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SIXIÈME
CONFÉRENCE
LE TEMPS
ET SES EXIGENCES
SOCIALES
Vienne, le
7 juin 1922 |
SECHSTER
VORTRAG
DIE ZEIT
UND IHRE SOZIALEN
FORDERUNGEN
Wien, 7. Juni
1922 |
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Les
références Rudolf Steiner Œuvres
complètes ga 083 167-195 (1981)
07/06/1922
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Traducteur:
FG v.01 09/09/2021 |
Editeur: SITE |
Mes chers
invités ! Les
conférences que je vais
donner dans ce qui suit
devraient absolument se
tenir sur le sol des
considérations/contemplations
qui ont déjà été
engagées par moi ici :
non pas comme si pouvait
être dit quelque chose
de significatif sur la
vie sociale du présent
en concevant des
réformes sociales à
partir d'idées d'une
manière abstraite et
utopique, mais dans le
sens où je pense que la
vision spirituelle du
monde qui a été
développée ici, si elle
se transforme en
impulsions de l'être
humain tout entier, en
mentalité humaine,
pourrait délivrer des
orientations et des
directives pour la
compréhension de la vie
sociale et aussi pour la
formation de forces de
propulsion/motivations
sociales. Les prochaines
conférences auront
toutefois à montrer
comment une telle vision
du monde sortant du
spirituel ne reste pas
plantée dans l'abstrait
et l'utopique, mais
comment elle est
prédisposée à entrer
tout de suite dans la
réalité concrète
immédiate. Aujourd'hui,
cependant, j'aimerais
jeter le pont entre les
conférences que j'ai
déjà tenues et celles
que j'ai encore
l'intention de tenir
ici.
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01
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Meine sehr
verehrten Anwesenden!
Die Vorträge, die ich im
folgenden halten werde,
sollen durchaus auf dem
Boden der Betrachtungen
stehen, die von mir hier
schon angestellt worden
sind: nicht, als ob über
das soziale Leben der
Gegenwart dadurch etwas
Erhebliches gesagt
werden könnte, daß man
sich in irgendeiner
abstrakten utopistischen
Weise aus Ideen soziale
Reformen ausdenkt,
sondern in dem Sinne,
daß ich meine, die
geistige Weltanschauung,
die hier entwickelt
worden ist, könne, wenn
sie sich in Impulse des
ganzen Menschen, in
menschliche Gesinnung
verwandelt, Richtlinien
und Orientierungen
abgeben zum Verständnis
des sozialen Lebens und
auch zur Ausgestaltung
sozialer Triebkräfte.
Die nächsten Vorträge
werden uns allerdings zu
zeigen haben, wie eine
solche auf das Geistige
ausgehende
Weltanschauung nicht im
Abstrakten und
Utopistischen
stehedOnleibt, sondern
wie sie gerade dazu
veranlagt ist, in die
unmittelbare konkrete
Wirklichkeit einzugehen.
Heute möchte ich aber
die Brücke schlagen
zwischen den Vorträgen,
die ich schon gehalten
habe, und denen, die ich
noch gedenke, hier zu
halten.
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Qui saisis de
l'œil le sens entier des
conférences jusqu'à
présent devra déjà se
dire qu'avec ce qui a
été présenté ici n'était
pas pensée une quelque
façon de voir la vie
pour l'ermitage, pour
une vie contemplative
dans une chambre
tranquille/silencieuse,
mais qu'une conception
de la vie, qui a aussi
son côté social, doit
être suggérée, qui peut
en quelque sorte
conduire non seulement
dans le monde spirituel
comme tel, mais aussi
dans le monde spirituel
et d'âme qui nous
entoure immédiatement
dans nos
prochains/cohumains.
Aujourd'hui, il est
toutefois plus facile de
parler sur des questions
sociales si l'on ne se
sent pas appartenir à
une quelque orientation
de parti. Là, on a dans
une certaine mesure ses
programmes, là on a les
idées fortement gravées
et on peut dire : C'est
le moment ! Telles sont
les exigences du temps !
- Mais il ne peut être
parti ici d'un tel
modèle de parti
fortement gravé. Car
tout d'abord, je suis
pleinement convaincu
qu'il n'y a en fait
aucun parti - pour
le dire de manière assez
radicale - qui
n'ait dans une certaine
mesure raison avec ce
qu'il prétend. Il s'agit
seulement que les partis
ne reconnaissent
ordinairement pas les
limites de ce qu'ils
peuvent prétendre. D'un
autre côté, je ne crois
pas non plus qu'une
quelque orientation de
parti ait à nouveau
complètement raison,
mais bien plus doive à
nouveau avoir tord dans
un certain sens.
Seulement il s'agit
aussi là à nouveau de ce
dont on peut très bien
comprendre ce tort,
justement par la
spécificité de
l'observation humaine du
monde.
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02
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Wer den ganzen
Sinn der bisherigen
Vorträge ins Auge faßt,
der wird sich schon
sagen müssen, daß mit
dem, was hier ausgeführt
worden ist, nicht
irgendeine
Lebensauffassung für die
Einsiedelei, für ein
beschauliches [167]
Leben im stillen
Kämmerlein gemeint war,
sondern daß eine
Auffassung des Lebens,
die auch ihre soziale
Seite hat, angedeutet
werden sollte, die
gewissermaßen
hineinführen kann nicht
nur in die geistigen
Welten als solche,
sondern auch in die
Geistes- und Seelenwelt,
die uns unmittelbar in
unseren Mitmenschen
umgibt. Es ist heute
allerdings leichter,
über soziale Fragen zu
sprechen, wenn man sich
irgendeiner
Parteirichtung angehörig
fühlt. Da hat man
gewissermaßen seine
Programme, da hat man
die festgeprägten Ideen
und kann sagen: Das ist
die Zeit! Das sind die
Forderungen der Zeit! -
Aber von einer solchen
festgeprägten
Parteischablone kann
hier ganz gewiß nicht
ausgegangen werden. Denn
erstens bin ich voll
davon überzeugt, daß es
eigentlich - es ist das
etwas radikal gesprochen
- keine Partei gibt, die
nicht in irgendeiner
Weise mit dem, was sie
behauptet, recht hat. Es
handelt sich nur darum,
daß die Parteien
gewöhnlich nicht die
Grenzen desjenigen
erkennen, bis zu dem hin
sie eben irgend etwas
behaupten können.
Andererseits glaube ich
auch nicht, daß
irgendeine
Parteirichtung wiederum
vollständig recht hat,
vielmehr muß sie in
einem gewissen Sinne
wieder unrecht haben.
Nur handelt es sich auch
da wiederum darum, daß
man dieses Unrecht ganz
gut verstehen kann, eben
aus der besonderen Natur
menschlicher
Weltbetrachtung heraus.
|
On peut donc
aussi photographier un
arbre correctement
seulement de différents
côtés. Tout ce qui est
faire valoir
ordinairement comme des
tendances de parti peut
vous apparaitre comme
des photographies de la
vie de différents côtés.
Ensuite, les humains se
rassemblent et se
comportent avec leurs
différents points de vue
comme d'autres le
feraient - toutefois il
n'y a pas cela sur ce
domaine - qui verraient
la photo d'un arbre de
la droite et diraient :
Oui, c'est une prise de
vue complètement fausse.
- Ils connaissent en
fait seulement la photo
de gauche. Je suis donc
pleinement conscient de
tout ce qui peut être
contesté d'un certain
point de vue par rapport
aux façons de voir
présentées ici ; et s'il
s'agissait d'exposer
tout ce qui s'oppose,
cela ne serait pas si
extraordinairement
difficile du point de
vue de la vision du
monde représentée ici.
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03
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Man kann ja
auch einen Baum nur von
verschiedenen Seiten aus
richtig photographieren.
Alles was gewöhnlich als
Parteirichtungen geltend
gemacht wird, kann einem
doch vorkommen wie
Photographien des Lebens
von verschiedenen Seiten
aus. Dann kommen die
Menschen zusammen und
benehmen sich eigentlich
so mit ihren
verschiedenen
Standpunkten, wie sich
andere benehmen würden -
allerdings auf diesem
Gebiete gibt es das
[168] nicht -, die die
Photographie eines
Baumes von rechts sehen
würden und sagten: Ja,
das ist eine ganz
falsche Aufnahme. - Sie
kennen nämlich nur die
Aufnahme von links. So
ist mir auch alles, was
von einem gewissen
Gesichtspunkt aus gegen
die hier vorgebrachten
Anschauungen eingewendet
werden kann, voll
bewußt; und wenn es
darauf ankäme, alles
Gegnerische auszuführen,
so würde das gerade vom
Gesichtspunkt der hier
vertretenen
Weltanschauung aus gar
nicht so außerordentlich
schwerfallen.
|
Je dois le dire
d'emblée afin que puisse
être envisagé comment la
seule façon d'arriver à
une vision plus vivante
dans cette direction est
d'essayer d'aborder la
vie sociale et les
problèmes sociaux sous
différents angles dans
les exposés qui suivent.
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04
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Das muß ich
vorausschicken, damit
eingesehen werden kann,
wie man nur dadurch, daß
in den folgenden
Vorträgen versucht
werden wird, von den
verschiedensten
Gesichtspunkten aus dem
sozialen Leben und den
sozialen Problemen
näherzukommen, zu einer
lebensvollen Auffassung
in dieser Richtung
kommen kann.
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Il est beaucoup
parlé de revendications
sociales à notre époque. Mais si nous
regardons la vie
historique de l'humanité
sans parti pris, alors
nous trouvons que cela
est le cas en premier au
cours du développement
de l'humanité depuis une
période relativement
courte. Certes, il y a
toujours eu des
revendications sociales,
des aspirations sociales
; qu'elles se produisent
d'une manière formulée,
je voudrais dire
formulée en théorie
abstraite, qui est
essentiellement une
caractéristique des
temps les plus récents.
Et si l'on tente de
savoir pourquoi presque
chaque humain parle
aujourd'hui de
revendications sociales,
on s'aperçoit qu'il n'y
a peut-être jamais eu
d'époque avec des
impulsions antisociales
aussi fortes que la
nôtre.
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05
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Von sozialen
Forderungen wird in
unserer Zeit sehr viel
geredet. Aber wenn wir
unbefangen das
geschichtliche Leben der
Menschheit betrachten,
dann finden wir, daß das
im Entwickelungsgang der
Menschheit erst seit
einer verhältnismäßig
kurzen Zeit der Fall
ist. Gewiß, soziale
Forderungen, soziale
Bestrebungen hat es
immer gegeben; daß sie
in einer formulierten
Weise, ich möchte sagen,
zur abstrakten Theorie
formuliert, auftreten,
das ist im Grunde
genommen ein
Charakteristikon erst
der allerneuesten Zeit.
Und wenn man versucht
dahinterzukommen, warum
eigentlich heute fast
jeder Mensch von
sozialen Forderungen
redet, so sieht man, daß
vielleicht keine Zeit so
starke antisoziale
Triebe hatte als gerade
die unsrige.
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Certes, lorsque
le besoin immédiat de la
vie est pressant,
lorsque la misère frappe
à nos portes, alors nous
nous trouvons confrontés
à des impulsions
sociales. Mais quand il
est parlé d'exigences
sociales, on pense quand
même en fait encore
autre chose, on pense
les sentiments, les
sensations qui peuvent
vivre dans l'humain en
rapport à ce qu'il n'est
pas seulement un être
séparé, mais qu'il doit
se mouvoir parmi
d'autres humains,
qu'elle doit travailler
parmi et avec d'autres
humains, qu'il serait là
pour la satisfaction de
lui-même et pour le
salut d'autres humains.
Et à cet égard, les
humains d'autres
époques, aussi paradoxal
que cela puisse sonner
aujourd'hui, se tenaient
au fond en fait plus
proches les uns des
autres qu'ils ne se
tiennent aujourd'hui. Et
cela au fond avec droit
! Avec droit, parce qu'à
notre époque nous vivons
dans une époque
historique qui, comme
les conférences passées
l'ont déjà indiqué, a
fait émerger des forces
spéciales des
soubassements de la
nature humaine, en
particulier à
l'intérieur du monde
civilisé, forces qui
sont particulièrement
adaptées aux côtés
décrits, mais qui sont
moins appropriées pour
stimuler intérieurement
vivaces à l'humain les
instincts sociaux, les
impulsions sociales, qui
étaient pourtant
disponibles aux époques
antérieures, même si
elles ne le sont plus,
d'une façon conforme
pour l'époque actuelle.
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06
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Gewiß, wenn die
unmittelbare Not des
Lebens drängt, wenn das
Elend an unsere Türen
pocht, dann finden wir
uns aufgefordert zu
sozialen Impulsen. Aber
[169] wenn von sozialen
Forderungen die Rede
ist, meint man doch
eigentlich noch etwas
anderes, meint man die
Gefühle, die
vEmpfindungen, die in
dem Menschen leben
können in bezug darauf,
daß er nicht nur ein
abgesondertes Wesen ist,
sondern daß er sich
bewegen muß unter
anderen Menschen, daß er
unter und mit anderen
Menschen arbeiten muß,
daß er sich selbst zur
Befriedigung und anderen
Menschen zum Heil da
sei. Und in bezug darauf
standen sich eigentlich
die Menschen
verflossener
Zeitepochen, so paradox
das heute klingt, im
Grunde genommen näher,
als sie sich heute
stehen. Und das im
Grunde genommen mit
Recht! Mit Recht
deshalb, weil wir in
unserer Zeit in einer
geschichtlichen Epoche
leben, die - das haben
die vergangenen Vorträge
schon angedeutet -
besondere Kräfte
herausgeholt hat aus den
Untergründen der
menschlichen Natur,
insbesondere innerhalb
der zivilisierten Welt,
Kräfte, die nach der
dargestellten Seite hin
besonders tauglich sind,
die aber weniger dazu
tauglich sind, innerlich
im Menschen die sozialen
Instinkte, die sozialen
Impulse lebendig
anzuregen, die doch,
wenn auch in einer für
die heutige Zeit nicht
mehr angemessenen Art,
für frühere Zeitepochen
vorhanden waren.
|
Nous jetons un
regard rétrospectif sur
une évolution humaine
qui repose derrière nous
: en trois ou quatre
siècles la faculté
humaine, la force de
l'âme humaine s'est
coltiné vers le haut de
l'intérieur de l'âme
humaine, que l'on peut
considérer comme la
force intellectuelle,
comme la force de la
raison analytique, que
peut considérer plus ou
moins la synthétiquement
raisonnable
contemplation du monde.
Cette observation du
monde a accompli sa
grandeur dans le domaine
de la façon de voir de
la nature. Elle peut
mener l'humain très loin
lorsqu'il s'agit de
développer son
maniement, ses échanges
avec la nature
extérieure. Mais la
question se pose de
savoir si ce serait
alors possible que cette
force, qui j'aimerais
dire, forme la
splendeur, le triomphe,
des temps récents,
serait aussi
immédiatement appropriée
à la médiation des
échanges de l'humain
avec l'humain. Un aperçu
clair en cette question
peut, au fond, seul
éclairer les exigences
sociales de l'époque
récente. Ces
revendications sociales
pourraient notamment,
comme elles sont
habituellement
formulées, être
seulement une sorte de
façon de voir
superficielle, dans une
certaine mesure
seulement le symptôme de
quelque chose reposant
beaucoup plus profond
dans l'humain. Ceci
vient particulièrement
en question pour une
considération
spirituelle-scientifique.
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07
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Wir schauen auf
eine menschliche
Entwickelung zurück, die
hinter uns liegt: in
drei bis vier
Jahrhunderten hat sich
die menschliche
Fähigkeit, die
menschliche Seelenkraft
aus dem Innern der
menschlichen Seele
heraufgerungen, welche
man als die
intellektuelle, als die
Kraft des Verstandes,
der mehr oder weniger
vernünftigen
Weltenbetrachtung
ansehen kann. Diese
Weltenbetrachtung hat
ihr Großartiges
geleistet auf dem
Gebiete der
Naturanschauung. Sie
kann den Menschen
ungeheuer weit führen,
wenn es sich darum
handelt, seinen [170]
Umgang, seinen Vekehr
mit der äußeren Natur zu
entwickeln. Aber die
Frage entsteht, ob es
denn möglich sei, daß
diese Kraft, die, ich
möchte sagen, den Glanz,
den Triumph der neuesten
Zeit bildet, unmittelbar
auch geeignet sei, den
Verkehr des Menschen mit
dem Menschen zu
vermitteln. Eine klare
Einsicht in diese Frage
kann im Grunde genommen
allein auch über die
sozialen Forderungen der
neuesten Zeit aufklären.
Diese sozialen
Forderungen könnten
nämlich so, wie sie
gewöhnlich formuliert
werden, nur eine Art
Oberflächenanschauung,
gewissermaßen nur das
Symptom sein für etwas
viel tiefer im Menschen
Liegendes. Das kommt
insbesondere für eine
geisteswissenschaftliche
Betrachtung in Frage.
|
Si, cependant,
nous regardons à nouveau
avec un regard impartial
la manière dont les
arrangements sociaux,
les contextes sociaux
humains sont apparus à
des époques plus
anciennes, oui, comment
ils apparaissent encore
aujourd'hui, jusqu'aux
cartels, jusqu'aux
trusts, alors nous
devons quand même dire :
les forces dominantes ne
sont pas là-dedans au
fond pas les
intellectualistes, pas
celles de la
contemplation
synthétiquement
rationnelle de la vie,
mais sont des instincts
de vie, des sentiments
intérieurs et
inconscients. Et si nous
devions faire des
arrangements sociaux à
partir de ce qui s'avère
aussi grandiose que la
puissance intellectuelle
dans la façon de voir de
la nature, ils auraient
probablement très peu de
viabilité. Car il n'est
quand même pas dépourvu
de signification que
cette force de
l'intellect se soit
avérée particulièrement
significative dans la
contemplation de la
nature dépourvue de vie,
et que l'humain, qui
veut seulement avoir une
vision de la nature, qui
ne veut pas se hisser
jusqu'à une
contemplation des choses
conforme à l'esprit, se
tient devant une énigme
lorsqu'il s'agit de se
hisser avec sa façon de
voir du dépourvu de vie
au vivant. De ce qui,
par sa façon intérieure,
a une grande
signification pour le
non-vivant, pour le
mort, n'est pas permis
d'être surprenant qu'il
ne puisse avoir la même
force portante, la même
fécondité, pour ce qui
est non seulement
vivant, mais qui devrait
se développer vers
dehors comme
façonnements humains
sociaux à puissance
d'âme.
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08
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Wenn wir aber
wiederum mit
unbefangenem Blick
hinschauen auf die Art
und Weise, wie soziale
Gestaltungen, soziale
Menschenzusammenhänge in
älteren Zeitepochen
entstanden sind, ja, wie
sie im Grunde genommen
vielfach noch heute
entstehen, bis zu den
Kartellen, bis zu den
Trusts hin, so müssen
wir doch sagen: die
beherrschenden Kräfte
sind darinnen im Grunde
nicht die
intellektualistischen,
nicht die der
vernünftigen Betrachtung
des Lebens, sondern sind
Lebensinstinkte, sind
innere, unbewußte
Empfindungen. Und
sollten wir aus dem, was
sich so großartig als
die intellektualistische
Kraft in der
Naturanschauung erweist,
soziale Gestaltungen
vollziehen, so würden
sie wahrscheinlich nur
eine sehr geringe
Lebensfähigkeit haben.
Denn es ist doch nicht
bedeutungslos, daß diese
Kraft des Intellekts
sich besonders bedeutsam
erwiesen hat in der
Betrachtung der leblosen
Natur und daß der
Mensch, der nur
Naturanschauung haben
will, der nicht bis zu
einer geistgemäßen
Betrachtung der Dinge
heraufrücken will, vor
einem ihm unlösbaren
Rätsel steht, wenn es
sich darum [171]
handelt, mit seiner
Anschauung aus dem
Leblosen in das
Lebendige
heraufzudringen. Von
dem, was geradezu durch
seine innere Artung für
das Unlebendige, für das
Tote, seine große
Bedeutung hat, darf es
nicht verwunderlich
sein, wenn es nicht
dieselbe Tragkraft,
dieselbe Fruchtbarkeit
haben kann für das, was
nicht nur lebendig ist,
sondern was sich als
seelenhafte soziale
Menschengestaltungen
herausbilden soll.
|
Et ainsi nous
pouvons dire : dans
certaines régions
subconscientes de l'âme,
les forces qui étaient
efficaces dans les
façonnements sociaux
prévalent ; mais d'un
autre côté, l'humain
doit à l'époque actuelle
deux des plus fortes
impulsions socialement
efficaces avec leurs
caractéristiques
particulières. Et tout
de suite pour ces deux
impulsions sociales
agissant fortement, il
doit rechercher
l'intégration,
l'orientation à
l'intérieur de toute la
vie sociale.
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09
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Und so können
wir sagen: In gewissen
unterbewußten
Seelenregionen walten
die Kräfte, die wirksam
waren in den sozialen
Gestaltungen; aber auf
der anderen Seite
verdankt der Mensch der
heutigen Zeitepoche mit
ihren besonderen
Eigentümlichkeiten zwei
der stärksten sozial
wirksamen Impulse. Und
gerade für diese zwei
starken sozial wirkenden
Impulse muß er die
Eingliederung, die
Orientierung suchen
innerhalb des ganzen
sozialen Lebens.
|
L'une des
questions sociales les
plus importantes de
notre époque m'est venue
devant l'âme lorsqu'il y
a trente ans,
j'entrepris l'essai de
considérer le problème
de la liberté de
l'humain à l'intérieur
de toute la vie
sociétale de l'homme.
Cette expérience de
liberté est en fait
fondamentalement aussi
vieille que la vie
intellectuelle. En ce
que la vie
intellectuelle éleva
l'humain jusqu'à la
saisie de la pensée
pure, par laquelle il
saisit aussi les
phénomènes de la nature,
il devient pour première
fois conscient de sa
liberté. Les temps
anciens ont mélangé dans
toute la vie des
pensées, quelque chose
qui était seulement le
résultat de processus
organiques, qui était
instinctivement enraciné
dans les régions
inconscientes de la
volonté ou
inconsciemment enraciné
dans la vie
émotionnelle/des
sensations. Voir aussi
clair à travers quelque
chose, aussi
transparent, comme c'est
le cas dans la pensée,
quand la pensée se
balance (Ndt: à la
manière de la lutte
suisse ?) vers en haut
en lois de la nature
clairement saisies,
mathématiquement
formulées, pour saisir
quelque chose d'aussi
clair, pour le saisir de
telle sorte qu'on y
fiche tout son être, est
seulement devenu
possible à l'humain dans
le temps où il s'est
conquis la pensée pure,
qui inspira Copernic,
Galilei et les autres
aux suivi les recherches
de science de la nature
les plus récentes. Ainsi
l'expérience de la
liberté, est tout de
suite pendante à ce qui
conduit hors des
puissances instinctives
qui étaient socialement
façonnantes auparavant.
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10
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Mir trat eine
der bedeutsamsten
sozialen Fragen der
Gegenwart vor die Seele,
als ich vor dreißig
Jahren den Versuch
unternahm, das Problem
der Freiheit des
Menschen innerhalb des
ganzen
gesellschaftlichen
Lebens der Menschen ins
Auge zu fassen. Dieses
Freiheitserlebnis ist
eigentlich im Grunde
genommen so alt wie das
intellektuelle Leben.
Indem das intellektuelle
Leben den Menschen
heraufhob bis zum
Ergreifen des reinen
Gedankens, durch den er
dann auch die
Naturerscheinungen
erfaßt, wird er sich
erst seiner Freiheit
bewußt. Ältere Zeiten
haben in alles
Gedankenleben noch
irgend etwas
hineingemischt, was nur
Ergebnis organischer
Vorgänge war, was in den
unbewußten
Willensregionen
instinktiv oder auch im
Gefühlsleben unbewußt
wurzelte. So klar, so
durchsichtig hell etwas
zu durchschauen, wie das
im Denken der Fall ist,
wenn das Denken sich
aufschwingt [172] zu
klar erfaßten,
mathematisch
formulierten
Naturgesetzen, etwas so
klar zu erfassen, zu
ergreifen, daß man mit
seiner ganzen Wesenheit
darinnensteckt, ist dem
Menschen erst möglich
geworden in der Zeit,
als er sich zu dem
reinen Denken erhoben
hat, das Kopernikus,
Galilei und ihre
Nachfolger zu der
neueren
naturwissenschaftlichen
Forschung inspiriert
hat. So hängt gerade das
Freiheitserlebnis
zusammen mit dem, was
herausführt aus den
instinktiven Mächten,
die früher sozial
gestaltend waren.
|
Mais avec cela,
si l'on aborde
maintenant le problème
de la liberté en toute
gravité, on est jeté un
moment dans une sorte de
vide que l'on ressent
quand on fait
sérieusement avec cela -
avec tous les frissons
que le vide, j'aimerais
dire, le néant peut
seulement infuser à
l'humain. On arrive
notamment à ce qui suit
: en des époques
antérieures, quand
l'humanité était plus
naïve à l'égard de la
vie de l'âme, quand elle
n'était pas parvenue à
la conscience qui règne
dans les temps modernes,
là pouvait vivre des
façons de voir qui
étaient plus picturales,
qui ne se déroulaient
pas en des pensées
pures, abstraites. De
telles pensées
picturales sont
cependant nécessaires si
l'on veut entrer dans la
vie sociale compliquée
de l'homme. Ce qui nous
conduit à comprendre
comment trouver notre
place dans le monde ne
peut jamais être
identifié par une pensée
abstraite.
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11
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Damit aber ist
man, wenn man nun im
vollen Ernste an das
Freiheitsproblem
herandringt, für eine
Weile wie in eine Art
Leerheit geworfen, die
man empfindet, wenn man
eben damit ernst macht -
mit allen Schauern, die
das Leere, ich möchte
sagen, das Nichts
überhaupt nur dem
Menschen einflößen kann.
Man kommt namentlich auf
folgendes: In früheren
Zeitepochen, wo die
Menschheit in bezug auf
das Seelenleben naiver,
wo sie nicht bis zu der
Bewußtheit
heraufgekommen war, die
in der neueren Zeit
waltet, da konnten
Anschauungen leben, die
mehr bildhaft waren, die
nicht im reinen,
abstrakten Gedanken
verliefen. Solche
bildhaften Gedanken aber
braucht man, wenn man
sich hineinstellen will
in das komplizierte
soziale Menschenleben.
Niemals kann das, was
uns dazu führt, zu
verstehen, wie wir
unseren Platz in der
Welt finden sollen,
ausgemacht werden durch
einen abstrakten
Gedanken.
|
Maintenant,
dans les conférences de
ces derniers jours, j'ai
discuté comment le
développement
scientifique-spirituel
des pensées mortes,
abstraites conduit à
nouveau aux pensées
vivantes, à travers
lesquelles on peut donc
réellement pénétrer non
seulement dans la nature
inorganique, dépourvue
de vie, mais dans les
façonnements de la
nature vivante, dans
l'intérieur aussi des
mondes d'âmes. Mais avec
cela, l'humain, en ce
qu'il saisit de l'œil ce
développement le plus
moderne, approche à
nouveau avec sa
conscience ce qui était
disponible autrefois,
aux époques antérieures,
de façon instinctive. Je
sais que beaucoup de
gens aujourd'hui ont
encore un frisson de
recul quand on leur dit
: ce qui a régné
inconsciemment aux
époques précédentes, ce
qui a fertilisé la
fantaisie à partir de
l'inconscient, et ainsi
de suite, cela peut être
amené dans la conscience
par un développement de
l'âme tel que je l'ai
décrit. Et l'on flaire
bientôt que derrière une
telle exigence se cache
quelque chose comme une
sorte de philistrosité,
une sorte maîtrise
d'école, qui veut
transférer la naïveté
dans la conscience. On
ne frissonnera de
nouveau dans la
conscience devant un tel
chemin qu'aussi
longtemps qu'on ne sait
pas que cette expérience
dans la naïveté, qui
convenait
instinctivement à
l'homme au premier
abord, se produit à
nouveau, malgré la
conscience de la pensée
vivante. Mais cette
pensée vivante nous
conduit alors aussi dans
les concepts fluctuants
qui se jouent dans la
vie sociale.
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12
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Nun habe ich in
den Vorträgen der
letzten Tage
auseinandergesetzt, wie
die
geisteswissenschaftliche
Entwickelung von dem
abstrakten, toten
Gedanken wiederum
hinführt zu dem
lebendigen Gedanken,
durch den man ja
tatsächlich nicht nur in
die unorganische,
leblose Natur eindringen
kann, sondern in die
Gestaltungen der [173]
lebendigen Natur, in das
Innerliche auch der
seelischen Welten. Damit
aber nähert sich der
Mensch, indem er diese
allermodernste
Entwickelung ins Auge
faßt, mit seinem
Bewußtsein wiederum dem,
was einstmals, in
früheren Zeitepochen, in
instinktiver Art
vorhanden war. Ich weiß,
daß heute noch viele
Menschen davor
zurückschaudern, wenn
man ihnen sagt: was
unbewußt gewaltet hat in
früheren Zeitepochen,
was aus dem Unbewußten
heraus die Phantasie
befruchtet hat und so
weiter, das kann durch
solche
Seelenentwickelung, wie
ich sie geschildert
habe, ins Bewußtsein
heraufgehoben werden.
Und gleich wittert man,
daß dann hinter einer
solchen Forderung etwas
stecke wie eine Art
Philistrosität, eine Art
Schulmeisterei, welche
die Naivität überführen
will in Bewußtheit. Man
wird nur so lange vor
einem solchen Wege in
die Bewußtheit
zurückschaudern, so
lange man eben nicht
weiß, daß jenes Erleben
in der Naivität, das
zunächst den Menschen
instinktiv eignete,
wiederum hergestellt
wird, trotz der
Bewußtheit des
lebendigen Denkens. Aber
dieses lebendige Denken
führt uns dann auch
hinein in die
fluktuierenden Begriffe,
die sich im sozialen
Leben abspielen.
|
Pour cela,
j'aimerais tout d'abord
aujourd'hui seulement
une chose en manière
d'introduction. On parle
par exemple, dans le
présent,
extraordinairement
beaucoup de capitalisme,
de la fonction du
capital dans l'ordre
social. Il y a
d'innombrables
définitions de ce qu'est
le capital. Souvent, ces
définitions très
colorées à la mesure de
partis. Mais derrière
cette diversité de
définitions du capital,
est fiché encore quelque
chose de tout autre. On
doit seulement être
clair à soi sur ce que
ce qui vit dans la
structure sociale de
l'humanité comme le
capitalisme, par
exemple, ne peut pas
être saisi dans sa
fonction avec des
concepts contourés de
manière aiguë, mais que
précisément à cette fin
on a besoin de ces
concepts vivants
qu'avaient autrefois la
vie naïve instinctive de
l'âme et que la vie
consciente de l'âme
peuvent à nouveau
recevoir. Les humains
devraient se regarder
seulement une fois ce
que le capital
signifiait, par exemple,
en Europe centrale, en
Allemagne, où une
certaine évolution
sociale avait commencé
plus tard qu'en
Angleterre, et ce que le
capital signifiait en
Angleterre, où, quand
une certaine évolution
sociale avait commencé,
le capital commercial
était là simplement par
les étapes précédentes
de la vie économique
pour justifier ce qui
devait être fourni en
Allemagne sans capital
commercial, par d'autres
créations de capital. Si
l'on regarde sur ce qui
était le rôle du capital
en Europe centrale et ce
qu'il était en
Angleterre, alors on
trouve très vite que
l'on ne peut rien avoir
de bien défini avec ses
concepts, qui devraient
englober la vie sociale,
aussi dans ses formes
particulières/façonnements
particuliers, mais que
l'on doit avoir quelque
chose qui attaque la
réalité immédiate à un
endroit qui est
intérieurement élastique
dans l'idée elle-même,
pour que ça puisse se
mouvoir plus loin à
d'autres formes de la
même structure sociale.
Et parce que nous vivons
à une époque qui est
presque attirée par
l'intellectualisme, qui
peut seulement vivre en
des concepts fortement
contourés, il est
nécessaire que, pour
parvenir à une
compréhension des
exigences sociales, nous
trouvions le moyen de
sortir de
l'intellectualisme et de
pénétrer dans le monde
vivant des pensées, qui
peut alors à nouveau se
transposer en des
impulsions sociales
telles qu'elles sont
venues des instincts
dans les anciennes
époques de l'évolution
de l'humanité.
|
13
|
Dafür möchte
ich zunächst heute nur
einleitungsweise auf
eines hinweisen. Man
redet zum Beispiel in
der Gegenwart
außerordentlich viel von
Kapitalismus, von der
Funktion des Kapitals in
der sozialen Ordnung. Es
gibt unzählige
Definitionen von dem,
was Kapital ist. Oftmals
sind diese Definitionen
sehr parteimäßig
gefärbt. Aber hinter
dieser Verschiedenheit
der Definitionen des
Kapitals steckt noch
etwas ganz anderes. Man
muß sich nur klar sein
darüber, daß auch das,
was so in der sozialen
Struktur der Menschheit
lebt wie zum Beispiel
der Kapitalismus, in
seiner Funktion eben
nicht mit [174] scharf
konturierten Begriffen
erfaßt werden kann,
sondern daß man gerade
dazu jene lebendigen
Begriffe braucht, die
einstmals das
instinktive naive
Seelenleben hatte und
die heute wiederum das
bewußte Seelenleben
bekommen kann. Es sollen
sich die Menschen nur
einmal umsehen, was zum
Beispiel Kapital in
Mitteleuropa, in
Deutschland bedeutete,
wo eine gewisse soziale
Entwickelung später
eingesetzt hatte als in
England, und was Kapital
in England bedeutet, wo,
als eine gewisse soziale
Entwickelung einsetzte,
einfach durch die
vorherigen Stadien des
ökonomischen Lebens
Handelskapital da war
zur Begründung
desjenigen, was in
Deutschland ohne
Handelskapital, durch
andere
Kapitalschöpfungen
geleistet werden mußte.
Schaut man auf das hin,
was die Rolle des
Kapitals in Mitteleuropa
war und was sie in
England war, dann findet
man sehr bald, daß man
mit seinen Begriffen,
die das soziale Leben,
auch in seinen einzelnen
Gestaltungen, umfassen
sollen, nichts scharf
Konturiertes haben kann,
sondern daß man etwas
haben muß, was die
unmittelbare
Wirklichkeit angreift an
einer Stelle, welche in
der Idee selber
innerlich elastisch ist,
so daß es sich
fortbewegen kann zu
anderen Gestaltungen
derselben sozialen
Struktur. Und weil wir
in einem Zeitalter
leben, das geradezu auf
den Intellektualismus
hin erzogen ist, der nur
in scharf konturierten
Begriffen leben kann,
ist notwendig, daß wir,
um zum Verständnis der
sozialen Forderungen zu
kommen, uns aus dem
Intellektualismus heraus
zur lebendigen
Gedankenwelt finden, die
sich dann wiederum in
solche sozialen Impulse
umsetzen kann, wie sie
in älteren Epochen der
Menschheitsentwickelung
aus den Instinkten
kamen.
|
La vision du
monde qui est pensée ici
ne devrait pas être une
quelque chose théorique.
On lui objecte souvent
du dogmatisme, et on lui
objecte aussi, où elle
devrait parler sur de la
vie sociale, qu'elle
chercherait des utopies,
c'est-à-dire du
dogmatique. Tout cela
est infondé. Car ce dont
il s'agit, ce n'est pas
du tout ce que l'on
saisit dans l'un ou
l'autre concept ; c'est
une certaine attitude à
l'égard de l'ensemble de
la vie, à l'égard du
physique, de ce qui est
d'âme, du spirituel, une
attitude à la capacité à
saisir de façon réaliste
ce tout de la vie dans
ses façonnements
concrets particuliers.
|
14
|
Die
Weltauffassung, die hier
gemeint ist, soll eben
nicht irgend etwas
Theoretisches sein. Man
wirft gerade [175] ihr
oftmals Dogmatismus vor,
wirft ihr auch, wo sie
über soziales Leben
reden soll, vor, daß sie
nach Utopien ausschaue,
also nach Dogmatischem.
Alles das ist
unbegründet. Denn worauf
es ankommt, ist gar
nicht das, was man in
den einen oder anderen
Begriff faßt, es ist
eine bestimmte
Einstellung auf das
Gesamtleben, auf das
physische, das
seelische, das geistige
Gesamtleben, eine
Einstellung auf die
Fähigkeit, dieses
Gesamtleben in seinen
einzelnen konkreten
Gestaltungen
wirklichkeitsgemäß zu
erfassen.
|
Mais par cela
s'ouvre une certaine
perspective sur
d'importantes exigences
sociales de notre temps
: si l'on considère la
vie humaine elle-même
avec les moyens d'une
façon de voir
spirituelle, comme je
l'ai développée, alors
on trouve qu'aussi la
vie humaine
particulière, tout comme
le développement de
toute l'humanité dans
l'histoire, est soumise
à certaines phases. Et
ces phases, qui sont
aussi sous les yeux
d'une considération
superficielle, se
dévoilent seulement dans
leur essence quand on
regarde les pendants
spirituels. La se
montre, par exemple,
comment ni l'enfant dans
les premières années de
sa vie, ni aussi
l'enfant en âge
d'obligation scolaire
primaire, ni aussi en
fait le jeune avant
l'âge de vingt ans
vivent avec une dévotion
intérieure et une
plénitude dans ce qui
est apparu comme une
manière intellectualiste
de penser dans
l'évolution de
l'humanité.
Fondamentalement, nous
ne saisissons
l'intellectualisme en
nous-mêmes à partir
d'une sympathie
intérieure que lorsque
nous sommes entrés dans
l'âge plus mûr des
années de la vingtaine.
C'est là que nous
commençons à ressentir
l'intellectualisme comme
un système osseux d'âme
intérieur. Jusque là,
nous ressentons en fait
notre vie ainsi, même si
c'est instinctivement,
comme si elle devait se
durcir en premier
intérieurement en une
certaine manière selon
des directives telles
qu'elles apparaissent
alors comme ce système
d'âme osseux. Mais toute
notre vie sociale, qui
est façonnée de manière
compréhensible par les
adultes, est imprégnée
de ce qui est influencé
d'une certaine manière
par cet
intellectualisme, même
si l'intellectualisme
lui-même ne peut être
socialement créatif. Il
s'écoule dans ce qui est
devenu incertain dans
les instincts. Et ainsi
nous avons dans notre
formation/façonnement
social actuel une
interaction inorganique
des instincts devenus
incertains et de ce que
l'intellectualisme veut
dans la vie sociale et
quand même n'y
colle/correspond pas.
|
15
|
Dadurch aber
eröffnet sich auf
wichtigste soziale
Forderungen unserer Zeit
eine gewisse
Perspektive: Wenn man
mit den Mitteln einer
geistigen Anschauung,
wie ich sie entwickelt
habe, das menschliche
Leben selber betrachtet,
dann findet man, daß
auch das einzelne
individuelle
Menschenleben, wie die
Entwickelung der
Gesamtmenschheit in der
Geschichte gewissen
Phasen unterworfen ist.
Und diese Phasen, die
auch einer
Oberflächenbetrachtung
vor Augen liegen,
enthüllen sich in ihrem
Wesen erst, wenn man in
die geistigen
Zusammenhänge
hineinschaut. Da zeigt
sich zum Beispiel, wie
weder das Kind in den
ersten Lebensjahren,
noch auch das Kind im
volksschulpflichtigen
Lebensalter, noch auch
eigentlich der junge
Mensch vor dem
zwanzigsten Lebensjahr
mit innerer Hingabe voll
in dem lebt, was als
intellektualistische
Denkweise heraufgekommen
ist in der Entwickelung
der Menschheit. Im
Grunde genommen erfassen
wir in uns den
Intellektualismus erst
aus einer inneren
Sympathie, wenn wir in
das reifere Lebensalter
der Zwanzigerjahre
getreten sind. Da
beginnen wir, den
Intellektualismus wie
ein inneres seelisches
Knochensystem zu
empfinden. Bis dahin
fühlen wir eigentlich
unser Leben so, wenn
auch instinktiv, als ob
es sich erst [176]
innerlich in einer
gewissen Weise erhärten
sollte nach solchen
Richtlinien, die dann
als dieses seelische
Knochensystem auftreten.
Aber unser ganzes
soziales Leben, das in
begreiflicher Weise von
den Erwachsenen
gestaltet ist, ist
durchdrungen von dem,
was nun doch in einer
gewissen Weise von
diesem Intellektualismus
beeinflußt ist, wenn
auch der
Intellektualismus selber
nicht sozial schaffend
sein kann. Er strömt
hinein in das, was
unsicher geworden ist in
den Instinkten. Und so
haben wir in unserer
heutigen sozialen
Gestaltung ein
unorganisches
Zusammenwirken der
unsicher gewordenen
Instinkte und
desjenigen, was an
Intellektualismus in das
soziale Leben hineinwill
und doch eigentlich
nicht hineinpaßt.
|
Mais cela
conditionne qu'à partir
de ce qui se passe
réellement dans la vie
sociale, nous faisons
des idées qui sont très
différentes de ce qui
est disponible en tant
que forces dans la
réalité. Aujourd'hui,
nous parlons le plus
souvent dans un sens
assez peu authentique de
ce qui se passe
socialement entre les
humains. Au cours des
trois ou quatre derniers
siècles, nous, en tant
qu'humanité, nous nous
sommes éduqués à tout
marquer sous des formes
intellectualistes. Nous
pouvons le faire en tant
qu'adultes, mais pas
tant que nous sommes
enfants, tant que nous
sommes jeunes.
|
16
|
Aber das
bedingt, daß wir uns im
Grunde genommen von dem,
was eigentlich vorgeht
im sozialen Leben, Ideen
machen, die ganz anders
sind als das, was als
Kräfte in der
Wirklichkeit vorhanden
ist. Wir sprechen heute
zumeist in ziemlich
uneigentlichem Sinn von
dem, was sozial unter
den Menschen waltet. Wir
haben uns als Menschheit
in den drei bis vier
letzten Jahrhunderten
dazu erzogen, alles in
intellektualistische
Formen zu prägen. Das
können wir als
erwachsene Menschen,
aber das können wir
nicht, solange wir
Kinder, solange wir
Jugend sind.
|
La jeunesse
développe des forces
bien différentes de
l'intellectualisme.
L'enfant développe
d'abord les forces,
j'aimerais dire, à
travers lesquelles il
est un seul organe des
sens, très semblable à
l'organe des sens que
j'ai décrit comme un
organe spirituel ;
seulement c'est l'enfant
d'une manière plus
matérielle. Cela perçoit
son environnement dans
son ensemble et
transforme ce que ça
perçoit en son propre
mouvement. C'est un
imitateur. Cette
imitation, qui palpite
par toute la vie d'âme
de l'enfant, n'est très
certainement rien
d'intellectualiste.
Alors l'enfant entre
dans l'âge de la vie, du
changement de dents à la
maturité sexuelle, par
exemple, dans lequel on
lui demande de ne plus
imiter, mais d'accepter
ce qui lui est donné par
son environnement adulte
comme opinion ou
conviction.
|
17
|
Die Jugend
entwickelt ganz andere
als die
intellektualistischen
Kräfte. Das Kind
entwickelt zunächst die
Kräfte, ich möchte
sagen, durch die es ein
einziges Sinnesorgan
ist, ganz ähnlieh dem
Sinnesorgan, das ich als
Geistorgan geschildert
habe; nur ist es das
Kind auf mehr materielle
Weise. Es nimmt als
ganzer Mensch seine
Umgebung wahr und prägt,
was es wahrnimmt, in
seine eigene Bewegung
um. Es ist ein
Nachahmer. Diese
Nachahmung, die das
ganze seelische Leben
des Kindes [177]
durchpulst, ist ganz
gewiß nichts
Intellektualistisches.
Dann tritt das Kind ein
in das Lebensalter, etwa
vom Zahnwechsel an bis
zur Geschlechtsreife
reichend, in dem es
angewiesen ist, nicht
mehr nachzuahmen, wohl
aber das aufzunehmen,
was als Meinung, als
Überzeugung ihm von
seiner erwachsenen
Umgebung gegeben wird.
|
Ne croyez pas,
mes chers présents, que
celui qui a écrit la
"Philosophie de la
liberté" dira devant
vous, par quelque
instinct réactionnaire,
ce qu'il a maintenant à
dire. Ce que j'ai à dire
correspond à une loi de
l'évolution humaine. Du
changement de dents à la
maturité sexuelle, le
jeune humain développe à
partir de l'intérieur de
son être la nécessité/le
besoin d'écouter ce qui
peut être pour lui une
autorité évidente et ce
qui lui est donné par
une autorité évidente.
Celui qui sait regarder
la vie en toute
impartialité peut déjà
se dire quel bonheur
c'est pour son harmonie
intérieure d'âme tout au
long de sa vie quand, à
l'âge indiqué, il a pu
regarder avec tant de
respect telle ou telle
autorité, qu'il
n'imitait pas
maintenant, mais à
laquelle il était
confronté de telle
manière qu'il se disait
: par cette
individualité humaine,
se révèle à moi ce que
je devrais être
moi-même, ce que je veux
être moi-même ; j'écoute
sur ce que l'un ou
l'autre pense et prend
l'opinion en mon âme.
|
18
|
Glauben Sie
nicht, meine sehr
verehrten Anwesenden,
daß derjenige, der die
«Philosophie der
Freiheit» geschrieben
hat, vor Ihnen aus
irgendeinem reaktionären
Instinkt heraus das
sagen wird, was er jetzt
zu sagen hat. Was ich zu
sagen habe, entspricht
einem Gesetz der
Menschheitsentwickelung.
Von dem Zahnwechsel bis
zur Geschlechtsreife
entwickelt der junge
Mensch aus dem Innern
seines Wesens heraus das
Bedürfnis, hinzuhören
auf das, was ihm
selbstverständliche
Autorität sein kann und
was ihm durch die
selbstverständliche
Autorität gegeben wird.
Wer das Leben unbefangen
zu betrachten weiß, kann
sich schon sagen,
welches Glück es für
seine innere
Seelenharmonie durch das
ganze Leben hindurch
ist, wenn er gerade in
dem eben angedeuteten
Lebensalter so recht
verehrungsvoll zu dieser
oder jener Autorität
hinaufsehen konnte, die
er jetzt nicht
nachahmte, die ihm aber
so gegenüberstand, daß
er sich sagte: Durch
diese menschliche
Individualität offenbart
sich mir das, was ich
selber sein soll, was
ich selber sein will;
ich höre hin auf das,
was der oder die meint,
und nehme die Meinung in
meine Seele auf.
|
Pour un vrai
psychologue, s'en
établit même ce qui suit
: On peut se déchaîner
longtemps que l'enfant,
à cet âge de la
scolarité primaire
obligatoire, devrait
recevoir que ce qu'il
comprend déjà. Alors on
vielle en fait seulement
pour cet âge de
l'enfant, étant donné
que des banalités
infinies ont été
amoncelées dans l'effort
de toujours apporter à
l'enfant seulement t ce
qu'on croit que l'enfant
"comprend déjà".
L'enfant comprend
d'ailleurs plus que
beaucoup le croient,
mais il ne le comprend
pas par intellectualité,
mais par l'être tout
entier. Et là se produit
encore l'autre : que
l'on a trente, quarante,
cinquante, soixante ans,
et que quelque chose
remonte, pressant des
soubassements de l'âme,
qui est une
réminiscence, disons, de
la huitième année de la
vie. Là on l'a cherché
d'une autorité ; on l'a
absorbé du respect, on
ne l'a pas compris dans
le sens intellectualiste
de l'époque, mais on
s'est vécu dans ce que
l'on avait pris avec
toute son humanité. Ce
dans quoi on s'est ainsi
vécu s'est installé dans
les profondeurs de
l'âme. Après des
décennies, cela émerge.
On est devenu plus
mature. Maintenant on le
comprend, maintenant on
le vivifie pour la
première fois ! Cela
signifie beaucoup pour
la vie dans un âge
ultérieur, quand de
cette manière on peut
ainsi porter à une vie
nouvelle ce qu'on a
porté en soi depuis son
enfance. C'est quelque
chose de tout autre que
de vivre dans de simples
souvenirs non
transformés. Cet autre
peut maintenant être
fondé sur un art vivant
de l'éducation. Sur un
art de l'éducation qui
ne veut pas donner à
l'enfant à cet âge des
concepts aux contours
tranchants, mais des
concepts vivants.
|
19
|
Für einen
wirklichen Psychologen
stellt sich sogar das
Folgende heraus: Man
kann lange wettern, daß
das Kind in diesem
volksschulpflichtigen
Lebensalter nur
aufnehmen solle, was es
schon versteht. Dann
sorgt man eigentlich nur
für dieses eine
Lebensalter des Kindes,
abgesehen [178] davon,
daß unendliche
Trivialitäten aufgehäuft
worden sind in dem
Bestreben, an das Kind
immer nur das
heranzubringen, von dem
man glaubt, daß das Kind
«es schon versteht». Das
Kind versteht zwar mehr,
als mancher glaubt, aber
es versteht nicht aus
der Intellektualität
heraus, sondern aus dem
ganzen Sein heraus. Und
da kommt das andere noch
vor: daß man dreißig,
vierzig, fünfzig,
sechzigJahre alt ist und
irgend etwas aus den
Untergründen der Seele
heraufdringt, was eine
Reminiszenz ist aus dem,
sagen wir, achten
Lebensjahr.Da hat man es
geholt von einer
Autorität; man hat es
aufgenommen aus der
Verehrung heraus, man
hat es damals nicht im
intellektualistischen
Sinn verstanden, man hat
sich aber eingelebt in
das, was man so mit
seinem ganzen Menschen
aufgenommen hat.
Dasjenige, in das man
sich so eingelebt hat,
ist in die Tiefen der
Seele hinuntergezogen.
Nach Jahrzehnten taucht
es auf. Man ist reifer
geworden. Jetzt versteht
man es, jetzt belebt man
es erst! Es bedeutet
ungeheuer viel für das
Leben im späteren Alter,
wenn man in dieser Weise
das, was man seit seiner
Kindheit in sich trägt,
zu neuem Leben
heraufholen kann. Das
ist etwas ganz anderes,
als in bloßen
unverwandelten
Erinnerungen leben.
|
Ceux-ci sont
bons pour certains buts
de la vie. Mais ils
apparaissent à l'enfant
comme si nous devions
saisir sa main et
l'enfoncer, qu'elle ne
peut grandir, qu'elle
doit rester petite,
qu'elle ne peut prendre
des formes transformées.
Ce n'est qu'alors, quand
nous avançons vers un
art de l'éducation qui
transmet des concepts
vivants qui continuent à
vivre avec l'enfant,
comme ses membres
continuent à vivre avec
lui, c'est-à-dire qui ne
sont pas fortement
contourés, mais qui ont
une croissance
intérieure, en premier,
alors, nous donnons à
l'enfant non seulement
la joie de vivre
correcte, mais aussi la
bonne vitalité/force de
vie. Quand l'enfant vit
quelque chose, comme je
viens de l'indiquer,
comme quelque chose
d'entièrement naïf dans
la vie de l'âme, ainsi
ce n'est pas de la
compréhension et la
saisie intellectualiste.
C'est
l'acceptation/assimilation
d'une autorité vénérée
qui nous apporte des
forces de vie.
|
20
|
Dieses andere
nun kann begründet sein
auf einer lebendigen
Erziehungskunst. Auf
einer Erziehungskunst,
die dem Kind in jenem
Lebensalter nicht
scharfkonturierte
Begriffe geben will,
sondern lebendige. Jene
sind ja für gewisse
Zwecke des Lebens gut.
Dem Kinde gegenüber
nehmen sie sich aber so
aus, wie wenn wir seine
Hand ergreifen und sie
einpressen würden, daß
sie nicht wachsen kann,
daß sie klein bleiben
muß, daß sie nicht
verwandelte Formen
annehmen kann. Erst
dann, wenn wir zu einer
Erziehungskunst
vordringen, die [179]
lebendige Begriffe
übermittelt, die mit dem
Kinde weiterleben, wie
seine Glieder mit ihm
weiterleben, die also
nicht scharf konturiert
sind, sondern die
innerliches Wachstum
haben - erst dann geben
wir dem Kinde nicht nur
die rechte Lebensfreude,
sondern auch die
richtige Lebenskraft.
Wenn das Kind solches
erlebt, wie ich es eben
angedeutet habe, als
etwas ganz Naives im
Seelenleben, so ist das
nicht das
intellektualistische
Verstehen und Begreifen.
Es ist das Hinnehmen von
einer verehrten
Autorität, was uns
Lebenskräfte bringt.
|
Et puis, après
ce temps, l'âge
commence, où l'on ne
peut s'empêcher
d'aborder le monde d'une
manière telle que, sans
entrer immédiatement
dans des concepts aux
contours tranchants, on
vit dans la capacité
d'aimer, que s'immerger
dans les choses vit de
telle manière que l'on
en sort parfois assez
illusoire, mais d'autant
plus puissant que
l'idéal enflamme notre
amour.
|
21
|
Und dann
beginnt nach dieser Zeit
das Alter, wo wir im
Grunde genommen nicht
anders können, als so an
die Welt herantreten,
daß, ohne sogleich in
scharf konturierte
Begriffe zu gehen, darin
Liebefähigkeit lebt, daß
ein Eintauchen in die
Dinge so lebt, daß wir
uns manchmal recht
illusionäre, aber um so
kraftvollere Ideale
herausholen, die unsere
Liebe befeuern.
|
Ce n'est
qu'après avoir traversé
tout cela que nous
entrons, sans dommage,
j'aimerais dire, pour
notre humanité entière,
dans l'âge de vie
intellectualiste. Mais
ce que les générations
plus âgées des jeunes
transmettent diversement
aujourd'hui comme bien
d'enseignement est en
fait quelque chose qui
est à la mesure d'un âge
plus avancé.
Et ainsi nous
nous tenons aujourd'hui,
en tant qu'enseignants
vis-à-vis de la
jeunesse, ainsi qu'ils
ne peuvent pas nous
comprendre, non
seulement de manière
aléatoire, mais de
l'intérieur de leur
être.
|
22
|
Erst wenn wir
das alles durchgemacht
haben, gehen wir ohne
Schaden, möchte ich
sagen, für unsere volle
Menschheit in das
intellektualistische
Lebensalter. Aber was
heute vielfach die
älteren Generationen der
Jugend als Lehrgut
überbringen, das ist
eigentlich etwas, was
erst einem späteren
Alter angemessen ist.
Und so stehen wir heute
als Lehrer der Jugend
oftmals so gegenüber,
daß sie uns nicht bloß
aus irgendwelchen
zufälligen Anlässen,
sondern aus dem Innern
ihres Wesens heraus
nicht verstehen kann.
|
Des temps plus
anciens développaient
des forces dans la vie
sociale par lesquelles
les vieux étaient
compréhensibles aux
jeunes d'une tout autre
manière que c'est le cas
aujourd'hui. C'est
pourquoi ce fossé social
s'est creusé entre l'âge
et les jeunes. Celui qui
saisit notre temps tel
qu'il doit être saisi,
si l'on regarde vers le
devenir dans les trois
ou quatre derniers
siècles, le comprend. Et
non seulement par un
approfondissement
spirituel, mais aussi
par la vitalisation de
notre vie de l'esprit,
nous devons à nouveau
atteindre cette capacité
par laquelle l'humain
adulte peut se
comprendre pleinement
avec sa jeunesse.
|
23
|
Ältere
Zeitalter entwickelten
im sozialen Leben
Kräfte, durch die der
Alte den Jungen in einer
ganz anderen Weise
verständlich war, als
das heute der Fall ist.
Daher hat sich diese
soziale Kluft aufgetan
zwischen dem Alter und
der Jungend. Derjenige
begreift sie, der unsere
Zeit so erfaßt, wie sie
erfaßt werden muß, wenn
man auf das [180] Werden
in den letzten drei bis
vier Jahrhunderten
hinsieht. Und nicht nur
durch eine geistige
Vertiefung, sondern
durch Verlebendigung
unseres Geisteslebens
müssen wir wiederum jene
Fähigkeit erlangen,
durch die sich der
erwachsene Mensch mit
der Jugend voll
verstehen kann.
|
Mais ce n'est
là qu'un côté, un très
petit membre même à
l'intérieur des
exigences sociales du
présent : que le fossé
entre les générations
soit comblé. Il ne le
peut qu'en élargissant
toute l'expérience
humaine intérieure. Seul
celui qui renforce
intérieurement la vie
intellectualiste de
l'âme d'aujourd'hui par
la pensée vivante et la
vision spirituelle, ou
du moins qui accepte les
résultats de cette
pensée et de cette
vision, car ils animent
aussi toute l'âme, en
premier celui-là trouve
de nouveau la
possibilité de regarder
pleinement la vie
enfantine, afin de
rechercher dans la vie
même de cet enfant les
forces par lesquelles on
peut s'entendre avec
lui. Mais quand on
évoque le fossé qui
s'est ouvert entre l'âge
et la jeunesse à notre
époque, on évoque en
même temps les fossés
qui règnent entre humain
et humain, entre homme
et femme, entre classe
et classe à notre
époque. Car tout comme
la vie intellectualiste
nous sépare de l'enfant,
elle nous sépare aussi
au fond de l'autre être
humain. Ce n'est que
lorsque l'on a développé
la pensée vivante, qui à
son tour devient
semblable à certaines
saisies instinctives de
l'être-là du/des
monde/s, qu'à travers
cette pensée vivante, on
peut retrouver sa
position dans l'ordre
social aussi fermement
que l'humain instinctif
l'a trouvée, de sorte
que les organismes
sociaux étaient
possibles. On trouve
aussi que c'est
seulement par ce que
l'on acquiert/conquiert
en ce que la conscience
devient vide, en ce
qu'on obtient entrant
inspiré du monde
spirituel, ce que des
êtres spirituels
révèlent, on vient dans
la situation de vraiment
comprendre l'autre
humain, de regarder
par-dessus les fossés de
classe, les fossés des
sexes.
|
24
|
Das aber ist
nur eine Seite, nur ein
ganz kleines Glied sogar
innerhalb der sozialen
Forderungen der
Gegenwart: daß die Kluft
zwischen den
Generationen überbrückt
werde. Sie kann es nur
durch eine Erweiterung
des ganzen inneren
menschlichen Erlebens.
Erst derjenige, der das
heutige
intellektualistische
Seelenleben innerlich zu
dem lebendigen Denken
und zu dem geistigen
Schauen erkraftet, oder
wenigstens die
Ergebnisse dieses
Denkens und Schauens
hinnimmt, denn sie
beleben auch die ganze
Seele, erst der findet
wieder die Möglichkeit,
voll in das kindliche
Leben hineinzuschauen,
um aus diesem kindlichen
Leben selbst heraus die
Kräfte zu suchen, durch
die man sich mit ihm
verständigen kann. Aber
wenn man auf so etwas
hinweist wie auf die
Kluft, die sich zwischen
Alter und Jugend in
unserer Zeit aufgetan
hat, weist man zugleich
auf das hin, was
überhaupt an Klüften
waltet zwischen Mensch
und Mensch, zwischen
Mann und Frau, zwischen
Klasse und Klasse in
unserer Zeit. Denn
ebenso wie uns das bloße
intellektualistische
Leben trennt von dem
Kinde, so trennt es uns
im Grunde genommen auch
von dem anderen
Menschen. Man sieht
erst, wenn man das
lebendige Denken
entwickelt hat, das
wiederum gewissen
instinktiven Erfassungen
des Weltendaseins
ähnlich wird, daß man
durch dieses lebendige
Denken wiederum so fest
seinen Standpunkt in der
sozialen Ordnung finden
kann, wie ihn einstmals
der instinktive Mensch
gefunden hat, so daß die
sozialen Organismen
möglich waren. Man [181]
findet auch, daß man
erst durch das, was man
erringt, indem das
Bewußtsein leer wird,
indem man also
hereininspiriert erhält
aus der geistigen Welt,
was geistige Wesenheiten
offenbaren, in die Lage
kommt, den anderen
Menschen wirklich zu
verstehen,
hinüberzusehen über die
Klüfte der Klasse, über
die Klüfte der
Geschlechter.
|
C'est la
deuxième marche de la
vie en commun sociale.
La première marche est
que par l'imaginatif,
comme c'était autrefois
l'attitude instinctive
envers/le se-placer-dans
l'environnement, le
propre point de vue sera
trouvé. La deuxième
marche est que l'on
trouve le pont
par-dessus vers l'autre
humain, vers l'être
humain qui vit dans un
autre contexte social.
Aujourd'hui, c'est rendu
extrêmement difficile à
l'humanité ; car pris au
fond, on ne juge pas à
partir de la réalité
quand on se place dans
la vie sociale à partir
de ses propres
sentiments/sensations.
Fondamentalement, on
juge tout de suite alors
quand on croit juger le
plus conformément à la
réalité, le plus
étranger à la réalité.
On doit seulement avoir
vu une fois comment des
personnalités
dirigeantes se placent
aujourd'hui même dans la
vie, aimeraient
maîtriser cette vie,
mais fondamentalement ne
se rapprochent pas de la
réalité de cette vie.
|
25
|
Das ist die
zweite Stufe des
sozialen Zusammenlebens.
Die erste Stufe ist, daß
durch das Imaginative
wie es früher das
instinktive
Sich-Hineinstellen in
die Umwelt war - der
eigene Standpunkt
gefunden wird. Die
zweite Stufe ist, daß
man die Brücke hinüber
findet zum anderen
Menschen, zu dem
Menschen, der in einem
anderen sozialen
Zusammenhang drinnen
lebt. Heute ist das der
Menschheit
außerordentlich schwer
gemacht; denn im Grunde
genommen urteilt man
nicht aus der
Wirklichkeit heraus,
wenn man sich aus seinen
Empfindungen heraus
hineinstellt ins soziale
Leben. Man urteilt im
Grunde genommen gerade
dann, wenn man glaubt,
am
wirklichkeitsgemäßesten
zu urteilen, am
wirklichkeitsfremdesten.
Man muß nur einmal
gesehen haben, wie sich
heute selbst führende
Persönlichkeiten ins
Leben hineinstellen,
dieses Leben meistern
möchten, aber im Grunde
genommen doch an die
Wirklichkeit dieses
Lebens nicht
heranreichen.
|
J'aimerais
mentionner un exemple,
pour prendre position ni
pour ni contre la
personnalité que je veux
mentionner ; rien ne
doit être dit pour ou
contre, seule
l'apparence devrait être
caractérisée. J'aimerais
indiquer sur une
personnalité
particulièrement
marquante, œuvrant
radicalement de
l'activité sociale
récente, Rosa Luxemburg.
Quand on apprenait à la
connaître en tant que
personnalité, on avait
devant soi un humain qui
en fait se présentait
complètement avec
allures bourgeoises :
mesurées dans le
mouvement, mesurées dans
la manière de parler,
absolument dans chaque
mouvement particulier,
mesurées en chaque mot.
Il régnait même une
certaine douceur, pas
quelque chose d'orageux,
dans cette
individualité. Mais
lorsqu'on l'entendait
parler depuis le podium,
alors elle parlait ainsi
- eh bien, je veux
mentionner un exemple
concret - qu'elle disait
quelque chose comme ceci
: "Oui, il y a eu des
âges où l'humain a cru
qu'il venait d'un
quelque monde spirituel,
que ces mondes
spirituels l'avaient
placé dans la vie
sociale. Aujourd'hui,
nous savons de l'humain,
ainsi disait-elle, qu'il
déjà grimpé autour des
arbres d'une manière des
plus indécentes, non
vétu, comme un singe, et
que de cet homme-singe
sont issus ceux qui
aujourd'hui se tiennent
dans les positions les
plus diverses de la vie
sociale. Et cela a été
mis en avant d'une
manière qui j'aimerais
le dire, était
incandescent d'une
certaine impulsion
religieuse, toutefois
pas par le feu de
l'efficacité
individuelle immédiate,
mais d'une manière que
les grandes masses
prolétariennes pouvaient
tout de suite le mieux
comprendre : avec une
certaine sécheresse
mesurée, pour que cela
puisse aussi être saisi
avec une certaine
sécheresse de sentiment,
et que malgré la
sécheresse de ce
sentiment cela suscite
un certain enthousiasme,
pour la raison qu'était
senti : là au fond, tous
les humains sont égaux
et toutes les
différences sociales
sont balayées ! Mais ce
qui a été dit de cette
façon ne l'a pas été
d'un se tenir dedans la
vie sociale. Cela a été
dit à partir de la
théorie, qui toutefois
croyait être pleine de
vie. Cela produisit,
aimerais-je dire, une
réalité qui, quand même
prise au fond, ne peut
être aucune réalité,
notamment aucune réalité
portant des fruits.
|
26
|
Ich möchte ein
Beispiel anführen, weder
um für, noch um gegen
die Persönlichkeit, die
ich anführen will,
Stellung zu nehmen;
nichts soll für oder
gegen gesagt werden, nur
die Erscheinung soll
charakterisiert werden.
Ich möchte hinweisen auf
eine besonders markante,
radikal wirkende
Persönlichkeit des
sozialen Wirkens in der
neuesten Zeit, auf Rosa
Luxemburg. Lernte man
sie als Persönlichkeit
kennen, so hatte man
einen Menschen 182 vor
sich, der einem
eigentlich vollständig
mit bürgerlichen Allüren
entgegentrat: gemessen
in der Bewegung,
gemessen in der
Redeweise, durchaus in
jeder einzelnen
Bewegung, in jedem
einzelnen Worte
maßhaltend. Es waltete
sogar eine gewisse
Milde, nicht irgend
etwas Stürmisches, in
dieser Individualität.
Hörte man sie aber vom
Podium aus reden, dann
sprach sie so - nun, ich
will ein konkretes
Beispiel anführen -, daß
sie etwa sagte: Ja, da
hat es Zeitalter
gegeben, in denen der
Mensch glaubte, er
stamme aus irgendwelchen
geistigen Welten her,
diese geistigen Welten
hätten ihn in das
soziale Leben
hereingestellt. Heute
weiß man von dem
Menschen, so sagte sie,
daß er einstmals in
höchst unanständiger
Weise, unbekleidet, wie
ein Affe auf den Bäumen
herumgeklettert ist und
daß sich aus diesem
Affenmenschen heraus
diejenigen entwickelt
haben, die heute in den
verschiedensten
Positionen des sozialen
Lebens drinnenstehen.
Und das wurde
vorgebracht in einer
Weise, die, ich möchte
sagen, von einem
gewissen religiösen
Impuls durchglüht war,
allerdings nicht mit dem
Feuer der unmittelbaren
individuellen
Wirksamkeit, aber so,
wie gerade große
proletarische Massen das
am besten verstehen
konnten: mit einer
gewissen gemessenen
Trockenheit, so daß es
auch aufgefaßt werden
konnte mit einer
gewissen Trockenheit der
Empfindung und daß es
trotz der Trockenheit
dieser Empfindung eine
gewisse Begeisterung
hervorrief, aus dem
Grunde, weil gefühlt
wurde: Da sind ja im
Grunde genommen alle
Menschen gleich und alle
sozialen Unterschiede
sind hinweggefegt! Aber
das, was so gesprochen
worden ist, ist nicht
aus einem Drinnenstehen
im sozialen Leben
gesprochen worden. Es
ist gesprochen worden
aus der Theorie heraus,
die allerdings glaubte,
lebensvoll zu sein. Es
[183] erzeugte, möchte
ich sagen, eine
Wirklichkeit, die doch
im Grunde genommen keine
Wirklichkeit, namentlich
keine fruchtbringende
Wirklichkeit sein kann.
|
Comme cette
personnalité marquante,
Rosa Luxembourg, la
plupart des humains se
tiennent aujourd'hui au
fond dans la vie sociale
: ils parlent sur la vie
sociale, sans que pulse
dans leurs paroles, la
force qui sort de la vie
immédiate, de
l'expérience du social
dans l'humain. On peut
cela quand on trouve sa
place dans la vie avec
la vielle force
instinctive de la façon
de voir les
arrangements/façonnements
sociaux et si l'on
continue à trouver les
ponts avec les humains
d'autres états, d'autres
classes, aussi d'autres
âges de la vie et avec
les humains particulier,
les individualités
humaines. Ceci avait été
trouvé dans des époques
plus anciennes par des
instincts humains
extraordinairement
profonds.
|
27
|
Wie diese
markante Persönlichkeit
Rosa Luxemburg stehen im
Grunde genommen die
meisten Menschen heute
im sozialen Leben: sie
reden über das soziale
Leben, ohne daß in ihren
Worten die Kraft
pulsiert, die aus dem
unmittelbaren Leben
heraus kommt, aus dem
Miterleben des Sozialen
im Menschen. Das kann
man, wenn man mit der
alten instinktiven Kraft
des Anschauens der
sozialen Gestaltungen
seinen Platz im Leben
und weiterhin die Brücke
zu den Menschen anderer
Stände, anderer Klassen,
auch anderen
Lebensalters hinüber und
zu den einzelnen
Menschen, den
menschlichen
Individualitäten findet.
Das war in älteren
Epochen durch
außerordentlich
tiefliegende menschliche
Instinkte gefunden
worden.
|
Ils deviennent
des forces de la
connaissance, des forces
conscientes de la
connaissance, en ce sens
que l'humain se
développe à un organisme
d'esprit, à l'"organe
des sens" qu'il devient
comme totalité humaine,
comme je l'ai décrit, ce
par quoi alors il vit
avec sa propre volonté
lui-même, libéré du
corps, dans le monde
spirituel.
|
28
|
Sie werden
Erkenntniskräfte,
bewußte
Erkenntniskräfte, indem
sich der Mensch
hinentwickelt zum
Geistorganismus, zum
«Sinnesorgan», das er
als menschliche
Totalität wird, wie ich
es geschildert habe,
wodurch er dann mit
seinem Willen selber in
der geistigen Welt
leibfrei darinnenlebt.
|
Car le vivre
par-dessus à l'autre
humain est toujours un
sentiment inconscient ou
conscient libre de
corps. C'est une théorie
grise, si l'on croit :
nous regardons l'humain,
nous contemplons comment
il a une oreille formée
ainsi, un nez formé
ainsi, un visage formé
ainsi, et parce que nous
savons que nous avons
aussi un nez formé
ainsi, et un front formé
ainsi, et ainsi de
suite, que nous avons un
je, nous concluons par
une conclusion
inconsciente que l'autre
aussi aurait un je. Nous
ne faisons pas cela.
Quiconque peut embrasser
du regard l'état de fait
selon l'âme sait que
lorsque nous faisons
face à un autre être
humain, il s'agit d'une
perception immédiate de
ce qui vit dans cet
autre humain. On
aimerait dire : la
perception immédiate de
l'autre est seulement
l'acte de voir, augmenté
dans le spirituel d'âme.
|
29
|
Denn das
Hinüberleben zum anderen
Menschen ist immer ein
unbewußtes oder bewußtes
leibfreies Erfühlen
dessen, was der andere
ist. Es ist eine graue
Theorie, wenn man
glaubt: wir schauen den
Menschen an, schauen,
wie er ein so geformtes
Ohr, eine so geformte
Nase, ein so geformtes
Gesicht hat, und weil
wir wissen, daß wir auch
so eine Nase und eine so
und so geformte Stirne
und so weiter, daß wir
ein Ich haben, so
schließen wir durch
einen unbewußten Schluß,
daß der andere auch ein
Ich habe. Das tun wir
nicht. Wer den
Tatbestand [184]
seelisch überschauen
kann, der weiß, daß es
sich, wenn wir einem
anderen Menschen
gegenüberstehen, um ein
unmittelbares Wahrnehmen
dessen handelt, was in
dem anderen Menschen
lebt. Man möchte sagen:
die unmittelbare
Wahrnehmung des anderen
ist nur der Sehakt, ins
Geistig-Seelische
hineingesteigert.
|
Il y a même
certaines formes de la
philosophie actuelle qui
y viennent. La science
de l'esprit montre qu'en
ce que de manière
consciente la force
œuvrant inconsciemment,
instinctivement est
découverte, l'humain se
vit en face dans l'autre
individualité humaine et
alors seulement peut se
placer pleinement dans
la vie sociale. Mais
alors, quand une fois
avec l'intellectualisme
atteint au stade
d'éducation de
l'évolution humaine ou
beaucoup plus à travers
ce qui peut en grandir,
nous pouvons indiquer
sur un tel développement
spiritualisant de l'âme
de l'humain, alors des
perspectives sociales
peuvent aussi être
trouvées. Toutefois, ce
n'est que lorsque l'on
peut saisir le spirituel
de cette manière que
l'on arrive à une
expérience immédiate de
l'impulsion de liberté
chez l'homme avec une
force qui surmonte le
frisson antérieur.
|
30
|
Darauf kommen
sogar gewisse
Gestaltungen der
heutigen Philosophie.
Geisteswissenschaft
zeigt, daß, indem in
bewußter Weise die
unbewußt, instinktiv
wirkende Kraft
aufgefunden wird, der
Mensch sich hinüberlebt
in die andere
menschliche
Individualität und sich
erst dadurch voll in das
soziale Leben
hineinstellen kann. Dann
aber, wenn wir einmal
mit dem auf der
Erziehungsstufe der
menschlichen
Entwickelung, auf die
wir gehoben sind,
erreichten
Intellektualismus, oder
vielmehr durch das, was
aus ihm herauswachsen
kann, auf eine solche
sich vergeistigende
Seelenentwickelung des
Menschen hinweisen
können, dann können auch
soziale Perspektiven
gefunden werden.
Allerdings, erst wenn
man in dieser Weise das
Geistige erfassen kann,
kommt man mit einer
Kraft, die den früheren
Schauder hinwegschafft,
zu einem unmittelbaren
Erleben des
Freiheitsimpulses im
Menschen.
|
Maintenant,
cette impulsion de
liberté peut aussi
seulement être vraiment
saisie par l'âme à
partir de la pleine vie
humaine. Qu'elle ne
puisse être saisie qu'à
partir de la pleine
expérience, je voudrais
l'illustrer à nouveau
par le seul exemple de
l'art de l'éducation.
|
31
|
Nun ist dieser
Freiheitsimpuls auch nur
aus dem vollen
Menschenleben heraus von
der Seele wirklich zu
ergreifen. Daß er nur
aus dem vollen Erleben
heraus zu ergreifen ist,
möchte ich an dem einen
Beispiel der
Erziehungskunst wiederum
veranschaulichen.
|
Sur quoi
l'école Waldorf de
Stuttgart
s'appuie-t-elle,
construite à partir
d'une vision spirituelle
de la vie et du monde ?
En tant qu'institution
sociale, elle veut se
placer dans la vie
sociale actuelle comme
l'exigent les forces du
présent lui-même. C'est
pourquoi elle n'est
absolument pas
construite d'être une
école de vision du monde
en quelque relation que
ce soit. Ce serait une
conception complètement
fausse du principe de
l'école Waldorf si l'on
voulait croire apporter
aux enfants une quelque
de vision du monde. Une
vision du monde et de la
vie qui est représentée
comme une conforme à
l'esprit est en fait là
pour la compagnie des
professeurs. Et ce qui
n'est pas de la théorie,
mais une vie pleine dans
cette vision du monde et
de la vie peut aussi
être vécu dans la
compétence pédagogique,
dans le tact didactique,
dans tout ce que fait
l'enseignant, dans tout
l'ouvrage d'enseignement
et d'éducation.
|
32
|
Worauf ist denn
eigentlich die
Waldorfschule in
Stuttgart, die aus einer
geistgemäßen Welt- und
Lebensanschauung heraus
geschaffen ist, gebaut?
Sie will gerade als eine
soziale Einrichtung in
das gegenwärtige soziale
Leben sich so
hineinstellen, wie es
die Kräfte der Gegenwart
[185] selber erfordern.
Daher ist sie durchaus
nicht darauf gebaut, in
irgendeiner Beziehung
eine
Weltanschauungsschule zu
sein. Das wäre eine ganz
falsche Auffassung des
Prinzips der
Waldorfschule, wenn man
glauben wollte, daß den
Kindern dort irgendeine
Weltanschauung
beigebracht werden
solle. Eine Welt- und
Lebensauffassung, die
als eine geistgemäße
vertreten wird, ist
eigentlich für die
Lehrerschaft da. Und
das, was an dieser Welt-
und Lebensauffassung
nicht Theorie, sondern
volles Leben ist, kann
sich auch ausleben in
der pädagogischen
Geschicklichkeit, in dem
didaktischen Takt, in
all dem, was der Lehrer
ausführt, in dem ganzen
Wirken des Unterrichtens
und des Erziehens.
|
Il ne s'agit
pas de ce qui est
souvent dit dans les
phrases particulières
sur la pédagogie
Waldorf. Vis-à-vis de
ces phrases
particulières, des
humains isolés peuvent
très bien dire : Oui,
telles ou telles
méthodes d'enseignement
et d'éducation le
veulent aussi. C'est
aussi au fond quand on
regarde sur des
principes abstraits,
ainsi qu'on peut dire :
Ce que l'on peut dire en
phrases abstraites par
rapport aux méthodes
d'enseignement et
d'éducation de l'école
Waldorf, on le trouve
sinon aussi ailleurs. Ce
dont il s'agit ici,
c'est la vie immédiate
qui découle d'une vision
du monde qui génère la
vie, et non d'une vision
de la vie qui ne génère
que des concepts.
|
33
|
Auf das, was
oftmals in einzelnen
Sätzen über die
Waldorfpädagogik gesagt
wird, kommt es gar nicht
an. Diesen einzelnen
Sätzen gegenüber können
einzelne Menschen ganz
gut sagen: Ja, das
wollen diese und jene
Unterrichts- und
Erziehungsmethoden auch.
Es ist auch im Grunde
genommen, wenn man auf
abstrakte Prinzipien
sieht, so, daß man sagen
kann: Das, was man in
abstrakten Sätzen in
bezug auf Unterrichts-
und Erziehungsmethoden
der Waldorfschule sagen
kann, findet man sonst
auch. Worauf es hier
ankommt, ist das
unmittelbare Leben, das
aus einer Leben
erzeugenden
Weltauffassung
herausfließt und nicht
aus einer bloß Begriffe
erzeugenden
Lebensauffassung.
|
Qu'est-ce que
cela permet d'atteindre
? Eh bien, il est
difficile de présenter
des concepts bien
définis si l'on veut
décrire la vie. C'est
pourquoi je veux
m'exprimer comme suit :
il arrive certainement
parmi les professeurs de
l'école Waldorf que
certains d'entre eux ne
soient pas toujours
extraordinairement
ingénieux/géniaux, on
peut le dire sans que
personne ne donne de
coups de pied à
personne, presque. Mais
même si l'enseignant
possède les niveaux les
plus divers de capacités
corporelles, d'âme et
spirituelles, on doit
quand même à nouveau
dire : parmi ces
écoliers que
l'enseignant a devant
lui pourraient se
trouver ceux qui
développeront un jour
dans la vie des
capacités qui vont bien
au-delà de ses propres
capacités.
|
34
|
Was wird
dadurch erlangt? Nun, es
ist schwer,
scharfumrissene Begriffe
hinzustellen, wenn man
Leben schildern will.
Daher will ich mich
durch das Folgende
ausdrücken: Es kommt
auch ganz gewiß unter
den Personen der
Lehrerschaft der
Waldorfschule vor, daß
solche darunter sind,
die nicht immer
außerordentlich genial
sind man kann das sagen,
ohne irgend jemandem
nahezutreten [186]. Aber
wenn auch die
verschiedensten Stufen
der körperlichen,
seelischen, geistigen
Fähigkeiten im Lehrer
vorhanden sind, so muß
man doch wiederum sagen:
Unter diesen
Schulkindern, die der
Lehrer da vor sich hat,
könnten doch solche
sein, die einmal
Fähigkeiten im Leben
entwickeln werden,
welche weit über das
hinausgehen, was der
Lehrer selber an
Fähigkeiten hat.
|
On doit donc
rendre possible une
pédagogie qui nous
permette non seulement
de traiter les enfants
de tous âges de manière
à ce qu'ils développent
un jour les capacités
qu'ils possèdent
eux-mêmes, mais qu'ils
puissent aussi
développer des capacités
qu'eux-mêmes n'ont pas
du tout, qui leur sont
prédisposées. Par
conséquent, même si l'on
n'est pas génial
soi-même, il n'y a aucun
obstacle au
développement de
l'enfant vers la
génialité. On peut
déclamer longtemps qu'on
devrait développer
l'individualité de
l'enfant, ne pas lui
greffer une quelque
chose dedans, mais tout
extraire de l'enfant -
on peut le dire, et si
l'on regarde purement
sur le conceptuel, cela
sonne beau, et on croit
que c'est quelque chose
de fécond dans la vie.
Souvent, cependant, on
ne pense quand même rien
dire d'autre qu'on dit :
on développe chez
l'enfant ce que l'on
pense pouvoir être son
individualité, et ce ne
sera aucune
individualité au-delà de
l'individualité de
l'enseignant.
|
35
|
Man muß also
eine Pädagogik
ermöglichen, durch die
man nicht nur die Kinder
in jedem Lebensalter so
behandeln kann, daß sie
einmal zu den
Fähigkeiten kommen, die
man selber hat, sondern
daß sie eventuell
ungehindert Fähigkeiten
entwickeln, die man
selber gar nicht hat,
die in ihnen veranlagt
sind. Man muß also, wenn
man selbst auch nicht
genial ist, der
Entwickelung des Kindes
zur Genialität kein
Hindernis
entgegensetzen. Man kann
lange deklamieren, man
solle die Individualität
eines Kindes entwickeln,
nicht irgend etwas in es
hineinpfropfen, sondern
alles aus dem Kinde
herausholen - man kann
das sagen, und wenn man
bloß auf das
Begriffliche hinsieht,
so klingt es
wunderschön, und man
glaubt, es sei etwas
Fruchtbares im Leben.
Allein oftmals meint man
doch mit dem, was man so
sagt, nichts anderes
als: man entwickelt das
im Kinde, wovon man
meint, daß es seine
Individualität sein
könne, und das werde
keine über die
Individualität des
Lehrers hinausreichende
Individualität sein.
|
Dans l'école
Waldorf, tout est
disposé dans l'éducation
à la liberté. Ce qui est
spirituel et d'âme dans
le plus profond chez
l'homme n'est
fondamentalement
absolument pas du tout
empiété par la méthode
de l'école Waldorf. Cela
est aussi peu touché
que, par exemple, avec
une plante qu'on place
dans le sol et qu'on
laisse alors se
développe librement par
la lumière et l'air,
toutes sortes de bâtons
sont attachés et
l'attache dans le
gabarit. L'individualité
spirituelle et d'âme de
l'enfant est une chose
très sacrée dont celui
qui reconnaît la vraie
nature de l'humain sait
qu'elle suit par
elle-même les impulsions
que l'environnement, que
le monde entier exerce
sur elle. Par
conséquent, l'enseignant
doit débarrasser ce qui
peut entraver cette
individualité, gardée
avec une timidité
sacrée, dans son
développement. Les
obstacles qui peuvent
émaner du physique, de
ce qui est d'âme, et
aussi du spirituel
peuvent être perçus dans
une véritable
anthropologie, si l'on
développe cette
anthropologie selon
l'aspect pédagogique et
psychologique. Et tout
de suite quand on
développe une telle
anthropologie, on
apprend à observer avec
un sens fin où il y a un
obstacle au libre
développement de
l'individualité. On n'a
pas besoin d'y
intervenir
grossièrement. On évite
une mise en forme/un
façonnement étranger de
cette individualité. En
voyant : là il y a un
obstacle, on doit
l'éliminer, on
l'élimine.
L'individualité sait
alors comment se
développer par sa propre
force d'une manière qui
peut aller bien au-delà
de ce que l'enseignant a
en soi.
|
36
|
In der
Waldorfschule ist alles
auf Erziehung in der
Freiheit veranlagt. Das,
was das innerste
Geistig-Seelische im
Menschen ist, wird im
Grunde genommen
überhaupt durch die
Waldorfschulmethode gar
nicht angetastet. Das
wird ebensowenig
angetastet, wie man etwa
bei einer Pflanze, die
man in den Boden setzt
und durch Licht und Luft
sich dann frei
entwickeln läßt,
allerlei Stöckchen [187]
anbringt und sie
hineinschnürt in die
Schablone. Die
geistig-seelische
Individualität des
Kindes ist ein
Heiligstes, von dem
derjenige, der die wahre
Menschennatur erkennt,
weiß, daß es ganz von
selber den Impulsen
folgt, die die Umgebung,
die alle Welt auf es
ausübt. Daher hat der
Lehrer hinwegzuräumen,
was diese mit heiliger
Scheu behütete
Individualität in ihrer
Entwickelung hindern
kann. Die Hindernisse,
die vom Physischen, vom
Seelischen und auch vom
Geistigen ausgehen
können, kann man in
einer echten
Menschenkunde
durchschauen, wenn man
diese Menschenkunde nach
der pädagogischen und
psychologischen Seite
hin entwickelt. Und
gerade wenn man eine
solche Menschenkunde
entwickelt, lernt man
mit feinem Sinn
beobachten, wo irgendein
Hindernis der freien
Entwickelung der
Individualität da ist.
Man braucht da nicht
grob hineinzugreifen.
Man vermeidet eine
fremdartige Gestaltung
dieser Individualität.
Indem man sieht: da ist
ein Hindernis, das muß
man hinwegräumen, räumt
man es hinweg. Dann weiß
die Individualität sich
durch ihre eigene Kraft
zu entwickeln in einer
Weise, die in ihren
Fähigkeiten weit über
das hinausgehen kann,
was der Lehrer in sich
hat.
|
Mais cela
signifie avoir un réel
respect pour la liberté
humaine ! Cette liberté
humaine exige que
l'humain trouve en lui
les impulsions qui le
guident et le propulse
dans la vie. Dans les
temps anciens, l'humain,
en ce qu'il s'est vécu
instinctivement dans
l'environnement social,
a pris quelque chose de
son environnement, qui a
alors œuvré en lui comme
des impulsions morales,
religieuses. C'est,
j'aimerais dire,
paralysé vers en bas
dans sa force de portée
par l'intellectualisme.
Ce qui dans la
conscience conduit à
nouveau aux mêmes
impulsions sociales
autrefois
instinctivement
atteintes, cela doit
d'abord être développé.
Mais par cela l'humain
moderne se voit placé
devant deux choses :
d'un côté, qu'il doit
maintenant chercher ses
impulsions morales,
religieuses dans sa
propre individualité,
qu'il ne peut les
trouver que là où son
âme développe ses forces
les plus originelles ;
de l'autre côté, qu'au
cours des trois ou
quatre derniers siècles
l'intellectualisme a
tout de suite été élevé,
élevé ainsi qu'il vaut
comme la seule autorité
qu'il ne peut plus y
avoir une telle
expérience spirituelle
immédiate, mais regarder
vers à la vie naturelle
et l'ordonner.
|
37
|
Das heißt aber
wirkliche Achtung
gegenüber der
menschlichen Freiheit
haben! Diese menschliche
Freiheit bedingt, daß
der Mensch die Impulse,
die ihn leiten und
treiben im Leben, in
sich selber findet. In
älteren Zeiten hat der
Mensch, indem er sich
instinktiv in die
soziale Umgebung
hineingelebt hat, aus
seiner Umgebung etwas
aufgenommen, das dann in
ihm als moralische, als
religiöse Impulse
gewirkt hat. Das ist,
ich möchte sagen,
herabgelähmt in seiner
Tragkraft durch den
Intellektualismus. Was
in Bewußtheit wiederum
zu denselben [188]
sozialen Impulsen
hinführt, die einstmals
auf instinktive Weise
erlangt worden sind, das
muß erst entwickelt
werden. Dadurch aber
sieht sich der moderne
Mensch vor zwei Dinge
gestellt: auf der einen
Seite davor, daß er
nunmehr seine
sittlichen, seine
religiösen Impulse in
seiner eigenen
Individualität suchen
muß, daß er sie nur da
finden kann, wo seine
Seele ihre
ursprünglichsten eigenen
Kräfte entwickelt; auf
der anderen Seite, daß
im Laufe der letzten
drei bis vier
Jahrhunderte gerade der
Intellektualismus
großgezogen worden ist,
so großgezogen, daß er
als die einzige
Autorität gilt, der nun
nimmermehr ein solches
unmittelbares geistiges
Erleben geben, sondern
nur auf das natürliche
Leben hinschauen und es
ordnen kann.
|
Ainsi, d'un
côté, nous nous tenons
devant ce que nous, en
tant qu'humanité, sommes
capables de faire avec
notre raison analytique
- quoique de manière
grandiose - à
l'intérieur du devenir
de la nature. Là,
l'humanité dans son
ensemble est aussi
productive. Nous voyons
cette production de
l'humanité émerger
depuis trois ou quatre
siècles dans les
grandioses
transitions/passages qui
ont été trouvées entre
la nature et la
technique. Celui qui
peut suivre ce que
l'homme
accomplit/obtient grâce
à sa capacité à
connaître la nature voit
aussi comment l'humanité
a avancé en relation
technique. Étudiez une
fois un exemple simple,
disons comment
Helmholtz, qui dans une
certaine relation
géniale, a trouvé son
ophtalmoscope.
|
38
|
So stehen wir
auf der einen Seite vor
dem, was wir als
Menschheit - allerdings
in großartiger Weise -
innerhalb des
Naturgeschehens mit
unserem Verstand
vermögen. Da ist die
Menschheit als Ganzes
auch produktiv. Wir
sehen dieses Produktive
der Menschheit seit drei
bis vier Jahrhunderten
herauftauchen in den
großartigen Übergängen,
die gefunden worden sind
zwischen der
Naturanschauung und der
Technik. Wer da
verfolgen kann, was der
Mensch durch die
Fähigkeit der
Naturerkenntnis erlangt,
der sieht auch, wie die
Menschheit in
technischer Beziehung
vorwärtsgekommen ist.
Studieren Sie einmal ein
einfaches Beispiel,
sagen wir, wie der in
gewisser Beziehung
geniale Helmholtz seinen
Augenspiegel gefunden
hat.
|
Si vous voulez
comprendre cela, vous
devez tenir compte
comment ses
prédécesseurs étaient
déjà proches de lui,
poussés par les progrès
scientifiques, et qu'il
n'avait plus qu'à faire
le tout dernier pas. On
aimerait dire que la
pensée de science de la
nature en tant que telle
trouve son chemin dans
l'humain et le conduit
plus loin. Alors
l'humain est productif
dans le domaine de la
technique. Car il vit en
lui ce qu'il suce de la
nature, lui-même comme
un don inspirant. On
peut suivre dans les
découvertes les plus
récentes comment, quand
quelqu'un devient un
scientifique de la
nature, alors ce qu'il
absorbe d'une certaine
manière pousse son
esprit du technicisme au
technicisme, de sorte
que l'inspiration de la
nature continue
maintenant à œuvrer. Là
est une force
d'inspiration !
|
39
|
Wenn sie das
verstehen wollen, müssen
Sie berücksichtigen, wie
seine Vorgänger schon
nahe daran gewesen waren
- wie gestoßen durch den
naturwissenschaftlichen
Fortschritt -, wie er
nur den allerletzten
Schritt zu tun [189]
brauchte. Man möchte
sagen, das
naturwissenschaftliche
Denken als solches hält
seinen Einzug in den
Menschen und führt ihn
weiter. Dann ist der
Mensch auf dem Gebiet
der Technik produktiv.
Denn es lebt in ihm, was
er aus der Natur
heraussaugt, selber als
eine inspirierende Gabe.
Man kann bis in die
jüngsten Entdeckungen
hinein verfolgen, wie,
wenn jemand
Naturwissenschafter
wird, dann das, was er
aufnimmt, gewissermaßen
seinen Geist stößt von
Technizismus zu
Technizismus, so daß die
Inspiration der Natur
nun weiterwirkt. Da ist
eine Inspirationskraft!
|
Cette force
d'inspiration manque à
l'humain moderne là où
l'éthique, le conforme à
la volonté, le
religieux, bref, tout ce
qui, partant de l'âme
humaine, conduit
finalement quand même au
former/façonner social
et à la vie sociale,
entre en considération.
Ici, nous avons besoin à
nouveau d'une force qui
œuvre dans le domaine
spirituel et d'âme tout
de suite que la force
inspiratrice purement
naturelle dans notre
technique extérieure.
Dans notre technique
extérieure, nous l'avons
amenée
extraordinairement loin.
Ce que nous y avons
atteint là, nous devons,
en tant qu'humanité des
temps modernes, le payer
avec ce que, pendant un
certain temps, la vie
purement spirituelle est
restée en arrière, s'est
nourrie de vieilles
traditions aussi bien en
relation religieuses que
morales et sociales.
Aujourd'hui, cependant,
nous avons besoin de la
possibilité d'arriver de
l'individualité humaine
à des impulsions morales
directes dans une pleine
expérience de liberté.
Parce que nous nos
tenons devant cette
nécessité sociale, il
m'a aussi été possible
d'indiquer, dans ma
"Philosophie de la
liberté" sur ce qu'il
devrait y avoir quelque
chose comme une
intuition morale. Et
j'ai cette fois-là déjà
évoqué que ce que
l'humain peut trouver
d'impulsions morales
réelles, qui n'œuvrent
désormais plus
qu'individuellement dans
la vie moderne, qui le
renforce moralement et
moralement, pourrait
venir seulement à partir
d'un monde spirituel.
Ainsi donc nous nous
tenons tout de suite par
cela devant la nécessité
de monter aux intuitions
spirituelles parce que
dans nos contemplations
du monde extérieur nous
n'arrivons pas du tout à
quelque chose de
productif
spirituellement.
|
40
|
Diese
Inspirationskraft fehlt
dem modernen Menschen
da, wo das Ethische, das
Willensgemäße, das
Religiöse, kurz, alles
das, was, von der
Menschenseele ausgehend,
zuletzt doch zum
sozialen Gestalten und
sozialen Leben führt, in
Betracht kommt. Hier
brauchen wir wiederum
eine Kraft, die auf
geistig-seelischem
Gebiete geradeso wirkt
wie die rein natürliche
inspirierende Kraft in
unserer äußeren Technik.
In unserer äußeren
Technik haben wir es
außerordentlich weit
gebracht. Was wir da
errungen haben, das
müssen wir als
Menschheit der modernen
Zeit damit bezahlen, daß
eine Weile
zurückgeblieben ist das
rein geistige Leben,
sich genährt hat von
alten Traditionen sowohl
in religiöser wie in
moralischer und sozialer
Beziehung. Wir brauchen
aber heute die
Möglichkeit, aus der
menschlichen
Individualität heraus in
vollem Freiheitserlebnis
zu unmittelbaren
moralischen Impulsen zu
kommen. Weil wir vor
dieser sozialen
Notwendigkeit stehen,
war es mir auch möglich,
in meiner «Philosophie
der Freiheit» darauf
hinzuweisen, daß es so
etwas geben müsse wie
eine moralische
Intuition. Und ich habe
dazumal schon
angedeutet, daß das, was
der Mensch an
wirklichen, nunmehr im
modernen Leben nur [190]
individueller wirkenden,
moralischen Impulsen
finden kann, die ihn
sittlich und moralisch
erkraften, nur aus einer
geistigen Welt heraus
kommen könne. So also
stehen wir gerade
dadurch vor der
Notwendigkeit, zu
geistigen Intuitionen
aufzusteigen, daß wir in
unseren Betrachtungen
der Außenwelt zu etwas
geistig Produzierendem
gar nicht kommen.
|
Celui qui est
parvient à se placer
consciemment dans
l'expérience intérieure
de l'ère technique est
peut-être le plus
souvent enclin à dire de
l'autre côté : en ce que
nous sommes placés dans
la nécessité d'embrasser
du regard e non vivant
de la technologie, de
coller au sol de ce
technique, nous pouvons,
de ce que la technologie
nous donne, chercher non
des impulsions aussi
morales comme l'humain
plus ancien le pouvait,
qui voyait en tempête,
et vent et fleuve et
étoile un spirituel
d'âme qu'il éprouvait
comme des forces
naturelles. Nous ne le
pouvons pas parce que
nous avons une
connaissance de la
nature purifiée/nettoyée
de tout cela. C'est
pourquoi nous pouvons
seuls gagner notre monde
moral quand nous le
saisissons en libre
intuition immédiatement
spirituellement
individuelle.
|
41
|
Wer sich in
bewußter Weise gerade in
das innere Erleben des
technischen Zeitalters
hineinzustellen vermag,
ist vielleicht am
allermeisten geneigt,
auf der anderen Seite zu
sagen: Indem wir in die
Notwendigkeit gestellt
sind, um das Unlebendige
der Technik zu
überschauen, am Boden
dieses Technischen zu
kleben, können wir aus
dem, was uns Technik
gibt, nicht so
moralische Impulse
holen, wie es der ältere
Mensch konnte, der in
Sturm und Wind und Fluß
und Stern ein
Geistig-Seelisches sah,
das er wie Naturkräfte
empfand. Wir können das
nicht, weil wir eine von
alledem gereinigte
Naturerkenntnis haben.
Wir können daher unsere
moralische Welt nur
gewinnen, wenn wir sie
in freier Intuition
unmittelbar
geistigindividuell
erfassen.
|
Mais pour cela,
nous avons besoin d'une
force intérieure pleine
de vie du spirituel. Et
cette force pleine de
vie du spirituel, je
crois, elle peut être
donnée par l'immersion
dans les résultats de
cette vision/façon de
voir du monde et de la
vie que j'ai développée
ici. Cette façon de voir
le monde et la vie ne
veut justement pas dire
que c'est ainsi et que
c'est ainsi en idées et
concepts, mais veut
seulement apporter des
idées et des concepts
afin que ceux-ci
deviennent si vivant en
nous, de façon
spirituelle, comme le
sang de la vie lui-même,
ainsi que l'activité de
l'humain soit stimulée,
pas purement sa pensée.
Ainsi apparait ce qui
peut être développé
comme telle façon de
voir le monde et vie à
la mesure de l'esprit,
absolument en même temps
qu'une impulsion sociale
à côté d'une impulsion
cognitive/de
connaissance.
|
42
|
Dazu aber
brauchen wir eine innere
lebensvolle Kraft des
Geistigen. Und diese
lebensvolle Kraft des
Geistigen, ich glaube,
sie kann gegeben werden
durch das Versenken in
die Ergebnisse jener
Welt- und
Lebensauffassung, die
ich hier entwickelt
habe. Diese Welt- und
Lebensauffassung will
eben durchaus nicht
sagen: das ist so und
das ist so in Ideen und
Begriffen, sondern will
Ideen und Begriffe nur
bringen, damit diese
etwas so Lebendiges in
uns werden, auf geistige
Art, wie das Lebensblut
selber, so daß die
Tätigkeit des Menschen
angeregt wird, nicht
bloß sein Denken. So
erscheint das, was als
solche geistgemäße Welt-
und Lebensauffassung
entwickelt werden [191]
kann, durchaus zugleich
als ein sozialer Impuls
neben einem
Erkenntnisimpuls.
|
Cela peut
peut-être justifier à
dire que les exigences
sociales du présent,
telles qu'elles sont
souvent formulées dans
la vie publique
d'aujourd'hui, se
prennent par celui qui
sait saisir impartial
toute la signature de
notre temps dans l'œil
de l'âme ainsi qu'elles
sont en fait des
symptômes, des symptômes
pour ce que les vieilles
sécurités instinctives
de la vie sociale sont
perdues et que nous nous
tenons devant la
nécessité de fonder de
manière consciente une
vie spirituelle qui
donne à nouveau les
mêmes impulsions qu'une
première fois la vie
instinctive des temps
anciens a donné. Parce
que l'on peut croire
qu'une telle stimulation
des forces d'âme les
plus intimes de l'humain
correspond réellement
aux exigences sociales
de notre temps, c'est
pourquoi on aimerait
aussi parler en ce temps
de graves épreuves
sociales, et de ses
exigences en ce sens.
|
43
|
Das wird
vielleicht dazu
berechtigen, zu sagen:
Die sozialen Forderungen
der Gegenwart, wie sie
im öffentlichen Leben
heute vielfach
formuliert werden,
nehmen sich für den, der
die ganze Signatur
unserer Zeit unbefangen
ins Seelenauge zu fassen
weiß, so aus, daß sie
eigentlich Symptome
sind, Symptome dafür,
daß die alten
Instinktsicherheiten des
sozialen Lebens verloren
sind und daß wir vor der
Notwendigkeit stehen,
ein geistiges Leben in
bewußter Weise zu
begründen, das wiederum
dieselben Impulse gibt,
die einstmals das
instinktive Leben alter
Zeitalter gegeben hat.
Weil man glauben kann,
daß ein solches Anregen
der innerlichsten
seelischen Lebenskräfte
des Menschen wirklich
den sozialen Forderungen
unserer Zeit entspricht,
deshalb möchte man auch
in dieser Zeit der
schweren sozialen
Prüfungen von der Zeit
und ihren sozialen
Forderungen in diesem
Sinne sprechen.
|
Parfois, on a
déjà la sensation, dans
le présent : ah, le
besoin immédiat du jour,
la misère de l'instant
sont si grands qu'on
doit au fond s'y
consacrer uniquement et
seulement, et ce n'est
qu'après avoir trouvé un
petit remède en cette
relation qu'on devrait
regarder après des
perspectives
supplémentaires. De
toutes les objections
qui m'ont été faites
depuis que j'ai essayé à
nouveau, aux
invitations/incitations
d'un certain cercle
d'amis, de parler sur la
vie sociale, de
participer à toutes
sortes de choses liées à
cette vie sociale, j'ai
mieux compris le contenu
des nombreuses lettres
qui sont venues à moi
encore et encore, en
particulier il y a deux
ans : que veulent en
fait toutes ces idées
sociales ? Ici, en
Europe centrale, il
s'agit avant tout de
pain dans sa nudité !
Toujours de nouveau
cette objection était
là. On peut la
comprendre. Mais en
d'autres relations, on
doit aussi trouver
compréhensible qu'en
aucune époque, donc, la
terre en fertilité ne
soit en situation de
retenir aux humains ce
qu'elle peut donner,
quand les humains
trouvent seulement ces
façonnements sociaux par
lesquelles ce que la
terre peut donner peut
s'écouler dans ces
façonnements sociaux de
la manière correcte et
peut être élaboré dans
ces façonnements
sociaux.
|
44
|
Manchmal hat
man schon in der
Gegenwart das Gefühl:
Ach, die unmittelbare
Not des Tages, das Elend
des Augenblicks ist so
groß, daß man im Grunde
genommen sich einzig und
allein diesem widmen,
und erst dann, wenn in
dieser Beziehung ein
wenig Abhilfe geschehen
ist, nach weiteren
Perspektiven ausschauen
sollte. Von all den
Einwendungen, die mir
gemacht worden sind,
seit ich auf die
Aufforderungen eines
gewissen Freundeskreises
wiederum versucht habe,
über das soziale Leben
zu sprechen, mich an
allerlei zu beteiligen,
was mit diesem sozialen
Leben zusammenhängt,
habe ich am besten die
zahlreichen Briefe
verstanden, die immer
wieder und wiederum,
insbesondere vor zwei
Jahren, an mich gekommen
sind, des Inhalts: Was
wollen eigentlich alle
[192] diese sozialen
Ideen? Hier in
Mitteleuropa handelt es
sich zunächst um das
nackte Brot! Immer
wieder war dieser
Einwand da. Man kann ihn
verstehen. Aber in
anderer Beziehung muß
man auch das begreiflich
finden, daß ja die Erde
an Fruchtbarkeit in
keinem Zeitalter den
Menschen das, was sie
geben kann,
vorzuenthalten in der
Lage ist, wenn die
Menschen nur jene
sozialen Gestaltungen
finden, durch die das,
was die Erde geben kann,
in der richtigen Weise
in diese sozialen
Gestaltungen
hineinfließen und
innerhalb dieser
sozialen Gestaltungen
erarbeitet werden kann.
|
C'est pourquoi,
l'opinion me semble
aussi justifiée que
c'est certainement un
extraordinaire amour et
une bonne chose quand se
consacrer à la situation
immédiate du moment, et
personne n'est empêché
de le faire par des
considérations comme
celles qui ont été
présentées ici. Mais
tout comme c'est une
bonne chose, il doit
être dit : c'est
peut-être bon pour
l'instant ce qui peut
être fait là, mais d'un
autre côté, il faut y
venir aussi vite que
possible qu'on ait une
compréhension sociale,
afin que les conditions
ne se produisent pas à
nouveau par lesquelles
les humains entrent en
tels besoins et misères.
|
45
|
Deshalb
erscheint mir auch die
Meinung berechtigt, daß
es gewiß ein
außerordentlich Liebes
und Gutes ist, wenn man
sich der unmittelbaren
Lage des Augenblicks
widmet, und daran wird
niemand durch solche
Betrachtungen gehindert,
wie sie hier angestellt
worden sind. Aber ebenso
wie das gut ist, muß
gesagt werden: Für den
Augenblick mag gut sein,
was da getan werden
kann, aber es muß auf
der anderen Seite so
schnell als möglich dazu
kommen, daß man soziales
Verständnis habe, damit
nicht wiederum die
Bedingungen sich neu
erzeugen, durch die die
Menschen in solche Not
und in solches Elend
hineinkommen.
|
Que, là, avec
les vieilles
formulations utopiques
et intellectuelles du
social ne peut en être
sorti, cela aurait dû se
montrer aux humains
quand certains de ceux
qui ont récemment parlé
avec une certitude
incroyable de ce qui
devrait être dans la vie
sociale ont été mis
devant ce qu'ils
devaient faire
maintenant. En effet, un
plus grand désarroi dans
la vie sociale n'a
pratiquement jamais été
présent que parmi ceux
qui apparemment avaient
la plus grande certitude
de savoir comment
formuler les
façonnements sociaux si
seulement les anciens
pouvaient être
débarrassés aussi vite
que possible.
|
46
|
Daß da mit den
alten utopistischen und
intellektualistischen
Formulierungen des
Sozialen nicht
ausgekommen werden kann,
das hätte sich den
Menschen zeigen sollen,
als manche von
denjenigen, die vor
kurzem noch mit einer
unglaublichen Sicherheit
von dem sprachen, was da
sein sollte im sozialen
Leben, dann hingestellt
worden sind vor das, was
sie nun tun sollten.
Wahrhaftig, eine größere
Ratlosigkeit im sozialen
Leben war kaum jemals
vorhanden als unter
denen, die scheinbar am
allergewissesten gewußt
haben, wie die sozialen
[193] Gestaltungen zu
formulieren wären, wenn
man nur das Alte so
schnell als möglich
hinwegräumen könnte.
|
L'expérience
dans cette direction a
conduit aux forces
destructrices les plus
terribles dans l'Est de
l'Europe. Et c'est une
illusion si l'humanité croit
actuellement que sans une
pensée, un sentiment et un
vécu social approfondis, par
simple poursuite des
anciennes formulations, elle
pourrait entrer dans autre
chose que des forces
destructrices. Le spectre de
l'Est européen est ce qui
regarde, menaçant vers
l'Ouest. Mais ce regard ne
devrait pas nous laisser
oisifs, mais nous promouvoir
à chercher des forces
sociales vivantes à chaque
heure, une formulation
vivante des revendications
sociales, puisque les
abstraites et utopiques se
sont avérée infertiles.
|
47
|
Das
Experiment, das in dieser
Richtung liegt, hat ja im
Osten von Europa in die
furchtbarsten
Zerstörungskräfte
hineingeführt. Und es ist
Illusion, wenn die
Menschheit heute glaubt, daß
sie ohne ein gründliches
soziales Denken und Fühlen
und Erleben, durch bloße
Fortsetzung der alten
Formulierungen, in etwas
anderes hineinkommen könnte
als in Zerstörungskräfte.
Das Gespenst des
europäischen Ostens ist das,
was drohend herüberschaut
nach dem Westen. Aber dieses
Schauen sollte uns nicht
untätig sein lassen, sondern
uns auffordern, in jeder
Stunde nach lebendigen
sozialen Kräften, nach einer
lebendigen Formulierung der
sozialen Forderungen zu
suchen, da ja die abstrakten
und utopistischen sich in
ihrer Unfruchtbarkeit
erwiesen haben.
|
Les prochaines
conférences montreront
comment cela peut se
produire en détail.
Aujourd'hui, je voulais
seulement donner une
sorte d'introduction
pour montrer que quelque
chose de plus profond se
cache derrière ce qui
est caractérisé dans les
mots exprimés comme
idées sociales, quelque
chose qui est lié à une
transformation de la vie
entière de l'âme.
|
48
|
Wie das im
einzelnen geschehen
kann, das werden die
nächsten Vorträge
zeigen. Heute wollte ich
nur eine Art Einleitung
geben, die zeigen soll,
daß hinter dem, was in
ausgesprochenen Worten
als soziale Ideen
charakterisiert wird,
etwas Tieferes liegt,
etwas, was zusammenhängt
mit einer Umgestaltung
des ganzen Seelenlebens.
|
On a commencé à
comprendre cela ces
derniers temps, jusque
loin dans les cercles
prolétariens. Et celui
qui regarde autour de
lui sait que les
exigences sociales, et
notamment les sentiments
à leur égard, sont dans
un processus de
transformation tout à
fait essentiel. Les
vieux slogans sont déjà
plus ou moins reconnus
dans leur infertilité.
Et dans de nombreux cas,
on insiste déjà sur le
fait qu'il doit être
passé à ce qui est
d'âme, qu'à nouveau des
impulsions morales et
religieuses doivent
pulser à travers la vie
sociale. Mais on n'a pas
encore la vie dont on a
vraiment besoin.
|
49
|
Das hat man in
der allerneuesten Zeit
bis weit in die
Proletarierkreise hinein
zu begreifen begonnen.
Und wer sich umsieht,
der weiß, daß die
sozialen Forderungen,
und namentlich die
Empfindungen ihnen
gegenüber, in einem ganz
wesentlichen
Umgestaltungsprozeß
sind. Die alten
Schlagworte werden schon
mehr oder weniger in
ihrer Unfruchtbarkeit
erkannt. Und vielfach
betont man es jetzt
schon, daß zu Seelischem
übergegangen werden
müsse, daß wiederum
moralische und religiöse
Impulse das soziale
Leben durchpulsen
müßten. Aber man hat
noch nicht das Leben,
das man wirklich
braucht. [194]
|
Notre époque
croit être tout à fait
réelle et réaliste, et
ne sait pas à quel point
elle est théorique au
fond, théorique tout
particulièrement alors
lorsqu'il s'agit de
l'exposition des
exigences/revendications
sociales. Cela - il est
peut-être permis de
l'exprimer en conclusion
- ne peut en fait pas
être aujourd'hui la
tâche d'établir
immédiatement de
nouveaux idéaux sociaux
ou autres absolument.
D'expressions abstraites
d'idéaux, nous n'avons
aucun besoin. Ce qui
nous manque, ce n'est
pas ce penchant abstrait
pour l'idéalisme. Ce
dont nous avons besoin,
c'est d'autre chose :
l'expérience/le vécu du
spirituel, pas purement
la réflexion sur
l'idéel. Ce dont nous
avons besoin, c'est que
nous ne n'ayons pas
l’esprit purement en
concepts, mais dans une
telle vivacité que lui,
j’aimerais dire, comment
des êtres humains
déambule entre nous dans
tout notre faire.
|
50
|
Unsere Zeit
glaubt, recht wirklich
und realistisch zu sein,
und weiß gar nicht, wie
theoretisch sie im
Grunde genommen ist,
theoretisch ganz
besonders dann, wenn es
sich um die Aufstellung
der sozialen Forderungen
handelt. Das - es darf
vielleicht zum Schlüsse
ausgesprochen werden -
kann heute eigentlich
nicht die Aufgabe sein,
unmittelbar neue soziale
oder überhaupt andere
Ideale aufzustellen. An
abstraktem Aussprechen
von Idealen haben wir
keine Not. Was uns
fehlt, ist nicht dieses
abstrakte Hinneigen zum
Idealismus. Was wir
brauchen, ist etwas
anderes: das Erleben des
Geistigen, nicht bloß
das Erdenken des
Ideellen. Was wir
brauchen, ist, daß wir
den Geist nicht bloß in
Begriffen haben, sondern
in solcher Lebendigkeit,
daß er, ich möchte
sagen, wie menschliche
Wesen unter uns in all
unserem Tun
herumwandelt.
|
Si
nous saisissons
l'esprit comme quelque
chose de vivant, alors
nous pourrons aussi
monter à lui en tant
qu’un socialement
efficace. Vis-à-vis de
cela nous avons la
permission de
dire : nous
n’avons pas besoin
actuellement de pure
formulation d’idéaux
et de revendications
sociales. Nous avons
besoin de quelque
chose qui nous donne
la force de suivre les
idéaux que nous
donnent la vie
intérieure, d’amener
ces idéaux à
l’incandescence,
quelque chose qui
excite à la volonté
pour le plein, pour le
fertile pour le monde
enthousiasme pour
l'idéal, pour la vie
spirituelle.
|
51
|
Wenn wir so den
Geist als etwas
Lebendiges begreifen,
dann werden wir auch
aufsteigen können zu ihm
als
einem sozial
Wirksamen. Demgegenüber
dürfen wir sagen: Wir
brauchen heute nicht
bloße Formulierung von
Idealen und sozialen
Forderungen. Wir
brauchen etwas, was uns
Kraft gibt, den Idealen
zu folgen, was uns
inneres Leben gibt,
diese Ideale zum Glühen
zu bringen, etwas, was
unseren Willen erregt
zum vollen, für die Welt
fruchtbaren Enthusiasmus
für die Ideale, für das
geistige Leben. [195]
|
|
01
Mes chers invités ! Les conférences
que je vais donner dans ce qui suit devraient absolument
se tenir sur le sol des considérations/contemplations
qui ont déjà été engagées par moi ici : non pas comme si
pouvait être dit quelque chose de significatif sur la
vie sociale du présent en concevant des réformes
sociales à partir d'idées d'une manière abstraite et
utopique, mais dans le sens où je pense que la vision
spirituelle du monde qui a été développée ici, si elle
se transforme en impulsions de l'être humain tout
entier, en mentalité humaine, pourrait délivrer des
orientations et des directives pour la compréhension de
la vie sociale et aussi pour la formation de forces de
propulsion/motivations sociales. Les prochaines
conférences auront toutefois à montrer comment une telle
vision du monde sortant du spirituel ne reste pas
plantée dans l'abstrait et l'utopique, mais comment elle
est prédisposée à entrer tout de suite dans la réalité
concrète immédiate. Aujourd'hui, cependant, j'aimerais
jeter le pont entre les conférences que j'ai déjà tenues
et celles que j'ai encore l'intention de tenir ici.
02
Qui saisis de l'œil le sens entier
des conférences jusqu'à présent devra déjà se dire
qu'avec ce qui a été présenté ici n'était pas pensée une
quelque façon de voir la vie pour l'ermitage, pour une
vie contemplative dans une chambre
tranquille/silencieuse, mais qu'une conception de la
vie, qui a aussi son côté social, doit être suggérée,
qui peut en quelque sorte conduire non seulement dans le
monde spirituel comme tel, mais aussi dans le monde
spirituel et d'âme qui nous entoure immédiatement dans
nos prochains/cohumains. Aujourd'hui, il est toutefois
plus facile de parler sur des questions sociales si l'on
ne se sent pas appartenir à une quelque orientation de
parti. Là, on a dans une certaine mesure ses programmes,
là on a les idées fortement gravées et on peut dire :
C'est le moment ! Telles sont les exigences du temps ! -
Mais il ne peut être parti ici d'un tel modèle de parti
fortement gravé. Car tout d'abord, je suis pleinement
convaincu qu'il n'y a en fait aucun parti - pour le
dire de manière assez radicale - qui n'ait dans une
certaine mesure raison avec ce qu'il prétend. Il s'agit
seulement que les partis ne reconnaissent ordinairement
pas les limites de ce qu'ils peuvent prétendre. D'un
autre côté, je ne crois pas non plus qu'une quelque
orientation de parti ait à nouveau complètement raison,
mais bien plus doive à nouveau avoir tord dans un
certain sens. Seulement il s'agit aussi là à nouveau de
ce dont on peut très bien comprendre ce tort, justement
par la spécificité de l'observation humaine du monde.
03
On peut donc aussi photographier un
arbre correctement seulement de différents côtés. Tout
ce qui est faire valoir ordinairement comme des
tendances de parti peut vous apparaitre comme des
photographies de la vie de différents côtés. Ensuite,
les humains se rassemblent et se comportent avec leurs
différents points de vue comme d'autres le feraient -
toutefois il n'y a pas cela sur ce domaine - qui
verraient la photo d'un arbre de la droite et diraient :
Oui, c'est une prise de vue complètement fausse. - Ils
connaissent en fait seulement la photo de gauche. Je
suis donc pleinement conscient de tout ce qui peut être
contesté d'un certain point de vue par rapport aux
façons de voir présentées ici ; et s'il s'agissait
d'exposer tout ce qui s'oppose, cela ne serait pas si
extraordinairement difficile du point de vue de la
vision du monde représentée ici.
04
Je dois le
dire d'emblée afin que puisse être envisagé comment la
seule façon d'arriver à une vision plus vivante dans
cette direction est d'essayer d'aborder la vie sociale
et les problèmes sociaux sous différents angles dans les
exposés qui suivent.
05
Il est beaucoup parlé de
revendications sociales à notre
époque. Mais
si nous regardons la vie historique de l'humanité sans
parti pris, alors nous trouvons que cela est le cas en
premier au cours du développement de l'humanité depuis
une période relativement courte. Certes, il y a toujours
eu des revendications sociales, des aspirations sociales
; qu'elles se produisent d'une manière formulée, je
voudrais dire formulée en théorie abstraite, qui est
essentiellement une caractéristique des temps les plus
récents. Et si l'on tente de savoir pourquoi presque
chaque humain parle aujourd'hui de revendications
sociales, on s'aperçoit qu'il n'y a peut-être jamais eu
d'époque avec des impulsions antisociales aussi fortes
que la nôtre.
06
Certes, lorsque le besoin immédiat de
la vie est pressant, lorsque la misère frappe à nos
portes, alors nous nous trouvons confrontés à des
impulsions sociales. Mais quand il est parlé d'exigences
sociales, on pense quand même en fait encore autre
chose, on pense les sentiments, les sensations qui
peuvent vivre dans l'humain en rapport à ce qu'il n'est
pas seulement un être séparé, mais qu'il doit se mouvoir
parmi d'autres humains, qu'elle doit travailler parmi et
avec d'autres humains, qu'il serait là pour la
satisfaction de lui-même et pour le salut d'autres
humains. Et à cet égard, les humains d'autres époques,
aussi paradoxal que cela puisse sonner aujourd'hui, se
tenaient au fond en fait plus proches les uns des autres
qu'ils ne se tiennent aujourd'hui. Et cela au fond avec
droit ! Avec droit, parce qu'à notre époque nous vivons
dans une époque historique qui, comme les conférences
passées l'ont déjà indiqué, a fait émerger des forces
spéciales des soubassements de la nature humaine, en
particulier à l'intérieur du monde civilisé, forces qui
sont particulièrement adaptées aux côtés décrits, mais
qui sont moins appropriées pour stimuler intérieurement
vivaces à l'humain les instincts sociaux, les impulsions
sociales, qui étaient pourtant disponibles aux époques
antérieures, même si elles ne le sont plus, d'une façon
conforme pour l'époque actuelle.
07
Nous jetons un regard rétrospectif
sur une évolution humaine qui repose derrière nous : en
trois ou quatre siècles la faculté humaine, la force de
l'âme humaine s'est coltiné vers le haut de l'intérieur
de l'âme humaine, que l'on peut considérer comme la
force intellectuelle, comme la force de la raison
analytique, que peut considérer plus ou moins la
synthétiquement raisonnable contemplation du monde.
Cette observation du monde a accompli sa grandeur dans
le domaine de la façon de voir de la nature. Elle peut
mener l'humain très loin lorsqu'il s'agit de développer
son maniement, ses échanges avec la nature extérieure.
Mais la question se pose de savoir si ce serait alors
possible que cette force, qui j'aimerais dire, forme la
splendeur, le triomphe, des temps récents, serait aussi
immédiatement appropriée à la médiation des échanges de
l'humain avec l'humain. Un aperçu clair en cette
question peut, au fond, seul éclairer les exigences
sociales de l'époque récente. Ces revendications
sociales pourraient notamment, comme elles sont
habituellement formulées, être seulement une sorte de
façon de voir superficielle, dans une certaine mesure
seulement le symptôme de quelque chose reposant beaucoup
plus profond dans l'humain. Ceci vient particulièrement
en question pour une considération
spirituelle-scientifique.
08
Si, cependant, nous regardons à
nouveau avec un regard impartial la manière dont les
arrangements sociaux, les contextes sociaux humains sont
apparus à des époques plus anciennes, oui, comment ils
apparaissent encore aujourd'hui, jusqu'aux cartels,
jusqu'aux trusts, alors nous devons quand même dire :
les forces dominantes ne sont pas là-dedans au fond pas
les intellectualistes, pas celles de la contemplation
synthétiquement rationnelle de la vie, mais sont des
instincts de vie, des sentiments intérieurs et
inconscients. Et si nous devions faire des arrangements
sociaux à partir de ce qui s'avère aussi grandiose que
la puissance intellectuelle dans la façon de voir de la
nature, ils auraient probablement très peu de viabilité.
Car il n'est quand même pas dépourvu de signification
que cette force de l'intellect se soit avérée
particulièrement significative dans la contemplation de
la nature dépourvue de vie, et que l'humain, qui veut
seulement avoir une vision de la nature, qui ne veut pas
se hisser jusqu'à une contemplation des choses conforme
à l'esprit, se tient devant une énigme lorsqu'il s'agit
de se hisser avec sa façon de voir du dépourvu de vie au
vivant. De ce qui, par sa façon intérieure, a une grande
signification pour le non-vivant, pour le mort, n'est
pas permis d'être surprenant qu'il ne puisse avoir la
même force portante, la même fécondité, pour ce qui est
non seulement vivant, mais qui devrait se développer
vers dehors comme façonnements humains sociaux à
puissance d'âme.
09
Et ainsi nous pouvons dire : dans
certaines régions subconscientes de l'âme, les forces
qui étaient efficaces dans les façonnements sociaux
prévalent ; mais d'un autre côté, l'humain doit à
l'époque actuelle deux des plus fortes impulsions
socialement efficaces avec leurs caractéristiques
particulières. Et tout de suite pour ces deux impulsions
sociales agissant fortement, il doit rechercher
l'intégration, l'orientation à l'intérieur de toute la
vie sociale.
10
L'une des questions sociales les plus
importantes de notre époque m'est venue devant l'âme
lorsqu'il y a trente ans, j'entrepris l'essai de
considérer le problème de la liberté de l'humain à
l'intérieur de toute la vie sociétale de l'homme. Cette
expérience de liberté est en fait fondamentalement aussi
vieille que la vie intellectuelle. En ce que la vie
intellectuelle éleva l'humain jusqu'à la saisie de la
pensée pure, par laquelle il saisit aussi les phénomènes
de la nature, il devient pour première fois conscient de
sa liberté. Les temps anciens ont mélangé dans toute la
vie des pensées, quelque chose qui était seulement le
résultat de processus organiques, qui était
instinctivement enraciné dans les régions inconscientes
de la volonté ou inconsciemment enraciné dans la vie
émotionnelle/des sensations. Voir aussi clair à travers
quelque chose, aussi transparent, comme c'est le cas
dans la pensée, quand la pensée se balance (Ndt: à la
manière de la lutte suisse ?) vers en haut en lois de la
nature clairement saisies, mathématiquement formulées,
pour saisir quelque chose d'aussi clair, pour le saisir
de telle sorte qu'on y fiche tout son être, est
seulement devenu possible à l'humain dans le temps où il
s'est conquis la pensée pure, qui inspira Copernic,
Galilei et les autres aux suivi les recherches de
science de la nature les plus récentes. Ainsi
l'expérience de la liberté, est tout de suite pendante à
ce qui conduit hors des puissances instinctives qui
étaient socialement façonnantes
auparavant.
11
Mais avec
cela, si l'on aborde maintenant le problème de la
liberté en toute gravité, on est jeté un moment dans une
sorte de vide que l'on ressent quand on fait
sérieusement avec cela - avec tous les frissons que le
vide, j'aimerais dire, le néant peut seulement infuser à
l'humain. On arrive notamment à ce qui suit : en des
époques antérieures, quand l'humanité était plus naïve à
l'égard de la vie de l'âme, quand elle n'était pas
parvenue à la conscience qui règne dans les temps
modernes, là pouvait vivre des façons de voir qui
étaient plus picturales, qui ne se déroulaient pas en
des pensées pures, abstraites. De telles pensées
picturales sont cependant nécessaires si l'on veut
entrer dans la vie sociale compliquée de l'homme. Ce qui
nous conduit à comprendre comment trouver notre place
dans le monde ne peut jamais être identifié par une
pensée abstraite.
12
Maintenant, dans les conférences de
ces derniers jours, j'ai discuté comment le
développement scientifique-spirituel des pensées mortes,
abstraites conduit à nouveau aux pensées vivantes, à
travers lesquelles on peut donc réellement pénétrer non
seulement dans la nature inorganique, dépourvue de vie,
mais dans les façonnements de la nature vivante, dans
l'intérieur aussi des mondes d'âmes. Mais avec cela,
l'humain, en ce qu'il saisit de l'œil ce développement
le plus moderne, approche à nouveau avec sa conscience
ce qui était disponible autrefois, aux époques
antérieures, de façon instinctive. Je sais que beaucoup
de gens aujourd'hui ont encore un frisson de recul quand
on leur dit : ce qui a régné inconsciemment aux époques
précédentes, ce qui a fertilisé la fantaisie à partir de
l'inconscient, et ainsi de suite, cela peut être amené
dans la conscience par un développement de l'âme tel que
je l'ai décrit. Et l'on flaire bientôt que derrière une
telle exigence se cache quelque chose comme une sorte de
philistrosité, une sorte maîtrise d'école, qui veut
transférer la naïveté dans la conscience. On ne
frissonnera de nouveau dans la conscience devant un tel
chemin qu'aussi longtemps qu'on ne sait pas que cette
expérience dans la naïveté, qui convenait
instinctivement à l'homme au premier abord, se produit à
nouveau, malgré la conscience de la pensée vivante. Mais
cette pensée vivante nous conduit alors aussi dans les
concepts fluctuants qui se jouent dans la vie
sociale.
13
Pour cela,
j'aimerais tout d'abord aujourd'hui seulement une chose
en manière d'introduction. On parle par exemple, dans le
présent, extraordinairement beaucoup de capitalisme, de
la fonction du capital dans l'ordre social. Il y a
d'innombrables définitions de ce qu'est le capital.
Souvent, ces définitions très colorées à la mesure de
partis. Mais derrière cette diversité de définitions du
capital, est fiché encore quelque chose de tout autre.
On doit seulement être clair à soi sur ce que ce qui vit
dans la structure sociale de l'humanité comme le
capitalisme, par exemple, ne peut pas être saisi dans sa
fonction avec des concepts contourés de manière aiguë,
mais que précisément à cette fin on a besoin de ces
concepts vivants qu'avaient autrefois la vie naïve
instinctive de l'âme et que la vie consciente de l'âme
peuvent à nouveau recevoir. Les humains devraient se
regarder seulement une fois ce que le capital
signifiait, par exemple, en Europe centrale, en
Allemagne, où une certaine évolution sociale avait
commencé plus tard qu'en Angleterre, et ce que le
capital signifiait en Angleterre, où, quand une certaine
évolution sociale avait commencé, le capital commercial
était là simplement par les étapes précédentes de la vie
économique pour justifier ce qui devait être fourni en
Allemagne sans capital commercial, par d'autres
créations de capital. Si l'on regarde sur ce qui était
le rôle du capital en Europe centrale et ce qu'il était
en Angleterre, alors on trouve très vite que l'on ne
peut rien avoir de bien défini avec ses concepts, qui
devraient englober la vie sociale, aussi dans ses formes
particulières/façonnements particuliers, mais que l'on
doit avoir quelque chose qui attaque la réalité
immédiate à un endroit qui est intérieurement élastique
dans l'idée elle-même, pour que ça puisse se mouvoir
plus loin à d'autres formes de la même structure
sociale. Et parce que nous vivons à une époque qui est
presque attirée par l'intellectualisme, qui peut
seulement vivre en des concepts fortement contourés, il
est nécessaire que, pour parvenir à une compréhension
des exigences sociales, nous trouvions le moyen de
sortir de l'intellectualisme et de pénétrer dans le
monde vivant des pensées, qui peut alors à nouveau se
transposer en des impulsions sociales telles qu'elles
sont venues des instincts dans les anciennes époques de
l'évolution de l'humanité.
14
La vision du monde qui est pensée ici
ne devrait pas être une quelque chose théorique. On lui
objecte souvent du dogmatisme, et on lui objecte aussi,
où elle devrait parler sur de la vie sociale, qu'elle
chercherait des utopies, c'est-à-dire du dogmatique.
Tout cela est infondé. Car ce dont il s'agit, ce n'est
pas du tout ce que l'on saisit dans l'un ou l'autre
concept ; c'est une certaine attitude à l'égard de
l'ensemble de la vie, à l'égard du physique, de ce qui
est d'âme, du spirituel, une attitude à la capacité à
saisir de façon réaliste ce tout de la vie dans ses
façonnements concrets particuliers.
15
Mais par cela s'ouvre une certaine
perspective sur d'importantes exigences sociales de
notre temps : si l'on considère la vie humaine elle-même
avec les moyens d'une façon de voir spirituelle, comme
je l'ai développée, alors on trouve qu'aussi la vie
humaine particulière, tout comme le développement de
toute l'humanité dans l'histoire, est soumise à
certaines phases. Et ces phases, qui sont aussi sous les
yeux d'une considération superficielle, se dévoilent
seulement dans leur essence quand on regarde les
pendants spirituels. La se montre, par exemple, comment
ni l'enfant dans les premières années de sa vie, ni
aussi l'enfant en âge d'obligation scolaire primaire, ni
aussi en fait le jeune avant l'âge de vingt ans vivent
avec une dévotion intérieure et une plénitude dans ce
qui est apparu comme une manière intellectualiste de
penser dans l'évolution de l'humanité.
Fondamentalement, nous ne saisissons l'intellectualisme
en nous-mêmes à partir d'une sympathie intérieure que
lorsque nous sommes entrés dans l'âge plus mûr des
années de la vingtaine. C'est là que nous commençons à
ressentir l'intellectualisme comme un système osseux
d'âme intérieur. Jusque là, nous ressentons en fait
notre vie ainsi, même si c'est instinctivement, comme si
elle devait se durcir en premier intérieurement en une
certaine manière selon des directives telles qu'elles
apparaissent alors comme ce système d'âme osseux. Mais
toute notre vie sociale, qui est façonnée de manière
compréhensible par les adultes, est imprégnée de ce qui
est influencé d'une certaine manière par cet
intellectualisme, même si l'intellectualisme lui-même ne
peut être socialement créatif. Il s'écoule dans ce qui
est devenu incertain dans les instincts. Et ainsi nous
avons dans notre formation/façonnement social actuel une
interaction inorganique des instincts devenus incertains
et de ce que l'intellectualisme veut dans la vie sociale
et quand même n'y colle/correspond pas.
1
6
Mais cela conditionne qu'à partir de
ce qui se passe réellement dans la vie sociale, nous
faisons des idées qui sont très différentes de ce qui
est disponible en tant que forces dans la réalité.
Aujourd'hui, nous parlons le plus souvent dans un sens
assez peu authentique de ce qui se passe socialement
entre les humains. Au cours des trois ou quatre derniers
siècles, nous, en tant qu'humanité, nous nous sommes
éduqués à tout marquer sous des formes
intellectualistes. Nous pouvons le faire en tant
qu'adultes, mais pas tant que nous sommes enfants, tant
que nous sommes jeunes.
17
La jeunesse développe des forces bien
différentes de l'intellectualisme. L'enfant développe
d'abord les forces, j'aimerais dire, à travers
lesquelles il est un seul organe des sens, très
semblable à l'organe des sens que j'ai décrit comme un
organe spirituel ; seulement c'est l'enfant d'une
manière plus matérielle. Cela perçoit son environnement
dans son ensemble et transforme ce que ça perçoit en son
propre mouvement. C'est un imitateur. Cette imitation,
qui palpite par toute la vie d'âme de l'enfant, n'est
très certainement rien d'intellectualiste. Alors
l'enfant entre dans l'âge de la vie, du changement de
dents à la maturité sexuelle, par exemple, dans lequel
on lui demande de ne plus imiter, mais d'accepter ce qui
lui est donné par son environnement adulte comme opinion
ou conviction.
18
Ne croyez pas, mes chers présents,
que celui qui a écrit la "Philosophie de la liberté"
dira devant vous, par quelque instinct réactionnaire, ce
qu'il a maintenant à dire. Ce que j'ai à dire correspond
à une loi de l'évolution humaine. Du changement de dents
à la maturité sexuelle, le jeune humain développe à
partir de l'intérieur de son être la nécessité/le besoin
d'écouter ce qui peut être pour lui une autorité
évidente et ce qui lui est donné par une autorité
évidente. Celui qui sait regarder la vie en toute
impartialité peut déjà se dire quel bonheur c'est pour
son harmonie intérieure d'âme tout au long de sa vie
quand, à l'âge indiqué, il a pu regarder avec tant de
respect telle ou telle autorité, qu'il n'imitait pas
maintenant, mais à laquelle il était confronté de telle
manière qu'il se disait : par cette individualité
humaine, se révèle à moi ce que je devrais être
moi-même, ce que je veux être moi-même ; j'écoute sur ce
que l'un ou l'autre pense et prend l'opinion en mon âme.
19
Pour un vrai psychologue, s'en
établit même ce qui suit : On peut se déchaîner
longtemps que l'enfant, à cet âge de la scolarité
primaire obligatoire, devrait recevoir que ce qu'il
comprend déjà. Alors on vielle en fait seulement pour
cet âge de l'enfant, étant donné que des banalités
infinies ont été amoncelées dans l'effort de toujours
apporter à l'enfant seulement t ce qu'on croit que
l'enfant "comprend déjà". L'enfant comprend d'ailleurs
plus que beaucoup le croient, mais il ne le comprend pas
par intellectualité, mais par l'être tout entier. Et là
se produit encore l'autre : que l'on a trente, quarante,
cinquante, soixante ans, et que quelque chose remonte,
pressant des soubassements de l'âme, qui est une
réminiscence, disons, de la huitième année de la vie. Là
on l'a cherché d'une autorité ; on l'a absorbé du
respect, on ne l'a pas compris dans le sens
intellectualiste de l'époque, mais on s'est vécu dans ce
que l'on avait pris avec toute son humanité. Ce dans
quoi on s'est ainsi vécu s'est installé dans les
profondeurs de l'âme. Après des décennies, cela émerge.
On est devenu plus mature. Maintenant on le comprend,
maintenant on le vivifie pour la première fois ! Cela
signifie beaucoup pour la vie dans un âge ultérieur,
quand de cette manière on peut ainsi porter à une vie
nouvelle ce qu'on a porté en soi depuis son enfance.
C'est quelque chose de tout autre que de vivre dans de
simples souvenirs non transformés. Cet autre peut
maintenant être fondé sur un art vivant de l'éducation.
Sur un art de l'éducation qui ne veut pas donner à
l'enfant à cet âge des concepts aux contours tranchants,
mais des concepts vivants.
20
Ceux-ci sont bons pour certains buts
de la vie. Mais ils apparaissent à l'enfant comme si
nous devions saisir sa main et l'enfoncer, qu'elle ne
peut grandir, qu'elle doit rester petite, qu'elle ne
peut prendre des formes transformées. Ce n'est qu'alors,
quand nous avançons vers un art de l'éducation qui
transmet des concepts vivants qui continuent à vivre
avec l'enfant, comme ses membres continuent à vivre avec
lui, c'est-à-dire qui ne sont pas fortement contourés,
mais qui ont une croissance intérieure, en premier,
alors, nous donnons à l'enfant non seulement la joie de
vivre correcte, mais aussi la bonne vitalité/force de
vie. Quand l'enfant vit quelque chose, comme je viens de
l'indiquer, comme quelque chose d'entièrement naïf dans
la vie de l'âme, ainsi ce n'est pas de la compréhension
et la saisie intellectualiste. C'est
l'acceptation/assimilation d'une autorité vénérée qui
nous apporte des forces de vie.
21
Et puis, après ce temps, l'âge
commence, où l'on ne peut s'empêcher d'aborder le monde
d'une manière telle que, sans entrer immédiatement dans
des concepts aux contours tranchants, on vit dans la
capacité d'aimer, que s'immerger dans les choses vit de
telle manière que l'on en sort parfois assez illusoire,
mais d'autant plus puissant que l'idéal enflamme notre
amour.
22
Ce n'est qu'après avoir traversé tout
cela que nous entrons, sans dommage, j'aimerais dire,
pour notre humanité entière, dans l'âge de vie
intellectualiste. Mais ce que les générations plus âgées
des jeunes transmettent diversement aujourd'hui comme
bien d'enseignement est en fait quelque chose qui est à
la mesure d'un âge plus avancé.
Et ainsi nous nous tenons aujourd'hui, en tant
qu'enseignants vis-à-vis de la jeunesse, ainsi qu'ils ne
peuvent pas nous comprendre, non seulement de manière
aléatoire, mais de l'intérieur de leur être.
23
Des temps plus anciens développaient
des forces dans la vie sociale par lesquelles les vieux
étaient compréhensibles aux jeunes d'une tout autre
manière que c'est le cas aujourd'hui. C'est pourquoi ce
fossé social s'est creusé entre l'âge et les jeunes.
Celui qui saisit notre temps tel qu'il doit être saisi,
si l'on regarde vers le devenir dans les trois ou quatre
derniers siècles, le comprend. Et non seulement par un
approfondissement spirituel, mais aussi par la
vitalisation de notre vie de l'esprit, nous devons à
nouveau atteindre cette capacité par laquelle l'humain
adulte peut se comprendre pleinement avec sa jeunesse.
24
Mais ce n'est là qu'un côté, un très
petit membre même à l'intérieur des exigences sociales
du présent : que le fossé entre les générations soit
comblé. Il ne le peut qu'en élargissant toute
l'expérience humaine intérieure. Seul celui qui renforce
intérieurement la vie intellectualiste de l'âme
d'aujourd'hui par la pensée vivante et la vision
spirituelle, ou du moins qui accepte les résultats de
cette pensée et de cette vision, car ils animent aussi
toute l'âme, en premier celui-là trouve de nouveau la
possibilité de regarder pleinement la vie enfantine,
afin de rechercher dans la vie même de cet enfant les
forces par lesquelles on peut s'entendre avec lui. Mais
quand on évoque le fossé qui s'est ouvert entre l'âge et
la jeunesse à notre époque, on évoque en même temps les
fossés qui règnent entre humain et humain, entre homme
et femme, entre classe et classe à notre époque. Car
tout comme la vie intellectualiste nous sépare de
l'enfant, elle nous sépare aussi au fond de l'autre être
humain. Ce n'est que lorsque l'on a développé la pensée
vivante, qui à son tour devient semblable à certaines
saisies instinctives de l'être-là du/des monde/s, qu'à
travers cette pensée vivante, on peut retrouver sa
position dans l'ordre social aussi fermement que
l'humain instinctif l'a trouvée, de sorte que les
organismes sociaux étaient possibles. On trouve aussi
que c'est seulement par ce que l'on acquiert/conquiert
en ce que la conscience devient vide, en ce qu'on
obtient entrant inspiré du monde spirituel, ce que des
êtres spirituels révèlent, on vient dans la situation de
vraiment comprendre l'autre humain, de regarder
par-dessus les fossés de classe, les fossés des sexes.
25
C'est la
deuxième marche de la vie en commun sociale. La première
marche est que par l'imaginatif, comme c'était autrefois
l'attitude instinctive envers/le se-placer-dans
l'environnement, le propre point de vue sera trouvé. La
deuxième marche est que l'on trouve le pont par-dessus
vers l'autre humain, vers l'être humain qui vit dans un
autre contexte social. Aujourd'hui, c'est rendu
extrêmement difficile à l'humanité ; car pris au fond,
on ne juge pas à partir de la réalité quand on se place
dans la vie sociale à partir de ses propres
sentiments/sensations. Fondamentalement, on juge tout de
suite alors quand on croit juger le plus conformément à
la réalité, le plus étranger à la réalité. On doit
seulement avoir vu une fois comment des personnalités
dirigeantes se placent aujourd'hui même dans la vie,
aimeraient maîtriser cette vie, mais fondamentalement ne
se rapprochent pas de la réalité de cette
vie.
26
J'aimerais mentionner un exemple,
pour prendre position ni pour ni contre la personnalité
que je veux mentionner ; rien ne doit être dit pour ou
contre, seule l'apparence devrait être caractérisée.
J'aimerais indiquer sur une personnalité
particulièrement marquante, œuvrant radicalement de
l'activité sociale récente, Rosa Luxemburg. Quand on
apprenait à la connaître en tant que personnalité, on
avait devant soi un humain qui en fait se présentait
complètement avec allures bourgeoises : mesurées dans le
mouvement, mesurées dans la manière de parler,
absolument dans chaque mouvement particulier, mesurées
en chaque mot. Il régnait même une certaine douceur, pas
quelque chose d'orageux, dans cette individualité. Mais
lorsqu'on l'entendait parler depuis le podium, alors
elle parlait ainsi - eh bien, je veux mentionner un
exemple concret - qu'elle disait quelque chose comme
ceci : "Oui, il y a eu des âges où l'humain a cru qu'il
venait d'un quelque monde spirituel, que ces mondes
spirituels l'avaient placé dans la vie sociale.
Aujourd'hui, nous savons de l'humain, ainsi disait-elle,
qu'il déjà grimpé autour des arbres d'une manière des
plus indécentes, non vétu, comme un singe, et que de cet
homme-singe sont issus ceux qui aujourd'hui se tiennent
dans les positions les plus diverses de la vie sociale.
Et cela a été mis en avant d'une manière qui j'aimerais
le dire, était incandescent d'une certaine impulsion
religieuse, toutefois pas par le feu de l'efficacité
individuelle immédiate, mais d'une manière que les
grandes masses prolétariennes pouvaient tout de suite le
mieux comprendre : avec une certaine sécheresse mesurée,
pour que cela puisse aussi être saisi avec une certaine
sécheresse de sentiment, et que malgré la sécheresse de
ce sentiment cela suscite un certain enthousiasme, pour
la raison qu'était senti : là au fond, tous les humains
sont égaux et toutes les différences sociales sont
balayées ! Mais ce qui a été dit de cette façon ne l'a
pas été d'un se tenir dedans la vie sociale. Cela a été
dit à partir de la théorie, qui toutefois croyait être
pleine de vie. Cela produisit, aimerais-je dire, une
réalité qui, quand même prise au fond, ne peut être
aucune réalité, notamment aucune réalité portant des
fruits.
27
Comme cette personnalité marquante,
Rosa Luxembourg, la plupart des humains se tiennent
aujourd'hui au fond dans la vie sociale : ils parlent
sur la vie sociale, sans que pulse dans leurs paroles,
la force qui sort de la vie immédiate, de l'expérience
du social dans l'humain. On peut cela quand on trouve sa
place dans la vie avec la vielle force instinctive de la
façon de voir les arrangements/façonnements sociaux et
si l'on continue à trouver les ponts avec les humains
d'autres états, d'autres classes, aussi d'autres âges de
la vie et avec les humains particulier, les
individualités humaines. Ceci avait été trouvé dans des
époques plus anciennes par des instincts humains
extraordinairement profonds.
28
Ils deviennent des forces de la
connaissance, des forces conscientes de la connaissance,
en ce sens que l'humain se développe à un organisme
d'esprit, à l'"organe des sens" qu'il devient comme
totalité humaine, comme je l'ai décrit, ce par quoi
alors il vit avec sa propre volonté lui-même, libéré du
corps, dans le monde spirituel.
29
Car le vivre par-dessus à l'autre
humain est toujours un sentiment inconscient ou
conscient libre de corps. C'est une théorie grise, si
l'on croit : nous regardons l'humain, nous contemplons
comment il a une oreille formée ainsi, un nez formé
ainsi, un visage formé ainsi, et parce que nous savons
que nous avons aussi un nez formé ainsi, et un front
formé ainsi, et ainsi de suite, que nous avons un je,
nous concluons par une conclusion inconsciente que
l'autre aussi aurait un je. Nous ne faisons pas cela.
Quiconque peut embrasser du regard l'état de fait selon
l'âme sait que lorsque nous faisons face à un autre être
humain, il s'agit d'une perception immédiate de ce qui
vit dans cet autre humain. On aimerait dire : la
perception immédiate de l'autre est seulement l'acte de
voir, augmenté dans le spirituel
d'âme.
30
Il y a même
certaines formes de la philosophie actuelle qui y
viennent. La science de l'esprit montre qu'en ce que de
manière consciente la force œuvrant inconsciemment,
instinctivement est découverte, l'humain se vit en face
dans l'autre individualité humaine et alors seulement
peut se placer pleinement dans la vie sociale. Mais
alors, quand une fois avec l'intellectualisme atteint au
stade d'éducation de l'évolution humaine ou beaucoup
plus à travers ce qui peut en grandir, nous pouvons
indiquer sur un tel développement spiritualisant de
l'âme de l'humain, alors des perspectives sociales
peuvent aussi être trouvées. Toutefois, ce n'est que
lorsque l'on peut saisir le spirituel de cette manière
que l'on arrive à une expérience immédiate de
l'impulsion de liberté chez l'homme avec une force qui
surmonte le frisson antérieur.
31
Maintenant,
cette impulsion de liberté peut aussi seulement être
vraiment saisie par l'âme à partir de la pleine vie
humaine. Qu'elle ne puisse être saisie qu'à partir de la
pleine expérience, je voudrais l'illustrer à nouveau par
le seul exemple de l'art de
l'éducation.
32
Sur quoi
l'école Waldorf de Stuttgart s'appuie-t-elle, construite
à partir d'une vision spirituelle de la vie et du monde
? En tant qu'institution sociale, elle veut se placer
dans la vie sociale actuelle comme l'exigent les forces
du présent lui-même. C'est pourquoi elle n'est
absolument pas construite d'être une école de vision du
monde en quelque relation que ce soit. Ce serait une
conception complètement fausse du principe de l'école
Waldorf si l'on voulait croire apporter aux enfants une
quelque de vision du monde. Une vision du monde et de la
vie qui est représentée comme une conforme à l'esprit
est en fait là pour la compagnie des professeurs. Et ce
qui n'est pas de la théorie, mais une vie pleine dans
cette vision du monde et de la vie peut aussi être vécu
dans la compétence pédagogique, dans le tact didactique,
dans tout ce que fait l'enseignant, dans tout l'ouvrage
d'enseignement et d'éducation.
33
Il ne s'agit pas de ce qui est
souvent dit dans les phrases particulières sur la
pédagogie Waldorf. Vis-à-vis de ces phrases
particulières, des humains isolés peuvent très bien dire
: Oui, telles ou telles méthodes d'enseignement et
d'éducation le veulent aussi. C'est aussi au fond quand
on regarde sur des principes abstraits, ainsi qu'on peut
dire : Ce que l'on peut dire en phrases abstraites par
rapport aux méthodes d'enseignement et d'éducation de
l'école Waldorf, on le trouve sinon aussi ailleurs. Ce
dont il s'agit ici, c'est la vie immédiate qui découle
d'une vision du monde qui génère la vie, et non d'une
vision de la vie qui ne génère que des
concepts.
34
Qu'est-ce que cela permet d'atteindre
? Eh bien, il est difficile de présenter des concepts
bien définis si l'on veut décrire la vie. C'est pourquoi
je veux m'exprimer comme suit : il arrive certainement
parmi les professeurs de l'école Waldorf que certains
d'entre eux ne soient pas toujours extraordinairement
ingénieux/géniaux, on peut le dire sans que personne ne
donne de coups de pied à personne, presque. Mais même si
l'enseignant possède les niveaux les plus divers de
capacités corporelles, d'âme et spirituelles, on doit
quand même à nouveau dire : parmi ces écoliers que
l'enseignant a devant lui pourraient se trouver ceux qui
développeront un jour dans la vie des capacités qui vont
bien au-delà de ses propres capacités.
35
On doit donc rendre possible une
pédagogie qui nous permette non seulement de traiter les
enfants de tous âges de manière à ce qu'ils développent
un jour les capacités qu'ils possèdent eux-mêmes, mais
qu'ils puissent aussi développer des capacités
qu'eux-mêmes n'ont pas du tout, qui leur sont
prédisposées. Par conséquent, même si l'on n'est pas
génial soi-même, il n'y a aucun obstacle au
développement de l'enfant vers la génialité. On peut
déclamer longtemps qu'on devrait développer
l'individualité de l'enfant, ne pas lui greffer une
quelque chose dedans, mais tout extraire de l'enfant -
on peut le dire, et si l'on regarde purement sur le
conceptuel, cela sonne beau, et on croit que c'est
quelque chose de fécond dans la vie. Souvent, cependant,
on ne pense quand même rien dire d'autre qu'on dit : on
développe chez l'enfant ce que l'on pense pouvoir être
son individualité, et ce ne sera aucune individualité
au-delà de l'individualité de l'enseignant.
36
Dans l'école Waldorf, tout est
disposé dans l'éducation à la liberté. Ce qui est
spirituel et d'âme dans le plus profond chez l'homme
n'est fondamentalement absolument pas du tout empiété
par la méthode de l'école Waldorf. Cela est aussi peu
touché que, par exemple, avec une plante qu'on place
dans le sol et qu'on laisse alors se développe librement
par la lumière et l'air, toutes sortes de bâtons sont
attachés et l'attache dans le gabarit. L'individualité
spirituelle et d'âme de l'enfant est une chose très
sacrée dont celui qui reconnaît la vraie nature de
l'humain sait qu'elle suit par elle-même les impulsions
que l'environnement, que le monde entier exerce sur
elle. Par conséquent, l'enseignant doit débarrasser ce
qui peut entraver cette individualité, gardée avec une
timidité sacrée, dans son développement. Les obstacles
qui peuvent émaner du physique, de ce qui est d'âme, et
aussi du spirituel peuvent être perçus dans une
véritable anthropologie, si l'on développe cette
anthropologie selon l'aspect pédagogique et
psychologique. Et tout de suite quand on développe une
telle anthropologie, on apprend à observer avec un sens
fin où il y a un obstacle au libre développement de
l'individualité. On n'a pas besoin d'y intervenir
grossièrement. On évite une mise en forme/un façonnement
étranger de cette individualité. En voyant : là il y a
un obstacle, on doit l'éliminer, on l'élimine.
L'individualité sait alors comment se développer par sa
propre force d'une manière qui peut aller bien au-delà
de ce que l'enseignant a en soi.
37
Mais cela signifie avoir un réel
respect pour la liberté humaine ! Cette liberté humaine
exige que l'humain trouve en lui les impulsions qui le
guident et le propulse dans la vie. Dans les temps
anciens, l'humain, en ce qu'il s'est vécu
instinctivement dans l'environnement social, a pris
quelque chose de son environnement, qui a alors œuvré en
lui comme des impulsions morales, religieuses. C'est,
j'aimerais dire, paralysé vers en bas dans sa force de
portée par l'intellectualisme. Ce qui dans la conscience
conduit à nouveau aux mêmes impulsions sociales
autrefois instinctivement atteintes, cela doit d'abord
être développé. Mais par cela l'humain moderne se voit
placé devant deux choses : d'un côté, qu'il doit
maintenant chercher ses impulsions morales, religieuses
dans sa propre individualité, qu'il ne peut les trouver
que là où son âme développe ses forces les plus
originelles ; de l'autre côté, qu'au cours des trois ou
quatre derniers siècles l'intellectualisme a tout de
suite été élevé, élevé ainsi qu'il vaut comme la seule
autorité qu'il ne peut plus y avoir une telle expérience
spirituelle immédiate, mais regarder vers à la vie
naturelle et l'ordonner.
38
Ainsi, d'un côté, nous nous tenons
devant ce que nous, en tant qu'humanité, sommes capables
de faire avec notre raison analytique - quoique de
manière grandiose - à l'intérieur du devenir de la
nature. Là, l'humanité dans son ensemble est aussi
productive. Nous voyons cette production de l'humanité
émerger depuis trois ou quatre siècles dans les
grandioses transitions/passages qui ont été trouvées
entre la nature et la technique. Celui qui peut suivre
ce que l'homme accomplit/obtient grâce à sa capacité à
connaître la nature voit aussi comment l'humanité a
avancé en relation technique. Étudiez une fois un
exemple simple, disons comment Helmholtz, qui dans une
certaine relation géniale, a trouvé son ophtalmoscope.
39
Si vous voulez comprendre cela, vous
devez tenir compte comment ses prédécesseurs étaient
déjà proches de lui, poussés par les progrès
scientifiques, et qu'il n'avait plus qu'à faire le tout
dernier pas. On aimerait dire que la pensée de science
de la nature en tant que telle trouve son chemin dans
l'humain et le conduit plus loin. Alors l'humain est
productif dans le domaine de la technique. Car il vit en
lui ce qu'il suce de la nature, lui-même comme un don
inspirant. On peut suivre dans les découvertes les plus
récentes comment, quand quelqu'un devient un
scientifique de la nature, alors ce qu'il absorbe d'une
certaine manière pousse son esprit du technicisme au
technicisme, de sorte que l'inspiration de la nature
continue maintenant à œuvrer. Là est une force
d'inspiration !
40
Cette force d'inspiration manque à
l'humain moderne là où l'éthique, le conforme à la
volonté, le religieux, bref, tout ce qui, partant de
l'âme humaine, conduit finalement quand même au
former/façonner social et à la vie sociale, entre en
considération. Ici, nous avons besoin à nouveau d'une
force qui œuvre dans le domaine spirituel et d'âme tout
de suite que la force inspiratrice purement naturelle
dans notre technique extérieure. Dans notre technique
extérieure, nous l'avons amenée extraordinairement loin.
Ce que nous y avons atteint là, nous devons, en tant
qu'humanité des temps modernes, le payer avec ce que,
pendant un certain temps, la vie purement spirituelle
est restée en arrière, s'est nourrie de vieilles
traditions aussi bien en relation religieuses que
morales et sociales. Aujourd'hui, cependant, nous avons
besoin de la possibilité d'arriver de l'individualité
humaine à des impulsions morales directes dans une
pleine expérience de liberté. Parce que nous nos tenons
devant cette nécessité sociale, il m'a aussi été
possible d'indiquer, dans ma "Philosophie de la liberté"
sur ce qu'il devrait y avoir quelque chose comme une
intuition morale. Et j'ai cette fois-là déjà évoqué que
ce que l'humain peut trouver d'impulsions morales
réelles, qui n'œuvrent désormais plus
qu'individuellement dans la vie moderne, qui le renforce
moralement et moralement, pourrait venir seulement à
partir d'un monde spirituel. Ainsi donc nous nous tenons
tout de suite par cela devant la nécessité de monter aux
intuitions spirituelles parce que dans nos
contemplations du monde extérieur nous n'arrivons pas du
tout à quelque chose de productif
spirituellement.
41
Celui qui est parvient à se placer
consciemment dans l'expérience intérieure de l'ère
technique est peut-être le plus souvent enclin à dire de
l'autre côté : en ce que nous sommes placés dans la
nécessité d'embrasser du regard e non vivant de la
technologie, de coller au sol de ce technique, nous
pouvons, de ce que la technologie nous donne, chercher
non des impulsions aussi morales comme l'humain plus
ancien le pouvait, qui voyait en tempête, et vent et
fleuve et étoile un spirituel d'âme qu'il éprouvait
comme des forces naturelles. Nous ne le pouvons pas
parce que nous avons une connaissance de la nature
purifiée/nettoyée de tout cela. C'est pourquoi nous
pouvons seuls gagner notre monde moral quand nous le
saisissons en libre intuition immédiatement
spirituellement individuelle.
42
Mais pour cela, nous avons besoin
d'une force intérieure pleine de vie du spirituel. Et
cette force pleine de vie du spirituel, je crois, elle
peut être donnée par l'immersion dans les résultats de
cette vision/façon de voir du monde et de la vie que
j'ai développée ici. Cette façon de voir le monde et la
vie ne veut justement pas dire que c'est ainsi et que
c'est ainsi en idées et concepts, mais veut seulement
apporter des idées et des concepts afin que ceux-ci
deviennent si vivant en nous, de façon spirituelle,
comme le sang de la vie lui-même, ainsi que l'activité
de l'humain soit stimulée, pas purement sa pensée. Ainsi
apparait ce qui peut être développé comme telle façon de
voir le monde et vie à la mesure de l'esprit, absolument
en même temps qu'une impulsion sociale à côté d'une
impulsion cognitive/de connaissance.
43
Cela peut peut-être justifier à dire
que les exigences sociales du présent, telles qu'elles
sont souvent formulées dans la vie publique
d'aujourd'hui, se prennent par celui qui sait saisir
impartial toute la signature de notre temps dans l'œil
de l'âme ainsi qu'elles sont en fait des symptômes, des
symptômes pour ce que les vieilles sécurités
instinctives de la vie sociale sont perdues et que nous
nous tenons devant la nécessité de fonder de manière
consciente une vie spirituelle qui donne à nouveau les
mêmes impulsions qu'une première fois la vie instinctive
des temps anciens a donné. Parce que l'on peut croire
qu'une telle stimulation des forces d'âme les plus
intimes de l'humain correspond réellement aux exigences
sociales de notre temps, c'est pourquoi on aimerait
aussi parler en ce temps de graves épreuves sociales, et
de ses exigences en ce sens.
44
Parfois, on a déjà la sensation, dans
le présent : ah, le besoin immédiat du jour, la misère
de l'instant sont si grands qu'on doit au fond s'y
consacrer uniquement et seulement, et ce n'est qu'après
avoir trouvé un petit remède en cette relation qu'on
devrait regarder après des perspectives supplémentaires.
De toutes les objections qui m'ont été faites depuis que
j'ai essayé à nouveau, aux invitations/incitations d'un
certain cercle d'amis, de parler sur la vie sociale, de
participer à toutes sortes de choses liées à cette vie
sociale, j'ai mieux compris le contenu des nombreuses
lettres qui sont venues à moi encore et encore, en
particulier il y a deux ans : que veulent en fait toutes
ces idées sociales ? Ici, en Europe centrale, il s'agit
avant tout de pain dans sa nudité ! Toujours de nouveau
cette objection était là. On peut la comprendre. Mais en
d'autres relations, on doit aussi trouver compréhensible
qu'en aucune époque, donc, la terre en fertilité ne soit
en situation de retenir aux humains ce qu'elle peut
donner, quand les humains trouvent seulement ces
façonnements sociaux par lesquelles ce que la terre peut
donner peut s'écouler dans ces façonnements sociaux de
la manière correcte et peut être élaboré dans ces
façonnements sociaux.
45
C'est pourquoi, l'opinion me semble
aussi justifiée que c'est certainement un extraordinaire
amour et une bonne chose quand se consacrer à la
situation immédiate du moment, et personne n'est empêché
de le faire par des considérations comme celles qui ont
été présentées ici. Mais tout comme c'est une bonne
chose, il doit être dit : c'est peut-être bon pour
l'instant ce qui peut être fait là, mais d'un autre
côté, il faut y venir aussi vite que possible qu'on ait
une compréhension sociale, afin que les conditions ne se
produisent pas à nouveau par lesquelles les humains
entrent en tels besoins et misères.
46
Que, là, avec les vieilles
formulations utopiques et intellectuelles du social ne
peut en être sorti, cela aurait dû se montrer aux
humains quand certains de ceux qui ont récemment parlé
avec une certitude incroyable de ce qui devrait être
dans la vie sociale ont été mis devant ce qu'ils
devaient faire maintenant. En effet, un plus grand
désarroi dans la vie sociale n'a pratiquement jamais été
présent que parmi ceux qui apparemment avaient la plus
grande certitude de savoir comment formuler les
façonnements sociaux si seulement les anciens pouvaient
être débarrassés aussi vite que possible.
47
L'expérience dans cette direction a
conduit aux forces destructrices les plus terribles dans
l'Est de l'Europe. Et c'est une illusion si l'humanité
croit actuellement que sans une pensée, un sentiment et
un vécu social approfondis, par simple poursuite des
anciennes formulations, elle pourrait entrer dans autre
chose que des forces destructrices. Le spectre de l'Est
européen est ce qui regarde, menaçant vers l'Ouest. Mais
ce regard ne devrait pas nous laisser oisifs, mais nous
promouvoir à chercher des forces sociales vivantes à
chaque heure, une formulation vivante des revendications
sociales, puisque les abstraites et utopiques se sont
avérée infertiles.
48
Les prochaines conférences montreront
comment cela peut se produire en détail. Aujourd'hui, je
voulais seulement donner une sorte d'introduction pour
montrer que quelque chose de plus profond se cache
derrière ce qui est caractérisé dans les mots exprimés
comme idées sociales, quelque chose qui est lié à une
transformation de la vie entière de l'âme.
49
On a commencé à comprendre cela ces
derniers temps, jusque loin dans les cercles
prolétariens. Et celui qui regarde autour de lui sait
que les exigences sociales, et notamment les sentiments
à leur égard, sont dans un processus de transformation
tout à fait essentiel. Les vieux slogans sont déjà plus
ou moins reconnus dans leur infertilité. Et dans de
nombreux cas, on insiste déjà sur le fait qu'il doit
être passé à ce qui est d'âme, qu'à nouveau des
impulsions morales et religieuses doivent pulser à
travers la vie sociale. Mais on n'a pas encore la vie
dont on a vraiment besoin.
50
Notre époque croit être tout à fait
réelle et réaliste, et ne sait pas à quel point elle est
théorique au fond, théorique tout particulièrement alors
lorsqu'il s'agit de l'exposition des
exigences/revendications sociales. Cela - il est
peut-être permis de l'exprimer en conclusion - ne peut
en fait pas être aujourd'hui la tâche d'établir
immédiatement de nouveaux idéaux sociaux ou autres
absolument. D'expressions abstraites d'idéaux, nous
n'avons aucun besoin. Ce qui nous manque, ce n'est pas
ce penchant abstrait pour l'idéalisme. Ce dont nous
avons besoin, c'est d'autre chose : l'expérience/le vécu
du spirituel, pas purement la réflexion sur l'idéel. Ce
dont nous avons besoin, c'est que nous ne n'ayons pas
l’esprit purement en concepts, mais dans une telle
vivacité que lui, j’aimerais dire, comment des êtres
humains déambule entre nous dans tout notre
faire.
51
Si nous saisissons l'esprit comme
quelque chose de vivant, alors nous pourrons aussi
monter à lui en tant qu’un socialement efficace.
Vis-à-vis de cela nous avons la permission de
dire : nous n’avons pas besoin actuellement de pure
formulation d’idéaux et de revendications sociales. Nous
avons besoin de quelque chose qui nous donne la force de
suivre les idéaux que nous donnent la vie intérieure,
d’amener ces idéaux à l’incandescence, quelque chose qui
excite à la volonté pour le plein, pour le fertile pour
le monde enthousiasme pour l'idéal, pour la vie
spirituelle.
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