Les
deux premières définitions du nationalisme se
limitent toutes les deux au
rapport
des nations entre elles (points 3 à 5). L’individu
joue encore à peine
un
rôle. Ce qui est décisif est seulement la façon dont
il se pense ce rapport.
Comment
il se tient lui-même à des nations particulières
n’est pas encore
considéré.
Avec
la troisième définition du nationalisme, cependant,
l’individu
devient
le point central. C’est pourquoi elle résonne :
le
nationalisme est quand l’individu s’identifie avec
une nation.
On
peut chercher après les causes de cette
identification. Qu’est-ce qui peut
mouvoir
un individu à s’identifier à une nation? Il peut y
être forcé, ou s’y
décider
par de libres petits bouts. Depuis Kohn, ces deux
possibilités ont reçues
un
nom dans la recherche sur le nationalisme. Si le
nationalisme est basé sur la
coercition/la
contrainte,
il s’appelle le nationalisme
objectif.
S’il compte avec
la
libre volonté de l’individu, on parle alors du
nationalisme
subjectif
1.
Ce qui
est
décisif, c’est la façon dont l’individu se tient au
nationalisme, qu’il lui soit
objectivement
prescrit ou qu’il soit
subjectivement
voulu par lui.
La
question n’est donc pas là où le nationalisme
commence absolument, mais
où
il commence à être compatible avec la liberté
individuelle. Comment cela
se
tient aux trois principes nationaux de la nation de
culture,
l’état-nation
et
la nation
économique
? Sont-ils tous également compatibles avec la
liberté
individuelle
?
On
peut répondre à cette question en premier lieu pour
les formes pures de la
nation
de
culture,
l’état-nation-
et la nation
économique
(points 6.1 à 6.3), et
ensuite
pour les formes contaminées/polluées (point 6.4).
1.
[122]Kohn (1964), p. 701-714, cité ici d’après
Winkler (1985 2), p.7-8.
6.1
Identification politique - le plébiscite
Avec
son principe national, son
état-nation,
Renan
veut tout de suite représenter
la
liberté individuelle. L’individu doit se confesser
librement à une nation, il
doit
avoir voté pour cette nation, en premier alors il
lui appartient. Par le
principe
racial,
il perd cette liberté, cela devient simplement
disposé par-dessus
lui
:
«
Cette façon de mettre le couteau à la gorge aux
humains et de leur dire:
«
tu parles la même langue que nous, ainsi tu nous
appartient
»,
cette
façon
est mauvaise; la pauvre humanité, que l’on traite
trop comme un
troupeau
de moutons, en aura soupé un jour, l’être humain
appartient
ni
à sa langue, ni à sa race : il appartient seul à
lui-même, car il est un
être
libre, il est un être moral
2.
»
Ce que Renan appelle le principe national correspond
donc au nationalisme
subjectif,
pendant
qu’au nationalisme objectif, il ne parle en fait pas
de
nationalisme,
mais
du principe de races, c’est-à-dire du racisme. Ce
resserrement
du
nationalisme
aimerait surprendre. Mais il repose dans son rapport
positif
au
nationalisme
: le nationalisme est bon, l’absence de liberté est
mauvaise,
de
sorte que les deux s’excluent. Cela peut aussi
surprendre qu’il jette la race
(au
sens général de la descendance), la langue et la
religion dans le même
sac
3.
L’individu peut au plus prendre de l’influence sur
la descendance de sa
progéniture,
pour
lui-même, il ne le peut pas. Il peut très volontiers
changer
de
langue ou de religion
4,
quand seulement n’est pas exercée de pression
extérieure
sur
lui. Les deux ne laissent pas l’individu aussi
non-libre que son
attribution
au
principe de races. Mais tout de suite cette
généralisation rend
clair
ce que Renan rejette, à savoir la non-liberté.
2.
[123]Renan
(1887), p. 719-720. Original :
«Ces
façons de prendre les gens à la gorge
et
de leur dire :
«
Tu parles la même langue que nous, donc tu nous
appartiens
»,
ces
façons-là
sont mauvaises; la pauvre humanité, qu´on traite
un peu trop comme un troupeau
de
moutons, finira par s´en lasser. L´homme
n´appartient ni à sa langue, ni à sa race : il
n´appartient
qu´à lui-même, car c´est un être libre, c´est un
être moral [...]».
Finkielkraut
(1989),
p.85 cite la dernière phrase, dans la version
allemande
«
race
»
est significativement
traduit
par
«
peuple
»
(voir aussi note de bas de page 135).
3.
[124]
Voir note 20.
4.
[125]Oxenknecht
(1988), p.132.
Cela
aurait toutefois été plus clair, si Renan n’avait
pas donné autant à
l’histoire
au
cours du déroulement de la citation
5
:
«Pour
nous, une nation est une âme, un esprit, une famille
spirituelle qui,
dans
le passé, résulte des souvenirs, des sacrifices, des
gloires, souvent du
deuil
et du regret communs, dans le présent du désir de
vivre ensemble
(mise
en avant par moi)
6
.
»
Quand l’identification avec la nation repose
vraiment sur une décision libre,
pourquoi
devrait-elle être absolument liée à un passé commun?
Ne peut-elle
pas
se limiter à un présent et à un avenir commun? Ce
n’est pas pour rien
que
l’histoire
(dans le sens du passé) est souvent comptée parmi
les critères
objectifs
de la nation, puisqu’elle ne se laisse plus être
changée.
Si
on ignore cette incohérence, Renan semble être en
mesure de faire face à
toutes
les exigences de la liberté individuelle avec son
état-nation.
6.2
Identification culturelle et politique - nation
objective
ou subjective
Si
on fait appel à Meinecke au lieu de Renan, ainsi l’état-nation
offre une toute
autre
image.
Si
on croit la tradition, alors Meinecke, avec sa
nation de
culture
et son
état-nation,
devrait
déjà avoir pensé la m6me chose que Kohn. D’après
cela,
le
nationalisme
objectif,
le nationalisme non libre, devrait se tenir pour la
nation
de
culture
et le nationalisme
subjectif,
libre, pour l’état-nation
7.
Mais
ici
Meinecke a été mal compris par la recherche
ultérieure sur le nationalisme.
Indifféremment
de la nation-culture ou de l’état-nation,
l’humain individuel
est
non-libre chez elle. Bien que Meinecke s’inquiète
certes de l’individu, se
demande
aussi
comment cela se tient à son
objectivité
et sa
subjectivité.
5.
[126]
Cette contradiction a été notée par Hobsbawm
(1991), p.18-19, Roman (1992),
24-25
et Girardet (1996), p.15-16.
6.
[127]
Comme note 123. Original :
«Une
nation, c´est pour nous une âme, un esprit,
une
famille spirituelle, résultant, dans le passé, de
souvenirs, de sacrifices, de gloires, souvent
de
deuils et de regrets communs; dans le présent, du
désir de continuer à vivre ensemble
».
7.
[128]Winkler
(1985 2), p.7; plus loin Alter (1985), p.21 et
sans l’indication sur Khon
aussi
Klein (1993 2), p.613.
Mais
chez
lui, cet individu n’est pas l’individu, mais la
nation! Si une nation
objective
s’éveille
à la conscience de soi, ainsi elle devient une
nation
subjective.
Ce qui
a
été nommé auparavant ancienne et moderne nation de
culture
pourra être
nommé
exactement ainsi nation
objective
et
subjective
de culture.
Ainsi,
«
nous rencontrons [ ... ] une césure majeure dans
l’évolution des
récentes
grandes nations, aussi bien les états-nation que les
nations de
culture.
Nous
pouvons distinguer une période antérieure dans
laquelle
les
nations dans leur ensemble avaient une existence/un
être-là et une
croissance
plus
végétale et impersonnelle et une plus tardive, dans
laquelle
la volonté consciente de la nation s’éveille, où
elle se sent elle-même [ ... ] comme une grande
personnalité, comme une grande unité
historique,
et
prétend à la distinction et au droit de la
personnalité
évoluée,
à l’autodétermination8.»
Cette distinction vaut aussi pour l’état- nation.
Chez l’état-nation
objectif,
l’identification
avec
la seule nation est le résultat de la pression qui
vient d’en
haut,
des autorités. A Renan revient le mérite d’avoir
pressenti qu’une telle
nation
peut s’éveiller à soi-même. Chez un
état-nation
subjectif,
l’identification
à
la nation vient alors aussi d’en bas, de la
population elle-même
9.
Cela sonne
certes
plus libéral que chez l’état-nation-objectif,
mais ce n’est pas le cas. Ici
Renan
s’est laissé tromper. L’individu ne peut rien
d’autre que s’identifier avec
la
nation. Il ne peut pas surmonter la contrainte
extérieure, mais seulement
l’intérioriser.
Il est certes aussi un individu, mais il est
pleinement encapsulé
dans
l’individu plus vaste, dans la nation.
La
difficulté
réside dans ce que ces mêmes mots ne signifient pas
la même
chose
chez tous les auteurs. Dans le développement
ultérieur, je parle de nation
subjective
et
objective
seulement encore dans le sens de Meinecke. Ce que
les
autres
auteurs comprennent sous nation
subjective,
je l’appelle nation
libérale;
pour
leur nation
objective,
je parle de nation
non-libérale.
Leur véritable
intention
deviendra plus claire par cela.
Meinecke
se serait probablement réjouit du sens historique de
Renan s’il lui
avait
été connu. Il pouvait seulement lui être juste quand
un élément non-libre
rentre
dans l’état-nation-.
Au lieu de cela, il a du se confronter avec la
nation
de
culture
de Fichte
10.
8.
[129] Comme
note 22, p.13.
9.
[130] Comme
note 22, p.12-19.
10.
[131] Comme
note 22, p.84-112.
Ce
devant quoi il se trouve dans les discours à la nation
allemande
peut seulement le décevoir. Fichte veut rompre
radicalement
avec
le passé et rééduquer
11
la nation allemande à la liberté. Meinecke doit
donc
lui nier tout sens historique.
12
Il pense certes avoir trouvé le peuple
originel/primitif
dans les Allemands, dans la langue allemande, la
langue
originelle.
Mais cela n’a rien à voir avec l’âge. Cela signifie
encore moins que
tous
les peuples soient issus des Allemands, toutes les
langues de la langue
allemande.
Exactement aussi peu que toutes les plantes
devraient provenir de
la
plante originelle goethéenne. Pensé est que les
Allemands et leur langue
sont
encore assez mobiles pour se transposer dans tous
les peuples et toutes
les
langues.
13
Comme aussi la plante originelle peut
prendre/adopter la forme
de
toutes les plantes disponibles (ou sinon aussi
possibles).
Aussi
l’identification
avec la nation devrait également être libre parce
qu’elle
signifie
une identification avec liberté. Elle n’a finalement
pas la permission
de
dépendre de l’ascendance ou de la langue, mais
seulement de la confession
personnelle
à
la liberté
14.
La nation de
culture
de Fichte est donc une nation
de
culture
libérale
15.
Meinecke voit cela comme une contradiction et
préfère
parler
de
nation de raison synthétique
16 17.
La culture est donc déraisonnable.
Une
autre tentative de mouvoir la nation de
culture
vers la liberté se trouve
chez
Renner. Comme chez Fiche, l’identification avec la
nation devrait être
libre.
Cela a seulement la permission de dépendre de
confession personnelle. Ce
qui
manque, c’est l’identification de la nation avec la
liberté. Cette conséquence
reste
cachée à Fichte. Renner se contente d’une
identification libre avec la nation.
Mais
il explique aussi comment cette liberté est à
garantir institutionnellement.
Ceci
manque à nouveau à Fichte. Selon Renner, la
confession à une nation
doit
être indépendante du territoire. Qui vit à Prague
devrait aussi pouvoir
se
confesser à la nation allemande. Combien de tchèques
confessant vivent autour
de lui ne joue aucun rôle en cela. Renner place donc
le principe de la
territorialité
en
face du principe personnel. Les nations sont des
corporations
qui
ne sont pas attachées localement. Elles sont partout
là où elles ont des
membres
18.
11.
(NDT
:
«
umerziehen
»)
12.
[132]
Comme note 22, p.108-111.
13.
[133]
Pour la définition générale de la langue originale
et de sa mobilité, Fichte (1795),
p.313;
sur l’application de cette définition à la langue
allemande, comme note de bas de
page
72, p.314-339 et la réceptivité du peuple allemand
aux éléments étrangers p.337-343.
14.
[134]
Comme note 72, p.375. Peu de temps après cet
apogée de la liberté, Fichte p.
381
fait à nouveau des concessions à la conception
familière du
«
peuple
».
15. [135]
Il est également vu par Meinecke et Roman (1992),
p.10-12; également par
Kallscheuer
/ Leggewie (1994), pages 159-160 et Girardet
(1996), pages 15-16. L’erreur de
jugement
de Fichte en France a contribué au fait que son
«
peuple»
est souvent traduit par
«
race
»
(voir aussi note de bas de page 123).
16. (NDT
:
«
Vernunftnation
»)
17.
[136]
Comme note 22, p.111.
Vis-à-vis
d’une telle liberté, la liberté de Renan apparait
pâle. Renan se prononce
pour une décision de peuple/un vote populaire et
donc pour le principe
territorial.
Si
une majorité s’identifie pour une nation, ainsi la
minorité doit
participer.
L’individu
n’a aucun droit à l’autodétermination, mais
seulement
à
la participation. Renan parle certes
d’autodétermination. Mais avec cela il
pense
à aucun droit individuel d’autodétermination, mais à
un collectif. Ce
que
Renan appelle la liberté est en fait l’égalité, le
pouvoir de la majorité.
Quand
il s’agit de son identification, ainsi l’individu a
la permission de déposer
sa
voix/voter.
Mais avec cela, il décide du sort d’autres humains.
C’est donc
seulement
correct,
quand ils co-décident aussi sur son destin.
Cette
non-liberté de l’état-nation
peut
préoccuper
19.
Mais l’opinion courante
est
que la nation de
culture
apporte avec soi la non liberté, l’état-nation,
la
liberté
de l’humain individuel. Avec cela, la recherche sur
le nationalisme
s’épargne
deux
questions, à savoir comment l’état-nation
peut conduire à
la
non-liberté et comment la nation de
culture
peut conduire à la liberté.
Comment
état-nation
et nation de
culture
sont à concilier avec la liberté
humaine
individuelle, cela, Renan, Fichte et Renner ont
tenté de le montrer.
6.3
Identification économique – le déterminisme
Il
ne peut être parlé de liberté dans la nation
économique
marxiste. Il ne
sera
pas laissé à l’individu, s’il veut s’identifier ou
non. Il suit simplement le
déterminisme
économique. Ici se rencontrent la nation
économique
et la nation
de
culture
non-libérale et son déterminisme culturel.
Anderson
cherche une explication pour la fascination
qu’exerce la pensée du
déterminisme.
Il
la trouve dans l’idéal de l’altruisme. Seulement qui
peut se
choisir
librement
un groupe, est aussi libre de faire son choix
d’intérêts égoïstes.
Dans
la non-liberté, on a à voir une protection contre
l’égoïsme. Le marxisme
et le nationalisme ont le même idéal en commun
20.
Ce qui seul les sépare,
c’est
que le marxisme s’attend à une révolution mondiale,
mais le nationalisme
rejette
toute nation mondiale.
21
Qui
ne donne pas autant que Anderson à cette différence
pouvait faire, il
y
a peu, une expérience particulière en Allemagne.
D’un côté, une « nation
socialiste
>>,
qui se réfère au déterminisme économique. De l’autre
côté, une
«nation
bourgeoise
>>, qui jure tout officiellement sur le
déterminisme culturel
22.
Entre
cela, certains individus à la recherche de leur
liberté, qui se sont identifiés
avec
un
état-nation
non disponible
23.
18.
[137]Renner (1899), p.15-37.
19.
[138]Winkler (19852), p.8+10-11; plus loin Wettig (1993), p.30-32.
20.
[139]
Comme note 39, p.142-145.
21.
[140]
Voir note 39.
22.
[141]
Cette comparaison peut être trouvée dans
Löcherbach (1983), p.188-194+198-201.
23.
[142]
Par exemple Löcherbach lui-même, comme note 141,
p.194-198+201.
6.4
Identification totale
La
tendance des trois principes nationaux à la totalité
apporte de nouvelles
contraintes
avec soi. Un exemple pour cela est un
état-nation
qui n’est pas
satisfait
avec
son unité étatique, mais veut aussi être
culturellement uniforme.
L’identification
avec
un état et avec une culture seront mélangées ici.
Qui
ne
perd pas de vue l’individu parle dans un tel cas de
chantage. Qu’est-ce
que
l’individu
devrait faire s’il veut s’identifier à cet
état-nation,
mais rejette
sa
religion d’état ou sa langue d’état? L’état-nation
peut
encore être aussi
démocratique,
il se l’est gâché avec la liberté individuelle.
Un
autre exemple est la nation
subjective
de
culture
de Meinecke
24.
L’identification
avec une culture devrait suivre ici l’identification
avec un état. Si
l’affiliation/l’appartenance
culturelle est non-libre, ainsi cette absence de liberté
colore l’affiliation/l’appartenance étatique. Renan
l’a probablement pensé
quand
il parle du couteau sous la gorge
25.
Mais la confession culturelle aimerait
aussi
être encore aussi libre que, par exemple, chez
Fichte, l’appartenance
d’état
reste extorquée.
Un
dernier exemple est fourni par Lénine. Pour lui,
comme pour la plupart
des
marxistes
26,
la culture et l’état ne se laisse absolument pas
être séparés
de
l’économie.
Ici ils sont beaucoup plus d’accord que dans la
question du
déterminisme
dans
l’économie. À partir de l’identification avec la
nation
économique
prolétarienne,
tout suit de soi-même. L’identification culturelle
et
d’état
sont donc en tout cas obligés. Mais ce ne devrait
rien avoir à faire avec
le
nationalisme.
Au nom de l’économie, l’État casse tout de suite la
culture
nationale
27.
Mais l’effondrement de la révolution mondiale a déjà
eu à faire
avec
le nationalisme. Cela a alors même appartenu aux
formes clairement
contraignantes
du
nationalisme.
24.
(voir
p.39 ? ? ? de ce travail et aussi déjà p.16 ? ? ?
sous le nom
vielle
nation de
culture)
25.
[143]
Voir note 123.
26.
[144]
Ici, je prends naturellement aussi Otto Bauer à
côté de Karl Renner. Ils essaient
de
distinguer
l’appartenance à une nation culturelle de
l’appartenance à un
état-nation.
27.
[145]Lenin
(1913),
p.21-22 cité d’après Koch (19754), p.251-252.
6.5
Identification
nationale comme
illusion
L’identification
avec la nation peut encore avoir d’autres causes que
seulement
la
contrainte ou la décision libre. La situation de
contrainte peut être simulée.
La
décision libre peut avoir été faite sur la base de
falsifications. Les similitudes
nationales
sont alors abattues ou inventées. Elles sont le
résultat d’un mensonge
ou
d’un mensonge à soi-même. Elles peuvent soit rester
des prétentions, soit
être
transposées dans le fait. Dans les deux cas, la
nation est une invention. La
différence
entre la coercition et la libre volonté perd en cela
son importance :
dans
la fraude, tous les nationalismes sont
égaux/pareils.
Il
a déjà été mentionné que Renan a besoin d’un passé
commun pour sa nation
libérale
28.
Avec cette exigence, il a de nouveau fixé des
limites à la liberté.
Mais
un tel passé ne peut pas du tout être trouvé, il
devra être inventé :
<<
L’oubli
- j’aimerais presque dire : l’erreur historique -
joue un rôle
essentiel
dans la création d’une nation, et à cause de cela le
progrès des
études
historiques est souvent une menace pour la nation.
La recherche
historique
tire dans le fait les processus de puissance/de
violence qui ont
eu
lieu à l’origine de toutes les structures
politiques, même celles qui ont
les
conséquences les plus bénéfiques. L’unification se
déroule toujours
de
manière brutale [ ... ] Cela détermine[...]
l’essence d’une nation que
tous les individus ont quelque chose en commun,
aussi qu’ils ont oublié
beaucoup
de choses. [...] Il est bon pour tous de pouvoir
oublier
29.
»
28.
[146]
Voir note 126.
29.
[147]
Comme note 19, 891-892+899. Traduction d’après
Renan (1993), p.294-295+302.
Renan
renonce
donc de préférence à la vérité plutôt qu’à la
glorification du
passé.
Pour lui en tant que savant, il a naturellement la
prétention de vivre
uniquement
pour
la vérité. Mais il ne veut pas mettre en danger la
nation.
Il
devra donc être veillé à ce que les masses sans
éducation n’arrivent pas à
sa
vérité. Elles doivent continuer à oublier beaucoup
de « choses ». Vive la
nation
et sa double morale!
Hobsbawm
résume
Renan dans les mots : « Aucune nation sans
falsification de
sa
propre histoire ». Lui-même considère aussi la
nation comme une invention
30.
L’accord
va encore plus loin. Dans sa propre définition de la
nation, il mélange
des
éléments
libres et non-libres comme Renan
31.
Comme il ne se compte pas
parmi
les nationalistes, ainsi il n’a besoin d’aucune
double comptabilité. Les
politiciens
et les universitaires ne sont plus séparés
32.
Comment
se tient-il maintenant à la nation libérale de
Fichte? Si cela va selon
sa
définition,
il n’y a pratiquement pas d’Allemands en Allemagne.
Il l’admet
lui-même
33.
Mais pour les Allemands, il ne veut pas inventer un
passé commun,
mais
plutôt les éduquer dans sa vision de leur avenir
commun. Il ne veut pas
apporter
de mensonges dans les masses, mais ses plus hautes
connaissances.
Pour
devenir allemandes, elles devraient en premier
s’acheter/acquérir du/le
caractère
34.
Mais pour cela Fichte a besoin de l’état. Dans le
même temps,
l’éducation
nationale
signifie chez lui au même moment l’éducation d’État
35.
L’étranger
pourrait
même s’enthousiasmer plus tard pour cette idée,
c’est-àdire,
la France
36.
Mais je ne le peux toutefois pas. Une telle
éducation nationale
est
plus que seulement un droit à l’éducation. Elle est
aussi le meilleur moyen
d’amener
des
mensonges d’histoire parmi les gens. De l’obligation
scolaire, une
obligation deviendra illusion nationale. Aux
millions de petits Français ne sera
évidemment
pas
raconté que les Allemands sont le peuple originel.
Il s’agit
beaucoup
plus
de « Nos ancêtres, les Gaulois ... »
30.
[148]Hobsbawm
(1991), p.24.
31.
[149]Comme
note 148, p.15-19.
32.
[150]
Comme note 148.
33.
[151]
Comme note 72, p.359.
34.
[152]
Comme note 72, p.446. L’affirmation
«
avoir du caractère et être allemand est
indubitablement
synonyme
»
prend un tout autre sens. Il ne décrit pas une
condition, mais
définit
un idéal.
35.
[153]
Comme note 72, p.398+428-437.
36.
[154]
A cause de cela, en 1892, le ministère français de
l’éducation a recommandé les
«
discours
à la nation allemande
»
comme modèle au corps des enseignants :Roman
(1992),
p.237.
6.6 Chemins
hors de l’identification nationale
Comment
l’identification
nationale peut-elle se laisser surmonter?
Si
l’identification
est fondée sur une illusion, surmonter l’illusion
met fin à la
nation.
Après
l’éducation nationale vient la rééducation. Sait-on
en premier du
génocide
des
Juifs, ainsi ne se laisse plus bien être allemand ou
français. Mais
ici
se demande s’il devrait y avoir une contrainte à
l’explication/l’information.
S’il
s’agit d’imposer l’opinion propre, ainsi on ne
reculera d’effroi devant aucune
contrainte.
Le
révisionnisme sera à laisser interdire par exemple
par l’État.
Comment
il se tient proche avec cela d’un Faurisson, il le
remarquera en premier
quand
ce dernier saisit le pouvoir.
37
Faurisson lui-même est clair : « La liberté
d’opinion
et
le reste ne m’intéressent pas, je veux gagner et je
gagnerai
38».
S’il
en va vraiment de la vérité, ainsi il retiendra plus
de l’explication libre
39.
Si
l’identification
nationale se donne d’une contrainte, ainsi celle-ci
a seulement
besoin
de disparaître. Mais la liberté doit-elle être
supprimée quand une
identification
nationale
en découle?
Ce
qui rend Renan nationaliste est la revendication de
sa nation pour exclusivité
40.
L’individu à la permission de voter
pour
une nation. Mais il a la
permission
de voter seulement pour
une
nation. Il n’a pas la permission de
voter
pour plus d’une nation. Il n’a pas non plus la
permission de voter pour
moins
d’une nation. La nation de Renan n’exclut pas
seulement toutes les
autres
nations.
Elle exclut aussi tout ce qui est aucune nation.
Pour Renner
vaut
la m6me chose. L’individu a la permission, chez lui,
de choisir une nation.
Il
a donc la permission de choisir pas seulement
pour
une nation. Mais il a aussi
la
permission de choisir seulement
une
nation. Renner devra donc, comme
Renan,
être compté parmi les nationalistes.
37.[155]
Quand Hitler est arrivé au pouvoir, Hitler n’a pas
eu à mentir quand il a accusé
Wells
de reconnaître seulement maintenant la nécessité
et la salubrité de la critique.Le
discours
de Wells et le contre-discours d’Hitler cités dans
Wagner (1993), p.182-184.
38. [156] Faurisson, cité d’après
Portis (1997), p.168. Original : « La liberté
d´expression et le reste ne m´intéressent pas. Je
veux gagner, et je vais gagner ».
39.
[157]
Ainsi Mill (1988), p.24-76 et Chomsky, atteste la
liberté d’opinion de Faurisson,
comme
note 156.
40.
[158]
Sur le nationalisme comme revendication
d’exclusivité: Balibar (1989), p. 373-374
(comme
une communauté de racisme et de nationalisme),
Elwert (1989), p. 13-19 + 22
(comme
caractéristique
de la nation en tant qu’État distinct de
l’ethnicité) etHobsbawm
(1991),
p.19.
Le
nationalisme
de Renan et Renner commence là où ils laissent la
liberté finir.
Ils
forcent l’individu à s’identifier avec une nation.
Mais qui veut surmonter
leur
nationalisme
n’a pas besoin de renoncer à leur liberté. Il
devrait seulement
prendre
la liberté plus au sérieux qu’ils l’ont fait.
Cela,
Meinecke
ne l’a naturellement pas fait. Les membres de son
organisme
national
ne peuvent justement pas marcher librement alentour.
Mais ses
organismes
d’État
sont tellement différents de ses organismes de
culture qu’ils
peuvent
se pénétrer l’un l’autre. Les Suisses peuvent
simultanément s’identifier
à
la nation de
culture
allemande et l’état-nation
suisse.
L’état-nation
de Renan
doit
partager ses humains avec une nation de
culture.
Ici, Meinecke parle d’un
lien
externe entre l’état-nation
et la nation de
culture
41.
Mais pour l’individu
cela
signifie la liberté de s’identifier avec deux
nations. L’exclusivité de la
nation
sera brisée.
Mais
les Suisses se prennent encore plus de libertés. Ils
échangent en effet leurs
enfants
afin qu’ils puissent apprendre plusieurs langues
42.
Par cela, plusieurs
nations
de
culture
marchent l’une dans l’autre. Tout repose sur des
décisions
individuelles.
Tout
d’abord, les parents, puis les enfants, décident
avec quelles
nations
ils s’identifient. Elles peuvent aussi être plus de
deux.
La
nation de
culture
de Renner n’exclut pas complètement le
multilinguisme.
Mais
elle-veut décider elle-m6me si elle s’intéresse ou
non à ce mélange de
culture.
Elle fera cela seulement si cela contribue à la
diffusion de sa culture
43.
L’individu
doit
se soumettre à cette décision de groupe. S’il veut
s’identifier
seulement
avec une nation de
culture,
ainsi il décide seul. Il peut aussi
s’identifier
avec plusieurs nations de
culture,
mais seulement successivement
44.
S’il
lui vient de s’identifier en m6me temps avec
d’autres nations de
culture,
ainsi
sa nation de
culture
décide avec. L’individu pourra être mis en minorité
ici. Renner a déjà vu les faiblesses du principe
territorial. Les cultures devraient
pouvoir
aller à travers les unes les autres
géographiquement. Mais
intérieurement-humainement,
elles
doivent rester séparées temporellement.
Son
principe
personnel Renner aurait mieux dû l’appeler principe
collectif.
Ses
nations de
culture
parviennent à l’individualisation la plus élevée.
Mais
l’individu
doit
le payer avec sa liberté.
A
la plupart des partisans des droits collectifs des
minorités est à reprocher
la
m6me chose ou encore plus. Par peur de
l’assimilation par la majorité, ils
accordent
trop
peu de valeur à l’échange interculturel
45.
L’individu a seulement
la
permission de choisir entre différentes prisons
culturelles
46.
Mais comment
devrait-il
arriver à une synthèse de ces cultures quand il ne
peut pas les lier
librement
?
Mais
à mon image du Suisse libre, manque toutefois encore
un petit détail :
les
nombreux
drapeaux nationaux dans leurs jardins. -Ils ne
semblent pas
s’identifier
avec
plus qu’un
état-nation.
41.
[159]
Comme note 22, p.12.
42.
[160]Kropotkin
(1976), p.222-223, qui ne veut pas montrer la
liberté culturelle, mais
l’aide
mutuelle des Suisses.
43.
[161]
Comme note 137, p.54-55.
44.
[162]
Comme note 137, p.53.
45.
[163]
Par exemple Münch (1970), p.96, Veiter (1970),
p.31 et Pernthaler (1972),
p.90-96.
46.
[164]Worms
(1996), p.34 considère le Conseil de l’Europe
depuis 1993 comme une
tentative
de surmonter ce désavantage du principe collectif.
Il devrait également être possible
de
s’identifier avec aucune ou plusieurs nations
culturelles.
|
Die zwei ersten Definitionen des
Nationalismus beschränken sich beide auf das Verhältnis der Nationen zueinander (Punkte
3 bis 5). Das Individuum spielt noch kaum eine Rolle. Entscheidend ist
nur, wie es sich dieses Verhältnis denkt. Wie es selber zu den einzelnen Nationen
steht, wird noch nicht berücksichtigt. Mit der dritten Definition des
Nationalismus rückt aber das Individuum in den Mittelpunkt. Sie lautet daher :
Nationalismus ist, wenn das Individuum
sich mit einer Nation identifiziert.
Man kann nach den Ursachen dieser
Identifikation suchen. Was kann ein Individuum dazu bewegen, sich mit einer
Nation zu identifizieren? Es kann dazu gezwungen werden, oder sich dazu aus
freien Stücken entscheiden. In der Nationalismus-Forschung haben seit
Kohn diese beiden Möglichkeiten Namen erhalten. Beruht der Nationalismus
auf Zwang, so wird er objektiver Nationalismus benannt. Rechnet er mit dem
freien Willen des Individuums, dann wird vom subjektiven Nationalismus gesprochen 1. Entscheidend ist also wie das Individuum zum Nationalismus
steht, ob er ihm objektiv vorgegeben oder ob er von ihm subjektiv gewollt ist.
Die Frage ist also nicht, wo der
Nationalismus überhaupt anfängt, sondern wo er anfängt, mit der individuellen
Freiheit vereinbar zu sein. Wie steht es hier mit den drei nationalen Prinzipien
der Kulturnation, Staatsnation und Wirtschaftsnation? Sind sie alle mit der
individuellen Freiheit gleich vereinbar?
Diese Frage läßt sich zunächst für die
reinen Formen der Kulturnation, Staatsnation und Wirtschaftsnation beantworten (Punkte 6.1 bis 6.3)
und anschließend für verunreinigten Formen (Punkt 6.4).
1. [122]Kohn (1964), S. 701-714, hier
zitiert nach Winkler (19852), S.7-8.
6.1 Politische Identifikation – das
Plebiszit
Mit seinem nationalen Prinzip, seiner
Staatsnation, will Renan gerade die individuelle Freiheit vertreten. Der
Einzelmensch soll sich frei zu einer Nation bekennen, er muß für diese Nation gestimmt
haben, erst dann gehört er ihr. Durch das Rassenprinzip verliert er diese
Freiheit, es wird einfach über ihn verfügt :
"Diese Art, Menschen das Messer an die
Kehle zu setzen und ihnen zu sagen : "Du sprichst dieselbe Sprache wie
wir, also gehörst Du uns", diese Art ist schlecht; die arme
Menschheit, die man zu sehr wie eine Schafherde behandelt, wird es eines Tages
satt haben. Der Mensch gehört weder seiner Sprache, noch seiner Rasse :
er gehört allein sich selbst, denn er ist ein freies Wesen, er ist ein
moralisches Wesen 2."
Was Renan das nationale Prinzip nennt,
entspricht also dem subjektiven Nationalismus, während er beim objektiven
Nationalismus eigentlich nicht von Nationalismus, sondern von Rassenprinzip,
das heißt von Rassismus spricht. Diese Einengung des Nationalismus mag
überraschen. Sie liegt aber an seinem positiven Verhältnis zum Nationalismus :
Der Nationalismus ist gut, die Unfreiheit schlecht, also schließen sich
beide aus. Es kann auch verwundern, daß er dabei Rasse (im allgemeinen Sinne
von Abstammung), Sprache und Religion in denselben Sack wirft 3. Der Einzelmensch kann höchstens auf die Abstammung seiner Nachkommen Einfluß
nehmen, für sich selber kann er es nicht. Sprache oder Religion 4, kann er aber sehr wohl wechseln, wenn nur kein äußerer Druck auf ihn ausgeübt wird.
Beide lassen den Einzelmenschen also nicht so unfrei wie die Zurechnung
zum Rassenprinzip es nahelegt. Aber gerade diese Verallgemeinerung macht
deutlich, was Renan ablehnt, nämlich die Unfreiheit.
2.
[123]Renan
(1887), S. 719-720. Eigene Übersetzung, im Original
heißt es : "Ces façons
de
prendre les gens à la gorge et de leur dire : "Tu
parles la même langue que nous, donc tu
nous
appartiens", ces façons-là sont mauvaises; la pauvre
humanité, qu´on traite un peu
trop
comme un troupeau de moutons, finira par s´en
lasser. L´homme n´appartient ni à sa
langue,
ni à sa race : il n´appartient qu´à lui-même, car
c´est un être libre, c´est un être
moral
[... ]." Finkielkraut (1989), S.85 zitiert den
letzten Satz, in der deutschen Fassung wird "race" bezeichnenderweise durch
"Volk" übersetzt (siehe auch Fußnote 135).
3.
[124] Siehe Fußnote 20.
4.
[125]Oxenknecht
(1988), S.132.
Es wäre allerdings noch eindeutiger
gewesen, wenn Renan im weiteren Verlauf des Zitats nicht so viel auf die
Geschichte gegeben hätte 5 :
"Eine Nation ist für uns eine Seele, ein
Geist, eine geistige Familie, die sich in der Vergangenheit aus
Erinnerungen, Opfern, Glorien, oft aus gemeinsamem Trauern und Bedauern ergibt,
in der Gegenwart aus dem Wunsch, weiter zusammenleben zu wollen
(Hervorhebung von mir) s."
Wenn die Identifikation mit der Nation
wirklich auf eine freie Entscheidung beruht, warum soll sie unbedingt mit einer
gemeinsamen Vergangenheit verknüpft sein? Kann sie sich nicht auf eine
gemeinsame Gegenwart und Zukunft beschränken? Nicht umsonst wird die
Geschichte (im Sinne von Vergangenheit) oft zu den objektiven Kriterien der Nation
gerechnet, da sie sich nicht mehr ändern läßt.
Sieht man von dieser Inkonsequenz ab, so
scheint Renan mit seiner Staatsnation allen Forderungen der individuellen
Freiheit gewachsen zu sein.
6.2 Kulturelle und politische
Identifikation – objektive oder subjektive Nation
Zieht man Meinecke statt Renan heran, so
bietet die Staatsnation ein ganz anderes Bild.
Glaubt man der Tradition, dann soll
Meinecke mit seiner Kulturnation und Staatsnation schon dasselbe gemeint haben wie
Kohn. Demnach soll der objektive, unfreie Nationalismus für die Kulturnation und der subjektive, freie Nationalismus für die Staatsnation stehen 7. Hier ist aber Meinecke von der späteren Nationalismus-Forschung
mißverstanden worden. Egal ob Kulturnation oder Staatsnation, der Einzelmensch ist bei ihm
unfrei. Meinecke ist zwar besorgt um das Individuum, fragt sich
auch, wie es um seine Objektivität und Subjektivität steht.
5.
[126] Dieser Widerspruch ist von Hobsbawm
(1991), S.18-19, Roman (1992), 24-25 und Girardet (1996), S.15-16 bemerkt
worden.
6.
[127]
Wie Fußnote 123. Eigene Übersetzung, im Original
heißt es :
"Une nation,
c´est
pour
nous une âme,
un
esprit, une famille
spirituelle, résultant,
dans le
passé, de
souvenirs,
de
sacrifices,
de
gloires, souvent
de
deuils
et de
regrets
communs;
dans le présent,
du
désir
de
continuer
à
vivre ensemble".
7. [128]Winkler (19852), S.7; ferner Alter
(1985), S.21 und ohne den Verweis auf Kohn auch Klein (19932), S.613.
Dieses Individuum ist bei ihm aber
nicht der Einzelmensch, sondern die Nation! Erwacht eine objektive Nation zum Selbstbewußtsein, so wird sie zur subjektiven Nation. Was vorhin alte und moderne Kulturnation genannt wurde, kann genauso objektive und subjektive Kulturnation genannt werden.
So "treffen wir [... ] eine Hauptcäsur in
der Entwicklung der neueren großen Nationen, sowohl der Staats- wie
der Kulturnationen. Wir können eine frühere Periode unterscheiden, in
denen die Nationen im ganzen ein mehr pflanzenhaftes und unpersönliches
Dasein und Wachstum hatten, und eine spätere, in denen der bewußte
Wille der Nation erwacht, in der sie sich selbst [... ] als große
Persönlichkeit, als große geschichtliche Einheit
fühlt und das Kennzeichen und Recht der entwickelten Persönlichkeit, die Selbstbestimmung
beansprucht S ."
Diese Unterscheidung gilt aber auch für
die Staatsnation. Bei der objektiven Staatsnation ist die Identifikation mit der
Nation allein das Ergebnis des Drucks, der von oben, von der Obrigkeit
kommt. Renan soll der Verdienst zukommen, geahnt zu haben, daß eine solche
Nation zu sich selbst erwachen kann. Bei einer subjektiven Staatsnation kommt dann die Identifikation mit der Nation auch von unten, von der
Bevölkerung selbst 9. Es klingt zwar freiheitlicher als bei der objektiven Staatsnation, ist es aber nicht. Hier hat sich Renan täuschen lassen. Der
Einzelmensch kann nicht anders, als sich mit der Nation zu identifizieren. Er kann den
äußeren Zwang nicht überwinden, sondern nur verinnerlichen. Er ist zwar
auch ein Individuum, ist aber völlig eingekapselt im größeren Individuum, in
der Nation.
Die Schwierigkeit liegt darin, daß
dieselben Worte nicht bei allen Autoren dasselbe bedeuten. Im weiteren Verlauf
rede ich von subjektiver und objektiver Nation nur noch im Sinne von Meinecke. Was
die anderen Autoren unter subjektiver Nation verstehen, nenne ich freiheitliche Nation, bei ihrer objektiven Nation spreche ich von unfreiheitlicher Nation. Ihre eigentliche Absicht wird dadurch deutlicher.
Am geschichtlichen Sinn von Renan hätte sich
Meinecke wahrscheinlich gefreut, wäre er ihm bekannt gewesen. Es konnte ihm
nur recht sein, wenn ein unfreies Element in die Staatsnation hereinkommt. Stattdessen hat er
sich mit der Kulturnation von Fichte auseinandersetzen müssen 10.
8.
[129] Wie Fußnote 22, S.13
9.
[130] Wie Fußnote 22, S.12-19.
10.
[131] Wie Fußnote 22, S.84-112.
Was er in den Reden an die deutsche Nation vorfindet, kann ihn
nur enttäuschen. Fichte will radikal mit der Vergangenheit brechen und die deutsche
Nation zur Freiheit umerziehen. Meinecke
muß ihm also jeden geschichtlichen Sinn absprechen
11
Il
pense certes
avoir
trouvé le peuple originel/primitif dans les
Allemands, dans
la
langue
allemande,
la
langue
originelle. Mais
cela
n’a
rien
à
voir avec
l’âge.
Cela signifie
encore
moins que tous les peuples soient issus
des
Allemands, toutes les langues
de
la
langue allemande. Exactement aussi
peu
que toutes les plantes devraient
provenir
de la plante originelle goethéenne.
Pensé est que les Allemands
et
leur
langue sont encore assez
mobiles
pour
se
transposer dans tous les peuples
et
toutes les langues.
12 Wie auch die Urpflanze die Form aller
vorhandenen (und sonst auch möglichen) Pflanzen
annehmen kann.
Auch die Identifikation mit der Nation
soll frei sein, weil sie eine Identifikation mit der Freiheit bedeutet. Sie darf
letztendlich nicht von der Abstammung oder der Sprache abhängen, sondern nur vom
persönlichen Bekenntnis zur Freiheit 13. Die Kulturnation von Fichte ist also eine
freiheitliche Kulturnation 14. Meinecke sieht darin einen Widerspruch und spricht
lieber von Vernunftnation 15. Kultur ist halt unvernünftig.
Ein anderer Versuch, die Kulturnation zur Freiheit hin zu bewegen, findet sich bei Renner. Wie bei Fichte soll die
Identifikation mit der Nation frei sein. Sie darf nur vom persönlichen
Bekenntnis abhängig sein. Was fehlt ist die Identifikation der Nation mit der
Freiheit. Diese Konsequenz bleibt Fichte vorenthalten. Renner begnügt sich
mit der freien Identifikation mit der Nation. Er erklärt aber auch, wie diese
Freiheit institutionell zu gewähren ist. Das fehlt wiederum bei Fichte. Das
Bekenntnis zu einer Nation soll laut Renner vom Territorium unabhängig sein.
Wer in Prag lebt, soll sich auch zur deutschen Nation bekennen können. Wieviel
bekennende Tschechen um ihn herum leben, spielt dabei keine Rolle. Dem
Territorialprinzip stellt Renner also das Personalprinzip entgegen. Die
Nationen sind Korporationen, die nicht lokal gebunden sind. Sie sind überall
dort, wo sie Mitglieder haben 16.
11.
[132] Wie Fußnote 22, S.108-111.
12.
[133] Zur allgemeinen Definition der
Ursprache und zu ihrer Beweglichkeit, Fichte (1795), S.313; zur Anwendung dieser
Definition auf die deutsche Sprache, wie Fußnote 72, S.314-339 und zur Empfänglichkeit des
deutschen Volkes für ausländische Elemente S.337-343.
13.
[134] Wie Fußnote 72, S.375. Kurz nach
diesem Höhepunkt der Freiheit macht Fichte S.381 schon wieder Zugeständnisse an die
geläufige Auffassung von "Volk".
14.
[135] Es wird außer von Meinecke auch von
Roman (1992), S.10-12 eingesehen; ferner von Kallscheuer/ Leggewie (1994),
S.159-160 und Girardet (1996), S.15-16. Zur Fehleinschätzung von Fichte in Frankreich
hat beigetragen, daß sein "Volk" oft durch "race" übersetzt wird (siehe auch Fußnote 123).
15.
[136] Wie Fußnote 22, S.111.
Einer solchen Freiheit gegenüber
sieht die Freiheit von Renan blaß aus. Renan spricht sich für einen Volksentscheid und
damit für das Territorialprinzip aus. Identifiziert sich eine Mehrheit für eine
Nation, so muß die Minderheit mitmachen.
Der Einzelmensch hat keinen Anspruch auf
Selbstbestimmung, sondern nur auf Mitbestimmung. Renan spricht zwar
von Selbstbestimmungsrecht. Damit meint er aber kein individuelles,
sondern ein kollektives Selbstbestimmungsrecht. Was Renan Freiheit nennt, ist
eigentlich Gleichheit, Macht der Mehrheit. Wenn es um seine Identifikation
geht, so darf der Einzelmensch seine Stimme abgeben. Damit entscheidet er
aber über das Schicksal anderer Menschen mit. Es ist daher nur Recht, wenn
sie auch über sein Schicksal mitentscheiden.
Diese Unfreiheit der Staatsnation kann bedenklich stimmen 17. Gängige Meinung
bleibt aber, daß die Kulturnation die Unfreiheit, die Staatsnation die Freiheit des Einzelmenschen mit sich
bringt. Damit spart sich die Nationalismus-Forschung zwei Fragen, nämlich wie die Staatsnation zur Unfreiheit, und wie die Kulturnation zur Freiheit führen kann. Wie jede
Nation zur Unfreiheit führen kann, hat sich an Meinecke gezeigt.
Wie Staatsnation und Kulturnation mit der einzelmenschlichen Freiheit zu
vereinbaren sind, das haben Renan, Fichte und Renner zu zeigen versucht.
6.3 Wirtschaftliche Identifikation – der Determinismus
Von Freiheit kann bei der marxistischen Wirtschaftsnation keine Rede sein. Es wird nicht dem Einzelmenschen überlassen,
ob er sich mit ihr identifiziert oder nicht. Er folgt einfach dem ökonomischen
Determinismus. Hier trifft sich die Wirtschaftsnation mit der unfreiheitlichen Kulturnation und ihrem kulturellem Determinismus.
Anderson sucht eine Erklärung für die
Faszination, die der Gedanke des Determinismus ausübt. Er findet sie im Ideal
der Selbstlosigkeit. Nur wer sich eine Gruppe frei aussuchen kann, ist auch frei,
seine Wahl aus egoistischen Interessen zu treffen. In der Unfreiheit hat man
einen Schutz gegen die Selbstsucht zu sehen. Dieses Ideal haben Marxismus und
Nationalismus gemeinsam 18. Was sie allein trennt, ist, daß der Marxismus
eine Weltrevolution erwartet, der Nationalismus aber jede Weltnation ablehnt 19
Wer auf diesen Unterschied nicht so viel
gibt wie Anderson, konnte in Deutschland noch vor kurzem eine eigentümliche
Erfahrung machen. Auf der einen Seite eine "sozialistische Nation", die
sich auf den ökonomischen Determinismus beruft. Auf der anderen Seite eine
"bürgerliche Nation", die ganz offiziel auf den kulturellen Determinismus schwört 20. Dazwischen einige Einzelmenschen auf der Suche nach ihrer Freiheit, die sich
mit einer nicht vorhandenen Staatsnation identifiziert haben 21.
16.
[137]Renner (1899), S.15-37.
17.
[138]Winkler (19852), S.8+10-11; ferner
Wettig (1993), S.30-32.
18.
[139] Wie Fußnote 39, S.142-145.
19.
[140] Siehe Fußnote 39.
20.
[141] Diese Gegenüberstellung findet sich
bei Löcherbach (1983), S.188-194+198-201.
21.
[142] Zum Beispiel Löcherbach selbst, wie
Fußnote 141, S.194-198+201.
6.4 Totale Identifikation
Die Tendenz der drei nationalen Prinzipien
zur Totalität bringt neue Zwänge mit sich. Ein Beispiel dafür ist eine
Staatsnation, die sich mit ihrer staatlichen Einheit nicht zufrieden gibt, sondern auch
noch kulturell einheitlich sein will. Die Identifikation mit einem Staat und mit
einer Kultur werden hier vermengt. Wer das Individuum nicht aus dem Auge
verliert, spricht in einem solchen Fall von Erpressung. Was soll das Individuum
denn machen, wenn es sich mit dieser Staatsnation identifizieren will, aber ihre
Staatsreligion oder Staatssprache ablehnt? Die Staatsnation kann noch so demokratisch sein, sie
hat es sich mit der individuellen Freiheit verdorben.
Ein anderes Beispiel ist die subjektive Kulturnation von Meinecke (siehe S.39 dieser Arbeit und auch schon S.16 unter
dem Namen alte Kulturnation). Der Identifikation mit einer Kultur soll hier
die Identifikation mit einem Staat folgen. Ist die kulturelle Zugehörigkeit
unfrei, so färbt diese Unfreiheit auf die staatliche Zugehörigkeit ab. Das hat Renan
wahrscheinlich gemeint, wenn er vom Messer an der Kehle spricht 22. Das kulturelle Bekenntnis mag aber auch noch so frei sein, wie zum Beispiel bei
Fichte, die Staatsangehörigkeit bleibt erpreßt.
Ein letztes Beispiel bietet Lenin. Für
ihn, wie für die meisten Marxisten 23, lassen sich Kultur und Staat von der
Wirtschaft überhaupt nicht trennen. Hier stimmen sie noch stärker überein, als in
der Frage des Determinismus in der Wirtschaft. Aus der Identifikation mit der
proletarischen Wirtschaftsnation folgt alles von selbst. Kulturelle und
staatliche Identifikation sind also auf jeden Fall erzwungen. Mit Nationalismus
soll es aber nichts zu tun haben. Im Namen der Wirtschaft zerschlägt der
Staat gerade die nationale Kultur 24. Durch das Scheitern der Weltrevolution hat
es aber schon mit Nationalismus zu tun gehabt. Es hat dann sogar zu den
eindeutig zwanghaften Formen des Nationalismus gehört.
22.
[143] Siehe Fußnote 123.
23.
[144] Hier nehme ich neben Karl Renner
natürlich auch Otto Bauer raus. Sie versuchen die Zugehörigkeit zu einer
Kulturnation von der Zugehörigkeit zu einer Staatsnation auseinanderzuhalten.
24.
[145]Lenin (1913), S.21-22 zitiert nach
Koch (1975 4), S.251-252.
6.5 Nationale Identifikation als
Illusion
Die Identifikation mit der Nation kann
noch andere Ursachen haben als nur der Zwang oder der freie Entschluß. Die
Zwangslage kann vorgetäuscht sein. Der freie Entschluß kann auf Grund von
Fälschungen gefaßt worden sein. Die nationalen Gemeinsamkeiten sind dann
erlogen oder erdacht. Sie sind das Ergebnis einer Lüge oder Selbstlüge.
Sie können entweder Einbildungen bleiben oder in die Tat umgesetzt werden.
In beiden Fällen ist die Nation eine Erfindung. Der Unterschied zwischen Zwang
und freiem Willen verliert dabei an Bedeutung: Im Betrug sind alle
Nationalismen gleich.
Es ist schon erwähnt worden, daß Renan für
seine freiheitliche Nation unbedingt eine gemeinsame Vergangenheit braucht 25. Mit dieser Forderung hat er der Freiheit wieder Grenzen gesetzt. Eine
solche Vergangenheit läßt sich aber gar nicht finden, sie muß erfunden werden :
"Das Vergessen - ich möchte fast sagen :
der historische Irrtum - spielt
bei der Erschaffung einer Nation eine
wesentliche Rolle, und daher istder Fortschritt der historischen Studien
oft eine Gefahr für die Nation. Die historische Forschung zieht in der Tat
die gewaltsamen Vorgänge ans Licht, die sich am Ursprung aller
politischen Gebilde, selbst jener mit den wohltätigsten Folgen, ereignet haben.
Die Vereinigung vollzieht sich immer auf brutale Weise. [... ] Es macht
[... ] das Wesen einer Nation aus, daß alle Individuen etwas miteinander
gemein haben, auch, daß sie viele Dinge vergessen haben. [... ] Es
ist für alle gut, vergessen zu können 26."
25.
[146] Siehe Fußnote 126.
26.
[147] Wie Fußnote 19, 891-892+899.
Übersetzung nach Renan (1993), S.294-295+302.
Renan verzichtet also lieber auf die
Wahrheit als auf die Glorifizierung der Vergangenheit. Für sich als Gelehrten hat
er natürlich den Anspruch, nur für die Wahrheit zu leben. Die Nation will
er aber nicht gefährden. Es muß also dafür gesorgt werden, daß die
ungebildeten Massen an seine Wahrheit nicht herankommen. Sie sollen die vielen
"Dinge" weiter vergessen. Es lebe die Nation und ihre Doppelmoral!
Hobsbawm faßt Renan in den Worten zusammen
: "Keine Nation ohne Fälschung der eigenen Geschichte". Er selbst
hält die Nation auch für eine Erfindung 27. Die Übereinstimmung geht sogar noch
weiter. In seiner eigenen Definition der Nation vermengt er wie
Renan freie und unfreie Elemente 28. Da er sich aber nicht zu den Nationalisten
zählt, so braucht er keine doppelte Buchführung. Bei ihm klaffen
Politiker und Wissenschaftler nicht mehr auseinander 29.
Wie steht es nun um die freiheitliche
Nation von Fichte? Geht es nach seiner Definition, so gibt es in Deutschland kaum
Deutsche. Das gesteht er selber ein 30. Den Deutschen will er aber keine
gemeinsame Vergangenheit erdichten, sondern sie zu seiner Sicht ihrer gemeinsamen
Zukunft erziehen. Er will keine Lügen, sondern seine höchsten Erkenntnisse in die
Massen bringen. Um deutsch zu werden, sollen sie sich erst Charakter
anschaffen 31. Dafür braucht Fichte aber den Staat. Nationalerziehung heißt also
bei ihm zugleich Staatserziehung 32. Für diesen Einfall konnte sich später
sogar das Ausland, sprich Frankreich, begeistern 33. Ich kann es allerdings nicht. Eine solche
Nationalerziehung ist mehr als nur ein Recht auf Bildung.
Sie ist auch das beste Mittel, um Geschichtslügen unter die Leute zu
bringen. Aus der Schulpflicht wird eine Pflicht zur nationalen Illusion. Den
Millionen kleiner Franzosen wird natürlich nicht erzählt, daß die Deutschen das
Urvolk sind. Es heißt vielmehr : "Unsere Urväter, die Gallier ... "
27.
[148]Hobsbawm (1991), S.24.
28.
[149]Wie Fußnote 148, S.15-19.
29.
[150] Wie Fußnote 148.
30.
[151] Wie Fußnote 72, S.359.
31.
[152] Wie Fußnote 72, S.446. Die Aussage
"Charakter haben und deutsch seyn, ist ohne Zweifel gleichbedeutend" bekommt
dadurch eine ganz andere Bedeutung. Sie beschreibt keinen Zustand, sondern stellt ein Ideal
auf.
32.
[153] Wie Fußnote 72, S.398+428-437.
33.
[154] Das französische
Erziehungsministerium hat 1892 deswegen dem
Lehrkörper die "Reden an die deutsche Nation" als Vorbild
empfohlen : Roman (1992), S.237.
6.6 Wege aus der nationalen
Identifikation
Wie läßt sich die nationale Identifikation
überwinden?
Beruht die Identifikation auf einer Illusion, so
macht die Aufklärung der Nation ein Ende. Nach der Nationalerziehung kommt
die Umerziehung. Weiß man erst um den Völkermord an den Juden, so läßt es
sich nicht mehr gut Deutscher oder Franzose sein. Hier fragt sich aber,
ob es einen Zwang zur Aufklärung geben soll.
Geht es einem um die Durchsetzung der
eigenen Meinung, so wird man vor keinem Zwang zurückschrecken. Den
Revisionismus wird er zum Beispiel vom Staat verbieten lassen. Wie nah er damit
einem Faurisson steht, wird er erst merken, wenn dieser die Macht ergreift 34 Faurisson selbst ist eindeutig : "Die Meinungsfreiheit und der Rest
interessieren mich nicht, ich will gewinnen und werde gewinnen 35." Geht es einem wirklich um die Wahrheit,
so wird er von der freien Aufklärung mehr halten 36.
Ergibt sich die nationale Identifikation
aus einem Zwang, so braucht dieser nur zu verschwinden. Muß aber die Freiheit
beseitigt werden, wenn daraus eine nationale Identifikation entspringt ?
Was Renan zum Nationalisten macht, ist der
Anspruch seiner Nation auf Ausschließlichkeit 37. Der Einzelmensch darf für eine Nation
wählen. Er darf aber nur für eine Nation wählen. Für mehr
als eine Nation darf er nicht wählen. Für weniger als eine Nation darf er auch
nicht wählen. Die Nation von Renan schließt nicht nur alle anderen Nationen
aus. Sie schließt auch alles aus, was keine Nation ist. Für Renner gilt
dasselbe. Der Einzelmensch darf bei ihm eine Nation wählen. Er darf also nicht nur für
eine Nation wählen. Er darf aber auch nur eine Nation wählen. Renner muß daher
wie Renan zu den Nationalisten gerechnet werden.
34.
[155]Bei seiner Machtergreifung brauchte
Hitler nicht zu lügen, als er Wells vorwarf, erst jetzt die Notwendigkeit und
Heilsamkeit der Kritik zu erkennen. Wells Rede und Hitlers Gegenrede zitiert in Wagner (1993),
S.182-184.
35.
[156] Faurisson, zitiert nach Portis
(1997), S.168. Eigene Übersetzung, im Original heißt es : "La liberté d´expression et le
reste ne m´intéressent pas. Je
veux gagner, et je
vais
gagner".
36.
[157] So Mill (1988), S.24-76 und Chomsky,
der Faurisson Meinungsfreiheit zugesteht, wie Fußnote 156.
37.
[158] Zum Nationalismus als Anspruch auf
Ausschließlichkeit : Balibar (1989), S. 373- 374 (als eine Gemeinsamkeit von Rassismus
und Nationalismus), Elwert (1989), S. 13-19+22 (als charakteristisch für die Nation als
Staat im Unterschied zur Ethnie) und Hobsbawm (1991), S.19.
Der Nationalismus von Renan und Renner
fängt dort an, wo sie die Freiheit enden lassen. Sie zwingen den
Einzelmenschen dazu, sich mit einer Nation zu identifizieren. Wer ihren Nationalismus
überwinden will, braucht aber nicht auf ihre Freiheit zu verzichten. Er soll
nur die Freiheit ernster nehmen, als sie es gemacht haben.
Das hat Meinecke natürlich nicht gemacht.
Die Glieder seines nationalen Organismus können eben nicht frei herumlaufen.
Seine Staatsorganismen sind aber so verschieden von seinen
Kulturorganismen, daß sie einander durchdringen können. Schweizer können sich gleichzeitig
mit der deutschen Kulturnation und mit der schweizerischen Staatsnation identifizieren. Die Staatsnation von Renan muß ihre Menschen mit einer Kulturnation teilen. Meinecke spricht hier von einer äußeren Bindung zwischen Staatsnation und Kulturnation 38. Für den Einzelmenschen bedeutet es aber die
Freiheit, sich mit zwei Nationen zu identifizieren. Die Ausschließlichkeit der
Nation wird durchbrochen.
Die Schweizer nehmen sich aber noch mehr
Freiheiten. Sie tauschen nämlich ihre Kinder aus, damit sie mehrere
Sprachen lernen können 39. Dadurch laufen mehrere Kulturnationen ineinander. Alles beruht auf
individuelle Entscheidungen. Zunächst entscheiden
die Eltern, dann die Kinder darüber, mit welchen Nationen sie sich identifizieren. Es
können derer auch mehr als zwei sein.
Die Kulturnation von Renner schließt die
Mehrsprachigkeit nicht völlig aus. Sie will aber selber entscheiden, ob sie
sich auf diese Kulturmischung einläßt oder nicht. Das wird sie nur machen, wenn
es zur Ausbreitung ihrer Kultur beiträgt 40. Das Individuum muß sich dieser
Gruppenentscheidung fügen. Will es sich nur mit einer Kulturnation identifizieren, so entscheidet er
allein. Mit mehreren Kulturnationen darf er sich auch identifizieren,
aber nur nacheinander 41. Fällt es ihm ein, sich gleichzeitig mit
anderen Kulturnationen identifizieren zu wollen, so entscheidet seine Kulturnation mit. Der Einzelne kann hier überstimmt werden. Die Schwächen des
Territorialprinzips hat Renner schon eingesehen. Kulturen sollen geographisch
durcheinander gehen können. Innermenschlich
müssen sie aber zeitlich getrennt bleiben. Sein
Personalprinzip hätte Renner besser Kollektivprinzip
nennen sollen. Seine Kulturnationen gelangen zur höchsten Individualisierung.
Das Individuum muß es aber mit seiner Freiheit bezahlen.
Den meisten Befürwortern kollektiver
Minderheitenrechte ist dasselbe oder noch mehr vorzuwerfen. Aus Angst vor der
Assimilation durch die Mehrheit legen sie zu wenig Wert auf
interkulturellen Austausch 42. Der Einzelne darf nur zwischen verschiedenen Kulturgefängnissen
wählen 43. Wie soll er aber zu einer Synthese dieser Kulturen kommen, wenn er
sie nicht frei verknüpfen kann? Zu meinem Bild der freien Schweizer fehlt
allerdings noch ein kleines Detail : Die vielen Nationalfahnen in ihren Gärten.
Mit mehr als einer Staatsnation scheinen sie sich nicht zu identifizieren.
38.
[159] Wie Fußnote 22, S.12.
39.
[160]Kropotkin (1976), S.222-223, der
daran aber nicht die kulturelle Freiheit, sondern die gegenseitige Hilfe der Schweizer
zeigen will.
40.
[161] Wie Fußnote 137, S.54-55.
41.
[162] Wie Fußnote 137, S.53.
42.
[163] Zum Beispiel Münch (1970), S.96,
Veiter (1970), S.31 und Pernthaler (1972), S.90-96.
43.
[164]Worms (1996), S.34 sieht beim
Europarat seit 1993 den Versuch, diesen Nachteil des Kollektivprinzips zu überwinden. Es
soll auch möglich sein, sich mit keiner oder mit mehreren Kulturnationen zu identifizieren.
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