Goethe aurait pu dire quelque chose
du genre : Quand on voit un
humain qui voit un autre humain manger
énormément et que lui-même n'a rien,
eh bien, il devient pâle de jalousie.
Une autre fois, on lui donne un bordel
et il rougit. Oui, selon le même
principe selon lequel cela s'appelle
deux feuilles, on pourrait aussi
dire : Ce sont deux
humains ; une fois il est pâle,
l'autre fois il est rouge, donc il y a
deux humains. - Il n'y a justement
aussi peu deux humains, que deux
feuilles. C'est une feuille, une fois
c'est celle-ci, une autre fois c'est
celle-là. Ce n'est rien de
particulièrement merveilleux pour
Goethe, car finalement, l'humain peut
aussi marcher d'un endroit à l'autre,
et ce ne sont pas deux personnes
différentes que vous voyez dans des
endroits différents ! Bref,
Goethe est arrivé à la conclusion que
ce regard sur les choses côte à côte
n'est pas une vérité mais une
illusion, que ce serait une feuille,
la verte ici et la rouge là.
Mais tout comme il a vu les différents
organes à la plante, il a aussi
regardé les différentes plantes.
Prenons les choses ainsi : Nous
avons là une sorte de plante. Elle va
bien, elle peut former une racine
correcte à partir de la graine, une
tige, des feuilles correctes sur la
tige, une fleur correcte, même des
étamines, et les étamines à
l'intérieur du pistil (voir le
dessin). Goethe a dit : Les
étamines sont aussi une feuille. - Il
aurait pu dire : Oui,
l'intellectualiste prétend que les
pétales rouges sont si larges, les
étamines sont aussi fines qu'un fil,
seulement elles ont comme une
cicatrice en haut. - Et pourtant,
Goethe ne voyait dans le large pétale
et dans l'étamine très étroite que les
différentes formes d'une seule et même
feuille. Il aurait également pu le
dire à nouveau de manière
métaphorique : N'avez-vous jamais
vu un homme, une fois dans sa vie,
être aussi mince qu'une verge, puis se
séparer et devenir très gros ?
Après tout, ce ne sont pas deux
personnes.
– Donc pétales et étamines sont une
chose, et comme je l'ai dit, qu'elles
sont à des endroits différents ne fait
aussi rien, et ce n'était aussi rien
d'essentiel pour Goethe. L’humain qui
ne peut pas courir aussi vite, ne peut
pas être à deux endroits en même
temps. Un banquier éduqué a dit une
fois à Berlin alors qu'il était
terriblement arnaqué de tous les
côtés : Croyez-vous que je suis
un petit oiseau qui peut être à deux
endroits à la fois ? - Oui, cela
l'humain ne le peut justement pas,
mais ici, il s'agit de ce que
justement le principe de la
métamorphose, le montrer de l'unité
dans la diversité, de l'unité dans la
variété a été recherché par Goethe.
Par cela, Goethe a alors amené le
concept de la métamorphose dans la
vie.
|
Goethe hätte etwa
sagen können: Wenn wir einen
Menschen sehen, der einen andern
furchtbar viel essen sieht und er
selbst hat nichts, nun, da wird er
eben blaß vor Neid. Ein andermal
gibt ihm einer einen Puff und da
wird er rot. Ja, nach demselben
Prinzip, nach dem man das hier zwei
Blätter nennt, könnte man auch
sagen: Das sind zwei
Menschen; das eine Mal ist er blaß,
das andere Mal ist er rot, also sind
es zwei Menschen. - Ebensowenig wie
das zwei Menschen sind, ebensowenig
sind das zwei Blätter. Es ist ein
Blatt, das eine Mal ist es dieses,
an einem andern Orte ist es jenes.
Das ist ja auch nichts besonders
Wunderbares für Goethe, denn
schließlich kann der Mensch
auch von einem Ort zum andern
laufen, und es sind doch nicht zwei
verschiedene Menschen, die Sie an
verschiedenen Orten sehen! Kurz,
Goethe kam darauf, daß dieses
Nebeneinanderbetrachten der Dinge
keine Wahrheit, sondern eine
Täuschung ist, daß dies ein Blatt
wäre, das grüne hier und das rote
dort.
Aber so wie er die verschiedenen
Organe an der Pflanze sah, so sah er
auch die verschiedenen Pflanzen an.
Nehmen wir einmal die Sache so: Wir
haben da irgendeine Pflanze. Sie hat
es gut, sie kann aus dem Keim heraus
eine ordentliche Wurzel bilden,
einen Stengel, am Stengel
ordentliche Blätter, eine
ordentliche Blüte, sogar Staubgefäße
und den Stempel in den Staubgefäßen
drinnen (siehe Zeichnung). Goethe
sagte: Die Staubgefäße sind auch nur
dasselbe Blatt. - Er hätte sagen
können: Ja, der Intellektualist
behauptet, die roten Blumenblätter
sind so breit, die Staubgefäße sind
wie ein Faden so dünn, nur haben sie
oben so eine Narbe. - Und dennoch
sah Goethe im breiten Blumenblatt
und im ganz schmalen Staubgefäß auch
nur verschiedene
Gestaltungen ein und desselben
Blattes. Er hätte auch wieder
bildlich sagen können: Habt ihr
nicht schon einmal gesehen, daß ein
Mensch einmal in seinem Leben ganz
schlank war wie eine Gerte, nachher
auseinandergegangen und ganz dick
geworden ist? Das sind ja auch nicht
zwei Menschen. -Also Blumenblätter
und Staubgefäße sind eins, und wie
gesagt, daß sie an verschiedenen
Stellen sind, macht auch nichts aus,
und das war auch für Goethe nichts
Wesentliches. Der Mensch, der nicht
so schnell laufen kann, kann nicht
gleichzeitig an zwei Orten sein. Ein
gebildeter Bankier in Berlin sagte
einmal, als er von allen Seiten
furchtbar ankrakeelt wurde: Glauben
Sie, daß ich ein Vöglein bin, das an
zwei Orten zugleich sein kann? - Ja,
das kann eben der Mensch nicht,
sondern hier handelt es sich darum,
daß eben das Prinzip der
Metamorphose, das Zeigen der Einheit
in der Vielheit, der Einheit in der
Mannigfaltigkeit überall von Goethe
gesucht worden ist. Dadurch hat dann
Goethe den Begriff der Metamorphose
ins Leben gebracht.
|