"laïcité"

Institut pour une triarticulation sociale
(contenu spécifique au site français)
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création (?) : 13/01/2019
m. à j. : 20/09/2021
  première mise en ligne : 20/06/2024

La présente page est à considérer, plus que d'autres, comme un "travail en progrès" (work in progress) destiné à évoluer et s'enrichir dans la durée.
Voici, plus de 10 ans, très peu de temps après la création du site, le thème a été listé comme devant faire l'objet d'une page thématique : qu'est-ce que la triarticulation pourrait apporter à la compréhension d'un phénomène apparemment très français ?
Il fait en quelque sorte partie du récit national, de ce que "la France" a (ou aurait) apporté (ou à apporter encore) au Monde dans la lignée d'une contribution historique se voulant "universelle". Alors que dire de le confronter aux éléments de triarticulation. Cette part d'anthroposophie qui est elle-même soumise globalement, particulièrement en France, au "bashing" de certains ?
Mais peut-être que justement, n'avoir pas  vraiment fait cela plus tôt, y serait peut être aussi pour quelque chose ?

Car en effet, chercher à la comprendre sous l'angle de ce qu'apporte l'anthroposophie, conduit l'étude à l'histoire que R. Steiner classe d'abord parmi les sciences du social et en même temps à l'approche triarticulée de la vie sociale où justement un pas plus global d'émancipation que la laïcité est proposé. Un pas plus social aussi. L'anthroposophie elle-même sort alors, par les moyens que lui proposent une démarche spirituelle-scientifique, de son quasi cantonnement au sacré intérieur de vie de l'esprit face à la "Création" (devenant incompréhensible à la plupart des tenants ordinaires de la laïcité malgré toutes ses réalisations pratiques), cultive aussi un mode de droit, comme "juridique" bien délimité, bien à sa place, sans volonté hégémonique sur les autres domaines, et une approche économique de répartition associative (apportant alors, avec ces deux dernières, comme un début de réponse à une aspiration humaine générale plus profonde et globale que d'en rester à la trêve dans une guerre idéologique des clans d'alors).

"laïcité"

✰ De dictionnaires :

Système où il y a séparation de l’État et de l’Église, celle-ci n’exerçant aucun pouvoir politique, notamment en matière d’éducation.

"laïque"
Qui n’est pas membre du clergé. Bénévoles, enseignants laïques.
Qui ne relève pas de l’Église ou du clergé.
École laïque. Relatif à la vie civile (par opp. à religieuse). Habit laïque.
Qui n’est pas d’origine religieuse. Tradition, coutume laïque.

Antonymes de "laïque"
clérical, ecclésiastique, religieux.
confessionnelle (école).

✰ De lexiques :

Dans la traduction de l'allemand vers le français, ou en fait surtout du français vers l'allemand, on est amener à constater qu'il n'y a pas vraiment de mot allemand pour cela (ce qu'on pressent peut être quand on parle de "laïcité à la française". Comme si elle n'était pas un sujet de la même façon ailleurs ?)


laïcité [laisite] SUBST f

laïcité :     Trennung f von Kirche und Staat (séparation d'Eglise et Etat)

laïcité :     Laizismus m fachspr (Laïcisme, language spécialisé)

laïcité de l'enseignement :     religiöse Neutralität (neutralité religieuse)
   
la laïcité [RELIG.]      religiöse Neutralität des Staates (neutralité religieuse de l’État)
   
la laïcité [RELIG.]      Trennung von Kirche und Staat (séparation d’Église et État)
   
la laïcité [RELIG.]       der Laienstand  pl. : die Laienstände (L'état -social- de laïque)
   
la laïcité [RELIG.]       das Laientum  pas de plur. ( la "laïcitude"...)
   
la laïcité [RELIG.]       die Laizität   - weltanschauliche Neutralität des Staates (neutralité de vision du monde de l’État)

✰ D'éléments de conversations régulières en 1921 autour de la problématique de ce qu'on appelle la "croissance" dans les discours autour de l'économie (avec quelques précisions plus récentes - 2024).

Jeudi 2 septembre 2021 : (r,t,mn,f)
- r : clarifier pays, état, nations, empires, peuples... nationalisme... (patriotisme ?)
- f : "génie" de la nation et état chez W. von Humbold (Essai sur les limites de l'efficacité de l’État)
Bidar :  Génie de la France tiens, tiens...
- mn : France comme ouverture mariale (?)   La figure de Marianne ?  Terre d'accueil ?
- Universalisme... et colonisation ?   Guerre au nom des droits de l'homme ?
- t : Plusieurs laïcités... de celle de l’État non orienté religieusement/spirituellement (garantie des pratiques, de l'expression y compris publiquement) à celle "interdisant" le religieux jusque dans l'espace public ? Le problème de l'école... signes religieux.
- f & r : L'image proposée par RS : révolution > âme sans corps puis Napoléon > corps sans âme ?

Jeudi 9 septembre 2021: (r,t,f,m)
Les points précédents ont été repris. Manquait cependant le regard de mn.

Retour sur l'ingérence humanitaire ? Des guerres au nom des droits de l'homme ? L'empire colonial français ?

Les signes religieux interdits pour les usagers de l'école alors qu'ailleurs ils ne le sont que pour les fonctionnaires ? Vu comme une offense à un enseignement "neutre" ? Les interprétations plus récentes tendent à être plus anti-religieuses... avec des vue plus ciblée sur l'Islam ?

RS et les deux courants d'émancipation hors de la théocratie (vie de l'esprit des origines).
Cet aspect historique de l'émergence des domaines est peu connu dans l'espace francophone :
- la noblesse se constituant (face aux clercs) en royauté/royaume (invention de la notion d’État (unitaire) et d’État-nation - cf Louis XIV peut enfin dire : "l’État c'est moi")
- elle est bousculée ensuite (Révolution française) par les habitants des villes et bourgs (nés entre-temps - bâtisseurs de cathédrales) par institution d'un ordre de droit unique pour tous (citoyenneté - égalité) abolissant ainsi l'ancienne tripartition (platonicienne) en "états" sociaux (religieux/enseignant - défense/politique - "nourricier" - tiers-état) qui deviendront la future bourgeoisie d'abord commerciale, puis industrielle de l'économie moderne de division/partage du travail (la vie de l'économie de RS en triarticulation).

Focus sur le période révolutionnaire
- substitution du divin par l'humain encore balbutiant > conversion du calendrier "chrétien" (des saints et fêtes) en événements naturels (ex du nom des mois - Ventôse) , besoin de culte : celui d'un "Être Suprême" (plus abstrait ?)
L'époque semble être encore à aborder ce qui deviendra ensuite objet de science sociale par un symbolisme philosophico-religieux (Liberté - Egalité - Propriété d'abord, puis un peu plus tard : Fraternité).

- contrat social : Rousseau, Hobbes (sécuritaire aliénant les libertés sur les autres état de nature chacun contre chacun) et Loke  (garantir les droits naturels : liberté et propriété privée - voir a ce sujet comment Steiner situe ensuite le courant du droit naturel dans les conceptions sur le droit - 10e conf. GA083 e. a.)
f : la propriété a d'ailleurs précédé la fraternité dans la devise attribuée à la Révolution.
Intéressant aussi est que RS caractérise justement sa "vie de l'économie" comme celle régie par des contrats ( alors que sa "vie de droit" gère par des lois) et il semble bien que lorsqu'il parle de social voire d'organisme social, il faille en réalité comprendre en de nombreux cas : vie de l'économie.

La suite de l'échange a surtout navigué dans une recherche de clarification entre vie de de l'esprit (moderne/future) et vie de droit démocratique à distinguer correctement. Ce qu'au tournant du siècle dernier, N. Perlas tente de populariser par son concept de société civile (comme "3e pouvoir" face à celui des appareils politiques (états) et des groupes "économiques" souvent internationaux) sans pour autant parvenir pleinement à cette distinction telle que RS la propose.
Cette discussion n'était pas, tout au long, sans rapport à celle de la problématique française de laïcité.
Car après tout, n'est ce pas la même question :  sortir de deux dualismes, le politique-religieux et l'écomomique-démocratique ?

Jeudi 16 septembre 2021 :
Regard rétrospectif. Peut-être faudrait ils séparer le thème de nationalisme de celui de la laïcité. Comparaison de la démarche en ce qui concerne la vie de l'état et la religion, plus largement chez RS la vie de l'esprit selon ses mémorandums et ensuite. La laïcité dans les différents pays (wikipédia). Retour sur les Lumières, les écoles du droit naturel, historique/positif et le droit qui "naît avec moi" (Référence à Novalis ?)
L'état de la révolution, le droit naturel voit encore l'être humain comme à éduquer/dresser
Le problème de la liberté intrinsèque à la triarticulation mène à la question de son financement économique via le soutien au revenus (déductions fiscales) et la vie associative subventionnée. S'en suit une information et des échanges sur l'accès au revenus et les problématiques liées au revenus et à l'organisation de l'économie chez RS. Cela peut sembler ne plus rien avoir à voir avec nationalisme et laïcité, mais répond cependant à des vues triarticulées sur la question.

Mardi 21 septembre : (la prise de notes semble en être resté là)


✰ dans le leg de Rudolf Steiner :

Héhé ! Rencontré en travaillant sur "croissance"

https:\\www.triarticulation.fr\Institut\FG\SamF\01332a187190197730101919.html National nous le devenons en ce que le nationalisme jaillit de notre nature personnelle propre. Le nationalisme est une fleur de la croissance de l'humain individuel, le sang commun avec sa race ou attaché par une autre appartenance à son peuple. Nationalisme croit avec l'humain. Il l'a, il pousse dedans, voudrais - je dire, comme s'il y croissait en un corps de grandeur précise.


GA188 p.165-166 Dornach, le 24 janvier 1919 GA188 p.165-166 Dornach, 24.Januar1919
Chaque école qui est immédiatement sous le pouvoir de l'État seul est une institution impossible. Il n'est pas nécessaire d'y voir clair si l'on est myope, mais il s'agit néanmoins d'une institution impossible qui conduit de proche en proche au malheur. Chaque entreprise qui va au-delà de la simple réglementation, qui veut être productive, est, si elle est propulsée par l'État, une calamité/un malheur. C'est ce dont il s'agit. Vous ne pouvez rien verser dans les poumons, pas même de l'eau, si vous avez soif. Si ça se passe seulement une fois, alors vous voyez le malheur que ça occasionne. Mais aujourd'hui, on verse dans ce que seulement la régulation législative de l'étant-là devrait prendre en charge, toutes  les entreprises économiques possibles et même les entreprises de la vie spirituelle. Aujourd'hui, on est même considéré comme assez tordu si l'on clarifie la seule chose élémentaire, fondamentalement correcte, dans ce domaine. Eh bien, les partis radicaux vont  encore aussi loin : la séparation de l’Église et de l’État, ils sont toujours d'accord avec ça.
Ils veulent séparer cette partie de la vie spirituelle, l'église, de l'État, car ils espèrent qu'alors les humains n'auront donc quand même seulement de l'intérêt pour l'étatique. Alors, de cette manière, sur cet intelligent chemin détourné, l'église dépérira entièrement. Mais si l'on attendait de ces mêmes personnes qu'elles fassent ce qui est nécessaire, c'est-à-dire qu'elles laissent avant tout l'école à elle-même, afin que  la vie spirituelle puisse donner en retour sa productivité, alors elles s'y opposeraient très résolument. Mais chaque institution qui interfère avec la vie spirituelle du point de vue de la réglementation doit nécessairement conduire à la stérilité, à l'infertilité. Et justement ainsi, cela doit être faux pour chaque initiative qui est nécessaire à la vie économique, si la pure vie réglementaire/de régulation y intervient. La police, le service de sécurité, tout ce qui est droit sociétal - pas le droit privé et pas le droit pénal, qui appartient au troisième membre, à la vie spirituelle - appartient au système de réglulation. Tout ce qui est système économique est un système en/pour soi, qui doit avoir une articulation/un membrement corporatif, semi/demi-personnel. Et tout ce qui est vie spirituelle doit être placé sur l'individualité humaine et ne peut jamais, jamais prospérer si ce n'est placé sur l'individualité humaine. L'individualité humaine dans sa production spirituelle est pour l'État très exactement ce que sont les aliments pour les poumons et le cœur, qui doivent passer par l'estomac et non directement dans les poumons et le cœur. (trad. FG)
Jede Schule, die unmittelbar nur unter der Gewalt des Staates steht, ist eine unmögliche Einrichtung . Das braucht man nicht zu durchschauen , wenn man eben kurzsichtig ist, aber trotzdem ist das eine unmögliche Einrichtung, die nach und nach zum Unheile führt . Jede Unternehmung , die das bloß Regulierende hinausgeht, die produktiv sein will, ist, wenn sie vom Staate betrieben wird, Unheil. Das ist es, worauf es ankommt. Sie können in die Lunge nichts hineingießen, nicht einmal Wasser, wenn Sie Durst haben. Wenn es einmal passiert, dann sehen Sie, was das für Unheil anrichtet. Aber heute gießt man in dasjenige, was nur die gesetzliche Regulierung des Daseienden übernehmen soll, alle möglichen Wirtschaftsunternehmungen hinein und auch sogar die Unternehmungen des geistigen Lebens. Man wird heute sogar als ziemlich verdreht angesehen, wenn man das einzig Elementare, fundamental Richtige auf diesem Gebiete klarlegt. Nun, die radikalen Parteien, so weit gehen sie noch: Trennung von Kirche und Staat, darauflassen sie sich noch ein.
Diesen Teil des geistigen Lebens, die Kirche, wollen sie unter Umständen vom Staate trennen, weil sie dann hoffen, daß die Menschen ja doch nur Interesse für das Staatliche haben. Dann wird die Kirche auf diese Weise, auf einem klugen Umwege, ganz absterben. Aber wenn man denselben Leuten zumuten würde, was notwendig ist: daß vor allen Dingen die Schule auf sich selbst gestellt wird, damit das geistige Leben seiner Produktivität zurückgegeben wird, dann würden sie sehr entschieden widersprechen. Jede Einrichtung, die von der Regulierung aus in das geistige Leben eingreift, muß aber notwendig zur Unfruchtbarkeit, zur Sterilität führen. Und ebenso muß es für jene Initiative falsch sein, welche zum wirtschaftlichen Leben notwendig ist, wenn das bloße Regulierungsleben da eingreift. Polizei, Sicherheits dienst, alles das, was das gesellschaftliche Recht ist - nicht das Privat recht und nicht das Strafrecht, das gehört zum dritten Gliede, zum
geistigen Leben -, gehört zum Regulierungssystem. Alles das, was Wirtschaftssystem ist, ist ein System für sich, das muß eine korporative Gliederung haben, halbpersönlich. Und alles, was geistiges Leben ist, muß auf die menschliche Individualität gestellt werden und kann nie und nimmer gedeihen, wenn es nicht auf die menschliche Individualität gestellt wird. Die menschliche Individualität in ihrer geistigen Produktion ist für den Staat ganz genau dasselbe, was für Lunge und Herz die Nahrungsmittel sind, die durch den Magen gehen müssen und nicht direkt in die Lunge und in das Herz.
GA330 p.323-324,  Stuttgart, 19. juin 1919
Les taches des écoles et l'organisme social triarticulé.
Conférence devant l' "Association des jeunes enseignants et enseignantes"
D1E AUFGABEN DER SCHULEN
UND DER DREIGLIEDRIGE SOZIALE ORGANISMUS
Vortrag für den «Verein jüngerer Lehrer und Lehrerinnen»
Il y aurait alors beaucoup à dire sur la question de la séparation de l'Église et de l'État. Historiquement, il est vrai que pendant de longues années, il ne pouvait être autrement que l'école soit, d'une certaine manière, un appendice de l'Église. À l'époque moderne, l'État a eu pour bonne mission/tache de détacher l'éducation de l'Église et de la placer sur son propre terrain. Mais aujourd'hui, nous nous trouvons à nouveau dans la nécessité d'améliorer ce qui est attaché à l'école, dans la mesure où elle est devenue dépendante de l'État, en plaçant l'école sur son propre sol. Que ces choses peuvent très facilement être traitées de manière unilatérale par l'agitation, on ne devrait pas ignorer aujourd'hui. J'entends quand même dans de nombreux discours sur ces sujets quelque chose qui n'est pas tout à fait objectif. Il faut quand même en être conscient : Nous ne devons pas arriver à une uniformisation de la vie de l'âme humaine par une quelconque forme de pédagogie du futur ou de constitution d'école du futur. Nous ne pouvons pas considérer quelque chose comme la seule vision valable en ce qui concerne l'âme et l'esprit et exiger qu'elle soit enseignée aux enfants. Nous devons aussi pouvoir nous mettre à la place/ nous transposer dans les âmes d'humain pensant et sentant autrement. Il s'agit de ne pas avoir peur lorsque, par exemple, des parents catholiques demandent que leurs enfants reçoivent aussi un enseignement religieux catholique. On n'a pas besoin d'avoir peur d'une autre vision du monde si l'on a son propre enthousiasme et sa propre force pour une vision du monde. Ces choses doivent pouvoir se développer dans la libre concurrence des esprits, mais en tout cas pas par la légalité étatique. S'il est dommageable qu'une Église soit transformée en Église d'État par une légalité étatique et qu'elle bénéficie ainsi de la préférence de l'État, il est tout aussi dommageable qu'une Église soit persécutée. Aucune sorte de constitution d'âme ne devrait être persécutée ou protégée par la légalité étatique. Et celui qui commence par cette idée et qui y réfléchit suffisamment trouvera déjà qu'il est en effet nécessaire de placer la vie de l'esprit, et en particulier le système d'école et d'enseignement son propre sol.

Ce qui a été dit sur le fait que l'autorité exercée par le maître ne doit pas être maintenue pour toute la vie, mais que le jeune doit en être libéré, ....

intéressante suite sur la question de l'autorité dans la société.
Dann wäre viel zu reden über die Frage der Trennung von Kirche und Staat. Historisch ist es ja so, daß es lange Zeiten hindurch einfach nicht anders sein konnte, als daß die Schule in einer gewissen Weise ein Anhängsel der Kirche war. Der Staat hatte seine gute Aufgabe in der neueren Zeit darin, daß er das Erziehungswesen loslöste von der Kirche und auf eigenen Boden stellte. Jetzt aber sind wir wieder in die Notwendigkeit versetzt, dasjenige, was der Schule anhängt, indem sie abhängig geworden ist vom Staat, dadurch zu verbessern, daß wir die Schule auf ihren eigenen Boden stellen. Daß diese Dinge sehr leicht einseitig agitatorisch betraditet werden können, sollte man eigentlich heute nicht verkennen. Ich höre doch in sehr vielem, was über diese Dinge gesprochen wird, heute etwas heraus, was nicht ganz sachlich ist. Man muß sich doch auch darüber klar sein: Zu einer Uniformierung des menschlidien Seelenlebens dürfen wir durch keine Art von Zukunftspädagogik oder Zukunftsschulverfassung irgendwie kommen. Wir dürfen nicht etwas als allein gültige Anschauung in bezug auf das Seelisch-Geistige betrachten und verlangen, daß es den Kindern beigebracht werden soll. Wir müssen uns auch in die Seelen anders denkender und fühlender Menschen hineinversetzen können. Da handelt es sich durchaus darum, daß man sich nicht davor fürchtet, wenn zum Beispiel katholische Eltern verlangen, daß ihre Kinder auch katholischen Religionsunterricht bekommen. Man braucht sich nicht davor zu fürchten, wenn man selber nur stark auf eigenem Boden steht. Gerade so, wie man sich nicht zu fürchten braucht vor irgendeiner anderen Weltanschauung, wenn man den eigenen Enthusiasmus und die Kraft für eine eigene Weltanschauung hat. Diese Dinge sollen im freien Geistes -Wettstreit sich ausbilden können, aber jedenfalls nicht durch staatliche Gesetzmäßigkeit. So schädlich es ist, wenn durch eine staatliche Gesetzmäßigkeit eine Kirche zur Staatskirche gemacht wird und ihr dadurch der Vorzug des Staates zuteil wird, ebenso schädlich ist es auch, wenn eine Kirche verfolgt wird. Keinerlei Art von Seelenverfassung sollte durch Staatsgesetzlichkeit irgendwie verfolgt oder
protegiert werden. Und wer bei diesem Gedanken anfängt und ihn in ausreichendem Maße durchdenkt, der wird schon finden, daß es in der Tat notwendig ist, das 'Geistesleben und insbesondere das Schul- und
Unterrichtswesen auf seinen eigenen Boden zu stellen.

Was darüber gesagt worden ist, daß die Autorität, die der Lehrer ausübt, nicht für das ganze Leben erhalten bleiben soll, sondern daß der junge Mensch davon frei werden soll, ....
GA143, p. 247 - une note
GA143 p. 247
Calviniste : partisan de Jean Calvin (1509-1564), réformateur suisse et défenseur de la doctrine de la prédestination. Calvin exigeait la séparation totale de l'Église et de l'État.
Calvinist: Anhänger von Johannes Calvin (1509-1564), schweizerischer Reformator und Verfechter der Prädestinationslehre. Calvin forderte die gänzliche
Trennung von Kirche und Staat.


Mercredi 19 juin 2024 :
exposé de t dans le cadre d'un article en préparation, puis échange avec des participants travaillant régulièrement la triarticulation.
Retenu parmi eux :
- le ravivement actuel par l'attribution de guerres à des questions religieuses par des communautés
- le phénomène de sécularisation (dont la recherche de laïcité serait une expression) et qu'on observe lui partout (une très bonne suggestion ! - voir page dédiée)
- essayer de comparer la séparation de l’Église et de l’État ainsi que passage du système scolaire hors de la religion dans d'autres pays et cultures.
- la comparaison des possibilités de liberté d'association - à but non lucratif - (préalable à la séparation de l’Église et de l’État en France ?) entre, par exemple,  l'Allemagne et la France en terme d'encadrement par la loi (la pleine personnalité juridique via l'inscription au tribunal -justice- ou la "petite" personnalité juridique par la déclaration en Préfecture -exécutif- comme aussi la possibilité faite ou non aux permanents de se rémunérer tout en s'administrant eux-mêmes).

Plus personnel :
Il serait finalement excessivement restrictif de voir dans le phénomène de laïcité, un début de triarticulation sociale (bien qu'un courant d'évolution commun plus profond puisse probablement être un jour identifié).

Cela surtout parce qu'il se focalise sur le rapport d'un courant d'émancipation de la pensée (rationalité, montée de la pensée de science de la nature > "lumières")  à une conception religieuse du monde devenue dogmatique avec le temps et portée par une seule institution dans le pays (alors que par exemple, la culture germanophone fait l'expérience de deux approches religieuses elles-même sinon opposées, au moins rivales et implantées politiquement de manière plus équilibrée (après une guerre de trente ans) que le catholicisme face au protestantisme en France). L'espace pour l'individu ambitionnant de penser par lui-même n'est alors plus aussi fermé que ce qui conduira à la "laïcité" de la fin du 19e siècle.

Le concept de triarticulation appliqué au social est formulé en réalité après la mise en place de la laïcité par des lois.
Pour le faire comprendre, son promoteur emprunte notamment au courant de l'idéalisme allemand. Celui-ci prolonge en quelque sorte lui-même son attrait pour la périodes européenne des "lumières", par un début de perception des lacunes de celles-ci et l'exploration ( bien que déjà alors que son temps était aux "feux rougeoyants du crépuscule") de nouvelles pistes (Goethe, Schiller, W. von Humboldt et d'autres).
La triarticulation permet de constater (environ un siècle plus tard donc) un certain besoin d'évolution à séparer (en fait plus exactement autonomiser) non pas seulement la petite partie religieuse (institution : l’Église) de toute la vie sociale visant à aider les humains à développer, entretenir, voire restaurer leurs facultés tant corporelles que de connaissance, mais bien son ensemble (donc aussi, par ex., les institutions de la pensée scientifique, les établissements de rétablissement de la santé, etc... mais aussi -plus difficile à comprendre- la gestion des moyens de production) de deux autres réalités fonctionnelles que sont justement la vie de droit ou politique (institution : l’État) et la vie des échanges économiques (dont l'institution "phare" se cherche encore).

Vu sous cet angle, la séparation Église-État, peut apparaître davantage comme l'aboutissement d'une rivalité de deux conceptions du monde pour la maîtrise des consciences (via l'école principalement à cette époque). Cela exacerbé par le truchement (l'instrumentalisation ?) des deux institutions principales dans la société d'alors. Et cela dans un mode de conscience au fond encore relativement proche (vie religieuse juridicisée - indice : jugement dernier - et pensée symbolique - on donne même des représentations corporelles à des vertus). L'une arrivant à un certain déclin, l'autre à une certaine apogée. Le tout encore en l'absence de science du social - encore embryonnaire.

Il semble bien que démêler ces processus historiques devrait convoquer aussi l'approche historique de RS dans le sens de cette question : de quoi cette laïcité française serait-elle en fait le symptôme dans l'histoire de l'évolution de l'humanité ?
Très probablement plus aujourd'hui quelque chose qui justifierait le quasi "culte" national qui lui est faite bien que ce fut jadis un grand pas en avant, mais aussi le début d'une autre tentative de domination.