Vous devez quand même prendre quelque chose en
considération, les évènements historiques
proviennent les uns des autres, se forment
lentement. Ce qui finalement a conduit aux
évènements de 1914 s’était déjà préparé
depuis longtemps, vraiment préparé longtemps.
Seulement toute sorte de choses ont été dites
sur cette préparation, par exemple a été dit,
qu’il n’y a jamais eu une sorte d’accord entre
l’ainsi nommé groupe des trois, de
l’« entente cordiale », contre
l’Europe du centre ; il se serait agi
toujours en cette entente cordiale de veiller
à ce que l’Europe ait la paix. Toute sorte de
faits ont été mentionnés, qui ont été fait
sophismes pour une telle supposition
(NDT : supposition en français dans le
texte).
Maintenant je devrais vous raconter de longues
histoires, si je voulais ériger ce que j’ai à
dire en preuve. Ce n’est pas possible, mais je
voudrais malgré tout quand même vous donner
quelques indices isolés. Je voudrais par
exemple, parce que cela jouera une fois dans
l’histoire un certain rôle, vous lire quelque
chose, d’une allocution qui a été faite en
France en octobre 1905. Certainement de telles
allocutions sont toujours unilatérales, mais
lorsque l’on met tout ensemble – et ici c’est
important que l’on mette tout ensemble -,
alors se présente déjà un jugement, et de
cette allocution de Jaurès de l’année 1905 se
laisse déduire toute sorte de choses
importantes.
Je peux tout de suite choisir cet exemple,
parce que j’ai parlé dans les derniers temps
de Jaurès d’un tout autre côté. Jaurès fût,
comme vous le savez, démocrate, même
social-démocrate, et, comme on peut juger de
lui autrement, il fût un homme qui,
sincèrement, n’était pas seulement pour faire
la paix de l’Europe, au moins de l’Europe de
l’Ouest, ce qui considérant d’autres rapports
aurait été si nécessaire, mais était aussi
pour rassembler les humains du monde qui
voulaient vraiment sincèrement maintenir la
paix.
Jaurès avait donc d’une certaine manière un
droit à parler comme il l’a fait. En octobre
1905, peu après que le gouvernement démocrate
français Delcassé – excusez l’expression
triviale – ai débarqué, parce qu’avait éclaté
lors d’une session du gouvernement, qu’il
était en train, sitôt que possible, de mettre
en danger la paix européenne, Jaurès dit en
rapport à cela :
« L’Angleterre a pressenti le rêve de
Delcassé et se prépare en silence, à
l’utiliser. L’industrie allemande et le
commerce allemand menacent quotidiennement
dans une mesure se renforçant sur tous les
marchés mondiaux du commerce anglais et des
gains anglais.
Ce serait cynique, ce serait scandaleux, si
l’Angleterre déclarait la guerre à
l’Allemagne, seulement pour détruire sa
puissance militaire, ruiner sa flotte et de
couler son commerce sur le sol des océans.
Mais si un jour une querelle devait se
déclarer entre la France et l’Allemagne, où la
France mettrait en avant son droit et son
exigence à la restauration de son intégrité
nationale, ainsi pourraient se faufiler
volontiers derrière ce génial prétexte les
calculs des capitalistes anglais, lesquels
souhaitent mettre de côté par la force la
concurrence allemande, et atteindre de cette
manière leur but.
Ainsi vint-il, que des difficultés apparurent
dans les opportunités marocaines entre la
France et l’Allemagne et finalement,
soupçonnant une coalition franco-anglaise,
intervenant brusquement, pour amener les deux
peuples à des explications, l’Angleterre, je
dois malheureusement le dire, montra seulement
comme approprié, d’attiser le conflit.
C’est un fait, que l’Angleterre dans
l’instant, où les évènements atteignirent leur
point culminant, a proposé à la France un
pacte défensif et offensif, dans lequel elle
nous accorda le plus plein soutien et ne
s’obligea pas seulement à couler la flotte
allemande, mais aussi à occuper le canal de
l’empereur Wilhelm et à stationner
100 000 hommes en Schleswig-Holstein.
Le contrat aurait-il été signé – et cela
Monsieur Delcassé le voulait -, alors cela
aurait signifié la guerre immédiate. Pour ces
raisons, nous, socialistes, avons exigés le
départ de Monsieur Delcassé, et avons par cela
rendu un service à la France, à l’Europe et à
l’humanité… »
Avant tout, Jaurès savait des choses, que
beaucoup de gens ne savent pas aujourd’hui,
les jugements tombent, et d’ailleurs des
choses tout à fait essentielles et
importantes. C’était aussi sans faire assez
attention, de dire ces choses essentielles et
importantes afin que l’on puisse en
tirer, qu’il serait possible à l’avenir
peut-être possible d’en dire encore plus. Aux
occultistes est bien connu, comment dans le
dernier tiers du dix neuvième siècle un membre
d’une certaine confrérie a donner à connaître
au monde certaines choses qui de l’opinion de
cette confrérie n’avaient pas le droit d’être
cancanées à l’extérieur. Après que l'intéressé
ai dit ces choses, il disparut un jour :
il fût assassiné. Jaurès n’était pas un
occultiste, mais on a donc le droit d’être
avide de ce que le monde apprenne une fois les
conditions, qui à la veille de la guerre, ont
conduit à sa mort.
De telles choses, comme Jaurès les a dites là,
reviennent justement sur le conseil des
ministres, dans lequel Delcassé, la créature
d’Édouard VII, et d’autres créatures, qui se
tenaient derrière, ont été débarqués du
gouvernement français d’alors, peut être pas
tant pour la raison, qu’il voulait aplanir les
chemins vers la guerre, que pour une tout
autre raison.
p. 383 - Jadis deux hommes parlèrent
ensemble : un entretient entre le
ministre russe des affaires étrangères
Iswolskij et le ministre autrichien de
l’extérieur, baron Aehrenthal, à Buchlau. Paul
Herre, « Politique mondiale et
catastrophe mondiale », Berlin 1916,
prétend que Iswolskij avait obtenu l’accord
autrichien pour l’ouverture des Dardanelles
(p. 91).Le Prince Bülow, «Importances »
2e séries, mentionne avoir reçu tant de
Iswolskij que de Aehrenthal une information
sur les négociations de Buchlau. Iswolskij se
serait senti berné par Aehrenthal, d’où sa
haine contre lui. Est à remarquer que Jaurès
exprima dans l’allocution tenue quelques jours
avant sa mort ce qui suit :
« Monsieur de Aehrenthal a fait un signe,
lequel Iswolskij a pris pour un <oui>,
sur lequel il permit l’annexion de la Bosnie
et de l’Herzegovine. Lorsque la Russie voulut
exiger la contrepartie (accord pour
l’ouverture des Dardanelles), Aehrenthal avait
répondu :<Comment venez-vous à cela,
je n’ai donc rien dit !> » (cf.
« Demain », Genève 1re année, 1916
Nº 4). Avec cela serait encore à mettre
ensemble que d’après un livre paru à Paris
pendant la guerre (Jacques Prolo, « Une
politique…Un crime ! Le meurtre de Jean
Jaurès ») Jaurès immédiatement avant que
la guerre n’éclate aurait prétendu dans la
salle des pas perdus de la Chambre que la
France chancelait dans la guerre, parce que
l’ambassadeur de Russie à Paris, Monsieur
Iswolskij, n’aurait pas reçu les 40 millions
qui lui avaient été promis alors qu’il était
encore ministre de l’Extérieur par le
Baron de Aehrenthal pour l’accord russe pour
l’annexion de la Bosnie par l’Autriche.
(Daniels, « Livres prussiens de
l’année », Berlin, série164, p.123)
s.193
Etwas müssen Sie doch ins Auge fassen, daß
historische Ereignisse auseinander
hervorgehen, sich langsam herausbilden.
Dasjenige, was zuletzt zu den Ereignissen von
1914 geführt hat, hatte sich schon lange
vorbereitet, richtig lange vorbereitet. Nun
ist allerlei gesagt worden über diese
Vorbereitung, so zum Beispiel gesagt worden,
daß es eine Art Einverständnis des sogenannten
Dreiverbandes, der «Entente cordiale», gegen
Mitteleuropa gar nicht gegeben habe; es habe
sich bei dieser Entente cordiale immer nur
darum gehandelt, dafür zu sorgen, daß Europa
den Frieden habe. Es sind auch mancherlei
Tatsachen angeführt worden, welche zum
Scheinbeweise für eine solche Supposition
gemacht worden sind. Nun müßte ich Ihnen lange
Geschichten erzählen, wenn ich das zum vollen
Beweis erheben wollte, was ich zu sagen habe.
Das ist nicht möglich, aber ich möchte Ihnen
immerhin doch einzelne Anhaltspunkte geben.
Ich möchte Ihnen zum Beispiel, weil das einmal
in der Geschichte eine gewisse Rolle spielen
wird, einiges vorlesen aus einer Rede, die in
Frankreich im Oktober 1905 gehalten worden
ist. Gewiß sind solche Reden immer einseitig,
aber wenn man alles zusammenhält — und hier
ist mancherlei Wichtiges zusammenzuhalten —,
so ergibt sich schon ein Urteil, und aus
dieser Rede von Jaurès aus dem Jahre 1905 läßt
sich schon mancherlei Wichtiges entnehmen. Ich
kann gerade dieses Beispiel wählen, weil ich
über Jaurès in der letzten Zeit einiges von
einer ganz andern Seite her gesagt habe.
Jaurès war, wie Sie wissen, Demokrat, sogar
Sozialdemokrat, und, wie man auch sonst über
ihn urteilen mag, er war ein Mensch, dem es
ernsthaft nicht nur um den Frieden zu tun war,
der Europa, wenigstens Westeuropa, angesichts
mancher anderer Verhältnisse so notwendig
gewesen wäre, sondern dem es auch darum zu tun
war, die Menschen in der Welt zusammenzurufen,
die wirklich ernsthaftig Frieden halten
wollten. Jaurès hatte also in einer gewissen
Weise schon ein Recht, so zu sprechen, wie er
es getan hat. Im Oktober 1905, kurz nachdem
das französische demokratische Ministerium den
Delcassé — verzeihen Sie den trivialen
Ausdruck — ausgeschifft hatte, weil sich bei
einer Ministersitzung herausgestellt hatte,
daß er imstande war, sobald als möglich den
europäischen Frieden zu gefährden, sagte
Jaurès mit Bezug hierauf folgendes:
«England hat den Traum Delcassés geahnt und
bereitet sich im Stillen darauf vor, ihn
auszunutzen. Die deutsche Industrie und der
deutsche Handel bedrohen in täglich sich
verstärkendem Maße auf allen Weltmärkten den
englischen Handel und die englischen Gewinne.
Es wäre zynisch, es wäre skandalös, wenn
England Deutschland den Krieg erklären würde,
nur um seine militärische Stärke zu
vernichten, seine Flotte zu zerstören und
seinen Handel auf den Boden der Ozeane zu
versenken.
Aber wenn eines Tages ein Streit ausbrechen
würde zwischen Frankreich und Deutschland,
wobei Frankreich Rechtsgründe und die
Forderung auf die Wiederherstellung seiner
nationalen Integrität vorbringen würde, so
könnten sich hinter diesen großartigen
Vorwänden die Berechnungen der englischen
Kapitalisten, welche gewaltsam die deutsche
Konkurrenz zu beseitigen wünschen, wohl
einschleichen, um auf diese Weise zu ihrem
Ziel zu gelangen.
So kam es, daß als in der Marokkoangelegenheit
Schwierigkeiten entstanden zwischen Frankreich
und Deutschland und letzteres, eine
französisch-englische Koalition argwöhnend,
brüsk intervenierte, um die beiden Völker zu
Erklärungen zu veranlassen, sich England, ich
muß es leider sagen, nur zu geneigt zeigte,
den Konflikt zu schüren. Es ist Tatsache, daß
England in dem Augenblicke, wo die Ereignisse
ihren Höhepunkt erreichten, Frankreich einen
Defensiv-und Offensivpakt angeboten hat, in
dem es uns die vollste Unterstützung zusagte
und sich nicht nur dazu verpflichtete, die
deutsche Flotte zu versenken, sondern auch den
Kaiser-Wilhelm-Kanal zu besetzen und in
Schleswig-Holstein 100 000 Mann englische
Truppen zu landen. Wäre der Vertrag
unterschrieben worden — und dies wollte Herr
Delcassé —, so hätte das den sofortigen Krieg
bedeutet. Aus diesem Grunde haben wir
Sozialisten den Abgang von Herrn Delcassé
gefordert, und wir haben dadurch Frankreich,
Europa und der Menschheit einen Dienst
erwiesen ... »
Vor allem wußte Jaurès die Dinge, welche viele
Leute heute nicht wissen, die Urteile fällen,
und zwar ganz wesentliche und wichtige Dinge.
Er war auch achtlos genug, diese wichtigen und
wesentlichen Dinge so zu sagen, daß man daraus
entnehmen konnte, er würde in der Zukunft
vielleicht noch mehr sagen. Den Okkultisten
ist gut bekannt, wie im letzten Drittel des
19. Jahrhunderts ein Mitglied einer gewissen
Brüderschaft gewisse Dinge der Welt
bekanntgegeben hat, die nach Meinung dieser
Brüderschaft nicht ausgetratscht werden
durften. Nachdem der Betreffende diese Dinge
gesagt hatte, verschwand er eines Tages: er
wurde ermordet. Jaurès war zwar kein
Okkultist, aber man wird ja begierig sein
dürfen, ob die Welt jemals die Zusammenhänge
erfahren wird, welche am Vorabend des Krieges
zu seinem Tode geführt haben.
Solche Dinge, wie sie Jaurès da gesagt hat,
gehen eben zurück auf die Ministerratssitzung,
in welcher Delcassé, die Kreatur Eduards VII.,
und andere Kreaturen, die dahinterstanden, aus
dem damaligen französischen Ministerium
ausgeschifft worden ist, vielleicht nicht
einmal so sehr aus dem Grunde, weil er zum
Kriege die Wege ebnen wollte, als aus einem
ganz andern Grunde.
s. 383 - Damals sprachen zwei Menschen
miteinander : Unterredung zwischen dem
russischen Außenminister Iswolskij und dem
österreichischen Minister des Auswärtigen,
Baron Aehrenthal, in Buchlau. Paul Herre,
«Weltpolitik und Weltkatastrophe», Berlin
1916, behauptet, daß Iswolskij die
österreichische Zustimmung zur Öffnung der
Dardanellen erhalten habe (S. 91). Fürst
Bülow, «Denkwürdigkeiten» 2. Bd. gibt an,
sowohl von Iswolskij wie von Aehrenthal einen
Bericht über die Buchlauer Verhandlungen
erhalten zu haben. Iswolskij habe sich von
Aehrenthal überlistet gefühlt, daher sein Haß
gegen ihn. Bemerkenswert ist, daß Jaurès in
einer wenige Tage vor seinem Tode gehaltenen
Rede folgendes äußerte: «Herr von Aehrenthal
hat ein Zeichen gemacht, welches Iswolskij für
ein <Ja> genommen hat, woraufhin er
Osterreich die Annexion von Bosnien und der
Herzegowina gestattete. Als dann Rußland die
österreichische Gegenleistung (Zustimmung zur
Offnung der Dardanellen) einfordern wollte,
habe Aehrenthal geantwortet: <Wie kommen
Sie dazu, ich habe ja nichts gesagt!>»
(Vgl. «Demain», Genf 1. Jahrg., 1916 Nr. 4).
Hiermit wäre noch zusammenzuhalten, daß nach
einem während des ersten Weltkrieges in Paris
erschienenen Buch (Jacques Prolo, «Une
politique ... Un crime! Le meurtre de Jean
Jaurès») Jaurès unmittelbar vor Kriegsausbruch
in den Wandelgängen der Kammer behauptet haben
soll, Frankreich taumele in den Krieg, weil
der Botschafter Rußlands in Paris, Herr
Iswolskij, die 40 Millionen nicht bekommen
habe, die ihm, als er noch Minister des
Auswärtigen war, von Freih. von Aehrenthal für
die russische Zustimmung zur Annexion Bosniens
durch Osterreich versprochen worden seien.
(Daniels, «Preußische Jahrbücher», Berlin, Bd.
164 S. 123.)
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