|
|
|
|
|
DEUXIÈME
CONFÉRENCE
ANTHROPOSOPHIE ET
PSYCHOLOGIE
Vienne, le 2
juin 1922 |
ZWEITER
VORTRAG
ANTHROPOSOPHIE
UND PSYCHOLOGIE
Wien, 2. Juni
1922 |
|
|
|
|
|
Les
références Rudolf Steiner Œuvres
complètes ga 083 050-078 (1981)
02/06/1922
|
|
|
|
|
|
|
|
Traducteur:
FG v.01 03/03/2022 |
Editeur: SITE |
Mes
très chers présents ! Lorsque
les énigmes de l'être-là de la
vie concernent l'âme humaine
elle-même, elles ne deviennent
pas seulement de grandes
questions vitales/de la vie,
mais elles deviennent, dans un
sens intime, la vie elle-même.
Elles deviennent le bonheur ou
la souffrance de
l'existence/l'être-là de
l'humain. Et ce n'est pas
seulement un bonheur ou une
souffrance passagers, mais un
bonheur ou une souffrance que
l'humain doit porter pendant
une certaine durée à travers
la vie, de sorte que par cette
expérience de bonheur ou de
souffrance il devient apte ou
inapte à la vie.
|
01
|
Meine
sehr verehrten Anwesenden!
Wenn die Daseinsrätsel des
Lebens die menschliche Seele
selbst betreffen, so werden
sie nicht nur zu großen
Lebensfragen, sondern sie
werden in einem intimen Sinn
zum Leben selbst. Sie werden
Glück oder Leid des Daseins
des Menschen. Und zwar nicht
bloß vorübergehendes Glück
oder Leid, sondern Glück oder
Leid, das der Mensch durch
eine gewisse Dauer durch das
Leben tragen muß, so daß er
durch dieses Glücks- oder
Leideserlebnis tüchtig oder
untüchtig für das Leben wird.
|
Or,
l'humain se tient face à sa
propre âme de telle sorte que
les principales questions de
l'être-là en rapport à cette
âme et à son essence
spirituelle ne lui
apparaissent pas pour la
simple raison qu'il pourrait
douter n'importe comment au
spirituel d'âme de son propre
être. C'est tout de suite
parce qu'il est certain, dans
une certaine relation, de
cette propre entité
spirituelle et psychique,
parce qu'il doit voir dans
cette entité spirituelle et
psychique sa véritable
signification en tant
qu'humain et sa dignité en
tant qu'humain, que la
question du destin cosmique de
son âme devient pour lui une
grande et puissante énigme de
l'être. Il ne vient évidemment
pas à l'esprit du matérialiste
le plus acharné de nier le
spirituel dans l'humain
lui-même. Il reconnaîtra le
spirituel en tant que tel, il
le considérera en quelque
sorte uniquement comme le
résultat des processus
physiques et matériels. Mais
celui qui, sans une telle
théorie, s'interroge sur le
destin de ce soi
psychique/d'âme, simplement à
partir des besoins du
ressenti/sentiment les plus
profonds de son âme, se
trouvera confronté dans la vie
à une somme innombrable de
phénomènes, d'expériences, qui
deviendront pour lui des
questions énigmatiques, tout
de suite parce qu'il est
pleinement conscient de la vie
psychospirituelle/spirituelle
d'âme, et parce que c'est tout
de suite pour cette raison
qu'il doit demander : Cette
vie psychospirituelle est-elle
un souffle passager qui
s'élève de l'existence
physique et retourne avec elle
dans le monde général des
faits naturels, ou bien cette
vie psychospirituelle est-elle
liée à un monde
psychospirituel lui-même, au
sein duquel elle a une
signification éternelle ?
Parmi les nombreuses
expériences du spirituel qui
s'adressent à l'humain et qui
lui présentent à l'œil
spirituel les questions
énigmatiques de l'âme, je
voudrais seulement en saisir
deux.
|
02
|
Nun
steht der Mensch seiner
eigenen Seele so gegenüber,
daß ihm die wichtigsten
Daseinsfragen in bezug auf
diese Seele und ihre geistige
Wesenheit eigentlich nicht aus
dem Grunde aufgehen, weil er
irgendwie zweifeln könnte an
dem Geistig-Seelischen seines
eigenen Wesens. Gerade weil er
in einer gewissen Beziehung
dieser seiner eigenen
geistigen und seelischen
Wesenheit gewiß ist, weil er
in dieser geistigen und
seelischen Wesenheit seine
eigentliche Bedeutung als
Mensch und seine Würde als
Mensch sehen muß, wird ihm die
Frage nach dem Weltenschicksal
seiner Seele zum großen,
gewaltigen Daseinsrätsel. Das
Geistige in dem Menschen
selbst zu leugnen, fällt ja
selbstverständlich auch dem
strammsten Materialisten nicht
ein. Er wird das Geistige als
solches anerkennen, es
gewissermaßen nur ansehen als
Ergebnis der physischen,
materiellen Vorgänge.
Derjenige aber, der ohne
solche Theorie, einfach aus
den tiefsten
Empfindungsbedürfnissen seiner
Seele, nach dem Schicksal
dieses seelischen Selbstes
fragt, der wird sich im Leben
gegenübergestellt finden einer
Unsumme von Erscheinungen, von
Erfahrungen, die ihm gerade
deshalb zu Rätselfragen
werden, weil er sich des
seelisch-geistigen Lebens voll
bewußt ist, und weil er gerade
deshalb fragen muß: Ist dieses
geistig-seelische Leben ein
vorübergehender Hauch,
aufsteigend aus dem physischen
Dasein und mit ihm wiederum in
die allgemeine
Naturtatsachenwelt
zurückkehrend, oder hängt
dieses Geistig-Seelische mit
einer geistig-seelischen Welt
selbst zusammen, innerhalb
welcher es eine ewige
Bedeutung hat? Ich möchte von
den vielen Erlebnissen des
Seelischen, die an den
Menschen herantreten und die
ihm die Rätselfragen der Seele
vor das geistige Auge führen,
nur zwei herausgreifen.
|
On
peut dire que peu d'humains
verront peut-être ces
expériences s'imposer à eux au
point d'en faire des questions
conscientes ou même théoriques
sur l'âme. Mais ce n'est pas
ce qui est important.
L'important, c'est que ces
expériences saisissent
précisément les régions
subconscientes ou
inconscientes de l'âme, s'y
fixent et ne remontent dans la
conscience que sous la forme
d'une humeur générale de l'âme
ou d'une mauvaise humeur de
l'âme, comme ce qui nous rend
courageux et puissants dans la
vie ou comme ce qui nous rend
déprimés, de sorte que nous ne
sommes à aucun moment en
mesure de nous retrouver
nous-mêmes correctement dans
la vie ou de saisir cette vie
de la manière qui nous
convient. Comme je l'ai dit,
je voudrais mettre en avant
seulement deux de ces
expériences.
|
03
|
Man
kann sagen: Wenigen Menschen
werden sich vielleicht diese
Erlebnisse so aufdrängen, daß
sie sie zu bewußten oder gar
zu theoretischen Seelenfragen
machen. Das ist aber auch gar
nicht das Wichtige. Das
Wichtige ist, daß solche
Erlebnisse gerade die
unterbewußten oder unbewußten
Seelenregionen ergreifen, in
diesen sich festlegen und in
das Bewußtsein nur
heraufströmen als allgemeine
Seelenstimmung oder auch
Seelenverstimmung, als
dasjenige, was uns mutig und
kraftvoll im Leben macht, oder
als dasjenige, was uns
niedergeschlagen macht, so daß
wir an keiner Stelle in der
Lage sind, uns selbst richtig
in das Leben hineinzufinden
oder auch dieses Leben in der
für uns geeigneten Weise zu
erfassen. Wie gesagt, nur zwei
von diesen Erlebnissen möchte
ich herausheben.
|
La
première se présente à
l'humain chaque soir,
lorsqu'il s'endort, devant
l'œil de son âme, lorsque ce
qui, pendant la vie diurne
éveillée, va et vient et tisse
l'expérience de l'âme,
s'enfonce comme effacé/éteint
dans l'inconscience. Alors,
lorsque l'humain regarde cette
expérience ou comme c'est le
cas pour la plupart des gens,
lorsqu'il a les sensations
inconscientes de cette
expérience à l'œuvre dans son
âme, quelque chose comme
l'impuissance de cette vie de
l'âme face au cours extérieur
du monde l'envahit. Et c'est
tout de suite parce que
l'humain voit dans la vie de
l'âme ce qu'il a de plus
précieux, de plus digne, parce
qu'il ne peut pas nier qu'il
est, au vrai sens du terme,
justement un être spirituel,
que ce qu'il ressent comme une
impuissance de la vie de l'âme
l'assaille de l'intérieur, et
qu'il doit se demander :
lorsque l'humain franchit la
porte de la mort, l'événement
général de la nature prend-il
en charge les expériences de
l'âme de la même façon que cet
événement général de la nature
les prend en charge chaque
fois que l'homme s'endort ?
J'aimerais dire que l'une de
ces expériences est
l'impuissance de la vie
psychique/de l'âme.
|
04
|
Das
eine tritt dem Menschen jeden
Abend, wenn er einschläft, vor
das Seelenauge, wenn das, was
während des wachen Tageslebens
auf und ab wallt und webt im
seelischen Erleben, wie
ausgelöscht hinuntersinkt in
die Unbewußtheit. Dann, wenn
der Mensch hinschaut auf
dieses Erlebnis oder, wie es
bei den meisten Menschen der
Fall ist, wenn er die
unbewußten Empfindungen dieses
Erlebnisses in seiner Seele
wirksam hat, dann überkommt
ihn etwas wie die Ohnmacht
dieses Seelenlebens gegenüber
dem äußeren Weltengang. Und
gerade weil der Mensch im
Seelenleben sein Wertvollstes,
sein Würdigstes sieht, weil er
nicht ableugnen kann, daß er
im wahren Sinn des Wortes eben
ein geistig-seelisches Wesen
ist, so bestürmt ihn von innen
heraus dasjenige, was er also
als Ohnmacht des seelischen
Lebens empfindet, und er muß
sich fragen: Übernimmt, wenn
der Mensch durch die Pforte
des Todes schreitet, das
allgemeine Naturgeschehen
ebenso die seelischen
Erlebnisse, wie dieses
allgemeine Naturgeschehen sie
jedesmal beim Einschlafen
übernimmt? Ich möchte sagen,
das eine Erlebnis ist die
Ohnmacht des Seelenlebens.
|
L'autre
expérience est, d'une certaine
manière, polairement opposée à
la première. Nous le
ressentons de manière plus ou
moins déterminée ou
indéterminée, consciente ou
inconsciente, lorsque nous
nous réveillons, peut-être
après avoir traversé un monde
onirique fantastiquement
chaotique, qui ne correspond
pas à la réalité, et que nous
nous immergeons dans notre
corporéité avec ce que nous
ressentons et vivons comme
notre spirituel psychique.
Nous ressentons alors comment
ce spirituel d'âme s'empare de
nos sens, comment nous avons
imprégné notre expérience
psychique par les relations
réciproques entre le monde
extérieur et nos sens, qui
sont de nature physique et
physiologique. Nous ressentons
comment ce spirituel psychique
continue à descendre dans
notre corporéité, comment nous
saisissons nos organes de la
volonté avec ce spirituel
psychique et comment nous
devenons alors un homme
éveillé et réfléchi, qui peut
se servir de son corps, de son
organisme. Mais si nous
réfléchissons maintenant, nous
devons nous dire que malgré
toute l'anatomie et la
physiologie qui s'efforcent de
manière grandiose de
comprendre et d'analyser de
l'extérieur les fonctions du
corps, vues de l'intérieur,
nous, les humains, ne savons
tout d'abord rien, par la
conscience ordinaire, de ce
qui existe comme rapport de
réciprocité entre notre
spirituel psychique et nos
activités corporelles. Si nous
considérons l'acte corporel le
plus simple, celui qui résulte
de la volonté, le fait de
lever le bras, de bouger la
main, nous devons nous dire
que nous avons d'abord en nous
la représentation, la pensée
de ce lever de bras, de ce
mouvement de la main. Mais
comment cette pensée, cette
représentation descend-elle
dans notre organisme, comment
intervient-elle dans notre
système musculaire, comment se
produit finalement ce que nous
ne connaissons que par
l'observation : ce qui se
passe réellement à l'intérieur
reste caché à la conscience
ordinaire, tout comme reste
caché dans ce merveilleux
mécanisme que nous montrent la
physique et la physiologie,
dans l'œil humain ou dans un
autre organe des sens, le
spirituel d'âme qui intervient
dans ce merveilleux mécanisme.
|
05
|
Das
andere Erlebnis ist dem ersten
in einer gewissen Weise
polarisch entgegengesetzt. Wir
erfühlen es mehr oder weniger
bestimmt oder unbestimmt,
bewußt oder unbewußt, wenn wir
im Aufwachen, vielleicht nach
dem Übergang durch eine
phantastisch chaotische, mit
der Wirklichkeit nicht
übereinstimmende Traumwelt,
mit dem, was wir als unser
Geistig-Seelisches erfühlen
und erleben, untertauchen in
unsere Leiblichkeit. Wir
empfinden dann, wie dieses
Geistig-Seelische unsere Sinne
ergreift, wie wir durch die
Wechselbeziehungen zwischen
der Außenwelt und unseren
Sinnen, die ja
physisch-physiologischer Natur
sind, unser seelisches Erleben
durchsetzt haben. Wir
empfinden, wie dieses
Geistig-Seelische weiter
hinuntersteigt in unsere
Leiblichkeit, wie wir unsere
Willensorgane mit diesem
GeistigSeelischen ergreifen
und dann zum wachen,
besonnenen Menschen werden,
der sich seines Leibes, seines
Organismus bedienen kann. Aber
wenn wir uns nun.. besinnen,
so müssen wir uns sagen: Trotz
aller Anatomie und
Physiologie, die ja von außen
in großartiger Weise die
Leibesfunktionen zu
durchschauen, zu analysieren
bestrebt sind: von innen
angeschaut, wissen wir
Menschen durch das gewöhnliche
Bewußtsein zunächst nichts von
dem, was da als ein
Wechselverhältnis besteht
zwischen unserem
Geistig-Seelischen und unseren
leiblichen Verrichtungen. Wenn
wir die einfachste
Leibesverrichtung, die aus dem
Willen hervorgeht, ins Auge
fassen, das Erheben des Armes,
das Bewegen der Hand, müssen
wir uns sagen: Zunächst sitzt
in uns die Vorstellung, der
Gedanke dieses Armhebens,
dieser Handbewegung. Wie aber
dieser Gedanke, diese
Vorstellung hinunterströmt in
unseren Organismus, wie er
eingreift in unser
Muskelsystem, wie zuletzt das
zustande kommt, was wir doch
wiederum nur durch Anschauung
selber kennen: was da im
Innern eigentlich vorgeht, es
bleibt dem gewöhnlichen
Bewußtsein verborgen ebenso
wie verborgen bleibt in jenem
wunderbaren Mechanismus, den
uns die Physik und Physiologie
zeigen, im menschlichen Auge
oder in einem anderen
Sinnesorgan das
Geistig-Seelische, das in
diesen wunderbaren Mechanismus
eingreift.
|
Ainsi,
nous devons dire que c'est
l'impuissance de la vie de
l'âme d'un côté qui nous
impose des énigmes, et que
c'est l'obscurité dans
laquelle nous plonge notre
spirituel d'âme lorsque nous
sentons ce spirituel d'âme
affluer dans notre propre
corps, ce qui continue à nous
poser des questions
énigmatiques. Nous devons nous
dire, certes, que la plupart
des humains ne le font pas
consciemment, mais qu'ils le
ressentent comme l'humeur de
leur âme : ce spirituel
psychique, dans son rapport de
réciprocité avec l'organisme,
nous est inconnu en tant que
créateur, il nous est inconnu
là où, précisément dans la vie
physique terrestre, il révèle
sa véritable
destination/détermination vers
l'extérieur dans
l'existence/l'être-là.
|
06
|
So,
müssen wir sagen, ist es die
Ohnmacht des Seelenlebens auf
der einen Seite, die uns
Rätsel aufdrängt, so ist es
die Finsternis, in die wir
untertauchen mit unserem
Geistig-Seelischen, wenn wir
in den eigenen Leib dieses
Geistig-Seelische einströmen
fühlen, was uns die
Rätselfragen weiter aufwirft.
Wir müssen uns sagen gewiß,
die meisten Menschen tun das
wieder nicht bewußt, aber sie
empfinden es als die Stimmung
ihrer Seele : Dieses
Geistig-Seelische in seinem
Wechselverhältnis mit dem
Organismus ist uns als
Schöpferisches unbekannt, es
ist uns da unbekannt, wo es
gerade im physischen
Erdenleben seine eigentliche
Bestimmung nach außen im
Dasein offenbart.
|
Ce
que chaque humain naïf vit de
cette manière s'étend, sous
une forme quelque peu
modifiée, à la science de
l'âme. Il devrait toutefois
être parlé longuement si l'on
devait discuter conformément à
la science la façon et la
manière dont ces questions
énigmatiques se glissent dans
la science ; mais cela peut au
moins être dit, avec une
certaine extériorité
peut-être, de la manière
suivante.
|
07
|
Was
auf diese Art jeder naive
Mensch erlebt, erstreckt sich
in einer etwas veränderten
Form hinein in die
Seelenwissenschaft. Es müßte
allerdings lange gesprochen
werden, wenn die Art und
Weise, wie sich diese
Rätselfragen in die
Wissenschaft hineinschleichen,
wissenschaftsgemäß erörtert
werden sollten; aber es kann
wenigstens, mit einer gewissen
Äußerlichkeit vielleicht, in
der folgenden Weise gesagt
werden.
|
D'un
côté, la science regarde vers
le psychique et se demande :
comment se tient ce psychique
àvec le corporel, avec
l'extérieur corporel dans le
rapport d'échange ? En ce que
vous regardez vers l'autre
côté, vers le corporel, et
d'après tout ce que la science
extérieure de la nature a à
dire sur ce corporel, les uns
- et la science/théorie de
l'âme a une longue histoire en
cette relation - sont d'e
l'opinion qu'on devrait
représenter le psychique/ce
qui est d'âme comme la cause
en fait active/efficace du
corporel ; les autres sont de
l'opinion que l'on devrait
considérer le corporel comme
ce qui en est la véritable
force en cela, et le psychique
seulement comme une sorte
d'effet du corporel. Les
nouveaux chercheurs ou
penseurs de l'âme ont compris
le caractère insatisfaisant de
ces deux façons de voir, et
c'est pourquoi ils ont établi
l'étrange conception du
parallélisme psychophysique,
selon laquelle on ne peut pas
dire que le corporel agit sur
le psychique ou que le
psychique agit sur le
corporel, mais seulement que
les processus corporels sont
parallèles aux événements
psychiques et les processus
psychiques aux processus
corporels ; on pourrait
toujours seulement dire quels
processus psychiques
accompagnent les processus
corporels ou quels processus
corporels accompagnent les
processus psychiques.
|
08
|
Auf
der einen Seite sieht die
Wissenschaft nach dem
Seelischen hin und fragt sich:
Wie steht dieses Seelische mit
dem Körperlichen, mit dem
Äußerlich-Leiblichen im
Wechselverhältnis? Indem sie
nach der anderen Seite, nach
dem Körperlichen hinschauen
und nach all dem, was die
äußere Naturwissenschaft über
dieses Körperliche zu sagen
hat, sind dann die einen und
die Seelenkunde hat in dieser
Beziehung eine lange
Geschichte der Meinung, man
müsse das Seelische vorstellen
als die eigentlich wirksame
Ursache des Leiblichen; die
andern sind der Meinung, man
müsse das Leibliche ansehen
als das, was das eigentlich
Kraftende dabei ist, und das
Seelische nur als eine Art
Wirkung des Leiblichen. Das
Unbefriedigende dieser beiden
Anschauungen haben neuere
Seelenforscher oder -denker
durchschaut, und sie haben
daher die sonderbare
Anschauung von dem
psychophysischen Parallelismus
aufgestellt, nach welcher man
nicht sagen kann, das
Leibliche wirke auf das
Seelische oder das Seelische
auf das Leibliche, sondern
nur: leibliche Vorgänge seien
dem seelischen Geschehen
parallel und seelische
Vorgänge dem leiblichen; man
könne immer nur sagen, welche
seelischen Vorgänge die
leiblichen begleiten oder
welche leiblichen die
seelischen.
|
Mais
cette théorie de l'âme ressent
donc elle-même d'un côté
quelque chose comme
l'impuissance de la vie de
l'âme.
|
09
|
Aber
diese Seelenkunde empfindet ja
selbst auf der einen Seite
etwas wie die Ohnmacht des
Seelenlebens.
|
Si
l'on entreprend, avec la
conscience ordinaire, de
percer à jour cette vie de
l'âme, même telle qu'elle se
présente au chercheur d'âme,
au psychologue, elle a quelque
chose d'intérieurement passif,
elle a quelque chose dont on
ne peut pas voir qu'elle
intervient avec force dans la
vie du corps. Celui qui
observe la puissance des
essences psychiques de la
pensée et du sentiment - dans
le cas du vouloir, c'est ainsi
que cela ne peut être percé à
jour ; c'est pourquoi, en une
certaine relation, c'est
pourquoi la même chose vaut
dans une certaine relation
pour l'étude/la recherche de
l'âme vis-à-vis du vouloir que
vis-à-vis de la pensée et du
sentiment - celui qui observe
cette pensée et ce sentiment
avec les moyens de la théorie
de l'âme les trouve sans
force, de sorte qu'il ne peut
trouver nulle part quelque
chose qui puisse réellement
intervenir efficacement dans
le corporel. C'est là alors
que le chercheur d'âme ressent
ce que l'on pourrait appeler
l'impuissance de la vie de
l'âme pour la conscience
ordinaire. Toutefois, il a été
essayé des manières les plus
différentes de surmonter ce
sentiment d'impuissance de la
vie psychique. Mais la
querelle des philosophes, les
transformations des
différentes conceptions
philosophiques du monde qui
sont apparues au fil du temps,
fournissent à l'observateur
humain impartial une preuve
factuelle de l'impossibilité
pour la conscience ordinaire
d'aborder cette expérience de
l'âme, parce que partout
s'impose le sentiment de
l'impuissance de cette chose
d'âme que justement cette même
conscience ordinaire peut
observer.
|
10
|
Wenn
man mit dem gewöhnlichen
Bewußtsein dieses Seelenleben,
auch wie es dem
Seelenforscher, dem
Psychologen, vorliegt, zu
durchschauen unternimmt, so
hat es etwas innerlich
Passives, es hat etwas, dem
man nicht anschauen kann, daß
es kraftend eingreift in das
Leibesleben. Wer die
seelischen Wesenhaftigkeiten
von Denken und Fühlen -- beim
Wollen ist es so, daß es nicht
durchschaut werden kann; daher
gilt in einer gewissen
Beziehung für die
Seelenforschung gegenüber dem
Wollen dasselbe wie gegenüber
dem Denken und Fühlen , wer
dieses Denken und Fühlen mit
den Mitteln der Seelenkunde
anschaut, dem kommt es
kraftlos vor, so daß er
nirgends etwas finden kann,
was wirksam wirklich
eingreifen könnte in das
Leibliche. Da empfindet dann
der Seelenforscher, was man
nennen könnte die Ohnmacht des
Seelenlebens für das
gewöhnliche Bewußtsein.
Allerdings ist ja in der
verschiedensten Weise versucht
worden, dieses Gefühl der
Ohnmacht des Seelenlebens zu
überwinden. Aber der Streit
der Philosophen, die
Wandlungen der einzelnen
philosophischen
Weltanschauungen, die im Laufe
der Zeit aufgetaucht sind,
liefern dem unbefangenen
Menschenbetrachter einen
Tatsachenbeweis, wie unmöglich
es dem gewöhnlichen Bewußtsein
ist, diesem seelischen Erleben
beizukommen, weil sich überall
das Gefühl von der Ohnmacht
jenes Seelischen aufdrängt,
das eben dieses gewöhnliche
Bewußtsein beobachten kann.
|
Tout
de suite en rapport à une
telle observation de la vie
psychique devant la conscience
ordinaire est apparue ici, à
Vienne, une série d'œuvres
littéraires classiques qui se
dressent comme des jalons dans
l'évolution philosophique. Je
pense, bien que je ne puisse
en aucune manière me prononcer
moi-même sur le contenu de ces
livres, que ceux-ci sont
extrêmement importants du
point de vue de la conscience
ordinaire. Je veux parler de
"Das Ganze der Philosophie und
ihr Ende" (L'ensemble de la
philosophie et sa fin) de
Richard Wahle, dans lequel il
est expliqué comment cette
conscience ordinaire ne peut
en fait parvenir à aucun
résultat significatif par
rapport à la vie de l'âme,
comment il faut alors
abandonner à la théologie, à
la physiologie, à
l'esthétique, à la pédagogie
sociale ce que la recherche
philosophique tente
d'atteindre dans cette
direction. Et Richard Wahle a
ensuite développé les idées de
ce livre d'une manière encore
plus pointue dans son
"Mechanismus des geistigen
Lebens" (Mécanisme de la vie
spirituelle). Nous pouvons
dire qu'il y est vraiment
démontré que la conscience
ordinaire est au fond
impuissante à dire quelque
chose face aux questions de la
vie de l'âme.
|
11
|
Gerade
in bezug auf eine solche
Beobachtung des Seelenlebens
vor dem gewöhnlichen
Bewußtsein ist hier in Wien
eine Reihe klassischer
Literaturwerke aufgetreten,
die wie Marksteine dastehen
innerhalb der philosophischen
Entwickelung. Ich meine,
trotzdem ich nicht im
entferntesten mich selber
irgendwie zu dem Inhalt dieser
Bücher bekennen kann, daß
diese Bücher gerade vom
Standpunkt des gewöhnlichen
Bewußtseins aus
außerordentlich bedeutsam
sind. Ich meine Richard Wahles
«Das Ganze der Philosophie und
ihr Ende», in dem dargestellt
werden soll, wie dieses
gewöhnliche Bewußtsein
eigentlich zu keinen
erheblichen Resultaten
gegenüber dem Seelenleben
kommen könne, wie dann
abgegeben werden müsse, was
philosophische Forschung in
dieser Richtung zu erstreben
versucht, an Theologie,
Physiologie, Ästhetik,
Sozialpädagogik. Und in einer
noch schärferen Weise hat dann
Richard Wahle die Gedanken
dieses Buches in seinem
«Mechanismus des geistigen
Lebens» ausgeführt. Wir können
sagen: da wird wirklich einmal
gezeigt, daß das gewöhnliche
Bewußtsein im Grunde genommen
ohnmächtig ist, irgendwie
etwas auszusagen gegenüber den
Fragen des seelischen Lebens.
|
Le
Je, l'unité psychique/d'âme,
tout ce qu'une psychologie
plus ancienne a amené à la
surface, tout cela s'effondre
devant la critique que cette
conscience ordinaire exerce
vis-à-vis d'elle-même.
|
12
|
Das
Ich, die seelische Einheit,
alles das, was eine ältere
Psychologie an die Oberfläche
gebracht hat, sie zerfallen
vor der Kritik, die dieses
gewöhnliche Bewußtsein
gegenüber sich selbst ausübt.
|
De
l'autre côté, à l'époque plus
récente, il a été essayé, de
manière compréhensible, oui on
doit dire, nécessaire, de ne
pas s'attaquer directement à
l'âme avec la science de
l'âme, face à laquelle la
conscience ordinaire est
justement impuissante, mais
d'explorer quelque chose sur
ce qu'on appelle
habituellement les phénomènes
de l'âme, en passant par les
phénomènes corporels qui
jaillissent de ce qu'on
appelle l'âme. C'est ainsi
qu'est née la psychologie
expérimentale. Celle-ci est
tout à fait un produit
nécessaire de notre vision
actuelle du monde et de nos
méthodes de recherche
actuelles. Et celui qui se
tient sur le terrain d'où je
vous parle aujourd'hui ne
niera jamais la pleine
justification de cette science
expérimentale de l'âme. Il se
peut qu'il ne soit pas tout à
fait d'accord avec les
méthodes et les résultats de
la recherche, mais le
bien-fondé de cette
psychologie expérimentale ou
de cette science de l'âme ne
doit pas être nié.
|
13
|
Auf
der anderen Seite ist in der
neueren Zeit in begreiflicher,
ja man muß sagen, in
notwendiger Weise versucht
worden, mit der Seelenkunde
nicht direkt auf das Seelische
loszugehen, demgegenüber das
gewöhnliche Bewußtsein eben
ohnmächtig ist, sondern auf
dem UmWege durch die
Leibeserscheinungen, die aus
dem sogenannten Seelischen
hervorquellen, irgend etwas zu
erkunden über dasjenige, was
man gewöhnlich seelische
Erscheinungen nennt. So ist
experimentelle Psychologie
entstanden. Diese ist durchaus
ein notwendiges Produkt
unserer gegenwärtigen
Weltanschauung und unserer
gegenwärtigen
Forschungsmethoden. Und wer
auf dem Boden steht, von dem
aus ich hier heute zu Ihnen
spreche, der wird die volle
Berechtigung dieser
experimentellen Seelenkunde
niemals leugnen. Er wird
vielleicht im einzelnen sowohl
mit den Forschungswegen wie
auch mit den
Forschungsergebnissen nicht
ganz einverstanden sein; aber
die Berechtigung dieser
experimentellen Psychologie
oder Seelenkunde darf nicht
geleugnet werden.
|
C'est
là que se soulève alors
l'autre énigme de l'âme.
|
14
|
Da
erhebt sich dann gerade das
andere Seelenrätsel.
|
Même
si nous apprenons ainsi tant
de choses sur ce qui peut être
vécu par l'étude expérimentale
de l'âme avec le corps humain,
nous devons tout de même dire
que tout ce qui est exploré de
cette manière par le biais du
corps, ou même ce qui est
exploré en apparence par le
biais de pures fonctions de
l'âme, n'est connu, si l'on ne
veut pas se tromper, que par
le biais/détours du corps.
|
15
|
Wenn
wir noch soviel erfahren über
das, was durch experimentelle
Seelenkunde mit dem
menschlichen Leibe erlebt
werden kann, so müssen wir
doch sagen: Alles was in
dieser Weise auf dem Umwege
durch den Leib erkundet wird,
oder auch was erkundet wird
scheinbar über reine
Seelenfunktionen, ist doch
nur, wenn man sich nicht
täuschen will, auf dem Umweg
durch den Leib erkannt.
|
Tout
cela appartient quand même à
une sphère qui, avec la mort
de l'humain, passera aux
événements généraux de la
nature, de sorte qu'il n'est
pas possible d'apprendre quoi
que ce soit sur le spirituel
psychique, dont le destin
mondial/universel est une si
grande et si puissante affaire
pour l'humain.
|
16
|
Alles
das gehört doch einer Sphäre
an, die mit dem Tod des
Menschen übergeben wird dem
allgemeinen Naturgeschehen, so
daß dadurch nichts erfahren
werden kann über das
Geistig-Seelische, dessen
Weltschicksal dem Menschen
eine so große, gewaltige
Angelegenheit ist.
|
Et
nous pouvons donc dire que,
d'une certaine manière, la
grande énigme de l'âme a
refait surface, nouvelle, pour
cette théorie de l'âme.
|
17
|
Und
so können wir sagen, in einer
gewissen Weise ist auch für
diese Seelenkunde das große
Seelenrätsel neu aufgetaucht.
|
Néanmoins,
c'est tout de suite lui qui a
présenté l'énigme de l'âme à
son entourage comme une
nécessité scientifique, de la
manière que je viens
d'évoquer.
|
18
|
Dennoch
hat gerade er das Seelenrätsel
in der Weise, wie ich es eben
angedeutet habe, als ein
wissenschaftlich Notwendiges
vor seine Mitwelt hingestellt.
|
De
tout cela, l'homme impartial
doit quand même aujourd'hui
tirer une conséquence. C'est
qu'avec les méthodes de
science de la nature, nous
pouvons arriver au point où
elles sont aujourd'hui formées
dans l'étude de l'humain, mais
que si nous abordons le
psychique avec la conscience
ordinaire, qui est pleinement
autorisée pour la science de
la nature, comme elle l'est
aussi pour la vie ordinaire,
nous ne pouvons pas nous en
sortir face au psychique. Et
c'est pour cette raison, parce
que cette vue doit se donner
aujourd'hui à l'homme
impartial, tout de suite à
partir des fondements
scientifiques, que je vous
parle du point de vue d'une
vision du monde qui se dit
maintenant : on ne peut pas
explorer la vie psychique/de
l'âme avec les forces de l'âme
qui se manifestent à la
conscience ordinaire, qui
travaillent dans la vie
ordinaire et dans la science
ordinaire. Il faut développer
dans cette âme d'autres forces
de l'âme qui, pour la
conscience ordinaire, ne font
que sommeiller plus ou moins
dans l'âme ou qui, si je veux
utiliser une expression
scientifique, sont latentes.
|
19
|
Aus
alledem muß doch der
unbefangene Mensch heute eine
Konsequenz ziehen. Es ist
diese, daß wir mit den
naturwissenschaftlichen
Methoden bis zu dem Punkt, bis
zu dem sie heute ausgebildet
sind, in der Erforschung des
Menschen kommen können, daß
wir aber, wenn wir mit dem
gewöhnlichen Bewußtsein, das
für die Naturwissenschaft
vollberechtigt ist, wie es
auch vollberechtigt ist für
das gewöhnliche Leben, an das
Seelische herangehen,
gegenüber dem Seelischen nicht
zurecht kommen. Und aus diesem
Grunde, weil diese Einsicht
gerade aus wissenschaftlichen
Untergründen sich heute dem
unbefangenen Menschen ergeben
muß, spreche ich zu Ihnen vom
Gesichtspunkt einer
Weltanschauung, die sich nun
sagt: Es kann eben nicht mit
den Seelenkräften, die sich
für das gewöhnliche Bewußtsein
offenbaren, die da im
gewöhnlichen Leben und in der
gewöhnlichen Wissenschaft
arbeiten, das seelische Leben
erforscht werden. Da müssen in
dieser Seele andere
Seelenkräfte entwickelt
werden, die für das
gewöhnliche Bewußtsein in der
Seele nur mehr oder weniger
schlummern oder, wenn ich mich
eines wissenschaftlichen
Ausdrucks bedienen will,
latent sind.
|
Si
l'on veut prendre la position
correcte par rapport à une
telle conception de la vie,
alors il est besoin toutefois
de quelque chose qui existe
aujourd'hui seulement dans une
faible mesure en l'humain —
laissez-moi déjà exprimer
cela. Il est besoin ce que
j'appellerais de la modestie
intellectuelle. Il doit venir
un moment dans la vie où l'on
se dit : j'étais un petit
enfant, j'ai développé cette
fois-là une vie psychique qui
était si crépusculaire qu'elle
est aussi oubliée qu'un rêve.
Ce n'est que peu à peu qu'a
émergé de cette vie psychique
enfantine onirique ce qui m'a
permis de m'orienter dans la
vie, d'intégrer mes pensées,
mes impulsions émotionnelles,
mes décisions volontaires dans
le cours du monde, et d'être
devenu un humain capable de
travailler. De l'indéterminé
et de l'indifférencié de la
vie psychique de l'enfant
mêlée au corps est sorti le
vécu que nous avons par nos
particularités héréditaires,
qui se développent alors avec
la croissance du corps, que
nous avons aussi par notre
éducation usuelle.
|
20
|
Wenn
man die richtige Stellung zu
einer solchen Lebensauffassung
gewinnen will, dann braucht es
allerdings etwas, was heute im
Menschen nur in einem geringen
Maße -- lassen Sie mich das
schon aussprechen eigentlich
vorhanden ist. Es braucht das,
was ich nennen möchte
intellektuelle Bescheidenheit.
Es muß ein Moment im Leben
kommen, wo man sich sagt: Ich
war ein kleines Kind, ich habe
dazumal seelisches Leben
entwickelt, das so hindämmernd
traumhaft war, daß es auch so
vergessen ist wie ein Traum.
Erst allmählich tauchte aus
diesem traumhaften kindlichen
Seelenleben nach und nach
dasjenige auf, was mich dazu
bringt, daß ich mich im Leben
orientieren kann, daß ich
meine Gedanken, meine
Gefühlsimpulse, meine
Willensentschlüsse einfügen
kann dem Gang der Welt, daß
ich ein arbeitsfähiger Mensch
geworden bin. Aus dem
Unbestimmten und
Undifferenzierten des mit dem
Leibe verwobenen kindlichen
Seelenlebens ist aufgetaucht
dasjenige Erleben, das wir
durch unsere vererbten
Eigenschaften haben, die sich
dann mit dem Heranwachsen des
Leibes ausbilden, das wir auch
durch unsere gebräuchliche
Erziehung haben.
|
Celui
qui regarde ainsi en arrière,
avec une modestie
intellectuelle, comment il est
devenu dans cette vie
terrestre, ne dédaignera pas
non plus de se dire à un
certain moment de sa vie :
pourquoi cela ne
continuerait-il pas ? Les
forces de l'âme qui sont les
plus importantes pour moi
aujourd'hui, celles qui me
permettent de m'orienter dans
la vie et de devenir un humain
capable de travailler, étaient
endormies pendant mon
existence/être d'enfant.
Pourquoi n'y aurait-il pas
aussi dans mon âme des forces
qui sommeillent et que je peux
développer à partir d'elle ?
Il faut en arriver à cette
décision qui découle de la
modestie intellectuelle.
J'appelle cela de la modestie
intellectuelle parce que
l'humain est enclin à dire :
la forme de conscience que
j'ai en tant qu'adulte est
celle de l'humain normal ; ce
qui veut être différent dans
la vie intérieure de l'âme de
cette soi-disant conscience
normale est soit une fantaisie
ou une hallucination, ou une
vision ou quelque chose de
semblable. La façon de voir le
monde dont je parle ici part
tout à fait de la vie saine de
l'âme et essaie, à partir de
la vie saine de l'âme, de
développer des forces
dormantes dans l'âme,
également des forces de
connaissance, qui deviennent
alors des forces de voyant
dans le sens où j'ai parlé
hier de forces de voyant
exactes. Ce que l'âme doit
entreprendre là avec
elle-même, je l'ai évoqué hier
dans un certain sens. J'ai
également fait référence à mon
livre "Comment acquiert-on des
connaissances des mondes
supérieurs/plus élevés", à ma
"Science secrète", à "Des
énigmes de l'âme", etc. On y
trouve les détails de ces
exercices de l'âme qui,
partant d'une vie spirituelle
saine, conduisent à une
évolution de l'âme, de sorte
que celle-ci parvient
effectivement à une sorte de
vision spirituelle par
laquelle elle peut voir dans
un monde spirituel-âme, comme
elle peut percevoir le monde
physique-sensoriel par les
organes des sens ordinaires.
|
21
|
Wer
so zurückschaut, in
intellektueller
Bescheidenheit, wie er in
diesem Erdenleben geworden
ist, wird es auch nicht
verschmähen, sich in einem
gewissen Zeitpunkt seines
Lebens zu sagen: Warum sollte
denn das nicht weitergehen?
Diejenigen seelischen Kräfte,
die mir heute die wichtigsten
sind, durch die ich mich im
Leben orientiere, durch die
ich ein arbeitsfähiger Mensch
werde, sind schlummernde
gewesen während meines
kindlichen Daseins. Warum
sollten in meiner Seele nicht
auch Kräfte schlummern, die
ich weiter aus ihr
hervorentwickeln kann? Man muß
zu diesem aus der
intellektuellen Bescheidenheit
hervorgehenden Entschluß
kommen. Intellektuelle
Bescheidenheit nenne ich das
aus dem Grunde, weil der
Mensch geneigt ist zu sagen:
Die Form des Bewußtseins, die
ich einmal als erwachsener
Mensch habe, ist die des
normalen Menschen; was anders
sein will im inneren
Seelenleben als dieses
sogenannte normale Bewußtsein,
das ist entweder Phantasterei
oder Halluzination oder Vision
oder dergleichen. Die
Weltanschauung, von der ich
hier spreche, geht durchaus
vom gesunden Seelenleben aus
und versucht vom gesunden
Seelenleben aus, in der Seele
schlummernde Kräfte, auch
Erkenntniskräfte, zu
entwickeln, die dann
Seherkräfte werden in dem
Sinn, wie ich gestern von
exakten Seherkräften
gesprochen habe. Das, was die
Seele da mit sich vorzunehmen
hat, habe ich gestern in einem
gewissen Sinne angedeutet. Ich
habe auch auf mein Buch «Wie
erlangt man Erkenntnisse der
höheren Welten?» hingewiesen,
auf meine
«Geheimwissenschaft», auf «Von
Seelenrätseln» und so weiter.
Dort findet man die
Einzelheiten jener
Seelenübungen, die, ausgehend
vom gesunden Seelenleben,
hinaufführen zu einer
Entwickelung der Seele, so daß
diese tatsächlich zu einer Art
geistigen Schauens kommt,
durch das sie hineinblicken
kann in eine geistigseelische
Welt, wie sie durch die
gewöhnlichen Sinnesorgane
wahrnehmen kann die
physisch-sinnliche Welt.
|
Vous
trouverez partout dans les
livres cités une première
partie ; cette première partie
est même reconnue par certains
adversaires de la vision du
monde que je représente ici
comme quelque chose qui
pourrait être tout à fait
utile à l'humain. Elle traite
du fait que l'humain, par
certains exercices d'ordre
intellectuel, sentimental et
moral, se met dans un état
d'âme et dans un état de corps
qui peuvent tout à fait être
considérés comme sains, qui
tendent tout à fait à ce que
l'humain soit en mesure d'être
vigilant intérieurement par
rapport à tout ce qui, issu
d'une vie psychique maladive,
conduit au médiumnisme, aux
hallucinations et aux visions.
Car tout ce qui vient en état
par ces chemins doit être
rejeté pour une véritable
théorie de l'âme. Tout de
suite, l'humain n'arrive pas à
des visions à partir de ce qui
est d'âme, mais parce que des
formations pathologiques se
trouvent à l'intérieur de son
organisme ; il en va de même
pour le médiumnisme. Tout cela
n'a rien à faire avec une
saine théorie de l'âme et
développement de l'âme, et
doit même, d'après sa
signification, être jugé du
point de vue de cet
enseignement sain de l'âme.
Mais des adversaires trouvent
aujourd'hui fantastiques et
nuisibles les exercices qui se
présentent comme la suite de
ces préparatifs et qui
devraient chercher pour mettre
sur le devant de l'âme les
forces de la pensée, du
sentiment et de la volonté
qui, lorsqu'elles sont
formées, introduisent l'humain
dans un monde spirituel de
telle sorte qu'il apprenne à
s'y orienter et qu'il vienne
aussi en situation d'y entrer
avec sa volonté.
|
22
|
Sie
werden in den genannten
Büchern überall einen ersten
Teil finden; dieser erste
Teil, der wird selbst von
manchen Gegnern der
Weltanschauung, die ich hier
vertrete, als etwas anerkannt,
was dem Menschen durchaus
nütze sein könnte. Er handelt
davon, daß sich der Mensch
durch gewisse Übungen
intellektueller,
gefühlsmäßiger, moralischer
Art in eine Seelenverfassung
und in eine Leibesverfassung
bringt, die durchaus als
gesund gelten können, die
durchaus dahin streben, daß
der Mensch auch in die Lage
komme, wachsam innerlich sein
zu können gegenüber all dem,
was, aus krankhaftem
Seelenleben herauskommend, zum
Mediumismus, zu
Halluzinationen und Visionen
führt. Denn alles das, was auf
diesem Wege zustande kommt,
muß abgewiesen werden für eine
wirkliche Seelenkunde. Gerade
zu Visionen kommt der Mensch
nicht aus dem Seelischen
heraus, sondern dadurch, daß
krankhafte Bildungen innerhalb
seines Organismus sich finden;
ebenso zum Mediumismus. Das
alles hat mit einer gesunden
Seelenkunde und
Seelenentwickelung nichts zu
tun, muß selbst seiner
Bedeutung nach vom
Gesichtspunkt dieser gesunden
Seelenkunde beurteilt werden.
Gegner finden heute aber die
Übungen, die dann als
Fortsetzung dieser
vorbereitenden auftreten, die
nun aus der Seele hervorholen
sollen diejenigen Kräfte des
Denkens, Fühlens und Wollens,
die, wenn sie ausgebildet
sind, den Menschen in eine
geistige Welt so einführen,
daß er sich in ihr orienzieren
lernt, daß er auch mit seinem
Willen in sie einzutreten in
die Lage kommt, phantastisch
und schädlich.
|
Hier,
de manière évocatrice, j'ai
déjà parlé de comment, en tant
qu'humains modernes, nous
parvenons, par certains
exercices de pensée, à faire
sortir la pensée de son
contexte/état habituel, dans
lequel elle s'adonne
passivement aux phénomènes du
monde extérieur et à ce qui
émerge intérieurement comme
souvenirs, ce qui se rattache
donc aussi au monde extérieur.
Nous dépassons cette pensée en
faisant des exercices de
méditation de manière
sérieuse, patiente et
énergique, en les répétant
sans cesse. Selon les
dispositions, cela prend des
années à l'un, moins à l'autre
; mais chacun peut remarquer,
lorsqu'il est arrivé au point
décisif, comment sa pensée
passe alors de ce que j'ai
appelé hier la pensée
abstraite, morte, à une pensée
intérieurement vivante, une
pensée intérieurement vivante
qui est en mesure de vivre le
rythme du monde. Une
conception réfléchie du monde
et de la vie n'aspire pas à
faire sortir de l'âme des
visions ou des hallucinations,
mais à vivre ce qui est vie de
représentation, vie de pensée,
avec une intensité telle qu'on
ne vit normalement que ce qui
est donné aux sens extérieurs.
|
23
|
Andeutungsweise
habe ich gestern schon davon
gesprochen, wie wir zunächst
als moderne Menschen durch
gewisse Denkübungen dazu
kommen, das Denken aus dem
gewöhnlichen Zustand
herauszubringen, in dem es
sich passiv hingibt an die
Erscheinungen der Außenwelt
und an das, was innerlich als
Erinnerungen auftaucht, was
sich ja auch an die Außenwelt
anknüpft. Wir kommen dadurch
über dieses Denken hinaus, daß
wir Meditationsübungen in
ernster, geduldiger und
energischer Weise machen, daß
wir sie immer wieder und
wiederum machen. Je nach den
Anlagen dauert es bei dem
einen jahrelang, bei dem
andern weniger lang; aber
jeder kann merken, wenn er an
dem entscheidenden Punkt
angelangt ist, wie sein Denken
dann aus dem, was ich gestern
das abstrakte, tote Denken
nannte, ein innerlich
lebendiges Denken wird, ein
innerlich lebendiges Denken,
das den Weltrhythmus
mitzuerleben in der Lage ist.
Da strebt eine besonnene Welt-
und Lebensauffassung nicht
danach, Visionen oder
Halluzinationen aus der Seele
herauszuzaubern, sondern
danach, das, was
Vorstellungsleben, was
Gedankenleben ist, in einer
solchen Intensität zu erleben,
wie man sonst nur erlebt, was
den äußeren Sinnen gegeben
wird.
|
Vous
avez donc seulement besoin de
comparer honnêtement la
vivacité avec laquelle nous
vivons dans les couleurs,
lorsque nous percevons ces
couleurs par l'œil, dans les
sons, lorsque nous entendons
les sons par l'oreille, avec
la pâleur de l'expérience de
la pensée dans la conscience
ordinaire. Par cette
énergétisation de la vie de la
pensée dont j'ai parlé hier,
nous rendons peu à peu la pure
vie de représentation, la pure
vie des pensées,
intérieurement aussi intense
que l'est sinon seulement la
vie des sens. L'humain
moderne, qui veut connaître le
spirituel, s'il est un homme
réfléchi, ne recherche donc
pas les hallucinations et les
visions qui émergent ; il
aspire précisément à l'idéal,
aimerais-je dire, de la vie
sensorielle en apport à son
intensité et son caractère
imagé, de manière pleinement
réfléchie dans la vie des
pensées, dans la vie de
représentation elle-même. Et
si vous vous livrez à de
telles méditations en tant
qu'explorateur/chercheur de
l'esprit, telles que je les ai
caractérisées, vous ne devez
pas être en quelque sorte
dépendant de l'inconscient ou
du subconscient, mais ce qui
est accompli - vous pouvez
lire les exercices, ils sont
tous accordés à ce que je veux
caractériser maintenant -,
tout ce qui est accompli comme
exercices dans la vie intime
de l'âme se déroule de manière
aussi consciente, aussi
réfléchie, on peut dire de
manière aussi exacte, que
sinon seules les opérations
mathématiques ou géométriques
se déroulent.
|
24
|
Sie
brauchen ja nur ehrlich zu
vergleichen die Lebendigkeit,
mit der wir leben in den
Farben, wenn wir durch das
Auge diese Farben wahrnehmen,
in den Tönen, wenn wir durch
das Ohr die Töne hören, mit
der Blaßheit des
Gedankenerlebens im
gewöhnlichen Bewußtsein. Durch
jenes Energisieren des
Gedankenlebens, von dem ich
gestern gesprochen habe,
machen wir allmählich das
bloße Vorstellungsleben, das
bloße Gedankenleben innerlich
so intensiv, wie sonst nur das
Sinnenleben ist. Nicht also
sucht der moderne Mensch, der
Geistiges erkennen will, wenn
er ein besonnener Mensch ist,
die auftauchenden
Halluzinationen und Visionen;
er strebt gerade nach dem
Ideal, möchte ich sagen, des
Sinneslebens in bezug auf
dessen Intensität und dessen
Bildhaftigkeit, in voll
besonnener Weise im
Gedankenleben, im
Vorstellungsleben selbst. Und
wenn Sie sich solchen
Meditationen als
Geistesforscher hingeben, wie
ich sie charakterisiert habe,
so dürfen Sie nicht irgendwie
abhängig sein vom Unbewußten
oder Unterbewußten, sondern
das, was da vollzogen wird -
Sie können die Übungen
nachlesen, alle sind sie auf
das gestimmt, was ich jetzt
charakterisieren will -,
alles, was da im intimen
Seelenleben an Übungen
vollführt wird, verläuft so
bewußt, so besonnen, man darf
sagen, so exakt, wie sonst nur
die mathematischen oder
geometrischen Verrichtungen
verlaufen.
|
C'est
pourquoi il est permis de dire
: on n'a pas affaire ici à
l'ancienne clairvoyance
nébuleuse, mais à une
clairvoyance qui est provoquée
par des expériences de l'âme
et des exercices de l'âme
pleinement conscients et
réfléchis.
|
25
|
Daher
darf gesagt werden: Man hat es
hier nicht mit dem alten
nebulosen Hellsehen, sondern
mit einem Hellsehen zu tun,
das durch vollbewußte,
besonnene Seelenerlebnisse und
Seelenübungen herbeigeführt
ist.
|
La
réflexion est en cela, à
chaque pas ainsi, que l'on
peut comparer ce que l'être
humain vit et se fait
lui-même, justement avec ce
que l'on vit sinon à un
problème géométrique. Sinon,
cet exercice n'est pas
valable.
|
26
|
Die
Besonnenheit ist dabei auf
jedem Schritt so, daß man das,
was der Mensch erlebt und aus
sich selber macht, eben mit
dem vergleichen kann, was man
sonst an einem geometrischen
Problem erlebt. Sonst ist
dieses Üben nicht tauglich.
|
Mais
lorsque l'humain moderne
arrive à une telle vie de
représentation, qui est
maintenant énergisée, qui
devient maintenant aussi
indépendante de la vie
respiratoire, mais qui devient
aussi libre de corps, qui est
une pure fonction spirituelle
psychique, vis-à-vis de
laquelle on sait, par la
perception directe/immédiate,
que l'on n'accomplit pas cette
pensée avec le corps, mais
dans le pur spirituel et
psychique, alors seulement il
ressent cette pensée par
rapport à la pensée abstraite
comme un vivant par rapport à
un mort.
|
27
|
Dann
aber, wenn der moderne Mensch
zu einem solchen
Vorstellungsleben kommt, das
nun energisiert ist, das nun
auch unabhängig wird vom
Atmungsleben, das aber auch
leibfrei wird, das eine bloße
geistig-seelische Funktion
ist, demgegenüber man durch
die unmittelbare Wahrnehmung
weiß: man vollzieht nicht mit
dem Körper dieses Denken,
sondern im rein
Geistig-Seelischen -, dann
fühlt er erst dieses Denken
gegenüber dem abstrakten
Denken wie ein Lebendiges
gegenüber dem Toten.
|
Tout
de suite ainsi que si nous
trouvions un organisme mort
qui s'éveille soudainement à
la vie, nous faisons
l'expérience du passage de la
pensée abstraite ordinaire à
la pensée vivante. Et cette
pensée vivante, bien qu'elle
soit un processus spirituel et
d'âme, n'est pas aussi
linéaire, aussi superficielle
que la pensée abstraite
ordinaire. Elle est
intérieurement saturée et à
force/puissance d'image. Et
c'est cette puissance d'image
dont il s'agit.
|
28
|
Geradeso
wie wenn wir einen toten
Organismus plötzlich zum Leben
erwacht fänden, so erleben
wir, wenn wir den Übergang
gewahr werden von dem
gewöhnlichen abstrakten Denken
zu dem lebendigen Denken. Und
dieses lebendige Denken ist,
trotzdem es geistig-seelischer
Vorgang ist, nicht so
linienhaft, nicht so
flächenhaft nur wie das
gewöhnliche abstrakte Denken.
Es ist innerlich gesättigt und
bildhaft. Und auf diese
Bildhaftigkeit kommt es an.
|
Mais
alors, il s'agit pour ce qui
suit extraordinairement
beaucoup que nous étendions
cette réflexion que nous
devons avoir pendant
l'exercice à l'instant où
cette pensée animée, cette
pensée imagée, se
manifeste/entre en nous. Si, à
cet instant, nous nous
adonnons aux images auxquelles
nous nous sommes nous-mêmes
hissés et que nous croyons
trouver en elles déjà des
réalités de sorte spirituelle,
alors nous ne sommes pas des
chercheurs d'esprit, nous
sommes justement des
fantaisistes. Cela nous
n'aurions certainement pas la
permission de le devenir, car
cela ne pourrait pas nous
donner une vision du monde
construite sur des bases
solides pour l'humain moderne.
Ce n'est que lorsque nous nous
disons : nous avons atteint un
contenu de vie psychique/de
l'âme, mais ce contenu est un
contenu d'image, ce contenu
nous dit quelque chose
seulement sur les forces qui
agissent en nous-mêmes, sur ce
que nous sommes capables de
faire intérieurement par notre
propre essence/entité humaine
; ce n'est que lorsque nous
nous disons, au sens plein du
terme : cette connaissance que
j'appelle habituellement
imaginative ne peut nous
renseigner sur aucun monde
extérieur, pas même sur ce que
nous sommes dans le monde
extérieur ; mais c'est
seulement lorsque nous nous
sentons dans ce devenir-image,
dans ce tissage d'images,
lorsque nous nous savons
vivants à l'intérieur comme un
cahier de forces : ce n'est
qu'alors que nous nous tenons
au bon point de vue face à
cette expérience, que nous
nous sentons dans notre moi,
que nous nous sentons comme un
être spirituel-âme en dehors
du corps — mais justement
seulement en notre nous/soi,
avec un caractère d'image
intérieur de notre être.
|
29
|
Dann
aber kommt des weiteren
außerordentlich viel darauf
an, daß wir jene Besonnenheit,
die wir während des Übens
haben müssen, ausdehnen auf
den Augenblick, wo dieses
belebte Denken, dieses
bildsame Denken in uns
auftritt. Wenn wir in diesem
Augenblicke uns hingeben den
Bildern, zu denen wir uns
selber hingerungen haben, und
glauben, in ihnen schon
Realitäten geistiger Art zu
finden, dann sind wir nicht
Geistesforscher, dann sind wir
eben Phantasten. Das dürfen
wir gewiß nicht werden; denn
das könnte uns nicht eine auf
festem Grunde erbaute
Weltanschauung für den
modernen Menschen geben. Erst
dann, wenn wir uns sagen: Wir
haben einen Inhalt des
seelischen Lebens erlangt,
aber dieser Inhalt ist ein
Bildinhalt, dieser Inhalt sagt
uns nur etwas über Kräfte, die
in uns selber walten, über
das, was wir selber durch
unsere eigene menschliche
Wesenheit im Innern vermögen;
erst wenn wir uns im vollen
Sinn des Wortes sagen: Über
keinerlei Außenwelt, auch
nicht über das, was wir sind
in der Außenwelt, vermag uns
diese, ich nenne sie
gewöhnlich imaginative
Erkenntnis, eine Auskunft zu
geben; sondern allein, wenn
wir uns in diesem Bildwerden,
in diesem Bildweben erfühlen,
wenn wir uns drinnen lebend
wissen als eine Kraftheft:
erst dann stehen wir auf dem
rechten Standpunkt diesem
Erlebnis gegenüber, dann
fühlen wir uns in unserem
Selbst, dann fühlen wir uns
als geistig-seelisches Wesen
außerhalb des Leibes -- fühlen
uns aber eben nur in unserem
Selbst, mit einem innerlichen
Bildcharakter unseres Wesens.
|
Et
ce n'est que lorsque nous
avons le courage de poursuivre
les exercices jusqu'à la
marche suivante que nous
parvenons à une véritable
vision/façon de voir
spirituelle. Ce prochain pas
ne doit pas seulement
consister à développer la
faculté de pousser au point
central de notre conscience
certaines représentations que
nous dominons facilement -
comme nous dominons des
représentations géométriques
dont nous savons vis-à-vis
d'elles qu'il n'y a rien en
elles d'agissant
inconsciemment -, afin de
renforcer notre force
psychique/d'âme, mais en ce
que nous venions en situation
de sortir ces représentations
de notre conscience avec
prudence et arbitraire/bon
gré. C'est une tâche difficile
sous certaines circonstances.
Dans la vie ordinaire, l'oubli
n'est pas quelque chose de si
difficile, comme le sait la
conscience ordinaire. Mais une
fois que l'on s'est efforcé -
même sans se laisser entraîner
dans une quelconque
autosuggestion, ce qui ne peut
avoir lieu si l'on est prudent
- de placer certaines idées au
centre de sa conscience, on a
besoin d'une force plus forte
que celle qui est
habituellement utilisée dans
la vie de l'âme pour faire
disparaître ces idées de notre
conscience. Mais il faut
développer progressivement
cette force puissante, de
sorte que, de même que l'on a
d'abord rassemblé toute
l'attention, toute la force
intérieure de l'âme, toute la
tension de l'âme, pour se
reposer sur une telle
représentation dans l'état de
méditation, on doit maintenant
en arriver à évacuer ces
représentations, et en général
toutes les représentations, de
la conscience avec une volonté
réfléchie/un particulier bon
gré. Et il doit pouvoir
intervenir, à partir de notre
volonté, ce que l'on pourrait
appeler une "conscience vide".
Ce que signifie "conscience
vide", ne serait-ce que pour
quelques instants, celui qui
réfléchit sans préjugés à ce
qui arrive à l'humain avec la
conscience ordinaire, quand
cette conscience doit se
passer d'impressions
sensorielles, se passer aussi
de représentations de
souvenirs, quand, à la suite
d'événements quelconques,
l'humain est privé
d'impressions extérieures, de
souvenirs aussi : il en vient
à s'endormir, c'est-à-dire que
la conscience s'atténue et
s'assoupit. C'est le contraire
qui doit intervenir : un éveil
complètement réfléchi et
conscient, bien que tout ait
été évacué de la conscience
par la volonté intérieure.
|
30
|
Und
erst wenn wir dann den Mut
haben, die Übungen bis zur
nächsten Stufe fortzusetzen,
kommen wir zu einer wirklichen
geistigen Anschauung. Dieser
nächste Schritt muß nicht nur
darin bestehen, daß wir jetzt
die Fähigkeit entwickeln,
gewisse Vorstellungen, die wir
leicht überschauen - so etwa,
wie wir geometrische
Vorstellungen überschauen,
denen gegenüber wir wissen: es
ist nicht etwas Unbewußtes in
ihnen wirksam -, in den
Mittelpunkt unseres
Bewußtseins zu rücken, um an
ihnen unsere seelische Kraft
zu verstärken, sondern darin,
daß wir in die Lage kommen,
diese Vorstellungen mit
Besonnenheit und Willkür aus
unserem Bewußtsein
fortzuschaffen. Das ist unter
Umständen eine schwierige
Aufgabe. Im gewöhnlichen Leben
ist das Vergessen nicht etwas
so Schwieriges, wie ja das
gewöhnliche Bewußtsein weiß.
Aber wenn man sich erst
angestrengt hat - auch ohne
daß man sich in irgendeine
Selbstsuggestion hineintreibt;
das kann ja bei Besonnenheit
nicht stattfinden -, gewisse
Vorstellungen in den
Mittelpunkt seines Bewußtseins
zu rücken, dann hat man eine
stärkere Kraft, als sie sonst
im Seelenleben angewendet zu
werden braucht, nötig, um
diese Vorstellungen wiederum
aus dem Bewußtsein
fortzuschaffen. Man muß aber
diese starke Kraft allmählich
entwickeln, so daß man ebenso,
wie man zuerst alle
Aufmerksamkeit, alle innere
Seelenkraft, Seelenspannkraft
zusammengenommen hat, um zu
ruhen auf einer solchen
Vorstellung im
Meditationszustand, nun dazu
kommen muß, diese
Vorstellungen, und überhaupt
alle Vorstellungen, mit
besonnener Willkür aus dem
Bewußtsein fortzuschaffen. Und
es muß eintreten können aus
unserem Willen heraus, was man
nennen könnte «leeres
Bewußtsein». Was «leeres
Bewußtsein» heißt, auch nur
für einige Augenblicke, das
wird der ermessen, der
unbefangen darüber nachdenkt,
wie es dem Menschen mit dem
gewöhnlichen Bewußtsein
ergeht, wenn dieses Bewußtsein
entbehren muß der
Sinneseindrücke, entbehren muß
auch der
Erinnerungsvorstellungen, wenn
durch irgendwelche
Vorkommnisse dem Menschen die
äußeren Eindrücke, auch die
Erinnerungen genommen werden:
er kommt zum Einschlafen, das
heißt, das Bewußtsein wird
herabgedämpft und
herabgedämmert. Das Gegenteil
davon muß eintreten;
vollständig besonnenes,
bewußtes Wachsein, trotzdem
alles durch inneren Willen aus
dem Bewußtsein herausgeschafft
worden ist.
|
Lorsque
l'on a ainsi d'abord fortifié
l'âme, qu'on l'a alors vidée
de son contenu et qu'on l'a
maintenue à la conscience,
alors, de même que la couleur
apparaît devant l'œil, que les
sons apparaissent devant
l'oreille, un environnement
spirituel apparaît devant
cette âme qui s'y est donc
préparée. Nous regardons dans
le monde spirituel. Et ainsi
nous pouvons dire : il est
parfaitement compréhensible
pour la recherche spirituelle
pensée ici que l'esprit et
l'âme ne peuvent pas être
atteints par la conscience
ordinaire, et qu'il doit même
s'avérer exact, par exemple
comme pour Richard Wahle, que
la conscience ordinaire ne
devrait pas parler du tout
d'un Je. Car tout ce qui
apparaît là, je dirais, comme
l'obscurité par rapport à la
clarté, et qui n'est en fait
désigné que par des mots dans
la vie ordinaire, n'apparaît
que lorsque se développent des
forces qui ne sont pas encore
là habituellement. C'est
précisément la prise de
conscience sobre de ce dont
est capable la conscience
ordinaire, liée au corps, qui
nous incite à développer en
nous de telles forces, qui
peuvent alors seulement
découvrir réellement l'âme et
l'esprit.
|
31
|
Wenn
man so erst die Seele
erkraftet und sie dann leer
gemacht und bei Bewußtsein
erhalten hat, dann tritt
ebenso, wie vor das Auge die
Farbe tritt, wie vor das Ohr
die Töne treten, vor dieser
Seele, die sich also dazu
vorbereitet hat, eine geistige
Umwelt auf. Wir schauen in die
geistige Welt hinein. Und so
können wir sagen: Gerade der
hier gemeinten
Geistesforschung ist es
vollkommen begreiflich, daß
für das gewöhnliche Bewußtsein
Geist und Seele nicht erreicht
werden können, ja daß sich als
ein Richtiges wie zum
Beispiel für Richard Wahle
herausstellen muß: das
gewöhnliche Bewußtsein sollte
gar nicht von einem Ich reden.
Denn alles, was da, ich möchte
sagen, wie Dunkelheit
gegenüber der Helligkeit
hereintaucht und im
gewöhnlichen Leben eigentlich
nur mit Worten bezeichnet
wird, das taucht eben erst
auf, wenn solche Kräfte
entwickelt werden, die
gewöhnlich noch nicht da sind.
Gerade die nüchterne
Erkenntnis, was das
gewöhnliche, an den Leib
gebundene Bewußtsein vermag,
spornt uns an, solche Kräfte
in uns zu entwickeln, die nun
die Seele und den Geist erst
wirklich entdecken können.
|
Mais
il faut encore tenir compte
d'une chose si l'on veut
parvenir sur ce chemin à une
théorie/un enseignement sain
sur l'âme et non à un
enseignement générateur de
pathologie. Prenez comme
générateur de pathologie le
médiumnique, le visionnaire,
l'hallucinatoire, c'est donc
ainsi, que celui qui tombe
dans une telle vie psychique
pathologique s'y fond avec
tout son être. Il ne fait plus
qu'un - du moins pour
l'évolution de sa maladie
d'âme - avec ce qui se
présente comme une vie de
l'âme pathologique. Il n'en va
pas de même lorsque l'on
pratique des exercices tels
que ceux indiqués ici. Celui
qui devient ainsi un
explorateur de l'âme laisse
certes derrière lui son corps
physique avec les capacités
qui doivent être là pour la
pensée ordinaire, pour
l'orientation ordinaire dans
la vie ; il sort de ce corps,
apprend à regarder de manière
imaginative libre de corps ;
il développe une pensée qui
regarde : mais à aucun moment
il ne se fond complètement
dans cet humain supérieur - si
je peux l'appeler ainsi, ce
n'est pas par orgueil -, mais
il est toujours en mesure
d'agir à nouveau de manière
aussi réfléchie à l'intérieur
de son corps que d'habitude,
de sorte que l'humain
ordinaire avec son bon sens se
tient toujours à côté de cet
humain plus évolué - l'homme
ordinaire avec son bon sens
qui est un critique sobre de
tout ce à quoi cet humain
supérieur arrive dans la
vision.
|
32
|
Dabei
ist aber noch eins zu
berücksichtigen, wenn man auf
diesem Wege zu einer gesunden
und nicht zu einer krankhaften
Seelenkunde kommen will.
Nehmen Sie als krankhaft das
Mediumistische, Visionäre,
Halluzinatorische, so ist es
so, daß der, der in ein
solches krankhaftes
Seelenleben verfällt, mit
seiner ganzen Wesenheit in ihm
aufgeht. Er wird eins -
wenigstens für den Verlauf
seiner seelischen Erkrankung -
mit dem, was als krankhaftes
Seelenleben auftritt. Nicht so
ist es, wenn solche Übungen
vorgenommen werden, wie sie
hier angegeben wurden.
Derjenige, der auf diese Art
ein Seelenforscher wird, der
läßt zwar seinen physischen
Leib zurück mit den
Fähigkeiten, die da sein
müssen für das gewöhnliche
Denken, für gewöhnliche
Orientierung im Leben; er
tritt heraus aus diesem Leibe,
lernt leibfrei imaginativ
schauen; ein schauendes Denken
entwickelt er: aber keinen
Moment geht er vollständig auf
in diesem - wenn ich es so
nennen darf, es ist nicht im
Hochmut so genannt -, in
diesem höheren Menschen,
sondern er ist immer in der
Lage, ebenso besonnen wiederum
innerhalb seines Leibes zu
wirken wie sonst, so daß der
gewöhnliche Mensch mit seinem
gesunden Menschenverstand
immer neben diesem höher
entwickelten Menschen steht -
der gewöhnliche Mensch mit
seinem gesunden
Menschenverstand, der ein
nüchterner Kritiker alles
dessen ist, wozu im Schauen
'dieser höhere Mensch kommt.
|
Vis-à-vis
de notre propre entité
psychique, nous parvenons,
tout d'abord en formant la
pensée vivante à force d'image
et alors en établissant la
conscience vide, qui comme une
vision qui englobe comme une
unité-image tout ce que nous
avons traversé dans la vie
terrestre depuis notre
naissance, depuis que nous
sommes entrés dans cette vie
terrestre. Ce n'est pas comme
sinon dans le souvenir, où des
réminiscences individuelles
surgissent de manière autonome
ou par effort, ce n'est pas
comme cela que cette vie
terrestre passée se présente
maintenant à l'âme, mais elle
est tout à coup contemplée
comme un puissant tableau qui
se tient devant nous, non pas
dans l'espace, mais dans le
temps. D'un seul coup, nous
contemplons cette vie avec le
regard de l'âme, mais de la
même manière qu'elle
intervient dans nos conditions
de croissance, dans les effets
de force de notre corps
physique. Nous nous regardons
tels que nous étions sur cette
terre, en tant qu'êtres
pensants, ressentant, voulant,
mais de telle sorte que la
pensée, le sentiment et la
volonté se condensent
maintenant et s'organisent en
même temps dedans l'entité
humaine. Nous voyons à travers
notre vie
spirituelle-psychique comment
elle est en liaison directe
avec le corporel. Nous
renonçons à sonder, par la
spéculation philosophique,
comment l'âme agit sur le
corps. Quand nous regardons
l'âme, nous regardons aussi
comment, à chaque instant, ce
qui nous apparaît ainsi dans
le tableau est intervenu dans
notre vie physique terrestre.
Les détails seront à décrire
dans les prochains jours.
|
33
|
Gegenüber
der eigenen seelischen
Wesenheit gelangen wir
zunächst dadurch, daß wir das
bildhafte lebendige Denken
ausbilden und dann das leere
Bewußtsein herstellen, zu
einer Anschauung, die als eine
Bildeinheit alles umfaßt, was
wir durchgemacht haben in dem
Erdenleben seit unserer
Geburt, seit wir eingetreten
sind in dieses Erdenleben.
Nicht so wie es sonst in der
Erinnerung ist, in der
einzelne Reminiszenzen
auftauchen selbständig oder
durch Anstrengung , nicht so
steht dieses vergangene
Erdenleben jetzt vor der
Seele, sondern es wird auf
einmal überschaut wie ein
mächtiges Tableau, das aber
nicht im Raum, sondern in der
Zeit vor uns steht. Wir
überblicken auf einmal, mit
einem Seelenblick, dieses
Leben; aber so, wie es auch
eingreift in unsere
Wachstumsverhältnisse, in die
Kraftwirksamkeiten unseres
physischen Leibes. Wir schauen
uns, wie wir auf dieser Erde
hier als denkende, fühlende,
wollende Wesen waren, aber so,
daß Denken, Fühlen und Wollen
sich jetzt verdichten und sich
zu gleicher Zeit
hineinorganisieren in die
menschliche Wesenheit. Wir
durchschauen unser
geistig-seelisches Leben, wie
es in unmittelbarer Verbindung
steht mit dem Körperlichen.
Wir geben es auf, durch
philosophische Spekulation zu
ergründen, wie die Seele auf
den Leib wirkt. Wenn wir die
Seele schauen, dann schauen
wir auch, wie in jedem
Augenblick das, was uns so in
dem Tableau erscheint, in
unser physisches Erdenleben
eingegriffen hat. Die
Einzelheiten werden in den
nächsten Tagen zu schildern
sein.
|
Le
pas suivant doit maintenant
consister à ce que, en
éliminant de notre conscience
les représentations de force
que nous avons nous-mêmes
introduites/transposées en
nous, nous renforcions de plus
en plus ces représentations de
force. Nous les renforçons en
poursuivant ces exercices de
plus en plus, comme nous
renforçons les muscles en les
exerçant encore et encore. Et
en poursuivant ces
représentations de la force,
nous parvenons à faire
disparaître de notre
conscience tout ce tableau de
la vie de l'âme auquel nous
nous sommes d'abord hissés,
tout ce tableau de la vie de
l'âme entre notre naissance et
le moment où nous nous
trouvons. Cela demande
toutefois plus d'efforts que
d'éliminer de pures
représentations image, mais on
y parvient finalement. Et si
nous parvenons à évacuer de la
conscience cette vie propre
que nous appelons notre vie
intérieure dans l'existence
terrestre, de telle sorte que
non seulement notre conscience
devienne vide des impressions
présentes, mais qu'elle
devienne vide de tout ce que
nous considérons
intérieurement comme étant
dans un deuxième corps, dans
un corps plus subtil, mais qui
intervient dans nos rapports
de croissance et de mémoire,
ce que nous vivons comme dans
un homme plus subtil, comme
dans un homme éthéré, un
premier homme suprasensible,
alors notre conscience, qui
est maintenant certes vide
lorsqu'elle est pleinement
éveillée, mais qui a acquis
une force intérieure plus
forte, pourra continuer à
regarder dans le monde
spirituel.
|
34
|
Der
nächste Schritt muß nun darin
bestehen, daß wir, indem wir
die Kraftvorstellungen, die
wir selbst in uns versetzt
haben, wegschaffen aus unserem
Bewußtsein, diese
Kraftvorstellungen immer mehr
und mehr verstärken. Wir
verstärken sie, indem wir
diese Übungen immer mehr und
mehr fortsetzen, wie wir die
Muskeln verstärken, wenn wir
sie immer und immer üben. Und
indem wir diese
Kraftvorstellungen fortsetzen,
gelangen wir dahin, dieses
ganze Tableau des
Seelenlebens, zu dem wir uns
selbst erst durchgerungen
haben, dieses ganze Tableau
des Seelenlebens zwischen
unserer Geburt und dem Moment,
wo wir stehen, nun auch aus
dem Bewußtsein wegzuschaffen.
Das erfordert allerdings eine
größere Anstrengung, als bloß
Bildvorstellungen
wegzuschaffen; aber man
gelangt zuletzt dazu. Und wenn
es uns gelingt, dieses eigene
Leben, das wir im Erdendasein
unser Innenleben nennen, aus
dem Bewußtsein so
fortzuschaffen, daß jetzt
nicht nur unser Bewußtsein
gegenüber gegenwärtigen
Eindrücken leer wird, sondern
daß es leer wird von alledem,
was wir innerlich als in einem
zweiten Leibe, in einem
feineren Leibe, der aber in
unsere Wachstums- und
Erinnerungsverhältnisse selbst
eingreift, erleben, was wir so
wie in einem feineren
Menschen, gleichsam in einem
ätherischen Menschen, einem
ersten übersinnlichen Menschen
erleben dann wird unser
Bewußtsein, das nun bei
vollständigem Wachsein zwar
leer ist, aber eine stärkere
innere Kraft sich errungen
hat, weiter schauen können in
der geistigen Welt.
|
Et
elle peut maintenant regarder
ce qu'était son propre être
spirituel avant de descendre
des mondes spirituels et d'âme
pour une existence physique
sur terre.
|
35
|
Und
es kann jetzt auf das schauen,
was das eigene Seelenwesen
war, bevor es aus
geistig-seelischen Welten
heruntergestiegen ist zu einem
physischen Erdendasein.
|
Maintenant,
ce que nous appelons
l'éternité de l'âme humaine
devient une vision, elle est
sortie de la sphère de la pure
spéculation philosophique.
Nous apprenons maintenant à
contempler un être purement
spirituel que nous étions dans
un monde spirituel avant de
descendre pour nous revêtir
d'un corps terrestre physique
par la conception, la vie
germinale et la naissance.
|
36
|
Jetzt
wird das, was wir die Ewigkeit
der Menschenseele nennen,
Anschauung, wird herausgehoben
aus der Sphäre der bloß
philosophischen Spekulation.
Jetzt lernen wir hinschauen
auf ein rein
Geistig-Seelisches, das wir
waren in einer
geistig-seelischen Welt, bevor
wir heruntergestiegen sind, um
durch Konzeption, Keimleben
und Geburt uns mit einem
physischen Erdenleib zu
umkleiden.
|
Aussi
fantastique que c'est déjà
pour certains humains du
présent - même si cela a été
acquis par une voie aussi
exacte que les représentations
mathématiques -, ce qui doit
encore être dit maintenant
peut paraître encore plus
paradoxal : non seulement sur
l'âme lorsqu'elle avait encore
une existence spirituelle et
psychique, mais sur le concret
de cette expérience. Il n'est
possible d'en parler que de
façon allusive dans cet exposé
; le reste sera dit dans les
prochains exposés. Ce qui doit
être ainsi suggéré peut
peut-être être rendu
compréhensible de la façon
suivante.
|
37
|
So
phantastisch das schon für
manchen Menschen der Gegenwart
ist - wenn es auch auf einem
so exakten Weg erworben ist
wie nur die mathematischen
Vorstellungen -, noch
paradoxer mag erscheinen, was
nun noch gesagt werden muß:
nicht nur über die Seele, als
sie noch ein
geistig-seelisches Dasein
hatte, sondern über das
Konkrete dieses Erlebnisses.
Nur andeutungsweise kann
darüber gesprochen werden in
diesem Vortrage; weiteres wird
in den nächsten Vorträgen
gesagt werden. Was so
angedeutet werden soll, kann
vielleicht auf die folgende
Art verständlich gemacht
werden.
|
Demandons-nous
d'abord ce que nous regardons
réellement lorsque, dans notre
vie terrestre ordinaire, nous
entrons en relation de
réciprocité avec notre
environnement naturel en tant
qu'être humain qui connaît,
qui comprend et qui perçoit.
En fait, nous ne regardons que
le monde extérieur.
|
38
|
Fragen
wir uns zunächst: Was schauen
wir denn eigentlich, wenn wir
im gewöhnlichen Erdenleben als
erkennender, als verstehender,
als wahrnehmender Mensch in
das Wechselverhältnis treten
mit unserer natürlichen
Umgebung? Wir schauen
eigentlich nur die Außenwelt.
|
Cela
ressort déjà de ce que j'ai
mentionné au début de cette
journée. En fait, nous ne
regardons que le monde
extérieur, le cosmos. Mais ce
qui se passe à l'intérieur de
nous, nous ne le voyons qu'en
le transformant en quelque
chose d'extérieur, en
physiologie, en anatomie.
|
39
|
Schon
aus dem, was ich heute
eingangs erwähnt habe, geht
das hervor. Wir schauen
eigentlich nur die Außenwelt,
den Kosmos. Aber das, was sich
in unserem Innern abspielt,
schauen wir auch nur dadurch,
daß wir es zu einem
Äußerlichen machen in
Physiologie, Anatomie.
|
Même
si c'est grandiose, nous ne
voyons l'intérieur qu'en le
rendant d'abord extérieur et
en faisant ensuite les
recherches comme nous avons
l'habitude de les faire sur
les processus extérieurs. Mais
il y a des ténèbres en bas,
dans la région où nous
plongeons, où nous sentons
notre esprit-âme s'écouler
vers le bas, dans les organes.
Dans la vie ordinaire, entre
la naissance et la mort, nous
ne regardons au fond que ce
qui est en dehors de nous ; en
regardant directement, nous ne
pouvons pas voir à l'intérieur
de l'humain et voir comment le
spirituel d’âme intervient
dans les organes du corps.
Mais celui qui est capable de
regarder la vie d'une manière
un peu impartiale, du point de
vue d'une vision spirituelle
telle que je l'ai développée,
parviendra à ce qui suit. Il
dira : "La vue extérieure est
déjà grandiose et puissante,
les lois que nous découvrons
dans le monde extérieur des
étoiles, dans le monde
extérieur du soleil qui nous
envoie lumière et chaleur ; ce
que nous vivons est grandiose
et puissant, soit lorsque nous
ne faisons que regarder et que
nous sommes des humains
entiers en regardant, soit
lorsque nous explorons
scientifiquement ce qu'il y a
comme lois, lorsque le soleil
nous envoie lumière et chaleur
et fait apparaître comme par
magie le vert des plantes ;
c'est grandiose et puissant.
Mais si nous pouvions voir à
l'intérieur de la structure du
cœur humain, les lois internes
de ce cœur seraient plus
grandes et plus puissantes que
celles que nous voyons à
l'extérieur ! L'humain peut
s'en douter avec sa conscience
ordinaire. Mais la science,
qui repose sur une
clairvoyance exacte, peut
aussi l'élever au rang de
véritable résultat de
recherche. Elle peut dire :
les changements dans le cercle
aérien nous paraissent grands
et puissants ; et il y a un
idéal devant la science qui,
ici aussi, verra des lois plus
grandes et plus puissantes ;
mais ce qui existe et se passe
dans la construction et les
fonctions du poumon humain est
encore plus grand ! Ce n'est
pas la taille qui compte.
|
40
|
Wenn
es auch großartig ist, wir
schauen das Innere doch nur,
indem wir es zuerst zu einem
Äußerlichen machen und die
Untersuchungen dann so machen,
wie wir sie an äußeren
Vorgängen zu machen gewohnt
sind. Aber es ist Finsternis
da unten in dem Gebiet, in das
wir eintauchen, in das wir
unser Geistig-Seelisches
hinunterströmen fühlen in die
Organe. Wir schauen im
gewöhnlichen Leben, zwischen
Geburt und Tod, im Grunde
genommen nur das, was außer
uns ist; durch unmittelbares
Anschauen können wir nicht ins
Innere des Menschen
hineinblicken und sehen, wie
das Geistig-Seelische
eingreift in die Leibesorgane.
Der aber, der ein wenig in
unbefangener Weise von dem
Standpunkt einer geistigen
Anschauung, wie ich ihn
entwickelt habe, auf das Leben
forschend hinzuschauen vermag,
wird zu dem Folgenden kommen.
Er wird sagen: Großartig und
gewaltig ist schon der äußere
Anblick, sind die
Gesetzmäßigkeiten, die wir
erkunden in der äußeren Welt
der Sterne, in der äußeren
Welt der Sonne, die uns
zusendet Licht und Wärme;
großartig und gewaltig ist
das, was wir erleben, wenn wir
entweder nur anschauen und
ganze Menschen sind bei diesem
Anschauen, oder wenn wir
wissenschaftlich erkunden, was
da an Gesetzmäßigkeiten
vorliegt, wenn die Sonne uns
Licht und Wärme zusendet und
hervorzaubert das Grün der
Pflanzen; großartig und
gewaltig ist das. Aber könnten
wir hineinschauen in den Bau
des menschlichen Herzens, so
wäre die innere
Gesetzmäßigkeit dieses Herzens
eine großartigere und
gewaltigere als das, was wir
äußerlich erblicken! Das kann
der Mensch mit dem
gewöhnlichen Bewußtsein ahnen.
Aber die Wissenschaft, die auf
exaktem Hellsehen beruht, kann
es auch zu einem wirklichen
Forschungsresultat erheben.
Sie kann sagen: Groß und
gewaltig erscheinen uns die
Veränderungen im Luftkreis;
und es liegt ein Ideal vor der
Wissenschaft, die auch hier in
größere und gewaltigere
Gesetzmäßigkeiten
hineinschauen wird; aber noch
größer ist das, was im Bau und
in den Funktionen der
menschlichen Lunge vorhanden
ist und vor sich geht! Nicht
auf die Größe kommt es an.
|
L'homme
est un petit monde face au
grand.
|
41
|
Der
Mensch ist eine kleine Welt
gegenüber der großen.
|
Seul
Schiller dit déjà : "Ami, le
sublime n'habite pas dans
l'espace". - Il veut dire le
sublime suprême. Ce sublime
suprême ne peut être vécu que
si l'on en fait soi-même
l'expérience dans
l'organisation humaine.
|
42
|
Allein
schon Schiller sagt: Im Raum
wohnt, Freund, das Erhabene
nicht. - Er meint das höchste
Erhabene. Dieses höchste
Erhabene kann erst erlebt
werden, wenn man es in der
menschlichen Organisation
selber erlebt.
|
Entre
la naissance et la mort, ce
n'est pas annonce par l'humain
avec sa conscience ordinaire.
Mais dans l'existence/l'être
dans lequel nous sommes avant
de nous unir à l'être
corporel, dans l'être
spirituel et psychique, dans
un environnement spirituel et
psychique, là repose tout de
suite l'inverse. Comme ici le
monde intérieur de l'humain
est sombre et que le monde
extérieur du cosmos est clair
et sonore, ainsi nous est
sombre, dans la vie purement
spirituelle et psychique,
avant notre incarnation sur
terre, le monde cosmique
extérieur ; par contre, notre
monde est alors l'intérieur
humain. Nous regardons
l'intérieur de l'humain ! Et
en vérité, il ne nous apparaît
pas plus petit et plus violent
que le cosmos nous apparaisse
lorsque nous le voyons à
travers nos yeux physiques
pendant notre existence
terrestre. Nous nous
retrouvons dans notre "monde
extérieur", dans ce qui est la
loi de notre intérieur humain,
de notre intérieur humain
spirituel et psychique, et
nous nous préparons à devenir
des agents intérieurs de nos
fonctions corporelles dans le
domaine spirituel et
psychique, à devenir des
agents de ce que nous sommes
entre la naissance et la mort.
Ce que nous serons entre la
naissance et la mort est étalé
devant nous comme un monde
ouvert, avant que nous ne
descendions dans cette
existence terrestre physique.
|
43
|
Zwischen
Geburt und Tod wird es vom
Menschen mit seinem
gewöhnlichen Bewußtsein nicht
erkundet. Aber in dem Dasein,
in dem wir sind, bevor wir uns
mit dem Leibesdasein
vereinigen, in dem
geistig-seelischen Dasein, in
einer geistig-seelischen
Umgebung, da liegt gerade das
Umgekehrte vor. Wie uns hier
finster ist die innere
Menschenwelt und hell und
tonvoll die äußere Welt des
Kosmos, so ist uns in dem rein
geistig-seelischen Leben vor
unserer Erdenverkörperung
dunkel die äußere kosmische
Welt; dagegen ist unsere Welt
dann das menschliche Innere.
Wir schauen das menschliche
Innere! Und wahrhaftig, es
erscheint uns da nicht kleiner
und ungewaltiger, als uns der
Kosmos erscheint, wenn wir ihn
durch unsere physischen Augen
während unseres Erdendaseins
erschauen. Wir finden uns
hinein als in unsere
«Außenwelt» in dasjenige, was
die Gesetzmäßigkeit unseres
menschlichen Innern, unseres
geistig-seelischen
menschlichen Innern ist, und
wir bereiten uns vor, nun im
Geistig-Seelischen innere
Bearbeiter unserer
Leibesfunktionen zu werden,
Bearbeiter dessen zu werden,
was wir sind zwischen Geburt
und Tod. Was wir zwischen
Geburt und Tod sein werden,
das liegt offen als eine Welt
vor uns ausgebreitet, bevor
wir heruntersteigen in dieses
physische Erdendasein.
|
Mes
très chers présents ! Ce n'est
pas de la spéculation. C'est
une vision immédiate qui
résulte de la clairvoyance
exacte. C'est quelque chose
qui, du point de vue de cette
clairvoyance exacte, nous
conduit un peu plus loin dans
ce que nous pouvons appeler le
lien entre l'éternité humaine
et la vie entre la naissance
et la mort - l'éternité
humaine qui nous reste cachée
entre la naissance et la mort,
et qui ne nous apparaît que
lorsque nous sommes capables
de la contempler dans l'état
non encore incarné. C'est une
partie de l'éternité humaine
elle-même qui est ainsi
explorée. Dans les langues
modernes, nous n'avons même
pas de mot pour désigner cette
partie de l'éternité humaine.
Nous parlons à juste titre
d'immortalité ; mais nous
devrions aussi parler
d'innéité/innatalité. Car
celle-ci se présente d'abord à
nous comme une connaissance
immédiate.
|
44
|
Meine
sehr verehrten Anwesenden! Das
ist keine Spekulation. Das ist
unmittelbare Anschauung, die
sich dem exakten Hellsehen
ergibt. Das ist etwas, was vom
Gesichtspunkt dieses exakten
Hellsehens aus uns ein Stück
hineinführt in das, was wir
den Zusammenhang des
menschlichen Ewigen mit dem
Leben zwischen Geburt und Tod
nennen können - des
menschlichen Ewigen, das uns
verborgen bleibt zwischen
Geburt und Tod, das uns erst
aufleuchtet, wenn wir es
anzuschauen vermögen in dem
noch unverkörperten Zustand.
Es ist ein Teil der
menschlichen Ewigkeit selbst
damit erkundet. Für diesen
Teil der menschlichen Ewigkeit
haben wir in den neueren
Sprachen nicht einmal ein
Wort. Wir reden von
Unsterblichkeit mit Recht;
aber wir sollten auch reden
von Ungeborenheit. Denn diese
tritt uns als unmittelbare
Erkenntnis zunächst auf.
|
C'est
l'un des côtés de la
clairvoyance exacte, l'un des
côtés de l'éternité humaine,
de la grande énigme de la vie
psychique humaine, et donc de
la question la plus élevée de
la psychologie absolument.
L'autre côté apparaît lorsque
nous faisons ces autres
exercices que j'ai décrits
hier comme exercices de la
volonté, par lesquels nous
prenons en main notre volonté
de telle sorte que nous
apprenions à nous servir de
cette volonté libre du corps,
indépendamment du corps. J'ai
expliqué que ces exercices
conduisent à devoir surmonter
la douleur et la souffrance à
l'intérieur de l'âme, afin de
faire de cette âme,
improprement parlant, tout à
fait un "organe des sens",
proprement parlant, un organe
de vision spirituelle, de
sorte que nous ne contemplons
pas seulement le spirituel,
mais que nous le contemplons
dans son authenticité. Mais
alors, lorsque nous apprenons
à vivre de cette façon, libres
du corps, non seulement avec
nos pensées, mais avec notre
volonté même, donc toute notre
entité humaine, libre du
corps, alors l'image de la
mort apparaît devant la vision
de l'âme, de la façon que nous
savons maintenant ce qu'est
l'expérience sans le corps :
aussi bien dans la pensée que
dans la volonté et dans ce qui
repose entre les deux, dans le
sentir. Nous apprenons à vivre
sans le corps de manière à
puissance d'image. Cela nous
donne une image de la manière
dont nous franchissons la
porte de la mort, de la
manière dont nous pouvons nous
passer du corps dans la
réalité et de la manière dont,
en franchissant les portes de
la mort, nous arrivons à
nouveau dans la sphère
spirituelle et psychique d'où
nous sommes descendus dans
cette corporéité. Ce qui vit
en nous en tant qu'éternel,
immortel, ne devient pas
seulement une certitude
philosophique, mais une vision
immédiate. Par la formation de
la volonté, l'autre côté de
l'éternité, l'immortalité, est
révélée à la vision psychique,
tout comme l'innéité est
révélée à la formation de la
pensée.
|
45
|
Das
ist die eine Seite des exakten
Hellsehens, die eine Seite der
menschlichen Ewigkeit, der
großen Rätselfrage des
menschlichen Seelenlebens,
damit der höchsten Frage der
Psychologie überhaupt. Die
andere Seite ergibt sich, wenn
wir jene anderen Übungen
machen, die ich gestern als
Willensübungen bezeichnet
habe, durch die wir unseren
Willen so in die Hand nehmen,
daß wir uns dieses Willens
leibfrei, unabhängig vom Leib
bedienen lernen. Ich habe
ausgeführt, daß diese Übungen
dazu führen, Schmerz und Leid
innerhalb der Seele überwinden
zu müssen, um diese Seele,
uneigentlich gesprochen, ganz
zum «Sinnesorgan», eigentlich
gesprochen, zum geistigen
Anschauungsorgan zu machen, so
daß wir das Geistige nicht nur
anschauen, sondern in seiner
Verbürgtheit anschauen. Dann
aber, wenn wir lernen, in
dieser Art außerhalb unseres
Leibes nicht nur mit unseren
Gedanken, sondern mit unserem
Willen selbst, also mit
unserer ganzen menschlichen
Wesenheit, leibfrei zu
erleben, dann tritt vor die
Anschauung der Seele das Bild
des Todes in der Art, daß wir
jetzt wissen, wie das Erleben
ist ohne den Leib: sowohl im
Denken, wie im Willen und in
dem, was dazwischenliegt, im
Fühlen. Wir lernen in
bildhafter Weise ohne den Leib
leben. Das gibt uns ein Bild
davon, wie wir hinausgehen
durch die Pforte des Todes,
wie wir den Leib auch in der
Realität entbehren können und
wie wir, durch die Pforte des
Todes hindurchgehend, wiederum
in jene geistig-seelische
Sphäre kommen, aus der wir
heruntergestiegen sind in
diese Leiblichkeit. Nicht nur
zu einer philosophischen
Gewißheit, sondern zu
unmittelbarer Anschauung wird
das, was in uns als Ewiges,
Unsterbliches lebt. Durch die
Willensbildung wird die andere
Seite der Ewigkeit, die
Unsterblichkeit, ebenso
enthüllt für die seelische
Anschauung, wie die
Ungeborenheit für die
Gedankenbildung enthüllt wird.
|
Mais
alors, lorsque l'âme devient
ainsi un organe de l'esprit,
c'est en fait comme si, dans
une région inférieure, on
opérait un aveugle-né.
|
46
|
Dann
aber, wenn die Seele in dieser
Art ein Geistorgan wird, dann
ist es in der Tat so, als ob,
in einer niedrigeren Region,
ein Blindgeborener operiert
würde.
|
Jusqu'à
présent, l'aveugle de
naissance était habitué à
percevoir uniquement par le
toucher ce qui, pour le
voyant, est le monde des
couleurs. Il voit quelque
chose de tout à fait nouveau
lorsqu'il a été opéré. Le même
monde dans lequel il vivait
auparavant devient maintenant
un autre monde pour lui.
Ainsi, pour celui dont l'œil
psychique est ouvert de la
manière décrite, cet
environnement devient autre.
Et je veux seulement souligner
aujourd'hui en rapport à un
point, jusqu'où il devient un
autre.
|
47
|
Der
Blindgeborene war bisher
gewohnt, das, was für den
Sehenden Farbenwelt ist, nur
durch das Tasten wahrzunehmen.
Er schaut ganz Neues, wenn er
nun operiert worden ist.
Dieselbe Welt, in der er
früher lebte, wird jetzt für
ihn eine andere. So wird für
den, dessen seelisches Auge in
der geschilderten Weise
geöffnet wird, diese Umwelt
eine andere. Und ich will nur
in bezug auf einen Punkt heute
noch hervorheben, inwiefern
sie eine andere wird.
|
Nous
voyons sinon dans la vie, avec
l'œil de l'âme non ouvert,
comment un humain vit par
exemple, en entreprenant
d'abord les étapes de sa vie
d'enfant, puis en grandissant,
en arrivant à un événement du
destin de sa vie : il
rencontre un autre humain ;
les âmes se lient de telle
sorte que les deux humains,
par cette liaison des âmes,
lient leur destin l'un à
l'autre, poursuivent
maintenant ensemble leur
chemin de vie - je ne veux,
comme je l'ai dit, prendre en
considération qu'un seul
événement. Nous sommes
habitués, dans notre
conscience ordinaire, à
considérer ce qui se produit
dans la vie comme une somme de
coïncidences et plus ou moins
comme un hasard le fait que
nous ayons été finalement
conduits à cet événement du
destin, à cette rencontre avec
l'autre personne. Seuls
certains hommes, comme l'ami
Knebel de Goethe, acquièrent,
en quelque sorte par leur âge,
une sagesse intérieure. Il l'a
dit une fois à son ami Goethe
: quand on regarde en arrière,
à un âge plus avancé, les
étapes de sa vie, on y trouve
quelque chose qui semble être
ordonné de manière planifiée,
de sorte que tout semble dès
le départ si germinal et que
la suite se développe de telle
manière que l'on est conduit,
comme par une nécessité
intérieure, vers ce qui
apparaît alors comme un
événement du destin. Avec
l'œil ouvert de l'âme, nous
voyons cependant une vie
humaine qui se rapporte à la
vie que l'on regarde avec
l'œil non ouvert, comme le
monde coloré se rapporte au
monde purement palpé de
l'aveugle.
|
48
|
Wir
sehen sonst im Leben mit dem
ungeöffneten Seelenauge, wie
zum Beispiel ein Mensch da
lebt, indem er zuerst seine
kindlichen Lebensschritte
unternimmt, dann heranwächst,
zu einem Schicksalsereignis
seines Lebens kommt: Er trifft
einen anderen Menschen; die
Seelen verbinden sich so, daß
die beiden Menschen durch
diese Verbindung der Seelen
ihr Schicksal
aneinanderbinden, ihren
Lebensweg nun weiter zusammen
verfolgen nur ein einzelnes
Ereignis will ich, wie gesagt,
herausgreifen. Wir sind
angewiesen im gewöhnlichen
Bewußtsein, das, was eintritt
im Leben, wie eine Summe von
Zufälligkeiten anzusehen und
mehr oder weniger auch als
einen Zufall, daß wir zuletzt
zu diesem Schicksalsereignis,
zu dem Treffen mit dem andern
Menschen geführt worden sind.
Nur einzelne Menschen, wie
Goethes Freund Knebel,
erwerben sich, gewissermaßen
rein durch ihr Alter, eine
innere Lebensweisheit. Er
sprach es einmal aus seinem
Freund Goethe gegenüber: Wenn
man zurückschaut in
vorgerückterem Alter auf seine
Lebensschritte, da findet man
etwas in ihnen, was wie
planvoll geordnet erscheint,
so daß von vornherein alles so
keimhaft veranlagt erscheint
und sich das Weitere so
entwickelt, daß man wie durch
innere Notwendigkeit
hingeführt wird zu dem, was
dann als Schicksalsereignis
erscheint. Mit dem geöffneten
Seelenauge erblicken wir
allerdings ein Leben der
Menschen, das sich zu dem
Leben, welches man mit dem
ungeöffneten Auge schaut,
verhält wie die farbige Welt
zu der bloß getasteten des
Blinden.
|
On
observe comment, de la vie
d'âme enfantine, du jeu
d'alternance de sympathie et
d'antipathie, se développent
les premiers pas de l'enfant,
comment alors, jaillissant de
l'être humain le plus intime,
l'humain lui-même, comme à
partir de ses désirs les plus
intérieurs, dirige ses pas,
comment il se conduit lui-même
vers l'événement du destin.
C'est une observation sobre de
la vie.
|
49
|
Man
schaut hin, wie aus dem
kindlichen Seelenleben, aus
dem Wechselspiel von Sympathie
und Antipathie, sich die
ersten Schritte des Kindes
entwickeln, wie dann, aus dem
innersten Menschenwesen
hervorquellend, der Mensch
selbst, wie aus innersten
Sehnsüchten, seine Schritte
lenkt, wie er sich selbst
hinführt zu dem
Schicksalsereignis. Das ist
nüchterne Lebensbeobachtung.
|
Mais
si l'on regarde la vie ainsi,
alors cela se tient devant
nous comme quelque peu la vie
d'un vieillard : nous ne
dirons pas que la vie du
vieillard serait "là en soi et
pour soi" ; par la logique,
nous savons ramener la vie du
vieillard à une vie d'enfant ;
par ses propres
particularités, nous devons la
ramener à une vie d'enfant. Ce
que la pure logique fait pour
la vie des vieillards, la
contemplation le fait pour la
vie humaine en général, par la
clairvoyance exacte : si nous
regardons vraiment la vie
telle qu'elle se développe à
partir des aspirations les
plus intimes de l'âme, alors
nous devons la retracer en
regardant. Et nous arrivons
alors à des vies terrestres
antérieures, au cours
desquelles s'est préparé ce
qui se développe dans le
présent sous forme
d'aspirations de l'âme, ce qui
conduit ensuite à nos
activités, et ainsi de suite.
|
50
|
Wenn
man aber das Leben so ansieht,
dann steht es vor einem wie
etwa das Leben eines Greises:
wir werden nicht sagen, das
Leben des Greises sei «an und
für sich da»; durch die Logik
wissen wir das Greisenleben
auf ein Kindesleben
zurückzuführen; durch seine
eigenen Eigentümlichkeiten
müssen wir es auf ein
Kindesleben zurückführen. Was
für das Greisenleben die bloße
Logik tut, das tut für das
Menschenleben überhaupt, durch
das exakte Hellsehen, das
Anschauen: Wenn wir das Leben,
wie es sich aus den innersten
Seelensehnsüchten entwickelt,
wirklich schauen, dann müssen
wir es schauend
zurückverfolgen. Und dann
kommen wir zu früheren
Erdenleben, in denen sich
dasjenige vorbereitet hat, was
in der Gegenwart als
Seelensehnsüchte sich
herausentwickelt, was dann zu
unseren Betätigungen führt und
so weiter.
|
Aujourd'hui,
je n'ai pu que suggérer que ce
n'est pas une quelconque
fantaisie, mais un chemin très
exact qui mène à une telle
observation globale de la vie,
qui pénètre en fait, par une
science de l'âme développée,
dans ce qu'il y a d'éternel
dans la nature humaine. Mais
alors, sur un tel sous-sol,
qui peut encore paraître
abstrait à certains, se dresse
quelque chose qui devient
maintenant une certitude,
quelque chose qui jaillit de
la connaissance qui nous
convient actuellement en tant
qu'humains modernes et qui
offre une base de connaissance
pour une véritable piété
intérieure, pour une véritable
vie religieuse intérieure.
|
51
|
Ich
konnte heute nur andeuten, daß
nicht irgendeine Phantasterei,
sondern ein ganz exakter Weg
zu einer solchen umfassenden
Lebensbetrachtung führt, die
in der Tat durch eine
entwickelte Seelenkunde
hineindringt zu dem Ewigen in
der Menschennatur. Dann aber
erhebt sich auf einem solchen
Unterboden, der manchem noch
abstrakt erscheinen mag,
etwas, was nun Gewißheit wird,
etwas, was aus der gegenwärtig
uns als modernen Menschen
angemessenen Erkenntnis
herausquillt und eine
Erkenntnisgrundlage für eine
wahre innere Frömmigkeit, für
ein wahres inneres religiöses
Leben bietet.
|
Celui
qui a une fois envisagé, et
d'ailleurs je pense maintenant
le mot "envisager" au sens
littéral, celui qui a
contemplé comment l'âme
individuelle se conquiert
détachée du corps pour entrer
dans un royaume spirituel
psychique/d'âme, celui-là
regarde aussi notre vie
sociale autrement. Il regarde,
équipé/armé en sa mentalité,
comment se forment parmi les
humains des amitiés, des
rapports d'amour, d'autres
pendants sociaux ; il regarde
comment d'âme à âme se
trouvent à partir de la
famille, à partir d'autres
communautés ; il trouve
comment la réunion physique
transmet la communion
psychique, l'empathie
psychique et la vie en commun
; il sait maintenant que,
justement ainsi que le corps
se détache de l'âme
individuelle, ainsi les
corporéités et les événements
terrestres se détachent des
amitiés, des pendants/rapports
d'amour, et il voit comment ce
qui est devenu d'âme d'humain
à humain se prolonge dans un
monde spirituel d'âme, où cela
peut aussi être vécu
spirituellement-psychiquement.
|
52
|
Wer
einmal eingesehen hat, und
zwar meine ich jezt das Wort
«eingesehen» im wörtlichen
Sinn, wer geschaut hat, wie
sich die einzelne Seele aus
dem Leibe losringt, um in ein
geistig-seelisches Reich
einzugehen, der schaut auch
unser soziales Leben anders
an. Er schaut, ausgerüstet in
seiner Gesinnung, hin, wie
unter den Menschen sich
Freundschaften,
Liebesverhältnisse, andere
soziale Zusammenhänge bilden;
er schaut hin, wie Seele zu
Seele sich findet aus der
Familie, aus anderen
Gemeinschaften heraus; er
findet, wie das körperliche
Beisammensein die seelische
Gemeinschaft, das seelische
Ineinanderfühlen und
Ineinanderleben vermittelt; er
weiß nun, daß ebenso wie von
der einzelnen Seele der Leib
abfällt, so die irdischen
Leiblichkeiten und
Geschehnisse abfallen von den
Freundschaften, von den
Liebeszusammenhängen, und er
schaut, wie sich das, was
seelisch geworden ist von
Mensch zu Mensch, fortsetzt in
eine geistig-seelische Welt,
wo es auch geistigseelisch
erlebt werden kann.
|
Et
il peut alors être dit,
maintenant sur une base de
connaissance et non de
croyance que les humains se
trouvent à nouveau ensemble en
franchissant la porte de la
mort. Et tout de suite comme
dans le monde spirituel le
corps tombe comme obstacle à
la vision du spirituel, de
même tout obstacle à l'amitié
et à l'amour disparaît
maintenant dans le monde
spirituel. Les êtres humains y
sont plus proches les uns des
autres que dans la corporéité.
Une connaissance qui peut
encore paraître abstraite en
ce qui concerne la vraie
psychologie culmine dans ce
sentiment religieux, dans
cette vision religieuse, sans
que la vision du monde à
partir de laquelle je parle
ici veuille toucher à une
quelconque confession
religieuse. Elle peut être
tolérante, elle peut
reconnaître pleinement la
valeur de chaque confession
religieuse, elle peut aussi la
pratiquer ; mais en même
temps, en tant qu'auxiliaire
de la vie religieuse, elle
apporte une base de
connaissance à cette vie
religieuse.
|
53
|
Und
dann kann gesagt werden, jetzt
auf einer Erkenntnis-, nicht
auf einer Glaubensgrundlage:
Die Menschen finden sich,
indem sie durch die Pforte des
Todes schreiten, wiederum
zusammen. Und gerade wie in
der geistigen Welt der Leib
als Hindernis für das Schauen
des Geistigen wegfällt, so
fällt jedes Hindernis für
Freundschaft und Liebe nun
hinweg in der geistigen Welt.
Die Menschen sind da näher
zusammen als in der
Leiblichkeit. Eine Erkenntnis,
die noch abstrakt ausschauen
mag in bezug auf wahre
Psychologie, gipfelt in diesem
religiösen Empfinden, in
diesem religiösen Schauen,
ohne daß diejenige
Weltanschauung, von deren
Boden aus ich hier spreche,
irgendein Religionsbekenntnis
antasten will. Sie kann
tolerant sein, sie kann jedes
einzelne Religionsbekenntnis
in seinem Wert voll
anerkennen, es auch praktisch
ausüben; aber sie führt zu
gleicher Zeit als eine
Helferin des religiösen Lebens
eine Erkenntnisgrundlage auch
dieses religiösen Lebens
herbei.
|
Maintenant
avec cela, je voulais
aujourd'hui seulement exposer
quelques principes
fondamentaux sur le rapport
entre une vision du monde
moderne et spirituelle et la
théorie de l'âme. Je sais
peut-être mieux que maints
adversaires tout ce qui peut
encore être objecté
aujourd'hui lorsque les débuts
d'une telle vision du monde
sont présentés de cette
manière. Mais je crois aussi
savoir que les aspirations à
une telle science de l'âme,
même si elles sont tout à fait
inconscientes, sont
aujourd'hui présentes chez
d'innombrables âmes, de sorte
que cela doit être dit
toujours et toujours à nouveau
: de même qu'il n'est pas
nécessaire d'être peintre pour
ressentir la beauté d'un
tableau, de même il n'est pas
nécessaire d'être soi-même
chercheur en esprit - bien
qu'on puisse le devenir à un
certain degré - pour pouvoir
vérifier si ce que je dis ici
est vrai. Si l'on peut
ressentir la beauté d'un
tableau sans être soi-même
peintre, on peut aujourd'hui,
avec le sain bon sens/raison
analytique humaine ordinaire,
envisager ce que dit
l'explorateur/le chercheur
spirituel de l'âme.
|
54
|
Nun,
damit wollte ich heute nur
einiges Grundlegende über das
Verhältnis einer modernen
geistmäßigen Weltanschauung
zur Seelenkunde ausführen. Ich
weiß vielleicht besser als
mancher Gegner, was heute noch
alles eingewendet werden kann,
wenn so die Anfänge einer
solchen Weltanschauung
dargestellt werden. Aber ich
glaube auch zu wissen, daß die
Sehnsüchte nach einer solchen
Seelenkunde, wenn auch ganz im
Unbewußten, bei unzähligen
Seelen heute vorhanden sind,
so daß es immer und immer
wiederum gesagt werden muß:
Wie man kein Maler zu sein
braucht, um die Schönheit
eines Bildes zu empfinden, so
braucht man selbst nicht
Geistesforscher zu sein -
obwohl man es bis zu einem
gewissen Grade werden kann -,
um prüfen zu können, ob das
wahr ist, was ich hier sage.
Wie man die Schönheit eines
Bildes empfinden kann, ohne
selbst Maler zu sein, so kann
man mit dem gewöhnlichen,
gesunden Menschenverstand
heute einsehen, was der
Geistesforscher der Seele
sagt.
|
Que
l'on puisse l'envisager, je
crois l'avoir d'autant plus
confirmé que je crois
reconnaître combien les âmes
ont soif d'un
approfondissement de
l'enseignement sur l'âme, des
grandes énigmes existentielles
de l'être de la vie en rapport
avec l'âme, comment
effectivement ce qui est tenté
avec une façon de voir moderne
du monde, telle qu'elle a été
esquissée ici, constitue
aujourd'hui la poussée/l'envie
d'innombrables humains, qui ne
savent même pas dans leur
conscience ordinaire, comment
elle constitue la douleur, la
souffrance, la privation, le
désir d'innombrables
personnes, de tous ceux qui
pensent sérieusement ce que
nous devons trouver comme
forces ascendantes par rapport
à tant de forces descendantes
présentes dans notre présent.
|
55
|
Daß
man es einsehen kann, das
glaube ich um so mehr erhärtet
zu haben, als ich zu erkennen
glaube, wie die Seelen nach
einer Vertiefung der
Seelenkunde, der großen
Daseinsrätsel des Lebens in
bezug auf die Seele dürsten,
wie tatsächlich das, was mit
einer solchen modernen
Weltanschauung, wie sie hier
skizziert wurde, versucht
wird, heute den Drang
zahlloser Menschen bildet, die
es auch gar nicht wissen in
ihrem gewöhnlichen Bewußtsein,
wie es den Schmerz, das Leid,
die Entbehrung, den Wunsch
unzähliger Menschen bildet,
all derer, die es ernst meinen
mit dem, was wir finden müssen
als aufsteigende Kräfte
gegenüber so vielen in unserer
Gegenwart vorhandenen
Niedergangskräften.
|
Et
aujourd'hui, quiconque parle
d'une vision du monde moderne
doit en être conscient : il
doit parler, penser et vouloir
en accord avec ce à quoi notre
époque si grave aspire dans
les âmes, même si c'est
souvent de manière
inconsciente. Et je crois -
permettez-moi de conclure par
là - que c'est précisément
dans des approches de la
vision du monde telles que je
les ai développées aujourd'hui
que réside quelque chose de ce
à quoi aspirent de nombreuses
âmes aujourd'hui, parce
qu'elles en ont besoin comme
contenu spirituel, comme vie
spirituelle vivante pour le
présent et pour l'avenir
proche.
|
56
|
Und
dessen muß sich heute jeder,
der von einer zeitgemäßen
Weltanschauung spricht, bewußt
sein: daß er im Einklang
sprechen, denken und wollen
muß mit dem, was unsere so
ernste Zeit in den Seelen,
wenn auch vielfach unbewußt,
erstrebt. Und ich glaube -
lassen Sie mich damit
schließen -, daß gerade in
solchen
Weltanschauungsansätzen, wie
ich sie heute entwickelt habe,
etwas von dem liegt, was
zahlreiche Seelen heute
erstreben, weil sie es
brauchen als geistigen Inhalt,
als lebendiges Geistesleben
für die Gegenwart und für die
nächste Zukunft.
|
Il
s'agit à nouveau d'un
chercheur récent de l'âme, qui
a longtemps vécu et travaillé
ici à Vienne, et qui sera
inoubliable pour tous ceux qui
se sont assis devant lui sur
les bancs de l'école ici à
Vienne, comme je le fais
moi-même en m'adressant à
vous. C'est un chercheur
moderne de l'âme qui l'a dit
dans le premier volume de son
ouvrage inachevé sur la
psychologie : Que pourrait
nous apporter toute science de
l'âme, si elle nous éclairait,
que ce soit, j'ajoute, par
voie expérimentale ou non, sur
la manière dont les
représentations se lient ou se
délient, sur l'action de
l'attention, sur la manière
dont la mémoire se forme dans
la vie entre la naissance et
la mort, et ainsi de suite, si
nous devions, précisément à
cause du caractère
scientifique de cette science
de l'âme, qui veut imiter la
science de la nature, renoncer
à reconnaître quel est le
destin de l'âme humaine
lorsque le corps humain se
décompose en ses éléments ? Ce
n'est pas, mes très chers
présents, un fantaisiste qui a
dit cela, mais le penseur
rigoureux Franz Brentano, qui
a fait de l'étude de l'âme la
tâche essentielle de sa vie et
qui a voulu travailler dans
l'étude de l'âme de la manière
qui convient à la méthode
scientifique rigoureuse des
temps modernes.
|
57
|
Wieder
ist es ein neuerer
Seelenforscher, der lange hier
in Wien gelebt und gewirkt
hat, der allen denen
unvergeßlich sein wird, die
jemals vor ihm auf den
SchulBänken hier in Wien
gesessen haben, wie ich
selber, der ich zu Ihnen
spreche. Es ist ein moderner
Seelenforscher, der in dem
ersten Bande seines
unvollendet gebliebenen Werkes
über Psychologie es
ausgesprochen hat: Was könnte
uns alle Seelenkunde bringen,
wenn sie uns aufklärte — sei
es nun, das füge ich ein, auf
experimentellem oder
nichtexperimentellem Wege —
über die Art und Weise, wie
sich die Vorstellungen
verbinden oder lösen, wie die
Aufmerksamkeit wirkt, wie das
Gedächtnis etwa zustande kommt
im Leben zwischen Geburt und
Tod und so weiter, wenn wir
gerade wegen der
Wissenschaftlichkeit dieser
Seelenkunde, die der
Naturwissenschaft nacheifern
will, verzichten müßten, zu
erkennen, welches das
Schicksal der menschlichen
Seele ist, wenn der
menschliche Leib in seine
Elemente zerfällt? Das, meine
sehr verehrten Anwesenden, hat
nicht irgendein Phantast
ausgesprochen, sondern der
strenge Denker Franz Brentano,
der die Seelenkunde im
wesentlichen zur Aufgabe
seines Lebens gemacht hat und
der in der Seelenkunde so
arbeiten wollte, wie es der
strengen
naturwissenschaftlichen
Methode der neueren Zeit gemäß
ist.
|
|
DEUXIÈME CONFÉRENCE
ANTHROPOSOPHIE ET PSYCHOLOGIE
Vienne, le 2 juin 1922
01
Mes très chers présents ! Lorsque les énigmes de
l'être-là de la vie concernent l'âme humaine elle-même,
elles ne deviennent pas seulement de grandes questions
vitales/de la vie, mais elles deviennent, dans un sens
intime, la vie elle-même. Elles deviennent le bonheur ou
la souffrance de l'existence/l'être-là de l'humain. Et
ce n'est pas seulement un bonheur ou une souffrance
passagers, mais un bonheur ou une souffrance que
l'humain doit porter pendant une certaine durée à
travers la vie, de sorte que par cette expérience de
bonheur ou de souffrance il devient apte ou inapte à la
vie.
02
Or, l'humain se tient face à sa propre âme de telle
sorte que les principales questions de l'être-là en
rapport à cette âme et à son essence spirituelle ne lui
apparaissent pas pour la simple raison qu'il pourrait
douter n'importe comment au spirituel d'âme de son
propre être. C'est tout de suite parce qu'il est
certain, dans une certaine relation, de cette propre
entité spirituelle et psychique, parce qu'il doit voir
dans cette entité spirituelle et psychique sa véritable
signification en tant qu'humain et sa dignité en tant
qu'humain, que la question du destin cosmique de son âme
devient pour lui une grande et puissante énigme de
l'être. Il ne vient évidemment pas à l'esprit du
matérialiste le plus acharné de nier le spirituel dans
l'humain lui-même. Il reconnaîtra le spirituel en tant
que tel, il le considérera en quelque sorte uniquement
comme le résultat des processus physiques et matériels.
Mais celui qui, sans une telle théorie, s'interroge sur
le destin de ce soi psychique/d'âme, simplement à partir
des besoins du ressenti/sentiment les plus profonds de
son âme, se trouvera confronté dans la vie à une somme
innombrable de phénomènes, d'expériences, qui
deviendront pour lui des questions énigmatiques, tout de
suite parce qu'il est pleinement conscient de la vie
psychospirituelle/spirituelle d'âme, et parce que c'est
tout de suite pour cette raison qu'il doit demander :
Cette vie psychospirituelle est-elle un souffle passager
qui s'élève de l'existence physique et retourne avec
elle dans le monde général des faits naturels, ou bien
cette vie psychospirituelle est-elle liée à un monde
psychospirituel lui-même, au sein duquel elle a une
signification éternelle ? Parmi les nombreuses
expériences du spirituel qui s'adressent à l'humain et
qui lui présentent à l'œil spirituel les questions
énigmatiques de l'âme, je voudrais seulement en saisir
deux.
03
On peut dire que peu d'humains verront peut-être ces
expériences s'imposer à eux au point d'en faire des
questions conscientes ou même théoriques sur l'âme. Mais
ce n'est pas ce qui est important. L'important, c'est
que ces expériences saisissent précisément les régions
subconscientes ou inconscientes de l'âme, s'y fixent et
ne remontent dans la conscience que sous la forme d'une
humeur générale de l'âme ou d'une mauvaise humeur de
l'âme, comme ce qui nous rend courageux et puissants
dans la vie ou comme ce qui nous rend déprimés, de sorte
que nous ne sommes à aucun moment en mesure de nous
retrouver nous-mêmes correctement dans la vie ou de
saisir cette vie de la manière qui nous convient. Comme
je l'ai dit, je voudrais mettre en avant seulement deux
de ces expériences.
04
La première se présente à l'humain chaque soir,
lorsqu'il s'endort, devant l'œil de son âme, lorsque ce
qui, pendant la vie diurne éveillée, va et vient et
tisse l'expérience de l'âme, s'enfonce comme
effacé/éteint dans l'inconscience. Alors, lorsque
l'humain regarde cette expérience ou comme c'est le cas
pour la plupart des gens, lorsqu'il a les sensations
inconscientes de cette expérience à l'œuvre dans son
âme, quelque chose comme l'impuissance de cette vie de
l'âme face au cours extérieur du monde l'envahit. Et
c'est tout de suite parce que l'humain voit dans la vie
de l'âme ce qu'il a de plus précieux, de plus digne,
parce qu'il ne peut pas nier qu'il est, au vrai sens du
terme, justement un être spirituel, que ce qu'il ressent
comme une impuissance de la vie de l'âme l'assaille de
l'intérieur, et qu'il doit se demander : lorsque
l'humain franchit la porte de la mort, l'événement
général de la nature prend-il en charge les expériences
de l'âme de la même façon que cet événement général de
la nature les prend en charge chaque fois que l'homme
s'endort ? J'aimerais dire que l'une de ces expériences
est l'impuissance de la vie psychique/de l'âme.
05
L'autre expérience est, d'une certaine manière,
polairement opposée à la première. Nous le ressentons de
manière plus ou moins déterminée ou indéterminée,
consciente ou inconsciente, lorsque nous nous
réveillons, peut-être après avoir traversé un monde
onirique fantastiquement chaotique, qui ne correspond
pas à la réalité, et que nous nous immergeons dans notre
corporéité avec ce que nous ressentons et vivons comme
notre spirituel psychique. Nous ressentons alors comment
ce spirituel d'âme s'empare de nos sens, comment nous
avons imprégné notre expérience psychique par les
relations réciproques entre le monde extérieur et nos
sens, qui sont de nature physique et physiologique. Nous
ressentons comment ce spirituel psychique continue à
descendre dans notre corporéité, comment nous saisissons
nos organes de la volonté avec ce spirituel psychique et
comment nous devenons alors un homme éveillé et
réfléchi, qui peut se servir de son corps, de son
organisme. Mais si nous réfléchissons maintenant, nous
devons nous dire que malgré toute l'anatomie et la
physiologie qui s'efforcent de manière grandiose de
comprendre et d'analyser de l'extérieur les fonctions du
corps, vues de l'intérieur, nous, les humains, ne savons
tout d'abord rien, par la conscience ordinaire, de ce
qui existe comme rapport de réciprocité entre notre
spirituel psychique et nos activités corporelles. Si
nous considérons l'acte corporel le plus simple, celui
qui résulte de la volonté, le fait de lever le bras, de
bouger la main, nous devons nous dire que nous avons
d'abord en nous la représentation, la pensée de ce lever
de bras, de ce mouvement de la main. Mais comment cette
pensée, cette représentation descend-elle dans notre
organisme, comment intervient-elle dans notre système
musculaire, comment se produit finalement ce que nous ne
connaissons que par l'observation : ce qui se passe
réellement à l'intérieur reste caché à la conscience
ordinaire, tout comme reste caché dans ce merveilleux
mécanisme que nous montrent la physique et la
physiologie, dans l'œil humain ou dans un autre organe
des sens, le spirituel d'âme qui intervient dans ce
merveilleux mécanisme.
06
Ainsi, nous devons dire que c'est l'impuissance de la
vie de l'âme d'un côté qui nous impose des énigmes, et
que c'est l'obscurité dans laquelle nous plonge notre
spirituel d'âme lorsque nous sentons ce spirituel d'âme
affluer dans notre propre corps, ce qui continue à nous
poser des questions énigmatiques. Nous devons nous dire,
certes, que la plupart des humains ne le font pas
consciemment, mais qu'ils le ressentent comme l'humeur
de leur âme : ce spirituel psychique, dans son rapport
de réciprocité avec l'organisme, nous est inconnu en
tant que créateur, il nous est inconnu là où,
précisément dans la vie physique terrestre, il révèle sa
véritable destination/détermination vers l'extérieur
dans l'existence/l'être-là.
07
Ce que chaque humain naïf vit de cette manière s'étend,
sous une forme quelque peu modifiée, à la science de
l'âme. Il devrait toutefois être parlé longuement si
l'on devait discuter conformément à la science la façon
et la manière dont ces questions énigmatiques se
glissent dans la science ; mais cela peut au moins être
dit, avec une certaine extériorité peut-être, de la
manière suivante.
08
D'un côté, la science regarde vers le psychique et se
demande : comment se tient ce psychique àvec le
corporel, avec l'extérieur corporel dans le rapport
d'échange ? En ce que vous regardez vers l'autre côté,
vers le corporel, et d'après tout ce que la science
extérieure de la nature a à dire sur ce corporel, les
uns - et la science/théorie de l'âme a une longue
histoire en cette relation - sont d'e l'opinion qu'on
devrait représenter le psychique/ce qui est d'âme comme
la cause en fait active/efficace du corporel ; les
autres sont de l'opinion que l'on devrait considérer le
corporel comme ce qui en est la véritable force en cela,
et le psychique seulement comme une sorte d'effet du
corporel. Les nouveaux chercheurs ou penseurs de l'âme
ont compris le caractère insatisfaisant de ces deux
façons de voir, et c'est pourquoi ils ont établi
l'étrange conception du parallélisme psychophysique,
selon laquelle on ne peut pas dire que le corporel agit
sur le psychique ou que le psychique agit sur le
corporel, mais seulement que les processus corporels
sont parallèles aux événements psychiques et les
processus psychiques aux processus corporels ; on
pourrait toujours seulement dire quels processus
psychiques accompagnent les processus corporels ou quels
processus corporels accompagnent les processus
psychiques.
09
Mais cette théorie de l'âme ressent donc elle-même d'un
côté quelque chose comme l'impuissance de la vie de
l'âme.
10
Si l'on entreprend, avec la conscience ordinaire, de
percer à jour cette vie de l'âme, même telle qu'elle se
présente au chercheur d'âme, au psychologue, elle a
quelque chose d'intérieurement passif, elle a quelque
chose dont on ne peut pas voir qu'elle intervient avec
force dans la vie du corps. Celui qui observe la
puissance des essences psychiques de la pensée et du
sentiment - dans le cas du vouloir, c'est ainsi que cela
ne peut être percé à jour ; c'est pourquoi, en une
certaine relation, c'est pourquoi la même chose vaut
dans une certaine relation pour l'étude/la recherche de
l'âme vis-à-vis du vouloir que vis-à-vis de la pensée et
du sentiment - celui qui observe cette pensée et ce
sentiment avec les moyens de la théorie de l'âme les
trouve sans force, de sorte qu'il ne peut trouver nulle
part quelque chose qui puisse réellement intervenir
efficacement dans le corporel. C'est là alors que le
chercheur d'âme ressent ce que l'on pourrait appeler
l'impuissance de la vie de l'âme pour la conscience
ordinaire. Toutefois, il a été essayé des manières les
plus différentes de surmonter ce sentiment d'impuissance
de la vie psychique. Mais la querelle des philosophes,
les transformations des différentes conceptions
philosophiques du monde qui sont apparues au fil du
temps, fournissent à l'observateur humain impartial une
preuve factuelle de l'impossibilité pour la conscience
ordinaire d'aborder cette expérience de l'âme, parce que
partout s'impose le sentiment de l'impuissance de cette
chose d'âme que justement cette même conscience
ordinaire peut observer.
11
Tout de suite en rapport à une telle observation de la
vie psychique devant la conscience ordinaire est apparue
ici, à Vienne, une série d'œuvres littéraires classiques
qui se dressent comme des jalons dans l'évolution
philosophique. Je pense, bien que je ne puisse en aucune
manière me prononcer moi-même sur le contenu de ces
livres, que ceux-ci sont extrêmement importants du point
de vue de la conscience ordinaire. Je veux parler de
"Das Ganze der Philosophie und ihr Ende" (L'ensemble de
la philosophie et sa fin) de Richard Wahle, dans lequel
il est expliqué comment cette conscience ordinaire ne
peut en fait parvenir à aucun résultat significatif par
rapport à la vie de l'âme, comment il faut alors
abandonner à la théologie, à la physiologie, à
l'esthétique, à la pédagogie sociale ce que la recherche
philosophique tente d'atteindre dans cette direction. Et
Richard Wahle a ensuite développé les idées de ce livre
d'une manière encore plus pointue dans son "Mechanismus
des geistigen Lebens" (Mécanisme de la vie spirituelle).
Nous pouvons dire qu'il y est vraiment démontré que la
conscience ordinaire est au fond impuissante à dire
quelque chose face aux questions de la vie de l'âme.
12
Le Je, l'unité psychique/d'âme, tout ce qu'une
psychologie plus ancienne a amené à la surface, tout
cela s'effondre devant la critique que cette conscience
ordinaire exerce vis-à-vis d'elle-même.
13
De l'autre côté, à l'époque plus récente, il a été
essayé, de manière compréhensible, oui on doit dire,
nécessaire, de ne pas s'attaquer directement à l'âme
avec la science de l'âme, face à laquelle la conscience
ordinaire est justement impuissante, mais d'explorer
quelque chose sur ce qu'on appelle habituellement les
phénomènes de l'âme, en passant par les phénomènes
corporels qui jaillissent de ce qu'on appelle l'âme.
C'est ainsi qu'est née la psychologie expérimentale.
Celle-ci est tout à fait un produit nécessaire de notre
vision actuelle du monde et de nos méthodes de recherche
actuelles. Et celui qui se tient sur le terrain d'où je
vous parle aujourd'hui ne niera jamais la pleine
justification de cette science expérimentale de l'âme.
Il se peut qu'il ne soit pas tout à fait d'accord avec
les méthodes et les résultats de la recherche, mais le
bien-fondé de cette psychologie expérimentale ou de
cette science de l'âme ne doit pas être nié.
14
C'est là que se soulève alors l'autre énigme de l'âme.
15
Même si nous apprenons ainsi tant de choses sur ce qui
peut être vécu par l'étude expérimentale de l'âme avec
le corps humain, nous devons tout de même dire que tout
ce qui est exploré de cette manière par le biais du
corps, ou même ce qui est exploré en apparence par le
biais de pures fonctions de l'âme, n'est connu, si l'on
ne veut pas se tromper, que par le biais/détours du
corps.
16
Tout cela appartient quand même à une sphère qui, avec
la mort de l'humain, passera aux événements généraux de
la nature, de sorte qu'il n'est pas possible d'apprendre
quoi que ce soit sur le spirituel psychique, dont le
destin mondial/universel est une si grande et si
puissante affaire pour l'humain.
17
Et nous pouvons donc dire que, d'une certaine manière,
la grande énigme de l'âme a refait surface, nouvelle,
pour cette théorie de l'âme.
18
Néanmoins, c'est tout de suite lui qui a présenté
l'énigme de l'âme à son entourage comme une nécessité
scientifique, de la manière que je viens d'évoquer.
19
De tout cela, l'homme impartial doit quand même
aujourd'hui tirer une conséquence. C'est qu'avec les
méthodes de science de la nature, nous pouvons arriver
au point où elles sont aujourd'hui formées dans l'étude
de l'humain, mais que si nous abordons le psychique avec
la conscience ordinaire, qui est pleinement autorisée
pour la science de la nature, comme elle l'est aussi
pour la vie ordinaire, nous ne pouvons pas nous en
sortir face au psychique. Et c'est pour cette raison,
parce que cette vue doit se donner aujourd'hui à l'homme
impartial, tout de suite à partir des fondements
scientifiques, que je vous parle du point de vue d'une
vision du monde qui se dit maintenant : on ne peut pas
explorer la vie psychique/de l'âme avec les forces de
l'âme qui se manifestent à la conscience ordinaire, qui
travaillent dans la vie ordinaire et dans la science
ordinaire. Il faut développer dans cette âme d'autres
forces de l'âme qui, pour la conscience ordinaire, ne
font que sommeiller plus ou moins dans l'âme ou qui, si
je veux utiliser une expression scientifique, sont
latentes.
20
Si l'on veut prendre la position correcte par rapport à
une telle conception de la vie, alors il est besoin
toutefois de quelque chose qui existe aujourd'hui
seulement dans une faible mesure en l'humain —
laissez-moi déjà exprimer cela. Il est besoin ce que
j'appellerais de la modestie intellectuelle. Il doit
venir un moment dans la vie où l'on se dit : j'étais un
petit enfant, j'ai développé cette fois-là une vie
psychique qui était si crépusculaire qu'elle est aussi
oubliée qu'un rêve. Ce n'est que peu à peu qu'a émergé
de cette vie psychique enfantine onirique ce qui m'a
permis de m'orienter dans la vie, d'intégrer mes
pensées, mes impulsions émotionnelles, mes décisions
volontaires dans le cours du monde, et d'être devenu un
humain capable de travailler. De l'indéterminé et de
l'indifférencié de la vie psychique de l'enfant mêlée au
corps est sorti le vécu que nous avons par nos
particularités héréditaires, qui se développent alors
avec la croissance du corps, que nous avons aussi par
notre éducation usuelle.
21
Celui qui regarde ainsi en arrière, avec une modestie
intellectuelle, comment il est devenu dans cette vie
terrestre, ne dédaignera pas non plus de se dire à un
certain moment de sa vie : pourquoi cela ne
continuerait-il pas ? Les forces de l'âme qui sont les
plus importantes pour moi aujourd'hui, celles qui me
permettent de m'orienter dans la vie et de devenir un
humain capable de travailler, étaient endormies pendant
mon existence/être d'enfant. Pourquoi n'y aurait-il pas
aussi dans mon âme des forces qui sommeillent et que je
peux développer à partir d'elle ? Il faut en arriver à
cette décision qui découle de la modestie
intellectuelle. J'appelle cela de la modestie
intellectuelle parce que l'humain est enclin à dire : la
forme de conscience que j'ai en tant qu'adulte est celle
de l'humain normal ; ce qui veut être différent dans la
vie intérieure de l'âme de cette soi-disant conscience
normale est soit une fantaisie ou une hallucination, ou
une vision ou quelque chose de semblable. La façon de
voir le monde dont je parle ici part tout à fait de la
vie saine de l'âme et essaie, à partir de la vie saine
de l'âme, de développer des forces dormantes dans l'âme,
également des forces de connaissance, qui deviennent
alors des forces de voyant dans le sens où j'ai parlé
hier de forces de voyant exactes. Ce que l'âme doit
entreprendre là avec elle-même, je l'ai évoqué hier dans
un certain sens. J'ai également fait référence à mon
livre "Comment acquiert-on des connaissances des mondes
supérieurs/plus élevés", à ma "Science secrète", à "Des
énigmes de l'âme", etc. On y trouve les détails de ces
exercices de l'âme qui, partant d'une vie spirituelle
saine, conduisent à une évolution de l'âme, de sorte que
celle-ci parvient effectivement à une sorte de vision
spirituelle par laquelle elle peut voir dans un monde
spirituel-âme, comme elle peut percevoir le monde
physique-sensoriel par les organes des sens ordinaires.
22
Vous trouverez partout dans les livres cités une
première partie ; cette première partie est même
reconnue par certains adversaires de la vision du monde
que je représente ici comme quelque chose qui pourrait
être tout à fait utile à l'humain. Elle traite du fait
que l'humain, par certains exercices d'ordre
intellectuel, sentimental et moral, se met dans un état
d'âme et dans un état de corps qui peuvent tout à fait
être considérés comme sains, qui tendent tout à fait à
ce que l'humain soit en mesure d'être vigilant
intérieurement par rapport à tout ce qui, issu d'une vie
psychique maladive, conduit au médiumnisme, aux
hallucinations et aux visions. Car tout ce qui vient en
état par ces chemins doit être rejeté pour une véritable
théorie de l'âme. Tout de suite, l'humain n'arrive pas à
des visions à partir de ce qui est d'âme, mais parce que
des formations pathologiques se trouvent à l'intérieur
de son organisme ; il en va de même pour le médiumnisme.
Tout cela n'a rien à faire avec une saine théorie de
l'âme et développement de l'âme, et doit même, d'après
sa signification, être jugé du point de vue de cet
enseignement sain de l'âme. Mais des adversaires
trouvent aujourd'hui fantastiques et nuisibles les
exercices qui se présentent comme la suite de ces
préparatifs et qui devraient chercher pour mettre sur le
devant de l'âme les forces de la pensée, du sentiment et
de la volonté qui, lorsqu'elles sont formées,
introduisent l'humain dans un monde spirituel de telle
sorte qu'il apprenne à s'y orienter et qu'il vienne
aussi en situation d'y entrer avec sa volonté.
23
Hier, de manière évocatrice, j'ai déjà parlé de comment,
en tant qu'humains modernes, nous parvenons, par
certains exercices de pensée, à faire sortir la pensée
de son contexte/état habituel, dans lequel elle s'adonne
passivement aux phénomènes du monde extérieur et à ce
qui émerge intérieurement comme souvenirs, ce qui se
rattache donc aussi au monde extérieur. Nous dépassons
cette pensée en faisant des exercices de méditation de
manière sérieuse, patiente et énergique, en les répétant
sans cesse. Selon les dispositions, cela prend des
années à l'un, moins à l'autre ; mais chacun peut
remarquer, lorsqu'il est arrivé au point décisif,
comment sa pensée passe alors de ce que j'ai appelé hier
la pensée abstraite, morte, à une pensée intérieurement
vivante, une pensée intérieurement vivante qui est en
mesure de vivre le rythme du monde. Une conception
réfléchie du monde et de la vie n'aspire pas à faire
sortir de l'âme des visions ou des hallucinations, mais
à vivre ce qui est vie de représentation, vie de pensée,
avec une intensité telle qu'on ne vit normalement que ce
qui est donné aux sens extérieurs.
24
Vous avez donc seulement besoin de comparer honnêtement
la vivacité avec laquelle nous vivons dans les couleurs,
lorsque nous percevons ces couleurs par l'œil, dans les
sons, lorsque nous entendons les sons par l'oreille,
avec la pâleur de l'expérience de la pensée dans la
conscience ordinaire. Par cette énergétisation de la vie
de la pensée dont j'ai parlé hier, nous rendons peu à
peu la pure vie de représentation, la pure vie des
pensées, intérieurement aussi intense que l'est sinon
seulement la vie des sens. L'humain moderne, qui veut
connaître le spirituel, s'il est un homme réfléchi, ne
recherche donc pas les hallucinations et les visions qui
émergent ; il aspire précisément à l'idéal, aimerais-je
dire, de la vie sensorielle en apport à son intensité et
son caractère imagé, de manière pleinement réfléchie
dans la vie des pensées, dans la vie de représentation
elle-même. Et si vous vous livrez à de telles
méditations en tant qu'explorateur/chercheur de
l'esprit, telles que je les ai caractérisées, vous ne
devez pas être en quelque sorte dépendant de
l'inconscient ou du subconscient, mais ce qui est
accompli - vous pouvez lire les exercices, ils sont tous
accordés à ce que je veux caractériser maintenant -,
tout ce qui est accompli comme exercices dans la vie
intime de l'âme se déroule de manière aussi consciente,
aussi réfléchie, on peut dire de manière aussi exacte,
que sinon seules les opérations mathématiques ou
géométriques se déroulent.
25
C'est pourquoi il est permis de dire : on n'a pas
affaire ici à l'ancienne clairvoyance nébuleuse, mais à
une clairvoyance qui est provoquée par des expériences
de l'âme et des exercices de l'âme pleinement conscients
et réfléchis.
26
La réflexion est en cela, à chaque pas ainsi, que l'on
peut comparer ce que l'être humain vit et se fait
lui-même, justement avec ce que l'on vit sinon à un
problème géométrique. Sinon, cet exercice n'est pas
valable.
27
Mais lorsque l'humain moderne arrive à une telle vie de
représentation, qui est maintenant énergisée, qui
devient maintenant aussi indépendante de la vie
respiratoire, mais qui devient aussi libre de corps, qui
est une pure fonction spirituelle psychique, vis-à-vis
de laquelle on sait, par la perception
directe/immédiate, que l'on n'accomplit pas cette pensée
avec le corps, mais dans le pur spirituel et psychique,
alors seulement il ressent cette pensée par rapport à la
pensée abstraite comme un vivant par rapport à un mort.
28
Tout de suite ainsi que si nous trouvions un organisme
mort qui s'éveille soudainement à la vie, nous faisons
l'expérience du passage de la pensée abstraite ordinaire
à la pensée vivante. Et cette pensée vivante, bien
qu'elle soit un processus spirituel et d'âme, n'est pas
aussi linéaire, aussi superficielle que la pensée
abstraite ordinaire. Elle est intérieurement saturée et
à force/puissance d'image. Et c'est cette puissance
d'image dont il s'agit.
29
Mais alors, il s'agit pour ce qui suit
extraordinairement beaucoup que nous étendions cette
réflexion que nous devons avoir pendant l'exercice à
l'instant où cette pensée animée, cette pensée imagée,
se manifeste/entre en nous. Si, à cet instant, nous nous
adonnons aux images auxquelles nous nous sommes
nous-mêmes hissés et que nous croyons trouver en elles
déjà des réalités de sorte spirituelle, alors nous ne
sommes pas des chercheurs d'esprit, nous sommes
justement des fantaisistes. Cela nous n'aurions
certainement pas la permission de le devenir, car cela
ne pourrait pas nous donner une vision du monde
construite sur des bases solides pour l'humain moderne.
Ce n'est que lorsque nous nous disons : nous avons
atteint un contenu de vie psychique/de l'âme, mais ce
contenu est un contenu d'image, ce contenu nous dit
quelque chose seulement sur les forces qui agissent en
nous-mêmes, sur ce que nous sommes capables de faire
intérieurement par notre propre essence/entité humaine ;
ce n'est que lorsque nous nous disons, au sens plein du
terme : cette connaissance que j'appelle habituellement
imaginative ne peut nous renseigner sur aucun monde
extérieur, pas même sur ce que nous sommes dans le monde
extérieur ; mais c'est seulement lorsque nous nous
sentons dans ce devenir-image, dans ce tissage d'images,
lorsque nous nous savons vivants à l'intérieur comme un
cahier de forces : ce n'est qu'alors que nous nous
tenons au bon point de vue face à cette expérience, que
nous nous sentons dans notre moi, que nous nous sentons
comme un être spirituel-âme en dehors du corps — mais
justement seulement en notre nous/soi, avec un caractère
d'image intérieur de notre être.
30
Et ce n'est que lorsque nous avons le courage de
poursuivre les exercices jusqu'à la marche suivante que
nous parvenons à une véritable vision/façon de voir
spirituelle. Ce prochain pas ne doit pas seulement
consister à développer la faculté de pousser au point
central de notre conscience certaines représentations
que nous dominons facilement - comme nous dominons des
représentations géométriques dont nous savons vis-à-vis
d'elles qu'il n'y a rien en elles d'agissant
inconsciemment -, afin de renforcer notre force
psychique/d'âme, mais en ce que nous venions en
situation de sortir ces représentations de notre
conscience avec prudence et arbitraire/bon gré. C'est
une tâche difficile sous certaines circonstances. Dans
la vie ordinaire, l'oubli n'est pas quelque chose de si
difficile, comme le sait la conscience ordinaire. Mais
une fois que l'on s'est efforcé - même sans se laisser
entraîner dans une quelconque autosuggestion, ce qui ne
peut avoir lieu si l'on est prudent - de placer
certaines idées au centre de sa conscience, on a besoin
d'une force plus forte que celle qui est habituellement
utilisée dans la vie de l'âme pour faire disparaître ces
idées de notre conscience. Mais il faut développer
progressivement cette force puissante, de sorte que, de
même que l'on a d'abord rassemblé toute l'attention,
toute la force intérieure de l'âme, toute la tension de
l'âme, pour se reposer sur une telle représentation dans
l'état de méditation, on doit maintenant en arriver à
évacuer ces représentations, et en général toutes les
représentations, de la conscience avec une volonté
réfléchie/un particulier bon gré. Et il doit pouvoir
intervenir, à partir de notre volonté, ce que l'on
pourrait appeler une "conscience vide". Ce que signifie
"conscience vide", ne serait-ce que pour quelques
instants, celui qui réfléchit sans préjugés à ce qui
arrive à l'humain avec la conscience ordinaire, quand
cette conscience doit se passer d'impressions
sensorielles, se passer aussi de représentations de
souvenirs, quand, à la suite d'événements quelconques,
l'humain est privé d'impressions extérieures, de
souvenirs aussi : il en vient à s'endormir, c'est-à-dire
que la conscience s'atténue et s'assoupit. C'est le
contraire qui doit intervenir : un éveil complètement
réfléchi et conscient, bien que tout ait été évacué de
la conscience par la volonté intérieure.
31
Lorsque l'on a ainsi d'abord fortifié l'âme, qu'on l'a
alors vidée de son contenu et qu'on l'a maintenue à la
conscience, alors, de même que la couleur apparaît
devant l'œil, que les sons apparaissent devant
l'oreille, un environnement spirituel apparaît devant
cette âme qui s'y est donc préparée. Nous regardons dans
le monde spirituel. Et ainsi nous pouvons dire : il est
parfaitement compréhensible pour la recherche
spirituelle pensée ici que l'esprit et l'âme ne peuvent
pas être atteints par la conscience ordinaire, et qu'il
doit même s'avérer exact, par exemple comme pour Richard
Wahle, que la conscience ordinaire ne devrait pas parler
du tout d'un Je. Car tout ce qui apparaît là, je dirais,
comme l'obscurité par rapport à la clarté, et qui n'est
en fait désigné que par des mots dans la vie ordinaire,
n'apparaît que lorsque se développent des forces qui ne
sont pas encore là habituellement. C'est précisément la
prise de conscience sobre de ce dont est capable la
conscience ordinaire, liée au corps, qui nous incite à
développer en nous de telles forces, qui peuvent alors
seulement découvrir réellement l'âme et l'esprit.
32
Mais il faut encore tenir compte d'une chose si l'on
veut parvenir sur ce chemin à une théorie/un
enseignement sain sur l'âme et non à un enseignement
générateur de pathologie. Prenez comme générateur de
pathologie le médiumnique, le visionnaire,
l'hallucinatoire, c'est donc ainsi, que celui qui tombe
dans une telle vie psychique pathologique s'y fond avec
tout son être. Il ne fait plus qu'un - du moins pour
l'évolution de sa maladie d'âme - avec ce qui se
présente comme une vie de l'âme pathologique. Il n'en va
pas de même lorsque l'on pratique des exercices tels que
ceux indiqués ici. Celui qui devient ainsi un
explorateur de l'âme laisse certes derrière lui son
corps physique avec les capacités qui doivent être là
pour la pensée ordinaire, pour l'orientation ordinaire
dans la vie ; il sort de ce corps, apprend à regarder de
manière imaginative libre de corps ; il développe une
pensée qui regarde : mais à aucun moment il ne se fond
complètement dans cet humain supérieur - si je peux
l'appeler ainsi, ce n'est pas par orgueil -, mais il est
toujours en mesure d'agir à nouveau de manière aussi
réfléchie à l'intérieur de son corps que d'habitude, de
sorte que l'humain ordinaire avec son bon sens se tient
toujours à côté de cet humain plus évolué - l'homme
ordinaire avec son bon sens qui est un critique sobre de
tout ce à quoi cet humain supérieur arrive dans la
vision.
33
Vis-à-vis de notre propre entité psychique, nous
parvenons, tout d'abord en formant la pensée vivante à
force d'image et alors en établissant la conscience
vide, qui comme une vision qui englobe comme une
unité-image tout ce que nous avons traversé dans la vie
terrestre depuis notre naissance, depuis que nous sommes
entrés dans cette vie terrestre. Ce n'est pas comme
sinon dans le souvenir, où des réminiscences
individuelles surgissent de manière autonome ou par
effort, ce n'est pas comme cela que cette vie terrestre
passée se présente maintenant à l'âme, mais elle est
tout à coup contemplée comme un puissant tableau qui se
tient devant nous, non pas dans l'espace, mais dans le
temps. D'un seul coup, nous contemplons cette vie avec
le regard de l'âme, mais de la même manière qu'elle
intervient dans nos conditions de croissance, dans les
effets de force de notre corps physique. Nous nous
regardons tels que nous étions sur cette terre, en tant
qu'êtres pensants, ressentant, voulant, mais de telle
sorte que la pensée, le sentiment et la volonté se
condensent maintenant et s'organisent en même temps
dedans l'entité humaine. Nous voyons à travers notre vie
spirituelle-psychique comment elle est en liaison
directe avec le corporel. Nous renonçons à sonder, par
la spéculation philosophique, comment l'âme agit sur le
corps. Quand nous regardons l'âme, nous regardons aussi
comment, à chaque instant, ce qui nous apparaît ainsi
dans le tableau est intervenu dans notre vie physique
terrestre. Les détails seront à décrire dans les
prochains jours.
34
Le pas suivant doit maintenant consister à ce que, en
éliminant de notre conscience les représentations de
force que nous avons nous-mêmes introduites/transposées
en nous, nous renforcions de plus en plus ces
représentations de force. Nous les renforçons en
poursuivant ces exercices de plus en plus, comme nous
renforçons les muscles en les exerçant encore et encore.
Et en poursuivant ces représentations de la force, nous
parvenons à faire disparaître de notre conscience tout
ce tableau de la vie de l'âme auquel nous nous sommes
d'abord hissés, tout ce tableau de la vie de l'âme entre
notre naissance et le moment où nous nous trouvons. Cela
demande toutefois plus d'efforts que d'éliminer de pures
représentations image, mais on y parvient finalement. Et
si nous parvenons à évacuer de la conscience cette vie
propre que nous appelons notre vie intérieure dans
l'existence terrestre, de telle sorte que non seulement
notre conscience devienne vide des impressions
présentes, mais qu'elle devienne vide de tout ce que
nous considérons intérieurement comme étant dans un
deuxième corps, dans un corps plus subtil, mais qui
intervient dans nos rapports de croissance et de
mémoire, ce que nous vivons comme dans un homme plus
subtil, comme dans un homme éthéré, un premier homme
suprasensible, alors notre conscience, qui est
maintenant certes vide lorsqu'elle est pleinement
éveillée, mais qui a acquis une force intérieure plus
forte, pourra continuer à regarder dans le monde
spirituel.
35
Et elle peut maintenant regarder ce qu'était son propre
être spirituel avant de descendre des mondes spirituels
et d'âme pour une existence physique sur terre.
36
Maintenant, ce que nous appelons l'éternité de l'âme
humaine devient une vision, elle est sortie de la sphère
de la pure spéculation philosophique. Nous apprenons
maintenant à contempler un être purement spirituel que
nous étions dans un monde spirituel avant de descendre
pour nous revêtir d'un corps terrestre physique par la
conception, la vie germinale et la naissance.
37
Aussi fantastique que c'est déjà pour certains humains
du présent - même si cela a été acquis par une voie
aussi exacte que les représentations mathématiques -, ce
qui doit encore être dit maintenant peut paraître encore
plus paradoxal : non seulement sur l'âme lorsqu'elle
avait encore une existence spirituelle et psychique,
mais sur le concret de cette expérience. Il n'est
possible d'en parler que de façon allusive dans cet
exposé ; le reste sera dit dans les prochains exposés.
Ce qui doit être ainsi suggéré peut peut-être être rendu
compréhensible de la façon suivante.
38
Demandons-nous d'abord ce que nous regardons réellement
lorsque, dans notre vie terrestre ordinaire, nous
entrons en relation de réciprocité avec notre
environnement naturel en tant qu'être humain qui
connaît, qui comprend et qui perçoit. En fait, nous ne
regardons que le monde extérieur.
39
Cela ressort déjà de ce que j'ai mentionné au début de
cette journée. En fait, nous ne regardons que le monde
extérieur, le cosmos. Mais ce qui se passe à l'intérieur
de nous, nous ne le voyons qu'en le transformant en
quelque chose d'extérieur, en physiologie, en anatomie.
40
Même si c'est grandiose, nous ne voyons l'intérieur
qu'en le rendant d'abord extérieur et en faisant ensuite
les recherches comme nous avons l'habitude de les faire
sur les processus extérieurs. Mais il y a des ténèbres
en bas, dans la région où nous plongeons, où nous
sentons notre esprit-âme s'écouler vers le bas, dans les
organes. Dans la vie ordinaire, entre la naissance et la
mort, nous ne regardons au fond que ce qui est en dehors
de nous ; en regardant directement, nous ne pouvons pas
voir à l'intérieur de l'humain et voir comment le
spirituel d’âme intervient dans les organes du corps.
Mais celui qui est capable de regarder la vie d'une
manière un peu impartiale, du point de vue d'une vision
spirituelle telle que je l'ai développée, parviendra à
ce qui suit. Il dira : "La vue extérieure est déjà
grandiose et puissante, les lois que nous découvrons
dans le monde extérieur des étoiles, dans le monde
extérieur du soleil qui nous envoie lumière et chaleur ;
ce que nous vivons est grandiose et puissant, soit
lorsque nous ne faisons que regarder et que nous sommes
des humains entiers en regardant, soit lorsque nous
explorons scientifiquement ce qu'il y a comme lois,
lorsque le soleil nous envoie lumière et chaleur et fait
apparaître comme par magie le vert des plantes ; c'est
grandiose et puissant. Mais si nous pouvions voir à
l'intérieur de la structure du cœur humain, les lois
internes de ce cœur seraient plus grandes et plus
puissantes que celles que nous voyons à l'extérieur !
L'humain peut s'en douter avec sa conscience ordinaire.
Mais la science, qui repose sur une clairvoyance exacte,
peut aussi l'élever au rang de véritable résultat de
recherche. Elle peut dire : les changements dans le
cercle aérien nous paraissent grands et puissants ; et
il y a un idéal devant la science qui, ici aussi, verra
des lois plus grandes et plus puissantes ; mais ce qui
existe et se passe dans la construction et les fonctions
du poumon humain est encore plus grand ! Ce n'est pas la
taille qui compte.
41
L'homme est un petit monde face au grand.
42
Seul Schiller dit déjà : "Ami, le sublime n'habite pas
dans l'espace". - Il veut dire le sublime suprême. Ce
sublime suprême ne peut être vécu que si l'on en fait
soi-même l'expérience dans l'organisation humaine.
43
Entre la naissance et la mort, ce n'est pas annonce par
l'humain avec sa conscience ordinaire. Mais dans
l'existence/l'être dans lequel nous sommes avant de nous
unir à l'être corporel, dans l'être spirituel et
psychique, dans un environnement spirituel et psychique,
là repose tout de suite l'inverse. Comme ici le monde
intérieur de l'humain est sombre et que le monde
extérieur du cosmos est clair et sonore, ainsi nous est
sombre, dans la vie purement spirituelle et psychique,
avant notre incarnation sur terre, le monde cosmique
extérieur ; par contre, notre monde est alors
l'intérieur humain. Nous regardons l'intérieur de
l'humain ! Et en vérité, il ne nous apparaît pas plus
petit et plus violent que le cosmos nous apparaisse
lorsque nous le voyons à travers nos yeux physiques
pendant notre existence terrestre. Nous nous retrouvons
dans notre "monde extérieur", dans ce qui est la loi de
notre intérieur humain, de notre intérieur humain
spirituel et psychique, et nous nous préparons à devenir
des agents intérieurs de nos fonctions corporelles dans
le domaine spirituel et psychique, à devenir des agents
de ce que nous sommes entre la naissance et la mort. Ce
que nous serons entre la naissance et la mort est étalé
devant nous comme un monde ouvert, avant que nous ne
descendions dans cette existence terrestre physique.
44
Mes très chers présents ! Ce n'est pas de la
spéculation. C'est une vision immédiate qui résulte de
la clairvoyance exacte. C'est quelque chose qui, du
point de vue de cette clairvoyance exacte, nous conduit
un peu plus loin dans ce que nous pouvons appeler le
lien entre l'éternité humaine et la vie entre la
naissance et la mort - l'éternité humaine qui nous reste
cachée entre la naissance et la mort, et qui ne nous
apparaît que lorsque nous sommes capables de la
contempler dans l'état non encore incarné. C'est une
partie de l'éternité humaine elle-même qui est ainsi
explorée. Dans les langues modernes, nous n'avons même
pas de mot pour désigner cette partie de l'éternité
humaine. Nous parlons à juste titre d'immortalité ; mais
nous devrions aussi parler d'innéité/innatalité. Car
celle-ci se présente d'abord à nous comme une
connaissance immédiate.
45
C'est l'un des côtés de la clairvoyance exacte, l'un des
côtés de l'éternité humaine, de la grande énigme de la
vie psychique humaine, et donc de la question la plus
élevée de la psychologie absolument. L'autre côté
apparaît lorsque nous faisons ces autres exercices que
j'ai décrits hier comme exercices de la volonté, par
lesquels nous prenons en main notre volonté de telle
sorte que nous apprenions à nous servir de cette volonté
libre du corps, indépendamment du corps. J'ai expliqué
que ces exercices conduisent à devoir surmonter la
douleur et la souffrance à l'intérieur de l'âme, afin de
faire de cette âme, improprement parlant, tout à fait un
"organe des sens", proprement parlant, un organe de
vision spirituelle, de sorte que nous ne contemplons pas
seulement le spirituel, mais que nous le contemplons
dans son authenticité. Mais alors, lorsque nous
apprenons à vivre de cette façon, libres du corps, non
seulement avec nos pensées, mais avec notre volonté
même, donc toute notre entité humaine, libre du corps,
alors l'image de la mort apparaît devant la vision de
l'âme, de la façon que nous savons maintenant ce qu'est
l'expérience sans le corps : aussi bien dans la pensée
que dans la volonté et dans ce qui repose entre les
deux, dans le sentir. Nous apprenons à vivre sans le
corps de manière à puissance d'image. Cela nous donne
une image de la manière dont nous franchissons la porte
de la mort, de la manière dont nous pouvons nous passer
du corps dans la réalité et de la manière dont, en
franchissant les portes de la mort, nous arrivons à
nouveau dans la sphère spirituelle et psychique d'où
nous sommes descendus dans cette corporéité. Ce qui vit
en nous en tant qu'éternel, immortel, ne devient pas
seulement une certitude philosophique, mais une vision
immédiate. Par la formation de la volonté, l'autre côté
de l'éternité, l'immortalité, est révélée à la vision
psychique, tout comme l'innéité est révélée à la
formation de la pensée.
46
Mais alors, lorsque l'âme devient ainsi un organe de
l'esprit, c'est en fait comme si, dans une région
inférieure, on opérait un aveugle-né.
47
Jusqu'à présent, l'aveugle de naissance était habitué à
percevoir uniquement par le toucher ce qui, pour le
voyant, est le monde des couleurs. Il voit quelque chose
de tout à fait nouveau lorsqu'il a été opéré. Le même
monde dans lequel il vivait auparavant devient
maintenant un autre monde pour lui. Ainsi, pour celui
dont l'œil psychique est ouvert de la manière décrite,
cet environnement devient autre. Et je veux seulement
souligner aujourd'hui en rapport à un point, jusqu'où il
devient un autre.
48
Nous voyons sinon dans la vie, avec l'œil de l'âme non
ouvert, comment un humain vit par exemple, en
entreprenant d'abord les étapes de sa vie d'enfant, puis
en grandissant, en arrivant à un événement du destin de
sa vie : il rencontre un autre humain ; les âmes se
lient de telle sorte que les deux humains, par cette
liaison des âmes, lient leur destin l'un à l'autre,
poursuivent maintenant ensemble leur chemin de vie - je
ne veux, comme je l'ai dit, prendre en considération
qu'un seul événement. Nous sommes habitués, dans notre
conscience ordinaire, à considérer ce qui se produit
dans la vie comme une somme de coïncidences et plus ou
moins comme un hasard le fait que nous ayons été
finalement conduits à cet événement du destin, à cette
rencontre avec l'autre personne. Seuls certains hommes,
comme l'ami Knebel de Goethe, acquièrent, en quelque
sorte par leur âge, une sagesse intérieure. Il l'a dit
une fois à son ami Goethe : quand on regarde en arrière,
à un âge plus avancé, les étapes de sa vie, on y trouve
quelque chose qui semble être ordonné de manière
planifiée, de sorte que tout semble dès le départ si
germinal et que la suite se développe de telle manière
que l'on est conduit, comme par une nécessité
intérieure, vers ce qui apparaît alors comme un
événement du destin. Avec l'œil ouvert de l'âme, nous
voyons cependant une vie humaine qui se rapporte à la
vie que l'on regarde avec l'œil non ouvert, comme le
monde coloré se rapporte au monde purement palpé de
l'aveugle.
49
On observe comment, de la vie d'âme enfantine, du jeu
d'alternance de sympathie et d'antipathie, se
développent les premiers pas de l'enfant, comment alors,
jaillissant de l'être humain le plus intime, l'humain
lui-même, comme à partir de ses désirs les plus
intérieurs, dirige ses pas, comment il se conduit
lui-même vers l'événement du destin. C'est une
observation sobre de la vie.
50
Mais si l'on regarde la vie ainsi, alors cela se tient
devant nous comme quelque peu la vie d'un vieillard :
nous ne dirons pas que la vie du vieillard serait "là en
soi et pour soi" ; par la logique, nous savons ramener
la vie du vieillard à une vie d'enfant ; par ses propres
particularités, nous devons la ramener à une vie
d'enfant. Ce que la pure logique fait pour la vie des
vieillards, la contemplation le fait pour la vie humaine
en général, par la clairvoyance exacte : si nous
regardons vraiment la vie telle qu'elle se développe à
partir des aspirations les plus intimes de l'âme, alors
nous devons la retracer en regardant. Et nous arrivons
alors à des vies terrestres antérieures, au cours
desquelles s'est préparé ce qui se développe dans le
présent sous forme d'aspirations de l'âme, ce qui
conduit ensuite à nos activités, et ainsi de suite.
51
Aujourd'hui, je n'ai pu que suggérer que ce n'est pas
une quelconque fantaisie, mais un chemin très exact qui
mène à une telle observation globale de la vie, qui
pénètre en fait, par une science de l'âme développée,
dans ce qu'il y a d'éternel dans la nature humaine. Mais
alors, sur un tel sous-sol, qui peut encore paraître
abstrait à certains, se dresse quelque chose qui devient
maintenant une certitude, quelque chose qui jaillit de
la connaissance qui nous convient actuellement en tant
qu'humains modernes et qui offre une base de
connaissance pour une véritable piété intérieure, pour
une véritable vie religieuse intérieure.
52
Celui qui a une fois envisagé, et d'ailleurs je pense
maintenant le mot "envisager" au sens littéral, celui
qui a contemplé comment l'âme individuelle se conquiert
détachée du corps pour entrer dans un royaume spirituel
psychique/d'âme, celui-là regarde aussi notre vie
sociale autrement. Il regarde, équipé/armé en sa
mentalité, comment se forment parmi les humains des
amitiés, des rapports d'amour, d'autres pendants sociaux
; il regarde comment d'âme à âme se trouvent à partir de
la famille, à partir d'autres communautés ; il trouve
comment la réunion physique transmet la communion
psychique, l'empathie psychique et la vie en commun ; il
sait maintenant que, justement ainsi que le corps se
détache de l'âme individuelle, ainsi les corporéités et
les événements terrestres se détachent des amitiés, des
pendants/rapports d'amour, et il voit comment ce qui est
devenu d'âme d'humain à humain se prolonge dans un monde
spirituel d'âme, où cela peut aussi être vécu
spirituellement-psychiquement.
53
Et il peut alors être dit, maintenant sur une base de
connaissance et non de croyance que les humains se
trouvent à nouveau ensemble en franchissant la porte de
la mort. Et tout de suite comme dans le monde spirituel
le corps tombe comme obstacle à la vision du spirituel,
de même tout obstacle à l'amitié et à l'amour disparaît
maintenant dans le monde spirituel. Les êtres humains y
sont plus proches les uns des autres que dans la
corporéité. Une connaissance qui peut encore paraître
abstraite en ce qui concerne la vraie psychologie
culmine dans ce sentiment religieux, dans cette vision
religieuse, sans que la vision du monde à partir de
laquelle je parle ici veuille toucher à une quelconque
confession religieuse. Elle peut être tolérante, elle
peut reconnaître pleinement la valeur de chaque
confession religieuse, elle peut aussi la pratiquer ;
mais en même temps, en tant qu'auxiliaire de la vie
religieuse, elle apporte une base de connaissance à
cette vie religieuse.
54
Maintenant avec cela, je voulais aujourd'hui seulement
exposer quelques principes fondamentaux sur le rapport
entre une vision du monde moderne et spirituelle et la
théorie de l'âme. Je sais peut-être mieux que maints
adversaires tout ce qui peut encore être objecté
aujourd'hui lorsque les débuts d'une telle vision du
monde sont présentés de cette manière. Mais je crois
aussi savoir que les aspirations à une telle science de
l'âme, même si elles sont tout à fait inconscientes,
sont aujourd'hui présentes chez d'innombrables âmes, de
sorte que cela doit être dit toujours et toujours à
nouveau : de même qu'il n'est pas nécessaire d'être
peintre pour ressentir la beauté d'un tableau, de même
il n'est pas nécessaire d'être soi-même chercheur en
esprit - bien qu'on puisse le devenir à un certain degré
- pour pouvoir vérifier si ce que je dis ici est vrai.
Si l'on peut ressentir la beauté d'un tableau sans être
soi-même peintre, on peut aujourd'hui, avec le sain bon
sens/raison analytique humaine ordinaire, envisager ce
que dit l'explorateur/le chercheur spirituel de l'âme.
55
Que l'on puisse l'envisager, je crois l'avoir d'autant
plus confirmé que je crois reconnaître combien les âmes
ont soif d'un approfondissement de l'enseignement sur
l'âme, des grandes énigmes existentielles de l'être de
la vie en rapport avec l'âme, comment effectivement ce
qui est tenté avec une façon de voir moderne du monde,
telle qu'elle a été esquissée ici, constitue aujourd'hui
la poussée/l'envie d'innombrables humains, qui ne savent
même pas dans leur conscience ordinaire, comment elle
constitue la douleur, la souffrance, la privation, le
désir d'innombrables personnes, de tous ceux qui pensent
sérieusement ce que nous devons trouver comme forces
ascendantes par rapport à tant de forces descendantes
présentes dans notre présent.
56
Et aujourd'hui, quiconque parle d'une vision du monde
moderne doit en être conscient : il doit parler, penser
et vouloir en accord avec ce à quoi notre époque si
grave aspire dans les âmes, même si c'est souvent de
manière inconsciente. Et je crois - permettez-moi de
conclure par là - que c'est précisément dans des
approches de la vision du monde telles que je les ai
développées aujourd'hui que réside quelque chose de ce à
quoi aspirent de nombreuses âmes aujourd'hui, parce
qu'elles en ont besoin comme contenu spirituel, comme
vie spirituelle vivante pour le présent et pour l'avenir
proche.
57
58
Il s'agit à nouveau d'un chercheur récent de l'âme, qui
a longtemps vécu et travaillé ici à Vienne, et qui sera
inoubliable pour tous ceux qui se sont assis devant lui
sur les bancs de l'école ici à Vienne, comme je le fais
moi-même en m'adressant à vous. C'est un chercheur
moderne de l'âme qui l'a dit dans le premier volume de
son ouvrage inachevé sur la psychologie : Que pourrait
nous apporter toute science de l'âme, si elle nous
éclairait, que ce soit, j'ajoute, par voie expérimentale
ou non, sur la manière dont les représentations se lient
ou se délient, sur l'action de l'attention, sur la
manière dont la mémoire se forme dans la vie entre la
naissance et la mort, et ainsi de suite, si nous
devions, précisément à cause du caractère scientifique
de cette science de l'âme, qui veut imiter la science de
la nature, renoncer à reconnaître quel est le destin de
l'âme humaine lorsque le corps humain se décompose en
ses éléments ? Ce n'est pas, mes très chers présents, un
fantaisiste qui a dit cela, mais le penseur rigoureux
Franz Brentano, qui a fait de l'étude de l'âme la tâche
essentielle de sa vie et qui a voulu travailler dans
l'étude de l'âme de la manière qui convient à la méthode
scientifique rigoureuse des temps modernes.
|
mwhook="">
|