D003 - Associations
économiques
Définition
et
délimitation
Une association est un regroupement de
consommateurs, de commerçants et de producteurs dans
le but d'influencer les prix de manière à ce que
toutes les parties concernées puissent s'en sortir.
Une association est donc une association d'intérêts
inégaux.
Par une telle mise en réseau des acteurs
économiques sera tenté d'accumuler autant
d'expériences afin que l'économie puisse être
activement façonnée. Quand il s’agit de façonnement
des prix, le jugement de l'individu ne suffit pas
pour obtenir un résultat qui satisfasse tout le
monde. Ce qui est nécessaire ici, c'est un jugement
collectif. Cela la vie de l’économie l’a en commun
avec la vie de droit. Les deux diffèrent à leur tour
de la vie de l’esprit, où l'individu peut parvenir
aussi seul à des jugements pertinents.
Autrement que des cartels et des agences, les
associations ne se font pas aux dépens des
consommateurs parce que ceux-ci sont directement
impliqués dans toutes les décisions. Il n'est donc
plus nécessaire de recourir à l'ancienne législation
anti-trust et anti-monopoles, qui vise à assurer la
protection des intérêts des consommateurs par
l’intervention des autorités de l'État. Les
associations le font au sein même de l'économie.
A l'inverse, l’expression associations veut dire
que - contrairement aux coopératives de
consommation- les consommateurs ne tentent pas de
prendre le contrôle direct sur le commerce et la
production. Il ne s'agit pas d'un changement de
domination, mais de l'équilibrer/la compensation des
intérêts économiques par des contrats équitables.
Tâches
et
moyens
Pour adapter l'offre de marchandises et de
prestations aux besoins afin que les consommateurs
puissent aussi se permettre les produits requis, les
associations agissent sur le nombre d'occupés dans
les branches respectives. Si un produit devient trop
bon marché pour les producteurs, ils doivent devenir
moins nombreux. Ils seront alors utilisés dans
d'autres branches dont les produits sont encore trop
chers pour les consommateurs en raison de
l'insuffisance de l'offre. Le changement structurel
est ainsi consciemment conduit par les acteurs
économiques eux-mêmes, sans attendre que le marché -
comme dans la théorie d'aujourd'hui - le fasse par
lui-même ou - conformément à la pratique
d'aujourd'hui - le laisse à un état complètement
surchargé.
En outre, la politique monétaire ainsi nommée
compte aux tâches d’une économie associative. Elle a
à veiller à ce que la valeur extérieure de la
monnaie se stabilise à un niveau qui n'entrave ni
les importations ni les exportations. Afin d'adapter
dynamiquement la masse monétaire à l'économie
réelle, les associations laissent l'argent vieillir
aussi vite que les moyens de production. Si les
moyens de production ne sont pas remplacés, il n'y a
plus rien à échanger. L'argent perd sa valeur. Les
deux - moyens de production et argent - doivent donc
être renouvelés en temps utile afin de conserver
leur valeur. L'argent a une durée de validité.
Si des entreprises individuelles essaient d'agir
sans les associations, alors - dans la mesure où
aucun accord mutuel n'a été négligé/dédaigné - le
pouvoir de l'État ne peut pas être utilisé pour les
mettre en conformité avec la ligne associative. Au
lieu de cela, les associations existantes doivent
compter sur leur pouvoir économique et recourir au
seul moyen coercitif légitime de l'économie, le
boycott. Contrairement à la grève, le boycott
protège les consommateurs, qui sont la véritable
cause de toute l'activité économique.
Chemins
vers
l’association
Étant donné qu'une association est
principalement axée sur le réseautage, Steiner
insiste sur le fait que les associations ne
devraient pas tant être fondées que rassemblées.
Cela signifie que sous circonstances aucune nouvelle
entreprise devra être crée, mais seulement
rassemblées des entreprises existantes.
Aussi petite qu'une telle association puisse
être au départ, la priorité est toujours d'unir des
intérêts inégaux. Comme l'accent est aujourd'hui mis
unilatéralement sur les producteurs, il s'agit donc
d'abord et avant tout d'une confrontation avec les
intérêts des consommateurs. Quiconque veut effectuer
quelque chose ici n'a aucun autre choix que de
mettre à genou les grands groupes par le biais d'un
boycott généralisé et de donner son argent aux
producteurs qui se montrent plus coopératifs.
Les tentatives associatives jusqu’à présent,
comme celle de Demeter, souffrent du choix encore
arbitraire de représentants des consommateurs et de
l'absence d'autres producteurs. Une association,
c'est aussi se réunir avec ses concurrents
–naturellement sous la surveillance des
consommateurs. Cette perspective supplémentaire doit
toujours être présente et chaque occasion devra être
saisie, sinon les associations présumées
dégénéreront en un instrument de fidélisation de la
clientèle.
L'un des moyens recommandés par Steiner - bien
qu'indirect - pour une économie associative est la
création d'unions professionnelles qui évitent
strictement toute question de salaire et autres
questions financières afin de permettre à leurs
membres de développer une éthique professionnelle
forte. De cette façon, l'ambition qui est autrement
mise en concurrence économique est renvoyée là où
elle appartient réellement - c'est-à-dire dans le
purement technique - c'est-à-dire le spirituel. Elle
ne s’oppose alors plus à une mentalité associative à
l’intérieur de l'économie.
Sylvain Coiplet
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