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Sécularisation,
comme piste sur le thème de la laïcité ?

Le moins qu’on puisse dire à la lecture de cette collection de l’usage que R. Steiner fait du terme, c’est que celle-ci est un phénomène bien antérieur à l’idée même de laïcité comme séparation de l’Église et de l’État. On retrouve là plutôt cette polarité religieuse (au sens large, puisque même antérieure au monde des confessions qui succéda au monde des anciens mystères) entre réalité cultivée intérieurement et/voire partagée socialement, et affaires du monde ou de la société proprement dit.

Mis en relation à l’émergence successive des trois domaines sociaux de la façon de voir par la triarticulation dans notre ère historique, on pourrait dire que toutes les institutions des deux premiers oscillent finalement entre les deux premiers. La romanisation de la vie religieuse dans l’Église catholique semble bien vécue comme sécularisation par d’autres accordant plus de place à une vie « intérieure ». Tous souffrent cependant de ne pouvoir vraiment distinguer clairement. Tout cela avant que surgisse la question sociale dont le prolétariat sera le symptôme comme d’une entrée en scène d’un possible troisième tout économique. Et là, ne pourrait-on dire qu’on passe à tout autre chose que la sécularisation ?

Du 12 au 15 décembre 1919,  Rudolf Steiner tient un cycle de 4 conférences qui a été intitulé : - "Les mystères de la lumière, de l'espace, de la Terre et leur contre-reflet dans les trois courants de la civilisation matérialiste" (4 dernières conférences de GA194, volume dit de la « Mission de Michaël ») où il élargit encore plus dans le temps historique d'évolution.

Ne pourrait-on faire l’hypothèse que la sécularisation serait comme la friction du premier courant (repris par le christianisme d'origine non encore romanisé-judaïsé) au second cherchant encore à se constituer en tant que tel - avec déjà un bref raccord au troisième en approche (mention de la bourgeoisie aussi en lutte avec les princes politiques – et cela encore sur un mode politique aussi à défaut d'une pensée purement économique actuellement encore hors conscience triarticulée (en 2024) - Doit-on alors voir ses embryons comme une vision du monde social vu à partir de ce qui s’apprend à l’économie moderne (des théories économiques au libertarianisme comme menace d’application aux trois domaines) ?

Une sécularisation inversée ?

F.G., 21/06/2024

Les extraits sont par ordre historique


GA051 – Extraits du cours d'histoire donné au centre de formation des travailleurs à Berlin en mars 1901


[… 143-144] L’Église, en s'alliant avec les puissances extérieures, a dû se matérialiser, elle a dû recourir à la sécularisation de sa doctrine et de tout son être. Dans les temps les plus anciens, jusqu'au XIIe siècle, il n'y avait rien de plus sublime et de plus solennel pour le chrétien que le repas du soir/la Cène. Il devait être un sacrifice de souvenir reconnaissant, un symbole pour l'intériorisation du christianisme. C'est alors qu'est apparue cette sécularisation, cette incompréhension à l'égard de tels faits élevés et spirituels, avant tout à l'égard des fêtes. Au IXe siècle, dans le pays des Francs, à la cour de Charles le Chauve, vivait un moine chrétien irlandais très important, Scot Erigena, dans le livre duquel nous trouvons "De la division de la nature" une abondance d'esprit et de sens profond, bien sûr pas de ce que le XXe siècle entend par science. Il a dû lutter contre une tendance hostile de l’Église. Il défendait l'ancienne doctrine selon laquelle la Cène signifiait la sensorialisation imagée du sacrifice suprême/le plus haut. Une autre, matérielle saisie/conception existait et était protégée par Rome, selon laquelle le pain et le vin se transforment réellement en chair et en sang. Sous l'influence de la matérialisation en cours, le dogme de la Cène a vu le jour, mais ce n'est qu'au XIIIe siècle qu'il est devenu officiel. […

Die Kirche, die sich mit den äußeren Mächten verbündete, mußte sich vermaterialisieren, sie mußte dazu greifen, ihre Lehre und ganzes Wesen zu verweltlichen. Es gab in den ältesten Zeiten bis zu dem 12. Jahrhundert nichts, was erhabener, feierlicher war für den Christen als das Abendmahl. Es sollte ein dankbares Erinnerungsopfer sein, ein Symbol für die Verinnerlichung des Christentums. Da kam jene Verweltlichung, jenes Unverständnis solchen hohen, geistigen Tatsachen gegenüber, vor allem den Festen gegen- über. Im 9. Jahrhundert lebte im Lande der Franken, am Hofe Karls des Kahlen, ein sehr bedeutender, christlicher Mönch aus Irland, Scotus Erigena, in dessen Buche «Von der Einteilung der Natur» wir eine Fülle von Geist und Tiefsinn finden, freilich nicht von dem, was das 20. Jahrhundert unter Wissenschaft versteht. Er hatte zu kämpfen ge- gen eine feindliche Richtung in der Kirche. Er verteidigte die alte Lehre, daß das Abendmahl die Versinnbildlichung des höchsten Opfers bedeutete. Eine andere, materielle Auffassung bestand und wurde von Rom protegiert, daß Brot und Wein sich wirklich in Fleisch und Blut verwandeln. Unter dem Einfluß der vor sich gehenden Vermaterialisierung entstand das Abendmahlsdogma, doch erst im 13. Jahrhundert wurde es offiziell.

159-160] La sécularisation des évêques et des abbés ne pouvait pas rester sans réaction, sans effet rétroactif, et nous comprenons ainsi que de Cluny parte un puissant mouvement de réforme. L'influence des clunisiens fut immense ; le fait qu'il fut possible d'imposer la paix de Dieu en est la preuve. A une époque où il n'y avait pas d'empire unifié, on peut mesurer ce que signifiait le fait que les efforts des moines de Cluny aient réussi à limiter la loi du poing/du plus fort pendant quelques jours de la semaine - du vendredi au lundi - de sorte que pendant ce temps, les querelles n'avaient pas lieu. Il faut seulement se rappeler qu'à l'époque, il n'y avait pas vraiment de droit, mais que le droit du plus fort régnait en maître. La lutte acharnée entre les empereurs allemands et les papes n'était pas seulement motivée par des intérêts égoïstes, mais aussi par le fanatisme côté de l'Eglise. Le pape se sentait le représentant du Christ, le maître des territoires séculiers, comme si le royaume/l'empire du Christ devait aussi être le règne/la domination séculière/mondiale(?). […

Die Verweltlichung der Bischöfe und Äbte konnte nicht ohne Reaktion, ohne Rückwirkung bleiben, und so verstehen wir, daß von Cluny eine mächtige Bewegung nach Reform ausgeht. Der Einfluß der Cluniazenser war ein ungeheuer großer; daß es möglich war, den Gottesfrieden durchzusetzen, ist ein Beweis dafür. In einer Zeit, wo nirgends ein einheitliches Reich vorhanden war, kann man ermessen, was es bedeutet, daß es den Bestrebungen der Mönche von Cluny gelang, das Faustrecht für einige Tage der Woche - von Freitag zum Montag - einzuschränken, so daß während dieser Zeit Fehden nicht ausgefochten wurden. Man muß nur bedenken, daß es damals eigentlich ein Recht nicht gab, sondern vollständiges Faustrecht herrschte. Der schroffe Kampf zwischen den deutschen Kaisern und den Päpsten wurde nicht bloß geführt aus selbstsüchtigen Interessen, sondern auch von Seite der Kirche aus Fanatismus. Der Papst fühlte sich als Stellvertreter Christi, als Herr auch der weltlichen Gebiete; als ob das Reich Christi auch die weltliche Herrschaft sein nenne.

182-183] C'est dans une humeur/ambiance similaire à celui que je vous ai décrite comme étant celle de Godefroid de Bouillon que naquit le deuxième ordre de chevalerie, celui des Templiers. Ses véritables objectifs étaient tenus secrets, mais grâce à des agitateurs intimes, l'Ordre était rapidement devenu très puissant. Il y régnait un principe anti-romain, comme cela se montrait aussi chez les dominicains, qui se trouvaient souvent en pleine opposition avec Rome ; ainsi, ils se tenèrent opposition violente au pape sur le dogme de l'immaculée conception. Les templiers aspiraient à une purification du christianisme. Ils se référaient à Jean le Baptiste et prônaient une tendence ascétique. Leurs actes de culte divin étaient si hostiles à l'Eglise, en raison de leur résistance à la sécularisation romaine, qu'il est aujourd'hui encore inacceptable d'en parler publiquement. L'Ordre, par sa puissance, était devenu très gênant pour le clergé et les princes, il dut subir de graves persécutions et s'éteignit après que son dernier Grand Maître, Jacob de Molay, eut subi le martyre en 1314 avec un certain nombre de frères de l'Ordre. […

Aus einer ähnlichen Stimmung wie die, welche ich Ihnen als die von Gottfried von Bouillon geschildert habe, ging der zweite Ritterorden, der der Tempelherren hervor. Seine wirklichen Ziele wurden geheimgehalten, doch durch intime Agitatoren war der Orden bald sehr mächtig geworden. Es herrschte in ihm ein antirömisches Prinzip, wie es auch bei den Dominikanern sich zeigte, die sich häufig in völliger Opposition gegen Rom befanden; so standen sie bei dem Dogma von der unbefleckten Empfängnis in heftigem Widerstand gegen den Papst. Die Tempelherren erstrebten eine Reinigung des Christentums. Unter Berufung auf Johannes den Täufer vertraten sie eine asketische Tendenz. Ihre gottesdienstlichen Handlungen waren aus dem Widerstände gegen die römische Verweltlichung so kirchenfeindlich, daß es heute noch nicht angeht, darüber öffentlich zu reden. Der Orden war durch seine Macht dem Klerus und den Fürsten sehr unbequem geworden, er mußte schwere Verfolgungen erleiden und ging zugrunde, nachdem sein letzter Großmeister, Jacob von Molay, mit einer Anzahl von Ordensbrüdern 1314 den Märtyrertod erlitten hatte.

189-190] Partout, ses paroles étaient entendues parce qu'il suffisait d'évoquer la conduite honteuse du clergé séculier, la vente des évêchés, etc. C'étaient des paroles qui allaient droit au cœur, car elles annonçaient quelque chose qui traversait toute l'Europe comme un sentiment et qui n'apparaissait que là où il se trouvait une personnalité pour l'exprimer. Les papes et les contre-papes avaient semé le désordre dans l'Église, et les papes eux-mêmes devaient faire quelque chose. C'est ainsi que fut convoqué le concile de Constance. Il constitua un tournant dans la vie médiévale. L'objectif était de transformer l'Église en une Église pure. Ce projet a mis en mouvement une vive opposition. Des motifs/des raisons de bouger politiques étaient en jeu, l'empereur Sigismond lui-même était vivement intéressé. Il s'agissait de remédier aux pires abus de l'Eglise, car le clergé était complètement délabré et les monastères étaient également victimes d'abus incroyables. En Italie, Savonarole avait commencé sa puissante agitation contre la sécularisation de l'Eglise. Le concile voulait aussi en finir avec cela. Le président du concile était Gerson, le directeur le plus élevé de l'université de Paris, un second Tauler pour les pays romans. Ce fait était important pour l'issue du concile, car avec l'aide de Gerson, l'empereur avait pu arracher la direction aux papes et mettre fin au hussitisme. C'est parce que ce courant n'avait rien à faire avec le déploiement du pouvoir politique, mais était issu de l'âme de peuple la plus profonde, qu'il était si dangereux pour les dirigeants spirituels/cléricaux(?) et aussi particulièrement temporels. Ce n'est pas seulement Rome, c'est la montée du pouvoir princier dont Hus a été victime. Les hussites n'ont pas seulement mené leur guerre pour un christianisme républicain contre l'Eglise, ils l'ont menée contre le pouvoir princier naissant. […

Überall fanden seine Worte dadurch Eingang, daß man nur hinzuweisen brauchte auf das schmähliche Verhalten des weltlichen Klerus, auf den Verkauf der Bistümer und so weiter. Es waren zu Herzen gehende Worte, denn sie verkündeten etwas, was als Stimmung durch ganz Europa ging und nur dort hervortrat, wo eine Persönlichkeit sich fand, die ihr Ausdruck verlieh. Durch die Päpste und die Gegenpäpste war die Kirche in Unordnung geraten, die Päpste selbst mußten etwas tun. So wurde das Konzil von Konstanz einberufen. Es bildete einen Wendepunkt des mittel- alterlichen Lebens. Eine Umwandlung in eine reine Kirche wurde angestrebt. Dieses Vorhaben setzte eine lebhafte Opposition in Bewegung. Politische Beweggründe spielten mit, Kaiser Sigismund selbst war lebhaft interessiert. Die ärgsten Mißstände der Kirche sollten abgestellt werden, denn der Klerus war vollständig verwahrlost, auch in den Klöstern waren unglaubliche Mißbräuche eingerissen. In Italien hatte Savonarola seine machtvolle Agitation gegen die Verweltlichung der Kirche begonnen. Auch damit woll- te das Konzil abrechnen. Der Vorsitzende des Konzils war Gerson, der oberste Leiter der Pariser Universität, ein zweiter Tauler für die romanischen Länder. Diese Tatsache war für den Ausgang des Konzils bedeutsam, denn mit Hilfe des Gerson war es dem Kaiser möglich geworden, die Führung den Päpstlichen zu entreißen und dem Hussitismus den Garaus zu machen. Weil diese Strömung nichts zu tun hat- te mit politischer Machtentfaltung, sondern aus tiefster Volksseele hervorging, deshalb war sie den geistlichen und auch besonders den weltlichen Machthabern so gefährlich. Es ist nicht Rom allein, es ist die heraufkommende Fürsten- gewalt, der Hus zum Opfer gefallen ist. Die Hussiten führten ihren Krieg für ein republikanisches Christentum nicht nur gegen die Kirche, er wurde geführt gegen die herannahende Fürstenmacht.

192-193] Les hommes qui conduisaient alors la cause/chose des paysans n'ont pu diffuser ces pamphlets dans le peuple que parce que les circonstances leur étaient favorables. C'est ainsi que sont nées les alliances paysannes, le "Pauvre Konrad", le "Bundschuh", dont la devise était : "Nous ne pouvons pas nous remettre des curés et de la noblesse". Le besoin de nouveauté émanait de tous les côtés et lorsque Gutenberg inventa les caractères mobiles vers 1445, le moyen était donné de pouvoir développer la vie culturelle de l'époque. La réceptivité était préparée à l'élargissement du champ de vision. C'est sous l'influence de telles ambiances que se développe la sécularisation des arts et des sciences, et donc la période des inventions et des découvertes. Alors qu'auparavant, l'Eglise était seule à porter les arts et les sciences, ce sont maintenant les villes et la bourgeoisie les porteurs de la culture ; celle-ci a été transférée de l'ancienne culture purement ecclésiastique et venue sécularisée. […

Die Männer, die dazumal die Sache der Bauern führten, konnten nur dadurch diese Flugschriften im Volk verbreiten, daß ihnen die Verhältnisse entgegenkamen. So entstanden damals die Bauernbündnisse, der «Arme Konrad», der «Bundschuh» mit dem Wahlspruch: «Wir mögen von Pfaffen und Adel nicht genesen». Von allen Seiten ging damals das Bedürfnis nach etwas Neuem aus und als um 1445 Gutenberg die beweglichen Lettern erfand, war das Mittel gegeben, das dazumalige Kulturleben ausgestalten zu können. Die Empfänglichkeit war vorbereitet für die Erweiterung des Gesichtskreises. Unter dem Einfluß solcher Stimmungen entwickelt sich die Verweltlichung von Künsten und Wissenschaften, und dadurch die Periode der Erfindungen und Entdeckungen. Während früher die Kirche allein die Trägerin der Künste und Wissenschaften gewesen ist, sind jetzt die Städte und das Bürgertum die Träger der Kultur; aus der früheren bloß kirchlichen Kultur ist sie herübergebracht und verweltlicht worden.

194-195] Maintenant, sous l'égide de la culture des villes, toutes ces inventions associées à la grande conquête scientifique, qui est le fait de Copernic, donnent naissance à une culture entièrement nouvelle. La sécularisation de la culture, le renforcement du pouvoir des princes sont provoqués par ce courant. Les petites régions n'avaient pas pu résister aux assauts dévastateurs des Turcs, elles s'étaient ralliées aux plus puissants. C'est à tous ces facteurs que l'on doit l'expansion des grands États. Nous avons vu les rapports se transformer en de multiples images, nous avons vu la bourgeoisie naître, s'épanouir et se heurter à un adversaire dangereux dans le pouvoir des princes. Vous savez que le présent est le résultat du passé, nous ferons donc de l'histoire de la bonne manière si nous apprenons du passé pour le présent et l'avenir, comme le dit un vieux barde celte qui dit que la plus belle musique pour lui est d'entendre les grandes heures des temps anciens qui l'émeuvent et l'enthousiasment. S'il est vrai que l'existence humaine/l'être-là humain est le phénomène le plus important, et donc que l'homme lui-même est la plus digne étude, il est tout aussi vrai que l'humain reste un grand mystère pour lui-même. Si l'humain se rend compte qu'il reste un mystère pour lui-même, il parviendra à l'étude correcte. Car ce n'est qu'alors que l'humain s'estimera à sa juste valeur, s'il sait que c'est là son secret : sa propre existence en relation avec l'univers. C'est ce qui lui donne le juste fondement de tous ses faire et agir. […]

Jetzt unter der Ägide der Städtekultur in Verbindung al- ler dieser Erfindungen mit der großen wissenschaftlichen Eroberung, die die Tat des Kopemikus ist, wird eine ganz neue Kultur hervorgerufen. Die Verweltlichung der Kultur, eine Erstarkung der Fürstenmacht wird herbeigeführt durch diese Strömung. Kleinere Gebiete hatten nicht Widerstand leisten können gegen die verheerenden Züge der Türken, sie hatten sich Mächtigeren angeschlossen. All die- sen Faktoren ist die Ausbreitung der großen Staaten zuzuschreiben. In mannigfaltigen Bildern haben wir die Verhältnisse sich wandeln gesehen, wir haben gesehen, wie das Bürgertum ersteht, wie es emporblüht und wie ihm in der Fürstenmacht ein gefährlicher Gegner entgegentritt. Sie wissen, daß die Gegenwart das Ergebnis der Vergangenheit ist, wir werden daher Geschichte treiben in richtiger Weise, wenn wir von der Vergangenheit für die Gegen- wart und Zukunft lernen in der Art, wie es uns in dem Ausspruch eines alten keltischen Barden entgegentritt, der sagt, daß es ihm die schönste Musik sei, wenn er die großen Taten der Vorzeit höre, die ihn aufrütteln und begeistern. So wahr es ist, daß das menschliche Dasein das wichtigste Phänomen und damit der Mensch selbst das würdigste Studium ist, so wahr ist es auch, daß der Mensch sich ein großes Rätsel bleibt. Wenn der Mensch sich klar wird, daß er sich selbst ein Geheimnis bleibt, wird er zu dem rechten Studium gelangen. Denn nur dann wird der Mensch sich in rechter Würdigung gegenüberstehen, wenn er weiß, daß dies sein Geheimnis ist: sein eigenes Dasein im Zusammenhange stehend mit dem Allsein. Das gibt ihm die rechte Grundlage für all sein Tun und Handeln.

GA034 – p. 156 - en 1904

Sécularisation de l'art dramatique originel


Si l'on réunit maintenant les deux drames, celui de Perséphone et celui de Dionysos, on obtient le drame humain originel, tel qu'il fut présenté aux Grecs admis aux mystères éleusiniens. L'esprit et l'âme constituent l'humain intérieur, supérieur. L'âme provient de l'âme terrestre immortelle, l'esprit de l'esprit éternel de Dieu. Le parcours terrestre représente une interruption pour l'âme et un morcellement pour l'esprit. Tous deux doivent être purifiés, débarrassés du terrestre. Les passions terrestres doivent devenir spirituelles. L'humain qui a vu les deux drames devrait être incité à procéder à cette purification avec sa propre âme et son propre esprit. Dans le destin de Perséphone et de Dionysos, il devrait voir le sien. La grande éducation de soi qu'il doit entreprendre avec lui-même lui a été présentée dans ces drames. (Edouard Schure, le poète des "Enfants de Lucifer", a tenté de reproduire le drame originel éleusinien avec une haute vision artistique et une véritable intuition. On le trouve dans ses "Sanctuaires d'Orient", un ouvrage dont l'étude peut être conseillée à quiconque veut s'instruire sur les mystères). Nous sommes donc en présence d'une sorte de drame originel. L'art dramatique ultérieur est une sécularisation de l'art dramatique originel, qui était à l'origine religieux. L'art dramatique est né de la religion. Les héros divins ont été remplacés par des héros humains ; et les passions et les sentiments humains les plus généraux ont été remplacés par des passions et des sentiments humains particuliers. Chez les anciens tragédiens grecs, on voit encore transparaître le caractère religieux fondamental du drame originel. Mais la tragédie devint de plus en plus un pâle reflet de ce qu'était le drame religieux à l'origine. Désormais, la purification que l'humain devait accomplir en lui-même pour évoluer du terrestre au divin était appelée purification, épuration, catharsis. Par le regard sur ses modèles divins, l'humain devait venir au clair sur la nécessité et la nature de cette catharsis.

Nimmt man nun die beiden Dramen, das Persephone- und Dionysosdrama zusammen, so ergibt sich das menschliche Urdrama, wie es den Griechen dargestellt wurde, die zu den eleusinischen Mysterien zugelassen wurden. Aus Geist,und Seele besteht der innere, der höhere Mensch. Die Seele entstammt der unsterblichen Erdseele, der Geist dem ewigen Gottesgeiste. Die Erdenlaufbahn stellt für die Seele eine Unterbrechung, für den Geist eine Zerstückelung dar. Beide müssen geläutert, gereinigt von dem Irdischen werden. Die irdischen Leidenschaften müssen zu geistigen werden. Der Mensch, der die beiden Dramen sah, sollte angeregt werden, mit der eigenen Seele und dem eigenen Geiste diese Läuterung vorzunehmen. In dem Schicksale der Persephone und des Dionysos sollte er das eigene sehen. Die große Selbsterziehung, welche er mit sich vorzunehmen habe, wurde ihm in diesen Dramen vorgeführt. (Edouard Schure, der Dichter der «Kinder des Lucifer », hat das eleusinische Urdrama mit hoher künstlerischer Anschauung und wahrer Intuition nachzubilden versucht. Man findet es in dessen « Sanctuaires d'Orient», einem Werke, dessen Studium jedem geraten werden kann, der sich über die Mysterien unterrichten will.) Eine Art Urdramen haben wir also vor uns. Die spätere Dramatik ist nun eine Verweltlichung der ursprünglich religiösen Urdramatik. Die dramatische Kunst ist aus der Religion geboren. An die Stelle der göttlichen Helden wurden menschliche gesetzt; und an die Stelle der allgemeinsten menschlichen Leidenschaften und Gemütsanwandlungen traten besondere menschliche. Bei den älteren griechischen Tragödiendichtern sieht man noch den religiösen Grundcharakter des Urdramas durchleuchten. Aber das Trauerspiel wurde immer mehr ein schwacher Abglanz dessen, was das religiöse Drama ursprünglich gewesen ist. Nun bezeichnete man die Läuterung, die der Mensch in sich zu vollziehen hatte, um vom Irdischen zum Göttlichen sich zu entwickeln, als Reinigung, Läuterung, Katharsis. Durch den Anblick seiner göttlichen Vorbilder sollte dem Menschen die Notwendigkeit und das Wesen dieser Katharsis klarwerden.

GA129 – p. 11-12 – 18/08/1911

Sécularisation d’un ancien mystère


Il s'agit en effet d'un courant d'esprit qui est parti de l'ancien mystère, d'une sécularisation de l'ancien mystère. Si nous allons donc aux origines de l'art dramatique, nous revenons précisément à ce que le Mystère d'Éleusis a fait de ce que l'on connaît habituellement sous le nom de drame, de ce que l'Occident ressent comme un art dramatique et qui est le sien dans Shakespeare. Si j'ai ainsi évoqué en général les pensées qui nous animaient déjà il y a des années, lorsque nous avons présenté ce drame au Congrès Théosophique International de Munich, je peux peut-être aussi mentionner maintenant quelques éléments particuliers qui, parce que le quotidien est intimement lié - le quotidien étant entendu ici dans le meilleur sens spirituel - à ce que nous avons en tête comme idéal spirituel, sont susceptibles d'apporter une certaine lumière sur notre volonté, sur nos objectifs. J'ai pu me rappeler, lorsque nous avons commencé à jouer "Les enfants de Lucifer" il y a quelque temps, qu'une pensée s'est alors présentée à mon âme, pensée qui est pour moi profondément liée à notre développement médiéval européen spirituel-scientifique à l'époque actuelle. Lorsque j'ai pu moi-même considérer que le temps était venu de mettre mes aspirations spirituelles en relation avec ce que l'on peut appeler l'anthroposophie ou la science de l'esprit, la porte par laquelle j'ai essayé d'introduire dans l'anthroposophie a été une discussion qui se rattachait à ce drame "Les enfants de Lucifer". Et puis nous avons laissé s'écouler une période de sept ans de développement du travail spirituel-scientifique que nous avions pensé. Mais le germe qui avait été déposé dans notre âme par les paroles prononcées sur les "enfants de Lucifer" s'est développé entre-temps dans nos cœurs, en silence, au cours d'une période mesure légale/légitale de sept ans. Et au bout de sept ans, nous étions prêts à présenter le drame "Les enfants de Lucifer" comme une introduction à nos entreprises munichoises.

Höhe erreicht hat, es ist ja eine Geistesströmung, die ausgegangen ist von dem alten Mysterium, eine Verweltlichung des alten Mysteriums. Wenn wir also zu den Urbeginnen der dramatischen Kunst gehen, so kommen wir eben zu dergleichen zurück, wie es das Mysterium von Eleusis Dasjenige, was man sonst als Dramatik kennt, was das Abendland als dramatische Kunst empfindet und was in Shakespeare seine ist. Habe ich damit im allgemeinen die Gedanken angedeutet, die schon vor Jahren uns beseelten, als wir beim Münchner Internationalen Theosophischen Kongreß gerade dieses Drama vorführten, so darf ich nun vielleicht auch einiges im speziellen erwähnen, das, weil ja das Alltägliche innig zusammen- hängt - das Alltägliche jetzt im besten spirituellen Sinne gemeint - mit dem, was uns als geistiges Ideal vorschwebt, das einiges Licht zu bringen geeignet ist auf unser Wollen, auf unsere Ziele. Erinnern durfte ich, als wir vor einiger Zeit darangingen, «Die Kinder des Luzifer» aufzuführen, daß mir selbst dazumal ein Gedanke vor die Seele trat, der für mich tief zusammenhängt mit unserer mittel- europäischen geisteswissenschaftlichen Entwickelung in der Gegenwart. Als ich selber die Zeit für gekommen erachten durfte, mein geistiges Streben in Zusammenhang zu bringen mit dem, was Anthroposophie oder Geisteswissenschaft genannt werden darf, da war die Türe, durch welche ich versuchte, in die Anthroposophie hineinzuleiten, eine Besprechung, welche anknüpfte an dieses Drama «Die Kinder des Luzifer». Und dann ließen wir eine sieben- jährige Entwickelungsperiode der von uns gedachten geisteswissenschaftlichen Arbeit verlaufen. Der Keim aber, der dazumal in unsere Seele gelegt wurde mit jenen Worten, die über die «Kinder des Luzifer» gesprochen waren, entwickelte sich mittlerweile in einer gesetzmäßigen siebenjährigen Epoche in unseren Herzen ganz im stillen. Und nach sieben Jahren waren wir so weit, das Drama «Die Kinder des Luzifer» als eine Einleitung unserer Münchner Unternehmungen darbieten zu können.

GA137 – p. 235 - 06/06/1912

Une combattante contre le déclin moral et la sécularisation du clergé


83 s. Hildegarde de Bingen, vers 1100 - 1179, bénédictine ; la plus grande figure féminine de son ordre. Par sa force mystique et ses capacités pratiques, elle a fortement influencé la vie ecclésiastique et politique de son époque : Conseillère du pape et de l'empereur (Barberousse) ; combattante contre le déclin moral et la sécularisation du clergé ; échange de lettres avec des contemporains importants ; prédicatrice, poète et compositrice de chants ; chercheuse scientifique. Grâce à ses écrits médicaux, elle est considérée comme le premier médecin allemand.

83f. Hildegard von Bingen, um 1100 - 1179. Benediktinerin; größte weibliche Gestalt ihres Ordens. Durch ihre mystische Kraft und praktischen Fähigkeiten wirkte sie stark auf das kirchliche und politische Leben ihrer Zeit ein: Beraterin von Papst und Kaiser (Barbarossa); Kämpferin gegen moralischen Niedergang und Verweltlichung des Klerus; Briefwechsel mit bedeutenden Zeitgenossen; Predigerin, Dichterin und Liederkomponistin; wissenschaftliche Forscherin. Durch ihre medizinischen Schriften wird sie als erste deutsche Ärztin angesehen.

GA62 – p. 298 – 30/01/1913

Raphaël arrive après Savonarole


Puis nous voyons à nouveau Raphaël transplanté à Florence en 1504. Comment était Florence lorsque Raphaël y entra ? Tout d'abord, les habitants avaient l'allure et l'impression de gens fatigués, qui avaient traversé des émotions intérieures et extérieures et qui vivaient avec une certaine lassitude et une certaine fatigue. Que de choses étaient arrivées à Florence ! Des combats comme à Pérouse, des persécutions sanglantes de différentes familles, certes, mais aussi des luttes avec le monde extérieur ; puis l'expérience décisive de Savonarole, qui est mort en martyr peu de temps avant l'entrée de Rafael dans la ville, et qui a bouleversé toutes les âmes de la ville. Elle est là, devant nous, cette figure singulière de Savonarole, s'insurgeant par sa parole enflammée contre les maux de l'époque, oui, contre les cruautés de l’Église, contre la sécularisation, contre le paganisme de l’Église. C'est là que résonnent en nous, lorsque nous nous abandonnons à la contemplation, les paroles tumultueuses de Savonarole, par lesquelles il entraînait toute Florence, de sorte que les gens n'étaient pas seulement suspendus à ses lèvres, mais le vénéraient comme si un esprit supérieur s'était tenu devant eux dans ce corps ascétique.

Dann wieder sehen wir Raffael im Jahre 1504 nach Florenz verpflanzt. Wie war Florenz, als Raffael die Stadt betrat? Zunächst so, daß die Einwohner das Gebaren und den Eindruck von ermüdeten Leuten machten, die durch Aufregungen des Inneren und Äußeren durchgegangen waren und mit einem gewissen Überdruß und einer gewissen Müdigkeit lebten. Was war doch alles über Florenz ergangen! Kämpfe ebenso wie in Perugia, blutige Verfolgungen verschiedener Geschlechter, allerdings auch Kämpfe mit der Außenwelt; dann aber das einschneidende, alle Seelen der Stadt aufregende Erleben Savonarolas, der, kurze Zeit bevor Raffael die Stadt betrat, den Märtyrertod gestorben war. Da steht sie vor uns, diese eigentümliche Gestalt Savonarolas, mit dem feurigen Wort gegen die damaligen Mißstände wetternd, ja, gegen die Grausamkeiten der Kirche, gegen die Verweltlichung, gegen das Heidentum der Kirche. Da klingen in uns nach, wenn wir uns der Betrachtung hingeben, die stürmischen Worte Savonarolas, durch die er ganz Florenz hinriß, so daß die Leute nicht nur an seinen Lippen hingen, sondern ihn so verehrten, wie wenn ein höherer Geist in diesem asketischen Leibe vor ihnen ge- standen hätte.

292 – p. 209-210 – 05/10/1917

Soirée diapos : sécularisation, superficialisation, extériorisation


Ces tableaux de danse macabre de Holbein avaient plutôt pour mission de montrer comment la mort s'approche de l'humain riche, s'approche des humains de toutes conditions, s'approche de ceux d'en haut et de ceux d'en bas, mais aussi comme un juge équitable. Holbein voulait tout de suite représenter dans ses tableaux de danse macabre toutes les situations possibles dans lesquelles la mort s'approche de la vie. D'abord : la mort s'approche du roi, l'arrachant à sa vie royale.

319 Hans Holbein le Jeune "Danse macabre" : le roi.

Puis : la mort s'approche du moine.

320 Hans Holbein le Jeune "Danse macabre" : le moine.

Le peuple de l'époque se délectait particulièrement de ce genre de représentations. C'est en effet l'époque où la Réforme veut mettre fin à la sécularisation, à la superficialisation, à l'extériorisation de l'être/du système religieux, à tout ce que l'on appelait alors la "corruption de l'Église et du clergé".

Puis : comment la mort s'approche de l'humain riche et le trouve près d'un tas d'argent.

321 Hans Holbein le Jeune "Danse macabre" : le riche

Nous avons maintenant vu comment l'art allemand s'exprime à travers des phénomènes importants, notamment dans sa manifestation la plus significative, en Dürer, à la fin du XVe siècle, au début du XVIe siècle. La question doit toujours nous intéresser encore et encore : Qu'en est-il de la naissance et de l'évolution de ce courant artistique particulier ?

Et pour en dire un peu plus sur cette évolution, voici quelques images qui nous montrent à un moment caractéristique comment les facteurs se trouvent.

Diese Totentanzbilder des Holbein hatten mehr die Aufgabe zu zeigen, wie der Tod herantritt an den reichen Menschen, herantritt an Menschen in allen Ständen, an Oben und Unten herantritt, aber auch als ein gerechter Richter. Alle möglichen Verhältnisse, in denen der Tod an das Leben herantritt, wollte gerade Holbein in seinen Totentanzbildern darstellen. Erst: der Tod an den König herantretend, ihn herausreißend aus seinem königlichen Leben.

319 Hans Holbein d. J. «Totentanz»: Der König

Dann: der Tod an den Mönch herantretend.

320 Hans Holbein d. J. «Totentanz»: Der Mönch

An solchen Darstellungen hatte das Volk seinen besonderen Gefallen in der damaligen Zeit. Es ist ja die Zeit, in der die Reformation ein Ende machen will mit all der Verweltlichung, der Veroberflächlichung, der Veräußerlichung des religiösen Wesens, mit all dem eben, was man dazumal die «Verderbnis der Kirche und des Klerus» nannte.

Dann: wie der Tod an den reichen Mann herantritt und ihn beim Haufen Geld findet.

321 Hans Holbein d. J. «Totentanz»: Der Reiche

Wir haben nun gesehen, wie sich die deutsche Kunst auslebt an bedeutenden Erscheinungen, insbesondere in ihrer bedeutendsten Erscheinung, in Dürer, Ende des 15. Jahrhunderts, im Beginn des 16. Jahrhunderts. Die Frage muß einen immer wieder und wieder interessieren: Wie ist es eigentlich mit der Entstehung, mit der Entwickelung dieser besonderen Kunstströmung?

Und um einiges über diese Entwickelung zu sagen, seien jetzt ein paar Bilder vorgeführt, welche in einem charakteristischen Momente uns zeigen, wie die Faktoren stehen.

GA186 – p. 26 - 29/11/1918

Représentations du judaïsme d'Ancien Testament, qui ont trouvé leur sécularisation dans le romanisme


Ces représentations-là qui étaient en vigueur dans l'Ancien Testament, que nous devons désigner de préférence comme les représentations du judaïsme d'Ancien Testament, qui ont trouvé leur sécularisation dans le romanisme - même s'il est contraire au judaïsme ; il n'est, dans le domaine temporel que ce que le judaïsme est spirituellement -, elles sont entrées dans notre présent par un détour à travers le romanisme, elles nous hantent comme des fantômes. Cette pensée d'Ancien Testament, non encore christifiée, on doit la chercher dans l'humain, d'après sa véritable origine. On doit se répondre à la question : de quelles forces dépend tout de suite cette pensée, telle qu'elle est la pensée d'Ancien Testament ?

Diejenigen Vorstellungen, welche im Alten Testamente geltend waren, die wir vorzugsweise bezeichnen müssen als die Vorstellungen des alttestamentlichen Judentums, die ihre Verweltlichung gefunden haben im Romanismus - wenn er auch gegensätzlich ist zum Judentum; er ist nur dasjenige auf weltlichem Gebiete, was das Judentum geistig ist - , die sind auf dem Umwege durch das Römertum hereingekommen in unsere Gegenwart, sie spuken gespensterhaft herein. Dieses alttestamentliche, noch nicht durchchristete Denken, das muß man seinem wahren Ursprünge nach in dem Menschen suchen. Man muß sich die Frage beantworten: Von welchen Kräften hängt gerade dieses Denken ab, wie es das alttestamentliche Denken ist?

GA295 – p. 76 - 28/08/1919

Des Bernard de Clairvaux comme émanations en relation à la sécularisation de l'Église


Si vous deviez maintenant transmettre à vos élèves quelque chose sur la culture du 11e au 17e siècle, vous leur expliqueriez en premier lieu ce qui a conduit aux croisades. Vous raconteriez le déroulement de la première, de la deuxième et de la troisième croisade. Comment les croisades se sont peu à peu embourbées et n'ont pas atteint ce qu'elles auraient dû atteindre. Ils décriraient l'esprit d'ascétisme qui traversait alors une grande partie de l'Europe ; comment partout, de la sécularisation de l'Église, ou du moins en relation avec cette sécularisation de l'Église, émergeaient des natures comme Bernard de Clairvaux, pleines d'une piété intime, d'une piété telle qu'elles donnaient l'impression d'opérer des miracles sur leur entourage. Vous essaieriez de faire la connaissance biographique de tels personnages à partir d'un manuel et de les présenter vivants à vos élèves, et vous essaieriez de faire tourbillonner un tel esprit vivant, à partir duquel se sont développés les puissants trains vers l'Orient pour l'époque. Vous auriez à décrire comment, à l'époque, Pierre d'Amiens et Walter d'Habenicht ont fait naître ces trains, puis celui de Gottfried de Bouillon et de quelques autres.

Wenn Sie nun etwas über die Kultur vom 11. bis 17. Jahrhundert an Ihre Schüler übertragen sollten, so würden Sie da in erster Linie schildern, was zu den Kreuzzügen geführt hat. Sie würden schildern den Verlauf des ersten, zweiten, dritten Kreuzzuges. Wie die Kreuzzüge allmählich versumpft sind und nicht dasjenige erreicht haben, was durch sie hätte erreicht werden sollen. Sie würden schildern den Geist der Askese, der dazumal durch einen großen Teil von Europa ging; wie überall aus der Verweltlichung der Kirche, oder doch im Zusammenhang mit dieser Kirchenverweltlichung, Naturen hervorgingen wie Bernhard von Clairvaux, die voll inniger Frömmigkeit waren, von einer solchen Frömmigkeit, daß sie den Eindruck von Wunderwirkern auf ihre Umgebung machten. Sie würden versuchen, aus einem Hand- buch solche Gestalten biographisch kennenzulernen und sie lebendig vor Ihre Schüler hinzustellen, und würden versuchen, solchen lebendigen Geist aufwirbeln zu lassen, aus dem sich die für die damalige Zeit mächtigen Züge nach dem Orient entwickelt haben. Sie würden zu schildern haben, wie damals die Züge zustande gekommen sind durch Peter von Amiens und Walter von Habenichts; dann der Zug von Gottfried von Bouillon und einigen anderen.

GA196 – p. 318 - à propos du 22/02/1920

Note : et plus tard, sécularisation de l’ordre.


282 Cluny : petite ville du département français de Saône-et-Loire. Centre de la "Congrégation de Cluny", ou "Ordre des Clunisiens", née au sein de l'ordre bénédictin et regroupant différents monastères ayant à leur tête l'abbé de Cluny. Le pape Grégoire VII, issu de l'ordre, parvint par une réforme à se débarrasser de la domination de l'Etat et de l'empire. Depuis Rome, les abbés furent assimilés aux évêques et dotés de privilèges. L'augmentation de la richesse entraîna la sécularisation de l'ordre.

282 Cluny: Städtchen im franz. Department Saöne-et-Loire. Zentrum der im Benediktinerorden entstandenen «Kongregation von Cluny», oder dem «Orden der Cluniacenser», einer Vereinigung verschiedener Klöster mit dem Abt von Cluny als Oberhaupt. Dem aus dem Orden hervorgegangenen Papst Gregor VII. gelang es durch eine Reformation, die Herrschaft des Staates und des Kaisertums abzuwerfen. Die Äbte wurden von Rom aus den Bischöfen gleichgestellt und mit Privilegien versehen. Zunehmender Reichtum führte zur Verweltlichung des Ordens.

GA343₁ – p. 225-226 – 01/10/1921

L’infaillibilité pontificale, conséquence de la sécularisation du christianisme par Constantin


C'est ce que Luther ressentait pour l'humanité moderne. Historiquement, la situation était naturellement telle que, d'un côté, il y avait l'Église catholique, qui ne laissait absolument pas l'humain entrer dans l'intellect, qui voulait justement le sauver en ne le laissant pas entrer dans l'intellect, en préservant ce qu'elle avait, même au-delà du XVe siècle, face au progrès récent, et qui, pour le conserver, avait besoin de dogmes tels que le dogme de l'infaillibilité ou le dogme de la conceptio immaculata, que j'ai mentionné tout à l'heure. Elle ne pouvait pas se passer du dogme de l'infaillibilité dans le sens catholique romain conséquent, parce qu'elle rabaissait justement l'intellect dans sa signification, le déclarait incapable de se développer et de comprendre le monde spirituel. Il fallait donc que le commandement/l'ordre, c'est-à-dire la souveraineté du commandement pontifical pour la vérité, soit là pour renforcer ce en quoi l'humain doit croire. On ne peut rien trouver de plus impropre au temps, mais au fond rien de plus grandiose, que cet établissement du dogme de l'infaillibilité, totalement contraire à toute conscience du temps, à tout désir de liberté de l'humain. C'est la dernière conséquence du devenir séculier du catholicisme, dans une conséquence de fer d'un génie/une génialité inouïe. Et il faut dire que si l'on prend d'un côté cette conséquence de fer du clergé romain dans l'établissement du dogme de l'infidélité et de l'autre la polémique d'un Döllinger, cette dernière est naturellement philistine par rapport à l'immense génie - vous pouvez peut-être l'appeler diabolique - avec lequel quelque chose est réalisé là, parce que c'est la conséquence de ce à quoi Rome est arrivée depuis la sécularisation du christianisme par Constantin.

Das ist dasjenige, was Luther fühlte für die moderne Menschheit. Historisch war die Sache natürlich so, daß auf der einen Seite die katholische Kirche stand, die den Menschen überhaupt nicht hineinließ in den Intellekt, die ihn eben retten wollte, indem sie ihn nicht hineinließ in den Intellekt, indem sie das, was sie hatte, auch über das 15. Jahrhundert hinaus gegenüber dem neueren Fortschritt bewahrte und, um das dann zu konservieren, solche Dogmen brauchte wie das Infallibilitätsdogma oder das Dogma von der Conceptio immaculata, das ich vorhin erwähnte. Sie konnte im konsequent römisch-katholischen Sinne nicht ohne das Infallibilitätsdogma auskommen, weil sie eben den Intellekt in seiner Bedeutung herabsetzte, ihn für unentwickelungsfähig erklärte und für unfähig, die geistige Welt zu begreifen. Da mußte zur Befestigung desjenigen, woran der Mensch glauben soll, der Befehl da sein, das heißt, die Souveränität des päpstlichen Befehls für die Wahrheit. Man kann nichts Unzeitgemäßeres finden, im Grunde genommen aber auch nichts Großartigeres, als diese völlig allem Zeitbewußtsein, allem Freiheitsdrange des Menschen widersprechende Festsetzung des In- fallibilitätsdogmas. Es ist die letzte Konsequenz des Weltlich Werdens des Katholizismus in einer eisernen Konsequenz von ungeheuerster Genialität. Und man muß sagen, wenn man auf der einen Seite nimmt diese eiserne Konsequenz des römischen Klerus in der Festsetzung des Infallibilitätsdogmas und auf der anderen Seite etwa die Polemik eines Döllinger, so ist die letztere natürlich philiströs gegenüber der ungeheuren Genialität - Sie mögen es vielleicht teuflisch nennen - , mit der dort etwas durchgeführt wird, weil es einmal die Konsequenz desjenigen ist, wohin Rom seit der Verweltlichung des Christentums durch Konstantin gekommen ist.

GA343₁ – p. 229-230 – 02/10/1921

Consécration de balles pendant la guerre...


[lacune dans la transcription]. On a vu comment un combat surhumain a eu lieu, comment, par exemple, lorsque le Christ combat l'ennemi qui veut le tenter, il y a des choses surhumaines ; [on a vu] que celui qui s'est approché du Christ était celui à qui la faute originelle est attribuée, et on a montré comment le Christ se tourne contre la faute originelle. Cela cessa alors d'être compris. Mais auparavant, cette compréhension de ce qui traverse le terrestre comme le suprasensible-divin avait été maintenue, et il y avait déjà toujours eu un effort pour faire une distinction, une séparation entre le suprasensible et la partie de l'humain qui était impliquée dans le sensible. Cette séparation a été effectuée par la consécration. La consécration est en fait la séparation de l' humain ou d'une partie de l' humain de l'être intriqué dans le terrestre. L'ordination sacerdotale n'est qu'une partie, car on consacre aussi des instruments et ainsi de suite, on consacre tout et n'importe quoi ; le pape a même consacré une fois les balles pendant la guerre ; mais cela ne provient que de la sécularisation du catholicisme.

[Lücke in der Nachschrift]. Man sah, wie ein übermenschlicher Kampf stattfand, wie etwa, als der Christus gegen den Feind kämpft, der ihn versuchen will, Übermenschliches hereinscheint; [man sah,] daß derjenige, der dem Christus da nahte, derjenige war, auf den eigentlich die Urschuld zurückzuführen ist, und es wurde gezeigt, wie der Christus sich gegen die Urschuld wendet. Das hörte nun auf, verstanden zu werden. Aber früher war festgehalten worden dieses Verständnis für das, was als das Übersinnlich-Göttliche das Irdische durchzieht, und es war schon immer ein Bestreben vorhanden, eine Sonderung, eine Grenzscheidung vorzunehmen zwischen dem Übersinnlichen und dem Teil des Menschen, der in das Sinnliche verstrickt war. Diese Grenzscheidung wurde vorgenommen durch die Weihe. Die Weihe ist eigentlich das Abscheiden des Menschlichen oder eines Teiles des Menschlichen von dem Verstricktsein in das Irdische. Die Priesterweihe ist nur ein Teil, denn es werden ja auch Geräte und so weiter geweiht, es wird alles mögliche geweiht; der Papst hat sogar einmal im Kriege die Kugeln geweiht; das ist aber eben nur herrührend von der Verweltlichung des Katholizismus.

GA344 – p. 103 – 20/09/1922

Sécularisation protestante


L'Église évangélique a renoncé à accomplir cette consécration de l'humain et a ainsi posé les germes de l'atomisation et de la sécularisation, se limitant à l'enseignement et à la non-exécution d'un véritable acte de consécration.

Die evangelische Kirche hat es aufgegeben, diese Menschenweihehandlung zu vollziehen, und sie hat damit den Keim der Atomisierung und der Verweltlichung gelegt und sich beschränkt auf die Lehre und die Nichtvollziehung einer wirklichen Weihehandlung.