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Sujet:
TROISIÈME ENTRETIEN DU SÉMINAIRE, Dornach,
le 2 août 1922
DRITTE
SEMINARBESPRECHUNG, Dornach, 2. August
1922
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Les
références : Rudolf Steiner Œuvres
complètes GA341 040-050 (1986)
02/08/1922 |
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Original
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Traducteur:
FG v. 01 09/07/2022 |
Editeur: SITE |
Remarque : Le concept de reconnaissance est à
nouveau soumis à la discussion et Rudolf Steiner le
qualifie à nouveau d'inapproprié pour la science
économique.
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01
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Bemerkung: Nochmals wird der Begriff der Anerkennung
zur Diskussion gestellt und von Rudolf Steiner
wiederum als ungeeignet für die
Wirtschaftswissenschaft gekennzeichnet.
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Rudolf Steiner : Le concept de reconnaissance
conduit à la philosophie économique et non en fait à
la science économique en tant que telle. En outre,
nous devons nous efforcer de trouver dans la science
économique des façons devoir qui puissent être portées
le plus loin possible, en se modifiant toujours
elles-mêmes, à travers toute la vie de l'économie.
Avec le concept de reconnaissance, vous pourrez
difficilement atteindre tous les éléments économiques
sans élargir considérablement ce concept. On peut
toujours le faire avec des concepts. Je veux dire par
exemple : comment se façonnerait le concept qui a été
développé hier si nous avions affaire à un Rembrandt
totalement inconnu jusqu'à présent, qui se trouverait
quelque part dans un réduit/cagibi, s'il s'agissait
d'estimer/taxer la valeur d'économie de peuple, de
laquelle on peut certainement parler, de ce Rembrandt.
Je ne pense pas à comment cela se ferait, mais de ce
qu'il en est du concept de reconnaissance.
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02
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Rudolf Steiner : Der Begriff der Anerkennung führt
in die Wirtschaftsphilosophie hinein, nicht eigentlich
in die Wirtschaftswissenschaft als solche. Außerdem
muß unser Streben sein, in der Wirtschaftswissenschaft
solche Anschauungen zu finden, die möglichst
hindurchgetragen werden können, indem sie immer sich
selber verändern, durch das ganze Wirtschaftsleben.
Mit dem Begriff der Anerkennung werden Sie schwerlich
alle wirtschaftlichen Elemente treffen können, ohne
daß Sie diesen Begriff sehr erweitern. Das kann man
mit Begriffen immer tun. Ich will zum Beispiel sagen:
Wie würde der Begriff sich gestalten, der gestern
ausgebildet worden ist, wenn wir es damit zu tun
hätten, daß ein vollkommen bisher unbekannter
Rembrandt sich irgendwo in einem Bodengelaß auffinden
würde, wenn es sich darum handeln würde, den
volkswirtschaftlichen Wert, von dem man ganz gewiß
sprechen kann, dieses Rembrandt zu taxieren. Ich meine
nicht, wie sich das überhaupt machen würde, sondern
wie es mit dem Begriff der Anerkennung steht.
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Remarque : le représentant du concept de
reconnaissance rend le "politique" responsable de la
reconnaissance de processus non sociaux - par exemple
de gains conjoncturels immérités.
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03
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Bemerkung: Der Vertreter des Anerkennungsbegriffes
macht das «Politische» dafür verantwortlich, daß
Anerkennungen unsozialer Vorgänge — zum Beispiel
unverdienter Konjunkturgewinne — herbeigeführt werden.
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Rudolf Steiner : Si nous avons la possibilité de
transposer correctement la triarticulation dans la
réalité, alors la notion du "politique" tel que vous
l'avez développée disparaît. Car le politique est
essentiellement donné dans le juridique, de sorte
qu'alors le politique tomberait pleinement hors de
l'économique et que l'on ne pourrait donc pas
amener/conduire à une "reconnaissance" par un
quelconque comportement politique envers soi-même.
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04
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Rudolf Steiner : Wenn wir die Möglichkeit haben, die
Dreigliederung richtig in die Wirklichkeit umzusetzen,
dann fällt aber der Begriff des «Politischen» weg, wie
Sie ihn entwickelt haben. Denn das Politische ist
wesentlich im Rechtlichen gegeben, so daß dann aus dem
Wirtschaftlichen das Politische völlig herausfallen
würde und man also durch irgendein
Politisch-sich-Verhalten nicht dazu kommen könnte,
eine «Anerkennung» herbeizuführen.
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Mais la question demeure quand même : qu'est-ce
qu'alors le "politique" ?
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05
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Aber es besteht die Frage doch: Was ist dann das
«Politische»?
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Le politique est en fait un concept
extraordinairement secondaire, fortement dérivé. Car
d'un point de vue purement économique, il n'existe
aucune raison d'être politique. Dans l'exemple que
vous avez donné de l'entrepreneur qui calcule pour
deux cent mille marks et qui, en donnant quatre-vingt
mille aux ouvriers, en gagne cinq cent mille grâce à
une marche plus rapide des affaires, il n'existe
aucune nécessité de faire de la politique. Supposons
la situation suivante : Avec ce qu'il en a gagné là en
plus, l'entrepreneur peut, si les ouvriers s'en
sortent avec leurs quatre-vingt mille marks et en sont
satisfaits, se présenter ouvertement devant l'ensemble
des ouvriers et dire : "Je comptais gagner deux cent
mille marks. Or, j'ai gagné trois cent mille marks de
plus. Nous avons fondé l'entreprise en partant du
principe que deux cent mille francs seraient gagnés.
Ces trois cent mille marks ont été gagnés en plus. Je
trouve qu'il est plus juste, pour l'ensemble de
l'organisme d'économie de peuple dans lequel nous nous
trouvons, de fonder une école avec ces trois cent
mille marks, par exemple, plutôt que de vous les
distribuer. Seriez-vous d'accord avec cela ? - Vous
avez là une forme où le processus économique est resté
le même, mais vous n'avez pas du tout besoin de
compter avec un quelconque facteur politique.
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06
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Das Politische ist eigentlich ein außerordentlich
sekundärer, stark abgeleiteter Begriff. Denn vom rein
wirtschaftlichen Gesichtspunkt aus besteht gar keine
Veranlassung, politisch zu sein. In dem Beispiel, das
Sie vorgebracht haben, mit dem Unternehmer, der auf
zwei-hunderttausend Mark rechnet und der dann, wenn er
den Arbeitern achtzigtausend gibt, infolge eines
flotteren Geschäftsganges fünf-hunderttausend
einnimmt, besteht keine Notwendigkeit, ins Politische
hineinzutreiben. Nehmen wir einmal das Folgende an:
Mit dem, was da mehr herausgewirtschaftet worden ist,
kann ja der Unternehmer, falls die Arbeiter mit ihren
achtzigtausend Mark auskommen und damit zufrieden
sind, ganz offen vor die gesamte Arbeiterschaft
hin-treten und kann sagen: Ich habe darauf gerechnet,
daß ich zwei-hunderttausend Mark herauswirtschafte. Es
sind aber dreihundert-tausend Mark mehr
herausgearbeitet worden. Wir haben unter diesen
Voraussetzungen, daß zweihunderttausend
herausgearbeitet werden, das Geschäft gegründet. Diese
dreihunderttausend sind mehr heraus-gearbeitet worden.
Ich finde es aus diesen und jenen Gründen für die
Gesamtheit des volkswirtschaftlichen Organismus, in
dem wir drinnenstehen, richtiger, mit diesen
dreihunderttausend Mark, sagen wir zum Beispiel, eine
Schule zu begründen, als sie euch zu verteilen. Seid
ihr damit einverstanden? — Da haben Sie eine Form, wo
der wirtschaftliche Vorgang derselbe geblieben ist,
aber Sie haben gar nicht nötig, mit irgendeinem
politischen Faktor zu rechnen.
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Le politique est un produit secondaire dans
l'histoire mondiale. Cela repose uniquement sur le
fait que les rapports de force primitifs, peut-être
hautement antipathiques, mais tout à fait honnêtes,
ont progressivement pris la forme de la guerre entre
les humains. On ne peut certes pas dire que la guerre
serait la continuation de la politique par d'autres
moyens, mais la politique est la guerre moderne
transposée dans l'esprit. Car cette guerre repose sur
le fait que l'on trompe l'adversaire, que l'on
provoque des situations quelconques qui le trompent.
Chaque contournement dans la guerre, toutes sortes de
choses qui ne sont pas des attaques ouvertes directes,
reposent sur une tromperie de l'adversaire. Et le
commandant s'attribue d'autant plus de mérites qu'il
réussit à tromper l'ennemi. C'est cela, transposé au
spirituel, la politique. Vous trouverez les mêmes
catégories dans la politique.
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07
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Das Politische ist in der Weltgeschichte ein
sekundäres Produkt. Das beruht lediglich darauf, daß
die primitiven, vielleicht höchst unsympathischen,
aber ganz ehrlichen Machtverhältnisse allmählich die
Form des Krieges unter den Menschen angenommen haben.
Man kann zwar nicht sagen, der Krieg sei die
Fortsetzung der Politik nur mit anderen Mitteln, aber
die Politik ist der ins Geistige übertragene moderne
Krieg. Denn dieser Krieg beruht darauf, daß man den
Gegner täuscht, daß man irgendwelche Situationen
herbeiführt, die ihn täuschen. Jede Umgehung im
Kriege, alles Mögliche, was nicht direkte offene
Angriffe sind, beruhen auf einer Täuschung des
Gegners. Und der Feldherr wird sich um so größere
Verdienste zu-schreiben, je besser es ihm gelingt, den
Feind zu täuschen. Das ist, übertragen aufs Geistige,
die Politik. Sie finden ganz dieselben Kategorien in
der Politik darin.
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Quand on parle de politique, on aimerait dire qu'il
faudrait s'efforcer de surmonter la politique en tout,
même en politique. Car au fond, nous n'aurons une
véritable politique que lorsque tout ce qui se joue
sur le terrain politique se déroule dans des formes
juridiques. C'est alors que nous avons l'État de
droit.
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08
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Wenn man von der Politik redet, so möchte man
sagen-: Es müßte danach gestrebt werden, daß die
Politik in allem überwunden wird, selbst in der
Politik. Wir haben nämlich im Grunde genommen erst
dann eine wirkliche Politik, wenn sich alles das, was
auf politischem Felde spielt, in rechtlichen Formen
abspielt. Dann haben wir aber eben den Rechtsstaat.
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Question concernant l'exemple de tailleur.
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09
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Frage betreffend das Schneiderbeispiel.
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Rudolf Steiner : La tromperie vient seulement du
fait que le quota qui se forme par un seul costume est
extraordinairement petit et qu'il faudrait donc
beaucoup de temps pour que ce petit quota soit si
visible dans le bilan du tailleur qu'il le
ressentirait effectivement comme une perte. La chose
repose sur ce que la division du travail réduit de
facto le prix des produits. Lorsque l'on travaille
pour une communauté sous l'influence de la division du
travail, les produits que l'on fabrique nous
reviennent moins cher que si l'on travaillait pour
soi-même. C'est justement en cela que la division du
travail rend vraiment moins cher. Si on la rompt à un
certain point, alors on rend plus cher l'article que
l'on s'est préparé soi-même. Bien sûr, une seule
quote-part pour un seul costume qu'un tailleur
confectionne pour lui-même ne ferait pas une grande
différence. En revanche, si tous les tailleurs le
faisaient, cela se remarquerait.
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Rudolf Steiner : Die Täuschung entsteht nur dadurch,
daß die Quote, die sich durch einen einzigen Anzug
bildet, eine außerordentlich kleine ist und es dadurch
auch sehr lange dauern würde, bis in der Bilanz des
Schneiders diese kleine Quote so sichtbar ist, daß er
das tatsächlich als Ausfall empfinden würde. Die Sache
beruht darauf, daß durch die Arbeitsteilung die
Produkte de facto verbilligt werden. Wenn man unter
dem Einfluß der Arbeitsteilung für eine Gemeinschaft
arbeitet, so kommen einem auch die eigenen Produkte
billiger zu stehen, als wenn man für sich selber
arbeitet. Darin besteht eben gerade das wirklich
Verbilligende der Arbeitsteilung. Durchbricht man sie
an einem gewissen Punkt, dann verteuert man den
betreffenden Artikel, den man sich selbst zubereitet
hat. Nun würde natürlich eine einzelne Quote bei einem
einzelnen Anzug, den ein Schneider für sich selbst
macht, nicht sehr viel ausmachen. Dagegen würde es
bemerkbar sein, wenn es alle Schneider täten.
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Si la division du travail se poursuit, aucun humain
ne préparera quoi que ce soit lui-même, tout au plus
dans l'agriculture. Si un tailleur se confectionne
effectivement un costume et qu'il veuille établir un
bilan tout à fait correct pour lui-même, il devrait
tout simplement inscrire dans ce bilan son propre
costume à un prix supérieur à celui du marché. Il doit
donc inscrire ses dépenses à un niveau plus élevé que
le prix du marché. Il n'est pas si important de
décider dans le cas particulier s'il achète
effectivement le costume.
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Bei weitergehender Arbeitsteilung wird sich kein
Mensch mehr irgend etwas selber bereiten, höchstens in
der Landwirtschaft. Wenn nun tatsächlich ein Schneider
sich seinen Anzug macht und er eine ganz richtige
Bilanz für sich aufstellen wollte, dann müßte er sich
einfach in diese Bilanz seinen eigenen Anzug teurer
einstellen, als der Marktpreis ist. Er muß also seine
Ausgaben höher einsetzen, als der Marktpreis ist. Es
kommt nicht so sehr darauf an, den Einzelfall darnach
zu entscheiden, ob er nun den Anzug tatsächlich kauft.
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C'est naturellement la condition préalable évidente
que ce ne sont pas à d'autres tailleurs que les
vêtements achetés, mais à des commerçants. Le prix
qu'un costume a chez un commerçant est moins élevé -
sinon la division entre production et commerce
n'aurait aucun sens - que le prix qu'il pourrait avoir
si les tailleurs concernés travaillaient sans
commerçants. Le tailleur doit donc fixer un prix
légèrement plus élevé s'il travaille sans commerce,
parce que le commerçant le met simplement sur le
marché à un prix inférieur à celui que les tailleurs
réalisent eux-mêmes. Vous pouvez tout au plus faire
encore l'objection - qui serait sous circonstances
justifiées - de dire que le prix essentiellement plus
bas des marchandises vendues sans le commerçant réside
dans le fait que le tailleur, s'il doit aller chercher
les marchandises chez le commerçant, doit alors
compter ses déplacements. Vous constateriez alors
qu'en intégrant le commerce, ces trajets deviennent
effectivement moins chers. Par simple comparaison des
prix des producteurs et des commerçants, vous ne
pourrez naturellement jamais en trouver si le costume
est plus ou moins cher.
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Es ist natürlich die selbstverständliche
Voraussetzung, daß es nicht andere Schneider sind, von
denen man die Kleider kauft, sondern daß es Händler
sind. Der Preis, den ein Anzug bei einem Händler hat,
ist billiger — sonst hätte die Teilung in Produktion
und Handel keinen Sinn —, als der Preis betragen
könnte, wenn die betreffenden Schneider ohne Händler
arbeiten würden. Also muß der Schneider den Preis
etwas höher einsetzen, wenn er ohne Handel arbeitet,
weil der Händler ihn einfach billiger auf den Markt
bringt, als ihn die Schneider selber in Umsatz
bringen. Sie können höchstens noch den Einwand machen
— der wäre unter Umständen berechtigt —, daß Sie
sagen: das wesentlich Billigere der ohne den Händler
abgesetzten Waren bestünde darinnen, daß der
Schneider, wenn er sich die Waren vom Händler holen
muß, dann seine Wege mitrechnen muß. Da würden Sie
finden, daß durch das Einfügen des Handels tatsächlich
diese Wege auch billiger kommen. Durch einfaches
Vergleichen der Erzeuger- und Händlerpreise können Sie
natürlich nie herausfinden, ob der Anzug teurer oder
billiger ist.
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Question : Le prix d'un costume devrait exercer une
pression sur les prix des autres costumes. Pourquoi
les autres costumes seraient-ils plus chers ?
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Frage: Der Preis des einen Anzugs soll auf die
anderen Anzüge einen Preisdruck ausüben. Warum würden
die anderen Anzüge teurer werden?
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Rudolf Steiner : Il exerce une pression sur les prix
en retirant un costume de la somme de tous les
costumes dont les commerçants font le commerce, en
retirant aux commerçants la possibilité de faire un
profit pour ce costume, de sorte qu'ils doivent exiger
un plus grand profit pour les autres costumes. Ce que
les commerçants exigent comme profit plus élevé
entraîne une augmentation des prix pour les
commerçants, mais pour le tailleur, cela signifie une
pression sur les prix.
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Rudolf Steiner : Er übt dadurch einen Preisdruck
aus, daß er den einen Anzug aus der Summe aller
Anzüge, mit denen die Händler handeln, herausnimmt,
daß er für diesen Anzug den Händlern die Möglichkeit
des Profites nimmt, so daß sie bei den anderen Anzügen
einen größeren Profit verlangen müssen. Was die
Händler als größeren Profit verlangen, das bewirkt bei
den Händlern eine Preissteigerung, aber beim Schneider
bedeutet das einen Preisdruck.
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Question : La question est maintenant si cette
pression sur les prix détermine moins à l'augmentation
de prix que lui apporte le chemin du commerce.
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Frage: Es ist nun die Frage, ob dieser Preisdruck
weniger ausmacht, als der Handelsweg ihm an
Preiserhöhung bringt.
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Rudolf Steiner : Vous ne le trouverez nulle part.
Essayez une fois de résoudre le problème. C'est une
tâche qui peut être posée directement ainsi : jusqu'où
le commerce a-t-il un effet de réduction des prix par
rapport à la vente en propre ? Ce problème, posé
directement comme devoir de thèse, serait important.
Vous verriez : si cinquante tailleurs font des trajets
et doivent se les facturer, cela coûte effectivement
plus cher que si les commerçants font les trajets.
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Rudolf Steiner : Das werden Sie nirgends finden.
Versuchen Sie einmal, das Problem zu lösen. Das ist
eine Aufgabe, die direkt so gestellt werden kann:
Inwiefern wirkt der Handel gegenüber dem eigenen
Verkauf verbilligend? Dieses als Dissertationsaufgabe
direkt gestellt, würde wichtig sein. Sie würden sehen:
wenn fünfzig Schneider Wege machen und sich diese Wege
berechnen müssen, kostet es tatsächlich mehr, als wenn
die Händler die Wege machen.
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Objection : Vous dites du costume que le tailleur
retient pour lui : s'il passe par le commerce,
intervient une réduction de prix. Or, dans le cas du
costume qu'il garde pour lui, toute la dépense du
commerce à faire circuler est épargnée.
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Einwand: Von dem Anzug, den der Schneider für sich
selbst behält, sagen Sie: Wenn er durch den Handel
geht, dann tritt eine Verbilligung ein. Nun ist bei
dem Anzug, den er für sich zurückbehält, die ganze
Ausgabe des Handels, den Verkehr zu vermitteln,
erspart.
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Rudolf Steiner : Cela aurait une importance si ce
n'était pas le commerce qui réduisait les prix. Mais
comme c'est le commerce qui réduit le prix, cela ne
fait rien qu'il garde le costume à la maison.
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Rudolf Steiner : Das würde etwas ausmachen, wenn
eben nicht der Handel verbilligte. Da aber der Handel
verbilligt, so macht das nichts aus, daß er den Anzug
im Hause behält.
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Remarque : Disons que le prix de fabrication est de
cent marks. Maintenant, le commerce s'y ajoute et le
costume arrive ainsi à cent vingt marks. Par le
marchand il est pressé vers le bas à cent dix. Mais si
le tailleur ne met pas du tout son propre costume en
circulation, alors il épargne aussi les dix marks.
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Bemerkung: Sagen wir, der Herstellungspreis ist
hundert Mark. Nun kommt der Handel hinzu, und so
komrnt der Anzug auf hundertzwanzig Mark. Durch den
Händler wird er auf hundertzehn heruntergedrückt. Wenn
der Schneider aber seinen eigenen Anzug gar nicht in
den Verkehr bringt, dann spart er auch die zehn Mark.
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Rudolf Steiner : Mais dans ce cas, vous devez
considérer comme quelque chose de tout à fait réel
économiquement l'ensemble du bilan qui résulte des
commerçants et des tailleurs ensemble. Vous devriez
examiner comment ce poste individuel se présente dans
le bilan global. On ne peut pas le trouver en
comparant purement les postes particuliers du bilan.
On doit l'avoir dans l'aspect global. Alors vous
verriez que, parce que la division économique du
travail signifie une fructification du travail, je
nuis, si je reviens à un état antérieur d'un travail
économiquement parfaitement partagé, avec les autres à
moi-même. On est tellement lié à eux qu'en revenant à
un stade antérieur, on se nuit aussi à soi-même. La
tromperie/méprise vient de ce qu'il est difficile de
tenir le quota terriblement petit. Mais il me suffit
d'établir la progression : Si vous pensez que tous les
tailleurs font leurs propres costumes et qu'ils
forment maintenant une association, ce qui devrait
être inscrit différemment dans le bilan comme poste
commun signifierait déjà quelque chose.
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Rudolf Steiner : Sie müssen aber in diesem Fall als
etwas ganz wirtschaftlich Reales die gesamte Bilanz
betrachten, die aus Händlern und Schneidern zusammen
entsteht. Sie müßten untersuchen, wie sich dieser
einzelne Posten in der Gesamtbilanz ausnimmt. Durch
bloßen Vergleich der Einzelbilanzposten kann man es
nicht finden. Man muß es in der Gesamterscheinung
haben. Dann würden Sie sehen: weil wirtschaftliche
Arbeitsteilung eine Fruktifizierung der Arbeit
bedeutet, schädige ich, wenn ich in einer vollkommenen
wirtschaftlich geteilten Arbeit zu einem früheren
Zustande zurückgehe, mit den anderen mich selbst. Man
ist mit ihnen so versponnen, daß man durch ein
Zurückgehen auf ein früheres Stadium auch sich selbst
schädigt. Die Täuschung entsteht dadurch, daß es
schwer ist, die furchtbar kleine Quote festzuhalten.
Aber ich brauche bloß die Progression aufzustellen:
Wenn Sie denken, alle Schneider machen sich ihre
Anzüge selber, und sie würden nun eine Assoziation
bilden, dann würde das, was da in die Bilanz als
gemeinsamer Posten anders eingesetzt werden müßte,
doch schon etwas bedeuten.
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Remarque : Dans l'industrie de la confection, cela
devient déjà plus évident.
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Bemerkung: Bei der Konfektionsindustrie wird das
schon augenscheinlicher.
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Rudolf Steiner : C'est certainement ainsi. Il est
alors naturel d'examiner quelles en sont les causes.
Ce sera un poste terriblement petit s'il ne s'agit que
de la division du travail entre les producteurs et le
commerçant. En revanche, le poste devient déjà très,
très important s'il s'agit d'une autre division du
travail, si le tailleur ne fabrique plus du tout de
costumes entiers, mais seulement des parties de
costumes. Dans ce cas, s'il veut fabriquer son propre
costume, il devra payer beaucoup plus cher que s'il
l'achète n'importe où. Je l'ai dit, c'est un exemple
radical qui n'a qu'une signification de principe. Mais
ce qui ressort fortement plus tard lors de la
poursuite de la division du travail est déjà valable
au point de départ de la division du travail.
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Rudolf Steiner : Ganz sicher ist das so. Es ist dann
natürlich zu untersuchen, welche Ursachen da
vorliegen. Es wird ein furchtbar kleiner Posten sein,
wenn es sich nur um die Arbeitsteilung zwischen den
Produzenten und dem Händler handelt. Dagegen wird der
Posten schon sehr, sehr beträchtlich, wenn es sich um
weitere Arbeitsteilung handelt, wenn also der
Schneider sonst überhaupt nicht mehr ganze Anzüge
fabriziert, sondern nur Teilgebiete. Dann wird er,
wenn er sich einen eigenen Anzug fabrizieren will,
ganz wesentlich teurer kommen, als wenn er sich die
Sache irgendwo kauft. Ich sagte ja, es ist eben ein
radikales Beispiel, das nur eine prinzipielle
Bedeutung hat. Aber was später bei weiterer
Arbeitsteilung stark hervortritt, das gilt auch schon
ganz am Ausgangspunkt der Arbeitsteilung.
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Question : Pourquoi ne peut-on pas appliquer cela à
l'agriculture ?
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Frage: Warum kann man das nicht auf die
Landwirtschaft beziehen?
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Rudolf Steiner : Je n'ai pas dit cela. J'ai dit : ce
sera toujours moins qu'aujourd'hui, les gens
produisent pour eux-mêmes, à l'exception de
l'agriculture, où il est évident que l'agriculteur
s'approvisionne lui-même. Dans l'agriculture, où il y
a de toute façon tant de corrections de l'évolution
économique générale, cela n'a vraiment pas beaucoup
d'importance que le paysan prenne sa blette à la
maison ou qu'il l'achète. Si cependant il existait,
dans le sens de la triarticulation, un rapport
économique réel entre l'agriculture et l'économie non
agricole, cela viendrait aussi en considération pour
l'agriculture. Mais la chose est toutefois telle
aujourd'hui qu'au fond toutes sortes de
transferts/transbordements souterrains ont lieu et que
le rapport des prix entre l'industrie et l'agriculture
est complètement miné. Nous en reparlerons dans les
prochains jours. Mais si l'on examinait le bilan
global d'une région économique en établissant un bilan
réciproque entre l'agriculture et l'industrie, il
s'avérerait que, dans les conditions actuelles,
l'essentiel de l'agriculture passe dans l'industrie,
tout simplement par des voies souterraines. Mais si,
sous le système associatif, il y avait exactement
autant ou du moins à peu près autant d'ouvriers
travaillant dans une branche que les prix le
permettent, nous aurions alors une tout autre
répartition entre la ville et la campagne. On
sous-estime ce que cela signifierait si le système
associatif était mis en œuvre. C'est pourquoi il n'est
pas très facile de répondre à la question : pourquoi
le "jour qui vient" n'est-il pas une association ? -
Tout simplement parce qu'il n'est pas assez puissant
pour avoir une certaine influence sur le cours
économique/la marche de l'économie. À cela, appartient
une taille déterminée de l'association. Que veut faire
aujourd'hui le "Jour qui vient" entre les
entrepreneurs et les travailleurs, si ce n'est ce qui
se passe sinon aussi ? Cela ne serait possible que
dans un cas - je l'ai dit une fois lors d'une réunion
d'entreprise -, à savoir si les ouvriers du "Jour qui
vient" décidaient tous de quitter les syndicats. On
aurait alors le début d'un mouvement qui, en tant que
tel, mettrait peu à peu l'affaire en route de l'autre
côté, celui de la compagnie des travailleurs. Mais
tant que la compagnie des travailleurs participe aux
grèves exactement de la même manière que les autres
ouvriers, il est tout à fait impossible de parler avec
les ouvriers comme ce serait idéal.
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Rudolf Steiner: Das habe ich nicht gesagt. Ich habe
gesagt : Es wird immer weniger, daß heute die Leute
für sich selber produzieren, mit Ausnahme der
Landwirtschaft, wo es naheliegt, daß sich der Landwirt
selbst versorgt. In der Landwirtschaft, wo ohnedies so
viele Korrekturen des allgemeinen wirtschaftlichen
Ganges stattfinden, macht es nun wirklich nicht so
viel aus, ob der Bauer sein Krauthapperl aus Eigenem
nimmt oder kauft. Wenn jedoch im Sinne der
Dreigliederung ein reales wirtschaftliches Verhältnis
zwischen der Landwirtschaft und der
Nichtlandwirtschaft bestünde, dann käme es auch für
die Landwirtschaft in Betracht. Die Sache ist heute
allerdings so, daß im Grunde genommen alle möglichen
unterirdischen Umlagerungen stattfinden und dadurch
das Verhältnis der Preise zwischen Industrie und
Landwirtschaft vollständig untergraben ist. Das kommt
noch in den nächsten Tagen zur Behandlung. Aber wenn
man eine Gesamtbilanz eines Wirtschaftsgebietes so
untersuchen würde, daß man die Landwirtschaft mit der
Industrie gegenseitig ausbilanzierte, dann würde sich
herausstellen, daß unter den heutigen Verhältnissen
Wesentliches von der Landwirtschaft in die Industrie
hineinfließt, einfach auf unterirdischen Wegen. Wenn
aber unter dem assoziativen Wesen genau ebenso viele
oder wenigstens annähernd so viele Arbeiter in einer
Branche arbeiten würden, als es die Preise erlauben,
dann würden wir eine ganz andere Verteilung von Stadt
und Land haben. Man unterschätzt, was es bedeuten
würde, wenn das assoziative Wesen durchgeführt würde.
Deshalb ist es nicht sehr leicht, die Frage zu
beantworten: Warum ist der «Kommende Tag» keine
Assoziation ? — Einfach weil er nicht mächtig genug
ist, um auf den wirtschaftlichen Gang einen gewissen
Einfluß zu haben. Dazu gehört erst eine bestimmte
Größe der Assoziation. Was will der «Kommende Tag»
heute zwischen den Unternehmern und den Arbeitern viel
anderes machen, als was sonst auch geschieht? Das wäre
nur in einem Falle möglich — ich habe das auch einmal
in einer Betriebsversammlung gesagt —, nämlich wenn
die Arbeiter des «Kommenden Tages» sich sämtlich
entschließen würden, aus den Gewerkschaften
auszutreten. Dann hätte man den Anfang einer Bewegung,
die als solche allmählich auch von der anderen Seite,
der Arbeiterschaft, die Sache in Gang bringen würde.
Solange aber die Arbeiterschaft einfach in genau
derselben Weise an den Streiks teilnimmt wie die
andere Arbeiterschaft, ist es ganz unmöglich,
irgendwie so mit der Arbeiterschaft zu reden, wie es
ideal wäre.
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Par le système associatif, un grand nombre d'usines
se déplaceraient avant tout de la ville vers la
campagne, et des choses similaires se donneraient
comme conséquence nécessaire du système associatif. Ce
n'est pas pour rien que vous avez des villages, des
économies villageoises. Dans l'économie primitive,
l'économie villageoise est la seule forme d'économie.
Ensuite, ça passe aux marchés. Du point de vue de
l'économie de peuple, ces dénominations sont beaucoup
plus justes qu'on ne le pense. Tant qu'il y a un
marché et des villages autour, le marché, même s'il
est régi par le principe de l'offre et de la demande,
représente quelque chose de beaucoup moins dommageable
sur le plan économique - s'il n'y a pas de voyous, ce
qui est une affaire personnelle - que lorsque
l'économie urbaine s'y ajoute. Celle-ci modifie
radicalement toute la relation entre producteurs et
consommateurs. Nous n'aurons plus de villages qui
régulent d'eux-mêmes leur marché, mais nous aurons
ouvert la porte à toutes les possibilités qui existent
lorsque le rapport entre les consommateurs et les
producteurs n'est plus clair, lorsqu'il se mélange. Et
c'est le cas lorsque les humains vivent ensemble dans
les villes.
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Durch das assoziative Wesen würde vor allen Dingen
eine ganze Anzahl Fabriken von der Stadt aufs Land
hinauswandern und ähnliche Dinge würden sich als
notwendige Folge des assoziativen Wesens ergeben. Sie
haben ja nicht umsonst Dörfer, Dorfwirtschaften. In
der primitiven Wirtschaft ist die Dorfwirtschaft die
einzige Wirtschaftsform. Dann geht es über zu den
Märkten. Diese Benennungen sind volkswirtschaftlich
viel richtiger, als man denkt. Solange der Markt da
ist und Dörfer darum herum, so lange bedeutet der
Markt, auch wenn er unter dem Prinzip von Angebot und
Nachfrage steht, etwas wirtschaftlich viel weniger
Schädliches — wenn nicht eben Halunken da sind, was
eine persönliche Sache ist —, als wenn die
Stadtwirtschaft dazukommt. Durch diese wird das
gesamte Verhältnis zwischen Produzenten und
Konsumenten radikal geändert. Dann haben wir nicht
mehr Dörfer, die von selbst ihren Markt regulieren,
sondern dann haben wir allen Möglichkeiten Tür und Tor
geöffnet, welche bestehen, wenn das Verhältnis
zwischen Konsumenten und Produzenten kein klares mehr
ist, wenn es sich vermischt. Und das ist der Fall,
wenn die Menschen in den Städten zusammenwohnen.
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Le rapport entre producteurs et consommateurs ne
peut pas être appréhendé autrement qu'en ce que l'on
s'articule de manière associative. Mais alors, les
rapports qui se sont développés sous l'effet de
l'éparpillement/??? changent. Car l'être associatif
n'est pas seulement quelque chose qui devrait
organiser, mais quelque chose qui gère. Il résulterait
du système associatif que de chaque membre individuel
- c'est sur cela que repose la collaboration des trois
membres de l'organisme social - proviendrait en même
temps la santé de l'autre.
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26
|
Das Verhältnis zwischen Produzenten und Konsumenten
kann nicht anders überschaut werden, als daß man sich
assoziativ gliedert. Dann ändern sich aber die
Verhältnisse, die unter der Verwuselung entstanden
sind. Denn das assoziative Wesen ist etwas, was nicht
nur organisieren soll, sondern etwas, das
wirtschaftet. Es würde sich unter dem assoziativen
Wesen ergeben, daß aus jedem einzelnen Glied — darauf
beruht das Zusammenwirken der drei Glieder des
sozialen Organismus — die Gesundheit des anderen zu
gleicher Zeit hervorgeht.
|
Au cours de périodes plus longues, mais néanmoins
pas trop longues, il se donnerait que dans les villes
se trouveraient essentiellement les fonctionnaires de
l'administration et les écoles centrales et ainsi de
suite, donc essentiellement la vie spirituelle et la
vie de droit ensemble, tandis que la vie de l'économie
et la vie de droit ensemble seraient décentralisées.
La vie commune se diviserait donc aussi spatialement,
mais non pas de telle sorte que l'on aurait maintenant
trois membres entièrement différents, mais de telle
sorte que les villes représenteraient essentiellement
un enchevêtrement de la vie de l'esprit avec une
administration plus centrale, une administration
horizontale plus grande. Et de plus petites
administrations en cercle d'entreprises économiques
reposeraient là plus décentralisées. Cela
présupposerait que les conditions de circulation
soient encore plus efficaces que jusqu'à présent.
Celles-ci ne sont seulement pas aussi avancées, parce
qu'on n'a justement pas besoin du transport/de la
circulation pour la production lorsque les producteurs
se rassemblent dans les villes.
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27
|
Im Laufe längerer Zeiträume, aber dennoch nicht
allzulanger Zeit-räume, würde sich ergeben, daß in den
Städten im wesentlichen die Verwaltungsbeamten und die
zentralen Schulen und so weiter, also im wesentlichen
Geistesleben und Rechtsleben zusammen sein würden,
während Wirtschaftsleben und Rechtsleben zusammen
dezentralisiert sein würden. Also das Zusammenleben
würde sich auch räumlich teilen, aber nicht so, daß
man nun drei ganz verschiedene Glieder hätte, sondern
so, daß die Städte im wesentlichen ein
Durcheinanderverwobensein des Geisteslebens mit einer
zentraleren, einer größeren horizontischen Verwaltung
darstellen würden. Und kleinere Verwaltungen im Kreise
von Wirtschaftsbetrieben würden mehr de-zentralisiert
daliegen. Das würde voraussetzen, daß die
Verkehrsverhältnisse noch viel wirksamer würden als
bisher. Diese sind nur nicht so weit vorgeschritten,
weil man eben den Verkehr nicht nötig hat für die
Produktion, wenn die Produzenten sich in die Städte
zusammensetzen.
|
Il n'est pas du tout si facile, Mesdames et
Messieurs, de parler sur la triarticulation, parce
qu'il y repose tellement visions/façons de voir. Si
l'on décrit aujourd'hui à quelqu'un ce qui apparaît
là, il dira : "Prouve-le-moi ! - Oui, aucun homme ne
peut me prouver, même théoriquement, qu'il aura faim
demain. Pourtant, on sait par expérience qu'il aura
faim demain. Et c'est ainsi qu'avec une pensée
économique correcte, on obtient aussi une prévision
économique correcte. Vous devez envisager ça comme
quelque chose de réel ce qui est pensé ici avec la
pensée d'économie de peuple proprement dite que l'on
commence à développer une telle pensée, qui est
elle-même réellement productive. Sinon, je pourrais
vous demander : quelle est la valeur d'économie de
peuple de l'économie de peuple ? - Une purement
contemplative a une valeur d'économie de peuple tout à
fait autre - elle est essentiellement consommatrice -
qu'une qui est réellement pensée ; qui est
essentiellement productrice.
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28
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Es ist gar nicht so leicht, meine sehr verehrten
Anwesenden, über die Dreigliederung zu reden, weil
eben so viel von Anschauung darin liegt. Wenn man
heute jemandem schildert, was da entsteht, so sagt er:
Beweise mir das! — Ja, kein Mensch kann mir auch
theoretisch beweisen, daß er morgen hungrig sein wird.
Dennoch, aus den Erfahrungen heraus weiß man, daß er
morgen hungrig sein wird. Und so stellt sich eben mit
einem richtigen wirtschaftlichen Denken auch ein
richtiges wirtschaftliches Vorherwissen ein. Sie
müssen das als etwas Reales ansehen, was hier mit dem
eigentlichen volkswirtschaftlichen Denken gemeint ist,
daß man anfängt, ein solches Denken zu entwickeln, das
wirklich selbst auch produktiv ist. Sonst könnte ich
Sie fragen: Welchen volkswirtschaftlichen Wert hat die
Volkswirtschaftslehre ? — Eine bloß betrachtende hat
einen ganz anderen volkswirtschaftlichen Wert — sie
ist im wesentlichen Konsument —, als eine real
gedachte; die ist im wesentlichen Produzent.
|
Question : les tailleurs font baisser le prix de
leur production lorsqu'ils s'approvisionnent eux-mêmes
par division du travail. Est-ce que cela vaut aussi
pour un bouton ou un autre produit partiel ?
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29
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Frage: Schneider drücken den Preis ihres
Erzeugnisses, wenn sie sich selbst versorgen bei
Arbeitsteilung. Gilt das auch etwa für einen Knopf
oder ein anderes Teilprodukt?
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Rudolf Steiner : Quand j'étais enfant, j'ai vécu
dans un village où il y avait un cordonnier - il
s'appelait Binder. Celui-ci déclinait tout trafic
qu'il n'assurait pas lui-même entre lui et ses
clients. Il m'apportait lui-même, à moi, à mon père, à
ma mère, chaque paire de bottes qu'il fabriquait. De
quoi se compose donc chaque paire de bottes ? En
l'occurrence, elle se compose des tubes - elles
avaient des tubes longs comme ça -, de ce qui se
trouve en haut, de la partie du cou-de-pied, de la
semelle et de la marche du cordonnier, qu'il devait
effectuer jusqu'à nous. Cela en fait partie. Il est
tout à fait égal si vous parlez des tubes, des
semelles ou de cette marche. La division du travail
s'est d'abord produite par la suppression de la partie
que constituait la marche. C'est justement chez le
tailleur que c'est le plus radical, parce qu'on ne
voit pas si facilement tout ce qui en fait partie.
Quand j'avais mis les bottes, je savais que je
marchais sur le chemin que le cordonnier avait fait !
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30
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Rudolf Steiner: Ich habe als Junge in einem Dorf
gelebt, wo ein Schuster war — Binder hat er geheißen.
Dieser hat jeden Verkehr, den er nicht selber besorgt
hat, zwischen sich und seinen Kunden abgelehnt. Er hat
mir, meinem Vater, meiner Mutter, jedes einzelne Paar
Stiefel, das er gemacht hat, selber gebracht. Woraus
besteht nun das ganze Paar Stiefel? Es besteht in
diesem Fall aus den Röhren — die hatten so lange
Röhren —, aus dem, was oben ist, aus dem Ristteil, aus
der Sohle und aus dem Gang des Schusters, den er zu
verrichten hatte bis zu uns. Der gehört dazu. Es ist
ganz gleichgültig, ob Sie nun von der Röhre oder der
Sohle oder diesem Gang sprechen. Die Arbeitsteilung
trat zuerst dadurch ein, daß man das Stück wegnahm,
das den Gang ausmachte. Gerade beim Schneider ist das
am radikalsten, weil man da nicht so leicht sieht, was
da alles dazugehört. Wenn ich die Stiefel angezogen
hatte, wußte ich: ich gehe auf dem Weg, den der
Schuster gemacht hat!
|
Question : Si je fabrique moi-même un bouton, est-ce
que je presse/pèse aussi sur le prix ?
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31
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Frage: Drückt man bei dem Knopf, wenn ich ihn selber
herstelle, auch den Preis?
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Rudolf Steiner : C'est là aussi sous circonstances
que vous perdrez le plus, car là vous ne pouvez pas du
tout l'utiliser !
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32
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Rudolf Steiner: Da werden Sie ja auch unter
Umständen am aller-meisten verlieren; denn da können
Sie ihn gar nicht brauchen!
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Objection : J'aimerais supposer que j'en ai besoin.
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33
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Einwurf: Ich möchte annehmen, daß ich ihn brauche.
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Rudolf Steiner : Alors la question vient en
considération de pourquoi vous avez besoin du produit.
Si vous le modifiez ainsi- ce peut être une petite ou
d'une grande modification - que ça reçoive une valeur
de réalité, alors vous ne perdrez peut-être rien.
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34
|
Rudolf Steiner: Dann kommt die Frage in Betracht,
wozu Sie das Produkt brauchen. Wenn Sie es so
verändern — es kann eine kleine oder große Veränderung
sein —, daß es einen Wirklichkeitswert bekommt, dann
werden Sie vielleicht nichts verlieren.
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Remarque : J'en ai besoin pour la consommation, donc
pour la destruction.
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35
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Bemerkung: Ich brauche es für den Konsum, also zur
Vernichtung.
|
Rudolf Steiner : Dans l'agriculture, c'est ainsi que
là d'autres corrections interviennent. Si la division
du travail était appliquée, cela vaudrait aussi là.
Mais vous n'aurez à peine la possibilité de valoriser
ce qui est produit sous division du travail, si vous
le retenez, que cela produise une diminution du prix.
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36
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Rudolf Steiner: In der Landwirtschaft ist das so,
daß da andere Korrekturen eintreten. Wenn die
Arbeitsteilung durchgeführt wäre, würde es auch da
gelten. Aber Sie werden kaum die Möglichkeit haben,
dasjenige, was unter der Arbeitsteilung hergestellt
ist, wenn Sie es zurückbehalten, so zu verwerten, daß
es eine Verbilligung herstellt.
|
Une miche de pain est encore très proche de
l'agriculture. Pourtant, nous avons tout de suite fait
une expérience assez fatale avec cette miche de pain.
Nous avions de très bonnes intentions - c'était avant
la guerre - en incitant un membre de notre société à
produire du pain hygiénique et de bonne qualité. Et ce
pain a alors été distribué seulement à nos membres,
d'autres ne l'ont pas pris. Le pain est devenu si cher
que ça n'alla simplement plus.
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37
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Ein Laib Brot ist noch sehr nahe der Landwirtschaft.
Dennoch haben wir gerade mit diesem Laib Brot eine
recht fatale Erfahrung gemacht. Wir haben aus ganz
guten Absichten heraus — es war das vor dem Kriege —
ein Mitglied unserer Gesellschaft veranlaßt,
hygienisches und sonst gutes Brot herzustellen. Und
dieses Brot wurde dann nur an unsere Mitglieder
abgegeben, andere haben es nicht genommen. Das Brot
wurde so teuer, daß es einfach nicht mehr ging.
|
Remarque : c'était justement du pain de qualité.
|
38
|
Bemerkung: Das war eben Qualitätsbrot.
|
Rudolf Steiner : Si la différence de prix n'avait
été que celle justifiée par la qualité, alors on
aurait pu le justifier. Mais la différence de prix
était beaucoup plus importante, uniquement parce que
la production générale était soumise au principe d'une
division du travail plus poussée que celle de notre
membre. Et il produisait de telle sorte qu'il ne
répartissait pas sa production entre autant de
personnes que les autres ; ainsi il produisait
essentiellement plus cher.
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39
|
Rudolf Steiner : Wenn der Preisunterschied bloß der
durch die Qualität berechtigte gewesen wäre, dann
hätte man es rechtfertigen können. Der
Preisunterschied war aber ein wesentlich größerer, nur
bedingt dadurch, daß die allgemeine Produktion unter
dem Prinzip einer weitergehenden Arbeitsteilung stand
als die unseres Mitgliedes. Und er produzierte so, daß
er seine Produktion nicht unter so viel Leute
verteilte wie die anderen; so produzierte er
wesentlich teurer.
|
Question : Qu'en est-il des articles de mode ?
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40
|
Frage: Wie verhält es sich bei Modestücken?
|
Rudolf Steiner : Là, nous nous tenons cependant sur
le domaine esthétique et non plus sur l'économique. Je
ne voulais pas du tout aborder la question de savoir
s'il ne serait pas extraordinairement bon d'éviter la
division du travail dans certains domaines. Je suis
même contre ce que la division du travail soit
appliquée dans tous les domaines, mais pas pour des
raisons économiques, mais pour des raisons de goût. Je
trouve même abominable que la division du travail soit
appliquée jusque dans les moindres détails, par
exemple pour l'habillement humain. Mais là, nous
devons dire : nous devons évidemment faire valoir la
libre vie de l'esprit, qui nous coûterait
naturellement quelque chose. Cela renchérirait
certaines choses, mais il y aurait une compensation,
malgré que certains produits, que l'on n'intègre pas
dans la division du travail, deviendraient plus chers.
Je demande de ne pas comprendre cela comme si je veux
devenir un fanatique...
|
41
|
Rudolf Steiner : Da stehen wir aber jetzt auf
ästhetischem Gebiet, nicht mehr auf wirtschaftlichem.
Ich wollte gar nicht die Frage berühren, ob es nicht
vielleicht außerordentlich gut wäre, wenn auf gewissen
Gebieten die Arbeitsteilung vermieden würde. Ich bin
sogar dagegen, daß auf allen Gebieten die
Arbeitsteilung durchgeführt wird, aber nicht aus
wirtschaftlichen Gründen, sondern aus
Geschmacksgründen. Ich finde es sogar greulich, wenn
die Arbeitsteilung bis ins einzelnste zum Beispiel für
die menschliche Kleidung durchgeführt wird. Aber da
müssen wir sagen: Wir müssen selbstverständlich das
freie Geistesleben geltend machen, das uns natürlich
zunächst etwas kosten würde. Es würde einzelne Dinge
verteuern, aber es würde ein Ausgleich stattfinden,
trotzdem einzelne Produkte, die man nicht in die
Arbeitsteilung einbezieht, teurer werden. Das bitte
ich nicht so zu verstehen, daß ich ein Fanatiker
werden will. ...
|
Question : Comment les choses se présentent-elles
lorsque le nombre de commerçants est nettement
supérieur à ce qui est économiquement justifié ?
|
42
|
Frage: Wie liegen die Dinge, wenn bedeutend mehr
Händler da sind, als wirtschaftlich gerechtfertigt
sind?
|
Rudolf Steiner : Dans ce que j'ai dit, la condition
préalable est qu'il y ait juste autant de commerçants
que ce qui est économiquement justifié. Nous n'avons
pas affaire à une progression en ligne droite, mais à
une direction maximum-minimum. À un certain point du
nombre de commerçants, nous avons l'influence la plus
favorable du commerce. En dessous et au-dessus, c'est
défavorable.
|
43
|
Rudolf Steiner : Bei dem, was ich gesagt habe, ist
die Voraussetzung, daß gerade so viel Händler sind,
als wirtschaftlich gerechtfertigt ist. Wir haben es da
nicht mit einer geradlinig gehenden Progression,
sondern mit einer Maximum-Minimum-Richtung zu tun. Bei
einem bestimmten Punkt von Händlerzahl haben wir den
günstigsten Einfluß des Händlertums. Darunter und
darüber ist er ungünstig.
|
Question : Peut-on déterminer ce nombre ?
|
44
|
Frage: Ist die Zahl festzustellen?
|
Rudolf Steiner : Si absolument est géré
synthétiquement raisonnablement, alors le nombre de
commerçants s'établit tout autant que le nombre de
producteurs. Aujourd'hui, vous n'avez nulle part le
principe de l'activité économique synthétiquement
raisonnable. On ne pense pas à l'énorme quantité de
travail inutile qui est fournie. Pensez donc à
l'imprimerie. Si vous épargniez tout ce travail
inutile, vous obtiendriez partout une approximation
des nombres naturels. L'économie/l'épargne de travail
inutile entraîne déjà une diminution du nombre naturel
de personnes employées dans une branche. Aujourd'hui,
la chose est telle que le commerce consomme
effectivement plus que les producteurs eux-mêmes. Du
moins pour l'Allemagne.
|
45
|
Rudolf Steiner : Wenn überhaupt vernünftig
gewirtschaftet wird, dann stellt sich die Händlerzahl
ebenso fest wie die Produzenten-zahl. Heute haben Sie
ja nirgends das Prinzip des vernünftigen
Wirtschaftens. Man bedenkt nicht, wie ungeheuer viel
unnötige Arbeit geleistet wird. Denken Sie doch an den
Buchdruck. Wenn Sie alle diese unnötige Arbeit
ersparen würden, dann würden Sie überall eine
Annäherung an die natürlichen Zahlen kriegen.
Ersparung von unnötiger Arbeit liefert schon eine
Verminderung der natürlichen Zahlen der in einer
Branche beschäftigten Personen. Heute ist die Sache
so, daß tatsächlich das Händlertum mehr verbraucht als
die Produzenten selber. Wenigstens für Deutschland.
|
Il doit y avoir un certain nombre de commerçants
pour chaque article. Mais vous devrez finalement tenir
compte du fait que parfois, même le commerce est
masqué. Il est remplacé par autre chose, par les
choses les plus diverses. Pensez par exemple à tout ce
que l'on peut remplacer par le commerce en fondant de
grands bazars. Par cela sera créée une tout autre
catégorie d'économie de peuple.
|
46
|
Eine bestimmte Anzahl von Händlern muß für jeden
Artikel da sein. Aber Sie werden schließlich da auch
bedenken müssen, daß manchmal selbst das Händlertum
maskiert ist. Es ist durch etwas anderes, durch das
Mannigfaltigste ersetzt. Denken Sie nur, wieviel zum
Beispiel an Händlertum dadurch ersetzt werden kann,
daß man Großbazare begründet. Dadurch wird eine ganz
andere volkswirtschaftliche Kategorie geschaffen.
|
Français seulement
TROISIÈME ENTRETIEN DU SÉMINAIRE
Dornach, le 2 août 1922
01
Remarque : Le concept de reconnaissance est à nouveau soumis à
la discussion et Rudolf Steiner le qualifie à nouveau
d'inapproprié pour la science économique.
02
Rudolf Steiner : Le concept de reconnaissance conduit à la
philosophie économique et non en fait à la science économique en
tant que telle. En outre, nous devons nous efforcer de trouver
dans la science économique des façons devoir qui puissent être
portées le plus loin possible, en se modifiant toujours
elles-mêmes, à travers toute la vie de l'économie. Avec le
concept de reconnaissance, vous pourrez difficilement atteindre
tous les éléments économiques sans élargir considérablement ce
concept. On peut toujours le faire avec des concepts. Je veux
dire par exemple : comment se façonnerait le concept qui a été
développé hier si nous avions affaire à un Rembrandt totalement
inconnu jusqu'à présent, qui se trouverait quelque part dans un
réduit/cagibi, s'il s'agissait d'estimer/taxer la valeur
d'économie de peuple, de laquelle on peut certainement parler,
de ce Rembrandt. Je ne pense pas à comment cela se ferait, mais
de ce qu'il en est du concept de reconnaissance.
03
Remarque : le représentant du concept de reconnaissance rend le
"politique" responsable de la reconnaissance de processus non
sociaux - par exemple de gains conjoncturels immérités.
04
Rudolf Steiner : Si nous avons la possibilité de transposer
correctement la triarticulation dans la réalité, alors la notion
du "politique" tel que vous l'avez développée disparaît. Car le
politique est essentiellement donné dans le juridique, de sorte
qu'alors le politique tomberait pleinement hors de l'économique
et que l'on ne pourrait donc pas amener/conduire à une
"reconnaissance" par un quelconque comportement politique envers
soi-même.
05
Mais la question demeure quand même : qu'est-ce qu'alors le
"politique" ?
06
Le politique est en fait un concept extraordinairement
secondaire, fortement dérivé. Car d'un point de vue purement
économique, il n'existe aucune raison d'être politique. Dans
l'exemple que vous avez donné de l'entrepreneur qui calcule pour
deux cent mille marks et qui, en donnant quatre-vingt mille aux
ouvriers, en gagne cinq cent mille grâce à une marche plus
rapide des affaires, il n'existe aucune nécessité de faire de la
politique. Supposons la situation suivante : Avec ce qu'il en a
gagné là en plus, l'entrepreneur peut, si les ouvriers s'en
sortent avec leurs quatre-vingt mille marks et en sont
satisfaits, se présenter ouvertement devant l'ensemble des
ouvriers et dire : "Je comptais gagner deux cent mille marks.
Or, j'ai gagné trois cent mille marks de plus. Nous avons fondé
l'entreprise en partant du principe que deux cent mille francs
seraient gagnés. Ces trois cent mille marks ont été gagnés en
plus. Je trouve qu'il est plus juste, pour l'ensemble de
l'organisme d'économie de peuple dans lequel nous nous trouvons,
de fonder une école avec ces trois cent mille marks, par
exemple, plutôt que de vous les distribuer. Seriez-vous d'accord
avec cela ? - Vous avez là une forme où le processus économique
est resté le même, mais vous n'avez pas du tout besoin de
compter avec un quelconque facteur politique.
07
Le politique est un produit secondaire dans l'histoire mondiale.
Cela repose uniquement sur le fait que les rapports de force
primitifs, peut-être hautement antipathiques, mais tout à fait
honnêtes, ont progressivement pris la forme de la guerre entre
les humains. On ne peut certes pas dire que la guerre serait la
continuation de la politique par d'autres moyens, mais la
politique est la guerre moderne transposée dans l'esprit. Car
cette guerre repose sur le fait que l'on trompe l'adversaire,
que l'on provoque des situations quelconques qui le trompent.
Chaque contournement dans la guerre, toutes sortes de choses qui
ne sont pas des attaques ouvertes directes, reposent sur une
tromperie de l'adversaire. Et le commandant s'attribue d'autant
plus de mérites qu'il réussit à tromper l'ennemi. C'est cela,
transposé au spirituel, la politique. Vous trouverez les mêmes
catégories dans la politique.
08
Quand on parle de politique, on aimerait dire qu'il faudrait
s'efforcer de surmonter la politique en tout, même en politique.
Car au fond, nous n'aurons une véritable politique que lorsque
tout ce qui se joue sur le terrain politique se déroule dans des
formes juridiques. C'est alors que nous avons l'État de droit.
09
Question concernant l'exemple de tailleur.
10
Rudolf Steiner : La tromperie vient seulement du fait que le
quota qui se forme par un seul costume est extraordinairement
petit et qu'il faudrait donc beaucoup de temps pour que ce petit
quota soit si visible dans le bilan du tailleur qu'il le
ressentirait effectivement comme une perte. La chose repose sur
ce que la division du travail réduit de facto le prix des
produits. Lorsque l'on travaille pour une communauté sous
l'influence de la division du travail, les produits que l'on
fabrique nous reviennent moins cher que si l'on travaillait pour
soi-même. C'est justement en cela que la division du travail
rend vraiment moins cher. Si on la rompt à un certain point,
alors on rend plus cher l'article que l'on s'est préparé
soi-même. Bien sûr, une seule quote-part pour un seul costume
qu'un tailleur confectionne pour lui-même ne ferait pas une
grande différence. En revanche, si tous les tailleurs le
faisaient, cela se remarquerait.
11
Si la division du travail se poursuit, aucun humain ne préparera
quoi que ce soit lui-même, tout au plus dans l'agriculture. Si
un tailleur se confectionne effectivement un costume et qu'il
veuille établir un bilan tout à fait correct pour lui-même, il
devrait tout simplement inscrire dans ce bilan son propre
costume à un prix supérieur à celui du marché. Il doit donc
inscrire ses dépenses à un niveau plus élevé que le prix du
marché. Il n'est pas si important de décider dans le cas
particulier s'il achète effectivement le costume.
12
C'est naturellement la condition préalable évidente que ce ne
sont pas à d'autres tailleurs que les vêtements achetés, mais à
des commerçants. Le prix qu'un costume a chez un commerçant est
moins élevé - sinon la division entre production et commerce
n'aurait aucun sens - que le prix qu'il pourrait avoir si les
tailleurs concernés travaillaient sans commerçants. Le tailleur
doit donc fixer un prix légèrement plus élevé s'il travaille
sans commerce, parce que le commerçant le met simplement sur le
marché à un prix inférieur à celui que les tailleurs réalisent
eux-mêmes. Vous pouvez tout au plus faire encore l'objection -
qui serait sous circonstances justifiées - de dire que le prix
essentiellement plus bas des marchandises vendues sans le
commerçant réside dans le fait que le tailleur, s'il doit aller
chercher les marchandises chez le commerçant, doit alors compter
ses déplacements. Vous constateriez alors qu'en intégrant le
commerce, ces trajets deviennent effectivement moins chers. Par
simple comparaison des prix des producteurs et des commerçants,
vous ne pourrez naturellement jamais en trouver si le costume
est plus ou moins cher.
13
Question : Le prix d'un costume devrait exercer une pression sur
les prix des autres costumes. Pourquoi les autres costumes
seraient-ils plus chers ?
14
Rudolf Steiner : Il exerce une pression sur les prix en retirant
un costume de la somme de tous les costumes dont les commerçants
font le commerce, en retirant aux commerçants la possibilité de
faire un profit pour ce costume, de sorte qu'ils doivent exiger
un plus grand profit pour les autres costumes. Ce que les
commerçants exigent comme profit plus élevé entraîne une
augmentation des prix pour les commerçants, mais pour le
tailleur, cela signifie une pression sur les prix.
15
Question : La question est maintenant si cette pression sur les
prix détermine moins à l'augmentation de prix que lui apporte le
chemin du commerce.
16
Rudolf Steiner : Vous ne le trouverez nulle part. Essayez une
fois de résoudre le problème. C'est une tâche qui peut être
posée directement ainsi : jusqu'où le commerce a-t-il un effet
de réduction des prix par rapport à la vente en propre ? Ce
problème, posé directement comme devoir de thèse, serait
important. Vous verriez : si cinquante tailleurs font des
trajets et doivent se les facturer, cela coûte effectivement
plus cher que si les commerçants font les trajets.
17
Objection : Vous dites du costume que le tailleur retient pour
lui : s'il passe par le commerce, intervient une réduction de
prix. Or, dans le cas du costume qu'il garde pour lui, toute la
dépense du commerce à faire circuler est épargnée.
18
Rudolf Steiner : Cela aurait une importance si ce n'était pas le
commerce qui réduisait les prix. Mais comme c'est le commerce
qui réduit le prix, cela ne fait rien qu'il garde le costume à
la maison.
19
Remarque : Disons que le prix de fabrication est de cent marks.
Maintenant, le commerce s'y ajoute et le costume arrive ainsi à
cent vingt marks. Par le marchand il est pressé vers le bas à
cent dix. Mais si le tailleur ne met pas du tout son propre
costume en circulation, alors il épargne aussi les dix marks.
20
Rudolf Steiner : Mais dans ce cas, vous devez considérer comme
quelque chose de tout à fait réel économiquement l'ensemble du
bilan qui résulte des commerçants et des tailleurs ensemble.
Vous devriez examiner comment ce poste individuel se présente
dans le bilan global. On ne peut pas le trouver en comparant
purement les postes particuliers du bilan. On doit l'avoir dans
l'aspect global. Alors vous verriez que, parce que la division
économique du travail signifie une fructification du travail, je
nuis, si je reviens à un état antérieur d'un travail
économiquement parfaitement partagé, avec les autres à moi-même.
On est tellement lié à eux qu'en revenant à un stade antérieur,
on se nuit aussi à soi-même. La tromperie/méprise vient de ce
qu'il est difficile de tenir le quota terriblement petit. Mais
il me suffit d'établir la progression : Si vous pensez que tous
les tailleurs font leurs propres costumes et qu'ils forment
maintenant une association, ce qui devrait être inscrit
différemment dans le bilan comme poste commun signifierait déjà
quelque chose.
21
Remarque : Dans l'industrie de la confection, cela devient déjà
plus évident.
22
Rudolf Steiner : C'est certainement ainsi. Il est alors naturel
d'examiner quelles en sont les causes. Ce sera un poste
terriblement petit s'il ne s'agit que de la division du travail
entre les producteurs et le commerçant. En revanche, le poste
devient déjà très, très important s'il s'agit d'une autre
division du travail, si le tailleur ne fabrique plus du tout de
costumes entiers, mais seulement des parties de costumes. Dans
ce cas, s'il veut fabriquer son propre costume, il devra payer
beaucoup plus cher que s'il l'achète n'importe où. Je l'ai dit,
c'est un exemple radical qui n'a qu'une signification de
principe. Mais ce qui ressort fortement plus tard lors de la
poursuite de la division du travail est déjà valable au point de
départ de la division du travail.
23
Question : Pourquoi ne peut-on pas appliquer cela à
l'agriculture ?
24
Rudolf Steiner : Je n'ai pas dit cela. J'ai dit : ce sera
toujours moins qu'aujourd'hui, les gens produisent pour
eux-mêmes, à l'exception de l'agriculture, où il est évident que
l'agriculteur s'approvisionne lui-même. Dans l'agriculture, où
il y a de toute façon tant de corrections de l'évolution
économique générale, cela n'a vraiment pas beaucoup d'importance
que le paysan prenne sa blette à la maison ou qu'il l'achète. Si
cependant il existait, dans le sens de la triarticulation, un
rapport économique réel entre l'agriculture et l'économie non
agricole, cela viendrait aussi en considération pour
l'agriculture. Mais la chose est toutefois telle aujourd'hui
qu'au fond toutes sortes de transferts/transbordements
souterrains ont lieu et que le rapport des prix entre
l'industrie et l'agriculture est complètement miné. Nous en
reparlerons dans les prochains jours. Mais si l'on examinait le
bilan global d'une région économique en établissant un bilan
réciproque entre l'agriculture et l'industrie, il s'avérerait
que, dans les conditions actuelles, l'essentiel de l'agriculture
passe dans l'industrie, tout simplement par des voies
souterraines. Mais si, sous le système associatif, il y avait
exactement autant ou du moins à peu près autant d'ouvriers
travaillant dans une branche que les prix le permettent, nous
aurions alors une tout autre répartition entre la ville et la
campagne. On sous-estime ce que cela signifierait si le système
associatif était mis en œuvre. C'est pourquoi il n'est pas très
facile de répondre à la question : pourquoi le "jour qui vient"
n'est-il pas une association ? - Tout simplement parce qu'il
n'est pas assez puissant pour avoir une certaine influence sur
le cours économique/la marche de l'économie. À cela, appartient
une taille déterminée de l'association. Que veut faire
aujourd'hui le "Jour qui vient" entre les entrepreneurs et les
travailleurs, si ce n'est ce qui se passe sinon aussi ? Cela ne
serait possible que dans un cas - je l'ai dit une fois lors
d'une réunion d'entreprise -, à savoir si les ouvriers du "Jour
qui vient" décidaient tous de quitter les syndicats. On aurait
alors le début d'un mouvement qui, en tant que tel, mettrait peu
à peu l'affaire en route de l'autre côté, celui de la compagnie
des travailleurs. Mais tant que la compagnie des travailleurs
participe aux grèves exactement de la même manière que les
autres ouvriers, il est tout à fait impossible de parler avec
les ouvriers comme ce serait idéal.
25
Par le système associatif, un grand nombre d'usines se
déplaceraient avant tout de la ville vers la campagne, et des
choses similaires se donneraient comme conséquence nécessaire du
système associatif. Ce n'est pas pour rien que vous avez des
villages, des économies villageoises. Dans l'économie primitive,
l'économie villageoise est la seule forme d'économie. Ensuite,
ça passe aux marchés. Du point de vue de l'économie de peuple,
ces dénominations sont beaucoup plus justes qu'on ne le pense.
Tant qu'il y a un marché et des villages autour, le marché, même
s'il est régi par le principe de l'offre et de la demande,
représente quelque chose de beaucoup moins dommageable sur le
plan économique - s'il n'y a pas de voyous, ce qui est une
affaire personnelle - que lorsque l'économie urbaine s'y ajoute.
Celle-ci modifie radicalement toute la relation entre
producteurs et consommateurs. Nous n'aurons plus de villages qui
régulent d'eux-mêmes leur marché, mais nous aurons ouvert la
porte à toutes les possibilités qui existent lorsque le rapport
entre les consommateurs et les producteurs n'est plus clair,
lorsqu'il se mélange. Et c'est le cas lorsque les humains vivent
ensemble dans les villes.
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Le rapport entre producteurs et consommateurs ne peut pas être
appréhendé autrement qu'en ce que l'on s'articule de manière
associative. Mais alors, les rapports qui se sont développés
sous l'effet de l'éparpillement/??? changent. Car l'être
associatif n'est pas seulement quelque chose qui devrait
organiser, mais quelque chose qui gère. Il résulterait du
système associatif que de chaque membre individuel - c'est sur
cela que repose la collaboration des trois membres de
l'organisme social - proviendrait en même temps la santé de
l'autre.
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Au cours de périodes plus longues, mais néanmoins pas trop
longues, il se donnerait que dans les villes se trouveraient
essentiellement les fonctionnaires de l'administration et les
écoles centrales et ainsi de suite, donc essentiellement la vie
spirituelle et la vie de droit ensemble, tandis que la vie de
l'économie et la vie de droit ensemble seraient décentralisées.
La vie commune se diviserait donc aussi spatialement, mais non
pas de telle sorte que l'on aurait maintenant trois membres
entièrement différents, mais de telle sorte que les villes
représenteraient essentiellement un enchevêtrement de la vie de
l'esprit avec une administration plus centrale, une
administration horizontale plus grande. Et de plus petites
administrations en cercle d'entreprises économiques reposeraient
là plus décentralisées. Cela présupposerait que les conditions
de circulation soient encore plus efficaces que jusqu'à présent.
Celles-ci ne sont seulement pas aussi avancées, parce qu'on n'a
justement pas besoin du transport/de la circulation pour la
production lorsque les producteurs se rassemblent dans les
villes.
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Il n'est pas du tout si facile, Mesdames et Messieurs, de parler
sur la triarticulation, parce qu'il y repose tellement
visions/façons de voir. Si l'on décrit aujourd'hui à quelqu'un
ce qui apparaît là, il dira : "Prouve-le-moi ! - Oui, aucun
homme ne peut me prouver, même théoriquement, qu'il aura faim
demain. Pourtant, on sait par expérience qu'il aura faim demain.
Et c'est ainsi qu'avec une pensée économique correcte, on
obtient aussi une prévision économique correcte. Vous devez
envisager ça comme quelque chose de réel ce qui est pensé ici
avec la pensée d'économie de peuple proprement dite que l'on
commence à développer une telle pensée, qui est elle-même
réellement productive. Sinon, je pourrais vous demander : quelle
est la valeur d'économie de peuple de l'économie de peuple ? -
Une purement contemplative a une valeur d'économie de peuple
tout à fait autre - elle est essentiellement consommatrice -
qu'une qui est réellement pensée ; qui est essentiellement
productrice.
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Question : les tailleurs font baisser le prix de leur production
lorsqu'ils s'approvisionnent eux-mêmes par division du travail.
Est-ce que cela vaut aussi pour un bouton ou un autre produit
partiel ?
30
Rudolf Steiner : Quand j'étais enfant, j'ai vécu dans un village
où il y avait un cordonnier - il s'appelait Binder. Celui-ci
déclinait tout trafic qu'il n'assurait pas lui-même entre lui et
ses clients. Il m'apportait lui-même, à moi, à mon père, à ma
mère, chaque paire de bottes qu'il fabriquait. De quoi se
compose donc chaque paire de bottes ? En l'occurrence, elle se
compose des tubes - elles avaient des tubes longs comme ça -, de
ce qui se trouve en haut, de la partie du cou-de-pied, de la
semelle et de la marche du cordonnier, qu'il devait effectuer
jusqu'à nous. Cela en fait partie. Il est tout à fait égal si
vous parlez des tubes, des semelles ou de cette marche. La
division du travail s'est d'abord produite par la suppression de
la partie que constituait la marche. C'est justement chez le
tailleur que c'est le plus radical, parce qu'on ne voit pas si
facilement tout ce qui en fait partie. Quand j'avais mis les
bottes, je savais que je marchais sur le chemin que le
cordonnier avait fait !
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Question : Si je fabrique moi-même un bouton, est-ce que je
presse/pèse aussi sur le prix ?
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Rudolf Steiner : C'est là aussi sous circonstances que vous
perdrez le plus, car là vous ne pouvez pas du tout l'utiliser !
33
Objection : J'aimerais supposer que j'en ai besoin.
34
Rudolf Steiner : Alors la question vient en considération de
pourquoi vous avez besoin du produit. Si vous le modifiez ainsi-
ce peut être une petite ou d'une grande modification - que ça
reçoive une valeur de réalité, alors vous ne perdrez peut-être
rien.
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Remarque : J'en ai besoin pour la consommation, donc pour la
destruction.
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Rudolf Steiner : Dans l'agriculture, c'est ainsi que là d'autres
corrections interviennent. Si la division du travail était
appliquée, cela vaudrait aussi là. Mais vous n'aurez à peine la
possibilité de valoriser ce qui est produit sous division du
travail, si vous le retenez, que cela produise une diminution du
prix.
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Une miche de pain est encore très proche de l'agriculture.
Pourtant, nous avons tout de suite fait une expérience assez
fatale avec cette miche de pain. Nous avions de très bonnes
intentions - c'était avant la guerre - en incitant un membre de
notre société à produire du pain hygiénique et de bonne qualité.
Et ce pain a alors été distribué seulement à nos membres,
d'autres ne l'ont pas pris. Le pain est devenu si cher que ça
n'alla simplement plus.
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Remarque : c'était justement du pain de qualité.
39
Rudolf Steiner : Si la différence de prix n'avait été que celle
justifiée par la qualité, alors on aurait pu le justifier. Mais
la différence de prix était beaucoup plus importante, uniquement
parce que la production générale était soumise au principe d'une
division du travail plus poussée que celle de notre membre. Et
il produisait de telle sorte qu'il ne répartissait pas sa
production entre autant de personnes que les autres ; ainsi il
produisait essentiellement plus cher.
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Question : Qu'en est-il des articles de mode ?
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Rudolf Steiner : Là, nous nous tenons cependant sur le domaine
esthétique et non plus sur l'économique. Je ne voulais pas du
tout aborder la question de savoir s'il ne serait pas
extraordinairement bon d'éviter la division du travail dans
certains domaines. Je suis même contre ce que la division du
travail soit appliquée dans tous les domaines, mais pas pour des
raisons économiques, mais pour des raisons de goût. Je trouve
même abominable que la division du travail soit appliquée jusque
dans les moindres détails, par exemple pour l'habillement
humain. Mais là, nous devons dire : nous devons évidemment faire
valoir la libre vie de l'esprit, qui nous coûterait
naturellement quelque chose. Cela renchérirait certaines choses,
mais il y aurait une compensation, malgré que certains produits,
que l'on n'intègre pas dans la division du travail,
deviendraient plus chers. Je demande de ne pas comprendre cela
comme si je veux devenir un fanatique...
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Question : Comment les choses se présentent-elles lorsque le
nombre de commerçants est nettement supérieur à ce qui est
économiquement justifié ?
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Rudolf Steiner : Dans ce que j'ai dit, la condition préalable
est qu'il y ait juste autant de commerçants que ce qui est
économiquement justifié. Nous n'avons pas affaire à une
progression en ligne droite, mais à une direction
maximum-minimum. À un certain point du nombre de commerçants,
nous avons l'influence la plus favorable du commerce. En dessous
et au-dessus, c'est défavorable.
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Question : Peut-on déterminer ce nombre ?
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Rudolf Steiner : Si absolument est géré synthétiquement
raisonnablement, alors le nombre de commerçants s'établit tout
autant que le nombre de producteurs. Aujourd'hui, vous n'avez
nulle part le principe de l'activité économique synthétiquement
raisonnable. On ne pense pas à l'énorme quantité de travail
inutile qui est fournie. Pensez donc à l'imprimerie. Si vous
épargniez tout ce travail inutile, vous obtiendriez partout une
approximation des nombres naturels. L'économie/l'épargne de
travail inutile entraîne déjà une diminution du nombre naturel
de personnes employées dans une branche. Aujourd'hui, la chose
est telle que le commerce consomme effectivement plus que les
producteurs eux-mêmes. Du moins pour l'Allemagne.
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Il doit y avoir un certain nombre de commerçants pour chaque
article. Mais vous devrez finalement tenir compte du fait que
parfois, même le commerce est masqué. Il est remplacé par autre
chose, par les choses les plus diverses. Pensez par exemple à
tout ce que l'on peut remplacer par le commerce en fondant de
grands bazars. Par cela sera créée une tout autre catégorie
d'économie de peuple.
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