D033- Publicité
La
publicité
comme symptôme
Il y a de la publicité partout où l'économie
n'est plus au service de l'économie, mais se sert.
La publicité est
symptomatique de notre économie de
producteurs, où l'initiative vient de
l’entreprise et occupe une armée de
marchands, de psychologues et d'artistes
seulement occupés à suggérer le contraire aux
clients. Il aurait
quand-même toujours rêvé d'un tel produit. Et
maintenant, ça tombe bien, Nestlé
l'a en offre.
Surmonter
la
publicité par la tri-articulation sociale
Grâce à une tri-articulation sociale - avec son
indépendance et son activation de la société civile
- la publicité peut être
rendue largement inefficace. Les besoins ne
proviennent plus de l'économie,
mais du domaine individuel et culturel. L'économie
ne fait que veiller à ce que
les besoins soient satisfaits, mais elle ne les crée
plus elle-même. Maints
besoins peuvent par cela s’individualiser si
fortement que la production de
masse devient impossible. Un exemple évident serait
l'habillement, qui sera
fabriqué en grande partie par l'artisanat
respectivement dans le temps libre propre.
De la publicité autrefois agressive reste alors en
fait seulement encore
l'information. Il sera attendu que le consommateur
prenne l'initiative. On ne
peut parler d'une telle économie de
consommateurs qu'une fois que les commerçants
sont devenus les agents des
consommateurs. Ils doivent être psychologues pour se
mettre à leur place sans
les manipuler. Pour parvenir à ce
changement/tournant, ils ont cependant besoin
de consommateurs émancipés qui sont immunisés à
toute publicité - et
d'organisations de consommateurs plus fortes. Les
enseignants et les
enseignantes peuvent les y aider en ce que non
seulement ils expliquent Goethe
ou Max Frisch, mais aussi en montrant quelques cas
typiques de publicité et la
facilité avec laquelle elle on peut être manipulé.
On n'a pas besoin de
diaboliser les artistes qui se laissent
instrumentaliser de cette façon, bien
au contraire. Ils font plus partie de la solution
que du problème. Il est
facile de montrer que dans une économie de
producteurs, ils ont à peine d'autres moyens
de survivre. Les écoles étatisées
ont rayés l'art de leur programme. Ce n'est que dans
des écoles libres que
l'enthousiasme pour l'art se laisse déclencher par
la pratique de telle sorte
qu'un public est à nouveau créé pour les artistes.
Ils peuvent alors vivre de
leur art – plutôt que le la publicité. Du côté de
l'industrie il y a déjà eu
des tentatives de s'orienter d’après les clients.
Combien ces tentatives ont
été sérieuses, on le voit à ce qu'elles n'ont jamais
eu une influence
significative sur les budgets publicitaires.
L'initiative doit donc partir des
consommateurs eux-mêmes.
Sylvain Coiplet
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