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La tri-articulation sociale, un contre-projet au nationalisme

par Sylvain Coiplet




6 Identification avec une nation en tant que nationalisme

6 Identifikation mit einer Nation als Nationalismus

 


 


Original




Traducteur: FG Editeur: SITE

 Les deux premières définitions du nationalisme se limitent toutes les deux au rapport des nations entre elles (points 3 à 5). L’individu joue encore à peine un rôle. Ce qui est décisif est seulement la façon dont il se pense ce rapport. Comment il se tient lui-même à des nations particulières n’est pas encore considéré. Avec la troisième définition du nationalisme, cependant, l’individu devient le point central. C’est pourquoi elle résonne :

le nationalisme est quand l’individu s’identifie avec une nation.

On peut chercher après les causes de cette identification. Qu’est-ce qui peut mouvoir un individu à s’identifier à une nation? Il peut y être forcé, ou s’y décider par de libres petits bouts. Depuis Kohn, ces deux possibilités ont reçues un nom dans la recherche sur le nationalisme. Si le nationalisme est basé sur la coercition/la contrainte, il s’appelle le nationalisme objectif. S’il compte avec la libre volonté de l’individu, on parle alors du nationalisme subjectif 1. Ce qui est décisif, c’est la façon dont l’individu se tient au nationalisme, qu’il lui soit objectivement prescrit ou qu’il soit subjectivement voulu par lui.

La question n’est donc pas là où le nationalisme commence absolument, mais où il commence à être compatible avec la liberté individuelle. Comment cela se tient aux trois principes nationaux de la nation de culture, l’état-nation et la nation économique ? Sont-ils tous également compatibles avec la liberté individuelle ?

On peut répondre à cette question en premier lieu pour les formes pures de la nation de culture, l’état-nation- et la nation économique (points 6.1 à 6.3), et ensuite pour les formes contaminées/polluées (point 6.4).

1. [122]Kohn (1964), p. 701-714, cité ici d’après Winkler (1985 2), p.7-8.

6.1 Identification politique - le plébiscite

Avec son principe national, son état-nation, Renan veut tout de suite représenter la liberté individuelle. L’individu doit se confesser librement à une nation, il doit avoir voté pour cette nation, en premier alors il lui appartient. Par le principe racial, il perd cette liberté, cela devient simplement disposé par-dessus lui :

« Cette façon de mettre le couteau à la gorge aux humains et de leur dire: « tu parles la même langue que nous, ainsi tu nous appartient », cette façon est mauvaise; la pauvre humanité, que l’on traite trop comme un troupeau de moutons, en aura soupé un jour, l’être humain appartient ni à sa langue, ni à sa race : il appartient seul à lui-même, car il est un être libre, il est un être moral 2. »


Ce que Renan appelle le principe national correspond donc au nationalisme
subjectif, pendant qu’au nationalisme objectif, il ne parle en fait pas de nationalisme, mais du principe de races, c’est-à-dire du racisme. Ce resserrement du nationalisme aimerait surprendre. Mais il repose dans son rapport positif au nationalisme : le nationalisme est bon, l’absence de liberté est mauvaise, de sorte que les deux s’excluent. Cela peut aussi surprendre qu’il jette la race (au sens général de la descendance), la langue et la religion dans le même sac 3. L’individu peut au plus prendre de l’influence sur la descendance de sa progéniture, pour lui-même, il ne le peut pas. Il peut très volontiers changer de langue ou de religion 4, quand seulement n’est pas exercée de pression extérieure sur lui. Les deux ne laissent pas l’individu aussi non-libre que son attribution au principe de races. Mais tout de suite cette généralisation rend clair ce que Renan rejette, à savoir la non-liberté.

2.  [123]Renan (1887), p. 719-720. Original : «Ces façons de prendre les gens à la gorge et de leur dire : « Tu parles la même langue que nous, donc tu nous appartiens », ces façons-là sont mauvaises; la pauvre humanité, qu´on traite un peu trop comme un troupeau de moutons, finira par s´en lasser. L´homme n´appartient ni à sa langue, ni à sa race : il n´appartient qu´à lui-même, car c´est un être libre, c´est un être moral [...]». Finkielkraut (1989), p.85 cite la dernière phrase, dans la version allemande « race » est significativement traduit par « peuple » (voir aussi note de bas de page 135).

3.  [124] Voir note 20.

4.  [125]Oxenknecht (1988), p.132.

Cela aurait toutefois été plus clair, si Renan n’avait pas donné autant à l’histoire au cours du déroulement de la citation 5 :

«Pour nous, une nation est une âme, un esprit, une famille spirituelle qui, dans le passé, résulte des souvenirs, des sacrifices, des gloires, souvent du deuil et du regret communs, dans le présent du désir de vivre ensemble (mise en avant par moi) 6 . »


Quand l’identification avec la nation repose vraiment sur une décision libre,
pourquoi devrait-elle être absolument liée à un passé commun? Ne peut-elle pas se limiter à un présent et à un avenir commun? Ce n’est pas pour rien que l’histoire (dans le sens du passé) est souvent comptée parmi les critères objectifs de la nation, puisqu’elle ne se laisse plus être changée.

Si on ignore cette incohérence, Renan semble être en mesure de faire face à toutes les exigences de la liberté individuelle avec son état-nation.

6.2 Identification culturelle et politique - nation objective ou subjective

Si on fait appel à Meinecke au lieu de Renan, ainsi l’état-nation offre une toute autre image.

Si on croit la tradition, alors Meinecke, avec sa nation de culture et son état-nation, devrait déjà avoir pensé la m6me chose que Kohn. D’après cela, le nationalisme objectif, le nationalisme non libre, devrait se tenir pour la nation de culture et le nationalisme subjectif, libre, pour l’état-nation 7. Mais ici Meinecke a été mal compris par la recherche ultérieure sur le nationalisme. Indifféremment de la nation-culture ou de l’état-nation, l’humain individuel est non-libre chez elle. Bien que Meinecke s’inquiète certes de l’individu, se demande aussi comment cela se tient à son objectivité et sa subjectivité.

5.  [126] Cette contradiction a été notée par Hobsbawm (1991), p.18-19, Roman (1992), 24-25 et Girardet (1996), p.15-16.

6.  [127] Comme note 123. Original : «Une nation, c´est pour nous une âme, un esprit, une famille spirituelle, résultant, dans le passé, de souvenirs, de sacrifices, de gloires, souvent de deuils et de regrets communs; dans le présent, du désir de continuer à vivre ensemble ».

7.  [128]Winkler (1985 2), p.7; plus loin Alter (1985), p.21 et sans l’indication sur Khon aussi Klein (1993 2), p.613.

Mais chez lui, cet individu n’est pas l’individu, mais la nation! Si une nation objective s’éveille à la conscience de soi, ainsi elle devient une nation subjective. Ce qui a été nommé auparavant ancienne et moderne nation de culture pourra être nommé exactement ainsi nation objective et subjective de culture.

Ainsi, « nous rencontrons [ ... ] une césure majeure dans l’évolution des récentes grandes nations, aussi bien les états-nation que les nations de culture. Nous pouvons distinguer une période antérieure dans laquelle les nations dans leur ensemble avaient une existence/un être-là et une croissance plus végétale et impersonnelle et une plus tardive, dans laquelle la volonté consciente de la nation s’éveille, où elle se sent elle-même [ ... ] comme une grande personnalité, comme une grande unité historique, et prétend à la distinction et au droit de la personnalité évoluée, à l’autodétermination8.»


Cette distinction vaut aussi pour l’état- nation. Chez l’état-nation
objectif, l’identification avec la seule nation est le résultat de la pression qui vient d’en haut, des autorités. A Renan revient le mérite d’avoir pressenti qu’une telle nation peut s’éveiller à soi-même. Chez un état-nation subjectif, l’identification à la nation vient alors aussi d’en bas, de la population elle-même 9. Cela sonne certes plus libéral que chez l’état-nation-objectif, mais ce n’est pas le cas. Ici Renan s’est laissé tromper. L’individu ne peut rien d’autre que s’identifier avec la nation. Il ne peut pas surmonter la contrainte extérieure, mais seulement l’intérioriser. Il est certes aussi un individu, mais il est pleinement encapsulé dans l’individu plus vaste, dans la nation.

La difficulté réside dans ce que ces mêmes mots ne signifient pas la même chose chez tous les auteurs. Dans le développement ultérieur, je parle de nation subjective et objective seulement encore dans le sens de Meinecke. Ce que les autres auteurs comprennent sous nation subjective, je l’appelle nation libérale; pour leur nation objective, je parle de nation non-libérale. Leur véritable intention deviendra plus claire par cela.

Meinecke se serait probablement réjouit du sens historique de Renan s’il lui avait été connu. Il pouvait seulement lui être juste quand un élément non-libre rentre dans l’état-nation-. Au lieu de cela, il a du se confronter avec la nation de culture de Fichte 10.

8.            [129] Comme note 22, p.13.

9.            [130] Comme note 22, p.12-19.

10.          [131] Comme note 22, p.84-112.

Ce devant quoi il se trouve dans les discours à la nation allemande peut seulement le décevoir. Fichte veut rompre radicalement avec le passé et rééduquer 11 la nation allemande à la liberté. Meinecke doit donc lui nier tout sens historique. 12 Il pense certes avoir trouvé le peuple originel/primitif dans les Allemands, dans la langue allemande, la langue originelle. Mais cela n’a rien à voir avec l’âge. Cela signifie encore moins que tous les peuples soient issus des Allemands, toutes les langues de la langue allemande. Exactement aussi peu que toutes les plantes devraient provenir de la plante originelle goethéenne. Pensé est que les Allemands et leur langue sont encore assez mobiles pour se transposer dans tous les peuples et toutes les langues. 13 Comme aussi la plante originelle peut prendre/adopter la forme de toutes les plantes disponibles (ou sinon aussi possibles).

Aussi l’identification avec la nation devrait également être libre parce qu’elle signifie une identification avec liberté. Elle n’a finalement pas la permission de dépendre de l’ascendance ou de la langue, mais seulement de la confession personnelle à la liberté 14. La nation de culture de Fichte est donc une nation de culture libérale 15. Meinecke voit cela comme une contradiction et préfère parler de nation de raison synthétique 16 17. La culture est donc déraisonnable.

Une autre tentative de mouvoir la nation de culture vers la liberté se trouve chez Renner. Comme chez Fiche, l’identification avec la nation devrait être libre. Cela a seulement la permission de dépendre de confession personnelle. Ce qui manque, c’est l’identification de la nation avec la liberté. Cette conséquence reste cachée à Fichte. Renner se contente d’une identification libre avec la nation. Mais il explique aussi comment cette liberté est à garantir institutionnellement. Ceci manque à nouveau à Fichte. Selon Renner, la confession à une nation doit être indépendante du territoire. Qui vit à Prague devrait aussi pouvoir se confesser à la nation allemande. Combien de tchèques confessant vivent autour de lui ne joue aucun rôle en cela. Renner place donc le principe de la territorialité en face du principe personnel. Les nations sont des corporations qui ne sont pas attachées localement. Elles sont partout là où elles ont des membres 18.

11. (NDT : « umerziehen »)

12. [132] Comme note 22, p.108-111.

13. [133] Pour la définition générale de la langue originale et de sa mobilité, Fichte (1795), p.313; sur l’application de cette définition à la langue allemande, comme note de bas de page 72, p.314-339 et la réceptivité du peuple allemand aux éléments étrangers p.337-343.

14. [134] Comme note 72, p.375. Peu de temps après cet apogée de la liberté, Fichte p. 381 fait à nouveau des concessions à la conception familière du « peuple ».

15. [135] Il est également vu par Meinecke et Roman (1992), p.10-12; également par Kallscheuer / Leggewie (1994), pages 159-160 et Girardet (1996), pages 15-16. L’erreur de jugement de Fichte en France a contribué au fait que son « peuple» est souvent traduit par « race » (voir aussi note de bas de page 123).

16. (NDT : « Vernunftnation »)

17. [136] Comme note 22, p.111.

Vis-à-vis d’une telle liberté, la liberté de Renan apparait pâle. Renan se pro­nonce pour une décision de peuple/un vote populaire et donc pour le principe territorial. Si une majorité s’identifie pour une nation, ainsi la minorité doit participer. L’individu n’a aucun droit à l’autodétermination, mais seulement à la participation. Renan parle certes d’autodétermination. Mais avec cela il pense à aucun droit individuel d’autodétermination, mais à un collectif. Ce que Renan appelle la liberté est en fait l’égalité, le pouvoir de la majorité. Quand il s’agit de son identification, ainsi l’individu a la permission de déposer sa voix/voter. Mais avec cela, il décide du sort d’autres humains. C’est donc seulement correct, quand ils co-décident aussi sur son destin.

Cette non-liberté de l’état-nation peut préoccuper 19. Mais l’opinion courante est que la nation de culture apporte avec soi la non liberté, l’état-nation, la liberté de l’humain individuel. Avec cela, la recherche sur le nationalisme s’épargne deux questions, à savoir comment l’état-nation peut conduire à la non-liberté et comment la nation de culture peut conduire à la liberté. Comment état-nation et nation de culture sont à concilier avec la liberté humaine individuelle, cela, Renan, Fichte et Renner ont tenté de le montrer.

6.3 Identification économique – le déterminisme

Il ne peut être parlé de liberté dans la nation économique marxiste. Il ne sera pas laissé à l’individu, s’il veut s’identifier ou non. Il suit simplement le déterminisme économique. Ici se rencontrent la nation économique et la nation de culture non-libérale et son déterminisme culturel.

Anderson cherche une explication pour la fascination qu’exerce la pensée du déterminisme. Il la trouve dans l’idéal de l’altruisme. Seulement qui peut se choisir librement un groupe, est aussi libre de faire son choix d’intérêts égoïstes. Dans la non-liberté, on a à voir une protection contre l’égoïsme. Le marxisme et le nationalisme ont le même idéal en commun 20. Ce qui seul les sépare, c’est que le marxisme s’attend à une révolution mondiale, mais le nationalisme rejette toute nation mondiale. 21

Qui ne donne pas autant que Anderson à cette différence pouvait faire, il y a peu, une expérience particulière en Allemagne. D’un côté, une « nation socialiste >>, qui se réfère au déterminisme économique. De l’autre côté, une «nation bourgeoise >>, qui jure tout officiellement sur le déterminisme culturel 22. Entre cela, certains individus à la recherche de leur liberté, qui se sont identifiés avec un état-nation non disponible 23.

18. [137]Renner (1899), p.15-37.
19.
[138]Winkler (19852), p.8+10-11; plus loin Wettig (1993), p.30-32.
20. [139] Comme note 39, p.142-145.
21.
[140] Voir note 39.
22.
[141] Cette comparaison peut être trouvée dans Löcherbach (1983), p.188-194+198-201.
23.
[142] Par exemple Löcherbach lui-même, comme note 141, p.194-198+201.

6.4 Identification totale

La tendance des trois principes nationaux à la totalité apporte de nouvelles contraintes avec soi. Un exemple pour cela est un état-nation qui n’est pas satisfait avec son unité étatique, mais veut aussi être culturellement uniforme. L’identification avec un état et avec une culture seront mélangées ici. Qui ne perd pas de vue l’individu parle dans un tel cas de chantage. Qu’est-ce que l’individu devrait faire s’il veut s’identifier à cet état-nation, mais rejette sa religion d’état ou sa langue d’état? L’état-nation peut encore être aussi démocratique, il se l’est gâché avec la liberté individuelle.

Un autre exemple est la nation subjective de culture de Meinecke 24. L’iden­tification avec une culture devrait suivre ici l’identification avec un état. Si l’affiliation/l’appartenance culturelle est non-libre, ainsi cette absence de li­berté colore l’affiliation/l’appartenance étatique. Renan l’a probablement pensé quand il parle du couteau sous la gorge 25. Mais la confession culturelle aimerait aussi être encore aussi libre que, par exemple, chez Fichte, l’appartenance d’état reste extorquée.

Un dernier exemple est fourni par Lénine. Pour lui, comme pour la plupart des marxistes 26, la culture et l’état ne se laisse absolument pas être séparés de l’économie. Ici ils sont beaucoup plus d’accord que dans la question du déterminisme dans l’économie. À partir de l’identification avec la nation économique prolétarienne, tout suit de soi-même. L’identification culturelle et d’état sont donc en tout cas obligés. Mais ce ne devrait rien avoir à faire avec le nationalisme. Au nom de l’économie, l’État casse tout de suite la culture nationale 27. Mais l’effondrement de la révolution mondiale a déjà eu à faire avec le nationalisme. Cela a alors même appartenu aux formes clairement contraignantes du nationalisme.

24.
(voir p.39 ? ? ? de ce travail et aussi déjà p.16 ? ? ? sous le nom vielle nation de culture)
25.
[143] Voir note 123.
26. 
[144] Ici, je prends naturellement aussi Otto Bauer à côté de Karl Renner. Ils essaient de distinguer l’appartenance à une nation culturelle de l’appartenance à un état-nation.
27.  [145]Lenin (1913), p.21-22 cité d’après Koch (19754), p.251-252.


6.5 Identification nationale comme illusion

L’identification avec la nation peut encore avoir d’autres causes que seulement la contrainte ou la décision libre. La situation de contrainte peut être simulée. La décision libre peut avoir été faite sur la base de falsifications. Les similitudes nationales sont alors abattues ou inventées. Elles sont le résultat d’un mensonge ou d’un mensonge à soi-même. Elles peuvent soit rester des prétentions, soit être transposées dans le fait. Dans les deux cas, la nation est une invention. La différence entre la coercition et la libre volonté perd en cela son importance : dans la fraude, tous les nationalismes sont égaux/pareils.

Il a déjà été mentionné que Renan a besoin d’un passé commun pour sa nation libérale 28. Avec cette exigence, il a de nouveau fixé des limites à la liberté. Mais un tel passé ne peut pas du tout être trouvé, il devra être inventé :

<< L’oubli - j’aimerais presque dire : l’erreur historique - joue un rôle essentiel dans la création d’une nation, et à cause de cela le progrès des études historiques est souvent une menace pour la nation. La recherche historique tire dans le fait les processus de puissance/de violence qui ont eu lieu à l’origine de toutes les structures politiques, même celles qui ont les conséquences les plus bénéfiques. L’unification se déroule toujours de manière brutale [ ... ] Cela détermine[...] l’essence d’une nation que tous les individus ont quelque chose en commun, aussi qu’ils ont oublié beaucoup de choses. [...] Il est bon pour tous de pouvoir oublier 29. »

28.   [146] Voir note 126.
     29. [147] Comme note 19, 891-892+899. Traduction d’après Renan (1993), p.294-295+302.

Renan renonce donc de préférence à la vérité plutôt qu’à la glorification du passé. Pour lui en tant que savant, il a naturellement la prétention de vivre uniquement pour la vérité. Mais il ne veut pas mettre en danger la nation. Il devra donc être veillé à ce que les masses sans éducation n’arrivent pas à sa vérité. Elles doivent continuer à oublier beaucoup de « choses ». Vive la nation et sa double morale!

Hobsbawm résume Renan dans les mots : « Aucune nation sans falsification de sa propre histoire ». Lui-même considère aussi la nation comme une invention 30. L’accord va encore plus loin. Dans sa propre définition de la nation, il mélange des éléments libres et non-libres comme Renan 31. Comme il ne se compte pas parmi les nationalistes, ainsi il n’a besoin d’aucune double comptabilité. Les politiciens et les universitaires ne sont plus séparés 32.

Comment se tient-il maintenant à la nation libérale de Fichte? Si cela va selon sa définition, il n’y a pratiquement pas d’Allemands en Allemagne. Il l’admet lui-même 33. Mais pour les Allemands, il ne veut pas inventer un passé commun, mais plutôt les éduquer dans sa vision de leur avenir commun. Il ne veut pas apporter de mensonges dans les masses, mais ses plus hautes connaissances. Pour devenir allemandes, elles devraient en premier s’acheter/acquérir du/le caractère 34. Mais pour cela Fichte a besoin de l’état. Dans le même temps, l’éducation nationale signifie chez lui au même moment l’éducation d’État 35. L’étranger pourrait même s’enthousiasmer plus tard pour cette idée, c’est-à­dire, la France 36. Mais je ne le peux toutefois pas. Une telle éducation nationale est plus que seulement un droit à l’éducation. Elle est aussi le meilleur moyen d’amener des mensonges d’histoire parmi les gens. De l’obligation scolaire, une obligation deviendra illusion nationale. Aux millions de petits Français ne sera évidemment pas raconté que les Allemands sont le peuple originel. Il s’agit beaucoup plus de « Nos ancêtres, les Gaulois ... »

30. [148]Hobsbawm (1991), p.24.

31. [149]Comme note 148, p.15-19.

32. [150] Comme note 148.

33. [151] Comme note 72, p.359.

34. [152] Comme note 72, p.446. L’affirmation « avoir du caractère et être allemand est indubitablement synonyme » prend un tout autre sens. Il ne décrit pas une condition, mais définit un idéal.

35. [153] Comme note 72, p.398+428-437.

36. [154] A cause de cela, en 1892, le ministère français de l’éducation a recommandé les « discours à la nation allemande » comme modèle au corps des enseignants :Roman (1992), p.237.

6.6 Chemins hors de l’identification nationale

Comment l’identification nationale peut-elle se laisser surmonter?

Si l’identification est fondée sur une illusion, surmonter l’illusion met fin à la nation. Après l’éducation nationale vient la rééducation. Sait-on en premier du génocide des Juifs, ainsi ne se laisse plus bien être allemand ou français. Mais ici se demande s’il devrait y avoir une contrainte à l’explication/l’information.

S’il s’agit d’imposer l’opinion propre, ainsi on ne reculera d’effroi devant aucune contrainte. Le révisionnisme sera à laisser interdire par exemple par l’État. Comment il se tient proche avec cela d’un Faurisson, il le remarquera en premier quand ce dernier saisit le pouvoir. 37 Faurisson lui-même est clair : « La liberté d’opinion et le reste ne m’intéressent pas, je veux gagner et je gagnerai 38». S’il en va vraiment de la vérité, ainsi il retiendra plus de l’explication libre 39.

Si l’identification nationale se donne d’une contrainte, ainsi celle-ci a seulement besoin de disparaître. Mais la liberté doit-elle être supprimée quand une identification nationale en découle?

Ce qui rend Renan nationaliste est la revendication de sa nation pour exclu­sivité 40. L’individu à la permission de voter pour une nation. Mais il a la permission de voter seulement pour une nation. Il n’a pas la permission de voter pour plus d’une nation. Il n’a pas non plus la permission de voter pour moins d’une nation. La nation de Renan n’exclut pas seulement toutes les

autres nations. Elle exclut aussi tout ce qui est aucune nation. Pour Renner vaut la m6me chose. L’individu a la permission, chez lui, de choisir une nation. Il a donc la permission de choisir pas seulement pour une nation. Mais il a aussi la permission de choisir seulement une nation. Renner devra donc, comme Renan, être compté parmi les nationalistes.

   37.[155] Quand Hitler est arrivé au pouvoir, Hitler n’a pas eu à mentir quand il a accusé Wells de reconnaître seulement maintenant la nécessité et la salubrité de la critique.Le discours de Wells et le contre-discours d’Hitler cités dans Wagner (1993), p.182-184.
      
38. [156] Faurisson, cité d’après Portis (1997), p.168. Original : « La liberté d´expression et le reste ne m´intéressent pas. Je veux gagner, et je vais gagner ».
    39. [157] Ainsi Mill (1988), p.24-76 et Chomsky, atteste la liberté d’opinion de Faurisson, comme note 156.
      
40.
[158] Sur le nationalisme comme revendication d’exclusivité: Balibar (1989), p. 373-374 (comme une communauté de racisme et de nationalisme), Elwert (1989), p. 13-19 + 22 (comme caractéristique de la nation en tant qu’État distinct de l’ethnicité) etHobsbawm (1991), p.19.

Le nationalisme de Renan et Renner commence là où ils laissent la liberté finir. Ils forcent l’individu à s’identifier avec une nation. Mais qui veut surmonter leur nationalisme n’a pas besoin de renoncer à leur liberté. Il devrait seulement prendre la liberté plus au sérieux qu’ils l’ont fait.

Cela, Meinecke ne l’a naturellement pas fait. Les membres de son organisme national ne peuvent justement pas marcher librement alentour. Mais ses organismes d’État sont tellement différents de ses organismes de culture qu’ils peuvent se pénétrer l’un l’autre. Les Suisses peuvent simultanément s’identifier à la nation de culture allemande et l’état-nation suisse. L’état-nation de Renan doit partager ses humains avec une nation de culture. Ici, Meinecke parle d’un lien externe entre l’état-nation et la nation de culture 41. Mais pour l’individu cela signifie la liberté de s’identifier avec deux nations. L’exclusivité de la nation sera brisée.

Mais les Suisses se prennent encore plus de libertés. Ils échangent en effet leurs enfants afin qu’ils puissent apprendre plusieurs langues 42. Par cela, plusieurs nations de culture marchent l’une dans l’autre. Tout repose sur des décisions individuelles. Tout d’abord, les parents, puis les enfants, décident avec quelles nations ils s’identifient. Elles peuvent aussi être plus de deux.


La nation de culture de Renner n’exclut pas complètement le multilinguisme. Mais elle-veut décider elle-m6me si elle s’intéresse ou non à ce mélange de culture. Elle fera cela seulement si cela contribue à la diffusion de sa culture 43. L’individu doit se soumettre à cette décision de groupe. S’il veut s’identi­fier seulement avec une nation de culture, ainsi il décide seul. Il peut aussi s’identifier avec plusieurs nations de culture, mais seulement successivement 44. S’il lui vient de s’identifier en m6me temps avec d’autres nations de culture, ainsi sa nation de culture décide avec. L’individu pourra être mis en mino­rité ici. Renner a déjà vu les faiblesses du principe territorial. Les cultures devraient pouvoir aller à travers les unes les autres géographiquement. Mais intérieurement-humainement, elles doivent rester séparées temporellement. Son principe personnel Renner aurait mieux dû l’appeler principe collectif. Ses nations de culture parviennent à l’individualisation la plus élevée. Mais l’individu doit le payer avec sa liberté.

A la plupart des partisans des droits collectifs des minorités est à reprocher la m6me chose ou encore plus. Par peur de l’assimilation par la majorité, ils accordent trop peu de valeur à l’échange interculturel 45. L’individu a seulement la permission de choisir entre différentes prisons culturelles 46. Mais comment devrait-il arriver à une synthèse de ces cultures quand il ne peut pas les lier librement ?

Mais à mon image du Suisse libre, manque toutefois encore un petit détail : les nombreux drapeaux nationaux dans leurs jardins. -Ils ne semblent pas s’identifier avec plus qu’un état-nation. 

41.
[159] Comme note 22, p.12. 
42.
[160]Kropotkin (1976), p.222-223, qui ne veut pas montrer la liberté culturelle, mais l’aide mutuelle des Suisses. 
43.
[161] Comme note 137, p.54-55.
44.
[162] Comme note 137, p.53.
45.
[163] Par exemple Münch (1970), p.96, Veiter (1970), p.31 et Pernthaler (1972), p.90-96.
46.
[164]Worms (1996), p.34 considère le Conseil de l’Europe depuis 1993 comme une tentative de surmonter ce désavantage du principe collectif. Il devrait également être possible de s’identifier avec aucune ou plusieurs nations culturelles.


Die zwei ersten Definitionen des Nationalismus beschränken sich beide auf das Verhältnis der Nationen zueinander (Punkte 3 bis 5). Das Individuum spielt noch kaum eine Rolle. Entscheidend ist nur, wie es sich dieses Verhältnis denkt. Wie es selber zu den einzelnen Nationen steht, wird noch nicht berücksichtigt. Mit der dritten Definition des Nationalismus rückt aber das Individuum in den Mittelpunkt. Sie lautet daher :

Nationalismus ist, wenn das Individuum sich mit einer Nation identifiziert.

Man kann nach den Ursachen dieser Identifikation suchen. Was kann ein Individuum dazu bewegen, sich mit einer Nation zu identifizieren? Es kann dazu gezwungen werden, oder sich dazu aus freien Stücken entscheiden. In der Nationalismus-Forschung haben seit Kohn diese beiden Möglichkeiten Namen erhalten. Beruht der Nationalismus auf Zwang, so wird er objektiver Nationalismus benannt. Rechnet er mit dem freien Willen des Individuums, dann wird vom subjektiven Nationalismus gesprochen 1. Entscheidend ist also wie das Individuum zum Nationalismus steht, ob er ihm objektiv vorgegeben oder ob er von ihm subjektiv gewollt ist.

Die Frage ist also nicht, wo der Nationalismus überhaupt anfängt, sondern wo er anfängt, mit der individuellen Freiheit vereinbar zu sein. Wie steht es hier mit den drei nationalen Prinzipien der Kulturnation, Staatsnation und Wirtschaftsnation? Sind sie alle mit der individuellen Freiheit gleich vereinbar?

Diese Frage läßt sich zunächst für die reinen Formen der Kulturnation, Staatsnation und Wirtschaftsnation beantworten (Punkte 6.1 bis 6.3) und anschließend für verunreinigten Formen (Punkt 6.4).

1. [122]Kohn (1964), S. 701-714, hier zitiert nach Winkler (19852), S.7-8.

6.1 Politische Identifikation – das Plebiszit

Mit seinem nationalen Prinzip, seiner Staatsnation, will Renan gerade die individuelle Freiheit vertreten. Der Einzelmensch soll sich frei zu einer Nation bekennen, er muß für diese Nation gestimmt haben, erst dann gehört er ihr. Durch das Rassenprinzip verliert er diese Freiheit, es wird einfach über ihn verfügt :

"Diese Art, Menschen das Messer an die Kehle zu setzen und ihnen zu sagen : "Du sprichst dieselbe Sprache wie wir, also gehörst Du uns", diese Art ist schlecht; die arme Menschheit, die man zu sehr wie eine Schafherde behandelt, wird es eines Tages satt haben. Der Mensch gehört weder seiner Sprache, noch seiner Rasse : er gehört allein sich selbst, denn er ist ein freies Wesen, er ist ein moralisches Wesen 2."

Was Renan das nationale Prinzip nennt, entspricht also dem subjektiven Nationalismus, während er beim objektiven Nationalismus eigentlich nicht von Nationalismus, sondern von Rassenprinzip, das heißt von Rassismus spricht. Diese Einengung des Nationalismus mag überraschen. Sie liegt aber an seinem positiven Verhältnis zum Nationalismus : Der Nationalismus ist gut, die Unfreiheit schlecht, also schließen sich beide aus. Es kann auch verwundern, daß er dabei Rasse (im allgemeinen Sinne von Abstammung), Sprache und Religion in denselben Sack wirft 3. Der Einzelmensch kann höchstens auf die Abstammung seiner Nachkommen Einfluß nehmen, für sich selber kann er es nicht. Sprache oder Religion 4, kann er aber sehr wohl wechseln, wenn nur kein äußerer Druck auf ihn ausgeübt wird. Beide lassen den Einzelmenschen also nicht so unfrei wie die Zurechnung zum Rassenprinzip es nahelegt. Aber gerade diese Verallgemeinerung macht deutlich, was Renan ablehnt, nämlich die Unfreiheit.

2.   [123]Renan (1887), S. 719-720. Eigene Übersetzung, im Original heißt es : "Ces façons de prendre les gens à la gorge et de leur dire : "Tu parles la même langue que nous, donc tu nous appartiens", ces façons-là sont mauvaises; la pauvre humanité, qu´on traite un peu trop comme un troupeau de moutons, finira par s´en lasser. L´homme n´appartient ni à sa langue, ni à sa race : il n´appartient qu´à lui-même, car c´est un être libre, c´est un être moral [... ]." Finkielkraut (1989), S.85 zitiert den letzten Satz, in der deutschen Fassung wird "race" bezeichnenderweise durch "Volk" übersetzt (siehe auch Fußnote 135).

3.   [124] Siehe Fußnote 20.
         4.   [125]Oxenknecht (1988), S.132.

Es wäre allerdings noch eindeutiger gewesen, wenn Renan im weiteren Verlauf des Zitats nicht so viel auf die Geschichte gegeben hätte 5 :

"Eine Nation ist für uns eine Seele, ein Geist, eine geistige Familie, die sich in der Vergangenheit aus Erinnerungen, Opfern, Glorien, oft aus gemeinsamem Trauern und Bedauern ergibt, in der Gegenwart aus dem Wunsch, weiter zusammenleben zu wollen (Hervorhebung von mir) s."

Wenn die Identifikation mit der Nation wirklich auf eine freie Entscheidung be­ruht, warum soll sie unbedingt mit einer gemeinsamen Vergangenheit verknüpft sein? Kann sie sich nicht auf eine gemeinsame Gegenwart und Zukunft bes­chränken? Nicht umsonst wird die Geschichte (im Sinne von Vergangenheit) oft zu den objektiven Kriterien der Nation gerechnet, da sie sich nicht mehr ändern läßt.

Sieht man von dieser Inkonsequenz ab, so scheint Renan mit seiner Staatsnation allen Forderungen der individuellen Freiheit gewachsen zu sein.

6.2 Kulturelle und politische Identifikation – objektive oder subjektive Nation

Zieht man Meinecke statt Renan heran, so bietet die Staatsnation ein ganz anderes Bild.

Glaubt man der Tradition, dann soll Meinecke mit seiner Kulturnation und Staatsnation schon dasselbe gemeint haben wie Kohn. Demnach soll der ob­jektive, unfreie Nationalismus für die Kulturnation und der subjektive, freie Nationalismus für die Staatsnation stehen 7. Hier ist aber Meinecke von der spä­teren Nationalismus-Forschung mißverstanden worden. Egal ob Kulturnation oder Staatsnation, der Einzelmensch ist bei ihm unfrei. Meinecke ist zwar besorgt um das Individuum, fragt sich auch, wie es um seine Objektivität und Subjektivität steht.

5.  [126] Dieser Widerspruch ist von Hobsbawm (1991), S.18-19, Roman (1992), 24-25 und Girardet (1996), S.15-16 bemerkt worden.

6.  [127] Wie Fußnote 123. Eigene Übersetzung, im Original heißt es : "Une nation, c´est pour nous une âme, un esprit, une famille spirituelle, résultant, dans le passé, de souvenirs, de sacrifices, de gloires, souvent de deuils et de regrets communs; dans le présent, du désir de continuer à vivre ensemble".

7.  [128]Winkler (19852), S.7; ferner Alter (1985), S.21 und ohne den Verweis auf Kohn auch Klein (19932), S.613.

 Dieses Individuum ist bei ihm aber nicht der Einzelmensch, sondern die Nation! Erwacht eine objektive Nation zum Selbstbewußtsein, so wird sie zur subjektiven Nation. Was vorhin alte und moderne Kulturnation genannt wurde, kann genauso objektive und subjektive Kulturnation genannt werden.

So "treffen wir [... ] eine Hauptcäsur in der Entwicklung der neueren großen Nationen, sowohl der Staats- wie der Kulturnationen. Wir können eine frühere Periode unterscheiden, in denen die Nationen im ganzen ein mehr pflanzenhaftes und unpersönliches Dasein und Wachstum hatten, und eine spätere, in denen der bewußte Wille der Nation erwacht, in der sie sich selbst [... ] als große Persönlichkeit, als große geschicht­liche Einheit fühlt und das Kennzeichen und Recht der entwickelten Persönlichkeit, die Selbstbestimmung beansprucht S ."

Diese Unterscheidung gilt aber auch für die Staatsnation. Bei der objektiven Staatsnation ist die Identifikation mit der Nation allein das Ergebnis des Drucks, der von oben, von der Obrigkeit kommt. Renan soll der Verdienst zukommen, geahnt zu haben, daß eine solche Nation zu sich selbst erwachen kann. Bei einer subjektiven Staatsnation kommt dann die Identifikation mit der Nation auch von unten, von der Bevölkerung selbst 9. Es klingt zwar freiheitlicher als bei der objektiven Staatsnation, ist es aber nicht. Hier hat sich Renan täuschen lassen. Der Einzelmensch kann nicht anders, als sich mit der Nation zu identifizieren. Er kann den äußeren Zwang nicht überwinden, sondern nur verinnerlichen. Er ist zwar auch ein Individuum, ist aber völlig eingekapselt im größeren Individuum, in der Nation.

Die Schwierigkeit liegt darin, daß dieselben Worte nicht bei allen Autoren dasselbe bedeuten. Im weiteren Verlauf rede ich von subjektiver und objektiver Nation nur noch im Sinne von Meinecke. Was die anderen Autoren unter subjektiver Nation verstehen, nenne ich freiheitliche Nation, bei ihrer objektiven Nation spreche ich von unfreiheitlicher Nation. Ihre eigentliche Absicht wird dadurch deutlicher.


Am geschichtlichen Sinn von Renan hätte sich Meinecke wahrscheinlich gefreut,
wäre er ihm bekannt gewesen. Es konnte ihm nur recht sein, wenn ein unfreies Element in die Staatsnation hereinkommt. Stattdessen hat er sich mit der Kulturnation von Fichte auseinandersetzen müssen 10.


8.           
[129] Wie Fußnote 22, S.13

9.            [130] Wie Fußnote 22, S.12-19.
10.
[131] Wie Fußnote 22, S.84-112.

Was er in den Reden an die deutsche Nation vorfindet, kann ihn nur enttäuschen. Fichte will radikal mit der Vergangenheit brechen und die deutsche Nation zur Freiheit umerziehen. Meinecke muß ihm also jeden geschichtlichen Sinn absprechen 11 Il pense certes avoir trouvé le peuple originel/primitif dans les Allemands, dans la langue allemande, la langue originelle. Mais cela n’a rien à voir avec l’âge. Cela signifie encore moins que tous les peuples soient issus des Allemands, toutes les langues de la langue allemande. Exactement aussi peu que toutes les plantes devraient provenir de la plante originelle goethéenne. Pensé est que les Allemands et leur langue sont encore assez mobiles pour se transposer dans tous les peuples et toutes les langues. 12 Wie auch die Urpflanze die Form aller vorhandenen (und sonst auch möglichen) Pflanzen annehmen kann.


Auch die Identifikation mit der Nation soll frei sein, weil sie eine Identifikation mit der Freiheit bedeutet. Sie darf letztendlich nicht von der Abstammung oder der Sprache abhängen, sondern nur vom persönlichen Bekenntnis zur Freiheit 13. Die Kulturnation von Fichte ist also eine freiheitliche Kulturnation 14. Meinecke sieht darin einen Widerspruch und spricht lieber von Vernunftnation 15. Kultur ist halt unvernünftig.

Ein anderer Versuch, die Kulturnation zur Freiheit hin zu bewegen, findet sich bei Renner. Wie bei Fichte soll die Identifikation mit der Nation frei sein. Sie darf nur vom persönlichen Bekenntnis abhängig sein. Was fehlt ist die Identifikation der Nation mit der Freiheit. Diese Konsequenz bleibt Fichte vorenthalten. Renner begnügt sich mit der freien Identifikation mit der Nation. Er erklärt aber auch, wie diese Freiheit institutionell zu gewähren ist. Das fehlt wiederum bei Fichte. Das Bekenntnis zu einer Nation soll laut Renner vom Territorium unabhängig sein. Wer in Prag lebt, soll sich auch zur deutschen Nation bekennen können. Wieviel bekennende Tschechen um ihn herum leben, spielt dabei keine Rolle. Dem Territorialprinzip stellt Renner also das Personalprinzip entgegen. Die Nationen sind Korporationen, die nicht lokal gebunden sind. Sie sind überall dort, wo sie Mitglieder haben 16.


11.
[132] Wie Fußnote 22, S.108-111.

12.   
[133] Zur allgemeinen Definition der Ursprache und zu ihrer Beweglichkeit, Fichte (1795), S.313; zur Anwendung dieser Definition auf die deutsche Sprache, wie Fußnote 72, S.314-339 und zur Empfänglichkeit des deutschen Volkes für ausländische Elemente S.337-343.

13. [134] Wie Fußnote 72, S.375. Kurz nach diesem Höhepunkt der Freiheit macht Fichte S.381 schon wieder Zugeständnisse an die geläufige Auffassung von "Volk".

     14.   
[135] Es wird außer von Meinecke auch von Roman (1992), S.10-12 eingesehen; ferner von Kallscheuer/ Leggewie (1994), S.159-160 und Girardet (1996), S.15-16. Zur Fehleinschätzung von Fichte in Frankreich hat beigetragen, daß sein "Volk" oft durch "race" übersetzt wird (siehe auch Fußnote 123).


      15.
[136] Wie Fußnote 22, S.111.

 Einer solchen Freiheit gegenüber sieht die Freiheit von Renan blaß aus. Renan spricht sich für einen Volksentscheid und damit für das Territorialprinzip aus. Identifiziert sich eine Mehrheit für eine Nation, so muß die Minderheit mitma­chen. Der Einzelmensch hat keinen Anspruch auf Selbstbestimmung, sondern nur auf Mitbestimmung. Renan spricht zwar von Selbstbestimmungsrecht. Damit meint er aber kein individuelles, sondern ein kollektives Selbstbestim­mungsrecht. Was Renan Freiheit nennt, ist eigentlich Gleichheit, Macht der Mehrheit. Wenn es um seine Identifikation geht, so darf der Einzelmensch seine Stimme abgeben. Damit entscheidet er aber über das Schicksal anderer Menschen mit. Es ist daher nur Recht, wenn sie auch über sein Schicksal mitentscheiden.

Diese Unfreiheit der Staatsnation kann bedenklich stimmen 17. Gängige Mei­nung bleibt aber, daß die Kulturnation die Unfreiheit, die Staatsnation die Freiheit des Einzelmenschen mit sich bringt. Damit spart sich die Nationalismus-Forschung zwei Fragen, nämlich wie die Staatsnation zur Unfreiheit, und wie die Kulturnation zur Freiheit führen kann. Wie jede Nation zur Unfreiheit führen kann, hat sich an Meinecke gezeigt. Wie Staatsnation und Kulturnation mit der einzelmenschlichen Freiheit zu vereinbaren sind, das haben Renan, Fichte und Renner zu zeigen versucht.


6.3 Wirtschaftliche Identifikation – der Determinismus

Von Freiheit kann bei der marxistischen Wirtschaftsnation keine Rede sein. Es wird nicht dem Einzelmenschen überlassen, ob er sich mit ihr identifiziert oder nicht. Er folgt einfach dem ökonomischen Determinismus. Hier trifft sich die Wirtschaftsnation mit der unfreiheitlichen Kulturnation und ihrem kulturellem Determinismus.

Anderson sucht eine Erklärung für die Faszination, die der Gedanke des Deter­minismus ausübt. Er findet sie im Ideal der Selbstlosigkeit. Nur wer sich eine Gruppe frei aussuchen kann, ist auch frei, seine Wahl aus egoistischen Interes­sen zu treffen. In der Unfreiheit hat man einen Schutz gegen die Selbstsucht zu sehen. Dieses Ideal haben Marxismus und Nationalismus gemeinsam 18. Was sie allein trennt, ist, daß der Marxismus eine Weltrevolution erwartet, der Nationalismus aber jede Weltnation ablehnt 19

Wer auf diesen Unterschied nicht so viel gibt wie Anderson, konnte in Deut­schland noch vor kurzem eine eigentümliche Erfahrung machen. Auf der einen Seite eine "sozialistische Nation", die sich auf den ökonomischen Determinismus beruft. Auf der anderen Seite eine "bürgerliche Nation", die ganz offiziel auf den kulturellen Determinismus schwört 20. Dazwischen einige Einzelmenschen auf der Suche nach ihrer Freiheit, die sich mit einer nicht vorhandenen Staatsnation identifiziert haben 21.

16. [137]Renner (1899), S.15-37.
17.
[138]Winkler (19852), S.8+10-11; ferner Wettig (1993), S.30-32.
18.
[139] Wie Fußnote 39, S.142-145.
19.
[140] Siehe Fußnote 39.
20.
[141] Diese Gegenüberstellung findet sich bei Löcherbach (1983), S.188-194+198-201.
21.
[142] Zum Beispiel Löcherbach selbst, wie Fußnote 141, S.194-198+201.

6.4 Totale Identifikation

Die Tendenz der drei nationalen Prinzipien zur Totalität bringt neue Zwänge mit sich. Ein Beispiel dafür ist eine Staatsnation, die sich mit ihrer staatlichen Einheit nicht zufrieden gibt, sondern auch noch kulturell einheitlich sein will. Die Identifikation mit einem Staat und mit einer Kultur werden hier vermengt. Wer das Individuum nicht aus dem Auge verliert, spricht in einem solchen Fall von Erpressung. Was soll das Individuum denn machen, wenn es sich mit dieser Staatsnation identifizieren will, aber ihre Staatsreligion oder Staatssprache ablehnt? Die Staatsnation kann noch so demokratisch sein, sie hat es sich mit der individuellen Freiheit verdorben.

Ein anderes Beispiel ist die subjektive Kulturnation von Meinecke (siehe S.39 dieser Arbeit und auch schon S.16 unter dem Namen alte Kulturnation). Der Identifikation mit einer Kultur soll hier die Identifikation mit einem Staat folgen. Ist die kulturelle Zugehörigkeit unfrei, so färbt diese Unfreiheit auf die staatliche Zugehörigkeit ab. Das hat Renan wahrscheinlich gemeint, wenn er vom Messer an der Kehle spricht 22. Das kulturelle Bekenntnis mag aber auch noch so frei sein, wie zum Beispiel bei Fichte, die Staatsangehörigkeit bleibt erpreßt.

Ein letztes Beispiel bietet Lenin. Für ihn, wie für die meisten Marxisten 23, lassen sich Kultur und Staat von der Wirtschaft überhaupt nicht trennen. Hier stimmen sie noch stärker überein, als in der Frage des Determinismus in der Wirtschaft. Aus der Identifikation mit der proletarischen Wirtschaftsnation folgt alles von selbst. Kulturelle und staatliche Identifikation sind also auf jeden Fall erzwungen. Mit Nationalismus soll es aber nichts zu tun haben. Im Namen der Wirtschaft zerschlägt der Staat gerade die nationale Kultur 24. Durch das Scheitern der Weltrevolution hat es aber schon mit Nationalismus zu tun gehabt. Es hat dann sogar zu den eindeutig zwanghaften Formen des Nationalismus gehört.



      22.
[143] Siehe Fußnote 123.

23. [144] Hier nehme ich neben Karl Renner natürlich auch Otto Bauer raus. Sie versu­chen die Zugehörigkeit zu einer Kulturnation von der Zugehörigkeit zu einer Staatsnation auseinanderzuhalten.

24. [145]Lenin (1913), S.21-22 zitiert nach Koch (1975 4), S.251-252.


6.5 Nationale Identifikation als Illusion

Die Identifikation mit der Nation kann noch andere Ursachen haben als nur der Zwang oder der freie Entschluß. Die Zwangslage kann vorgetäuscht sein. Der freie Entschluß kann auf Grund von Fälschungen gefaßt worden sein. Die nationalen Gemeinsamkeiten sind dann erlogen oder erdacht. Sie sind das Ergebnis einer Lüge oder Selbstlüge. Sie können entweder Einbildungen bleiben oder in die Tat umgesetzt werden. In beiden Fällen ist die Nation eine Erfindung. Der Unterschied zwischen Zwang und freiem Willen verliert dabei an Bedeutung: Im Betrug sind alle Nationalismen gleich.

Es ist schon erwähnt worden, daß Renan für seine freiheitliche Nation unbedingt eine gemeinsame Vergangenheit braucht 25. Mit dieser Forderung hat er der Freiheit wieder Grenzen gesetzt. Eine solche Vergangenheit läßt sich aber gar nicht finden, sie muß erfunden werden :

"Das Vergessen - ich möchte fast sagen : der historische Irrtum - spielt
bei der Erschaffung einer Nation eine wesentliche Rolle, und daher istder Fortschritt der historischen Studien oft eine Gefahr für die Nation. Die historische Forschung zieht in der Tat die gewaltsamen Vorgänge ans Licht, die sich am Ursprung aller politischen Gebilde, selbst jener mit den wohltätigsten Folgen, ereignet haben. Die Vereinigung vollzieht sich immer auf brutale Weise. [... ] Es macht [... ] das Wesen einer Nation aus, daß alle Individuen etwas miteinander gemein haben, auch, daß sie viele Dinge vergessen haben. [... ] Es ist für alle gut, vergessen zu können 26."

25. [146] Siehe Fußnote 126.
26. [147] Wie Fußnote 19, 891-892+899. Übersetzung nach Renan (1993), S.294-295+302.

Renan verzichtet also lieber auf die Wahrheit als auf die Glorifizierung der Vergangenheit. Für sich als Gelehrten hat er natürlich den Anspruch, nur für die Wahrheit zu leben. Die Nation will er aber nicht gefährden. Es muß also dafür gesorgt werden, daß die ungebildeten Massen an seine Wahrheit nicht herankommen. Sie sollen die vielen "Dinge" weiter vergessen. Es lebe die Nation und ihre Doppelmoral!

Hobsbawm faßt Renan in den Worten zusammen : "Keine Nation ohne Fäl­schung der eigenen Geschichte". Er selbst hält die Nation auch für eine Er­findung 27. Die Übereinstimmung geht sogar noch weiter. In seiner eigenen Definition der Nation vermengt er wie Renan freie und unfreie Elemente 28. Da er sich aber nicht zu den Nationalisten zählt, so braucht er keine dop­pelte Buchführung. Bei ihm klaffen Politiker und Wissenschaftler nicht mehr auseinander 29.

Wie steht es nun um die freiheitliche Nation von Fichte? Geht es nach seiner Definition, so gibt es in Deutschland kaum Deutsche. Das gesteht er selber ein 30. Den Deutschen will er aber keine gemeinsame Vergangenheit erdichten, sondern sie zu seiner Sicht ihrer gemeinsamen Zukunft erziehen. Er will keine Lügen, sondern seine höchsten Erkenntnisse in die Massen bringen. Um deutsch zu werden, sollen sie sich erst Charakter anschaffen 31. Dafür braucht Fichte aber den Staat. Nationalerziehung heißt also bei ihm zugleich Staatserziehung 32. Für diesen Einfall konnte sich später sogar das Ausland, sprich Frankreich, begeistern 33. Ich kann es allerdings nicht. Eine solche Nationalerziehung ist mehr als nur ein Recht auf Bildung. Sie ist auch das beste Mittel, um Geschichtslügen unter die Leute zu bringen. Aus der Schulpflicht wird eine Pflicht zur nationalen Illusion. Den Millionen kleiner Franzosen wird natürlich nicht erzählt, daß die Deutschen das Urvolk sind. Es heißt vielmehr : "Unsere Urväter, die Gallier ... "



27. [148]Hobsbawm (1991), S.24.

28. [149]Wie Fußnote 148, S.15-19.

29. [150] Wie Fußnote 148.

30. [151] Wie Fußnote 72, S.359.

31. [152] Wie Fußnote 72, S.446. Die Aussage "Charakter haben und deutsch seyn, ist ohne Zweifel gleichbedeutend" bekommt dadurch eine ganz andere Bedeutung. Sie beschreibt keinen Zustand, sondern stellt ein Ideal auf.

32. [153] Wie Fußnote 72, S.398+428-437.
       33.  
[154] Das französische Erziehungsministerium hat 1892 deswegen dem Lehrkörper die "Reden an die deutsche Nation" als Vorbild empfohlen : Roman (1992), S.237.

6.6 Wege aus der nationalen Identifikation

Wie läßt sich die nationale Identifikation überwinden?


Beruht die Identifikation auf einer Illusion, so macht die Aufklärung der Nation
ein Ende. Nach der Nationalerziehung kommt die Umerziehung. Weiß man erst um den Völkermord an den Juden, so läßt es sich nicht mehr gut Deutscher oder Franzose sein. Hier fragt sich aber, ob es einen Zwang zur Aufklärung geben soll.

Geht es einem um die Durchsetzung der eigenen Meinung, so wird man vor keinem Zwang zurückschrecken. Den Revisionismus wird er zum Beispiel vom Staat verbieten lassen. Wie nah er damit einem Faurisson steht, wird er erst merken, wenn dieser die Macht ergreift 34 Faurisson selbst ist eindeutig : "Die Meinungsfreiheit und der Rest interessieren mich nicht, ich will gewinnen und werde gewinnen 35." Geht es einem wirklich um die Wahrheit, so wird er von der freien Aufklärung mehr halten 36.

Ergibt sich die nationale Identifikation aus einem Zwang, so braucht dieser nur zu verschwinden. Muß aber die Freiheit beseitigt werden, wenn daraus eine nationale Identifikation entspringt ?

Was Renan zum Nationalisten macht, ist der Anspruch seiner Nation auf Ausschließlichkeit 37. Der Einzelmensch darf für eine Nation wählen. Er darf aber nur für eine Nation wählen. Für mehr als eine Nation darf er nicht wählen. Für weniger als eine Nation darf er auch nicht wählen. Die Nation von Renan schließt nicht nur alle anderen Nationen aus. Sie schließt auch alles aus, was keine Nation ist. Für Renner gilt dasselbe. Der Einzelmensch darf bei ihm eine Nation wählen. Er darf also nicht nur für eine Nation wählen. Er darf aber auch nur eine Nation wählen. Renner muß daher wie Renan zu den Nationalisten gerechnet werden.


34.   [155]Bei seiner Machtergreifung brauchte Hitler nicht zu lügen, als er Wells vorwarf, erst jetzt die Notwendigkeit und Heilsamkeit der Kritik zu erkennen. Wells Rede und Hitlers Gegenrede zitiert in Wagner (1993), S.182-184.

35.   [156] Faurisson, zitiert nach Portis (1997), S.168. Eigene Übersetzung, im Original heißt es : "La liberté d´expression et le reste ne m´intéressent pas. Je veux gagner, et je vais gagner".
      36.  
[157] So Mill (1988), S.24-76 und Chomsky, der Faurisson Meinungsfreiheit zugesteht, wie Fußnote 156.
     37.  
[158] Zum Nationalismus als Anspruch auf Ausschließlichkeit : Balibar (1989), S. 373- 374 (als eine Gemeinsamkeit von Rassismus und Nationalismus), Elwert (1989), S. 13-19+22 (als charakteristisch für die Nation als Staat im Unterschied zur Ethnie) und Hobsbawm (1991), S.19.

Der Nationalismus von Renan und Renner fängt dort an, wo sie die Freiheit enden lassen. Sie zwingen den Einzelmenschen dazu, sich mit einer Nation zu identifizieren. Wer ihren Nationalismus überwinden will, braucht aber nicht auf ihre Freiheit zu verzichten. Er soll nur die Freiheit ernster nehmen, als sie es gemacht haben.

Das hat Meinecke natürlich nicht gemacht. Die Glieder seines nationalen Orga­nismus können eben nicht frei herumlaufen. Seine Staatsorganismen sind aber so verschieden von seinen Kulturorganismen, daß sie einander durchdringen können. Schweizer können sich gleichzeitig mit der deutschen Kulturnation und mit der schweizerischen Staatsnation identifizieren. Die Staatsnation von Renan muß ihre Menschen mit einer Kulturnation teilen. Meinecke spricht hier von einer äußeren Bindung zwischen Staatsnation und Kulturnation 38. Für den Einzelmenschen bedeutet es aber die Freiheit, sich mit zwei Nationen zu identifizieren. Die Ausschließlichkeit der Nation wird durchbrochen.

Die Schweizer nehmen sich aber noch mehr Freiheiten. Sie tauschen nämlich ihre Kinder aus, damit sie mehrere Sprachen lernen können 39. Dadurch laufen mehrere Kulturnationen ineinander. Alles beruht auf individuelle Entscheidun­gen. Zunächst entscheiden die Eltern, dann die Kinder darüber, mit welchen Nationen sie sich identifizieren. Es können derer auch mehr als zwei sein.

Die Kulturnation von Renner schließt die Mehrsprachigkeit nicht völlig aus. Sie will aber selber entscheiden, ob sie sich auf diese Kulturmischung einläßt oder nicht. Das wird sie nur machen, wenn es zur Ausbreitung ihrer Kultur bei­trägt 40. Das Individuum muß sich dieser Gruppenentscheidung fügen. Will es sich nur mit einer Kulturnation identifizieren, so entscheidet er allein. Mit meh­reren Kulturnationen darf er sich auch identifizieren, aber nur nacheinander 41. Fällt es ihm ein, sich gleichzeitig mit anderen Kulturnationen identifizieren zu wollen, so entscheidet seine Kulturnation mit. Der Einzelne kann hier überstimmt werden. Die Schwächen des Territorialprinzips hat Renner schon eingesehen. Kulturen sollen geographisch durcheinander gehen können. Inner­menschlich müssen sie aber zeitlich getrennt bleiben. Sein Personalprinzip hätte Renner besser Kollektivprinzip nennen sollen. Seine Kulturnationen gelangen zur höchsten Individualisierung. Das Individuum muß es aber mit seiner Freiheit bezahlen.


Den meisten Befürwortern kollektiver Minderheitenrechte ist dasselbe oder noch mehr vorzuwerfen. Aus Angst vor der Assimilation durch die Mehrheit legen sie zu wenig Wert auf interkulturellen Austausch 42. Der Einzelne darf nur zwischen verschiedenen Kulturgefängnissen wählen 43. Wie soll er aber zu einer Synthese dieser Kulturen kommen, wenn er sie nicht frei verknüpfen kann? Zu meinem Bild der freien Schweizer fehlt allerdings noch ein kleines Detail : Die vielen Nationalfahnen in ihren Gärten. Mit mehr als einer Staatsnation scheinen sie sich nicht zu identifizieren.

38.   [159] Wie Fußnote 22, S.12.
39.  
[160]Kropotkin (1976), S.222-223, der daran aber nicht die kulturelle Freiheit, sondern die gegenseitige Hilfe der Schweizer zeigen will.
40.
[161] Wie Fußnote 137, S.54-55.
41.
[162] Wie Fußnote 137, S.53.
42.
[163] Zum Beispiel Münch (1970), S.96, Veiter (1970), S.31 und Pernthaler (1972), S.90-96.
43.
[164]Worms (1996), S.34 sieht beim Europarat seit 1993 den Versuch, diesen Nachteil des Kollektivprinzips zu überwinden. Es soll auch möglich sein, sich mit keiner oder mit mehreren Kulturnationen zu identifizieren.