D027 - État
Définition
L’État est défini comme un pouvoir
de gouvernement
géographiquement défini et souverain. Pour le regretté
Hegel, l'état est une
sorte de Dieu sur terre, pour Max Stirner, par contre,
c'est la pire pourriture.
Wilhelm von Humboldt et Steiner reconnaissent l'État,
mais à condition qu'il
respecte les limites de son efficacité.
Vue/considération
historique
Le processus de devenir un État a
été mené à bien par trois
moyens :
L'instrumentalisation systématique des
prérogatives (privilèges) des princes
afin d'exclure les états (NDT :
au
sens d’avant la Révolution française) des
différents champs politiques (par
exemple le jus reformandi afin d'obtenir le droit de
souveraineté
ecclésiastique et financier).
Par la perpétuation (prolongation)
des permis fiscaux des
états (qu’il n'y avait pas, fixés par écrit,
auparavant).
Par la renaissance
du droit romain et de la jurisprudence, le droit a été
unifié (à l’avantage du
gouvernement central) et les droits des états ont été
réduits à des droits civils
de possession.
L'œuvre de Hobbes est à
présenté symptomatiquement pour la
conception de l'État avec son ouvrage« Le
Léviathan » (1651). Ici, il
développe méthodiquement, de manière paradoxale, la
doctrine séculière moderne
du droit naturel avec des postulats de liberté qui
mènent dans la direction des
droits humains modernes, mais à la fin il sacrifie
tous les droits naturels à
l’avantage de l’autorité/ du pouvoir/ de la violence
despotique de l’état et
légitime un monopole souverain sur l'usage du
pouvoir/de la violence.
Le motif central de l'État a
toujours été l'exercice
souverain du monopole de l'usage de la force. Par
exemple, après la guerre de
Trente Ans, le « Saint Empire romain de la nation
allemande », avec
le traité de paix de Westphalie et le droit de guerre
et de paix (jus belli et
pacis) qu'il contenait, a été réellement dissous pour
toutes les classes/états
impériaux comme ensemble/entier/tout politique (ce
n'est qu'en 1806 que
l'empereur lui-même l'a officiellement dissous) ; avec
cela le chemin a été
pavé pour le devenir état des nombreuses principautés
allemandes. Le droit de
la guerre était également un thème central dans la
relation entre les princes de
pays et les états : La déclaration de guerre a
toujours été une prérogative du prince
de pays, et au Moyen Âge, les états étaient obligés
d'établir le contingent de
pays. Au cours de la révolution militaire, le
contingent chevaleresque était dépassé
et les états ont éludé/effacé leur devoir de
conscription avec des contributions
et des impôts.
La situation politique aux
alentours de 1500 était la
suivante : Le souverain/prince de pays s'endettait à
cause de guerres à
motivation dynastique et du gout du faste, et quand la
faillite a approché, il
a laissé les états prendre le contrôle des dettes, en
se référant aux tâches
gouvernementales nécessaires (necessitas regni) qui
ont légitimé les dettes et
ont rendu nécessaire de les régler. La guerre était
avec cela une mesure
constituant le budget de « l'État ». En
temps de guerre, les états
ont accordé des contributions et en temps de paix des
remises de dette par le
biais des impôts, aussi longtemps que cela se
produisit sur la base d’une
compensation politique, par exemple en affaires de
confession.
Le XVIIe siècle est aussi appelé le
Siècle de fer, en raison
des nombreux conflits militaires qui ont augmenté
rapidement non seulement en
temps mais aussi en coût. Il était donc nécessaire que
les souverains/princes
de pays contrôlent politiquement les états afin de
garantir le financement sans
grandes objections des états.
C’est pourquoi, il était important
de retirer la liberté
religieuse des mains des états comme levier du pouvoir
par la jus reformandi et
de poursuivre une politique religieuse et éducative
étatique (par exemple, les
écoles de catéchisme (prot.) ou des écoles jésuites
(cath.)). De plus, il est
devenu une préoccupation centrale pour le souverain de
pays d'augmenter le
volume économique de son pays afin d'élargir son cadre
économique. Le début du
mercantilisme repose aussi au début du XVIIe siècle et
est caractérisé, par ex.,
par le fameux dicton de Bacon : « Ce qui est
obtenu quelque part, est
perdu quelque part », ce qui implique que le
mercantilisme construit la
puissance économique d'un pays au détriment/aux coûts
d'un autre. De plus, toutes
les gestions économiques autonomes, comme les guildes,
devaient être détruites.
Les guildes régulaient la production en fonction de la
demande. Mais le but du
mercantilisme était d'augmenter la production jusqu'à
l'inépuisable.
Afin d'accroître la force de
l’économie, le gouvernement tenta
aussi de contrôler et d'instrumentaliser la vie de
l’esprit afin de viser une
poussée d'innovations dans l'économie. Ces efforts se
reflètent dans les
académies royales et dans l'exigence que la vie de
l’esprit soit mesurée à
l’utilité, et que seuls certains chemins méthodiques
soient suivis.
L'État a grandi de la
dépendance au pouvoir des princes et,
en tant qu'enfant de la guerre, et il a centralisé
tous les secteurs sociétaux
: Monopolisé toutes les relations juridiques et
réglementé la vie de l’esprit
et la vie de l’économie.
Rasmus
Bjerregaard
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