1913 - L'année de Rudolf Steiner

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1912 < ....... 1913 ........ > 1914

Replacer dans son contexte


Il y a quatre faits qui donnent sa signature particulière à l'année 1913 dans la vie de Rudolf Steiner, et dans l'histoire du mouvement : La constitution de la Société anthroposophique déjà approuvée et mise en place en 1912 par l’assemblée des 2 et 3 février. La représentation initiale du  quatrième Drame-Mystère  "L’éveil de l’âme" de Rudolf Steiner -la première présentation de l'art de l'eurythmie, dont les pionniers se présentèrent pour la première fois en août 1913 devant l'environnement. Et comme évènement le plus central introduisant l'histoire de la vie de Rudolf Steiner et du mouvement dans l’avenir d’une ère nouvelle décisive, et couronnant son travail, la  pose de la première pierre de la construction de Dornach au temps de la Saint-Michel 1913. Cette démarche d’airain, conséquente de développement, nous allons maintenant la décrire étape par étape dans ce qui suit.
L'année a commencé avec la poursuite et le complément du cycle de conférences sur "La Bhagavad-Gita et les lettres de Paul» et «La vie entre la mort et une nouvelle naissance en rapport aux faits cosmiques" de l'hiver 1912/13. Dans le même temps apporté l’exposé des conférences à la Maison des architectes de Berlin sur les personnalités du passé et du présent, comme par ex. le 9 janvier sur "Jacob Böhme et 16 janvier «La vision du monde d'un chercheur culturel du présent: Herman Grimm ». La signification de cet historien et philosophe culturel subtil qui est surtout devenu connu pour ses travaux sur Raphaël et Michel-Ange, et surtout par sa biographie de Goethe, Rudolf Steiner l’a également mis en évidence de nombreuses fois dans les années suivantes.

De 19 au 28. Janvier, il était en Autriche, où le 20 janvier, à Vienne il parla sur «Science de l’esprit et sciences dans leur rapport à la l’énigme de la vie », le 22 Janvier à Graz sur "L'effet des vérités anthroposophiques sur le comportement des morts et des vivants». Le 24 Janvier à Klagenfurt à nouveau fut exposée la question fondamentale de l’Anthroposophie: «Pourquoi, l'homme peut distinguer scientifiquement les mondes suprasensibles?"A Linz, il a parlé les 26 et 27 Janvier "Sur la vie entre la mort et de la nouvelle naissance» et «L’essence de l’äme humaine et la signification de la mort ». A l’humanité venait en effet à sa rencontre une période de temps où la mort allait déployer sa plus grande violence dans la Seconde Guerre mondiale,  pénétrer la sphère d’être-là de toutes les régions spirituelles et terrestres, et la parole de Conrad Ferdinand Meyer sur la vérité pleine d’énigme fut : «Nous les morts, nous morts sommes de plus grandes armées, que vous sur le pays, que vous sur la mer ».
Comme une violente avant-première de ces temps à venir apocalyptiques, il nous semble aujourd'hui, quand nous voyons comment Rudolf Steiner dans ces précédentes années, apparemment pacifiques, à toujours à nouveau invité la conscience des humains sur l’être-là et domaine de pouvoir des morts, des œuvrant entre mort et réincarnation.  (p201 NDT : n° en fin de page de l’édition allemande originale)

A Prague, il parla le 28 Janvier admonestant et alertant sur «Vérités et erreurs de la recherche spirituelle" combat entre puissances aidantes et opposantes où lui-même a été appelé à intervenir à l’époque de façon décisive.
Les 2 et 3 février 1913 eu lieu la réunion originelle et première assemblée générale constitutive de la Société anthroposophique annoncée en 1912. Des membres de nombreux pays sont venus se réunir ou avaient envoyé leurs représentants à Berlin, pour maintenant verser dans une forme nouvelle qui devait aussi donner au travail commun une forme extérieure à ce que Rudolf Steiner avait construit depuis 1902. D’après ses propres mots, cela est absolument nécessaire pour faire aboutir des vérités spirituelles dans le contexte terrestre aujourd'hui. Mais pour cela nous devions maintenant, pour rendre le navire fort aux tempêtes lors de son voyage audacieux vers les découvertes et la mise en valeur spirituelles de nouvelles terres, d'abord larguer le ballast et éliminer l'étranger inapproprié à tel fait, qui aurait pu entraver et nuire à la sureté du cours clair de cette expédition viking. L'humanité allait au-devant de graves décisions spirituelles et terrestres et ceux dont le compas spirituel indiquait une autre direction devaient à cause de cela être encouragés à quitter le navire. Il restait en cela de laisser donc à ceux-là cette tâche de conduire leur propre navire et de le mener sur les balises de l’Orient passé, s’ils le voulaient. Mais Rudolf Steiner devait maintenant avec ceux qui aspiraient à la lumière spirituelle des sources originelles de l'Ouest, du présent et de l'avenir, se séparer dans l'intérêt de l’universel et des valeurs futures dont il s’agissait, et sans entrave aller le chemin vers le but qui était assigné et brillait devant le développement spirituel de l'Occident. De telles décisions ne s'exercent sur terre, à ces moments-là que par le biais d'un clair « oui » et « non » - et est réalisable non sans une certaine dureté et l'appel à la force de décision conséquente de chaque individu. Nous avions déjà mentionné précédemment, comment la direction orientalisante des soi-disant « théosophes », qui se réunissaient autour du centre indien de Mme Besant, avait sombré dans les dernières années aux plus absurdes mésusages et les distorsions des questions spirituelles, oui à de tels fantasmes absurdes, comme la proclamation du garçon hindou Krishnamurti comme le Christ à venir dans l'Association "Étoile de l'Orient", et combattait tout un chacun, mais surtout Rudolf Steiner jusqu’à à la diffamation personnelle, qui s’engagea contre ce mésusage et cette absurdité et opposait la vérité à de telles aberrations.  Nous avions décrit comment Rudolf Steiner depuis le début, en 1902, à l'invitation à conférences, qui justement avaient aussi été faites du côté théosophique, s’était réservé la pleine liberté de l'enseignement, dès le premier jour, mais aussi dans ces cercles de représenter son "Anthroposophie ». Et comment lorsqu’avait été tenté de porter atteinte par ce côté à cette liberté. (p.202)
Il a mis en garde au départ Mme Besant et ses représentants, puis consommé la séparation intérieure et extérieure dans les rares occasions de rencontre à Munich 1907 et Budapest 1909.
Depuis ce temps là, le rapport n'en était qu’un formel-étranger; finalement du fait des directions fondamentales s’excluant furent prises les décisions finales pour toutes les parties.
En décembre 1912, après donc que la Société anthroposophique était déjà décidée, ceux qui à cette époque appartenaient encore formellement à la Société Théosophique, sur la base d’une décision du conseil d'administration de la section allemande du 8 décembre 1912, les membres qui voulaient continuer à travailler ensemble, furent placé devant l'invitation à sortir de la soi-disant «Étoile de l’Est" de Mme Besant, autrement, le conseil de la section allemande, qui considérait l'affiliation aux deux institutions comme incompatibles, "se verrait forcé d’exclure de la section les membres qui ne respectent pas cette demande. "L'effet fut indiscutable, car à quelques rares exceptions près, presque tous les membres qui ont travaillé avec Rudolf Steiner, n’avaient pas adhéré à cette «Étoile de l’Est » et le peu de  suiveurs peu clairs et appropriés au compromis qu'il y a toujours et partout, reconnurent la gravité de l’heure et accomplirent la sortie. Simultanément sur la base de ladite décision, le 11 décembre 1912 un télégramme qui exigea sa démission fut envoyé à Adyar, le centre d’action de Mme Besant. Celle-ci à son tour, par lettre datée du 14 janvier 1913, retira ladite charte de fondation de la section allemande, ce qui entérinât formellement la séparation déjà existante.
Mais elle avait encore essayé avant d’influencer les membres par des calomnies insensées sur Rudolf Steiner, comme par ex. par l’affirmation grotesque que le Dr Steiner était un élève jésuite, et plus de semblables. Cela est resté sans effet parce que tous les concernés savaient précisément que non seulement il n'y avait jamais eu de points de contact avec ces milieux, mais même avaient vécus sa prise de position rejetant le principe jésuite de la conception du Christ dans les conférences du cycle de Karlsruhe de 1911 et dans de nombreuses autres conférences. La Mme Besant vivant dans la lointaine Inde n’était orientée en aucune façon sur tous ces faits et n'a donc pas eu d’écho avec ses calomnies absurdes et délirantes. Au contraire, elles rencontrèrent en ces jours de tous les pays où donc les membres étaient orientés sur les vraies activités de Rudolf Steiner et y étaient reliés profondément reconnaissants, d’innombrables télégrammes et lettres qui ont soutenu la position de Rudolf Steiner et du Conseil, se déclarèrent pleinement solidaire avec lui et exigeaient également la séparation finale et définitive des cercles de Mme Besant.
Par-dessus cela maintenant, les assemblées des 2 et 3 Février 1913 n’avaient plus qu’à prendre des décisions formelles. Rudolf Steiner souligna en introduction de cette réunion que bien sûr, elle ne pouvait rien avoir à faire avec la Société Théosophique (p.203) mais constituait une assemblée originelle pour préparer les décisions de la Société anthroposophique le lendemain. Il a décrit à nouveau brièvement l'histoire de ce conflit et dit entre autre sur cela:
"Aucun homme ne devrait, s'il voulait travailler paisiblement avec nous, par son regard, par son point de vue, par son attitude être regardé comme exclu de notre section allemande... Ce n'est que lorsque nous étions gênés de tous les côtés dans notre travail positif par les membres de l’ «Etoile de l’Est (Star of the East)" que nous considérions la décision d’une défense...
Vous voyez ce qui est resté identique, vous voyez ce qui s’est vu empêché. Qu'est-ce qui est quand même resté ? La progression constante de notre travail positif, comme nous l'avons une fois commencé dans la section allemande. Qu'est-ce qui s’est transformé ? Dans les premières années, Mme Besant était une joyeuse approbatrice de notre travail positif. Mais il vint des temps où elle avait le sentiment qu'il était inconcevable qu'il y ait des gens qui disent autre chose qu'elle-même ».

Il expliqua les différences fondamentales entre les lignes directrices spirituelles, dans la conception du Christ, dans la méthode scientifique, caractérisât les absurdités des récentes proclamations dans "Star of the East" et alla également, contraint par la nécessité, sur les aberrantes attaques personnelles de jésuitisme, etc. Il demanda aux membres si sur cette base particulière, ils voudraient écouter dans les prochains jours « une brève esquisse, un court extrait de mon chemin de vie », car lui-même ne cultivait autrement jamais de parler sur lui et de choses personnelles. " Si vous vérifiiez, ainsi vous verriez avec quelle patience et tolérance fut procédé, et que cette tolérance et patience a malgré tout pu conduire, que Mme Besant se décide à cette accusation de Jésuitisme". Par conséquent, il est désormais contraint à la défense devant de grossières contrevérités d’opposer les faits qui sont donc clairs et étaient si faciles à vérifier pour tous ceux qui vivent en Europe. En résumé, il déclara: "J'explique donc que je ne veux plus rien avoir à faire avec Mme Besant après qu’à tous les autres mensonges objectifs elle a ajouté encore cet autre petit bout ". Oui, à la fin de la réunion  Rudolf Steiner fit connaître : « Ce fut vraiment un martyr, de travailler dans la Société Théosophique". Il a demandé à Melle Von Sivers de lire la décision du conseil, qui avait établi la séparation définitive. Pour clore Rudolf Steiner expliqua : «La section allemande, telle qu'elle a existé depuis sa fondation, a ici cessé d'exister, et toutes les fonctions de la section allemande ont cessé avec cela ». Un grand nombre de sections et des groupes supplémentaires dans différents pays ont suivi cette décision de quitter la S.T.  Sur la poursuite du travail dans la société anthroposophique se tenant maintenant indépendante  devait être maintenant discuté le lendemain en Assemblée générale.

Dans le cadre de ce processus de clarification et de nettoyage, qui en tout puissant mouvement spirituel est de temps en temps une fois nécessaire, vint à la parole dans cette (p.204) assemblée un fait que nous voulons mentionner brièvement ici, car il est aussi caractéristique pour d'autres incidents similaires plus tard et est même actuel encore aujourd'hui, à savoir notamment le fait que déjà certains auteurs dans le monde extérieur commencèrent à reprendre des indications isolées ou aussi de grandes parties de la substance des œuvres de Rudolf Steiner, mais sans indiquer la source.
On peut, si l'on a eu la possibilité d’observer ces choses à plusieurs reprises établir généralement trois phases de ce processus : Dans la première phase, les travaux de Rudolf Steiner sont catégoriquement combattus, niés, moqués ou passés sous silence, dans la deuxième phase, quand il a été constaté, que certaines indications de Rudolf Steiner précédemment combattues sont inébranlablement correctes et donc objectivement non combattables, elles sont simplement reprises avec un geste audacieux, comme si l'on avait toujours dit cela, et dans les meilleurs cas, quand un inventaire résiduel de la décence scientifique existe, est mentionné comme une note annexe de bas de page ou une courte note marginale, qu’aussi chez Rudolf Steiner entre autres est « aussi » à trouver une telle indication. Dans de nombreux cas, cependant, on va directement à la troisième phase, à savoir prendre en charge l’indication de Rudolf Steiner – avant combattue - et tout simplement la donner pour bien spirituel propre, sans donc citer la source. Dans maints cas, alors, pour une meilleure sécurisation du plagiat, le dépositaire spirituel originel est encore expressément rejeté. Nous allons trouver à nouveau la même chose dans les domaines religieux, scientifiques, de pratiques agricoles, médicales, pédagogiques, artistiques et sociales, un phénomène caractéristique de notre époque.

L'un des premiers cas se présenta déjà en 1912. Ainsi Rudolf Steiner révéla dans cette assemblée du 2 février 1913, qu’une librairie avait envoyé l’annonce d’ainsi nommées « Lettres de leçons rosicruciennes » avec la remarque : « Ces lettres donnent l’image finale d’enseignement rosicrucien donnent une image globale finale de la recherche et de la vision du monde rosicrucienne. Le début de son apparition se trouve sur le sol allemand. Elles ont été développées plus loin dans l’atmosphère de l’éther californien bien plus approprié à la recherche rosicrucienne ». Ces « lettres d’enseignement » dont la création est à trouver « sur sol allemand » sont parues en langue anglaise en Californie publiées sous le pseudonyme d’un certain Max Heindel. De  ces publications, Rudolf Steiner établit lors de cette réunion déterminé ce qui suit:

"Il serait souhaitable de voir ce qui a réellement mûri en Californie. Mais que, si l’on veut, on peut sans doute bien conclure, je veux le montrer, en ce que je vous lise une lettre que m'a adressée quelqu'un qui ouvre simplement les yeux : cher Monsieur. Pourrais-je oser m’approcher de vous avec une plus avec une ou même plusieurs questions ?
D'abord, je dois mentionner qu’il y a peu de temps j’allais ici en visite et que ma résidence est à Salins, Kansas, USA. Là deux amies et moi nous laissions envoyer il y a quelque temps un livre suggéré par la Bibliothèque Ésotérique à Washington DC, celui-ci s’appelle Cosmogonie rosicrucienne ou Science occulte chrétienne par Max Heindel. Dans la préface, nous avons remarqué l'étrange façon dont M. M.H. prend référence au nom, de Dr Rudolf (p.205) Steiner, dont la doctrine était dans les grandes lignes semblable, etc., etc. -. En bref, la préface m’incita et plus tard les amies, à lire votre livre "Théosophie" et « L’initiation et ses résultats».
C'est une énigme pour nous que la façon dont les choses sont, que des phrases entières dans "Cosmo-Conception" soient presque à comparer mot pour mot avec celles contenues dans vos livres, et nous vint ainsi la pensée : l’enseignement que M. Max Heindel cherche à répandre en Amérique, mais principalement en Californie, vous serait-il - emprunté »
Rudolf Steiner remarqua à cela: «Il s'agit d'une lettre de quelqu'un qui regarde les choses et arrive à un jugement. Il ne lui fallut de moi que de répondre par  le fait que Max Heindel sous un autre nom, comme Grashof, a vécut parmi nous, et écouté et pris note de beaucoup de mes conférences et des cycles. Et c'est effectivement le cas, qu’en Allemagne dans un premier temps une certaine direction a été fondée, et que, ensuite d'une manière assez remarquable a été trouvée par Max Heindel une forme, qui est conforme au temps... etc. ... (Voir ci-dessus).

Puis le monsieur concerné est parti et a de son côté reconstitué à partir de conférences de moi quelque chose et l’a mis en avant comme une nouveauté.

Nous apprenons des choses assez étranges. Notre travail est d'une part, montré ici comme autocratique et unilatéral, et dans l'atmosphère éthérée de la Californie comme il est transmis comme mûri, transformé. Peut-être se produit même une fois le cas, que l’on traduise Max Heindel en allemand, puis tire contre moi dans la bataille avec des choses qui sont de moi-même… C’est pourquoi je demande donc à regarder les choses d'un peu plus près ».
Le cas prévu ici par Rudolf Steiner se présenta un peu plus tard. Dans les années qui suivirent ces lettres d'enseignement du Monsieur Grashof, alias Max Heindel, parues de l'édition anglaise en Californie, furent retraduite en allemand et maintenant publiées comme grande édition en Europe centrale de la production spirituelle du concerné. Un cas typique : un Monsieur Grashof entend en Allemagne ce qui peut être prouvé de nombreuses conférences et cycles de Rudolf Steiner, publie une grande partie du contenu en tant que produit distinct dilué en langue anglaise, en Californie, où il a fondé là une société pour faire leur distribution, mais le fait encore aussi maladroitement que lecteur américain qui a accidentellement connaissance aussi des œuvres originales de Rudolf Steiner trouve par lui-même, que des « phrases entières doivent être comparé presque mot pour mot », mentionne encore au début timidement et incertaine, la source, ce qui est simplement omis dans les éditions ultérieures, et ces produits sont même aujourd'hui, en Amérique et en Europe adressées à beaucoup comme les travaux originaux de Max Heindel. Peut-être pas si balourd, mais quelque peu plus intelligemment géré, mais clairement détectable, nous retrouverons dans les temps modernes d'autres phénomènes similaires dans de nombreuses autres publications, même chez des écrivains formés académiquement. On combat un homme et son œuvre, mais se laisse inspirer par lui, «emprunte» certains contenus de ces œuvres, et les ajoute ensuite comme connaissances propres dans le monde, continuant à ignorer et combattant la vraie source – . De telles méthodes non scientifiques et sales ont parfois selon le cas, un succès à court ou à long terme, mais un jour la vérité doit quand même finalement venir à la lumière.
De tous ces faits qui dans cette assemblée vinrent à la parole, la calomnie sans scrupules, les faux amis et malhonnêtes (p.206) ennemis, de l'absolue nécessité qui exigeait qu’au moins un certain nombre de personnes, non seulement promeuvent l'œuvre de Rudolf Steiner, mais aussi la protège durant sa vie et après sa mort, et réveillent toujours à nouveau la conscience du monde, se donna la tâche importante d’une Société anthroposophique, qui fut constituée le lendemain dans la forme adéquate à ses multiples objectifs.

Rudolf Steiner ouvrit par conséquent l’assemblée générale de la Société anthroposophique du 3 février 1913 avec les mots :
"Peut-être ai-je le droit de parler de ce que nous nous tenons à l'époque présente au point de départ non d’un travail nouveau, mais d'un effort significatif pour sécuriser et amplifier le travail ancien. J'ai introduit, dans ce que j'avais à dire hier, les sentiments, que je voulais mettre dans vos cœurs et vos âmes comme une nouvelle couleur de notre travail. J'espère que nous allons trouver les voies et les moyens pour représenter, ce que nous avons soigné dans la forme ancienne, dans cette nouvelle période à venir, autant que possible encore plus fortement, avec encore plus de dévotion. Ce que nous avons sauvé de telles difficultés, doit vous pousser au cœur, et que ce serait une belle chose si chacun de nous, peut sentir vraiment cela, qu’il peut grandir ensemble avec ce que nous voulons vraiment. Si nous sentons comme ce que nous décrivons comme anthroposophie, est une nécessité dans notre temps, et aussi reconnaissons comment cela doit s’écouler dans notre vie culturelle présente de telle manière que cela veuille devenir un ferment dans tous les domaines particuliers, si nous sentons que tout cela veut et peut être anthroposophie, alors nous trouverons la possibilité de travailler de la juste manière. Et le meilleur qui peut maintenant être apporté à tout cela, ne sont pas des mots, mais vos sentiments et vos émotions, vos résolutions, les principes, que vous accueillez en vous, pour déployer vos forces individuelles. Ce dont il s’agit, est de trouver les bons chemins, pour que quiconque veuille venir, puisse trouver accès à nous. Il n’est pas droit et ne doit pas être refusé à quiconque de venir à nous, si nous devons veiller soigneusement de l'autre côté à la sainteté et l'inviolabilité de nos résolutions. Il sera peut-être plus que jamais nécessaire, que nous puissions mutuellement pleinement faire confiance en l’autre, que nous puissions être sûr que ceux qui viennent sur notre chemin spirituel, trouveront à partir de leur cœur la chose juste, et que seront dissuadés ceux qui ne veulent pas avoir quelque chose pour leurs âmes, afin que tous ceux qui viennent à nous d'une certaine façon, soient aussi vraiment d’une certaine manière vraiment à la chose. La gravité et la dignité doivent régner dans tous nos actes, alors nous pouvons être sûrs que nous avons vraiment de la confiance les uns aux autres, que nous laissons tombé partout le personnel, que l'on regarde les personnes seulement avec l’objectivité, alors nous irons de l’avant. Il n'est pas facile de laisser tomber le personnel. Mais cela doit moins conduire que nous devenions indulgents vis-à-vis de nous-mêmes et des autres, mais bien plus que nous nous interrogions encore et encore, si pas ceci ou cela de personnel parle avec. Et nous trouvons dans une plus haute mesure, que nous le croyons, comment l'homme sort sérieusement de ce que vit de personnel dans son âme. Car maint se convaincra que dans le jugement qu'avait pas parlé tellement de raisons très objectives, mais la sympathie et de l'antipathie. L’autoévaluation appartient après tout, à ce qu’on veut participer à un mouvement spirituel.

Je voudrais dans ces mots avoir moins souligné ce qu'ils veulent dire comme mots, que ce qu'ils peuvent devenir, si vous pouvez les saisir comme ils sont pensés avec vos cœurs. Peut-être qu'ils peuvent servir comme points de départ du chemin (p.207) de la gestion des moyens, dont nous avons besoin, si nous voulons progresser. sur le chemin que nous avons fixé une fois "

Dans le cours ultérieur de la réunion, Rudolf Steiner a été prié de prendre en charge la "présidence d’honneur" de la Société anthroposophique. Comme il l'a souligné encore souvent plus tard conformément à ses propres intentions, il ne serait pas fonctionnaire de la société au cours des prochaines années, qui maintenant poursuivrait son développement jusqu'en 1923, mais exercerait l'activité de l’enseignant et du conseiller de la société, qui serait gérée par les fonctionnaires élus par elle-même. C’est seulement en 1923 que Rudolf Steiner avec son être entier, sa personnalité s’est liée pour toujours avec la Société anthroposophique créée par lui-même et pris personnellement depuis 1923 lui même la direction de celle-ci en tant que président. De 1913-1923, il était l'ami, l’enseignant et le conseiller de la Société, seulement à partir de 1923 il devint à partir de sa propre décision comme créateur spirituel, aussi un fonctionnaire dans l’organisme de cet être vivant qui dans l’intervalle a mûri dans le temps à la naissance, comme nous le décrirons dans ce qui suivra.
Le 4 février, le lendemain du jour de cette réunion, Rudolf Steiner donna la première fois l’«Esquisse d'un abrégé de vie» de sa jeunesse, qu’il avait annoncée la veille - un premier pas vers l'autobiographie "Ma Vie", qu'il n’entreprit d’écrire ensuite qu'après la fondation de la Société Anthroposophique universelle en 1923. Dans «L’esquisse de vie »-qu’il donna dix ans plus tôt, en 1913, il parlait de manière caractéristique de ses expériences antérieures à la troisième personne, pour inciter ses auditeurs à une vision objective des faits, la « Vie » écrite après 1923, est alors donnée dans la forme individuelle du Je.

Le 5 février eu lieu l'Assemblée générale de l'«Association Johannesbau» où Rudolf Steiner donna des exposés sur l'architecture pour la réalisation desquelles allait ensuite être posée à Dornach la première pierre à la St Michel de cette année.
Après avoir ainsi construit à neuf et renforcé les bases du fonctionnement interne de la Société et ses sphères d’activités extérieures, il a également repris à nouveau son activité de conférences avec le cycle de conférences commençant le 3 février sur "Les Mystères de l'Orient et le christianisme." Dans ces conférences, il donna  «une image de l’être des mystères et son harmonie avec la vie spirituelle de l'humanité», pendant laquelle aussi le fait de la réincarnation, le retour à la corporéité, et par là la participation de chaque être humain à des stades différents de développement dans les époques successives de l'histoire devint claire. Il dit introduisant :

"Tout comme le développement humain dans les divers domaines dans les différentes périodes de vie humaine successives prend des formes différentes, c'est aussi le cas pour tout ce que nous appelons l’« être des Mystères ».Nous n’allons pas pour rien avec nos âmes à travers des vies successives sur la terre, mais parce que (p.208) nous vivons du nouveau dans chaque incarnation et pouvons ajouter ce que nous avons lié dans les incarnations précédentes avec nos âmes. L'image du monde extérieur s’est dans la plupart des cas complètement transformée, lorsqu’après avoir traversé le monde spirituel entre la mort et une nouvelle naissance nous entrons de nouveau par la naissance dans l'existence physique de l'homme. Ainsi, à partir des raisons aisément reconnaissables dans les époques successives de l'humanité les Mystères, le principe de l’initiation se modifie.

À notre époque, le principe de l'initiation a donc jusqu'à présent connu un énorme changement, comme dans une certaine mesure, jusqu’à une certaine étape l'initiation peut être obtenue sans quelconque directive personnelle – par là, en ce qu'on est placé de poser clairement les principes de l’initiation en public, comme cela s’est produit dans mon livre "Comment obtenir des connaissances sur les mondes supérieurs." Qui a très sérieusement essayé de passer par les expériences qui sont décrites dans ce livre, celui-là peut maintenant parvenir très, très loin en ce qui concerne le principe de l'initiation. Il peut, par l'application de qui est présenté là à son âme parvenir si loin que l’existence des mondes spirituels lui devienne une connaissance, qui justement est connaissance comme la connaissance du monde physique extérieur - pour la simple raison qu'il vient successivement, lentement et progressivement, mais par l’application de ce qui est décrit à faire le saut dans sa propre âme d’entrer dans la compréhension du monde spirituel."

Le cycle décrit maintenant de nouveaux aspects des étapes de l'initiation d'aujourd'hui, qui sont atteint par les exercices de méditation, de concentration et de contemplation, qui par là reconnaissant l’harmonie des lois de nature et morale dans le devenir cosmique ; qui à la révélation atteinte, « comment des mondes suprasensibles les forces sont envoyées en bas, pour les différents règnes de la nature, dans le monde des sens, œuvrer les processus " Finalement il décrit les différentes étapes de développement, comme du reste  elles apparaissent dans la vieille initiation égyptienne d’Hermès, dans les mystères grecs, puis en tant que couronnement dans l'initiation chrétienne, chez les Chevaliers de la Table Ronde du Roi Arthur, dans le cercle du Gral, dans les grands antagonistes Parsifal et Klingsor, finalement dans la méthode d’initiation moderne dans le cours historique. Il plaça cette vision du monde vis-à-vis de la vision du monde matérialiste qui aimerait expliquer la pensée de l'homme comme le produit du développement du cerveau, alors qu'une vraie contemplation historique montre simplement que la fonction spirituelle de chaque être humain a déterminé comme un point de départ pour sa part, le développement des organes de la pensée, du cerveau, comme donc le physique est à chaque fois formé et modélisé à partir des impulsions spirituelles. Oui, à la fin de ces conférences, les dangers de la pensée matérialiste d'aujourd'hui, en particulier aussi pour le futur développement physique sont soulignés :

"Ainsi donc, toute l’activité du cerveau est le résultat de la pensée - pas l'inverse - même dans l'histoire. Le cerveau est plastiquement conçu par la pensée. Si seulement de telles pensées sont formées comme elles sont aujourd’hui en cours et données, si les pensées ne sont pas traversées de la sagesse du spirituel, alors  les âmes qui maintenant se préoccupent uniquement avec la pensée matérielle ne pourront plus dans les incarnations ultérieures (p.209)  servir normalement leur cerveau parce que les forces ne pourront plus saisir le cerveau, parce qu'elles deviennent trop faibles. "

Par conséquent, la pensée matérielle courante d’aujourd’hui des humains sera en danger non seulement pour le développement de la conscience, mais aussi du corps. L'esprit est évincé par une telle pensée, non seulement de la conscience, le corps deviendra avec le temps incapable d’être récipient et organe d'un esprit-conscience. Comme il a été exprimé dans la langue imagée du cercle du Graal, Amfortas comme renégat de l’esprit doit mourir aux plaies du corps, et Perceval ne peut vaincre que s’il surmonte "la stupidité et le doute":

"Ainsi doit en fait se sentir celui qui s’approche des mystères modernes, qu’il se place face ainsi, qu’il s'efforce de devenir celui qui, aspire aux vertus de Parsifal, et pourtant sait qu’il est encore un autre, qu'il – par toutes les conditions décrites de ces derniers temps, parce qu'il est un homme des temps modernes – il est l'Amfortas blessé. L'homme des temps modernes porte cette double nature en soi : l’aspirant Parzival - et l’Amfortas blessé. Ainsi, il doit se sentir lui-même dans sa connaissance de soi. "
Cette connaissance de soi de l'homme d'aujourd'hui, une vraie Anthroposophie lui donne maintenant l'élan, d’aller au milieu des tâches actives de la vie quotidienne, d’aller le chemin de Perceval et par là accomplir les mystères du christianisme.

Le 8 février Rudolf Steiner parla à nouveau en conclusion de la conférence d’un médecin, le Dr Peipers, sur "L’idée du Graal à la lumière du regard scientifique (NDT : Naturwissenschaflicher Betrachtung)". Ainsi se rencontrait toujours dans son œuvre l’initiation chrétienne avec la recherche moderne sur la nature.
Les tâches artistiques du mouvement étaient alors promues, comme déjà évoqué, par des représentations dans "les espaces artistiques et musicaux" des branches à Munich et à Berlin. Dans ce cadre, Rudolf Steiner parla le 11 février sur l'essence de chansons folkloriques. Les conférences publiques des 30 janvier et 13 février à la maison des architectes de Berlin traitèrent de «La mission de Raphaël à la lumière de la science de l'esprit» et «Grandeur spirituelle de Léonard de Vinci au tournant des temps modernes». Dans le même temps, le cycle commencé pour les membres l’année précédente (voir p. 197) sur «La vie entre la mort et une nouvelle naissance » fut poursuivi. Ces questions étaient également traitées plus avant dans des conférences uniques dans une tournée des villes allemandes en février, en particulier dans des conférences » sur les relations des vivants avec les morts ». C'était juste avant une période de temps dans laquelle devant ce problème avec les morts de la Seconde Guerre mondiale, pour des millions de personnes, pour chaque famille et chaque personne individuelle avec une intensité particulière devait devenir une question du destin.
Dans des conférences publiques à Francfort et Karlsruhe les 1er et 3 mars, il parla sur «Science de l’esprit et les sciences de la nature dans leur rapport à l’énigme de la vie", à Augsbourg et Munich, de nouveau sur la vie spirituelle après la mort. (p.210)
Le second des neuf voyage à l'étranger de l'année 1913, du 18 au 30 mars en Hollande. Le cycle XXVII tenu à La Haye se tourna maintenant de nouveau vers le pôle opposé des faits de l'au-delà, cosmiques, de la plus intime, individuelle formation de l’humain dans la vie sur terre : «Quelle signification a le développement occulte de l'humain pour ses enveloppes (Corps physique, corps éthérique, corps astral) et son soi ? »
Comme bon nombre des auditeurs à ces occasions se réunissaient de différents pays, la majorité pouvait étudier par la suite ce qui est donné à partir des notes de conférences, les élèves ont ainsi été insérés de cette manière dans un grand mouvement de pendule, de la connaissance dans les étendues macrocosmiques aux tréfonds de l'âme dans le microcosme de l'humain, toute partialité écartée et agit dans un rythme respiratoire sain dans l'expérience spirituelle. Au cours du cycle précédent sur la vie après la mort de l'organisme physique, la sphère libérée de l’être-soi de la nature humaine avait été éclairée, maintenant dans le cycle de La Haye qui explique en particulier ces enveloppes terrestres de la corporéité dans laquelle l’être Je de l’humain s'immerge durant la vie sur terre et dont pendant ce temps sur terre il se croit donc pleinement dépendant. Rudolf Steiner a toujours rejeté comme unilatérales toute surestimation, mais aussi chaque sous-estimation de cette dépendance de l’humain de ses enveloppes corporelles.
Il voyait l'élucidation de cet état de fait existant après tout, et la solution de son énigme ni dans le darwinisme, qui voit le spirituel que comme un produit et une fonction du corps, ni dans une ascèse qui croit pouvoir renforcer le spirituel par négation ou étouffement unilatéral des forces corporelles. Esprit, âme et corps de l'homme sont dans leur lien sur terre un phénomène primordial au sens de Goethe. Vouloir nier l'esprit ou le corps, c'est juste de l'auto-tromperie qui ne résoudra jamais le problème. Seule la mise en évidence concrète de l’être-tisser-l’un-dans-l’autre des deux éléments, la reconnaissance des processus réels par lesquels esprit et le corps se pénètrent mutuellement, se transforment, s’articulent harmonieusement ou disharmonieusement, fortifient ou affaiblissent, peut provoquer et assurer la liberté intérieure des personnes. Rudolf Steiner alla très concrètement sur les processus corporels, sur les questions de nutrition, l’action des tempéraments, le système des organes, et l’articulation de la nature humaine.
En cela il ne partit jamais de postulats dogmatiques, mais seulement de contenus de connaissance qui font ressortir d’eux même la solution des questions remuantes que chaque humain apporte avec lui. Ainsi, a été tenté par exemple par certains ennemis, mais aussi par maint élève qui ne peut élever ses présentations jusqu'à la connaissance, mais seulement jusqu'à des règles morales confortables, du fait que Rudolf Steiner était végétarien, d’en faire un dogme. Lui-même, comme cela se laisse facilement vérifier par ses textes et de ses indications a strictement rejeté toutes ces atteintes à la volonté et à l’essence humaine. Il a approuvé la préférence de l'aliment végétal vis-à-vis de l’animal, parce que, comme il le disait, pour le premier «l’homme (p. 211) poursuit simplement le processus d’organisation là où la plante l’a laissé », alors que l'homme par la consommation de substance animale, où le végétal est déjà élaboré plus loin, « se laisse retirer une partie du travail par l’animal, qu’il devrait lui-même fournir, s’il consommait lui-même la plante ». Alimentation végétale nécessite donc une mobilisation de forces plus fortes, que le traitement de substances animales dans le processus d’alimentation. "Il condamne une certaine somme des forces en lui-même à l’inactivité lorsqu’il mange des animaux".
En fonction du contexte de santé et la structure des forces individuelle de l’humain individuel cela peut être un désavantage plus grand ou plus petit en santé et maladie. Cela doit être pesé dans chaque cas, combien chaque personne peut et doit appeler de ses forces. Mais c'est juste une question de connaissance, et non pas un dogme. Rudolf Steiner le rejeta, si certaines personnes, qui sont des végétariens fanatiques croient, - comme son élève, le poète Christian Morgenstern a si bien fustigé cela "se grimper moralement à l'idée végétarienne". On ne devient pas par régime végétarien plus «moral» et «spirituel», mais tout au plus fort. Chacun doit tester cela à lui-même et se déterminer lui-même. On peut dans les deux cas être un bon ou un mauvais élève en science spirituelle comme végétarien et non-végétarien. Qui à cause de cela fait de ces questions postulats, dogmes ou questions de conception du monde ou même de doctrines de guérison, n’a absolument rien compris de l'attitude factuelle, purement phénoménologique de Rudolf Steiner. – Plus largement que ces questions d’alimentation se pose le problème avec l'alcool. Mais encore une fois à partir d’une pure observation du phénomène et de ses effets, pas d’une dogmatique non factuelle.
La nutrition saisit principalement la nature physique, l'alcool par contre avant tout la conscience de l'humain. Là celui qui considère le renforcement de la conscience comme la tâche la plus haute de l'humain, se trouve  face à un choisir l’un ou l’autre donc encore une fois tout objectif. Rudolf Steiner entra en discussion de ces questions à nouveau purement objectif à partir du processus concret de formation des processus alcoolisés dans la plante, décrit l'action de ces substances et des processus sur le sang, et montra comment le sang est de nouveau lié à  la conscience du Je de l'homme dans ses forces. C'est pourquoi, expliqua t’il plus précisément, « par la consommation d'alcool élimine l'activité du Je dans le sang ». L'alcool s’avère en fait "en tant que force d'opposition dans l'organisme humain par rapport à la conscience du Je ». C'est pourquoi celui qui fait la science de l'esprit élément de sa vie, éprouve le travail de l'alcool dans le sang comme combat direct contre son Je, et il est donc par là naturel qu’un véritable développement spirituel ne peut aller légèrement de soi, que si vous ne lui créez pas cette contre situation "L'homme est libre par nature, de choisir le chemin vers le renforcement ou l'affaiblissement de la conscience. Quand il regarde le renforcement de la conscience comme sa tâche la plus importante, il renonce par libre décision à l'affaiblissement par l'alcool et ses effets (p.212).
De cette façon, Steiner alla factuellement sur les différents matériaux de l'alimentation humaine, par ex. protéine et graisse, sucre et acide, les boissons, etc. Là se montrent à nouveau une fois que les exceptionnelles possibilités de connaissance qui furent données par là que Rudolf Steiner unifiait dans une personne l'arsenal complet des connaissances scientifiques ainsi que les résultats de la recherche en science spirituelle et donc pouvait diffuser des idées qui n'auraient  jamais pu être visée par une observation unilatérale matérielle ou spirituelle. Et l'expérience la plus significative de celui étudiant, et réfléchissant ces indications est tout simplement qu’il ne se sent pas placé comme si souvent dans le traitement actuel de ces questions, soit moralement contraint, ou devant des énigmes insolubles, voire des conceptions changeant constamment, mais qu’il voit devant lui la totalité des aspects spirituels, psychiques et corporels, comme contenu de connaissance concordant.
Le pasteur, l’enseignant et le scientifique venaient jusqu'à présent aux  jeunes humains ou plus âgés la plupart du temps avec leur «Tu dois» ou «ne doit pas»,  et cela avec des arguments qui se contredisaient ou même souvent s’affaiblissaient mutuellement. Rudolf Steiner décrit des états de fait spirituels et corporels et donna en cela la possibilité multi facette à ses élèves de tirer eux-mêmes les conclusions qui s'imposent d’une compréhension libre.
Avec quel soin gardant la liberté de l'humain et  continuant pourtant à l’aider procédait Rudolf Steiner dans ces questions, je peux illustrer peut-être par une expérience personnelle. Quand on apprit à le connaître comme jeune homme, on venait souvent à lui encore par ancienne habitude avec des questions comme: «A-t-on le droit de ?" ou «Ne doit-on pas cela ? " etc.  Il nous a déshabitués de ce type de question plein d’amour, mais systématiquement dès le départ. Je voudrais expliquer l'exemple du tabagisme. Lorsque j'ai connu Rudolf Steiner comme jeune homme, et puis l’accompagnant personnellement constamment lors de ses voyages, ce sur quoi il faudra que j’informe davantage plus tard, alors m’était venu, du temps de l'étude académique, l’habitude allant de soi, que j'ai aimé beaucoup fumer. Je vous l’avoue. Il y avait certains parmi les membres de la société, qui en ces matières ne s’étaient pas encore déshabitués du «tu dois» et «tu ne feras pas », bien qu'ils auraient pu le savoir mieux, et qui tout de suite me signifiaient avec l’index de l’âme dressé, que fumer en présence du Dr Steiner était une inconvenance. Mais premièrement je savais, que Rudolf Steiner, bien qu'il ne fumait plus maintenant, avait déjà fumé, et même maintenant - soit dit en passant - dans la bonne vieille coutume ici et là consommait du tabac à priser, deuxièmement, je le trouvais, même si ce n’avait été le cas, du point de vue spirituel intérieur peu véritable, de faire en face de lui comme si je ne fumais pas, bien que je l’aurais fait volontiers. J'étais aussi plus fortement convaincu selon certaines expériences indiscutables de sa capacité à voir à travers mon âme, que certains qui parlaient en effet de ceci, mais en réalité, ne le prenant pas suffisamment concrètement. Je continuais donc tranquillement de fumer, sachant qu'il verrait clairement ma passion à cet égard (p.213) et se comporterait comme bon lui semblait.
Il n’eut, comme prévu, aucune réprobation bien que même si j’étais plus dans son environnement quotidien que les metteurs en garde. Comme il avait après un temps prolongé, de son côté rien dit, mais m’avait laissé faire volontiers, je ne pus m'empêcher, lors d’un voyage automobile commun de Stuttgart à Bâle d’une fois lui poser la question directe : «Docteur, peut-on réellement fumer ou non ? " J'avais oublié qu'il ne répondait fondamentalement pas à de telles questions, partant de comportements dictés, mais il les traitait généralement par une image, un récit ou une anecdote. À ma question "peut-on fumer ou non ?" il me raconta alors aussi simplement le récit suivant pendant le trajet: «J'étais ce matin tôt à Stuttgart dans la clinique du Dr Palmer. Là un patient me demanda : Docteur, ma maladie provient elle de ce que je fume ? Ici je lui ai demandé : combien de cigarettes fumez-vous par jour ? Il répondit : quarante. Puis je lui ai dit : votre maladie ne vient pas de ce que vous fumez, mais si vous fumiez plutôt que quarante, vingt cigarettes par jour, ce serait beaucoup mieux ".
Ce petit récit fut toute la réponse de Rudolf Steiner à ma question ciblée après une sentence de jugement définitif sur fumer. Une autre petite, mais caractéristique expérience, dans ces contextes : Un de ses élèves avait initialement la méprise, que l’on ne «devrait» pas manger de viande. Il essaya de s'en abstenir brusquement, bien qu’il ait une forte inclinaison à cela. Il crut devoir être fier d’être parvenu à cette réussite, et dit donc un jour à Rudolf Steiner: «Docteur, je mangeais jusqu’alors tellement de jambon. Je n’en mange plus maintenant, mais je dois encore souvent y penser. " Au lieu d'être félicité comme il l'attendait, Rudolf Steiner lui répondit simplement: « Mieux vaut manger du jambon, que penser jambon ». Le jeune ascète fut guéri de sa fausse méthode. Il avait juste oublié que ces questions ne sont pas à résoudre par la théorie ou de la contrainte, mais par raison et transformation intérieure qui amène le désir passionné à disparaître par lui-même avec le temps.
Rudolf Steiner n’a jamais fait la leçon à ses élèves, jamais posé une exigence, sans explication des phénomènes factuels pendant en l’air, révélant chaque forme égoïste et vaine de l'ascèse comme intrinsèquement fausse et appelant toujours seulement à la clarification de la conscience et au fait de connaissance libre des ses élèves. Cette intervention brève est permise ici pour protéger Rudolf Steiner contre ses adversaires des  accusations pleinement fausses de la représentation de quelconques fanatiques règles théoriques de vie, ses élèves du reproche d'obéissance aveugle. De tels élèves qui cherchaient cela par eux-mêmes, et il y en avait aussi, il les a chaque fois très rapidement éloignés de son environnement plus proche. Il voulait avoir autour de lui des personnes individuelles libres, indépendantes, et je peux dire que sur trois continents du monde j’ai appris à connaître personne, dans la sphère de vie de laquelle on se sentait si pleinement libre et sans restriction.
Cela est mentionné (p.214) particulièrement, parce que justement ce cycle de La Haye, ainsi que de conférences ultérieures encore avec le même contenu, s’occupaient des questions individuelles de la vie quotidienne dans le cadre de la formation spirituelle.
Au cours des dernières conférences de ce cycle, il montra comment l’homme peut pénétrer à travers la formation d’organes spirituels lesquels étendent la sphère d’observation des organes sensoriels à de nouvelles zones, de telle sorte qu’il peut pénétrer dans le monde des forces et substances cosmiques, forces terrestres et humaines, que cela lui révèle en même temps l’histoire de son propre développement :

«Ainsi se présente encore à nous ainsi le développement spirituel qu’une personnalité comprise dans un tel développement devient d'un microcosme purement physique de plus en plus un microcosme spirituel ; cela signifie que se montrent de plus en plus pas seulement les images des planètes et du soleil, mais d’êtres des hiérarchies supérieures... Le corps éthérique est donc en réalité un narrateur. Il raconte la carrière du monde. Tandis que le corps physique de l'homme est comme une somme de tableaux, peints par un artiste inconnu, le corps éthérique s’avère comme un narrateur, qui raconte l’histoire des mondes dans ses propres événements internes. Et plus l’humain est compris dans un développement spirituel, plus les récits se dégagent plus loin, plus le développement de la personnalité est grand, plus il est possible de voir dans le corps éthérique les cultures d’humanité, les incarnations particulières de telle ou telle individualité, oui, de se hisser au devenir cosmique et la proportion des esprits de hiérarchies supérieures dans le devenir cosmique. - Le corps astral de l'homme, il est donc pour l'observation ordinaire pour ainsi dire qu’à voir à travers son ombre intérieure, par des expériences de pensée, volonté, sentiment, mais il devient toujours de plus en plus une expression de ce que l'homme en rapport à son être a de valeur dans le cosmos.
Je prie de prendre cette description comme particulièrement significative. Le corps astral d'un humain compris dans un développement spirituel naissant est de plus en plus l'expression de la valeur de l’humain dans le cosmos.
 »
L'essence d'une bonne formation spirituelle, c'est juste qu'elle ne doit jamais être entreprise pour des raisons égoïstes, seulement pour se développer soi-même, s’amener en avant, s’approprier par intérêt et curiosité, ou même soif de pouvoir de nouvelles capacités ou par ascèse égoïste et fausse se retirer des tâches terrestres, mais elle doit être exercée à la pénétration du monde spirituel dans le domaine physique pour élargir le chemin de l'homme en tant qu'agent. Le travail à nous-mêmes, à l'esprit, l'âme et le corps, doit se tenir sous le signe de la connaissance :

« que nous travaillions autonomes un morceau de l’évolution voulue par le monde spirituel en ce que nous l’amenions plus loin. Qui sait saisir cette idée dans toute son ampleur, dans toute son enthousiasmante et enflammante signification, qui sait saisir ces pensées de sorte qu'il laisse apparaître l’évolution, le développement spirituel dans le plus beau sens comme son devoir, qui est capable de sentir cela, celui-là sent le début de ce qui à côté de tous dangers, de tous les égarements, de tous les obstacles, est donc quand même rattaché à toute évolution, le début de ce vers quoi l'on va à la rencontre de la béatitude des mondes spirituels. Car en ce que l’on ressente cette idée par l’enthousiasmante (p.215) force de l'idéal de l’évolution, on peut déjà sentir la béatitude de l’évolution commençante, mais cette béatitude signifie reconnaître cette évolution, ce progrès spirituel comme d’une nécessité. Ce sera l'avenir de tels mouvements spirituels-ésotériques, comme le nôtre en est un, que le développement spirituel des âmes humaines de plus en plus sera considéré comme une nécessité, et cela signifiera que l’exclure, le se-placer-en-ennemi du développement spirituel signifiera un se lier avec la pesanteur terrestre des déchets du terrestre, avec la chute hors de l'évolution voulue de dieu de l'Univers. "

Ce danger « d’aller dans sa propre pesanteur vers l’abîme», de «tomber de l'évolution de l'Univers donnée par Dieu " se tint dans les années des catastrophes à venir de la guerre dans toute sa signature démoniaque devant tous les hommes qui purent préserver l’éveil de la conscience dans le chaos des événements. Mais l'avertissement devant l'abîme qui fut donné par ces événements, a si peu éveillée humanité dans sont entièreté, que quelques décennies plus tard, il dû être placé renouvelé encore une fois en face de nous. Et il devra probablement être répété jusqu'à ce que la grisaille de l’individu sombrant dans le devenir de masse soit remplacée par le renforcement spirituel autonome de l’individu pour le mieux de l'ensemble. Cela devait être fait conscient jadis comme la plus haute nécessité pour le développement futur. Contrairement à la tendance de l'homme de masse qui ne conquiert que les seules choses terrestres vaut la tâche de représenter l’individualité humaine, laquelle ouvre ses propres portes intérieures aux mondes créateurs spirituels, au domaine des morts, aux forces de la réincarnation. Car seul qui pénètre aux sources spirituelles peuvent apporter une réelle aide à ses semblables. Par conséquent, dans les prochains mois, les conférences de Rudolf Steiner sur une tournée de conférences dans diverses villes allemandes furent consacrées à ces thèmes toujours à nouveau, les 6 et 7 avril à Breslau (Wroclaw) et à Dresde: "Résultats de la recherche spirituelle pour les questions de la vie et de l’énigme de la mort", le 12 avril à Weimar: «la recherche scientifique et l'exploration des mondes suprasensibles" et dans de nombreuses autres villes : «Les sens de l'homme et la relation aux morts», "Les mondes suprasensibles et la recherche sur l'immortalité".
Au début de mai, la troisième des neuf voyages à l'étranger de cette année conduisit vers l’Angleterre et la France. À Londres Rudolf Steiner parla les 1 et 2 mai sur science de l’esprit, développement spirituel et «Le Christ au moment du Mystère du Golgotha et le Christ au 20e Siècle ". À Paris, le 4 mai fut fondé le groupe Saint-Michel et les 5 et 9.mai il y parla aussi  «Sur la relation entre le macrocosme et le microcosme." Encore à nouveau dans tous les pays devait être réveillé la conscience de l'interdépendance du monde spirituel et du monde terrestre, pour prémunir de l’unilatéralité de l’immersion dans la sphère terrestre des évènements quotidiens. Personne d'autre n'a alors, comme Rudolf Steiner, ouvert la porte spirituelle pour tous les peuples d'Europe de tous côtés pour à la croisée des chemins avant la catastrophe (p.216) se concentrer sur des objectifs communs et choisir la voie de l'évolution spirituelle.

Dans les semaines suivantes, le même contenu de connaissance était présenté dans de nombreuses villes allemandes. Il parla également ainsi à Strasbourg les 13 et 14. mai sur "Vie après la mort" et "Vérités et erreurs de la science spirituelle."
En ces jours, Rudolf Steiner accomplit alors l'un des plus riches pas décisionnel pour les temps à venir. Les 15 et 16 mai, il voyage en Suisse, à Dornach, près de Bâle, pour visiter le lieu de construction qui lui avait été placé à disposition par quelques amis pour établir le bâtiment central du mouvement. Cette colline de Dornach, il l’avait donc, comme nous l’avons mentionné à l’occasion du quatrième cycle des Évangiles, visité à la Saint-Michel 1912. Un membre suisse, le Dr E. Grosheintz avait acquis une parcelle de foncier dans ce merveilleux paysage de montagne du Jura, qui domine dans sa position sublime dans cette région reliant en même temps les paysages suisses, allemands et français, d'autres amis étaient prêts, à acquérir d’autres terrains pour qu’avec l'acquisition et l'arrondi par l’association pour la construction se laisse aménager un territoire selon un schéma unique.
Ce dût être une expérience étrange pour Rudolf Steiner alors qu’il était sur cette colline, qui déjà avait tiré à elle tant d’événements mondiaux du passé, et où maintenant devait être édifiée le lieu auquel il couronna l’œuvre de sa vie et 12 ans plus tard retourna par la mort au monde spirituel, après avoir eu posé la pierre de fondation de ses deux impressionnants bâtiments dans la terre de la colline et dans les cœurs de tous les membres du mouvement de par la terre entière. Ainsi, il a réussi à assurer le sort futur de l'œuvre de sa vie et de créer un centre spirituel, qui à travers les tempêtes de l'histoire s’annonçant assurerait la continuité du courant d’humanité inaugurée par lui comme un sanctuaire pouvant être atteint des hommes, inébranlable, servant l’esprit. Seules les générations futures pourront peut-être apprécier l’historicité et la sagesse issue des profondeurs du destin de cette décision dans sa pleine signification. Comment cela aurait-il été possible, au travers toutes les catastrophes, les guerres mondiales et les vibrations chaotiques de l'existence européenne à venir de donner au germe et noyau d’un mouvement spirituel ancré à la destinée terrestre, un lieu d’action non ébranlé par les événements, de rassembler avec de forts liens spirituels des gens de bonne volonté sur la terre entière dans leurs tâches communes et à travers toutes douleurs appeler encore et encore, ériger et armer de nouvelles forces pour leurs tâches si alors cette résolution décisive n’était pas née et mise en œuvre ? Rudolf Steiner a à ce moment, un formé une décision, qui (p.217) était appropriée à la plus profonde prévision des heures à venir et a trouvé approbation et préservation par l’histoire elle-même.

Après que ce "Oui" fut prononcé sur la colline de Dornach, il alla maintenant par les résistances et difficultés avec l’essence de sa propre inébranlable cohérence à la mise en œuvre extérieure de cette décision intérieure. Il parla déjà le 18 mai à Stuttgart sur le nouveau projet de construction et pour le déplacement du bâtiment à Dornach. Dans deux conférences immédiatement associées, il initia ensuite les membres à l'esprit de l'époque, qui porte la signature de l'Archange Michel. C'était comme un avant-goût de ce qu'il a proclamé plus tard à Dornach comme l'essence de l'époque de Michael quand il a caractérisé dans ces conférences sur «l'impulsion de Michael et le Mystère du Golgotha » le chemin spirituel-historique « de Gabriel à Michael ». Il décrit comment, dans le cours du temps des époques successives se manifestent les influences de certains êtres spirituels et comment les activités de pensée des humains, par ex. le passage d’une pensée passive à une active, se forment sous l'influence de tels êtres spirituels. Au point tournant de l'histoire aujourd'hui, Michael est maintenant devenu l’"esprit du temps" de l'époque à venir -
Nous approcherons plus près ces étapes de développement historique spirituel à l’occasion de la première série de conférences sur la "l’impulsion de Michael" tenue à Dornach en 1919. Ici soit d'abord attirée l’attention sur la cohérence interne de la décision sur la colline de Dornach et de l’annonce immédiate de ces faits.
Dans les prochains jours, il s'est ensuite rendu en Scandinavie, où il a continué à Helsingfors et Stockholm son appel au réveil aux peuples d’Europe. A Helsinfors, où s’étaient rassemblés en même temps un plus grand nombre de membres d'Europe centrale, des pays d'Europe occidentale et de Russie, il les introduisit dans les sources spirituelles de l'Orient et de l’Occident. Il donna initialement du 28 mai au 5 juin, un cycle de neuf conférences sur «Les fondements occultes de la Bhagavad Gita», qui est paru plus tard sous forme de livre, dans lequel il guida de la sagesse sublime de l'Est dans le passé à la mission spirituelle d'aujourd'hui de l'Ouest. Il ouvrit cette série de conférences à Helsinki par les mots :
"C'est un peu plus d'un an, que j'ai ici, dans cet endroit, eu le droit de parler sur les choses qui nous tiennent tellement tous à cœur, au sujet de ces choses que nous pensons qu'elles doivent s’introduire dans la connaissance humaine dans le présent, parce que les âmes humaines sont de plus en plus de notre temps à sentir, que la connaissance de ces choses appartient vraiment aux besoins, aux désirs les plus profonds de l'âme humaine. Et avec une profonde satisfaction je vous salue pour la deuxième fois dans cet endroit, en même temps avec tous ceux qui sont venus ici pour montrer en leur milieu, comment leur cœur et leur âme sont liés à notre sainte cause de par le tour entier de la Terre".

Introduisant, il a rappelé à Wilhelm von Humboldt, qui avait dit, qu'il devait se sentir heureux d'avoir encore pu  connaître l'époque où il (p.218) pouvait être familier avec le merveilleux, qui est exprimée dans la Bhagavad-Gita. Il expliqua maintenant la signification de ces images sublime de cette sagesse de l’Est, où les héros spirituels tels que Krishna et Ardshuna présentent devant nous, leurs victoires sur le chemin dans le monde spirituel et dans la lutte qu'ils ont pour le conquérir. Il plaça alors l'héroïsme intérieur dont l'homme moderne doit aussi faire preuve dans le passage dans les mondes suprasensibles.
Ceci a lieu en substance dans note niveau de conscience aujourd'hui de manières autre qu’en Orient.
Il remue aujourd'hui particulièrement impressionnant lorsque nous découvrons, que Rudolf Steiner alors déjà rend attentif en même temps à l'unilatéralité de la dangereuse image du monde occidentale de Darwin, Newton et surtout d’un Woodrow Wilson, parce que personne alors sinon ne devinait combien ces aspects faussement spirituels devaient agir jusque dans la structure de la Terre dans la période à venir. Il expliqua comment comme véritable contre-force contre de tels dangers, à cette époque, «l'organe de conscience de soi a été construit dedans les humains à partir des forces supra-sensorielles" et comment il doit apprendre à éviter dans le chemin de formation d'aujourd'hui, les dangers des direction de pensée unilatéraux orientaux ou occidentaux.
Il a attiré l'attention sur ce que la portance ou hostilité d’aujourd'hui à l'égard d'une reconnaissance et d'une exploration de la réalité des processus spirituels chez la plupart des humains ne surgissait que d’un sentiment de peur inconsciente, non reconnue, une force négative, qu'il a décrite comme une ahrimanienne et donc finalement est à la base d’un grand nombre de phénomènes d'aujourd'hui :
"Celui qui domine la réalité, voit dans un rassemblement matérialiste, que chaque matérialiste dans les soubassement de son âme à une peur de l'esprit. Le matérialisme n'est pas logique, mais il est lâcheté vis-à-vis de l'esprit. Et ce qu'il dévide n’est rien de plus que l'opium pour endormir la peur. En réalité, en chaque matérialiste, Ahriman siège dans la nuque, l’apporteur de la peur. "

Un danger opposé cache l'attitude d’âme de l’orientale sagesse :
"On doit supposer une très différente constitution d’esprit et d’âme, si l'on veut comprendre les âmes du temps de la Bhagavad-Gita. Là tout est passif, c’est un se-placer-hors du monde des images, là tout est comme se livrer au monde des images tempétueux. Comparez cela avec notre monde tout à fait différent aujourd'hui ! Cette dévotion ne nous aide à rien pour venir à la compréhension. Cependant, il y a beaucoup de gens qui s'accrochent encore à ce qui est resté en retard, qui ne veulent pas monter à ce qui doit se produire à notre époque ; mais cela doit justement arriver pour notre époque "

Entre pensée matérialiste et agir par crainte de l'esprit dans le monde et dévotion passive à un monde d’images devenu irréel à l'Est, l'homme du milieu doit conquérir sa position verticale dans le Je. De peur et passivité apparaît une fausse image du monde qui égare le temps actuel. À elle doit être opposée pour maîtriser les problèmes et les défis de l'époque, le courage de connaître et l’active recherche de nature et esprit englobant une vie véritable saisissant les deux mondes dans le sensible et (p.219) le suprasensible.
Pour clore Rudolf Steiner déclara :
"Que chez nous ai été travaillé, pas dans un sens unilatéral d'idées, puisse cette série de conférences vous avoir montré à nouveau, le présent, le passé et le passé lointain résolus pour pouvoir vous montrer les seules véritables impulsions fondamentales de l’évolution humaine. Je puis dire volontiers ici, c'est que moi-même, que je puisse tenir ce cycle, me remplit d'une profonde satisfaction que l'espoir existe - et que vous êtes assis ici, est la preuve qu'il existe encore des âmes humaines, qui ont encore une inclination, le besoin, l’orientation à ce qui aussi dans les zones suprasensibles ne travaille avec rien d’autre que la pure noble véracité... Car, il est nécessaire que ceux qui veulent travailler avec nous, sachent que nous avons comme notre devise, l'inconditionnelle, humble, mais honnête aspiration à la vérité vers les mondes supérieurs. "

Au cours de ces conférences, il a également tenu une conférence spéciale pour les amis venus de Russie à Helsingfors, qui avaient le plus difficile à se débattre avec le se-tenir-dedans entre spiritualités orientale et occidentale.
De Helsingfors, il se rendit à Stockholm, où le 8 juin par les amis suédois coopérant depuis les débuts fut constituée la "section suédoise" de la Société anthroposophique. À Stockholm, il parla les 8 et 10 mai sur "Nature et Esprit", "La liberté de l'âme" et "la reconnaissance et l'expérience de l'immortalité". Ainsi fut donné aux peuples scandinaves et aux amis qui s'étaient réunis de l'Est, du Centre et de l'Ouest à Helsinki et Stockholm, un élan pour soutenir les durs temps à venir.

Juillet 1913 fut de nouveau dédié à la préparation artistique du festival de jeux à Munich, cette fois aussi, une représentation d’eurythmie, cet art nouveau apparu en août de cette année pour la première fois devant l'environnement. Les 20, 22 et 23 août 1913 fut offert l'expérience des deux drames-mystères "Le gardien du seuil" et "L’éveil de l’âme" à l’assemblée recueillie des auditeurs ; pour la dernière fois à Munich, pour la raison qu’en août de l'année suivante a éclaté la Guerre mondiale sur l'Europe.
Les jeux des mystères fêtèrent alors plus tard leur résurrection dans les propres bâtiments du mouvement à Dornach, où une présentation encore plus intensive, travaillée spirituellement et artistiquement pourrait leur être consacrée. Immédiatement après le Festival de Munich, du 24 au 31. Août, Rudolf Steiner donna un cycle de huit conférences sur "Les secrets du seuil". Il a illustré le fait que non seulement l'individu, mais l'humanité tout entière sera placée par les puissances de l’évolution, conformément au destin, au seuil du monde spirituel, comme phénomène primordial du temps présent.
Il est à nouveau extrêmement caractéristique, comment Rudolf Steiner, aussi dans ces conférences en introduction aux arrière-plans du monde spirituel de la situation d’alors, a attiré l'attention sur une situation du monde dans laquelle il devait se décider si (p.220) la franchise d’esprit de l’humain perdrait la direction à l’Est et à l’Ouest serait pour toujours enfermée avec un mur impénétrable.

Par l’esprit et l’ouverture au monde préservée en lui de manière unique, Rudolf Steiner regardait ces symptômes dans l'actualité comme ils apparaissaient partout en vis-à-vis lors de ses voyages européens et il pouvait donc exprimer au début de la première conférence :
"C’est en fait visible pour un sens plus profond, comment d'une manière significative, pour ainsi dire les âmes des peuples sont secouées pêle-mêle dans l'Est européen, comme là maint se joue, qui ne devient éclairant que quand on peut prendre en considération ce qu'il y a sous la surface du monde physique-sensible comme ressacs se déployant dans la vie des peuples. Il est dans une certaine mesure étrange comment peu de réalité de la pensée-entendement de l'Europe occidentale pense aussi seulement à cela : amener les fondations les plus profondes de ces événements pénibles à la compréhension du cœur, de l’âme... Complètement inaudible pour le monde extérieur se déroulent maintenant des choses karmiques, qui sont en relation avec ce qui ne parvient à l’expression uniquement symptomatiquement au plan physique. "
Ces paroles admonestantes et suggérant le futur furent prononcées en août 1913.  Contre-forces ahrimaniennes et lucifériennes faisaient du remue-ménage à l’Ouest, au Centre et à l'Est. Il a exhorté les auditeurs, mais aussi à ce que l'âme de l'humain puisse reconnaître le destin du passé et de l'avenir non dans la peur et la passivité, et avant tout pas dans sa constitution usuelle tumultueuse d'aujourd'hui, mais dans la formation de la plus profonde paix et équilibre intérieur. À l’exemple vivant des drames-mystères, les puissances d’opposition hiérarchique Lucifer et Ahriman furent caractérisées, lesquelles menacent le chemin à travers le seuil :
" Pour gagner le juste rapport au passage d’un monde à l’autre, il est nécessaire que l’on sache se comporter de juste manière à ces deux types d'entités, les lucifériennes et ahrimaniennes…

Il ne s’agit pas non plus du tout de l’élimination de cela, mais plutôt de comment doivent s’équilibrer les charges sur les deux plateaux de balance, afin de maintenir l’équilibre des forces ahrimanienne et luciférienne dans leurs impulsions sur les humains et les autres êtres ».
Les impulsions ahrimaniennes travaillent avec les forces de dépérissement toujours omniprésentes dans chaque humain, leur but est la pensée sans vie, morte matérielle, qui s’oriente uniquement sur le monde des sens, durcit nature et humain. Le danger de l'Ouest. Les impulsions lucifériennes veulent bien trop arracher l’humain du sensoriel-physique, le fourvoyer en rêveries et illusions. Le danger de l'Est.

"Toutes les rêveries, toutes les obscurités des opinions obstinées (NDT :eigensinnig veut aussi dire ayant du sens pou soir), tous les faux idéalismes rêveurs, ils font souche du côté ombreux des impulsions lucifériennes. Mais tout spécialement nous arrive au devant en importance pour la région frontière ou pour le seuil entre le sensible et l'élément suprasensible l’élément luciférien et ahrimanien, lorsque l’on prend en considération la conscience clairvoyante. "
L'humanité, qui se tient sur le seuil ou qui s’en approche à partir de différentes attitudes de l'âme, doit pouvoir regarder les adversaires, qui ainsi (p.221)
connaissent d’autres sortes de lois des mondes élémentaires et spirituels, se tiennent intérieurement dans l’équilibre et posent vis-à-vis les nouvelles conditions en perpétuelle métamorphose. «Le règne de la Trinité, de la polarité ou de l'opposition, la compensation modérée » est la loi originelle de la dynamique spirituelle. Cela agit jusque dans le monde des sens, jusque dans le destin des peuples, dans chaque individualité. Seulement quand l’humain trouve l'accès à son plus élevé soi, un être spirituel, il peut alors voir à travers la démarche du monde, entendre « la parole du monde comme inspiratrice de la destinée humaine » et avec cela commencer à maîtriser consciemment le destin terrestre. La connaissance de soi et la maîtrise de soi, et d’ailleurs le Soi inférieur et élevé est la clé de la Porte de l'Initiation, la force pour le franchissement du seuil, vers la connaissance du cours du monde.
Ce qui est prévu dans ce plan d’évolution se passera, mais l’homme devrait aujourd'hui pouvoir collaborer avec conscience et responsabilité. Les paroles finales de ce cycle résonnèrent : «Il va se passer, ce qui devrait arriver, ce qui doit arriver. Et nous essayons, que dans cette communauté spirituelle nous devenions capables, aussi loin que c’est à nous, par nous se passe, ce qui devrait se passer doit se passer. » Pendant que le monde passivement effrayant dans l'Ouest et à l'Est se laissait emporter dans le chaos, fut ici impitoyablement appelé à la vigilance. Maintes choses se seraient passées différemment en 1914, si ceux qui portent la responsabilité extérieure avaient pu accueillir cela.

Par le biais de la parole et des arts en août 1913 fut décrite la réalité de l'esprit. Ce mois apporta maintenant un nouvel outil spirituel pour apporter à l'expression la puissance de la parole dans l'art lui-même : la première représentation de l'eurythmie. Le 28 août 1913, jour de l'anniversaire de Goethe, Rudolf Steiner a prononcé un discours pour la première représentation d’eurythmie. Il nomma cet art "langue visuelle", "chant visible». Comme toutes les impulsions qu'il donna, celui-ci n'est pas issu d’une quelque soudaine idée théorique, mais des besoins spécifiques de certaines personnes dans une situation donnée. Dans ce cas, une membre, Mlle L. Smits, avait exprimé le désir de se consacrer à un art du mouvement, mais n’était alors pas satisfaite de la soi-disant danse de style artistique émergent sur les scènes d'Europe et orienta donc sa demande à Rudolf Steiner pour son conseil.  Comme les mouvements pédagogique, agricole, médical anthroposophiques ont émergé de telles questions concrètes des enseignants, des agriculteurs, des médecins, etc., ainsi donc il a aussi été question d'un humain qui a reçu une réponse par Rudolf Steiner - mais peut-être inattendue par le demandeur ou tout autre que prévue – dans laquelle il donna à partir de lois spirituelles appropriées des lignes directrices et des indications concrètes pour un nouvel art, qui laissait devenir pour la première fois l'ensemble du corps humain comme un instrument pour l'expression visible des tendances spirituelles au mouvement, rythmes et forces formatrices cachées dans la langue et la musique. (p.222)
Nous avons déjà montré cela à l’occasion de l'émergence en 1912 (voir p 194 ss) et y reviendrons de plus près dans le cours ultérieur du développement.
Dans ses discours d'introduction aux représentations d'eurythmie Rudolf Steiner a exprimé les fondements spirituels et les lois du devenir de cet art nouveau *:
"En ce qui concerne les autres formes d'art, Anthroposophie sera appelée à ajouter approfondissement, élargissement, vivification. Eurythmie ne pourrait presque croitre que sur sol anthroposophique ; ne pouvait que par cela atteindre son impulsion, qui justement peut sortir de la vue anthroposophique immédiate...

L’art du mouvement décrit comme eurythmie a pris son point de départ de la vision de Goethe, que tout art est la révélation des lois cachées de la nature qui sans une telle divulgation restent cachées. Avec cette pensée se laisse relier une autre, également de Goethe. Dans chaque organe unique humain, on trouve une expression conforme aux lois de la forme générale humaine. Chaque membre unique de l'être humain est dans une certaine mesure un petit humain, comme - pensé à la Goethe - la feuille de la plante est une plante en petit. On peut inverser cette pensée et dans l’humain une expression totale de ce que présente un de ses organes.
Dans le larynx et dans les organes qui sont liés avec lui dans le parler et chanter, par ces activités, des mouvements sont effectués, ou veulent seulement être obtenus, qui se révèlent dans des sons ou des combinaisons de sons, tandis qu'eux-mêmes restent inobservés dans la vie ordinaire.
Très peu de ces mouvements eux-mêmes, mais bien plus les intentions de mouvement devraient maintenant être transposés par l’eurythmie en mouvements de l’ensemble du corps. Grâce à l'humain entier devrait comme mouvement et posture se faire visible, ce qui se joue imperceptiblement dans un système d’organe unique dans la formation de sons et tons. Par mouvements des membres chez l'homme vient à la révélation, qui se déroule dans le parler et chanter dans le larynx et les organes voisins, dans le mouvement dans l'espace et les formes et les mouvements des groupes sera représenté ce qui par l’âme humaine
(NDT : ici plus exactement la « Gemüt » humaine) vit dans le son et la langue. Par là est avec cet art du mouvement eurythmique créé quelque chose où à son origine, a régné les impulsions qui ont agi dans le développement de toutes les formes de l'art ».
Et à un autre endroit, il dit:
«Si l'homme se révèle spirituellement par la langue ou le chant, alors il y  est avec tout son être. Il est dans une certaine mesure dans le système en mouvement par son corps entier. Mais il n'exprime pas cette propriété. Il tient ce mouvement ferme dans son apparition et le concentre sur l’organe de la voix ou du son. On ne peut désormais seulement que par vision sensible-suprasensible – pour utiliser cette expression de Goethe – connaître quel système de mouvement de l’humain entier est à la base d’un son, ou d’un ton de voix, d'une harmonie, mélodie, une structure de langage formée. De cette façon,on peut laisser des personnes ou des groupes de personnes exécuter des mouvements qui mettent de manière visible en représentation le langage ou le musical comme l’organe du langage ou du chant audible. L’humain entier ou des groupes humains deviennent larynx, les mouvements parlent ou chantent, tels le larynx sonne ou bruit.
(* voir "Les éléments de base de l'eurythmie", édité par A. Dubach-Donath.) (p.223)

Tout aussi peu que dans la langue ou le chant quelque chose repose en eurythmie sur un arbitraire. Mais cela a peu de sens de dire que des gestes de l’instant seraient à préférer à l’eurythmie comme son arbitraire ou que volume arbitraire seraient meilleurs que les sons et volumes conformes aux lois de formation des sons et volumes.
Mais l’eurythmie n’est pas à confondre avec l’art de la danse. On peut eurythmiser musicalement ce qui résonne en même temps. Alors n’est pas dansé, mais chanté visiblement.
Les mouvements eurythmiques sont tout autant extraits à la manière de lois de l'organisme humain tout entier, comme la langue, ou le chant ».

Ce premier germe d'un nouvel art s’est alors développé de cette manière par des représentations aux multiples côtés et un long exercice des artistes, que plus tard elle put prendre son succès sur les scènes de beaucoup de pays, la troupe d’eurythmie du Goetheanum est connue pour ses tournées dans de nombreuses villes en Europe et dans de nombreux endroits où des cours de formation en eurythmie de la langue et eurythmie du son ont été institués. Il est toujours étonnant de suivre comment certaines idées de Rudolf Steiner dans un cercle restreint de personnes se déploient après un certain temps aussi hors des cercles se tenant dans la société et leur force interne et leur justification conforme au temps se manifestent dans la vie publique par leur prestation.

L'eurythmie artistique a alors dans le cours du temps trouvé pour la vie sociale un autre effet très important dans la pédagogie, et elle a aussi connu pour l'art de la médecine un complément important dans «l’eurythmie curative » sur laquelle nous reviendrons à l’occasion du cours du Dr Steiner sur l’eurythmie curative.
La première représentation de l'eurythmie en août 1913 put commencer à transmettre en ses primitifs débuts aux spectateurs attentifs une impression de la l’efficacité contenue, et rappela de nombreux aux paroles des Capesius dans le Drame Mystère:
"Je sens comme assainissante une telle image agit En mon âme et à la pensé peut rendre les forces perdues."

Ce sont les forces spirituelles perdues de la parole, qui furent rendues à l’humanité par cet art.

Le plus important événement décisif pour la croissance du mouvement anthroposophique fut maintenant la fête de la pose de fondation du bâtiment de Dornach. Le 20 Septembre 1913, dans la soirée à 6heure 1/2, les amis se rassemblèrent sur la colline de Dornach autour de Rudolf Steiner pour l’accomplissement de la consécration de la pierre de fondation. Dans le sol fut ouverte une excavation de forme circulaire, au fond de laquelle neuf marches menaient. La pierre de fondation elle-même était constituée de deux dodécaèdres pentagonaux reliés, un plus grand et un plus petit qui étaient formés de cuivre. Elle fut enfouie exactement sous l'endroit où après achèvement de la construction se tenait le pupitre de l’orateur, à partir duquel la parole allait aux humains dans la grande salle de la coupole. Elle fut ainsi stockée dans le sol (p.224) , ainsi que le grand dodécaèdre pentagonal soit orienté vers l’Est, le plus petit vers l'ouest, donc en image miroir de l'agencement de l'édifice lui-même, dont la plus petite coupole résidait à l'est, la grosse à l'ouest. - Rudolf Steiner en appela commençant la célébration aux des hiérarchies spirituelles « comme protectrices et guides de notre action».
Dans son discours de consécration sur la pierre de fondation il prononça entre autres les paroles suivantes:
"En tant que symbole de l'âme humaine, qui se consacre à notre grand travail, nous avons formé cette pierre. Elle est un symbole, dans sa double douzaine, de l’âme humaine aspirante, comme un microcosme noyée dans le macrocosme. Anthropos, l'humain, comme il tire son origine des êtres de la hiérarchie spirituelle-divine.  Ainsi, est notre pierre de fondation symbole de notre propre âme, que nous incorporons à ce que nous avons reconnu comme véritable aspiration spirituelle pour le présent. Ainsi, nous allons enterrer cette pierre qui est façonnée d’après les images du monde de l'âme humaine, dans le royaume des éléments. "
Dans la pierre, a été enfermé un document, qui décrivait le jour et la constellation cosmique de cette heure de naissance dans le cours du monde: «Le 20e Jour de Septembre 1880 après le Mystère du Golgotha, c’est 1913 après la naissance du Christ, alors que Mercure était comme étoile du soir dans la Balance ». La pierre de fondation a été confiée à «au royaume d'éléments comprimés, la terre, dans laquelle notre âme fut coulée, pour développer dans l'évolution humaine ce qui est la mission terrestre."

Dans un discours solennel après l’accomplissement de cette action au soir du 20 septembre Rudolf Steiner appela les membres entre autres avec les mots suivants à la conscience de l'importance du moment, à l'action intérieure :
«Comprenons-nous correctement aujourd'hui en cette soirée festive.  Comprenons que cette action signifie dans un certain sens pour nos âmes un serment. Notre quête a apporté avec elle, qu’ici, à cet endroit duquel nous pouvons voir dans le lointain vers les quatre directions élémentaires de la rose du ciel (NDT : rose des vents ?), puissions ériger ce repère pour la vie spirituelle de l'époque moderne.
Comprenons, que nous sommes en ce jour, en ce que nous sentons nos âmes liées à ce que nous avons sombré symboliquement dans la terre, que nous nous fiançons au courant d’évolution de l’humanité reconnu juste par nous. Essayons de déposer pour un instant dans nos âmes ce serment de l’âme, que nous voulons voir pour cet instant par dessus toutes les mesquineries de la vie, en tout ce qui doit nous relier, qui doit nécessairement nous relier en tant qu’humain avec la vie du quotidien. En ce moment, essayons d'éveiller en nous l'idée du lien de l’âme humaine avec l’aspiration du tournant d’époque. Essayons de penser un seul instant que, en ce que nous avons fait ce que nous voulons accomplir ce soir, nous devons porter en nous la conscience de regarder vers l’extérieur dans de larges, larges cercles de temps pour remarquer comment la mission, dont ce bâtiment doit devenir le repère, se classer dans la grande mission de l'humanité sur notre planète Terre. Pas dans l'orgueil et excitation, avec humilité, dévouement et sacrifice de soi, nous cherchons à tourner notre âme vers la hauteur des grands plans, des grands objectifs de l'activité humaine sur la Terre ».

Il rappela aux grandes figures des annonciateurs de la vie spirituelle dans l'histoire de l'humanité, à la perte de l’enseignement de l'Esprit dans les (p.225) derniers siècles et la nostalgie d’innombrables humains aujourd'hui, de recevoir à nouveau cet enseignement malgré les puissances d’opposition.
Au respect de cette exigence doit servir ce bâtiment du vrai. L’endroit du travail choisi ici, à Dornach a une signification d'histoire spirituelle :

«Nous sommes debout, guidés par le karma, en ce moment à l’endroit, par lequel sont passés d’importants courants spirituels. Nous sentons en nous le sérieux du site ce soir. L'humanité avait une fois atteint le point final de l’aspiration après la personnalité. Étant donné que dans cette personnalité-terre était desséchée l'ancienne part d’héritage du guide divin du début originel de l’évolution-terre, là apparu par-dessus à l’Est la parole du monde : Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu et  un Dieu était la Parole. Et la Parole apparut aux âmes humaines. Et pria demandant aux âmes humaines : remplissez l’évolution-terre avec le sens de la terre. - Maintenant, il est lui-même absorbé par l'aura spirituelle de la terre. Par quatre fois est annoncée la parole des mondes par les siècles, qui sont maintenant bientôt devenus deux millénaires ».
Il plaça à cause de cela les l'Évangile au centre du développement spirituel historique. Celui-ci n'est pas encore terminé, mais l'esprit qui créa les Évangiles, continue agissant créateur parmi nous, aujourd'hui et jusqu'à la fin des temps terrestres. Il encouragea à la fin de l’allocution les âmes humaines à ce que la conscience de la signification, du sérieux et de la dignité de l’acte ainsi accompli soit préservée. Ensuite, ils gagneront la foi sans peur et la confiance "à ce que peut annoncer la science de l'esprit, qui à nouveau doit unifier ce qui devait un temps aller séparé par l'évolution de l'humanité : la religion, l'art et la science. Prenons cela avec nous comme souvenir à cette heure fêtée ensemble comme quelque chose que nous ne voudrions à nouveau pas oublier! " Avec cela fut terminée le soir du 20 septembre la cérémonie de pose de la pierre de fondation sur la colline de Dornach où a été enfouie la pierre de fondation dans la terre à la lueur des flambeaux. Elle fut fondation du premier et du deuxième Goetheanum. En 1923, Rudolf Steiner la lia à nouveau par un acte solennel avec les cœurs de tous les membres sur toute la terre.

De Dornach, il voyagea à nouveau vers la Scandinavie, où il tint du 1er au 6 octobre à Christiania un cycle de conférences, qui portait le titre «Le cinquième Évangile". C'est certainement langage du destin que ce fait se déroula immédiatement après la pose de la première pierre de l'édifice de Dornach. La phrase centrale et le motif originel de ce cycle, il l’avait déjà exprimé lors de cette pose de pierre de fondation. Étant donné le cadre de biographie, il n'est pas possible d’entrer de plus près dans le contenu de ce cadeau certainement unique dans l'histoire. Le fait que le don de clairvoyance a été consacré au service de la recherche du plus profond Mystère du christianisme, de l'histoire de la vie et des actes du Christ, fut un cadeau à l'humanité, qui peut-être aujourd'hui ne peut être apprécié dans sa pleine signification et doit progressivement mûrir dans la conscience des humains. Mais le temps, contraint par les plus grandes forces des puissances démoniaques (p.226) exigeaient un tel appel et clarification de la figure du Christ, que les humains voient devant eux son exemple fort et conducteur dans la lutte avec ces puissances adverses.
Avec crainte sacrée et le sentiment inébranlable de la responsabilité, qui étaient propres à Rudolf Steiner, il a offert ce cadeau dans les premiers jours d’octobre de cette année.

Le 9 octobre, il parla à Bergen (Norvège) en conférence publique sur "L'énigme de la vie" et donna les 10 et 11 octobre pour les membres « Descriptions du monde spirituel ». Les 14 et 15 octobre, il parla à Copenhague sur le même sujet et le "Chemin du Christ à travers les siècles."

Les contenus spirituels et résultats de la recherche du cycle tenu à Christiania furent à nouveau mis à disposition en octobre/ novembre dans des villes allemandes, Berlin, Nuremberg, Hambourg, Stuttgart, Cologne, Munich. Il reprit alors dans le semestre d'hiver, les conférences dans la maison des architectes de Berlin:. « Science de l’esprit et confessions religieuses », « De la mort », «Le sens de l'immortalité de l'âme humaine ».
Au début de décembre, il séjourna à Dornach pour les discussions sur le début des travaux de construction et parla à cette occasion le 1er décembre à Bâle sur «La science de l’esprit et les objectifs spirituels de notre temps ».
Les motifs présentés sous des formes si multiples pendant l'activité de l'année furent encore une fois rassemblés à la fin de l’année dans le cycle de conférence de Leipzig du 28 décembre 1913 jusqu’au 2 janvier 1914 : "Christ et le monde spirituel." La transformation historique de l'expérience chrétienne de l'humanité depuis l'époque du Mystère du Golgotha, dans la gnose, en Grèce, dans le christianisme johannique, au Moyen Age, dans le cercle du Graal, fut démontrée jusqu'à nos jours. Dans la présentation des mystères cosmiques et chrétiens, comme ils ont été délivrés dans le récit du Graal de Wolfram von Eschenbach, Rudolf Steiner laissa cette fois les auditeurs prendre d’une manière inhabituelle, humainement personnelle un aperçu dans les différentes luttes du chercheur spirituel, quand il est soucieux d’explorer de plus près, ce qui est montré de façon imagée dans de tels récits mythiques de l'histoire, dans sa substance spirituelle réelle.
Ainsi est rapporté, dans le mythe, que le nom de Parzival était écrit sur la coupe du Graal et parlé d’un "viatique" sacré qui doit être trouvé dans le cosmos.
Alors qu'il plaçait sinon objectivement des résultats de recherche spirituelle sur de tels contenus, sans évoquer son propre travail de recherche, il donna ici une description personnelle de son combat, des oppositions, qui se placent contre la recherche, la lueur pleine de grâce de la connaissance lorsque l’énigme est résolue. C'était un aperçu dans l'atelier de la personne clairvoyante qui était fourni ici en même temps que le dévoilement des secrets du Graal.
Dans des conférences suivantes du cycle, il parla des formes passées de la conscience clairvoyante chez les prophètes et les Sibylles de l'antiquité (p.227) qui dans la lutte spirituelle du christianisme ésotérique devaient être surmontées par de plus hautes formes de conscience, du changement des organes des sens et de vie des humains comme suite de cette métamorphose de conscience, de la formation des nouveaux organes spirituels au cours des derniers siècles et de l'harmonisation de toutes ces influences dans la connaissance de soi de l’être humain formé spirituellement d'aujourd'hui.

Dans ces conférences Rudolf Steiner a maintenant aussi adjoint à la préhistoire du développement spirituel dans le cosmos, de la christologie, un nouveau chapitre, dans lequel à partir de la vue clairvoyante, il  révéla les actes du Christ dans le cosmos avant sa naissance terrestre. Comment l'Être du Christ a œuvré formant à l'esprit et aux organes en devenir de l'âme, de la vie et des sens de l'humain dans les temps originels, s'était pour la première fois coulé dans la pensée et le savoir d’humains terrestres. Ce qui a été commencé ici à la fin de 1913 comme fait de connaissance, il l’a alors les 7 mars et 2 juin 1914 et des exposés supplémentaires développés dans une image du monde de la métamorphose cosmique et humaine par le Christ et inauguré avec cela une nouvelle époque de la christologie.
Au mois de décembre 1913, Rudolf Steiner a, après ce complément du savoir des actes du Christ dans les temps primordiaux, étendu aussi par la recherche clairvoyante la connaissance des humains sur la vie de Jésus sur terre. Dans deux conférences à Cologne, des 17 et 18 décembre sur "Le Mystère du Golgotha" il a parlé de cette époque de la vie de Jésus de 12 à 30 ans, qui était pour la recherche historique précédemment enveloppée dans un voile si épais, que nous nous demandons parfois avec frayeur comment il est possible, que sur la vie du plus grand qui ait jamais transformé la terre, si peu soit connu. Le poids spirituel du don, que Rudolf Steiner a confié à l'homme avec la révélation de ces trésors perdus de l'histoire spirituelle n'est pas encore mesurable dans toute sa signification pour l'avenir.

Je dois à ce point avouer, que le fait qu’aujourd'hui, nous savons si peu de choses sur la plus grande figure de l'histoire du monde, car beaucoup de perte de documents, l’oubli des rapports de témoins oculaires ou ce qui a été déformé au cours de l'histoire, m’est devenu coup d’envoi, maintenant de cette faible tentative de biographie d'un grand annonciateur de l’esprit de notre propre temps, pour répondre à la critique justifiée de la postérité, qui devrait nous toucher, si nous n'avions pas travailler dur, mais au moins de toutes nos bien trop petites forces comme témoin et contemporain au moins à conserver une fraction de la connaissance de la vie et l'œuvre d'un grand de notre temps pour mémoire, pour plus ample et profonde recherche de la postérité. Même si ne nous sont pas donnés les moyens pour la recherche que Rudolf Steiner utilisa, ainsi vivent en nous tant de paroles personnelles d’avertissement et d’orientation qu'il nous donna, pour ne jamais perdre courage, d’oser la première étape sur la route, même si le chemin (p.228) conduit dans des lointains inaccessibles.

Quand il s'agit de mettre à jour de profonds trésors cachés, ainsi sont en dehors de celui, qui connaît la nature et l'emplacement du trésor, aussi appelés ceux qui sont voulus pour faire le premier coup de bêche sondant dans le royaume de la Terre.
Comme publication principale en 1913 a paru le livre de Rudolf Steiner "Le seuil du monde spirituel".
En cela, il donna, comme il est dit dans l’introduction : "Certaines descriptions de ces parties du monde et de l’être humain, qui sont contemplées quand la connaissance spirituelle franchit la frontière qui sépare le monde physique du monde spirituel". Cette ligne de séparation devrait bien être surmontée si l'humanité voulait prendre son destin entre les mains façonnant spirituellement. Le chemin pour cela, Rudolf Steiner le donna dans cet écrit par «Indices pour matériaux de méditation», dans lequel l’humain pourrait rapprocher sa conscience des faits spirituels. Les guides de l'humanité à des époques antérieures de la civilisation connaissaient la valeur de la méditation, qui doit précéder l'action dans le monde si elle veut être efficiente. La période de changement de 1913 à 1914 plaça les humains devant le seuil de deux points de vue : dans l'expérience spirituelle et l'action extérieure. Mais les guides mondiaux des humains ne connaissaient plus la méditation, ils n’exerçaient aucune concentration vers l’intérieur, aucun élargissement dans le domaine créateur devant l’action extérieure. Ce qui se passa en 1914 était le résultat de la perte de la concentration et de la méditation, ce fut faire sans sens, sans une conscience de l’action des mondes spirituels. Leurs motivations et objectifs furent pris exclusivement du monde de ce côté du seuil et d'indicibles souffrances des peuples et des humains se développèrent dans ce cercle étroit de la pensée. (p.229)

 

Replacer dans son contexte

1912 < ....... 1913 ........ > 1914