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Sujet:
CINQUIÈME ENTRETIEN DU SÉMINAIRE,
Dornach, le 4 août 1922
FÜNFTE SEMINARBESPRECHUNG, Dornach, 4. August
1922
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Les
références : Rudolf Steiner Œuvres
complètes GA341 064-076 (1986)
04/08/1922 |
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Original
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Traducteur:
FG v. 01 10/07/2022 |
Editeur: SITE |
X soumet à la discussion le problème de la devise et
de ses fluctuations. Il suppose que certaines
personnalités se tiennent derrière ces problèmes.
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01
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X stellt das Problem der Valuta und ihrer
Schwankungen zur Diskussion. Er vermutet, daß
bestimmte Persönlichkeiten dahinterstehen.
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Rudolf Steiner : Il y en a, cela fait partie des
causes partielles. Il est très difficile de dire que
quelque chose est la cause principale, parce que cela
a beaucoup changé à différentes époques. Mais les
causes les plus diverses confluent dans les
états/contextes de la devise. La cause principale des
pertes de la devise les plus récentes est le décalage
devenu possible entre la monnaie-or et la
monnaie-papier dans le pays.
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02
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Rudolf Steiner : Das gibt es, das gehört zu den
Teilursachen. Es ist sehr schwer zu sagen, daß irgend
etwas die Hauptursache ist, weil sich das zu den
verschiedenen Zeiten sehr geändert hat. Aber es
fließen in den Valutazuständen die
allerverschiedensten Ursachen zusammen. Die
Hauptursache bei den neueren Valutaverlusten ist die
möglich gewordene Diskrepanz zwischen der Gold- und
Papierwährung im eigenen Lande.
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C'est essentiellement ainsi que les monnaies-or ne
jouent plus un rôle déterminant dans les pays à faible
devise. Par contre, dans les pays qui ont une bonne
monnaie, les couvertures sont encore là, ce qui
implique naturellement que de tels pays qui ont les
monnaies-or se tiennent là dans un rapport de crédit
essentiellement autre que les autres. Tout d'abord, la
question de la devise est une question de crédit.
Alors, naturellement, quand quelque chose comme la
détérioration du crédit d'une région économique
intervient, on peut à nouveau utiliser une telle cause
pour aller plus loin. On peut à nouveau faire baisser
le crédit par mesure de bourse. À cela s'ajoutent les
entreprises quand même assez inutiles dans notre
propre pays. Il est entièrement hors de question que
ne soit disponible actuellement aucune raison pour la
chute du mark allemand dans l'étendue où cela s'est
vraiment produit, mais que là contribue
essentiellement la spéculation du propre pays, qui
fait des ventes à l'étranger et par cela y ajoute
aussi encore la sienne. Tout cela amène alors une fois
la devise dans le roulement à la baisse. Alors ça se
passe comme en Autriche. Ce qui a encore joué un rôle
en Russie est difficile de dire. En Autriche et en
Allemagne, la chose est partie de la diminution des
stocks d'or, de la diminution des rapports de crédit,
de la spéculation dans le pays. En Allemagne, on
spécule sur l'exportation, en Autriche, on spécule
actuellement de telle sorte que l'on retient le stock
extérieur, ce par quoi il devient encore plus cher, de
sorte qu'en Autriche, la couronne est poussée vers le
bas par les francs, les dollars, etc. qui se trouvent
dans le pays. Cela ne pourrait pas du tout être si les
monnaies à forte devise n'étaient pas déjà dans la
hausse. Cela peut alors être poursuivi même dans le
pays lui-même, et par cela cette chose peut alors
aller dans la démesure. Mais c'est le fait que l'or
allemand ait été collecté en si grande quantité
pendant la guerre et transféré à l'État, qui a veillé
à ce que l'or sorte du pays, qui a été le point de
départ de tous les maux. Il n'y a pas d'or du tout
parmi le peuple. C'est l'essentiel. Aujourd'hui, on ne
peut que comparer le stock d'or de la Reichsbank avec
le stock d'or total du peuple avant la guerre.
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03
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Es ist im wesentlichen so, daß die Goldwährungen in
den valutaschwachen Ländern nicht mehr eine
ausschlaggebende Rolle spielen. Dagegen sind in den
Ländern mit guter Währung eben die Deckungen noch da,
was natürlich bedingt, daß solche Länder, die
Goldwährungen haben, wesentlich anders in ihren
Kreditverhältnissen dastehen als die anderen. Zuerst
ist die Valutafrage eine Kreditfrage. Dann natürlich,
wenn so etwas auftritt wie die Kreditschädigung eines
Wirtschaftsgebietes, kann man auch wiederum eine
solche Ursache benutzen, um weiterzugehen. Man kann
börsenmäßig den Kredit wiederum heruntertreiben. Dazu
kommen die doch ziemlich sinnlosen Unternehmungen im
eigenen Land. Es ist ganz ohne Frage, daß gegenwärtig
kein Grund vorhanden ist für den Sturz der deutschen
Mark in dem Umfang, wie er wirklich geschehen ist,
sondern daß da wesentlich mitwirkt die Spekulation des
eigenen Landes, das Verkäufe ins Ausland macht und
dadurch auch noch das Seinige hinzutut. Das alles
bringt dann einmal die Valuta ins abschüssige Rollen.
Dann geht es wie in Österreich. Was in Rußland noch
mitgewirkt hat, ist schwer zu sagen. In Österreich und
Deutschland ist die Sache ausgegangen von der
Goldbestandsabnahme, von der Abnahme der
Kreditverhältnisse, von der Spekulation im eigenen
Lande. In Deutschland wird spekuliert auf die Ausfuhr,
in Österreich wird gerade jetzt so spekuliert, daß man
den auswärtigen Bestand zurückhält, wodurch er noch
teurer wird, so daß in Österreich die Krone durch
Franken, Dollar und so weiter, die im eigenen Lande
sind, heruntergedrückt wird. Dieses könnte gar nicht
sein, wenn nicht schon die hochvalutigen Währungen in
den Aufstieg gekommen wären. Dann kann es sogar im
eigenen Lande fortgesetzt werden, und dadurch kann
diese Sache ins Unermeßliche gehen. Aber es war der
Anfang zum Übel, daß in so außerordentlich starkem
Maße das deutsche Gold während des Krieges gesammelt
und an den Staat abgeführt worden ist, der dafür
gesorgt hat, daß das Gold außer Landes gekommen ist.
Unter dem Volk ist gar kein Gold. Das ist das
Wesentliche. Man kann heute den Goldbestand der
Reichsbank nur vergleichen mit dem Gesamtgoldbestand
des Volkes vor dem Kriege.
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D'autres moments sont bien sûr venus s'ajouter, mais
ils sont insaisissables. Il suffit donc seulement
qu'une certaine monnaie soit retenue dans un pays pour
que cela ait un effet sur la devise. Selon que la
devise est à l'étranger, on peut engager une
accélération ou un ralentissement ; d'après cela, la
devise du pays pauvre en devise sombre ou tombe. À
partir de ce côté, certaines personnalités ont un jeu
facile de nuire à l'autre État. Il est difficile de
déterminer quelle est la faute du pays. Il s'agit sans
doute d'une somme considérable qui a joué dans la
spéculation de certaines personnes.
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04
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Es sind natürlich andere Momente dazugekommen, aber
die sind gar nicht zu fassen. Es braucht ja nur eine
bestimmte Währung in einem Lande zurückbehalten zu
werden, so wirkt das wiederum auf die Valuta. Je
nachdem Valuta im Ausland ist, kann man eine
Beschleunigung oder Verzögerung einleiten; danach
sinkt und fällt die Valuta des valutaarmen Landes. Von
dieser Seite her haben einzelne Persönlichkeiten ein
leichtes Spiel, den anderen Staat zu schädigen.
Wieviel von der eigenen Schuld des Landes herrührt,
ist schwer festzustellen. Es wird eine ganz
erkleckliche Summe sein, die da gespielt hat in der
Spekulation einzelner Leute.
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Question : D'aucuns disent que la faute du malheur
de la devise reposerait dans la modification de la
balance des paiements des pays les plus mauvais
vis-à-vis des autres pays. Dans le cas de l'Allemagne,
cette détérioration serait principalement due aux
dépenses à l'étranger, sans que des contreparties
rentrent. Il en résulte un solde en faveur de
l'Entente. C'est cela qui serait déterminant.
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05
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Frage: Manche sagen, die Schuld an dem Valutaelend
liege in der Veränderung der Zahlungsbilanz der
schlechteren Länder gegenüber den anderen Ländern. Bei
Deutschland kämen zu dieser Verschlechterung
hauptsächlich die Ausgaben ans Ausland hinzu, ohne daß
Gegenwerte hereinkommen. Da entstehe ein Saldo
zugunsten der Entente. Das sei das maßgebende.
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Rudolf Steiner : Cela n'aurait jamais pu conduire à
une dévaluation de la valeur telle qu'on la trouve en
Allemagne et en Autriche. L'opinion selon laquelle
l'écart entre la monnaie-or et la monnaie-papier n'est
que le côté extérieur n'est pas correcte parce
qu'existe simplement le fait qu'avant la guerre, la
monnaie-papier était couverte par la monnaie-or. C'est
un fait économique réel. Et maintenant, vient
justement ceci en considération que tant qu'il y a
essentiellement une couverture or pour la monnaie
papier, il n'y a essentiellement pas d'inflation.
C'est ainsi que tout est lié. Quand l'or est parti,
ainsi s'introduit l'inflation. Et là, avec cette
inflation insensée, qui n'était possible que parce
qu'on ne ressentait pas la nécessité de compter avec
la monnaie-or, vous pouvez bien sûr rendre l'argent
aussi bon marché que possible. Donc, parce que nous
avons la monnaie-or par la puissance de l'Angleterre,
c'est essentiellement dans la montée de l'or, quand il
n'est pas là, que réside l'une des causes qui jouent
tout d'abord, et qui sapent ensuite le crédit. Et
alors, quand la chose rentre dans l'argent de crédit,
alors la balance des paiements commence à jouer son
rôle. La chose doit d'abord entrer en roulement.
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06
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Rudolf Steiner : Das hätte nie zu einer solchen
Entwertung der Valuta führen können, wie sie sich in
Deutschland und Österreich findet. Die Meinung, daß
die Diskrepanz zwischen Goldwährung und Papiergeld nur
die Außenseite sei, ist aus dem Grunde nicht richtig,
weil einfach die Tatsache besteht, daß vor dem Kriege
die Papierwährung durch Goldwährung gedeckt war. Das
ist eine reale wirtschaftliche Tatsache. Und nun kommt
dieses eben in Betracht, daß, solange im wesentlichen
Golddeckung da ist für die Papierwährung, im
wesentlichen keine Inflation stattfindet. So hängt das
zusammen. Wenn das Gold fort ist, so tritt die
Inflation ein. Und da können Sie mit jener sinnlosen
Inflation, die nur möglich war, weil man nicht eine
Notwendigkeit fühlte, mit der Goldwährung noch zu
rechnen, das Geld natürlich so billig als möglich
machen. Also weil wir die Goldwährung haben durch die
Macht Englands, liegt im wesentlichen doch im
Hinaufschnellen des Goldes, wenn es nicht da ist, eine
von den Ursachen, die zuerst spielen, und die dann den
Kredit untergraben. Und dann, wenn die Sache ins
Kreditgeld hineinkommt, dann fängt die Zahlungsbilanz
an, ihre Rolle zu spielen. Die Sache muß erst ins
Rollen kommen.
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La cause de la dévaluation de la devise repose déjà
avant la guerre. Vous vous souviendrez que pendant la
guerre, on a toujours dit que l'Allemagne périrait à
cause de son besoin d'argent. Elle ne le pouvait pas
pendant la guerre. Mais lorsque la guerre a pris fin
et que les frontières se sont quelque peu ouvertes
économiquement, ce qui s'était formé pendant la guerre
est entré en considération. C'est ce qui a amené
l'avalanche en roulement. Alors, toutes les causes
possibles ont œuvré ensemble. On devrait seulement se
référer à la balance des paiements d'abord alors qu'on
a fait les chiffres de la balance des paiements
nommés. Tant qu'ils sont de purs chiffres du bilan, on
ne peut pas se référer à la balance des paiements.
Elle doit d'abord signifier quelque chose, pas
purement une différence.
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07
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Die Ursache zu der Valutaentwertung liegt schon vor
dem Krieg. Sie werden sich erinnern, daß man während
des Krieges immer gesagt hat, Deutschland würde an
seiner Geldnot zugrunde gehen. Das konnte es während
des Krieges nicht. Aber als der Krieg aus war und als
wirtschaftlich die Grenzen etwas offen geworden sind,
kam das in Betracht, was sich während des Krieges
ausbildete. Das war das, was die Lawine ins Rollen
gebracht hat. Dann wirkten alle möglichen Ursachen
zusammen. Auf die Zahlungsbilanz sollte man sich erst
dann berufen, wenn man die Zahlen der Bilanz zu
benannten Zahlen gemacht hat. Solange sie bloße
Bilanzzahlen sind, kann man sich nicht auf die
Zahlungsbilanz berufen. Sie muß erst etwas bedeuten,
nicht bloß eine Differenz.
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X : L'or part justement à l'étranger et a un effet
de dévalorisation de l'argent, tant que la monnaie-or
existe.
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X: Gold wandert eben ins Ausland und wirkt
geldentwertend, solange die Goldwährung besteht.
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Rudolf Steiner : Comme nos conditions économiques
sont aujourd'hui - que la monnaie-or repose à la base
- il est indubitable que les pays qui n'ont justement
pas d'or sont pour l'essentiel entièrement dépendants,
dans l'évaluation/la valorisation de leurs produits,
des pays qui ont un stock d'or, et de cela dépend
alors la valeur de l'argent. Les énormes
bouleversements dans le monde permettent de bien
comprendre la chose, mais les effets sont si énormes
que l'on aimerait encore trouver des "causes très
secrètes".
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09
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Rudolf Steiner : So wie heute unsere
wirtschaftlichen Verhältnisse sind — daß die
Goldwährung das Zugrundeliegende ist —, ist es
zweifellos, daß Länder, die eben kein Gold haben, im
wesentlichen in der Bewertung ihrer Produkte ganz
abhängig sind von den Ländern, die einen Goldbestand
haben, und davon hängt dann der Wert des Geldes ab.
Begreifen kann man ja die Sache aus den ungeheuren
Umwälzungen in der Welt ganz gut; aber die Wirkungen
sind so ungeheure, daß man noch «ganz geheime
Ursachen» finden möchte.
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Mais tout de suite, cette dévalorisation de la
devise n'est pas aussi cachée qu'on aimerait toujours
le dire ; elle repose plutôt sur ce que, vraiment
curieusement, les humains sont aujourd'hui ainsi
qu'ils ne peuvent pas du tout évaluer les événements.
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Aber gerade dieses Entwerten der Valuta ist nicht so
verborgen, als man immer sagen möchte; es liegt
vielmehr zugrunde, daß wirklich kurioserweise die
Menschen heute so sind, daß sie gar nicht Ereignisse
bewerten können.
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J'ai souvent dit, après que la guerre fut terminée:
celui qui observe les choses de manière appropriée
trouve que depuis 1914, nous avons vécu à peu près
autant de siècles en termes de changements que nous
n'avons vécu d'années dans le temps. Et en fait, on a
l'impression que c'est un anachronisme que certaines
choses se soient arrêtées/sont restées debout. On a le
sentiment qu'après cinq ou six cents ans, le langage a
changé ; c'est comme un anachronisme que l'on parle
encore essentiellement comme en 1914. Mais cela n'a
pas fait une très forte impression sur les gens.
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Ich habe oft gesagt, nachdem der Krieg zu Ende war:
Derjenige, der die Dinge entsprechend betrachtet,
findet, daß wir seit 1914 ungefähr so viele
Jahrhunderte durchlebt haben in bezug auf
Veränderungen, die eingetreten sind, als wir zeitlich
Jahre durchlebt haben. Und eigentlich kommt es einem
wie ein Anachronismus vor, daß gewisse Dinge
stehengeblieben sind. Man hat das Gefühl, daß nach
fünf- bis sechshundert Jahren sich sonst die Sprache
geändert hat; es ist wie ein Anachronismus, daß man
noch im wesentlichen so redet wie 1914. Aber dies hat
keinen sehr starken Eindruck auf die Leute gemacht.
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Lorsque l'on regarde en arrière dans l'histoire, on
oublie ordinairement justement les grandes périodes.
Essayez d'étudier les fluctuations des prix des
céréales en Angleterre aux XVe et XVIe siècles, par
exemple, ainsi vous verrez que même pour des
changements qui ne se sont pas déroulés aussi
tumultueusement, le prix des céréales peut varier
jusqu'à vingt fois le prix habituel. Vous pouvez en
déduire comment doivent en fait être évaluées les
choses qui se sont portées dans la vie depuis 1914.
Les humains ne le croient pas parce qu'ils n'ont aucun
sens pour le qualitatif de la vie. Ainsi les humains
l'ont remarqué en premier lorsque entra ce qui se
montra plus tard - parce que l'argent est un compagnon
malhonnête - lorsque l'argent a été démasqué/confondu.
Les humains n'ont en effet qu'un instinct d'estimation
pour leur portefeuille. Ce n'est que lorsque les
choses se montrent - les humains ne pensent donc qu'en
termes d'argent - qu'ils le remarquent à travers la
chute de la devise. Mais si l'on considère maintenant
la vie qualitativement - je vous en prie, prenez la
Russie, prenez tout un complexe de la vie russe,
imprégnée de l'esprit du "petit père Tsar" jusqu'à
Lénine -, que devez-vous placer entre les deux de
formes en soi métamorphosantes ? Là au fond, même la
dévaluation russe est seulement une sorte de baromètre
pour ce qui s'est porté sinon dans la vie. Donc, la
chose n'est pas si inexplicable. C'est justement que
l'effet est terrible et qu'il le sera encore plus.
Mais la chose est tout simplement compréhensible à
partir du cours des événements restant.
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Wenn man in der Geschichte zurücksieht, so übersieht
man eben gewöhnlich größere Zeiträume. Versuchen Sie
nur einmal, die Schwankungen der Getreidepreise zum
Beispiel im 15. /16. Jahrhundert in England zu
studieren, so werden Sie sehen, daß es sich da auch
bei Veränderungen, die sich gar nicht so tumultuarisch
vollzogen haben, im Getreidepreis Schwankungen gibt
bis auf das Zwanzigfache des gewöhnlichen Preises.
Daraus können Sie entnehmen, wie die Dinge eigentlich
bewertet werden müssen, die sich seit dem Jahre 1914
im Leben zugetragen haben. Die Menschen glauben das
nicht, weil sie keinen Sinn für das Qualitative des
Lebens haben. So haben es die Menschen erst bemerkt,
als das eintrat, was sich später zeigte — weil eben
Geld ein unredlicher Kumpan ist —, als das Geld
entlarvt worden ist. Die Menschen haben nämlich nur
einen Schätzungsinstinkt für ihre Brieftasche. Erst
wenn sich da die Dinge zeigen — die Menschen denken ja
nur in Geld —, bemerken sie es eben an dem
Valutasturz. Aber wenn man jetzt qualitativ das Leben
betrachtet — ich bitte Sie, nehmen Sie Ruß-land,
nehmen Sie einen ganzen Komplex des russischen Lebens,
durchdrungen von der Gesinnung «Väterchen Zar» bis
Lenin —, was müssen Sie denn da dazwischensetzen an
sich metamorphosierenden Formen? Da ist im Grunde
genommen selbst die russische Valutaentwertung nur
eine Art Barometer für das, was sich sonst im Leben
zugetragen hat. Also, es ist die Sache nicht so
unerklärlich. Es ist eben die Wirkung eine ganz
furchtbare und wird noch furchtbarer werden. Aber
verständlich ist die Sache einfach aus dem Gang der
übrigen Ereignisse heraus.
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Question : Est-ce que nous avons effectivement déjà
une économie mondiale aujourd'hui ?
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Frage: Haben wir effektiv heute schon
Weltwirtschaft?
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Rudolf Steiner : On ne peut pas formuler la pensée
ainsi. Vous devez d'abord prendre le contexte d'avant
la guerre mondiale. Celui-ci était jusqu'à un haut
degré une tournure des événements dans un processus
d'économie mondiale. Vous avez seulement besoin de
prendre le trafic international des chèques, et vous
aurez une mesure du degré élevé que l'économie
mondiale avait déjà atteint. La pensée des humains n'a
pas suivi cette émergence de l'économie mondiale. On
en est resté aux formulations de l'économie de peuple.
Il n'aurait pas été possible, si la pensée avait suivi
les faits, que tous les tourments de l'humanité soient
apparus avant la guerre par toutes les barrières
douanières possibles. C'était déjà dans la ligne du
bouleversement mondial de Versailles. On ne voulait
pas avancer avec la pensée. On voulait corriger les
faits. On ouvrait une douane n'importe où à la
frontière si quelque chose n'allait pas. Mais les
choses sont à nouveau telles que nous avions déjà
atteint un haut degré d'économie mondiale, malgré
toutes les barrières douanières. Si nous avons déjà
atteint un haut degré d'économie mondiale, le prix que
vous payez lorsque vous prenez le tram de Dornach à
Bâle dépend de la situation en Amérique. Tout a été
progressivement intégré dans les prix de l'économie
mondiale jusqu'à un degré élevé. C'était donc déjà là.
L'évaluation réelle de beaucoup de choses par l'argent
était tout simplement telle qu'elle s'était déjà
développée à un haut degré à partir de l'économie
mondiale. - Mais tout à coup, les barrières par la
guerre sont venues conditionner un trafic économique
qui ne correspondait pas avec ce qui s'en était déjà
formé.
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Rudolf Steiner : Man kann den Gedanken so nicht
formulieren. Sie müssen zuerst den Zustand vor dem
Weltkrieg nehmen. Dieser war bis zu einem hohen Grade
ein Einlenken der Ereignisse in ein
weltwirtschaftliches Verfahren. Sie brauchen nur den
internationalen Scheckverkehr zu nehmen, so werden Sie
einen Maßstab haben für den hohen Grad, den schon die
Weltwirtschaft erreicht hatte. Das Denken der Menschen
rückte diesem Entstehen der Weltwirtschaft nicht nach.
Man blieb noch bei den Formulierungen der
Volkswirtschaft. Es wäre gar nicht möglich gewesen,
wenn man mit dem Denken den Tatsachen nachgekommen
wäre, daß alle die Quälereien der Menschheit durch
alle möglichen Zollschranken schon vor dem Kriege
aufgetaucht wären. Das lag schon in der Linie der
Versailler Weltumwälzung. Man wollte nicht mit dem
Denken nachrücken. Man wollte die Tatsachen
korrigieren. Man machte irgendwo an der Grenze einen
Zoll auf, wenn etwas nicht stimmte. Aber die Dinge
sind doch wiederum so, daß wir eben einen hohen Grad
von Weltwirtschaft bereits erreicht hatten, trotz
aller Zollschranken. Wenn schon ein hoher Grad von
Weltwirtschaft da ist, so ist der Preis, den Sie
bezahlen, wenn Sie von Dornach nach Basel mit der Tram
fahren, abhängig von den Verhältnissen in Amerika.
Alles ist nach und nach schon bis zu hohem Grad
eingelaufen gewesen in die Preise der Weltwirtschaft.
Das war also schon da. Vieles war in seiner
Realbewertung durch Geld einfach so, wie es sich schon
bis zu einem hohen Grad aus der Weltwirtschaft
herausentwickelt hatte. — Nun kamen plötzlich die
Absperrungen durch den Krieg, die einen
wirtschaftlichen Verkehr bedingten, der nicht stimmte
mit dem, was sich schon herausgebildet hatte.
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Et après que les humains n'ont toujours pas commencé
à suivre avec le penser, il a été essayé à Versailles
de corriger les choses entièrement dans le vieux
style. Tout le morcellement de l'Autriche ne
correspond absolument pas à un quelconque prix, par
exemple une navigation à vapeur autrichienne, au prix
du charbon, à rien du tout. Cela donna alors d'abord
le chaos, cette tentative convulsive de contraindre
les faits avec les vieilles pensées, alors que
l'économie mondiale était déjà présente à un haut
degré. On pouvait dire, avec une pensée limitée, qu'à
nouveau justement des économies de peuple allaient
apparaître. Mais ce n'est pas le cas. Ce qui contribue
beaucoup aux fluctuations de la devise prouve que
l'économie mondiale est là : car en Autriche se
trouvent toutes les valeurs possibles du monde entier,
et on peut donc influencer l'économie mondiale avec
celles-ci. Ce sont des choses qui prouvent quand même
qu'aujourd'hui ça ne va pas d'ignorer simplement
l'économie mondiale.
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Und nachdem die Menschen noch immer nicht angefangen
haben, mit dem Denken nachzurücken, wurde in
Versailles versucht, die Dinge ganz im alten Stil zu
korrigieren. Die ganze Zerstückelung Österreichs
stimmt absolut nicht zu irgendeinem Preis, zum
Beispiel einer österreichischen Dampfschiffahrt, zum
Preis der Kohle, zu gar nichts. Das gab dann erst das
Chaos, dieser krampfhafte Versuch, der da gemacht
wird, mit den alten Gedanken die Tatsachen zu
bezwingen, während die Weltwirtschaft bis zu einem
hohen Grade schon da war. Man könnte mit einem
beschränkten Denken sagen, daß wiederum eben
Volkswirtschaften entstehen würden. Das ist aber nicht
der Fall. Das, was sehr viel beiträgt zu den
Valutaschwankungen, beweist, daß Weltwirtschaft da
ist: denn in Österreich sind alle möglichen Werte
aller Welt, und man kann also mit denen die
Weltwirtschaft beeinflussen. Das sind Dinge, die doch
beweisen, daß es heute nicht geht, die Weltwirtschaft
einfach zu ignorieren.
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Question : Si l'Amérique donne des emprunts/prêts à
la Russie pour faire monter la Russie - en
construisant des chemins de fer et ainsi de suite -,
la conséquence sera que l'argent sera injecté en
Russie et que les Américains auront simplement le
titre de propriété sans le recevoir en retour
n'importe comment.
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Frage: Wenn Amerika nach Rußland Anleihen gibt, um
Rußland in die Höhe zu bringen — dadurch, daß
Eisenbahnen gebaut werden und so weiter —, so wird die
Folge sein, daß das Geld nach Rußland hineingesteckt
ist und daß die Arnerikaner einfach den Titel des
Besitztumes haben, ohne es irgendwie zurückzubekommen.
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Rudolf Steiner : Si l'Amérique se décidait à cet
abandon d'argent - quelle que soit la forme que cela
prendrait - ce serait une donation. Du grand prêt qui
a eu lieu doit naître une donation. Mais l'Amérique ne
se décidera pas à aider l'Europe - c'est d'ailleurs
déjà ouvertement le cas en Amérique - tant que
l'Europe n'offrira pas de garanties qu'elle ne
s'engagera pas dans d'autres conflits armés ou
économiques. La seule raison pour laquelle l'Amérique
n'aide pas - car l'Amérique y gagnerait, car sa propre
économie serait plus saine - est que l'Europe montre
un visage qui dit : ce que j'y ai mis est perdu. En
Amérique, les gens ont peur de chaque emprunt.
Celui-ci n'aura pas lieu si l'Europe ne commence pas à
donner à nouveau, je dirais, plus de crédit personnel.
Vous pouvez voir à quel point il serait facile d'aider
l'Europe, même si ce n'est qu'en apparence - car
Rathenau n'était pas un homme capable, et Wirth non
plus - lorsqu'avait été cru que c'était de gens
capables, des perspectives se sont ouvertes à
l'instant. Mais si, notamment dans les pays de
l'Entente et dans les pays vaincus, de nouvelles
personnes qui n'ont rien à voir avec ce qui existait
avant la guerre accédaient aux postes de direction, si
tous les gens qui représentent encore les noms
d'autrefois disparaissaient de la vie publique, alors
l'Europe serait aidée : elle aurait le crédit
personnel. Les choses reposent ainsi que le crédit
réel n'est plus disponible, que le crédit personnel
doit à nouveau faire remonter le crédit réel. On
pourrait alors assister à une lente remontée. Si une
fois la couronne et le mark s'élevaient un peu,
l'ambiance serait à nouveau toute autre, alors il y
aurait de nouveau toutes sortes de causes qui ne se
manifesteraient alors d'abord que pour une remontée
supplémentaire. Mais le niveau moral a sombré si loin.
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Rudolf Steiner: Wenn Amerika sich entschließen würde
zu dieser Geldhingabe — in welcher Form das auch immer
geschähe —, so würde das eine Schenkung sein. Aus dem
großen Leihen, das statt-gefunden hat, muß ein
Schenken entstehen. Aber Amerika wird sich so lange
nicht entschließen — das ist auch gegenwärtig schon
ganz offen in Amerika vertreten —, Europa zu helfen,
bis Europa Garantien bietet, daß es nicht in weitere
kriegerische beziehungsweise wirtschaftliche
Verwicklungen hineinkommt. Der einzige Grund, daß
Amerika nicht hilft — denn Amerika würde dadurch
gewinnen, weil seine eigene Wirtschaft gesünder würde
—, besteht darin, daß Europa einen Anblick zeigt, der
sagt: was ich da hineinstecke, das ist verloren. Die
Leute fürchten sich in Amerika vor jeder Anleihe. Die
wird nicht zustande kommen, wenn nicht in Europa
allmählich dieses kommt, daß man, ich möchte sagen,
wiederum mehr Personalkredit geben würde. Wie leicht
es im Grunde genommen wäre, Europa zu helfen, können
Sie daraus ersehen, daß, wenn es auch nur scheinbar
ist — denn Rathenau war kein tüchtiger Mann und Wirth
auch nicht —, als geglaubt wurde, daß das tüchtige
Leute seien, sich in dem Augenblicke Aussichten
eröffnet haben. Aber wenn, namentlich auch in den
Ententeländern und in den besiegten Ländern, neue
Leute in die führenden Stellungen hineinkämen, die
nichts zu tun haben mit dem, was vor dem Kriege war,
wenn alle Leute verschwänden aus dem öffentlichen
Leben, die noch die Namen von früher darstellen, in
dem Augenblicke würde Europa geholfen sein : da würde
Europa den Personalkredit haben. Es liegen die Sachen
so, daß der Realkredit nicht mehr vorhanden ist, daß
der Personalkredit den Realkredit wieder heben muß.
Dann könnte es zu einem langsamen Hinaufgehen kommen.
Wenn einmal Krone und Mark sich etwas heben würden,
dann käme wieder eine ganz andere Stimmung, dann gäbe
es wieder allerlei Ursachen, die dann erst
hervortreten würden zu weiterem Hinaufgehen. Aber es
ist das moralische Niveau so weit gesunken.
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Objection : Un sondage sur les causes de la fin de
la valeur a donné les réponses les plus
contradictoires.
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Einwand: Eine Umfrage nach den Ursachen des
Valutaelends ergab die widersprechendsten Antworten.
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Rudolf Steiner : La solution à cette question ne
réside pas dans le fait que tous avaient tort, mais
que tous avaient raison ; en effet, tous ont rencontré
certaines causes partielles de leur cercle
d'expérience. Cela vous témoigne de la nécessité de la
vie associative. Dans la vie économique, il n'est pas
possible que quelqu'un émette un jugement global. Les
gens ont donc eu raison la plupart du temps. Mais il
me semble que c'est Edison qui a eu le plus raison, en
faisant allusion à la cause la plus profonde,
toutefois à des choses semblables à la morale, lui qui
peut penser tout à fait économiquement et qui a dit :
La chose principale repose dans quels principes on
accueille les gens que l'on fait entrer dans les
affaires. Le commerçant avisé pose aux personnes à
embaucher des questions qui ne sont pas du tout liées
à la gestion de l'entreprise. Ils s'adapteront déjà à
la gestion de l'entreprise s'ils sont compétents par
ailleurs : c'est pourquoi, en tant qu'homme
d'affaires, je leur pose des questions qui me prouvent
qu'ils se souviennent de ce qu'ils ont appris à
l'école ou qu'ils l'ont oublié. Si la personne
interrogée me dit une absurdité absolue, la réponse à
la question est telle que je considère qu'elle n'a pas
la tête suffisamment ouverte. - Toute une série de
questions de ce genre a été posée par Edison lorsqu'il
voulait engager quelqu'un. Si l'on aborde la chose de
manière aussi pratique, ce n'est pas la même chose
d'engager une personne qui ne sait pas distinguer le
blé du seigle et de l'avoir à son bureau, ou d'en
engager une qui sait distinguer les deux. Et c'est ce
que les gens ne croient pas aujourd'hui. Les gens
croient que l'on peut être un très bon comptable sans
savoir ce qu'est un tournesol. C'est dit cum grano
salis. Mais ce qu'Edison a donné comme suggestion m'a
semblé extraordinairement pertinent. Elle est
économique, elle montre jusqu'où, là, l'esprit
s'empare du travail.
|
19
|
Rudolf Steiner : Die Lösung dieser Frage liegt
darin, nicht daß alle unrecht hatten, sondern alle
recht hatten; nämlich alle trafen gewisse Teilursachen
aus ihrem Erfahrungskreis. Das bezeugt Ihnen die
Notwendigkeit des assoziativen Lebens. Es gibt im
wirtschaftlichen Leben gar nicht die Möglichkeit, daß
einer ein umfassendes Urteil abgibt. Also die Leute
haben zumeist recht gehabt. Aber am meisten recht,
indem er auf die tiefste Ursache, allerdings auf
moralähnliche Sachen, hingewiesen hat, scheint mir
Edison gehabt zu haben, der ganz wirtschaftlich denken
kann, und der gesagt hat: Die Hauptsache liegt darin,
nach welchen Prinzipien man die Leute, die man ins
Geschäft hereinnimmt, aufnimmt. Der gewiegte Kaufmann
stellt an die ein-zustellenden Leute Fragen, die gar
nicht mit der Geschäftsführung zusammenhängen. In die
Geschäftsführung werden sie sich schon hineinfinden,
wenn sie nur sonst tüchtig sind: Deshalb stelle ich
als Geschäftsmann an sie solche Fragen, die mir
beweisen, ob sie, was sie zum Beispiel in der Schule
gelernt haben, noch wissen oder verschwitzt haben.
Sagt mir der Gefragte einen absoluten Unsinn, so ist
mir die Frage so beantwortet, daß ich ihn für einen
nicht genug offenen Kopf halte. — Eine ganze Reihe
solcher Fragen hat Edison gestellt, wenn er jemand
anstellen wollte. Wenn man die Sache so praktisch
anfaßt, ist es etwas anderes, ob ich einen Menschen
einstelle, der nicht Weizen vom Roggen unterscheiden
kann, und ihn am Bürotisch habe, oder einen, der
beides unterscheiden kann. Und dieses ist es, was
heute die Leute nicht glauben. Die Leute glauben, man
könne ein ganz tüchtiger Buchhalter sein, ohne daß man
weiß, was eine Sonnenblume ist. Das ist cum grano
salis gesprochen. Aber was Edison da als Anregung
gegeben hat, schien mir eine außerordentlich treffende
zu sein. Sie ist wirtschaftlich, sie zeigt, wie weit
da der Geist die Arbeit ergreift.
|
Question : Que demandent les nécessités économiques
actuelles à ceux qui croient devoir fonder une
nouvelle théorie d'économie de peuple ?
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20
|
Frage: Was verlangen die gegenwärtigen
wirtschaftlichen Notwendigkeiten von denjenigen, die
glauben, eine neue Volkswirtschaftslehre begründen zu
müssen?
|
Rudolf Steiner : J'essaie en grande partie de vous
donner chaque jour des réponses partielles à cette
question. Car ce qui importe, c'est que l'on comprenne
vraiment ce passage des partielles économies de peuple
à l'économie mondiale, qui est effectif depuis environ
cinquante ans, et que l'on ne continue pas à
travailler avec les anciennes catégories de l'économie
de peuple, mais que l'on comprenne comment certaines
choses doivent être créées aujourd'hui, qui n'étaient
pas là auparavant, et qui peuvent seulement être
créées à partir de la pensée.
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21
|
Rudolf Steiner : Zum großen Teil versuche ich Ihnen
Teilbeantwortungen dieser Frage jeden Tag zu geben.
Denn dasjenige, worauf es ankommt, ist, daß man
wirklich begreift diesen etwa seit fünfzig Jahren
wirksamen Übergang der Volks-Teilwirtschaften in die
Weltwirtschaft, und daß man nicht weiter arbeitet mit
den alten volkswirtschaftlichen Kategorien, sondern
daß man versteht, wie heute gewisse Dinge geschaffen
werden müssen, die nicht da waren, und die nur
geschaffen werden können aus dem Denken heraus.
|
Si vous prenez des économies de peuple antérieures,
alors vous avez qu'elles reposent simplement les unes
à côté des autres. L'état encore antérieur était celui
où les économies nationales reposaient entièrement les
unes hors des autres. Cet état d'économie de peuple
était là à l'époque où les territoires étaient encore
faciles à conquérir. Il ne s'agit pas des
distances/éloignements. Vous pouvez penser à la France
encore inculte et aux Francs qui ont trouvé les
territoires vides. Cela donne des conditions
économiques tout à fait différentes que lorsqu'on
arrivait dans une région relativement fermée avec plus
de culture. Les Wisigoths ont eu un autre destin que
les Francs, parce qu'ils se sont installés dans une
région qui n'était pas encore économiquement viable.
Et le plus grand exemple de ces économies de peuple
qui reposent hors les unes des autres est le rapport
entre l'Angleterre et l'Inde, absolument ses colonies.
Là, des économies de peuple éloignées les unes des
autres ont été intégrées dans un territoire commun par
la conquête, aussi par conquête pacifique. C'est le
premier contexte. Le deuxième est celui où les
territoires sont contigus et constituent des économies
de peuple indépendantes. Et le troisième est celui où
un territoire fermé est créé de telle sorte que plus
rien ne peut être juxtaposé au sens économique du
terme - car les pays totalement désolés n'entrent pas
en ligne de compte. Il faudrait maintenant être
attentif au fait que nous nous trouvons dans une
période de bouleversement énorme, et que le plus
important est l'exigence mondiale de l'économie
mondiale, à laquelle nous devons nous adapter. C'est
de cette nouvelle compréhension de tout ce qui se
passe dans l'économie dont il s'agit.
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22
|
Nehmen Sie einmal frühere Volkswirtschaften, dann
haben Sie das, daß sie einfach nebeneinander liegen.
Der noch frühere Zustand war, wo die Volkswirtschaften
ganz auseinander liegen. Dieser volkswirtschaftliche
Zustand war da in der Zeit, als noch Gebiete einfach
zu erobern waren. Es kommt nicht auf die Entfernungen
an. Sie können sich das noch unkultivierte Frankreich
denken und die hin-überziehenden Franken, die die
leeren Gebiete gefunden haben. Das gibt ganz andere
volkswirtschaftliche Zustände, als wenn man in ein
verhältnismäßig geschlossenes Gebiet mit mehr Kultur
kam. Die Westgoten haben ein anderes Schicksal gehabt
als die Franken, weil sie in ein wirtschaftlich nicht
noch zu hebendes Gebiet eingezogen waren. Und das
größte Beispiel ist eben für diese
auseinanderliegenden Volkswirtschaften., die dann
aufeinander wirken, das Verhältnis zwischen England
und Indien, überhaupt seinen Kolonien. Da sind
auseinanderliegende Volkswirtschaften durch Eroberung,
auch durch friedliche Eroberung, in ein gemeinsames
Gebiet einbezogen worden. Das ist der erste Zustand.
Der zweite ist der, wenn die Gebiete aneinander
grenzen und selbständige Volkswirtschaften sind. Und
der dritte ist der, wo nun ein geschlossenes Gebiet
dadurch geschaffen ist, daß nichts mehr nebeneinander
sein kann im volkswirtschaftlichen Sinn — denn völlige
Ödländer kommen dabei nicht in Betracht. Jetzt müßte
man eben darauf aufmerksam sein, daß wir in einer
ungeheuren Umwälzungszeit darinstehen, und daß das
Wesentlichste ist die Weltenforderung der
Weltwirtschaft, der wir uns anpassen müssen. Dieses
Umverstehen aller Dinge in der Volkswirtschaft ist
das, auf das es ankommt.
|
Vous avez un exemple très intéressant de combien peu
les gens le peuvent dans le livre de Spengler "Le
Déclin de l'Occident", qui a aussi un chapitre
économique. Spengler parle vraiment avec d'excellents
aperçues, mais il n'a aucun pressentiment de ce que
sont les choses en réalité. Ses concepts ne
correspondent nulle part à la réalité. Dans le domaine
économique, c'est particulièrement grave maintenant,
dans le deuxième volume, parce que Spengler a une
vision relativement bonne de la manière dont certaines
régions économiques de l'Antiquité géraient leurs
affaires. Il comprend donc extrêmement bien l'économie
naturelle des paysans d'un côté, et de l'autre côté,
il ne comprend pas du tout mal la vie économique
moderne. Il distingue - c'est une coquetterie de
Spengler ! - le faustien de l'homérique. Maintenant,
ce qui est extrêmement significatif, c'est qu'aussi un
humain aussi riche d'esprit que l'est Spengler ne peut
absolument pas arriver sur ce qui est une fois
surmonté, en apparence, entre encore dans l'ultérieur,
de sorte que tout ce qu'il désigne comme l'économie de
peuple antique est donc comme un domaine parmi nous.
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23
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Sie haben ein sehr interessantes Beispiel, wie wenig
das die Leute können, in dem Buch von Spengler «Der
Untergang des Abendlandes », das auch ein
wirtschaftliches Kapitel hat. Spengler redet wirklich
in ausgezeichneten Aperçus, hat aber keine Ahnung, wie
die Sachen in Wirklichkeit sind. Seine Begriffe decken
sich doch nirgends mit der Wirklichkeit. Auf dem
wirtschaftlichen Felde ist es besonders jetzt, im
zweiten Band, schlimm, weil der Spengler eine
verhältnismäßig gute Einsicht hat, wie gewisse antike
Wirtschaftsgebiete wirtschafteten. Er versteht also
die Bauern-Naturalwirtschaft auf der einen Seite
außerordentlich gut, versteht auf der anderen Seite
auch gar nicht schlecht das moderne Wirtschaftsleben.
Er unterscheidet da — das ist Spenglersche Koketterie!
— das Faustische vom Homerischen. Nun, das ungeheuer
Bedeutungsvolle ist, daß auch ein so geistreicher
Mensch, wie Spengler es ist, absolut nicht darauf
kommen kann, daß dasjenige, was einmal überwunden ist,
scheinbar, in das spätere noch hineingeht, so daß all
dasjenige, was er als antike Volkswirtschaft
bezeichnet, ja mitten unter uns als ein Gebiet ist.
|
Notamment là où nous avons affaire à ce que j'ai
appelé l'argent d'achat, on retrouve partout ce que
Spengler attribue seulement à l'Antiquité, à ceci près
que la forme a quelque peu changé. Il pense qu'alors
que l'on avait autrefois, selon son opinion, de
l'argent-substance, on n'a aujourd'hui que de
l'argent-fonction, alors que notre argent doit
aujourd'hui se résumer à ce que les relations entre
l'argent-substance et l'argent-fonction soient vus
transparents : Il manie de tels concepts coquettement
taillés et n'arrive pourtant pas à des concepts qui
recouvrent la réalité. D'où cette brillance qui réside
dans les concepts de Spengler. Ce côté éblouissant et,
d'un autre côté, ce qui prête à confusion - la manière
dont il mélange les concepts - est effectivement un
danger pour ceux qui ne sont pas immunisés contre
cette confusion. Notre tâche est de penser en fonction
des rapports tels qu'ils sont exigés.
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24
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Da namentlich, wo wir es mit dem zu tun haben, was
ich Kaufgeld genannt habe, ragt überall das herein,
was Spengler nur dem Altertum zuschreibt, nur daß sich
die Form etwas geändert hat. Er glaubt, während man
früher nach seiner Meinung Stoffgeld gehabt hat, habe
man heute nur Funktionsgeld, während unser Geld heute
darauf hinaus laufen muß, daß die Beziehungen zwischen
Stoffgeld und Funktionsgeld durchschaut würden: Er
schmeißt mit solchen kokett zugeschnittenen Begriffen
herum und kommt dennoch nicht zu Begriffen, die die
Wirklichkeit decken. Daher dieses Brillante, was in
den Spenglerschen Begriffen liegt. Dieses Blendende
und auf der anderen Seite wiederum das Verwirrende —
wie er die Begriffe durcheinander bringt —, es ist
tatsächlich für diejenigen, die nicht gefeit sind
gegen diese Verwirrung, eine Gefahr. Unsere Aufgabe
ist, mit dem Denken den Verhältnissen, wie sie
gefordert sind, nach-zukommen.
|
Nous avons cette triple coexistence : la conquête
tout à fait ordinaire et l'activité économique l'une à
côté de l'autre, et l'économie naturelle originelle,
ce qui est masqué par le fait que nous utilisons de
l'argent pour tout. Il y a cette querelle entre
nominalistes et métallistes. Les premiers sont de
l'opinion que l'argent est seulement un signe,
c'est-à-dire que la matière/substance dont il est
composé n'a aucune valeur, mais seulement le chiffre
qui y est inscrit ; tandis que les métallistes sont
d'avis que c'est essentiellement la valeur de la
matière qui constitue l'argent. Les gens se disputent
à ce sujet, alors que la chose est ainsi : dans un
domaine, où nous avons encore plus affaire à
l'agriculture et à ce qui lui est apparenté, les
métallistes ont raison en ce qui concerne la fonction
de l'argent dans l'économie, tandis que dans
l'industrie et dans la libre vie de l'esprit, ce sont
les nominalistes qui ont raison ; car là, l'argent
joue le rôle que les nominalistes lui attribuent. Et
puis nous avons le jouer l'un dans l'autre des deux.
C'est ce genre de choses que nous devons saisir ! Les
gens se battent pour des choses beaucoup trop simples,
pendant que nous avons une vie compliquée.
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25
|
Wir haben dieses dreifache Nebeneinander : die ganz
gewöhnliche Eroberung und das
Nebeneinanderwirtschaften und die ursprüngliche
Naturalwirtschaft, was kaschiert ist dadurch, daß wir
Geld zu allem verwenden. Es gibt diesen Streit
zwischen Nominalisten und Metallisten. Erstere sind
der Meinung, daß Geld nur Zeichen ist, also daß der
Stoff, aus dem es besteht, gar keinen Wert hat,
sondern nur die Zahl, die daraufsteht; während die
Metallisten die Meinung haben, daß es der Stoffwert im
wesentlichen ist, was das Geld ausmacht. Die Leute
streiten über so etwas, während die Sache so ist : auf
dem einen Gebiet, wo wir es noch mehr zu tun haben mit
der Landwirtschaft und dem, was mit ihr verwandt ist,
haben mit Bezug auf die Funktion des Geldes in der
Wirtschaft die Metallisten recht, während in der
Industrie und im freien Geistesleben die Nominalisten
recht haben; denn dort spielt das Geld die Rolle, die
die Nominalisten ihm zuschreiben. Und dann haben wir
das Durcheinanderspielen von beiden. Solche Dinge
haben wir zu erfassen! Die Leute kämpfen für viel zu
einfache Sachen, während wir ein kompliziertes Leben
haben.
|
Interjection : Mais maintenant, on devrait
rebaptiser notre cours d'économie nationale en "cours
d'économie mondiale" !
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26
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Einwurf : Jetzt müßte man aber unseren
Nationalökonomischen Kurs umtaufen zu einem «Kurs der
Weltwirtschaftslehre»!
|
Rudolf Steiner : Eh bien, les noms restent. Vous
voyez, il y a même donc eu une époque où on a compté
la morale à la gestion économie. Au premier et au
deuxième siècle chrétien, la morale faisait partie
de/appartenait à l'économie.
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27
|
Rudolf Steiner: Nun, die Namen bleiben. Sehen Sie,
es gab ja sogar eine Zeit, in der man die Moral zu der
ökonomischen Wirtschaft gerechnet hat. Im 1., 2.
christlichen Jahrhundert, da gehörte zu der Ökonomie
die Moral.
|
Question : Je n'arrive pas à comprendre le mouvement
réciproque produit naturel - travail - capital et
ainsi de suite. Le moyen de production a déjà subi une
transformation.
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28
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Frage: Ich kann mir die gegenseitige Bewegung
Naturprodukt — Arbeit — Kapital und so weiter nicht
zum Verständnis bringen. Das Produktionsmittel hat
doch schon eine Umwandlung durchgemacht.
|
Rudolf Steiner : Mais la transformation ne se
rapporte pas à ce que le moyen de production soit
produit, mais qu'il produise. La transformation n'a de
sens qu'à partir du moment où le moyen de production
cesse d'être une marchandise. Il reste marchandise
jusqu'au moment où il peut être transformé pour
produire. Là où il commence à produire, le courant du
devenir d'économique national change pour le moyen de
production. Il est de ce moment retiré du contexte
dans lequel il se trouvait, où il était marchandise.
Dans les "points essentiels", j'ai indiqué qu'il
commence alors à être tout à fait semblable à la
nature, parce qu'il ne peut plus avoir de prix. Il se
trouve dans les processus économiques exactement de la
même manière que la simple nature. Il retourne donc à
nouveau à la nature.
|
29
|
Rudolf Steiner : Aber die Umkehrung bezieht sich
nicht darauf, daß das Produktionsmittel erzeugt wird,
sondern daß es erzeugt. Die Umwandlung hat erst eine
Bedeutung in dem Moment, wo das Produktionsmittel
aufhört, Ware zu sein. Es bleibt Ware bis zu dem
Moment, wo es übergeführt werden kann, zu produzieren.
Wo es anfängt zu produzieren, ändert sich für das
Produktionsmittel der Strom des nationalökonomischen
Geschehens. Es wird von dem Moment ab herausgehoben
aus dem Zusammenhang, in dem es war, wo es Ware war.
In den «Kernpunkten» habe ich angeführt, daß es da
anfängt, der Natur ganz gleichgeartet zu sein, weil es
keinen Preis mehr haben kann. Es steht genau so in den
Wirtschaftsprozessen darin wie die bloße Natur. Es
bewegt sich also wiederum zur Natur zurück.
|
Question : Est-ce que cela s'exprime dans le bilan ?
|
30
|
Frage: Kommt das bilanzmäßig zum Ausdruck?
|
Rudolf Steiner : Vous pensez cette disparition de la
valeur ? Elle ne s'exprime dans le bilan que dans des
cas anormaux. Elle ne s'exprime que lorsque quelqu'un,
disons, crée une œuvre, c'est-à-dire réalise une somme
de moyens de production, puis périt, et qu'un autre
poursuit la chose, qui est plus habile et qui réussit.
Alors, si vous rassemblez ces deux bilans, celui de la
destruction et celui de la poursuite, vous trouverez
provoqué/mis en avant un tel phénomène partiel de la
dévalorisation. Par la disparition, le second a acheté
- simplement par le processus de disparition - la
somme des moyens de production à un prix inférieur à
celui dont il aurait pu l'obtenir autrement. Par cela,
il a reçu une partie offerte. Qu'ainsi donc ce pouvait
être exprimé par le bilan. Si vous suiviez maintenant
la conséquence d'un tel processus dans le cours
ultérieur du nouveau bilan, vous auriez dans celui-ci
un ouvrage nettement moins cher, c'est-à-dire en
partie transmis sans prix. Cela pourrait être prouvé
dès aujourd'hui sur le plan comptable.
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31
|
Rudolf Steiner : Sie meinen dieses Verschwinden des
Wertes ? Es kommt bilanzmäßig nur in abnormen Fällen
zum Ausdruck. Es kommt nur dann zum Ausdruck, wenn
jemand, sagen wir, ein Werk anlegt, also eine Summe
von Produktionsmitteln zustandebringt, dann zugrunde
geht, und ein anderer die Sache weiterführt, der
geschickter ist und der reüssiert. Dann werden Sie,
wenn Sie diese zwei Bilanzen zusammenstellen, die des
Zugrundegehens und die des Weiterführens, eine solche
partielle Erscheinung des Entwertens hervorgerufen
finden. Durch das Zugrundegehen hat der zweite —
einfach durch den Prozeß des Zugrundegehens — die
Summe der Produktionsmittel billiger gekauft, als er
sie sonst je hätte haben können. Dadurch hat er einen
Teil geschenkt bekommen. So daß also dann durch die
Bilanz das zum Ausdruck kommen könnte. Wenn Sie jetzt
wiederum die Folge eines solchen Vorganges im weiteren
Verlauf der neuen Bilanz verfolgen würden, würden Sie
in dieser ein wesentlich billigeres, das heißt, zum
Teil preislos übergegangenes Werk haben. So könnte es
heute schon rechnungsmäßig bewiesen werden.
|
Remarque : ce sont naturellement des exceptions. Ce
qui est normal aujourd'hui, c'est ce qui est anormal.
|
32
|
Bemerkung: Das sind natürlich Ausnahmen. Normal ist
heute das Unnormale.
|
Rudolf Steiner : Mais cela doit conduire peu à peu à
l'énormité, parce qu'on transforme directement les
moyens de production en rentes, tandis que la rente
foncière n'apparaît que lorsque j'y investis le
capital.
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33
|
Rudolf Steiner: Das muß aber nach und nach zur
Ungeheuerlichkeit führen, weil man die
Produktionsmittel direkt in Renten überleitet, während
die Bodenrente erst entsteht, wenn ich das Kapital
hinein investiere.
|
Question non notée.
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34
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Frage nicht notiert.
|
Rudolf Steiner : Vous n'avez pas la permission
d'oublier : lorsque vous fichez du capital dans une
entreprise, cela signifie, du point de vue de
l'économie de peuple, quelque chose d'essentiellement
autre que lorsque vous n'avez pas le capital dans
l'entreprise. C'est un tout autre agent qui travaille
quand on l'a dans le capital que quand on ne l'a pas
dans le capital, ce en quoi le fait de ne pas l'avoir
dans le capital est au fond seulement une structure
d'apparence. Les choses mènent à de telles formes
illusoires. Vous pouvez demander : où sont donc les
capitaux, donc disons les capitaux d'emprunt/de prêt,
qui ne sont pas fichés dans les entreprises ? Ils ne
sont là qu'en tant que production et rente foncière,
ils ne sont disponibles/n'existent que là. Et si
quelqu'un voulait avoir n'importe quel argent pour
lui, alors il devrait le retirer complètement du
processus d'économie de peuple pendant un temps
durant, provoquer par cela une tension et le lâcher
donnant à nouveau à/chez une autre valeur. Il n'y
parviendrait pas/il serait trop court en cela, car
l'argent est quand même progressivement dévalorisé -
car sinon, il n'est pas concevable/pensable que le
processus intervienne radicalement, et cela déplace
les rapports.
|
35
|
Rudolf Steiner : Sie dürfen nicht vergessen: Wenn
Sie Kapital in eine Unternehmung hineinstecken, so
bedeutet das volkswirtschaftlich wesentlich etwas
anderes, als wenn Sie das Kapital nicht in der
Unternehmung darin haben. Es arbeitet ein ganz anderes
Agens, wenn man es darin hat, als wenn man es nicht
darin hat, wobei das Nichtdarinhaben ja im Grunde
genommen auch nur ein Scheingebilde ist. Es führen die
Dinge zu solchen Scheingebilden. Sie können fragen: Wo
sind denn eigentlich die Kapitalien, also sagen wir,
die Leihkapitalien, die nicht in Unternehmungen
darinstecken? Sie sind ja nur da als Produktion und
als Bodenrente, nur da sind sie vorhanden. Und wenn
irgend jemand irgendwelches Geld für sich haben
wollte, so müßte er es ganz aus dem
volkswirtschaftlichen Prozeß eine Zeitlang
herausziehen, dadurch eine Spannung hervorrufen und es
bei einem anderen Werte wieder weggeben. Er würde da
zu kurz kommen, weil das Geld doch progressiv
entwertet wird — denn sonst ist es nicht denkbar, daß
der Prozeß radikal eintritt, und das verschiebt die
Verhältnisse.
|
Si l'on prenait l'économie en main de manière saine,
on obtiendrait des conditions correctes. Aujourd'hui,
il est souvent drolatique de voir comment on traite
par exemple la question des salaires : on exige des
salaires plus élevés, il en résulte des conditions de
production plus chères. Puis les salaires ne suffisent
plus. On exige à nouveau des salaires plus élevés, et
ainsi de suite, on ne sait pas jusqu'où. Par ces
choses, les gens se jettent eux-mêmes du sable dans
les yeux. Tandis que simplement - si nous conservons
l'expression de salaire, qui donc ne colle pas - dans
une économie associative, ces salaires apparaissent
qui peuvent apparaîtront. Il n'apparaît pas de faux
salaires.
|
36
|
Wenn man in gesunder Weise die Wirtschaft in die
Hand nehmen würde, würden sich richtige Verhältnisse
ergeben. Heute ist es oft drollig, in welcher Weise
man zum Beispiel die Lohnfrage behandelt : man fordert
höhere Löhne, es entstehen teurere
Produktionsbedingungen. Dann reichen die Löhne wieder
nicht. Man fordert wieder höhere Löhne, und so geht
das, man weiß nicht, wohin. Durch diese Dinge streuen
sich die Leute selber Sand in die Augen. Wähend
einfach — wenn wir den Ausdruck Lohn, der ja nicht
stimmt, beibehalten — in einer assoziativen Wirtschaft
diejenigen Löhne entstehen, die entstehen können. Es
entstehen nicht falsche Löhne.
|
Question : Pourquoi les salaires doivent-ils
"apparaître" ?
|
37
|
Frage: Warum die Löhne «entstehen» müssen?
|
Rudolf Steiner : Essayez d'examiner une fois : un
ouvrier reçoit en moyenne, disons, deux francs par
jour ici ou là. Maintenant vous pouvez dire : c'est un
salaire très bas. - Par quoi ce salaire peut-il
devenir très élevé sans dépasser deux francs ?
|
38
|
Rudolf Steiner : Versuchen Sie einmal zu
untersuchen: Ein Arbeiter bekommt durchschnittlich,
sagen wir, da oder dort im Tage zwei Franken. Nun
können Sie sagen: das ist ein sehr niedriger Lohn. —
Wodurch kann dieser Lohn ein sehr hoher Lohn werden,
ohne daß er mehr beträgt als zwei Franken?
|
Remarque : Par le fait que les produits deviennent
moins chers.
|
39
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Bemerkung: Dadurch daß die Produkte billiger werden.
|
Rudolf Steiner : Alors vous aurez pour première fois
les valeurs finales. Vous verrez alors qu'il en
ressortira tout ce que j'ai dit. Il ne faut pas
continuellement mettre la charrue avant les bœufs/les
chevaux ne doivent pas continuellement être attelés
par la queue. On doit poser la question ainsi : Deux
francs, nous les lui laissons. Mais dans quelles
conditions deux francs seront-ils un salaire deux fois
plus important qu'aujourd'hui, ou trois fois plus
important ? Vous devez partir des conditions/rapports
dynamiques. On part toujours des statiques. Alors, on
veut que les choses immobiles provoquent le mouvement.
C'est effectivement : si je fiche/fourre cinq centimes
dans ma poche, en soi rien, mais seulement quelque
chose ans le rapport à l'ensemble de l'économie de
peuple.
|
40
|
Rudolf Steiner : Dann kriegen Sie erst die Endwerte.
Dann werden Sie sehen, daß all das herauskommt, was
ich gesagt habe. Es müssen die Pferde nicht
fortwährend beim Schwanz aufgezäumt werden. Man muß
die Frage so stellen: Zwei Franken, die lassen wir
ihm. Aber unter welchen Verhältnissen werden zwei
Franken ein doppelt so großer Lohn sein als heute,
oder ein dreifacher? Sie müssen von den dynamischen
Verhältnissen ausgehen. Man geht immer aus von den
statischen. Dann will man, daß die ruhenden Dinge
Bewegung hervorrufen. Es ist tatsächlich: wenn ich
fünf Centimes in meine Tasche stecke, an sich nichts,
sondern nur etwas im Verhältnis zur ganzen
Volkswirtschaft.
|
Français seulement
CINQUIÈME ENTRETIEN DU SÉMINAIRE
Dornach, le 4 août 1922
01
X soumet à la discussion le problème de la devise et de ses
fluctuations. Il suppose que certaines personnalités se tiennent
derrière ces problèmes.
02
Rudolf Steiner : Il y en a, cela fait partie des causes
partielles. Il est très difficile de dire que quelque chose est
la cause principale, parce que cela a beaucoup changé à
différentes époques. Mais les causes les plus diverses confluent
dans les états/contextes de la devise. La cause principale des
pertes de la devise les plus récentes est le décalage devenu
possible entre la monnaie-or et la monnaie-papier dans le pays.
03
C'est essentiellement ainsi que les monnaies-or ne jouent plus
un rôle déterminant dans les pays à faible devise. Par contre,
dans les pays qui ont une bonne monnaie, les couvertures sont
encore là, ce qui implique naturellement que de tels pays qui
ont les monnaies-or se tiennent là dans un rapport de crédit
essentiellement autre que les autres. Tout d'abord, la question
de la devise est une question de crédit. Alors, naturellement,
quand quelque chose comme la détérioration du crédit d'une
région économique intervient, on peut à nouveau utiliser une
telle cause pour aller plus loin. On peut à nouveau faire
baisser le crédit par mesure de bourse. À cela s'ajoutent les
entreprises quand même assez inutiles dans notre propre pays. Il
est entièrement hors de question que ne soit disponible
actuellement aucune raison pour la chute du mark allemand dans
l'étendue où cela s'est vraiment produit, mais que là contribue
essentiellement la spéculation du propre pays, qui fait des
ventes à l'étranger et par cela y ajoute aussi encore la sienne.
Tout cela amène alors une fois la devise dans le roulement à la
baisse. Alors ça se passe comme en Autriche. Ce qui a encore
joué un rôle en Russie est difficile de dire. En Autriche et en
Allemagne, la chose est partie de la diminution des stocks d'or,
de la diminution des rapports de crédit, de la spéculation dans
le pays. En Allemagne, on spécule sur l'exportation, en
Autriche, on spécule actuellement de telle sorte que l'on
retient le stock extérieur, ce par quoi il devient encore plus
cher, de sorte qu'en Autriche, la couronne est poussée vers le
bas par les francs, les dollars, etc. qui se trouvent dans le
pays. Cela ne pourrait pas du tout être si les monnaies à forte
devise n'étaient pas déjà dans la hausse. Cela peut alors être
poursuivi même dans le pays lui-même, et par cela cette chose
peut alors aller dans la démesure. Mais c'est le fait que l'or
allemand ait été collecté en si grande quantité pendant la
guerre et transféré à l'État, qui a veillé à ce que l'or sorte
du pays, qui a été le point de départ de tous les maux. Il n'y a
pas d'or du tout parmi le peuple. C'est l'essentiel.
Aujourd'hui, on ne peut que comparer le stock d'or de la
Reichsbank avec le stock d'or total du peuple avant la guerre.
04
D'autres moments sont bien sûr venus s'ajouter, mais ils sont
insaisissables. Il suffit donc seulement qu'une certaine monnaie
soit retenue dans un pays pour que cela ait un effet sur la
devise. Selon que la devise est à l'étranger, on peut engager
une accélération ou un ralentissement ; d'après cela, la devise
du pays pauvre en devise sombre ou tombe. À partir de ce côté,
certaines personnalités ont un jeu facile de nuire à l'autre
État. Il est difficile de déterminer quelle est la faute du
pays. Il s'agit sans doute d'une somme considérable qui a joué
dans la spéculation de certaines personnes.
05
Question : D'aucuns disent que la faute du malheur de la devise
reposerait dans la modification de la balance des paiements des
pays les plus mauvais vis-à-vis des autres pays. Dans le cas de
l'Allemagne, cette détérioration serait principalement due aux
dépenses à l'étranger, sans que des contreparties rentrent. Il
en résulte un solde en faveur de l'Entente. C'est cela qui
serait déterminant.
06
Rudolf Steiner : Cela n'aurait jamais pu conduire à une
dévaluation de la valeur telle qu'on la trouve en Allemagne et
en Autriche. L'opinion selon laquelle l'écart entre la
monnaie-or et la monnaie-papier n'est que le côté extérieur
n'est pas correcte parce qu'existe simplement le fait qu'avant
la guerre, la monnaie-papier était couverte par la monnaie-or.
C'est un fait économique réel. Et maintenant, vient justement
ceci en considération que tant qu'il y a essentiellement une
couverture or pour la monnaie papier, il n'y a essentiellement
pas d'inflation. C'est ainsi que tout est lié. Quand l'or est
parti, ainsi s'introduit l'inflation. Et là, avec cette
inflation insensée, qui n'était possible que parce qu'on ne
ressentait pas la nécessité de compter avec la monnaie-or, vous
pouvez bien sûr rendre l'argent aussi bon marché que possible.
Donc, parce que nous avons la monnaie-or par la puissance de
l'Angleterre, c'est essentiellement dans la montée de l'or,
quand il n'est pas là, que réside l'une des causes qui jouent
tout d'abord, et qui sapent ensuite le crédit. Et alors, quand
la chose rentre dans l'argent de crédit, alors la balance des
paiements commence à jouer son rôle. La chose doit d'abord
entrer en roulement.
07
La cause de la dévaluation de la devise repose déjà avant la
guerre. Vous vous souviendrez que pendant la guerre, on a
toujours dit que l'Allemagne périrait à cause de son besoin
d'argent. Elle ne le pouvait pas pendant la guerre. Mais lorsque
la guerre a pris fin et que les frontières se sont quelque peu
ouvertes économiquement, ce qui s'était formé pendant la guerre
est entré en considération. C'est ce qui a amené l'avalanche en
roulement. Alors, toutes les causes possibles ont œuvré
ensemble. On devrait seulement se référer à la balance des
paiements d'abord alors qu'on a fait les chiffres de la balance
des paiements nommés. Tant qu'ils sont de purs chiffres du
bilan, on ne peut pas se référer à la balance des paiements.
Elle doit d'abord signifier quelque chose, pas purement une
différence.
08
X : L'or part justement à l'étranger et a un effet de
dévalorisation de l'argent, tant que la monnaie-or existe.
09
Rudolf Steiner : Comme nos conditions économiques sont
aujourd'hui - que la monnaie-or repose à la base - il est
indubitable que les pays qui n'ont justement pas d'or sont pour
l'essentiel entièrement dépendants, dans l'évaluation/la
valorisation de leurs produits, des pays qui ont un stock d'or,
et de cela dépend alors la valeur de l'argent. Les énormes
bouleversements dans le monde permettent de bien comprendre la
chose, mais les effets sont si énormes que l'on aimerait encore
trouver des "causes très secrètes".
10
Mais tout de suite, cette dévalorisation de la devise n'est pas
aussi cachée qu'on aimerait toujours le dire ; elle repose
plutôt sur ce que, vraiment curieusement, les humains sont
aujourd'hui ainsi qu'ils ne peuvent pas du tout évaluer les
événements.
11
J'ai souvent dit, après que la guerre fut terminée: celui qui
observe les choses de manière appropriée trouve que depuis 1914,
nous avons vécu à peu près autant de siècles en termes de
changements que nous n'avons vécu d'années dans le temps. Et en
fait, on a l'impression que c'est un anachronisme que certaines
choses se soient arrêtées/sont restées debout. On a le sentiment
qu'après cinq ou six cents ans, le langage a changé ; c'est
comme un anachronisme que l'on parle encore essentiellement
comme en 1914. Mais cela n'a pas fait une très forte impression
sur les gens.
12
Lorsque l'on regarde en arrière dans l'histoire, on oublie
ordinairement justement les grandes périodes. Essayez d'étudier
les fluctuations des prix des céréales en Angleterre aux XVe et
XVIe siècles, par exemple, ainsi vous verrez que même pour des
changements qui ne se sont pas déroulés aussi tumultueusement,
le prix des céréales peut varier jusqu'à vingt fois le prix
habituel. Vous pouvez en déduire comment doivent en fait être
évaluées les choses qui se sont portées dans la vie depuis 1914.
Les humains ne le croient pas parce qu'ils n'ont aucun sens pour
le qualitatif de la vie. Ainsi les humains l'ont remarqué en
premier lorsque entra ce qui se montra plus tard - parce que
l'argent est un compagnon malhonnête - lorsque l'argent a été
démasqué/confondu. Les humains n'ont en effet qu'un instinct
d'estimation pour leur portefeuille. Ce n'est que lorsque les
choses se montrent - les humains ne pensent donc qu'en termes
d'argent - qu'ils le remarquent à travers la chute de la devise.
Mais si l'on considère maintenant la vie qualitativement - je
vous en prie, prenez la Russie, prenez tout un complexe de la
vie russe, imprégnée de l'esprit du "petit père Tsar" jusqu'à
Lénine -, que devez-vous placer entre les deux de formes en soi
métamorphosantes ? Là au fond, même la dévaluation russe est
seulement une sorte de baromètre pour ce qui s'est porté sinon
dans la vie. Donc, la chose n'est pas si inexplicable. C'est
justement que l'effet est terrible et qu'il le sera encore plus.
Mais la chose est tout simplement compréhensible à partir du
cours des événements restant.
13
Question : Est-ce que nous avons effectivement déjà une économie
mondiale aujourd'hui ?
14
Rudolf Steiner : On ne peut pas formuler la pensée ainsi. Vous
devez d'abord prendre le contexte d'avant la guerre mondiale.
Celui-ci était jusqu'à un haut degré une tournure des événements
dans un processus d'économie mondiale. Vous avez seulement
besoin de prendre le trafic international des chèques, et vous
aurez une mesure du degré élevé que l'économie mondiale avait
déjà atteint. La pensée des humains n'a pas suivi cette
émergence de l'économie mondiale. On en est resté aux
formulations de l'économie de peuple. Il n'aurait pas été
possible, si la pensée avait suivi les faits, que tous les
tourments de l'humanité soient apparus avant la guerre par
toutes les barrières douanières possibles. C'était déjà dans la
ligne du bouleversement mondial de Versailles. On ne voulait pas
avancer avec la pensée. On voulait corriger les faits. On
ouvrait une douane n'importe où à la frontière si quelque chose
n'allait pas. Mais les choses sont à nouveau telles que nous
avions déjà atteint un haut degré d'économie mondiale, malgré
toutes les barrières douanières. Si nous avons déjà atteint un
haut degré d'économie mondiale, le prix que vous payez lorsque
vous prenez le tram de Dornach à Bâle dépend de la situation en
Amérique. Tout a été progressivement intégré dans les prix de
l'économie mondiale jusqu'à un degré élevé. C'était donc déjà
là. L'évaluation réelle de beaucoup de choses par l'argent était
tout simplement telle qu'elle s'était déjà développée à un haut
degré à partir de l'économie mondiale. - Mais tout à coup, les
barrières par la guerre sont venues conditionner un trafic
économique qui ne correspondait pas avec ce qui s'en était déjà
formé.
15
Et après que les humains n'ont toujours pas commencé à suivre
avec le penser, il a été essayé à Versailles de corriger les
choses entièrement dans le vieux style. Tout le morcellement de
l'Autriche ne correspond absolument pas à un quelconque prix,
par exemple une navigation à vapeur autrichienne, au prix du
charbon, à rien du tout. Cela donna alors d'abord le chaos,
cette tentative convulsive de contraindre les faits avec les
vieilles pensées, alors que l'économie mondiale était déjà
présente à un haut degré. On pouvait dire, avec une pensée
limitée, qu'à nouveau justement des économies de peuple allaient
apparaître. Mais ce n'est pas le cas. Ce qui contribue beaucoup
aux fluctuations de la devise prouve que l'économie mondiale est
là : car en Autriche se trouvent toutes les valeurs possibles du
monde entier, et on peut donc influencer l'économie mondiale
avec celles-ci. Ce sont des choses qui prouvent quand même
qu'aujourd'hui ça ne va pas d'ignorer simplement l'économie
mondiale.
16
Question : Si l'Amérique donne des emprunts/prêts à la Russie
pour faire monter la Russie - en construisant des chemins de fer
et ainsi de suite -, la conséquence sera que l'argent sera
injecté en Russie et que les Américains auront simplement le
titre de propriété sans le recevoir en retour n'importe comment.
17
Rudolf Steiner : Si l'Amérique se décidait à cet abandon
d'argent - quelle que soit la forme que cela prendrait - ce
serait une donation. Du grand prêt qui a eu lieu doit naître une
donation. Mais l'Amérique ne se décidera pas à aider l'Europe -
c'est d'ailleurs déjà ouvertement le cas en Amérique - tant que
l'Europe n'offrira pas de garanties qu'elle ne s'engagera pas
dans d'autres conflits armés ou économiques. La seule raison
pour laquelle l'Amérique n'aide pas - car l'Amérique y
gagnerait, car sa propre économie serait plus saine - est que
l'Europe montre un visage qui dit : ce que j'y ai mis est perdu.
En Amérique, les gens ont peur de chaque emprunt. Celui-ci
n'aura pas lieu si l'Europe ne commence pas à donner à nouveau,
je dirais, plus de crédit personnel. Vous pouvez voir à quel
point il serait facile d'aider l'Europe, même si ce n'est qu'en
apparence - car Rathenau n'était pas un homme capable, et Wirth
non plus - lorsqu'avait été cru que c'était de gens capables,
des perspectives se sont ouvertes à l'instant. Mais si,
notamment dans les pays de l'Entente et dans les pays vaincus,
de nouvelles personnes qui n'ont rien à voir avec ce qui
existait avant la guerre accédaient aux postes de direction, si
tous les gens qui représentent encore les noms d'autrefois
disparaissaient de la vie publique, alors l'Europe serait aidée
: elle aurait le crédit personnel. Les choses reposent ainsi que
le crédit réel n'est plus disponible, que le crédit personnel
doit à nouveau faire remonter le crédit réel. On pourrait alors
assister à une lente remontée. Si une fois la couronne et le
mark s'élevaient un peu, l'ambiance serait à nouveau toute
autre, alors il y aurait de nouveau toutes sortes de causes qui
ne se manifesteraient alors d'abord que pour une remontée
supplémentaire. Mais le niveau moral a sombré si loin.
18
Objection : Un sondage sur les causes de la fin de la valeur a
donné les réponses les plus contradictoires.
19
Rudolf Steiner : La solution à cette question ne réside pas dans
le fait que tous avaient tort, mais que tous avaient raison ; en
effet, tous ont rencontré certaines causes partielles de leur
cercle d'expérience. Cela vous témoigne de la nécessité de la
vie associative. Dans la vie économique, il n'est pas possible
que quelqu'un émette un jugement global. Les gens ont donc eu
raison la plupart du temps. Mais il me semble que c'est Edison
qui a eu le plus raison, en faisant allusion à la cause la plus
profonde, toutefois à des choses semblables à la morale, lui qui
peut penser tout à fait économiquement et qui a dit : La chose
principale repose dans quels principes on accueille les gens que
l'on fait entrer dans les affaires. Le commerçant avisé pose aux
personnes à embaucher des questions qui ne sont pas du tout
liées à la gestion de l'entreprise. Ils s'adapteront déjà à la
gestion de l'entreprise s'ils sont compétents par ailleurs :
c'est pourquoi, en tant qu'homme d'affaires, je leur pose des
questions qui me prouvent qu'ils se souviennent de ce qu'ils ont
appris à l'école ou qu'ils l'ont oublié. Si la personne
interrogée me dit une absurdité absolue, la réponse à la
question est telle que je considère qu'elle n'a pas la tête
suffisamment ouverte. - Toute une série de questions de ce genre
a été posée par Edison lorsqu'il voulait engager quelqu'un. Si
l'on aborde la chose de manière aussi pratique, ce n'est pas la
même chose d'engager une personne qui ne sait pas distinguer le
blé du seigle et de l'avoir à son bureau, ou d'en engager une
qui sait distinguer les deux. Et c'est ce que les gens ne
croient pas aujourd'hui. Les gens croient que l'on peut être un
très bon comptable sans savoir ce qu'est un tournesol. C'est dit
cum grano salis. Mais ce qu'Edison a donné comme suggestion m'a
semblé extraordinairement pertinent. Elle est économique, elle
montre jusqu'où, là, l'esprit s'empare du travail.
20
Question : Que demandent les nécessités économiques actuelles à
ceux qui croient devoir fonder une nouvelle théorie d'économie
de peuple ?
21
Rudolf Steiner : J'essaie en grande partie de vous donner chaque
jour des réponses partielles à cette question. Car ce qui
importe, c'est que l'on comprenne vraiment ce passage des
partielles économies de peuple à l'économie mondiale, qui est
effectif depuis environ cinquante ans, et que l'on ne continue
pas à travailler avec les anciennes catégories de l'économie de
peuple, mais que l'on comprenne comment certaines choses doivent
être créées aujourd'hui, qui n'étaient pas là auparavant, et qui
peuvent seulement être créées à partir de la pensée.
22
Si vous prenez des économies de peuple antérieures, alors vous
avez qu'elles reposent simplement les unes à côté des autres.
L'état encore antérieur était celui où les économies nationales
reposaient entièrement les unes hors des autres. Cet état
d'économie de peuple était là à l'époque où les territoires
étaient encore faciles à conquérir. Il ne s'agit pas des
distances/éloignements. Vous pouvez penser à la France encore
inculte et aux Francs qui ont trouvé les territoires vides. Cela
donne des conditions économiques tout à fait différentes que
lorsqu'on arrivait dans une région relativement fermée avec plus
de culture. Les Wisigoths ont eu un autre destin que les Francs,
parce qu'ils se sont installés dans une région qui n'était pas
encore économiquement viable. Et le plus grand exemple de ces
économies de peuple qui reposent hors les unes des autres est le
rapport entre l'Angleterre et l'Inde, absolument ses colonies.
Là, des économies de peuple éloignées les unes des autres ont
été intégrées dans un territoire commun par la conquête, aussi
par conquête pacifique. C'est le premier contexte. Le deuxième
est celui où les territoires sont contigus et constituent des
économies de peuple indépendantes. Et le troisième est celui où
un territoire fermé est créé de telle sorte que plus rien ne
peut être juxtaposé au sens économique du terme - car les pays
totalement désolés n'entrent pas en ligne de compte. Il faudrait
maintenant être attentif au fait que nous nous trouvons dans une
période de bouleversement énorme, et que le plus important est
l'exigence mondiale de l'économie mondiale, à laquelle nous
devons nous adapter. C'est de cette nouvelle compréhension de
tout ce qui se passe dans l'économie dont il s'agit.
23
Vous avez un exemple très intéressant de combien peu les gens le
peuvent dans le livre de Spengler "Le Déclin de l'Occident", qui
a aussi un chapitre économique. Spengler parle vraiment avec
d'excellents aperçues, mais il n'a aucun pressentiment de ce que
sont les choses en réalité. Ses concepts ne correspondent nulle
part à la réalité. Dans le domaine économique, c'est
particulièrement grave maintenant, dans le deuxième volume,
parce que Spengler a une vision relativement bonne de la manière
dont certaines régions économiques de l'Antiquité géraient leurs
affaires. Il comprend donc extrêmement bien l'économie naturelle
des paysans d'un côté, et de l'autre côté, il ne comprend pas du
tout mal la vie économique moderne. Il distingue - c'est une
coquetterie de Spengler ! - le faustien de l'homérique.
Maintenant, ce qui est extrêmement significatif, c'est qu'aussi
un humain aussi riche d'esprit que l'est Spengler ne peut
absolument pas arriver sur ce qui est une fois surmonté, en
apparence, entre encore dans l'ultérieur, de sorte que tout ce
qu'il désigne comme l'économie de peuple antique est donc comme
un domaine parmi nous.
24
Notamment là où nous avons affaire à ce que j'ai appelé l'argent
d'achat, on retrouve partout ce que Spengler attribue seulement
à l'Antiquité, à ceci près que la forme a quelque peu changé. Il
pense qu'alors que l'on avait autrefois, selon son opinion, de
l'argent-substance, on n'a aujourd'hui que de l'argent-fonction,
alors que notre argent doit aujourd'hui se résumer à ce que les
relations entre l'argent-substance et l'argent-fonction soient
vus transparents : Il manie de tels concepts coquettement
taillés et n'arrive pourtant pas à des concepts qui recouvrent
la réalité. D'où cette brillance qui réside dans les concepts de
Spengler. Ce côté éblouissant et, d'un autre côté, ce qui prête
à confusion - la manière dont il mélange les concepts - est
effectivement un danger pour ceux qui ne sont pas immunisés
contre cette confusion. Notre tâche est de penser en fonction
des rapports tels qu'ils sont exigés.
25
Nous avons cette triple coexistence : la conquête tout à fait
ordinaire et l'activité économique l'une à côté de l'autre, et
l'économie naturelle originelle, ce qui est masqué par le fait
que nous utilisons de l'argent pour tout. Il y a cette querelle
entre nominalistes et métallistes. Les premiers sont de
l'opinion que l'argent est seulement un signe, c'est-à-dire que
la matière/substance dont il est composé n'a aucune valeur, mais
seulement le chiffre qui y est inscrit ; tandis que les
métallistes sont d'avis que c'est essentiellement la valeur de
la matière qui constitue l'argent. Les gens se disputent à ce
sujet, alors que la chose est ainsi : dans un domaine, où nous
avons encore plus affaire à l'agriculture et à ce qui lui est
apparenté, les métallistes ont raison en ce qui concerne la
fonction de l'argent dans l'économie, tandis que dans
l'industrie et dans la libre vie de l'esprit, ce sont les
nominalistes qui ont raison ; car là, l'argent joue le rôle que
les nominalistes lui attribuent. Et puis nous avons le jouer
l'un dans l'autre des deux. C'est ce genre de choses que nous
devons saisir ! Les gens se battent pour des choses beaucoup
trop simples, pendant que nous avons une vie compliquée.
26
Interjection : Mais maintenant, on devrait rebaptiser notre
cours d'économie nationale en "cours d'économie mondiale" !
27
Rudolf Steiner : Eh bien, les noms restent. Vous voyez, il y a
même donc eu une époque où on a compté la morale à la gestion
économie. Au premier et au deuxième siècle chrétien, la morale
faisait partie de/appartenait à l'économie.
28
Question : Je n'arrive pas à comprendre le mouvement réciproque
produit naturel - travail - capital et ainsi de suite. Le moyen
de production a déjà subi une transformation.
29
Rudolf Steiner : Mais la transformation ne se rapporte pas à ce
que le moyen de production soit produit, mais qu'il produise. La
transformation n'a de sens qu'à partir du moment où le moyen de
production cesse d'être une marchandise. Il reste marchandise
jusqu'au moment où il peut être transformé pour produire. Là où
il commence à produire, le courant du devenir d'économique
national change pour le moyen de production. Il est de ce moment
retiré du contexte dans lequel il se trouvait, où il était
marchandise. Dans les "points essentiels", j'ai indiqué qu'il
commence alors à être tout à fait semblable à la nature, parce
qu'il ne peut plus avoir de prix. Il se trouve dans les
processus économiques exactement de la même manière que la
simple nature. Il retourne donc à nouveau à la nature.
30
Question : Est-ce que cela s'exprime dans le bilan ?
31
Rudolf Steiner : Vous pensez cette disparition de la valeur ?
Elle ne s'exprime dans le bilan que dans des cas anormaux. Elle
ne s'exprime que lorsque quelqu'un, disons, crée une œuvre,
c'est-à-dire réalise une somme de moyens de production, puis
périt, et qu'un autre poursuit la chose, qui est plus habile et
qui réussit. Alors, si vous rassemblez ces deux bilans, celui de
la destruction et celui de la poursuite, vous trouverez
provoqué/mis en avant un tel phénomène partiel de la
dévalorisation. Par la disparition, le second a acheté -
simplement par le processus de disparition - la somme des moyens
de production à un prix inférieur à celui dont il aurait pu
l'obtenir autrement. Par cela, il a reçu une partie offerte.
Qu'ainsi donc ce pouvait être exprimé par le bilan. Si vous
suiviez maintenant la conséquence d'un tel processus dans le
cours ultérieur du nouveau bilan, vous auriez dans celui-ci un
ouvrage nettement moins cher, c'est-à-dire en partie transmis
sans prix. Cela pourrait être prouvé dès aujourd'hui sur le plan
comptable.
32
Remarque : ce sont naturellement des exceptions. Ce qui est
normal aujourd'hui, c'est ce qui est anormal.
33
Rudolf Steiner : Mais cela doit conduire peu à peu à l'énormité,
parce qu'on transforme directement les moyens de production en
rentes, tandis que la rente foncière n'apparaît que lorsque j'y
investis le capital.
34
Question non notée.
35
Rudolf Steiner : Vous n'avez pas la permission d'oublier :
lorsque vous fichez du capital dans une entreprise, cela
signifie, du point de vue de l'économie de peuple, quelque chose
d'essentiellement autre que lorsque vous n'avez pas le capital
dans l'entreprise. C'est un tout autre agent qui travaille quand
on l'a dans le capital que quand on ne l'a pas dans le capital,
ce en quoi le fait de ne pas l'avoir dans le capital est au fond
seulement une structure d'apparence. Les choses mènent à de
telles formes illusoires. Vous pouvez demander : où sont donc
les capitaux, donc disons les capitaux d'emprunt/de prêt, qui ne
sont pas fichés dans les entreprises ? Ils ne sont là qu'en tant
que production et rente foncière, ils ne sont
disponibles/n'existent que là. Et si quelqu'un voulait avoir
n'importe quel argent pour lui, alors il devrait le retirer
complètement du processus d'économie de peuple pendant un temps
durant, provoquer par cela une tension et le lâcher donnant à
nouveau à/chez une autre valeur. Il n'y parviendrait pas/il
serait trop court en cela, car l'argent est quand même
progressivement dévalorisé - car sinon, il n'est pas
concevable/pensable que le processus intervienne radicalement,
et cela déplace les rapports.
36
Si l'on prenait l'économie en main de manière saine, on
obtiendrait des conditions correctes. Aujourd'hui, il est
souvent drolatique de voir comment on traite par exemple la
question des salaires : on exige des salaires plus élevés, il en
résulte des conditions de production plus chères. Puis les
salaires ne suffisent plus. On exige à nouveau des salaires plus
élevés, et ainsi de suite, on ne sait pas jusqu'où. Par ces
choses, les gens se jettent eux-mêmes du sable dans les yeux.
Tandis que simplement - si nous conservons l'expression de
salaire, qui donc ne colle pas - dans une économie associative,
ces salaires apparaissent qui peuvent apparaîtront. Il
n'apparaît pas de faux salaires.
37
Question : Pourquoi les salaires doivent-ils "apparaître" ?
38
Rudolf Steiner : Essayez d'examiner une fois : un ouvrier reçoit
en moyenne, disons, deux francs par jour ici ou là. Maintenant
vous pouvez dire : c'est un salaire très bas. - Par quoi ce
salaire peut-il devenir très élevé sans dépasser deux francs ?
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Remarque : Par le fait que les produits deviennent moins chers.
40
Rudolf Steiner : Alors vous aurez pour première fois les valeurs
finales. Vous verrez alors qu'il en ressortira tout ce que j'ai
dit. Il ne faut pas continuellement mettre la charrue avant les
bœufs/les chevaux ne doivent pas continuellement être attelés
par la queue. On doit poser la question ainsi : Deux francs,
nous les lui laissons. Mais dans quelles conditions deux francs
seront-ils un salaire deux fois plus important qu'aujourd'hui,
ou trois fois plus important ? Vous devez partir des
conditions/rapports dynamiques. On part toujours des statiques.
Alors, on veut que les choses immobiles provoquent le mouvement.
C'est effectivement : si je fiche/fourre cinq centimes dans ma
poche, en soi rien, mais seulement quelque chose ans le rapport
à l'ensemble de l'économie de peuple.
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