|
|
|
|
|
CINQUIÈME
CONFÉRENCE
ANTHROPOSOPHIE ET ET
COSMOLOGIE
Vienne, le 5
juin 1922 |
FÜNFTER
VORTRAG
ANTHROPOSOPHIE
UND KOSMOLOGIE
Wien, 5. Juni
1922 |
|
|
|
|
|
Les
références Rudolf Steiner Œuvres
complètes ga 083 135-166 (1981)
05/06/1922
|
|
|
|
|
|
|
|
Traducteur:
FG v.01 06/03/2022 |
Editeur: SITE |
Mes très chers présents ! Si
l'on commence aujourd'hui à
discuter avec quelqu'un qui
s'intéresse à de telles choses de
la possibilité d'une connaissance
de la vie spirituelle en liaison
avec le monde physique sensible,
on trouve en général de la
complaisance, de sorte que la
question est au moins soulevée :
l'humain peut-il parvenir à une
sorte de connaissance spirituelle
par quelque chemin que ce soit ?
Même s'il s'avère aussi souvent
par la suite que l'on ne veut pas
admettre plus qu'une connaissance
d'un monde spirituel entièrement
en termes généraux et en idées,
peut-être sous une forme ou une
autre de panthéisme flou ou encore
d'une conception de la vie faisant
plus ou moins allusion au
mysticisme : En revanche, si l'on
va aussi loin, comme ça m'est
devenu nécessaire fait dans ma
"science secrète", que l'on essaie
de décrire une véritable
cosmologie, une science du devenir
et de l'évolution des mondes dans
des configurations concrètes
particulières, alors la discussion
sur le fait que quelqu'un, à notre
époque, pourrait être en mesure de
dire quelque chose sur une origine
spirituelle du monde, à partir de
n'importe quel fondement de
connaissance, cesse aujourd'hui le
plus souvent face à l'humain
éclairé. Qu'une personne
quelconque, dans notre temps
puisse être en état d'un quelque
fondement de connaissance de dire
quelque chose d'une origine
spirituelle du monde, sur des
forces spirituellement actives
dans l'évolution du monde, sur la
possibilité que l'évolution du
monde revienne à une forme
spirituelle d'existence/être après
avoir traversé sa phase physique
et sensorielle, cela est plus ou
moins considéré, lorsque cela
apparaît par exemple dans ma
"Science secrète" dans quelques
descriptions concrètes, qu'alors
on ne veut plus avoir affaire en
tant qu'humain éclairé avec celui
qui affirme une telle chose.
|
01
|
Meine sehr
verehrten Anwesenden! Wenn man
heute mit jemandem, der an solchen
Dingen Interesse hat, zu
diskutieren beginnt über die
Möglichkeit einer Erkenntnis des
geistigen Lebens in Verbindung mit
der sinnlich-physischen Welt, so
findet man im allgemeinen
Entgegenkommen, so daß wenigstens
die Frage aufgeworfen wird: Kann
der Mensch durch irgendwelche Wege
zu einer Art geistiger Erkenntnis
kommen? wenn es sich auch
oftmals im weiteren Verlaufe
zeigt, daß man nicht mehr zulassen
will als eine Erkenntnis einer
geistigen Welt ganz in allgemeinen
Begriffen und Ideen, vielleicht in
irgendeiner Form eines
verschwommenen Pantheismus oder
auch einer mehr oder weniger an
das Mystische anklingenden
Lebensauffassung: Wenn man dagegen
dann so weit geht, wie mir das in
meiner «Geheimwissenschaft»
notwendig geworden ist, daß man zu
schildern versucht eine wirkliche
Kosmologie, eine Wissenschaft von
Weltenwerden und
Weltenentwickelung in einzelnen
konkreten Gestaltungen, dann hört
heute zumeist dem aufgeklärten
Menschen gegenüber die Diskussion
auf. Daß irgend jemand in unserer
Zeit imstande sein könnte, aus
irgendwelchen
Erkenntnisuntergründen heraus
etwas zu sagen über einen
geistigen Ursprung der Welt, über
geistig wirksame Kräfte in der
Weltentwickelung, über die
Möglichkeit, daß die
Weltentwickelung wiederum in eine
geistige Form des Daseins
zurückkehre, nachdem sie ihre
sinnlich-physische Phase
durchgemacht hat, das wird, wenn
es zum Beispiel in meiner
«Geheimwissenschaft» in einzelnen
konkreten Schilderungen auftritt,
mehr oder weniger so angesehen,
daß man dann mit dem, der so etwas
behauptet, als aufgeklärter Mensch
nicht mehr viel zu tun haben will.
|
Car on pense donc volontiers que
si quelqu'un s'avise de dire
quelque chose de précis sur de
telles choses, il est au fond près
de perdre la raison ; on ne peut
au moins pas se compromettre au
point de s'engager dans la
discussion de tels détails.
|
02
|
Denn man denkt ja
wohl: Wenn sich jemand anheischig
macht, über solche Dinge im
einzelnen etwas zu sagen, dann ist
er wohl im Grunde nahe daran, den
Verstand zu verlieren; mindestens
kann man sich nicht so
kompromittieren, in die Diskussion
solcher Einzelheiten sich
einzulassen.
|
Il ne peut évidemment pas être
question, dans une seule
conférence, d'exposer des détails
de la cosmologie telle qu'elle
peut être obtenue du point de vue
de la vision du monde que nous
défendons ici.
|
03
|
Es kann natürlich
nicht die Aufgabe eines einzelnen
Vortrags sein, irgendwelche
Einzelheiten der Kosmologie
darzustellen, wie sie vom
Gesichtspunkte der hier
vertretenen Weltanschauung aus
gewonnen werden kann.
|
En revanche, dans mon exposé
d'aujourd'hui, je voudrais essayer
de montrer comment on peut
parvenir à une telle cosmologie
spirituelle scientifique, à une
connaissance des impulsions
spirituelles qui sont à la base de
l'évolution du monde. Aujourd'hui
encore, lorsqu'on entreprend
quelque chose de ce genre, on nous
reproche de faire de
l'anthropomorphisme, c'est-à-dire
d'aller chercher ce qui se passe
dans l'homme lui-même, ce qui est
présent dans la vie psychique
humaine, et de le transposer
ensuite dans l'existence du monde
en fonction de ses désirs ou de
quelque autre sentiment ou préjugé
préalable. Un regard plus attentif
sur la manière dont la conception
du monde et de la vie présentée
ici parvient à ses résultats
cosmiques devrait en fait faire
apparaître qu'il ne peut
absolument pas s'agir de pratiquer
un tel anthropomorphisme, mais
qu'il s'agit au contraire de
rechercher réellement des
résultats sur le monde et
l'évolution du monde par la
connaissance de l'esprit, d'une
manière aussi objective que celle
qui a lieu sur le champ de la
connaissance de la nature.
|
04
|
Dagegen möchte ich
in meinem heutigen Vortrag zu
zeigen versuchen, wie man zu einer
solchen geisteswissenschaftlichen
Kosmologie, zu einer Erkenntnis
der geistigen Impulse, die der
Weltentwickelung zugrunde liegen,
kommen kann. Es wird einem zumeist
heute noch vorgeworfen, wenn man
so etwas unternimmt, man treibe
Anthropomorphismus, das heißt, man
suche dasjenige auf, was sich im
Menschen selber abspielt, was im
menschlichen Seelenleben vorhanden
ist, und man versetze dann das
etwa in Angemessenheit seiner
Wünsche oder irgendwelcher anderer
Vorempfindungen und Vorurteile
hinaus in das Weltendasein. Gerade
ein genaueres Hinschauen auf die
Art und Weise, wie die hier
dargestellte Welt- und
Lebensauffassung zu ihren
kosmischen Resultaten kommt,
sollte eigentlich erkennen lassen,
daß es sich durchaus nicht im
entferntesten darum handeln kann,
solchen Anthropomorphismus zu
treiben, sondern daß es sich darum
handelt, wirklich in ebenso
objektiver Weise Ergebnisse über
Welt und Weltentwickelung durch
Geist-Erkenntnis aufzusuchen, wie
das auf dem Felde der
Naturerkenntnis geschieht.
|
Maintenant, mes très chers
présents, vous aurez compris, à
travers les exposés que j'ai tenus
jusqu'ici, quelles sont les
intentions de la conception du
monde représentée ici en ce qui
concerne ses méthodes de recherche
: que d'un côté elle veut
respecter soigneusement tout ce
que l'humanité a acquis au cours
des trois ou quatre derniers
siècles en matière de puissance de
conscience scientifique et d'une
certaine méthode sûre et prudente
dans la recherche des vérités !
Notamment cette conception du
monde ne veut absolument pas
dépasser les limites de la
connaissance de la nature, pour
autant qu'il peut être parlé d'une
connaissance justifiée de la
nature, elle aimerait absolument
observer soigneusement où reposent
les limites de la pure
connaissance de la nature.
L'existence de telles limites est
aujourd'hui, et depuis longtemps,
l'objet de nombreuses discussions.
Et l'on peut dire que ce que
disent aujourd'hui les personnes
formées en science de la nature
sur ce champ se construit sur ce
que Kant a apporté à certains
esprits plus philosophiques, et
sur ce que Schopenhauer a apporté
à ceux qui aiment une
représentation plus populaire, et
ainsi de suite. Il pourrait être
cité beaucoup de choses dans cette
direction.
|
05
|
Nun werden Sie,
meine sehr verehrten Anwesenden,
aus den Vorträgen, die ich bisher
hier gehalten habe, entnommen
haben, welche Absichten in bezug
auf ihre Forschungsmethoden die
hier vertretene Weltauffassung
hat: daß sie auf der einen Seite
in sorgfältiger Weise einhalten
will alles, was sich die
Menschheit im Laufe der letzten
drei bis vier Jahrhunderte
angeeignet hat an
wissenschaftlicher
Gewissenhaftigkeit und an einer
gewissen sicheren, vorsichtigen
Methode im Aufsuchen von
Wahrheiten. Namentlich möchte
diese Weltauffassung die Grenzen
der Naturerkenntnis, insoweit von
berechtigter Naturerkenntnis die
Rede sein kann, durchaus nicht
überschreiten, möchte durchaus
sorgfältig beobachten, wo die
Grenzen der bloßen Naturerkenntnis
liegen. Daß solche Grenzen
vorhanden sind, wird heute und
wird seit langem vielfach
besprochen. Und man kann sagen,
dasjenige, was heute gerade
naturwissenschaftlich Gebildete
auf diesem Felde sagen, baut sich
auf auf dem, was für gewisse mehr
philosophisch geartete Gemüter von
Kant herrührt, und für diejenigen,
die mehr eine populäre Darstellung
lieben, von Schopenhauer und so
weiter. Es könnte vieles nach
dieser Richtung angeführt werden.
|
Maintenant il est permis de dire
que tant Kant que Schopenhauer et
tous ceux qui se meuvent dans leur
courant de pensée deviennent
dangereux pour l'évaluation des
limites naturelles de la
connaissance, parce que ces
esprits sont allés, d'une manière,
j'aimerais dire, très séduisante,
jusqu'à une certaine limite dans
la considération de la capacité
humaine de connaissance, dans la
considération des capacités
humaines de l'âme. Ils sont allés
jusqu'à une certaine limite. Et la
façon et la manière, dont ils se
sont approchés de cette limite est
extraordinairement perspicace.
Mais on doit quand même dire qu'à
l'instant où l'on se rend compte
que l'on a à considérer l'humain
comme un tout, que l'on doit tirer
en considération tout ce qui peut
provenir de l'organisation
corporelle, psychique et
spirituelle de l'homme en termes
d'activité cognitive et
d'expérience intérieure, alors on
voit aussi comment une critique
unilatérale de la faculté
cognitive ne peut conduire qu'à
des unilatéralités. Si l'on veut
envisager le rapport de l'humain
au monde, afin de déterminer s'il
existe un chemin menant à la
connaissance du monde à partir de
l'humain, alors il faut déjà
prendre en compte l'humain tout
entier et considérer cet humain
tout entier dans son entité.
|
06
|
Nun aber darf wohl
gesagt werden, daß sowohl Kant wie
Schopenhauer und alle, die sich in
ihrer Gedankenströmung bewegen,
deshalb für die entsprechende
Beurteilung der natürlichen
Erkenntnisgrenzen gefährlich
werden, weil diese Geister in
einer, ich möchte sagen, sehr
verführerischen Weise bis zu einer
gewissen Grenze gegangen sind in
der Betrachtung des menschlichen
Erkenntnisvermögens, in der
Betrachtung der menschlichen
Seelenfähigkeiten. Bis zu einer
gewissen Grenze sind sie gekommen.
Und die Art und Weise, wie sie
sich dieser Grenze genähert haben,
ist eine außerordentlich
scharfsinnige. Doch muß man sagen:
In dem Augenblick, wo man gewahr
wird, daß man den Menschen als ein
Ganzes zu betrachten hat, daß man
alles, was aus der
leiblich-seelischen und geistigen
Organisation des Menschen an
Erkenntnisbetätigung und an
innerem Erleben kommen kann, in
Betracht ziehen muß, dann
überschaut man auch, wie eine
einseitige Kritik des
Erkenntnisvermögens eben auch nur
zu Einseitigkeiten führen kann.
Wenn man das Verhältnis des
Menschen zur Welt ins Auge fassen
will, um dadurch festzustellen, ob
es vom Menschen aus einen Weg zur
Welterkenntnis gibt, dann muß man
schon den ganzen Menschen
hinnehmen und diesen ganzen
Menschen in seiner Wesenheit
betrachten.
|
Et c'est d'un tel point de vue
que j'aimerais aujourd'hui
soulever la question : Supposons
que les limites de la connaissance
de la nature, dont on parle depuis
Du Bois-Reymond aussi dans le sens
de science de la nature, limites
qui sont toutefois considérées
aujourd'hui différemment de ce que
Du Bois-Reymond les considérait il
y a un demi-siècle, n'existent pas
: comment l'humain se
trouverait-il face au monde ?
Supposons que la faculté de
connaissance théorique, qui
s'exerce dans l'humain en reliant
ses concepts aux observations et
aux résultats des expériences,
afin d'arriver ainsi à une
légalité/légité du monde, puisse
sans autre pénétrer dans le
royaume de l'organique, alors, si
elle pouvait s'avancer jusqu'à la
vie, elle n'aurait guère besoin de
s'arrêter devant les autres
augmentations de l'existence,
devant le psychique/ce qui est
d'âme, le spirituel. Supposons
donc que la conscience ordinaire
que nous utilisons dans les
sciences, avec laquelle nous nous
mouvons dans notre travail au
cours de la vie ordinaire, soit à
tout moment en mesure non
seulement de s'approcher en
quelque sorte de l'extérieur du
monde, mais qu'elle puisse à tout
moment pénétrer sous la surface
des choses, à travers l'essence
intérieure des choses ; comment
l'humain devrait-il être, si une
telle limite de connaissance
n'existait pas ? Eh bien, il se
trouverait face au monde de telle
sorte que tout son être, qu'il vit
en lui, serait toujours immergé
partout, comme avec des cornes
sensitives psychiques et
spirituelles. Peut-être cela
paraîtra-t-il paradoxal à certains
aujourd'hui encore, mais une
vision impartiale du monde et une
conception du rapport de l'humain
au monde peuvent affirmer ceci :
Un être qui, de cette manière,
n'aurait pas de limite à sa
conscience terrestre ordinaire,
devrait être privé de la faculté
d'aimer.
|
07
|
Und von solch einem
Gesichtspunkt aus möchte ich heute
zunächst die Frage aufwerfen:
Nehmen wir einmal an, jene Grenzen
der Naturerkenntnis, von denen
seit Du Bois-Reymond auch in
naturwissenschaftlichem Sinn
gesprochen wird, die heute
allerdings anders angesehen
werden, als sie Du Bois-Reymond
vor einem halben Jahrhundert
angesehen hat, wären nicht
vorhanden: wie würde der Mensch
der Welt gegenüberstehen? Nehmen
wir an, daß das theoretische
Erkenntnisvermögen, das sich im
Menschen dadurch auslebt, daß er
seine Begriffe mit den
Beobachtungen und den Ergebnissen
der Experimente verbindet, um
dadurch zu einer
Weltgesetzlichkeit zu kommen, ohne
weiteres auch in das Reich des
Organischen eindringen könnte, so
würde es dann, wenn es bis zum
Leben vordringen könnte, kaum
haltzumachen brauchen vor den
weiteren Steigerungen des Daseins,
vor dem Seelischen, dem Geistigen.
Nehmen wir also an, das
gewöhnliche Bewußtsein, das wir in
den Wissenschaften anwenden, mit
dem wir uns im gewöhnlichen Leben
in unserer Arbeit bewegen, wäre
jederzeit imstande, nicht nur
gewissermaßen an die Außenseite
der Welt heranzutreten, sondern es
würde unter die Oberfläche der
Dinge, hindurch zu dem inneren
Wesen der Dinge jederzeit
vordringen können, wie müßte, wenn
also eine solche Erkenntnisgrenze
nicht vorhanden wäre, der Mensch
geartet sein? Nun, er würde der
Welt so gegenüberstehen, daß
gewissermaßen sein ganzes Wesen,
das er in sich erlebt, stets wie
mit seelisch-geistigen Fühlhörnern
überall untertauchen würde.
Vielleicht wird es heute noch
manchem paradox erscheinen, aber
eine unbefangene Weltanschauung
und eine Anschauung des
Verhältnisses des Menschen zur
Welt wird besagen können: Ein
Wesen, das in dieser Weise für
sein gewöhnliches Erdenbewußtsein
keine Grenze hätte, das müßte
entbehren der Liebefähigkeit.
|
Et si nous considérons ce que
signifie la faculté d'aimer pour
toute notre vie, ce que nous
sommes dans la vie par le fait que
nous pouvons aimer, alors nous
nous dirons aussi que nous ne
serions pas des humains pour cette
terre entre la naissance et la
mort, dans le sens où nous devons
l'être si nous n'avions pas
l'amour.
|
08
|
Und wenn wir
bedenken, was für unser ganzes
Leben die Liebefähigkeit bedeutet,
was wir im Leben dadurch sind, daß
wir lieben können, dann werden wir
uns auch sagen: wir wären für
diese Erde zwischen Geburt und Tod
nicht Menschen in dem Sinn, wie
wir es eben sein müssen, wenn wir
die Liebe nicht hätten.
|
Mais l'amour exige que nous
soyons une individualité fermée
sur elle-même face à une autre
individualité, quel que soit le
royaume de la nature auquel elle
appartient, que nous ne plongions
pas notre pensée claire et
lumineuse dans l'autre
individualité, mais qu'au moment
même où nous déployons l'amour,
notre être s'éveille : ce qui ne
se fond pas dans les concepts
transparents et clairs.
|
09
|
Aber die Liebe
fordert ja, daß wir als eine in
uns abgeschlossene Individualität
der anderen Individualität, gehöre
sie welchem Reiche der Natur auch
immer an, gegenüberstehen, daß wir
nicht mit unserem hellen, klaren
Denken untertauchen in die andere
Individualität, sondern daß gerade
in dem Moment, wo wir die Liebe
entfalten, unser Sein rege wird:
dasjenige, was nicht aufgeht in
den durchsichtigen, klaren
Begriffen.
|
L'amour cesserait à cet
instant-là, où nous pourrions nous
immerger dans l'autre
individualité avec des concepts
clairs et limpides. Puisque
l'humaine doit être un être aimant
selon sa mission terrestre et
puisque chez l'humain, en ayant
une faculté, tout son être est
constitué par celle-ci, on doit
dire que l'humain doit être tel
qu'il doit avoir des limites par
rapport au monde extérieur pour sa
connaissance, qu'il ne peut pas
plonger sous ces limites de la
connaissance pour accomplir sa
mission ici sur terre dans sa
conscience ordinaire. Ce qui lui
convient pour qu'il puisse être un
être aimant se montre de l'autre
côté dans sa connaissance
ordinaire, qui doit s'arrêter à la
limite qui doit nous être tracée
pour que nous puissions être des
êtres capables d'aimer.
|
10
|
In jenem Augenblick
würde die Liebe aufhören, wo wir
mit hellen, klaren Begriffen
untertauchen könnten in die andere
Individualität. Da der Mensch eben
ein liebendes Wesen sein muß nach
seiner Erdenaufgabe und da beim
Menschen, indem er eine Fähigkeit
hat, durch diese sein ganzes Wesen
konstituiert wird, so muß man
sagen: Der Mensch muß eben so
sein, daß er die Grenzen gegenüber
der Außenwelt haben muß für seine
Erkenntnis, daß er nicht
untertauchen kann unter diese
Grenzen der Erkenntnis, um hier
auf der Erde seine Aufgabe zu
erfüllen in seinem gewöhnlichen
Bewußtsein. Was ihm eignet, damit
er ein liebendes Wesen sein kann,
zeigt sich auf der anderen Seite
in seiner gewöhnlichen Erkenntnis,
die stillehalten muß an der
Grenze, die uns gezogen werden
muß, damit wir liebefähige Wesen
sein können.
|
C'est quelque chose qui, à titre
d'esquisse toutefois, mais
l'esquisse peut être poursuivie
par chacun, donne certaines
conséquences, ce qui peut montrer
comment, à partir des points de
départ qu'a eus la philosophie
kantienne, il faut avancer en
prenant en considération l'humain
tout entier, c'est-à-dire dans la
mesure où il doit se tenir dans la
vie comme un être vivant. C'est ce
que doit dire tout d'abord, et
nous en entendrons encore parler,
la conception du monde qui est
représentée ici, à propos des
limites de la connaissance de
science de la nature.
|
11
|
Das ist etwas, was
skizzenhaft allerdings nur, aber
die Skizze kann ja von jedem
einzelnen weiterverfolgt werden
gewisse Konsequenzen ergibt, was
zeigen kann, wie von den
Ausgangspunkten, die etwa die
Kantsche Philosophie gehabt hat,
weitergeschritten werden muß,
indem der ganze Mensch ins Auge
gefaßt werden muß, also insofern,
als er im Leben drinnen als ein
lebendiges Wesen stehen muß. Dies
hat zunächst und wir werden
darüber noch weiteres hören jene
Weltauffassung, die hier vertreten
wird, zu sagen über die
naturwissenschaftlichen
Erkenntnisgrenzen.
|
C'est l'un des fils directeurs
auquel doit se tenir toute
conception du monde et de la vie à
prendre au sérieux aujourd'hui.
L'autre chose peut être désignée
avec ce que l'on dit, et il a déjà
été rendu attentif sur elle ces
jours-ci, qu'une conception du
monde et de la vie à prendre au
sérieux aujourd'hui ne doit pas se
perdre dans une mystique
nébuleuse. C'est déjà une fois
ainsi que même les nobles esprits
du temps actuel, en voyant comment
les frontières de la science de la
nature sont tirées et
l'impossibilité d'obtenir à partir
d'elle, un essor dans le monde
spirituel, se jettent dans les
bras de la mystique, en
particulier des formes plus
anciennes d'aspiration mystique de
l'humanité. Mais cela ne peut
absolument pas être la bonne voie
face aux autres exigences de
connaissance que l'humain doit
avoir aujourd'hui. Car la mystique
veut atteindre les véritables
soubassements de l'être-là en
plongeant dans l'intériorité
humaine. Mais c'est tout de suite
en rapport à cette introspection
de l'intérieur humain que sont à
nouveau titrées les limites à la
connaissance humaine. Supposons
que l'humain soit en situation de
regarder simplement à l'intérieur
de lui-même sans limites, de
regarder jusqu'à l'endroit où se
révèle l'essence la plus profonde
de la nature humaine, où l'humain
est en liaison avec les sources
éternelles de l'être-là, où il
rattache son propre être-là
individuel à celui cosmique.
Qu'est-ce que l'humain ne pourrait
alors pas à nouveau avoir ? Eh
bien, ceux qui tout de suite ont
souvent une grande satisfaction
intérieure à la mystique cherchent
donc de leur intérieur les choses
les plus diverses. J'ai déjà rendu
attentif sur ce que ce qui est
ainsi sorti de l'intérieur de
l'humain se révèle finalement, en
y regardant de plus près, pour le
véritable connaisseur de l'âme,
comme quelque chose qui repose sur
une observation extérieure
quelconque, qui a ensuite été
plongée dans des souterrains
subconscients, qui a été traversé
par le sentiment et la volonté et
par des événements organiques, et
qui remonte ensuite sous une forme
modifiée. Quelque chose que nous
observons peut subir une telle
transformation, une telle
métamorphose que le mystique croit
qu'il fait remonter des
profondeurs de son âme quelque
chose qui doit montrer quelles
sont les raisons éternelles de
l'âme elle-même. Même des
mystiques aussi importants que
Maître Eckhardt ou Jean Tauler ne
sont pas totalement exempts de
l'erreur qui consiste à prendre
les représentations modifiées de
la conscience ordinaire pour des
révélations indépendantes de l'âme
humaine.
|
12
|
Das ist die eine
Richtschnur, an die sich jede
heute ernst zu nehmende Welt- und
Lebensauffassung zu halten hat.
Die andere kann damit bezeichnet
werden, und es ist in diesen Tagen
auch schon auf sie aufmerksam
gemacht worden, daß man sagt: Eine
heute ernst zu nehmende Welt- und
Lebensauffassung darf sich nicht
verlieren an eine nebulose Mystik.
Es ist schon einmal so, daß auch
edle Geister der heutigen Zeit,
indem sie sehen, wie der
Naturwissenschaft Grenzen gezogen
sind und von ihr aus nicht der
Aufschwung in die geistige Welt zu
erhalten ist, sich der Mystik,
besonders älteren Formen des
mystischen Strebens der
Menschheit, in die Arme werfen.
Das kann aber gegenüber den
anderen Erkenntnisanforderungen,
die der Mensch heute haben muß,
durchaus nicht der rechte Weg
sein. Denn Mystik will durch
Hineinschauen in das menschliche
Innere zu den eigentlichen
Untergründen des Daseins kommen.
Aber gerade in bezug auf dieses
Hineinschauen in das menschliche
Innere sind nun wiederum der
menschlichen Erkenntnis Grenzen
gezogen. Nehmen wir an, der Mensch
wäre in der Lage, in sein Inneres
ohne Grenze einfach
hineinzuschauen, hineinzuschauen
bis dahin, wo sich das tiefste
Wesen der menschlichen Natur
offenbart, wo der Mensch in
Verbindung steht mit den ewigen
Quellen des Daseins, wo er sein
eigenes individuelles Dasein an
das kosmische angliedert. Was
könnte dann der Mensch wiederum
nicht haben? Nun, diejenigen, die
gerade eine oftmals große innere
Befriedigung an der Mystik haben,
holen ja aus ihrem Innern das
Mannigfaltigste heraus. Ich habe
schon darauf aufmerksam gemacht,
daß dasjenige, was so aus dem
menschlichen Innern herausgeholt
wird, sich bei einem genaueren
Zusehen für den wirklichen
Seelenkenner doch zuletzt entpuppt
als etwas, was auf irgendeiner
Außenbeobachtung beruht, dann in
unterbewußte Untergründe
untergetaucht ist, von Gefühl und
Wille und organischem Geschehen
durchsetzt worden ist und dann in
veränderter Gestalt wieder
heraufkommt. Irgend etwas, was wir
beobachten, kann eine solche
Umwandlung, eine solche
Metamorphose erfahren, daß der
Mystiker glaubt, er hole aus den
Tiefen seiner Seele etwas herauf,
was zeigen muß, wie die ewigen
Gründe der Seele selber sind.
Selbst solche bedeutsamen Mystiker
wie der Meister Eckhardt oder
Johannes Tauler sind nicht im
vollen Sinne freizusprechen von
dem Irrtum, der unterläuft, indem
man veränderte Vorstellungen des
gewöhnlichen Bewußtseins für
selbständige Offenbarungen der
menschlichen Seele hält.
|
Mais en observant ces états de
fait de manière impartiale, on est
conduit à pouvoir répondre à la
question : qu'est-ce que l'humain
ne pourrait pas avoir s'il pouvait
voir en son intérieur à chaque
instant sans reste pour la
conscience ordinaire ? Il ne
pourrait pas avoir ce dont nous
avons besoin pour l'existence
complète et ordonnée de notre être
intérieur psychique : une capacité
de mémoire intérieure à la mesure
d'une loi.
|
13
|
Dadurch aber, daß
man diesen Tatbestand unbefangen
beobachtet, wird man darauf
geführt, die Frage beantworten zu
können: Was könnte der Mensch
nicht haben, wenn er restlos für
das gewöhnliche Bewußtsein in
jedem Augenblick in sein Inneres
hineinschauen könnte? Er könnte
nicht haben, was wir zum vollen,
zum geordneten Bestand unseres
seelischen Innenwesens brauchen:
ein innerlich gesetzmäßiges
Erinnerungsvermögen.
|
Car comment se présente cette
capacité de mémoire face aux
exigences mystiques ? Je pourrais
aussi donner sous une forme très
scientifique ce que je donne
maintenant en quelques traits
populaires. Seule une
compréhension de cela est
seulement nécessaire, et elle peut
aussi être donnée sous une forme
populaire. En observant le monde
extérieur et en transformant
intérieurement ce que nous vivons
d'abord en tant qu'humain complet,
de telle sorte que cela puisse
réapparaître plus tard en nous
sous forme de
représentations-souvenirs, nous
rencontrons en fait, avec le
résultat psychique de notre
observation extérieure, quelque
chose comme une sorte de miroir
intérieur. C'est une comparaison,
mais c'est en même temps plus
qu'une comparaison. Ce qui nous
impressionne de l'extérieur ne
doit pas nous stimuler au point de
nous plonger complètement dans
notre intérieur le plus profond
avec ces impressions. Il doit être
possible que ce qui nous excite de
l'extérieur puisse être renvoyé.
Notre organisme, notre être humain
doit se comporter comme un
appareil de réflexion. Et
devons-nous transpercer cet
appareil de réflexion pour
atteindre ce qui se trouve
derrière le miroir ? C'est en fait
ce à quoi aspire, sans le savoir,
le mystique. Mais nous avons
besoin de notre mémoire régulière
et ordonnée. Si elle est
interrompue d'une manière ou d'une
autre jusqu'au moment où nous nous
souvenons de notre enfance, alors
nous tombons dans des états
psychiques pathologiques. L'humain
doit être prédisposé de telle
sorte qu'il puisse arrêter ce
qu'il vit de l'extérieur. Il ne
peut donc pas être prédisposé à
plonger directement au plus
profond de lui-même. Si nous
faisons la tentative mystique de
plonger sans plus dans notre
intérieur le plus profond avec la
conscience ordinaire, nous ne
plongeons que jusqu'à l'appareil
de réflexion. Et c'est à juste
titre, pour le bien de notre
humanité, que remontent les
représentations que nous avons
prises de l'extérieur. Une fois de
plus, nous devons considérer
l'humain tout entier, tel qu'il
doit être en tant qu'être capable
de se souvenir, si nous voulons
être clairs sur le fait que la
mystique, telle qu'elle est
recherchée, n'est pas possible à
la conscience ordinaire.
|
14
|
Denn wie stellt
sich gerade gegenüber den
mystischen Ansprüchen dieses
Erinnerungsvermögen dar? Ich
könnte das, was ich jetzt mit ein
paar populären Strichen gebe, auch
in sehr wissenschaftlicher Form
geben. Allein es ist nur eine
Verständigung darüber notwendig,
und die kann auch in der populären
Form gegeben werden. Indem wir die
Außenwelt beobachten und
dasjenige, was wir zunächst als
ganzer Mensch erleben, innerlich
so verwandeln, daß es später
wieder als
Erinnerungsvorstellungen in uns
auftauchen kann, treffen wir
eigentlich mit dem seelischen
Ergebnis unserer Außenbeobachtung
in unserem Innern auf so etwas wie
eine Art inneren Spiegel. Es ist
ein Vergleich, aber es ist
zugleich mehr als ein Vergleich.
Was von außen Eindrücke auf uns
macht, das darf uns nicht so
anregen, daß wir mit diesen
Eindrücken restlos untertauchen in
unser tiefstes Innere. Es muß
möglich sein, daß das, was uns von
außen erregt, zurückgeworfen
werden kann. Unser Organismus,
unser menschliches Wesen muß sich
wie ein Spiegelungsapparat
verhalten. Und sollen wir diesen
Spiegelungsapparat durchstoßen, um
zu dem zu kommen, was hinter dem
Spiegel ist? Das strebt
eigentlich, ohne daß er es weiß,
der Mystiker an. Aber wir brauchen
unser regelmäßiges, geordnetes
Gedächtnis. Wenn es nur irgendwie
unterbrochen ist bis zu dem
Zeitpunkt, bis zu dem wir uns
zurückerinnern in unserer
Kindheit, dann verfallen wir in
seelisch krankhafte Zustände. Der
Mensch muß so veranlagt sein, daß
er das, was er von außen her
erlebt, aufhalten kann. Er kann
also nicht so veranlagt sein, daß
er unmittelbar hinuntertaucht in
sein tiefstes Inneres. Wenn wir
den mystischen Versuch
unternehmen, ohne weiteres mit dem
gewöhnlichen Bewußtsein in unser
tiefstes Inneres
hinunterzutauchen, so tauchen wir
eben nur bis zu dem
Spiegelungsapparat. Und es ist mit
Recht, um unserer Menschheit
willen mit Recht, daß das die
Vorstellungen heraufleuchten, die
wir von außen aufgenommen haben.
Wiederum müssen wir den ganzen
Menschen ins Auge fassen, wie er
sein muß als erinnerungsfähiges
Wesen, wenn wir uns klar darüber
sein wollen, daß die Mystik, wie
sie erstrebt wird, dem
gewöhnlichen Bewußtsein nicht
möglich ist.
|
C'est précisément du
discernement clair de ces deux
limites qui sont tirées à la
conscience ordinaire - en une
limite naturelle de la
connaissance par rapport au monde
extérieur du physique-sensible et
une limite par rapport à
l'aspiration mystique - que
jaillit l'aspiration qui a été
caractérisée ici comme étant
adaptée à une recherche moderne du
monde spirituel, cette aspiration
à extraire de l'âme les forces de
connaissance qui sommeillent, afin
que, par la conquête d'une autre
forme de conscience, on puisse
voir dans le monde spirituel.
|
15
|
Gerade aus der
klaren Einsicht in diese beiden
Grenzen, die dem gewöhnlichen
Bewußtsein gezogen sind - in eine
natürliche Erkenntnisgrenze
gegenüber der Außenwelt des
Physisch-Sinnlichen und in die
Grenze gegenüber dem mystischen
Streben -, quillt dann jenes
Streben, das hier als einem
modernen Suchen nach der geistigen
Welt angemessen charakterisiert
worden ist, hervor, jenes Streben,
schlummernde Erkenntniskräfte aus
der Seele herauszuholen, damit
durch das Erringen einer anderen
Bewußtseinsform hineingeschaut
werden kann in die geistige Welt.
|
Et si, avec les connaissances
dont j'ai parlé ici ces derniers
jours, on regarde l'humain du côté
où il est seulement un être
capable d'aimer et du côté où il
est seul un être capable de se
souvenir/mémoire, alors on
reconnaît que la conscience
ordinaire, telle qu'elle travaille
sur la base des sens, de
l'intellect et de la faculté/du
patrimoine de penser, doit
s'arrêter devant le monde
extérieur, de la raison que c'est
seulement en se servant d'elle
comme d'un moyen pour ordonner le
monde extérieur qu'elle trouve la
possibilité de se former plus
avant et de former cette pensée
vivifiée dont j'ai parlé dans les
exposés précédents.
|
16
|
Und schaut man mit
den Erkenntnissen, von denen ich
in den letzten Tagen hier
gesprochen habe, den Menschen nach
der Seite hin an, nach der er
allein ein liebefähiges Wesen ist
und nach der er allein ein
erinnerungsfähiges Wesen ist, dann
erkennt man, daß das gewöhnliche
Bewußtsein, wie es auf Grund der
Sinne, des Intellekts und des
Denkvermögens arbeitet, aus dem
Grunde vor der Außenwelt
haltmachen muß, weil es nur
dadurch, daß es sich nur als
Mittel gebraucht, um die Außenwelt
zu ordnen, die Möglichkeit findet,
sich weiter auszubilden und jenes
belebte Denken herauszubilden, von
dem ich in den vorhergehenden
Vorträgen gesprochen habe.
|
Mais alors, si nous regardons
avec cette pensée vivifiée ce qui
se passe en nous lorsque nous nous
tenons en face de la nature, nous
trouvons qu'au moment même où nous
avons développé notre faculté de
penser jusqu'à ce qu'elle serve de
moyen pour ordonner les phénomènes
extérieurs, notre conscience
ordinaire s'éteint, s'arrête dans
l'acte de connaissance. J'aimerais
dire qu'aussi claire que soit
notre conscience jusqu'à une
certaine limite dans un processus
quelconque de connaissance de la
nature, à cette limite, elle passe
partiellement comme dans une sorte
de sommeil visuel, dans
l'inconscient. Pourquoi ? Parce
que c'est alors que doit commencer
à agir la faculté qui déverse plus
que la pensée abstraite dans le
monde environnant, qui transporte
notre être dans le monde
environnant.
|
17
|
Dann aber, wenn wir
mit diesem belebten Denken das
betrachten, -was in uns vorgeht,
wenn wir der Natur
gegenüberstehen, dann finden wir,
daß eben in dem Augenblick, wo wir
unser Denkvermögen so weit
entwickelt haben, daß es als
Mittel dient, um die äußeren
Erscheinungen zu ordnen, unser
gewöhnliches Bewußtsein im
Erkenntnisakte erstirbt, aufhört.
Ich möchte sagen: So klar auch
unser Bewußtsein bei irgendeinem
Vorgang der Naturerkenntnis bis zu
einer gewissen Grenze ist bei
dieser Grenze geht es partiell wie
in eine Art von Sehlafzustand, in
das Unbewußte, über. Warum? Weil
dann die Fähigkeit zu wirken
beginnen muß, die mehr als das
abstrakte Denken ausgießt in die
umgebende Welt, die unser Sein
hinausträgt in die umgebende Welt.
|
Car en ce que nous aimons, nous
ne sommes pas dans un rapport de
connaissance avec l'environnement,
mais dans un rapport de réalité,
dans un rapport d'être réel. Et ce
n'est que lorsque nous formons la
pensée vivante que nous sommes à
nouveau en mesure de vivre dans la
réalité des choses : là nous
déversons alors ans une certaine
mesure les pensées vivifiées, nous
poursuivons ce qui est à
l'extérieur comme le début de la
vie spirituelle, d'abord comme le
rythme spirituel d'âme du monde,
comme une apparence, et nous
pénétrons de plus en plus loin, en
nous appropriant, tel que je l'ai
décrit, la conscience vide dans le
monde spirituel qui est lié au
monde physique et sensible. Alors,
dans un tel acte de connaissance
suprasensible, nous nous sentons
comme éveillés vis-à-vis la
conscience ordinaire. Nous
écoutons en quelque sorte notre
être, en ce qui devient un être
vivant.
|
18
|
Denn indem wir
lieben, sind wir zur Umwelt nicht
in einem Erkenntnisverhältnis,
sondern in einem Realitäts-, in
einem wirklichen Seinsverhältnis.
Und erst wenn wir das lebendige
Denken ausbilden, sind wir wieder
in der Lage, uns hinüberzuleben in
die Realität der Dinge: Da
ergießen wir gewissermaßen die
belebten Gedanken hinüber,
verfolgen das, was draußen als der
Anfang des geistigen Lebens,
zunächst als geistigseelischer
Weltenrhythmus, als Schein, ist,
und dringen immer weiter und
weiter vor, indem wir uns das
leere Bewußtsein, wie ich es
geschildert habe, aneignen, in die
geistige Welt, die mit der
sinnlich-physischen verbunden ist.
Dann fühlen wir uns in einem
solchen übersinnlichen
Erkenntnisakte wie aufgewacht
gegenüber dem gewöhnlichen
Bewußtsein. Wir belauschen
gewissermaßen unser Sein, indem es
ein lebendiges Sein wird.
|
C'est même quelque chose qui
peut faire une impression plus
bouleversante sur celui qui
connaît spirituellement que tout
ce qui peut lui devenir aussi par
revivre le mystique le plus
profond. Ce qui est plus
bouleversant que cette ainsi
nommée plongée dans sa propre
intériorité, c'est le moment où
l'on sent comment l'humain, à un
certain moment de la connaissance
supérieure, doit déverser son soi
en tant qu'étant dans le monde
extérieur, comment l'acte de
connaissance devient quelque chose
qui transforme la pure
connaissance en vie réelle, en un
réel être avec le monde extérieur.
|
19
|
Das ist sogar
etwas, was einen erschütternderen
Eindruck auf den geistig
Erkennenden machen kann, als alles
das, was ihm werden kann durch das
Nacherleben auch der tiefsten
Mystiker. Erschütternder als
dieses sogenannte
Hineinsichversenken in das eigene
Innere ist der Moment, wo man
fühlt, wie der Mensch in einem
gewissen Augenblick der höheren
Erkenntnis sein Selbst als
Seiendes ausgießen muß in die
äußere Welt, wie der Erkenntnisakt
etwas wird, was die bloße
Erkenntnis in reales Leben
umwandelt, in ein reales
Zusammensein mit der äußeren Welt.
|
Mais cela est d'abord lié à un
renforcement essentiel du
sentiment Je. On ressent alors
quelque chose comme ça : Lorsque
l'on est dans la connaissance
ordinaire du monde extérieur, on
s'approche avec son Je jusqu'à la
limite de la nature. Là le Je est
repoussé.
|
20
|
Das aber ist
zunächst verbunden mit einer
wesentlichen Verstärkung des
Ich-Gefühls. Man fühlt etwa dabei
so: Wenn man im gewöhnlichen
Erkennen der Außenwelt ist, geht
man mit seinem Ich bis an die
Naturgrenze heran. Das Ich wird da
zurückgestoßen.
|
On se sent partout comme,
j'aimerais dire, entouré de murs
d'âme. Cela à nouveau se répercute
sur le sentiment-Je. Le
sentiment-Je a une certaine force,
et ce sentiment-Je obtient alors
sa nuance correcte justement par
ce qu'à ce que l'on porte en soi
comme un sentiment limité se mêle
l'abandon au monde et aux êtres du
monde, qui vient de l'amour. Dans
la connaissance, qui est de sorte
suprasensible, le Je est même
renforcé, et on peut dire qu'il y
a un danger à ce que ce qui, dans
la vie terrestre, vit à juste
titre comme amour, se transforme
en une certaine immersion égoïste
dans les choses, qu'il se pousse
en quelque sorte lui-même dans les
choses, qu'il s'y laisse couler.
Par cela le soi est élargi/étendu.
|
21
|
Man fühlt sich
überall wie, ich möchte sagen, von
seelischen Mauern umgeben. Das
wiederum wirkt zurück auf das
Ich-Gefühl. Das Ich-Gefühl hat
eine gewisse Stärke, und die
richtige Nuance erhält dann dieses
Ich-Gefühl eben dadurch, daß sich
dem, was man so als ein
eingeschränktes Gefühl in sich
trägt, jenes Hingegebensein an die
Welt und die Weltwesen beimischt,
das vom Lieben kommt. In dem
Erkennen, das übersinnlicher Art
ist, wird das Ich sogar verstärkt,
und man kann sagen: die Gefahr
besteht, daß es dasjenige, was
sonst im Erdenleben mit Recht als
Liebe lebt, in ein gewisses
selbstsüchtiges Untertauchen in
die Dinge verwandelt, daß es
gewissermaßen sich selber
hineinschiebt, hineinströmen läßt
in die Dinge. Dadurch wird das
Selbst erweitert.
|
C'est précisément pour cette
raison que mon livre "Comment
acquérir des connaissances des
mondes supérieurs ?" accorde une
si grande importance aux exercices
préparatoires. Et dans ces
exercices préparatoires, vous
trouverez ce qui va dans le sens
d'un élevage/dressage de soi en
rapport au sentiment de soi, à
savoir que l'on développe d'abord
fortement la capacité d'amour
nécessaire dans la vie ordinaire,
devant la conscience ordinaire,
avant de faire la tentative de
pénétrer dans le monde
suprasensible par une connaissance
supérieure. Il faut d'abord être
un humain sain d'âme, de corps et
d'esprit dans cette direction,
avant de pouvoir accepter d'entrer
dans le monde spirituel de manière
saine. Mais alors, n'a aussi pas
la permission d'être faite
l'objection habituelle, quand même
plus ou moins philistine, selon
laquelle il y a quelque chose de
désagréable à s'écouter soi-même
dans sa capacité d'aimer. Cet
espionnage/épier fait toutefois
une impression bouleversante. On
se retrouve face à soi-même, comme
jamais dans la conscience
ordinaire. Mais si vous vous
rappelez comment ce que l'on
acquiert par une connaissance
supérieure ne s'incorpore pas à la
mémoire, de sorte que l'on avance
dans la vie en contemplant sa
propre capacité d'aimer et en se
pavanant, ce qui nous conduirait à
l'incapacité humaine, alors on
saura aussi apprécier de la bonne
manière ce qui, de ce côté,
s'impose comme exigences à la
connaissance suprasensible.
|
22
|
Gerade aus dem
Grunde wird in meinem Buch «Wie
erlangt man Erkenntnisse der
höheren Welten?» ein so großer
Wert auf die vorbereitenden
Übungen gelegt. Und in diesen
vorbereitenden Übungen finden Sie
das verzeichnet, was auf eine
Selbstzucht in bezug auf das
Selbstgefühl geht, daß man die
nötige Liebefähigkeit zunächst im
gewöhnlichen Leben vor dem
gewöhnlichen Bewußtsein stark
entwickelt, bevor man den Versuch
macht, durch höhere Erkenntnis in
die übersinnliche Welt
einzudringen. Man muß vorher ein
auch in dieser Richtung seelisch,
physisch und geistig gesunder
Mensch sein, bevor man sich darauf
einlassen kann, in gesunder Weise
in die geistige Welt einzutreten.
Dann aber darf auch nicht der
gewöhnliche, doch mehr oder
weniger philiströse Einwand
gemacht werden, daß es etwas
Unbehagliches habe, sich so selbst
in seiner Liebefähigkeit zu
belauschen. Dieses Belauschen
macht allerdings einen
erschütternden Eindruck. Man hat
sich vor sich, wie sonst im
gewöhnlichen Bewußtsein nie. Aber
wenn Sie sich erinnern, wie das,
was man sich in höherer Erkenntnis
erringt, sich selber nicht dem
Gedächtnis einverleibt, so daß man
dann mit dem Anschauen seiner
eigenen Liebefähigkeit durch das
Leben schreitet und fortstolziert,
was einen zur menschlichen
Unfähigkeit führen würde, dann
wird man auch das, was von dieser
Seite als Anforderungen an die
übersinnliche Erkenntnis
herandringt, in der richtigen
Weise zu würdigen verstehen.
|
Voilà donc ce qui caractérise
cette connaissance
extrasensorielle en rapport à la
capacité d'aimer du côté de la
pensée. Mais qu'apprend-on à
connaître par cela ? Eh bien, il
ressort déjà des explications que
j'ai faites que l'on pousse en
quelque sorte son soi renforcé
dans l'environnement, on le laisse
s'écouler dans l'environnement. Il
pénètre ainsi jusqu'au spirituel,
de sorte que l'on se trouve
confronté à cette étrange vérité :
en se rendant de plus en plus
capable de pénétrer dans le monde
extérieur, on parvient précisément
à la connaissance de son âme, de
son spirituel lui-même.
|
23
|
Das also
charakterisiert diese
übersinnliche Erkenntnis im
Verhältnis zur Liebefähigkeit nach
der Gedankenseite hin. Was aber
lernt man dadurch erkennen? Nun,
es geht schon aus den
Ausführungen, die ich gemacht
habe, hervor, daß man
gewissermaßen sein verstärktes
Selbst hineinstößt in die
Umgebung, hineinströmen läßt in
die Umgebung. Dadurch dringt es
vor bis zum Geistigen, so daß
einem die merkwürdige Wahrheit
entgegentritt, daß man eigentlich
dadurch, daß man immer weiter und
weiter sich fähig macht, in die
Außenwelt einzudringen, gerade zur
Erkenntnis seines Seelischen,
seines Geistigen selber kommt.
|
J'aimerais dire que, par un
instinct sain, Goethe a rejeté la
connaissance de soi qui résulte
d'une couvée de l'intériorité. Il
a trouvé des mots très durs contre
une telle connaissance de soi au
sens mystique. L'humain peut
seulement atteindre une véritable
connaissance de soi si, en
renforçant ses forces de
connaissance sinon endormies, il
acquiert la capacité de s'immerger
avec son soi dans le monde
extérieur. C'est dans le monde
dehors que l'humain trouve sa
véritable connaissance de soi ! On
doit déjà s'habituer à parvenir à
une véritable connaissance du
monde, au sens moderne du terme,
en renversant presque jusqu'à son
contraire maints concepts. Il en
est ainsi du concept de
connaissance de soi : regarde dans
le monde, cherche toujours de plus
en plus dans l'immensité, en ce
que tu renforces la capacité de
ton Je à s'immerger dans cette
immensité par le développement de
forces de connaissance, et tu
trouveras alors ton véritable soi.
De sorte que l'on peut dire : le
cosmos nous laisse pénétrer en lui
pour la connaissance suprasensible
et nous rend tout de suite notre
connaissance de soi comme résultat
de cette pénétration.
|
24
|
Ich möchte sagen,
aus einem gesunden Instinkt heraus
hat Goethe die Selbsterkenntnis
abgelehnt, die durch Hineinbrüten
in das Innere entsteht. Er hat
harte Worte gegen solche
Selbsterkenntnis im mystischen
Sinne gefunden. Wirkliche
Selbsterkenntnis kann der Mensch
nur erlangen, wenn er durch
Erstarkung seiner sonst
schlummernden Erkenntniskräfte die
Fähigkeit erlangt, mit seinem
Selbst in die Außenwelt
unterzutauchen. In der Welt
draußen findet der Mensch seine
eigentliche Selbsterkenntnis! Man
muß sich schon gewöhnen, im
modernen Sinn des Wortes zu einer
wirklichen Welterkenntnis dadurch
zu kommen, daß man manchen Begriff
fast bis in sein Gegenteil
umkehren muß. Und so ist es mit
dem Begriff der Selbsterkenntnis:
Schaue in die Welt, suche immer
mehr und mehr in den Weiten, indem
du die Fähigkeit deines Ichs,
unterzutauchen in diese Weiten,
durch Entwickelung von
Erkenntniskräften verstärkst, dann
findest du dein eigentliches
Selbst. So daß man sagen kann: Der
Kosmos läßt uns für die
übersinnliche Erkenntnis in sich
eindringen und gibt uns als
Ergebnis dieses Eindringens gerade
unsere Selbsterkenntnis zurück.
|
Regardons vers l'autre côté,
celui qui est parfois recherché
sur la fausse voie mystique.
|
25
|
Sehen wir nach der
anderen Seite hin, die manchmal
auf dem falschen mystischen Wege
gesucht wird.
|
J'en ai parlé de comment la
volonté de l'humain peut être
développée, et de la façon dont il
est possible de développer des
forces dormantes de cet autre
côté. Cette volonté peut être
développée jusqu'à ce que l'humain
tout entier devienne une sorte
d'organe sensoriel, c'est-à-dire
d'organe spirituel, c'est-à-dire
qu'il devient intérieurement
spiritellement-psychiquement aussi
transparent que l'œil humain l'est
sinon. Il suffit de penser que
l'œil humain doit être
désintéressé, au sens matériel du
terme, pour qu'il puisse être
l'organe de la vision. Si l'œil se
remplissait de choses matérielles
qui s'imposent, notre champ de
vision s'obscurcirait aussitôt.
C'est ainsi que doit devenir notre
être humain tout entier, au sens
spirituel et psychique. Tout notre
être doit devenir transparent
spirituellement-psychiquement.
Alors, avec ce qui vit dans notre
volonté, nous nous plaçons dans le
monde spirituel et psychique déjà
dans notre existence terrestre.
Mais il se produit alors ce dont
j'ai déjà parlé hier de manière
allusive : nous obtenons la
possibilité de voir le monde
spirituel d'âme, mais c'est tout
de suite par là que nous jugeons
notre être intérieur. Et j'ai
expliqué hier ce qui suit :
lorsque nous nous trouvons face au
monde extérieur en tant qu'être
physique et sensoriel, nous nous
vivons dans les faits physiques et
sensoriels du monde extérieur avec
tout notre humain, alors nous en
portons en nous les
images-souvenirs psychiques. Oui,
notre psychisme/âme est constitué
de ces images-souvenirs. On peut
donc dire que ce qui est
physiquement sensoriellement
extérieur est vu intérieurement
comme une puissance d'image.
Inversement, je dis que si nous
acquérons la capacité de regarder
à travers nous-mêmes, en tant
qu'organe de l'esprit, dans le
monde extérieur comme dans un
spirituel, avec des entités
spirituelles et des événements
spirituels, alors nous voyons tout
de suite par là notre intérieur
physique. Nous apprenons ainsi à
(re) connaître par là l'entité de
nos poumons, de notre cœur et de
nos autres organes. La
spiritualité du monde extérieur se
reflète en notre intérieur par
notre nature physique, tout comme
le monde extérieur physique se
reflète en nous par notre
abstraite nature spirituelle et
d'âme.
|
26
|
Ich habe davon
gesprochen, wie der Wille des
Menschen entwickelt werden kann,
und davon, wie es möglich ist,
nach dieser anderen Seite hin
schlummernde Kräfte zu entwickeln.
Dieser Wille kann so weit
entwickelt werden, daß der ganze
Mensch eine Art Sinnesorgan, das
heißt Geistorgan, das heißt
geistig-seelisch innerlich so
durchsichtig wird, wie sonst das
menschliche Auge durchsichtig ist.
Wir brauchen nur daran zu denken,
daß das menschliche Auge selbstlos
im materiellen Sinn des Wortes
sein muß, damit es das Organ des
Sehens sein kann. Würde sich das
Auge ausfüllen mit sich geltend
machendem Materiellem, so würde
sich sogleich unser Blickfeld
verfinstern. So muß in
geistig-seelischem Sinn unser
ganzes menschliches Wesen werden.
Unser ganzes Wesen muß
geistig-seelisch durchsichtig
werden. Dann stellen wir uns mit
dem, was in unserem Willen lebt,
in die geistig-seelische Welt
schon in unserem Erdendasein
hinein. Dann aber tritt das ein,
wovon ich schon gestern
andeutungsweise gesprochen habe:
daß wir die Möglichkeit erlangen,
die geistig-seelische Welt zu
schauen, aber dadurch gerade unser
Inneres beurteilen. Und ich habe
gestern folgendes ausgeführt: Wenn
wir als physisch-sinnliches Wesen
der Außenwelt gegenüberstehen, so
leben wir uns in die
sinnlich-physischen Tatsachen der
Außenwelt mit unserem ganzen
Menschen ein, dann tragen wir
davon in uns die seelischen
Erinnerungsbilder. Ja, unser
Seelisches besteht aus diesen
Erinnerungsbildern. Man kann also
sagen, das äußerlich
PhysischSinnliche wird innerlich
geschaut als ein Bildhaftes.
Umgekehrt sage ich: Wenn wir die
Fähigkeit erlangen, durch uns
selbst als Geistorgan in die
Außenwelt als in eine geistige,
mit geistigen Wesenheiten und
geistigen Geschehnissen,
hineinzuschauen, dann durchschauen
wir dadurch gerade unser
physisches Innere. Wir lernen
dadurch die Wesenheit unserer
Lunge, unseres Herzens und unserer
anderen Organe erkennen. Die
Geistigkeit der Außenwelt spiegelt
sich in unserem Innern durch
unsere physische Natur gerade so,
wie sich die physische Außenwelt
durch unsere geistig-seelische
abstrakte Natur in uns spiegelt.
|
Mais ce chemin qui nous est
ouvert ici pour apprendre à nous
connaître nous-mêmes en regardant
le monde extérieur, se présente
dans son cours ultérieur comme
très concret. On apprend à
connaître la part qu'ont les
différents organes humains dans
l'ensemble de l'humain. On apprend
peu à peu à comprendre
l'harmonisation des processus
particuliers de ces organes.
|
27
|
Dieser Weg aber,
der uns hier eröffnet wird, durch
Anschauen der Außenwelt uns selbst
erkennen zu lernen, stellt sich in
seinem weiteren Verlauf als ein
sehr konkreter dar. Man lernt den
Anteil kennen, den die einzelnen
menschlichen Organe an der
Gesamtwesenheit des Menschen
haben. Man lernt die
Harmonisierung der einzelnen
Vorgänge dieser Organe allmählich
durchschauen.
|
Mais tout d'abord, s'en présente
toutefois ce qui suit : Ce que
cherche le mystique qui pêche dans
le nébuleux, ce sont au fond des
représentations de souvenirs
transformés ; mais souvent, dans
ces représentations de souvenirs
transformés, se mêle quelque chose
des résultats d'une activité
organique. Seulement, il ne le
sait pas. Il croit percer le
miroir intérieur qui est à la base
du souvenir. Il ne le perce pas.
De l'autre côté, les processus de
notre être organique s'abattent
sur ce miroir comme des vagues. Il
ne remarque pas ce qui se passe
réellement, il remarque seulement
la modification des
représentations de la mémoire qui
se reflètent. Sans se rendre
coupable de philistinisme, on doit
déformer/distordre en prosaïque
bien des choses belles, poétiques,
mystiques, et dire que bien des
choses que tel ou tel mystique a
ainsi tirées de son âme ne sont
pas en quelque sorte l'expression
d'une existence spirituelle, mais
sont seulement, comme je l'ai
décrit, le résultat de la vague
des processus organiques
intérieurs. Les merveilleuses
présentations mystiques des temps
anciens et modernes, ceux qui
prennent plaisir à de telles
choses peuvent avoir une
impression extraordinairement
poétique, mais au fond, pour celui
qui est capable de voir les choses
sans préjugés, elles ne sont rien
d'autre que l'expression des
processus intérieurs dans la
nature humaine elle-même. Il
semble philistin quand on doit
dire : il y a là quelque chose de
mystique, cela vous semble
poétique et pourtant, pour celui
qui peut voir clair, c'est
l'influence de certains processus
vitaux dans les représentations de
la mémoire. Pour celui qui veut
sérieusement connaître, la chose
n'en devient pas pour autant sans
valeur.
|
28
|
Zunächst stellt
sich allerdings das Folgende
heraus: Was der im Nebulosen
fischende Mystiker sucht, das sind
im Grunde genommen verwandelte
Erinnerungsvorstellungen; aber
oftmals mischt sich in diese
verwandelten
Erinnerungsvorstellungen etwas
hinein von Ergebnissen einer
organischen Tätigkeit. Nur weiß er
das nicht. Er glaubt, den inneren
Spiegel, der der Erinnerung
zugrunde liegt, zu durchstoßen. Er
durchstößt ihn nicht. Wie Wellen
schlagen von der anderen Seite auf
diesen Spiegel die Prozesse
unseres organischen Wesens an. Er
merkt nicht, was da eigentlich
geschieht, er merkt nur die
Veränderung der sich spiegelnden
Erinnerungsvorstellungen. Man muß,
ohne sich dadurch etwa der
Philistrosität schuldig zu machen,
schon manches Schöne, Poetische,
Mystische ins Prosaische verzerren
und sagen: Gar manches, was dieser
oder jener Mystiker auf diese
Weise aus seinem Seelischen
hervorgeholt hat, ist nicht
irgendwie ein Ausdruck geistigen
Daseins, sondern es ist nur auf
die Weise, wie ich es geschildert
habe ein Ergebnis des Wogens der
inneren organischen Vorgänge.
Wunderbare mystische Darstellungen
älterer und neuerer Zeit die an
solchem ein Wohlgefallen haben,
können einen außerordentlich
poetischen Eindruck haben sind
im Grunde genommen für den, der
unbefangen die Dinge zu
durchschauen vermag, nichts
anderes als der Ausdruck innerer
Vorgänge in der Menschennatur
selber. Es erscheint philiströs,
wenn man sagen muß: Da tritt etwas
Mystisches auf, es kommt einem
poetisch vor und ist dennoch für
den, der die Sache durchschauen
kann, die Hineinwirkung gewisser
Lebensprozesse in die
Erinnerungsvorstellungen. Für den,
der im Ernst erkennen will, wird
die Sache dadurch nicht etwa
wertlos.
|
Car ce n'est pas parce qu'une
chose quelconque est présentée de
manière agréable à l'âme
tranquille prévenue qu'elle est
une vérité, mais parce qu'on
essaie peu à peu d'atteindre
réellement le fond des choses.
|
29
|
Denn nicht dadurch,
daß irgend etwas für das befangene
Gemüt in wohlgefälliger Weise
dargestellt ist, ist es eine
Wahrheit, sondern dadurch daß man
nach und nach versucht, wirklich
auf den Grund der Dinge zu kommen.
|
Celui qui ne s'arrête pas à la
conscience ordinaire, comme le
fait le mystique nébuleux quand
même, mais qui, après avoir assuré
sa santé psychique par des
exercices préparatoires, en
mettant l'accent sur la formation
d'une mémoire saine, transperce ce
miroir de la mémoire et voit
réellement à l'intérieur de
lui-même, voit partout dans cette
intériorité les résultats de
processus largement ramifiés, qui
se déroulent dans le monde
spirituel extérieur et dans le
monde spirituel. Et c'est de cette
manière que l'on apprend à
connaître l'humain. Et on apprend
de cette manière à se dire que ce
que l'idéaliste abstrait appelle
peut-être l'inférieur dans
l'humain, parce qu'il le considère
seulement du côté extérieur
physiologique ou anatomique, ce
qu'est l'organisation intérieure
de l'humain, c'est tout de suite
un résultat merveilleux de tout le
cosmos.
|
30
|
Derjenige, der aber
nun nicht beim gewöhnlichen
Bewußtsein stehenbleibt, was der
nebulose Mystiker doch tut,
sondern, nachdem er zuerst
wiederum durch vorbereitende
Übungen seine seelische Gesundheit
dadurch gesichert hat, daß er auf
Ausbildung eines gesunden
Erinnerungsvermögens Wert gelegt
hat, der dann diesen
Erinnerungsspiegel durchstößt und
dadurch wirklich in sein Inneres
sieht, der sieht in diesem Innern
überall die Ergebnisse
weitverzweigter, in der geistigen
Außenwelt angelegter und in der
geistigen Welt vor sich gehender
Vorgänge. Und man lernt auf diese
Weise den Menschen kennen. Man
lernt auf diese Weise sich sagen:
Was der abstrakte Idealist
vielleicht als das Niedrige im
Menschen anspricht, weil er es nur
von der physiologischen oder
anatomischen Außenseite
betrachtet, was innere
Organisation des Menschen ist, das
ist gerade ein wunderbares
Ergebnis des ganzen Kosmos.
|
Et si nous apprenons à connaître
réellement cette organisation
intérieure de l'humain, nous
constatons bientôt ce qui suit :
si jetons un coup d'œil dans notre
intérieur d'âme, si nous revenons
sur maints souvenirs que nous
avons vécu au cours de notre vie,
alors nous pouvons, à partir de ce
que nous laissons ressurgir en
nous à une heure propice, faire
apparaître ces expériences devant
nos yeux, même si c'est dans
l'ombrage. À partir de ce que
comme contenu-images du monde
extérieur, nous avons absorbé dans
notre âme, nous pouvons à notre
tour faire apparaître à nouveau
tel un magicien ce monde extérieur
devant notre âme d'une manière qui
nous satisfait.
|
31
|
Und lernen wir
diese innere Organisation des
Menschen wirklich kennen, so
stellt sich bald folgendes heraus:
Wenn wir hineinblicken in unser
seelisches Innere, zurückgehen auf
manches in der Erinnerung, was wir
im Leben erfahren haben, dann
können wir aus dem, was wir
innerlich in einer dazu geeigneten
Stunde in uns auferstehen lassen,
diese Erlebnisse vor unser
geistiges Auge zaubern, wenn auch
in Abschattung. Aus dem, was wir
an Bildinhalt in unserer Seele von
der Außernwelt aufgenommen haben,
können wir wiederum diese
Außenwelt in einer uns
befriedigenden Weise vor die Seele
zaubern.
|
Si nous apprenons à connaître
justement ainsi notre intérieur
englobant, nous apprenons à
connaître la façon et la manière
dont notre organisme, dans ses
membres particuliers, est issu du
cosmos de façon spirituelle, alors
tout notre humain, que nous
parcourons maintenant, se présente
comme des souvenirs enregistrés du
cosmos. Nous ne regardons pas
maintenant en nous-mêmes avec les
yeux du mystique nébuleux, nous
regardons avec l'œil éveillé de
l'âme à l'intérieur de nous-mêmes,
nous regardons à travers ce que
sont nos poumons, notre cœur, tout
le reste de notre organisme,
spirituellement psychiquement,
contemplés intérieurement. Et cela
se présente à nous comme la
mémoire du monde, enregistrée dans
l'humain, de la même manière que
sinon notre mémoire est
enregistrée dans l'âme pour la vie
entre la naissance et l'instant
présent. Et cela se produit en
nous, ce que l'on peut appeler :
La connaissance de l'humain en
tant que mémoire/souvenir du
monde, en tant qu'image/calque de
l'évolution du monde, en tant
qu'image/calque de ce qui se
passe/du devenu/devenant/l'advenir
dans le cosmos.
|
32
|
Lernen wir ebenso
unser umfassendes Inneres kennen,
lernen wir die Art und Weise, wie
unser Organismus in seinen
einzelnen Gliedern auf geistige
Art aus dem Kosmos hervorgeht,
kennen, dann stellt sich unser
ganzer Mensch, den wir jetzt
durchschauen, dar als
aufgezeichnete Erinnerungen aus
dem Kosmos. Wir schauen jetzt
nicht mit den Augen des nebulosen
Mystikers in uns hinein, wir
schauen mit dem erweckten
Seelenauge in unser Inneres,
durchschauen das, was unsere
Lunge, unser Herz, unser gesamter
übriger Organismus
geistigseelisch, innerlich
angeschaut, ist. Und das stellt
sich uns dar als Weltgedächtnis,
im Menschen aufgezeichnet so, wie
sonst unser Gedächtnis in der
Seele aufgezeichnet ist für das
Leben zwischen der Geburt und dem
jetzigen Augenblick. Und das tritt
in uns auf, was man nennen kann:
Erkenntnis des Menschen als
Weltengedächtnis, als Abbild der
Weltentwickelung, als Abbild des
Geschehens im Kosmos.
|
Mes très chers présents, d'abord
on doit se familiariser avec tous
les détails par lesquels l'humain
doit passer avant d'arriver à une
telle connaissance de soi, non pas
à la connaissance de soi qui couve
dans ce qu'on appelle la vision
intérieure ordinaire, mais à la
connaissance de soi qui voit dans
chacun de nos organes internes
quelque chose comme un spirituel
rassemblé qui provient de certains
processus spirituels dans le
cosmos. Alors, quand on aura
compris ce qu'est l'humain sous ce
rapport, on ne dira plus qu'on
transpose dans le monde, d'une
manière anthropomorphique, ce
qu'on a dans l'âme, afin d'obtenir
une explication conforme à
l'esprit, mais on se dira : on
cherche d'abord à pénétrer
l'humain intérieurement, par une
lutte prudente et sérieuse, et
alors le cosmos se dévoilera à
nous dans cet intérieur humain, de
la même manière qu'autrement, en
regardant les souvenirs, la somme
des expériences personnelles se
dévoile.
|
33
|
Meine sehr
verehrten Anwesenden, erst muß man
sich bekanntmachen mit all den
Einzelheiten, die durchzumachen
sind, bevor der Mensch zu einer
solchen Selbsterkenntnis kommt,
nicht zu der brütenden
Selbsterkenntnis der sogenannten
gewöhnlichen Innenanschauung,
sondern zu der Selbsterkenntnis,
die in jedem unserer inneren
Organe etwas sieht wie ein
zusammengelegtes Geistiges, das
aus gewissen geistigen Vorgängen
im Kosmos hervorgeht. Dann, wenn
man begriffen hat, was der Mensch
ist in dieser Beziehung, wird man
nicht mehr sagen, man versetze in
anthropomorphistischer Weise, was
man in der Seele hat, in die Welt
hinaus, um eine geistgemäße
Erklärung zu bekommen, sondern man
wird sich sagen: Man sucht erst
durch vorsichtiges und ernstes
Ringen den Menschen innerlich zu
durchdringen, dann enthüllt sich
einem in diesem menschlichen
Innern ebenso der Kosmos, wie
sonst im Hinschauen auf die
Erinnerungen die Summe der
persönlichen Erlebnisse sich
enthüllt.
|
Si de telles choses semblent
encore d'une certaine manière
paradoxales aussi pour la
conscience contemporaine, cette
conscience contemporaine est tout
à fait en voie de saisir de telles
choses. Dans les
aspirations/nostalgies des
humains, il est tout à fait
possible de poursuivre certains
cours de pensées qui existent
déjà. Alors les pensées qui se
trouvent sur un tel chemin, si une
certaine pratique s'y ajoute,
deviennent de plus en plus des
pensées vivifiées. Et si la
volonté développée s'y ajoute, on
entrera de plus en plus dans cette
connaissance de soi, et l'on verra
que, tandis que d'un côté, le fait
d'aller toujours plus loin avec le
Je dans le monde extérieur conduit
précisément à la connaissance de
soi, le fait de pénétrer dans les
profondeurs de la nature humaine
conduit de l'humain dehors à la
connaissance du monde.
|
34
|
Wenn solche Dinge
auch für das heutige
Zeitbewußtsein noch in gewisser
Weise paradox erscheinen, so ist
dieses heutige Zeitbewußtsein
durchaus auf dem Wege, solches zu
erfassen. In den Sehnsuchten der
Menschen lebt es durchaus, gewisse
Gedankengänge, die schon da sind,
weiterzuverfolgen. Dann werden die
Gedanken, die auf solchem Wege
liegen, wenn noch ein bestimmtes
Üben dazukommt, immer mehr und
mehr zu belebten Gedanken. Und
wenn dazu der entwickelte Wille
kommt, dann wird man immer mehr
und mehr in solche
Selbsterkenntnis hineinkommen, und
man wird sehen, daß, während auf
der einen Seite ein immer Weiter-
und Weitergehen mit dem Ich in die
Außenwelt gerade zur
Selbsterkenntnis führt, das
Eindringen in die Tiefen der
Menschennatur aus dem Menschen
hinaus zur Welterkenntnis führt.
|
Mais pour devenir de plus en
plus impartial et impartial en ces
choses, il appartient de ne pas
regarder la nature humaine de la
manière dont c'est le cas
habituellement aujourd'hui.
Aujourd'hui, on décompose/démembre
l'humain en fonction de son
système osseux, de son système
musculaire, de son système
nerveux, et on définit alors comme
essence de l'humain physique, ce
qui en résulte. On a alors tout de
suite ainsi devant soi l'humaine
comme s'il était un être constitué
de bases matérielles solides. Mais
tout le monde sait aujourd'hui que
l'humain n'est pas essentiellement
constitué d'éléments solides,
qu'il est en grande partie, à
environ quatre-vingt-dix pour
cent, une colonne d'eau. Tout le
monde sait aujourd'hui que ce que
j'ai aspiré en cet instant sous
forme d'air était auparavant à
l'extérieur dans le monde, que ce
que j'ai maintenant à l'intérieur
de moi sous forme d'air et qui
travaille en moi sera ensuite à
nouveau à l'extérieur et
appartiendra au monde. Et enfin,
chacun peut se représenter comment
l'humain, dans son organisation, a
une circulation continue de la
chaleur. Et si nous regardons
l'humain ainsi, il se détend/se
désolidifie pour nous, nous nous
détachons peu à peu de l'illusion
que nous savons être une, mais que
nous plaçons devant l'âme comme si
l'humain pouvait être considéré
comme nous le dessinons dans
l'anatomie. Nous en venons à
considérer, de manière tout aussi
justifiée, le liquide dans
l'humain comme appartenant à son
essence, ce qui se passe en
vibrant, en ondulant, en se
formant dans l'humain liquide.
Nous en venons à reconnaître que
quelque chose se passe aussi dans
la forme aérienne de l'humain, qui
appartient à cette essence
humaine. Et enfin, nous en venons
peut-être à comprendre que l'air
qui vibre, ondule, monte et
descend dans nos veines et ainsi
de suite, travaille
intérieurement, est traversé de la
manière la plus diverse par des
parties qui sont réchauffées et
par des parties qui sont
refroidies.
|
35
|
Um allerdings in
diesen Dingen immer unbefangener
und unbefangener zu werden, dazu
gehört, daß man auf die
menschliche Natur nicht in der
Weise hinsieht, wie das heute
gewöhnlich der Fall ist. Man
zergliedert heute den Menschen in
bezug auf sein Knochensystem, sein
Muskelsystem, sein Nervensystem
und definiert dann als Wesen des
physischen Menschen, was sich so
ergibt. Man hat dann den Menschen
geradeso vor sich, als ob er ein
Wesen wäre aus festen materiellen
Grundlagen. Aber es weiß doch
jeder heute, daß der Mensch im
wesentlichen nicht aus festen
Bestandteilen besteht, daß er zum
größten Teil, gegen neunzig
Prozent, eigentlich eine
Wassersäule ist. Es weiß heute
jeder, daß das, was ich in diesem
Augenblicke als Luft eingesogen
habe, vorher draußen in der Welt
war, daß das, was ich jetzt in mir
drinnen an Luft habe und was in
mir arbeitet, dann wieder draußen
sein wird und der Welt angehörig
sein wird. Und endlich kann sich
jeder vorstellen, wie der Mensch
in seiner Organisation einen
fortwährenden Wärmeumsatz hat. Und
wenn wir den Menschen so
anschauen, dann entfestigt er sich
uns, dann kommen wir allmählich
los von der Illusion, von der wir
wissen, daß sie eine ist, die wir
aber doch vor die Seele
hinstellen, als ob der Mensch
betrachtet werden könnte, wie wir
ihn hinzeichnen in der Anatomie.
Wir kommen dahin, ebenso
berechtigt das Flüssige im
Menschen als zu seinem Wesen
gehörig zu betrachten, das, was
vibrierend, wellend, gestaltend im
Flüssigkeitsmenschen vor sich
geht. Wir kommen dazu, einzusehen,
daß auch in der Luftgestalt des
Menschen etwas vor sich geht, was
zu diesem menschlichen Wesen
gehört. Und endlich kommen wir
vielleicht dazu, zu begreifen, daß
die Luft, die in unserem Innern
vibriert, wellt, auf und ab wogt,
sich hineinergießt in unsere
Aderströmungen und so weiter,
innerlich arbeitet, in der
mannigfaltigsten Weise durchzogen
wird von Stellen, die erwärmt, von
Stellen, die erkaltet sind.
|
Si l'on a d'un côté le
spirituel-psychique tel qu'on le
porte aujourd'hui en soi en cette
forme plus ou moins abstraite, ce
spirituel-psychique est alors
affecté d'un fort caractère
d'image que nous pouvons en fait
seulement contempler, comme nous
disons, intérieurement. Et nous
devons nous arrêter à cette vision
intérieure lorsque nous
considérons ce que la physiologie
et l'anatomie nous donnent de
l'humain. Si nous laissons agir
sur nous tous les résultats
grandioses de la science
ordinaire, nous avons devant nous
quelque chose qui ressemble à une
structure/un édifice solide dans
une structure variée, mais quelque
chose qui, par son essence, est
fondamentalement différent de ce
que nous observons intérieurement,
lorsque nous évoquons devant notre
âme la pensée, le sentiment et la
volonté dans leur configuration,
et nous ne trouvons pas le pont de
l'un à l'autre. Nous voyons
comment les spécialistes de l'âme
s'efforcent de chercher un rapport
de réciprocité entre ce qu'ils
conçoivent d'une part dans son
abstraction, sa puissance d'image,
dans la façon et la manière dont
on peut justement le contempler
seulement intérieurement, et ce
qui est là extérieurement. Ces
deux choses sont si éloignées
l'une de l'autre qu'il n'est pas
possible d'établir facilement un
pont de liaison avec la
conscience ordinaire. Mais
si nous procédons sans préjugés,
si nous ne considérons pas
l'illusion de l'humain solide,
mais si nous considérons comment
l'humain est un être de fluide, un
être d'air, un être de chaleur,
alors nous arrivons, par
l'empathie avec nous-mêmes, à
percevoir les ondulations de
chaleur et de froid dans les
courants de notre circulation
d'air, si nous nous créons une
disposition intérieure pour cela.
|
36
|
Wenn man auf der
einen Seite das Geistig-Seelische
hat, wie man es heute in sich
trägt in dieser mehr oder weniger
abstrakten Form, dann ist dieses
GeistigSeelische mit einem starken
Bildcharakter behaftet, den wir
eigentlich nur, wie wir sagen,
innerlich anschauen können. Und
wir müssen bei dieser inneren
Anschauung stehenbleiben, wenn wir
das betrachten, was Physiologie
und Anatomie uns vom Menschen
geben. Wenn wir alle die
großartigen Resultate der
gewöhnlichen Wissenschaft auf uns
wirken lassen, dann haben wir
etwas vor uns wie ein festes
Gebilde in einer mannigfaltigen
Struktur, aber etwas, was seinem
Wesen nach grundverschieden ist
von dem, was wir im Innern
beobachten, wenn wir uns das
Denken, Fühlen, Wollen in ihrer
Gestaltung vor die Seele rufen,
und wir finden nicht die Brücke
vom einen zum andern. Wir sehen,
wie die Seelenkundigen sich damit
abplagen, ein Wechselverhältnis zu
suchen zwischen dem, was sie auf
der einen Seite auffassen in
seiner Abstraktheit,
Bildhaftigkeit, in der Art und
Weise, die man eben nur innerlich
anschauen kann, und dem, was
äußerlich da ist. Das steht so
weit voneinander ab, daß man eine
Verbindungsbrücke mit dem
gewöhnlichen Bewußtsein nicht ohne
weiteres schlagen kann. Gehen wir
aber unbefangen vor, fassen wir
nicht die Illusion des festen
Menschen ins Auge, sondern fassen
wir ins Auge, wie der Mensch ein
Flüssigkeitswesen, ein Luft-, ein
Wärmewesen ist, dann kommen wir
durch Einfühlen in uns selber
dazu, das Wogen von Wärme und
Kälte in den Strömungen unseres
Luftkreislaufes wahrzunehmen, wenn
wir uns eine innere Antl dafür
anschaffen.
|
Et nous nous la créons par le
chemin de la connaissance
supérieure, comme j'ai essayé de
le décrire ces jours-ci. Si nous
apprenons ainsi à ressentir
intérieurement l'air qui vibre en
nous, nous nous trouvons encore
plus ou moins dans le physique ;
mais si nous le ressentons et que
nous y transportons maintenant la
pensée vivifiée qui ressent
intérieurement quelque chose de la
réalité, alors le pont s'établit
pour nous.
|
37
|
Und wir schaffen
sie uns an durch den Weg der
höheren Erkenntnis, wie ich ihn in
diesen Tagen zu schildern
versuchte. Wenn wir so die in uns
vibrierende Luft innerlich
erfühlen lernen, so stehen wir
dabei noch mehr oder weniger im
Physischen; aber wenn wir sie
erfühlen und nun das belebte
Denken, das innerlich etwas von
Realität spürt, hinübertragen,
dann stellt sich uns die Brücke
her.
|
Et si nous saisissons de l'œil
l'humain jusque dans les
raffinements de ses
différenciations thermiques/de
chaleur et densifions ce qui est
d'âme jusqu'à ce que cela
intervienne hors de son
abstraction dans la réalité, alors
nous trouvons le pont.
|
38
|
Und wenn wir den
Menschen bis in die Verfeinerungen
seiner Wärmedifferenzierungen ins
Auge fassen und das Seelische
verdichten, bis es aus seiner
Abstraktheit heraus in die
Realität eingreift, dann finden
wir die Brücke.
|
La vie de l'âme ainsi condensée
peut se lier, si je puis dire, à
l'expérience physique
diluée/affinée. Si nous commençons
à pénétrer ainsi en nous-mêmes que
nous percevons comment la pensée
vivifiée ondule sur notre, si je
puis m'exprimer ainsi, "homme
d'air", qui est différencié de
différentes manières avec le chaud
et le froid, nous voyons peu à peu
comment, en fait, les
différenciations de la pensée
peuvent aussi agir dans notre
organisation humaine, comme une
pensée accompagnée de sympathie,
qui rend par exemple le jugement :
Oui, c'est ainsi, l'arbre est
vert, déclenche dans le fait un
état de chaleur, comme une pensée
mêlée d'antipathie, qui fonde par
exemple un jugement négatif, a un
effet refroidissant sur notre
matérialité air-chaleur.
|
39
|
Das in dieser Art
verdichtete Seelenleben kann sich
mit dem verdünnten physischen
Erfahren, wenn ich so sagen darf,
verbinden. Wenn wir beginnen, so
in uns einzudringen, daß wir
wahrnehmen, wie der belebte
Gedanke auf unserem, wenn ich mich
so ausdrücken darf, «Luftmenschen»
wogt, der in verschiedener Art mit
Wärme und Kälte differenziert ist,
so sehen wir allmählich ein, wie
in der Tat auch die
Differenzierungen des Gedankens
wirken können in unserer
menschlichen Organisation, wie ein
Gedanke, der von Sympathie
begleitet ist, der etwa das Urteil
fällt: Ja, so ist es, der Baum ist
grün , in der Tat einen
Wärmezustand auslöst, wie ein
Gedanke, der mit Antipathie
verwoben, der etwa ein negatives
Urteil begründet, erkältend wirkt
auf unsere
Luft-Wärme-Materialität.
|
Nous voyons ainsi comment ce qui
est d'âme continue à vibrer sur le
détour par la matérialité plus
fine dans la matérialité plus
dense. Nous trouvons la
possibilité d'organiser notre
chemin de connaissance dans
l'organisation humaine de telle
sorte que nous commencions à ce
qui est d'âme et plongeons dans le
matériel.
|
40
|
Wir sehen so, wie
das Seelische fortvibriert,
fortschafft auf dem Umwege durch
die feinere Materialität in die
dichtere Materialität hinein. Wir
finden die Möglichkeit, unseren
Erkenntnisweg auch in die
menschliche Organisation hinein so
zu gestalten, daß wir beim
Seelischen beginnen und in das
Materielle untertauchen.
|
Mais alors s'ouvre à nous la
possibilité de progresser toujours
de plus en plus vers ce que j'ai
justement de décrit : à la
connaissance intérieure de
l'organisation humaine. Car tant
que nous ne pouvons pas suivre les
différents niveaux de matérialité,
l'eau, l'air, le feu, dans les
différents organes, ce qui est
d'âme ne se révèle pas non plus à
nous. Nous devons d'abord
condenser ce qui est d'âme, alors
nous arrivons à la nature physique
de l'humain, mais alors, en nous
pressant à travers celle-ci, nous
arrivons à ce qui repose tout
d'abord à la base de notre
organisation physique. Nous
trouvons alors : tout de suite
ainsi que nous trouvons, en
perçant/forant en nous avec notre
force de mémoire, les expériences
déposées de notre être-là
terrestre personnel, nous
trouvons, en plongeant ainsi dans
l'humain entier, le
spirituel-psychique qui est
descendu du monde spirituel par la
conception, l'évolution/le
d3veloppement du germe et ainsi de
suite. En ce que ce spirituel
d'âme s'enveloppe en nous avec ce
qui lui revient de la terre, il
devient mémoire du monde. Nous
trouvons en quelque sorte le
cosmos emmagasiné/sauvegardé en
nous à la mesure d'une mémoire. Et
nous trouvons alors la
possibilité, justement ainsi que
nous nous souvenons normalement
dans la conscience ordinaire de
l'expérience individuelle de
l'existence/l'être-là personnel,
la possibilité d'avoir une vue
d'ensemble du cosmos par la vision
intérieure.
|
41
|
Dann aber eröffnet
sich uns die Möglichkeit, immer
mehr und mehr fortzuschreiten zu
dem, was ich eben geschildert
habe: zur inneren Erkenntnis der
menschlichen Organisation. Denn
ehe wir nicht die verschiedenen
Stufen der Materialität, Wasser,
Luft, Feuer, in den einzelnen
Organen verfolgen können, enthüllt
sich uns auch nicht das Seelische.
Wir müssen das Seelische zuerst
verdichten, dann kommen wir erst
zur physischen Natur des Menschen,
dann aber wiederum, indem wir
durch diese hindurchdringen, zu
dem, was geistig-seelisch zunächst
unserer physischen Organisation
zugrunde liegt. Da finden wir
dann: Geradeso wie wir, wenn wir
mit unserer Gedächtniskraft in uns
hineinbohren, die abgelegten
Erlebnisse unseres persönlichen
Erdendaseins finden, so finden
wir, indem wir so untertauchen in
den ganzen Menschen, das
Geistig-Seelische, das
heruntergestiegen ist aus der
geistigen Welt durch die
Konzeption, Keimentwickelung und
so weiter. Indem dieses
GeistigSeelische in uns sich
umhüllt hat mit dem, was ihm von
der Erde zukommt, wird es zum
Weltgedächtnis. Wir finden
gewissermaßen den Kosmos
erinnerungsmäßig in uns
aufgespeichert. Und wir finden
dann die Möglichkeit, geradeso wie
wir uns sonst im gewöhnlichen
Bewußtsein an das einzelne
Erlebnis des persönlichen Daseins
erinnern, die Möglichkeit, durch
innere Anschauung den Kosmos zu
überblicken.
|
Mes très chers présents, vous
allez peut-être demander : oui,
mais comment peut-on, quand on
arrive à des états terrestres très
précoces par cette mémoire du
monde, éviter le danger de
s'adonner à une description
générale de l'esprit et non à un
souvenir concret du monde ? - Eh
bien, là encore, il suffit de
comparer avec la mémoire
ordinaire. Du fait que notre
mémoire est ordonnée, si nous
sentons une expérience quelconque
surgir alors qu'elle s'est
déroulée il y a dix ans, nous ne
la rapporterons pas à des
événements qui viennent seulement
de se produire. Le contenu de la
représentation du souvenir nous
indique de lui-même le bon endroit
dans le temps. Il en est de même
lorsque nous examinons l'organisme
de la manière correcte, chaque
partie individuelle en lui renvoie
en effet au temps qui entre en
ligne de compte à un point
quelconque de l'évolution du
monde. Au fond, il n'y a pas
d'autre possibilité de compléter
correctement ce que nous donne la
science de la nature, en étendant
par puissance de pensée ses
observations du présent à des
états antérieurs, que cette
introspection de l'être humain,
qui devient un véritable souvenir
du monde, une mémoire du monde.
Sinon, nous devrons toujours
tomber dans des erreurs très
particulières lorsque nous
construisons hypothétiquement des
idées d'évolution du monde.
|
42
|
Meine sehr
verehrten Anwesenden, Sie werden
vielleicht fragen: Ja, aber wie
kann man, wenn man nun zu sehr
frühen Erdenzuständen durch dieses
Weltgedächtnis kommt, der Gefahr
entgehen, einer allgemeinen
Geistesschilderung sich
hinzugeben, nicht einem konkreten
Welterinnern? - Nun, da brauchen
Sie wiederum nur das gewöhnliche
Gedächtnis zum Vergleich
heranzuziehen. Dadurch, daß unser
Gedächtnis geordnet ist, werden
wir, indem wir irgendein Erlebnis
auftauchen fühlen, wenn dieses
Erlebnis vor zehn Jahren
abgelaufen ist, es nicht auf
Vorgänge beziehen, die erst jetzt
abgelaufen sind. Der Inhalt der
Erinnerungsvorstellung weist uns
von selbst auf die richtige Stelle
in der Zeit hin. So ist es auch,
wenn wir den Organismus in der
richtigen Weise durchschauen, daß
jeder einzelne Teil in ihm in der
Tat auf die Zeit hinweist, die in
irgendeinem Punkte der
Weltentwickelung in Betracht
kommt. Es gibt im Grunde genommen
keine andere Möglichkeit, das, was
uns die Naturwissenschaft gibt,
indem sie ihre Beobachtungen aus
der Gegenwart gedankenhaft in
frühere Zustände hinein ausdehnt,
in der richtigen Weise zu ergänzen
als diese Selbstschau des
Menschen, die zu einer wirklichen
Welterinnerung, zu einem
Weltgedächtnis wird. Sonst werden
wir immerdar in sehr eigentümliche
Fehler verfallen müssen, wenn wir
hypothetisch
Weltentwickelungsideen
konstruieren.
|
Il suffit de dire ceci, même si
cela s'entend trivial : on
illustre très souvent la théorie
dite de Kant-Laplace, qui est
aujourd'hui modifiée pour devenir
la théorie selon laquelle les
différents membres du système
solaire se sont détachés d'un
brouillard universel gazeux, en
prenant une goutte d'huile, en y
insérant une feuille de carte
circulaire, en y fixant une
épingle et en faisant tourner la
goutte d'huile au moyen de
l'épingle. Les différentes gouttes
se déposent alors et continuent à
tourner autour de la goutte
principale. Il se forme un système
de mondes à petite échelle, et on
peut dire, si l'on se place du
point de vue du scientifique
ordinaire, qu'il y a un système
d'univers : C'est aussi ce qui
s'est passé dans le grand monde
extérieur.
|
43
|
Man braucht nur
folgendes zu sagen, wenn es sich
auch trivial anhört: Es wird sehr
häufig die sogenannte
Kant-Laplacesche Theorie, die
heute allerdings modifiziert ist
die Theorie, wie sich aus einem
gasförmigen Weltennebel die
einzelnen Glieder des
Sonnensystems abgespalten haben ,
dadurch illustriert, daß man einen
Öltropfen nimmt, ein kreisförmiges
Kartenblatt durchsteckt, eine
Stecknadel daran befestigt und
mittels der Stecknadel den
Öltropfen in Drehung bringt. Dann
sondern sich die einzelnen
Tröpfchen ab, die um den
Haupttropfen weiterkreisen. Es
bildet sich ein Weltensystem im
kleinen, und man kann sagen, wenn
man auf dem Standpunkt des
gewöhnlichen Wissenschafters
steht: Das hat sich auch im großen
draußen so abgespielt.
|
Mais ce qu'on peut dire en
revanche est vrai : celui qui
montre quelque chose comme ça pour
illustrer la formation de notre
système solaire devrait tenir
compte de tous les facteurs
particuliers, et si c'est le cas,
il devrait aussi tenir compte de
Momsieur l'enseignant qui est là
et qui fait tourner la goutte
d'huile. Et il devrait placer un
enseignant géant dans l'espace
cosmique, qui ferait alors tourner
la nébuleuse cosmique. Mais cela a
été oublié dans l'expérience
ci-dessus. C'est très bien de
s'oublier soi-même dans le reste
de la vie, mais lors d'une
expérience, lorsqu'on illustre des
questions importantes et
sérieuses, on ne doit pas oublier
de telles choses, en l'occurrence
soi-même. Eh bien, la conception
du monde et de la vie qui est
représentée ici n'oublie pas ces
choses. Elle regarde ce qui est
justifié dans la science de la
nature, mais y ajoute ce qui peut
être vu en esprit. On n'y trouve
pas une individualité géante, mais
un monde spirituel d'âme qui doit
être placé dans l'évolution
matérielle. Et c'est là que l'on
embrasse ce qui est peut-être
présenté à juste titre comme le
brouillard originel de
Kant-Laplace, avec les entités
spirituelles et les forces
spirituelles et d'âme qui agissent
dans ce brouillard. Et l'on
embrasse ce qui sort de la terre
lors de ce que l'on appelle la
mort thermique, dont parle la
science actuelle, avec des entités
spirituelles d'âme et des forces
spirituelles-psychiques qui, lors
de la mort thermique, emportent le
spirituel-âme dans d'autres
mondes, comme le spirituel-âme de
l'humain est emporté dans d'autres
mondes lorsque le corps se
décompose en éléments terrestres.
Mais c'est ainsi qu'est atteint
l'une des choses les plus
importantes pour notre temps.
|
44
|
Aber es ist dennoch
wahr, was dagegen zu sagen ist:
Derjenige, der so etwas zur
Veranschaulichung der Entstehung
unseres Sonnensystems zeigt, müßte
auf alle einzelnen Faktoren
Rücksicht nehmen, und wenn das der
Fall ist, dann müßte er auch
Rücksicht nehmen auf den Herrn
Lehrer, der da steht und den
Öltropfen in Rotation bringt. Und
er müßte einen riesigen Lehrer in
den Weltenraum hinaussetzen, der
dann an dem Weltennebel drehte.
Das ist aber bei dem obigen
Experiment vergessen worden. Es
ist ja sehr schön, wenn man sich
selbst vergißt im sonstigen Leben,
aber beim Experiment, beim
Veranschaulichen wichtiger und
ernster Fragen darf man solche
Dinge, in diesem Fall sich selbst,
nicht vergessen. Nun, die Welt-
und Lebensauffassung, die hier
vertreten wird, vergißt diese
Dinge nicht. Sie sieht hin auf das
Berechtigte der Naturwissenschaft,
fügt aber hinzu, was im Geist
erschaut werden kann. Da findet
man allerdings nicht eine
Riesenindividualität, aber eine
geistig-seelische Welt, die in die
materielle Entwickelung
hineingesetzt werden muß. Und da
durchdringt man das, was
vielleicht mit Recht als
Kant-Laplacescher Urnebel
hingestellt wird, mit den in
diesem Nebel wirkenden
geistig-seelischen Wesenheiten und
geistig-seelischen Kräften. Und
man durchdringt das, was aus der
Erde wird bei dem sogenannten
Wärmetod, von dem die heutige
Wissenschaft spricht, mit
geistigseelischen Wesenheiten und
geistig-seelischen Kräften, die
dann beim Wärmetod das
Geistig-Seelische hinaustragen in
andere Welten, wie das
Geistig-Seelische des Menschen
hinausgetragen wird in andere
Welten, wenn der Körper in
irdische Elemente zerfällt.
Dadurch aber wird ein Wichtigstes
für unsere Zeit erreicht.
|
Pensez seulement que je vous ai
présenté aujourd'hui comment ce
qui est sinon normalement saisi
seulement dans la connaissance
abstraite, comment le
spirituel-âme, que l'on ne peut
pas rapprocher du matériel,
comment c'est spirituellement est
infiniment éloigné de ce matériel.
Mais qu'est-ce qui s'en est établi
pour toute notre vie culturelle ?
Parce que nous ne sommes pas en
situation, de la manière décrite,
de rapprocher ce qui est spirituel
et d'âme du matériel pour notre
conscience ordinaire, nous avons
une vision purement matérielle du
devenir universel : nous nous
formons certaines représentations
sur le devenir universel purement
physique, avec un début qui est
conçu de manière purement physique
selon les lois de la mécanique, et
avec une fin qui est conçue selon
la théorie de la chaleur comme la
mort thermique de la terre. Ce
faisant, nous nous percevons en
tant qu'humains, se tenant dans ce
devenir et nous en développons
d'une manière toutefois
inexplicable pour l'actuelle
science de la nature. Mais nous ne
pouvons jamais, si nous sommes
honnêtes, relier ce que nous
vivons dans ce qui est d'âme à ce
qui se passe/va de soi dehors,
dans le règne matériel. Et c'est
dans cette partie la plus profonde
de l'âme que s'entrelace avec nos
pensées, nos sentiments et notre
volonté ce que sont les impulsions
morales, ce que sont les forces
religieuses. Elles vivent en notre
intérieur, dans le spirituel-âme,
que nous ne pouvons pas rapprocher
du matériel.
|
45
|
Bedenken Sie nur,
daß ich Ihnen heute dargestellt
habe, wie das, was sonst nur im
abstrakten Erkennen erfaßt wird,
das Geistig-Seelische, das man
nicht heranbringen kann an das
Materielle, wie das geistig
unendlich weit entfernt ist von
diesem Materiellen. Was hat sich
aber dadurch für unser ganzes
Kulturleben herausgestellt?
Dadurch, daß wir in der
geschilderten Weise nicht in der
Lage sind, für unser gewöhnliches
Bewußtsein das Geistig-Seelische
an das Materielle heranzubringen,
haben wir eine rein materielle
Anschauung über das
Weltengeschehen: wir bilden uns
gewisse Vorstellungen über das
rein physische Weltengeschehen mit
einem Anfang, der rein physisch
nach den Gesetzen der Mechanik
gedacht ist, und mit einem Ende,
das nach der Wärmetheorie gedacht
ist als der Wärmetod der Erde.
Dabei nehmen wir uns als Menschen
wahr, drinnenstehend in diesem
Geschehen und uns daraus auf eine
für die heutige Naturwissenschaft
allerdings unerklärliche Weise
herausentwickelnd. Aber wir können
nimmermehr, wenn wir ehrlich sind,
das was wir im seelischen Erleben
erfahren, mit dem verbinden, was
da draußen im materiellen Reich
vor sich geht. Und in diesem
tiefsten Seelischen verwebt sich
mit unserem Denken, Fühlen und
Wollen das, was moralische Impulse
sind, was religiöse Kräfte sind.
Sie leben in unserem Innern, im
Geistig-Seelischen, das wir nicht
heranbringen können an das
Materielle.
|
Et c'est peut-être ainsi que
l'humain se tient aujourd'hui là
avec sa conscience et se dit : eh
bien, la science de la nature nous
conduit seulement à un devenir
matériel, c'est uniquement une
science exacte ; on doit avoir des
représentations de foi sur les
impulsions morales et les forces
religieuses.
|
46
|
Und so steht
vielleicht heute der Mensch mit
seinem Bewußtsein da und sagt
sich: Nun, die Naturwissenschaft
führt uns nur zu einem materiellen
Geschehen, das ist allein exakte
Wissenschaft; man muß
Glaubensvorstellungen haben über
die moralischen Impulse und
religiösen Kräfte.
|
Mais cela ne peut pas subsister
devant une vie sérieuse de l'âme.
Et dans l'inconscient des humains
sérieux du présent, il vit à cause
de cela quand même qu'ils
ressentiraient, même s'ils ne se
l'avouent pas : La la terre a
jailli à partir de purement
matériel. De ce matériel provient
quelque chose comme une forme
d'écume. Là en montent des
formations de nuages, oui, des
formations plus fines que des
nuages, qui sont seulement des
illusions. Dans ces nuages vivent
aussi les contenus les plus
précieux que nous pouvons absorber
en tant qu'êtres humains, tous des
contenus de culture. Alors nous
continuons à vivre, alors vient
une fois le passage de la Terre à
la mort thermique, qui peut être
trouvé par des chemins
scientifiques extérieurs. Et
alors, toute la vie sur terre est
enterrée comme dans un grand
cimetière. Ce qui est ressuscité
de notre vie humaine comme ce
qu'il y a de plus précieux, nos
idéaux les plus beaux et les plus
dignes, est enterré avec ce qui
était l'entité matérielle de la
terre. On peut dire qu'on ne croit
pas cela.
|
47
|
Aber vor einem
ernsten seelischen Leben kann das
nicht bestehen. Und im Unbewußten
ernster Menschen der Gegenwart
lebt es deshalb doch, daß sie
fühlen, wenn sie es sich auch
nicht gestehen: Da ist die Erde
aus rein Materiellem heraus
entsprungen. Aus diesem
Materiellen geht etwas hervor wie
ein Schaumgebilde. Da steigen
Wolkengebilde heraus, ja Gebilde,
die dünner sind als Wolken, die
nur Illusionen sind. In diesen
leben auch die wertvollsten
Inhalte, die wir als Menschen
aufnehmen können, alle
Kulturinhalte, mit. Dann leben wir
weiter, dann kommt einmal der
Übergang der Erde in den Wärmetod,
der gefunden werden kann auf
äußerlich naturwissenschaftlichem
Wege. Und dann ist doch alles
Leben auf der Erde wie in einem
großen Friedhof begraben. Was als
das Wertvollste auferstanden ist
aus unserem Menschenleben, unsere
schönsten, würdigsten Ideale, ist
mitbegraben mit dem, was
materielle Wesenheit der Erde war.
Man kann sagen, man glaube das
nicht.
|
Mais si l'on est honnête avec la
manière dont on pense souvent ces
choses aujourd'hui, en refusant
une recherche spirituelle
indépendante, on devrait en fait
en arriver à ce déchirement
intérieur, à ce pessimisme qui
s'ouvre face à la question : que
doit devenir notre création
spirituelle et psychique si nous
ne considérons le monde que dans
le sens matériel, comme nous en
avons l'habitude dans la science
dite exacte ? C'est pourquoi, à
notre époque, il y a un si large
fossé entre la vie religieuse et
morale et la vision naturelle des
choses.
|
48
|
Aber wer es ehrlich
nimmt mit dem, wie man heute über
diese Dinge oftmals denkt, indem
man ein selbständiges geistiges
Forschen ablehnt, müßte eigentlich
zu jener inneren Zerrissenheit, zu
jenem Pessimismus kommen, der sich
auftut gegenüber der Frage: Was
soll aus unserem
geistig-seelischen Schaffen
werden, wenn wir die Welt nur im
materiellen Sinne betrachten, wie
wir das in der sogenannten exakten
Wissenschaft gewöhnt sind?
Deshalb klafft in unserer Zeit
eine so breite Kluft zwischen dem
religiös-moralischen Leben und der
natürlichen Anschauung der Dinge.
|
Or, c'est à cela que me semble
appelée une véritable voyance, une
voyance exacte, telle qu'elle
convient à l'humain moderne : à
jeter un pont entre ce qui est
spirituel et ce qui est matériel,
en donnant une réalité à ce qui
est spirituel et en ôtant à ce qui
est matériel sa, j'aimerais dire,
grossièreté.
|
49
|
Dazu scheint mir
aber eine wirkliche Seherschaft,
eine exakte Seherschaft, wie sie
dem modernen Menschen angemessen
ist, berufen zu sein: die Brücke
zu schlagen zwischen dem, was
geistig ist, und dem, was
materiell ist, indem sie dem
Geistigen eine Wirklichkeit
verschafft und dem Materiellen
seine, ich möchte sagen, Derbheit
nimmt.
|
Mais
cela se présente tout
particulièrement à notre âme
lorsque nous regardons les
choses comme nous l'avons fait
aujourd'hui, lorsque nous
avons vu le spirituel-âme de
l'humain lui-même se
transformer peu à peu en ce
que sont les différenciations
de la chaleur et de l'air dans
l'humain. En descendant ainsi
dans la matière dense et en
voyant comment les choses les
plus fines s'insèrent dans la
pensée vivifiée, nous serons
en mesure de penser dans le
cosmos. Nous serons en mesure
de penser à juste titre à
quelque chose comme la mort
thermique de la Terre, parce
que nous saurons comment notre
propre chaleur humaine, dans
sa différenciation, est
traversée par la pensée
vivifiée, et nous pourrons
regarder, à partir de la
mémoire du monde qui se
manifeste en nous-mêmes, ce
qui s'exprime spirituellement
et psychiquement dans les
processus matériels du monde.
Nous parvenons ainsi à une
réconciliation réelle et
effective entre ce qui se
présente à nous
spirituellement et ce qui se
présente à nous
matériellement.
|
50
|
Das aber tritt ganz
besonders vor unsere Seele, wenn
wir die Dinge so anschauen, wie
wir sie heute angeschaut haben, wo
wir das Geistig-Seelische im
Menschen selber nach und nach
übergehen sahen in das, was im
Menschen Wärme- und
Luftdifferenzierungen sind. Indem
wir so hinuntersteigen ins derbere
Materielle und sehen, wie das
Feinere hineinläuft in das belebte
Denken, werden wir imstande sein,
in den Kosmos hinein denken zu
dürfen. Wir kommen in die Lage, so
etwas wie den Wärmetod der Erde
mit Recht denken zu können, weil
wir wissen, wie unsere menschliche
Eigenwärme in ihrer
Differenzierung vom belebten
Denken durchwellt wird, und wir
können aus dem Weltengedächtnis,
das in uns selber auftritt,
hinschauen auf das, was
geistig-seelisch in den
materiellen Prozessen der Welt
sich auslebt. Wir kommen auf diese
Weise zu einer wirklichen, realen
Versöhnung dessen, was sich uns
geistig darbietet, mit dem, was
sich uns materiell darbietet.
|
Toutefois, beaucoup parle encore
aujourd'hui dans les cœurs contre
une telle réconciliation. Car nous
avons pris l'habitude, au cours
des derniers siècles, de ne
considérer les vérités comme
exactes que lorsqu'elles reposent
sur le fondement solide d'une
observation des sens, dans
laquelle nous nous abandonnons
passivement au monde extérieur. Ce
que l'on a observé sur un tel
fondement solide, on le construit
alors jusqu'aux lois de la nature
et aux idées de la nature, et on
laisse seulement valoir des idées
telles qu'elles reposent dans une
certaine mesure sur un tel
fondement solide de l'observation
sensible.
|
51
|
Allerdings, vieles
spricht heute noch in den Herzen
gegen eine solche Versöhnung. Denn
wir haben uns in den letzten
Jahrhunderten gewöhnt, Wahrheiten
als exakt nur dann gelten zu
lassen, wenn sie auf dem festen
Grund einer Sinnenbeobachtung
beruhen, in der wir uns passiv der
Außenwelt hingeben. Das, was man
auf solch einem festen Grund
beobachtet hat, baut man dann
weiter hinauf bis zu den
Naturgesetzen und Naturideen und
läßt nur solche Ideen gelten, die
gewissermaßen auf einem solchen
festen Grund der sinnlichen
Beobachtung stehen.
|
Celui qui laisse subsister
seulement de telles connaissances
ressemble à un humain qui ne
voudrait laisser valoir dans
l'espace cosmique que la force de
gravité ordinaire, qui voudrait
dire là : la terre a sa pesanteur,
les corps doivent donc tomber vers
la terre, avoir un support, parce
qu'ils ne peuvent pas flotter
librement dans l'espace. Cela est
valable tant que nous nous tenons
sur la terre et que nous
considérons la force de gravité de
la terre par rapport à
l'environnement terrestre le plus
proche. Mais si nous regardons
dans l'espace cosmique, nous
savons que nous n'avons pas la
permission de dire que les corps
célestes doivent être soutenus :
Les corps cosmiques doivent être
soutenus, mais que nous devons
dire qu'ils se portent
mutuellement. Nous devons aussi
gagner cette vision de manière
conforme à l'esprit pour notre
édifice universel intérieur de la
connaissance.
|
52
|
Wer nur solche
Erkenntnisse bestehen läßt,
gleicht einem Menschen, der im
Weltenraum nur die gewöhnliche
Schwerkraft gelten lassen wollte,
der da sagen wollte: Die Erde hat
ihre Schwerkraft, die Körper
müssen deshalb zur Erde fallen,
eine Unterstützung haben, weil sie
nicht frei im Raume schweben
können. Das gilt, solange wir auf
der Erde stehen und die
Schwerkraft der Erde in Betracht
ziehen im Verhältnis zur nächsten
Erdenumgebung. Schauen wir aber in
den Weltenraum hinaus, dann wissen
wir, daß wir nicht sagen dürfen:
Die Weltenkörper müssen unterstüzt
sein; sondern daß wir sagen
müssen: Sie tragen sich
gegenseitig. Diese Anschauung
müssen wir auch in geistgemäßer
Weise für unser inneres
Weltgebäude der Erkenntnis
gewinnen.
|
Nous devons être en état
d'élaborer des vérités qui n'ont
justement pas besoin du soutien de
la vision des sens, mais qui se
soutiennent mutuellement, comme
les corps des mondes/de l'univers
se soutiennent mutuellement dans
l'espace libre des mondes. C'est
tout de suite une condition
préalable à l'obtention d'une
véritable cosmologie, une
cosmologie qui ne soit pas
purement une telle avec des
processus matériels, mais une
telle où le matériel est imprégné
d'âme et imprégnée d'esprit. Et
c'est d'une telle cosmologie,
l'humain moderne en a besoin. Nous
verrons comment il en a même
besoin pour les prochaines tâches
sociales. Mais on ne saisira pas
comment parvenir à une telle
cosmologie avant d'avoir envisagé
comment les vérités réellement
significatives pour le monde se
portent elles-mêmes mutuellement.
Une cosmologie s'impose.
|
53
|
Wir müssen imstande
sein, Wahrheiten auszubilden, die
eben nicht der Stütze der
Sinnenanschauung bedürfen, sondern
die sich gegenseitig tragen, wie
sich im freien Weltenraum die
Weltenkörper tragen. Das ist
geradezu eine Vorbedingung für die
Erlangung einer wirklichen
Kosmologie, einer Kosmologie, die
nicht bloß eine solche mit
materiellen Vorgängen ist, sondern
eine solche, wo das Materielle
durchseelt und durchgeistigt ist.
Und eine solche Kosmologie braucht
der moderne Mensch. Wir werden
sehen, wie er sie sogar für die
nächsten sozialen Aufgaben
braucht. Aber nicht eher, als bis
man einsehen wird, wie sich die
wirklich weltbedeutenden
Wahrheiten gegenseitig selbst
tragen, wird man begreifen, wie
man sich zu einer dergestaltigen.
Kosmologie durchringt.
|
Une telle cosmologie se donne
lorsqu'on laisse valoir comment la
vraie connaissance de soi est à
gagner. Nous ne la gagnons pas de
manière anthropomorphique, nous
pas en sortant avec notre
expérience du Je dans l'immensité
du monde. En nous immergeant dans
le monde extérieur, nous faisons
toujours de plus en plus
l'expérience de ce qu'est notre Je
; nous gagnons par cela de la
connaissance de soi.
|
54
|
Eine solche
Kosmologie ergibt sich, wenn man
gelten läßt, wie wahre
Selbsterkenntnis zu gewinnen ist.
Nicht auf anthropomorphistische
Weise gewinnen wir sie, nicht
dadurch, daß wir mit unserem
Ich-Erlebnis hinausgehen in die
Weltenweiten. Indem wir in die
Außenwelt untertauchen, erfahren
wir immer mehr und mehr, was unser
Ich ist; dadurch gewinnen wir
Selbsterkenntnis.
|
Mais si nous plongeons dans
notre intérieur bas, alors notre
intérieur devient la mémoire des
mondes, nous apprenons alors la
connaissance du monde. Certains
présentent déjà ce en quoi doit
consister le secret dans la
connaissance du monde. J'aimerais
dire en deux phrases ce que ces
humains pressentent : tout de
suite la connaissance de soi et la
connaissance du monde doivent être
des vérités qui se portent
mutuellement. Et de telles
vérités, qui vont et viennent
comme dans un mouvement de
pendule, sont celles qui sont
acquises par la conception du
monde et de la vie décrite ici :
comme connaissance de soi et comme
connaissance du monde. Les deux
phrases dans lesquelles j'aimerais
résumer cela sont : si tu veux te
connaître toi-même, cherche-toi
dans l'immensité du monde ; si tu
veux connaître le monde, pénètre
dans tes propres profondeurs. Tes
propres profondeurs t'ouvriront,
comme dans une mémoire du monde,
les secrets du cosmos.
|
55
|
Tauchen wir aber in
unser Inneres unter, dann wird
unser Inneres zum
Weltengedächtnis, dann lernen wir
die Welterkenntnis. Gar mancher
ahnt es schon, worin eigentlich
das Geheimnis in der
Welterkenntnis bestehen muß. Ich
möchte in zwei Sätzen aussprechen,
was diese Menschen ahnen: Gerade
die Selbsterkenntnis und die
Welterkenntnis müssen Wahrheiten
sein, die sich gegenseitig tragen.
Und solche, ich möchte sagen, wie
in einem Pendelschlag hin und her
sich bewegenden Wahrheiten sind
diejenigen, die durch die hier
geschilderte Weltund
Lebensauffassung gewonnen werden:
als Selbsterkenntnis und als
Welterkenntnis. Die beiden Sätze,
in die ich das zusammenfassen
möchte, sind: Willst du dich
selbst erkennen, so suche in den
Weltenweiten dich selbst; willst
du die Welt erkennen, so dringe in
deine eigenen Tiefen. Deine
eigenen Tiefen werden dir wie in
einem Weltgedächtnis die
Geheimnisse des Kosmos
erschließen.
|
|
CINQUIÈME CONFÉRENCE
ANTHROPOSOPHIE ET COSMOLOGIE
Vienne, le 5 juin 1922
01
Mes très chers présents ! Si l'on commence aujourd'hui
à discuter avec quelqu'un qui s'intéresse à de telles
choses de la possibilité d'une connaissance de la vie
spirituelle en liaison avec le monde physique
sensible, on trouve en général de la complaisance, de
sorte que la question est au moins soulevée : l'humain
peut-il parvenir à une sorte de connaissance
spirituelle par quelque chemin que ce soit ? Même s'il
s'avère aussi souvent par la suite que l'on ne veut
pas admettre plus qu'une connaissance d'un monde
spirituel entièrement en termes généraux et en idées,
peut-être sous une forme ou une autre de panthéisme
flou ou encore d'une conception de la vie faisant plus
ou moins allusion au mysticisme : En revanche, si l'on
va aussi loin, comme ça m'est devenu nécessaire fait
dans ma "science secrète", que l'on essaie de décrire
une véritable cosmologie, une science du devenir et de
l'évolution des mondes dans des configurations
concrètes particulières, alors la discussion sur le
fait que quelqu'un, à notre époque, pourrait être en
mesure de dire quelque chose sur une origine
spirituelle du monde, à partir de n'importe quel
fondement de connaissance, cesse aujourd'hui le plus
souvent face à l'humain éclairé. Qu'une personne
quelconque, dans notre temps puisse être en état d'un
quelque fondement de connaissance de dire quelque
chose d'une origine spirituelle du monde, sur des
forces spirituellement actives dans l'évolution du
monde, sur la possibilité que l'évolution du monde
revienne à une forme spirituelle d'existence/être
après avoir traversé sa phase physique et sensorielle,
cela est plus ou moins considéré, lorsque cela
apparaît par exemple dans ma "Science secrète" dans
quelques descriptions concrètes, qu'alors on ne veut
plus avoir affaire en tant qu'humain éclairé avec
celui qui affirme une telle chose.
02
Car on pense donc volontiers que si quelqu'un s'avise
de dire quelque chose de précis sur de telles choses,
il est au fond près de perdre la raison ; on ne peut
au moins pas se compromettre au point de s'engager
dans la discussion de tels détails.
03
Il ne peut évidemment pas être question, dans une
seule conférence, d'exposer des détails de la
cosmologie telle qu'elle peut être obtenue du point de
vue de la vision du monde que nous défendons ici.
04
En revanche, dans mon exposé d'aujourd'hui, je
voudrais essayer de montrer comment on peut parvenir à
une telle cosmologie spirituelle scientifique, à une
connaissance des impulsions spirituelles qui sont à la
base de l'évolution du monde. Aujourd'hui encore,
lorsqu'on entreprend quelque chose de ce genre, on
nous reproche de faire de l'anthropomorphisme,
c'est-à-dire d'aller chercher ce qui se passe dans
l'homme lui-même, ce qui est présent dans la vie
psychique humaine, et de le transposer ensuite dans
l'existence du monde en fonction de ses désirs ou de
quelque autre sentiment ou préjugé préalable. Un
regard plus attentif sur la manière dont la conception
du monde et de la vie présentée ici parvient à ses
résultats cosmiques devrait en fait faire apparaître
qu'il ne peut absolument pas s'agir de pratiquer un
tel anthropomorphisme, mais qu'il s'agit au contraire
de rechercher réellement des résultats sur le monde et
l'évolution du monde par la connaissance de l'esprit,
d'une manière aussi objective que celle qui a lieu sur
le champ de la connaissance de la nature.
05
Maintenant, mes très chers présents, vous aurez
compris, à travers les exposés que j'ai tenus
jusqu'ici, quelles sont les intentions de la
conception du monde représentée ici en ce qui concerne
ses méthodes de recherche : que d'un côté elle veut
respecter soigneusement tout ce que l'humanité a
acquis au cours des trois ou quatre derniers siècles
en matière de puissance de conscience scientifique et
d'une certaine méthode sûre et prudente dans la
recherche des vérités ! Notamment cette conception du
monde ne veut absolument pas dépasser les limites de
la connaissance de la nature, pour autant qu'il peut
être parlé d'une connaissance justifiée de la nature,
elle aimerait absolument observer soigneusement où
reposent les limites de la pure connaissance de la
nature. L'existence de telles limites est aujourd'hui,
et depuis longtemps, l'objet de nombreuses
discussions. Et l'on peut dire que ce que disent
aujourd'hui les personnes formées en science de la
nature sur ce champ se construit sur ce que Kant a
apporté à certains esprits plus philosophiques, et sur
ce que Schopenhauer a apporté à ceux qui aiment une
représentation plus populaire, et ainsi de suite. Il
pourrait être cité beaucoup de choses dans cette
direction.
06
Maintenant il est permis de dire que tant Kant que
Schopenhauer et tous ceux qui se meuvent dans leur
courant de pensée deviennent dangereux pour
l'évaluation des limites naturelles de la
connaissance, parce que ces esprits sont allés, d'une
manière, j'aimerais dire, très séduisante, jusqu'à une
certaine limite dans la considération de la capacité
humaine de connaissance, dans la considération des
capacités humaines de l'âme. Ils sont allés jusqu'à
une certaine limite. Et la façon et la manière, dont
ils se sont approchés de cette limite est
extraordinairement perspicace. Mais on doit quand même
dire qu'à l'instant où l'on se rend compte que l'on a
à considérer l'humain comme un tout, que l'on doit
tirer en considération tout ce qui peut provenir de
l'organisation corporelle, psychique et spirituelle de
l'homme en termes d'activité cognitive et d'expérience
intérieure, alors on voit aussi comment une critique
unilatérale de la faculté cognitive ne peut conduire
qu'à des unilatéralités. Si l'on veut envisager le
rapport de l'humain au monde, afin de déterminer s'il
existe un chemin menant à la connaissance du monde à
partir de l'humain, alors il faut déjà prendre en
compte l'humain tout entier et considérer cet humain
tout entier dans son entité.
07
Et c'est d'un tel point de vue que j'aimerais
aujourd'hui soulever la question : Supposons que les
limites de la connaissance de la nature, dont on parle
depuis Du Bois-Reymond aussi dans le sens de science
de la nature, limites qui sont toutefois considérées
aujourd'hui différemment de ce que Du Bois-Reymond les
considérait il y a un demi-siècle, n'existent pas :
comment l'humain se trouverait-il face au monde ?
Supposons que la faculté de connaissance théorique,
qui s'exerce dans l'humain en reliant ses concepts aux
observations et aux résultats des expériences, afin
d'arriver ainsi à une légalité/légité du monde, puisse
sans autre pénétrer dans le royaume de l'organique,
alors, si elle pouvait s'avancer jusqu'à la vie, elle
n'aurait guère besoin de s'arrêter devant les autres
augmentations de l'existence, devant le psychique/ce
qui est d'âme, le spirituel. Supposons donc que la
conscience ordinaire que nous utilisons dans les
sciences, avec laquelle nous nous mouvons dans notre
travail au cours de la vie ordinaire, soit à tout
moment en mesure non seulement de s'approcher en
quelque sorte de l'extérieur du monde, mais qu'elle
puisse à tout moment pénétrer sous la surface des
choses, à travers l'essence intérieure des choses ;
comment l'humain devrait-il être, si une telle limite
de connaissance n'existait pas ? Eh bien, il se
trouverait face au monde de telle sorte que tout son
être, qu'il vit en lui, serait toujours immergé
partout, comme avec des cornes sensitives psychiques
et spirituelles. Peut-être cela paraîtra-t-il
paradoxal à certains aujourd'hui encore, mais une
vision impartiale du monde et une conception du
rapport de l'humain au monde peuvent affirmer ceci :
Un être qui, de cette manière, n'aurait pas de limite
à sa conscience terrestre ordinaire, devrait être
privé de la faculté d'aimer.
08
Et si nous considérons ce que signifie la faculté
d'aimer pour toute notre vie, ce que nous sommes dans
la vie par le fait que nous pouvons aimer, alors nous
nous dirons aussi que nous ne serions pas des humains
pour cette terre entre la naissance et la mort, dans
le sens où nous devons l'être si nous n'avions pas
l'amour.
09
Mais l'amour exige que nous soyons une individualité
fermée sur elle-même face à une autre individualité,
quel que soit le royaume de la nature auquel elle
appartient, que nous ne plongions pas notre pensée
claire et lumineuse dans l'autre individualité, mais
qu'au moment même où nous déployons l'amour, notre
être s'éveille : ce qui ne se fond pas dans les
concepts transparents et clairs.
10
L'amour cesserait à cet instant-là, où nous pourrions
nous immerger dans l'autre individualité avec des
concepts clairs et limpides. Puisque l'humaine doit
être un être aimant selon sa mission terrestre et
puisque chez l'humain, en ayant une faculté, tout son
être est constitué par celle-ci, on doit dire que
l'humain doit être tel qu'il doit avoir des limites
par rapport au monde extérieur pour sa connaissance,
qu'il ne peut pas plonger sous ces limites de la
connaissance pour accomplir sa mission ici sur terre
dans sa conscience ordinaire. Ce qui lui convient pour
qu'il puisse être un être aimant se montre de l'autre
côté dans sa connaissance ordinaire, qui doit
s'arrêter à la limite qui doit nous être tracée pour
que nous puissions être des êtres capables d'aimer.
11
C'est quelque chose qui, à titre d'esquisse toutefois,
mais l'esquisse peut être poursuivie par chacun, donne
certaines conséquences, ce qui peut montrer comment, à
partir des points de départ qu'a eus la philosophie
kantienne, il faut avancer en prenant en considération
l'humain tout entier, c'est-à-dire dans la mesure où
il doit se tenir dans la vie comme un être vivant.
C'est ce que doit dire tout d'abord, et nous en
entendrons encore parler, la conception du monde qui
est représentée ici, à propos des limites de la
connaissance de science de la nature.
12
C'est l'un des fils directeurs auquel doit se tenir
toute conception du monde et de la vie à prendre au
sérieux aujourd'hui. L'autre chose peut être désignée
avec ce que l'on dit, et il a déjà été rendu attentif
sur elle ces jours-ci, qu'une conception du monde et
de la vie à prendre au sérieux aujourd'hui ne doit pas
se perdre dans une mystique nébuleuse. C'est déjà une
fois ainsi que même les nobles esprits du temps
actuel, en voyant comment les frontières de la science
de la nature sont tirées et l'impossibilité d'obtenir
à partir d'elle, un essor dans le monde spirituel, se
jettent dans les bras de la mystique, en particulier
des formes plus anciennes d'aspiration mystique de
l'humanité. Mais cela ne peut absolument pas être la
bonne voie face aux autres exigences de connaissance
que l'humain doit avoir aujourd'hui. Car la mystique
veut atteindre les véritables soubassements de
l'être-là en plongeant dans l'intériorité humaine.
Mais c'est tout de suite en rapport à cette
introspection de l'intérieur humain que sont à nouveau
titrées les limites à la connaissance humaine.
Supposons que l'humain soit en situation de regarder
simplement à l'intérieur de lui-même sans limites, de
regarder jusqu'à l'endroit où se révèle l'essence la
plus profonde de la nature humaine, où l'humain est en
liaison avec les sources éternelles de l'être-là, où
il rattache son propre être-là individuel à celui
cosmique. Qu'est-ce que l'humain ne pourrait alors pas
à nouveau avoir ? Eh bien, ceux qui tout de suite ont
souvent une grande satisfaction intérieure à la
mystique cherchent donc de leur intérieur les choses
les plus diverses. J'ai déjà rendu attentif sur ce que
ce qui est ainsi sorti de l'intérieur de l'humain se
révèle finalement, en y regardant de plus près, pour
le véritable connaisseur de l'âme, comme quelque chose
qui repose sur une observation extérieure quelconque,
qui a ensuite été plongée dans des souterrains
subconscients, qui a été traversé par le sentiment et
la volonté et par des événements organiques, et qui
remonte ensuite sous une forme modifiée. Quelque chose
que nous observons peut subir une telle
transformation, une telle métamorphose que le mystique
croit qu'il fait remonter des profondeurs de son âme
quelque chose qui doit montrer quelles sont les
raisons éternelles de l'âme elle-même. Même des
mystiques aussi importants que Maître Eckhardt ou Jean
Tauler ne sont pas totalement exempts de l'erreur qui
consiste à prendre les représentations modifiées de la
conscience ordinaire pour des révélations
indépendantes de l'âme humaine.
13
Mais en observant ces états de fait de manière
impartiale, on est conduit à pouvoir répondre à la
question : qu'est-ce que l'humain ne pourrait pas
avoir s'il pouvait voir en son intérieur à chaque
instant sans reste pour la conscience ordinaire ? Il
ne pourrait pas avoir ce dont nous avons besoin pour
l'existence complète et ordonnée de notre être
intérieur psychique : une capacité de mémoire
intérieure à la mesure d'une loi.
14
Car comment se présente cette capacité de mémoire face
aux exigences mystiques ? Je pourrais aussi donner
sous une forme très scientifique ce que je donne
maintenant en quelques traits populaires. Seule une
compréhension de cela est seulement nécessaire, et
elle peut aussi être donnée sous une forme populaire.
En observant le monde extérieur et en transformant
intérieurement ce que nous vivons d'abord en tant
qu'humain complet, de telle sorte que cela puisse
réapparaître plus tard en nous sous forme de
représentations-souvenirs, nous rencontrons en fait,
avec le résultat psychique de notre observation
extérieure, quelque chose comme une sorte de miroir
intérieur. C'est une comparaison, mais c'est en même
temps plus qu'une comparaison. Ce qui nous
impressionne de l'extérieur ne doit pas nous stimuler
au point de nous plonger complètement dans notre
intérieur le plus profond avec ces impressions. Il
doit être possible que ce qui nous excite de
l'extérieur puisse être renvoyé. Notre organisme,
notre être humain doit se comporter comme un appareil
de réflexion. Et devons-nous transpercer cet appareil
de réflexion pour atteindre ce qui se trouve derrière
le miroir ? C'est en fait ce à quoi aspire, sans le
savoir, le mystique. Mais nous avons besoin de notre
mémoire régulière et ordonnée. Si elle est interrompue
d'une manière ou d'une autre jusqu'au moment où nous
nous souvenons de notre enfance, alors nous tombons
dans des états psychiques pathologiques. L'humain doit
être prédisposé de telle sorte qu'il puisse arrêter ce
qu'il vit de l'extérieur. Il ne peut donc pas être
prédisposé à plonger directement au plus profond de
lui-même. Si nous faisons la tentative mystique de
plonger sans plus dans notre intérieur le plus profond
avec la conscience ordinaire, nous ne plongeons que
jusqu'à l'appareil de réflexion. Et c'est à juste
titre, pour le bien de notre humanité, que remontent
les représentations que nous avons prises de
l'extérieur. Une fois de plus, nous devons considérer
l'humain tout entier, tel qu'il doit être en tant
qu'être capable de se souvenir, si nous voulons être
clairs sur le fait que la mystique, telle qu'elle est
recherchée, n'est pas possible à la conscience
ordinaire.
15
C'est précisément du discernement clair de ces deux
limites qui sont tirées à la conscience ordinaire - en
une limite naturelle de la connaissance par rapport au
monde extérieur du physique-sensible et une limite par
rapport à l'aspiration mystique - que jaillit
l'aspiration qui a été caractérisée ici comme étant
adaptée à une recherche moderne du monde spirituel,
cette aspiration à extraire de l'âme les forces de
connaissance qui sommeillent, afin que, par la
conquête d'une autre forme de conscience, on puisse
voir dans le monde spirituel.
16
Et si, avec les connaissances dont j'ai parlé ici ces
derniers jours, on regarde l'humain du côté où il est
seulement un être capable d'aimer et du côté où il est
seul un être capable de se souvenir/mémoire, alors on
reconnaît que la conscience ordinaire, telle qu'elle
travaille sur la base des sens, de l'intellect et de
la faculté/du patrimoine de penser, doit s'arrêter
devant le monde extérieur, de la raison que c'est
seulement en se servant d'elle comme d'un moyen pour
ordonner le monde extérieur qu'elle trouve la
possibilité de se former plus avant et de former cette
pensée vivifiée dont j'ai parlé dans les exposés
précédents.
17
Mais alors, si nous regardons avec cette pensée
vivifiée ce qui se passe en nous lorsque nous nous
tenons en face de la nature, nous trouvons qu'au
moment même où nous avons développé notre faculté de
penser jusqu'à ce qu'elle serve de moyen pour ordonner
les phénomènes extérieurs, notre conscience ordinaire
s'éteint, s'arrête dans l'acte de connaissance.
J'aimerais dire qu'aussi claire que soit notre
conscience jusqu'à une certaine limite dans un
processus quelconque de connaissance de la nature, à
cette limite, elle passe partiellement comme dans une
sorte de sommeil visuel, dans l'inconscient. Pourquoi
? Parce que c'est alors que doit commencer à agir la
faculté qui déverse plus que la pensée abstraite dans
le monde environnant, qui transporte notre être dans
le monde environnant.
18
Car en ce que nous aimons, nous ne sommes pas dans un
rapport de connaissance avec l'environnement, mais
dans un rapport de réalité, dans un rapport d'être
réel. Et ce n'est que lorsque nous formons la pensée
vivante que nous sommes à nouveau en mesure de vivre
dans la réalité des choses : là nous déversons alors
ans une certaine mesure les pensées vivifiées, nous
poursuivons ce qui est à l'extérieur comme le début de
la vie spirituelle, d'abord comme le rythme spirituel
d'âme du monde, comme une apparence, et nous pénétrons
de plus en plus loin, en nous appropriant, tel que je
l'ai décrit, la conscience vide dans le monde
spirituel qui est lié au monde physique et sensible.
Alors, dans un tel acte de connaissance suprasensible,
nous nous sentons comme éveillés vis-à-vis la
conscience ordinaire. Nous écoutons en quelque sorte
notre être, en ce qui devient un être vivant.
19
C'est même quelque chose qui peut faire une impression
plus bouleversante sur celui qui connaît
spirituellement que tout ce qui peut lui devenir aussi
par revivre le mystique le plus profond. Ce qui est
plus bouleversant que cette ainsi nommée plongée dans
sa propre intériorité, c'est le moment où l'on sent
comment l'humain, à un certain moment de la
connaissance supérieure, doit déverser son soi en tant
qu'étant dans le monde extérieur, comment l'acte de
connaissance devient quelque chose qui transforme la
pure connaissance en vie réelle, en un réel être avec
le monde extérieur.
20
Mais cela est d'abord lié à un renforcement essentiel
du sentiment Je. On ressent alors quelque chose comme
ça : Lorsque l'on est dans la connaissance ordinaire
du monde extérieur, on s'approche avec son Je jusqu'à
la limite de la nature. Là le Je est repoussé.
21
On se sent partout comme, j'aimerais dire, entouré de
murs d'âme. Cela à nouveau se répercute sur le
sentiment-Je. Le sentiment-Je a une certaine force, et
ce sentiment-Je obtient alors sa nuance correcte
justement par ce qu'à ce que l'on porte en soi comme
un sentiment limité se mêle l'abandon au monde et aux
êtres du monde, qui vient de l'amour. Dans la
connaissance, qui est de sorte suprasensible, le Je
est même renforcé, et on peut dire qu'il y a un danger
à ce que ce qui, dans la vie terrestre, vit à juste
titre comme amour, se transforme en une certaine
immersion égoïste dans les choses, qu'il se pousse en
quelque sorte lui-même dans les choses, qu'il s'y
laisse couler. Par cela le soi est élargi/étendu.
22
C'est précisément pour cette raison que mon livre
"Comment acquérir des connaissances des mondes
supérieurs ?" accorde une si grande importance aux
exercices préparatoires. Et dans ces exercices
préparatoires, vous trouverez ce qui va dans le sens
d'un élevage/dressage de soi en rapport au sentiment
de soi, à savoir que l'on développe d'abord fortement
la capacité d'amour nécessaire dans la vie ordinaire,
devant la conscience ordinaire, avant de faire la
tentative de pénétrer dans le monde suprasensible par
une connaissance supérieure. Il faut d'abord être un
humain sain d'âme, de corps et d'esprit dans cette
direction, avant de pouvoir accepter d'entrer dans le
monde spirituel de manière saine. Mais alors, n'a
aussi pas la permission d'être faite l'objection
habituelle, quand même plus ou moins philistine, selon
laquelle il y a quelque chose de désagréable à
s'écouter soi-même dans sa capacité d'aimer. Cet
espionnage/épier fait toutefois une impression
bouleversante. On se retrouve face à soi-même, comme
jamais dans la conscience ordinaire. Mais si vous vous
rappelez comment ce que l'on acquiert par une
connaissance supérieure ne s'incorpore pas à la
mémoire, de sorte que l'on avance dans la vie en
contemplant sa propre capacité d'aimer et en se
pavanant, ce qui nous conduirait à l'incapacité
humaine, alors on saura aussi apprécier de la bonne
manière ce qui, de ce côté, s'impose comme exigences à
la connaissance suprasensible.
23
Voilà donc ce qui caractérise cette connaissance
extrasensorielle en rapport à la capacité d'aimer du
côté de la pensée. Mais qu'apprend-on à connaître par
cela ? Eh bien, il ressort déjà des explications que
j'ai faites que l'on pousse en quelque sorte son soi
renforcé dans l'environnement, on le laisse s'écouler
dans l'environnement. Il pénètre ainsi jusqu'au
spirituel, de sorte que l'on se trouve confronté à
cette étrange vérité : en se rendant de plus en plus
capable de pénétrer dans le monde extérieur, on
parvient précisément à la connaissance de son âme, de
son spirituel lui-même.
24
J'aimerais dire que, par un instinct sain, Goethe a
rejeté la connaissance de soi qui résulte d'une couvée
de l'intériorité. Il a trouvé des mots très durs
contre une telle connaissance de soi au sens mystique.
L'humain peut seulement atteindre une véritable
connaissance de soi si, en renforçant ses forces de
connaissance sinon endormies, il acquiert la capacité
de s'immerger avec son soi dans le monde extérieur.
C'est dans le monde dehors que l'humain trouve sa
véritable connaissance de soi ! On doit déjà
s'habituer à parvenir à une véritable connaissance du
monde, au sens moderne du terme, en renversant presque
jusqu'à son contraire maints concepts. Il en est ainsi
du concept de connaissance de soi : regarde dans le
monde, cherche toujours de plus en plus dans
l'immensité, en ce que tu renforces la capacité de ton
Je à s'immerger dans cette immensité par le
développement de forces de connaissance, et tu
trouveras alors ton véritable soi. De sorte que l'on
peut dire : le cosmos nous laisse pénétrer en lui pour
la connaissance suprasensible et nous rend tout de
suite notre connaissance de soi comme résultat de
cette pénétration.
25
Regardons vers l'autre côté, celui qui est parfois
recherché sur la fausse voie mystique.
26
J'en ai parlé de comment la volonté de l'humain peut
être développée, et de la façon dont il est possible
de développer des forces dormantes de cet autre côté.
Cette volonté peut être développée jusqu'à ce que
l'humain tout entier devienne une sorte d'organe
sensoriel, c'est-à-dire d'organe spirituel,
c'est-à-dire qu'il devient intérieurement
spiritellement-psychiquement aussi transparent que
l'œil humain l'est sinon. Il suffit de penser que
l'œil humain doit être désintéressé, au sens matériel
du terme, pour qu'il puisse être l'organe de la
vision. Si l'œil se remplissait de choses matérielles
qui s'imposent, notre champ de vision s'obscurcirait
aussitôt. C'est ainsi que doit devenir notre être
humain tout entier, au sens spirituel et psychique.
Tout notre être doit devenir transparent
spirituellement-psychiquement. Alors, avec ce qui vit
dans notre volonté, nous nous plaçons dans le monde
spirituel et psychique déjà dans notre existence
terrestre. Mais il se produit alors ce dont j'ai déjà
parlé hier de manière allusive : nous obtenons la
possibilité de voir le monde spirituel d'âme, mais
c'est tout de suite par là que nous jugeons notre être
intérieur. Et j'ai expliqué hier ce qui suit : lorsque
nous nous trouvons face au monde extérieur en tant
qu'être physique et sensoriel, nous nous vivons dans
les faits physiques et sensoriels du monde extérieur
avec tout notre humain, alors nous en portons en nous
les images-souvenirs psychiques. Oui, notre
psychisme/âme est constitué de ces images-souvenirs.
On peut donc dire que ce qui est physiquement
sensoriellement extérieur est vu intérieurement comme
une puissance d'image. Inversement, je dis que si nous
acquérons la capacité de regarder à travers
nous-mêmes, en tant qu'organe de l'esprit, dans le
monde extérieur comme dans un spirituel, avec des
entités spirituelles et des événements spirituels,
alors nous voyons tout de suite par là notre intérieur
physique. Nous apprenons ainsi à (re) connaître par là
l'entité de nos poumons, de notre cœur et de nos
autres organes. La spiritualité du monde extérieur se
reflète en notre intérieur par notre nature physique,
tout comme le monde extérieur physique se reflète en
nous par notre abstraite nature spirituelle et d'âme.
27
Mais ce chemin qui nous est ouvert ici pour apprendre
à nous connaître nous-mêmes en regardant le monde
extérieur, se présente dans son cours ultérieur comme
très concret. On apprend à connaître la part qu'ont
les différents organes humains dans l'ensemble de
l'humain. On apprend peu à peu à comprendre
l'harmonisation des processus particuliers de ces
organes.
28
Mais tout d'abord, s'en présente toutefois ce qui suit
: Ce que cherche le mystique qui pêche dans le
nébuleux, ce sont au fond des représentations de
souvenirs transformés ; mais souvent, dans ces
représentations de souvenirs transformés, se mêle
quelque chose des résultats d'une activité organique.
Seulement, il ne le sait pas. Il croit percer le
miroir intérieur qui est à la base du souvenir. Il ne
le perce pas. De l'autre côté, les processus de notre
être organique s'abattent sur ce miroir comme des
vagues. Il ne remarque pas ce qui se passe réellement,
il remarque seulement la modification des
représentations de la mémoire qui se reflètent. Sans
se rendre coupable de philistinisme, on doit
déformer/distordre en prosaïque bien des choses
belles, poétiques, mystiques, et dire que bien des
choses que tel ou tel mystique a ainsi tirées de son
âme ne sont pas en quelque sorte l'expression d'une
existence spirituelle, mais sont seulement, comme je
l'ai décrit, le résultat de la vague des processus
organiques intérieurs. Les merveilleuses présentations
mystiques des temps anciens et modernes, ceux qui
prennent plaisir à de telles choses peuvent avoir une
impression extraordinairement poétique, mais au fond,
pour celui qui est capable de voir les choses sans
préjugés, elles ne sont rien d'autre que l'expression
des processus intérieurs dans la nature humaine
elle-même. Il semble philistin quand on doit dire : il
y a là quelque chose de mystique, cela vous semble
poétique et pourtant, pour celui qui peut voir clair,
c'est l'influence de certains processus vitaux dans
les représentations de la mémoire. Pour celui qui veut
sérieusement connaître, la chose n'en devient pas pour
autant sans valeur.
29
Car ce n'est pas parce qu'une chose quelconque est
présentée de manière agréable à l'âme tranquille
prévenue qu'elle est une vérité, mais parce qu'on
essaie peu à peu d'atteindre réellement le fond des
choses.
30
Celui qui ne s'arrête pas à la conscience ordinaire,
comme le fait le mystique nébuleux quand même, mais
qui, après avoir assuré sa santé psychique par des
exercices préparatoires, en mettant l'accent sur la
formation d'une mémoire saine, transperce ce miroir de
la mémoire et voit réellement à l'intérieur de
lui-même, voit partout dans cette intériorité les
résultats de processus largement ramifiés, qui se
déroulent dans le monde spirituel extérieur et dans le
monde spirituel. Et c'est de cette manière que l'on
apprend à connaître l'humain. Et on apprend de cette
manière à se dire que ce que l'idéaliste abstrait
appelle peut-être l'inférieur dans l'humain, parce
qu'il le considère seulement du côté extérieur
physiologique ou anatomique, ce qu'est l'organisation
intérieure de l'humain, c'est tout de suite un
résultat merveilleux de tout le cosmos.
31
Et si nous apprenons à connaître réellement cette
organisation intérieure de l'humain, nous constatons
bientôt ce qui suit : si jetons un coup d'œil dans
notre intérieur d'âme, si nous revenons sur maints
souvenirs que nous avons vécu au cours de notre vie,
alors nous pouvons, à partir de ce que nous laissons
ressurgir en nous à une heure propice, faire
apparaître ces expériences devant nos yeux, même si
c'est dans l'ombrage. À partir de ce que comme
contenu-images du monde extérieur, nous avons absorbé
dans notre âme, nous pouvons à notre tour faire
apparaître à nouveau tel un magicien ce monde
extérieur devant notre âme d'une manière qui nous
satisfait.
32
Si nous apprenons à connaître justement ainsi notre
intérieur englobant, nous apprenons à connaître la
façon et la manière dont notre organisme, dans ses
membres particuliers, est issu du cosmos de façon
spirituelle, alors tout notre humain, que nous
parcourons maintenant, se présente comme des souvenirs
enregistrés du cosmos. Nous ne regardons pas
maintenant en nous-mêmes avec les yeux du mystique
nébuleux, nous regardons avec l'œil éveillé de l'âme à
l'intérieur de nous-mêmes, nous regardons à travers ce
que sont nos poumons, notre cœur, tout le reste de
notre organisme, spirituellement psychiquement,
contemplés intérieurement. Et cela se présente à nous
comme la mémoire du monde, enregistrée dans l'humain,
de la même manière que sinon notre mémoire est
enregistrée dans l'âme pour la vie entre la naissance
et l'instant présent. Et cela se produit en nous, ce
que l'on peut appeler : La connaissance de l'humain en
tant que mémoire/souvenir du monde, en tant
qu'image/calque de l'évolution du monde, en tant
qu'image/calque de ce qui se passe/du
devenu/devenant/l'advenir dans le cosmos.
33
Mes très chers présents, d'abord on doit se
familiariser avec tous les détails par lesquels
l'humain doit passer avant d'arriver à une telle
connaissance de soi, non pas à la connaissance de soi
qui couve dans ce qu'on appelle la vision intérieure
ordinaire, mais à la connaissance de soi qui voit dans
chacun de nos organes internes quelque chose comme un
spirituel rassemblé qui provient de certains processus
spirituels dans le cosmos. Alors, quand on aura
compris ce qu'est l'humain sous ce rapport, on ne dira
plus qu'on transpose dans le monde, d'une manière
anthropomorphique, ce qu'on a dans l'âme, afin
d'obtenir une explication conforme à l'esprit, mais on
se dira : on cherche d'abord à pénétrer l'humain
intérieurement, par une lutte prudente et sérieuse, et
alors le cosmos se dévoilera à nous dans cet intérieur
humain, de la même manière qu'autrement, en regardant
les souvenirs, la somme des expériences personnelles
se dévoile.
34
Si de telles choses semblent encore d'une certaine
manière paradoxales aussi pour la conscience
contemporaine, cette conscience contemporaine est tout
à fait en voie de saisir de telles choses. Dans les
aspirations/nostalgies des humains, il est tout à fait
possible de poursuivre certains cours de pensées qui
existent déjà. Alors les pensées qui se trouvent sur
un tel chemin, si une certaine pratique s'y ajoute,
deviennent de plus en plus des pensées vivifiées. Et
si la volonté développée s'y ajoute, on entrera de
plus en plus dans cette connaissance de soi, et l'on
verra que, tandis que d'un côté, le fait d'aller
toujours plus loin avec le Je dans le monde extérieur
conduit précisément à la connaissance de soi, le fait
de pénétrer dans les profondeurs de la nature humaine
conduit de l'humain dehors à la connaissance du monde.
35
Mais pour devenir de plus en plus impartial et
impartial en ces choses, il appartient de ne pas
regarder la nature humaine de la manière dont c'est le
cas habituellement aujourd'hui. Aujourd'hui, on
décompose/démembre l'humain en fonction de son système
osseux, de son système musculaire, de son système
nerveux, et on définit alors comme essence de l'humain
physique, ce qui en résulte. On a alors tout de suite
ainsi devant soi l'humaine comme s'il était un être
constitué de bases matérielles solides. Mais tout le
monde sait aujourd'hui que l'humain n'est pas
essentiellement constitué d'éléments solides, qu'il
est en grande partie, à environ quatre-vingt-dix pour
cent, une colonne d'eau. Tout le monde sait
aujourd'hui que ce que j'ai aspiré en cet instant sous
forme d'air était auparavant à l'extérieur dans le
monde, que ce que j'ai maintenant à l'intérieur de moi
sous forme d'air et qui travaille en moi sera ensuite
à nouveau à l'extérieur et appartiendra au monde. Et
enfin, chacun peut se représenter comment l'humain,
dans son organisation, a une circulation continue de
la chaleur. Et si nous regardons l'humain ainsi, il se
détend/se désolidifie pour nous, nous nous détachons
peu à peu de l'illusion que nous savons être une, mais
que nous plaçons devant l'âme comme si l'humain
pouvait être considéré comme nous le dessinons dans
l'anatomie. Nous en venons à considérer, de manière
tout aussi justifiée, le liquide dans l'humain comme
appartenant à son essence, ce qui se passe en vibrant,
en ondulant, en se formant dans l'humain liquide. Nous
en venons à reconnaître que quelque chose se passe
aussi dans la forme aérienne de l'humain, qui
appartient à cette essence humaine. Et enfin, nous en
venons peut-être à comprendre que l'air qui vibre,
ondule, monte et descend dans nos veines et ainsi de
suite, travaille intérieurement, est traversé de la
manière la plus diverse par des parties qui sont
réchauffées et par des parties qui sont refroidies.
36
Si l'on a d'un côté le spirituel-psychique tel qu'on
le porte aujourd'hui en soi en cette forme plus ou
moins abstraite, ce spirituel-psychique est alors
affecté d'un fort caractère d'image que nous pouvons
en fait seulement contempler, comme nous disons,
intérieurement. Et nous devons nous arrêter à cette
vision intérieure lorsque nous considérons ce que la
physiologie et l'anatomie nous donnent de l'humain. Si
nous laissons agir sur nous tous les résultats
grandioses de la science ordinaire, nous avons devant
nous quelque chose qui ressemble à une structure/un
édifice solide dans une structure variée, mais quelque
chose qui, par son essence, est fondamentalement
différent de ce que nous observons intérieurement,
lorsque nous évoquons devant notre âme la pensée, le
sentiment et la volonté dans leur configuration, et
nous ne trouvons pas le pont de l'un à l'autre. Nous
voyons comment les spécialistes de l'âme s'efforcent
de chercher un rapport de réciprocité entre ce qu'ils
conçoivent d'une part dans son abstraction, sa
puissance d'image, dans la façon et la manière dont on
peut justement le contempler seulement intérieurement,
et ce qui est là extérieurement. Ces deux choses sont
si éloignées l'une de l'autre qu'il n'est pas possible
d'établir facilement un pont de liaison avec la
conscience ordinaire. Mais si nous procédons sans
préjugés, si nous ne considérons pas l'illusion de
l'humain solide, mais si nous considérons comment
l'humain est un être de fluide, un être d'air, un être
de chaleur, alors nous arrivons, par l'empathie avec
nous-mêmes, à percevoir les ondulations de chaleur et
de froid dans les courants de notre circulation d'air,
si nous nous créons une disposition intérieure pour
cela.
37
Et nous nous la créons par le chemin de la
connaissance supérieure, comme j'ai essayé de le
décrire ces jours-ci. Si nous apprenons ainsi à
ressentir intérieurement l'air qui vibre en nous, nous
nous trouvons encore plus ou moins dans le physique ;
mais si nous le ressentons et que nous y transportons
maintenant la pensée vivifiée qui ressent
intérieurement quelque chose de la réalité, alors le
pont s'établit pour nous.
38
Et si nous saisissons de l'œil l'humain jusque dans
les raffinements de ses différenciations thermiques/de
chaleur et densifions ce qui est d'âme jusqu'à ce que
cela intervienne hors de son abstraction dans la
réalité, alors nous trouvons le pont.
39
La vie de l'âme ainsi condensée peut se lier, si je
puis dire, à l'expérience physique diluée/affinée. Si
nous commençons à pénétrer ainsi en nous-mêmes que
nous percevons comment la pensée vivifiée ondule sur
notre, si je puis m'exprimer ainsi, "homme d'air", qui
est différencié de différentes manières avec le chaud
et le froid, nous voyons peu à peu comment, en fait,
les différenciations de la pensée peuvent aussi agir
dans notre organisation humaine, comme une pensée
accompagnée de sympathie, qui rend par exemple le
jugement : Oui, c'est ainsi, l'arbre est vert,
déclenche dans le fait un état de chaleur, comme une
pensée mêlée d'antipathie, qui fonde par exemple un
jugement négatif, a un effet refroidissant sur notre
matérialité air-chaleur.
40
Nous voyons ainsi comment ce qui est d'âme continue à
vibrer sur le détour par la matérialité plus fine dans
la matérialité plus dense. Nous trouvons la
possibilité d'organiser notre chemin de connaissance
dans l'organisation humaine de telle sorte que nous
commencions à ce qui est d'âme et plongeons dans le
matériel.
41
Mais alors s'ouvre à nous la possibilité de progresser
toujours de plus en plus vers ce que j'ai justement de
décrit : à la connaissance intérieure de
l'organisation humaine. Car tant que nous ne pouvons
pas suivre les différents niveaux de matérialité,
l'eau, l'air, le feu, dans les différents organes, ce
qui est d'âme ne se révèle pas non plus à nous. Nous
devons d'abord condenser ce qui est d'âme, alors nous
arrivons à la nature physique de l'humain, mais alors,
en nous pressant à travers celle-ci, nous arrivons à
ce qui repose tout d'abord à la base de notre
organisation physique. Nous trouvons alors : tout de
suite ainsi que nous trouvons, en perçant/forant en
nous avec notre force de mémoire, les expériences
déposées de notre être-là terrestre personnel, nous
trouvons, en plongeant ainsi dans l'humain entier, le
spirituel-psychique qui est descendu du monde
spirituel par la conception, l'évolution/le
d3veloppement du germe et ainsi de suite. En ce que ce
spirituel d'âme s'enveloppe en nous avec ce qui lui
revient de la terre, il devient mémoire du monde. Nous
trouvons en quelque sorte le cosmos
emmagasiné/sauvegardé en nous à la mesure d'une
mémoire. Et nous trouvons alors la possibilité,
justement ainsi que nous nous souvenons normalement
dans la conscience ordinaire de l'expérience
individuelle de l'existence/l'être-là personnel, la
possibilité d'avoir une vue d'ensemble du cosmos par
la vision intérieure.
42
Mes très chers présents, vous allez peut-être demander
: oui, mais comment peut-on, quand on arrive à des
états terrestres très précoces par cette mémoire du
monde, éviter le danger de s'adonner à une description
générale de l'esprit et non à un souvenir concret du
monde ? - Eh bien, là encore, il suffit de comparer
avec la mémoire ordinaire. Du fait que notre mémoire
est ordonnée, si nous sentons une expérience
quelconque surgir alors qu'elle s'est déroulée il y a
dix ans, nous ne la rapporterons pas à des événements
qui viennent seulement de se produire. Le contenu de
la représentation du souvenir nous indique de lui-même
le bon endroit dans le temps. Il en est de même
lorsque nous examinons l'organisme de la manière
correcte, chaque partie individuelle en lui renvoie en
effet au temps qui entre en ligne de compte à un point
quelconque de l'évolution du monde. Au fond, il n'y a
pas d'autre possibilité de compléter correctement ce
que nous donne la science de la nature, en étendant
par puissance de pensée ses observations du présent à
des états antérieurs, que cette introspection de
l'être humain, qui devient un véritable souvenir du
monde, une mémoire du monde. Sinon, nous devrons
toujours tomber dans des erreurs très particulières
lorsque nous construisons hypothétiquement des idées
d'évolution du monde.
43
Il suffit de dire ceci, même si cela s'entend trivial
: on illustre très souvent la théorie dite de
Kant-Laplace, qui est aujourd'hui modifiée pour
devenir la théorie selon laquelle les différents
membres du système solaire se sont détachés d'un
brouillard universel gazeux, en prenant une goutte
d'huile, en y insérant une feuille de carte
circulaire, en y fixant une épingle et en faisant
tourner la goutte d'huile au moyen de l'épingle. Les
différentes gouttes se déposent alors et continuent à
tourner autour de la goutte principale. Il se forme un
système de mondes à petite échelle, et on peut dire,
si l'on se place du point de vue du scientifique
ordinaire, qu'il y a un système d'univers : C'est
aussi ce qui s'est passé dans le grand monde
extérieur.
44
Mais ce qu'on peut dire en revanche est vrai : celui
qui montre quelque chose comme ça pour illustrer la
formation de notre système solaire devrait tenir
compte de tous les facteurs particuliers, et si c'est
le cas, il devrait aussi tenir compte de Momsieur
l'enseignant qui est là et qui fait tourner la goutte
d'huile. Et il devrait placer un enseignant géant dans
l'espace cosmique, qui ferait alors tourner la
nébuleuse cosmique. Mais cela a été oublié dans
l'expérience ci-dessus. C'est très bien de s'oublier
soi-même dans le reste de la vie, mais lors d'une
expérience, lorsqu'on illustre des questions
importantes et sérieuses, on ne doit pas oublier de
telles choses, en l'occurrence soi-même. Eh bien, la
conception du monde et de la vie qui est représentée
ici n'oublie pas ces choses. Elle regarde ce qui est
justifié dans la science de la nature, mais y ajoute
ce qui peut être vu en esprit. On n'y trouve pas une
individualité géante, mais un monde spirituel d'âme
qui doit être placé dans l'évolution matérielle. Et
c'est là que l'on embrasse ce qui est peut-être
présenté à juste titre comme le brouillard originel de
Kant-Laplace, avec les entités spirituelles et les
forces spirituelles et d'âme qui agissent dans ce
brouillard. Et l'on embrasse ce qui sort de la terre
lors de ce que l'on appelle la mort thermique, dont
parle la science actuelle, avec des entités
spirituelles d'âme et des forces
spirituelles-psychiques qui, lors de la mort
thermique, emportent le spirituel-âme dans d'autres
mondes, comme le spirituel-âme de l'humain est emporté
dans d'autres mondes lorsque le corps se décompose en
éléments terrestres. Mais c'est ainsi qu'est atteint
l'une des choses les plus importantes pour notre
temps.
45
Pensez seulement que je vous ai présenté aujourd'hui
comment ce qui est sinon normalement saisi seulement
dans la connaissance abstraite, comment le
spirituel-âme, que l'on ne peut pas rapprocher du
matériel, comment c'est spirituellement est infiniment
éloigné de ce matériel. Mais qu'est-ce qui s'en est
établi pour toute notre vie culturelle ? Parce que
nous ne sommes pas en situation, de la manière
décrite, de rapprocher ce qui est spirituel et d'âme
du matériel pour notre conscience ordinaire, nous
avons une vision purement matérielle du devenir
universel : nous nous formons certaines
représentations sur le devenir universel purement
physique, avec un début qui est conçu de manière
purement physique selon les lois de la mécanique, et
avec une fin qui est conçue selon la théorie de la
chaleur comme la mort thermique de la terre. Ce
faisant, nous nous percevons en tant qu'humains, se
tenant dans ce devenir et nous en développons d'une
manière toutefois inexplicable pour l'actuelle science
de la nature. Mais nous ne pouvons jamais, si nous
sommes honnêtes, relier ce que nous vivons dans ce qui
est d'âme à ce qui se passe/va de soi dehors, dans le
règne matériel. Et c'est dans cette partie la plus
profonde de l'âme que s'entrelace avec nos pensées,
nos sentiments et notre volonté ce que sont les
impulsions morales, ce que sont les forces
religieuses. Elles vivent en notre intérieur, dans le
spirituel-âme, que nous ne pouvons pas rapprocher du
matériel.
46
Et c'est peut-être ainsi que l'humain se tient
aujourd'hui là avec sa conscience et se dit : eh bien,
la science de la nature nous conduit seulement à un
devenir matériel, c'est uniquement une science exacte
; on doit avoir des représentations de foi sur les
impulsions morales et les forces religieuses.
47
Mais cela ne peut pas subsister devant une vie
sérieuse de l'âme. Et dans l'inconscient des humains
sérieux du présent, il vit à cause de cela quand même
qu'ils ressentiraient, même s'ils ne se l'avouent pas
: La la terre a jailli à partir de purement matériel.
De ce matériel provient quelque chose comme une forme
d'écume. Là en montent des formations de nuages, oui,
des formations plus fines que des nuages, qui sont
seulement des illusions. Dans ces nuages vivent aussi
les contenus les plus précieux que nous pouvons
absorber en tant qu'êtres humains, tous des contenus
de culture. Alors nous continuons à vivre, alors vient
une fois le passage de la Terre à la mort thermique,
qui peut être trouvé par des chemins scientifiques
extérieurs. Et alors, toute la vie sur terre est
enterrée comme dans un grand cimetière. Ce qui est
ressuscité de notre vie humaine comme ce qu'il y a de
plus précieux, nos idéaux les plus beaux et les plus
dignes, est enterré avec ce qui était l'entité
matérielle de la terre. On peut dire qu'on ne croit
pas cela.
48
Mais si l'on est honnête avec la manière dont on pense
souvent ces choses aujourd'hui, en refusant une
recherche spirituelle indépendante, on devrait en fait
en arriver à ce déchirement intérieur, à ce pessimisme
qui s'ouvre face à la question : que doit devenir
notre création spirituelle et psychique si nous ne
considérons le monde que dans le sens matériel, comme
nous en avons l'habitude dans la science dite exacte ?
C'est pourquoi, à notre époque, il y a un si large
fossé entre la vie religieuse et morale et la vision
naturelle des choses.
49
Or, c'est à cela que me semble appelée une véritable
voyance, une voyance exacte, telle qu'elle convient à
l'humain moderne : à jeter un pont entre ce qui est
spirituel et ce qui est matériel, en donnant une
réalité à ce qui est spirituel et en ôtant à ce qui
est matériel sa, j'aimerais dire, grossièreté.
50
Mais cela se présente tout particulièrement à notre
âme lorsque nous regardons les choses comme nous
l'avons fait aujourd'hui, lorsque nous avons vu le
spirituel-âme de l'humain lui-même se transformer peu
à peu en ce que sont les différenciations de la
chaleur et de l'air dans l'humain. En descendant ainsi
dans la matière dense et en voyant comment les choses
les plus fines s'insèrent dans la pensée vivifiée,
nous serons en mesure de penser dans le cosmos. Nous
serons en mesure de penser à juste titre à quelque
chose comme la mort thermique de la Terre, parce que
nous saurons comment notre propre chaleur humaine,
dans sa différenciation, est traversée par la pensée
vivifiée, et nous pourrons regarder, à partir de la
mémoire du monde qui se manifeste en nous-mêmes, ce
qui s'exprime spirituellement et psychiquement dans
les processus matériels du monde. Nous parvenons ainsi
à une réconciliation réelle et effective entre ce qui
se présente à nous spirituellement et ce qui se
présente à nous matériellement.
51
Toutefois, beaucoup parle encore aujourd'hui dans les
cœurs contre une telle réconciliation. Car nous avons
pris l'habitude, au cours des derniers siècles, de ne
considérer les vérités comme exactes que lorsqu'elles
reposent sur le fondement solide d'une observation des
sens, dans laquelle nous nous abandonnons passivement
au monde extérieur. Ce que l'on a observé sur un tel
fondement solide, on le construit alors jusqu'aux lois
de la nature et aux idées de la nature, et on laisse
seulement valoir des idées telles qu'elles reposent
dans une certaine mesure sur un tel fondement solide
de l'observation sensible.
52
Celui qui laisse subsister seulement de telles
connaissances ressemble à un humain qui ne voudrait
laisser valoir dans l'espace cosmique que la force de
gravité ordinaire, qui voudrait dire là : la terre a
sa pesanteur, les corps doivent donc tomber vers la
terre, avoir un support, parce qu'ils ne peuvent pas
flotter librement dans l'espace. Cela est valable tant
que nous nous tenons sur la terre et que nous
considérons la force de gravité de la terre par
rapport à l'environnement terrestre le plus proche.
Mais si nous regardons dans l'espace cosmique, nous
savons que nous n'avons pas la permission de dire que
les corps célestes doivent être soutenus : Les corps
cosmiques doivent être soutenus, mais que nous devons
dire qu'ils se portent mutuellement. Nous devons aussi
gagner cette vision de manière conforme à l'esprit
pour notre édifice universel intérieur de la
connaissance.
53
Nous devons être en état d'élaborer des vérités qui
n'ont justement pas besoin du soutien de la vision des
sens, mais qui se soutiennent mutuellement, comme les
corps des mondes/de l'univers se soutiennent
mutuellement dans l'espace libre des mondes. C'est
tout de suite une condition préalable à l'obtention
d'une véritable cosmologie, une cosmologie qui ne soit
pas purement une telle avec des processus matériels,
mais une telle où le matériel est imprégné d'âme et
imprégnée d'esprit. Et c'est d'une telle cosmologie,
l'humain moderne en a besoin. Nous verrons comment il
en a même besoin pour les prochaines tâches sociales.
Mais on ne saisira pas comment parvenir à une telle
cosmologie avant d'avoir envisagé comment les vérités
réellement significatives pour le monde se portent
elles-mêmes mutuellement. Une cosmologie s'impose.
54
Une telle cosmologie se donne lorsqu'on laisse valoir
comment la vraie connaissance de soi est à gagner.
Nous ne la gagnons pas de manière anthropomorphique,
nous pas en sortant avec notre expérience du Je dans
l'immensité du monde. En nous immergeant dans le monde
extérieur, nous faisons toujours de plus en plus
l'expérience de ce qu'est notre Je ; nous gagnons par
cela de la connaissance de soi.
55
Mais si nous plongeons dans notre intérieur bas, alors
notre intérieur devient la mémoire des mondes, nous
apprenons alors la connaissance du monde. Certains
présentent déjà ce en quoi doit consister le secret
dans la connaissance du monde. J'aimerais dire en deux
phrases ce que ces humains pressentent : tout de suite
la connaissance de soi et la connaissance du monde
doivent être des vérités qui se portent mutuellement.
Et de telles vérités, qui vont et viennent comme dans
un mouvement de pendule, sont celles qui sont acquises
par la conception du monde et de la vie décrite ici :
comme connaissance de soi et comme connaissance du
monde. Les deux phrases dans lesquelles j'aimerais
résumer cela sont : si tu veux te connaître toi-même,
cherche-toi dans l'immensité du monde ; si tu veux
connaître le monde, pénètre dans tes propres
profondeurs. Tes propres profondeurs t'ouvriront,
comme dans une mémoire du monde, les secrets du
cosmos.
|