D025 - Socialisme
Le
rapport entre tri-articulation
et socialisme
Le socialisme trouve son origine
dans un idéal légitime, la
fraternité. Mais il ne peut être réalisé sans tenir
compte des deux autres
idéaux d'égalité et de liberté. Par une
tri-articulation sociale, sera tenté de
combiner ces trois idéaux sans qu’ils s'annulent l'un
l'autre.
Rudolf Steiner s'est lié par
la tri-articulation à la lutte
du socialisme pour la résolution de la question
sociale : les revendications
légitimes des prolétaires pour améliorer leur
situation de vie et ne pas être aliénés
(NDT : au
sens marxiste) par le
capital. Avec la tri-articulation, Rudolf Steiner
s'adresse aux travailleurs en
tant que nouvelle avant-garde politique pour leur
rendre clair qu'ils ne
trouveraient le moyen de sortir du fléau des
conditions capitalistes que s'ils
comprenaient la question sociale comme trois questions
: en tant qu'enjeu d’économie,
de droit et d’esprit.
La critique de Steiner à
l'égard du socialisme était qu'il saisit
la question prolétarienne comme une seule question
économique, et subordonnait
les autres questions au point de vue
économique-matérialiste.
Un chemin hors de
l’aliénation des prolétaires vis-à-vis de
leur monde de vie par les rapports capitalistes
pourrait être réussi pas seulement
par la mise de côté du capitalisme privé et la
servitude économique du
prolétaire, mais aussi par la libération du système de
l’esprit et de formation
des griffes de la vie
bourgeoise,
archaïque de l’esprit et par l’émancipation juridique
de tous les humains.
Il reprochait aux théoriciens
socialistes de ne rien faire de
plus fondamentalement que prolonger la vie bourgeoise
de l’esprit et, en
subordonnant le monde entier de la vie, de la culture
et de la
formation/éducation
au point de vue
économique, de la matérialiser et de l’étouffer dans
sa liberté vitale.
Le déclin de la république
soviétique ne devrait pas
convertir les socialistes en capitalistes, mais
conduire à une réflexion sur le
fait que la lutte pour la justice sociale peut
seulement être gagnée quand l'idéal
de liberté, de tolérance et d'indépendance de l'État
dans le domaine de la
culture et de l'éducation peut être vécu aux côtés de
l'idéal de fraternité
dans le domaine économique. Sinon, il n'est pas
possible d'améliorer le monde
dans lequel on vit, et le flétrissement de la culture
par manque de liberté
entraîne la vie économique et juridique dans l'abîme.
La lutte contre l'aliénation du
monde de la vie va plus loin
et englobe maintenant avant tout aussi des couches non
homogènes d'opposants à
la mondialisation. Aujourd'hui, il est encore plus
clair qu'il ne s'agit pas
seulement de justice sociale, mais aussi de
l'émiettement de la vie sclérosée
de l’esprit par la liberté. Seule l'émancipation de
l'esprit de la suprématie
de l'économie et de l'État conduit aux lumières
humaniste et à la justice
sociale par le chemin, de par le monde entier, d'un
esprit international de la fraternité
majeure.
Rasmus
Bjerregaard
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