alors on pouvait
expérimenter que, dans les discussions qui suivaient,
des vues assez étranges apparaissaient. Elles peuvent
paraître triviales, mais le trivial n'est plus trivial
lorsqu'il est une force motrice pour d'innombrables
humains dans la vie. Ainsi j'ai donc essayé une fois de
parler des problèmes sociaux dans une communauté
ouvrière/de travailleurs. Un humain est apparu et s'est
immédiatement présenté comme un réparateur de
chaussures. Évidemment, il peut être particulièrement
agréable d'entendre d'une telle personne ce qu'elle
pense, mais, dans ce cas, ce qu'elle ne pouvait pas
penser était beaucoup plus significatif que ce qu'elle
pensait. Car il exposa d'abord très fortement, au
contraire de moi, comment il se pensait l'ordre social,
puis il a encore une fois rendu attentif sur ce qu'il
n'était qu'un simple réparateur de chaussures, qu'il ne
pouvait être un registraire/officié d'État civil dans
l'ordre social qu'il avait conçu, comme il l'avait
souligné. Mais à l'arrière-plan de ses remarques, il
était absolument qu'il pouvait être ministre ! Cela
montre le manque d'orientation lorsqu'on se pose la
question : comment le moi, fortifié dans la vie
spirituelle, doit-il se placer dans un ordre social
?
26
Et lors
d'une autre réunion ouvrière - je cite des exemples qui
pourraient se multiplier à l'infini - quelqu'un a dit :
Oui, nous n'aspirons pas du tout à devenir
contremaîtres, nous n'aspirons pas du tout à une
position de leader dans l'usine, nous voulons rester ce
que nous sommes, de simples travailleurs ; mais comme
tels, nous voulons avoir notre plein droit. - Aussi
unilatéral qu'un tel dicton puisse être, aucun intérêt
n'est fondamentalement disponible pour le façonnement
social en tant que tel, mais seulement pour ce qu'est le
Je hautement développé en tant que
tel.
27
Je sais très bien que beaucoup
d'humains aujourd'hui ne l'admettront pas à partir de
leur conscience que c'est tout de suite cet écart entre
l'expérience-Je et l'ordre social la racine de beaucoup
de nos besoins et manques sociaux, oui presque pour
tous. Mais celui qui regarde la vie avec les yeux
ouverts devra quand même se dire : Nous en sommes
justement seulement venus à développer certes, le
sentiment de soi/sentiment-Je, mais nous ne pouvons pas
le combiner avec une véritable vue dans l'humain
lui-même. Nous nous disons Je à nous-mêmes ; mais nous
ne savons pas comment appliquer ce Je à un être
humain/une entité humaine pleinement saisie et
pleinement voulant.
28
C'est ce que l'on peut à nouveau
expérimenter lorsqu'on est confronté à des façons de
voir bien correctement formées à partir du présent avec
ce que l'on tient comme nécessaires pour le
rétablissement/l'assainissement de l'être humain de
soubassements spirituels-scientifiques. Une personnalité
qui se tient dans la vie pédagogique actuelle m'a dit un
jour quelque chose de très étrange lors d'une visite de
l'école Waldorf. J'ai moi-même guidé cette personnalité
alentour, attiré son attention sur notre méthode
d'enseignement, sur la signification sociale de notre
méthode d'enseignement, et attiré son attention en
particulier sur la manière dont, dans une méthode
d'enseignement aussi saine, le spirituel et ce qui est
d'âme devraient être liés avec l'éducation corporelle,
comment celui qui veut éduquer et enseigner doit avant
tout savoir comment ceci ou cela est lié aux forces
croissantes et décroissantes de l'organisation humaine,
de la corporéité humaine, comment certains exercices de
mémoire ou négligences de la mémoire dans la vie
ultérieure s'affirment dans les apparences corporelles,
comment les maux physiques peuvent être progressivement
améliorés par un simple traitement de la vie d'âme,
comment l'enseignant absolument doit, jusqu'à un certain
degré, superviser le pendant du physique avec la nature
d'âme et spirituelle dans l'état sain et malade de
l'homme. Et là m'a été rétorqué qu'alors le professeur
devrait être médecin !
29
Oui, jusqu'à un certain degré, il
devrait être en fait absolument aspiré, que ce pourrait
être le cas. Car si nous voyons dans notre ordre social,
avec la difficulté d'y incorporer l'ego/le Je, alors
nous serons rappelés à nouveau à ce que j'ai déjà
commencé aujourd'hui pour deux territoires culturels :
pour l'Orient, où le médecin était à la fois maître et
guide du peuple, et pour la Grèce, où j'ai souligné que
l'art avait une certaine influence éducative dans un
certain sens. C'était absolument l'art du médecin qui
était lié à tout effort de l'esprit parce qu'à cette
époque on considérait l'humain comme un tout,
quoiqu’avec une perspicacité instinctive, dans la
relation corporelle, d'âme et spirituelle, et parce que
dans la guérison à laquelle on aspirait pour l'âme on
voulait laisser travailler des forces qui donnaient
alors une connaissance pour la guérison de l'humain en
général.
30
On se disait : je dois en fait guérir
l'humain en l'amenant à la vraie spiritualité. Dans une
vie plus normale, je dois utiliser des forces qui sont
des forces de guérison. Si je comprends ces forces de
part en part, je peux les suivre jusqu'à leur dernière
conséquence, ainsi une telle connaissance représente
pour moi ce que j'ai à appliquer quand l'humain est
malade. J'apprends, à l'observation de l'humain sain, à
connaitre les forces que je dois appliquer lorsque j'ai
l'humain malade devant moi. L'humain malade n'a qu'une
déviation plus forte de son organisation vers tel ou tel
côté, qu'aussi déjà dans la vie normale. Si je sais
comment j'amène l'humain normal à la guérison, je sais
aussi comment traiter le malade ; si je sais quelle
potion, quelle essence m'apporte ceci ou cela de vues
des liens/pendants avec la nature, je sais comment,
d'une manière à la mesure de la connaissance œuvre ce
qui est un produit de la nature, alors je sais aussi
comment cela, si je l'applique plus fortement, agit sur
l'humain malade.
31
Nous avons à
nouveau ce qui était recherché dans l'Orient antique en
communauté intime comme médecine et comme éducation et
comme développement de la spiritualité absolument, ce
qui a absolument joué un grand rôle plus ou moins dans
un filtrat spirituel dans la vie artistique grecque. Il
s'agit là de ce que l'âme devrait être rendue saine par
l'art, et l'on peut encore ressentir, si l'on aborde la
question avec de telles connaissances, quelque chose
d'apparenté dans l'utilisation du mot catharsis pour
tragédie, comme il désignait donc, parce que le même mot
était utilisé pour l'ancien être des mystères, pour la
purification complète de l'homme à une nouvelle vie.
Mais nous devrons aussi indiquer sur ce qu'encore, chez
les médecins grecs les plus anciens le savoir et la
médecine étaient encore des sœurs, allaient ensemble, et
comment plus élevé dans le spirituel, dans l'éducation,
mais aussi dans la culture populaire en général, quelque
chose qui avait une parenté avec la médecine/théorie de
la guérison, quelque chose qui, dans une certaine
mesure, se distinguait/s'élevait hors de la
médecine.
32
Nous devons
regarder ces phénomènes d'une époque révolue, si nous
voulons gagner la correcte force intérieure de l'âme,
afin de regarder à nouveau dans notre temps, où nous
regardons sur les ordres sociaux ainsi que nous
saisissions l'humain entier de l'œil afin que lorsque
nous abordons nos semblables, nous ne développions pas
seulement le fort sentiment-Je, mais le relions avec un
sentiment de l'humain entier d'après corps, âme et
esprit. Si nous sommes en état pour cela par un
développement spirituel-scientifique, alors c'est tout
de suite à travers l'humeur de l'âme qui en sort que se
laissent trouver les moyens et les chemins pour placer
l'humain entier, mais aussi tous les humains, dans
l'ordre social, c'est-à-dire pour conquérir le travail
pour l'ordre social dans le sens où ceci est déjà
présenté comme une nécessité par le développement
historique. Mais c'est ce dont nous souffrons encore
aujourd'hui : mettre le travail dans l'ordre social de
la manière correcte.
33
Toutefois, on voit souvent quelque
chose dans le travail qui entre ensuite dans le produit
du travail, qui s'y cristallise, pour ainsi dire, et qui
lui donne en fait sa valeur. Mais qui y regarde de plus
près remarque qu'il ne s'agit pas seulement qu'un humain
travaille absolument, qu'elle donne à l'ordre social ce
que sont les forces de son organisme physique, mais que
l'essentiel dans la formation des prix et des valeurs
est de savoir comment le travail peut s'intégrer dans
toute la vie sociale. Il peut absolument être pensé que
l'humain exécute un travail qui au fond se tient non
économique dans l'ordre social. L'humain peut travailler
assidument, il peut aussi croire avoir droit à
rémunération pour son travail ; mais si son travail est
dans un organisme social défectueux, alors souvent le
travail n'est souvent pas utilisé, mais endommagé. Et
c'est de ce point de vue que l'on devrait considérer
beaucoup de choses qui, dans l'organisme social, sont un
travail en fait sans valeur et néanmoins astreignant.
Examinons seulement une fois combien de choses entrent
dans notre littérature, ce qui doit être imprimé, sur
quoi un travail énorme est appliqué dans la production
de papier, l'impression et ainsi de suite, qui est
ensuite pilonnée à nouveau à l'exception d'un petit
reste : du travail a été fourni là, qui absolument,
j'aimerais le dire, sera exhalé en un air vide. Et quand
on réfléchi comment, pendant la guerre meurtrière de ces
dernières années, un travail énorme a été exhalé dans le
vide, alors on arrivera progressivement cependant au
concept que le travail en tant que tel ne peut prétendre
à une valeur immédiate, mais que le travail acquiert sa
valeur par la façon et la manière dont il se place dans
la vie sociale.
34
Mais c'est l'aspect le plus troublant
de notre époque, parce qu'il manque précisément la
compréhension sociale de base pour placer le travail
dans l'organisme social de la manière appropriée, afin
que, dans une certaine mesure, tout ce quel'humain
fourni, il le fournisse en réalité pour ses semblables
humains. Mais nous devons d'abord y parvenir en
apprenant réellement à nous placer dans la communauté
humaine avec notre Je. Ce n'est qu'en acquérant une
compréhension correcte d'humain à humain, afin que ce
dont l'autre a besoin devienne en même temps notre
propre expérience, que nous nous survivions avec notre
Je dans le Je des autres humains, que nous trouverons le
chemin vers ces nouvelles communautés sociales qui ne
sont pas données par la nature, mais qui doivent être
découvertes par le Je des humains.
35
Mais toutes nos revendications
sociales jaillissent absolument à partir du Je. L'humain
ressent ce qui lui manque à l'intérieur de l'ordre
social. Mais ce que nous devons trouver, c'est à nouveau
une compréhension de ce que signifie réellement la
coexistence humaine d'après le corps, l'âme et l'esprit.
Cela doit pouvoir mettre bas un ordre social, en premier
à partir du Je.
36
La grande lutte qui se joue à
l'intérieur de la division du travail, d'une manière
autre que celle dans laquelle ces luttes se sont jamais
déroulées sous l'influence de l'égoïté humaine, est
celle qui vit comme racines fondamentales de toutes nos
carences sociales. Aujourd'hui, nous fondons des
communautés de production ; nous y entrons ainsi que ce
n'est pas ce que signifie une telle communauté dans
l'organisme social qui soit ce qui donne la mesure pour
nous, mais ainsi que notre Je soit d'abord ce qui donne
la mesure, d'une manière compréhensible. Il ne devrait
pas être vociféré ici, à la manière d'un professeur
d'école ou autre, sur l'égoïsme humain. Il devrait être
saisi ce qui est justifié d'une certaine manière. Car si
nous n'avions pas ce sentiment-je, nous n'aurions pas
marché vers la liberté et la dignité humaines. Ce n'est
qu'en ayant atteint ce sentiment-Je que les grands
progrès spirituels pouvaient être faits. Mais ce
sentiment-Je doit trouver le chemin à une compassion/un
sentir-avec.
37
Aujourd'hui,
est beaucoup parlé de la nécessité de surmonter à
nouveau l'individualisme. Il ne peut s'agir de cela,
mais de découvrir la société dans l'humain lui-même.
L'Oriental devait trouver l'humain dans la société. Nous
devons trouver la société dans l'humain. Nous le pouvons
seulement si nous étendons/élargissons la vie de l'âme
de tous les côtés.
38
C'est pourquoi j'ai essayé, dans l'un
de mes Drames-Mystères à la fin, de dépeindre une scène
dans laquelle il est montré comment un être humain lutte
à travers l'expérience intérieure, qui consiste à
expérimenter en lui les différenciations dans
l'humanité. Dehors, il y a les différences entre les
êtres humains. Dans l'ordre social, nous devons être
différenciés, tout un chacun doit avoir sa profession. À
l'intérieur, cependant, quand nous trouvons le pont
correct entre humain et humain, nous pouvons revivre
tout ce qui est différencié à l'extérieur, le monde
social, nous pouvons revivre chaque profession
particulière en nous. Si cet ordre social nous monte à
l'intérieur, nous trouvons la possibilité
d'expérimenter/de vivre la réalité sociale en
nous-mêmes, alors nous pourrons aller ce chemin inverse
: du Je à l'ordre social. Mais avec cela est aussi donné
que tout - aujourd'hui nous pouvons indiquer sur le
travail ; dans les prochains jours, nous verrons aussi
sur le capital - que tout le lié aux humains
particuliers s'intègre dans la société humaine. Dans le
système coopératif, dans la formation de syndicats, dans
la formation de trusts, dans le système syndical,
partout nous ressentons le besoin de trouver le chemin
du Je vers la communautalité. Mais c'est justement la
grande lutte du présent : que ce qui vit dans notre
environnement puisse aussi vraiment saisir des racines
en nous.
39
Il y a eu -
il a déjà été indiqué sur cela - un temps qui n'est pas
si loin derrière nous, il suffit de revenir au XIIIe
siècle, par exemple, lorsque l'humain était lié avec le
produit de son travail, un temps où chaque clé, chaque
serrure que l'on faisait, faisait plaisir parce qu'on y
déversait quelque chose de son propre être. Là, la part
d'héritage d'un vieil ordre social était encore imprimée
au produit. On vivait encore avec l'ordre social sans
l'égoïté pleinement éveillée. Depuis lors, cette égoïté
est arrivée à pleine apogée et force à l'intérieur de la
technique. Aujourd'hui, l'humain est au fond souvent,
même s'il travaille dans le spirituel,
extraordinairement étranger vis-à-vis du produit de son
travail. Ce que nous accomplissons dans le monde
extérieur devrait pouvoir former des racines profondes
en nous-mêmes et pouvoir se lier avec notre Je. Mais ce
ne sera le cas que si nous éduquons la vie de l'âme de
tous les côtés comme cela a été décrit ici ces derniers
jours. Parce que si nous entraînons cette vie d'âme de
cette manière, ainsi l'intérêt pour tout ce qui est
autour de nous sera de nouveau
stimulé.
40
On peut trouver beaucoup d'humains de
l'époque purement intellectualiste qui trouvent la
profession même qu'ils ont inintéressante. Elle l'est
peut-être devenue. Il doit à nouveau venir un temps où
chaque détail de la vie devient intéressant. S'il était
intéressant à cause de ce qu'il était en tant qu'objet,
ainsi il pourra devenir intéressant pour un avenir dans
lequel nous pourrons savoir pour chaque particularité
que nous accomplissons, comment elle
s'intègre/s'articule dans l'ordre social de l'humanité.
Tandis que nous avions autrefois examiné le produit,
nous allons maintenant nous intéresser au produit du
travail de l'humain ayant besoin. Alors qu'autrefois le
produit a été aimé, l'amour humain et la fraternité
humaine peuvent tout de suite entrer dans l'âme
développée ainsi que l'humain sache pourquoi il se tient
sur son poste.
41
Mais cela doit s'enraciner dans l'âme
avant que l'on ne veuille venir à une concertation sur
les déficiences sociales particulières de notre temps.
De ce point de vue, on doit
aussi embrasser du regard comment
l'Europe en est encore toujours à son combat pour
l'égoïté de l'humanité vis-à-vis de ce qui, de sa
culture d'esprit, rayonne encore de l'Asie et ce qui
provient de soubassements entièrement autres de ceux qui
existent aujourd'hui, de soubassements qui étaient
enracinés dans les âmes humaines, mais qui n'étaient pas
encore éveillés à une égoïté complète.
42
Ainsi, non seulement le présent vit
entre l'individualité et la communauté en concepts
abstraits, comme c'est souvent le cas, mais comme
quelque chose qui imprègne et traverse l'âme humaine,
qui place aujourd'hui chaque être humain individuel
comme un combattant pour son Je. Nous sommes justement
sur le chemin de trouver le rapport du Je humain à la
communauté sociale, en fait seulement au début. Et c'est
de là que s'écrivent les insuffisances du temps, que je
n'ai donc pas besoin d'énumérer dans des listes
particulières.
43
Si l'on envisage cette base
psychologique, ce soubassement spirituel, alors on verra
sous la lumière correcte maintes choses qui aujourd'hui
dans l'ordre social viennent à nous comme des exigences,
comme des besoins, comme de la misère. Nous devons avoir
le courage de nous frayer un chemin jusqu'à cette
lumière correcte. Ce n'est qu'alors qu'il se montrera si
le pessimisme est justifié, comme Herman Grimm l'a
lui-même exprimé sous une forme particulièrement
radicale, s'il est justifié de dire : seules les forces
du déclin demeurent dans notre civilisation européenne,
on peut seulement être pessimiste, on devrait même fixer
le jour d'un suicide général.
44
Oui, la question est quand même si
tout ce qui devait être vaincu pour l'Europe de
particularité asiatique est déjà vaincu, afin qu'alors
l'Europe, après s'être trouvée elle-même, puisse aussi
gagner la compréhension vers l'Est du centre du
développement mondial. D'un tel point de vue, il est à
considérer si l'on devrait regarder quelque chose, comme
le pense Herman Grimm, ou si l'on pourrait aussi penser
à ce que l'humanité a quand même la possibilité, à
partir du développement de ce qui sommeille dans son
âme, de déterminer le jour où l'on comprend - que ce
n'est pas la mort de la civilisation européenne qui doit
se tenir devant nous, mais une nouvelle
naissance.
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Si, et jusqu'où, une telle est
possible, cela devrait au moins évoqué être caractérisé
dans les prochaines conférences. |